LG_29

56

description

La lettre du génie no 29.

Transcript of LG_29

Page 1: LG_29
Page 2: LG_29

Connectez-vous !Connectez-vous !

www.genie-militaire.com

Le site internet de présentationdu génie militaire français

Page 3: LG_29

– 1 –

La lettre du génie

Le XXIe siècle, qui a débuté en 1989 par l’effondrement de l’empire sovié-tique et la réunification de l’Allemagne, inaugure une période historique degrande transition pour l’histoire des hommes et donc des armées. Aux for-midables avancées technologiques s’agrègent des bouleversements et desfragilités géopolitiques qui annoncent des rééquilibrages incontournables.Ce ne sera pas sans conséquence pour l’armée de terre et le génie, notam-ment dans la perspective européenne et transatlantique.

Les critères de la puissance comme ceux notamment de la puissancemilitaire changent et changeront plus encore.

Les questions militaires quelles qu’elles soient s’inscriront dans le cadre de projections le plus souvent dans les zones urbaines en hyperdéveloppement des pays les plus instables de la planète.

Après Sarajevo, Kaboul, Grozny, Jérusalem, Belfast, Bassorah et Bagdadsoulignent l’importance politique et militaire de ces villes dans lesquelles désormais nos opérations aurontvocation à être conduites. C’est, trois siècles après notre père fondateur le maréchal de Vauban, un retourironique aux sources de notre grande arme : prendre ou défendre une cité, voilà bien le métier de nosingénieurs militaires, de nos techniciens de la sécurité et de nos sapeurs de combat.

C’est pour le génie un devoir d’excellence mené par le truchement de nos 3 grandes composantes, pluscomplémentaires que jamais pour la préparation, la conduite et la conclusion de toutes nos opérations futures.En effet, ce combat se caractérisera le plus souvent par une véritable « cohabitation » de trois actions àconduire en quasi simultané :

• une bataille de haute intensité, localisée sur des aires et volumes réduits, de durée généralement brève ;• un contrôle des zones étendues, urbaines et périurbaines ;• une action humanitaire de sauvegarde et de protection des populations.

Il est alors bien évident qu’à chaque fois, la synergie et la complémentarité de l’ingénieur militaire, dutechnicien de la sécurité et du sapeur de combat, de combat de mêlée à moins de 50 m de l’ennemis’imposeront. De l’excellence de leurs actions dépendront pour une grande part la victoire militaire et le succèspolitique. Voilà les rôles et l’importance majeure que prend dorénavant le génie militaire français du XXIe siècle.

Je ne voudrais pas terminer ce qui sera mon dernier éditorial dans La lettre du génie sans une pensée pour ungrand sapeur qui vient de nous quitter cette année : le général Gillois. Cet officier de notre arme, concepteuret créateur de la famille des engins Gillois dont un héritier, l’engin de franchissement de l’avant, est encore unfleuron de nos équipements opérationnels, caractérise bien nos grandes qualités et compétences qui peuventparfois être, pour les autres, un peu agaçantes !

Voilà ce qu’il rapportait dans son dernier livre, décrivant un de ses entretiens, en 1966, avec l’inspecteur del’armée de terre à l’occasion de sa promotion au grade de général : « Je suis surtout heureux de vous connaître,car vous êtes, Mon Général, l’officier supérieur dont j’ai entendu dire le plus de bien et le plus de mal, dans leminimum de temps… et cela, il faut le faire ! »

SOMMAIRE

◆ Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

ORDRE DU JOURGénéral de division Gérard BEZACIER

Commandant l’École supérieureet d’application du génie - Angers

Page 4: LG_29

– 2 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du général◆ Sommaire

L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

La Lettre du génie est une publication del’École supérieure et d’application du génie106, rue Éblé - BP 412549041 ANGERS CEDEX 01

Directeur de la publication :

général de division Gérard Bezacier

Rédacteur en chef :

capitaine Patrice Ventura

Rédacteurs en chefs adjoints :

lieutenant Emmanuelle Bouchetadjudant Gauthier Perron

Conception :

PIR ESAG

Impression :

PIAT Saint-Maixent

Commission paritaire : en coursISSN : 1006 B 05886

Dépôt légal à parution

1 Éditorial du général

2 Sommaire

3 L’actualité en bref

11 Le génie combat

Le 1er régiment du génie : franchissement, déminage mécaniqueet aide au déploiement au profit de la force d’action terrestre

17 Le génie construit

Plaidoyer pour une nouvelle organisation du managementde l’immobilier et du stationnement

L’énergie en OPEX

23 Le génie secourt

Les risques technologiques à l’UIISC 1

27 Le génie instruit

La formation des TSEF

31 Le génie étranger

ENTEC - Euro Nato Training Engineer Centre

35 Histoire

L’École royale du génie de Mézièreset sa belle descendance – 2e partie

40 Expériences :

École de déminage au Bénin

Le 31e RG en Afghanistan

44 A savoir

La DMT Nouvelle-Calédonie

46 Coup d’œil sur…Le génie et l’environnement

48 TémoignageLes instructeurs en déminage au Sénégal

50 A lire

51 Multimédia

Page 5: LG_29

– 3 –

La lettre du génie

DANS LE CADRE DES ACCORDSDE DÉFENSE FRANCO-QATARI

LE GDNBC PROJETTE UN MODULEDE DÉFENSE NBC AU QATAR

Le samedi 22 mars 2003 à 12 heures, sous les ordres du capitaine OlivierLion un détachement de 39 personnels (2.15.22) et de 14 véhicules duGDNBC a décollé de la base aérienne d’Istres sur des avions du Qatar àdestination de Doha (capitale du Qatar) dans le cadre des accords dedéfense qui lient nos deux pays.L'envoi de cette unité du génie de l'armée de terre basée à Draguignandans le département du Var est effectué « pour répondre favorablement àtoute demande du Qatar pour assurer la protection de son territoire et desa population ». À l'occasion de son récent déplacement dans les pays dugolfe persique, Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, avait délivréaux plus hautes autorités du Qatar un message d'amitié et de solidarité duprésident de la République, Jacques Chirac, et réaffirmé la volonté de laFrance d'honorer ses accords.Au travers de ce module une expertise reconnaissance NBC est assuréepar la présence de 2 VAB reconnaissance NBC, un laboratoire blindé per-mettant à un équipage composé de 4 hommes, de se rendre sur des lieuxcontaminés (nucléaire ou chimique). Il est capable d’identifier tous typesde toxiques de guerre, grâce à l’étendue de sa banque de données quipermet de stocker en mémoire 900 produits différents. Cette capacitéreconnaissance est renforcée en matière de risque technologique par uneéquipe ERE (Équipe de Reconnaissance et d’Évaluation). Est égalementprésente une composante décontamination avec 2 VLRA de décontami-nation, un camion destiné, entre autre, à la décontamination des véhi-cules. L’ensemble de ce module est accompagné d’une équipe de com-mandement ainsi que d’un renfort en soutien de la 16e BSMAT deDraguignan et d’une équipe « IMARSAT » du 40e régiment de transmissionde Thionville.

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

VISITE DU CHEF D’ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL DES FORCES ARMÉESSÉNÉGALAISES À L’ESAG

Le général Babacar Gaye chef d'état-major général des arméessénégalaises a été reçu à l'école supérieure et d'application du génie àAngers le 11 avril dernier.Accompagné d'une délégation d'officiers, il a visité le centre desimulation tactique où lui ont été présentés les différents logiciels utilisésdont notamment Géoconcept, permettant une visualisation en 3D decartes topographiques. Il s'est ensuite rendu au département de

formation au déminage et au centre nationalde déminage humanitaire de l'école. Àl'issue, il a pu assister à une démonstrationdynamique des moyens du génie et apprécierles missions du génie militaire français,notamment dans l'aide au franchissement.

PHOTO ESAG

PHOTO GDNBC

L’ACTUALITÉEN BREF

DES TRAVAUXDE VOIE FERRÉE À SATORY

POUR LE 5E RG

Après la décision du départe-ment des Yvelines d’élargirl’A86 à 2 x 3 voies, le 5e RG a étéengagé sur un vaste chantiervoie ferrée à Versailles Satory.

En effet, pour rendre possible l’élargissement de l’autoroute, il a été nécessaire de déplacer 1,7 km de voie ferrée militaire. Le 5e RG a doncengagé une section spécialisée en voies ferréespour déplacer la voie et la raccorder à nouveauau réseau.Actuellement, le 5e RG travaille sur la dernièrephase de ce chantier qui consiste à relier ledépôt de la 17e base de soutien du matériel à lanouvelle voie ferrée. La construction de troisappareils de voie (aiguillages) et la pose de 3,5 km de voie ont donc été réalisées.Proche du quartier des Matelots où se trouve le5e RG, la section de travaux voie ferrée actuelle-ment à l’œuvre accueille les nombreux visiteursdu régiment. Au mois de janvier, ce sont desgroupes scolaires des Yvelines qui sont venusdécouvrir l’arme du génie et ses spécialités. Et,au mois de février, le général Chinouilh, com-mandant la brigade du génie, a pu se rendrecompte de l’avancement des travaux et des com-pétences des « sapeurs du rail ».

Lieutenant FAVARD

PHOTO 5e RG

Les marathoniens du 6sont de retour ! Troissapeurs du 6e régimentdu génie d’Angers sontrevenus de la 18e éditiondu marathon des sablesen réalisant une belleperformance. Ils ont terminé 9e sur 48 équipes engagées.Le sergent-chef Bigot a terminé 80e, l’adjudant-chefRaballand 81e et le sergent Bernardo 87e sur un total de677 participants. Ils ont brillamment représenté le 6 enparcourant ces 240 kilomètres de sable dans le désertmarocain en un peu plus de 37 heures. Certaines partiesdu circuit comportaient des dunes et ils ont dû se mettreà quatre pattes pour les gravir, le sable empêchant touteascension normale. Les visages un peu fatigués maiscomblés, le sergent-chef Bigot et le sergent Bernardosont tout de suite repartis pour d’autres épreuves, leBSTAT. Encore bravo pour votre performance!

PHOTO 6e RG

Page 6: LG_29

– 4 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

LA COMMISSION NATIONALEPOUR L'ÉLIMINATION DES MINES ANTIPERSONNEL

(CNEMA) VISITE L'ÉCOLE DU GÉNIE

L'école supérieure et d'application du génie a accueilli unedélégation de la commission nationale pour l'élimination desmines antipersonnel le 16 avril dernier.La délégation, composée de personnalités du ministère desAffaires étrangères, du ministère de la Justice, de chercheur,professeur, chargé de mission et membre d'ONG a visité ledépartement de formation au déminage et le centre nationalde déminage humanitaire de l'école. Elle a notamment puvisualiser les différents types de mines antipersonnel et

découvrir les formations dispen-sées par l'école du génie dans ledomaine du déminage. La visites'est achevée sur le terrain où ladélégation a découvert un chan-tier type de déminage.

PHOTO ESAG

La lettre du génie

LES EVATDU 5E RÉGIMENT

DU GÉNIE,À LA RENCONTREDE LEURS AÎNÉS

Les 11 et 13 mars 2003,le colonel Grégo auto-risait la rencontre de jeunes engagés en fin de cycled’instruction avec leurs aînés, issus de l’Union ami-cale du génie de l’Ile-de-France.Jean-Claude Bourgeois, président de la région TerreIle-de-France pour la FNAS, demandait à un certainnombre d’adhérents de l’UAGIF, dont d’anciens durégiment, de participer à une réunion le 11 marsavec des jeunes engagés pour leur faire découvrirles différentes carrières du génie militaire de cer-tains de leurs aînés, depuis dernier conflit 39/45, enFrance (EAG, 5e RG, 11e et 15e RG, 19e RG, 960 CMEB,72e RG, DTG Paris), en Indochine, en Algérie, dansles DOM-TOM.Les engagés ont apprécié cette rencontre et bienque les missions ne soient plus tout à fait les mêmes,les matières enseignées se retrouvent dans les car-rières des aînés à savoir : travaux d’infrastructure,mines, explosifs, pontage, obstacles, voie ferrée…

J.-C. BOURGEOIS

SECTION HIPPIQUE NATIONALE DE METZ

Vendredi 31 janvier 2003, le général de corps d’armée Jean ClaudeMalbec, gouverneur militaire de Metz commandant la région terreNord-Est et les FFECSA, a inauguré les nouvelles installations de lasection hippique nationale de la garnison de Metz.Ce centre équestre est implanté dans le quartier SLT Moutardier àMoulins-les-Metz.Après une brève allocution dans laquellele général a remercié les différentsacteurs qui ont contribué à la réalisationdu projet, la manifestation s’est poursuiviepar la traditionnelle coupe du ruban, ainsique le dévoilement de la plaque commé-morative de l’événement.Après la visite des lieux menée par lemaître de manège, la cérémonie s’est ter-minée par le non moins traditionnel vin d’honneur.La réalisation de ce centre équestre dont la maîtrise d’œuvre a étéconfiée à l’établissement du génie de Metz a débuté en juin 2002 ets’est achevée début 2003.Ce centre équestre est composé :d’une écurie de 24 boxes pour chevaux et 4 boxes pour poneys, d’unmanège couvert, d’une zone vie constituée de bureaux, magasins etvestiaires et d’une aire d’évolution clôturée de plus de 30 hectares.Cette section hippique a d’ores et déjà remporté un vif succès auprèsdu public du ministère de la Défense, les inscriptions étant closespour l’année.

PHOTO EG METZ

PHOTO 5e RG

UNE AMBULANCEPOUR LE SÉNÉGAL

Une ambulance du 6e régi-ment du génie est partie duHavre le 21 mars 2003 pouraccoster au Sénégal. Oui,

mais pas n’importe laquelle ! Cette ambulance a été rénovéeentièrement par plusieurs des personnels civils afin d’êtredonnée à une fondation médicale qui vient en aide à unemaladie qui frappe les petits africains dès l’âge de trois ans :la cécité. Ce projet a été réalisé par M. Philippe Chaudet, M. Jean-Christophe Lefillatre, M. Jean-Paul Mercier, M. GuyPineau mais aussi le personnel militaire qui ont apporté leursoutien. Afin de dépister cette maladie, cette ambulance aété équipée d’un bloc opératoire, et de rangements afin dedistribuer des médicaments.Le régiment a envoyé également trois palettes de livres et desmatériels pédagogiques à destination des écoliers sur placequi en manquent cruellement.

PHOTO 6e RG

LE « GAM RTNO » EN VISITE À L’EG DE TOURS

Le 6 mars, l’établissement du génie de Tours recevait le général dedivision Ollion, général adjoint major de la région terre Nord-Ouest.Cette journée a été l’occasion pour le général de rencontrer l’ensemble dupersonnel et de connaître l’organisation et les particularismes de ceservice constructeur militaire de la région Centre. Lors de cette rencontrel’établissement a pu partager, dans le cadre des retours d’expérienceacquis, les enseignements et réflexions autour de deux thèmes : le soutieninfrastructure de proximité et le recours à la maîtrise d’œuvre privée.Au cours de cette visite, un conducteur de travaux nouvellement affecté s’est vu remettre par le GAMles épaulettes de velours noir du génie marquant ainsi son entrée et son engagement vers unenouvelle carrière tournée désormais vers le service du génie.

PHOTO EG TOURS

Page 7: LG_29

– 5 –

La lettre du génie

NUMÉRISATION DU CHAMP DE BATAILLE :LE GÉNIE À LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE

Dans le cadre de l'expérimentation des systèmes denumérisation du champ de bataille et en particulier duSIR (Système d'Infor-mation Régimentaire), l'Écolesupérieure et d'application du génie à Angers a accueillien formation d'une semaine un détachement depersonnels du 31e régiment du génie au cours du moisd'avril.Le SIR est un ensemble coordonné et cohérent deplusieurs composantes opérationnelles (infanterie,génie, renseignement, soutien,…) conçu pour faciliter lecommandement des formations régimentaires etaméliorer leur capacité d'échange et de traitement del'information dans le cadre du combat aéroterrestre.Déployé au cours du champ de bataille, il est intégrédans des véhicules blindés ou dans des shelters quiéchangent leurs informations par des liaisons radiostactiques.Chaque véhicule isolé sur le champ de bataille constitueune pièce du système. Un seul véhicule du système peutcommander de façon autonome une unité élémentairede n'importe quel type. Ce même véhicule peutégalement être couplé à un ou plusieurs autres pourconstituer le PC d'ungroupement interarmes.Ainsi tous les échelonsde commandement dis-posent d'une informationactualisée, complète etprécise.

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

PHOTO ESAG

UN NOUVEAU CENTRE MÉDICALÀ LILLE

L’Établissement du génie de Lille aréalisé un centre médical d’unité etde garnison au sein du parc à Bouletsà Lille en remplacement de l’unité desoins du 43e régiment d’infanterie.Le parc à Boulet est une emprisedépendant du 43e régiment d’infante-rie à Lille. Cette zone abrite plusieurs services dont notamment lemaître tailleur, le maître bottier et le bureau de garnison. Les bâti-ments principaux du parc à Boulets datent des siècles derniers etont déjà fait l’objet de nombreux aménagements.Le nouveau centre médical comprend 4 zones principales :– une zone d’accueil ;– une zone vie « malades » comprenant 3 chambres de 3 malades

dont 1 pour personne handicapée ;– une zone d’examen et de soins (salle de soins courants et

urgents, biométrie, kinésithérapie,…);– une zone consultation (4 cabinets médicaux, un cabinet den-

taire et un cabinet ophtalmologie).Le coût global de cette opération est de 810 000 .L’établissement du génie de Lille couvre les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie.

PHOTO EG LILLE

DES VISITEURS SERBO-CROATESAU 6E RÉGIMENT DU GÉNIE

Quatre officiers Serbo-Croates sont venus rendre visiteau 6e régiment du génie dans le cadre d’échanges inter-nationaux, le 14 mars 2003. Partis du 2e RIMa, ces offi-ciers sont arrivés en hélicoptère (Puma) sur la placed’armes. Après une présentation générale du régimentpar le lieutenant-colonel Alain Carayon, commandant ensecond, ils ont pu découvrir le matériel d’un groupe decombat de la 2e compagnie de combat mécanisé. Ils ont apprécié l’équipement de déminage et particulière-ment les matra-mines et les sondes présentées par le

chef de groupe. Les offi-ciers Serbo-Croates repar-taient ensuite sur Fonte-vrault afin de continuerleurs visites.

PHOTO 6e RG

Le 26 mars dernier s'est déroulée la soirée de création de l'associationdes Grandes écoles des Pays de la Loire dont l'École supérieure et

d'application du génie (Angers) fait partie.Avec 13 autres grandes écoles en Pays de la Loire, dont notamment l'École supérieure d'électroniquede l'Ouest, l'École polytechnique de Nantes ou encore l'École des mines de Nantes, cette nouvelleassociation a pour but non seulement de donner une entité juridique régionale forte aux grandesécoles en Pays de la Loire mais également de favoriser les échanges et les partenariats dans lesdomaines de l'enseignement et de la recherche.L'École supérieure et d'application du génie, membre de la conférence des Grandes écoles, s'inscritnaturellement dans cette dynamique. Rappelons, en effet, que l'ESAG assure non seulement laformation du diplôme technique en infrastructure, permettant l'attribution du diplôme d'ingénieurspécialiste bâtiment et travaux publics mais délivre également, depuis 2002, un mastère eninfrastructure.

IN MEMORIAM

Le jeudi 13 février après-midi, alors qu’elle rejoi-gnait son domicile, le caporal-chef VeniseBiabiany a été victime d’un tragique accident de lacirculation. Arrivée au 5e régiment du génie le 1er

mars 1997, le caporal-chef Biabiany, sportiveconfirmée, servait au bureau des sports depuis lemois de janvier 2002. Chacun gardera en mémoirel’image de sa fierté de servir le régiment, de sonenthousiasme et de sa générosité.

