L’AGE INDUSTRIEL EN FRANCE ET SES IMPACTS SUR LE MONDE DU TRAVAIL, EN CM2

   

SOMMAIRE Synthèse des fondements scientifiques ............................................................................. 1

Le processus d’industrialisation ........................................................................................ 1 Les impacts sociétaux de l’industrialisation en France ..................................................... 2 Bibliographie ...................................................................................................................... 3

Description d’une séquence pédagogique .......................................................................... 4 Démarches ........................................................................................................................ 4 Prérequis ........................................................................................................................... 4 Obstacles, difficultés prévisibles pour les élèves .............................................................. 4 Plan de séquence .............................................................................................................. 5 Séance n°1 : la découverte de l’âge industriel en France ................................................. 7 Documents supports de la séance n°1 .............................................................................. 9 Proposition d’évaluation .................................................................................................. 10

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L’AGE INDUSTRIEL EN FRANCE ET SES IMPACTS SUR LE MONDE DU TRAVAIL, EN CM2 Les programmes d’histoire au cycle 3 prévoient que l’on aborde l’époque contemporaine en classe de CM2. Cette partie du programme porte notamment sur le 19ème siècle et l’étude de l’âge industriel en France à travers quatre sous-thèmes : énergies et machines, le travail à la mine, à l’usine, à l’atelier, au grand magasin, la ville industrielle et le monde rural. Nous aborderons ici les deux premiers sous-thèmes en soulignant que le thème « énergies et machines » introduit le thème du « travail à la mine, à l’usine, à l’atelier et au grand magasin ». Ce premier thème permet d’introduire la notion de machine à vapeur qui aura un fort impact sur les conditions de travail.

SYNTHESE DES FONDEMENTS SCIENTIFIQUES

Il s’agit de s’interroger sur le long processus d’industrialisation de la France et ses impacts sociaux notamment en ce qui concerne les mutations des mondes ruraux et urbains. Aussi, nous pouvons nous demander comment l’industrialisation, processus auquel certains ont associé le terme de révolution, a transformé la société française ? Nous présenterons dans un premier temps le processus même d’industrialisation et dans un second temps ses impacts sur la société française.

LE PROCESSUS D’INDUSTRIALISATION

De la proto-industrialisation à l’industrialisation

Le terme d’industrialisation évoque les transformations qui ont fait passer les pays à l’âge industriel. Ces pays ont ainsi abandonné les techniques plus archaïques du domestic system c’est-à-dire un travail en atelier familial qui permettait souvent d’associer plusieurs activités comme le travail aux champs et le tissage ou la filature, ou encore la technique du verlagssystem, dans laquelle le marchand ou l’entrepreneur apportait la matière première aux travailleurs ruraux à domicile, puis récupérait le produit fini. Ces organisations, très souples, généraient une industrie diffuse, extrêmement dispersée sur le territoire. L’abandon de ces systèmes a occasionné des transformations dans les moyens de production et dans l’organisation des lieux de production. Ces transformations ont ainsi permis de relocaliser la production en fonction des besoins en énergie permettant la fabrication des biens. Par exemple, la fabrication de tissu uniquement possible grâce à l’utilisation de moulin à eau, nécessitait une implantation proche d’un cours d’eau. Les hauts fourneaux, quant à eux, fonctionnaient à l’aide de charbon de bois, ils étaient donc localisés prés de forêts. Ces transformations ont été possibles grâce aux nombreuses innovations techniques, telle que la machine à vapeur de Watt. Appliquées à la production, elles impliquent une nouvelle organisation du travail, dans des lieux spécifiques qui concentrent la production, drainant ainsi de la main d’œuvre issue notamment de l’exode rural et mettant progressivement fin à la proto-industrialisation. L’apparition de machines permettant d’augmenter la cadence de production mais contraignant à la concentration des travailleurs - hommes, femmes et enfants - va favoriser, particulièrement à la fin du 19ème siècle, le développement des usines qui comptent pour certaines d’entre elles des milliers d’ouvriers. Les mines présentent également une importante concentration ouvrière. Cette activité reste cependant très concentrée dans les régions du nord de la France. Comme c’est parfois le cas aux abords des usines (tel est le cas de la ville usine du Creusot), les mineurs vivent dans les corons, logements qui leur sont alloués à proximité des mines. Leur travail, très peu mécanisé, dans un espace sombre et exigu, est particulièrement pénible et dangereux.

