Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

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AUTRES LIVRETS PÉDAGOGIQUES DÉJÀ PUBLIÉS, DISPONIBLES AUPRÈS DE :

[email protected]

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

N’est-ce pas une ambition trop grande que de consacrer un livret de quelques pages à un sujet aussi immense que la pauvreté ?

Nous avons pourtant décidé de le faire en prenant le risque d’être incomplets, inexacts, partiaux, parce que nous avons fait le pari de l’intelligence collective d’un groupe. Un groupe d’une vingtaine de per-sonnes, toutes touchées par la pauvreté. Soit directement dans leur quotidien, soit parce qu’elle les révolte ou les indigne… toutes partagent un même intérêt pour ce sujet. La pauvreté sous toutes ses formes est inacceptable. C’est une souffrance du monde. La soulager ne suffit pas. Elle doit être combattue. Beaucoup, avant nous, s’y sont risqués.

Nous puisons aux sources de l’Education Populaire, de l’Action Catholique (voir, ju-ger, agir), de Jean Rodhain, qui donna son premier élan au Secours Catholique… et de tant d’autres à travers le monde…

Promouvoir le développement « de tout l’homme et de tous les hommes » (Paul VI) est notre boussole.

C’est vrai, la pauvreté est complexe, mul-tiple dans ses causes comme dans ses conséquences. Le groupe qui a conçu ce livret pédagogique a essayé de tra-duire avec ses mots, à partir de son vécu, différents aspects de la question. Il vous propose de faire votre propre che-min avec les groupes que vous animez ou accompagnez.

Le Département Recherche Expéri-mentations Développement (DRED) a pour mission de soutenir la recherche sur de nouvelles manières de lutter contre la pauvreté, au sein du Secours Catholique – Caritas France, en s’ap-puyant sur la participation de tous, pour viser une transformation sociale. Créé en 2012, il est constitué d’An-ne-Catherine Berne, Jean-Luc Graven et Brigitte Serrano-Bellamy. Le DRED est en charge de la coordination des Chantiers Prioritaires 2011-2016.

Le Groupe de Développement Social (GDS) est un groupe de travail créé en 2001 autour de la présence du Secours Catholique en quartiers populaires. Ce groupe rassemble des bénévoles, des volontaires civiques et des animateurs du Secours Catho-lique chaque trimestre pour échanger sur leurs pratiques et travailler sur des thématiques propres à la pédagogie du Développement Social. Ces der-nières années, il s’est également ou-vert aux réalités du monde rural.

CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

SOMMAIRE

1. REGARDER LA PAUVRETÉ EN FACE

1.1 La pauvreté : de quoi parle t-on ? ........................................... 1.2 Mesurer la pauvreté ................................................................. 1.3 La pauvreté ressentie ..............................................................

2. ANALYSER LES CAUSES DE LA PAUVRETÉ

2.1 Analyser les causes : des faits à connaître et à comprendre ... 2.2 Des besoins non couverts ........................................................ 2.3 Y-a-t-il un déterminisme dans tout cela ? ................................. 2.4 Analyser en référence à des valeurs ........................................

3. AGIR ENSEMBLE CONTRE LA PAUVRETÉ

3.1 Les formes d’action .................................................................. 3.2 Le développement ................................................................... 3.3 Les impasses de la lutte contre la pauvreté ............................. 3.4 Interpeller pour lutter contre la pauvreté .................................. 3.5 Du local au global ....................................................................

p.6p.12p.16

p.22p.26p.27p.32

p.38p.40p.42p.43p.44

Conception : Secours Catholique, Directeur de publication : Véronique FAYET, Coordination de la rédaction : Département Recherche Expérimentations Dévelop-pement : Anne-Catherine BERNE et Jean-Luc GRAVEN, Rédacteurs : Jean-Marc BAUSSON Finistère, Anne-Catherine BERNE DRED, Sarah CAPITANT Paris, Tidiane CISSOKO Seine-Saint-Denis, Florian COURRESGES Seine-Saint-De-nis, Jean-Luc GRAVEN DRED, Eva BOIJOLS Savoie, Amandine LE BARBIER DRED, Myriam RETEL Savoie, Sandrine LLUANSI Aix-Arles, Célia MONNET Aix-Arles, Pascale MICHEL Aix-Arles, Sylviane GARCIA Aix-Arles, Gwenaël SEIBEL Seine-Saint-Denis, Christophe LALAIN Hauts-De-Seine, Luc BIENVENU Alpes-Maritimes, Thierry GUERIN Département Mobilisation Citoyenne, Michèle CUNY Finistère, Françoise COLLE Paris, Françoise GIANFERMI Paris, Florence RAMBAUD Paris, Lucie DOS SANTOS Savoie, Kaddour BENAOUDA Vaucluse, André HOUSEZ Paris, Marion NAVELET Seine-Saint-Denis.

Contacts : [email protected] [email protected]

Conception graphique et illustrations : Vincent FISSON / mars 2015

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

REGARDER LA PAUVRETÉ EN FACE

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

LA PAUVRETÉ : DE QUOI PARLE T-ON ?

A / LA PAUVRETÉ, C’EST QUOI ?

1.1

> C’est un cumul de précarités dans plu-sieurs domaines, qui entraîne une situation de rupture et d’exclusion, privant la personne de ses droits fondamentaux.> C’est une situation dans laquelle la personne

n’a pas accès aux ressources matérielles, culturelles, ou sociales de façon suffisante pour survivre, pour être autonome et libre de ses choix, pour s’intégrer et participer à la société dans laquelle elle vit.

> DÉFINITION

D’après les définitions du CEPE (Centre d’Etudes sur la Pauvreté et l’Exclusion, Québec), du Conseil de l’Europe (1984), de l’EAPN (Réseau Européen Anti-Pauvreté), du

PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développe-ment) (2005), et de LaToupie (Réseau pour une mondiali-sation du progrès social et de l’équité).

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

> T’as trop de galères qui s’enchaînent.> T’as trop la honte partout où tu es.> T’as la rage de pas pouvoir faire comme les autres, de vivre tes rêves, tes projets.

> Tu comptes pas, on s’en fout de ce que tu penses, on décide à ta place.> BREF, t’es pauvre quoi !

> VERSION TOUT-TERRAIN

RAAAAHHH !!

GRRRR !!

PFFFF !!

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

B / LA PAUVRETÉ ET SES COMPLICES

Quel rapport entre les termes : pauvreté, exclusion, précarité, misère ?

PAUVRETÉ

PRÉCARITÉ(temporaire, peut être chronique) insécurité, incertitude

MISÈREprivation du minimum vital

rejet, violationdes droits

de l’Homme

perte de dignité, survie, manque de ressources

économiques

grande pauvreté

marginalisation

EXCLUSIONsubie ou volontaire

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

C / LA PAUVRETÉ SOUS TOUTES SES FACETTES

LES RAPPORTS NORD/SUD Des mécanismes qui

nourrissent la pauvreté. L’ISOLEMENT, LE CHÔMAGE, LES IMPASSES…

Quel chemin prendre pour sortir de cette misère ?

LA PEURles fins de mois, l’administration,

le placement des enfants…

LE HARCÈLEMENT : devoir se justifier, raconter sa vie, donner des documents, situation

des migrants…

LES INÉGALITÉS AUGMENTENT. La perception de la pauvreté

à travers les chiffres et les statistiques…

CAC 40INFLATION

BOURSE

PLACEMENT DES ENFANTS

SAISIE

FIN DE MOIS

LIBÉRALISME

IMPORTEXPORT

CEUX QUI SONT « EN HAUT » SONT LOIN

DE LA RÉALITÉ CONCRÈTE. Une ignorance qui fait

des ravages…

> IDÉE D’ANIMATIONPour susciter la discussion, on lance le dé. On échange autour de l’image qui apparaît.

Rendez-vous sur l’intranet pour télécharger les images en plus grand format.

Les riches sont de +en + riches

Il ya de + en + de pauvres

Nbre de pauvres

Rev

enus

des

+ ri

ches

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

D / LES VISAGES DE LA PAUVRETÉ DEPUIS 1946

1946 : L’immédiat après-guerre voit la création en France du Secours Catholique (le 8 septembre 1946). C’est le moment de soulager les mille misères qui accablent le pays. De multiples bonnes volontés se révèlent pour agir concrètement. Ce bénévolat actif, qui vient en aide aux DÉMUNIS, se révèle très UTILE pour les personnes âgées, les familles nombreuses, les mal-logés, les prisonniers de guerre qui reviennent… Cinq années plus tard, le Secours Catho-lique s’associe à 12 Caritas à Rome. C’est la création de Caritas In-ternationalis, alors considérée par l’Eglise comme sa voix officielle « par rapport à son enseignement en matière de travail caritatif ».

