LOI SUR LE VIEILLISSEMENT - SNESLa politique de relance de l’éducation prioritaire est restée à...

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ÉDITO LE JOURNAL DU SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRÉ SOMMAIRE N° 749 17 JANVIER 2015 TOUJOURS CHARLIE F ace à l’horreur, pour sortir de la sidération dans laquelle les massacres dans les locaux de Charlie Hebdo et dans l’Hyper casher ont plongé le pays, il était vital de se retrouver ensemble dans la rue pour témoigner, refuser l’obscurantisme, être solidaires pour être plus forts et rester debout. Les manœuvres politiques ou partisanes n’ont pas eu raison du mouvement qui s’est traduit pendant le week-end par des marches d’une ampleur sans précédent. Le temps des réponses politiques est maintenant venu et l’École est interrogée, attendue. Dans nos établissements, nous avons fait face, avec courage parfois devant des difficultés auxquelles rien ne nous avait préparé-e-s, si ce n’est notre volonté permanente d’être à l’écoute de nos élèves, de tous nos élèves. Autant il est réconfortant de constater que le pays redécouvre l’importance de l’École, autant il nous reste encore à convaincre qu’elle ne peut pas tout dans un contexte d’injustice sociale, de chômage massif et de stigmatisation de catégories de la population. Elle a besoin de reconnaissance, de sérénité, de soutien et de confiance, et bien entendu de moyens. Travaillons, agissons pour que tous ceux qui se sont déclarés « Charlie », le soient encore demain. C’est aussi cela l’honneur et la fierté de nos métiers, le sens de notre engagement. n Roland Hubert, cosecrétaire général CETTE SEMAINE 2 LOI SUR LE VIEILLISSEMENT ENJEUX 3 LE PLAN JUNCKER POUR L’UE LA CRISE EN GRÈCE MOBILISATIONS EN BELGIQUE ET EN ITALIE ENJEUX 4-5 POURQUOI SE MOBILISER LE 3 FÉVRIER POUR LA REVALORISATION, POUR LA FORMATION, POUR EXIGER D’AUTRES CONDITIONS DE TRAVAIL MÉTIERS-CARRIÈRES 6 AVANCEMENT D’ÉCHELON HORS-CLASSE MOUVEMENT INTER ACTION DANS LES LYCÉES HÔTELIERS SUR LE TERRAIN 7 PROJET DE LOI SANTÉ AFFAIRE DES CARICATURES À STRASBOURG HOMMAGE 8 • DES CRAYONS ET DES HOMMES rémunérations conditions de travail métiers À l’appel du SNES-FSU grève nationale Mardi 3 février 2015 Les événements tragiques de la semaine dernière ont suscité un sursaut citoyen particulièrement excep- tionnel, rassemblé dans la rue plusieurs millions de personnes, notamment dans un cortège du monde du travail. Les témoignages de solidarité avec l’équipe de Charlie Hebdo, avec les familles des dix-sept victimes, les expressions de l’émotion ont afflué ; le mouvement syndical était présent dans la rue pour rappeler son attachement à la liberté d’expression, aux principes de liberté, égalité, fraternité qui fondent notre Répu- blique mais aussi son aspiration à la justice sociale. L’éducation a été particulièrement interpellée sur son rôle et, dans le débat qui ressurgit, la Nation en s’interrogeant sur les mesures à prendre pour éviter tout nouveau drame, lui assigne des responsabilités particulières. La ministre de l’Éducation a réuni durant la semaine les différents partenaires de l’École, fédérations de l’Éducation, associations de parents, organi- sations de jeunesse... afin de discuter de l’accompagnement des personnels, des outils qui pourraient être mis à la disposition des enseignants, en particulier par le biais d’une formation continue aujourd’hui en déshé- rence. Si le SNES et la FSU ont appuyé la nécessité d’injecter des moyens dans la formation, de soutenir les enseignants, ils ont aussi rappelé que l’École n’avait pas faibli, que le travail avec les élèves pour développer l’esprit critique, l’esprit de tolérance, expliciter le sens de la laïcité, amener au vivre ensemble était le lot quotidien des enseignants. Il ne s’agirait donc pas aujourd’hui de leur asséner des prescriptions alors même que le travail éducatif requiert temps et moyens pour amener à des débats construits et argumentés. Il ne s’agit pas non plus d’occulter les questions de fond qui minent notre société et n’épargnent pas l’École. Questions de choix politiques et économiques qui ont dépouillé les services publics, et conduit à l’abandon de territoires entiers, au chômage massif des jeunes, à des discriminations et discours xénophobes. Les solutions ne sont certes pas à chercher dans l’augmentation des mesures sécuritaires ; elles ne peuvent se contenter non plus de la seule affirmation de principes si ceux-ci ne font pas sens pour une partie de nos jeunes quand ce qu’ils vivent, c’est l’inégalité et les discriminations, l’échec scolaire voire le décrochage. À l’injonction faite à l’École de transmettre ce qu’est la laïcité, la fraternité, la liberté, quelle est la traduc- tion en termes de moyens ? La politique de relance de l’éducation prioritaire est restée à mi-chemin, les classes s’annoncent très char- gées à la rentrée 2015, la charge de travail des enseignants croît sans qu’aucune reconnaissance salariale ne suive, la formation est indigente, le temps passé avec les élèves se réduit souvent. Il faut un véritable engagement de la nation pour l’École et ses personnels, message que nous porterons lors de la journée de grève du 3 février. n Frédérique Rolet, cosecrétaire générale Illustration réalisée pour une publication de la FSU par Charb en décembre 1999 POUR QUE VIVE L’ÉCOLE ! MOBILISATION LE 3 FÉVRIER

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ÉDITO

LE JOURNAL DU SYND ICAT NAT IONAL DES ENSE IGNEMENTS DE S ECOND DEGRÉ SOMMAIRE

N° 74917 JANVIER

2015

TOUJOURS CHARLIE

Face à l’horreur, pour sortirde la sidération dans laquelleles massacres dans les locaux

de Charlie Hebdo et dans l’Hyper casheront plongé le pays, il était vital de seretrouver ensemble dans la rue pourtémoigner, refuser l’obscurantisme, êtresolidaires pour être plus forts et resterdebout. Les manœuvres politiquesou partisanes n’ont pas eu raison dumouvement qui s’est traduit pendant

le week-end par des marches d’une ampleur sans précédent.Le temps des réponses politiques est maintenant venuet l’École est interrogée, attendue. Dans nos établissements,

nous avons fait face, avec courage parfois devant desdifficultés auxquelles rien ne nous avait préparé-e-s, si ce n’estnotre volonté permanente d’être à l’écoute de nos élèves,de tous nos élèves. Autant il est réconfortant de constaterque le pays redécouvre l’importance de l’École, autant ilnous reste encore à convaincre qu’elle ne peut pas tout dansun contexte d’injustice sociale, de chômage massif et destigmatisation de catégories de la population. Elle a besoinde reconnaissance, de sérénité, de soutien et de confiance,et bien entendu de moyens.Travaillons, agissons pour que tous ceux qui se sont déclarés« Charlie », le soient encore demain. C’est aussi cela l’honneuret la fierté de nos métiers, le sens de notre engagement.

nRoland Hubert, cosecrétaire général

CETTE SEMAINE 2

• LOI SUR LE VIEILLISSEMENT

ENJEUX 3

• LE PLAN JUNCKER POUR L’UE• LA CRISE EN GRÈCE• MOBILISATIONS EN BELGIQUEET EN ITALIE

ENJEUX 4-5

• POURQUOI SE MOBILISER LE 3 FÉVRIER• POUR LA REVALORISATION,POUR LA FORMATION,POUR EXIGER D’AUTRES CONDITIONS DE TRAVAIL

