Littérature française – période 14-18 – la Grande...

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Littérature française – période 14-18 – la Grande Guerre Roland Dorgeles – Les croix de bois Les Croix de Bois raconte le quotidien des soldats de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. Le narrateur et auteur s'inspirant de sa propre expérience, témoigne sous un pseudonyme des différents épisodes de son parcours. Il s'agit alors des quelques jours passés à l'arrière, de la fille rencontrée, les missions périlleuses, les conditions dans les tranchées, la mort ou le retour des camarades. Le roman se découpe en succession de chapitres sans véritable lien entre eux, tels des tableaux de situations propres à la guerre. Ces diverses représentations offrent au lecteur un panel des types de personnages du début du XXe siècle. Regroupés dans un monde dévasté, l'armée comme liant, c'est dans un esprit de camaraderie que se tisse l'histoire. Tardi – Putain de Guerre Tardi renoue avec la mémoire de 14-18 à travers son nouveau projet : une évocation en bande dessinée du premier conflit mondial, et de la place qu’y ont occupée, au quotidien, les hommes qui s’y sont affrontés et entretués. Un récit de fiction, mais où le souci de véracité et la rigueur de la reconstitution historique occupent une place primordiale. Ce nouveau projet, dans la forme, reprend le découpage en 3 strips par page déjà utilisé dans l’album. C’était la guerre des tranchées. Le récit débute en couleurs, mais, au fil de sa progression chronologique, et à mesure que la guerre s’enkyste, s’étend et s’approfondit, adopte les tonalités de plus en plus monochromes de la boue et de la grisaille. Avant d’être proposé en librairie en album, fin octobre, ce nouveau grand récit de Tardi fait l’objet d’une publication sous la forme d’un journal grand format, à raison de trois numéros de vingt pages chacun. Chaque numéro du journal, centré par ordre chronologique sur l’une des années de la période 1914-1916, comporte d’une part quinze pages de bande dessinée et d’autre part cinq pages de textes et d’articles, consacrés à l’actualité non-militaire de la période. L’ensemble de ces textes, illustrés par Tardi, est signé de l’historien Jean-Pierre Verney, qui assure depuis des années, aux côtés du dessinateur, le travail de documentation. Littérature et chanson française – Guerre 14-18 / 39-45 source principale Wikipedia Page 1 de 19

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Littérature française – période 14-18 – la Grande Guerre

Roland Dorgeles – Les croix de boisLes Croix de Bois raconte le quotidien des soldats de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. Le narrateur et auteur s'inspirant de sa propre expérience, témoigne sous un pseudonyme des différents épisodes de son parcours. Il s'agit alors des quelques jours passés à l'arrière, de la fille rencontrée, les missions périlleuses, les conditions dans les tranchées, la mort ou le retour des camarades.

Le roman se découpe en succession de chapitres sans véritable lien entre eux, tels des tableaux de situations propres à la guerre. Ces diverses représentations offrent au lecteur un panel des types de personnages du début du XXe siècle. Regroupés dans un monde dévasté, l'armée comme liant, c'est dans un esprit de camaraderie que se tisse l'histoire.

Tardi – Putain de GuerreTardi renoue avec la mémoire de 14-18 à travers son nouveau projet : une évocation en bande dessinée dupremier conflit mondial, et de la place qu’y ont occupée, au quotidien, les hommes qui s’y sont affrontés et entretués. Un récit de fiction, mais où le souci de véracité et la rigueur de la reconstitution historique occupent une place primordiale. Ce nouveau projet, dans la forme, reprend le découpage en 3 strips par page déjà utilisé dans l’album. C’était la guerre des tranchées. Le récit débute en couleurs, mais, au fil de sa progression chronologique, et à mesure que la guerre s’enkyste, s’étend et s’approfondit, adopte lestonalités de plus en plus monochromes de la boue et de la grisaille. Avant d’être proposé en librairie en album, fin octobre, ce nouveau grand récit de Tardi fait l’objet d’une publication sous la forme d’un journal grand format, à raison de trois numéros de vingt pages chacun. Chaque numéro du journal, centré par ordre chronologique sur l’une des années de la période 1914-1916, comporte d’une part quinze pages de bande dessinée et d’autre part cinq pages de textes et d’articles, consacrés à l’actualité non-militaire de la période. L’ensemble de ces textes, illustrés par Tardi, est signé de l’historien Jean-Pierre Verney, quiassure depuis des années, aux côtés du dessinateur, le travail de documentation.

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Céline – Le voyage au bout de la nuit

Voyage au bout de la nuit est un récit à la première personne dans lequel le personnage principal, Bardamu, raconte son expérience de la Première Guerre mondiale, du colonialisme en Afrique, des Etats-Unis de l'entre-deux guerres, et de la condition sociale en général.

Bardamu a vu la Grande Guerre et l'ineptie meurtrière de ses supérieurs dans les tranchées. C'est la fin de son innocence. C'est aussi le point de départ de sa descente sans retour. Ce long récit est une dénonciation des horreurs de la guerre, dont le pessimisme imprègne tout le récit. Il part ensuite pour l'Afrique, où le colonialisme est le purgatoire des Européens sans destinée. Pour lui c'est même l'Enfer, et il s'enfuit vers l'Amérique de Ford, du dieu Dollar et des bordels. Bardamu n'aime pas les États-Unis, mais c'est peut-être le seul lieu où il ait rencontré un être (Molly) qu'il aima jusqu'au bout de son voyage sans fond. Mais la vocation de Bardamu n'est pas de travailler avec les machines des usines de Détroit : c'est de côtoyer la misère humaine, quotidienne et éternelle. Il retourne donc en France pour terminer ses études en médecine et devenir médecin des pauvres. Il exerce alors dans la banlieue parisienne, où il rencontre la même détresse qu'en Afrique ou dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.

