Lilymage présente
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Nous continuons notre voyage dans le temps. Dans les campagnes, la vie des enfants comme celle des parents, s’organise autour des travaux des champs. C’est ainsi que les « grandes vacances » correspondent aux travaux de la moisson. Dès Pâques, les enfants des agriculteurs désertent l’école et la classe reste désespérément vide jusqu’à la fin de l’automne suivant. Les filles, surtout, à qui l’on préfère enseigner les travaux d’aiguille et de cuisine, ne savent souvent ni lire ni écrire.
Les lois scolaires de Jules Ferry vont bouleverser, difficilement, ces habitudes et, à l’extrême fin du XIXe siècle, presque tous les enfants seront alphabétisés. Certains, même parviendront à obtenir un diplôme dont ils seront très fiers : le certificat d’études primaires.
En allant à l’école primaire laïque et
obligatoire, les enfants font entrer les livres dans leur foyer. Même si, souvent, ils
ne vont en classe que l’hiver, ces jeunes
paysans apprennent à lire. Et le soir, ils font
la lecture au grand-père ou à la
grand’mère. Ils ont emprunté le livre à la bibliothèque de leur
classe.
La famille constitue une véritable équipe de
travail. Dès l’âge de 7 ans, l’aînée des enfants
garde les moutons. Chaque matin, au petit jour, elle part avec son troupeau et rentre à la nuit tombée. Dans son
sac, elle apporte du pain, un peu de fromage et du
lait.Lorsqu’elle aura douze
ans, elle restera à la ferme pour aider sa mère
dans les travaux quotidiens, à la maison ou dans les champs. La
servante que l’on emploie sera alors de trop et
pourra être congédiée.Ce sera le frère ou la
sœur plus jeune dans la fratrie qui gardera les
moutons.
A la saison des fruits, tous les enfants sont de corvée de récolte même les plus petits.Tout ne va pas dans le
panier : il est si tentant d’en mettre dans la bouche, en
cachette !
L’instituteur est très
respecté dans le village. On le salue quand on le croise et on
vient lui demander
conseil, comme au curé,
d’ailleurs, qui est cependant
souvent son adversaire
politique. Il a choisi cette profession parce qu’il
l’aime.
Son salaire est maigre. Il dispose rarement d’un logis séparé; il habite dans sa classe. Il y a installé son lit et
ses quelques affaires, posé ses livres sur une étagère. Il fait sa cuisine sur le poêle.
Il est désolé des nombreuses absences des élèves et soucieux car la majorité connaissent mal le français. Le
patois est utilisé en famille !
A la fin de l’année
scolaire, c’est la distribution des prix. Tous
les gens importants du
village sont présents ainsi
que tous les parents. Les enfants ont revêtu leurs
vêtements du dimanche. Les
filles ont mis des nœuds dans leurs cheveux et
certains garçons on
troqué leurs sabots contre
des chaussures.
Les meilleurs élèves sont cités. Fiers et heureux, ils repartiront avec les derniers livres à la mode comme Les enfants du capitaine Grant ou Vingt mille lieues sous les
mers de Jules Verne.
L’agriculture se transforme. La pratique de la jachère est maintenant abandonnée. La culture des plantes fourragères, pour nourrir les animaux, se répand.
Attachés aux traditions, les agriculteurs acceptent mal des nouveautés. Au village, on hésite à utiliser les outils « mécaniques » qui coûtent cher. Quant aux journaliers, ces ouvriers qui se louent à la journée, ils voient d’un mauvais œil ces inventions qui leur volent leur travail.
Cette lente adaptation aux techniques nouvelles et la concurrence d’autres pays plus en avance provoquent une crise dans le monde agricole de la France. Le travail manque et beaucoup d’hommes jeunes vont devoir partir pour la ville.
Trente-sept fois par minutes, les
batteurs vont lever leur fléau et le faire retomber
de toutes leurs forces.
Quelle que soit la forme de la partie
battante, ronde ou plate selon les
régions, les batteurs auront
frappé plus de 22000 coups
après leur longue journée de travail
!
Les deux aînés de la famille ont décidé de partir, souvent à la
ville la plus proche de leur village, pour chercher du travail.
Dans sa jeunesse, le père aussi partait, mais il revenait chaque
année à la belle saison. La maman est triste à la pensée de
ne peut-être jamais revoir ses enfants.
Dans les campagnes, certains faisaient le cordonnier ambulant mais ne gagnaient même pas de
quoi régler leurs dettes …Au début du XXe siècle, des
jeunes Auvergnats décident de « monter » à Paris pour y faire
fortune. Ils s’installent comme marchand de vin et de charbon.
