L’île aux trésors Crèche parentale - Free

Projet pédagogique

L’île aux trésors

Crèche parentale

Assoc iat ion régie par la lo i 1901

Février 2004

Définition du projet pédagogique Le projet pédagogique est un document écrit qui définit clairement les objectifs communs aux professionnels et aux parents dans le souci de favoriser le respect et le bien-être de l’enfant, de son épanouissement et de son développement personnel. Ce projet explicite également des notions clé telles que l’autonomie, la socialisation, l’agressivité, … De plus, il présente à travers l’organisation de la journée les pratiques de la vie à la crèche. La crèche « L’île aux trésors » se veut un lieu d’éveil, d’épanouissement, de socialisation et d’évolution vers l’autonomie. Pour atteindre ces objectifs, établir un climat de confiance et de sécurité avec l’enfant et sa famille est fondamental. Il ne faut pas perdre de vue que pour l’enfant, il s’agit souvent de sa première expérience en collectivité et de sa première séparation d’avec le milieu familial. Sommaire

1) Principes pédagogiques au quotidien > Accueil > Organisation type d’une journée à la crèche > Liste non exhaustive des différentes activités proposées à la crèche

2) Adaptation

3) Eveil et épanouissement > Les petits > Les grands

4) Autonomie et socialisation > L’autonomie dans le cadre des repas > Dans le cadre des changes > L’apprentissage de la propreté

> L’hygiène bucco-dentaire > Dans le cadre des jeux > L'agressivité

5) Climat de confiance et sécurité > Favoriser un sentiment de confiance > Satisfaire le besoin de sécurité > Garantir la stabilité

6) Relation avec les parents > Interaction entre les différents acteurs de la crèche

7) Rôle respectif des parents et des professionnels > Rôle du parent auprès des enfants pendant sa permanence > Rôle des professionnels

Crèche parentale L’île aux trésors 19 rue des chaufourniers 75019 PARIS

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1) Principes pédagogiques au quotidien Les différents moments de la journée (l’accueil, les activités, le change, la sieste, ...) représentent pour l’enfant des repères spatio-temporels stables et importants qui scindent d’une manière régulière sa journée à la crèche. Aussi, pour faciliter l’intégration de l’enfant dans ce lieu de vie, l’équipe professionnelle, en collaboration avec les parents, met en place des principes pédagogiques fondamentaux (adaptation de 15 jours, rituel du matin pour « l’au revoir », accompagnement individualisé pour le sommeil des petits, ...) afin d’offrir à l’enfant un environnement suffisamment sécurisant et riche en expériences. > Accueil La crèche est ouverte de 8h30 à 18h30. C’est une structure destinée à recevoir dans la journée au maximum 13 enfants de 10 mois à 3 ans. Les professionnelles qui accueillent ces enfants sont : • Deux éducatrices de jeunes enfants qui assurent l’évolution de l’enfant, son

développement intellectuel, psychique, moteur ainsi que son bien-être. • Une animatrice qui anime et aide les enfants aux activités tout en travaillant en étroite

collaboration avec les éducatrices. • Une intendante qui assure la préparation et le service des repas. Chargée du

nettoyage et du rangement de la cuisine et de la pièce principale, elle veille aussi à l'entretien de la crèche. Elle pourra également travailler en collaboration avec une animatrice afin d'organiser des ateliers cuisine.


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> Organisation type d’une journée à la crèche

Horaires Activités

8h30 Ouverture de la crèche Installation des lits dans la chambre des petits

9h30 Arrivée du parent de permanence Collation, échange avec les enfants sur la journée précédente et sur le déroulement de la journée à venir Accueil des enfants et des parents, communication des informations concernant l’enfant (heure de réveil, petit-déjeuner, humeur...)

10h00 Activités planifiées ou/et sortie au parc

10h45 Fin des activités et rangement avec les enfants Début des changes Installation des lits

11h15 Temps calme, moment de détente d’environ 15 min. avant de passer à table (comptines, histoires, …)

11h30 Déjeuner (1 adulte à chaque table + 1 parent de permanence)

12h15 Fin du repas Coucher du groupe des petits Toilette du groupe des grands (lavage des mains et des dents) Rituels endormissement (récit d’histoires, chansons douces, …)

13h00 Départ du parent de permanence

13h30 > 15h30 Lever échelonné des enfants Changes Jeux "libres"

15h30 Goûter Moment d’échange sur la matinée passée et sur le déroulement du reste de la journée Chant Rangement de la salle après le goûter

16h00 Division ou pas des groupes pour activités manuelles ou sortie Accueil des parents, transmission des points forts de la journée par oral ou écrit (cahier de transmission)

16h30 Derniers changes avant de mettre le linge de toilette des enfants au lavage

17h15 Petite collation (cracotte, biberon, fruits) Moment de détente, retour au calme, relaxation tout en rassurant les enfants dont les parents sont tardifs

18h15 > 18h30 Rangement et fermeture de la crèche

Pour la sécurité de l’enfant, il est recommandé de : • ne pas porter de bijoux susceptibles d’être avalés • ne jamais tourner le dos aux enfants ni les laisser seuls • veiller à ce qu’ils portent leurs chaussons afin d’éviter toute chute • faire attention aux portes


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• ne pas laisser entrer les enfants dans la cuisine