Lemaître - Au revoir là-haut

Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d'eux.Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants.Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l'exclusion. Refusant de céder à l'amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d'une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence... Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des beaux-arts.

Bien au delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare,ce roman est l'histoire caustique et tragique d un défi à la société, à l'Etat, à la famille, à la morale patriotique, responsables de leur enfer. Dans la France traumatisée de l'après guerre qui compte son million et demi de morts, ces deux survivants du brasier se lancent dans une escroquerie d'envergure nationale d'un cynisme absolu.

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Angélique Villeneuve - Les fleurs d'hiver

Jeanne et Toussaint, jeune couple d'ouvriers parisiens soudé par l'amour en dépit des aléas de la vie, voit son quotidien déchiré par la déclaration de guerre de 1914. Toussaint part au front tandis que Jeanne, ouvrière fleuriste, élève seule leur petite fille dans un climat de pénurie. L'absence est combattue par deslettres qui ouvrent sur une forme de communication jusque-là inconnue, maladroite parfois, bouleversante souvent. Fin 1916, Toussaint est blessé à Verdun et sera hospitalisé au Val-de-Grâce pendantpresque deux ans. L'histoire commence au soir de son retour, quelques jours avant la fin de la guerre. L'homme que Jeanne retrouve est changé, retiré en lui-même, le visage dissimulé sous un bandeau : Toussaint est une Gueule cassée. Tandis que Sidonie, la voisine, reçoit enfin des nouvelles de son fils disparu au combat, chacun tente de trouver sa place dans l'espace minuscule de l'appartement. Jeanne mène sa propre bataille pour renouer des liens avec son mari et, peu à peu, la force de l'amour et du désircharnel viennent remplacer les mots.

Stéphane Audoin- Rouzeau - Quelle histoire

Ce livre est le fruit d’une expérience historiographique, mené par l’un des plus grands historiens de la Première Guerre mondiale : après avoir tant travaillé sur les combattants des tranchées et leur expériencede la guerre, Stéphane Audoin-Rouzeau a choisi de se tourner vers les siens. Même si elles s’y apparentent parfois, les pages que l’on va lire ne constituent pas un récit de famille. Et quoique l’on puisse sans doute s’y tromper, ces mêmes pages ne sont pas non plus un essai d’ego-histoire. En effet, Stéphane Audoin-Rouzeau n’a pas tenté d’écrire une autobiographie d’historien, mais de raconter le cheminement d’un événement, de retrouver la manière dont la Grande Guerre a traversé leur existence, sur trois générations, quitte à inscrire ses effets au-delà même de leur propre vie. Au-delà des individualités évoquées dans ce récit de filiation, le premier rôle restera à la Grande Guerre. En ce sens, ce livre demeure un livre d’histoire. Quelle histoire est un livre saisissant, sensible et maîtrisé, où l’historien s’efforce au fond de retrouver l’Histoire dans l’homme.

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Sébastien Japrisot - Un long dimanche de fiançailles

« Un long dimanche de fiançailles » est un roman écrit par Sébastien Japrisot, publié le 6 septembre 1991 et édité par les éditions Denoël. Ce roman a reçu Le Prix Interallié 1991. Il a également été adapté au cinéma en 2004 par Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant, dans un film qui a connu un grand succès.

Le roman est une histoire d'amour pendant la 1ère Guerre Mondiale : elle débute en 1919, avec Matilde, une jeune femme de 19 ans à peine, handicapée des jambes. En 1917, son fiancé Manech a rejoint le frontet n'en est pas revenu. Les autorités l'ont informée qu'il est mort sur les champs de la bataille comme la plupart de ses compagnons. Mais Mathilde dément toutes ces informations, elle croit en son intuition qui lui dit le contraire. Elle va donc enquêter contre vents et marées pour essayer de retrouver son fiancé et se marier avec lui. Elle va petit à petit trouver la vérité sur ce qu'il s'est réellement passé. Le roman se divise en plusieurs scènes comme une tragédie, ainsi le texte sera découpé selon les titres des parties.

Samedi soir : c'est le premier chapitre du roman, qui présente la guerre dans les tranchées pendant l'hiver1917 qui a fait tant de morts. On voit ainsi cinq soldats ayant les menottes allant vers l'exécution en première ligne. La raison est simple : ils se sont mutilés eux-mêmes pour échapper à la bataille. Ces soldats sont: Kléber (l’Eskimo), Francis (Six-Sous), Benoît (Cet homme), Ange (Droit commun) et Jean (Manech). Ce dernier est le fiancé de Mathilde et, bien qu'on lui annonce sa mort, elle refuse d'y croire et elle veut tout savoir sur...

