L'Officiel Art

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Worldwide Fendi a sollicité le duo créatif Analogia Project pour mettre en scène les vitrines de la maison de luxe italienne, écrin de la collection Printemps-Eté 2015. Composé du designer Andrea Mancuso et de l’architecte Emilia Serra, le binôme a puisé dans la structure et l’esthétique du Palazzo della Civiltà Italiana de Rome, édifice emblématique de la capitale transalpine, destiné à abriter le siège de Fendi dans le courant de l’année. Patrimoine historique et expérience sensorielle se mêlent pour mettre en majesté garde-robe et accessoires, à travers une mise en scène visible jusqu’à la fin juin dans les boutiques Fendi du monde entier. Baptisée en hommage au père de la créatrice du lieu (Melissa Unger), Seymour est une entité à but non lucratif dont l’objectif est de “développer des projets innovants et pluridisciplinaires”, avec pour ambition l’exploration de l’inconscient et de l’imagination. Mise au point en 2011, cette initiative – après s’être exprimée via un support hebdomadaire (Seymour Magazine) et des projets interactifs développés dans le cadre de foires et centres d’art à Paris et New York –, a désormais un lieu d’expression (Seymour+) avec pour principe fondateur de soutenir : “les iconoclastes, les marginaux, les preneurs de risques. Ceux qui ont le courage de suivre leur propre vision sans se plier aux préjugés de la société”. Et un leitmotiv inébranlable: éloigner tout outil technologique (ordinateur, smartphone...) de ce temple des relations humaines... ANALOGIA PROJECT SEYMOUR OU L’ART DE LA CONVERSATION SFEIR-SEMLER GALLERY PÉKIN 3 E MILLÉNAIRE BEYROUTH-JUMIèGES PATINOIRE ROYALE Il existe en Normandie, une abbaye – fondée au VII e siècle de notre ère – dont les vestiges continuent d’habiter avec force le paysage. A plus de trois mille kilomètres de là, se trouve une ville que la guerre civile a défigurée. Jumièges-Beyrouth, improbable gémellité ? Pourtant, les photographies de Gabriele Basilico réalisées en 1991 à l’invitation de la Fondation Hariri trouvent ici un cadre naturel. Façades d’édifices malmenées, ossatures architecturales “grandioses” dans leur mutisme, impacts de balles... Basilico – architecte de formation – ne “cède pas à la tentation de dramatiser la représentation des lieux” indique Gabriel Bauret, commissaire de l’exposition, il livre des images brutes, dénuées de pathos, laissant le regard du spectateur en prendre possession. Outre les images en noir et blanc, l’exposition réunit des prises de vues en couleurs peu exposées ou publiées, enfin, un court-métrage de Tanino Musso montre les déambulations de Basilico (disparu en 2013). “Les monuments m’embarrassent, je n’ai pas d’amitié pour les châteaux”, affirmait-il. Gabriele Basilico, “Beyrouth 1991, photographies”. Depuis sa création en 1877, elle a vu s’élancer des générations de patineurs à roulettes. Aujourd’hui, foin des roulement à billes et autre fonte des glaces : place à un vaste espace (2500 mètres carrés) qui se propose d’explorer les moments- clés de la création artistique de la seconde moitié du XX e siècle via sa propre structure où des galeries d’envergure internationales sont invitées à coproduire des expositions d’ordre historique. Le premier volet de la programmation a été confié à Jean-Jacques Aillagon : “La Résistance des images” offre une exploration de la Figuration narrative à travers les œuvres d’une vingtaines d’artistes (Adami, Erró, Fromanger, Guyomard, Jacquet, Klasen, Le Boul’ch, Monory, Rancillac, Recalcati, Schlosser, Télémaque...). L’exposition met aussi en relief la volonté continue de renouvellement de ces artistes. Trente ans cette année et toujours l’allant de ses débuts, la force de son implantation internationale en plus (Beyrouth, Hambourg). La Sfeir-Semler Gallery tisse les liens de certains “possibles”, parmi ses protégés : Robert Barry, Mounira Al Solh, Akram Zaatari, Etel Adnan, Walid Raad, Yto Barrada... Chantier en cours pour le Guardian Art center, siège de la plus ancienne maison de ventes aux enchères chinoise, non loin de la Cité interdite, dont l’architecture a été confiée à Ole Scheeren. Au programme, une nouvelle entité hybride ouvrira en 2016, entre