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La lettre du génie no 33.

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La lettre du génie

Bonne nouvelle : le Génie aura prochainement à Angers un muséeet un centre de rayonnement à la hauteur de son rôle passé etprésent.

Le projet, baptisé « Cité du Génie » est maintenant mûr et je suisheureux de vous le présenter en vous engageant à rallier, si cen’est déjà fait, l’association qui soutient son éclosion et sonépanouissement.

L’ensemble, achevé dans trois ans, regroupera un musée, uncentre de documentation, et un centre de colloque. Ouvert à unlarge public constitué de militaires, de touristes, d’enfantsscolarisés, d’étudiants et de chercheurs, il fera connaître etapprécier le Génie dans toute son universalité : son apport dansl’histoire de la France et ses actions dans le monde, l’actualité et

les projets de chacune de ses trois composantes (combat, infrastructure, sécurité).

La Cité du Génie sera installée dans un bâtiment récent de l’École, le « Quernon », qui offrira degrands espaces fonctionnels et un accès direct depuis la rue Éblé. Les travaux, planifiés en troistranches, commenceront dans quelques mois. Ils seront financés par la Défense pour larestructuration du bâtiment, et par les collectivités locales et le mécénat pour l’important voletmuséographique. Les collections, provenant en bonne part de l’actuel (et provisoire) Musée duSouvenir de l’École, seront présentées de façon attractive et pédagogique.

Ce projet est sous-tendu par l’association « Musée du Génie » dont l’équipe dirigeante a déjàréalisé un travail considérable d’administration et d’étude. Son action est très efficace et mérited’être soutenue par tous les sapeurs et amis du Génie. Je vous incite donc à rejoindre tous ceuxqui adhèrent déjà à cette association. Plus nous y serons nombreux, plus nos demandes desubventions auront de poids. Les cotisations sont très raisonnables mais, du fait de leur nombreélevé, permettront le financement d’études spécifiques et l’achat de quelques belles pièces pourla collection.

En rejoignant l’association, vous deviendrez copropriétaire de la Cité du Génie et partenaire d’unlieu de mémoire qui conservera la trace des actions que vous aurez menées durant votre carrièremilitaire.

SOMMAIRE

◆ Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

Général Jean-Loup CHINOUILHcommandant l’École supérieure

et d’application du génie - Angers

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du général◆ Le mot du général Françoise

In memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

Le numéro 150 de notre revue Vauban m’a donné l’occasion de faire lepoint sur les évolutions de notre fédération. Mais avant cela je voudraisévoquer les principaux événements de l’année 2004 : c’est tout d’abord lasignature d’une convention entre le général commandant l’ESAG et moi-même. Ce document définit les relations entre nos deux organismes etpérennise le fait que la grande famille du Génie est représentée par lesdeux entités que sont l’École supérieure et d’application du génie et laFédération nationale des amicales de sapeurs. L’ESAG prend à sa chargel’organisation, en juin, des cérémonies « Vauban » dans le cadre de laConvention du génie à Angers. La FNAS quant à elle assure la célébrationde la « Sainte Barbe » à Paris. En 2004 ces deux cérémonies ont connu unréel succès.

2004 a vu un premier rapprochement entre notre fédération et la Fédération nationale des ancienssapeurs-pompiers de Paris (FNASPP). Il nous reste, en 2005, à mettre au point les modalités de cerapprochement. Vous trouverez plus loin un article vous présentant la FNASPP. Il est bien évidentque la FNASPP, avec ses 15 000 adhérents, ne peut pas être traitée comme une simple amicale.

Cette arrivée des sapeurs-pompiers de Paris nous a amenés à envisager le changement du nomde notre Fédération pour l’ouvrir plus largement à l’ensemble du Génie et lui donner plus delisibilité. C’est ainsi que lors du dernier conseil fédéral, le 20 novembre, il a été décidé àl’unanimité de devenir la Fédération nationale du Génie. Cette nouvelle appellation sera soumisepour approbation à la prochaine assemblée générale. Lors de ce même conseil fédéral, il a étédécidé la suppression des bureaux régionaux. Les amicales seront maintenant directementrattachées au bureau national. Cependant il est créé par région le poste de délégué du présidentnational. Ces changements imposent des modifications importantes de nos statuts qui serontproposées à la prochaine AG. Enfin j’ai écrit à tous les chefs de corps, leur donnant lescoordonnées de toutes nos amicales et les incitant à se rapprocher d’elles.

Beaucoup de choses nous restent à faire, mais je suis certain qu’avec l’appui de tous nousréussirons à donner un nouveau souffle à notre fédération.

Pour terminer quelques dates à retenir :

• 9 juin, assemblée générale à Angers,

• 9 et 10 juin, cérémonies Vauban à Angers,

• 20 novembre, célébration Sainte Barbe à Paris,

• 2007, le génie célébrera le tricentenaire de la mort de Vauban. Profitant de cette occasion,notre congrès national se tiendra à Besançon. Date à définir en liaison avec la mairie deBesançon en tenant compte des contraintes liées aux élections.

Le motdu général CA (2S) FRANÇOISE

président de la FNAS

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général Françoise

◆ In memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

Né le 18 mai 1911 à Eloyes (Vosges) dans une famille d’ouvriers du textile, André Gravier est pupillede la nation à cinq ans, son père ayant été tué dans la Somme en 1916. Élève brillant, il obtient lebaccalauréat en 1930 et entre à l’École polytechnique l’année suivante. Après son passage à l’École dugénie de Versailles, il sert comme chef de section au 19e régiment du génie, puis à la chefferie de Gap.Il est nommé capitaine en 1939, commande la compagnie 33/3 au Levant, et devient en février 1941chef de chantier à la chefferie d’Alep. Il rejoint la France Libre en juillet 1941.

Commandant le génie de la 1re DFL dès le 15 décembre 1941, il propose au général de Larminat unplan de fortification « à la Vauban » quand celui-ci est chargé d’organiser une position clé à BirHakeim, sur la ligne où la VIIIe Armée doit arrêter l’offensive de Rommel vers le canal de Suez. Ilpréconise d’enfouir toutes les unités et, avec ses sapeurs-mineurs renforcés par une compagnie dugénie britannique et deux sections de pionniers de la légion étrangère, pose 140 000 mines anticharspour arrêter et canaliser les blindés allemands. Quand le général Koenig prend le commandement dela place avec mission d’y résister trois jours, la position est prête. Elle tiendra deux semaines, sanspertes excessives, sous un déluge de feux d’artillerie lourde et d’aviation et les assauts de troisdivisions blindées.

Dans la nuit du 10 au 11 juin, sous le feu de l’ennemi, le génie crée deux brèches dans les champs demines pour permettre la sortie de la garnison. Le repli est chèrement payé : l’effectif des sapeurs estréduit de moitié, André Gravier grièvement blessé. Recueilli par une patrouille anglaise, soigné dansun hôpital de campagne, ayant perdu un œil, il rejoint un mois plus tard la 1re DFL. Le général DeGaulle lui remet la croix de Compagnon de la Libération le 13 septembre 1942.

Après la campagne de Tunisie, en mars 1943, il est nommé auprès du général Leclerc avec le gradede commandant et devient chef du 2e bataillon du génie, puis du 13e bataillon du génie lorsque la 2e

DFL se transforme en 2e DB. Il instruit intensivement ses unités et met au point un emploi du géniemoderne, adapté au matériel lourd et à la rapidité de mouvement des blindés.

Après avoir débarqué en Normandie le 1er août 1944, le 13e BG ouvre la route à la 2e DB, fidèle à sadevise « A me suivre, tu passes ». En septembre 1944, la division Leclerc délivre Contrexeville, Vittelet Dompaire. Pour franchir la Moselle, le commandant Gravier fait construire en pleine nuit un pontde bateaux de 50 mètres à Chatel, à moins d’un kilomètre des Allemands. Pour libérer Baccarat, ilréalise en quatre jours une chaussée empierrée dans la forêt de Mondon, détrempée par les pluiestorrentielles. Les chars de la 2e DB déboucheront là où l’ennemi les attend le moins. Le 31 octobre, lesfortifications allemandes sont enfoncées, laissant libre la route vers Saverne et Strasbourg.

Nommé lieutenant-colonel le 10 novembre 1944, André Gravier ne pourra participer jusqu’àBerchtesgaden à l’épopée de Leclerc. En mars 1945, malade et épuisé, il est évacué et hospitalisé àParis, puis réformé.

Reconverti en ingénieur civil, il met ses connaissances au service de la reconstruction, des projets desa région et de causes humanitaires. Le 18 juin 1996, il reçoit la cravate de commandeur de la Légiond’honneur des mains de Jacques Chirac. Il termine sa vie à Maxeville et meurt le 14 novembre 2004,heureux de voir « son 13e génie » maintenir l’élan qu’il lui avait donné à sa création et lui exprimer àchaque occasion sa reconnaissance et son affection.

In memoriam

Le 13e régiment du génie en deuilde son premier chef de corps

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Faites vivrela Lettre du Génie

Ce magazine est le vôtre ; il vous permetde vous exprimer, de partager vos

expériences, de faire connaître vosactions sur le territoire comme à

l’étranger…

LES RUBRIQUES

☛ Coup d’œil sur… : coup de projecteursur un exercice, un fait, unpersonnage…

☛ À savoir : une information qui peutintéresser tout le monde(organisation d’une brigade,nouvelle tenue…).

☛ Témoignage : RETEX, visite àl’étranger, rencontre particulière…

☛ Votre avis : cette nouvelle rubriqueest une page ouverte aux lecteurs quiveulent s’exprimer sur un sujet de leurchoix.

☛ Expérience : exercice régimentaire…

Pour les prochains numéros,nous attendons vos brèves et articlesqui peuvent être envoyésà tout moment de l’année !

À très bientôt

CONTACT

ESAG – bureau Communication106, rue Éblé - BP 34125 - 49041 ANGERS Cedex 01Tél. : 02 41 24 83 20 • fax : 02 41 24 83 [email protected] ou www.genie-militaire.com

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriam

◆ SommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

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La Lettre du génie est une publication del’École supérieure et d’application du génie106, rue Éblé - BP 3412549041 ANGERS CEDEX 01

Directeur de la publication :

général Jean-Loup Chinouilh

Rédacteur en chef :

CBA Jean-François Plantec

Rédacteurs en chef adjoints :

lieutenant Emmanuelle Bouchetlieutenant Anne-Lise Llouquetadjudant Gauthier Perron

Conception :

PIR ESAG

Impression :

PIAT Saint-Maixent

Commission paritaire : en coursISSN : 1006 B 05886

Dépôt légal à parution

1 Éditorial du général

2 Le mot du général CA(2S) Françoise

3 In memoriam

5 Sommaire

6 L’actualité en bref

13 Le génie combatLe 25e régiment du génie de l’air

17 Le génie construit

Service du génie ➔ entreprises du bâtiment :connexion en cours

21 Le génie secourtLa BSPP… Tour d’horizon

27 Le génie instruitDes sapeurs belges en formation à Nogent-le-Rotrou

31 HistoireL’histoire des trois couleurs

35 Expériences

Un personnel du 13e RG Champion du monde de plongée

Le 25 à Douchanbe

39 A savoirDe la CIJAS à la CAJ

41 Coup d’œil sur…La 22e compagnie d’appui du 31e RG fait son chantier

Mission de coopération : le génie forme des démineurs tadjiks

47 Témoignage

Érick Vauthier vu par Bernard Le Bars

Servir dans le service du génie, pourquoi ?

Témoignage du lieutenant Leurs, chef de section travaux enmission à Yamoussoukro

49 A lire

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La lettre du génieLa lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

L’ACTUALITÉ

EN BREFUNE NOUVELLE INSCRIPTION AU DRAPEAU DU 19E RÉGIMENT DU GÉNIE :

AFN 1952-1962 (Afrique Française du Nord).

La cérémonie de Sainte Barbe du 19e régiment du génie de Besançon s’est déroulée mardi7 décembre au quartier Vauban. À cette occasion, le chef de corps du régiment, le colonelSerge Martigny, a présenté, dans son ordre du jour, la nouvelle inscription AFN 1952-1962remise officiellement au drapeau du régiment lors de la journée nationale d’hommage aux« morts pour la France » de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, le 5 décembre à Paris.En effet, de 1946 à 1962, alors stationné sur le sol algérien, le 19 participe au conflitindochinois puis à la guerre d'Algérie, lui valant ainsi sa huitième inscription AFN 1952-1962.En raison de la présence importante de sapeurs algériens dans sesrangs et de son ancrage marqué dans la ville d’Hussein-Dey, le 19vit alors douloureusement ces événements. Après les accordsd’Évian en 1962, il est l’un des derniers corps à quitter l’Afrique duNord, le 11 mai 1964. Le 13 mai 1964, le 19 s’installe à Besançon.Cette huitième inscription, marquant un conflit terminé il y a plus dequarante ans, ne doit cependant pas faire oublier que le régiment adepuis fait face à de nombreux autres engagements et continue àle faire aujourd’hui sur de nombreux théâtres d’opérations tels quela Côte d’Ivoire, le Liban, l’Afghanistan et d’autres pour l’année2004.

PSO : VOUS AVEZLA PAROLE

Les 3 et 4 novembre2004 s'est tenu à ladirection centrale dugénie le séminaire

annuel des présidents des sous-officiers du Service dugénie.Après un point de situation sur la gestion du personnels'appuyant sur des données de la DPMAT, troisgroupes de travail ont œuvré sur les thèmes suivants :la formation technico-administrative des sous-officiersdu Service du génie, la communication au sein de ceservice et la mission des services locaux d'infrastruc-ture.Leur restitution, devant le général de division Keiflin, anotamment été l'occasion d'exposer et de confirmerles rôles, les missions et l'avenir des sous-officiers ausein du Service et de soumettre un projet pour unemeilleure préparation des candidats au BSTATconducteur de travaux.Dans sa conclusion, le général directeur a réitéré saconfiance au Service du génie et à tous ceux qui, surle terrain en métropole, en outre-mer et en OPEXdémontrent leur savoir-faire et leur rôle d'acteursincontournables de la gestion et de l'entretien du patri-moine de la défense.Une photo de groupe mettait fin à ces deux jours deséminaire.

JOURNÉE DES ARRIVANTSA L’EG D’ANGERS

La traditionnelle journée des arri-vants de l’établissement du génied’Angers s’est déroulée le 18 sep-tembre dernier à la maison des offi-ciers du quartier Berthézène.Le colonel Chaumard, directeur del’établissement, a souhaité la bien-venue à tous les nouveaux arrivantset leur famille. Cette journée a étél’occasion de faciliter l’intégrationdes arrivants et de renforcer lacohésion au sein de l’établissement.Un buffet agréable puis un après-midi récréatif, le tout sous un soleilradieux, ont donné à cette journéeune ambiance conviviale qui a ras-semblé près de 90 participants.

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

Le mardi 30 novembre 2004, legénéral de corps d’arméeMalbec, gouverneur militaire deMetz, commandant la régionterre Nord-Est, les forces fran-çaises et l’élément civil station-nés en Allemagne, a visité l’Éta-blissement du génie de Metz.Accueilli à son arrivée par le lieutenant-colonel (TA) Lepilleur,directeur de l’Établissement, il a assisté à une présentation de l’or-ganisation et du mode de fonctionnement de l’EG de Metz puis aprésidé différentes tables rondes.Le déjeuner, servi dans la salle aux colonnes du cercle mixte degarnison, a été marqué par un échange de cadeaux. L’Établis-sement a offert au général une composition graphique mettant enscène le palais du gouverneur, élaborée d’après les plans alle-mands originels.L’après-midi a été consacré à la rencontre des personnels sur leurlieu de travail. Avec le même intérêt porté durant toute la matinée,le général a dialogué avec le personnel et écouté ses préoccupa-tions en s’efforçant d’y répondre. C’est au cours de cet échangefructueux que les compétences détenues par l’Établissement ontpu être particulièrement appréciées.À l’issue de sa visite, le traditionnel livre d’or a été remis poursignature au général de corps d’armée Malbec.

DROIT RÉSERVÉ

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

La lettre du génie

Le CEMAT a inauguré sasalle à manger le 15 sep-tembre dernier : salleGénéral Verneau.Le colonel Martigny yétait invité en tant quelointain successeur ducolonel Verneau, chef decorps du 19 de 1937 à1939, ainsi que le prési-dent de l’Amicale desanciens du 19, le capi-taine Béteilles.Nous rappelons à cetteoccasion qu’il existe, ausein du régiment, unevitrine dédiée au colonelVerneau dans la salleportant son nom. Avis auxamateurs!

JOURNÉE DES ENTREPRISES A L’EG D’ANGERS

La traditionnelle « journée des entreprises » s’est déroulée le 22 septembre dernier au Centre descongrès d’Angers. Cette journée, présidée par le général Tésan, directeur régional du génie, a pourbut de maintenir un dialogue avec les entrepreneurs toujours plus nombreux chaque année.Le colonel Chaumard a accueilli les autorités et s’est exprimé devant quelque 160 entrepreneursreprésentant les grandes entreprises ainsi que les PME-PMI concernées par la zone de responsabi-lité de l’établissement étendue sur 14 des départements de la RTNO.Outre la présentation du plan de charge de l’établissement, les chefsde bureaux ont ensuite exposé un certain nombre de sujets intéres-sants comme les travaux modifiés et la dématérialisation des mar-chés. Le débat s’est achevé par des questions posées par les entre-preneurs notamment sur des domaines d’ordre administratif ettechnique.Cette agréable journée s’est terminée autour d’un repas et fut trèsappréciée par l’ensemble des participants.

