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L'EUROPE INDUSTRIELLE DU 19e SIECLE L'essor de la production industrielle. 1 B. L'évolution de la production d'acier, au 19e siècle. millions de tonnes 1840 1860 1880 1900 1913 - Royaume-Uni 0,6 1,5 3,7 6,0 9,0 - France 0,2 0,5 1,3 1,9 3,6 - Allemagne 0,1 0,3 2,0 7,3 17,0 - Etats-Unis 0,0 0,0 1,2 10,0 31,4 A. L'évolution de la production de charbon, au 19e siècle. millions de tonnes 1840 1860 1880 1900 1913 - Royaume-Uni 30 80 149 230 290 - France 3,0 8 19 33 40 - Allemagne 3,4 17 47 100 190 - Etats-Unis 2,1 13 83 245 510 Document 1: 1. Construire les 4 courbes de production de charbon et d'acier. 2. Quel pays a « décollé » en premier? __________________________________________________ 3. Comment expliquer l'avance de ce pays? __________________________________________________ __________________________________________________ __________________________________________________ 4. Comment ont évolué les courbes de ce pays, entre 1880 et 1913? __________________________________________________ __________________________________________________ 5. Comment expliquer cette évolution? __________________________________________________ __________________________________________________ __________________________________________________ 6. Quels sont les deux pays qui ont connu une forte croissance, à la fin du 19e siècle? __________________________________________________ 7. Comment expliquer les progrès de ces deux pays? __________________________________________________ __________________________________________________ __________________________________________________ 8. En quoi l'évolution des courbes de la France, au 19e siècle, fut-elle particulière? __________________________________________________ __________________________________________________ 9. Comment expliquer la « faiblesse » de la France, au 19e siècle? __________________________________________________ __________________________________________________ __________________________________________________ __________________________________________________ __________________________________________________ 100 50 0 1840 1860 1840 1860 6 3 0

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L'EUROPE INDUSTRIELLE DU 19e SIECLEL ' e s s o r d e l a p r o d u c t i o n i n d u s t r i e l l e .1

B. L'évolution de la production d'acier, au 19e siècle.

millions de tonnes 1840 1860 1880 1900 1913

- Royaume-Uni 0,6 1,5 3,7 6,0 9,0- France 0,2 0,5 1,3 1,9 3,6- Allemagne 0,1 0,3 2,0 7,3 17,0- Etats-Unis 0,0 0,0 1,2 10,0 31,4

A. L'évolution de la production de charbon, au 19e siècle.

millions de tonnes 1840 1860 1880 1900 1913

- Royaume-Uni 30 80 149 230 290- France 3,0 8 19 33 40- Allemagne 3,4 17 47 100 190- Etats-Unis 2,1 13 83 245 510

✍ Document 1:1. Construire les 4 courbes de production de charbon et d'acier.2. Quel pays a « décollé » en premier?

__________________________________________________3. Comment expliquer l'avance de ce pays?

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__________________________________________________4. Comment ont évolué les courbes de ce pays, entre 1880 et 1913?

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__________________________________________________5. Comment expliquer cette évolution?

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__________________________________________________6. Quels sont les deux pays qui ont connu une forte croissance, à lafin du 19e siècle?

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7. Comment expliquer les progrès de ces deux pays?

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__________________________________________________8. En quoi l'évolution des courbes de la France, au 19e siècle, fut-elleparticulière?

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__________________________________________________9. Comment expliquer la « faiblesse » de la France, au 19e siècle?

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L e s n o u v e l l e s m é t h o d e s d e p r o d u c t i o n .2

✍ Document 2:1. Citer, dans l'ordre chronologique d'apparition, les méthodes nou-velles de production évoquées dans les trois documents:

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2. Relever quels sont les différents avantages de ces nouvelles mé-thodes?

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__________________________________________________3. Quels en sont les inconvénients?

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B. Au milieu du 19e siècle.