1950/60 : Les années cinquante-soixante laissent à penser que, malgré les vives tensions internationales, la décolonisation en cours, le progrès est là. Une nouvelle société émerge. Le début de la construction européenne en témoigne. Le nombre de chômeurs est au plus bas (300 000), la PROTECTION SOCIALE se consolide (création de l’assurance chômage en 1958, par exemple). Des popu-lations restent cependant en marge de la croissance généralisée. Ces oubliés sont souvent issus du quart-monde, ce sont aussi des per-sonnes à la rue, des femmes seules avec enfants, des rapatriés, des vieillards… Le Secours Catholique met au point des prototypes, les Cités-Secours, qui permettront à ces personnes, qualifiées à l’époque d’INADAPTÉES, de reprendre pied dans la société.

1975 : Le revenu par tête a été multiplié par trois depuis 1939 ! On pourrait espérer la fin de la pauvreté mais c’est, au contraire, le début d’une longue période de régression. Les chocs pétroliers, l’explosion du chômage, les bas salaires (un million de personnes sous le seuil de pauvreté), l’arrivée de migrants et de réfugiés à la suite de guerres (Vietnam par exemple…) sont des symptômes d’une CRISE profonde et mondiale. Le Secours Catholique, tout en poursuivant son action concrète aux côtés des personnes DÉFAVORISÉES, décide de s’attaquer aux ra-cines des problèmes. Il met en place un travail d’analyse, s’adresse aux institutions, contribue à l’amélioration législative en matière de DROITS SOCIAUX.

1985/90 : Dans ces années, en France, la pauvreté touche de nouvelles catégories sociales. Les personnes cumulent les difficul-tés : perte d’un emploi, familles qui se disloquent, mal-logement, pro-blèmes de santé, exil… Les conséquences sont graves pour l’équilibre psychique des personnes. On constate de plus en plus un phéno-mène d’EXCLUSION. Devant cette accélération majeure, le Secours Catholique va déployer une inventivité renouvelée. De multiples initia-tives, tables ouvertes, entreprises de remise à l’emploi, accompagne-ment individualisé, épiceries sociales, boutiques solidaires… tentent de contribuer à la RÉINSERTION des personnes. Cela coïncide avec la mise en place par l’État d’un filet ultime de protection sociale : le RMI. Il a l’ambition d’apporter une aide financière et de stimuler

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

un retour vers l’emploi et une vie « normale ». Avec plus de 72000 bénévoles, le Secours Catholique étend considérablement son action et sa présence.

Dès 1986, il a affirmé son choix de passer du « faire pour » au « FAIRE AVEC». Cette transformation progressive de son action pour quitter l’assistanat distributif, sera confirmée lors de son cinquantième anniversaire en 1996 : « s’associer avec les pauvres pour construire une société juste et fraternelle ». Mais la société évolue vite. Finan-ciarisation de l’économie, catastrophes écologiques, émergence de nouvelles maladies, crise de l’emploi…

Les années 2000 voient la société se crisper : un sentiment d’in-sécurité et de crainte s’installe. Dans le même temps, les technologies ne cessent d’évoluer. Elles ont un réel impact sur la vie quotidienne (téléphones mobiles, internet, réseaux sociaux, production alimen-taire de masse…). Nous sommes dans l’ère globale : les frontières économiques et numériques disparaissent et les frontières géogra-phiques sont de plus en plus opaques. Montée des inégalités, dérè-glement climatique… Le monde voit naître de grands élans de mo-bilisation (altermondialistes, Printemps arabes, Indignés…). De son côté, la France connaît des améliorations sociales (CMU, accès aux soins pour tous en 2003) mais aussi des régressions (restriction du droit des étrangers).Cet état de tension et ce phénomène de mondialisation donnent tout son sens à l’action internationale du Secours Catholique : agir au plan local et s’associer aux personnes qui subissent la pauvreté à une échelle mondiale.

Dans le même temps, le Secours Catholique a renforcé sa volonté de construire AVEC les personnes en PRÉCARITÉ des actions de lutte contre la pauvreté qui mettent en valeur leurs capacités et font appel à leur contribution active, que ce soit pour les situations d’urgence, pour l’accompagnement ou le développement social. Cette dimension de la participation de tous s’est affirmée dans le droit fil des orientations de 2006. Des expérimentations sont lancées…

ET VOUS, QUE PENSEZ-VOUS DE LASITUATION D’AUJOURD’HUI ? QUE DOITFAIRE LE SECOURS CATHOLIQUE ?

> IDÉE D’ANIMATION1. Susciter le débat à partir de ce texte.2. Proposer à chaque participant la série des affiches du Se-cours Catholique depuis 1947 afin qu’ils choisissent celle qui, pour eux, a le plus de sens… Les participants expliquent leur choix entre eux.

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

MESURER LA PAUVRETÉ1.2A / DES CHIFFRES ET DES PAUVRES

14.1% de la populationfrançaise vit en dessousdu seuil de pauvreté.

En 2012, le coût de lavie a augmenté de 7%.

EN FRANCE ET EN EUROPE, QUAND ON PARLE DES CHIFFRES DE LA PAUVRETÉ, ON PARLE :

> De revenu médian> D’augmentation du coût de la vie> De mal-logement> D’isolement social> …

DANS LE MONDE, ON S’INTÉRESSE À :

> L’accès à l’électricité> L’accès à l’eau potable> L’accès à l’école> La mortalité infantile> …

Augmentationdu niveau de viedes plus pauvresde 5.3% entre 2000 et 2010.

18.9% pour les

plus riches

1% de la population mondiale

détient 50% des richesses

CHIFFRES MENSUELS POUR UNE PERSONNE SEULE (2015)

Seuil de pauvreté (en 2014)

Revenu de Solidarité Active (RSA)

Allocation Temporaire d’Attente (ATA)* allocation versée par Pôle Emploi aux demandeurs d’asile et à certaines catégories de ressortissants étrangers.

Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC)

993 €

513,90 €

343.50 €

1457,52 €brut

> On ne peut donc pas placer la France dans une comparaison à l’échelle mondiale puisque les données reconnues ne sont pas les mêmes.

Plus de 5 millions de personnes

fragilisées par rapport

au logement - Rapport 2015 -

Fondation Abbé Pierre

En 2013, 12% de personnessont en situation d’isolement.

Les personnes les plus pauvres sont les plus touchées.

Une fois que l’on déduit ses «dépenses contraintes»(loyer, impôts, assurances, transports...), que reste-t-il ?

C’est ce que le CNLE* appelle le «reste pour vivre».*Conseil National des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale.

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

… 16 n’en ont pas !

… En pourcentage de la population, elle ne se classepourtant que 25e sur 27.

… Vous a t-on déjà appelé pour vous demander si vousétiez heureux ? Que recouvre l’indicateur « être heureux » ?

… Combien y a t-il de travailleurs pauvres à 1.30 $ par jour ?

En Europe, 18 pays ont un salaire minimum national…

L’Allemagne est le pays del’Union Européenne qui comptele plus de pauvres…

46% des Irlandais se déclarent heureux…

Les travailleurs pauvres dans le monde (disposant de moins d’1.25 $ par jour) sont passés de 689 millions en 2000 à 456 millions en 2011…

ATTENTION, LES CHIFFRES NE DISENT PAS TOUT ! SORTIS DE LEUR CONTEXTE, ON PEUT LEUR FAIRE DIRE CE QUE L’ON VEUT !

Le compte est bon ?

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

VISION DU MONDE PARLE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB)

B / PARCE QUE L’HUMAIN LUI AUSSI A DE LA VALEUR…

Le PIB est un indicateur économique de mesure de la production économique réali-sée à l’intérieur d’un pays. Il sert à donner la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques ré-sidant à l’intérieur de ce territoire. Les

agents économiques représentent les entreprises, les administra-

tions publiques, mais aus-si les ménages.

LE PIB,QU’EST-CE

QUE C’EST ?

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

IL EXISTE D’AUTRES TYPES D’INDICATEURS :> L’indicateur de la pauvreté humaine, basé sur la longévité, l’instruction et les conditions de vie.> L’indicateur sexo-spécifique du développement humain : il est basé sur les mêmes critères que l’IDH, mais prend en compte les inégalités entre hommes et femmes.