> Liste non exhaustive des différentes activités proposées à la crèche

Types d’activités Activités

Transvasement Pâtes, riz, semoule, lentilles Jeux d'eau Jeux de sable

Modelage Pâte à modeler Pâte à pain Argile Pâte à sel

Motricité fine Découpage Abaques Bricolage

Jeux de construction Légo Clippo

Graphisme Peinture Dessin Collage Gommettes

Expérimentation Atelier cuisine

Motricité large Tricycles Eveil moteur Cabanes

Histoires Livres Cassettes Marionnettes Dessins animés Projections diapositives Visionnage films courts

Musique Intervention d’un musicien Jeux avec les instruments Radio et cassettes

Nature Jardinage

Imitation Jeux symboliques

Coin poupées Coin cuisine Jouer au marchand Jouer au docteur

Sorties extérieures Bibliothèque Marché Parc Spectacle / Théâtre Gymnastique hebdomadaire

Divers Déguisements Maquillage Fêtes de fin d'année Fêtes d'anniversaire


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2) Adaptation Les enfants sont accueillis dès leur arrivée dans une unité de vie sous la responsabilité de deux éducatrices, chacune étant la référente d'un groupe. Comment faire vivre un tout-petit en collectivité, comment le mettre dans les conditions optimales pour qu'il profite de tout ce qu'apporte la crèche parentale ? L'équipe a toujours pensé qu'il fallait offrir à l'enfant une relation privilégiée avec un adulte afin, d'une part, de lui permettre de préserver puis d'enrichir la sécurité de base acquise et, d'autre part, de l'accompagner dans son individuation. Au cours de la période d'adaptation, la référente a la responsabilité du travail d'"apprivoisement" entre l'enfant, les parents et la crèche. Cette période d'adaptation dure environ quinze jours. Elle débute avec le parent présent la première fois environ une heure, et en fonction de l'enfant, le temps de présence avec la parent va se raccourcir jusqu'à un accueil de quelques heures sans lui. Dans la mesure du possible, la référente essaie de bien aider et accompagner le parent dans ce processus de séparation, et l'enfant dans un processus d'individuation. Ainsi investie, la référente pourra respecter au plus près les habitudes de l'enfant en préservant ses repères et rassurer le parent par une prise en charge individualisée. Elle assurera des soins personnalisés et continus (repas, change, etc.) répondant à des besoins essentiels à l'intérieur d'une relation affective privilégiée avec l'enfant. La référente a donc une action maternante car le type de relation établie avec l'enfant a certaines qualités propres à la mère : par exemple, elle essaiera de maintenir l'enfant dans une ambiance chaleureuse en lui donnant des soins corporels nécessaires, en essayant de comprendre ses demandes et d'intervenir de façon adaptée. Elle va également individualiser l'enfant au sein du groupe, elle sera son porte-parole au sein de la collectivité. Avec la connaissance de l'histoire de l'enfant et son observation quotidienne, elle pourra repérer les difficultés et être garante de son bon développement. Mais sa relation avec l'enfant n'est pas exclusive, elle va garder une distance professionnelle nécessaire pour partager les connaissances qu'elle aura de l'enfant avec le reste de l'équipe et parfois les soins à lui apporter. Ainsi, petit à petit, l'enfant va se détacher et va tenter d'autres aventures relationnelles, il trouvera sa place au sein du reste de l'équipe, auprès des autres enfants et des autres parents. C'est comme cela qu'il fera le lien entre ses deux lieux de vie, ce qui l'aidera à construire son histoire. De plus, la référente sera là comme tierce personne, si le parent le désire, pour le soutenir et l'accompagner dans sa fonction parentale au sein de la crèche parentale. 3) Eveil et épanouissement > Les petits Tous les sens du bébé sont en éveil, ouverts à toute nouvelle expérience sensitive ou corporelle. Pour lui permettre de développer cet éveil et sa curiosité naturelle, il est primordial de lui assurer le meilleur au niveau des soins ainsi qu’un confort physique et psychique irréprochables tout en respectant son rythme propre. Ainsi des ateliers spécifiques sont mis en place afin de solliciter les sens, en voici quelques exemples : • le toucher : peinture, manipulation de graines, pâte à modeler, pâte à sel. • l’ouie : éveil musical, bruits environnants. • le goût : atelier cuisine.


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• L’odorat : loto olfactif.

