L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

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T ET L'AMELlBWATION DU MAIS EN ZONE TROPICALE Au moment de mettre sous presses cet ensemble d'articles sur l'amélioration du maïs en zone tropicale, nous apprenions la brusque disparition de M. Le Conte, conseiller scientifique de I'IRAT, alors qu'il s'apprêtaiì à fournir au Bénin, sur I'initiative du gouvernement de ce pays, un enseignement de génétique végétale. La Direction de l'Agronomie Tropicale se devait de saluer sa mémoire et de rappeler le rôle éminent joué depuis plus de trente ans par M. Le Conte en Extrême- Orient et en Afrique Tropicale, dans le domaine de la maïsiculture, tant sur le plan scientifique que sur le terrain. Les considérations finales qui clôturent cette série d'articles constituent son plus récent et dernier écrit; elles résument assez bien la finalité et l'aboutissement de I'œuvre à laquelle s'était voué M. Le Conte. N.D.L.R. INTRODUCTION par M. TARDIEU* Le maïs occupe environ 1.500.000 hectares dans les divers Etats de l'Afrique de l'Ouest. Si cette culture est marginale dans les zones de climat sahélien (culture de décrue), réduite dans les zones comprises entre 500 et 900mm, elle devient tout à fait commune dans les zones de climat soudano-guinéen (900 à 1.200 mm), en zone équatoriale et en altitude. La consommation est presque exclu- sivement humaine. Certes, des limitations de la produc- tion maïsicole existent en Afrique ; parmi celles-ci, il convient de citer la mauvaise répartition des pluies, notam- ment après les semis, la deuxième sai- son de culture souvent difficile en zone équatoriale, l'insuffisance de I'ensoleil- lement, la cherté des engrais due no- tamment à des frais d'approche prohi- bitifs, le bas prix du maïs au moins à la récolte et le matériel génétique en I'état défectueux (taille élevée, inser- tion haute de l'épi donnant prise à la verse, sensibilité aux maladies du feuillage). L'amelioration du maïs en Afrique de l'Ouest a été entreprise depuis de nom- breuses années. Peu après les années 50, les chercheurs eurent à travailler cette espèce dans l'optique d'une meil- TARDIEU (M.), Chef de la Dlvlsion d'Amé- lioration des plantes. IRAT (Nogent-sur- Marne). leure résistance. à la rouille americaine (Puccinia polysora). Depuis les années 60, en fonction de la diffusion de thèmes d'intensification des techniques culturales (emploi des engrais, contrôle des adventices...), le maïs a exprimé dans toutes les zones les hauteurs de pluie sont conve- nables une potentialité de rendement extrêmement intéressante. La progres- sion de l'espèce vers les régions sep- tentrionales y est devenue remarqua- ble. On la rencontre maintenant à la latitude de Ouagadougou (Haute-Volta), dans la région sud de Kaolack (Séné- gal), avec des rendements en essais voisins de 3 à 4 t/ha. Dans les régions plus méridionales et plus arrosées de Côte-d'Ivoire, de la Haute-Volta, des résultats plus sur- prenants encore ont été notés. Avec la hausse récente des coots de l'énergie qui pénalise la culture du maïs en Europe (prix du carburant, des moyens de séchage et des engrais), celui-ci peut trouver un deuxième souf- fle dans les zones intertropicales. Pendant longtemps, en l'absence de structures de multiplications convena- bles, les chercheurs ont orienté leur effort vers l'obtention d'un matériel vé- gétal présentant une bonne stabilité génétique (par sélection massale, cu- mulative, récurrente). Plus récemment, à partir de 1965, des progrès décisifs ont eté obtenus par l'utilisation de I'héterosis dans le cadre d'hybrides intervariétaux ou d'hybrides complexes, et ce progrès a été décisif pour des pays aussi éloignés géographiquement que le Cameroun, la Côte-d'Ivoire, le Bénin, Madagascar, le Mali, La Réu- \ nion et le Sénégal. J. LE CONTE a donné, dans son glossaire de l'Amélioration Génétique du Maïs, de bien commodes définitions de ces deux types d'hybrides dont l'emploi a pris une importance crois- sante dans les programmes de recher- ches de l'Institut (1). L'hybride intervariétal derive de deux, trois, quatre variétés : les hybrides intervariétaux pouvant être simples (cas le plus fréquent dans nos programmes), trois voies ou doubles. Quand le nom- bre de quatre entrées est dépasse, J. LE CONTE a proposé d'employer l'expression (( variété composite D. L'hybride complexe est un hybride de première generation entre les deux sources suivantes : - une population P adaptée au mi- lieu cultural d'origine locale ou non : (1) J. LE CONTE. - Glossaire de I'amblio- ration génétique du maïs. L'Agronomie TroDicale. vol. XXVIII. 5. 1973. DD. 576- 88,;' 10, pp. 963-85. ' . ' ' *

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T ET L'AMELlBWATION DU MAIS EN ZONE TROPICALE

Au moment de mettre sous presses cet ensemble d'articles sur l'amélioration du maïs en zone tropicale, nous apprenions la brusque disparition de M. Le Conte, conseiller scientifique de I'IRAT, alors qu'il s'apprêtaiì à fournir au Bénin, sur I'initiative du gouvernement de ce pays, un enseignement de génétique végétale.

La Direction de l'Agronomie Tropicale se devait de saluer sa mémoire et de rappeler le rôle éminent joué depuis plus de trente ans par M. Le Conte en Extrême- Orient et en Afrique Tropicale, dans le domaine de la maïsiculture, tant sur le plan scientifique que sur le terrain.

Les considérations finales qui clôturent cette série d'articles constituent son plus récent et dernier écrit; elles résument assez bien la finalité et l'aboutissement de I'œuvre à laquelle s'était voué M. Le Conte.

N.D.L.R.

INTRODUCTION

par M. TARDIEU*

Le maïs occupe environ 1.500.000 hectares dans les divers Etats de l'Afrique de l'Ouest. Si cette culture est marginale dans les zones de climat sahélien (culture de décrue), réduite dans les zones comprises entre 500 et 900mm, elle devient tout à fait commune dans les zones de climat soudano-guinéen (900 à 1.200 mm), en zone équatoriale et en altitude.

La consommation est presque exclu- sivement humaine.

Certes, des limitations de la produc- tion maïsicole existent en Afrique ; parmi celles-ci, i l convient de citer la mauvaise répartition des pluies, notam- ment après les semis, la deuxième sai- son de culture souvent difficile en zone équatoriale, l'insuffisance de I'ensoleil- lement, la cherté des engrais due no- tamment à des frais d'approche prohi- bitifs, le bas prix du maïs au moins à la récolte et le matériel génétique en I'état défectueux (taille élevée, inser- tion haute de l'épi donnant prise à la verse, sensibilité aux maladies du feuillage).

L'amelioration du maïs en Afrique de l'Ouest a été entreprise depuis de nom- breuses années. Peu après les années 50, les chercheurs eurent à travailler cette espèce dans l'optique d'une meil-

TARDIEU (M.), Chef de la Dlvlsion d'Amé- lioration des plantes. IRAT (Nogent-sur- Marne).

leure résistance. à la rouille americaine (Puccinia polysora).

Depuis les années 60, en fonction de la diffusion de thèmes d'intensification des techniques culturales (emploi des engrais, contrôle des adventices...), le maïs a exprimé dans toutes les zones où les hauteurs de pluie sont conve- nables une potentialité de rendement extrêmement intéressante. La progres- sion de l'espèce vers les régions sep- tentrionales y est devenue remarqua- ble. On la rencontre maintenant à la latitude de Ouagadougou (Haute-Volta), dans la région sud de Kaolack (Séné- gal), avec des rendements en essais voisins de 3 à 4 t/ha.

Dans les régions plus méridionales et plus arrosées de Côte-d'Ivoire, de la Haute-Volta, des résultats plus sur- prenants encore ont été notés.

Avec la hausse récente des coots de l'énergie qui pénalise la culture du maïs en Europe (prix du carburant, des moyens de séchage et des engrais), celui-ci peut trouver un deuxième souf- fle dans les zones intertropicales.

Pendant longtemps, en l'absence de structures d e multiplications convena- bles, les chercheurs ont orienté leur effort vers l'obtention d'un matériel vé- gétal présentant une bonne stabilité génétique (par sélection massale, cu- mulative, récurrente). Plus récemment, à partir de 1965, des progrès décisifs

ont eté obtenus par l'utilisation de I'héterosis dans le cadre d'hybrides intervariétaux ou d'hybrides complexes, et ce progrès a été décisif pour des pays aussi éloignés géographiquement que le Cameroun, la Côte-d'Ivoire, le Bénin, Madagascar, le Mali, La Réu- \ nion et le Sénégal.

J. LE CONTE a donné, dans son glossaire de l'Amélioration Génétique du Maïs, de bien commodes définitions de ces deux types d'hybrides dont l'emploi a pris une importance crois- sante dans les programmes de recher- ches de l'Institut (1).

L'hybride intervariétal derive de deux, trois, quatre variétés : les hybrides intervariétaux pouvant être simples (cas le plus fréquent dans nos programmes), trois voies ou doubles. Quand le nom- bre de quatre entrées est dépasse, J. LE CONTE a proposé d'employer l'expression (( variété composite D.

L'hybride complexe est un hybride de première generation entre les deux sources suivantes : - une population P adaptée au mi-

lieu cultural d'origine locale ou non :

(1) J. LE CONTE. - Glossaire de I'amblio- ration génétique du maïs. L'Agronomie TroDicale. vol. XXVIII. 5. 1973. DD. 576- 88,;' 10, pp. 963-85. ' . ' ' *

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- un ensemble de lignées auto- fécondées, sélectionnées et choi- sies en fonction de leur aptitude générale à la combinaison avec P. Les lignées doivent être bonnes pollinisatrices, manifester un mi- nimum d’adaptation au milieu, ne pas être trop sensibles aux mala- dies, avoir enfin un rendement intrinsèque suffisant pour que les problèmes de maintenance puis- sent être surmontés.

Les obtentions avec des lignées a, b, c, sont du type suivant :

a X P - (a X b) X P -[(a X b) X c] X P.

Dès que le nombre de lignées dé- passe le seuil de cinq unités, l’hybride complexe se ramène à un croisement de type (( Synthétique X Population )).

Ainsi, l’option hybride s’est généra- lisée, même si, à titre transitoire, les formulations sont encore différentes de celles qui sont employées en Europe. Néanmoins, à terme proche, l’on devra, pour participer aux courants commer- ciaux des semences certifiées, soit envisager la fabrication de formules reconnues aisément identifiables, soit faire admettre le principe d’une modi- fication de la réglementation (2).

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L’IRAT a jugé opportun de rassem- bler en un seul numéro de /‘Agronomie Tropicale la mise au point des travaux conduits par ses chercheurs en zone tropicale depuis u n e date relativement récente; c’est ce que le lecteur trou- vera exposé, pays par pays, à la suite de cette introduction.

(2) F. BONCIARELLI. - Development of me- thods and parameters for t h e production and certification of synthetic and com- posite varieties. Expert consultation on Seed industry Development. Second Meet- ing, FAO, Rome, 1975, 1-5 December 1975, 7 P.

L’AMELIORATION VARIETALE DU MAIS AU SENEGAL

par J. DUROVRAY *

RENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR LES CARACTERISTIQUES DE SOL ET LES CONDITIONS

CLIMATIQUES

Le maïs est cultivé au Sénégal dans la partie méridionale du pays, au sud de I’isohyète 800 mm, c’est-à-dire dans le sud du Sine-Saloum, au Sénégal Oriental et en Casamance.

Le climat se caractérise par une sai- son des pluies d’une durée de trois mois et demi (Sinthiou-Malhe, 889 mm s u r vingt-cinq ans) à quatre mois et demi (Séfa, en Casamance, 1.286 mm su r vingt et un ans) et d’une saison entièrement sèche.

Les sols sont, dans l’ensemble de la zone considérée, essentiellement du type ferrugineux tropicaux lessivés s u r matériel argilo-sableux dérivé du grès du continental. Ils se caractérisent par un faible pourcentage d’argile et une forte proportion de sable fin dans l’horizon supérieur ; ils sont en général très pauvres en éléments minéraux : la carence phosphatée est particulière- ment marquée (0,i % de P,Os total). Les teneurs en potasse sont également très faibles (0,l % de &O).

Les études concernant l’intensité des pluies et leur énergie cinétique mettent en évidence la très grande agressivité du climat dans toute cette zone et particulièrement en Casamance ; il s’avère que I’érosion importante est

IRAT-CNRA, Bambey (ISRA-Sénbgal). DUROVRAY J.)., Ingénieur de recherche

due, plus à l’agressivité des pluies où les conditions techniques (irrigation qu’à la susceptibilité des sols à l’éro- en particulier) permettent trois géné- sion. rations de maïs par an. Les essais

variétaux sont réalisés dans trois sous- La sélection variétale du maïs est stations encadrant la zone maïsicole.

menée à partir du CNRA de Bambey

I I Latitude I Longitude - I I Altitude Sous-station 40 m 150 32’ O Séfa .......................... 120 47’ N ................ 150 47’ N

130 35’ O Nioro du Rip Sinthiou-Maleme .............

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TYPE DES PRINCIPAUX MAIS LOCAUX CULTIVES

Les populations locales d e maïs de la zone maïsicole forment un ensemble homogène témoignant d'une certaine orientation, donc sélection de la part des agriculteurs à partir d'un matériel végétal introduit vers le XVII" siècle.

L'orientation donnée par cette sélec- tion a abouti à des populations de maïs que l'on peut classer : - selon leur précocité : le cycle (me-

suré du semis à la maturité) varie de 75 à 90 jours ;

- selon la texture du grain : elle varie peu, d'un type corné à u n type Iégè- rement denté ;

- selon la couleur du grain : blanc ou jaune.

Le maïs sert uniquement à la nour- riture humaine, consommé sous forme d'épis frais grillés, de couscous ou de bouillie. I I a longtemps été considéré comme une céréale de soudure. Par ailleurs, i l faut dire que les tentatives de culture en plein champ avec des techniques traditionnelles donnent gé- néralement des résultats décourageants (3 9 400 kg/ha). Dans cette région où les conditions climatiques rendent dif- ficile la conservation de la fertilité des sols, le maïs accuse plus que le mil et l'arachide, les défaillances du sol. Les cultures familiales, à côté des habi- tations, bénéficiant de fumure organi- que, donnent par contre des rende- ments plus élevés (900 kg/ha environ).

Tout ceci explique que les superficies consacrées au maïs au Sénégal soient longtemps restées stables et réduites (de l'ordre de 40.000 ha environ dans la zone du sud). Actuellement, grâce aux techniques mises au point par la Recherche Agronomique, des rende- ments de 45 à 50q/ha sont régulière- ment atteints par les paysans de pointe, et la culture du maïs se développe dans le sud du Sine-Saloum.

LES OBJECTIFS DE L'AMELIORATION VARIETALE

Les conditions pédoclimatiques de la zone maïsicole étant homogènes, on a pu définir rapidement les caracté- ristiques de la variété type, sans pré- juger de sa formule génétique. - Un fort potentiel de rendement

en réponse à des techniques culturales appropriées (labour et fumure forte :

- Un cycle semis maturité de l'or- dre de 90 jours permettant soit un labour de début de cycle, soit un la- bour de fin de cycle, soit même les deux.

116N - 54P - 81 K).

- Une bonne résistance à la verse face à la densité de semis, 44.000 pieds à l'hectare actuellement (50.000 pieds à l'hectare en expérimentation) et à la fumure. - Une taille moyenne de l'ordre de

2 à 2,20 m pour la hauteur totale et 1 à 1,20m pour la hauteur d'insertion de l'épi. - U n grain le plus vitreux possible. - D'es spathes recouvrant bien I'ex-

trémité de l'épi afin de limiter les dé- gâts dus aux oiseaux.

Actuellement, i l n'y a pas d e mala- dies graves ou d'insectes particulière- ment nuisibles au maïs dans toute la zone. La rouille (Puccinia polysora) n'existe pas, mais toutes les popula- tions locales sénégalaises testées au Dahomey ou en Côte-d'Ivoire s 'y sont montrées très sensibles. La seule ma- ladie foliaire repérée pour le moment est la brûlure d e la feuille (Helminthos- porium maydis), mais cette maladie apparaît tard et les observations ont montré qu'elle n'a pas d'influence s u r les rendements.

TYPE DE CULTIVARS RECHERCHES ET METHODOLOGIE

Deux types de cultivars sont re- cherchés :

- des variétés populations ou des variétés synthétiques ne nécessitant pas un renouvellement annuel des se- mences, la masse des exploitations agricoles sénégalaises n'utilisant pas encore les techniques d'intensification culturales mises au point ; - des variétés hybrides à haut ren-

dement destinées aux agriculteurs uti- lisant les techniques d'intensification culturales (dessouchage, labour, fu- mure forte) ; sous l'impulsion des so- ciétés de développement, ces agricul- teurs sont d e plus en plus nombreux dans le Sine-Saloum et le Sénégal Oriental.

Après la sélection de la variété population ZM 10 et la création de I'hy- bride complexe BDS (Jacquot, 1970), actuellement vulgarisés avec succès, i l est apparu que l'amélioration de la formule :

Population locale X

à travers, soit la recherche d e nou- velles lignées pures introduites ayant une meilleure aptitude à la combi- naison avec les populations locales, soit l'amélioration de ces populations locales (par sélection récurrente avec test de lignées S1 ou test top-crosses avec hybride double) était limitée.

En effet, la recherche de nouvelles lignées pures relevait du hasard et ne s'est pas révélée positive.

[ (L l x L2) x (L3 x L4)]

La sélection récurrente par test de lignées S 1, bien qu'améliorant la va- leur de la population locale sous sélec- tion (verse, qualité du grain, hauteur), n'influençait pas la valeur de l'hybride complexe, du moins au niveau de pré- cision atteint dans les essais compa- ratifs.

Les test-cross avec l'hybride double pris comme testeur, bloquaient toute possibilité d e changement dans la composition d e l'hybride double.

Le succès en vulgarisation de I'hy- bride BDS ainsi que la création d'un service semencier national, justifiant la continuation de l'effort entrepris, on s'est orienté à partir de 1972 vers un schéma d e sélection récurrente réci- proque (schéma 1) pour l'aptitude à la combinaison entre deux composites créés de telle sorte que l'effet d'h&é- rosis soit, au départ, le meilleur pos- sible.

Le choix du schéma a été basé s u r plusieurs considérations :

a) la facilité de création des deux composites complémentaires en utili- sant les résultats de nombreux tests d'aptitude à la combinaison entre va- riétés introduites et populations locales réalisés les années précédentes ;

b) l'intérêt de disposer au départ, dans chaque composite, d 'une varia- bilité génétique importante condition- nant l'efficacité du schéma et surtout sa ((durée de vie )) ;

c) la possibilité de fournir rapide- ment à la vulgarisation des formules hybrides non fixées du type (lignée S 1 X lignée S 1) ou (lignée S 2 X S 2), le faible niveau d'homozygotie assu- rant une bonne vigueur des parents ;

d) enfin, bien qu'orienté vers la créa- tion de formules hybrides, ce schéma laisse la possibilité d'une amélioration parallèle des composites d e départ (sélection récurrente par test de lignées S 1 su r composite local en particulier), les composites améliorés entrant à leur tour dans un schéma de sélection ré- currente pour l'aptitude à la combi- naison.

Ce schéma est, en fait, conçu pour des maïs dits (( prolifiques c'est-à- dire portant au moins deux épis, ce qui permet d'assurer à la fois l'auto- fécondation et le croisement avec un autre individu (Hallauer, 1967 ; Lonn- quist et Williams, 1967; Hallauer et Eberhart, 1970 ; Hallauer, 1973).

Mais, pour deux raisons, le peu de prolificité des variétés locales et la dif- ficulté d'utiliser cette prolificité s u r des lignées en cours de fixation du fait de la baisse de vigueur due à I'imbreeding, on a préféré utiliser un biais (Le Conte, 1973) qui, moyennant une génération supplémentaire, permet de ne plus être

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Legende : 261

So = pied individuel autofécondé. SI = lignee obtenue après une seule

SZ = lignée après deux autoféconda- autofécondation.

tions successives.

Fabrication des com binaisons

Lignees SI

Recombinaison des lignees SI entrant dans les meilleures

combinaisons : A (RI)

Schema no 1

SI (A) X So (B) . .) LigntSes SI

Test multilocal des combinaisons SI (A) X SO (8)

et choix

D&veloppement de formule du type SaA X SI (8)

I

Recombinaison des lignees SI entrant dans les meilleures

combinaisons : B(R3

/ Test multilocal des combinaisons 8 . A !R) X So B (RI) I \ \ et choix

Recombinaison des lignees SI eptrant dans les meilleures

combinaisons : A (Rz)

Développement de formule Sz (A) X SI (B)

Recombinaison des lignees SI entrant dans les meilleures

combinaisons : B ( R 4

Cycle suivant Cycle suivant

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tributaire de la prolificité et d'augmen- ter la quantité de semence des combi- naisons à tester. On réalise des lignées SI (une autofécondation) dans un des deux composites et c'est cette lignée qui est croisée à un plant So du com- posite complémentaire, pris comme mâle et lui-même autofécondé.

Pratiquement, le schéma se déroule de la façon suivante :

1) fabrication de n lignées SI dans le composite A ; 2) Semis intercalé des n lignées SI (A) et du composite B pour chaque lignée S, (A), 5 à 10 pieds sont croises avec un plant So de (B) pris comme mâle ; ce pied So est autofécondé. A la récolte, les épis croisés dans

la lignée SI (A) avec un plant SO (B) sont mélangés. On dispose de n com- binaisons [SI (A) X So (B)] et des deux parents correspondants SI (A) et SI (B). 3) test multilocal des n combinaisons. Puis, à partir des résultats, deux types de sélections sont possibles :

a) choix des trois ou quatre meil- leures combinaisons et continua- tion du schéma avec une exploi- tation possible en vulgarisation des combinaisons hybrides [SI (A) X SI (B)] après confirmation. b) recombinaison en parcelle iso- lée d'une part de 30 lignées SI (A) d'autre part, des lignées SI (B) correspondantes ayant donné les meilleures combinaisons, et re- constitution de deux composites A (CI) et B (CI).

Un nouveau cycle de sélection re- prend sur les deux composites créés ; une exploitation est possible en vulga- risation de la combinaison hybride in- tercomposite A (CI) X B (CI).

(1) Lignées formant le composite (BI) F 64 Oh 41 R 902 B Oh 23 H 49

i 137 TN F 2834 27 J

Argentine USA USA USA USA

Afrique du Sud Afrique du Sud Afrique du Sud

(2) Populations formant le composite (Bz) Composite 111 CA

Mexico 5 Comp. chalqueno

MS 5 A 530

Michoacan Synth. colombien

Composite B NS

NCB Reunion

Jaune de Fo Massayomba

Au sein d'une combinaison retenue

4 a) A partir du talon de la lignée SI (A) : fabrication de n lignées

5 a) Semis intercalé des n lignées S2 (A) et de la lignée SI (B). Pour chaque lignée S, (A), 5 à 10 pieds sont croisés avec un plant de SI (B) pris comme mâle ; ce pied SI est autofécondé. 6 a) Test des n combinaisons [Sa (A) X SI (B)] et choix des meil- leures combinaisons avec une ex- ploitation possible en vulgarisation des combinaisons hybrides [S2 (A) X S2 (B)] après confirmation.

Ce schéma doit ensuite se reproduire jusqu'à l'obtention de lignées pures ayant deux à deux une aptitude à la combinaison optimum ; en fait, dans un premier temps, du fait de la difficulté d'extraire des lignées vigoureuses du composite local, ce schéma s'arrêtera au niveau S,. Ce n'est que lorsque le composite local A aura subi au moins deux cycles de sélections récurrentes par test de lignées SI qu'on pourra envisager d'aller plus loin.

[SI (A) X SI (BI1 :

Sa (A).

RESULTATS OBTENUS

A) Composite local A :

Formé de six populations locales re- présentatives des maïs locaux à grain blanc et jaune :

ZM 10 - ZMJT - ZMBT ZM 19A MAKA - NlORO

De 1972 au début de 1974, ce com- posite a subi quatre générations de mélanges (360 à 400 plantes étant re- tenues, leur choix se faisant sur la base de l'absence de verse, la taille

Ci 38 B Ci 64

CI 91 c T 115 R 158 E 2839 D 160 P

26 J

Mexique Mexique Mexique Mexique. Mexiaue Mexique Colombie Niaéria Ni iér ja Nigeria Réunion

Haute-Volta Haute-Volta

USA USA USA USA USA

Afrique du Sud Afrique du Sud Afrique du Sud

et vitrosité du grain à chaque géné- ration).

B) Composites d'introduction :

Deux composites ont été créés simul- tanément, celui des deux présentant la meilleure aptitude à la combinaison avec le composite local entrant dans le schéma de sélection.

1) Synthétique de lignées pures intro- duites (BI) (1).

Formé de 8 puis 24 lignées pures blanches et jaunes, ce composite subit de 1972 à 1974 quatre générations de mélange (280 à 360 épis sont retenus à chaque génération).

Ce composite est de taille réduite, vigoureux et résistant à la verse, mais la vitrosité du grain est faible.

2) Composite de populations introdui- tes (B2) (2).

Formé de 23 populations ayant mon- tré dans les tests réalisés depuis 1964, une bonne aptitude à la combinaison avec les maïs locaux. De 1972 à début 1974, trois nouvelles populations en- trent dans le composite (NCA - NCB - NCC du Nigéria) qui a subi quatre gé- nérations de mélange (400 à 460 épis étant retenus à chaque génération).

Ce composite est d'une grande varia- bilité phénotypique, de grande taille, vigoureux, plutôt sensible à la verse, avec une qualité de grain très variable (très denté à tres corné).

3) Choix du composite (BI) ou (Bz) : Les tests d'aptitude à la combinaison

entre les composites ont été réalisés en 1973 en trois points d'essais : Séfa; Nioro du Rip et Sinthiou-Malème et sont résumés dans le tableau I ci- aprhs :

'

la 606 c ( i4

G-102 G 204

Ind 38-11 M 848 W

31 J 22J

Brésil W p t e EgYPte

Afrique du Sud Afrique du Sud Afrique du Sud

E & Y

Amérique Centrale Ambrique Centrale

Indes Indes indes Indes Indes

Nigeria Nigeria Nigeria

Dahome Haute-Vo$a

Descendance d'ATC d'Israël

J

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AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

Séfa Nioro Sinthiou Variétés 6 répétitions 8 rbpetitions 8 répétitions

A 43,7 AB 42,a B 36,3 B 8 2 33,4 C 38,5 C 30,2 C BI 35,4 C 31,7 D 29,6 C

A x BI 50.1 A 45,4 AB 45,3 A BI x B2 46,8 A 45,3 AB 38,4 ABC A x B2 37,l BC 44,9 AB 37,6 ABC

BDS 111 48,7 A 48,9 A 41,4 AB

263

Moy. analyse combinée

40.6 0 34,O C 32,2 C 46,9 A 43,5 AB 398 B 46,3 A

Tableau I

I cv I 12,4 I 985 I 15,6 I

Une analyse combinée portant sur les trois points d’essai donnait les résultats suivants :

Pas d’interaction significative, varié- tés stations. A X BI est significativement supérieur à A X B, (P = 0,05).

