Lkf 33 001 web

12
Ainsi donc, à une semaine d’accueillir l’Europe du foot pour une manifesta- tion censée célébrer la fraternité spor- tive et universelle, la Suisse va – une nouvelle fois – se prononcer en vota- tion sur un texte revanchard, inappli- cable, aux visées ouvertement xéno- phobes, célébrant le repli identitaire et stérile, quitte à piétiner les institu- tions démocratiques et les droits de la personne. Bonjour le symbole : même Suisse tourisme s’en est ému. Pauvre UDC décidément qui ne conçoit son existence que dans la désignation systématique de boucs émissaires, de traîtres sournois jugés responsables de toutes les avanies, qu’il s’agisse de l’étranger, de l’Etat, de ses adversaires politiques, voire même de ses propres adhérents quand elle ne trouve rien de plus pratique à se mettre sous la dent. Pour sa prochaine mascotte, on conseille Caliméro pour qui la vie même était vraiment trop injuste. On rigole, on rigole, mais c’est pour mieux maîtriser notre consternation face à une nouvelle offensive qui menace l'essence même de notre pays. Ce n’est autre qu’une nouvelle tentative de discréditer et affaiblir socialistes . ch ps suisse Journal des membres et sympatHisants du ps suisse Jab 3001 berne 33. 3. 08 CHANGEMENTS D’ADRESSE À : PS SUISSE, CASE POSTALE, 3001 BERNE les institutions puisque le texte sou- mis au vote ne propose pas de dur- cir les critères pour l’obtention de la nationalité. En outre et comme l’a relevé le conseiller national socia- liste Roger Nordmann, la Suisse est faite d'identités multiples, qui se sont lentement coalisées au fil des siècles pour construire un Etat. Son système politique repose fondamentalement sur l’acceptation de la diversité et sur la tolérance. La Suisse ne s’est pas construite sur le concept d'épura- tion, mais sur celui d'interconnexion économique et culturelle à l’intérieur et vers l'extérieur. Autant dire que la Pas de naturalisations au Café du Commerce ! logique d’exclusion et d'épuration de l’UDC est profondément anti-Suisse. Dans notre pays, chacune et chacun doivent être traités correctement et doivent bénéficier de chances égales. Gardons-nous bien de tout préjugé ou à priori à l’égard des étrangers et des étrangères, mais assurons-leur un déroulement neutre et professionnel des procédures de naturalisation. Et soulignons aussi, en guise de clin d’œil, que sans cette ouverture néces- saire, notre équipe nationale de foot n’aurait pas la moindre chance de faire illusion lors de l’Euro qui s’an- nonce … Notre système de santé constitue un formidable espace de défense d’in- térêts particuliers, écartelé entre di- mension sociale et profits potentiels. Alors que certains défendent la soli- darité, l’accès et la qualité des soins, d’autres tirent les ficelles, tentent d’acquérir des positions dominantes, s’efforcent de réduire les entraves à des bénéfices juteux. PAGE 4 Les biens achetés par les collectivités publiques suisse sont parfois pro- duits dans des conditions inhumai- nes. Une campagne de l’OSEO veut y remédier. Objectif : utiliser la forte position des pouvoirs publics pour encourager des achats équitables. PAGE 9 solidarité santé 50 % d’abattement fiscal pour les sa- laires des top managers versés sous forme d’actions et d’options. Voilà la voie tracée récemment par une com- mission du Conseil des Etats. Pas franchement de quoi rétablir l’équité fiscale et augmenter la confiance des citoyennes et des citoyens envers la politique quelques semaines après le passage de justesse de la réforme de l’imposition des entreprises. Y du référendum dans l’air … PAGE 6 braderie Votations fédérales du 1 er juin à l’article constitutionnel sur l’assurance maladie à l’initiative « pour des naturalisations démocratiques » à l’initiative « muselière » NON NON NON

description

 

Transcript of Lkf 33 001 web

Ainsi donc, à une semaine d’accueillir l’Europe du foot pour une manifesta-tion censée célébrer la fraternité spor-tive et universelle, la Suisse va – une nouvelle fois – se prononcer en vota-tion sur un texte revanchard, inappli-cable, aux visées ouvertement xéno-phobes, célébrant le repli identitaire et stérile, quitte à piétiner les institu-tions démocratiques et les droits de la personne. Bonjour le symbole : même Suisse tourisme s’en est ému. Pauvre UDC décidément qui ne conçoit son existence que dans la désignation systématique de boucs émissaires, de traîtres sournois jugés responsables de toutes les avanies, qu’il s’agisse de l’étranger, de l’Etat, de ses adversaires politiques, voire même de ses propres adhérents quand elle ne trouve rien de plus pratique à se mettre sous la dent. Pour sa prochaine mascotte, on conseille Caliméro pour qui la vie même était vraiment trop injuste. On rigole, on rigole, mais c’est pour mieux maîtriser notre consternation face à une nouvelle offensive qui menace l'essence même de notre pays. Ce n’est autre qu’une nouvelle tentative de discréditer et affaiblir

socialistes.ch pssuisseJournal des membres et sympatHisants du ps suisse Jab 3001 berne 33.3.08Changements d’adresse à : ps suisse, Case postale, 3001 Berne

les institutions puisque le texte sou-mis au vote ne propose pas de dur-cir les critères pour l’obtention de la nationalité. En outre et comme l’a relevé le conseiller national socia-liste Roger Nordmann, la Suisse est faite d'identités multiples, qui se sont lentement coalisées au fil des siècles pour construire un Etat. Son système politique repose fondamentalement sur l’acceptation de la diversité et sur la tolérance. La Suisse ne s’est pas construite sur le concept d'épura-tion, mais sur celui d'interconnexion économique et culturelle à l’intérieur et vers l'extérieur. Autant dire que la

Pas de naturalisations auCafé du Commerce !

logique d’exclusion et d'épuration de l’UDC est profondément anti-Suisse. Dans notre pays, chacune et chacun doivent être traités correctement et doivent bénéficier de chances égales. Gardons-nous bien de tout préjugé ou à priori à l’égard des étrangers et des étrangères, mais assurons-leur un déroulement neutre et professionnel des procédures de naturalisation. Et soulignons aussi, en guise de clin d’œil, que sans cette ouverture néces-saire, notre équipe nationale de foot n’aurait pas la moindre chance de faire illusion lors de l’Euro qui s’an-nonce …

Notre système de santé constitue un formidable espace de défense d’in-térêts particuliers, écartelé entre di-mension sociale et profits potentiels. Alors que certains défendent la soli-darité, l’accès et la qualité des soins, d’autres tirent les ficelles, tentent d’acquérir des positions dominantes, s’efforcent de réduire les entraves à des bénéfices juteux.

■ page 4

Les biens achetés par les collectivités publiques suisse sont parfois pro-duits dans des conditions inhumai-nes. Une campagne de l’OSEO veut y remédier. Objectif : utiliser la forte position des pouvoirs publics pour encourager des achats équitables.

