L’Histoire de Greenwood 1996 - 2021

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Il est difficile d’imaginer que cela fait 25 ans que le Centre d’histoire vivante de Greenwood a vu le jour. Phoebe Nobbs Hyde, la dernière des six générations de la famille Delesderniers/Shepherd à avoir possédé et vécu sur la propriété, est décédée en 1994. Elle a légué Greenwood - sa maison, son contenu, ses jardins et ses dépendances - au Patrimoine canadien du Québec afin qu’il soit préservé comme musée familial qui pourrait être partagé et apprécié par la communauté de Hudson et des environs. UN PEU D’HISTOIRE … L’histoire de Greenwood commence vers 1732, dans la propriété de Jean-Baptiste Sabourin et de son épouse Sarah Hanson. Le bâti- ment d’origine à la charpente simple, abrite une famille de dix personnes et restera dans la famille Sabourin jusque vers 1820. Elle est ensuite acquise par J.M.C. Delesderniers, un négociant de Nouvelle-Écosse d’origine suisse-huguenote, qui reconnaît la valeur de l’emplacement stratégique de Greenwood et agrandit la maison pour y installer un poste de traite, un magasin général et un bureau de poste. Dans les années 1800, la famille devient de plus en plus prospère, construisant plusieurs maisons sur les terres environnantes. Le dernier agrandissement de Greenwood a eu lieu vers 1900 et la maison est devenue une résidence d’été « à la mode ». À la fin des années 1900, Phoebe vit à Greenwood à l’année et l’endroit devient le cadre pour les productions théâtrales dans les jardins, les célébra- tions du club de jardinage et un centre d’étude de l’histoire du Canada et de la culture indigène. À L’ORIGINE … Il a été évident dès le début que le cadeau de Phoebe était un cadeau précieux et symbolique. Outre l’histoire des bâtiments et des personnes qui y ont vécu, on y retrouve la qualité et la variété de ses artefacts sans parler de la richesse des documents d’archives qui remplissaient chaque tiroir et chaque armoire ! Il fallait donc composer une équipe compétente et dévouée et inclure des membres de la famille qui avaient personnellement connu Phoebe et qui comprenaient ses volontés pour per- pétuer l’avenir de Greenwood. Une entreprise colossale, et pourtant, comme par miracle, une formidable équipe a rapidement été con- stituée. Susan Bronson, spécialiste de la conservation architecturale et membre de la famille, Elizabeth Kennell, experte en musées, Margaret Peyton, historienne, enseignante et membre de la famille, Becky Gittens et Audrey Gray, représentantes de l’église St. Mary’s, June Kendall et Kathryn Lamb, membres de la famille, Penny Mundell, Susan Hudson, Helen Henshaw et plusieurs autres ont fait val- oir leurs connaissances auprès de Patrimoine canadien du Québec afin de mettre Greenwood en œuvre. Il ne manque plus qu’un leader pour organiser la recherche, élaborer des programmes et coordonner la manière dont Greenwood ac- cueillerait ses visiteurs. Bill Young, un Hudsonois avec une formation en histoire et en éducation, est nommé directeur exécutif. Les éléments sont maintenant en place pour que Greenwood se lance dans sa deuxième incarnation, « Le Centre d’histoire vivante Green- wood ». Grâce à l’expertise administrative de Bill, Greenwood se dote rapidement d’une constitution et d’un conseil d’administration. En 1995, les bénévoles s’inscrivent et le jardin est ouvert aux visiteurs. Un vieux nichoir à oiseaux est installé à l’entrée pour recueil- lir les dons volontaires des visiteurs. Nous étions fiers de constater que nos efforts ont été largement récompensés au moment du dé- compte des dons reçus – en pièces de 25 cents et de un dollar et parfois même des billets de 5 $ – à la fin d’une journée. En quelques années, la maison est ouverte aux visiteurs et nous avons pu bénéficier de subventions pour l’embauche d’étudiants sta- giaires qui ont grandement contribué à l’amélioration des programmes, à la poursuite des recherches et à l’accueil des visiteurs. Un grand nombre de nos activités, notamment le Théâtre dans les jardins, les Trouvailles oubliées, le traditionnel Noël de Greenwood et StoryFest, sont devenues des événements annuels incontournables. En été, le thé sur la véranda, offert par certains des boulangers les plus talentueux de Hudson, est devenu une tradition élégante. En 1995, Ronnie Gabriel de Kanesatake, qui avait travaillé de nombreuses années pour Phoebe, s’occupe toujours de l’ensemble du jardin. Au fil du temps, plusieurs autres jardiniers assidus lui succéderont. Aujourd’hui, le jardin – le cadre dans lequel se trouve Green- wood – est un élément essentiel de notre patrimoine. Nous avons la chance d’avoir une équipe de conservation dévouée et pleine de ressources qui continue à faire des recherches sur les artefacts, à recueillir des fonds pour conserver ce qui requiert des soins et à les disposer avec élégance pour raconter l’histoire de Greenwood à tous les visiteurs. Et des organisations telles que Hudson Players Club, les chanteurs de Greenwood, Hudson Film Society, Hudson Historical Society, Hudson Village Theatre sans oublier la ville de Hudson, ainsi que nos supporteurs, nos bénév- oles et nos commanditaires, continuent de collaborer avec nous pour vous permettre de profiter de nos programmes. Bill Young prend sa retraite en 2004 en tant que directeur exécutif. Mary Anne Pavlik, Audrey Wall et Terry O’Shaughnessy lui suc- cèdent ensuite avec brio. Et aujourd’hui, Geneviève Grenier reprend le flambeau avec une énergie et un enthousiasme sans pareils vers la prochaine étape. Ces 25 années ont vraiment été ex- traordinaires! Et même si 2020 a été une année éprouvante, nous recon- naissons tous avec fierté que Green- wood réussit toujours à évoluer et à s’adapter. L’été dernier, nous avons lancé une nouvelle série de concerts de musique en plein air dans les jardins et, en octobre, notre bien- aimé StoryFest est devenu « virtuel » et a connu un franc succès. Nous proposons donc un toast à l’avenir de Greenwood et aux 25 prochaines années. Il ne fait aucun doute que Phoebe aurait été très fière ! L’Histoire de Greenwood 1996 - 2021 par Bill Young and Kathryn Lamb “Trapper Rod” Hodgson, Marg Peyton, Adam Rolland Ronnie Gabriel

