L'exposition: Chouannerie(s) en Morbihan

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DOSSIER PRESSE

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dossier presse

// Présentation du projet

« En cinquante ans d’ici, nous éprouverons encore le fléau de la guerre civile ». L’auteur, administrateur du district de Ploërmel en août 1795, ne pensait pas si bien dire. Plus de deux siècles plus tard, l’écho des luttes qui ont déchiré l’Ouest du pays nous parvient encore. Beaucoup de légendes et de croyances perdurent sur les atrocités perpétrées par l’un ou l’autre camp. De fait, le discours historique a longtemps été altéré par des rivalités politiques comme celles qui ont opposé au cours des 19e et 20e siècles les républicains aux monarchistes. La Révolution est devenue moins un objet d’histoire qu’un objet politique. Chaque camp cherchant alors à prouver la violence de l’autre. Dans ces conditions, il est bien souvent difficile d’y voir clair dans une histoire devenue manichéenne avec ses bons et ses méchants.

Dans le Morbihan, le souvenir de la Révolution est très largement assimilé à un important mouvement contre-révolutionnaire appelé chouannerie. Les chouans désignent dès 1793 les insurgés du nord de la Loire. L’origine du nom est confuse, peut-être issu du gallo Chat-huant qui désigne la chouette hulotte dont le cri était un signe de ralliement dans les campagnes. Le chouan a acquis une véritable notoriété dans le département. Ses grandes figures ont été très largement récupérées dans la tradition populaire, dans la littérature, en politique et même à l’écran.

Cabane de chouans, gravure publiée dans La Bretagne de Janin 1844. Archives départementales du Morbihan,PB 10

DOSSieR De PReSSe // Octobre 2015

Pour leur part, les Archives départementales se sont déjà intéressées à plusieurs reprises à ce sujet, qui constitue l’un des temps fort de l’histoire du département. Pas moins de quatre expositions ont préalablement et partiellement couvert la période. L’année 2015 offre une belle opportunité de proposer une synthèse complète. en effet, le département commémore en cette année 2015 les 220 ans du débarquement de Quiberon et le bicentenaire de la petite chouannerie.

Paradoxalement, bien qu’elle soit profondément ancrée dans le paysage morbihannais (rues, monuments et autres musées), l’histoire de la Révolution – ou plus exactement ici de la contre-Révolution – reste méconnue. Que connaissons-nous véritablement de cette période ? Quelques lieux communs issus des livres scolaires et du cinéma : prise de la Bastille, décapitation de Louis XVi, Marie-Antoinette… Au-delà, notre connaissance demeure très lacunaire surtout lorsqu’on évoque la chouannerie. Cette dernière renvoie presque automatiquement à la Vendée. Pourtant, le Morbihan a vu se dérouler de nombreux événements marquants dont le plus célèbre, le débarquement des émigrés à Quiberon en 1795. Le Morbihan est également le département de naissance de Georges Cadoudal, chef chouan, ennemi juré de Napoléon.

Les Archives départementales se proposent ainsi de revenir sur ces temps forts de l’histoire du Morbihan et proposent une approche didactique des événements pour permettre notamment aux scolaires et au grand public de s’approprier cette période particulièrement mouvementée.

en outre, les Archives départementales conservent un ensemble exceptionnel de sources concernant la Révolution. Loin de l’austérité que l’on prête aux productions administratives, les rapports, les délibérations et les correspondances de l’époque fourmillent au contraire de récits et d’éléments qui permettent de s’imprégner du quotidien des Morbihannais et des Morbihannaises.

// Chouannerie(s) en Morbihan

Quand la Révolution éclate, le Morbihan est alors favorable aux vents de réforme. Cependant, la constitution civile du clergé, rejetée par l’Église et par ricochet par les populations rurales crée, en 1791, les premiers soulèvements des Morbihannais qui y voient une atteinte à leur pratique religieuse.

Dans le district d’Auray, 200 à 300 villageois se rendent ainsi le 7 février 1791 au matin dans la cité alréenne pour transmettre au directoire du district une pétition en défense de leurs prêtres. Le même jour, 300 manifestants issus des campagnes se dirigent, eux, vers Vannes. Tous affirment leur attachement à l’évêque et à leurs recteurs. Dans les campagnes, la rumeur se répand que l’évêque de Vannes est retenu prisonnier. Le 13 février 1791, les paysans de Theix, Saint-Avé, Sulniac s’arment, de manière souvent très rudimentaire, pour aller délivrer Monseigneur Amelot. Les soldats les stoppent aux abords de Vannes, au Liziec, sur la route de Rennes. C’est la première poussée de violence.

