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L'élection d'un nouveau Président de la République est l'un des moments les plus importants de notre vie démocratique. C'est aussi l'occasion de porter de nouveaux projets, de les inscrire dans une vision de plus long terme. Très symboliquement, la première visite officielle du Président nouvellement investi a été réservée au maire de Paris. A l'Hôtel de Ville, François Hollande s'est en- gagé à "créer les conditions nécessaires à l'émergence d'une métropole pari- sienne capable d'affronter à l'échelle pertinente tous les défis qui se présentent à elle". Cette métropole étant censée disposer "de pouvoirs réels, notamment en matière de logement, puisque c'est là l'enjeu le plus urgent pour tant de familles". Est-ce à dire que la question du logement sera, enfin, sérieusement abordée ? C'est-à-dire de manière à la fois volontariste et responsable ? Les engagements de campagne de François Hollande, ainsi que les premières déclarations de Cécile Duflot, ministre du Logement, ne sont pas de nature à rassurer les locataires, les propriétaires et les professionnels de l'immobilier. L'encadrement des loyers : un non sens économique et social Je l'ai dit et répété à maintes reprises, y compris dans ces colonnes : le projet d'encadrement des loyers est un non sens complet. En quoi est-ce "social" d'encadrer des loyers d'ores et déjà trop élevés ? En quoi est-il novateur de geler un marché qui manque justement de fluidité, de passerelles - notamment entre le parc social et le logement privé ? Comme l'a écrit le philosophe Alain : "Rien n’est plus dangereux qu’une idée quand on n’a qu’une idée" ! Si l'idéo- logie est toujours facile, l'art du politique est de partir du réel, d'en prendre la pleine mesure afin d'agir concrètement, efficacement, au service des citoyens. Et pour ce faire, le regard des acteurs de terrain est essentiel. Le nouveau Président de la République affiche une volonté, que l'on peut croire sincère, d'apaiser les rapports sociaux. Il en a l'occasion en consultant les profession- nels de la FNAIM qui lui ont transmis leurs propositions - en particulier celles relatives au bail Puissance 3. Le bail Puissance 3 : agir, ici maintenant ! L'idée est simple : encourager les bailleurs privés à louer leur bien à des prix de 30 à 50 % inférieurs à ceux du marché (cf. La maison de l'immobilier n°7). Sa mise en oeuvre est tout aussi simple, et rapide : elle ne nécessite qu'un amendement au projet de loi de Finances. Le bail Puissance 3 libérerait tout à la fois des logements et du pouvoir d’achat au profit des foyers modestes, en réduisant la part dédiée au logement dans leur budget. Soyons clairs. Les professionnels de l'immobilier ne sont ni de droite, ni de gauche. Ils ne sont pas conservateurs ou corporatistes. Mais, ayant à coeur le devenir de la Cité, ils sont "politiques". Ils entendent en effet contribuer, à leur niveau, qu'ils soient transactionnaires, administrateurs de biens ou syndics de propriété, à l'émer- gence d'une vraie politique du logement. Et il y a urgence. Pour paraphraser le slogan de campagne de François Hollande : Le logement, c'est maintenant ! Gilles Ricour de Bourgies Président de la Chambre FNAIM Paris Ile-de-France Éditorial Logement : l'urgence de la concertation L'immobilier responsable "Être homme, c'est précisément être res- ponsable. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde" (An- toine de Saint Exupéry, Terres des hommes, 1939). Etre responsable, c'est assumer ses actes et ses décisions. C'est aussi avoir conscience de leur portée collective, de leur importance pour la Cité. Qu'il soit transactionnaire, administrateur de biens ou syndic de propriété, l'agent immo- bilier est aujourd'hui au coeur des probléma- tiques humaines et citoyennes. Il traite des enjeux qui ne sont pas seulement financiers, mais aussi affectifs. A rebours de l'écono- mie virtuelle où, derrière la transaction, il n'y a personne, l'économie de l'immobilier repose sur un rapport humain, direct, où la confiance se mérite. Cette lettre mensuelle de la FNAIM Paris Ile-de-France est un lien entre tous ses ad- hérents. Mais plus encore, c'est l'illustration de notre responsabilité collective : faire re- connaître et respecter notre métier. Pour contribuer à bâtir une métropole à l'échelle du monde et qui reste, toujours, au service de ses habitants. C H A M B R E F N AIM D E L'IM M O BILIE R P A RIS IL E - D E - F R A N C E La lettre de la FNAIM Paris Ile-de-France - mai 2012 - N°9 L'agent immobilier au cœur de la Cité La maison de l'immobilier - L'agent immobilier au cœur de la Cité - N°9 - mai 2012 - page 01

