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C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°877 DU VENDREDI 4 AU JEUDI 10 SEPTEMBRE 2009 RENTRÉE SCOLAIRE 2009 L’ACADÉMIE DE LILLE PERD 800 POSTES UN SERVICE PUBLIC APPAUVRI FÊTE DE L HUMANITÉ LES 11, 12 ET 13 SEPTEMBRE PROCHAINS L’ESPACE DU PAS-DE-CALAIS VOUS Y ATTEND Débat “Europe, les priorités des députés du Front de Gauche” le 12 à 17h30 avec Jacky Hénin et Lothar Bitsky, députés européens PAGE 4 LE NORDISTE GÉRARD MULLIEZ EN TÊTE DES PLUS GROSSES FORTUNES DE FRANCE "IL FAUT ARRÊTER DE SE FAIRE PEUR" pour le fondateur du groupe Auchan, C'EST UN POSTULAT TOUT TROUVÉ PAGE 5 page 1:page 1 3/09/09 9:30 Page 1

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°877 DU VENDREDI 4 AU JEUDI 10 SEPTEMBRE 2009

RENTRÉE SCOLAIRE 2009L’ACADÉMIE DE LILLE PERD 800 POSTES

UNSERVICEPUBLICAPPAUVRI

FÊTE DE L’HUMANITÉLES 11, 12 ET 13 SEPTEMBRE PROCHAINSL’ESPACE DU PAS-DE-CALAIS VOUS Y ATTENDDébat “Europe, les priorités des députés du Front de Gauche”

le 12 à 17h30 avec Jacky Hénin et Lothar Bitsky, députés européens

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LE NORDISTE GÉRARD MULLIEZEN TÊTE DES PLUS GROSSESFORTUNES DE FRANCE

"IL FAUT ARRÊTERDE SE FAIRE PEUR"pour le fondateur du groupe Auchan,

C'EST UN POSTULATTOUT TROUVÉ

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Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009- 2 -

FÊTE DE L’HUMANITÉLES 11, 12 ET 13 SEPTEMBRE PROCHAINSL’ESPACE DU PAS-DE-CALAIS VOUS Y ATTEND

Le samedi de 18h30 à 20h, Alain Bocquetdédicacera son livre “UnMarx et ça repart”

“LES BONS GARCHONS”UN SPECTAC’ CH’TI ET CONVIVIAL

Alain “LʼGrand” Deruche :leader historique et charismatiquede lʼbinde, doué dʼune présence descène hors du commun, et dʼunevoix qui compte au suffrage de laqualité !Sin truc : les amis, lʼfiête, la nature,les moules frites… et la bière(edʼl'amitié liquide fieu !)Pas sin truc : la technologie engénéral, les souris (de PC),lʼinhumanité.

Arnaud “Nono” Gardener(Paranono?) : y tape y buque, et entredeux y râle ! Ça cʼest lʼbon côté du person-nage… Et puis, parfois, il sʼoccupe de"lʼimage du groupe" (press-book, site, pho-

tos), et y a du boulot (!!!)Sin truc : Un judicieux mélange de Be-goodet Alain… choisissez !Pas sin truc : les médicaments, la ponctuali-té, la pollution et les tripes (quelle que soit lamode !) Didier “Didier” Wallas :

nuque basse, même contrebas-se, y jue et y sʼfait pas prier !Sûr que ses plus biaux fousrires, y lʼza en répétition (merciAlain).Sin truc : cubase (lui aussi), lacuisine simple et pas trop la fête(la goutte le guette…).Pas sin truc : chanter, le devantde la scène (préfère au fond àgauche près du radiateur), à songrand regret la bière en gran-de(s) quantité(s)… Comme lesBons Garchons !!!

Philippe "Be-Good"Echevin : technicien-son enmême temps que gratteux "éclec-tique". Il a une idée de chanson tousles matins en se levant(et pourtant ya des matins !..).tant que c"estsimple et efficace !Sin truc : Le son, cubase, maisaussi le soleil, et tout comme Alainsauf les moules (plutôt les pâtes?…Simple et efficace !).Pas sin truc : Tout ce qui nʼest passimple et efficace !… Et la cuisinecompliquée (logique…)

Dominique “Goudaill”Goudaillier : y cante aussi, toutseul ou en chœur avec Alain. Ygratte surtout, si possible en ryth-

me (sans précipitation). Il a desidées mais les oublie avant de lesnoter… Dommage, BeauDommage !Sin truc : lʼhumour, les motset leur(s) jeu(x), le jardin, lamarche… et les bonnesgarchonneries !Pas sin truc : la mémoire, la"Busherie" et le "raffarino-sarkho-zisme",… et la télé (réalité oufiction !..)

LES BONSGARCHONS…KOQU’CH’ EST-I ?…C’est donc un spectacle entre lesracines picardes, le rouchi dumineur porté par des musiquesd’aujourd’hui et de toutesorigines (la ch’ti world musik)et les grands auteurs, que propo-sent LES BONSGARCHONS, tout enpoésie, convivialité… et énergie !

TÊTES2MULES c'est une bandede 8 potes faisant de la musiqueénergique, pour faire bouger vosp’tites fesses, et revendicative histoirede ne pas parler pour ne rien dire.Gros mélange de ska rock reggaepunk pseudo electroet hip hop.Leur style hybridevient de diversunivers musicaux…

“TÊTES2MULES

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LL EE tribunal de grandeinstance de Lille,par une ordonnancede référé, condamneseize supermarchésMatch dans les envi-

rons de Lille à respecter unefermeture hebdomadaire.Ce jugement prévoit une astreintede 10 000 euros par jour de retarden cas de non-fermeture, ainsi quel'obligation d'apposer sur chaquemagasin le jour de fermeture.Match est par ailleurs condamné àrégler la somme de 10 000 euros àtitre de réparation et 9 000 eurospour les frais de procédure. Pourles syndicats CFDT de cetteenseigne, cʼest une première vic-toire. Ce week-end, la CGTdʼAuchan a multiplié les initiativesdans les magasins du Nord/Pas-de-Calais contre les formes de dis-crimination exercées lors des ten-tatives de la direction de revoir leshoraires de travail et les grilles.Déjà, au printemps dernier, le per-sonnel Champion à Brebièresavait manifesté sa colère relayépar les élus communistes du sec-teur.La règle dʼune journée de reposhebdomadaire rebondit sur leshoraires et les effectifs. La sensibi-lisation des personnels soutenus,selon les cas, par les clients-consommateurs gagne du terrain.Le vote en plein été de la possibi-lité dʼouvrir le dimanche dans plu-sieurs villes “touristiques” dontLille ne passe pas du tout chez lesintéressés. Des actions sont envi-sagées dans plusieurs enseignesde la région, (Centre commercialLens 2, Auchan V2 à VilleneuvedʼAscq, Englos, Arras)...À Auchan, le groupe veut mutuali-ser et centraliser les systèmesd'information, les livraisons et desservices administratifs des entre-pôts. Une partie de l'activité d'em-ballage alimentaire, qui représente350 postes, doit par ailleurs êtreexternalisée.

"Syndiquez-vous"“Syndiquez-vous !” La CGTCommerce, Distribution etServices et la CGT du Pas-de-Calais lancent périodiquementune campagne de sensibilisationpour les revendications fondamen-tales, campagne organisée dans

tous les secteurs géographiques,de Boulogne-sur-Mer à Béthune etde Calais à Noyelles-Godault. Desadhésions ont, déjà, été réaliséeset de nouveaux rendez-vous sontà signaler pour continuer le travailentrepris. À Hénin-Beaumont, toutest mis à profit par les syndica-listes pour rencontrer les person-nels dʼAuchan et des magasins de

cette grande zone commerciale.La zone commerciale de Noyelles-Godault, lʼune des plus impor-tantes au nord de Paris, est un lieuincontournable du passage desmilitants cégétistes.

Et Grégory Glorian, secrétaire delʼUD CGT du Pas-de-Calais, desouligner : “comment rendre laCGT plus forte ? Le secteur ducommerce couvre 70 branchesprofessionnelles et 110 conven-tions collectives. Le patronat de cesecteur cherche à liquider lesgaranties collectives, à l'exemplede la dénonciation de la conven-

tion collective des grands maga-sins. A ces revendications s'ajou-tent celles d'un emploi stable, àtemps plein, et d'un salaire conve-nable en rapport avec la qualifica-tion des travailleurs. Comment

pointer, par exemple, la responsa-bilité des donneurs d'ordres quiont recours à la sous-traitance,comme dans la prévention sécuri-té ? Symbole de cette solidaritésyndicale et interprofessionnelle,les motions de soutien aux per-sonnels de Kiabi ainsi qu'à ceuxdes McDo.”Auchan est un groupe mondialavec, notamment, 120 magasinsen France, cinq directions opéra-tionnelles, une Banque, (labanque Accord), un secteur immo-bilier important avec Immochan.

Le contact direct“A chaque fois que lʼon distribueun tract, dit la CGT du Pas-de-Calais, la direction répond aussi-tôt, coup pour coup. Et elle va dis-cuter directement avec les per-sonnes contactées par la CGT.Aussi, pour faire passer le messa-ge, il ne nous reste plus que lecontact direct avec les salariés

aux abords des magasins et cedès les premières heures.À Auchan Noyelle-Godault, parexemple, il faut y être pratique-ment, très tôt, tellement la flexibili-té touche un grand nombre desecteurs et les personnels qui endépendent.” Quant aux forma-tions, une notion très importantedans la grande distribution, lescommentaires critiques sur lescontenus de ces formations nemanquent pas. “C'est une éviden-ce, il sʼagit de stages bidons, dit unsalarié ; pourtant je crois que cesfameux stages entrent dans lecadre d'un plan de formation etque toute formation doit se solderpour le salarié par une remise d'at-testation de fin de stage. Si onrelève le nombre de stages impo-sés par Auchan à ses salariés, onpeut conclure que les employés dugroupe sont qualifiés.” Un salariésyndiqué “isolé” doit pouvoir rece-voir et diffuser les informationssyndicales sur les lieux de travail;cʼest une conquête de mai 68.Cela concerne, aussi, tous les per-sonnels de la Grande distributionet du commerce.Le groupe Auchan va supprimer1.400 postes et dit vouloir en créer2.500 autres... Les chiffres ont étéprésentés, récemment, en comitécentral d'entreprise dans le cadred'un accord de gestion prévision-nelle des emplois et compétencessigné par l'ensemble des syndi-cats sauf la CGT.