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

• AVANCEMENT D’ÉCHELON HORS-CLASSE• MOUVEMENT INTER• ACTION DANS LES LYCÉES HÔTELIERS

SUR LE TERRAIN 7

• PROJET DE LOI SANTÉ• AFFAIRE DES CARICATURES À STRASBOURG

HOMMAGE 8

• DES CRAYONS ET DES HOMMES

rémunérations

conditionsde�travail

métiers

À l’appel du SNES-FSUgrève nationaleMardi 3 février 2015

Les événements tragiques de la semaine dernière ont suscité un sursaut citoyen particulièrement excep-tionnel, rassemblé dans la rue plusieurs millions de personnes, notamment dans un cortège du monde dutravail.Les témoignages de solidarité avec l’équipe de Charlie Hebdo, avec les familles des dix-sept victimes, lesexpressions de l’émotion ont afflué ; le mouvement syndical était présent dans la rue pour rappeler sonattachement à la liberté d’expression, aux principes de liberté, égalité, fraternité qui fondent notre Répu-blique mais aussi son aspiration à la justice sociale. L’éducation a été particulièrement interpellée sur sonrôle et, dans le débat qui ressurgit, la Nation en s’interrogeant sur les mesures à prendre pour éviter toutnouveau drame, lui assigne des responsabilités particulières. La ministre de l’Éducation a réuni durant lasemaine les différents partenaires de l’École, fédérations de l’Éducation, associations de parents, organi-sations de jeunesse... afin de discuter de l’accompagnement des personnels, des outils qui pourraient êtremis à la disposition des enseignants, en particulier par le biais d’une formation continue aujourd’hui en déshé-rence. Si le SNES et la FSU ont appuyé la nécessité d’injecter des moyens dans la formation, de soutenir lesenseignants, ils ont aussi rappelé que l’École n’avait pas faibli, que le travail avec les élèves pour développerl’esprit critique, l’esprit de tolérance, expliciter le sens de la laïcité, amener au vivre ensemble était le lotquotidien des enseignants. Il ne s’agirait donc pas aujourd’hui de leur asséner des prescriptions alors mêmeque le travail éducatif requiert temps et moyens pour amener à des débats construits et argumentés. Il nes’agit pas non plus d’occulter les questions de fond qui minent notre société et n’épargnent pas l’École.Questions de choix politiques et économiques qui ont dépouillé les services publics, et conduit à l’abandonde territoires entiers, au chômage massif des jeunes, à des discriminations et discours xénophobes.Les solutions ne sont certes pas à chercher dans l’augmentation des mesures sécuritaires ; elles ne peuventse contenter non plus de la seule affirmation de principes si ceux-ci ne font pas sens pour une partie denos jeunes quand ce qu’ils vivent, c’est l’inégalité et les discriminations, l’échec scolaire voire le décrochage.À l’injonction faite à l’École de transmettre ce qu’est la laïcité, la fraternité, la liberté, quelle est la traduc-tion en termes de moyens ? La politique de relance de l’éducation prioritaire est restée à mi-chemin, les classes s’annoncent très char-gées à la rentrée 2015, la charge de travail des enseignants croît sans qu’aucune reconnaissance salarialene suive, la formation est indigente, le temps passé avec les élèves se réduit souvent.Il faut un véritable engagement de la nation pour l’École et ses personnels, message que nous porteronslors de la journée de grève du 3 février. n Frédérique Rolet, cosecrétaire générale Illustration réalisée pour une publication de la FSU par Charb en décembre 1999

POUR QUE VIVE L’ÉCOLE !MOBILISATION LE 3 FÉVRIER

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L’US N° 749 • 17/01/20152

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LOI SUR LE VIEILLISSEMENT

LA VALSE DES REPORTS

En raison des reculs successifs, le premier voletde la loi d’adaptation de la société au vieillis -

sement est encore en attente d’une date depassage au Sénat. L’examen par la commissiondes affaires sociales du Sénat de ce texte, votéle 17 septembre 2014 à l’Assemblée nationale, estprévu le 17 février 2015. Ce texte ne devrait êtreappliqué qu’à compter du 1er trimestre 2016. Leconditionnel est de rigueur, puisque la loi étaitannoncée pour fin 2013... Nous pouvons légiti-

mement nous interroger sur son effectivité avantla fin du quinquennat.

UN TEXTE À REVOIRLa FSU et le SNES ont dénoncé l’insuffisance de laloi qui ne reprend que le dossier « aide à domicile »,occultant la douloureuse question des EHPAD,mais ils considèrent qu’elle est un premier paspour les personnes concernées, leurs familles et lespersonnels. Pour la reva lorisation de l’APA (allo-

cation personnalisée d’autonomie) – si maigresoit-elle –, pour le droit au répit pour les aidants –si insuffisant soit-il –, il faudra encore attendre.Certes, Mme Rossignol a annoncé la revalorisationdes salaires de l’aide à domicile, mais il n’endemeure pas moins que la CASA (contributionadditionnelle de solidarité pour l’autonomie), des-tinée au financement de la perte d’autonomie etprélevée sur les retraités imposables, est détour-née de son objectif. Sera-ce encore le cas en 2015 ?

Le projet de loi actuel, qui ne supprime pas la barrière d’âge, est insuffisant : la perte d’autonomienécessite une prise en charge solidaire par la Sécu-rité sociale, dans le cadre du service public, ainsi quedes personnels qualifiés et correctement rémuné-rés. Les organisations syndicales de retraités, avecles associations, vont à nouveau exprimer leurcolère, leur impatience et leurs revendications.

POUR UNE LOI AMBITIEUSEC’est le sens des actions décidées par l’intersyndicalesignataire des actions du 3 juin et du 30 septembre2014 : en janvier, dépôt d’un mémorandum auprèsdes préfectures et conseils généraux, débat avec lesgroupes parlementaires et conférence de pressele 23 janvier 2015. L’enjeu est d’obtenir une loiconsidérablement améliorée, ambitieuse, conformeaux attentes et aux enjeux de notre société du XXIe

siècle. n Marylène Cahouet

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«Le fanatisme est un monstre qui ose se dire le fils de la religion » VOLTAIRE

C E T T E S E M A I N E

Le projet de loi du gouvernement, dont le vote était initialement prévu en 2013, n’a toujours pas été examiné par le Sénat...Outre son retard, le texte inquiète par les nombreuses insuffisances qu’il recèle.

LʼUniversité Syndicaliste no 749 du 17 janvier 2015, le mensuel du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU) 46, avenue dʼIvry, 75647 Paris Cedex 13. Tél. : 01 40 63 29 00 – Directeur de la publication :Roland Hubert ([email protected]) – Rédacteur en chef : Thierry Pétrault. Régie publicitaire : Com dʼhabitude publicité, Clotilde Poitevin, tél. : 05 55 24 14 03, [email protected] – Publicité : CASDEN (p. 2), Initiatives(p2). Compogravure : C.A.G., Paris – Imprimerie : SIEP, Bois-Le-Roi (77) – Abonnements : 1) Personnels de lʼÉducation nationale : France : 30 € ; étranger et DOM-TOM : 44 €. 2) Autres : France 42 € ; étranger et DOM-TOM : 56 € – N° CP 0118 S 06386 – ISSN no 0751-5839. Dépôt légal à parution. Joint à ce numéro : Courrier de S1 n° 5 ; 8 p. Agrégés ; 8 p. Certifiés ; 24 p. Retraités ; un encart ADL Partner pour les abonnés de France métropolitaine.

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L’US N° 749 • 17/01/2015 3

«La vraie liberté est celle dont on profite sans condition » ALAIN LEBLANC

E N J E U X

L’ALTERNATIVE EST EN VUEEN GRÈCE

Si la Grèce change, l’Europe sera fatalement amenée à se réformer en profondeur.Cette perspective de rupture avec l’austérité ouvre des espoirs.

