L'Obtus DAE 2014

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CégEp dE JoNqUièrE delamealecran.com WWW.LOBTUS.COM CÉGEP DE JONQUIÈRE BILAN DU FESTIVAL MARCHÉ DU COURT CONCOURS COLLÉGIAL GAGNANTS PORTRAITS ATELIERS

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Cégep de Jonquièredelamealecran.com

WWW.LOBTUS.COMCÉGEP DE JONQUIÈRE

BILAN DU FESTIVAL MARCHÉ DU COURT CONCOURS COLLÉGIAL GAGNANTS PORTRAITS ATELIERS

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L’expérimentation par les courts métrages

Un cocktail avait lieu vendredi soir afin de souligner l’arrivée des étu-diants et des invités. Le court mé-trage occupe une place importante chez les futurs cinéastes, qui sont, pour la plupart, étudiants dans le domaine.

Deux juges, Sophie Cadieux et Pierre-Luc Lafontaine, étaient présents au cocktail pour échanger avec les étudiants. Les par-ticipants ont eu droit à une DJ sur place ainsi qu’à de petites bouchées.

Plusieurs étudiants apprécient le court métrage pour l’expérimentation qui est bien présente dans la démarche artistique. «C’est une plateforme d’essai. Ça permet

d’essayer plusieurs styles, c’est une base, une façon d’apprendre», souligne un étu-diant du Cégep de Jonquière, Jonathan Roy. Les courts métrages sont moins longs et moins dispendieux à réaliser, ce qui per-met aux réalisateurs d’essayer davantage de styles. «Un court métrage, c’est une ex-périmentation, c’est un début à beaucoup de choses», affirme Julien Martin.

Un court métrage étant moins long qu’un film, cela donne plus de liberté selon les étudiants questionnés. «C’est un peu comme une pratique, mais le résultat c’est quand même une œuvre. C’est un tremplin vers des longs métrages», affirme Caroline Tétreault du Cégep Lévis-Lauzon.

Pour les étudiants, il est aussi plus facile de faire des courts métrages, mais néan-

moins, certaines difficultés s’imposent. Selon Louis Bodart du Cégep Lévis-Lauzon, «c’est quand même difficile, il faut faire une histoire complète en peu de temps».

Il est aussi plus facile d’avoir une visibilité avec des courts métrages. «Pour un jeune réalisateur, c’est une excellente façon de se faire connaître», déclare un étudiant du Cégep de l’Outaouais, Vincent Desmarais.

«Je suis en train de découvrir à quel point c’est plaisant. Dans la même soirée, on peut passer par plein d’univers, plein d’émotions», affirme Alexandre Fréchette. Le court métrage permet donc d’explorer et d’expérimenter comme le soulignent plusieurs étudiants.

Le rÔLe Du Court MÉtrage2

Jade Pinard

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Les courts métrages font la cour

Les partisans de Regard sur le court métrage sont unanimes: le festival est non seulement un lieu propice aux rencontres, mais aussi une fenêtre grande ouverte sur le court métrage.

Pour le lancement officiel de la 18e édition du festival Regard sur le court métrage, les grands noms du cinéma se sont rassemblés à la salle François-Brassard du Cégep de Jonquière pour un 5 à 7.

Cette année encore, le festival se veut une célébration de l’art avec sa grande sélection de courts métrages qui proviennent de partout à travers le monde. «C’est un moyen d’échanger sur la culture loin des grands centres et aussi de côtoyer plusieurs artistes», affirme l’acteur québécois, Rémi-Pierre Paquin qui n’en est pas à sa première participation à Regard.

Robert Lepage, Claude Robinson, Franck Dion, Sébastien Pilote, Remi-Pierre Paquin, François Bernier et même le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault: voilà le genre de rencontre qu’on peut s’attendre à faire lors de cet évènement.

Regard, c’est aussi une façon pour ces cinéastes d’expérimenter et de pousser leurs limites encore plus loin dans un court laps de temps. «On a l’impression de rentrer dans la bulle des autres pendant un instant», explique la produc-trice du court métrage Chaloupe, Joëlle Agathe. «C’est comme une fenêtre qu’on ouvre le temps que ça dure et qu’on referme tout de suite après», poursuit le comédien, Patrick Simard.

Quand on assiste à un visionnement, c’est très personnel, puisque le cinéaste se dévoile complètement dans son œuvre. Le réalisateur et membre du jury pro, Franck Dion, va dans le même sens: «C’EST UNE EXPÉRIENCE À PART ENTIÈRE ET UN MODE D’EXPRESSION QUI PERMET À CHA-CUN DE MONTRER SES COULEURS.»

Un art difficile

Si le nombre de festivals du genre ne fait qu’augmenter, initiés par les grands comme Cannes, il n’en reste pas moins que c’est un art difficile. Selon Franck Dion, un réalisateur de court métrage ne peut pas vivre de son travail : «POUR QUE LE MARCHÉ SOIT VIABLE, IL FAUDRAIT PLUS DE SUB-VENTIONS, D’IMPLICATION ET SURTOUT, QU’IL Y AIT DES MOYENS DE DIFFUSION PLUS VARIÉS ET PAS SEULEMENT DES FESTIVALS.»

Au contraire des longs métrages, le format court ne bénéficie pas de beau-coup de financement. Ce sont les plateformes web comme YouTube et le-court.com qui ont permis au court métrage, qui se faisait discret depuis les dernières années, de reprendre son envol. Malheureusement, le web ne rap-porte pas assez.

Le cinéaste Jean-Marc E. Roy, véritable pilier du documentaire, partage l’opi-nion de plusieurs: il n’y a pas assez de courts métrages. «Pour remédier à ce problème, le Québec devrait développer une politique de diffusion.» On pourrait commencer par en voir davantage au cinéma.

Malgré tout, un festival comme Regard sur le court métrage permet de mettre la lumière sur un art parfois mis de côté et de se rendre compte de son impor-tance. Le court métrage commence à prendre plus de place et à courtiser de plus en plus d’adeptes.

Marianne Côté

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De l’âme à l’écrana réponDu aux attentes

Autour de 130 participants provenant de partout au Qué-bec ont fait de cette 11e édition du festival De l’âme à l’écran

un succès. La qualité des réalisations présentées en a sur-pris plusieurs tout au long de la fin de semaine.

«Ce que les membres du jury ont dit, c’est que même dans les films qui n’avaient pas été sélectionnés, la qualité était très élevée. Il y a des films

qui n’ont pas été retenus cette année, mais qui auraient pu gagner dans le passé. La qualité a fait un bon saut», lance d’emblée le conseiller à la vie

étudiante du Cégep de Jonquière, Jacques Sergerie.

Les participants étaient du même avis et plusieurs en désiraient davantage. «Les films, j’aurais aimé en voir plus encore! Il y a beaucoup de talent dans la

jeunesse», croit Jean-Sébastien Smith, un étudiant du Cégep Lévis-Lauzon qui a participé à l’évènement.

Ce qui fait la force et distingue De l’âme à l’écran des autres festivals, «c’est que c’est un festival intégré à un autre festival. Les étudiants qui viennent ici ont la pos-

sibilité de rencontrer des professionnels beaucoup plus qu’ailleurs», partage Fran-çois Milette un enseignant au Collégial et international Sainte-Anne.

La notoriété du festival aide visiblement à attirer des participants. L’événement ne cesse d’attirer des curieux chaque année. Les cégeps de Rivière-du-Loup et de Rimouski

en feront une de leur sortie principale.

Mission accomplie

De l’âme à l’écran aura permis aux jeunes d’échanger et de voir ce que font les autres pour augmenter le standard des performances.

