L'impact du digital sur la communication extérieure

78
1 L’impact du digital sur la communication extérieure Arnaud Parise Promotion 2013 ECE | Établissement reconnu par l'État | Diplôme visé par l'État Groupe I NSEEC Mémoire de recherche appliquée Présenté devant l’Ecole de Commerce Européenne pour l’obtention du Diplôme de l’ECE N° d’ordre : 2008877

description

 

Transcript of L'impact du digital sur la communication extérieure

Page 1: L'impact du digital sur la communication extérieure

1

L’impact du digital sur la communication extérieure

Arnaud Parise

Promotion 2013

ECE | Établissement reconnu par l'État | Diplôme visé par l'État Groupe I NSEEC

Mémoire de recherche appliquée

Présenté devant l’Ecole de Commerce Européenne

pour l’obtention du

Diplôme de l’ECE

N° d’ordre : 2008877

Page 2: L'impact du digital sur la communication extérieure

2

L’impact du digital sur la communication extérieure

Arnaud Parise

Page 3: L'impact du digital sur la communication extérieure

3

Remercîments :

Nous tenons à remercier Julia Houillon notre responsable de stage

sans ce travail n’aurait pas pu voir le jour.

Nous tenons à remercier Alban Duron qui a gentiment accepté de

nous laisser l’interviewer et avec qui nous avons eu une discussion

très intéressante. Nous tenons aussi à le remercier pour les

documents qu’il nous a fait passer.

Nous tenons à remercie Isabelle Cadet notre tuteur de mémoire pour

son aide et ses précisions lors de la réalisation de notre mémoire.

Page 4: L'impact du digital sur la communication extérieure

4

Table des matières

Revue de littérature ...................................................................................................................... 7

Publicité et société : Back to basics retrouver la fraicheur originelle de la publicité Par l’agence

de communication AUSTRALIE 2010 ................................................................................. 7

Publicité et société : Le retour en grâce ? Par l’agence de communication AUSTRALIE 2012 .... 7

« Démarque-toi » de Paul Ariès Edition Golias ..................................................................... 9

Article L’espace public sous surveillance par Laurent Dauré et Dominique Guillemin pour

Mondialisation.ca............................................................................................................ 11

Article Pas d’écrans dans l’espace public par le site antipub.org du R.A.P (résistance à

l’agression publicitaire). ................................................................................................... 12

Les dimensions de la résistance à la publicité, Une approche qualitative par la méthode des

colllages. Auteur : Patrice Cottet de Troyes, Jean-Marc Ferrandi Professeur ENITIAA – LEM

Nantes, Marie-Christine Lichtlé Maître de Conférences Université de Bourgogne, CERMAB-LEG

Pôle d’Economie et de Gestion DIJON. ............................................................................. 13

Interview d’Alban Duron Direction Commerciale & Marketing, Business Development dans

l'univers de la Communication Extérieure digitale, JCDecaux .............................................. 15

Argumentaire de vente 2013 JCDecaux en France. ............................................................ 18

CBS Outdoor 2013 IE2 Report ......................................................................................... 19

Digital Out-of-Home Media : Towards a Better Understanding of Means and Effects of Digital

Media in Public Space by Ursula Stalder from the Lucerne University of Applied Sciences and

Arts, Lucerne School of Business. .................................................................................... 21

UK 2013 Kinetic view new route par l’agence de communication Kinetic: .............................. 24

UK DOOH handbook 2012-2013 par l’agence de communication Kinetic .............................. 25

Digital Airport Stories 2012 par JCDecaux Airport Paris: ..................................................... 29

Hypothèses : ................................................................................................................. 32

Méthodologie ............................................................................................................................... 33

Présentation et discussion des résultats :........................................................................... 38

La communication extérieure et son public .................................................................. 38

L’innovation de la communication extérieure ............................................................... 38

Bibliographie : .............................................................................................................................. 73

Annexes : ...................................................................................................................................... 76

Page 5: L'impact du digital sur la communication extérieure

5

Mon projet de recherche

Actuellement en stage de fin d’études chez JCDecaux Airport pour une durée de 6

mois, nous comptons grâce aux données auxquelles j’ai accès, éclaircir et creuser

le lien entre la digitalisation et notre sensibilité à la publicité dans un secteur

particulier qui est celui de la communication extérieure.

La communication extérieure consiste à exposer des campagnes publicitaires aux

yeux de tous sur des lieux de vie et de passage. Mobilier Urbain, Affichage grand

format et Publicité dans les transports sont les trois activités principales de la

communication extérieure. Dès 1964, Jean-Claude Decaux a l’idée de proposer à

la municipalité de Lyon un concept d’habillage publicitaire des abris pour autobus

en prenant en charge financièrement ces « Abribus ». Ce terme d’Abribus est

d’ailleurs une marque déposée par JCDecaux. C’est le début de la communication

extérieure comme on l’entend aujourd’hui.

Lors de mon stage j’ai découvert un grand intérêt pour ce média qu’est la

communication extérieure. C’est une des formes de diffusion de campagne

publicitaire les plus répandues. Même dans des pays en voie de développement,

on peut dire que les panneaux publicitaires et autres dispositifs touchent ou on

touchés une très grande partie de la population mondiale. Particulièrement en

France, tout le monde a déjà vu un panneau publicitaire.

Cependant, ce mode de communication est loin d’être le plus médiatisé. Plusieurs

acteurs important composent ce marché qui est depuis longtemps mondialisé.

Pour ce projet nous nous baserons principalement sur l’étude du marché français.

Nous étudierons aussi à un certain point le cas du Royaume-Uni pour comparer

ce marché au français. Ce dernier étant à la pointe et en avance concernant la

communication digitale.

Comme énoncé plus haut le but de mon mémoire sera d’évaluer la place qu’ont et

auront les écrans d’affichages de publicités dans notre société. Nous croyons en

mon projet car il se différencie d’études centrées sur notre rapport aux écrans

Page 6: L'impact du digital sur la communication extérieure

6

personnels que représentent les ordinateurs, la télé, les téléphones mobiles et

autres.

Pour présenter la communication extérieure et ses problématiques nous

commencerons par détailler les acteurs de la communication extérieure puis nous

essaierons de comprendre comment les acteurs de la communication digitale sont

positionnés dans un marché dont le principe est l’affichage privé dans un espace

public ou ouvert au public comme un centre commercial. Ce rapport à l’espace

publique annoncera notre analyse d’études et d’articles visant à comprendre le

rapport des français avec la publicité en général. Nous montrerons aussi grâce au

cas Vélib1 en quoi JCDecaux a conquis de nouveaux emplacements dans

l’espace publique tout en garantissant une image de marque positive.

Pour présenter l’innovation que représente le digital pour la communication

extérieure nous commencerons par détailler en quoi le digital peut être un allié de

poids pour la communication extérieure. Nous étudierons ensuite la problématique

liée à la surveillance et au recueil d’informations auprès des passants grâce aux

dispositifs digitaux2. Ce questionnement étant connecté aux attentes marketing

visant à mieux connaitre les consommateurs. Nous tenterons ensuite de

comprendre en quoi l’interactivité et la communication avec les dispositifs peut

être intéressant. Nous continuerons en étudiant la situation du marché de la

communication digitale extérieure en Grande-Bretagne afin de mieux comprendre

les tenants de déploiement de panneaux digitaux réussi et dans différents lieux de

communication. Nous tenterons enfin de savoir si le territoire de communication

des aéroports peut être considéré comme un laboratoire de test avant le

déploiement d’une communication digitale massive en mobilier Urbain.

1 Système de location de vélo organisé par JCDecaux à Paris

2 Voir photo en annexe. Panneau d’affichage numérique

Page 7: L'impact du digital sur la communication extérieure

7

Revue de littérature

Publicité et société : Back to basics retrouver la fraicheur originelle de

la publicité Par l’agence de communication AUSTRALIE 2010

Publicité et société : Le retour en grâce ? Par l’agence de communication

AUSTRALIE 2012

Ces deux études ont étés réalisées par l’agence de communication AUSTRALIE

et traitent de l’attrait des Français pour la publicité, de ses causes et résultats. La

première a été réalisée en 2010 et la seconde en 2012. Nous avons décidé

d’exposer ces deux études dans un même article afin d’avoir un comparatif

temporel. Nous nous baserons essentiellement sur l’étude de 2012 mais nous

utiliserons des comparaisons afin de saisir l’évolution du rapport des Français face

à la publicité.

D’un point de vue méthodologique cette agence a travaillé avec l’institut de

sondage TNS Sofres avec pour échantillon représentatif 1006 personnes âgées

de plus de 15 ans. La représentativité a été obtenue grâce à la méthode des

quotas et à la stratification régionale.

Ce sondage et ses résultats nous montrent en premier lieu que les Français sont

inquiets pour leur avenir collectif. En 2010 la situation du pays inquiétait 80% des

personnes. En 2012 on obtient 78% d’inquiets. Concernant leur situation

personnelle, on constate en revanche un mieux conséquent avec 50%

d’optimistes en 2012 contre seulement 41% en 2010.

On constate que les Français retrouvent du plaisir à faire leurs courses avec 40%

d’avis positif en 2012 contre 36% en 2010.

Les grandes marques conservent toujours une bonne image avec une note

donnée supérieure à 5.8 sur 10.

Page 8: L'impact du digital sur la communication extérieure

8

Pour la première fois depuis 2004 on constate que les personnes interrogées ont

un meilleur avis sur la publicité. La note donnée par rapport à la qualité de la

publicité étant de 4,3 sur 10 avec contre 4,2 en 2010 et une baisse à 4,0 en 2011.

On constate aussi que les Français déclarent en grande majorité (73%) que la

publicité est utile et 36% , qu’elle est agréable.

Comparé à 2010 le sentiment de saturation vis-à-vis de la publicité est plus faible

de 8 points en 2012 (85% vs 93% déclarent qu’ils ressentent une augmentation de

la publicité autour d’eux).

L’agence AUSTRALIE retire de son étude que la population est classée face à la

publicité comme ceci :

32%(+7 points) d’indifférents à la publicité

24%(-4 points) d’opposants ou publiphobes

9%(-1 point) d’ « accros » de la consommation

19% (-3 points) de lucides ou neutres.

AUSTRALIE cible certains points susceptibles d’améliorer la vision que les

Français ont de la publicité.

Ainsi,seulement 36% des sondés trouvent la publicité respectueuse des

consommateurs.

Les Français ont également l’impression d’être pris pour plus bêtes qu’ils ne sont

(67% d’accord)

65% des Français attendent des marques qu’elles incitent les gens à être plus

responsables dans leur vie quotidienne. 44% d’entre eux trouvent que la publicité

rend moins responsable et 38%, ni l’un ni l’autre.

AUSTRALIE conclut de son étude en disant que les Français sont matures par

rapport à l’économie, au pouvoir d’achat, au volume publicitaire, par rapport à

l’utilité de la publicité. L’agence constate aussi que nos concitoyens estiment que

le monde évolue trop rapidement. Ils attendent de la publicité d’être plus à leur

écoute et respectueuse. Un autre point très important est que les sondés ne

Page 9: L'impact du digital sur la communication extérieure

9

veulent plus de discours dépassés et réducteurs. En conclusion nos concitoyens

sont exigeants et attendent que la publicité soit utile, engagée, porteuse de sens.

Cette étude de 2012 et ses comparaisons avec 2010 se révèle très intéressante

pour notre travail car on peut affirmer que les Français ne sont ni opposés ni

réticents à toute forme de publicité.

Ils attendent surtout des formes de publicités plus évoluées et qui répondent

mieux à leurs attentes.

« Démarque-toi » de Paul Ariès Edition Golias

Paul Ariès est un politologue connu pour ses positions en faveur de la

décroissance, opposé à la « malbouffe » ou encore à l’agression publicitaire.

Concernant notre travail il fut témoin en juin 2006 au procès des

« déboulonneurs » à Montpellier, un groupement antipub.

Pour introduire son texte Paul Ariès déclare « T'es jeune, t'as plein de rêves. T'en

as marre de te faire pourrir la tête par la pub. T'as au moins 10 bonnes raisons de

te démarquer en refusant d'entrer dans le troupeau, de marcher au pas et de te

noyer dans la masse. »3

Il a été président du Centre Europe Tiers-Monde (ONG habilitée à la commission

des droits de l'homme de l'ONU) pour la France. Cette association dénonce les

écarts de développement et de pauvreté dans le monde. L’association appelle à

un monde mieux développé.

Ce document « Démarque-toi » appelle la jeunesse à prendre conscience des

dérives de la société de consommation et dénonce plus précisément le discours et

les fausses valeurs que la publicité en général véhicule auprès des citoyens.

Ce texte est construit sur 10 « bonnes raisons » pour « sortir du troupeau » et

adopter un esprit plus critique.

3 Paul Ariès Démarque-toi Edition GoliasIntroduction.

Page 10: L'impact du digital sur la communication extérieure

10

Dans un premier temps, il dénonce le fait que la pub dévalorise les gens en

présentant des images de perfection. L’auteur y parle de « honte de ta vie » de

« vide mortel ». Il parle ici du fait que les marques peuvent nous donner

l’impression d’être plus bêtes que nous sommes. Il dénonce le fait de s’adresser à

nous de façon parfois enfantine. Il dénonce le choix des personnages des

publicités qui éloigne selon l’auteur de la réalité. Il évoque l’exclusion des

personnes âgées, des handicapés ou des chômeurs dans les publicités.

Dans un second temps, il traite du mensonge des publicités et de la

consommation ostentatoire et inutile qui découle de la publicité. Il évoque un

bonheur surfait. Il appelle la jeunesse à ne pas croire la publicité.

Il avance aussi que les marques s’approprient des symboles d’identité comme le

rap ou les graffiti afin d’en tirer profit.

Selon lui, les marques créent artificiellement du désir pour des objets auxquels

beaucoup ne peuvent accéder, incitant certains à les obtenir par la violence.

Il évoque aussi une sorte de surexploitation des plus pauvres qui provoque la

dépense à tout prix et l’endettement.

L’auteur attaque ensuite « le bourgeois » , expliquant qu’il existe des pubs pour

« riches » et « pauvres ». Il dénonce cette dualité pour dire que consommer des

marques ne vous fera que sembler plus riche mais ne vous rendra ni plus riche, ni

plus intelligent.

Il dénonce ensuite la dictature de la beauté que la publicité véhicule. On parle ici

des images de femmes à la limite de la maigreur, des corps dénudés et des

complexes qu’ils entraînent.

En conclusion, Paul Ariès estime que la jeunesse doit convaincre les parents afin

de faire retirer les publicités des espaces publics, comme c’est le cas à l’école. Il

avance de plus que la plupart des panneaux publicitaires installés dans les

espaces publics sont illégaux.

Ce document nous permet de constater de la virulence qu’on peut voir face à la

publicité. Certains points qui sont dénoncés ont le mérite d’être écoutés et pris en

compte car on peut observer énormément de dérives et de messages

Page 11: L'impact du digital sur la communication extérieure

11

dérangeants dans la publicité. Cependant on constate que l’auteur adopte une

stratégie d’attaque du mal par le mal. Il évoque et critique clairement la

propagande capitaliste mais dans un même temps il adopte cette posture de

discours politique et de prêche contre la publicité et les marques pour convaincre

la jeunesse. Nous osons ici parler de démagogie envers la jeunesse car il

n’appelle à aucun consensus et seulement à la réduction de la publicité.

Concernant les panneaux publicitaires il évoque un point intéressant qui est celui

du rôle de l’Etat vis-à-vis de l’affichage publicitaire. Il parle d’illégalité car plusieurs

cas d’implantation n’ont pas respecté certaines règles, voire contourné la loi.

Article L’espace public sous surveillance par Laurent Dauré et

Dominique Guillemin pour Mondialisation.ca.

Cet article traite d’évènements survenus en 2009 concernant des dispositifs

digitaux installés par la régie4 publicitaire de la RATP (Métrobus) et équipés de

capteur pour compter et espionner à des fins mercantiles les usagers du métro.

La RATP avait annoncé en Juillet 2009 l’installation prochaine de 1200

dispositifs digitaux équipés de dispositif Bluetooth et de comptage. L’association a

publié une étude contestant la légalité de ce type de dispositif permettant une

surveillance des citoyens à leur insu. Les informations recueillies pouvaient être le

sexe des passants, l’âge, la couleur de peau, le type de vêtements porté mais

aussi l’expression faciale dans le but d’analyser la capacité de réaction à une

publicité.La régie publicitaire de la RATP est une filiale du groupe Publicis et de

JCDecaux. La société Majority Report est, quant à elle, la société qui fournit un

panel d’outils de mesures et de collecte d’informations. En résumé, le problème

majeur de ces dispositifs est qu’en aucun cas on ne prévient le passant des

mesures à but commercial le concernant. Depuis, le dispositif Bluetooth permet de

communiquer directement avec les téléphones portables à proximité pour envoyer

par exemple des promotions. On dénonce ici le caractère intrusif des dispositifs.

L’auteur cite pour conclure « L’idée qu’un citoyen, qui n’a jamais eu affaire à la

Justice de son pays, devrait rester parfaitement libre de dissimuler son identité à

qui il lui plaît, pour des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir,

4 Service en charge de la gestion d’espace publicitaire

Page 12: L'impact du digital sur la communication extérieure

12

que toute indiscrétion d’un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les

raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l’esprit de personne. Le jour

n’est pas loin peut-être où il nous semblera aussi naturel de laisser notre clef dans

la serrure, afin que la police puisse entrer chez nous nuit et jour, que d’ouvrir notre

portefeuille à toute réquisition. Et lorsque l’État jugera plus pratique, afin

d’épargner le temps de ses innombrables contrôleurs, de nous imposer une

marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser marquer au fer, à la

joue ou à la fesse, comme le bétail ? L’épuration des Mal-Pensants, si chère aux

régimes totalitaires, en serait grandement facilitée »5

http://www.mondialisation.ca/l-espace-public-sous-surveillance-priv-e/14478

Article Pas d’écrans dans l’espace public par le site antipub.org du R.A.P

(résistance à l’agression publicitaire).

http://antipub.org/spip.php?article290

Cet article est une tribune qui réagit au fait que le gouvernement ré-ouvre

actuellement le dossier de l’affichage digital dans l’espace public urbain,

considérant que les télévisions publicitaires ou les dispositifs digitaux en ville ne

sont plus considérés comme de la publicité lumineuse (contrairement aux vitrines

ou affichages rétro-éclairés6). L’article 36 du projet de loi Grenelle 1 voté en 2008

après le Grenelle de l’environnement régule la publicité lumineuse. La R.A.P

dénonce le fait que ces dispositifs ne tombent pas sous les règles qui contrôlent et

limitent la pollution lumineuse tard le soir par exemple.