Les innovations techniques à l’origine des changements sociaux Dans la seconde moitié du 18ème siècle, une série de progrès techniques va profondément modifier le mode de production des biens. Ces inventions, largement diffusées et exploitées par l’industrie, pourront ainsi être qualifiées d’innovations techniques. Le bois venant à manquer, il est remplacé par le coke tiré de la houille pour chauffer les hauts-fourneaux qui servent à produire l’acier. On constate rapidement que ce nouveau combustible, aisément disponible, permet d’augmenter la production de manière

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significative. Dans les années 1780, l’ingénieur écossais James Watt va améliorer la machine à vapeur de Newcomen afin d’en augmenter le rendement. Il crée ainsi ce que l’on appelle la « machine à double effet » qui pourra être utilisée par l’industrie, notamment textile, en complément de l’utilisation du water frame puis de la mule jenny. L’utilisation de la machine à vapeur va également favoriser la naissance puis le développement du chemin de fer, notamment suite à l’invention de la locomotive par l’Anglais George Stephenson en 1814. En France, le plan Freycinet (1879) permettra de développer le réseau national mis en place sous le Second Empire. Au début du 19ème siècle, l’utilisation des bateaux à vapeur dont les roues à aube seront remplacées par des hélices, plus efficaces, suite à leur invention par Frédéric Sauvage en 1822, contribue au développement du transport maritime. Cette amélioration des transports va favoriser une réduction des délais de transport de personnes et de marchandises ainsi qu’une baisse des coûts favorisant ainsi les échanges entre les régions et les pays et l’écoulement des biens disponibles à la consommation. La machine à vapeur, tout en découlant du progrès technique, l’a également entrainé. Son utilisation étant conditionnée par la proximité de la matière première et par des contraintes de distance, la production est regroupée dans des usines, près des centres d’extractions miniers. Cette concentration a donné naissance d’une part à des paysages typiques, bientôt appelés les pays noirs, ou « cokeville » à l’image de Dickens, et d’autre part à de nouvelles méthodes de travail. Ces dernières permettent une diversification de la production, le développement de nouveaux biens de consommation ainsi qu’une augmentation de la capacité de production qui entraine une baisse des coûts de fabrication à l’origine de la forte croissance qui touche particulièrement l’industrie textile et cotonnière.

« Révolution industrielle » ou « industrialisation» ?

Le terme même de révolution industrielle a été très controversé, les moteurs de celle-ci le sont toujours. En 1837, Adolphe Blanqui, économiste français, utilise le terme de « révolution industrielle » pour faire référence aux changements opérés sur cette période 1 . Cette expression est contestée par de nombreux historiens car elle signifie notamment que ces changements ont été brutaux et non progressifs. Or, la progressivité du processus de l’industrialisation ne semble faire aucun doute dans un pays comme la France. C’est pourquoi, Fernand Braudel proposait de limiter l’usage du terme de « révolution » à la Grande-Bretagne où les changements ont effectivement été plus rapides2. Aujourd’hui, les historiens parlent d’un commun accord d’industrialisation. En ce qui concerne les moteurs de l’industrialisation, Patrick Verley, qui insiste également sur le caractère progressif du phénomène, considère que les inventions ne constituent pas le moteur essentiel de la croissance industrielle3. Selon lui, la demande croissante de bien de consommations serait à l’origine de l’expansion industrielle et donc du progrès technique. A l’inverse, François Caron privilégie l’impact des innovations comme moteur de l’industrialisation4.

