LM 3 LANGUE MEDIEVALE semestre 5 - bu.univ-tln.fr

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XAVIER LEROUX - LUCIEN DUGAZ Université de Toulon LM 3 : LANGUE MEDIEVALE - semestre 5 Durée de l'épreuve : 2h30 - Documents autorisés : aucun. 1 5 10 15 Marion Robin, tu ne sés, dous amis, Et si ne le tien mie a mal : khi fu uns hons a keval, Qui avoit cauchie une moufle, Et portoit aussi c'un escoufle Seur sen poing, et trop me pria D'amer ; mais poi i conquesta, Car je ne te ferai nul tort. Robin Marote, tu m'aroies mort. Mais se j'i fusse a tans venus, Nejou ne Gautiers li Testus, Ne Baudons, mes cousins germains, Diavle i eüssent mis les mains. Ja n'en fust partis sans bataille. M. Robin, dous amis, ne te caille, Mais or faisons feste de nous. R. Serai je drois ou a genous ? 20 25 30 M. Mais vien cha seïr delés moi. Si mengerons. R. Etje l'otroi; Je serrai chi lés ten costé, Mais je ne t'ai riens a porté ; Si ai fait chertes grant outraige. M. Ne t'en caut, Robin, encore aije Du froumage chi en men sain, Et une grant pieche de pain, Et des pumes que m'aportas. R. Dieus ! con chi froumages est cras ! Me suer, menjüe. M. Et tu aussi. Quant tu veus boire, si le di : Vés chi fontaine en un pochon. 1/ TRADUCTION (4 points) : Traduisez le texte du vers 1 au vers 14 2/ PHONÉTIQUE et GRAPHIE (4 points) : Etudiez du latin jusqu'au français moderne l'évolution de la consonne l dans caballus - caballum qui aboutit à chevaus - cheval ( ou en picard keval v. 3) en ancien français et chevaux - cheval en français moderne. 3/ MORPHOLOGIE (4 points): Identifiez et analysez mes (v. 12). Donnez le paradigme morphologique complet du mot selon le système de l'ancien français. Expliquez l'évolution de ce paradigme jusqu'au français moderne. 4/ SYNTAXE (4 points) : 1. Relevez et commentez les subjonctifs des vers 10 à 16. (/3) 2. À quel cas est le lexème Dieus (v. 27)? Pourquoi? (/1) 5/ VOCABULAIRE (4 points): Proposez une fiche lexicologique sur le lexème pieche (v. 25), forme picarde de piece.

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XAVIER LEROUX - LUCIEN DUGAZ Université de Toulon

LM 3 : LANGUE MEDIEVALE - semestre 5

Durée de l'épreuve : 2h30 - Documents autorisés : aucun.

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Marion Robin, tu ne sés, dous amis, Et si ne le tien mie a mal : khi fu uns hons a keval, Qui avoit cauchie une moufle, Et portoit aussi c'un escoufle Seur sen poing, et trop me pria D'amer ; mais poi i conquesta, Car je ne te ferai nul tort.

Robin Marote, tu m'aroies mort. Mais se j'i fusse a tans venus, Nejou ne Gautiers li Testus, Ne Baudons, mes cousins germains, Diavle i eüssent mis les mains. Ja n'en fust partis sans bataille.

M. Robin, dous amis, ne te caille, Mais or faisons feste de nous.

R. Serai je drois ou a genous ?

20

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30

M. Mais vien cha seïr delés moi. Si mengerons.

R. Etje l'otroi;

Je serrai chi lés ten costé, Mais je ne t'ai riens a porté ; Si ai fait chertes grant outraige.

M. Ne t'en caut, Robin, encore aije Du froumage chi en men sain, Et une grant pieche de pain, Et des pumes que m'aportas.

R. Dieus ! con chi froumages est cras ! Me suer, menjüe.

M. Et tu aussi.

Quant tu veus boire, si le di : Vés chi fontaine en un pochon.

1/ TRADUCTION (4 points) : Traduisez le texte du vers 1 au vers 14

2/ PHONÉTIQUE et GRAPHIE (4 points) : Etudiez du latin jusqu'au français moderne l'évolution de la consonne l dans caballus - caballum qui aboutit à chevaus - cheval ( ou en picard keval v. 3) en ancien français et chevaux - cheval en français moderne.

3/ MORPHOLOGIE (4 points): Identifiez et analysez mes (v. 12). Donnez le paradigme morphologique complet du mot selon le système de l'ancien français. Expliquez l'évolution de ce paradigme jusqu'au français moderne.

4/ SYNTAXE (4 points) : 1. Relevez et commentez les subjonctifs des vers 10 à 16. (/3) 2. À quel cas est le lexème Dieus (v. 27)? Pourquoi? (/1)

5/ VOCABULAIRE (4 points): Proposez une fiche lexicologique sur le lexème pieche (v. 25), forme picarde de piece.

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XAVIER LEROUX - LUCIEN DUGAZ Université de Toulon

LM 3 : LANGUE MÉDIÉVALE - semestre 5

Durée de l'épreuve: 2h-Documents autorisés: aucun.

Guillaume de Lorris, Roman de la Rose.

1 Mout a dur cuer qui en may n'aime, quant il ot chanter sus la raime as oisiaus les douz chans piteus. En icelui tens deliteus,

5 que toute rien d'amer s'esfroie, songai une nuit que j' estoie. Lors m'iere avis en mon dormant qu'il iere matin durement ; de mon lit tantost me levé,

10 chauçai moi et mes mains lavé. Lors trés une aguille d'argent d'un aguillier mignot et gent, si prins l'aguille a enfiler. Hors de vile oi talant d'aler

15 por oïr des oisiaus les sons, qui chantent desus les buissons en icele saison novele. [ ... ] Jolis, gais et pleins de leesce, vers une riviere m'adreice

20 que j'oï pres d'ilecques bruire, car ne me soi aler deduire plus bel que sus cele riviere. D'un tertre qui pres d'ilec iere descendoit l'eve grant et roide ;

25 clere estoit l'eve, et ausi froide corne puis ou corne fontaine, si estoit poi maindre de Saine, mes ele estoit plus espandue. Onques mes n'avoie veüe

30 cele eve qui si bien seoit ; si m'abelissoit et seoit a regarder le leu pleisant.

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1/ TRADUCTION (4 points): Traduisez le texte du v. 1 au v. 17.

2/ PHONÉTIQUE et GRAPHIE (3 points) : Étudiez du latin jusqu'au français moderne l'évolution phonétique de la voyelle tonique dans *aucellus (lat.)> oisiaus (v. 3) > oiseaux (fr. mod.). Expliquez l'origine de la graphie eau dans ce mot en français moderne.

3/ MORPHOLOGIE (5 points) : a) Identifiez et analysez la forme maindre (v. 27), également relevée en ancien français sous · la forme moindre. Donnez-en le paradigme morphologique selon le système de l'ancien français. b) D'après les formes du texte, expliquez la composition morphologique des adverbes en -ment. Précisez quelle est la forme attendue en ancien français de l'adverbe issu de l'adjectif pleisant (v. 32). Expliquez comment cette forme adverbiale a été refaite en plaisamment en français moderne.

4/ SYNTAXE ( 4 points) : .,

a) Analysez la forme as (v. 3). b) Faites toutes les remarques nécessaires sur as oisiaus les douz chans piteus (v. 3). c) Faites toutes les remarques nécessaires sur maindre de Saine (v. 27).

5/ VOCABULAIRE ( 4 points) : Proposez une fiche lexicologique sur le lexème talant (v. 14).

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LETTRES : LICENCE 3 2018-2019

, , · LITTERATURE - CINEMA

Durée de l'épreuve : 3 heures

Sujet: En vous appuyant sur une sélection personnelle des photogrammes extraits de Blow Out (1981) de Brian de Palma, vous proposerez une analyse argumentée et illustrée du film à partir de l'un des quatre axes d'étude ci-dessous. Vous pouvez élargir vos références à l'ensemble du film, renvoyer à son contexte cinématographique, historique et culturel, et à d'autres films.

Axes d'étude:

- (se) faire un film - « Ça, c'est un cri » - Voir, entendre - Double

Dès que ce sujet vous est remis, assurez-vous qu'il est complet. Ce sujet comporte 4 pages numérotées de 1/4 à 4/4.

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Annexe 1 - A RENDRE AVEC LA COPIE

1 2 3

- PrPsq1Je deux ans - Cinq films en deux ans

4 5 6

7 8 9

10 11 12

13 14 15

16 17

1 ....... . ..

1 Il y a deux sons D -.•:. •.11 F un·coup de feu.

puis le prieu 'I'/ eclate

19 20 21

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2S

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:.. .... t _ .. .:;.,.,,..

- t. lu veux me faire peur. ça marche. - Je •1ÈIL•~ qu'on sauve notre peau

..

Et ·c , hlrr, de ,;, .. ,, Les dê1Jx synchronisés, an voit que.:: c1.111 pas:im accident

Annexe 2 - A RENDRE AVEC LA COPIE

23

26

29

32

3S

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41

• ,~,, '.-i ,,, peuvent tuer 1-s!,~111, sera le prochain?

Il :J.,.-,,.,1 rnéme pas étre blesse ( ,;,1,;. ~ un accident

24

27

30

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36

39

42

J ai ettacé ,,-::; bandes, le preneur de son ;,;, :,:,c-•., pour un lèlé.

Écoute. Il faut t·.11: tu voie( le film ·; 1, L· 1,11 fait '

C'est ce 'J•.;t, ;°>i• entendu Avant que le 1-'I •~•.1 éclate

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Annexe 3 - À REl'IDRE AVEC LA COPIE

43 44 45

1" Franklin Bridge Express

\ I ,, direct pour Franklm Bridge

46 48

49 50 51

52 53 54

55 56 57

58

• t, ; . , C -,

..... J , •

.I .... ,, -

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LETTRES : LICENCE 3 2018-2019

LITTÉRATURE - CINÉMA

Durée de l'épreuve : 3 heures

Sujet : En vous appuyant sur une sélection personnelle des photogrammes extraits de Blow Out ( 1981) de Brian de Palma, vous proposerez une analyse argumentée et illustrée du film à partir de l'un des trois axes d'étude ci-dessous. Vous pouvez élargir v6s références à l'ensemble du film, renvoyer à son contexte cinématographique, historique et culturel, et à d'autres films.