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Il est difficile d’imaginer que cela fait 25 ans que le Centre d’histoire vivante de Greenwood a vu le jour. Phoebe Nobbs Hyde, ladernière des six générations de la famille Delesderniers/Shepherd à avoir possédé et vécu sur la propriété, est décédée en 1994. Elle alégué Greenwood - sa maison, son contenu, ses jardins et ses dépendances - au Patrimoine canadien du Québec afin qu’il soit préservécomme musée familial qui pourrait être partagé et apprécié par la communauté de Hudson et des environs.

UN PEU D’HISTOIRE …L’histoire de Greenwood commence vers 1732, dans la propriété de Jean-Baptiste Sabourin et de son épouse Sarah Hanson. Le bâti-ment d’origine à la charpente simple, abrite une famille de dix personnes et restera dans la famille Sabourin jusque vers 1820. Elle estensuite acquise par J.M.C. Delesderniers, un négociant de Nouvelle-Écosse d’origine suisse-huguenote, qui reconnaît la valeur del’emplacement stratégique de Greenwood et agrandit la maison pour y installer un poste de traite, un magasin général et un bureau deposte. Dans les années 1800, la famille devient de plus en plus prospère, construisant plusieurs maisons sur les terres environnantes.Le dernier agrandissement de Greenwood a eu lieu vers 1900 et la maison est devenue une résidence d’été « à la mode ». À la fin desannées 1900, Phoebe vit à Greenwood à l’année et l’endroit devient le cadre pour les productions théâtrales dans les jardins, les célébra-tions du club de jardinage et un centre d’étude de l’histoire du Canada et de la culture indigène.