LES IMPACTS SOCIETAUX DE L’INDUSTRIALISATION EN FRANCE

Un pays majoritairement rural Au début du 19ème siècle, la population française est majoritairement rurale. Ce n’est qu’en 1931 que la population urbaine dépasse la population rurale. La population agricole représente un fort pourcentage de la population active : 75% en 1820, ce chiffre baisse à 49% en 18705. La productivité stagne depuis plusieurs siècles, les ruraux se limitant à une production de subsistance. La croissance de la production était limitée par des facteurs externes, liés notamment à la famine ou à la guerre, mais également à des facteurs internes liés à la l’utilisation d’outillage très rudimentaire. Durant la deuxième moitié du 19ème siècle, les rendements agricoles vont connaître une forte hausse. L’abandon de la jachère, l’introduction de nouvelles plantes (pomme de terre, lin, etc.), l’utilisation de machines alimentées par la vapeur, la découverte de nouveaux engrais vont permettre d’accroitre les rendements agricoles. La vente de ce surplus de production

                                                                                                               1 BLANQUI Adolphe-Jérôme, Histoire de l’économie politique en Europe, BiblioBazaar, 1837 2 BRAUDEL Fernand, La dynamique du capitalisme, Arthaud, 1985 3 VERLEY Patrick, La révolution industrielle, Gallimard, 1997 4 CARON François, La dynamique de l’innovation. « Bibliothèque des histoires », Gallimard, 2010 5 RIOUX Jean-Pierre, La révolution industrielle 1780-1880, « Points histoire », Points, 2015  

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est rendue possible grâce au développement du réseau ferroviaire. Les paysans peuvent ainsi investir dans du matériel, mais cela ne concerne qu’une minorité d’entre eux. Le 19ème siècle marque une distinction entre les paysans capables de s’enrichir ou de maintenir un niveau de vie correct et ceux obligés de migrer vers les villes afin d’y trouver un emploi. Cela marquera le début de l’exode rural qui répond à un besoin de main d’œuvre dans les villes. Les migrations sont tout d’abord principalement saisonnières pour finalement s’intensifier à la fin du 19ème siècle. Ce phénomène s’explique notamment par le développement des moyens de transport qui facilite l’accès aux villes.

L’émergence du monde ouvrier

L’exode rural va contribuer à la naissance d’une nouvelle classe sociale : la classe ouvrière. De nouveaux espaces de travail sont créés (les usines) et vont introduire de nouvelles formes d’organisation du travail : des heures de travail sont fixées, des règlements stricts sont imposés afin d’augmenter la docilité des ouvriers. Cela ne va pas sans heurts. Le développement des usines se fait au détriment des conditions de travail et de vie. Les ouvriers, qui perçoivent une faible rémunération (souvent au rendement), travaillent à des cadences infernales durant de longues heures dans des conditions insalubres voire dangereuses. Cette situation va pousser les ouvriers à la révolte pour obtenir de meilleurs revenus et améliorer leurs conditions de travail. Au début du siècle, la révolte s’opère de manière anarchique et est fortement réprimandée, tel est le cas de la révolte des canuts lyonnais en 1831, puis, le siècle avançant, elle finira par s’organiser pour donner naissance aux premiers syndicats, autorisés par la loi en 1884. La législation sur le travail n’interviendra que tardivement. Elle reconnaitra des droits aux ouvriers notamment en 1841 avec la loi qui réduit la durée du travail des enfants, en 1874 avec celle qui crée l’inspection du travail ou encore en 1893 avec la loi sur les normes d’hygiène et de sécurité du travail.

La croissance des villes

En France, l’industrialisation entraine un important accroissement de la population urbaine. Les grandes villes, telles Lille, Paris ou Marseille, voient leur population croître dans des quartiers surpeuplés tandis que des banlieues se développent en périphérie. D’autres villes se construisent autour d’importants centres de production miniers dans le Nord-Pas-de-Calais. En effet, les miniers, souvent originaires de milieux ruraux ou de l’immigration, ne disposent pas de logements. Ce type de logement est également un moyen pour l’exploitant d’exercer une forme de paternalisme, comme ce fut le cas au Creusot, qui vise à contrôler la main d’œuvre hors de son lieu de travail. L’essor des villes et la croissance de la consommation contribuent à l’apparition et au développement des magasins de « nouveautés », puis, à plus grande échelle, des grands magasins, tel le Bon Marché fondé par Aristide Boucicaut à Paris en 1852. Ceci entraine la création de nouveaux emplois : chef de rayon, caissier, vendeuse, etc. Les employés des grands magasins, bien que travaillant dans des conditions plus sécuritaires et plus saines que les ouvriers des mines ou des usines, souffrent tout de même de précarité liée notamment à la saisonnalité de leur tâche.

