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DÉVELOPPÉ PAR LIVRE BLANC

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DÉVELOPPÉ PAR

LIVRE BLANC

‘‘ Il s’agit là [Casablanca] d’un projet dont la concrétisation exige des infrastructures et des services de base, la consolidation

des règles de bonne gouvernance, la mise en place d’un cadre juridique approprié, la formation de ressources humaines

hautement qualifiées et l’adoption de techniques et de méthodes de gestion modernes, soit des atouts dont ne dispose pas cette

grande métropole ‘‘

Discours royal du 11 octobre 2013

PRÉAMBULE*

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« L’entreprise est un des partenaires clés avec lequel la ville doit travailler et construire ».

« Casablanca est la capitale économique du Maroc, une ville en pleine mutation, qui connait un développement considérable, avec des défis majeurs à relever. Casablanca connaît aujourd’hui une vague de grands chantiers, réalisés ou en cours de réalisation. Ceux-ci vont accompagner la transformation et la mutation de la ville et assurer

une meilleure qualité de vie pour les citoyens ».

« Une des priorités de la ville aujourd’hui est de réintroduire un équilibre entre ses différentes composantes, ses parties centrales et ses parties périphériques. Il faut créer ce sentiment d’appartenance, qui n’a jamais réellement fait partie des mentalités ».

« Aujourd’hui, les grands projets de la ville de Casablanca se caractérisent par leur côté fédérateur, et s’inscrivent dans un énorme projet de transformation / transition de la ville. Cette vision ne peut pas se faire sans la participation des uns et des autres, et notamment les entreprises ou entrepreneurs ».

« Depuis une année, nous avons lancé un certain nombre de grands projets dans le cadre d’un plan stratégique de développement de Casablanca 2015-2020 avec des enveloppes budgétaires considérables. Ce programme a été conçu et sera déployé de manière intelligente, originale et innovante. Il a en effet été développé, selon une approche participative, en rassemblant l’ensemble des forces vives de Casablanca, et plus particulièrement des hommes d’affaires et des entreprises, de toute taille, qui ont démontrer leur engagement et leur volonté de co-construire cette grande métropole ».

« J’ai ainsi pu suivre, avec beaucoup de plaisir, ce projet, Casa Impulse, mené à la fois par des femmes et des hommes de l’entreprise mais également par les cadres de la commune, qui ont participé activement à l’élaboration de ce projet ».

Mohammed Sajid, Maire de Casablanca

* Propos receuillis lors de l’ouverture de la table ronde Casa Impulse

INtRodUCtIoN

Notre époque moderne a démontré qu’aucun pays n’a réussi à s’émanciper et à s’enrichir sans son intime corolaire: l’urbanisation. La ville serait donc un moteur de développement économique à part entière. Les anthropologues diront eux-mêmes que les villes ont toujours été un vivier d’idées et d’expérimentation mais aussi le lieu des plus grandes découvertes et des innovations.

Alors qu’elles faisaient partie d’un large réseau d’influence rythmé par les jeux de pouvoir, sous le prisme d’un état central fort, les villes marocaines sont aujourd’hui intégrées dans le jeu économique. Bientôt concurrentes, dès l’achèvement de la régionalisation, elles devront désormais se recentrer sur les besoins de leurs populations. C’est dans ce contexte que s’insère l’entreprise marocaine. Longtemps portée par le principe unique et exclusif du profit, celle-ci est vouée à évoluer dans un nouveau contexte. L’émergence, dans les milieux urbains, des mouvements consuméristes, l’éveil des consciences citoyennes, l’assimilation du concept de durabilité et le renouvellement générationnel sont autant de signaux qui poussent l’entreprise à repenser son rôle au sein de la ville.

La ville de Casablanca cristallise autour d’elle cette volonté de grandeur et de progrès. Elle est à la fois le reflet du développement grâce à de grands édifices modernes et à la présence de signes de confort, mais elle montre également ses plaies aussi bien par le biais de son paysage, de sa désorganisation que de l’insuffisance de ses services publics.

Là où la ville de Casablanca, à travers une équipe engagée et volontaire, s’évertue désormais à repositionner l’image de la ville auprès du citoyen et à redonner du sens au concept de service public, l’entreprise casablancaise peut désormais devenir une force motrice, non pas seulement économique, mais aussi au service du bien-être social.

Les débats autour de thématiques telles que « démocratie locale » et « bonne gouvernance », ne sont pas prêts de s’arrêter. Là où beaucoup d’experts voient des contradictions essentielles entre deux mondes jugés antinomiques, il existe en fait un jeu de croyances et de perceptions.

Là où les pouvoirs publics peuvent parfois négliger la valeur ajoutée organisationnelle, fonctionnelle et matérielle du privé, les entreprises, quant à elles, tombent souvent dans le piège du « tout rationnel ». Ces travers de perception développent ce que l’on appelle l’ « effet pygmalion ». Autrement dit, les présupposés des deux parties, l’une envers l’autre, forment une boucle de rétroaction, influençant les comportements et les jugements entre elles. Mon expérience personnelle, à travers ce projet, m’a permis de mettre à l’épreuve ces travers de perception. Les compétences et la notion d’excellente existent bel et bien au sein des équipes de la ville, et de la même manière, il existe des entreprises, de toute taille, sincèrement dévolues aux notions d’intérêt général.

La confiance ne trouvera son équilibre optimal que dans une maîtrise du champ informationnel partagé entre la sphère publique et la sphère privée, ce qui suppose un niveau de technicité de la communication plus élevé et un renforcement des liens dans la transparence et le partage continu. Et c’est sur ce point précis où il est possible de réinventer une philosophie qui puisse marier deux mondes dans un cadre de confiance et d’équilibre. Ce nouveau souffle suggère un effort de déconstruction des « à prioris » pour ensuite s’inscrire dans une dynamique renouvelée, globale et intégrée.

Hatim Benjelloun Directeur associé Public Affairs & Services

et co-fondateur de Radius

REMERCIEMENtS

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Radius remercie très sincèrement les membres de la commission de travail pour leur implication et leur réflexion qui ont permis de réaliser ce Livre Blanc

Ahmed taoufiq Naciri, Secrétaire Général de la Commune Urbaine de Casablanca

Leila ouazzani, Chargé de mission à la Commune Urbaine de Casablanca

Mohamed ouanaya, Directeur Délégué du Club des PPP Maroc

Said Mouline, Directeur Général de l’ADEREE

Hicham Meftah, Directeur de JESA Studio, Groupe Jacobs Engineering

Mustapha Benalahmar, Directeur du CERCAM, Crédit Agricole du Maroc

José Ramon Alonso, Directeur Général d’Accenture Maroc

Samir Chaouki, Directeur de Publication Les Inspirations Eco

Rachid Zairi, Co-fondateur et Directeur de l’Agence Etic

thomas Brun, Fondateur du cabinet Emineo et coach formateur

Radius, tient à remercier le comité d’organisation de Casa Impulse pour son engagement et ses conseils avisés

Maryama Kadaoui, Chef de projet Organisation, Radius

Rafik Namir, Consultant Analyste et Coordinateur scientifique, Radius

Meryem taimour, Assistante de projet, Radius

Radius tient à féliciter et remercier l’ensemble des contributeurs à la consultation publique et à l’étude de perception, pour la pertinence de leurs idées et leur engagement en faveur de la ville de Casablanca

ANPME, Bymaro, Capital Maroc, Casa Transport, CGEM, CGI,Com Sup, Conseil Régional du Tourisme de Casablanca, Dentons, Economie & Entreprises, L’Economiste, Finance News, Finatech, Fond d’Equipement Communal, Fondation Maroc Numérique, Fondation Mohamed VI, Holding d’Aménagement Al Omrane, Infra Invest, Institut Royal des Etudes Stratégiques, La Vie Eco, Lefevre & Pelletier, Luxe Radio, Lydec, Ministère de l’Intérieur – DEA, Ministère de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, Public Affairs & Services, Snc Lavalin, Université Internationale de Rabat, Yasmine Immobilier