PHOTO 5e RG

Page 8: LG_29

PÔLE LOGISTIQUE DE TULLE (19)UN AN POUR PASSER DE LA DÉCISION À LA CONSTRUCTION

Tout commence en décembre 2001 par la décision du ministre de la Défense d’installer un pôle logistique à Tullesur une parcelle à acquérir auprès de GIAT Industries.Les diverses phases du projet s’enchaînent ensuite très vite : expression des besoins également en décembre2001, programme fin février 2002, APS en juin, consultation des entreprises en août et septembre, dépouillement,présentation en CSM et engagement comptable en octobre et novembre et enfin notification du marché findécembre 2002.12 mois ont suffi à l’EG de Limoges pour concrétiser un projet de 6,8 millions d’euros.Ce calendrier, exemplaire de par sa durée réduite, n’a pu être respecté que grâce à la mobilisation desintervenants. En particulier le directeur d’investissement a été représenté physiquement par un coordonnateur deprojet et l’établissement du génie de Limoges a pris à son compte la phase programme puis la section maîtrised’œuvre a constitué une équipe de projet spécifique.Le bâtiment de 3 859 m2 de SHON dont la vocation sera l’impression de documents au profit du ministère de laDéfense se compose de deux unités fonctionnelles : la direction et les services administratifs et financiers d’unepart et la chaîne graphique comprenant la conception, la production et la diffusion des documents d’autre part.Il reste maintenant à construire le bâtiment et à le livrer à son futur utilisateur ce qui est prévu en décembreprochain soit 24 mois après la décision du ministre.

– 6 –

La lettre du génieLa lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

UN PONT POUR LA MALAISIE

L'École supérieure et d'application du génied'Angers a reçu le 6 mai dernier une délégationmalaisienne, conduite par le général JamirTahir, commandant le génie malaisien.Après une présentation de l'ESAG, et notam-ment de son département de formation au démi-nage, la délégation a pu assister à une démons-tration dynamiquedes matériels dugénie avec notam-ment le déploiementsur la Maine d'unpont flottant moto-risé (PFM), ce maté-riel ayant été choisipar la Malaisie.La compagnie d'ap-pui de l'ESAG a en effet déployé un pont com-plet sur la Maine et a permis à la délégation denaviguer sur ce matériel hautement performant.

LE GROUPE DE DÉFENSE NBC S’EXERCE AVEC L’OTAN AU CANADA

Du 23 avril au 12 mai 2003, le groupe de défense NBC de Draguignan, a participé comme seul élément français à l’exercice OTAN « PrototypeResponse » sur la base de Suffield (état d’Alberta) au Canada. Cet exercice, prolongement des « initiatives de Prague » de novembre 2002,avait pour but de renforcer la protection des forces de l’OTAN contre des menaces non conventionnelles (asymétriques) de type terroriste.Cette phase s’oriente désormais sur une analyse de l’organisation et des modalités de déploiement d’une structure d’intervention : l’ERT (1). Àl’issue de ces exercices, une fois finalisée, la création de ce groupe opérationnel sera proposé aux autorités nationales. L’exercice de Suffielda testé les capacités de déploiement et d’expertise de cet « ERT » avec ses laboratoires et les équipes de prélèvements associés. Le moduledu GDNBC avec ceux de Belgique, d’Italie, et de Hollande a été placé dans des configurations d’exercices à thèmes terroristes, sous toxiquesréels (pour certaines d’entre elles), en étant associé aux laboratoires d’identification allemand pour le chimique,polonais pour le radiologique et hongrois pour le biologique. Ces actions, exécutées dans un décor et une ambiancetrès réaliste, étaient impératives pour effectuer le formatage des protocoles et des procédures communes afin derendre inter-opérable et apte au déploiement dans un contexte multinational ce concept de module de réaction. Autravers de tous ces entraînements spécifiques nouveaux, il apparaît clairement que l’OTAN oriente désormais seséquipes SICA (2) sur d’autres modes d’interventions plus proches de la menace terroriste sournoise que peut ren-contrer une force déployée sur un territoire. Une preuve supplémentaire de l’évolution de la prise en compte du fac-teur NBC dans la protection des actions armées d’aujourd’hui et de demain.

Lieutenant Serge LAMADON(1) ERT : Even Response Team. (Équipe de Réaction face à un événement NBC).(2) SICA : Sampling Identification Chemical Agent (Équipe de prélèvement chimique).

PHOTO GDNBC

PHOTO ESAG

DISPARITION D’ESTELLELE 5E RÉGIMENT DU GÉNIE RÉQUISITIONNÉ

La disparition d’Estelle, 9 ans, le 9 janvier dernier àGuermantes (Seine-et-Marne), prend des proportionsjamais vues dans ce genre d’affaire. Après des perquisi-tions géantes, c’est le 5e régiment du génie de Versaillesqui a été réquisitionné pour participer aux recherches.Du 17 au 20 mars, 15 militaires du 5e génie ont fouilléscrupuleusement 6 km2 de bois de broussailles sur troiskilomètres autour de Guermantes. « Pour fouiller lesbois, nous devions faire appel à des professionnels, équipés demachettes, voire de tronçonneuses pour avancer dans certainesparties » a expliqué le procureur de Meaux.Le 5e régiment du génie a été réquisitionné à hauteur d’un groupe spécia-lisé (tronçonneuses, néoprènes) et d’un état-major commandant les opé-rations de ratissage. Deux unités du format PROTERRE, venant du 1er RAMAde Laon et du 501-503e RCC de Mourmelon ont complété le dispositif.Si le ratissage n’a pas permis de trouver des effets ayant pu appartenir àla jeune Estelle, le sérieux avec lequel ces opérations ont été menées,dans des conditions souvent difficiles a permis à la police judiciaire de sedéclarer très satisfaite du résultat de l’opération.

Page 9: LG_29

– 7 –

La lettre du génie

LE 25E RÉGIMENT DU GÉNIE DE L’AIR AUX PREMIÈRES RENCONTRESNATION-DÉFENSE

À l’occasion des premières rencontres Nation-Défense du 8 mai2003, un détachement de la portion centrale du 25e RGA s’estdéployé sur le site avantageux des plages du Prado à Marseilleafin d’y présenter le régiment, ses matériels et ses compétences.Fort d’une trentaine de représentants, le détachement s’est installé le7 mai au soir pour être prêt à accueillir le public dès 9 heures le lendemainmatin.Présentant les composantes terrassement, finition, reconnaissance/dépollution, réparation rapide de piste ainsi que la maintenance régimentaire,les cadres et militaires du rang du 25 ont eu à cœur de faire découvrir auxgrands, comme aux plus petits, les particularités et le quotidien du génie de l’air.Les services de l’état-major invitaient quant à eux les visiteurs à se familiariseravec les missions et l’organisation du régiment grâce à plusieurs montagesvidéos.La présence d’une unité de travaux au sein des armées a particulièrement sur-pris la population civile et les missions « temps de crise », évoquées, entre autre,à travers un aperçu de la pollution potentielle des bases aériennes, ont vivementintéressé un public sensible à cet aspect de notre métier.Ce sont quelque 6 000 visiteurs qui ont arpenté les allées de notre installationtout au long d’une chaude et enrichissante journée. Le repli s’est effectué levendredi 9 mai de bon matin.

La lettre du génie

LETTRE DE REMERCIEMENT DU FILS DU GÉNÉRAL GILLOIS ADRESSÉE AU GÉNÉRAL BEZACIER

« Mon Général,

Je me fais l’interprète de maman pour vous remercier de l’hommage que l’ensemble du corps des Sapeurs, par votre geste d’amitié et de souvenir,a rendu au Général Gillois Jean-François.

Nous sommes très sensibles à l’estime que porte à sa mémoire un grand nombre d’officiers du Génie et de Sapeurs. Papa était avant tout un officierde la République, reconnaissant à l’armée des opportunités qu’elle lui avait offertes sans aucune discrimination. Il était très discret sur les actesde courage qu’il avait accomplis au cours de ses campagnes militaires. Il était très fier d’une part de la conduite technique et humaine de lareconstruction des ponts route et fer sur le Rhin à Maxau en Allemagne, et d’autre part de la mise au point des engins de franchissementautomoteurs amphibies, auxquels, je l’espère, son nom restera attaché, l’évolution technique ne pouvant pas oblitérer l’invention et la premièremise au point du concept.

Le hasard a voulu que ce soit le Général Michel Pichon qui ait accueilli, au nom de la communauté chrétienne et de la communauté militaire, monpère à l’église de Bonnac-la-Côte. Le Général Pichon a prononcé quelques mots qui résument remarquablement la personnalité de mon père.

Je vous prie, Mon Général, d’accepter l’expression de mes sentiments respectueux. »

LE 1ER RG FRANCHIT !

À l'image de nos anciens qui permirent le fran-chissement du Rhin en 1945 à Germersheim, les« tankistes » de la 6e Cie aux ordres du lieute-nant Bellot ont participé dans la nuit du 10 au 11mars à un exercice majeur mené par le 110e RI.Dans le sud de l'Alsace, nos valeureux sapeurset sous officiers ont échangé pour quelquesheures leur combinaison de pilote d'enginblindé pour endosser un gilet et préféré utiliserpour quelques jours les 40 ch. du propulseur aux960 ch. de leur AMX 30 démineur.Les fantassins de la 3e Cie du 110e RI, ainsi queleur chef de corps présent sur le site de fran-chissement, ont été ravis de la prestation four-nie, sachant que pour beaucoup d'entre euxc'était la première fois qu'ils mettaient les piedsdans des embarcations MLF. En moins de dixminutes la mission était remplie.

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

COUPE MILITAIRE INTERARMÉES DE GOLF

Les 21 et 22 mai 2003, s’est déroulée la coupe militaire interarmées de golforganisée à l’École de l’air de Salon-de-Provence. Elle réunissait 54 par-ticipants issus des 3 armées ainsi que de lagendarmerie.Cette compétition permet d’attribuer offi-cieusement le titre de champion de Francemilitaire de golf ainsi qu’un classement pararmées.Le capitaine Thellier de l’ESAG représen-tait l’armée de terre et le génie. Il s’estclassé :– 3e en individuel sur le plan interarmées ;– 1er de l’armée de terre en individuel ;– 1er par équipe interarmées devant l’armée de l’air, la marine et la gen-

darmerie.

PHOTO CAPITAINE THELLIER

PHOTO 1er RG

Page 10: LG_29

– 8 –

La lettre du génie

LES PLONGEURS DU 1ER RG SOUS LA GLACE

Décidément rien n'arrête les plongeurs du régiment, pasmême les conditions atmosphériques peu favorables ence mois de janvier. Pourtant, la section s'est retrouvéeau lac de Tignes du 6 au 13 janvier pour son traditionnelentraînement à la plongée sous glace.Le but de cet exercice était d'entraîner les plongeurssimultanément : aux interventions en eaux froides, auxinterventions en surface non libre et à la gestion desplongées en altitude de jour comme de nuit.Malgré son aspect peu encourageant, le lac de Tignesprésente 4 caractéristiques qui le rendent particulière-ment attrayant pour l'entraînement à la plongée sousglace :

– l'épaisseur de la glace pouvant atteindre 50 cm ;– la profondeur importante du lac : 45 m;– la température de l'eau : 1,5 ° (alliée à une tempé-

rature extérieure avoisinant les - 12 °) ;– l'altitude importante : 2 100 m qui entraîne un

abaissement de la pression atmosphériqueinfluant sur les paramètres de plongée.

Le personnel a pu appréhender les difficultés liées auxinterventions par grand froid tant du point de vue de larésistance du matériel que de l'homme.Ce séjour a été également l'occasion de développer lacohésion de la section tant par le caractère rude desséances de plongée que par l'organisation d'activitéssportives à caractère ludique telles que le ski alpin.

PHOTO 1er RG

SENSIBILISATION À LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE AU 13E RÉGIMENT DU GÉNIE

Les militaires du 13e régiment du génie ont reçu une instruction sur la sécurité routière du lundi 19 au jeudi22 mai. 120 militaires des différentes compagnies ont suivi les modules exposés par M. Rémi Courtois,accidentologue à la direction départementale de la sécurité publique et intervenant de l’association MVRacing.

La sensibilisation se déroulait en deux temps :– elle comprenait d’abord une séance théorique au cours de laquelle l’analyse du comportement habituel du conducteur et les dangers

qui peuvent en résulter étaient abordés. Puis les éléments extérieurs liés à l’état du véhicule et les conditions atmosphériques, ainsi quel’étude de cas concrets d’accidents mortels ont fait l’objet d’explications concrètes. Une présentation des différents systèmes desécurité (ceintures…) clôturait cette première partie de l’instruction ;

– dans un deuxième temps, le personnel du régiment a participé à une simulation de tonneaux, en prenant place à bord d’un véhiculeaménagé, prêté gracieusement par la MACIF (M.Hoorens) et conçu pour effectuer à grande vitesse des rotations autour d’un axelongitudinal. Cette expérience atteint sans peine son objectif : faire prendre conscience de l’utilité de la ceinture.

Le 13e régiment du génie est particulièrement sensibilisé à l’importance de la sécurité au volant. La jeunesse des conducteurs alliée à lamultiplication des déplacements occasionnés par la délocalisation du régiment vers Valdahon augmente potentiellement les risquesd’accident.

L’acheminement en sécurité des convois par voie routière exige une vigilance constante, et le respect rigoureux des règles du code de laroute. Grâce à cette attention particulière, aucun accident n’est à déplorer après 600 000 km parcourus cette année, dont 150 000 pour lesopérations de déménagement.Cette opération organisée à l’initiative du commandement et du bureau maintenance logistique, avec la participation du club sportif et artistique- section rallye - du régiment s’inscrit dans la politique nationale de lutte contre les accidents, qui occasionnent trop de victimes inutiles.

PHOTO 13e RG

SÉMINAIRE DES SOUS-OFFICIERSDE L’ÉTABLISSEMENT DU GÉNIE

D’ANGERS

Sous l’impulsion de leur président, lemajor Mornet, les sous-officiers del’établissement se sont réunis enséminaire les 15 et 16 mai derniers aucentre IGESA de La Faut-sur-Mer.Cette réunion avait pour objectif d’unepart, de renforcer la cohésion des sous-officiers de l’établissement et d’autrepart, de réfléchir en groupe de travailsur des thèmes de portée nationale etlocale.En effet, il est souvent difficile pour lespersonnels de l’établissement de seregrouper alors qu’ils sont répartis surdouze garnisons du grand Ouest et que lacharge de travail des uns et des autresest considérable. Ce séminaire futtoutefois l’occasion pour eux de mieux seconnaître et de partager leurs diversesexpériences acquises soit auprès desrégiments soutenus, soit en opérationsextérieures où quatre d’entre eux sont actuellement.Ce fut aussi l’occasion de travailler sur des sujets tels que la place desmajors dans l’armée de terre et dans la composante infrastructureaprès la réforme du concours, la compatibilité de la gestion parspécialité avec la culture d’arme ou sur des thèmes plus locaux en vuede préparer la prochaine commission participative du corps.Ces débats, parfois animés, ont permis de conclure sur certainespropositions intéressantes restituées à chaud à leur directeur, lecolonel Chaumard, qui leur faisait l’honneur de venir les rejoindre.Enfin, un repas local clôturait ce premier séminaire qui fût une réussitetotale.

PHOTO EG ANGERS

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Page 11: LG_29

– 9 –

La lettre du génie

REMISE DES CLÉS DU FORT DE MONTBRÉ

Situé à 5 kilomètres au sud de Reims, le fort de Montbré constitue un élémentcapital du patrimoine militaire régional. Construit en 1877, il fait partie des 13 ouvrages qui constituaient la ceinture fortifiée de Reims, édifiée sous lehaut patronage du général Serre de Rivières etobéissait à des principes architecturaux inspirés deVauban.Cet ouvrage est bien connu des habitants de larégion qui le visitent en nombre lors des journées dupatrimoine. Chaque année, les associations « lepoilu de la Marne » et « Unif Europe » se livrent àune reconstitution des combats de 1870.Propriété du ministère de la Défense, le 13e régimentdu génie en était le détenteur et l’usager. Cadreidéal pour nombre de séances de formationdestinées aux recrues, le fort exigeait un effortconséquent pour garantir son entretien et préserver son intérêt historique.Délocalisé à l’été vers la Franche-Comté, le 13e RG ne pouvait plus prendre encharge l’entretien du fort. Il a donc été décidé d’en confier, à l’avenir, laresponsabilité au 501-503 régiment de chars de combat qui tient garnison àMourmelon.Pour marquer ce transfert, une cérémonie de « remise des clés » du fort a été organisée, sur place, à l’initiative du colonel Parmentier, commandant le13e RG.Autour de lui étaient réunis pour la circonstance :Le colonel Klotz, chef de corps du 501-503 régiment de chars de combat, lelieutenant-colonel Rondeaux de l’établissement du génie de Châlons-en-Champagne, M. Chretien, maire de Montbré, M. Toulec, maire de Rilly-la-Montagne, M. Segaud, 1er adjoint au maire de Taissy ainsi que M. Poix,président de la communauté de communes de Taissy.

PHOTO 13e RG

CHAMPIONNAT DE FRANCE MILITAIRE DE COURSE D’ORIENTATIONAU 19E RÉGIMENT DU GÉNIE

Les 27 et 28 mai 2003, le 19e régiment du génie a organisé le championnat de Francemilitaire de course d’orientation sous l’égide du commissariat aux sports militaires. Cettecompétition interarmées a réuni les 300 meilleurs athlètes militaires de l’année dans ladiscipline dont cinq athlètes de haut niveau. Les courses se sont déroulées sur desterrains civils dans des communes voisines de Besançon : Montfaucon, le 1er jour, etThise, le 2e jour.Le championnat de France militaire de course d’orientation constitue un événementmajeur pour la reconnaissance de ce sport jeune, dynamique et en pleine expansion. Lecomité organisateur avait donc souhaité, lors de la 1re journée de compétition, faireparticiper les enfants de l’école primaire de Montfaucon grâce à un parcours d’orientationassisté par des volontaires du régiment. Le major Gutschenritter et l’adjudant-chefChaloyard, en charge de l’organisation technique de la manifestation, avaient mis en placeune présentation des moyens techniques de gestion de course pour les élus deMontfaucon. Ils ont pu découvrir le système de gestion électronique de course (GEC)existant depuis trois ans : chaque concurrent était équipé d’une puce sur le doigt,automatiquement détectée par des boîtiers électroniques en place sur les balises. Àl’arrivée, la puce était connectée à un ordinateur, ce qui permet de connaître aussitôt lesdétails du parcours du concurrent. Ce système a offert à l’équipe informatique une trèsgrande réactivité et a permis aux concurrents de suivre les classements pratiquement endirect.La 2e journée, dans la forêt de Thise, a révélé un parcours extrêmement exigeant, autantphysiquement que techniquement. Outre les concurrents, quiont puisé jusqu’à leurs dernières ressources pour décrocherle titre, c’est également toute la logistique mise en place parle régiment et la prestation du car podium et de l’animateursportif, M. Filliatreau, qui ont fait de cette matinée une fête dusport. Elle s’est clôturée par l’annonce officielle des résultatset la remise des récompenses en début d’après-midi.

PHOTO 19e RG

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

LA DIRECTION MIXTE DES TRAVAUXDE LA RÉUNION :

LES COULISSES DU BÂTIMENT(14 juin 2003)

Dans le cadre de la journée nationale « lescoulisses du bâtiment » organisée par la fédé-ration nationale du bâtiment, la direction destravaux de la zone sud de l'Océan Indien aouvert son chantier de Pierrefonds au profit del'entreprise BBOI.Débutée en novembre 2002, la construction duNTI 2 au profit du 2e RPIMa se terminera enoctobre 2003 : 2,5 M pour 1 700 m2 d'ateliers.Ces installations permettront le regroupementde toutes les fonctions de maintenance desmatériels terrestres en un même lieu.À cette occasion, de nombreux visiteurs, enparticulier les jeunes, ont pu découvrir lesmétiers du bâtiment.Service du génie, 4e RSMA et entreprises dubâtiment unis dans un même but : « Susciterauprès des jeunes des vocations pour lesmétiers du bâtiment. »

PHOTO DMT LA RÉUNION

Page 12: LG_29

– 10 –

La lettre du génieLa lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaire

◆ L’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

CHAMPIONNAT DU MONDE LONGUE DISTANCE DE TRIATHLON (IBIZA)

Le 11 mai 2003 s’est déroulé sur l’île d’Ibiza les championnats du mondelongue distance de triathlon, le sergent-chef Lauden ainsi que le sergent-chef Dehaene participaient à cette épreuve.Avec un soleil radieux et une température très clémente les deux cadres del’École supérieure et d’application du génie ont bouclé les 4 km de natation,

120 km de vélo et les 30 km de cours à pied en 7 h 11 pour le sergent-chef Lauden le plaçant à la 20e

place de la vague open et en 7 h 30 pour le sergent-chef Dehaene le plaçant à la 36e place de cettemême catégorie.Ce triathlon servait de préparation à l’Iron man de Gérardmer en juin 2003 où ils représenteront fière-ment les couleurs de l’École supérieure et d’application du génie.