«Ça permet aux jeunes de se comparer et d’aller chercher des idées, juge Jacques Sergerie. Avec ça, on veut créer un effet multiplicateur pour donner le goût aux jeunes d’en faire plus

encore et de les motiver.»

«Ce qui me rend le plus fier de cette année, c’est mon équipe de bénévoles! C’est le dernier événement que je reçois et je suis gâté. Tout le monde est toujours là. L’équipe a fait toute la diffé-

rence», selon Jacques Sergerie. Il ne cache pas que ça lui fait un pincement au cœur de quitter ses fonctions après avoir contribué à de nombreuses activités réalisées au Cégep de Jonquière.

Avec une participation en croissance constante, l’avenir est de bon augure pour De l’âme à l’écran. L’équipe de bénévoles ayant contribué à sa réussite n’en fait pas exception. Depuis septembre, une

vingtaine d’étudiants s’affairent à la préparation du festival.

«Ce qui est le fun, c’est de partir de rien, de se demander où tu t’en vas et de voir le résultat en fin de semaine», dit Camille Thibault-Giguère, une bénévole pour une deuxième année consécutive. Elle men-

tionne que «les gens nous remercient et que c’est valorisant».

retour sur L’ÉVÉneMent4

Frédéric Marcoux

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Pour l’instant, la formule du festival reste la même que celle des trois dernières années. Des étudiants d’une vingtaine de cégeps d’à travers la province se réunissent à Saguenay. Au menu, des ateliers avec des profession-nels du milieu du cinéma, des projections des meilleurs courts métrages au Québec et un gala récompensant les meilleurs documentaires, fictions et animations faits par des collégiens.

Le tout est rendu possible grâce à un partenariat avec le festival Regard sur le court métrage du Saguenay. «Regard nous donne une crédibilité inégalable, en plus de nous aider grandement au niveau de la logistique», soutient fièrement le conseiller à la vie étudiante aux Affaires socioculturelles, Jacques Sergerie.

Les participants pourront en effet se vanter d’avoir vu leur film juger par un jury professionnel, composé cette année de l’actrice Sophie Cadieux, du comédien Pierre-Luc Fontaine, ainsi des cinéastes Denys Desjardins et Nicolas Lévesque. Les gagnants sont récompensés lors d’un gala avec la projection de chacun des films finalistes.

Trois pour un

Pendant que le volet cinéma bat son plein, un autre comité organi-sateur est à l’ouvrage. Son but: créer deux festivals intercollégiaux, «Les Puberies» en publicité et «Les Balisés» en création web.

Ils se dérouleraient pendant la même fin de semaine que De l’âme à l’écran (DAE), avec aussi des ateliers professionnels, une projection des meilleures publicités au monde et un concours intercollégial.

«Techniquement, on ne veut pas dire que les deux festivals sont des volets de DAE, parce qu’on veut qu’ils puissent voler de leurs propres ailes si jamais ils ne sont plus associés. Mais, ça reste le même concept», explique la coordonnatrice du comité, Julie-Ann Boisvert.

Même si le projet est toujours en création, le comité a déjà une idée des catégories des deux concours. «En publicité, on pense à une pub vidéo, une pub imprimée et un autre prix pour l’identité visuelle. En web, il y aurait une catégorie animation, montage et web», rajoute-t-elle.

Des professionnels du milieu, comme des graphistes, des intégra-teurs web ou designer feront aussi partie du jury et donneront des ateliers par exemple sur l’importance de la typographie et les dernières tendances en publicité.

«La venue de ces deux nouveaux volets va être un gros plus. Et, ils ne sont pas cloisonnés, les étudiants pourront participer autant aux activités en cinéma, qu’en publicité et en web. En plus, ils pourront échanger leur expertise», s’enthousiasme Jacques Ser-gerie, initiateur du projet.

Le Réseau intercollégial des activités socioculturelles du Québec devrait donner sa réponse d’ici le mois de juin.

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MarieChabot-Johnson

De l’âme à l’écran, portrait d’un festiVaL en expansion

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gaLas De L’ÂMe À L’ÉCran6

Plus de 200 personnes ont assisté à la première soirée de projection de De l’âme à l’écran dans la Salle Polyvalente du Cégep de Jonquière afin de visionner une douzaine de courts métrages étudiants.

La température peu clémente a forcé les organisateurs à retarder le début des pro-jections d’une trentaine de minutes. C’est donc vers 22 h 10 que les lumières se sont éteintes, que la foule s’est tue et que les présentations ont débuté. Bain de Fleurs, une fiction réalisée par Alexia Roc du Cégep Montmorency, a ou-vert le bal. Par contre, c’est le documentaire M. Patin ainsi que le récit fictif Le Frein, qui ont été le plus chaleureusement accueilli par le public.

M. Patin, réalisé par Alexandre Desjardins, raconte l’histoire de Luc St-Amant, un habitant de Hull pour qui le patin à roues alignées a une importance cru-ciale dans sa vie. Un documentaire humain au propos unique qui a séduit le public dès les premiers instants.

Le Frein, pour sa part, est une réalisation de deux frères qui étudient au Cégep de Jonquière. Jonathan et Gabriel-Antoine Roy n’ont pas eu froid aux yeux et ont abordé le sujet de la dépendance à la masturbation. lls ont habilement transpo-sé ce sujet avec beaucoup d’humour dans le monde du curling. La réception du public a aussi été très chaleureuse : lorsque le générique s’est affiché à l’écran, le court métrage a obtenu une longue ovation par le public.

Un autre documentaire qui a suscité beaucoup de réactions au sein du public a été celui réalisé par David Gamache. Ni vu, ni connu est un récit relatant la vie d’un itinérant dans les rues de Montréal. Le jeune homme qui vit maintenant dans la rue avait pourtant tout pour réussir: il était un sportif accompli, un musicien passionné et vivait dans un environnement stimulant et financièrement aisé, mais différents facteurs l’ont amené à vivre une vie d’itinérance. Lorsque questionné sur son processus de création, M. Gamache a indiqué que c’est son intérêt envers la nature humaine qui l’a poussé à produire ce court documentaire.

C’est une fiction narrative qui a clos la soirée. Marie-Hélène Beaudry, origi-naire de la région de Drummondville, apporte au menu l’histoire de la pou-tine. Le mets d’une légende présente un homme mystérieux, représentant le créateur du plat typiquement québécois qu’est la poutine. Le lieu de créa-tion de la poutine est un débat suscitant les passions entre les habitants des villes de Warwick et de Drummondville, dans la région du Centre-du-Québec, mais Mme Beaudry tire bien son épingle du jeu. Elle n’affirme en aucun cas que la poutine proviendrait sans équivoque de Drummondville mais surtout, termine son court film sur une image de poutine qui a fait saliver tous les spectateurs.

Marc-AntoineTurcotte

une proJeCtion haute en couLeur

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La deuxième projection de la fin de semaine a encore une fois rassemblé plusieurs amateurs de courts métrages, qui sont sortis de la salle, ravis du visionnement. Documentaires, fictions et ani-mations: les cinéphiles ont eu droit à un beau mélange de talent de la part des étudiants.

Dans la catégorie animation, Na na Na Na na a agréablement surpris le pu-blic. Un court métrage coloré et divertissant, voilà ce que nous offraient Anthony Rousseau, Gabriel Lechasseur-Dubé et Audrey-Maude Blais-Gal-lant, des étudiants de Rimouski. «J’ai trouvé la simplicité du design et du fil conducteur brillant!», s’est exclamée une des spectatrices.

Dans la même catégorie se trouvait le court métrage Fragments, réalisé par Mikaël Morin-Leblanc et Xavier Paradis, du Cégep de Jonquière. «Le travail de 3D était complètement fou!», a ajouté un cinéphile sur ce film.

