Livret AF contention chat - EVA - GIPSAeva.apform.fr/docs/gipsa/Livret.AF.contention.chat.pdf · La...

17
Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005– Séquence 4.2 - Livret support AF – 16 pages Livret d’Autoformation - Modes de communication du chat - UC 4 Contention Séquence S.4.2 Communication, Approche et Contention du chat Document à rapporter au CDR Groupement d'Intérêt Public Formation santé animale et auxiliaire vétérinaire La Formation Officielle des Auxiliaires Spécialisés Vétérinaires

Transcript of Livret AF contention chat - EVA - GIPSAeva.apform.fr/docs/gipsa/Livret.AF.contention.chat.pdf · La...

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005– Séquence 4.2 - Livret support AF – 16 pages

���� Livret d’Autoformation ����

- Modes de communication du chat -

UC 4 Contention Séquence S.4.2 Communication, Approche et Contention du chat

���� Document à rapporter au CDR

Groupement d'Intérêt Public

Formation santé animale et auxil iaire vétérinaire La Formation Officielle des Auxiliaires Spécialisés Vétérinaires

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005 – Livret support AF – 16 pages

0

Ressources – GIPSA- UC 4 Contention V06/2005 – Séquence 4.2 – Livret support A – 16 pages

1 1

Organes des sens

Les facultés sensorielles du chat ne peuvent que fasciner l’homme. Sa capacité à exploiter les odeurs, ses goûts alimentaires, la perception très développée de son système auditif, tant au niveau de l’ouïe que de son extraordinaire sens de l’équilibre, sans oublier les possibilités spécifiques de sa vision et sa sensibilité tactile, en font un animal remarquablement informé sur son environnement – ses congénères, ses ennemis et ses… victimes. D’où l’efficacité de son comportement de prédateur ! Une meilleure connaissance de ces aptitudes permettra aussi à son maître d’enrichir ses relations avec ce compagnon si parfaitement adapté à la vie sauvage et pourtant capable de mener près de lui une vie domestiquée. Appréhender la richesse des sens, bien supérieurs à ceux de l’homme, dont dispose le chat, implique de détailler les éléments anatomiques et les processus physiologiques qui en sont mécaniquement à l’origine. C’est aussi l’occasion de reconsidérer les fonctions assurées par ces organes particulièrement affinés, et de se faire une idée plus précise des multiples stimulations qui les mettent en jeu, le plus souvent à notre insu.

� L’odorat L’odeur a une importance considérable pour la plupart des animaux et notamment pour des prédateurs comme les félins ; elle aide à identifier les proies ou les ennemis, permet d’apprécier l’appétence des aliments, l’état émotionnel et sexuel des congénères, etc. La plupart des messages sociaux reposent sur des odeurs : le chaton retrouve la mamelle grâce à son odeur ; l’adulte repère la femelle en chaleur grâce aux signaux olfactifs ; il inspecte chaque objet nouveau en le reniflant attentivement avant de s’y frotter lui-même pour déposer sa propre odeur… Sur le plan anatomique et physiologique, l’odorat repose sur la perception sensorielle de particules odorifères volatiles, par une muqueuse richement innervée : la muqueuse olfactive dite aussi pituitaire. Les cellules qui la constituent sont très nombreuses : environ 200 millions (l’homme n’en possède que 5 millions).

� Le goût La gustation est elle aussi importante chez le chat, car elle conditionne son comportement alimentaire. En effet, si un animal atteint de rhino pharyngite infectieuse perd l’appétit, c’est non seulement à cause de son état général, mais aussi, et surtout, à cause de la perte de ses facultés gustatives et olfactives. Le goût est perçu par des formations spéciales situées sur la langue : les papilles (fongiformes en avant et sur les côtés, circumvallées en arrière). Ces papilles sont innervées par des rameaux du nerf giosso – pharyngien qui transmet les informations gustatives au cerveau. Il faut noter que le chat possède un troisième organe chémosensible, l’organe de Jakobson, ou organe voméronasal, petit cul-de-sac situé à l’arrière du palais et tapissé de cellules sensorielles. Il serait sollicité de façon active par pression de la langue lorsque l’animal détecte certaines odeurs, notamment les phéromones sexuelles produites par la femelle en chaleur.

� La vue Aveugle à la naissance, c’est à 10 – 12 jours que le chaton ouvre les paupières et adapte la forme de sa pupille aux variations d’intensité lumineuse. Mais ce n’est que l’âge de 4 mois que la couleur de ses yeux sera complètement fixée. Les yeux du chat sont positionnés dans un plan relativement frontal et antérieur, ce qui lui confère, par superposition des champs visuels de chaque œil, une bonne vision stéréoscopie (bonne appréciation des reliefs). Son champ visuel total est légèrement supérieur au nôtre (environ 180° contre 160° chez l’homme). Si l’ensemble de l’organisation du globe oculaire n’est pas spécifique au chat, en revanche, la forme de la pupille et la zone rétinienne le sont. La forme de la pupille est due à la contraction (myosis) ou à la dilatation (mydriase) de l’iris, dont les très petits muscles, circulaires ou rayonnés, s’adaptent à l’intensité lumineuse par un mécanisme réflexe. Dans la pénombre, les muscles rayonnés se contractent, dilatant considérablement la pupille et réduisant l’iris à un fin liseré coloré. Dans la lumière vive, ce sont les

Article 1

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005 – Livret support AF – 16 pages