Ce Livre Blanc a reçu le soutien de :

La Commune Urbaine de Casablanca, le Ministère de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, l’Agence Urbaine de Casablanca, l’ADEREE, le Club des PPP Maroc, le Crédit Agricole, le groupe JESA - Jacobs Engineering, Accenture.

tABLE dES MAtIèRES

PRÉAMBULE 3

INtRodUCtIoN 4

REMERCIEMENtS 5

CAdRE dE RÉFLEXIoN 8

L’ESSENtIEL dE L’ÉtUdE dE PERCEPtIoN 9

L’ENtREPRISE, Co-PRodUCtRICE dE VALEURS 10

L’EFFICACItÉ ÉNERGÉtIQUE, UN VIVIER dE PERFoRMANCE Et dE RENtABILItÉ PoUR L’ENtREPRISE 13

RÔLE CoNSULtAtIF dE L’ENtREPRISE dANS LES PLANS d’AMÉNAGEMENt URBAINS 16

RE-ÉQUILIBRAGE PAR L’ENtREPRISE dU RAPPoRt CENtRE URBAIN-PÉRIPHÉRIE RURALE 19

PRoLoNGEMENt tECHNoLoGIQUE dE LA VILLE 22

LE PARtENARIAt PUBLIC PRIVÉ dANS LE RESPECt dU CAdRE INStItUtIoNNEL LoCAL 25

VERS UN NoUVEAU CoNCEPt : LA « CoNCERtANCE » ? 28

PoUR UN RENoUVEAU dES LIENS ENtRE LE MoNdE dE L’ENtREPRISE Et L’ACtIoN PUBLIQUE 32

PRoJEt dE CRÉAtIoN d’UNE StRUCtURE dE CoNCERtAtIoN ENtRE LES ENtREPRISES Et LES ACtEURS PUBLICS LoCAUX 33

A PRoPoS dE RAdIUS 38

PARtENAIRES 39

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CAdRE dE RÉFLEXIoN

tRIPLE dÉFIÉthique, valeurs et respects des règles ne sont que les minima que doit respecter toute organisation impliquée dans la mise à niveau et la modernisation de la ville.

L’entreprise ne pourra plus se considérer comme un simple agent économique, mais sera jugée sur ses bienfaits vis-à-vis de la collectivité locale : urbanisme, santé, mobilité, efficacité énergétique, etc.

Eriger l’entreprise en tant que partenaire incontournable des pouvoirs publics. L’objectif est de créer les meilleures conditions d’une collaboration plus étroite, complémentaire, sous le sceau de la confiance mutuelle.

EN tRoIS ÉtAPES* • Une étude de perception auprès des principaux acteurs de la ville.

• Une journée de débat et d’échanges regroupant les principaux décideurs de la ville.

• Une feuille de route avec des recommandations stratégiques et opérationnelles.

* Cf Project book; www.casa-impulse.ma

VERS LA CRÉAtIoN d’UN CERCLE dE CoNCERtAtIoN Et dE SENSIBILISAtIoN AUtoUR dES PRoBLÉMA-tIQUES Et dES PRoJEtS dE LA VILLE

FoRMER, ACCoMPAGNER Et SENSIBILISER LES ÉQUIPES dES oRGANISAtIoNS PUBLIQUES dE LA VILLE

INFoRMER, dIALoGUER Et SE CoNCERtER AVEC LES ENtREPRISES LoCALES

L’ESSENtIEL dE L’ÉtUdE dE PERCEPtIoN

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Les entreprises sont encore au stade de la prise de « conscience » avant celui de la « responsabilité » • Les entreprises seraient inconscientes des externalités positives ou négatives de leur système de valeurs.• Une minorité d’entreprises se révèlent néanmoins comme co-productrices de valeurs et de sens.• L’éthique peut se transformer en véritable outil de management et un vecteur de responsabilisation.• La formation en entreprise doit dépasser le cadre du savoir-faire, et intégrer la dimension « savoir-vivre ».

Les entreprises peuvent contribuer aux politiques publiques, tout en activant des leviers de performance• Le développement local durable, une préoccupation encore secondaire • Le développement durable représente un vivier d’optimisations et de rentabilité pour l’entreprise.• Cette vision souffre encore de certaines rigidités managériales, par manque de maturité ou de pro-activité.

L’entreprise, instrument d’intelligence urbaine et territoriale • Les entreprises, à travers leur proximité des réalités sociales et économiques de la ville, peuvent enrichir et alimenter la réflexion sur l’aménagement du territoire, son attractivité et sa compétitivité.• Elles peuvent être un facteur d’équilibre entre le centre fortement urbanisé et le péri-urbain marginalisé.

L’entreprise, prolongement technologique de la ville• Le citoyen doit impérativement être inscrit au cœur de tout dispositif technologique urbain.• L’entreprise demeure la seule importatrice de NTIC dans les projets structurants de la ville.• L’information digitale doit se placer au cœur de la relation entre l’entreprise et la ville.

La mobilité urbaine, du bricolage plutôt que des solutions • Les problématiques de mobilité urbaine sont à cheval entre les déficiences structurelles cumulées et l’insouciance des entreprises.• Le transport collectif (interne ou externe) doit être privilégié dans la stratégie RH et RSE des entreprises.• La logistique urbaine souffre encore d’anarchie liée au manque de compétitivité des opérateurs.

Les entreprises sont vouées à devenir des partenaires de la ville, dans un cadre de concertation et de partage L’entreprise co-productrice de services publics urbains • Les PPP sont perçus comme un modèle perfectible qui apparaît comme trop asymétrique. • La création de SDL est une solution jugée, jusqu’à présent, efficace pour mettre à niveau la ville.• Il est indispensable de créer les meilleures conditions pour concilier démocratie locale et gouvernance.

La concertation, un outil d’intelligence et de performance collective • L’esprit des pouvoirs publics locaux, emprunte progressivement la voie de la transparence et la promotion de l’intelligence collective.• La concertation et les consultations sont les deux axes à privilégier pour combler les lacunes intrinsèques des pouvoirs publics locaux

Vers un lobbying « éclairé » de l’entreprise • Il convient aussi bien du point de vue du public que du privé de dépasser les à prioris et organiser l’influence des entreprises sur les décisions locales. • L’objectif est de démultiplier les pistes et suggestions qui seraient mieux adaptées à la réalité du terrain et l’intérêt général.

IdÉE N°1

L’ENtREPRISE, Co-PRodUCtRICE dE VALEURS, ANCRÉE dANS SoN tERRItoIREEt toURNÉE VERS LA PRÉSERVAtIoN dE SoN ENVIRoNNEMENt LoCAL

Nous vivons aujourd’hui dans une société marocaine où les systèmes de communication ordinaires ont laissé place au réseau et à l’instantanéité de l’information. En parallèle, l’activité économique s’est considérablement ouverte et développée. Et tous ces changements ont contribué au développement d’un système complexe, où tous les acteurs entretiennent des relations d’interdépendance. Cet environnement offre aux grandes villes des opportunités de taille. L’évolution urbaine rapide impose à l’ensemble des acteurs locaux, publics et privés d’amorcer de nouvelles manières de « se » gouverner puis gouverner.

Dans ce sens, à l’initiative de la Wilaya du Grand Casablanca et avec le concours des forces vives de la ville, un plan de développement a été présenté au Roi Mohammed VI. Celui-ci vient répondre aux aspirations collectives, inspirées du Discours Royal du 11 octobre 2013. Celui-ci a insufflé un nouvel état d’esprit: la ville reconnaît et admet ses lacunes, et de ce fait revendique sa volonté de « rattraper » les retards, se repositionner auprès du citoyen et, de manière générale, ambitionne de positionner Casablanca comme une métropole internationale.