La R.A.P avance que trois formes de pollution dérivent de l’affichage digital :

Une pollution visuelle du fait que les images défilent et attirent irrémédiablement

l’œil. Ces images émettent de la lumière, souvent en trop grande quantité, selon

l’association.

La deuxième pollution est énergétique.

5 Georges Bernanos, La France contre les robots, in « Essais et écrits de combat », T. 2,

Bibliothèque de la Pléiade,Gallimard, 1995 (1947). 6 Procédé d’éclairage est une technique d'éclairage par l'arrière permettant aux écrans, notamment

ceux à cristaux liquides (écrans LCD), grâce à une source de lumière diffuse intégrée, d'améliorer le contraste de l'affichage et d'assurer ainsi une bonne lisibilité, même dans un lieu obscur ou mal éclairé.

Page 13: L'impact du digital sur la communication extérieure

13

La R.A.P reprend les données établies par l’agence indépendante Idsign

Solutions avec la méthode de calcul de l’Ademe (Agence gouvernementale de

l’environnement et de la maîtrise de l’énergie):

Un panneau publicitaire digital du métro parisien émet dix fois plus de CO2 qu’une

affiche classique (on prend on compte ici la pose, la dépose, les frais techniques,

les frais de téléchargements des données par exemple et pas seulement

l’émission du dispositif effectif).

La troisième pollution est considérée comme étant la plus dangereuse selon

l’association. Elle parle ici de pollution mentale. Les auteurs relèvent que 650

messages sont reçus par les individus ce qu’ils considèrent comme trop important.

Ils dénoncent aussi l’impression de réalité des images diffusées et la confusion

que cela peut engendrer exemple chez les enfants, par exemple.

L’association appelle donc le gouvernement à une réflexion vis-à-vis de la

neutralité de l’espace public. Du fait de l’addition d’écrans dans nos vies (au

bureau, à la maison…) leu auteurs appellent à limiter ou interdire les écrans dans

les espaces publics comme les rues ou le métro.

L’auteur déclare en conclusion « C’est le devoir des responsables politiques de

protéger la nature et les paysages urbains contre les assauts des publicitaires.»7

Les dimensions de la résistance à la publicité, Une approche

qualitative par la méthode des colllages. Auteur : Patrice Cottet Maître de

Conférences Université de Reims/IUT de Troyes, Jean-Marc Ferrandi

Professeur ENITIAA – LEM Nantes, Marie-Christine Lichtlé Maître de

Conférences Université de Bourgogne, CERMAB-LEG Pôle d’Economie et

de Gestion DIJON.

Cette étude réalisée par un professeur et deux maîtres de conférences

d’universités françaises a pour but d’identifier les dimensions de la résistance à la

publicité du point de vue du consommateur. Lors de l’introduction les auteurs

déclarent « Alors que les entreprises développent un marketing relationnel, tentent

de créer de l’attachement vis-à-vis de leurs marques, souhaitent réenchanter le

7 R.A.P résistance à l’agression publicitaire Article Pas d’écrans dans l’espace public.

Page 14: L'impact du digital sur la communication extérieure

14

quotidien des consommateurs par des points de vente et des communications

sophistiqués on assiste, paradoxalement, à l’émergence de consommateurs

réticents à ces démarches avec comme conséquence des performances en demi-

teinte. »8

Ces dimensions seront utilisées pour établir des critères de mesures de la

résistance à la publicité. Il est cité dans l’étude afin d’introduire le sujet « Par son

caractère le plus visible de la stratégie marketing, la communication publicitaire

cristallise des comportements de résistance clairement exprimés »9

Pour comprendre le consommateur, les auteurs ont fait appel à des focus-groups

et à un mode d’analyse qualitatif. Lors des focus groups, des tests ont étés

effectués avec la participation de jeunes adultes étudiants.

La consigne était de représenter, grâce à des images tirées de différents

magazines, la résistance à la publicité. La réalisation de collage doit permettre

d’atténuer les mécanismes de défense psychiques et de révéler l’imaginaire

associé au concept.

Ce mode d’analyse est intéressant car il permet de laisser libre court à

l’imagination des personnes interrogées et de mieux comprendre les

représentations voulues ou inconscientes.

Les auteurs citent « la résistance est un concept avec un noyau net et des frontières

floues»10

pour imager le fait que la résistance est un concept difficilement délimitable.

Une première lecture des résultats permet l’apparition de certaines tendances :

- Les personnes interrogées font souvent ressortir de leurs collages une

notion de résistance avec des représentations signifiant la réflexion pour

créer et organiser l’opposition.

- La dimension d’austérité ressort aussi ainsi que celle d’acceptation de la

privation dans le cas du rejet de la publicité et donc d’une forme de société

de consommation.

8 Page 1 paragraphe 1 introduction du document Les dimensions de la résistance à la publicité,

Une approche qualitative par la méthode des colllages. 9 (Kozinets et Handelman, 2004) Page 2 paragraphe 2 du document

Les dimensions de la résistance à la publicité Une approche qualitative par la méthode des collages. 10

Knowles et Linn (2004) Page 3 paragraphe 2.

Page 15: L'impact du digital sur la communication extérieure

15

- Quatre axes ressortent : l’espace oppressant/espace libre, monde impur/

monde pur, climat agressif/climat serein, contrôle/perte de contrôle.

Les six dimensions recherchées, qui sont les résultats de l’étude qualitative, ont

étés obtenues par classement d’ex participants des focus-groups.

On a donc :

- L’effet de saturation dû à trop de publicité ; c’est l’invasion de l’espace

public ou personnel.

- La tentation et donc le désir refoulé dû à l’attraction des publicités. Cela

évoque aussi le contrôle de soi.

- La manipulation des marques et le non-respect des personnes. Le manque

de clarté, la duperie.

- La résistance par :

o l’évitement,

o l’anticonformisme et l’unicité,

o La conformité/non-conformité avec des produits non marquetés

o Le rejet du matérialisme et de la société de consommation

Ce travail permet selon les auteurs d’enrichir le concept de résistance à la

publicité mais aussi de prouver la capacité de décryptage des individus.

Concernant notre travail cette étude s’avère très précieuse car on peut déceler

grâce à ce mode d’opération des dangers potentiels pour la communication

extérieure. Cette étude prouve et appuie certaines revendications d’association

qui militent contre la pollution visuelle, lumineuse ou encore la création de

complexes liés à la publicité. Cette étude peut-être à prendre en compte lors des

débats concernant la révision du statut des dispositifs urbains digitaux.

Interview d’Alban Duron Direction Commerciale & Marketing, Business

Development dans l'univers de la Communication Extérieure digitale,

JCDecaux

Le but de cette interview est de recueillir l’avis d’un professionnel de la

communication extérieure digitale afin de mieux comprendre les tenants et les

Page 16: L'impact du digital sur la communication extérieure

16

aboutissants de ce sujet grâce à un point de vue interne à l’entreprise leader

JCDecaux.

Lors de cette interview, dont nous avions préparé avec soin le questionnaire,

l’interrogé nous a en fait proposé d’établir une discussion plutôt qu’une interview

au sens strict. Nous retranscrivons donc cet échange d’après nos notes.

Dans un premier temps, l’interrogé a voulu précisé le contexte.

On constate qu’aujourd’hui la plupart des médias ont été bouleversés par l’arrivée

du média web. On parle par exemple pour la presse de la création de tout

nouveaux business models et l’on constate la chute d’institutions n’ayant pas pris

le tournant imposé par le web.

Cependant on s’aperçoit que le média de la communication extérieure, qui

représente approximativement 12% du C.A mondial des médias, n’a pas été

impacté. Il faut aussi rappeler que la communication extérieure n’est pas un

média de contenu, c’est-à-dire que la publicité en est l’information principale. A

l’exception, bien sûr, des informations qu’une ville peut par exemple communiquer

sur des panneaux digitaux, les panneaux d’affichage n’affichent que de la publicité

Lors de notre échange, Alban a ensuite tenu à nous faire comprendre à quel point

le digital est important pour JCDecaux.

Aujourd’hui, chez JCDecaux on considère le digital comme un axe majeur de

développement stratégique. Pour donner des exemples, 1% des faces* du groupe

JCDecaux sont digitalisées mais elles représentent 6% du CA de JCDecaux.

En Grande-Bretagne qui est un pays en pointe dans ce domaine, le digital

représente 15% du CA annuel. Aéroports de Paris, qui est le porte-étendard du

digital en France avec plus de 350 écrans digitaux, a représenté 12 millions

d’euros de CA en 2011-2012 lors de la première année d’exploitation suite à la

joint-venture entre Aéroports de Paris et une partie de JCDecaux Airport. Le digital

est considéré comme plus qu’un symbole, le digital est désormais partie intégrante

de JCDecaux. Cependant le groupe ne base pas sa stratégie globale sur le

remplacement de toute les faces papiers par du digital. Le digital participera de

plus en plus au C.A mais ne sera pas le seul axe de développement.

Page 17: L'impact du digital sur la communication extérieure

17

L’interrogé a ensuite tenu à délimiter deux types de stratégies digitales.

Il faut bien comprendre que le digital n’est pas pertinent de la même manière

selon l’univers où il est installé. On différencie par exemple l’Outdoor11 du Indoor12

et donc les dispositifs installés sur la voie publique de ceux des centres

commerciaux, par exemple.

En France le Indoor est déjà bien développé, que ce soit dans les aéroports, dans

les centres commerciaux ou dans les transports en commun, et ce développement

est en croissance. En Indoor l’audience se veut captive car régulée et souvent on

lui impose un chemin. De plus, en Indoor, on peut mieux cibler le public en

sachant par exemple que dans les centres commerciaux la majorité du public est

prête à consommer. En Outdoor le développement est plus compliqué car sujet à

des réglementations strictes et à des problématiques politiques. En France

JCDecaux n’équipe actuellement que la ville d’Angers en dispositifs digitaux et

bientôt la zone d’affaires de la Défense. D’un point de vue politique beaucoup de

villes ne se prononcent pas actuellement sur l’implantation de nouveaux dispositifs

digitaux car les élections municipales 2014 approchent. On touche ici au fait que

la publicité digitale et la publicité en général sont diversement perçues par la

population. L’installation du digital est par exemple un vrai pari de ce point de vue.

En fonction de la qualité des créations diffusées et des réglages des dispositifs, le

contenu et une marque comme JCDecaux seront différemment perçus. En cas de

faux pas à Angers, qui est considérée comme une ville-test en France, on peut

parier qu’aucun maire n’aurait tenté l’aventure.

Nous avons ensuite abordé le sujet de la mesure d’audience et du recueil de data.

Aujourd’hui ce sujet est très sensible. On a vu avec l’expérience de Métrobus, lors

de l’installation de dispositifs digitaux permettant le recueil d’informations, que des

résistances sont et seront rencontrées dans ce domaine. Il faut délimiter la mesure

d’audience et le recueil de big data. La mesure d’audience est une motivation

essentielle pour un média. On parle ici de comptage tandis que le recueil de

11

Dénomination anglo-saxonne des dispositifs disposés en extérieur 12

Dénomination anglo-saxonne des dispositifs disposés en intérieur

Page 18: L'impact du digital sur la communication extérieure

18

données est encore, dans notre pays particulièrement, au stade du projet.

Légalement et politiquement, le recueil d’informations reste une question très

sensible en France. La possibilité envisageable serait par exemple de recueillir

des informations concernant un public grâce aux smartphones proches du

dispositif et qui, dans le cas d’une acceptation par leurs propriétaires des

conditions légales d’une application, pourraient recevoir des offres

promotionnelles leur correspondant.

Cet échange très cordial nous a permis de préciser certains points qu’il nous reste

à vérifier mais aussi de constater la position d’une entreprise comme JCDecaux

sur la question digitale.

Argumentaire de vente 2013 JCDecaux en France.

Les apports du digital :

Le digital est avant tout un symbole, il transmet une idée de dynamisme et

d’innovation. L’argumentaire parle d’émergence pour évoquer, en langage

commercial, le fait que ce mode d’affichage est une innovation majeure porteuse

d’avenir.

Selon l’étude Digital Airport Stories1, 84% des personnes de plus de 18 ans

interrogées en aéroport reconnaissent que les dispositifs digitaux attirent l’œil et

captent l’attention. 82% des sujets de l’étude pensent que le digital valorise et

transmet une image positive de la marque qui communique. 81% des sujets

interrogés estiment que ces dispositifs transmettent l’idée de dynamisme, 73%

trouvent cela innovant et attirant.

Pour les annonceurs le digital permet de capter l’attention du consommateur,

d’écrire une histoire du produit, de provoquer des émotions, de délivrer des

messages différents en fonction du contexte (jour, heure, contexte), d’améliorer

les contenus avec des connexions aux réseaux sociaux ou des interactions avec

internet ou/et les mobiles.

Page 19: L'impact du digital sur la communication extérieure

19

Les dispositifs digitaux s’appuient sur des écrans LED de dernière génération,

permettant une qualité optimale et représentant un écrin publicitaire haut de

gamme.

L’affichage digital dans le groupe JCDecaux représente 12 500 écrans dans le

monde et dans plus de 20 pays, dont 450 en France, pour l’année 2012.

Cette étude met l’accent sur le fait que l’affichage en intérieur (indoor), comme par

exemple dans les gares et les aéroports, permet d’accéder à une audience captive

dans un environnement maitrisé et sécurisé.

En extérieur (outdoor), l’affichage est plus difficile et fait appel à d’autres

technologies plus coûteuses. Il y a donc deux vitesses dans le déploiement du

digital chez JCDecaux.

Le document aborde ensuite les différents lieux de déploiements que le groupe

souhaite présenter sur le marché français et fait état des chiffres de l’affichage

digital dans les aéroports de Paris, ceux des régions, dans les centres

commerciaux, en ville et dans les commerces de proximité.

On nous présente ensuite les offres proposées au choix des annonceurs, puis une

description des dispositifs mis en place dans les deux seules villes de France

équipées d’écrans digitaux, Cannes et Angers.

Enfin, on y trouve la présentation d’un projet de 55 écrans dans le centre d’affaires

de la défense.

Ce document est un document commercial, il a donc pour but de présenter et de

séduire l’annonceur. On ne parle pas de coûts ou d’éventuels défauts du digital.

On ne le compare en aucun cas à d’autres types d’affichage. Ce ne pas une étude

mais seulement un état des lieux du digital en France selon JCDecaux.

CBS Outdoor 2013 IE2 Report

Page 20: L'impact du digital sur la communication extérieure

20

Ce document édité par CBS Outdoor, qui est le numéro 3 mondial de la

communication extérieure, est une étude sur les changements de la publicité et le

marketing en termes d’interactivité en Europe de l’Ouest. Ce rapport de CBS

analyse en premier lieu la vision du consommateur vis-à-vis de l’interactivité puis

précise son test avec l’affichage de communication extérieure et donne le point de

vue des marques et donc des annonceurs potentiels.

Pour l’affichage digital, le smartphone peut-être un allié de poids concernant

l’interactivité. CBS part du principe que le smartphone et la reconnaissance de

QRcode13est une technique majeure pour obtenir une expérience de marque

concluante. CBS analyse donc le marché de l’Europe de l’Ouest et son

équipement en smartphones et aussi de technologie NFC14 qui permet l’envoi de

signaux sans contacts.

Selon l’étude, 75% des habitants des villes de l’échantillon (Royaume Uni,

Espagne, France, Irlande, Italie,Pays-Bas) sont équipés de smartphones. On

apprend aussi que les QRcodes, qui permettent d’obtenir un lien internet en

prenant le code en photo, sont le mode d’interactivité le plus connu de la

population ainsi que les surfaces tactiles sur les dispositifs digitaux. CBS prévoit

que 46% des smartphones de l’échantillon seront équipés de la technologie NFC

en 2016.

Cette première partie est aussi composée d’avis de différentes personnes

s’exprimant positivement sur l’interaction avec des dispositifs publicitaires. On

nous montre aussi que la communication extérieure est un média favorisant un

taux de transformation raisonnable par rapport à la télévision, aux journaux ou à la

radio. 23% des gens touchés par le OOH15 vont vers la marque en achetant,

s’informant, en aimant la marque sur Facebook.

13

Code barre quick response qui quand il est lu par un lecteur renvoie l’utilisateur vers un lien

internet par exemple. 14

Le NFC est une technologie de communication sans fil par radio fréquence qui permet l’échange de données entre un lecteur et une cible NFC ou un terminal sur une distance de quelques centimètres grâce à des puces spécifiques insérées coté émetteurs 15

Out of home advertising = acronyme en anglais pour désigner la communication extérieure.

Page 21: L'impact du digital sur la communication extérieure

21

L’étude montre que l’interactivité donne une meilleure image à une marque, tout

au moins si l’on en croit majorité des personnes interrogées.

On obtient ensuite des évaluations de plusieurs campagnes qui montrent que

l’interactivité doit être réalisée dans l’intérêt du consommateur et lui apporter

quelque-chose. S’il n’y a pas d’échange l’expérience n’est pas totale.

Du côté des marques, le OOH interactif est très bien vu. Un des grands principes

du marketing actuel est le fait de créer un lien avec le consommateur avec une

véritable expérience de marque. De très grandes marques s’accordent pour dire

que le OOH crée ce lien. Cependant, plus de mesures de performance sont

attendues pour adopter totalement le digital. L’expérience de marque est

considérée comme véritablement trans-média et les marques investissent plus

facilement dans des offres d’agences basées sur plusieurs médias.

