LIEPVRE, Berceau de la Vallée

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Lièpvre Berceau de la vallée

description

Réalisé par les habitants dans la collection "Mémoire de Vies", cet ouvrage illustré par des centaines de photos, raconte l'histoire du village, des origines à nos jours. Aux confins de trois départements se situe le village de Lièpvre et ses quelques 1700 habitants. Entre l’Alsace et les Vosges, la commune a su trouver sa place au milieu de ce qu’on appelle aujourd’hui le Val de Lièpvre. C’est cette situation géographique qui a valu au livre le sous-titre de « Berceau de la Vallée ».

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Lièpvre

Berceau de la vallée

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Lièpvre, berceau de la vallée

Lièpvre, berceau de la vallée…

A insi se nomme cet ouvrage que l’équipe municipale souhaite offrir à chaque famille de Lièpvre. Pourquoi un livre sur Lièpvre, et pourquoi l’intituler ainsi ?

Lorsque fut avancée par Claude Ruff l’idée de créer un livre sur Lièpvre, le projet séduisit tout de suite les élus communaux qui manifestèrent spontanément leur adhésion à cette idée. Cela correspon-dait à la fois à un manque et à un besoin.

Quête identitaire ? Manque de repères par rapport au passé et besoin de se situer à la fois dans le temps et dans l’espace ? Sans doute ! Placé au cœur du Val de Lièpvre, à la croisée de trois départements, notre village, idéalement placé entre Sélestat et Saint-Dié-des-Vosges, a occupé et occupe encore une place importante dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines.

Que sommes-nous ? Vosgiens ? Alsaciens ?

En réalité, nous ne sommes ni l’un ni l’autre, mais un peu des deux à la fois. Cette double appar-tenance, qui s’avère être une richesse, s’est forgée au fil des siècles, des conflits et des mouvements de populations. Territorialement, nous sommes alsaciens, mais peu semblables à ceux de la plaine à la culture et à la langue germaniques. Leurs coutumes et leur langue, bien différentes des nôtres, marquent nos différences. Notre “langue”, variante du patois welsche et signe de notre apparte-nance historique au duché de Lorraine, n’est plus parlée aujourd’hui et n’est connue que de quelques anciens ou érudits auxquels nous rendons hommage pour la conservation de cette partie impor-tante de notre patrimoine culturel. Nous revendiquons toutefois notre appartenance à cette Alsace à laquelle nous sommes attachés. Certaines choses nous rapprochent cependant de nos voisins de la plaine. Elles trouvent leurs origines, entre autres, dans la partition géographique et administrative issue de la Révolution française.

Quête identitaire, besoin de repères et de s’affirmer tel que l’on est ? Oui, il y a sans doute un peu de tout cela dans ce désir de mémorisation. L’objet de cet ouvrage n’est pas de faire une analyse

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Avant-propos

comparative de ce qui nous rapproche ou nous sépare. C’est plutôt le fruit d’un travail commun qui doit nous aider à ne pas oublier ou tout simplement à mieux connaître nos spécificités et à en conserver la mémoire.

Nombreux sont, sans doute, celles et ceux qui connaissent peu ou même ignorent complètement l’histoire de notre village depuis sa fondation par l’abbé Fulrade. Si, dans le titre de ce livre nous l’avons comparé à un berceau, c’est parce que l’image est suffisamment forte et parlante pour qu’il ne soit point besoin de la commenter. Je ne vais pas évoquer ici le volet historique, qui fera l’objet de développements dans les pages suivantes.

C’est à la fois un livre d’histoire et un album de famille que nous avons voulu offrir à nos concitoyens. C’est aussi un moyen de transmettre par le texte et l’image à nos descendants notre mémoire collective qui, au fil des ans s’atténue et finirait par disparaître.

Nous espérons qu’à travers sa lecture chacune et chacun d’entre vous se connaîtra mieux et aura conscience d’appartenir à une petite communauté distincte des autres. Dans ce monde moderne où nous vivons, ce monde de bouleversement des valeurs traditionnelles, ce monde qui ne fait plus aucune place aux sentiments et aux valeurs humaines plus généralement, il est parfois bon de se ressourcer et de se pencher sur ce qui fait notre originalité.