Le Cégep de l’Outaouais a présenté le documentaire Yves Leblanc, qui pré-sentait la vie d’un sculpteur de bois. «Je trouve que les réalisateurs ont réussi à mettre l’homme à l’aise et à bien démontrer sa passion», a expri-mé Claudia, présente lors de la représentation.

Doctor L and The Black Cowboys, de Sylvain Elfassy, nous a transportés au Sénégal, dans l’univers de ce groupe multiethnique et dynamique.

Bien sûr, les courts métrages de fiction étaient nombreux et diversifiés. D’abord, Mon tout est une femme, de Raphaël Massicotte, a traité de la transsexualité. Le réalisateur est fier de son œuvre, car c’était selon lui «une production unique avec une thématique sociale très actuelle».

Retranchés, de l’étudiant du Cégep de Jonquière Louis Esposto et met-tant en vedette Giverny Welsh et Pierre Turcotte, racontait la vie d’un survivant de la guerre. La force du jeu des acteurs résidait dans les re-gards, qui ont transmis au public l’intensité du récit.

Noémie Gagnon, de Rimouski, a réalisé une belle histoire, basée sur ses convictions. Le court métrage L’appareil à disparaître suivait la vie d’une jeune fille qui découvre un appareil photo magique et sauve le monde à sa façon.

Toujours dans la catégorie Fiction, mais de type expérimental, Le cri du blanc de Philippe Martineau en a troublé plusieurs. L’acteur princi-pal, peint de blanc sur l’ensemble de son corps, a su percer la caméra et nous glacer de son regard, alors que du noir dégoulinait sur lui.

Finalement, Alexia Roc a réalisé un court métrage sur une jeune fille atteinte d’un trouble mental et qui tente de vivre chez elle normale-ment, Bain de fleurs.

Le talent des étudiants mis de l’aVant

Frédérique Carrier

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Le Frein des frères roy

gagnant de la meiLleure fiction et du Coup de cœur du jury

ni vu ni connu donnele goût de connaître

Le Frein, un film de Gabriel-Antoine et Jonathan Roy, a gagné le prix du meilleur court métrage de fiction. Les réalisateurs ont aussi reçu la mention «Coup de cœur» à l’unanimité des juges.

Le court métrage, réalisé par des étudiants du Cégep de Jonquière, relate l’histoire d’une équipe de curling qui décide de ne plus se mas-turber pendant deux mois. Les joueurs de curling s’inspirent de leur idole Kevin Martin et créent un pacte. Le tout apportera une division au sein de l’équipe. Le récit était narré par Gabriel-Antoine Roy.

Les juges ont qualifié le court métrage de «film fort bien ficelé tant sur le plan du montage, de la réalisation, du scénario et du jeu. Un film doté d’un humour déluré qui se démarque par son esthétisme visuel, un style narratif singulier et hétéroclite.» Le Frein semble avoir conquis les juges, puisqu’il a aussi été choisi comme coup de cœur.

Les membres du jury ont aussi noté le jeu des acteurs. «J’aime-rais souligner la présence vérace incarnée de tous les acteurs de ce film. Un sincère bravo pour l’interprétation», a déclaré le comédien Pierre-Luc Lafontaine.

Jonathan Roy était content et très surpris d’avoir gagné. «On a travaillé là-dessus pendant deux mois, on a vraiment mis beau-coup d’effort là-dessus. Être récompensé, c’est vraiment appré-cié», a-t-il souligné. Pour son frère, Gabriel-Antoine Roy, il s’agit de la deuxième année consécutive qu’il gagne le prix de la meil-leure fiction. Celui-ci était malheureusement absent lors de la remise des prix puisqu’il participait à un tournoi d’improvisation à l’extérieur de la région du Saguenay.

Lors de la projection, vendredi soir, le public semblait avoir ap-précié le court métrage. Il a eu droit à de nombreux applaudis-sements et éclats de rire dans la salle.

C’était la première fois que les deux frères Roy travaillaient sur un projet aussi gros. Jonathan Roy est très content du résultat.

Le réalisateur du Cégep de Rivière-du-Loup David Gamache s’est distingué dans la catégorie documen-taire avec Ni vu ni connu, un court métrage touchant qui met en scène un jeune itinérant.

«La proximité, la caméra fluide, l’absence de phare et la voix unique» sont les points qui ont fait craquer les juges pour le film. Une superbe tape dans le dos pour David.

Le protagoniste de Ni vu ni connu, Anthony, a eu de trop jeunes parents. Il a surtout été élevé par ses grands-parents, qui l’ont inscrit à une foule d’activités sportives et à des cours de musique. Malgré tout, quelque chose a déraillé: à 20 ans, le jeune homme vit dans les rues de Montréal depuis sept mois, essayant de se sortir du cercle vicieux de la drogue.

«CHAQUE ITINÉRANT CACHE UN SECRET», partage Da-vid Gamache. Il voulait faire le portrait global d’un sans-abri le plus jeune possible, un aspect peu montré à son avis. Le réali-sateur a ainsi dévoilé un fantastique personnage, selon le jury.

Pour David, le succès d’un documentaire de ce genre repose à 50 % sur le personnage. Il a tout de suite cliqué avec Anthony. «JE NE VOULAIS PAS ÊTRE SON SAUVEUR, JUSTE LUI PARLER D’ÊTRE HUMAIN À ÊTRE HUMAIN», explique l’étudiant.

Le cinéaste porte moins de jugements depuis la réalisation de Ni vu ni connu. «On a perdu le rapport social naturel avec les gens», déplore David. Anthony l’exprime aussi aux passants dans la rue: «Au pire, dis-moi non mais dis-moi quelque chose!»

David Gamache est content que la caméra lui ait donné une raison pour assouvir sa curiosité des itinérants et son besoin de compréhension. Il remercie Anthony pour «son temps, sa confiance et son ouverture».

Le réalisateur projette de tourner un documentaire tout aussi percutant sur une personne âgée en fin de vie.

gagnants8

Jade Pinard Dominique Gobeil

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Court métrage d’aniMation

na na na na na séduit le juryAudrey-Maude Blais-Gallant et Gabriel Lechasseur-Du-bé n’auront pas fait six heures de route pour rien. Les deux étudiants du Cégep de Rimouski ont remporté, à leur grande surprise, le prix du meilleur court métrage d’animation avec leur film Na na Na Na na.

D’une durée de 50 secondes, le film présente, sans parole, une série de dessins qui représentent le cycle de la vie. Partant d’un papillon enveloppé dans sa chrysalide, l’insecte se métamorphose en enfant. Celui-ci subit une série de transformations rapides qui illustrent les différentes phases de la vie. Le court métrage se ter-mine sur la même image qu’au début.

Na na Na Na na a été réalisé dans le cadre d’un travail scolaire du programme de Langage médiatique du Cégep de Rimouski, avec un troisième collègue, Anthony Rousseau, qui n’était pas présent au festival De l’âme à l’écran. «Chaque dessin du film a une sym-bolique, explique Gabriel. L’enfant s’élève avec un ballon, puis tombe dans le monde des adultes, qui devient un poids, alors le boulet le traîne vers le bas.»

«On ne s’attendait vraiment pas à gagner! Quand on a vu qu’il y avait des films en 3D, on n’avait pas trop d’espoirs!», témoigne Audrey-Maude. Pourtant, leur œuvre a été chaude-ment accueillie par le public.

L’ensemble du film passe très rapidement –plus de 300 dessins ont été effectués– ce qui donne du charme à l’œuvre, selon les deux étudiants. Les dessins sont en noirs et blancs, mais de l’aqua-relle a été soufflée, ce qui donne un rythme coloré et vivant au film, un peu à la manière de Norman McLaren.