2

muscles circulaires qui se contractent, réduisant la pupille à une très fine fente verticale et déployant l’iris qui révèle alors toute sa richesse colorée. Ce mécanisme permet au chat non seulement de ne jamais être ébloui, mais aussi, et surtout de profiter de la plus faible perception lumineuse dans la pénombre pour voir son environnement. Cette perception très fine est accentuée par une rétine riche en cellules en bâtonnets et tapissée d’une zone particulière qui réfléchit la lumière. Le chat possédant beaucoup plus de cellules en bâtonnets – responsables de la vision crépusculaire en noir et blanc – que de cellules en cônes – responsables de la perception des couleurs -, on a longtemps dit que le chat ne voyait pas les couleurs. En fait, s’il les distingue moins bien que l’homme, il est très exagéré de prétendre qu’il ne voit qu’en noir et blanc. En tout état de cause, une vision performante dans la pénombre est beaucoup plus importante pour un chasseur du crépuscule qu’une imparfaite perception des couleurs. La rétine du chat a en outre la particularité d’être tapissée, en arrière des cellules sensorielles, d’une couche pigmentaire qui réfléchit la lumière, ainsi s’explique que les yeux du chat brillent la nuit et qu’il y voit si bien : un même rayon lumineux passe donc deux fois sur les cellules sensorielles. Le globe oculaire est protégé par des paupières dont la supérieure et l’inférieure donnent à l’œil sa forme en amande. Il existe aussi une troisième paupière (membrane nyctitante), qui apparaît plus ou moins à l’angle interne de l’œil. Ce dernier ainsi que les paupières sont humidifiés en permanence par les larmes, produites par un glande lacrymale située sur le bord dorso-latéral de l’orbite et évacuées vers les cavités nasales par des conduits lacrymaux dont l’origine se trouve à l’angle interne de l’œil. L’obstruction de ces conduits (fréquente chez les Persans) provoque un écoulement qui décolore progressivement le pelage sous l’œil.

� Le toucher Les sensations tactiles du chat proviennent en premier lieu des pattes et de la face. En effet, les coussinets, les lèvres et le menton sont truffés de terminaisons nerveuses sensorielles. Les vibrisses (ou moustaches) sont elles – même de véritables antennes reliées à des cellules nerveuses. Il s’agit en fait de poils renforcés, disposés en quatre rangées sur la lèvre supérieure ou dispersés sur le menton, les joues ou le front, au-dessus des yeux. Chacune de ces moustaches fait office de mini-canne blanche pour non – voyant. Bien qu’insensibles, il convient de ne pas les abîmer, notamment lors du toilettage des races à poil long. Si, par mégarde, elles étaient coupées, le chat risquerait d’être désorienté quelques temps jusqu’à la repousse. Cette perception tactile est indispensable à une vie normale, elle renseigne l’animal sur la position dans l’espace de ses extrémités (indispensable à la coordination motrice), sur la présence d’éventuels obstacles dans la nuit noire, sur l’efficacité de la prise et les mouvements en gueule de ses proies, etc.

� L’ouïe L’oreille au sens large assure à la fois la perception des sons et l’équilibration, deux sens très développés chez le chat. L’ouïe repose sur trois structures anatomiques successives contenues dans l’oreille. Le pavillon, tout d’abord, capte et oriente les sons vers le tympan, qui transforme ces ondes en vibrations mécaniques à leur tour transmises à l’oreille interne par la chaîne des osselets (l’étrier) sur la membrane séparant l’oreille moyenne de l’oreille interne ; les cellules sensorielles, stimulées par ces mouvements émettent des impulsions électriques transmises au cerveau par le nerf auditif. Grâce, entre autres, à la taille et à la mobilité du pavillon de l’oreille et aussi au volume de la bulle tympanique de l’oreille moyenne, le chat perçoit mieux.

Le chat, Encyclopédie Larousse, sous la direction du Dr Rousselet - Blanc

Ressources – GIPSA- UC 4 Contention V06/2005 – Séquence 4.2 – Livret support A – 16 pages

3 3

Signaux Comme les autres félidés, le chat dispose de moyens sophistiqués de communication en différé, ou à distance (olfactifs, sonores ou visuels) et de moyens de communication en direct (posturaux, sonores).

Communication en différé ou à distance

� Les odeurs Le dépôt d’odeurs peut se faire par une émission volontaire de substances (urine, essentiellement) sur des supports inertes, ou à la suite de frottements de tout ou partie du corps sur des êtres ou des objets. Ce faisant, le chat s’imprègne en retour des odeurs de l’être ou de l’objet sur lequel il se frotte.

Dépôt d’odeur par émission d’urine La présence de femelles en chaleur augmente l’émission de gouttes d’urine chez le mâle, parallèlement les femelles en chaleur sont guidées vers les mâles par ces dépôts d’urine. Ceux – ci permettent sans doute de matérialiser le passage du chat à un moment donné. La présence d’odeur d’autres animaux est également un facteur très efficace du déclenchement du dépôt d’urine, de même, le fait de voir ou d’entendre un chat de la maison ; il est également établi que la densité des animaux est un autre facteur important de déclenchement, probablement par le biais de la compétition qui en résulte. Dans tous les cas, le dépôt d’urine a une fonction de ritualisation, d’équilibre ou d’organisation. La production de substances olfactives autres que l’urine chez le chat s’effectue essentiellement au niveau des glandes sébacées, plus nombreuses et plus grandes sur le pourtour des lèvres, au dessus du prépuce et le scrotum. Les glandes sudoripares ont, elles, une répartition plus uniforme, mais elles sont également plus grandes sur la tête, en face dorsale de la queue et aux jonctions cutanéo – muqueuses. Sous les coussinets, on ne trouve que des glandes mérocrines. Un chat anxieux laisse toujours son empreinte sur la table de consultation.

� Les vocalises Les productions vocales du chat sont beaucoup plus employées dans la communication directe entre chats qu’à distance. Cependant, elles sont particulièrement convaincantes dans le comportement reproducteur, et très importante chez le chaton nouveau – né dont c’est le seul moyen de signaler sa présence auprès de sa mère. Le cri de détresse du chaton éloigné de sa mère et de sa portée a une forte valeur.

� Les signaux visuels Le griffage systématique de certains troncs, coins de canapés, etc., à des endroits choisis du domaine de vie de chat, semble bien avoir une véritable valeur de signal visuel, plus ou moins doublé d’une composante olfactive. Le bruit engendré par le griffage, notamment des troncs d’arbres ou des canapés, n’est pas sans alerter les autres chats ou les humains présents.

Article 2

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005 – Livret support AF – 16 pages

4

Griffages : les circonstances du « délit » A défaut de pouvoir élucider la signification du comportement de griffage, on peut essayer de mieux cerner les circonstances dans lesquelles il se produit. Le support (bois, tapis, rebord de canapé, etc.) est toujours griffé au même endroit, et parfois par plusieurs chats. Les marques visuelles laissées sont évidentes. L’absence de glandes sébacées entre les coussinets plantaires limite les dépôts d’odeurs présumés. On retrouve fréquemment à proximité des lieux griffés les étuis cornés des griffes. C’est une conséquence de l’acte, faut-il y voir une cause ? Le comportement de griffage peut se produire en dehors de toute interaction avec un autre chat ou avec un homme. Il est très fréquent au réveil (activité de « stretching » ?), et peut être une activité de dérivation (notamment entre deux séquences de jeu de menace entre deux chats, ou après un comportement de prédation manqué).