> Les grands Leur confort demeure essentiel de la même manière que pour les petits tout en affinant leurs acquisitions. Toutefois, l’accent sera mis sur le développement psychomoteur (ateliers gymnastique, parcours moteur à la crèche), la découverte de l’espace et l’exploration des possibilités ludiques et créatives de chaque enfant. Il lui sera proposé en alternance des activités dirigées (ateliers de conte, danse, chant, peinture, etc.) et des jeux "libres" (jeux d’imagination, d’imitation, etc.). Les activités ne seront pas imposées à l’enfant mais proposées de manière régulière dans une continuité qui lui permettra de choisir mais aussi de se structurer dans le temps et dans l’espace. 4) Autonomie et socialisation Epanouissement et plaisir sont nos priorités mais l’enfant doit aussi apprendre les limites, les règles, le partage et le respect de l’autre, étapes indispensables pour parvenir à une bonne socialisation et une autonomie. L’accompagner dans ce difficile apprentissage en collaboration étroite avec les parents fait aussi partie de nos objectifs. Les limites et les règles posées seront expliquées à l’enfant. > L’autonomie dans le cadre des repas Prendre en compte la capacité motrice de l’enfant en lui donnant l’occasion petit à petit au cours de l’année de se servir seul en mettant à sa disposition des ustensiles fonctionnels : • mettre son bavoir seul • se servir seul • manger seul • vider son assiette dans la poubelle de table • se nettoyer les mains et la bouche avec un gant Lui donner également une petite responsabilité, par exemple quand son parent est de permanence, l’enfant distribue les bavoirs, les assiettes et les couverts selon ses capacités bien-sûr. Bien souvent, pressés par le temps ou par diverses tâches à effectuer, nous ne laissons guère à l’enfant la possibilité d’accomplir les choses par lui-même ou peut-être nous ne soupçonnons même pas sa capacité à réaliser seul certains gestes. > Dans le cadre des changes Nous encourageons vivement les grands à se déshabiller seuls en les aidant par des gestes efficaces et en nommant les différentes parties de leur corps ainsi que les vêtements. La répétition de certains mots permet aux enfants d’apprendre peu à peu à les reconnaître. Dans le groupe des petits, l’autonomie est d’autant plus restreinte que leur capacité à se déplacer est réduite et leur capacité à s’exprimer balbutiante. Néanmoins, nous pouvons aider l’enfant à être actif en expliquant le déroulement du change.


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> L’apprentissage de la propreté L’acquisition de la propreté est une étape importante dans le développement de l’enfant. Les enfants très tôt manifestent de l’intérêt pour leurs excréments puis plus tard pour le pot. Dans le cas présent, comme dans tous les autres, chaque cas est individuel, chaque enfant est différent. Le contrôle sphinctérien correspond à la capacité de monter quelques marches aussi semble-t-il difficile de demander à un enfant d’être propre si celui-ci n’en a pas la capacité physiologique. Par ailleurs, il est important que l’enfant soit prêt, qu’il manifeste le besoin et l’intérêt d’avoir un pot. Il faut respecter une progression dans l’apprentissage de la propreté (proposition du pot, de la couche ou non, etc.) Au sein de la crèche, l’accompagnement des professionnels, en collaboration avec les parents, est primordial. Il encourage l’enfant sur la voie de la propreté, par exemple en y associant un aspect ludique (feuilleter un livre en étant sur le pot).

> L’hygiène bucco-dentaire Elle fait partie de l’apprentissage de la propreté et de l’hygiène. Là aussi, l’accompagnement de l’enfant est important et nous proposons le brossage des dents après chaque repas, ceci uniquement aux grands. Le but est que chaque enfant reconnaisse sa brosse et l’utilise de manière ludique. L’adulte expliquera l’importance de ce geste et sa finalité. > Dans le cadre des jeux Que ce soit pour les jeux "libres" ou pour les activités dirigées, l’enfant est le seul acteur de son activité et s’il doit prendre plusieurs semaines pour assembler seul les pièces d’un puzzle, il faut respecter sa démarche propre. De même, pendant un atelier de peinture, il est fréquent que l’adulte présent invite l’enfant à peindre sur l’ensemble de sa feuille alors que, du moins au début, l’enfant se focalise généralement avec beaucoup d’attention sur le coin de sa feuille. L’adulte qui propose à l’enfant un terrain d’expérimentation dirigé ou non doit éviter les jugements de valeur. Il est possible d’encourager un enfant mais il ne faut pas qu’il accomplisse quoi que ce soit pour le plaisir de l’adulte. C’est pour lui-même qu’il évolue. Si l'enfant est encouragé dans son autonomie, il faut aussi prendre en compte le contexte des activités en groupe qui peut faire naître chez lui des sentiments tels que la frustration, le rejet ou l'agressivité. > L'agressivité La connaissance théorique de l'agressivité en tant qu'expression d'un malaise passager, retournée sur soi ou autrui, sert à savoir ajuster ses réactions de façon structurante afin de protéger l'enfant. Beaucoup de conflits peuvent être évités de par l'attitude de l'adulte dans sa gestion mais aussi par l'agencement de l'espace et la mise à disposition des jeux. Pendant les jeux "libres", nous constatons trop souvent des conflits entre les enfants.


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Concernant la tranche d'âge 24/36 mois, c'est surtout ce qui touche aux jeux symboliques où un jouet est arraché des mains d'un enfant par un autre. Nous observons également des frustrations à travers certaines agressions et avoir plusieurs jouets