BIBLIOGRAPHIE

BLANQUI Adolphe-Jérôme, Histoire de l’économie politique en Europe, BiblioBazaar, 1837 BRAUDEL Fernand, La dynamique du capitalisme, Arthaud, 1985 CARIOU Didier et al., Histoire, Epreuve orale d’admission, « Hatier concours », Hatier, 2016 CARON François, La dynamique de l’innovation. « Bibliothèque des histoires », Gallimard, 2010 RIOUX Jean-Pierre, La révolution industrielle 1780-1880, « Points histoire », Points, 2015 VERLEY Patrick, La révolution industrielle, Gallimard, 1997 WORONOFF Denis, Histoire de l’industrie en France du XVIe siècle à nos jours, « Points histoire », Seuil, 2008

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DESCRIPTION D’UNE SEQUENCE PEDAGOGIQUE

Cette séquence d’histoire en CM2, réalisée dans le cadre du thème « l’âge industriel en France », a pour objectif d’apporter aux élèves les connaissances qui leur permettront de répondre à la question suivante : comment l’industrialisation, processus auquel certains ont associé le terme de révolution, a transformé la société française? Aussi, à l’issue de cette séquence, les élèves sauront identifier la période de l’âge industriel en France, ils auront découvert les usages de la machine à vapeur et identifié les impacts de son invention sur le développement du transport ferroviaire et sur le monde du travail. En outre, ils sauront distinguer travail à l’atelier et travail à l’usine. DEMARCHES

Les démarches mises en œuvre dans le cadre de ce dossier sont les suivantes :

− l'usage de documents, traces et sources de l'histoire, qui vont conduire les élèves à apprendre à regarder, lire, interroger toutes sortes de documents et ainsi leur permettre de développer leur esprit critique ;

− la réflexion collective et le débat qui supposent un usage réglé de la parole en lien avec l’EMC ;

− la mise en place de situations-problèmes qui impliquent que les élèves s’interrogent sur les outils dont ils vont avoir besoin pour répondre à la question ;

− la frise chronologique qui permet notamment aux élèves de situer un certain nombre d’éléments historiques les uns par rapport aux autres ;

− l’utilisation du récit dont les avantages sont divers : il va permettre de susciter l’attention des élèves, aider à la mémorisation mais également, lorsqu’il donne lieu à des questionnements, favoriser la compréhension ;

− l’élaboration d’une trace écrite de synthèse commune au groupe classe qui permet de clarifier les notions construites lors de la séance.

PREREQUIS

Les prérequis sont supposés avoir été vus en cours élémentaire en ce qui concerne l’articulation des premiers repérages dans le temps. Ils ont été approfondis en CM1. De plus, durant le cycle 3, les programmes prévoient, en science et technologie, que les élèves pourront « identifier différentes sources d’énergie » dans le cadre du thème « matière, mouvement, énergie, information ». Lors d’une séquence réalisée autour de ce thème, les élèves auront pu découvrir différentes sources d’énergie utilisées par les être humains, notamment le charbon, l’eau, le pétrole. Les élèves ont appris que l’on utilise ces différentes formes d’énergie dans notre vie quotidienne pour se déplacer, se chauffer, s’éclairer. Ainsi la source d’énergie, une fois transformée permet de mettre des objets en mouvement. Cette séquence s’appuierait sur le fonctionnement de la machine à vapeur. OBSTACLES, DIFFICULTES PREVISIBLES POUR LES ELEVES L’histoire fait appel à différents types de support : photographies, cartes, textes, documents iconographiques, ce qui peut être source de difficultés pour les élèves. Ils doivent notamment être capables de les comprendre, ce qui soulève des difficultés liées à la lecture et à la compréhension de l’écrit en lien avec le français, de les situer dans un contexte historique, ce qui soulève des problèmes de repérage dans le temps, et ainsi de les interpréter au regard de ce contexte. L’histoire fait également appel à l’écrit que ce soit lors de réponses à des questions ou de prises de note (pendant la séance ou trace écrite finale) ce qui peut encore représenter un obstacle pour certains élèves de CM2 en ce qui concerne l’acte d’écrire mais également en ce qui concerne la forme.