Communication directe

� Les vocalises Le répertoire vocal du chat comprend, selon Moelk, 16 vocalises différentes chez l’adulte dont 9 sont employées par le chaton. Les murmures sont gueule fermée, les « voyelles » avec la gueule ouverte fermée progressivement, les cris avec la bouche ouverte. Dans une étude portant sur l’analyse de plus de 2000 vocalises, J.L Renck a montré que le chaton avait jusqu'à l’âge de 5 semaines un répertoire vocal pauvre, qu’il ménageait en communiquant sur de faibles durées d’émission. Le ronronnement du chaton, parfois bruyant, à structure continu, est émis jusqu’à 5 semaines, essentiellement, en réponse à des stimulations internes (faim, satiété, recherche du contact maternel) ; après 5 semaines, c’est la relation avec l’homme ou avec l’environnement qui le stimule et son émission prend une structure discontinue. C’est à partir de 6 à 8 mois que le chat acquiert toute sa richesse vocale, surtout au contact de l’homme, au cours du développement de nombreuses interactions. Les vocalises de fréquence élevée sont utilisées dans des situations où le chat souhaite attirer l’attention et la venue d’un partenaire alors que les fréquences graves sont privilégiées lorsqu’il souhaite se débarrasser d’un intrus.

Vocalise sans frontières Chat, dans toutes les langues, s’écrie comme il se prononce. Mais, comme il ne crie pas pareil en tous lieux, il possède une diversité de noms, à l’image de son répertoire vocal. Le chat miaule en France, il fait Mau en Egypte ; en Arabie il dit Naoua ; Myaus en Inde ; en chine , il donne dans le Moi ; seuls les chats anglais savent faire Mew avec distinction ! Nous les donnons ci–après pour mémoire. Cette méthodologie a eu l’avantage de permettre la compréhension et la reproduction par l’homme des sonorités entendues. En revanche, l’apport du sonagramme (détermination des fréquences) dans l’analyse détaillée des vocalises est aujourd’hui fondamental. Renck a ainsi classé les vocalises du chat en vocalisations à structure continue (gloussement, miaulement, hurlement), en vocalisations à structure discontinue (vocalisation roulée, ronronnement de l’adulte, grondement, cris) et en émissions explosives (souffles, crachement)].

Ressources – GIPSA- UC 4 Contention V06/2005 – Séquence 4.2 – Livret support A – 16 pages

5 5

Phonétiquement, le murmure, émis bouche fermée, commence toujours par un (m) et se termine en mourant dans le souffles (n). Entre ces deux sons, le roulement (hr) peut être répété à l’infini. C’est ce qui se passe dans le ronronnement, mais aussi dans le grondement où le roulement sera plus bref. � le ronronnement � La voyelle prolonge toujours un début de murmure. Elle passe du (a) au (u), le (o) n’apparaissant qu’accidentellement, ce qui phonétiquement donne le (miau). � La demande � la quémande � l’étonnement � la complainte

���� Les vocalises d’accouplement donnent phonétiquement le son (mhrn a - : ou). � Le gémissement de protestation (wa : ou) est également utilisé par la femelle, lors de l’accouplement. Les cris sont utilisés essentiellement lors des affrontements et de l’accouplement. � Le grondement � Le feulement � Les cris d’accouplement � La souffrance � Le crachement De toutes les productions vocales, le miaulement et la vocalisation roulée (le ‘mrhn de Moelk) sont les moyens de communication privilégiés avec l’homme. La vocalisation roulée, qui apparaît au cours du troisième mois, est celle de la salutation amicale. Imitée par l’homme, elle permet d’attirer l’attention d’un chat inconnu, voire de solliciter son contact. En marge des vocalises, le bâillement semble bien être chez certains chats un comportement d’accueil de son maître.

� Répertoire gestuel Anatomiquement, la gestuelle du chat s’articule autour de deux pôles : - la face, avec les mouvements des moustaches, des oreilles et la variation du diamètre pupillaire ; - le corps avec les attitudes posturales, les mouvements d’ensemble des poils, le port et les

mouvements de la queue. Soulignons l’intérêt pour le propriétaire aussi bien que pour le clinicien d’être attentif aux mouvements d’oreilles des chats. Ils sont parfois le seul indicateur des variations de son état émotionnel et doivent régler notre état de vigilance à son égard. Droites, légèrement pointées en avant, mobiles, indépendantes (l’une pouvant être légèrement tournée vers la source sonore), le chat est en confiance, écoulant le milieu. En alerte, il redresse les pavillons de face, ou oriente l’une des oreilles vers la source sonore. Aplaties latéralement et parfaitement symétriquement, donnant au front un aspect lisse et bombé caractéristique, elles trahissent une anxiété importante, et une position défensive. Lorsque l’agression est déclenchée, le pavillon est quasiment orienté vers l’arrière.

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005 – Livret support AF – 16 pages

6

Dans certains comportements, le port des oreilles est mécaniquement et involontairement modifié : dans le flairage, dans le léchage, les pavillons s’orientent vers l’arrière, mais restent droits. Les mouvements de la queue restent, en revanche, moins significatifs. Le balancement, à rythme plus ou moins soutenu, est l’indicateur d’une émotion, dont on ne peut généralement pas prédire la nature agréable ou non. En revanche, la piloérection du panache est présente dans toutes les postures de menace. On peut établir une sorte de classification du répertoire gestuel et on définit ainsi les postures amicales, les postures de repos, les postures de menace, les attaques, l’affût et les jeux sociaux. Parmi les postures amicales, on distingue l’approche amicale et l’invitation. • Lors de l’approche amicale, le chat arrive de face, la queue relevée, verticale ou légèrement

