Lettres de 1987 La Vie - lavoieinfinie.files.wordpress.com · dissout tout mal – La Vie-Christ...

Joël S. Goldsmith

La VieContemplative

Lettres de 1987

Joël S. Goldsmith

La Vie Contemplative

Lettres de 1987

Ce livre est d’abord sorti aux États-Unis sous forme deLettres mensuelles en 1961. Puis il fut diffusé en livre en 1963.En France, il a été traduit et diffusé sous la forme de Lettresmensuelles, en 1987, numérotées de 85 à 96.

NOTE DU TRADUCTEUR : Il doit bien y avoir quelque raisondans la pensée de l’auteur de ces « lettres » et livres pour que,souvent à quelques lignes près, il mette ou ne mette pas demajuscule à des mots tels que vérité, conscience, lumière, mes-sage, etc... et pour qu’il multiplie parfois des termes de mêmesignification. Le rôle du traducteur étant avant tout de présenteren mots français ces écrits américains de travail, et non de litté-rature, il a choisi de suivre au plus près le texte original sans s’ar-rêter à rédiger en « bon Français », afin de ne pas être cons-ciemment cause d’insensible éloignement de la lettre de cemessage ; car il sait que c’est en partie du fait de divagationsexcessives de copistes, rédacteurs, penseurs et autres traduc-teurs, que des informations vitales pour l’humanité ont, dans lepassé, été perdues.

Sommaire

Chapitre I ..........................................................................7Connaissance consciente

La fonction de la conscience transcendantale – La consciencetranscendantale apporte un soulagement de l’inquiétude pourles personnes ou les choses – Devenir un avec notre source –Gagner la conscience de la présence – La gratitude et la viecontemplative – Préface à l’édition japonaise de L’Art de laMéditation – Réflexions de voyage.

Chapitre II .......................................................................25Éliminer nos concepts de Dieu, de la prière

et de la grâce

Aucune théorie ou concept de Dieu n’est Dieu – La guérisonapparaît à un moment de réalisation-Dieu – Les prières quicherchent des faveurs de Dieu sont futiles – L’État-d’Être deDieu – La prière de reconnaissance – Préparer le sol pour lesfruits spirituels – L’universalité de la grâce de Dieu – Noteadditionnelle.

Chapitre III .....................................................................45Commencer la vie contemplative

Reconnaître l’universalité de Dieu – Votre don de vous-mêmevous apporte le don de l’univers – L’homme ne peut pasinfluencer Dieu – La Présence qui habite en nous – La viecontemplative développe un sens d’universalité – Note addi-tionnelle.

Chapitre IV .............................................................................63Le sens ésotérique de la semaine sainte

L’humilité et la bienveillance du Jeudi Saint – VendrediSaint : La crucifixion du sens personnel – Pâques: l’Élévationau-dessus de tous les liens matériels – Le sens ésotérique desenseignements exotériques – Le dernier pas doit être fait toutseul – Note additionnelle.

Chapitre V...............................................................................81Des pas sur le chemin de l’illumination

Se libérer des lois matérielles et mentales – Atteindre la cons-cience transcendantale – Rengaine ton épée – David etGoliath – Silence et secret – À qui beaucoup est donné, beau-coup est demandé – Le Royaume de Dieu réalisé – Note addi-tionnelle.

Chapitre VI .............................................................................99Méditation contemplative

Que chaque méditation soit une expérience individuelle – Uneforme contemplative de méditation sur Dieu – L’accomplis-sement est atteint par l’union consciente – Commencer levoyage de retour à la maison du Père – L’Omniscience changenotre concept de la prière – Pratiquer la Présence – Notes devoyage.

Chapitre VII ..........................................................................117Les dés de Dieu sont pipés

Comme vous semez – La conviction de Dieu supprime lacrainte – Effets du processus évolutif à l’œuvre dans la cons-cience – Abandonner peur et foi et atteindre la grâce – Surl’éveil individuel du personnel des Forces Japonaises de selfdéfense – Notes de voyage.

Chapitre VIII ........................................................................135La contemplation développe l’observateur

Ne jugez pas selon les apparences – Vivre en témoin de l’ac-tivité de Dieu – La discipline dans la vie contemplative –L’auto-préservation est la note dominante dans l’expériencehumaine – Le détachement d’un contemplateur – Retirez toutjugement en bien ou mal – «Réveille-toi, toi qui dors» – Lavie contemplative produit une conscience de la vie commeindestructible – «C’est Je ; n’aie pas peur» – Notes de voyage.

Chapitre IX ...........................................................................155Préparation quotidienne à la vie spirituelle

Les étudiants ne doivent jamais avancer au-delà des prin-cipes – Quand une expérience spirituelle est-elle une expé-rience réelle? – États de conscience en développement – Lasource impersonnelle de toute discorde – La pratique quoti-dienne est essentielle – Ne croyez jamais que vous savez pourquoi prier – La pratique des principes est une aide à la médi-tation – Notes de voyage.

Chapitre X.............................................................................173Méditation sur la vie par la grâce

L’Omniprésence de Dieu – Pourquoi nous ne faisons pas l’ex-périence du royaume – Dieu est votre demeure – S’occuperdes problèmes quotidiens – Un seul désir légitime – Ce quivous appartient viendra à vous – Recherche-Moi – Abnéga-tion – Notes de voyage.

Chapitre XI ...........................................................................191Ressources et secret

La reconnaissance comme preuve de réceptivité – La grainedoit être nourrie en secret – Pratiquez mais ne prêchez pas –Notes de voyage.

Chapitre XII..........................................................................209Le Noël spirituel

Isaïe révèle le Christ – La réceptivité au Christ est plusgrande en période de besoin – Le rejet du Christ – Le Christdissout tout mal – La Vie-Christ impersonnelle – À traversla rédaction.

************

Si l’Éternel ne bâtit la maisonceux qui la bâtissent travaillent en vain

Psaume 127

L’illumination dissout tous les liens matériels et relie leshommes entre eux par les chaînes d’or de la compréhensionspirituelle ; elle reconnaît seulement la direction du Christ, ellen’a ni rituel ni règle mais l’Amour divin, impersonnel, univer-sel ; elle n’a aucune autre adoration que la Flamme intérieurequi est toujours allumée dans le sanctuaire de l’Esprit. Cetteunion est l’état libre de la fraternité spirituelle. La seule res-triction est la discipline de l’Âme; c’est pourquoi nous connais-sons la liberté sans licence ; nous sommes un univers uni sanslimites physiques, un service divin à Dieu sans cérémonie nicredo. L’illuminé marche sans peur – par la Grâce.

La Voie Infinie

Chapitre I

CONNAISSANCE CONSCIENTE

Une des phases les plus intéressantes du travail de La VoieInfinie consiste à observer les étudiants tout autour du mondequand ils commencent tout d’abord à entendre parler du Mes-sage, et puis extériorisent ensuite les fruits de leur étude. Deschangements, parfois petits, parfois grands, parfois incroyables,se produisent dans leur vie quand, année après année, uneplus grande prise de conscience des principes est introduitedans leur expérience par cinq, six, sept ou huit années d’étude.

Beaucoup de personnes qui cherchent la Vérité ou qui s’ef-forcent de trouver une voie pour sortir des inharmonies et desdiscordes de la vie recueillent l’impression qu’il y a quelquevoie rapide ou courte de domination de tous leurs problèmes,qu’il y a quelque sorte de message qu’ils peuvent lire dans unlivre ou entendre des lèvres de quelqu’un qui les sortira vitedes troubles dus à une manière matérielle de vivre, pour lesintroduire dans les harmonies de la voie spirituelle. Ceci estl’erreur qui est faite dans chacun des pays occidentaux.

Il n’en est pas ainsi en Orient (Extrême-Orient), où la rela-tive insignifiance du temps est mieux comprise et où on réa-lise qu’une évolution de la conscience ne peut se produire qu’enun certain nombre d’années. Mais à l’Ouest, où, en un courtcycle de vie, nous sommes passés de la lampe à huile à lalumière électrique moderne, et de l’ère des calèches à celle desautomobiles et aéroplanes, où il y a eu une augmentation dela vitesse et des voyages depuis 160 km à 2400 ou 3400 km,

7

nous ne semblons pas avoir suffisamment de temps ou suffi-samment d’intérêt pour prendre le temps du développementde la conscience spirituelle. À cause de ce progrès matériel etmécanique incroyablement rapide qui a établi le rythme denotre temps, beaucoup croient possible d’appliquer cette mêmevitesse à la vie spirituelle.

Mais quand on en vient au déploiement spirituel et au pro-grès spirituel, c’est une tout autre histoire. Là, un élément detemps entre dans la situation, et c’est cet élément de tempsque notre monde occidental semble ne pas vouloir accepter, oupeut n’être pas capable d’accepter ou préparé pour le faire.

Pour ceux d’entre nous qui viennent à un enseignement spi-rituel, il est souvent possible d’avoir nos problèmes rapidementréglés – problèmes physiques, mentaux, moraux ou financiers– mais naturellement, même si tous nos problèmes majeursétaient vite réglés, nous ne serions pas mieux que nous n’étionsauparavant, mis à part un petit soulagement temporaire desdiscordes du monde, parce que malgré le degré de liberté quenous pouvons obtenir par l’aide d’un praticien ou d’un ins-tructeur, nous avons tout de même à évoluer dans notre propreconscience afin de maintenir et de soutenir cette liberté.