Je tiens à remercier ici tous les membres du comité de rédaction qui n’ont pas ménagé leur temps et ont œuvré avec passion, ainsi que toutes les personnes qui ont mis gracieusement à notre disposition tous les documents qui ont permis la confection de cet ouvrage. Grâce à eux, ces scènes de vie qui auraient sans doute été perdues au fil des ans revivront et permettront à nos descendants de se faire une idée plus précise sur celles et ceux qui les ont précédés, ces “colieuvres”, dont l’appellation mystérieuse peut prêter à interprétation mais dont nous ne connaîtrons sans doute jamais la réelle signification.

Bonne lecture à tous !

Votre Maire, Jacquy Mouginy

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Au temps du prieuré de Lièpvre

Au temps du prieuré de Lièpvre

Lièpvre, berceau de la vallée

Le fondateur du prieuré de Lièpvre, Fulrade, naît vers l’an 710. Ses parents comptent parmi les

membres influents de la noblesse mérovingienne. Son père, Riculfe, comte d’Alsace, est d’origine franque. Il possède avec son épouse, Ermengarde, de vastes territoires en Alsace dans le secteur de Kintzheim - Saint-Hyppolite, confisqués à la famille des Étichonides par Pépin le Bref.

Fulrade effectue vraisemblablement ses premières études dans une proche abbaye (Munster ou Ebersmunster), où il se

familiarise avec la règle de saint Benoît. Son séjour le conforte dans sa décision

d’embrasser la vie monastique.

Fulrade joue un rôle prépondérant pour l’accession au trône des caro-

lingiens. Il soutient la candidature de Pépin le Bref contre Childéric III

pour l’accession au trône du roi des Francs, et plaide sa cause auprès du pape. Ce dernier accède à sa requête et accepte de couronner Pépin. Dès lors, Pépin le Bref fait de Fulrade son proche conseiller,

son émissaire et son diplomate. Lors des guerres de Lombardie, qui opposent le pape aux chefs de tribus barbares, Fulrade obtient à plusieurs

Quelques mots sur Fulrade…

Historique du prieuré de

Lièpvre

Statue de Fulrade, fondateur du prieuré de

Lièpvre, érigée en 1963.

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Au temps du prieuré de Lièpvre

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reprises l’appui militaire de Pépin le Bref en faveur de la papauté.

Fulrade est récompensé pour ses efforts. D’une part,

il est nommé abbé de Saint-Denis par Pépin le Bref dès 750.

Pépin lui confie également plusieurs charges honorifiques telles que celle de grand aumô-nier du palais des Francs. Fulrade témoignera d’autant de zèle à servir les successeurs de Pépin, Carloman et le futur Charlemagne. D’autre part,

Au VIIIe siècle, la fondation de prieurés s’inscrit dans une politique générale de

colonisation de nouvelles terres. À l’époque, le royaume des Francs est encore majoritairement

en remerciement des services rendus, le pape accorde plusieurs privilèges à Fulrade. En 754, Fulrade obtient notamment du pape Étienne II l’autorisation de fonder autant de monas-tères qu’il voudra. Fulrade fera bon usage de ce droit en créant plusieurs établissements reli-gieux en Alsace, au nombre desquels figure le prieuré de Lièpvre.

couvert de forêts profondes et inhospitalières. Les chroniqueurs du Moyen Âge ainsi que les historiens modernes semblent s’accorder sur ce point. L’historien Dom Calmet nous indique

Portrait de Pépin le Bref, publié dans Vita Caroli Magni, 1593.

Fresque murale de Pierre-Dié Mallet réalisée en 1971 dans la mairie de Lièpvre. À gauche, elle montre Fulrade accompagné de son élève Charlemagne. La date de 762 correspond à l’année de fondation du prieuré de Lièpvre. À droite, est représenté le duc de Lorraine René II. L’année 1477 correspond à sa victoire contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire. À l’arrière-plan, on distingue l’église de Lièpvre, à gauche, et le vignoble et l’église de Saint-Hippolyte, à droite. Les quatre médaillons représentent les principales activités économiques du Val de Lièpvre : l’agriculture, le bois, les mines, le textile.