Axes d'étude :

- La mort - Le film dans le film - « Personal Effects »

Dès que ce sujet vous est remis, assurez-vous qu'il est complet. Ce sujet comporte 4 pages numérotées de 1/4 à 4/4.

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Annexe 1 -À RE"IDRE AVEC LA COPIE

1 2 3

4 5 6

7 8 9

10 11 12

13 14 15

16 17 18

19 20 21

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2S

28

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:.. .... t _ .. .:;.,.,,..

- t. lu veux me faire peur. ça marche. - Je •1ÈIL•~ qu'on sauve notre peau

..

Et ·c , hlrr, de ,;, .. ,, Les dê1Jx synchronisés, an voit que.:: c1.111 pas:im accident

Annexe 2 - A RENDRE AVEC LA COPIE

23

26

29

32

3S

38

41

• ,~,, '.-i ,,, peuvent tuer 1-s!,~111, sera le prochain?

Il :J.,.-,,.,1 rnéme pas étre blesse ( ,;,1,;. ~ un accident

24

27

30

33

36

39

42

J ai ettacé ,,-::; bandes, le preneur de son ;,;, :,:,c-•., pour un lèlé.

Écoute. Il faut t·.11: tu voie( le film ·; 1, L· 1,11 fait '

C'est ce 'J•.;t, ;°>i• entendu Avant que le 1-'I •~•.1 éclate

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Annexe 3 - À REl'IDRE AVEC LA COPIE

43 44 45

1" Franklin Bridge Express

\ I ,, direct pour Franklm Bridge

46 48

49 50 51

52 53 54

55 56 57

58

• t, ; . , C -,

..... J , •

.I .... ,, -

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PARTIEL Littérature et cinéma mai 2019

Dans deux développements argumentatifs structurés, vous répondrez aux questions suivantes :

1. Dans quelle mesure le mouvement du nouvel Hollywood est-il un cinéma contestataire? Votre réflexion prendra obligatoirement appui sur des films ou extraits de films que vous avez vus. La qualité de votre réflexion et l'illustration de votre propos par des exemples précis seront les deux principaux critères d'évaluation.

2. Dans quelle mesure la Nouvelle Vague est -elle un cinéma d'auteurs? Votre réflexion prendra obligatoirement appui sur des films ou extraits de films que vous avez vus. La qualité de votre réflexion et l'illustration de votre propos par des exemples précis seront les deux principaux critères d'évaluation.

Le barème est 12 et 8. Vous indiquerez de manière lisible laquelle de ces deux questions sera évaluée sur 12.

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,,

u·niversité de Toulon, UFR Lettres

LM3 - année 2018-2019 semestre 5 - ECUE 52c

'j ~-première session

durée :' 3 h, dictionnaire conseillé , Michèle MONTE

Linguistique française

r:·1 .

. ; •

l

' 1

TEXTE DE BAUDELAIRE, LE SPLEEN DE PARIS

1- Analysez les systèmes temporels présents dans ce texte. (8 pts) 2- Relevez et classez les anaphores nominales et les anaphores pronominales

démonstratives du texte. (4 pts) 3- Analysez la structure informationnelle des phrases du 2e paragraphe et la progression

thématique de ce paragraphe. (6 pts) 4- Relevez et analysez les subordonnées des 1. 21 à 3Oen donnant leur début et leur fin,

leur nature et leur fonction. (2 pts)

LES VEUVES

Vauvenargues dit que dans les jardins publics il est des allées ha'ntées principalement par l' ambition déçue, par les inventeurs malheureux, par les gloires avortées, par les cœurs brisés, par t outes ces âmes tumultueuses et fermées, en qui grondent encore les -derniers soupirs d'un orage, et qui reculent loin du regard insolent des joyeux et des oisifs . Ces retraites ombreuses sont les

5 r~ndez-vous des éclopés de la vie. . C'est surtout vers ces lieux que le poëte et le philosophe aiment diriger leurs avides

conjectures. Il y a là une pâture certaine. Car s'il est une place qu'ils dédaignent de visiter, comme je l'insinuais tout à l'heure, c'est surtout la joie des riches. Cette turbulence dans le vide n'a rien qui les attire. Au contraire, ils se sentent irrésistiblement entraînés vers tout ce qui est faible,

10 ruiné, contristé, orphelin. Avez-vous quelquefois aperçu des veuves sur ces bancs solitair~s, des veuves pauvres ?

Qu'elles soient en deuil ou non, il est facile de les reconnaître. D'ailleur~ il y a toujours dans le deuil du pauvre quelque chose qui manque, une absence d'harmonie qùi le rend plus navrant. Il est contraint de lésiner sur sa douleur. Le riche porte la sienne au grand complet.

15 Quelle est la veuve la plus triste et la plus attristante, celle qui traîne à sa main un bambin avec qui elle ne peut pas partager sa rêverie, ou celle qui est tout à fait seule ? Je ne sais ... Il m'est arrivé une fois de suivre pendant' de longues heures une vieille affligée1de cette espèce ; celle-là r'0ide, droite, sous un petit châle ·usé, portait dans tout son être une fierté de stoïcienne.

Elle était évidemment condamnée, par une absolue solitude, à des habitudes de vieux 20 célibataire, et le caractère masculin de ses mœurs ajoutait un piquant'mystérieux à leur austérité.

J~·ne sais dans quel misérable café et de quelle façon elle déjeuna. Je la ,suivis au cabinet de lecture; et je l'épiai longtemps pendant qu'elle cherchait dans les gazettes, avec des yeux actifs, jadis brûlés par les larmes, des nouvelles d'un intérêt puissant et personnel.

Enfin, dans l'après-midi, sous un ciel d'automne charmant, un de ces ciels d'où descendent 25 en foule les regrets et les souvenirs, elle s'assit à l'écart dans un jardin, -pour entendre, loin de la

foule, un de ces concerts dont la musique des régiments gratifie le peuple parisien .

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,,

Texte de Victor Hugo, Quatre-vingt-treize {rf i! ,,, .

5- Analysez la progression thématique de « la fumée » (1.20) à « brûlait » (1.33) et reliez-la au découpage des paragraphes.:'.(? pts) .

6- Analysez la stru~t~re informationnelle des deux phrases entre crochets 1. 3 et 18 et leur rapport au contexte. (4 pts) (:'·

7- Relevez les plus-qµe-parfaits et justifiez leur emploi. (3 pts) 8- Relevez et étudiGz les passages où se manifeste le point de vue du personnage et celui où se manifeste

le point de vue d~-:~arrateur en précisant quels outils linguistiqu~s marquent le point de vue. (6 pts) ·,:r

1i .'

Le vaste platea Ù'..où cheminait Michelle Fléchard n'était ,qu'herbe et bruyère, sans une maison ni un arbre; il s'é½ya.it insensiblement, et, à perte de vue, a·ppuyait sa longue ligne droite et ' dure sur le sombre horizo~' étoilé. [Ce qui la soutint dans cette montée, c'est qu'elle avait toujours la tour sous les yeux.] ·' '·

Elle la voyait grand ir lentement. [ ... ] Elle était parven'ue au bord du plateau, si près du pont qu' il lui semblait presque qu'elle y

pouvait toucher avec la niain. La profondeur du ravin l'en séparait. ·Elle distinguait dans l'ombre les · trois étages du château dJ'pont. '

Elle resta un te6\ps quelconque, car les mesures du temps s'effaçaient dans son esprit, absorbée et muette deva1it ce ravin béant et cette bâtisse ténébreusie. Qu'était-ce que cela.? Que'se passait-il là? Était-ce la To,Ù rgue? Elle avait le vertige d'on ne sait ~uelle attente qui ressemblait à l'arrivée et au départ. Ell~'1~ demandait pourquoi elle était là. 1 r

Elle regardait, el f'é'écoutait. Subitement elle he vit plus rien . Un voile de fum~~ venait de monter entre elle et ce qu'elle regardait. Une âcre cuisson lui ·

fit fermer les yeux. À peine avait-elle clos les paupières qu'elles s'empourprèrent et devinrent lumineuses. Elle les rouvrit'.;' ·

[Ce n'était plus •Jà '. nuit qu'elle avait devant elle, c'était le'j our]; mais une espèce de jour .'. funeste, le jour qui sort du'feu. Elle avait sous les yeux un commencer;nent d'incendie. .,:

La fumée de nbWe était devenue écarlate, et une gran.~e flamme était dedans; cette r flamme apparaissait, puis (i i.sparaissait, avec ces torsions farouches qu'ont les éclairs et les serpents.

Cette flamme sortait comme une langue de quelque chose qui ressemblait à une gueule et qui était une fenêtre pleihJ de feu. Cette fenêtre, grillée de barrea·ux de fer déjà rouges, était une des croisées de l'étage in~érieur du château construit sur le pont. De tout l'édifice on n'apercevait que cette fenêtre. La fumée couvrait tout, même le plateau, et l'on ne distinguait que le bord du ravin, noir sur la flamme vermeille . . ,,

Michelle Fléchard; étonnée, regardait. La fumée est nuage, le nuage est rêve; elle ne savait plus ce qu'elle voyait. Deva,it-elle fuir? Devait-elle rester? Elle se sentait presque hors du réel.

Un souffle de vé~t passa et fendit le rideau de fumée, et dans la déchirure la tragique bastille, soudainement 'âêmasquée, se dressa visible tout entière, donjon, pont, châtelet, éblouissante, horrible, avec la magnifique dorure de l'incendie, réverbéré sur elle de haut en bas. Michelle Fléchard put tout yoir dans la netteté sinistre du feu .