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Ce « mea culpa » nous interroge sur le rôle et les responsabilités des autres acteurs de la ville, et plus particulièrement des entreprises. L’objectif est d’intensifier la réflexion autour du « champ du possible » de l’entreprise dans ce plan de développement, à travers ses capacités matérielles, intellectuelles et humaines.

Le principal défi est l’adhésion des entreprises au projet de la ville, notamment à travers une vision locale, des valeurs et des principes cohésifs. Les opérateurs économiques doivent rapidement transiter vers une ère de la « conscience » pour mieux évaluer les enjeux auxquels est confrontée leur ville. L’entreprise a ainsi un devoir d’introspection pour s’imposer comme un modèle, porteuse de connaissance, de savoir-faire et de savoir-être. Ce paradigme suggère que le changement doit d’abord venir de l’intérieur et, par effet rétroactif, entamera les changements à l’extérieur. Ethique, valeurs et respects des règles ne sont que les minimas que doit respecter toute organisation impliquée dans la mise à niveau et la modernisation de la ville.

Dans le même sens, l’entreprise casablancaise aura, de plus en plus, un rôle à jouer au niveau des politiques publiques. Plus que la notion d’entreprise citoyenne, il s’agira de construire un modèle d’entreprise « salutaire ». Autrement dit, celle-ci, très rapidement, ne pourra plus se considérer comme un simple agent économique, mais sera jugée sur ses bienfaits sur la collectivité : urbanisme, santé, mobilité, efficacité énergétique, etc.

Les différentes réflexions menées dans le cadre de Casa Impulse font apparaître un réel problème de perception : la RSE est d’abord vue comme un coût à supporter et non comme une opportunité à saisir. En dépit des discours relayés par les médias et la société civile, rares sont les dirigeants casablancais convaincus qu’il s’agit d’une démarche sans coût, sinon rentable. La RSE est souvent envisagée comme un investissement qui bénéficierait principalement à l’image de l’entreprise. La

responsabilité étant reléguée au rang d’argument marketing.

Ainsi, il n’est pas étonnant de constater que la RSE est citée comme très pertinente pour les grands groupes, préoccupés par leur image et disposant de ressources, tandis qu’elle relèverait d’un luxe pour les PME, censées avoir d’autres priorités. Il serait donc intéressant de repenser l’approche « terrain » de la RSE pour les PME en commençant par identifier les gains réels que peut escompter l’entreprise. A titre d’exemples, des économies d’énergies mesurables sont sans doute plus convaincantes pour une PME, qu’une volonté de vouloir sauvegarder l’environnement.

Certains thèmes ont déjà ouvert la voie : la santé et la sécurité sont de plus en plus intégrées dans les systèmes de management, au nom d’une plus grande efficacité dans le travail, et représentent aussi un atout pour la ville. D’autres engagements ont vocation à s’imposer aux managers : promouvoir la diversité, soutenir le tissu économique local, recycler ses déchets, rationaliser ses transports, etc. Tous sont susceptibles d’être traduits en gain pour l’entreprise.

Un renouvellement pédagogique autour de la RSE en PME pourrait donc constituer un axe de progrès intéressant pour un meilleur déploiement de la démarche dans la ville. Des plateformes d’échanges de bonnes pratiques, facilement accessibles, permettraient probablement d’augmenter l’intérêt des petites entreprises pour cette démarche.

thomas Brun,Coach Formateur en communication et stratégies RSE

Replacer l’entreprise au cœur de la ville, et la ville au cœur des préoccupations de l’entreprise

Radius

La Responsabilité Sociale des Entreprises freinée par un malentendu ?

LES VALEURS CoHÉSIVES EN ENtREPRISE Et à L’ÉCHELLE d’UNE VILLE

IdÉE N°2

L’EFFICACItÉ ÉNERGÉtIQUE ESt UN VIVIER dE PERFoRMANCE Et dE RENtABILItÉ PoUR L’ENtREPRISE, Et PAR CoNSÉQUENt UN LEVIER dE dÉVELoPPEMENt dURABLE PoUR LA VILLEdans une métropole aussi énergivore que Casablanca, la question du rôle des entreprises face à l’environnement revêt un caractère prioritaire et urgent. Beaucoup d’entreprises perçoivent le développement durable comme un concept frisant l’idéalisme politique et éloigné des préoccu-pations court-termistes des entreprises. Seulement, l’assimilation de ce concept comme un outil de croissance est plus que jamais à l’ordre du jour.

En marge des incitations publiques (avantages fiscaux, labels, récompenses, etc.), l’intégration des problématiques énergétiques et environnementales au sein des entreprises doivent avant tout être perçus comme de véritables leviers de performance.

Le cadre réglementaire, quant à lui, doit d’abord être incitatif, avant d’être prohibitif, afin d’accompagner certaines évolutions sectorielles sur le plan énergétique, notamment dans le bâtiment et le transport.

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SAId MoULINE, dIRECtEUR GÉNÉRAL dE L’AdEREE

« On le voit aussi bien à Rabat qu’à Casablanca, chaque administration / entreprise dispose de son propre dispositif de transport du personnel. Si on mutualise le transport collectif, on accède immédiatement à des économies d’énergie, de temps et de coûts […]

[…] La mise en place d’un modèle d’accompagnement des taxis avec la mise en place de véhicules plus performants, plus sécurisés mais surtout qui consomment trois fois moins, peut

significativement contribuer à la réduction du carburant.

[…] En termes de facture d’énergies, certains bâtiment peuvent non seulement réduire leur consommation de près de 50 % mais ils peuvent aussi devenir producteurs d’énergie pour leurs propres besoins.

[…] Casablanca a besoin d’une politique de gestion des déchets, en étroite collaboration avec l’entreprise. Celle-ci produit différents types de déchets qui peuvent être valorisés. Il faut donc mettre en place un cadre de mise en réseau

des industries avec des recycleurs ou des sociétés de valorisation des déchets. C’est dans ce sens que nous avons mis en place une bourse des déchets au niveau de la CGEM. On peut relever un exemple édifiant d’une petite PME marocaine qui récupère des huiles usagées pour en faire des biocarburants destiné à l’export. La ville doit pouvoir identifier ce type de projets, les canaliser et créer un cadre normatif ou réglementaire favorable pour en faire un véritable nouveau métier dans la ville.

[…] Seules les entreprises économes en termes de consommation d’énergie, de gestion de l’eau et de déchets, perdureront. Quand le coût de l’énergie était, à une période, excessivement élevé, les entreprises ont commencé à focaliser leurs efforts pour réduire leur production de déchets. Cette logique doit s’inscrire dans une dynamique managériale et RSE, aussi bien sur le court que le long terme.

[…] Le PPP, à travers des SDL par exemple, peut être une solution efficace dans le domaine de l’efficacité énergétique. Il faut seulement identifier un modèle de gouvernance et un modèle économique adaptés et acceptés par tous.

Créée en 2011, dans le cadre de la stratégie énergétique du Maroc, l’ADEREE est une institution publique intervenant sur l’ensemble de la chaîne de valeur du développement du secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Force de proposition auprès des autorités en matière de lois et de normes relatives au secteur, concepteur et pilote de programmes sectoriels intégrés, l’ADEREE est classée parmi les 39 établissements publics stratégiques du Royaume.

Elle joue un rôle catalyseur dans le développement énergétique durable du Maroc et du continent africain, en assurant la promotion de la coopération sud-sud par un accompagnement d’aide à la décision de gouvernements africains, et par la dynamisation des collectivités territoriales à travers l’accompagnement de décideurs locaux dans le développement énergétique durable de leurs territoires.