recourbée à son extrémité. C’est ainsi que le chaton se dirige vers sa mère, et c’est de même que le chat accueille son propriétaire le soir, à son retour au foyer. Cette approche est avant tout destinée à un familier. Elle se poursuit entre chats, par un contact ou un jeu. Adressée à un humain, cette approche se prolonge d’abord par un frottement contre les jambes, puis par des caresses. Entre deux chats confiants, se connaissant peu, le protocole d’approche peut prendre un temps certain : ce sont d’abord les vibrisses qui rentrent en contact, nez à nez ; puis, très précautionneusement, les vibrisses font le « tour du propriétaire », chaque chat suivant toute la ligne du dos, de la nuque jusqu’à la zone anogénitale. C’est également souvent ce qui se passe, en accéléré, entre le chat et l’homme. Le chat passe ses moustaches tout contre le visage de l’homme, tandis que ce dernier passe la main de la nuque jusqu’à la base de la queue du chat. Turner a montré que le comportement de frottement du front contre celui de l’homme est lié à la familiarité, voire la confiance entre chat et l’homme, alors que le frottement de l’ensemble du corps contre les jambes peut être dirigé vers un être avec lequel le chat n’entretient pas de véritables relations : chiens, amis de passage, etc. Le comportement d’enfouissement qui persiste également chez certains chats semble aussi lié à l’intensité de la relation que le chat développe avec son propriétaire : le chat, après avoir réalisé une approche amicale, vient enfouir sa tête au creux de la main.

• L’invitation prolonge l’approche amicale ou se produit d’emblée. Le chat se couche de côté, la tête

regardant le familier, homme ou chat, qui vient entrer. C’est l’invitation au jeu ou une demande de caresses. Le chat peut aussi adopter la position sur le dos, les antérieurs légèrement repliés sur le thorax, s’il est particulièrement en confiance avec son interlocuteur ; cette position de sollicitation au jeu est aussi celle déployée dans toute sa splendeur par la femelle le lors des chaleurs.

Les postures de repos traduisent différents états de vigilance, de son absence totale jusqu’au au repos en position d’alerte. Les postures de menace font appel à tous les « accessoires » pouvant constituer une menace pour un adversaire qu’il soit chat, ou non : - les crocs, présentés plus ou moins largement ; - la piloérection, qui amplifie à son maximum le volume du chat, associée à une présentation latérale

avantageuse vis-à-vis de l’adversaire ; - les cris. • La menace défensive (le gros dos) est la posture du chat la plus connue ; c’est aussi la plus

caricaturale : le chat se présente latéralement, le dos arqué, les poils hérissés, la queue en « écouvillon ». Généralement, ceci s’accompagne de feulements puissants, gueule ouverte, oreilles rabattues latéralement .C’est dans cette posture que le chat est le plus impressionnant, pour un adversaire non chat. Il n’hésite d’ailleurs pas à marcher en crabe, tout en fuyant et en continuant à faire le gros dos. Ceci implique qu’il soit à une certaine distance de son adversaire.

• Lorsqu’il y a proximité entre les deux chats, le corps est au repos, et seuls les signaux faciaux indiquent la menace (menace rapprochée, offensive).

Ressources – GIPSA- UC 4 Contention V06/2005 – Séquence 4.2 – Livret support A – 16 pages

7 7

Généralement, les chats sont assis, et se font face ; la tête est inclinée très légèrement, les pupilles sont en myosis, les oreilles aplaties latéralement, les moustaches sont pointées, légèrement en arc d’un cercle dont le centre serait le front de l’autre chat. Puis, très lentement, ils lèvent une patte en direction de la nuque de l’autre. Dès qu’une patte a touché l’autre, l’attaque intervient dans un rythme précipité : on passe du ralenti de la menace à l’accéléré du conflit. • Lorsque, pour des raisons essentiellement liées à l’espace, le chat doit se résoudre au conflit (posture

de défense extrême), ce n’est qu’après avoir donné un ultime avertissement à son adversaire, en adoptant la position de défense extrême : couché sur le flanc, d’abord, puis ensuite sur le dos, crachant, toutes griffes et tous crocs dehors.

Il faut être vigilant lorsque le chat est en décubitus latéral, oreilles aplaties latéralement ; il ne s’agit absolument pas ici d’une posture de soumission, contrairement à ce que l’on observe chez le chien. Les attaques sont toujours brèves, bruyantes, parfois répétées, et se déroulent selon un schéma à peu près semblable. Le chat qui vient d’être touché par l’antérieur de l’autre ou d’être mordu à la nuque, roule au sol, toutes griffes dehors, enlacé par son adversaire. Il arrive que les chats se labourent le ventre avec les postérieurs, ou qu’ils attrapent la nuque avec les antérieurs. Il y a généralement, lorsqu’il s’agit d’un jeu de menace entre deux chats familiers, plus de bruit que de mal. Les chats familiers s’abstiennent de déployer tout l’arsenal tactique du combat (morsure inhibée et griffes non sorties), ce qui n’est pas de mise entre chats étrangers. Lors de l’affût le chat est plaqué au sol, concentré sur des mouvements imperceptibles pour nos pauvres yeux d’humains, en alerte : oreilles dressées, respiration courte, pupilles intensément dilatées. L’attaque est imminente, le train postérieur se soulève lentement, le chat oscille une à deux fois sur lui-même, puis bondit. Chez l’adulte, on retrouve la plupart des jeux sociaux du chaton, ainsi que de véritables jeux de menaces, où toute la panoplie stratégique du chat est présente sans qu’il y ait blessure. Schaller distingue chez le lion quatre types de jeu : la chasse, le corps à corps, le jeu de pattes (« paxing » ou « face off » chez le chaton) et l’affût. On retrouve ces jeux chez les chats familiers : - la chasse (le chat arrive à la hauteur de l’autre et pose sa patte sur l’enclore, puis cherche à l’enserrer

avec les deux antérieurs, voire à simuler la morsure ; ceci peut en rester là ou se poursuivre par un corps à corps) ;

- le corps à corps (les deux chats roulent à terre, labourant avec leurs postérieurs l’abdomen et cherchant à attraper la nuque de l’autre) ;

- le jeu de pattes (les deux chats sont face à face, seules les moustaches bougent pendant l’affrontement visuel ; puis, avec une lenteur de pachyderme, ils lèvent leur antérieur (généralement le droit) ; parfois, ils poursuivent leur affrontement tout en se levant sur leurs postérieurs ; alors seulement, ils frappent d’un coup sourd la face palmaire de l’antérieur sur l’encolure ou le front de l’autre ; ceci se poursuit généralement par un corps à corps ;

- l’affût (c’est une adaptation littérale de ce comportement dirigé cette fois vers un autre chat). Ce qui caractérise les jeux sociaux, c’est leur brièveté et l’alternance désordonnée des quatre séquences. Lorsque le chat vit dans la seule compagnie de l’homme, il peut développer avec lui des jeux sociaux, prenant la main de celui-ci pour un congénère. Mais après la phase du « pawing », attention de ne pas laisser sa main entre ses pattes ; nombre de propriétaires ont ainsi appris à leurs dépens ce qu’il en coûtait !