Contre la généralisationdu travail du dimanche

La loi sur le travail du dimanche aété adoptée avec difficulté (seules6 voix ont départagé les séna-teurs) le 22 juillet dernier.Dans le prolongement des nom-breuses actions déjà entreprises,la CGT a demandé à être audition-née par le Conseil Constitutionnelafin de faire entendre le point devue des salariés.Avec cette démarche inédite, laCGT continue à lutter contre untexte qui conduit à la détériorationdes conditions de travail et de viedes salariés. Aux côtés des sala-riés, la CGT se saisira de toutesles opportunités pour dénoncerune loi sans utilité économique etsynonyme de régression sociale !

Pierre Pirierros

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Événement

Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009

GRANDE DISTRIBUTION, COMMERCES, SERVICES

LE TRAVAIL DU DIMANCHEGÉNÉRALISÉ ?

La justice condamne de nombreuses enseignes pour non respect de fermeture hebdomadaire

35 heures. Le consen-sus autour de Martine Aubry n'au-ra duré que 35 heures.Sage comme une image ceweek-end à la Rochelle,Ségolène Royal s'est montréeintenable lundi lors de sa rentréeparisienne.En toute modestie, la présidentede Poitou-Charente s'est félicitée

d'avoir seule levé la loi du silencesur la taxe carbone.Ségolène Royal revient, unique etinimitable. Fraternité ! Fraternité !Toujours aussi bonne camarade,ignorant lundi Martine qu'elleembrassait vendredi. À peineauréolée de ses galons depatronne du PS acquis sous lesapplaudissement des socialistesréunis à la Rochelle, Martine a

vite déchantée. Elle doit faire faceà l'attaque en règle de sa rivale.Un tacle sur les primaires, dontSégolène avait lancé l'idéedepuis belle lurette. Un croc-en-jambe sur le projet de non-cumuldes mandats, jugé trop tardif. Uncoup franc contre les socialistes,qui veulent se repeindre en vert etune grosse sortie sur l'impôt car-bone, taxé d'ineptie. En brisant à

peine scellée la trêve de laRochelle, Ségolène Royalcherche indéniablement à existerderrière les louanges fraîchementtressées à Martine Aubry.C'est clair, il va falloir remballerles savantes analyses sur la paixretrouvée du PS. Ségolène Royalest de retour avec son gros désird'avenir et un égo démesuré quilui permet de s'improviser sans

complexe comme représentantemondiale au niveau des NationsUnis pour la coopération décen-tralisée sur les énergies renouve-lables. Une déclaration aussitôtdémentie par la directrice du pro-gramme Nations Unies pour ledéveloppement à l'ONU.Chassez le naturel, il revient augalop.

Jean-Michel Humez

CARBONISÉE !Édito

Match, Carrefour Market, Champion,la justice les condamne pour non respect

de fermeture hebdomadaire.

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Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009- 4 -

SocialRENTRÉE SCOLAIRE 2009

L'ACADÉMIE DE LILLE PERD 800 POSTES

LL EE ministre du budgetannonce la suppres-sion de 34 000emplois de fonction-naires au budget2010, entendant

appliquer strictement la règle denon remplacement dʼun fonction-naire sur deux partant à la retraite.Cela conduit à une nouvelle ponc-tion dans lʼÉducation nationale de16 à 17 000 emplois compte tenudu poids que cette dernière repré-sente dans lʼensemble de laFonction Publique.“Lʼordre de grandeur” des 16 000emplois est ainsi réparti :� 14 000 suppressions dʼemploisde stagiaires dans lʼenseignementpublic (premier et second degré)� 600 suppressions dʼemploisdʼadministratifs (dans lʼenseigne-ment public)� 1 400 suppressions dʼemploisde stagiaires dans lʼenseignementprivéUne première remarque sʼimpose :

pour la deuxième année consécu-tive, la calculette ministérielle faitdes miracles pour préserver lʼen-seignement privé. En effet, jusquʼà2008, la répartition des emploisentre public et privé danslʼEducation nationale obéissait àune règle simple : les mesures decréations ou de suppressions depostes appliquées à lʼenseigne-ment privé représentaient 20 % decelles appliquées à lʼenseigne-ment public, soit 17,6 % du totalalors que le privé accueille 20 %des effectifs scolaires. Le budget2009 a été lʼoccasion dʼune pre-mière remise en cause de ce prin-cipe puisque les suppressions autitre du remplacement commecelles des emplois de stagiairesreprésentaient dans le privé envi-ron 11 % de celles imposées aupublic. Si les chiffres annoncés parle ministère se confirment, lecadeau (1 400 suppressions seu-lement) porte cette fois-ci sur latotalité des suppressions. Si la

règle des 20 % était appliquée, larépartition serait : 2 600 suppres-sions dans le privé et 12 800 dansle public.Ces suppressions font suite àcelles de 13 500 emplois au bud-get 2009 et de 11 200 au budget2008 avec les conséquences quelʼon connaît : mise à mal des for-mations dispensées dans les éta-blissements, dégradation desconditions dʼencadrement desélèves comme des conditions detravail et dʼemplois des person-nels.Dans le second degré alors que larentrée scolaire sʼest effectuée surfond de suppression de postes, denouvelles tentatives dʼimposerplus dʼheures supplémentairesdans les établissements et de sup-pressions massives dʼemplois deremplacement, les annoncesautour du budget 2010, préfigurentde nouvelles dégradations pourles élèves comme pour les per-sonnels.

Fin des stagiairesLe ministre entend supprimer la totali-té des emplois de stagiaires tout enimposant aux nouveaux stagiaires unservice hebdomadaire de 12 heuresau lieu des 8 heures actuelles.Ces derniers seront désormais affec-tés sur des emplois de titulairescomptabilisés budgétairement pour18 heures : au vu de cette différencede 6 heures, il ne fait aucun doute quele potentiel dʼenseignement sera trèssignificativement amputé. Ainsi, legouvernement fait des économies enmettant sérieusement à mal lesconditions de formation des nou-veaux enseignants et continue à pré-voir des suppressions dʼemplois alorsmême que sʼamorce une remontéedémographique qui va sʼaccélérer lescinq années suivantes.

La réforme du lycée ?Nombre dʼacadémies ne parvien-nent plus à assurer les suppléances,

y compris celles de congés prévi-sibles de longue date et les condi-tions de travail des personnels quiassurent les remplacements sont deplus en plus dégradées : zones deremplacement étendues, disciplinedʼenseignement autre que celle durecrutement imposée, multiplicationdes contrats précaires.Lʼannonce de la création dʼune agen-ce de remplacement (dont leMinistère nʼa jamais esquisséconcrètement les contours), apparaîtcomme une diversion pour éviter deparler de ces suppressions et deleurs conséquences dans les acadé-mies.Concernant la réforme du lycée, leSNES estime qu'il ne lui paraît pasenvisageable que la nouvelle secon-de puisse être mise en œuvre dès larentrée 2010.Une véritable réforme ne peut êtreenvisagée sans une large concerta-tion de tous les partenaires de l'éco-le, personnels, lycéens, parentsd'élèves, élus.

AU BUDGET 2010...

Parmi les nombreux dossiers de cetterentrée scolaire 2009, il y a les suppres-sions de postes, dossier qui reste le plusbrûlant. Pas moins de 13 500 postes ontdisparu en cette rentrée 2009, sansoublier les 16 000 supplémentairesprogrammés pour lʼexercice 2010. Danslʼacadémie de Lille, Karinne Boulonne,secrétaire du SNES, table à plus de600 suppressions de postes dans lesecond degré, 371 suppressions directeset disparition de 215 titulaires en zone deremplacement, TZR, (le rectorat évoquele chiffre de 320). Dans le premier degré,ce sont plus de 200 postes qui disparais-

sent ce qui fait un total de près de800 emplois en moins pour lʼAcadémiede Lille. 80 postes sont vacants entechnologie ; 90 établissements vont êtredémunis de documentalistes sur les500 établissements de lʼAcadémie.Le problème de la formation des jeunesprofesseurs, qui passera par la masteri-sation, inquiète aussi fortement les syn-dicalistes de la FSU. “On ne va plus pou-voir offrir un service scolaire de qualité.On voudrait d'avantage d'alternanceentre théorie et pratique”, disent-ils. Lesrestrictions budgétaires massives, lessuppressions d'emplois par centaines

d'année en année, lʼapprentissage“junior” dès 14 ans, la précarisation delʼemploi, constituent un contexte préoc-cupant pour la réussite de tous lesjeunes. La rentabilité et les économiesfinancières guident une autre orientationau détriment des enseignements. Si ons'en arrêtait à la communication duministre, on pourrait penser qu'endehors des dispositions à prendre enprévision d'une éventuelle pandémie degrippe, l'école n'est l'objet d'aucun autresujet de préoccupation en cette rentrée2009...

Pierre Pirierros

BRADERIE DE BÉTHUNECREUSET

DE DISCUSSIONSAU STAND DU PCF

MM ARQUERARQUER un coup dʼarrêt à lʼentreprise de liquidationdes emplois est une ambition tout à fait légitimedéfendue par les militants communistes de Béthune.

Le stand de la section, situé, (ironie de lʼhistoire) devant lʼan-cienne Banque de France, nʼa pas désempli ; de très nom-breuses personnes ont fait part de leurs préoccupationsactuelles ; ce fut un véritable creuset de discussions autourde Jacques Delelis, Henri Tobo, Jean-Pierre Bottineau et lesdizaines de syndicalistes, du secteur privé, du service public(santé, éducation).Automobile, services publics, pouvoir dʼachat : une desréponses se trouve dans la convergence des luttes et labataille politique menée, notamment, par les militants commu-nistes dans le Béthunois. La mobilisation lors de cette brade-rie de rentrée montre bien cette convergence et une démarcheoriginale mêlant population, élus, syndicalistes, collectifs etassociations.Une dizaine dʼexemplaires du livre dʼAlain Bocquet “Un Marxet ça repart !” a été vendue sur le stand.La lutte des Bosal ne peut laisser personne indifférent.

