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Jacques Damour et autres nouvelles Émile Zola Livret pédagogique Établi par Bertrand LOUËT, professeur certifié de Lettres modernes HACHETTE Éducation

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Jacques Damouret autresnouvellesÉmile Zola

L i v r e t p é d a g o g i q u e

Établi par Bertrand LOUËT,professeur certifié

de Lettres modernes

HACHETTEÉducation

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Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 etL.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usageprivé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « lesanalyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représen-tation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur oude ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisa-tion de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue desGrands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par lesarticles 425 et suivants du Code pénal.

© Hachette Livre, 2002.43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.ISBN: 2.01.168421.8

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Alinéa

Illustration

Harvey Stevenson

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S O M M A I R E

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S 5

J a c q u e s D a m o u r I e t I I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

J a c q u e s D a m o u r I I I , I V e t V . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0

L e s R e p o u s s o i r s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 4

U n e v i c t i m e d e l a r é c l a m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0

V i l l é g i a t u r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 9

P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S 33

E X P L O I TAT I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S 38

P I S T E S D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S

E T S U J E T S D ’ E X P O S É S 39

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Remarque préliminaire

On veillera à ce que les élèves répondent en se référant de manière précise autexte, et, pour les questions d’interprétation, à ce que leurs réponses prennentla forme d’une citation commentée et non d’une simple copie du texte.

On ne propose pas de corrigé pour les questions de rédaction dans la mesureoù, s’agissant de questions « ouvertes », il ne peut être proposé de corrigétype.

J A C Q U E S D A M O U R I E T I I (p. 31)

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Il y a été déporté, après avoir été fait prisonnier au Père-Lachaise, à la finde la « semaine sanglante » (pp. 18-19, l. 256 à l. 282).

2. Il est ciseleur sur métaux (p. 10, l. 13).

3. Jacques Damour et Eugène sont gardes nationaux.

4. Eugène, le fils de Jacques Damour et de Félicie, est tué en se battant contreles versaillais (p. 17, l. 214-215).

5. Il se rend à son ancien domicile, rue des Envierges, dans l’espoir d’yretrouver sa femme et sa fille (p. 25, l. 150).

6. Il est reconnu par Berru, qu’il croise par hasard (p. 28, l. 242-250).

7. Jacques Damour apprend que sa femme s’est remariée (p. 29, l. 270).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

8. La guillotine est un instrument de supplice destiné à trancher la tête descondamnés à mort.Le nom, comme le verbe, date de 1790. Il est formé à partir du nom de soninventeur, le docteur Guillotin (1738-1814).Cette époque et celle du récit ont en commun d’être des périodes révolu-tionnaires au cours desquelles les conflits entre classes se soldent par des effu-sions de sang.

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On peut penser à Silhouette, à Poubelle, aux personnages de Molière (unharpagon, un tartuffe) et aux noms de marques (« frigidaire » pour réfrigéra-teur, « scotch » pour ruban adhésif…).

9. L’antériorité : «d’abord » (p. 10, l. 14).L’immédiateté : « tout de suite » (p. 10, l. 15).La postériorité : «plus tard » (p. 10, l. 17).La durée : « longtemps » (p. 10, l. 18).

10. Le temps peut aussi être indiqué par :– le temps verbal. On fera remarquer l’opposition duratif/ponctuel, marquéepar l’opposition imparfait : « était », « gagnait » (p. 10, l. 13), « poussait » (p. 10,l. 17), qui indique une action d’une certaine durée/passé simple («vint » p. 10,l. 17, « eurent », p. 10, l. 15) qui désigne des actions plus ponctuelles.On notera le plus-que-parfait « avait […] été » (p. 10, l. 14), qui sert à marquerune action antérieure à l’action principale.– des termes qui indiquent une durée : «neuf ans » (p. 10, l. 17).

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS :AVIS ET JUGEMENTS SUR LA COMMUNE

11. Dans cette question, les élèves sont appelés à travailler sur un passageassez long. On pourra utilement leur fournir une copie de ce passage qu’onleur demandera d’annoter avant de remplir le tableau.

12. C’est à Félicie que le narrateur donne le plus souvent la parole (deuxrépliques au discours direct). Il la fait ainsi apparaître comme la plus raison-nable, la plus capable de tenir un discours construit.

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Personnages

Idées défendues

Moyens d’action

Propos rapportés au discours direct

Propos rapportés au discours indirect

Modérés

Félicie

Bien se conduire pour forcer le gouvernement à être juste (p. 13, l. 99-100)

La persuasion

Nombreux, met en gardeles membres de sa famille

Plus rares (l. 96 à 99)

Radicaux

Damour, Berru et Eugène

Renverser le gouvernementÉtablir l’égalité par la force

La force, prendre les armes

Rares, exclamation de Berru(l. 80), réponse laconiqued’Eugène (l. 116-117).

Presque tous leurs propossont au discours indirect(l. 69 à 79 et 81 à 92)

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13. Le narrateur juge Berru à l’aide de multiples allusions discrètes qui bros-sent petit à petit le portrait d’un beau parleur qui disparaît au moment d’agir,d’un vantard.– il est un « farceur ayant le mot pour rire » (p. 12, l. 65-66).– il «parle », « explique » et «hausse les épaules » mais n’agit nullement. En effet, ildemeure « les deux coudes sur la table, sa courte pipe à la bouche » (p. 12, l. 76) dansune position de repos qu’il ne quittera jamais.

14. Il apparaît que, pour le narrateur, la Commune est le fait de quelquesexcités guère sérieux (comme Berru) et de quelques naïfs qui se sont laisséentraîner, comme Damour et Eugène. Bien sûr, les choses ne sont pas sisimples, mais cette position reflète celle de nombreux écrivains.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : UNE FAMILLE D’OUVRIERS

FACE AU SIÈGE ET À LA COMMUNE

15. La situation de la famille est décrite des lignes 13 à 58, pp. 10-11.C’est une famille « rangée » et travailleuse que l’on cite « pour le bon exemple »(p. 11, l. 54) et qui réussit à faire des économies, ce qui «pour des ouvriers qui[ont] élevé deux enfants » est exceptionnel.Le « ménage n’était pas malheureux » (p. 10, l. 20) ; cependant, la précarité deleur situation est soulignée (« elle arriva bien juste à nourrir le petit et à soigner leménage », p. 10, l. 15-16) ; elle est aggravée par la maladie de leur fille Louise(p. 10, l. 18). S’ils font des économies, c’est en prévision d’un «malheur », tou-jours possible.

16. Damour et Eugène se montent la tête (p. 14, l. 125), c’est-à-dire qu’ilss’excitent et s’entretiennent mutuellement dans un état de révolte. Le narra-teur laisse entendre que cet état d’esprit résulte de leur oisiveté (p. 14, l. 126),du fait qu’ils ont perdu leurs habitudes (p. 14, l. 127). Le jugement du narra-teur transparaît aussi à travers des termes comme : « effarement », « imaginationsbaroques et sanglantes » (p. 14, l. 128-129) qui indiquent que l’état d’esprit deDamour et Eugène n’est ni raisonné ni raisonnable.

17. Tout au long du siège, la situation se dégrade sur le plan alimentaire etéconomique.– Au début du siège, la famille mange « du pain blanc et de la viande » (p. 11,l. 61) grâce aux économies mais « vers le milieu de décembre » (p. 14, l. 118) leséconomies sont «mangées » et la famille se met au « pain noir », c’est-à-dire demauvaise qualité, ce qui rend malade la petite Louise. Conjointement, les

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personnages se retrouvent au chômage, ce qui les ruine et les mine morale-ment (voir question 16).– La Commune disloque littéralement la famille : Eugène est tué sur les bar-ricades (p. 17, l. 213), ce qui achève de séparer moralement les épouxDamour, et Jacques est déporté (p. 19, l. 278-279).

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE : L’ORGANISATION

TEMPORELLE DU RÉCIT DE VIE

18. 1851 : mariage avec Félicie, naissance d’Eugène.1860 : naissance de Louise.1863 : Eugène devient apprenti.1870 : Guerre, siège de Paris : Jacques Damour et son fils sont gardes nationaux.1871 : Commune de Paris : Eugène est tué, Jacques Damour déporté.1872 : évasion du bagne.1880 : retour à Paris.Début du récit : entre 1871 et 1873, lorsque Jacques est à Nouméa etcontemple son passé.Début de la fiction : 1851, moment où Jacques se marie.