PHOTO ESAG

UNE NOUVELLE PISCINE POURLES ÉLÈVES SOUS-OFFICIERS DE

L’ARMÉE DE TERRE À SAINT-MAIXENT (79)

Début novembre 2002 le projet deréalisation d’une nouvelle piscine auprofit de l’École nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent est devenu une réalité matérialisée par l’arrivée despremiers engins de terrassement.L’opération d’un montant de quatre millions et demi d’euros vapermettre la construction d’un bassin compétition de 25 par 15mètres soit 8 couloirs, d’un bassin d’initiation de 8 par 15mètres ainsi que tous les locaux annexes tel que accueil, ves-tiaires, sanitaires et techniques.La rédaction du DCE a nécessité d’importantes recherchescompte tenu de la spécificité des techniques à mettre enœuvre. À ce titre le STFBT a apporté son concours pour aider àdéfinir les prescriptions relatives au génie climatique, au trai-tement de l’air et au traitement de l’eau. Le souci de perfor-mance a été recherché dans tous ses domaines afin de créerun ouvrage où la température, l’hygrométrie et la concentrationen éléments chlorés dans l’air sont bien maîtrisées pour uncoût de fonctionnement aussi réduit que possible.Cette réalisation est marquante pour le service du génie car ils’agit là de la construction d’une nouvelle piscine, chose quireste exceptionnelle pour l’armée de terre.Le chantier d’une durée de 12 mois s’achèvera en novembreprochain.

LE SERVICE DU GÉNIESE DÉVOILE AU GRAND PUBLIC

Les 8, 9 et 10 mai 2003, le Service du génie était présent surl'esplanade de Vincennes à l'occasion des premières ren-contres Nation-Défense. Résolument orienté sur le carac-tère opérationnel du Service, le stand abritait entre autresla maquette du camp 1000 hommes, concept retenu pour lestationnement des troupes projetées dans les Balkans. À lafois massive et impressionnante, cette dernière n'a laisséaucun visiteur indifférent. Les deux premières équipes duService du génie qui s'étaient succédées à Kaboul, pré-sentes pour l'occasion, n'ont cessé d'être assaillies dequestions émanant d'un public curieux, avide de renseigne-ments, et enfin satisfait de découvrir une facette de l'arméequ'il méconnaissait complètement. Loin des clichés véhicu-lés par les médias, les visiteurs ont pu apprécier le « rôlesavant » du Service du génie, toute l'étendue de son champd'actions et de ses savoir-faire techniques au sein de laDéfense,… bref, un service de professionnels inscrit dansune armée professionnelle. Au final, cet événement, au

franc succès, aura suscitésur ces trois jours l'intérêtde quelque 5000 specta-teurs pour le Service dugénie.

UN CHALLENGE POUR MIEUX UNIR

Le premier tournoi de football inter-génie s'est tenu au centre IGESA de Méaudre (38) les 30 et 31 juin 2003. 12équipes en provenance de la France entière, soit plus d'une centaine de participants du Service du génie, sesont affrontées le temps d'un week-end, rythmé sous les signes de la détente et du ballon rond. Cette excellenteinitiative est à mettre à l'actif de l'établissement du génie de Grenoble, qui a su trouver une formule simple etfédératrice pour renforcer la cohésion au sein du service. Civils et militaires, gradés et moins gradés, tousn'avaient qu'un seul objectif : se rencontrer et s'amuser autour de ce sport collectif. Soleil, bonne humeur et fair-play étaient donc de la partie. Cette première édition a vu récompenser la supériorité de l'EG de Montauban, qui s'est imposé aisément en finaleface à Lille, Marseille se classant troisième. Ces trois premières équipes se sont vues remettre par le colonel Moulherat, directeur régionaladjoint du génie en région terre sud-est, et le colonel Roux, directeur de l'établissement du génie de Grenoble, des lots d'équipements sportifsavec trophées et médailles offerts par la direction centrale du génie qui a soutenu ce projet.Personne ne retiendra l'honorable dernière place de l'EG de Grenoble ou bien la désillusion de l'équipe de Versailles, composée de person-nels de l'établissement du génie et de la direction centrale du génie, qui s'est vue privée d'une demi-finale à la dernière seconde. En revanche,tout le monde s'accorde à dire qu'il s'agissait d'une occasion unique à renouveler, permettant à chacun de nouer ou renouer des liens, d'ap-prendre à mieux connaître ses homologues et de partager des expériences autour d'une passion commune. Merci encore à l'EG de Grenobleet donnons-nous rendez-vous en 2004 à Montauban, prochain organisateur de la seconde édition. Nul doute que les participants seront aumoins aussi nombreux et que tous les établissements seront représentés.

PH

OTO

D

CG

PHOTO DCG

DROITS RÉSERVÉS

Page 13: LG_29

– 11 –

La lettre du génie

Sommaire

LE 1ER RÉGIMENTDU GÉNIE

franchissement, déminagemécanique et aideau déploiement au profitde la force d’action terrestre

Le génieCOMBATPHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

Page 14: LG_29

– 12 –

LE 1ER RÉGIMENTO O O O OO O O O O DU GÉNIE

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en bref

◆ L e

monte en puissance. Il reste de plus enmesure d’assurer les missions d’appuidirect relevant des techniques de basedu génie (déminage manuel, organisationsommaire du terrain, mise en œuvre deportières MLF, manœuvres de force, BAI-LEY, ponts de charpente…) et arme régu-lièrement des unités PROTERRE enga-gées en opérations intérieures (OPINT)ou extérieures (OPEX, MCD).

Il dispose enfin d’une section de liaison,de reconnaissance et d’orientation(SLRO) apte à assurer les reconnais-sances et interventions spécialisées,composée d’un détachement de plon-geurs de l’armée de terre (12 PAT), d’unecellule EOD (7 NEDEX) et de 3 détache-ments de liaison et de reconnaissancesdu génie (DLRG).

DES STRUCTURESADAPTÉES

Au sein de la brigade du génie, le régi-ment a vocation à renforcer les grandesunités interarmes en moyens spéci-

DES CAPACITÉSMULTIPLES

Longtemps dédié exclusivement à la mis-sion de franchissement («… prestigieuxreprésentant de la France sur un fleuvemajestueux… »), le 1er régiment du génie,outre la refondation de l’armée de terre, avécu au cours des six dernières annéestrois restructurations lourdes, pour par-venir à son organisation actuelle.

À l’été 2002, il s’est enrichi d’une compo-sante infrastructure opérationnelle etd’une composante énergie afin de per-mettre à la brigade du génie de répondre,dans ces domaines, aux besoins crois-sants générés par les nombreusestroupes déployées en opérations exté-rieures.

Le 1er régiment du génie couvre ainsi unegrande partie du spectre des missionsd’appui général incombant au génie,avec une composante franchissementqui perdure, une composante déminagemécanique en constante évolution et unecomposante aide au déploiement qui

fiques, le plus souvent en dotation uniquedans l’armée de terre. Ses savoir-faireparticuliers se répartissent au sein de 5 unités élémentaires :

• le déminage mécanique à la 6e compa-gnie de contre minage (CCM) ;

• le franchissement à la 23e compagniede ponts flottants motorisés ;

• l’aide au déploiement avec la 971e com-pagnie de production d’énergie et la973e compagnie d’infrastructure opéra-tionnelle ;

• les moyens d’intervention et de recon-naissance spécialisés regroupés à la21e compagnie de commandement et delogistique au sein de la SLRO.

La 11e compagnie de base et d’instructionassure quant à elle l’instruction initialedes jeunes engagés (environ cent paran), ainsi que les formations militaires ettechniques internes (FGE, FSE décentrali-sées du domaine génie).

LA COMPOSANTE CONTRE MINAGE

Créée le 1er juillet 1998, la 6e compagniede contre-minage du 1er régiment dugénie regroupe à ce jour l’ensemble desmoyens de déminage mécanique dontdispose l’armée de terre.

La lettre du génie

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

Page 15: LG_29

– 13 –

La lettre du génie

2e échelon ou en zone arrière. Elle peutégalement participer aux missions devérification de non-pollution et de réduc-tion de zones suspectes dans le but :• d’aider au déploiement de la force (zone

d’implantation de troupe, de baseslogistiques ou de postes de commande-ment,…) ;

• de contribuer à la réhabilitation desinfrastructures de théâtre (aérodromes,aéroports,…) ;

• de participer à la réorganisation de lavie quotidienne en déminant les zonesreprésentant un grave danger.

LA SECTION D’OUVERTURED’ITINÉRAIRE MINÉ

La section d’ouverture d’itinéraire minéest conçue pour sécuriser un itinérairefaiblement pollué par des mines anti-chars ou antipersonnel, détectables et àpression.

Elle est indissociable et peut assurer, surde longues distances, l’ou-verture rapide d’itinérairesfaiblement minés (minage deharcèlement) en 2e échelonou en zone arrière desgrandes unités (zone des fluxlogistiques).

Compte tenu de la variété deses missions, la compagniede contre-minage n’a pasvocation à être engagée demanière organique.

La compagnie est organisée en modulesprojetables type IM 10000 autour de :

• 2 sections de déminage lourd équipéesdu char démineur sur châssis AMX30B2 (chars rouleaux et charrues télé-commandés, baliseurs automatiques,générateurs de champs magnétiques) ;

• 2 sections de déminage de zone arméesdu matériel aérotransportable de démi-nage de zone (MADEZ) ;

• 2 sections d’ouverture d’itinéraire minédotées du système d’ouverture d’itiné-raire miné (SOUVIM).

LA SECTION DE DÉMINAGE LOURD

Dans le cadre de l’appui à la mobilité desforces, la section de déminage lourd esten mesure de participer à la mission debrèchage d’un groupement tactiqueinterarmes (GTIA) en réalisant à unevitesse optimale de 5 km/h, de jourcomme de nuit, 2 couloirs dans une zoned’obstacles réalisée par un ennemi ins-tallé en défensive. Les équipements de lasection lui permettent également d’êtreutilisée pour détecter ou réduire deszones minées ou, à certaines conditions,pour réaliser des ouvertures d’itinéraires.

LA SECTION DE DÉMINAGE DE ZONE

La section de déminage de zone estconçue pour participer à la dépollutionrapide de surfaces importantes, en

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en bref

◆ L e

LA COMPOSANTEFRANCHISSEMENT

UN MATÉRIEL FIABLEET PERFORMANT

Le matériel majeur de fran-chissement du régiment est

le pont flottant motorisé (PFM). Le régi-ment possède la totalité des moyens PFMen service dans l’armée de terre, soit unecapacité de 700 m de pont regroupés ausein de la 23e et de la 25e (URARP) com-pagnies de ponts flottants motorisésdotées respectivement de 400 mètres et300 mètres de pont.

La conception du PFM lui permet d’êtremis en œuvre rapidement, sans aména-gement particulier du terrain et sans ren-fort en personnel ou en matériel.

Il a pour vocation première d’êtreemployé dans un environnement tactiquesécurisé, c’est-à-dire en 2e écheloncomme pont logistique (250 véhicules par heure).

Toutefois, sa mise en œuvre rapide avecpeu de personnel, sa capacité à fairefranchir des véhicules lourds ainsi queson aptitude à travailler aisément en por-tière, permettent d’envisager son emploitactique en complément des moyens de

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

Page 16: LG_29

– 14 –

La lettre du génie

franchissement de l’avant, en particulierdans le cas de franchissement souscontrainte, voire dans certains cas lorsde franchissement sous menace.

LA SECTION DE PONTS FLOTTANTSMOTORISÉS

La 23e CPFM, affiliée au corps européendepuis l’été 2002, est articulée en 4 sec-tions de type IM 10000 chacune équipéede 100 m de pont. Les moyens de la sec-tion lui permettent d’assurer soit :

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en bref

◆ L e

• des franchissements dis-continus par la constructionde deux portières (avec lamise en œuvre des quatrerampes) ayant chacune unnombre de modules comprisentre 2 et 5 inclus.

LA COMPOSANTEAIDE AU DÉPLOIEMENT

UNE MONTÉE EN PUISSANCEDYNAMIQUE

En complément des moyens présents au2e régiment du génie, le régiment a missur pied, à l’été 2002, une compagnie deproduction d’énergie (971e CE) et unecompagnie d’infrastructure opération-nelle (973e CIO) en lieu et place respecti-vement de la 24e compagnie de ponts flot-tants motorisés et de la 22e compagnied’appui et de ponts fixes.

La montée en puissance de ces compa-gnies se déroule de façon nominale. Elleimplique toutefois la mise en formationdes cadres et sapeurs du régiment, leplus souvent à l’ESAG.

Un certain nombre de cadres ont enoutre été réorientés, en liaison avec la DPMAT, afin d’honorer les postescréés. Ces formations souvent longues,en particulier pour les électromécani-ciens, ne peuvent s’envisager que dansla durée et conditionnent la montée enpuissance des unités.

UN CONTRAT DANS LA DURÉECONDITIONNÉ PAR L’ARRIVÉE DESMATÉRIELS

Le contrat fixé par la brigade du génie aurégiment est de disposer fin 2003 du per-sonnel formé pour armer :

• des franchissements continus :– par la construction (avec emploi

de deux rampes) d’un pont dont lalongueur est comprise entre 30 et 110 mètres,

– par la construction de deux ponts(nécessitant la mise en œuvre desquatre rampes) dont le cumul des longueurs est compris entre 60 et 120 mètres,

– par la réalisation (avec les rampes) dequatre ponceaux distincts pour desbrèches n'excédant pas 8 mètres ;

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

Page 17: LG_29

– 15 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en bref

◆ L e

les exercices de franchissement de labrigade franco-allemande qui ne disposepas de plongeurs. Leurs missions sontsusceptibles d’évoluer en fonction de ladoctrine d’emploi des plongeurs de l’ar-mée de terre, en pleine refonte actuelle-ment.

LES DÉTACHEMENTS DE LIAISONET DE RECONNAISSANCE DU GÉNIE

Possédant par essence la capacité d’ef-fectuer tous types de reconnaissances,

• 1/2 compagnie d’infrastructure opéra-tionnelle (1 section) ;

• 1/2 compagnie de production d’énergie(2 sections).

La mise en formation du personnel doiten outre s’accompagner d’une dotationen matériel spécifique particulièrementcoûteux.

Les premières centrales à base degroupes 80 kW commencent à arriver aurégiment avec leurs lots associés, et lessystèmes d’ateliers de campagne d’aideau déploiement opérationnel (SYACADO)sont attendus à partir de 2004.

LA SLRO

Avec sa section de liaison, de reconnais-sance et d’orientation, le régiment est enmesure :• d’infirmer ou confirmer les reconnais-

sances préalables à l’engagement desmoyens dont il dispose ;

• d’effectuer des reconnaissances decommandement et des reconnais-sances techniques ;

• d’assurer les interventions imposantl’emploi de personnel qualifié dans ledomaine de la neutralisation des enginsexplosifs de tous types.

LA CELLULE EOD

La montée en puissance de cette celluleest maintenant achevée. La cellule EODest chargée de conseiller le commande-ment sur l’emploi des moyens EOD etd’organiser les chantiers de déminage.

Les sous-officiers sont formés pour inter-venir sur tous types de munitions et d’en-gins improvisés. Une de leurs missionsest la vérification de non pollution (VNP)

en vue de l’installation d’une force, ren-forcée par les sous-officiers qualifiésMINEX 3.

LE DÉTACHEMENTDE PLONGEURSDE L’ARMÉE DE TERRE

Outre leur mission d’aide au franchisse-ment (reconnaissance et soutien), lesplongeurs ont la capacité d’effectuer destravaux subaquatiques et développentleur capacité à effectuer des reconnais-

sances en surface non libre (zones sub-urbaines).

Ils sont susceptibles, sur ordre de la brigade du génie, de travailler au profitde toute unité, et appuient en particulier

les DLRG seront à très court terme enmesure d’apporter leur expertise dansles métiers spécifiques du régiment, enmatière de contre-minage, de fournitured’énergie électrique et d’infrastructureopérationnelle.

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

Page 18: LG_29

– 16 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en bref

◆ L e

LES ENGAGEMENTS

UN RYTHME DE PROJECTIONSOUTENU

Comme tous les régiments des forces, lerégiment est régulièrement engagé surdes missions, au rythme du cycle d’acti-vités particulier de la brigade du géniequi lui impose de surcroît d’avoir en per-manence en mesure d’intervenir surcourt préavis :• une section de déminage lourd ;• un groupe MADEZ ;• une section PFM;• une section de marche au profit des

populations.

Outre ces moyens, le régiment a parti-cipé cette année au tour MCD en armantdes unités élémentaires PROTERRE enGuyane, Guadeloupe et Polynésie. Il con-duit actuellement la mise en conditionopérationnelle des premiers élémentsformés dans le domaine de l’aide audéploiement qui seront projetés auKosovo en octobre.

UNE PRIORITÉ :L’ENGAGEMENT DANS UN CADREINTERARMES

En qualité de régiment d’appui spécialisé,le 1er régiment du génie a vocation à don-ner tout ou partie de ses moyens en ren-forcement d’unités interarmes (GTIA, bri-gades,…). Les procédures de travaildans ce contexte sont complexes et doi-vent être maîtrisées dès le temps de paix.

C’est pourquoi il est primordial que cesmoyens soient engagés dans les phasesde préparation opérationnelle desgrandes unités de la force d’action ter-restre.

À ce titre, le régiment a participé cetteannée aux exercices majeurs de la 6e BLB (ANTARES du 1er REC), de la 3e BM (BARBE ROUGE) et de la 1re BM(Ardennes).

UN PARTENARIAT COFATPARTICULIÈREMENT ENRICHISSANT

Le régiment privilégie également les par-tenariats CoFAT pour les composantescontre-minage et franchissement, avec

l’ESAG et l’EAABC pour l’instant, maissans doute dans l’avenir avec l’EAI.L’emploi de ses matériels spécifiques(MADEZ, PFM,…) s’inscrit en effet par-faitement dans le cadre des missionsd’assistance « aider à la reconstructionet à la vie de la cité » ou « participer àune aide humanitaire » décrites dans lemanuel d’emploi du groupement tactiqueinterarmes à dominante infanterie (INF223).

PHOTO 1er RG

PHOTO 1er RG

Page 19: LG_29

– 17 –

La lettre du génie

Sommaire

PLAIDOYER POURUNE NOUVELLE ORGANISATIONDU MANAGEMENTDE L’IMMOBILIERET DU STATIONNEMENT

L’ÉNERGIEEN OPEX

Le génieCONSTRUIT

PHOTO DCG

PHOTO DCG

PHOTO DCG

Page 20: LG_29

– 18 –

Béotien du domaine infrastructure, l’au-teur de ces lignes est issu de la 112e pro-motion du CSEM. Artilleur d’origine, ilrejoint le service constructeur du minis-tère de la Défense en 2001. Ces quelqueslignes sont le fruit d’un regard neuf portésur un monde inconnu voir méconnu dela plupart des opérationnels : l’infra-structure.

La professionnalisation des armées aredimensionné l’aire d’influence du ser-vice du génie. Au cœur des préoccupa-tions des états-majors, la considération àporter à nos engagés passe nécessaire-ment par une prise en compte du cadrede vie. Les différents plans Vivien etPericles sont donc comme le soulignait lechef d’état-major de l’armée de terre unecondition nécessaire à la réalisation del’armée professionnelle.

Souffrant d’un manque de reconnais-sance lié à une volonté affirmée de vou-loir satisfaire le client et donc à ne satis-faire que le client occasionnel, lespersonnels du service sont en perma-nence amenés à remettre leur ouvragesur le métier. Il semble donc important deredéfinir les orientations et les procé-dures conduisant à la livraison d’un bâti-ment.

PHOTO DCG

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combat

◆ L e

En effet, en prenant unparallèle aisé avec lesmatériels qui équipent nosarmées, force est deconstater que le blindé,l’arme ou le véhicule nesouffrent aucunement desmêmes railleries que lemoindre petit bâtimentlivré par le service.