P.P.

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Social

Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009

LL AA situation actuelleest le reflet généralde lʼéconomie, lesfermetures dʼentre-prises concernenttous les secteurs

dʼactivités et toutes les zones géo-graphiques et pourtant la familleMulliez conserve la première placedes fortunes en France, d'aprèsun classement de la revue"Challenges"... Les résultats dupremier semestre 2009 viennentde tomber et voilà qu'Auchanconnaît un léger ralentissement cequi n'empêche nullement laditefamille Mulliez à faire de (bonnes)provisions d'argent. Le cynismeest atteint lorsque le fondateur desmagasins Auchan Gérard Mulliezen accordant une interview aujournal économique "Les Échos"souligne comme élément à appré-cier 'L'Homme", une vision toutecapitaliste puisque "l'homme sageest celui qui a prévu de faire desprovisions pendant le temps del'abondance pour faire face à lapénurie."Le modèle proposé ne remet rienen cause et les quelques avan-cées sont à mettre sur le comptedes mobilisations engagées et des

négociations qui ont suivi, y com-pris dans le groupe Auchan, oùêtre syndicaliste - et notamment àla CGT - n'est pas un investisse-ment pour l'avenir.Les bénéfices des banques et desgrandes entreprises du CAC 40succèdent - invariablement - auxpropos de communication du chefde lʼÉtat qui prend une imposturede sauveur tout en gardant unelogique intrinsèque : maintenir lecap du libéralisme avec lʼinjonctionde travailler le plus possible.Alors ? Cʼest dans ce mêmetemps que les exigences de chan-gement prennent de plus en plusde consistance avec tous les élé-ments majeurs du mouvementsocial.Tout le système capitaliste est encause. Les mécontentementsapparaissent de plus en plus augrand jour ; la croissance diminue,cʼest la récession des pays richeset les retombées directes danslʼéconomie des pays émergents.

Pour dire quoi ?

Sarkozy intervient sans cesse à latélévision mais pour dire quoi ? Ilne veut pas de véritable plan de

relance pour les salaires et pourl'emploi. On connaît l'origine de lacrise, elle est dans la matrice desrichesses produites par le travail ;richesses qui sont allées prioritai-rement à la spéculation au lieud'aller aux salaires, à la recherche,à l'éducation, à la productiondurable. Il n'y a pas de véritablesmesures, ni sur le Smic, ni sur lesalaire des fonctionnaires, ni sur lemaintien de l'emploi dans la fonc-tion publique.Et dans un élan humaniste,Gérard Mulliez de "critiquer" lesbanquiers "pris par l'esprit de lucrequi ont gagné de l'argent... Quandtout le monde tire la couverture àsoi, elle craque." (sic)Le contrôle des fonds publics ver-sés aux entreprises est une exi-gence qui, en période de casse delʼemploi, gagne du terrain et passeulement chez les syndicalisteset les salariés concernés. Tout està repenser et stigmatiser lʼargentcontre lʼemploi et la vie des popu-lations.La création d'un pôle financierpublic permettrait un crédit sélectifpour aider les entreprises qui veu-lent produire en France, qui veu-lent jouer la qualification, le déve-

loppement durable, les salaires audétriment des entreprises quijouent le tout financier. Une réfor-me de la fiscalité, qui pénaliseraitceux qui jouent le spéculatif etfavoriserait les entreprises quijouent la production, serait la bien-venue. Or, qu'attend-on ? Leministre du budget fait les yeuxdoux aux contribuables fraudeursen leur donnant un sursis jusqu'au31 décembre, c'est-à-dire, en leurproposant une amnistie quasigénérale.

Crédit

Lʼactivité du crédit est très insuffi-sante pour lʼemploi. À quoi jouenttoutes ces banques ? La questionse pose avec acuité, elle est récur-rente.En desserrant l'étreinte de la ren-tabilité financière, il est possible dedévelopper la production, les siteset de créer des emplois, notam-ment.Le diagnostic de la crise, on leconnaît. Pour les salariés, la sécu-risation de la formation est un pro-jet de société qui vient en opposi-tion au chômage et à la précarisa-tion de lʼemploi.

Mais pour Mulliez, la solution esttoute trouvée : "si on veut que leshommes et les femmes soient plusefficaces, il faut que leur intérêtcoïncide avec leur devoir" , autre-ment dit, voyez pauvres smicardsce qu'il vous reste à faire !Dans la même veine, GérardMulliez souligne avec modestie "Ilfaut arrêter de se faire peur" regar-dez-moi, je suis en tête des"Top 5" des familles les plus richesde France.Derrière suivent, Bernard Arnault,(originaire également du Nord)puis Liliane Betancourt et sa famil-le, Bernard Puech et la familleHermès et la famille Louis-Dreyfus.Et puis toujours dans cet élanhumaniste, (en bon père de famil-le) toujours dans l'interview des"Echos", le fondateur du groupeAuchan avance ses billes "nousavons oublié la valeur sacrée del'argent ; si tout le monde revenaitau bon sens, nous en sortirionsvite de cette crise". Et la familleMulliez d'être à la tête des plusgrosses fortunes du pays (15 mil-liards d'euros).Voilà qui est dit.

Pierre Pirierros

LE NORDISTE GÉRARD MULLIEZ EN TÊTE DES PLUS GROSSES FORTUNES DE FRANCE

"IL FAUT ARRÊTER DE SE FAIRE PEUR"pour le fondateur du groupe Auchan,

C'EST UN POSTULAT TOUT TROUVÉ

“La vie Auchan”, un slogan publicitaire qui sied dʼabord à la famille Mulliez ; son entourage sʼen contente. (Photo AFP)

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Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009- 6 -

Solidarité

AA en croire ses yeuxet ses oreilles, leparc d'Olhain s'esttransformé, mercre-di 26 août, en unlieu «enchanté».

Offrant d'habitude aux visiteurs, augrand air, «mille bonnes raisonspour mettre sur pied une petitesortie», la base départementale denature et de loisir ainsi que sonéquipe d'encadrement et d'anima-tion se sont mises en quatre pouren offrir ce jour-là, en partenariatavec le Secours PopulaireFrançais (SPF), au moins milleautres «bonnes raisons» pour êtreprésent à Olhain à l'occasion de latrentième édition de la «Journéedes Oubliés des Vacances» (JOV)organisée par la fédération duSPF du Pas-de-Calais. Pari tenu,sous un soleil aussi généreux quesolidaire.

Trentième anniversaireau grand air

Arrivés dans la matinée par desbus affrétés par les nombreusespermanences d'accueil et de soli-darité qui regroupent un peu par-tout dans le département leséquipes bénévoles du Secourspopulaire du Pas-de-Calais, ilsétaient près de 3000 personnesdont 2 200 enfants, casquette

orange sur la tête et panier repasjaune en bandoulière, à parcourirles allées du parc d'Olhain afin departiciper aux multiples activités etspectacles proposés pour faire decette «Journée des Oubliés desVacances» , une journée anniver-saire «inoubliable». Côté sportif, ily en avait pour tous les goûts etpour tous les tempéraments :accrobranche, hand-ball, speed-ball, natation, parcours aventure,VTT, tennis, poney, tir à l'arc, mini-golf, escalade, boxe, javelot,pétanque... Même variété côté«détente», dans les allées, assisen terrasse ou sur l'herbe :maquillage, concerts, bal musette,démonstration de danse country,spectacle de rue, jonglage, sculp-ture de ballons, magiciens, tour-nois de chevalerie... Au cours dela journée aucun stand n'a désem-pli. Partout les rires et les souriresétaient au rendez-vous.

Une journée «inoubliable»Parmi les «moments forts» de lajournée, le spectacle de chevaleriede la compagnie Cowprod a étéparticulièrement apprécié. Il fauts'imaginer, après une séanced'entraînement au maniement del'épée ou à celui de la joute, portésur cheval de bois; après avoir étél'objet d'un adoubement solennel,

être transporté pour une demi-heure dans l'atmosphère desgrands tournois du Moyen-Âgeavec «escuyers» - à prononcer«es-cuyers» comme au tempsjadis - , soudards incommodes etchevaliers en grande tenue pourmesurer l'effet du spectacle surles esprits des plus petits... et desplus grands. Ces derniers aurontpu se remettre de leurs émotionsen assistant au spectacle deDorys Verdy – autre «momentfort» de la JOV 2009 du Pas-de-Calais- ou en faisant quelquespas de danse au rythme de ceuxdes Liberty Country de Noeux-les-Mines.

Une journée de mobilisationpour les droits de lʼenfant

A côté de ces activités de loisir, lafédération du Secours PopulaireFrançais du Pas-de-Calais, dansle cadre d'un village «Copain duMonde» installé sous un mara-bout, proposait encore aux enfantsde devenir «acteurs de la solidari-té» en leur faisant participer àdiverses initiatives consacréesaux droits de l'enfant : exposition,jeux interactifs, ateliers d'expres-sion... A cet égard, les famillesn'étaient pas en reste qui accom-pagnaient la démarche desenfants et même, en s'emparant

partout sur la fête du questionnai-re "Compte sur tes dix droits", lesdevançaient. Chose à rappeler,l'année 2009 ne marque pas seu-lement le trentième anniversairede la «Journée de Oubliés deVacances», initiative nationale duSPF déclinée dans chacune deses fédérations, mais aussi levingtième anniversaire de la«Convention internationale desdroits de lʼenfant» à laquelle esttrès attachée, «pour que les droitsde lʼenfant grandissent leshommes », l'association solidaire.Cette année, en France, un enfantsur trois n'est pas parti envacances.