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PLAN DE SEQUENCE

Niveau : cycle 3 – CM2 Thème : L’âge industriel en France Nombres de

séances : 4 (séances de 45 min) + évaluation (30 min)

Discipline : Histoire

Objectif général : comprendre comment l’invention de la machine à vapeur a bouleversé les modes de transport et de travail au 19ème siècle.

Repères annuels de programmation inscrits au B.O. du 26 novembre 2015 Thème 2 L’âge industriel en France : • Energies et machines • Le travail à la mine, à l’usine, à l’atelier, au grand magasin • La ville industrielle • Le monde rural Parmi les sujets proposés, le professeur en choisit deux. Les entrées concrètes doivent être privilégiées pour saisir les nouveaux modes et lieux de production. On montre que l’industrialisation est un processus qui s’inscrit dans la durée et qui entraine des changements sociaux ainsi que des évolutions des mondes urbain et rural.

Compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture travaillées

Se repérer dans le temps : construire des repères historiques (domaines 1, 2, 5) • Situer chronologiquement des grandes périodes historiques. • Ordonner des faits les uns par rapport aux autres et les situer dans une époque ou une période donnée. • Manipuler et réinvestir le repère historique dans différents contextes. • Utiliser des documents donnant à voir une représentation du temps (dont les frises chronologiques), à différentes échelles, et le lexique relatif au découpage du temps et suscitant la mise en perspective des faits. • Mémoriser les repères historiques liés au programme et savoir les mobiliser dans différents contextes.

Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués (domaines 1,2) • Poser des questions, se poser des questions. • Formuler des hypothèses. • Vérifier. • Justifier.

S’informer dans le monde du numérique (domaines 1,2) • Connaître différents systèmes d’information, les utiliser. • Trouver, sélectionner et exploiter des informations dans une ressource numérique. • Identifier la ressource numérique utilisée.

Comprendre un document (domaines 1,2) • Comprendre le sens général d’un document (texte, schéma, dessin …) • Identifier le document et savoir pourquoi il doit être identifié. • Extraire des informations pertinentes pour répondre à une question. • Savoir que le document exprime un point de vue, identifier et questionner le sens implicite d’un document.

Pratiquer différents langages en histoire (domaines 1,2,5) • Écrire pour structurer sa pensée et son savoir, pour argumenter et écrire pour communiquer et échanger. • Reconnaitre un récit historique. • S’exprimer à l’oral pour penser, communiquer et échanger. • S’approprier et utiliser un lexique historique approprié.

Coopérer et mutualiser (domaines 2,3) • Organiser son travail dans le cadre d’un groupe pour élaborer une tâche commune et/ou une production collective et mettre à la disposition des autres ses compétences et ses connaissances. • Travailler en commun pour faciliter les apprentissages individuels. • Apprendre à utiliser des outils numériques qui peuvent conduire à des réalisations collectives.

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Séances

Objectifs

1- La découverte de l’âge industriel en

France

- Découvrir le port de Brest et les Capucins tels qu’ils étaient au 19ème siècle. - Découvrir l’âge industriel en France. - Connaître James Watt et la date de création de la machine à vapeur

2 - Le développement du chemin de fer

- Comprendre le développement du chemin de fer et ses conséquences - Savoir situer ce développement au 19ème siècle

3 - Le travail à l’atelier

- Comprendre le principe du travail à l’atelier - Identifier la difficulté de lier travail et vie de famille en un même lieu - Identifier la transition qui a mené de l’atelier à la maison au travail collectif

4 - Le travail à l’usine et la naissance du

monde ouvrier

- Caractériser le travail en usine - Identifier la pauvreté, voire la misère des ouvriers au 19ème siècle - Savoir que les ouvriers se sont progressivement mobilisés pour obtenir de meilleures conditions de travail et conditions de vie

5 – Evaluation - Savoir restituer des connaissances concernant l’invention de la machine à vapeur et son impact sur le transport ferroviaire et le travail à l’atelier et à l’usine en France.