Compte tenu des différences entre hybrides pour la résistance a la verse et la taille des plants, c’est le compo- site BI qui fut choisi comme composite complémentaire. (Ba est conservé en chambre froide.) I I faut noter la bonne aptitude à la combinaison entre BI et Bt, ce qui ouvre des possibilités d’ex- ploitation ultérieure de B, face à BI.

C) Amelioration du composite local A :

La création du composite BI ayant pris du retard en 1973, il fut décidé de débuter sans attendre l’amélioration du composite local A en utilisant un sché- ma de sélection récurrente par test de lignées SI. En 1974, 194 lignées SI furent testées en trois répétitions à Séfa avec, pris comme témoin, l’hybride vulgarisé BDS ; le niveau du rende- ment du témoin fut très bon : 60q/ha. De nombreuses lignées SI furent re- tenues après criblage sur les carac- tères suivants : - résistance à la verse, - résistance à I’helminthosporiose, - rendement (50% au moins de

l’hybride BDS pris comme té- moin).

Les lignées ont subi deux généra- tions de brassage et le synthétique obtenu A (CI) va servir de départ à un nouveau cycle de sélection récur- rente par test de lignées SI en 1976.

D) SBlection recurrente reciproque pour l’aptitude specifique il la combinaison :

Les deux composites utilisés sont : le composite local A et le composite de lignées pures BI ayant subi, l’un et l’autre, quatre générations de bras- sage.

Après la création des lignées SI dans le composite A en 1974 et des croisements SI (A) X SO (B) en contre-

saison 1974-1975, 210 combinaisons ont été testées en trois stations (Séfa, Nioro et Sinthiou-Malème), à raison de trois répétitions par station, à la den- sité de 50.000 pieds/ha à Séfa et Nioro, et 44.400 pieds/ha à Sinthiou-Malème (campagne 1975).

Une répétition supplémentaire à la densité de 66.000 pieddha a été mise en place à Séfa pour tenter de repérer les combinaisons hybrides répondant

I 90 I 95

-

T 105 100

1 53,Zqlho

bien aux fortes densités (résistance à la verse et nombre d’épis par pied).

Le dispositif statistique utilisé com- prend quinze essais en blocs complets randomisés avec seize entrées par essai : - 14 combinaisons SI (A) X So (B),

- BDS III témoin. - A X BI,

Schema noz I Campagne de 1975)

RESULTATS de 190

HYBRIDES “FULLSIBS*

-

I 110

b 115 17.0 125 Rdl.1.

Page 7: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

264

Hybrides

10 x 10 142 X 142 106 X 106 80 x 80

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

SEFA

Rdt qlha % du Rdt 1 5 u / ~ eau BDS III

110 - 49 - - - - -

A Séfa, les pluies très violentes e t minthosporium maydis faibles. sont significativement supérieurs (P = abondantes surtout pendant le mois d e 0,OI) au témoin BDS 111, pour la suite juillet (du 8-7, jour du semis au 31-7 : du schéma d e sélection (point 4 a du 616,l mm d e pluie) ont entraîné un en- schéma) : les lignées S, (A) e t les gorgement prolongé d e s parcelles, e t combinaisons [Sz (A) X SI (B)] seront seuls trois essais sur quinze sont ex- réalisées durant la contre-saison 1975- ploitables statistiquement ; la série d e Les rendements d e s combinaisons 1976 e t les combinaisons testées en blocs à forte densité es t inutilisable. 1976. (On v enreaistre ceaendant d e s aointes

L~ schéma 2 montre la distribution d e s rendements moyens d e 198 comb¡-

[ s I (A) so (B)] en fonction -

du rendement du témoin BDS 111.

vont. d e 75% à 125% du rendement du témoin.

SINTHIOU-MALEME

Rdt q/ha % du Rdt 15 VO eau BDS 111

d e rkndemënt d e plus d e 70q/ha.)

A Nioro, quoique les pluies égale- ment violentes aient créé quelques grif- fes d'érosion, les rendements sont bons ; c'est à Nioro que l'attaque d'Helminthosporium maydis a é t é la plus forte.

A Sinthiou-Malème. les rendements

Analyse

x combinee P 0.05 BDS x x P 0.01 BDS

La moyenne d e toutes les combi- naisons se situe à 97,9 %.

Le rendement d e l'hybride intercom- posite [A X B (I)] es t d e 98,2% du rendement du témoin BDS (99 compa- raisons).

On a retenu : II Les auatre meilleures combinai-

2) Les trente meilleures combinai- sons pour reconstituer, à partir d e s lignées parentales, deux composites A (RI) e t B (RI). Ces composites en cours d e fabrication au CNRA seront testés, ainsi que leurs combinaisons A (RI) X (RI) en 1976. Ils serviront d e point d e départ à un nouveau cycle d e sé- lection récurrente pour l'aptitude spé- cifiaue a la combinaison e n 1977. . . . . - . .

sont très bons et les attaques d'Hel- sons (tableau I I ) dont les rendements

Tableau I I

HYBRIDES RETENUS POUR LA SUITE DU SCHEMA : TEST Sz (A) X Si (B) (Résultats campagne 1975)

Rdt qlha 15 VO eau

64 59 55 63

NlORO

l I 76 ' x x 64 1 1:: 1 x x 65 x x 69 123 x x

,, (2) Hauteur d'insertion de 1'8pi au-dessus du sol.

CONCLUSION

On dispose donc d e deux compo- si tes ayant entre eux une bonne apti- tude à la combinaison, puisque la valeur en rendement d e l'hybride inter- composite es t égale à celle d e I'hy- bride BDS I I I actuellement vulgarisé.

Les combinaisons du type [SI (A) X SO (B)] sélectionnées pourront, éven- tuellement être vulgarisées e n 1977 sous forme d e [SI (A) X SI (B)], ce qui équivaut génétiquement à un hybride double.

I I n'est pas certain que les formules du type [b (A) X 8 (B)] soient supé- rieures aux formules [SI (A) X SI (B)], car d e très fortes interactions variétés X années risquent d'apparaître. Par ailleurs, l'extraction d e lignées du

matériel local composite A es t diffi- cile : on aboutit d è s la S2 à d e s lignées chétives e t très peu productives; ce composite local demandera d'abord plusieurs cycles d'amélioration sur lui- même (sélection pour les effets additifs par test d e lignées SI) avant d'envisa- ger l'extraction d e lignées pures. Un point important étant le caractère grain corné, l'amélioration du composite BI pour ce caractère permettra d'obtenir rapidement d e s combinaisons ayant une qualité d e grain supérieure à celle d e l'hybride vulgarisé BDS (semi- denté).

Bibliographie

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Arnei R. HALLAUER, S.A.. EBERHART. - Reciproca¡ full-sib selection, 1970. (Crop Science, I O , pp. 315-6).

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J. LE CONTE. - Compte rendu de tournée au Sénégal, 1974. Doc. IRAT, février 1974.

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Page 8: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

par P. SAPIN

265

RENSEIGNEMENTS GENERAUX

Superficies et localisations. Le maïs est peu cultivé au Mali, les

superficies dévolues à cette culture (150.000 ha environ) ne représentent que le dixième d e celles occupées par les céréales d e base, mils et sor- ghos.

Le maïs est cultivé principalement au sud de I’isohyète de 1.000 mm, c’est-à-dire dans la zone soudanienne.

On le trouve également dans les zo- nes sahélo-soudaniennes, et même sahéliennes, mais alors toujours dans des situations privilégiées du point de vue alimentation en eau : bas d e pen- tes, bas-fonds et en bordure des lacs et des rivières, ainsi qu’aux aientours des villages. La culture de décrue est relativement importante dans la vallée du Sénégal et en bordure du lac Magui et de la rivière Kolombine (environ 25.000 ha). Que ce soit au nord ou au sud du pays, le maïs est très géné- ralement une culture de soudure. C’est dire que les variétés précoces sont les plus cultivées. La culture près des habitations est très répandue, et elle peut être considérée comme une cul- ture pure. Mais, dans la zone maïsi- cole méridionale, le maïs est presque toujours cultivé en association avec le mil et le sorgho et, dans ce cas, cons- titue uhe culture dérobée.

Mais, dans cette même zone, cou- verte par les Opérations de Dévelop- pement, notamment par la CMDT(1) (zone cotonnière), la culture pure est conseillée et commence à être vulga- risée. En effet, un maïs précoce récolté avant la saison sèche permet le labour de fin de cycle qui est une opération particulièrement rentable. La culture pure du maïs se rencontre également autour des villes, toutefois, s u r de fai- bles superficies.

Sols. Le maïs est cultivé su r deux types

principaux de sols : - les sols ferrugineux tropicaux les-

sivés, dans toute la zone souda- , nienne et sahélo-soudanienne ;

Types d e maïs cultivés.

Le grain est jaune ou blanc, toujours corné.

Le cycle semis-épiaison va de 70 jours pour les très précoces à 120- 130 jours pour les tardifs.

Le cycle de 90 jours est le plus répandu dans le milieu rural, où que ce soit.

OBJECTIFS D’AMELIORATION

L’intérêt du développement de la culture du maïs a été soulevé lors du Comité National de la Recherche Agro- nomique tenu en avril 1969 :

- cette espèce est de grand intérêt

- elle offre de grandes possibilités

très bonne réponse aux engrais, intégration bénéfique dans les rotations avec des plantes indus- trielles, possibilité d e labour de fin de cycle,

e mieux armée que les mils con- tre les oiseaux ;

- elle possède un haut potentiel pro- ductif et l’intensification de sa cul- ture pourrait être plus facile que pour les autres céréales de culture sèche.

Dans le cadre actuel de l’agriculture malienne et dans le contexte de déve- loppement rural amorcé dans le Mali agricole (soudanien), les caractéristi- ques requises des obtentions sont : - grain jaune ou blanc, corné, - cycles précoce ou moyen (90 à

1 1 O jours), - productivit8, - résistance aux maladies, - résistance à la verse et à la

- taille moyenne du plant (2,50 m

s u r le plan de l’alimentation ;

agronomiques :

casse,

environ).

STRUCTURE DE RECHERCHE

posite malovoltaïque IRAT Z 85, dont la première fusion de synthèse a été faite en 1972-1973, travail qui doit dé- boucher, à plus long terme, s u r des hybrides type complexe.

¡RAT Z85 provient de huit écotypes prospectés dans la région de Sikasso par M. J. LE CONTE en 1971, et de huit variétés voltaïques maintenues en collection à Farako-Ba.

TRAVAUX REALISES AVANT 1962

Avant l’intervention de l’¡RAT au Mali (1962) et la création de la cellule mil- maïs-sorgho (1964) u n e expérimentation entreprise en 1961 par J. LE CONTE a donné des résultats très intéressants. I I s’agissait d’hybrides intervariétaux trois quarts locaux (croisement entre onze hybrides introduits des USA et d’Israël et la meilleure variété d e M’Pesoba, Zanguerini avec, ensuite, u n rétrocroisement su r ce dernier).

Les essais comparatifs menés en 1963 et 1964 ont montré une plus-value des formes trois quarts locales su r la forme Zanguerini de départ, de l’ordre de 40% en moyenne.

TRAVAUX REALISES DEPUIS 1964

Croisements : En 1969, le même programme de

création de formes trois quarts locales a été entrepris, mais cette fois, avec la variété locale Tiémantié. Cette va- riété originaire du village de Zamblara, près de Sikasso, a un cycle d’environ 100 jours et une productivité plus éle- vée que le Zanguerini. En 1970, les trois quarts locaux ont été constitués et testés les années suivantes.

Parmi ces souches d’origine inter- variétale, quatre se sont montrées par- ticulièrement productives, leur potentiel allant jusqu’à 43 t/ha.

Ce sont : IS 62-32 X Tiémantié‘. IS 65-05 X TiémantiB. IS 71-02 X Tiémantié’. IS 9 X Tiémantié’.

- les sols hydromorphes et les sols bruns dans la zone soudano-sahé- lienne surtout, mais également PIUS au Sud.

(1) Compagnie Malienne pour le D&elop-

La station expérimentale principale En 1974, un essai de création de se trouve à Sotuba, près de Bamako. plusieurs hybrides variétaux trois voies Le programme actuellement mené à fut mené, en prenant comme femelle Farako-Ba doit couvrir à la fois le sud le géniteur non africain de l’hybride de la Haute-Volta et le sud du Mali. BDS mis au point à Séfa (Casamance), I I consiste, à court terme, créer des à savoir l’hybride double blanc (DH hybrides intervariétaux à partir du com- 41 bl X F 64 BI) X (CI 98 bl X CI 64), pement des Textiles.

~

* SAPIN (P.), Ingénieur en chef de recherches. Mission IRAT, Bamako (Mali).

Page 9: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

266

Localités

.............................................................................. .............................................................................. ............................................................................. ..................................................................................

SOTUDA KOGONi SIKASSO KITA

AGRONOMIE TROPICALE XXXIS

Rendement moyen Rendement maximum

5.073 en 1972 3650 (4 3:072 21 3.846 en 1973 2.723 12) 3.160 en 1973

et comme male, diverses variétés ma- Ecotype 2 4 A :

2.961 (2)

-. nom vernaculaire Magnondieni, liennes à grain blanc et la variété vol-

taïque Massayomba, dont les origines sont les suivantes : prospecté en 1974 à Wérékela (105 km de Ségou vers Bamako).

3.269 en 1973

Ecotype I S A : SKB : nom vernaculaire Magnondié, pros-

pecté en 1974 A Karangana (53 km de Koutiala vers Kouré). à Sikasso.

Sikasso blanc, prospecté en 1972

3.122 (1) 2805 2) 2:591 12)

Massayomba : introduite de Haute-Volta.

En 1975, ces hybrides ont fourni les rendements suivants (le témoin était le Tiémantié) :

5.086 en 1972 ::o":: 1:) I 4.187 en 1975 3.419 (11 1 4.469 en 1975

I Hybride I Rendement des entrées I Rendement du témoin I Supériorité (en %) I

Siltasso

4.512 (1) 3773 (1 4:aSO (I{

Ecotype 18A X HDß .............................. Ecotype 24 A X HDB .............................. Sl<B X HDB ........................................

Kita

3.477 (1)

3,6 t/ha 3,7 t/ha 3.7 t/ha

I Massayomba X HDB ................................ I 4;3 t/ha

3,6 tlha 2,7 t/ha 3,5 t/ha 3,9 t/ha i 37

6 10

Parallèlement A ce programme maïs Creation d'un composite malien. Les essais coordonnés du Projet

Un composite malien a été créé en 1975 par la combinaison des dix &CO- Les principaux résultats figurent dans types selon un dispositif polycross. U n les tableaux suivants (les rendements deuxième cycle de recombinaison est moyens sont suivis du nombre d'années actuellement en cours. Une épreuve de qui a servi leUr Calcul). Les rende- rendement est prévue pour 1976. ments sont exprimés en kgs de grains

A grain blanc, u n e série de maïs à Conjoint OUA-STRC no 26. grain jaune furent croisés en 1974 avec le HDJ (hybride double à grain jaune mis au point à Séfa en Casamance). Cette expérimentation doit être reprise.

Prospectlons. à l'hectare.

DOMNEES VarlBtes locales m6liorees. En avril 1974, M. J. LE CONTE a

Les variétés Zanguerini et Kogoni B, effectué une prospection d'écotypes dans la première région (Kayes), la deuxième région (Bamako) et la troi- précoces, 2 cycle de 80 jours, Sont sième région (Sikasso) qui sont les intéressantes pour les régions où les trois régions les plus maïsicoles du pluies s'arrêtent début octobre : elles Mali. U n total de 59 BCOtYPeS de maïs permettent d'effectuer le labour de fin fut rassemblé et testé en collection de cycle. Toutefois, leur productivité avec le témoin Tiémantié. Ce test a ne dépasse pas 2.500 kglha, et est in- montré que tous ces maïs étaient très Ces essais sont de trois sortes : férieure à celle du Tiémantié.

Celui-ci, à cycle de 100 jours, a une précoces ou précoces. Les dix meil- bonne productivité et sert de témoin leurs écotypes furent retenus pour la Les essais variétaux IRAT-Mali.

création d'un composite malien à grain Les essais coordonnés par I'IRAT- dans toutes les épreuves de rende- jaune. Côte-d'Ivoire. ment.

SUR LE§ RESULTATS OBTENUS

Les comparatifs variétaux sont exécutés dans les stations de et de Kogoni (avec irrigation), et sur les points de Sikasso et de Kita.

Vari&& iia2sodubtes de !'Ouest-Africain. RENDEMENTS MOYENS

I Variétés Sotuba

Massayomba .................................... Jaune de Fo .................................... Synthétique J .................................. Koriba .......................................... P 3 Kolo ........................................

Rendement maximum L Sotuba .I Kogoni Sikasso I Kita

Varletes trois quarts Tl6mantY RENDEMENTS MOYENS

I Variét6s I Sotuba I

IS 62-32 x Tiémantié 2 .................................................... 3.569 4) .................................................... 3.657 2 1 3.186 11 1 IS 65-05 x Tiémantié 2 IS71-O2 x Tiémanti6 2 .................................................... US 9 x Tiémantié 2 .................................................... 2.793 3 US 13 x Tiémantlé 2 .................................................... 2.624 3

5.193 en 1972 I 5.166 en 1972

Page 10: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3 267

RENDEMENTS MAXIMA OBTENUS A SOTUBA

IS 62-32 x Tiémantie 2 IS 65-05 x Tiémantié 2 IS 71-02 x Tiemanti6 2 US 9 x Tiémentié 2 US 13 x Tiémanti6 2

4.146 en 1975 4.056 en 1972 3.630 en 1972 3.127 en 1973 3.021 en 1973

La variété IS 62-32 X Ï¡émantiéa (en abrégé u n quart IS 62-32) a été proposée à la vulgarisation.

RENDEMENTS OBTENUS EN CULTURE IRRIGUEE A KOGONI

Variétés

IS 62-32 x Tiémantié 2 .............................................................. IS 65-05 x Tiémantié 2 .............................................................. IS 71-02 x Tiemantie 2 .............................................................. US 9 x Tiémantié 2 .............................................................. US 13 x Tiémantie 2 ..............................................................

Bibliographie

Rendement moyen

3.354 (3) 4.198 (2)

ETASSE (CI.). - Bilan succinct des travaux LE CONTE (J.). - Programmes dlamélioratio? realisés par I’IRAT de 1962 à 1974 dans le varietale des mils et du mais au Mali. domaine de l’amélioration des ceréales de Mission, 11-19 iuillet 1966, 13 D. ronéot. cultures sèches sorgho, mil, maïs. Minis- tere de la Production, Institut d’Economie LE CONTE (J.). - Amélioration variétale des Rurale, IRAT. 1974. 17 D. ronéot. nlls et du maïs au Mali. Mission, 14-21

Rendement maximum

3.946 en 1972 I 4.540 en 1972 5.061 en 1972 4.602 en 1972 I

l 4.314 en 1972

LE CONTE [J.). - Compte rendu de pros- pection maïs au Mali. Tableau général des ecotypes et carte des pointes de prospec- tion. 18 avril-2 mai 1974 (non publié).

iovembre 1967, 18 p. ronéot.

SYNTHESE SUR L’AMELIORATIQN DU MAIS EN HAUTE-VOLTA

par C. ROBLEDO*

LES CARACTERISTIQUES DU SOL ET LES CONDITIONS CLIMATIQUES

PREVALANT DANS LA ZONE MAlSlCOLE

L‘aire de culture du maïs de plein champ en Haute-Volta s’étend dans l’Ouest et le Sud-Ouest du pays, au sud de I’isohyète des 900mm sur les sols les plus fertiles, ce qui représentait en 1971 plus de 80.000 ha.

Au nord de cet isohyète, le maïs est une plante d e soudure cultivée soit s u r les champs de case, soit s u r les sols argilo-sableux des dépressions pourvues en réserves hydriques, occu- pant en tout, moins de 10.000 ha.

Caracteristiques des sols. Le maïs est une plante exigeante

qui prospère sur des sols bien drainés et riches en éléments fertilisants. Cest le cas des sols constitués d’argiles montmorillonnitiques développées B proximité des roches basiques du bir- rimien : - sols bruns eutrophes riches chi-

miquement, bien pourvus en matière organique et dont la structure de sur-

face est excellente, représentés dans le sud de la zone cotonnière : régions de Houndé et de Gaoua. - vertisols qui, malgré leur richesse

chimique, ont un drainage déficient et une structure compacte de leur sur- face qui rend malaisé le travail du sol ; ils sont concentrés dans la zone des bassins des Volta Blanche et Rouge, zone qui est actuellement l’objet d’une opération de développement de grande envergure dans laquelle la culture du maïs aura u n e place importante.

La Station de Farako-Ba, Centre de Sélection du maïs en Haute-Volta, est malheureusement installée sur des sols rouges faiblement ferrallitiques déve- loppés s u r grès. Ces sols sont repré- sentatifs d’une large zone de l’Ouest Voltaïque ; ils sont profonds et bien drainés mais pauvres en éléments fer- tilisants et en matière organique et sans structure, donc sensibles à I’éro- sion. Soulignons toutefois que l’emploi systématique d’une rotation extensive (trois ans de Stylosanthes gracilis, un an de céréales) a permis une nette amélioration de leur niveau de fertilité. Deux points d’appui su r sols bruns eutrophes, à Boni et à Kourouma, sont

réservés à l’expérimentation multilocale du matériel végétal issu de la station.

Caractéristiques du climat.

La quantité et surtout la répartition des précipitations sont des facteurs importants de la production du maïs. Or, en climat nord-soudanien (pluvio- métrie annuelle inférieure à 900 mm), malgré la longueur de la saison des pluies, l’irrégularité des précipitations convient mal au maïs, peu résistant aux accidents climatiques. En climat sud- soudanien, ces risques sont n6gligea- bles, mais la longueur de la saison des pluies pose un problème de sé- chage à la récolte; en effet, compte tenu de la date de semis et du cycle des variétés les plus productives, la récolte est effectuée sous les dernières pluies (première quinzaine d’octobre).

TYPES DES PRINCIPAUX MAIS LOCAUX CULTIVES

On peut distinguer, en Haute-Volta, deux groupes de maïs caractérisés B la fois par leur aspect, leur utilisation et leur répartition géographique :

* ROBLEDO (C.), Ingénieur de recherches IRAT, Bobodioulasso (Haute-Volta).

Page 11: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

268 AG RON OM I E TROP1 CALE XXXI-3

- les variétés à grain jaune, pré- coces (80 à 90 jours du semis à la récolte) cultivées s u r champs de case comme plante de soudure et que l'on trouve surtout dans l'est et le centre du pays. Exemple : le Jaune Flint de Saria. - les variétés à grain blanc, plus

tardives (i05 à 120 jours du semis a la récolte), cultivées en plein champ et en culture pure et destinées à la fabrication du ((tÔ )) (i). Ces variétés sont très répandues dans le Sud-Ouest. Exemple : Massayomba. On y trouve aussi cependant des variétés précoces à grain jaune cultivées en association avec le riz (région d e Banfora), le coton (région d e Houndé) ou des légumineu- ses (arachide, niébé).

La quasi-totalité d e ces variétés est & grain corné, mais on trouve quelques variétés à grain blanc semi-denté. II ne semble pas y avoir de relation en- tre longueur du cycle et longueur de la saison des pluies ; ainsi, dans la region d e Gaoua, on trouve côte à côte des variétés précoces et d'autres tres tard ives.

Du fait des mélanges et des croise- ments naturels, la variabilité à I'inté- rieur de ces populations de plein champ est très large. Elles sont cons- tituées de formes variées, notamment par la couleur des grains : on trouve fréquemment des épis bigarrés portant des grains jaune clair, roux ou violets mélangés aux grains de couleur pure, jaunes ou blancs. Au contraire, les varietés cultivées en champ d e case restent relativement isolées les unes des autres, elles sont, cependant, ca- ractérisées par leur épi court et leur petit grain jaune.

OBJECTIFS D'WMELIORATIOM ET CARACTERISTIQUES REQUISES

DES BBTEWTPOWS

Nos objectifs sont liés, d'une part aux impératifs humains et économi- ques, tels la qualité du grain et le rendement, d'autre part aux conditions agroclimatiques, telles les résistances aux maladies et à la verse et la lon- gueur du cycle.

La quaIlté du grain.

On recherche le type de grain des varietés locales favorables à la fabri- cation du c( tô )) : vitreux, semi-denté. Suivant les régions, i l existe une pré- férence pour les grains jaunes ou blancs, d e sorte qu'il convient d e dis- poser de cultivars des deux types.

(1) Ta = aliment de base des populations paysannes constitué de farine de sorgho de maïs ou de petit mil cuite a l'eau, et g&é- ralement accompagne de sauces diverses.

Le rendement.

On recherche : a) des variétés à rendement moyen

et régulier, c'est-à-dire qui supportent des conditions d e fertilité médiocres ou certains accidents climatiques, tout en étant sensiblement supérieures aux va- riétés locales lorsqu'elles sont placées dans de meilleures conditions. Ces va- riétés sont destinées au paysan moyen d e la zone cotonnière qui pratique la culture attelée, la rotation des cultures et emploie des doses d'engrais moyen- nes ou faibtes.

b) des variétés à haut potentiel de production réservées à u n e culture réalisée dans de bonnes conditions, et présentant u n e bonne réponse à de fortes doses d'engrais. Ces variétés sont destinées à une agriculture mo- derne intégrant les thèmes lourds de la vulgarisation, voire m ê m e à une agriculture mécanisée (cf. périmètres irrigués). Compte tenu du temps néces- saire à la création d e ce type de matériel végétal, i l convenait d e se préoccuper dès que possible des be- soins d e cette agriculture de demain.

La résistance aux maladies.

La rouille (Puccinia polysora) et la brûlure des feuilles (Helminthosporium maydis) sont les deux principales mala- dies qui affectent les variétés locales en Haute-Volta. On connaît peu I'inci- dence de ces maladies sur le rende- ment en année normale, toutefois, lors de fortes attaques liées aux conditions climatiques annuelles, les feuilles des variétés sensibles sont gravement né- crosées, ce qui nuit à la photosynthèse en fin de cycle.

