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www.lien.pads.fr Le Lien des ouvriers et des paysans PADS ALGÉRIE Prolétaires de tous les pays et peuples opprimés unissez-vous ! Organe du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme. Septembre 2014. 2 euros. N° 113 ALgéRie : RééLecTiON de BOUTefLiKA. Pages 6 et 7 gAZA : LA PALeSTiNe VAiNcRA ! Pages 8, 9, 10, 11 et 12 iRAK : BALKANiSATiON dU PAYS. Pages 13, 14, 15 et 16 UKRAiNe : fRAgiLiSée eT deSTABiLiSée. Page 16, 17 et 18 L a question est présente dans l’esprit de tous les travailleurs, de la jeunesse, des courants décidés à empêcher l’impérialisme d’arriver à ses fins : quelles sont les forces capables de mo- biliser le peuple pour affronter ce danger et à quelles conditions ? Suite page 2 DR Organiser les luttes politiques de la classe ouvrière pour imposer un gouvernement d’union démocratique et populaire afin de faire échouer les pressions et les ingérences impérialistes

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Le Liendes ouvriers et des paysansPADS ALGÉRIE

P r o l é t a i r e s d e t o u s l e s p a y s e t p e u p l e s o p p r i m é s u n i s s e z - vo u s !Organe du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme. Septembre 2014. 2 euros. N° 113

Algérie : réélectiOn de BOuteflikA. Pages 6 et 7

gAzA : lA PAleStine vAincrA !Pages 8, 9, 10, 11 et 12

irAk : BAlkAniSAtiOn du PAyS.Pages 13, 14, 15 et 16ukrAine : frAgiliSée et deStABiliSée. Page 16, 17 et 18

La question est présente dans l’esprit de tousles travailleurs, de la jeunesse, des courantsdécidés à empêcher l’impérialisme d’arriver

à ses fins : quelles sont les forces capables de mo-biliser le peuple pour affronter ce danger et àquelles conditions ? Suite page 2

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Organiser les luttes politiques de la classe ouvrièrepour imposer un gouvernement d’union démocratique et populaireafin de faire échouer les pressions et les ingérences impérialistes

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union démocratique et populaire pour faire échouer les pressions et les ingérances impérialistesSuite page 1. L’assaut général lancé par les puissances im-périalistes dans les pays arabes et en Afrique, les troublesqui ont éclaté dans certaines régions sahariennes, Ghar-daïa, Bord Badji Mokhtar, Djanet, en partie exprimant unsentiment de révolte face aux injustices sociales, au pillagedes biens de la nation par les nouvelles classes possédants,à l’arbitraire du régime, à son indifférence aux problèmesdes populations du sud, en partie suscités ou exploités pardes forces externes, les risques d’infiltration de bandes obs-curantistes à partir de la Libye ou du Mali, l’existence per-sistante dans diverses localités de poches tenues par lesgroupes armés sous la bannière de l’Islam, le travail idéo-logique souterrain effectué par leurs sympathisants dansl’attente du moment propice, que pourrait déclencher uneaction externe, tout cela préoccupe la grande masse dupeuple qui se demande « à quand le tour de l’Algérie? ».Les inquiétudes sont avivées par la certitude très répandueque le régime, étant donné sa nature sociale de régime deprofiteurs et d’affairistes, n’a ni le désir ni la capacité d'or-ganiser la résistance aux actions de l’impérialisme.En fait, l’impérialisme met en œuvre deux tactiques vis-à-vis de l’Algérie, deux méthodes pour réaliser ses desseinsdominateurs, l’une « douce », l’autre violente. Il laisse pla-ner le doute sur la tactique retenue pour faciliter l'élimi-nation des derniers carrés de résistance encore existantsau sein de divers appareils civils et militaires de l’état, pourintimider les populations. En clair il dit : « Cédez moi gen-timent tout ce que je demande sinon je vous bombarde etje vous détruit comme j’ai détruit la Libye, comme je suisen train détruire la Syrie, l’Irak et l'Ukraine »!Les yeux sont fixés sur la méthode qui repose sur les inter-ventions militaires ou le soutien aux forces de l’opposition.Mais la méthode « douce » ne doit pas être perdue de vue.Elle est même l’arme maîtresse de son offensive. Elle estredoutable parce qu'elle vise à obtenir les mêmes résultatsde façon sournoise et avec adresse, en tirant profit detoutes les contradictions de la société mais sans provoquerimmédiatement les résistances qui mettraient en échec lesplans les plus visibles de l’impérialistes. Sa propagande vajusqu'à exploiter cyniquement les inégalités et les anta-gonismes inhérents au capitalisme et aux « réformes » pourfaire croire qu’il ne veut que le bien des citoyens exclus d’unpartage plus équitable des richesses qui pourrait être réa-lisé si on écoutait un peu plus attentivement ses bonsconseils. Cette méthode a encore les préférences de l’im-périalisme bien que les résultats attendus demandent dutemps et de la « patience ». Elle repose sur des pressionset des intimidations continuelles, l’exacerbation des riva-lités opposant divers groupes du pouvoir entre eux, l'ex-ploitation des conflits entre l’« opposition » et le régime,la manipulation des groupes terroristes, les remontrancessur les lenteurs de l’application des réformes, la fuite detemps à autre d’informations qui « grillent » pour l’exempleune personnalisé en révélant le patrimoine qu’elle possèdeà l’étranger, la « guérilla » menée dans les médias et lesinstitutions internationales sur la « violation des droits del’Homme », etc. Le but de cette pression permanente estde pousser le régime à satisfaire peu à peu les revendica-tions des multinationales (voir l’article « Que veulent lesEtats impérialistes et leurs alliés internes? »). Cette tactique

« douce » leur semble plus appropriée à l’Algérie. Elle leuréviterait d'obtenir un résultat contraire en s'attaquant fron-talement au sentiment patriotique forgé par la guerre delibération qui nourrit la méfiance pour toute initiative éma-nant des pays impérialistes, USA et France notamment.Elle a l'avantage de donner des résultats palpables pour lecapital étranger sans que le choc qui en résulte ne soit im-médiatement ressenti par les couches sociales populaires.Quelles que soient les méthodes mises en oeuvre par l'im-périalisme pour tenter d'obtenir la soumission complètedu pays à son diktat la question est :

Quelle sont les classes sociales qui marcherontavec l’impérialisme et quelles sont celles

qui lui résisteront jusqu’au bout?Il y a une grande différence entre l’action basée sur desbombardements ou le soutien financier et militaire à desgroupes d’opposants et la création des conditions qui pous-sent d’elles-mêmes à des décisions telles qu’une révisionde la fiscalité pétrolière de façon avantageuse pour lescompagnies étrangères, la « flexibilisation » du travail, lepillage de l’économie par la révision des conditions de ra-patriement des profits et l’assouplissement du change mo-nétaire, etc. Les conséquences n'en seront ressenties quebien après, à travers la chute des recettes de l’état qui setrouvera dans l’incapacité de financer les dépenses pu-bliques minimum, de payer ses fonctionnaires, d’assurerle fonctionnement des écoles, des hôpitaux, de construiredes logements, d’investir dans l’électrification, le raccor-dement à l’au potable, etc. A travers aussi la détériorationdes conditions de vie des travailleurs, conséquence de leursurexploitation. De plus, dans le sillage de cette méthode« douce », il se créé toujours des catégories sociales para-sitaires qui y trouvent intérêt et qui défendront le systèmed'asservissement du pays, celui qui favorise une petite mi-norité sur le dos de la majorité.La tactique « douce » tient compte de l'existence d’intérêtset d’aspirations de classe communs entre les classes pos-sédantes algériennes et les oligarchies impérialistes. La

base commune de leur rapprochement est l’appartenanceà un même système d’exploitation capitaliste. Leur adver-saire commun qu’il faut maintenir de gré ou de force dansla soumission est la classe ouvrière. La bourgeoisie localeet les affairistes de tout crin ont une dette vis-à-vis de l'im-périalisme. C’est grâce à leur soutien par ses institutionsinternationales (FMI, Club de Paris) qui ont imposé leursconditions dans le cadre de l’accord d’ajustements struc-turels de 1994 qu'ils ont agrandi très rapidement leur placedans l'économie et étendu leur influence politique. En re-tour ils ont participé à la casse de la base productive dupays en noyant le marché national de marchandises im-portées: camions, bus, pompes et vannes, fer « rond àbéton », divers équipements industriels produits par le sec-teur secteur public abandonné du jour au lendemain parle gouvernement qui a mis les ressources en devises à ladisposition des importateurs. La lutte de classe entre pro-létariat et bourgeoisie étant appelée par les lois du déve-loppement social à s'aiguiser jusqu’à se transformer enlutte pour la prise du pouvoir par les exploités, celle-ci voitdans l’impérialisme son protecteur et non son adversaire.Cette caractéristique fait de la bourgeoisie l’alliée objectiveet subjective de l’impérialisme. Les divergences qui les op-posent sont secondaires par rapport à la contradiction fon-damentale qui oppose la classe ouvrière exploitée auxclasses exploiteuses locales ou internationales. Ces diver-gences portent sur l’accaparement de la part du lion dansla répartition de la rente pétrolière. Les multinationalesveulent le retour pur et simple au bon vieux temps où ellesprenaient tout pour elles seules. La bourgeoisie algérienne-industriels, compradores, couches moyennes, catégoriesbureaucratiques liées aux affaires et à la corruption - saitqu'elle n'est rien sans l'accaparement de ces revenus. Ellene se contente pas de la plus-value « ordinaire » qu’elle tirede l’exploitation de la classe ouvrière. Sans le marché na-tional créé par la redistribution des revenus pétroliers ellen'aurait jamais connu un développement aussi fulgurantque ces trois dernières décennies. L’impérialisme tientcompte aussi et jusqu'à un certain point des limites à l’ac-tion tactique du régime dans la définition du rythme delibéralisation totale de l’économie. Pour le moment, lesEtats impérialistes évitent de bousculer le régime actuel,ou s'en accommodent étant donné qu'ils sont occupés surdifférents front-Libye, Syrie, Ukraine, Venezuela, Bolivie,Corée populaire-qu’il ne représente pas une menace directepour leurs intérêts stratégiques bien qu'ils exigent plus delui dans la voie de la poursuite de la politique de subordi-nation totale du pays à leurs intérêts. Bien que les impli-cations de l’offensive impérialiste contre les peuplespuissent par effet de dominos accélérer la confrontationdirecte avec l’Algérie. Et ce n'est pas par amour pour le peu-ple que le régime actuel de la bourgeoisie et des affairistesparasitaires tarde à donner pleinement et rapidement sa-tisfaction à l’ensemble des revendications des puissancesimpérialistes. C’est par peur de se retrouver dans uneconfrontation violente et prématurée avec les masses po-pulaires qui fera sûrement perdre aux couches bourgeoisesinternes et aux multinationales les avantages acquis ces dernières décennies avec les libéralisations, la suppres-sion du monopole de l’état sur le commerce extérieur,

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l’impérialisme mène le mondevers une guerre dévastatrice

Les états impérialistes ont mis une partie dumonde à feu et à sang. Ils posent partout desbombes à retardement qui conduiront à l'em-

brasement de la planète tout entière. De la Libye àl’Ukraine en passant par la Syrie, l’Irak, Gaza, le Mali,le Centrafrique, sans compter le Nigéria, le Soudan,le Congo, etc., les pays sont dévastés, les peuples subissent le martyre. Leurs ingérences militaires, leur soutien déclaré, po-litique, financier militaire aux forces sociales internesqui se mettent à leur service par intérêt de classe ousollicitent l’aide extérieure par calcul à courte vuedans l’espoir de régler des questions de leadership,provoquent des guerres civiles et des désastres hu-manitaires. Partout les dites « grandes démocraties

» exemplaires, vitrine en fait de la domination desgroupes monopolistes d'envergure internationale,appuient les courants fascistes, chauvins ou inté-gristes, pour détruire les forces qui font obstacle àleurs visées dominatrices, pour s’emparer des ri-chesses des peuples, imposer un ordre interne basésur le plus extrême asservissement des travailleurs etdes producteurs de richesses. Les états d’Amériquelatine qui cherchent à échapper au diktat des USAsont l’objet de complots et d’opérations subversivesincessantes mettant en action des groupes fascistesdépeints comme des démocrates en lutte contre desgouvernements autoritaires. Pourtant, ces gouverne-ments sont le produit d’élections conformes aux soi-disant « standards » de la démocratie formelle

bourgeoise. Un scrutin auquel participent au Vene-zuela 80% des électeurs n’est pas légitime à leursyeux. Mais en Libye détruite et en proie au chaos pro-voqué par les bombardements de l’OTAN de 2011,l’assemblée nationale fantoche élue par à peine 18%des électeurs, selon les chiffres officiels, est considé-rée comme un modèle exemplaire de démocratie! Lespolitiques sociales mises en oeuvre au Venezuela, enBolivie, le contrôle des multinationales, déclenchentla fureur des états impérialistes bien que le régimeéconomique de ces pays ne soit en rien socialiste. Ilest vrai que les impérialistes craignent que la dyna-mique d’une démocratie révolutionnaire appuyée parle peuple et une classe ouvrière combative finisse parse transformer en révolution socialiste. lll

son remplacement par le monopole de groupes privésgéants, le bradage du secteur public, la mise à leur dispo-sition du secteur bancaire public, le syphonnage par leprivé du secteur public économique. Il avance masqué, enlouvoyant et selon un rythme qu’il peut maîtriser en fonc-tion des réalités internes, du degré de résistance et d’hos-tilité des masses populaires. Les autres courants politiquesou personnalités de la bourgeoise (Benbitour, RCD, le gé-néral à la retraite Yala, Hamrouche, Benflis et divers chefsde partis islamistes légaux, Menasra, Djaballah, etc.) quise trouvent dans l’opposition n'ont pas les mêmes préoc-cupations. Ils doivent prouver aux puissances extérieuresqu'ils représentent une force active, qu'ils sont capables deprovoquer un retournement de situation favorable à l'ac-célération des « réformes », que ces puissances doiventcompter avec elles. Entre les groupes dirigeants et leursopposants, tous partisans du capitalisme, il n'y a pas d’an-tagonisme fondamental. Il n'y a que des querelles. Cesquerelles ne sont possibles que parce que le jeu de l’impé-rialisme consiste à les attiser ou à les entretenir en vue dedétecter parmi les groupes en conflit les interlocuteurs quiferaient preuve de zèle et d’habileté dans l’accélération dela marche vers le capitalisme « mondialisé », vers l’abandonde toute souveraineté du pays, l’abdication devant les pré-tentions du capital étranger ou local. Elle ne sont possiblesaussi que parce que le mouvement ouvrier qui réconcilie-rait inévitablement toutes ces factions contre lui est encoredans les limbes au plan de la lutte de classe politique et deson affirmation en tant que seule force qui a le plus intérêtà résister aux agressions impérialistes.La classe ouvrière est la seule classe qui a le plus intérêt àmener et à conduire jusqu’au bout cette résistance. Elle estférocement exploitée à la fois par la bourgeoisie locale etpar les multinationales qui s'entendent contre elles pourla maintenir dans un état d’infériorité politique et d’assu-jettissement économique et social total. Pour elle, la résis-tance à l’impérialisme et sa lutte pour supprimer

l’exploitation qu’elle subit le plus vont ensemble, formentles deux facettes d’un même combat. Elle est la force so-ciale qui a tout à gagner dans la défense des richesses dupays pour que tout le peuple en profite, que les prédateurssoient éliminés de sa répartition, qu’elles servent à relancerl’édification d'une base économique solide assurant l’in-dépendance du pays. A ses côtés elle pourra compter surles fractions les plus pauvres de la paysannerie et descouches intermédiaires qui vivent de leur travail, des petitscommerçants et artisans. Ces couches sociales vivent dansdes conditions sociales proches des siennes. Elles gagne-ront à empêcher les multinationales de mettre la main surles richesses du pays. Le renforcement de la présence deces multinationales les mènera à plus d’appauvrissementet à la ruine. La mobilisation de la classe ouvrière doit enmême temps être assez forte pour dissiper les illusions descouches intermédiaires sur leur possible enrichissementen se contentant simplement d’obtenir un aménageant ducapitalisme de sorte qu’elles échappent à la dominationdes plus forts. Elle doit s’efforcer de lier les luttes politiquesà ses luttes économiques car sa tâche essentielle et de par-venir à animer et à diriger le combat pour la formation d'ungouvernement d'union démocratique populaire de résis-tance à l'impérialisme. Un gouvernement qui sera l'anti-chambre de la bataille pour le socialisme. Aucunchangement sérieux n'est possible sans sa mobilisation po-litique, l’élévation de sa conscience politique et de sondegré d’organisation conformément aux exigencesénormes du combat à mener pour sauver le pays du nau-frage. La bataille de l’étape historique actuelle est celled'un changement radical de régime qui prépare le passageau socialisme. Ce changement ne consiste pas en un simpleremplacement du personnel dirigeant actuel par un autrequi continuera la même politique. C'est une transformationde la nature de classe du régime qui est à l’ordre du jour, laconstitution d’un régime issu de la lutte des masses popu-laires, sous la direction de la classe ouvrière en alliance avec

la paysannerie laborieuse et toutes les couches sociales quivivent de leur travail, un régime qui met fin à l’exploitationde l’homme par l’homme, éradique la corruption et l’affai-risme inhérents au capitalisme.Mais la classe ouvrière ne peut arriver à la compréhensionde ses tâches sans l’existence d’un puissant parti commu-niste. Elle fait tous les jours son expérience de l’oppressioncapitaliste et de la nécessité de la lutte économique pourarracher des augmentations de salaires. Mais cette luttene suffit pas. Les acquis sont constamment remis encause. Elle doit passer à la lutte politique pour instaurerson propre pouvoir et abolir les rapports d’exploitation.Or elle subit l’influence idéologique de la réaction quicherche à brouiller les pistes, à lui faire peur en tentantde la persuader que le socialisme, son propre régime, se-rait pire. D’autres courants réactionnaires bourgeois oupetits-bourgeois exploitent les croyances religieuses pourla détourner de la lutte pour le socialisme en lui faisantcroire que le changement viendra de l’instauration d'unEtat dit « islamique » qui veillera à réduire les inégalitéssans abolir la propriété privée des moyens de production.De nombreux jeunes enfants de travailleurs sont trompéspar ces mensonges. Les hordes obscurantistes parvien-nent encore à les enrôler dans leur projets criminels, à enfaire des servants d’une cause qui n'est pas celle de leurclasse mais celle de leurs adversaires rusés et perfides lesplus féroces.Il ne peut y avoir de saut qualitatif vers de véritableschangements sans une lutte idéologique opiniâtre contreles idéologies, « modernistes » ou rétrogrades qui main-tiennent le peuple et, en premier lieu la classe ouvrière,dans l’arriération morale, intellectuelle, politique. Le ren-forcement idéologique et politique du parti marxiste-lé-niniste, le PADS, son développement, son enracinementau sein des masses dans les luttes quotidiennes, sont laclé de l’émancipation de l’exploitation, de la dominationimpérialiste.