Car, s’il est un domaine oùtout un chacun a une idéeou a au moins une foistrempé dans une opération

de remise en peinture ou de tapisserie,c’est bien celui qui nous occupe : l’infra-structure.

Point de remarque sur le coût d’un 155AUF1 ou d’une P4. Par contre, l’effet« monsieur Bricolage » joue à plein surnos opérations. Il est fréquent d’entendreque les coûts des travaux sont exorbi-tants, que le personnel du génie ne saitpas se débrouiller et que pour la moitiéde la somme investie, « on » aurait faitmieux.

À la décharge de nos détracteurs, ils’avère parfois que le produit livré necorrespond plus au besoin. Doit-oncependant incriminer le service ou doit-on plus justement se retourner vers l’ex-pression de besoins ?

Nous voilà au cœur du sujet et au débutdes réflexions qui amèneront à proposerune nouvelle organisation du manage-ment de l’immobilier et du stationne-ment.

Le client sait-il ce qu’il veut ? Posée demanière abrupte, cette question pourraitheurter. Mais à regarder de plus près, laréponse reste ardue. En effet, ondemande éventuellement beaucoup tropau chef local.

Aucun module de formation ne proposeaux futurs chefs de corps ou comman-dants en second de s’instruire sur cedomaine. Par ailleurs, la dichotomie entrela durée d’un temps de commandementet la durée de la conduite d’une opérationd’infrastructure entraîne des dérives. Eneffet, il est frustrant pour un chef de vali-der un projet sans pour autant en voir laréalisation. Dans le domaine infrastruc-ture, on travaille toujours pour son suc-cesseur et on récolte les fruits du ou desprédécesseurs.

Naturellement et légitimement enclin àvouloir marquer son passage, le chef decorps fera s’affronter deux logiques : unelogique économique régie par des lois dumarché et des directives, s’opposant àune logique « d’apparat ».

S’inspirant de nos anciens, ne devrait-onpas restaurer le comité des fortificationsqui préparait des modèles types decasernes et de casernement. À l’heuredes réformes profondes dans le paysageimmobilier de nos régiments, cet organede réflexion serait à même de donner sapleine efficacité. Associant étroitementutilisateurs et constructeurs et sans tenircompte de l’existant, les avis et direc-tives permettraient de ne pas subir la ver-satilité locale. La loi étant édictée, nousferions fi des « faits du prince ». Exit lesâpres négociations lors des différentesconférences militaires. Le portefeuille

PHOTO DCG

Plaidoyer pour une nouvelleorganisation du management

DE L’IMMOBILIERO O O O OO O O O O ET DU STATIONNEMENT

PHOTO DCG

La lettre du génie

Page 21: LG_29

– 19 –

La lettre du génie

du casernement après êtretombé aux oubliettes des réfor-mes ne mériterait-il pas d’êtreréactivé?

Car ne nous leurrons pas. Dupassage du plan Vivien au planVivien 2 et en se projetant surun hypothétique Vivien 3, lessommes à consentir pour lamise à hauteur de notre infra-structure sont importantes.

Dans un monde du bâtimentoù l’accumulation de nou-velles lois de protection del’environnement obère lespossibilités de restructurationen amenant les prix au même niveauqu’une construction neuve, n’est-il pasurgent de définir un seuil maximum detravaux? Ne faudra-t-il pas faire abstrac-tion de l’existant pour se projeter versune solution neuve en parfaite harmonieavec les règles définies et permettantaussi une modularitéréfléchie ?

Il est impératif de pos-séder une vision d’aumoins dix ans pour desbâtiments dont ladurée de vie exigéeest de trente ans.

Il serait également inté-ressant de se poser laquestion sur l’utilité deconcevoir des bâti-ments aussi figés. Àl’heure des restructu-rations, la modularitéde nos constructionsserait garante d’uneplus grande adaptabi-lité aux exigences dumoment.

Le service est victime de son habitude desatisfaire. En effet, dans la grande tradi-tion des bâtisseurs du Roy, le service dugénie a toujours été au contact desclients. Au fil des réformes, il fut intégré,à proximité ou colocalisé. Délibérémentau plus près, il devenait de fait « à labotte », passant d’une logique de « ser-vice de l’état » à une logique de « servicede proximité ». Faisant place à toutes lesdérives pour remplir les attentes, cetteattitude dessert à terme la crédibilité del’entreprise terre.

A contrario, l’absence de spécialistes duservice du génie au contact du terrainpendant quelques années, a généré deseffets néfastes. La présence effective etpermanente ainsi que la connaissancedu milieu sont indispensables pour assu-rer une prestation de qualité au moindre

coût.

La dernière réformeentreprise menant à lacréation des serviceslocaux d’infrastructureretend les liens entrele service et le client.Le retour d’expérienceest encore faible et ilconvient de laisservivre cette réorganisa-tion pour en appréhen-der les bienfaits.

De facto à la poignéede l’éventail entre lemonde militaire et lemonde économique, legénie doit assister le

commandement pour la réalisation deson infrastructure contraint par une aug-mentation du périmètre d’intérêt qui évo-lue d’une dimension régionale à celleplus élargie de l’Europe.

Il importe donc de conforter et d’imaginerla nouvelle chaîne infrastructure desarmées.

Certaines armées étrangères ont claire-ment opté pour une gestion de l’infra-structure autoritaire. Le client n’a pasd’avis à donner. Il perçoit et occupe desbâtiments conçus et élaborés sansconcertation.

Il est indéniable que ce procédé n’auraitpas d’écho favorable en France. Cepen-dant, un juste milieu serait à imaginerentre un dirigisme centralisé et une sou-plesse locale.

Cette démarche ne pouvant se concevoirsans un interlocuteur privilégié, unique etincontournable représenté à travers lachaîne du génie.

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combat

◆ L e

PHOTO DCG

PHOTO DCG

PHOTO EG MONTAUBAN

Page 22: LG_29

– 20 –

La lettre du génie

En effet, issu des rangs de l’armée de terre, en parfaite cohérence avec l’esprit de l’entreprise terre, nul mieuxque le sapeur ne peut défendre les inté-rêts des personnels. À l'instar desgrandes entreprises privées, l’appel àdes concepteurs privés serait une utopie.La nouvelle organisation du manage-

ment de l’infrastructure et du station-nement se réalisera par une volonté affirmée de décharger les chefs de corps de responsabilités trop éloignéesde leur cœur de métier en les confiantaux experts de l’art. Les réflexions surune standardisation et une normalisationdes bâtiments seront conduites en

centralisé par des commissions pari-taires entre concepteurs et utilisateurs.

Enfin l’acte de construire sera le préam-bule nécessaire à toutes évolutions ouréflexions sur les modifications du formatde nos forces et états-majors. Les délaisde réflexion et de construction sont qua-siment identiques. Il conviendra donc deréformer les mentalités en associant trèsen amont les sapeurs aux grands chan-tiers de l’Armée de Terre. In fine, il fautredonner au Service sa place prépondé-rante et décisionnelle dans les grandesorientations.

CEN SIMONDRG Rennes

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combat

◆ L e

PHOTO DCG

PHOTO LUDOVIC FRONTEAU • ECPAD FRANCE

PHOTO DCG

PHOTO DCG

Page 23: LG_29

– 21 –

La lettre du génie

PHOTO STBFT

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combat

◆ L e

En opérations extérieures, les troupesdoivent s’installer et vivre dans un milieusouvent instable et parfois hostile. Lesservices publics ne fonctionnant plus,l’alimentation en énergie et en eau ainsique les communications ne sont plusfiables mais néanmoins les conditions devie de nos personnels doivent toujoursêtre assurées.

Au démarrage de l’opération, en phasede déploiement, en matière d’énergie, lesforces sont autonomes avec leursmoyens organiques. La tactique aussibien que la technique justifient ici lerecours à une alimentation électrique enbasse tension (BT).

Dès le retour à une période plus stable,en phase de stationnement, il y a lieud’assurer le remplacement des moyensopérationnels, non conçus pour un ser-vice continu, par des matériels d’infra-structure permettant une meilleure fiabi-lité de la production d’énergie ainsiqu’une plus grande souplesse d’emploi.Le recours à la haute tension (HT) estalors possible et souhaitable.

L’autonomie énergétique ne cesseraqu’avec le retour du théâtre à une situa-tion normale autorisant le repli de nosforces et de nos équipements.

Au début de la projection extérieure, leseffectifs à déployer et la durée du sta-tionnement sont rarement connus, il fautdonc être évolutif et réactif pour faireface à de nouveaux besoins. Le recours àla HT et la modularité des matérielsrépondent à ces contraintes. Cette solu-tion technique élaborée par le STBFT,mise en œuvre à Mostar en Bosnie, esten cours d’installation auKosovo sur le camp Maréchal-de-Lattre.

L’installation initiale, souventprovisoire, intéresse toutd’abord de petites formationsavec leurs matériels de dotation.Les besoins énergétiques neconcernent que le fonctionne-ment sur des distances réduiteset l’espace s’organise autour deces moyens. L’aménagementdéfinitif est généralement tribu-

taire de cette première implantation qu’ilconvient de maîtriser. La présence d’unarchitecte devrait permettre une concep-tion plus rationnelle de l’utilisation du siteen mesure de satisfaire le fonctionne-ment général dans un souci d’économiedes moyens (humains et matériels) et desdélais. Dans cet esprit, le concept ducamp 1000 hommes est une réponse duservice du génie au stationnement destroupes.

Les groupes électrogènes organiques(100 kVA) ne sont pas prévus pour unfonctionnement permanent 24 h/24 h. Ilsne délivrent que de la basse tension élec-trique (230/400 V), ce qui est la règle enphase déploiement. Pour durer, il estnécessaire de pouvoir prendre le relaisavec des moyens d’infrastructure plusimportants offrant des puissances de 500ou 625 kVA en service continu et enmesure d’être couplés.

Les générateurs et leurs équipementssont réalisés en conteneurs 20 piedsclassiques à raison d’un groupe avec seséquipements par ensemble pour tenircompte du caractère provisoire de l’ins-tallation.

Le déploiement peut durer de quelquessemaines à quelques mois avant une sta-bilisation de la situation militaire préa-

PHOTO STBFT

PHOTO STBFT

L’énergie

O O O O OO O O O O EN OPEXpar le général (2S) D. DUBOIS, ancien directeur du STBFT

Page 24: LG_29

– 22 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combat

◆ L e

lable à la phase de stationnement. Lesconditions de vie s’améliorent afin d’êtrele plus proche possible de celles qui exis-tent en métropole, les puissances élec-triques demandées augmentent. Labasse tension (BT) connaît alors seslimites physiques induites par les chutesde tension : les sections de câble devien-nent importantes et les élongations doi-vent être réduites. La multiplication despoints de production permet de s’affran-chir de ces contraintes mais augmentealors les charges d’entretien et les nui-sances environnementales. En particu-lier, les nuisances sonores deviennentplus difficiles à accepter.

Pour éloigner les sites de production deszones de vie et adapter en permanencela puissance installée aux besoins réels,les solutions de transport de l’énergie enHT et de regroupement des générateursen centrales s’imposent.

La section électrotechniquedu STBFT a élaboré une pro-position à base de groupesélectrogènes d’infrastructureBT déjà présents sur le théâtrequi sont couplés pour aug-menter les puissances. Destransformateurs élévateurs etabaisseurs permettent de dis-tribuer l’énergie par un réseauprimaire en HT. Les stations deconduite automatisées descentrales, conçues par leSTBFT, gèrent la production etles incidents. Tous ces maté-riels, y compris les protectionsélectriques, sont réalisés encontainers normalisés consti-tuant un ensemble modulaire, évolutif etprojetable en tous lieux et dans desdélais rapides.

Ce concept est adapté aux situations dif-ficiles, qu’il s’agisse d’opérations mili-taires ou civiles telles qu’un tremblementde terre ou un gros chantier comme laconstruction d’un barrage par exemple.Une telle installation est en mesure defonctionner de quelques mois à plusieursannées sans difficultés.

Enfin le démontage et le repli seront sim-plifiés au retour à une situation normaledans les pays concernés. En effet, il suf-fit de raccorder directement les installa-tions au réseau public HT. Cette mesurepermet de commencer à rapatrier nos

moyens et de re conditionner rapidementnos équipements réduits en vue d’unenouvelle mission.

Aujourd’hui, le seul problème qui sub-siste est celui de l’exploitation et de lamaintenance. Nos spécialistes électro-mécaniciens ont perdu les savoir-faire en HT qu’ils maîtrisaient autrefois pourl’exploitation du centre des essais du

Pacifique ou du plateau d’Albion. Doré-navant, ils sont limités aux opérationsd’entretien des moteurs des petitsgroupes électrogènes et à la distributionen BT.

Le recours à l’externalisation à desentreprises françaises, pour des ques-tions de qualification et de sécurité, per-met de palier ces carences mais la dis-ponibilité de ces entreprises serafonction des risques. présents locale-ment. Il est donc indispensable que lesmilitaires conservent les compétencestechniques.

Si les régiments spécialisés du génie neprennent pas cette mission en charge, ilfaudra s’orienter vers la création d’unités

de soutien de l’infrastructure du servicedu génie pour revenir aux anciens régi-ments de forteresse. Le volume et lacompétence des personnels devront êtreadaptés aux missions et besoins.

La mise en pratique de ces études surl’alimentation électrique des troupes encampagne a été réalisée à Mostar enBosnie. Deux centrales d’une puissance

totale de 5 MVA sont en fonc-tionnement depuis la fin du moisd’avril 2002 pour une consom-mation annuelle supérieure à 14 millions de KWh. Le servicedu génie a su relever le défi del’énergie en développant unconcept modulaire adapté auxbesoins militaires et permet-tant de faire face à toutes les situations de crise. Il nousreste maintenant à mettre enplace les moyens humainsassociés à l’exploitation de cesinstallations. Les coûts de fonc-tionnement sont passés de 0,28 (1,85 F) en BT à 0,155 (1,02 F) en HT.

L’armée française dispose d’une avancecertaine sur d’autres pays qui s’oriententsur la même voie de la distribution en20 000 volts, il nous faudra apprendre àpérenniser ces savoir-faire et réaffirmerque la bataille de l’énergie est une mis-sion du génie.

PHOTO STBFT

PHOTO STBFT

PHOTO STBFT

Page 25: LG_29

– 23 –

La lettre du génie

Sommaire

LES RISQUESTECHNOLOGIQUESÀ L’UIISC 1

Le génieSECOURTPH

OTO

U

IISC 1

PHOTO UIISC 1

Page 26: LG_29

– 24 –

En 1968, pour faire face aux pollutionsmaritimes et aux feux de forêts du sudde la France, le général de Gaulledécide, en conseil des ministres, lacréation d’unités spécialisées et entraî-nées, de protection civile puis de sécu-rité civile. Autonomes en matériels et envéhicules, les unités doivent pouvoirêtre engagées aussi bien en métropolequ’en outre-mer, voire si nécessaire àl’étranger.

Le choix se fit au profit d’unités militaires,en raison essentiellement de leur dispo-nibilité, de leur rusticité et de leur apti-tude à durée dans le feu de l’action.

Les unités d’instruction et d’interventionde la sécurité civile (appellation actuelle)sont ainsi des corps de troupes de l’ar-mée de terre, appartenant à l’arme dugénie, mis à disposition du ministre del’Intérieur, de la sécurité intérieure et deslibertés locales, pour l’accomplissementde leurs missions.

Créée en 1978 et implantée à Nogent-le-Rotrou (28) au sein du quartier Sully,l’USC 1 se compose au début de sectionsd’intervention dédiées à la lutte contreles feux de forêts et d’une Cellule Mobiled’Intervention Radiologique (CMIR). Lesannées passant et les accidents d’ori-

gine technologique se succé-dant (Sévézo 1976, Bhopal1984, Mexico 1984), la prise en compte croissante de lamenace radiologique et chi-mique a pour conséquence lacréation de la 61e compagnied’intervention technologiquede Chartres. Rebaptisée aujour-d’hui 3e compagnie d’interven-tion face aux risques d’originetechnologique, elle stationnedésormais au quartier deNogent-le-Rotrou.

L’UIISC 1 compte actuellement une UCL,une unité d’instruction, deux unités d’in-tervention « risques naturels » et uneunité d’intervention « risques technolo-giques ».

DES FORMATIONSEXIGEANTES

Les unités spécialisées en risques tech-nologiques requièrent des qualificationsparticulières.

Des formations spécifiques en risqueschimiques (RCH) ou radiologiques (RAD)sont ainsi régulièrement dispensées, sui-

vant le niveau, soit àl’UIISC 1, soit à l’Écoleinter-régionale de Vala-bre (13), ou à l’Institutnational des études de la sécurité civile deNainvi l le-les-Roches(91).

Quatre niveaux de quali-fications existent : 1 (ini-tiation), 2 (certificat,qualification minimalerequise pour la plupartdes postes), 3 (brevet,

niveau nécessaire pour être chef d’élé-ment) et 4 (brevet supérieur comprenantune formation à la gestion de crises, pourêtre conseiller auprès du chef de déta-chement).

Les formations militaires de la sécuritécivile (ForMiSC) détiennent l’agrément de formation de la direction de la défenseet de la sécurité civiles (DDSC) pour les niveaux 1, 2 et 3 au profit de ses per-sonnels et des pompiers civils des ser-vices départementaux d’incendie et desecours.

Ces formations demandent des connais-sances théoriques élémentaires en phy-sique et en chimie et comportent de nombreux exercices d’application pra-tiques : mise en œuvre d’appareils spéci-fiques, de lots de prélèvements et d’ana-lyses, de lots de colmatage et port detenues ou de combinaisons isolantes etétanches…

LA 3e COMPAGNIED’INTERVENTIONSTECHNOLOGIQUES

Les détachements spécialisés dans lesrisques technologiques détiennent descompétences principalement dans deuxdomaines : la lutte contre les consé-

PHOTO UIISC 1

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construit

◆ Le génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Les risques technologiques

O O O O OO O O O O À L’UIISC 1

PHOTO UIISC 1

PHOTO UIISC 1

La lettre du génie

Page 27: LG_29

– 25 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construit

◆ Le génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

quences des incidents, accidents ouattentats à caractère technologique et letraitement de l’eau.

Actuellement, 98 sapeurs servent au seinla 3e compagnie d’intervention « risquestechnologiques », articulée de la manièresuivante :

• 1 section d’intervention technologique,véritable fer de lance du dispositif,capable d’intervenir sur tout type d’ac-cident ou d’incident de nature chimiqueou radiologique ;

• 1 cellule spécialisée dans l’identifica-tion et l’analyse des produits chimiquesou éléments radioactifs ;

• 1 section spécialisée dans la déconta-mination des personnes lors d’un acci-dent à caractère radiologique ou chi-mique.

Cette dernière assure en outre, les mis-sions de « traitement de l’eau » : produc-tion analyse et distribution, au profit despopulations sinistrées.

Les VDAT ou EVAT affectés à la 3èmecompagnie reçoivent tous une formationqualifiante de niveau 1. Les plus motivésaccèdent au niveau 2 de formation.

DES MATÉRIELSSPÉCIALISÉS DEHAUTE TECHNOLOGIE

La plupart des matériels technologiques,en dotation organique, au sein des déta-chements d’alerte sont conditionnéspour être aérotransportables.

Hormis les multiples appareils de détec-tion, de contrôle, de protection, en dota-tion auprès des détachements technolo-giques, la 3e compagnie dispose de deuxmatériels majeurs :

• le spectromètre mobile de masse,capable d’analyser et d’identifier lesagents les plus toxiques (de guerre etindustriels) parmi une bibliothèque de250 000 produits répertoriés. À ce jour,il n’existe que deux exemplaires de cematériel. L’un à l’UIISC 1 et l’autre aubataillon de marins pompiers deMarseille (BMPM). Fin 2003, l’UIISC 7et les unités zones de défensedevraient être dotées d’un équipe-ment semblable ;

• l’anthropogammamètre « master Gemi-ni », véhicule équipé de 8 sondes utili-sées pour détecter et contrôler lacontamination interne des personnes(600 H/24 h) ou d’échantillons, suite àun incident ou accident radiologique.

L'entretien des matériels technologiques,en particulier des appareils électro-niques et des équipements de protectionindividuels, nécessite une maintenancespécifique. L'Unité a donc mis en placeun atelier NTI1 entièrement consacré àce type de suivi et de gestion de maté-riels (banc d’essai…).