musée, centre d’art et d’art de vivre. STYLE ÉTERNEL HOCKNEY, DESIGN... FURLA AWARD Het Noordbrabants Museum, Verwersstraat 41, 5211 HT ’s-Hertogenbosch, Pays-Bas. Pour la toute première exposition consacrée à Yves Saint Laurent, la magnifique demeure que constitue le Bowes Museum se révèle le lieu idéal. Situé dans le nord-est de l’Angleterre, le Musée accueille, en partenariat avec la Fondation Pierre Bergé, un parcours complet sur la vie et le travail de grand couturier français né en Algérie en 1936. “Les modes passent, le style est éternel” : le musée a choisi ce motto de Saint Laurent pour opérer une sélection d’une cinquantaine de pièces phares, dont les robes Mondrian et le smoking destiné à contribuer à libérer les femmes du carcan vestimentaire classique, mais aussi des pièces des collections par lesquelles Saint Laurent rendait hommage à Picasso, Braque, Van Gogh, Matisse... “Yves Saint Laurent: Style is Eternal”. 2015 marque la 125 e année de la disparition de Van Gogh. L’occasion de mettre en relief la créativité du Dutch design, et d’instaurer des passerelles esthétiques entre l’homme à l’oreille coupée et des artistes contemporains. Ainsi, l’exposition “Design du pays des mangeurs de pommes de terre” (jusqu’au 26 avril) se propose à travers la sélection de 85 objets extraits des toiles de la période brabançonne de Van Gogh d’offrir une interprétation actuelle de ces objets du quotidien (Studio Job, Marteen Baas, Piet Hein Eek...). Par ailleurs, en collaboration avec la Collection Würth, le Het Noordbrabants Museum présente une soixantaine de pièces de cette collection particulière dans le cadre de “Hockney, Picasso, Tinguely et autres meilleures pièces de la Collection Würth” (jusqu’au 17 mai). “Van Gogh fait en sorte que vous voyez le monde qui vous entoure avec plus d’intensité. Il pouvait tout peindre et le rendre captivant”, déclare Hockney. Le comité du Furla Art Award 2015 – composé de cinq jeunes commissaires italiens et cinq commissaires internationaux – a désigné Maria Iorio et Rafael Cuomo lors de sa dixième édition, placée cette année sous le patronage de Vanessa Beecroft, présidente du jury. Pour célébrer une décennie de présence et soutien aux artistes italiens émergents, il a adopté le titre The Nude Prize, et a quitté Bologne pour Milan : “notre volonté est d’investir toujours plus dans le développement du projet, pour en faire un temps fort d’envergure internationale, et inspirer les nouvelles générations d’artistes et de commissaires d’expositions” indique Giovanna Furlanetto, présidente de la Fondation Furla. Une résidence artistique à l’étranger (cette année au Soma de Mexico), le financement de la production du projet final, une exposition au Palazzo Reale (du 5 mars au 12 avril, en compagnie des lauréats des neuf éditions précédentes), et la présence des artistes et de leur travail dans le cadre du Miart (foire internationale d’art contemporain du 9 au 12 avril) récompensent les récipiendaires du prix. Enfin, les œuvres finalisées seront exposées en avant-première à la Fondation Querini Stampalia de Venise dans le cadre de la 56 e édition de la Biennale d’art contemporain. XIII XIII Fendi Analogia Project 2015. Tannous Building, Quarantine, Lb-2077, 7209 Beyrouth, et Admiralitätstrasse 71 D-20459, Hambourg. Abbaye de Jumièges, logis abbatial, 14 mars-25 mai, www.abbayedejumieges.fr Bowes museum 11 juillet-25 octobre, Bowes Museum, Barnard Castle, Comté de Durham. Yves Saint Laurent, robe du soir, hommage à Georges Braque. Planche-contact de prises de vues réalisées par Gabriele Basilico à Beyrouth en 1991. Patinoire Royale, “La Résistance des images”, à partir du 24 avril, Rue Veydt 15, 1060 Bruxelles. www.fondazionefurla.org www.buro-os.com Seymour, 41, bd de Magenta, Paris 10, 01 40 03 81 68, www.seymourprojects.com La Patinoire royale, Bruxelles. Studio Drift Flylight, Eindhoven. Seymour+. Guardian Art Center à Pékin par Buro Ole Scheeren. PHOTOS FENDI, © FONDATION PIERRE BERGé – YVES SAINT LAURENT SOPHIE CARRE. © GABRIELE BASILICO/STUDIO GABRIELE BASILICO. © BURO OLE SCHEEREN 2015. © TANGUY AUMONT - AIRSTUDIO POUR LA PATINOIRE ROYALE. DR. France Royaume-Uni Paris CARAMBOLAGES PAR YAMINA BENAÏ CARAMBOLAGES PAR YAMINA BENAÏ 29 28