Audrey-Maude souhaite poursuivre ses études en cinéma et aimerait beaucoup exploiter d’autres facettes de l’animation, comme la troisième dimension. Gabriel, quant à lui, étudie en Sciences de la nature, mais a ajouté des cours de cinéma à son horaire. «Je m’intéresse particulièrement à la biologie. J’aime-rais faire des documentaires qui me permettraient de rallier mes deux passions!», conclut-il.

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MarianeBergeron-Courteau

six filMs repartent aVeC des mentions spéciaLesSix films ont été récompensés par des mentions spéciales touchant l’aspect artistique, les acteurs, le scénario, la réalisation, le montage et l’originalité, décernées par le jury.

«Je suis aussi contente que si on avait remporté le prix principal», lance l’une des réalisatrices du court métrage Le Piano et gagnante de la mention artistique, France-Michelle Marchand. L’étudiante du Cégep Lévis-Lauzon explique que c’est un prix qui représente très bien son établissement scolaire, puisque les profes-seurs mettent beaucoup l’accent sur le côté artistique des productions. Le jury a expliqué que chaque plan aurait pu être imprimé et agrandi. C’est donc avec fierté que l’équipe repart avec cette mention spéciale.

«Je suis flatté de recevoir ce prix, surtout par des gens que j’admire autant, comme Sophie Cadieux», confie le réalisateur du film Le sang à la tête et gagnant de la mention meilleure réalisation, Maxime Vincent, du Cégep de Jonquière. Le réalisateur voulait faire un film sans paroles et c’est ce qui a su faire démarquer le film, puisque le jury a trouvé que c’était percutant et senti. Le comédien Pierre-Luc Lafontaine a également félicité l’acteur principal du film pour sa performance.

«Je suis content d’avoir une reconnaissance puisqu’on passe tellement de temps à faire ça», souligne le réalisateur du court métrage Retranché et réci-piendaire de la mention pour les acteurs, Louis Esposto. Le jury explique que les comédiens ont réussi à avoir une relation basée sur le regard.

«Je côtoie des gens qui vivent avec ce sentiment et c’est une thématique que j’ai déjà expérimentée au théâtre alors c’est ce qui m’a inspiré dans mon choix de thème», explique le réalisateur du film Mon tout est une femme et gagnant de la mention pour l’originalité, Raphaël Massicotte. «C’est le genre de film dont on ne sort pas indemne, on a envie d’en parler», souligne le jury lors de la remise du prix.

Le prix du meilleur scénario a été remis au documentaire La face cachée réalisé par Marie-Pier Grignon, du Cégep de l’Outaouais, pour la construction de son court métrage et la recherche de ses informations.

Le film d’animation Jingo, de Jamie Côtes-Turpin et Danick Audet du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, est quant à lui reparti avec la mention du meilleur montage pour la qualité de ses enchaînements.

Vickie Lefebvre

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Passionnée, pétillante et chaleureuse: voilà trois mots pour décrire la porte-parole 2014 du festival De l’âme à l’écran, Sophie Cadieux. C’est avec un grand plaisir que la comédienne accepte cette tribune pour promouvoir le court métrage auprès des futurs cinéastes.

Sophie Cadieux est une grande adepte des films courts et ce, de-puis le début du mouvement Kino à Montréal. «LE COURT MÉ-TRAGE EST INTRANSIGEANT. ÇA PERMET DE RENTRER DANS UN UNIVERS RAPIDEMENT, SANS DÉTOURS. J’aime aussi le fait que ce soit fait avec les moyens du bord. C’est un peu la jungle, ça peut même devenir chaotique, alors ça force à s’entraider dans une équipe et à être capables de se revirer sur un 10 cents», explique la comédienne qui aime bien jouer dans un tel contexte.

Après avoir été porte-parole de Regard sur le court métrage en 2012, elle incarne cette année le rôle de porte-parole de De l’âme à l’écran: «Je crois qu’un festival comme celui-là est essentiel, car il faut encourager la relève. IL FAUT QUE LES JEUNES CI-NÉASTES DEVIENNENT LE CŒUR DU MOUVEMENT DES COURTS MÉTRAGES POUR QUE CETTE FORME D’ART SE RENOUVÈLE.»

En plus d’être porte-parole, Sophie Cadieux fait partie du jury pour le concours intercollégial de courts métrages. Composée de quatre grands noms du cinéma, Pierre-Luc Lafontaine, Nicolas Lévesque, Denys Desjardins et Sophie Cadieux, cette brochette de juges a été fort impressionnée par la qualité des œuvres présen-tées par les étudiants.

«C’est super intéressant de voir la vision que véhiculent les jeunes. Franchement, j’ai été très impressionnée, surtout pour la maîtrise technique de plusieurs réalisateurs», a affirmé la porte-parole.

Selon elle, les jeunes cinéastes bénéficient d’une chance inouïe d’avoir accès aussi facilement à du bon matériel cinématogra-phique: «AVEC LA DÉMOCRATISATION DU MATÉRIEL, ÇA PERMET À TOUS DE SE LANCER DANS CET UNIVERS ET D’OFFRIR UN SOUFFLE NOUVEAU AU MONDE DU COURT MÉTRAGE.»

En visite au Saguenay non seulement pour De l’âme à l’écran mais également pour le festival professionnel Regard sur le court mé-trage, Sophie Cadieux a remarqué un bon achalandage du public saguenéen pour aller voir les films courts. Les salles sont toujours pleines et c’est prometteur de voir que les cinéphiles de la région se déplacent en grand nombre pour aller encourager les réalisa-teurs de courts métrages, estime-t-elle.

Autres projets

Sophie Cadieux joue le rôle principal du dernier long métrage de Jean-Marc E. Roy, Nevermind. Le film est diffusé dans les avions d’Air Canada, ce qui réjouit la comédienne au plus haut point.

Également, il sera possible de voir Sophie Cadieux sur les ondes d’Artv dès le 6 avril comme animatrice de l’émission BD QC. Tour-nés devant un écran vert, les épisodes permettront un plongeon dans l’univers des meilleurs bédéistes du Québec. «Donc je me promène littéralement dans le décor de la BD avec son créateur! C’est assez impressionnant!», conclut la porte-parole de De l’âme à l’écran avec un grand sourire.

sophie cadieux : porte-parole de la relève cinématographique

portraits10

MarianeBergeron-Courteau

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niCoLas Lévesque

le pLaisir de transMettre une passionpierre-LuC LaFontaine

Le court en deux mots : fasCinant et perCutant

À sa première année en tant que juge, Nicolas Lévesque se fait un plaisir d’évaluer les réalisations des participants du festival dans ce qui pourrait être un élément déclen-cheur de leur carrière.

Nicolas avait lui-même participé au festival De l’âme à l’écran alors qu’il était à l’université en 2008. Pour le Robervalois, il s’agit donc d’un retour aux sources. Il juge que le festival est très important et peut jouer un rôle clé pour la carrière de jeunes talents. « C’est im-portant, c’est l’enfer! Quand j’étais étudiant, je rêvais d’avoir de mes films dans ce festival. Je trouve que ça peut être un moteur pour commencer leur carrière. »

Les découvertes

À sa première année comme juge, celui qui travaille à Télé-Québec depuis cinq ans apprécie beaucoup ce qu’il voit de la relève ciné-matographique. «C’est trippant de pouvoir leur donner un coup de pouce. Ce que j’aime le plus, ce sont les découvertes et les belles surprises qu’on peut voir, mentionne Nicolas Lévesque. Je prends plaisir à écouter des films et à transmettre ma passion pour voir les talents de demain!»