En 2013, l’ADEREE gère plus de 300 millions de dirhams d’actif et 58 partenariats nationaux et internationaux, dédie aux ministères 5000 jours/homme d’accompagnement, propose 125 mesures d’efficacité énergétique, forme plus de 200 professionnels, accompagne 300 investisseurs, et sensibilise trois millions de marocains.

RECoMMANdAtIoNS

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• Les acteurs économiques devraient étroitement collaborer, voire se substituer aux pouvoirs publics, non par altruisme, mais par nécessité managériale.

• Opter pour des appareils à faible consommation, changer les habitudes de consommation des salariés, s’équiper d’appareils « intelligents » maîtrisant la consommation sont autant d’outils accessibles qui peuvent impacter immédiatement la facture énergétique des entreprises.

• Les organismes de financement doivent diversifier leurs offres pour accompagner les entreprises dans cette transformation du modèle de gestion, orienté vers l’optimisation énergétique.

• Inscrire les politiques publiques urbaines d’efficacité énergétique dans des Partenariats Publics Privés.

IdÉE N°3

A tRAVERS LEUR PRoXIMItÉ dES RÉALItÉS SoCIoÉCoNoMIQUES, LES ENtREPRISES oNt UN RÔLE CoNSULtAtIF MAJEUR à JoUER AU NIVEAU dES PLANS d’AMÉNAGEMENt URBAINSLes SDAU et les PAU sont les principaux outils d’aménagement urbains, et conditionnent de ce fait l’évolution socio-économique de Casablanca. Considérés comme l’arbre génétique d’une ville, ceux-ci ont souvent été caractérisés par leur forme inadaptée ou du moins difficilement appli-cable. Les différents SDAU ont souffert d’un manque de coordination et une incapacité à saisir le réel d’une ville aussi complexe que Casablanca. Aujourd’hui, les pouvoirs publics ont pris conscience de l’intérêt d’intégrer toutes les parties prenantes dans les politiques d’aménagement urbain.

La voie d’une participation active de l’entreprise dans l’aménagement de la ville, et de manière générale dans son articulation territoriale, doit être bien étudiée. Ce domaine relevant souvent des prérogatives des pouvoirs publics, la concertation devient un des éléments prioritaire à organiser en amont de la conception des plans d’aménagement urbains.

Par ailleurs, la notion d’identité ou d’« ambiance urbaine » caractérisent les grandes métropoles mondiales. C’est pourquoi l’aménagement de zones économiques ou de quartiers d’affaires doit être en faveur d’une logique de séduction, voire d’esthétique.

« Nous pouvons identifier trois phénomènes simultanés qui impactent le métabolisme du territoire : les impacts et/ou contrecoups de l’ensemble des plans sectoriels (plan Emergence, Plan Azur, Plan Maroc vert, etc) la métropolisation de nos espaces, et la régionalisation avancée comme un outil préalable à la gestion de ces futurs territoires.

[…] Si la conception urbaine des années 80 et 90 se concevait avec une concomitance entre

la règle et le modèle, l’urbanisme d’aujourd’hui va beaucoup plus vite que la règle. Nous entrons ainsi dans un nouveau paradigme de la fabrication des espaces à urbaniser.

[…] Il existe quatre dimensions pour appréhender l’espace urbain : la dimension typo morphologique, la dimension sociale, une dimension visuelle et une dimension perceptuelle, celle que l’on expérimente au quotidien. : Il n’est plus possible de considérer la ville comme une entité statique et on doit lui reconnaitre son caractère dynamique.

[…] Toute entreprise qui s’implante dans un lieu, doit anticiper les modifications et l’évolution de ce territoire. Pour cela, celle-ci doit s’investir dans un dialogue intense avec les pouvoirs publics locaux, pour créer les conditions de son épanouissement.

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Pour illustration, beaucoup considèrent la politique des logements sociaux comme une idée inadaptée, et très faiblement orientée vers la préservation du patrimoine de la ville. Le manque de concertation, doublé d’un lobbying des promoteurs immobiliers, a poussé les autorités à opter pour une approche rigide et faiblement adaptée au contexte économique, social, historique et culturel de la ville.

Une consultation en amont des principaux acteurs concernés par ce flux de populations était nécessaire : banques, assurances, gestionnaire de déchets, Lydec, etc. Réaménager les bidons- villes historiques pour en faire un cadre de vie aurait été moins couteux et plus en accord avec l’identité urbaine de la ville.

HICHAM MEFtAH, dIRECtEUR JESA StUdIo

JACOBS Engineering SA (JESA), est la plus grande société de conseil et d’ingénierie au Maroc, elle est née en 2009 d’une joint-venture entre deux leaders mondiaux dans leurs domaines respectifs : l’OCP et Jacobs Engineering Group Inc, l’un des plus grands prestataires de services techniques, professionnels et de construction au monde, société fondée en 1947, dont les domaines d’activité sont très variés et emploie plus de 70.000 salariés.

Le groupe Jacobs comprend plus de 250 bureaux répartis dans 30 pays et est coté à la bourse S&P 500. Fort de cette alliance JESA dispose d’un très haut niveau d’expertise pour mener à bien des projets d’ingénierie de classe mondiale, chaque jour ses 1100 collaborateurs relèvent tous les défis pour offrir des solutions innovantes et performantes répondant aux enjeux stratégiques de ses clients, ses équipes pluridisciplinaires interviennent sur plus de 120 sites et supervisent jusqu’à 32000 salaries d’entreprise à travers tout le royaume. JESA accorde à son capital humain une place prioritaire à travers une politique basée sur la prévention des accidents, le développement des compétences et la promotion des talents. Pour répondre à la sécurité de ses collaborateurs, La société pratique la culture BEYOND ZERO, une approche globale basée sur l’anticipation. Sur le plan de la formation et des compétences, Jacobs Academy permet de diffuser et de partager le savoir et les connaissances.

JESA fournit des services professionnels d’ingénierie de haut niveau personnalisé et adapté au besoin et exigences de sa clientèle, la société est organisée autour de deux grand pôles d’expertise ; le pole process d’industrie. Le second pôle d’expertise JESA Building & Infrastructure assure le conseil, les études et l’exécution de projet dans des secteurs très diversifiés, ce pôle s’est étoffé avec l’acquisition en 2012 de la filiale Team Maroc disposant d’une expérience de plus de 32 ans.

Engineering SA

RECoMMANdAtIoNS

• Les entreprises peuvent s’intégrer dans une démarche de recueil d’informations terrains, à travers la mise en réseau avec des acteurs de la société civile, des organismes et instituts de recherche.

• Il conviendrait de redistribuer les cartes géographiques de la ville, afin de ne pas prioriser uniquement les zones « nobles ».

• Appliquer l’idée de zonage par secteur d’activité ou par type d’entreprises est une solution qui peut aider et soutenir les PME par exemple, en créant des pépinières d’entreprises dans la périphérie de la ville.

• L’Hybridation et la mixité fonctionnelle dans la conception urbaine est la clé pour placer l’entreprise au cœur de la métropole.

• Créer une zone balnéaire, une zone commerciale, une zone gastronomique, une autre culturelle, etc. sont autant de solutions qui peuvent augmenter significativement l’attractivité de la ville.

• Mettre en place des zones de polarité avec des activités dédiées et ou thématiques sont autant de solutions qui peuvent Cristalliser l’énergie nécessaire à l’attractivité de la ville.

• L’utilisation concertée du patrimoine historique de la ville, notamment les immeubles arts & déco, permettrait de constituer une vitrine d’excellence d’entreprises historiques, et contribuer positivement à la préservation du patrimoine local, au paysage et à l’esthétique urbaine.

