Livre - Presses universitaires de Lyon 1993 Lahire Bernard.pdf

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--_---_-* \ BERNÀRD I,AHIBE ET INEGATITES SCOTAIRES SOCIOLOGIE DE 'L'ÉCHEC SCOLAIRE' A L'ÉCOLE PRIMAIRE

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  • --_---_-*

    \BERNRD I,AHIBE

    ET INEGATITES SCOTAIRES

    SOCIOLOGIE DE 'L'CHEC SCOLAIRE'A L'COLE PRIMAIRE

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    CULTURE cRnE.ET

    rNcALITs scoLArRFs

  • \F -(09.4tlLABernard L.lrrrnE

    Culture crite

    ingalits scolaires

    Sociologie de l'

  • Chez le meme diteur :

    -

    Lectures et mdiations culatrelles, tettes nnis par Jean-Marie Privat etYves Reuter. Ed. Maiso du liwe, de I'image et du son, 1991, 196 p.ISBN : 2.907628.06.2, 160 F-

    -

    L'

  • -:l'

    I

    ma grand-mre,ma mere

    et ma scur

  • ----a

    Prologue

  • 8 CInT'RF CRnE FT NGAI,'GS S(r]I,AIRF.S

    Ricbrd Hoggan a propos du -boursier". on peul vob un inGrt existen. , ljel inlel:rogqr les fondemenls du sysleme scolaire. des ditrrences

    flur' "

    siGiit des rp-poni"ffii5nTifn ire se senr janais com-"

    ,.1 '*pllement le lanr que rescap, le droir d exisler cornme rel. parce quoD| ^t se sent louiorrs nn peu decle. on peur erre pouse rendre raison scienli-fiSllng4 qeg q r.j'q-souvent de soi por ceux que, sgcio-logiquement,l'le consacre otcondmie.

    t r iiaversle!'EiFiiii-tesr. en -c.ly115, v!e- e.\p4de!s !Lr!re-polosiqu" lau sens

    "EiF?!t-ju0Arne mis aussi d expriencr de

    l'. de I'extmnit au sein d'une mme fomation sociale)unilllou-r delaire la complcil protonde quj tie une maniere de voir lemotde et le monde u sein duquel eIe se constitue. Cette expdence, sielle est sociologiquemnt objective, peut permette de voir ce qued'autres voient moins bien (les rpports de domination par exemple). Pj_s

    . ser d un univers domin du point de \ ue de la culrure lgille un ujvers, ' dgtllglCiGrlr"..;.eit diitre relarivisre er comparlisre rour en yaor

    ppris (cone le reltivi\me) par prarjque er. pafois. dans la colre ou ladouleur, que tous les univers sociux, tous les schmes de peme ne sevalent pas.

    Si les plAtiques scolaires l'cole primaire ont tjeu 'tudies2, ons'est encore moins interrog sur un spect certll de I'cole prim3ir9,

    - savoir ses liens multiptes

    -.eJ .c91np,1exes$--{i{,c-!@res .qq,|pfila naturescnplurale des .auoir. qu eiie ir"*rr. t. pro""r.u. codifiiion-sefnie-Tdn'ii piicipe....1. Or. paraUlemeor aur recbercbes enees ensociologie de l'ducation et sans qu'uctre relatiotr ne soit tablie ertreles deux domaines de rccherche, des historiens et ntbropologues ontmonu l pertinence scintl$que d'qne rflexion lul 19s--d-if_fIe.gc.9! 948)cuLl$lgdslsglljjElsl pour traiter. dars leur domaine respec-tif, des questinaftrdmetrilS : diffrences ene la pense m''thique etla pense scientifique ou entre les savofus pratiques-emp iques et lessavoirs thoriques ; transformatios dans l'ordre du retgieux, du poiitique,de l'conomique, de l'

  • .\ recherche. Nous vons prtiqu une sociologie de l,ducation enrichied'rm-e prtie de I'anthropologie et de l,hjstoire, prouvant ainsi la fcondi_t6des tlavau! sur les cultures crites l,endroit;me o, evant les ieuxde rous. ces cullures crites tr'elajet jamis irrenogees : {a[ivrss6i;;n--E[ier. ir est elqlnant que tunivers scotaire. Iieu de culture crire

    eer-snceEoce;. n g iaas;5 4fue [-q3g1e. q relogat ipqdamc qrale eoce sens- Alors que I'assyriologue et l'gyptologue hterrogenl avec mirutieles actes d'criture des scribes (listes, tableaux, jivles de compte, rcits 'crits, chroniques...) en dcouant I'aspect constitutif que ces actes ont euen matire de gense et de dveloppemen! des modes de pense formels,rheoriques, on lude la pone antbropologique des muliiples prariquesscolaires quotidiennrs d'crilure qui metreDl tes co[ers. de manieredgrlble, systdque et coorinue. en cootacl avec cene l"raiso; era-'qbiqueJ donr nous prle Jak caody. On ne se demande paiii'ffi siles (difficults scolaires>, les , n,auraient pas un ripportlroit avec la question des cultues crites. C'est justement cette interiga_tion que nous vons mise e ceuvre en essaynt d'analyser (avec la mirecapacit d'tonnement que l'assyxiologue face aux prtiques des scribessumriens) les pratiques scolaires les plus

  • 10 CULTURi cRrrE Er Ncar-rrEs scol-dRrs

    des formes d'exercice d pouvoir!Sp:S5"qggg9!9uru!as-#qa$he&cio-iistoriqriepermet de souLgner la spcificit de nos fomations

    " ,tat", " atpmUtisation gnralise,, aux champs de pratiquesis et autonomiss...) qui constituent, un moment historiqul'

  • 11

    P. Bourdieu, La Norla$? d'Etat Gntndes coles et espft de corys, paits, Ed.de Minuit, 1989, pp. 51-64.Cel n'est pas toujous possible dds une publicdon sous fome de liwe: de

    onbreux protocoles d recherche, grilles d.enrrerie, etc., onr r etevspo alger et

  • l2 CII-TURE CRITE ET INCLIS SCOI-ATRES

    larl eneralise, elle peffnetlrait aLrI laussaies {sans lerrah sans mald-ri"", ifn"n.0.. t dt; .passeDt leur lemps" theoriser' disserler' pist-molosiser sur les travau-x d ceux q "passent du temPs" chercber' d ue- 4.."*. de travailler scientilJquement ou de quitler le champCrrte dmarcbe. quj relve de ce que nous appelons e pisftflalogie pra'rir7iGG-t beuucoup plu" barbare que loutes les lormes cla\siques d pist;;i#. puisq,lii'--nsi"l. posei aux autres. et d'abord soi-mme' deso*.ri-"* o" rlp" : que faites vous ? (et non : que penseT-vous ?) savez-,j.us ce oue vus faiies lorsque lous le lailes ?. pouvez vous me monlreru pro.Ja*"" a" recberche {et non vlx inlerprelatiots) ? elclr' E don-nani voir le point de uue. scietifiquemenl consrruil partir duquel ongno" 4""

    "tufoo", o vite ale fafte comme si Ie monde s'tonit lui--...-. *oonn" pour le dire et o liwe. du mme coup davntaged'lmls pour que s'exerce veritablement l ben du lecteur'

    72. B. khne. (Folmes sociles et structes objectives : une fon de dpasserI'opposition objectivisme/subje.nistue>, L'Homme et ltt Sit' Revue ier'*ii'*t" a" ,in"-n^ et ie svnthses 4 sciences sociales' " 1Ui' 199217'pp.103-117.

    l- insoiration de celt dmrche, consislanl e ';onscienl

    du carctre

    -i"r-ir 4"" ".t.t o" '."terche ussi bieo que des mode! d ecrinre

    'cienlir"ue. esL ofurierfe : on se rferera dleement ici u travar de Jack Goody.o'-'r'roior.*i., t" ei.n Botdieu en

    'ociolosie. de Ludwig wilrgensrein

    en hilos;Dhie. des hislories de la micro histoire italiem er' parmr eu'crrio Cinzbure er Cioraoni Levi ou u avit sut le lansge d ecrivins tel\que William F;llner. Claude Sinon ou Jean Philippe rou!'ainl

    13.

  • ,/

    Chapitre ICULIIJRES CRIIES ET CUXTURES ORLES

    IN-rRoDUcrIoN : RFilxIoN suR LEs CULT.IIRES oRALEsET LES CULTURES CRTTES

    Lonque nous trous sommes interrog sur les cultures crites, il s'est avrindispensable d'adopter un poit de !'ue sociohjstorique en se demandant,notamment, quelles tansfomations sociales significatives accompgrentl'

  • trTRE .RITF FT NGALTTES scol-ATRTS

    En utilisanr les lermes de -Iomres sociales orals- el de -forme5,ociales scripturale:;-'-;G;a:;;;'l;6f]; specrs @i=S lesaspecrs l@glLlqu! er les specrsQGgl[3!i9!!9ll lrchs cenai$tlpes de pratirlues-ues de l'cdtwe3. En effet, suivatrt insi les frontires disci-plinaires, les travaux portant sur les pratiques d'criture se sont souventoccups d'spects particuliers des ralits socrales (histoi des

    "critures,,de I'alphabtisatioq analyses des

  • \!

    ileux domaines clos qui correspondmient d,ne part la et al,utreparl la -Trce" : des cboses dites peuveol lrs bien lre des produits de

    .lonoes sociles scripturales dans les objers qu elles construistr1, les modesde raisonrements qu elles metlenl en ceuvre. le type d nonciatio qu ellesrmptiqueDr, le rppoa au laogagf e!. plus gnrlement. le rpporl au

    rmoode et autruj qui les caraderienl). En prennt le problme;ous cet/angle. otr comprend que les pDril"e< d .;,". ,rn,ercc i natfrISar. 1.",' par."|,fi sJe\lrmgq.'.rtjlylry,_lg r-oulellcs- rrmes d retarions loci4les- er, p4r.con\quenl. de nouvqaux tlps:dq rppoILau mn.le er Ird,i

    CULTURES cRITs ET crrLTuREs oRLEs t5

    on\quenl. de nowejl:ll ryllsrlls. r4pp943ll-Eo!.de.ei-i!a!.utri_De plus, les terme\ de "formes ociales scripturales" el df "formes

    sociles oles> ne fonctionnent pas con]me des essences inalt&es et uni-vercelles. D'une part, il y a toujours des formes sociales (orales et scriptu-rales) spcifiques, historiquement situes. D,autre part, on a toujursffaire des configurations sociales d'ensemble particulires du point devue du mpport etrtle ces fomes sociles

    - dans lesquelles elles prennent

    leur sens.Nous exminerons ds ce chapitre ce que des situtions historiques

    bien diffrencies du point de vue des modalits du rapport entre fonessociales scripturales et formes sociales orales (les univers sociax , Ies univers sociaux au sein tlesquels naft l'criture, le cs d,rmemise en question des formes sociles orales et, enfin, les univerc socix

  • ULTURE cRtrE ET Ncai-ns scol-arREs

    ifonction ou plutt de leur efficace sociale cotextuase' et plus on va versdes fi ansfoations sociales d'ensemble anqgnqq! la-994ie-C] -4]th.l 9t1:ep.p,?J!!!.4,qq !'9!I9lL"! {g-Im-,-s-Pgdes.' ';ima;64i

    "ipieieri i romre ta ptus archique de la main-

    tenance ie I'unilvers e mme qu'elle rep!sent ceftainement, en gnrl'la forme la plus archaTque de lgitimation)6' mrque un rapport de dpos-session entre I'univers es vivnts et le fondement de ct univen renvoydans ull

  • .{

    IIJRES cRrrEs Ef CLTLTURES oRAr-Es

    d'institutiotr haine, de sphre du politique spars du reste des activits

    est chrcher du ct des

    fit le t vriment comme

    't'7

    s-

    s!"j@tsffiiii;in : "cle"i dil-i ia dl"bj;"finid ,tu ptt,l q"

    rside le fgndejllt de toutes les difrrences pertinentes eti:e gs ln94esde dominaliotr : les univers spjux oir les relalions se-loJl. se delonl el e,6iilir p--lfii;tr-trpri'"ro;' .ipl"'.nr aq5{qrsa-lionsrlggglgs o. mdialises par des mcanisD9s objoils el-ilsttu on-ndiss lels que le -marcb aulorgl' (seLf regulaling marker) au seos deLir?ohnyi, le systme d'etrseigrcment ou l'ppareil juridique, e es,o.ntl'oncit et l des choses et chDDent aus orises de l".*4;i-ffiffi;'"ar"rd;L."'i"-* ^

    *'

    - Daq.g$,llifqf4ljgerre{9 o rour q-sr-lie ltr incorpor des"savoir(" et svoir-taire, des coutumes, des lradilions. des mylbes. desriles. c'esr--dire des foflrgt"sqiah !!eS. rien ou rrs peu de ce

    -quj

    IJA

    tels ? Les {nomes>, les et svoir-fai tant immanets aux pra-tiques sociales toujours conutes et particulires, ils sont donc fondus eneux. Les formes sociales orales impliquenl goe vie incoporee. l l3lt-de..rpi.lld"Y.;-i,i iiii;fin-dii-iifiii-onii loun particulires ; les lres sociau son! donc plus ggis JLle-urs -savoir-s". lesmybes el leor=s naes qu ils D en u$enl consciemqre|,-' t-aiolulion socio logique celle sirulion de dpossession pr rppon

    aux , svoir-faire, pmtiques mlthico-rituelles... cosiste en unedepossession (collecli\eme--t. socilemen a\sumiejar raqporl u^npGCi6niGieur i qe engl-o-e pr-hunial-o-e lles dieux. les ancetres). Nepggv3!! p!!!eCer ylllqble-mefr le5 my hes gr les rires. les.-savoirs" er lessavoir-ltre. brel. tout c qui permet leur univers social de Berdger (cequi niessitefo,it-rt pouvoir les objectiver, les dtacher notr seulement deleurs corps, des peisonnes dtentdces de ces savoirs, etc., mais aussi dessituations ptiques toujous particulires de les usages, de leurs mobili-sariotrs, de leurs effeclutions). les rres sociux de ce< lormarions socialesles placetrr bors de ta pofle de to;i1'otjeclvatio-ierfrer. .n-t'.*r.'.