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L'élection d'un nouveau Président de la République est l'un des moments les plus importants de notre vie démocratique. C'est aussi l'occasion de porter de nouveaux projets, de les inscrire dans une vision de plus long terme. Très symboliquement, la première visite offi cielle du Président nouvellement investi a été réservée au maire de Paris. A l'Hôtel de Ville, François Hollande s'est en-gagé à "créer les conditions nécessaires à l'émergence d'une métropole pari-sienne capable d'affronter à l'échelle pertinente tous les défi s qui se présentent à elle". Cette métropole étant censée disposer "de pouvoirs réels, notamment en matière de logement, puisque c'est là l'enjeu le plus urgent pour tant de familles". Est-ce à dire que la question du logement sera, enfi n, sérieusement abordée ? C'est-à-dire de manière à la fois volontariste et responsable ? Les engagements de campagne de François Hollande, ainsi que les premières déclarations de Cécile Dufl ot, ministre du Logement, ne sont pas de nature à rassurer les locataires, les propriétaires et les professionnels de l'immobilier.L'encadrement des loyers : un non sens économique et socialJe l'ai dit et répété à maintes reprises, y compris dans ces colonnes : le projet d'encadrement des loyers est un non sens complet. En quoi est-ce "social" d'encadrer des loyers d'ores et déjà trop élevés ? En quoi est-il novateur de geler un marché qui manque justement de fl uidité, de passerelles - notamment entre le parc social et le logement privé ? Comme l'a écrit le philosophe Alain : "Rien n’est plus dangereux qu’une idée quand on n’a qu’une idée" ! Si l'idéo-logie est toujours facile, l'art du politique est de partir du réel, d'en prendre la pleine mesure afi n d'agir concrètement, effi cacement, au service des citoyens. Et pour ce faire, le regard des acteurs de terrain est essentiel. Le nouveau Président de la République affi che une volonté, que l'on peut croire sincère, d'apaiser les rapports sociaux. Il en a l'occasion en consultant les profession-nels de la FNAIM qui lui ont transmis leurs propositions - en particulier celles relatives au bail Puissance 3. Le bail Puissance 3 : agir, ici maintenant !L'idée est simple : encourager les bailleurs privés à louer leur bien à des prix de 30 à 50 % inférieurs à ceux du marché (cf. La maison de l'immobilier n°7). Sa mise en oeuvre est tout aussi simple, et rapide : elle ne nécessite qu'un amendement au projet de loi de Finances. Le bail Puissance 3 libérerait tout à la fois des logements et du pouvoir d’achat au profi t des foyers modestes, en réduisant la part dédiée au logement dans leur budget. Soyons clairs. Les professionnels de l'immobilier ne sont ni de droite, ni de gauche. Ils ne sont pas conservateurs ou corporatistes. Mais, ayant à coeur le devenir de la Cité, ils sont "politiques". Ils entendent en effet contribuer, à leur niveau, qu'ils soient transactionnaires, administrateurs de biens ou syndics de propriété, à l'émer-gence d'une vraie politique du logement. Et il y a urgence. Pour paraphraser le slogan de campagne de François Hollande : Le logement, c'est maintenant !

