lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de...

12
Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat : 90, Avenue de Suffren 75015 PARIS Tél. 01 44 49 07 17 (répondeur) Editorial de Relais Lumière Espérance Lettre d’information de l'association aux membres et aux amis 25 - 1 er semestre 2012 le lien Sommaire Editorial Jean-Claude Leclercq Prière Le courage du quotidien Le regard que nous portons sur les autres par Mgr Thomas Témoignages de proches Nouvelles de Relais Nouvelles et annonces Prière Le courage du quotidien Question redoutable cent fois posée lors de nos rencontres en grand ou petit groupe ou bien au sein d’une vie de famille souvent chaotique. En glanant ici ou là quelques récits de parents, de conjoints, d’amis, au travers de l’épreuve de la maladie psychique d’un des leurs, une guirlande de mots s’est déployée redonnant vie et espérance à ceux et celles dont le fardeau est souvent bien lourd. Humanité, pardon, humilité, prière silencieuse, révolte, douceur, écoute, attention à l’autre et surtout patience transparaissent dans les récits de ces personnes qui, chaque jour, remettent le métier sur l’ouvrage de leur vie. Ce journal a pour vocation de redonner espoir aux découragés en cherchant sans cesse le vrai visage de celui ou celle qui leur sont cher, défiguré par la maladie. L’attention portée à chacun, chacune d’entre eux laisse entrevoir une dimension souvent bien cachée mais porteuse d’espérance. La force de Relais consiste à reconnaître chaque petite lumière découverte au travers de l’épreuve, celle qui malgré tout fait grandir en humanité. Pour ceux et celles qui auront la chance de faire une pause à Lourdes du 9 au 13 mai, cette lumière sera transfigurante et revitalisante. Quant à ceux qui n'ont pas la possibilité de se joindre à ce pèlerinage, qu'ils soient sûrs qu'ils seront associés à nos prières. Jean-Claude Leclercq Président Mais que peuvent-ils nous apporter ? Le courage du quotidien est celui qui nous prend le plus fortement au dépourvu. Pour qu'en toutes choses, Dieu soit glorifié, il faut durer dans la patience, participer par la patience aux souffrances du Christ, sans enjamber sur l'avenir qui n'appartient qu'à Dieu. Il n'y a d'espérance que si l'on accepte de ne pas voir l'avenir. Pensons au don de la manne dans le désert. Il était quotidien, mais on ne pouvait en garder pour le lendemain. Vouloir imaginer l'avenir, c'est faire de l'espérance fiction. Dès que nous pensons l'avenir, nous le pensons comme le passé. Nous n'avons pas l'imagination de Dieu. Demain sera autre chose. Nous ne pouvons pas l'imaginer. Christian de Chergé écrit début mars 1996, moins de 3 semaines avant d'être enlevé avec six de ses frères Rencontre chrétienne de parents et amis de personnes souffrant de maladie psychique

Transcript of lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de...

Page 1: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal.Adresse du secrétariat : 90, Avenue de Suffren 75015 PARIS Tél. 01 44 49 07 17 (répondeur)

Editorial

de Relais Lumière Espérance

Lettre d’information de l'associationaux membres et aux amisN° 25 - 1er semestre 2012le lien

Sommaire● Editorial

Jean-Claude Leclercq

● PrièreLe courage du quotidien

● Le regard que nous portonssur les autrespar Mgr Thomas

● Témoignages de proches

● Nouvelles de Relais

● Nouvelles et annonces

Prière

Le courage du quotidien

Question redoutable cent fois poséelors de nos rencontres en grand oupetit groupe ou bien au sein d’unevie de famille souvent chaotique.En glanant ici ou là quelques récits

de parents, de conjoints, d’amis, au travers de l’épreuvede la maladie psychique d’un des leurs, une guirlande demots s’est déployée redonnant vie et espérance à ceux etcelles dont le fardeau est souvent bien lourd. Humanité,pardon, humilité, prière silencieuse, révolte, douceur,écoute, attention à l’autre et surtout patiencetransparaissent dans les récits de ces personnes qui, chaquejour, remettent le métier sur l’ouvrage de leur vie.

Ce journal a pour vocation de redonner espoir auxdécouragés en cherchant sans cesse le vrai visage de celuiou celle qui leur sont cher, défiguré par la maladie.L’attention portée à chacun, chacune d’entre eux laisseentrevoir une dimension souvent bien cachée maisporteuse d’espérance. La force de Relais consiste àreconnaître chaque petite lumière découverte au traversde l’épreuve, celle qui malgré tout fait grandir en humanité.Pour ceux et celles qui auront la chance de faire une pauseà Lourdes du 9 au 13 mai, cette lumière sera transfiguranteet revitalisante. Quant à ceux qui n'ont pas la possibilitéde se joindre à ce pèlerinage, qu'ils soient sûrs qu'ils serontassociés à nos prières.

Jean-Claude LeclercqPrésident

Mais que peuvent-ilsnous apporter ?

Le courage du quotidien est celui qui nousprend le plus fortement au dépourvu.Pour qu'en toutes choses, Dieu soit glorifié,il faut durer dans la patience,participer par la patience aux souffrancesdu Christ,sans enjamber sur l'avenir qui n'appartientqu'à Dieu.Il n'y a d'espérance que si l'on accepte dene pas voir l'avenir.Pensons au don de la manne dans ledésert. Il était quotidien, mais on nepouvait en garder pour le lendemain.Vouloir imaginer l'avenir, c'est faire del'espérance fiction.Dès que nous pensons l'avenir, nous lepensons comme le passé.Nous n'avons pas l'imagination de Dieu.Demain sera autre chose.Nous ne pouvons pas l'imaginer.

Christian de Chergé

écrit début mars 1996, moins de 3 semaines avantd'être enlevé avec six de ses frères

Rencontre chrétienne de parents et amis de personnes souffrant de maladie psychique

Page 2: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

2

Méditation sur le regardque nous portons sur les autres

Pour voir clair, nous devons souvent nettoyer nos yeux et nos lunettes.

Nous ne regardons pas toujours dela même façon les personnes avec les-quelles nous vivons. Hier, plus posi-tivement : aujourd’hui plus négative-ment ? Ou le contraire ? Notre re-gard évolue. Impossible de se con-tenter d’un seul point de vue. Il fautdu temps pour analyser un horizonaussi large que l’existence des autreset la nôtre.