UE : PLAN D’INVESTISSEMENT

LE CSEE NE DONNE PAS QUITUS À JUNCKER

Manifestation pourles droits des femmesLa manifestation nationale pour les

droits des femmes aura lieu le 17 janvier

2015 à Paris.Parce que le recours à l'IVG est un droittoujours menacé, le SNES FSU appelledonc à manifester à l’occasion duquarantième anniversaire de la loi Veil. La loi Bachelot entraîne également lafermeture de nombreuses matenités oùsont pratiquées les IVG. Ces fermeturescompliquent l’accès à l’avortement ettendent à le réduire gravement.Chaque femme, sur l’ensemble duterritoire, doit pouvoir avoir accès à unecontraception libre gratuite et à descentres d’IVG, avec choix de la méthode.En avant toutes !

Wolinski dans lapresse du SNES-FSUDans les années 1980, quelques-unsdes grands dessinateurs lâchementassassinés à Charlie-Hebdo ont dessinédans la presse du SNES-FSU. Wolinski, avec son humour décapantet impertinent, avait illustré deuxnuméros de L’US en 1987 portant surla revalorisation nécessaire du métierd’enseignant. Des dessins qui endisaient plus que de longs discours.

Présenté comme un programme devant favo-riser les investissements en vue de soutenir

l’emploi et la croissance, ce plan a pour objectifde mobiliser 315 milliards d’euros d’investisse-ments supplémentaires au cours des trois pro-chaines années. Il identifie des initiatives cibléesafin de veiller à ce que des investissements sup-plémentaires répondent aux besoins de l’éco-nomie dans le domaine des infrastructures,notamment dans les réseaux à haut débit et lesréseaux d’énergie, de même que dans les infra-structures de transport, en particulier dans lescentres industriels. Sont également ciblés lesénergies renouvelables et le secteur de l’éduca-tion, de la recherche et de l’innovation.

« RELANCE » DANS L’AUSTÉRITÉ ?L’idée principale de ce plan est d’utiliser des fondspublics comme garantie dans le but d’attirer lesinvestisseurs privés et de favoriser les partenariatspublic-privé. « L’idée première est d’accroître lacapacité de prise de risques grâce à de l’argentpublic afin d’encourager les promoteurs de projetset d’attirer les financements privés vers des projetsd’investissement viables qui, dans le cas contraire,

ne verraient pas le jour. Les ressources publiquesde l’UE seront ainsi utilisées de manière optimale. »Pour le CSEE, ce plan propose certes de nouvellespossibilités de financement des infrastructureséducatives, mais uniquement dans l’optique de

répondre aux exigences du marché de l’emploiet des entreprises. Il ne met pas l’accent surla dimension sociale de l’Europe, véhiculeune vision étriquée des missions de l’éducation etréduit les citoyens européens à n’être que

de simples « composantes économiques ».Le CSEE considère que l’éducation n’est pas unemarchandise, mais un bien appartenant à lasociété dont le rôle est de servir l’intérêt public etnon ceux des investisseurs privés. Dans uncontexte européen dominé par les politiquesd’austérité, nombreux sont les gouvernementsqui continuent à procéder à des coupes dans lesbudgets de l’éducation et de la recherche. Paral-lèlement à cela, certains gouvernements encou-ragent de plus en plus la privatisation des servicesde l’éducation « potentiellement rentables »,compromettant ainsi le libre accès à une éduca-tion publique de qualité partout en Europe.

RUPTURE NÉCESSAIREUn tel plan n’est pas de nature à relancer leséconomies européennes pour une Europe socialefacteur de progrès et de justice sociale. La décla-ration du CSEE rappelle à ce titre « qu’il ne sera paspossible d’apporter une solution viable permet-tant d’aboutir à une véritable reprise, à une crois-sance durable et à une cohésion sociale en Europe,tant que l’on n’abandonnera pas de manière radi-cale le modèle néolibéral. » n Odile Cordelier

L’échec de la politique d’austérité en Grèce estpatent : le revenu national a baissé d’un quart

et la dette publique atteint maintenant 170 % duPIB. Dans l’éducation, les effets desmesures d’austérité sont désastreux :fermetures ou fusions d’établisse-ments, procédures de licenciementd’enseignants, diminution de l’offrede formation pour les élèves...L’échec de cette politique, la révoltesociale face à la crise humanitaire,aux attaques contre le droit du travail,la santé, l’éducation, les servicespublics, ainsi que la crise d’un bipar-tisme gangrené par la corruptionexpliquent l’impasse politique dans laquelle setrouve la coalition au pouvoir (Nouvelle Démo-cratie-Pasok). Elle a en effet été conduite à orga-niser des élections législatives anticipées quiauront lieu le 25 janvier et en tête desquellesles sondages placent Syriza.

CHANTAGE DES LIBÉRAUXLa particularité essentielle de cette campagne estqu’elle se joue en partie en dehors de la Grèce :les pressions exercées par Juncker, par les mar-chés financiers, la menace proférée par Merkel depousser la Grèce en dehors de l’euro sont inac-ceptables parce qu’elles portent atteinte à lasouveraineté nationale.

Certaines attaques vont même jusqu’à nier l’exis-tence d’un programme de Syriza alors que celui-ci distingue deux parties dans son programme

des 100 premiers jours. D’une part,la restructuration de la dettepublique, qui devra faire l’objet denégociations. D’autre part, lesmesures non négociables pourfaire face à la crise humanitaire.Avec ce plan d’urgence, il s’agit demettre fin à la dévalorisation sala-riale, de rétablir le SMIC à sonniveau de 2010 (751 €), de restau-rer les conventions collectives etles droits syndicaux, de créer des

emplois publics, de supprimer la possibilité delicencier des fonctionnaires et de réaliser unevaste réforme fiscale.

SOLIDARITÉ INTERNATIONALE !L’éventualité de l’arrivée dans un pays européend’une majorité qui porte une rupture avec lespolitiques d’austérité est une opportunité pourouvrir le débat sur la conception de l’Europe etdes politiques budgétaires menées sous l’im-pulsion de la Commission européenne. Maisimposer de telles ruptures ne peut se faire qu’avecdes mobilisations sociales et une solidaritéconcrète du mouvement syndical en Europe.

n Daniel Rallet

GRÈVES GÉNÉRALESCONTRE L’AUSTÉRITÉ

EN BELGIQUE ET EN ITALIE

Le peuple grec n’est pas tout seul dans sa lutte ! Tour d’Europe des mobilisationscontre les politiques de rigueur.

Lorsque des États européens conduisent lespolitiques d’austérité similaires, ce sont les

mêmes effets qui s’abattent sur les salariés dusecteur public, comme sur ceux du privé : remiseen cause du statut de fonctionnaire par le biaisde procédures de suspension puis de licencie-ment, restrictions des droits de négociation col-lective, accords imposés par les gouvernementspour le gel des salaires et des pensions, réformedu marché du travail visant, entre autres, à faci-liter les licenciements et à précariser les emplois.Le tout dans une absence totale de dialoguesocial. La résistance à ces politiques d’austéritéa connu en décembre des temps forts en Bel-gique et en Italie.

MOBILISATIONS D’AMPLEURDeux grèves générales y ont en effet connu ungrand succès. En Belgique, le 15 décembre, lesorganisations syndicales ont exprimé leur refusde la réduction des dépenses publiques, durecul de l’âge de la retraite à 67 ans, de la libé-ralisation des services publics et de toutes lesattaques contre les travailleurs au nom de lacompétitivité et de la rigueur budgétaire. Lesconfédérations belges exigent des négociationssalariales, le maintien complet de l’indexationsalariale et une sécurité sociale forte. À noter

que le 19 décembre à Bruxelles, une action d'en-cerclement de la réunion du Sommet européena eu lieu.Le 12 décembre, la grève générale en Italie à l'ap-pel de la CGIL et de l’UIL contre le projet debudget 2015 et contre la réforme du marchédu travail (Jobs Act) n’a pas permis pour lemoment d’obtenir le rétablissement d’un dia-logue social digne de ce nom. Matteo Renzicherche à passer en force sur les décrets d'ap-plication, mais il devra affronter un front syndi-cal pour l’instant uni et déterminé.

n Odile Cordelier

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Adopté lors du Conseil européen des 18 et 19 décembre à Bruxelles, ce « Plan d’investissement pour l’Europe » a donné lieu à une déclaration du Comité SyndicalEuropéen de l’Éducation (CSEE) en direction des institutions européennes. La conception de l’éducation et de la formation qui est véhiculée dans ce texte estparticulièrement inquiétante tout comme la question du financement des systèmes éducatifs.