Portrait de Charlemagne,

publié dans Vita Caroli Magni, 1593.La fondation du prieuré Saint-Alexandre à Lièpvre

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Les sapeurs-pompiers

Les sapeurs-pompiers

Lièpvre, berceau de la vallée

La disparition au début de l’année 2008 du corps de première intervention ne saurait

nous faire oublier les volontaires qui, pendant plus de 145 années, se sont dévoués pour assurer la sécurité de leurs concitoyens. Déjà en 1791, obligation est faite aux communes de disposer de seaux et de pompes pour combattre les incendies. En 1828, le corps des sapeurs-pompiers de Sainte-Marie-aux-Mines est créé, Lièpvre devenant une subdivision de cette compagnie avec 29 pompiers équipés et armés, émanation de la garde natio-nale, possédant deux pompes, et le 5 novembre 1863, le conseil municipal de Lièpvre, présidé par le maire Jean-Baptiste Collin, crée le corps des sapeurs-pompiers de Lièpvre sous l’impulsion de

Historique du corps des

sapeurs-pompiers

Costumes des pompiers de la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines vers 1840.

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Les sapeurs-pompiers

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Gustave Dietsch, fabricant bien connu au village, qui en sera le premier chef. Le conseil vote lors de la même séance un crédit de 1 000 francs pour habiller cinquante pompiers. Ce corps reçoit son dernier drapeau, remis au lieutenant Jean-Claude Munier par le sous-préfet de Ribeauvillé, le 12 juillet 1964.

Le 17 septembre 1933, dans la commune qui a été splendidement décorée et pavoisée, a lieu l’assemblée régionale des sapeurs-pompiers de l’arrondissement de Ribeau-villé, manifestation qui devait avoir lieu le 16 juillet de cette même année avec l’inaugura-tion de la nouvelle conduite d’eau, mais reportée à cause de la catastrophe climatique début juillet qui a dévasté les sources alimentant la conduite d’eau. Déjà, le 12 juin 1910, la commune a été choisie comme lieu de réunion de l’associa-tion des pompiers du cercle de Ribeauvillé, et le capitaine Eugène Sengel, commandant des pompiers de Lièpvre, y a fêté son jubilé de 25 années de service dans la compagnie. Les prochains rassemblements de l’arrondisse-ment auront lieu les dimanches 9 avril 1967 et 10 mai 1992 avec un exercice à l’école avant le repas familial à la salle des sociétés. Lièpvre a l’honneur de recevoir pour une année en ce dernier dimanche le drapeau de l’arrondis-sement, à charge de le faire circuler dans les communes de l’arrondissement au cours des diverses manifestations. Ce drapeau est remis

à Jean-Marie Kortmann, la garde d’honneur étant composée des sapeurs Jacques Loëss et Jean-Marc Le Chartier.

Dans les pages noires, on note que le corps a été dissous en vue de sa réorganisation le 21 octobre 1971 par arrêté du préfet. La dissolution sera effective le 28 décembre 1971 (jour des saints Innocents, se plaisent à signaler les exclus). Il est réorganisé officiellement le 13 mars 1972 également par arrêté préfectoral, suite à une délibération du conseil municipal datant du 28 janvier 1972. Le corps reçoit son premier camion spécialisé en 1976, puis un autre le 22 juin 1980. Dans les deux cas, il s’agit de vieux camions offerts par d’autres corps. Le 1er décembre 1986, un fourgon pompe-tonne de marque “Saviem” 4x4 (année 1973) est mis en

circulation pour le corps de Lièpvre. Après avoir subi les transformations

Eugène Sengel, chef du corps des sapeurs-pompiers de 1885 à 1914.

Diplôme d’honneur remis à Eugène Sengel pour ses 25 ans de service chez les pompiers.

Remise du drapeau des sapeurs-pompiers

de Lièpvre le 12 juillet 1964.

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Lièpvre, berceau de la vallée Les sapeurs-pompiers

qui s’imposaient et son passage au service des Mines, ce véhicule acheté par la commune est remplacé par un véhicule de première inter-vention (VPI), remis officiellement le 2 juillet 1995. Le coût de cet engin est d’environ 400 000 francs, à la charge du District du Val d’Argent.