Nul n’est uniformément mauvais.Celui que l’opinion appelle meurtriern’est pas que meurtrier : il aime sansdoute encore ses enfants, sa compa-gne, tel ami ? La personnepsychiquement malade est sans douteappréciée par d’autres sur tel ou telpoint que nous avons jadis aimé.Nous refuserions certainement de ladéclarer totalement négative, malade,invivable : preuve que nous lui recon-naissons encore des qualités suscep-tibles de nous apporter quelquechose.

Se souvenir des moments passésagréablement avec cette personne. Ilsont réellement existé. Peuvent-ils re-venir ? Dans quel environnement re-lationnel se sont-ils produits ? Pou-vons-nous recréer cet environne-ment ? Avec la collaboration de quels

membres de la famille ou de quelsamis ?

« Ne jugez pas ». Tel est le conseilet même l’ordre donné par Jésus (Lc

6, 37). Ce qui signifie : n’enfermezpas l’autre dans un jugement défini-tif vous amenant à le rejeter : Dieuseul pénètre les reins et les cœurs ;Lui seul peut porter le jugement der-nier. Abandonnez-donc ce jugementfinal à la sagesse de Dieu. Ceci nevous interdit pas de réfléchir, de vousposer des questions, de faire sur lesautres des discernements fondés.

Mais acceptez que les autres enfassent aussi sur vous. Jésus a mis enparabole la prière d’un Pharisien etd’un Publicain (Lc 18,10). Le premierdit des choses vraies et très positivessur lui : c’est indéniable. Mais il jugele Publicain de façon totalement né-gative, méprisante. Et il oublie com-plètement de regarder les points né-gatifs de sa vie ou de sa personna-lité: le regard qu’il porte sur lui man-que d’objectivité, tout comme son re-gard sur le Publicain. Jésus conclutqu’il ne rentre pas chez lui reconnujuste par Dieu alors que Dieu estimejuste le regard porté sur lui-même parle Publicain. Impossible de méditercette parabole sans se poser des ques-tions sur l’objectivité de notre regard.La Fontaine a complété cette sagesse

Page 3: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

3

● ● ●

du regard par la fable des deux besa-ces : celle de devant pour les défautsdes autres, et celle de derrière pournos propres défauts.

Sans doute est-ce-la bonne attitudeque suggérait St Paul aux chrétiensde Philippes : «N'accordez rien à l'es-prit de parti, rien à la vaine gloire,mais que chacun par l'humilité estimeles autres supérieurs à soi ; ne recher-chez pas chacun vos propres intérêts,mais plutôt que chacun songe à ceuxdes autres. Ayez entre vous les mê-mes sentiments qui sont dans leChrist Jésus » (Phil 2,3-5).

Que nous apportent nosproches malades? (1)

Pour illustrer cette méditation sur

le regard que nous portons sur les

autres, voici quelques témoignagesglanés dans le "Groupe des conjoints"

auquel j'avais posé la question : « Que

vous apporte la personne malade pro-che de vous ?»

PAUL - « Entre nous je ne sais pasencore où est et qui peut se vanterd'être NORMAL sauf l'UN qui est venuparmi nous et que j'admire par ce queles Évangélistes racontent de sesactes et de ses propos … , donc maconjointe m'a appris peu à peu àmettre de l'ordre " dans mes pensées,mes paroles et mes actes" où chacunrecherche le plus de coordination, debon sens partagé, d'homogénéité…Tout ceci est une œuvre qui demandedes années, avec des momentssombres et des joies profondes ».

***AUDE- « Mon conjoint m'a fait fairetout un chemin humain et spirituel,rude mais beau ; j'ai découvert mon

impuissance radicale à le "sauver"de son malheur, à le comprendre...J'ai découvert mes limites, leslimites de l'amour humain aussi ;cela m'a permis de me situer plusen vérité par rapport à moi-même,aux autres et au Seigneur aussi.Tout cela m'a rendue plus "hu-maine", plus confiante aussi en laforce et la grâce de Dieu donnée aujour le jour... j'ai aussi mesuré quelcourage et quelle foi, il lui fautpour vivre, certains jours...»

***DANIÈLE- « Grâce à mon mari et àson handicap, le Seigneur a faitpour moi des Merveilles... m'appre-nant à me laisser déplacer de mesidées et bouger de l'acquis reçu del'éducation... pour m'ouvrir àl'inconnu, à l'Autre, à autrui... medonnant de vivre Sa paix... à nepas confondre avec ''la tranquillitéde conformité à sa propre ressem-blance''».

***

CLAIRE- « Le "Notre Père" prendune place différente :* Vivre le pardon au quotidien :"pardonne-nous nos offensescomme nous pardonnons" ... etDieu sait si je dois pardonnerplusieurs fois par jour le stress, lesblessures/vexations subies..* "Donne-nous notre pain de cejour" : donne-moi la force de vivre"un jour à la fois", et parfois dansles crises "une heure à la fois"....* S'il me faut renoncer chaque jourà avoir un compagnon, l'accueil duChrist ressuscité est un autrecompagnonnage, mystique et riche… Je suis mal mariée, je suis seuleà deux, solidaire de bien d'autres,connus et inconnus.

* Dans le passé, les crises et le mal-être de F, m'ont appris à communiquerautrement avec les hommes que jerencontrais dans le cadre de montravail ; et si j'ai fait du "bon travail"à cet égard, c'est vraiment "grâce à F".Puissent ces quelques réflexions nouspermettre de "tenir" dans l'amour et lasérénité ».

***CHANTAL- « Chaque jour, me dépasser,réfléchir avant d'agir, comprendre quederrière des mots terribles se cacheautre chose, une souffrance qui medépasse. Essayer de garder "la maîtrise"dans le bouillonnement de mes pen-sées. Cela contraint à l'humilité, avecun grand H. Vivre au jour le jour, voireà l'heure dans les moments troublés.Pardonner...à la limite du supportable(dans la foi). Se ressourcer sans cesse,prier, écouter les autres, ne pas sereplier, "tenir la barre" pour éviter quele bateau coule, mais accepter de nepas être le "capitaine".Me "taire", "être là", opter pour la"compassion muette" dans les momentsde dépression. …J'ai fait un choix :VIVRE ! Donc j'essaie de "lâcher prise"le plus possible. Si le Seigneur a mismon mari sur ma route, je le supplie des'en occuper ».