La machine est un puissant agent du progrès démo-cratique; elle met à la portée des plus pauvres unefoule d'objets d'utilité, de luxe même et d'art, dont ilsne pouvaient approcher. La laine a descendu partout au peuple et le ré-chauffe. La soie commence à le parer. Mais lagrande révolution a été l'indienne [ toile de coton im-primée ]. Toute femme portait jadis une robe bleueou noire qu'elle gardait dix ans sans la laver, depeur qu'elle ne s'en allât en lambeaux. Aujourd'hui,son mari, pauvre ouvrier, au prix d'une journée detravail, la couvre d'un vêtement de fleurs. Il faut ce progrès pour nous faire accepter la durecondition dont il faut l'acheter, celle d'avoir un misé-rable petit peuple d'hommes-machines qui vivent àmoitié.

Jules MICHELET. Le Peuple. 1846.

A. A la fin du 18e siècle.

Un ouvrier, quelque adroit qu'il fût, pourrait peut-êtreà peine faire une épingle dans toute sa journée etcertainement il n'en ferait pas une vingtaine. Mais de la manière dont cette industrie est mainte-nant conduite, l'ouvrage est divisé en un grandnombre de branches. Un ouvrier étire le fil, un autrele redresse, un 3ème le coupe, un 4ème fait lapointe. J'ai vu une petite manufacture de ce genre.Dix ouvriers pouvaient faire plus de 48 milliers d'é-pingles. L'ouvrage d'un seul homme devient, dans une so-ciété plus avancée, la besogne de plusieurs. La per-fection à l'égard des manufactures consiste à sepasser de l'esprit de manière que, sans effort detête, l'atelier puisse être considéré comme une ma-chine dont les parties sont des hommes.

Adam SMITH. De la richesse des nations. 1776.

C. Au début du 20e siècle.

Quand nous coulâmes les premiers cylindres dumodèle T en 1910, tout se faisait à la main. Aujour-d'hui, le moulage se fait à la machine. L'outillage del'atelier est conçu en vue du modèle unique qui y estproduit.. Avec l'ancien système, 28 hommes assem-blaient 175 pistons et tiges en 9 heures. Le contre-maître divisa l'opération en 3 stades et installa uneglissière à l'établi. Chaque homme ne faisait plusque le tiers de l'opération, mais sans se déplacer.Aujourd'hui 7 hommes font 2 600 assemblages en 8heures.. Les gros salaires contribuent à l'abaisse-ment du coût de fabrication, les ouvriers devenantplus industrieux. La fixation du salaire de la journéede 8h à 5 $ fut une des plus belles économies quej'aie jamais faite, mais en la portant à 6 $, j'en fisune plus belle encore.

Henry FORD. Ma vie et mon œuvre. 1925.

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L'ESSOR DU CAPITALISMEC a p i t a u x e t a c t i o n s .1

✍ Document 1A:1. Quel est le nom de la société qui a émis cette action?

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__________________________________________2. A combien se monte le capital de cette société?

__________________________________________3. Que représente cette somme?

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__________________________________________4. En combien d'actions ce capital est-il divisé?

__________________________________________5. Quelle est la valeur d'une action?

__________________________________________6. Comment appelle-t-on une personne qui possède une ac-tion?

___________________ ou ____________________7. Que signifie la mention « au porteur »?

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__________________________________________8. A quoi servent les coupons détachables qui figurent enbas de l'action?

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__________________________________________✍ Document 1B:1. Quel est le nom de la société évoquée dans ce texte?

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__________________________________________2. Comment a-t-elle été fondée?

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__________________________________________3. Comment appelle-t-on ce type de regroupement?

__________________________________________4. Quel est le montant exact, en francs, du capital de cettesociété?

__________________________________________5. Quelle est, en pourcentage, la part de capital que pos-sède Monsieur Desrumaux?

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A.