19. Le récit est un long retour en arrière. Il commence en 1871-1873, alorsque Jacques est déporté à Nouméa. À partir de la ligne 10, le chapitre I est unlong retour en arrière : on reprend la vie de Jacques depuis son mariage, jus-qu’au moment de sa déportation. Ensuite, le récit est organisé de manièrechronologique.

20. Cette présentation est un procédé très habile qui nous place du point devue de Jacques Damour. En effet, il contemple la mer et « croyait y voir parfoistoute son histoire » (p. 9, l. 2-3), ce qui permet ensuite tout naturellement de larapporter, comme si le lecteur s’était immiscé insensiblement dans la rêveriedu personnage.

21. La durée de la fiction, dans le chapitre I, est d’environ vingt ans.Celle de lafiction est de onze pages. Le rythme de narration est donc relativement rapide.

◆ ÉTUDIER LE GENRE : LE RÉCIT NATURALISTE

22. Dans ces deux premiers chapitres on a bien un groupe d’êtres, la familleDamour et Berru, dont les actes semblent fidèlement enregistrés, sans que le

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narrateur (ou l’auteur) ne semble jamais prendre parti. En effet, on l’a vu(questions 11, 12, 13 et 14), le narrateur ne juge pas ses personnages maisnous amène à les juger à travers leurs dialogues et leurs actions et il nousmontre l’effet des événements sur eux (questions 15, 16 et 17). Il tente doncd’être un simple « enregistreur ».

23. Dans Jacques Damour, le point de vue choisi est celui d’un narrateurexterne et omniscient. Il adopte le mode d’énonciation du récit, c’est-à-direqu’il est très peu présent et n’intervient ni ne porte de jugements directs. Onpeut donc dire que Zola met en œuvre ici un point de vue qui se veutneutre et impersonnel : il enregistre des actes et laisse son lecteur juge.On pourra utilement faire comparer, pour éclairer ce point, le narrateur decette nouvelle avec celui de Une victime de la réclame.

◆ LIRE L’IMAGE

24. Le soldat offre sa poitrine aux balles, en souriant et avec défi. Son atti-tude est caractéristique des révolutionnaires, qui n’hésitent pas à mettre ainsileur vie en péril pour montrer que leurs convictions sont plus fortes que laforce de la tyrannie.On pense bien sûr à Eugène, qui revient avec « une balle en pleine poitrine »(l. 213-214, p. 17).

25. Les deux images n’ont bien sûr pas la même composition ni le mêmesujet : page 8, un bataillon de gardes nationaux pose fièrement sur une barri-cade, page 35 un garde rouge, seul, pose avec son fusil devant un feu de campallumé en pleine rue.Au-delà de ces différences, on notera que, dans les deux cas, les personnagessont installés dans la rue, transformée en champ de bataille. Dans les deux cas,les personnages sont armés. En effet, il y a une grande identité entre les com-battants, d’une révolution à l’autre.

◆ À VOS PLUMES

26. Dans cette rédaction on invitera les élèves à :– organiser la succession chronologique des événements à l’aide d’adverbesde temps (d’abord, ensuite, puis, enfin…) ;– utiliser un narrateur omniscient à la troisième personne (par exemple enleur demandant de relater les pensées ou les sentiments de leur personnage) ;– ne pas faire apparaître de marques d’énonciation.

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J A C Q U E S D A M O U R I I I , I V E T V (p. 60)

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Félicie s’est remariée parce qu’elle croyait Jacques mort (p. 40, l. 143) etqu’elle s’est laissé tenter par l’idée d’être heureuse (p. 41, l. 154-155).

2. Il réagit avec bonhomie, console sa femme, éprouve de la curiosité et sepropose de rencontrer Damour (p. 47, l. 65 à l. 70).

3. Jacques propose à Félicie de choisir entre ses deux maris et elle choisitSagnard (pp. 50-51, l. 170 à l. 179).

4. Ne reconnaissant pas sa fille, Jacques Damour est intimidé et n’ose pas latutoyer (p. 54, l. 49 à l. 53).

5. La photo d’Eugène au dos de laquelle Jacques avait écrit « Je te vengerai »(p. 57, l. 130).

6. Berru vient voir souvent son ami car c’est un profiteur et qu’il y trouve « lecoin qu’il rêvait pour se goberger » (p. 58, l. 179-180)

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

7. a. Dans la première réplique :– « as » et « est » sont au présent de l’indicatif ;– « ferais » et « irais » sont au conditionnel présent ;– « veux-tu » est à l’impératif.Dans la seconde réplique :– « est », « faut » (2 occurrences) et « est » sont au présent de l’indicatif.– « suis conduit » est au passé composé de l’indicatif.– « serait » est au conditionnel présent.b. Dans la première réplique, les phrases exclamatives dominent. Elles sontmarquées par le point d’exclamation, des tournures exclamatives « tu n’as doncpas », l’emploi de jurons « tonnerre de Dieu », l’adverbe « oui » en début dephrase et la présence d’un verbe à l’impératif.Dans la seconde, il s’agit de phrases déclaratives, marquées par de nombreuxverbes à l’indicatif et l’absence de marques de l’interrogation ou de l’excla-mation.c. Dans le premier cas, Berru cherche à exciter Jacques, dans le second à lecalmer. Dans les deux cas, il s’agit donc d’énoncés de types injonctifs, c’est-à-

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dire par lesquels celui qui parle cherche à obtenir une modification du com-portement de son interlocuteur.

8. Dans le premier énoncé, il cherche à l’exciter, il l’invite à réclamer son droit.Dans le second, au contraire, il cherche à le calmer, à modérer son ardeur.

◆ ÉTUDIER UN PERSONNAGE : BERRU

Pour ces questions, on invitera les élèves à prendre des notes sur un brouillonet à souligner les indices. L’objectif de ce travail de synthèse est aussi d’éva-luer leur compréhension globale de l’œuvre.

9. À quelques pages et à quelques instants d’écart, Berru invite successive-ment Jacques à une attitude intransigeante puis à faire des concessions et à« réfléchir ». En soufflant ainsi le chaud et le froid, il se montre opportunisteet peu soucieux des intérêts des personnes de son entourage qu’il manipulecomme des marionnettes, au gré de sa fantaisie.

10. Les jugements du narrateur à propos de Berru sont les suivants :– « cette scène l’amusait » (p. 43, l. 218) ;– il « crut devoir jouer un beau rôle » (p. 43, l. 221) ;– il parle avec un ton « sentencieux » (p. 43, l. 222) et en chargeant sa voixd’une « fausse émotion » (p. 43, l. 228).Il ressort de ces remarques que Berru est un profiteur hypocrite qui mani-pule son entourage pour s’amuser ou pour en retirer un profit.Ainsi, à la fin,il essaye d’obtenir gratuitement un pot-au-feu (p. 43, l. 245-246).

11. L’amitié de Berru est une amitié intéressée. C’est un pique-assiette, ouun coucou qui s’installe dans le nid des autres.Il agit pareillement lors du siège de Paris. Lorsqu’il vient régulièrement dînerchez les Damour, il est décrit comme une « large bouche qui engloutissait lesmeilleurs morceaux » (p. 12, l. 67-68).

12. Berru exerce ce qu’on appelle une mauvaise influence sur Jacques, etaussi sur Eugène. En chaque occasion, il le pousse en avant alors que lui-même reste en retrait. Ainsi, à la fin de la Commune, Eugène est mort etJacques déporté, tandis que Berru « est en sûreté » car, comme le préciseFélicie, « il a filé trois jours avant l’entrée des troupes, on ne l’inquiétera même pas »(p. 19, l. 275 à l. 277). Lors du retour de Jacques à Paris, le même scénario sereproduit : il excite Jacques contre le ménage Sagnard (voir réplique de laquestion 7, par exemple) dans l’espoir d’en retirer un bénéfice.Il incarne le personnage littéraire du mauvais génie.

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◆ ÉTUDIER UN THÈME : LE RETOUR DU DISPARU

13. a. Les deux personnages en conflit sont Sagnard et Jacques qui sont lesdeux maris de la même femme.b. Ils revendiquent Félicie.