L’ALERTE,TOUJOURS PRÊTS…

La 3e compagnie « risques technolo-giques » assure une veille permanente enmaintenant des détachements en alertecapables de partir en moins d’une heureou trois heures.

Rythmée par les revues et relèvesd’alertes hebdomadaires, elle estcapable :

1 - d’intervenir pour traiter un incidentou accident d’origine technologique ;

2 - de soutenir l’intervention d’unitésspécifiques : démineurs de la sécu-rité civile, police RAID,…

3 - de mettre en œuvre des moyens dedécontamination de personnels etdes moyens d’analyse et de distribu-tion d’eau.

Pour cela, elle assure de façon perma-nente les détachements suivants :

• le Détachement d’Intervention Techno-logique (DIT). Toujours prêt à partir enmoins d’une heure, il assure les recon-naissances rapides, les sauvetages, ladécontamination des victimes et dessauveteurs, le colmatage des fuites, letransvasement de produits et l’identifi-cation/analyse des produits chimiquesou radioactifs ;

• le Module de Décontamination Pré-Hospitalier (MDPH). Il assure le traite-ment des victimes invalides irradiées,brûlées ou intoxiquées. Sa mise enœuvre limite la possibilité de transfertdes agents contaminants des victimesvers les hôpitaux. Son organisationrepose sur un ensemble de protocoles

PHOTO UIISC 1

PHOTO UIISC 1

PHOTO UIISC 1

Page 28: LG_29

– 26 –

La lettre du génie

– 26 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construit

◆ Le génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

(déshabillage, douche, contrôle). LeMDPH peut traiter de 9 à 12 victimesinvalides à l’heure. Il est totalementautonome en alimentation électrique et en approvisionnement en eau. Fin2003, l’unité sera dotée d’une ChaîneMobile de Décontamination de Masse(CMDM) pour des victimes valides.(rendement : 240 personnes/heure).

• le Détachement Traitement de l'eau(DTE). Armé d’un effectif comparable à1 section est projetable en moins detrois heures et peut produire plus de7000 litres d’eau potable par heure.

ENGAGEZ-VOUS…VERREZ DU PAYS…

Les détachements technologiques desformations militaires de la sécurité civileont été sollicités et se sont illustrés aucours de différentes missions ces der-nières années.

L’efficacité des équipes de la 3e compa-gnie a été éprouvée et reconnue, tant surle territoire national qu’à l’étranger :

• intervention en 1996 suite à l’explosionde 18 tonnes d’obus au dépôt du Crotoy(60) ;

• intervention au PARAGUAY en 1998 ;

• transfert de munitions chimiquesdatant de la Grande Guerre à Vimy en2000 et desserrement de population ;

• reconnaissance de sites : à Givet(Ardennes) en 2000 ;

• fuites de produits chimiques à Mitro-vica (Kosovo) en 2000 ;

• sécurité de convoi TMDR MOX, deCherbourg à Strasbourg en 2001 ;

• explosion de l’usine AZF à Toulouse en2001 ;

• intervention au Maroc en 2002 ;

• protection du sommet d’Évian en juin2003 ;

• traitement de l’eau à Djibouti (1995), àHaïti (1998), au Honduras (1998) ouencore au Kosovo (1999) en Algérie(2001) et, plus proche de nous, lors desinondations du Gard (2002).

BIEN PLUSQU’UN MÉTIER,UN AVENIRPROMETTEUR

Après ce chemin parcouru avec rigueuret ténacité, dans un esprit de disciplineexemplaire, les sapeurs de la 3sont fiers de servir au sein de lacomposante RT. Ces derniers gar-dent à l’esprit, à travers chacunede leur expérience, que la culturedu secours est aussi une cultured’humilité et de modestie.

Sollicitée de façon permanente, lacompagnie exporte ses savoir-faire confirmant ainsi ses compé-tences en risques technologiquesen France comme à l’étranger.

Elle se prépare avec enthousiasme pourfaire face au prochain défi comme :

• l’implication dans la création et lamontée en puissance du futur centrenational de formation des premiersintervenants aux techniques de luttecontre les effets du terrorisme.

L’intégration des nouveaux cursus decarrière d’une part, pour les EVAT (CT1RT), d’autre part, pour les sous officiersBSAT et BSTT sécurité civile.

Capitaine FOLIOOA 3e Cie

CMIR : Cellule Mobile d'Intervention Radiologique

UIISC 1 : Unité d'Instruction et d'Intervention de laSécurité Civile n°1 Nogent-le-Rotrou

UIISC 7 : Unité d'Instruction et d'Intervention de laSécurité Civile n°7 Brignoles

ForMiSC : Formations Militaires de la Sécurité Civile

DDSC : Direction de la Défense et de la SécuritéCivile

SDIS : Service Départemental Incendie et deSecours

ESOL : Établissement de Soutien Opérationnel etLogistique

RT : Risques Technologiques

PHOTO UIISC 1

PHOTO UIISC 1

Page 29: LG_29

– 27 –

La lettre du génie

PHOTO REVUE TERRE MAGAZINE

PHOT

O P

LAQU

ETTE

LE

SER

VICE

DU

GÉN

IE A

U C

ŒUR

DES

INFR

ASTR

UCTU

RES

MIL

ITAIR

ES

Sommaire

LA FORMATIONDES TSEF

PHOTO ECPAD

Page 30: LG_29

– 28 –

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourt

◆ Le génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

murs de l’école, des chargés d’affaires.En effet, en temps de crise comme entemps de paix, sur le territoire nationalcomme en territoire étranger, ils sontamenés à agir tant dans les domainesadministratifs que techniques, à suivredes missions de maîtrise d’ouvrage enparticipant à la définition et au suivi desopérations ainsi que des missions demaîtrise d’œuvre en réalisant études ettravaux.

Aménager, reconstruire, expertiser, enpartenariat avec les responsables et lesentrepreneurs locaux, conseiller, sontautant d’actions que doit mener l’ingé-nieur spécialiste en infrastructure (bâti-ment et génie civil).

C’est dans un environnement en pro-fonde mutation caractérisé par l’omni-présence de l’homme, que l’ingénieur

Formés au sein du Département del’Enseignement Scientifique (DES) del’ESAG, les Techniciens Supérieurs d’Études et de Fabrication (TSEF) devien-dront, à l’issue de leur passage dans les

PHOTO REVUE TERRE MAGAZINE

La formation

O O O O OO O O O O DES TSEFPHOTO PLAQUETTE LE SERVICE DU GÉNIE AU CŒUR DES INFRASTRUCTURES MILITAIRES

Selon le décret n° 89.749 du 18.10.1989, relatif au statut du corps des techniciens d’études et de fabrications duministère de la Défense : « Les techniciens supérieurs d’études et de fabrications des armées exercent, sous l’autoritéd’un ingénieur, d’un officier ou, dans certains services, d’un fonctionnaire ou d’un agent de catégorie A, des fonctionsde conception, d’encadrement et de réalisation dans les arsenaux, établissements et services du ministère de ladéfense. Ils assurent notamment la conduite des travaux. Ils sont également chargés des travaux d’études ainsi que ducontrôle des fabrications et des essais. »

PHOTO PLAQUETTE LE SERVICE DU GÉNIE AU CŒUR DES INFRASTRUCTURES MILITAIRES

Il s’agit pour les stagiaires de compléterou/et d’acquérir une formation techniqueet administrative pour former des géné-ralistes du bâtiment au sein d’un serviceconstructeur de la défense.

La lettre du génie

Une mission de maîtrise d’ouvrage est constituée de plusieursétapes :• établissement d’une fiche d’expression initiale des besoins ;• étude de la faisabilité et de l’opportunité d’une opération ;• définition de la localisation et du programme;• définition de l’enveloppe financière prévisionnelle.

Par ailleurs, le TSEF en poste doit s’assurer du bon découpage del’opération ; il veille également à la passation du ou des contrats, à laréception des travaux et à la mise en œuvre des garanties.

Pour ce qui est de la maîtrise d’œuvre, sa mission consiste en uneaide à la fois architecturale, technique et économique au programmede l’opération. Cette mission conclut à la conception des études, ladirection de l’exécution des marchés, l’achèvement et la réceptiondes travaux.

Page 31: LG_29

– 29 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourt

◆ Le génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

doit de plus en plus avoir le génie de lacomplexité pour répondre à tous types deprojets, dans des environnements et desthéâtres très diversifiés.

Pour ce faire, la formation délivrée àl’ESAG se doit d’être en continuelle adap-tation et (inculquée) de manière appro-fondie.

LE RECRUTEMENT

La population TSEF a la particularitéd’être très diversifiée. Cette caractéris-tique est due aux modes de recrutement :concours externes, concours internes,emplois réservés…

Condition pour se présenter : être titulaired’un DUT, d’un BTS génie civil ou bâtimentou d’un diplôme homologué niveau III.Suivant le mode de recrutement, la scola-rité au sein de l’ESAG diffère.

Issus du recrutement interne ou emploisréservés, les stagiaires suivent la forma-tion dite longue puisqu’elle dure 36semaines. On y retrouve de nombreuxanciens sous-officiers qui font le choixd’une deuxième carrière.

Autre mode de recrutement, la voieexterne s’adresse à un public plus jeuneayant un bagage universitaire (BTS, DUT,ou plus) complété d’une première expé-rience dans le privé. Pour eux, le passageà l’ESAG dure 26 semaines.

LE PROGRAMME

(grille de programme des 26/36 semainesde cours)

Afin de diffuser au mieux l’enseignement,l’ESAG dispose de moyens pédagogiquesperformants : des salles de cours spécia-lisées (dessin assisté par ordinateur,

PHOTO ECPAD

enseignement assisté par ordinateur),une matériauthèque où tous les maté-riaux sont rassemblés et mis en situation(du sol à la toiture, en passant par l’isola-tion, les huisseries…) ainsi qu’est pré-sentée une maquette du camp 1000hommes type Novo Selo au Kosovo, des

PHOTO PLAQUETTE LE SERVICE DU GÉNIE AU CŒUR DES INFRASTRUCTURES MILITAIRES

PHOTO PLAQUETTE LE SERVICE DU GÉNIE AU CŒUR DES INFRASTRUCTURES MILITAIRES

Page 32: LG_29

– 30 –

La lettre du génie

PHOTO PLAQUETTE LE SERVICE DU GÉNIE AU CŒUR DES INFRASTRUCTURES MILITAIRES

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourt

◆ Le génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

PHOTO REVUE TERRE MAGAZINE

vices infrastructure de la Défense. Ilsoccupent des postes tels que rédacteuren section maîtrise d’œuvre (conceptionet conduite de chantier).

En 2003, l’ESAG a formé 31 TSEF géniecivil au profit de la Défense au cours de 2 stages.laboratoires en mécanique des sols,

béton armé, construction métalliques etmécanique des fluides.

Parfaitement insérée dans le milieuangevin, l’ESAG a mis en place de nom-breux partenariats avec les universités etentreprises. Des échanges sont ainsirégulièrement conduits et l’ESAG déve-loppe une véritable stratégie derecherche et de partenariat avec ungrand nombre d’entreprises.

Le corps professoral du DES est hétéro-gène. Il allie féminisation et civilianisa-tion et favorise ainsi la possibilité pourles stagiaires de s’adapter à leur futurenvironnement.

Pour faire face aux besoins et s’ouvrir sur l’extérieur, des intervenants exté-rieurs participent à l’instruction. Unetrentaine de professeurs et conféren-ciers interviennent également au profitdes stagiaires. Ceux-ci viennent desmilieux universitaire, professionnel(bureau d’études, BTP, bureau decontrôle) et des armées (STBFT, DCG,inspections).

LES EMPLOIS

Dès leur sortie de l’ESAG, les TSEF optiongénie civil sont dotés d’un savoir-faireimmédiat. Maintenant généralistes dubâtiment, ils intègrent les différents ser-

PHOTO REVUE REGARDS SUR LE SERVICE DU GÉNIE

Page 33: LG_29

La lettre du génie

Le génieETRANGERSommaire

ENTECEuro Nato Training EngineerCenter(centre d’entraînementgénie OTAN en Europe)

PHOTO ESAG

– 31 –

PHOTO ESAG

PHOTO ESAG

Page 34: LG_29

– 32 –

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruit

◆ Le génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

ENTEC (Euro Nato Training Engineer Center/centre d’entraînement génie OTAN en Europe) ou centre pourl’interopérabilité du génie de l’OTAN en Europe. Quel sapeur n’a pas entendu parler d’ENTEC ?Puisse cet article rappeler ces quelques connaissances aux cadres qui ont eu la chance de pratiquer l’interopérabilitéà Munich ou motiver de l’intérêt et un volontariat pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler. Seront doncabordés successivement un peu d’histoire, l’organisation d’ENTEC, ce que ce centre offre en terme d’instruction, en sa26e année d’existence.

C’est le général comman-dant la brigade du génie deStrasbourg, ou un de sesofficiers mandatés quidevient l’interlocuteur offi-ciel représentant la Francelors des réunions plénièresdéfinissant annuellement lebudget, le nombre de sta-giaires par pays et les axesde travail d’ENTEC.

C’est ainsi l’état-major de labrigade qui désigne, enrelation avec les unités, etgère les stagiaires sapeurs français qui ysont envoyés en stage.

L’ORGANISATIOND’ENTEC

ENTEC est donc présentement stationnéà Munich au sein de la Pionierschule,l’école du génie allemand, abritant et

soutenant en partie entec.

ENTEC est un centre auto-nome, dirigé et financé parles pays membres ; c’est àce titre qu’il apparaît dans lastructure instruction del’OTAN en Europe.

Ce système n’existe quepour le génie qui disposed’un tel centre d’interopéra-bilité. Seule l’école desreconnaissances dans la

profondeur allemande de Pfullendorfpossède aussi un département interna-tional dépendant de l’OTAN selon globa-lement les mêmes types de modalités.

L’encadrement est multinational avec enmembres permanents et à temps partiel.

Le commandant en second de la Pionier-schule est aussi le chairman (ou prési-dent) d’ENTEC ; un directeur (GE) unadjoint (US) un secrétariat (US et GE) etdes instructeurs répartis en 4 cellules,nommément « Tactics and doctrine/Tactique et doctrine », « Mine, counter-mine and demolitions/Mines, contre-minage et explosifs », « General enginee-ring/Génie en général » et « Militaryengineer consultancy/Leçons apprises/informatique », outre la cellule soutien.

En 2002, tout en fêtant son 25e anniver-saire, ENTEC comptait 14 nations « ota-niennes » : l’Allemagne, France, leRoyaume-Uni, les États-Unis d’Amérique,

PHOTO ENTEC

O O O O OO O O O O ENTECPHOTO ESAG

La lettre du génie

PHOTO ESAG

UN PEU D’HISTOIRE

Ce centre a été créé en 1977, abrité par laPionierschule à Munich, sous l’impulsiondu général US Blanchard commandantles forces alliées en Europe afin de pro-mouvoir l’interopérabilité au sein dessapeurs en appui des forces de l’OTANs’opposant à l’ex Pacte de Varsovie.

Face à cet ennemi potentiel d’alors, lamanœuvre alliée dans le cadre du GDP(general defense plan ou plan de défensegénérale) dépendait en effet pour beau-coup de l’appui génie : l’utilisation d’obs-tacles planifiés et préparés dès le tempsde paix par la nation hôte, la diversité deslangues, équipements, mines, explosifs,artifices, engins et règlements sapeurspouvaient alors représenter une entraveà la manœuvre et à son succès…

6 nations furent à l’origine de ce centre,la France participant initialement enobservateur. Notre pays rejoint « l’organi-sation ENTEC » en 1998.

Page 35: LG_29

– 33 –

La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruit

◆ Le génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

la Norvège, la Belgique, les Pays-Bas, laTurquie, la Grèce, le Danemark, laRépublique tchèque, le Canada, laPologne. 10 nations sont représentéesparmi les 14 instructeurs œuvrant àENTEC.

La France ayant ainsi que le Canada, leDanemark et en partie le Royaume-Unides cadres non permanents.

Notre pays participe avec un officier(l’officier de liaison auprès de laPionierschule qui dédie 20 % de sontemps à ENTEC) et un sous-officier supé-rieur du 1er régiment du génie deStrasbourg qui est présent lors desstages (l’adjudant-chef Mouchet ayantrelevé le major Martin en fin d’année der-nière).

Ne doivent pas être oubliés les officiersde réserve linguistes qui participent acti-vement au bon déroulement de stages -essentiellement sous-officiers -. Ils yapportent leurs compétences en langueanglaise afin de soutenir nos stagiaireset autres francophones, du moins ceuxqui ne sentent pas sûrs d’eux-mêmesdans cet environnement multinational oùla maîtrise de la langue anglaise, qui estla langue de travail d’ENTEC, a sonimportance.

Début 2003, le processus de signature encours pour la Bulgarie et l’Espagne por-terait le nombre de nations participantesà 16.

L’INSTRUCTIONOFFERTE PAR ENTEC

ENTEC propose par an aux sapeurs del’OTAN (et du partenariat pour la paix) 4 niveaux de cours qui sont appelés etdestinés aux :

a) instructeurs (essentiellement sous-officiers, du niveau chef de groupe àchef de section, axé sur la pratique etd’une durée de 2 semaines) ;

b) chefs de section (sous-officiers supé-rieurs ou jeunes officiers en unités élé-mentaires, d’une durée de 1 semaine) ;

c) commandants d’unité élémentaire(officier subalterne CDU ou adjoint,appelé à travailler de la compagnie augroupement tactique, d’une durée de 1 semaine) ;

d) chefs de bataillon (capitaine TCT ouofficier supérieur, appelé à travailler

en structure état-major des niveauxbataillonnaires à brigades, d’unedurée d’1 semaine).

Quantitativement, ce sont « bon an, mal an » ainsi quelque 364 stagiaires inscrits qui participent à ces cours, dont36 sapeurs français.

Des présentations ou cours peuventaussi être dispenses à la carte soit àMunich, soit avec des MTT (mobile trai-ning teams) ou équipes d’instructeursentec qui se déplacent à la demande.

L’instruction alterne les cours de présen-tation, les travaux en groupe et lesretours d’expérience apportés par desintervenants extérieurs ou les stagiaireseux-mêmes.

Les nombreuses pauses et soirées sontaussi prévues pour mieux se connaîtremutuellement et ainsi accroître le bagageinteropérabilité.

PHOTO ESAG

PHOTO ESAG

PHOTO ESAG

Page 36: LG_29

– 34 –

La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruit

◆ Le génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Tout en gardant une place importante augénie combat, ENTEC a depuis la chutedu mur réorienté son instruction vers lesdéploiements opérationnels extérieursmultinationaux et l’aide au déploiement.L’actualité internationale semble validerces orientations.

ENTEC ne cesse cependant d’évoluer etdéveloppe actuellement un nouveaucours axé sur le travail des cellules génieen état-major international.

L’expertise d’ENTEC étant l’interopérabi-lité, le centre produit en versions papierou CD des aide-mémoire et lexiquesayant trait au génie des nations membres.

Enfin de nombreuses données surENTEC, ou sur le génie de l’OTAN, etdiverses informations types « leçonsapprises » sont disponibles sur le sited’ENTEC :

http : //www.entecmunich.de

2002 :25 ANS D’ENTEC

3 manifestations ont matéria-lisé ce jubilé en 2002.

En début d’année lors de laréunion plénière annuelle duENTEC Working Group qui s’estdéroulée pour cette occasion àMunich, ce qui fut aussi l’occa-sion de présenter Ingolstadt,

future garnison à compter de 2005 de laPionierschule, partant d’ENTEC.

En milieu d’année début octobre lorsd’une réunion réunissant à Munich tousles anciens cadres d’ENTEC ayantrépondu présent pour cette occasion.

En fin d’année lors du cours des chefs debataillon de décembre, profitant de l’aurade la visite d’autorités génie des paysparticipants traditionnellement durantune journée à ce dernier stage annueld’ENTEC.