La fonction de la Conscience Transcendantale

Quoiqu’un travail tel que celui de la Voie Infinie aide effec-tivement les étudiants à dominer leurs actuelles difficultésphysiques, mentales, morales ou financières, ceci n’est pas safonction essentielle. Le but de ce Message particulier est la spi-ritualisation de la conscience, ce que, dans le monde occidental,nous décrivons comme l’obtention de cet esprit qui était en leChrist Jésus – la conscience-Christ ou la Conscience trans-cendantale. En Extrême-Orient, ce même objectif s’appelle l’ob-tention de l’état-Bouddha, ou l’esprit-Bouddha, ou Buddhi,mais tous ces termes signifient la même chose, parce que lerésultat est exactement le même que l’on reçoive l’éclairementen Orient ou en Occident.

8

Le point que je voudrais que vous voyiez ici est que le but detout travail religieux devrait être l’éclairement spirituel, c’est-à-dire l’obtention de la lumière spirituelle. Quand cette lumièrearrive, elle arrive en tant qu’un état de conscience transcen-dantal, et c’est l’obtention de cet état transcendantal de cons-cience qui constitue réellement l’activité de la Voie Infinie etqui est la base de son enseignement.

La première question qui vient naturellement à l’esprit detout chercheur est : qu’est-ce que l’état transcendantal de cons-cience et quelle fonction accomplit-il dans notre expérience?Ma réponse est que la conscience transcendantale ou spiri-tuelle est un état de conscience qui libère instantanément l’in-dividu de toute inquiétude matérielle. Cela, je crois, est sa pre-mière et sa plus importante fonction dans nos vies. Il nouslibère de la peur et du doute ; il nous libère de l’inquiétude ausujet de ce que nous allons manger ou boire, ou de quoi nousserons vêtus. Et le plus important de tout, il nous libère de lapeur de la mort.

Que nous y ayons consciemment pensé ou pas, nous toussur le plan humain de la vie, nous craignons la mort. En fait,la seule raison qui nous fait craindre la maladie est que laconséquence naturelle de la maladie est la mort. Nous crai-gnons aussi la vieillesse parce que la vieillesse apporte avecelle la connotation de la mort prochaine. Du fait de son carac-tère inévitable, la mort est ce qui est craint, et la peur de lamort est souvent la cause même de nos maladies.

Cependant, dès le premier contact avec la lumière spiri-tuelle, toute peur de la mort disparaît parce que cette lumièrerévèle qu’il n’y a pas de mort et que l’expérience de passer dece plan de vie à ce qui est appelé le suivant, n’est pas réelle-ment une mort : ce n’est qu’une autre expérience comme notrenaissance. C’est un passage d’une phase de vie à une autre.Autrement dit, la vie n’a jamais eu un commencement, et parconséquent, notre venue dans ce monde n’était qu’une arrivéedepuis une autre phase de vie.


9

Certains de ceux qui ont atteint un certain degré d’illumi-nation sont capables de retourner en arrière et de voir diffé-rents aspects de leur vie avant leur présente expérience ter-restre. Quoique cela puisse ne pas être toujours possible, ilreste qu’avec le premier aperçu de lumière spirituelle nous réa-lisons vraiment que, puisqu’il n’y a pas de mort, il n’est pasnécessaire d’en avoir peur, et une fois que cette peur a été éli-minée, le corps semble s’ajuster de lui-même et la santé com-mence à se manifester au lieu de la maladie et des signes devieillesse.

La Conscience Transcendantale apporte un soulagementde l’inquiétude pour les personnes ou les choses

De plus, une fois que la lumière spirituelle a touché l’Âmeou conscience d’un individu, il ne peut plus jamais avoir d’in-quiétude au sujet de ce que nous appelons ressources – ce quenous allons manger ou boire, de quoi nous serons vêtus, oucombien d’argent nous aurons, ou n’aurons pas. La raison decette absence d’inquiétude constitue la somme et la substancede ce qui doit être notre but si nous devons atteindre la voiespirituelle de la vie.

Dans notre sens humain courant de la vie, l’inquiétude estpresque toujours pour des choses, des personnes ou des condi-tions. Si à cet instant même nous pensions à ce qui nous tra-casse le plus, nous trouverions selon toute probabilité, quenotre peur est indubitablement pour quelque chose sous laforme d’un effet – une personne, une condition, une chose, unmontant, un corps, un peu d’argent ou de propriété. Toujours,c’est au sujet d’un effet, et ce qui nous inquiète est toujours dudomaine de l’effet.

En tant qu’être humain, ne sommes-nous pas toujours entrain de lutter pour quelque chose, quelque personne ou quel-que condition? Cela peut être pour gagner sa vie, ou pour larenommée, ou pour la richesse ; cela peut être pour une édu-

10

cation ; cela peut être pour la santé – mais presque toujoursnotre vie est centrée sur l’obtention d’une chose ou d’une autre.

La plupart des humains ne réussissent pas au cours de leurvie à atteindre ce qu’ils ont cherché et disparaissent de cette viefrustrés, sans avoir jamais atteint le but. Ceux qui atteignentleur but constatent que cette réussite leur apporte peu de satis-faction durable. Certains obtiennent temporairement le corpsparfait, seulement pour être plus tard témoins de sa désinté-gration ; certains atteignent la richesse qu’ils ont cherchée, etpuis une fois qu’ils l’ont, trouvent qu’après avoir mangé troisfois par jour et avoir une abondante garde-robe, tout le reste deleur argent est de si peu d’usage que leurs efforts pour l’obte-nir paraissent rétrospectivement presque insensés. L’argentdonne rarement la satisfaction qu’une personne en attendaitpendant qu’elle combattait et luttait pour l’acquérir. Et je n’aipas besoin de vous rappeler que la renommée rapporte encoremoins de satisfaction et qu’elle est même une babiole encoreplus vide que la richesse.

Ceci ne signifie pas qu’il y ait quoi que ce soit d’erroné dansl’obtention de la renommée ou de la richesse ou de la santé oud’un corps parfait. Au contraire, mais ce sont toutes des chosesajoutées qui arrivent inévitablement quand la manière spiri-tuelle de vivre devient notre première et principale préoccu-pation. Dans la voie de la vie spirituelle, notre premier pasconsiste à nous détourner temporairement de notre préoccu-pation des choses, des personnes et des conditions, et à centrernotre attention sur l’obtention d’une réalisation consciente denotre Source.

Devenir un avec notre source

C’est un aspect de l’enseignement chrétien, tel qu’il estdonné au chapitre quinze de Jean, que lorsque nous sommesun avec notre Source, nous portons des fruits en abondance,mais que lorsque nous sommes séparés de cette Source nous


11

sommes comme une branche d’arbre qui est coupée et se des-sèche. Le Psaume quatre-vingt-onze aussi promet qu’aucundes maux de ce monde n’approchera de la demeure de ceux quiont fait de Dieu leur demeure, nous indiquant ainsi de nou-veau que notre unicité avec notre Source est ce qui nous séparedes maux de ce monde et maintient dans notre expérience lesharmonies du ciel.

La révélation m’a été donnée que dans mon union cons-ciente avec Dieu, en étant consciemment un avec ma Source,les bonnes choses de la vie m’étaient ajoutées, c’est-à-dire quej’étais uni à tout bien, uni à chaque forme de bien qui puissejamais être nécessaire à mon expérience. Le Maître a dit : «Nevous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez, dece que vous boirez, de ce dont vous serez vêtu… Mais cherchezpremièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ceschoses vous seront données par-dessus». Et ainsi est-il arrivéqu’exactement cette même conscience m’a révélé que quand jesuis consciemment un avec Dieu, je suis instantanément unavec tout le bien nécessaire à mon expérience. C’est pourquoije dois cesser de m’inquiéter de mes ressources, de ma santé, oude mon foyer. Je dois cesser d’avoir des pensées anxieuses oude m’inquiéter au sujet des choses de ce monde, et je dois fairechaque effort indiqué pour demeurer consciemment dans monunicité avec Dieu.

La partie vitale, le cœur de cette révélation est que noussommes déjà un avec Dieu. Nous sommes déjà un avec notrecourant-de-Vie, ou la Source de notre Vie. En fait, «Moi et monPère, nous sommes un» est une relation qui est indivisible etindestructible. C’est une impossibilité pour mon Père et moide devenir séparés parce que nous ne sommes pas deux : noussommes un! Nous sommes et avons toujours été un avec notreSource, un avec Dieu.

La raison pour laquelle les harmonies du ciel, la GrâceDivine, ne viennent pas dans notre expérience comme elles ledevraient se cache dans le seul mot : consciemment. Rien nepeut entrer dans votre vie ou la mienne sauf quand cela entre

12

à travers notre conscience. Ceci est la plus grande loi, la plusgrande découverte, le plus grand développement, ou plusgrande révélation qui soit jamais venue dans mon expérience– rien ne peut venir dans votre ou mon expérience excepté à tra-vers notre propre conscience.

Autrement dit, vous vous êtes consciemment amené vous-même à la lecture de cette Lettre. Il y a des millions de per-sonnes qui ne la lisent pas, et par conséquent, pas une seuleétincelle de ce Message n’a jamais pénétré leur conscience, desorte qu’ils ne sont même pas conscients que quelque chose decette sorte existe dans le monde; mais même vous qui lisez cesmots, vous pourriez, si vous le désiriez, rejeter de votre cons-cience le message qui vous est apporté. Vous pourriez resterassis là même où vous êtes, complètement inconscients de l’im-portance de ces mots, les lisant seulement de vos yeux, et ils neferaient aucune impression sur vous ; ils ne pénétreraient pasdans les profondeurs, dans le royaume de votre conscience. Sivous devez bénéficier de ce message, il faut qu’il y ait au fondde votre conscience une activité de réponse. Plus tard, enapprofondissant l’étude de ce message, vous allez découvrircomment vous avez admis dans votre expérience les inharmo-nies de la vie à travers votre propre conscience et commentvous pouvez les éliminer une fois qu’elles sont là, ou commentvous pouvez les empêcher de s’y enraciner, parce que rien nepeut se produire dans votre expérience autrement que par uneactivité de votre propre conscience.