En conclusion, ce document vise à mieux faire connaître et à dégager des

tendances de l’interactivité dans le OOH. On y apprend que des leçons doivent

encore être tirées et que ce mode de communication en est encore à ces débuts.

Les marques pionnières de ce genre de campagne recherche l’engagement du

consommateur par l’expérience de marque. Le OOH est pour les grands groupes

un pilier essentiel des communications trans-média efficaces. Le défi de

l’interactivité est d’arriver à l’échange avec le consommateur.

Digital Out-of-Home Media : Towards a Better Understanding of Means

and Effects of Digital Media in Public Space by Ursula Stalder from the

Lucerne University of Applied Sciences and Arts, Lucerne School of

Business.

Ursula Stalder analyse dans ce document comment la communication extérieure

digitale affecte le public ciblé et ce que cela représente dans l’espace public.

Elle tient à préciser dès le départ que ce genre de média fait partie des dispositifs

publicitaires que l’on appelle « pervasive » et donc intrusif. C’est-à-dire qu’on

impose quasiment au public le visionnage de l’annonce publicitaire. Elle compare

Page 22: L'impact du digital sur la communication extérieure

22

la communication extérieure digitale à une expérience internet qui serait intégrée à

l’espace public. Elle déclare.

Concernant la ville, elle parle d’une réinvention de l’espace public en tant que

nouveau hub de communication. Elle avance que les dispositifs de communication

digitaux créent un environnement chargé en émotion avec de la nouveauté et la

diffusion d’information, ce qui permet de retenir, intéresser et toucher les

consommateurs, habitants et touristes.

Selon l’auteur, l’arrivée des médias dans l’espace public découle de deux

dynamiques sociales :

- l’avancée de la digitalisation et la convergence, c’est-à-dire le processus

selon lequel le lieu de travail se transforme en premier, puis la sphère

privée , et enfin, l’espace public.

- Le changement de préoccupation passe des biens et services vers le fait

de vivre une expérience.

Ce second point est basé sur une réponse affective du consommateur et donc une

meilleure mémoire des campagnes. On peut par exemple prendre comme

exemple la communication des entreprises sur Facebook afin de faire « aimer »

leurs marques . Selon Ursula Stadler les marques visent de plus en plus à devenir

des symboles « lifestyle » afin d’atteindre l’état émotionnel du consommateur.

L’auteur soutient la thèse selon laquelle l’espace public est désormais de plus en

plus « privatisé ».

Elle part du postulat que des espaces publics ou semi-publics comme les centres

commerciaux ou les stades sont très surveillés par énormément de dispositifs de

contrôles tels que les caméras de surveillances. Pour des raisons de surveillance,

de prévention, d’archivage, des entreprises privées utilisent de plus en plus cette

surveillance de masse sous couvert de lois de copyrights ou de conditions

d’utilisation. Malgré des plaintes et des possibles violations des droits de l’image

et de la vie privée les marques récoltent énormément de « big data » c’est-à-dire

des informations brutes sur les consommateurs comme leurs déplacements, leurs

intérêts, habitudes, informations sur la corpulence, etc, sans en informer

clairement le public.

Page 23: L'impact du digital sur la communication extérieure

23

Ursula Standler classe dans son étude les dispositifs digitaux en quatre

catégories.

- Des dispositifs de taille réduite qui donnent des informations à un public

proche. Le but est d’interagir et de diffuser un message de façon simple et

directe, par exemple avec des dispositifs en abribus.

- Les dispositifs à but interactif avec une surface tactile

- Les dispositifs qui font vivre une expérience totale avec la marque comme

par exemple une pièce ou un espace décoré aux couleurs d’une marque

avec du contenu interactif

- La media architecture qui change l’environnement et ajoute un contenu

esthétique comme, par exemple, des écrans semblables à ceux de Time

Square ou l’écran géant de 17m² dans l’aéroport d’Orly Ouest.

L’auteur résume les dispositifs digitaux de communication extérieure grâce au

schéma suivant :

Graphique tiré de l’étude : Research framework II: Key vectors suggested for a study of Pervasive

Advertising

D’un point de vue professionnel on parle de communication visuelle, de

pénétration programmée de l’espace de la cible et donc d’espace public. D’un

Page 24: L'impact du digital sur la communication extérieure

24

point de vue plus technique on parle d’émission de lumière d’un positionnement

spatial et donc social et de mouvement d’images.

Tous ces facteurs et leurs réglages feront qu’un dispositif sera bien accepté, bien

réglé et donc performant et respectueux de l’espace partagé.

La conclusion de l’étude est que la communication extérieure digitale est une

forme de communication très discutée et qui peut être critiquée mais que l’intérêt

et les craintes qui en découlent montrent que cette forme de marketing est

intéressante. En fonction de beaucoup de paramètres aussi bien spatiaux, sociaux

que techniques, les dispositifs digitaux amènent de la nouveauté et permettent

une mesure de l’audience à différents degrés. Ils sont un allié précieux pour

obtenir une véritable expérience de marque pour le consommateur. L’auteur

pense que le digital correspond à l’attente du marketing actuel qui cherche à créer

des liens et une communication socialisante.

UK 2013 Kinetic view new route par l’agence de communication

Kinetic:

Ce document en anglais est réalisé par Kinetic, une agence de communication

britannique qui se focalise sur le digital et plus précisément la communication

digitale extérieure (Out Of Home Digital communication). Cette agence crée des

études et regroupe les résultats et attentes concernant le marché du digital.

Le thème du document est une anticipation des futures avancées de la

communication extérieure digitale concernant la mesure de l’audience et donc de

l’efficacité des dispositifs implantés. Plus précisément on parle ici de géo-

localisation et de mesures de la pertinence d’affichage de publicités pour les

annonceurs. L’étude annonce des investissements de l’ordre de 19 millions de

livres sterlings, 28 000 personnes suivies et reliées par signaux et puces GPS.

Cela donne 170 millions d’informations Big Data, et 19 milliards de données GPS

et donc de localisation pour le public concerné. Le but est d’obtenir un maximum

de données en termes démographiques, d’habitudes et de CSP16 par exemple.

16

Catégorie socio-professionnelle. Permet de classé selon le niveau de vie la population.

Page 25: L'impact du digital sur la communication extérieure

25

Cette agence annonce qu’elle sait traiter ces Big Data et peut exploiter les

résultats qu’elle obtient.

Elle propose donc d’enrichir l’offre qu’elle propose aux annonceurs. C’est-à-dire

qu’elle veut donner les meilleures formules d’affichage et donc de positionnement

et de planning à ses clients. En fonction de l’audience recherchée elle pourra

conseiller un annonceur sur les meilleurs lieux et heures pour afficher.

Cette agence fonde beaucoup d’espoir sur ces nouvelles données liées à la géo-

localisation. Elle compte aussi améliorer son offre Cross-media17en proposant

différentes solutions d’affichage de façon plus pertinente en fonction des données

recueillies.

Cette feuille de route montre clairement ce vers quoi tend de plus en plus le

marketing de nos jours, c’est-à-dire la connaissance de plus en plus poussée du

consommateur. Mieux cibler, analyser et comprendre valent autant que le fait de

séduire désormais. Le travail d’une agence de communication est de vendre à un

annonceur sa « façon de vendre » aux consommateurs.

La récupération de données brutes (Big data) et l’analyse de données (analytics18)

sont et seront un des grands défis des professionnels du marketing et, par voie de

conséquence, du commerce.

UK DOOH handbook 2012-2013 par l’agence de communication Kinetic

Ce document est un manuel d’utilisation et la présentation des dispositifs que

l’agence de communication Kinetic propose à ses clients. Cette agence détaille de

façon très précise les dispositifs disponibles au Royaume-Uni pour les

annonceurs. Pour rappel le Royaume-Uni est un pays en pointe en termes de

communication extérieure digitale. Par exemple on voit beaucoup d’affichage

extérieur digital en ville alors qu’en France cette pratique est en phase de test par

JCDecaux à la Défense et à Angers pour mesurer les retombées de cet

investissement qui peut se révéler très coûteux.

17

Mise en réseau des médias. Par exemple une publicité aussi bien diffusée à la télé que sur internet 18

Méthode d’analyse des données big data afin de les exploiter.

Page 26: L'impact du digital sur la communication extérieure

26

Ce type de travail est très proche de ce que j’ai réalisé durant mon stage chez

JCDecaux Airport, à savoir la réalisation de « fiche-produit » et le rassemblement

et le choix des informations nécessaires et pertinentes pour l’annonceur potentiel.

Pour présenter chaque fiche-produit différente information sont données :

- Le type d’audience (CSP+, CSP+ véhiculés, Adults, Children…)

- Le temps d’exposition moyen

- Le Nombre de dispositifs pour savoir si on a à faire à un réseau19 ou non

- Les tarifs

- La durée

- L’audience estimée

- La durée des boucles vidéo

- La disponibilité des boucles (Souvent un dispositif dispose de 5 à 8

espaces de boucles. On peut donc réserver qu’une partie du temps

d’exposition du dispositif).

- Les dimensions

- Si des améliorations ou agrandissement du réseau sont prévues ou non

- Si le son est disponible

- La résolution de l’écran

Les différents types de dispositifs sont classés par chapitres afin d’obtenir plus de

clarté.

On a donc :

- L’offre roadsides qui concerne les dispositifs visant un public en

mouvement et plus précisément en voiture ou en transports en commun.

Ces dispositifs sont l’équivalent des panneaux de 8 m² classique que l’on

trouve au bord des routes. On les trouve majoritairement au niveau des

bretelles d’accès de l’agglomération londonienne.

Ces dispositifs sont plutôt abordables malgré la surface de communication

qui est souvent très importante et l’audience énorme car véhiculée, on parle

par exemple pour un dispositif nommé Double landscape LED screen on

the M4 à Londres de 130 000 personnes touchées chaque jour. Cependant

19

Groupement de dispositifs publicitaires vendu ensemble en fonction de caractéristiques communes.

Page 27: L'impact du digital sur la communication extérieure

27

le temps d’attente pour faire passer un message de manière optimale n’est

pas forcément suffisant pour ce type de dispositifs.

- L’offre Transport c’est-à-dire la communication digitale dans les gares et

les métropolitains. On parle ici la plupart du temps de réseau pour être sûr

de toucher une audience sur un chemin précis et utilisant des lignes de

métro spécifiques par exemple. Ces dispositifs se révèlent très onéreux car

ils touchent une audience importante, captive et avec un temps d’attente

assez considérable. Ces dispositifs sont principalement installés dans les

grandes villes britanniques telles que Londres, Manchester, Glasgow,

Birmingham…

- L’offre retail est composée de dispositifs placés dans les centres

commerciaux du Royaume-Uni. Ils ont pour spécificité d’être de plus en

plus dessinés pour s’accorder avec l’architecture de ces lieux de

consommation. Ici encore, on parle souvent de réseaux de plusieurs faces

de communication afin de faire passer un message et d’habiller un lieu

propice à la consommation. Ces dispositifs ont un coût important car le

public est particulièrement disponible pour recevoir un message publicitaire.

Parmi les types de produits proposés, il s’agit du mieux réparti sur le

territoire britannique et plus spécialement dans la plupart des centres

commerciaux des grandes villes.

- L’offre city center fait partie de l’offre qui vise les centres urbains et

dynamiques. Par exemple des centres d’affaires, des lieux de vie autour

des cinémas, des centres commerciaux, des rues commerçantes, des

grandes places. Ces dispositifs ont aussi un rôle esthétique, ils doivent être

intégrés et accordés avec l’architecture du lieu. On parle ici de très beaux

écrans souvent de taille importante. Les fournisseurs d’espace comme

JCDecaux, Clear Channel ou CBS décident souvent de sélectionner les

annonceurs voulant afficher dans ces lieux selon des critères tels que la

qualité et l’esthétique de la publicité. Ces dispositifs ont un coût souvent

raisonnable car le temps d’exposition n’est pas très important du fait de la

hauteur ou de l’unicité de ces dispositifs. Seules de très grandes villes sont

Page 28: L'impact du digital sur la communication extérieure

28

équipées comme Londres et ses alentours, Cardiff, Liverpool, Birmingham,

Manchester ou encore Glasgow sont concernées.

- L’offre Airport vise la totalité des aéroports londoniens ainsi que les

principaux aéroports britanniques. Ces dispositifs très souvent en réseau

visent un public très CSP+ qui prend souvent l’avion. Comme nous le

montrerons plus loin, l’aéroport permet une très grande disponibilité du

public par rapport à la publicité. C’est véritablement un lieu à forte valeur

ajoutée. Le prix élevé de ces réseaux est d’ailleurs en rapport avec ces

lieux particuliers..

- L’offre destination est un ensemble de réseaux basés dans des lieux de

vies ou sur des équipements semi-publics. On parle ici de dispositifs

installés dans des bars, des cinémas, des stades, des cabinets de

médecins, des salons de coiffure, des salles de concerts, des universités,

des salles de sports. Cette offre est très diffuse et il n’y a pas de stratégie

de prix ni de cibles globales.

- L’offre interactive regroupe les différents dispositifs tactiles ou/et

innovants utilisant différentes technologies comme la reconnaissance

faciale, le tactile, la réalité augmentée par exemple. Ces dispositifs sont

vendus en petit réseaux ou à l’unité la plupart du temps du fait de l’unicité

des dispositifs et donc de la difficulté d’une vente groupée. Les prix ici sont

très élevés car ces dispositifs sont un signal fort de modernité et doivent

être adaptés en fonction des désirs de la marque pour créer une véritable

expérience.

En définitive, on constate avec cet exposé de tous les produits disponibles

au Royaume-Uni que le digital a véritablement envahi les lieux de vie des

Britanniques. La France n’est pas encore équipée à ce point car notre

rapport à la publicité est différent et nous admettons assez mal l’intrusion

d’organismes privés dans des lieux publics. Pour nous cette barrière

public/privé est encore très marquée dans énormément de domaines

Page 29: L'impact du digital sur la communication extérieure

29

comme par exemple l’éducation. On constate aussi, grâce à ce document,

les possibilités données par le digital et le potentiel marketing et de

communication que ce média apporte.

Digital Airport Stories 2012 par JCDecaux Airport Paris:

Ce document est la présentation de la stratégie de JCDecaux pour promouvoir le

digital au sein des aéroports doublé d’une étude concernant les passagers.

JCDecaux est le leader mondial en termes de concessions pour l’exploitation de la

publicité dans les aéroports. L’entreprise gère énormément d’aéroport à travers le

monde. On peut citer de très grands aéroports comme ceux d’Heathrow à

Londres, JFK et la Guardia à New York, l’aéroport de Shanghai Pudong ou encore

les Aéroports de Paris. JC Decaux, c’est aussi 175 concessions en aéroport dans

18 pays et 30 % du trafic mondial couvert.

Cette présentation nous montre bien que l’aéroport a été et reste un laboratoire

pour la communication digitale. Ce lieu particulier qu’est l’aéroport représente

aussi un territoire important de croissance pour JCDecaux. On peut observer que

selon l’Airbus Global Market Forecast de 2009, le trafic aérien européen devrait

être multiplié par 1,6 d’ici 2030 et que l’Asie sera le marché aérien dominant avec

plus de deux fois plus de passagers que l’Amérique du Nord.

Dans ce document de présentation, JcDecaux Airport entend montrer aux

annonceurs que l’aéroport est désormais un lieu de vie et de consommation. On

nous présente aussi le vaisseau-amiral des concessions Decaux, à savoir

Aéroports de Paris. On parle ici du 6° hub aéroportuaire mondial, de plus de 88

millions de passagers par an.

Cette étude a été réalisée grâce à des entretiens de type « micro-trottoir », des

focus groups et plus de 1 500 questionnaire qualitatif distribués. On nous apprend

que la cible principale de JCDecaux et donc des annonceurs est la catégorie des

« frequent flyers ». On considère comme frequent flyers les personnes voyageant

plus de 4 fois par an en avion. On parle de passagers aériens ou de passagers

mixtes pour ceux qui voyagent au moins une fois par an en avion. On compare

Page 30: L'impact du digital sur la communication extérieure

30

ensuite ces deux groupes à l’échantillon total qui représente l’ensemble de la

population française.

Pour prouver la spécificité du média « airport » on présente des avis de passagers

aériens.

Par exemple :

- 68 % des gens considèrent que l’aéroport est un lieu de plaisir et de

découverte qui prépare au voyage

- 62 % pensent que l’aéroport est un lieu cosmopolite

- 63 % que c’est un lieu prestigieux

- 36 % associent spontanément l’aéroport au temps et à l’attente

- 78 % déclarent apprécier particulièrement les boutiques en aéroport

- 59 % ressentent une impression d’ouverture sur le monde lorsqu’ils sont

dans un aéroport

Ces données nous montrent à quel point le public concerné a conscience de la

spécificité du lieu. On constate que la majorité des réponses donnent un avis

plutôt positif sur l’aéroport de la part du public et donc un potentiel très intéressant

pour de potentiels annonceurs. L’idée d’une l’image de marque forte chère au

marketing est totalement en phase avec l’aéroport. Ce lieu à une image très forte

de mobilité, de dynamisme, de nouveauté et de modernité. En aéroport le

consommateur n’est pas réticent face à la publicité. Il est même plus apte à

consommer.

On considère l’aéroport comme faisant partie de « l’ADN de la mondialisation »20

comme l’explique Olivier Jankovec, Directeur General d’ACI Europe Mais aussi

comme un acteur local très fort car « les aéroports sont les portes d’entrées

symboliques d’une ville »21 selon Sir Norman Foster, Architecte et Designer.

20

Olivier Jankovec Directeur General d’ACI Europe : Airport council international qui est l’agence représentativeet communiquante des aéroports européens. 21

Sir Norman Foster, Architecte et Designer

Page 31: L'impact du digital sur la communication extérieure

31

Le focus vis-à-vis du digital :

L’étude nous montre que le public est en demande de dispositifs digitaux :

- 82 % de personnes interrogées aimeraient plus de services et de

divertissements

- 83 % souhaitent plus d’écrans interactifs

On constate de plus en plus la massification des équipements mobiles et des

connexions internet, c’est-à-dire du plus en plus de digitalisation des autres

médias. La mobilité grâce aux smartphones, tablettes et autres permet aussi plus

de mobilité et finalement d’interaction avec par exemple les réseaux sociaux. On

constate donc l’apparition de plus en plus de « brand content » créé par les

marques afin de toucher un public présent sur internet et sur mobile.