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L’US N° 749 • 17/01/20154

La répartition des emplois entre les académies pour la rentrée 2015 a été communiquée le mercredi 17 décembre en séance du Comité technique ministériel.Pour le SNES-FSU, elle est inacceptable car elle ne fait face ni à la poussé démographique d’ensemble, ni aux exigences propres à l’éducation prioritaire.

POUR EXIGER D’AUTRES C

Cette répartition s’inscrit dans le cadre d’unepolitique qui prône encore et toujours la

réduction des dépenses publiques. 11 879 postessont en effet supprimés dans les ministères ditsnon prioritaires pour 10 601 créations à l’Édu-cation, la Justice et la Sécurité.Sont créés 3 649 emplois d’enseignants etdix (!) emplois de CPE.Les stagiaires assurant un mi-temps d’ensei-gnement, il faut deux emplois de stagiaires pour

assurer un poste à temps complet devant lesélèves. Ainsi, seulement 2 550 postes supplé-mentaires d’enseignants sur le terrain sont pro-grammés dans le second degré public, pour23 000 élèves supplémentaires à la rentrée 2015,avec une très forte hausse dans les lycées géné-raux et technologiques, hausse en LP et légèrebaisse en collège.Le ministère a convenu que ces moyens nepermettront d’accompagner cette hausse

démographique qu’à moitié, une partie signi-ficative des moyens étant consacrée à la refon-dation de l’éducation prioritaire (880 emploiscorrespondent au financement de la pon -dération REP+ au-delà des préfigurateurs) et àla formation : 300 em -plois de PFA (forma-teurs académiques).

EFFECTIFS ENCOREEN HAUSSEOr, la tension sur leseffectifs est plus forted’année en année : surdix ans, les effectifsmoyens d’élèves pardivision ont augmentéd’une unité environ etles établissements de l’éducation prioritaire nesont pas épargnés. Le risque est grand d’un appauvrissement del’offre de formation. L’accompagnement descollèges aux frontières de l’éducation priori-taire se fera sur la dotation globale, au détri-

ment des autres établissements et des élèvesen difficulté sociale dans les collèges« moyens ».En outre, la persistance de la crise du recrute-ment, dans une période où les départs à la

retraite restent à unniveau élevé, peutconduire à ce qu’à nou-veau la totalité desemplois ne soient paseffectivement implan-tés dans les établisse-ments à la rentrée. Ces perspectives sonttout bonnement inac-ceptables ! Il est tempsde faire de la « priorité àl’éducation » autre

chose qu’un vague slogan. Tous ensemble, agis-sons par la mobilisation dans les éta blissementssur la DHG et par la parti cipation massive à lagrève du 3 février, pour imposer au ministère laprise en compte de l’ensemble des besoins.

n Fabienne Bellin

Menée au nom de la croissance et de l’emploi,cette politique a pourtant fait la preuve de

son échec. Sans même évoquer les difficultésrencontrées par un grand nombre d’agents de lafonction publique, la perte du pouvoir d’achatsubie par cinq millions de salariés pèse sur l’ac-tivité, d’autant que les mêmes orientations plom-bent aussi les salaires d’autres secteurs et lespensions de retraite.S’agissant des enseignants, la France est un destrès rares pays de l’OCDE à n’avoir pris aucunemesure de revalorisation de leurs salaires depuis2000. Dans le second degré, c’est désormaisenviron un poste au concours sur cinq qui restevacant(1). Pourtant, le ministère continue à igno-rer cette situation. Il ne mobilise même pas l’ou-til indemnitaire, le plus simple pour répondre àl’urgence.

MESURES D’URGENCE !S’il est prévu de revaloriser à la rentrée 2015 lesindemnités versées aux personnels exerçant enéducation prioritaire (+ 100 % en REP+, + 50 %en REP), d’autres indemnités seraient réduites

comme celle des tuteurs de stagiaires. La reven-dication du SNES-FSU que les indemnités rem-plaçant des décharges soient fixées au moinsau niveau d’une HSA agrégé n’est pour l’instantpas entendue.Pour le SNES-FSU, le dossier des salaires desenseignants, des CPE et des CO-Psy est urgent ;il faut utiliser les différents leviers que sont lavaleur du point d’indice, la reconstruction des car-rières et l’outil indemnitaire. Le doublement dela part fixe de l’ISOE, l’alignement sur cette basedes indemnités assimilées, apparaît bien commeune mesure à imposer d’urgence.

n Anne Féray

(1) 22 % des postes au CAPE en 2014 et 25 % au CAPLP

Pas de changement pour la politique salariale : point d’indice gelé et nouvelle augmentation de la retenue pour pension de 0,4 point,les traitements nets des stagiaires et titulaires vont de nouveau diminuer de près de 0,5 %. Il nous manque deux mois de salaire par ansi l’on compare les rémunérations actuelles à celles de l’an 2000 ! Quant au projet de décret indemnitaire pour mission particulière, leministère redonne d’une main aux chefs d’établissement ce qu’il leur avait pris de l’autre : le pouvoir de faire pression sur les équipes.

Pas de coup de poucepour le SMICIl augmente de 0,8 % au 1er janvier. Les assistantsd’éducation verront l’indemnité différentielleévoluer pour porter leur rémunération mensuellebrute à 1457,52 €.

SALAIRES

INVERSER LA PENTELe ministère a présenté aux organisations

syndicales le projet de décret instituant uneindemnité pour les missions particulières pré-vues à l’article 3 du décret 2014-940 fixant lesobligations réglementaires de service desenseignants. Ce projet fixe une liste de mis-sions qui peuvent donner lieu à indemnité(coordonnateur de discipline, de cycle ou deniveau d’enseignement, référent de diversesnatures...) et la possibilité d’indemniser desmissions en lien avec le projet d’établissementou le projet académique. En parallèle, un projetd’arrêté fixe les taux possibles de ces indem-nités : sur la base d’un taux de 1 250 €, il défi-nit quatre autres taux : quart de taux, demi-taux, double taux et triple taux.Pour le SNES, la liste des missions inscrite dansle projet pose deux problèmes. D’une part,elle ne prévoit pas que soient automatique-ment indemnisées les missions contribuant àla bonne organisation des enseignements(décharges prévues dans les décrets de 1950sous certaines conditions et coordinations).D’autre part, elle liste d’autres missions quirelèvent de la politique éducative, et quidevraient dans ce cas, pour le SNES-FSU, figurer dans un arrêté. Ajoutons que cetteliste n’est pas exhaustive (oubli des référentsvie lycéenne, des coordonnateurs PEAC ouPIIODMEF...).

INADMISSIBLE EN L’ÉTATAinsi, même si le chef d’établissement doitprésenter au CA les missions qu’il prévoit deconfier dans l’établissement (gage de trans-parence), cette liste lui permet de choisir lesmissions qui seront effectuées dans son établissement, de faire éventuellement pres-sion sur les équipes pédagogiques et pour-rait renforcer les inégalités entre les établis-sements.Par ailleurs, le ministère n’envisage qu’une cir-culaire pour définir les priorités et les tauxafférents à chaque mission.