Il partage que les jeunes ont de loin de meilleurs équipements qu’autrefois, ce qui permet d’assister à de brillants résultats. «La relève est de grande qualité, les jeunes écoutent et les gens sont de plus en plus sensibles à ce qui se passe autour d’eux», juge l’ancien étudiant en cinéma à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Une passion qui persiste

Nicolas adore partager sa passion avec les gens. Il apprécie être en contact avec les gens et pense que c’est une bonne attitude qui fait la différence. Le réalisateur a vu sa passion naître à l’âge de 14 ans quand il a reçu son premier appareil photo. Il s’amusait alors à faire parler ses photos comme pour raconter une histoire.

Après avoir été très fier de sa dernière réalisation In Guns We Trust, Nicolas a plusieurs autres projets tels qu’un documentaire avec l’O.N.F et l’écriture de son premier film de fiction.

«J’ai découvert l’univers du court métrage quand j’avais 15 ans avec le film Déraciné pour lequel j’ai été acteur. ÇA M’A PERMIS DE DÉCOUVRIR UN UNIVERS FAS-CINANT ET PERCUTANT, MAIS MALHEUREUSE-MENT ENCORE UN PEU TROP UNDERGROUND», raconte l’un des membres du jury, Pierre-Luc Lafontaine.

Le comédien et réalisateur de 22 ans, croit que des festivals comme Regard et De l’âme à l’écran vont permettre de rendre plus accessible les courts métrages pour le grand public.

Il explique que le court métrage permet de traiter des sujets de façon brève et éphémère. «J’aime beaucoup la forme, c’est-à-dire de racon-ter une histoire en peu de temps, souligne-t-il. J’aime passer une soi-rée à écouter 10 films qui traitent de 10 sujets différents.»

«À 17 ans, j’ai gagné le concours vidéaste recherché et ça été un grand coup de motivation pour continuer là-dedans.» C’est pourquoi il encourage les festivals comme De l’âme à l’écran, car ils peuvent donner une réelle motivation aux jeunes cinéastes de poursuivre dans cette voie.

Pierre-Luc Lafontaine explique que le rôle de réalisateur est inti-mement lié avec celui de scénariste. D’ailleurs, il a réalisé plu-sieurs courts métrages dans lesquels il est également comédien. «JE TRAITE SOUVENT DE SUJETS PERSONNELS ALORS INSTINCTIVEMENT, ÇA FAIT DU SENS D’INTERPRÉTER QUELQUE CHOSE QUI VIENT DE MOI», ajoute-t-il.

Le réalisateur révèle qu’il travaille présentement sur un court métrage produit par Fanny-Laure Malo, le complexe d’Adonis, qui parlera du culturisme et du body building et qu’il ne sera pas comédien pour ce court.

L’Ontarien d’origine a plusieurs projets en tête pour les années qui s’en viennent. Il caresse, entre autre, le rêve de réaliser un long métrage.

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Frédéric Marcoux

Vickie Lefebvre

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Denys DesjarDins

un essayiste du documentaire

sébastien Huberdeau

Le court métrage laisse pLus

de pLaCe à la spontanéitéAvec ses documentaires vrais et touchants, le cinéaste Denys Desjardins tente de faire découvrir à son public une forme de vérité qu’il ne verrait pas en temps normal.

«Depuis mon entrée modeste dans le monde du court métrage avec La dame aux poupées, je réalise des documentaires afin de faire réaliser aux gens que ce qui les entoure peut dissimuler bien des découvertes.» D’ailleurs, Denys Desjardins se décrit plus comme un essayiste puisqu’il s’aventure souvent dans des sujets que beaucoup n’oseraient traiter.

Le cinéaste de 48 ans croit que combiner Regard sur le court mé-trage et De l’âme à l’écran aide grandement la relève à se déve-lopper. «LA SYNERGIE ENTRE LES DEUX FESTIVALS EST UNE EXCELLENTE IDÉE, TOUS Y ONT À GAGNER», af-firme Denys Desjardins. Depuis son arrivée au Saguenay comme juge pour De l’âme à l’écran, de nombreux courts métrages l’ont surpris et touché. Le juge avoue qu’il a déjà ciblé plusieurs réali-sations étudiantes afin de les présenter sur la scène provinciale.

Comme ses homologues du jury, M. Desjardins déplore le manque d’accessibilité donné aux courts. Selon lui, la population en général délaisse ce genre cinématographique aux dépens des longs métrages. «Il faut dire que les courts métrages ont le statut de handicapés dans le milieu du cinéma», ajoute le cinéaste.

Le réalisateur, qui est aussi enseignant au Cégep de St-Jérôme, est le récipiendaire de nombreux prestigieux prix. Son court La dame aux poupées, de 1996, a remporté le prix du meilleur court métrage québécois alors que Pierre et le sou, réalisé en 2005, s’est vu décerner le prix du meilleur court de fiction.

Comédien autodidacte, Sébastien Huberdeau croit que le court métrage laisse place à plus de spontanéité et per-met de découvrir le cinéma d’une autre façon. C’est pour-quoi le porte-parole de Regard sur le court métrage croit qu’il est important de valoriser de tels festivals.

«L’important, c’est de diffuser les œuvres», lance le comédien. Il croit que les courts métrages ont une place très importante dans le domaine du cinéma. «Je souhaite qu’on nous balance un court avant chaque film au cinéma», souligne-t-il.

Sébastien Huberdeau croit également que les courts métrages permettent de participer aux débuts de l’œuvre de quelqu’un. «ÇA NOUS PERMET DE COLLABORER AU COMMENCE-MENT DE PLUSIEURS CINÉASTES PUISQUE DE NOMBREUX RÉALISATEURS DÉBUTENT PAR LE COURT», ajoute-t-il.

Le porte-parole de Regard est tombé dans l’univers du court mé-trage lorsqu’il était adolescent. «J’aime le fait qu’on travaille avec de plus petites équipes. Ça ressemble plus à du cinéma de brousse», confie-t-il. Par contre, il affirme que dans les quelque 20 courts mé-trages auxquels il a participé, le manque d’organisation de certaines équipes pouvait parfois alourdir un tournage. «Des fois, la machine n’est pas huilée, c’est difficile à partir», ajoute-t-il.

«ÇA VA PARAÎTRE CLICHÉ, MAIS L’IMPORTANT, C’EST D’Y ALLER POUR LES BONNES RAISONS, CONSEILLE LE COMÉDIEN AUX JEUNES DE LA RELÈVE. IL FAUT AVOIR LE DÉSIR DE RACONTER DES HISTOIRES. Un film, ça commence toujours par une bonne histoire puisqu’au montage, on ne peut pas rattraper un mauvais scénario.»

Le comédien devrait être de retour au cinéma dans un long métrage tourné cet été. Plus de détails devraient être annoncés dans les prochaines semaines.

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Jérémie Legault

Vickie Lefebvre

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MagaLi siMard

une «visionneuse» proFessionnelLeLa juge de Regard sur le court métrage Magali Simard vit le rêve de tous les cinéphiles: programmatrice au Festival international du film de Toronto (TIFF), elle gagne sa vie en visionnant des films.

L’année dernière, Magali a regardé 700 courts et longs métrages canadiens pour le TIFF en deux mois et demi. «C’est stressant, car on ne veut pas laisser passer un bon film», partage la compétitive programmatrice.

Selon elle, le principal critère pour évaluer un film demeure l’excel-lence. «Il faut qu’il se démarque et qu’il donne envie de voir le pro-chain», décrit la diplômée en cinéma du cégep de Hull et de l’Uni-versité de Toronto.

Son travail au TIFF, obtenu directement à la sortie de l’école il y a 7 ans, lui a permis de rencontrer son idole la chanteuse Stevie Nicks. Pas mal pour celle qui a commencé à l’organisation en roulant des posters, avoue Magali.