DROIT RÉSERVÉ

L’opération OVERLORD du mois de juin 2004, (commémoration du 60e

anniversaire du débarquement en Normandie) à laquelle le 3e RG aparticipé, a ouvert les portes du sérail aux représentants de catégo-ries du régiment qui ont ainsi eu le privilège d’assister le mercredi 5janvier 2005 au Palais de l’Élysée à l’adresse des vœux des arméesau président de la République.Après un contrôle drastique de tous les invités et une brève attentedans le grand salon de l’Élysée, monsieur Jacques Chirac accompa-

gné de monsieur le Premier ministre, de madame la ministre de la Défense et de monsieur le ministredes Anciens Combattants firent leur apparition.Après le traditionnel échange de vœux entre le chef d’état-major des armées et le président de laRépublique, le chef de l’État présenta à l'auditoire ses meilleurs vœux.Dans son allocution, il évoqua tout spécialement les militaires tombés au champ d’honneur en Côted’Ivoire en ayant une pensée particulière pour les familles et pour tous ceux qui aujourd’hui sont enmission hors du territoire national ou en opération intérieure.Au terme de la cérémonie, le chef des Armées et madame Michèle Alliot-Marie ont salué l’assembléeet échangé avec chacun un petit mot. Moment convivial qui s’est poursuivi autour du verre de l’ami-tié.Satisfaits de cette expérience inédite, le commandant Schmittlin, l’adjudant-chef Blanzin et le capo-ral-chef Mercier garderont tous un excellent souvenir de cette journée très singulière.

Lieutenant IARIA, OCI 3e RG

DROIT RÉSERVÉ

L’ASCENSION DU GÉANT DE PROVENCE

La première édition de la montée du mont Ventoux àvélo organisée par le 1er REG de Laudun s’est dérouléele 10 septembre avec un départ de Carpentras et unearrivée au 2e REG sur le plateau d’Albion à Saint-Chritol.Quatre régiments de légion, soit82 participants, y ont pris part.Cette épreuve s’adressait auxsportifs dans l’acception la plusnoble du terme, car il n’y avaitrien à gagner! Pas de titre en jeu,pas de somme d’argent remise auvainqueur, mais de la cohésion etun excellent repas à l’issue del’épreuve. Et surtout un maître-mot pour tous les participants : leplaisir. Plaisir de se mesurer aux autres, plaisir de sedépasser soi-même, plaisir de découvrir cette mon-tagne calcaire appartenant aux préalpes qui culmine à1 912 m, et de partager la même passion.

DROIT RÉSERVÉ

TRAVAUX DE DÉPOLLUTIONDE LA PISTE DE LA FOLIE

Cette opération s’inscrit dansle cadre des travaux prélimi-naires à la construction du centre d’entraînement enzone urbaine sur l’emprise du camp national deSissonne (Aisne).Le CENZUB doit permettre de répondre au besoin del’armée de terre d’accroître la capacité opérationnelleen milieu urbain de ses formations.Les engins douteux, susceptibles de contenir des pro-duits toxiques, ont été traités par les services de laprotection civile, service du déminage. Au cours duchantier, quatre munitions (obus) ont été radiogra-phiées. Aucune n’a été déclarée toxique.Le site présentait une pollution pyrotechnique impor-tante. Le nombre total de cibles détectées et mises àjour s’est élevé à 41 961. 413 munitions tous calibresont été découvertes et 486 ont été détruites sur site.

DROIT RÉSERVÉ

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◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

Le 5e régiment du génie met en ventedes reproductions de la toile réaliséepar Philippe de Lestrange, artistepeintre.Les reproductions (50 X 40 cm) sontproposées au prix de 10 € avec possi-bilité de dédicaces.

Contact : capitaine Cheval, OSA du 5e RGBP 237 - 00441 ARMÉES • Tél. : 01 39 67 61 02

BOL D’OR 2004

Après une interruption dedeux années, le 1er REG aorganisé une sortie motoau circuit de Magny-Coursà l’occasion du Bol d’Or

2004.C’est donc le matin du 10 septembre que ce convoi de 12motos (1er REG, 1er REC, 4e RE et quelques retraités) s’estélancé vers ce site magnifique où le bruit du 4 temps et du2 temps compose une jolie partition.Les kilomètres se sont déroulés à la vitesse réglementaireet il fut difficile d’exploiter pleinement les boîtes devitesses.Après la pluie sur le dernier tronçon, le bivouac, installédepuis la veille par une équipe de spécialistes, nous futd’un grand réconfort. Comme à l’habitude, tout était auxnormes (parking motos, coin restauration, coin couchage)et c’est sous l’œil ébahi des autres motards que nousavons commencé notre séminaire.Les quelques averses et l’humidité n’ont pas entamé lemoral et la bonne humeur des participants, qui, entre lesva-et-vient autour de la piste, pouvaient se retrouver « aubivouac légion » pour partager les repas, les corvées etparler mécanique.Très intrigués et attirés par ce campement, de nombreuxmotards sont venus nous rendre visite et échanger desimpressions.Après deux jours de folie, le retour s’est fait dans le calmemalgré une envie de faire hurler les machines.Cette sortie Bol d’Or 2004 fut une pleine réussite qui auxdires des participants devrait être renouvelée l’année pro-chaine.

ADC GUINGRICH

DROIT RÉSERVÉ

Organisée par la 5e compagnie d’intervention de réserve du6e régiment du génie, la Journée Découverte du MondeMilitaire et de la Réserve (JDMMR) du samedi 22 octobre2004 a rencontré un franc succès. 33 jeunes ont passé unejournée sur le terrain de la Meignanne et ont découvert différents ateliers : armes, transmissions, véhicules, marched’orientation…, et la rationde combat en guise de repaspour le midi ! Une premièreapproche pour ces jeunesgens et pour certains, unevocation naissante.

DROIT RÉSERVÉ

EDF KABOUL

Un détachement modulaire énergie-eau aux ordres du sergent-chefLeroy, formé à partir de la 22 CA du 19e RG et de la 972 du 2e RG, a étéprojeté au sein du bataillon français en Afghanistan dans le cadre del’opération PAMIR 9 et de l’ISAF.Ce détachement se compose de :• un groupe eau à 0/1/3 chargé principalement de fournir l’eau

potable à l’ordinaire et la boulangerie de campagne, ce qui correspond à une production d’environ350 m3 d’eau potable avec 2 UMTE;

• un groupe énergie à 0/3/6 chargé :- d’assurer la production d’énergie pour les 800 hommes du bataillon à partir de 13 groupes électro-

gènes de 135 à 250 kW répartie sur 4 centrales,- d’assurer la maintenance de la totalité des installations électriques des 3 emprises françaises, réa-

liser en majeur partie à base de lots de distribution d’énergie (230 lots de différente puissance),- de participer à l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble du bataillon français en effec-

tuant des chantiers électriques et des études destinés à développer le schéma directeur sous lacoupe du service du génie,

- de soutenir les groupes électrogènes de secours des représentations françaises : l’ambassade deFrance et les services de renseignements.

Cela permet de mettre tout notre savoir-faire pour améliorer les installations électriques et passer d’undéploiement de lots de distribution d’énergie assez anarchique à un réseau plus cohérent et fiable.Ces cinq mois et demi passés au sein du contingent français à Kaboul ont permis aux sapeurs du 19 deréaménager la zone vie de la compagnie infanterie, de relever et remettre en condition une grande par-tie de lots d’aide au déploiement.

Le sergent-chef Leroy

DROIT RÉSERVÉ

VISITE DE LYCÉENS

120 élèves de 1re S du lycéeFénelon sont venus au régimentles 13 et 15 octobre derniers.Véritable continuité du lienarmée-nation, ces deux jour-nées ont été l’occasion pour leslycéens de découvrir le métierd’armes à travers une présenta-tion du régiment. Outre l’exposésur les spécialités génie durégiment, la journée s’est arti-culée autour de démonstrationsdynamiques :- équipe cynotechnique,- construction d’une voie ferrée,- instruction sur les différentes

armes utilisées au régiment,- démonstration de déminage.

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CYCLO-CROSS : VICTOIRE POUR LE 1RE CLASSE CLOCHEZ DU 5E RG

Le 1re classe Clochez (5e RG) a remporté le challenge national de cyclo-cross qui a eu lieu le 30 octobreà Bollène (Vaucluse) et qui compte pour la coupe de France. Déjà victorieux à cinq reprises cette sai-son, le 1re classe Clochez s’est montré impérial sur un parcours accidenté et balayé par la pluie.« C’est l’une des plus belles victoires de ma carrière, affirme Clochez. Je suis allé la chercher trèsloin. » Avec le sergent-chef Lima Da Costa (spécialiste de la route)et le 1re classe Clochez (cyclo-cross), le 5e régiment du géniecompte deux sapeurs au sein de l’équipe de France militaire decyclisme. Ces deux sportifs de haut niveau ont pour objectifs lesmondiaux militaires du 28 novembre prochain en Républiquetchèque, les championnats de France en janvier et le tour duCameroun.

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DROIT RÉSERVÉ

LE 5E RÉGIMENT DU GÉNIE S’AUTORELÈVEEN CÔTE D’IVOIRE SOUS MANDAT ONU

La résolution n° 1528 du 27 février 2004 de l’ONU a établi lacréation de l’ONUCI : l’Opération des Nations Unies en Côted’Ivoire. Agissant dans ce cadre, un détachement composéde 171 militaires du 5e régiment du génie se trouve actuelle-ment en Côte d’Ivoire.

Première relèveSpécialisé dans les travaux d’infrastructures horizontales, le 5e régiment du génie a été projeté avec 169 deses engins depuis avril 2004. Après six mois passés en Côte d’Ivoire, les 171 premiers casques bleus du 5e RGont été relevés au cours du mois d’octobre par un deuxième détachement toujours constitué par le régiment.Seule unité française de l’ONUCI, le 5e RG est parti en autonomie complète et a été projeté avec ses enginsde travaux pour accomplir les missions d’installation des 6 500 casques bleus.

Une mission travauxUne compagnie de travaux complète détachement du génie (DETGEN) soutient la brigade Est de l’ONUCI. Ses missions sont d’appuyer ledéploiement et la mobilité des forces de l’ONUCI en vue de participer au maintien de la paix sur le théâtre. Déployés à Yamoussoukro, lessapeurs du 5e RG ont d’abord installé un camp de toile avant de s’engager dans leurs missions onusiennes. Durant ce deuxième mandat, lessapeurs du DETGEN assurent la réalisation des routes, pistes, plates-formes, aérodromes et ponts au profit de la force ONUCI. La 3e compa-gnie de travaux du 5e RG, commandée par le capitaine Deleuze, a donc pour mission la construction et le maintien des axes logistiques prin-cipaux en Côte d’Ivoire.Missions de l’ONUCI :- observation du cessez-le-feu ;- désarmement, démobilisation, réinsertion, rapatriement et réinstallation ;- protection du personnel des Nations Unies, des institutions et des civils ;- appui aux opérations humanitaires ;- appui à la mise en œuvre du processus de paix.

EXPLOIT SPORTIF AU 1ER REG

Le sergent-chef Ratajczak du 1er

régiment étranger de génie n’a pasattendu les exploits des sportifsfrançais aux jeux olympiquesd'Athènes pour se démarquer lors d’uneprestigieuse compétition.10 h 36 mn 55 s, c'est en effet le temps qu'il lui a fallupour effectuer le triathlon de Gerermere qui s'estdéroulé le 27 juin 2004.Ce triathlon est classé Ironman, c’est-à-dire qu’ilvous faut nager 3,800 km avant de prendre le vélopour 180 km et finir par un marathon…Les temps réalisés par le chef Ratajczak dans ces 3 étapes sont remarquables : 1 h 06 pour la natation,5 h 57 pour le vélo et 3 h 18 pour le marathon.Classé 129e sur un total de 960 participants au départ,cette performance méritait d’être signalée… Mesrespects chef !

DROIT RÉSERVÉ

LA MINISTRE AU 6E RÉGIMENTDU GÉNIE !

Pour la première fois depuis sonarrivée à la tête du ministère de laDéfense, madame Michèle Alliot-Marie a rencontré les sapeurs demarine du 6e régiment du génie lors

d’une visite officielle le jeudi 4 novembre 2004.Accompagné du chef d’état-major de l’armée de terre, le générald’armée Thorette, le ministre a débuté sa visite par une revue destroupes constituées de la 22e compagnie d’appui, de la garde audrapeau et de la fanfare.Après une présentation générale du régiment, madame Alliot-Mariea assisté à une démonstration de dépollution par la 3e compagnie decombat du génie avant de découvrir quelques-uns des nombreuxsavoir-faire des sapeurs grâce à la 1re compagnie de combat dugénie, du détachement d’intervention nautique et des EOD.Lors de son allocution aux militaires de la garnison et aux élus de larégion, le ministre s’est montré très satisfait de sa visite : « C’étaitpour moi l’occasion de voir comment on prépare des hommes etdes femmes pour ces missions difficiles, surtout à l’extérieur.C’était, aussi, l’occasion de discuter avec les hommes et les cadresdu régiment pour saisir leurs difficultés au quotidien. (…) J’ai sentichez ces personnels un très grand enthousiasme. C’est une garan-tie de réussite dans les opérations qu’ils ont à mener. »

DROIT RÉSERVÉ

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La lettre du génieLa lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

PAS DE REPOS POUR LES BRAVES !

Voici les fêtes de fin d’année à peine achevées que déjà 342 sapeurs du 3e RG repartent en mission pour unedurée de 4 mois en ce début janvier. Un détachement de 175 militaires est projeté en Guadeloupe et un autrede 143 en Nouvelle-Calédonie.Leur principale mission sera de participer à l’affirmation de la souveraineté de la France à plusieurs milliersde kilomètres de la capitale en faisant de la présence sur les îles et de l’assistance aux populations, avecl’accent mis sur les actions de préservation de la sécurité sur l’ensemble de ces territoires.Durant le séjour, le détachement « Nouvelle-Calédonie » intégré au sein du régiment d'infanterie de marinedu Pacifique de Nouvelle-Calédonie implanté au quartier Gribeauval de Nouméa et le détachement« Guadeloupe » participeront activement aux missions de surveillance des points sensibles et assureront unesurveillance côtière.Les détachements effectueront aussi des tournées de présence en province. Les tournées de présence,outre les activités d’échanges qui peuvent être développées, permettent aussi d’entretenir la connaissancedu terrain indispensable dans le cas d’une projection dans le cadre du plan ORSEC par exemple.D’ailleurs le détachement « Guadeloupe » coopérera aux TESTs OURAgans (TESTOURA) organisés par lecommandement militaire de Guadeloupe qui permet justement au cours d’exercices, de contrôler ladisponibilité opérationnelle de chacun en cas d’alerte cyclonique sur le département, pour une intervention ORSEC.Le parrainage avec une commune de Guadeloupe, qui englobera l’organisation de rencontres sportives entrela population et les hommes du 3 mais aussi une rencontre avec les anciens, est prévu à l’instar d’échangesbilatéraux. Les échanges avec les pays de la Caraïbe offrent une ouverture sur les armées étrangères. Ainsi unesection se rendra à la Jamaïque pendant quinze jours, tandis que cette dernière envoie une section qui seraaccueillie et intégrée au sein de la compagnie pour y être binômée avec une section française. Tout cela afin dedévelopper une meilleure connaissance mutuelle.Enfin, cette projection aux antipodes sera l’occasion de mettre à profit les spécificités et la rusticité du territoire de laNouvelle-Calédonie et de la Guadeloupe afin de mettre l’accent sur l’entraînement. Les 2 détachements (Nouvelle-Calédonie et Guadeloupe) accompliront 2 stages commando. Un premier stage de deux semaines au Centre d’InstructionNautique Commando (CINC) de Nouméa qui comprendra bien sûr beaucoup d’activités nautiques ! Un second stage également de deuxsemaines en Martinique. À l’issue, aguerrissement et renforcement de la cohésion sont garantis.À noter également les 24 départs individuels essentiellement pour la Côte d’Ivoire, le Kosovo, la Bosnie et l’Afghanistan.Tout juste de retour d’une opération extérieure éprouvante de quatre mois en république de Côte d’Ivoire où le 3e RG a séjourné de juin àoctobre 2004 dans le cadre de l’opération Licorne et sous mandat ONU, voici une nouvelle fois les militaires carolomacériens propulsés horsde nos frontières.À noter que pour 44 de ces 342 sapeurs, ce nouveau départ est le troisième en 14 mois !Ce qui témoigne une nouvelle fois de la grande disponibilité et opérationnalité du régiment ardennais.

Lieutenant IARIA, officier communication du 3e RG

GERMERSHEIM, EN COMMÉMORATIONDU FRANCHISSEMENT DU RHIN EN 1945

À l’occasion du 60e anniversaire de la Libération, le 1er RG rend hommageaux anciens qui ont combattu durant la Seconde Guerre mondiale pour res-taurer la liberté et la démocratie. Le 1er RG a, en effet, franchi la Moselle etson canal sur les traces de la 5e division d’infanterie US à Dieulouard en1944 puis quelques jours plus tard, c’est par un remake du franchissementdu Rhin qu’il avait réalisé en 1945 que le 1er RG a franchi le Rhin.Germersheim 2004, exercice majeur du 1er régiment du génie, a eu lieu dumardi 2 au mercredi 10 novembre 2004 entre la Moselle et le Rhin.L’ensemble des compagnies et services du régiment a participé à l’exer-cice afin de s’entraîner à remplir les missions à dominante génie ouProterre. Le franchissement de coupures sèches ou humides, le déminagede zones, l’aide au déploiement, puis la reconnaissance et la mise enœuvre des détachements tels que les plongeurs de l’armée de terre (PAT)et les éléments opérationnels de déminage et de dépollution (EOD) ontété mis en œuvre pendant l’exercice. De même, les deux compagnies

Proterre, projetées en février prochain dans le cadre de la FINUL ont pumettre en œuvre les savoir-faire toutesarmes dans lesquels elles ont étécontrôlées.DROIT RÉSERVÉ

CHAMPIONNAT DE FRANCE MILITAIREDE CROSS-COUNTRY !