Un enfant sur trois n'est pasparti en vacances

Au cours de la conférence depresse à laquelle assistaient,auprès des responsables duSecours Populaire Français duPas-de-Calais, diverses person-nalités – dont Claire Véron del'Agence Nationale des ChèquesVacances (ANCV), Jean-LouisCallens, secrétaire général de lafédération du Nord du SPF ainsique Corine Makowski, secrétairenationale du SPF - et divers élus– dont Cathy Apourceau-Poly,conseillère régionale, DanielDewalle, maire d'Houdain et

conseiller régional, MichelDagbert, maire de Barlin, vice pré-sident du Conseil général et prési-dent du conseil d'administration duparc d'Olhain- , Julien Lauprêtre,président du Secours PopulaireFrançais , «invité surprise» de laJOV 2009 du Pas-de-Calais, estintervenu pour rappeler le sens decette initiative et de la démarchedans laquelle elle s'inscrit : cetteannée, dans la perspective de latenue des «Etats généraux popu-laires de la solidarité pour lesdroits de lʼenfant» qui auront lieu,en octobre et novembre pro-chains, au moment du congrèsnational du SPF. Pour conclure,après avoir remercié les diverspartenaires de l'initiative, ChristianLampin, secrétaire général de lafédération du Pas-de-Calais duSPF, a souligné, depuis plus detrente ans, l'engagement desfédérations du Nord et du Pas-de-Calais du Secours populaire pourapporter à un maximum d'enfantset de familles de la région unejournée de vacances en fin depériode estivale. La semaine pré-cédente, c'étaient plus de 5000personnes qui s'étaient rendues,avec les équipes du SPF du Nord,en Belgique, pour visiter lesgrottes de Han.

Jérôme Skalski

UN SOLEIL AUSSI GÉNÉREUXQUE SOLIDAIRE

Pour son trentième anniversaire, la «Journée des Oubliés des Vacances» organisée parla fédération du Pas-de-Calais du Secours Populaire Français s'est invitée sur le site du parcd'Olhain. Une journée «enchantée» pour près de 3000 personnes venues de tout le dépar-tement dont 2 200 enfants pour qui cette journée de vacances sera celle, «inoubliable»,dont ils se souviendront à la rentrée.

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Près de 3 000 personnes venuesde tout le département dont2 200 enfants ont participé, lemercredi 26 août, au trentièmeanniversaire de la «Journée desOubliés des Vacances» organisépar la fédération du Pas-de-Calais du Secours PopulaireFrançais.Outre ses partenaires - en parti-culier l'ANCV, la FSGT, Le Parc

départemental d'Olhain, leConseil général du Pas-de-Calais, le Conseil régionalNord/Pas-de-Calais et la villed'Houdain -, c'est grâce audévouement des bénévoles deplus de 30 permanences d'ac-cueil et de solidarité du dépar-tement que la JOV 2009 du Pas-de-Calais a pu rencontrer un telsuccès.

SECOURS POPULAIREFRANÇAISFÉDÉRATION

DU PAS-DE-CALAIS38 Rue Baudimont

BP 6055762008 Arras CedexTél : 03 21 71 43 19Fax : 03 21 51 58 23

email : [email protected]/http://www.spf62.org/

CMJN

Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009 - 7 -

Solidarité

Coup de chapeau ou plutôt decasquette – orange- à l'équipedes jeunes bénévoles – jeunestravailleurs, lycéens, étu-diants... - qui encadraient lesactivités proposées auxenfants dans l'espace «Copaindu Monde» de la JOV 2009 duPas-de-Calais. En préparation,les «Etats généraux populairesde la solidarité pour les droitsde l’enfant» qui se déroulerontles 13, 14 et 15 novembre àl'occasion du congrès nationaldu SPF. Résumant l'esprit de la«Convention internationale desdroits de l'enfant» adoptée parl'Assemblée générale desNations Unies le 20 novembre1989, «Copain du Monde»oeuvre pour que les enfants,dans le cadre d'actions et deréflexions solidaires, comptentau mieux sur leurs «dix droits»et s'en fasse les acteurs et lesdéfenseurs : droit de s'alimen-ter, droit d'être à l'abri , droit àla santé, droit des enfants han-dicapés, droit à l'école, droitaux loisirs, droit à la culture,droit aux secours, respect dumilieu naturel, droit d'être pro-

tégé contre l'exploitation dansle travail, droit d'être protégécontre les mauvais traitementset droit à l'expression. PourFrédéric Tortillard, animateurde l'équipe des jeunes béné-

voles du village «Copain duMonde» au cours de la JOV2009 du Pas-de-Calais, ce sontplus de 600 enfants qui ont par-ticipé aux activités et aux ate-liers proposés.

Au cours de son intervention en conférence de presse, JulienLauprêtre, président du Secours Populaire Français, a rappelé avecbeaucoup d'émotion le sens de la «Journée des Oubliés desVacances» : une journée de vacances solidaire qui constitue le«bouquet final» de la campagne d'initiatives estivales du SPF. Il aaussi expliqué le sens de la démarche dans laquelle la JOV s'inscriten particulier cette année : la défense et la promotion, pas seule-ment sur le papier mais dans la réalité, des droits de l'enfant. Unrendez-vous a été donné à tous pour rendre visite au stand duSecours Populaire Français à la Fête de L’Humanité, stand qui pro-posera des ateliers pour découvrir «Copain du Monde», le mouve-ment d’enfants de l’association solidaire. A la Fête de L'Huma, pourpréparer le vingtième anniversaire de la “Convention des droits del’enfant”, un débat sera organisé au stand du SPF ainsi qu'un «par-cours découverte» sur l’espace Enfants.

Avec “Copain du Monde”rendez-vous au standdu Secours Populaire

Français à l’Espace Enfantset à l’Espace

Planète numériquesur la Fête de L’Humanité.

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� Samedi 12 septembre, à 20h30,au gymnase Robert Lary au parcCalonnix. Au programme, cinq ren-contres dont la revanche du cham-pionnat du monde féminin entreBulla Punk et Kom Kaycee.Compte tenu de l'importance duGala, il est prudent de réserver sesplaces en mairie. Tél :03.21.52.18.52, aux cafés tabac«Le Nemrog», «Club 6»,«L'Hipprodrome» et au restaurant«Les Gourmets». Prix des placesaccessibles à tous : 10 eurosjusque 12 ans. 15 euros pour lesadultes.

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Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009- 8 -

MÉRICOURTMOBILISATION CONTRELA MUCOVISCIDOSE

Le traditionnel marché aux puces se déroulera le 27 septembre. Cettemanifestation a pour but de rassembler des fonds afin de permettre à larecherche scientifique et médicale contre la mucoviscidose d'avancerdans cette grande bataille engagée contre cette terrible maladie géné-tique. Elle touche en France près de 6000 patients, dont plus de 400dans notre région, maladie génétique malheureusement encore mortelleaujourd'hui.

HOUDAINDANIEL DEWALLE DE

NOUVEAU AU TRIBUNAL

Le rapporteur public prononcera à l'audience du mardi 8 septembre dutribunal administratif de Lille les conclusions concernant les décretsmunicipaux adoptés par la municipalité d'Houdain contre les coupuresd'eau, de gaz et d'électricité ainsi que contre les expulsions.Cette séance se tiendra à 9H30.

CALONNE-RICOUART35ème FÊTE

DU PETIT CALONNOIS

� Ce dimanche 6 septembre, au Parc Calonnix, 35ème Fête du PetitCalonnois. Meeting avec Maxime Grémetz, député PCF de la Somme ;Jean-Claude Danglot, sénateur PCF du Pas-de-Calais ; CathyApourceau, membre du Comité national du PCF et Hervé Poly, secré-taire de la Fédération du PCF. Orchestre : Raymond Joly et sa chan-teuse Noëlla. Tour de chant : Valerjean et son chien Oscar, chanteur etventriloque. Entrée gratuite.

49ème GALA DE CATCH

RégionARRAS

SOLIDARITÉAVEC LES 5PATRIOTESCUBAINS

Vendredi 4 septembre18h à 19h

devant le Beffroi d'Arras

Onzième rassemblement men-suel en solidarité avec les5 patriotes cubains incarcérésaux Etats-Unis depuis 1998.

BUS ARRAGEOISPOURLA FÊTE

DE L'HUMANITÉ

Des vignettes d'entrée pour lafête de L'Humanité sont envente au siège de la section duPCF, 14 avenue del'Hippodrome, Arras.Des départs en bus sont orga-nisés le samedi 12 septembre(35 euros aller-retour sur lajournée + entrée). Rendez-vous le samedi 12 septembredevant la gare d'Arras à 8h15et, à Beaurains, route deBapaume, à 8h30.

Pour tout renseignement :03.21.51.32.47.

ou 03.21.51.66.80.ou 06.88.32.77.92.

LILLERS

SPECTACLEL’association “Bougeonsensemble avec Lillers” vouspropose un spectacle dethéâtre patoisant, le samedi 12septembre à la salle Sainte-Cécile avec la troupe ChtiComédie. Ouverture desportes à 19h30, représentationà 20h30 et deuxième partie à22h. Tarif : 8 € pour les adhé-rents, 5 € pour les enfants demoins de 12 ans et 10 € pourles non adhérents.Pour tous renseignementscontacter le 03 21 26 94 22, oule 03 21 64 36 09.

DIVION

MUCOVISCIDOSELe dimanche 13 septembre,dès 13h30, au complexe spor-tif, action contre la mucovisci-dose. Animations, restaura-tion, tombola, ambiance festi-ve avec le concours des asso-ciations divionnaises. Entrée :1 €.

AUCHY-LES-MINES

LOTOOrganisé par les Fidèles deSaint-Hubert, il aura lieu cedimanche 6 septembre, animépar Thierry 69, de 100 à 2 000€, au complexe sportif, rue deDouai. Ouverture des portes12 h ; début des jeux 15 h.Réservations au 06 15 82 0599.

BRADERIE DE LILLE, LES 5 ET 6 SEPTEMBRE :LES COMMUNISTES VOUS DONNENT RENDEZ-VOUS

AU 97 BD DE LA LIBERTÉ,DANS UNE AMBIANCE CONVIVIALE ET MILITANTE !Des pétitions circuleront pour la libération de Salah Hamouri, jeunemilitant franco palestinien détenu injustement en Israël, et pour unréférendum sur le maintien du service public postal.• Samedi après-midi, Pierre Outteryck, historien, etJérôme Leroy, écrivain et chroniqueur dans Liberté Hebdo,dédicaceront leurs derniers ouvrages sur le stand.

- 17 h, "Vous avez dit gratuit ?" : débat sur lestarifs des transports à Lille avec les élus communistes de laCommunauté urbaine de Lille.