André Warnod – Dessins

Catalogue consacré à André Warnod, dessinateur, qui rapporte son expérience de la Première Guerre mondiale à travers plus de 400 dessins et des lettres, envoyées du front à sa fiancée. Il s'agit d'un témoignage sur quelques épisodes de la guerre : le départ, la vie dans les camps de prisonniers en Allemagne, l'émotion du retour, etc.

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Jean Giono – Ecrits Pacifistes

Ce volume réunit plusieurs textes de Jean Giono et en particulier "Refus d'obéissance" et "Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix". Le ton et le message frappent par leur actualité-et pérennité -, par lespréoccupations de l'auteur qui sont aujourd'hui celles de toute une jeunesse.

"Je trouve, écrit Jean Giono, que personne ne respecte plus l'homme. De tous les côtés on ne parle que dedicter, d'obliger, de forcer, de faire servir. On dit encore cette dégoûtante baliverne : la génération présente doit se sacrifier pour la génération future... La génération future a toujours des goûts, des besoins, des désirs, des buts imprévisibles pour la génération présente."

Le bataillon créole - Raphaël Confiant ( guerre de 1914 - 1918)

Man Hortense a perdu son fils Théodore, coupeur de canne émérite, à la bataille de la Marne, pendant la guerre de 14-18. Mais elle ne comprend pas ce qui s'est réellement passé sur ce front si loin de la Martinique... Théodore faisait partie du "Bataillon créole" dans lequel des milliers de jeunes soldats s'enrôlèrent pour aller combattre dans la Somme, la Marne, à Verdun et sur le front d'Orient, dans la presqu'île de Gallipoli et aux Dardanelles. C'est du point de vue martiniquais, celui des parents des soldats, que Raphaël Confiant a choisi de nous faire vivre cette guerre. Il y a donc Man Hortense ; mais aussi Lucianise, qui tente d'imaginer son frère jumeau Lucien à Verdun ; Euphrasie, la couturière, qui attend les lettres de son mari, Rémilien, prisonnier dans un camp allemand. Et, à leurs côtés, ceux qui sont revenus du front : rescapés, mutilés et gueules cassées créoles... Eloge de la mémoire brisée et sans cesse recousue, Le Bataillon créole donne la parole à ces hommes et à ces femmes qui, à mille lieues des véritables enjeux de la Grande Guerre, y ont vu un moyen d'affirmer leur attachement indéfectible à ce qu'ils nommaient la "mère patrie".

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Emile Verhaeren

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquerles grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l'effort humain.

Quand en 1914 la Première Guerre mondiale éclata et que, malgré sa neutralité, la Belgique fut occupée par les troupes allemandes, Verhaeren se trouvait en Allemagne et était au sommet de sa gloire. Réfugié en Angleterre, il écrivit des poèmes pacifistes et lutta contre la folie de la guerre dans les anthologies lyriques : La Belgique sanglante, Parmi les Cendres et Les Ailes rouges de la Guerre. Sa foi en un avenir meilleur se teinta pendant le conflit d'une résignation croissante. Il n'en publia pas moins dans des revues de propagande anti-allemandes et tenta dans ses conférences de renforcer l'amitié entre la France, la Belgique et le Royaume-Uni. Le 27 novembre 1916, il alla visiter les ruines de l'abbaye de Jumièges. Le soir, après avoir donné une nouvelle conférence à Rouen, il mourut accidentellement, ayant été poussé par la foule, nombreuse, sous les roues d'un train qui partait.

Romain Rolland, né le 29 janvier 1866 à Clamecy (Nièvre) et mort le 30 décembre 1944 à Vézelay, est un écrivain français, lauréat du Prix Nobel de littérature en 1915.

D’une culture sculptée par la passion de l’art et de la musique (opéra, Michel-Ange, Scarlatti, Lully, Beethoven, amitié avec Richard Strauss) et le culte des héros, il rechercha durant toute sa vie un moyen de communion entre les hommes. Son exigence de justice le poussa à rechercher la paix « au-dessus de la mêlée » pendant et après la Première Guerre mondiale. Tenaillé par son idéal humaniste et sa quête d’un monde non violent, par son admiration pour Léon Tolstoï, grande figure de la non-violence, par les philosophies de l’Inde (conversations avec Rabîndranâth Tagore et Gandhi), l’enseignement de Râmakrishna et Vivekananda, par sa fascination pour Abd-al-Bahāʿ ʾ (il lui fait référence dans « Clérambault »), puis par le « monde nouveau » qu'il espérait voir construire en Union soviétique