Du 29 novembre au 2 décembre 2004 se sont dérou-lés à l’École d’application de l’ALAT de Dax les cham-pionnats de France militaires de cross-country.À l’occasion de cette compétition très relevée, l’ad-judant (TA) Abdeslem Farid et le sergent ParbailleVéronique ont défendu les couleurs du régiment.En effet, l’adjudant Abdeslem a su tirer le meilleurparti d’un circuit mixte boueux et « roulant » de 9,3 kmdans la catégorie vétérans.En finissant 6e sur 193 concurrents et à une poignéede secondes seulement du podium, l’adjudantarrache sa qualification pour la grande finale interar-mées (Armée de Terre, Mer, Air et Gendarmerie) decross-country qui se déroulera du 1er au 3 février àBeynes en région parisienne et qui sacrera le cham-pion de France!Côté filles dans la catégorie seniors, à l’issue d’unparcours rapide de 4,5 km, le sergent Parbaille aobtenu une encourageante 60e place sur 177 concur-rentes engagées !Toutes nos félicitations et encouragements aux com-pétiteurs pour ces bonnes performances qui contri-buent au rayonnement du 3e RG! Le rendez-vous estdéjà pris pour le podium!

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EAGLE 2004 : EXTEL DE LA 3e COMPAGNIE

Lundi 25 octobre 2004, le commandant d’unité donne son ordre initial : « La 3e CCM desserre en ZDO pourdéboucher de L0 à 0800… » C’est le début de EAGLE 2004, une semaine d’entraînement collectif où lesmissions d’appui direct seront passées en revue. Appui à la mobilité, contre mobilité… tous les savoir-faire génie seront ainsi restitués par les sections. Un seul mot d’ordre pour cet exercice synthèse : rapi-dité d’exécution et efficacité au combat.1re phase : appui-mobilitéUn but : devancer l’ennemi en s’emparant du verrou d’Uzès. Pour faciliter la progression des forces AMIjusqu’à Uzès, les légionnaires reconnurent les accès menant à la cité gardoise. Dégageant la route de toutobstacle, les sapeurs de la 3 ouvrirent la voie.2e phase : contre-mobilitéLa ville conquise, les légionnaires réalisèrent abattis et obstacles minés pour empêcher l’ennemi d’abor-der les faubourgs de la ville. L’assaut repoussé, les légionnaires passèrent à l’offensive pour s’emparerdes ponts sur le Gardon. Devant l’arrivée des renforts ennemis, les sections génie interdirent le franchis-sement de la rivière. Les ponts furent détruits à l’explosif et les accès aux berges systématiquement minés.L’ennemi, bloqué dans sa progression, manœuvra et réussit à s’infiltrer en direction du camp desGarrigues. La compagnie participa à un détachement de barrage au niveau du mas de Font Froide. Missionsgénie et infanterie furent menées de front. Obstacles minés combinés aux actions de freinage, de recueil etde coup d'arrêt eurent raison des blindés adverses.3e phase : franchissementAprès relève sur position, les légionnaires de la 3e CCM renouèrent avec la tradition des pontonniers. Lessapeurs mirent en œuvre une portière MLF à Avignon pour permettre aux forces amies de franchir le Rhône.Le montage de la portière se déroula bien entendu à la faveur de la nuit et les norias débutèrent à l’aube. C’estsur un fleuve grossi par les récentes pluies que les légionnaires naviguèrent. Les manœuvres de chargementdes véhicules sur le MLF et les phases d’accostage se révélèrent des plus délicates. Au terme de 4 heures defranchissement, la mission était remplie.4e phase : sécuriser la zone arrièreLe franchissement terminé, les jaunes devaient participer au contrôle de la zone arrière amie et désarmer des miliciens toujours aussi impré-visibles. Les aigles armèrent un check point et mirent en œuvre les techniques de fouilles assimilées au Kosovo, le tout dans des conditionsréalistes grâce à la remarquable réactivité du plastron. Nombre d’armes automatiques et de RPG7 furent saisis lors des différents contrôles.Au bilan, la 3e CCM restitua parfaitement les savoir-faire génie et le capitaine pouvait envisager sereinement le contrôle de ses sections auCENTAC du mois de novembre.

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

Le 21 mai 2004, laDirection des tra-

vaux de Nouvelle-Calédonie a présenté au général d’arméeBentegeat, CEMA, accompagnédu général Daniel, COMSUP, et ducolonel Saintenac, directeur destravaux, 3 F3 et 3 F4 nouvellementrénovés sur une opération plurian-nuelle visant à réhabiliter les 51logements de la réserve de l’infan-terie à Nouméa.Le coût moyen de ces apparte-ments se monte à 465 € le m2 enrénovation lourde (avec travauxde désamiantage).Les appartements, entièrementclimatisés et dotés de brasseursd’air, sont pourvus de cuisine équi-pée, de placards intégrés, de car-relages et faïences haut degamme. Les ouvrants sont consti-tués de menuiseries aluminiumcomportant moustiquaires et per-siennes.

LA CIM PREND SES FONCTIONS

3 semaines déjà que nous sommes au Liban. Le soleil et la mer donnent au camp des alluresde village de vacances, ce qui est d’un réconfort non négligeable pour le moral car la missionest là, astreignante et rigoureuse.Situé à 3 km au Nord de la frontière israélienne, le camp de la FINUL se compose de 2 parties.Une principale qui longe le rivage sur 3 km où logent, mangent et travaillent la plupart des per-sonnels dont la CCS et le Piton où résident les deux CIM (compagnie d’infanterie motorisée),petit camp à part, qui domine l’ensemble. Entre les deux passe « la Rue », route qui mène jus-qu’à la frontière israélienne et qui est le centre de vie où magasins et restaurants proposentleurs services aux gens de l’ONU.Après notre arrivée à Naqoura et deux jours à prendre nos consignes auprès du 3e hussard, nousavons pris place à notre tour dans les différents postes de sécurité et miradors pour une semainede garde non stop. Mais, une fois tout le monde arrivé, c’est sur un rythme de 48 heures qu’à tourde rôle les deux CIM se remplacent pour la garde du camp, soit environ 50 personnels qui sontmobilisés chaque jour pour la défense et la surveillance des infrastructures de l’ONU.Ainsi passent les semaines de la CIM, 48 heures de garde sous une chaleur encore bien étouf-fante, puis une période d’astreinte pour accomplir diverses missions d’escorte ou encore pourde l’instruction. Le plus souvent les sections partent tirer ou reconditionnent les matériels, puisde nouveau une période de 48 heures de garde et enfin deux journées de repos.Le travail est complexe et demande une grande rigueur : d’une part chaque poste a sespropres consignes et il y a plus de 7 postes différents, d’autre part la situation demande uneréelle vigilance pour la protection du site ; de plus le filtrage d’individus étrangers et de per-sonnels d’autres nationalités (Ghanéens, Indiens etPolonais) nous impose une gymnastique linguistique quoti-dienne. Enfin, ce travail nous met sous les feux de la rampe,à la vue de tous, ce qui nous demande une exemplarité etune tenue impeccable et irréprochable : sinon gare auxretombées!

BLEU 1 (1re section de la CIM1)

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

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La lettre du génie

LE 25E RÉGIMENT

DU GÉNIE DE L’AIR

Le génieCOMBATPHOTO 25e RGA

PHOTO 25e RGA

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SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en bref

◆ Le génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

formations spécialisées. C'est ainsi qu'en 1937, une première organisation

du génie de l'air estmise sur pied,mais elle dis-paraît avecl'occupationallemande.

Toutefois, dès1949 et compte

tenu des besoins,la décision est prise de recréer le géniede l'air sous la forme d'un grand com-mandement spécialisé. Le 13 janvier 1950naît officiellement le génie de l'air, l'unedes sept grandes composantes de l'ar-mée de l'air. Sa mission est de construire,entretenir et réparer les plates-formesaéronautiques.

Le 1er octobre 1952, le 25e bataillon dugénie de l'air s'installe à Compiègne.L'importance des missions amenant un

La lettre du génie

Dès la création du géniepar la Convention, les nou-velles applications mili-taires telle que l'aérosta-tion lui sont confiées.Après leur dissolution parBonaparte, les compagniesd'aérostiers réapparais-sent le 19 mai 1886 dans lesquatre grands régimentsdu génie. Elles sont regrou-pées le 1er avril 1904, pourformer sous les ordres duchef de bataillon Hirschauer le 25e

bataillon du génie. La gloire méritée des« plus lourds que l'air » pendant laGrande Guerre suscite la création de l'armée de l'air.

L'importance de l'infrastructure aéro-nautique pour la mise en œuvre desforces aériennes en temps de guerreconduit l'armée de l'air à se doter, dèsavant la Seconde Guerre mondiale, de

PHOTO 25e RGA

renforcement des unités, ildevient le 25e régiment dugénie de l'air le 1er janvier1972. Gardien et héritierdes traditions des aéros-tiers, il reçoit le 10 juin1981 la garde du drapeaude la 52e demi-brigaded’aérostation qui s’estcouverte de gloire pen-dant la Première Guerre

mondiale. Son drapeauporte donc dans ses plis

l'inscription « Grande Guerre 1914-1918 ».

Le 1er septembre 1996 il est transféré deCompiègne à Istres en lieu et place du 45e bataillon du génie de l'air dissous en1996. Il est réorganisé en 1998 suite à ladissolution du 15e régiment du génie del'air en cinq compagnies opérationnelles,deux stationnent sur Istres, les troisautres sont détachées sur la baseaérienne d'Avord, sur la base aériennede Mont-de-Marsan et sur le détache-ment air de Toul.

En juin 2004 la compagnie opérationnellede Toul est dissoute et sa section d’ins-truction nationale des spécialistes en tra-vaux publics est rapatriée sur Istres.

Aujourd’hui, le 25e régiment du génie del’air reste le seul régiment du génie del’air en France. Régiment opérationnelconstitué à plus de 99% de personnel del’armée de terre, il est implanté à Istres,près de la base aérienne 125 et placésous le commandement exclusif de l’ar-mée de l’air.

Il a pour mission majeure de garantir auxforces aériennes de disposer en toustemps et en tous lieux d’infrastructuresaéronautiques opérationnelles permet-tant le déploiement et la mise en œuvred’aéronefs de combat ou de transport, enparticulier sur des théâtres extérieurs àConstruction d’un dépôt de munition au Tadjikistan.

25E RÉGIMENT DU GÉNIE DE L’AIR

« EntreprendreO O O O OO O O O O pour aboutir »

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en bref

◆ Le génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

la métropole. Il participe également audéploiement d’une force projetée ainsiqu’à son déplacement, à la réalisation decamps de réfugiés ou de déplacés. Il réa-lise aussi des travaux au profit des popu-lations et peut participer à la neutralisa-tion et/ou la destruction d’une zoneaéroportuaire ainsi qu’à la dépollutionchimique de celle-ci.

Au cours de la dernière décennie, le 25e régiment du génie de l’air s'est illustrésur de très nombreux théâtres d'opéra-tions non seulement en Afrique au Zaïre,au Rwanda, au Tchad mais aussi enCentre Europe en Bosnie, en Albanie, enMacédoine et surtout au Kosovo où il adéployé pendant 9 ans et jusqu'à il y adeux ans un détachement d'une centained'hommes. Plus proche de nous, il a étéengagé à Manas au Kirghizistan, à Buniaen République démocratique du Congo.

Son aptitude à la projections'est également illustrée endécembre 2003 par l'inter-vention du régiment en Arlessuite à de terribles inon-dations.

Son intervention a permis de soulager lapopulation en rétablissant rapidement lescommunications et la vie économique decette ville sinistrée.

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Site de Penus, travaux en Macédoine.

Aujourd'hui il est engagé à Tahiti enPolynésie Française, à Douchanbe auTadjikistan, en Guyane, en Martinique età Djibouti.

PHOTO 25e RGA

Chantier béton en Polynésie, sentier de la traversière.

travaux à réaliser ont fait de cette mis-sion une expérience unique dans l’enga-gement moderne.

La ville de Moussoro se situe en zonesemi désertique, à 280 km au nord deN’Djamena. Dix heures de piste sablon-neuse sont nécessaires pour relier cesdeux localités.

Ce détachement a vécu de façon isoléedurant toute la durée de sa mission. Aucunmilitaire français n’avait été présent sur le

LE GÉNIE DE L’AIR DANS LE DÉSERT TCHADIEN

Du 20 avril au 3 août 2004, un détache-ment du 25e régiment du génie de l’air,aux ordres du lieutenant Magnier de la 4e

compagnie opérationnelle du génie del’air d’Avord, a été projeté au Tchad.

Sa mission consistait en la réfectioncomplète de la piste d’aviation sommairede Moussoro.

La position géographique isolée de cettelocalité, les conditions de vie du détache-ment et la nature très particulière des

site depuis plus de cinq ans. Le soutienlogistique, médical ainsi que la protectionont été fournis par la base interarmées deN’Djamena. L’effectif global du détache-ment s’élevait à 36 personnes. Une navettehebdomadaire était mise en place pour lesrelèves du soutien, ainsi que l’achemine-ment des vivres et du matériel technique.

Le campement était installé dans l’en-ceinte militaire du camp de la Gardenationale nomade tchadienne (GNNT) oùl’accueil fut remarquable. Le détache-

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La lettre du génie

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La Section d’Instruction des Spécialistesdu Génie de l’Air (SISGA) était une sec-tion de la 5e compagnie opérationnelle dugénie de l’air, implanté sur le détache-ment air 136 de Toul Rosière. Après la dis-solution de la compagnie, le 30 juin 2004,la section d’instruction spécialisée entravaux publics s’est repliée sur la por-tion centrale du 25e RGA à Istres.

Constituée d’un officier, de 13 sous-offi-ciers et de 36 militaires du rang, sous lecommandement du capitaine comman-dant la compagnie de commandement etde logistique, elle a pour mission d’orga-niser et de conduire différents stagesnationaux :

SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en bref

◆ Le génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

• FSE (1) engins et formation d’adaptationassociés : 15 sessions par an ;

• FS1 (2) et FS2 (3) travaux publics infra airet voies ferrées : 2 à 4 sessions par an ;

• stage terrains sommaires : 4 par an ;• instruction profes-

sionnelle d’entretien(remise à niveau desCTE [4] engins), tousles 5 ans ;

• certificat de conduc-teur d’engins de tra-vaux publics en liai-son avec la fédérationrégionale des travauxpublics : 2 par an.

Elle accueille plus de 400 stagiaires paran de diverses formations de l’armée deterre et de l’armée de l’air. Pour 2004, elleaura formé 11 officiers, 94 sous-officierset 308 militaires du rang.

Le bâtiment d’instruc-tion du 25e régiment du génie de l’air qui accueille la SISGA aété inauguré par le chefd’état-major de l’arméede l’air, le généralWolsztynski, le mer-credi 15 septembre2004, en présence dugénéral de brigadeaérienne Faurot, direc-teur adjoint militaire auDCIA et commandantles formations du géniede l’air.

LA SISGA

attaché, dans un premier temps, à trouverune méthode qui lui permettrait d’obtenirun matériau offrant les qualités de por-tance requises et un rendement suffisantpour tenir les délais impartis. En effet l’ar-gile est un matériau qui n’est normalementjamais utilisé dans les travaux publicsmais dont, au contraire, on se débarrasse.

Après 10 jours d’essais, les sapeurs del’air trouvaient une technique, celle-ciconsistant à mélanger à l’aide d’une pellehydraulique, dans un trou de 4 mètres dediamètre, une quantité égale de sable etd’argile à laquelle on ajoute environ 15%d’eau. Le mélange ainsi obtenu est poséà l’aide d’un tracto-niveleur et d’uneniveleuse, puis compacté.

Dans un même temps le terrassementavait commencé. Il s’agissait de désen-sabler la quasi-totalité de la piste et de

LA MISSION EN QUELQUES CHIFFRES

Moussoro est une ville composée de 3 000 habitants, dont 99% de musulmans et 1%de catholiques. Chaque famille a en moyenne 8 enfants.

LE CHANTIER

Surface désensablée : 20 000 m2 Nombre d’heures d’engins : 1 900 heuresVolume de mélange posé : 16 400 m3 Nombre de kilomètres parcourus : 23 000 km

ment a donc vécu sous tentes collec-tives. Celles-ci, climatisées, permettaientd’obtenir, à l’intérieur, une températurede 30 °C, sachant qu’à l’extérieur le ther-momètre indiquait 45 °C à l’ombre le jour,et 38 °C la nuit.

La piste d’aviation, quant à elle, avait étéconstruite en 1978 à l’aide de briquesd’argile, par des prisonniers tchadiens.Les vents de sable et l’érosion avaient euraison d’elle. Celle-ci ne permettait plusaucun poser avion.

Le détachement du 25e régiment du géniede l’air avait donc reçu pour mission laréfection complète de cette piste, la créa-tion d’un parking pour deux avions de typeTransall ou Hercules, ainsi que la réalisa-tion d’une raquette de retournement àchaque extrémité. Ne disposant que desable et d’argile, le détachement s’est

ses abords, situés au sommet d’unedune. Cette tâche fut fastidieuse et déli-cate. Le travail du sable est, en effet, trèscomplexe pour le conducteur d’engin. Enoutre les engins et véhicules à pneuséprouvaient les pires difficultés à circuleret les problèmes de surchauffe étaientrécurrents.