À L’ORIGINE …Il a été évident dès le début que le cadeau de Phoebe était un cadeau précieux et symbolique.Outre l’histoire des bâtiments et des personnes qui y ont vécu, on y retrouve la qualité et la variété de ses artefacts sans parler de larichesse des documents d’archives qui remplissaient chaque tiroir et chaque armoire ! Il fallait donc composer une équipe compétenteet dévouée et inclure des membres de la famille qui avaient personnellement connu Phoebe et qui comprenaient ses volontés pour per-pétuer l’avenir de Greenwood. Une entreprise colossale, et pourtant, comme par miracle, une formidable équipe a rapidement été con-stituée. Susan Bronson, spécialiste de la conservation architecturale et membre de la famille, Elizabeth Kennell, experte en musées,Margaret Peyton, historienne, enseignante et membre de la famille, Becky Gittens et Audrey Gray, représentantes de l’église St. Mary’s,June Kendall et Kathryn Lamb, membres de la famille, Penny Mundell, Susan Hudson, Helen Henshaw et plusieurs autres ont fait val-oir leurs connaissances auprès de Patrimoine canadien du Québec afin de mettre Greenwood en œuvre.

Il ne manque plus qu’un leader pour organiser la recherche, élaborer des programmes et coordonner la manière dont Greenwood ac-cueillerait ses visiteurs. Bill Young, un Hudsonois avec une formation en histoire et en éducation, est nommé directeur exécutif. Leséléments sont maintenant en place pour que Greenwood se lance dans sa deuxième incarnation, « Le Centre d’histoire vivante Green-wood ». Grâce à l’expertise administrative de Bill, Greenwood se dote rapidement d’une constitution et d’un conseil d’administration.En 1995, les bénévoles s’inscrivent et le jardin est ouvert aux visiteurs. Un vieux nichoir à oiseaux est installé à l’entrée pour recueil-lir les dons volontaires des visiteurs. Nous étions fiers de constater que nos efforts ont été largement récompensés au moment du dé-compte des dons reçus – en pièces de 25 cents et de un dollar et parfois même des billets de 5 $ – à la fin d’une journée.

En quelques années, la maison est ouverte aux visiteurs et nous avons pu bénéficier de subventions pour l’embauche d’étudiants sta-giaires qui ont grandement contribué à l’amélioration des programmes, à la poursuite des recherches et à l’accueil des visiteurs. Ungrand nombre de nos activités, notamment le Théâtre dans les jardins, les Trouvailles oubliées, le traditionnel Noël de Greenwoodet StoryFest, sont devenues des événements annuels incontournables. En été, le thé sur la véranda, offert par certains des boulangersles plus talentueux de Hudson, est devenu une tradition élégante.

En 1995, Ronnie Gabriel de Kanesatake, qui avait travaillé de nombreuses années pour Phoebe, s’occupe toujours de l’ensemble dujardin. Au fil du temps, plusieurs autres jardiniers assidus lui succéderont. Aujourd’hui, le jardin – le cadre dans lequel se trouve Green-wood – est un élément essentiel de notre patrimoine.

Nous avons la chance d’avoir une équipe de conservation dévouée et pleine de ressources qui continue à faire des recherches sur lesartefacts, à recueillir des fonds pour conserver ce qui requiert des soins et à les disposer avec élégance pour raconter l’histoire deGreenwood à tous les visiteurs. Et des organisations telles que Hudson Players Club, les chanteurs de Greenwood, Hudson FilmSociety, Hudson Historical Society, Hudson Village Theatre sans oublier la ville de Hudson, ainsi que nos supporteurs, nos bénév-oles et nos commanditaires, continuent de collaborer avec nous pour vous permettre de profiter de nos programmes.

Bill Young prend sa retraite en 2004 en tant que directeur exécutif. Mary Anne Pavlik, Audrey Wall et Terry O’Shaughnessy lui suc-cèdent ensuite avec brio. Et aujourd’hui, Geneviève Grenier reprend le flambeau avec une énergie et un enthousiasme sans pareils versla prochaine étape.

Ces 25 années ont vraiment été ex-traordinaires! Et même si 2020 a étéune année éprouvante, nous recon-naissons tous avec fierté que Green-wood réussit toujours à évoluer et às’adapter. L’été dernier, nous avonslancé une nouvelle série de concertsde musique en plein air dans lesjardins et, en octobre, notre bien-aimé StoryFest est devenu « virtuel »et a connu un franc succès.

Nous proposons donc un toast àl’avenir de Greenwood et aux 25prochaines années. Il ne fait aucundoute que Phoebe aurait été très fière !

L’Histoire de Greenwood 1996 - 2021par Bill Young and Kathryn Lamb

“Trapper Rod” Hodgson, MargPeyton, Adam RollandRonnie Gabriel