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dangereuse montée de la confrontationentre l’OtAn et la russie

Les nouvelles classes possédantes des anciens étatssocialistes d’Europe de l’Est, enrichies par l’accapare-ment des biens du peuple, crient à la menace d’uneinvasion russe. Mais c’est un gros mensonge pour ob-tenir le protection des états impérialistes contre leurspeuples. Dans leur grande majorité, ces peuples re-grettent maintenant le temps où le socialisme assu-rait le plein emploi, la sécurité, le logement, la santé,les loisirs. Ils aspirent à restaurer la régime abattu parla contre-révolution. L’alliance belliqueuse nouée ourenforcée entre les bourgeois oligarques de l’Europede l’Est et les états impérialistes porte en elle degraves risques de déflagration et de guerre. L’OTANs’agite et s’implante dans tous les pays tombés sousla domination US.Les oligarques russes eux aussi enrichis par l’accapa-rement par la violence des richesses créées par laclasse ouvrière du temps de l’URSS, et eux aussi me-nacés par la montée du mécontentement des travail-leurs et des paysans dépossédés de leurs bienscollectifs, se frottent les mains d'allégresse. L’agres-sivité des USA et de l’UE sera le bon prétexte pour ap-peler à l'union nationale, faire accepter par le peuplerusse des sacrifices qui rapporteront beaucoup deprofits aux nouveaux riches, faire taire la voix desforces communistes conséquentes et authentiquesqui appellent à leur renversement et à la restaurationdu socialisme.

la crise insurmontable du capitalismeconduit aux guerres

Cette brusque montée des tensions est le prélude denouvelles guerres, plus dévastatrices que les précé-dentes. Le système capitaliste se débat à l’échellemondiale dans une crise générale profonde provo-quée par la difficulté à continuer à obtenir par desmoyens purement économique de hauts taux de pro-fit. Le degré de concentration du capital a atteint cesdernières décennies des niveaux sans précédant parles fusions et les absorptions, par la casse desconquêtes sociales des travailleurs et leur exploita-tion, par le pillage des pays économiquement domi-nés, au moyen des mécanismes de l’endettement, ducontrôle de leurs richesses naturelles, de l’exploitationdes travailleurs payés à vil prix. Ce degré est tel queles rivalités qui opposent les monopoles entre eux au-tant que les états impérialistes engagés dans unelutte féroce pour le contrôle des sources d’énergie etles marchés, s’exacerbent dangereusement. En tantque syndics collectifs de la bourgeoisie monopoliste,

ces états poussent à détruire par la violence les oli-garchies rivales, à s’emparer de la base matérielle dela richesse amassée par les concurrents, à élargir sanscesse leurs zones d’influence. Les oligarchies des USA,de France, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, travail-lent à faire passer sous leur coupe les richesses de laRussie, à détruire la seule force militaire rivale déte-nant un potentiel nucléaire capable de riposter à leursentreprises agressives.

Les vieilles puissances impérialistes, les USA en pre-mier lieu, éprouvent des inquiétudes devant la for-mation d’un nouveau pole impérialiste, les Bric’s(Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui va ré-duire leur zone d'influence et menacer leur emprisesur de vastes régions du monde. Les guerres que la concurrence capitaliste provoqueen permanence sont la continuation de la lutte poli-tique par d’autres moyens. Cette thèse importante dumarxisme-léninisme, que les traîtres gorbatchéviensde tous les pays avaient rejetée pour se réconcilieravec les capitalistes en abandonnant la lutte pour lesocialisme et la défense de l’URSS, se vérifie tous lesjours qu'on le veuille ou non. Les puissances impérialistes sont saisies de rage. A larecherche de solutions à la crise du capitalisme, faceà un chômage qui ne baisse pas, au mécontentementcausé par la chute du pouvoir d’achat des travailleurs,au ralentissement de la croissance, elles sont prêtesà toutes les aventures. Les dépenses militaires ferontgrossir les profits du complexe militaro-industriel.Elles plongent peu à peu le monde entier dans uneviolence dévastatrice. Leurs chefs politiques pensentillusoirement qu'ils tiennent bien en main les travail-leurs qu'ils désorientent par les flots de mensongedéversés 24 heures sur 24. Ils croient qu'ils peuvent

toujours les amener, avec la collaboration active despartis et syndicats de la sociale-démocratie, à consi-dérer qu’il n’y a pas d’alternative au capitalisme, quetoute révolte contre le capitalisme est inutile. Ils selancent dans les guerres sans réfléchir au boomerang.Ils agitent l’épouvantail du terrorisme « islamiste » enfeignant de s’inquiéter du retour chez eux des milliersd’adeptes de l’obscurantisme qu’ils ont soutenus, fi-nancé et armés, d’abord en Afghanistan et en Algérie,puis en Bosnie, Tchétchénie, Libye, Syrie, Egypte, Irak,Mali, Chine, etc. Cris hypocrites pour diviser les tra-vailleurs de différentes confessions religieuses, dé-voyer les luttes de la jeunesse marginalisée, semer lapeur, étouffer les luttes anti-capitalistes, empêcherla convergence et l’unification de la lutte de toutesles couches sociales écrasées directement ou indirec-tement par l’exploitation capitaliste.Ils appuient les courants les plus rétrogrades, fas-cistes, racistes, antisémites pour abattre les régimesqui n’obéissent pas avec docilité à leurs injonctions,même si ces régimes sont dirigés par des bourgeoisiesqui veulent simplement préserver leur part « légitime » des profits tirés de l’exploitation des tra-vailleurs ou de la redistribution des revenus pétroliers.Ils ont créé de toutes pièces l'organisation barbareobscurantiste de l’état dit Islamique de l’Irak et duLevant, derrière la devanture trompeuse des « Amis de la Syrie », sous le patronage notammentdu va-t'en-guerre Fabius, pour tenter de placer à latête ce pays un régime à leurs bottes. Ils appellentensuite à la mobilisation internationale générale pourles combattre. Personne n'est dupe de cette hypocri-sie. Les objectifs sont clairs: armer ouvertement, aunom de la lutte contre la barbarie, les courants poli-tiques du Moyen Orient qui acceptent de leur faire al-légeance, renforcer la puissance de feu demercenaires chargés de débarrasser la région de tousceux qui ne leur conviennent pas, larguer en Syrie entoute légalité les armes qui devraient permettre derenverser le régime. Le parlement des USA vient dedébloquer un demi milliard de dollars pour intensifierses opérations en vue de renverser le régime syrien.Et surtout justifier le fichage à grand échelle et mé-thodique des populations au prétexte mensonger deneutraliser les « terroristes islamistes » et leurs ré-seaux de soutien. Un épais rideau de fumée est éten-due pour généraliser et faire accepter le dispositifarbitraire de flicage et d’emprisonnement mis enplace par Bush après le 11 septembre 2001. Partoutl’impérialisme redonne une deuxième vie aux fas-cistes sous toutes les couleurs pour réaliser sa ten-dance à une domination sans limites.

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la participation algérienne au défilé militaire du 14 juillet à Paris est une

caution aux ingérences de l’impérialisme français dans le monde

Aucune indication n’a été fournie sur le nombreet la qualité des Algériens qui paraderont auxcôtés des troupes françaises.

Le ministre algérien des Affaires étrangères vientd’annoncer que le gouvernement a accepté qu'unedélégation représentera l’Algérie au défilé militaire

du 14 juillet à Paris à l’invitation des autorités françaisesdans le cadre de la commémoration du centième anni-versaire du déclenchement de la Première guerre mon-diale. Il a prétendu que cette participation exprimeral’hommage rendu aux combattants algériens pour leurcontribution à la cause de la Liberté des peuples.Les communistes algériens réprouvent totalement àcette décision et sa justification en des termes qui dé-forment l’histoire de façon inacceptable.La Première Guerre mondiale n’était pas une guerre de li-bération, pas plus que toutes les autres guerres déclenchéespar les puissances capitalistes rivales. C’était une guerre im-périaliste pour le repartage des colonies, des zones d'in-fluence, des marchés, des réservoirs de main d'oeuvre, dessources de matières premières et d’énergie, entre les capi-talistes français, anglais, allemands, russes, américains, uneboucherie effroyable qui a vu des dizaines de millions detravailleurs mourir pour étendre les conquêtes territorialeset grossir les profits de leurs exploiteurs. Les Algériens, op-primés, méprisés et privés des droits les plus élémentairespar les colonialistes français ne sont pas partis se battre enFrance de leur propre gré. Ils avaient été enrôlés de force,et envoyés en premières lignes sur les fronts les plus meur-triers des champs de bataille, pour assouvir la soif de do-mination des impérialistes.Le défilé militaire du 14 juillet n'a aucun lien avec la cé-lébration de la révolution démocratique bourgeoisefrançaise de 1789. La bourgeoisie française exploite lacommémoration de cet événement historique pourexhiber sa puissance guerrière, manifester sa capacité àenvahir toute nation qui contrarie sa soif de profits. L'ar-mée française est l’instrument militaire de sauvegardede la domination de la bourgeoisie française dans lemonde et en France même.La décision d’envoyer des militaires ou des civils algé-riens parader aux côtés des militaires français est unecaution ouverte aux ingérences de l’impérialisme fran-

çais dans le monde. C’est un soutien objectif à la des-truction de la Libye, à l'invasion du Mali, de la républiquecentrafricaine, au coup de force en Côte d’Ivoire, aux in-timidations contre la Syrie, au jeu dangereux en Ukraineet sur les frontières de la Russie, etc.Cette décision exprime clairement la tendance du ré-gime algérien, en tant qu'’appareil de domination desclasses exploiteuses et parasitaires, à renforcer de plusen plus ses liens avec l’impérialisme en vue de sauve-garder les intérêts de ces classes, à apporter sa contri-bution à la défense de l'ordre impérialiste mondial. Ellene fera qu’encourager les impérialistes à accroître leurspressions sur l’Algérie pour pousser le pouvoir à braderles richesses du pays, à démanteler ses barrières protec-trices, à poursuivre l’œuvre de démolition de la souve-raineté nationale entamée par la signature de l'accordd'association avec l'Union européenne.La condamnation de cette décision des autorités algé-riennes par les communistes n’est pas une marqued'hostilité au peuple et aux travailleurs français. Desliens d'amitié véritable se sont noués entre les deux peu-ples durant la lutte contre le colonialisme et après l’in-dépendance aux moments les plus forts de l'oeuvred’édification nationale à laquelle des milliers de progres-sistes français avaient apporté leur concours. Ces lienscontinueront à se renforcer dans les luttes pour contrerles ingérences impérialistes, abattre la domination dela bourgeoisie, préparer la révolution socialiste, instaurerun monde de paix et d'entraide mutuellement béné-fique à tous les peuples de la planète.

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la lutte pour le socialisme est l’alternative à la crise et au bellicisme

de l’impérialisme Lénine qualifiait la bourgeoisie parvenue au stadede l’impérialisme de « réactionnaire sur toute la ligne». La validité et l’actualité de son analyse est plusque jamais attestée par les faits. Elle démontre quel’impérialisme est le stade monopoliste du capita-lisme, son stade dernier, que l’impérialisme n’est pasune simple méthode politique basée sur l’expansionpar la force qui pourrait être abandonnée au profitd’un dialogue civilisé et démocratique grâce à l’ac-tion persévérante des forces éprises de paix, sanss'attaquer aux bases économiques du système capi-taliste qui rendent ces « méthodes » inévitables. Ilne peut exister de lutte anti-impérialiste réelle sanstravailler à renverser le régime capitaliste. L’anti-im-périaliste authentique est celui qui prépare chez luila révolution socialiste, qui œuvre de toutes sesforces pour que la classe ouvrière accomplisse sa mis-sion historique de « fossoyeur du capitalisme » pourreprendre l’image célèbre du Manifeste communistede Marx et Engels.La lutte doit être intensifiée pour isoler les fauteurs deguerres, pour contrer leurs interventions militaires, pourlaisser les peuples régler eux-mêmes leurs conflits in-ternes. Les peuples doivent agir, en ce centenaire de lacommémoration de la guerre de brigandage impéria-liste de 1914-18, pour la dissolution de l’OTAN, orga-nisation agressive dirigée par les USA et leurs féaux, lesétats membres de l’UE notamment.Le devoir des révolutionnaires dans ces pays est d’or-ganiser et d’orienter la résistance politique, idéolo-gique, économique et militaire afin de faire échouerles tentatives des états impérialistes d’imposer leurordre barbare primitif. Les travailleurs des pays im-périalistes et leurs forces révolutionnaires ont de leurcôté une grande responsabilité pour impulser lesluttes qui paralysent les bras des agresseurs.Le devoir de tous les révolutionnaires du monde estde coordonner leurs luttes. Le devoir des commu-nistes est de revenir aux sources du marxisme-léni-nisme, de créer leur centre de coordination pourorienter le mouvement anti-impérialiste mondial, lefaire converger sur la voie d’une lutte conséquentepour l'abolition du capitalisme.Un monde sans guerres est impossible sous le capi-talisme. Seul le régime socialiste créera les condi-tions d'un climat stable et de paix dans le monde.Les travailleurs et l’ensemble des peuples de la pla-nète ont pour tâche de lutter pour la réalisation del’objectif de l’élimination du système capitaliste.

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réélection de Bouteflika

Les résultats officiels de l’élection présidentielle du17 avril ne constituent pas une surprise. Bouteflikal'aurait remportée par 8,3 millions de voix sur un

total de 11,3 millions de votants selon les chiffres annon-cés par le ministre de l’Intérieur. Ces chiffres sont à prendreavec des pincettes*. La machine de la fraude a fonctionné.Cependant, l’ampleur des trucages a été cette fois-ci re-lativement moindre. Les chiffres des votes en faveur deBouteflika ont pu être grossièrement gonflés surtout dansles campagnes et les endroits reculés où l’emprise des ap-pareils du régime est quasi-absolue et où la combativitédes masses est très faible. Son principal rival, Benflis, af-firme que la fraude a été massive et qu’il ne reconnaîtrapas les résultats proclamés.

les luttes démocratiques de différentes catégories de la société ont porté

Si elles n’ont pas fait complètement disparaître la fraude,elles l’ont rendue plus difficile. Les divergences qui ontéclaté au sein du régime quelques semaines avant le scru-tin électoral ont également contribué à les compliquer.Preuve en est que les chiffres annoncés ne peuvent cacherle fait que Bouteflika a récolté 4,6 millions de voix demoins qu’en 2009.Les chiffres du ministre de l’Intérieur n'ont pu dissimulerque les abstentionnistes et les votes nuls représentent lamajorité du corps électoral. Si l’on tient compte des mil-lions de citoyens qui ne sont pas inscrits sur les listes élec-torales et que le ministère de l’Intérieur passe sous silence,il apparaît que deux tiers au moins de la population enâge de voter ne se reconnaissent pas dans le régime.De très nombreux jeunes ne se sont pas inscrits sur leslistes électorales. Ce refus traduit leur dégoût pour laconsultation électorale. Ils n’en attendent rien de concretpour la satisfaction de leurs besoins immédiats à un em-ploi, à une vie et à un avenir dignes. La seule chose quele régime de la bourgeoisie leur a offerte c'est de quitterleur pays pour d'autres à la recherche de leur gagne-painquotidien. Ils n’ont pas choisi d’émigrer de leur propre gré.La bourgeoisie leur a volé leur patrie. Représentant la grande bourgeoisie et les couchesmoyennes enrichies par les affaires lucratives, Bouteflikaa regroupé autour de lui tous ceux qui veulent la stabilitépour continuer à piller les ressources du pays dans la

bonne entente avec les puissances impérialistes.Benflis n’aurait réuni autour de son nom que 1 245 000voix. Il n’a pas reçu le soutien des travailleurs conscientsqui ont compris que par ses objectifs économiques et so-ciaux il n’était qu’un simple candidat parmi d’autres de labourgeoisie. De très nombreux démocrates se sont éga-lement détournés de lui après sa promesse de réhabiliterpolitiquement les chefs du FIS, mouvement fasciste qui autilisé la religion pour tromper les masses populaires, res-ponsable du massacre de plus de 100 000 citoyens civilset militaires durant les années 1990.Louisa Hanoune, responsable du parti trotskyste dit destravailleurs, aurait réalisé 140 000 voix contre 604 000 en2009. Elle a été chouchoutée par le régime depuis 1989puis par Bouteflika qu’elle a soutenu sans défaillance poursa politique de réconciliation avec le FIS. Son existencemédiatique et électorale fait partie du jeu du régime quila tient en laisse et veut faire croire que les travailleurssont représentés sur la scène politique. Le régime l’a tou-jours récompensée, aux législatives ou aux présidentielles,en lui octroyant des voix dont nul ne peut certifier l’am-pleur véritable et l’authenticité. Cette fois-ci, il l’a lâchée,probablement à cause de ses hésitations au début à ap-puyer le 4e mandat de Bouteflika. Beaucoup parmi ceuxqui avaient l’habitude de voter pour elle ont fini par dé-