14. a. Avec le retour de Jacques, Félicie se retrouve avec deux maris, c’est-à-dire dans une situation impossible et criminelle puisque la bigamie est inter-dite en France. Ici, elle tente de se disculper, « il n’y a pas de ma faute », « je n’aipas reçu tes lettres », en manifestant sa bonne foi, « je n’ai jamais menti », et ensortant des preuves (l’acte de décès).b. Il fait appel à la raison et à la paix, «nous n’avons rien à nous reprocher ni l’unni l’autre ».c. Ils font entrer Félicie, et Jacques lui demande de choisir entre ses deuxmaris (p. 51, l. 177-178).

15. On trouve dans ce passage l’adverbe « jamais », les mots « tranquillité »,« trou », « perdu », « oublié », « n’étant personne », « ressuscitait ». Ayant disparu del’état civil, tout se passe comme s’il était mort et disparu, ce qui confère toutde même au récit une dimension tragique : pour pouvoir accéder à la tran-quillité, Jacques a abdiqué son existence et ses droits.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

16. Le boucher emploie des termes et des expressions familiers comme« mon camarade » (p. 49, l. 121), « Que diable ! » (p 49, l. 121), « pour ça, non »(p. 49, l. 129), «que vous me la rendiez » (p. 49, l. 130), « causer » (p. 49, l. 131).

17. Il cherche manifestement à créer une sorte de complicité avec Damour,une relation de plain-pied, en effaçant par le langage la disparité sociale entrele boucher riche et le pauvre mendiant qu’est devenu Jacques.

18. Damour emploie le verbe « désirer » (p. 49, l. 128), manifestement pourmaintenir Sagnard à distance, ne pas laisser une certaine complicité s’installeravec cet homme qui est son rival.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE :DESCRIPTION ET PORTRAIT

19. • Comparaison : « des files de gigots […] comme des bouquets » (p. 36, l. 4 àl. 6).

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• Énumération: «des bassins de cuivre, le fléau d’une balance, les crochets d’un râtelier»(p. 36, l. 9-10).• Gradation : « le veau rose, le mouton pourpre, le bœuf écarlate » (p. 36, l. 8-9), énu-mération des viandes dont la teinte va crescendo…

20. Ces figures donnent une impression d’abondance, de profusion et derichesse. On peut relever les adjectifs « riche », « claire », « ouverte » et les noms« abondance », « épanouissement », « santé ».

21. Félicie trône « au fond » sur un «haut comptoir » ; elle domine un monde de« garçons » et de « clientes ».Le narrateur la décrit de manière très générale, détaillant sa « fraîcheur » et sa « propreté ». Il insiste sur ses mains qui tiennent l’une une « plume », l’autre « la monnaie ». Apparaissant dans un halo d’abondance, de viande, de métalbrillant, de marbre, elle est comme une icône de la prospérité artisanale et boutiquière, une allégorie de la seule religion du second Empire : le commerce.On pourra indiquer que Zola affectionne ce genre de personnage méritantet jouissant d’une honnête et confortable prospérité (Gervaise et sa blanchis-serie dans L’Assommoir en sont un bon exemple).

22. Le monde de la richesse et celui de la misère se font face, comme entémoigne l’expression : « ce vieil ivrogne, ce misérable, qui sentait la pauvreté »(p. 39, l. 93-94).

◆ LIRE L’IMAGE

23. Il s’agit de l’affaire des canons de Montmartre. Dans les pages précé-dentes,Tardi montre l’armée des versaillais traversant Paris pour rejoindre lescanons, mis en scène, sur cette image, sur une page entière, dans le silence dupetit matin. Dans les images suivantes, les versaillais et le peuple arrivent auxcanons…

24. L’image est très contrastée : elle fait alterner deux bandes blanches (lescanons et la route, le ciel sur lequel se découpent les maisons de Montmartre)et deux bandes noires (la butte et le firmament étoilé). Ces contrastes corres-pondent à l’heure, il fait encore nuit, le jour est sur le point de se lever, etrefroidissent l’image, la rendent dramatique.Les canons sont au premier plan et toute l’image est déserte : le lecteur est ensituation d’attente, à chaque moment des hommes en armes peuvent surgirdans ce paysage glacé.

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◆ À VOS PLUMES

25. On laissera les élèves donner libre cours à leur imagination avec ce sujetmais, dans le corrigé, on comparera avec de grands personnages littérairescomme Œdipe, Ulysse, puis on rappellera que ce thème fournit la matière àde nombreuses œuvres, par exemple Le Colonel Chabert de Balzac, La Mortd’Olivier Bécaille de Zola…

26. Pour ce second sujet, on sera plus attentif à l’emploi des techniques de ladescription par les élèves. Le travail pourra être fait en classe, en fournissantun dictionnaire des synonymes aux élèves.

L E S R E P O U S S O I R S (p. 76)

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. « tout » (p. 65, l. 1) se vend à Paris.

2. Durandeau est un « industriel » (p. 66, l. 18).

3. Durandeau fait commerce de la « laideur » (p. 66, l. 20). En fait il loue desfemmes laides, des « repoussoirs ».

4. Il est « frappé par le rayon d’en haut » (p. 67, l. 9-10) lors d’une promenade surles boulevards au cours de laquelle il croise deux jeunes filles, l’une laide,l’autre belle (p. 67, l. 11 à l. 17).

5. Selon la nouvelle, les femmes laides sont de la «marchandise » (par ex. : p. 68,l. 5 ; p. 69, l. 46), des «produits » (p. 72, l. 48).

6. Durandeau ne peut satisfaire les clientes qui sont « horriblement laides »(p. 73, l. 21).

7. Le narrateur envisage d’écrire les « Confidences d’un Repoussoir » (p. 75,l. 4-5).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

8. • «Tout ceci est juste et logique » : présent de vérité générale, qui sert à énoncerune maxime.• «Mais je déclare que Durandeau a bien mérité » : présent d’énonciation, le nar-rateur prend la parole et énonce un avis.

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• «Elle fait partie du personnel des repoussoirs » : présent de narration, le narrateurraconte au présent pour rendre plus proche le récit.

9. • « Il gémissait depuis de longues années » : imparfait d’habitude, pour décrireune action passée et durable.• « Il se promenait sur le boulevard » : imparfait qui décrit une action dans lepassé, d’une relative durée et de second plan.• «Une entreprise géniale si elle réussissait, ridicule si elle échouait » : imparfait àvaleur hypothétique pour énoncer une supposition, une action non réalisée.

10. Dans le premier chapitre, le présent et le passé composé dominent trèsnettement. On décèle aussi plusieurs tournures hypothétiques (conditionnel« servirait », p. 65, l. 14, et imparfait « aidait », p. 66, l. 15 ; subjonctif présent «quel’on vende », p. 66, l. 21, et subjonctif plus-que-parfait « eût épouvanté », p. 66,l. 44, « eût laissé », p. 66, l. 45).Inversement, dans le deuxième chapitre, après un premier paragraphe auprésent, on trouve dans les paragraphes suivants l’alternance imparfait, passésimple : « enfanta », « promenait », « vit », « comprit », « était », « se parait », etc.(p. 67, l. 10 à l. 17).On peut en conclure que le premier chapitre est un discours général, danslequel le narrateur présente la situation en matière de commerce à Paris, tan-dis que le second est un récit à proprement parler, dans lequel le narrateurraconte comment Durandeau a trouvé son idée et a commencé à la mettreen œuvre.

11. Étymologiquement, un philosophe est quelqu’un qui est l’ami (philossignifie « ami de ») de la sagesse (sophia signifie « la sagesse » en grec).Au sensactuel, le philosophe est un penseur qui tente par le moyen de la raison decomprendre le monde. Dans le langage courant, le mot désigne aussi quel-qu’un qui ne se fait pas de soucis, qui prend les choses avec distance etmesure, qui sait garder son calme.Aux lignes 23 à 28 p. 68, le mot a son sens originel : il désigne les penseurs,qui tentent de décrire le monde, ici désignés de manière ironique par la for-mule : « la sottise des hommes et la vanité des femmes » (p. 68, l. 24).En revanche, à la ligne 7, p. 73, c’est Durandeau lui-même qui est devenu unphilosophe et le mot a ici un sens plus proche de celui du langage courantpour désigner un homme qui se comporte avec calme, mesure et sagesse dansl’existence.Ces différents emplois du mot «philosophe», à propos d’une réalité commer-ciale qui n’a rien à voir avec la raison, témoignent de l’ironie de Zola àl’égard des mœurs de son époque.