■ page 9

s o l i d a r i t é

s a n t é

50 % d’abattement fiscal pour les sa-laires des top managers versés sous forme d’actions et d’options. Voilà la voie tracée récemment par une com-mission du Conseil des Etats. Pas franchement de quoi rétablir l’équité fiscale et augmenter la confiance des citoyennes et des citoyens envers la politique quelques semaines après le passage de justesse de la réforme de l’imposition des entreprises. Y du référendum dans l’air …

■ page 6

b r a d e r i e

Vo t a t i o n s f é d é ra l e s d u 1 er j u i n

à l’article constitutionnel sur l’assurance maladie à l’initiative « pour des naturalisations démocratiques » à l’initiative « muselière »

NONNONNON

En Asie, les ouvriers des carrières de pierre travaillent dans des conditions proches de l’esclavage pour produire des matériaux de construction bon marché qui seront exportés vers les pays riches, dont la Suisse. Ce commerce sur le dos des plus pauvres ne peut plus durer. L’Œuvre suisse d’entraide ouvrière OSEO exige que les communes et cantons suisses cessent ce commerce indigne. Merci de nous aider à mettre fin à ces importations. www.achatspublics.ch. Dons: CP 10-14739-9

www.oseo.ch

spin

as | g

emp

erle

UEURDE LEURAU PR IXDe la pierre bon marché pour les communes suisses –cher payée par les ouvriers chinois.

Rumine, c’est du belge! « Tirez avantage de la hausse des prix des denrées alimentaires » : la publicité d’une banque belge n’y

va pas par quatre chemins. Pour appâter le chaland, elle l’invite ainsi à saisir « l’opportunité » que re-

présente « l’énorme accroissement de la population », « les changements climatiques », « le manque

d’eau et de terres agricoles ». Texto. Ainsi donc, après avoir jeté à la rue des dizaines de

milliers de foyers pauvres américains et flambé des milliards et des milliards de francs

dans l’épatant brasier des « subprimes », certains établissements – jugeant sans doute

l’horizon hypothécaire un rien bouché – ont trouvé un nouveau filon : spéculer sur

la pénurie et les ventres vides. Après tout, 850 millions de personnes crèvent de faim

sur la planète et, selon la FAO, 37 pays sont menacés de crise alimentaire, émeutes

mortelles à la clé. Que voilà un marché porteur ! Face à un tel degré de cynisme, même

les estomacs les mieux accrochés (du moins les pleins, car les autres cherchent surtout à se remplir)

ont du mal à réprimer une nausée. Pourtant, la spéculation sur les matières premières était prévisible

depuis que – chute de la bourse oblige – les investisseurs s’y sont repliés. Seulement voilà, le FMI, la

Banque mondiale, les pays riches ont poussé les pays les plus endettés à développer des cultures d’ex-

portation et à importer la nourriture qu’ils consomment. L’un des facteurs les plus effarants de la crise

réside d'ailleurs dans l'explosion de la demande de biocarburants. En clair, plutôt que de le bouffer, les

pays du sud transforment leur mais ou leur soja afin que l’on puisse mettre du jus dans nos gros 4 x 4.

Avouez que ça interpelle au niveau du vécu. Autre origine de la hausse actuelle du prix des matières

premières : les subventions massives des pays riches – la Suisse comme les autres – à leurs agriculteurs

et l'écoulement des surplus à des prix imbattables vers les pays pauvres. Ceux-ci, incapables d'affronter

la concurrence, voient mourir leur agriculture. Autant de dérives qui justifient amplement la tenue d’un

débat urgent aux Chambres fédérales comme l’a demandé le PS. On se réjouit d’entendre l’analyse du

Conseil fédéral qui – faut-il le rappeler ? – s’est engagé sur le plan international pour réduire de moitié

la pauvreté et la faim dans le monde d’ici 2015. Y a du boulot !

Jean-Yves Gentil, rédacteur responsable

Impôts équItables 5Munie de 118 852 signatures, l’ini-tiative du PS pour des impôts équi-tables a été officiellement déposée le 6 mai dernier à la chancellerie fédérale. C’est un beau succès dans la mesure où le PS a porté ce texte à bout de bras, sans alliés et sans les moyens dont disposent nos adver-saires.

sessIon 8Des dossiers sensibles attendent les parlementaires lors de la session d´été des Chambres fédérales dès le 26 mai. Libre circulation, fumée dans les lieux publics, importations parallèles, financement des soins à domicile et en EMS, recherche sur l´être humain ou encore futurs pro-jets ferroviaires constituent autant d’échéances importantes.

Club référendaIre 10C’est dans sa capacité de mobilisa-tion que réside une des principales clés du succès du PS. Pour la renfor-cer, le parti développe de nouveaux instruments dont fait notamment partie le club référendaire. Principe : ses membres s’engagent à récolter au moins 10 signatures lors de cha-que collecte nationale organisée par le PS. agenda 11Consultez-le pour tout savoir des divers rendez-vous importants fixés aux socialistes ces prochaines se-maines que ce soit au niveau natio-nal ou dans les cantons romands.

sommaire

EditEur PS Suisse et Verein SP-info Spitalgasse 34, 3001 Bernetél. 031 329 69 69, Fax 031 329 69 [email protected]

rédaction Jean-Yves Gentil

Production atelier Kurt Bläuer, Berne imPrimEriErotaz aG, cP 36, 8201 Schaffhouse

tiraGE20 000 exemplaires

PuBlicité Kretz aG, General Wille-Strasse 1478706 Feldmeilen, tél. 044 925 50 60,Fax 044 925 50 77

Parution6 numéros par année

3 3.08 éditorial

i m p r e s s u m

en moyenne, dans le monde, le prix des aliments a augmenté de 83 % depuis août 2006. photo: ex-press

votations 3.08 4

Naturalisation : un défi pour la démocratiele succès du 12 décembre 2007 représente une exigence.il donne une responsabilité politi-que et parlementaire à la majorité républicaine qui a provoqué l'évic-tion du conseiller fédéral Blocher. afin que cette victoire dure au-delà de l'an 2011, cette majorité doit se mettre d'accord sur un certain nom-bre de questions essentielles.

la question des naturalisations est un des points qui cristallise cette attitude. l'initiative populaire sur les naturalisations révèle bien que l'udc a une compréhension non-démocratique de la politique. Elle réduit la démocratie à la seule vo-tation populaire et ignore l'Etat de droit ainsi que d'autres éléments indispensables qui composent ce chef-d'oeuvre appelé démocratie.Publié dans le cadre d’une nouvelle série intitulée « Service public », ce petit bouquin de quelque 140 pa-ges se révèle des plus utiles pour alimenter son argumentaire en vue de la votation du 1er juin. Plongez-y vous vite pour découvrir les contri-bution d’une vingtaine d’auteurs dont des plumes socialistes bien connues. ContactEditions le doubscasier Postale 64cH-2882 [email protected]