RENTRÉE 2015

TOUJOURS PLUS D’ÉLÈVES PAR CLASSE

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... MOBILISONS-NOUS LE 3 FÉVRIER... MOBILIS

POUR LA REVALORISATION

Le SNES-FSU exige quece cadrage figure dansun arrêté. Enfin, le tauxde base de l’indemnitéest insuffisant, car net-tement inférieur au taux de l’heure supplé-mentaire pour un agrégé.Pour le SNES-FSU, ce projet est inacceptable.Il agit pour que le ministère revoie sa copieet appelle les personnels à exprimer leur opposition dans le cadre de la journée d’actiondu 3 février. n Xavier Marand

DÉCRET INDEMNITAIRE

LA MAIN AUX CHEFSM

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L’US N° 749 • 17/01/2015 5

CONDITIONS DE TRAVAIL

Pour le SNES-FSU, la formation continue estindispensable à l’amélioration du service public d’Éducation et doit permettre un accès à devéritables compléments scientifiques, univer-sitaires et didactiques. En grève le 3 février,nous revendiquons :• une augmentation de l’offre de formation qui

doit être adaptée aux besoins des personnels ;• une consultation des personnels pour l’éla-

boration du PAF, via leurs représentants ;• l’accès de tous les enseignants à toutes les

formations sans solliciter l’avis du chef d’éta-blissement ;

• l’organisation des formations sur le temps detravail, en présentiel ;

• le remboursement des frais engagés par lespersonnels ;

• le potentiel de congé formation doit être aug-menté et le congé mobilité rétabli.

Ces revendications utiles à la profession ne peu-vent trouver leur place qu’avec un budget quitourne le dos à l’austérité. La grève du 3 févrierdoit permettre de placer la lutte contre les poli-tiques de rigueur à un niveau supérieur.

n Alain Billate

La première consultation sur les nouveaux programmes concerne l’enseignement moral et civique. Les conditions de cette consultation sont inacceptables. Les contenusenseignés sont au cœur de notre activité professionnelle. Exigeons une consultation qui respecte notre professionnalité.

Alors que l’actualité met sur le devant de lascène le rôle de l’école dans l’accès de

tous à une citoyenneté éclairée et vivante, laconception de cet enseignement est un enjeuconsidérable. Les modalités de la consultation, imposées par leministère, sont inacceptables : calendrier tropserré (du 5 janvier au 23 janvier) sans réellevolonté de communication auprès des person-nels, renvoi de l’organisation aux académies etaux corps d’inspection, document de synthèseindigent http://eduscol.education.fr/consultations-2014-2015/events/programmes-denseignement-moral-et-civique, aucun cadrage natio-nal pour un débat sur les contenus eux-mêmes,refus ministériel (soutenu par le SNPDEN) depossibilité de temps banalisé pour un débat col-lectif dans les établissements, aucune indicationsur les modalités de cet enseignement (qui l’en-seigne ? à la place de quoi ? sur quel horaire ?).Une telle méthode augure bien mal de ce quesera la consultation sur l’ensemble des pro-grammes du collège actuellement en cours derédaction.

Par ailleurs, au détour de la page 13, on apprendque le conseil pédagogique jouerait un rôlecentral dans la détermination de la progressionpédagogique de tous.Le SNES-FSU condamne fermement cette volonté.Il appelle l’ensemble des collègues à s’emparerdes projets de programme d’EMC, à débattrecollectivement des contenus, à refuser le canevasde la consultation imposé par le ministère. Ilappelle à affirmer clairement le refus de touteintervention du conseil pédagogique dans ladétermination de la progression pédagogiquede chaque enseignant, en envoyant un mail indi-viduel ou collectif à [email protected]. n Sandrine Charrier

POUR LA FORMATION

FORMATION INITIALE

« PEUT BEAUCOUP MIEUX FAIRE ! »

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ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE AU COLLÈGE ET AU LYCÉE

ÇA COMMENCE PAR UNE PARODIE DE CONSULTATION...

ONS-NOUS LE 3 FÉVRIER... MOBILISONS-NOUS

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Le ministère doit l’entendre :• une progression pédagogique décidée

par le conseil pédagogique : c’est non ! • les consultations en catimini, non relayées

sur le terrain, ne permettant aucun débatcollectif et cadrées par un document ministérielpeu pertinent, c’est non !

cières (salaire à 1,1 SMIC, IFF non versée ouavec retard...). En outre, formateurs et tuteursvoient leur travail « empêché », notammentpar absence de décharge pour accomplir leurmission par ailleurs dévalorisée (baisse de 40 %de l’indemnité de tuteur). Il est donc urgent dereconsidérer la formation initiale, et le SNES-FSU revendique : • pour rendre attractifs nos métiers : revalori-sation des salaires et des conditions de travail,prérecrutements, décharge et formation pourles AED et non-titulaires, rétablissement desaides spécifiques aux candidats aux concours... ;• un service à un tiers temps pour tous les sta-giaires pour suivre des formations adaptéesaux cursus antérieurs, affectés sur le service dututeur ainsi déchargé pour accomplir sa missionrevalorisée et se former. Décharge en premièreet deuxième année de titularisation pour uneentrée progressive dans le métier ;• l’ouverture de discussions pour améliorer lescontenus de formation, définir des modalitésd’évaluation intelligentes pour des profession-nels en formation aboutissant à un cadragenational fort. n Catherine Mezaad

L’augmentation du nombre de postes auxconcours, les discours sur le rétablissement

d’une réelle formation initiale, le dispositif EAP(étudiants additionnant présence en établisse-ment et études) sont insuffisants pour enrayerla crise du recrutement. La réforme (avec mise en place des ESPE) s’estfaite dans la précipitation, sans cadrage natio-nal et en diminuant les moyens dans les uni-versités. Ainsi, la moitié des stagiaires a encoreun service à temps complet, ceux à mi-tempsqui doivent valider en sus le master sont sur-menés. La formation « adaptée » et son éva-luation pour ceux déjà détenteurs d’un M2n’ont été ni pensées ni financées et les réponsesface à la colère des stagiaires sont bien sou-vent infantilisantes. Enfin, les volumes et conte-nus des formations ne permettent pas derépondre à tous les besoins.

POUR FAIRE FACE À LA CRISEL’entrée dans le métier correspond toujours àune période de stress et de pressions difficile-ment compatibles avec l’épanouissement pro-fessionnel. À cela s’ajoutent des difficultés finan-

L’offre de formation esten forte diminution

depuis plusieurs années.Les contenus restantssont pilotés par les direc-tives institutionnelles quien font un instrument deformatage pour imposer

de « bonnes pratiques ». Les modalités de for-mations posent aussi problème : ces dernièresont de plus en plus lieu le mercredi après-midi,souvent à distance qui plus est. Seuls certains per-sonnels sont désignés par le chef d’établisse-ment ou les corps d’inspection pour suivre desformations dont ils doivent ensuite rendrecompte à leurs collègues.

CHANGER LA DONNELe DIF – ce droit individuel à la formation quidoit compléter des dispositifs de formation –existe, mais il est actuellement très peu utiliséfaute d’une publicité suffisante. Le congé mobi-lité a disparu et les conseils à mobilité sontquasi inexistants. Selon les académies, il fautattendre de trois à neuf ans pour espérer obte-nir un congé formation.

MÉTIERS

NDITIONSTRAVAIL

FORMATION CONTINUE

LE PARENT PAUVRE

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UNÉRATIONS Malgré des avancées, le bilan de la réforme de la formation initiale n’est pas à la hauteur des enjeux. Quant aux moyens alloués à la formation continue, ils font cruellement défaut. Permettre aux personnels de construire leur pratique professionnelle puis d’actualiserleurs connaissances est une impérieuse nécessité. La grève du 3 février doit nous permettre de porter nos revendications.