    Cette sitution empche. d'un point de vue conomique, toute acculationprimitive d'un capital conoiqe. C'esa ce q' mortr M. Sallins en parlantd'n node de production domestique qui n'est ps toum vers la proddionde surplus et finalement ve6 l'charge comelciar de ceu-ci Voir ussi A.-M- }locan, Rois et couftisaa, Paris, Seuil, 1978, p. 272.P.Bo\t di,en. Le Seas prutiqze, Paris, Ed. de Miruit, 1980, p. 22.

    iloux

    11.

  • de conseNer et d'ccurnuler I so absence ou utr faible degr de dvelop-pement fait que du prestige

    nrRE .RrF ff Ncar.'Ts scor.aIRF.s

    et trt de produit d'une vritable cration continue'r3, elles ne peuventdonc dbocher sur l constitution d'n vritablel4!.ppI.d9 pp]tvoir quiimpliquerit que la lsitimit f9. .-9L1.il-i-;ri

    'ilans. y4 passm"l(liSfg.4!s-.Cqj!p_q!p!31-s-s-e, c-o-gm,

    -.-e_-iij_-d.s lrgs spciux particu-I liers et dijfrerts des autres.2. Fome. mcils orales et {,Yoin}

    dans des^

    Irs- touiouqpadiculi&su!ge,L'ppretrtjssge pr le fa e, le voir-laire q

    ne ncessite ps d'explicatioDs et qi rc passe ps rcessairement pas lelaryage veal]a, opre dam et par la pratique, de situation en situation,de gnration en gnration15. L'anthropologue John. U. Ogbu est ainsimen se poser l question :

  • mythes, Ies proverbes, etc., comme pour ce demieljgl4gigltJs-Pal*de

    CT,LTURS CRITES ET CWTURES ORT-ES 19

    dui Plron le notil di. imolioue un inveslissement lollel une Drolbndef,::: j=;::,::::-:-a;1+:tr

    Ds lors, le processus"d .:c{t!!:i!pg"-luppgT !a mimsis et lide itr-aflgn{Str. dS-CLqS,lgUlSl!!]FJ9.lgfle+J -Cg_q!Li esr appris p4r cop.n'ggl ps quelqut chose que I'on a, comm un savoir que l'on peut teirdevant soi, majs quelque chose que I'on est. CeIa se voit particuliremetdans le5 socieles

    'ninffi6'1-iiir brile De oeul 5urvivre qu'ier;, I;;t.. r;,r'.;;r;cie.qgjo'ps e.,, r. ee{e.ffil;i,? ';Tir qufu prix d une sorle de glmnaslique de\ttue lvoquer. qin]elis

    d9at'il$Eoj.-_!'_'9!i_o,!ssikyt,l lieu d'cquisitiotrDans la mesure o iI 'existe aucunsavoFgfaut souligrcr le fait impoflant que

    d'agrrentissage. Cel est valable poul celui quii6r s'identifie clui qui pratique le rituel et nonce les

    A

    t:

    '17.

    18.

    19.

    m.

    21

    P. Boljtdle, Le Sens pntique, op- cit., p- 7n-Cest ce qe rote C. Geefz Fopos de la posie oiare qi

    "n'est ps d'aboldcorpode puis rcite ; e e est compose au cors de la rcitation, asembletandis qu'elle est chante dns un endroil public' (C. Geei1z, Savoi. local,sdvoit slobal, Pat'ls, P.U.F., 1986. p. 142).Voir notamment R. Horton qe cite et critique J. Goody in La Raison gru-phique, op. cit., p. 96.

    L Lrf-Bruhl. ot. .rr, p. 85.I. Goody, La Losique de l'c'itu'e, Paris, A. Colin, 1986, p. 145.

    contradicdons ou encore d interprter. aulnl de disposilions propres des modes de connaiscance scripiwaur. L=idQ ielon laqueli is 'nrirni-f;Affinaffiiri te pTu! souvenr a]liconiraoiiiio,!-. s ectaireprfairement : le ..mylhe" s'adapre a cbaque-conGfi1'_no-nciation : ilpeur donc dan' l Tillsinorrcii'ros- dan sej riceisaires varia-

  • sance q'ils n'en ontz, ni souponer un esprit illogique, incoht,contradictoire (mettant, de cette manire, dans la tte des tres sociaux Ieproduir du rapport.deux univers sociaux diffrenls). , ---t'lrarce

    que cel qui non el-effectue (danse. iiime..., le mlane

    nRE cRIrE Er {carFs scobrREs

    Voir J. Coody, d R tro, gtophiqu,Palls,P,d. deMinuit, 198,0 t, plus paniculirenent, Chapitre IV,

    "Ecriture et classifiction ou l'rt de jouer s lestableauo, pp. 108-139.C. Geertz. op. cil, p- 143 et p. l4'1.Op. cil-, p. 114.

    P. Bourdie & M. Mammeri, "Dialogue sllr la posie orle en kabylie, entre-

    tien vec Mouloud Mmm eti". A.t6 .le la taherche en sciences sociales. " 23,sept.1978,p.60.Op- cit-, pp. 5l-66.

    J. Goody, L Rakon saphique, op. cit, p.93 tB. L. \tnlofi. Linsuisnque etaathnpolosie,Ps, DeoLMdiations/Gonthier, 1969, p. 97 ; E. Sapir, ttiz-Buistique, Pa'js, Ed. de Miit, 1968, p. 35 ; . C^ssie\ LonEaEe et mythe.Paris, Ed. de Minuit, 1c73, p.75.

    J. Goody, ,1. ciL. p.z\z et G. C^lme Gna]ule, Ethnologie et langaSe : Laporcle .hez les Doson,Pat's, Glitlard, 1965. p. 24.

    devant un auditoire et dans des contextes toujours spcifiques,l'a "appris"

    dans les mmes conditions et qu'il tr'y a donc pas de djssociation entreapprentissage. coposition et rcittio4 les

    G du moment2{', une "scierce du moment opportun, dukairos,t. I-e public qui, du fit du contrle qu'il exerce sur l'nonciateur,

    co-produit les nons, empche toule rechglche^&Tre e'z6, torrte spam-lionJo]lljpiU-!atioo uoppae$f,

    -du -sa-voir-.n dfinir, enn. bien souvenl la pense ylhique (-magique". -sau-

    vage, etc.) par le fait qu'elle ne dissocie Pas les mots et les choses, le lan-gage et Ie relr. Or, p.#l}sonentaJro?r-orts!4tej-imbricationiela parcle"dansfactiptr--t,d44s l9s,g.rp,s-dq-.Ll qr+ Prlent,

    -oi co4p!9ndpour$roi-f-ltugage(tout-mme le.(savdD ou la,

  • CuLTtrREs errEs ET cuLTtIRr.s oRALFS

    les mots et les choses suppose, en fart, un etrsemble cohrent de tansfor-mations sociles logiquement lies entre clles, telles que l'apparition del'criture, d'une irstitution de pouvoir spar, etc.

    3. Ses pndque et folms sociles ortles

    On peut souligtrer l difficult de vocabularre qi se pose ds 1o$ qu'onveut rendre compte de la spciJicit de formations sociales tout entiressoumises la logique de formes sociales orales. Crtte diffrcuit de vocbu-laire s'explique par Ie fait que no!L! t9!dq!!jqmI,!9 dlurlivq raqi4rE

    reftouvotrs, d'une ceftaine manire, note histoire (confliduelle, contra_dictoire). Et iI est difficile de retrouver

  • CULTURE cRrrE ET rNcar-rTs scol-Alnrs

    vent me eille la logque des univers sociaux faible degr d'objectiva-tion, pds dans l logique des fores sociales orales.

    ("'t.i

    ioiaux plus ou @oins codilieL loDclionaan!+l{s-o[ moios en vue.de latraos-tni""ioo explicrle- ormeLle des savoili..lc {-datrs les socils o lerravil de codilictios o'esl ps tri{ arnce. Phbia esl le_t[i@q{e laplup$.-des..pralique!3.9l C'est cette rflexion qui est a ccur de ofiedmarche.

    II -

    LEs UNn,ERs SOCIATIX OU NAIT L.CRIIURE

    L Ecrifirle et lrppo au lxnggeAvant de se demander de $relles Pmtiques sociales nouvelles les diff-retrts usages de l'cdtvre logo-syl4liqujt, les diffretrts genres djscursifscrils sonl conslitulifs. olpeut aoalyser les opralions langagires qui sonl la bse de ce llpe d'crirure\ C-es differentes opratrons qui realisent unepremire exteririsariorVobjeiivaLioo du langage disenl beaucoup sur lerapport u langage et au monde qu'elles mettent eII ceuwe et nces$tent'et montrent que 1'ri!rr-e-q.g!.$b. 4,lain d'Ctlg qn silnplg re.C.gublemetde l -parole-. esl utr vrilble transtormleur cogilil (de eme qu elleeir ur urirdble trarsiormatLir drgnistionnel).]

    Tout al'abord, les cntures logo-syllabiques stabisent peu peu lessignifrcations attaches chaque signe graphique. Un signe graphique cor-respond toujours, glce I'adjonction de diffrents indicaters (sman-tiques et phontiques), un monde limit de sig4ifications et, pal cons-quent, de umos" de l lngue parle. I-es logogrammes (ou ecore lesidogrammes) constituent donc une vdtable analyse de la langue padedu fait qu'ils la dcoupent, la fragmentent de manire tout fait consciente et explicite33. r 'exllip4satiqn I'objectivation de significtions stabili-ses dans des sipfr?s graphiqus diffrets les uDs des utres oprent u

    34.

    35.

    36.

    3',t.

    38.

    P. Bourdieu, "tlbiaus, code et codfiction', op ctr, p. 41

    P. Bourdieu, C/pres dtr"s, Paris. Ed. de Minuit, 1987, p 81Op. ci..p.8z.voir G. Mounin, Eirrotle de la litguiitiqE d6 otiSinex u X* sicle,P^t1s,P.U.F., 1967, p. 5? et I. J. Gelb, Po Me thotie.te l'./ttule, Paris, Flnm-rion, 1973, p. 1l 1-

    M. C-{'lEt, La Gra .le invention.le l'cti\urc et son volution, op cit , p.4. Vonaussi G. Mounin, op. ctt, P. zg.

  • CITLTURES cRrrEs ET cuLTt'REs oRAI-Es LJ

    -c!q!get4g4t urtsidjlalle par rapport uIIe situation o-ir la parole ne vitqu' I'tt incorporq e! -dan! de! conlextes spcifiques. Non seulement des

    nons entiers sont dtachs des penonnei qlii les noncent et descontextes usuels de leur noncltlon. mis on dtache les mots, on lesextit de leun rpports s''ntagmatiques, comme disent les lingurstes. Eton ne fait pas qu'expliciter ce qui tait implicite jusqe I : on_fait-appi-jdlrj_qle- rjlli!!-gUvqlle :.le.mot, Le logogr'4't]l L'criture, en extrio-risant et cristallisI la ncessaire discortinuit du langage,

  • 24 CI '

    fl ,RE .RlT ET n.IcALTfu scolnREs:

    ,quels on renvoie, etc., on a dtach le langage des $rjets parlatrts et desmultiples situations d'norciatiotrs, on a ftgment petit petit les signifi-ctions pour les lier des signes graphiques diffrents les urrs des autresqui, peu peu, se dmotivent, se schmatisent pour se standrdiser et pou-voi tre communs tous les scribes. Cepetrdant, toutes ces manipulations,toutes ces oprations langagrres ne sont pas produites comme de simplesjeux fomels vec un langage conu conrme tout fait arbitraire par mp-porl uo -reL. Lorsgu on catalogue des signes Faphiques, otr a l Llsionde calaiogqer le -reeL. lorsqu od-mnipule des signs graphiques. oo lesentiment de manipuler du (reb4r.

    On peut de que ces cdtures constituent les prmices d'une rflexionsur le langgea2. L'cture n'est pas un double, un fixateur, un simple eegistreme de la rolo. L fragE!r-ir-.loggg{Em$'-le!-dbLd une phonellwrjg!,lli pliiqre( de l4li5teLelS,. paricrpetrl d une conver.io'i-du rpp;n au lansase et au monde. Ih fona6-il m?iffidbn

    2. St oils scriptstrrOn porrait mItiplier les exemples de gees discursifs crits indisso-ciables de Ia co$titution d'n pouvoir spa (et pro$essivemett de deuxinstitutiors de pouvoir qui s'appuiet l'une sur l'autre mais qui sont parlois aussi en conllit : le temple et le pal;s royal) : listes, registles, cotrtsde location, factures qui, pe pe, se formsent pour pouvoir tlemieux enseigns aux futuIs scribesa3.