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005 – Livret support AF – 16 pages

8

Répertoire de communication spécifique entre l’homme et le chat Toute la question est de savoir si les moyens de communication du chat dirigé vers l’homme sont fondamentalement différents de ceux employés entre chats. Les processus de socialisation sont tout à fait primordiaux dans le type de relation que le chat développera avec le genre humain. La qualité du propriétaire fait le reste. Selon le type de relation que le propriétaire entretient avec son chat, certains comportements sont privilégiés : tous les comportements tactiles (caresses), les séances de jeux. Certains chats ont tendance à apprécier plus spontanément les caresses, alors que d’autres préfèrent les activités de jeux, et ne sont guère caressants. Il s’agit là de tempéraments différents, qui soulignent l’importance de l’individualité chez le chat. Notons cependant que le propriétaire a une influence possible sur le développement de certains comportements de son chat, en pratiquant ; le plus souvent de façon inconscience, des renforcements positifs et des extinctions de certains comportements, ainsi lorsqu’il revient le soir chez lui, selon qu’il caresse son chat qui ronronne, selon qu’il lui parle, ou bien encore qu’il lui dit bonjour avec une caresse front à front, le propriétaire va peu à peu ritualiser un comportement d’accueil qui deviendra spécifique de sa relation avec son chat. Il demeure cependant que le propriétaire ne peut renforcer que des comportements que le chat a tendance à exprimer. Ceux qui ont plusieurs chats savent bien qu’il y a toutes sortes de tempéraments.

Extrait de « comportement du chat et ses troubles » A.-C. GAGNON, J.-P. CHAURAND, J.-F. LARUE

EDITION DU POINT VETERINAIRE

Ressources – GIPSA- UC 4 Contention V06/2005 – Séquence 4.2 – Livret support A – 16 pages

9 9

La vision du chat L’œil est pour le chat ce qu’il est aussi pour l’homme : une porte sur le monde ! La vision est probablement le plus importante des sens. Que voit le chat ? Couleurs, formes, mouvements ? Que lui importe-t-il de voir ? Si le lapin et le cheval, par exemple, regardent davantage sur le côté (vision latérale), le chat, comme l’homme, regarde devant lui (vision frontale). Sa vision du relief s’étend sur un champ de 90 degrés, mais sa vision totale, panoramique, comprend 200 degrés, ce qui est plus que l’homme. Il est un paramètre auquel on pense peu : c’est l’axe de la vision. Un chat vit au ras du sol et voit le dessous des choses, des tables, des chaises, … ; les humains prennent des proportions de géants entre les jambes desquels il est parfois risqué de s’aventurer. Couchez-vous sur le sol et regardez votre environnement de ce nouveau point de vue : les objets prennent une autre allure, un autre relief, les brins d’herbe deviennent savane, les arbres sont gigantesques, les humains prennent des proportions curieuses… Est-il dès lors étonnant que le chat aime les hauteurs, qu’il grimpe sur les chaises, les tables, les armoires pour envisager le monde d’un point de vue plus humain et communiquer par empathie ( ou télépathie) avec l’homme ? Autre constatation comportementale ! le chat aime sortir la nourriture de son assiette et la manger à quelque distance. Pourquoi ? parce qu’il mange ! Contrairement à l’homme qui porte la nourriture à sa bouche, le chat, lui, porte la bouche à son repas. Or il ne voit clair que jusqu’à vingt centimètres (punctum proximum). A distance plus courte, il voit double ; plus près encore, il voit trouble et bientôt ne voit plus rien. Il ne voit donc pas ce qu’il mange. Il doit ajuster un morceau de viande à une vingtaine de centimètres, puis se diriger dessus et le prendre en aveugle, le sentir, le renifler, pour l’attraper et s’éloigner à nouveau pour voir la suite du repas. Son cerveau compense, par des automatismes bien réglés, cette déficience de vision proche, puisque le chat n’est nullement handicapé pour capturer ses proies et leur planter ses canines dans le cou, leur disloquant la colonne vertébrale. La précision de sa morsure est au millimètre près. L’estimation des distances est remarquablement précise. Jusqu’à quelles limites ? Celles-ci sont données par l’accommodation, c’est à dire par l’effort que doit fournir l’œil pour voir avec netteté ses proches. Au delà de six mètres, chez l’homme, il n’y a plus d’accommodation. : tout est vu sur le même plan, même si le cerveau, par la taille relative des objets, permet d’estimer des distances approximatives. Ce point où l’accommodation s’annule est situé à vingt mètres chez le chat. En deçà, le chat possède un mécanisme physiologique lui permettant de juger avec précision l’éloignement de ce qu’il regarde, les proies en général. Pourtant son accommodation se fait peu, à l’encontre de ce qui se passe chez l’homme, par une modification de la courbure du cristallin. Le chat accommode par « transaction axiale » du cristallin en d’autres mots, la lentille optique avance et recule pour la mise au point de la netteté de l’objet. Pour un appareil photographique, on parlerait d’un « zoom » ou (télé) objectif à distance variable. Pour mieux voir, le chat utilise son cristallin comme une loupe grossissante. Si l’objet étudié est petit et lointain (insecte, souris) le chat le fixe, le rapproche, artificiellement, l’agrandit, le grossit pour en obtenir une meilleure définition et, ce faisant, il estime sa distance et son éloignement au centimètre près. Quel extraordinaire mécanisme ! Bien nécessaire, pourtant, pour compenser quelque autre faiblesse visuelle : je veux parler de l’acuité de la vision. Grâce à la forte densité en cônes de la « fovéa centralis » de sa rétine, l’homme peut distinguer deux points distants d’un millimètre à trois mètres de distance. Le chat ne le peut pas, son acuité visuelle est cinq fois plus faible car il n’a pas tant de cônes dans sa rétine ...mais il a de nombreux « bâtonnets »… Les bâtonnets sont responsables de la vision de la luminosité. Le chat en a deux fois plus que l’homme. Combiné avec un œil de longueur plus courte, une pupille plus large, et la présence d’un réflecteur sur la rétine (le « tapedum lucidum » qui rend les yeux du chat phosphorescents, le soir, à la lumière des phares