Les « a prioris » et les travers de perception qui traversent le secteur de la promotion immobilière sont courants. Cela pose, en effet, un véritable problème dans la confiance accordée aux promoteurs jugés trop opportunistes, appliquant leurs propres règles.

Il existe cependant une nouvelle génération de promoteurs qui défendent la notion de promotion urbaine. Autrement dit, la conception d’un projet immobilier doit faire l’objet d’une concertation en amont avec l’ensemble des composantes de la ville, des citoyens aux autorités, en passant par les associations. L’objectif est de mieux répondre aux besoins réels des habitants, mais aussi d’inscrire le projet dans une vision urbaine spécifique.

Le promoteur, pour valoriser son projet, va ainsi investir dans les équipements, la mise à niveau et la valorisation de toute la zone concernée par le projet. Dans ce sens, l’identité et la valeur de cette zone se voient fortement influencées par l’identité du projet immobilier. Cette approche nécessite un fort degré d’innovation et d’écoute.

L’opportunité d’investissement n’apparaît plus contradictoire avec les intérêts urbanistiques de la ville, mais au contraire, devient un accélérateur de performance et de rentabilité.

PRoMotEURS IMMoBILIERS oU PRoMotEURS URBAINS ?

IdÉE N°4

LES ENtREPRISES oNt UN RÔLE CENtRAL à JoUER dANS LE RE-ÉQUILIBRAGE dU RAPPoRt CENtRE URBAIN-PÉRIPHÉRIE RURALE

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MUStAPHA BEN EL AHMAR dIRECtEUR dU CERCAM, CRÉdIt AGRICoLE dU MARoC

« La problématique de développement de métropoles, comme Casablanca, ne relève pas fondamentalement du rôle des entreprises. Ces dernières ne font que s’inscrire dans le cadre d’une vision globale et de schémas de développement multidimensionnels (urbanistique, infrastructurel, économique, social, culturel …), qui sont arrêtés par les organes de gouvernance et de gestion de la ville-

métropole. Plus cette feuille de route de la ville et ses schémas de mise en œuvre sont claires, mieux sera la cadrage, l’implication et la contribution des entreprises. Aujourd’hui, à notre sens, la priorité de la réflexion doit se focaliser davantage sur la vision et les systèmes de gouvernance et de gestion que sur le rôle sous-jacent des entreprises qui animent l’économie, le social et le culturel de la région. Ceci ne les épargne pas de leur devoir en tant qu’entreprises socialement responsables. Le groupe Crédit Agricole du Maroc insiste sur la nécessité de gérer le développement de la métropole en tenant compte à la fois de la ruralité de son arrière-pays et de l’équilibre fragile avec les territoires ruraux, mais aussi de l’évolution économique fulgurante et de la concurrence d’autres régions. Casablanca n’est plus le seul cœur économique du Maroc. Le bonheur et le malheur de la population de Casablanca viendront certes de la dynamique interne propre à la métropole mais également des développements qui se dessinent dans sa périphérie proche et lointaine.

Les métropoles sont des leviers de développement. Bien que les entreprises n’en soient pas les seules actrices, elles peuvent (et doivent, dans un souci de responsabilité) contribuer fortement au développement de la métropole. Cela nécessite avant tout une vision des pouvoirs publics, des infrastructures permettant les échanges économiques, et les systèmes de gouvernance et de gestion de la ville. Le GCAM joue un rôle visible et reconnu dans le développement économique des régions. Il contribue ainsi au maintien de l’équilibre rural-urbain et à la stabilisation de la population rurale à travers :

• La collecte de l’épargne dans les métropoles pour le financement des activités agricoles et rurales,

• Des systèmes de financements adaptés générateurs de modernisation des exploitations agricoles et d’amélioration de leurs revenus,

• La bancarisation des populations agricoles et rurales, en particulier les petits producteurs agricoles « non bancables » ou difficilement bancables ».

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Le groupe Crédit Agricole du Maroc oeuvre chaque jour pour le développement du monde rural.

Depuis sa création, le Crédit Agricole du Maroc s’engage en faveur de l’agriculture et du développement socio-économique en milieu rural. Travaillant en coordination avec les pouvoirs publics, son objectif

est de valoriser les activités agricoles et de stabiliser les populations rurales en améliorant durablement leur niveau de vie.

Suivant la spécificité et le potentiel de développement de chaque région, la banque met en place des stratégies de développement rural dont les objectifs sont de :

• Faciliter l’accès des agriculteurs à des formes modernes et rentables d’exploitation

• Développer la bancarisation des agriculteurs et des ruraux grâce à une offre de services financiers adaptés

• Appuyer la création d’entreprises agricoles et améliorer leur accès au crédit

• Promouvoir le conseil et l’expertise au profit des exploitants agricoles en vue d’accroître leur production

• Valoriser la production agricole par l’intégration agroindustrielle et la commercialisation

RECoMMANdAtIoNS

• Placer l’agriculture et les espaces ruraux au cœur d’un développement harmonieux du Territoire

• Elaborer un cadre de promotion de la ville avec des activités multisectorielles et des plans de prospection pour les entreprises

• Mettre en place un Agenda21 pour Casablanca

• Garantir aux activités agricoles et rurales leur place en limitant la pression foncière

• Faire de la métropole un partenaire des professionnels du monde agricole et rural

• Promouvoir une économie verte et une agriculture périurbaine respectueuse de l’environnement, du consommateur et du tissu social

• Garantir l’accès à des services d’éducation et de santé de qualité en milieu rural ainsi qu’aux autres infrastructures de base (routes, eau potable, électricité, espaces de loisirs …)

• Sauvegarder le patrimoine naturel et culturel (activités agricoles, artisanales, touristiques, sportives ou récréatives, susceptibles de maintenir les populations dans des conditions soutenables)

• Encourager l’agritourisme (promotion des savoir-faire emblématiques, gites ruraux, trajets pour randonnées, des produits de terroir, gastronomie et arts culinaires etc.)

• Développer des activités récréatives (fermes éducatives, détente, balises de sentiers, « routes » de produits de terroir etc.)

IdÉE N°5

PRoLoNGEMENt tECHNoLoGIQUE dE LAVILLE, LES ENtREPRISES PEUVENt UtILISER LE dIGItAL CoMME VECtEUR dE SENSIBILISAtIoN Et d’AMÉLIoRAtIoN dE LA RELAtIoN CItoyEN / VILLE

« Une ville connectée à ses citoyens et à l’ensemble de ses écosystèmes est capable d’écouter, d’interpréter et surtout d’agir en conséquence.

[…] Le citoyen doit ainsi être placé au cœur de la réflexion. En quoi la technologie peut améliorer la vie et le quotidien du citoyen ?

[…] La technologie permet d’établir une communication bi-directionnelle. Le citoyen devient lui-même un

capteur. Ce type de technologie nécessite cependant un grand esprit de responsabilité du citoyen et de l’ensemble des acteurs de la ville. La chaine de valeur de l’intelligence urbaine démarre là où l’information relative aux citoyens et la ville est capturée

[…] La communication est également un axe majeur sur lequel la technologie peut se superposer. La ville de Casablanca est une marque, elle ne demande qu’à grandir pour devenir une marque de valeur, reconnue internationalement.