couvrir son double jeu. Elle s’est maintenantcomplètement déconsidérée par ses déclarationssur l’honnêteté du scrutin et sur son affirmationque la stabilité du pays passait avant ses résultatsélectoraux.Les trois autres candidats ont reçu des miettespour avoir servi à donner crédit à la fiction d’uneélection ouverte.La peur de l’exploitation des conflits internes dupays par les états impérialistes, la hantise du re-tour aux années noires du terrorisme des groupesobscurantistes, le climat de tension créé parl’éclatement au grand jour des divergences ausein du régime, ont freiné la combativité desmasses. Ils ont incité des franges populaires dela société à voter en faveur de Bouteflika. La pro-pagande du régime l'a inlassablement présentécomme le garant de la paix civile. De plus, lalarge médiatisation par les chaînes de télévision

privées internes ou étrangères, notamment françaises, dela soudaine agitation de petits groupes d'opposantscontre le quatrième mandat a provoqué, jusqu’au sein desmasses, un climat de méfiance vis à vis de tous ceux quicontestent le régime. Elle a servi la stratégie de ce der-nier.En définitive, une majorité écrasante de la population aexprimé son rejet du régime que ce soit en s’abstenant devoter ou en votant nul.Les motifs politiques de ce rejet ne sont pas les mêmes. Ily a la masse des travailleurs qui exprime son indignationcontre les inégalités sociales, la misère, la corruption, l’ar-bitraire et l’étouffement des libertés démocratiques, quiaspire à des changements qui améliorent son sort. Il y adans les couches moyennes ceux qui défendent le capita-lisme et réclament des réformes accélérées pour protégerses « acquis » d’une révolte populaire. Ceux-là pensentque le meilleur moyen d’arriver à cette fin est de changerde méthodes de gouvernement et de s’appuyer sans fardsur les puissances impérialistes.Il y a au sein des couches de la petite-bourgeoisie desfranges qui croient pouvoir éliminer les manifestationsles plus intolérables du régime de la bourgeoisie et arra-cher des libertés démocratiques sans remettre en causece régime dans ses fondements. Il existe aussi une pro-

les luttes des travailleurs et des masses populaires continuent pour leurs revendications sociales, les libertés démocratiquesréelles, la relance du développement, la défense de la souveraineté du pays face au danger des ingérences impérialistes,

la perspective stratégique du socialisme

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portion de citoyens encore influencés par l’idéologie obs-curantiste dont le contenu économique et social réel estl’instauration d’une domination terroriste des exploiteursà l’ombre d’un Etat théocratique.Les luttes politiques et sociales de ces dernières annéesont cependant élevé le niveau de conscience de nom-breuses couches sociales, notamment parmi les jeunes.Elles ont exacerbé l'indignation des masses, renforcé larecherche d'une alternative démocratique populaire deprogrès. Elles ont suscité des craquements au sein du ré-gime. Malgré leur fardage frauduleux, les résultats avouésrévèlent un affaiblissement politique du régime.Ces élections et la victoire de Bouteflika ne changent pasla contradiction criante qui opposent la grande masse destravailleurs et du peuple à une petite minorité d’affairistesmafieux et d’exploiteurs.Le vote est une forme de luttes parmi d’autres qui prépa-rent des lendemains plus favorables à l’activité des massespour un changement radical. Il faudra continuer à com-biner toutes les formes de lutte, électorales ou non élec-torales, en vue de cet objectif. Mais ce n'est pas des urnesqu'il faut attendre l’amélioration des conditions de vie destravailleurs et des masses laborieuses, les libertés démo-cratiques politiques et syndicales, les changements socio-politiques radicaux et l’instauration d’un régimedémocratique populaire de progrès qui ouvre la voie à laperspective socialiste. La réalisation de ces aspirations serale résultat de la lutte quotidienne, de façon organisée etunitaire, dans les usines, les chantiers de construction, lesuniversités, les quartiers populaires, dans les villes et lescampagnes.Les communistes organisés dans le Parti algérien pour ladémocratie et le socialisme, inspirés par le combat deleurs aînés du PCA et du PAGS, feront tout pour se placerà la tête de toutes les luttes des ouvriers, des paysans, desjeunes, des femmes et des autres couches laborieuses dupays pour la satisfaction de leurs aspirations immédiateset à venir, pour la construction de la société socialiste. Lerenforcement de l’avant-garde communiste, le PADS, de-meure la clé du succès de ces luttes.

PAdS, 22 avril 2014

* Le taux officiellement proclamé de 81,5 % ne tient pas

compte du 1,1 million de nuls, alors qu’il les réintègre dans ses calculs pour faire admettre qu’une majorité d’électeurs, soit 51,7% des inscrits s’est rendue aux urnes.Jusque dans le détail, le ministère de l’Intérieur veut fairecroire à un triomphe écrasant. Le nombre d’abstentionnistesofficiellement reconnu est de 10,6 millions. Au total, sur un corps électoral officiel de 21,9 millions, le nombre des abstentionnistes et des votes nul ou blanc, a été de 11,6 millions. Le taux des voix exprimés est de 46,7%. Celui des électeurs qui ont exprimé leur défiance pour le chef de l’Etat et les autres candidats est de 53,3%.

réviSiOn cOnStitutiOnnelle

une nouvelle mascaradeLes propositions d’amendement de la Constitution

présentées par le chef de l’état ne s'inscrivent dansaucun processus réel ni dans aucune volonté de dé-

mocratisation de la vie politique du pays. Au plan de leurcontenu, elles ne reflètent pas les attentes et les aspira-tions des forces de progrès au sein des travailleurs et desmasses populaires. Elles visent seulement à préserver lesintérêts communs des différentes couches sociales para-sitaires qui dominent le pays, à les protéger contre lesconséquences incontrôlables des divergences au sommet.Au plan de la démarche retenue pour les faire adopter, lerégime n’envisage aucun débat public véritable, ni aucunréférendum dont le principe même n'est pourtant pas unegarantie démocratique. Comme il l’a fait précédemment,lors de la levée du nombre de mandats présidentiels, lepouvoir fera adopter ses amendements par son parlementet son sénat. Ces organes ne représentent pas l'opinion dela grande masse des citoyens. Ils ont été constitués à l’issued'une abstention massive des électeurs et de la fraudeélectorale. Comme chacun sait, ces organes ne sont quesimples caisses d'enregistrement des décisions du régime.Le but principal de ces amendements est de « légaliser »des solutions de compromis au sein du régime pour gérerl’invalidité du chef de l’état en attendant qu’il termine lenouveau mandat qu’il vient d’entamer ou qu'il se retirede la présidence du pays. L’amendement principal que lechef de l’état propose consiste à déléguer une partie deses pouvoirs au chef du gouvernement. Il demeurera seulhabilité à le nommer ou à le démettre au gré du rapportdes forces qui s'établit entre les différents clans du régime.A l'occasion de cet amendement principal, les coups deforce anti-démocratiques du régime seront entérinés. Lepouvoir va constitutionnaliser les coups qu’il a portés cesdernières années, à travers diverses lois scélérates, à laliberté de culte, de presse, d’expression, d’organisationen partis, d'association et de manifestations. Les libertésdémocratiques proclamées dans la Constitution ont étévidées de leur contenu. Les amendements proposés ren-voient aux lois déjà adoptées ou à faire adopter. Par cestours de passe-passe grossiers, le régime s'octroie,comme il l’a toujours fait, la prérogative d'annuler lesdroits démocratiques des citoyens. A quoi sert une consti-tution si les libertés formellement reconnues doivents’exercer « dans le respect de la loi » ? Est-ce la loi qui doitse conformer à la Constitution ou l’inverse?Le Parti algérien pour la démocratie et le socialisme dé-

nonce le simulacre de consultations politiques en courspour donner une légitimité de façade à cette mascaradede révision de la Constitution.Il dénonce le bavardage démagogique du régime sur l’in-troduction de nouveaux articles pour soi-disant étendreles droits démocratiques des citoyens alors que les droitsreconnus dans les textes sont systématiquement bafoués.Les équipes dirigeantes n'ont que les mots d’« état dedroit » et de « droits de l'homme » à la bouche. Dans lapratique, elles ne respectent pas leurs proclamations etviolent systématiquement les quelques libertés démo-cratiques que le régime a reconnues ou fait voter pour laforme depuis plus de 20 ans.Après les émeutes de janvier 2011, le pouvoir avait pro-mis des réformes démocratiques et lancé des consulta-tions. Cette promesse s’est avérée un pur mensonge. Lestextes de loi sur les partis, les associations, l'informationont été révisés dans le sens d’un plus grand étouffementdes libertés démocratiques et d’un renforcement ducontrôle du pouvoir sur les activités des citoyens.Le PADS rejette l’opération de rapiéçage de la Constitutionpar le régime en place. Il considère que dans le contexteactuel le régime politique qui peut assurer une meilleurereprésentation des travailleurs est le régime parlemen-taire, à chambre unique, élu à la proportionnelle, exer-çant pleinement ses pouvoirs, avec un gouvernementformé par le parlement et responsable devant lui.Mais le régime le plus démocratique est celui que ren-dront possible l’abolition de la propriété privée desmoyens de production, la suppression des rapports d’ex-ploitation. Dans tous les cas, il n'y a rien à attendre d’untel régime. Aucune amélioration ne peut être obtenuepar les travailleurs et les couches sociales populaires surle plan politique et sur le plan social et économique sansun combat quotidien organisé pour réaliser des rupturesradicales avec le régime actuel. Ce régime n’est que l’éma-nation des couches affairistes, parasitaires et exploiteusesde la société. Il appelle les travailleurs à se battre, à renforcer leurs luttespour l'avènement d'une véritable république démocra-tique sous leur direction et en alliance avec la paysannerielaborieuse et les couches intermédiaires qui vivent de leurtravail. Une république qui s’attaque à la base économiquedes privilèges, de l’exploitation et de la dépendance àl’égard de l'impérialisme, ouvrira la voie au socialisme.

PAdS, 29 mai 2014

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l la poursuite et la condamnation en justice des dirigeants israéliens et de ceux qui les servent pour crimes de guerre contre l’humanité

l la cessation des raids militaires agressifset meurtriers des armées sionistes contregaza et sa population héroïque victime d’un génocide. la levée du blocus de gaza

l la fin de la colonisation des terres palestiniennes et la destruction du mur de la séparation

l la libération des militants palestiniensdétenus dans les prisons israéliennes

l l’instauration d’un état Palestinien indépendant et souverain dans les frontièresde 1967, avec sa capitale dans Jérusalem, le droit au retour dans leurs foyers de tous les réfugiés palestiniens

Depuis le 8 juillet 2014, les raids (1) meurtriersdes forces armées terrestres et aériennes dessionistes israéliens ont écrasé la population

civile désarmée de Gaza. Environ 2 000 morts etdes milliers de blessés étaient dénombrés le 2 août.Des dizaines de milliers d’habitants ont dû fuir leursquartiers et leurs demeures écrasées sous lesbombes. La seule centrale électrique existant à Gazaa été détruite. La ville et la population sont encoreprivées d'eau et d’électricité. Sous les décombres gi-sent des cadavres humains qui ne peuvent être dé-gagées, en raison de l’ampleur des destructions, desmoyens insuffisants à la disposition des services pu-blics. L’armée d’agression israélienne a semé la ter-reur avec ses missiles qui explosaient dans la ville.Seuls ceux qui ont les pieds dans la braise peuventmesurer l’atrocité de ces crimes commis par les fas-cistes israéliens au pouvoir. Pour notre part noussaisissons l'ampleur de ce drame vécu par le peuplePalestinien au vu des images bien partielles trans-mises par les canaux des chaînes de télévision ou lesécrits des journalistes reporters courageux et enga-

gés de la presse progressiste et démocratique, dontPierre Barbancey de l’Humanité, qui ont ce grandmérite de nous informer correctement afin de mul-tiplier nos efforts pour exprimer notre solidarité ac-tive à ce peuple héroïque.

les mensonges des dirigeants sionistes

Seuls des naïfs, des ignorants, de fieffés menteursou des racistes impénitents sans oublier les exploi-teurs impérialistes, leurs gouvernements et leurs di-rigeants acceptent les prétextes invoqués parNetanyahu et ses semblables pour justifier ce défer-lement d’armes agressives nouvelles et récentesdont l’efficacité est testée aujourd’hui sur les Pales-tiniens pour d'autres guerres (2). L’assassinat de trois Israéliens, qui est à déplorer etqui n'est nullement l’œuvre des dirigeants palesti-niens du Hamas ou de l’OLP, justifie-t-il ce massacred'un peuple? Cet assassinat a été suivi du meurtred'un jeune Palestinien brûlé vif. Il a été perpétré pardes jeunes israéliens transformés en criminels par lapropagande raciste et fasciste de leurs gouvernants.Au point que la maman de l’un des trois israéliensassassinés a déclaré, en présence de milliers de per-sonnes, le jour de l'inhumation de son fils à proposde ce crime commis en représailles : « Le sang n'aqu’une couleur. Un meurtre est un meurtre quelleque soit la nationalité ou l’âge, et ne peut en aucuncas être justifié ». Paroles sages d'une mère éploréeque les va-t-en guerre refusent pourtant d'écouter. Tout homme sensé, attaché aux valeurs humaineset pour qui « l’homme ne doit plus être un loup pourson semblable » ne peut accepter le prétexte des di-rigeants sionistes de l’état d’Israël et de ceux qui lessoutiennent dans le monde et avant tout les diri-geants impérialistes des états Unis et de l’Union eu-ropéenne. En effet, l’aide militaire, économique etpolitique est accordé par ces états à Israël, enéchange de son rôle de gendarme du Moyen-Orient chargé de sauvegarder leur prépondérancestratégique et leur domination sur les richesses despays de cette région au détriment des besoins deleurs peuples et des couches populaires. Pour cetteseule année, les états-Unis ont déjà accordé à Israël

une aide militaire de 3,5 milliards de dollars et ilsviennent de voter une rallonge de 650 millions dedollars. (3). La réaction internationale à l’agressivité israélienne,même si elle demeure encore en dessous des exi-gences de la situation, a cependant permis de fairereculer ce prétexte invoqué par les dirigeants israé-liens. Les voilà qu’ils présentent, maintenant, unnouveau prétexte celui de l'existence des tunnelsdans la Bande de Gaza. Or ces tunnels existent depuislongtemps. Jamais Israël n’y a fait référence. Ils ontété creusés par les Palestiniens afin d’alléger le poidsdu blocus imposé à la population de Gaza par le gou-vernement d’Israël. Ces tunnels ont permis surtoutd'amener à Gaza des produits pharmaceutiques, descarburants et des matériaux de construction. En rai-son de ce blocus la la population de Gaza en étaitcruellement privée. C'est aussi son droit de les utiliserpour se doter des armes nécessaires pour la recon-quête du territoire occupé. Maintenant , après ce dé-ferlement de bombes sur Gaza, Netanyahu avoueque même si ces tunnels sont paralysés l’armée is-raélienne poursuivra son offensive sur Gaza!

les objectifs de l’offensive israélienne

Dans quel contexte politique, s’est produit l’enlève-ment puis l’assassinat des trois soldats israéliens ? Ils’est effectué dans un contexte bien particulier. Un ac-cord venait d’être passé entre le mouvement islamisteHamas et l'Organisation de libération de la Palestine(OLP). Le mouvement de libération palestinien retrou-vait ainsi son unité. D'un autre côté, les négociationsquasi secrètes entre le dirigeant de l’autorité Palesti-nienne, Mahmoud Abbas et les dirigeants israéliensavec la participation du secrétaire d’état américain auxaffaires étrangères John Kerry piétinaient et n’ontabouti à aucun pas en avant en direction de la solu-tion du problème palestinien. Mais l’unité que les deuxorganisations du mouvement de libération de la Pa-lestine (OLP et Hamas) venait de sceller marquait unpas en avant dans le sens de la solution de l’existencede deux états pour deux peuples. D’autre part, cet ac-cord brisait le prétexte invoqué par Netanyahu pourjustifier son refus de négocier avec un interlocuteur

le peuple palestinien vaincra !les peuples du monde indignés exigent :

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(Mahmoud Abbas) dont l’autorité ne s’étendait pas àla bande de Gaza dirigée par Hamas. Les tactiques di-latoires des dirigeants sionistes israéliens pour perpé-tuer le complet accomplissement de leur stratégies'opposant à l’existence d’un état Palestinien deve-naient de plus en plus condamnables et pouvaient lesisoler dans le monde . Uri Avenery, écrivain et journaliste israélien co-fon-dateur de « Gush Shalom » (la paix maintenant),dans un entretien accordé à l’Humanité (4), déclareà ce propos : « La crise a commencé avec l’échec desnégociations initiées par les Américains. Il est évi-dent que le refus obstiné du gouvernement israéliende mettre un terme à la colonisation de la Cisjordanieest en cause. » Dans ces conditions se justifie le refusde l’OLP et tout le mouvement de libération pales-tinien de discuter de l’application des décisions desNations Unies sur les frontières de l’état Palestinienquand Ies dirigeants israéliens refusent d’arrêter leprocessus de la colonisation ou de poursuivre la li-bération des détenus politiques selon les promessesqu'ils avaient présentées à l’ouverture de ces négo-

ciations patronnées par John Kerry. Car la stratégiedes dirigeants sionistes israéliens n’a pas changé. Elleconsiste avant tout de dresser un barrage infranchis-sable à l’existence d’un réel état indépendant et sou-verain Palestinien. Elle vise à étendre la colonisationet à accepter tout au plus des îlots palestiniens sé-parés les uns des autres, surveillés et dépendantsd'Israël. Une véritable négation de l’instauration d’unEtat palestinien comme l’exigent les décisions de Na-tions Unies. Les dirigeants israéliens veulent en faitaggraver la situation d’Apartheid qu'ils ont imposéeavec l’aide leurs alliés et soutiens impérialistes aupeuple de Palestine

les dirigeants sionistes, l’opinion publiqueisraélienne et juive dans le monde

La fascisation du régime à l'intérieur d’Israël, contri-buera selon les dirigeants sionistes à réaliser leurs ob-jectifs stratégiques. Cette fascisation s’est effectuée àla faveur de toutes les guerres menées par Israëlcontre le peuple Palestinien et les pays arabes (Egypte,Syrie et Liban notamment). Ce n’est pas une chose

nouvelle. La poursuite de la guerre coloniale en Algériedes gouvernants français a nourri la montée des forcesfascisantes à la fois au sein de leur armée et d’unegrande partie de minorité européenne aveuglée parle racisme distillée par les médias au service du colo-nialisme. Les institutions républicaines et démocra-tiques en France menacées par les coups de forcesd'une partie de leur armée envoyée pour mâter le peu-ple Algérien, n’a dû son salut qu’à la levée en massedu peuple Français et de sa classe ouvrière. Ce proces-sus de fascisation en Israël se traduit aujourd’hui parl'emprise raciste et néo-nazie de la propagande desdirigeants israéliens sur leur population au point que80% de celle-ci, selon Warshawsky (4), approuve lapolitique du gouvernement sioniste basée sur une so-lution militaire qui priverait les Palestiniens d’avoir leurétat et d’être des apatrides éternels sur leur propre solqui leur a été volé. Pourtant cette approbation ne suffitpas aux dirigeants sionistes. La résistance du peuplePalestinien qui leur inflige des pertes (plus de soldatsisraéliens tués au cours de cette agression militaire parles groupes armés palestiniens), le refus de la popu-