B.La fortune des Grégoire, quarante mille francs de rentes environ, était tout entière dans uneaction des mines de Montsou. Ils en racontaient avec complaisance l'origine, qui partait dela création même de la Compagnie.Vers le commencement du siècle dernier [ au 18e siècle ], un coup de folie s'était déclaré,de Lille à Valenciennes, pour la recherche de la houille. Dans chaque commune, on sondaitle sol; et les sociétés se créaient, et les concessions poussaient en une nuit. Parmi les entê-tés de l'époque, le baron Desrumaux venait de fonder la société Desrumaux, Fauquenoix etCie, pour exploiter la concession de Montsou, et les fosses commençaient à donner de fai-bles bénéfices, lorsque deux concessions voisines, celle de Cougny, appartenant au comtede Cougny, et celle de Joiselle, appartenant à la société Cornille et Jenard, avaient faillil'écraser sous le terrible assaut de leur concurrence. Heureusement, le 25 août 1760, untraité intervenait entre les trois concessions et les réunissait en une seule. La Compagniedes mines de Montsou était créée. Pour la répartition, on avait divisé, d'après l'étalon de lamonnaie du temps, la propriété totale en 24 sous, dont chacun se subdivisait en 12 deniers,ce qui faisait 288 deniers, et comme le denier était de 10 000 francs, le capital représentaitune somme de près de trois millions. Desrumaux, agonisant mais vainqueur, avait eu, dansle partage, six sous et trois deniers.Il avait à son service, comme régisseur, Honoré Grégoire, qui cachait dans un bas une cin-quantaine de mille francs d'économies. Celui-ci céda en tremblant à la foi inébranlable deson maître. Il sortit 10 000 livres de beaux écus, il prit un denier. Son fils Eugène toucha desdividendes fort minces et vécut assez chichement. Mais les intérêts du denier montaientpeu à peu, la fortune commença avec Félicien. Cependant, les années qui suivirent furentmauvaises, il fallut attendre le dénouement des catastrophes révolutionnaires, puis la chutesanglante de Napoléon. Et ce fut Léon Grégoire qui bénéficia, dans une progression stupé-fiante, du placement timide et inquiet de son bisaïeul. Ces pauvres dix mille francs grossis-saient avec la prospérité de la Compagnie. Dès 1820, ils rapportaient cent pour cent, dixmille francs. En 1844, ils en produisaient vingt mille; en 1850, quarante. Il y avait deux ansenfin, le dividende était monté au chiffre prodigieux de cinquante mille francs: la valeur dudenier, coté à la Bourse de Lille un million, avait centuplé en un siècle. M. Grégoire, auquelon conseillait de vendre, s'y était refusé. Six mois plus tard, une crise industrielle éclatait, ledenier retombait à 600 000 francs. Mais il ne regrettait rien, car les Grégoire avaient mainte-nant une foi obstinée en leur mine: ça remontrait, Dieu n'était pas si solide. Puis, à cettecroyance religieuse, se mêlait une profonde gratitude pour une valeur qui, depuis un siècle,nourrissait la famille à ne rien faire.

Emile ZOLA. Germinal. 1885.

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6. Combien Honoré Grégoire a-t-il investi dans cette société?

_______________________________________________7. Qu'est-ce que le « dividende »?

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_______________________________________________8. A combien se monte le dividende au moment où est écrit letexte? Quel en fut le montant maximum?

_______________________________________________9. Combien M. Grégoire pourrait-il revendre son action? A quelprix maximum aurait-il pu la revendre?

_______________________________________________10. Où s'effectue la « cotation » de son action?

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L e c a p i t a l i s m e a u 1 9 e s i è c l e .2

A. Le capitalisme.

Commercer est un acte social. En conséquence, on regardait autrefoiscomme du devoir des gouvernements, dans tous les cas de quelque im-portance, de fixer les prix, et de régler les procédés de manufactures.Mais on reconnaît maintenant, quoique seulement après une longue lutte,qu'on assure plus efficacement le bon marché et la bonne qualité desdenrées en laissant les producteurs et les vendeurs parfaitement libres,sans autre frein que l'égale liberté pour les acheteurs de se fournirailleurs. Telle est la doctrine du libre-échange.

Adam SMITH. De la liberté. 1859.

B. Le rôle de l'Etat, dans un système capitaliste.

L'autorité ne doit jamais s'immiscer dans les questions de salaire. Le prixde la main d'œuvre hausse dans les temps où l'industrie est active, parcequ'il y a une grande demande de bras; il baisse quand l'industrie se ralen-tit, parce que le travail est plus offert que demandé.. Faites comprendreaux ouvriers ces vérités. Si des désordres éclatent, votre premier devoir sera de les réprimer.