La résistance à la verse.

Les variétés traditionnelles demi-tar- dives et tardives sont pourvues d'une hauteur d'insertion de l'épi élevée, ce qui provoque la verse des tiges lors des tornades d e fin de cycle, surtout s u r les sols d e type sableux sans struc- ture (Station de Farako-Ba) et lors- qu'une forte fumure azotée a été ap- pliquée. On recherche donc u n e hau- teur d'insertion de 1,lO m à 1,30 m associée a un bon développement des racines d'ancrage.

La longueur du cycle.

Les variétés tardives de maïs sont plus productives que les précoces lors- qu'une bonne alimentation hydrique leur est assurée jusqu'en fin de cycle. On est toutefois limité dans le choix des cycles longs par la nécessité d'ef- fectuer les labours de fin d'hivernage. Deux gammes de cycles sont donc recherchées :

a) à Farako-Ba pour les zones sud- ouest et sud-centre : cycle semis matu-

rité de l i 0 à 125 jours, destiné à la zone cotonnièreet à la zone des Voltas (isohyètes de 900 à 1.200 mm).

b) à Saria pour les zones centre- ouest (Dédougou), centre (Koudougou) et centre-est (Koupéla), où le maïs de plein champ est encore peu développé : Cycle semis maturité, 80 a i05 jours.

Résistance à Ba sécheresse.

Compte tenu des aléas pluviométri- ques dans les zones centre et centre- est à partir du i"' septembre, i l con- vient d'associer à un cycle court une certaine résistance à la sécheresse plutôt que de rechercher des cycles ultra-courts qui nuiraient à la produc- tivité d e la plante et poseraient des problèmes de séchage à la récolte en année normalement arrosée.

Ce dernier objectif a été choisi très récemment, i l est lié à l'option <( Exten- sion du maïs vers le Nord D.

METHODOLOGIE ADOPTEE ET RESULTATS OBTENUS

Généralités.

Nous distinguerons, dans notre mé- thodologie, deux types d'actions : - La première concernant les gènes

à effets principalement additifs qui relèvent d'une sélection cumulant les gènes dominants favorables. C'est le cas de la sélection sur la longueur du cycle, la résistance aux maladies et à la verse, la hauteur d'insertion d e l'épi.

- La deuxième concerne les gènes à effets principalement dominants ou épistatiques ; on recherche alors les combinaisons géniques présentant le maximum d'hétérosis. C'est le cas de la sélection s u r le rendement.

I I est sans nul doute préférable de commencer à travailler s u r les gènes à effets additifs pour améliorer la ba- lance interne du matériel en l'épurant de ses gènes récessifs défavorables, puis seulement après, d'aborder la re- cherche des meilleures combinaisons hybrides.

Amélioration du matériel local

Création de variétés synthétiques :

Lorsqu'un programme d'amélioration du maïs fut élaboré en 1962, le matériel local issu des prospections fut con- servé par autofécondation. Au bout de quelques années des lignées tirées d'écotypes non améliorés étant dispo- nibles, on choisit de les utiliser dans la fabrication de variétés synthétiques ; celles-ci semblaient en effet être les plus aptes à satisfaire les besoins des

SELECTION GENEALOGIQUE

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AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

paysans. Nous n’entrerons pas dans le détail de la fabrication de ces variétés, celui-ci figurant dans un document ré- cent (1) relatant les diverses étapes de ce travail.

Deux variétés synthétiques ont été fabriquées en 1972 à l‘issue des tests d’aptitude générale à la combinaison : - l’une à grains jaunes constituée

de huit lignées en génération avancée, extraites de plusieurs populations lo- cales ; - l’autre à grains blancs constituée

Bgalement d e huit lignées en généra- tion avancée, dont quatre d’origine lo- cale et quatre d’origine sud-américaine.

A l’issue de deux années d’essais, seule la variété synthétique jaune pré- sentait une plus-value significative s u r le témoin local.

Description sommaire de la variété synthétique jaune : - Plus résistante à la rouille et

B la verse que Massayomba et Jaune de FÔ. - cycle : 105 jours du semis h

- sa productivité en 1975 sur cinq essais est supérieure de 6% à celle de Massayomba, sous sa forme C2 (deuxième cycle de multiplication).

En 1974 et 1975, la perte d e rende- meni entre CI et CZ n’est pas statisti- quement significative. - Cette variété est multipliée sous

le sigle IRAT U80 la Station de Fa- rako-Bâ depuis 1974.

’ maturité.

Variéth Massayomba : Cinquante épis issus d’autoféconda-

tion dans des descendances half-sib de Massayomba ont été engagés dans une sélection généalogique sur la ré- sistance aux maladies et à la verse jusqu’en S3.

Quarante-sept épis S3 ont été rete- n u s en 1974 et recombinés en pollini- sation libre.

Variéth C J B :

Un travail semblable a été réalisé s u r la variété C J B originaire de Boua- ké : 78 épis S3 retenus ont été ob- servés en 1975 dans une collection testée à deux répétitions, 35 d’entre eux seront recombinés.

Ces deux synthétiques seront com- parées aux populations d’origine en ce qui concerne la résistance aux mala- dies et à la verse.

(1) Synthese des travaux de selection sur le maïs en Haute-Volta, 1962-1973. Document roneotypb IRAT (26 pages).

ELARGISSEMENT DE LA VARIABILITE DU MATERIEL LOCAL

En 1972 a été programmée la fabri- cation d’un composite susceptible :

- d’être plus largement adapté géo- graphiquement qu’une variété popula- tion classique, - d’offrir une meilleure prise à la

sélection à la suite de l’apparition de diverses combinaisons géniques favo- rables.

Ce composite est constitué de huit écotypes prospectés en 1971 par J. LE CONTE dans la région d e Sikasso (Mali) et des huit meilleures popula- tions voltaïques disponibles à Farako- Bâ et originaires du cercle de Bobo- Dioulasso. Ces seize entrées ont subi trois cycles d e fusion sans aucune pression de sélection. La souche ob- tenue a été nommée Composite Malo- voltaïque Fusion 3 (CMV - F 111). Le rendement de ce composite a été éva- lué s u r plusieurs essais en 1974 et 1975 à Farako-Bâ, sa vigueur est satis- faisante, sa variabilité est grande au point de vue morphologique et physio- logique (large gamme de cycles et de hauteurs, formes d’épis et couleur du grain divers, niveaux de résistance aux maladies variés). Son rendement moyen sur trois essais variés dont deux en 1975 est de 2.880 kglha, soit 111 ‘/o du temoin Massayomba.

SELECTION RECURRENTE SUR MASSAYOM- BA ET CMV

Ces deux souches presentent les dé- fauts habituels du matériel local, c’est- à-dire sensibilité aux maladies et à la verse. L‘hérédité de ces défauts étant d e type additif, nous avons tenté de concentrer les gènes favorables avant de commencer l’extraction de lignées par autofécondation. A cet effet, un cycle d’autofécondation provoque I’ex- pression des caractères défavorables dont les genes se trouvent & I’état homozygote (test SI), les descendan- ces défectueuses sont alors éliminées et les autres sont recombinées.

SBlection sur Massayomba :

A la suite d’un test à deux répéti- tions réalisé s u r 100 épis de la variété Massayomba en 1971, 50 épis ont été retenus et les talons semés à la ligne en saison sèche 1971-1972. On a choisi alors un épi autofécondé par ligne. Ces épis ont fourni la semence pour un test SI à deux répétitions dans lequel la sélection a porté s u r la sensibilite aux maladies et à la verse. Les talons de 26 épis ont été recombinés en saison sèche 1972-1973 et on a ainsi obtenu la souche SRMl qui a été évaluée a Farako-Bâ en 1973 et 1974 : son ren-

269

dement moyen est d e 3.950 kglha s u r deux essais, soit 104 ‘ l o du témoin Mas- sayomba.

En 1973, un deuxième cycle a Bté entrepris avec la réalisation de 200 autofécondations s u r S R M I : 154 épis ont été semés en 1974 en test SI selon deux répétitions. La sélection a porté s u r les mêmes critères que précédem- ment. Les talons de 36 épis ont été recombinés en 1975, on a obtenu ainsi la souche SRM, qui sera évaluée B Farako-Bâ en 1976.

Sélection sur CMV (IRAT 285) :

A la suite du troisième cycle de fu- sion sans sélection, 350 autoféconda- tions ont été effectuées en saison sè- che 1973-1974 s u r ce composite. 156 épis SI ont été semés en 1974 selon ’

deux répétitions; la sélection a porté sur la résistance aux maladies et à la verse et s u r le cycle (les descen- dances précoces furent éliminées). Les talons de 47 épis ont été recombinés en pollinisation libre en saison seche 1974-1975 et on a obtenu la souche

Un essai d’évaluation a Bté réalisé à Farako-Bâ en 1975, mais les mau- vaises conditions de culture n’ont pas permis de comparer valablement les souches CMV (F 111) et CMV-CI, tant au point de vue de la résistance aux maladies et à la verse qu’à celui du rendement. Le niveau de rendement du CMV (F 111) étant sensiblement supé- rieur à celui de Massayomba, ce com- posite est susceptible d’être utilisé par le cultivateur moyennant l’uniformisa- tion de la couleur de son grain. Ce travail a été entrepris en 1975 dans une parcelle de CMV-Cl : les grains blancs tirés d’épis bigarrés pollinis& librement constituent le composite blanc, les grains jaunes tirés d’épis autofécondés à grains jaunes majori- taires constituent une souche de dé- part pour fabriquer le composite jaune. Ces deux souches seront comparées à CMV-Cl en 1976.

CMV-CI.

UTILISATION DE MATERIEL VEGETAL ETRANGER POUR RECHERCHER LA RESISTANCE A LA ROUILLE, BACK-CROSS

Les résultats d e la sélection intra- variétale de type généalogique ou ré- current s u r Massayomba ont montre qu’il n’était pas possible d’acquérir ra- pidement et sans perte notable de variabilité u n e bonne résistance à la rouille (Puccinia polysora) sur les va- riétés locales. Une résistance très limi- tée semble seulement pouvoir être obtenue tant sur Massayomba que s u r CMV. I I est donc probable que, parmi tous les gènes à effet additif néces- saires pour obtenir une résistance com-

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270

kglha

5.187 4.413 4.930 4.453 5.138 5.090 5.871 5.111

5.024

3.542

plète, certains seulement existent dans les populations constituant le compo- site (1). Parmi les variétés étrangères introduites à l'occasion d'essais coopé- ratifs, certaines ont révélé une bonne résistance à la rouille, en particulier C J B (composite trois quarts ivoirien, un quart centre-américain) et NCB (composite fusionné au Nigéria, conte- nant plusieurs constituants centre- américains).

II nous a semblé opportun d e re- chercher une résistance polyfactorielle de type horizontal qui tamponne I'ap- parition éventuelle de nouvelles races. Parmi, un lot de soixante variétés pro- venant du CIMMYT, certaines s e sont montrées résistantes à la rouille, sur- tout celles provenant d e Cuba. Sept d'entre elles ont été retenues comme donneurs de gènes, leurs origines ayant été choisies aussi diverses que pos- sible dans la mesure où leur niveau de résistance semblait suffisant. II s'agit de : Antigua 2, Cuba 40, Guade- loupe 11, EI Salvador 68, Granada 8, NCB rb (2), Diacol V153.

Massayomba a donc servi de pollini- sateur dans un dispositif top-cross pour ces sept entrées en 1975. Les épis por- tés par les 10 plants les moins rouillés ont été retenus s u r chaque entrée fe- melle, puis mélangés. Les top-cross obtenus seront rétrocroisés séparément de la même façon chaque année par Massayomba jusqu'au stade 15/16,

% T

143 131 153 138 133 129 167 163

144

100

(1) Ce qui prouve leur origine voisine. Dans le cas contraire B la suite de recom- binaisons diverses, &taines formes complè- tement résistantes seraient apparues.

(2) N C B rb contient des gènes de résis- tance d'une série de donneurs centre-amé- ricains (r = rust, b = blight).

avant d'être mélangés pour constituer par la suite une souche dont la résis- tance de type horizontal apparaîtra après concentration des divers facteurs.

Croisement du matériel local avec des introductions.

L'achèvement des travaux en cours s u r les divers matériels locaux n'a pas été attendu pour entreprendre la re- cherche des meilleures combinaisons hybrides avec des populations ou va- riétés étrangères. Le matériel local - population ou composite - a donc été engagé dès 1972 dans divers types de croisements dans une action systéma- tique de recherche des meilleurs tes- teurs parmi divers groupes d'introduc- tions. Les premiers résultats ont été encourageants.

RECHERCHE DE TESTEURS POUR MASSAYOMBA

En 1973 ont été comparés quinze hybrides réalisés entre Massayomba et deux groupes de variétés choisies par- mi les introductions les mieux adaptées fournies par le CIMMYT et I'EAFFRO. Les conditions de fertilité du sol étant médiocres, les plus-values obtenues par les hybrides s u r le témoin (parent Mas- sayomba) sont restées faibles.

En 1974, quinze nouveaux hybrides intervariétaux issus d e croisements en- tre Massayomba et de nouvelles intro- ductions fournies par ces mêmes Ins- tituts ont été ajoutés à ce test. Le niveau de fertilité du sol étant bien meilleur (l), les plus-values des hybri-

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

des s u r le témoin ont été considéra- bles.

En 1975, dans des conditions de fertilité moyenne, huit hybrides seule- ment étant retenus pour ce test, les plus-values-des hybrides s u r le témoin étaient encore notables.

Le tableau I résume les résultats ob- tenus s u r les meilleurs hybrides parmi les différents groupes testés. L'analyse de ce tableau nous montre que :

1) dans les conditions de 1973, les hybrides ne sont pas significativement différents les u n s des autres ;

2) dans les conditions de 1974, d'im- portants écarts apparaissent entre ces mêmes hybrides ;

3) dans les conditions de 1975, les écarts se réduisent mais sont plus grands qu'en 1973.

Ce tableau permet aussi de classer ces hybrides en deux groupes :

- les hybrides à rendement stable ou régulier : M X Cuba 86, M X H622, M X Antigua 2 ; - les hybrides à rendement irrégu-

lier : M X Cuba 40, M X Cuba 79, M x Cuba 93, M X Guatemala 13-2A.

Le premier groupe est le plus inté- ressant car i l a tamponné les variations du milieu tout en extériorisant un ren- dement moyen élevé. C'est dans ce groupe que nous avons choisi trois hybrides qui entreront dans une série d'essais multilocaux en 1976.

(1) 20 tonnes de fumier épandues par hectare.

Tableau I

RENDEMENTS DE HUIT HYBRIDES INTERVARIETAUX AU COURS DES ANNEES 1973-1974-1975 (en kg/ha et '/o du témoin Massayomba)

Hybrides

M x Cuba 86 .............. M x Guat 13 - 2 A ........ M x Antigua 2 ............ M x Cuba 40 ............. M x Cuba 79 ............. M x H 622 ................ M x Grenada 8 ...........

M x Cuba 93 I.',¡.'. . , I .............

Moyennes annuelles ...... Massayomba témoin ......

1973

kglha

4.701

3.860

V o T

114 128 118 12U 120 122 112 - 114

100

1974

kglha I Qlo T

6.885 I 179

4.220 I I O D

Moyennes

I YQ kglha

- - 5.536 146

3.867 I loo

RECHERCHE DE TESTEURS POUR LE COMPOSITE MALOVOLTAIQUE

Z 85 (ou CMV F 111) a servi de pollinisa- teur pour les trente introductions déjà

utilisées en croisement avec Massa- veau au témoin en 1975, dans des con- yomba et les hybrides obtenus ont été ditions médiocres. Le tableau II résume comparés au témoin IRAT Z85 dans de les résultats obtenus par les six hybri-

En saison sèche 1973-1974, lRAT bonnes conditions de fertilité en 1974. des conservés après ces deux années A l'issue du test, seize d'entre eux ont de test. été reconstitués et comparés de nou-

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AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

1974

271

1975 Moyenne

Tableau II

RENDEMENT DE SIX HYBRIDES INTERVARIETAUX AU COURS DES ANNEES 1974 ET 1975 (en kglha et '/o du témoin IRAT 285 (CMV)

kglha

Moyennes annuelles ...................................... CMV Témoln ..............................................

IRAT Z 85 x Cuba 86 .................................... IRAT 2 85 x Cuba 79 .................................... IRAT 2 85 x H 622 ....................................... IRAT 2 85 x H 632 ....................................... IRAT Z 85 x Embu 1 ...................................... IRAT Z 85 x Grenada 8 ...................................

4.843 162

4.816

6.213 5.787 5.460 6.047 5.720 5.568

kglha

6.548 6.164 5.469 5.505 5.786 5.690 5.641 5.583 5.542

5.758

135 138 119 145 140 129

O I o T

142 163 120 121 127 125 124 123 122

130

4.731 4.083 5.713 5.166 4.773 4.593

191 143 174 143 160 162

I E 5.472 4.935 ... 5.586 147 5.606 5.246 5.080

II conviendra de confirmer le com- Nigéria, résistant à diverses maladies une taille excessive, il a dû être éli- portement de ces hybrides avec les et à la verse et de bonne productivité miné. Les trois combinaisons les plus résultats de 1976. - et des variétés d'origines diverses productives seront comparées en es-

atmartenant à la collection conservée sais multilocaux. Une deuxième vague composée de

seize variétés fournies par le CIMMYT en 1974 a été croisée par CMV (FUI) et les seize top-cross ont été com- parés en 1975, dans de bonnes con- ditions de fertilité. Dix d'entre eux ont

1' Farako-Bâ : Mali, Haute-Volta, Amé- rique Centrale, Kénya. Les rendements les plus élevés ont été enregistrés sur les hybrides où le parent femelle était originaire du Mali ou de Haute-Volta.

/ Recherche des meilleures formules hybrides.

La recherche des meilleurs testeurs été retenus pour être de nouveau tes- d'une variété doit aboutir non seule-

ment à la connaissance de l'aptitude tés en 1976, la moyenne de leurs ren- productifs ont été de nouveau com- dements est de 6,8 Vha de grain, ie parés. L~~ conditions de fertilité étaient spécifique a la combinaison avec Cer- plus productif est CMV X Sicaragua bonnes dans les deux cas. Le tableau tains groupes variétaux, mais également

a la fabrication d'un matériel végétal III résume les résultats de ces tests destiné I~agriculteur. Ce matériel avec 7.708 kglha de grain.

comparatifs : notons que le témoin de pourra être parfois utilisé sous forme RECHERCHE DE TESTEURS POUR N C B l'essai de 1973 n'était malheureuse- brute, mais le après amé-

lioration. ment pas NCB, mais Massayomba. hybrides entre NCB composite créé au L'hybride NCB X Koriba présente

En 1975, les neuf hybrides les

En 1973 ont été comparés dix-huit

Tableau 111

RENDEMENT DE NEUF HYBRIDES INTERVARIETAUX (en kglha et '10 du témoin Massayomba 1973 ou NCB 1975)

Hybrides

N C B x KORIBA .......................................... N C B x KABAGUE ....................................... N C B x KOLARIBOUGOU ................................ N C B x PEGNOSO ....................................... N C B X DOUFO-FIGUE ................................... N C B x CUBA 93 ......................................... N C B x BERNINVILE ..................................... N C B x ALDIOBLA ....................................... N C 0 x MASSAYOMBA ................................... Woyennes annuelles ......................................

L'HYBRIDE INTERVARIETAL

Malgré sa vigueur, il présente géné- ralement, sous forme atténuée, certains défauts des parents, ces derniers &ant peu ou pas améliorés : sensibilite à la verse et aux maladies des feuilles, hétérogénéité dans la taille, le cycle, la morphologie de l'épi. Ces hétéro- généités peuvent toutefois présenter un intérêt si elles sont accompagnées d'une adaptabilité supérieure à celie des parents.

1975

kglha I V o T 5.470 6.461 6.026 5.690 6.489 5.591 4.840 5.446 5.074

I

130 127 132 124 137 1 o9 115 100 103

la verse (p. 268) 3 ((amélioration du matériel local )), il conviendra d'opérer également une sélection sur les pa- rents introduits dès que les meilleurs hybrides (1) auront été identifiés. Comp- te tenu de la variabilité existant au sein de ces populations, cette sélection pourrait être de type individuel ou récurrent. Notons cependant que cer- tains parents introduits ont été choisis pour leur resistance aux maladies (série Cuba) ou à la verse (NCB).

5.678 I 120

Moyenne

kalha I % T 5.964 6.312 5.748 5.598 6.138 5.640 5.240 5.515 5.308

- 136 145 126 122 132 117 I20 111 Il2

I-- consanguinité est négligeable vis-à-vis des difficultés que soulève le renouvel- lement annuel des semences hybrides.

En 1976, la perte de vigueur en F2 sera évaluée sur les cinq meilleurs hybrides intervariétaux Massayomba X Introductions (cf. tableau I), ce critere aura une importance égale à celle de la stabilité du rendement dans le choix définitif des meilleurs hybrides (1).

Les parents locaux CMV et Massa- II arrive que l'hybride intervarietal yomba ayant été améliorés par un ou soit exploitable en génération avancée ; deux cycles de sélection récurrente c'est le cas lorsque la perte de vigueur pour la sensibilité aux maladies et A due à un accroissement du niveau de

(1) Deux hybrides seront retenus, l'un dont

I~aup,a,redb'n~~,me~e~u~~~~l~~ ~ ~ i ~ e s b ~ ~ ~ ; jaunes.

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272 AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

L'HYBRIDE COMPLEXE paragraphe précédent. La variabilité existant au sein de parents du type

La sélection individuelle, voire même CMV permet d'envisager égale- récurrente, simple ou avec test SI, ne ment une amélioration du rendement Peut aboutir Pour les parents de I'hy- de l'hybride intervariétal par sélection bride intervariétal qu'a une améliora- sur I'aDtitude sDécifiQue à la combi- tion des caractères à hérédité additive : c'est le cas de diverses qualités agro- nomiques dont nous avons parlé au

naison.' Ce travail vient d'être abordé sur CMV-Cl et doit aboutir à la fabri- cation d'hybrides complexes.

Références

LE CONTE LI.). - Sélections maïs en Haute- Volta, CR. issions 1972 B 1975 compris, 4 fasclcuies : - fascicule 1972, pp. 25-36, 12 p. ronéot. - fascicule 1973, pp. 1- 7, 7 p. ronéot. - fascicule 1974. 8 Daoes ron6ot. - fascicule 1975; 11 p. Yonéot.

ROBLEDO (C). - Synthese des travaux de sélection sur le maïs en Haute-Volta (1962- 1973). IRAT-Volta, 1974, 29 p. ronéot.

SYNTHESE DES TRAWAUX D'AMELIIORATION VARIETALE DU MAIS EN COTE-D'IVOIRE (1968-1975)

par J.L. MARCHAND*

INTRODUCTION

Les travaux d'amélioration variétale du maïs conduits par I'IRAT en Côte- d'Ivoire ont débuté en 1968. Le gou- vernement avait alors fixé comme ob- jectif la mise à disposition des orga- nismes de développement de variétés à forte productivité aptes à une agri- culture intensive. Deux programmes ont été conçus : l'un, à court terme, devait insister sur l'aspect productivité, sans trop s'appesantir sur les autres carac- tères. II s'appuyait essentiellement sur les introductions et la création varié- tale. Ce programme fait l'objet du présent article. L'autre, à long terme, a déjà reçu un commencement d'exé- cution. I I utilise davantage la formule composite, et fait appel à l'amélioration variétale, usant particulièrement des techniques de selection récurrente.

WEMSEIGNEMENTS GENERAUX

Généralit6s.

La Côte-d'Ivoire, située entre 5 O et Ilo de latitude nord, et entre 3" et 80 de longitude ouest, se trouve sous l'influence de deux grandes zones cli- matiques :

- le climat guinéen-forestier, à deux saisons des pluies pour la moitié sud,

- le climat soudano-guinéen, à sai- son des pluies unique pour la moitié nord.

A ces deux zones climatiques cor- respondent, très grossièrement, deux types de végétation, forêt au sud et savane au nord, et deux types de spé- culations agricoles, pérennes au sud (café, cacao, hévéa, palmier, cocotier) et annuelles au nord (coton, riz, maïs, igname) avec cependant des cultures vivrières annuelles dans la moitié sud.

Sols.

Les sols de Côte-d'Ivoire sont des sols ferrallitiques, en général moyen- nement à faiblement désaturés dans l'horizon B, sauf dans le sud, oÙ ils sont fortement désaturés.

La majorité des sols (65%) sont is- sus de granites. Leurs principaux ca- ractères sont :

0 en surface, sur I'épaisseur de l'horizon labouré, la texture est moyen- ne à grossière, les teneurs en argile varient de 15 à 25'/0, les teneurs en sable, à dominance grossière, de 50 à 70 '10 ;

0 sous l'horizon labouré, la tex- ture est plus fine, avec 25 à 40% d'argile environ. Les éléments grossiers, graviers et cail- loux ¿le quartz, concrétions ferrugineu- ses, sont souvent nombreux. Ils peu- vent atteindre 20 à 25Oh en poids de l'horizon de surface et dépasser 60 O/O

en profondeur. Les sols sur schistes ont une tex-

ture plus limoneuse, ce qui leur donne un caractère battant. Ils sont souvent plus riches en éléments grossiers.

Les caractéristiques physiques font qu'en général la réserve en eau utile est faible, de l'ordre de 50mm, ce qui met la culture à la merci des aléas climatiques.

Sur le plan minéral, lors de la mise en culture, il y a partout carence nette en phosphore et carence en azote dans la zone de savane.

Pluviométrie. ZONE A DEUX SAISONS

(Sud, Centre-Est et Nord-Est)

Les précipitations annuelles sont abondantes dans le Sud et l'Est (Ga- gnoa : 1.456 mm), moyennement abon-

dantes dans le Centre et le Nord-Est (Bouaké : 1.193 mm) et réparties en deux saisons des pluies. La première saison, de mars à juin, est la plus arrosée. Elle est irrégulière dans le Centre, avec, très fréquemment, une petite période peu pluvieuse en mai. La deuxième saison des pluies est moins régulièrement pluvieuse dans le Sud (septembre à novembre), courte (2 mois) et régulière dans le Centre (fin août à fin octobre).

Le maïs se cultive en première sai- son des pluies. Ce cycle ne pose pas de problème dans le Sud, avec des variétés précoces. Par contre, dans le Centre, l'irrégularité des pluies en mai (période de floraison) rend la culture plus aléatoire. On peut envisager la culture du maïs, dans le Centre, en cycle unique (semis fin juin), les plan- tes, encore jeunes, souffrant peu des faibles précipitations de juillet et d'août. I I faut, dans ce cas, des varié- tés tardives.