L'étage inférieur qu château bâti sur le pont brûlait. Au-dessus on disti;nguait les deux autres étages encore intacts, mais comme portés par une

~ -; 1

corbeille de flammes. Du rebord du plateau, où était Michelle Fl~1~hard, on en voyait vaguement

l'intérieur à travers des intefpositions de feu et de fumée. Toutes lesfrenêtres étaient ouvertes. ~1 Tout à coup le feu, comme s'il avait une volonté, allongea d'en bas un de ses jets vers le r·

grand lierre mort qui couvrait précisément cette façade que MichelÎe Fléchard regardait. On eût dit ' que la flamme venait de découvrir ce réseau de branches sèches; une étincelle s'en empara · avidement, et se mit à mdnter le long des sarments avec l'agilité affreuse des traînées de poudre. En un clin d'œil la flamme atteignit le second étage. Alors, d'en haut, elle éclaira l'intérieur du premier. · Une vive lueur mit subitement en relief trois petits êtres endormis.

C'était un tas ch·armant, bras et jambes mêlés, paupières fermées, blondes têtes souriantes. La mère reconnùt'ses enfants.

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UNIVERSITE DE TOULON U.F.R Lettres & Sciences Humaines

LETTRES MODERNES L3 53a & LLCER ESPAGNOL L3 54c (mutualisés) Examen d'Anglais pour les étudiants salariés (Mme Sibley)

1ère session, janvier 2019 Documents autorisés : aucun A noter : les brouillons ne seront pas corrigés.

Section A : Reading Comprehension (10 points) Read the extract from The Time Machine by H.G Wells and answer the following questions:

l)Write a few sentences explaining the context of this passage [who is the narrator? Where and when (approximately!) does the scene take place? Who is with the narrator, where are they going and why?] (2 points)

2) Say if the following statements are true or false, quoting from the text to justify your answer: (1 point for each part) a) The narrator knew which way he had to go as he anticipated the next part of his journey. b) The narrator felt even more lonely when he looked at the night sky. c) The narrator felt less anxious at dawn. d) The narrator attempted to find a rational explanation for the Morlocks' behaviour.

3) Answer the following questions in your own words (reformulate the elements in the text, retaining only the key words, rather than quoting directly). (2 points for each part) a) What were the three reasons for which the narrator decided to spend the night outside on the hill rather than in the shelter of the wood? b) Summarise the narrator's ambiguous attitude towards the Eloi as expressed in this passage.

Section B (2 x 5 points) Choose any TWO of the following questions and write a paragraph in response to each:

- Identify three different characteristics of the Victorian era.

- Describe the Eloi and explain why they disappoint the Time Traveller.

- Give three examples of things which puzzle the Time Traveller about the Eloi civilisation when he begins to discover it.

- The Time Traveller has an initial theory to explain the condition of the Eloi. Briefly summarise this theory.

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'From the brow of the next hill l saw a thick wood spreading wid~ and black before me. I hesitated at this. I could see no end to it, either to the right or the left. Feeling tired - my feet in particular, were very sore - I carefully lowered Weena from my shoulder as I halted and sat clown upon the turf. I could no - ' longer see the Palace of Green Porcelain, and I was in doubt of my direction. I looked into the thickness of the wood and thought of what it might hide. Under that dense tangle of branches one would be out of sight of the stars. Even were there no other lurking danger - a danger I did not care to let my imagination loose upon - there would still be ail the roots to stumble over and the tree-boles to strike against. I was very tired, too, after the excitements of the day; so I decided tha_t I would not face it, but would pass the night upon the open h1ll.

'Weena, I was glad to find, was fast asleep. I carefully wrapped her in my jacket, and sat down beside her to wait for the moonrise. The hillside was quiet and deserted, but from the black of the wood there came now and then a stir of living things. Above me shone the stars, for the night wa~ ve_ry clear. I felt a certain sense of friendly comfort in thëir twinkling. Ali the old constellations had gone from the sky, however: that slow movement which is imperceptible in a hundred human

lifetimes, had long since rearranged them in unfamiliar group­ings. But the Milky Wây, it seemed to me, was still the same tattered streamer of star-dust as of yore. Southward (as I judged it) was a very bright red star that was new to me; it was even more splendid than our own green Sirius.2 And amid ail these scintillating points of light one bright planet3 shone kindly and steadily like the face of an old friend.

'Looking at these stars suddenly dwarfed my own troubles and ail the gravities of terrestrial life. I thought of their unfath­omable distance, and the slow inevitable drift of their move­ments out of the unknown past into the unknown future . I thought of the great precessional cycle that the pole of the earth descrrbes. Only forty times4 had that silent revolution occurred during ail the years that I had traversed. And during these

· few revolutions ail the activity, ail the traditions, the complex organizations, the nations, languages, literatures, aspirations, even the mere memory of Man as I knew him, had been swept out of existence. Instead were these frai! creatures who had forgotten their high ancestry, and the white Things of which I went in terror. Then I thought of the Great Fear that was between the two species, and for the first time, with a sudden shiver, came the clear knowledge of what the meat I had seen might be. Yet it was too horrible! I looked at little Weena sleeping beside me, ber face white and starlike under the stars, and forthwith dismissed the thought.

'Through that long night I held my mmd ott the Morlocks as well as I could, and whiled away the time by thing to fancy I could find s1gns of the old constellations in the new confusion The sky kept very dear, except for a hazy cloud or so. N~ d~ubt I ~ozed at t1mes. Then, as my vigil wore on, came a famtness m the eastward sky, like the reflection of some colour­less fire, and t~e old moon rose, thin and peaked and white. And close behmd, and overtaking it, and overflowing it, the dawn came, pale at first, and then growing pink and warm. No Morl?cks had _approached us. Indeed, I had seen none upon the h11l that 111ght. And in the confidence of renewed day it

_ almost seemed to me that my fear had been unreasonable. I stood up and found my foot with the loose heel swollen at the ankle and painful under the heel; so I sat down again, took off my shoes and flung them away.

'I awakened Weena, and we went clown into the wood now green and pleasant instead of black and forbidding W: f, d

f - h - . e oun some _ru1t w erew1th _to break our fast. We soon met others of tte damty ones, laughmg and dancing in the sunlight as though t ere was no such thing in nature as the night. And then I thought once _more of the meat that I had seen. I felt assured n~w of what Jt _was, and from the bottom of my heart I itied th1s last feeble nll from the great flood of human1't Cl pl

· · h L y. ear y, at ~o;e t1me m t e on?-Ago of human decay the Morlocks' food

a run short. Poss1bly_ they had lived on rats and suchlike :e~~1;- ~ven now man is far Jess discriminating and exclusive m _1s oo than he was-far Jess than any monkey. His prejudice agamst human _flesh is no deep-seated instinct. And so these mhuman sons of men-! I tried to look at the th' . . 'fi

· · Af mg 111 a sc1ent1 c spmt. ter al!, they were Jess human and more remote than our can111bal ancestors of three or four thousand . A d h · 11· years ago

n t e mte igence that would have made this state of thing~ a torment had gone. Why should I trouble myself? These Eloi were mere fatted cattle, which the ant-like Morlocks preserved and preyed upon_ - probably saw to the breeding of. And there was Weena dancmg at my side!

'~hen I tried to preserve myself from the horror that was ~ommg uf in me, by regarding it as a rigorous punishment of

u~1an se shness. Man had been content to live in ease and delight upon the labours of his fellow man had take N -

h · h , n ecess1ty ~s ~s watc word and ex_cuse, and in the fulness of time Necess-1t~ ad corne home to h1m. I even tried a Carlyle-like scorn of th1s ~retch~d anstocracy in decay.s But this attitude of mind :as~t?~s~i~le. However great their intellectual degradation t e OI a ept too much of the human form not to daim m; syrripathy, and to make me perforce a sharer in th . d dat10n and their Fear. e1r egra-

;

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UNIVERSITE DE TOULON U.F.R Lettres & Sciences Humaines

LETTRES MODERNES L3 53a & LLCER ESPAGNOL L3 53b (mutualisés) Examen d'Anglais (Mme Sibley)

Mardi 2 juillet 2019 8h-10h Amphi Yl.008

Documents autorisés : aucun

2ème session, juillet 2019

A noter : les brouillons ne seront pas corrigés.

Section A : Reading Comprehension (10 points) Read the extract from The Time Machine by H.G Wells and answer the following questions:

l)Briefly explain the context of this passage [who 1s the narrator? Where and when (approximately!) does the scene take place?] (1 point)

2) Say if the following statements are true or false, quoting from the text to justify your answer (3 points) a) The Eloi were very keen to help the Time Traveller to understand their language. b) Although the city of London had disappeared, the natural landscape in the year 802,701 A.D. was similar to that with which the Time Traveller had been familiar in his own time. c) The Time Traveller was later to revise his initial interpretation of his observations in the world of the Eloi.

3) Answer the following questions in your own words and in complete sentences (reformulate the elements in the text, retaining only the key words, rather than quoting directly): a) Describe how the Time Traveller set about trying to leam the Eloi's language. (2 points) b) Summarise the Time Traveller's impressions of the Eloi people and their society at this point in the story: what observations does he make and what explanation does he imagine for the Eloi's condition? (4 points)

Section B (2 x 5 points)

Choose any TWO of the following questions:

- Write a paragraph explaining three different characteristics of the Victorian era.

- Write a paragraph explaining three different facts about H.G Wells' life.

- Write a paragraph describing Weena's role in the story: how does she meet the Time Traveller, how does she behave towards him and what happens to her?

- Write a paragraph considering the possible symbolic significance of i) the sphinx OR ii) fire and matches in the story.

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(- --J ·"fhese people of the rernore future were strict vegetarians, and while I was wirh thern, in spite of some camai cravings, I had to be frugivorous also. Indeed, I found afterwards that horses, cattle, sheep, dogs, had followed the Ichthyosaurus2 1nto extinction. But the fruits were very delightful; one, in particular, chat seemed to be in season al! the time I was there - a floury thing in a three-sided husk - was especially good, and I made it my staple. At first I was puzzled by ail these scrange fruits, and by the strange flowers I saw, but later I began to perceive their import.