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lation de Gaza d’abandonner son territoire malgré lesdeuils, les destructions, les privations d’eau, d’électri-cité, de nourriture et les souffrances quotidiennes, lesmanifestations en Israël même contre la guerre toutcomme le refus de soldats israéliens de prendre lesarmes contre les Palestiniens sont des éléments in-quiétants aux yeux des dirigeants sionistes. La solida-rité internationale, dont celle de juifs anti-sionistesparmi lesquels des religieux qui se manifeste actuel-lement et qui prend de l’ampleur est un facteur sus-ceptible de favoriser une évolution dans l’opinionisraélienne. Cette peur d'une prise de conscience plusgrande des peuples du monde, y compris d'une frac-tion encore plus grande d’Israéliens, inquiètent les di-rigeants sionistes. C’est pourquoi ils ont recours auxméthodes fascistes de gouvernement en manipulantdes éléments qui sont à leur service pour commettredes actes terroristes destinés à justifier leur politiqueagressive. En même temps ils favorisent les organisa-tions fascisantes israéliennes dont l’objectif essentielest de mettre au pas ceux qui parmi leurs compatriotesrefusent la politique du gouvernement sioniste. Celui-ci en même temps, jugeant sans doute utile de com-pléter l’action d’organisations juives qui soutiennentsa politique comme le CRIF en France, de l’apport d’ associations fascistes telle la dite « Ligue juive dedéfense » qui par ses actes provocateurs visent à dres-ser entre eux les travailleurs d'origines ethniques oureligieuses différentes afin de dévoyer leur combatcontre le capitalisme et l’impérialisme. Les dirigeantssionistes en divisant les travailleurs cherchent aussi ànourrir l'antisémitisme dans le monde afin de drainervers Israël de nombreux juifs vivant dans les pays eu-ropéens et des Amériques pour étendre davantageleurs colonies sur le territoire Palestinien. Ils sont desémules de Hitler qui constamment invoquait le besoind’espace vital de l'Allemagne pour justifier ses guerreset ses annexions.

une solidarité plus puissante et élargie aux Palestiniens

Face au soutien accordé par les puissances impéria-listes des états Unis, de l'Union européenne aux di-rigeants sionistes, la résistance palestinienne dansson ensemble fait front courageusement à uneguerre atroce, à un génocide. L'expérience historique,depuis la création de l’état d’Israël, l’a suffisammentinstruite sur la stratégie qu’elle doit adopter pourvaincre : l’unité de ses différentes composantes idéo-logiques et politiques, la lutte sous diverses formesy compris armée , la solidarité de tous les peuples dumonde entier et notamment celle des classes ou-vrières et des couches populaires de toutes origines,y compris en Israël. Il est urgent et impératif que toutes les classes ou-vrières, les couches populaires, toutes les forces dé-mocratiques, antifascistes et progressistes du mondeimposent aux gouvernements qui ont des accordspolitiques, économiques et militaires avec Israël de

les annuler. Dans ce contexte nous saluons la déci-sion des pays d’Amérique latine (Chili, Salvador, Bré-sil et Equateur) qui ont décidé de rappeler leursambassadeurs d’Israël. Déjà en 2009, lors de l’agres-sion militaire israélienne de Gaza, le Venezuela avaitdécidé la rupture de ses relations diplomatiques avecIsraël. A cette époque le Président Bolivien Evo Moralés dénonçait aussi un « Conseil d'insécurité »de l'ONU « tiède » face à la tragédie d'un peuple. Il est urgent et impératif que les peuples soutiennentla campagne de boycott des produits venant d’Israël,pour le désinvestissement dans ce pays et pour que dessanctions soient prises contre les dirigeants sionistes.Les manifestations de solidarité doivent se poursui-vre s’amplifier sous toutes les formes partout danstous les pays du monde pour imposer la cessation del'agression militaire israélienne et la satisfaction desaspirations fondamentales du peuple Palestinien àun état indépendant, souverain avec Jérusalem pourcapitale.

1- Au 12 juillet 2014, les raids meurtriers sur Gaza se chiffraient à 751.2- Entretien de Jean Ziegler avec un collaborateur du journal l’Humanité(numéro du 15 juillet 2014).3- Selon Hael Al Fahoum, ambassadeur de Palestine en France ( entretien au journal l’Humanité du 29 juillet 2014).4- L’Humanité du 10/07/2014.5- Michel Warchawsky, écrivain-journaliste, militant pacifiste d’extrême-gauche co-fondateur et Président du Centre d’information Alternative de Jérusalem.

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les forces démocratiques et progressistes, les classes ouvrièresdu monde manifestent leur solidarité avec le Peuple Palestinien

et gaza meurtris mais toujours deboutles réactions populaires dans le monde: 61 Partis communistes et ouvriers du mondemembres de Solidnet et onze autres partis noninscrits à Solidnet ont signé le 14 juillet 2014,une déclaration intitulé « le massacre doit cessermaintenant » qui exige :l Que le crime contre les Palestiniens soit condamnél Que les raids aériens contre les Palestiniens cessent etl'offensive terrestre empêchéel Le retrait des armées israéliennes d'occupationl la libération immédiate de tous les prisonniers Palesti-niens des prisons israéliennesl La destruction de l'inacceptable mur de la division et la levée de toute forme de blocus des Palestiniens à Jérusalem, dans Rive ouest et dans la Bande de Gaza,l La fin immédiate des colonies et le retrait des colons qui se sont implantés dans les frontières de 1967l e droit au retour des réfugiés Palestiniens dans leurs foyersl L'annulation de toutes les opérations militaires

communes et de tous les accords militaires de coopération avec Israëll Un état Palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-est pour capitale

le Parti algérien pour la démocratie et le socialisme,a publié le 13 juillet 2014 une déclaration pour dénoncer lemassacre du Peuple Palestinien à Gaza et pour dénoncer lesEtats impérialistes, « en premier lieu les états Unis et laFrance qui couvrent systématiquement les agressions israé-liennes et le mépris de l'Etat sioniste pour toutes les résolu-tions adoptées par l’ONUY depuis 60 années. »

le Parti communiste du Bénin, dans une déclaration pu-bliée le 23 juillet à Cotonou indique : « C’est la énième fois quel'armée israélienne intervient à Gaza; chaque fois c'est un échec;la résistance héroïque du peuple martyr de Gaza montre encoreune fois, l’occupant sioniste subira un échec. Aucun peuple au monde n’accepte l’occupation de sa terre sans réagir... »

la fédération Syndicale Mondiale (fSM) avecl'union générale des travailleurs Palestiniens lanceune campagne de solidarité avec le peuple Pales-tinien. Le but de cette campagne est de développer lasolidarité syndicale avec le peuple Palestinien en dénon-çant la politique de guerre du gouvernement israélien,l'expansion de la colonisation des territoires Palestiniens.Elle vise également à la collecte de fonds pour l’achat demédicaments et autres produits nécessaires au Peuple Pa-lestinien victime des agressions armées. Pour la comptede ces fonds un compte bancaire a été ouvert à :

1.nAtiOnAl BAnk Of greece

2. titulaires du compte : BAltAS iliAS

et iQnAiBi MOHAMed ABdel Aziz

3. numéro du compte ou account number :

146 / 762787-41

iBAn: gr87011001460000014676278741

SWift cOde BAnk: (Bic)etHngrAA

Voici ce que le sang  de la résistance du peu-ple Palestinien   a écrit dans la Bande de Gaza, Gaza l’incendiée que les ennemis

ont voulu mettre a genou  :  Il proclame au-jourd’hui  qu’il n’ y aura pas de retour en arrière.Oh toi peuple palestinien ! A tous les hommes li-bres et dignes, l’agression terroriste sioniste dansla Bande de Gaza est dans sa cinquième semaine.La résistance de notre peuple se durcit  malgréles sacrifices énormes consentis.L’agression sioniste contre notre peuple à Gazaest le fruit d’une conspiration internationale, ré-gionale et locale. Ceux qui parient sur cetteagression visent à désarmer la résistance. Maisnotre peuple par son sang, par sa grandeur et par« les cadavres » de ses enfants a signifié à cemonde qu’il n’y aura pas de retour en arrière.La résistance sous toutes ses formes est un droitpour les Palestiniens dans l’affrontement del’agression. Il est impossible de nous désarmerou de nous faire baisser les armes. La conspira-tion contre notre peuple fait partie du complotdu prétendu printemps arabe « le chaos créateur» dans le but de soutenir la domination impéria-liste et sioniste dans la région.L’odyssée de la victoire du sang sur l’épée à Gazaest la fierté de tout les hommes libres dans lemonde et non seulement du peuple Palestinien.C’est la plus grande réalisation qu’il faut préserver

et faire évoluer. Cette réalisation qui a mis a nubeaucoup de défauts dans cette étape de la dé-faite des « arabes » du reniement et de la conspi-ration.Enfants de l’héroïque peuple Palestinien ! Nousau Parti communiste palestinien, nous saluonsla courageuse résistance et nous mettons engarde que la bataille actuelle, celle des négocia-tions en vue de la proclamation d’une accalmiehumanitaire ou permanente, est plus dange-reuse que la bataille sur le terrain et il est impé-ratif qu’elle soit le reflet des réalisations sur leterrain et à leur mesure.Le sang n’a  été versé  pour que le peuple Pales-tinien vive en toute liberté et en toute dignitécomme tous les autres peuples de la terre.Personne n’est en droit d’être garant de ce sangversé en dehors des dirigeants du terrain et ceuxqui ont creusé les tunnels et se sont préparés audéfi. Leur voix est la garantie de la permanencede la victoire.Enfants de notre peuple ! Les revendications dela résistance sont celles du peuple Palestinien.  Cesont elles qui ont unifié ce peuple en Cisjordanie,à Gaza et dans l’exil. Notre peuple s’est uni parson sang et sur le terrain de la bataille. Cetteunion s’est réalisée en pleine bataille loin des par-tisans de la division et de la dispersion de notrepatrie unique.

Ce sang est la boussole de la liberté et de l’union.Il est la boussole des intègres. Il  nous oblige àl’union et à la modestie.Nous au Parti communiste palestinien, noussommes opposés a l’utilisation du sang versé etdes cadavres des enfants de Gaza pour le comptede la voie de la négociation et puis la négociationet encore la négociation. La voie de la libérationa été esquissée a Gaza. Quiconque essaie de dé-vier ou de dénaturer la voie des réalisations de larésistance certifiée par le sang versé, en vue desa dissolution à la table des négociations dansl’objectif de remettre notre peuple dans le cerclevicieux est inadmissible. Cela serait un suicidepolitique pour toute partie qui tente un retouren arrière.Nous au parti communiste Palestinien, nousn’avons jamais accepté d’être dans un tourbillonde négociations vide de sens. Mais nous sommesavec la blessure qui saigne a Gaza, avec la bles-sure qui a bouleversé tout les calculs de la conspi-ration. Nous sommes sur le chemin le plusdouloureux mais le plus court vers la liberté et lavictoire.Enfants de notre peuple ! La liberté ne se donnepas mais elle s’arrache. Pour cela, nous au particommuniste Palestinien, nous mettons l’accentsur ce qui suit :La nécessite de la création rapide d’une direction

nationale unifiée capable de diriger l’étape et quine donne aucune valeur aux accords passés avecl’occupation car l’absence d’une position natio-nale unifiée aboutira à l’anarchie. Si elle perdureelle entrainera l’apparition de formes dange-reuses de chaos et d’extrémisme qui saperont lacause de l’intérieur.L’obligation de s’adresser aux instances internationales et de signer l’accord de Rome en vue de juger les terroristes de l’entité usurpatrice.L’équipe de négociation qui se dirige au Cairedoit comprendre toutes les forces sur le terrainet surtout celles qui refusent les accords d’Oslo.Agir pour élever le niveau des affrontementsdans toutes les villes   et les villages de la Cis-jordanie et dans les territoires de 1948.La victoire de Gaza est une victoire sur l’échecet la démoralisation.La victoire de Gaza est une épine dans l’œil de laconspiration.La victoire de Gaza arrêtera l’avancée de l’impé-rialisme dans la      région et l’arrogance du sio-nisme.La victoire de Gaza est une correction de la bous-sole du chemin.

(déclaration publiée en langue anglaise sur Solidnet et traduite en français par la rédaction du lien) 

la conspiration ne passera pas !une déclaration du Parti communiste palestinien

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l Le 9 juillet 2014, le Parti communiste de Grèce (KKE) in-dique dans sa déclaration : « L'aggravation de l'activité cri-minelle de l’état israélien est encouragée par la politique del’UE et des USA qui mettent à égalité les victimes avec lespersécuteurs et qui renforcent les relations politiques, éco-nomiques et militaires entre l’UE et Israël. »l Le 24 juillet, à l’initiative du Parti communiste de Grèce(KKE) et de la Jeunesse Communiste (KNE), une grandiosemanifestation de solidarité avec le peuple Palestinien s’estdéroulée à Athènes. Prenant la parole au cours de cette ma-nifestation le Secrétaire général du comité central de KKE,Dimitris Koutsoumpas, a notamment déclaré: « ... Le gou-vernement grec devrait immédiatement annuler tous les ac-cords avec Israël, particulièrement militaires, mais aussi lesaccords économiques et politiques. Ils ne devraient pas aiderun état, un régime qui assassine les Palestiniens et qui créedes problèmes et des risques d’incendie à travers la régionMéditerranéenne. »lSamedi 26 juillet 2014, à Tel Aviv, environ sept mille Israé-liens sous la bannière « Plus de morts israéliens-palestiniens,la paix maintenant » ont manifesté pour condamner la po-litique agressive de leur gouvernement en scandant les slo-gans « Arrêtez la guerre », « retour des soldats dans leursfoyers », « Juifs et Arabes refusent d'être des ennemis ». l Mardi 29 juillet 2014, Les Fédérations syndicales duFront militant des ouvriers (PAME) ont mobilisé leursforces à l’aéroport international d’Athènes « ElefytheriosVenizelos », devant les guichets de la compagnie d’avia-tion israélienne, pour dénoncer les raids meurtriers com-mis par l'armée israélienne à Gaza. lLe 31 juillet 2014, au stade Aegaleo d’Athènes des milliersde travailleurs grecs se sont rassemblés à l’appel du « Frontdes Militants ouvriers » (PAME) et de la Fédération Syndicale

Mondiale (FSM) pour manifester leur solidarité avec le peu-ple Palestinien. Au nom de la FSM, le Péruvien Pacho Quiespequi la représentait a rappelé les actions militantes des diri-geants de certains pays d’Amérique qui ont rappelé dans leurpays les ambassadeurs en poste en Israël. Il a déclaré notam-ment : « La lutte et la résistance des Palestiniens sera victo-rieuse. Parce que quand vous combattez pour une justecause, elle se termine par une victoire ». lLe 16 août 2014 à Tel- Aviv plus de dix mille personnes sesont rassemblés à nouveau pour condamner la guerre menéepar le gouvernement d'extrême droite de Netanyahu contrele peuple Palestinien. Les orateurs qui ont pris la parole aucours de cette manifestation ont souligné « qu’il n’y a pas desolution militaire » et « seule la solution politique des deuxEtats garantira l’indépendance, la justice, la sécurité et l’espoirpour toutes les populations vivant sur cette terre ».