  • CULTURES cRrrEs ET CULTURES oRAGs 25

    trques d'criture gestiomires et commerciales, dans rc position : abstiite des multiples pratiques sociales de la population qu'ils/rrrt en les convertissrt en signes grphiques (des noms, des dures, desquantits, des qulits, etc.).

    De plus, etr Msopotamie, on trouve ce qu'on a appel tout fait Ira,chroniquement des

  • 26 CuLruRE (xrr Er rNcalrs scot-aixEs 'ii

    I

    l

    1

    I

    I

    ces oveax s \tois,l^ spcuhion toute thologique sur les rapportsentre les dieux eux-mmes,la concentntian des tmditions locales et leursyst1ntistion, 1e simple ^it d'objectivet le m\4he fait que le rapport aumythe change (sa nature et sa fonction changent). Ei crivnt le myth9, lestribe ne fail pas qu rffegislrr une realile. trans-coir le mitbe..ille re-re des.formes sociales oralea dii( lesqlea il prcnd ordinaircnent son;ff. Le mythe n'e

  • n.T,Rs .RrFs Fr.rrfuREs oRArF-s

    crites reclent une double conviction : le monde peut se comprendre, sedire' ddff les signes de l'criture, et le monde peut se dirc> connr lessignes de l'oiture, il peut se dechilfefl. Cette double conviction n'estque la consquence directe du lien intime qui unit ce que appelonsles signes et le rel (le rfrent, Ie monde...). Certes,le monde el ctit patls lieL{, mais les scribes-deviN peuvent essayer de le dchiffier. Ce l'illepffticulier d'aliatiot religieuse, de dpossession religieuse apparat donccome une -solulion^ pour comaitre le monde. Il y a l. un basculemenlimportant qui s'opre dans Ia sphre du pouvoir spar par ftpport ladpossessiotr radicale qui caractdse le mythe.

    C qui s'ouYre donc, c'est la possibilit d'it\ pouvo symbohque qtlrfait qu'on s'approprie la lgitimit, qu'on s'approprie les dieux et, dumme coup, les privilges et le pouvoir qui rsultenl de cette position vis- vis des dieuxs2. Ceux qui se rendet mafues des mtthes pr licriture,c'est--dire qui les dchiffrent,les interprtent et qui, de ce fait, se mettentdu ct des dieux, produisent da difflcult qu'ils seront seuls pouvoirsoudlelour praphrser I'exprssion de P. Bourdieu53- Dans ces for-malions sociaies. les inslitulions de Douvoir semblenl tonctffiiir le.AA@,?4s; EU.'.apreii i i!;ine oui; dui odiri;e Gi-riesens.aux pratiques et fait agir) ceux qui le vivent. La lgitimit qui seconslilue entre les dieux er le pouvoir spar n a de sefi-qu? dairi lti-p-port enrre ie_mythe vcu dani des formes sociales orales et le mylhe bjectiv des fomes sociales scripturales. I-e rirythti_objectiv (eI mtiis)opre un dpiacement par rp1iit a ny-tir$f(fri sest

    "dpossde"J l caple a lgilimir en linrgranl. L exercice du pouvoir doTs'ippuver iur les pratiques ritueties'existnles. les .aptet e lrnsformnl

    . cependanl leur stalul el leur foncrion dan la logique densembie: elles

    'deviene0l des prliques de reconnaissance d'rnlitulions de pouvoir quipuisent leur lgilimile du cl des dieux.

    4 D-cottextulistion el folm d'exetcice du pouvoir

    On a souvenl analvs le{fet de l.ecrilure" comme un eflet de de contexru;lis;iion. Maii l ai lse en lime de d-conre\tuatisalion resle mi cheniiii de_1'explication. Lonque le scribe isole, par l produe graphique,un logogramme, ik

  • 28 .lrr-1.IrRE -c.Rrr m rNcalrrs scfl-arREs

    I'occrence, hols des formes socrales orales de son apparitio- [l entJedsormais dans des lisle5. des lableux. des "trails... elc.. qui costituenlses nouveau; coiiexles. La di conre-,rtualisation.datrs we lelle coofgurtion sociale d'ensemble correspod l sparution d'une instition depgg4gil {qui s appuie sur des pratiques d:criture el quj mrue ainsi unedistance par rapport aux pratiques sociIes conrmunes) et ne mtu1-si?nifftIion {celle qui pparail lors de Ia tixalion du ses d; d'iffrenlssignes graphiques comme un problme er?licitement pos). On-,se,rctd-donc bien compte ici qu'u,t ptoblme apparc.mment purement lingui:tiqueou cogninl (la d contettualisation du sens) est indissociabk d'une configu-rution sociale (socia-p olitique) d'e'rsardle.."9n rejoitrt p-I]+ppodeNorbert EIis concerna les liens entre 1es structures psychiques et lesstructures sociales et, plus prcisment encore, les structures psychiques elles formes d'exercice du pouvoir.

    III -

    LE cas D,NE MrsE N erJEsTroN DEs CULTURES oRALES

    Vers la fin du IXt sicle-dbt du VIII sicle, les Grccs redcour.rentl'critue emprunte aux Phnicies. Dsormais, l'cture est phontique.ElIe est du tlpe de ce e que nous pratiquons encore aujourd'hui : l'critu-re alphabtique. I-a prsence de l'cdture alphabtique s'ac.ompagned'ue mise en place progressive des Cits ot d'un ensemble d'autres pra-tiques lout fait originales. Pami elles, on peut citer l'cdture des lois tla constitution d'un ensemble de savoirs (la philosophie, la gomtlie, Ia

    , . gographie, l'histoire, l glammafue, etc.). La situation du monde des CitsI grecques donne I'occsion de voir corment ales fomes socraleq scr-rptu-mles spcifiques entrent en conflit,-ii"itn avec la logique des

    _

    toinrs sociales orle. qui sonr loin d'avoir toraleent dispnj.

    1. Dcfitr slphablique et grmmirc

    ls Grecs ont dlaiss Ia syllabe pour la (lettle>, unit gaphique toutethorique5a. Avec l'alphabet, on a affaire une vitable a alyse phonr,?r" de la lngue. L'.aitwe tlnmna) perd donc touie rtretrce au-rel: elle esl lotlement abslraire du reterenr p;r l analyse pbonlique.F analysant la .u6itance phonique du langage a l ajde un;ies gra-phiques lmentaires, les voyelles et les consonnes, et en gelant le sens desmots, les s_c,riptgurs gijcs oprent des diffrencs entre le signiliant (gla-phique ou phonique) et le sigdfi d'une part, le signe (signfiant et signi-fi) et le

  • CIJrrrJIs cRIrEs Er culruREs oRArEs i29

    I-e geste grnmaticl rflexi , entre autres, par les Grecs,consiste tudier les structures intemes d langage et suppose que le lan'gage soit pris comme objet de connaissarce et mis distrce du

  • Ct'LruRE CRITE ET rNcALs scor-arREs

    politique autonome, ais naissarce d'une fonction politique conue par lestres sociaux eux-mmes comme activit des hommes sur les hommes).

    En fixant-objectivant les rgles de la vie commune, les crecs doiventfaire face un Foblme hdit de lgitimit. Ds lors que I'activit socralene se fotrde plus ni sur la rptition de ce que les anctes ou les dieux otrtfait, tmvels la ractualisation constante du pass alans la pratique dumlthe et du rite (univeff socil dans lequel aucne none ne peut appa-ratre en tant que telle, passant du cas particulier au cas partlculier), r surles dcisions d'un pouvoir spar lgiti! par les dieux, qu'est ce qul peutlgitimer l'existence des dcisions, des normes communes. etc. ? S'il existedes dbats contradictoires, si I'on cherche mafuiser les effets et I'effrcaci-t de son discours ( travers I rhtorique et la sophistique), s'il faut dsi:

    - ---

    majs aqumetrter, convaicie, polmiquer, djscuter etr pubiic, si la Citcomme ordre politique

  • CuLruREs cRrrEs Er C-ULTURES oR^rEs

    sicle) qui introduit une distance oitique vis--vis des rcits par la simplerelectuie de rcits mythiques les uns Ia suite des autres, en ptenantconscience des contradictions (iI trouve les rcits (gloio465) ; de Xnophane, philosophe pr socralique (\aIV"sicles), qui critique les posies homriquesft en les plant d ct delkexpdence sensible', de l' ; des rhapsodes horiques qui,rpondant I'attaque de Xnophne sur les rcits invriseblables, sontamens oprel une diffretce entre la

  • CrnflRE .pm ff NctjF-s s.f'rrRF-s

    ses propres critres d'valation du discours, ses proprcs crits de vd-t, son propre mode de traitement du rel. Au regrd du principe decontradiction, des critrcs d'unicir, d'immutabilit, de dgueur, de vrithistorique, etc., les rcits m)'thiques re peuvent apparatre que comme de.

    De mme, Eric Aaron Havelock mo re que la critique vhme e dela posie opre par Plaron d^ts La Rpubliqu, incomprhensibte si onl'isole de la lorgue chne qui, d'Hsiode Socrate, l'a prpare, s'odentecontre un

  • CULTLTRFT GrrEs Er CULTURES oRrEs

    (on imagine la conversion du rapport I'espace qui est opre ds lorsq',-a iiu des muiiipls prcours rels qu'on peut effeatuer successivement dans l'espace physique, on visulise, on spatialise ifi l'espace gr-phique l'ensemble des parcos possibles). l,a Ca e est aux parcouts prariques particuliers ce que I'lde est aLx multiples signiTicatiotls co tertueues,ce que la Figurc gomitlique est alu. ttacs empbiques, c que la Loi est auxcas paniculiers truitr ou encote ce que Ie Cakndier (insitue vers Ie VII"sicle) est arLt dues cue.

    IV -

    LEs LNn'ERs socrAux A l'col-E

    l. Cultures popuhires: re-compositiotr des mpPorts de domitr{tion /,fure conligurarion socile nouvelle

    "" ^",*'{^iffi iu'{',k o,XVI. au XIXe sicle, encadrat une volution politique. Elle est marquepar Elenraiisrion de formes sociles scriptrrale : moutemenl d alpbbtisation gnralis (et diffrenci selor Ie sexe, l'apparteance religie-se, les zones d'habittion, les mtiers76), institutions religieuses qui se met-tent progessivement

  • ,-

    34

    iuraux, protestnts o catholiques, tout le monde est pris dans un p/ocl-de scipturali,sation des orme"s socirks.-

    _Ds lo$ que se gnnlisent les multiples prtiques d'critue (e! pasi seulement l culture crite au setrs de culture littraire), de trouvellesI oppositions devierurent siglifiantes, organisent les discous et les cles : on^ assiste la proaluction sociale de f ignorance, de la sauvagerie intdeure.t Le

  • r;

    .

    t

    Curirrmes cRrES Er ctn-ruREs oRr-Es

    exposs systmatiques sous forme d'articles de lois, de rgles gnmles,impelsonnelles, permanentes qui ptendent I'appiicbilit unive$elle.Fisant systme, les rgles juridiques prtendent dotrc pouvoir fiaitertoute situation particulire, pouvoir inclure les ralits les plus htroclitesqui se prsentent33. Avnt meme leur (contenu,, c'esl la fonl.olit discut-sive des lois, c'est--dire leul existence comme rgles gnrles, univer-selles, permnentes, imprsonnelles, faist systme avec l'ensemble desautres lois, quis*t90J!!llw2^:

    On conMt les travatx Bonesn Beccri dans so']. Traitdes dIits et des peines (1764), pjs de Jeremy Bettham dans son ?dirl dt

    et

  • 36 CULTTTRE cRrrE ET $.Icai-r$s scoralRls

    --{ ce que nou:rollons a![er.c esr l-l]199:Ss'Ilhg. q" it va:, *i-/ s la forme scolajre de Ieladons soliaies,qofiqnc uoe lbrme socrle {educa-I tive) jcrip+urale (trfie par de" prsriqoes: dit-it'tre elsupposat I/ constitution de savorrs scriptutux a des dveuxjiffrels) rendnele-I taire par l goralisalion des lorme sociales scnplurales dns les mu-l_

    xlxe sicles (domaine musical avec wilhem et Galin3?, de Ia dnses, d lagymnastique et du sport3e, domaine militafue{, du dessin vec G. de Lai-rcsse puis Guillaumeer ou etcore celui de I'activit rtisanalee).

    3. Folme scdptrle-scoliirc ile rel{tio|rs sociales"Ain.i. la sociologie de leducidon e,r uo cbapilre. el troodes noindres, de la sciologie de l connissance et ussi dela sociolosie du pouvoir s s parlel de la sociologie desphilosophies du pouvon. Loin d't.e cette sone de scienpplique, donc inJrieure, et bonne seulennt pour lespdagogue, que I'on vait cotume d'y voir, elle se situe ufodement d'une ttbropologie gnrle du povon et de lalgitimit' (P. Bourdie, I,6 Nobtesse d'tt).

    tiptes champs de rtique. Si ros nonons aisi le problme au lieu desrmplemel parler du tien enlre cole et cullure ecrile. c esl que."ce_ lieoD a rien de simple el o est pas jmmedialerenl comprhensiblelles rap-ports entre cole et cultue crite ne s'pisent pas das le fait emp ique-;ent coNtatable que I'cole est le lieu o l'on apprend lire et crire.D'une part, on peut ppretrdre lire et crirc hors de toute coles.