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12. Le verbe « spéculer » est ici employé dans son sens commercial, dans unetournure hypothétique introduite par « quant à ». Il signifie ici : compter surquelque chose pour réussir, parier sur la fluctuation du prix d’une chosepour s’enrichir en l’achetant à bas prix pour la revendre à prix élevé.Spéculer signifie aussi réfléchir, méditer, faire des hypothèses et émettre desidées sur une question.On fera remarquer aux élèves qu’à nouveau la pensée et le commerce secroisent à travers le vocabulaire.

13. Le mot est « spéculation » (p. 67, l. 7). Comme le verbe, ce terme désignesoit une manœuvre économique soit une activité de l’esprit.Adjectif : spéculatif.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

14. On peut tout d’abord signaler que ce chapitre est un discours à la pre-mière personne (pronoms à la première personne aux lignes 1, 4, 5, 11, etc.pp. 74-75).• Le narrateur donne un avis à la ligne 3, p. 74, par exemple «De tels hommesont leur place marquée dans l’histoire » et interpelle à plusieurs reprises son desti-nataire : «De grâce, mesdames, ne déchirez pas […] ! » (p. 75, l. 8 à l. 10) ; «Supposezle miroir…» (p. 75, l. 16) ; «Vous figurez-vous » (p. 75, l. 22).• Le destinataire est impliqué, pris à partie par :– l’emploi de la deuxième personne ;– l’impératif ;– l’exclamation et l’interrogation.

15. a. L’émetteur est Durandeau qui signe en bas de la lettre (p. 72, l. 54).b. Le destinataire est désigné par le mot « Madame » (p. 71, l. 7) ; en fait,Durandeau vise toutes les femmes.c. Durandeau cherche à transformer les destinataires en clientes, comme lemarquent les formules : « toute dame qui voudra bien m’honorer de sa confiance »(p. 71, l. 25) et «Veuillez, madame, m’honorer de votre clientèle » (p. 72, l. 47).d. Durandeau fait appel à la coquetterie en proposant « un infaillible moyend’attirer les regards » (p. 71, l. 21). Il utilise des comparaisons pour prouver l’ef-ficacité de son système, «N’avez-vous jamais vu une pauvresse auprès d’une belledame en soie » (p. 72, l. 31-32). Il fait aussi appel à l’argument économique enproposant des «prix doux » (p. 71, l. 26).e. Des textes injonctifs.

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16. Le narrateur parle de Durandeau en s’adressant au lecteur en ces termes :«que vous connaissez comme moi » (p. 66, l. 19), puis, pour introduire la descrip-tion des jeunes filles allant par paire, il indique : « vous avez certainement rencon-tré parfois » (p. 66, l. 29).Dans le premier cas, cela donne un effet de réel.Tout se passe comme s’il par-lait d’un personnage connu de tout Paris, alors que son industriel est à l’évi-dence un personnage de fiction.Dans le second cas, il fait mine de décrire une scène vécue par le lecteur,accentuant ainsi le caractère persuasif de sa démonstration.

17. Il utilise le même procédé des lignes 31 à 36, p. 72, en évoquant la com-paraison entre une «pauvresse » et une « belle dame » sur un mode interrogatif.Son but est à nouveau de donner une plus grande force de persuasion à sondiscours.

18. Zola alterne les types de textes dans sa nouvelle.– Le chapitre 1 est un texte explicatif. Le narrateur expose les personnages etl’idée de Durandeau.– Le chapitre 2 est un texte narratif. Le narrateur raconte la manière dontDurandeau a eu son idée et sa nuit de réflexion avant de se lancer dans lecommerce de la laideur.– Le chapitre 3 est aussi un texte narratif. Le narrateur raconte la création del’agence des Repoussoirs et le recrutement des « employées ».– Le chapitre 4 est un texte injonctif. Durandeau y invite les femmes à deve-nir ses clientes.– Le chapitre 5 est un texte narratif. Le narrateur raconte les succès de l’agence.– Le chapitre 6 est un texte narratif. Le narrateur y évoque la triste vie d’unrepoussoir.

19. La nouvelle fait se succéder récit et analyse, en intercalant même aumilieu un « document », le prospectus de Durandeau. Cette alternance per-met au narrateur de prendre parti et de proposer des interprétations de sonhistoire au fur et à mesure qu’il la raconte. Le dernier chapitre, en révélant lessouffrances d’un « repoussoir », inverse les points de vue et montre queDurandeau vend des personnes.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA SATIRE DU COMMERCE

20. • Les jeunes filles sont assimilées à de la «marchandise » (pp. 69-70, l. 45-46et 56) et à un «monstre » (p. 70, l. 59). On peut dire aussi qu’elles sont exami-nées (p. 70, l. 52 à l. 56) comme des animaux sur un champ de foire.

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• Durandeau, pour sa part, est comparé à un « tailleur » (p. 70, l. 55) et à un « épi-cier » (p. 70, l. 56), gens qui manient des marchandises et non des personnes.

21. Le prospectus de Durandeau est explicite. Il décrit les jeunes fillescomme des objets, comme un « article de toilette » (p. 72, l. 28), et il en parleensuite comme «De simples Repoussoirs que l’on prend au bras » (p. 72, l. 43-44), ou des «produits » (p. 72, l. 48). Enfin, il conclut sa lettre en annonçant lestarifs (p. 72, l. 51). On ne peut être plus clair.

22. Cela fait évidemment référence à la prostitution qui, avec le trafic desesclaves (le mot est présent p. 74, l. 37 et 38), est l’une des formes du com-merce des personnes. Ce parallèle ainsi suggéré est bien entendu volontaire ;il s’agit de dénoncer la morale mercantile du second Empire qui transformetout rapport humain en rapport marchand et, partant, en prostitution.

23. Le commerce engendre du malheur, en particulier chez ceux qu’ilexploite, ici les pauvres jeunes filles laides, transformées en faire-valoir.Vivantdans l’ombre des riches (p. 74, l. 39 à l. 43), elles peuvent être une image de lanombreuse domesticité que la bourgeoisie de l’Empire faisait venir à Paris(on trouve le mot « servante » à la ligne 25, p. 75).À la fin du chapitreVI, Zola nous invite à réfléchir à ce que serait l’histoiredes « amertumes » d’un repoussoir, en imaginant le titre «Les Confidences d’unrepoussoir ». Il résume en une maxime la marche du commerce moderne :«Mais qu’importe au progrès une âme qui souffre ! » (l. 28, p. 75).

24. Les deux phrases de la question 22 parlent de la prostitution avec uneneutralité telles qu’elles l’assimilent à un commerce ordinaire. Ainsi, ellessous-entendent que tout commerce est une prostitution.Les analyses de la question 23 montrent que le commerce recherche le profitau mépris du bien-être de ceux qu’il exploite.Ces deux exemples montrent que le narrateur critique avec ironie le com-merce : en faisant mine de faire l’éloge des succès de Durandeau, il dénoncel’amoralité d’un marchand de chair humaine.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE : CONNIVENCE ET IRONIE

25. Les deux formules sont à la deuxième personne, elles impliquent donc lelecteur. De plus, les verbes « ignorez » et « connaissez » laissent supposer que nar-rateur et lecteur partagent la même connaissance de ce dont on parle, lesmêmes «présupposés », ce qui crée une connivence, une complicité entre l’unet l’autre.

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26. « Vous avez certainement rencontré » (p. 66, l. 29), le narrateur fait appel àl’expérience du lecteur et fait mine de le mettre en scène en racontant sonhistoire.

27. Le deuxième paragraphe parle de la beauté comme d’une marchandiseque l’on « vend » et « achète » (p. 65, l. 5) et évoque les « contrefaçons » (p. 65, l. 8)et les imitations, c’est-à-dire les faux. La situation décrite n’est donc ni justeni logique, au contraire. La formule du narrateur est donc ironique : il dit lecontraire de ce qu’il veut laisser entendre. C’est bien une antiphrase.

28. Dans le premier cas, le progrès correspond au fait que l’on vende de la« fausse beauté ». Il est donc synonyme de faux et de mensonge. Dans lesecond, il est indifférent à la souffrance, insensible, il justifie le malheur.

◆ LIRE L’IMAGE

29. La tapisserie recouvre les murs ou les sièges. L’expression faire tapisseriedésigne une jeune femme qui, au bal, n’est pas invitée à danser et reste doncposée au bord de la piste comme un meuble ou une tapisserie.