'However, I am telling you of my fruit dinner in the distant future now. So soon as my appetite was a lirtle checked, I determined to make a resolute attempt to learn the speech of these new men of mine. Clearly that was the next thing to do. The fruits seemed a convenient ching to begin upon, and holding one of these up I began a series of interrogative sounds and gesrures. I had some considerable difficulty in conveying my meaning. At first my efforts met with a scare of surprise or

inextinguishable laughter, bue presendy a fair-haired little crea­ture seemed to grasp my intention and repeated a name. They had to charter and explain the business at great length to each other, and my first attempts to make the ex4uisite little sounds of their language caused an immense amount of amusement. However, I felt like a schoolmaster amidst children, and per­sisted, and presently I had a score of noun substantives at least ac my command; and then I gor to demonstrative pronouns, and even the verb "to eat". But it was slow work, and the litde people soon tired and wanted to get away from my interroga­tions, so I determined, rather of necessity, tolet them give their lessons in little doses when they felt inclined. And very little doses I found they were before long, for I never met people more indolent or more easily fatigued.

'A queèr thing I soon discovered about my little hosts, and that was their lack of interest. They would corne to me with eager cries of astonishment, like children, but like children they would soon stop examining me and wander away after sorne other toy. The dinner and my conversational beginnings ended, I noted for the first time that almost all those who had sur­rounded me at first were gone. It is odd, coo, how speedily I

4-0 came to disregard these little people. I went out through the portal into the sunlit world again so soon as my hunger was sarisfied. I was continually meeting more of these men of the future, who would follow me a little distance, charter and laugh about me, and, having smiled and gesticulated in a friendly

1t-S way, leave me again to my own devices. 'The cairn of evening was upon the worid as l emerged from

the great hall, and the scene was lit by the warm glow of the setting sun. At first things were very confusing. Everything was so entirely different from the world I had known - even the

5 c, flowers . The big building I had left was situated on the slope of a broad river valley, but the Thames had shifted, perhaps, a mile from its presenc position. I resolved to mount to the summit of a crest, perhaps a mile and a half away, from which I could get a wider view of this our planet in the year Eight Hundred and T wo

·; i' Thousand Seven Hundred and One A. D . For that, I should explain, was the date the little <liais of my machine reco rded .

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[ --3 'Seeing the ease and security in which these people were

living, I felt that this close resemblance of the sexes was after all what one would expect; for the strength of a man and the

l,'\ê {oO softness of a woman, the institution of thP fomilv. and the differentiation of occupations are mere militant necessities of an age of physical force. Where population is balanced and abundant, much child-bearing becomes an evil rather than a blessing co the Stace; where violence _cornes but rarely. and

65· offspring are secure, there is less necess1ty - mde~d there 1s no necessity - for an efficient family, and the spec1ahzat10n of the sexes3 with reference co their children's needs disappears. We see some beginnïrigs of this even in our own time, and in this future age it was complete. This, I must remind you, was my

Jo speculation at the time. Lacer, I was to appreciate how far it fe ll short of the reality.

'Wh:ile I was musing upon these things, my attention was attracted by a pretty little structure, like a well under a cupola. I choughc in a cransicory way of the oddness of wells still

:,-5 existing, and then resumed the thread of my speculations. There were no large buildings towards the top of the hill, and as my . walking powers were evidently miraculous, I was presently left alone for the fust rime. With a strange sense of freedom and adventure I pushed on up to the crest. r

j

g O 'There I found a seat of some yellow metal chat I did not ! recognize, corroded in places with a kind of pinkish ruse and half smothered in soft moss, the arm rests cast and filed into the resemblance of griffins' heads. I sat clown on it, and I surveyed the broad view of our old world under the sunset of

J::; that long day. Ir was as sweet and fair a view as I have ever seen. The sun had already gone below the horizon and the west was ffaming gold, touched with some horizontal bars of purple and crimson. Below was the valley of the Thames, in which the river lay like a band of burnished steel. I have already spoken

cr o of the great palaces dotted about among the variegated green­ery, some in ruins and some still occupied. Here and there rose a white or silvery figure in the waste garden of the earth, here and there came the sharp vertical line of some cupola or obelisk. There were no hedges, no signs of proprietary rights, no evi-

q { dences of agriculture; the whole earth had become a garden. 'So watching, I began to put my interpretation upon the

things I had seen, and as it shaped itself tome chat evening, my interpretation was something in this way. (Afterwards T found I had got only a half-truth - or only a glimpse of one facet of

/ oO the truth. ) 'It seemed to me that I had happened upon humanity upon

the wane. The ruddy sunset set me thinking of the sunset of mankind. For the first time I began to realize an odd conse­quence of the social effort in which we are at present engaged.

J o S And yet, corne to think, it is a logical consequence enough. Scrength is the outcome of need; security secs a premium on fee bleness. The work of ameliorating the conditions of life -the crue civilizing process chat rnakes life more and more secure - had gone steadily on to a climax. One triumph of a united

i I O humanity over Nature had followed anorher. Things that are now mere dreams had become projects deliberacely put in hand and carried forward. And the harvest was what I saw!

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Université de Toulon - UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines

Licences 3 LM et LLCER Anglais

Session 1 - Semestre 5

Examen d'italien LV2 (53a et 54a3)

Durée: 1h30

Enseignant responsable : Giuseppe Lovito

Documents autorisés : aucun

lndica con una crocetta la risposta corretta.

1. Che cosa significa la parola "docente"? a. degno b. indegno c. insegnante d. coerente

2. Chi erano i Macchiaioli? a. dei poeti dell' inizio del N ovecento b. dei pittori dell'Ottocento c. dei pittori dell'inizio del Novecento d. dei poeti dell' Ottocento

5 punti

3. Prima del 1861, i genovesi furono i primi italiani a partire. Dove emigrarono soprattutto? a. in Uruguay e Brasile b. in Argentina e Brasile c. in Argentina e Uruguay d. in Cile e Argentina

4. Il perido della "grande emigrazione" italiana comprende i seguenti anni: a. 1861-1985 b. 1861-1876 C. 1876-1985 d. 1876-1915

1

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5. Nella poesia intitolata "Alda Merini", con quale immagine la poetessa italiana evoca l'amore?

a. l 'uccello di fuoco b. le tele di ragno

c. le ombre della mente

d. l 'unicomo

Rispondi sulla copia facendo delle frasi complete e argomentate.

10 punti

6. Spiega che cosa è stata l'emigrazione italiana e quali ne sono state le cause principali.

7. Parla delle principali mete dell' emigrazione italiana, indicando quali sono state

privilegiate nei diversi periodi storici. .,

8. L 'emigrazione all'intemo dell'Italia aveva per destinazione principale il cosiddetto

"triangolo industriale". Quali erano le città che lo componevano? Percn~ è stato definito

cosi?

9. Facendo riferimento anche alle opere studiate, parla delle caratteristiche dell'arte di

Amedeo Modigliani.

10. Chi è il poeta per Alda Merini? Qual è la sua idea di poesia?

Rispondi sulla copia in maniera argomentata.

5 punti

11. Tratta di uno dei terni studiati durante il corso, spiegando bene l 'aspetto ( o gli aspetti)

che ti ha ( o hanno) interessato di più.

2

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L3-Semestre 6 (1ère session) 61c: Littérature comparée J.-E. Bernard

La mise en scène du destin

Durée de l'épreuve : 4 heures Aucun document autorisé

Sophocle, Œdipe-Roi; Shakespeare, Macbeth; Ibsen, Les Revenants.

Deux sui ets au choix

Sujet 1 : Dissertation Permettre aux spectateurs « d'arriver à une prise de conscience et aussi de possession de certaines forces dominantes, de certaines notions qui dirigent tout », tel est le but qu'assigne Antonin Artaud au théâtre. Dans quelle mesure ce but vous paraît-il atteint par les pièces du programme ?

Sujet 2: Commentaire de textes comparés

En un unique commentaire composé, vous commenterez les textes suivants, tirés successivement du début d'Œdipe-Roi, de Macbeth et des Revenants, en mettant particulièrement en valeur leur intérêt pour illustrer la mise en scène du destin.

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PERSONNAGES selon l'ordre d'entrée en scène

ŒoIPE, roi de Thèbes, que l'on croit et qui se croit fils de Polybe, roi de Corinthe.

LE PRÊTRE de Zeus. Jeunes gens et enfants de Thèbes, figurants muets. CRÉON, frère de Jocaste, beau-frère d'Œdipe. LE CHŒUR de nobles thébains [voir v. 911], dirigé par

le Coryphée.

llRÉSIAS, devin aveugle. JOCASTE, reine de Thèbes, veuve de Lai"os et épouse

d'Œdipe. UN MEsSAGER de Corinthe.

UN VIEUX PÂTRE jadis au service de Laïos.

UN V ALET attaché au palais de Thèbes. ANTIGONE et ISMÈNE, filles d'Œdipe, personnages muets.

La scène est à Thèbes, devant le palais d'Œdipe, dont l'entrée est flanquée de deux autels - l'un d'entre eux dédié à Apollon. Sur les degrés, une délégation d'enfants et de jeunes gens, avec des rameaux chargés de bandelettes sacrées. Ils sont tous prosternés. Debout, tourné vers le palais, le prêtre de 'Zeus, qui les conduit. La porte s'ouvre à deux battants. Œdipe paraît. Bref jeu de scène majestueux et pathé­tique, dans le silence.

· [PROLOGUE]

[l. ŒDIPE, LE PRÊTRE, LES SUPPLIANTS] [2. Les mêmes, plus CRÉON]

ŒDIPE

Mes enfants, jeune lignée de l'antique Cadmos1, d'où vient que je vous vois ainsi m'assiéger2, figés devant moi, avec des rameaux suppliants3 pour couronner votre geste, tandis que la ville est pleine de fumée

5 d'encens, pleine de litanies et de lamentations ? J'ai jugé de mon devoir de ne pas laisser d'autres que vous, mes enfants, venir m'en informer. Voyez: je viens en personne, moi, dont la gloire et le nom sont dans toutes les bouches4

, Œdipe ! [Au prêtre de Zeus.] Eh bien, vieillard, explique-moi : ta naissance te désigne pour

10 être leur porte-parole. À quoi tend votre démarche ? Est-ce la crainte qui l'a dictée, ou un élan de l'âme5 ? Ah ! certes, je voudrais tout faire pour vous donner mon appui : je serais sans cœur si je ne prenais pas pitié de vous6

, quand vous m'assiégez ainsi!