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« Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme » SÉBASTIEN CASTELLION

M É T I E R S , C A R R I È R E S

En fonction des calendriers académiques etnational, les CAP (Commissions administra-

tives paritaires) siègeront pour examiner lasituation des collègues promouvables.

ACQUIS DE L’ACTION SYNDICALEConcernant particulièrement l’accès à la hors-classe, l’action résolue et opiniâtre du SNES-FSU et de ses élu(e)s dans les CAP a permisd’engranger des avancées importantes dès lacampagne des promotions 2014. Ainsi, chezles professeurs agrégés, près de 90 % des pro-motions à la hors-classe ont bénéficié à descollègues étant au 11e échelon de la classe nor-male. De même, chez les professeurs certifiés,près de 80 % des collègues au 11e échelon ontété promus, près de 70 % chez les CPE. Enfin, àl’issue des discussions ouvertes par le minis-tère en 2013-2014, a été acté le principe selonlequel « tous les enseignants du second degréont vocation à atteindre la hors-classe enfin de carrière ». Les promotions 2015 quiseront examinées dans les CAP devront doncpermettre d’avancer concrètement vers la réa-lisation de cet objectif.

AU MILIEU DU GUÉDes obstacles persistent toutefois, principa-lement le maintien des avis attribués par lechef d’établissement et l’inspection, qui consti-

tuent toujours un frein important a la promo-tion. Le SNES-FSU en demande la suppressionet ses élu(e)s agissent avec efficacité pour enlimiter le poids.Les commissaires paritaires du SNES-FSU

PROMOTIONS À LA HORS-CLASSE 2015

DES AVANCÉES IMPORTANTES

L’US N° 749 • 17/01/20156

Agrégation interneLes épreuves écrites de l’agrégation interne se dérouleront du 27 au 30 janvier 2015. Vous trouverez sur le site le détaildu calendrier des épreuves écrites et orales : www.snes.edu/Agregation-interne-2015.html ainsi que notre publication :www.snes.edu/Agregation-interne-2015-27714.html. La session 2015 voit une augmentation de 12 % des postesouverts à l’agrégation interne, soit 925 postes. Le ministèrea donc fait un léger effort pour cette session, mais noussommes encore loin des 2 000 postes annuels ouverts àl’agrégation interne entre 2001 et 2003. C’est d’autant plusregrettable que notre point d’indice est gelé depuismaintenant cinq ans et que l’accès au corps des agrégéspermet l’amélioration de la carrière des lauréats. La grèvedu 3 février sera l’occasion de revendiquer que le corps desagrégés devienne le corps de référence du second degré.C’est tous ensemble que nous obtiendrons cetterevalorisation !

Quand Honoré,disparu dans

l’attentatde Charlie,

illustraitL’US en 1987

Dissection des souris : interdite !Après une certaine période de flou dans les académies, unenote de la DGESCO en date du 28 nov. 2014(www.recherche-animale.org/sites/default/files/note_sur_les_dissections.pdf), interdit définitivement, avant lebaccalauréat, la dissection des souris, ainsi que de tout autrevertébré et céphalopode, à l’exception de ceux « faisantl’objet d’une commercialisation destinée à l’alimentation ».La confrontation avec le réel est l’un des fondementsdes SVT, dans l’évident respect de la vie animale, ce queles solutions alternatives proposées – maquettes, numérique –ne peuvent remplacer.Cette circulaire apparaît comme une entrave supplémentaireà la liberté pédagogique et une nouvelle étape vers ladisparition des travaux pratiques en SVT. Le SNES-FSU ainterpellé le ministère pour avoir des précisions surl’utilisation possible des stocks dans les établissements. Plus d’informations : www.snes.edu/Dissection-des-souris-interdite.html

Dans cette seconde partie de l’année scolaire s’ouvre la période des promotions à la hors-classe et des promotions de corps par liste d’aptitude.

UNE ÉTAPE CRUCIALEMOUVEMENT 2015

Sur la base des résultats obtenusaux élections professionnelles

de décembre dernier s’installent,tant dans les académies qu’au minis-tère, les CAP – Commissions admi-nistratives paritaires – de chaquecorps, autrement dit les instancesparitaires dans lesquelles vont sié-ger, quatre années durant, nosreprésentants élus. Le SNES-FSU yest toujours majoritaire et ses élussont déterminés à accomplir la mis-sion qui leur a été confiée avec lesérieux et la détermination qui les ont toujourscaractérisés. Durant les deux semaines qui viennent, et selonun calendrier propre à chaque académie, vontse réunir les groupes de travail dans lesquels lesélus vont vérifier le barème attribué par l’ad-ministration sur chacun des vœux des candi-dats. Comme pour chaque opération de ges-tion, les élus seront d’autant plus efficaces qu’ilsseront en possession de la fiche de suivi syndi-cal de chaque candidat : cette dernière leurpermet en effet de vérifier que les informationsprises en compte par l’administration sont bien

celles correspondant à la situa-tion du collègue. Pour les can-didats relevant de la 29e base,ce sont les élus nationaux quieffectuent ce travail.

POSTES SPÉCIFIQUESParallèlement, du 2 au 6 février,ces mêmes élus auront siégé ausein des groupes de travail surles postes spécifiques nationaux(sections internationales, chefsde travaux, BTS, CPGE...). Là

encore, ils l’auront d’autant mieux fait qu’ilsauront disposé de la fiche syndicale. Même si lesaffectations sur ces postes se font hors barème,l’examen des candidatures en GT nationaloblige chaque inspection générale à expliciterles critères pris en compte pour le choix descandidats, ce qui, en règle générale, les amèneà respecter ces dits critères. Ces groupes detravail émettent alors des propositions qui nedeviendront officielles que lors des FPMN (For-mations paritaires mixtes nationale) et CAPNchargées de la phase inter du mouvement quise déroulera du 4 au 12 mars. n Lionel Millot

s’engagent pour votre défense, pour le respectdes droits de tous et de chacun, pour l’amélio-ration des conditions de travail, pour la revalo-risation de nos carrières, de nos métiers et denos salaires. n Christophe Barbillat

CARRIÈRES : Avancement d’échelon, promotion à la hors-classe,promotions par liste d’aptitude. Suivez votre dossier !

Avancement d’échelon(suppl. à L’US n° 747)

AVEC VOS ÉLUSLes suppléments « Carrières » publiés avec cetteUS (voir ci-contre) ont pour premier objectif dedonner à chacun les moyens de vérifier sa situa-tion individuelle et ses droits à promotion, d’encomprendre le mécanisme et de faire valoirses droits. Prendre contact avec ses élus enCAP, dont l’expertise est reconnue par tous,leur fournir toutes les informations nécessairesaux vérifications qu’ils devront effectuer, leurenvoyer la fiche syndicale de suivi individuel :c’est le moyen le plus sûr de s’assurer que sesdroits seront respectés. Le second objectif est dedonner à toutes et tous les moyens de com-prendre les enjeux d’opérations de gestionqui apparaissent bien souvent complexes.

La fiche syndicale de suivi individuel :un outil essentielLa fiche syndicale de suivi individuel, remplieavec une grande précision et accompagnée descopies des documents nécessaires, est indis-pensable aux élus pour vérifier votre situation.

Où trouver les fiches de suiviindividuel ?• Dans les suppléments « Carrières »• Elles sont aussi téléchargeables sur notre site :

www.snes.edu/Bienvenue-dans-la-rubrique-Fiches.html

Promotions à la hors-classe, promotionspar liste d’aptitude (suppl. « Spécial Agrégés »

et « Spécial Certifiés » avec cette US)

Les groupes de travail « vœux et barèmes » sont en passe de se réunir dans chacunedes trente académies. C’est l’occasion pour le SNES-FSU de vérifier que les droitsdes collègues à la mobilité sont respectés.

Le ministère veut imposer sa réforme. Il a maintenu l’examen des textes au Conseil supérieur de l’éducation (CSE). Seule la poursuite de la mobilisationpermettra d’obtenir une remise à plat du projet.