    91.

    88.

    89.

    90.

    91.

    92.

    G.yi^c.tt, L'Ecole ptiMe lranaise,Lyon,P.U .L., 19n. p. 196.M- de.Certeald, L'Ec.itu.e .12I'histote, op. .it,nol 122, p. 201 et P Bourdieu'Choses .lites, op- ciL, p. 213.

    J. Cany,

  • t,i

    Il

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    CLTIrRB cRnEs ET CULTURES oRALES'--t

    D'autrc part, la forme scolai qui nft vers le X\{I" sile te trouve passa spcificit dans la seule alphbtisation sans utre pcisione4.

    L'cole come espce et organisation du temps spcitiques, Les prtiques scolais spares des autres pmtiqes sociales (les pratiquesd'irercice dr.r melier en pnicliet. sol lies l'exilence de savoirobjectivs. L'gxistence de savoiG dtachs des pmtiques, et qui s'utono-misent proglessivement par mppofi ces pratiques (ils siorgnisent selonune logique propre logique scripturle - qui n'est plus celle de la pratique : systmtisation, fomalisation, gnralistion, voire mme thorisa_tion), trcessite un lieu et une ac.tivite d'approprition spciliques.

    L'cole et la pdgogisation des relations sociales d'pprenssage sontlies la constitution de savoirs sdipturaux fomaliss, savoirs objectivs,dlimits, codfis concemant aussi bien ce qui est enseign que la manirede l'enseigner, les pntiques des lves autant que celles des matres. I-apdgogie (au seos reslreint du mot) s anicule sur un nodle expcileobjecliv el fixe de savoir transoellre. Les savoirs objectivs. explicil+frxs. qu oo entend lransmeltre trcessilent un mode inedil de lratsmissio{du savoir. I s agit de laire inlerioriser pr des lves des saroirs qul on{conquis leur cohrence dans/par l'crilure ( avers un lrvaii de classifilcalion. de decoupage. d arriculaLjon. de mises en relalion. de compaJaiso.de hirarchisatign, etc.) I il s'agit de fairc revivre, par u travail vivant sp-ciique (la pratique pdagogique), les rsultats du travail pass. Le modede socialisatio scolaire est dotc idissociable de la nature scripturale dessvoi$ tansmettre I h fomulit des savoits et les lomes de relatiotltrocmler au sein desquelles ils sott sont profotrdmen1-lies.

    La codification des svoirs et des mthodes d'apprentissage, l'existen_ce d'un lie spcifique avec so emploi du temps spcifique, rendenl pos_slble vrc sw4!Ig!j;-aJg.J!dz-LeJ!s-"ejg!! ent et, dtt mme coup, prmettentl ptodrcrion d effe|s dc \odalkalion dumbl?t q\e loules les ludes sur Iesetrers cbgijts dtl cole enregrstreni*. I a torme scolaire d'apprenrissagels'oppose dotrc tout la foi\ l apprenlissge au sein de lores socialeslorles. par et das l pralique. sans aucun recours lecrile (il \'agii

    94. Malg les diffrences importades et.e Chles Dni qoi ou\re sa premire{ole pour les garons paures de la pdoisse Sint-Georges, Lyon en 1667,J.-B. de l SaIe autour de qui, vers 1681, se constitue le s.ope des frres descoles chitiens et des homes lels que kbde, de Grando, de Lasteyne,Jomed et Goltier sous la responsbitil desquels les coles dit6 mutuellessont cres prin de 1815, on peut voir se constituer des fomes reltivementinvariantes (icur.ertes) de relations sociales : des formes scolaires de relatioN social6. Or trouve les prnies de ces fones s$latues d s les @llsesd'Ancien Rgine ou etuore dans l'exprierce d6 petites coles de Port'Royal (1637 1660).

    95 . Voir S. Scribner & M. Cole, op. c/,

  • 38 CULTURE cRrrE ET rMGALrrEs scoLArREs

    r/,lavantase lors d'une "lransmission de lravil_ ou d "expriences'

    puis'

    I u:ui .unoit n'upparal traimetrl comme relft) el l ppreolissage du'

    lire et de l crire non sysleatis. non fomlalisU - L:J*i",."--. i"llilution dans laquelle se iouent des forme< de-r-ellions sociales reposaDl sur un enorme lravail d objectivalio el de codrhca-;i;;:; ;; ." temps le lieu d''!2!e!'ti"'489J1:,fuiJ!!!,!-:Y9l!: dupouvoir. A l'cole, ot iobit plus [ne persome mais des rgles srpra-oersoonelles qui s iflposenl ulanl tu lves qu au-\ milres La lorme[t*.*i* a" i.*"iiq s'instaure l cole tondee sur l objedivalio elf, *Oifi*ti.i a"" ."fuiions sociales' repose sur ne domination lgale ausens oiL t'a aefrnie M. Weberqr. I-e rapport entre les lves et le matre;;.. ik;"; scolaire e

  • CL'LTirREs icRrrEs ET curruREs oAfls

    mutuelles. Tout ce qui est enseign doit tre raisom, la discipline ne doitpas tre subie mais compdse et accepte. I1 s'agit toujours d'agir selot lesrgles impelsonnelles, indpendntes de la volont des individus majs pasde les imposer arbitraireoent sans le consentement des lves, Si l'lvecompretrd les rgles: jLLles_aproprie par lui-mme er pratjque uo_softefaii:iffiiffi? un seu;govql4gni : L raison sr doc ce pouioir swsoi-mme qui remplce le pouvoir d un ulre. exerc de l'inlrieureq.

    -

    ffinfin, pour ..approprier les savoirs scolaires, l'lre doit pa.ser par un JeoGmble d'exercices langagiers (du graphisme la composilion hanaise I9{ l gammaire, inlroduiles par l cole muluelle, en passanl par la leclu- Ie). L enseigemeDl d'ue langue ecrite cpdrfiee, frxe. Doralivise n'e5t /

    /possible que pr le lravail scriplural sur les prliques lDgagjres opre pat II des p,enrarion. de grmnairies el de professeurs. I objeclil de l cole lI esl d'apprendre parler et cre selo les rgles grammalicles. orlho-/i giaphiques. sryLisriques. elc. C esl lour uo rdp pon au bn?aS? e! au mondel

    . I que leq pdagogues enleDdetrl inculquer ur lves lravers les multiple\I prliques langagires (orales ou crile\) eogeodres dans les toret

    rlL sociales scriplurales-scolaires : une mailrise sybolique. seconde. qui vieDllf ordonneret ralsonner ce qui rel!e de la simple babilude. du simple usage,y de la prrjque sns principe explicile. L cole prne la reprise rflexive. la

    . : I milrise erpljcile el con

  • 4{) Cin.nRF .nm Fr N.car]s scol-arRs

    :un chargemetrt de tatuie, tr changement de sttut ontologique qui; s'opre lorsqu'on passe de schms lingistiques matriss l'tat prtiqueI un code, une grammaire, par le travail de codification, qui est un travail

    juridiquelo1,. I-es codifrcations grammaticales, indissociables d'une norma-rjvisalioi Ju collponeoenl laggier (dans la mesure o elles 16i1-r'lre une normalivi- eiFfiFI-permelleDl utre aurre mai-ise des pra-tiques lngagires, utr atre rpport eues-ci, et impliquent un rapport aupouvoir.

    3g4e! ou crire selon les rgles et les principes, c'est toltt la fois sedistinger de cex qui parlent sans rgles et sans principes et se etlre dansla position de celui qui apptiq des gtes. Position juridi|ue iiitaniuedkposilion cognilive : on.ne peut .tucu moment dissociet le ruppofi aulongage (Ia dinension cognitive) d'un espace des rapporx de pouvoit (ladimension pondquc). Et ce n'est ps un hasard si Pierre Bourdieu et Jean-Clude Passerotr pouvient crirc propos de I'acquisition par l'Ive de Igrammaire :

    "Cette ansfomatior est l'analogue, dans I'ordre biogra-phique, du processus historique par lequel ur droit cotumier ou urc justi-ce traditionne e (Kadi Justiz) se trsfomre er un alroit rationrcl, c'est--dire codili prtir de pdncipes explicites (cl plus gnralement lesanal)ses weberiennes des cractristiques gnrales du processus de mtio-nalisation en matire d religion, d'art, de thorie politique, etc.)lo., Celuiqui parle selon lesrgles se met objectivement en position de pouvoir.

    ..

    CoNcLUsIoN:\Rs uNEcoMpRHENsIoNRENoUVELEDE I-,INGAI-IT DEVA}.IT L'COLE

    Une sociologie qui se prendrait tlop au jeu des dbats pdagogiqescontemporins manquerait sans doute l'essenliel de ce qui anime lesdbats. PouI pouvoir, p exemple, dbattrc et polmiqer, padois violemmert, sur tl ou tel twe d'exercice, encore faut-il tle tcitementd'accord sur l'vidente #cessit de 1'kexercice)103. Les pdagogus nepeuvent, pour des raisons videntes de prcximit, voir sur quel

    "sol" ilstravaillent. L'analyse socio-histoique de la ralit sociale nous donreinsi le recul critique ncessairc poul apprhender la ralit scolairecontemporaine,

    101. P. Bourdieu, "Hbitus, code et codfi@tioDop. c4, p. 41.

    102.P- Bourdieu & J. C. Paseron, La Reploduation Paris, Ed. de Mi.uit, 1970,-\ p.62.l0l.J Hebr'd.

    "rTsenrdoo. Le rratai ,@laire du langage. Quelques represltur une rude de lerercice". Ltud?r .b liguitliquc appliqu??- " 48. oct.-dc.1982, p.6.

    t

    ,)

  • (ILTURES cRnEs ET CULTURES oRAr-Es 41

    s. J,;\ nn'

    La gnralisa[ion des fomes sociales scripturales et, notamment, de lafome scolaire d relations sociles permet de dilfuser plus largement dansla population un rapport scriptural-scoli au monde qui peut pafoisprendre la forme d'un rappofi thorique au monde. Cette gnralisationest constitutive, nous l'avons vu, d'!ne orga sation particulire des rapports de domination culturels. Dsormais, ceux qui agissnt selon lesrgles, ce\ qui savent pr principes, se distinglett de ceux qui agtssetpar routine, par imitationlB. D'une pafi, la rgle qui entrane des change-

    dans l'organisatio de l pratique, dans le rapport Ia pratique,lescognitives..., ' de sets que par rapport une transformationdes formes d'exercice du pouvoir. D'utre part, ceux qui mal_

    les rgles mftrisent les formes de relations sociales et, du mmecoup, les tres sociaux qui agissent sans principe, sIrs rgles explicites. OIIvoit bien ici combien rapports au monde (dispositions cognitives, men_tales...), modtii-d socialisahon, formes d'exercice du pouvoir et rapportsentre groupes sociux sont intimement lis.fll apparair ainsi que c esl. peur-lre.la srclaitanon- l pdSoekation

    dfreLarions sociales et nc la scipnn)litation des sloits el des pra-tiqnes en tant que klks, qui produisent les diffrences sociles. La fomesclaire tant saisie comme une forme sociale scripturale, on peut, alors,riterroger le problme incotrtoumable et stratgique de I sociologie del'cole, savoir l', en posant la questiotr d rapport desgroupes sociaux la socialisation sipturale scolai.e. Les tres sociaux desdiffrents groupes qui composenl nos torlions sociales se djstinguenl^1nsi

    par la Tftquentation plus ou moins prolo ge des Tonne socialesripturules tet nonmment des lormes scriprurales-scolaitps d" relation\rc.ialqt. L opposition contcmpominc entrc Iorme^ sociales sctiptumlcs eI[omes socials oralei se lait wt la base du d"grc d obje.ivation dc Il cuhu're aes uns er aes autres)

    104. P. Bourdieu & J. C. Psseron, op. .rr, p.14?.

  • Chapihe tr

    SOCIOLOGIE DE U"CHEC SCOLARE"

    INTRoDUc'rloN

    LoIsqu'on porte le regrd sr I'histoire rcente (depuis les annes 1960)de la sgciologie de l'ducatiotr franaise, on saisit I'importance des dbalsqui ont l'tl le jour en sotr sein. I-a sociologie de l'ducation a t un vd-table moteur thorique et mthodologique pour la sociglogie dans sonenseble. Toutefois, parce qu'elle a t le lieu d'ne rflexion impotantesur les manieres de consuLe les objels sociologiques. elle dotrn eu des opposilions particuliremenr marquees. Ces dbals enrre{ffi;Sdlffi .t tsffi@ffi scJ4c" {niri macroso-ciologues et microsociologues, etc., n'tient pas toujours indpendantsd'oppositions idologiques (qe I'on petrse aux thses qui, voulant argu-menter contre les problmatiques en terme d .eprodction sociale, sesont attaches montrer des processus de

  • CITLTURE cRrrE Er rNcalrrs scot_arREs

    ou d', in Le pouvoit au vi age. Histobe d,un ex.otcist? dan' lc PihoAt du n /tria./". tG. I vit. paris. Ca imrd. ts8q. pp. t-XXXTT

  • SocroLocrE DE L'"cHEc scor-allrE

    4.