[…] Un des défis majeurs aussi est l’interprétation de l’information. Il va falloir créer un langage commun entre toutes les parties prenantes, aussi bien publiques que privées, et qui sont en contact direct avec le citoyen: que l’on pourrait communément appeler le « Lexique de la ville »

Pour résumer :

• La technologie est disponible pour accélérer le développement de la ville• La technologie est un moyen pour faciliter la communication et la collaboration• L’information est une matière première presque infinie• Il faut passer du citoyen géré au citoyen connecté• Le citoyen doit être positionné au cœur du développement de la ville• La technologie n’est pas une fin mais un moyen

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JoSÉ RAMoN ALoNSodIRECtEUR GÉNÉRAL, ACCENtURE MARoC

Accenture est une entreprise internationale de conseil et stratégie en management, digital, technologies et externalisation. Combinant son expérience, son expertise, ses capacités de recherche et d’innovation, développées et mises en œuvre auprès des plus grandes organisations dans le monde sur l’ensemble des métiers et secteurs d’activités, Accenture aide ses clients-entreprises et administrations – à renforcer leur performance. Avec plus de 336 000 hommes et femmes intervenant dans plus de 120 pays, Accenture a généré 30 milliards de dollars au cours de l’année fiscale clôturée le 31 aout 2014

Présents au Maroc depuis 2004 à travers un centre de développement de solutions informatiques totalement intégré à notre Global Delivery Network, et conscients des perspectives de croissance offertes par le Royaume, Accenture a procédé il y a cinq ans à l’ouverture d’un bureau de Consulting à Casablanca afin d’accompagner les entreprises marocaines et les filiales de grands groupe européens dans l’atteinte de leurs objectifs stratégiques.

Accenture Maroc dispose aujourd’hui d’une équipe de consultants dédiée qui intervient sur des projets à forts enjeux pour le compte d’acteurs majeurs, tous secteurs d’activité confondus.

L’impact immédiat des technologies doit se mesurer à travers son utilité

au citoyen sur le registre rationnel et émotionnel

Radius

Les nouvelles technologies de l’information ne sont pas une finalité. Elles arrivent en aval de la chaîne des services rendus au citoyen et à la ville. Tiré par la vague du « smart city », il subsiste ce sentiment que les technologies sont aujourd’hui imposées à la ville, et ne répondent pas toujours, dans leur modèle d’application, aux besoins des acteurs. Dans certains cas, les technologies urbaines peuvent même avoir l’effet inverse des volontés initiales. Une trop forte arborescence technologique dans une ville peut rapidement freiner ses capacités d’adaptation.

L’impact immédiat des technologies doit se mesurer à travers son utilité au citoyen sur le registre rationnel et émotionnel. Par exemple, mettre en place des systèmes de vidéosurveillance participe à la sûreté de la ville mais ne crée pas systématiquement le sentiment de sécurité.

Si pour tous les acteurs de la ville l’intégration de la technologie dans la gestion urbaine devient incontournable, elle ne crée pas encore suffisamment d’émulation pour en faire un véritable levier de développement. L’entreprise est généralement le principal et unique importateur/diffuseur de technologie, et l’écart avec les autres composantes de la ville reste énorme.

La création d’une plateforme digitale, sous forme d’un réseau social inter-entreprises, et ouvert aux autorités locales, peut s’avérer un outil puissant pour adapter l’ensemble des politiques urbaines aux besoins des entreprises, mais plus généralement aux réalités des citoyens.

Si dans les grandes métropoles, on parle déjà de politique RSE 2.0, à Casablanca chaque entreprise peut, dans la transparence, contribuer à la mise à niveau urbaine, en utilisant le digital et le numérique comme outil de communication et de partage avec les autorités, dans l’intérêt de la ville et de ses citoyens.

IdÉE N°6

dANS LE RESPECt dU CAdRE INStItUtIoNNEL LoCAL, LE PARtENARIAt PUBLIC PRIVÉ dEMEURE UNE dES ISSUES LA PLUS CRÉdIBLE Et LA PLUS VIABLE PoUR LA MÉtRoPoLE

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MoHAMEd oUANAyA FoNdAtEUR dU CLUB PPP MARoC

« Nous n’avons pas toujours besoin d’un cadre formel pour faire des PPP. Néanmoins, le Maroc a fait de grands efforts, depuis quelques années, d’un point de vue réglementaire et organisationnel au niveau sectoriel.

[…] Il n y a pas de bonne ou de mauvaise loi. Ce sont les usages qui peuvent être bons ou mauvais. Dans la méthode classique, les pouvoirs publics lancent des projets de manière très segmenté. On désigne un groupement

d’architecte, en parallèle un bureau d’étude, puis un topographe,etc… Un appel d’offre s’en suit, pour réaliser le projet par cœur de métier. Nous pouvons facilement imaginer les dysfonctionnements qui peuvent en résulter, notamment en termes de cohérence, de synergies et de performance globale dans le projet. Et les administrations n’ont pas les compétences pour combler et remédier à ces dysfonctionnements.

[…] Un des avantages majeurs des PPP, c’est leur aptitude à mettre autour d’une même table l’ensemble des parties prenantes d’un projet : conception, financement, investissement et exploitation.

[…] Il ne faut pas oublier que l’une des finalités de tout projet, c’est le citoyen, l’homme. Si celui-ci n’est pas au centre dès la début de la réflexion, on le retrouvera à la fin du projet, et il détruira tous ce qui a été initialement conçu pour lui.

[…] L’éparpillement des budgets est un frein pour le développement. A ce jour, il n’existe pas de comptabilité analytique publique pour nous prononcer sur la cherté des projets en PPP par rapport à l’approche classique. Le contrat PPP permet d’abord de faire face rapidement à la demande croissante en infrastructures. Il n y a pas meilleure formule que de faire appel à l’intelligence du privé et à sa capacité d’innovation et surtout de financement.

[…] Le texte de loi actuel sur les PPP est aux standards internationaux. C’est un texte générique qui permet de faire face à toutes les situations possibles et imaginables dans les différents secteurs d’activité.

Les missions du Club PPP Maroc s’articulent autour de 3 axes fondamentaux. D’abord, sensibiliser les décideurs publics nationaux et locaux sur le potentiel que représentent les PPP, via l’organisation de rencontres thématiques

autour des ministères concernés, et l’organisation de colloques sur le sujet afin de mieux vulgariser cette pratique. Ensuite, contribuer à la formation des membres des grandes administrations, entreprises d’Etat et privées à l’usage du PPP. Dans ce cadre, nous voulons contribuer à la mise en place de chaires de Master de formation sur les PPP au Maroc. Enfin, nouer des relations de collaboration avec les Club PPP à l’international afin de s’imprégner des meilleures pratiques dans le domaine pour améliorer le cadre national des PPP.

Il importe de créer un cadre de convergence entre les règles

élémentaires de la bonne gouvernance locale, souvent trop

technocratique, et les règles du jeu démocratique, souvent traversé

d’intérêts politiques et électoraux.Radius

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Le recours au privé pour mettre à niveau, moderniser et améliorer les services rendus au citoyen, est très souvent une des solutions pour accélérer le déploiement des politiques publiques urbaines. Cette vision très pragmatique a permis à la ville de Casablanca de rénover un bon nombre d’infrastructures urbaines qui tombaient progressivement en désuétude. Quelles que soient les difficultés structurelles recensées, il est objectivement, voire matériellement, facile d’évaluer les avancées et les améliorations notables dans des secteurs tels que les déchets, l’eau et l’électricité. Le tramway a également pu répondre à des besoins urgents, et dans le respect des meilleures normes internationales.

L’intégration du privé dans la gestion des services publics urbains présente plusieurs avantages. Tout d’abord, c’est une des meilleures manières d’optimiser le montant des investissements.

La rapidité d’exécution des projets est à souligner, au même titre que l’amélioration de la qualité des ouvrages. A cet effet, la création de SDL permet de construire un noyau financier, technologique et humain autour d’un programme clair. Le changement réside essentiellement dans la culture politique locale. Les élus de Casablanca considèrent, par exemple, les Société de Développement Local comme une menace pour la démocratie locale ou, dans une moindre mesure, comme un moyen de réduire leurs prérogatives dans le suivi des principaux chantiers.