> L’indice de la participation des femmes analyse s’il y a équilibre ou non entre hommes et femmes sur les questions de l’implication et l’accès au pouvoir politique et aux décisions économiques.

En Asie, l’Etat du Bouthan nemesure pas son PIB mais son Bonheur National Brut (BNB).

VISION DU MONDE PAR L’INDICE DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN (IDH)

> LE SAVIEZ-VOUS ?

… PRENONS-LE EN COMPTE !

>

Il est calculé à partir de 3 critères :> L’espérance de vie

à la naissance> Le niveau de scolarisation

et d’alphabétisation> Le PIB par

habitant.

L’IDH,QU’EST-CE

QUE C’EST ?1

5

2

6

3

7

9

4

8

10 187

186

185

184

183

182

181

180

179

178Norvège

Les 10 premiers

Tableau de l’IDH du Programme des Nations Unies pour le Développement

Les 10 derniersMozambique

Etats-Unis Erythrée

Australie Guinée

Allemagne Sierra Leone

Suisse Burundi

N. Zélande Tchad

Singapour RD Congo

Pays-Bas Burkina Faso

Canada R.Centrafricaine

Danemark Niger

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

LA PAUVRETÉ RESSENTIE 1.3A / PARCOURS DE VIEChacun de nous a pu, à un moment ou un autre, traverser des périodes dans le rouge, l’orange ou dans le vert. Des évènements,

des rencontres, des accidents nous ont fait, soit dégringoler, soit remonter la pente…

MALADIES

MIGRATIONS

RUPTURES

VIOLENCES

ADDICTIONS PERTE DE LOGEMENT

PRISON

RUPTURES FAMILIALES

PRESSION SOCIALE

PERTE D’EMPLOI

ENFERMEMENT

DÉCÈS D’UN PROCHE

ABUS SEXUELS

MAL-ÊTRE

Les facteurs de chute, ce qui nous fait descendre

temps

nive

au d

e vi

e re

ssen

ti

Les rebonds, ce qui nous permet de remonter

RENCONTRES REPRISES D’ACTIVITÉ

PAROLES BIENVEILLANTES

ENFANTS

OSER

VOULOIR

MAINS TENDUESREPRISE D’UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE

FOI

PÈLERINAGE

AMITIÉ

RENCONTRE AMOUREUSE SAVOIR-FAIRE

TALENTS

S’INVESTIR DANS DES PROJETS

DURÉE

GROUPE

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Département Recherche Expérimentations DéveloppementTel : 04 57 13 81 21 / Courriel : [email protected] Fiche d’animation // 1.3.A

PARCOURS DE VIE

OBJECTIFS :1. PERMETTRE UN ÉCHANGE AUTOUR DES HISTOIRES

DE VIE DE CHACUN AU SEIN D’UN GROUPE.

2. PRENDRE CONSCIENCE DE MOMENTS/ÉVÈNEMENTS DÉTERMINANTS DANS LES PARCOURS DE VIE.

DÉROULEMENT

Cette animation a pour but de regarder, dans les parcours de vie des uns et des autres, les éléments déterminants, ces moments qui font que l’on a l’impression de sortir la tête de l’eau ou, à l’inverse, qui nous font dire que c’est de pire en pire.

L’animateur présente alors l’imaginaire autour de la course de vélo.

Chacun a donc sa feuille sur laquelle il va pouvoir approximativement reconstituer son parcours de vie comme celui d’une course de vélo. On considère qu’il y a 3 niveaux (c’est vraiment la galère, en bas, c’est un peu moins la galère au milieu et ça va franchement pas mal en haut), sachant que :

• Quand ça monte, c’est peut-être un peu difficile mais on a le temps de profiter du paysage, de regarder les montagnes, le bord de mer, les maisons, les fleurs, de saluer des personnes que l’on connait…

• Quand ça descend c’est la chute libre, tout va trop vite, ce n’est pas très agréable, ça fait très peur et on ne sait pas quand cela va s’arrêter…

Chacun a donc reconstitué, approximativement, une courbe de sa vie. En horizontal : le temps (par exemple découpé par tranches de 5 ans). En vertical, l’appréciation portée sur ces périodes : confortable, moyenne ou galère.

Dans la vie de chacun, il y a des hauts et des bas. Le but n’est pas d’avoir un schéma parfait mais de focaliser l’attention sur les situations de retournement, les moments où la courbe s’est inversée. Qu’est-ce qui a provoqué cela ?

Chacun va pouvoir présenter sa « course de vélo » aux autres et essayer de se souvenir de l’élément déclencheur.

L’animateur note alors pour le groupe les déclencheurs « positifs », ceux qui permettent de remonter tranquillement la pente et les déclencheurs « négatifs » qui font descendre à toute vitesse la pente. Le groupe peut alors débattre sur ce qu’il repère dans l’expérience des uns et des autres qui indique une voie pour sortir de ces phases difficiles de précarité/pauvreté.

Cette animation suppose une bonne habitude de débat et de discus-sion dans le groupe, un climat de confiance et de non-jugement.

DURÉE

MATÉRIEL

LIEU / ESPACE

GROUPE

10 personnes maxi.

1H30

> Des feuilles pour chacun, > des crayons

Pouvoir prendre des notes : table ou support carton

FIC

HE

D’A

NIM

ATIO

N //

1.3

.A

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

B / PAROLES DE GALÈRE

CE QUE DISENT DE LA PAUVRETÉ LES PERSONNES QUI LA VIVENT

ÊTRE EN DEHORS, DE CÔTÉ… INCAPACITÉ À S’EN SORTIR, À ÊTRE QUI ON VEUT ÊTRE...

LE REFUS DU PASSÉ, L’OUBLI… ÊTRE DÉVALORISÉ, DÉSHUMANISÉ…

CONTACT D’ÉGAL À ÉGAL, SOUTIEN ASSOCIATIF, FORCE DES LIENS…

NE JAMAIS BAISSER LES BRAS, COMBATTRE…

On attend la maraude, d’être regardé, de se sentir considéré.

La pauvreté, c’est avoir besoin d’aide, mais avoir

trop peur d’être jugé.

Le plus dur, quand on est pauvre, ce n’est pas de ne

pas avoir de sous, c’est de ne pas être reconnu, ne pas avoir

de place dans la société.

La misère… C’est avoir les mêmes rêves que tout le monde pour l’avenir, mais

aucun moyen de les réaliser.

Quand j’étais plus petit, j’ai vécu dans la misère, mais j’ai tout oublié. C’est comme si je ne

voulais plus me rappeler.

Ça n’a pas brisé mes rêves

PASSÉ

précarité

galèremisère

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

C / LA PAUVRETÉ FAIT PEUR

> Les français, plus qu’ailleurs en Europe, ont dès l’enfance, peur de sombrer dans la précarité. Pourquoi ?

MONDIALISATION

Selon le Secours Populaire, en 2012, 58% des enfants (8-10 ans)

avaient peur de devenir pauvre.

En 2012, 11 % de la population française se disent

pauvres. 37% pensent qu’ils vont s’appauvrir

(CSA)

28% des français

estiment qu’il existe un risque pour eux de

tomber dans la pauvreté. C’est plus que nos voisins européens.

(BIP)*

ACCIDENTS DE LA VIE

*Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté.

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Département Recherche Expérimentations DéveloppementTel : 04 57 13 81 21 / Courriel : [email protected] Fiche d’animation // 1.3.D

SUIS-JE VRAIMENT RICHE ?

OBJECTIFS :1. PRISE DE CONSCIENCE SUR LES INÉGALITÉS.

2. CHERCHER À COMPRENDRE ENSEMBLE.

DÉROULEMENTAujourd’hui, chacun va tenter de répondre à cette question : Est-ce que je gagne assez d’argent pour bien vivre ?

> Pour répondre à cette question, chacun va, de façon anonyme, calculer les revenus de son foyer.

REVENUS = travail, allocations, retraite, rentes (patri-moine, placements…) Le revenu est divisé par le nombre de personnes au foyer.FOYER = personnes qui vivent avec vous.

> Chacun trouvera dans son enveloppe : un escalier des re-venus, une gommette orange, une gommette verte.

ESCALIER DES REVENUS = répartition sous forme d’esca-lier, du plus petit au plus élevé revenu suivant l’INSEE.