Article 3

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005 – Livret support AF – 16 pages

10

des voitures), l’ensemble de ces facteurs rend l’œil du chat six fois plus sensible à le lumière que l’œil humain. Quelle merveilleuse adaptation du chasseur au rythme de la vie de ses proies favorites : les rongeurs au crépuscule et à l’aube, pendant les heures de faible luminosité ; le chat s’y est adapté et voit à la lumière de la lune comme nous en plein jour. Quand le soleil se couche vient l’heure du chat. Les couleurs s’estompent, c’est le règne du noir et blanc, du gris et du bleu qui camouflent toutes le teintes vives. La couleur n’a plus d’utilité à cette heure. Le chat le sait et ne s’y intéresse guère. La couleur ? Pour quoi faire ? il la voit mais ne s’en préoccupe pas ! C’est pour les chercheurs, un travail harassant et héroïque d’essayer de faire comprendre au chat que l’objet de l’expérience est de distinguer deux couleurs. Il faut plus d’un millier d’essais pour y arriver alors que cinquante suffisent pour lui faire discriminer deux luminosités différentes et que trois cent cinquante essais sont nécessaires pour discerner deux formes (triangles,…) inégales. Non ! Le chat n’apprécie guère la vie colorée. Par contre il serait malheureux dans un monde statique : le mouvement l’excite. Pour qu’une souris le passionne, elle doit bouger ; et si elle ne veut pas coopérer, le chat la stimulera quelque peu ; sans mouvement, pas de jeu. Un jour un oiseau s’aventura, par une fenêtre ouverte, dans une pièce où un chat dormait. Nous n’avions pas eu le temps de tourner la tête que le chat, bien éveillé, sautait sur la table et de là sur l’oiseau affolé qu’il emporta dans le jardin. Sa sensibilité au mouvement n’a d’égale que sa réactivité et ses réflexes foudroyants. Le chat voit tant de choses qui nous échappent : des luminosités imperceptibles, des mouvements subtils, la chaleur des objets… Canelle, une chatte de quinze ans, avait très peur de la télécommande du poste de télévision. Le rayon infrarouge la faisait sauter en l’air s’il passait près d’elle ou sur elle, même endormie. Elle y était sensible, le percevait d’une façon ou d’une autre, le voyait peut - être. D’autres chats réagirent eux aussi aux rayons infra – rouge pointé sur eux, par de l’inquiétude, de la peur ou de la colère. On ne peut donc en douter : le chat perçoit l’infrarouge. Quelles en sont les implications ? L’infrarouge est le rayon de la chaleur. Le chat pourrait donc voir la température des objets. Il apercevrait les choses et les gens entourés d’un halo lumineux, d’une auréole de chaleur. Et le chat voit bien d’autres choses encore qui nous sont invisibles… L’œil du chat est un diaphragme d’une puissance sous estimée. L’homme ne peut regarder le soleil de face sans être ébloui d’abord, aveuglé ensuite. Le chat, lui, peut regarder le soleil impunément ! Car sa pupille se ferme presque totalement excluant toute lumière de la rétine ; la pupille ( le noir du centre de l’œil) se réduit à une fente verticale de moins d’un millimètre de large ; l’homme peut tout au plus la réduire à un petit cercle de deux millimètre de diamètre. A l’opposé, l’ouverture maximale de la pupille est de huit millimètres alors que le chat peut l’écarquiller jusqu’à plus de quatorze millimètres et accueillir de la sorte un maximum de lumière sur sa rétine. Le chat a l’œil du chasseur crépusculaire. De nuit les proies se fondent dans l’obscurité. Le chat les perçoit par leur mouvement d’abord, leur forme ensuite, et finalement, si c’était encore nécessaire, par leur couleur. Et c’est à ces paramètres bien spécifiques et dans cet ordre que l’œil du chat s’est hyper spécialisé ! Dans notre ignorance de tout, quel étonnement il y aurait à pénétrer par les étranges fenêtres de ces yeux, jusqu’à l’inconnaissable de ce petit cerveau caché derrière…

Le chat cet inconnu Dr DEHASSE et Dr BUYSER

Edition Savoir Vander

Ressources – GIPSA- UC 4 Contention V06/2005 – Séquence 4.2 – Livret support A – 16 pages

11 11

Les langages corporels du chat On entend fréquemment dire, même par des scientifiques, que le chat n’est pas intelligent parce qu’il ne parle pas ou que le chat n’a aucun droit légal parce qu’il n’a pas de parole. C’est évidemment méconnaître totalement le langage animal. Les humains, sourds et muets, arrivent très bien à s’exprimer par un langage gestuel, les animaux, à des très rares exceptions près comme dans le cas du perroquet, n’ont pas un larynx et une bouche permettant l’articulation des sons et donc le développement d’un langage de type humain. Cela ne veut évidemment pas dire qu’ils n’aient pas de langage du tout. Nous allons voir que le langage du chat est très développé et même relativement complexe. A côté d’un langage vocal, que nous étudions dans un chapitre séparé, existe tout un langage gestuel qui exprime les émotions et les sentiments. La queue, par exemple, donne des expressions très typées pour des comportement très différents, que ce soit la chasse ou le jeu, la menace ou l’approche amicale, la simultanéité de la colère et de la peur ou le simple énervement. La queue est le prolongement de la colonne vertébrale, on pourrait même dire, de façon imagée, le prolongement du cerveau voire celui de la pensée, tant elle exprime de façon précise et rigoureuse l’état mental du chat (…) Il n’y a pas que la queue à exprimer la pensée féline, tout le corps crie l’émotion que ressent le chat ; on peut ainsi, à la vue du chat, voir et lire sur son corps ce qu’il veut exprimer. Certaines postures se retrouvant plus souvent sont devenues l’expression de comportements bien spécifiques. On décrit de cette façon une position de soumission, une position de menace, offensive ou défensive, une posture pour la peur, le jeu, les fonctions naturelles : l’accouplement et la défécation pendant laquelle le chat prend ce que nous appelons un « air inspiré », comme s’il vivait dans son moi intérieur. Existe aussi le comportement d’approche amicale qui est une posture fréquemment utilisée par le chat vis–à–vis de ses amis humains, etc. le chat s’exprime en face de l’homme comme il le ferait avec d’autres chats. Encore une fois, nous n’allons pas détailler ces comportements par un texte suivi mais nous allons les représenter dans un tableau. Il nous faut toutefois compléter le tableau en signalant certains éléments qui n’y paraissent pas : - soumission : outre la position typique de l’animal que se tapit dans un coin et qui se montre de flanc à