identiques à portée de main ou séparer les enfants en petits groupes peut permettre de limiter ces manifestations. Mettre avant tout des mots sur les actes et sans violence car l'enfant est impressionné par sa propre agressivité. L'enfant mordeur est un enfant désorienté, alors la réponse de l'adulte doit être apaisante en verbalisant les limites qu'il ne doit pas franchir. Il doit réprimer l'agressivité de l'enfant tout en lui proposant d'autres moyens de s'exprimer. La vie en société permet peu les manifestations agressives. Le jeu donne ainsi la possibilité à l'enfant de déplacer son agressivité sur des objets sans risque de retour sur lui-même de sentiments de haine ou de violence. On peut par exemple sortir l'enfant du groupe et l'inviter à taper sur des coussins, des cylindres en mousse. Le laisser extérioriser ses sentiments sans critique ou considération d'ordre moral, c'est lui permettre d'explorer la richesse de sa vie intérieure. L'adulte est là pour canaliser l'agressivité et non la refouler. Avec l'acquisition du langage, la richesse de l'imagination de l'enfant se déploie librement dans les histoires qu'il invente et lui permet d'extérioriser tensions et frustrations. L'agressivité est un problème fréquent en collectivité, elle est inhérente à l'être humain et demeure présente dans les relations entre les êtres. L'agressivité n'est pas une formation pathologique, elle est omniprésente dans toute situation vécue, toute démarche vivante et surtout dans le langage. Les comportements agressifs interrogent et désarment toute personne qui en est témoin. L'agressivité réveille en nous des sensations telles que l'angoisse, elle nous remet en cause et par là même la soi-disant innocence ou naïveté des enfants. Se questionner sur ses propres limites peut nous aider à mieux comprendre nos réactions et du coup à les maîtriser. Dans toute situation éducative, la verbalisation est le maître mot. Le développement de l'enfant dépend des bonnes relations qu'il entretient avec son entourage. Ces relations prennent tout leur sens si elles sont entretenues quotidiennement par l'accueil, le dialogue et le respect du rythme personnel de l'enfant. La confiance et le respect sont des sentiments qui aideront les adultes à accompagner l'enfant tout au long de son évolution. 5) Climat de confiance et sécurité La part fondamentale de notre travail ne se fait pas lors d’une activité particulière ou extraordinaire mais dans ce qu’il y’a de plus ordinaire. Ce peut-être le premier bonjour du matin ou lorsqu’un enfant tente de monter sur la structure motrice ou bien alors qu’il essaie de se laver les mains, qu’il est content d’accomplir de petites tâches avec le soutien d’un adulte ou pleure parce que son parent vient de partir… Ces dans ces moments-là qu’il grandit, lorsqu’on l’aide un peu avec des paroles et une présence. C’est seulement si l’enfant est en confiance et en sécurité qu’il pourra tenter de nouvelles expériences. > Favoriser un sentiment de confiance


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Toute personne oeuvrant dans le domaine des relations humaines sait que l’estime de soi constitue l’un des principaux facteurs du développement humain. Elle sert de fondement à l’éducation qui consiste essentiellement à accompagner ou à guider les enfants dans leur vie affective, sociale, intellectuelle et morale.

Le développement de l’estime de soi se fait selon un processus continu et intégré à l’éducation des enfants. Ce processus doit être alimenté par des moyens concrets et, en priorité, par des attitudes éducatives appropriées. Le sentiment de confiance est un préalable fondamental à l’estime de soi. Sans lui, il est impossible de vivre des expériences significatives et de réaliser des apprentissages. > Satisfaire le besoin de sécurité Le sentiment de confiance se développe d’abord chez l’enfant grâce à la relation d’attachement avec ses parents qui lui procure un sentiment de sécurité. Tous les parents et professionnels savent qu’il est nécessaire que l’enfant vive un sentiment de sécurité physique. Ils s’assurent, par exemple, que la surveillance sera adéquate et qu’il n’y aura pas de danger de blessure physique ou de maladie. Par contre, nous avons tendance à ne pas accorder la même importance à la question de la sécurité psychologique. Or, cette forme de sécurité est également fondamentale pour le développement de l’enfant. Grâce à la régularité des soins qu’on lui prodigue et à la présence stable des adultes autour de lui, l’enfant arrivera peu à peu à vivre dans un sentiment de sécurité psychologique qui se transformera graduellement en une attitude de confiance. Un adulte peut difficilement transmettre un sentiment de sécurité à un enfant s’il souffre lui-même d’insécurité. Qu’il soit parent ou éducateur, il lui faut d’abord apprendre à gérer son stress et à être lui-même confiant s’il veut transmettre cette assurance à l’enfant. La sécurité, comme l’insécurité est un sentiment contagieux. Il faut voir à ce que la vie de l’enfant dans la crèche se déroule selon un horaire régulier et sans trop d’imprévus. C’est grâce à cette régularité et à cette stabilité qu’il parvient, avec le temps, à se représenter mentalement la succession temporelle et qu’il peut prévoir, par exemple, ce qui se passe avant et après une activité. Cela le rassure et lui donne confiance. Si on sait à l’avance qu’un événement spécial va perturber l’horaire habituel, il est important d’en informer l’enfant le plus tôt possible afin qu’il ait le temps de se représenter le changement prévu et de l’apprivoiser mentalement. Il est aussi souhaitable de lui dire que l’horaire habituel sera rétabli une fois l’événement passé. Tout enfant et particulièrement tout jeune enfant a besoin de repères spatiaux stables pour s’orienter, s’organiser et se sécuriser. Il doit en arriver à se représenter mentalement les lieux où il vit chaque jour pour éviter l’insécurité ou la panique lorsqu’il s’égare ou lorsque le parent est absent. Ces repères spatiaux stables représentent pour l’enfant sa « niche » sociale, un lieu d’appartenance auquel il peut s‘identifier. Pour autant, il ne faut pas chercher à éliminer tout changement dans la vie d’un enfant. Une telle attitude rigide et surprotectrice l’empêcherait de développer des mécanismes d’adaptation et de gestion de ses peurs. > Garantir la stabilité Tout groupe comme tout individu a ses rituels, ses routines. Ce sont des façons de faire ou des habitudes que la vie en société et les particularités de chaque activité nous font adopter. En ce qui concerne l’enfant, il est évident qu'un trop grand nombre de changements dans les routines provoque de l’instabilité et de l’insécurité et tend à diminuer la confiance. C'est pourquoi les parents et éducateurs doivent garantir la plus grande stabilité possible.