Gommette orange = je ne vis pas bien avec mes revenus.

Gommette verte = je vis bien avec mes revenus.

> Chacun place sur son escalier la gommette de son choix.> L’animateur collecte les enveloppes, il place les résultats sur le grand escalier.> L’animateur présente les résultats en grand groupe.> Répartition en groupes de maximum 15 personnes, pour débattre autour de ces questions.

DURÉE

MATÉRIEL

GROUPE

De 20 à 100 personnesLors d’un forum, une journée de délégation, une marche ...

En 3 temps. Grand groupe (1h30),

collecte des données (1h), temps d’échange (40 min).

une fiche escalier par personne, une enveloppe par personne,

des gommettes orange et vertes, prévoir une grande feuille avec

l’escalier des revenus accrochée au mur avant le début

de l’animation.

FIC

HE

D’A

NIM

ATIO

N //

1.3

.D

4867.5 €2736.7 €2256.7 €1966.7 €1743.3 €1555.8 €1385 €

1206.7 €1007.5 €

665 €

Niveau de vie moyen mensuel, par décile*, en 2012. Source INSEE.

*décile : chaque partie représente 1/10 de l’échantillon de population;

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

ANALYSER LES CAUSES DE LA PAUVRETÉ

2

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

ANALYSER LES CAUSES :DES FAITS À CONNAÎTREET À COMPRENDRE

2.1

A / RICHES ET PAUVRES : LES DIFFÉRENTES SILHOUETTES.

FAMILLESOCIALRELATIONS AMICALES

LA VIE ÉCONOMIQUELES BIENS MATÉRIELS

L’ESPRIT : ÉMOTIONINTELLECTSPIRITUELCULTUREL

Che

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NB : la taille des personnages est proportionnelle à leurs revenus.

RS

A, b

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Patricia Gilbert Lucette ColetteJonathan Ahmed Daniela Bill

Page 23: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

Département Recherche Expérimentations DéveloppementTel : 04 57 13 81 21 / Courriel : [email protected] Fiche d’animation // 2.1.A

LES TROIS CAS

OBJECTIFS :1. PRENDRE CONSCIENCE DE SES PROPRES REPRÉSENTATIONS DE LA

PAUVRETÉ ET DE LA RICHESSE. LES CONFRONTER À LA RÉALITÉ.

2. TRAVAILLER SUR LA QUESTION DES INÉGALITÉS ET SUR LES DIFFÉ-RENTES FAÇONS DE LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ.

DÉROULEMENT1ERE ÉTAPE : 10 MINUTESL’animateur place au mur une silhouette. Les pieds et les jambes sont bleus, le buste et les bras sont rouges, la tête est jaune. Il s’agit «un français moyen».

Les participants sont invités à imaginer : de quoi est faite la vie de cette personne ? Quelles sont ses activités, son travail, ses loisirs ? Ce qu’elle possède ? Où elle habite ? Quel est son environnement familial, amical ? etc. Au fur et à mesure, l’animateur écrit sur des post-it les éléments cités par le groupe et il les place selon les trois zones :

> ce qui concerne le matériel et l’économique (bleu), > le relationnel, la vie sociale (rouge), > le culturel et le spirituel (jaune).

Pour terminer cette première étape, le groupe donne un prénom à son personnage.

2E ÉTAPE : 15 MINUTESL’animateur place au mur une autre silhouette, plus grande que la première. Cette personne est très riche. De même que précédem-ment, les participants lui inventent une vie. Les post-it sont placés au fur et à mesure selon les trois zones : bleue, rouge ou jaune. Un prénom est donné à ce deuxième personnage.

Une 3ème silhouette, plus petite que la première, est placée sur le mur. Il s’agit d’une personne très pauvre.Comme précédemment, les participants sont invités à s’exprimer à son sujet et les post-it sont placés selon les trois zones de couleur.

3E ÉTAPE : 15 MINUTESLe groupe essaye de qualifier chacune des silhouettes en com-mentant leurs situations. Il est alors invité à comparer les trois sil-houettes et à faire part de ses constats. A quoi se reconnaissent la pauvreté et la richesse? Quels en sont les signes ?

4E ÉTAPE : 20 MINUTES DÉBATL’animateur s’adresse au groupe : le Secours Catholique mène des actions pour lutter contre la pauvreté.

> Quel registre de la pauvreté touche-t-elle ? (Dimension économique, sociale, culturelle). > Essayons de les identifier et de préciser. Sont-elles efficaces ? > Qu’est-ce qui les rendrait plus efficaces ? > La pauvreté recule-t-elle réellement ?

DURÉE

MATÉRIEL

LIEU / ESPACE

GROUPE

Une quinzaine de personnes

1H

> Trois silhouettes (moyenne, grande, petite)Elles doivent être imprimées ou dessinées en format paper board> Post-it> Marqueurs> Pâte à fixe

Des chaises en demi-cercle face à un tableau ou un

grand mur vide.

FIC

HE

D’A

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N //

2.1

.A

Page 24: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

24

LIVRET PÉDAGOGIQUE

B / REMONTONS LES CAUSES

4 ét

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Pour

bie

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LA SITUATION

On repère une fuite d’eau dans la maison.

Une famille (6 personnes)

habite dans un logement trop petit,

insalubre.3 des enfants sont souvent malades.le père de famille

est dans une situation précaire (travail irrégulier).

Cela crée des tensions

dans la famille.

Le toit est endommagé. L’eau

se glisse entre les tuiles.

Le logement est difficile à chauffer,

humide*, le nombre de personnes vivant

dans le logement crée forcément des tensions

compte tenu de la promiscuité et du manque de ressources

financières.

* Ceci crée chez les enfants des

pathologies respiratoires.

Mettre un seau et le vider régulièrement

sinon l’action est inefficace.

La famille va régulièrement

chez le médecin.Mettre un absorbeur

d’humidité, un chauffage

d’appoint.Proposer aux

enfants de partir l’été en camp de jeunes.

Chercher les causes de la fuite : monter sur le toit,

et réparer.

Initier une demande de changement de logement auprès

d’un organisme HLM.Soutenir la recherche

d’emploi du père de famille. Mener une action vers le bailleur

pour améliorer la qualité du logement. Mener un plaidoyer vis-à-vis des pouvoirs publics sur la politique du logement

au sein du CAU (Collectifs des 34

Associations Unies pour le logement).

POURQUOI C’EST COMME ÇA ?

AGIR SUR LES CONSÉQUENCES

IMMÉDIATES

AGIR SUR LES CAUSES

Et a

u Se

cour

s C

atho

lique

...

Page 25: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

25

CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

C / REPENSONS LA PAUVRETÉ AVEC ESTHER DUFLO

Esther Duflo est une économiste franco-américaine, spécialiste du développement et de la pauvreté. Elle a écrit un ouvrage avec Abhijit Banerjee, qui nous invite à « Repenser la Pauvreté ».

Abhijit V. Banerjee, Esther Duflo, Repenser la pauvreté, Éditions du Seuil, coll. « Les Livres du Nouveau Monde », 2012, 422 p., ISBN : 978-2-02-100554-7.

Les politiques en direction des pauvres sont souvent polluées par des enjeux idéologiques. Les dirigeants politiques prennent des décisions à partir d’idées fausses, préconçues. S’ils ne vont pas sur le terrain, ils ne peuvent proposer de solution adaptée à la réalité…

Ainsi, les pauvres reçoivent tout un tas d’informations dont ils ne savent que faire. Ils doivent les trier avant de prendre des décisions : c’est beaucoup d’énergie dépensée.

En étant responsable de trop d’aspects de leur vie, les pauvres peuvent être victimes de symptômes dépressifs fréquents. Cela « sape leur volonté d’agir », entrave leur « volonté de démarche ».

1/ Pour poursuivre le débat, regardez les vidéos suivantes sur Youtube : Esther DUFLO, Pourquoi y a t-il encore un milliard de pauvres ? Part. 1 et 2.

2/ Quelles autres causes pouvez-vous trouver, ici et ailleurs.. ?Pistes : gestion des déchets, démographie, éducation, corruption…

... LA PAROLE EST À VOUS !