Le sens des mots et le Peuplequ’on veut tromperLes enjeux de la votation du 1er juin sont indissociables de ceux qui caractérisent le système de santé. Par ses dimensions éco-nomiques, celui-ci est un formi-dable espace de défense d’inté-rêts particuliers, écartelé entre sa dimension sociale et ses profits potentiels. Alors que certains dé-fendent la solidarité, l’accès et la qualité des soins, d’autres tirent les ficelles, tentent d’acquérir des positions dominantes, s’efforcent de réduire les entraves à des bé-néfices juteux. La naïveté n’est pas de mise. Au nom de l’intérêt général, les intérêts particuliers sont un ver qui ronge le cœur du système de protection sociale.

stéphane rossin i

Ainsi, avant que le Peuple ne se pro-nonce sur un nouvel article constitu-tionnel, les auteurs du contre-projet

jouent sur les mots, à la limite du men-songe, n’avouant pas leurs véritables intentions, minimi-sant la portée de la décision. Un climat d’hypocrisie pré-

vaut, détestable. Les congressistes du PDC et de plusieurs sections radi-

cales et libérales ne furent pas dupes, désavouant leurs élus.

Depuis des années, d’éminents parlementaires ont présenté des concepts pour définir leur stratégie, contenue désormais dans le contre-projet. Il en est ainsi du libre-choix du médecin pour les assurés et de l’obligation pour les caisses de pas-ser contrat avec tous les médecins. Ces pratiques sont contestées. Les auteurs veulent mettre fin à la pos-sibilité pour le patient de choisir un médecin qui n’a pas passé contrat avec sa caisse. Il pourra certes le faire, mais s’il s’est acquitté d’une as-surance complémentaire. Pourquoi nier maintenant que c’est « une pièce maîtresse du contre-projet », comme l’a dit au Parlement le Conseiller aux Etats H. Altherr ? Si libre-choix il y aura, ce sera pour les assureurs et non les patients.

S’agissant des hôpitaux, l’audition en cours sur la nouvelle ordonnan-ce LAMal fait, elle aussi, tomber les masques. Ces mêmes parlementaires contestent avec véhémence toute disposition en matière de planifica-tion, contre la loi votée par le Parle-ment ! Empêcher des règles de plani-fication, c’est préparer le terrain pour la concurrence « intégrale », mot sans ambiguïté utilisé pour qualifier le

contre-projet durant sa phase d’éla-boration. C’est, de plus, écarter les cantons de la régulation du secteur hospitalier.

Et puis, à propos du financement des hôpitaux, le modèle de la caisse CSSS dévoile les intentions des ini-tiants, proposant purement et sim-plement la fin du financement des hospitalisations par les cantons. Huit milliards de francs seraient ainsi transférés sur les primes, qui aug-menteraient de 40 % ! On subvention-nerait ensuite les assurés économi-quement modestes, avec tout ce que cela comporte d’arbitraire, d’inéga-lités de traitement. C’est à la fois le retour de l’assistance et une attaque contre la classe moyenne.

Ces épisodes illustrent ce qui se trame dans et sur le dos des assurés. Certains n’ont aucun intérêt à faire baisser les coûts. Ils espèrent que tôt ou tard la population acceptera des suppressions de prestations de l’assurance sociale, au profit des as-surances privées. Mais ils ne l’avoue-ront jamais, sachant habilement user et abuser des mots, ceux-là même qui discréditeront une fois encore la classe politique.

Stéphane rossini, conseiller national (VS), vice-président du PS Suisse

l'article constitutionnel ouvre la porte à une médecine à deux vitesses.

5 3.08

Munie de près de 120 000 signa-tures, l’initiative du PS pour des impôts équitables a été officiel-lement déposée le 6 mai dernier à la chancellerie fédérale. C’est un beau succès dans la mesure où le PS a porté ce texte à bout de bras, sans alliés et sans les moyens dont disposent nos ad-versaires. Merci encore pour vo-tre engagement dans le cadre de la récolte de signatures. A l’occa-sion d’une conférence de presse, le conseiller national Hans-Jürg Fehr a rappellé les objectifs du texte, à savoir contrecarrer la concurrence fiscale entre can-tons en prévoyant des seuils minimum d’imposition pour les très hauts revenus et les grosses fortunes.

hans-Jürg Fehr

La concurrence fiscale intercantonale telle qu’elle se pratique aujourd’hui en Suisse est plus que problématique

sous l’angle du droit c o n s t i t u t i o n n e l , mais aussi et surtout d’un point de vue de politique sociale. La concurrence fiscale ne privilégie en fin de compte que très

peu de sujets fiscaux, ceux qui ont la possibilité de prendre en compte les aspects des régimes fiscaux avant de choisir leur domicile. Il s’agit avant tout de gens riches et d’entreprises internationales. La grande masse des personnes physiques s’établit en un certain lieu en fonction des besoins de la famille et de la distance la sépa-rant de son lieu de travail ; la grande masse des personnes morales (PME) doit payer ses impôts là où elle dé-ploie son activité. La concurrence fis-cale conduit ainsi à toujours davan-tage d’injustice fiscale. Celle-ci sou-lage fiscalement une riche minorité à fort revenu au détriment de tous les autres et privilégie les entreprises mobiles par rapport à celles qui sont liés à un endroit.

La concurrence fiscale est le résul-tat désastreux d’une surévaluation du régime fiscal comme critère de choix d’une implantation. Il existe toute une série d’autres critères d’implan-tation qui ont au moins autant d’im-portance : le niveau de formation de la main-d’œuvre, l’infrastructure de transport (jonction autoroutière

puisqu’elle prévoit des taux d’impôts minimaux pour les hauts revenus et les grandes fortunes, taux auxquels tous les cantons devront se tenir. Ces taux d’imposition minimaux entraî-neraient des augmentations d’impôt pour les hauts revenus et les grandes fortunes dans moins d’une dizaine de cantons. Tous les autres se situent au-delà de ces taux minimaux. Moins de 5 % des contribuables seraient touchés par une hausse d’impôt. On peut tabler sur des recettes fiscales supplémentaires de 250 à 300 mil-lions de francs par an qui prendront le chemin des pots communs de la péréquation intercantonale. Les ré-gions du pays supportant des charges excessives pourront ainsi profiter de ces montants supplémentaires – les villes et les régions de montagne.

Hans-Jürg Fehr, conseiller national, Schaffhouse

et présence des transports publics, proximité d’un aéroport), la qualité de l’habitat, la qualité des presta-tions des pouvoirs publics (procé-dures de permis de construire, etc.), l’offre culturelle, les possibilité de se ressourcer dans l’environnement im-médiat.

Ce sont là des biens publics, c’est-à-dire des facteurs découlant de la capacité d’agir des pouvoirs publics. Or, la capacité d’agir de l’État coûte quelque chose. Un bon État n’est ja-mais bon marché et un État bon mar-ché n’est jamais bon ou en tout cas pas assez. La concurrence fiscale in-tercantonale porte atteinte à la subs-tance même des pouvoirs publics, el-le affaiblit leur rôle de pourvoyeurs et de garants de l’existence de critères d’implantation décisifs. La concur-rence fiscale effrénée se révèle donc être l’instrument avec lequel on scie la branche sur laquelle on est assis.