Deux ans plus tard, la République a besoin de soldats. Cette nouvelle levée, fixée à 2 614 hommes pour le Morbihan, suscite la crainte des patriotes morbihannais qui s’attendent à « éprouver de grandes difficultés ». en effet, la levée agit comme un détonateur et provoque en mars 1793 l’insurrection tant redoutée. Les populations rurales morbihannaises ont connu trop de désillusions : leurs prêtres sont persécutés, les inégalités demeurent, les bourgeois s’enrichissent. La Révolution n’a pas apporté le développement espéré. Hostiles à l’obligation militaire et à l’utilisation du tirage au sort pour désigner

CONSeiL DÉPARTeMeNTAL Du MORBiHAN // chouannerie(s) en morbihan // 3/7

Vite des hommes, des armes des cartouches ou nous sommes perdus, on égorge nos frères à Pluméliau. Du secours, du secours.

Billet des administrateurs du district de Pontivy demandant du secours pour les citoyens de Pluméliau. 14 mars 1793.

Archives départementales du Morbihan, L 2008

ceux qui partiront sur le front, les paysans prennent les armes. Les deux tiers du Morbihan se soulèvent. La chouannerie est née. un Morbihannais se distingue plus particulièrement : Georges Cadoudal. un des épisodes les plus emblématiques menées par les contre-révolutionnaires et leurs alliés britanniques est le débarquement des émigrés sur la presqu’île de Quiberon en juin 1795. L’opération est un échec et conduit à une sévère répression dans le Morbihan.

Les exactions des deux camps font régner un climat d’insécurité. Le Morbihan est déclaré plusieurs fois en état de siège et cette guerre civile plonge le département dans une profonde misère économique. L’arrivée de Bonaparte au pouvoir conduit progressivement à la pacification religieuse avec la mise en place du Concordat en 1801. La chouannerie perd une de ses figures majeures avec la décapitation de Georges Cadoudal en 1804. elle connaît un dernier soubresaut en 1815 lors des Cent-Jours de Napoléon.

Un catalogue en prolongement de l’exposition, les Archives du Morbihan publient un ouvrage d’une centaine de pages. enrichie de nombreuses illustrations et de documents, cette publication s’adresse à tous ceux et celles qui veulent découvrir ou approfondir leur connaissance de la chouannerie dans le département du Morbihan.

en vente aux Archives départementales et dans les librairies du Morbihan : 12 €.

Portrait de Cadoudal. [s.d.]. Archives départementales du Morbihan, 2 Fi 813

Gravure reproduisant La défense de Rochefort-en-terre, tableau d’Alexander Bloch. 1886. Archives départementales du Morbihan, 2 Fi 91

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CONSeiL DÉPARTeMeNTAL Du MORBiHAN // chouannerie(s) en morbihan // 5/7

Les ArChives déPArteMentALes dU MorbihAnLes Archives départementales ont été créées après la Révolution, par la loi du 26 octobre 1796, pour accueillir dans chaque département les archives des institutions d’Ancien Régime, des établissements religieux supprimés et des familles émigrées. Leurs fonds se sont enrichis tout au long des 19e et 20e siècles par versement ou dépôt d’archives publiques et par don, achat ou dépôt d’archives privées. Rattachées aux ministères de l’intérieur, puis de l’instruction publique, de l’Éducation nationale, et enfin des Affaires culturelles, les Archives départementales ont été transférées aux départements par la loi de décentralisation de 1983. elles sont gérées effectivement par le Département depuis 1986.

Les missions des Archiveselles forment une chaîne dont la finalité est la communication des documents.

collecter

Les collections s’enrichissent chaque année par le versement, obligatoire, des dossiers ayant un intérêt historique et patrimonial produits par les services du département, les services de l’État et les établissements publics du département. Des archives communales déposées sont également conservées ainsi que des archives privées (archives d’entreprises, d’associations, de familles, cultuelles…) qui entrent majoritairement par voie de dons, d’achats ou dépôts. Les documents collectés sont de tous types : des archives sur support physique (dossiers, photos, affiches, bandes magnétiques) aussi bien que des archives électroniques, qui sont aujourd’hui très présentes.