Membre du jury dans d’autres festivals de films internationaux, elle pense qu’il est encore plus nécessaire d’avoir des évènements semblables en région. «C’est une belle opportunité pour voir des courts métrages sur grand écran avec d’autres gens et d’en discuter, exprime-t-elle. Le plus gros défi du milieu des films courts n’est pas le financement mais la présentation.»

La passionnée de cinéma a développé tôt son goût des films en allant voir des projections étrangères avec ses parents. Pour elle, les évènements comme Regard et De l’âme à l’écran sont essentiels pour recréer une génération de cinéphiles et de cinéastes.

«BEAUCOUP DE RÉALISATEURS QUITTENT LEUR RÉGION POUR TRAVAILLER, MAIS C’EST IMPORTANT DE COMMEN-CER JEUNE À LA MAISON», explique Magali. Selon elle, Sébastien Pilote, qui a réalisé des succès comme Le Démantèlement chez lui au Saguenay, est un bon exemple pour les débutants.

Après avoir fait ses débuts de réalisateur à Regard sur le court métrage en 2012, l’acteur Jean-Pierre Bergeron était de retour cette année pour annoncer une grande nouvelle concernant son prochain film.

Jean-Pierre Bergeron a maintenant un distributeur pour son long métrage Hitchhiking in the Dark. «C’est une étape importante qui amène une garantie de diffusion et augmente la crédibilité du film», indique-t-il. Par son annonce, le cinéaste originaire de Jonquière souhaite mettre de l’avant l’importance d’une sélection au festi-val Regard sur le court métrage. «Je me dis que ça peut donner un exemple à d’autres réalisateurs quant aux répercussions possibles, explique-t-il. J’ai fait mes premiers pas comme réalisateur ici il y a deux ans avec un court métrage et ça a bien fonctionné par la suite.»

Le film Alone with Mr. Carter a été présenté dans une trentaine de festivals à travers le monde et a décroché une distribution com-merciale internationale, «ce qui est assez rare pour un court mé-trage», souligne Jean-Pierre Bergeron. Le réalisateur estime que le festival Regard est un incontournable du film court au Québec : «C’EST IMPORTANT QUE LES COURTS MÉTRAGES AIENT DE LA DIFFUSION ET CE QUI EST TRÈS INTÉRESSANT À RE-GARD, C’EST QU’IL Y A NON SEULEMENT LE FESTIVAL ET SES PROJECTIONS, MAIS AUSSI LE MARCHÉ DU COURT QUI PERMET AUX RÉALISATEURS ET PRODUCTEURS DE RENCONTRER DES DÉCIDEURS DU MILIEU.»

Au cours de sa carrière, Jean-Pierre Bergeron a interprété une quarantaine de rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre. C’est pourtant son court métrage qu’il considère comme sa réalisation la plus importante. «J’ai fait Alone with Mr. Carter après avoir bloqué comme auteur pendant environ 25 ans. Il s’en est fallu de peu pour que je n’écrive plus jamais», raconte l’acteur devenu cinéaste.

À sa grande surprise, il s’est senti à sa place dès son premier jour de réalisation. «DANS UN SENS, JE FAIS PARTIE DE LA RELÈVE. ÇA FAIT 40 ANS QUE JE JOUE, MAIS JE SUIS UN JEUNE RÉALISATEUR!»

Jean-pierre bergeron

un vétéran dans la relève

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Julie Levasseur

Dominique Gobeil

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bouleverser par des histoires du quotiDien

Denys Desjardins était à l’honneur vendredi avec sa rétrospective ciné-matographique présentée à l’UQAC. Cinq des réalisations les plus mar-quantes du cinéaste ont été offertes au public en plus d’une séance de discussion avec le maître réalisateur d’expérience.

«Avec mes courts métrages, je voulais vous faire remonter –ou démonter– le temps», a confié Denys Desjardins à la fin de la pré-sentation. En effet, ses cinq oeuvres ont été montrées en ordre déchronologique de réalisation.

Son plus récent, Kapadokya, raconte l’his-toire d’un homme à la recherche de son père qu’il n’a jamais connu. Avec beau-coup de plans larges et lents des paysages turcs, le court documentaire en a étonné plusieurs. Le deuxième court métrage pré-senté, Retour en Amérique, met de l’avant la situation des Amérindiens du pays, vue par des étrangers. Le troisième, datant de

2005, est l’une des rares fictions de Des-jardins. Pierre et le sou s’inspire d’un han-dicapé intellectuel qui s’avère plus sensé et rusé que sa famille en entier. Réalisé en 2003 lors de la campagne électorale muni-cipale à Verdun, Moi Robert «Bob» suit un conseiller municipal de 70 ans qui tient à obtenir son dernier mandat à vie. Finale-ment, La dame aux poupées de 1996 a su toucher le public avec l’attachante Mme Boudreault et ses innombrables jouets artisanaux.

Des documentaires humains et vrais

Denys Desjardins se démarque depuis des années au sein de la communauté québé-coise des courts métrages. La plupart de ses réalisations ne tirent pas de la fiction ou de l’animation, mais bien du documentaire. Dans un monde déjà limité en moyens et en accessibilité, ce type de court métrage re-

quiert patience et humanisme. «FAIRE UN REPORTAGE SUR QUELQU’UN C’EST LONG. IL FAUT SAVOIR PRENDRE LE TEMPS D’ÉTABLIR UNE AMITIÉ AVEC LA PERSONNE AVANT DE LA FIL-MER», affirme Desjardins qui enseigne

aussi le cinéma québécois au cégep.

«J’AI TOUJOURS PEUR D’ALLER TROP LOIN, DE TROP EN MON-TRER», a avoué le réalisateur de 48 ans en réponse à un étudiant. À ses yeux, les histoires qu’il vit méritent souvent d’être présentées au public, mais sans exagéra-tion. L’objectif de Denys Desjardins n’est pas nécessairement de susciter des émo-tions par des rebondissements, mais bien par des relations humaines.

Le cinéaste a consacré plus de cinq ans à produire La dame aux poupées. Il a dû tout d’abord se créer une relation solide avec Mme Boudreault, la principale concernée du court métrage. Après le tournage, le cinéaste a passé énormément de temps sur le montage, indécis sur le choix des scènes. Il voulait à tout prix exposer la réalité d’une mère de 17 enfants combat-tant la solitude et la vieillesse. Et ceci, sans donner l’impression au public d’être aussi proche de la dame aux poupées que lui ne l’est vraiment.

Jérémie Legault

ClasseDeMaÎtre

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Avec peu de moyens, on peut par-venir à de grandes choses. Voilà le message qu’a tenté de véhiculer la productrice Fanny-Laure Malo aux futurs cinéastes rassemblés à la Salle polyvalente samedi matin.

La fondatrice de La boîte à Fanny a délaissé le traditionnel micro et la présentation ma-gistrale qui l’accompagne afin de s’assoir sur le bord de la scène et d’offrir une ambiance de proximité aux étudiants présents.

La productrice a expliqué aux cégépiens comment s’y prendre, à la sortie de l’école, pour vivre leur rêve de percer en temps que réalisateurs. Selon elle, ce n’est pas une question d’argent, mais bien de volon-té et de rencontres. «LA MEILLEURE FA-ÇON DE SE FAIRE CONNAÎTRE, C’EST D’ALLER À L’ÉTRANGER, CAR LES GENS SONT PLUS OUVERTS À NOUS RENCONTRER. ÇA PERMET DE FAIRE DES CONTACTS AVEC DES GENS QUI SONT HABITUELLEMENT INACCES-SIBLES», explique la productrice qui tra-vaille avec la réalisatrice Chloé Robichaud, que l’on connaît notamment pour le long métrage Sarah préfère la course.