LE PRÊTRE

Oui, Œdipe, souverain de mon pays7, nous voici blottis

15 près de tes autels ! Tu vois nos âges : les uns, trop faibles encore pour un long essor, les autres chargés 'd'années - moi par exemple, prêtre de Zeus - et ici l' élite8 de nos garçons. Le reste de la nation, couronné comme nous, est prosterné sur les places, aux abords

20 de deux temples de PaUas, et près des reliques

d'Ismenos le prophète. C'est que la cité, tu le vois toi-même, plie sous la rafale d'un ouragan, sans pouvoir lever la tête hors des abîmes de ce roulis sanglant. La

25 mort est sur elle, enfermée dans le germe des récoltes de son sol. La mort est sur le bétail qui broute ses pâturages, sur ses femmes qui ne mettent au monde que des enfants mort-nés1

• Diabolique, incendiaire, fou­dr~y~te2, fonce des cieux sur la ville une peste atroce qui falt de Thèbes un désert. Et le Prince noir, le Sei-

10 gneur d'Enfer, s'engraisse de gémissements et de san­i:,lots . ..

2

Si nous nous agenouillons devant ton foyer, ce n'est pas que nous te mettions au rang des dieux, ni ces enfants ni moi, mais nous voyons en toi un homme qui n'a pas son égal ici-bas dans les passes difficiles de la vie, et pour désarmer les puissances sumaturelles4

35 C'est toi qui as aboli, en arrivant à Thèbes, l'impôt que levait sur nous le Sphinx5

• Nous ne t'avions fourni pourtant ni informations ni directives plus amples qu'à tout autre : mais le Ciel te donna son appoint - on le dit et on le pense - pour régénérer notre destin.

40 Eh bien, aujourd'hui encore, Œdipe, ô toi qui imposes à tous le visage de ta supériorité, regarde, nous nous tournons vers toi, nous te supplions tous de nous trouver un recours. Peu importe que tu en doives la révélation à la voix d'un dieu, ou le secret à un homme. Car s'il est des conseils qui aient force de vie, plus que tous les autres, par les suites qu'ils ouvrent, ce sont

45 bien, je le vois, ceux des gens d'expérience6•

Ô toi dont les vertus sont sans égales ici-bas, va, redresse la cité ! Va, ne t'endors pas ! Ce pays pour ton zèle de jadis te donne aujourd'hui le nom de Sauveur : et notre redressement ne se solderait que par une nou-

50 velle débâcle ? Ce serait là le bilan de ton règne ? Non ! Relève la cité, assure à jamais son avenir ! Une grâce du ciel s'est posée sur toi jadis, poqr te permettre de restaurer notre destin : ce que tu fus alors, sois-le main­tenant encore ! Car si tu dois continuer à régner sur ce

55 sol, aimeras-tu mieux régnef'7 sur µn désert plutôt que sur des hommes? Une citadelle, un navire, c'est néant

s'ils sont vides1, s'il n'y a pas une communauté ~umaine pour les peupler !

ŒDIPE

Mes pauvres enfants, je n'ignore pas, ah! comment ignorerais-je quel désir a dicté votre démarche ! Oui,

60 le mal est sur vous tous', je le sais : et ce mal me fait mal plus qu'à nul d'entre vous. Car votre douleur à chacun n'atteint que lui-même, lui seul, et s'arrête là

Mais moi, mon cœur gémit sur la cité, et sur vous et sur moi-même tout ensemble. Ah ! je ne me berçais

65 point dans l'inertie. Vous venez m'alerter? Mais j'ai déjà versé bien des pleurs, arpenté bien des chemins dans les dédales de mon souci2

, sachez-le! Après mûre réflexion, ce qui m'est apparu comme

unique remède, je l'ai fait. J'ai délégué Créon, mon . 10 beau-frère, auprès d'Apollon pythien3

, je l'ai chargé de s'enquérir des actes ou des paroles par lesquels je sau­verais la cité. Et, à confronter les dates, l'anxiété me prend aujourd'hui : que devient-il? Son absence se

75 prolonge étrangement, au-delà du délai normal... Mais dès son retour, je serais criminel de ne pas agir en tout point selon les révélations du dieu.

[ On voit apparaître au loin Créon. Les figurants manifestent leur surprise et leur joie.]

Page 24: LM 3 LANGUE MEDIEVALE semestre 5 - bu.univ-tln.fr

MACBETH

[I, 1.]

'Thunder and lightning. Enter three \flilches'

J WITCH

When shall we three meet again In thunder, lightning, or in rain?

2 WITCH

When the hurlyburly's done, When the battle's lost and won.

3 WITCH

That will be ere the set of sun.

J WITCH

Where the place ?

2 WITCH

Upon the heath.

3 WITCH

There to meet with Macbeth.

1 WITCH

I corne, Graymalkin !

2 WJTCH

Paddock calls.

3 WITCH

10 Anon!

ALL

Fair is foui, and foui is fair : . Haver through the fog and filthy air.

[they vanish in mist.

[I, 2.]

A CAMP

'Alarum.' 'Enter King' DUNCAN, 'MALCOLM, _DONAL­

B.4TN, LENNOX, with auendanls, meeting a bleeding Cap­lain'.

DUNCAN

What bloody man is that? He can report, As seemeth by his plight, of the revoit The newest state.

MALCOLM

This is the sergeant, Who like a good and hardy soldier f?ught 'Gainst my captivity ... Hail, brave fnend ~ Say to the king the knowledge of the bro1l As thou didst leave it.

CAPTAIN

Doubtful it stood,

SCÈNE PREMIÈRE

'Tonnerre el éclairs. Entrent trois Sorcières.'

SORCIÈRE J

Quand nous retrouver réunies Dans tonnerre et éclairs, ou pluies?

SORCIÈRE 2

Quand finit le tohu-bohu, Le combat gagné et perdu.

SORCIÈRE 3

Avant le coucher du soleil.

SORCIÈRE 1

Et où l'endroit?

SORCIÈRE 2

Lande déserte.

SORCIÈRE 3

Pour la rencontre avec Macbeth.

SORCIÈRE 1

Je viens, Museau gris 1 !

SORCIÈRE 2

Et Crapaud2 m'appelle!

SORCIÈRE 3

On y va!

TOUTES LES TROIS

Le clair est noir le noir est clair Planons Dans la brume et saleté d'air.

3

Elles disparaissent.

SCÈNE II

UN CAMP

'Trompeues'. 'Entrent le roi' DUNCAN, 'MALCOLM,

DONALBAIN, LENNOX, avec leur suite, à la rencontre d'un capitaine blessé'.

DUNCAN

Quel homme ensanglanté _est-ce là? Il peut rapporter, Comme il semble à son tnste aspect, les plus recentes nouvelles de la révolte.

MALCOLM

C'est le capitaine, qui comme un bon et courageux soldat s'est battu pour me délivrer. Brave' ami, salut! Dis au roi ta connaissance de la bataille Telle que tu l'as laissée.

LE CAPITAINE

Incertaine elle était,

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4

As, two spent swimmers that do cling together And choke the1r art . . . The merciless Macdonwald

Ainsi deux nageurs épuisés qui s'accrochent l'un à l'autre

10 (Worthy to be a rebel, for to that The multiplying villanies of nature Do swarm upon him) from the Western Isles Of kerns and gallowglasses is supplied ,

Étouffent leur pouvoir. Macdonwald implacable (Digne d'être un rebelle, car pour ça grouillent sur lui les croissantes bassesses de la nature), Des îles de l'Ouest, reçoit renforts de troupes légères et lourdes 3, · And Fortune, on his damnéd quarre! smiling

Showed like a rebel's whore : but all's too w:ak : F~r b:aye Macbeth (well he deserves that name) D1sdammg fortune , with his brandished steel

Et Fortune, souriant à son infernale querelle, se montre putain de rebelle : mais en vain! Car Macbeth le brave (qui certes mérite ce nom-là) Méprisant la fortune, et son acier brandi, qui fumait d'une sanglante exécution,

Which smoked with bloody execution ' Like Valour's minion carvéd out his Jassage

20 Till he faced the slave· ' ~hich ne'er shook ha~ds, nor bade farewell to him, Till he unseamed him from the nave to th' chops

Comme un mignon de la Valeur s'est taillé passage Jusqu'à l'esclave, face à face : Auquel il ne serra la main et auquel il ne dit adieu Tant qu'il ne l'eut pas décousu du nombril jusqu'à la poitrine

And fixed his head upon our battlements . '

Et qu'il n 'eut planté sa tête sur le haut de nos remparts.

DUNCAN DUNCAN

0, valianr cousin! worthy gentleman ! Oh le courageux cousin! le noble seigneur!

LES REVENANTS - Acte I

Un vaste salon donnant sur le jardin. Une porte à gauche; deux portes à droite. Au centre de la pièce, une table ronde et d_es chaises; sur la table, des livres, des revues, des journaux. A gauche, au premier plan, une fenêtre, un petit canapé et une table à ouvrage. Au fond, la pièce s'ouvre sur un jardin d'hiver plus étroit fermé par de grandes baies vitrées. À droite, dans le jardin d'hiver, une porte donnant sur le jardin. Par les baies vitrées, on distingzie dans la bruine le fjord mélancolique et sombre.

Engstrand s'apprête à entrer par la porte du jardin. Il porte une botte avec une épaisse semelle de bois à sa jambe gauche, qui est arquée. Régine, un vaporisateur vide à la main, l'empêche de s'approcher.

RÉGINE (à voix basse). Qu'est-ce que tu veux? Reste où tu es. Tu es tout dégoulinant.

ENGSTRAND. C'est la pluie du Seigneur, mon enfant.

RÉGINE. Dis plutôt la pluie du Diable.

ENGSTRAND. Doux Jésus, comme tu parles, Régine. (S'avançant en boitillant.) II y a que je voulais te dire -

_ RÉGINE. :'Ne fais pas tout ce bruit avec ·ton pied. Le Jeune monsieur dort juste au-dessus.

ENGSTRAND. Il dort encore ? Au milieu de la journée ?

RÉGINE. Ça ne te regarde pas.

ENGSTRAND. J'ai pris une fameuse cuite, hier soir -

RÉGINE. Tiens, tiens !