Concernant cette communication spécifique des marques, on observe :

- Une multiplication des canaux de diffusion, des écrans, des formats

- Une fragmentation accrue des audiences avec un public toujours plus

important et moins catégorisable

- Une communication participative grâce aux réseaux sociaux

- Une plus grande réflexion sur le brand content. On parle donc ici de

recherche de créativité et d’efficacité dans la communication

Pour prouver la qualité de la communication digitale en aéroport, JCDecaux a

mandaté GMV conseil pour réaliser un sondage portant sur 600 passagers

d’Aéroports de Paris (Paris CDG et Paris Orly en février/mars 2012).

60% des passagers étaient français, 40% étrangers. 55% d’entre eux voyageaient

pour les loisirs et 45% pour le travail (passagers business).

90 % d’entre eux estiment que la publicité digitale est adaptée à l’aéroport

72 % se souviennent avoir vu les écrans digitaux. 8 passagers sur 10 sont

capables de restituer un élément (la marque, l’histoire, l’univers du produit)

42 % déclarent reconnaitre les publicités affichées et donc les relier à une marque

82 % déclarent que ces dispositifs sont esthétiques et créent un agrément

Page 32: L'impact du digital sur la communication extérieure

32

84 % déclarent que ces dispositifs attirent l’attention

79 % qu’ils sont innovants

82 % trouvent que le digital met plus en valeur les marques et produits

Au final on peut dire que l’aéroport permet une communication digitale de qualité

quai-inégalée à ce jour, qui entraîne des avantages importants comme de la

visibilité, une affinité, un environnement maitrisé

La conclusion du document est : Le digital en aéroport, un média premium au

service d’une expérience de marque augmentée.

Cette étude est très intéressante pour notre travail car elle confirme que l’aéroport

peut être envisagé comme un laboratoire pour le digital. On parle ici

« d’environnement contrôlé », de garanties obtenues, on teste un public

(cobaye ?), pour arriver à une conclusion.

Hypothèses :

Pour rappel, notre problématique est : Le digital est-il l’avenir de la communication

extérieure ?

Nous partons de l’hypothèse commune aux entreprises majeures du secteur selon

laquelle, effectivement, le digital jouera un rôle majeur pour cette forme de régie

publicitaire.

Hypothèse 1 : Le rapport des Français à la publicité peut être une limite au

développement du digital.

Hypothèse 2 : L’interactivité avec les dispositifs donne une meilleure image de

marque aux annonceurs.

Hypothèse 3 : L’avenir des dispositifs digitaux en France et dans le recueil de Big

Data*.

Hypothèse 4 : Le développement en France du digital va s’intensifier, la France

sera bientôt aussi bien équipée en dispositifs digitaux que le Royaume-Uni

actuellement.

Hypothèse 5 : L’affichage digital en aéroport est-il un laboratoire de tests avant un

développement dans d’autres lieux ?

Page 33: L'impact du digital sur la communication extérieure

33

*Big data : Données brutes, dans ce cas sur les habitudes des consommateurs,

leurs caractéristiques, déplacements.

Méthodologie

Lors de la phase de questionnement nous avons passablement hésité concernant

la méthodologie à adopter. Notre démarche fut tout d’abord de nous baser sur

notre interrogation qui consiste à essayer de savoir si l’affichage digital a un rôle

majeur à jouer dans un futur proche, à moyen terme ou à long terme pour la

communication extérieure. Pour comprendre et détailler mon travail, je me devais

de trouver des motifs d’espoirs pour le digital et des limites ou menaces pour ces

dispositifs. Ce sujet lié à la communication extérieure peut être considéré comme

sensible et actuel car en France l’affichage digital n’est pas encore très développé

contrairement à d’autres pays.

Jusqu’à présent les écrans digitaux n’étaient pas considérés comme des

dispositifs lumineux dans le sens où ils ne rentraient pas dans la lutte contre la

pollution lumineuse instiguée lors du Grenelle de l’environnement (2008). Le

gouvernement actuel a récemment ré-ouvert le dossier et plus de réglementations

pourraient voir le jour.

Mon travail nécessite :

- Des documents attestant la qualité des dispositifs et faisant leur promotion

- Des comparatifs de développement du digital dans d’autres pays que la

France

- Des avis de professionnels du secteur

Du fait que le développement du digital commence, nous ne pouvions pas utiliser

une méthodologie quantitative car peu de dispositifs digitaux seraient vus et jugés

par les sondés qui me sont accessibles. En France seuls les aéroports sont

équipés et seulement depuis deux ans pour Aéroports de Paris et un an pour

certains aéroports de régions.

Je dois donc baser mon travail sur une étude qualitative en explorant des

documents et le questionnaire d’un professionnel.

Page 34: L'impact du digital sur la communication extérieure

34

Cette méthode permet de comprendre de façon approfondie les différents

acteurs, leurs revendications et leur apport.

L’apport managérial de ma démarche est constitué de trois points :

- Premièrement ma réflexion cible le rapport des Français à la publicité en

comparant la période actuelle à une période considérée comme en pleine

crise économique. La complexité de ce rapport à la publicité peut permettre

à JCDecaux de mieux comprendre nos attentes et d’amener des données

indispensables à la réussite du déploiement.

- Deuxièmement, pour l’entreprise JCDecaux, l’étude des revendications et

attaques envers les dispositifs digitaux permet de prendre conscience de la

notion de résistance de certains notamment face aux dispositifs digitaux

« intelligents » qui permettent de recueillir des informations sur le

consommateur sans l’accord préalable de ce dernier. Au sein de

l’entreprise, très peu de communication est réalisée concernant les

menaces pour les dispositifs digitaux.

- Concernant un apport managérial plus général les différentes études

basées sur un marché plus avancé comme le Royaume-Uni dans ce

domaine nous permettent de comprendre à quel point les différences

culturelles peuvent jouer, pour une entreprise et son développement, un

rôle très important. Au Royaume-Uni la surveillance grâce aux caméras et

à moindre mesure la reconnaissance faciale grâce aux dispositifs digitaux à

l’insu du citoyen est déjà en place.

- D’un point de vue managérial et sociétal notre étude permet de mieux

cerner le potentiel de la communication extérieure digitale ainsi que les

liens possibles avec d’autres technologies et médias. Malgré la gêne de

certains, la meilleure connaissance des passants d’un centre commercial,

par exemple, peut s’avérer révolutionnaire d’un point de vue marketing. Elle

permet aussi de prévenir nos lecteurs du fait qu’il y a de très fortes chances

pour que de plus en plus de dispositifs digitaux nous entourent dans un

avenir proche.

Page 35: L'impact du digital sur la communication extérieure

35

L’idée de ce mémoire m’a été inspirée par le fait que, malgré la profusion de

documents disponibles chez JCDecaux, très peu de communication est faite sur

les freins au développement des dispositifs digitaux. Malgré ma proximité avec

des personnes liées à la stratégie de l’entreprise dans différentes branches, il est

difficile d’obtenir des avis sur les menaces qui pourraient peser sur cette

innovation très liée au développement actuel de JCDecaux. De même, dans les

médias français, peu d’informations ou études publiques sont pour l’instant

présentées concernant ces dispositifs.

Il faut tout d’abord préciser que, selon les pays, la situation est très différente. Le

terrain de ma recherche est basé sur la France.

Les différentes étapes de mon raisonnement ont été :

- Tout d’abord nous avons voulu situer et préciser ce qu’est le marché de la

communication extérieure digitale afin de mieux comprendre les tenants et

aboutissants de mon sujet et faire découvrir un secteur d’activité assez peu

médiatisé et représentant autour de 7% du marché mondial de la publicité

en valeur.

- Nous avons utilisé des articles et documents internes à JCDecaux pour

présenter le fait que le groupe est très lié aux décisions du secteur public

avec l’exemple du développement du Vélib à Paris puis dans d’autres villes

de France et du monde.

- Pour procéder j’ai donc tout d’abord cherché à comprendre pourquoi des

entreprises misent tant sur une nouvelle forme de dispositifs. J’ai eu accès

à différents documents et j’ai choisi en priorité l’argumentaire de vente afin

de montrer ce qui est mis en avant par la marque JCDecaux.

- Nous avons ensuite cherché à explorer grâce au rapport du concurrent

CBS en quoi l’interactivité pouvait apporter un vrai plus aux marques mais

aussi aux consommateurs.

Page 36: L'impact du digital sur la communication extérieure

36

- Pour vérifier et avoir un avis académique sur la question des écrans

digitaux et de leur implication marketing nous avons choisi une étude

réalisée en Suisse et en Allemagne par un professeur de la Lucerne

Business School afin d’appuyer nos dires et de recueillir des données ne

venant pas seulement des entreprises concernées.

- Nous avons ensuite décidé d’étudier le cas du Royaume-Uni en termes de

développement du digital afin de découvrir un exemple de ce que pourrait

donner la poursuite de son implantation en France. La comparaison entre

les pays permettant aussi de comparer le rapport des citoyens face à ces

dispositifs.

- Nous avons décidé de poursuivre et de confirmer notre travail grâce à

l’apport d’une interview que nous avons obtenue avec Alban Duron ,

directeur commercial digital chez JCDecaux. Grâce à cet échange nous

avons pu explorer le potentiel du digital en France mais aussi mieux

comprendre la position d’une société comme JCDecaux face à des

problématiques sociales comme le rejet de la publicité ou la sensibilité du

sujet du recueil d’informations auprès du consommateur.

- Nous nous sommes ensuite penchés sur le média aéroport pour

comprendre pourquoi et comment le développement digital est effectué

dans ce lieu particulier et pourtant essentiel pour JCDecaux. Pour rappel la

communication en aéroport représente approximativement 30% du chiffre

d’affaires du groupe.

- Notre raisonnement s’est ensuite concentré sur les menaces et réserves

concernant le digital dans ce secteur. En France nous ciblons deux points

majeurs qui retardent le développement et qui sont très connectés.

o C’est tout d’abord la méfiance et le rejet des Français quant au

développement de la publicité et surtout rapidement et massivement.

Page 37: L'impact du digital sur la communication extérieure

37

o Deuxièmement les avancées possibles du digital comme la

surveillance ou le recueil d’informations sur le consommateur qui

peut très rapidement devenir un sujet de discorde en France.

- Pour comprendre et évaluer la menace que peut représenter une certaine

exploitation des dispositifs digitaux nous nous sommes intéressés à des

groupes, associations et personnes qui dénoncent les dérives possibles.

Nous avons donc étudié leurs revendications, combats et nous avons

découvert que l’implantation du digital et de dispositifs de communication

extérieure n’est pas sans embûches.

- Ces groupes de personnes qui luttent contre le développement de la

communication extérieure sont pour la plupart aussi réfractaires à la

publicité en général. Nous avons donc décidé d’étudier et de comprendre à

quel point la population française peut être sensible à ces idées et donc ne

pas apprécier la publicité.

- Pour cela nous avons fait appel à une étude crée par l’agence de

communication AUSTRALIE qui chaque année teste un échantillon

représentatif des Français afin de faire comprendre leur rapport à la

publicité de façon poussée.

- Nous avons ensuite utilisé une étude quantitative réalisée par des maîtres

de conférences et professeurs d’universités françaises. Cette étude a été

réalisée grâce à au test de focus-group de 40 personnes et initiés à la

méthode du collage. Cette méthode consiste à fournir aux participants des

magazines comme matière à travailler afin que grâce aux images et

représentations qu’ils y trouvent ils puissent représenter leur pensée. Il leur

a été demandé de représenter la résistance à la publicité. Ensuite les

collages ont été étudiés, analysés pour permettre de faire ressortir les

symboles, représentations et sentiments que les personnes des focus-

group ont voulu exprimer. Cette recherche nous a permis de comprendre à

quel point le rapport à la publicité peut être vécu personnellement de façon

très violente. L’utilité de cette étude pour notre travail étant comprendre en

Page 38: L'impact du digital sur la communication extérieure

38

quoi le développement de la publicité et par exemple de dispositifs digitaux

peut être risqué pour une régie et des annonceurs.

Présentation et discussion des

résultats :

La communication extérieure et son public

Les acteurs de la communication digitale

La communication extérieure dans l’espace publique ou semi-publique

Notre rapport à la publicité

L’innovation de la communication extérieure

Le digital, un allié de poids pour la publicité

Faire face aux problématiques du secteur

Une stratégie digitalisée enclenchée, le média aéroport

La Grande-Bretagne, un modèle digital pour la France ?

Pour présenter nos résultats, nous respecterons notre plan afin d’amener une

phase de présentation du secteur d’activité économique et permettre à nos

lecteurs de mieux comprendre en quoi la communication extérieure est en rapport

avec le digital.

Comme nous l’expliquerons dans notre première partie, le secteur d’activité de la

communication extérieure est dans beaucoup de pays (dont la France) lié aux

autorités que sont les Etats et les collectivités locales. De grandes réflexions sont

menées afin de savoir si les Etats sont prêts à imposer à leurs citoyens ce genre

de publicités. Il faut bien comprendre que les panneaux de communication

extérieurs sont une forme de publicité assez intrusive, car à moins de ne pas sortir

Page 39: L'impact du digital sur la communication extérieure

39

de chez soi ou de fermer les yeux, nous sommes obligés de voir les annonces

proposées. Nous verrons ainsi que des personnes luttent contre ce qu’on pourrait

appeler de la « nuisance publicitaire ». Nous étudierons ainsi notre rapport à la

publicité et comment celui-ci évolue. Nous tenterons de comprendre comment les

écrans nous concernent et en quoi notre relation au digital est différent de

l’affichage classique. Nous explorerons des points de vues marketing et

commerciaux, mais aussi d’autres points de vue plus réfractaires.

Après le constat actuel du secteur et de son importance étudiés dans la première

partie ainsi que l’analyse de notre rapport à la publicité et de son évolution, nous

dépeindrons la stratégie des acteurs du secteur de la communication extérieure et

leurs espoirs fondés dans le Digital. Nous tenterons aussi de comprendre

l’importance du média aéroport pour JCDecaux.

Ce projet visera à répondre à une problématique qui est de savoir si le digital est

l’avenir de la communication extérieure. Nos travaux visent à évaluer un secteur

d’activités et son futur en le confrontant aux difficultés et aux attentes de son

public qui est dans ce cas-ci potentiellement n’importe quel citoyen.

Comme nous l’avons expliqué dans notre introduction, la communication

extérieure est l’affichage de publicités créé par des annonceurs sur des supports,

comme par exemple es panneaux 8 m² placés sur le bord des routes. Ces

panneaux sont détenus par une régie telle que JCDecaux, Clear Channel ou CBS

Outdoor. Ces entreprises vendent ainsi de l’espace publicitaire sur des dispositifs

dans l’espace public ou semi-public*. On peut parler de média publicitaire malgré

le fait que presqu’aucun contenu n’est communiqué, au contraire de la presse qui

par exemple fournit du contenu et vend de l’espace publicitaire sur certaines

pages.

On distingue souvent deux univers de communication le Indoor qui regroupe

l’affichage dans les transports en communs (par exemple le métro) mais aussi

dans des lieux comme les aéroports ou les centres commerciaux Le Outdoor qui,

quant à lui, est basé sur le mobilier urbain, c’est-à-dire les dispositifs publicitaires

que l’on peut voir dans les Abribus ou au bord de la route n regroupe aussi dans le

Outdoor la communication grand format qui est un affichage évènementiel avec la

plupart du temps des dispositifs facilement démontables el que des toiles tendues.

Page 40: L'impact du digital sur la communication extérieure

40

On distingue aussi comme activité à part entière la gestion de l’affichage et du

fonctionnement des équipements urbains comme les Vélib par exemple.

En termes de position sur le marché, JCDecaux, possédé en majorité par la

famille française Decaux, est leader sur le marché mondial, en France, en Europe

et en Asie. Le groupe dispose de plus de 450 faces digitales. En France, l’offre

digitale Decaux est basée sur les principaux aéroports Français et sur un centre

commercial (So Ouest) en Ile-de-France, avec 16 faces.

Clear channel communication fait partie du groupe de média américain Clear

Channel. La branche communication extérieure est le challenger de JCDecaux.

En France, Clear Channel déploie son offre digitale sur 42 centres commerciaux

avec plus de 700 faces digitales.

CBS outdoor est le troisième acteur majeur du secteur. Il est leader aux Etats-

Unis.

L’activité communication-extérieure du groupe CBS est en vente depuis peu de

temps. Concernant le digital, CBS Outdoor communique a engagé une période de

test sur l’année 2012 dans la ville de Caen avec des dispositifs digitaux de

mobilier urbain de 2m² et 8m². En 2013, CBS prévoit d’étendre ce test à 10 autres

villes.

JCDecaux en tant que leader et fort de son expertise mondiale influence

clairement le marché. On constate par exemple que le modèle Vélib exploité par

celui-ci a été copié par d’autres villes françaises et ailleurs dans le monde.

Le chiffre d’affaires de JCDecaux (qui est le seul pure player) est en 2012 de

2,623 millions d’euros, représentant unecroissance de 6,5% par rapport à 2011.

C’est le seul acteur présent en mobilier urbain, affichage grand format, et dans les

transports.

Les potentiels de croissance de la communication extérieure sont généralement

l’addition de nouveaux dispositifs ou la hausse des prix en proposant de

nouveaux types de dispositifs ou services ajoutés, tel que la mise en réseau et

donc la diffusion sur un ensemble de dispositifs choisis pour leur positionnement.

Page 41: L'impact du digital sur la communication extérieure

41

L’implantation de dispositifs est très fortement lié à des décisions légales mais

surtout politiques, particulièrement en France. De ce fait, on constate qu’une

entreprise comme JCDecaux est très à l’écoute des décisions et des mouvements

politiques. On peut donner comme exemple l’opportunité saisie avec Aéroports de

Paris pour créer une joint-venture et ainsi maximiser l’activité d’affichage

publicitaire dans les aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle, d’Orly et du Bourget.