Pour vaincre toutes ces difficultés, etlivrer dans les temps la plate-forme aéro-nautique, le détachement a dû travaillerplus de dix heures par jour, six jours sursept, sous une chaleur accablante.

Après dix semaines de chantier la mis-sion fut remplie et le 12 juillet à 10 heuresun Transall C160 de la base interarméesde N’Djamena se posait sur la piste deMoussoro…

(1) FSE : formation de spécialité élémentaire, qui débouche sur un certificat techniquede conduite d’engins de travaux publics.

(2) FS1 : formation de spécialité du 1er degré.(3) FS2 : formation de spécialité du 2e degré.(4) CTE : certificat technique élémentaire.

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La lettre du génie

SERVICE DU GÉNIE ➔

ENTREPRISES DU BTP :connexion en cours

Le génieCONSTRUITDROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

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SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combat

◆ Le génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

La France, loin d’être dans le peloton detête des pays européens en matière dedéveloppement de l’Internet, comptebien rattraper son retard en généralisantce mode de communication à l’initiativedes ministères publics.

Ainsi à partir du 1er janvier 2005, l’ache-teur public ne pourra plus refuser derecevoir des offres des entreprises trans-mises par voie électronique. Par cettedécision, l’État entend bien renforcer sonpouvoir de séduction auprès des entre-prises qui composent le tissu écono-mique français. L’objectif étant d’amélio-rer les relations professionnelles entreles ministères et les entreprises avec les-quelles ils travaillent.

Dans ce domaine, le ministère de laDéfense est en avance. Il a développépour les armées depuis 2002 un portailappelé « achats.defense ». Il s’adresse àtous les fournisseurs de la défense (horsmatériel de l’armement qui possède sonpropre portail « xarmes »).

Ce portail est en activité depuis 2003. Onpeut y trouver les avis d’appel à laconcurrence du ministère, ainsi que denombreux dossiers de consultation desentreprises.

En 2004, une campagne d’information aété lancée par la DGA, pilote du projet,pour faire connaître le site aux industrielset aux entreprises. À l’occasion d’uneconférence, certaines entreprises du BTPont pu assister à une simulation de dépôtd’offre en ligne. Depuis quelques mois, lespremières entreprises commencent à ren-voyer leurs offres sur le site. Il faut espé-rer qu’au premier semestre 2005 le rythmede ces réponses se fera plus important.

En Europe, certains pays comme laBelgique ou l’Italie se sont lancés danscette voie de la dématérialisation avec

SERVICE DU GÉNIE ➔ ENTREPRISES DU BTP

O O O O OO O O O O Connexion en cours

La lettre du génie

Quand code des marchés publics etNTIC (nouvelles techniques de l’infor-mation et de la communication) se ren-contrent, on peut s’attendre à des pro-grès considérables pour faciliter lacommande publique. Finis la lourdeuradministrative, les délais interminablesou encore l’information dispersée etincomplète. Une nouvelle ère com-mence, celle de la transparence, cellede la dématérialisation des marchés.Encore faut-il franchir le pas. Le Servicedu génie l’a bien compris. Il s’apprête àmettre en ligne pour la rentrée 2005 toutson plan de charge au profit des entre-prises du secteur du bâtiment sur sonnouveau site nommé BTPdefense.

Faciliter la commande publique etaccroître la réactivité de l’État, voilà lesmaîtres mots de la dématérialisation. Lescodes des marchés publics 2001 et 2004ont institué la possibilité pour les don-neurs d'ordres publics et les entreprisesde passer et de gérer leurs commandespar voie électronique. L’acheteur public

(Service du génie par exemple) peutmettre ses avis d’appel à la concurrenceet ses dossiers de consultation sur le net.L’entreprise y a accès librement et peutainsi télécharger gratuitement les dos-siers qui l’intéressent. Elle peut aussitransmettre son offre par Internet sil’acheteur public l’accepte.

Ce nouveau mode de mise à disposi-tion des dossiers de consultation et desoffres s’inscrit dans la volonté de déve-loppement de l’administration électro-nique (e-administration). Les échangessont plus rapides, l’information est dispo-nible pour un plus grand nombre, lestransmissions sont sécurisées et ne sontplus soumises aux aléas du courrier tradi-tionnel.

vue aérienne du chantier de l’école franco-allemande de pilotage de l’hélicoptère Tigre (EFA).

DROIT RÉSERVÉ

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La lettre du génie

succès. On peut donc penser quenos entreprises se montrerontaussi réactives.

QU’EST CE QUE CELACHANGE DANS NOSÉTABLISSEMENTS?

Au sein des établissements dugénie et des directions de travaux,l’arrivée de la dématérialisation aeu pour effet de modifier cer-taines habitudes de travail.

Depuis presque deux ans, les avis d’ap-pel à la concurrence ne sont plus trans-mis au BOAMP (Bulletin officiel desannonces des marchés publics) ou auJOUE (Journal officiel de l’union euro-péenne) par courrier. Ils sont directementsaisis sur Internet et publiés électroni-quement par ces deux supports, ainsique sur le portail « achats.defense ». Lesdossiers de consultation des entreprisessont dorénavant constitués électronique-ment, puis mis à disposition des entre-prises sur le portail ou physiquement sursupport papier. Par contre, les deux ver-sions (électronique ou papier) doiventêtre rigoureusement identiques. Cettecontrainte, imposée par la loi, obligedonc à reconsidérer la conception desplans et pièces graphiques. En effet, l’en-semble des fichiers constituant le dossierde consultation doit être accessible auxentreprises. Il ne faut donc pas mettre enligne des plans nécessitant l’acquisitionde logiciels spécifiques, ni des moyensd’impression trop sophistiqués.

Il en va de même pour les pièces écritesqui ne doivent pas privilégier un logicielpar rapport à un autre. La solution adop-tée a consisté à retenir la mise en lignede fichiers au format « pdf » lisible par lelogiciel « Adobe reader » accessible gra-tuitement et sans droit.

Les commissions d’appel d’offre(CAO), la réception et la gestiondes offres doivent aussi pouvoir sefaire de façon dématérialisée.

Les personnels des sections mar-chés, les présidents des CAO et lesresponsables des services achatsont dû se former pour pouvoirmettre en œuvre ces nouvellesprocédures. Ils ont dû notamment s’ac-coutumer à gérer des fichiers électro-niques protégés par des clés de chiffre-ment, puis à les ouvrir après avoir étéidentifiés au moyen de certificats élec-troniques.

Les procédures mises en œuvre sont trèsformalisées et sont la garantie d’une par-faite sécurité. Avec l’habitude, les per-sonnels qui les mettront en œuvre nes’apercevront plus, dans quelques mois,de la complexité des mécanismes quipermettent d’acheminer les offres jus-qu’à leurs ordinateurs.

La technologie et les méthodes évoluant,il y a fort à parier que les procédures desprochaines années seront simplifiées etainsi mieux intégrées au travail quotidien.

Qui se souvient encore du passage dela machine à écrire électrique au pre-mier traitement de texte sur micro-ordinateur?

COMMENT CELA EST-ILPERÇU PAR LES ENTRE-PRISES DU BÂTIMENT?

Actuellement le portail « achats.defense.gouv.fr » semble méconnu et peu utilisépar les entreprises du bâtiment.

SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combat

◆ Le génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

Une enquête lancée par mail auprès de850 entreprises du bâtiment montre qu’unfaible nombre d’entre elles utilise cou-ramment l’Internet. Celles qui ontrépondu au questionnaire en ligne (73 sur850) avouent utiliser peu souvent le por-tail. Pour près de la moitié, ce dernier nerépond qu’en partie à leur attente.

Le monde du bâtiment est traditionnelle-ment attaché au concret et toujourscomptable de son temps. Ainsi, si l’onveut attirer les entreprises du bâtimentvers nos sites, il faut qu’elles puissent ytrouver avantage en un minimum detemps. Ces dernières sont en droit d'at-tendre, de la part d'un maître d'ouvragecomme la défense, une communicationclaire et précise sur ses intentions decommandes. Leur principale préoccupa-tion est de pouvoir remplir leur carnet decommande en travaillant dans leur régionet en maîtrisant leur planning toujourstrès tendu.

Le portail « achats.defense » n’est pasaujourd’hui en mesure de répondre faci-lement à ces critères. Aussi, il a étédécidé de créer un site Internet spéci-fique aux métiers du bâtiment et destinéà la mise en ligne des plans de charge duservice constructeur. Il se positionnecomme une interface entre les entre-prises du bâtiment et le portail « achats.

DROIT RÉSERVÉ

Réunion de chantier.

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

Visite de chantier.

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La lettre du génie

defense ». Son rôle est d’amener les PMEsur le portail en les attirant vers notre sitequi leur proposera un lien direct vers« achats.defense ».

Ce site, qui se nommera « BTPDefense »(Bâtiments et Travaux Programmés par la Défense), permettra aussi la mise en ligne des avis d'appel public à laconcurrence pour les marchés passés enprocédure adaptée (MPPA) et inférieursà 90 000 .

Ces marchés pour lesquels la publicitéest imposée, mais pas formalisée, sontsurtout utilisés par les petites entre-prises. Celles-ci n’ont pas une pratiqued’Internet très fréquente, il faut doncqu’elles puissent se connecter sur un sitesimple d’utilisation et très visuel.

Pour ce faire, le site aura une page d’ac-cueil regroupant tous les critères desélection permettant l’accès aux com-mandes recherchées.

En quelques secondes, l’entrepreneursera en mesure de savoir s’il existe destravaux à réaliser pour la défense danssa région, dans son domaine d’activité

et compatible avec son planning actuel. Il pourra ensuite retrouver les dossiersde consultation sur le portail « achats.defense ».

Ce site a été développé à partir de celuide la direction régionale du génie en Ile-de-France. Il a aussi été conçu pour ne

pas alourdir le travail des personnels duservice. Ainsi, les utilisateurs n’ont à sai-sir qu’un minimum d’informations pourmettre en ligne les publicités des MPPA.Les plans de charge, qui sontpour l’instant à saisir manuelle-ment, pourront à terme êtreextraits directement depuis uneapplication existante.

Ce site sera accessible, pourles entreprises, sur l'Internetdébut janvier 2005 dans sa pre-mière version.

Il a la particularité d’être utili-sable dans les départementsd’outre-mer. Il évoluera audeuxième semestre 2005, afin

SOMMAIRE

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◆ Le génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

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Esquisse d’une alvéole entretien pour le Tigre.

Maquette du futur site internet BTPDéfense.

Esquisse d’une alvéole remisage pour le Tigre.

DROIT RÉSERVÉ

Plan de masse.

d'intégrer les services d’infrastructuredes autres armées (Marine et Air), ainsique des fonctionnalités complémen-taires.

Colonel GONZALEZ

Chef du bureau affaires juridiqueset administratives

Direction centrale du génie

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La lettre du génie

Le génieSECOURTDROIT RÉSERVÉ

LA BSPP…TOUR D’HORIZON

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ORIGINALITÉ

La brigade possède une organisation opé-rationnelle interdépartementale unique enson genre caractérisée par :

• l’importance de son effectif : plus de7 500 militaires ;

• son implantation dans 81 caserne-ments ;

• son activité opérationnelle permanente(près de 1 200 interventions par jour) ;

• sa large autonomie (rédaction de sesrèglements, administration du person-nel, entretien matériel…).

ORGANISATIONGÉNÉRALE

La brigade est placée sous le comman-dement d’un officier général qui disposed’un cabinet du Bureau information rela-tions publiques, chargé de la communi-cation interne et externe. Assisté d’uncolonel adjoint et d’un état-major, il rem-plit sa mission avec 5 grandes unités :

• trois groupements d’incendie ;• un groupement d’instruction ;• un groupement des services.

LES GROUPEMENTS

Les groupements au nombre de cinq sontles unités organiques de la brigade auxordres d’un colonel ou d’un lieutenant-colonel.

Le 1er juillet 1810, le prince de Schwarzenberg organise une soirée à l’ambassade d’Autriche pour honorer le récent mariage del’empereur Napoléon Ier. Alors que le bal est ouvert, un terrible incendie éclate provoquant une dizaine de morts. L’attention deNapoléon Ier est, de ce fait, attirée sur l’organisation de la lutte contre le feu à Paris. Par décret impérial du 18 septembre 1811, ilconfie cette mission à un corps militaire, le bataillon de sapeurs-pompiers de Paris. Cette unité devient, en 1867, le régiment desapeurs-pompiers qui est lui-même transformé en brigade, le 1er mars 1967. Cette grande unité appartenant à l’arme du Géniedepuis 1965 est commandée par un officier général.

Ces groupements comportent plusieurscompagnies commandées par un capi-taine.

1ER GROUPEMENT D’INCENDIE

Au sein de la brigade, le 1er groupementd’incendie assure la couverture opéra-tionnelle du tiers nord-est de Paris, de laquasi-totalité du département de la Seine-Saint-Denis, d’une commune des Hauts-de-Seine ainsi que d’une partie des dépar-tements 77 et 95 situés sur l’emprise del’aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle.

Il se compose de 8 compagnies d’incen-die regroupant 25 centres de secoursdéployés sur une superficie de 255 km2 etdéfendant plus de 2,2 millions d’habi-tants. 8 centres de secours sont implan-tés dans Paris intra-muros pour assurertout ou partie de la protection de 12arrondissements, les 17 autres permet-tant la défense des 40 communes de ban-lieue. Le poste de commandement dugroupement est implanté dans le centrede secours de Montmartre au cœur duXVIIIe arrondissement.

Son effectif théorique global est de 55officiers, 309 sous-officiers et 1 404 mili-taires du rang. Il possède 150 engins opé-rationnels de tous types pour faire faceaux multiples risques de la vie moderneen site urbain, en particulier, des moyensnautiques de sauvetage et de lutte anti-pollution arment le centre de secours deNeuilly-sur-Marne et un véhicule del’équipe cynotechnique celui de Saint-Denis.

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La lettre du génie

LA BSPP…

O O O O OO O O O O Tour d’horizon

2E GROUPEMENT D’INCENDIE

Au sein de la brigade, le 2e groupementd’incendie protège le centre et le sud-est de Paris, 44 des 47 communes du Val-de-Marne (Arcueil, Cachan et Gentillysont défendues par le 3e groupement d’incendie) et 2 communes de Seine-Saint-Denis (Gournay et Noisy-le-Grand).Son état-major est situé à la caserneMasséna dans le XIIIe arrondissementqui regroupe également le PC de la 2e compagnie et les services administra-tifs de la brigade.

Le 2e groupement comprend 8 compa-gnies d’incendie :• 4 compagnies d’incendie ont une zone

d’action intra-muros ;• 4 compagnies ont une zone d’action

exclusivement extra-muros.

La surface ainsi défendue représente29 000 hectares dont 1 500 pour le seulaéroport d’Orly.

En plus de cette surface importante, le 2e groupement d’incendie compte denombreux sites aussi variés et presti-gieux que dangereux du point de vue durisque incendie (des dépôts d’hydrocar-bures, le marché d’intérêt national deRungis…).

Parallèlement, le groupement protège lemusée du Louvre, le Panthéon, lesgrands magasins Samaritaine et Bazarde l’Hôtel de Ville, le Forum des Halles, lecentre Georges-Pompidou, les biblio-thèques nationales Richelieu et François-

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La lettre du génie

Mitterrand, l’Hôtel de Ville et la préfec-ture de Police, les universités telles quela Sorbonne et Jussieu…

LE 3E GROUPEMENT D’INCENDIE

Le 3e groupement d’incendie constituel’un des trois groupements opérationnelsde la brigade. Il assure la permanencedes secours sur 98% du département desHauts-de-Seine (35 communes excluantla commune de Clichy-sur-Seine défen-due par le 1er groupement d’incendie) et 6 communes du Val-de-Marne (Arcueil,Cachan, Chevilly-la-Rue, Fresnes, Gentillyet l’Hay-les-Roses), ainsi que le tiersouest de Paris avec tout ou partie de 9 arrondissements.

8 compagnies d’incendie organiquescomposent l’ossature opérationnelle dugroupement.

Ces compagnies regroupent 28 centresde secours sur une superficie de 242 km2

défendant une population de 2,8 millionsd’habitants.

La coordination de l’ensemble s’effectueà partir d’un état-major situé sur le sitede Courbevoie, implanté au 12-14, rueHenri-Regnault en limite du quartier desaffaires de la Défense.

Ce site regroupe également le servicemédical, les ateliers de maintenance,ainsi que le centre de secours deCourbevoie.

GROUPEMENTDES SERVICES

Un groupement spécifique

Diversité, spécificité, adap-tation permanente face à desrisques technologiques par-ticuliers et de haute dange-rosité, mais aussi protectiondu patrimoine étatique natio-nal de prestige, culturel et despectacle, gardes opération-nelles de l’état-major bri-gade, tels sont les ingré-dients et les responsabilitésopérationnelles qui font par-tie intégrante de la gestiondu groupement des services.

Les unités spécialisées

UES Lacq-Artix

La mission principale est laprotection de la populationen cas de fuite incontrôléesur un puits d’extraction degaz de Lacq.

UES Biscarrosse

• Assurer la sauvegarde des personneset des biens sur le site du CEL.

• Assurer, au titre des essais, la préven-tion, le dégagement des gabarits de tirset le bouclage des zones.

• Participer à la surveillance de la forêtpendant les périodes à risque.

UES Kourou

L’unité de la brigade assure la missionclassique de sauvegarde des personneset des biens dans l’enceinte de la basespatiale, ainsi que des missions spéci-fiques liées à la technologie particulièrede cette base.

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La lettre du génie

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La lettre du génieSOMMAIRE

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GROUPEMENT D’INSTRUCTION

Le groupement d’instruction est com-mandé par un lieutenant-colonel ou colo-nel, assisté d’un état-major, d’une sectionformation instruction et d’un servicemédical.