Durant sa présentation, Fanny-Laure Malo a présenté deux de ses courts métrages, qui ont chaudement été applaudis par les étudiants. Le premier, Chef de meute, ra-conte l’histoire d’une jeune femme céliba-taire qui comble son vide relationnel avec son chien, Jackie. En tout et pour tout, la réalisation de cette œuvre n’a coûté que 2 000 $. «C’est le meilleur exemple que je peux donner pour vous illustrer qu’il faut utiliser nos contacts et nos ressources au maximum», explique-t-elle avant de préci-ser que le lit d’hôpital du film est en fait une table dans une salle de classe.

Cette débrouillardise est essentielle, estime la productrice, car si la production d’un court métrage équivaut à des dépenses, elle est également un investissement pour obtenir une future source de revenus. Pro-duire un court métrage permet de livrer un produit concret qui permet ensuite au réalisateur de se démarquer.

Également, s’ils veulent réaliser leur rêve, les futurs cinéastes ne doivent pas hésiter à être proactifs. «MÊME SI LES ORGANISMES SONT DE PLUS EN PLUS OUVERTS À LAISSER LA PAROLE AUX RÉALISA-TEURS DE LA RELÈVE, IL Y A ENCORE LA MENTALITÉ COMME QUOI ON

DOIT PROUVER QU’ON VEUT PAR-DESSUS TOUT QUE ÇA FONCTIONNE. IL FAUT DÉMONTRER CLAIREMENT NOTRE INTÉRÊT», témoigne-t-elle.

Pour le deuxième court métrage présen-té, Bernard le Grand, Chloé Robichaud et Fanny-Laure Malo ont fait appel à Gilles Renaud pour assurer la narration de l’his-toire de Bernard, qui ne veut pas grandir. Il ne faut pas avoir peur de contacter les personnes, estime la fondatrice de la Boîte à Fanny, «car si le scénario est au rendez-vous, ça va marcher».

Réactions

«Je trouve ça encourageant de voir qu’il est possible de faire de bons courts métrages avec un aussi petit budget!», témoigne un étudiant en cinéma du Cégep Lévis-Lau-zon, Adams Boutin, qui est ressorti très optimiste de cette conférence.

Quant à Miriam Vaillancourt, qui provient du même programme, elle est surtout satisfaite d’avoir entendu le parcours de Fanny-Laure Malo. «Quand on sort de l’école, on ne sait pas trop où aller et comment procéder pour présenter nos idées à des producteurs. Ça m’a beaucoup éclairée», conclut-elle.

MarianeBergeron-Courteau

DÉJeuner-ConfÉrenceseLon Fanny-Laure MaLo

percer n’est pas une question d’argent

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patrice Vermette : à la quête de la perFeCtion

Patrice Vermette, directeur artis-tique québécois à la réputation internationale, a donné une confé-rence sur son parcours profession-nel qui l’a amené à travailler pour de grands réalisateurs, tels que Denis Villeneuve et Jean-Marc Vallée.

Le producteur et directeur artistique du long métrage fétiche C.R.A.Z.Y de Jean-Marc Vallée a découvert sa passion pour la production de films alors qu’il concevait des vidéos de musique pour son groupe rock. Aujourd’hui, il épaule de prestigieux réalisateurs en décidant des lieux géogra-phiques où aura lieu le tournage des longs métrages qu’il produit et en dessinant tous les décors de ceux-ci.

Son métier lui permet aussi d’exploiter sa passion pour la musique en contribuant au choix de la trame sonore des œuvres ciné-matographiques qu’il produit. «LE SON EST EXTRÊMEMENT IMPORTANT POUR COMPLÉTER LES SCÈNES», explique-t-il.

Évidemment, réussir à recréer le plus exac-tement possible les émotions et les lieux d’un scénario est loin d’être une tâche aisée. Patrice doit régulièrement user de son imagination pour recréer en studio d’impressionnants décors avec des bud-gets limités. Les nouvelles technologies l’aident d’ailleurs à respecter son budget en lui donnant l’opportunité de compléter de réels décors par des décors virtuels.

Lors de la conférence, des extraits de dif-férents longs métrages que le Québécois a produits ont été présentés. Parmi ceux-ci, une scène dramatique de Prisoners, un thriller américain de Denis Villeneuve sorti en 2013, est présentée.

Il a expliqué ensuite au public qu’il a dû mettre beaucoup d’efforts pour recréer en studio l’ambiance tragique de ce film. Il raconte alors à quel point il prend plai-sir à voir les acteurs des films qu’il produit prendre possession de leur personnage grâce à la précision de ses décors.

Le directeur artistique s’assure également

que ses décors permettent aux spectateurs de s’informer sur les personnages ainsi que sur leur état émotionnel.

Un autre défi pour Patrice Vermette est de respecter les faits historiques de l’époque où se déroule l’œuvre cinématographique pour éviter tout anachronisme.

Le directeur artistique se caractérise comme étant un véritable «obsédé» du détail. Il raconte ainsi qu’il a dû consacrer de nombreuses heures à s’informer sur la culture et l’histoire royale britannique pour produire The Young Victoria, un long métrage de Jean-Marc Vallée sur la reine Victoria.

Grâce à tous les efforts qu’il met dans ses projets artistiques, ainsi que les courses aux Oscars dont il a fait partie ces der-nières années, son perfectionnisme fait de lui «UN ÉTERNEL INSATISFAIT» qui vise toujours un sommet plus élevé.

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Zacharie Goudreault

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Les étudiants auront un impact sur le prochain court métrage de Sophie Dupuis, L’hiver et la violence. Le vi-sionnement critique du film effectué avec le spécialiste en montage Ri-chard Comeau permettra de peaufi-ner l’œuvre de la réalisatrice.

La scénariste et réalisatrice a reçu les hon-neurs l’année dernière à Regard avec Faillir. Cette fois, son film mêlant documentaire et fiction sur une bande de jeunes snowboar-ders en était au premier montage seulement.

«C’est un privilège de rentrer dans l’inti-mité d’une personne expérimentée dont le film n’est pas encore fini», affirme Hélène Théberge du Cégep de l’Abitibi-Témisca-mingue. «C’est très courageux de la part de Sophie», renchérit l’élève du Cégep de Lévis-Lauzon, Pascal Lacroix.

Les commentaires des jeunes cinéastes ont été pris en compte par l’équipe de mon-tage. Richard Comeau a même été étonné de l’intérêt et de l’enthousiasme des étu-diants. Ils ont adoré l’expérience «copie zéro» et remercient les organisateurs pour la chance qu’ils ont eue.

Pour Jeff Blouin de Lévis-Lauzon, c’est un atelier à refaire. «Ça nous apprend à faire des concessions et à sortir de notre mon-tage pour voir nos erreurs», poursuit-il. «J’ai aimé le film, qui était vraiment comme un vidéo de snow», partage Jérôme Bou-chard de Sept-Îles.

Sophie Dupuis a dû faire un grand deuil de belles scènes. Six heures de tournage sur les montagnes se sont transformées en trois minutes de descentes en snow dans le court métrage.

«C’est rassurant de voir que peu importe l’expérience, les monteurs se posent tout autant de questions», révèle Marie-Soleil Foisy du Cégep de Rivière-du-Loup. Elle-même est en plein processus de montage.

Il n’y a pas de recette miracle pour bien monter un film. Tout est question d’ins-tinct, selon Richard Comeau. Le passionné de films ayant 20 ans d’expérience privilé-gie une méthode classique.

Une version intégrale avec plusieurs valeurs de plans pour bien examiner les faiblesses est faite. Puis, le superflu est enlevé. Alexa Roc du collège Montmorency apprécie l’idée de M. Comeau de montage en «entonnoir».