IDEOLOGIE + IGNORANCE = INERTIE

TROP D’INFOS, TUE L’INFO

UNE SITUATION QUI PÈSE

LOGE

MEN

T

FAMILLE

INFOS

INFOS INFOS

INFOS

INFOS

INFOS

INFO

S

INFO

S

INFOS

INFO

S

INFOSINFOS INFOS

INFOS

> IDÉE D’ANIMATION

TRAVAIL

SANTÉ

Page 26: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

26

LIVRET PÉDAGOGIQUE

2.3DES BESOINS NON COUVERTS 2.2A / PRENDRE EN COMPTE LES BESOINS

À partir de la Pyramide de Maslow

Le psychologue américain Abraham Maslow a défini cinq besoins fonda-mentaux en les hiérarchisant (pyra-mide de Maslow). Il est possible de lire ces différentes catégories des besoins de manière distincte, en les rendant interdépendants.

> PAR EXEMPLE LE CHEMIN ROSE : En participant à un groupe (un atelier cuisine par exemple), la personne reprend contact avec d’autres gens et se crée des amis. Ce sentiment d’appartenance rehausse son

estime d’elle-même et lui donne confiance en elle pour reprendre des démarches de recherche d’emploi ; ce qui lui permettra à terme de se mettre en sécurité.

famille, être en lien avec d’autres,

être dans un groupe, faire équipe…

manger, boire,

se vêtir, dormir,

S’ÉPANOUIR

SÉCURITÉAPPARTENANCE

PHYSIOLOGIQUES

ESTIME

reconnaissance, besoin d’apprendre, confiance en soi… connaître ses talents,

faire des choix, accès aux loisirs et à la culture…

logement,emploi,

éviter les dangers, accès aux soins…

Page 27: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

27

CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

Y A T-IL UN DÉTERMINISMEDANS TOUT CELA ?

2.3

A / LE SYSTÈME « ESCALATOR » (QUÉBEC).

Qu’est-ce qui ne va pas dans ce système ?

Quels rouages changer ?

Pourquoi je n’arrive pas à monter ?

Comment être solidaire avec eux ?

Comment fairepour gagner plus ?

C’est quand même pas mal d’être à l’aise !

Notre société est commeun « escalator » : certains montent facilement, d’autres redescendent...

… Alors, sur quoi faut-ilagir en premier ?Faut-il s’acharner à aider les personnes pour qu’elles ar-rivent à monter l’escalator qui descend ou faut-il s’occuper du fonctionnement de l’esca-lator ? Cherchons les boutons de commande !

Quel changement de regard ?Quelle nouvelle vision de la société ?

Pourquoi est-onsi loin des autres ?

Nous sommes là, nous n’arrivons pas à monter…

lobby

politiquegrands groupes

industriels

institutionsbanques

bourse

CAC 40

Page 28: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

Département Recherche Expérimentations DéveloppementTel : 04 57 13 81 21 / Courriel : [email protected] Fiche d’animation // 2.3.B

LA PAUVRETÉ EN DÉBAT

OBJECTIFS :1. PRENDRE CONSCIENCE, AU SEIN D’UN GROUPE, DES DIFFÉRENTES OPINIONS ET S’ÉCOUTER.

2. DÉBATTRE ENSEMBLE ET PROGRESSER DANS UNE RÉFLEXION COMMUNE.

DÉROULEMENTPRÉPARATION :Une fiche, avec une vingtaine de phrases numérotées, a été pré-parée. Ces phrases ont été construites par un groupe de personnes qui vivent dans la précarité et des bénévoles ou permanents du Secours Catholique, à partir de situations vécues ou entendues. La formulation de certaines phrases est volontairement ambiguë, par-fois provocatrice. Il s’agit de susciter intentionnellement la réaction des participants afin de provoquer le débat.

DÉROULEMENT :La fiche comportant les phrases et la grille est distribuée aux participants.

Dans un premier temps, les participants sont invités à classer per-sonnellement les phrases dans la grille. (10 à 15 minutes) Chacun va devoir placer les numéros des phrases avec lesquelles il est :

+ 2 parfaitement d’accord + 1 en accord 0 plutôt d’accord - 1 plutôt pas d’accord - 2 pas du tout d’accord

Dans un deuxième temps, des groupes sont constitués (3 ou 4 personnes). Les participants vont donc échanger sur leur classification personnelle puis négocier entre eux pour établir une classification commune à proposer au grand groupe.(20 minutes).

De retour en grand groupe, l’animateur fait s’exprimer les « parfaitement d’accord » (+ 2) et les « pas du tout d’accord » (- 2) de chaque groupe. L’animateur cherche à mettre en évidence les choix isolés, les choix contradictoires, la nature des débats au sein de chaque petit groupe.

Un débat peut alors s’instaurer. Est-ce que les affirmations pré-sentées se rapprochent de situations que vous connaissez ? Peut-on ainsi les généraliser ? N’y a-t-il pas de contre- exemples ? Que pouvons-nous engager de l’ordre de l’accompagnement individuel ou d’actions de mobilisation collective et de plaidoyer par rapport à ce qui nous paraît inacceptable ?

DURÉE

MATÉRIEL

LIEU / ESPACE

GROUPE

Entre 6 et 15 personnes

+2

+1

0

-1

-2

2 heures

> Une fiche avec les phrases par participant> 1 grille par participant, > Un stylo

+ Une grille par petit groupe.

Autant de lieux que de petits groupes.

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2.3

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Page 29: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

B / LA PAUVRETÉ EN DÉBAT

1. L’Etat a exploité nos parents migrants.2. Tout homme est acteur de sa propre vie.3. Dans les institutions, l’accueil des personnes pour déposer leurs dossiers est mal fait.4. Les pauvres ne veulent pas trouver de travail alors qu’il y a plein d’offres à Pôle Emploi.5. « J’ai honte de ma situation, je ne vais pas frapper aux portes, je ne fais pas la demande ».6. Les pauvres gagnent plus avec les aides qu’en allant travailler. Ils profitent du système.7. Notre société reproduit les inégalités sociales. « En France, si t’es pauvre, t’as de grandes chances d’avoir des enfants pauvres ».8. On demande aux pauvres de répéter chaque fois le récit de leur vie et on les juge.9. Les étrangers viennent se soigner chez nous et ça met la « Sécu » en déficit.10. Les pauvres n’ont pas les moyens mais ils font plein d’enfants.11. On n’obtient chaque fois que des petites aides financières, ce qui oblige sans cesse à « quémander ».12. Les pauvres n’ont pas d’argent mais achètent des grosses télés, le dernier smartphone.13. Les pauvres sont filous, ils connaissent toutes les combines.14. Il y en a qui ne sont pas gâtés, dès le début de leur vie.15. En France, il n’y a plus de travail manuel simple pour les sans-diplômes.16. Beaucoup de prisonniers apprennent leur sortie le jour même. Ils n’ont pas le temps de se préparer.17. L’administration maintient les sans-papiers en précarité en ne leur donnant pas accès au travail.18. Il n’y a déjà pas assez de travail pour les français et on fait rentrer les étrangers.19. Etre dans la rue, ça rend fou.20. Les SDF refusent des hébergements sans raison.21. Il y a de plus en plus d’emplois précaires.22. Les pauvres consomment mal (alcool, tabac, drogue, alimentation). Ça leur coûte cher et ils sont en moins bonne santé.23. Une mauvaise santé peut être liée aux problématiques de logement.

Page 30: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

Département Recherche Expérimentations DéveloppementTel : 04 57 13 81 21 / Courriel : [email protected] Fiche d’animation // 2.3.C

UN PAS EN AVANT

OBJECTIFS :1. PRENDRE CONSCIENCE DES INÉGALITÉS DANS LA SOCIÉTÉ

2. COMPRENDRE LES CONSÉQUENCES POSSIBLES, POUR LA PERSONNE, DE SON APPARTENANCE À CERTAINES MINORITÉS SOCIALES OU CULTURELLES.

DÉROULEMENTA/ MISE EN SITUATION

1. Les participants se voient attribuer une « carte rôle » au hasard, qui présente quelques caractéristiques d’une per-sonne. Demandez-leur de la conserver, de ne pas la montrer aux autres et de ne pas l’échanger.

2. Invitez-les à lire leur « carte rôle» et à se glisser dans la peau de leur personnage le temps du jeu. Laissez-leur quelques minutes pour imaginer leur histoire, leur passé, leurs envies, leurs difficultés… Vous pouvez éventuellement les aider en lisant les questions suivantes : Comment s’est passée votre enfance ? Comment était votre maison ? Quels métiers exerçaient vos parents ? A quoi ressemble votre vie aujourd’hui ? Que faites-vous de vos journées ? Quel est votre mode de vie ? Où vivez-vous ? Combien gagnez-vous ? Que faites-vous pour vos loisirs ? Qu’est-ce qui vous motive le plus ? Qu’est-ce qui vous fait peur ?