Romain Rolland pendant la Grande GuerreRolland est en Suisse lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, dont il comprend très vite qu’elle est un « suicide » de l’Europe. Bouleversé à l’idée du déclin de l’Europe et n’étant pas mobilisabledu fait de son âge (48 ans), il décide de ne pas quitter le pays. Outre son engagement au sein de la Croix-Rouge, basée à Genève, il demeure aussi en Suisse afin de pouvoir librement diffuser ses œuvres. Ainsi, dans la série de pamphlets à l’encontre des pays belligérants, Au-dessus de la mêlée, parue au Journal de Genève , Rolland dénonce avec véhémence leur quête d’une victoire totale, empêchant toute négociation d'une paix équitable. Restant « au-dessus de la mêlée », Rolland veut agir aussi bien vis-à-vis de la France que de l’Allemagne. En raison de ses idées, il est considéré par certains (fervents nationalistes ou non) comme un traître dans son pays. Apollinaire par exemple lui est hostile ; dans sa lettre du 18 juillet 1915 àMadeleine Pagès, il dénonce ses "désagréables et très déplacées manifestations presqu’en faveur de l’Allemagne". Outre-Rhin en revanche, il passe presque inaperçu.Cependant, la publication de ses articles, à Paris, a eu un large écho dans la seconde moitié de la guerre : ils sont traduits en plusieurs langues – sauf en allemand – et ont largement contribué, avec son roman Jean-Christophe, à ce qu’on lui décerne le Prix Nobel de littérature en 1915. Pour avoir critiqué les deux camps à propos de leur désir de poursuivre la guerre, de leur volonté d’obtenir une victoire destructrice, Rolland devient une figure non seulement du mouvement pacifiste international, mais aussi du mouvementde la Troisième internationale, aux côtés entre autres d'Henri Guilbeaux. En avril 1917, Lénine lui propose de rentrer avec lui dans la Russie en pleine révolution, offre que Rolland décline, se voulant au-dessus despartis, ce qu’il a regretté plus tard1. En 1919, il rédige un manifeste et invite tous les travailleurs de l'esprit à le signer. Ce texte, la Déclaration de l'indépendance de l'Esprit cherche à tirer les leçons de la guerre, en définissant une voie libre au-delà des nations et des classes. Romain Rolland et Stefan ZweigLes deux hommes avaient quinze ans de différence. Le jeune Stefan Zweig a d’emblée été conquis par l’œuvre de Romain Rolland et plus encore par l’homme quand il aura l’occasion de le rencontrer. Il a été séduit par son humanisme, son pacifisme, sa connaissance de la culture allemande qui lui semble représenter une synthèse entre leurs deux cultures. Ils s’écrivent beaucoup : on a retrouvé 520 lettres de Stefan Zweig à Romain Rolland et 277 lettres de Romain Rolland à Stefan ZweigN 1. Le 22 décembre 1912,

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à l'occasion de la publication de Jean-Christophe, Stefan Zweig publie un article dans le Berliner Tageblatt: « Jean-Christophe est un événement éthique plus encore que littéraire. »

Ils sont atterrés par la guerre qui commence et le 3 août 1914, Romain Rolland écrit : « Je suis accablé. Jevoudrais être mort. Il est horrible de vivre au milieu de cette humanité démente et d’assister, impuissant, à la faillite de la civilisation. » Mais contrairement à Stefan Zweig, il se reprend vite et publie en 1915 l’un de ses textes les plus connus : Au-dessus de la mêlée. C’est l’opiniâtreté de Romain Rolland dans sa lutte contre la guerre qui sauve Stefan Zweig de la dépression et fait qu’il admire de plus en plus celui qu’il considère comme son maître. En 1921, Stefan Zweig publie une biographie de Romain Rolland intitulée Romain Rolland : sa vie, son œuvre.

Les Hommes de bonne volonté est une suite romanesque écrite par Jules Romains, constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946. L'expression provient d'une citation biblique (Évangile de Luc, chap. 2, verset 14

La fresque romanesque débute le 6 octobre 1908 par une présentation de Paris et des principaux protagonistes, et se termine le 7 octobre 1933. Cette œuvre se fonde sur quelques principes de construction:

• les personnages sont nombreux, et censés être représentatifs des différentes classes de la société.On y trouve par exemple des hommes politiques, des actrices, un enfant qui habite à Montmartre, une famille du 16e arrondissement, un chien, des étudiants, un prêtre…

• même si certains romans se focalisent plutôt sur un des personnages, le but de l'auteur est plutôt de rendre compte, à une date donnée, de la vie de chacun. Au fil de ces 24 années, on voit donc des personnages évoluer dans la société, se marier, faire faillite ou mourir. On a donc la grande histoire (la première guerre mondiale, la construction de l'Europe) et la petite (les criminels, les hommes d'affaires, les mondaines et les demi-mondaines…).

• une grande part des œuvres est dévolue aux pensées de chacun. Jules Romains se met dans la peau de chacun, avec ses interrogations, ses pensées quotidiennes, ses sentiments personnels.

• enfin, servant de fil rouge, deux personnages se retrouvent régulièrement au fil des romans : Pierre Jallez et Jean Jerphanion se rencontrent à l'École normale, rue d'Ulm, dans le premier roman, où ils entrent comme étudiants. Malgré leurs différences d'origines (Jerphanion est provincial, fils de paysans, Jallez est parisien), ils deviennent amis, et n'ont de cesse de comprendre et commenter leur époque, tous deux soucieux d'apporter leur pierre, fût-elle petite, à l'édifice humain. Le dernier roman se finit sur une phrase lancée par l'un des deux2.

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D'autres sources

Mémoires de gloires et d’infortunes : les tirailleurs sénégalais au secours de Reims et de la France (1918-2008) :

http://carnetdepassage.wordpress.com/2012/08/07/memoires-de-gloires-et-dinfortunes-les-tirailleurs-senegalais-au-secours-de-reims-et-de-la-france-1918-2008/

1918 : des peuples d’outre-mer sur le front de l’Aisnehttp://carnetdepassage.wordpress.com/2012/08/08/1918-des-peuples-doutre-mer-sur-le-front-de-laisne/

14-18 mission centenaire : peinture

http://centenaire.org/fr/peinture

La Première guerre mondiale et l'art

http://www.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/ia28/doc_peda/Culture_humaniste/Education_artistique_culturelle/arts_visuels/1ere_guerre_mondiale/14-18_images_et_grande_guerre.