Directive du ministre de l'Intérieur aux préfets. 1849.

✍ Document 2:1.. Sur quel principe repose le système capitaliste ?

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_______________________________________________2.. Quel fut le rôle de l’État dans le système capitaliste au 19e s

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LA NAISSANCE DU SOCIALISMEL e s t h é o r i e s s o c i a l i s t e s .1

✍ Document 1A:1. Selon Karl Marx, que se passe-t-il depuis toujours ( § 1 )?

__________________________________________________2. Qu'observait Karl Marx, au milieu du 19e siècle ( § 2 )?

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__________________________________________________3. Que critiquait-il dans le système capitaliste ( § 3 )?

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__________________________________________________4. Que proposait concrètement Karl Marx ( § 4 )?

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__________________________________________________5. Relever les 2 caractéristiques de la révolution communiste ( § 5 ):

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__________________________________________________6. Que Marx fonda-t-il en 1864?

__________________________________________________✍ Document 1B:1. Que signifie le mot « anarchie »?

__________________________________________________2. En quoi l'anarchisme est-il différent du marxisme?

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__________________________________________________3. Que proposait Proudhon?

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__________________________________________________✍ Document 1C:1. Comment Jean Jaurès comptait-il instaurer le socialisme?

__________________________________________________2. Que proposait-il concrètement pour transformer la société?

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__________________________________________________3. De quel parti le journal l'Humanité fut-il le porte-parole, en 1905?

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A. Le marxisme.L'histoire de toute société jusqu'à nos joursest l'histoire de luttes de classes. Homme libreet esclave, patricien et plébéien, baron et serf,maître et compagnon, bref oppresseurs et op-primés ont mené une lutte ininterrompue, quifinissait toujours soit par une transformationrévolutionnaire de la société tout entière, soitpar la disparition des deux classes en lutte..Le caractère distinctif de notre époque, de l'é-poque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifiéles antagonismes [ oppositions ] de classes.

La société entière se scinde de plus en plus en deux vastes camps ennemisqui s'affrontent directement: la bourgeoisie et le prolétariat..A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, se développe aussile prolétariat, la classe des ouvriers modernes contraints de se vendre au jourle jour. Le développement du machinisme et la division du travail, en faisantperdre au travail de l'ouvrier tout caractère d'autonomie, lui ont fait perdre toutattrait. L'ouvrier devient un simple accessoire de la machine. Par conséquent,plus le travail devient répugnant, plus les salaires baissent..Le premier pas dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat enclasse dominante, la conquête de la démocratie. Le prolétariat se servira de sasuprématie politique pour arracher peu à peu à la bourgeoisie tout capital, pourcentraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plusvite la masse des forces productives..Les communistes proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être at-teints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que lesclasses dirigeantes tremblent devant une révolution communiste! Les prolé-taires n'ont rien à y perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. PRO-LETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS!

Karl MARX et Friedrich ENGELS. Manifeste du Parti communiste. 1848.

B. L'anarchisme.Nous, producteurs associés, n'avons pas be-soin de l'Etat. Le socialisme est le contraire dugouvernementalisme. Nous voulons que lesmines, les canaux, les chemins de fer soientremis à des associations ouvrières, travaillantsous leur propre responsabilité. Il y a mutuali-té quand les travailleurs, au lieu de travaillerpour un entrepreneur qui les paie et gardeleurs produits, travaillent les uns pour lesautres et concourent ainsi à un produit com-mun dont ils partagent les bénéfices.

Pierre-Joseph PROUDHON. Manifeste électoral du peuple. 1848.