celui qui s’approche de lui existent deux modes réactionnels : le premier, c’est la passivité totale de l’animal inhibé qui entre dans, un état d’immobilité telle qu’on peut le croire paralysé ; c’est ce qu’on appelle l’état cataleptique ; le chat soumis peut même être chevauché par le chat dominant dans un simulacre de copulation qui n’a strictement rien de sexuel ; l’autre mode réactionnel est de réagir avec plus de vivacité et lors de l’approche du dominant, de passer à une posture plus défensive.

- Approche amicale : l’attitude caractéristique est la queue verticale ; certains se demandent si cela ne

dérive pas d’une réaction enfantine : le chaton a la queue dressé lorsque la mère lui lave (en léchant) les régions périnéales. Le comportement se serait maintenu, devenant un « classique » utilisé aussi bien par le chaton rencontrant sa mère qu’entre chats et qu’envers les humains. Autre caractéristique est la tendance du chat caressé, comme s’il voulait insister sur le contact. C’est ce qui a fait dire que c’est le chat qui se caresse à l’homme et non l’inverse et il y a bien sûr une bonne partie de vérité dans cet adage.

- Menace : elle s’accompagne toujours d’une horripilation ; ce terme qui n’est rien d’autre que le

gonflement du poil qui se dresse sur sa base est devenu dans le langage courant un synonyme d’agacement et d’énervement. Et c’est exactement le cas.

Article 4

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005 – Livret support AF – 16 pages

12

- Peur : sur la table d’examen, un chat sensible et peureux a des réactions remarquables : il laisse sur la table des taches d’humidité qui ne sont rien d’autre que la manifestation de la transpiration du seul endroit du corps félin qui puisse transpirer, c’est – à – dire les coussinets. Le ronronnement est également fréquent et les gens se demandent pourquoi et à quoi le chat prend plaisir. Ce n’est nullement du plaisir, malheureusement, mais souvent de l’angoisse.

- Halloween : le terme est joli mais n’a, croyons – nous, de signification que pour les Américains chez qui la tradition de la fête de Halloween est bien connue .Ce terme, que nous n’avons conservé qu’en raison de sa musicalité, représente le chat en menace défensive, le gros dos, le poil hérissé (horripilé), et la queue en U inversé. Il se campe de profil et gonfle le poil pour paraître plus imposant qu’il n’est en réalité : cela risque d’impressionner l’adversaire et permettrait donc d’éviter une bagarre.

- Défense extrême : elle n’est pas reprise dans le tableau ; le chat se couche sur le dos comme dans la

position de jeu nommée « ventre en l’air » (belly up), présentant certes la partie la plus sensible de son organisme : l’abdomen, mais aussi et surtout, et c’est bien plus important, ses quatre pattes toutes griffes dehors. Les oreilles sont couchées, les moustaches plaquées sur la face, comme dans la menace défensive, et le poil est dressé par la peur et la colère. Il nous faut dire un mot de ce qui peut suivre les menaces défensives et, surtout, offensives : la bagarre .elle est très ritualisée même si vous ne distinguez plus rien dans cet entremêlement de chats en fureur ; ce que vous arrivez à déceler sans la moindre difficulté, c’est le bruit de la bagarre : il s’entend à plus de cent mètres, c’est certain. Les poils volent dans tous les sens, les chats sifflent et crachent, les griffes sont dégainées et les pupilles dilatées ; l’émotion est à son acmé ; les morsures sont dirigées vers le cou , les oreilles, les joues et les épaules (nous vous assurons qu’on a parfois un mal fou à faire des injections sous – cutanées dans la région du cou à des chats mâles qui se bagarrent fréquemment : ils ont à cet endroit un tel épaississement de la peau qu’elle en a perdu toute son élasticité). Quand un des chats sent qu’il a le dessous, il tente de s’enfuir ; l’autre le rattrape parfois et lui plante les crocs dans le derrière, ce qui vous explique la fréquence importante des morsures dans les fesses et dans le bas du dos. Dans les bagarres avec les chiens, toute l’agressivité est dirigée, de même, vers la tête, ce qui donne des griffures sur le nez et parfois des lacérations de cornée. Retenez dans ce chapitre deux éléments : quand le c hat a peur, ses pupilles se dilatent et son corps se contracte (se fait tout petit) alors q ue quand la colère domine, les pupilles se contractent et le corps se dilate (par horripila tion du poil). Malheureusement, la plupart des états émotionnels du chat sont un état intermédiaire avec « dilatation » aussi bien des pupilles que du poil.

Soumission Approche amicale

Menace offensive

Oreilles Pupilles Moustaches Nez Poil Queue Position du corps Divers

Couchées Dilatées En avant Lisse Lisse Allongée au sol Accroupi De profil par rapport a l’adversaire

Dressées Normales Eventail Lisse Lisse Verticale Debout décontracté

Pointées en avant Contractées Eventail Lisse Piloérection Fouettante Debout ou accroupi De face à l’opposant et contact oculaire direct

Ressources – GIPSA- UC 4 Contention V06/2005 – Séquence 4.2 – Livret support A – 16 pages

13 13

Menace défensive

peur jeu Accouplement défécation

Oreilles Pupilles Moustaches Nez Poil Queue Position du corps Divers

Pointées en arrière Contractées Aplaties contre face plissé Piloérection Arquée Arqué Présentation de profil, griffes sorties

Couchées Dilatées éventail en avant Plissé Lissé Sous lui Accroupi Salivation, transpiration des coussinets catalepsie parfois ronronnements