En opération, à l’instruction, hors service,la devise d’ENTEC rappelle aux sapeurs« Interoperability is a question of atti-tude », ou autrement dit au travers de ladeuxième langue de l’OTAN : l‘interopé-rabilité est une question d’attitude etENTEC y concourt pour le génie…

CBA X. BREHIEROLT Pionierschule

PHOTO ENTEC

PHOTO ESAG

PHOTO ESAG

Page 37: LG_29

– 35 –

AUX ÉTATS-UNIS :GÉNIE ET ÉCOLES

L’ÉPOPÉE DE DU PORTAIL

En cette fin du XVIIIe siècle la guerre d’in-dépendance fait rage en Amérique. À labataille de Boston, en 1775, le siège de

Bunkerhill met en évidence le rôle de lafortification. Washington fait appel à laFrance pour disposer d’ingénieurs quali-fiés, et dépêche Benjamin Franklin enFrance pour obtenir de l’aide et négocierune alliance. C’est ainsi qu’au début de1777 Louis XVI accepte l’envoi secret enAmérique (sous couvert d’une disponibi-lité de deux ans pour convenances per-sonnelles) de quelques officiers du corpsroyal du génie, conduits par le capitaineLe Bègue du Portail (nommé rapidementlieutenant-colonel) les autres étant LaRadière et de Gouvion. Louis Le Bègue duPortail, né à Pithiviers en 1743, fut élève àMézières en 1762-1764, scolarité émail-lée d’une année de forteresse pour s’êtreopposé à l’admission dans sa promotionde quatre ingénieurs de la marine qu’iljugeait de trop basse extraction.

En juin 1777 l’équipéearrive à Philadelphie puisrejoint Washington àCoryells Ferry. Le Congrèsle nomme colonel puisbrigadier général et luiordonne de prendre lecommandement de tousles sapeurs américains,qu’il assumera de juillet1777 à octobre 1783, par-ticipant à ce titre aux tra-vaux du conseil de guerreà Valley Forge, où il ins-talle la première école du génie en juin1778. En mai 1778 Washington crée un« département du génie » ; du Portailorganise le corps du génie tout en éta-blissant divers projets de fortifications eten supervisant la construction desdéfenses de West-Point.

En mars 1779 un décret crée l’arme du génie et du Portail en est nommé commandant en chef, dépendant directe-ment du Congrès. Il se rend alors dans lesud où la situation militaire est délicate,ce qui lui vaut d’être fait prisonnier (avecL’Enfant) par les Anglais en mai 1780, lorsde la reddition de Charlestown par legénéral Lincoln. Rochambeau négocie unéchange de prisonniers, du Portailse retrouve donc à Philadelphie enfévrier 1781, puis accompagneWashington et Rochambeau vers le sud pour faire campagne : sous les ordres du second, siège de Yorktown (avec Bechet deBellefontaine) jusqu’à la capitula-tion des Anglais le 19 octobre 1781.Cela lui vaut d’être nommé majorgénéral (équivalent de général decorps d’armée) en octobre 1781, àtrente-huit ans, quatre ans et demiaprès avoir déposé ses troismodestes galons de capitaine fran-çais. Dans son « Mémoire de pro-position » Washington loue non

seulement ses compé-tences et réussites mili-taires, mais aussi la perti-nence de son jugement entoutes circonstances.

Du Portail rédige en 1783un mémoire sur la créa-tion d’un corps « de l’ar-tillerie et du génie » etjette les bases de l’Aca-démie militaire devantêtre l’école-mère de cesdeux armes. De proche en

proche ces travaux aboutissent à lacréation en 1795 de l’École militaire deWest Point, à la fois, comme à Mézières,académie militaire et école d’ingénieurs.Ses programmes sont inspirés de ceuxde l’École polytechnique, eux-mêmeshéritiers de ceux de l’École de Mézières.En 1802, sous l’influence de Jefferson,« West Point » devient l’Académie mili-taire des États-Unis (« United StatesMilitary Academy »), tout en restant laseule école d’ingénieurs du pays jus-qu’en 1824.

De retour en France en 1783, du Portailest honoré par Louis XVI, sert auprès duroi de Naples, est fait maréchal de camp

L’École royale du génie de Mézières

ET SA BELLEO O O O OO O O O O DESCENDANCE

1748-1794

DROIT RÉSERVÉ

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étranger

◆ HistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Du Portail

Washington

La lettre du génie

Page 38: LG_29

– 36 –

La lettre du génie

en 1788, puis est ministre de laGuerre d’octobre 1790 à décembre1791. Déclaré suspect en tant quenoble il se cache à Paris en 1792puis émigre aux USA et s’établit fer-mier près de Valley Forge (sonancien quartier général) de 1792 à1802. C’est alors que Napoléon lerappelle, mais il meurt durant la tra-versée.

LES LIENS ENTRE WEST POINT,LE GÉNIE AMÉRICAINET L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE

Au début, le français était courammentutilisé à West Point pour l’enseignementdes cadets. Le génie américain a commedevise « Essayons » toujours lisible sur lesboutons d’uniforme et sur le blason officiel(une devise dans notre langue, si elle n’estpas rare en Angleterre - « Dieu et mondroit », « Honni soit qui mal y pense » - estexceptionnelle aux États-Unis). Sur lesmêmes éléments, le château (stylisé) flan-qué de deux tours figurerait la « portechaussée » de Verdun. Le « Corps ofEngineers », parti des fortifications, aétendu ses compétences à presquetoutes les branches des travaux publics :routes, canaux (Panama), ouvrages d’art,voies ferrées, et, plus récemment aéro-dromes, génie civil des programmesnucléaires, bases de la NASA. Dans lecourant du XIXe siècle West Point devintune académie militaire de formation géné-rale, comparable à notre école de Saint-Cyr ; cela conduisit à créer une École dugénie américain séparée, successive-ment établie à Wields Point (New-York),Washington DC, Fort Belvoir DC, enfin àFort Leonard Wood (Missouri).

Le signe concret le plus visible du lien deWest Point et de l’École polytechniqueest la statue de Theunissen. L’originale(désormais à Palaiseau en bordure de lacour des cérémonies) fut inaugurée rueDescartes le 8 juillet 1914 par RaimondPoincaré, président de la République, enhommage à la part prise par les élèves del’École dans la défense de Paris les 29 et30 mars 1814. Sur son socle cylin-drique est sobrement écrit :« L'École polytechnique à laDéfense de Paris – 1814 ».Une réplique de cette statuebien connue de tous lespolytechniciens fut offertepar la SAS (Société Ami-cale de Secours – ancêtrede l’AX) à West Point le 21octobre 1919, en hommage àla fraternité d’armes franco-américaine née en 1776-1778 etrenouvelée en 1917-1918. Sabase en tronc de pyramide portel'inscription « L'École polytechnique deFrance à l'École sœur des États-Unisd'Amérique entrés dans la lutte pour laliberté du monde le 6 avril 1917 » (date del'entrée en guerre des USA). Lors de lacérémonie militaire de l’inauguration lescadets américains défilèrent avec leurgrand uniforme : habit à la française,baudrier blanc croisé, shako à plumetrouge… précisément la tenue des poly-techniciens de 1814 figée dans le bronzepar Theunissen.

À partir de 1830 les élèves des deuxécoles échangèrent des « adresses »,messages solennels voire emphatiquespour les grands événements : mort deVaneau (promotion 1829, tombé héroï-quement le 28 juillet 1830 durant les TroisGlorieuses), Guerre mondiale en 1918. Le12 décembre 1944 une cérémonie mili-taire à West Point et un dîner de gala de

1 200 personnes au WaldorfAstoria de New-York marquè-

rent le « sesquicentenaire » de l’Écolepolytechnique (ce terme de « sesquicen-tenaire », qui n’est rencontré nulle partailleurs que dans l’histoire de l’Écolepolytechnique, et qui signifie « cent cin-quantième anniversaire », est absent desdictionnaires ; peut-être arrivé sousforme de plaisanterie, il n’en est pasmoins « étymologiquement correct », le

préfixe « sesqui » correspondantau multiplicateur 1,5 comme

dans le sesquioxyde de ferFe2O3 qui comporte bientrois atomes d’oxygènepour deux atomes de fer).

SIMON BERNARD

Né à Dôle en 1779, il entre àl’École polytechnique en

1794 dans la première promo-tion (à quinze ans, ce qui n’était

pas rare a l’époque). Il aborde unecarrière classique dans le génie : Écolede Metz, armée du Rhin, Italie, fortifica-tions d’Anvers, grands travaux enDalmatie, puis avec Napoléon jusqu’à

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étranger

◆ HistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Rochambeau Bernard

Vue de West Point

Page 39: LG_29

– 37 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étranger

◆ HistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Waterloo (en reconnaissance vers unelointaine cavalerie le 18 juin 1815, c’est luiqui rapporte la nouvelle que c’étaitBlücher et non Grouchy ; est-ce pour celaque l’Empereur ne voulut pas qu’il l’ac-compagnât à Saint-Hélène ?). Il partensuite aux États-Unis et, recommandé àLa Fayette, prend comme général dugénie américain la tête d’une équipe debâtisseurs pour créer des forts, desroutes, des canaux : grand canalChesapeake-Ohio, fort Monroë enVirginie « le Gibraltar de la baie deChesapeake » où est un musée à lamémoire de celui surnommé « le Vaubandu nouveau monde ». En 1831 SimonBernard rentre en France et devientministre de la Guerre en 1834. Il meurt en1839.

CLAUDIUS CROZET ET LE VIRGINIAMILITARY INSTITUTE

Né en 1790, Crozet entre à l’École poly-technique en 1805, puis fait les cam-pagnes napoléoniennes mais il aban-donne ensuite la carrière militaire et vaen 1816 aux USA où il rencontre SimonBernard. Il devient professeur de géniemilitaire à West Point dès cette année-làet applique le modèle de Monge en utili-sant la géométrie descriptive, qu’il traduiten anglais. Puis il se met au service del’état de Virginie dont il est « principalengineer » au Virginia Board of PublicWorks et à ce titre construit de nom-breuses infrastructures (routes, canaux,voies ferrées avec en particulier le che-min de fer à travers les Appalaches).

Pour pouvoir disposerd’ingénieurs compé-tents, il conçoit en 1835le « Virginia MilitaryInstitute » qu’il crée àLexington. Les élèves,âgés de 17 à 21 ans, por-tent l’uniforme de WestPoint (lui-même dérivéde celui de l’École poly-technique), et reçoiventune instruction scienti-fique générale de hautniveau ainsi qu'une formation d’ingé-nieurs militaires. L’inauguration officielledu « VMI » aura lieu en 1839, la premièrepromotion comportant vingt-trois élèves.Président de l’établissement de 1837 à1845, Crozet est honoré en tant que pèrefondateur, comme Monge pour l’Écolepolytechnique et du Portail pour WestPoint. Son nom a été donné au hall prin-cipal, le « Crozet Hall ». Sa tombe futtransférée dans les jardins en 1947. Le 11novembre 1989 fut célébré le « sesqui-centenaire » du VM. en présence d’unedélégation de l’École polytechniqueconduite par le général Parraud, alorsson directeur général. Dans le cadre dubicentenaire de l'École polytechnique, le10 mars 1994, proclamé « École polytech-nique Day » par le Maire de New-York, unbataillon de trente-sept cadets duVirginia Military Institute participa à uneprise d'armes et un débat entre le prési-dent Valéry Giscard-d'Estaing et l'anciensecrétaire d'État Henri Kissinger « ladémocratie représentative et le mondede l'après-guerre froide » fut organisédans cette ville.

Pour conclure au sujet des établisse-ments d ‘enseignement militaire supé-rieur américains liés à l’École polytech-nique, West Point en serait plutôt la sœuraînée et le Virginia Military Institute lafille cadette.

LES ÉCOLESFRANÇAISES DU GÉNIE

Recréée donc à Metz en février 1794après sa fermeture à Mézières, l'École dugénie connaîtra de nombreuses évolu-tions ne faisant que refléter les propresmodifications du génie (et de l'artillerie) ;mais ces péripéties avaient commencébien avant. En 1690 Vauban crée le corpsdes ingénieurs militaires :

• ingénieurs ordinaires (construire, amé-liorer, entretenir les places) ;

• ingénieurs extraordinaires en cas deconflits (ingénieurs civils et officiersd'infanterie).

Le terme « génie » apparaît officiellementen février 1744. Le corps du génie estréuni à celui de l'artillerie le 8 décembre1755 pour former le « Corps royal de l'ar-tillerie et du génie ». Mais dès le 5 mai1758 artillerie et génie reprennent leurindépendance, le génie s'appelant« Corps royal des ingénieurs ».

L'ordonnance du Roi du 31 décembre1776 est considérée comme ayant vérita-blement fondé le génie, en créant le« Corps royal du génie » et en conférantaux ingénieurs militaires le titre d'« offi-cier audit Corps royal ». Au-delà desdésignations, l'essentiel est la réunion del'arme du génie (unités combattantes,pontonniers, artificiers) et du service dugénie (maîtrise d'ouvrage et maîtrise

Ordonnance royale créant le corps du génie(31 décembre 1776)

Vauban

Page 40: LG_29

– 38 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étranger

◆ HistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

d'œuvre des fortifications, casernementset autres infrastructures). Dans undomaine différent, c'est comme s'il yavait fusion entre les officiers de marineet les ingénieurs du génie maritime…C'est aussi à ce moment-là que le génieest doté d'un insigne officiel : « corcetd'armes » (cuirasse) et « pot-en-tête »(casque) sur velours noir avec liserérouge. Le 21 mars 1793, pour faire faceaux besoins des guerres de la Révolution,sont intégrés dans le génie des officiersdes autres armes, des ingénieurs géo-graphes et des ingénieurs des Ponts etChaussées.

Pour en revenir à l'« École de Mézières »,désormais à Metz, le 20 vendémiaire anXI (13 octobre 1802) sont réunies lesécoles de l'artillerie et du génie. En 1831l'artillerie cherche à imposer des ensei-gnants indépendants de leur arme d'ori-gine, d'où un partage des cours entre lesdeux armes, ce qui entraîne une baisse

de la qualité des enseignants (tous lescours ne sont pas rédigés). Il y a « alter-nance » génie/artillerie à la tête del’école et pour tous les postes importants(bibliothécaire, etc.). La réunion desécoles était souhaitée par l’artillerie carl'École du génie était réputée, mais legénie était réticent. L'enjeu était en faitnon la seule réunion des écoles, mais lafusion des deux armes, rivales pour lesrangs de sortie de l'École polytechniquede leurs futurs officiers. Au milieu du XIXe

siècle, le régime militaire de l'École deMetz est de plus en plus marqué. En 1870,en raison de la guerre avec l'Allemagne,l'École d'application de l'artillerie et dugénie de Metz est fermée, puis estrecréée à Fontainebleau en décembre1871, bien que ce site ne soit guère favo-rable : pas de fortification, pas de poly-gone, pas de plan d'eau… En octobre1912, l'École du génie, séparée de cellede l'artillerie, s'installe à Versailles, auxMortemets (route de Saint-Cyr), s'appe-

lant à partir de 1925 École mili-taire et d'application du génie.Dans les années trente de nom-breux officiers et sous-officierssont mutés de l'arme dans le ser-vice pour la construction de laligne Maginot. Le génie décline,l'ère des savants faisant place àl'ère des ingénieurs.

En 1940, l'École du génie s'ins-talle à Avignon. L'arme et servicesont séparés, seule la premièrecomptant dans l'armée de l'ar-mistice limitée à 100 000 hommes.En novembre 1942, l'École est fer-mée, après l'envahissement de lazone jusqu'alors non-occupée.L'École d'application du génie estcréée en octobre 1945 à Angers,où elle dispose de plans d'eau etde polygones pour former les offi-ciers de l'arme. Ceux du servicesont instruits à Versailles où

l'École supérieure technique du génie estcréée en 1946 et prendra le nom d'Écolesupérieure du génie militaire en 1974 ;elle délivre le titre d'ingénieur. Dissouteen juillet 1995, en fait elle fusionne avecl'École d'application du génie pour for-mer l'École supérieure et d'applicationdu génie, communément appelée « Écoledu génie », comme en témoigne l’en-seigne au-dessus du portail principal,pour faire plus court (et pour faire oublierl’association d’un adjectif et d’un génitif).

Après la séparation de 1912, l'École d'ar-tillerie reste quelque temps seule àFontainebleau, puis va à Châlons-sur-Marne en 1953 et enfin est transférée àDraguignan en 1976.

Dans l'armée, tout ce qui est nouveau ettechnique naît au sein du génie puisprend son essor :

• l'aérostation de 1874 à 1914, avantd'être rattachée à l'aéronautique mili-taire (il y avait déjà eu des aérostiersmilitaires de 1794 à 1799 avec uneécole à Chalais-Meudon) ;

• les transmissions de 1878 à 1942 oùelles deviennent une arme autonome(les transmissions garderont l'insignedu génie décrit ci-dessus, si ce n'estqu'un liseré bleu remplace le liserérouge) ;

École supérieure et d’application du génie à Angers

Ligne Maginot

Page 41: LG_29

– 39 –

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étranger

◆ HistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

• l'aviation de 1910 à 1912, avant d'êtreune arme autonome, l'« aéronautiquemilitaire », puis de devenir l'« armée del'air » en 1928 (avec un ministère del'Air) ;

• la topographie en 1793 ;

• les sapeurs-pompiers, dont l'origineremonte aux « sapeurs de la gardeimpériale » de 1810, intégrés au génieen 1965, régiment puis brigade dessapeurs-pompiers de Paris ;

• et ceci en plus des destins indivi-duels : comme les deux capitaines dugénie Pierre Vernier 1580-1637 (l'inven-teur de ce pied à coulisse très particu-lier pour mesurer à l'œil nu les petiteslongueurs avec une précision d'undixième ou d'un vingtième de milli-

mètre) et Claude Chappe 1763-1805(l'homme de la courte et belle histoiredu télégraphe optique), etc.

Lorsqu'il y eut moins de polytechniciensdans l'armée, il y eut moins d'ingénieurs.Les besoins restant les mêmes, celaconduisit à augmenter le niveau scienti-fique des Saint-Cyriens, ceux de l'optionsciences y recevant le titre d'ingénieur.Ainsi, après de nombreuses péripéties,perdure le souci de ne pas laisser diver-ger la technique et la tactique, et de don-ner à une partie des officiers une forma-tion d'ingénieurs généralistes, comme àl'École de Mézières voici deux cent cin-quante ans.

Colonel ® Pierre BOULESTEIX

reproduit avec l’aimable autorisation de « La Jaune et la Rouge », bulletin mensuel de la Société amicale des Anciens élèves

de l’École polytechnique (AX)

PHOTO ???????

École d’Avignon

Page 42: LG_29

– 40 –

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoire

◆ ExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

LE POINT DE DÉPART

Dans le cadre du partenariat 2000, lesforces armées béninoises sont les seules forces armées de l’Afrique subsa-harienne à disposer d’une section dedémineurs, instruite par des experts dugénie français, en l’occurrence des for-mateurs de l’École supérieure et d’appli-cation du génie (ESAG), et équipée avecle concours de la Mission de Coopé-ration Militaire et de Défense au Bénin(MCMD).

En février 2001, le Mali a organisé àBamako un séminaire sur l’universalisa-tion et la mise en œuvre de la conventiond’Ottawa en Afrique, auquel ont participé45 états africains.

En parfaite cohérence et s’inscrivanttotalement dans la politique contre lesmines, le Bénin développe un centre deformation au déminage à Ouidah, avec lesoutien de la France, selon le principedes écoles nationales à vocation régio-nale (ENVR).

L’ouverture de ce centre de per-fectionnement aux actions post-conflictuelles de déminage et dedépollution (CPADD) à l’Écolenationale des sous-officiers deOuidah manifeste incontestablement lavolonté du continent africain dans la luttecontre les mines.

L’axe d’effort du centre se base principa-lement sur la formation de « formateurs ».Certes, la formation de techniciens ou despécialistes à son importance, mais ilapparaît à la réflexion que les armées onttout aussi besoin, si n’est davantage, deformation de cadres qui sauront organi-ser des chantiers de déminage, relayantet démultipliant ainsi le savoir-faire quileur aura été enseigné.

Le cycle de formation2003 du CPADD devraitdébuter à la mi-marsavec les seize premiersstagiaires provenantde sept pays du conti-nent africain dontquatre du pays hôte.

LE CENTRE

Débuté en avril 2002 après desétudes techniques en étroite col-

laboration entre les services dugénie français et béninois pour définir duprojet architectural et des orientations dunouveau bâtiment, la construction a pucommencer. Confiée à une entreprisebéninoise et sous la maîtrise d’œuvrefrançaise, la réception du bâtiment estprévue pour le début du mois de mars2003. L’édifice a une superficie de 1200 m2

avec une capacité d’accueil d’une ving-taine de stagiaires.