Il comprend trois unités élémentaires :• le centre de formation des cadres,

implanté sur le fort de la Briche, àSaint-Denis ;

• le centre d’instruction des recrues,implanté sur le fort de Villeneuve-Saint-Georges ;

• la compagnie support, égalementsituée à Villeneuve-Saint-Georges.

Ses missions sont les suivantes :• formation initiale (technique, physique

et militaire) des jeunes recrues ;• formation des cadres, de caporal à offi-

cier ;• formation des stationnaires ;• formation des conducteurs ;• formation aux interventions métro

urbain ;• formation bureautique ;• formation des secouristes et secou-

riste-routiers.

BUREAU ÉTUDES GÉNÉRALES (BEG)

Sous l’autorité directe du chef d’état-major, le BEG conduit les études ponc-tuelles ou stratégiques ayant pour butd’assurer l’évolution de la brigade.

Il assure les missions de :• pilotage de plans ou de programmes ;• plan de modernisation (volets res-

sources humaines, équipements, infra-structure) et plans d’accompagnement;

• maquette 2007 ;• évolution du modèle et de l’organisa-

tion ;• coordination de la veille technologique;• veille juridique et réglementaire ;• mise à jour des règlements et docu-

mentation.

BUREAU INFORMATIONRELATIONS PUBLIQUES

Le bureau information relationspubliques a été créé en 1952. Placédirectement sous les ordres du général, il

est commandé par un officier supérieuret implanté dans les bâtiments de l’état-major de Champerret.

Chargé des relations avec la presse etles médias sur intervention, il assure lesdifférentes missions de communicationinstitutionnelle, ainsi que la diffusion del’information interne, tout en veillant à lapréservation de l’image de la brigade. Ilest chargé en outre de la réalisation et del’impression des différents documentsréglementaires, et conserve le fonds ico-nographique de la brigade.

BUREAU DE LA PROGRAMMATIONFINANCIÈRE ET DU BUDGET

SERVICE DE SANTÉET DE SECOURS MÉDICAL

Le service de santé et de secours médi-cal (SSM) est une structure importantedans le fonctionnement de la brigade, ilest engagé dans le soutien quotidien dessapeurs-pompiers et les activités opéra-tionnelles. Il repose sur une expérienceancienne héritée des techniques de lamédecine de guerre et de médicalisationde l’avant.

Comprenant 59 médecins militaires etcivils sous contrat, urgentistes qualifiés,un pharmacien, un ingénieur biomédicalet deux vétérinaires, autant d’infirmiersdiplômés d’État et des personnels admi-nistratifs et techniques, il réalise unvolume important d’activité.

Le SSSM de la brigade assure quatregrandes missions :• la médecine de soins et de prévention ;• la médecine d’urgence ;• l’enseignement et l’information dans les

domaines du secourisme, de la réani-mation préhospitalière, de la médecinedes catastrophes qui s’adresse auxmilitaires du corps comme aux sta-giaires et étudiants civils ou militaires ;

• la gestion de la logistique médicaleopérationnelle.

BUREAU OPÉRATIONS

BUREAU PRÉVENTION

La prévention contre l’incendie, c’estl’ensemble des activités administrativeset techniques organisant et assurant la

recherche et l’expérimentation, l’applica-tion et le contrôle des moyens, desmesures et des méthodes permettant des’opposer, à la naissance et à la propa-gation du feu, à leurs effets directs etindirects sur les personnes.

BUREAU FORMATION INSTRUCTION

SERVICE INFRASTRUCTURE

Le service infrastructure de la brigadeest divisé en 3 cellules : cellule travauxneufs, cellule conservation du patri-moine, cellule logistique.

Fort de 119 personnels (5 officiers, 23sous-officiers et 91 MdR), le serviceinfrastructure assure les missions princi-pales suivantes :

• entretenir les casernements ;

• améliorer et renouveler l’infrastructureexistante ;

• gérer le parc de logements en caserneet en ville ;

• armer le CESD.

SERVICES TECHNIQUES

Les services techniques de la brigade,dont la mission première est la satisfac-tion des unités par la mise à dispositionpermanente de matériels et engins adap-tés, ont œuvré au cours de l’année 2003dans un contexte souvent difficile en rai-son de la complexité et des évolutionsrapides des règles de marchés publiqueset financières.

La maintenance opérationnelle du parc aété menée conjointement à l’effort demodernisation de ses moyens, à la pour-suite de la mise en valeur de la stationd’essais et à la formation accrue des per-sonnels de la brigade.

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La lettre du génieSOMMAIRE

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SERVICE TÉLÉCOMMUNICATIONSET INFORMATIQUE

Le service télécommunications et infor-matique (STI) a pour mission de conce-voir et d’élaborer les systèmes de com-munication et d’alerte, les systèmes detraitement automatique de l’information,et de conseiller techniquement le com-mandement.

Le service est totalement impliqué dansles deux missions suivantes :• la mission opérationnelle de la brigade ;• l’aide à la réduction et à l’optimisation

des charges de travail grâce aux nou-velles technologies.

SERVICES ADMINISTRATIFS

Les services administratifs de la brigadeont pour missions principales de :• solder les militaires de la brigade ;• habiller l’ensemble des personnels ;

• nourrir tous les personnels de garde.

En outre, ils assurent le suivi des dossierssuivants :• problèmes de contentieux ;• dépenses en matière d’énergie ;• équipement en mobilier de tous les

sites ;• droits des militaires en matière de pen-

sions d’invalidité, retraites, paternité…

Divisés en trois cellules (administrationgénérale, comptabilité et habillementcampement couchage ameublement), lesservices administratifs ont un effectif de7 officiers, 38 sous-officiers et 69 mili-taires du rang.

BUREAU RESSOURCES HUMAINES

Chargé de mettre en œuvre la politique degestion du personnel de la brigade, lebureau ressources humaines a conduit sonaction dans trois domaines principaux :

• la poursuite de l’effort de recrutementdans l’active et la réserve opération-nelle ;

• l’orientation des gradés et sous-offi-ciers ;

• la féminisation.

BUREAU CONDITION DU PERSONNEL

DROIT RÉSERVÉ

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Vous connaissiez

MILLE ET UNE MINES

Voici

MILLE ET UNE MINESest égalementtraduite en khmer

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DROIT RÉSERVÉ

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La lettre du génie

DROIT RÉSERVÉ

DES SAPEURS BELGESEN FORMATIONÀ NOGENT-LE-ROTROU

DROIT RÉSERVÉ

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valider son stage. Ils sont assistés par leséquipes risque technologique et cyno-techniques de l’UIISC1. Une fois tous lesdangers repérés et écartés et les vic-times localisées, le médecin évalue leniveau de gravité des blessés pour l’éva-cuation. (Parfois la médicalisation surplace est nécessaire. C’est pourquoi noséquipes françaises sont systématique-ment formées aux premiers secours :cette formation n’a pas lieu dans tous lespays européens.)

Chaque équipe de reconnaissance estconstituée d’un chef de groupe, de sonadjoint (stagiaire belge) ainsi que de 9 à10 hommes (sapeurs de l’UIISC1).

Le but de cet exercice est égalementd’uniformiser l’instruction. En travaillantensemble, les sapeurs des deux nationa-lités vont enrichir leur expérience. Desurcroît, il arrive parfois que nos sapeurs

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NOGENT-LE-ROTROU

Des sapeurs belges O O O O OO O O O O en formation

Scénario catastrophe aujourd’hui dansun hôpital désaffecté de la banlieue deDreux (28).

Dans la cage d’ascenseur, caché par desplanches et gravats, sur le toit, dansl’angle d’une pièce, derrière une dalleeffondrée : les blessés sont nombreux…et fictifs !

Seize sapeurs-pompiers belges termi-nent leur stage sauvetage déblaiement àl’UIISC1 de Nogent-le-Rotrou.

Cet exercice est une évaluation. La réa-lité est toute proche, mais les fumées nesont pas toxiques et les obstacles dange-reux du bâtiment balisés.

Après avoir pris les ordres au PC, 3 équipes vont passer l’hôpital au peignefin : chacun des 16 sapeurs belges vapasser en tant que chef de groupe pour

La lettre du génie

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

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◆ Le génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

et les sapeurs belges se retrouvent surles lieux de catastrophes naturelles. Ilsdoivent donc être en mesure de travaillerensemble sans se gêner et dans la cohé-rence. Les différences de formation nedoivent pas se faire ressentir.

Le capitaine Bardonnet, directeur del’exercice, indique que « les méthodes de travail ne sont pas les mêmes d’oùl’intérêt d’élargir nos connaissances des deux côtés afin de devenir toujoursplus performants. Ce sont les Belges quisont en stage, mais ceci n’exclut pasl’échange. »

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

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Comment ?

Communiquez-nous vos coordonnées. Ces informations nous aideront à créer unannuaire exhaustif des associations de sapeurs, annuaire qui vous permettra sûrementde recruter de nouveaux adhérents dans vos régions respectives.

Pourquoi ?

Vous ressentez le manque de cohésion associative au sein du Génie.

BULLETIN RÉPONSE

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Télépone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . e-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Particularités des adhérents : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

(régiment d’appartenance, région, ancien de…)

A r e t o u r n e r à ESAG – Bureau Communication106, rue Éblé – BP 34125 • 49041 ANGERS CEDEX 01

02 41 24 82 45 • [email protected]

Nom de l’association :

Nom du responsable :

Adresse :

Appel aux associationsde sapeurs

Pour qui ?

Vous qui faites partie d’une associationde sapeurs,La Lettre du Géniese propose de devenir votreorgane d’expression.

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La lettre du génie

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L’HISTOIREDE TROIS COULEURS

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L’histoire

O O O O OO O O O O de trois couleurs

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruit

◆ HistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

soldats est à dominante rouge notam-ment avec le célèbre « pantalongarance », il retourne au bleu en 1915.

Aujourd’hui, le bleu reste, en Europe, lacouleur préférée.

LE BLANC

La couleur blanche a toujours eu un rôleparticulier dans la plupart des civilisa-tions. Le blanc a été, au XIXe et au débutdu XXe siècle, considéré comme une noncouleur. Cela n’a pas toujours été le casparticulièrement au Moyen-Âge.

Selon la Bible, le blanc est la couleur dela maison de David. Elle est donc celle duroi Salomon et celle du Christ. Elle y puisela symbolique de pureté et de grandeur.Le blanc est associé à la lumière divine.

Le mot « blanc » est issu d’un mot d’ori-gine germanique qui signifie « brillant,

clair ». Le terme « armeblanche » (attesté dès lafin du XVIIe siècle) se rap-proche de cette significa-tion étymologique en qua-lifiant les armes à lameayant un métal ni bronzé,ni doré, ni gravé.

En héraldique, le métalargent est représenté parla teinte blanche. Ce métalétait censé représenterles vertus d’espérance, depureté et de justice.

Hors d’Europe, en Asie eten Afrique noire, le blancest la couleur du deuil.

Nous vous proposons uncourt historique surtrois couleurs : lebleu, le blanc et lerouge.

LE BLEU

La couleur bleueest, par excel-lence, la couleurde la France. Elleest portée sur lesmaillots des équipessportives, sur les car-rosseries des F1(1)… Lebleu est donc associé à laFrance.

Très tôt, cette couleur est liée à notrepays.

Tout d’abord, le fond des armoiries de la famille royale est bleu. Les armesde France, d’abord d’azur semé de fleurs de lys d’or puis d’azur à trois fleursde lys d’or sous Charles V(2), sont appa-rues vraisemblablement sous Philippe-Auguste vers 1180. Or, à cette époque, lebleu est peu employé et n’est présent que dans 10 % des armoiries. Alors, pourquoi les capétiens ont-ils employécette couleur? Il semble qu’ils en aientrepris l’usage à l’imitation de Clovis etdes Mérovingiens. En effet, Clovis auraitchoisi cette couleur en hommage à saint Martin, ancien évêque de Tours auIVe siècle. La légende veut que le célèbremanteau de cet ancien officier de l’armée romaine ait été pourpre à l’ori-gine. Mais exposé à la vénération desfidèles, il aurait viré de couleur et seraitperçu depuis comme bleu.

À la fin du XIIe siècle, le bleuest associé à la Vierge

dont le culte ne cesse decroître en Occident. À

la même époque, lesverriers mettent aupoint la couleur« bleu de Chartres »expérimentée surl’abbaye de Saint-Denis à l’initiativede l’abbé Suger.

Le bleu est aussi uti-lisé dans les habits. À

partir du XVe siècle, lebleu est perçu comme la

plus belle couleur et la plusnoble. Aussi, au XVIIIe siècle, la pré-

sence du bleu dans les armoiries fran-çaises dépasse 50 %.

Sous la Révolution, l’uniforme de laGarde nationale de Paris est bleu. Cettecouleur se généralise et devient, après laproclamation de la Répu-blique, celle des uni-formes des soldats.

Dès lors, les « bleus » sontles partisans de la révolu-tion par rapport aux« blancs », partisans duretour de la monarchie. Lebleu est alors la couleurdes révolutionnaires maisau cours du XIXe et du XXe

siècle, il devient progres-sivement celle des cen-tristes puis celle desconservateurs.

Si, de la Restauration jus-qu’à la Première Guerremondiale, l’uniforme des DROIT RÉSERVÉ

DROIT

RÉS

ERVÉ

(1) Cet usage est, hélas, de moins en moins respecté.(2) C’est entre 1372 et 1378 que ce roi entérine cette modification par affection envers la Sainte Trinité.

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La lettre du génieSOMMAIRE

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◆ HistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

lence, la couleur impériale tant à Romeque dans l’Empire byzantin. Au début du XIIe siècle, cette couleur est trèsemployée, notamment dans l’héraldique.Au XIIIe siècle, plus d’un tiers des armoi-ries a une dominante gueules (dénomina-tion de la couleur rouge dans la sciencehéraldique).

Dans la tradition chrétienne, le rouge est lacouleur des martyrs. D’ailleurs, aujourd’huiencore, dans la liturgie catholique, leshabits sacerdotaux du prêtre officiant por-tent la couleur rouge lors des célébrationsle jour d’une sainte ou d’un saint martyr.

Le rouge était aussi la couleur de l’oriflamme de saint Denis. À partir du XIIe siècle, les rois de France utilisèrentcette oriflamme lors d’expéditions mili-taires ou de guerre avec l’étranger. Cetétendard devient alors pendant près detrois siècles le symbole militaire de ladynastie capétienne et du royaume deFrance(5). La dernière bataille où il futdéployé est la funeste défaite d’Azincourten 1415.

Jusqu’à leur suppression sous Louis XV,les galères royales arboraient le pavillonrouge.

De même, le drapeau de Picardie, régi-ment d’infanterie qui deviendra sous laRévolution le 1er régiment d’infanterie(1791), possède une croix blanche can-tonnée de rouge.

À côté du rôle militaire, toujours au XVIIIe

siècle, le drapeau rouge est un signalpréventif et d’ordre. En effet, on déployaitun tissu rouge pour prévenir la popula-tion en cas de danger et, si nécessaire,lui demander de se disperser.

Cette tradition est présente en Europe oùles reines issues de la famille desBourbon prennent le deuil en blanc.

Dans presque toute l’Europe, à partir duXVIe siècle, elle est la couleur du com-mandement. Les généraux et chefs deguerre portaient souvent une cravate ouune écharpe blanche. Le drapeau colonelde la compagnie colonel (c’est-à-direcelle dépendant directement du colonel,commandant le régiment) est blanc. Lesdrapeaux d’Ancien Régime des régi-ments portaient une croix blanche. Seulsles cantons disposaient de couleurs quivariaient avec chaque corps. Le blancs’est maintenu comme marque de com-mandement militaire jusqu’au XXe siècleen France avec l’écharpe blanche et lesplumes blanches des bicornes des maré-chaux et généraux.

La Révolution de 1789 fait du blanc le sym-bole de la Monarchie de droit divin maissurtout le symbole de la contre-révolu-tion. Partout, les contre-révolutionnairesremplacent la cocarde tricolore, devenuenationale en 1790 puis obligatoire(3), par lacocarde blanche. Dans l’ouest de laFrance, l’armée catholique et royale pos-sède des drapeaux blancs sur lesquelssont ajoutées des fleurs de lys d’or ou lesarmes de France. Dans les armées desimmigrés, les soldats portaient souventun brassard blanc. Sous la Restauration,Louis XVIII abandonne le drapeau trico-lore et établit un drapeau du même typeque celui des armées vendéennes(4).

Entre temps, le drapeau blanc uni prendune signification qu’il conserve encoreaujourd’hui : celui de la reddition, de lacapitulation ou d’une trêve.

Enfin, à la fin du XIXe siècle, le blanc devientla couleur représentative de la SainteVierge, mère du Christ, avec la proclama-tion du dogme de l’Immaculée Conception.

LE ROUGE

La couleur rouge a une histoire très mou-vementée. Au départ, le rouge ou plusexactement le pourpre est, par excel-

DR

OIT

R

ÉSERVÉ

Le rouge est donc associé aux lois contreles regroupements, parfois même à la loimartiale.

Au début de la Révolution, le rouge estclairement un signal de danger et d’appelà la force publique.

Le drapeau rouge change de significationà l’issue de la journée du 17 juillet 1791.Sur le Champ-de-Mars, la foule rassem-blée est prise à partie par la garde natio-nale qui tire sur elle avant sa dispersiondemandée par les instances municipalespar le déploiement du drapeau rouge.Dès lors, le drapeau rouge, « teinté desang » du peuple devient le symbole dupeuple « opprimé ou révolté ».