Quoique vous et moi soyons un avec Dieu, quoique noussoyons un avec notre Source, un avec la fontaine de la vie éter-nelle, un avec la Source de l’abondance infinie, ces choses-làne peuvent entrer dans notre expérience qu’au moyen de notreacceptation dans notre propre conscience. En d’autres termes,quand nous commençons à déclarer au-dedans de nous-mêmequ’il y a une Source de Vie, il doit alors être vrai que cetteSource gouverne pour toujours Sa Création et qu’Elle main-tient et soutient pour toujours ce qu’Elle a fait apparaître sousforme exprimée.


13

Et ainsi, à partir du moment où nous percevons consciem-ment que nous sommes toujours dans le sein de notre Père ettoujours un avec notre Source, indivisible et inséparable decette Source, à partir de ce moment, il nous devient clair quetout ce qui s’écoule de ce courant-de-Vie, tout ce qui émane decette Source infinie Se déverse dans, et à travers, et depuisnotre conscience individuelle.

Gagner la conscience de la présence

Lorsque nous demeurons dans ceci, c’est-à-dire, si nousdemeurons dans cette Parole, si nous laissons cette Paroledemeurer en nous, nous porterons des fruits en abondance. Lesecret de la vie spirituelle est de reconnaître consciemment –de consciemment réaliser, accepter et déclarer – notre unicitéavec notre Source infinie, immortelle, éternelle, et d’accepter ladéclaration de l’Écriture que tout ce que le Père a est à nous etque le lieu où nous nous tenons est une terre sainte parce queMoi et le Père nous sommes là. Non seulement nous devonsl’accepter, mais nous devons demeurer dans cette déclarationchaque jour de la semaine, en nous remémorant consciemmentla vérité que «Moi et mon Père nous sommes un», que je suisun avec ma Source et que tout ce qui S’écoule de Dieu s’écouledans mon expérience.

Quand nous percevons que ceci est vrai et que nous avonsla volonté de faire en sorte que cela fasse partie de notre expé-rience consciente, nous sommes en train de nous engager dansune forme de méditation contemplative. Cette méditationcontemplative qui devrait être faite soit avant que nous sor-tions du lit le matin, soit quelques instants après, pourraitcommencer par un rappel conscient de la Présence et Pouvoirinvisible qui est à l’œuvre dans cet univers.

Comment ce jour est-il arrivé à être? Il doit sûrement y avoirune Force terrible, une Présence, un Être ou un Pouvoir énormequi a manifesté la lumière du soleil, la pluie ou la neige de ce jour.

14

Il y a un Quelque Chose qui agit de manière invisible dans cetunivers, émettant toute cette gloire dans le visible, une gloire dontje fais partie, car moi, aussi, j’ai été mis en expression par celaqui a émis les fleurs et les arbres, les oiseaux, et tout ce qui est.

Je suis un avec toute vie, et de même que cette Force invi-sible déverse la lumière solaire dans cette pièce, de même Elledéverse au-dedans de moi la vie et l’être, et à travers moi l’in-telligence, la sagesse, la direction, le guidage, l’amour, le soin etla protection. Toutes ces choses s’écoulent en moi et à traversmoi, depuis la Source infinie invisible.

Et nous passons ainsi par cette période de méditationcontemplative au moins trois ou quatre fois par jour, en pre-nant chaque fois un autre sujet. Mais pour l’instant nous consi-dérons ici notre thème majeur qui est que nous sommes cons-ciemment un avec Dieu. Nous sommes consciemment un avecnotre Créateur. Nous sommes consciemment un avec la Sourcede la Vie, mais tant que nous ne faisons pas de ceci une activitéconsciente, tant que nous ne réalisons pas consciemment quenous sommes un avec notre Source, que nous sommes insépa-rable et indivisible de l’Infinité et de l’Éternité, et que toutesces qualités et activités se déversent à travers nous – tant quenous ne faisons pas ceci consciemment, nous ne faisons pas l’ex-périence de ce qui est notre droit de naissance. Nous sommesenfants de Dieu, et en tant qu’enfants, nous sommes héritiersde toutes les richesses célestes. Mais ne pensons pas que nousallons entrer dans notre héritage sans amener consciemmentnotre héritage à expression. Cela doit être une activité cons-ciente.

Tout degré d’harmonie, de joie ou de succès qui doit venirdans notre expérience, doit avant tout y être apporté par quel-que activité consciente de notre mental ou par une activitéconsciente de nature méditative. Un jour le monde occidentalcomprendra mieux qu’aujourd’hui ce sujet de la méditation, etmême les pays d’Orient auront une restauration de la connais-sance de la méditation qui a été largement perdue dans cette


15

partie du monde. Ce n’est pas que les gens d’Extrême-Orientn’ont pas médité mais, du fait qu’ils n’ont pas connu le réelsecret de la méditation, ils n’ont pas médité correctement,même si c’est en Orient que la méditation a été découverte eta été le plus largement pratiquée. Avec la perte de l’art de laméditation vient la perte de tout ce qui est réellement valabledans la vie parce que ce manque de communion avec le Pèrenous jette à la porte de Sa maison. Cela nous fait sortir de cetteunion consciente avec cette Source infinie, et quand cela se pro-duit nous ne sommes plus un avec notre bien.

Il ne faut que très peu de semaines à consacrer quelquesmoments chaque jour à une méditation paisible dans ce sens dereconnaissance de notre unicité avec notre Source, et au faitque notre unicité avec notre Source constitue réellement notreunicité avec tout notre bien, avant que nous commencions àpercevoir les fruits de cette méditation dans notre expériencequotidienne à l’extérieur.

Chaque moment de méditation nous récompense riche-ment. Il en viendra beaucoup plus que ce que nous y mettons.Au contraire, rien n’en sortira d’autre que ce que nous y met-tons. Par exemple, la présence de Dieu est plus proche de nousque notre souffle, et ceci a toujours été vrai. Si nous essayonsde visualiser quelque chose de plus proche que notre souffle,nous allons comprendre qu’en fait la présence même de Dieuest où nous sommes. Quand nous sommes dans les profondeursde la maladie, du péché ou de la carence, à cette même seconde,la présence de Dieu est aussi disponible pour nous qu’elle l’étaitpour Moïse quand il conduisait les Hébreux hors de l’esclavage,ou qu’elle l’était pour Élie quand il trouvait des gâteaux cuitssur des pierres ou une veuve l’approvisionnant en nourriture.

La présence de Dieu est aussi présente avec nous qu’ellel’était avec Jésus-Christ quand il guérissait les malades ouqu’il multipliait les pains et les poissons ou pardonnait auxpécheurs, mais même ainsi cette présence de Dieu ne peut rienfaire du tout pour nous, parce que la responsabilité de l’ameneren expression active dans nos vies repose sur nous.

16

La présence de Dieu est sur les gibets ; la présence de Dieuest sur le champ de bataille où la mort et la destruction sontimminentes ; la présence de Dieu est là où chaque accident seproduit n’importe où dans le monde. La présence de Dieu estdans tous ces lieux et ces circonstances, mais la présence deDieu ne sert à rien à qui que ce soit excepté à ceux qui demeu-rent dans la connaissance consciente de cette vérité.

Nous devons demeurer du matin au soir et du soir au matindans la réalisation que : où je suis, Dieu est, et que la présencede Dieu est plus près de moi que mon souffle, que moi et monPère nous sommes inséparable et indivisible parce que noussommes un; que si je montais au ciel je trouverais Dieu, nonpas que je trouverais Dieu au ciel, mais que j’emmènerais Dieuau ciel ; que si je faisais mon lit en enfer, j’y trouverais Dieu,non pas que Dieu soit en enfer, mais parce que j’emmèneraisDieu avec moi ; et que si je marchais dans la vallée de l’ombrede la mort, j’y trouverais Dieu parce que où je suis, Dieu est, etoù Dieu est, je suis – nous sommes inséparablement, indivisi-blement un.

Ceux qui demeurent consciemment dans cette réalisationconstatent que quand une forme de mal vient dans leur expé-rience, elle fond et disparaît. Ceci est le secret de la vie mys-tique; ceci est le secret de la vie spirituelle. Tout cela est incor-poré dans le seul mot consciemment. Ceux qui connaissentconsciemment la vérité sont ceux qui font l’expérience de lavérité parce que la vérité est présente, que nous la connais-sions ou pas. Deux fois deux font quatre, même dans la pré-sence de ceux qui ne le savent pas ; mais pour que cela serve àquelque chose, deux fois deux doit être su consciemment.

La gratitude et la vie contemplative

La gratitude est une des forces les plus puissantes dans lavie de l’individu parce que c’est une des nombreuses facettes del’amour. Si nous comprenions la nature de la gratitude, nous


17

constaterions qu’elle va jouer dans notre expérience une bienplus grande part que nous ne pouvons vraiment le comprendre.L’erreur que font la plupart des gens dans le monde est qu’ilssont reconnaissants pour le bien qui vient à eux. Ils sont recon-naissants pour le pain sur leur table. Ils rendent grâce, réali-sant peu combien de temps ils gaspillent tout aussi longtempsque leur grâce est une gratitude seulement pour le pain surleur propre table.