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L’enfant a besoin de nouer de relations avec des adultes et le contexte social dans lequel nous vivons aujourd’hui ne semble pas répondre adéquatement à ce besoin.

En effet, tous les jours, il entre en contact avec environ une douzaine de personnes et il n’en retire pas nécessairement de bénéfice particulier. Ce n’est pas le nombre d’adultes qu’il rencontre qui importe mais la stabilité et l’intensité de la relation qu’il a avec ces adultes. 6) Relation avec les parents

L’intérêt de la crèche parentale est la vie collective et la responsabilité de tous les adultes pour un but commun : la convivialité, la richesse de l’échange, la solidarité. Il est primordial que chaque parent se sente concerné par le fonctionnement de la crèche en tant que participant et non en tant que consommateur (qu’il s’agisse des permanences, des réunions, de tous les problèmes rencontrés à la crèche.) L’important est le bien-être des enfants. > Interaction entre les différents acteurs de la crèche Dans les crèches parentales, microcosmes sociaux, les pratiques d’éducation sont questionnées au quotidien. Il s’agit alors de fabriquer une culture au lieu, consensus éducatif qui soutienne l’élaboration d’un sentiment de responsabilité collective de tous les adultes à l’égard de tous les enfants… L’environnement éducatif et pédagogique doit refléter et valoriser les situations familiales en matière de langue, culture et religion vécues par chaque enfant. Par exemple, nous respectons les habitudes alimentaires de l’enfant selon sa religion. La présence des parents au sein de la crèche permet à l’enfant d’organiser ses apprentissages en référence à plusieurs adultes qui, eux-mêmes stimulés par le contexte éducatif, enrichissent leur attitude d’accompagnement éducatif. La responsabilité éducative dans la crèche étant portée par les professionnels, les parents se trouvent libres d’individualiser les activités avec les enfants et ainsi de personnaliser la relation selon les besoins et le stade de développement de l’enfant. Le parent arrive avec le statut d’usager en nous confiant son enfant. Il en attend un service et il s’agira généralement de négocier en douceur avec lui le fait de prendre une place plus active au sein de la crèche dans son fonctionnement quotidien. La participation du parent est progressive, il va par exemple prendre en charge une activité spécifique (puzzles, animer un atelier, etc.) et deviendra plus actif parce qu’il se sent capable d’apporter au groupe. Chaque parent est différent et apporte quelque chose à la structure d’accueil. Il propose des idées, s’informe sur le fonctionnement et suggère des améliorations, des aménagements possibles. C’est le moment où un processus de collaboration se met en place avec les professionnels confortant le parent dans ses compétences spécifiques qui va ainsi se sentir autorisé à influer sur le fonctionnement. La mise en œuvre et le bon déroulement de ce processus s’appuient sur la capacité des professionnels à accompagner l’implication des parents. La médiation aura pour objectif de permettre une conciliation des besoins et des intérêts de chacun.


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7) Rôle respectif des parents et des professionnels

La spécificité de la crèche parentale repose d’abord et avant tout sur la co-existence de parents et de professionnels dans un même lieu de vie. Cette courte introduction qui peut paraître inutile et banale annonce la problématique d’un tel lieu où se rencontrent quotidiennement professionnels, parents et enfants. > Rôle du parent auprès des enfants pendant sa permanence En dehors des tâches pratiques, le parent consacre le reste de son temps passé à la crèche aux enfants. La qualité de sa présence est importante à la fois pour l’enfant dont le parent est de permanence mais aussi pour les autres enfants et pour les éducateurs avec lesquels un travail de collaboration est mis en place pour le bien-être du groupe.

Dès le départ, il semble important de limiter les discussions entre adultes afin que le parent de permanence puisse se consacrer pleinement aux jeux des enfants. A ce sujet, il semble nécessaire de distinguer trois types de jeux : • Les jeux "libres" • Les jeux symboliques • Les activités et les ateliers nécessitant une installation particulière qui entraîne une