Deux fois, le drapeau rouge a failli deve-nir l’emblème de notre pays. Le 25 février1830, Lamartine, par sa verve, réussit àécarter cette couleur(6). En 1871, il estl’emblème de la commune de Paris insur-gée qui s’effondre sous les assauts del’armée légaliste et nationale.

Dès lors, le rouge devient la couleur de larévolution sociale et du socialisme inter-national.

Les régimes communistes utilisent doncprincipalement cette couleur. En 1917, la révolution bolchevique l’adopte et enfait le drapeau de la Russie puis del’U.R.S.S. avec la faucille et le marteau ensautoir surmontés d’une étoile, le tout d’orsur le canton dextre. Libérée du joug com-muniste en 1991, la Russie reprend sescouleurs ancestrales : blanc, bleu, rouge.

Commandant GARNIER DE LABAREYRE

(3) Décret du 8 juillet 1792 rendant le port obligatoire pour tous les hommes, port obligatoire étendu aux femmes le 21 septembre 1793 par la Convention.(4) Le musée du génie expose la réplique du drapeau du 3e régiment du génie de 1816.(5) Le cri de guerre des rois de France est : « Montjoie, Saint Denis ».(6) « Le drapeau rouge est… un pavillon de terreur… qui n’a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars, tandis que le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec

le nom, la gloire et la liberté de la patrie. »

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à l’ordre de l’Association des amis du génie à :

La Lettre du génie

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Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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France 20

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Abonnement collectif (unités du génie)

50 exemplaires 400

100 exemplaires 600

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L a l e t t r e

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PHOTO COMFORMISC

UN MEMBRE DU 13E RGCHAMPION DU MONDEDE PLONGÉE

LE 25E RGA À DOUCHANBE

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SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoire

◆ ExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

L’adjudant Redoutey a relevé le recorddu monde de plongée spéléologique auGoul de la Tannerie à Bourg-Saint-Andéol dans l’Ardèche. Il est descendu à– 210 mètres sous terre, dans les eauxglaciales de ce gouffre. Aujourd’hui,c’est avec beaucoup d’enthousiasmeque ce champion du monde nousraconte cette extraordinaire aventure.

La Tourne n’est qu’un petit affluent ardé-chois du Rhône d’une centaine de mètresdans le village de Bourg-Saint-Andéol.Cependant, cette rivière n’est plus que lapartie visible d’un réseau souterrain quidraine les eaux du plateau des Gards quien constitue son bassin d’alimentation.

CE SITE A SUSCITÉL’INTÉRÊT DU MONDEDE LA SPÉLÉO.

En 1976, le GEPS (groupe d’exploration deplongée souterraine) explore les 750 pre-miers mètres et stoppe son avancée à – 45 m.

En 1978, un groupe suisse, le GLPS(groupe lémanique de plongée souter-raine) reprend le flambeau et pousse l’in-vestigation de la cavité jusqu’à – 72 m enrajoutant 70 m au précédent terminus.Les choses étaient entendues lorsqueFrancis Leguen ajoutait quelques mètresatteignant la profondeur de 80 m. L’èredes plongées d’exploration à l’air avait,dans Tourne, atteint ses limites.

PUIS VINT L’ÈREDES MÉLANGES

En 1982, Bertrand Léger, spéléonautegrenoblois, dresse précisément la topo-graphie et équipe en fil d’Ariane la gale-

UN MEMBRE DU 13E RG

rie noyée. Il poussera l’exploration deTourne jusqu’à 1 020 m pour 115 m de pro-fondeur.

En 1992, Jacques Brasey du GLPS stop-pait sa progression dans la source à – 137 m.

En 1996, Olivier Isler, soutenu par uneéquipe franco-suisse, atteignait en circuitouvert – 165 m dans le puits terminal et fitsurface après une plongée de 10 h 11.

APRÈS UNE EXPLORATIONÀ – 180 MDE PROFONDEUREN 2003, J’AI VOULUPOURSUIVRE CETTEAVENTURE

Le puits terminal paraissait continuer à laverticale, et fort de ma première expé-rience, je me sentais et j’avais tous lesmoyens de descendre très bas. Maisl’homme n’est que peu de choses dansce monde minéral et seule la naturedécide…

Nous sommes au matin du dimanche dePâques. Tout est en place après quatrejours de travail intense, au cours des-quels une impressionnante chaîne dedécompression a été installée.

Je peux partir tranquille. Il est 11 h 30. Jesuis dans la vasque et j’installe un à unmes relais. Plus rien n’existe autour demoi. Je suis concentré sur mon départ.Un petit mot à mon équipe pour lesremercier, je saisis mon scooter et jedémarre.

Je me laisse descendre dans ce fantas-tique puits toujours aussi impression-nant. À – 140 m, je prends mon mélange

fond et j’arrive rapidement à – 180 m, mondernier terminus. Mais là, une surprisem’attend! Ma bobine de fil d’Ariane del’an dernier a été emportée par les crueset des morceaux de fil enchevêtrés for-ment, par endroits, de véritables pièges àplongeurs. Je tends le morceau de fil quipend sous mon dernier terminus et je l’at-tache sur une aspérité. Les battementsde mon cœur s’accélèrent. Je suis à 200 m et la vue de ce chiffre a un effet gri-sant indescriptible. Lorsqu’un nouveaupuits s’offre à moi, l’envie de me laisserglisser est irrésistible. Je me lance dequelques mètres mais mon chrono merappelle à l’ordre. Je fixe mon fil sur unepointe rocheuse. Un regard sur mon VR3(ordinateur qui permet de calculer lespaliers avec 9 mélanges) : – 209 m.

Je remonte lentement jusqu’à mon pre-mier palier à – 156 m.

Je reprends mon propulseur à – 110 mqui me tire dans ce morceau de galeriehorizontale avec quelques arrêts de tempsen temps suivant les paliers.

À – 90, un autre, lorsque soudain, ledeuxième coup frappe! Tout bascule! Lagalerie se met à tourner entraînant dansson tourbillon infernal les relais 12l et lescooter. Je tente désespérément de merattraper à quelque chose. Mais rien àfaire. Après plus de vingt ans de plongéespéléo., je suis pris dans ce piège sour-nois que je ne connais pas. Je cesse toutmouvement car, au moins, j’ai comprisqu’il ne servirait à rien de pédaler dans levide. J’ai la tête qui tourne. J’ai des nau-sées.

Je vérifie mes connexions aux recy-cleurs. Je respire bien! Et dans le bonmélange ! Je reste là de nombreusesminutes. Je ne peux plus ni avancer, nireculer. Et je serais bien en peine deprendre l’une ou l’autre direction. Je ne

L a l e t t r e

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L a l e t t r eSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoire

◆ ExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

sais même pas où sont le haut et le bas!Je pense à mes trois petites têtesblondes et à ma femme qui m’attendent, àFranck qui va devoir me traîner jusqu’àdes profondeurs plus abordables. Quelleplongée macabre va-t-il devoir faire ?NON! Je n’ai pas le droit de rester là !Tant que j’ai du gaz à respirer, tout espoirest permis. Je laisse échapper quelquesbulles par le nez. En fait, j’ai la tête enbas! Je démêle le fil des bouteilles relaiset tente de me rétablir. Mais le combatest inégal car les jambes de ma combi-naison sont gonflées. Je rassemble tousles ingrédients possibles et imaginablespouvant servir à la contre-attaque etdans un effort d’une violence inouïe, jedonne l’assaut final. Soudain, je meretrouve de nouveau dans une positionconfortable, ma ceinture de plomb, quiétait sous mes bras, a repris sa place surmes hanches. Mon ordinateur VR 3 m’in-dique depuis longtemps que j’ai fini lespaliers à cette profondeur et mon propul-seur me tend les bras. J’ai toujours latête qui tourne! Et j’ai toujours des nau-sées! Mais je le saisis et reprends maprogression. Je profite du reste des bat-teries de mon propulseur, sur lequel j’aiinstallé une prise 12 volts, pour brancherma combinaison chauffante.

Vers les – 70, Frank arrive. Quel bonheurde savoir qu’enfin je vais être entouré.Surveillé. Alimenté. Chauffé. Réconforté.Dépanné. Encouragé…

Il comprend rapidement que quelquechose ne va pas. Je lui fais signe qu’il y ades bouteilles derrière. Il revient versmoi, reste quelques minutes à mes côtés,puis repart. Je sais qu’il ne peut pass’éterniser à cette profondeur! À partirde là, l’équipe, conduite d’une façonremarquable par le sergent-chef FrédéricMartin, va s’organiser. Les plongeursvont se relayer pour assurer mon soutien. Rapidement, David va prendre lerelais. Il restera de longues minutes àmes côtés.

Mais la malédiction est toujours là, meguettant à chaque virage, à chaquechangement de palier. Voici un fil de laprise électrique qui va sur ma combinai-son pour que mon chauffage se des-soude!???

Du bricolage pendant les paliers. Voilàune façon intéressante de passer letemps ! À l’aide de mon couteau, jedénude les deux fils et les introduis dansles orifices de la prise, sur la batterie. Jeréussis à me chauffer ainsi quelquetemps, mais bien peu de temps lorsqueSylvain Batot arrive avec un domino, uneprise et un tournevis. Et ensemble, nousviendrons facilement à bout de cettepanne. Puis c’est au tour de Claude ! Il vas’éterniser à mes côtés. Se succéderontensuite, Bruno, les Anglais Dave et Skoff,et Serge. Lorsque j’arrive à – 18 m, macloche à palier est juste au-dessus demoi. Génial ! Je vais bientôt pouvoir mereposer. Mais les paliers de 60 à 40 ontété relativement longs car le VR 3 neprend en compte que 9 mélanges diffé-rents. Et lorsque je lui affiche les 5 der-niers, il a ajusté la fin de la décompres-sion et raccourci les derniers paliers.L’équipe, qui s’était calée sur une de mestables laissée en surface, va être induiteen erreur par ce phénomène, et du coup,le plongeur qui devait me surveiller lorsde mon entrée dans la cloche aura plusde deux heures de retard.

Le troisième coup vient de frapper! Eneffet, je n’ai eu pour l’instant que des pro-blèmes physiques. Mon moral, jusque-là,était resté intact, mais voilà que lesesprits maléfiques qui hantent ces lieuxvont tenter de le titiller.

Arrivé à – 12, le palier dure près d’uneheure. Je bouge. Je gigote dans ma combinaison. Mais rien n’y fait. Le poidsdu temps se fait sentir inexorablement.Cette fois, c’est décidé, je suis à – 9 m, et à la fin de ce palier, si personne nevient, j’irai seul dans la cloche naturelle à – 6 m.

4 minutes avant la fin de ce palier, Danielarrive! Il me tend une plaquette où figu-rent des questions mais je m’en moque.Ma seule et unique réponse : « Je veuxentrer dans la cloche. » Il comprend monimpatience et se met à tourner autour demoi. Il décroche mes relais. OK ! Je peuxdécapeler.

Arrivé dans la cloche, je m’installe.Daniel me tend le petit recycleur. Jesavoure ce palier de luxe.

Un dernier coup pour tenter de m’ache-ver! Je quitte la cloche et remets monrecycleur sur le dos sans problème. Jesuis parti depuis un peu plus de 17 heures.Et j’ai hâte de retrouver la sortie.

Il me faudra une heure pour parcourir les700 derniers mètres. Lentement, je m’ex-tirpe de ce boyau étroit et sinueux.

C’est alors qu’en arrivant à – 3, je ressensune gêne dans les genoux. Cette fois,c’en est trop! Mais que suis-je donc alléchercher au fond de ce gouffre?

Je décide donc de remonter à 30 minutespar mètre de – 6 à 0, et de rajouter ainsi 3 heures d’oxygène. L’équipe va, une foisde plus, réagir avec une rapidité et uneefficacité incroyables pour me soutenir,m’encourager… Il est 9 h 45 lorsquej’émerge enfin ! Je suis immédiatementpris en charge. Déséquipé. Oxygéné.Réchauffé. Ausculté.

Je pense qu’en allant chercher une telleprofondeur à près de 1200 mètres de dis-tance avec en plus, un profil chaotique,j’ai atteint les limites des capacitéshumaines. Je laisse donc ainsi le termi-nus et ne poursuivrai pas l’exploration decette résurgence.

Je tiens à remercier très chaleureuse-ment tous les participants à cette expédi-tion et félicite toute l’équipe qui s’estinvestie et qui a su s’organiser et s’adap-ter avec un professionnalisme remar-quable ; toujours soucieuse de la sécu-rité, faisant preuve d’ingéniosité poursurmonter tous les problèmes rencontrés.

Adjudant Sylvain REDOUTEY

13e RG

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L a l e t t r eSOMMAIRE

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◆ ExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

Spécialisé dans le maintien en conditiondes infrastructures aéronautiques, le 25e régiment du génie de l’air est respon-sable de la réfection de la piste de l’aé-roport international de Douchanbe auTadjikistan, au titre d’accords internatio-naux (France, États-Unis, Tadjikistan).

Situé à proximité de la ville de Dou-chanbe, l’aéroport est doté d’une pisted’une longueur de 3 100 m sur 45 m delarge et d’une aire de retournement de3 000 m2. L’aérodrome peut recevoir la plu-part des avions de ligne actuels. Le traficprévu dans les années à venir est del’ordre de 2 millions de passagers par an.

Si l’aérodrome de Douchanbe a vu leposer du premier avion en 1924, c’est àpartir de 1964 que les Russes ontconstruit les infrastructures du futuraéroport. Le projet prévoit la réfection dela piste aux endroits les plus endomma-gés, ce qui représente une surface totalede 190 000 m2 et 32 000 tonnes d’enrobé.

UN CHANTIERMULTINATIONAL…

Les acteurs impliqués sur le chantiersont multiples : sous la direction duministère des Transports de la Républiquedu Tadjikistan, la maîtrise d’œuvre duchantier est assurée par un militaire fran-

çais, officier dans le génie de l’air. Lafabrication des enrobés est placée sousla responsabilité de la société indienneMaruty. L’équipe du poste d’enrobage estentièrement composée de personnelsindiens. Le transport des enrobés estassuré par des camions de location, detype KAMAZ, conduits par des person-nels tadjiks. La pose des enrobés ainsique le balisage non lumineux de la pistepar marquage à la peinture sont sous laresponsabilité d’un détachement de mili-taires français provenant du 25e régimentdu génie de l’air d’Istres.

Ajoutons que les matériaux proviennentd’une gravière toute proche, la peinturede marquage et le bitume de Russie, leciment d’Ouzbekistan! Des entreprisesfrançaises fournissent le liant et l’Inde leposte d’enrobage.

… AUX MULTIPLESPARTICULARITÉSTECHNIQUES

La contrainte technique la plus impor-tante liée à ce chantier réside dans laréouverture chaque soir de l’aéroport au

trafic aérien. Celui-ci reste cependantdisponible pendant les travaux journa-liers pour les avions à décollage court de type Yack 40, Antonov 24 et 28 etTransall,… Le rythme hebdomadaireétant de 6 jours de travail en piste pour 1 jour d’entretien des matériels, la duréetotale de ce chantier de réfection peutêtre estimée à 3 mois.

Ce chantier est particulièrement intéres-sant tant par la provenance des entre-prises impliquées dans ces travaux quepar la complexité liée aux approvisionne-ments des différents matériaux. L’adap-

LE 25E RGA

O O O O OO O O O O à Douchanbe

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

tation aux modes de travail de chacun etla prise en compte de la diversité tant lin-guistique que technique de cette mission

constituent un enri-chissement excep-tionnel pour le géniede l’air français.L’expérience accu-mulée en sera d’au-tant plus précieusepour la réalisation dechantiers futurs.

Le chef de bataillonROMAND-PIQUANT

maître d’œuvredu 25e RGA

DROIT RÉSERVÉ

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La lettre du génie

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DE LA CIJASÀ LA CAJ

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SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériences

◆ A savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

De la CIJAS O O O O OO O O O O à la CAJ

La cellule d’assistance juridique, admi-nistrative et sociale (CIJAS) a été crééedès 1982 dans certains organismes mili-taires, à titre expérimental. Elle a connuun tel succès qu’elle a été officialiséepar une instruction de 1984 et vulgariséedans toutes les formations de l’armée deterre dont les missions spécifiques oules effectifs le justifiaient. Cette instruc-tion a été remplacée par l’instructionn° 1937/DEF/EMAT/EP/L du 27 novembre1990 qui a précisé les modalités de fonc-tionnement des CIJAS et le statut de leuranimateur.

LES MISSIONSDE LA CIJAS

L’instruction prévoit que la CIJAS a pourmission « d’assister, sans se substituer àeux, les militaires » confrontés à des pro-blèmes administratifs et sociaux dansl’accomplissement des actes de la vieprivée.

Son rôle est donc de faciliter l’accès àl’information et les démarches auprèsdes instances requises et d’apporter unconseil.

En matière pénale, cette assistance selimite aux contraventions de police.

LE STATUTDE L’ANIMATEURDE LA CIJAS

L’animateur de la CIJAS, l’officier juriste,possède une formation en droit (privé oupublic) et est soumis au secret profes-sionnel. Cela signifie que nul ne peut lecontraindre à témoigner ou à révéler lesinformations qui lui ont été confiées dansle cadre professionnel.

Il peut opposer son refus même à unjuge, il est le seul à pouvoir décider delever ou non le secret professionnel.

S’il s’autorise à parler, il s’expose alorsau risque d’être poursuivi pénalementpour violation du secret professionnel,délit punissable d’un an d’emprisonne-ment et de 15 000 d’amende selon l’ar-ticle 226-13 du Code pénal.

L’officier juriste est avant tout un informa-teur sur les droits et les devoirs des par-ticuliers. Il est aussi un conseiller quiapporte une aide technique.