C. Le réformisme.L'humanité n'existe pas encore. A l'intérieurde chaque nation, elle est brisée par l'antago-nisme des classes. Seul le socialisme, en ab-sorbant toutes les classes dans la propriétécommune des moyens de travail, résoudra cetantagonisme. Que le suffrage universel s'af-firme, qu'une vigoureuse éducation laïqueouvre les esprits aux idées nouvelles et déve-loppe l'habitude de la réflexion, que le proléta-riat s'organise et se groupe, et la grandetransformation sociale qui doit libérer les hom-

mes s'accomplira sans les violences qui, il y a 110 ans, ensanglantèrent la Ré-volution démocratique et bourgeoise.

Jean JAURES. Numéro 1 du journal l'Humanité. 18 avril 1904.

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L e s s y n d i c a t s e t l e u r r ô l e .2

A. Affiche pour le 1er Mai 1906.

B. Le rôle de la C.G.T.

La C. G. T. groupe en dehors de toute école politique tous les travailleurs conscients de la lutteà mener pour la disparition du salariat et du patronat. Cette déclaration est une reconnais-sance de la lutte des classes qui oppose sur le terrain économique les travailleurs en révoltecontre toutes les formes d'exploitation mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classeouvrière.Dans l'œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit l'accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d'améliorations immédiates, telles que la diminution desheures de travail, l'augmentation des salaires, etc. Le syndicalisme prépare l'émancipation intégrale qui ne peut se réaliser que par l'expropriationcapitaliste; il préconise comme moyen d'action la grève générale.Le Congrès affirme l'entière liberté, pour le syndiqué, de participer en dehors du groupement, àtelles formes de lutte correspondant à sa conception politique, les organisations confédéréesn'ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis qui, à côté, peu-vent poursuivre en toute liberté la transformation sociale.

Charte d'Amiens. 16 octobre 1906.

✍ Document 4A:1. Quelles sont les revendications des syndicats?

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_________________________________________2. Quelles étaient les buts de ces revendications?

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_________________________________________✍ Document 4B:1. Que signifie le sigle C.G.T.?

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_________________________________________2. Relever 2 expressions qui montrent que la C.G.T. estun syndicat « révolutionnaire »?

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_________________________________________3. Quelle forme d'action privilégie la C.G.T.?

_________________________________________4. D'après la Charte d'Amiens, quel lien doit existerentre syndicats et partis politiques?

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BOURGEOIS ET OUVRIERSL e s b o u r g e o i s .1