    45

    On peut tirer de ce bref rppel de quelques transformatiots du syst-me scolire tais au cours du XXe sicle Ie fait que, d'une part, lesenfnts habituellement scolanss l'cole primaire vont ftquenter, pro-gressivement, de manire plus durable l'cole et que, d'atre part, les deux scolaes nettement distingus vont tendre s'unifier. Du pointde q de l'ccession des lves n mtier. ces derx trnsformations ontdes effets importants. Tant que la scolarit des enfants d'origine populaeest limite I'obtertio du certificat d'tudesr et qu'il est sta-tistiquement peu probble pour ces enfants d'tre scolriss au lyce,l'cole a peu de poids dns l'accessio un tlpe d'emploi. On devientoutrier parce quon e\l lib ou tiile d"ouvr. on devienl pysn parcequ on esi ftls ou fille de pai,tan. el. Oi. peu peu. linserrioo protession-nelle se joue par I'intermdiaire de l'cole (point de passge oblig) quiaccueille progressivement I'ensemble des enftts d'une classe d'ge, lesjuge, Ies note, selon des citres identiques et les rpartit etr filires, en

  • CULTLTRT cRnE ET n\cAlrrs scor-arRrs

    voyaient pas, qui quittaiert l'cole la fin de l'cole primaire. Au regarddes ci1r9s dg comptelce en lectute, en orthographe, en compositiotrfranaise, etc., qui taient les leurs (et qui fonctionnaien! trs bie dns lamesure oir ils s'appliquaient des populations scolaires er adqatiotravec ces exigencs), les nouveax lves apparaissent corme de davajslecteus>, des , des

  • SoalorocJEDE L'(crrEcscor-arRE)

    proposer des solutions a problme) de l', da rigiditdu systme sotaire qui demeure la premire caue d'chec scolae de biendes erfants d le CI8",la {mauvaise qualit de,s maouelse", l'"incomptendlcertaine et massive des maitreslo". L'ouage permet dorc d critiquer lestenants de la dagogie de I'expression", la

    "grammire implicite" et dedfendre la un siple

  • CuLTURE CRITE ET INcI-rTs scr)l,alRrs

    aux tats-Unis, un giave problme (sociab pendant les annes 1930 etdispanrt dans Ia dcerie 1940 1950, ou encore du racisme qui ne devien-dra un problme sial que dans les annes 1fri011>

    Une-fois voque ls tinslormtions instittionelles dans ute his-toirc court terme qui permettnt de reprer commet apparat ce pro_blme social, et pourquoi il devie moyen de lulte

    ^ttzut q\'objet de lutte

    (d'or ta ncessit d'une mfiance critique de la part du sociologue, vis--v's qg-lllngorlgll_i liltrrlure pidagogique prlendanl analyser. inlerPre-tti. rioriilre lc froblrne de l'"chec scolaire,), il nous semble possibled'analyser l spcjficit de l forme scolair et les mpPorts des diJfretrtsgroupcs sociux l'cole en partant de ce phnomne : l'. Si I'on suit l'volutiot des taux d redoublement dasl'enseignement lmenlire-France mtropolitaine (public et priv) de1976 77 1982-83, on voit trs clairemert que c'est toujors u CP quel or redouble le plus (ex : i980 8l = 12,3 %). Les taux de doublement

    P. Champagne, R. Leoir, D. Merlli, L. Pinto,lnjrution Ia Uatique sociolo'stq,e, Pris. Duod,1989, p. 59.

    C est ce qi explique que les sciences de l'dcation ne soient ps les mieuplces pour faire la science des fits ductifs : elles fotctionnent le plus sou-lent come des thories praliques, au sens oir Durkheim entendait terme(in Edu.atio et sociologi?, Paris, P.U.F.,3rne d., 1977, p. 77), enetenatinsi avec leu6 objets une proxnnil so{ile (visatt I'anlioratio, la plusgrande efficcit des pratiques pdagogiques, l'"inventioD de telles etlelles mthodes, erc.) lrop forte pour que le pdagogique puisse tre pens

    12.

    13.

  • Soclol-ocrE DE L'

    L-eouecesfficesrl imponatrce que rerlent l -ru\\ile- ou l1 chec- durnt la scolaJit pri

    49

    chutetrt au dveau CEL Q,7 %), sont au plus bas au CE2 Q,3 "/"),remontent lo$qu'on arrive au CM1 (8,3 7o) et ontent encore plus (sansr ver au niveu des taux du CP) avant le passage en 6me (10,0 % )r4. Cefait remet e cuse l'ide selotr laque e l'

  • CIJLTTTRE CRITE ET NGALITS SCOI-ATRES

    , enlnrs les plus en pone--tau\ u depan par rappo( aux obieclil\ sco-irc. :r arriindre r". Cela mel en videncr. du me coup. la ncessilpour le cheicheur d'apprhender de manire dtaille ce moment dter-minant que constitue l'(chec scolairen l'cole primaire.

    C -

  • Socrol.x;I n r -'

    C.es donnes statistiques motrent que, qq9b$9j9q4_19! llrjic4lerrsd-9,Is.i!9!. !!91iS9)_pll9l?g!19rles lves d'oligine.poplhire (orisine

  • Clnrr nE cRrE r rNcalrrs scolArRrs

    ont produit Ia structure particulire objective sur la photographie. I-esociologue doit donc aussi prendre rm paiachute et descnalre sul despoints particuliers, situables sur la photographie, por voir ce que font lestres sociaux dans les malsons, sul les routes, dns les champs,

    3. Enonce de l'hlTolhse pdnciple

    tsglgf-g4.$t s5q{Utli:s-:ocialemenr' hiroriquemenr sous lenFr"chec scolaire- est. dans des conditions instilutionnelles derermi-nees. la taon dont apprail une conLrdictjo entre la lorme sociale scrip-turale colaire-ataclrisee par un rpporr scriplural scolaiJe au monaltldes lormes sociales orales carc1ri\ees par un rappon orl praque amode. Dans la logique d ensemble de ta tormaljoD sociale. les formcs'ociles scripturales sont domhantes et les formes sociales orales sontdomines.

    ,'- L',,chec scolaire, effectif, qui touche prioritairemetrt des enfants deI classes populaires, provient de ce que ces enfants ne parvietent pas

    mait'i.ei. dpltt t!!L!!_!&!! jlgfuil. des lormes de relations siialespaniclircs, savoir des formes sociales scripturales et, pr consquent,

    / te type cte rappon au langage et u monde qui les caracterisenl lrappon/ scriptural au lagge et u monde). Cette non-mtdse de fomes sociales' est aussi le signe d une resisrnce er d un rejel -objeclils- (daDs le setrs o/ ils ne sont \ licetenl volontires et inrenrionnels) qui se toDdent stqi un rype ae rpporr au langage er au monde djf{erent. saroir un rapponI eral-pratique au langage et au monde, Iorm au sein de formes sociles' orles { car clerises par le ur Jaj!]q de-gr+ obigct ir A l ion )r'.

    22. Si l lien, depuis longtemps tbli, entle "chec scohne" et "crit, (notan-mert grce ux travaux de E. Malmquist,1958 et de C. Chilnd,197r) !'a

    jmis t vdtablenent rtis au centre des problmatiqes sociologiques surl'

  • SocroloclE DE L' 53

    4. Dpsrsr les oppositions: ll|r enjer thoriqrc

  • 54 nflrRE cRnE ET tr\carffs scor,alRrs

    'iapital scolaireu: n'a, du point de vue d\rne sociologie de l connaissance,qu' intrt limit. Cel nous dit q'il y a du ou de l'(autle),qu'il y a de la ressemblance (entre cole et famille) ou de la djsseblnce,majs ps la natue de ce qui se ressemble ou diJfre. C'est en se deman-dant ce q'est la cultre scolaLe, ce que so les norrnes et les platiquesscolaircs, qu'on peut sortir de la tautologie du

  • Soclor-ocrE DE L'
  • CULTLaE c:r ET rNcAI-[s sco]-llEs56

    Ioiue d ensemble d'uoe formalion sociale la dimetrsioo hislorique 0'his-;il;riiT;1-";"i"u.ation scolaire e pardculier) e I .la queson,.des.r"*nr ae aorninaon el des formes d exercice du pouvo De la deumi-ili5Tr.ii".-iit; a. l intercrion on frnit par glisser vers une rduc-,i"" ,rr-.iq* 1l-irieracrion conue en lanr qu'eotir "Yl""iT: :iT-:". "-tf. u* u" ".pirer'") el 're]isle"

    (au sens ou l oo larl.comme sltu sociire n eruir que le produil d une muhitude d ioleraclions de ccoos_inces htrogs)*" . t.tt;ch*

    "oatent la rductioo des objels sociologiqus el tom-

    hent finalemenr soui ta critique de Erving Coftman pour qu i) les elres;;;; ;;;i:d la 'aitnition- dei siruatioo. dans lesquelies ils sriii"'iri;iill" !""te ne res*lte pas d une asrsrion d 'effers inrer)"T.-i'i; .i:ii"t aiire""t' tvp;s d inreroions onr une histoire'"oiissent

    a"" "ttrng"."nts

    et rte sont ps comprhesibles hors de la-cu]-,"."

    "r"i",rfiet. ",,, *it de laquelle ils se matifesteotrr' Elles commerlenl

    '.. If"",. a. .."-*","xtuatiteb" en etudiant des echnges verba\ auto-

    suffisants."*'...ni.o in,.ru.,;oruiste, ethnomrbodologique conlersalionnali-," elrt"lr"tohjqu peuvent lre qualifis de rdudeurs no pas oosi:;;;. i;i.-;;;"J;ue ltctanage exclusir sur des interactions des:ffi#" ;";,;;.''-om'nts

    'i 'l'" siruatio.srl" des "cdres irnme-,^i.i .'."n.",,rrs cti!its's ou\ appraissetl l partir de norre"r."* ..i", de we sociologlque) comme des momenls

    indispensblesii,",i,l'..i''"*i"ii i"t,i. i".u",.. de la recbercbe sociolosique oni.",,i

    "- *"u". uliliser les acquis de ces diffretles aPprocbe( comme

    5t i"'J..t .eit.a"r"g,qu", o *'u" de la recoslruclion des formes..iles- c est--alte les inte$er.'#" ;;.-.; th'";," visitte 1't i' ce qu il v a de conscienr er d tnren-rionnel ians les cosduiles) ce ne(t pas comme le disel les emptr|sles'J"-i."t'"". r" itemsme, les gnralisations busives ou les gndes

    -l-^i*ou" o.toulous 16er lTmar Iq8J Po un bil! de L sociolosie. r'eaucation. Cauier n'2, m.i lq84 p 72

    i)pJ'ourtu.',c" q* pa etveut '!e'P^I1s'Favatd'

    1982' p 6l'""4 e. coff^un. rro

    " 'anatvsis : An Essav on oryanizono of Eryetice'

    New York, Harper Colophon Books, 1974' p 1'

    A. L. Goa, L?s Moert. et tcws hommcs.ltet te\ traduirs er presenlds par YWinkin), Pans seuiltd de Minuit lq8S pp 186 l]0

    35. Op. cit.36. E. GotrrMn, raoa dpdler, Pris, Eil de Minit' 1987' p 38'

    3'1. P.Phalo,Le Civisnaoldtnzi'e, Paris, Librairie des Mridiens' 1985' p 63'

    38. Op. cit,P.8o.

  • SocrolocrE DE L'(cHEc scoL{lRE}

    slmthses thodques3e. Les foimes de relations socrales ne sont pas direc-tement visibles (puisqu'elles sont des objets construits sociologiquement)mais sort tout fait relles, elles n'ont rien de mtaphysique.

    On comprend donc bienliijeu tliorique-huis; irs;nril dns l tra-lvse de l -cbec scolaire- : cfifrFnlirjiitrie l sigtrificriotr d'ensembleiu phnomne tout en tudiant ses modalits concrtes, commetrt tenircompte du problme mal pos du langage sns tomber dans la micropbr-nie, comment tudier en dtail des phnomnes sans oublier la questiondes formes d'e\ercice du pouvoir. etc.l

    Note hypothse cenffale suppose une analyse socio-historique desformes sociales orales et scripturales, une prise en compte des faits statistiques gnraux et rend possible, dans le mme temps,l'nalyse des moda-lirs concrres de la socialisarion criplurale scolae et des processus del' chec scolaire- effectil dans le cadre de rDDorls de domhadon.^okei6:viftherche a monrrer qu il est possible i; pousser Ianalyse de!i:ris/s scolaires tanalfse de, interacons. des prduirs scolaires. erc.I ezdoin' pour contnbuer une meillerre irteligibilit d'* p-h.gggry.sglalllg:lillt le. Ds lors que I'hypothse thorique, les cadrs statjs-tiques, l'analyse socio-bistorique guidert l rccherche, lors chqe l-ment particulier contribue la prodctiotr de Ia dmonstration scientifiqued'ensemble. O peut das ce cas

  • --

    _l

    CULTURE cRl1E ET lt{EcArlrs scol-alREs58

    tier ces "dficits"

    "'' i'',r"i ""pi*,r"" ". de . dticrr "- -de

    "randicl;;illl'iiitii.l'J:"':.'i::ru*ii#P'#i^"";;;;.;;*,"'. oes perrormnces.til.;il';.