***

SYLVIE- « Que m'a apporté mon mari ?Colère, désespoir, haine, décourage-ment, certes...et pendant des années.Mais j'ai découvert en moi une monta-gne de patience, la capacité de prendrede la distance sans avoir l'impressionde ne plus l'aimer. J’ai acquis davan-tage de liberté, de compréhension de lasouffrance d'autrui ; j'apprends à"Aimer sans dévorer" (livre de LyttaBasset), à respecter les choix de monmari, à accepter ses angoisses déliran-

Page 4: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

4

● ● ●

tes, même si sur le moment jel'envoie balader sous le coup de lacolère ; j'apprends petit à petit àprésenter à Dieu mes soucis, nossouffrances, ma difficulté à ne pasvouloir tout gérer, mes ratés quoti-diens ; j'apprends à me déculpabili-ser (et çà, c'est un gros boulot !) età m'aimer.

J'apprends heure après heure àpercevoir les signes de la présencede Dieu dans nos vies ; tout douce-ment, j'apprends à accueillir deminuscules étincelles de joie aumilieu de mes larmes.

Sans la maladie de mon mari, jen'en serais peut-être pas là. La prièrequi m'habite en ce moment : "MonDieu, fais de moi ce que Tu veux,...mais dis-moi ce que je dois faire.Où es-Tu donc ? Que je Te voie etT'entende ! Attire mon mari près deToi ! "Parfois aussi je me dis quel'humour peut être un remèdeefficace et puissant à notre désarroi ;en ce qui me concerne, c'est unevoie que j'essaie de réemprunter,avec un certain (petit) succès».

***CORINNE - « Lorsque je suis près dePierre, je me sens apaisée. Je ne l'aijamais entendu se plaindre ni serévolter. Quelle leçon! J'ai appris àme réjouir de petites choses et àfaire provision de bonheur enattendant la prochaine étincelle, àvivre au jour le jour, à être pluspatiente, moins exigeante, plusindulgente. Sans cette maladie, je neserais pas ce que je suis ; elle nousconfronte à notre impuissance, ànotre pauvreté.Comme Marie qui méditait toutes ceschoses en son cœur et se tenait aupied de la croix ...»

***ELISABETH- « Je n'arrive pas àrentrer dans toutes ces bellesdynamiques dont vous témoignez etje vous admire. Je persévère dans laprière mais je me sens toujours au

milieu de décombres comme après untremblement de terre avec beaucoupde silence autour de moi. Je n'ai pasencore saisi le sens de tout ce qui estarrivé.Que m'a apporté l'état de mon mari?A ce jour d'aujourd'hui je ne vois pasde positif. Il a précipité sa familledans un complet désastre dont mesdeux enfants et moi-même avonsbeaucoup de mal à nous remettre.Maintenant qu'il ne vient plus à lamaison je mesure dans quelle vio-lence psychologique nous baignions ycompris les débordements de violencephysique. Je mesure l'ampleur desdégâts et comme me dit le médecinvous quittez le mari et vous prenezmaintenant de plein fouet l'effetboomerang sur les enfants… Mesenfants et moi-même avons faitl'expérience d'un souffle dévastateurà l'endroit même où devait régnerl'amour. Cela est très déstabilisant etil faudra encore beaucoup de tempspour en effacer les séquelles. Je medis que cela est ma Croix et qu'il fauty passer. Qu'en retirerons-nous? Pardelà la colère qui m'habite j'oseencore faire confiance à Dieu à quirien n'est impossible et qui peut despierres que voici faire surgir desenfants à Abraham » .

***CHRISTIANE - « A peine avais-jerédigé mes deux derniers mails avec"mon moral dans les chaussettes"que je les regrettais, avant même derecevoir le témoignage très fortd’Elisabeth qui vit des choses sidifficiles ! "Apprendre le silence",c'est aussi ne prononcer que les bonsmots, ceux qui peuvent faire du bienet taire ceux qui encombrent inutile-ment ceux qui nous entourent… Vousdemandez quel positif y a-t-il à êtredéglingué ? Je répondrai aucun. Cequi est positif, c'est de pouvoir sortirde l'épreuve sans être trop déglingué,en ayant appris à être plus fort ouplus adapté à la situation quandl'épreuve se présente, plus aimant,

plus compréhensif, plus empathiquemais plus distant et moins fusionnel,sachant nous protéger nous-mêmespour pouvoir durer, plus acceptant dene pas être responsable de tout,moins culpabilisé, plus acceptant nospropres limites, nos mauvaisesdécisions, nos ignorances, plus dansle lâcher-prise... C'est un longchemin».

Je vois dans tous ces récits destémoignages irrécusables et mani-festement inspirés humainement etspirituellement. L’Esprit de Dieuest bien là !

Jean-Charles THOMASConseiller national,ancien évêque de Corseet de Versailles

(1) Depuis la rencontre nationale de Lille,en 2010, un groupe d’une dizaine de per-sonnes ayant épousé un conjoint atteint detroubles psychiques a pris l’initiative decorrespondre par mail. Ces échanges libreset confiants s’étant révélés positifs et sourcede réconfort se sont progressivement éten-dus à plus de 30 conjoints. Toute personnese reconnaissant dans cette situation peutse joindre au groupe si elle possède uneadresse email personnelle : il lui suffit d’enexprimer la demande en écrivant à[email protected]

Page 5: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

5

L'équipe de rédaction du Lien remercie vivementtous ceux ceux qui ont bien voulu apporter leur contribution.

● ● ●

Un pèreQu’est-ce que nos deux enfants majeursm’ont apporté? -Tout d’abord de la patience pour suivre leur rythme etpas le mien ! Mon activité professionnelle ces 20 der-nières années m’a permis d’accorder mon emploi dutemps à leur rythme étant père et jardinier au foyer.

- Ensuite l’acceptation de leurs différences sans cher-cher à les juger ni à les changer. Du fait que je ne suispas un scientifique ce n’était pas trop difficile pourmoi. J’ai constaté que les nombreuses années d’étu-des des psychiatres ne leur suffisent pas pour com-prendre et accepter les différences de leurs patients.En plus des connaissances médicales il faut que nousacceptions le fonctionnement atypique de nos pro-ches sans chercher à les changer et sans attendre qu’ilsguérissent.

Nous avons essayé de créer un environnement adapté àleurs difficultés : - des randonnées avec des personnes sensibles auxproblèmes de nos enfants,

- un foyer de vie avec des éducateurs, une orthopho-niste formée aux méthodes d’éducation structuréeutilisées avec succès auprès de personnes souffrantde troubles envahissants du développement,

- en mettant nos enfants en contact avec d’autrespersonnes souffrant de handicaps physiques ou psy-chiques qui peuvent donc comprendre par expérienceleurs souffrances.