- 18h30, "Pot de l'amitié du Front de Gauche",apéro-discussion sur la riposte à construire face aux défisde la rentrée sociale (référendum sur le statut de La Poste,suppressions de postes dans l'Éducation nationale etmenaces sur la fonction publique, licenciements…).

• Concerts lesamedi soir avec"Manu le rouge"(notre photo) et la"Bande à Paulo",qui ouvrira à partirde 20h son grandbal populaire dansla cour de l'écoleSophie Germain.Et pour se restaurermoules-frites (les

moins chères de la braderie !), Pot'jevleesch et pour sedésaltérer nos bières pressions…

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CalaisAPRÈS LE SUCCÈS

DE LA FÊTE DU BOIS CAMPAGNE

QQUELQUESUELQUES jours après leur 20ème Fête populaire organisée auBois Campagne, le 15 août dernier, les militants étaient reçuspar la Direction de Section au siège du boulevard Lafayette.

Yves Desenclos y a notamment rappelé les conditions de la tenue decette édition avec le «blocus» de la Municipalité U.M.P. et fait le bilanpolitique. On sait que légitimement, les communistes ont crié au scan-dale sur le manque de moyens accordés par la Ville pour lʼorganisationde cette manifestation. En faisant parler à ce sujet, le Maire U.M.P., lequotidien Nord Littoral (page 11, édition du 30 août) confirme que sono-risation, podium, branchements électriques et eau ont été refusés.Depuis la révélation par le P.C.F. de ces méthodes, beaucoup dʼasso-ciations comprennent mieux le changement de Municipalité pour avoirsubi les mêmes problèmes.

� Le Comité national contre laprivatisation de la Poste quiréunit syndicalistes, associationset Parti de gauche organise uneconsultation nationale le samedi3 octobre pour permettre à lapopulation de dire NON auchangement de statut de laPoste. Bertrand Péricaud,Secrétaire de la section P.C.F. àCalais, a écrit aux correspon-dants locaux de ce comité pourune réunion visant à organiserconcrètement cette initiativelocalement.

� Si on croit la presse locale dejuillet-août, le Président de laCommunauté dʼAgglomération,Philippe Blet sʼest pris un moisde vacances. Il sʼest mêmefendu dʼun séjour à La Rochelle(payé par lʼAgglomération ?) làoù le P.S. tient son Universitédʼété. Depuis, il se murmure quelʼex P.S., allié à lʼU.M.P., se ver-rait bien candidat sur la nouvelleseptième circonscription à laplace de Natacha Bouchart… ledéputé sortant, le socialisteGilles Cocquempot promet dʼenparler à Percheron !

� Plus révolutionnaire quejamais, lʼex-Vert, ex-Alternatif, exetc, Jean-Marc Ben est du voya-ge à lʼUniversité dʼété duMODEM à la grande Motte. Au fildes mois, on comprend mieux«lʼefficacité» des élus écologistesdʼalors dans la défaite de Jacky

Hénin et de son équipe en mars2008 (J.M. Ben était 7ème sur laliste dʼUnion de la Gauche !)

� À lire les deux pages de NordLittoral du 30 août consacrées àune réponse de N. Bouchard aupoint presse du P.C.F. sur lʼauditfinancier de la gestion municipa-le 2004-2007 on sʼest dit queP.H., le rédacteur en chef, étaitrentré de vacances… un sujetquʼa abordé, hier, Jacky Hénin,lors dʼune conférence de pressesur laquelle nous reviendrons lasemaine prochaine.

� Création dʼune TaxedʼEnlèvement des Ordures

Ménagères et 7 % dʼimpôts enplus à Coulogne… dans la«Lettre Spéciale» décidée par lamunicipalité de Monsieur Dubut,doit paraître la tribune des Éluscommunistes et républicainsGérard Pourmarin et MoniqueCailliez. Nous y reviendrons.

� Une mauvaise nouvelle deplus avec lʼannonce de quarantesuppressions dʼemplois, sur 120,chez Bélier, zone Marcel Doretsuite au redressement judiciairede la société qui venait de rece-voir de substantielles et trèsmédiatisées aides publiques delʼAgglomération et de laRégion…

L’actualité de la semaine selon Babouse

En bref

Le livre d’Alain Bocquet : “Un Marx et ça repart !”est disponible au siège de la section

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France

Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009- 12 -

CONDAMNATION DE SIX «CCOONNTTII»Le tribunal correctionnel de Compiègne a prononcé mardi des peines de trois à cinq mois deprison avec sursis contre six des sept ouvriers de l'usine Continental de Clairoix poursuivispour le «saccage» de la sous-préfecture de Compiègne en avril. Le 7ème prévenu a été relaxé.

LL EE leader CGT XavierMathieu, condamné à cinqmois avec sursis, a exprimé

sa "rancœur" devant ce jugement.Les prévenus, condamnés pour"destructions en réunion de biensau préjudice de l'Etat", ont apprisqu'ils devraient de nouveau com-paraître, au civil cette fois, le 4novembre, pour répondre desdégâts estimés à quelque 50.000euros.Le 21 avril, ils avaient participé au«saccage» des bureaux de lasous-préfecture de Compiègne,envahie par quelque 200 "Conti"dans le cadre d'une lutte emblé-matique pour la sauvegarde deleur usine de pneus, dont la ferme-ture avait été annoncée en mars.

Un "bel exemple de matraquage de l'Etat"

A l'audience, le 17 juillet, XavierMathieu avait reconnu un "dérapa-ge" qui n'avait "pas été prémédité".Alors qu'il déclarait attendre de lajustice "la relaxe et la fin de l'histoi-re des Conti", le responsable syn-dical a fustigé après le rendu dujugement un "bel exemple de

matraquage de l'Etat qui veutempêcher la classe ouvrière des'exprimer". "C'est dégueulasse, iln'y a pas de justice dans ce pays.J'ai de la rancoeur, on s'est battudignement et le gouvernement adécidé de faire un exemple", s'est-il indigné devant les quelque

250 ouvriers de Continental pré-sents. Il a appelé à une assembléegénérale dans l'usine mercredi à14 heures et une manifestationimpromptue a été improvisée dansla matinée dans le centre deCompiègne jusqu'à l'hôtel de Villeaux cris de "les voyous c'est pas

nous !". Christian Fougeroux, unouvrier qui travaillait à Continentaldepuis 21 ans, a regretté qu'on aitpas su "profiter du procès pourapaiser le climat social. C'est toutle contraire, le ton est donné".«Le contraste entre un dossierdʼaccusation totalement vide et

la lourdeur des peines prononcées est révoltant»

A gauche et dans les rangs syndi-caux, les critiques ont été una-nimes à l'annonce du jugement.Olivier Besancenot (NPA) s'est dit"écœuré" devant ce qu'il a qualifiéde "provocation", Arlette Laguiller(LO) jugeant quant à elle "inadmis-sible que les travailleurs paientalors que ce sont les dirigeants del'entreprise qui ont ruiné un territoi-re". Le PS a, par la voix de sonporte-parole Benoît Hamon, expri-mé sa "pleine et entière solidarité"à l'égard des salariés deContinental "condamnés injuste-ment" face aux "voleurs en colblanc", tandis que la CGT a évo-qué "un jugement profondémentinjuste". Sur BFM, le secrétairegénéral de Force Ouvrière (FO),

Jean-Claude Mailly, a pour sa partmis en garde contre la "judiciarisa-tion" des relations sociales et ajou-té : "Il faut être sérieux, la violencen'est pas toujours là ou on croit".Thierry Aury, secrétaire départe-mental du PCF de lʼOise, a réagien rappelant que «des milliersdʼemplois directs et indirects sontsupprimés et les salariés jetés surle pavé… mais ce sont six ouvrierscoupables de sʼêtre opposés à ceschoix désastreux pour leur vie,pour leur famille, pour notre régionqui sont condamnés !». PierreLaurent, coordinateur national duPCF, a condamné pour sa part unprocès où «le contraste entre undossier dʼaccusation totalementvide et la lourdeur des peines pro-noncées est révoltant», et témoi-gné la «pleine et entière solidaritéde tous les communistes avec lessyndicalistes de Continental». Le procès était intervenu aprèsune lutte sociale de plus de quatremois ponctuée par une trentainede manifestations et concluesnotamment par l'obtention d'in-demnités de 50.000 euros parsalarié licencié.

VERS UNE JUSTICE AUX ORDRES DE L'EXÉCUTIF

Sarkozy l'a rêvé, Léger l'a fait... Le président de laRépublique s'est réjoui mardi des propositions du«comité Léger» sur la réforme de la procédure pénale,parmi lesquelles la suppression du juge d'instruction.

CC 'EST'EST la mesure phare du«rapport» auquel «tra-vaillait» depuis octobre

2008 un comité d'une quinzainede policiers, magistrats, avocats etuniversitaires, installé par l'ex-garde des Sceaux, Rachida Dati.Désormais Michèle Alliot-Marie,qui lui a succédé, devra "complé-ter la réflexion" ouverte "pouraboutir, après une concertation laplus large, à une refonte descodes pénal et de procédurepénale", a déclaré l'Elysée mardisoir, soulignant "la qualité" despropositions rendues. La suppres-sion du juge d'instruction avait étéannoncée par le chef de l'Etat enjanvier. Interrogé sur un éventuelrenforcement de l'indépendancedu parquet, l'ancien haut magistratPhilippe Léger a répondu qu'unemajorité du comité avait estimé"qu'il n'y a pas lieu de changer leschoses parce que nous faisonsdes tas de propositions de contre-pouvoirs du parquet et de contrô-le".Une régression démocratique