Il tient à jour un cahier qui rend compteau commandement des consultationseffectuées mais qui est strictement ano-nyme.

L’officier juriste ne peut en aucun casreprésenter une personne devant unejuridiction administrative ou judiciairecar il s’agit d’une prérogative dont lesavocats ont le monopole exclusif.

Le rôle des CIJAS a évolué ces dernièresannées. En effet, les nouvelles missionsdes BRRCP et le passage à une arméeprofessionnelle ont conduit à une redéfi-nition des attributions des CIJAS.

CE QUI CHANGEAVEC LES CAJ

L’instruction n° 592/DEF/EMAT/BCP/ASdu 25 mai 2004 abroge l’instruction pré-cédente et fixe les nouvelles missionsdes Cellules d’Assistance Juridique(CAJ).

Outre la mission d’assistance concernantles actes de la vie privée du personnel duministère de la défense et de sa famille,la CAJ doit également :

• informer le commandement et le per-sonnel en matière de :– protection médico-sociale statutaire

et complémentaire,– protection juridique statutaire et de

responsabilité pénale des agents del’État,

– hygiène, sécurité et conditions detravail, en liaison avec le respon-sable prévention ;

• aider à la rédaction des rapports cir-constanciés en cas d’accident ;

• être le correspondant du bureaucontentieux de la DiRCAT.

En conclusion, les CIJAS n’existent plus ;elles ont été remplacées par les cellulesd’assistance juridique.

La mission fondamentale reste inchan-gée. Le nouveau texte ne fait qu’entérinerdes pratiques « anciennes » ainsi que lerôle de conseil technique auprès du com-mandement, des officiers juristes.

C’est un changement dans la continuitémais désormais, qu’on se le dise, vousaurez affaire à la Cellule d’AssistanceJuridique (ou CAJ) !

Lieutenant FERRANDEZ

CAJ - ESAG

La lettre du génie

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La lettre du génie

DROIT RÉSERVÉ

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DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

LA 22E COMPAGNIE D’APPUIDU 31E RG CONSTRUITUN CAMP DE RÉFUGIÉS

MISSION DE COOPÉRATION :LE GÉNIE FORMEDES DÉMINEURS TADJIKS

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SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoir

◆ Coup d’œil sur…TémoignageA lire

Ainsi, la compagnie était montée avecses véhicules de dotation : 5 TRM 10000,2 VTL R, 1 bull, 1 compacteur, 2 MPG, 2 EMAD, 1 enfouisseur de mines, 2 MATSet 2 MFRD.

COMPOSITION DU CAMP

Les éléments donnés par le capitaine auxchefs de section étaient simples etclairs : construire un camp de réfugiéspouvant accueillir 300 personnes dansdes conditions de confort minimales.

Néanmoins, disposant de ses moyensorganiques et de matériaux divers, lacompagnie devait absolument réaliserles éléments suivants :• une plate-forme stabilisée de 100 x 100 m;• une zone vie pour les réfugiés ;• une zone militaire avec un abri enterré

de 40 hommes ;• un point de contrôle à l’entrée du

camp;• un abri protégé sommaire pour obser-

vateur ou emplacement d’armes ;• un périmètre de sécurité extérieur ;• une centrale électrique ;• une aire de poser d’hélicoptères.

Une fois les ordres donnés par lecapitaine, les sections pouvaientenfin commencer à se pencher surla question et entreprendre l’ou-vrage. C’est en se rendant sur placeque les personnels prirentconscience de toute l’ampleur duchantier : ils étaient face à un ter-rain vierge qui en moins de deuxsemaines devait se transformer unen camp de réfugiés.

La compagnie était confrontée à unbeau challenge.

PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE

La 22e Cie d’appui du 31e RG construit un camp

O O O O OO O O O O de réfugiés DES MISSIONSBIEN SPÉCIFIQUES

Bien évidemment, il était hors de ques-tion de commencer le chantier sans avoirpréparé le terrain. Il revenait donc à lasection OT (Organisation du Terrain) dulieutenant Rossillon d’ouvrir le bal.

Il s’agit d’une section polyvalente. Ellepossède comme matériel majeur desMPG et des EMAD et est naturellementengagée dans toutes les missions d’orga-nisation du terrain.

La section OT fut donc la première à tra-vailler puisqu’il était nécessaire que lazone soit définie et assainie avant que lesdeux autres sections ne puissent rentreren jeu. Ainsi, les MPG ont œuvré les pre-miers, en réalisant une plate-forme stabi-lisée de 100 x 100 m, et le merlonnage dupérimètre, tout en tenant compte de lagestion des eaux de pluie par un réseaude tranchées courant le long des mer-lons, à l’intérieur de l’ouvrage.

Une fois ces ouvrages réalisés, les deuxautres sections pouvaient à leur tourremplir leur mission.

La section obstacles du lieutenantDejouy venue avec deux MFRD (moyende forage rapide et de destruction) et unenfouisseur de mines, avait reçu pourmission principale d’assurer la sécuritédu camp de réfugiés.

Pour cela, la section s’employa dans dif-férents domaines :• la construction d’un check point ;• la réalisation d’un abri 12,7 mm ;• la mise en place d’un réseau APAV

(antipersonnel/anti-véhicule).

Pour ce faire, les engins de la section ontlargement contribué à la réussite decette mission puisque les MFRD ont été

La lettre du génie

DROIT RÉSERVÉ

Du 6 au 25 septembre 2004, la 3e brigademécanisée organisait un espace d’en-traînement brigade dont l’objectif était depermettre aux régiments de travailler encommun, dans un cadre interarmes.

Ainsi, le 31e RG engagea près de troiscents hommes lors de cet exercice.

Pour l’occasion, la 22e compagnie d’appuidu 31e RG, aux ordres du capitaineBertrand, mit à profit ces deux semainespour monter un chantier d’une grandeampleur en zone 21 du camp deMourmelon : la construction d’un campde réfugiés.

Hormis la traditionnelle section comman-dement, trois sections composaient lacompagnie : une section OT, une sectionaide au déploiement, une section obs-tacles et un groupe MATS.

L’objectif de ce chantier était de faire tra-vailler ensemble les sections sur unouvrage où leurs compétences seraientcomplémentaires.

En outre, la réalisation d’un camp deréfugiés avait pour but de permettre auxpersonnels de la compagnie de restituerles savoir-faire techniques acquis aucours des CTE dans un ouvrage d’actua-lité.

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoir

◆ Coup d’œil sur…TémoignageA lire

Cette construction permit aux sapeurs demettre en valeur leurs compétences dansdes domaines tels que l’électricité, l’in-frastructure opérationnelle…

Le groupe MATS s’était vu quant à luiconfier la mission de créer une zone deposer d’hélicoptères.

L’aire de poser pour hélicoptères légers,moyens ou lourds répon-dait à des contraintes rela-tivement peu sévères desituation et d’environne-ment (végétation, nature dusol) permettant une grandesouplesse dans sonimplantation et nécessitantdonc peu de travaux.

La zone créée, de surface20 x 20 m, était recouvertepar les tapis des deuxMATS montés spéciale-ment pour l’occasion àMourmelon.

Dès que ce travail fut réalisé,le groupe put profiter allégre-ment du temps et du camp afinde parfaire son instruction.

UN CHANTIERDE GRANDERENOMMÉE

Aidé par une météorologieclémente et grâce à une moti-vation sans faille des sapeurs,le chantier progressa aurythme prévu.

Au terme de 8 jours de travail,le capitaine commandant la 22CA pouvait s’enorgueillir de laréussite de la mission. Nonseulement le chantier était fini

mais il devint rapidement un endroitincontournable du camp de Mourmelonpuisque les troupes présentes sur lecamp se demandaient ce qui se passaiten zone 21 : en quelques jours, le chan-tier eut une renommée incontestée.

Les derniers jours, en dehors du travailde finition du chantier, les sectionsdurent se relayer pour faire visiter l’ou-

DROIT RÉSERVÉ

LE CHANTIER EN

QUELQUES MOTS

• 9 journées de travail• 10 m3 de sable• 24 tôles cintrées• 5000 sacs à terre• 300 plaques PSP• 1000 m de concertina• 30 traverses de chemin de fer• 8 sacs de ciment• 25 grumes• 2 camions de caisses à munitions vides• 80 heures de fonctionnement réalisées

sur chaque engin majeur en 9 jours• 20 fûts de 200 l• 100 clameaux

DROIT RÉSERVÉ

nécessaires pour la mise en place ducheck point qui comportait des rails ver-ticaux semi-enterrés.

Quant au PM 12, il a contribué à la créa-tion d’un obstacle antipersonnel et anti-véhicule à base de mines antichars et deréseaux concertina.

La section profita du chantier pour mettreen œuvre un nouvel obstacle antichar àl’aide du MFRD. Cet obstacle composé derails et de chemin de fer plantés en pro-fondeur présentait l’originalité d’êtretenu à la surface par des bidons remplisde béton et se devait d’être testé avantde pouvoir être validé.

La section appui de la 2e CCG du régimentdépêcha sur les lieux un de ses EBG. Cedernier, devant une foule nombreuse,tenta de franchir l’obstacle mais en vain.La section put alors valider le nouvel obs-tacle et réfléchir à d’autres réalisationsen vue d’une éventuelle utilisation dansun contexte opérationnel.

Enfin, la construction du poste de com-mandement enterré, ouvrage importantdu chantier, revenait à la section aide audéploiement commandée par le lieute-nant Beurel. Cet abri, construit par unedizaine d’hommes en un temps record,permettait d’accueillir 40 personnes, etce avec un confort minimum : à savoir,l’électricité, la lumière, la mise horsd’eau.

À base de tôles cintrées, il comportaitune salle de travail ainsi qu’une salle derepos avec un couloir central, et pouvaiten cas d’attaque résister à un tir de mor-tier de 81 mm.

De plus, la SAD mit en place une centraleélectrique, à l’aide d’un groupe électro-gène 10 Kw, qui permit d’installer le cou-rant électrique et la lumière sur le péri-mètre du camp.

DROIT RÉSERVÉ

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Les personnels dela compagnie gar-deront un très bonsouvenir de cechantier.

Ils ont fait preuvede compétence etde travail sansdémesure, et ontrelevé le challengeavec panache etaudace. De plus,ils ont pu travaillerdans leur spécia-lité au cours du

chantier, ce qui n’avait pas étéle cas depuis plusieurs moisdu fait d’une récente projec-tion en Guyane.

Ce chantier aura aussi permis de mettreen valeur les spécificités et les tech-niques propres à une compagnie d’appui,qui sont malheureusement trop souventméconnues et inexploitées par les autresarmes.

Enfin, ces deux semaines furent l’occa-sion de montrer une complémentaritésans faille entre les sections qui rappelletout à fait la devise de la compagnie :« Pour tous, tous avec ».

Lieutenant DEJOUY

CDS obstacles

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vrage aux troupes de pas-sage (le 126e RI, le 31e RG,une délégation étrangère…).

L’inauguration du chantiereut lieu le vendredi 17 sep-tembre, lorsque le généralMichel, commandant la 3e

BM, accompagné des chefsde corps des régiments de labrigade, rendit visite à lacompagnie sur le site duchantier. Cela fut l’occasionpour le capitaine Bertrandde présenter l’ouvrage, ainsique ses personnels et sesmoyens.

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoir

◆ Coup d’œil sur…TémoignageA lire

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoir

◆ Coup d’œil sur…TémoignageA lire

De mars à juillet 2004, un détachementd’instruction opérationnel de la divisionde formation au déminage de l’Écolesupérieure et d’application du génie s’estrendu au Tadjikistan.

Initiée par la Direction de la coopérationmilitaire de défense (DCMD), dans lecadre du traité d’Ottawa, cette missionde coopération a permis dans un premier

temps de former des militaires tadjikscomme démineurs ou comme supervi-seurs et dans un deuxième temps desuperviser les chantiers de déminage.Mis à disposition du Tadjikistan MineAction Cell (TMAC) et inséré au sein de laFondation suisse de déminage (FSD), laseule ONG accréditée dans la lutte antimines dans ce pays, le détachement aévolué dans un milieu anglophone. Il a

formé suivant les IMAS (InternationalMine Action Standards), au cours destrois stages dispensés, cent cinq démi-neurs.

Mi-avril, à la demande de l’ambassadeurde France au Tadjikistan, le détachementa participé à la « conférence internatio-nale concernant le progrès vers lesobjectifs de la convention d’Ottawa en

MISSION DE COOPÉRATION

Le génie forme O O O O OO O O O O des démineurs tadjiks

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La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoir

◆ Coup d’œil sur…TémoignageA lire

Asie centrale » avec comme hôte d’hon-neur la reine Noor de Jordanie, ambas-sadrice de bonne volonté auprès l’Orga-nisation des nations unies (ONU).

Pendant cette conférence, FSD a pré-senté un chantier de déminage et l’adju-dant Shu avait en charge de présenterles différentes techniques de détectionutilisées (sondage et excavation).

Cette mission a été des plus intéres-santes et enrichissantes tant sur le planhumain que sur le plan professionnel.

Elle a permis de réaffirmer l’excellencedu savoir-faire du génie militaire françaisdans le domaine du déminage et de ladépollution.

BON DE COMMANDE

à renvoyer, accompagnéde votre règlement par chèque

à l’ordre de « Les amis du génie »,à l’adresse suivante :

Monsieur le chef de la fanfaredu 6e régiment du génie

BP 1410549041 ANGERS Cedex

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(France métropolitaine)

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Ce disque est disponible au prix de 12 euros, franco de port

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La lettre du génie

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POURQUOI SERVIRDANS LE SERVICE DU GÉNIE ?ou Servir dans le service du Génie,pourquoi ?

ÉRICK VAUTHIERvu par Bernard Le Bars

TÉMOIGNAGE DU LIEUTENANT LEURSchef de section travauxen mission à Yamoussoukro

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SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…

◆ TémoignageA lire

Le 24 mars 1993, Érick Vauthier, sous-offi-cier à la brigade, est grièvement brûlélors d’un feu d’entrepôt à Rungis. Aprèstrois semaines de mise en sommeilcontrôlé, la reconstruction d’une viecommence. Reconstruction physiquebien sûr, au rythme des amputations,greffes de peau, séjours hospitaliers oucures thermales pour retrouver unvisage, un corps. Reconstruction psycho-logique aussi, pour se retrouver, revivreavec sa femme et ses deux petites filles.

LE LIVRE D’ART DE LA RENTRÉE

Érick Vauthier O O O O OO O O O O vu par Bernard Le Bars

La lettre du génie

sont extraites de deuxdocuments vidéo : le1er tourné par un ama-teur sur les lieux del’accident ; le 2e par leservice cinématogra-phique des arméeslors de l’arrivée d’Érickà l’hôpital militairePercy. Deux euros parlivre seront reversésau profit des orphelinsdes sapeurs-pompiers(ODP) et de l’associa-tion pour le dévelop-pement des œuvressociales des sapeurs-pompiers de Paris(Adosspp).

ODP : www.pompiersdefrance.orgAdosspp : www.adosspp.com

Érick Vauthier pompier de Paris, aux édi-tions Xavier Barral • disponible depuis le10 septembre au prix de 27 euros.

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

Le photographe Bernard Le Bars,engagé à la brigade en 1973, estchef de garde puis instructeuravant de diriger la sectionphoto/vidéo pendant huit ans(1991-1999).Aujourd’hui, il s’adonne entière-ment à son art pour l’agenceContact Press Image.

Bernard Le Bars nous offre l’histoire bou-leversante de ce jeune sapeur-pompierpassé brutalement du statut de sauveteurà celui de victime, « de l’autre côté » pourreprendre ses propres termes. Depuisl’accident, Bernard Le Bars a suivi jus-qu’à aujourd’hui les étapes du lent etéprouvant rétablissement d’Érick.Dignes, pudiques, intenses, ces imagesdégagent une force et une émotionexceptionnelles. Présentées au festivalVisa pour l’image 2003, elles ont reçu unaccueil public et critique élogieux. La 1re

partie du livre présente les photogra-phies que Bernard Le Bars a prises sur leterrain alors qu’il dirigeait la sectionphoto/vidéo de la brigade. On y découvrel’univers quotidien des casernes, ladiversité des interventions, le rôle fonda-mental des sapeurs-pompiers auprès desParisiens. Les images du cahier central

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La lettre du génieSOMMAIRE

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◆ TémoignageA lire

Après de belles et riches années dansl‘infanterie, me voilà devant l‘échéance dela première partie de carrière et le choix àfaire pour la seconde. Mon parcours pro-fessionnel, mon caractère, mes chefs etmes possibilités intrinsèques ont condi-tionné ma décision. La question initiale etessentielle à se poser, à ce moment pré-cis, est « Comment servir avec efficacitéet motivation l’institution? ».

Mon choix a dû être ajusté en tenantcompte des chapitres événementiels dema carrière et aussi d’une éventuellereconversion à moyen terme. Ignorercette dernière éventualité serait fairepreuve d’un idéalisme respectable oud’une inconscience irresponsable et lanier serait totalement hypocrite.

Aujourd’hui, j’ai fait le choix de servir ausein du service du Génie pour apporterau service constructeur de l’armée deterre, à la fin de ma formation, mes com-pétences, ma volonté d’améliorer et desatisfaire ses besoins. Ce métier me per-mettra encore une fois de rester dansune dynamique de travail liant en perma-nence remise en question et concrétisa-tion d’une formation.