Nous continuons à chercher un lieu de vie où ilssoient acceptés avec leurs valeurs de qualité de cœur,d’honnêteté, d’esprit de service, sans leur donnerl’illusion de devenir « normaux ».

Depuis de longues années j’ai un problème d’audi-tion et suis mis à l’écart ou critiqué car je donnel’impression de ne pas écouter ! N’oublions pas quepour les personnes ne fonctionnant pas comme lesautres c’est aussi difficile de comprendre les gensnormaux que l’inverse !

S’aider mutuellement et volontairement sans ex-clure un membre de la famille de la vie communeest ma ligne de conduite et mon désir le plus cher.

TémoignagesTémoignages

Témoignages

Un autre père...poète à ses heuresU N I S ….. VERS en vrac

Sur quelle planète sommes-nous ?Ne dites rien ! En êtes-vous sûr ?

Et (lui ou elle) sur quelle planèteest-il ou est-elle ? C'est certain, maislaquelle ?

Vous sentez-vous "normal" ? Nedites rien ! En êtes-vous sûr ?

Et (lui ou elle) ? ( Bien sûr : sur sapropre planète!). En fait, ne connais-sant pas sa planète, donc …Vous n'ensavez rien !

Pensez-vous que vos planètes res-pectives sont éloignées ?Vous n'avez pas d'idées sur le sujet,car vous ne connaissez pas sa planèteEt ne savez où elle est. Pourtant vous

voudriez qu'elle soit proche de la vô-tre ou plutôt que vous soyez Prochede ….. ( il ou elle)Il va falloir vous entrainer pour fairele voyage !!!

Croyez-vous (qu'il ou elle), parleet pense comme vous ?En fait vous ne savez pas non plus,vous ne faites qu'imaginer

Pensez-vous que (s'il ou elle) vousparle, vous allez vraiment compren-dre le sens de leur pensées ou deleurs demandes, leurs souhaits,leurs désirs, leur attente ?Ou bien que vous allez "croire ou pen-ser que vous comprenez ! " …. dansune Autosatisfaction "délirante" ! setransformant pour ( il ou elle) enun obstacle d'incompréhension ?

Mais en fait ! Où est le délire ?

Alors comment faire ?

COMPRENDREAdmettre qu'il y a une autre planète,( MÊME PLUSIEURS ) peut-être, toutaussi merveilleuse que la vôtre !Ne pas vous énerver, ravaler votre sa-live, tourner 7 fois un caillou dans labouche avant de leur parler. Peut-êtrecomprendront-ils mieux ……votrelangage ?Vous documenter sur ce qui peut sepasser ailleurs que sur votre planète:Comment peut-on voir ou apprécier lesmêmes choses que nous pensons……mais ailleurs ?(liste non limitative ! )

Alors peut-être ?...serez-vous UNIS -VERS …EUX

Page 6: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

6

● ● ●

TémoignagesTémoignages

Témoignages

Interview d'une mamanMarcel travaillait en entreprise depuis quel-ques années lorsque la maladie lui est« tombée dessus » à l’âge de 23 ans.Sa maman reste discrète sur tout le par-cours du combattant que vivent les parentsd’un enfant « pas comme les autres ».Elle n’a jamais perdu l’espoir de joursmeilleurs, même lorsqu’elle voyait queMarcel n’arrivait pas à s’en sortir. S’en sor-tir mais pour quoi faire ? Rentrer dans lemonde de la normalité ? Ou bien accepterde voir chez son fils malade une autre formede vie ? Complètement à l’opposé de ceque l’on avait pensé pour lui. La mamande Marcel a appris la patience, la grandepatience, celle qui chaque jour vous de-mande de ne pas intervenir, de laisser lescritiques et les injonctions de côté et dechercher à comprendre quel est l’universdans lequel se débat son fils. C’est la dé-couverte d’une autre personne qui l’a ame-née à réfléchir, comprendre, accepter. Sa-chant que l’espoir ne la quittait jamais, ellese disait qu’un jour prochain une solutionserait trouvée. Car Marcel vivait toujours

chez ses parents après plusieurs tentativesd’installation en solitaire dans un petit stu-dio.Marcel ne pouvait vivre seul, gérer le quo-tidien était impossible pour lui bien queles psychiatres essayaient de convaincre sesparents de l’urgence de la séparation. Samaman se disait en son for intérieur queMarcel, son fils qu’elle aimait autant queses autres enfants, n’était pas prêt à s’as-sumer seul. Contre l’avis d’amis, de la fa-mille, elle luttait pour que son fils aie chezelle une vie décente. Elle s’est mise à cher-cher chez lui d’autres qualités, à compren-dre ses propres centres d’intérêt, à s’inté-resser à sa philosophie de la vie. « Tout vatrop vite » lui disait-il, preuve que sa ma-ladie ne lui permettait pas d’activer soncerveau aussi rapidement qu’un autre. Samaman a appris une autre patience encore,plus grande encore, gardant toujours aufond de son cœur le fol espoir qu’un jourune solution serait trouvée !Marcel a cinquante ans et désire partir envacances. « Vacances » de quoi ? Som-mes-nous tentés de dire puisqu’il ne fait

Interview d’un frèreAndré fait partie d’une fratrie de septet se trouve être visiteur d’une de sessœurs, Brigitte, âgée de 78 ans, vivanten maison de retraite avec d’importantstroubles bipolaires.Brigitte dans sa jeunesse est passée pardes phases d’anorexie, s’est mariée, aeu deux enfants, a été veuve très jeuneet s’est beaucoup repliée sur son tra-vail et ses enfants. Au départ de ceux-ci, elle a manifesté des troubles psy-chiatriques que son entourage ne com-prenait pas bien.André a décidé d’aller voir régulière-ment sa sœur, d’abord par devoir. Cela

lui était pénible et il ne savait pas bienquoi faire de cette heure de visite.Il avait l’espoir de la voir aller mieux etchaque visite le perturbait. En rentrantchez lui il était déçu que rien nechange...Aidé par sa femme à qui il s’ouvrait desa déception, il a changé de cap et s’estdit qu’il allait désormais visiter sa sœursans attendre spécialement quelquechose de cette rencontre.Les visites se déroulent mieux, Andréparle de sa vie, écoute, laisse l’échanges’installer comme il vient et remarquequ’il ne va plus par devoir auprès de sasœur mais par affection. Parfois il prie

un « Notre Père » avec elle, il l’embrasseet observe que sa sœur le remercie cha-que fois de sa visite.Les visites d’André sont importantespour la fille de Brigitte qui sait quequelqu’un d’autre va voir sa maman etqu’elle peut en parler avec son oncle.André a bien conscience que son rôleest léger par rapport à des parents quivivent quotidiennement avec un maladepsychique chez eux. Il dit que désor-mais il reçoit quelque chose de Bri-gitte sa sœur lorsqu’elle lui dit :« Au revoir, merci, mon chéri » etque cela transforme son regard surle handicap psychique.