30. Les deux jeunes femmes représentées étant caricaturées et d’une laideurridicule, on peut penser à deux épisodes :– le moment où Durandeau passe en revue la «marchandise » rabattue par sescourtiers (p. 69-70). Le titre serait alors : «La sélection des repoussoirs ».– le moment où une cliente est à la recherche d’un repoussoir p. 73-74. Letitre serait alors : «À la recherche d’une horrible compagnie ».

◆ À VOS PLUMES

31. On pourra suggérer des sujets aux élèves, l’automobile, la pollution, lastandardisation de la nourriture, le remplacement de l’homme par la machine,de manière à leur permettre de se centrer sur les deux difficultés que pose laconsigne : le maniement de l’apostrophe et celui de l’antiphrase. On inviterales élèves, pour les résoudre, à se reporter aux exemples du texte, analysés aucours du questionnaire.

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◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Claude est mort «L’année dernière » (l. 1).

2. Claude prend pour code de vie « les réclames des journaux et des affiches »(l. 10-11).

3. La maison de Claude est bâtie sur pilotis, selon un « système nouveau » (l. 19).

4. Le coffre-fort est « incrochetable et incombustible » (l. 28-29).

5. Claude devient chauve après avoir utilisé une eau de teinture (l. 37-38).

6. Claude classe ses livres «par ordre de mérite », c’est-à-dire « selon le plus ou lemoins de lyrisme des articles » publicitaires (l. 54-55).

7. Son tombeau fond sous la pluie et devient «un tas de pourriture » (l. 83).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

8. L’accent circonflexe est l’une des grandes difficultés de la langue française :– il indique l’amuïssement d’un « s » ancien devant consonne, ou d’unevoyelle en hiatus, comme dans « âge » qui vient de « eage », et dans «bâtir » quivient de «bastir ».– il permet de distinguer des homonymes : « sûr » signifie « certain », tandis que« sur » signifie « au-dessus de » ; « fût », verbe être conjugué à la troisième per-sonne du singulier de l’imparfait du subjonctif, de « fut », verbe « être » conju-gué à la troisième personne du singulier du passé simple. Dans d’autres cas ilpeut avoir valeur phonique («grâce, pâte…») et peut être analogique commedans traître, où l’accent circonflexe a été ajouté, par analogie avec maître.

9. a. Le mot âge, dans l’expression « l’âge de raison » (l. 3), signifie le nombred’années atteint.b. Ce terme peut aussi prendre le sens de « époque», comme à la ligne 5. Onle retrouve dans de nombreuses expressions : « l’âge de pierre, l’âge du fer…».

10. tout/touteTout peut être adverbe, adjectif et pronom. Il marque la totalité dans l’unitéou la pluralité.• l. 4 : adverbe de quantité, il signifie entièrement, totalement.• l. 12 : adjectif indéfini, il signifie chaque, c’est la valeur distributive.• l. 44-48-57-66 : adjectif qualificatif, il signifie la totalité.

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11. La présence massive de l’indéfini de la totalité signale le manque demesure et de discernement de Claude qui agit sans réfléchir, au gré des mes-sages publicitaires qu’il reçoit.On peut relever les expressions « guide infaillible » (l. 12) « véritable enfer »(l. 15-16), « il s’y rajeunit si absolument » (l. 72-73), qui témoignent aussi dumanque de distance de Claude par rapport aux stimuli que lui adressent lesréclames.

12. « Je ne parlerai pas de toutes les drogues» : proposition principale, voix négative,« qu’il avala » : proposition subordonnée relative introduite par le pronomélidé «qu’ » et dont l’antécédent est « les drogues ».

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

13. La phrase est à la voix négative, alors que, au contraire, le narrateurévoque les médicaments de deux manières : à travers les éloges qu’en font lesréclames (« les excellentes recettes des annonces », l. 47) ; à travers les effets qu’ellesont sur le malheureux Claude (« il devint maigre et essoufflé »).Il s’agit bien d’une prétérition, figure qui permet de dire sans dire, autrementdit de laisser au lecteur le soin de formuler lui-même le discours critique surles drogues, ou d’en avoir l’impression. C’est un artifice rhétorique qui abou-tit à obtenir l’adhésion de l’interlocuteur à la thèse que l’on défend, sans qu’ils’en rende compte.

14. • l. 1-2 : les marques d’énonciation sont le pronom personnel et l’indica-tion temporelle « l’année dernière », qui situe l’époque du récit relativement aumoment de l’énonciation et non absolument.• l. 15-16 : la phrase indique un jugement et Claude est désigné comme « lemalheureux », substantif qui le qualifie.• l. 54-56 : la formule « je veux dire », à la première personne, introduit uneexplication du narrateur, dans laquelle il s’explique personnellement.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

15. La mort de Claude et son enterrement.

16. Acte I : Claude prend les réclames pour code de sa vie (l. 10-11).Acte II : Claude construit sa maison (l. 17 à l. 30). Acte III : Claude souffre«dans sa personne » (l. 32), il devient «maigre et essoufflé » (l. 45).Acte IV : Claudelaisse à la réclame son « intelligence » (l. 51), il devient « complètement idiot »(l. 64).Acte V : Claude meurt.

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17. Claude est d’abord rongé en périphérie (sa maison, ses vêtements, sescheveux), puis le mal s’attaque au cœur de son être (son corps, sa santé, sonesprit, puis sa vie). Il s’agit donc bien d’une gradation ascendante.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA PUBLICITÉ

18. Un éloge est un discours de célébration, ou un compliment appuyé.

19. Publicité a deux sens :– le fait de rendre public quelque chose ;– le fait d’exercer une action psychologique sur le public pour lui faire ache-ter quelque chose.Réclame a essentiellement le sens d’article élogieux ou de publicité.Les synonymes sont : annonce, prospectus, affiche.

20. La publicité est en effet un type particulier d’éloge : il ne s’agit pas sim-plement de louer, mais d’obtenir un acte d’achat des destinataires du discourspublicitaire. La publicité est donc un éloge qui n’est pas dicté par les qualitésde ce qu’il vante, mais par la volonté de le faire acheter.

21. Cette nouvelle est une critique ironique de la publicité.Le récit indique d’abord que suivre les avis de la publicité est « la véritablesagesse, la seule félicité possible » (l. 9-10), formule qui se révèle une antiphrasecar la suite du récit détaille en fait les inconvénients qu’il y a à se fier à lapublicité. L’exemple des drogues, « il se traita selon les excellentes recettes desannonces », ou encore « il suivit tous les traitements à la fois », témoigne bien dufait que c’est parce qu’il suit les préconisations de la publicité que Claude serend malade et se tue. La « réclame» est donc présentée comme un fléau dontil est de plus en plus difficile de se protéger.

◆ ÉTUDIER LE GENRE : L’HUMOUR NOIR

22. Claude souhaite se teindre (« Il avait eu l’idée de changer ses cheveux blondspour des cheveux noirs », l. 36-38). L’« eau » qu’il emploie le rend chauve (l. 39).Le résultat n’est donc pas celui attendu mais de devoir utiliser un nouveauproduit pour faire repousser les cheveux. Paradoxalement, Claude est« enchanté », réaction comique qui témoigne de son abêtissement face auxpromesses de la publicité.

23. Il a une personnalité influençable et il n’est pas très fin.

24. • La confiance répétée de Claude dans les publicités malgré ses déboiressuccessifs est du comique de répétition.

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• La personnalité monomaniaque de Claude est un exemple de comique decaractère.• La description de sa maison (l. 21 à l. 30) est un exemple de comique desituation : il y a quelque chose de burlesque à imaginer la pièce enfumée parla cheminée, les meubles qui se coincent et les voleurs qui emportent tran-quillement le coffre-fort au lieu de se fatiguer à le crocheter.• L’épisode de la lotion capillaire ou la composition de la bibliothèque deClaude sont de bons exemples de comique par l’absurde.

25. La nouvelle se termine par la mort de Claude et par un enterrementdésolant. Même la cérémonie funèbre devient grotesque : « la bière s’ouvre endeux », le cadavre en surgit comme un diable de sa boîte… On peut dire quel’humour noir est un humour qui mêle le tragique et le burlesque et qui faitrire à partir de situations horribles et tristes a priori.