Le corps est de nouveau dissous le 1er janvier 1991 et recréé simultanément en section du district. Le vendredi 18 octobre 1991, la commune cède au district du Val d’Argent tous les véhicules incendie et le matériel, et, en juillet 1992, la “4L” de la commune est remise à neuf par quelques pompiers.

Pour fêter le 130e anniversaire de la création du corps de Lièpvre, l’amicale des sapeurs-pompiers décide de mettre en place un comité d’organisation en février 1993. Deux journées

marqueront cet anniversaire, les dimanches 17 octobre, avec une expo-sition de photos sur le thème Lièpvre autrefois, et 24 octobre, avec un grand défilé après la messe, une revue et un dépôt de gerbe au monument aux morts, un vin d’honneur à l’école maternelle, un banquet à la salle des sociétés et des animations spectacu-laires l’après-midi. Pas moins de dix réunions du comité d’organisation

avec la municipalité qui était partie prenante, sans compter les réunions de travail pour la mise en page du fascicule rédigé par Jacques Loëss, sa vente le dimanche 27 juin, la prépa-ration de l’exposition et de la journée officielle, seront nécessaires pour assurer la réussite du 130e anniversaire.

Les moyens de secours sont maintenant au chef-lieu de canton. Les pompiers qui bénéfi-cient d’un matériel performant gardent l’esprit de leurs prédécesseurs, leurs aînés, qui souvent luttaient avec des moyens de fortune. On peut compter sur eux. Georges Coudert, maire hono-raire et ancien sapeur-pompier, se pose la ques-tion suivante dans ses écrits : “Mais fallait-il pour autant supprimer ces pompiers des corps de première intervention, ces enfants du village qui en connais-saient si bien chaque quartier, chaque maison, chaque

Exercice en nocturne vers 1970.

Pompiers de Lièpvre posant devant la statue

de Fulrade en 1993. À cette époque, le corps

des sapeurs-pompiers a fêté ses 130 ans

d’existence.

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Les sapeurs-pompiers

résident, qui étaient là, sur place tout de suite, à la moindre alerte ? La réponse que donnerait chaque habitant ne laisserait aucun doute.”

Dans le mot du maire du bulletin d’in-formation de décembre 2007, Claude Ruff écrit : “Autre sujet qui laisse une impression de désolation et de nostalgie. Je veux parler de la décision inéluctable de dissolution de la section des sapeurs-pompiers de Lièpvre le 1er janvier 2008. Le lent et inexorable déclin de notre section, entamé en 1991 lors de la transforma-tion de notre corps municipal en corps districal, met ainsi un terme à presque 144 années de bons et loyaux services de nos courageux et dévoués sapeurs-pompiers. Ils se sont dévoués de façon immuable et permanente au service d’autrui. Ils se sont investis inlassablement dans leur mission afin de porter aide et secours à nos administrés dans la détresse. Et, tout au long des siècles, ce ne sont pas les catastrophes naturelles et autres qui ont manqué pour les mettre à l’épreuve. J’adresse une pensée très émue et reconnaissante à toutes ces générations de volon-taires qui se sont succédé depuis la création du corps le 5 novembre 1863.”

Lors de l’assemblée générale de l’amicale des sapeurs-pompiers du 7 février 2009, les élus et les membres ont unanimement regretté la disparition du corps de première intervention qui existait depuis 1863, et, s’appuyant sur des exemples de sinistres dramatiques, ont insisté sur la nécessité de la mise en place dans les années à venir d’une structure d’intervention de proximité pouvant agir immédiatement. Cette demande sera-t-elle mise en application un jour ?

Corps des sapeurs-pompiers de Lièpvre en 2005, trois ans avant sa dissolution définitive.