Pointées Dilatées éventail Lisse Lisse ou piloérection dressée ou arquée diverses

Latéralisées Normales Normales Lisse Lisse Normale Adéquate Procidence du corps clignotant, paupières mi – closes

Le chat cet inconnu Dr DEHASSE et Dr BUYSER

Edition Savoir Vander

Ressources – GIPSA- UC 4 - V06/2005 – Livret support AF – 16 pages

14

Le Marquage

On ne sait depuis longtemps que les chats utilisent toutes sortes de miaulements et de vocalises pour faire entendre ce qu’ils ont à dire. Certaines races sont plus loquaces que d’autres (un Siamois ou un Oriental, par exemple, miaule beaucoup plus souvent qu’un Persan). Mais il est une règle à laquelle aucun chat n’échappe : quand il s’exprime par la voix, tous les chats du monde comprennent ce qu’il dit. Ce qui n’est pas le cas pour toutes les espèces animales. Des expériences scientifiques ont en effet montré que, bien qu’appartenant à la même espèce ou à la même sous espèce, certains oiseaux de régions différentes ne se comprennent pas. Par ailleurs, on sait que le chat se servent aussi de leur corps pour communiquer, dans le langage félin, les mouvements des oreilles ou de la queue, ainsi que certaines postures ont une signification bien précise. Une queue bien droite est un signe de salutation amicale, rabaissée et ébouriffée, elle exprime la peur. Un chat a les oreilles aplaties, il est sur la défensive ; s’il le gros dos, il cherche à impressionner son adversaire…En fait, chaque mimique, chaque attitude du corps correspond à une situation donnée. Mais, chez les chats, la liste des moyens de communication ne s’arrête pas là. Loin de n’utiliser que la voix ou les gestes pour transmettre un message, ils disposent encore d’un autre « média », tout aussi performant que les deux premiers : les odeurs.

� Une carte de visite odorante

S’ils ont une très bonne mémoire visuelle, les félins ont également une excellente mémoire olfactive, et, lors d'une rencontre, ils se servent aussi bien de l’une que de l’autre pour identifier le nouvel arrivant. Comme on présente ses papiers d’identité, les chats se présentent leurs odeurs respectives. Ainsi, lorsque deux d’entre eux se croisent, ils s’observent, se reniflent, détectant prudemment à qui ils ont affaire. Si l’apparence est parfois trompeuse, l’odeur, elle, est infaillible…Comme tous les mammifères, chaque félin a une odeur qui lui est propre et qu’il est impossible de confondre avec une autre. Non seulement elle a l’avantage de révéler de manière exacte l’identité de l’individu, mais elle permet aussi de faire un rapide bilan de son état d’esprit du moment. En fonction des différentes sécrétions odorantes, ses congénères arrivent à savoir si l’animal est bien disposé ou non. En principe, lorsqu’il s’agit d’une rencontre amicale, les félins vont jusqu’à échanger leurs odeurs en se frottant l’un contre l’autre. Ce geste, courant chez les grands fauves, se retrouve aussi dans les rapports que le chat domestique établit avec son maître. Tous les propriétaires de chats connaissent le rituel quotidien des salutations félines : le plus souvent, l’animal vient se frotter contre les jambes de son maître, enroulant légèrement sa queue autour de lui, avant d’appuyer sa tête sur la main qui le caresse, la poussant vers le haut avec le sommet de son crâne. Satisfait de cet échange quasi amoureux, il finit par s’allonger un peu plus loin et entreprend de faire sa toilette. Tous ces rites, qui, souvent, passent complètement inaperçus, ont en fait une signification bien précise. Dans ces gestes anodins, rien, n’est laissé au hasard. « En agissant de la sorte, explique l’éthologiste Desmond Morris, le chat procède à un échange d’odeurs entre son maître et lui. Il transmet son odeur à l’aide des glandes odoriférantes situées sur ses tempes, au coin de sa bouche et à la base de sa queue, en même temps qu’il identifie celle de son maître. » Ce n’est qu’après avoir procédé à cet échange que l’animal décide d’analyser les différentes signaux transmis par l’odeur du maître, en procédant à une toilette étudiée. Ainsi renseigné sur son compte, le chat évoluera sur un terrain qui lui semblera beaucoup plus familier

Article 5

Ressources – GIPSA- UC 4 Contention V06/2005 – Séquence 4.2 – Livret support A – 16 pages

15 15

� Des bornes territoriales Quelle que soit sa race ou son environnement, un chat a besoin de se sentir chez lui, et la notion de territoire est solidement ancrée dans son esprit. Ce domaine qu’il considère comme sien, le félin le surveille, le protège et le délimite soigneusement. A cet effet, le chat des rues et grand félin utilisent des techniques de marquage identiques. Autrement dit, en ville comme dans la savane, le code est le même : c’est d’abord à l’odeur qu’on reconnaît un territoire. La plupart du temps, ce sont les mâles qui définissent leur propriété en urinant sur les éléments verticaux de leur environnement. L’objet choisi a d’ailleurs peu d’importance ; qu’il s’agisse d’un tronc d’arbre, d’un mur, d’un poteau ou d’une plante, l’essentiel est de laisser sa trace… L’urine joue un rôle capital dans le marquage du territoire, mais elle n’est pas le seul moyen utilisé. Pour indiquer leur présence, les félins se servent aussi des glandes odoriférantes qu’ils ont sous la peau. Le simple fait de se frotter sur un objet quelconque suffit à laisser une marque odorante signalant le passage du chat. Cette odeur, non repérable par l’homme, sera facilement identifiée par les éventuels rivaux. Desmond Morris compare son utilisation à celle de la presse. Les différents systèmes de marquage permettraient aux chats de se tenir au courant de l’actualité de la population féline. De fait, un chat ou un léopard qui parcourt sa propriété sait, en reniflant les différentes odeurs qu’ils rencontre, quelles sont les allées et venues des félins des alentours. Il peut en outre détecter l’heure de passage, l’identité et, même, l’état émotionnel de l’intrus. Et, comme tout félin rencontrant une odeur étrangère la remplace immédiatement par la sienne, on peut considérer qu’il s’agit là d’un moyen de communication.

Le monde du chat Tome 5 – Editions Atlas