le Parti communiste israélien dénonce les stratagèmes

de netanyahu Le 19 juin 2014, évoquant à la veille de l’agression israé-lienne contre Gaza, la situation dans les territoires occu-pés de Palestine, le Parti communiste israélien met engarde dans une déclaration les stratagèmes du gouver-nement de droite de Netanyahu. Ci-dessous le texte inté-gral de cette déclaration : « Le Parti communiste Israélien exprime sa profondepréoccupation face à l'escalade militaire contre le peuplearabe Palestinien dans les territoires occupés laquelle estalimentée par le gouvernement de droite dirigé par Ne-tanyahu. Le parti estime que ces stratagèmesagressives  prémédités ont été sortis des tiroirs par le gou-vernement israélien. Ils constituent des prétextes officiels

futiles. Le but de Netanyahu est de frapper le gouverne-ment palestinien du consensus afin de se soustraire de saresponsabilité dans l'échec des négociations politiques.»« Le Parti communiste Israélien estime qu’en l’absenced’informations sur les circonstances de la disparition la se-maine dernière des trois citoyens, et devant le blocage dela perspective d’une solution en raison de la poursuite del’occupation et de l’instauration de nouvelles colonies, del’accentuation de la répression et du maintien des prison-niers en détention, s’est créé un terrain fertile pour un cli-mat de colère. La responsabilité première en incombe augouvernement israélien qui vante et pratique le terro-risme d’état quand il déclarait jour après jour, sans  qu’ily ait une relation quelconque avec la disparition des troiscitoyens, que celui-ci sera poursuivi. »« L’arrestation d’un certain nombre de membres du par-lement palestinien confirme que la campagne des arres-tations dans la bande Ouest n’est pas liée à desconsidérations de sécurité mais qu'elle est destinée à ré-pandre la terreur et à s’attaquer à une partie de la direc-tion politique du peuple Arabe Palestinien. »« Le Parti communiste israélien affirme que le terrorismele plus grand et le plus dangereux est l’occupation israé-lienne. Elle est accompagnée de crimes de guerre, du murde séparation et du siège colonialiste. Mais l’histoire nousa appris que toute occupation mène à la résistance dupeuple qui en souffre. Le droit international assure auxpeuples sous occupation le droit de lui résister ainsi qu'àtout ce qui en découle avec les moyens légitimes qui ser-vent sa juste lutte. Et le Parti communiste affirme sa po-sition de principe contre les préjudices qui touchent descivils et davantage encore les enfants. »« Le Parti communiste appelle le gouvernement d’Israëlà cesser immédiatement les arrestations massives dansla bande ouest et les bombardements dans la bande deGaza. Il demande la libération immédiate des 190 prison-niers qui observent une grève de la faim depuis environdeux mois, ainsi que celle de tous les prisonniers Palesti-niens. Le Parti communiste condamne la sauvage loi quiforce les prisonniers grévistes de la faim à s'alimenter, loique Netanyahu a hérité du pénitencier américain  deGuantanamo. Et le Parti estime que cette loi n’est pasconforme à la morale et qu'elle résulte de la noirceur del’occupation. »« La façon d’assurer la sécurité, la vie et l’avenir des deux peu-ples passe par la réalisation d’une paix juste et solide sur labase de l’instauration d’un état Palestinien indépendant aucôté de l’état d’Israël, avec sa capitale à Jérusalem-Est, dansles frontières de 1967 et le démantèlement de toutes les co-lonies et du mur de la séparation, et une juste solution de laquestion des réfugiés Palestiniens conformément aux déci-sions des Nations Unies. »

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la balkanisation de l’irak sous les coups de l’impérialisme

et des monarchies retrogrades de la région

La situation en Irak aujourd’hui reste particulière-ment préoccupante pour les forces de paix régio-nales et mondiales. Les meurtres se poursuivent en

Irak, et le peuple en est la victime. Depuis l’invasion, en2003, par l'impérialisme des USA et  ses alliés complices,des centaines de milliers d’Irakiens sont morts, ont étéblessés, déplacés en même temps que des vestiges d’unecivilisation millénaire, des infrastructures et des villes en-tières ont été détruits.Les deux guerres menées par l’OTAN, sous la conduite del'impérialisme américain et à son initiative, ont détruitl’état irakien et son économie. Elles ont semé la terreurparmi la population civile en faisant des millions de vic-times. Une partie de l’objectif des USA a été atteint, celuide poursuivre le démembrement des états de la région,pour s’en assurer le contrôle et s’emparer de leurs richessespétrolières. Dans ce processus, nombre de puissances ré-gionales sont des alliés ou des valets des USA : la Turquie(membre de l’OTAN) Israël (le porte-avion de l’impéria-lisme US), les monarchies rétrogrades de l’Arabie Saouditeet du Qatar, qui financent et arment les mercenaires en Irak

et en Syrie, mais aussi en Libye et au Sahel, jouent leur par-tition en fonction de leurs intérêts et apportent leur pierreà la destruction des états qu’elles jugent comme un obs-tacle dans leur politique régionale hégémonique. L’EIIL quiattaque l’Irak et le « Khalifat » décrété par cette dernièredans la zone sont en fait un aspect de la stratégie étasu-nienne de démolition des états à travers la guerre secrète,et de légitimation d’interventions toujours plus agressives.Plusieurs de ses chefs proviennent des formations obscu-rantistes libyennes qui, d’abord classifiées comme terro-ristes, ont été armées, entraînées et financées par lesservices secrets étasuniens pour renverser Kadhafi. C’estl’EIIL même qui le confirme, en commémorant deux de sescommandants libyens : Abu Abdullah al Libi, qui a com-battu en Libye avant d’être tué par un groupe rival en Syriele 22 septembre 2013 ; et Abu Dajana qui, après avoir com-battu lui aussi en Libye, a été tué le 8 février 2014 en Syriedans un affrontement avec un groupe dit d’Al Qaida, au-paravant son allié. Quand a commencé la guerre secrètepour la domination de la Syrie, de nombreux criminels sontpassés de Libye en Syrie, en s’unissant à ceux, en majorité

non Syriens, provenant d’Afghanistan, Bosnie, Tchétchénieet d’autres pays. L’EIIL a construit une grande partie de saforce justement en Syrie, où les « rebelles », en fait desmercenaires regroupés mensongèrement sous la bannièresde l'Islam, infiltrés de Turquie et de Jordanie, ont été ap-provisionnés en armes, provenant aussi de Croatie, à traversun réseau organisé par la CIA. Les forces obscurantistes del’état islamique se sont emparées de Wana, près du barragede Mossoul, au nord de l’Irak, ainsi que de Zoumar, Sinjaret du gisement pétrolier d’Ain Zala. Ces mêmes hordes sesont également attaquées à l'armée libanaise dans le nordfrontalier avec la Syrie tuant 8 de ses soldats.Après le lourd revers essuyé par les Peshmergas, les com-battants kurdes, face aux forces obscurantistes de l'Etatislamique, le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, aordonné aux forces aériennes de leur venir en aide. Auxraids promis par Bagdad s'ajoute le soutien de combat-tants du parti kurde syrien de l’Union démocratique (PYD),qui sont arrivés en Irak pour leur prêter main forte. LesPeshmergas, qui combattent les forces obscurantistesdans le nord de l'Irak, avaient annoncé avoir lancé une

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contre-offensive pour reprendre le terrain perdu. L’arméeirakienne s’était retirée au début de juin de ces zones dunord du pays, après la prise de Mossoul par les hordes obs-curantistes. Les Peshmergas s’’étaient alors emparés deplusieurs villes désertées par les militaires. Ils y combat-taient sans coordination avec le gouvernement centralirakien, avec qui les relations, historiquement difficiles,se sont tendues encore davantage depuis cette offen-sive. La perte de Sinjar constitue une nouvelle victoirepour les forces obscurantistes, qui ont proclamé à la finde juin un « califat » à cheval sur l’Irak et la Syrie. Cettenouvelle avancée permet en outre à l’EIIL d'asseoir soncontrôle sur le secteur de Mossoul, de s'emparer de petitschamps pétroliers et de se mouvoir plus facilement entreMossoul et la frontière syrienne, au-delà de laquelle ilcontrôle également de nombreux secteurs.L’invasion de l’EIIL obéit à un plan élaboré par l’impérialismeaméricain et adopté au printemps lors d’une réunion USA-Turquie-Arabie Saoudite-Kurdes-éléments saddamistes, avecla participation d’éléments kurdes. Ce plan prévoyait de lais-ser l’EIIL s’emparer de vastes régions, afin de permettre auxUSA de justifier leurs interventions militaires en Irak en vued'achever leur sale travail de dislocation de ce pays.

conséquence du plan impérialiste : une catastrophe humanitaire

Précédés par leur réputation de cruauté forgée à coup dependaisons et d'exactions à l'encontre de tous ceux qu'ilsconsidèrent comme « infidèles », les forces obscurantistesde l’EIIL ont fait fuir les populations en quelques heures àpeine. Après la prise de Sinjar, jusqu'à deux cent mille per-sonnes ont fui la ville, selon les Nations unies, et plusieursminorités sont potentiellement en danger. Parmi elles, lesYazidis, une minorité kurdophone victime, selon les pro-pres termes d’un de leurs représentants, de l’opération denettoyage ethnique menée par l’EIIL. Sur les routes, « il y

a des personnes âgées, des enfants. Ils n’ont ni eau ni nour-riture. Certaines ont déjà trouvé la mort ». Des centainesde familles turkmènes chiites, une autre minorité, se trou-vaient également à Sinjar après avoir fui Tal Afar. « Sur lescinq cents familles turkmènes chiites qui ont fui, une cen-taine ou plus ont atteint une cimenterie située à 15 kilo-mètres de Sinjar (...) Ils sont toujours là-bas et n'ont rien.». Un autre groupe a été intercepté par des combattantsde l’EI qui ont, selon lui, exécuté de nombreux hommes, «pris les femmes en esclave et détiennent maintenant ungroupe à l’aéroport de Tal Afar ». Une catastrophe huma-nitaire à grande échelle provoquée froidement par le plancriminel des grandes puissances impérialistes.Car, l’objectif stratégique des USA, de la Grande-Bretagne etde la France, ainsi que de l’Allemagne n’est pas la défense,mais la domestication totale de l’état irakien, le pillage desressources énergétiques de ce pays, le contrôle des voiesd’acheminement du pétrole et du gaz de la région.Après avoir dépensé dans la seconde guerre en Irak plusde 800 milliards de dollars pour les opérations militaires,qui se montent à 3 mille milliards si l’on considère tousles coûts y compris ceux sanitaires, les états-Unis voientmaintenant la Chine de plus en plus présente en Irak : ellelui achète environ la moitié de sa production pétrolière,en forte augmentation, et effectue de gros investisse-ments notamment dans son industrie d’extraction. En fé-vrier, durant la visite du ministre des Affaires étrangèresWang Yi à Bagdad, les deux gouvernements ont signé desaccords prévoyant aussi des fournitures militaires par laChine. En mai le Premier ministre irakien Nouri al-Malikia participé à Shanghai, à la Conférence sur les mesuresd’intérêt mutuel et de renforcement de la confiance enAsie, avec Hassan Rouhani, le président de l’Iran, pays aveclequel le gouvernement al-Maliki a signé en novembredernier un accord, défiant l’embargo voulu par Washing-ton, qui prévoit l’achat d’armes iraniennes pour un mon-

tant de 195 millions de dollars. C’est sur ce fond que seplace l’offensive de l’EIIL, qui met le feu à l’Irak en trouvantune matière inflammable dans la rivalité sunnites-chiitesque l’impérialisme a créée pour diviser les peuples, et qu’ilaiguise constamment sur le terrain. Ceci permet aux états-Unis de relancer leur stratégie pour le contrôle de l’Irak.On ne perdra pas de vue le plan qu’a fait passer au Sénaten 2007 l’actuel vice-président Joe Biden, qui prévoit « le décentrement de l’Irak en trois régions semi auto-nomes : kurde, sunnite et chiite », avec un « gouverne-ment central limité à Bagdad ».En d’autres termes, le démembrement de l’Irak.

Assassinat de militants syndicalistes et communistes

Le jeudi 10 Juillet 2012, le siège de la Fédération Généraledes Travailleurs Irakiens à Bagdad est pris d’assaut, pardes hordes qui attaquent et agressent les militants et lesresponsables de la FGTI. Ce n’est pas la seule attaque enrègle contre les syndicats. Récemment encore, après l’as-sassinat d’un de ses militants, le Parti communiste irakiena dénoncé « les mains de la traîtrise et du crime ( qui) ontassassiné le cadre du parti Mehdi Mustafa Wadl à Mossoulface à son domicile dans la soirée du 20 avril 2014 ».

déclaration du comité de la Paix grec sur l'irakle comité pour la paix de grèce a publié

une déclaration qui a été publiée sur le site internet du « lien »

dont ci-dessous un extrait « Pour EEDYE, le mouvement pour la paix et anti-impé-rialiste en Grèce il est clair que les problèmes ne peuventpas être solutionnés par ceux qui les ont essentiellementcréés. Les impérialistes des USA et de l’OTAN d'un côté etles groupes extrémistes religieux de l'autre côté n'appor-teront pas la paix et prospérité aux Irakiens. Ils constituentles deux côtés d'un même coin qui utilisent la manipula-tion et l'intimidation du peuple, alors que le plan impé-rialiste du "Grand Moyen Orient" va de l’avant , avec lesoutien des USA, de l'OTAN et de l’UE ». Le gouvernement grec qui préside en cette période l'UnionEuropéenne, porte des responsabilités sur tout ce qui est pré-senté ci-dessus, non seulement parce qu'il ne s'est jamaisopposé aux plans impérialistes mais parce qu'il les soutientouvertement, comme cela fut dans les cas des sanctionscontre la Syrie, l’Iran et de l'intervention en Ukraine.L'intérêt du peuple souffrant d’Irak est d’organiser sa luttecontre toutes les forces de l'intérieur et étrangères. Celles-ci veulent que les Irakiens capitulent et en faire des ins-truments des conflits religieux et ethniques, afin dedevenir les véritables maîtres de leur pays et de la richessequ’ils produisent.

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Une campagne médiatique internationale gigan-tesque de brouillage et de mensonges a été lancéepar les dirigeants des états impérialistes des USA, de

France et de Grande-Bretagne pour justifier leurs nouvellesguerres d'agression et d’ingérences politiques et militairesdéclarées en Irak. Le nouveau prétexte est cette fois-ci lemassacre de chrétiens et de la communauté Yézidi par leshordes obscurantistes de l’EIIL. L’hypocrisie et le cynisme deObama, Fabius et Cameron ont atteint leur sommet. Ce sontles mêmes puissances et les mêmes dirigeants qui feignentde découvrir les actes abominables de hordes armées alorsqu'elles ont encouragées, soutenues, formées, armées enleur fournissant des équipements les plus sophistiqués,qu'elles ont quotidiennement guidé leurs plans de batailledepuis trois ans en Syrie avec la collaboration active de leursalliés de l'Arabie Saoudite, du Qatar et de la Turquie, afind'instaurer un régime à leurs bottes. Elles ont fermé les yeuxsur l'assassinat de milliers de chrétiens syriens de Homs, Alep,Maloula, et de dizaines d'autres villes et villages de ce pays.Elles ont même légitimé cette barbarie en qualifiant à travers leurs médias les chrétiens massacrés d'éléments « pro-régime ».Il est clair que jamais ces hordes composées de mercenairesarrivés de dizaines de pays sous une bannière qui instrumen-talise la religion, en contradiction avec la foi de l'écrasantemajorité des musulmans, n’auraient pu envahir de vastes ré-gions si elles n’avaient pas reçu les ordres de leurs maîtrespour se transporter momentanément de la Syrie où elles ontété mises en échec par la résistance admirable du peuple sy-rien et de ses forces patriotiques, vers l’Irak. Elles ont élargile champ de leurs méfaits criminels dans le cadre de l’exé-cution d’une feuille de route écrite depuis des mois par la coalition impérialo-féodale USA-France-Angleterre-Qatar-Arabie Saoudite. La première étape de ce plan a été réaliséeavec la désertion de nombreux officiers de l’armée irakiennesoudoyés par l’argent, les promesses ou les menaces des mo-narchies du Golfe. Nombre de ces officiers ont été formés etplacés dans l’armée irakienne par les USA après leur invasionde 2003. Ces officiers ont laissé sciemment quelques milliersd'obscurantistes s’emparer des territoires du nord de l’Irakpour permettre aux états impérialistes d’imposer leur retouren force et leur intervention dans la région au nom de leursprétendus devoirs d’ingérence humanitaire. Sous couvert deces prétextes, au mépris de la souveraineté de l’Irak, les étatsimpérialistes fournissent ouvertement des armes et des équi-pements militaires non à l’autorité politique centrale de

Baghdad mais aux courants kurdes qui ne cachent plus leurvolonté d’accélérer la réalisation de leur objectif de se séparerdu reste de l’Irak.