Renforcer le pouvoir des procu-reurs sans envisager de modifierleur statut (ils restent subordonnéshiérarchiquement à la Chancel-lerie) a cristallisé l'opposition desmagistrats, avocats, de la gaucheet même de certains à droite, qui yvoient la fin d'une justice indépen-dante. "Les magistrats du parquet (...),parties au procès, ne peuventdonc être impartiaux", a fait valoirle député UMP Jean-PaulGarraud, ancien juge d'instruction,fustigeant un projet "inconce-

vable". Le sénateur socialiste etancien ministre de la JusticeRobert Badinter a qualifié le projetde réforme de "premier acte d'uneOPA de l'exécutif sur les affairesles plus importantes de la justice".André Vallini (PS) a regrettéqu'une nouvelle réforme viennedéjà "balayer" la mise en placeprogressive des pôles de l'instruc-tion, enseignement du fiasco judi-ciaire d'Outreau pour remédier à lasolitude de ces magistrats."Supprimer le juge d'instruction,c'est affaiblir la Justice (...) per-mettre au gouvernement de (la)reprendre en main", ont estimé lesVerts. L'ONG TransparenceInternational France a dit craindreque "lʼaction de la justice ne soitmême plus initiée dans des dos-siers de corruption, de trafic dʼin-fluence ou dʼabus de bienssociaux susceptibles de gêner desdirigeants politiques ou écono-miques". Les représentants des magistratsont dénoncé une "régressiondémocratique", un rapport"médiocre" (Union syndicale desmagistrats) et le risque d'une justi-ce "moins bien rendue" (Syndicatde la magistrature).Le comité préconise de transfor-mer le juge d'instruction en juge del'enquête et des libertés (JEL), quiaurait pour mission de contrôler letravail du parquet pendant l'en-quête et de statuer sur lesmesures les plus attentatoires auxlibertés comme le placement endétention provisoire. Au total, lerapport de 59 pages décline lespropositions en douze théma-tiques, de la limitation de la duréedes détentions provisoires, à l'in-

troduction du "plaider coupable"en cour d'assises en passant parla présence accrue de l'avocatauprès du gardé à vue. Une pré-sence jugée toujours insuffisantepar le Conseil national des bar-reaux (CNB), qui représente lesavocats de France, parlant d'une"défiance inacceptable à lʼégardde la profession". Le comité recon-naît qu'il n'a pu réfléchir à la sim-plification du Code pénal, une deses missions initiales, "un travailconsidérable", a-t-il justifié, quipourrait occuper des juristes àplein temps.

Une réforme qui donnerait à l'exécutif un pouvoir exorbitant

et discrétionnaire sur les affaires pénales

Les sénateurs du groupe commu-niste et du Parti de Gauche (CRC-SPG) ont estimé pour leur partmardi que la suppression du juged'instruction aboutirait à une "justi-ce aux ordres de l'exécutif". "Alorsque le juge d'instruction, magistratdu siège, est un juge indépendant,les magistrats du parquet reste-ront hiérarchiquement dépendantsde la Chancellerie", souligne dansun communiqué la présidente dugroupe, Nicole Borvo Cohen-Seat."Aucune réforme envisageant leurindépendance n'est envisagée enparallèle", ajoute-t-elle. Pour laporte parole communiste, "cetteréforme, qui donne à l'exécutif unpouvoir exorbitant et discrétionnai-re sur les affaires pénales, s'inscritdans la mainmise croissante dupouvoir exécutif, et singulièrementdu président de la République, surles institutions de la République".

LA CGT DEMANDE"DE VÉRITABLES SANCTIONS"

À L'ENCONTRE DES FRAUDEURSLa CGT a demandé mercredi "de véritables sanctions" à l'encontredes fraudeurs au fisc et "l'octroi de moyens humains et matérielssuffisants pour un contrôle fiscal efficace", doutant de la "volontépolitique" du gouvernement de s'attaquer à la fraude et l'évasion.

REPRISE DE LA GRÈVE À RFILa grève contre un plan social à Radio France Internationale (RFI),qui avait été suspendue pendant l'été au bout de neuf semaines, arepris "progressivement" mardi, ont annoncé dans un communiquéles syndicats SNJ, FO, SNRT-CGT et SNJ-CGT.

FFAISANTAISANT allusion aux 3.000contribuables soupçonnés parle fisc de détenir des comptes

non déclarés en Suisse, la CGT écritdans un communiqué : "Y-a t-il unevolonté politique de s'attaquer réelle-ment à l'évasion et à la fraude fis-cales? La façon dont le gouverne-ment entend régler cette affaire et sapolitique générale laissent penser lecontraire"."De véritables sanctions devraientêtre appliquées pour punir ces frau-deurs, mais le ministre (du BudgetEric Woerth ndlr) préfère inviter lescontrevenants à se manifester avantle 31 décembre", affirme-t-elle."Quels moyens sont mobilisésaujourd'hui au sein des administra-tions fiscales et financières pour s'at-

taquer à l'évasion et à la fraude fis-cales alors même que les effectifssont saignés à blanc?", poursuit-elle."Au delà de l'opération médiatique,quelles mesures structurelles serontmises en place ? Quelles décisionsseront par exemple prises pour luttercontre le dumping fiscal?", deman-de-t-elle. Pour la CGT, "lutter réelle-ment contre la fraude et l'évasion fis-cales implique la levée totale dusecret bancaire, la lutte contre tousles paradis fiscaux, une harmonisa-tion fiscale européenne, la taxationdes mouvements spéculatifs decapitaux (et) lʼarrêt immédiat dessuppressions d'emplois et l'octroi demoyens humains et matériels suffi-sants pour un contrôle fiscal effica-ce".

LLORSORS d'une assemblée géné-rale du personnel, la grève aété votée par "94 voix, 8 contre

et 22 abstentions" a précisé l'intersyn-dicale. La grève, la plus longue dansl'histoire de l'audiovisuel public fran-çais depuis 1968, avait démarré le12 mai, entraînant des perturbations àl'antenne. Elle avait été suspendue le14 juillet afin "de ne pas pénaliser lespigistes et les CDD" pendant la pério-de estivale, mais les syndicats avaientprévenu qu'elle reprendrait en sep-tembre si la direction ne retirait passon plan social.Une réunion de négociation entre ladirection et les syndicats a eu lieulundi mais "n'a donné aucun résultat",selon les syndicats. "La direction refu-se toujours de remplacer le plan delicenciement de 22% des effectifs parun plan de départs volontaires", écri-

vent-ils. "La motivation des salariésest toujours là, ils ne baissent pas lesbras", a commenté Maria Afonso,secrétaire du comité d'entreprise. Lagrève, soumise chaque jour au votedes salariés, est une "base", mais"d'autres formes d'action" sont envisa-gées, a-t-elle toutefois précisé.RFI, dirigée par Alain de Pouzilhac etChristine Ockrent, a annoncé en jan-vier un plan social prévoyant 206 sup-pressions d'emplois sur environ unmillier et la fermeture de six bureauxen langues étrangères. Le comitéd'entreprise a entrepris plusieursactions en justice contre le plan social.Le 27 juillet, le tribunal de grande ins-tance (TGI) de Paris a rejeté lademande de nullité du plan faite par leCE, qui a fait appel. La Cour d'appeldoit examiner la demande le 14 sep-tembre.

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LL ESES médias ont beau-coup parlé ou écritsur les universitésd'été qui se sontdéroulées la semainedernière et ce week-

end. Rassemblement de militantsqui ont permis aux différentes for-mations politiques de gauche defaire le point sur leur stratégie etleur vision politique.Le PS a une nouvelle fois concen-tré les projecteurs sur ces travauxqui, depuis fort longtemps, n'ontpas tourné en pugilat même si der-rière quelques petites phrases ontpeut toujours deviner certainesanimosités.Martine Aubry a réussi le doubleexploit consistant à donner unecertaine sérénité du débat et àmettre en avant quelques pistesmême si un certain flou persistesur un certain nombre de proposi-tions.Il en est ainsi de l'Europe dont l'es-prit demeure la concurrence libreet non faussée, la fiscalité écolo-gique, les solutions face à la crise,les désaccords qui restent pro-fonds entre le PS et les autrescomposantes de la gauche que cesoit le PCF, le Parti de gauche oule NPA.

Aubry cède sur les primairesLe discours de Martine Aubry futmarqué par le choix d'un autreprojet de société «que celui qui faitprimer les intérêts particuliers,dévoreurs de l'intérêt général».Une façon de poursuivre la contri-bution que la première secrétairedu Parti socialiste avait accordéeau journal Le Monde ce vendredi28 août et dans laquelle elle écri-vait : «le capitalisme financier n'estpas moralisable par des bons sen-timents et poursuit sa route». Ellefaisait ainsi référence àl'«insupportable surenchère desrémunérations des traders».Mais malheureusement, chaquediscours d'un responsable socia-liste est tout de suite contredit parune décision politique prise aupa-ravant et dont une grande partiede la population n'a plus souvenirau bout d'un certain temps.C'est ainsi que Laurent Fabius, àson époque, a favorisé les stocks-options, autre volet des inégalitéssalariales.Martine Aubry a ensuite abordé lesujet sensible des primaires. Ellecédait ainsi à la pression de cer-tains «quadras» bientôt «quin-quas» d'ailleurs rejoint depuis peupar ceux qui étaient les plus réti-cents sur cette question à savoirDelanoé et Fabius.Si désormais, le principe des pri-maires est désormais acquis, lesdivergences demeurent sur l'appli-cation de cette procédure. BenoitHamon, Bertrand Delanoé, ArnaudMontebourg, Jean-Pierre Mignard,Pierre Moscovici et Vincent Peillonsouhaitent que ces primairessoient élargies à d'autres candi-dats que ceux du PS et demeurent

à ce dernier ainsi qu'aux autrespartis progressistes d'adopter unsystème de primaire populaire àl'issue d'un travail commun sur lefond permettant d'élaborer desfondements idéologiques com-muns.D'autres socialistes ne croientguère ou sont hostiles à des pri-maires de toute la gauche commeLaurent Fabius qui met le doigt surl'absurdité du débat : les primairesdésigneront le candidat socialiste,pourquoi les Verts et le Modem yparticiperaient-ils ?D'autres encore rechignent à

inclure le Modem dans ce proces-sus de désignation. Ils ont été viterassurés après la déclaration de laprésident adjointe du Modem,Marielle de Sarnez qui n'envisagepas que François Bayrou puissesubordonner sa candidature à l'É-lysée au résultat d'une telleconsultation.«La question des primaires

concerne les socialistes, pas lecentre», a-t-elle déclaré.Une déclaration qui mérite d'êtreclaire contrairement au flou quirégne au PS sur ses relationsavec le centre.Une illusion qui consiste à vouloirfaire passer François Bayrou,homme de droite historique et pré-tendant assidu au hochet prési-dentiel, pour un partenaire pos-sible d'une véritable gauche detransformation sociale.Balivernes ! Alors même que dansles discours comme dans lesactes, le Modem soutient plus qu'il

n'affronte les politiques libérales,la libre concurrence est le toutmarchand par quel miracle pour-rait-il œuvrer pour une alternativesociale et écologique. Un telrecentrage préconisé par une par-tie des socialistes ne pourraitaboutir qu'à affaiblir la gauche et lapossibilité d'une alternativeauthentique.