MOBILISATION POUR LA FORMATIONSÉRIE TECHNOLOGIQUE DE L’HÔTELLERIE

Cette série est la dernière qui n’a pas été « réfor-mée ». Le ministère a bâti un projet qui, certes

conserve une filière complète de la Seconde à laTerminale, mais contient les points qui sont aujour-d’hui contestés dans les autres séries : déprofes-sionnalisation des formations, regroupementd’enseignements technologiques, introductionde l’AP (accompagnement personnalisé), volantd’heures globalisé pour les enseignements à effec-tifs réduits. Les enseignants, consultés sur un pro-jet parcellaire (horaires de l’ensemble du cyclemais uniquement les programmes de Seconde),refusent cette réforme qui, encore une fois, ris-querait de « casser » ce qui fonctionne bien.Le SNES-FSU a exigé que le projet soit remis à platet qu’il soit retiré de l’ordre du jour du CSE, pourreprendre des consultations sur une autre base.

PÉTITION ET GRÈVEUne pétition a été massivement signée. Les per-sonnels étaient en grève le 13 janvier dans plusd’une dizaine d’établissements. Ils ne refusentpas le principe d’une réforme mais exigent que lesspécificités de la série soient préservées, que ledébat aille au fond des questions.Pour le SNES-FSU, un report d'un an est nécessaire

avec une vraie concertation notamment sur :• les stages : les dix jours de stages perlés en Secondeétaient absurdes et impossibles à mettre en placedans de grosses structures : en CSE, l’administra-tion a repris la proposition du SNES-FSU de quatresemaines en Seconde et quatre en Première ;• le calcul juste des dotations supplémentaires,affectées aux travaux pratiques et permettantd’assurer des groupes de douze élèves conformesà la réglementation, mais aussi aux dédouble-ments nécessaires en enseignement général ;• une consultation sur le programme des troisans : on ne peut pas imposer une réforme qui nedonne une visibilité que sur l’année de Seconde ;• une remise en cause de certains contenus etnotamment du regroupement restaurant et héber-gement en « Sciences et Technologies du Service »

que les collègues de spécialité refusent.Malgré la pression du SNES-FSU, leministère a maintenu le texte à l’ordredu jour du CSE. Le CSE a rendu un avisnégatif, la ministre serait bien inspirée

d’en tenir compte. Le SNES-FSU appelle les col-lègues à poursuivre la mobilisation, pour les ensei-gnants, pour les élèves, afin d’assurer la pérennitéde la série. n Thierry Reygades

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Collège Romain-Rolland (Ivry-sur-Seine)Actuellement APV et Zone de prévention violence, dontla majorité des élèves provient d'écoles classées ZEP, il a étéle seul collège de la ville à ne pas avoir été classé REP.L'analyse des pourcentages des quatre indicateurs retenuspar le ministère montre qu’il doit faire partie de la carted’éducation prioritaire. Les enseignants, déjà très mobilisés

(grève, lettresà la rectrice,audiences...),ont décidéde poursuivreleur actionpour dénoncercette injusticeet obtenirle classementREP.

Hausse des salaires : l’exemple vient d’en hautLes recteurs touchaient de la NBI (nouvelle bonificationindiciaire) depuis janvier 2001 (de 140 à 180 points parmois). En 2010, leur indemnité de charge administrative estremplacée par une part fixe fonctionnelle de 15 200 € par anà laquelle s’ajoute une part variable pouvant aller jusqu’à45 % de ladite part fixe. Les étrennes 2015 apportent à cesresponsables académiques, dont personne ne niera laqualification ni les responsabilités, une substantielleaugmentation de cette prime de 68 %, la passant à 25 620 €par an. Sans compter la part variable, c’est le salaire annueld’un certifié ou CPE après 10 ans de carrière. Le ministère setrompe : ce sont bien les enseignants qui sont les « oubliés »de la revalorisation et non les recteurs. Faisons les comptes.C’est bien un recul du pouvoir d’achat (gel du point d'indicedepuis juillet 2010) auquel sont confrontés nos collègues etc’est bien d’injustice dont il s’agit quant à ce bonusahurissant.

Rebelote !Comme si ça ne leur avait pas suffi... Déjà l’an dernier,le ministère avait tenté d'imposer à la hussarde uneprérentrée des enseignants le 29 août 2014.Une mobilisation d'ampleur de la profession, dans laquellele SNES-FSU joua un rôle moteur, avait alors fait reculerBenoît Hamon en arguant du fait que la prérentrée étaitun jour de service comme les autres qui devait de ce faitêtre inclus dans la fameuse année scolaire de 36 semaines.Les ministres passent, mais leurs mauvaises idées restent.Malgré le recul de son prédécesseur pour l’année 2014,Najat Vallaud-Belkacem a confirmé pour l’année à venir lesdates fixées par l’arrêté du 24 janvier 2014. La prérentrée2015 est prévue le vendredi 28 août et les élèves serontattendus dans les établissements dès le lundi 31 août...C’est une véritable provocation. La profession ne doit paslaisser faire ! Le SNES-FSU proposera dans les semaines à venirun cadre d’action.

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S U R L E T E R R A I N

C’est avant tout la généralisation du tierspayant qui cristallise la colère des méde-

cins grévistes. L’article 17 du projet de loi santéprévoit en effet qu’à compter du 1er janvier2017, plus aucun patient n’aura à avancer lesfrais pour des soins ou consultations médicales,le médecin étant directement rémunéré parl’assurance maladie et la mutuelle du patient. Cette mesure répond à un réel besoin quand onpense au nombre de malades qui renoncent àse faire soigner pour des raisons financières.Mais certains professionnels craignent d’êtrepayés avec retard, notamment pour ce quirelève de la part prise en charge par lesmutuelles. Un compromis pourrait pourtantêtre trouvé : le médecin serait intégralementpayé par l’assurance maladie, à charge pourcette dernière de se tourner vers les500 mutuelles existantes pour récupérer la partde la complémentaire. La généralisation dutiers payant pose aussi avec force la questiondes dépassements d’honoraires dans le cadredu secteur 2, qui comptait 3 240 généralistes et23 802 spécialistes en 2013 sur plus de 100 000médecins libéraux (avec un taux moyen de54,4 % au-delà du tarif de la Sécurité socialeau 1er semestre 2014).

RECONQUÉRIR UN SYSTÈME DE SANTÉDE HAUT NIVEAULes médecins critiquent d’autres points du pro-jet de loi santé, comme l’extension des préro-gatives des Agences régionales de santé pourstructurer les soins de proximité ou le « déman-tèlement » de leur métier à travers par exemple

la possibilité donnée aux pharmaciens d’admi-nistrer eux-mêmes des vaccins (article 31). Ilsréclament aussi des négociations tarifaires. La ministre de la Santé Marisol Touraine s’estdéclarée « ouverte à la discussion » et prête àréécrire certains articles du projet de loi dontl’examen parlementaire a d’ores et déjà étérepoussé au printemps. Ce report doit être l’occasion pour le SNES et laFSU de mettre en avant l’impérieuse nécessité dereconquérir un système de santé de haut niveaupour tous, en repensant notamment le rôledu généraliste dans un réseau de santé coor-donné et en réfléchissant à la forfaitisation de sarémunération. n Monique Daune

Jeudi, dans un collège de Mulhouse, un col-lègue d’arts plastiques décide, comme l’ad-

ministration nous a tous encouragés à le faire,de parler des événements tragiques de la veilleavec ses élèves d’une classe de Quatrième.À partir d’une séquence construite avec atten-tion et faisant appel à de nombreuses supportsvisuels, il a abordé les questions de caricature,de liberté d’expression, se fondant sur ses com-pétences de professeur d’arts plastiques.