attitude en lien avec le projet pédagogique. Les jeux "libres" Les enfants ont accès librement à certains jeux dans divers « coins » de la crèche : coin poupée, coin cuisine, coin garage, coin bibliothèque. L’adulte présent doit veiller à ce que les jeux soient utilisés à bon escient : les voitures ne doivent pas être utilisées comme de projectiles, ni d’ailleurs les autres jeux qui peuvent se casser ou blesser les enfants. Les livres ne doivent pas être déchirés, ni piétinés. Une surveillance est donc obligatoire quant aux divers matériels pédagogiques proposés à l’enfant. L’adulte peut, à la fin du jeu, accompagner l’enfant pour ranger le matériel afin que celui-ci ait l’assurance de le retrouver à la bonne place. Les jeux symboliques Les jeux symboliques correspondent à des jeux où l'enfant fait semblant, des jeux où il tient des rôles fictifs au sein desquels l'imitation tient une place prépondérante. A partir de 18 mois, l'enfant va jouer à imiter. Ces jeux lui permettent de revivre des moments passés afin de mieux les comprendre. A chaque fois, il en modifiera l'histoire afin d'essayer, d'expérimenter de nouvelles situations. L'imaginaire y est prédominant mais s'appuie toujours sur des moments vécus par l'enfant. Les jeux symboliques sont d'abord des jeux individuels même si parfois plusieurs enfants jouent "à côté". Ce n'est qu'à partir de 5/6 ans que ces jeux pourront devenir collectifs; à deux ou à trois, les enfants se mettent d'accord sur un scénario qui souvent évolue au gré de chacun. Et plus l'enfant grandira, plus les règles deviendront sophistiquées. Les activités et les ateliers Lorsque le parent souhaite animer un atelier, celui-ci est responsable de la mise en place de l’activité du début jusqu’à la fin. L’adulte doit éviter de s’absenter au cours de l’activité, en cas d’urgence, il se fait remplacer par une autre personne.


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Il faut éviter les discussions extérieures qui peuvent perturber l’enfant pendant le déroulement de l’atelier.

Le parent est présent lors de l’atelier à la fois pour expliquer aux enfants le bon déroulement de l’activité, pour observer et surveiller. Le parent ne doit pas «faire faire » à l’enfant mais être avec, l’accompagner dans sa découverte des divers matériaux mis à sa disposition. > Rôle des professionnels Avec les parents La crèche parentale permet aux éducatrices d’être à la fois en contact avec les parents et avec leurs enfants, c’est cela qui fait la richesse de leur travail. Cela leur permet de respecter le rythme de l’enfant (dans la mesure du possible), de faire une séparation en douceur, de comprendre ce qu’il vit et de choisir avec le parent des réponses cohérentes à chaque problème qu’il rencontre. Elles sont toujours disponibles pour parler plus amplement de chaque enfant avec son parent. Avec les enfants Pour elles, deux maîtres mots : écoute et disponibilité et encore : douceur et fermeté. Leur rôle est d’intervenir de façon individuelle avec chaque enfant et de créer un rapport privilégié avec lui. De manière générale les éducatrices sont des référentes et le plus souvent pour la séparation, un conflit, le change et l’habillage, les enfants vont vers elles. Il est important de créer une relation de confiance avec l’enfant, de choisir l’écoute et l’accompagnement plutôt que des interventions intempestives. De la même manière, ne jamais juger l’enfant, mais mettre des mots sur ce qu’il ressent pour lui permettre de dépasser une situation difficile et d’éviter le passage à l’acte (qu’il pleure, qu’il soit en colère…). Leur rôle enfin est de faire respecter les règles de vie de la crèche pour le bien-être de tous.


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Profil de poste : Educatrice de jeunes enfants en crèche parentale > Description du poste - Encadrer l'équipe composée d'animatrices et éventuellement de stagiaires. - Identifier et répondre aux besoins des enfants en collaboration avec l'équipe. - Coordonner les projets à court, moyen et long terme avec la commission

pédagogique. - Organiser le travail auprès des enfants en cohérence avec la dynamique de l'équipe. - Déterminer les grandes valeurs pédagogiques afin de toujours respecter l'enfant

accueilli. - Organiser et animer des activités au sein de la crèche en respectant les possibilités

des enfants et de l'équipe. - participer aux soins de l'enfant. - Apporter un soutien aux familles dans leur rôle éducatif en partenariat avec "le

bureau". - Déterminer les besoins en matériel pédagogique. - Participer à l'aménagement de l'espace.

> Objectifs - Faire de la crèche un lieu de vie où l'enfant puisse être respecté et écouté. - Permettre à l'équipe d'élaborer des projets et de parler des pratiques

professionnelles quotidiennes. - Animer tout en sachant être original. - Favoriser le développement moteur, affectif et intellectuel de l'enfant. - Veiller au bien-être, à la santé et la sécurité de l'enfant.

> Qualifications et compétences requises - Etre titulaire du diplôme d'Etat d'Educatrice de Jeunes Enfants. - Sens de l'adaptation et de l'organisation. - Bonne aptitude relationnelle, tolérance et objectivité. - Sens de la médiation. - Créativité, innovation et observation. - Dynamisme - Capacité de coordination pédagogique. - Capacité d'intégration dans une équipe pluridisciplinaire.

> EJE responsable technique Il coordonne, collabore et dynamise l'équipe professionnelle. Son rôle sur le terrain peut être de plus courte durée de par ses missions de gestionnaire et d'administratif. Le profil de poste reprend les qualités de l'EJE en crèche parentale tout en intégrant les notions de gestion du personnel et de l'accueil des familles d'un point de vue administratif, institutionnel et psychologique.