Le PS entend opposer à cette ten-dance négative sous l’angle de la po-litique fiscale un barrage claire et net. L’initiative pour des impôts équita-bles veut une fiscalité correcte. Elle fait un sort à la concurrence fiscale

Pas de privilèges pour les multimillionnaires !

Grand oralla Suisse épinglée en mai devant le conseil des droits de l´homme de l’onu. Elle a ainsi dû essuyer de nombreuses critiques sur le traite-ment des étrangers et des migrants.

dans le cadre du nouvel examen pé-riodique universel créé cette année, près d´une quarantaine de pays ont fait des remarques, posé des ques-tions et fait des recommandations à la Suisse. le « climat xénophobe », les « incitations à la haine raciale de certaines partis politiques », les « affiches racistes » ont fait l´objet de beaucoup d´interventions. no-tamment en lien avec la votation du 1er juin sur les naturalisations. de très nombreux pays ont par ailleurs exprimé leur soutien au projet de créer en Suisse une institution na-tionale des droits de l´homme. a ce propos, le département fédéral des affaires étrangères devrait bientôt présenter un rapport au conseil fédéral. En conclusion, la Suisse s'est engagée à mettre en oeuvre tout de suite six recommandations dont le renforcement de ses efforts pour la prévention et la lutte contre la xénophobie et à en examiner 23 autres. Elle en rejette d'autres dont la ratification de la convention de l'onu sur les travailleurs migrants, incompatible avec la nouvelle loi sur les étrangers.

118 852 signatures, sous le soleil exactement.

initiative

■ les revenus imposables de plus de 250 000 francs devront être imposés par le canton et les communes à un taux d’au moins 22 %.

■ les fortunes imposables supérieures à 2 millions de francs devront être imposées par le canton et les communes à un taux d’au moins 5 ‰.

■ il est possible d’aller plus haut avec les taux maximaux, mais pas plus bas.

C e q u e d e m a n d e l’ i n i t i at i v e

session 6 3.08

Paysagedernière ligne droite pour l’initiative pour le paysage dont le PS soutient le principe. lancée en juillet de l’an-née dernière, la récolte de signa-tures a entamé sa phase finale. le

texte demande que soient inscrits dans la constitution fédérale le principe de la séparation entre ter-ritoire constructible et territoire non constructible, ainsi que le principe de la protection des terres cultiva-bles. il demande également que la surface totale des zones à bâtir en Suisse ne soit plus agrandie pen-dant 20 ans. un moratoire néces-saire : rien qu’au cours de ces 9 derniers mois, plus de 20 millions de mètres carrés ont été bétonnés ou asphaltés en Suisse – une su-perficie équivalant à celle de la ville de Fribourg (voir illustration). Vous trouverez plus de renseignements et des formulaires de récolte de si-gnatures à l’adresse: www.initiative-pour-le-paysage.ch

InternationaleSolidarité mondiale : le courage de faire la différence, le thème général du XXiii congrès de l’internationale Socialiste qui se réunira à athènes du 30 juin au 2 juillet. Quelque 600 délégué-e-s, y compris des leaders de partis, parmi lesquels des chefs de gouvernement et des présidents de républiques, des ministres, des membres de Parlements, et des représentants de partis de plus de 140 pays du monde entier aborde-ront quatre questions au cœur du mouvement social-démocrate et au centre des préoccupations de la communauté internationale : le changement climatique, la paix et la résolution des conflits, l’économie mondiale et la question de la migra-tion. toutes les infos à l’adresse : www.internationalesocialiste.org

Les privilèges fiscaux, ça suffit !En paraphrasant les manifes-tants de Mai 68, qui disaient au Général de Gaulle, « Dix ans, ça suffit », il est temps de crier haut et fort, « Les privilèges fiscaux, ça suffit ! » Après avoir laissé dormir pendant deux ans le projet de loi sur l’imposition des participations de collaborateurs, le Conseil fédéral et le Départe-ment des finances remettent en effet ce texte sur la table, et le Conseil des Etat va prochaine-ment reprendre cette question.

Jean- Claude rennwald

Actuellement, on peut distinguer deux types de salaires :■ Les salaires « normaux », qui sont versés aux salariés en francs et en centimes et qui sont normalement imposables.■ Les salaires dits « particuliers », versés en supplément à certaines ca-tégories de personnel sous la forme de ce qu’on appelle des « participa-tions de collaborateurs » (actions et options, c’est-à-dire des bons d’achat). Ce type de salaire n’est pas imposé normalement, mais bénéfi-cie d’un régime spécial pouvant aller jusqu’à un cadeau fiscal de 50 % !

Les bénéficiaires de ces participa-tions du personnel ne sont ni des maçons, ni des mécaniciens ou des vendeuses, mais essentiellement des

grands directeurs et d’autres catégo-ries de cadres supé-rieurs, surtout dans les grands groupes i n t e r n a t i o n a u x , notamment de la finance, des assu-

rances et de l’industrie chimique et pharmaceutique. Il n’existe malheu-reusement pas de statistiques préci-ses sur cette catégorie de contribua-bles, et on n’en sait pas plus sur le volume des pertes fiscales, ni sur les montants qui sont ainsi soustraits à la sécurité sociale. En effet, lorsqu’un cadre supérieur reçoit une partie de son salaire sous forme d’options qui, à la fin de cinq années de blocage, au moment où il exerce son droit, lui procurent un avoir de 8 millions de francs par exemple, il ne doit payer des impôts et des cotisations sociales que sur 4 millions de francs. En ad-mettant un taux d’impôt maximal de 40 %, l’Etat fait à cette personne un cadeau fiscal de 1,6 million de francs et elle économise 400 000 francs sur le dos de l’AVS.

De la pratique à la loiCes cadeaux fiscaux incroyables sont, aujourd’hui déjà, une prati-que courante de la Confédération et des cantons sans que l’homme de la rue ne s’en rende vraiment compte. Avec son projet « sur l’imposition des participations de collaborateurs », le Conseil fédéral entend mainte-nant ancrer cette pratique plus que douteuse dans la législation ! Avec le recul, on comprend pourquoi Merz et consorts ont gelé ce projet durant deux ans. Après la menace de réfé-rendum brandie par le PS, il aurait été trop risqué de devoir affronter le peuple avant les élections fédérales d’octobre 2007. Malgré ces manœu-vres dilatoires, la ligne des socialistes n’a pas bougé d’un iota. Nous conti-nuerons de nous battre avec la der-nière des énergies contre cette poli-tique de cadeaux fiscaux aux catégo-ries sociales les plus aisées, politique qui confine à une véritable « lutte des classes menée d’en haut ». Nous nous opposerons à ce projet avec d’autant plus de force qu’il s’inscrit dans une lignée de nombreux autres allége-ments fiscaux en faveur des revenus du capital et des plus gros contribua-bles (réforme II de l’imposition des entreprises, barèmes fiscaux dégres-sifs, flat tax, attaques contre l’impôt fédéral direct, etc.).