ZONE A UNE SAISON : (Ouest et Nord)

Les précipitations annuelles, répar- ties en une seule saison, sont abon- dantes dans le Nord (Ferkessédougou : 1.350 mm) d'avril à octobre. Elles sont très abondantes (Man : 1.736 mm) dans l'Ouest (mars à octobre) avec deux fléchissements en mai et en juillet- août.

Dans la région ouest, i l est possible de cultiver le maïs en premier cycle (variétés précoces), une seconde cul- ture suivant la récolte, ou en cycle unique (variétés tardives). Mais I'abon- dance des pluies peut être gênante pour la récolte du premier cycle, et peut provoquer un engorgement des sols des cultures de cycle unique,

Dans le Nord, un cycle unique (va- riétés tardives) avec semis en mai ou juin, a toutes chances de réussir, mal- gré un risque d'engorgement des sols en août.

MARCHAND (J.L.), Ingénieur de recherches IRAT, Station de Bouak6 (Côte-d'Ivoire).

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AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3 273

Principales zones de production (1).

Le maïs est cultivé dans toute la Côte-d’Ivoire. La production atteint 260.000 tonnes pour 330.000 hectares. Mais l’importance de cette culture est très variable suivant les régions. La majeure partie de la production pro- vient de la région Nord (123.000 t) et de la région Centre et Centre-Ouest (98.000 t) toutes deux exportatrices. Les autres régions ont une production réduite (40.000 t) et doivent parfois importer du maïs. C’est dans le Nord, où le maïs fait partie des cultures et de l’alimentation traditionnelles, que les rendements moyens sont les plus élevés, avec 10,8 q/ha, la moyenne nationale n’étant que de 7,8q/ha.

La majeure partie de cette produc- tion provient du secteur traditionnel, les paysans utilisant leurs variétés lo- cales. Environ 1 O/O des producteurs sont encadrés par les sociétés de dé- veloppement, et cultivent de plus en plus le CJB.

Reseau expérimental

L‘IRAT dispose, en CBte-d’Ivoire, d’un réseau expérimental de quatre stations, représentatives des quatre principales zones climatiques, de la Ferme des Cultures Irriguées de Tom- bokro (de 1971 à 1974), et de points d’essais en nombre variable.

La station principale est située à Bouaké, au centre du pays. Elle est représentative de la région climatique centre et nord-ouest (deux saisons des pluies), et se trouve en zone de savane. On y cultive normalement des variétés semi-précoces (95-105 jours) en pre- mière saison des pluies.

La Station de Gagnoa est située en zone de forêt. Elle est caractéristique de la région climatique sud (deux sai- sons des pluies). Les variétés semi- précoces y sont bien adaptées.

La Station de Man, en zone de forêt, est au centre de la région ouest (une saison des pluies). On peut y semer le maïs en premier cycle ou en cycle unique.

La Station de Ferkessédougou, en zone de savane, représente la région nord (une saison des pluies). On y cultive normalement des maïs semi- tardifs à tardifs (110 jours et plus).

Seule la Station de Ferkessédougou se trouve sur schistes (35% des sols du pays), les trois autres sont situées sur granites (65 ‘/O des sols).

La ferme de Tombokro a permis de tester les variétés sous irrigation.

(1) Chiffres de 1969.

TYPES DE MAIS LOCAUX

Les variétés locales cultivées en Côte-d’Ivoire sont très variées : taille le plus souvent grande à très grande, précocités diverses, sensibilité à la rouille moyenne (une forte épidémie dans les années 50 a éliminé les va- riétés les plus sensibles), sensibilité à la verse forte. Le grain est très géné- ralement corné, parfois assez farineux. La couleur du grain est variable : blanche dans le Sud, l’Est, le Centre et une partie du Nord (Ferkessédou- gou), jaune dans le Nord-Ouest et l’Ouest, violette dans la région de Katiola. Chaque paysan, ou presque, possède une ou deux variétés, adap- tées aux habitudes culturales et ali- mentaires de sa région. La majeure partie de la production est auto- consommée, souvent en vert (épis gril- lés), l’excédent, de l’ordre de 15% de la production, est vendu, princi- palement sur les marchés villageois. Seule une très faible part est dispo- nible pour les besoins industriels.

La seule variété actuellement vulga- risée est le Composite Jaune de Boua- ké (CJB), d’origine trois quarts locale. Ses caractéristiques sont proches de celles des variétés locales avec un rendement amélioré (potentialités 60 q/ha) et une meilleure tolérance à la rouille. Sa stabilité de rendement sup& rieure à la moyenne, due très certaine- ment au sang local, lui permet de supporter aussi bien certains aléas cli- matiques que des techniques culturales peu évoluées.

OBJECTlFS D’AMMELIORATION

L’objectif général que nous a fixé en 1968 le gouvernement de Côte- d’Ivoire est, rappelons-le, la mise à disposition du développement, de varié- tés de forte productivité, aptes à une agriculture intensive.

Le programme à court terme (1968- 1975) s’est attaché 5 introduire ou à créer des variétés et hybrides de forte productivité et de qualités agronomi- ques correctes.

Le premier critère de choix a donc été l’aptitude au rendement. Depuis 1974, une attention particulière est por- tée à la stabilité du rendement. Cette stabilité est recherchée par le biais de diverses tolérances aux perturbations du milieu. Certaines d’entre elles sont aisément observables, telles les tolé- rances aux maladies ; d’autres se mani- festent seulement à travers les varia- tions du rendement dans certaines cir- constances : tolérance à la sécheresse par exemple. La tol6rance aux insectes n’est pas, faute de moyens d’infesta- tions artificielles, prise en compte.

Parmi les qualités agronomiques, la précocité est importante, surtout pour les régions sud et centre, à deux

saisons des pluies. Une hauteur d’in- sertion d’épi acceptable, inférieure à 1,50m, est recherchée dans tous les cas, ainsi qu’une bonne résistance 3 la verse.

En ce qui concerne la qualité du grain, aucun critère, ni de couleur ni de texture, n’a été retenu.

Une variété devra donc avoir : - des potentialités de rendement

élevées : 60 q/ha au moins; - une stabilité de rendement suf-

fisante, donc une tolérance cor- recte aux maladies;

- un cycle adapté : 90 jours entre le semis et la récolte pour un premier cycle avant coton, 100 jours pour les régions à deux saisons de pluies sans coton, 120 jours et plus pour les régions à une saison de pluies ;

- une hauteur d’insertion de l’épi inférieure à 1,50m ;

- une bonne résistance à la verse ; - dans certains cas, une homogé-

néité suffisante pour permettre une récolte mécanique.

TYPES DE CULTIVARS RECHERCHES ET METHODOLOGIE

Les formules variétales recherchées sont aussi bien des variétés à pollini- sation libre que des hybrides (FI seu- lement).

Le programme à court terme s’est attaché essentiellement au choix de cultivars où à la création variétale. La part d’amelioration était réduite. Elle sera développée dans le programme à long terme.

Vari6t8s.

L’expérimentation variétale a porté sur des populations locales et des va- riétés introduites.

POPULATIONS LOCALES

Une prospection, réalisée en 1968, a permis la collecte de plus de 300 éco- types locaux. Ces écotypes, mis en essai en 1969 dans leurs régions d’ori- gine, ont donné des résultats peu en- courageants : leurs rendements étaient rarement supérieurs à celui du CJB et leurs qualités agronomiques (taille en particulier) moins bonnes. Cette recherche n’a pas été poursuivie car nous pensions aboutir plus rapidement par un choix parmi des variétés intro- du ites.

VARIETES INTRODUITES

Plus de deux cents variétés, originai- res d’Amérique Latine et d’Afrique de l’Ouest dans leur majorité, sont en- trées en essai de 1968 à 1975.

Page 17: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

274 AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

II s'agissait, soit de variétés figurant dans des essais internationaux con- duits par différents organismes (CIM- MYT, pC26, IRAT), soit de variétés introduites et testées en Côte-d'Ivoire.

Le dispositif d'essai était, le plus souvent, les blocs randomisés, parfois la collection testée avec un témoin intercal6 régulièrement. La surface par- cellaire utile, pour les essais en blocs randomisés, est de lorn2, le nombre de répétitions de quatre a six pour des essais répétés dans plusieurs sta- tions, de six à huit pour les essais mis en place dans une seule station.

L'un des essais, qui a été poursuivi pendant trois ans (1970 à 1972) sur les quatre stations de I'IRAT/CÔte-d'Ivoire, comprenait cinquante-cinq variétés in- troduites réparties en cinq essais de douze variétés avec le CJB comme témoin. II a permis de mettre au point le programme de calcul de stabilité du rendement utilisé depuis lors (N. Ngoc Quoi et J. Weil, 1974). Ce test mesure la régularité du rendement d'une variété dans une série d'essais par la pente b de la droite de régres- sion de son rendement propre sur le rendement moyen de chaque essai, et par les déviations du rendement de la variété par rapport à cette droite, Une variété sera qualifiée de stable si la somme des déviations est proche de zéro et si la pente b est égale à 1 (stabilité égale à la moyenne) ou infé- rieure à 1 (stabilité supérieure à la moyenne).

CREATION DE VARIETES

En même temps que se poursuivait l'expérimentation sur les variétés intro- duites, un travail de création variétale était engagé pour répondre à différents besoins :

- conservation d'un ensemble de gènes d'origine locale : quatre compo- sites régionaux ; - utilisation de gènes particuliers :

brachytic 2 : Composite Nain du Nord (CNN), opaque 2 : Composite Opaque de Bouaké (COB) ;

- précocité accrue : Composite Précoce Jaune (CPJ) ;

- élargissement de la base géné- tique de certaines variétés : Composite de Novara (CDN).

La technique de brassage utilisée normalement pour la création de ces composites consiste à alterner, dans une parcelle isolée, une ligne de cha- que composant, utilisée comme femel- le (castration mâle), et une ligne d'un mélange mécanique des composants, servant de mâle. Trois brassages suc- cessifs ont été, le plus souvent, suf- fisants pour assurer une bonne homo- généité.

Le Composite de Novara (CDN) com- posé de 14 hybrides d'Amérique Latine est entré, dès la fin des brassages, dans un programme de sélection ré- currente avec test SI. 497 épis SO, choi- sis dans le dernier cycle de brassage, ont été observés en deuxième saison et autofécondés. Les 196 familles les plus intéressantes entrèrent en essai à Bouaké, Man, Gagnoa et Ferkessédou- gou (collection testée sans répétition). A la suite de ce test, 35 SI ont été retenus et brassés, donnant le CDN (SI) Cl. Un deuxième cycle est en cours.

Le CPJ, formé de trois variétés des Caraïbes, a subi lui aussi un cycle de sélection avec test SI. La précocité obtenue étant encore insuffisante, il est repris en sélection massale (quatre cycles à ce jour). La sélection massale vise l'accentuation de la précocité et de la résistance à la verse. On utilise la technique de GARDNER (1961) dite ((Grid system )) : la parcelle est divi- sée en trente-six sous-parcelles de 40 plants, parmi lesquels on conserve 4 épis de plants précoces et non versés.

Hybrides.

Comme pour les variétés, nous avons en même temps introduit des hybrides d'autres pays et créé nos propres for- mules. Mais, pour les hybrides, la part de création est, de beaucoup, la plus importante.

HYBRIDES INTRODUITS

II était tentant, afin de gagner du temps et du travail, de tester des hybrides créés dans d'autres pays. Ceci a été fait de 1968 à 1975 avec des hybrides de pays tempérés et de pays tropicaux.

Les hybrides de pays tempérés ne sont absolument pas adaptés aux con- ditions climatiques de Côte-d'Ivoire, et présentent, en particulier, une sensi- bilité forte aux maladies et un raccour- cissement brutal de leur cycle. Leurs rendements dépassent rarement celui de CJB.

Les hybrides de la zone tropicale se révèlent souvent intéressants. C'est le cas, par exemple, du H507, hybride double mexicain, qui a établi en 1972 le record de rendement en Côte- d'Ivoire avec plus de 100 q/ha de grains secs. Cependant, ces hybrides sont, pour la plupart, à formule fermée. Ceci oblige a importer les semences, ce qui diminue beaucoup leur intérêt.

HYBRIDES INTERVARIETAUX

C'est la formule hybride la plus sim- ple, du point de vue'de la recherche comme de la production de semences, et il est possible de l'améliorer.

Une cinquantaine de formules sont entrées en essai en Côte-d'Ivoire. Plu- sieurs semblent prometteuses. Mais aucun travail poussé n'a été entrepris à ce jour sur ces hybrides.

HYBRIDES CLASSIQUES

Nous réservons ce terme aux hybri- des entre lignées, pour les distinguer des hybrides intervariétaux et des hybrides complexes.

Un gros travail de création a dé- marré dès 1971, afin de répondre très rapidement à une demande éventuelle de semences hybrides.

Nous disposions, en 1970, de trois groupes de lignées, toutes introduites :

- les quatre lignées du H507, bien adaptées au milieu tropical et très vigoureuses. II convient de leur ajouter T 100 CI, lignée tirée de Tuxpefio bra- chytico et A 6 B, originaire de Cuba ; - une série de lignées blanches et

jaunes d'Afrique du Sud. Plusieurs d'entre elles ont présenté une vigueur et une tolérance aux maladies suffisan- tes pour être utilisables ; - une série de lignées d'origines

américaine et européenne, provenant d'une collection du Sénégal. Quatre lignées seulement ont été utilisées.

De 1972 à 1974, une série d'essais compara pratiquement toutes les for- mules possibles entre ces lignées, soit plus de 100 hybrides.

Ce travail sera repris lorsque de nouvelles lignées, introduites ou créées sur place, seront disponibles.

HYBRIDES COMPLEXES

Nous appelons hybride complexe le produit du croisement entre une popu- lation et un parent' homogène (lignée ou hybride). La population est géné- raleQent locale ou introduite bien adap- tée, le parent homogène à base de lignées introduites.

Deux variétés introduites d'Amérique Centrale en 1968, se sont bien com- portées en Côte-d'Ivoire : Tuxpeño bra- chytico, originaire du Mexique, popu- lation naine (brachytic 2), semi-tardive, a grain blanc, et RF 64 n, originaire des Caraïbes, population naine également, semi-précoce, à grain jaune. Ces deux variétés peuvent être considérées com- me adaptées. Nous avons ajouté, à partir de 1972, le Composite Précoce J,aune (CPJ), d'origine Caraïbes, semi- précoce, à grain jaune corné.

Dès 1970, un premier test d'hybrides complexes variété X lignée aboutis- sait au choix de deux lignées sud- africaines comme testeurs : M 162w pour Tuxpeño brachytico et F 2834 T pour RF 64 n. Plusieurs essais, destinés

Page 18: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AGRONOM I E TROPICALE XXXI-3 275

à confirmer le choix des lignées tes- teurs, et un travail de sélection pour l’aptitude spécifique à la combinaison étaient aussitôt entrepris.

Les essais de testeurs ont comparé de nombreuses formules, tout d’abord variété x lignée, puis variété X hy- bride simple, l’utilisation d’un hybride simple rendant la production de se- mences plus aisée.

L‘amélioration de l’aptitude spécifi- que à la combinaison a été recherchée par sélection récurrente combinant test SI et test top-cross. Une série d’autofécondations sont réalisées dans la population, et les familles SI entrent en comparaison en seconde saison, de façon a permettre un tri sérieux sur le critère maladies. Les top-cross avec le testeur sont réalisées, avec les SI retenues, en contre-saison et mis en essai multilocal en première saison. Après choix des top-cross, on brasse les talons des SI retenues.

Tuxpeño brachytico et RF 64 n ont toutes deux subi un cycle de sélection par cette méthode. Le choix final a conservé dix top-cross de chaque population sur environ soixante top- cross testés, à partir de 130 SI.

DONNEES SUR LES RESULTATS OBTENUS

Les caractéristiques et les rende- ments des variétés et des hybrides retenus pour une vulgarisation éven- tuelle sont donnés dans les tableaux I, II et 111. Les tableaux IV et V mon- trent les résultats de certaines sélec- tions. Tous ces résultats ont été ob- tenus au cours d’essais en stations.

Vari6tés. VARI ETES I NTRODU ITES

Les données fournies par le tableau I sont les moyennes de huit essais réa- lisés en 1974 en Côte-d’Ivoire et hors Côte-d’Ivoire. Elles concernent les onze meilleures variétés de l’essai de cin- quante-cinq variétés (1970 a 1972), le CJB pris comme témoin et trois varié- tés remarquées dans d’autres essais : NCB (Nigéria), Tuxpeño brachytico et CPJ. Plusieurs résultats méritent une attention particulière :

- en ce,qui concerne le rendement : les rendements des variétés par

rapport au CJB sont différents selon que l’on considère l’ensemble des huit essais, ou seulement la moyenne des cinq essais réalisés en Côte-d’Ivoire. En Côte-d’Ivoire, la plupart des varié- tés sont supérieures au CJB, ce qui confirme les résultats des essais des années précédentes. Sur l’ensemble des essais, par contre, toutes les va- riétés sauf deux sont inférieures au CJB. L‘analyse, essai par essai, mon-

tre qu’à Sotuba (Mali) comme à Kitang- boa (Togo), les rendements sont fai- bles, de l’ordre de 25q/ha, sans que la raison climatique ou culturale en soit connue. II est probable que cette perturbation a plus affecté les variétés de stabilité moyenne a faible que le CJB, de stabilité supérieure à la moyenne, ce qui expliquerait les dif- férences de rendements en O/O du CJB.

deux variétés se détachent net- tement, NCB et La Posta, toutes deux largement supérieures au CJB aussi bien en Côte-d’Ivoire que sur I’ensem- ble des essais.

- en ce qui concerne la stabilité du rendement, trois variétés sont inté- ressantes : CJB, par son coefficient b faible (0,84, non significativemeni: dif- férent de 1) indique une tendance à la stabilité supérieure à la moyenne ; NCB, de coefficient b = l , O l , est stable au sens classique du terme, alors que République Dominicaine 7, de coeffi- cient b = 1,29 (significativement supé- rieur à I ) , montre une stabilité infé- rieure à la moyenne dont la cause est une sensibilité à la sécheresse. Ces trois variétés illustrent bien trois types de réactions différentes aux con- ditions du milieu : CJB tolère sans grands problèmes des perturbations climatiques ou culturales assez graves mais ses potentialités de rendement sont moyennes, NCB résiste moins bien aux Perturbations, mais profite mieux des bonnes conditions, quant à Répu- blique Dominicaine 7, elle est capable de forts rendements, mais seulement lorsque les conditions de milieu sont particulièrement bonnes.

VARIETES LOCALES

Les quatre composites locaux (CJ 3 F, CB 2 F, CJ 1 M et CBV 1) ont des rendements au mieux égaux à celui du CJB, et une hauteur d’épi souvent plus forte. Ces résultats suffisent à expliquer pourquoi les variétés locales n’ont pas, jusqu’à présent, été utilisées.

CREATION ET AMELIORATION VARIETALE

Le Composite de Novara (CDN), s’est montré, dès sa mise en essai, très intéressant. Son rendement atteint 45 q/ha, soit 120% de CJB, sur une moyenne de trente essais.

Un cycle de sélection par test SI a été réalisé pour améliorer I’architec- ture du plant. La sélection fut efficace pour diminuer la hauteur de plant (- 16cm), mais une perte de rendement de 400 kg/ha (non significative) est no- tée et suggère que le poids affecté au rendement dans cette sélection a peut- être été insuffisant.

L‘objectif visé lors de la création du Composite Précoce Jaune (CPJ) était une précocité semis-récolte de 90 jours avec un rendement équivalent à celui

du CJB. Si l’objectif rendement est pratiquement atteint en bonnes condi- tions de culture, la précocité est net- tement insuffisante. De plus, en condi- tions climatiques difficiles, le CPJ se montre très sensible à la verse.

Une sélection a été entreprise pour améliorer les caractéristiques végéta- tives. Après un cycle de test SI suivi de deux cycles de sélection massale, l’amélioration est nette, tant pour la précocité, -4 jours à maturité, que pour le rendement (+ 78%). Le gain de rendement est dû essentiellement à un moins grand nombre de plants perdus en cours de culture. Le ren- dement du CPJ (SI) CI (SM) CZ est re- monté au niveau du CJB.

Hybrides. HYBRIDES CLASSIQUES

Quatre formules d’hybrides classi- ques (cf. tableau II) sont retenues ac- tuellement. Trois de ces hybrides sont semi-tardifs et à grain blanc, le qua- trième, l 137 TN X H55, est semi-pré- coce à grain jaune. Cette liaison blanc- tardif, jaune-précoce n’est pas volon- taire, mais nous a été imposée par les caracter-istiques des lignées en notre possession.

II est intéressant de noter que le plus fort hétérosis est obtenu en croi- sant des lignées d’origine différentes. T2, T3, T I 1 et T I 2 sont quatre li- gnées mexicaines, qui ont une bonne aptitude spécifique à la combinaison avec les lignées d’Afrique du Sud (M 164w par exemple) et les lignées des USA (CI64 et T115), alors que l’on trouve fort peu d’hétérosis en croi- sant ces deux derniers groupes, ce qui suggère une origine génétique com- mune. II existe, par contre, souvent un hétérosis important dans les croise- ments entre lignées jaunes d’Afrique du Sud et des USA, qui sont donc sans doute d’origines génétiques différentes.

HYBRIDES COMPLEXES

Trois hybrides complexes (cf. tableau 111) ont été choisis après plusieurs an- nées d’essais : - IRAT 281 = Tuxpeño brachy-

tico X (M 162 w X M 164 w) est un hy- bride semi-tardif à grain blanc denté, de productivité élevée (parfois supé- rieure à 90q/ha) et de qualités agro- nomiques correctes. II est destiné aux régions nord et ouest, à une saison des pluies. - IRAT Z82 = RF64n X (F2834T

X L3191) est semi-précoce, à grain jaune. Sa productivité est correcte, sa taille courte et sa tolérance à la séche- resse intéressante. Son coefficient de stabilité, sur onze essais en Côte- d’Ivoire et en dehors en 1974, a ét6 de 0,74 (significativement inférieur à I), ce qui indique une stabilité supérieure à la moyenne.

Page 19: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

276 AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

62 61 60 58 59 56 58 60

' 59 58 58 63 58 65 58

- IRAT Z83 = CPJ X I 137TN est également semi-précoce, à grain jaune. De bonne productivité (pouvant dépas- ser 70q/ha) et de qualités agronomi- ques correctes, cet hybride est des- tiné, comme le précédent, aux régions centre et sud, à deux saisons des pluies. Mais i l doit être réservé aux zones à faibles risques de sécheresse.

La sélection pour l'aptitude spéci- fique à la combinaison effectuée s u r Tuxpeño brachytico vis-à-vis de M 162 w a été menée à Bouaké, Man et Ferkessédougou. Mais le choix, s'il a bien tenu compte des qualités agro- nomiques des top-cross dans les trois sites, s'est limité, en ce qui concerne le rendement, aux données de Bouaké. L'efficacité de la sélection en fut af- fectée, comme le montre le tableau IV : si, à Bouaké, l'hybride utilisant le syn-

-_I

222 21 1 227 21 7 21 6 21 5 21 3 235 21 8 207 21 3 240 208 175 240

thétique issu de cette sélection dé- passe nettement l'hybride utilisant la variété parentale, ce qui indique que la sélection pour le rendement a été efficace, i l n'en est pas de même dans les essais réalisés à Man et Ferkessé- dougou. Ces résultats montrent la nécessité de travailler s u r un réseau de points d'essais étendu et représen- tatif de la zone envisagée pour la culture de l'hybride.

Le choix de M 162w comme testeur de Tuxpeño brachytico a dû être ré- visé car cette lignée est un pollinisa- teur plus que médiocre. Nous avons testé plusieurs hybrides simples con- tenant tous M 162 w dans leur formule, car nous espérions conserver le béné- fice du premier cycle de sélection. L'essai dont les résultats figurent dans le tableau V montre que cet espoir

112 119 109 128 121 110 115 135 113 94 132

est vain. Le changement de testeur a fait perdre le gain déjà obtenu par sélection.

1 1 1 1 1 1 1 1 1 O 1

CONCLUSION

Le programme à court terme aboutit, en huit ans, à proposer aux organis- mes de développement une gamme de variétés et d'hybrides couvrant la plu- part des besoins des cultivateurs de maïs de Côte-d'Ivoire. Ces cultivars se caractérisent par une bonne pro- ductivité et des caractères agronomi- ques corrects ou acceptables. Le pro- gramme à long terme devra s'orienter vers l'amélioration des caractéristiques agronomiques, en particulier la préco- cité pour une meilleure adaptation à la pluviosité des différentes régions, et la hauteur d'insertion de l'épi.

Tableau I

CARACTERISTIQUES VEGETATIVES ET RENDEMENTS DE QUATORZE VARIETES INTRODUITES (moyenne de 8 essais 1974)

Rendement en grain

i 15 % d'humidité Sensibilité B la

I d -

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 O 1

W - - .- a a

Variété

1 1 1 1 1 1 I 1 1 1 1 1 1 1 1

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 O

106 103 101 101 1 o2 99

1 o1 102 103 102 1 o1 103 102 111 98

4.079 3.332 3.318 3.479 3.338 3.888 3.480 3.428 3.507 3.251 3.452 3.383 3.233 3.532 3.529

116 94 94 99 95 110 99 97 99 92 98 96 92

1 O0 100

134 110 100 107 105 114 110 1 o1 110 97 106 107 99

111 1 O0

1 ,o1

1 .O7 1 ,o1 1,29 1 ,O5

1 ,O7

0,84

stable

stable stable

stable

stable

stable

La Posta .............. Ver 181 ................ Trinidad EBS ......... Composite Semi Dent. Cuba V 24 ........... N C B ................ Rep. Dom. 7 ......... Trinidad SL .......... Trinidad SAS ......... Cuba 1 J ............. Rep. Dom. 8 ......... Mexico 5 ............. C P J ................. Tuxpeño brachytico . . C J B .................

La stabilité du rendement est testée sur cinq essais, dont quatre en Côte-d'Ivoire. Le coefficient b est indiqué lorsque sad n'est pas différent

" Notation de O = indemne à 5 =très sensible. de O.

Tableau II

CARACTERISTIQUES VEGETATIVES ET RENDEMENTS DES QUATRE HYBRIDES CLASSIQUES RETENUS .

Rendement en grain à 15 % d'humidité

kglha I "/O H 507 - I Maturit6

Sensib ité B la

Rouille Casse Hybrides tion de

Helmint.