La gratitude n’a rien à voir avec la reconnaissance pour lebien qui vient à nous. Comme chaque autre chose dans la viespirituelle, Dieu est non seulement universel, mais aussiimpersonnel, dans le sens que Dieu ne fait pas acception depersonnes et qu’Il n’a jamais envoyé quelque chose à vous ou àmoi, en tant que vous ou que moi. Tout ce que Dieu a est ànous, mais si nous prétendions cela pour nous seuls, nous pour-rions peut-être le perdre. Quand je dis «Tout ce que le Père aest à moi», je veux dire que cette même totalité est à vous et àchacun. Le fait que tous les gens dans le monde ne sont pasbénéficiaires de ce bien est dû à leur propre manque de connais-sance – à leur manque de reconnaissance consciente de cettevérité.

Autrement dit, soyez certain que Dieu n’a jamais sélec-tionné Joël ou qui que soit d’autre pour lui donner quoi que cesoit – pas même le message de La Voie Infinie. La Voie Infinieest une activité de la conscience, et quiconque lui ouvre sa cons-cience peut en faire l’expérience, parce que Dieu ne fait pointacception de personnes. Dieu ne dresse pas une table pour vousou pour moi – Dieu a dressé une table pour cet univers entier.Dieu n’a pas mis la marque de quelque personne que ce soitsur les troupeaux des milliers de collines, sur les récoltes dansle sol, les perles dans la mer, ou les diamants dans la terre.Dieu n’a pas mis le nom de qui que ce soit sur quoi que ce soitqu’Il a donné à cet univers : Dieu S’est exprimé Lui-même uni-versellement ; Dieu a extériorisé Sa gloire universellement.

Dès le moment où nous commençons à être reconnaissantsimplement pour le fait que Dieu est dans Son ciel, notre vie

18

commence à changer. Par conséquent, cessons de penser entermes de «moi» et «mien» et commençons à être reconnais-sant pour tout le bien dont Dieu a muni cet univers – recon-naissant que les récoltes soient dans le sol et que les entraillesde la terre soient pleines de ses richesses – nous réjouissantde l’universalité du bien de Dieu, nous réjouissant et étantreconnaissant pour les richesses qui sont sur la face de la terre,nous réjouissant que chaque personne qui leur ouvre sa cons-cience les reçoive, non parce que Dieu envoie ces choses à cettepersonne, mais parce que Dieu les envoie dans le monde entant que sa présence manifestée.

La présence de Dieu apparaît comme nourriture, vêtement,logement et décor. Et tout cela n’est rien d’autre que la pré-sence de Dieu manifestée, et quand nous commençons à expri-mer de la gratitude pour la présence de Dieu apparaissantcomme le bien dans ce monde, nos âmes, nos mentaux et noscœurs sont remplis d’amour. Mais quand nous personnalisonset croyons que pour une raison quelconque Dieu a donné à unepersonne et qu’Il retient à une autre, nous déshonorons Dieu.

Voyons donc clairement qu’à notre méditation et à notrepratique de la présence, nous devons ajouter le très importantingrédient de la gratitude. En nous promenant dans le parc,soyons reconnaissant de toute la beauté qui est de tous côtéspour réjouir le cœur. En regardant le ciel quand brillent lesétoiles, soyons reconnaissant qu’elles soient là – mais soyonstout aussi attentif à ne pas prétendre qu’elles sont à nous !

Ce qui me préoccupait dans mes premières années étaitque tellement d’abondance et d’amour de Dieu apparaissaienten évidence et pourtant qu’il y avait tellement de pauvreté,de péché et de maladie chez les hommes. Et pour moi, la ques-tion brûlante était de savoir pourquoi ceci était vrai, et com-ment on pourrait l’éliminer. La réponse qui est venue disaitque c’était seulement par notre connaissance consciente etnotre acceptation de la grâce de Dieu, en vivant consciemmentdans la réalisation de la présence de Dieu, que ces choses qui


19

n’appartiennent pas à notre expérience pourraient être élimi-nées et remplacées par les choses qui sont à nous par droitdivin.

C’est pour cette raison que les deux livres La Pratique de laPrésence Divine et L’Art de la Méditation ont été fournis commeétudes de base dans notre travail, parce que tout notre travaildoit nécessairement être fondé sur la capacité de méditer cons-ciemment et de pratiquer consciemment la Présence de Dieujusqu’à ce que nous atteignions le point où nous n’allons jamaisdormir le soir sans Dieu dans notre pensée, et que nous nenous éveillons pas le matin sans Dieu comme notre premièrepensée. Nous sortons de chez nous avec Dieu dans notre pen-sée. Nous vivons constamment avec Dieu dans notre pensée.

Ceci est la voie, donc, par laquelle les bénédictions de Dieuatteignent l’homme – par une activité de conscience, par uneactivité de notre propre conscience, par notre connaissanceconsciente de la vérité, et en priant sans cesse – et toutes cesbénédictions sont des dérivés du grand objectif unique qu’est laconnaissance consciente de la présence de Dieu.

Préface à l’édition japonaisede L’art de La Méditation

En octobre 1960, la traduction japonaise de L’Art de laMéditation est sortie au Japon avec la préface suivante écritepar son traducteur, M. Hisaji Hattori :

Ce livre, L’Art de la Méditation, de Joël S. Goldsmith, 1956,explique comment la réalisation de l’unicité de l’homme avecDieu peut être atteinte par l’art de la méditation, et ce n’estpas une autre littérature théologique laborieuse.

Par la réalisation de l’unicité de Dieu et de l’homme, l’hom-me se trouve libéré du sens matériel, il domine la peur de lamort et parvient à une vie vécue dans un harmonieux amourparfait fraternellement – de bon voisinage. L’auteur insiste for-tement sur l’importance de la méditation sur ce chemin vers

20

le Satori. Il est semblable à la Voie du Zen, mais, tandis que leZen expose la contemplation du Vide, ce qui est froid et videdans sa perception austère de la vie, ce livre présente Dieucomme Amour et exalte un univers abondamment béni par cetAmour. Il enseigne, avec amour et avec soin, comment nousqui avons reçu la vie dans ce monde pouvons vivre nos vies parla grâce de Son Amour et partager un amour fraternel et com-munautaire, rempli de bonheur et d’abondance.

Personnellement, j’avais un penchant pour les enseigne-ments du Zen, mais ressentant une aversion pour sa froide aus-térité, je me suis tourné vers le Christianisme et j’ai découvertdans les divers écrits de l’auteur une culmination des pointsprincipaux dans une unité des deux enseignements du Zen etdu Christ. Mon respect et mon admiration se sont approfondisen connaissant de plus près l’intégrité et le caractère de l’au-teur.

C’est une des tragédies de l’humanité que les enseigne-ments du Zen et du Christ soient pris par erreur comme desthéologies différentes et séparées à cause de la barrière du lan-gage. Avec les progrès de la science, alors que nous entronsdans un âge d’exploration spatiale extérieure, même en reli-gion, ne devrions-nous pas surmonter ces barrières linguis-tiques afin que toute l’humanité puisse adorer un seul Dieu etvivre dans l’amour fraternel et lutter ensemble pour un mondemeilleur et plus beau?

Spécialement nous, de la race japonaise, qui avons depuisles temps anciens penché vers le zen et le culte des ancêtres,nous devrions nous efforcer de comprendre et de saisir davan-tage les enseignements du Christianisme, et j’ai une fermeconviction que ce livre jouera un rôle important dans ce but.

******


21

RÉFLEXIONS DE VOYAGE

Temps et espace ! Voyage de La Voie Infinie ! Quelle expé-rience! Par exemple, fin décembre et début janvier, aux États-Unis, Canada, Europe, Inde, Ceylan, Afrique (du Sud), Aus-tralie, Nouvelle-Zélande, et d’autres parties de l’Orient, vouslirez ce message pendant que nous serons tranquillement cheznous pour notre mois de méditation. Mais ceci est écrit à Sin-gapour le 30 octobre alors que nous quittons l’Orient pourl’Australie et la Nouvelle-Zélande. Bien qu’il y ait encore unmois de conférences et de travail de classe et environ vingtmille kilomètres de voyage devant moi, vous lirez ceci quandtout cela sera derrière moi.

Ce voyage a mis en vedette une facette de La Voie Infinie.Comme vous le savez, nous reconnaissons que chaque chosevisible, audible, touchable, humable et pensable est l’expres-sion extérieure de quelque chose dans le domaine du réel –même les superstitions, les mythes et ce qu’on appelle pra-tiques païennes.

Quand des visiteurs d’Occident vont en Orient et observentle nombre inhabituel de temples, de sanctuaires, de statuesreligieuses et de groupes de prières, ils en parlent souventcomme le paganisme de l’Orient. Quand ils retournent chezeux et trouvent dans les églises de presque chaque coin de ruede chaque ville, un nombre encore plus grand de prière, beau-coup de vitraux, de motifs religieux et de statues de Jésus endifférentes formes et positions depuis celle de prière à celle dela crucifixion, des statues et peintures de saints et de sages, jeme demande combien d’entre eux perçoivent que tous ces sym-boles extérieurs procèdent de la même source.

Soyons tout à fait clair sur ce point: derrière toutes les appa-rences pratiques païennes de l’Est et de l’Ouest, il y a la véritéspirituelle. Tout d’abord, l’existence même d’un groupe de prièredans une église, un temple ou un jardin, est une reconnaissanced’un Être Suprême ou Divinité. Qu’elle soit faite assis, debout

22

ou à genoux, la prière est une reconnaissance d’une Présencedivine. Sur ce point, l’Est et l’Ouest sont tous deux d’accord.Les statues et sculptures des guides religieux dans l’Est sontune reconnaissance de ceux qui par leurs vies ont révélé leurobtention de quelque degré de Conscience divine.