ACTE 1 : L’ITINÉRAIREou mon parcourspersonnel

Issu de l’EMIA, promotion GénéralDaboval (1990-1992), j’ai choisi de servirdans l’infanterie, dans les troupes demontagne, et pour l’essentiel au 13e

bataillon de chasseurs alpins. Pendanthuit années je suis resté au sein dumême bataillon confortant ainsi mon« statut » d’officier monoculture. Aprèsmon DEM, l’école d’application de l’infan-terie m’a accueilli et j’ai pu pendant deuxannées, comme formateur, rester au

contact des lieutenants de ladivision d’application. Madernière année à l’école,cette fois comme adjoint ducentre Janus, m’a donnél’opportunité d’élargir maconnaissance du milieu et depréparer le concours dudiplôme technique.

ACTE 2 : LESÉTAPESou les étapesde mon orientation

UNE PREMIÈRE ORIENTATION

Deux situations ont suscité véritablementmon attention pour la deuxième partie decarrière. En premier lieu et d’une façonponctuelle, lors du stage des futurs com-mandants d’unité où la DPMAT m’aorienté objectivement. En second lieu eten continu, où l ‘expérience de mes aînésm’a convaincu pour le choix d’une remiseen question.

Mon choix définitif vers la formation auxtechniques d’opérations d’infrastructurevient de ma première période d’ensei-gnement dirigé, à l’EMSST, où des cama-rades m‘ont parlé avec passion de cenouveau métier.

De plus, c’est un des métiers quidemande, à mon avis, une sincère moti-vation au regard des années de travail àvenir.

LA RÉUSSITE AU CONCOURSET L’ORIENTATION FINALE

Le moment opportun, l’institution m‘alaissé la chance de pouvoir préparer leconcours du diplôme technique dans

de bonnes conditions. Lapériode la plus aléatoire estl‘orientation qui suit la réus-site au concours.

En effet, mon cas était parti-culier car un seul domainede métier m’intéressait et laproposition initiale était loinde correspondre à ma volontéde remise en question. Unepremière remarque vient

d’emblée à l’esprit : l’intérêt de l’institu-tion passe avant l’intérêt du particulier.Mais je rajouterais que l‘intérêt de l‘insti-tution est avant tout d’avoir des cadresmotivés, donc efficaces, dans undomaine de métier choisi.

J’ai donc fait un refus de scolarité enassumant totalement ce choix auprès del’EMSST, de la DPMAT et de mon chef.Mon idée était simple et a priori légitime :« Autant rester dans le métier qui m’a faitplutôt que de faire un métier qui ne meplaît pas! ».

Je reste aujourd’hui encore surpris par laréaction de mes orienteurs qui n’avaientpas envisagé cette éventualité, au vu desréponses données. Cette phase étantsituée dans la période de préparation desmutations, mon refus ne pouvait qu’impli-quer pour moi de graves incertitudes…

Peut-on imposer à un cadre se trouvantdans une dynamique de travail undomaine de métier ne lui correspondantpas? Les métiers proposés aux DT SI, trèsdifférents les uns des autres en terme dechoix de scolarité, ne peuvent-ils pas êtreproposés à l‘issue de l’admissibilité envue d’un premier classement? Ainsi, leslauréats pourraient mieux considérerl’opportunité de ce nouvel engagement.Ceci évidemment sous-entend que l’ad-missible puisse ne pas concrétiser, defaçon légitime, son admission.

SERVIR

DANS LE SERVICE DU GÉNIE

O O O O OO O O O O Pourquoi ?

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La lettre du génieSOMMAIRE

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◆ TémoignageA lire

ACTE 3 :LA CONCRÉTISATION DEMON PROJET D’AVENIR

Aujourd’hui je suis en formation à l ‘ESAGpour deux années. Mes objectifs sontclairement identifiés et l‘école nousforme pour le premier emploi avec à laclef un diplôme d’ingénieur, reconnu parla commission des titres, qui est attribuésous réserve de résultats suffisants enfin de scolarité.

Deux préoccupations peuvent, à ce jour,être soulevées unanimement :

• assuré de posséder les connaissancesde base pour servir au sein d’un éta-

blissement du génie, je tiens particuliè-rement à compléter et à élargir ma for-mation en section de maîtrise d’œuvre,au moins pendant deux années.Comment peut-on servir efficacementet avec longévité le service sans pos-séder une bonne connaissance du« terrain »?

• une parfaite maîtrise du métiercontribuera ainsi aisément à lareconnaissance du service dans laperspective d’un regroupement desservices constructeurs des armées.Quelles seront alors les consé-quences d’un tel regroupement surles statuts et les niveaux d’emploi despersonnels, sur les procédures detravail ?

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La lettre du génieSOMMAIRE

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◆ TémoignageA lire

Le samedi 6 novembre, la section est partie, comme chaque jour depuis main-tenant trois semaines, sur le chantier de l’hôtel Sebroko à environ 12 km du 43e BIMa. Vers 11 heures, nous recevonsune information de l’ONU sur la dégrada-tion rapide de la situation en ville. Aprèscontact avec le bureau des opérations du43, nous nous replions immédiatement auBIMa. À 12 heures la section est en sécu-rité à Port Bouët. Après avoir été infor-més de la situation sur Bouaké, nousnous rendons au poste de commande-ment du 43e BIMa pour demander laconduite à tenir. Vers 15 h 30, je reçoisl’ordre de mon commandant d’unité deme mettre à la disposition de la compa-gnie de logistique. La section devient la 3e

section de marche et l’équipe EOD faitpartie intégrante de la section.

La situation se dégrade très rapidement,les jeunes patriotes affluent en masse versle BIMa. Des combats ont lieu sur l’aéro-port et au rond-point Akouaba. La fouledevant le BIMa est de plus en plus excitéeet comprend beaucoup de femmes et d’en-fants. Les manifestants lancent des pierreset des billes en acier à l’aide de frondes.

Nous recevons une mission de maintiende l’ordre et d’interdiction du portail suden 2e ligne, juste derrière les gendarmes.Nous devons être équipés d’armes nonlétales : l’adjudant Ridacker nous trouvedans la précipitation des bâtons en bois.Pendant que les ordres sont donnés, latension monte d’un cran, les jeunespatriotes tentent de pénétrer dans lequartier, ils sont a priori armés demachettes et de pinces coupantes. Lecommandant d’unité de la CCL rassembleses chefs de section afin de donner ora-lement un ordre en cours d’action.

Il est 16 h 10 lorsque la section se trouve à100 m de sa position, mais avec les gazlacrymogènes, la visibilité est difficile et

TÉMOIGNAGE DU LIEUTENAHT LEURS

chef de section travauxen mission

O O O O OO O O O O à Yamoussoukro

l’air est irrespirable. Le colonel de gendar-merie nous place. Nous sommes alorséquipés du casque, des lunettes anti sable,du gilet pare-balles, du treillis, d’un bâtonde bois et de notre arme : chaleur garantie.Le VAB des EOD est placé à proximité duportail sud, il est caché des vues, la 12.7 esten place et approvisionnée, la mission duVAB est d’intervenir en dernier recours. Àce moment, un mouvement de foule se pro-duit devant le camp, tous les manifestantspartent en courant vers la gauche du por-tail. Le colonel de gendarmerie nous donnel’ordre de nous placer sur la gauche, notremission devient alors de renseigner etinterdire, et la section se déploie sur 600 mde long. Les jets de pierres nous obligent àprendre position dans des trous de combatdéjà existants.

La situation continue de se détériorer, lesmanifestants allument des feux et jettentdes cocktails Molotov sur le BIMa. Nous

apprenons que les gendarmes cherchentles sapeurs afin de clore complètementle portail sud. Pour cela, il faut tendre uncâble métallique et mettre en place deuxréseaux triples de concertina. L’obstacleest déjà installé, mais il faut le fermer.Après une courte reconnaissance, nousconstatons que les manifestants sontplacés au niveau de l’obstacle, rendantl’opération quelque peu périlleuse.

Pour mettre en place l’obstacle, nousserons huit : lieutenant Leurs, adjudantPoirie, adjudant Ridacker, caporal-chefDenisse, caporal Raibaut, 1re classeBernard, 1re classe Harmand Thekal, 1re classe Chemello. Vers 19 heures lesgendarmes font reculer les patriotes d’aumoins 100 m, nous progressons alors àcouvert de leurs boucliers. Ils se placenten avant de l’obstacle, ce qui nous permetde tendre le câble. Pour la mise en placedes deux réseaux triples de concertina, ils

DROIT RÉSERVÉ

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La lettre du génieSOMMAIRE

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◆ TémoignageA lire

se replient derrière nous. Ils intensifientleurs tirs de grenades lacrymogènes afinde maintenir les manifestants à distance.C’est sous un jet de pierres continu etdans une atmosphère saturée de gazlacrymogènes que le groupe ferme enfindéfinitivement l’obstacle.

Vers 21 heures, je réorganise la section etadopte un dispositif plus resserré pour lanuit : un groupe avec la mission Interdire-renseigner, le 2e groupe en arrière, enmesure d’intervenir immédiatement auprofit du 1er groupe. Le groupe comman-dement, divisé en deux équipes de troispour assurer la permanence du comman-dement, est toujours resté au cœur dudispositif, avec le groupe qui remplissaitla mission principale. La rotation entre lesgroupes s’effectue toutes les quatreheures. Vers 6 heures le 7 novembre,nous entendons aux transmissions queles patriotes sont en train de pousser uneciterne à carburant et se dirigent vers leportail sud où plusieurs feux sont allumés.Quelques minutes plus tard, nous l’aper-cevons depuis notre position, elle com-mence à brûler et les manifestants lapoussent toujours vers le portail où ungrand brasier a été allumé. Seul un tird’ANF1 des gendarmes dispersera lespatriotes, la citerne étant alors à moins de100 m de notre position et complètementen feu. Je donne l’ordre à la section de sereplier et nous faisons un bond en arrièrede 100 mètres, afin de nous mettre à l’abri.

Nous trouvons une zone qui nous permetde poursuivre la mission tout en restantabrités. Ce seront les pompiers qui nousdonneront le feu vert pour reprendrenotre position initiale.

Vers 10 heures le capitaine de la CCLconvoque ses chefs de section : nousconservons la même mission sauf quenous devons nous déplacer de 200 m deplus par rapport au portail, et un groupedoit être en mesure d’appuyer sur ordrela section qui est placée sur notregauche car c’est une zone où il est plus facile pour les manifestants de s’in-filtrer. J’apprends que les patriotes sont désormais armés et que certains ontété vus avec des bouteilles de gaz. Lamission peut durer, mais aucune relèven’est prévue. La section sera articulée entrois groupes : 1 groupe dans les trous decombats face au grillage, 1 groupe enalerte prêt à inter-venir soit à notre profitsoit au profit de la section voisine et 1groupe au repos. L’adjudant Crest perçoitalors notre ANF1 à l’armurerie avec 1 000cartouches de 7,62 mm.

Durant la journée, nous aurons observébeaucoup de manifestants qui portaientdes bouteilles de gaz, mais la foule esttoujours constituée de femmes et d’en-fants imbriqués avec les patriotes. Despatriotes ont tiré sur nos positions dansla journée avec des armes légères (pro-bablement des 22 long rifle).

À 17 heures, je reçois l’ordre de changerde position et de fournir un groupe pourrenforcer la section qui monte la gardedans les miradors. Avec la section demarche du BATALAT, nous devonsdéfendre la moitié du camp, notre pro-blème est que les deux sections sontimbriquées et la ST2 est répartie sur 2,5 km.

Chaque chef de groupe est autonome etresponsable d’un secteur. Des cheminsde replis sont définis et le point de recueilgénéral est le VAB EOD toujours placé àproximité du portail sud pour parer àtoute éventualité.

La mission se poursuivra jusqu’à 13 heures,puis nous serons relevés, des soldatsfrançais ont repris le contrôle de l’exté-rieur du quartier et la situation se calme.

Lieutenant LEURS

LE DETGEN PARTICIPE À L’ÉVACUATION DES RESSORTISSANTS

Les événements survenus à la suite du bombardement de la force Licorne à Bouaké ont plongé les ressortissants français etétrangers dans le doute et la crainte.

Lors des journées des 13 au 16 novembre 2004, certains d’entre eux, habitant le centre de la Côte d’Ivoire, ont décidé de quit-ter définitivement ou temporairement leur pays d’adoption, dans lequel ils avaient placé leurs espoirs et où ils avaient décidéde s’installer.

C’est ainsi que le DETGEN a accueilli une cinquantaine d’hommes, de femmes et d’enfants, choqués, désemparés pour cer-tains, venus chercher refuge et réconfort avant d’être évacués sur Abidjan et plus tard de rejoindre la France.

Le personnel du détachement a rapidement mis en place une chaîne, pour recenser, loger, nourrir et réconforter ceux quiavaient tout perdu.

Capitaine GROSS

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« Ils sont là, nous les soutenons ; ils partent,nous assumons. »Si des milliers d’ouvrages ont été écrits sur lessoldats, études de sociologie militaire et biogra-phies des grands capitaines, rien de tel n’a étéfait pour mettre en lumière le rôle de leursfemmes. Leurs vies restent fréquemmentméconnues, alors qu’elles sont toujours pleinesd’abnégation, souvent douloureuses, parfoishéroïques.Par expérience personnelle, le général JeanDelaunay voulait également démentir le pro-verbe qu’on lui répétait quand il était sous-lieu-tenant : « Un officier qui se marie perd 50% desa valeur ! »Beaucoup pensent maintenant le contraire…Il a tenu à réaliser son projet d’autant plus qu’en cette époque de sinistrose, il croit néces-

saire de donner des exemples aux jeunes. Il a choisi de le faire sous laforme d’un recueil de cent témoignages de femmes de soldats dediverses générations, qui retracent un siècle d’histoire de la France etde l’armée…

Femmes de soldats d’hier et d’aujourd’hui - Jean Delaunay

éditions Christian

La lettre du génie

Les profondes mutations géopolitiques sur-venues depuis la chute du mur de Berlin ontconsidérablement modifié l’équilibre desblocs et la nature des menaces. La montée

des nationalismes et des fanatismes religieux n’épargne aujour-d’hui aucune partie du monde et introduit la notion de devoird’ingérence. Face à ces menaces, concepteurs et utilisateurs desmatériels militaires font preuve d’imagination, afin de les adap-ter aux besoins du moment, et ce dans trois éléments : l’air, laterre et l’eau. Dans ce livre, l’auteur répond aux nombreusesquestions induites par l’existence même de ces matériels : pour-quoi les fabrique-t-on ? À quelles menaces doivent-ils répondre ?Qu’en pensent les utilisateurs de base? etc. Le lecteur découvriradans ces pages les matériels les plus modernes et les plus performants, utilisés lors des conflits lesplus récents ainsi que les matériels qui feront face aux menaces du XXIe siècle. Plus de 300 photosinédites prises en opération illustrent ce livre.

Armées françaises du XXIe siècle face aux nouvelles menaces - Dominique Franque de Luxembourg -

éditions ETAI

À LIRE

CCOLLECTIONOLLECTION AAUU CŒURCŒUR DEDE LL’’ACTIONACTION

Dans la collection Au cœur de l’action, ETAInous propose deux nouveaux ouvragesintitulés Gendarmes et Pompiers.Au travers de photos exceptionnelles,inédites et spectaculaires, ces deux livresvous ouvrent les portent de deux institu-tions de grande valeur, aussi efficaces qu’in-dispensables.

SOMMAIRE

Éditorial du généralLe mot du général FrançoiseIn memoriamSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…Témoignage

◆ A lire

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ENTREPRISE

Raison sociale : Constructions industrielles de la Méditerranée - CNIMAdresse : 35, rue de Bassano - 75008 PARIS

CNIM est l’un des principaux industriels dans le domaine des matériels du génie. Les matériels en service ou endéveloppement sont le PFM, la travure classe 70 du PAA et le pont d’assaut SPRAT. Il faut ajouter à cette liste desprojets spécifiques « export » et la préparation des futurs développements de matériels.

INTITULÉ DU POSTE

Ingénieur - chef de projet

LIEU DE TRAVAIL

La Seyne-sur-Mer (Var)

DESCRIPTIF DU POSTE (niveau, responsabilité, fonctions, tâches)

Le titulaire du poste devra :

• apporter au bureau d’études son expertise dans la connaissance et la mise en œuvre des matériels du génie ;• aider les équipes de projet (notamment SPRAT) dans la rédaction des documentations « utilisateurs » ;• le cas échéant, piloter certaines affaires.

PROFIL DU CANDIDAT(formation, compétences et expériences, personnalité, critères déterminants, langues)

• officier du génie de 35-45 ans ;• possédant un diplôme d’ingénieur (formation initiale ou formation acquise en cours de carrière) ;• bon rédacteur ;• anglais indispensable.

CONDITIONS DE TRAVAIL ET DE RÉMUNÉRATION

Rémunération attractive, à négocier.

DIVERS

Déplacements de courte durée à l’étranger.

NOM ET ADRESSE DE LA PERSONNE CHARGÉE DU RECRUTEMENT

Contacter le général (cr) Morelle, conseiller militaire de la société.01 44 31 11 54 – [email protected]

OFFRE D’EMPLOI

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BULLETIN D’ABONNEMENT

PETITES ANNONCES

Renvoyez le bulletin ci-dessus (ou sa photocopie) accompagné d’un chèque

à l’ordre de l’Association des amis du génie à :

La Lettre du génie

Abonnement

106, rue Éblé – BP 34125 – 49041 ANGERS Cedex 01

❒ Je m’abonne ❒ Je passe une annonce

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3 numéros par an

1 parution 5

La rubrique « petites annonces » est mise à votre

disposition pour acheter, vendre, échanger, louer

un appartement, une maison etc.

Gratuit pour insertion d’une offre d’emploi

France 20

Étranger 30

Abonnement collectif (unités du génie)

50 exemplaires 400

100 exemplaires 600

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Parfois détruire Souvent construire

Toujours servir