Lutte des caisses, lutte des classes ?Dans un remarquable ouvrage, (Fi-nances publiques : lutte des caisses, lutte des classes ? Editions Antipo-des), le mouvement Attac fait la dé-monstration que la politique des caisses vides visant à justifier des coupes dans les dépenses publiques a surtout permis d’occulter les bais-ses d’impôts largement accordés aux détenteurs de hauts revenus et de capitaux. Pour la période 1986 – 2005, les allégements fiscaux accordés par le Parlement, qui ont avant tout pro-fité aux catégories sociales les plus aisées, ont entraîné, pour le fisc fédé-ral, des pertes s’élevant à 40 milliards de francs ! Durant la même période, on a vu se développer le phénomène des travailleurs pauvres, le travail précaire, les attaques contre les ser-vices publics, ou encore la réduction massive du soutien des pouvoirs pu-blics à l’assurance maladie. Autant dire que, comme le souligne Attac, « la lutte pour la justice fiscale est es-sentielle pour l’établissement d’un Etat socialement équitable ».

Jean-claude rennwald, conseiller national (Ju), vice-président de l’uSS

50 % d'abattement: noël avant l'heure pour les grands patrons. photo: ex-press

7 3.08

La double inconstance du PDCGrâce à l’opiniâtreté du PS et sous la menace du lancement d’une initiative populaire, la commission de l’économie du Conseil national avait enfin réalisé, il y a un mois, une percée contre la vie chère en Suisse. En effet, après des années de blo-cage, la commission acceptait à mi-avril d’autoriser les auto-risations parallèles de produits brevetés. Voulue par la gauche et rendue possible par le ralliement du PDC, cette décision aurait permis à la Suisse d’importer meilleur marché de nombreux produits, dont les médicaments. Patatras, c’était trop beau, et c’était sans compter sur la ver-satilité congénitale du PDC, particulièrement virulente en ce début de printemps.

Claudine godat

Ainsi, son président vient d’annoncer dans la presse que, tout bien réfléchi (… aux conséquences possibles de

cette décision pour le financement du PDC par l’indus-trie pharmaceuti-que ???), son parti changeait d’avis et voterait en plénum contre les importa-

tions parallèles de médicaments. Peu chaut à Christophe Darbellay que les consommateurs continuent de payer leurs médicaments à des prix largement surfaits. Autoriser les im-portations parallèles dans ce secteur aurait permis d’introduire enfin, et pour une fois à bon escient, une dose de ce libéralisme dont se targue si vo-lontiers le PDC, par ailleurs chantre autoproclamé de la lutte contre la vie chère. Mais, quoi que décide le Conseil national ce 5 juin, la messe n’est pas dite. L’idée d’une initiative populaire pour les importations pa-rallèles est bien avancée. Et si une chose est claire, c’est que le PS conti-nuera de se battre dans ce sens.

De nouveaux cadeaux fiscaux pour Vasella & Co ?Coucou, les revoilà : après deux ans de sommeil profond dans les tiroirs de l’administration, les cadeaux fiscaux pour les grands patrons – pardon, le projet s’appelle officiellement « impo-sition des participations de collabora-teurs » – refont surface. On n’en sera pas surpris : ce projet est l’un de ceux que la droite avait jugé prudent de mettre en veilleuse avant les élections fédérales, pour ne pas troubler le bon

peuple et surtout pour ne pas offrir au PS, juste avant octobre 2007, une campagne tonitruante contre la mul-tiplication des privilèges fiscaux en faveur de ceux qui n’en ont vraiment, mais alors vraiment pas besoin.

Mais les élections sont passées, et la droite, imperturbable, remet l’ouvrage sur le métier. Avec l’appui du PDC, qui fait preuve, sur ce point précis, d’une rare constance – confir-mant ainsi, paradoxalement, son in-constance fondamentale. On aurait pu penser que le sévère avertisse-ment du 24 février, lorsque le peu-ple a failli couler les cadeaux fiscaux pour les gros actionnaires, ferait ré-fléchir la droite. Il n’en est rien. Dans leur aveuglement idéologique, PDC, PRD et UDC veulent absolument alléger les impôts des patrons payés en actions ou en options. Merci pour eux. Et tant pis pour les salarié-e-s, qui devront toujours imposer leur salaire jusqu’au dernier centime. Ils ne font pas partie de la clientèle de la droite, qui n’a donc cure d’optimiser leur facture fiscale. Le PS, en revan-che, combattra ce projet inique, au besoin par le référendum.

Crise bancaire et crise alimentaireLa crise financière internationale est loin d’être terminée. On n’en parle plus beaucoup en ce moment, les autres partis se complaisant dans un

silence assourdissant. Leur absence totale d’idées et d’initiatives à ce su-jet est incompréhensible. Comment l’expliquer sinon par leur malaise face à leurs généreux donateurs issus de l’économie et de la finance, UBS en tête ? Pourtant, aucun autre thème ne sollicite actuellement la politique avec autant d’urgence. Il y va de la régulation des marchés financiers internationaux, avec pour enjeu cen-tral de faire de l’économie globalisée un instrument de développement au service des populations et non plus un outil de spéculation aux mains d’une mince couche de prédateurs.

Après l’effondrement du marché hypothécaire américain, des mas-ses énormes de capitaux spéculatifs ont reflué pour chercher de nouvel-les proies sur lesquelles s’abattre. Ils les ont trouvées sur les marchés internationaux des produits alimen-taires, faisant exploser les prix et poussant des millions de personnes à la famine. Pour le PS, trois axes de réaction s’imposent : la fin du pro-tectionnisme agricole du Nord, une transformation écologique radicale de l’agriculture mondiale et suisse et, dans l’immédiat, un doublement de l’aide alimentaire helvétique. Le PS fera de ce thème un des points forts de la session qui s’ouvre.

claudine Godat, porte-parole du PS Suisse

sessionLes privilèges fiscaux, ça suffit ! Les autres dossiers

a suivre également le sort que ré-servera le conseil national au projet de lier la reconduction de l´accord sur la libre circulation des person-nes avec l´uE et son extension à la roumanie et à la Bulgarie. Quant à la réforme du financement des soins à domicile et EmS, elle finira vraisemblablement en conférence de conciliation. S’agissant du fi-nancement additionnel de l´ai, la commission du conseil des Etats maintient l´idée d´un relèvement différencié tandis que le national a opté pour une augmentation linéai-re. le programme de législature 2007 – 2011 donne également lieu à une partie de ping-pong entre les deux chambres. comme les Etats ont refusé d´y inscrire le projet de péage urbain, le dossier revient au national. les questions écologi-ques, la fumée dans les lieux publics ou les images pornographiques et violentes sur téléphone portable mobiliseront encore la chambre du Peuple. les conseillers aux Etats ont aussi du pain sur la planche. dans le secteur santé, la commis-sion propose au plénum de confir-mer la prolongation du gel pour l´ouverture de nouveaux cabinets médicaux jusqu´à 2010. la forma-tion des travailleurs de la santé à l´aide au suicide, l´efficacité de la stratégie pour lutter contre la grip-pe aviaire ou l´épargne-logement retiendront encore l´attention de la chambre des cantons qui devrait aussi recommander au peuple de rejeter l´initiative populaire pour une retraite flexible.