«Comme ça, on fait moins d’erreurs et on est plus efficace», assure-t-il. De son côté, Sophie Dupuis a juste suivi le scénario. «C’est allé naturellement, on n’a pas fait d’essais», explique-t-elle.

Gabriel Bergeron-Poulin, élève au cégep de Sept-Îles, trouve intéressant d’entendre le raisonnement de la réalisatrice. «C’est plaisant de voir ce qui se passe derrière la version finale d’un film» commente-t-il.

Pour avoir une idée du ton à adopter, So-phie et son monteur ont commencé par la fin. Ils ont trouvé difficile de choisir des plans qui apportent du contenu au spec-tateur dès la première écoute, pas à la dixième. Le bon état mental est nécessaire.

Dernièrement, Richard Comeau suggère de ne pas hésiter à montrer les acteurs, surtout quand ils sont talentueux. Il trouve les évènements comme De l’âme à l’écran «précieux» pour former la relève.

«Ça contribue à créer de jeunes cinéastes québécois encore plus sophistiqués et connaissants», exprime M. Comeau, pour qui la culture cinématographique est essentielle.

Critiquer pour mieux monter

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Dominique Gobeil

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animation libres et comparées

quatre cinéastes, quatre visionsQuatre cinéastes d’animation, quatre univers complètement diffé-rents. L’atelier Animation libres et comparées a permis aux cinéphiles de plonger dans le monde éclaté de quatre maîtres de l’animation, qui exploitent de manière différente cette forme de court métrage.

Que ce soit avec le psychoréalisme cin-glant de Chris Landreth, le stop-motion précis en plasticine de Patrick Bouchard, l’esthétisme de Franck Dion ou les formes surréalistes de Theodore Ushev, les quatre panélistes ont pu expliquer au public leur démarche artistique unique.

La table-ronde, animée par le conserva-teur à la Cinémathèque québécoise pour le cinéma d’animation Marco De Blois, a abordé différentes thématiques tou-chant l’univers du cinéma d’animation. Notamment, il a été question de l’utili-sation ou non de la troisième dimension.

«Je crois qu’un film doit vraiment vivre avant l’utilisation de la stéréoscopie», estime le Saguenéen d’origine Patrick Bouchard, qui n’est pas tellement attiré par cette technique.

Theodore Ushev et Chris Landreth ont tous deux présenté un court métrage en trois dimensions pour le concours de Regard sur le court métrage. Pour M. Ushev, qui a pré-senté Gloria Victoria, troisième chapitre d’une trilogie sur les relations entre l’art et le pouvoir, l’utilisation de la stéréoscopie allait de soi: «Quand je fais un film, j’essaie de convaincre le public. Ce message est encore plus puissant si le spectateur se retrouve au cœur d’un champ de bataille, plutôt que seulement témoin.»

Chris Landreth, qui a fait des interven-tions dans la langue de Shakespeare, abonde également dans ce sens. «Ce que j’aime, c’est que ça transpose l’es-pace de l’histoire dans le public. En 2D, il faut amener l’auditoire à l’écran, alors qu’en 3D c’est l’inverse», raconte-t-il.

Toutefois, il rejoint Patrick Bouchard en affirmant que la stéréoscopie est là pour supporter une histoire narrative, et non pour prendre toute la place.

Une réalité différente

Des quatre panélistes, le Français Franck Dion est le seul qui n’anime pas lui-même ses réalisations, de quoi recevoir quelques moqueries amicales de ses collègues. «Je n’ai pas cette corde à mon arc effective-ment, mais en revanche, j’ai une formation de comédien, explique celui qui agit à titre de jury professionnel pour Regard cette an-née. Je retrouve chez les animateurs avec qui je travaille une sensibilité à laquelle je n’aurais pas pensé. C’est un atout.»

Rares sont les festivals qui marient le ciné-ma aux films d’animation. Les cinq inter-venants ont souligné cette particularité de Regard. «Je me réjouis qu’un festival du court métrage offre une place aussi importante à l’animation!», s’est exclamé l’animateur Marco De Blois en guise de conclusion à l’atelier.

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MarianeBergeron-Courteau

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quel est votre coup de cœur de la fin de semaine?

Vox-pop19

«J’ai été agréablement surprise de la qualité du court métrage Le Frein! Pour un film étudiant, ça aurait très bien pu être choisi à Regard sur le court métrage. C’était un défi risqué de mettre de l’humour et ils ont vraiment bien réussi.»Hélène Théberge - Cégep de l’Abitibi-Témiscaminque

«Le film Ni vu ni connu, m’a beaucoup touché. J’ai trouvé ça intéressant de voir l’histoire d’un homme de seulement 20 ans qui se retrouve à la rue.»Yannick Aubin - Cégep de l’Abitibi-Témiscaminque

«Je veux surtout souligner l’énorme travail de ceux qui ont présenté un film en animation, j’ai été très impressionnée.»Marie-Hélène Beaudry (Le met d’une légende) - Cégep de Rivière-du-Loup

«J’ai un très grand cœur, alors je ne peux pas en choisir qu’un seul. J’ai beau-coup aimé toute la diversité qu’on a vue durant cette fin de semaine.»Alexandre Fréchette - Cégep de Rivière-du-Loup

«J’ai trouvé que le film Mon tout est une femme était très bien dosé. La qua-lité de l’image était excellente et le texte était inspirant.»Noémie Gagnon (L’appareil à disparaitre) - Cégep de Rimouski

«Mon coup de coeur est L’appareil à disparaître. L’idée est rafraichissante et originale. C’était un film très léger avec sa petite touche humoristique.»Gabriel Lechasseur-Dubé (Na na Na Na na) - Cégep de Rimouski

«Le film Le Frein était vraiment très comique. Je ne verrai plus jamais le cur-ling de la même façon maintenant!»Marie-Pierre (La face cachée) - Cégep de l’Outaouais

«Le sang à la tête a été mon coup de cœur pour le visuel qui est magnifique. Ce sont les images qui racontent l’histoire. J’ai également aimé Le Piano et Le Frein, deux projets très artistiques.»Louis Tige - Cégep de Jonquière

«J’ai beaucoup aimé Le Piano, pas seulement pour le scénario, mais aussi pour les prises de vues et la façon dont le film a été tourné.»Justin Lachapelle - Cégep de Jonquière

Marianne Côté

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CÉGEP DE JONQUIÈRE

UN JOURNAL WEB ÉTUDIANT QUI SE DÉMARQUE | LOBTUS.COM

CÉGEP DE JONQUIÈRE

UN JOURNAL WEB ÉTUDIANT QUI SE DÉMARQUE | LOBTUS.COM

Coordonnatrice de production: Mariane Bergeron-Courteau | Présidente: Vickie Lefebvre | Secrétaire: Marie Chabot-Johnson | Trésorière: Jenny Gendron | Rédactrice en chef: Mariane Bergeron-Courteau | Rédacteurs adjoints: Antoine Lacroix, Jérémie Legault | Journalistes dans cette publication: Mariane Bergeron-Courteau, Frédérique Carrier, Marie Chabot-Johnson, Marianne Côté, Dominique Gobeil, Zacharie Goudreault, Vickie Lefebvre, Jérémie Legault, Julie Levasseur, Frédéric Marcoux, Jade Pinard, Marc-Antoine Turcotte | Graphiste: Alexandre Girard | Correcteurs: Mariane Bergeron-Courteau, Antoine Lacroix, Jérémie Legault | Photographes: Mariane Bergeron-Courteau, Philippe Bienvenue, Marianne Côté, Alexe Dupont, Vickie Lefebvre | Impression: Excell Copies | Financement: Les Affaires étudiantes du Cégep de Jonquière