Pour de multiples raisons, les effec-tifs sont allés en s’amenuisant jusqu’à

la toute récente dissolution de la section. En 1899, l’inventaire de la compagnie des sapeurs-pompiers faisait apparaître presque cent sapeurs dont cinq officiers. En 1912, ils étaient soixante-cinq. Le 6 juin 1920, le corps des sapeurs-pompiers de Lièpvre était

réorganisé en une compagnie de soixante-trois hommes et possédait cinq pompes à incendie pour combattre le feu au village qui comptait à cette époque 2 065 habitants. En 1935, avant la guerre, les sapeurs-pompiers étaient au nombre de vingt-neuf. En 1988, la section comportait vingt-trois sapeurs-pompiers. En 1993, lors du 130e anniversaire

Les effectifs au fiL des années

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Lièpvre, berceau de la vallée Les sapeurs-pompiers

Pierre Schramm 24 septembre 1939,

sous-lieutenant le 30 mai

1928, lieutenant

le 10 juillet 1936,

décédé en 1949

Jean Schneider jusqu’en 1962,

sous-lieutenant

Jean-Claude Munier du 11 novembre 1962

au 28 décembre 1971,

lieutenant

Camille Petitdemange du 29 décembre 1971

au 2 mai 1974,

adjudant-chef

Jean-Georges Urbain du 3 mai 1974 au

31 décembre 1988,

lieutenant

Rémy Wickel du 1er janvier 1989

au 25 janvier 1998, jour

de son décès, lieutenant

Mario Ancel du 21 février 1998 au

22 janvier 2008,

adjudant-chef

Gustave Dietsch 5 novembre 1863, capitaine

Jean-Baptiste Schuh 22 novembre 1888, capitaine

David Spindler cité en mai 1892, capitaine

Eugène Sengel jusqu’au 28 juin 1914,

capitaine

Charles Lipp du 28 juin 1914 jusqu’à

la Grande Guerre

où il est mobilisé,

lieutenant le 9 octobre 1910,

capitaine le 28 juin 1914

Ignace Marck de la Grande Guerre

jusqu’au 10 février 1925,

jour de son décès,

sous-lieutenant le 28 juin

1914, nommé capitaine

le 4 mai 1919

Charles Lipp, renommé le 6 avril 1925

capitaine, quitte le village

en décembre 1934

Auguste Chamley nommé le 30 juin 1935,

jusqu’au 24 septembre 1939

pour cause de mobilisation

dans l’armée, capitaine

Compagnie des pompiers de Lièpvre en 1914.

Ignace Mark, chef de corps

de 1914 à 1925.

de la création du corps des sapeurs-pompiers, l’effectif se composait de dix-huit hommes du feu, puis quinze en 1997, dix en 2003 et, à la fin de l’année 2007, six sapeurs-pompiers résistaient tant bien que mal.

Les sapeurs-pompiers décédés au champ d’honneur pendant la Grande Guerre sont : Louis Binder, Joseph Fuchs et Paul Ruhlmann. Le 16 mars 1919, une assemblée a lieu à Ribeauvillé pour la réorganisation des compa-gnies de l’arrondissement.

Les officiers chefs de corps depuis 1863

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Lièpvre, berceau de la vallée Les sapeurs-pompiers

Pompiers de Lièpvre défilant dans la rue Wilson à Sainte-Marie-aux-Mines au début des années 1930.

Charles, Lipp, chef de corps, tient une gerbe dans ses mains et mène le groupe.

Défilé des sapeurs-pompiers de Lièpvre en 1969. Devant le porte-drapeau, figure Jean-Claude Munier, chef de corps depuis 1962.

Revue des pompiers de Lièpvre, en novembre 1990, par le maire Georges Coudert et le lieutenant Rémy Wickel.

Ernest Mürsch.

Théodore Knecht.

Jean-Nicolas Barthélémy sous-lieutenant

le 6 décembre 1864

Ernest Karl lieutenant

Joseph Wirth lieutenant

Isidore Barthélémy lieutenant

Jean Obrecht lieutenant

Paul Mathias jusqu’au 19 mai 1901,

lieutenant

Ernest Mürsch lieutenant

du 26 septembre 1905

au 9 octobre 1910

Charles Issemann fourrier

Maurice Ruhlmann chef du matériel, décède

en fonction en mars 1929 après

43 années à la compagnie

Théodore Knecht sous-lieutenant le 19 mai 1901,

lieutenant le 28 juin 1914

jusqu’au 8 mai 1921

Auguste Kortz sous-lieutenant le 8 mai 1921,

nommé lieutenant le 26 avril

1925 jusqu’au 30 mai 1928

Charles Maire sous-lieutenant le 26 avril 1925,

nommé lieutenant

le 30 mai 1928

André Ruhlmann sous-lieutenant

le 10 juillet 1936

Les autres officiers

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La vie paroissiale

La vie paroissiale

Lièpvre, berceau de la vallée

Des origines à 1150, on ne sait rien, il n’y a que des suppositions ou des points de repère. Il