Page 7: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

7

● ● ●

Mère et fillesQuelques lignes de Caroline, sœur aînée de 5 ansde Juliette, qui a développé une schizophrénie àl’âge de 17 ans :« Pour ma part, le changement radical de ma jeunesœur m’a profondément déstabilisée. Là où avantje vivais dans une certaine insouciance tant quenous partagions les choses de la vie quotidienne,j’ai pris mes distances face aux nouveaux symptô-mes du comportement de Juliette. Je commençaisà construire ma vie d’adulte, alors j’ai laissé mesparents se dépêtrer avec ma sœur.Après plusieurs années de maturation, de prise deconscience que l’accueil de l’autre commence en-vers celui qui est le plus démuni, j’ai compris que

« rien » au vu des gens normaux.« Voir autre chose » rétorque-t-il.Un organisme accepte de l’emmener en« vacances », le directeur fait confiance àMarcel et lui confie des petites tâches. Mar-cel se sent valorisé, il redevient quelqu’un,il a quitté ses parents, il peut donner lemeilleur de lui-même.Sa maman s’agaçait de le voir ne rien fairechez elle et se disait que Marcel devait res-sentir son agacement. Elle a compris qu’ilfallait accepter, vivre au jour le jour, at-tendre qu’une fenêtre s’ouvre et continuerà aimer. En elle, elle a trouvé des trésorsinsoupçonnés, une force que l’on a, mêmesi on se sent décalé par rapport à d’autres.« Oui Marcel et son étrange maladie m’ontapporté quelque chose, ne serait-ce quel’admiration que j’ai pour la grande bontéde mon fils ; je m’étonne moi-même duchemin que j’ai dû parcourir. Même sil’étape actuelle prend fin un jour, je gardel’espoir. Toujours ».

Une autre maman..."Certains jours, disait cette maman d'un garçon schizophrène, il est sigentil, il sait si bien me faire partager sa détresse mais aussi me direson amour, que je me prends à espérer à nouveau !"Nous considérons souvent (avec quelque raison, sans doute) quenous avons à être pour nos proches malades ce roc, ancré dans lafoi, signe fort d'Espérance (parfois contre toute espérance, noussemble-t-il...).Et si notre juste place (combien importante pourtant) n'était seule-ment qu'à charrier le sable, le gravier, le ciment, l'eau, pour que Luibâtisse solidement, durablement ?Et si notre acharnement patient à cette humble tâche était le meilleursigne de l'Espérance qui nous habite ?Et si, dans un temps de pause (il en faut !), nous savions observerces signes (infimes parfois) que l'Amour est à l'œuvre et construiten silence, en secret... signes que Dieu sauve ?

Juliette avait de grandes choses toutes simples ànous apprendre. Juliette ne blâme personne et cela m’apprend àfaire la même chose ».Caroline a appris à respecter les choix de Ju-liette, ses désirs tout en affirmant les siens. Lesdeux sœurs se font des cadeaux réciproques. Ca-roline apprend à son compagnon et à ses enfantsl’accueil de la différence, la tolérance envers celle« qui n’est pas comme nous » !Désormais Caroline s’intéresse de très près à la viede sa sœur en lui téléphonant une fois par se-maine, s’intéressant à ses activités, ses amis, sesbesoins matériels et psychologiques afin de dé-charger leur mère de certaines tâches.

Page 8: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

8

Témoignagesdu groupe de Limoges

- J’ai été interpellée par la Foi de mon fils,qui s’accompagnait d’une très grande Espérance.

- Ma fille m’a reproché lors d’une retraite ensilence, de ne pas lui avoir transmis la FoiChrétienne. Elle effectue un chemin spirituelqui l’aide à vivre. D’ailleurs dans l’anorexie, ilpeut y avoir une faim spirituelle.

- Ce sont tous nos projets de parents sur notrefille qui se sont effondrés. Elle nous a amenés àfaire un long cheminement pour changer notreregard. Aujourd’hui à nos yeux l’importantfinalement est qu’elle soit heureuse.

- Je me désolais de ne plus pouvoir prier. Enréalité j’avais abandonné toute espérance pourma fille. J’ai réalisé que Dieu compte pour elle,même si parfois elle se sent dans ladésespérance. Mon expérience m’a amené à meméfier du mélange du “psy” et du “spi”.

- Ma fille m’oblige à me réajusterconstamment. Il ne faut en faire ni trop nitrop peu, être vigilant et chercher à resterpositif.

- A travers un long chemin parseméd’évènements très lourds, notre fils est restétrès attaché à sa famille et à sa foi d’enfancequi le soutient.

- La vie professionnelle de notre fille est remiseen question, mais elle s’accroche. Elle faitl’apprentissage de la langue des signes avecl’angoisse de ne pas y arriver. Elle appelle ausoutien de sa famille et je m’accroche à cequ’elle s’accroche !

Il y a des signes d’Espérance : de tout petitssignes.

Un conseiller spirituelIrène, Olivier, Adeline, Christophe, Jacques….Chaque fois, s’égrènent les prénoms inscrits sur cebouquet de ballons formant le cœur de notre prière.Le Relais lumière Espérance de Sèvres, Chaville, Rueil,Meudon… s’élève, prend son envol. C’est le pointd’orgue de notre rencontre mensuelle.Nous aimons ces rencontres. D’abord pour la joie toutesimple et toujours reconstituante de nous retrouverfraternellement. Se connaître c’est aussi se reconnaîtreporteurs des mêmes souffrances, de la même espé-rance, même si elle a tant de mal à se concrétiser.Nous aimons échanger, nous écouter longuement. Pourun peu, nous userions d’une pointe d’humour peut-êtredéplacée : quand je me regarde, je me désole, quand jeme compare, je me console. Il y a comme une forcenouvelle à resserrer les liens entre nous.L’Evangile, lu et partagé, n’est pas prétexte à uneréunion pieuse. Loin de là. Il nous aide à mieuxcomprendre la fascinante personnalité du Christ.Inoubliable pédagogue en humanité, Jésus est à lapointe de la rencontre des plus démunis. Guérissant lesuns, relevant les autres, invitant tous ceux qu’ilconsidère comme ses frères, à la conquête de leurliberté par le don de soi...Jésus qui a la passion denous conduire vers le Père.