Gilles Ricour de BourgiesPrésident de la Chambre FNAIM

Paris Ile-de-France

Éditorial

Logement : l'urgence de la concertation

L'immobilier responsable"Être homme, c'est précisément être res-ponsable. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde" (An-toine de Saint Exupéry, Terres des hommes, 1939). Etre responsable, c'est assumer ses actes et ses décisions. C'est aussi avoir conscience de leur portée collective, de leur importance pour la Cité.Qu'il soit transactionnaire, administrateur de biens ou syndic de propriété, l'agent immo-bilier est aujourd'hui au coeur des probléma-tiques humaines et citoyennes. Il traite des enjeux qui ne sont pas seulement fi nanciers, mais aussi affectifs. A rebours de l'écono-mie virtuelle où, derrière la transaction, il n'y a personne, l'économie de l'immobilier repose sur un rapport humain, direct, où la confi ance se mérite.Cette lettre mensuelle de la FNAIM Paris Ile-de-France est un lien entre tous ses ad-hérents. Mais plus encore, c'est l'illustration de notre responsabilité collective : faire re-connaître et respecter notre métier. Pour contribuer à bâtir une métropole à l'échelle du monde et qui reste, toujours, au service de ses habitants.

CHAMBRE FNAIM DE L'IMMOBILIER PARIS ILE-DE-F

RANCE

La lettre de la FNAIM Paris Ile-de-France - mai 2012 - N°9

L'agent immobilier au cœur de la Cité

La maison de l'immobilier - L'agent immobilier au cœur de la Cité - N°9 - mai 2012 - page 01

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9 800 €C'est la dépense moyenne consacrée à leur logement par les ménages français en 2011. Elle était de 9 700 € en 2010. Les loyers (qui représentent les 3/4 de ces dépenses courantes de logement) connaissent leur 6e année de décélération consécutive.

Source : Lettre n°110 "Le Point sur" du Commissariat général au développement durable (CGDD), février 2012.

■ Les problèmes de logement des salariés affectent 40 % des entreprises

Source : Note de synthèse, Mélanie Babès, Régis Bigot et Sandra Hoibian, Crédoc, 4 p., avril 2012.

C'est à une oeuvre originale que s'est attelé l'historien britannique Graham Robb : évo-quer l'histoire de Paris à travers le regard de personnages, illustres ou anonymes, qui ont arpenté ses rues. "Les aventures qui fi gurent dans ce livre ont été décrites comme une histoire de Paris racontée par de nombreuses voix différentes. Elles débutent à l'aube de la Révolution française et s'achèvent à l'époque actuelle, s'autorisant quelques incur-sions dans le passé médiéval et préhistorique. Par cette entreprise, je me proposais de composer une mini ‘Comédie humaine’ de Paris, dans laquelle l'histoire de la ville serait éclairée par l'expérience vécue de ses habitants." Le lecteur est ainsi entraîné dans les méandres de la capitale sur les pas du tout jeune lieutenant Bonaparte, de Vidocq, Proust, Charles de Gaulle, Juliette Gréco, mais aussi de l'architecte Guillaumot (le pre-mier Inspecteur Général des Carrières de Paris, à qui l'on doit les Catacombes qui se visitent aujourd'hui) ou encore de Marie-Antoinette, "reine en détresse, perdue un certain jour de 1791 aux abords du palais des Tuileries"... Derrière ces destins et une description savoureuse de la vie parisienne à travers les âges se dessine l'identité d'une cité, vivante mais presque minérale, comme en sur-plomb de ses habitants. "Une chose était évidente depuis le début : la ville, construite par des êtres humains, est indifférente à leurs désirs. Elle leur montre la forme palpable de leurs fi ctions, de leurs récits d'intimité et de gloire, d'amour et d'orgueil éternel, des légendes et histoires qu'un seul être ait jamais connues ou qui ont entraîné des gé-nérations dans leur chimère." Il en reste cependant un certain art de vivre propre aux Parisiens, que l'auteur décrit assez drôlement : "Rester coincés dans un embouteillage comme forme de fl ânerie, se garer sur une place interdite comme défense de la liberté individuelle, contempler les vitrines comme si les rues étaient un musée public"... En re-fermant ce livre, le lecteur n'aura plus qu'une envie, "rencontrer la création miraculeuse où même la rue la plus calme foisonne d'aventures". Une irrésistible invitation au voyage pour découvrir ou redécouvrir les charmes insoupçonnés de la capitale !