    "'nneni logiq.remeot rair"

    "pp*^I'" dT-'i"-llij'.1"*""t o" ir laul combler' compenser par un lravail scolarre suppr(-iL'Ji*.

    "..'- to" *trcices et des leonr nnrooris)(i sfrglogue-)doit. au tonr'"''" tont"''qu:il n y a pas de handicap

    t"r''i'-"i;i",i-t""!J!2pst4-4:;*,#ffi ::::o,iigg"Notre irvpothse insiste bien sur ce pornt

    olirti.'Ji#."--",-se ds le cadre d u-orapporl de dominarion' de"1. o" ,.r"'io".

    "ttiaes particulires l' ne s agil pas d une non-ma n-

    :: i'.";;;;;. "'o 'nr6n6gmgne

    en onral' mis d une too maF

    irise de formes sociales dorlantes specrfiqu;s En posanl le problemeo

    H",;;;,;; * mer. du dme coup' en nositio de compreocre pour-

    .roi. il'un certain poinr de vue lscotaet on ne peul voir cbez les enfals

    .q;:;;hi't: que bandicap mnque nrivalion dftcir'

    ",-lii$ff""; j,.; j#*mr*::fi :l.".":J:T:''

    -a-verbaux- s'are-!! !ou!i rarr proxes el {parot":ttt::ll:y l'-:f"1,t""

    uer des penses togiqugs" "iefFra"ctlA"ns fa mme periode le -Plan

    i:,ii,.,i"".0?'i"- par empte inLroasair larsedeor les -ootionsxi**#:##*w",',[i:'f "'i::"';

    *i;il#"H#ti'l-'i"#;:;'*tt'";erexp'iqucesrairsii'''J t,.-i"h"*-*'--tes ebettos considrs commr":::i:""iii;";'.li::'il 'Tp' 'i p"*' ir' p'ouver re'rs compteoc:sI enfant en srtuadn scolaire' en siluion de

    , *.'lro*, t" ,onuo'diua"e, Paris' Ed de Midit 1978' p 111'41 l. Chobur & M Segr L EnseiS'et"t t du Jnnal\ I c'olc ?lcmcntairc'

    Quetle rcJoe ?.Pns PU F 1981 p8J

    lnsires4. Tout oppose I ent en !trIiiffiAtt.t"" -luasi muer' srupiae ignorl bredouillantfi- et au:: il il'o";pi^'" '1 :'!:lY'.j;i'iH|"'l;:ni;: :U,.lns les deux cas,l'enfnt t est pas place i"", i""ii.t il"t a premier cas l'enfant inqu"' o?r' de compe-i#ffi."'"g"

    "'oquatemenl avec l'enseicsant le psvcbologue sco-

    i;;;:Ji;;;ffi* qui ronr tous le constat Gvou ra "esure") de cesmanoue,. dans le second cas au conlrlre l enfant a appns

    inleragir

    ;i:i'i";".b,.; du sroupe des pai$ lancer 'ne "ranne- ou a v\:##.i.;;:; i-o"."u'.uu-'' a p'oaue u rcit Pafliculier' I

    44. W. Labo\. oP ci.' P' 124'

    45. Op. cit,P.724

  • Soclor-ocrE DE LkcIlEc SCoLAIRE

    utiliser la s''taxe de I'anglais d'une certaine fon, etc. Si les tests (scolaires, psfc66$(l.'-ffr6Auisent de si mauvais rsultats, c'est parcequ'ils,mj"!q-r9!!,9l !ai_1, b fible matise ou la non-matrise par les enfantsdes ghetlos de certines formes de relatiolis stIes. Ils mesih le pro-nirffiini-iniiion i ion une aptiudl, une mptence t, n l6cibn-ae, un handitap, un dfrcit en-soi a6.

    B -

    Rsstances t fi-appnpfiationsSi le haodicap .s uo. GG?i"nreraci au sens le plus large du

    lerme, aiors le sociologue se doil d rudier tous les lme0ts de cette reali-t. Si l'on renverse le point de !'lle qui est celui du discours sur les , on peut considrcr qukchoueD est utre sista4ce objegtive (clesF-dirc pas ncessairement cosciente), Pour certains enfants,

  • '60 CiJI-TTIRE cRIrE Er i]cr-rrs scoLArREs

    L nahse de l -chec scolaire- conslilue. en ce sem. un cas oaniculjerd analpe de. phnomnes @p-pro;riaijom ;ocili*Flules]dans lecadre de rappons de dominaiil;*i?imln-". Da-'i*A;--ge"e"le.ilorsque des elres sociallx se lrouveol pris datrs des formes

  • Soclol-ocrE DE L'"c-IIEc scoLArRF.' 61

    laes des lves selon l'odgie sociale, or se rend compte que, parmi lesmeilleurs lves, on trcuve (drs des propofiions, bien sr, trs diffrentesselon les milieux sociau\) des enfants issus de tous les gtoupes sociux.L'indiction des C.S.P. des prents rc doit donc pas laisser penser qu' uCr*oups-Sgg.LB4.l!4lg-qoqs:p9pd-ra'-elr- dss, pttia!e, Actes de la rccherche en sciencer sociales,l" 46, nals 1983, p. 26.

    Pnn des pratiques, des objets, des fomes, des codes plutt que de g.oupesprlablenent dfiris par des critres e{emes (souvent socio-professionnelsou socio-cononiques), c'cst l direction nouvelle que pred aussi une partiede l'histone oltuelle aujourd'hui. Cf. R. Chartier,

  • CIJLTURE CRTTE ET INCALffS SCOI.ATRES

    l

    te> scolaies, et saisir Ia signficatron 'les

    carts' des diffrences entre

    lves isss des diffretts groupes ou classes sachant ce qui produit

    il.t."i.i ," I *"t.r,.-. on peui ato's " o.'nuoder ce que sisni6e socio-i.Ji".*i."-*^"r'e dns l ordre scolaire de -muvais elves" et oe"iil;:i.';:;i'ilf .r 'mauvais- ranr des catsories scolaires) c'est--;.';;;..; *; caracrerisques des uns en rel'non en rywl'4\s: )escarcrensriques des aurres lsvant arn\rles exigeces di mo{de

  • SoclorccrE DE L'

    3. Prcductiotr des mrtriur

    Avant de prsentei les types de matriu de 1 recherche, il nous fut rap-peler tout d'abord un point fondamentI : ces matriaux sur lesquels nousavom traraiil ne sonl pas des

    "donnee\ qui vot \an djre.dfuldi/'olt,ra \sooalemeol dlermin\ Lle notre propre recberche. S ii para'r bnlde dirc que les sont produites das le cas de l'entretien ou du$stionnaire, par exemple, dans la mesue o c'est le chercheur qui suscitedircctemett la productio des informtions, il faut toutefois gnralisercette proposition l'ensemble des mtriaux de la rccherche. Pre re uneredction dlve et la considrer du Doinl de ne dune DrhlmtiouetBip]{qy jspe.ci.tique. c es produLe qi;lqe cdse Tiii i';fitiil ps'de

    63

    cette madre avant. En retirant les textes d'lves du circuit de la lecturescolaire, d'une fialit et d'ue valuation scolaire, pour en faire une naly-se sociologique qui intgre le fit que ces textes sont soumis tre lecturescolaire, oo fait d'eux quelque chose de diffient : ils deviennent des docuBents53. Si I'on oublie que I'on a affaire, d'une paft, des pratiques langa-gires produites dans et coDstitutives de fomes de relations sociales dter-mines (u texte d'lve, une interaction mafue-lve, etc.) et, d'autre prt, ses propres pmtiques langagires qui retirert, pour les compndre, cer-tains produits de I'usage qur en tait fit, alors o se laisse facilemen! ller llllusion qui consiste penser que I'on

  • 64 CULTTTRE CRr.E Er car-rs scor-ArREs

    Nos obseflations se sont droules dns des classes de perfectionne-menl prcmire et deuxime anne, des classes d'adaptation et des clsseslmentaires du cours prparatoe au cours moyen de-lime anne, touta long de trois annes scolaes (entre 1984/85 et 1986/87), dans desgroupes scolaires de Ia commune de Saint-Fons, et corespotrdett univolumc d'heures d'observation ethnographique d'environ 200 heres. Danstous les cas (quelles que soient l classe ou la nature de la squerce), nousavons centr notlc attenton sul l'o4anisation des prtiques scolais, surles types d'intemctions verbales que les cnseignants essaietrt d'instauiei etd'imposer al lves et sui les ractions, ponses, rpliques, comporte-ments interactifs des lves.

    tr long tavail d'observation des pratiques scolaircs quotidrennes pr-met la fois de saisir les modalits effectives de la socialisation scolire quise dploient dars le temps, de voir des situations voluer dans le temps, derelativiser la ftqence, I probabilit d'apprition de certaines sitationset, enirr, d'habirer enseignarts et enseigrs notre prsence qui, forc4ment, modfie les premie$ temps les cornportements des urs et des utres,et ne prvient

  • Sodor-ocrE DE L'
  • 66 CurrnRE cRrrE T nlcal-lTs scoLAIREs

    liifiate-"nt o" exptat"menil. La pti"t en *mpte des man-nels scolaesi""t,

    "ot." autrei, de rcplacerles oE9ryqr&ar PadRlirP'dfis

    nsernble potentiel. virtueld eirciceit deen vrgue!!

    au long ale nofie rccherche : il s'agit essentiellement des

    Nous avons rclev ale faon $stmatique des textes dns ut certinnombrc ale classes. Un premier corpus a t airsi compos de 360 etits>textes d'rne classe de CE2, de 11 textes d'une classe de pefectionnement2me nne. de 119 textes de deux classes de CM1 et de 36 textes d'uneclasse de CM2 Pis' pour oprer

    'les compraisons systatiques ene

    lves de diffrents mieux iociaux, nous avons demand des institu-tews ale classes ale CM1 et de CN{2 de proposer un sujet leurs lves etnous avons alors pu lravailler sur un corpus compose de 2M lextes rdigespar des classes de CMI el de CM2 ['es le\les Produrls par les pluslferires crasse' tcer el cE2) oDl permis d anly'er les diffiches d cri-ture 1au sens des premie apprentissages scolaires dc lcrilure) Lesrexte. prorluis l'occasion du lesl d _erpression ecrite" {204 lexls) onlscrvi. n plus de lnalyse des performaces proprerDenl texluelles de-"tuu iont opet"t u"e sne

    'le meses s I'orthographe d'usage et

    I'orthogra'phe grammaticale des lves de diffnts milieux soclax'N"',r'r;".Ci"P*

    """ij]e"ociti'"-t"try! ca" slc!{!9tj"lC-p?1'f". ""ig"a p"-uif*arop.e,saggt

  • Soclol-ocE DE L'".rrEc scor-arRE"

    pdagogiques un moment dtermin de I'histoire du chmp scolaire, ilsont une imponance non ngligeable dans la mesure o les teurs deranuels scolaires en tennent compte. On peut apprhender travers cesdocuments la fois l'importance accorde aux diffrenles

  • CLTURE CRTTE ET INGALTS SCOLARES68

    culire l inlrjeur de la mme classe de pbenomness" ED,ce setrs.chaque observtio paruculire doil loujours predre plce oans uneJti, .* .ct"f"tf,e'", n'a de sens que rclie l'ensemble des ffesn..*r,i... i

    "rf. n pporle jamais de preule drrecle qui temoigneril

    ";;;" r;.;;i!. nvport""' Ds lors chaque "dtail- prticu-;""J;;;;';l; ;-p;insion au etrrar comme rtxpriquait djt."" ,

    "rl "1 a qu'""e -ani'e d" parvenir au snral c'est

    J ous.we, te parti"ulie., rron pas supediciellement et en gros' mars rnu-tieusement et Par le dtail.'57

    III -

    PRSENTATION DU "TERRAIN"

    La notion de doit tre pdse dans un sens large Si l'on veuti1""". j" .i"a. a" r" timple monograPbie' il esr indispenble d rriculer::i;;"; ;;", ;"i"1." p'i ris observations res etreeos re"*li'" i"".. ."iei"* locaiement produits (ce que nous.-avons faitti* t'"J"""e". *.r"ires 1984/85' 1985/86' 1986/87 essentiellemnt surr"""i."-t"" "i"i",-e"ns et seconda ement dans deux coles de Ia com-.r-a"*s"J+a-rx-Lyon et de la commu e de ouuins)' des donnes 'i"i".