1 O 1 O

1 1 1 2

1 1 1 O

T 11 x (M 164 w x Ci 64) (1) ...... 56 280 149 1

(T2 x T3) x M 164w (2) I137 TN x H55 (3) .............. O T I 2 x (M 164w x T 115) (1) .... 55 ........

103 5.757 5.818 6.841

94 6.408

(1) Moyenne de trois essais de 1974 à Bouaké, Man et Ferkéssédougou. (2) Moyenne de deux essais de 1972 I Bouaké et Ferkéssédougou. (3) Moyenne de trois essais de 1975 à Bouaké, Man et Gagnoa.

Page 20: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

277

Hybrides

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

Floraison plant (cm)

Tableau 111

CARACTERISTIQUES VEGETATIVES ET RENDEMENTS DES TROIS HYBRIDES COMPLEXES RETENUS

Hauteur d'inser- tion de

l'épi (cm)

Rendement en grain B 15 % d'humidit6 I Sensibilité B la

Verse Helmint. Maturit6

-- ~ _ _ .

134

118

129

1

1

1

2

1

1

104

97

99

7.717

5.777

6.065

9.106

6.510

7.352

Florai- son

(i.)

I Sensibilité B la Hauteur tt:g!

de tion 7:;; de l'épi Verse (cm)

kglha Qlo tdmoin

100 110 100 98

Casse meilleur en kglha rende- 1 ment

Roui I le

x b 164w) (1) ................ (Tux eño brachytlco x M 162w 57 I-- IRAT 2 81 :

IRAT 2 82 !

--I- 276

...... - _ _ . (RF 64 n Synt. A

x F 2834T x L 3191) (2) ...... 53 266

(CPJ X 1'137TN) (3) ............ I 54 I 294 IRAT 2 83 .

(1) Moyenne 6 essais 1974-1975. (2) Moyenne 32 essais 1973 B 1975. (3) Moyenne 9 essais 1975.

Tableau IV

RESULTATS D'UN CYCLE DE SELECTION POUR L'APTITUDE SPECIFIQUE A LA COMBINAISON (TEST TOP-CROSS) DE TUXPENO BRACHYTICO VIS-A-VIS DE M 162 W

(essais de 1975)

Rendement en grain B 15%

d'humidit6 Hybrides

Tuxpeiio brachytico x M 162 w ....

Tuxpeño brachytlco (TC) C 1 x M 162w ..............

Maturit6 Casse

- 1 2 1

1

1 1 O

1

010 témoin kglha

1-1-1- Bouak6

Man Ferkessd- dougou

Moyenne

2 o I f l i p 3

7.942 8.905 9.831

8.893

8.705 7.562 8.459

8.242

100 100 100

100

110 85 86

93

58 I 286 I 133 1 1 ---- 1 I 103 2

Bouak6 Man

Ferkess6- dougou

Moyenne 2 I 1 I 105

Tableau V

EFFET D'UN CHANGEMENT DE TESTEUR AU COURS D'UNE SELECTION POUR L'APTITUDE SPECIFIQUE A LA COMBINAISON DANS UNE POPULATION

(Bouaké, 1975)

............... I 8.705 - * Significatif B p = 0.05.

Réfbrences

GARDNER (C.O.). - An evaluation of effects of mass selection and seed irradiation with thermal neutrons on yield of corn, 1961. Crop Science, 1, pp. 241-5, biblio.

LE CONTE (J.). - Les p r o b l h " d'amélio- ration varidtale du maïs en Côte-d'Ivoire de 1959 B 1964 (Stations de Bouaké et de Man). Doc. IRAT, 46 p. ronbot.

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Page 21: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

278 AGRONOMIE TROPICALE .XXXIS I

SELECTION DU MAIS EN REPUBLIQUE DU BENIN

GENERALITES

RENSEIGNEMENTS' GENERAUX

Production globale.

La culture du maïs en République du Bénin occupe une superficie d'en- viron 425.000 hectares (en totalisant les deux saisons pluvieuses du Sud), à des altitudes comprises entre O et 350 m.

Ces surfaces se décomposent ap- proximativement de la façon suivante :

Sud I:

(première saison) 180.000 (seconde saison) i 60.000

Centre :

Nord : 60.000

25.000

Elles sont essentiellement localisées dans le ,Sud.

La productivité totale de maïs est de l'ordre de 230.000 tonnes en ad- mettant une moyenne générale de 550 kg/ha (400 à 700 kg/ha selon les régions.

Région sud : caracteres g6néraux.

Comprise entre les latitudes 6 O et 7", donc dans la strate équatoriale, cette région se caractérise par deux saisons pluvieuses : la grande saison, allant de la mi-mars a la mi-juillet, couvre environ quatre mois, et la petite sai- son, allant de la mi-septembre à la mi-novembre, couvre environ deux mois. Ces deux saisons se partagent un total de pluies voisin de 1.150 mm, ce qui est très réduit.

Les sols sont constitués essentiel- lement par la <( terre de barre ))* for- mation sablo-argileuse faiblement fer- rallitique, de couleur rouge. Ils. sont de bonne fertilité naturelle, mais de structure fragile par suite du risque d'entraînement en profondeur de la fraction argileuse, se traduisant par des accumulations sableuses au niveau des horizons superficiels. Les sols de- gradés sont souvent déficients en po- tasse et, parfois, en acide phospho- rique.

(1965 environ a 1975 compris)

par J. LE CONTE*

Régions centre et nord : caractères généraux.

On passe insensiblement de la zone à deux saisons pluvieuses (Savé, lati- tude 8") à la zone à une seule et longue saison pluvieuse (Parakou, latitude go), voisine de six mois, allant de mai a octobre, avec un maximum de pluies en août. La pluviométrie est légèrement supérieure à celle du Sud, atteignant 1.280 mm environ.

Les sols sont de nature ferrallitique sur substrat granitique correspondant à des terres légères et très fréquem- ment carencées en azote et en phos- phore.

TYPES DES PRINCIPAUX MAIS CULTIVES

Région sud.

Les variétés de maïs sont nombreu- ses au Dahomey. En substance, les formes blanches à vitrosité variable se rencontrent essentiellement dans le Sud et le Centre ; tandis que les for- mes jaunes et vitreuses sont surtout cultivées dans le Nord.

Dans le Sud, on utilise un certain nombre de variétés nettement distinc- tes par la longueur de leur cycle (80 a 115 jours), la couleur et la texture de leur grain.

Signalons notamment : - la variété blanche, dite du Pla-

teau de cycle variable, allant de 100 à 115 jours selon les eco- types, et dont la texture du grain varie du type vitreux (dit ((sien- sien )>) au type farineux (dit ccgnonli>>), en passant par tous les intermédiaires, ces derniers étant les plus aptes à fournir le plat national dit c( akassa sorte de pâte fermentée a saveur aigre- lette, obtenue par filtration ;

- la variété Agbo (ou Toga), loca- lisée dans la région côtière, de cycle voisin de 100 jours, dont la couleur dominante du grain, de texture farineuse, est jaune clair, 'mais chez qui les épis bigarrés (jaune-blanc) sont très fréquents ;

- la variété Massahoué, cultivée dans la région de Porto-Novo, à

i

cycle très court, voisin de 80 jours, de taille réduite et dont les caractéristiques ' de couleur et de texture du grain sont très voisines de celles du maïs Agbo, dont elle n'est qu'une version ultra-précoce.

Régions centre et nord.

Dans le Centre (région de Savé), on cultive un maïs blanc vitreux dont le cycle est voisin de trois mois.

Enfin, dans le Nord, on cultive tra- ditionnellement un maïs doré, fortement corné, à épi conique, ayant tendance à présenter un renflement basal. Son cycle, de l'ordre de quatre mois, cor- respond à l'unique saison pluvieuse.

TRAVAUX DE SELECTION SUR MAIS DU SUD-BENIN

OB JECTl FS D'AMELIORATION

Les objectifs visés par les travaux d'amélioration dans le Sud ont été, essentiellement, de rechercher des maïs blancs :

,- à grain de texture tendant vers la vitrosité, dans le double but d'assurer une meilleure conser- vation en grenier, et de se prêter favorablement à la confection de I' cc akassa )).

- résistants à la verse, et aux mala- dies cryptogamiques prédominan- tes (rouille Puccinia polysora, brû- lure Helminthosporium maydis).

- de cycle court, susceptible de pouvoir être semés en seconde saison pluvieuse ; ou, semés en première saison, afin de pouvoir alterner avec une seconde cul- ture (coton) ;

- susceptibles de donner un ren- dement suffisant en cas de pé- riodes sévères de sécheresse (cas de la seconde saison pluvieu'se), donc résistants à la sécheresse.

TYPES AMELIORES RECHERCHES

En vue"de préserver au maximum les qualités de précocité et d'adaptation jugées essentielles pour la vulgarisa- tion, l'option a été prise de travailler

" 7 LE CONTE (J.), était conseiller scientifique de I'IRAT.

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AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

Ann&

1967 I I ........ 1968 I ......... 1970 II ........ 1971 I ......... Moyenne ......

en règle générale des formes hybrides dont un des géniteurs est un maïs local amélioré, l’autre étant une intro- duction déjà testée depuis plusieurs années.

Deux types d’hybrides ont éte mis au point : hybrides complexes et hy- brides variétaux. Nous les étudierons successivement.

Hybride Rang d e Nombre Hybrid e_ l Y P ? Rep. d‘hybrides x Costeno Costeno,T

testes ( q W Essais

Blocs 8 12 27 29 QI0 2 Couples 8 8 32 34 QI0 1 Couples 8 6 16 38 ‘IQ 3

Blocs 6 6 47 33 % 1 Couples 8 6 44 42 % 1

merite

33 35 ‘IQ

a) Hybrides complexes. 1) CONSTITUTION

Les hybrides complexes mettent en

- une .combinaison entre lignées pures tirées d’une souche daho- méenne améliorée, d’une part ;

- une variété introduite de prove- nance étrangère, d’autre part.

En fait, le programme d’hybrides complexes mené à Niaouli a fait inter- venir :

quatre séries de lignées pures, tirées de quatre souches daho- méennes sélectionnées, à grain blanc, trois testeurs étrangers, à grain blanc,

jeu :

que nous définissons ci-dessous :

cv ‘IQ

Lignées pures locales :

Les lignées pures proviennent des quatre souches dahoméennes suivan- tes, sélectionnées plus ou moins an- ciennement :

H. Costefio Hétérosis

1971 I

Scar 111, sélection contre la rouille d’un maïs blanc du plateau, obtenu par sélection récurrente en trois cycles. Agbo 5.6, sélection de la variété Agbo contre la rouille par transfert de gènes de résistance à partir du donneur EAAFRO 53.200 et du don- neur c( Trinidad bulk s, suivi du croi- sement (5 X 6) des deux branches de la sélection. Scar I l l X piaouli 6, croisement variétal entre deux sélections du maïs du plateau : Scar I l l , déjà dé- fini, et Niaouli 6, issu du transfert de gènes de résistance à la rouille provenant d’un maïs martiniquais, dans une population dahoméenne

travaillée pour la tolérance à la maladie (par voie récurrente).

4) Niaouli 7, issu du transfert par back- cross des gènes de résistance de Scar I I I dans la population daho- méenne tolérante nommée précé- demment.

Toutes ces variétés présentaient vis- à-vis de leur population respective de départ, des plus-values allant de 15 à 25% (moyennes sur plusieurs an- nées).

Les autofécondations ont débuté en 1967, dans les quatre souches locales sélectionnées : dans chaque souche, on autoféconde, au départ, 400 pieds dont 200 seulement sont retenus sur leur aspect.

Les cultures successives d’autofécon- dations se sont faites à nombre cons- tant de lignées : soit 200 lignées par série réduites a 150 a partir de 1969, puis à 100, lorsque les lignées recon- nues homogènes et considérées com- me stabilisées sont passées en top- cross avec leur testeur respectif.

Les lignées, à chaque étape d’auto- fécondation, sont observées pour I’en- semble de leurs caractères agrono- miques : on élimine les lignées 9 épi inséré trop haut, à épis mal recouverts, sensibles aux maladies (rouille, brû- lure, Cercospora), sensibles à la verse, sensibles aux dégâts de termites, dont la floraison était trop tardive ; enfin, de façon générale, les lignées de trop faible vigueur vegetative avec de nom- breux manquants et présentant une stérilité femelle plus ou moins accen- tuée.

Chaque lignée éliminée est numéri- quement compensée par le dédouble- ment d’une autre lignée estimée inté- ressante.

A raison de deux autofécondations par an, la stabilisation s’est trouvée acquise partir de 1970, c’est-à-dire en S6, pour la majorité des lignées.

Testeurs de provenance étrangère :

En même temps que l’on procédait aux autofécondations dans les quatre séries locales, une action a été me- née en vue d’identifier le testeur le meilleur relatif à une série donnée.

279

Tableau I

CROISEMENTS A PARTIR DU MAIS LOCAL SCAR 111

Dans ce but, chaque population lo- cale, origine d’une série de lignées autofécondées, est entrée systémati- quement en croisement avec une série de souches de provenance étrangère. II s’agissait d’introductions maintenues en collection à Niaouli depuis plusieurs années et dont l‘adaptation avait été jugée satisfaisante. Beaucoup de ces introductions étaient de provenance mexicaine (Banque de gènes de Cha- pingo). On était donc amené à com- parer une série d’hybrides intervarié- taux ayant la population locale comme géniteur en commun.

Celle de ces introductions reconnue comme présentant le meilleur effet d’hétérosis avec la variété locale a été retenue comme testeur vis-à-vis des lignées pures extraites de la popu- lation locale en question.

Finalement, trois testeurs ont été identifiés : - Costeno de Culiacan (variété

mexicaine) pour la série I issue de Scar 111 ;

- Criollo hoja (variété mexicaine) pour la série Ill issue du croise- ment Scar 111 X Niaouli 6 ;

- ATC 4271, de provenance israé- lienne, pour les séries I (Agbo 5.6) et IV (Niaouli 7) issues de populations locales un peu plus précoces que Scar III et Niaouli 6.

Nous donnerons ci-dessous les prin- cipales étapes ayant conduit au choix des testeurs Costeño et Criollo, qui ont finalement été seuls maintenus.

Choix de Costeño de Culiacan :

Choix réalisé à la suite de tests échelonnés entre 1967 I I et 1971 I (5 tests au total). On était parti d’un total de 26 croisements. Le nombre des entrées a été progressivement ré- duit au cours des années. Deux tests ont été réalisés en 1971 I entre 6 hybrides et leurs parents pour mettre en évidence I’hétérosis. Par hétérosis, on entend rendement très significative- ment supérieur au meilleur des deux parents. I I est attesté pour l’hybride Costeño.

L‘ensemble des résultats fournis par l’hybride avec Costeño, et ayant con- duit au choix de Costeño comme tes- teur, est résumé dans le tableau I.

HBt6rosis 12,i HBt6rosls

Page 23: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

280 AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

Hybride x Criollo/T

Le choix définitif a ét6 fait d'après le bilan des quatre années de test. Le Costeño a finalement été retenu, non seulement pour son cycle court (soit 55 jours semis-floraison femelle), l'insertion basse d e son épi (1,lO m environ), et son grain à tendance vi- treuse.

Rang de cv QI0 merite

Choix de Criollo hoja :

De la même façon, le choix a été réalisé à partir de tests échelonnés entre 1969 I I et 1972 I. On est parti d'un total de 16 croisements avec <( Scar I I I X Niaouli 6 )> en utilisant uni- quement les introductions à grain blanc. Des tests pour I'hétérosis, enga-

geant les hybrides et leurs parents, ont été réalisés en 1970 I , 1971 I, 1971 I I et 1972 I. Ces tests d'hétérosis ont Bté systématiquement positifs pour I'hy- bride Criollo.

Nous réunissons dans le tableau I I les résultats relatifs à l'hybride avec Criollo, ayant conduit au choix de ce maïs comme testeur :

Tableau I I

CROISEMENTS A PARTIR DU MAIS LOCAL <<SCAR I I I X NlAOULl 6 .

I TYP? Essais Annee

1969 I I ........ 1970 I ......... 1971 I ......... 1971 I I ........ 1972 I ......... Moyenne ......

Couples Couples Couples Couples

Blocs

Nombre Hybride Rep. I d'hybrides I x Criollo

testés (qlha) I I I

I I 40

I I 35 I T = SCAR I I I X NlAOULl 6

Au cours des dernières étapes, le choix s'est circonscrit entre Criollo et Hickory King, mais ce dernier a été rejeté comme trop tardif.

Le Criollo est un peu plus tardif que Costeño, et avait, au départ, u n e hauteur d'épi exagérée (1,80 m envi- ron). Par sélection massale, la hauteur d'épi a été ramenée à 1,30 m environ.

2) METHODOLOGIE D'OBTENTION

Nous fournissons ci-dessous la série des étapes effectivement parcourues et ayant conduit à la formation des hy- brides complexes, en prenant l'exemple d'une série de 100 lignées autofécon- dées et de son testeur.

O Première étape : choix du matériel de départ :

I I s'agit du choix du matériel végé- tal de départ (local et étranger). Ce problème a été traité ci-dessus.

O Deuxième étape : top-cross : Les lignées autofécondées et stabi-

lisées d'une série donnée (100 lignées), sont croisées systématiquement avec leur testeur pris comme mâle commun (opération répétée deux saisons con- sécutives). On obtient une série de croisements <( top-cross >>.

O Troisihme étape : test des top-cross :

Les 100 top-cross sont testés en trois ou quatre répétitions selon un dispositif <( collection testée )>, en alter- nance avec un témoin intercalé toutes les trois lignes, le témoin étant I'hy- bride variétal précoce demi-local Nia- ouli Hybride 1 (= N H í ) , actuellement vulgarisé.

49 QI0

40 %

Cette opérâtion est répétée deux saisons consécutives.

CP Quatrième étape : croisements entre lignées choisies :

A la suite des tests précédents, les meilleurs top-cross sont identifiés et les lignées correspondantes sont re- prises et croisées entre elles deux à deux. On obtient des hybrides simples (HS), destinés à entrer dans les hybri- des complexes (HC).

0 Cinquième étape : création des hybrides complexes :

Les hybrides simples sont croisés avec leur testeur, et l'on obtient une série d'hybrides de constitution :

Hybride simple X Testeur notés e( H S X T )).

8 Sixième étape : test des formules e HS X T. :

On identifie les meilleures formules H S X T ; i l est nécessaire de répéter le test plusieurs saisons successives. Le meilleur hybride, après confirmation, peut alors être proposé à la vulga- risation.

O Septième étape : Formule (< Syn X T u :

En vue d'utiliser une formule moins soumise aux interactions annuelles, on a également procédé à la création d'une formule hybride à plus large base génétique.

A la suite des tests précédents, des lignées déjà retenues ont été reprises en un synthétique'et l'on a obtenu un hybride type :

H. Criollo Héterosis

Hétérosis Hétérosis Héterosis HBterosjs

Synthétique X Testeur (noté <( Syn. X T .) appelé A être pro- posé à la vulgarisation après confir- mation.

b) Hybrides variétaux.

I I s'agit d'hybrides issus du croise- ment de souches locales améliorées avec des variétés introduites. Certains d e ces hybrides, comme nous l'avons vu plus haut, ont été réalisés dans la recherche de testeurs pour les lignées pures du Bénin.

Nous mentionnerons en outre des hybrides à grain blanc et des hybrides à grain jaune.

1) HYBRIDES A GRAIN BLANC

O Série (( Niaouli 7 X ATCu : I I s'agit du croisement du maïs local

précoce Niaouli 7 avec une série de quatorze maïs israéliens. Au cours des tests menés en 1967 et 1968, on avait été conduit à repérer l'hybride Niaouli 7 X ATC 43.88 et à le proposer en vulgarisation sous l'appellation NH 1 (Niaouli hybride 1) pour, outre son ren- dement de l'ordre de 35 à 40qIha en conditions favorables d'essais : - sa précocité (cycle en 100 jours)

se traduisant par une tige basse à épi inséré bas (1,20 m),

- sa résistance à la verse, - sa tolérance vis-à-vis de la

rouille, - sa tolérance vis-à-vis de la s6-

cheresse (entre 12 et 15 q/ha sans irrigation d'appoint, avec 120 mm de pluie en 1972 II),

- sa bonne conservation (grain A tendance vitreuse).

Page 24: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AÛRONOMIE TROPICALE XXXI-3

1972 I .. . .. . . .. 1972 II ........ 1974 I ......... 1974 II ........ 1975 I ... . .. . . . 1975 I .... . ... . 1975 i .........

9 Série E( Scar 111 X ATCM : L’hybride de Scar III avec ((Bulk

ATC )) (mélange de 14 ATC israéliens) ayant donné un rendement de l’ordre de 48q/ha en 1971 I , il a paru utile de croiser le local avec chacun des ATC pris isolément. La série des qua- torze croisements a été testée en 1973 I et I I . Les meilleurs ont été de nouveau testés en 1975 I (voir chapitre suivant).

2) HYBRIDES A GRAIN JAUNE

9 Série ~ A s b o 5.6 jaune

105 top-cross i05 top-cross

15 HC 15 HC 15 HC

Syn. I x T Syn. I x T

1969-1971-1972), a été croisé avec trente introductions à grain jaune de la collection. La série des croisements a été testée en 1972 I (lignes simples de 12m2, quatre répétitions, Agbo 5 X 6 = T). Les quinze meilleurs ont donné une plus-value moyenne de 69’/0 sur Agbo, qui s’est maintenue en 1973 I , mais s’est réduite à 19’/0 en 1973 II (même dispositif). Les meilleurs croi- sements ont été testés en 1975 I (voir chapitre suivant).

Coll. testee Coll. testee

Blocs Blocs Blocs Blocs Blocs

QUELQUES RESULTATS

4 35 + 27 % Tornade apres floraison. 3 12 -I- 8 % Forte secheresse.

10 45 + 28 ‘YO Le meilleur : 49,7 qlha. 10 11 + 10 ‘10 Forte sécheresse. 10 41 + 35 V o Le meilleur : 473 qlha. 6 45 + 38 u10 Sol ferti!e. 6 26 -I- 50 ‘lu Soi mediocre.

281

a) Hybrides complexes.

Les premiers top-cross visant à I’ob- tention d’hybrides complexes ont été testés en 1971 et 1972.

Les séries autofécondées Il (Agbo 5 X 6) et IV (Niaouli 7), croisées avec leur testeur commun ATC 4271, n’ont pas donné les résultats escomptés, et les top-cross ne se sont pas montrés supérieurs au témoin NH 1, ce qui a entraîné l’abandon de ce testeur.

Par contre, les top-cross de la com- binaison :

(( Série I (Scar 111) X Costeño - X Introductions )) :

Dans cette série, le

Nous réunissons dans ce chapitre testés en 1972 -I et I I , ont marqué une un certain nombre de résultats récents très nette supériorité d’ensemble sur portant sur les formules hybrides ci- NH 1. I I s’agit de la combinaison pour

une version jaune de la sélection Agbo dessus définies. Ces résultats sont ex- laquelle l’expérimentation est la plus 5 X 6 (voir ci-dessus). Ce maïs, dont primés en grain sec à l’hectare, et avancée et les résultats sont les plus la plus-value sur sa souche de départ sont rapportés à I’hvbride N H I Dris complets. Ils sont résumés dans le

local utilisé est

é t i t de 26% (moyenne de trois ans : pour témoin. tableau I I I récapitulatif.

Tableau 111

RECAPITULATION DES OPERATIONS PORTANT SUR TOP-CROSS ET HYBRIDES COMPLEXES

I Date I Matériel vegetal I Dispositif I Rep. I R/qz:r I NH 1 I Remarques I I I -~ I I I

Après le test des 105 top-cross (li- gnes simples avec T (= NH 1) tous les trois rangs) en 1972 I et I I , on retient finalement 6 .lignées dont les top-cross ont montré : - une forte résistance à la verse

(1972 I ) ; - une forte résistance à la rouille

(1972 I) ; - une bonne tolérance à la séche-

resse (1972 Il) ; - une forte plus-value par rapport

au témoin en saison I (34 à 66 ‘/o) ;

- le maintien d’une plus-value ap- préciable par rapport au témoin en saison I I (12 à 36%).

Tous les croisements possibles sont réalisés entre ces 6 lignées et les 15 hybrides simples, ainsi obtenus, re- croisés avec Costeño. donnent 15 hv- brides complexes (HC) testés en 1974-1, 1974 II et 1975 I.

Au cours de ces trois saisons, les tests se sont faits en dix blocs répartis en deux champs distincts de la Station (5 4-5). Les rendements moyens des HC (grain sedha) ont été supérieurs a 40 quintaux pour les saisons 1974 I et 1975 I. Par contre, la saison 1974 I I , oÙ a sévi une forte sécheresse (200 mm de pluie au total), a donné un rende- ment beaucoup plus bas, de l’ordre de

11 q/ha. Dans tous les cas, une plus- value, parfois très forte, a été main- tenue sur le témoin (voir tableau 111).

Les formules HC les plus produc- tives, en 1974 I et 1975 I , ont frôlé 50 q/ha.

Par ailleurs, l’aptitude moyenne à la combinaison de chacune des 6 lignées, prise dans l’ensemble de ses combi- naisons respectives, a varié entre 1,26 et 1,34 (NH 1 = I), donc dans d’étroites limites.

Ces chiffres voisins nous ont déter- minés à former un synthétique de ces 6 lignées, noté <( 28 syn. I U (28, nu- méro de l’essai), et l’hybride com- plexe :

a eté testé en 1975 I , en sol fertile (45q/ha) et en sol médiocre (26q/ha). Dans les deux cas, la plus-value sur le témoin NH 1 a été très forte (voir tableau 111).

Nous donnons actuellement la priori- té à cette dernière formule, celle-ci étant à base génétique plus large qu’un hybride type (t HS X T. et of- frant, de ce fait, de meilleures chances d’être <( tamponnée )) vis-à-vis des aléas climatiques. D’autre part, sur le plan du rendement, elle se situe favorable- ment par rapport à la moyenne de la série des 15 hybrides complexes ob-

28 syn. I X Costeño

tenus par ailleurs. Enfin, la longueur du cycle (voisine de 100 jours) et la hauteur d’insertion de l’épi (1,20 m) sont pratiquement identiques à celles de NHI.

b) Hybrides varibtaux.

Nous donnerons ici, exprimés en grain sec, à l’hectare, certains résul- tats concernant diverses catégories d‘hybrides variétaux mentionnés ci- dessus.