Les peintures, vitraux, et les sculptures des églises occi-dentales ne sont que la reconnaissance de la mesure d’obten-tion spirituelle du Sauveur occidental, de ses disciples etapôtres, et d’autres lumières religieuses. Ici aussi, l’Est etl’Ouest sont d’accord, et avec raison, parce que tout le symbo-lisme religieux en rites ou cérémonies est la tentative d’utiliserdes moyens propres à atteindre un état de conscience élevé.

Derrière toutes les formes de culte, on doit reconnaître qu’ily a un principe universel, divin, infini, de loi, de vie ou d’être,et dans une telle reconnaissance il devient évident que le Sei-gneur est unique. Pour une personne de discernement, il n’y a,par conséquent, aucun paganisme dans aucune religion, et per-sonne ne peut prétendre qu’il y a une religion juste ou fausse.Le paganisme se situe dans les formes du culte que suivent leshommes et dans leurs différentes croyances au sujet de la reli-gion. Par exemple, croire que l’homme peut influencer Dieupar des mots, des pensées ou des actions, est une forme depaganisme; alors que réaliser Dieu comme Omniscience, Omni-potence et Omniprésence est un culte religieux vrai.

Croire que Dieu a une forme finie, des émotions et des réac-tions est une forme de paganisme ; alors que comprendre Dieucomme la Vie, la Loi, l’Être, la Substance et l’Activité de touteforme spirituelle est adoration vraie. Faire connaître quelquechose à Dieu, L’aviser, L’informer ou L’implorer est une formede paganisme, tandis qu’aimer Dieu et Lui faire confiance, etécouter Sa Voix est adoration plus élevée.

Faire l’expérience des formes extérieures de culte tellesqu’elles sont exercées dans les services d’église ou en célébrantdes jours de fête, des festins ou des jeûnes, est véritable culteet le vrai adorateur peut participer à des services de la syna-gogue hébreue, de l’église protestante ou catholique, ou du


23

temple musulman ou bouddhiste avec la même dévotion, parceque derrière ce culte, quelle que soit sa forme, il reconnaîtl’Unique «apparaissant comme plusieurs».

Avec la même consécration, j’ai parlé en Extrême-Orient àdes groupes chrétiens et non-chrétiens, et ils m’ont tous écoutéavec autant d’intérêt et d’attention. Ainsi La Voie Infinie portetémoignage de l’Esprit divin dans l’homme, d’Étincelle divine,qui est sans race, sans religion, sans nationalité, sans croyance,sans affiliation politique, et qui est pourtant le seul Principeanimateur, la Vie, l’Âme et l’Esprit de tous. Dans cette unicité,il y a un lien spirituel qui nous unit dans Sa grâce.

Joyeuse Nouvelle Année,

Aloha,

Joël

24

Chapitre II

ÉLIMINER NOS CONCEPTS DE DIEU,DE LA PRIÈRE ET DE LA GRÂCE

La religion est une expérience individuelle, et il est non seu-lement impossible d’aller deux par deux ou quatre par quatreau ciel, mais même toute tentative de le faire doit finir en échec.

Si quelqu’un est intéressé par une manière spirituelle devivre, par la recherche du royaume de Dieu ou d’une solutionaux problèmes humains, il est nécessaire qu’il s’embarque seuldans cette mission. Ceci ne veut pas dire que si son mari ouson épouse souhaite aussi s’engager dans une telle mission, ilou elle ne devrait pas le faire ; mais du fait de la nature mêmede cette recherche, chacun doit trouver sa voie au-dedans delui-même, tout seul. Il n’y a pas deux personnes qui puissentprogresser à la même allure parce qu’il n’y a pas deux per-sonnes au même niveau de conscience ; et par conséquent, lavie religieuse est une vie qui doit être vécue au-dedans de l’in-dividu, sans tenir compte de ce qui en est partagé extérieure-ment. Personne ne peut réussir cette vie pour un autre : chacundoit la réussir pour lui-même.

Dans les écrits et les enregistrements de La Voie Infinie,on trouve la relation de ma propre recherche de Dieu – lamanière, les moyens et l’accomplissement. Ceci a été exposésimplement pour montrer ce qu’un individu a réalisé, et ceslivres et enregistrements vous sont offerts dans l’espoir quevous allez les lire, les étudier ou les entendre, et les mettre enpratique ; et, dans la mesure où cela se révélera efficace, vivreavec eux et par eux.

25

En quelques petites années, beaucoup de milliers de per-sonnes qui ont suivi la voie particulière connue comme La VoieInfinie ont, dans une certaine mesure, trouvé leur paix, leurharmonie, sûreté, sécurité, et leurs ressources. Cependant, enlisant et en étudiant La Voie Infinie, vous ne lui êtes lié d’au-cune façon. À tout moment, vous êtes un agent spirituel libre,libre de venir à nous ou à n’importe lequel de nos étudiantsqui est actif dans le travail, mais toujours aussi libre à n’im-porte quel moment de ne pas venir – toujours aussi libre detrouver votre voie. Vous n’avez aucune obligation ; vous n’avezaucun embarras, et si La Voie Infinie ne se révèle pas efficacedans votre cas particulier, vous êtes toujours libre d’aller plusloin, de chercher plus loin, jusqu’à ce que vous trouviez l’en-seignement particulier qui est le vôtre.

Vous n’avez aucune obligation envers moi, ni envers le mes-sage de La Voie Infinie. Il n’y a rien que vous puissiez y joindre,il n’y a donc aucune affiliation ou lien à dissoudre. Venez, pro-fitez, mangez, buvez, soyez satisfait, mais laissez chacun denous maintenir son unité avec Dieu. De cette manière, il y ala vraie liberté et l’obligation que chacun a est envers son Créa-teur et non pas à l’égard d’un homme quelconque. Quelle satis-faction de s’en souvenir !

Jour et nuit, et nuit et jour, je ne dois rien d’autre à l’hom-me que de l’aimer. Ma seule obligation est d’aimer mon Dieu etmon congénère. Il n’y a aucune manière d’exprimer la joie et laliberté que cela donne à nous tous ; il n’y a aucune manièred’expliquer ce qui se passe dans la conscience d’un individu quisait qu’il est libre en Dieu.

Quand des gens se rassemblent en larges groupes, ils ontune tendance à s’appuyer sur le fait d’être ensemble, ou cetteunion, pour leur démonstration de paix, d’harmonie, de sécu-rité, et par là même ils la perdent. L’idée que dans l’union il ya la force a été instillée aux gens depuis l’enfance, mais ellen’est pas vraie, excepté dans le sens spirituel d’union avecDieu, mais pas dans l’union des uns avec les autres.

26

Des couples se sont mariés, croyant que dans une telle unionserait leur force et puis ils ont découvert que chacun avait àtrouver sa force individuellement – que la force ne pouvait pasêtre trouvée collectivement. Des nations se sont unies, mais cesunions n’ont habituellement duré que jusqu’au moment où ellesn’ont pas interféré avec les buts égoïstes et les ambitions desparties concernées.

Quand les gens s’unissent humainement dans le but detrouver la sûreté, la sécurité, la paix, l’harmonie ou la santé, ilsdoivent échouer parce que la seule manière de réussir ceschoses-là est en proportion de leur union avec Dieu, consciem-ment réalisée – leur unité avec leur Source. Ceci est quelquechose que personne ne peut faire pour un autre. Chacun doit leréussir pour lui-même.

Aucune théorie ou concept de Dieu n’est Dieu

En s’engageant dans une voie spirituelle de la vie, il y a unedifficulté que chacun doit surmonter s’il veut rester sur le che-min spirituel. Cette difficulté est liée à trois mots ; mais unefois que vous êtes capable de dépasser les limitations de cestrois mots, vous constatez que le chemin spirituel est bien plusfacile que vous ne l’aviez jamais imaginé, et beaucoup plusjoyeux et rentable. Mais pendant quelque temps, la lutte setient dans ces trois mots, dont le premier est Dieu – D-i-e-u.

La partie la plus dure de votre voyage spirituel consiste àvous élever au-dessus des concepts de Dieu que vous avez jus-qu’ici acceptés. Que votre concept de Dieu soit venu d’uneéglise, de vos parents, ou de votre expérience personnelle dela vie – qu’importe comment vous avez acquis votre concept deDieu et quel que puisse être ce concept – ce n’est pas Dieu.

Rien de ce que vous savez de Dieu n’est Dieu. Aucune idéede Dieu que vous pouvez avoir n’est Dieu. Il n’y a aucune idéeimaginable que vous puissiez avoir de Dieu qui soit Dieu. Quelque puisse être votre concept ou votre idée, cela reste une idée

ÉLIMINER NOS CONCEPTS DE DIEU, DE LA PRIÈRE…

27

ou un concept et une idée ou un concept n’est pas Dieu. Etainsi, chaque étudiant doit finalement réaliser qu’il faut qu’ils’élève au-dessus de tous ses concepts de Dieu avant de pou-voir avoir une expérience de Dieu.

Que le concept de Dieu entretenu dans la pensée ait étéjudaïque, protestant, catholique ou oriental, il a fait très peupour le monde. « Ce monde » est dans de mauvais draps, etchaque concept de Dieu qui a été connu n’a pas réussi à ame-ner la paix sur la terre – non seulement collectivement, maisindividuellement aussi.

Le monde est dans un état d’agitation par peur d’une agres-sion de la Russie et de la Chine ou à cause du soulèvement enAfrique. La menace à la paix du monde qui provient de lasituation dans ces zones-là ne serait pas en elle-même tropbouleversante pour quiconque, sauf que très peu de personnesont en elles ce qui les rend indépendantes des conditions dumonde. C’est-à-dire qu’elles n’ont pas en elles l’assurance qu’ily a un Dieu qui peut les élever au-dessus de ces problèmes dumonde et leur montrer comment les dominer.