Histoire des arts et de la guerre

http://www.franceculture.fr/sites/default/files/2013/07/25/4673452/fichiers/Histoire(s)%20des%20arts%20et%20de%20la%20guerre.pdf

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Littérature française – période 40-45 – la Deuxième Guerre

Pascal Bruckner – un bon filsC’est l’histoire d’un enfant à la santé fragile, né après guerre et envoyé aussitôt dans un village d’Autriche pour soigner ses poumons. Sous la neige, il chante la gloire de Dieu et baragouine un patois allemand. Chaque soir, sous le regard aimant de sa mère, le chérubin prie le Seigneur pour qu’il provoque la mort de son père. « Rien de plus difficile que d’être père : héros, il écrase de sa gloire ; salaud, de son infamie ; ordinaire, de sa médiocrité » : le père est ici un mari violent et pervers qui bat sa femme et l’humilie, un obsessionnel antisémite et raciste, dont le fils va tout faire pour devenir le contre-modèle (« Je suis sa défaite »). Il sera l’élève de Jankélévitch et de Barthes, le meilleur ami d’Alain Finkielkraut ; classé parmi les « intellectuels juifs » auxquels il s’identifie sans l’être, il aimera des femmes aux racines lointaines, sera un père aimant, un écrivain reconnu. Dans ce récit puissant, véritable « roman des origines », Pascal Bruckner raconte sa filiation personnelle et intellectuelle, nous offrant ainsi le sésame de son oeuvre entière.De la neige des premières pages aux ordures parmi lesquelles son père finira son existence, de la violence de ses mots à la rage teintée d’amour qu’il lui portera, on retrouve ici le théâtre de la cruauté d’un écrivain, incarné et expliqué par son acteur central, ce nazi pathétique, écolo fanatique, Ogre colérique, Petit mari aux côtés duquel, malgré tout, Pascal restera toujours, en Bon fils. Car derrière le mépris, la rage, ce récit est l’aveu à demi-formulé d’un amour impossible, un Tombeau d’effroi et de pardon.

Primo Lévi – Si c'est un hommeCe livre est sans conteste l'un des témoignages les plus bouleversants sur l'expérience indicible des camps d'extermination. Primo Levi y décrit la folie meurtrière du nazisme qui culmine dans la négation de l'appartenance des juifs à l'humanité. Le passage où l'auteur décrit le regard de ce dignitaire nazi qui lui parle sans le voir, comme s'il était transparent et n'existait pas en tant qu'homme, figure parmi les pages qui font le mieux comprendre que l'holocauste a d'abord été une négation de l'humain en l'autre. Si rien ne prédisposait l'ingénieur chimiste qu'était Primo Levi à écrire, son témoignage est pourtant devenu un livre qu'il importe à chaque membre de l'espèce humaine d'avoir lu pour que la nuit et le brouillard de l'oubli ne recouvrent pas à tout jamais le souvenir de l'innommable, pour que jamais plus la question de savoir "si c'est un homme" ne se pose. De ce devoir de mémoire, l'auteur s'est acquitté avant de mettre fin à ses jours, tant il semble difficile de vivre hanté par les fantômes de ces corps martyrisés et de ces voix étouffées. --Paul Klein

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Germaine Tillion – La traversée du mal

Germaine Tillion, ethnographe depuis le début des années 30, exerce une science qui, affolée par le terrorisme et la torture, n’est pas, d’évidence, une école d’optimisme. Traquer le secret du fonctionnement et les raisons d’être d’un groupe social ne porte pas nécessairement à l’indulgence.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui a connu Germaine Tillion à Ravensbrück, termine sa présentation de La Traversée du mal par ces mots :"Voici donc près de soixante ans que tu nous apprends à regarder, à écouter, à essayer de comprendre... Toujours avec bienveillance, souvent avec compassion. Tes camarades ont croisé dans ton escalier tes amis berbères, des officiers de parachutistes et des combattants algériens du FLN, le général de Gaulle aété attentif à ce que tu lui communiquais.Quelle chance extraordinaire d’avoir ’traversé le mal’ à tes côtés, puisqu’en te voyant nous pouvions croire au bien, puisque nous pouvions encore espérer."

Geneviève de Gaulle-Antonioz – la traversée de la nuit

Geneviève de Gaulle-Anthonioz abandonne en 1998 la présidence de l'association ATD- Quart Monde à la tête de laquelle elle était depuis 1964. La même année, plus de cinquante ans après les faits, elle écrit son témoignage sur son incarcération au camp de Ravensbrück. Nièce du général de Gaulle, résistante, elle est arrêtée à Paris le 20 juillet 1943 puis transférée de la prison de Fresnes en Allemagne où elle devient le matricule 27372. Au moment où la rumeur de la libération de Paris commence à circuler, Geneviève de Gaulle est mise à l'écart dans le bunker du camp. Séparée de ses camarades, complètement isolée, elle souffre de la solitude, tente de survivre tout en combattant les maladies. Elle prie, elle pense à la notion de fraternité, elle se récite des bribes de poèmes, elle organise des courses d'insectes dans sa cellule, tout est bon pour ne pas désespérer dans ce climat de haine et de violence. C'est la douleur de cette Traversée de la nuit que Geneviève de Gaulle- Anthonioz raconte sans emphase dans son livre bref et puissant.