1) SERIE SCAR 111 x ATC x

. Testés en 1973 I , les quatorze ter- mes de cette série ont donné (couples, 8 répétitions) un rendement moyen de 29q/ha (plus-value sur NH 1 de + 13,6 ‘/o), les trois meilleurs ayant donné entre 31 et 33 quintaux.

Repris en 1975 I , les trois précé- dents hybrides (avec ATG 3418, 3446 et 4271), ont été de nouveau testés (blocs, 6 répétitions). Le meilleur a été (( Scar 111 X ATC 3418 )) avec : ren- dement = 42,5 q/ha et plus-value sur NH 1 = 4- 31 O/O (contre 31,5 q/ha et + 26% en 1973 I). Cet hybride, test6 simultanément avec ~<28 syn. I X Cos- teño”, a donné des performances tr6s voisines, avec un cycle identique (voi- sin de 100 jours) ; mais l’insertion de l’épi est plus haute (1,38 m contre 1,21 m).

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282 AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

2) SERIE <' AGBO JAUNE

Les quinze termes retenus de cette série ont donné en moyenne : 28,6 q/ha, 33 q/ha et 23,5 q/ha respectivement en 1972 I , 1973 1 et 1973 I I .

Les quatre introductions correspon- dent aux meilleurs hybrides (moyenne des trois saisons) ont éte croisées deux à deux, puis recroisées avec Agbo 5.6.

Les deux hybrides variétaux ainsi reconstitués ont été testés en 1975 I vis-à-vis de Agbo 5.6. Les résultats (blocs, 7 répétitions, fertilité médiocre) ont été équivalents pour les deux ob- jets : - (Cuba comp. X Syn. cristall.

amarelo) X Agbo 5.6 = 32 q/ha et plus-value,sur Agbo = + 36 ' l o .

5.6 = 33 q/ha et plus-value s u r Agbo = 4- 42'/0.

Les cycles (de l'ordre de i05 jours) et les insertions moyennes d'épi (1,30 m et 1,24 m) ne sont pas très différents de ceux d'Agbo témoin.

La longueur d e cycle des introduc- tions est supérieure à celle d'Agbo (soit 110-115 jours, contre 100 jours), mais le cycle des hybrides est inter- médiaire, permettant leur culture en seconde saison normale (ex. : 1973 I I ) .

- (X 306 A X NCA.NCB) X AgbO

AUTRES ESSAIS (sur introductions)

Un composite variétal a été créé en 1970 à partir d e 23 introductions (va- riétés et hybrides) tirées de la collec- tion d e la station, dont le cycle était sensiblement plus tardif (110 a 115 jours) que celui des maïs locaux. S u r ce total, 15 entrées étaient des maïs connus, originaires d'Amérique Cen- trale. Le grain de la plupart des en- trées était blanc (6 entrées à grain jaune seulement).

Deux fusions, après les hybridations de départ, ont eu lieu en 1971 I et I I . Des choix de pieds à épis insérés bas et résistants à la verse ont été faits à chaque cycle. Le composite final, à grain bigarré, a été noté CVN (= Composite Variétal de Niaouli).

Le rendement en grain de ce com- posite a été de 36qlha (deux essais blocs distincts, 8 répétitions) en 1974 I , et de 31 q/ha (blocs, 6 répétitions) en 1975 I, en conditions de fertilité cor- recte.

U n test SI a été réalisé en 1974 I : 94 lignées SI tirées du composite ont kté observées (2 répétitions) et 19 ont été retenues pour leur rendement. Le synthétique résultant d e la fusion des choix a été testé vis-à-vis de CVN

origine en 1975 I et une plus-value de 21 a été observée (blocs, 6 répé- titions). On constate que ce t(syn. GVN )) a une insertion d'épi sensible- ment plus basse que CVN, u n e tige plus basse, une végétation plus régu- lière et un cycle à peu près identique (105 jours environ).

Un programme visant à identifier u n e introduction génétiquement complé- mentaire d e CVN a été engagé à par- tir d e 1973. Trente variétés de la collection des introductions (grain blanc ou jaune) ont été croisées avec CVN et les croisements ont été testés en 1973 I (couples, 5 répetitions, CVN = T). Ils ont donné en moyenne une plus-value d e 25%. Les six meilleurs croisement ont été repris et de nou- veau testés (blocs, 8 répétitions) en i974 I , en même temps que leurs géni- teurs (CVN et introductions) : les hy- brides sont arrivés en tête, significa- tivement supérieurs à leurs introduc- tions respectives, mais, contrairement à la saison précédente, n'ont pas été supérieurs à CVN (32 à 40 q/ha; CVN = 36 qlha).

De nouveau, un test a été réalisé en 1975 I , mettant en jeu les mêmes hybrides (blocs, 6 répétitions). Quatre de ceux-ci se sont montrés supérieurs à CVN, avec des rendements allant de 35 à 37qlha (CVN = 31 qlha). Le meilleur hybride a été (( NCB X CVN )' (NCB, Composite d e Nigeria à très large base génétique) avec un rende- ment d e 37q/ha (plus-value s u r CVN = 21 %, et plus-value sur N H 1 =

Les rendements tirés de ces croise- ments entre introductions ne parais- sent pas supérieurs à ceux que l'on a obtenus à partir d e la sélection ((Scar I I I X CosteRo ))I tout en mon- trant des cycles sensiblement plus longs (110 à i15 jours).

35 010).

TRAVAUX DE SELECTION SUR MAIS DU NORD-BENIN

OBJECT1 FS

I I s'agit d'obtenir un maïs jaune, de texture vitreuse, d'une longueur de cycle d e l'ordre de quatre mois et aussi résistant que possible à la virose qui domine en situation intertropicale.

Une action secondaire vise à obtenir un maïs blanc à cycle raccourci.

TYPES AMELIORES RECHERCHES

Au cours de ces dernières années, la sélection intrinsèque du maïs local ayant atteint son plafond, l'option a été faite de rechercher des hybrides variétaux entre le local amélioré et diverses introductions d'origine étran- gère.

U n e ancienne sélection locale, pro- venant de plusieurs cycles de sélec- tion ((épi à la ligne )) avec utilisation récurrente des talons, notée ((Jaune d'lna )), a été engagée en croisement à partir de 1959, avec des maïs d'ori- gine Trinidad, .d'une part, et des maïs d'origine dominicaine, d'autre part. Par back-cross (un ou deux selon la bran- che de sélection), on est revenu à des formes se rapprochant de Jaune d'lna. La dernière étape a consisté à croiser les meilleurs éléments des deux branches pour obtenir en définitive (1964) un maïs de constitution quatre cinquièmes Jaune d'lna, le dernier cinquième étant constitué par deux origines Trinidad et deux origines dominicaines. Ce maïs a été noté

Composite Jaune d'lna )> (CJI).

Au cours des quatre dernières an- nées (1972 a 1975) le CJI a donné un rendement de 37,8q/ha en grain sec (moyenne de 20 essais blocs). Sa plus- value s u r le tout-venant local est de 36% (moyenne de 6 essais blocs, s u r quatre ans).

Ce maïs, dont l'adaptation aux con- ditions locales était confirmée, est en- tré en croisement, à partir de 1971, avec u n e série d'introductions, dont un maïs (( Réunion )), remarquable par sa résistance à la virose locale, com- munément appelée (( streak >>, afin de tenter d'exploiter des effets d'hétérosis intervariétal.

RESULTATS

Au cours des quatre années 1972 1975, les tests variétaux ont mis en

- CJI X Réunion : rendement moyen = 46qlha grain ; plus-value s u r

(moyenne d e 9 essais, blocs s u r quatre ans).

- CJI X Novara : rendement moyen = 47,7 q/ha grain ; plus-value s u r

(moyenne de 4 essais, blocs s u r quatre ans).

L'effet d'hétérosis est le plus ac- centué chez CJI X Réunion. Cet hy- bride présente également le grand inté- rêt d'avoir la même résistance à la virose que le maïs Réunion, soit 4% de pieds atteints seulement contre un minimum de 30"/0 et plus chez n'im- porte quel autre maïs. (Le CJI a mon- tré un pourcentage d'attaque de 39 O/O : moyenne de 5 dénombrements réalisés en 1975 portant s u r un total de 703 pieds.)

I I y a lieu de noter q u e le caractère de résistance chez Réunion est gene- tiquement dominant, car tous les hybri- des impliquant Réunion se sont mon- trés résistants.

évidence les deux hybrides :

CJI = -I- 36 ' l o ;

CJI = -I- 25% ;

Page 26: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AGRONOMIE TROPICALE XXXIB

Branche tardive @/ha)

283

Précoce

Tardive cv 'IQ Tout venant

AUTRES RECHERCHES

Création d'un maïs blanc adapté PU Mord-Bénin.

A la demande de l'Agence IRAT, un maïs blanc a été créé pour les besoins de la vulgarisation dans le Nord-Bénin.

En inter-saison 1965-1966, deux croi- sements ont été réalisés entre l'an- cienne sélection Jaune d'ha (notée J.1) d'une part, et les maïs blancs Scar III et Niaouli 7 du Sud-Bénin, d'autre part.

Les deux hybrides, testés en 1966, montrent un effet significatif d'hétérosis (respectivement 4- 23 O/o et 4- 34 '/o sur J.1).

A partir de la F 2 (en 1967), on obtient par disjonction, deux versions blanches de chaque croisement, no- tées :

Blanc I = Scar111 X J.1, Blanc II = Niaouli7 X J.I.

Les générations avancées de chaque croisement, testées entre 1967 et 1969 compris, montrent que, seul, Blanc I I maintient un effet d'hétérosis signi-

9 a a a a a

ficatif, soit, en 1969 : 36,5 q/ha avec plus-value sur J.1 = 4- 22% (s.) (essai blocs, 6 répétitions, CV = 6,3 %).

II était alors en F4. Ce maïs a donc été seul conservé pour la suite de la sélection.

I

18,6 27,5 34,5 33,3 43.1 31,4

Sélection divergente sur Blanc II.

A partir de 1969, on a engagé par voie massale une sélection divergente sur Blanc I I pour la longueur du cycle.

Dans une parcelle de 800m2, on a choisi au départ 96 pieds précoces et 76 pieds tardifs. Les deux lots ainsi constitués, on a ensuite poursuivi, au cours des années suivantes, les deux sélections maintenues chacune en par- celle isolée, respectivement par des choix de pieds très précoces et très tardifs (en moyenne 50 par sélection sur un total d'environ 1.000 pieds).

Simultanément, chaque année, les deux branches de la sélection étaient testées (blocs, 9 répétitions).

L'écart des floraisons femelles (50 "/O

des pieds fleuris) a été,-pour les deux

Tableau IV

branches de la sélection, notées B II P (précoce) et B II T (tardif) :

en 1971 : 6 jours, en 1972 : 8 jours, en 1973 : 13 jours, en 1974 : 14 jours, en 1975 : 18 jours.

En définitive, on a obtenu en 1975 les cycles suivants :

B II P : 56 jours, B I I T : 74 jours.

Ces chiffres sont à rapprocher des cycles des parents de Blanc II, quasi- identiques (1975) :

J.1 : 60 jours, Niaouli : 59 jours.

La sélection divergente paraît donc avoir été plus efficace à promouvoir la tardivité qu'à accentuer la pré- cocité.

Les rendements comparés des deux branches de la sélection depuis 1970 (premier cycle) sont portés dans le tableau IV ci-contre. Le témoin est le tout-venant conservé sur la station.

Tout venant Branche

Date 1 RBp6titions pr6coce 1 (qlha)

1970 ............ 1971 ........... 1972 ........... 1973 .......... 1974 ........... 1975 ...........

On constate que I'écart de rende- ment entre les deux branches devient significatif à partir de 1972, et s'ac- centue ensuite en faveur de la branche précoce.

Sauf en 1971, B II P reste constam- ment supérieur au témoin, tandis que B II T, a partir de 1974, lui, devient largement inférieur.

Le facteur essentiel de faiblesse de la branche B II T est sa sensibilité de plus en plus accentuée vis-à-vis de la virose, favorisée par la longueur du cycle (73% de pieds atteints, contre 40% chez B II P, en 1975).

La supériorité de B II P provient d'abord de sa prolificité (23 " / O de pieds prolifiques, contre 26% de pieds sté- riles chez B I I T) ; ensuite, du poids moyen de grain par épi récolté (80,2g chez B II P contre 52,5 g chez B I I T).

26 O10 s

18 % S 36 % s 36 s 36 % s

16 % n s

Le peuplement est presque le même et n'intervient guère.

Vis-à-vis de CJI, pris également com- me témoin, B II P, d'abord inférieur, ne s'en distingue plus à partir de 1973.

c) Transfert de la résistance à la virose

Cette action est en cours et paraît devoir être positive. Nous fournirons les premiers résultats obtenus.

Le donneur de résistance à la virose est le maïs Réunion. Un croisement de départ, suivi de deux back-cross avec choix de pieds résistants à chaque éta-

chez CJI.

1,03 n s 1,03 n s 1,zo s 122 s 1,59 S 2,63 S

sains, a été réalisé en 1974. On retient 29 lignées présentant O ou 1 pied virosé.

Le bulk des talons retenus a été comparé à CJI origine en 1975 (cou- ples, 10 répétitions). On constate les pourcentages moyens de virose sui- vants :

CJI origine = 38,7 %, CJI st = 24,2 %.

Un test X2 montre que la différence d'attaque est très significative (X' des totaux = 30,048 ; contre 3,841 au seuil P = 0,05). Les choix ont donc porté sur des lignées réellement améliorées.

pe, ont permis de récupérer un maïs sept huitièmes CJI, noté CJI st (st = streak). Des autofécondations sont fai- tes sur pieds sains en 1973.

Des croisements entre couples de plantes ont été faits en 1975 dans le bulk des choix CJ, st, pour la pour- suite de la sélection. Un Drocessus de

Un test de 100 lignées S, provenant sélection cumulative pour'la résistance des seuls pieds autofécondés restés est envisagé.

Page 27: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

284 AGRONOMIE TROPICALE XXXIB

NORD EST CENTRE SUD LITTORAL OUEST

Refdrences depuis 1964

LE CONTE (J.). - Résistance et tolérance LE CONTE (J.). - Quelques résultats obtenus LE CONTE (J.). - La virose du maïs au vis-à-vis de la rouille américaine (Piiccinia sur maïs et sorgho à I'IRAT, 1969. Sympo- Dahomey, 1974. L'Agron. Trop., 29 (8), pp. polysora), leur incidence sur les rendements sium OAUlSTRC sur c6réales, Zaria, Nigé- ex-2, aoüt 1974. et leurs conséquences sur le plan de la ria, 10 p. roneot., 13-16. vulgarisation semencière 1964. L'Agron. LE CONTE (J.). - Sélections maïs au Daho- Trop., 19 (4), pp. 318-21,'avril 1964. LE CONTE (J.). - Travaux sur la sélection mey ; campagnes 1969 à 1974 compris, 6

du maïs menés par I'IRAT. Historique et fascicules : LE CONTE (J.). - Consid6rations générales quelques résultats récents, 1970. S h i n .

et quelques résultats concernant la sélec- Fondat. Ford-IRAT-IITA sur Recherches maïs, Ibad,an, Nigeria, 14 p. ronéot., 27 tion genetique de populations de maïs par

des méthodes non généalogiques, 1964. avril-1- mai 1970. L'Agron. Trop., 19 (4), pp. 322-7, avril 1964.

- fascicule 1969, 21 pages ronéot. - fascicule 1970, 28 pages ronéot. - fascicule 1971, 36 pages ronbot. - fascicule 1972 32 pages ronéot.

LE CONTE (J.I. - Maize culture in french- - fascicule 1973, 37 pages ronéot.

20.000 8,O 18.000 7 2 38.000 15,2 11 .o00 484

163.000 652

LE CONTE (J.). - Notice succincte sur le maïs au Dahomey, 1967. African Soils/Sols africains, I2 (24, pp. 179-87.

speaking West-Africa 1971. Proceedings of the I s t Maize Workshop, EI Batan, Mexico, pp. 43-5, sept. 1971.

- fascicule 1974, 52 pages ronéot.

GENERALITE§ SUR LE§ ZONES DE CULTURE ET LA PRODUCTION

Le Cameroun est caractérisé par la diversité de ses'sols et de ses climats :

L'Est, le Centre-Sud et le littoral sont des zones de forêt où le climat est du type équatorial humide. Les preci- pitations sont abondantes (1.500 51 4.000 mm), la nébulosité élevée et la température régulière. Cette région est, dans l'ensemble, peu propice aux cul- tures vivrières, les sols y étant fragiles et le parasitisme intense.

La région nord se trouve située dans la zone soudano-guinéenne à pluvio- métrie s'échelonnant entre 900 et 1.200 mm. Les principales cultures sont le sorgho, l'arachide, le mil et le coton. Le maïs y est peu cultivé, mais cette culture devrait prendre de l'extension dans la partie la plus hu- mide de cette zone.

Au Centre, le plateau de l'Adamaoua dont l'altitude moyenne est de 1.100 m, est favorisé par un climat et des sols favorables à la culture du maïs, mais c'est une région sous-peuplée, à voca- tion essentiellement pastorale, 00 les cultures vivrières sont peu importantes.

Les zones d'altitude de l'Ouest, si- tuées entre le 5" et le 6" degré de latitude nord, présentent un ensemble de conditions favorables à des cultures vivrières. Le climat équatorial y est tempéré par l'altitude qui entraîne un abaissement de la température et une augmentation de la luminosité. Les sols volcaniques sont riches, bien pourvus en matières organiques et bien struc- turés. La pluviométrie (entre 1.500 et 4.000 mm) est souvent trop abondante pour la culture du maïs. Des culti- vateurs laborieux y pratiquent une agri- culture intensive.

L'AMELIORATION DU MAIS AU CAMEROUN

par J.Y. PRAQUlN*

Pour l'ensemble du Cameroun, la production maïsicole atteint, d'après les statistiques officielles de la Direc- tion de l'Agriculture, 250.000 tonnes réparties comme suit :

I Zones I P,',"~,u,cE:~ I Pourcentage 1

- I 25o.ooü I 100,00 I A elles seules, les zones d'altitude

de l'ouest assurent les deux tiers de la production nationale. Ces zones comprennent les cinq départements Bamiléké auxquels s'ajoutent les dépar- tements Bamoun, Bamenda et une par- tie du Mungo. Elles couvrent une sur- face d'environ 22.000 km2, et abritent environ un million d'habitants.

Les travaux d'amélioration du maïs ont été effectués dans l'Ouest à partir des Stations de Bambui et Dschang.

TYPES DE MAIS CULTIVES ET UTILiSATlON

La plus grande partie du maïs pro- duit est destinée à l'alimentation hu- maine. Les utilisations principales sont : l'épi frais grillé, le foufou et la bière (le foufou est une pâte comprenant à la fois la semoule et la farine).

En règle générale, les consomma- teurs préfèrent les grains blancs ou jaune pâle pour confectionner le fou- fou ; la couleur étant sans importance pour les épis mangés frais et grillés.

La texture du grain ne doit être ni vitreuse ni farineuse. Un grain trop dur est refusé car sa mouture exige deux passages au moulin à maïs (frais sup-

plémentaires) ; les grains trop farineux ne sont pas appréciés non plus. car ils sont attaqués par les charançons.

II est impossible de connaître l'ori- gine des variétés actuellement culti- vées, les introductions ayant été très diversifiées par l'intermédiaire des Por- tugais, des Allemands, des Anglais, des Français, etc.

Dans l'ensemble, les cultivars locaux sont à grain rond de couleur jaune pâle. Les cycles sont très variables suivant les régions : courts dans le Nord (90 jours), ils s'allongent nette- ment en altitude oÙ les variétés locales atteignent 145 à 150 jours.

Les principales maladies sont la rouille américaine (Puccinia polysora) dans les' zones dont l'altitude est infé- rieure à 1.000 m, Helminthosporium turcicum et maydis : la première forme étant plus fréquente au-dessus de 1.000 m. Le charbon ouvert (Sphacelo- theca reiliana) affecte sérieusement la production lorsque les conditions cli- matiques sont favorables à son déve- loppement.

LES OBJECTIFS D'AMELIORATION

Ils sont nombreux et varient suivant les régions et les systèmes de culture dans lesquels entre le maïs. La re- cherche d'une forte productivité est évidemment une préoccupation com- mune à toutes les situations.

Dans le Centre-Sud, il faut un maïs à cycle moyen, résistant à la rouille américaine et à la verse, à grain clair pas trop farineux.

Dans le Nord, les variétés doivent avoir un cycle assez court et n'être pas trop sensibles aux coups de cha- leur et de sécheresse.

* PRAQUIN (J.Y.), Ingénieur en chef de recherches ICVT. Dschang (Cameroun)

Page 28: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AGRONOMIE TROPICALE XXXIB

Pour la région ouest, plusieurs objec- tifs sont poursuivis.

En règle générale, la résistance aux principales maladies déjà citées est un impératif.

- La réduction de la taille est souhaitable dans la plupart des cas car les variétés à haut po- tentiel ont trop souvent 3 à 4 m de haut.

- L‘obtention de variétés à cycle court (100-105 jours) est recher- chée afin d e récolter avant la période de pluies intenses (juil- let-aoQt) et de pouvoir établir une seconde culture derrière maïs.

- Les qualités technologiques du grain sont prises en considération car les brasseries, en ce pays, sont de gros acheteurs d e maïs.

Pour les départements Bamiléké, nous cherchons à obtenir un maïs dont le grain soit le plus voisin possible de celui des variétés locales (consom- mation humaine), ayant une producti- vité satisfaisante, même dans des con- ditions de fertilisation limitées avec un cycle (135 à 140 jours) légèrement in- férieur à celui des variétés locales. Ce maïs est destiné à être cultivé en association.

Pour le plateau Bamoun, l’objectif est l’obtention d e cultivars à très haut rendement, en condition optimum de culture, en tenant compte davantage des qualités technologiques (fabrica- tion d e bière, aliments du bétail, etc.) que d e la couleur du grain ou de son goût. Un cycle long n’est pas considéré comme u n obstacle absolu, par contre, une limitation de la hauteur est im- pératif (risques d e verse).

TYPES DE CULTIVARS RECHERCHES

Compte tenu du faible niveau tech- nique des utilisateurs et de l’absence de structures de multiplications de se- mences, nous nous sommes orientés vers la création d e composites moins coûteux et plus simples à produire que des hybrides et utilisables ‘en géné- rations avancées. C’est, d’autre part,

une formule plus souple qui peut être modifiée par sélection massale en fonction des besoins.

METHODOLOGIE ADOPTEE

a) Am6lioration de la productivité.

1) Création d’un composite nommé G COLA i) (l), à partir du matériel local destiné aux cultures traditionnelles, en vue de la production de grains pour la consommation humaine.

Les prospections d’écotypes locaux ont débuté en 1965 et se sont pour- suivies pendant quatre ans. Chaque série a subi les opérations suivantes : test demi épi à la ligne, test SI, création de synthétiques, top-cross, puis création du composite (( COLA >> par quatre fusions successives de huit entrées. Ce composite sera amélioré par tests SI.

Au cours des fusions, i l a été ajouté, en lignes femelles seulement, un por- teur d e gène br 2 d e raccourcissement des entre-nœuds, et u n e entrée résis- tante au charbon, ce qui permettra de fournir ce composite sous version naine ou sous version résistante à la maladie.

2) Fabrication d’un cultivar à partir d’entrées de Madagascar.

Les essais de comportement ayant montré l’intérêt du matériel provenant de Madagascar, neuf entrées de cette origine ont été semées ensemble et mélangées en fécondations libres. Le bulk obtenu a été travaillé en sélection massale pour donner le cultivar Z290.

Ce cultivar a un haut niveau d e productivité, un cycle plus long que les variétés locales (155-160 jours) et une taille plus élevée. Son grain est très apprécié pour la .consommation, mais i l semblerait plus sensible aux charançons que le matériel local.

3) Création d’un composite nommé 6 COCA)) à partir de quatre entrées d’Afrique d e l’Est : UKCB - SR52 - H 632 - H 611, auxquelles ont été ajou- tés Z155 et South African White.

(1) Composite IocaL

Bibliographie

285

Ce composite en cours de fusion aura un cycle long (150-180 jours). I I est destiné aux cultures pures en vue d’une utilisation industrielle.

b) Résistance aux maladies.

1) Création d’un composite <<BA- COB >> (1) résistant à Helminfhosporium turcicum par fusion de 6 synthétiques portant le gène H t l .

2) Obtention d’une version résistante au charbon ouvert du composite local.

c) Précocité.

U n e variété synthétique semi-préco- ce << BACOAX (2) (110-120 jours) est en cours d e fusion à partir d e dix-sept lignées introduites des Etats-Unis.

d) Réduction de la taille.

Elle est systématiquement recher- chée au cours de toutes les opérations de fusion. Le cultivar 290 d’origine mal- gache subit un cycle de sélection mas- sale pour ramener sa taille à un niveau raisonnable.

e) Amélioration de la teneur en lysine.

Quatorze entrées provenant des USA, du CIMMYT et de HITA sont en cours de fusion pour l’obtention du compo- site <( OPACO >>.

RESULTATS OBTENUS

La plupart des composites sont en- core en cours de fusion, mais le com- posite local (< COLA >> et le cultivar 290 ont pu être testés en divers lieux de- puis plusieurs années.

En région Bamiléké, le composite local a une productivité d e 50 qx, ce qui représente une supériorité de 43 YO s u r la variété locale (35 qx).

En tests d’évaluation (2 à 5 ha), le cultivar 290 produit 70qx s u r les sols noirs à allophane de Foumbot et 100 qx s u r les sols bruns de Galim.

(1) Bambu1 composite B. (2) Bambui composite A.

LE CONTE (J.). - Enquête maisicole au de l’Ouest-Cameroun. Communic. Colloque Cameroun. CR mission, 12-24 juinet 1967, IRAT I Bouaké (CBte-d’Ivoire), nov. 1973, 40 p. ronéot. 12 p. ronéot.

LE CONTE (J.). - Note sur l’amélioration du maïs dans l’ouest-Cameroun. CR mis- sion, 16-23 juillet 1969, 23 p. ronéot.

LE CONTE (J.). - Note sur un programme général du maYs au Cameroun. CR mission,

‘19-29 juin 1973, 15 p. ronéot.

TARDIEU (M.), PRAQUIN (J.Y.). - L‘amé- lioration du maïs au Cameroun. African SoilslSols Africains, vol. XV, 1-2-3, pp. 49-58.

TARDIEU (M.), PRAQUIN (J.Y.). - L‘amé- lioration du maïs dans les zones d‘altitude du Cameroun. L‘Agron. Trop., 27 (4), pp. 473-87.