Quant à la plate-forme pédagogique, celle-ci aura des similitudes, à une échellemoindre, certes, du centre Dromard de

DROITS RÉSERVÉS

La première école à vocation régionalede déminage ouvre ses portes

SUR LE CONTINENTO O O O OO O O O O AFRICAIN

Dans quelques semaines au Bénin, l’ouverture imminente du Centre deperfectionnement aux actions post-conflictuelles de déminage et dedépollution sera effective grâce au soutien de la France et notamment avec leconcours de l’École supérieure et d’application du génie.

État côtier du golfe de Guinée, en Afrique de l'ouest, bordé à l'est par leNigeria, au nord par le Niger, au nord-ouest par le Burkina-Faso, à l'ouest parle Togo, et baigné au sud par l'océan Atlantique. Ancienne colonie françaisedu Dahomey, le Bénin apparaît comme un modèle de transition démocratiqueréussie. Plus que son voisin occidental, le Togo, auquel il est souventcomparé, le pays subit l'influence du puissant Nigeria, à l'origine d'une forte activité économique à la périphérie. Le pays couvre une superficie de 112 622 km2.

Il s’étend sur 670 km, du fleuve Niger à la côte atlantique, longue de 126 km Lacapitale officielle est Porto-Novo ; Cotonou étant la capitale politique etéconomique.

DROITS RÉSERVÉS

La lettre du génie

Page 43: LG_29

– 41 –

La lettre du génie

l’ESAG. Constituée d’une salle de cours de113 m2, d’une bibliothèque, d’une salled’exposition et d’une salle informatiquedotée à terme de quatre postes de travail,toutes les conditions sont réunies pour ydispenser une instruction de qualité.

Le directeur de stage ainsi que l’experten déminage et dépollution sont en postede coopération militaire pour une duréede deux ans.

Dans le cadre des missions de courtedurée (2 à 6 mois), l’équipe du CPADDest renforcée par un ou plusieursofficiers ou sous-officiers del’arme du génie qui interviendrontprincipalement dans les domainesMINEX mais aussi pédagogique.

LA MISSION

Notre objectif est de développer une for-mule pédagogique souple, évolutive enfonction du niveau des stagiaires. En

d’autres termes,assurer une ins-truction qui puisserépondre à l’exi-gence du métier de« démineur » maisaussi s’adapteraux réalités de laformation sur lecontinent africain.

nage de l’ESAG qui a parti-cipé à la montée en puis-sance par l’optimisation desmoyens grâce à la livraisond’un lot d’instruction spécia-lisé MINEX.

Signataire de la conventiond’Ottawa, la France est por-teuse d’espérance et de

liberté pour les pays qui sont sur la voiedu retour à la paix. Le continent africainsous l’impulsion du Bénin développe unoutil de pacification qui doit permettre ledéveloppement des sociétés par l’éradi-cation des mines antipersonnel. Lecentre de perfectionnement aux actionspost-conflictuelles de déminage et dedépollution œuvre dans ce sens avec lesoutien de L’ESAG.

Capitaine DARDAILLON

Outre sa vocation première (la formationdes futurs formateurs aux techniques debase de déminage et dépollution),l’école de déminage de Ouidah,ouverte à tous les états africainssans distinction de culture ou detradition militaire, revêt cependant

un autre aspect très particulier :celui de l’expertise française dans le

domaine du déminage et de la dépollu-tion du champ de bataille.

Ici, il ne s’agit pas de déminer mais, bienau contraire, d’exporter cesavoir-faire complexe à la déli-catesse tactile et de l’instruireparfaitement aux cadres mili-taires. Double challenge de lamaîtrise des techniques dedéminage et celle de la pédago-gique.

La création du CPADD, une pre-mière pour l’arme du génie,concourt directement au rayon-nement du département de for-mation et de l’expertise en démi-

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉSDROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoire

◆ ExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Page 44: LG_29

– 42 –

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoire

◆ ExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Le 31e régiment du génie

O O O O OO O O O O EN AFGHANISTAN

Le détachement du 31e RG fort de 38personnes, a effectué un séjour enAfghanistan au sein de la FIAS (Forceinternationale d’assistance à la sécu-rité) de mi-septembre à mi-janvier2003. Il était inclus au sein dubataillon français armé par la 3e BMet stationné sur l’aéroport de Kaboul.

Le détachement génie était composéde 4 cellules : une cellule commande-ment, une équipe EOD, un groupe eauénergie et une section de combat.Soit un total de 42 personnes : 38 du31e RG, 1 du 3e RG et 3 du 2e RG.

Les missions de ce détachement géniese sont déclinées en 3 composantes :1 - une mission d’aide au déploiement, en

valorisant la protection de l’aéroportet en fournissant l’approvisionnementen énergie et en eau potable, pourl’ensemble du bataillon français ;

2 - une mission d’appui aux troupes ensécurisant les itinéraires de patrouilleet les zones empruntées par la force ;

3 - une mission de protection de la forceen éliminant les stocks de muni-tions susceptibles d’être réemployéscontre la force.

AIDE AU DÉPLOIEMENT

Pour remplir la mission d’aide au déploie-ment, le détachement disposait de 2MPG, d’une UMTE et d’un MATEM, et de3 centrales doubles 80 KW. L’UMTE aservi pour l’approvisionnement des cui-sines et de la boulangerie de campagne,à raison de 3 m3/jour. En ce qui concernele groupe énergie, le travail s’est révélédes plus ardus. Devant faire face àl’usure des matériels et à une augmenta-tion cons-tante des besoins énergie àl’approche de l’hiver, les spécialistes ontdû déployer tout leur savoir faire pour

rentabiliser ceux-ci au mieux. Avec unschéma directeur toujours changeant, ilsn’ont fait que de la gestion de circuitélectrique sans pouvoir élaborer un cir-cuit stable et cohérent.

LA COOPÉRATIONINTERARMES

La coopération interarmes a joué à pleinen ce qui concerne la sécurisation deszones empruntées par la force. En effet,incapable de fournir un appui systéma-tique, ce sont les patrouilles interarmesqui renseignaient sur la présence demunitions, et qui guidaient les équipesgénie (EOD ou section de combat) surplace.

Ce travail de destruction de munitionscontribuait aussi activement à l’effortde stabilisation de la région, en dimi-nuant les risques courus par la popula-tion. Ces munitions sont encore en trèsbon état, grâce au climat très sec de larégion. La population locale, habituéeau voisinage continuel de celles ci, n’yprête plus guère d’attention.

Le problème des mines est plus préoc-cupant. La nature du terrain est telleque toute mine se trouve enfouie sous

une croûte de terre telle que sadétection et son fonctionnement s’entrouvent altérés. Ainsi il a été décou-vert une mine antichar TC6 sur unepiste régulièrement empruntée, lorsde travaux de réfection de celle-ci.De même, la détection à vue estimpossible à effectuer lors des recon-naissances. Il est impossible de tra-cer une carte correcte de la pollutiondans cette région. La reprise inces-sante des combats a multiplié les pro-tagonistes, et le surminage s’estmélangé au début des opérations de

déminage par les ONG.

Le travail de dépollution s’est heurtéaussi à une certaine méfiance de lapopulation. Les villageois et les autoritéslocales voyant dans ces munitions unepossible utilisation future. De même, denombreuses munitions ont été trouvéesvides, l’explosif étant utilisé pour les car-rières ou à d’autres fins.

Les munitions trouvées étaient pour la plupart des munitions de mortier oudes roquettes antichar, tirées ou non.Quelques « road side bomb » ou muni-tions piégées ont également été récupé-rées. Il s’agissait ou bien d’obus amorcéspar détonateur électrique ou par allu-meurs de grenades, ou bien de bombesd’avion russes, amorcées par détonateurélectrique. Au nord de notre zone de

PHOTO 31e RG

PHOTO 31e RG

La lettre du génie

Page 45: LG_29

– 43 –

La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoire

◆ ExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

nombreuses bombes d’avion reliées pardu cordeau détonant à des mines anti-char ou antipersonnel, ont été décou-vertes par les ONG. Ces pièges ont étébeaucoup employés par les forces del’Alliance du Nord ou par les talibansprès des lignes de front au niveau deBagram (40 km au nord de Kaboul). Il està noter la présence de nombreuses sousmunitions russes (AO 2.5 RT principale-ment), qui sont restées en très bon état,et qui se trouvent disséminées sur l’en-semble de la zone.

LES OPÉRATIONSDE SÉCURISATION

Le dernier volet de missions avait uncaractère multiple. Il s’agissait de sécuri-ser des anciens dépôts de munitions,gérés maintenant par le gouvernementtransitoire. En effet, de nombreusesmunitions se trouvent encore dans cesdépôts dans des conditions de stockagedéplorables. Il s’en suit un double risque :un risque d’explosion accidentel et unrisque de dissémination de ces muni-tions. Ainsi l’équipe EOD a effectué lareconnaissance de deux sites majeurs,au sud et à l’est de Kaboul. La variété desmunitions allait de la cartouche de 7.62 àla roquette de FROG, et ce dans unequantité difficilement chiffrable. Aprèsavoir négocié avec les autorités, il a étépossible de travailler en collaborationavec les spécialistes locaux, de façon àeffectuer le tri et la destruction d’une

partie de celles-ci. La partie la plus déli-cate s’est révélé la destruction propre-ment dite, au vu des quantités de muni-tions à traiter. La création de zones dedestruction provisoires, proche desdépôts, s’est heurtée aux problèmes desdistances de sécurité. La difficulté à maî-triser les mouvements de la population,et la dissémination des habitations nousont obligés à limiter sérieusement laquantité de matière active.

Les munitions présentes dans ces dépôtsétaient d’une grande variété essentielle-ment russes, chinoises, iraniennes etpakistanaises. Cependant même si lesquantités de munitions restantes restaientimpressionnantes (des centaines detonnes), les munitions réellement intéres-santes, type Stinger ou Blow-pipe, avaientdéjà été transférées au nord du pays.

Outre les munitions de tout calibre, mortiers et roquettes, de nombreuxconteneurs de sous munitions ont étéretrouvés principalement sur vecteur de122 mm, également 4 FROG, dans desconditions de stockage très aléatoires.Une partie très intéressante était consti-tuée des alvéoles où avaient été rassem-blées les mines antipersonnel et antichar.Il s’agissait surtout de mines et piègesrécupérés et stockés en vrac dans deuxalvéoles. Peu enclins à nous montrercelles ci, les militaires afghans ont dansl’idée de garder toutes ces munitions quipourraient encore servir. Il a fallu ainsiuser de beaucoup de « diplomatie », pourrécupérer celles ci. Outre les PMN, YM1et TS50, de nombreuses mines à effetdirigé ont été trouvées. De la MON 50 à laMON 200 en passant par les nombreusescopies iraniennes ou pakistanaises de laClaymore américaine. De nombreusesmunitions ont pu être ramenées enFrance de façon à alimenter les sallesmines de l’échelon central Nédex ou dela cellule minex de l’ESAG. En particulierune mine à effet dirigé MON 90 a étéramenée par l’équipe EOD, exemplaireunique en France.

Il a été possible d’effectuer des expéri-mentations intéressantes sur des muni-tions trouvées sur le terrain. En particulierconcernant les roquettes chinoises de 107mm. Ces roquettes étant tirées régulière-ment sur Kaboul, il nous a été demandé depouvoir expérimenter les méthodes demise de feu possibles, ainsi que les possi-bilités en distance et en précision.

BILAN

Ce mandat s’est montré d’une extrêmerichesse, autant dans la diversité quedans le nombre des missions menées.Que ce soit au niveau de l’aide audéploiement, où la cellule eau énergieaura déployé tout son savoir faire, ou auniveau des missions dévolues à la sec-tion de combat, chacun aura pu mettreen œuvre ses compétences et en retirerun enseignement important.

Dans un paysage fabuleux, avec unepopulation extraordinaire, tant dans sonhospitalité que dans son comportement,les sapeurs auront pu mener à bien denombreux chantiers intéressants, avecau total la destruction de 110 tonnes demunitions diverses. La complémentaritédes éléments Minex de la section decombat et Nédex de l’équipe EOD ontpermis l’accomplissement de nom-breuses missions difficiles. La coopéra-tion interarmes avec la compagnie d’in-fanterie et l’EEI auront été excellentes,permettant de rationaliser au mieux lesmoyens rares du génie.

Cette polyvalence alliée au savoir fairerelationnel typiquement français a per-mis le dénouement de nombreuses situa-tions complexes, et a été reconnue par lecommandement multinational du terri-toire.

PHOTO 31e RG

PHOTO 31e RG

PHOTO 31e RG

Page 46: LG_29

– 44 –

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériences

◆ A savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

La Direction mixte des travaux de

O O O O OO O O O O NOUVELLE-CALÉDONIE

HISTORIQUE

La Direction Mixte des Travaux deNouvelle-Calédonie (DMT NC) qui voit lejour le 1er octobre 1992 est issue de lafusion de deux services constructeursconnus sur le territoire sous les noms deCDMB-SDBat (Commandement et direc-tion du matériel et des bâtiments - sous-direction bâtiments) et STIM (Service destravaux immobiliers et maritimes) dontles historiques méritent d’être rappelés.

LE CDMB

Dans le but de soutenir les matériels del’infrastructure des forces militaires pré-sentes sur le territoire calédonien, leService du Matériel et des Bâtiments(SMB), est créé en 1948 ; il est implantédans l’enceinte du parc de l’artillerie deNouméa. Ses cadres officiers et sous-officiers appartiennent alors aux troupescoloniales, devenues troupes de marine,jusqu’en 1966.

Le 1er janvier 1967, les cadres des troupesde marine du SMB, sont versés en fonc-tion de leurs spécialités, dans les ser-vices du matériel et du génie (décret n° 66.1076 du 31.12.66).

En 1977, le Service du matériel devenantArme, l’appellation du SMB est modifiéeet devient CDMB (décision ministérielledu 30.06.1977). L’implantation, les attribu-tions et les missions restent inchangées.

Le CDMB est composé de deux sous-directions : matériel et bâtiments, aux-quelles reviennent naturellement et res-pectivement les missions de soutien desvéhicules, engins, armement et matérielsdivers d’une part et, d’autre part, la cons-truction d’ouvrages d’infrastructures, l’en-tretien immobilier des casernements etlogements domaniaux (600 logements), lagestion financière des opérations et duparc immobilier baillé (600 logements).

Le 1er octobre 1992, le CDMB est dissous(décision n° 1021/DEF/EMA/Ol.2 du 17 juin1992). Les services de la sous-directionmatériel sont partiellement intégrés ausein du 42e BCS, la sous-direction bâti-ments, conservant la quasi totalité de sesmissions, se restructure et forme, avecles Services des travaux immobiliers etmaritimes (STIM) de Nouméa, la Direc-tion mixte des travaux de Nouvelle-Calédonie (DMT NC), véritablehéritière des traditions duCDMB et du STIM.

LE STIM

En matière de soutien infra-structure, la marine basée àNouméa dispose dès 1958 deson propre service des travauxmaritimes (décision n° 1301 M/TM.3 du30.08.1958), dont l’appellation deviendraService des travaux immobiliers et mari-times (STIM) en 1969.

Installés sur l’emplacement des ancienslocaux de l’état-major des forces mari-times du Pacifique à Nouméa, ses effec-tifs ont évolué de 12 à 28 personnes ; sesmissions traditionnelles sont celles d’un

service constructeur. La vocation parti-culière du service lui confère une com-pétence reconnue en matière d’ouvragesmaritimes ; elle est ainsi, dans cedomaine, le conseiller privilégié pour leterritoire et les îles Wallis et Futuna.

Le 1er octobre 1992, le STIM est dissous.Les missions de maîtrise d’œuvre et deconseiller sont reprises par une partiedes personnels qui, avec ceux issus duCDMB forment dorénavant la DMT NCLes autres personnels du STIM sont inté-grés dans les équipes d’entretien descasernements de l’unité marine (baseCha-leix à Nouméa) et de la base aéro-nautique navale de Tontouta.

L’INSIGNEDE LA DMT-NC

HÉRALDIQUE (discipline ayant pourobjet la connaissance et l’étude desarmoiries et blasons)

Pentagone bastionné de gueules à uncorps de place de sables, chargéd’une ancre du quatrième émail

au grelier de candide accom-pagné de cinq étoiles du

même, d’une cuirasse etpot-en-tête d’or, du signe sty-lisé « TM » d’azur et de tur-quin sur champ de candide,

le tout surmontant un écussonaux armes de la ville de Nouméa

mouvant du pentagone. Servicehistorique de l’armée de terre.

LES MISSIONS

La Direction Mixte des Travaux deNouvelle-Calédonie (DMT NC) est le ser-vice constructeur des forces armées surle territoire. À ce titre, elle est l’interface

DROITS RÉSERVÉS

La lettre du génie

Page 47: LG_29

– 45 –

La lettre du génie

privilégiée en matière d’infrastructureentre les directeurs d’investissements etles représentants des formations destrois armées (terre, marine, air) et de lagendarmerie implantées en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna.

Ses missions sont les suivantes :

• assurer la maîtrise d’œuvre dans lecadre de la construction des ouvragesd’infrastructure programmés ;

• faire réaliser les travaux d’entretien dupropriétaire sur l’ensemble des instal-lations des Forces Armées deNouvelle-Calédonie (FANC) et dépen-dances, Wallis et Futuna ;

• conseiller le commandement enmatière de schéma directeur d’infra-structure et de programmation desopérations ;

• conseiller les commandants de forma-tion en matière d’entretien locatif desinstallations qu’ils occupent ;

• conseiller les responsables du terri-toire de Wallis et Futuna en matièred’ouvrages maritimes civils ;

• assurer la surveillance et la gestion dudomaine militaire.

IMPLANTATION

Implantée depuis sa création dans lequartier de l’Artillerie dominant la baie dela Moselle, la DMT-NC a rejoint en avril2002 le bâtiment 10 de la caserne Gally-Passebosc.

Ce bâtiment a été entièrement rénové etrestructuré pour recevoir les bureauxdes directions des services (DMT,DICOM, bureau interarmées des loge-ments et bureau de garnison).

Cette installation est un véritable retouraux sources car en 1861 l’actuelleemprise de la caserne fut acquise pour yinstaller une direction du génie militaire.Mais en 1863 il fut décidé d’y créer unecaserne d’infanterie, la direction dugénie militaire s’implanta dans le quartierde l’Artillerie.

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériences

◆ A savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Bâtiment 10 de la caserne Gally-Passebosc avant rénovation.

Maquette des deux BCC de la Baie de la Moselle.

Bâtiment 10 de la caserne Gally-Passebosc après rénovation (aménagement actuel de la place d’armes).

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

Page 48: LG_29

– 46 –

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoir

◆ Coup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

La réalisation d'une station d'épurationdes eaux usées représente pour le campnational de Mourmelon un enjeu politiquesensible et un pas supplémentaire versl'amélioration du cadre de vie. En effet,cette construction est le témoignaged'une volonté d'engager des sommesimportantes en investissement et enfonctionnement pour mieux protéger lemilieu naturel (coût de l'opération :1 413 065,00 HT - 1 690 026,00 TTC).

L'établissement du génie de Châlons-en-Champagne et le camp national deMourmelon, afin de prendre en compte etde respecter les normes européennesdes rejets de station d'épuration et face àl'obsolescence de l'actuelle station derelevage, ont décidé de reconstruire unenouvelle unité.

possible l’exploitation decette station d’épuration,par un prestataire de ser-vice (la CGE).

La maîtrise d’œuvre a étéconfiée à un maître d’œuvreprivé (loi MOP) spécialisédans le domaine des sta-tions d’épuration « Amodiagenvironnement » afin d’ef-fectuer les études néces-saires et le suivi des tra-vaux. (Amodiag environne-ment, bureau d'études deValenciennes).

Suite à appel d'offres, le marché de tra-vaux a été confié au groupement d'entre-prise MSE-Balestra (MSE pour les équi-pements et Balestra pour le génie civil).

Si la qualité est l’un des maîtres mots dela société Balestra, l’innovation en est lesecond : elle s’est fait une spécialité ducoulage d’un seul tenant des ouvragesétanches, quels que soient leur hauteuret leur diamètre.