Le nivellement par le basPour le PCF, le débat sur les pri-maires éclipse celui sur lesréponses de la crise.À Vieux-Boucau où se tenait l'uni-versité d'été du PCF, Marie-George Buffet a estimé que laréponse de la gauche ne pouvaitpas être une réponse tactique, nicelle du plus petit dénominateurcommun qui favorisera l'adapta-tion au libéralisme et le reniementdes valeurs de gauche.À l'image de l'Italie où les pri-maires organisées par la gaucheet le centre auront réussi le prodi-ge de placer durablement au pou-voir la droite populiste berlusco-nienne et néo-fasciste, tout enrayant de la carte la gauche detransformation : plus aucun dépu-té de gauche ne siège aujourd'huiau parlement italien. Quel succès !Une réalité qui n'a pas non pluséchappé à Jean-Luc Mélenchondu parti de gauche qui, à ClermontFerrand, a déclaré devant lessiens la nécessité de l'Union del'«autre gauche». C'est pourquoi,face aux primaires socialistes,qualifiées de «machine à perdre»,Jean-Luc Mélanchon propose «unpaquet» projetant le Front degauche aux régionales, aux légis-latives, à la présidentielle, avec lamise en place d'une structure per-manente de coordination.Au Parti socialiste, la cacophoniesur les primaires risque de durerd'autant qu'elles ne sont prévuesque pour juin 2011. Dans deuxans. Avec entre temps un congrès,au début de cette année là !Le sondage Vivavoice Libérationparu le 25 août dernier devraitcependant calmer les esprits :pour 60 % des sympathisantssocialistes, la priorité du PS doitêtre de travailler le projet, et pour39 % seulement résoudre la ques-tion du leadership.

Cumul des mandatsPour répondre à ceux qui lui repro-chent son immobilisme, MartineAubry a ouvert un autre chantiersusceptible de donner satisfactionà la base du PS. La premièresecrétaire du PS souhaite que lesstatuts internes avancent radicale-ment dans le non-cumul des man-dats. Même si la mesure ne s'ap-pliquerait qu'après les régionales,elle n'en demeura pas moinscomme une petite révolution dansce parti qui compte des milliersd'élus. C'est également un petitcroc en jambe à ArnaudMontebourg qui cumule désormaisun mandat de député et de prési-dent de Conseil général en Saône-et-Loire. Les modalités de cettemesure restent floues mais déjàgrincent de nombreuses dents decumulards qui vont tout faire pourla limiter à un effet d'annonce. Ilsdevront faire vite car la consulta-tion des militants sur ce sujet estprogrammée pour le 1er octobreprochain.

Le projet gouvernemental de créerune taxe carbone en 2010 propo-sé par un groupe d'experts prési-dés notamment par Michel Rocarda reçu un accueil plus unanimeque le non cumul des mandats.«Cette taxe carbone est inefficacesur le plan idéologique et injustesocialement», estime Martine Aubryqui propose une autre fiscalité verte.Aussitôt, Ségolène Royal, quiavait ouvert le tir vendredi contrela taxe carbone, s'est félicitée quele PS ait changé de position. «Si jen'avais pas parlé, tous les leaderspolitiques, tous les responsablespolitiques étaient d'accord pour cetimpôt nouveau», s'exclame la pré-sidente de Poitou Charente avectoute la modestie qu'on lui connai-tra (voir également édito). C'estvite oublier que le PCF, depuis dessemaines, a dénoncé cette inven-tion sarko-rocardienne qui appa-rait de plus en plus comme unleurre, un mensonge, une injusticede plus.

Rassembler sur un projettransformateur

Pour les militants communistes, iln'est nullement question d'attendre2012 pour riposter à la droite.Toute la question est aujourd'huide savoir comment la gaucheentend répondre à ces attaques etincarner une alternative véritable.Du côté des communistes et deleurs partenaires réunis dans leFront de gauche, le messageadressé pour la première fois, lorsdes élections européennes, nesouffre pas d'ambiguité : la gauchedoit se rassembler sur des objec-tifs de transformation.Le contexte de crise du capitalis-me et des politiques libéralesdevrait être favorable aux forcesqui veulent changer de politique.Mais le Parti socialiste, en dépitd'une posture d'opposition àSarkozy, reste illisible sur la naturede ses propositions. Face à l'offen-sive relancée par la droite depuisles élections européennes, lagauche sera-t-elle capable d'ac-complir sa mission historique,construire une alternative politiqueà la hauteur.Pour cela, tous les sujets doiventêtre mis sur la table, un finance-ment des retraites aux institutions,des politiques salariales à la fisca-lité, des services publics auxorientations européennes, sansoublier évidemment le problèmedes alliances.«L'union ne peut naître de laconfusion», écrivait Jean-Jaurèsen 1904 à propos des déchire-ments de la gauche.Nul doute que la Fête del'Humanité sera une excellenteoccasion de travailler à un projetde changement qui permettra laremise en cause totale desmesures prises par la droite la plusantisociale que notre pays aitconnue depuis des décennies.

Jean-Michel Humez

CMJN

Politique

Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009 - 13 -

UNIVERSITÉS D'ÉTÉ DE LA GAUCHE

SORTIR DU DÉSARROIIDÉOLOGIQUE

Les débats ont certes mis en avant les urgences sociales, mais certains responsablespolitiques continuent leur tambouille dans la cuisine politicienne.

�� Martine Aubry : “Je souhaiteque nos statuts avancentradicalement dans le non-cumuldes mandats”.

�� Marie-George Buffet : “Ceux quivont gagner aux régionales et en2012, sont ceux qui vont mobiliserlʼélectorat sur un projet correspon-dant aux attentes populaires”.

�� Jean-Luc Mélanchon : “LeParti de Gauche veut donnercorps à son projet de nouvelleémancipation et de progrèshumain”.

�� Olivier Besancenot : “Le PS arenoncé à combattre lesinstitutions antidémocratiqueset tente de rassembler unehypothétique majorité électoralesur la base dʼun contenu nefâchant pas les centristes”.

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Liberté 62 n°877 - Le 4 Septembre 2009- 14 -

Monde

LL ESES 28 et 29 août,l'UNASUR (Union desnations d'Amérique duSud) a tenu un sommetexceptionnel à BarilocheenArgentine.

Il s'agissait de surmonter une criseéclatant au sein de l'UNASUR à lasuite de l'accord militaire entre lesÉtats-Unis et la Colombie, qui permet-tait l'utilisation de 7 bases militairescolombiennes par les troupes améri-caines.Cet accord permet à la marine, àl'aviation et à l'armée de terre améri-caine d'utiliser ces 7 bases pour des«opérations mobiles». Or les 7 baseset notamment la base navale dePalanquero entourent le Vénézuélaqui a vu dans cet accord, une mena-ce pour sa sécurité et selon le prési-dent vénézuélien H. Chavez une véri-table déclaration de guerre.Chavez rappelait son ambassadeurde Bogota. Il recevait l'appui du prési-dent Evo Morales, de l'équatorienRafaël Correa.Une crise majeure éclatait au sein del'UNASUR, mettant en danger nonseulement l'unité de l'organisation fon-dée le 23mai 2008,mais son existen-ce.Lors de la réunion annuelle del'UNASUR, le 10 août dernier à Quito(en Équateur), au cours de laquelle laprésidente M. Bachalet laissait laplace à R. Corréa, aucun accordn'avait pu avoir lieu, en l'absence duprésident colombien Uribe.Le 14 août, Uribe annonçait que l'ac-cord avec les États-Unis avait étésigné, les tensions s'aggravent. Laprésidente de l'Argentine, CristinaKirchner propose alors un sommetextraordinaire à Bariloche.Cette fois, Uribe, qui avait fait le tourde certains pays de l'UNASUR,accepte de participer.Au cours de la réunion, qui estretransmise en direct dans la salle depresse, un compromis est trouvé.Même si H. Chavez annonce que legel des relations avec la Colombiedemeure,mêmesi la rupture des rela-tions diplomatiques entre l'Équateur etla Colombie depuis mai 2008 à lasuite de l'entrée de forces militairescolombiennes en territoire équatoriencontre les FARC (forces armées révo-lutionnaires colombiennes) est tou-jours consommée, l'unité del'UNASUR a été sauvegardée et s'estmême renforcée.La crise a fait apparaître non seule-ment la soumission de la Colombieaux États-Unis mais surtout les pré-tentions des États-Unis à maintenirvoire à rétablir unehégémonie deplusen plus contestée sur l'Amérique.Ceux qui nourrissaient des illusionssur le changement promis par BarackObama doivent reconnaître leurerreur. Le président brésilien, Lula, quiavait invité Barak Obama à venir s'ex-pliquer devant l'UNASUR n'a reçuaucune réponse. Les États-Unisavaient dépêché le jeudi un envoyéspécial pour expliquer leur positionauxArgentins.Du plan Colombie à l'installation

des 7 basesSous le prétexte d'aider la Colombie àcombattre les narco-traficants et le ter-rorisme, les États-Unis avaient signéle plan Colombie : les «conseillers»militaires américains encadraient etformaient l'armée colombienne etavaient incité le gouvernement colom-bien à utiliser des herbicides puis-

sants (la multinationale Monsoto,notamment, en tirait bénéfice) parfumigation mettait en danger la santédes paysans, poussés à l'exode.Dans la stratégie de G.W. Bush, ceplan visait aussi à obtenir l'appui despays voisins et surtout à contrôlerl'Amérique du Sud. Or, cette stratégiea échoué. Quant aux objectifs soi-disant poursuivis : le trafic de droguen'a nullement été démantelé.Lors de la réunion deTrinidad-Tobogosuscitée par l'OEA (organisation desÉtats américains), BarakObamaavaitdéclaré rompre avec la politique deson prédécesseur et renouer desliens avec tous les pays d'Amériquelatine.Or, on constate une continuité de lapolitique américaine et même uneaggravation.Le coup d'État duHonduras, dénoncédu bout des lèvres par Barak Obama,n'a puêtre réalisé qu'avec l'appui de laCIA et des militaires américains de labase proche de Téguigalpa.Pour justifier la demande d'utilisationdes 7 bases colombiennes, les États-Unis invoquent la nécessité de lutter