    "iJ"" at.ees produites par le travail d'autres chercheu$ en

    France ou l'tranger.

    l. Prsntatiot d selo ls C'S'P'

    l-a totalit de rlos observations, la majorit de nos eirtrehens et de nosJ.d" p-a""ir"*

    'colaires d lves se snl tait au sen de la commu-

    ne de Sinl-Fons La comfiuoe. qut comptajl un peu plus de 15 000 habi-i-i, ror. au ,"..o..t"nr 1982 pour une superficie de o05.ha appaltie la Communaul urbaine de Lyon Detimile au NoId pr l rrlle 0e Lyon';:;p*;;li; t" F"v;in, ioest pr le Rhne et I'Est par la ville deVeni\sieLL!. Sainl-l'bns esl connue commc un site induslrielde la chimie'"1 t...*. . s"tl-Fons componir sil ecoles primaires publiques'r""?. pt*";t" p.ite, un collge et un L'E P' Nos observations ontnorre orincjoalemeni sur deux gjoupes scolaires {el en second [eu s unl. i"L. ni"uo. scolae). Le5 entreliens onl l mens avec leq eseF*""" a. i"'"..r". orimaires publiques concemanl sainl-Fons le lesl:l;.b"'";ii;: '"

    "i. pu'ie aui' les classe< de quarre ecoles pri-

    56. E. Panofrkv. "IcooPraphv ad Iconologv"

    cit pr P Bordie dans sai"."ii""ii B. n-st!

    "

    erchiecnre snique et pe s'otlstique' Palts'Ed. de Minuit, 1967, P. 143

    E. Drkheim. T,tes t Ethdts Il Me th"e soctale' Paris' Ed de Minuit'1975,p.333.

    5',t.

  • SodoLocIE DE L'
  • 70 n.rrRF. (RrrE ET Ncal-rrs scol-arF.Es

    longue maladie (sans auffe prcision). kurs mres sont le plus souvent, les , lkethnicit>, l', etc. L'"chec scolaire, serait-il,dans le cas qui nos cotrcerlle, refus d'urc

  • So.rorncrE DF r.'
  • trLTrrRE cRIrE Er nrcar-rTs scoLArRFs

    Drs l'tude pralablement cite, il a t tabii que parmi les 966chefs de mDage maghrbins ayant un tmvail dans la comme de Saint-Fons,791 (soit 81,9 %) occupet des emplois non-qualifis, 439 sot O.S.,324 sont mancu\.res, 28 sont penonnels de servic6. Non seulement leschefs de mnage maghrbins sort en majorit des ouwiers (au total, avecles O.Q.,921 des chefs de mnage occupant un emploi, soit 95,3 o/"), maisils occupent des emplois ron-qualifis.

    Dff le premier groupe scolaire, alors que 40 o/o des pres (ou desmres) de nationalit fmnaise sont ouvners, c'est le cas de 82 % des prcs(ou des mres) de nationalit lgdenne, de 100 o/. des pres (ou desmres) de nationalit poftugaise et de 70 % des pres (ou des mres) denationalit tunisienne. D mme, pami les lves de Saint-Fons ayntpass le test d',44 o/" des pres (ou des mres) de nationalit franise sont ouvriers alols que c'est le cas de 80 % des pres (oudes mres) de nationalit lgrienne, 100 % des pes (ou des mres) denationalit portugaise et 63 % des pres (olr des mrs) de mtiolittunisieiie. La totalit des pres (ou des mres) occupant u emploi decads et professions intellectuelles suprieures ou de professions intelllr-diaires sot de nationalit franaise.

    Bietr str, ces fits n'ont den de spcifique la commune de Sairt-Fons. Is sont confmns par les dones du iecensement gnml de 198266.Si I'on compare la situatioD des imtrigrs pal rapport aux dones durecensement 1982 portart s I'ensemble de l population active, ons'aperoit de l spcficit de ces popultiors. Alols que la popultiot ctive d'ensemble est compose d'envilon 33 % d'ouYriers, dotrt 17,4 "/d'O.Q., 14,3 70 d'oNTiers mtr-qualifis et 1,2 % d'ouvders aglcoles,74 %des Algriens,75 o/o des Portugais,'115 y" des Tunisiens,81,5 % desMarocains, 86,5 7o des Turcs, 62 70 des Espagnols, 60 % des ltaliens sortouvrie$. D'autie part, mis part les Italiens et les Espagrols, ce sont lesouvders non-qualifis qui prdomircnt : 47 % des Algriens, 43 % desPortugais, 42,5 o/. des Tunisiens, 60 % des Turcs et 48 % des Marocains-

    3. Lenge, cIfire thniqu et

    Une gmnde partie des djscours sul les des enfants detravailleurs immigrs qui tentert de rendre compte d phnomne par ladiffrence entre et

  • So(rolocrE DE t

    se> et (langue d'origine>, et , ne tiennent qu' cause de nombreux et de nombret mI-entendus toriques, notamment sur les questions de langue et de cultre.

    Oublis tout d'abord. Il est importatt de savoir ce que sont les tra-vailleurs immigrs en termes de milieux socio-prcfessionnels. En oublilltde ten compte de ces mesures, on compare des tres sociaux qui ne sontps galement rpafiis du point de vue de leurs positions sociles, de leursconditions sociales d'exjstence et, solrvent, de leur degr de qualficationscolaire. Nos l'vons vu, localement comme nationalement, les immigrssont avant tout des ouvriers et surtout des ouvde$ ron-qualifis. Les tauxde redoublements, les porucetrtages de (Ietards) des enfants d'irnmigrsso donc lier aux tux de redoblements, aur( pourcenlages de{aetardsr, etc., des enfrts d'ouvriers et notamment d'ouwiers nor,quali-fis. Ainsi, par exemple, I'entre en 6me etr 19'72,1973 et'1y74: .

    Ds lors que l'on compare des tres sociaux comparbles (du point del'rre de la C.S.P. du chef de mnage pr exemple), les comportements, lesptiques re se diffrencient plus aussi facilemet. Ainsi, par exemple,dans le pdmaire, une enqute ralise pI le Ministre de l'Educatiotrnationle montre qu'a piiori les lves trangen peinent plus que lesFranis raliser des performances conveables dans une battede detests. Majs si I'on compate les rsultats obtenus avec ceux des enfantsd'ouvriers Franais, les carts s'estompent. Ils s'inversent mme lgre-met dns Ie cas d'erfanls ns en France et qui n'ont pas conu le hatrdi-cp que constitue I'ppretrtissage de la langue63>.

    Nous I'avons motrtl, la quasi-totalit des lves du goupe scolaire,sur lequel nous disposons des rcnseignements, dont les parnts ont uenationalit autl que ftanaise sont ns en France. Ils appattiennent desfmilles nombreuses qui sont, dans leur grande majorit, en France depuisplus de 10 ans et dont Ie chef de mnage est le plus souvent ouvrier.Oublit tout ce qui rpproche les enfants d'imtrigrs des enfants deFrnais aussi dpoun'us de capital scolaire, aux revenus aussi fibles, deombux uteus peuvnt fire fonctiomer comme explic.atives desoppositions telles que culture d'origine/culture franaise, idertit maghr-bine/identit franis qui demandenr elles-mes tre exptiques.

    On trouvera dns L't ok Iranaise d b cuhurc d'oti7i e des enfants de tru-yaillews immisfts de rMai,e-Clne Mechr, (thse de doctort de 3me cycle,

    67. S. Boulot & D. Bolso-Fradet,

  • ;10.' CTTLTURE cRrr ET rNcallrs scorarREs

    nov. 1979, UniveNit des sciences sociles de Grenoble) n exemple idlty-pique de ce t}?e de discouls. Oppoet

  • SocrorcGrE DE L'(.HEC s(f)r.RF" '75

    rctrouver datrs des pays diffrents arl\ langues diffrcntes, etc., des proces-sus sociaux identiques.

    II s'agit doDc de cesser de penser en tenes de lrgue pour saisir desformes de relations sociales qui se construisent tmvels des prtiques lan-gagies spcifiques et dans des largues qi peuve tre trs diffrentes.Si l'lve a acquis, dans une latrgue particulire, par des pratiques langagires dtermines, un certain t'?e de rapport au lngage et au monde, ilpburr tre mme de duire ce rapport au langage dans une autrelrgue, c'est-:dire en I'utisart selon les mmes modalits que sa languemtemelle?3.

    De mme qu'ente I'anthropologue et les Kocits priitives> qu'il

    culturc scolaire dns l'cart etrtle

    73. Une sociologue, M. T. Sie, mis en vidence des processs de fomalisatiodes disurs qui traversent les lngues epagnoles et otomis dns la vale duMezquital u Mexique. E e nontre que

  • 't6 ClILrrrRE CRFE Er rNcaltls s@lRBs

    CoNcLUSIoN

    Voil donc exposs l'hypothse principale, la probtmatique thorique, Iamthodologie; les matriau\ de la recherche et le

  • Soclol-ocrE DB LkcHc scor-arRE>

    re>, chaque exercice son contexte, c'est,-dire que I'on chaque fois dessituations mettnt en jeu des tres sociau paniculiers un monent dom dutemps et dans un espce dtermin. L'criturc s@iologique ne pur von brsni la belle forulit du discoun thorique s'appuynr sur des sttistiqes oudes tests exprimentu\ ni le style du romcier de t'"e flaubertien qui nour-.it la narration d'ue sitation particulire, mettant en jeu des peMmagespanioliers (qui ont une vie, qui mewenl, etc.), d'e connaissance sociolo-gique dti e. Nos ne cherchons saisir i exclusivemenr les gleds rraitsd' tbleau que lrcent les appoches statistiques ri exclusiveme.t l'hisloireparriculire de personages particulieE que peut consue, vec un srandsouci de ratisne sociolosiqe. le romancier flbenie, mais les formes dereltiotrs sociales qui constituent les tres sociau! et qui se

    "lisent" dms despratiques, des prodits objectivs des pratiqe!. etc. PouI aller au bout dupllle avec le trvail de nains romancien, on pouait dire que, pournous, les hros ne sort ni les classes (ou les sroupeo, ni les instirutions, ni despeBor.ges (ou

  • Chapifte IIILIRE ET CRIRE

    INTRoDUcoN

  • 6) CULTURE cRiTE ET NGALrrEs scol-arREsL,etsemble de.nos tmoigtages vott dats le mme sens : tot com-

    mence par la lecture et l'criiure. De plus, on sait qu'au CM2 la lectureDartage encore les elves2.' "eci eranr air, it

    "

    agit alors de comprendre le-pourquoi de l "chec".ces pi"o appienti"ges scolaires. ue sont G! p-i{ (qes-s-laires durit" '"i a" r'e".ii r O".r lpe de rapport au langage est tout la fois faolr-i eL suooos oar les ex.ice" .miaitt! proposes ? commeol se manilesteI-ecnec icolaire lapprenlissage de la leclure et de lcrilure :' Queuei.oioue sociale est l uvre dans cer 'chec" ? Autremenr dil qu el-ce.,"i l"rJ r".tiuf" .., ecbec scolae- Aurant de questions auxquelles ilesr ngcel.uire de rpondre si l o veut dpasser le simple conslali"e"rr""" :, un" u"ti"i ps toujours trs bien dfinie (lire-crire)'

    .,"r LEs pRAnours scoLAtREs D'APPREN'''.SA.E DE LA LEcruRE

    ./' ET DE L CRITURE1. Mthotlet d'pp]ntissge de l lcfir

    ;;;; ;.;;.';;;..""i premire"annee classe d adaprtion) ll sur 12' ,,riti*,iL tu mertoae mixte que proporent des ouwages tels que Ar iI dPs\',,,

    motsa ott Bi.goudi et compdSie, Ces dernien proposent de partir' dans un

    2. C. Doubl, L Apprcnt9vlc .1?t Mthnanqu5 ch?z 1c5 cqlants d uu-nc^'Th"e de leme ryile. Lnnersile de Nanres nov la84 monrre (rur ff enecbri" si ,*" a" Mjl q* l'cart est de 32 entre les enfnts d'ouvriers non-u"lrie' el ceu' otmprves et de cdes movens eo ce quimocf,me L move-;e des nole.ile leclure ("leciure \oix haure" I'ledue-comPrehensron r'

    3. Le Franois l'cole' lan7ue une et di'ee - Complme ts aw ptogamm6 e1inxtu.liow d.u'15 mai 1985

    4- C. Toryot. C. Rolland, C. Giribone' '4' fl der mots - Miho'k de lecturc etapprcnsage de I4 lMgue, Paris' Natha, 1977'

    5. A. Go|{,il, BiSoui et compagnie Mthoe 'te

    teclu/e CP'li\rctl et2'Pais'Nthn.1985.

    I l"* mthodes d'apprentissage de la lecture sont gralement oppo-I re"" , f" -e,fr"a" dit;;vjhbiqlLe et la mtlode dite gbbqle Opposition d;;;;;;i". p,ooon.lu". l pprition des merhode< qualifies de

    miltes el clui' comme leur nom lindique diseni s'lnsplrer des oeux-artorle. la fois. Les PtoPnmmes eI ins'ru'tions de lg85 el les

    (bnpl?-;;;; ,* o*8,',,*" et;nsuctions du 15 mai 1985 noncet que

  • LIRE m CRIRE 81

    premier temps ppel , d'utits larges (le petit texte pr_d d'ure discussioq la phrase, Ies mots) pour dcomposer et laire des syn-thses alphbtiques et syllabiques dans un second temps : mthode glob-le puis m;thqde ay-bique.- lii enseignants se distinguent esse iellement par le temps plus o

    moins long qu'ils ccordent dans I'anne scolaire l'"imprgmtion" (dedix jours ; mois et demi) et par ce qu'ils entendent ai

    "impignation"Celle-cr peut consister e une mlmQ{Eatio de mot: ou de phrases mis atableau, une reconnaissance globate des signes $aphiques (

  • 82 CuLruRE cRrTE Er trrcarrrEs scoLArREs

    Reprer des sons, des sylbes ou des lertres da6 des rnots (on demnde desoulisner. de recrire. d enrourer.de colorier...r.