ENGSTRAND. La faiblesse est humaine, mon enfant -

·,

r

Page 26: LM 3 LANGUE MEDIEVALE semestre 5 - bu.univ-tln.fr

RÉGINE. Sans doute.

ENGSTRAND. - et nombreuses sont les tentations en ce bas monde, vois-tu-; pourtant, j'étais bien à mon travail ce matin à cinq heures et demie, nom de Dieu.

RÉGINE. Bon, bon, va-t'en maintenant. Je ne veux pas rester ici en rendez-vous* avec toi.

ENGSTRAND. Tu ne veux pas rester comment ?

RÉGINE. Je ne veux pas qu'on te rencontre ici. Allez, va, va.

ENGSTRAND (s'approchant de quelques pas). Crénom, je ne partirai pas avant de t'avoir parlé. Cet après-midi j'aurai fini le boulot au bâtiment de l'école, et cette nuit je prendrai le vapeur pour retourner chez moi, en ville.

RÉGINE ( à voix basse). Bon voyage !

ENGSTRAND. Merci, mon enfant. Demain on inaugure l'orphelinat, on va festoyer, faire bombance et boire de l'alcool. Mais personne ne dira de Jacob Engstrand qu'il ne sait pas résister à la tentation quand elle se présente.

RÉGINE. Ha!

ENGSTRAND. Oui, car il y aura du beau monde. On attend le pasteur Mandera.

RÉGINE. Il arrive aujourd'hui, déjà.

ENGSTRAND. Tu vois. Crénom, je ne veux surtout pas qu'il ait quelque chose à me reprocher.

RÉGINE. Aha; c'est comme ça!

ENGSTRAND. Qu'est-ce qui est comme ça?

• En français dana le texte (N.D.T.).

RÉGINE (le regardant d'un air effronté). Tu veux encore soutirer des choses au pasteur Manders, hein ?

ENGSTRAND. Chut; tu es folle ? Moi, soutirer des choses au pasteur Mandera? Allons, le pasteur Mandera a toujours été trop bon avec moi. Seulement, voilà ce que je voulais te dire : cette nuit je retourne à la maison.

RÉGINE. Le plus tôt sera le mieux.

ENGSTRAND. Oui, mais je veux t'avoir avec moi, Régine.

RÉGINE (bouche bée). Tu veux m'avoir-? Qu'est-ce que tu dis?

ENGSTRAND. Je dis que je veux t'avoir près de moi, à la maison.

RÉGINE (avec mépris). Jamais, au grand jamais, tu ne m'auras près de toi, à la maison.

ENGSTRAND. On verra bien.

RÉGINE. Oui, on verra bien, tu peux y compter. Moi qui ai grandi chez la femme du chambellan Alving - ? Moi qu'on traite pour ainsi dire comme la fille de la maison - ? J'irais m'installer chez toi? Dans une maison comme la tienne ? Allons !

ENGSTRAND. Diable, qu'est-ce qui te prend? Tu te révoltes contre ton père, ma fille ?

RÉGINE ( à voix basse, sans le regarder). Tu m'as assez souvent dit que je n'étais rien pour toi.

ENGSTRAND. Tss; t'occupe pas de ça-

RÉGINE. Combien de fois tu m'as traitée de - ? Fi donc!*

• En français dans le texte (N.D.T.).

5

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XAVIER LEROUX - LUCIEN DUGAZ Université de Toulon

LM 3: 62A LANGUE MÉDIÉVALE - semestre 6

Durée de l'épreuve : 2H - Documents autorisés : aucun.

Marie de France, Les deux amants.

1 El païs ot un damisel, filz a un cunte, gent et bel. De bien faire pur aveir pris sur tuz altres s'est entremis.

5 En la curt le rei conversot, asez sovent i surjurnot ; la fille le rei aama, e meinte feiz l'araisuna qu'ele s'amur li otriast

10 e par druerie l'amast. Pur ceo que pruz fu e curteis e que mult le preisot li reis, li otria sa druerie, e cil humblement l'en mercie.

1/ TRADUCTION (4 points): Traduisez le texte en entier.

2/ PHONÉTIQUE et GRAPHIE (4 points): Expliquez la valeur, l'origine et l'évolution de la voyelle a dans aitres (v. 4 - lat. alteros et fr. mod. autres) et amur (v. 9 - lat. amor et fr. mod. amour).

3/ MORPHOLOGIE (4 points): Identifiez, analysez et donnez le paradigme attendu en ancien français des formes suivantes: otriast (v. 9) et otria (v. 13).

4/ SYNTAXE ( 4 points) : Vous étudierez le complément du nom dans le texte.

5/ VOCABULAIRE ( 4 points) : Proposez une fiche lexicologique sur le lexème pruz (v. 11).

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XAVIER LEROUX - LUCIEN DU GAZ Université de Toulon

LM 3 : HISTOIRE DE LA LANGUE - semestre 6

Durée de l'épreuve : 2h - Documents autorisés : aucun.

1 « Quant en cest païs revendrez, a mun pere me requerrez. Il vus en tendra pur enfant, si vus dira le cuvenant

s qu'a nul hume ne me durra, ja nule peine n'i metra, s'al munt ne me peüst porter entre ses braz sens reposer ; si li otriëz bonement,

10 que il ne puest estre altrement. » Li vaslez oï la novele e le cunseil a la pucele ; mult en fu liez, si l'en mercie. Cungié demanda a s'amie.

Marie de France, Les deux amants

1/ TRADUCTION (4 points) : Traduisez le texte en entier

2/ PHONÉTIQUE et GRAPHIE (4 points): Etudiez l'évolution phonétique de infantem > enfant depuis le latin jusqu'au français moderne.

3/ MORPHOLOGIE (4 points) : Identifiez et analysez tendra (v. 3), durra (v. 5) et peüst (v. 7). Donnez le paradigme morphologique du mot selon le système de l'ancien français. Expliquez l'évolution de ce paradigme jusqu'au français moderne.

4/ SYNTAXE (4 points) : Étudiez le complément du nom dans tout le texte.

5/ VOCABUIAIRE (4 points): Proposez une fiche lexicologique sur le lexème vaslez (v. 11).

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XAVIER LEROUX - LUCIEN DUGAZ Université de Toulon

LM 3 : THÉÂTRE MÉDIÉVAL - semestre 6

Durée de /'épreuve : 4 h - Documents autorisés : aucun.

Vous proposerez le commentaire composé du texte suivant, tiré du Jeu de Robin et Marion d'Adam le Bossu.

MARIONS 1 Robin!

ROBINS Marote !

MARIONS Dont viens tu ?

ROBINS Par le sain Dieu, j'ai desvestu, Pour chou qu'il fait froit, men jupel,

5 S'ai pris me cote de burel, Et si t'aport des pumes. Tien.

M. Robin, je te connue trop bien Au canter, si con tu venoies. Et tu ne me reconnissoies ?

R. 10 Si fis, au cant et as brebis.

M. Robin, tu ne sés, dous amis, Et si ne le tien mie a mal : !chi fu uns hons a keval, Qui avoit cauchie une moufle,

15 Et portoit aussi c'un escoufle Seur sen poing, et trop me pria D'amer; mais poi i conquesta, Car je ne te ferai nul tort.

R. Marote, tu m'aroies mort.

20 Mais se j'i fusse a tans venus, Ne jou ne Gautiers li Testus, Ne Baudons, mes cousins germains, Diavle i eüssent mis les mains. Ja n'en fust partis sans bataille.

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M. 25 Robin, dous amis, ne te caille,

Mais or faisons feste de nous.

R. Serai je drois ou a genous ?

M. Mais vien cha seïr delés moi. Si mengerons.

R. Et je l'otroi;

30 Je serrai chi lés ten costé, Mais je ne t'ai riens aparté ; Si ai fait chertes grant outraige.

M. Ne t'en caut, Robin, encore aije Du froumage chi en men sain,

35 Et une grant pieche de pain, ·,

Et des pumes que m'aportas. r

R. Dieus ! con chi froumages est cras ! Me suer, menjüe.

M. Et tu aussi.

Quant tu veus boire, si le di : 40 Vés chi fontaine en un pochon.

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XAVIER LEROUX - LUCIEN DUGAZ Université de Toulon

LM 3: 62B2 THÉÂTRE MÉDIÉVAL-semestre 6

Durée de l'épreuve : 4h - Documents autorisés : aucun.

Vous proposerez un commentaire composé de l'extrait suivant, tiré de La Farce de maître Pierre Pathelin.

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190

Beel LE BERGIER

PATHELIN

A dire veoir, tu as tres bien fait ton debvoir

1552 et aussi bonne contenance. Ce qui(!) luy a baillé l'avance, c'est que tu t'es tenu de rire.

LE BERGIER

Bee!

PATHELIN

Quel « bee »? (Il) ne le fault plus dire. 1556 Paye moy bien et doulcemem.

LE BERGIER

Bee!

PATHELIN

Quel « bee » ? Parle saigement 1

et me paye; si m'en yray.

LE BERGIER

Bee!

PATHELIN

Sez tu quoy? je te diray 1560 (Je te pry, sans plus m'abaier)

que tu penses de moy payer; je ne vueil plus de ta baierie. Paye tost.

l. doulcemem dans l'Imp,imé.

LA FARCE DE MAÎTRE PATHELIN

LE BERGER

Bée!

PATHELIN

A dire vrai, tu as très bien joué ton rôle,

1 tu as fait bonne figure. Ce qui lui a donné le change, c'est que tu t'es retenu de rire.

LE BERGER

Bée!

PATHELIN

Quoi « bée ! » ? Il ne faut plus le dire. , Paie-moi bien et gentiment.

LE BERGER

Bée!

PATHELIN

Quoi « bée ! » ? Parle raisonnablement et paie-moi; alors je m'en irai.

LE BERGER

Bée!

PATHELIN

Sais-tu quoi? Je te dirai (écoute-moi et cesse de brailler) de songer à me payer. Je ne veux plus de tes bêlements. Paie en vitesse!

191

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i, 194

LA FARCE DE MAÎTRE PATHEL.1 1,

LE BERGIER

Bee!

PATHELIN

Me fais tu mengier de l'oe? Maugré bieu, ay je tant vescu que ung bergier, ung mouton vestu,

mo ung villain paillart me rigolle?