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Worldwide

Fendi a sollicité le duo créatif Analogia Project pour mettre en scène les vitrines de la maison de luxe italienne, écrin de la collection Printemps-Eté 2015. Composé du designer Andrea Mancuso et de l’architecte Emilia Serra, le binôme a puisé dans la structure et l’esthétique du Palazzo della Civiltà Italiana de Rome, édifice emblématique de la capitale transalpine, destiné à abriter le siège de Fendi dans le courant de l’année. Patrimoine historique et expérience sensorielle se mêlent pour mettre en majesté garde-robe et accessoires, à travers une mise en scène visible jusqu’à la fin juin dans les boutiques Fendi du monde entier.

Baptisée en hommage au père de la créatrice du lieu (Melissa Unger), Seymour est une entité à but non lucratif dont l’objectif est de “développer des projets innovants et pluridisciplinaires”, avec pour ambition l’exploration de l’inconscient et de l’imagination. Mise au point en 2011, cette initiative – après s’être exprimée via un support hebdomadaire (Seymour Magazine) et des projets interactifs développés dans le cadre de foires et centres d’art à Paris et New York –, a désormais un lieu d’expression (Seymour+) avec pour principe fondateur de soutenir : “les iconoclastes, les marginaux, les preneurs de risques. Ceux qui ont le courage de suivre leur propre vision sans se plier aux préjugés de la société”. Et un leitmotiv inébranlable: éloigner tout outil technologique (ordinateur, smartphone...) de ce temple des relations humaines...

analogia project Seymour ou l’art de la converSation

Sfeir-Semler gallery

pÉKin 3e millÉnaire

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Il existe en Normandie, une abbaye – fondée au VIIe siècle de notre ère – dont les vestiges continuent d’habiter avec force le paysage. A plus de trois mille kilomètres de là, se trouve une ville que la guerre civile a défigurée. Jumièges-Beyrouth, improbable gémellité ? Pourtant, les photographies de Gabriele Basilico réalisées en 1991 à l’invitation de la Fondation Hariri trouvent ici un cadre naturel. Façades d’édifices malmenées, ossatures architecturales “grandioses” dans leur mutisme, impacts de balles... Basilico – architecte de formation – ne “cède pas à la tentation de dramatiser la représentation des lieux” indique Gabriel Bauret, commissaire de l’exposition, il livre des images brutes, dénuées de pathos, laissant le regard du spectateur en prendre possession. Outre les images en noir et blanc, l’exposition réunit des prises de vues en couleurs peu exposées ou publiées, enfin, un court-métrage de Tanino Musso montre les déambulations de Basilico (disparu en 2013). “Les monuments m’embarrassent, je n’ai pas d’amitié pour les châteaux”, affirmait-il. Gabriele Basilico, “Beyrouth 1991, photographies”.

Depuis sa création en 1877, elle a vu s’élancer des générations de patineurs à roulettes. Aujourd’hui, foin des roulement à billes et autre fonte des glaces : place à un vaste espace (2500 mètres carrés) qui se propose d’explorer les moments-clés de la création artistique de la seconde moitié du XXe siècle via sa propre structure où des galeries d’envergure internationales sont invitées à coproduire des expositions d’ordre historique. Le premier volet de la programmation a été confié à Jean-Jacques Aillagon : “La Résistance des images” offre une exploration de la Figuration narrative à travers les œuvres d’une vingtaines d’artistes (Adami, Erró, Fromanger, Guyomard, Jacquet, Klasen, Le Boul’ch, Monory, Rancillac, Recalcati, Schlosser, Télémaque...). L’exposition met aussi en relief la volonté continue de renouvellement de ces artistes.

Trente ans cette année et toujours l’allant de ses débuts, la force de son implantation internationale en plus (Beyrouth, Hambourg). La Sfeir-Semler Gallery tisse les liens de certains “possibles”, parmi ses protégés : Robert Barry, Mounira Al Solh, Akram Zaatari, Etel Adnan, Walid Raad, Yto Barrada...