A.Au milieu des champs de blé et de betteraves, le coron des 240 dormait. Ondistinguait vaguement les 4 immenses corps de petites maisons adossées, descorps de caserne ou d'hôpital, géométriques, parallèles, que séparaient lestrois larges avenues, divisées en jardins égaux. Chez les Maheu, au numéro16 du 2e corps, rien ne bougeait. Des ténèbres épaisses noyaient l'uniquechambre du 1er étage, comme écrasant de leur poids le sommeil des êtres quel'on sentait là, en tas, la bouche ouverte, assommés de fatigue.. Quatre heures sonnèrent. Catherine se leva. Maintenant, la chandelle éclairaitla chambre, carrée, à 2 fenêtres, que 3 lits emplissaient. Il y avait une armoire,une table, 2 chaises de vieux noyer. Et rien autre, des hardes pendues à desclous, une cruche posée sur le carreau, près d'une terrine rouge servant de cu-vette. Dans le lit de gauche, Zacharie, l'aîné, un garçon de 21 ans, était couchéavec son frère Jeanlin, qui achevait sa 11e année; dans celui de droite, deuxmioches, Lénore et Henri, le 1er de 6 ans, le second de 4, dormaient aux brasl'un de l'autre; tandis que Catherine partageait le 3e lit avec sa sœur Alzire,chétive pour ses 9 ans. La porte vitrée était ouverte, on apercevait le couloir dupalier, où le père et la mère occupaient un 4e lit, contre lequel ils avaient dû in-staller le berceau de la dernière venue, Estelle, âgée de 3 mois à peine. Legrand-père, Bonnemort, travaillant la nuit, se couchait au jour.Maheu se réveilla. La Maheude aussi venait de s'éveiller. Elle ne montrait quesa figure longue, déjà déformée à 39 ans par sa vie de misère et les 7 enfantsqu'elle avait eus. Elle parla avec lenteur, pendant que son homme s'habillait.- Tu sais, je suis sans le sou, et nous voici à lundi seulement; encore 6 jours àattendre la quinzaine. A vous tous, vous apportez 9 francs. Comment veux-tuque j'arrive? Nous sommes dix à la maison!- Oh! 9 francs! se récria Maheu. Moi et Zacharie, 3: ça fait 6.. Catherine et lepère, 2: ça fait 4; 4 et 6: 10. Et Jeanlin, un, ça fait 11.- Oui, 11, mais il y a les dimanches et les jours de chômage.- Faut pas se plaindre, je suis solide.. Est-ce que les bourgeois de la Piolainene t'ont pas dit d'aller les voir?- Oui; ils portent des vêtements aux enfants pauvres. Enfin, je mènerai ce ma-tin chez eux Lénore et Henri. S'ils me donnaient cent sous seulement.En bas Catherine s'était occupée du feu, la cheminée de fonte, à grille cen-trale. La Compagnie distribuait par mois, à chaque famille, 8 hectolitres d'es-caillage, charbon dur ramassé dans les voies. Il s'allumait difficilement. C'étaitune salle assez vaste, tenant tout le rez-de-chaussée, d'une propreté fla-mande, avec ses dalles lavées à grande eau et semées de sable blanc. Outrele buffet de sapin verni, l'ameublement consistait en une table et des chaises.Devant le buffet ouvert, Catherine réfléchissait. Il ne restait qu'un bout de pain,du fromage blanc en suffisance, mais à peine une lichette de beurre; et il s'a-gissait de faire des tartines pour eux 4. Elle coupa les tranches, en prit unequ'elle couvrit de fromage, en frotta une autre de beurre, puis les colla en-semble: c'était le « briquet », la double tartine emportée chaque matin à lafosse. Il ne restait plus de café, elle dut se contenter de passer l'eau sur lemarc de la veille. Tous 4, debout, avalaient en hâte. Chacun prit sa paire desabots, et ils sortirent...Les 4 haveurs venaient de s'allonger sur toute la montée du front de taille. Laveine était si mince, épaisse en cet endroit de 50 cm, qu'ils se trouvaient apla-tis entre le toit et le mur, ne pouvant se retourner sans se meurtrir les épaules.Ils devaient, pour attaquer la houille, rester couchés sur le flanc, le cou tordu,brandissant de biais la rivelaine, le pic à manche court. Maheu souffrait le plus.En haut, la température montait à 35°, l'air ne circulait pas. La roche ruisselaitd'eau. Il semblait que les ténèbres fussent d'un noir inconnu, épaissi par lespoussières volantes du charbon, alourdi par les gaz qui pesaient sur les yeux.

Emile ZOLA. Germinal. 1885.