D’un autre point de vue, on peut citer le refus de la mairie de Paris d’implanter des

dispositifs digitaux dans l’enceinte de la ville, mais également La création de

métrobus par le groupe Publicis afin de gérer la régie publicitaire de la RAPT.

La proximité des décideurs de l’Etat et des collectivités locales est vitale pour tout

groupe de communication extérieure. Les appels d’offres pour les différentes villes

se jouent sur très peu de choses et la négociation avec le domaine public est très

souvent liée à une certaine forme de Lobby légal ou accepté.

L’exemple de la création des Vélib est de ce point de vue très intéressant.

Depuis les années 60, plusieurs villes européennes proposent des vélos en libre-

service. Toutefois, le développement n’est pas forcément au rendez-

vous,l’intégralité des zones des villes n’est pas forcément couverte, et le coût pour

les collectivités locales qui gère la plupart du temps ces réseaux est énorme.

En 2003, JCDecaux lance cyclocity22 en remplacent les vélos de Vienne en

Autriche puis en installant le réseau Vélo’v à Lyon en 2005. Suivra en 2007 le

service Vélib pour la ville de Paris et ses environs. Le principe de Cyclocity (la

branche de JCDecaux qui gère l’activité vélos) est de financer le service par

l’affichage de publicités. Les collectivités locales n’ont aucun frais d’entretien et la

création des plateformes est prise en charge majoritairement par JCD. L’avantage

pour l’entreprise est l’addition de panneaux publicitaires en plein cœur des villes

avec un coût d’exploitation du service contrôlé et quasiment fixe chaque année.

Cette activité assez récente pour le groupe assure aussi une image positive

d’acteur qui développe et optimise l’espace urbain. Cette image positive est utile

tant aux politiques qu’aux Français en général.

22

Offre concernant les services de location de vélos intégrés et proposés par JCDecaux.

Page 42: L'impact du digital sur la communication extérieure

42

D’un point de vue légal, il faut aussi prendre en compte la taxe locale sur la

publicité extérieure. Les chambres de commerce rappellent par le biais de

documents téléchargeables en ligne que l’affichage de publicité en extérieure et

donc sur la voie public est soumis à une taxe redevable aux collectivités locales ;

celle-ci est facultative ; le maire n’est pas obligé de la mettre en place. Cette loi est

entrée en vigueur en juillet 2009 suite à la Loi de modernisation de l’économie de

2008. En 2011, elle a été réexaminée afin d’éviter certaines dérives.

Concernant notre mémoire, il est bon de savoir que cette taxe augmente en

fonction de la population de communes ciblées. Sur Paris ou Lyon, elle doit être

de 90 euros par écran par exemple, c’est-à-dire 3 fois plus qu’un dispositif

classique non numérique. Il est intéressant de remarquer à quel point la taxation

de la publicité est liée et gérée par la commune et seulement réglementée par

l’état. Cette réflexion rejoint donc notre point de vue selon lequel les échéances

politiques ont une grande influence sur ce secteur d’activités.

Le fait de tripler le tarif de la taxe pour les dispositifs numériques montre bien

qu’on attend de ces panneaux un rendement plus important que pour d’autres

dispositifs.

http://www.collectivites-locales.gouv.fr/taxe-locale-sur-publicite-exterieure-tple

http://www.collectivites-

locales.gouv.fr/files/files/dgcl_v2/CIRCULAIRE_TAXE_PUBLICITE_DU_24_09__2008b3a

8.pdf

Par rapport à nos résultats, nous tenterons d’abord de confirmer ou d’infirmer

notre hypothèse première qui est le suivant : le rapport des Français à la publicité

est un frein au développement du digital.

Dans les différents documents concernant notre rapport à la publicité, plusieurs

approches ont été utilisées.

Tout d’abord nous avons l’étude de l’agence de communication AUSTRALIE

réalisée chaque année. Les résultats de cette étude sont tirés d’une étude

quantitative avec plus de 1000 sondés, âgés de plus de 15 ans et dans différents

lieux.

Ce travail a pour objectif de comprendre notre rapport à la publicité, l’image que

nous en avons et de cibler les points qui peuvent être améliorés.

Page 43: L'impact du digital sur la communication extérieure

43

On peut retenir de cette étude que le rapport à la publicité est lié à la confiance

des gens dans l’économie du pays et dans leur gestion de leur propre argent.

On remarque clairement une tendance selon laquelle quand la conjoncture

économique est mauvaise, les gens déclarent moins qu’ils apprécient consommer.

Cependant, en cas de mieux ou de stabilisation dans le moral des ménages, la

publicité est mieux considérée.

Nous pouvons avancer que les Français ne sont pas contre la publicité en général

car ils considèrent en grande majorité qu’elle est utile et certains la considèrent

même comme agréable. Pour résumer, les Français en terme de logique

comprennent la publicité.

Cependant, nous avançons suite à la lecture des résultats de l’études que la

mauvaise image de la publicité en France est due à un rapport très personnel des

Français à ce secteur d’activités, et surement à l’économie en général.

Les tendances qui ressortent sont que les marques qui communiquent ne

comprennent pas les français, ne font pas preuve d’assez de respect, les prennent

pour plus bêtes qu’ils ne sont.

On constate aussi un sentiment d’oppression avec l’idée que pour une grande

majorité, il y toujours plus de publicités autour de nous.

Ce rapport très personnel prouve que nous sommes un peuple très exigeant et

spécialement quand on s’adresse à nous pour nous vendre quelque-chose.

Concernant les articles et données réalisées par les opposants à la publicité

comme l’association R.A.P, on constate qu’ils représentent une branche des

Français qui se veulent publiphobes. Ils considèrent qu’ils sont agressés par

toujours plus de publicité et ils essayent de la réduire ou de la supprimer la

publicité dans certains lieux en passant par le légal, ou même par l’illégal comme

le prouve l’action du groupe les « déboulonneurs » qui barbouille certains

dispositifs d’autocollants ou de peinture pour communiquer sur leur rejet de la

publicité.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/573067-proces-des-deboulonneurs-la-publicite-

invasive-une-pollution-visuelle.html

Dans mes recherches, j’ai constaté que les mouvements anti-publicité et anti

développement des dispositifs de communication extérieure sont très souvent

Page 44: L'impact du digital sur la communication extérieure

44

reliés à des idées ou mouvements dénonçant la société de marché, le capitalisme

ou prônant un développement global plus respectueux.

Nous pensons que ces personnes sont une branche particulièrement remontée

contre la publicité et qu’ils représentent un extrême parmi les Français. Ils sont,

selon notre avis, demandeurs de plus de considération, de respect, d’équité

comme l’ l’étude de l’agence AUSTRALIE le montre.

L’étude réalisée par trois universitaires français nous montre quant à elle ce qui

ressort d’un focus-group dans lequel il avait été demandé aux intéressés de

représenter la résistance à la publicité.

L’intérêt de celle-ci pour nous et de confirmer ce rapport très personnel qu’on les

Français à la publicité.

Quand on demande au peuple français de décrire la résistance à la publicité, on

constate une relation forte entre le vécu historique et la culture face à une

question qui pourrait sembler anodine.

Les chercheurs ont, suite au focus-group, traduit et expliqués les représentations

données.

Les personnes du focus-group ont en majorité connecté la résistance à la publicité

à la résistance par rapport à un ennemi.

D’autres idées ont émergé telles que :

- L’idée de révolution

- La représentation de la fuite

- l’évitement

- l’anticonformisme et l’unicité

- La conformité/non-conformité avec des produits non marquetés

- Le rejet du matérialisme et de la société de consommation

Nous pouvons donc avancer que les Français peuvent considérer la publicité

comme un ennemi de société, au même titre que pouvaient l’être des armées ou

nations adverses.

Cependant, nous pouvons avancer grâce aux réponses de notre interviewé que

les faux pas concernant le digital ne seront que très peu tolérés. Si quelques

Français ont des raisons de croire à une agression publicitaire, cette pensée peut

Page 45: L'impact du digital sur la communication extérieure

45

se généraliser très rapidement et être diffusée par des organismes ou personnes

médiatiques, ou même devenir un sujet étudié en université comme le prouve

l’étude réalisée pour comprendre ce qui ressort de la résistance à la publicité.

L’argumentaire de vente du digital de JCDecaux (avec plus de 1500 sondés) nous

montre que le digital est pertinent pour répondre à une attente d’une

communication de meilleure qualité et qu’il permet une meilleure mémoire de la

marque ou du produit pour les marques.

Selon l’argumentaire, 84% des personnes âgées de plus de 18 ans interrogées en

aéroport déclarent que les dispositifs digitaux attirent l’œil et captent l’attention ;

82% des sujets de l’étude considèrent que le digital valorise et transmet une

image positive de la marque qui communique ; selon 81% des sujets interrogés,

ces dispositifs transmettent l’idée de dynamisme, et 73% trouvent cela innovant et

attirant.

Les personnes sondées expliquent que le digital retient leur attention, que les

dispositifs et la majorité des créations publicitaire sont esthétiques.

Cette présentation nous montre le potentiel en termes de publicité de qualité des

dispositifs digitaux.

Cependant, la qualité de la publicité ne dépend pas des régies publicitaires, même

si elles ont un droit de regard et d’interdiction. On touche ici à un autre problème

qui concerne les budgets de création publicitaire, la frilosité des marques envers la

nouveauté et l’innovation publicitaire.

Nous pouvons donc avancer que le rapport des Français à la publicité peut être un

frein au développement du digital en France.

Si les annonceurs, les régies et les agences de communication restent vigilants,

respectueux et en accord avec les attentes des Français, alors, le développement

digital pourra continuer et s’étendre à d’autres lieux de communication.

D’un point de vue managérial, cette recherche concernant notre rapport à la

publicité nous permet de mieux comprendre un pan d’une certaine mentalité

française. Pour n’importe quelle marque voulant communiquer, nous pouvons

Page 46: L'impact du digital sur la communication extérieure

46

avancer qu’une campagne se doit d’être de qualité et de vraiment prendre en

compte les sentiments des français en général.

Concernant l’interactivité des dispositifs digitaux afin de confirmer ou d’infirmer

notre hypothèse seconde, nous nous baserons sur les résultats obtenus par

l’étude CBS outdoor et sur l’article publié sur le web d’ooh-tv.fr, France : Les

Premières Assises de l’Affichage Digital et Interactif / Les Annonces #1 – DOOH

http://ooh-tv.fr/2013/01/25/france-les-premieres-assises-de-laffichage-digital-et-interactif-

les-annonces-1-dooh/

Cette étude réalisée par la troisième régie la plus puissante au monde tente de

comprendre en quoi un dispositif doté de capacité de communication (avec des

smartphones par exemple) peut apporter à un annonceur. Celle-ci se concentre

sur l’Europe de l’Est afin de comparer les habitudes et les potentiels des différents

pays.

Les techniques pouvant être utilisées pour plus d’interactivité sont :

- Les QR codes*

- L’envoi de sms aux smartphones proche du panneau

- La technologie NFC

On apprend aussi que 75% des personnes vivant dans des grandes

agglomérations possèdent un smartphone.

23% du public des panneaux digitaux se dirigent vers la page internet de la

marque afin d’obtenir des informations ou pour acheter les produits.

Selon les personnes interrogées dans l’étude, le fait de pouvoir interagir donne

une meilleure image de la marque.

Cette étude nous permet d’encore mieux cerner les attentes des consommateurs

et cette fois de se concentrer sur le un point de vue marketing. On constate que le

Page 47: L'impact du digital sur la communication extérieure

47

concept d’expérience de marque est totalement lié (sinon répétitif voir en

dessous) à cette forme de communication.

Dans une société urbaine très connectée, le fait d’imaginer des liens entre les

publicités et les lieux d’achat semble tomber sous le sens. La possibilité de

partage d’informations est améliorée, et on constate du répondant chez le

consommateur.

Durant mon stage, j’ai fortement été en contact avec des commerciaux. J’ai pu

comprendre que l’interactivité peut-être le plus qui pourra être proposé. Par

exemple, dans les aéroports de Paris, des fresques digitales tactiles sont

disponible. Ce sont de grands écrans avec lesquels le consommateur peut

interagir. Ainsi, Volkswagen avait proposé pour les aéroports de Paris une

fresque sur laquelle ou pouvait choisir les options de sa future voiture et la voir

ensuite dans différents contextes pour (répétitif) explorer la compatibilité de la

couleur par exemple. Récemment, je me suis rendu à l’aéroport Roissy CDG et j’ai

flashé 3 QR codes différents. Je voulais voir si les liens étaient simplement dirigés

vers le site internet ou si une page avait été créée pour l’interactivité. Pour Hublot

et son édition spéciale Ferrari, ce fut le cas avec une page relatant l’histoire du

partenariat, celle ?? de Ferrari et en quoi les produits proposés correspondaient à

la course automobile. Cela semble très simple comme cela, mais ce contact avec

le consommateur m’a semblé constructif car j’ai par exemple appris que la montre

disposait d’un stabilisateur d’aiguilles afin qu’en pleine vitesse le pilote puisse voir

son chronomètre ou l’heure.

Dans un autre registre, l’interactivité ??

Grâce à mon expérience au sein du service marketing, j’ai constaté que peu de

marques venaient pour l’instant vers nous avec un projet d’interactivité. Un service

nommé Inovate est pourtant dédié à l’étude de faisabilité de nouvelle interaction.

Nous pouvons avancer que l’interactivité permet une véritable expérience de

marque, mais peu d’annonceurs le font pour l’instant en France. En Grande-

Bretagne, par exemple, existent déjà plus de dispositifs de ce genre. L’interactivité

en France n’est donc pas encore un sujet majeur et n’est pas considéré comme

Page 48: L'impact du digital sur la communication extérieure

48

un voie de croissance. Cela est en partie dû au fait qu’il y a peu de dispositifs

digitaux mais également que les annonceurs ne prévoient ?? ne sont pas

prévoyants et ne sont probablement pas encore au fait de la faisabilité d’un tel

projet. Ainsi (plus joli), l’agence Kinetic, qui publie des rapports concernant les

nouveautés du digital, ne publie pas encore de rapport complet et renouvelé sur le

digital en France. Aucune autre agence ne publie ce genre d’informations à

destination des annonceurs et agences de communication en France et par

conséquent, ces derniers ne proposent pas aux régies un projet concernant une

interactivité poussée.

Concernant le recueil d’informations, il faut tout d’abord comprendre que les

entreprises cherchent à connaître de plus en plus leurs potentiels acheteurs. On

est passé d’une politique de l’offre à une politique de la demande, pour maintenant

passer à une politique commerciale de la personnalisation qui est la conséquence

de la politique de la demande poussée à l’extrême. Par exemple, Facebook tire la

majorité de ses revenus de la publicité. Mais ce qui fait de la publicité sur ce

réseau social quelque-chose de spécial, ce sont les big-data et leur traitement,

d’est-à-dire que Facebook sait ce que nous aimons, faisons, ce que avons envie

d’avoir et ce qui pourrait nous intéresser en récoltant les informations de chacun

des utilisateurs et en les traitants. On dit des big-data qu’elles sont le pétrole du

21ème siècle car elles sont la suite directe des sociétés de plus en plus connectés.

Toute entreprise en B to C rêve de connaître mieux son client et de gérer cette

connaissance à grande échelle par informatique. L’exemple même des big-data et

des analytics1 est la publicité que l’on retrouve sur le web et qui nous propose des

produits sur lesquels nous nous sommes renseignés.

Pour la communication extérieure, c’est également (plus joli) possible. En Grande-

Bretagne, l’agence Kinetic nous montre avec son étude UK 2013 Kinetic new

route que :

- la géolocalisation des portables situés aux alentours des dispositifs est

désormais possible.

- Elle nous informe aussi du fait que des dispositifs dotés de capteurs

reconnaissance faciale permettront de connaître la réaction d’un passant

face aux publicités.

Page 49: L'impact du digital sur la communication extérieure

49

Les premiers panneaux digitaux de Métrobus1, installés en juillet 2009 dans le

métro parisien, étaient supposés être dotés de capteurs faciaux et de dispositif

Bluetooth afin d’envoyer des messages au public alentour. Cependant,

l’association R.A.P a dénoncé le manque de visibilité légale des dispositifs et a fait

interdire le déclanchement du mécanisme du Bluetooth et de la supposée

reconnaissance faciale.

Lors de ma discussion avec Monsieur Duron (un professionnel du digital), il celui-

ci m’a affirmé que ce genre de dispositifs en France serait très mal vu. Malgré sa

participation à hauteur de 30% dans le capital de Métrobus, JCDecaux n’était pas

directement lié à ces dispositifs. Ce cas précis de juillet 2009 a servi en termes de

prévention pour les régies comme JCDecaux. Egalement durant cet entretien,

Monsieur Duron m’a expliqué que le futur des dispositifs digitaux en France passe

pour l’instant dans la mesure de l’audience de façon plus précise (passe où ? j’ai

pas compris cette phrase) et sur une communication ciblée mais pas sur le recueil

d’informations.

L’association R.A.P dans son article « Pas d’écrans dans l’espace public »

annonce et montre qu’elle est à l’affût de tout essai lié à ce recueil d’informations.

De même que certains maires ou certaines personnes influentes au

gouvernement peuvent être proches de régies publicitaires, les lobbies sont aussi

à l’écoute des associations telles qu’R.A.P. L’association annonce d’ailleurs que

le statut des dispositifs digitaux est peut-être en passe de changer concernant la

pollution lumineuse car le gouvernement actuel a décidé de rouvrir le dossier et de

réexaminer le statut de l’affichage digital qui n’est pas réglementé au sujet de la

pollution lumineuse actuellement.

Durant nos recherches, nous nous sommes attardés sur plusieurs documents

nous présentant la situation et les espoirs fondés sur le digital en Grande-

Bretagne. Ceux que nous avons utilisés sont tirés d’études réalisées par une

agence de communication spécialisée dans le numérique nommée Kinetic.