Pierre, François, Blandine….

C’est une chance que vous nous donnez sans le savoir.Loin d’être seulement à cause de vous, ces retrou-vailles se font toujours avec vous, dans l’échangecomme dans la prière.Quelle que soit la forme de ses branches, c’est le chênetout entier qui s’élève vers le ciel de Dieu.Alors… merci !

Jacques Sévenet

TémoignagesTémoignages

Témoignages

Page 9: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

9

● ● ● ● ● Vie du groupeParis/Ile de France

Le grand groupe de Paris/Ile deFrance se réunit 4 fois par an pour unejournée, le samedi, avec une quaran-taine de participants. Il est intéressantde relater cette expérience pour nousdonner des thèmes de réflexion, choi-sis par l’équipe de préparation et nousfaire part de la venue d’intervenants quiacceptent de venir donner leur témoi-gnage.

● ● ● ● ● Une amie nous a quittés...

Bien des personnes ontmarqué l’existence de RE-LAIS par leur foi, leur enga-gement au service des pro-ches de personnes souffrantde troubles psychiques.Parmi elles il y avait DanyJourdan.

En Mai 2003, Jean-Paulet Dany Jourdan sont ren-trés en contact avec RELAIS. En effet ilsavaient une fille, Claire, leur 5 ème en-fant, malade souffrant de grandes angois-ses et ils recherchaient un soutien. Ilshabitaient alors Mialet, un petit villagedans le Gard. A l’époque, les groupes lesplus proches étaient Marseille et Aix-en-Provence. Ils ont décidé malgré la dis-tance de participer au groupe d’Aix.

Puis la maladie de leur fille les a ame-nés, courant 2004, à s’installer à Mont-pellier. Continuant à participer au grouped’Aix, ils ont songé très vite à lancer ungroupe RELAIS sur Montpellier. Ils ontpris quelques contacts avec des person-nes intéressées et l’idée a cheminé. Danya vraiment été l’âme de ce lancement.Elle a su trouver un conseiller spirituelen la personne du frère Thierry-Joseph,à l’époque prieur du couvent des CarmesDéchaux.

Mais un drame affreux a transpercé lecoeur de Dany et Jean-Paul : leur filleClaire a mis fin à ses jours brutalementen mars 2006. Elle avait plein d’amis,plein de projets mais elle avait une in-tense souffrance psychique. Sa prièreétait “Prends mes angoisses et trans-forme-les en Vie et en Victoire pour tousceux que tu m’as confiés”. Avec un im-mense courage, Dany a su reprendre le filde la création de ce groupe à Montpel-lier. Elle et son mari ont ensuite décidéde partir s’installer à Angers auprès d’uneautre fille. C’est là qu’elle est décédéedans la sérénité le 22 décembre dernierdes suites d’une longue maladie. Elle étaitdans sa 83 ème année.

Tous ceux qui l’ont approchée n’oublie-ront pas son beau sourire lumineux, sagrande douceur et sa modestie.

A Jean-Paul, à toute sa famille, nousdisons toute la reconnaissance de Relaiset toute notre amitié.

Guillaume Lamy de la Chapelle

Notre prochaine rencontre auralieu le samedi 9 Juin 2012 à Paris(maison des Lazaristes, 95 rue deSèvres)

Ce groupe consacre la matinée à l’ac-cueil, l‘échange des nouvelles, la médi-tation de la Parole de Dieu à l’aide dupère JP Bouchain et du pasteur PhHamon, et à un partage en petits grou-pes. Après le repas tiré du sac, un té-moin, choisi à l’avance vient faire partde son expérience acquise auprès depersonnes malades psychiques.

Voici les thèmes de nos dernièresrencontres :"Comment vivre l’adaptation de nos viesavec l’Espérance""Laissons-nous regarder par l’autre,sachons pardonner""Oser, Espérer, Rencontrer""Etre solidaire dans le bonheur et dansl’épreuve""Relevez-vous, n’ayez pas peur"

Au cours de ces rencontres, nousavons accueilli comme témoins :- Etienne Roussel, diacre, aumônier àl'hôpital Maison Blanche, ancien aumô-nier à l'hôpital Ste Anne et de prisons,- le Dr Patrice Van Amerongen, psy-chiatre, bénévole à l'UNAFAM, sur lethème"Est-il possible de se comprendre afind'aider les malades psychiques et leurentourage?"

- Frère Marc, de la communion frater-nelle de Jésus serviteur, sur le thème :"L'insertion dans l'emploi des person-nes malades et handicapées"- Henry Belin : " Edifier un lieu de vieselon la loi ou bien selon une viséechrétienne : y a-t-il opposition?"

L’intervention de ces témoins exté-rieurs est un moyen de s’ouvrir àd’autres façons de voir nos problèmeset ceux de notre proche malade, d’en-visager d’autres approches, de connaî-tre d’autres méthodes de soin, et en-tretenir cet esprit d’ouverture me pa-raît fondamental.

Philippe Lefèvre,responsable du groupe Paris/Ile de France

>> Nouvelles de Relais

Page 10: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

>> Nouvelles et annonces

10

Le séjour « R.E.P.I.T » a été créé pourles aidants familiaux, directementconcernés par la maladie psychi-

que de leur proche et qui ont besoin dedétente et d'une prise de recul par rap-port à la maladie. Un groupe R.E.P.I.Tcomporte une trentaine de personnes aumaximum (parent(s) aidant(s), famille etproche malade). Ce séjour se déroule unesemaine en septembre à SainteMontaine ( Cher) en Sologne au villagevacances Azuvera.

L'UNAFAM Centre (Union nationale desamis et familles de malades et /ou han-dicapés psychiques) est à l'origine deR.E.P.I.T, financé depuis 2009 par les fa-milles participantes, la Fondation deFrance et le Conseil général du Cher.