En une seule génération, il y a eu trois guerres importantes,et ni le Dieu des Juifs, ni celui des Protestants, des Catho-liques, ou des Orientaux n’a fait cesser ou leurs horreurs. Ellesn’ont jamais cessé avant que l’un ou l’autre des combattantsn’ait plus rien pour combattre. La plupart des hommes sen-tent qu’ils n’ont rien au-dedans d’eux-mêmes capable de leurdonner l’assurance que quelles que soient les conditions humai-nes, ces maux n’approcheront pas de leur demeure. La réponseà tout ceci est que quel que soit le concept qu’une personne a deDieu et aussi correct qu’il puisse être, il ne lui procurera cepen-dant pas la paix, la liberté, la sûreté ou la sécurité. Une seulechose les lui procurera et cette seule chose est l’expérience-Dieu – non pas une théorie au sujet de Dieu, non pas un conceptde Dieu, non pas une idée de Dieu, mais une expérience-Dieu!

Depuis près de deux mille ans, la religion a éliminé ce fac-teur de son enseignement. Elle a donné tout au monde exceptél’expérience-Dieu : elle lui a donné de nobles idées ; elle lui a

28

donné de grandes idées de charité et philanthropie ; elle lui adonné énormément de beauté en musique, art, littérature –tout, en fait, excepté Dieu. Mais nous pourrions très bien nousdispenser de tout ce que la religion nous a donné, si seulementelle voulait nous donner Dieu. Nous pourrions vivre sans toutesces autres choses, si seulement nous pouvions avoir Dieu.

La réalisation de Dieu est une expérience individuelle etelle ne peut pas être donnée à un groupe d’individus, bienqu’elle puisse être donnée à beaucoup d’individus dans ungroupe. Il est possible à un moment donné qu’une douzaine depersonnes réalisent Dieu, mais elles ne recevront pas cette réa-lisation en tant que groupe. Chacun la reçoit individuellementpar suite de son état de préparation, de sa propre dévotion àatteindre la réalisation-Dieu.

La guérison apparaît à un momentde réalisation-Dieu

Ceux d’entre vous qui, en tant que praticien ou instructeur,ont été le moyen de guérison spirituelle pour d’autres, vousêtes très conscients du fait que vous ne savez pas commentguérir et que vous n’avez aucun pouvoir ni aucune capacité deguérison. Vous savez mieux que quiconque que le Maître avaitraison de dire, «de moi-même, je ne puis rien faire», qu’il par-lait vrai en disant : «si je parle de moi-même, mon témoignagen’est pas vrai », parce que vous avez découvert que les seulesfois où vous avez été responsables de guérison ont été cellesoù, dans votre méditation ou traitement, vous avez dans unecertaine mesure ressenti une Présence, ou un soulagement dela crainte, qui n’aurait pas pu se produire sans la Grâce deDieu. C’est seulement quand vous avez atteint un certainniveau de conscience, un niveau de conscience très spécifiquedans lequel vous avez réalisé la Présence de Dieu, ou le néantabsolu de tout ce qui n’est pas ordonné par Dieu, que vous avezété capables de faire apparaître une guérison.


29

Permettez-moi de dire à ceux d’entre vous qui ont fait l’ex-périence de guérisons par un praticien ou instructeur dumonde métaphysique ou spirituel que la guérison ne s’est pasproduite parce que Dieu favorisait ce praticien en lui conférantdes pouvoirs spéciaux de guérison. La guérison n’avait rien àvoir avec quoi que ce soit de cette sorte. Elle avait à voir avecle fait que celui vers lequel vous vous êtes tourné a un instantaperçu la présence-Dieu ou pouvoir-Dieu, ou la nature spiri-tuelle de la création, ou la réalisation de non-pouvoir de toutesles choses qui n’émanent pas de Dieu. C’est en de tels momentsde réalisation que la guérison apparaît.

De sorte que ceux qui n’attendent que la guérison devraientessayer de réaliser dans une certaine mesure la nature deDieu ; mais ceux qui s’engagent activement dans un ministèrede guérison doivent être préparés à comprendre que toute leurconnaissance de la vérité ne sert à rien quand les choses vontmal. C’est-à-dire que lorsque vous êtes affrontés par une per-sonne à l’article de la mort ou atteinte d’une maladie incurable,ne vous appuyez pas sur la sagesse ou les déclarations de véritéque vous avez lues ou apprises dans des livres ou des leçons.Comprenez plutôt que, à moins d’une réalisation et d’une sen-sation de la présence de Dieu, ou à moins que vous ne ressen-tiez effectivement le néant absolu de ce qui se présente commeune apparence, la guérison ne se produira pas.

Les déclarations de vérité et l’activité d’apprendre la lettrecorrecte de vérité sont des pas nécessaires pour notre progrès,parce que c’est de cette manière qu’on atteint la conscience deguérison ; mais on accorde habituellement beaucoup trop d’at-tention aux déclarations de vérité et pas assez à l’expérienceeffective de la vérité.

Les prières qui cherchent des faveurs de Dieusont futiles

Le concept de Dieu que la plupart des gens entretiennentdans leur pensée est que Dieu est un grand pouvoir et que Dieu

30

peut dominer tous les pouvoirs négatifs et faux, que Dieu peutguérir la maladie, que Dieu pourrait, s’Il le voulait, faire cesserune guerre, ou prévenir des accidents. Rien de tout cela n’estvrai ; rien de tout cela n’est vrai !

Et ceci nous amène au deuxième mot, à la deuxième pierred’achoppement sur la voie de notre progrès, le mot prière. Aussilongtemps que les hommes et les femmes prieront Dieu de gué-rir les malades, de les approvisionner, ou d’apporter la paixsur la terre, ils ne feront rien d’autre que de jouer aux billes. Decette manière, ils n’approchent même pas sérieusement le sujetde la vie spirituelle. Ils en sont encore aux jours du paganisme,priant ces vieilles prières telles que « Ô Dieu ! Détruis monennemi », « Ô Dieu ! Fais-moi gagner la bataille », « Ô Dieu !Sauve-nous – sois avec nous». Tout ceci date de deux, trois,quatre ou cinq mille ans quand les gens pensaient à Dieucomme une sorte de super-homme assis là-haut sur un trône,que l’on pouvait décider à détruire ses ennemis et en mêmetemps à donner le succès. Pourquoi le succès à eux et pas auxennemis?

On disait aussi ces prières : «Donne-nous la pluie» ou «Faiscesser cet excès de pluie» ; « Donne-nous des récoltes» ; « Fasseque nous ayons plus de poissons dans nos filets» ; « Rends legibier plus abondant». Toutes les prières de cette sorte appar-tiennent à ces jours de paganisme avec ce concept de Dieucomme un super-être qui attendait d’être persuadé d’accorderdes faveurs.

De telles prières n’étaient pas efficaces alors, et elles n’ontpas été efficaces durant les deux mille années au cours des-quelles elles ont été perpétuées par les églises. Mais le mondecontinue à utiliser ces formes de prières démodées et de vivreavec des concepts démodés de Dieu de la même manière queles contemporains de Christophe Colomb, qui déclaraientpubliquement qu’ils acceptaient un monde carré, trouvaienttrès difficile de reconnaître qu’après tout Christophe Colombavait peut-être raison et que le monde était bien rond. En dépitde la connaissance contraire, ils persistaient à s’accrocher à


31

leur monde carré. Et de même, une fois que les gens ont publi-quement affirmé qu’il était juste et convenable de prier Dieu dedétruire ses ennemis ou de prier Dieu pour du pain, de laviande, du vin et de l’eau, il leur est extrêmement difficile d’ad-mettre qu’ils se sont trompés.

On reconnaîtra un jour qu’au milieu de ce vingtième siècle,une ère a commencé dans laquelle les concepts de Dieu et de laprière doivent être reconsidérés aussi bien collectivement qu’in-dividuellement. Il y a beaucoup d’endroits tout autour de cemonde où il est évident qu’on s’est engagé dans cette direction.

Mais ici, nous nous occupons seulement de vous et de moien tant qu’individus et si nous espérons entrer dans ce cheminspirituel, cela doit être fait en reconnaissant que Dieu n’estpas le Père Noël, et que le Père Noël n’est pas Dieu. Dieu neretient rien de ce que vous pourriez prier pour avoir. Dieu n’arien à vous donner de ce que Dieu n’est pas en train de vousdonner à cet instant précis. Le Dieu dont le royaume est déjàau-dedans de vous connaît vos besoins, et c’est Son bon plaisirde vous donner ce Royaume.

Par conséquent, le premier pas sur la voie spirituelle consisteà reconnaître que vous n’avez pas besoin de prier Dieu dans lesens de lui dire ou de lui demander ce dont vous avez besoinparce que Dieu est un Dieu qui sait tout, une Sagesse infiniequi sait déjà tout ce qui doit être connu, et ce Dieu est amourdivin dont la nature est de vous donner le Royaume.

L’État-d’Être de Dieu

Vous ne pouvez pas savoir ce que Dieu est parce que per-sonne dans l’histoire du monde n’a jamais été capable de saisirDieu dans son mental humain. Le roi Salomon a dit que sonTemple entier n’était pas assez grand pour contenir Dieu, etvous pouvez être certain que le mental de l’homme n’est pascapable de saisir Dieu. Il est donc inutile d’essayer de deman-der ce que Dieu est. Reconnaissez plutôt que Dieu est.

32

Reconnaissez que lorsque vous avez regardé vers cet uni-vers et observé le mouvement ordonné du soleil, de la lune etdes étoiles, et les marées, et l’inévitable rotation des saisons, etobservé l’ordre divin dans les pommiers produisant des pom-mes et des rosiers produisant des roses, vous devez admettrequ’il y a une Cause qui agit par une loi et par amour.