il apparaît de plus en plus clairement que la nouvelle campagne poursuit plusieurs buts en même temps :

l évincer de la direction de l’état irakien les courants pa-triotiques qui se sont opposés au diktat US. Les USA ont ob-tenu l'élimination du chef du gouvernement qu’ils avaientplacé en 2006. Ils n’ont pas pardonné à leur ancien protégéde s’être retourné contre eux et d’avoir pris la tête des forcesqui ont exigé le départ de leurs troupes d'occupation. A leursyeux il a commis également le crime impardonnable de pas-ser des accords militaires avec la Russie, de signer un accordà long terme de livraisons massives de pétrole à la Chine, deconcéder les gisements de pétrole à d’autres sociétés que lessociétés américaines, de refuser de faire de l’Irak une basepour attaquer la Syrie ou soutenir l’intervention des hordesobscurantistes dans ce pays. Les griefs sur les pratiques « sec-taires », réelles ou prétendues, d’Al Maliki sont risibles. Depuisquand les états impérialistes se soucient-ils de l’unité despeuples? En fait de gouvernement d’« unité » ils n’acceptentque celui qui se met à plat ventre devant leurs injonctions.L’armée irakienne épurée des éléments qui trahissent leurpays pour le compte des états impérialistes vient de montrerqu’elle est capable de détruire les hordes du soi-disant EIIL.C'est elle qui est en train de les mettre en déroute. Ce ne sontpas les bombardements US qui les obligent à fuir. Ces bom-bardements obéissent à un agenda éloigné des aspirations

démocratiques et nationales du peuple irakien.La catastrophe humanitaire qui touche l’Irak a été déclenchéepar les impérialistes, responsables aussi de catastrophessemblables dans d'autres pays du monde, Syrie, Libye, etdans le passé le Vietnam et Hiroshima. Les impérialistes USet européens sont des machiavels. Ils déclenchent les catas-trophes humanitaires et ensuite ils accourent pour « apporterleur aide humanitaire » afin de tromper les peuples. Ils par-ticipent à la destruction de villes entières et se présententensuite avec leurs sociétés capitalistes pour les reconstruireet empocher encore et encore des bénéfices.l Livrer massivement des armements aux forces kurdes,aux dépens de l’armée nationale irakienne, des forces pa-triotiques de toutes appartenances ethniques qui aspirent àune unité d’action face aux ingérences impérialistes et auxgraves dangers de dislocation créés par ces ingérences per-manentes. Les états impérialistes vont tenter de renforcer lepoids militaire des courants kurdes qui leur font allégeance.Ils cherchent à réunir toutes les conditions nécessaires à lacréation d’un état kurde soi-disant « indépendant » , torpil-lant la solution fédérale qui fait consensus dans ce pays. Enfait les états impérialistes comptent transformer le Kurdistanen tête de pont de l’agression qu’ils préparent contre l’Iran.Ce plan est en marche en concertation avec d’autres secteurskurdes iraniens qui jouissent désormais de leur bénédiction,comme en a témoigné le soutien de nombreuses personna-lités politiques de l’Union Européenne et des USA au meetingtenu en juin à Villepinte en France par les « Moudjahidine du peuple ». Ceux qui espèrent réaliser leurs aspirations démo-cratiques avec l'appui des bombes de l’OTAN ne semblentpas comprendre que les états impérialistes ont pour seulsobjectifs de dominer les peuples en exploitant tous les pré-textes. Ils n'ont pas tiré les leçons de la tragédie libyenne pro-voquée par l'intervention impérialiste. l Plus globalement, leur stratégie en Irak s’inscrit dansle processus d'encerclement de la Russie dans le cadre desluttes pour le repartage impérialiste du monde et l’acca-parement des immenses richesses de ce pays tombés dansles mains d'oligarques après la victoire de la contre-révo-lution en URSS. C'est un maillon de leurs plans de domi-nation. Elle prépare de nouvelles guerres auxconséquences indescriptibles pour les peuples. Les hordesbarbares et sanguinaires qui se sont abattues sur l’Irak,ce sont ces puissances qui les ont créées de toutes piècesen Syrie pour faire tomber un régime qui leur déplaisaitet réaliser leur plan de morcèlement des pays arabes pour

irak les dessous des nouvelles interventions militaires impérialistes

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INTERNATIONAL

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La destruction de toutes les avancées politiques, éco-nomiques et sociales que l’Ukraine avait enregistrées,jusqu'à décembre 1991, quand elle faisait partie de

l’URSS a commencé au lendemain de la victoire de lacontre-révolution. Au fil des ans, il faut le préciser, sa dé-stabilisation, sa fragilisation ont conduit à une guerre civilemenée par un Etat accaparé par des oligarques soutenuspar des fascistes qui se sont soumis aux impérialistes US etUE . Plus de deux mille personnes ont été tuées dans cetteguerre déclenchée par un pouvoir dominé par des fascistes,sans compter toutes les destructions matérielles subies dansla partie orientale de ce pays.Selon Julien Vercueil, maître de conférences en économie(Institut national des langues et civilisationsorientales,Inalco) : « Le pays n'a toujours pas retrouvé le ni-veau de production qu'avait atteint l’Ukraine soviétique. Lesdeux déséquilibres récurrents de l’économie, le déficit bud-gétaire et celui des comptes extérieurs, ne cessent de secreuser, sur fond d’endettement en devises ».(1) De son côté,le Parti communiste d'Ukraine, dans sa lettre adressée le 22août 2014 aux Partis communistes du monde souligne cequi suit : « En Ukraine, de nombreuses activités principale-ment dans l'industrie lourde, de l’ingénierie de l’automa-tisme, du charbon, de la métallurgie, ont complètementcessé de fonctionner. La monnaie nationale a été dépréciéepar 1,7 fois. Les politiques actuelles du gouvernement ac-tuel ne correspondent pas aux slogans et aux promessesqui nous avaient été faites précédemment. » Comme danstous les pays de la sphère capitaliste, les oligarques ukrai-niens arrivés au pouvoir au lendemain de la contre-révolu-tion dans les anciens pays de l’URSS se sont emparés desmoyens de production et des richesses du pays. Depuis ilsexploitent durement la classe ouvrière et les couches po-pulaires, en diminuant leur pouvoir d’achat (bas salaires etaugmentation des produits de première nécessité). Leur po-litique provoque le chômage et la dégradation de tous lesservices publics notamment ceux de la santé et de l’éduca-tion. Par contre « l’évasion fiscale, la corruption et la pré-dation prévalent jusque dans les plus hautes sphères del’état. le secteur informel pèserait entre 25 et 55% du pro-duit intérieur brut (PIB) selon les sources. » (2) Cette dégradation économique avait déjà provoqué en2004 un grand malaise social dans le pays où pour asseoirleur influence les USA se sont empressés de déclencheravec l’aide leurs complices locaux « une révolution

orange » qui a porté à la direction de l’état et du gouver-nement le pro-américain Victor Youchenko. Mais en 2012avec l'arrivée au pouvoir de Victor Ianoukovitch après uneélection tout à fait légal, l’influence des USA cède la placeà celle de la Russie. La politique de l’oligarque Ianouko-vitch qui était basée sur le jeu malicieux d’utiliser la com-pétitivité entre les puissances impérialistes US et UE etcelles des oligarques capitalistes de Russie n’a nullementréussi. Elle l’a placée dans une impasse face aux puis-sances impérialistes US et UE auxquelles il a cédé. Sa po-litique a en outre accru le malaise social et l’hostilitéd’une partie de la population ukrainienne. Une fois deplus, en manipulant le mécontentement populaire, lespuissances impérialistes US et UE s’appuyant sur les sec-teurs de droite et de l’extrême droite fasciste ukrainienneont opéré un coup d’état pour chasser du pouvoir Ianou-kovitch. Sans doute cet oligarque ukrainien , alléché parles propositions des dirigeants russes (un prêt de 15 mil-liards de dollars, une baisse d'un tiers du prix du gaz venduet des assouplissements dans le règlement de la dette deNaftogaz à l'égard de Gazprom, le tout sans condition affi-chée) a choisi de tourner le dos à l’UE et au FMI en sus-pendant, le 21 novembre 2013, la signature de l’accordd’association avec l’Union européenne. Or, les puissancesimpérialistes US et UE qui veulent asseoir leur dominationdans tous les pays du monde pour défendre leurs intérêtsrefusent de laisser au pouvoir d’un pays un dirigeant quileur manifeste toute velléité de ne pas accepter une partieleurs directives. La riposte de ces puissances impérialisteset de leurs agents locaux fut « l’opération Maïdan », sœurde « la révolution orange » qu’ils avaient organisée en2004 en Ukraine pour placer au pouvoir le pro-américainYouchenco. Cette fois « Maïdan » chassera Ianoukovitchlégalement élu et mettra à sa place, après un coup d'état,un pouvoir comprenant des fascistes. La compétitivitéentre les puissances impérialistes, à l’origine de ce coupd'état ne pouvait en aucun servir les intérêts de la classeouvrière et des couches populaires ukrainiennes dési-reuses d'améliorer leurs conditions de vie ou de changerle cours de leur avenir. Un oligarque chasse l’autre, maisle capitalisme demeure et la compétitivité entre les puis-sances impérialistes se poursuit dans cette région avecplus d’âpreté. Elle est plus menaçante pour l'’avenir dupeuple ukrainien plongé par les putschistes de Kiev et leprésident Porotchenko dans une guerre civile qui se pour-

l’ukraine fragilisée, déstabilisée victime d’une guerre civile conduite par un pouvoir dominé par des fascistes

reprendre plus facilement le contrôle des richesses pétro-lières nationalisées par les états de la région dans les an-nées 1970.Maintenant que les impérialistes américains, notamment,ont obtenu des changements à la tête de l’Irak, par leurspressions et leur chantage au soutien de l’activité des hordesobscurantistes, et qu’elles ont obtenu le feu vert de l’ONUpour armer qui elles veulent dans la région, elles ont décidéde renvoyer de nouveau ces hordes en Syrie. Les raids del’aviation américaine sont menés de manière à les repousservers la Syrie où leurs sale besogne de destruction d’un peu-ple et d’un état souverain n’est pas encore achevée. Ces nouveaux plans ne sont pas l’indice d'une dominationinsurmontable de l’impérialisme. Tout au contraire, les étatsimpérialistes se heurtent partout dans la région et dans lemonde à une résistance populaire qu’ils avaient sous-esti-mée en intervenant militairement en Irak, en Libye, en Syrie,ou en tentant de placer leurs hommes de confiance dansd’autres régions du monde. Le rejet par les peuples des ten-tatives de domination impérialiste est tel que même leshommes qu’ils avaient placés après l’invasion de l’Irak sesont révélés moins dociles. Les états impérialistes s'enlisentdans une spirale agressive. De Gaza à l’Irak en passant parl’Ukraine, ils ne peuvent pas dicter leur ordre aussi facile-ment. C'est pourquoi ils se lancent avec rage dans de nou-velles guerres dévastatrices. Ces guerres ne font querenforcer la détermination des peuples à leur résister malgrédes souffrances sans nom. Il n’y a pas d'autre voie pour met-tre fin à la tendance à la domination barbare d’un systèmeimpérialiste miné par une crise générale profonde.Les malheurs qui accablent les peuples syrien, irakien, palestinien ne laissent aucun autre peuple indifférent.Le peuple algérien est lui aussi visé par les plans impéria-listes dont l’un des objectifs est la prise de contrôle de sesrichesses pétrolières. Nos dirigeants font les yeux doux auxchefs des puissances impérialistes pour sauvegarder les in-térêts des classes exploiteuses qu'ils représentent. En rece-vant avec de gros sourires Fabius, évitant de lui mettre les «points sur les i » pour les ingérences militaires françaises enAfrique, ils cherchent à instaurer des liens de « bonne en-tente » avec eux sur le dos des intérêts vitaux des classespopulaires. Saddam Hussein et, dans une certaine mesure,Kaddafi ainsi que Bachar El Assad, de même que l'UkrainienIanoukovitch avaient pratiqué cette politique. La faim del'impérialisme ne peut jamais être apaisée. Il réclame tou-jours plus de concessions et il n’hésite pas à plonger dansl’horreur les peuples pour réaliser ses desseins. Seule la ré-sistance organisée par un régime démocratique révolution-naire des travailleurs et des couches sociales qui vivent deleur travail peut infliger un échec cinglant à la bourgeoisieimpérialiste. Seul le renversement du capitalisme peutconduire à un monde sans guerre.

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suit avec son lot de deuils et de misère. Car cette compé-titivité entre impérialistes s’effectue autour de la main-mise du contrôle des richesses de l’Ukraine. Le spécialistemexicain en géopolitique, Alfredo Jalife Rahme, dans unarticle consacré à « ce qui est commun aux guerres enUkraine, à Gaza en Irak, en Syrie et en Libye » écrit à pro-pos de l'Ukraine : « ... la partie de l’Ukraine, en pleineguerre civile, regorge de charbon et d’une myriade de gazde schiste dans le bassin de Dnieper-Donets. En février2013 , la pétrolière britannique Shell a signé avec le gou-vernement ukrainien (le précédent, celui qui a été déposépar un coup d’état néo-nazi soutenu par l’UE) un accordde répartition des profits d'une durée de 50 ans pour laprospection et l'extraction du gaz de schiste dans la régionde Donets... Chevron a signé un accord similaire (avec le

même gouvernement déposé) d'une valeur de 10 mil-liards de dollars. Hunter Biden, le fils du vice-Présidentdes états -Unis qui vient d'être nommé au conseil d’ad-ministration de Burisma, est le plus gros producteur degaz privé (supersic) en Ukraine... »En outre pour exploiter tranquillement cette pléthore degaz de schiste qui se trouve dans la région de Donets il fautauparavant mâter la classe ouvrière et les couches popu-laires de cette partie de l’Ukraine qui s’est dressée contrele pouvoir central à l’issue du coup d’état. Les oligarqueset les fascistes au pouvoir à Kiev encouragés par les puis-sances impérialistes ont choisi de faire la guerre au peuplede leur pays pour répondre à la soif de profits de leurs so-ciétés capitalistes. Mais pourraient-ils faire cette guerresans le soutien des puissances impérialistes? Que non. Dans

le quotidien l’Humanité du 16 juillet 2014, la journalisteEmilie Denetre écrit : « Comment l’armée ukrainienne, in-capable il y a encore trois mois d'empêcher les villes de l’Estde tomber sous la coupe des insurgés , peut-elle faire mon-tre aujourd’hui d'une telle artillerie et opérer des renver-sements de forces si spectaculaires. Pour Philippe Migault,l’Europe et les états-Unis ont certainement mis la main auportefeuille pour réarmer l’Ukraine. A l'inverse, la dérouterapide des insurgés face aux soldats ukrainiens laisse per-plexe -on les disait pourtant surarmés. » Le Secrétaire général de l’OTAN, Ramunsen, qui a fait

plusieurs voyages en Ukraine ces derniers temps déclaraità ce propos : « Je suis préoccupé par les informationsselon lesquelles les groupes armées pro-russes acquiè-rent des armes lourdes en provenance de Russie, y com-

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INTERNATIONAL / MÉMOIRE

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pris des tanks ». Ce va-t-en guerre comme ses prédéces-seurs américains à la veille de leur agression contre l’Irakutilisent le mensonge pour justifier l’intervention enUkraine d’une organisation militaire, l’OTAN, qui auraitdu disparaître au lendemain de la destruction du Pactede Varsovie, pacte militaire des anciens pays socialistesde l’Est. Une déclaration du Pentagone devant le Congrèsaméricain avoue maintenant que « les états-Unis possè-dent des conseillers intégrés dans le ministère de la Dé-fense d’Ukraine . » (3) De son côté le site états-unisiens« THE NATION » indique : « Nous dirigeons dirigeons cetteguerre. Kiev n’a pas d’argent, d’équipements et d’expé-rience. Cette guerre est une opération conjointe de Wash-ington et de l'OTAN ». (4)Mais la guerre en Ukraine s’accompagne aussi des res-trictions de plus en plus étendues des libertés élémen-taires. Pour les puissances impérialistes et leurs valets aupouvoir en Ukraine il faut avant tout faire taire la voix deceux qui s’opposent à la guerre civile, aux menaces deguerre régionale ou mondiale, à ceux qui résistent et sebattent quotidiennement aux côtés de la classe ouvrièreet des couches populaires pour la défense de leurs condi-tions de vie, leurs salaires, la santé, l’éducation et pourconstruire une société sans classes, sans exploitation etsans guerre, la société socialiste. Il faut étouffer la voixde ceux qui crient que le peuple exige que le produit deson travail ne soit pas utilisé pour la guerre mais pourune vie pacifique. Les puissances impérialistes et leurs valets veulent avanttout étouffer la voie de ceux qui sont les plus engagésdans ce combat et qui résistent à leurs complots et plansdiaboliques. C’est pourquoi Ils veulent comme Hitler ettous les fascistes du monde étouffer la voie des commu-nistes. C’est ce qui explique leur décision de bannir et dedéclarer illégal le Parti communiste d’Ukraine, l'activitédes communistes et la diffusion de leur idéologie. Cesmesures ont été déjà appliquées dans certains ancienspays socialistes de la mer Baltique. Il est important dansces conditions que les forces mondiales de la classe ou-vrière, des autres couches populaires, tous les progres-sistes et démocrates se dressent et se solidarisent avecles communistes ukrainiens afin qu'ils puissent poursui-vre au grand jour leur lutte avec leur drapeau et ses sym-boles, le marteau et la faucille, pour imposer l'arrêt dela guerre civile en Ukraine, le respect des libertés élé-mentaires fondamentales, la fin des ingérences impéria-listes dans les affaires intérieures de l'Ukraine.

1/ Le Monde Diplomatique n° 724 de juillet 20142/ -idem-3/ Humanité-Dimanche n) 21486 du 21 août 2014 - « La politique de la force remplace la diplomatie ».

teMOignAge

les armes d’Henri Maillot

Le colonel Ahmed Ghebalou, acteur et témoin de la ré-ception d’un lot d’armes pour les maquis de Cherchellet de Miliana, déclare : « Les trois éléments rescapés

du « Maquis rouge » dont Mustapha Saadoun sont d’impor-tants cadres du PCA. Il faut noter que dans la région de Du-perré (Aïn Defla), Rouina ou Carnot, se trouvent beaucoupd’adhérents ou d’amis du Parti communiste algérien. Unjour, un élément de Rouina, prénommé « Abdeslam », agentde liaison, se présente dans la région de Cherchell, qui étaitdéjà avancée dans son processus d’implantation des maquis,au douar Souahlia, chez Larbi Mokhtari. Abdesselam s’an-nonce au poste et demande à être reçu car porteur d’uneimportante information. Je le reçois et il m’annonce : « Avez-vous besoin d’armes ? Je suis prêt à vous indiquer l’empla-cement où elles se trouvent. Ce sont des armesautomatiques (mitraillettes Sten) et elles proviennent ducamion détourné par Maillot ».Abdeslam ajoute : « Toutefois, il y a une condition : vous devezaccepter parmi vous Mustapha Saadoun, rescapé du grouped’Henri Maillot, dans votre zone, au sein de la wilaya IV. »Comment refuser cet homme, militant de la première heure(milite dès 1945) et natif de Cherchell ! Quelle aubaine pourles combattants que ce lot d’armes inespéré atterrisse cheznous, et c’est avec joie que j’accepte et les armes et l’inté-gration de Mustapha Saadoun à la zone 2 de la wilaya IV.Immédiatement, un groupe est constitué pour la récupéra-tion des armes, conduit par Abdeslam à Beni Boudouène ;32 mitraillettes de type Sten, avec leurs munitions sont réceptionnées et convoyées vers la région de Cherchell.Entretemps, les responsables des maquis de la région de Mi-liana apprennent que des armes, en provenance de Maillot,ont été récupérées dans la région de Lamartine par le groupede la zone 2 de la wilaya IV ; or, dans le découpage provisoire,(les faits se passent avant le congrès de la Soummam), La-martine n’appartenait pas au territoire de compétence deséléments de la zone 2 de la wilaya IV. C’est pourquoi, leshommes de la future zone 3 de la wilaya IV se sont présentés,réclamant la restitution des armes, puisque Beni Bou-douène, géographiquement parlant, ne fait pas partie dema zone de compétence. Ces responsables sont : le futurchef de zone Ahmed Allili, Si Omar Benmahdjoub, Si Moha-med Bounaama (syndicaliste connu dans la région de Mi-liana), Abdelkader Belkebir et Si Bellahcène Kouza.La discussion fut âpre, et très vive entre ces moudjahidine

et Ahmed Noufi et moi-même, car nous ne voulions à aucunprix céder ces armes. Après maintes tergiversations et mûreréflexion, nous sommes parvenus à un compromis, et avonsaccepté de céder un tiers des mitraillettes, 11 STEN, augroupe de Miliana.Ce lot d’armes inespéré, ainsi que les munitions, ont servi àmener des actions qui ont permis de récupérer d’autresarmes à l’ennemi, à implanter de nouveaux maquis armés,à mobiliser la population ; ce fut l’occasion d’un bond qua-litatif et quantitatif dans nos actions, puisque notre puis-sance de feu a été multipliée par cent ! Le sacrifice d’HenriMaillot et de ses quatre compagnons n’a pas été vain ! »D’après Ahmed Ghebalou, un questionnement demeure : « Pourquoi ce lot a-t-il atterri dans la zone 2 de la wilaya IV,qu’un inconnu, « Abdeslam », est venu proposer, à conditiond’accepter le transfert de l’un des rescapés du « Maquisrouge », à savoir Mustapha Saadoun ? Serait-ce à son insti-gation ? Si c’était le cas, ce serait donc Mustapha Saadoun,rescapé du groupe Maillot, qui aurait choisi le transfert dece lot vers le maquis de Cherchell ? La question ne lui a pasété posée. »(Témoignage recueilli par Nora Sari, auteure du roman Noces de Cherchell).* L’article, paru dans la revue Mémoria (supplément d’El Djazair.