Les objectifs- Permettre un temps de répit aux

familles de malades/ handicapéspsychiques tout en enrichissant ce temps

Qu'est-ce qu'un "Séjour R.E.P.I.T ?"

d'acquisitions nouvelles qui permettrontaux aidants de se doter de pratiquespersonnelles de vie (techniques dedétente corporelle, activités physiquesdouces) et de se positionner face à lamaladie (atelier de pair à pair PROSPECT).

- Encourager les malades / handicapéspsychiques venus avec leur famille, à unevie collective (vie dans la structured'accueil et visite d'un Groupe d' EntraideMutuelle), en étant accompagné par unanimateur spécifique qualifié.

Ce groupe comprend des animationsloisirs en commun avec l'ensemble desrésidents du village (balades, contes, soi-rées découvertes régionales et danse...),des activités R.E.P.I.T pour les aidantset un programme "à la demande" pourles personnes fragiles.

(Respirer, Ecouter, Partager, Informer, se Transformer)

Page 11: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

● ● ●

11

● ● ● ● ● Journée"Frères et sœurs"Le dimanche 5 février dernier a eu lieula 17e journée des frères et sœurs d’unepersonne malade ou handicapée, orga-nisée par l’OCH.

L’ambiance fut chaleureuse malgré laneige, invitée de dernière minute, etchacun, grand ou petit (dès 9 ans !) y atrouvé son compte. Les frères et sœursde personnes malades psychiques étaientnombreux. Le Dr Sylvie de Kermadec estintervenu en début de matinée, traitantde la question de la culpabilité et redi-sant combien il est important pour cha-que frère et sœur de bâtir sa vie à lui.Ont suivi des groupes de partage entre

Une semainede «REPIT » en SologneTémoignage d'une participante,maman de malade psychique

Dimanche, à notre arrivée en aprèsmidi au domaine de Grand’maison, monfils Emmanuel (37 ans), et moi, sommesaccueillis chaleureusement par la respon-sable de REPIT. Puis ce fut la découvertede ce joli village-vacances, son superbeétang et son hébergement : des chambresindividuelles, simples et confortables.

Rendez-vous est donné : 17h. Se suc-cèdent la présentation de la région, limiteentre Berry et Sologne, du programmede notre séjour, et des animateurs, le toutdans une ambiance conviviale, projec-tions, explications et consignes, boissonset petites galettes.

Lundi 9h : « On y va » ! Les partici-pants vont être invités à se répartir en troisunités : le groupe « REPIT », les pa-rents qui viennent pour la première fois ;le groupe « PAUSE », pour ceux qui ontsouhaité revenir pour conforter les acquisde leur dernière session et enfin le groupe« VIE » qui rassemble les personnes han-dicapées psychiques. Elles passeront unesemaine de détente avec leur animatrice,Marie-Noëlle qui saura les distraire etleur faire découvrir le plaisir d’être en-semble.

Mon groupe, « REPIT », a le privi-lège de s’installer dans la superbe salleau milieu de l’étang, celle de l’affiche !Christine, une animatrice bénévole, elle-même maman d’un fils adulte handicapé,accompagne notre réflexion en suivantle programme des ateliers « Prospect »,de l’Eufami, association européenne re-groupant les familles de malades psychi-ques. En partant de notre expérience nousdécouvrirons comment il est possible etlibérateur de redonner place à nos aspi-rations personnelles sans négliger l’atten-tion à notre proche. Chacun se présente.Sans se connaître, nous nous retrouvonstous unis par la souffrance, celle de nosproches et la nôtre. A la sortie des séan-ces, se partagent naturellement bien desmoments que l’on n’a jamais osé con-

● A lire dans" Ombres et Lumière "

N° 184 de novembre-décembre 2011* La maladie psychique au quotidien:les points de vue de Patrice VanAmerongen, psychiatre, et d’AgnèsAuschitzka, journaliste* Initiatives : rencontre avec GrégoireAhongbonon qui soigne des maladespsychiques en Côte d’Ivoire et au Bé-nin (p.10-11)*Enquête : Des personnes [âgées] ma-lades psychiques en situation précaire(p.27)*Maladie psychique : l'argent est poureux une source d'angoisse, par Domi-nique Soyris, Psychiatre (p.42-43)

N° 185 de janvier-février 2012* Témoignages :- Je me suis inventé un monde, parPhilippe, malade psychique (p.6-7)- Une journée avec Benoît, maladepsychique (p. 26-27)- Briser le mur autour de la maladiepsychique, par Jean-Claude Leclercq(p.28)

N° 186 de mars-avril 2012* La maladie psychique au quotidien:les points de vue de Patrice VanAmerongen, psychiatre, et d’AgnèsAuschitzka, journaliste

fier, ni au psychiatre, ni à notre famillequi a tant de difficultés à comprendre lamaladie psychique.

Le groupe « PAUSE » conduit sa ré-flexion selon une méthode canadiennedestinée aux « aidants naturels ». A par-tir de petites vidéos, l’échange guidé parles animatrices invite à se réinventer denouvelles voies pour mieux vivre sa viepersonnelle même si elle est encorelourde de la responsabilité proche ou àdistance de celui qui se bat avec la mala-die psychique.

Emmanuel me dira qu’il s’est senti trèsà l’aise tout de suite dans son groupe« VIE ». Leurs journées sont bienremplies : mini-golf, randonnées, visitede château, journée découverte de larégion, ….

Après le dîner nous sommes tous in-vités à partager les soirées du centre devacances : danses country, musette,créole, groupe folklorique, dégustation deproduits régionaux, loto.

Ainsi se mêlent régulièrement, ateliersstudieux et temps de détente, petite pauseavec boissons, biscuits, bonbons, mo-ment convivial apprécié, sans oublier lesactivités de bien- être avec apprentissagede techniques anti-stress et de relaxation.

Durant les repas, les échanges et lesdiscussions avec l’autre groupe sontspontanés. Emmanuel, très réticent au dé-part, partage sans problème son repasavec ses pairs, à la table animée par Ma-rie-Noëlle et son sourire, et loin de moidans la salle de restaurant !

Vendredi après-midi, « après-midi sur-prise » : en autocar vers la route des vinsde Sancerre et la visite d’une fromage-rie. En soirée : croisière sur le canal deBriare avec repas dansant animé par unorchestre chantant. « Que de la bonnehumeur ! ».