C’est un plus indéniable puisque cettetechnique évite la reprise de banche avecdes joints ce qui rend ainsi les risques defuites peu probables. C’est dans ce typed’ouvrage un atout indéniable, la stationd’épuration étant composé d’un silo àboues, d’un ouvrage combinébassin d’aération – clarificateurqui bien évidemment doivent êtreet rester parfaitement étanches.Ce procédé est de plus en plusretenu pour la réalisation de nom-breuses stations d’épuration oude réservoirs étanches d’eaupotable.

Une telle pratique nécessite unparc important de matériel decoffrage. Les banches circulaires

sont cintrées à l’atelier spécialisé del’entreprise. Elles sont ensuite envoyéessur le chantier et assemblées. Il s’agitdonc d’un coffrage complet qui permetun coulage unique effectué avec une for-mule de béton bien spécifique à prisetrès lente (évitant les micro-fissures dubéton par retrait de l’eau). Un processusqui a l’énorme avantage de s’affranchirau maximum de tout problème au niveaude l’étanchéité de voile.

COLLECTE DES EU/EV

Le réseau d'assainissement permet decollecter les eaux usées des différentespopulations raccordées à la stationd'épuration. Cette population comprend :

Le génie

O O O O OO O O O O ET L’ENVIRONNEMENTPHOTO EG CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

PHOTO EG CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

PHOTO EG CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

PHOTO EG CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

Représentant du maître d’ouvrage, l’éta-blissement du génie de Châlons-en-Champagne a réalisé l’ensemble desétudes préliminaires de ce dossier com-prenant les études de faisabilité, le pro-gramme et le lancement de tous les dossiers de consultation. Un dossierd’autorisation et de déclaration d’ICPE(Installation Classée pour la Protectionde l’Environnement), établi conjointe-ment avec le groupement de camp deMourmelon, a été déposé et accepté parla préfecture de la Marne, rendant ainsi

La lettre du génie

Page 49: LG_29

– 47 –

La lettre du génieLa lettre du génie

• les militaires en manœuvresur le camp,

• les personnels militaires etcivils travaillant pour lefonctionnement du camp,

• les familles logées dansdes logements SNI sur lecamp.

L’effectif total avec lestroupes en manœuvre étantd’environ 6400 personnes.

La collecte s’effectue exclu-sivement de façon gravitairegrâce à un linéaire de canali-sations d’environ 40 Km, leréseau étant de type séparatif.

CARACTÉRISTIQUESDES OUVRAGES

Suite aux études réalisées par la maîtrised’œuvre, la station d'épuration a étéconçue pour une capacité de 5 000 EH(Équivalents – Habitants) suivant le pro-cédé de type « boues activées – aérationprolongée », parfaitement adapté à lanature des effluents collectés (aucunrejet industriel).

Les différents ouvrages sont dimension-nés pour traiter les matières carbonées,ainsi que des matières azotées et phos-phorées, si nécessaire. De plus, la filièrede traitement des boues proposée a étéconçue pour être compatible avec lesniveaux de rejet exigés (incluant le traite-ment de phosphore éventuel) et per-mettre une valorisation agricole desboues par épandage.

Le traitement demandé est le suivant :

• DBO5 : 25 mg/l ou 75%;

• DCO : 125 mg/l ou 90%;

• MES : 35 mg/l ou 90%;

• NGL : 15 mg/l (moyen annuel).

Un plan d’épandage réalisé par laChambre d’agriculture de Châlons-en-Champagne permet à l’exploitant (GCM)la valorisation des boues de la station surles 80 Ha de terres agricoles du camp deMourmelon et de Moronvilliers qui sontgérés par la société de chasse du camp.Cet épandage sera réalisé deux fois paran, en février et août, par la CGE, société

titulaire du contrat d’entretien et d’exploi-tation (y compris l’enfouissement desboues).

Cette station d'épuration se distingueselon 3 critères très importants :

1 - La prise en compte des contraintesenvironnementales :

• la nouvelle unité est bâtie sur le siteexistant sans arrêter le fonctionnementde l'actuelle station de relevage. Leseaux usées sont donc traitées durantles travaux garantissant ainsi la protec-tion du milieu naturel ;

• tous les équipements bruyants sontmunis de capot et confinés ;

• les normes de rejet de la station d'épu-ration imposées par les textes régle-mentaires prévoient un traitementpoussé des matières carbonées, azo-tées (et phosphorées si la législationévolue).

2 - La mise en œuvre des technologieséprouvées d'épuration :

• la filière de traitement des eaux estcomposée :– d'un relèvement des eaux usées

urbaines, (poste de relèvement de 80 m3/h),

– d'un pré-traitement permettant d'éli-miner les particules solides, lessables et les graisses (dégrillage etdessablage, dégraissage),

– d'un traitement biologique en aéra-tion prolongée, le traitement de lapollution (bassin de 1 000 m3, aéra-tion par brosses),

– d'une clarification permet-tant de séparer l'eau trai-tée des boues résultant dutraitement biologique (cla-rificateur de 14 m de dia-mètre, raclage des boues),

– d'un canal de comptage ;

• la filière de traitement des boues estcomposée :– d'un épaississement par table

d'égouttage,– d'un silo de stockage des boues

épaissies (volume de 700 m3 - siccité6%).

Conformes à la réglementation « code de l’environnement », les eaux traitéessont rejetées dans un bassin d’infiltra-tion composé de deux lits d’épandage de300 m2 chacun fonctionnant alternative-ment.

Le rejet de ces eaux ainsi que la nappephréatique sont sous contrôle perma-nent, à l’aide de 3 piézomètres, dans les-quels seront régulièrement effectuéesdes analyses d’eau.

Les équipements de la station d'épura-tion sont gérés par un automate ;

3 - Les ouvrages existants :

• les ouvrages existants seront démolis.

L'achèvement des travaux est prévu pourjanvier 2003.

La mise en service effective de la stationd'épuration est prévue fin du premiersemestre 2003.

La réception définitive de l'unité serafaite pour septembre 2003. (Mise en ser-vice comprenant les essais de fonction-nement, la mise en route, et les essais deperformances de la station.)

PHOTO EG CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoir

◆ Coup d’œil sur…TémoignageA lireMultimédia

Page 50: LG_29

– 48 –

,SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…

◆ TémoignageA lireMultimédia

Du 21 janvier au 18 mars 2003, accompa-gné du major Gailhac et l’adjudant-chefLematte, j’ai effectué un séjour auSénégal pour une mission de formationen déminage des cadres du génie séné-galais.

Cette formation avait pour but d’instruire,en 2 stages de 3 semaines chacun, 40 cadres du génie sénégalais sur lesopérations de déminage et de dépollutiondu niveau MINEX 2. Ces cadres devraientformer très prochainement l’ossature dedétachements du génie qui auront pourmission de dépolluer la Casamance.

Début décembre 2002, je m’étais rendusur place avec le major Gailhac, pendantune semaine, afin de préparer notre mis-sion sur le plan logistique et d’évaluer leniveau des connaissances des futurs sta-giaires.

DÉROULEMENTDE LA MISSION

Notre mise en place s’est effectuée le 21janvier par le vol régulier de Air France.Le matériel d’instruction est arrivé 3 joursaprès, également par voie aériennecivile, ce qui nous a laissés le week-endpour tout installer et débuter le premierstage le lundi 27 janvier.

L’instruction en elle-même s’est trèsbien déroulée.

Les moyens demandés au géniesénégalais lors de la reconnaissanceavaient été mis en place. 21 sta-giaires ont suivi le premier stage etseulement 17 sur les 20 prévus ontsuivi le 2e stage.

Pour chaque stage, tous les candi-dats étaient sous-officiers à l’ex-ception d’un lieutenant. Il est ànoter que la moyenne d’âge des

sous-officiers stagiaires était biensupérieure à celle de nos stagiaireshabituels français. En effet, les sous-officiers sénégalais sont sélection-nés uniquement parmi les militairesdu rang ; il n’y a pas de recrutementdirect. De ce fait, la moyenne d’âgedes sergents se situe aux environsde 40 ans.

Dans le premier stage, plusieurscandidats étaient issus de formationadministrative et n’avaient donc aucuneconnaissance (ou très peu) dans ledomaine du combat du génie.

L’emploi du temps était chargé et lescours denses. Les stagiaires n’étaientpas habitués à ce rythme de travail et ontfait de gros efforts d’attention et de tra-

vail pour assimiler toutes ces connais-sances. Lors des séances pratiques surle terrain, les instructeurs ont toutefoisremarqué un certain manque d’organisa-tion et un commandement flou de la partdes sous-officiers. Les séances de miseen œuvre d’explosif réel, dirigées par lesinstructeurs français, se sont effectuéessans aucun problème et ont été unanime-ment appréciées par les stagiaires.

Formation des cadres du génie sénégalais

DANS LE DOMAINEO O O O OO O O O O DU DÉMINAGE

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

Le général Gaye, chef d’état-major desarmées sénégalaises, est venu visiter lepremier stage à l’instruction le 30 janvier.

La DIRPA (direction de l’information etdes relations publiques des arméessénégalaises) est venue faire un repor-tage sur la formation MINEX et ses butsle 11 février matin à l’occasion d’uneséance de dépollution pyrotechnique surle terrain. Plusieurs interviews, des ins-tructeurs comme des stagiaires, ont étéréalisées et ont fait l’objet d’une émissionradiophonique sur la radio nationale.

Au total, 34 candidats ont obtenu lediplôme MINEX 2 : 18 candidats sur 21dans le premier stage et 16 candidats surles 17 du deuxième stage.

Les 2 cérémonies de remise desdiplômes, les 14 février et 10 mars, ontété présidées par le directeur du génie, le

La lettre du génie

Page 51: LG_29

– 49 –

La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…

◆ TémoignageA lireMultimédia

colonel Sarr, et ont été couvertes par laDIRPA. À l’occasion de la 2e cérémoniej’ai officiellement remis au colonel Sarrles CD-ROM de notre base de données« mines » et du mémento des techniquesdu génie, le GEN 150.

VIE COURANTE

Notre séjour à Bargny, au sein même dubataillon de soutien du génie, s’estdéroulé dans d’excellentes conditions.

Nous avions fait le choix d’être hébergéssur le lieu de l’instruction plutôt queDakar afin d’économiser les délais quoti-diens de trajets. En dépit de la faibledistance séparant Dakar de Bargny(40 km) la densité, et les conditions,de circulation sont telles qu’il faut enmoyenne une heure et demie pour laparcourir.

Les conditions de vie étaient, certes,plus rustiques qu’à Dakar et les possi-bilités de distraction se résumaient àla salle « cadres » du bataillon.

Nous avons été très rapidement, etcomplètement, intégrés dans la vie dubataillon du génie. L’accueil des mili-taires du bataillon, de leurs familles

ainsi que de la populationde Bargny a toujours étéexcellent. Le jour de la fêtedu tabaski, par exemple,nous avons été invités,revêtus de la tenue tradi-tionnelle, dans 2 famillesdifférentes afin de vivrecette grande fête de lamême manière que la popu-lation sénégalaise.

Le personnel du bataillonétait d’une disponi-bilité exemplaire ànotre égard, que ce soit pour leservice ou pour les activités horsservice.

Leur aide nous a été d’un grandsecours, notamment lors des pre-miers contacts avec les commer-çants locaux pour connaître lesprix réels des marchandises etpour s’initier aux techniques trèsstrictes du marchandage. Et trèsrapidement d’ailleurs, les élèvesont surpassé les professeurs.

Nous avons également apprécié laremarquable réactivité du 23e BIMA, prin-cipal élément des forces françaises pré-

positionnées à Dakar. L’accueil y a tou-jours été chaleureux et le soutienapporté, tant en prêt de matériel qu’enconseils, nous a plusieurs fois tiré d’af-faire et ce, malgré des préavis parfoistrès courts. Il est tout de même rassurantde constater que la fraternité n’est pasun vain mot au sein de nos armées.

En conclusion, ce séjour très agréable(surtout si l’on compare les températuresque l’on avait par rapport à celles dumoment à Angers) nous a énormémentapportés tant sur le plan professionnelque sur le plan personnel.

Nous avons pu, une fois de plus, consta-ter à quel point les conditionsde vie en France sont idyl-liques par rapport à la pau-vreté ambiante au Sénégal.

La vie de la population séné-galaise est bien différente dece que l’on peut s’imagineren regardant les clichésdans les agences de tou-risme.

Le chef de bataillon QUIVIGERdu département de formation

au déminage de l’ESAG

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

DROITS RÉSERVÉS

Page 52: LG_29

– 50 –

La lettre du génie

Dans Et si c'était vrai…, Marc Levy faisait vivre desfantômes ; dans Où es-tu?, les fantômes sont tou-jours là, mais ce sont ceux des rendez-vous man-qués entre Philip et Susan. Ils ne faisaient qu'un,jusqu'à ce que Susan décide de s'engager dansune organisation humanitaire au Honduras, et queleurs vies se séparent. Pour toujours, ou presque :des lettres, quelques rencontres furtives à l'aéro-port continueront à entretenir la flamme, vacillante,mais tenace. Aussi, quand on demande à Philipd'honorer une promesse qu'il a faite à Susan, il n'hésite pasune seconde. Et pourtant, quelle promesse…Encore une fois, Marc Levy nous offre un récit bien ficelé, facileà lire, et qui fonctionne. De l'amour, du suspense, des rebon-dissements : il y a tout… Alors, on lui reprochera sûrementd'appliquer toujours les mêmes vieilles recettes, mais aprèstout, tous n'ont pas son talent pour les rendre efficaces.L'auteur nous assure quelques bonnes heures de lecture, quisont toujours bonnes à prendre, n'en déplaise aux esprits cha-grins !

Où es-tu ? - Marc Lévy - éditions Pocket

Clémentine, une jeune française, débarquesur cette île belle et sauvage au sud del’Australie. Elle est à la recherche de lafamille de son défunt mari. Étrangement,ses démarches auprès de l’administrationrestent sans résultat.Seule avec sa petite fille, Clémentine décidede refaire sa vie dans cette région du boutdu monde couverte de forêts impéné-trables.

Plusieurs hommes vont croiser le destin de la jeune femme. Maisau-delà de ces aventures, naît une passion encore plus étrange :celle qui attache Clémentine à la forêt profonde où l’on rencontreles plus grands arbres du monde et où erre encore le fantômed’un animal fabuleux, le « tigre de Tasmanie ».

Les tigres de Tasmanie - Bernard Simonet -

éditions Presses de la Cité

La lettre du génieSOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…Témoignage

◆ A lireMultimédia

L’enfant, le vieillard, le puissant, le faible, le savant comme l’ignare… nul ne peutprétendre échapper à la maladresse. Elle est la marque de notre émotion et denotre fragilité. De notre grâce, même. La littérature est peuplée de maladroits, lascience est ponctuée d’erreurs judicieuses, et la peinture « primitive », et lecinéma burlesque… Partout la maladresse révèle son sens moral et son altruisme.Il est donc temps de saisir la dimension heureuse de cette faute créatrice à uneépoque où il faut un homme parfait, où la science est régulièrement mise endemeure de garantir un monde sans faille. Penser la maladresse, en comprendrel’esthétique et les ressources créatrices est donc non seulement une forme de sagesse,mais aussi une action de résistance face au triomphalisme technologique ambiant.

La maladresse - Dirigé par Camille Saint-Jacques - éditions Autrement

À LIRE

Nous sommes dans les Aurès,pendant la guerre d’Algérie. Leslégionnaires du 2e REP affrontentune bande de rebelles, en unelutte à armes égales. Les uns ont pour eux la science ducombat, les autres opposent une connaissance ances-trale du terrain.Dans cette fresque somptueuse, il n’y a ni bons niméchants. Jamais la guerre d’Algérie n’avait été dépeinteavec une telle justesse, une telle honnêteté, une telledignité. Jean-Marie Selosse ne porte aucun jugement surles raisons qui poussent légionnaires et rebelles às’entre-tuer. Retrouvant l’esprit des anciens romans dechevalerie, c’est avec un admirable souffle épique qu’ilnous fait découvrir les secrets des âmes et des cœurs, àtravers une impressionnante galerie de personnages.

L’arbre de proie - Jean-Marie Selosse - éditions Italiques

Selon les propos de l'auteur lui-même,L'ignorance n'est ni un roman poli-tique, ni un texte autobiographique –même si le roman commence par larencontre, dans un aéroport, de deux« dissidents » de l'Est réfugiés enEurope de l'Ouest, qui retournent pourquelques jours dans leur pays d'ori-gine. L'ignorance, ici, ne fait pas allu-sion aux lacunes de la connaissance, mais précisément auxcôtés inconnus de la nature humaine, qui ne se révèlent pasdans la fadeur du quotidien, cachés qu'ils sont derrière le« rideau de la normalité », mais qui surgissent au grand jourdans des situations historiques exceptionnelles – comme lapériode de la Terreur sous la Révolution française. À partir decette notion d'ignorance comme lacune existentielle, MilanKundera s'interroge sur la mémoire, et surtout sur l'oubli, quià ses yeux prend le pas sur le travail de la mémoire : « Dequoi je me souviens? De très peu de choses. Et l'autre ne sesouvient pas des mêmes choses. C'est donc une non-ren-contre, mais qui est voilée par l'émotion. Mais, dès que lasituation subit une vraie analyse, vous vous rendez comptede la présence de l'oubli. »

L’ignorance - Milan Kundera - éditions Gallimard

Page 53: LG_29

– 51 –

La lettre du génieLa lettre du génie

Explorer la matière, mieux comprendre le monde qui nous entoure enplongeant au cœur des atomes et des molécules, ce rêve qui date del’Antiquité est enfin devenu possible. Un fabuleux voyage, accessible à un très large public, qui retrace lesrecherches des physiciens, les méthodes et les techniques de la « lumièresynchrotron », ses applications dans l’industrie, la pharmacologie,l’agroalimentaire, la vie quotidienne… Un cédérom d’une grande qualitéscientifique : plus de 600 écrans avec photos et schémas, des animations et des simulations, de nombreusesvidéos, des reconstitutions précises en images de synthèse. Un titre qui intéressera étudiants et chercheurs mais

aussi tous ceux qui se passionnent pour les plus récentes avancées de la connaissance.

Explorer la matière avec la lumière synchrotron - éditions IMediasoft

Managez une équipe de 15 à 40 cyclistes,gérez un calendrier, élaborez des stratégieset participez à des courses en temps réelavec des rebondissements, des attaques,des contre-attaques, des échappées, dessprints et des chutes !

Cycling manager - éditions Mindscape

Avec Michel Le Jardinier et JoëlAvril, créez, aménagez et embellis-sez votre jardin. Plus de 1 500 fichespratiques, illustrées et les 500 ques-tions-réponses et astuces de MichelLe Jardinier.

Le jardinage - éditions Mindscape

Vous êtes Buzz l’éclair, héros de l’Espace.Votre pire ennemi, l’infâme EmpereurZurg vous attend au tournant. Faites appelà vos amis et volez au secours de votreami Woody dans une aventure déliranteen 3D.

Toy story - éditions Mindscape

MULTIMEDIASOMMAIRE

Éditorial du généralSommaireL’actualité en brefLe génie combatLe génie construitLe génie secourtLe génie instruitLe génie étrangerHistoireExpériencesA savoirCoup d’œil sur…TémoignageA lire

◆ Multimédia

Page 54: LG_29

– 52 –

La lettre du génie

IINNTTEERRVVEENNTTIIOONN DDEESS UUIIIISSCC EENN AALLGGÉÉRRIIEE

Page 55: LG_29

BULLETIN D’ABONNEMENT

PETITES ANNONCES

Renvoyez le bulletin ci-dessus (ou sa photocopie) accompagné d’un chèque

à l’ordre de l’Association des amis du génie à :

La Lettre du génie

Abonnement

106, rue Éblé – BP 4125 – 49041 ANGERS Cedex

❒ Je m’abonne ❒ Je passe une annonce

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3 numéros par an

1 parution 5

La rubrique « petites annonces » est mise à votre

disposition pour acheter, vendre, échanger, louer

un appartement, une maison etc.

Gratuit pour insertion d’une offre d’emploi

France 20

Étranger 30

Abonnement collectif (unités du génie)

50 exemplaires 400

100 exemplaires 600

Page 56: LG_29

Parfois détruire Souvent construire

Toujours servir