Com) n°24 du mois de mai 2014, nous a été transmis

par Mohamed Rebah, chercheur en histoire, auteur du livre,

des Chemins et des Hommes dont le compte-rendu

a été présenté par Nora Sari dans le même numéro.

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INTERNATIONAL

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AfriQue en lutte(S) !de l’offensive capitaliste aux luttes revendicatives

de la classe ouvrière

Dans une course effrénée à l’accu-mulation et aux profits, le capita-lisme ne cesse de s’étendre à

l’échelle de tous les continents. Ayantépuisé leur capacité à maintenir des tauxde profits dans la production de biens ma-tériels au sein de leurs bastions historiques(USA, UE, Japon), les capitalistes ontcomme unique recours d’aller à la conquêtede nouveaux marchés. L’Asie, l’Afrique etl’Amérique du Sud restent des continentsoù les perspectives de développement pro-mettent les jours les plus heureux aux mul-tinationales et à leurs actionnaires. Par lepassé réservoir de matières premières et demain d’œuvre malléable, voici que la né-cessité se ressent d’aller fructifier le capitallà où toutes les conditions peuvent êtreréunies. Le bâillonnement des forces deprogrès (syndicats et partis de classe) dansles pays dits en voie de développement, dela part les valets locaux (gouvernements etbourgeoisie-compradore) ou en ayant re-cours aux forces les plus rétrogrades, faci-lite la gabegie totale de l’impérialisme surdes pans entiers de l’économie mondiale. Les événements qui se sont déroulés cestrente dernières années (guerres d’inva-sions, coups d’Etat, printemps colorés etc.),reflètent très fidèlement la volonté du ca-pitalisme en crise-aigue d’aller à l’affron-tement direct pour conquérir de nouveauxmarchés et maintenir une domination (an-cienne ou nouvelle) sur tous les plans(idéologique, politique, économique, cul-turel…etc.). A l’instar des pays d’Asie oud’Amérique du Sud qui ont entamé leurmarche en avant vers un libéralisme éco-nomique débridé, l’Afrique n’en est pasmoins exclue. L’état de son développementactuel est certes assez faible, mais les pers-pectives de croissance à long terme repré-sentent un juteux marché pour lesmultinationales et les saigneurs locaux.Longtemps reléguée au rang de réservoirdisponible en matières premières, en main

d’œuvre très bon marché, et surtout enéconomie de débouchés pour marchan-dises venues d’ailleurs, les pays du conti-nent africain désertés par l’industrie sonten phase de se constituer en nouvel eldo-rado à profits. La prise de pouvoir par lesbourgeoisies nationales ou les pantins in-féodés aux puissances du grand capital créeles conditions nécessaires au plein déploie-ment des forces de l’argent de la façon laplus violente. La paix sociale que garantis-sent les régimes en place aux multinatio-nales et à leurs bourgeoisies locales pourgarantir les profits se fait par le musèle-ment et la répression de toute tentative re-vendicative pouvant faire entrave à lasacro-sainte loi du marché. Tout l’attirail ju-ridique, les forces rétrogrades, les forces dela répression, et les grands centres de dé-cisions sont ligués à maintenir l’état desiège et la chape de plomb qui pèse sur lespeuples. Dans divers régions d’Afrique dessecteurs entiers d’industrie et de servicesse développent à un rythme assez soutenu.Accueillants pour la plupart des activitéstrop couteuses en Europe et en Amérique

du Nord, telle que la petite et moyenne in-dustrie (textile, agroalimentaire, etc.) etcertains services (téléphonie, tourisme,etc.) auxquels s’ajoutent les monopoleshistoriques sur l’énergie et les ressourcesnaturelles. Tout cela combiné à l’existenced’une bourgeoisie nationale qui se déve-loppe et qui génère ses profits à l’ombredes géants, assumant son rôle de sous trai-tant au sens économique et politique duterme. Face à ces attaques incessantes les peu-ples et les travailleurs ne sont pas totale-ment soumis aux dictats du grand capitalet à leurs seigneurs locaux qui leur impo-sent des conditions de vie, et de travail quinous ramènent à celles indignes duXIXème siècle. Après avoir subi de lourdesdéfaites le mouvement ouvrier internatio-nal, gagne d’année en année à se recons-tituer parfois dans le feu du combat et del’isolement. De par le monde tonnent d’iciet là les cris de révolte de tous les exploitéset les dominés. En Afrique où se dévelop-pent à grande vitesse les forces produc-tives, les peuples autrefois lumpénisés, ou

pour les quelques chanceux qui ont puconnaitre pour quelque temps des avan-cées progressistes, se confrontent de nosjours de plein fouet au mode de produc-tion capitaliste. En Afrique du Sud où lesmineurs sont réprimés dans le sang, en Tu-nisie où les travailleurs et les progressistesmeurent sous les balles de l’obscuran-tisme, en Côte-D’ivoire, en Libye, au Maliréservoirs de ressources naturelles, enEgypte où les enjeux géostratégiques sontconsidérables, en Algérie ou dans d’autrescontrées dans le monde, jamais la néces-sité de résister ne s’est faite autant ressen-tir. Face à son déploiement abject etguerrier le capitalisme sous toutes ses fa-cettes s’installe pour le malheur de ceuxqui devraient profiter de l’ensemble des ri-chesses qu’ils créent. Ils arrivent toutefoisà se défendre tant bien que mal, jusqu’à lanécessaire prise de conscience du renver-sement total du capitalisme, et laconstruction sur ses ruines d’un monde detype nouveau débarrassé de l’exploitationde l’homme par l’homme et de touteforme d’oppression.

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tions graves ils se révèlent comme des contre-révolution-naires parce qu'ils se rétractent à la destruction violente

de la vieille machine d’état, ils n'ont aucune foi dansles forces de la classe ouvrière ».

Cette contribution retrace les étapes du KKEpour l’élaboration de sa stratégie et poursuit

en ces termes: « Nous aimerions poser quelques ques-

tions sérieuses afin de contribuer à undébat de fond dans le mouvement

communiste.  Tout d’abord, notre parti fait valoirque la révolution dans notre payset dans tous les pays où le capi-talisme  a développé lui-mêmeles monopoles, le stade  impé-rialiste (l'impérialisme est lestade suprême du capitalisme) aun caractère socialiste. Ceci pro-

vient du caractère de notre ère, del’acuité et de la nécessité de résou-

dre la contradiction fondamentaleentre le capital et le travail, l’incon-

testable maturation de nos jours  desconditions matérielles pour le socia-

lisme. Il est évident qu’il n'y a aucune base scienti-

fique qui permet de caractériser  cette analysecomme sectaire et     d'étiqueter comme révolu-

tionnaires les analyses que le mouvement  commu-niste présentait depuis plusieurs années. Ceci sape lescritères de base de notre vision du monde et soutient lepoint de vue erroné “sur les stades” au motif que la stra-tégie d’un parti communiste n'est pas déterminée par lasolution de la contradiction fondamentale de notreépoque mais par la corrélation des forces. »Répondant à certains qui relèvent que dans leurs pays lesconditions sont différentes par rapport à la Grèce pour jus-tifier une stratégie différenciée des Partis communistes,le Parti communiste de Grèce interroge « Quelle est laquestion de base ? » Il y répond en ces termes : « Nous vivons à l'époque du capitalisme monopoliste,l'impérialisme, où l’aspect caractéristique à une plus  ou

IDÉES

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Le 7 juillet 2014, la section des Relations Internatio-nales du Parti communiste de Grèce (KKE) a publiésur le site Solinet un texte consacré à l’unité du

mouvement ouvrier international. Ce texte faitsuite à la 15e Rencontre Internationale des Par-tis communistes et ouvriers qui s’est dérou-lée en novembre 2013 à Lisbonne(Portugal) . Vous pouvez lire ce texte(traduit de l'Anglais en Français par larédaction de notre organe) dans sonintégralité sur le site internet duLIEN ( http://www. lien.pads.fr).Ci-dessous de courts extraits decette contribution de nos cama-rades du KKE, afin d’inciter noslecteurs à la lire sur notre siteinternet:Les efforts visant à  calomnierles partis communistes qui lut-tent contre le capitalisme enmettant en évidence la nécessitéet l’opportunité du socialisme estun signe de grande faiblesse. Bienplus encore quand, en dépit du faitque plusieurs partis avaient exposé lafaillite de la stratégie des « gouverne-ments de gauche », tout en mettant en évi-dence la nécessité de la lutte révolutionnairepour un changement, la 15e RIPCO  s'est compor-tée d’une manière sélective et a opposé la tentatived’imposer une déclaration conjointe qui était bien  éloi-gnée des principes de notre vision du monde et qui  a oeu-vré contre l’indépendance politique, idéologique deplusieurs partis communistes. Cependant, les choses ont toujours été plus complexesque les évaluations scolastiques tel que « l’opportunismede droite ou de gauche » comme certains camarades dansd’autres pays ont cherché de présenter la controverse quia eu lieu à la 15 ème Rencontre Internationale, des cama-rades qui refusent de tirer des conclusions du cours dumouvement communiste. Parce que l’opportunisme doitêtre exposé de façon concrète et non pas avec des apho-rismes « centristes », en tenant compte que dans l’histoire

Quelques questions sur l’unité du mouvement ouvrier

international

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du mouvement communiste international, par exempleà l'époque où Lénine essayait de former son parti il y a  euaussi un « bourbier » entre le courant révolutionnaire etcelui  qui était opportuniste. Plus tard (1921-1923) il y aeu l’Internationale  deux et 1/2  qui avait officiellementpris ses distances de la seconde Internationale opportu-niste pour la rejoindre plus tard et pour créer la soi-disant« Internationale Ouvrière et Socialiste ». Lénine écrivait :« Les messieurs de l’Internationale 2 et 1/2 se présententcomme des révolutionnaires mais dans toutes les situa-

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moindre grande étendue de la base économique de l’étatcapitaliste est les monopoles, qui dominent  plusieurs outous les secteurs de l'économie et la propriété des moyensde production. L'Etat bourgeois est le « collectif capitaliste », c’est l’état,le pouvoir des monopoles.La classe ouvrière est la classe exploitée.En conséquence, quelles que soient les « spécificités na-tionales » qui existent elles ne changent pas cette situa-tion,  elles ne changent pas la règle de base, la nécessitéde la révolution socialiste, de la construction du socia-

lisme, de sorte que l'exploitation de l'homme parl'homme soit abolie et les conditions d'une société sansclasses soient créées. Le KKE ne se réfère pas aux « modèles » de révolution, niau transfert de l'expérience révolutionnaire. Il évalue lesdifficultés, le caractère complexe du processus révolution-naire. Mais les questions de base sont les suivantes :Les lois de la révolution socialiste sont-elles valables ounon ?Est-ce que la classe ouvrière prendra le pouvoir ou non?Luttera-t-elle ensemble avec ses alliés, évidemment dans

des conditions difficiles et en conflit avec la contre-révo-lution, pour la socialisation des moyens de production ?Le pouvoir de la classe ouvrière tentera-t-il d'appliquer laplanification centralisée ?Ce sont les problèmes que nous sommes obligés de dis-cuter , et nous pouvons voir que les aphorismes au sujetdu sectarisme gênent cette discussion, dissimulent les re-traites et les impasses stratégiques. »La suite de la contribution de KKE est consacrée à la crisedu mouvement communiste et ouvrier international etcomment la surmonter.

confrontation entre les peuples et l’impérialisme :

quelques enseignementsLes guerres internes qui font rage en Libye, Syrie,

Irak, provoquées ou encouragées par les ingérencesmilitaires et politiques des Etats impérialistes, avec

l'appui des monarchies rétrogrades du Golfe, suscitent degrosses inquiétudes au sein de la grande masse du peuple.Seules quelques catégories sociales minoritaires souhai-tent l'intervention extérieure de ces Etats pour qu'ils lesaident à s'emparer du pouvoir ou à obliger ses détenteursactuels à leur faire une place dans la direction du pays.Le déferlement en Irak des hordes dites de l'EIIL couvéesen Syrie par la coalition maléfique de l'impérialisme et dela réaction anti-nationale interne a porté au plus hautpoint ces inquiétudes. Chacun a conscience que ces Etatscomplotent pour mettre directement la main sur les richessesdu pays. L'histoire foisonne malheureusement d'exemplesde coups de force contre les peuples pour les déposséder parla violence de leurs richesses.Ainsi, le Venezuela qui a décidé sous la présidence de Cha-vez de mettre fin à la mainmise des USA sur son pétroleest l'objet d'opérations permanentes de déstabilisation.La mobilisation populaire avait mis en échec le coup d'Etatfomenté et soutenu en 2002 par les Etats-Unis. Les pres-sions américaines et les complots incessants visant à met-tre en selle des larbins qui s'empresseront de rétablir lamainmise étrangère sur le pétrole sont brisés par la mo-bilisation populaire. Les liens qui unissent le régime vé-nézuélien aux travailleurs et à la majorité du peuple sontforts malgré les campagnes de désorganisation écono-mique animées par la bourgeoisie et l'impérialisme pourpousser le peuple à lâcher son gouvernement et renoncerà se battre pour préserver ses conquêtes sociales. L'issuede la lutte qui oppose la majorité du peuple à la minoritébourgeoise au service de l'impérialisme va dépendre de

l'application de mesures économiques anti-capitalistes etd'initiatives politiques résolues pour neutraliser sur tousles plans la subversion.Le régime libyen n'avait pas su résister à l'agression mili-taire des USA, de la France et de la Grande-Bretagne. Lerégime d'El Kaddafi était dominé par une petite-bour-geoisie patriotique qui avait modernisé son pays et misen oeuvre une politique sociale de progrès incontestable.Le développement économique impulsé par les rentréespétrolières avait eu aussi pour résultat la formation decouches exploiteuses très aisées aspirant à s'approprierles richesses pétrolières. Elles ont fait appel à l'interven-tion extérieure pour évincer du pouvoir El Kaddafi, obs-tacle à la réalisation de leurs objectifs de classe. Le régimehégémonique incarné par ce dernier a pu être détruitparce qu'il n'avait pas trouvé assez de forces pour mettreen échec l'intervention extérieure et l'insurrection desforces ultra-réactionnaires dirigées par les tendances obs-curantistes. Son régime avait empêché l'émergence deforces ouvrières et populaires organisées et indépen-dantes qui auraient pu résister aux assauts coordonnéesdes forces de l'obscurantisme et de l'impérialisme. La Syriesubit depuis 3 ans une guerre interne et externe meur-trière menée contre elle par les mêmes puissances qui ontsemé le chaos en Libye. Pour son malheur, elle constituede par sa situation géographique une voie de passage desgazoducs à travers lequel Qatar pensait acheminer songaz vers l'Europe pour concurrencer à faible coût le gazrusse et le gaz algérien. Et elle regorge elle aussi de gise-ments de pétrole et de gaz peu exploités. Le régime dirigépar Bachar El Assad s'était transformé de plus en plus enorgane des couches embourgeoisées. Il a mené une poli-tique de privatisations et de bradage des complexes tou-

ristiques au profit des émirs du Golfe, de fermetured'usines et de licenciements, de suppression des subven-tions accordées à la paysannerie. Cette politique a provo-qué le mécontentement populaire que l'impérialisme aexploité avec dextérité. Le régime a pensé pouvoir se pas-ser de l'appui des masses populaires en faisant desconcessions économiques aux multinationales et auxhommes d'affaires du Golfe. Concessions jugées insuffi-santes. L'impérialisme réclame toujours plus pour étan-cher sa soif de profits. D'où sa décision en 2011 de passerà l'attaque en donnant le feu vert à l'insurrection arméegénérale préparée depuis des années par les groupes ca-mouflés sous l'étendard de l'Islam. Le régime syrien atrouvé dans le monde des alliés - Russie, Chine, notam-ment - décidés à s'opposer à l'hégémonie planétaire desUSA. Malgré l'évolution à droite amorcée au début desannées 2000, ce régime est encore bâti sur des alliancespolitiques internes relativement larges. C'est grâce à celaqu'il peut tenir tête à la coalition de l'impérialisme, desmonarchies rétrogrades de la région et des couches so-ciales ultra-réactionnaires qui ont suscité la formation debandes armées obscurantistes barbares. C'est aussi àcause de l'extrême brutalité des ingérences extérieuresque les couches patriotiques opposées à l'instaurationd'un régime théocratique ont fait front. Mais si le systèmeéconomique et social et la répartition des revenus avaitreflété les aspirations des travailleurs, de la paysannerielaborieuse, des couches sociales populaires, la coalitionmaléfique aurait été défaite plus rapidement et au prixde souffrances moindres pour le peuple. En l’absence detelles orientations, l’issue de ce conflit demeure incer-taine. Les puissances impérialistes s'obstinent à porter àbout de bras une armée de mercenaires barbares, à rame- lll