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Elie Wiesel – la nuitNé en 1928 à Sighet en Transylvanie, Elie Wiesel était adolescent lorsqu'en 1944 il fut déporté avec sa famille à Auschwitz puis à Birkenau. La Nuit est le récit de ses souvenirs : la séparation d'avec sa mère et sa petite soeur qu'il ne reverra plus jamais, le camp où avec son père il partage la faim, le froid, les coups, les tortures... et la honte de perdre sa dignité d'homme quand il ne répondra pas à son père mourant.

«La Nuit, écrivait Elie Wiesel en 1983 est un récit, un écrit à part, mais il est la source de tout ce que j'ai écrit par la suite. Le véritable thème de La Nuit est celui du sacrifice d'Isaac, le thème fondateur de l'histoire juive. Abraham veut tuer Isaac, le père veut tuer son fils, et selon une tradition légendaire le père tue en effet son fils. L'expérience de notre génération est, à l'inverse, celle du fils qui tue le père, ouplutôt qui survit au père. La Nuit est l'histoire de cette expérience.»

Publié en 1958 aux Éditions de Minuit, La Nuit est le premier ouvrage d'Elie Wiesel qui est, depuis, l'auteurde plus de quarante oeuvres de fiction et de non-fiction. Prix Nobel de la paix en 1986, il est titulaire d'une chaire à l'université de Boston.

Aux États-Unis, une nouvelle traduction de La Nuit, avec une préface d'Elie Wiesel, connaît depuis janvier 2006 un succès considérable.

L'honneur des poètesL’Honneur des poètes est le titre d'un recueil, préparé par Pierre Seghers, Paul Eluard et Jean Lescure, publié en 1943 par les Editions de Minuit clandestines dans le cadre de la Résistance.

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Vercors – Le silence de la mer1941 : un jeune officier allemand, cultivé et francophile, est l'hôte imposé d'un homme et de sa nièce. A cette intrusion de l’ "ennemi", ils répondront par un inaltérable mutisme : pas une phrase ne sera échangée pendant leurs longs mois de cohabitation, en dépit des tentatives du jeune homme qui aimerait partager avec eux ses convictions humanistes. Mais sous la calme surface des eaux, c’est toute «la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui se nient et qui luttent ».

Publié en 1942, Le Silence de la mer est le premier titre des Editions de Minuit, alors clandestines.Ce recueil comprend d’autres nouvelles sur la France des années 1940, d’une très grande portée : Désespoir est mort, Ce jour là, Le Songe, L’Impuissance, Le Cheval et la Mort, L’imprimerie de Verdun et La Marche à l’étoile.

Il fallait la grande maîtrise de Jean-Claude Dauphin pour restituer à ce texte exceptionnel toute son intensité d’émotion sans jamais céder à la tentation du pathétique

Art Spiegelman – Maus

Maus raconte la vie de Vladek Spiegelman, rescapé juif des camps nazis, et de son fils, auteur de bandes dessinées, qui cherche un terrain de réconciliation avec son père, sa terrifiante histoire et l'Histoire. Des portes d'Auschwitz aux trottoirs de New York se déroule, en deux temps (les années 1940 et les années 1970), le récit d'une double survie : celle de son père, mais aussi celle du fils qui se débat pour survivre ausurvivant. Une transposition systématique des personnages dans un univers animalier est une des caractéristiques marquantes de l'œuvre : outre les Nazis représentés par des chats et les Juifs par des souris, les Polonais sont des cochons, les Américains des chiens et les Français des grenouilles.

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Chants des deux guerres

Le chant des partisans

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu´on enchaîne?Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c´est l´alarme.Ce soir l´ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades!Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite!Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

C´est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu´il veut, ce qu´il fait quand il passe.Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu´on enchaîne?Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...

La chanson de Craonne (1917)

1917

Chanson anonyme écrite sur la musique de "Bonsoir m'amour" (Adelmar ou Charles Sablon, le père de Germaine et Jean) à laquelle on doit sans doute le succès de cette valse dont les paroles, aujourd'hui, font presque sourire.

Son texte recueilli par Paul Vaillant-Couturier (1892-1937), avocat puis journaliste et finalement député, qui, entré dans la guerre avec un certain enthousiasme, en sorti socialiste, revendicateur même mais surtout pacifiste. Sous-officier, en 1914, dans l'infanterie; il termina la guerre capitaine dans les chars d'assaut non sans avoir été blessé, gazé, cité à l'ordre de la Nation mais aussi condamné cinq fois pour son action en faveur de la paix.

Vivement condamné par les autorités militaires (qui offrirent une petite fortune à celui qui en dénonceraitl'auteur) elle fut connue sous plusieurs noms dont : "Les sacrifiés", "Sur le plateau de Lorette" et "La chanson de Lorette".

Elle demeure, aujourd'hui la chanson-type de l'antimilitarisme mais elle a été depuis dépassée par plusieurs autres. Il suffit à cet égard de citer "Quand un soldat" de Francis Lemarque (1953) ou encore le très célèbre "Déserteur" de Boris Vian (1954).