SUSPENDU QUATRE MOISLes difficultés, similaires à celles que beaucoupde collègues ont rencontrées, avec deux élèvessemblaient réglées après le cours. Pourtant,dès lundi, suite à des interventions qu’il reste àélucider, le recteur, alerté par la principale, pro-nonce une suspension de quatre mois pourfaute professionnelle grave et enclenche uneprocédure disciplinaire, sans même recevoir lecollègue, sans même connaître le contenu ducours dispensé.En réponse aux interpellations du SNES acadé-mique, il invoque la protection de l’enseignant...curieuse façon de protéger un fonctionnairepar la menace d’une sanction. Décidément lalogique rectorale est parfois bien étrange quand

elle se fonde sur l’idée qu’un « soldat du front »doit être, a priori, considéré comme coupable àla première contestation de son action.

FAIRE TOUTE LA LUMIÈRELe SNES-FSU condamne de telles méthodes etsoutient le collègue. L’administration doit avoirle courage d’assumer ses responsabilités quandelle exige de ses agents d’exercer ces missionsdifficiles, sans formation, sans accompagne-ment. La lumière doit être faite sur la natureréelle de l’incident survenu en cours, sur les cir-constances qui ont conduit le chef d’établisse-ment, au nom du recteur, à condamner l’en-seignant dans un courrier aux parents collédans les carnets de correspondance des élèvesde la classe.Une mesure conservatoire n’est pas un acted’accusation ni une mise à l’index, sauf à céderà des pressions du type de celles dont ondemande aux enseignants d’apprendre à leursélèves à y résister.Ce n’est pas en traitant ainsi ses personnelsque l’École remplira la mission que la Nation luidemande de remplir : expliquer les valeursd’égalité, de justice, de respect.

n Roland Hubert

GRÈVE DES MÉDECINS LIBÉRAUX

Jour de l’an 2015. Chez lui, un enseignant décède subitement d’une crise cardiaque. Les obsèquesont lieu le jeudi 8 janvier 2015, hasard du calendrier, c’est jour de deuil national.

SOLIDARITÉAFFLIGEANT ET CHOQUANT

STRASBOURGPUNI POUR AVOIRFAIT SON TRAVAIL

« La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur » MARX

REPENSER LE RÔLEDU GÉNÉRALISTE

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Pour maintenir la pression contre certains aspects du projet de loi santé qui devaitêtre soumis au Parlement en ce début d’année 2015, les médecins généralistes ontpoursuivi en janvier leur mouvement de grève entamé fin 2014.

Un enseignant de l’académie de Strasbourg, ayant utilisé des caricatures pourexpliquer à ses élèves l’actualité et l’importance de la liberté d’expression, a été suspendu par le recteur qui ne l’avait pas préalablement entendu.

Chez les personnels de ce collège difficile du Vaucluse,l’émotion est à son comble, et chacun souhaite assis-

ter aux obsèques, accompagner un collègue de travailde longue date jusqu’à sa dernière demeure, se tenir auxcôtés de son épouse, elle aussi professeur dans l’établis-sement.C’est sans compter sur notre administration qui, à trop garderles yeux rivés sur les indicateurs de performance et le nombred’heures de cours perdues par les élèves, en oublie la décenceet les règles de bonne conduite les plus élémentaires.Les personnels se voient opposer un refus à leur demanded’autorisation d’absence : nécessité de service oblige ! Ilsn’ont qu’à faire une délégation, comme si le deuil et le cha-grin se déléguaient !

Choqués par tant de mépris et, il faut bien le dire, debêtise, les collègues décident qu’ils se rendront malgrétout aux obsèques et évoquent un préavis de grève.Qu’à cela ne tienne, la réponse du DASEN et du cabinetdu recteur ne se fait pas attendre : ceux qui se ren-dront aux obsèques seront bien ponctionnés d’un tren-tième pour service non fait.Cette position mesquine et inhumaine a été confir-mée à la section académique du SNES-FSU lejeudi 8 janvier et ce malgré d’énergiques protestations.Les personnes qui ont pris cette décision et celles quil’assument ne sont pas dignes des responsabilités quela République leur a confiées.

n Laurent Tramoni

De très nombreuses réactions sontparvenues au S3 d’Aix-Marseille« Les textes de lois qui définissent les interdictions sont nombreux. Il serait trèsutile que des textes de lois rendent obligatoires, l’intelligence, la finesse, lediscernement, la tendresse, la bienveillance, l’empathie, le courage et tantd’autres valeurs. »« L’apprentissage de la citoyenneté et la transmission des valeurs humaines etrépublicaines est votre mission, disaient des formateurs de l’IUFM. Indigne. »« Chronique de la connerie ordinaire mais je suis sûre qu’avec son augmentationde prime de 10 000 euros le recteur enverra une jolie couronne. »« C’est méprisable ! C’est veule ! Quand je pense que depuis deux jours, dusommet même de l’État, on en appelle à l’unité et à la solidarité. Ces notions ont-elles le même sens pour tout le monde ? »« C’est écœurant. P..., y a vraiment des semaines de m... ! »« C’est effectivement confondant de bêtise. »« À la rentrée scolaire 2014, l’un d’entre nous s’est suicidé au lycée Artaud, àcause d’un management inhumain, nous aimerions croire que l’administration àtous les échelons en a tiré les conséquences mais visiblement ce n’est pas le cas.Les personnels ne sont pas des pions que l’on dispose ici ou là. »

Dessind’Honoré surla libertéd’expression.

Page 8: LOI SUR LE VIEILLISSEMENT - SNESLa politique de relance de l’éducation prioritaire est restée à mi-chemin, les classes s’annoncent très char-gées à la rentrée 2015, la charge

«  Je suis trop âgée (85 ans et des difficultés  àmarcher)  pour manifester, mais je suis d'accord avec ceque fait et dit le SNES  . Je suis Charlie.  » F. R.

«  Oui nous sommes tous Charlie parce que la liberté nese divise pas et que la liberté d'expression, comme laliberté absolue de conscience, ne se discutent pas.Tristes, oui ; mais fiers de reprendre le flambeau devaleureux libertaires qui n'avaient pour armes que lecrayon et l'humour. » Jean - Louis

«  J'ai acheté la presse ce matin, j'ai passé ma journéeen lecture, commentaires, débats avec les élèves de BACPRO, je recommence demain.  » S. C.

«  La réaction de certains de nos élèves est vraimenttrès inquiétante. Je ne leur en veux pas : ce sont MESélèves. L'un d'entre eux est sous la coupe de parentsradicaux : prière à 5 h du matin, pas de musique,etc.  Il faut que nous fassions quelque chose. Il fauttrouver des intellectuels, des musulmans qui ont souffertde l'islamisme et les inviter à témoigner auprès de nosgamins. Voilà, c'est une idée... Je me sens en manqued'outils.  » Sandra M.

Rien ne sera plus vraiment pareil après cette semainesanglante qui s’est terminée par des marches dans tout lepays et dans de multiples villes à l’étranger. Les médias dumonde entier et toute la toile ont frémi, analysé, se sontinterrogés.

Ils ont voulu assassiner la liberté d’expression. Nous nel’avons pas accepté.

Charlie n’est pas mort et les crayons font toujours face auxarmes.

« Être Charlie » ne peut être une toquade, un mouvementd’humeur ou un simple hommage. Il s’agit maintenant de faire vivre l’élan du week-end dernier, de lui donner uneconsistance politique, de répondre aux exigences quiémergent de ce mouvement. Finalement de faire vivre auquotidien les valeurs de la République et la laïcité.Honoré, Charb et Wolinski avaient dessiné pour le SNES oupour la FSU. Certains de leurs dessins ont été reproduits dansles pages de ce numéro de L’US.

LE SILENCE,LE SILENCE,C’EST LA FIN DE LA LIBERTÉ C’EST LA FIN DE LA LIBERTÉ