Prolongements possibles • Culture littéraire et artistique par l’étude d’un album de jeunesse : Pendant la révolution industrielle, Joseph, Le Creusot, 1868-1872 de Thierry Aprile qui retrace l’histoire de Joseph contraint de quitter l’école et d’aller travailler à l’usine comme son père. Cet album permet d’aborder le thème de « La morale en questions » qui permet de « découvrir des récits (…) qui interrogent certains fondements de la société comme la justice, le respect des différences, les droits et les devoirs (…). Comprendre les valeurs morales portées par les personnages et le sens de leurs actions»6. • On peut également envisager une séance en histoire des arts qui permettrait de travailler sur le tableau de Monet : La gare Saint Lazare. En effet, « tout au long du cycle 3, l’histoire des arts contribue à créer du lien entre les autres enseignements »6. Cette étude du tableau de Monet se ferait donc en contexte pour les élèves qui auront des connaissances historiques relatives à cette période, ce qui facilitera probablement la lecture du tableau.

                                                                                                               6  Extrait du BO spécial n°11 du 26 novembre 2015

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SEANCE N°1 : LA DECOUVERTE DE L’AGE INDUSTRIEL EN FRANCE

La découverte de l’âge industriel en France

Thème : l’âge industriel en France

Niveau : CM2 Durée : 45 min Séance 1/5

Objectifs - Découvrir le port de Brest et les Capucins au 19ème siècle. - Découvrir l’âge industriel en France. - Connaître J. Watt et la date de création de la machine à vapeur

Compétences

- Savoir situer l’invention de la machine à vapeur dans le temps - Savoir décrire des photographies et en extraire des informations - Savoir analyser un texte pour en extraire des informations permettant de répondre à des questions - Apprendre à émettre des hypothèses

Matériel - document 1 : Les Capucins en 2008 - document 2 : Les Capucins en 1865 - document 3 : extrait du texte de Gustave Flaubert

Déroulement

Organisation pédagogique (modalités) Déroulement de la séance

Rôle de l’enseignant/consignes Réponses attendues

Anticipation des difficultés

Introduction 5 minutes

Modalité collective Retour avec toute la classe sur la séquence travaillée en science relative aux différentes sources d’énergie et plus précisément au fonctionnement de la machine à vapeur : • Quels types d’énergie existent aujourd’hui ? Electricité, pétrole, etc. • Et que peut-on faire grâce à ces énergies ? Se déplacer, se chauffer, etc. • Pensez-vous qu’avant, il y a plus de 200 ans, il était possible d’utiliser toutes ces sources d’énergie ? Non pas toutes. • Dans ces cas-là, comment pensez-vous que l’on se déplaçait ou que l’on se chauffait ? On se déplaçait à cheval, on se chauffait avec le feu. • Quelle machine avons-nous découvert durant nos travaux en sciences ? La machine à vapeur. • Comment fonctionnait cette machine ? Elle fonctionnait avec de l’eau qui était chauffée grâce à du charbon. Expliquer aux élèves qu’avant on utilisait principalement la force humaine ou celle des animaux pour se déplacer ou travailler et qu’au 19ème siècle la situation va changer notamment grâce à l’invention de la machine à vapeur et situer le 19ème sur la frise chronologique puis la date de l’invention de la machine à vapeur et le nom de son inventeur (1769, James Watt).

Phase de découverte 10 minutes

Modalité collective

A partir du document 1 : Les Capucins en 2008 • Qui connaît ce lieu ? Ce sont les Capucins. • Quel type de document est-ce ? Une photographie. • Que trouve-t-on dans ce lieu aujourd’hui ? Que peut-on y faire ? C’est très grand, il y a une médiathèque, de grands espaces pour jouer. • Pensez-vous que ce bâtiment existe depuis longtemps ? Oui/Non Indiquer aux élèves que la construction de ce bâtiment a démarré en 1695. ⇒ Prévoir une projection des deux documents.

A partir du document 2 : Les Capucins en 1865 • Qui reconnaît ce lieu ? Ce sont les Capucins. • Quel type de document ? Une gravure. ⇒ Le terme gravure risque de poser des difficultés, prévoir une définition :

graver consiste à dessiner sur un objet en creusant, ou en incisant sa surface.