Quand vous avez reconnu que cet univers a un principe,une cause, un Quelque Chose qui l’a émis en expression et enforme, et qui maintient cette expression, cela vous soulage,individuellement, de toute responsabilité. Cela vous permet devous détendre et de réaliser que ce qui vous a envoyé en expres-sion doit, de la même manière, être ce qui maintient et sou-tient toute l’humanité ainsi que vous-même.

Une fois que vous avez reconnu que Dieu est, et que Dieuest ce qui fonctionne comme loi, comme amour, comme le Prin-cipe créateur qui maintient et soutient, vous vous êtes débar-rassé de tous les concepts de Dieu et vous pouvez vous appuyersur cette reconnaissance. Vous pouvez vous reposer dans l’as-surance que ce qui est en train de maintenir l’intégrité de toutela nature, peut maintenir l’intégrité de votre vie individuelle etde la mienne.

La prière de reconnaissance

Pendant ce temps, vous aurez commencé à vous demander,« qu’est-il advenu de la sorte de prières dont j’avais l’habi-tude? » et vous allez réaliser qu’elles ont disparu de votre pen-sée. Désormais, vous saurez que votre reconnaissance de Dieucomme Principe créateur qui maintient est parmi les formesles plus élevées de prière que l’homme peut concevoir dans ledomaine des mots ou des pensées. Autrement dit, reconnaîtrequ’il y a un Quelque Chose infini, quoique invisible, recon-naître Ses qualités d’intelligence, de loi et d’amour, et recon-naître Son pouvoir comme influence de soutien, ceci est prière– ceci est la prière de reconnaissance.


33

«Reconnais-le dans toutes tes voies et Il dirigera tes pas».Reconnaissez ceci et finalement vous serez élevé à un état deconscience dans lequel vous prierez sans mot et sans pensée,parce qu’après avoir reçu cette conviction d’une Divinité, d’unePrésence divine, Pouvoir, Loi et Amour, il n’y a plus de motsnécessaires. Vous n’avez aucun mot à Lui adresser, mais vousêtes plutôt parvenu à réaliser que Dieu, quel que soit Son êtreou Sa nature, peut vous parler, Se révéler à vous, et vousapporter une assurance de Sa présence, de Son pouvoir, de Sajuridiction et de Son gouvernement de toutes choses.

Quand vous deviendrez réceptif à ce Dieu dont le Royaumeest intérieur, vous arriverez à un point de reconnaissance :

Le royaume de Dieu est au-dedans de moi. Je n’ai pas à allerà des montagnes saintes ; je n’ai pas à me rendre à des templessaints ou à des villes saintes, parce que le lieu où je me tiens estTerre Sainte.

Avec cette assurance, vous pouvez vous tourner tranquille-ment vers l’intérieur et réaliser :

« Parle Seigneur, car ton serviteur écoute ». Je sais qu’ilserait insensé pour la sagesse humaine d’essayer d’instruire leDivin. Je sais qu’il serait insensé de demander quelque choseà Dieu, comme si Dieu me le supprimait.

Je sais que j’ai uniquement besoin d’être réceptif pourrépondre à la grâce de Dieu, que j’ai seulement à me tournervers l’intérieur et attendre, et être patient, et la Présence de Dieus’annoncera Elle-même, et quand Il fait entendre Sa voix, laterre fond. Quand j’entends la petite voix tranquille, les dis-cordes du sens humain se dissolvent.

Je sais que «de moi-même je ne puis rien faire». C’est seu-lement dans la mesure où je peux mettre à jour la présence et lepouvoir de Dieu à travers ma conscience et à les libérer dans lemonde qu’il est possible de dire à la tempête, comme fit lemaître, «Paix, sois tranquille… N’aie pas peur, c’est Moi».

34

Quelles que soient les images qui se présentent à vous – lespéchés, carences, limitations, injustices et inégalités – vous neles combattez pas. Vous ne priez pas un Dieu d’y faire quelquechose, mais vous vous tournez à l’intérieur dans la réalisationque la présence de Dieu est au-dedans de vous, et dans cecalme et cette tranquillité vous entendez : «Je ne t’abandon-nerai jamais ni ne t’oublierai. Comme J’étais avec Moïse, avecAbraham, Isaac, Jacob et Jésus, de même Je suis avec toi. Jeserai avec toi jusqu’à la fin du monde».

D’une manière ou d’une autre, vous atteindrez une confianceintérieure, l’assurance que vous n’êtes pas seul en ce monde,que vous n’êtes pas seul à résoudre vos problèmes, mais qu’ilest littéralement vrai que Celui qui est en vous est plus grandque celui qui est dans le monde et que c’est Lui qui accomplitce qui vous est demandé de faire.

En tant que déclarations, ces déclarations ne feront rienpour vous, sauf à vous servir de rappels de la vérité qui estréellement. Il y a un Lui au-dedans de vous qui est plus grandque tous les problèmes qu’il y a dans le monde. Il y a un Lui quiaccomplit effectivement tout ce qui vous est donné à faire. Lespassages des Écritures ou d’inspiration vous donnent simple-ment la confiance nécessaire pour devenir tranquille et laisserce Lui Se manifester, laisser ce Lui vous apporter l’assurance:

«C’est Moi ; n’aie pas peur… Je ne t’abandonnerai jamais».Je serai avec toi. J’irai devant toi pour aplanir les cheminsmontueux. J’irai devant toi pour te révéler des demeures – desdemeures, des demeures. Je suis le chemin – repose-toi. Je suisla vérité – repose-toi.

Ne lutte pas pour ce que tu mangeras ou boiras, ou de quoitu seras vêtu, car Je suis ta nourriture, ton vin et ton eau.»

Finalement, vous comprendrez que vos prières n’ont pas reçude réponse parce que vous vous êtes attendu à ce que Dieu vousenvoie la santé, et ceci ne peut pas être. Dieu est la seule santéqu’il y ait, et la seule manière d’avoir la santé est d’avoir Dieu.Dieu est la santé de votre maintien; par conséquent, ayez Dieu


35

et vous aurez la santé. Dieu est votre nourriture, votre pain, votrevin, votre eau; c’est pourquoi Dieu ne peut pas vous donner ceschoses et Dieu ne peut pas vous les envoyer. Dieu est ces choses,et la seule façon qui vous permette d’avoir pain, nourriture, vinet eau, en permanence et en abondance, est d’avoir Dieu.

Cela ne sert à rien de prier pour une vie plus longue, carDieu ne peut pas vous la donner. Dieu est vie, et c’est seule-ment en ayant Dieu que vous avez la vie. Sans Dieu, il n’y apas de vie, car Dieu est vie. Et connaître cette vérité, c’est la vieéternelle.

Ne priez même pas Dieu pour la sûreté ou la sécurité, carDieu n’en a aucune à vous donner : Dieu est la forteresse, etDieu est la tour haute, et si vous voulez la sûreté et la sécu-rité, ayez Dieu. Quand vous serez en Dieu, et que Dieu sera envous, vous n’aurez aucun besoin d’abris concrets; vous n’aurezaucun besoin d’épées, et vous n’aurez aucune peur non plusdes épées des autres. Aucun individu qui a eu l’assurance de laprésence de Dieu n’a jamais eu peur de la mort, jamais eu peurde bombes ou de balles parce qu’avec la réalisation de la pré-sence de Dieu vient la conviction :

Ni la vie ni la mort ne peut me séparer de Dieu. Ni la vie nila mort ne peut me séparer de l’amour et du soin de Dieu. Nila vie ni la mort ne peut me séparer de la vie de Dieu, des res-sources de Dieu, de l’Âme de Dieu, de la loi de Dieu, de l’amourde Dieu ; et je n’ai donc pas besoin de m’inquiéter si mon étatest la vie ou la mort, parce que d’une manière ou d’une autre jesuis en Dieu. Dieu ne peut jamais me laisser ni m’oublier ; Dieuest avec moi jusqu’à la fin du monde parce que Dieu et moi noussommes un – inséparable et indivisible.

Préparer le sol pour les fruits spirituels

Cette assurance ne peut pas nous être donnée par un livre,même si nous y lisons des passages encourageants ; et cetteassurance ne peut pas nous être donnée par un homme, même

36

si nous pouvons entendre de lui des mots de foi et de confiance.Cette confiance doit venir en jaillissant en nous depuis lededans de nous-même. C’est ce que j’entends par préparation.Ceux d’entre nous qui consacrent quelque partie du jour et dela nuit à la réalisation de Dieu se préparent ainsi pour cetterévélation ou assurance qui, inévitablement, vient de l’inté-rieur. Paul nous a dit qu’en tant que créatures, c’est-à-dire entant qu’êtres humains, nous ne sommes pas sous la loi de Dieuet ne pouvons même pas l’être. C’est seulement en nous pré-parant nous-même que cette confiance et cette conviction finis-sent par poindre.

Le Maître nous l’a présenté ainsi : il y a trois types de sol –le stérile, le rocheux et le fertile. Comme êtres humains, noussommes le sol stérile, entièrement séparés et éloignés de Dieu,et Dieu n’a dans ce cas aucune manière du tout de S’annoncerau-dedans de nous – il n’y a aucune voie pour que la révéla-tion de Dieu nous parvienne.

Après nous être mis en route sur notre chemin spirituel, ilne nous faut pas longtemps pour découvrir que nous sommesdevenu le sol pierreux. Autrement dit, nous avons effective-ment des réalisations occasionnelles de vérité ; nous avons desrévélations et des démonstrations ; nous avons un aperçu dequelque chose, et puis c’est parti de nous. Cela ne reste pastrès longtemps avec nous. Nous avons une démonstrationd’harmonie, et puis tout à coup, cela semble très loin dans lepassé. Mais en continuant à demeurer dans la Parole et à lais-ser la Parole demeurer en nous, en continuant à chercher desrévélations et des réalisations de plus en plus profondes deDieu et de la prière, nous découvrons finalement que noussommes en train de devenir un sol de plus en plus fertile, et lagraine de vérité peut maintenant s’enraciner en nous.