PRAQUIN (J.Y.). - Grandes lignes de la sélection du maïs dans les zones d’altitude

Page 29: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

286 AGRONOMIE TROPICALE XXXIB

AMELIORATiON ET DEVELOPPEMENT DE LA CULTURE DU MAIS DANS LA REGION DES LACS DE LA RIFT VALLEY ETHIOPIENNE

par M. ADAM* et B. CHEVREAU*

Awassa, capitale du Sidamo, est située à 275 km au sud d'Addis-Abeba, dans la Rift Valley éthiopienne, au centre d'une région d'altitude moyenne (entre 1.500 et 2.000 m), relativement homogène s u r environ 7.000 km2, entre les longitudes 38" et 39" est et les latitudes 6,5O et 7,5" nord.

UNE MOSAIQUE

ET D'UMITES PEDOLOGIQUES DE MICRO-CLIMATS

La principale caractéristique clima- tique est la succession d'une saison très pluvieuse entre juillet et octobre (quand les vents chargés d'humidité en provenance des océans Atlantique ou Indien convergent s u r les hauts plateaux), d'une saison très sèche en- tre novembre et février (quand les vents persistants proviennent du Nord-Est, vidant le ciel de tout nuage et faisant tomber brutalement le taux d'humidité relative), d'une saison intermédiaire enfin, entre mars et juin (avec alter- nance d e séquences pluvieuses et de périodes sèches).

Avec une moyenne annuelle de 960 mm, Awassa a vu ses précipi- tations varier entre 810 et 1.230 mm au cours des treize dernières années, le nombre de jours de pluie osciller largement autour de la moyenne de 145 (entre 105 et 170). Le début des pluies utiles peut se trouver entre fin février et mi-avril, plus tôt dans le Sud (Dilla- Chucko) que dans le Nord (Neghelle- Alem Guebeya). Une période sèche de deux à trois décades peut s'intercaler en mai, juin ou au mois d'aoOt. La fin des pluies peut intervenir entre la mi-septembre et la fin octobre. Cette grande variabilité joue à la fois s u r les dates d e semis, la croissance des cultures, les périodes critiques (comme la floraison pour le maïs). Nous retrou- vons ces variations à la fois dans les températures moyennes annuelles (qui, en règle générale, croissent en fonc- tion inverse de l'altitude : entre 14" B Assela et 22" à Arba Minch en pas- sant par 19O à Awassa), mais aussi dans les différences journalières moyennes (qui s'accroissent également quand l'altitude décroît : de 12O à Assela à 15O à Arba Minch).

La diversité des climats se retrouve dans la variabilité des terrains. Les

agronomes du Projet Paysannat ont délimité pour 7.000 km' au moins, huit sous-régions. Lors d'une rapide recon- naissance morpho-pédologique du bas- sin versant d'Awassa (1.500 km'), RAU- NET a noté au moins neuf grandes unités pédologiques caractéristiques. La Ferme d'Awassa (4.500 ha) répartit ses terres cultivables dans trois grands terroirs : les sols sableux humifères s u r couverture ponceuse épaisse au nord d e la dépression, entre les massifs de la Caldera Corbetti, la rivière Noire et la faille Bobora ; les sols d e type limo- neux s u r dépôts volcano-lacustres plus ou moins cendreux et récents du bom- bernent central, entre le lac Awassa et le marais Sciallo ; les sols de type argileux à hydromorphie plus ou moins temporaire entourant le lac Sciallo et le massif du Gumbi, qui nécessiteraient une étude très poussée avant toute mise en valeur rationnelle.

Un point commun pour l'instant : su r le plan chimique, le phosphore semble être partout un facteur limitant, pouvant apporter des suppléments de récolte annuelle sur le maïs de 7 à 14 qxlha suivant les doses utilisées ; un essai, qui a duré sept années, a montré des effets résiduels extrême- ment importants dans le calcul de la rentabilité des fumures annuelles. L'azote devient tr&s rapidement facteur limitant dans le cadre des systèmes de production intensive.

RECHERCHE ET INTRODUCTION DE MAIS SELECTIONNES

De très nombreuses introductions ont été faites depuis 1967 et comparées aux maïs considérés comme locaux (Awassa - Jimma blanc - Jimma jaune - Bako). Trois critères principaux ont été retenus : le rendement en grains, l'adaptation au cycle pluviométrique (semis entre 15 mars et 15 mai, récol- tes à partir du 15 octobre), la résis- tance aux maladies. Pour l'instant, ce sont les variétés sélectionnees en Afrique de l'Est (Kenya et Zambie) qui donnent les meilleurs résultats, avec des potentialités extrêmement élevées (plus de 100qx/ha en par- celles expérimentales et en bonnes années). Des formules très variées ont été essayées : Composites (Kitale, Ilon- ga, Ernbu, Zambia, Ukiriguru), Synthé-

tiques (Kitale), croisements de compo- sites, hybrides simples, doubles et triples.

Leurs défauts peuvent se résumer ainsi : très grande taille (sensibilité B la verse), hauteur élevée de I'inser- tion de l'épi (récolte mécanique très difficile), épis souvent dénudés à leur extrémité (attaques d'oiseaux, pourri- tures des grains apicaux).

Nous disposons de cinq hybrides, dont quatre originaires du Kenya, pour la vulgarisation : - H611 (Kitale Syn. I I X Ecuador

573), hybride variétal à cycle très long et à taille très élevée (300 cm) ; - H 632 [(A X G)] X F, hybride 3

voies à cycle un peu moins lqng (190 jours) et à taille légèrement plus basse (270 cm) ; - SR 52, hybride simple d'origine

zambienne, très proche de H632 pour le rendement, la taille, la hauteur d'in- sertion d e l'épi, le cycle; - H511 et H512, hybrides com-

plexes, 9 cycle moyen de 160 jours, pouvant être maintenus et reproduits pendant plusieurs années en pollini- sation libre comme u n e variété.

METHODOLOGlE ADOPTEE POUR LA SELECTION

Des moyens en personnel et finan- ciers réduits ne nous permettent que des objectifs limités d'amélioration. Les principales méthodes utilisées sont : - La sélection massale au sein du

Composite II (originaire du Kenya) et d e populations comme J imma (locale) et Ecuador (introduite) ; - La sélection récurrente récipro-

que entre Jimma et Ecuador qui a été entreprise après avoir constaté, en 1972, des effets intéressants par croi- sement variétal ; le premier cycle s'est achevé en 1975.

Jusqu'à présent, l'accent a été mis beaucoup plus s u r l'amélioration des techniques culturales concernant les maïs introduits du Kenya. En consé- quence, les résultats dont dispose la Station de Recherche d'Awassa, con- cernent essentiellement ces variétés.

CHEVREAU (B.), Ingénieur en chef de recherches IRAT. ADAM (M.), Station agricole d'Awassa (Ethiopie).

Page 30: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

1982 ........... 92.000 Y972 ........... 95.000

287

85.000 Le maïs est cultivé traditionnellement 93.000 en culture associée : haricot-maïs-

I Variétes

DONNEES SUR LES RESULTATS nent essentiellement les variétés OBTENUS EN EXPERIMENTATION kenyannes. Ces rendements ont été

obtenus grâce a une recherche pous- Pour les raisons citées plus haut, sée s u r les dates de semis, la den-

sité, la fertilisation, le désherbage, etc. les données s u r les résultats concer-

RENDEMENTS OBSERVES DE VARIETES DE L‘AFRIQUE DE L‘EST (q/ha en expérimentation)

- 1968 I 1969 1 1970 I 1971 I 1972 I 1973 I 1974

H 632 ........ H 511 ........ SR 52 ........ H 611 ........

51 89 62 63 77 -

La moyenne des rendements des hybrides du Kenya cultivés s u r la Ferme Awassa (ferme mécanisée), se situe autour de 60qdha s u r une s u r - face totale de 1.500 ha.

Utilisées par le paysannat endiron- nant, ces mêmes variétés, mais suKrtout H 511, donnent des résultats allant de 35 à 45qdha suivant le niveau d’inter- vention.

RECHERCHES PARTICULIERES

Une des caractéristiques les plus gênantes des maïs actuellement culti- vés à Awassa est leur taille très haute . (3 m et plus). Outre la verse importante qu’elle provoque, ce défaut empêche pratiquement toute récolte mécanique.

Un petit programme de recherche a été mis en route pour essayer de réduire la taille de ces maïs. La+mé-

133 85 81

136 90

89 85 I I 65 93

fhode utilisée consiste à introduire dans les composants de ces hybrides des gènes provoquant, en partie ou totalement, la réduction des entre- nœuds. - En 1974, nous avons procédé au

premier croisement type << lignée pure X brachytique 2 )) (réduction de tous les entre-nœuds) ; après autoféconda- tion pour produire des pieds possédant le gène brz à l’été homozygote, nous ferons ensuite un croisement en retour avec les composantes des hybrides. - En 1975, nous avons pu obtenir

la souche K257, présentant une réduc- tion subapicale des entre-nœuds, elle sera croisée en 1976 avec les lignées ,

pures.

Références

APPERT (J.). - Mission entomologique ef- fectuée a la ferme d’Awassa, oct. 1970.

BARAT (H.). - Notes de pathologie végé- tale Bthiopienne sur la ferme d’Awassa,

DELASSUS (M. - Observations sur quelques problemes pkytopathologiques observés ou signales en Ethiopie, 1972.

LE CONTE (J.). - Etude des travaux d’amé- lioration sur le maïs. Mission en Ethiopie,

RAUNET (M.). - Reconnaissance morpho- pédologique de la région d’Awassa. Etude du perim6ti-e de la ferme d’Awassa, 1974.

ROUANET (G.), ZACHARIAS (I.). - Recher- che et expérimentation agronomiques en 1967. Domaine agro-industriel d’Awassa.

SILVESTRE (P.). - Propositions pour Un pro- gramme d’études et d’expérimentations

agronomiques à Awassa, 1969.

1968.

1970.

Rapports de Synthese et ‘d’agronomie géné- raie de la station d’Awassa : 1968, 1969, 1970, 1971, 1972, 1973, 1974.

Rapports analytiques d’experimentation de la station d’Awassa : 1966, 1969, 1970, 1971, 1972, 1973, 1974.

APERCU SUR LA CULTURE DU MAIS A MADAGASCAR

Parmi les surfaces cultivées en cul- ture sèche à Madagascar, c’est le manioc qui arrive en tête avec 300.000 hectares, suivi immédiatement par le maïs cultivé s u r une superficie d’envi- ron 100.000 hectares.

L‘évolution des surfaces cultivées et des quantités produites sont les sui- vantes :

par M. CHATEL*

Diégo-Suarez . Majunga ....... Tamatave ..... Tananarive .... Fianarantsoa . . Tuléar ......... Total ..........

2.300 11.800 4.257

26.200 13.656 37.600

95.813

Production (tonnes)

3.169 11.647 3.450

31.773 13.473 30.620

93.333 -

I Production I (Bullefin de /’Economie Malgache, 1972.) I I (tonnes)

CHATEL (M.), Ingenieur de recherches; Mission IRAT, Tananarive (Madagascar).

I 91 I 1 IG 1 119

très rudimentaires. Les rendements moyens ne dépassent pas, dans ces conditions, la tonne de grain sec à l’hectare.

I I peut être cultivé seul sur de plus grandes surfaces, surtout dans la ré- gion centrale de l’île. Sa culture s’est beaucoup développée dans la région ouest de Tananarive et dans la région du lac Alaotra, pour l’élevage des porcs et des volailles. Les rendements varient suivant les conditions de culture. Ils sont en moyenne de 25qdha avec les maïs locaux et peuvent atteindre 50qdha avec l’emploi de variétés sé- lectionnées et de techniques culturales améliorées.

Page 31: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

288

Localisation (1)

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

Région climatique

La culture s'est Bgalement dévelop- COMDlTlONS CLIMATIQUES ET DE SOL PREVALANT Dée :

Bealanana ............. Ambatondrazaka ......

- dans l'ouest de l'île, région de Morondava et Manja ;

Trop. d'altitude Trop. d'altitude Semi-humide Plus chaud

DANS LES PRINCIPALES REGIONS DE CULTURE

Pluviometrie Altitude Temperature (m) maximum -minimum (mm1

Amboasary ............ Trop. sub. 40 33,70 - 15,70 499

Ambovombe ........... Trop. chaud 40 28,70 - 17,lO 575

Localisation Région climatique '

semi-aride et chaud

semi-aride

En fonction des climats, on peut région de Tu'éar distinguer deux grandes zones de cul-

sous irrigation, et région ouest de Fort- ture du maïs : climat tropical Dauphin, en régime pluvial oÙ la cul- du centre de l'île et climat sec semi- ture est affectée par une faible pluvio- aride d e l'ouest et du Sud, et deux

- dans le

Type de sol

- Sables roux, sols ferrallitiques sans

- Sables roux, sols ferrallitiques sans réserves calciques.

reserves calciques.

métrie qui, de plus, est mal répartie ;

- dans la région de Maevatanana,

zones de moindre importance : climat tropical humide de la côte Est et cli- mat oarticulier du Nord-Ouest, troDical

Altitude (m)

Localisation Région climatique

............. ............

Tamatave Trop. per humide 20

Brlckavlile Trop. per humide 30

Farafangana .......... Trop. per humide 6

chaud

chaud

chaud

durant la période mai-septembre, s u r sol exondé.

sec àyant une longue période de sé- cheresse : sept à huit mois.

Type de soi Temperature Pluviornetrie

31 0 - 20,40 3.528

29,40 - 20,Io 2.800

2580 - 19,90 2.426

maximum - minimum (mm1 1 - Sols ferrallitiques sur collines et

alluvions sub-récentes dans les au- tres zones. I

I

ZONE CENTRALE DE CILE

......... DIBgo-Suarez

Ambanja .............. Trop. sub semi-humide 3120 - P,60 915 - Sols ferrallitiques sur basalte.

31 0 -20,40 I 2.156 I s6cheresse

Antsirabe ............. Trop. d'altitude

Fianarantsoa .......... I Trop. d'altitude

1.125 766

1.506

1 .lo6

' Température maximum -minimum

260 - 13,70 300 - 18,70

23,30 - IO,?Í0

23,7o - 1320

Pluviométrie ("1

(1) Du Nord au Sud.

ZONE OUEST ET SUD-OUEST DE L'ILE

1.320 1.173

1.430

1.222

Localisation

Malntirano ............ Morondava ............ Manja ................. Sakaraha .............. Tuléar ................. BBtloky ...............

Région climatique

Trop. sub semi-humtde. chaud

Trop. sub semi-humide, chaud

Trop: sub semi-humide chaud

Trop. sÙb semi-humide, chaud

TrOD. sub. aridi, chaud

Trop. sub seml-humide, chaud

Altitude (m)

25

8

267

460

9

263

Temperature maximum - minimum

29,70 - 21,70

30 0 - 19,80

32,40 - 18.10

31 0 -14,90

29,70 - 17,90

32 0-17 0

Pluviométrie (mm1

ZONE OUEST DE FORT-DAUPHIN

996

743

698

733

349

61 6

Type de SOI

- Sol peu évolué d'apport. - Alluvions ferraliitiques.