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Profil de poste : Psychologue clinicienne en crèche parentale Nombre d'heures salariées par mois : 5 Temps de présence à la crèche : 4 heures Temps de travail personnel : 1 heure > Temps de travail à la crèche Celui-ci est divisé en deux temps de deux heures chaque (deux heures correspondant à une vacation). Une première vacation est consacrée à un temps d'observation de la vie quotidienne à la crèche. Il ne s'agit ni d'observation clinique ni d'observation à visée thérapeutique. J'observe les différents moments de la journée (accueil du matin, ateliers mis en place, repas, endormissement, retrouvailles et éventuellement sorties) mais aussi les relations entre enfants ou enfants-adultes. Ces observations me permettent d'enrichir la réflexion psychopédagogique partagée avec mes collègues de la crèche, en apportant des idées relatives à la spécificité de ma profession. Cette première vacation étant effectuée pendant le temps de présence des enfants et de leurs parents à la crèche, elle peut être l'objet de rencontres plus individuelles si nécessaire. Ainsi, les familles qui le souhaitent peuvent demander à me rencontrer afin d'échanger autour de leur enfant ou de poser des questions à son sujet. Ces entretiens ne s'effectuent qu'à la demande des parents ou de leur enfant. Ils sont confidentiels et seules les informations que souhaitent donner les parents seront retransmises aux autres professionnelles. Ces entretiens ont pour but de soutenir la famille à un moment donné ou de répondre à des questions relatives au vécu de l'enfant à la crèche, mais ne peuvent se poursuivre sur un long terme. En cas de besoin, sur la demande des familles, je peux proposer une orientation psychothérapeutique à l'extérieur de la crèche. Une seconde vacation est consacrée au temps des réunions. Majoritairement, il s'agit de réunions d'équipe. Celles-ci nécessitent la régularité de ma présence afin de réaliser un travail suivi. Ces réunions sont un moment d'échange, de partage où chaque professionnelle est invitée à exprimer ses idées et ses observations afin d'améliorer toujours le bien-être de l'enfant et de ses parents lors de leur temps de présence à la crèche. Différents thèmes peuvent y être abordés selon les souhaits de chacun et les préoccupations du moment. En tant que psychologue, je peux y proposer un point de vue ou une réflexion à partir de mes connaissances spécifiques afin d'alimenter également le projet pédagogique de la crèche. Plus occasionnellement, cette vacation pourra s'effectuer lors des réunions parents-professionnelles. Ma présence pourra se faire à la demande des parents ou des professionnelles mais également si cela me semble utile. Ainsi, je peux être consultée au sujet de thèmes psychologiques pour lesquels ma qualité de psychologue semble nécessaire, ou autour de questions relatives au fonctionnement de la crèche et/ou du travail d'équipe.


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> Temps de travail personnel Il s'agit d'un temps où le psychologue alimente sa réflexion personnelle (à l'aide d'outils qui lui sont propres : lectures, recherches, formations, échanges, conférences, …) afin d'enrichir sa pratique professionnelle et de la soumettre à un questionnement toujours renouvelé. > Remarques générales sur le rôle et la place du psychologue Lors de son temps de travail, et ce, quelque soit la situation rencontrée (réunions d'équipe, réunions parents-professionnelles, échanges informels avec un enfant ou un adulte, entretiens), le psychologue est soumis au secret professionnel. Celui-ci n'est levé qu'en cas de suspicion de maltraitance. Globalement, le psychologue s'attache à garantir la possibilité d'un cadre qui soit sécurisant, stable, approprié aux besoins spécifiques des tout petits mais également un cadre soutenant pour les professionnelles. Le psychologue a pour priorité de garantir dans ce cadre, le respect de chaque individu. Le psychologue n'est pas le professionnel qui connaît le mieux les enfants. Ainsi, les échanges et les rencontres avec les familles ne peuvent que compléter ceux établis entre les parents et les professionnels s'occupant plus spécifiquement de l'enfant. Le psychologue en crèche parentale n'a pas pour rôle la médiation entre les parents et les professionnels car il fait lui-même partie de l'équipe professionnelle.


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Profil de poste : Eveil musical Pour le petit enfant dont on sait que l'ouïe a été le premier des sens à fonctionner alors qu'il n'avait pas encore quitté le ventre de sa mère, les différents éléments qui constituent son environnement sonore peuvent se révéler, suivant les situations, sources de jeux, d'agressions, évènement rassurants ou au contraire inquiétants, bref capables de provoquer une très large variété d'émotions. On peut généralement ranger ces éléments parmi trois catégories : • Les sont désirés qu'on a plaisir à écouter, dont l'écoute est agréable, • Les sons non désirés, donc gênants, dont l'écoute est désagréable, • Les sons constituant des bruits ambiants de la vie courante et qui touchent peu notre affectivité, même s'ils sont inconsciemment indispensable à notre bien-être, puisque le silence absolu provoque une sensation pénible pour notre organisme. Or, alors que les sons sont des liens privilégiés entre le bébé et le monde qui l'entoure, ils s'avèrent souvent appartenir aux deux dernières de ces catégories, rendant l'enfant plus "victime" de cet environnement sonore qu'harmonieusement intégré à lui. Une "appropriation" du monde sonore est susceptible de donner au petit le moyen de mieux comprendre les sons qui l'entourent, de mieux vivre les violences auditives qui ne manquent pas de le harceler chez lui, à la crèche ou dans la rue, les magasins... (Sonneries diverses, télévisions ou radios en marche continue, bruits de perceuses, de travaux publics, des différents moteurs, conversations à voix très haute, cris d'enfants, etc.) Cette appropriation consiste globalement à révéler petit à petit que tout son est la conséquence d'un évènement particulier (l'objet qui tombe...), que le son lui-même n'est pas un danger (sauf exception), qu'il n'est pas à craindre, et qu'on peut même l'utiliser, le déclencher et le contrôler pour participer soi-même à son environnement sonore et en devenir ainsi un peu plus maître. L'enfant pourra dès lors le transformer en un jouet ou en objet de communication avec les camarades ou l'adulte. La musique et ses instruments (les percussions, notamment) ont toujours été l'expression favorite de cette appropriation par l'homme de son environnement sonore, et ce, par le contrôle et la mise en ordre et en relation de sons pas toujours attirants ou agréables en soi : le rythme sera donc un aspect particulier de cette initiation au monde sonore. C'est également l'un des premiers rapports que chacun a pu avoir avec le monde (on peut penser au battement rassurant du cœur maternel). La manipulation de différents instruments de percussion, ou autres objets sonores, permet à l'enfant de parcourir l'univers rythmique dans ses multiples nuances. C'est un aspect qu'il découvre d'ailleurs très spontanément et naturellement : il convient donc à l'animateur d'entretenir les schémas rythmiques que l'enfant construit par lui-même et d'y introduire les variations et les ruptures qui entretiennent son attention et sa curiosité. Ces manipulations constituent ainsi un élément essentiel de l'éveil musical.