est très vraisemblable qu’au début l’église prieurale servit d’église aux habitants de Lièpvre et de l’alle­mand Rombach, aujourd’hui Rombach­le­Franc. À une date que nous ne pouvons déterminer, ceux­ci éprouvèrent le besoin d’avoir une église bien à eux. Le prieuré de Lièpvre était d’obédience bénédictine. Or, il existait une tradition chez les bénédictins : construire à proximité de leur monas­tère une église pour les gens de la proche religion. On peut imaginer qu’une première église a été

Les origines de l’église paroissiale

Les origines de La paroisse et de L’égLise

de Lièpvre

Essai de reconstitution de la tour-chœur de l’église du XIIe siècle.

À l’époque, l’entrée de l’église se situait

côté montagne.

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La vie paroissiale

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construite au XIe siècle. A­t­elle été construite par les moines ? Nous ne le saurons sans doute jamais. Au début, elle a été très certainement desservie par eux. Son emplacement est proba­blement celui de l’église actuelle.

Au XIIe siècle, l’église de Lièpvre se présente sous la forme d’une tour­chœur. Sa construc­tion se situe entre 1150 et 1200 si l’on consi­dère de l’époque romane proprement dite l’arc diaphragme ainsi que le voûtement du chœur. La tour­chœur était très certainement couverte d’un toit en bâtière et devait être ajourée de baies géminées à colonnettes. À l’intérieur de la tour, au deuxième étage qui abritait les cloches, on aperçoit encore maintenant des ouvertures operculées qui pouvaient abriter des baies géminées. On peut aisément imaginer les baies cintrées à colonnettes de l’ossuaire occuper ces ouvertures.

Les tours­chœurs à l’époque romane étaient très fréquentes en Alsace. Celle de Lièpvre était orientée à l’est comme la plupart des églises

Dans la première moitié du XV e siècle ont lieu d’importants remaniements :

construction d’une nouvelle nef, surélévation de la tour. Les traces de cette nef sont encore bien visibles dans les combles, notamment la profonde saignée dans la tour pour l’amarrage de son toit. La tour continue d’abriter le chœur

de cette époque. L’église à tour­chœur est une formule médiévale que la Renaissance et le baroque ont exploitée à leur tour car elle est très économique et pratique. Elle convient plus particulièrement aux petites églises rurales. Le chœur était éclairé par la fenêtre axiale ainsi que par une autre baie sur la façade sud. Dans les églises romanes, le chœur devait être ouvert à la lumière, le symbolisme de son orientation au levant rejoignant le souci pratique d’un éclai­rement maximum de cette partie cultuelle. La multiplicité des ouvertures devait donner une luminosité suffisante permettant la lecture des offices et l’économie d’un luminaire toujours onéreux à l’époque.

et est désormais rehaussée d’un troisième étage à quatre grandes baies ; cet étage est souligné par un bandeau. Alors que la tour perd sa physio­nomie romane, on lui substitue une haute flèche octogonale (14,60 m) agrémentée de quatre petits pyramidons.

Baies cintrées à colonnettes de

l’ossuaire. Ce type de fenêtre était

très fréquent dans la tour-chœur de

l’église de Lièpvre.

Porche d’entrée de l’église de Lièpvre en 1854. Le poids de la tour-chœur romane est supporté par les voûtes, visibles dans le porche.

Construction de l’église actuelle, sur les vestiges de l’ancienne (XVIe-XVIIIe siècles)

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Lièpvre, berceau de la vallée La vie paroissiale

La tour présente depuis sa transformation un visage austère. Elle a presque des allures de tour médiévale. Les ouvertures des étages inférieurs ne sont plus que d’étroites fentes. Quant aux grandes baies cintrées du dernier étage, ce sont très certainement des passages qui permettaient d’accéder à de petits balcons. Les quatre faces de la tour sont en effet pourvues de corbeaux sur lesquels prenaient appui les poutres qui soutenaient les balcons. Sur la face ouest, dans les combles, on aperçoit encore maintenant des traces de poutres dans l’épaisseur du mur. Le dessus du bandeau qui souligne le troisième étage de la tour est taillé en biais pour faciliter l’écoulement de l’eau sauf à la verticale des corbeaux. En effet, on retrouve là des surfaces planes où prenaient appui des arbalétriers qui soutenaient l’extrémité des poutres du balcon. La tour aurait­elle eu une vocation défensive ou plus simplement une fonction de guet ?