LE BERGIER

Bee!

PATHELIN

N'en auray je aultre parolle? Se tu le fais pour toy esbatre, dy le, ne m'en fays plus debatre.

1184 Vien t'en souper a ma maison.

LE BERGIER

Bee!

PATHELIN

Par saint Jehan, tu as raison ; les oisons mainnent les oes paistre. Or cuidoye estre sur tous maistre,

1588 de trompeurs d'icy et d'ailleurs, des fort coureux et des bailleurs de parolles en payement a rendre au jour du jugement,

1s92 et ung bergier des champs me passe! Par saint Jaques, se je trouvasse ung (bon) sergent, je te fisse prendre!

LE BERGIER

Bee!

l.,A FARCE DE MAÎTRE PATHELIN

LE BERGER

PATHELIN

Me fais-tu manger de l'oie? Dieu me maudisse! Ai-je tant vécu pour qu'un berger, un mouton en habit, un sale gueux me rie au nez?

LE BERGER

PATHELIN

N'en tirerai-je pas d'autre mot? Si tu le fais pour t'amuser, dis-le, et ne me fais plus discuter. Viens-t'en souper à la maison.

LE BERGER

PATHELIN

Par saint Jean, tu as raison : les oisons mènent paître les oies. Je me prenais pour le maître de tous les trompeurs d'ici et d'ailleurs, des vagabonds et des donneurs de bonnes paroles à payer au jour du Jugement dernier, et un berger des champs me surpasse! Par saint Jacques, si je trouvais un sergent, je te ferais prendre!

LE BERGER

195

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Licence 3 de lettres modernes Option spécifique « Latin, langue et littérature» Examen de mai 2019 Professeur: J.-E. Bernard

Dictionnaire latin-français autorisé

1- Civilisation antique (Femmes, esclaves et amis dans le monde romain) (4 points)

1) Décrire les rites du mariage religieux dans la gens romaine traditionnelle. 2) Quelle est la place de la matrone au sein de la famille romaine ? 3) Expliquer le système des noms à Rome (hommes, femmes et esclaves) 4) Quelles différences peut-on établir entre le mariage romain traditionnel et le

mariage chrétien d'après les textes antiques? 5) Que savez-vous de l'amitié et du système social à Rome? 6) Quelles sont les grandes catégories d'esclaves ? Donner quelques exemples de

fonctions qu'ils exercent. 7) Quelle est l'attitude du christianisme antique à l'égard de l'esclavage? 8) Qu'est-ce qu'un affranchi?

(les réponses doivent être précises et succinctes)

II- Version latine (16 points)

Voir texte au verso

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Dédale et Icare

Daedalus in insula Creta habitabat sed in dicione Minotauri captivus erat.

Semper uiam fugae parare temptabat sed propter magnum mare e pulchra Creta

fugere non poterat. Quondam corvos in caelo vidit et diu spectavit. Postea filio

Icaro dixit corvos alis volare et statuerunt se quoque alis volare. Tum Daedalus

et Icarus sagittis corvos necaverunt ; pennas eorum ceperunt, et alas magnas

fecerunt. Fabula Daedali et Icari clara est sed pueri qui in schola sunt, fabulas

veras non esse sciunt.

(Daedalus, i, m: Dédale; insu/a, ae, f: île; Creta, ae, f: Crète; habita, as, are, avi, atum :

habiter ; sed : mais ; in dicione : « sous l'autorité » ; Minotaurus, i, m : le Minotaure ;

captivus, a, um : captif; semper : toujours ; via, ae, f: moyen ; fuga, ae, f: fuite ; paro, as,

are : préparer ; tempto, as, are : essayer ; propter : à cause de + ace. ; magnus, a, um :

grand ; mare, is, n : mer ; pu/cher, pulchra, pulchrum : beau ; e = ex ; fugio, is, ere, fugi :

fuir ; possum, potes, passe, potui : pouvoir ; quondam : un jour ; corvus, i, m : corbeau ;

caelum, i, n : ciel ; video, es, ere, visi, visum : voir ; diu, adv : longtemps ; specto, as, are,

avi, atum : contempler ; poste a, adv : après cela ; filius, i, m : fils ; Icarus, i, m : Icare ; dico,

is, ere, dixi, dictum : dire ; ala, ae, f: aile ; volo, as, are : voler ; statua, is, ere, statui,

statutum : décider ; se quoque : « eux aussi » ; sagitta, ae, f: flèche ; neco, as, are, avi,

atum : tuer; penna, ae, f: plume ; eorum : génitif pluriel du démonstratif is, ea, id ( « celui­

ci ») renvoyant à corvos dans la phrase précédente ; capio, is, ere, cepi, captum : prendre ;

facio, is, ere, feci, factum : faire ; fabula, ae, f: fable, légende ; clarus, a, um : célèbre ;

puer, i, m : enfant ; schola, ae, f : école ; scia, is, ire, scivi, scitum : savoir ; verus, a, um :

vrai, authentique ; sum, es, esse, jid : être).

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Latin-L3 Semestre 6 (2e session) 2018-2019

Traduire les phrases suivantes

1- Rex Romulus laudari potest.

2- Scio uitam esse breuem.

3- Existimo homines venationem amare.

4- Scimus Catonis uxorem doctam fuisse.

5- Romanorum patria a Romulo gubemata est.

Durée de l'épreuve: 4 heures Dictionnaire ou lexique autorisé

6- Cum finitimis multa bella gesta sunt, sed Numa numquam uictus est.

7- Cicero narrat Romulum deum factum esse.

8- Vir cupidus probari non potest.

9- Superbi se laudant.

10- Credit se esse beatam.

11-Virum magnae cupiditatis uidi.

12-Numa Romanis persuadet eos sine cupiditate uiuere posse.

13- Populus putat Numam sibi multa beneficia dedisse.

14-Amor a fratre.

15- Addo quod coloni ex agris expulsi erant.

16-V ercingetorix ex oppido Alesia eiectus est.

17-Sunt in ea legione fortissimi milites.

18-Putat se placaturum esse animos.

19- Quia inuidiam uitas, felicissimus eris.

20- Video te ad me litteras longas scripsisse.

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UNIVERSITE DE TOULON U.F.R Lettres & Sciences Humaines

LETTRES MODERNES L3 63a LV & LLCER ESPAGNOL L3 63c LV2(mutualisés) Examen d'Anglais (Cours de Mme Sibley)

Jeudi 27 juin 2019 13h-15h Amphi Y002 Documents autorisés : aucun

2ème session, iuin 2019

A noter : les brouillons ne seront pas corrigés.

Part One (4 points for each question)

Read the excerpt from Howards End by E.M Forster and answer the following questions:

1) Explain the context for this passage: why are Leonard and Jacky Bast in such a poor

state and why has Helen brought them to Evie' s wedding?

2) Summarise in your own words the reasons for which Margaret is so angry with Helen

in this excerpt.

3) Explain what happens after this excerpt : i) What secret will Margaret learn relating to Henry's past? ii) What effect does this incident have on Helen's relationship with her

sister?

Part Two (8 points)

Answer TWO of the three questions

4) Write a paragraph describing the Wilcox family and explaining in what way Ruth

Wilcox seems to be slightly a part from the rest of the family.

5) Write a paragraph describing some of the similarities and differences between Helen

and Margaret Schlegel.

6) Write a paragraph describing Leonard Bast and Jackie.

Page 40: LM 3 LANGUE MEDIEVALE semestre 5 - bu.univ-tln.fr

l• 1

s

I>

20

Margaret went forward, smiling sodally. Sbe supposcd that thesc werc unpunctual guests, who would have to be content with vicarious civility, since Evàe and Charles were gone, Henry tired, and the othcrs in their rooms. She assumed the airs of a hœtcss; not for long. For one of the group was Helen - Helen in ber oldest clothes, and dominated by that terue, wounding excitement that had made her a terror in their nursery days.

'What is it?' she called. 'Oh, what's wrong? ls Tibby m?.

Helen spoke to ber two companions, who fcll back. Then sbc bore forward furfously.

'They•re starving t' she shouted. 'I found them starving t • •Who? Why have you come?' 'The Basts.' 'Oh, Helen t • moaned Margaret. 'What ever have you

donenow?' 'He bas lost his place. He has bcen tumed outofhis bank.

Yes, he's donc for. Wc upper classes have ruined him, and I suppose you'll tell me it's the battle of life. Starving. His wife is ill. Starving. Shc faintcd in the train.'

• Helen, are you mad?' 'Pt>rhnpti. V f>Q. H you liko, I'm m~d. Dut I'vc brnught

thcm. l'll stand injustice no longer. 1'11 show up t.hc wretchedness thal lies under this luxury, this talk of impersonal forces, thi,; cant about God doing what we're too slack to do ourselves. •

'Have you actually brought two starving people from London lo Shropshire, Helen?•

Helen was checkcd. Shc had not thought ofthis, and her hysteria abated. 'There was a restaurant car on the train,' shesaid.

'Don't be absurd. They aren't starving, and you know it. Now, l>cgin from the beginning. I won't have such theatrical non.~ense. How darc you ! Y es, how dare you I' she repeated, as angcr filted her, 'bursting into Evie's wedding in this heartless way. My goodness ! but you've a perverted notion of philanlhropy. Look' - she indicatcd the house- 'servants, people out of the windows. They think it's some vu_lgar scandai, and I must explain. "Oh no, it's only my s1Ster screaming, and only two hangcrs-on of ours, whom shc has brought hcre for no conceivable reason."'

so

5S

6S

• Kindly take back that word "hangcrs-on ",' said Helen, ominously calm. ,

'Very well,' conceded Margaret, who for ail her wrath was determined to avoid a real quarrel. 'l, too, am sorry about them, but il beats me why you've brought them here, orwhy you're hcrc yourself.'

'lt's our lasl chance ofsecing Mr Wilcox.' Margaret moved towards the bouse at this. She was

determined not to worry Henry.

'He•s going to Scotland. 1 Jmow be i.s. I insiat on sceing him.'