On leur donne le nom de « bougnat ». Ils sont, d’abord,
concentrés dans un quartier de Paris, rue de Lappe, dans le 11ème
arrondissement. Ensuite, ils s’éparpilleront dans toute la
capitale.
Des projets de grands travaux bouleversent les villes importantes et la capitale. Donc les métiers du bâtiment se portent bien. Maçon, c’est un bon métier. Les ouvriers les plus prisés sont ceux qui font leur apprentissage avec les « Compagnons du Tour de France ». Cependant la concurrence rend la vie difficile. De nombreux travailleurs allemands proposent leurs services. On négocie de moins en moins souvent son emploi « d’homme à homme ». L’ancienne solidarité du village ne joue presque plus. Il faut s’organiser. Des associations se créent qui vont aider les ouvriers à se défendre contre le patron qui, quelquefois, refuse même de les payer.
Les petits ramoneurs sont des Savoyards.
Ce jeune garçon n’a que huit ans. Il est petit et menu. Il
pourra se glisser facilement dans le conduit des
cheminées. Ses parents l’ont loué à un artisan ramoneur
pour quelques semaines. Le visage noir de suie, il saute d’un toit à l’autre, apparaît, disparaît, tel un diablotin !
Partir, bien sûr, mais comment ? Quel moyen de transport utiliser ? Dans ce domaine, l’évolution technique a été spectaculaire. La construction des chemins de fer se heurte à la Compagnie des canaux et aux entreprises de diligences. Le grand public se passionne pour ce nouveau mode de locomotion et le chemin de fer triomphe rapidement de ses concurrents.
Les autres moyens de transport se modernisent aussi. Les nouvelles façons de se déplacer provoquent une véritable révolution dans les rapports entre les hommes. Les distances ne sont plus des obstacles.
Si l’on va toujours plus vite, le cheval reste cependant le moyen de transport traditionnel. Dans les rues des villes, il côtoie les tramways. Et pour la plupart des gens, la façon habituelle de se déplacer est encore d’aller à pied.
Le bateau à vapeur est
utilisé sur les lacs, les fleuves
et les courts trajets.
Cependant, les navires à voiles
ne sont pas encore détrônés.
Sur les grandes distances, pour
la pêche et le transport des
marchandises, ils demeurent
souvent plus sûrs, plus
rapides et moins coûteux.
Au nord de la Bretagne, pour se rendre de Saint-Malo à Dinan, le moyen le plus rapide est d’embarquer sur le petit
vapeur qui remonte la Rance. Le principe du moteur à vapeur est bien connu et l’hélice du bateau a été inventé
depuis environ cinquante ans.
Omnibus à impériale.
Dans chaque ville, une grande compagnie gère les omnibus. A Paris, c’est la C.G.O. qui est l’équivalent actuel de la R.A.T.P. On paie 30 centimes en première classe et
15 centimes sur l’impériale, ce qui est
cher. Les ouvriers n’utilisent pas
l’omnibus, ils vont à pied. Le tramway répond mieux aux
besoins des gens plus aisés. D’ailleurs, il assure surtout les trajets entre les
quartiers d’affaires ou les quartiers de loisirs.
Les trimardeurs.
Cette fois, c’est décidé : Tour de
France des compagnons
artisans ou départ pour la ville, on y
va !Les hommes ont
serré leurs affaires dans un linge. Le
baluchon sur l’épaule, ils se
groupent par trois ou quatre pour
cheminer, à pied, naturellement, sur
la route, le « trimard », comme
disent les habitués.
Pour les distances courtes, aucun engin n’est encore venu bouleverser les habitudes. Rien de tel, en réalité, que la carriole tirée par un âne ou un cheval pour se rendre de la ferme au village ou à la ville.Ne pensez pas que ce moyen de locomotion est si lointain, il en existait encore beaucoup au milieu du XXe siècle.
Plus loin et plus vite !Le train est le symbole même de cette
époque de bouleversements techniques. Les distances ne comptent presque plus : le chemin de fer a réduit des deux-tiers la durée des voyages. Vers 1840, on mettait douze heures en voiture attelée pour aller de Paris à Dieppe. Par le train, on franchit la distance en quatre heures (1848).
Tous les voyageurs ne sont pas égaux. Ceux de 1ère classe disposent d’un confort agréable, tandis que ceux de 3ème classe s’entassent dans des wagons parfois sans bancs ni vitres.
Conception et montage : L. Cavallari.
Photos et informations prises dans les Edts. Hachette.
Musique de Jean Segurel – Bourrée « Les Monts d’Aubrac » (Auvergne).
Octobre 2008.
Installation des égoûts de Paris.