Paroles

Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,On va r'prendre les tranchées,Notre place est si utileQue sans nous on prend la pile.Mais c'est bien fini, on en a assez,Personn' ne veut plus marcher,Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot

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On dit adieu aux civ'lots.Même sans tambour, même sans trompette,On s'en va là haut en baissant la tête.

RefrainAdieu la vie, adieu l'amour,Adieu toutes les femmes.C'est bien fini, c'est pour toujours,De cette guerre infâme.C'est à Craonne, sur le plateau,Qu'on doit laisser sa peauCar nous sommes tous condamnésC'est nous les sacrifiés !

C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vardsTous ces gros qui font leur foire ;Si pour eux la vie est rose,Pour nous c'est pas la mêm' chose.Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,F'raient mieux d'monter aux tranchéesPour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,Nous autr's, les pauvr's purotins.Tous les camarades sont enterrés là,Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

au Refrain

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,Pourtant on a l'espéranceQue ce soir viendra la r'lèveQue nous attendons sans trêve.Soudain, dans la nuit et dans le silence,On voit quelqu'un qui s'avance,C'est un officier de chasseurs à pied,Qui vient pour nous remplacer.Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombeLes petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

RefrainCeux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,Car c'est pour eux qu'on crève.Mais c'est fini, car les trouffionsVont tous se mettre en grève.Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,De monter sur l'plateau,Car si vous voulez la guerre,Payez-la de votre peau !

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Poème de Louis Aragon – interprété par Léo Ferré – l'affiche rouge

Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmesNi l'orgue ni la prièr' aux agonisantsOnze ans déjà que cela passe vit' onz' ansVous vous étiez servis simplement de vos armesLa mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villesNoirs de barbe et de nuits hirsutes menaçantsL'affiche qui semblait une tache de sangParce qu'à prononcer vos noms sont difficilesY cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir français de préférenceLes gens allaient sans yeux pour vous le jour durantMais à l'heure du couvre-feu des doigts errantsAvaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCEEt les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givreA la fin février pour vos derniers momentsEt c'est alors que l'un de vous dit calmementBonheur à tous bonheur à ceux qui vont survivreJe meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir adieu les rosesAdieu la vie adieu la lumière et le ventMarie-toi sois heureuse et pense à moi souventToi qui va demeurer dans la beauté des chosesQuand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la collineQue la nature est belle est que le coeur me fendLa justice viendra sur nos pas triomphantsMa Mélinée ô mon amour mon orphelineEt je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirentVingt et trois qui donnaient leur coeur avant le tempsVingt et trois étrangers et nos frères pourtantVingt et trois amoureux de vivre à en mourirVingt et trois qui criaient la France en s'abattant

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Le chant des déportés (ou chant des marais)

Les paroles de cette chanson ont été écrites par le mineur Johan Esser et l'acteur et metteur en scène Wolfgang Langhoff, , la musique a été composée par Rudi Goguel, un employé de commerce ; tous trois étaient détenus au camp de concentration de Börgermoor, ouvert en 1933 et administré par la SA. Les cadres SA (puis SS ) des camps exigeaient traditionnellement des prisonniers qu'ils chantent pour se rendre au travail (cf. existence des orchestres dedétenus à Auschwitz par exemple). Ainsi le chant serait-il né en août 1933 de la tradition concentrationnaire de faire chanter les détenus, et de la volonté de ceux-ci de rendre compte des conditions de détention (strophe 1 et 2 l'isolement, et refrain qui évoque le travail d'assèchement des marais), des violences subies (les cris, les coups, les larmes de la troisième strophe), mais aussi de leur conviction de voir abattue la tyrannie nazie (dernière strophe et dernier refrain).

Les détenus du camp étaient pour la plupart des prisonniers politiques du régime nazi, détenus à la suite des lois spéciales promulguées le lendemain de l'incendie du Reichstag. Le titre de la chanson évoque les travaux forcés dans les marécages du camp : culture à l'aide d'outils rudimentaires.

Quelques-uns des déportés de Börgermoor, libérés à l'issue de leur condamnation, choisirent de s'exiler et firent connaître le chant en Angleterre ; c'est là qu'en 1936, le compositeur Hanns Eisler, collaborateur musical de Bertolt Brecht, en fit une adaptation pour le chanteur Ernst Busch. Celui-ci rejoignit en 1937 les Brigades internationales en Espagne, de sorte que le Chant des déportés, chanté par les volontaires allemands des Brigades, acquit rapidement une grande notoriété.

Parallèlement, il se répandit en Allemagne, d'un camp de concentration à l'autre, puis en Pologne occupée, et finit même par atteindre certains déportés du camp d'extermination d'Auschwitz. De ce chant, il a été créé des versions dans différentes langues, interprétées entre autres par Paul Robeson, Pete Seeger, Perry Friedman, Pi de la Serra, Joan Baez, Leny Escudero, Hannes Wader ou le groupe corse Cinqui Sò.

Loin dans l´infini, s´étendentLes grands prés marécageux.Et pas un seul oiseau ne chanteDans les arbres secs et creux.