PS-Femmesles féministes aiment-elles le foot ? une des questions posées lors de la prochaine journée de réseautage du PS-femmes qui se tiendra le 7 juin prochain à Berne. Précé-dée, le matin, par la conférence des Femmes socialistes, elle com-portera également ateliers, tables rondes et exposés, dont un café philosophique autour du centenaire de Simone de Beauvoir. rensei-gnements et inscriptions sur le site des Femmes socialistes suisses à l’adresse www.ps-femmes.ch.

pour les Chambres: du boulot pendant l'euro.

formation 8 3.08

être sélectives et les enseignements spécialisés pour les enfants qui ont des besoins particuliers doivent de-meurer l’exception. Pour le PS, les réformes scolaires doivent être en-visagées comme faisant partie d’un tout, en coordonnant l’évolution des secteurs politiques liés entre eux : la formation, la famille, le marché du travail et la sécurité sociale. Il faut viser à atteindre un système global qui renforce l’égalité des chances et qui offre aux enfants de bonnes bases pour leur vie future. Il va également de soit que toute réforme doit être entreprise avec le corps enseignant. Objectif : une école offrant un envi-ronnement motivant et intéressant pour enseigner et pour apprendre. Ou, comme on peut le lire sur la page d’accueil du site Internet d’une école alémanique: « pour plus de la moitié de nos élèves, l’allemand n’est pas leur langue maternelle. C’est un défi pédagogique considérable que nous considérons également comme une opportunité exceptionnelle. Nous avons ainsi appris à gérer les diffé-rences sociales culturelles et ethni-ques et nous en sommes particuliè-rement fiers ».

chantal Gahlinger, secrétaire politique, a accompagné tout le processus d’élaboration des thèses du PS Suisse sur l’école obligatoire.

Aucun enfant ne doit être laissé pour compte !Le titre de cet article constitue le socle sur lequel se bâtissent les valeurs centrales de notre poli-tique scolaire, une politique qui vise à l’égalité des chances pour toutes et tous. En matière de formation et d’école obligatoire comme partout ailleurs.

Chanta l gahl inger

Le rôle social et sociétal de l’école obligatoire doit être réaffirmé avec détermination. C’est le lieu où des

enfants provenant de toutes les caté-gories sociales, in-dépendamment de leur sexe, de leur origine ou de leur appartenance reli-gieuse apprennent

et vivent ensemble. A l’école obliga-toire, les élèves sont confrontés de manière constructive aux différen-ces, apprennent la tolérance et déve-loppent leur confiance en eux. C’est plus qu’assez pour la singulariser et en faire un des piliers centraux de notre démocratie. Dans notre société toujours plus individualiste et clien-téliste, cet espace de développement en communauté est plus que jamais nécessaire. Durant l’année scolaire 2005/2006, les écoles primaires de Suisse ont accueilli 454 100 écolières et écoliers. Pour bon nombre, l’éga-lité des chances est cependant loin d’être une réalité. En particulier pour les élèves issu-e-s de cercles socia-lement défavorisés ou de l’immigra-tion qui connaissent proportionnel-lement plus de problèmes dans leur cursus scolaire.

Promouvoir les capacités individuellesLe droit à un enseignement de ba-se suffisant et gratuit est une des droits fondamentaux inscrits dans la Constitution fédérale (Art. 19). Comme le souligne encore l’alinéa 2 de l’article 62, il s’agit d’une pres-tation que les autorités publiques s’engagent à fournir à tous les en-fants. Chacune et chacun a le droit de suivre gratuitement des cours dans les écoles publiques qui doi-vent faire en sorte, pendant au moins neuf ans, que puissent se développer les capacités individuelles et la per-sonnalité des enfants. Pour le PS, la promotion des capacités individuel-les doit être et demeurer accessible à

toutes et tous aux mêmes conditions. A ce propos, le concordat HarmoS va dans la bonne direction. Dans les deuxième et troisième rapports de la Suisse sur la mise en oeuvre du Pacte international relatif aux droits éco-nomiques, sociaux et culturels, on relève d’ailleurs que « l’harmonisa-tion des législations cantonales doit se poursuivre en vue de la réalisation progressive et sans discrimination aucune » de plusieurs droits dont ce-lui à l'éducation.

Un processus exhaustifLe PS Suisse a présenté pour la pre-mière fois ses thèses sur l’école obli-gatoire en juin de l’année dernière avant de les soumettre en consul-tation à ses partis cantonaux et sec-tions. De multiples contributions s’en sont suivies qui ont occupé nombre de séances de la commission spécialisée « Recherche, formation et culture » du parti. Ces thèses ont en-core été précisées dans le cadre d’un séminaire spécifique auquel ont pris part les directrices et directeurs can-tonaux socialistes de l’éducation, début avril à Berne. La prochaine et ultime étape passe par la décision de l’Assemblée des délégué-e-s du 29 juin à Fribourg.

Des écoles à horaire continu dans tout le paysLe PS exige notamment qu’on intro-duise l’horaire continu dans les éco-les partout en Suisse dans le cadre d’un concept global de formation. Les enfants sont curieux de nature et apprennent volontiers et les écoles à horaire continu leur fournissent un cadre adéquat. Elles ne doivent pas

ElectionSuccession disputée à la préfec-ture de la Sarine dans le canton de Fribourg. trois candidats sont en lice pour remplacer nicolas deiss au 31 août prochain. Face à

un radical libéral et un démocrate-chrétien, Carl-alex ridoré porte les ambitions des socialistes qui souhaitent reprendre le poste à la droite. a 36 ans, l'avocat, média-teur, président du législatif de Vil-lars-sur-Glâne et député au Grand conseil fribourgeois croit en ses chances d’accéder à la préfecture la plus importante du canton. Ses priorités : une stratégie régionale de développement économique du-rable et innovante, la diversification de l’offre culturelle et sportive ainsi que l’ordre et la sécurité publique. carl-alex ridoré souhaite égale-ment coordonner les politiques à l’égard des personnes âgées et renforcer les services de proximité. Verdict du premier tour au soir du 1er juin prochain.