Dans le cadre de sa mission de collecte, les Archives départementales interviennent dans l’ensemble des services publics du département pour les aider à organiser leur production documentaire papier et électronique, de façon à ce qu’ils puissent avoir un accès immédiat à l’information qu’ils produisent.

classer

Les fonds d’archives sont classés selon un cadre de classement national. Chaque dossier est décrit et reçoit une cote alphanumérique qui permet de le retrouver facilement. Des inventaires ou répertoires sont rédigés pour servir de base aux recherches.

conserver

Les documents doivent être conservés à l’abri de l’humidité, de la chaleur, de la poussière et dans des conditions particulières de température et d’hygrométrie. Les Archives départementales disposent d’un atelier photographique qui microfilme et numérise les documents les plus fragiles ou les plus consultés afin de les protéger. un atelier de restauration traite les documents les plus endommagés afin d’enrayer leur dégradation et de permettre à nouveau leur consultation.

communiquer/valoriser

Les archives publiques sont, sous réserve des délais prévus dans certains cas (protection de la vie privée, du secret médical…) par le Code du Patrimoine, communicables de plein droit. La communication aux lecteurs se fait en salle de lecture avec l’aide du personnel ou sur internet. La fréquentation du site internet est d’ailleurs très importante. Le service répond également à des demandes de recherches historiques adressées par courrier. Lorsqu’un service

chiffres clés

une équipe de 47 personnes 29 km linéaires d’archives

conservées 15 000 documents

communiqués 5 800 élèves sensibilisés à

l’histoire du département 14 000 visiteurs aux

expositions réalisées par les Archives départementales 2 700 000 connexions

internet

© D.Dirou

CENTRE VILLE

Bd. de la résistance

Rue des Vénètes

CONLEAU

D.D.I.S.S.D.D.A.S.S.

Direction Conleau

Bd. des Îles

CENTRE VILLEDirection Arradon

LORIENT

ARRADON

VANNES - OUEST

VANNES - OUEST

Chambre d'agriculture

Centre commercialCARREFOUR

Av. de la Marne

SAINTE-ANNE D'AURAY

PONTIVY

NANTESRENNESvoie express

Direction Arradon

ARCHIVES DÉPARTEMENTALES

a versé des documents aux Archives départementales, il peut en obtenir à tout moment la communication : c’est la communication administrative. Les Archives départementales mettent l’accent sur la valorisation des archives conservées. L’objectif est de porter à la connaissance du grand public, sur l’ensemble du département, les richesses qu’elles conservent. Pour cela, les Archives départementales développent une action culturelle et une action éducative. L’action culturelle est basée sur 4 à 5 événements dans l’année : expositions, journées du patrimoine, publication d’ouvrages, concerts, conférences…

L’action éducative consiste à organiser des ateliers pédagogiques autour des archives. Afin de pouvoir toucher un vaste public dans l’ensemble du département, l’itinérance est favorisée : 18 expositions itinérantes sont proposées gratuitement aux collectivités et établissements culturels ou éducatifs du département et des ateliers pédagogiques sont organisés à la demande dans les collèges du département.

informations pratiquesL’exposition « Chouannerie(s) en Morbihan » est présentée du 15 octobre 2015 au 17 juin 2016 aux Archives départementales du Morbihan. ouverture de l’exposition de novembre à mars le 2e dimanche du mois (8 nov. //13 déc. //10 janv. //14 fév. //13 mars)de 14 h à 18 h

Archives départementales du Morbihan80, rue des Vénètes CS 52405 56 010 VANNeS CedexTél. : 02 97 46 32 52www.archives.morbihan.fr.

horairesDu lundi au vendredi de 9 h à 17 h 30.

enTrÉe Libre

Contact presseDavy DanoTél. : 02 97 54 80 02 Portable : 06 88 80 46 98Fax : 02 97 54 80 40Mail : [email protected]

DOSSieR De PReSSe // Octobre 2015

département du morbihan

2 rue de Saint-Tropez – BP 400 – 56009 Vannes CedexTél. 02 97 54 80 00