• Elle représente les Capucins à quelle époque ? Ne sait pas. ⇒ S’aider de la frise chronologique, y ajouter la gravure des Capucins.

• Pouvez-vous décrire cette gravure et dire quelles différences/similitudes il y a entre cette gravure et la photographie des Capucins ? On voit les Capucins et des maisons au second plan et des bateaux au premier plan.

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A partir du document 3 : extrait du texte de Gustave Flaubert distribué à chaque groupe. • Lecture à haute voix du texte par l’enseignant, puis échange : • Qui a écrit ce texte ? En quelle année ? Gustave Flaubert en 1881. • Que décrit ce texte ? Le port de Brest • Quels bruits entend Gustave Flaubert ? Celui des chaînes des forçats, des machines Pour terminer cette phase, indiquer l’utilité des Capucins : les ateliers des Capucins fabriquent, à l’aide de machines à vapeur, les chaudières à vapeur qui vont alimenter les bateaux de la Marine. Faire le lien entre le texte et la gravure où l’on voit notamment une cheminée en activité et expliquer que les machines ont permis de produire en plus grande quantité et plus rapidement.

Travail en groupes

10 minutes

A partir des documents 2 et 3 Les élèves travaillent par groupe de 4 pour répondre aux questions suivantes :

1) Comment l’auteur décrit les Capucins ? « Ces grands ateliers droits ». 2) A quoi servent les Capucins ? Comment le sais-tu ? C’est une usine qui

sert à fabriquer des moteurs de bateaux. On voit la cheminée de l’usine. 3) Que trouvent-on dans ces ateliers ? Des machines et des travailleurs. 4) Penses-tu que beaucoup de personnes travaillent dans ces ateliers ? Oui,

l’atelier est immense. 5) Penses-tu que le travail dans les ateliers est difficile ? Oui, ils n’ont pas le

droit de parler, ils travaillent longtemps. 6) Pourquoi les forçats n’ont pas le droit de parler ? Pour pouvoir travailler

plus vite. ⇒ Passer dans chaque groupe pour les orienter dans leur réflexion. ⇒ Prévoir un temps d’échange et des dictionnaires pour le vocabulaire

inconnu.

Phase de mise en commun 10 min

⇒ Un représentant désigné dans chaque groupe vient présenter la réponse à une question. Les élèves des autres groupes peuvent intervenir s’ils ne sont pas d’accord avec la réponse.

⇒ Les élèves doivent respecter le temps de parole de chacun et favoriser l’écoute. L’enseignant est là pour rappeler ces consignes.

⇒ Chaque représentant de groupe note au tableau la phrase réponse élaborée avec son groupe.

⇒ Permettre aux différents groupes de confronter leurs observations, intervenir pour réguler les échanges.

⇒ Les phrases renseignées au tableau et les mots clés rencontrés contribueront à l’élaboration de la trace écrite.

⇒ Synthèse orale, concernant le fonctionnement des Capucins, notamment l’utilisation des forçats et la fermeture du bagne et donc la nécessité d’une main d’œuvre ouvrière.

Phase

d’institution-nalisation

10 minutes

⇒ Les échanges précédents ont permis de dégager le mode de fonctionnement des Capucins et d’aborder des thèmes qui seront développés lors des prochaines séances : présence du chemin de fer dans les Capucins, travail des ouvriers.

⇒ Les élèves contribuent à l’élaboration de la trace écrite. ⇒ Exemple de trace attendue : « Au 19ème siècle, la production de biens va prendre une dimension plus importante. Le port de Brest est un exemple de ce changement. Les bateaux fonctionnent maintenant grâce à la machine à vapeur qui a été inventée par James Watt en 1769. Les ateliers des Capucins fabriquent les chaudières qui alimentent les bateaux. Pour répondre à l’important besoin de main d’œuvre, ce sont les forçats du bagne de Brest qui travaillent dans les ateliers. Suite à la fermeture du bagne, ils seront remplacés par des ouvriers».