contre le trafic de drogue, le trafic desarmées, la prolifération d'armes dedestruction massive, le terrorisme,l'immigration illégale et les catas-trophes naturelles... Il est douteux qu'ilfaille la marine, l'aviation, les blindéspour mener ces luttes. Dans cesbases, les militaires et les civils améri-cains ne seraient soumis ni aux loiscolombiennes, ni à la justice colom-bienne.En fait, l'objectif des États-Unis estdouble : économique et stratégique.1 - économique : selonH. Chavez, lesÉtats-Unis visent les champs pétroli-fères de l'Orénaque (l'une desréserves mondiales les plus impor-tantes) et au delà le pétrole et le gazdes autres pays d'Amérique latine, etmême les réserves d'eau.2 - stratégique : réinstaller l'hégémo-nie des États-Unis qui a été battue enbrèche. Au début des années 1990,lesÉtats-Unis avaient desbasesdanspresque tous les pays d'Amérique duSud, y compris le Brésil et l'Argentine,mais ils ont perdu ces bases : la basede Manta en Équateur, l'une des plusimportantes, a été évacuée surdemande du gouvernement équato-rien en 2009. Reste la base non per-manente mais terrain de manoeuvreau Paraguay et dont le présidentd'Uruguay, un modéré pourtant,T. Vasquez demande la suppression.Reste aussi une base au Pérou.Pour atteindre ses objectifs straté-

giques, les États-Unis s'appuient surles pays alliés, Pérou et surtoutColombie et essaient de semer la divi-sion, cherchant à isoler les pays révo-lutionnaires, Vénézuéla, Équateur,Bolivie.Pour dénoncer les objectifs des États-Unis, H. Chavez, au cours de laréunion du 28 août, a montré le LivreBlanc du département de défenseaméricain sur la stratégie de com-mandodemobilité aérien (AMC) danslequel ce dernier estime que la basede Palanquero permettra une«meilleure mobilité» de ses forces. LeLivre Blanc figure sur internet enColombie.Ajoutons que la IVe flotte américaine,qui avait été active au temps de laguerre froide, évolue de nouveau aularge des cotes brésiliennes (non loind'un gisement pétrolier off-shore quedoivent exploiter les Brésiliens).

Les réactions des paysde l'UNASUR

L'UNASUR a été créé le 29 mai 2008à Brasilia. Douze pays ont ratifié le

traité de Brasilia : l'Argentine, laBolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie,l'Équateur, le Guyana, le Paraguay, lePérou, le Surinam, l'Uruguay et leVénézuéla.Il s'agit d'unprocessusd'intégrationdeces pays dans un ensemble écono-mique, politique, voire militaire. Lespréoccupations environnementalesont été intégrées au traité.Les institutions comprennent une pré-sidence tournante (M. Bachelet, puisdepuis le 10 aoûtR.Correa) un secré-tariat permanent à Quito Équateur)des réunions semestrielles desministres des affaires étrangères et dedéfense, un Parlement sud-américaincomposé pour l'instant de membresdes Parlements nationaux àCochabamba (Bolivie).L'UNASUR réunit des pays de lagauche révolutionnaire, des pays dela gauche modérée ou social-démo-crate, des pays conservateurs(Pérou-Colombie).L'UNASUR n'est donc pas unensemble homogène mais vise àassurer la puissance sud-américaineface à «l'Empire» étatsunien et àl'Europe d'où l'opposition à l'accordaméricano-colombien qui risquait dedestabiliser cet ensemble.Hormis le Pérou, tous les États ontmanifesté leur opposition plus oumoins forte à cet accord.Au cours de la réunion du 10 août,C. Kirchner a déclaré : «Il faut claire-

ment aborder une fois pour toutes lasituation desÉtats-Unis afin qu'ils défi-nissent quelle sera leur relation sur lecontinent... Nous ne pouvons accep-ter qu'en plus de nous exporter lacrise économiqueet la grippeA,main-tenant ils nous imposent une situationde belligérence dans la région».Avant la réunion du 28 août, EvoMoralès a annoncé qu'il allait deman-der d'organiser un référendum despeuples d'Amérique du sud sur l'exis-tence des bases américaines enColombie.Dans une de ses réflexions publiéespar le journal du PC Cubain,Gramma, Fidel Castro qui dénonceles bases militaires en Amérique cen-trale et dans les Caraïbes (Honduras,Salvador, Belize, Guantanemo àCuba, Antiga, Barbade, Porto Rico,Haïti) sans compter dans le sud lesîles Malouines à la IVe flotte,démontre que l'action des États-Unisest dirigée contre la révolution boliva-rienne.Et au cours de son périple, Uribe n'aguère convaincu ses partenaires.

La réunion de l'UNASURChaque président est intervenu pourdonner son point de vue.Uribe s'est évertué à défendre l'ac-cord en prétendant qu'il ne portaitpas atteinte à la souveraineté de laColombie, que les seuls objectifsétaient la lutte contre le trafic dedrogue et le terrorisme (les FARC),que le plan Colombie n'avait pasdestabilisé la région et qu'il lui fallaitdéfendre ses frontières.AlainGarcia,le président du Pérou, l'a soutenu.Pour Evo Morales, «il n'y aura depaix en Amérique du sud quelorsque les États-Unis ne seront plussur le territoire».Sceptique sur les intentions améri-caines, le président Lula a demandéà la Colombie de garantir que l'équi-pement et le personnel ne puissentêtre utilisés à d'autres buts que ceuxqu'elle a déclarés. «L'accord ne l'in-terdit pas et qui n'interdit pas per-met» a-t-il dit. Il a donc demandé unbilan du territoire et un accès duconseil de défense de l'UNASURaux contrats de coopération mili-taires.Plus diplomate, peut être après sonentretien avec l'envoyé spécial desÉtats-Unis, le sous secrétaire d'Étatadjoint Christopher Mac Mullen.C. Kirchner a appelé à «définir unedoctrine sur la façon dont l'UNASURdevra considérer l'installation de

bases d'un pays qui ne fait pas par-tie de l'Amérique du sud sur l'un denos territoires».Auparavant, H. Chavez avait estiméque l'accord États-Unis-Colombiemasquait «une stratégie globale dedomination des États-Unis».Dans la résolution finale adoptée ausommet, il est écrit : «Les chefs d'É-tat et de gouvernement del'UNASUR décident de demander àleurs ministres des relations exté-rieures de tenir une réunion extraor-dinaire lors de la 1ère quinzaine deseptembre prochain afin d'élaborerun projet d'une plus grande transpa-rence des mesures développant laconfiance et la sécurité de manièrecomplémentaire aux instrumentsexistant au sein de l'OEA (organisa-tion des États américains) incluantdes mécanismes concrets de miseen oeuvre et de garantie pour tousles pays applicables aux accordsexistants avec des pays de la régionet extrarégionaux, applicables aussiau trafic de drogue, au trafic illicited'armes et au terrorisme conformé-ment à la législation de chaque pays.Ces mécanismes devraient contenirles principes du respect de la souve-raineté, de l'intégrité, et inviolabilitéterritoriale et de la non-ingérencedans les affaires internes des États...La présence de forces militairesétrangères ne peut pas avec leursmoyens et leurs ressources liés àdes objectifs propres, menacer lasouveraineté à l'intégrité d'une quel-conque notion sud-américaine et enconséquence la paix et la sécurité dela région».Ainsi les États-Unis (et la Colombie)ont obtenu qu'il n'y ait pas expressé-ment fait mention des bases améri-caines. Ils ont aussi obtenu une allu-sion de l'OEA, organisme qu'ilscontrôlent plus facilement et quiapparait concurrencée parl'UNASUR où ils ne participent pas.En revanche, le conseil de défensede l'UNASUR pourra inspecter lesbases mises à disposition. Lesministres sont invités à étudier lesaccords de coopération États-Unis-Colombie ainsi que le Livre Blanc.Tout en restant vigilants, leVénézuéla et l'Équateur ont obtenudes garanties surtout l'UNASUR sortrenforcée de la réunion.Les Colombiens ont tenté de compa-rer leurs accords avec ceux duVénézuéla passés avec la Chine etla Russie. Or, comme l'a affirméH. Chavez, il s'agit d'accords pourl'achat de matériel militaire, rendunécessaire par le refus des États-Unis de fournir le matériel d'entretienet selon Chavez «il n'y a pas debases chinoise ou russe auVénézuéla et il n'y en aura jamais».La veille du sommet, une manifesta-tion était organisée par des syndi-cats, des organisations de défensedes droits de l'homme à Barilochecontre l'utilisation par les troupesaméricaines de sept bases enColombie.«C'est unemanifestation pour la paixet le retrait des troupes américainesdu continent. Nous voulons l'unité del'Amérique latine» a expliqué un syn-dicaliste.À cette manifestation s'étaient jointsles Indiens Mapuchos (10 % de lapopulation du Chili, 4 % del'Argentine) qui se battent pour larécupération de leurs terres et leursdroits.La question sociale fait aussi partiedes préoccupations de l'UNASUR.

RÉUNION DE L'UNASUR EN ARGENTINE

L'ACCORD MILITAIRE ÉTATS-UNIS-COLOMBIEN'A PAS RÉUSSI À BRISER L'UNITÉ DE L'UNASUR

Les présidents du Surinam Ronald Venetiaan, de Colombie Alvaro Uribe, du Brésil Ignacio Lula Da Silva, de l’Equateur Rafael Correa, d’Argentine CristinaKirchner, de Bolivie Evo Morales, du Chili Michelle Bachelet, du Paraguay Fernando Lugo et du Vénézuéla Hugo Chavez posent devant les photographeslors de la réunion annuelle de l’UNASUR à Quito (Equateur) le 10 août dernier. (Photo AFP)

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