On y apprend plusieurs choses :

Tout d’abord, il y a bien plus d’espaces de communication ouverts au digital qu’en

France. Par exemple :

Page 50: L'impact du digital sur la communication extérieure

50

- Les bretelles de voies rapides en sont équipées à Londres (ici verbe et pas

dans les phrases suivantes bizarres) ex = équipement de ces espaces

sur les bretelles de voies rapides à Londres

- Dans le centre de certaines grandes villes.

- En Aéroport

- Dans les commerces, Bar, Restaurant en ville

- Dans les centres commerciaux

- Sur des équipements publics tels que des Abribus

- Dans les transports en commun.

On apprend aussi que l’offre du digital est plus généralisée, c’est-à-dire qu’une

agence comme kinetic est capable de réaliser un document regroupant tous les

dispositifs digitaux aussi bien exploités par JCDecaux, Clear Channel ou CBS. En

France, on ne communique pas encore beaucoup par rapport à l’ensemble de

l’implantation de nouveaux dispositifs digitaux sur le territoire, d’un côté car l’offre

n’est pas encore suffisante mais également car les acteurs du secteur ne sont pas

du tout présent de la même façon et au même niveau.

On apprend aussi que différents formats sont disponibles avec des écrans 70

pouces comme en France mais aussi d’autres formats plus grands ou plus petits

pour les commerces.

On constate également qu’une agence de communication parle sans tabou de la

géolocalisation du consommateur et du recueil d’information grâce aux dispositifs.

Pour mieux comprendre les différences dans ce secteur d’activités au sein de

dans ces deux pays, il faut analyser plusieurs facteurs. Tout d’abord, il faut savoir

que la surveillance des citoyens existe est officiellement au Royaume-Uni, avec

plus de 4 millions* de caméras installées sur le territoire. Le principe de la

surveillance fut accepté du fait des menaces terroristes de l’IRA dans les années

70-80. De plus, le Royaume-Uni est réputé comme étant un pays assez libéral et

où l’installation de dispositifs commerciaux y est plus facile que dans un pays

comme la France par exemple. Selon nous, les Français sont quant à eux très

friands d’occasion de protester et ils n’apprécient pas vraiment que l’autorité (Etat,

Caisses du trésor public, police…) leur impose quelque chose.

Page 51: L'impact du digital sur la communication extérieure

51

De notre propre avis et suite à notre discussion avec un des responsables du

développement du digital en France, nous ne pensons pas que notre pays sera

équipé comme la Grande-Bretagne de panneaux digitaux.

*http://www.rue89.com/2008/05/30/grande-bretagne-cameras-partout-resultats-nulle-part

Le média aéroport dans lequel nous avons travaillé durant notre stage est assez

particulier pour être étudié.

On nous apprend dans le document Airport Stories 2012 de JCDecaux que la très

grande majorité des écrans digitaux en France du groupe sont en Aéroport. Seul

JCDecaux est présent en aéroport en France avec du digital. Au début de notre

stage, nous pensions que d’autres espaces de communication avaient étés

investis par JCDecaux. Nous avons donc pensé que concernant un

développement futur, l’aéroport pouvait servir de laboratoire pour tester le digital

avant de toucher l’espace Urbain par exemple.

Après notre période de stage et grâce à notre expérience au sein du service

Airport, nous pouvons affirmer que le média aéroport n’est pas qu’un simple

laboratoire. La branche aéroport comprenant l’intégralité des aéroports équipés

par JCDecaux représente désormais plus de 30% du chiffre d’affaires du groupe

et conserve une fort croissance. On parle donc d’un levier de croissance majeur

pour le groupe et d’une diversification par rapport au mobilier urbain, essentielle

dans le développement du digital pour le leader de la communication extérieure.

Ce mémoire que j’ai réalisé durant mon stage se veut comme étant l’illustration

de questionnements que j’ai eus durant (pendant =familier) ma période de travail.

Le but d’un stage est d’apprendre le contact aux professionnels et aussi de se

familiariser avec les secteurs d’activités peu connus jusqu’alors. Le fait de

travailler au sein du service Airport m’a permis d’avoir ces interrogations du fait

que j’ai rapidement compris que les personnes s’occupant du mobilier urbain

semblaient faire partie d’une autre société (je comprends pas cette phrase...) Les

règles n’étaient pas tout à fait les mêmes ; (toujours un point virgule quand tu as

un autre verbe dans la phrase (sauf exceptions type si tu as un « et ») les

organigrammes n’étaient pas organisés de la même manière, et l’ambiance de

Page 52: L'impact du digital sur la communication extérieure

52

bureau différait. Mon service gérant les aéroports de régions JCDecaux Airport

Français est très lié au service JCDecaux Airport Paris et nous profitons de ce

statut privilégié du fait de la croissance du C.A des aéroports, du trafic de

passagers qui augmente sans cesse (94% d’augmentation sur l’année 2012*). Ce

statut privilégié (répétitif..) est aussi dû au symbole de modernité que représente

l’aéroport pour un groupe comme JCDecaux.

**http://www.jcdecaux-airportparis.fr/Le-Media-Aeroport/Pourquoi-le-media-aeroport/Le-

trafic

L’utilité de notre projet est de mieux cerner le secteur d’activité de la

communication extérieure et plus spécialement un de ses axes de développement

majeur qu’est le digital.

Pour de potentiels annonceurs, notre étude peu permettre de mieux comprendre

les liens que représentent la résistance à la publicité, le support de communication

et finalement la création de publicité en elle-même.

Toujours d’un point de vue managérial, ce projet nous montre comment une

société internationale peut être prudente sur son marché originel et à quel point

les stratégies de développement peuvent être différentes en fonction de

l’environnement légal, culturel et politique.

Ce travail dévoile aussi à quel point le digital en général peut être un des axes de

développement d’entreprise majeures dans leurs secteurs et leur apporter une

croissance non négligeable.

D’un point de vue social et managérial cette étude révèle à quel point la prise en

compte du consommateur est désormais une donnée majeure même pour une

entreprise B to B comme JCDecaux. Cela nous apprend aussi à quel point

l’espace public est un lieu spécial et précieux pour les Français. L’intrusion de

sociétés privées dans celui-ci doit se faire prudemment et de façon réfléchie

comme nous le montre l’exemple Vélib.

Concernant l’avenir de la communication extérieure, notre étude nous permet

d’avoir un avis plus clair. Tout d’abord, notre étude (répétitif) celle-ci n’est pas

basée sur le développement international comme JCDecaux mais c’est

évidemment une donnée majeure du présent et du futur de l’entreprise.

Page 53: L'impact du digital sur la communication extérieure

53

Le digital et le numérique sont des facteurs de bouleversements profonds de

l’économie mondiale actuelle. Les anciens champions qui exploitaient des

ressources naturelles ou qui faisaient partie de l’industrie automobile doivent

désormais faire avec de nouveaux champions tournés vers le numérique comme

Apple, Google ou Amazon. En France aussi on constate l’émergence de groupes

comme Iliad ou la participation de grands groupes dans l’économie numérique. La

plupart des entreprises se demandent désormais si le numérique peut leur

apporter quelque-chose. Dans le cas de la communication extérieure, les grands

acteurs ont compris qu’une partie de leur croissance passerait par le digital.

Dans ma problématique, je parle d’avenir afin de pouvoir envisager et de

présenter un futur à court terme et à moyen terme. On parle ici d’un court terme à

deux ans et d’un moyen terme à cinq ans. Nous n’évoquerons pas ici ce deuxième

car nous ne disposons pas d’assez d’informations.

A court terme, le digital dans la communication extérieure en France va prendre

de plus en plus d’importance en Indoor, c’est-à-dire en centre commerciaux, dans

les transports en commun et dans les aéroports. Pour donner des exemples, en

2012-2013 les aéroports de régions Français ont enregistré 82 nouveaux

dispositifs installés. En centres commerciaux, JCDecaux se positionne désormais

sur ce segment, avec l’obtention de l’exploitation du centre commercial So Ouest

à Levallois-Perret. Durant cette année 2012-2013, les aéroports de Paris ont

enclenché la conversion de la plupart de leurs emplacements de dispositifs

classiques pour passer au digital. A court terme, on constate donc qu’en Indoor,

l’avenir et le développement sont clairement basés sur le digital.

En Outdoor, c’est-à-dire dans l’espace publique urbain, le digital est en phase de

test en France. On peut prendre l’exemple de la ville d’Angers, qui est réputée

comme étant la ville représentant le mieux l’homogénéité de la population

française et qui a été équipée par JCDecaux en début d’année 2012 de dispositifs

digitaux en centre-ville. CBS Outdoor a lui aussi lancé des phases de test avec

des dispositifs en mobilier urbain.

On peut penser que les annonceurs continueront à préempter des dispositifs

digitaux car comme nous l’avons vu, ils permettent de mieux diffuser et faire

retenir le message voulu.

Page 54: L'impact du digital sur la communication extérieure

54

D’un point de vue sociétal, il faut s’attendre à toujours plus de virulence et de

médiatisation concernant la lutte contre toujours plus d’implantation de panneaux.

De plus, le gouvernement peut cette année reconsidérer le statut des panneaux

digitaux par rapport à la réglementation lumineuse et donc limiter certaines

possibilités comme l’affichage de nuit.

A moyen terme, ont peu vraisemblablement envisagé d’un point de vue

stratégique de plus en plus de dispositifs en Indoor et forcément une saturation

liée à la limite du nombre de lieux d’assez grande qualité et prêts à recevoir ces

dispositifs. Le but d’un groupe comme JCDecaux et de ses concurrents est de

cibler des lieux particuliers afin de ne pas dévaluer un produit digital qui possède

une image de modernité et d’esthétisme.

En Outdoor, les groupes de communication extérieure sont dans l’expectative.

Sans aucun doute, les élections municipales de 2014 donneront le ton pour ces

implantations. Pour l’instant, peu de maires décident d’entreprendre des actions

de ces types, surtout si ces dispositifs sont liés à une symbolique de la résistance

à la publicité, de la surveillance et du recueil d’informations à l’insu des passants.

Toujours à moyen terme, mais aussi bien pour l’Indoor que pour l’Outdoor,

l’interactivité s’invitera de plus en plus dans les créations des agences, et donc les

groupes comme JCDecaux déploierons plus de dispositifs interactifs de différentes

sortes. Le marketing tend à une meilleure expérience de marque et cela passera

par une meilleure interactivité et par un dialogue entre les smartphones ou

tablettes et les dispositifs par exemple.

De plus, à court ou moyen terme, il faut bien comprendre que le développement

de la communication extérieure ainsi que la possibilité de voir plus d’implantations

seront fortement liés aux annonceurs et à la qualité de leurs demandes de

création aux agences de communication.

On peut décemment affirmer que les dispositifs et donc des groupes comme

JCDecaux ou Clear Channel voient leurs images de marques impactées quand les

créations publicitaires ne sont pas à la hauteur. Leur image de marque se dégrade

donc auprès de leurs parties prenantes, comme les collectivités locales ou leurs

clients qui que sont les annonceurs.

Page 55: L'impact du digital sur la communication extérieure

55

Lors de mon entretien avec monsieur Alban Duron, nous avons bien entendu

discuter de l’avenir stratégique une entreprise comme JCDecaux. Il ressort de cet

échange qu’un groupe aussi important et leader dans son secteur ne peut baser

sa stratégie simplement sur un nouveau concept de produit. Le développement à

l’international et le ciblage de lieux à hautes valeurs ajoutées sont aussi un levier

de croissance, avec des faces classiques non numériques. Le groupe prévoit

aussi le déploiement de l’offre Cyclocity avec un Vélib décliné dans d’autres villes.

Beaucoup d’offres évènementielles, c’est-à-dire avec des dispositifs de

communication temporaire comme des toiles tendues ou des podiums, seront

aussi envisagées car un podium au sein duquel/sur lequel une marque peut faire

tester ses produits et engager un échange entre une hôtesses et le consommateur

par exemple est très intéressant du point de vue de l’expérience de marque.

Pour résumer, des groupes d’importances mondiales dans un secteur assez fermé

comme la communication extérieure ne peuvent baser leur avenir simplement sur

le digital. Cependant, c’est un levier majeur de croissance et de développement de

l’offre. Le digital est ancré dans le présent, mais aussi dans un avenir à court et

moyen terme pour ces groupes.

Pour aller plus loin, on peut se demander si :

Dans un futur proche, le monde de la publicité et ses parties prenantes vont-ils

prendre conscience des demandes de respect, d’innovation, de plus d’intelligence

dans les créations ?

Dans un futur à moyen ou long terme, peut-on affirmer que le digital aura toujours

le même effet sur les consommateurs ? Peut-on parler d’un effet de mode ?

Sera-t-il possible de justifier des prix plus élevés que l’affichage classique à

l’avenir ? Les tarifs de l’affichage classique devront-ils être revus à la baisse ?

Pour présenter nos résultats nous respecterons notre plan afin d’amener une

phase de présentation du secteur d’activité économique et permettent à nos

lecteurs de mieux comprendre en quoi la communication extérieure est en rapport

avec le digital.

Page 56: L'impact du digital sur la communication extérieure

56

Comme nous l’expliquerons dans notre première partie le secteur d’activité de la

communication extérieure et son implantation est dans beaucoup de pays, dont la

France, liée aux autorités que sont les Etats et les collectivités locales. De

grandes réflexions sont faites pour savoir si les Etats sont près à imposer à leurs

citoyens ce genre de publicités. Il faut bien comprendre que les panneaux de

communications extérieurs sont une forme de publicité assez intrusive car à moins

de ne pas sortir de chez soi ou de fermer les yeux on est obligé de voir les

annonces proposées. Nous verrons ainsi que des personnes luttent contre ce

qu’on pourrait appeler de la « nuisance publicitaire ». Nous étudierons donc notre

rapport à la publicité et comment ce rapport évolue. Nous tenterons de

comprendre comment les écrans nous concernent et en quoi notre rapport au

digital est différent de l’affichage classique. Nous explorerons des points de vues

marketing et commerciaux mais aussi d’autres points de vues plus réfractaires.

Après le constat actuel du secteur et de son importance de notre première partie

puis l’analyse du rapport que nous avons à la publicité et en quoi il évolue, nous

dépeindrons la stratégie des acteurs du secteur de la communication extérieure et

leurs espoirs fondés dans le Digital. Nous tenterons aussi de comprendre

l’importance du média aéroport pour JCDecaux.

Ce projet visera à répondre à une problématique qui est de savoir si le digital est

l’avenir de la communication extérieure. Nos travaux vise à évaluer un secteur

d’activité et son futur en le confrontant aux difficultés et aux attentes de son

publiques qui est dans ce cas potentiellement n’importe quel citoyen.

Comme nous l’avons expliqué dans notre introduction, la communication

extérieure est l’affichage de publicités crées par des annonceurs sur des supports

tels que des panneaux 8 m² sur le bord des routes. Ces panneaux sont possédés

par une régie comme JCDecaux, Clear Channel ou CBS Outdoor par exemple.

Ces entreprises vendent donc de l’espace publicitaire sur des dispositifs dans

l’espace publique ou semi-publique*. On peut parler de média publicitaire malgré

le fait que quasiment aucun contenu n’est communiqué au contraire de la presse

par exemple qui fournit du contenu et vend de l’espace publicitaire sur certaines

pages.

Page 57: L'impact du digital sur la communication extérieure

57

On distingue souvent deux univers de communication, le Indoor qui regroupe

l’affichage dans les transports en communs tel que le métro mais aussi dans des

lieux comme les aéroports ou les centres commerciaux. Le Outdoor quant à lui est

basé sur le mobilier urbain c’est-à-dire les dispositifs publicitaires que l’on peut

voir dans les Abribus ou au bord de la route. On regroupe aussi dans le Outdoor la

communication grand format qui est un affichage évènementiel avec la plupart du

temps des dispositifs des dispositifs démontables facilement tel que des toiles

tendues.

On distingue aussi la gestion de l’affichage et du fonctionnement des équipements

urbains comme les Vélib par exemple.

En termes de position sur le marché, JCDecaux possédé en majorité par la famille

française Decaux est leader sur le marché mondial, en France, en Europe et en

Asie. Le groupe dispose de plus 450 faces digitales. En France l’offre digitale

Decaux est basée sur les principaux aéroports Français et sur un centre

commercial (So Ouest) en Ile-de-France avec 16 faces.

Clear channel communication fait partie du groupe de média américain Clear

Channel. La branche communication extérieure est le challenger de JCDecaux.

En France Clear Channel déploie son offre digitale sur 42 centres commerciaux

avec plus de 700 faces digitales.

CBS outdoor est le troisième acteur majeur du secteur. Il est leader au Etats-Unis

L’activité communication extérieure du groupe CBS est en vente depuis peu de

temps. Concernant le digital CBS Outdoor communique a engagé une période de

test sur l’année 2012 dans la ville de Caen avec des dispositifs digitaux de

mobilier Urbain de 2m² et 8m². En 2013 CBS prévoit d’étendre ce test à 10 autres

villes.

JCDecaux en tant que leader et fort de son expertise mondiale influence

clairement le marché. On constate par exemple que le modèle Vélib exploité par

JCDecaux a été copié pour d’autres villes françaises et ailleurs dans le monde.

Page 58: L'impact du digital sur la communication extérieure

58

Le chiffre d’affaire de JCDecaux qui est le seul pure player23 est en 2012 de 2,623

millions d’euros et une croissance de 6,5% par rapport à 2011. C’est le seul acteur

présent en mobilier urbain, Affichage grand format, et dans les transports.

Les potentiels de croissance de la communication extérieure sont généralement

l’addition de nouveaux dispositifs ou la hausse des prix en proposant de

nouveaux types de dispositifs ou services ajoutés tel que la mise en réseau et

donc la diffusion sur un ensemble de dispositifs choisis pour leurs

positionnements.