'Yes, tomorrow.• 'I lmew it was our last chance! 'How do you do, Mr Bast?' said Margaret, trying to

contrai her voice. 'This is an odd business. What view do you take ofit? •

'Therc is Mr.1 Bast, too,' prompted Helen. Jacky also shook hands. She, like her husband, was shy,

and furtlwrmore ïll, and furthermore so bestially stupid that she could not grasp what was happeuing. She only kncw that the lady had ~wt·pt down like a whirlwind last night, hud paid the rcn1, 1-cJeemcJ the furniturc, prov1ùcd thcm with a dinncr am-1 a hrrakfa!tt, and onlrrrd thr•111 to m<'<'l

her at Paddington ncxt rnornlng. Leonard ha<l fccbly prorested, and whcn the moming came ha<l suggestcd that they shouldn't go. I:lut she, half mesmerized, had obcycd. The lady had told them to, and lhcy must, and their hcd­sitting room had accordingly changed into Paddington, and Paddington into a railway carriage, that shook, and grcw hot, and grcw cold, and vanished cntircly, and rcappeared amid torrents of expensive scent. • You have fainted,' said the lady in an awcstruck voice. 'Pcrhap~ the air w1II do you good ' And pcd1aps Îl ha<l, for hcrc shc ,vas, feeling rathcr better among a lot offlowers. ·

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I. COMPREHENSION DU TEXTE (10 points)

Documento 1

1. El narrador es : a) el hijo de Antonio y Sagrario.

b) el nieto de Antonio y Sagrario. c) el abuelo de Antonio y Sagrario. Elija la respuesta correcta y justifique su elecci6n con un elemento del texto.

2. Entresaque dos elementos que revelan el origen social de Antonio y Sagrario antes de

casarse.

3. Rasta 1936, Antonio y Sagrario llevaban una vida agradable. Cite cuatro elementos que lo indican.

4. En el momento de participar en la guerra, Antonio ... a) era republicano. b) no sabia a gué bando pertenecia. c) era nacionalista. Elija la respuesta correcta y apunte la frase que permite justificarla.

5. Diga si las afinnaciones siguientes son verdaderas o falsas. Justifique cada una con una frase del texto.

a) Tras su exilio a Argentina, el abuelo ejerci6 diferentes trabajos. b) La pareja se instal6 en la capital. c) En Argentina, no conservaron su nivel de vida.

Documento 2

6. Cite dos valores que contribuyen a que el exilio sea menos penoso.

II. EXPRESSION (10 points)

Les candidats traiteront une des deux questions au choix.

1. Para Sagrario y Antonio, adaptarse en Argentina no fue facil. Analice y comente las dificultades de cada uno. (+/- 200 palabras).

2. A veces emigrar es la (mica soluci6n para sobrevivir. Justifique esta afirmaci6n apoyandose en los documentos y en sus conocimientos. (+/- 200 palabras).

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Documento 1: El exilio de mis abuelitos a Argentina.

Hasta la guerra -civil, esparïola- mis abuelos Sagrario y Antonio eran burgueses ilustrados en un mundo transitorio y atractivo: esos primeros arïos del siglo en que todo parecia a punto de ser hecho, variable, prometiendo. Mi abuela Sagrario debi6 ser -las totos quieren decir que era- una mujer atractiva, pretenciosa, pujante, hija de

5 un general del rey, una cara andaluza y almendrada, que fue serïora porque nunca se le ocurri6 otra idea; mi abuelo Antonio debi6 ser -los relatos quieren decir que era- un hombre inteligente, rubio, socarr6n, hijo de un ingeniero, que fue médico porque su padre Antonio no lo dej6 ser ingeniero. Hay historias sobre sus amores: flechazos, rechazos y reencuentros, una boda por fin , un hijo y una hija, una casa

10 moderna de cuando moderno era una palabra decisiva. Mil novecientos treinta; mi abuelo Antonio, ya doctor, ya bien establecido, respetaba rutinas placenteras: el hospital, su consultorio , la cerveza a mediodfa con los amigos, el Ateneo 1 y los debates por la tarde , sus devaneos2 republicanos; los fines de semana la familia descansaba en la finca toledana.

15 Siempre me pregunté -y nunca me atrevf a preguntarle claramente- si mi abuelo Antonio entendi6, aquella ta rde de julio, 1936, que la guerra que empezaba daria vuelta a su vida . La pele6, la perd i6, estuvo preso, y s6Io lo salvaron del P'3red6n 3 las relaciones de mi abuela Sagrario y sus parientes militares con el nuevo régimen. Pretende el mito familiar que el encargado de firmar su sentencia dr muerte era uno

20 de los hermanos de mi abuela Sagrario -y que un rapto de decoro o·' desaz6n le impidi6 hacerlo. La historia de su migraci6n es larga; en cualquier caso, a fines de los arïos cuarenta, mi abuelo Antonio , mi abuela Sagrario y mi padre Antonio vivfan en la Argentina. Aqui, entonces, mi abuelo Antonio descubri6 que su ûnica posibilidad de seguir ejerciendo su profesi6n de médico -que, resignado al principio,

25 habia aprendido a querer con pasi6n improbable- era mudarse a un pueblito perdido en el sur de la provincia, donde la falta de doctores y la laxitud de las leyes le permitirian ejercer sin revalidar su titulo extranjero: un doctor clandestino. [ .. . ] Por lo que fuera , se quedaron. En aquel caser6n descarado, casi en el limite del pueblo, la palmera en el patio, los laureles al fonda, el gallinero, mi abuelo Antonio

30 recibf a paciente tras paciente -y se fue convirtiendo, con el tiempo, en una suerte de patriarca accidentai de esas pampas vacias. Mi abuela Sagrario comadreaba con vecinas que despreciaba sin fisuras, criaba sus gallinas4, mandoneaba muchachas y hablaba, de vez en cuando, de la finca en Toledo, de la casa moderna, de veladas mundanas; mi abuelo Antonio sonrefa inc6modo y trataba, sin énfasis, de cambiar

35 de tema.

Martin Caparr6s, Comi, Editorial anagrama, 2013

1. el Ateneo = asociaci6n cultural 2. el devaneo = el delirio 3. el pared6n = la pared de fusilamiento 4. la gallina : /a poule

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Documento 2: Homenaje a la emigraci6n espafiola en Argentina

Cada arïo, el 4 de septiembre se conmemora en la Repûblica Argentin a el df a del lnmigrante, que tanta influencia tuviera en el desarrollo de la compleja y diversa estructura social argentina. Muchas de los que hemos nacido en territorio argentine reconocemos en nuestros

5 origenes al antepasado emigrante y par ello, con mayor raz6n, cabe recordar el dolor del desarraigo 1 y de la separaci6n familiar, las penurias, sufrimientos y esfuerzo de mujeres y hombres que protagonizaran la emigraci6n esparïola a tierras americanas; sumando a su valor hist6rico y emotivo el ejemplo de solidaridad, comprensi6n e integraci6n en un entramado social de puertas abiertas, no

10 discriminatorio ni excluyente. [ ... ]

Enrique F. Widmann-Miguel, http://www.cosasdeandalucia.com, 19/09/2009

1. • el desarraigo : le déracinement

Documento 3: Argentina proclama el 14 de abril como "Dia nacional del exiliado espafiol"

r

La Camara de Diputados de Argentina ha aprobado un proyecto para que el 14 de abri! se celebre en el pafs el "Dfa nacional del exiliado esparïol." [ ... ] Rivas1 hizo la propuesta como "homenaje a todos los esparïoles que se vieron obligados a abandonar su patria después del derrocamiento de la Repûblica y

5 durante la dictadura de Francisco Franco" y que llegaron a Argentina "en busca de un parvenir en libertad." El 14 de abri! remite a la fecha de proclamaci6n de la Segunda Repûblica esparïola, en 1931, segun Rivas, y tiene "el prop6sito de invitar a la reflexi6n sobre las terribles consecuencias que conlleva la ruptura de los procesos democraticos par parte de las

10 fuerzas que se oponen al progreso social."[ ... ] Esta iniciativa fue impulsada junto a la Agrupaci6n Federico Garcia Lorca, integrada par ciudadanos esparïoles y descendientes de exiliados, que también prestan apoyo a la investigaci6n de los crimenes del franquismo en Argentina.

http://agencias.abc.es, 07/08/2014

1. Jorge Rivas = diputado argentine , hijo de espafioles 2. Federico Garcia Lorca = poeta espafiol fusilado por los franquistas al principio de la guerra civil.

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UNIVERSITE DE TOULON

U.F.R. LETTRES, LANGUES & SCIENCES HUMAINES

SESSION / SEMESTRE : 2ème session / 2ème semestre

DIPLÔME : Licence LETTRES ANNÉE : 3ème année

CODE UE : 64 - PARCOURS CULTURE ET SOCIÉTÉ

Code ECUE - MATIÈRE : 64a - Analyse des discours médiatiques

DURÉE de L'ÉPREUVE : 2h00

SALLE :Y002

DATE : Jeudi 27 juin 2019

HEURE EXAMEN: 08b00-10b00 (10h40 pour les Tiers-temps)

ENSEIGNANT : Marion Sandré

DOCUMENTS AUTORISÉS : Aucun

CONTROLE TERMINAL LISEZ LE CORPUS ET TRAITEZ LES DIFFERENTS POINTS SUIVANTS :

1. Introduction Présentation de l'événement : type d'événement, contexte de l'événement, signification, répercussion médiatique ...

2. Précisez le contexte de chaque discours :

• type de média (presse, radio, TV, nouveau média [type de nouveau média]) et média

• genre du discours ( voir doc) o la finalité du discours : visée argumentative, informative, réactive,

humoristique ... o le ou les auteurs du discours et les destinataires + le lien entre l'auteur du

discours et l'évènement ? o le cadre spatio-temporel de production/réception du discours • situer le

discours par rapport à l'évènement qui est traité

2. Analysez chaque discours :

• structure du discours o analyse de la forme : utilisation de différentes natures de discours, forme du

discours o structure du discours= titre, sous-titre, liste, organisation des éléments ...

• contenu du discours o comment le discours parvient à sa finalité ? o comment il se positionne par rapport à l'événement?

3. Conclusion : comparez ces discours

• classez les discours : différences/similitudes ?

• proposez un regard critique sur ces discours