◆ LIRE L’IMAGE

26. La caricature est un dessin qui accentue ou révèle certains aspects. Lagravure de la page 80 correspond bien à cette définition car en montrantl’affichage publicitaire envahissant jusqu’aux fenêtres et aux portes, ellereprésente en l’exagérant un phénomène qui prenait alors tout son essor.On peut ajouter que, si l’on regarde les slogans, la majorité d’entre eux vantedes produits médicaux, de manière exagérée, ce qui est une caricature du dis-cours publicitaire.Le problème de l’affichage anarchique ne s’est pas éteint avec le XIXe siècle etla caricature de 1885 est encore aujourd’hui bien souvent d’actualité.

27. Le petit garçon de la page 85 nous regarde avec l’air contrit de celui quia été surpris la main dans le sac. Pourtant, plus que coupable (d’avoir vouluprendre un bonbon sans glisser de pièce dans la fente), il est bien victime dela tentation publicitaire, au point de rester coincé dans la machine. Cetteimage met en scène avec humour, et sans en gommer les effets qui peuventêtre dramatiques, l’un des ressorts majeurs de la publicité au XXe siècle : tenteret appâter les enfants.

◆ À VOS PLUMES

28. On reviendra éventuellement sur la prétérition et la gradation. On pourraaussi apporter et commenter quelques exemples de slogans et de textes publi-citaires pour aider les élèves à faire ce travail.

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V I L L É G I A T U R E (p. 94)

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. La boutique de Gobichon est « jaune clair » (l. 1-2).

2. Sa villa est située à «Arcueil » (l. 7).

3. Gobichon se prive d’« une prise de tabac » et d’« une tasse de café », « pendanttrente ans » (l. 26-27).

4. Gobichon a invité une trentaine de personnes car « une salade » (l. 55) apoussé dans son jardin.

5. Gobichon tente d’inspirer à son fils l’amour des champs « en dissertant surles choux et sur les navets » (l. 42).

6. Gobichon regarde « la lune se lever entre deux cheminées » (l. 72-73).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

7. Il s’agit du récit du départ de la famille Gobichon pour sa « villégiature », duvoyage (au cours duquel le père parle à son fils des choux et des navets), etdes activités du père (le jardinage) pendant le séjour ; c’est donc un passagenarratif.

8. Le présent de l’indicatif.

9. Il s’agit du présent de narration. Ici, cet emploi rend plus présent et prochedu lecteur les événements rapportés. L’utilisation du présent donne en effetl’impression qu’ils sont en train de se dérouler. Le présent a ici une valeur derépétition : le récit raconte ce qui se déroule chaque dimanche.

10. • Passage narratif au présent de l’indicatif : par exemple de la ligne 59 à laligne 63.• Passage descriptif au présent de l’indicatif : la description de la boutique (l. 1 à l. 6) puis celle de la villa (l. 7 à l. 17).• Passage narratif au passé composé : le récit des privations pour s’acheter lamaison (l. 22-27) et le récit du dîner en l’honneur de la salade (l. 54-58).Dans les deux cas, il s’agit de raconter des événements antérieurs à l’époquede la narration.

11. Monsieur et madame, équipés en guerre, chargés de paniers, allaientchercher à la pension voisine le jeune Gobichon, gamin d’une douzaine

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d’années, qui voyait avec terreur ses parents prendre le chemin de la Bièvre.Et, durant le trajet, le père, grave et heureux, cherchait à inspirer à son filsl’amour des champs, en dissertant sur les choux et sur les navets.On arrivait, on se couchait. Le lendemain, dès l’aurore, Gobichon passait lablouse du paysan : il était fermement décidé à cultiver ses terres, il bêchait, ilpiochait, il plantait, il semait toute la journée. Rien ne poussait ; le sol, fait desable et de gravats, se refusait à toute végétation. Le rude travailleur n’enessuyait pas moins avec une vive satisfaction la sueur qui inondait son visage.En regardant les trous qu’il creusait, il s’arrêtait tout orgueilleux et il appelaitsa femme:«Madame Gobichon, venez donc voir ! criait-t-il. Hein ! quels trous ! sont-ilsassez profonds ceux-là ! »

12. « villa » (l. 7 et l. 20), «maison » (l. 8 et l. 12).

13. Villa est un terme valorisant, puisqu’il désigne une jolie maison d’agré-ment, luxueuse, tandis que maison est un terme neutre et générique.

14. Villa est le plus employé (on le retrouve à la ligne 36).

15. Ce terme est évidemment impropre à désigner la misérable bicoque dumalheureux Gobichon. L’utilisation de ce mot est donc ironique, elle ridicu-lise les prétentions de Gobichon.

16. a. « Fermement » et « religieusement » sont des adverbes de manière.«Dévouement » est un substantif.Fermement signifie avec fermeté, c’est-à-dire de manière décidée, résolue.Religieusement signifie de manière religieuse, c’est-à-dire avec ferveur etrespect. Le dévouement signifie l’abnégation, la bonté, la bienveillance.b. Ces trois mots sont formés par l’adjonction d’un suffixe « -ment » à unradical verbal (fermer, dévouer) ou adjectival (religieux). On fera remarquerque le suffixe « -ment » permet de former de nombreux adverbes de manièreou des noms d’action.c. Finement : adjectif fine + suffixe « -ment », signifie de manière fine.Gentiment : adjectif gentil + suffixe « -ment », signifie de manière gentille.Maniement : verbe manier + suffixe « -ment », signifie l’action de manier.Détournement : verbe détourner + suffixe « -ment », signifie l’action dedétourner.

17. Les deux points servent dans les deux cas à introduire un passage au dis-cours direct. Ce signe de ponctuation peut aussi servir à introduire uneexplication.

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◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

18. «Monsieur et madame sont à leur villa d’Arcueil. » (l. 36).«Madame Gobichon, venez donc voir ! crie-t-il. Hein ! quels trous ! sont-ils assez pro-fonds ceux-là ! » (l. 51-52).a. Le texte est placé entre guillemets. Le temps employé est le présent. Dansle second extrait, on trouve le verbe « venir » conjugué à la deuxième per-sonne de l’impératif.b. Dans le premier extrait, le commis des Gobichon s’adresse aux clients, àqui il répond. Dans le second extrait, Monsieur Gobichon parle à safemme.c. […] de dire […] que monsieur et madame sont à leur villa d’Arcueil.Il appelle sa femme, à qui il crie de venir voir comme les trous sont profonds.On attirera l’attention des élèves sur le fait que le discours indirect est intro-duit par un verbe de parole (dire, crier) et que les propos tenus peuventprendre la forme d’une proposition complétive introduite par «que ».

19. • On peut citer la « terreur » du fils Gobichon (l. 39) et son désespoir(l. 62) ; que Gobichon est « fermement décidé » (l. 44-45).• Au début du texte, le narrateur décrit simultanément et dans un mêmemouvement la boutique (située à Paris) et la villa (située à Arcueil).Ensuite, il rapporte conjointement le voyage des Gobichon et le rôle jouépar le commis, resté à la boutique.

20. Les signes d’énonciation sont très rares et discrets dans ce texte. Il n’y aen effet aucun pronom de première personne, aucune marque de la secondepersonne (sauf dans le discours direct, étudié à la question 18). La présencedu narrateur ne transparaît en effet que dans les jugements qu’il énonce, parexemple dans la formule « rendus plus tristes encore par ces éclats de rire » (l. 68-69) qui qualifie le paysage.L’effacement du narrateur, au profit d’une écriture « transparente », censéereproduire la réalité, est l’une des marques de l’écriture naturaliste. C’estaussi, bien sûr, une manière d’accroître l’illusion réaliste.

21. a. La villa et la boutique sont mises en parallèle par l’attaque des deuxparagraphes, qui est identique. Seuls changent les mots « boutique » et « villa ».Cet effet d’anaphore est bien entendu volontaire : il s’agit de montrer que lesdeux domaines de Gobichon sont aussi médiocres l’un que l’autre.b. L’obscurité et le silence, la tristesse marquent la boutique : « couloir obscur »(l. 2), « senteur de moisi » (l. 3), « ombre », « silence » (l. 4), « tombeau » (l. 6).

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La «misère et la désolation » (l. 17) marquent la villa : la maison est «plate » (l. 8),en « plâtre » (l. 8).Autour on voit des « débris » (l. 15), des « champs bouleversés »(l. 15), «des carrières béantes » (l. 16).c. Les adjectifs : « obscur » (l. 2), « vague » (l. 3), « solennels » (l. 4), « étroit » (l. 9),« basse » (l. 10), « étiques » (l. 11), « crue » (l. 13), « sale » (l. 13), « crayeuses » (l. 14),« bouleversés » (l. 15), « béantes », « abandonnées » (l. 16).D’une manière générale, ils sont plutôt péjoratifs, donnant une image néga-tive de la boutique et de la villa.