L’implantation de dispositifs est très fortement lié à des décisions légales et

surtout politiques, particulièrement en France. De ce fait on constate qu’une

entreprise comme JCDecaux est très à l’écoute des décisions et mouvements

politiques. On peut donner comme exemple l’opportunité saisie avec Aéroports de

Paris pour créer une joint-venture et ainsi maximiser l’activité d’affichage

publicitaire dans les aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle, d’Orly et du Bourget.

D’un autre point de vue on peut citer le refus de la mairie de Paris d’implanter des

dispositifs digitaux dans l’enceinte de la ville. On peut citer aussi la création de

métrobus avec le groupe Publicis pour gérer la régie publicitaire de la RAPT.

La proximité des décideurs de l’Etat et des collectivités locales est vitale pour tout

groupe de communication extérieure. Les appels d’offres pour les différentes villes

se jouent sur très peu de choses et la négociation avec le domaine publique est

très souvent reliée à une certaine forme de Lobby légal ou accepté.

L’exemple de la création des Vélib est de ce point de vue très intéressant.

Depuis les années 60 plusieurs villes européennes proposent des vélos en libre-

service mais le développement n’est pas forcément au rendez-vous et l’intégralité

des zones des villes ne sont pas forcément couvertes et le coût pour les

collectivités locales qui gère la plupart du temps ces réseaux est énorme.

En 2003, JCDecaux lance cyclocity en remplacent les vélos de Vienne en Autriche

puis en installant le réseau Vélo’v à Lyon en 2005. Suivra en 2007 le service Vélib

pour la ville de Paris et ses environs. Le principe de Cyclocity qui est la branche

23

Acteur se concentrant sur le secteur d’activité en question

Page 59: L'impact du digital sur la communication extérieure

59

de JCDecaux qui gère les vélos est de financer le service par l’affichage de

publicités. Les collectivités locales n’ont aucun frais d’entretien et la création des

plateformes est prise en charge majoritairement par JCD. Pour JCD l’avantage est

l’addition de panneaux publicitaires en plein cœur des villes avec un coût

d’exploitation du service contrôlé et quasiment fixe chaque année.

Cette activité assez récente pour le groupe assure aussi une image positive

d’acteur qui développe et optimise l’espace urbain. Cette image positive sert

autant pour les politiques que pour les Français en général.

D’un point de vue légal il faut aussi prendre en compte la Taxe locale sur la

publicité extérieure. Les chambres de commerces rappelles par le biais de

documents téléchargeables en ligne que l’affichage de publicité en extérieure et

donc sur la voie publique est soumis à une taxe redevable aux collectivités

locales. Cette taxe est facultative, c’est-à-dire qu’un maire n’est pas obligé de la

mettre en place. Cette loi a été mise en place en Juillet 2009 suite à la loi de

modernisation de l’économie de 2008. En 2011 elle a été revue afin d’éviter

certaines dérives.

Concernant notre mémoire il est bon de savoir que cette taxe augmente en

fonction de la population de communes ciblées. Sur Paris ou Lyon elle doit être de

90 euros par écrans par exemple c’est-à-dire 3 fois plus qu’un dispositif classique

non numérique.

Concernant notre mémoire il est intéressant de remarquer à quel point la taxation

de la publicité est liée et gérée par la commune et seulement réglementé par

l’état. Ce point rejoint donc notre point de vue qui veut que les échéances

politiques ont une grande influence sur ce secteur d’activité.

Le fait de tripler le tarif de la taxe pour les dispositifs numériques montre bien

qu’on attend de ces panneaux un rendement plus important que d’autres

dispositifs.

http://www.collectivites-locales.gouv.fr/taxe-locale-sur-publicite-exterieure-tple

http://www.collectivites-

locales.gouv.fr/files/files/dgcl_v2/CIRCULAIRE_TAXE_PUBLICITE_DU_24_09__2008b3a

8.pdf

Page 60: L'impact du digital sur la communication extérieure

60

Par rapport à nos résultats nous tenterons d’abord de confirmer ou d’infirmer notre

hypothèse 1 qui est : Le rapport des Français à la publicité est un frein au

développement du digital.

Dans les différents documents concernant notre rapport à la publicité, plusieurs

approches ont été utilisées.

Tout d’abord nous avons l’étude de l’agence de communication AUSTRALIE

réalisée chaque année. Les résultats de cette étude sont tirés d’une étude

quantitative avec plus de 1000 sondés de plus de 15 ans dans différents lieux.

Ce travail a pour but de comprendre notre rapport à la publicité, l’image que nous

en avons et de cibler les points qui peuvent être amélioré.

On peut retenir de cette étude que le rapport à la publicité est lié à la confiance

qu’on les gens dans l’économie du pays et dans leur gestion de leur propre

argent.

On voit clairement une tendance qui veut que quand la conjoncture économique

est mauvaise, les gens déclarent moins qu’ils apprécient consommer.

Cependant en cas de mieux ou de stabilisation dans le moral des ménages la

publicité est mieux considérée.

Nous pouvons avancer que les Français ne sont pas contre la publicité en général

car il considère en grande majorité qu’elle est utile et certains la considère même

comme agréable. Pour résumer les Français en termes de logique comprenne la

publicité.

Cependant nous avançons suite à la lecture des résultats de l’études que la

mauvaise image de la publicité en France est dû à un rapport très personnel des

français à ce secteur d’activité et surement à l’économie en général.

Les tendances qui ressortent sont que les marques qui communiquent ne

comprennent pas les français, ne font pas preuve d’assez de respect, les prennent

pour plus bêtes qu’ils ne sont.

On constate aussi un sentiment d’oppression avec l’idée que pour une grande

majorité il y toujours plus de publicité autour de nous.

Ce rapport très personnel prouve que nous sommes un peuple très exigent et

spécialement quand on s’adresse à nous pour nous vendre quelque-chose.

Page 61: L'impact du digital sur la communication extérieure

61

Concernant les articles et données réalisées par les opposants à la publicité

comme l’association R.A.P on constate qu’ils représentent une branche des

français qui se veulent publiphobes. Ils considèrent qu’ils sont agressés par

toujours plus de publicité et il essaye de réduire ou de supprimer la publicité dans

certains lieux en passant par le légal ou même par l’illégal comme le prouve

l’action du groupe les « déboulonneurs » qui barbouille certains dispositifs

d’autocollants ou de peinture pour communiquer sur leur rejet de la publicité.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/573067-proces-des-deboulonneurs-la-publicite-

invasive-une-pollution-visuelle.html

Dans mes recherches j’ai constaté que les mouvements anti-publicité et anti

développement des dispositifs de communication extérieure sont très souvent

reliés à des idées ou mouvement dénonçant la société de marché, le capitalisme

ou prônant un développement global plus respectueux.

Nous pensons que ces personnes sont une branche particulièrement remontée

contre la publicité et qu’ils représentent un extrême parmi les Français. Ils sont

selon notre avis demandeurs de plus de considération, de respect, d’équité

comme les l’étude de l’agence AUSTRALIE le montre.

L’étude réalisée par trois universitaires français nous montre quant à elle ce qui

ressort d’un focus-group dans lequel on avait demandé aux intéressés de

représenter la résistance à la publicité.

L’intérêt de cette étude pour nous et de confirmer ce rapport très personnel qu’on

les français à la publicité

Quand on demande aux français de décrire la résistance à la publicité on constate

une relation forte entre le vécu historique et la culture face à une question qui

pourrait sembler anodine.

Les chercheurs ont, suite au focus-group traduit et expliqués les représentations

données.

Les personnes du focus-group ont en majorité connecté la résistance à la publicité

à la résistance par rapport à un ennemi.

D’autres idées ont émergées telles que :

- Une certaine idée de révolution a aussi été déduite

Page 62: L'impact du digital sur la communication extérieure

62

- La représentation de la fuite

- l’évitement

- l’anticonformisme et l’unicité

- La conformité/non-conformité avec des produits non marquetés

- Le rejet du matérialisme et de la société de consommation

Nous pouvons donc avancer que les Français peuvent considérer la publicité

comme un ennemi de société au même titre que pouvait l’être des armées ou

nations adverses.

Cependant nous pouvons avancer grâce aux réponses de notre interviewé que les

faux pas concernant le digital ne seront que très peu tolérés. Si quelques français

ont des raisons de croire à une agression publicitaire, cette pensée peut se

généralisée très rapidement et être diffusée par des organismes ou personnes

médiatiques ou même devenir un sujet étudié en université comme le prouve

l’étude réalisé pour comprendre ce qui ressort de la résistance à la publicité.

L’argumentaire de vente du digital de JCDecaux, avec plus de 1500 sondés nous

montre, que le digital est pertinent pour répondre à une attente d’une

communication de meilleure qualité et qui permet une meilleure mémoire de la

marque ou du produit pour les marques.

Selon l’argumentaire :

84% des personnes de plus de 18 ans interrogées en aéroport avouent que les

dispositifs digitaux attirent l’œil et captent l’attention. 82% des sujets de l’étude

avouent que le digital valorise et transmet une image positive de la marque qui

communique. 81% des sujets interrogés trouvent ces dispositifs transmettent

l’idée de dynamisme, 73% trouvent cela innovant et attirant.

Les sondés considèrent que le digital retient leur attention, que les dispositifs et la

majorité des créations publicitaire sont esthétiques.

Cette présentation nous montre le potentiel en termes de publicité de qualité des

dispositifs digitaux.

Cependant la qualité de la publicité ne dépend pas des régies publicitaires même

si elles ont un droit de regard et d’interdiction. On touche ici un autre problème qui

Page 63: L'impact du digital sur la communication extérieure

63

concerne les budgets de création publicitaire, la frilosité des marques envers la

nouveauté et innovation publicitaire.

Nous pouvons donc avancer que le rapport des Français à la publicité peut être un

frein au développement du digital en France.

Si les annonceurs, les agences de communication régies restent vigilants,

respectueux et en accord avec les attentes des Français alors le développement

digital pourra continuer et s’étendre à d’autres lieux de communication.

D’un point de vue managérial, cette recherche concernant notre rapport à la

publicité nous permet de mieux comprendre un pan d’une certaine mentalité

française. Pour n’importe quelle marque voulant communiquer, nous pouvons

avancer qu’une campagne se doit d’être de qualité et de vraiment prendre en

compte le côté les sentiments des français en général.

Concernant l’interactivité des dispositifs digitaux afin de confirmer ou infirmer notre

hypothèse numéro 2 nous nous baserons sur les résultats de l’étude CBS outdoor

et sur l’article publié sur le web d’ooh-tv.fr, France : Les Premières Assises de

l’Affichage Digital et Interactif / Les Annonces #1 – DOOH1

Cette étude réalisée par la troisième régie la plus puissante au monde tente de

comprendre en quoi un dispositif doté de capacité de communication avec des

smartphones par exemple peut apporter à un annonceur. Cette étude se

concentre sur l’Europe de l’Est afin de comparer les habitudes et potentiels des

différents pays.

Les techniques pouvant être utilisées pour plus d’interactivité sont :

- Les QR codes*

- , L’envoi de sms aux smartphones proche du panneau

- La technologie NFC

Page 64: L'impact du digital sur la communication extérieure

64

On apprend aussi que 75% des personnes vivant dans des grandes

agglomérations possèdent un smartphone.

23% du public des panneaux digitaux se dirige vers la page internet de la marque

afin d’obtenir des informations ou pour acheter les produits.

Selon les personnes interrogées dans l’étude, le fait de pouvoir interagir donne

une meilleure image de la marque.

Cette étude nous permet d’encore mieux cerner les attentes des consommateurs

et cette fois de se concentrer sur un point de vue marketing. On constate que le

concept d’expérience de marque est totalement connecté à cette forme de

communication.

Dans une société urbaine très connectée le fait d’imaginer des liens entre les

publicités et les lieux d’achat semble tomber sous le sens. La possibilité de

partage d’information est améliorée et on constate du répondant chez le

consommateur.

Durant mon stage j’ai été fortement en contact des commerciaux. J’ai pu

comprendre que l’interactivité peut-être le plus qui pourra être proposé. Par

exemple dans les aéroports de Paris des fresques digitales tactiles sont

disponible. Ce sont de grands écrans avec lesquels le consommateur peut

interagir. Par exemple Volkswagen avait proposé sur les aéroports de Paris une

fresque sur laquelle ou pouvait choisir les options de sa future voiture et la voir

ensuite dans différents contextes pour voir la compatibilité de la couleur par

exemple. Récemment je suis allé à Roissy CDG et j’ai flashé 3 QR codes

différents. Je vous voulais voir si les liens été simplement dirigés vers le site

internet ou si une page avait été créé pour l’interactivité. Pour Hublot et son édition

spéciale Ferrari ce fut le cas avec une page relatant l’histoire du partenariat, celui

de Ferrari et en quoi les produits proposés correspondaient à la course

automobile. Cela semble très simple comme ça mais ce contact avec le

consommateur m’a semblé constructif car par exemple j’ai appris que la montre

Page 65: L'impact du digital sur la communication extérieure

65

disposée d’un stabilisateur d’aiguilles afin qu’en pleine vitesse le pilote puisse voir

son chronomètre ou l’heure.

Dans un autre registre, l’interactivité

Grâce à mon expérience au sein du service marketing j’ai constaté que peu de

marques venaient pour l’instant vers nous avec un projet d’interactivité. Un service

nommé Inovate est pourtant dédié à l’étude de faisabilité de nouvelle interaction.

Nous pouvons avancer que l’interactivité permet une vraie expérience de marque

mais peu d’annonceurs le font pour l’instant en France. En Grande-Bretagne par

exemple on voit déjà plus de dispositifs de ce genre. L’interactivité en France n’est

donc pas encore un sujet majeur et n’est pas considéré comme un voie de

croissance en partie du fait qu’il y peu de dispositifs digitaux et aussi que les

annonceurs ne prévoit pas et ne sont surement pas encore au courant de la

faisabilité de tel projet. Par exemple l’agence Kinetic qui publie des rapports

concernant les nouveautés du digital ne publie pas encore de rapport complet et

renouvelé sur le digital en France. Aucune autre agence ne publie ce genre

d’informations à destination des annonceurs et agences de communication en

France et donc ces agences ou annonceurs ne proposent pas aux régies un projet

concernant une interactivité poussée.

Concernant le recueil d’information, il faut tout d’abord comprendre que les

entreprises cherchent à connaître de plus en plus leurs potentiels acheteurs. On

est passé d’un politique de l’offre à une politique de la demande pour maintenant

passer à une politique commerciale de la personnalisation qui est la conséquence

de la politique de la demande poussée à l’extrême. Facebook par exemple tire la

majorité de ses revenus de la publicité. Mais ce qui fait de la publicité sur

Facebook quelque-chose de spécial ce sont les big-data et leur traitement. C’est-

à-dire que Facebook sait ce que nous aimons, faisons, ce que avons envie d’avoir

et ce qui pourrait nous intéresser en récoltant les informations de chacun des

utilisateurs et en les traitants. On dit des big-data qu’elles sont le pétrole du 21ème

siècle car elles sont la suite direct des sociétés de plus en plus connectés. Toute

Page 66: L'impact du digital sur la communication extérieure

66

entreprise en B to C rêve de connaître mieux son client et de gérer cette

connaissance à grande échelle par informatique. L’exemple même des big-data et

des analytics1 est la publicité que l’on retrouve sur le web et qui nous propose des

produits sur lesquels nous nous sommes renseignés.

Pour la communication extérieure c’est aussi possible. En Grande-Bretagne

l’agence Kinetic nous montre avec son étude UK 2013 Kinetic new route que :

- la géolocalisation des portables situés aux alentours des dispositifs est

désormais possible.

- Elle nous informe aussi du fait que des dispositifs dotés de capteurs

reconnaissances faciales permettront de connaître la réaction d’un passant

face aux publicités.

Les premiers panneaux digitaux de Métrobus1 installés en juillet 2009 dans le

métro parisien étaient supposés être dotés de capteurs faciaux et de dispositif

Bluetooth pour envoyer des messages au public alentour. Cependant l’association

R.A.P a dénoncé le manque de visibilité légale des dispositifs et a fait interdire le

déclanchement du mécanisme du Bluetooth et de la supposée reconnaissance

faciale.

Lors de ma discussion avec Monsieur Duron qui est un professionnel du digital, il

m’a fait comprendre que ce genre de dispositifs en France serait très mal vu.

Malgré sa participation à hauteur de 30% dans le capital de Métrobus, JCDecaux

n’était pas directement lié à ces dispositifs. Ce cas précis de Juillet 2009 a servie

en termes de prévention pour les régies comme JCDecaux. Toujours de ma

discussion monsieur Duron m’a expliqué que le futur des dispositifs digitaux en

France passe pour l’instant dans la mesure de l’audience de façon plus précise et

sur une communication ciblée mais pas sur le recueil d’informations.

L’association R.A.P dans son article Pas d’écrans dans l’espace public annonce et

montre qu’elle est à l’affût de tout essai lié à ce recueil d’information.

De même que certains maires ou personnes influentes au gouvernement peuvent

être proches de régies publicitaires, les lobbies sont aussi à l’écoute des

associations telles qu’R.A.P. L’association annonce d’ailleurs que le statut des

dispositifs digitaux est peut-être en passe de changer concernant la pollution

Page 67: L'impact du digital sur la communication extérieure

67

lumineuse car le gouvernement actuel a décidé de rouvrir le dossier et de revoir le

statut de l’affichage digital qui n’est pas régulé par la réglementation concernant la

pollution lumineuse actuellement.

Lors de nos recherche de documents nous nous sommes attardés sur plusieurs

documents nous présentant la situation et les espoirs fondés sur le digital en

Grande-Bretagne. Les documents que nous avons utilisés sont tirés d’études

réalisées par une agence de communication spécialisée dans le numérique

nommée Kinetic.

On y apprend plusieurs choses :

Tout d’abord qu’il y a bien plus d’espaces de communication ouvert au digital

qu’en France. Par exemple :

- Les bretelles de voies rapides en sont équipées à Londres

- Dans le centre de certaines grandes villes.

- En Aéroport

- Dans les commerces, Bar, Restaurant en ville

- Dans les centres commerciaux

- Sur des équipements publics tels que des Abribus

- Dans les transports en commun.