■ Une histoire de Paris par ceux qui l'ont fait

Source : Une histoire de Paris par ceux qui l'ont fait, par Graham Robb,Champs Histoire, 648 p., 10 €.

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Le regard de la Chambre : L'histoire, la culture, l'identité du Grand Paris sont des facteurs in-dispensables d'attractivité dans la compétition en cours entre grandes métropoles mondiales.

Le regard de la Chambre : Le 1 % logement, contribution volontaire des entreprises pour loger leurs salariés, obligatoire depuis 1953, a été détourné de son objet depuis 4 ans par l'Etat. Pour quels résultats ?

"Chaque ville vivante est une nécropole, une montagne qui s'affaisse sous le mouvement de migration des populations vers les profondeurs du sol. Les rois, les reines et les empereurs ne sont que ses serviteurs..."

La dernière note de synthèse du Crédoc revient sur les relations entre travail et logement (cf. La maison de l'immobilier n°1, 09/2011). Elle étudie plus précisément l'impact des problèmes de logement des salariés sur la bonne marche des entreprises. Nombreux sont en effet les salariés à devoir s'éloigner des centres d'emploi pour accéder à des logements plus abordables et mieux adaptés à leur situation - notamment familiale. Il en ressort que 40 % des entreprises s'estiment affectées par ces diffi cultés. 23 % considè-rent ainsi que cela complique le recrutement, 19 % que c'est un frein à la mobilité interne des salariés, 18 % que cela nuit à leur productivité ou encore 7 % que cela affecte le climat social. Les grandes entreprises et celles situées dans les zones tendues comme la région parisienne sont les plus touchées par le phénomène - même si ce sont les petits établissements qui, faute de moyens, ont le plus de mal à proposer des aides à leurs collaborateurs.Cette enquête montre enfi n que les entreprises attendent beaucoup des élus locaux sur ces sujets. "25 % se disent même prêtes à collaborer avec les pouvoirs publics en s'in-vestissant dans la préparation d'un programme local de l'habitat ou d'un PLU." Associerdavantage les professionnels à la défi nition de la politique du logement ? Chiche !

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"C'est mathématique, 1 % de taux en plus,ce sont des mensualités alourdies de 16 %. Beaucoup de Français ne peuvent pas se le permettre."

Alain DininPrésident de Nexity

Source : L'Expansion, février 2012.

Logement : toujours le produit refuge par excellence. L'instabilité fi scale, particuliè-rement aiguë ces derniers mois, peut parfois réserver de bonnes surprises. Les promo-teurs immobiliers ont ainsi bénéfi cié d'une manne inattendue : l'argent de l'assurance-vie. Près de 40 % des 6,4 milliards retirés entre septembre et novembre 2011 ont en effet été investis dans la pierre. L'ancien en a également profi té : les investisseurs représentent désormais un bon tiers de la clientèle des acquéreurs.Par ailleurs, Les Echos notent que "les institutionnels regardent à nouveau timidement vers le logement". Après s'être massivement retirés du marché au milieu des années 1990, notamment au profi t de l'immobilier tertiaire, les professionnels entendent diver-sifi er leur patrimoine. Comme le remarque Stéphane Imowicz, du Crédit Foncier Immo-bilier : "Un immeuble loué à plusieurs particuliers offre un risque locatif moins élevé que lorsqu'un immeuble entier est loué à un unique occupant, comme c'est le cas dans le bureau. C'est aussi un placement qui génère des revenus récurrents". On ne saurait mieux dire ! Source : Le Point, 23/02/2012 ; Les Echos-Immobilier, 12/04/2012.