Ce temps doit être calme et silencieux, chacun construit son personnage dans sa tête.

3. Demandez aux participants de se mettre en ligne au bout de l’espace de jeu ou en bas de l’escalier. Expliquez que vous allez leur lire une liste de situations ou d’évènements. Chaque fois qu’ils sont en mesure de répondre « oui » pour leur personnage, ils doivent faire un pas en avant. Dans le cas contraire, ils restent sur place.

4. Lisez les situations une par une. Marquez une pause entre chaque afin que les participants puissent éventuellement avancer. Observez attentivement les places de chacun.

5. Demandez enfin aux participants de constater leur posi-tion finale et de regarder autour d’eux pour savoir comment ils se situent par rapport aux autres.

DURÉE

MATÉRIEL

LIEU / ESPACE

GROUPE

Un minimum de 10 personnes mais c’est mieux à une vingtaine

Une bonne heure

Autant de « cartes rôle » que de participants, la liste des situations

pour l’animateur

Un espace grand (extérieur : un grand parking, intérieur : un vaste escalier,

par exemple)

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Département Recherche Expérimentations DéveloppementTel : 04 57 13 81 21 / Courriel : [email protected] Fiche d’animation // 2.3.C

UN PAS EN AVANT (suite)

B/ LE DÉBRIEFING

Donnez-leur deux minutes pour que chacun puisse vraiment sortir de son personnage (mais sans le révéler aux autres). Il peut être intéressant de changer de lieu pour entamer la discussion.Commencez par leur demander ce qu’ils ont ressenti suite au jeu :> Qu’est-ce que j’ai ressenti quand les autres avançaient et pas moi ?> Qu’est-ce que j’ai ressenti quand je me suis rendu compte que j’avançais et pas les autres ?> Comment je me suis senti dans la peau de mon personnage ?> Concernant ceux qui avançaient souvent, à quel moment ont- ils constaté que les autres n’avançaient pas aussi vite qu’eux ?

On peut ensuite passer un moment sur les rôles de chacun : > Peuvent-ils deviner le rôle joué par les uns et les autres ?On propose alors à chacun de lire sa « carte rôle » et de présenter en quelques mots le personnage comme il l’avait imaginé.

Généralisation : Aller au-delà du jeu pour tirer des conclusions et réfléchir ensemble :> Les personnages joués nous sont-ils complètement étrangers ?> Est-ce que j’imaginais que des écarts si grands puissent exister ?> Qu’est-ce qui m’a le plus interpellé ?> Quelle est notre position par rapport à la majorité de la population mondiale ?

DES SITUATIONS :

• Vous avez un logement décent avec l’électricité et l’eau potable.• Vous n’avez jamais été inquiété de ne pas pouvoir manger à votre faim.• Vous êtes allé à l’école et êtes capable de lire le journal.• Vous possédez téléphone, télévision, voiture.

DES « CARTES RÔLE » :

• Vous êtes un immigré malien en situation irrégulière.• Vous êtes le président de la section jeunesse d’un parti politique.• Vous êtes une mère célibataire sans emploi.• Vous êtes la fille du directeur de l’agence bancaire locale. • Vous étudiez les sciences économiques à l’université.

D’après CCFD- Terre Solidaire et le Manuel pour la pratique de l’Education aux Droits de l’Homme avec les jeunes du Conseil de l’Europe

> VOUS TROUVEREZ LES LISTES COMPLÈTES SUR L’INTRANET.

> À TITRE D’EXEMPLE :

Page 32: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

32

LIVRET PÉDAGOGIQUE

ANALYSER EN RÉFÉRENCE À DES VALEURS

2.4

A / VISION DE SOCIÉTÉ

« Nous croyons en une société dans laquelle chacun a sa place, une société qui ne nous définit pas par ce que nous avons mais bien par qui nous sommes.»

liberté d’agir, équité, solidarité, partage, respect de l’environnement, dignité humaine, bien commun, vivre ensemble, force des liens, participation

FRATERNITEUNIVERSELLE

Page 33: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

Département Recherche Expérimentations DéveloppementTel : 04 57 13 81 21 / Courriel : [email protected] Fiche d’animation // 2.4.A

LA MONTGOLFIÈRE

OBJECTIFS :1. TRAVAILLER ENSEMBLE À PARTIR DU TEXTE « VISION DE SOCIÉTÉ »

DU SECOURS CATHOLIQUE.

2. PERMETTRE L’EXPRESSION DES CONVICTIONS DE CHAQUE PERSONNE AU SEIN D’UN GROUPE

3. FAIRE ŒUVRE DE CRÉATIVITÉ EN RÉALISANT UNE ILLUSTRATION QUI SYMBOLISE LES CONVICTIONS PARTAGÉES D’UN GROUPE

DÉROULEMENT

Ce temps va permettre de réaliser des montgolfières qui peuvent rester dans le local de l’équipe. Elles sont porteuses de sens.

1ERE ÉTAPE : lecture du texte « Vision de société » du Secours Catholique (2011), paragraphe par paragraphe en laissant aux personnes le temps de réagir : (ce qui me parle, ce qui me choque, ce avec quoi je suis d’accord, pas d’accord) et en notant au fur et à mesure des mots clés.

2ÈME ÉTAPE : les mots clés repérés par les un-es et les autres sont mis en commun et le groupe choisit ceux qui font consensus. Ils pourront être inscrits sur la nacelle de la montgolfière.

3ÈME ÉTAPE : le groupe construit une phrase qui commence par «nous croyons...» Cette phrase pourra être notée sur le ballon de la montgolfière.

4ÈME ÉTAPE : poursuivre l’image à partir des questions suivantes : d’où vient l’énergie qui va permettre au ballon d’être gonflé? Qu’est-ce qui va faire que cette montgolfière s’élève ? De quoi faut-il se débarrasser pour pouvoir décoller?

5ÈME ÉTAPE : le groupe réalise son illustration afin de la présenter à d’autres groupes qui auront de leur côté réalisé une autre. Soyons créatifs ! Il peut y avoir des images, logos, couleurs...

6ÈME ÉTAPE : un échange peut ensuite avoir lieu, à la fois sur la manière dont chaque groupe a travaillé mais aussi sur le résultat final.

DURÉE

MATÉRIEL

LIEU / ESPACE

GROUPE

Par petits groupes de 5 / 6 personnes

maximum

Une bonne heure

> De grandes feuilles pour la réalisation de la montgolfière> Des feuilles de couleur A4> Des feutres, des crayons de couleur, des marqueurs> Des revues,…

Des tables et des chaises

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2.4

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Page 34: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

Page 35: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

35

CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

B / LA PENSÉE SOCIALE DE L’ÉGLISE

Au fil du temps et spécialement à la fin du 19e siècle, les catholiques (laïcs, religieux ou mouvements) ont analysé les enjeux de la vie en société, pour proposer des principes de réflexion, dégager des critères de jugement, suggérer des orientations concrètes. C’est l’ensemble de cette pensée, de cette sagesse, que l’on appelle « Pensée Sociale de l’Eglise ».

Ces quatre principes sont des repères possibles pour les actions ou les politiques de lutte contre la pauvreté.

Ouvrages :Notre Bien Commun, Conférences des évêques de France, Les Editions de l’atelier, 2014.Vers la justice de l’Evangile. Introduction à la Pensée Sociale de l’Eglise, Pierre de Charentenay, DDB, 2008.

Sites web :http://www.doctrine-sociale-catholique.fr (site du CERAS)http://www.eglise.catholique.fr (site officiel de la Conférence des évêques)

> POUR ALLER PLUS LOIN

- Reconnaître la personne humaine,

créée par Dieu, dans toutes ses dimensions (économique,

politique, spirituelle, culturelle, sociale…)

- Mettre la personne hu-maine au centre de toutes les

actions en société.« Etre digne, c’est pouvoir se

respecter soi-même, physi-quement, moralement »

La d

ignité

humaine, c’est :

La solidarité, c’est :

QUI ? Personne n’est

trop pauvre pour ne rien avoir à partager. La solidarité, c’est être tous responsable de tous pour le bien commun.

- Faire confiance et responsabiliser.- Donner les moyens à la personne de faire par elle-même. - Placer les décisions au niveau le plus proche des personnes concernées.