Samedi, après un dernier atelier deréflexion, il faut repartir riche de nos dé-couvertes.

Quelle belle semaine, enrichissante,conviviale et humaine, où chacun s’estretrouvé entouré de personnes chaleureu-ses dans un cadre reposant et paisible!

Page 12: lien N° · 2012-04-21 · Responsable de la publication : Jean-Claude Leclercq, Equipe de rédaction : Claudine Boucheron, Brigitte Descourtieux, Thérèse Vidal. Adresse du secrétariat

12

LYON / SAVOIE■■■■■ GRENOBLE

Bernadette MétralTél. 06 66 09 63 43

■■■■■ LYONMarie-Paule VoorhoeveTél. 04 78 57 65 68

OUEST■■■■■ ALENÇON

Anne-Marie ChuquardTél. 02 33 29 29 10

■■■■■ ANGERSGeneviève d’AnthenaiseTél. 02 41 59 98 82

■■■■■ BAGNOLES DE L’ORNEMarie-Noëlle CruéTél. 02 33 30 87 02

■■■■■ CAENMarc GavardTél. 02 31 97 08 88

■■■■■ LAVALJulien et Jacqueline ArcangerTél. 02 43 05 73 16

■■■■■ NANTESAnne GarnierTél. 02 40 47 50 60

■■■■■ RENNESFrançoise BaudouinTél. 02 99 36 46 23

■■■■■ SAINT BRIEUCMarie DuaultTél. 02 96 61 64 13

■■■■■ VANNESMaurice BruléTél. 02 97 60 21 00

SUD-OUEST■■■■■ BORDEAUX

Aliette LescureTél. 05 56 08 84 51

■■■■■ LIBOURNEOdée DelsartTél. 05 57 84 40 53

■■■■■ LIMOGESGuillaume Lamy de La ChapelleTél. 05 55 35 32 58

■■■■■ TOULOUSEAntoinette PouzencTél. 05 61 49 32 81

DN

/RL

03/2

012

Les groupes Relais Lumière Espérance

ILE DE FRANCE■■■■■ BOUCLE DE LA SEINE / YVELINES

Claire BielakContact : Joseph GressinTél. 01 39 13 63 97

■■■■■ GROUPE DES DEUX RIVESCourbevoie/Levallois/NeuillyBéatrice BalsanTel. 01 47 45 37 12

■■■■■ HAUTS DE SEINEBrigitte DescourtieuxTél. 01 47 51 78 74

■■■■■ MELUN/SEINE-ET-MARNEHubert et Brigitte PeignéTél. 01 64 71 09 35

■■■■■ PARIS/ILE DE FRANCEPhilippe LefèvreTél. 01 47 47 25 24

06 13 73 29 93■■■■■ PONTOISE / VAL D’OISE

Jean et Suzanne GillletTél. 01 30 35 49 16

■■■■■ RAMBOUILLETMichèle MencikTél. 09 64 03 30 63

■■■■■ ST QUENTIN EN YVELINESJean-Claude LeclercqTél. 01 39 53 60 88

■■■■■ VAL DE MARNEBéatrice MottinTél. 01 42 07 23 98

■■■■■ VERSAILLESAnnik LeclercqTél. 01 39 53 60 88

NORD-PICARDIE■ ■ ■ ■ ■ LILLE

Michèle Hétru Van EngelandtTél. 03 20 92 81 21 après 19h

■ ■ ■ ■ ■ CLERMONT DE L’OISE / OISEMonique BantegnyTél. 03 44 21 45 00

EST■■■■■ EPINAL

Jean-Marie ThomasTél. 03 29 35 67 47

■■■■■ NANCYAlice NoëlTél. 03 83 21 44 66

MIDI-PROVENCE■■■■■ AIX EN PROVENCE

Anne et Maurice LitaudonTél. 04 42 23 10 36

■■■■■ MARSEILLEHélène PoitevinTél. 04 91 90 35 53

■■■■■ MONTPELLIERDominique-Anne VandesandeTél. 04 67 50 54 32

■■■■■ TOULONGhislaine LambertTél. 04 94 30 03 12

Relais Lumière Espérance“une lumière dans la nuit”

• Association au service des familleset amis de personnes atteintes de troublesou de maladie psychiques. Fondée en 1982,avec le soutien de l’OCH et du SecoursCatholique.But : soutenir ceux et celles qui sontéprouvés par la relation familiale avecune personne malade psychique et les aiderà découvrir les signes d’Espérancedans leur vie.

RESPONSABLESPrésident : Jean-Claude LeclercqSecrétaire nationale : Christine des PortesCourriel : [email protected]

Egalement membres du bureau etdu Conseil d’administration :Philippe de Lachapelle, vice-présidentOlivier Balsan, vice-présidentJoseph Gressin, chargé de missionJean-Michel Grzeczkowicz, trésorier

Autres membres du Conseil d'administration :Julien Arcanger, Monique Bantegny,Françoise Baudouin, Claudine Boucheron,Brigitte Descourtieux, Jean-Luc Fonteneau,Philippe Lefevre, Françoise Lesage,Mireille Ripert, Philippe Rouvillois

CONTACT90, avenue de Suffren 75015 PARISTél : 01 44 49 07 17 (répondeur)Courriel : [email protected]

CENTRE■■■■■ BOURGES

Thérèse VidalTél. 02 48 65 81 38

■■■■■ MOULINS-SUR-ALLIERBettina VernierTél. 04 70 44 81 93

■■■■■ TOURSFrançoise TerracherTél. 02 47 20 56 51

● ● ●frères et sœurs, très appréciés, puis aprèsle déjeuner différents ateliers animés pardes professionnels, psychiatre, psycho-logue, juristes.Fioretti : « Quelle bienveillance lors deces journées ! Je me suis sentie accueillieet écoutée »« Des professionnels de grande qualité »« Enfin pouvoir dire ce qu’on a sur lecœur ! A refaire ! »« La prochaine fois, j’en parle à mon autrefrère ! »… Cette journée sera reconduite en2013 sans nul doute. Pour toute ques-tion, contactez l’OCH au 01 53 69 44 30.

● Conférences-rencontresde l’OCH en 2011/2012L'une d’entre elles nous concerne plusparticulièrement :Samedi 9 et dimanche 10 juin 2012 à

Trosly-Breuil - 4ème week-end"Mon père, ma mère est malade

ou handicapé"Renseignements :OCH-Service communication,Tel. 01 53 69 44 30 ou www.och.fr