22. Le narrateur exprime un jugement très critique sur son personnage enutilisant à son sujet des termes volontairement dévalorisants. De plus, lors-qu’il utilise des mots positifs, c’est dans une intention ironique : le terme de«villa », alors que la maison est l’antithèse d’une villa, est le meilleur exemplede ce procédé qui se poursuit tout au long de la nouvelle.

23. Le narrateur décrit la famille en contemplation (« Le soir, toute la familles’assied autour du bassin vide et jouit en paix…», l. 64). Les deux dernières lignesmontrent que Gobichon est en admiration devant ce qu’il voit, il le regarde« religieusement ». À ce point de vue béat s’oppose la description grinçante dupaysage admiré que brosse le narrateur : « la nature » se révèle être une zoneindustrielle envahie par « les usines », « les locomotives » et une « foule bruyante ».Ce contraste ridiculise à nouveau le malheureux Gobichon.

◆ ÉTUDIER LE GENRE : LA CHRONIQUE JOURNALISTIQUE

24. Plusieurs formules marquent le caractère récurrent et habituel des départsde la famille pour la villégiature : « il vit un jour sur sept » (l. 28), « chaque samedi »(l. 31). L’ensemble du récit est rédigé au présent d’habitude, sauf quelques faitsmarquants (l’éclosion d’une salade, l. 54 à l. 58) écrits aux temps du passé.

25. Le narrateur décrit la boutique de Gobichon, donne sa profession «bonne-tier» et indique la manière (l’économie et les privations) par laquelle il est par-venu à s’offrir un petit pavillon à Arcueil. Il insiste aussi sur la satisfaction qu’ilen retire qui, au-delà du simple confort lié à la possession d’une résidencesecondaire, tient au fait que Gobichon réalise un « caprice de grand seigneur »(l. 24-25).Il donne une vision si générale du personnage que Gobichon pourrait êtren’importe quel boutiquier désireux de s’élever en possédant une « terre »,attribut de la noblesse.Pour s’en convaincre, on peut le comparer, par exemple, à Jacques Damourdont les traits de caractère sont bien plus précis, de sorte que le personnage

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dépasse sa condition d’ouvrier ciseleur pour devenir un personnage bienparticulier, ce qui n’est pas le cas de Gobichon.

26. • Zola cite Arcueil et la Bièvre, lieu où passent les Parisiens qui vont sepromener le dimanche, comme en témoigne la « foule endimanchée » quireprend le train pour Paris à la fin de la nouvelle.• On peut d’abord relever que le texte est très bref, c’est même le plus bref dece recueil.Les phrases sont souvent assez courtes «Chaque samedi, le départ est solennel. »(l. 31), «On arrive, on se couche. » (l. 43).On peut dire que les deux passages au discours direct valent mieux qu’unlong développement :– la réponse du commis (l. 36) révèle bien toute la prétention ridicule deGobichon ;– l’apostrophe de Gobichon à sa femme (l. 50-51) le pose en Tartarin de ban-lieue.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LES PETITS BOURGEOIS CITADINS

27. Gobichon n’est pas riche. En effet, il a dû économiser sou à sou, en seprivant, pendant trente ans pour acheter sa misérable maison (l. 25 à l. 27).

28. Celui de « vivre aux champs », de «posséder des terres » (l. 23) pour y bâtir le« château de ses rêves » (l. 23-24).

29. La noblesse est à l’origine le fait d’être attaché à une terre que l’on possède.Ainsi, Gobichon, en s’achetant une « terre », tente d’échapper à sa conditionbourgeoise en s’ennoblissant. Il réalise un « caprice de grand seigneur» (l. 24-25).

30. C’est un thème récurrent de la littérature et de l’histoire de France. Oncitera bien sûr Le Bourgeois gentilhomme de Molière (1670).

31. Le XIXe siècle succède à la Révolution française qui abolit les privilègesde la noblesse et instaure l’égalité.Tout au long du siècle, la richesse se substi-tue à la noblesse pour marquer sa supériorité. Mais une fois fortune faite, le«bourgeois » veut se distinguer et cherche à devenir noble, ou à imiter l’appa-rence de la noblesse.

◆ LIRE L’IMAGE

32. L’architecture générale de la maison est assez futuriste, même pour 1958.La fontaine en forme de poisson, les deux cactus, le chapeau de l’une des

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femmes et la sphère numérotée qu’elle tient dans la main sont des élémentsassez surprenants. En 1958, on est au cœur des Trente glorieuses et de lasociété de consommation, il semble que Jacques Tati ait voulu se moquer dela prétention et du modernisme ostentatoire de cette époque à travers lademeure qu’il met en scène dans Mon Oncle.

33. Les deux maisons sont des caricatures : plus que des domiciles, ce sontdes symboles qui témoignent de la réussite sociale de leurs propriétaires. Ils’agit de deux caricatures grinçantes : chez Zola, la caricature tient au faitque Gobichon érige sa misérable maison en palais des mille et une nuits ;chez Tati, c’est la prétention du propriétaire de la maison qui est ridicule,malgré l’avalanche de moyens, sa maison reste un monstre étrange etpresque inhabitable.

◆ À VOS PLUMES

34. Ce premier sujet de devoir fait appel à l’imagination : les élèves doiventen effet essayer de se représenter l’allure générale du personnage à partir desnotations de la nouvelle. On pourra les y aider en leur présentant des carica-tures du XIXe, par exemple celles de Daumier.

35. Ce devoir a pour objet de faire utiliser le présent de narration. On s’atta-chera à ce que les élèves écrivent un passage dans lequel le présent aura unevaleur d’habitude, comme dans la nouvelle.

R E T O U R S U R L ’ Œ U V R E (p. 98)

1. Vous souvenez-vous des personnages ?a) Jacques Damour.b) Louise.c) Eugène.d) Claude.e) Le second mari de Félicie, l’épouse de Jacques Damour.f) Durandeau.g) Bonnetier.

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2. Attention détailsa) Villégiature.b) Jacques Damour.c) Jacques Damour.d) Les Repoussoirs.e) Les Repoussoirs.f) Une victime de la réclame.g) Jacques Damour.h) Une victime de la réclame.i) Jacques Damour.j) Jacques Damour.k) Jacques Damour.l) Villégiature.

3. Mots croisés

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4. Vrai ou faux?a) Faux. Elle est mariée avec un boucher.b) Faux. Il reçoit une balle en pleine poitrine.c) Vrai. Il finit même par en mourir, empoisonné par les médicaments qu’ils’administre inconsidérément en suivant les conseils de la publicité.d) Faux. Il n’y pousse en plusieurs années qu’une maigre salade.e) Faux. Elles souffrent en silence.f) Faux. Il ouvre une agence louant des femmes laides.g) Faux. Ils s’engagent dans la garde nationale qui fraternise avec les révoltésde la Commune de Paris.h) Faux. Il est le prototype du pique-assiette.i) Faux. Elle est devenue une « demi-mondaine », c’est-à-dire une femmeentretenue par un riche amant.j) Faux. Elle est petite, triste, entourée d’usines.k) Faux. Son cercueil est en planches.

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P R O P O S I T I O ND E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

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Plutôt qu’une séquence fermée, on a préféré proposer une série de séances, uneou deux par nouvelle. Les séances reprennent les thèmes et les sujets abordésdans les questionnaires au fil du texte ; on y a ajouté une rubrique pistes derecherches et débats pour permettre aux élèves d’élargir leur lecture de l’œuvre,en la confrontant à des données contextuelles ou à d’autres œuvres.

PREMIÈRE SÉANCE, LE DÉBUT DE JACQUES DAMOUR :Comment les ouvriers traversent-ils les remous historiques ?

AXES DE LECTURE

• Les étapes d’unrécit de vie (questions 18 à 21,p. 33).• La confrontationdes différents pointsde vue sur un événement historique :la Commune (questions 11 à 14p. 32).

FAITS DE LANGUE

• Les marques tem-porelles (question 9,p. 31).• Les discours rap-portés : discoursdirect, indirect etindirect libre (ques-tions 11 à 13, p. 32).• Les mots de larévolte : à partir de laquestion 8 p. 31, onpourra élargir à destermes comme:émeute, révolte, éga-lité, justice, etc.