C’est pourquoi, il importe de créer un cadre de convergence entre les règles élémentaires de la bonne gouvernance locale, souvent technocratique, et les règles du jeu démocratique, souvent traversé de jeux politiques et électoraux.

IdÉE N°7

VERS UN NoUVEAU CoNCEPt : LA « CoNCERtANCE » ?

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Concertance, ce mot valise pourrait être la fusion du mot concertation et gouvernance. Alors que le premier procède d’une connotation plutôt consultative et démocratique, à savoir la prise en compte des divers avis dans la prise de décision, le second a une connotation plus technocratique.

L’objectif est alors de trouver le bon mix. Il s’agit, dans le cadre de l’élaboration de projets structurants de la ville, de consulter les « meilleurs » avis, dans une dimension transverse : économique, sociale, culturelle, philosophique, etc.

Et c’est là où l’entreprise, à travers son expérience et son rapport direct au terrain, peut devenir un véritable outil de concertation. Elle peut être à la fois ces lunettes du réel, comme elle peut proposer des approches rationalisées et optimales.

La coopération entre les différents acteurs de Casablanca, l’implication des différents secteurs de nature publique, privée ou semi-publique, la mise en place d’un partenariat public/privé ainsi que l’instauration d’une démocratie participative appuyée par un processus de décentralisation, sont autant d’éléments qui permettront à notre capital économique de construire des projets ayant comme objectifs : l’équilibre géographique, l’efficacité économique, l’équité sociale et le respect de l’environnement.

Rachid ZAIRI, Conseiller municipal en France

Co-fondateur de l’agence ETIC Communication

Prendre mutuellement des décisions stratégiquesDévelopper durablement un territoire donné, c’est instaurer une cohésion tridimensionnelle : économique, sociale et environnementale. La bonne gouvernance pour Casablanca représente un défi à tous les échelons politiques et administratifs. Cependant, dans la mesure où elle doit relever les multiples défis posés par la croissance et le développement urbains dans des proportions beaucoup plus importantes que des municipalités plus petites, Casablanca est confrontée à une situation particulièrement complexe en matière de bonne gouvernance. Par conséquent, de nouvelles méthodes de travail doivent être conçues et expérimentées sur le terrain.

Dans le cadre du projet Casa Impulse, il conviendrait alors de mettre en place une structure intermédiaire qui permettra de prendre mutuellement des décisions stratégiques avec la participation active de tous les acteurs.

ETIC est une agence de communication globale qui couvre toutes les facettes de la communication : campagnes, branding, print et digital.

Basée à Paris et en cours de dévloppement au Maroc, l’agence ETIC se veut toujours disponible et à l’écoute des besoins de ses clients annonceurs de tailles, de secteurs d’activités et d’implantations géographiques diversifiés.

Notre équipe de communicants expérimentés prend en charge l’intégralité de vos projets de communication, en vous garantissant des stratégies créatives et une grande rapidité d’action.

Nous nous positionnons comme un interlocuteur unique pour vous accompagner et vous apporter toutes les solutions de communication nécessaires à la réussite de vos projets.

UNE oPPoRtUNItÉ PoUR MIEUX SE CoNNAîtRE Et SE CoMPRENdRE

Le discours royal du 20 août inscrit sans aucun doute Casablanca dans un « avant » et un « après ». Le premier mérite aura été un éveil des consciences de la part des autorités. Le « mea culpa » a presque été un exutoire et a permis de libérer plusieurs sujets tabous autour de la ville. S’en est suivie la mise en œuvre d’un élan d’introspection et de réflexions, à travers des think tanks lancés par le nouveau Wali du Grand Casablanca, caractérisé par son pragmatisme et sa ferme volonté d’intégrer rapidement Casablanca dans le gotha des grandes métropoles internationales. Cette démarche participative a permis de rassembler plusieurs écosystèmes de la ville, et particulièrement des dirigeants d’entreprises, pour mettre au service de la ville leur énergie créatrice. Ces travaux ont finalement abouti à un Plan de développement de la ville, présenté au Roi au mois de décembre 2014.

Cette nouvelle dynamique a permis de rassembler les différents acteurs de la ville, et plus particulièrement les entreprises, autour d’une vision, d’un projet ou d’un programme.

En effet, tout projet urbain (infrastructures urbaines, mobilité, énergie, gouvernance, NTIC, etc.) aussi complexe soit-il, peut être enrichi, en amont par l’expérience et l’expertise de certaines entreprises. Celles-ci, peuvent apporter une réelle valeur ajoutée, sur les volets juridique, financier et technique. La ville transitera alors vers une culture de la transparence, tout en bénéficiant de l’apport des entreprises locales. Cet esprit pragmatique est l’occasion de recréer une confiance mutuelle, mais aussi une opportunité de mieux se connaître et se comprendre.

L’influence des entreprises sur les champs politiques ou sur les décisions publiques n’a jamais été bien perçue par l’opinion publique, mais aussi par les acteurs publics eux-mêmes. La confusion avec le trafic d’influence, la corruption, le clientélisme, etc. a contribué à construire une image négative de toute action du privé orientée vers le public.

Mais à ce jour, on peut défendre, voire promouvoir un lobbying éclairé. Autrement dit, l’entreprise peut exercer son influence en accord avec la loi et la morale. Ce serait mal comprendre le lobbying que de continuer à le percevoir comme un ensemble de tractations informelles, dans le cadre de déjeuners ou de dîners « amicaux ». Les anglo-saxons ont dépassé ce stade depuis bien longtemps, jusqu’à faire du lobbying un outil de gouvernance. Méthodologique et structurée, l’influence des entreprises sur les décisions publiques locales peut, au contraire, apporter de nombreuses réponses à certaines inerties.

Cette approche, pour sa viabilité et sa légitimité, doit s’inscrire dans une démarche collective. Elle doit servir l’intérêt d’une profession, d’un secteur d’activités, en accord avec les intérêts du citoyen. Et c’est bien ici où le lobbying doit être perçu selon son sens originel : discuter avec les pouvoirs publics. La frontière est certes très fine, entre la notion de lobbying et de pression, mais il convient de créer les conditions et un cadre où les autorités locales peuvent susciter un « lobbying éclairé ».

Les anglo-saxons ont dépassé ce stade depuis bien longtemps, jusqu’à faire du lobbying un outil de gouvernance.

Radius

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Nous devons envisager un modèle de partenariat axé sur la « co-construction » et le dialogue

Dans une démarche participative, la ville de Casablanca et son équipe, souhaite désormais rassembler. Rassembler tous les écosystèmes de la ville, et particulièrement les dirigeants d’entreprises, pour bénéficier de leur énergie créatrice, et la mettre au service de la ville. Pour relever les défis de la ville, nous devons nous concentrer désormais sur les lieux de convergence.

Nous devons envisager un modèle de partenariat axé sur la « co-construction » et le dialogue continu. Main dans la main, la ville et ses entreprises peuvent se retrouver, à travers des défis communs :

• Accroître la compétitivité de la ville et pérenniser sa croissance économique• Définir les fondamentaux de gouvernance selon un schéma adapté à l’histoire, aux forces et aux contraintes de la ville• Redéfinir les fondamentaux des services publics urbains : mobilité, urbanisme, développement durable, technologies, infrastructures • Identifier des mécanismes de financement innovants pour une valorisation et une optimisation des ressources de la ville • Engager des réformes par le biais d’une vision intégrée, collective et durable

Cette étroite collaboration ne peut se faire sans une redéfinition des rôles, et une refonte des liens de confiance entre deux mondes, qui ont toujours co-existé dans la méfiance et qui ont toujours travaillé ensemble mais en s’ignorant. Ce nouveau cadre de collaboration trouvera son équilibre optimal grâce à un niveau de communication plus élevé et un renforcement des liens dans la transparence et le partage continu.