La subsidiarité, c’est :

Le bien commun, c’est :

- L’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur épanouissement.

- Donner accès aux biens communs : eau, santé, alimentation…

Page 36: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

36

LIVRET PÉDAGOGIQUE

C / LES VALEURS DANS L’ ÉVANGILE

20 1 « Apprenez donc quelque chose du Royaume des Cieux. Un propriétaire est sorti à la première heure du jour afin d’embaucher des travailleurs pour sa vigne. 2 Il se met d’accord avec les travailleurs pour un denier par jour et il les envoie à sa vigne.

3 Dans la matinée il en voit d’autres qui sont là sur la place sans rien faire, 4 et il leur dit : « Allez vous aussi à la vigne et je vous donnerai ce qui sera juste. »5 Aussitôt ils y vont. Le propriétaire sort de nou-veau à midi, puis dans l’après-midi, et il agit de la même façon.

6 À la tombée du jour — c’était la onzième heure, il sort et il en trouve qui sont là assis. Il leur dit : « Pourquoi restez-vous là toute la journée sans rien faire ? » 7 Eux lui répondent : « C’est que personne ne nous a embauchés.» Et il leur dit : « Allez donc vous aussi à la vigne ».

8 Le soir venu, le propriétaire de la vigne dit à son intendant : « Appelle les ouvriers et donne-leur leur salaire ; tu commenceras par les der-

niers et tu continueras jusqu’aux premiers ».9 Ceux qui ont été embauchés à la onzième

heure se présentent donc les premiers ; ils re-çoivent un denier. 10 Quand les premiers arrivés se présentent à leur tour, ils pensent qu’ils vont recevoir davantage, mais eux aussi reçoivent un denier.

11 Pendant qu’on les paie, ils protestent contre le propriétaire : 12 « Ces derniers, disent-ils, n’ont fait qu’une heure, et tu les mets sur le même plan que nous qui avons travaillé toute une journée au soleil ».

13 Il réplique à l’un d’eux : « Mon ami, je ne suis pas injuste avec toi. Nous étions d’accord pour un denier, n’est-ce pas ? 14 Prends ce qui te revient et va-t’en. Moi je veux donner à ce dernier autant qu’à toi.

15 N’ai-je pas le droit de faire chez moi ce que je veux ? Serait-ce que tu es envieux parce que moi je suis bon ? »

16 Oui, les derniers seront premiers, et les premiers, derniers. »

Parabole des ouvriers envoyés à la vigne, Matthieu.

> IDÉE D’ANIMATION :Confier à un groupe le texte et un appareil photo.Quelles valeurs ressortent de ce texte ?

Page 37: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

AGIR ENSEMBLECONTRE LA PAUVRETÉ

3

Page 38: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

A / DES FORMES POSSIBLES D’ACTION AU SECOURS CATHOLIQUELors des dernières intempéries, la famille Padchans a tout perdu. Comment le Secours Catholique peut-il les aider ?

URGENCES

Aide alimentaire

Ecoute

Finance

Nettoyage ACCOMPAGNEMENT

Ecoute et soutien psychologique

Démarches administratives

Mobilité Justice

DÉVELOPPEMENTRéaménagement Plaidoyer Assurances Coopératives

LES FORMES D’ACTION3.1

Page 39: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

39

CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

ACCOMPAGNEMENT

Ecoute et soutien psychologique

Démarches administratives

Mobilité Justice

B / L’UNION FAIT LA FORCE

L’animateur commence par afficher les 2 images. Chacun va essayer de se mettre à la place des personnages. L’animateur peut proposer un temps de discussion autour de 3 questions : > Qu’est-ce qu’il y a dans ma tête, dans quel état d’esprit je suis ? > Quelle est la suite de l’histoire ?> Qu’est-ce que cela produit pour les personnes ?

L’animateur peut alors proposer un temps pour retrouver ensemble des histoires de mobilisations collectives qui ont fait changer la vie des gens, des actions de libération, ici en France et ailleurs dans le monde.

> Les illustrations sont disponibles sur l’Intranet.

> IDÉE D’ANIMATION : « L’UNION FAIT LA FORCE »

Intenable à long terme

Avoir un objectif commun

Energie du désespoir

L’union fait la force

Courage

Le faire ensembleest aussi important que le résultat Echec

Fierté collective

Manque de confiance en soi et envers les autres

Chacun sa place dans le groupe

Page 40: Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

> SUGGESTION D’ANIMATION :

A / LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ILLUSTRÉ

LE DÉVELOPPEMENT3.2

AGIR ENSEMBLE

La diversité, c’est le pied ! Tous ensemble, c’est vraiment

moins la galère !

La délégation de Chambéry a créé un outil, « La Précarité n’est pas un jeu », qui permet de prendre conscience des réalités quotidiennes des personnes qui vivent la précarité.

Cet outil est disponible sur l’intranet : http://intranet.secours-catholique.org/spip.php?article7063Ou à l’adresse suivante : https://docs.google.com/file/d/0B5xf8jKnEkvmbTlQWXhZMVpLN2M/edit?pli=1

Allons-y ensemble,sans peur, sans crainte,

ne restons pas sur place !

En fait, j’aivraiment peur !

Je me sens commeun poisson dans l’eau...

Allez Gontran, viens vers moi !

Qu’allons-nous devenir, ça

craint trop…

Pas besoin, je sais comment faire

Vas-y, jette toi à l’eau ! BRR, ça caille ! Partout, tout est glacé !

Regardons ce que l’on peut faire…

Eglantine, rejoins-nous, on se serre les coudes !

Allez les gars, si on s’entraide on y arrivera !

Tenez le coup, ça en vaut la peine !

Faut vraiment y croire !

Waouh, la classe !

C’est comme ça que je vais finir, chic alors !

Dur dur d’ÊTRE, mais ça « vol » la peine d’émerger

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

B / LES CINQ DIMENSIONS DU DÉVELOPPEMENT

POLITIQUE : Le bus ne passe pas souvent dans le quartier et il est difficile d’aller faire ses courses dans le centre-ville. « Le Fil de Soi » lance une pétition pour soutenir la demande auprès de la mairie pour un passage plus fréquent du bus. Un rendez-vous avec le maire a été obtenu pour le mois prochain.

Un quartier, un local ouvert à tous, des personnes qui viennent régulièrement ou pas, pour se rencontrer et mener des actions d’entraide solidaires.

SPIRITUEL :A l’occasion de la fête de Pâques,

un méchoui est organisé. Des musulmans et des chrétiens se rassemblent. Deux textes sontlus, un passage du Coran et

un de la Bible, pour échanger ensuite ensemble.

SOCIAL :La fête du quartier

est prévue dans un mois. « Le Fil de Soi » participe à

l’organisation avec le centre social, la MJC, la mairie et les associations

« Capoeira en fête » et « Rando Nature ». Tout le monde est invité, des habitants de toute la ville ont

l’habitude de venir en profiter.

CULTUREL : Au «Fil de Soi», les participants s’organisent pour faire des sorties culturelles. Ils sont allés au Musée de la châtaigne et un soir au café-théâtre.

Dans notre environnement…> Que faisons-nous déjà ?> Quel(s) projet(s) pouvons-nous mener…> en lien avec ces dimensions.

Chacune des cinq dimensions du dévelop-pement doit se penser en fonction et en faveur d’un environnement sain et durable.

> ET NOUS ? > ET LES GÉNÉRATIONS FUTURES ?

ÉCONOMIQUE :La visite du Musée de la châtaigne a donné l’idée à sixfemmes de faire de la confiture. Le groupe s’est agrandi et a pu vendre ces confitures. Devant le succès de leurs ventes, elles ont pu créer une coopérative. 50% des recettes ont aussi été reversées à Caritas Sénégal qui soutient le projet de micro-entre- prise de femmes qui développent une activité de couture.

LE FIL DE SOI

LE FIL DE SOI

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

LES IMPASSES DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ

3.3 3.4

Apporter un coup de pouce ponctuel

« Quand un homme a faim, mieux

vaut lui apprendre à pêcher que

de lui donner un poisson » Confucius.

Priorités exclusivement économiques : « Si l’on veut travailler, on trouve » (En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté, ATD Quart Monde, page 73)

Gérer la pauvreté… Inlassablement combler les manques… Acheter la paix sociale…« La main qui donne est toujours au-dessus de la main qui reçoit ».

d’après Damien Rouillier, délégation Maine et Loire.