B. Les logements des mineurs: les corons ( illustration pour Germinal, 1886 ).

A.La propriété des Grégoire, la Piolaine, était une grande maison carrée, sansstyle. Des vastes terres qui en dépendaient d'abord, il n'en restait qu'une tren-taine d'hectares, clos de murs. Le parc manquait, un petit bois en tenait lieu.Ce matin-là, les Grégoire s'étaient levés à 8 heures. D'habitude, ils ne bou-geaient guère qu'une heure plus tard, dormant beaucoup, avec passion. MmeGrégoire venait de descendre à la cuisine.- Mélanie, dit-elle à la cuisinière, si vous faisiez de la brioche ce matin, puisquela pâte est prête. Mademoiselle ne se lèvera pas avant une demi-heure, et elleen mangerait bien avec son chocolat.. Hein? ce serait une surprise!La cuisinière, qui les servait depuis 30 ans, se mit à rire. Honorine, une filled'une vingtaine d'années, servait de femme de chambre. Pour tout personnel,outre ces deux femmes, il n'y avait que le cocher, Francis, chargé des gros ou-vrages. Un jardinier et une jardinière s'occupaient des légumes, des fruits, desfleurs et de la basse-cour. Le service était patriarcal, d'une douceur familière.Mme Grégoire resta pour voir mettre la pâte au four. La cuisine était immense,et on la devinait la pièce importante, à sa propreté extrême, à l'arsenal descasseroles, des ustensiles, des pots qui l'emplissaient. Cela sentait bon labonne nourriture. Des provisions débordaient des râteliers et des armoires.- Et qu'elle soit bien dorée, n'est-ce pas? recommanda Mme Grégoire en pas-sant dans la salle à manger.Malgré le calorifère qui chauffait toute la maison, un feu de houille égayaitcette salle. Du reste, il n'y avait aucun luxe; la grande table, les chaises, unbuffet d'acajou; et, seuls, deux grands fauteuils profonds trahissaient l'amourdu bien-être, les longues digestions heureuses.. La chambre était la seulepièce luxueuse de la maison, tendue de soie bleue, garnie de meubles laqués,blancs à filets bleus.M. Grégoire rentrait. Ils s'installèrent dans les fauteuils de la salle à manger.Lui avait pris un journal; elle tricotait un grand couvre-pieds en laine. Ils vi-vaient ainsi depuis 40 ans. C'était une existence réglée, les économies dépen-sées pour Cécile. Aujourd'hui encore, ils contentaient chacun de ses caprices:un second cheval, deux autres voitures, des toilettes venues de Paris. Toutedépense qui ne profitait pas leur semblait stupide. Toute l'instruction de lajeune fille s'était faite à la Piolaine, dans une ignorance heureuse, dans descaprices d'enfant, jetant le livre par la fenêtre, dès qu'une question l'ennuyait..

Emile ZOLA. Germinal. 1885.

B. Une demeure bourgeoise: le château Dauphinot, à Cormontreuil ( 1875 ).

C. Un salon de grand bourgeois, au 19e siècle.

L e s o u v r i e r s .2

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L a s o c i é t é u r b a i n e , a u 1 9 e s i è c l e .3

Budget d'une famille de 4 personnes, en 1913. Bourgeois Employé Ouvrier

- Ressources annuelles ( impôts déduits ) 25 000 F 6 000 F 1 500 F

- Loyer et charges 3 750 F ( ) 900 F ( ) 225 F ( )

- Chauffage et éclairage 1 250 F ( ) 300 F ( ) 75 F ( )

- Nourriture 6 250 F ( ) 2 400 F ( ) 855 F ( )

- Habillement ( vêtements et blanchissage ) 3 250 F ( ) 780 F ( ) 180 F ( )

- Santé 500 F ( ) 60 F ( ) 30 F ( )

- Education des enfants 2 500 F ( ) 420 F ( ) 15 F ( )

- Domestiques 700 F ( ) 360 F ( ) 0 F ( )

- Loisirs ( distractions, voyages, réceptions ) 3 250 F ( ) 420 F ( ) 45 F ( )

- Imprévus 1 500 F ( ) 120 F ( ) 15 F ( )

- Economies et charité 2 050 F ( ) 240 F ( ) 60 F ( )

3. Citer trois dépenses qui sont, en chiffres bruts, très importanteschez les bourgeois:

__________________________________________________4. Quelle dépense montre que les employés cherchaient à imiter lemode de vie bourgeois:

__________________________________________________5. Quel type de dépense les distinguait toutefois des bourgeois?

__________________________________________________6. Quelle dépense dominait dans le budget ouvrier? Quelles dépensesétaient donc sacrifiées?

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✍ Documents 1 et 2:A partir de ces deux extraits du roman Germinal d'Emile Zola, dres-ser sur une copie un tableau comparatif des conditions de vie desbourgeois et des ouvriers. Classer les renseignements fournis par ru-briques:1: la composition des familles: les personnes citées et leur nombre.2: les activités et les revenus: qui travaille? combien gagne-t-on?3: l'alimentation: le repas évoqué; les aliments cités.4: le logement: la maison, les pièces, l'ameublement, le chauffage.5: les autres dépenses: habillement, loisirs, culture, économies..✍ Document 3:1. Calculer, en pourcentage, ce que représente chaque type de dé-pense pour ces trois ménages.2. Citer deux dépenses qui sont, proportionnellement, plus impor-tantes chez les bourgeois:

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