Expositions parisiennes : la ville dans tous ses états. La question urbaine est décidé-ment au coeur des préoccupations du moment. En témoigne l'organisation concomitante de 5 expositions. A la Cité de l'architecture & du patrimoine, jusqu'au 15 juillet, l'Obser-vatoire de la Ville (une émanation de Bouygues Immobilier) propose "Mix(cité), villes en partage", une présentation d'une vingtaine de projets urbains en France et à l'étranger, chacun emblématique d'un ou plusieurs aspects de la mixité : sociale, générationnelle, des fonctions et des formes urbaines (cf. citation ci-dessous). Dans le même lieu, jusqu'au 26 août, est présentée une exposition qui aborde la question de la mobilité : "Circuler. Quand nos mouvements façonnent les villes." Ce n'est plus le rôle des ingénieurs mais celui des designers qui est abordé au Lieu du design avec la manifestation "Sous les pavés, le design" (jusqu'au 23 juin), qui "prône l'intervention de ces créateurs en amont des aménagements de l'espace public". Une illustration en est donnée avec la première "Biennale de création de mobilier urbain" qui se tient sur la dalle de La Défense jusqu'à fi n 2012. Enfi n, le Pavillon de l'Arsenal accueille jusqu'au 31 août "Re-architecture" : 15 agences européennes y dévoilent leurs pratiques en faveur d'une nouvelle forme d'architecture (éphémère ou durable) basée sur le recyclage. De nom-breuses idées de sortie pour tous ceux que le devenir des formes urbaines passionne ! Sources : JDD, 13/05/2012 ; Le Monde, 08-09/04/2012 ; Libération, 26/03/2012 et 16/04/2012.

■ Bon à savoir

• Mixité(s) urbaine(s) ? "La mixité n'est pas que sociale. (...) Il existe une multiplicité de mixités à commencer par celle des fonctions. Il s'agit là de mettre un terme à la spécialisa-tion des territoires et de développer des quartiers qui mêlent tous les usages : l'habitat, les bureaux, les commerces, les loisirs... voire des activités agricoles dans certains cas. On peut y adjoindre la mixité que nous appelons ‘morphologique’ et qui vise, en diversifi ant les formes de l'habitat, du collectif à l'individuel, à favoriser aussi la mixité des populations. Et enfi n, nous pouvons parler de mixité générationnelle dont l'objectif est de faire se ren-contrer des personnes de toutes les classes d'âge." Christian Devillers, urbaniste, et Frédéric Mialet, journaliste, entretien au JDD, 13/05/2012.

• L'urgence d'une réforme territoriale. "Le futur gouvernement, quel qu'il soit, ne pourra faire l'impasse sur une redéfi nition de l'organisation administrative du pays et des rapports entre les différents échelons." Eric Giuily, ancien conseiller de Gaston Defferre en 1981 et 1982, Les Echos, 10/04/2012.

• Le besoin de sécurité, moteur de la civilisation urbaine. "De la grotte préhistorique au château fort médiéval, et bien sûr aux villes ceinturées de murailles, nos sociétés se sont construites sur le besoin de sécurité. Ce besoin reste d'autant plus impérieux en ce début de XXIe siècle, où la multiplication des risques et des menaces trouve un terrain de choix dans des territoires mondialisés, urbanisés et interconnectés comme l'Ile-de-France." Michel Terrioux, Délégué général de la FNAIM Paris Ile-de-France, Peur sur la ville ?, 03/2012.

■ Ils ont dit...

-7 086C'est le nombre d'emplois perdus par l'Ile-de-France ces 3 dernières années (2009-2011). Cette contre-performance place l'agglomération parisienne au 21e rang des régions françaises. La capitale a perdu à elle seule 11 500 emplois sur cette période, quand la Seine-Saint-Denis en gagnait en revanche 13 000.

Source : Etude Trendeo citée par Les Echos, 16/04/2012.