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ner le pays à l'âge de la pierre. Punir cruellement la Syriepour montrer ce qui attend les peuples qui refusent decourber l'échine, tel est leur message. Si l'impérialisme etles franges de la bourgeoisie syrienne que ses ingérencesmenacent dans leur existence physique, parviennent àtrouver un compromis, la contre-partie en sera certaine-ment très lourde pour les classes laborieuses de ce pays. En Algérie, l'invasion de l'Irak par les USA et la Grande-Bretagne en 2003 avait fait frémir les couches sociales pri-vilégiées capitulardes. Apeuré, Bouteflika avait décidé enfévrier 2005 de privatiser le pétrole, justifiant sa décisionen affirmant sans honte que l’Algérie ne pouvait plusignorer les nouvelles réalités internationales en défiantceux qui pouvaient la détruire de loin à coup de missiles!Tétanisées par le risque de subir le même sort que les Ira-kiens, les couches sociales exploiteuses et parasitairesavaient appuyé dans un premier temps cette décision an-tinationale, espérant trouver un compromis avec les Etatsimpérialistes qui leur laisserait une part « équitable » des

revenus pétroliers. Peu leur importaient les conséquencesd'une telle forfaiture sur le sort de la quasi-totalité dupeuple. Un an après, cette décision fut annulée sous lapression d'autres secteurs du pouvoir. Non parce qu'ilsavaient l’Algérie à coeur mais parce qu’ils étaient effrayéspar les graves conséquences financière sur leurs propresprivilèges de leur désaissisement du contrôle des res-sources pétrolières au bénéfice des entreprises étrangères,par la perte de leur pouvoir de contrôle sur la société, parles risques à plus ou moins long terme d'avoir à affronterun soulèvement populaire difficile à maîtriser. Quelle différence entre cet esprit défaitiste, ces calculs declasse égoïstes avec les positions adoptées par le courantpetit-bourgeois patriotique progressiste incarné par Bou-mediène lorsqu'il nationalisa le pétrole en 1971 ! Lecontexte international était plus favorable étant donnél'existence du camp socialiste. Mais la réussite de cette dé-cision historique restait tributaire du rapport des forces in-terne. La défense de la propriété de la nation sur ses

richesses nationales supposait la création d'un solide frontinterne et donc la mise en oeuvre d’une stratégie d’appuisur les masses populaires, de satisfaction de leurs aspira-tions à la justice sociale et au progrès. Le régime de Bou-mediène avait compris qu’il devait faire sa jonction avec lestravailleurs et les masses populaires pour faire face à la ri-poste et aux intrigues de l’impérialisme. Celui-ci pouvaitcompter sur l’appui de forces sociales hostiles au processusde rupture avec les structures sociales héritées du colonia-lisme qui leur procuraient de gros privilèges. Boumedièneavait lancé une stratégie politique basée sur la réformeagraire, l’industrialisation créatrice d’emplois, la démocra-tisation de l’enseignement, l’accès à la santé, etc. Il avaitcontribué au renforcement du front anti-impérialiste inter-national. Ces orientations de progrès lui ont valu un fort sou-tien populaire et l’ont aussi amené à entrer en conflit avecles potentats féodaux, la bourgeoisie, les aspirants, au seinde l’état, à l’embourgeoisement. D’où les complots et lesentreprises de déstabilisation pour faire échouer le proces-sus socialisant. Si la fraction droitière du pouvoir a pu à lamort prématurée - voire suspecte - de Boumediène, mettrefin à ce processus, c’est en raison des contradictions de lapetite-bourgeoisie. Elle a oscillé entre des positions antica-pitalistes et le refus de reconnaître le rôle des forces repré-sentatives de la classe ouvrière dans la direction de la luttepour le socialisme, le désir de domestication de la classe ou-vrière dont le parti était interdit et les syndicats mis au pas.Ces contradictions ont paralysé l’action indépendante destravailleurs. Elles ont permis aux tendances réactionnairesimplantées dans les appareils d’état de changer le cours del’évolution de l’Algérie sans rencontrer d'opposition popu-laire organisée, de plonger par la suite le pays dans une ré-gression dont il n’a pu sortir jusqu’à présent. Beaucoup d’enseignements peuvent être tirés de l’analysede ces événements passés ou actuels dans le travail d’éla-boration de la stratégie de mobilisation des masses pourune transformation radicale de la société et de son pouvoird’état afin de contrer victorieusement les ingérences im-périalistes.

les Partis communistes contre la destruction des armes chimiques syriennes en Méditerranée

Nous, les partis communistes et ou-vriers de Méditerranée qui signonscette déclaration, exprimons notre

opposition catégorique à la destructiondes armes chimiques de Syrie qui aurontlieu dans les eaux de la Méditerranée,malgré le fait que c'est une mer fermée.Cette décision pourra conduire une régionà être énormément polluée par des dé-chets chimiques toxiques, avec des

conséquences sur la santé publique et ladestruction d'une vaste étendue de l’en-vironnement.Les USA et l’Union Européenne alors qu'ilsattisent le massacre du peuple de Syriequi se poursuit à travers leur interventionmettent maintenant en danger la santéet la vie de millions de personnes dansl’ensemble de la Méditerranée, particu-lièrement dans ces régions côtières.

Le plan apparaît être promu par lesénormes intérêts des affairistes, qui sontdéployés expérimentalement en Médi-terranée dans le but de trouver des solu-tions pour l’augmentation de leursprofits. Une fois de plus l’UE et les USAsont les ennemis des peuples et serventles intérêts des monopoles au dépens dela vie des peuples. Nous dénonçons le silence des mass-

média sur cette question et exprimonsnotre solidarité avec les mobilisationscontre la destruction des armes chi-miques en Méditerranée et appelons lespeuples de la Méditerranée à s’opposer àces plans dangereux.(Cette déclaration a été signé par plu-sieurs Partis communistes et ouvriers despays du pourtour de la Méditerranée dontle PADS).

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INTERNATIONAL

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Actualités des Partis communistes et ouvriers du monde

PAleStinedécès du grand poète Palestinien

Samih al-Qasim

Né en 1939, Samih al-Qasim, considérécomme l’un des plus grands poètes palesti-niens est décédé mardi 19 Août 2014 dansson village de Rameh en Galilée. Membre dela communauté Arabe-Druze palestiniennevivant en Israël il a été une figure proémi-nente de la lutte contre l’incorporation dansl’armée israélienne des Palestiniens Druzes.Il était le directeur- adjoint du quotidien Al-Itihad et membre du comité central duParti communiste israélien.

SOudAnle Parti communiste du Soudan

refuse de participer aux prochaines élections générales

Le 22 juillet 2014, la Parti communiste duSoudan déclare dans une lettre adressée auPrésident du conseil politique chargé desquestions afférentes au parti, de la décisionprise par son Bureau Politique de ne pas par-ticiper aux élections générales « à moins ,ajoute cette décision, qu'elles se déroulentsous un gouvernement de transition qui éta-blit une transformation démocratique réellequi promeut les libertés publiques et assureles droits et le respect de la personne humaine ». L'intégralité de cette lettre a été publiée sur le site web du Lien:http://www.lien.pads.fr

cOlOMBie: 50 années de lutte des fArc-eP

de colombie à l’occasion des 50 années de lutte des Forces Armées -Révolutionnaires de Colom-bie(FARC-EP) de nombreux partis commu-nistes et ouvriers, dont le PADS, ont adresséle 27 mai 2014, un message à cette organi-sation qui déclare notamment: « Nous ho-norons la mémoire de Manuel Marulanda,des membres fondateurs, des martyrs com-munistes et des combattants, des comman-dants et des combattants qui, tout au longde ces décades ont donné leurs vies pour les

causes populaires et des ouvriers, pour la li-berté et la fin de l’exploitation de l’hommepar l’homme. »« Nous soutenons l’effort des FARC-EP pourune solution politique du conflit armé quigarantira les droits et les libertés des ouvrierset des couches populaires. Notre solidaritéva à la lutte du peuple Colombien pour unenouvelle Colombie, sans faim, avec des em-plois, des maisons, des soins médicaux, etl’éducation pour chacun. Nous demandonsque les détenus emprisonnés actuellementen Colombie soient libérés. »

grÈceles élus au parlement européen

du Pc de grèce ne rejoignent aucun groupe

Le 3 juin 2014, dans une déclaration leParti communiste de Grèce a annoncé queses élus au Parlement européen ne rejoin-dront aucun groupe. Le KKE, dans sa dé-claration, rappelle « son engagementprincipal » pris avec le peuple de Grècelors des élections européennes, à savoir :« dévoiler les plans anti-peuple qui sontconcoctés à l’UE et par dessus tout renfor-cer la lutte du peuple contre l'UE impéria-liste, pour la socialisation des monopoles,le désengagement de l'UE, de sorte queles peuples conquièrent leur propre pou-voir. Une participation des membres deKKE au parlement européen dans desgroupes dont la principale orientation estd'embellir et de soutenir l’UE ne peut passervir cet engagement. »

festival de la jeunesse communiste de grèce

du 18 au 20 septembre 2014A Athènes, du 18 au 20 septembre 2014, laJeunesse communiste de Grèce (KNE) orga-nise son festival annuel auquel participerontdes délégués de plusieurs organisations dela Jeunesse communiste dans le monde.

turQuietragédie minière de Soma

A la suite de la tragédie minière qui s'est pro-duite à Soma le Parti algérien pour la démo-cratie et le socialisme a adressé au PC deTurquie un message de solidarité dans lequelil souligne: « Ce drame qui affecte de nom-breuses familles de mineurs de Soma n’estni accidentelle, ni une fatalité divine. Il est lerésultat de l’exploitation de la classe ouvrièrepar le système capitaliste dont le seul souci

est d’arracher le plus de profit sans tenircompte de la santé et de la sécurité des ou-vriers. Le gouvernement d’Erdogan qui amanipulé les sentiments religieux du peupleafin d'arriver au pouvoir n’avait qu'un seulbut celui de servir la classe bourgeoise localeet les puissances impérialistes. »

les résultats de l'élection présidentielle

vu par le P.c de turquieDans une déclaration en date du 11 Août2014, Le parti communiste de Turquie indiquece qui suit : « Le P.C de Turquie a appelé au boy-cott des élections. 34 millions d'électeurs sesont dressés contre Erdogan... Erdogan a ob-tenu 21 millions de voix (51% des suffragesexprimés) alors que le nombre de ceux quin'ont pas voté pour lui ou n’ont pas pris partau scrutin s’élève à 34 millions. Le nombre desabstentions est de 15 millions... Erdogan estdevenu le président avec 38% seulement dutotal de l'électorat. » Dans ces conditions leParti communiste de Turquie considère que « cette élection n'est pas légitime ».

MeXiQuela 17e rencontre internationale

des Partis communistes et ouvriers du monde se tiendra

du 13 au 15 novembre 2014 à guayaquil

Cette 17e rencontre fait suite à la décisionque la précédente avait prise au mois de no-vembre 2013 lors de sa session à Lisbonne(Portugal). Conformément à cette décisionle groupe de travail de cette rencontre a fixéle thème des discussions de cette rencontre.Il est le suivant : « Le rôle des Partis communistes et ouvriersdans la lutte anti-impérialiste, l'exploitationcapitaliste qui sont la cause des crises et desguerres, qui encouragent les forces fascisteset nationalistes contre les droits des ouvrierset des peuples, l'émancipation nationale etsociale, le développement du combat declasse et du socialisme. »

POrtugAl69 ans après Hiroshima

et nagasaki une déclaration du Parti communiste portugais

Dans une déclaration publiée le 8 août 2014,le représentant des Relations internationalesdu Parti communiste portugais soulignel’actualité de la lutte pour la paix au vu desconflits en Palestine et en Ukraine. Il déclare

notamment : « Pour marquer les 69 annéesdu lancement des bombes atomiques US surHiroshima et Nagasaki- les 6 et 9 août 1945 »le Parti communiste portugais attire l’atten-tion sur les graves développements interna-tionaux qui surgissent de l’escalade desingérences, de l’agression et de la guerreconduite par l'impérialisme US. « En créant et en promouvant une vaste flam-bée de tension et de déstabilisation, pratique-ment dans les régions du monde, les étatsUnis et leurs alliés de l'OTAN et de l’Union eu-ropéenne encouragent l'agression et déclen-chent une guerre contre tous ceux qui,défendent la souveraineté et l’indépendancenationale et qui résistent à leurs objectifs d’imposer la domination du monde... »

fête de « AvAnte » organe central

du Parti communiste Portugais les 5, 6 et 7 septembre 2014

AVANTE organise à Atalaia, Amora Seixal(Portugal), dans le cadre du 40e anniver-saire de la Révolution d’Avril sa 38e fête.Elle se déroule dans une situation mar-quée par une violente attaque de la bour-geoisie capitaliste contre les droits, lesintérêts et les aspirations des travailleursportugais. Le Parti communiste portugaisqui se place à la tête de la résistance demasse à cette violente attaque, ainsi queson organe AVANTE réclament « la démis-sion du gouvernement, de nouvelles élec-tions, une rupture avec la politique de ladroite et une alternative, patriotique degauche, pour ouvrir le chemin à une "Dé-mocratie avancée" qui applique les valeursd'Avril dans l'avenir du Portugal ».Le Parti algérien pour la démocratie et le so-cialisme, Le Lien remercient AVANTE pourson invitation à y participer et lui souhaitentplein succès au cours de cette fête.

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delhamid Benzine et Jacques Salort, de l’organisation armée « Les combattants de lalibération nationale ». Après l’intégration des « Combattants de la libération » au seinde l’ALN, au lendemain des accords PCA-FLN, elle poursuivit l’action politique clan-destine jusqu’à l'indépendance nationale, auprès de la direction du PCA. Au lendemain de l’indépendance, elle ne cessera pas son action militante d’abord ausein du PCA, puis après le coup d’état de 1965 au sein du Parti de l’Avant-Garde Socia-liste. Dans les années 1990 après la dislocation du PAGS, elle n’aura pas d’activité mi-litante dans un parti communiste, mais militera au sein du Rassemblement desFemmes Algériennes (RAFD) contre les forces obscurantistes pour les droits des femmeset la démocratie.

lakhdar BenhassineProfesseur d’économie à l’université d’Alger, notre camarade lakhdar Ben-hassine est décédé le 28 juin 2014. il a succombé à la suite d’un Avc. ilétait âgé de 83 ans. étudiant engagé dans l’UGEMA (Union Générale des étudiants Musulmans Algériens,il bénéficie dés le début de l’insurrection armée du 1er novembre 1954 d’une boursequi lui permit de poursuivre ses études en URSS à la célèbre Université Lomonossov. Ala fin de ses études, il se rend en 1959 à Berlin en République démocratique allemandeoù il poursuit ses recherches scientifiques dans l’étude des œuvres de Marx et d’Engels.Là il fait partie des cercles marxistes constitués à l’initiative de la Délégation extérieure

du Parti communiste algérien. De retour en Algérie, au lendemain de l’indépendancetout en rejoignant le Parti communiste algérien, il poursuivit son combat parmi lesmilieux scientifiques de l’université d’Alger. Au lendemain du coup d’état de 1965, ilrejoignit les rangs du PAGS et demeura attaché à son idéal communiste jusqu’à sa mort. Lakhdar Benhassine était très apprécié dans le milieu universitaire pour son honnêtetéet son intransigeance face à la dérive qui n’a pas épargné le monde universitaire. Pro-fesseur de haut niveau, les étudiants l’admiraient quand il le voyait distribuer des tractsdevant la porte de l’Université pour dénoncer les agressions d’Israël, faire signer despétitions contre les atteints à la démocratie, participer à des assemblées pour réclamerdes logements pour les assistants, etc. Il a laissé une production académique et intel-lectuelle de qualité scientifique remarquable.

HOMMAGE

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lucette Hadj Ali, (née larribère)elle est décédée le 30 mai 2014 près de toulon (france). issue d’une famillecommuniste, elle est née à Oran le 9 décembre 1920. Elle a suivi des études au lycée d’Oran et après l’obtention de son baccalauréat elle les apoursuivies à l’Université de la Sorbonne où elle prépara une licence en histoire et géo-graphie. Au déclenchement de la seconde guerre mondiale, en 1939, après avoir obtenuedeux certificats elle revient à Alger où elle achève à la Faculté ses études en obtenant salicence en histoire et en géographie. De décembre 1942 à janvier 1943, elle enseigne dansle secondaire. Puis de janvier 1943 à décembre 1944 elle exercera la profession de journa-liste à l’Agence Française de presse (AFP). C’est là qu'elle se lie d’amitié avec Gilberte Sarfatyqui deviendra la compagne d’Henri Alleg, une grande amitié qui a duré tout au long deleur vie. Dans son ouvrage « Mémoire Algérienne » , Henri Alleg qui a été lui-même em-bauché à la rédaction de l’AFP, raconte comment il fit la connaissance de Lucette et de Gil-berte et comment il les a convaincues de donner leur adhésion au PCA. A propos de Lucette,il écrit ce qui suit : « Lucette avait grandi sous l’influence des idées de ce père et de cetoncle. Autant dire qu'il n’était pas nécessaire de polir ses arguments pour convaincrequelqu’un qui appartenait déjà à une tribu si motivée ». En effet son père, Jean-Marie Lar-ribère et son oncle Camille étaient des militants actifs et connus du PCA. Après son adhésion au Parti communiste algérien, en 1945, elle devient une militanteactive, d’abord en collaborant à la rédaction de l’hebdomadaire Liberté, organe centralde cette organisation, puis au journal Femmes d’Algérie, publication de l’Union desfemmes Algériennes. Elle sera élue au comité central du Parti communiste Algériendans les années 1950. A la demande son parti elle rejoindra la rédaction du quotidienprogressiste Alger républicain où la direction lui confie la responsabilité de l’équipe dejour de la rédaction qu’elle animera jusqu’à l’interdiction de parution du journal enseptembre 1955 par l’administration coloniale. A la demande de la direction du PCAelle fut chargée de la mise en place, aux côtés de Bachir Hadj Ali, Sadek Hadjerés, Ab-

ils nous ont quitté

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