L’environnement de la personne n’est pas pris en compte.

« Ce qui est fait pour nous, que d’autres ont décidé sans

nous, est en réalité contre nous. Soyons des êtres actifs».

Nelson Mandela.

Lutter contre les pauvres ! Eradiquer les pauvres au lieu d’éradiquer la pauvreté.

Renvoyer la question aux spécialistes,

se passer la patate chaude…

VERS UNE SOCIÉTÉ

JUSTE ET FRATERNELLE

!

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

A / INTERPELLONS !

INTERPELLER POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ

3.4

ECONOMIQUE Boycott : 500 personnes ouvrent un

compte dans la même agence bancaire et retirent tout dès le lendemain pour faire

comprendre la force du consommateur sur le système.

AUJOURD’HUI, CONTINUONS !

MOBILISATION CITOYENNE

Participer aux conseils citoyens, aux tables

de quartiers, aux conseils municipaux...

COMMUNICATION

ART Faire des films ou témoignages, des expos

au niveau local. Par exemple, un photographe a fait des photos pour montrer

le visage de personnes en situation de pauvreté partout dans le monde.

SYMBOLIQUE• Au Québec, toutes les cloches du pays

ont sonné au même moment pour interpeller le pays sur l’application d’une loi.

• Tous les ans, à l’occasion de la journée internationale des personnes âgées, les

Petits Frères des Pauvres, partout en France, offrent une rose aux passants afin qu’ils

l’offrent à leur tour à une personne âgée de leur entourage.

• A Chambéry, confection d’une écharpe géante par différents groupes. L’écharpe

est suspendue dans toute la ville et interpelle les habitants sur la pauvreté.

• Utiliser les emplacements publicitaires d’une ville pour lancer des messages ou valoriser

des groupes d’interpellation.

INTERPELLATIONPUBLIQUE

Cercle de silence, témoigner auprès des politiques…

DÉTRUIRE LA MISÈRE

Discours prononcé à l’Assemblée Nationale Législative en 1849.• La misère peut disparaître comme la lèpre a disparu.• Détruire la misère, oui ! Cela est possible.• Je voudrais que cette Assemblée, majorité et minorité, n’ait qu’une seule âme pour marcher à ce grand but, l’abolition de la misère !

Victor Hugo

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

A / JOURNÉE MONDIALE DU REFUS DE LA MISÈRE

DU LOCAL AU GLOBAL3.5

Depuis 1987 en France, le 17 octobre, un rassemblement a lieu sur le parvis des Libertés et des Droits de l’Homme au Trocadéro à Paris. En 1992, l’ONU a reconnu le 17 octobre comme journée internationale pour l’élimination de la misère.

Pour que les très pauvres témoignent et soient entendus

au nom de tous ceux qui subissent

la misère.

Pour que ceux qui s’indignent et n’acceptent

pas l’injustice les rejoignent. Pour que ceux qui ne se

rencontrent jamais puissent s’encourager dans leur

engagement et croiser leurs savoirs pour créer

du neuf.

Aubervilliers, Animationsautour du livre

Montrouge, Sensibilisation au centre de formation des travail-leurs sociaux

Saint Brieuc, Rallye

République Centrafricaine Témoignages

ChambéryMarche

Paris,Animation sur la place du Trocadéro, témoignages, rencontres au Conseil économique et social

Montpellier, Expression par le dessin et l’écrit, chorale, bibliothèque de rue

Et d’autres manifestations, réseaux :

Collectif Pouvoir d’Agir, Semaine de solidarité internationale,

Forum Social Mondial…

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CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ

B / 25 RÉVOLUTIONS TRANQUILLES MAIS REMARQUABLES ICI ET AILLEURS

Le Groupe Développement Social qui a conçu ce livret, a cherché dans ses connaissances des initiatives remarquables qu’il a souhaité mettre en valeur…

EMMAÜS accueille et accompagne les personnes sans-abri ou en situation de grande précarité afin de leur permettre de reconquérir leur autonomie. L’association interpelle également la société et les responsables politiques.

LE CAU (Collectif des Associations Unies pour le loge-ment) rassemble 34 organisations nationales de lutte contre l’exclusion. Il interpelle les pouvoirs publics face aux problématiques de logement et d’hébergement.

LES CCASservices des municipalités, interviennent dans l’aide sociale légale, facultative et l’animation des activités sociales. Ils participent au respect du maintien des droits.

ATD QUART MONDEa pour but d’éradiquer la misère en promouvant l’application du droit pour tous. Il agit sur le ter-

rain avec les personnes concernées, auprès des institutions et parlementaires pour faire changer les lois et auprès de l’opinion publique par des campagnes citoyennes.

LE MICRO-CRÉDIT permet aux personnes qui ont un projet mais qui ne disposent pas de l’aide d’une banque tradi-tionnelle de bénéficier d’un prêt pour mener à bien ce projet.

KAIZEN est un magazine alternatif porté par le Mouve-ment Colibris et inspiré par la philosophie de Pierre Rabhi. Il traite de la santé, de l’éducation, de l’alimentation, …

DEBOUTest un magazine solidaire, qui propose gratuite-ment des solutions concrètes sur tous les sujets du quotidien, un contenu pédagogique, acces-sible et attrayant pour tous ceux qui veulent faire face à leurs soucis.

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LIVRET PÉDAGOGIQUE

A Chambéry, il existe une entreprise d’inser-tion, spécialisée dans l’aménagement évène-mentiel : CATM Events.

Il existe dans différentes villes en France, des restaurants d’insertion, qui emploient des personnes exclues du monde du travail

Les Groupes d’Entraide Mutuelle organisent des activités pour les personnes souffrant de maladies psychologiques.

Les Disco soupe, sont des soirées organisées autour d’un repas à base d’aliments récupérés sur les marchés. On récupère, on cuisine et on partage !

La NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) est une banque qui permet de soutenir la création et le développement de projets d’utilité sociale et environnementale.

L’association Sœur Emmanuelle (ASMAE) est une ONG de solidarité internationale spé-cialisée dans le développement de l’enfant et présente dans 8 pays.

Une « Cravate pour tout le Monde » est une association qui permet à des personnes qui ont un entretien d’embauche d’emprunter un cos-tume et ainsi d’être dans de meilleures condi-tions pour prétendre à un emploi.

Les cafés suspendus ou baguettes en at-tente sont très répandus dans les grandes villes. On peut, en achetant notre baguette ou notre café, en payer un de plus pour une per-sonne qui ne pourrait pas se l’offrir !

Il existe des agences immobilières à vocation sociale.

À l’Accorderie de Chambéry, la monnaie, c’est le temps. On se rend des services en fonc-tion de nos compétences et de nos savoirs.

L’association Open Bidouille Camp est une fête populaire dédiée à la bidouille ou DIY (Do It Yourself). On se réunit autour d’ateliers pour réparer nos vélos, s’échanger des graines, se rendre des services informatiques…

Les Petits Frères des Pauvres mettent à dis-position une petite maison de vacances pour accueillir les personnes SDF l’hiver à Vertou (Loire-Atlantique).

Aux Appenins à Paris, il y a un lieu d’accueil de jour, ouvert à tous, à destination de per-sonnes en situation de précarité. Il est possible d’y prendre des petits déjeuners ou de partici-per à des ateliers. Les personnes sont accueil-lies par des bénévoles et peuvent être orientées vers d’autres services.

Les Marcheurs de l’Espérance (Marseille, Avignon) : dans un esprit de convivialité et de fraternité, un groupe de salariés, bénévoles et personnes de la rue se retrouvent pour marcher ensemble. Il n’y a pas de statut, chacun a la même place.

L’association « Pé no Chão » accompagne des jeunes et leurs familles qui vivent dans des favelas à Recife (Brésil) par les arts culturels : capoeira, percussions, danse…

À Madagascar, on organise des repas pour les personnes âgées. Des gens marchent de tous les villages pour venir préparer à manger et par-tager ce moment ensemble.

En Slovaquie, il existe un réseau associatif qui facilite l’accès aux médicaments.

L’association « Ecuasol » est une ONG qui apporte son soutien aux enfants de la Rol-dos-Pisulli en Equateur.

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Le Groupe Développement Social en action.

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GROUPE DÉVELOPPEMENT SOCIAL

Travail collectif réalisé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

en octobre 2014

Département Recherche Expérimentations Développement

SECOURS CATHOLIQUE – CARITAS FRANCE