Fusionles citoyens de six communes du Jura bernois vont se prononcer le 1er juin sur le plus important projet de fusion du canton de Berne. Si le mariage est accepté, une nouvelle entité de quelque 4000 habitants verra le jour en 2010 dans le Bas-Vallon de St-imier. cette future entité communale, baptisée ron-dchâtel, regrouperait six villages situés au nord de la frontière du district bilingue de Bienne : orvin, Péry, la Heutte, Vauffelin, romont et Plagne. les six communes doi-vent approuver la convention pour que le projet aboutisse. S’il passe la rampe, le canton de Berne ver-sera une prime de deux millions de francs. un montant qui servira essentiellement à amortir la dette et à instaurer la nouvelle commune administrative.

ordre du jour provisoire

10 h 45 ouverture, salutations et communications11 h 45 Egalité des chances à l’école obligatoire. discours introductifs12 h 00 Présentation, discussion et adoption des thèses du PS sur l’école

obligatoire13 h 45 discours du président du PS christian levrat14 h 00 décision relative au lancement d’un référendum contre l’imposition

partielle des participations de collaborateur14 h 20 recommandations de vote en vue des votations fédérales du

28 septembre 200814 h 40 comptes 2007 du PS Suisse15 h 00 résolutions15 h 15 clôture de l’ad

a d d u 2 8 J u i n 2 0 0 8 à F r i b o u r g

9 3.08

« Non à l’exploitation grâce à nos impôts ! »En Suisse, les pouvoirs publics dépensent chaque année 36 mil-liards de francs en commandes de toutes sortes. Ils disposent ainsi d’une position forte sur le marché, qu’ils peuvent utiliser pour encourager des achats équitables. Encore faut-il qu’ils veillent à ce que les biens ac-quis aient été produits dans des conditions décentes.

alexandre mar iéthoz

Or ce n’est pas toujours le cas. La pla-ce centrale d’Uitikon-Waldegg, près de Zurich, a récemment été rénovée

avec du granit pro-venant d’Inde, qui a été extrait grâce au travail d’enfants. Le Conseil commu-nal a opéré ce choix en raison du prix avantageux, sans

s’interroger sur les conditions d’ex-traction du granit. Uitikon-Waldegg ne constitue pas un cas isolé. Les né-gociant-e-s estiment que 20 à 30 % de la pierre naturelle utilisée dans la construction routière en Suisse sont originaires d’Asie.

Des blouses produites en ChineLa situation n’est pas plus rose dans les hôpitaux. Une quinzaine de four-nisseurs approvisionnent en textile le secteur hospitalier suisse. La grande majorité des hôpitaux ne se soucient pas de la provenance des textiles et de leurs conditions de production. Une enquête de l’OSEO, menée en 2007, montre qu’un seul fournisseur travaille avec des fabricants ayant reçu la certification SA 8000, un stan-

dard de gestion qui vise à appliquer des normes sociales. L’OSEO a réussi à établir que les draps des hôpitaux cantonaux de Menziken et Baden, en Argovie, viennent du Pakistan. Mais l’intermédiaire qui importe une par-tie de ses textiles du Pakistan refuse de divulguer le nom de son fournis-seur. Quant à la blanchisserie Zeba, elle fait venir de Chine une partie des vêtements professionnels qu’elle fournit aux hôpitaux de la région bâ-loise. Là aussi, le mystère sur le nom des usines est entier. Une seule cer-titude cependant: la plupart des em-ployé-e-s qui ont produit ces textiles

travaillent 70 heures par semaine, pour un salaire de misère.

La campagne de l’OSEOAvec sa campagne « Non à l’exploi-tation grâce à nos impôts ! », l’OSEO demande aux collectivités publiques suisses d’appliquer une politique d’achats équitables. Cela signifie que les communes et les cantons doivent exiger de chaque fabricant qu’il res-pecte les conventions fondamenta-les de l’Organisation internationale du travail (OIT) et la législation du pays de production. Les conventions de l’OIT interdisent le travail des enfants, garantissent aux syndicats le droit d’organiser les salarié-e-s, interdisent la discrimination dans le monde du travail et encouragent l’égalité des salaires entre hommes et femmes.

Prix parfois plus avantageuxLes exigences de l’OSEO sont parfai-tement réalistes. En Europe, de nom-breux pays et villes appliquent déjà une politique d’achats équitables. Aux Pays-Bas, le Parlement a récem-ment adopté une motion exigeant que les biens acquis par les pou-voirs publics soient produits dans le respect des normes écologiques et sociales. Les premiers résultats sont

dans beaucoup de carrières en inde, les enfants et les adultes travaillent dans des conditions proches de l’esclavage. les pierres qui y sont extraites bordent des rues de suisse.

l'Œuvre suisse d'entraide ouvrière est engagée depuis 1936 dans la lutte pour une société plus juste sur le plan social, économique et politique. l’oSEo est active dans dix pays du Sud et de l'Est, où elle mène près de 65 projets visant l'amélioration des conditions de vie et une répartition plus équitable des res-sources. de plus, en Suisse, dix associations régionales autonomes proposent des programmes de formation et de réinsertion professionnelle aux personnes au chômage ou en fin de droits. Elles soutiennent également les personnes requérantes d'asile, réfugiées ou migrantes, avec des services d'accompagne-ment et de conseil.

oseo – avenue Warnery 10, case postale 1151, 1001 lausannetél. 021 601 21 61, fax 021 601 21 69, [email protected], www.oseo.chcompte postal 10-14739-9

o s e o e x p r e s s

solidarité

encourageants. Les collectivités pu-bliques, y compris les communes, font de réels efforts pour acquérir des produits équitables. Parfois à des prix plus avantageux, car des achats grou-pés permettent des économies.

Contribuer à cette campagneLa campagne de l’OSEO comportera plusieurs volets, dont notamment un guide « L’achat public équitable » et une exposition itinérante. Pour que cette campagne ait une résonance, l’OSEO a besoin de l’appui des sec-tions et membres du PS. Vous pouvez y participer:■ en invitant l’exposition itinérante dans votre canton/commune■ en déposant des interventions parlementaires (un modèle de mo-tion existe)■ en signant une pétition exigeant de votre commune qu’elle n'achète que des biens produits dans des conditions équitables

L’OSEO vous soutiendra très vo-lontiers pour réaliser ces projets, et contribuer ainsi à des conditions de travail décentes.

alexandre mariéthoz, oSEo communication la campagne sur le web: www.achatspublics.ch

Club référendaireC’est dans sa capacité de mo-bilisation que réside une des principales clés du succès du PS. Pour la renforcer, le parti déve-loppe de nouveaux instruments dont fait notamment partie le club référendaire. Principe : ses membres s’engagent à récolter au moins 10 signatures lors de chaque collecte nationale orga-nisée par le PS.