EXPRESSIONÉCRITE

• La rédaction d’unrécit de vie (ques-tion 26, p. 34).• À partir des photosde la Commune etde la Révolutionrusse, essayer deraconter la scène,d’imaginer les pen-sées d’un ou deuxpersonnages.

RECHERCHES ET DÉBATS

• Lire une autre nouvelle rapportantun récit de vie (par exemple Naïsde Zola) et comparer(milieu social pré-senté, épisodes misen avant, commen-taires du narrateur…)pour distinguer l’effetrecherché par l’écri-vain dans chaque cas.• Chercher des illustrations d’autresrévolutions:octobre 1917,la révolution deCuba, la révolte demai 1968. Relever les points communset les différences.• Après avoir luJacques Damour, peut-on dire avec Sartreque l’on a raison dese révolter?

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AXES DE LECTURE

• Le personnage du mauvais génie(questions 10 à 12,p. 61).• Le retour du disparu (questions 13 à 15, pp. 61-62).On analysera lesréactions des diffé-rents personnages etce que la disparitionet le retour du per-sonnage permettentde révéler.

FAITS DE LANGUE

• Les différents types de phrases etd’énoncés (questions7 et 8, pp. 60-61).• Les registres delangue.• Les figures de ladescription, énumé-ration, gradation et comparaison(question 19, p. 62).

EXPRESSIONÉCRITE

• Le retour aprèsune longue absence(question 25, p. 63).Travail d’imagina-tion à faire à lamaison. On pourraau choix compléterla consigne par descontraintes formellesou la laisser tellequelle, de manière àfavoriser l’expressionlibre.• Réutilisation desnotions abordées :rédaction d’unedescription(question 26, p 63).

RECHERCHES ET DÉBATS

• Recherches :le retour du disparuen littérature.Présentation d’autrespersonnages : Ulysse,le colonel Chabertde Balzac, OlivierBécaille de Zola…• Étude d’un oudeux textes descrip-tifs de Zola : le rôlede la descriptiondans la littératurenaturaliste.

DEUXIÈME SÉANCE, LA FIN DE JACQUES DAMOUR :Survivre après une catastrophe.

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AXES DE LECTURE

• La présentation ducommerce par lesécrivains (questions20 à 24, p. 78).

FAITS DE LANGUE

• Les valeurs du présent.• Les valeurs de l’imparfait.• La dérivation et lesfamilles de mots.• Les marques del’énonciation.

EXPRESSIONÉCRITE

• Préparation de larédaction (question31, p. 79).On donnera auxélèves des outils(articulationslogiques…) pour les aider à formulerun jugementargumenté.

RECHERCHES ET DÉBATS

• À votre avis,le commerce auquelse livre Durandeauest-il acceptable ? Si oui, pourquoi ?• Rechercheiconographique :le développementindustriel etcommercial sous le second Empire.• Lecturepersonnelle d’uneœuvre de Zola sur le commerce :Au bonheur desdames. Le point devue est-il le même?

TROISIÈME SÉANCE, LES REPOUSSOIRS :La tyrannie du commerce.

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AXES DE LECTURE

• La publicité.Enrichir leséléments duquestionnaire(questions 18 à 21,p. 88) en faisantanalyser deux outrois énoncéspublicitaires fondéssur des procédés trèsdifférents :– le discourspseudo-scientifique ;– le jeu de mots ;– l’éloge, etc.

FAITS DE LANGUE

• L’accentcirconflexe, les autresaccents et leur rôledans la langue(question 8, p. 86).• La polysémie desmots (question 9,p. 86).

EXPRESSIONÉCRITE

• Pour préparer la rédaction de la question 28, p. 89,on demandera auxélèves de rédiger des parodies detextes publicitairesen reprenant lesdifférentes formesde discourspublicitaires vus en axes de lecture.

RECHERCHES ET DÉBATS

• La publicité a-t-elle évolué depuisses origines (ens’appuyant surl’illustration de lapage 80 et sur unerecherche iconogra-phique, ou le vision-nage de spots) ?• Que peut nousapprendre lapublicité ?• Peut-on prendre lapublicité au premierdegré ?• Un autre texte sur la publicité :Le Credo de JacquesSternberg (in Histoires à dormirsans vous, Denoël,1990, réédité dans lacollection «Folio »,éd. Gallimard).

QUATRIÈME SÉANCE, UNE VICTIME DE LA RÉCLAME :La naissance de la publicité.

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AXES DE LECTURE

• Le journalisme et l’écriturejournalistique(questions 24 à 26,p. 96).On pourra enrichircette étude endemandant auxélèves de comparercette nouvelle avecUne victime de laréclame, du point de vue de l’écriturejournalistique.• L’image de la trèspetite bourgeoisieen littérature(questions 27 à 31,p. 97).

FAITS DE LANGUE

• Texte narratif,descriptif etexplicatif.• Le présent denarration.• Les adverbes en « -ment » (question16, p. 95).• Les différents typesde narrateur et depoint de vue(questions 19 et 20,pp. 95-96).

EXPRESSIONÉCRITE

• Préparation de la rédaction d’unportrait :– lecture desportraits de Félicie,de Sagnard ;– proposition d’un modèled’organisation duportrait (de haut enbas, le corps et levisage, les mains…).• Pour le devoird’imagination,on invitera les élèves à utiliser les indicateurstemporels pourorganiser le récit de la journée.

RECHERCHES ET DÉBATS

• Les écrivains et la satire de la bourgeoisie :Flaubert, MadameBovary, Baudelaire…• La presse et lejournalisme au XIXe :– l’évolution de lapresse au XIXe ;– liste des écrivainsqui ont étéjournalistes.• Le dimanche dansles environs de Parisau XIXe : le canotage,les guinguettes.• Le personnage deGobichon est-ilencore d’actualité ?

CINQUIÈME SÉANCE, VILLÉGIATURE :La très petite bourgeoisie commerçante.

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E X P L O I T A T I O ND U G R O U P E M E N T D E T E X T E

◆ On pourra confronter les textes avec les nouvelles de Zola :– les enfants décrits par Bruant et Rimbaud pourraient-ils être des person-nages d’une des nouvelles ? Si oui, expliquer pourquoi.– Montrer que l’organisation du travail entre l’époque de Zola et Sue et cellede Vailland et Linhart a évolué. On comparera la manière de travailler deDamour et celle exposée dans les deux textes.

◆ Exposer les différences de présentation du travail et du monde de lamisère par les poètes et les prosateurs.

◆ Faire rechercher par les élèves un texte et un tableau sur le travail et surles miséreux.

◆ Analyser les points de vue narratifs dans chaque texte, les confronteravec ceux de Zola.

◆ Le vocabulaire du travail dans Vailland et Linhart. Le confronter aveccelui de Jacques Damour.

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PISTES DE RECHERCHESDOCUMENTAIRES ET SUJETS D’EXPOSÉS

◆ RECHERCHES DOCUMENTAIRES

• Le travail dans la littérature : à partir de quand devient-il un sujet littéraire ?quel est le point de vue des écrivains sur ceux qui travaillent ?…

◆ EXPOSÉS

• Eugène Sue et Les Mystères de Paris.

• Zola et le naturalisme.

• Paris au XIXe siècle.

• À partir du texte de Linhart, mai 1968 et le mouvement de ceux qui s’« établissent ».

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B I B L I O G R A P H I EC O M P L É M E N T A I R E

◆ SUR ZOLA ET LE NATURALISME

Henri Troyat, Zola, Flammarion, 1992, LGF, 1994.

Henri Mitterrand, Zola et le naturalisme, PUF, 1986.

◆ SUR LE SECOND EMPIRE ET LA IIIe RÉPUBLIQUE

Pierre Miquel, La troisième République, Fayard, 1989.

Pierre Miquel, Le second Empire, Plon, 1992.

◆ SUR LA COMMUNE

Henri Guillemin, Cette curieuse guerre de 70, Gallimard, 1956.

Henri Guillemin, L’héroïque défense de Paris, Gallimard, 1959.

Henri Guillemin, La Capitulation, Gallimard, 1960.

La Commune en images 1871, Maspero/La Découverte, 1982.

Paul Lidsky, Les Écrivains contre la Commune, François Maspero, 1982.

◆ SUR L’AFFAIRE DREYFUS

Jean-Denis Bredin, L’Affaire, Julliard, 1983.