Chantier en cours pour le Guardian Art center, siège de la plus ancienne maison de ventes aux enchères chinoise, non loin de la Cité interdite, dont l’architecture a été confiée à Ole Scheeren. Au programme, une nouvelle entité hybride ouvrira en 2016, entre musée, centre d’art et d’art de vivre.

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furla award

Het Noordbrabants Museum, Verwersstraat 41, 5211 HT ’s-Hertogenbosch, Pays-Bas.

Pour la toute première exposition consacrée à Yves Saint Laurent, la magnifique demeure que constitue le Bowes Museum se révèle le lieu idéal. Situé dans le nord-est de l’Angleterre, le Musée accueille, en partenariat avec la Fondation Pierre Bergé, un parcours complet sur la vie et le travail de grand couturier français né en Algérie en 1936. “Les modes passent, le style est éternel” : le musée a choisi ce motto de Saint Laurent pour opérer une sélection d’une cinquantaine de pièces phares, dont les robes Mondrian et le smoking destiné à contribuer à libérer les femmes du carcan vestimentaire classique, mais aussi des pièces des collections par lesquelles Saint Laurent rendait hommage à Picasso, Braque, Van Gogh, Matisse...“Yves Saint Laurent: Style is Eternal”.

2015 marque la 125e année de la disparition de Van Gogh. L’occasion de mettre en relief la créativité du Dutch design, et d’instaurer des passerelles esthétiques entre l’homme à l’oreille coupée et des artistes contemporains. Ainsi, l’exposition “Design du pays des mangeurs de pommes de terre” (jusqu’au 26 avril) se propose à travers la sélection de 85 objets extraits des toiles de la période brabançonne de Van Gogh d’offrir une interprétation actuelle de ces objets du quotidien (Studio Job, Marteen Baas, Piet Hein Eek...). Par ailleurs, en collaboration avec la Collection Würth, le Het Noordbrabants Museum présente une soixantaine de pièces de cette collection particulière dans le cadre de “Hockney, Picasso, Tinguely et autres meilleures pièces de la Collection Würth” (jusqu’au 17 mai). “Van Gogh fait en sorte que vous voyez le monde qui vous entoure avec plus d’intensité. Il pouvait tout peindre et le rendre captivant”, déclare Hockney.

Le comité du Furla Art Award 2015 – composé de cinq jeunes commissaires italiens et cinq commissaires internationaux – a désigné Maria Iorio et Rafael Cuomo lors de sa dixième édition, placée cette année sous le patronage de Vanessa Beecroft, présidente du jury. Pour célébrer une décennie de présence et soutien aux artistes italiens émergents, il a adopté le titre The Nude Prize, et a quitté Bologne pour Milan : “notre volonté est d’investir toujours plus dans le développement du projet, pour en faire un temps fort d’envergure internationale, et inspirer les nouvelles générations d’artistes et de commissaires d’expositions” indique Giovanna

Furlanetto, présidente de la Fondation Furla. Une résidence artistique à l’étranger (cette année au Soma de Mexico), le financement de la production du projet final, une exposition au Palazzo Reale (du 5 mars au 12 avril, en compagnie des lauréats des neuf éditions précédentes), et la présence des artistes et de leur travail dans le cadre du Miart (foire internationale d’art contemporain du 9 au 12 avril) récompensent les récipiendaires du prix. Enfin, les œuvres finalisées seront exposées en avant-première à la Fondation Querini Stampalia de Venise dans le cadre de la 56e édition de la Biennale d’art contemporain.

XIII XIII

Fendi Analogia Project 2015.

Tannous Building, Quarantine, Lb-2077, 7209 Beyrouth, et Admiralitätstrasse 71 D-20459, Hambourg.

Abbaye de Jumièges, logis abbatial, 14 mars-25 mai, www.abbayedejumieges.fr

Bowes museum 11 juillet-25 octobre, Bowes Museum, Barnard Castle, Comté de Durham.

Yves Saint Laurent, robe du soir, hommage à Georges Braque.

Planche-contact de prises de vues réalisées par Gabriele Basilico à Beyrouth en 1991.

Patinoire Royale, “La Résistance des images”, à partir du 24 avril, Rue Veydt 15, 1060 Bruxelles.

www.fondazionefurla.org

www.buro-os.com

Seymour, 41, bd de Magenta, Paris 10, 01 40 03 81 68, www.seymourprojects.com

La Patinoire royale, Bruxelles.

Studio Drift Flylight, Eindhoven.

Seymour+. Guardian Art Center à Pékin par Buro Ole Scheeren.

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