Beni hir t

Le PS a de plus en plus recours à des récoltes de signatures et ne cesse de perfectionner leur mise en œuvre. Et référendums et initiatives aboutis-sent dans des temps record. Il n’aura ainsi fallu que six semaines pour que le référendum contre la révision de l’imposition des entreprises soit sous toit. Même délai pour les 25 000 para-phes que le PS s’était engagé à réunir en faveur de l’initiative pour la pro-tection du climat.Le système peut toutefois encore s’améliorer. Objectif : renforcer effi-cacement le potentiel du PS à rapi-dement réunir des paraphes en suffi-

parti 10 3.08

sance pour inscrire ses propositions à l’agenda politique ou s’opposer à des textes validés par la majorité des Chambres fédérales. Eu égard à la nouvelle composition du Parlement, la capacité référendaire socialiste est plus indispensable que jamais. Elle conforte le poids du PS dans le pro-cessus législatif et lui ouvre la possi-bilité d’en appeler au peuple si né-cessaire. Sans cette faculté, on peut dire adieu à la Suisse sociale.Membre du club référendaire du PS, cela signifie s’engager à réunir au moins 10 signatures lors de chaque collecte nationale organisée par le PS. Sitôt lancés initiatives ou réfé-rendums, les membres reçoivent une dizaine de cartes postales préaffran-chies avec pour mission de les ren-voyer remplies en l’espace d’un mois. A la clé, une invitation à prendre part, chaque année à participer à une ma-nifestation aussi exclusive qu’attrac-tive mise sur pied par le PS ainsi que la participation automatique à un concours doté de prix intéressants (par exemple un week-end de déten-te pour deux personnes).

Oui, je souhaite rejoindre le club référendaire du PS.

Je désire plus d‘informations sur ce club.

Je désire plus d‘informations sur le PS.

Contactez-moi par courriel.

Nom / prénom :

Adresse :

Courriel :

Téléphone fixe ou mobile :

Langue de correspondance :   Deutsch   Français   Italiano

Parti socialiste Suisse, Campagnes & communication

case postale 7876, 3001 Berne

tél. 031 329 69 69, fax 031 329 69 70,

[email protected]

Les membres du club référendaire s’engagent à récolter au moins 10 signatures en faveur d‘une initiative ou d‘un référendum lancé par le PS Suisse. Chaque année, il sont invités à rencon- trer des personnalités socialistes dans le cadre d‘une manifestation exclusive Ils participent à un concours doté

de prix attractifs (par exemple un week-end pour deux personnes).

Veux-tu faire bouger les choses ?Rejoins le club référendaire du PS !

www.clubreferendaire.ch

Des prix attractifs à la clé !

Je commande (frais de port et d’envoi en sus, commande minimum Frs. 5. –)

NOUVEAU : drapeau PS, Frs. 12.–

NOUVEAU : plaquette, Frs. 7.50

Verres à vin blanc, Frs. 16.–

Jeu de cartes, Frs. 2.50

Etui de jass, Frs. 22.–

Portefeuille, cuir noir, Frs. 110.–

Bonbons PS (500), Frs. 55.–

Broche femmes socialistes, Frs. 5.–

Stylo à bille rouge, Frs. 3.–

Sac à dos, femmes socialistes, Frs. 10.–

Prénom

nom

adresse

nPa / lieu

téléphone

date

Signature

PS Suisse, case postale, 3001 Berne, Fax 031 329 69 70

www.pssuIsse.Ch/Indexf.html ➞ shop

ps suIsse www.pssuisse.ch■ du lundi 26 mai au vendredi 13 juin : session d'été des chambres fédérales■ Vendredi 30 mai : rencontre des secrétaires des partis cantonaux au secrétariat central, à Berne■ dimanche 1er juin : votations fédérales■ Vendredi 27 juin : conférence de coordination à Fribourg■ Samedi 28 juin : assemblée des délégué-e-s à Fri-bourg

ps-femmes www.ps-femmes.ch■ Samedi 7 juin 2008 : journée de réseautage des Femmes socialistes ■ Samedi 14 juin : comité des Femmes socialistes à Berne

genève www.ps-ge.ch ■ Jeudi 29 mai, 19 h 00 : assemblée Générale du PSG : désignation des candidat-e-s pour la liste so-cialiste en vue des élections à la constituante.■ mardi 27 mai, dès 16 h 00 : Fête des voisins devant le local du PSG.■ dimanche 1er juin: votations cantonales (lois mo-difiant la composition des organes dirigeants des établissements publics et réforme de la fiscalité des donations)■ mercredi 4 juin, dès 17 h 30 : apéritif convivial au

local du PSG: l'occasion d'une rencontre entre so-cialistes genevois et européens, résidents ou de pas-sage à Genève.■ Jeudi 5 juin à lancy (lieu et heure à confirmer) : café politique avec la participation des parlementai-res fédéraux socialistes de Genève. durant ce mo-ment convivial, ces derniers rendent compte de la session à Berne puis répondent aux questions qui leur sont posées.

frIbourg www.ps-fr.ch ■ dimanche 1er juin : élection du préfet de la Sarine■ Jeudi 26 juin : Bureau et comité directeur (resp. 18 h 00 et 20 h)■ Jeudi 28 août : comité directeur à 20h

vaud www.ps-vd.ch ■ Jeudi 22 mai : conférence-débat sur les vota-tions fédérales avec ada marra et Géraldine Savary, 20 h 00, rest.du Pré-aux-moines à cossonay.■ dimanche 25 mai : la commission formation du PSV visite la maison du Peuple de St-claude (Jura français). ■ Samedi 7 juin : développement durable et socia-lisme : l'équilibre entre social, écologie et économie existe-t-il ?. Séminaire de formation de 8 h 30 à 12 h, à la maison du Peuple de lausanne. inscription : secré-tariat PSV : 021 312 97 57, [email protected].

valaIs romand www.psvr.ch■ mercredi 21 mai : Fully, 20 h à la salle des combles du bâtiment socioculturel de Vers-l'Eglise : Stéphane rossini à la rencontre de la population pour évoquer les thèmes débattus par les chambres■ lundi 26 mai : séance du bureau exécutif à 19 h 30 à la maison socialiste■ Jeudi 26 juin : séance du bureau exécutif à 19 h 30 à la maison socialiste

neuChâtel www.psn.ch■ mercredi 21 mai : comité cantonal■ mercredi 25 juin : sortie du Groupe parlementaire cantonal au Val-de-ruz■ Jeudi 26 juin : comité cantonal■ Vendredi 27 juin : congrès du PSn, dès 17 h 30 en un lieu encore à déterminer■ Vendredi 1er août : torée neuchâteloise au lande-ron

Jura www.psju.ch ■ Jeudi 29 mai : soirée formation « la Suisse se ré-chauffe » avec martine rebetez au rest. de l’Etoile, à courroux■ mardi 24 juin : « Femmes et Engagement en po-litique » avec Géraldine Savary au rest. la Paille, à delémont.

agenda

11 3.08 agenda

Petra Giger et Patrick Rothmund utilisent Microsoft Office en

romanche. Grâce au logiciel dans leur langue maternelle, ils

peuvent travailler, apprendre et communiquer plus facilement

et de manière plus intuitive. Ainsi, avec Microsoft, ils contribuent

à conserver la richesse d’une culture et d’une langue ancienne.

Lisez plus sur www.mavoie.chISOLÉ

INTÉGRÉ

0003 PetraPatrick_210x285_f.indd 1 5.5.2008 10:39:40 Uhr