Là où les acteurs publics s’évertuent désormais à repositionner la ville auprès du citoyen et à redonner du sens au concept de service public, l’entreprise casablancaise peut désormais devenir une force motrice, non pas seulement économique, mais aussi au service du bien-être social.

Casa Impulse, est un premier pas, parmi d’autres, pour construire des passerelles de communication et reconstruire des liens de confiance, entre le public et le privé.

Ahmed Taoufiq Naciri, Secrétaire Général CUC

PoUR UN RENoUVEAU dES LIENS ENtRE LE MoNdE dE L’ENtREPRISE Et L’ACtIoN PUBLIQUE

1• Les consultations publiques ont toujours été des moteurs de démocratie locale, qu’elles soient orientées vers le citoyen ou vers des organisations privées ou associatives.

2• Les entreprises doivent savoir évaluer le degré d’ouverture de l’administration locale, et s’engager dans une stratégie de « proximité », à travers la production d’études, d’enquêtes, de diagnostics pour la ville.

3• Des formations personnalisées destinées aux différents acteurs publics peuvent résoudre les problématiques de ressources humaines au sein de l’administration.

4• L’organisation de workshops thématisés peut être génératrice d’idées mais également de synergies entre différentes entreprises dans le cadre d’un projet.

5• La création de structures de réflexion, tel que l’ORES, peuvent être une excellente tribune pour les entreprises et un moyen de multiplier les synergies par fonction et par métier.

6• Les acteurs publics peuvent, en amont de toute nouvelle réglementation, tout nouveau projet ou plan d’aménagement, se mettre à l’écoute des doléances des entreprises concernées.

7• Les entreprises seront poussées à mieux identifier leurs besoins, à mieux s’organiser, et par conséquent à se mettre à niveau pour consolider leur légitimité dans le débat public.

8• Un lobbying méthodique permettrait de mieux organiser l’information détenue par les entreprises et par les autorités locales, à la rendre immédiatement disponible et utilisable.

PRoCHAINE ÉtAPE

PRoJEt dE CRÉAtIoN d’UNE StRUCtURE dE CoNCERtAtIoN ENtRE LES ENtREPRISES Et LES ACtEURS PUBLICS LoCAUX dE LA VILLE dE CASABLANCA

Les rapports entre l’entreprise et les pouvoirs publics ont toujours fait l’objet de débats, voire de polémiques, quant à la légitimité des entre-prises d’intervenir dans les champs des politiques publiques.

Au Maroc, les pouvoirs publics, notamment les autorités locales, ont compris que l’entreprise est un partenaire idéal, grâce à ses compétences humaines, techniques mais aussi ses capacités financières.

Seulement, jusqu’à aujourd’hui, ces deux mondes ne trouvent pas encore le

meilleur cadre de collaboration, et sont tiraillés par des a priori qui freinent le rapprochement.

Il convient alors, dans un cadre transparent, d’identifier et d’exploiter un lieu de convergence entre les intérêts de la ville et les besoins des entreprises en termes de croissance et de développement. Cet équilibre peut trouver son origine dans la concertation et le partage entre les entreprises désireuses de s’investir pour la ville, et des autorités locales, plus que jamais ouvertes à la mise en réseau et à la démultiplication des expériences.

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A CEt EFFEt CASA IMPULSE, EN CoNCERtAtIoN AVEC SoN CoMItÉ SCIENtIFIQUE Et SES PARtENAIRES, PLAIdE PoUR LA CRÉAtIoN d’UN CLUB PRIVÉ dE CoNCERtAtIoN, dE FoRMAtIoN Et dE SENSIBILISAtIoN.

dES oBJECtIFS StRAtÉGIQUES

• Repositionner l’entreprise au cœur de la réflexion publique locale

• Organiser la croissance urbaine dans une dynamique collective et durable

• Ecouter, comprendre et répondre aux besoins des entreprises

• Concevoir des modèles de partenariats publics-privés innovants et soutenables

4 RèGLES MAJEURES à RESPECtER

• Disponibilité : la ville doit mettre à disposition de la structure toute les ressources nécessaires pour crédibiliser la démarche

• Indépendance : la structure doit permettre de mobiliser le maximum

• Pragmatisme : la matière et les réflexions doivent être concrètes et directement dans l’intérêt des entreprises

• Influence : la structure doit être un canal efficace de transmission de doléances des entreprises

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CAPItALISER SUR LES FoRCES dES ENtREPRISES LoCALES

• Expérience : proximité des réalités sociales et économiques

• Expertise métiers : financière, juridique et technique

• Capital immatériel : histoire et ancrage de l’entreprise dans la ville

• Influence : image et notoriété

dES oRIENtAtIoNS StRAtÉGIQUES dE LA PARt dES PoUVoIRS PUBLICS

• Partage d’information : vision claire sur les projets

• Concertation : prise en compte des besoins et des problématiques des entreprises

• Partenariat : création de synergies

• Communication : associer les entreprises aux grands projets de la ville

oRGANIGRAMME PRÉVISIoNNEL

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Réunions trimestrielles avec l’ensemble des membres

et partenaires du Club

Partage d’informations à travers une lettre mensuelle

intra-membres

Création d’une plateforme de veille et d’archivage documentaire

Cycles de formations trimestrielsWorkshops trimestriels

Petits déjeuners mensuelsCocktails dînatoires bi-mensuels

Portail d’information public

Une conférence annuelle

UN PRoGRAMME d’ACtIoNS PRÉdÉFINIS

ACtIoNS FERMÉES ACtIoNS oUVERtES

Créé en 2012 par le cabinet Public Affairs & Services, Radius est un Think Tank privé indépendant. Il a pour vocation de réfléchir sur les problématiques nationales, locales et sectorielles, actuelles et futures au Maroc et en Afrique.

Des groupes de travail thématiques sont organisés et traitent de sujets essentiels. Sur la base d’une méthodologie à forte valeur ajoutée, à travers des études, des diagnostics et des cercles de réflexions, l’objectif de ces groupes est d’imaginer des solutions efficaces et innovantes qui pourraient être mises en œuvre rapidement.

• PERFoRMANCE Et CoMPÉtItIVItÉ dE L’INdUStRIE MARoCAINE

• ENJEUX Et oPPoRtUNItÉS d’UNE GEStIoN dURABLE dE L’EAU

• IMPACt dU RAIL dANS L’ÉMERGENCE dU MARoC, REtoUR SUR EXPÉRIENCE dU ModèLE CANAdIEN

• LES VILLES FACE AUX ENJEUX dE L’EFFICACItE ÉNERGEtIQUE

• ENJEUX dE LA GÉotECHNIQUE AU MARoC

• ÉNERGIES RENoUVELABLES, L’APRèS-Kyoto

• CoNStRUCtIoN Et GEStIoN dÉLÉGUÉE dES PoRtS

• MARoC-ESPAGNE : UN AVENIR CoMMUN

AUtRES RÉFLEXIoNS MENÉES PAR RAdIUS

AUTRES LIVRES BLANCS

A télécharger sur www.radius.ma

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PARtENAIRES dE RAdIUS PoUR CASA IMPULSE

Table Ronde : L’entreprise au coeur de la métropole

De gauche à droite,

Mohamed Sajid, Maire de la Ville de Casablanca,

Hatim Benjelloun, Co-fondateur de Radius,

Abou Diop, Associé chez Mazars.

DÉVELOPPÉ PAR

LIVRE BLANC

EN SAVOIR PLUSWWW.CASA-IMPULSE.MA & WWW.RADIUS.MA

93, Bld Massira Khadra CasablancaTel : +212 5 22 99 14 60/35 - Fax : +212 522 99 14 04 D

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