On apprend aussi que l’offre du digital est plus généralisée c’est-à-dire qu’une

agence comme kinetic est capable de réaliser un document regroupant tous les

dispositifs digitaux aussi bien exploités par JCDecaux, Clear Channel ou CBS. En

France on ne communique pas encore beaucoup par rapport à l’ensemble de

l’implantation de nouveaux dispositifs digitaux sur le territoire. D’un côté car l’offre

n’est pas encore suffisante et aussi car les acteurs du secteur ne sont pas du tout

présent de la même façon et au même niveau.

On apprend aussi que différents formats sont disponibles avec des écrans 70

pouces comme en France mais aussi d’autres formats plus grands ou plus petits

pour les commerces.

Page 68: L'impact du digital sur la communication extérieure

68

On apprend aussi qu’une agence de communication parle sans tabou de la

géolocalisation du consommateur, du recueil d’information grâce aux dispositifs.

Pour mieux comprendre les différences dans ce secteur d’activité dans ces deux

pays, il faut comprendre plusieurs facteurs. Tout d’abord il faut savoir que la

surveillance des citoyens est officiellement en place au Royaume-Uni avec plus de

4 millions* de caméras installées sur le territoire. Le principe de la surveillance fut

accepté du fait des menaces terroristes de l’IRA dans les années 70-80. De plus

le Royaume-Uni est réputé comme étant un pays assez libéral et où l’installation

de dispositifs commerciaux est plus facile que dans un pays comme la France par

exemple. Selon nous les Français sont quant à eux très friands d’occasion de

protester et nous n’apprécions pas vraiment que l’autorité (Etat, Caisses du trésor

public, police…) nous impose des choses.

De notre propre avis et suite à notre discussion avec un des responsables du

développement du digital en France, nous ne pensons pas que la France sera

équipée comme la Grande-Bretagne en panneaux digitaux.

*http://www.rue89.com/2008/05/30/grande-bretagne-cameras-partout-resultats-nulle-part

Le média aéroport dans lequel nous avons travaillé durant notre stage est assez

particulier pour être étudié.

On nous apprend dans le document Airport Stories 2012 de JCDecaux que la très

grande majorité des écrans digitaux en France du groupe sont en Aéroport. Seul

JCDecaux est présent en aéroport en France avec du digital. Au départ de notre

stage nous pensions que d’autres espaces de communication avaient étés

investis par JCDecaux. Nous avons donc pensé que concernant un

développement futur l’aéroport pouvait servir de laboratoire pour tester le digital

avant de toucher l’espace Urbain par exemple.

Après notre période de stage et grâce à notre expérience au sein du service

Airport nous pouvons affirmer que le média aéroport n’est pas qu’un simple

laboratoire. La branche aéroport comprenant l’intégralité des aéroports équipés

par JCDecaux représenté désormais plus de 30% du chiffre d’affaire du groupe et

conserve une croissance forte. On parle donc d’un levier de croissance majeur

Page 69: L'impact du digital sur la communication extérieure

69

pour le groupe et d’une diversification par rapport au mobilier urbain essentielle

dans le développement du digital pour le leader de la communication extérieure.

Ce mémoire que j’ai réalisé durant mon stage se veut comme étant l’illustration

de questionnement que j’ai eu pendant ma période de travail. Le but d’un stage

est d’apprendre au contact de professionnel et aussi d’apprendre à connaître des

secteurs d’activités peu connus jusqu’alors. Le fait de travailler au sein du service

Airport m’a permis d’avoir ces interrogations du fait que j’ai rapidement compris

que les personnes s’occupant du mobilier urbain semblées faire partie d’une autre

société. Les règles n’étaient pas tout à fait les mêmes, les organigrammes

n’étaient pas organisés de la même manière et l’ambiance de bureau différait.

Mon service gérant les aéroports de régions JCDecaux Airport Français est très lié

au service JCDecaux Airport Paris et nous profitons de ce statut privilégié du fait

de la croissance du C.A des aéroports, du trafic de passagers qui augmente sans

cesse (94% d’augmentation sur l’année 2012*). Ce statut privilégié est aussi dû au

symbole de modernité que représente l’aéroport pour un groupe comme

JCDecaux.

**http://www.jcdecaux-airportparis.fr/Le-Media-Aeroport/Pourquoi-le-media-aeroport/Le-

trafic

L’utilité de notre projet est de mieux cerner le secteur d’activité de la

communication extérieure et plus spécialement un de ses axes de développement

majeur qu’est le digital.

Pour de potentiels annonceurs notre étude peu permettre de mieux comprendre

les liens que représentes la résistance à la publicité, le support de communication

et finalement la création de publicité en elle-même.

Toujours d’un point de vue managérial ce projet nous montre comment une

société internationale peut être prudente sur son marché originel et à quel point

les stratégies de développement peuvent être différentes en fonction de

l’environnement légal, culturel et politique.

Page 70: L'impact du digital sur la communication extérieure

70

Ce travail montre aussi à quel point le digital en général peut être un des axes de

développement d’entreprise majeures dans leurs secteurs et leur amener une

croissance non négligeable.

D’un point de vue social et managérial, ce travail nous montre à quel point la prise

en compte du consommateur est désormais une donnée majeure même pour une

entreprise B to B comme JCDecaux. Cela nous apprend aussi à quel point

l’espace publique est un lieu spécial et précieux pour les Français. L’intrusion de

sociétés privées dans cet espace doit se faire prudemment et de façon réfléchie

comme nous le montre l’exemple Vélib.

Concernant l’avenir de la communication extérieure notre étude nous permet

d’avoir un avis plus clair. Tout d’abord notre étude n’est pas basée sur le

développement international comme JCDecaux mais c’est évidemment une

donnée majeure du présent et du futur de l’entreprise.

Le digital et le numériques sont des facteurs de bouleversements profonds de

l’économie mondiale actuelle. Les anciens champions qui exploitaient des

ressources naturelles ou qui faisaient partie de l’industrie automobile doivent

désormais faire avec de nouveaux champions tournés vers le numérique comme

Apple, Google ou Amazon. En France aussi on voit l’émergence de groupe

comme Iliad ou la participation de grands groupes dans l’économie numérique. La

plupart des entreprises se demandent désormais si le numérique peut leur

apporter quelque-chose. Dans le cas de la communication extérieure les grands

acteurs ont compris qu’une partie de leur croissance passerait par le digital.

Dans ma problématique je parle d’avenir afin de pouvoir envisager de présenter

un futur à court terme et à moyen terme. On parle ici d’un court terme à deux ans

et d’un moyen terme à cinq ans. Nous n’évoquerons pas ici le long terme car nous

n’avons pas assez d’informations.

A court terme le digital dans la communication extérieure en France va prendre de

plus en plus d’importance en Indoor, c’est-à-dire en centre commerciaux, dans les

transports en commun et dans les aéroports. Pour donner des exemples, en 2012-

2013 les aéroports de régions Français ont enregistrés 82 nouveaux dispositifs

installés. En centres commerciaux, JCDecaux se positionne désormais sur ce

Page 71: L'impact du digital sur la communication extérieure

71

segment avec l’obtention de l’exploitation du centre commercial So Ouest à

Levallois-Perret. Cette année 2012-2013 les aéroports de Paris ont enclenchés la

conversion de la plupart de leurs emplacements de dispositifs classiques pour

passer au digital. A court terme on constate donc que en Indoor l’avenir et le

développement est clairement basé sur le digital.

En Outdoor c’est-à-dire dans l’espace publique urbain, le digital est en phase de

test en France. On peut prendre l’exemple de la ville d’Angers qui est réputée

comme étant la ville représentant le mieux l’homogénéité de la population

française et qui a été équipée par JCDecaux en début d’année 2012 de dispositifs

digitaux en centre-ville. CBS Outdoor ont eu aussi lancé des phases de test avec

des dispositifs en mobilier urbain.

On peut penser que les annonceurs continueront à préempter des dispositifs

digitaux car comme nous l’avons vu ils permettent de mieux diffuser et faire retenir

le message voulu.

D’un point de vue de société il faut s’attendre à toujours plus de virulence et de

médiatisation concernant la lutte contre toujours plus d’implantation de panneaux.

De plus le gouvernement peut cette année reconsidérer le statut des panneaux

digitaux par rapport à la réglementation lumineuse et donc limiter certaines

possibilités comme l’affichage de nuit.

A moyen terme ont peu vraisemblablement envisagé d’un point de vue stratégique

de plus en plus de dispositifs en Indoor et forcément une saturation liée à la limite

du nombre de lieux d’assez grande qualité et prêt à recevoir ces dispositifs. Le but

d’un groupe comme JCDecaux et de ses concurrents est de cibler des lieux

particuliers afin de ne pas dévaluer un produit digital qui possède une image de

modernité et d’esthétisme.

En Outdoor, les groupes de communication extérieure sont dans l’expectative.

Clairement les élections municipales de 2014 donneront le ton pour ces

implantations. Pour l’instant peu de maires décident d’entreprendre des actions de

ce types surtout si ces dispositifs sont liés à une symbolique de la résistance à la

publicité, de la surveillance et du recueil d’informations à l’insu des passants.

Page 72: L'impact du digital sur la communication extérieure

72

Toujours à moyen terme mais aussi bien pour l’Indoor que pour l’Outdoor,

l’interactivité s’invitera de plus en plus dans les créations des agences et donc les

groupes comme JCDecaux déploierons plus de dispositifs interactifs de différentes

sortes. Le marketing tend vers une meilleure expérience de marque est cela

passera par une meilleure interactivité et un dialogue entre les smartphones ou

tablettes et les dispositifs par exemple.

De plus, à court ou moyen terme il faut bien comprendre que le développement de

la communication extérieure et la possibilité de voir plus d’implantations sera

fortement lié aux annonceurs et à la qualité de leurs demandes de création aux

agences de communication.

On peut décemment dire que les dispositifs et donc des groupes comme

JCDecaux ou Clear Channel voient leurs images de marques impactés quand les

créations publicitaires ne sont pas à la hauteur. Leur image de marque se dégrade

donc auprès de leurs parties prenantes comme les collectivités locales ou leurs

clients qui sont les annonceurs.

Lors de ma discussion avec monsieur Alban Duron nous avons bien entendu

discuté de l’avenir stratégique d’un groupe comme JCDecaux. Nous ressortons de

cet échange qu’un groupe aussi important et leader dans son secteur ne peut

baser sa stratégie simplement sur un nouveau concept de produit. Le

développement à l’international et le ciblage de lieux à hautes valeurs ajoutées

sont aussi un levier de croissance avec des faces classiques non numériques. Le

groupe prévoit aussi le déploiement de l’offre Cyclocity avec un Vélib décliné dans

d’autres villes. Beaucoup d’offres évènementielles c’est-à-dire avec des dispositifs

de communication temporaire comme des toiles tendues ou des podiums seront

aussi envisagées car un podium où une marque peut faire tester ses produits et

engager un échange entre une hôtesses et le consommateur par exemple est

très intéressant du point de vue de l’expérience de marque.

Pour résumer des groupes d’importances mondiales dans un secteur assez fermé

comme la communication extérieure ne peuvent pas baser leur avenir simplement

sur le digital. Cependant c’est un levier majeur de croissance et de développement

de l’offre. Le digital est ancré dans le présent mais aussi dans un avenir à court et

moyen terme pour ces groupes.

Page 73: L'impact du digital sur la communication extérieure

73

Pour aller plus loin on peut se demander si :

Dans un futur proche, le monde de la publicité et ses parties prenantes vont-ils

prendre conscience des demandes de respect, d’innovation, de plus d’intelligence

dans les créations ?

Dans un futur à moyen ou long terme peut-on affirmer que le digital aura toujours

le même effet sur les consommateurs ? Peut-on parler d’un effet de mode ?

Sera-t-il possible de justifier des prix plus élevés que l’affichage classique à

l’avenir ? Les tarifs de l’affichage classique devront-ils être revus à la baisse

Bibliographie : 1. Amscreen_kinetic_View-ten-rules_for-DOOH Source :

http://www.neoadvertising.com/ch/wp-

content/uploads/2011/06/Kinetic_2010_Ten_rules_for_Digital_OOH.pdf

Auteur : Agence kinetic 2011.

2. CBS 2013 IE2Report Source :

http://www.interactiveeurope.com/documents/IE2Report.pdf

Auteur CBS outdoor studies. Date 2013.

3. Les dimensions de la résistance à la publicité Une approche qualitative par la

méthode des collages

Source : http://leg2.u-bourgogne.fr/CERMAB/z-

outils/documents/actesJRMB/JRMB13-2008/Cottet%20Ferrandi%20Lichtle.pdf

Auteurs : Patrice Cottet Maître de Conférences Université de Reims/IUT de

Troyes 9 rue de Québec BP 296 10026 Troyes Cedex

Jean-Marc Ferrandi Professeur ENITIAA - LEM Rue de la Géraudière BP 82225 44322 Nantes Cedex 3 [email protected] Marie-Christine Lichtlé Maître de

Conférences Université de Bourgogne, CERMAB-LEG Pôle d’Economie et de

Gestion 2 Bd Gabriel BP 26611 21066 DIJON cedex

Date : 2008

4. Petit manuel anti-pub – Démarque toi ! - Paul Ariès – (Golias, 192 pages, 2004)

Introduction.

5. Digital Airport stories 2012 par JCDecaux Airport Paris date 2012.

Page 74: L'impact du digital sur la communication extérieure

74

http://www.jcdecaux-

airportparis.fr/content/download/490/2536/version/4/file/DigitalAirportStories.pdf

6. Publicité et société : Back to basics retrouver la fraicheur originelle de la publicité

Par l’agence de communication AUSTRALIE 2010

http://fr.slideshare.net/khazd0rf/20101021-pubaustralie

7. Publicité et société : Le retour en grâce ? Par l’agence de communication

AUSTRALIE 2012 http://www.tns-sofres.com/_assets/files/2012.10.10-publicite.pdf

8. Full - Digital new argu 2013-03-13 sans tarif

Source : JCDecaux document interne. Auteur : JCDecaux date : 2012

9. Digital Out-of-Home Media: Towards a Better Understanding of Means and Effects of Digital Media in Public Space

Source :

http://blog.hslu.ch/outofhomedisplays/files/2010/11/Stalder_2010_Pervasive-

Advertising_Preversion.pdf

Auteur : Ursula Stalder Lucerne University of Applied Sciences and Arts, Lucerne School of Business Zentralstrasse 9, CH-6002 Lucerne, Switzerland [email protected]

10. UK 2013_kinetic-view-new-route

Source : JCDecaux document interne à disposition.

Auteur : Agence de communication Kinetic.

11. UK DOOH handbook 2012_13

Source :http://issuu.com/kineticworldwide/docs/ukdoohhandbook2012/1_?e

=4097237/2091079

Auteur : agence de communication Kinetic

Date de parution juillet 2012

12. Procès des Déboulonneurs : la publicité invasive, une pollution visuelle Auteur :

Maeva Morin

Édité par Pierre Laurent Auteur parrainé par Maxime Pinard

Date : Modifié le 18-06-2012 à 10h23

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/573067-proces-des-deboulonneurs-la-

publicite-invasive-une-pollution-visuelle.html

Page 75: L'impact du digital sur la communication extérieure

75

13. Réforme des taxes locales sur la publicité

Auteur : Direction générale des collectivités locales

Sous-direction des finances locales

et de l'action économique

Bureau de la fiscalité locale

Date : 24 septembre 2008

http://www.collectivites-

locales.gouv.fr/files/files/dgcl_v2/CIRCULAIRE_TAXE_PUBLICITE_DU_24_09__2

008b3a8.pdf

Mise à jour du précèdent document :

Date : Concerne la loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011

Dernière modification du document : 21/02/2013

http://www.collectivites-locales.gouv.fr/taxe-locale-sur-publicite-exterieure-tple

Projection trafic aérien

Auteur : JCDecaux

Source :http://www.jcdecaux-airportparis.fr/Le-Media-Aeroport/Pourquoi-le-media-

aeroport/Le-trafic / Airports Council International global traffic forecast, 2011

France : Les Premières Assises de l’Affichage Digital et Interactif / Les Annonces

#1 – DOOH

Auteur : http://ooh-tv.fr

Date : 25 janvier 2013

http://ooh-tv.fr/2013/01/25/france-les-premieres-assises-de-laffichage-digital-et-

interactif-les-annonces-1-dooh/

Page 76: L'impact du digital sur la communication extérieure

76

Annexes : Logos des trois acteurs majeurs de la communication extérieure :

Les panneaux de test installés à Angers :

Page 77: L'impact du digital sur la communication extérieure

77

Exemples de dispositifs en aéroports :

Aéroports de Paris :

Dispositif digital à Roissy CDG

Dispositifs en aéroport de régions en France :

Exemple de panneau digital « totem » Clear Channel et exemple du dispositif test

de CBS Outdoor dans la ville de Caen :

Page 78: L'impact du digital sur la communication extérieure

78

Ce mémoire a pour but de cerner le potentiel de développement du secteur de la

communication extérieur grâce au digital en France. Ces dispositifs ont certaines

particularités qui permettent d’espérer qu’ils soient facteur de croissance pour

l’entreprise. Nous tenterons de comprendre le potentiel et les limites du digital

dans ce secteur en cherchant à comprendre le public c’est-à-dire n’importe qui

dans la rue. Nous chercherons aussi à obtenir une vision professionnelle du

secteur. Grâce à l’exemple d’un autre pays nous essaierons de comprendre ce

vers quoi ce secteur d’activité peut évoluer en France.

This study was done to understand the link between digital and Out of home

advertising and the potential expected from this link. Because of their

particularities, the digital displays may be a factor of growth for the companies

involved in it. We will try to understand the potential and the limits of the digital in

this business sector. We will use a professional point of view and we will try to

understand the reactions and feelings of the audience. With the example of

another country, we will try to know toward which direction France is going to

concerning the Out of home advertising sector.

Mots clés : Communication extérieur, dispositif digitaux, Vélib, JCDecaux, Clear

Channel, résistance, publicité, aéroport, développement, avenir, espace publique,

lobby, réglementation, Big data, surveillance, reconnaissance faciale.