Ô! Terre de détresseOù nous devons sans cessePiocherÔ! Terre de détresseOù nous devons sans cessePiocher

Bruit de pas et le bruit des armesSentinelles jour et nuitEt du sang, des cris et des larmesLa mort pour celui qui fuit

Ô! Terre de détresseOù nous devons sans cessePiocherÔ! Terre de détresseOù nous devons sans cessePiocher

Mais un jour dans notre vieLe printemps refleuriraLibre alors. Ô! Ma patrieJe dirai : tu es à moi!

Ô! Terre d´allégresseOù nous pourrons sans cesseAimerÔ! Terre d´allégresseOù nous pourrons sans cesseAimer

Ô! Terre d´allégresseOù nous pourrons sans cesse

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Aimer

Nuit et Brouillard – Jean Ferrat

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliersNus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombésQui déchiraient la nuit de leurs ongles battantsIls étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n´étaient plus que des nombresDepuis longtemps leurs dés avaient été jetésDès que la main retombe il ne reste qu´une ombreIls ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du tempsSurvivre encore un jour, une heure, obstinémentCombien de tours de roues, d´arrêts et de départsQui n´en finissent pas de distiller l´espoir

Ils s´appelaient Jean-Pierre, Natacha ou SamuelCertains priaient Jésus, Jéhovah ou VichnouD´autres ne priaient pas, mais qu´importe le cielIls voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n´arrivaient pas tous à la fin du voyageCeux qui sont revenus peuvent-ils être heureuxIls essaient d´oublier, étonnés qu´à leur âgeLes veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradorsLa lune se taisait comme vous vous taisiezEn regardant au loin, en regardant dehorsVotre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n´ont plus coursQu´il vaut mieux ne chanter que des chansons d´amourQue le sang sèche vite en entrant dans l´histoireEt qu´il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m´arrêter?L´ombre s´est faite humaine, aujourd´hui c´est l´étéJe twisterais les mots s´il fallait les twisterPour qu´un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliersNus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombésQui déchiriez la nuit de vos ongles battantsVous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent

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Le déserteur – Borian Vian

LE DESERTEUR

Monsieur le président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps. Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir. Monsieur le président Je ne veux pas la faire Je ne suis pas sur terre Pour tuer de pauvres gens. C'est pas pour vous fâcher, Il faut que je vous dise, Ma décision est prise, Je m'en vais déserter.

Depuis que je suis né, J'ai vu mourir mon père, J'ai vu partir mes frères Et pleurer mes enfants. Ma mère a tant souffert Qu'elle est dedans sa tombe Et se moque des bombes Et se moque des vers. Quand j'étais prisonnier, On m'a volé ma femme, On m'a volé mon âme, Et tout mon cher passé. Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années mortes, J'irai sur les chemins.

Je mendierai ma vie Sur les routes de France, De Bretagne en Provence Et je crierai aux gens: «Refusez d'obéir, Refusez de la faire, N'allez pas à la guerre, Refusez de partir.» S'il faut donner son sang, Allez donner le vôtre, Vous êtes bon apôtre Monsieur le président. Si vous me poursuivez, Prévenez vos gendarmes Que je n'aurai pas d'armes Et qu'ils pourront tirer.

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La complainte du partisan

La Complainte du partisan est une chanson écrite à Londres en 1943 par Emmanuel d'Astier de La Vigerie — surnommé « Bernard » dans l'armée des ombres — et Anna Marly pour la musique. Elle passe pour la première fois à la BBC à destination de la France occupée et un des disques est même détruit par la DCA allemande lors d'un parachutage de résistants . Elle devient une chanson populaire dans les années 1950.

Elle est désormais moins connue que le presque homonyme Chant des Partisans, également composé par Anna Marly mais écrit par Joseph Kessel et Maurice Druon, devenu l'hymne officiel de la Résistance française.

Par la suite, La Complainte du Partisan est interprétée par de nombreux artistes comme Les Compagnons de la chanson, Leny Escudero, Mouloudji, Marc Ogeret, Anna Prucnal, Joan Baez, etc.

Ce chant connaît finalement une deuxième jeunesse quand il est repris dans sa version anglaise, Song of the French Partisan, sous le titre The Partisan, en 1969 par Leonard Cohen dans son deuxième album Songs from a Room. La version de Leonard Cohen a ensuite été reprise par Buffy Sainte-Marie dans l'album She used to wanna be a ballerina (1974), puis par le groupe américain 16 Horsepower sur l'album Low Estate en 1997 avec la participation sur ce titre de Bertrand Cantat, chanteur de Noir Désir, ensuite par le groupe El Comunero dans le disque Sigue Luchando sorti en octobre 2012 et aux couleurs plus rock, et enfin, depuis 2009, The partisan est repris sur scène, revisité, par les groupes Other Lives et YuLeS.

Les Allemands étaient chez moiOn m´a dit "Résigne-toi"Mais je n´ai pas puEt j´ai repris mon arme

Personne ne m´a demandéD´où je viens et où je vaisVous qui le savezEffacez mon passage

J´ai changé cent fois de nomJ´ai perdu femme et enfantsMais j´ai tant d´amisEt j´ai la France entière

Un vieil homme dans un grenierPour la nuit nous a cachésLes Allemands l´ont prisIl est mort sans surprise

Hier encore, nous étions troisIl ne reste plus que moiEt je tourne en rondDans la prison des frontières

Le vent souffle sur les tombesLa liberté reviendraOn nous oublieraNous rentrerons dans l´ombre

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