    - Dicte de syllabes, de nots, de pbrses.

    - Artoiide i crfte une petite phse Falabtement mmorise.

    - Ecrne bs srlabes fomes avec la leure...

    - Clsser tes mots selon qu'ils contiennenr telte ou telle syllbe.

    - Chercher la place du son ... dans des mots (au dbur. au idlieu, l fin).

    - Exercices trous I il mnque une lettre (ex :

  • IIRE ET CRIRE

    On pet tout d'abord noter, tant donn I'ullivers des exercices prati-qus, que les dbts pdagogiques propos des mthodes de lecture onteu poul effet de mettre I'acceni sur Ia lecturq comprhensiqn et de modi_fier, par l mme,la dfinition sociale de l'acte de lecture. Les enseignantsfo;t tous l dilfrence entre lirc et oraliser, entre compretrdre et dchilher("Comprhension, moi j'insi.ste l dessus parce que l4 lecture otule c'est unechose, mais pour moi c'est plus impoftant que ks enants comptennent cequ'ils Iitent rnme si ils ont du mtl olaliset

  • CULTURT EcRrr El nEaarrrEs scolAlREs

    Une gide partie des exercices de lecture et d'cdtrre supposent, dela part des lves, laldse de conscietrce d'une ralit particulire, la ali-te phonologique. disrincle d aurres ralite telles que la -realile semn-tique> ou bien encore la (des situations, des objets, despersons...). Cs exercices scolairs visent -fo-rmer, et supposent tout lalois comm prdisposirion. e ons4lgLefuIgtlog,rdap. L en

  • 85

    impliquant le mme tlpe de rpport au langage et au motrde. C'est histori-qement par l' de tcrilure

    -alplabtiqUe que quelque chosecomme du

  • 86 CULTURE C-RTTE ET NGALIIfu SCOLAIRES

    l'cole, on ales udfs linguistiques (des lettres, des syllabes, desmots, des pkases) et des rgles d combinaison por le passagg-d'utrniveau un autre (des leths arx syllabs,_des's9labes ax rots, des motsarl.x pbrases). Combiner des lettres pour obtenir des syllabes ou des mots,puis combirer des mots pouI obtedr des phrases suppose u!9lo-giq elteproductior de

  • I-Rr ET CRIRE

    se dematder si une situation , (ntwellet,

  • Ctr-TLr E ECRTTE E r rN EGAITs scotrRrs

    \,:t

    La situation scoli n'est d pls ni moitrs

  • LrRE ET clJxE

    dns des formes soclales scriptualeq dcIe et dcolle le sujet parlant des,a p!op& arolo. .

    On est donc amen faire uLdaublja!lLat concemant la faon derendre raison des pratiqs.scolaires. Il apparat tout d'abord que la lin-guistique sassurienne offte les concepts descriptifs les plus pertinentspour rendre compte de la ralit scolaire apprhende au niveau de sespremiers ppretrtjssges. I-e signifiant, le signifi et Ie rfrent, les rap-ports paradrgrnatiques et syttgmtiques, le caractfe systmatique desrelations entre units de latge, la distinction entre les nits dpourruesde sens e! les units de sens, tout ce vocbt ire rcnd parlaitemett comple. jusque dns le dril. des-exercices scolajres de ledure et d criturer'.Cependiit, on ne peut tre saussuden jusqu'au bout. Saussure exptcitefort bien le travail scolaire stlr la langue, il thorise (et dotc pousse l'er1rme comme seul peut le faire le discous thorique) daff son pro-grame d'tude de la langue cotrrme un systme de signes clos sur lui-mme, la logique de I'appre issage scolire de la langue. Po!!. c1)m-pretrdre lcole. il laut dorrc lre sussurieo sas l tre enlireeDl.'est--dire sans appliquer la rbiiiiiifii?iine toure siruaoo socialecqptq irn tofi .univrseile.

    Deurime constat, qui n'est que le corrIat du piemier : les discoulsoriques critiques de I'objectivisme abstrait saussurien (phnomnolo-gies, interactiondsmes, pragmatiques, etc.) ont {tofi, de ne pas voir enquoi Saussre ,partiellement . Irs critiques phnomnologues(Maurice Merleau-Ponty) ou pragmaticiens (Mikail Baktine), qui sercjoignert totalement, ne se sont pas rendus compte du fait que parfois lelangage se prsente conme une chose, un systme de sigtres extrieurs auxindividus, objectivs, dj constitus avec rgles, principes, etc., Merleau-Ponty pensait qu'

  • 90 CITLTURE c{TE Er \GA-ns scolRrs

    Avnt saisi cel. on 5e trouve lac des langages philosophjques evouscientifiques loul fail diffreDls auxquels o peul faire appel intenlion-nellement selon les sitr.rtions sociales alont on veut rendie compte' le plusitressant et le pls amusant rsialnt dns la pdse de conscience du faitque des philosophes, des thoriciens' pparemmet mille lieux de pro-bmes pratiqes parlaient, sns le savoir, de l'cole'

    II LEs DTFFIcuLTs D ANALYSE DE LA crIAlNE soNoREET DE DCHTFFRAGE

    1. Le discours ds enseigmnts

    I-es instituteurs et instltutrices tmorgrent sur le mode du constat' de ladoloralion. voite mme de letasprlion. des diificulls reguliremeDl,.nmnrrees chaque annee par les tves dans lapplenlissage des _coffes-

    ooJ-.."- ""u"

    tes graphies et les sos l" tls invetvnt l" son: ' : " Ik nei",

    "^ o*rorn*-ao^ p 0",

    ",a," Iet lenrc\ t ) quand il s'ait dc

    ,'",.i,". itt o^ t"ou ,herchcr, tout est alfi. its ne rcouve pat' : 'llla bien sc dirc qu" httque anne il y d"u] ou ois Samins qui en sont'vniment a la no, o"quini"n des vovelles ( es! -dirc que oa les iou'sDendan! I annc solirc, on pcu! le prendtc pa l i rcctire un "a" un'.

    o ", un " r " et tui d i re " Q u esr-ce qrc c esr ? . il difti autre ose ou il n? sotrrra'pas") o-u daol l?lefne de !a qhane sonore ("Ib ne dzchiffrcnt pas' ihorriu"nt

    ^i" ot"n i loit re iiiiirc ew, il v a des sons Et'ib ne connais'

    sent pas, qu'ib n'oit pas mmoriss' ; "D* sons qu'on conforul pari*i,i ti .t" , t" "i"o). nContusions', , sontles

    -"nil".t"tion. quotidiennes des difficults prouves par de nombreuxlves. Elles sont, de plus, dilficilement concevables du point de vue desenseignants qui les interprtent c941qle des sigtres de "mnque' (d'

  • LIRE ET CRiRE

    d'lves ayant des difficults d'appntissage. n semble, de toute vidence,les vo dj reprs-dans 1a prtique mais ils appanisset explicitementpour la premire fois das son cahier de prparation :

    CP-

    bcd du tele pat les 3 pl6 faibles-

    laboration des ensenbles consonnts et l.tweexerice de lecture

    - crire les mots des ensembles cosontsconstruire des mots avec les sy abes : mo, to, cha, le, lo, peau, l, me,

    Le 10 novemble, Ie maftre note des difficults rencontres dns unexercic :

    CP-

    colle.tivement e1 oialemett jouer vec des sylbes (naueaise comprhan'sion de cet dcic4 ma .i) et construire des mots.Le 29 novembre, Ie maftre indique clairement le partage entre deux

    groupes au cP :CP

    dicte-

    jeu de lecture : 1) une phrse remettre en ordre.2) loto

    2 gtoup4 se .lesinent nefteme (K.., M..., L.) 1r laibles et les autres.I-e 14 jnviei, le matre parle de ces lves en disnt

    (sous-entendu le goupe des trois lves les plus faibles). Il indique qu'unexercice n' pas t fait pr ce groupe :

    CPlngagejeu de lecture : mettre la phrase en ordre v.(oi, fiche

    Grcupe3:nonlaitLe 7 mars, les notes du matre indiquent que le est to-

    F|lIs en apprentissage lecture-dchiffrage alors que les autres fo desexe-rcics de lectue-comprhension, de composition crite, etc.

    CPLec$rc: a quae bons-

    lerture silencieuse puis teminer les phrses : les uns ctoient qe..-, les autes

    ler toir ad'es : travail sor 1es sy abes : compositio/dconpo6ition.l,e 13 mars encore, pendant que les crivent des phrases, font

    des , les

  • iLTrinE cRrrE ET INcaLns scohlREs

    Croupe 3 : dicte (citron. cerise, tsse, pass, pis.ie' sucre, sc' sel' sec' cirque)Mme chose. enfin,le 23 mars :1) lecture : crivons

    "oralenet, puis au tbleu' un texte collectif _> lectre

    2irvision de nots avec s, c, on. dicte ardoie de cs mots3) dicte (PrPare)Grope 3 : dicte de sylbes-li u-pu

    tavers ce simple exemple, on voit tout la fois que les difficultldelectue-criture com;e4centlrs tt au CP' que les lves acquirett plusou moins mpidement la leclrre_dchillrage et passent pls ou moins rapidement es exercices de lecture-compihensiol, de production depetites pbrases, etc., et qUe f instituteur commellce par noter des- diff-iences entre *faibles" et *1i.ti" au"

    -etnes "tercices'

    puis finit par.doqnr

    -q4 lom au groupe (nGroupe 3)), officialisant en quelqe sorte dans le lan-gil" *. "it"utio", "t

    par proposer des exercices diffrents au

  • l-rRE ET cRrRE

    de lemps (...) iI y en d qui li.sent prutiquement coanment dzs more lomsd'Iments conrus" ;

  • CULTLTR cRrrE Er lNcal,trs scoLAIRFl

    langage pour obier de rtlexio&Ld"anIyse De celle difficull pritcipaled'ecoule une srie de consequences el. notammel le Jlon-appreEss!geou,

  • 95

    o. (11 ns, deuxime ame de cla$e de perfediomenent 1e nne, pre :ouvrier, ne : sas profession) crit

  • CIJLTURE CRTTE E'T NGALTS SCOLATRBS

    lec1ionnement deD{ime annee e lq8/87 est_il containl relenir;u.;;;; J;;; a t r- pe-ndant au mtnimum quatre- ans pa!: lesii.ii.?.Ti. r.i,-de cP er celles de classe de pertecdomemer lre^nneef.

    Au cours des sances. le mallre leur rappee q!- laul relenlr ottemps en lemps u lbleau de lormalion des sons' sur lequel oo

    peur vorr

    des svabes tudies au CP :I l-a -> la comrne dans olapin,l-u -> lu cornme dans

  • Clsse d prfecriomerr 2ne trne r9E E6Ial-dchif.

    O.12 ns, p : ouv, m: SPM.llDs, p:ouv, m: SPM.M 11ns, p: ov, n : SPL.l0aN,p:ov,r:SPM.C.12 ans, p : ouv, n: pers. sen.L.M.10 ans, p : ouv. m; SPK.11 ans, p : ov, m: SPQ.12ns,p: ouv, n: peIs. sefl.4.10 ans, p rouv. n: SP

    1flro0f/103flr010t/102Jt10211101fl105f110410

    6flto0f1105t1010i/10

    5f/100f/108t/108f/10

    cBcEcC

    B+CC

    97

    On ne s'tonnera pas du fait que seuls deux lves aient t propossen fin d'anne scolaj.e en L. E. P., savoir M. (0f,0f, B) et K. (1f, 0f, B+).I-es autrcs ont leur C,ahier du jow ponctu d'expressions telles que : ?Olreltravail de cochon ! Tu n'as pt pptis tu leton !' ;

  • 98 CuLTttRE cRrl'E Er II\cALrs scol-AIRES

    Extrait d'une sarce u CPI maftre demnate aux lves de trouvr dgs mots avlc ronesLa ooule aun pelil c estle >porsin

    - k;elire bre quildr ZZZ. c esl l -'moucheOuand on manec on prend ue _' lourcl'ene

    - "t ou ilv air de ta iurniere, iltaut une -'ampouleouan on

    "e law,on vasousl ->doucbe

    - On s'asoit sr un. - > tabourtC)n ietle les ordes dans e . >poubelle

    -

    porir terrner la chemi.e, il me taur des - bouroosConairement I'exercice prcdent' les rponses sotrl dans leul

    srane maiorit satistaisnles. Cependnt. le mailre 0e re rend pas comptei'iiil.rr"'"". r"t *"oitions de liexercice tnrsqu'jl s gil de lrouverdes

    ort """.L'.."f" i"f.tmalion -cootienl loul-

    les tves sont dns leurornde maiorile. en silualion d" chec- el c est le silence l)ans ce secono!-lr.., iil*1, bie pour Ic mailrc de lire lrouver par les leves des."

    """ -ti, -"i" iexercice fait appel la connissace d monde' iI

    G" tan" a

  • LRE ET CRlnE

    Ds que le maltre.eprend le premier type d'exercice en disant : comnises par lve d r rilieu sial dlemin.

  • 1