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L'agent immobilier au cœur de la Cité

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RANCENew Songdo City en Corée du Sud, Bouinan en Algérie, PlanIT Valley au Portugal, Pegasus Global Holding au Nouveau Mexique, Masdar aux Emirats Arabes Unis, I-City en Malaisie, T-City en Allemagne... Partout dans le monde apparaissent des projets de villes "intelligentes". Basées sur l'intégration et l'articulation systématique d'un en-semble de services technologiques (cf. La maison de l'immobilier n°8, avril 2012), elles misent notamment sur les usages collaboratifs d'Internet et la diffusion du smartphone. Et elles ne sont pas sans conséquence sur l'organisation urbaine globale, comme en atteste par exemple, chez nous, le vélo en libre-service. "Via la reconfi guration de la voirie, il a modifi é l’espace public et restructuré les fl ux de déplacements. En s’ajoutant à l’offre globale de transports en commun, il a modifi é les comportements urbains. En participant à la volonté de réduction de la place de la voiture, il obéit à une ambition de durabilité. Son utilisation repose sur une infrastructure informatique essentielle. Enfi n, les applications pour mobiles de géo-localisation des stations fournissent un réel ser-vice aux usagers."Le dernier numéro de la revue en ligne de ParisTech propose une analyse fouillée de ce phénomène. Sans en masquer les risques (formation de "ghettos technologiques", at-teintes à la liberté individuelle...), elle en souligne surtout les enjeux. L'essor des TIC, loin de dissoudre la ville ou de la "libérer des contraintes physiques", renforce au contraire le besoin de se situer dans l'espace. Il n'y a pas opposition, mais hybridation entre les espaces réels et virtuels. L'éclosion d'une "nouvelle citoyenneté urbaine", basée sur le principe participatif du web 2.0, interroge aussi le modèle de gouvernance des villes. Dans le futur, le rôle de l'institution sera peut-être moins de décider que de stimuler, orienter, mettre en relation et arbitrer... Un défi de taille pour le Grand Paris à venir !

L'Ile-de-France dans le monde : penser global

Enjeux et défi s de la "ville 2.0"

"[La ville connectée] ne fait qu'intégrer dans sa conception un ensemble d'équipements urbains déjà présents dans nos villes, qu'elle articule en leur donnant un caractère plus systématique. Capteurs, caméras de télésurveillance, thermomètres, réseaux Wi-Fi, antennes 3G et demain 4G, équipement massif des citadins en téléphones mobiles, satellites, puces, cartes multiservices (comme Navigo en région parisienne), écrans publics, QR-Codes, portails d’information municipaux, cartes enrichies de commentaires… Il n’y a qu’à regarder autour de nous : la ville est, en réalité, déjà numérique."

"Dans le cas des transports, les TIC ont déjà largement restructuré l’espace de la ville. A l’uni-versité technologique de Delft, les chercheurs du laboratoire ‘Next Generation of Infrastruc-tures’ ont montré que la grande transformation qui a affecté les infrastructures urbaines, c’est leur décloisonnement. Une idée que partage Georges Amar, directeur de la prospective à la RATP. Pour lui, le métro, monofonctionnel (gain de temps) tout au long du XXe siècle, doit ré-pondre à cet éclatement : ‘Pourquoi pas un métro comme source de chauffage urbain ou de logistique, comme smart grid de la mobilité électrique de surface, comme plateforme de services de la vie quotidienne, comme journal 2.0 de la ville et de la culture urbaine ?’"

Extraits

116En milliards de dollars, c'est le montant du marché des "villes intelligentes" d'ici à 2016. Il s'agit des investissements prévus dans des applications telles que les réseaux sans fi l municipaux, les initiatives de gouvernement électronique, les systèmes de transports publics intelligents, les dispositifs de recyclage des déchets ou encore les efforts de réduction d'impact environnemental.Source : étude ABI Research, 2011.

"S'agissant des données urbaines, le pire s'invitera aussi : main basse sur les données, intrusion dans la sphère privée, vulnérabilité des systèmes..." Source : "Les ailes de la ville", par Bruno Marzloff, www.groupechronos.org

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Le regard de la Chambre : La "gouvernance logement" du Grand Paris est à construire. La réponse institutionnelle qui se dessine ne sera pas suffi sante. Les maires devront ouvrir leurs citadelles. Un peu de courage !

Pour aller plus loin : "Les trois visages de la visages de la ville 2.0", ParisTech Review, 09/05/2012, www.paristechreview.com