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Les autres types d'instruments (c'est à dire, en simplifiant à l'extrême, les instruments qui génèrent des notes de musique : instrument à vent, à corde...) permettent quant à eux, une première approche des mélodies qui constituent plus fondamentalement la base de la musique (tout au moins celle de la musique occidentale). Pour cela, on disposera également des outils particulièrement efficaces que sont la voix et les chansons. Leur utilisation et surtout leur répétition est un moyen de faire en sorte que petit à petit, l'enfant passe du rôle de simple auditeur à celui d'acteur ou de bâtisseur de son univers sonore, en mémorisant progressivement et par bribes les chansons qu'il entend, et en chantant celle-ci avec le reste du groupe.

Enfin, l'écoute de l'enfant doit faire l'objet d'une attention particulière de la part de l'adulte, pour qu'il puisse véritablement entrer dans le monde sonore et pas seulement s'ouvrir à lui par moment : on parle même d'écoute active, et cela nécessite une concentration auditive et intellectuelle très importante que l'enfant se forge au cours des séances, et dont il est capable même au plus jeune âge. Pour développer cet aspect on a recours tout d'abord aux chants et à la musique (jouée par l'intervenant mais aussi diffusée à partir d'un CD) que l'on écoute après s'être installé confortablement pour éviter d'être distrait. Cela est également possible sous forme de jeux avec les plus grands : par exemple, on leur fera découvrir les sons les plus ténus possibles (la résonance d'une cymbale longtemps après qu'elle ait été frappée…) ou reconnaître ceux qu'ils entendent à l'extérieur de la pièce. Pour favoriser ces approches, on cherche tout d'abord à éliminer, autant que faire se peut, tous les sons "parasites" qui risquent de perturber l'écoute : isoler le groupe des autres activités de la crèche, réduire (idéalement à cinq ou six) le nombre de participants à la séance (pour que l'addition des expériences de chacun ne se transforme pas en un brouhaha général...), mais aussi limiter au maximum les interventions de la parole qui s'adresse plus à la compréhension et qui risque de détourner l'attention de l'écoute pure des sons (sauf évidemment dans le cas des comptines et des chansons où la voix devient alors elle-même instrument, et où la parole peut elle aussi devenir un jouet : qui s'est jamais soucié du sens de "Pirouette Cacahouète", dans la Chanson du Petit Homme ?). On veille également à ce que le niveau sonore ne devienne trop élevé, les sons étant alors perçus davantage comme des agressions. Ce souci constant que l'adulte doit garder à l'esprit doit permettre aux enfants de percevoir au mieux les nuances des sons qu'ils vont découvrir. Enfin l'animateur doit faire preuve d'une concentration importante afin d'être particulièrement réceptif aux diverses sensations que chaque enfant peut éprouver à la rencontre d'un son ou d'un événement sonore, afin d'exploiter à tout moment le potentiel émotionnel et musical de cet évènement. Il doit également pouvoir adapter l'activité proposée aux réactions des enfants en "rebondissant" à tout moment sur ce que les sons rencontrés vont déclencher chez eux, et ce, afin de leur permettre de devenir plus maîtres de leur relation avec les sons et la musique. Ainsi, plus qu'une tentative de déceler les éventuelles facultés des uns et des autres, et plus qu'un apprentissage de techniques instrumentales, l'éveil musical doit être le moyen pour chaque enfant de découvrir dans l'environnement sonore qui l'entoure, un monde riche et une source infinie d'émotions variées. Il doit également lui permettre de mieux y trouver sa place en s'y intégrant en tant qu'acteur et non plus seulement en tant, au mieux, que simple récepteur, ou au pire, en tant que victime. Par cela, il doit aussi lui donner la possibilité et l'envie de mieux contrôler les sons dont il est l'auteur, voire de devenir le véritable créateur d'un espace sonore. Il s'agit donc de l'aider à établir un lien plus harmonieux et épanouissant avec son environnement. Le plaisir de la découverte et du jeu avec les sons étant aussi souvent lié à sa mystérieuse invisibilité, il conviendra de ne pas en sacrifier la magie et la poésie, et de parvenir à conserver le rapport intuitif de l'enfant avec les sons et la musique.


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