- Sols ferrallitiques des collines. - Sols peu Bvolués d'apport. - Andosols. - Idem.

~~~~~

Type de sol

- Ferrailitiques. - Hydromorphes mineraux. - Ferrugineux tropicaux. - Sols ferrallitiques.

- Sables roux.

- Sols peu Bvolués d'apport. - Sols ferrallitiques.

ZONE DE L'EXTREME NORD-OUEST

Page 32: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

MAïS Principales zones de culture

MAJUNGA /

TYPES DES PRINCIPAUX MAIS LOCAUX CULTIVES

Madagascar possède des populations de pays qui résultent :

- soit d‘une sélection naturelle réa- lisée lentement pour les souches les plus anciennement cultivées (de telles populations sont constituées des maïs jaunes vitreux - ou intermédiaires vitreux-dentés à rafle longue - qui ont été introduits s u r les côtes de la Grande Ile à la fin du XVII” siècle par les Portugais ; - soit d’une sélection récente et

rapide, comme c’est le cas des maïs de type jaune denté, introduits d’Afri- que du Sud et cultivés à Madagascar depuis moins de cinquante ans.

Les variétés locales des hauts pla- teaux sont essentiellement constituées de maïs jaune à grain plus ou moins gros.

A partir de Fianarantsoa et en allant vers le Sud, les types gros grains font place à des types jaunes à grain plus petit.

I ,

TRAVAUX DE SELECTION MAIS W MADAGASCAR

OBJECTIFS D’AMELIORATION

Le but poursuivi est de réunir’ une haute productivité liée à une bonne adaptation, ce qui se traduit par une augmentation des rendements moyens. Le rendement est donc l’objectif final recherché ; i l est conditionné surtout par :

1) LES CARACTERES D’ADAPTATION

a) Bonne adaptation au climat et au sol ; longueur du cycle végétatif de l’ordre de 110 jours pour Tamatave, 125 jours pour le lac Alaotra, 160 jours pour les régions d’altitudes plus éle- vées.

b) Bonne résistance aux maladies et aux insectes qui, suivant les années, influent considérablement s u r les ren- dements. Parmi les maladies, signa- lons :

Helminthosporium maydis et turci- cum, les rouilles Puccinia polysora et

289

sorghi ; Sphacellotheca reiliana a très haute altitude, une virose (streak ou stripe) à basse et moyenne altitude.

Parmi les insectes, signalons HBtB- ronychus Plebejus et les chenilles mi- neuses de Sesamia calamistis.

c) Bonne résistance aux intempéries. Les vents violents (cyclones) Zi crain-

dre surtout en basse altitude. La sécheresse, principalement dans

les zones de culture du sud et du sud- ouest de Madagascar.

2) LES CARACTERES DE PRODUCTIVITE

En corrélation positive avec le ren-

- la prolificité ; - la vigueur ; variétés à grosses ti-

dement.

ges et à entre-nœuds courts.

TYPES AMELIORES RECHERCHES ET OBTENTIONS

La sélection a eu pour but, dans un premier temps : - l’amélioration des populations lo-

cales en vue de les homogénéiser pour certaines de leurs caractéristi- ques essentielles.

A moyen terme, les travaux ont visé I’o,btention de formules hybrides (hy- brides variétaux ou polyhybrides).

A long terme, les recherches ont porté s u r les possibilités d’obtention d’hybrides doubles expérimentaux hau- tement productifs à partir de lignées en collection.

I. Amélioration des populations locales.

Une sélection de type récurrente, basée su r l’aptitude générale à la com- binaison, a été réalisée s u r deux éco- types locaux originaires du sud de Fianarantsoa et de Tuléar.

Elle a permis d’obtenir deux popu- lations stabilisées et améliorées (no 237 et no 238 de la collection).

En 1966-1967, ces deux souches amé- liorées et de même type (petit grain jaune corné) furent hybridées pour pro- duire une variété vulgarisable (no 264 de la collection). Les gains de rende- ment obtenus sont de l’ordre de 5 à 10% selon les essais et les années.

II . Obtention de formules hybrides. 1) TRANSFERT DE GENES DANS LE MAIS

LOCAL AMELIORE

Ce transfert a été réalisé afin de relever le niveau de variabilité géné- tique de la population locale amélio- rée et d’augmenter son rendement.

Un hybride variétal demi local entre population 264 et une souche introduite de Rhodésie (no 153 collection, Natal Yellow Horse Tooth, à gros grains jau-

Page 33: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

290

TBmoin 238 W h a ) Lign6e

24 J .................................... 61 ,O2 31 J .................................... 35,Ol 29 J .................................... 35,Ol 16 J .................................... 41 3 7 20 J w4 ....................................

AGRONOMIE TROPICALE XXXIB

VQ du temoin Top cross (qxlha)

70,70 116 63,97 183 63,26 181 66,18 159 75,55 119

nes de type denté) a donné un maïs corné-denté présentent, en première génération, une plus-value de 33 à 79 "/O

selon les essais.

Un back cross par la population lo- cale améliorée a conduit B une formule trois quarts locale dont l'aspect est peu différent du maïs traditionnel entrant en grande part dans l'alimentation humaine.

2) OBTENTION DE VARIETES POLYHYBRIDES

Ce type d'hybride, obtenu par croi- sement de plusieurs hybrides classi- ques productifs et d'origine diverse, procure des rendements supérieurs aux hybrides intervariétaux et pratiquement équivalents aux hybrides doubles, en première génération. II peut être utilisé en génération avancée en utilisant la fraction stabilisée de la plus-value.

Diverses formules ont été essayées :

Hybrides simples entre lignées introduites

' X deux hybrides doubles rhodésiens

Hybrides doubles introduits du Mexique

X deux hybrides doubles rhodésiens

Hybrides doubles introduits du Kenya

X deux hybrides doubles rhodésiens

Ce sont les croisements des origines Kenya et Rhodésie qui ont donné les meilleurs rendements pour la zone des hauts dateaux. Un de ces hvbrides est vulgarisé : no 266 = (H63i) (SRHI1 X SRH 13).

Ill. Sélection B long terme, utilisation

L'objectif a été l'obtention de for- mules hybrides doubles expérimentaux

des lignées pures.

MOYENNES DES RENDEMENTS DES TOP-CROSS (Alaotra 780 m et Betafo 1.450 m)

pouvant entrer dans la composition de synthétiques vulgarisables.

1) LIGNEES JAUNES

a) Test de l'aptitude générale à la combinaison des lignees jaunes, choix du testeur.

Les résultats des top-cross dépen- dent et de la lignée et du testeur. Celui-ci doit être représentatif du matériel avec lequel on hybridera plus tard les lignées que l'on juge et il doit appartenir à un groupe génétique différent de la lignée à tester.

Le testeur des lignées jaunes choisi est une population locale (écotype amé- lioré de Tuléar no 238), de type corné et aifférent des lignées introduites dont le type est en majorité denté.

Les lignées présentant la meilleure aptitude générale à la combinaison sont les suivantes :

La lignée 31 J, originaire du Trans- b) Test de l'aptitude spkcifique des Vingt-trois lignées jaunes sont hybri- dées par deux testeurs 31 J (denté) et val, a été immédiatement utilisée dans lignkes jaunes.

une formule hybride complexe, type 23 J (corné). lignée par population : Les résultats des très nombreux hy-

brides simples ont fait apparaître que les lignées 31 J, 20J, de type denté, et 23 J, 24 J, de type corné, pouvaient être utilisées comme testeurs dans un

Suivant le testeur choisi, le classe- ment des lignées testées est différent ; une lignée : le 27 J, procure de bons rendements avec l'un ou l'autre testeur.

31 J X 264 = 380.

Cet hybride est bien adapté en région d'altitude : plus-value de 50% par rap- port aux maïs locaux.

programme de création d'hybrides dou- bles productifs.

Ainsi, grâce à cette sélection, de nombreux hybrides doubles ont été créés, citons :

(31 J X 32 J)

(23 J X 16 J)

(23 J X 20 J) = Na 322

(20 J X 10 J) = No 325

donnant une plus-value de 57% sur 12 tests.

48% de plus-value sur 6 tests sur deux campagnes.

54O/0 de plus-value sur 8 essais sur deux campagnes. (31 J X 20 J) (23 J X AJ 54) = No 341

Quelques formules synthétiques ont été obtenues, citons : [(31 J X AJ 23) (19 J X 10 J)] [(26 J X 23 J) (16 J X AJ 54)]

et [(31 J X 32 J) (23 J X 16 J)] [(31 J X 27 J) AJ 541

Page 34: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

- Croisement diallèle de 8 lignées jaunes :

291

I 1 6 3 I 2 2 J I 2 3 J I 2 6 J I 2 7 J I 2 9 J I 3 1 J 1 3 2 J I I I I l I I l I

Ca G ....... 391,02 21,89 o,a6 0,93 120,72 174,20 I 101,44 I ?%: 1 107,07 1 ZOyfnnk. b;;h;( 19,84

109,87 240,5a

Les estimations de l’importance rela- tive de I’aptitude générale (a‘ G) et spécifique (8s) pour les 8 lignées, montrent. que :

2) LIGNEES BLANCHES

a) Test de /’aptitude générale 5 l a com- binaison des lignées blanches.

Le testeur choisi est une population pour les lignées 22, 23, 26 et 27 J, les effets de dominance et très productive, différent par son ori- sont plus imporiants que les effets & gine et la fOl‘me du grain (long, étrait, . I , .? denté. Doids de 100 araines faibles).

(gzss) est très supérieur (u‘G) du Mexique (Mich Tuxpeño Suprario)

arriis. des lignées pures protenant d’AfriqÚi du Sud (gros grains larges et plants

une forte aptitude générale a la com- dentés, poids de 100 graines élevé), binaison. et des lignées du Kenya (denté, rond,

Les résultats obtenus avec ces deux poids de loo graines moyen)’ lignées confirment les top-cross avec, Les lignées présentant la meilleure comme testeur, la population locale aptitude générale à la combinaison Tuléar. sont les suivantes :

Les lignées 163 et 31 J présentent

Lignees I Rendement t h o i n Wha)

23 B .................................. 21 B .................................. 15 B .................................. 18 B .................................. 8 8 ..................................

22 B .................................. 5 8 ..................................

14 B .................................. 25 B .................................. 17 B .................................. 24 B .................................. 7 8 ..................................

T h o i n ...............................

b) Test de I’aptitude specifique des

Les résultats des nombreux hybrides simples entre lignées étrangères du Natal, de Zambie, du Kenya et de Co- lombie montrent que les lignées : 5 B - 6 B - 7 8 - 8 8 - 11 B du Natal sont intéressantes sur les hauts plateaux.

Les meilleurs hybrides simples tels que 5 B X 8 B et 7 B X 11 B ont permis l’obtention de formules hybrides trois voles et doubles telles que :

lignées blanches.

(5 B X 8B) 11 B (5 B X 3 6) 7 8 ( 5 B X 8 B ) ( 7 B X 1 1 6 )

AUTRES RECHERCHES

Obtention de lignees. 1) OBTENTION DE LIGNEES JAUNES

.- A partir d’une souche locale a gros grains (C8). - A partir de matériel introduit et

maintenu en collection : Natal Yellow Horse Tooth, Golden Beauty.

Tos:eurs x linnées

(tlha) Pourcentage du temoin

155 144 144 144 141 140 138 135 133 129 129 129 100

Les lignées stabilisées obtenues por- tent la dénomination Alaotra Jaune (AJ) et sont au nombre de 47.

2) OBTENTION DE LIGNEES BLANCHES

- A partir de matériel introduit du Mexique (Mich Tuxpeño Suprario), de Rhodésie (SRHI1 - SRH13) et du Ruanda (Bambu, Hyckory King).

Les lignées extraites portent la déno- mination Alaotra Blanche (AB) et sont au nombre de 53.

Création d e composites : 1) Création d‘un composite productif,

résistant ii la virose sévissant sur la côte Est.

Une sélection épi-ligne dans les éco- types de la côte est a permis I’ob- tention d’une souche locale (Tsakoma- lady), présentant une bonne résistance à la virose et un rendement supérieur au maïs local de La Réunion.

Cette souche a servi de testeur aux meilleures souches introduites d’Amé- rique Centrale et des Antilles.

259,89 225,99 466,91 i 54,2a 187,04 61,41 1 91,84 I 118,73 I 87,16

D’autre part, huit souches de La Réunion, sélectionnées pour leur pro- ductivité et leur résistance, furent hy- bridées en 1972 par une neuvième sou- che différente des autres par son type denté et un nombre élevé de rangs sur l’épi (18 à 24).

Ces deux séries d’hybrides, souche locale X souches étrangères et sou- ches réunionnaises entre elles sont entrées dans la fabrication d’un com- posite à 19 entrées qui en est à un troisième cycle de fusion.

2) Création d‘un composite pour la r6-

Ce composite, en deuxième cycle de fusion, fait intervenir 17 entrées étran- gères testées avec succès sur plusieurs campagnes i Tuléar.

Les entrées sont originaires d’Amé- rique Centrale et des Antilles.

gion de Tuléar :

3) Création d‘un composite local hauts plateaux :

Dans les essais variétaux, on a re- marqué que les maïs locaux à gros grains des hauts plateaux pouvaient donner un rendement de l’ordre de 50 à 60qdha. Une sélection appliquée $i ces maïs locaux semble constituer une voie intéressante.

Seize écotypes de 10 &pis chacun ont été prélevés en 1972 sur une zone allant du lac Alaotra Fianarantsoa. Ces écotypes locaux ont été observés et les meilleurs entreront dans un com- posite qui pourra être exploité pour lui-même, comme testeur d’introduc- tions bien adaptées à la région des hauts plateaux, et comme source de lignées pures locales pouvant être uti- lisées dans un programme hybride.

DOMNEES SUR LES RESULTATS OBTENUS

EN STATION

Le réseau d’essai mis en place par I’IRAT-IRAM a permis de conduire des essais pluri-annuels dans de très nom- breux points de la Grande Ile.

Pour la zone des hauts plateaux a climat tropical d’altitude, un certain nombre de variétés introduites et créées à Madagascar se sont montrées intéressantes.

Page 35: L'IRAT et l'amélioration du mais en zone tropicale

292 AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

Rendement

(Tll/yhe,;

Numero collection

du temoin

160 189 266 322 325 341 375 377

79 233 241 266 383

N.B. -

Tuxpeiiio Tardio 1643 Mexique 5 Cuban Yellow flint Nyassaland 5

l l l ixa 3 Ghana 5 H 632 (SR 11 SR 13) Mad 3

374 x 377 Mad 3 TBmoin

Nombre de tests

positifs I négatifs Nom ou formule

3.600 2.800 2.900 2.700 2.900

I I-

204 135 133 141 159 100

Bambu Hyckory King

H 632 x (SR 11 SR 13) HD 10 HD 1 HD II

374 X 266 361 X 266

HD 374 x 377 Temoin

7 5 17 12 6 6 9 8 6 8

, 140 144 145 157 148 154 147 145 144 161 100

.es tests positifs sont les essais où la variété s'est touiours montrée supérieure au témoin:

POUR LA ZONE OUEST ET SUD-OUEST

Numero collection Nom ou formule

Nombre de tests

positifs I n6gatifs Origine

I

CONCLUSlONS

Pour la zone des hauts plateaux, où le maïs est largement représenté et en extension, on peut tirer deux ensei- gnements à la suite de I'expérimen- tation et de la sélection :

- Les rendements moyens des té- moins sont de l'ordre de 4t/ha, ce qui correspond à environ 2 tonnes en grande culture. Ceci est une amélio- ration sensible, par rapport aux ren- dements en exploitation paysannale, grâce à l'emploi de techniques cultu- rales soignées. - Les rendements des variétés amé-

liorées, type 266 et 383, correspon- dent en grande culture à un rendement de 55 qxlha. Ce chiffre est d'ailleurs confirmé par les résultats obtenus en

La culture du maïs à La Réunion dient au troisième rang après la canne à sucre et le géranium, par I'impor- tance des surfaces cultivées : 4.000 ha. Cependant, la production ne couvre que le tiers des besoins de l'île avec 13.500 tonnes (1974) destinées surtout à l'alimentation animale.

grande surface à Antsirabe (FI FA MA NOR), à la Sakay et au lac Alaotra (SOMALAC et Station).

Dans ces conditions, il est évident que, par l'application raisonnée des règles d'actions culturales d'une part, et par l'emploi de variétés sélection- nées d'autre part, la production de maïs de cette zone écologique peut, dès maintenant, être largement aug- mentée.

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LE MA18 A LA REUNION

par G. LOYNET*

La culture est pratiquée en inter- calaire de la canne à sucre, plus rare- ment en culture pure. La zone de production se situe sur la couronne littorale jusqu'à une altitude de 600 à 700 mètres. Les pentes, souvent très fortes (15%), les sols très caillouteux et le morcellement excessif de cer-

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'

LE CONTE (J.). - Mission à Madagascar : selections du maïs, 1972. CR mission, 35 p. ronéot.

taines propriétés, n'autorisent pas tou- jours la mécanisation. Sur le littoral, la culture est possible toute l'année, la sécheresse est le seul facteur limi- tant. En altitude, c'est uniquement une culture d'été. La pluviométrie, plus abondante et mieux répartie de la région au vent (> à 2 m par an), en

- * LOYNET (G.), Ingenieur assistant IRAT, Saint-Denis (RBunion).

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AGRONOMIE TROPICALE XXXIB 293

fait la région d’élection. Dans la zone sous le vent, l’irrigation d’appoint se révèle le plus souvent nécessaire, sur- tout au cours de la période d’août à décembre, la plus favorable à la pro- duction.

Les maïs locaux sont des populations provenant du croisement d e toutes sor- tes d’origine (maïs importé pour la consommation). Ils présentent, lorsque les conditions sont favorables, une bonne productivité (50 à 60qx/ha de grains). Ces populations offrent I’avan- tage d’être bien adaptées aux condi- tions locales et, en particulier, soni assez peu sensibles à une maladie à

. virus transmise Dar un insecte, Pere-

les cas graves, elle provoque un na- nisme de la plante et supprime la production. Elles présentent, par con- tre, un certain nombre de défauts dont te principal est leur taille et, en parti- culier, la hauteur d’insertion d e l’épi les rendant sensibles au vent et inter- disant les densités élevées.

Sur les conseils d e M. CAUDERON, alors directeur de la Station d’Amé- lioration des Plantes INRA de Cler- mont-Ferrand, l’hybridation a été choi- sie comme méthode d’amélioration du maïs local, en utilisant comme mâle une population locale, (( Révolution )>, ayant déjà fait l’objet d’une sélection massale, et comme femelle, des hv-

Les objectifs de ces travaux étaient de diminuer la taille et la hauteur d’in- sertion d e l’épi, tout en conservant le caractère de faible sensibilité à la maladie des stries. En 1967 et 1968, vingt hybrides ont été ainsi croisés avec la population <( Révolution P. Les produits ont été mis en essais com- paratifs à différentes saisons et dans des situations diverses, littoral avec ou sans irrigation et altitude, au cours des années 1967 à 1972. En 1972 et 1973, 36 introductions ont été réalisées en provenance de la Station d’Amé- lioration des Plantes de Montpellier et de nouveaux essais comparatifs mis en place. Sur un total de 56 hybrida- tions, quatre combinaisons se sont

grinus maydis, qui se traduit par des brides simples provenant de régions montrées particulièrement intéressan- stries décolorées s u r les feuilles ; dans de la strate géographique tempérée. tes :

hybride (W 64 A X A 619) X Révolution (= IRAT Z 9 ), hybride (A 619 X F 19) X Révolution (= IRAT ZIO), hybride (B 37 X F502) X Révolution, hybride (W 64 A X F 546) X Révolution.

Ces hybrides présentent les carac- téristiques suivantes :

- précocité : le gain varie de une à trois semaines suivant les saisons et les situations ; ce qui présente un avan- tage dans de nombreux cas, notam- ment en altitude. - taille : celle-ci est sensiblement

réduite et l’insertion de l’épi se fait à 30-40 cm plus bas que dans la popu- lation 4 témoin )>.

- sensibilité aux virus : la résis- tance, bien qu’inférieure au témoin, est satisfaisante. - Sensibilité aux rouilles : ils sont

plus résistants. - productivité : leur production est

régulièrement supérieure h celle des

populations locales, quelle que soit leur situation. Dans de bonnes conditions le nom de INRA 508.

qui est commercialisé en France sous

climatiques (littoral irrigué et semis d’août-septembre), avec une forte den-

fertilisation azotée d e 150 N/ha, les ren- dements sont de 20 à 30% supérieurs

Les recherches se poursuivent avec

raient apporter une plus grande pro- sité de semis (77.000 pieds/ha) et une d’autres hybrides simples qui pour-

à ceux de la population locale’et peu- vent atteindre 90 qxlha. Références

Nous possédons ainsi les formules Agence IRAT-Réunion. - Les possibilités du d’hybrides de maïs qui peuvent amé- maïs hybride à La Réunion, 1972. Document liorer sensiblement cette production à ¡RAT, mars 1972, 5 p. ronéot. La Réunion. Deja une Production de ETIENNE (J.), RAT p.). -, Le stripe, une semences portant s u r plus de 4.000 kg maladie importante.du mais à La Réunion, de l’hybride IRAT 2 9 a été réalisée en 1973. L‘Agron. Trop., 28 (I), pp. 8-11.

1971. Certains géniteurs sont par ail- LE CONTE (J.). - Enquéte maïsicole à La leurs disponibles et peuvent faciliter Réunion, 1963. CR mission, 13 février-6 la tâche des producteurs de semen- ces. C’est le cas de W64A X F546

mars 1963, 72 p. ronéot.

CONS I DE RAT I O NS FI NALES

par J. LE CONTE*

L‘analyse de l’ensemble des pro- grammes menés par I’IRAT nous mon- tre que l’on s’est orienté vers la cons- titution d’hybrides, non pas à formule fixe comme ceux utilisés dans les pays de la strate tempérée, mais à formule génétique plus ou moins large.

De tels hybrides sont, comme toute formule hybride utilisant I’hétérosis, essentiellement utilisables en première génération issue du croisement. Mais, à la différence des hybrides à formule fixe, leur utilisation en F2 ou en géné-

ration avancée, si elle n’est certes pas conseillée,, ne risque cependant pas d’amener une dépression par trop ac- centuée s u r le plan du rendement.

Ces hybrides, à formule plus ou moins large, se présentent sous deux formes possibles : - d’une part, hybrides entre deux

géniteurs à base génétique par- fois très large : i l peut s’agir de populations, de composites ou de synthétiques. De tels hybrides

sont communément appelés in- ter-variétaux )) ;

- d’autre part, hybrides entre un géniteur à base génétique large (population) et un géniteur à base génétique étroite, ce dernier cons- titué par une combinaison entre lignées fixées. I I s’agit alors d’ << hybrides complexes D, catégo- rie dont i l a été parlé au cours des divers exposés précédents.

‘f LE CONTE (J.), était conseiller scientifique B I’IRAT.

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294 AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

Ces deux catégories d'hybrides ont en commun les caractéristiques géné- tiques suivantes : - possibilité d'utiliser la vigueur hy-

bride en génération F1 ; - taux de consanguinité absent ou

très réduit en génération F2.

Nous allons envisager successive- ment ces deux catégories d'hybrides.

A) HYBRIDES INTERVARIETAUX

Des hybrides intervariétaux exploi- tant des effets accentués d'hétérosis ont ét6 identifiés par les chercheurs de I'IRAT.

Parmi les obtentions les plus ré- centes, mentionnons à titre d'exemple :

- en Haute-Volta, des hybrides haut producteurs obtenus entre la variété locale blanche Massayomba (sud-ouest voltaïque) et diverses souches en pro- venance de Cuba. - dans le nord du Bénin, un hy-

bride réalisé entre la sélection jaune locale (composite jaune d'ha) et un maïs provenant de La Réunion ayant montré, outre un effet important d'hété- rosis, une résistance presque absolue à la virose *streak. apportée par le parent réunionnais.

Dans ces obtentions, un des géni- teurs est u n maïs local amélioré of- frant une garantie de bonne adaptation, le second géniteur étant une intro- duction. Le géniteur d'origine étran- gère a été identifié comme entrant dans le meilleur croisement entre le géniteur local, d'une part, et u n e série de souches introduites depuis plusieurs saisons, d'autre part.

Un des avantages de l'utilisation de tels hybrides à large base est la facilité de leur production semencière, puisque les deux géniteurs ont une vigueur végétative normale.

D'autre part, en raison des limita- tions actuelles des infrastructures de production semencière et des réseaux de distribution, on peut être placé dans une situation aboutissant à une ex- ploitation de semence F2. Dans quelle mesure un tel risque peut-il être pris ?

La question est de savoir si u n e fraction de I'hétérosis est encore ex- ploitable à la génération F2, étant entendu que le taux de consanguinité en F2 peut être tenu pour négligeable si les deux parents de l'hybride sont à large base génétique.

si l'On note V l et V2, les deux variétés parentales, V 1 étant supérieure à V2, et F 1 la première génération hybride, cette condition sera réalisée si l'on a la relation théorique suivante, sur le plan du rendement :

FI-VI > (V1-V2)/2

Cette relation est basée s u r I'exi- gence que l'effet d'hétérosis, quoique réduit de moitié lorsqu'on passe de la F 1 à la F 2, reste cependant supe- rieure au meilleur des deux parents. Elle implique une double condition :

1) L'effet d'hétérosis par rapport au pa- rent le plus productif doit être aussi accentué que possible (premier membre de l'inéquation).

2) Le rendement des deux variétés parentales doit être aussi voisin que possible (second membre de l'inéquation).

I I va sans dire que cette double condition est loin d'être souvent réali- sée. Toutefois, si le rendement d e la F 2 se situe proche du meilleur des deux parents, l'utilisation d e cette F2, prolongeant celle de la F 1, est encore possible. C'est certainement le cas pour d e très nombreux hybrides inter- variétaux.

Un autre avantage important des hy- brides variétaux à large base génétique réside dans le fait qu'il est possible d'améliorer progressivement et sépa- rément les deux parents en utilisant les effets génétiques additifs ; I'amé- lioration des parents aura de bonnes chances de se traduire ensuite par l'amélioration de l'hybride lui-même. A ce sujet, i l faut remarquer que, s u r un plan général, les effets additifs sont beaucoup plus importants que les ef- fets non additifs dans les croisements entre variétés, par suite de I'hétéro- généité génétique de ces variétés (Lon- nquist et Gardner, 1961).

Des améliorations successives peu- vent ainsi être envisagées et ont été décrites par Eberhart (1967) comme système intégré d'amélioration.

Enfin, i l est apparu, dans les exposés ci-dessus, que les hybrides variétaux constituent eux-mêmes une étape en vue de la recherche d'une formule génétique complémentaire vis-à-vis de certaines souches locales améliorées. Cest ainsi que le géniteur étranger entrant dans l'hybride jouera tout natu- rellement le rôle de testeur vis-à-vis des lignées autofécondées que l'on tirera du géniteur local (programmes menés actuellement au Bénin ou en Hau te-Vo I ta).

Ceci nous amene a l'analyse des <( hybrides complexes )>, que nous envi- sageons ci-après :

B) HYBRIDES COMPLEXES

La plupart des programmes de sélec- tion, débutés à des époques parfois très différentes, et menés dans des mi- lieux géographiques très variables, ont porté sur un matériel végétal d e départ très diversifié.

Toutefois, en dépit d e la très forte variabilité de ces circonstances régio- nales de départ, une convergen& très accentuée s'est progressivement opé- rée sur le plan méthodologique parmi les chercheurs, en vue d'aboutir à la mise au point et à l'utilisation de for- mules d' << hybrides complexes )>.

Comme nous l'avons déjà mentionné, l'hybride complexe occupe u n e posi- tion intermédiaire entre : - les hybrides intervariétaux, d'une

Part, - les hybrides classiques à formule

fixe, ne faisant intervenir que des lignées consanguines, d'autre part.

En effet, l'un des deux géniteurs est u n e population à base génétique pou- vant être très large : composite réalisé à partir de nombreux écotypes, par exemple ; tandis que l'autre géniteur represente une combinaison entre li- gnées consanguines : hybride simple ou double, par exemple.

Parmi les composites d'origine locale étant déjà entrés, ou appelés à entrer dans de telles formules, nous mention- nerons, à titre d'exemples : - en Casamance, le Zm10 blanc

(formé de 7 écotypes) et le Zm JT jaune (formé d e 3 écotypes) ;

- à La Réunion, la variété <( Révo- lution )) ;

- en Haute-Volta, un composite ré- gional constitué par 16 écotypes (8 du Sud-Mali et 8 d e l'Ouest- Voltaïque) ;

- au Bénin, la fusion de sélections locales diverses issues à l'ori- gine d'une large prospection des formes blanches du Sud.

Ces populations locales ont fourni, en fonction des circonstances régio- nales : - soit le géniteur << Population ))

dans l'hybride complexe : c'est le cas en Casamance et à La Réu- nion ;

- soit les lignées autofécondées destinées à constituer le géniteur croisement simple ou double en- trant dans l'hybride complexe : c'est le cas au Bénin.

Qu'il s'agisse du Bénin, d e la Haute- Volta, d e la Casamance ou de La Réunion, des lignées autofécondées ont été tirées ou seront tirées des compo- sites améliorés locaux en vue de les faire intervenir dans des formules hy- brides complexes.

L'identification du second géniteur, d'origine étrangère, a été réalisée à partir d'essais comparatifs pluri-an- nuels, mettant en jeu des croisements intervariétaux réalisés entre une col- lection d'introductions et le composite local jouant le rôle de testeur com- mun (Bénin, Haute-Volta).

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AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3 295

Le cas de la Côte-d’Ivoire, qui a également procédé à la synthèse d’hy- brides complexes, diffère de ceux que nous venons d’analyser en ce que les deux géniteurs (population et hybride simple) proviennent uniquement d’in- troductions, le matériel local n’ayant joué aucun rôle dans leur constitution jusqu’à présent.

Occupant une position intermédiaire sur le plan génétique entre hybrides intervariétaux, d’une part, et hybrides à formule fixe, d’autre part, on peut se demander dans quelle mesure l’hybride complexe participe des avantages - ou des inconvénients - de l’un ou l’autre type d’hybrides.

Les hybrides classiques à formule fixe ont été temporairement écartés des programmes en raison : - des difficultés de multiplication

semencière liées à la nécessité de repartir systématiquement des lignées consanguines ;

- des difficultés de distribution, la semence devant être obligatoire- ment renouvelée chaque saison ;

- par suite de l’impossibilité de reconduire en champ une popu- lation F2, en raison de son taux d’homozygotie prohibitif (25 O/O

chez un hybride double, 50 O/o

chez un hybride simple).

Les hybrides complexes présentent des difficultés moindres sur le plan de la multiplication semencière puis- que l’un des géniteurs est une popu- lation reproductible sur elle-même.

D’autre part, en ce qui concerne la F 2 et les générations avancées, il est utile de se demander quelle est la position exacte occupée par ces hybrides complexes.

Le calcul du taux de Consanguinité montré par la F 2 peut se faire aisé- ment en faisant appel à la formule générale donnant le taux de consan- guinité au sein d’un composite.

TABLEAU DES RECOMBINALSONS SYSTEMATIOUES E N T R E n E N T R E E S Y

- - - - diagonale correspondant aux n combinaisons consanguines.

- Moitié au-dessus de la diagonale :

- Moitié au-dessous de la diagonale :

n (n - 1) / 2 croisements directs entre les n entrées.

n (n - 1) I2 croisements réciproques entre les n entrées.

L‘échiquier des recombinaisons, à na cases, est symétrique par rapport à la diagonale, si on ne

tient pas compte des effets cytoplastiques.

Si l’on note VI, V2, ... V,, les n entrées non apparentées et à base génétique plus ou moins large intervenant dans le composite, I’échiquier de toutes les recombinaisons possibles entre les n entrées donnera na cases. Une des diagonales représentera les recombi- naisons de chacune des entrées avec elle-même. Sur cette diagonale, on relèvera le taux d’homozygotie de chaque entrée prise isolément en géné- ration avancée (voir tableau).

On fait la sommation des taux de consanguinité recueillis sur la diago- nale, celle-ci étant ensuite divisée par le nombre total na de cases pour avoir le taux moyen F de consanguinité du composite, soit :

S (FVI) (S = somme) F=-

na

Un hybride complexe est un cas particulier de composite qui serait réduit à deux entrées, l’un étant une population, l’autre un hybride. On peut admettre que le taux de consanguinité de la population est négligeable, et l’on est ramené à la formule sim- plifiée :

F = F hybride/4 (n = 2)

Selon les cas, on aura, à la F2, les taux suivants de consanguinité : F 2 (Population X hybride double) F = 12,50 ”/O

F 2 (Population x hybride 3-voies) F = 9,37 “/O

F 2 (Population X hybride simple) F = 6,25 ”/O

On voit que, dans les trois cas con- sidérés, le taux de consanguinité en F 2 est le quart de celui du parent hybride fixe correspondant. De ce fait, le niveau de productivité de l’hybride F 2 a des chances de maintenir un certain effet d’hétérosis ou, tout au moins, de ne pas se montrer inférieur au plus productif des deux parents. I I n’est donc pas exclu, à priori, que l’on puisse, en cas de nécessité, re- partir de la semence F 2 récoltée chez le cultivateur. Cette solution, non con- seillée, n’est toutefois pas rigoureu- sement à proscrire comme dans le cas d’un hybride à formule fixe.

L‘utilisation des formules hybrides complexes s’en trouvera donc facilitée, compte tenu des difficultés de distri- bution que l’on rencontre dans la plu- part des régions du domaine inter- tropical, comme nous l’avons déjà men- tionné plus haut.

L‘aptitude au croisement exploitée chez un hybride complexe a un carac- tère de moindre spécificité que chez un hybride à formule fixe.

De ce fait, l’hybride complexe offre un caractère d’adaptabilité dans I’es- pace et de stabilité dans le temps,

-

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296 AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3

à priori plus accentué que chez un hybride à formule fixe de base géné- tique restreinte. Cet aspect potentiel du comportement est évidemment très utile B considérer et à rechercher dans des pays à climatologie très fluc- tuante, où l'intensité des interactions (< génotypes X années >> est particu- lièrement à redouter.

11 est un type particulier d'hybrides complexes chez lequel ce système dé- favorable d'interactions doit, en prin- cipe, se trouver réduit au maximum : i l s'agit du croisement entre un synthé- tique formé d e lignées fixees, d'une part, et une population, d'autre part. Dans la formule d e l'hybride complexe, au parent représenté par un hybride à formule fixe (2 à 4 lignées pures), on substitue un parent à plus d e 4 lignées pures, c'est-à-dire un <( synthé- tique et l'on aboutit à la formule :

(< Syn. (n lignées) X P >>

Un tel croisement constitue un cas limite de la série des types hybrides complexes. Lorsque le nombre d e li- gnées entrant dans le synthétique est relativement élevé, un tel hybride se confond pratiquement avec un hybride intervariétal, et toute notre analyse des hybrides intervariétaux lui est appli- cable.

Des premières observations ont éte faites à la Station de Niaouli (Bénin) s u r une telle formule, constituée par le croisement d'un synthétique formé de 6 lignées pures (issues d'une popu- lation locale sélectionnée) et d'un tes- teur étranger. Cet hybride complexe a été comparé avec les 15 hybrides complexes simples issus de ces 6 lignées, avec le même testeur. I I est apparu que l'aptitude moyenne à la combinaison d e chacune des 6 lignées, prise séparément dans tous ses hybri- des complexes, était équivalente. Fina- lement, la formule :

<( Synthétique X testeur >)

condensée génétique de la série des 15 hybrides complexes, se situait favo- rablement vis-à-vis de cette série, et avait l'avantage d'offrir une base géné- tique un peu plus large.

Mais, par ailleurs, et vue sous un autre angle, la formule hybride com- plexe est assez souple pour permettre, si les circonstances s 'y prêtent, de déboucher s u r des hybrides à formule fixe.

Dans l'hybride complexe, un des parents est à formule restreinte : hy- bride simple ou double, tandis que l'autre parent est une population à base génétique plus ou moins large, seul susceptible d'être travaillé sur le plan génétique.

Tout d'abord, à l'instar des hybrides intervariétaux, i l est possible d'exer- cer un effort d'amélioration génétique

à l'intérieur du géniteur population )>I

dans la mesure oÙ sa base génétique est demeurée assez large.

D'autre part, cet effort d'amélioration du géniteur (e population v doit, en bon- ne logique, tendre à accentuer l'effet d'hétérosis avec le géniteur formule fixe. D'oÙ l'opportunité de prendre ce dernier, que l'on supposera être un hybride simple, comme testeur des élé- ments tirés du géniteur << population >>.

Le schéma peut alors se présenter sous forme de lignées extraites de la population et entrant en top-cross avec le géniteur hybride simple pris comme testeur. On est amené à tester une série d'hybrides trois-voies. Un tel schéma doit finalement déboucher s u r l'identification d'une formule << hybride simple >> à partir de 2 lignées choisies, issues du géniteur << population >>, tel que cet hybride simple offre, en croi- sement avec le géniteur à formule fixe, un effet optimum d'hétérosis. C'est ainsi que l'identification d'un possible hy- bride double peut être envisagée.

Ainsi, les hybrides complexes cons- tituent toute une série d e termes de passage entre hybrides à formule fixe et hybrides intervariétaux. Les termes se rapprochant des premiers exploitent encore des actions géniques d e type à prédominance spécifique et mainte- nant un taux d e consanguinité notable / en F 2 ; tandis que les termes se rap- prochant des derniers exploitent des actions géniques largement additives et de spécificité beaucoup plus réduite, se traduisant par un taux de consan- guinité très faible, voire négligeable, au niveau de la F2.

Telles sont, brièvement analysées, les aptitudes très étendues d e la caté- gorie des hybrides complexes. C'est en raison de leurs larges possibilités d'adaptation, capables de se plier a des conditions de milieu extrêmement variables, que I'IRAT s'est prononcé en faveur de telles formules.

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AGRONOMIE TROPICALE XXXI-3 297

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de L ‘Agronomie Tropicale XXXI.3 -

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Juillet- Septembre 1976.

L’RAT ET L’AMELIORATION DU MA&

EN ZONE TROPICALE \

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