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DOCUMENTS SUPPORTS DE LA SEANCE N°1 Document 1 : Les Capucins en 2008

Photo de Daniel Larvor. Vue sur les ateliers à partir du Bd Jean Moulin. http://www.wiki-brest.net/index.php/Modélisation_des_ateliers_du_plateau_des_Capucins Document 2 : Les Capucins en 1865

Extrait du livre « RECOUVRANCE » par « les Amis de Recouvrance » 1988, chapitre « Permanence et renouveau » écrit par René LE BIHAN, ancien conservateur du musée de Brest, pages 174-175. Document 3 : Lorsqu’on n’est pas ingénieur, constructeur ou forgeron, Brest ne vous amuse pas considérablement. Le port est beau, j’en conviens ; magnifique, c’est possible ; gigantesque, si vous y tenez. Ça impose, comme on dit, et ça donne l’idée d’une grande nation. Mais toutes ces piles de canons, de boulets, d’ancres, le prolongement indéfini de ces quais qui contiennent une mer sans mouvement et sans accident, une mer assujettie qui semble aux galères, et ces grands ateliers droits où grincent les machines, le bruit continuel des chaines des forçats qui passent en rang et travaillent en silence, tout ce mécanisme sombre, impitoyable, forcé, cet entassement de défiances organisées, bien vite vous encombre l’âme d’ennui et lasse la vue. Elle se promène à satiété sur des pavés, sur des obus, sur les rochers dans lesquels le port est entaillé, sur des monceaux de fer, sur des madriers cerclés, sur des bassins à sec renfermant la carcasse nue des vaisseaux et toujours se heurte aux murailles grises du bagne, où un homme penché aux fenêtres éprouve le scellement de leurs barreaux en les faisant sonner avec un marteau. Extrait de Par les champs et par les grèves, un voyage en Bretagne, par Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, 1881

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PROPOSITION D’EVALUATION

L’âge industriel en France

1. Coche la bonne réponse

• La machine à vapeur a été inventée par : ☐ Gustave Flaubert ☐ James Watt ☐ George Stephenson

• Elle a été inventée en : ☐ 1669 ☐ 1769 ☐ 1869

• Les ateliers des Capucins fabriquent : ☐ des tissus en lin ☐ des chaudières pour les bateaux ☐ des rails pour le chemin de fer

• Les chaudières sont d’abord fabriquées par : ☐ des forçats ☐ des ouvriers ☐ des moines

2. Lis le texte, puis réponds aux questions Extrait du compte rendu publié par l’Union bourguignonne du 4 juin 1851 : « Nous venons de traverser deux jours d’enchantement, deux jours sans précédent dans l’histoire de la vieille Bourgogne. Le 1er juin restera dans ses annales comme leur plus magnifique date. A midi, toute cette foule, qu’on peut bien évaluer à soixante mille personnes, s’est portée vers la porte Guillaume et le débarcadère du chemin de fer. La décoration qui embrassait tout cet espace était éblouissante. Dans l’intérieur de la gare, un autel avait été élevé pour la cérémonie. Il était surmonté d’un riche baldaquin de drap d’argent brodé de franges d’or. Des deux côtés de l’autel deux tribunes destinées, l’une au président et à sa suite, et l’autre aux fonctionnaires publics, étaient splendidement décorées de velours et d’or. A 3 heures moins un quart, un coup de canon a retenti. C’était le convoi. Il se composait d’un wagon d’honneur et de trois ou quatre autres wagons qui renfermaient quelques invités. Arrivé en face de l’autel, le président est descendu. Il portait son costume ordinaire de général de la garde nationale, avec le grand cordon de la Légion d’honneur, et était accompagné du vice-président de la République, du président de l’Assemblée nationale. »

A quel événement les gens sont-ils venus assister ? .............................................................................................................................. S’agit-il d’un événement important ? Comment le sais-tu ? .............................................................................................................................. ............................................................... Quelles conséquences, l’arrivée du train, aura-t-elle sur les conditions de vie des habitants de cette ville ? .............................................................................................................................. .............................................................................................................................. ............................................................... ...............................................................

3. Observe ce document, puis réponds aux questions suivantes De quel type de document s’agit-il ? …………..…………………. …………..…………………. Qu’est-ce que ce document nous apprend sur les conditions de travail des ouvriers ? …………..…………………. …………..…………………. …………..…………………. Que réclame ce document ? Quels arguments utilise-t-il ? …………..…………………. …………..…………………. …………..………………….

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