Dès 1745, l’église est à nouveau trop vétuste et trop petite pour contenir les communautés de Lièpvre, de l’allemand Rombach, ainsi que celle de La Vancelle. La décision de construire une nouvelle église est prise fin 1749. C’est au chapitre Saint­Georges de Nancy qu’incombait l’entretien de la nef et de ce fait la reconstruc­tion d’une nouvelle église. Dans un premier temps, il proposa de céder la prieurale dont il avait également la charge. Mais, devant le refus des communautés, il dut se résigner à entre­prendre la construction d’une nouvelle église.

La tour, seul vestige de l’édifice ancien, ne fut même pas évoquée dans le devis. Mais sa conser­vation se justifiait pleinement pour des raisons d’économie financière, le coût de la reconstruc­tion d’un nouveau clocher ayant difficilement pu être supporté par les commanditaires. Les travaux débutent dès 1750 par la démolition de la nef, suivie de celle de l’église prieurale.

C’est un édifice totalement nouveau qui sera reconstruit à cette occasion. Le chœur (7,66 x 7,30 m) est désormais tournée vers l’ouest et a

Église de Lièpvre en 1854, dessinée par François-Joseph Stumpff. Le dessin fait apparaître les anciennes ouvertures de la tour-chœur, qui ont été réduites ou murées lors des agrandissements successifs de l’église.

Plan montrant l’emprise originelle de l’église

et l’étendue de ses agrandissements

successifs.

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Lièpvre, berceau de la vallée La vie paroissiale

une forme polygonale à cinq pans. La nef est imposante (38,20 x 14,64 m), elle est percée de dix baies et d’une porte latérale côté sud. La tour qui abritait le chœur de l’église gothique est percée du côté est pour l’instal­lation d’un porche. Dans la foulée, l’ossuaire sera lui aussi démoli pour dégager la vue sur la nouvelle nef, et reconstruit dans l’angle opposé dans les mêmes proportions.

L’église change de vocable et prend celui de Notre­Dame de l’Assomp­tion ; elle est également placée sous le patronage de saint Georges, patron auxiliaire de la paroisse. Le tableau de la Sainte Famille, les autels latéraux, la chaire à prêcher ainsi que les confessionnaux ont été acquis en 1754. Signalons au passage que les autels latéraux proviennent de l’église Sainte­Madeleine de Sainte­Marie­aux­Mines. Les quatorze tableaux du chemin de croix sont de très bonne facture et proviennent d’un artiste anonyme. C’est donc un renouvellement total du mobilier qui a été effectué lors de la reconstruction de la nef.

La tribune est construite en 1829 ; à cette occa­sion, on perce deux oculi dans la façade, de part et d’autre de la tour, pour l’éclairage de la tribune. La même année, achat par la commune

de l’orgue Théodore Sauer (Strasbourg). Res tauré, remanié et modifié à plusieurs reprises, il rendra l’âme peu de jours avant Noël 1981. Une asso­ciation pour sa restauration est créée dès 1985 sous l’impulsion du père Marcel Ehrhart, curé de la paroisse, et du conseil de fabrique. La restau­ration de l’orgue (1985­1991) est l’œuvre de Pierre Pfister, organiste titulaire de la paroisse. Il compte 29 jeux.

Ossuaire de l’église de Lièpvre, dessiné par François-Joseph Stumpff en 1854.

Chœur et autels latéraux de l’église

de Lièpvre.

Tribune et orgue de l’église de Lièpvre,

construit par Théodore Sauer.

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Lièp

vre

Ber

ceau

de

la v

allé

e

LIÈPVRECanton de Sainte-Marie-aux-Mines

D’azur à la croix de Lorraine d’or.Sources : L’armorial des Communes du Haut-Rhin - Commission d’Héraldique du Haut-Rhin