Chaque mot de vérité que nous lisons, chaque mot de véritéque nous entendons, chaque mot de vérité que nous déclaronsest une graine de vérité, et plus nous avançons dans nos étudeset nos méditations, plus notre conscience devient fertile et plusces graines vont prendre racine et porter du fruit.


37

Nous traversons tous la même expérience – chacun dans lepassé a traversé ces mêmes expériences – et finalement nousterminons par la même expérience, qui est: «bien Le connaîtreest vie éternelle ». J’appellerai volontiers ceci la plus granderévélation jamais donnée à l’homme: bien Le connaître est vieéternelle – vie harmonieuse, vie parfaite.

Mais comprenons ce que signifie de bien Le connaître. BienLe connaître signifie de laisser tomber chacun des concepts quevous avez pu avoir. Le Maître a dit que vous ne pouvez pasremplir des vaisseaux déjà pleins ; vous avez à vider d’abordcomplètement le vaisseau, à venir avec une conscience tout àfait claire et propre, et à tout recommencer.

Quand votre prière est : «Père, révèle-Toi», souvenez-vousque vous parlez à un Père qui est déjà au-dedans de vous – nonà un Père que vous avez à chercher au-dehors, non à un Dieuéloigné. Vous commencez par la réalisation que ce que vouscherchez est déjà en vous. Par conséquent, vous pouvez fairevotre prière que vous soyez au travail à l’extérieur ou en fai-sant votre ménage; vous pouvez faire votre prière ou connaîtrela vérité que vous marchiez ou conduisiez votre voiture, ou rou-liez dans un bus. Vous pouvez littéralement prier sans cesse,car quelle que soit l’activité qui vous occupe, il y a toujoursplace dans votre conscience pour un souvenir, pour une réali-sation, de Dieu au-dedans de vous.

L’universalité de la grâce de Dieu

Il y a un troisième mot au sujet duquel il y a beaucoup d’in-compréhension, c’est le mot Grâce. La grâce de Dieu n’est pasdonnée à certains et retenue à d’autres. La grâce de Dieu estlibre pour chacun. La grâce de Dieu est au-dedans de vous, etelle est à l’œuvre en vous, n’ayant besoin que d’être reconnue.

Ce qui nous empêche de recevoir la grâce de Dieu est ceci :alors que nous pouvons, du bout des lèvres, dire une fois parsemaine : «Ta grâce me suffit en toutes choses», quatre-vingt-

38

dix-neuf autres fois dans la semaine nous plaidons, «Donne-moi de la nourriture, donne-moi de l’habillement, donne-moiun logement, donne-moi un emploi, donne-moi de la compa-gnie». Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent nous renions la véritéque nous avons prononcée une fois ; alors que nous devrionsnous retenir pendant toutes les cent fois de désirer quelquechose de Dieu, et placer notre espoir entier dans cette vérité :

Ta grâce me suffit en toutes choses, et Ta grâce est agissanteet en train d’agir maintenant.

Cela vous aidera à vous remémorer que lorsqu’il pleut, ilne pleut pas exclusivement pour la famille Jones, ou les Brown,ou les Smith. Quand il pleut, il pleut, tout simplement. Quandil neige, il neige ; quand il fait chaud, il fait chaud ; et quandDieu émet nourriture, habit, logement, décor, compagnie etargent, ce n’est pas pour les Jones, Brown, ou Smith – c’estuniversel. La Grâce de Dieu est universellement disponible.Aussi longtemps que vous ne la personnalisez pas en atten-dant que Dieu vous la donne ou vous l’envoie personnellement,vous aurez sa Grâce infiniment et éternellement. C’est seule-ment quand vous commencez à la localiser et à demander àDieu de faire pleuvoir sur votre jardin que vous avez deschances de voir la pluie rater votre jardin.

La grâce de Dieu est universelle et la grâce de Dieu voussuffit. La grâce de Dieu gouverne cet univers, mais la grâce deDieu n’est pas adressée à quelqu’un d’autre qu’au Fils de Dieuque vous êtes et que je suis. N’ayons aucune adresse à laquellela grâce de Dieu doive être envoyée parce que Dieu n’est pasintéressé davantage par une personne que par une autre.

Corrigeons nos concepts de la prière, et par-dessus tout,réalisons que nous ne pouvons pas prier pour quelque chosepour nous-même, pour notre enfant, ou pour nos parents. Notreprière doit être une réalisation de l’omniprésence de Dieu –omniprésent en Russie ou en Afrique ou aux États-Unis ; l’om-niprésence de Dieu – l’omnipotence de Dieu – l’omniscience de


39

Dieu – universel, impersonnel, impartial ! Une fois que nouscommençons à prier cette sorte de prière, nous commençons àfaire l’expérience de prière recevant une réponse.

La grâce de Dieu ne peut pas être dirigée vers des canauxspécifiques ; la grâce de Dieu ne peut pas être dirigée vers cer-taine personne : la grâce de Dieu est déjà à l’œuvre universel-lement, et ce qui l’amène dans notre expérience est notre recon-naissance et notre réalisation de son caractère universel.Quand nous commencerons à comprendre la nature univer-selle de la grâce de Dieu, de l’amour de Dieu et de la sagesse deDieu, et quand nous cesserons toute tentative de la canaliser,nous commencerons à percevoir que nous sommes nous-mêmeà l’intérieur de la grâce de Dieu, et que nous en sommes béné-ficiaire.

40

NOTE ADDITIONNELLE

La Grâce est le don de Dieu de Lui-même ; la Grâce estomniprésence : c’est l’attribution de Dieu à un individu en réa-lisation, mais la réalisation de Dieu constitue la réceptivité àla Grâce. Le don de Dieu de la Grâce n’est jamais une chose ouune condition, mais c’est toujours la plénitude de Dieu, quoiquenotre état de réceptivité limitée puisse la faire apparaîtrecomme une guérison spécifique – comme ressources ou soula-gement d’une forme quelconque de servitude. Si la Grâce deDieu apparaît sous une forme limitée, c’est généralement parceque nous recherchons un bien déterminé. Quand nous com-prenons correctement La Voie Infinie, nous recherchons la réa-lisation de la plénitude de Dieu – l’accomplissement de Dieu.

En nous tournant chaque jour vers l’intérieur pour la recon-naissance et la prise de conscience de la présence de Dieu, l’ef-fet de la grâce de Dieu devient bientôt apparent comme mani-festation de l’activité du bien et des formes de bien dans notreexpérience. Le désir de dons déterminés de Dieu doit être aban-donné dans un plus grand amour pour Dieu se satisfaisant avecrien de moins que Lui-même. Notre vie ne peut être achevéetant que nous n’avons pas reçu la grâce de Sa présence. Ensuite,nous vivons constamment abrité dans Son tabernacle avec Lui,dans une communion continuelle avec Sa vie et Son amour.

Les hommes cherchent beaucoup de libérations – libérationde faux appétits, de maladie, de carence, et de relations humai-nes malheureuses – mais ils ne devraient pas rechercher delibération de ces conditions limitatives. Ils devraient chercherla liberté dans Son Esprit, parce que la liberté est obtenue parSa grâce – par la réalisation de Sa présence. Si le désir pour Sagrâce est assez fort, la lutte pour ces libérations peut être aban-donnée et de ce fait même, la vraie liberté obtenue.

Dans notre méditation du matin, nous pouvons nous remé-morer consciemment: «Je ne t’abandonnerai jamais, ni ne t’ou-blierai» ; et dans celle du soir, «Voici, Je suis avec toi toujours,


41

même jusqu’à la fin du monde». Et tout au long de la journée,quand la pression de la vie s’abat sur nous, nous pouvons chan-ter intérieurement : «Je suis venu pour qu’ils puissent avoir lavie, avec plus d’abondance». Nous pouvons à chaque repas faireun arrêt pour nous souvenir : « Ta Grâce me suffit en touteschoses». Chaque fois qu’un sentiment de servitude essaye denous tenter, nous pouvons nous réjouir que : «Là où il y a l’es-prit du Seigneur, il y a la liberté».

La principale inquiétude du monde aujourd’hui est liée àdes nouvelles de menaces répétées contre chaque sorte deliberté – politique, religieuse et économique – et pourtant aucunde ces maux « ne s’approchera de notre demeure », si nousdemeurons consciemment dans la réalisation de Sa présence.

Pour faire porter du fruit à la naissance de Sa grâce dans laconscience, nous devons nous rappeler le principe majeur dela vie : il n’y a qu’un seul Pouvoir, et ce Pouvoir est en nous. Iln’y a aucun pouvoir extérieur qui agisse sur nous ou sur nosaffaires car tout pouvoir est spirituel, et son royaume, sondomaine est en nous. Toi, Pilate – quel que soit ton nom ou tanature – tu ne peux avoir aucun autre pouvoir que ce qui est deDieu. Ne crains point – Je suis avec toi.

De nouveau, le provocant sujet du temps et de l’espaces’élève pendant que je suis assis à mon bureau, ici, à Halekou,avant Noël, écrivant un message que vous lirez en février sansque j’aie la moindre idée de l’endroit où je serais quand vous lelirez…

Ceci a toujours été une partie fascinante du travail de LaVoie Infinie pour moi – ne pas savoir ce qu’il y a juste après letournant et soudain le trouver face à face. Et que de fois ce tra-vail m’a envoyé dans des parties du monde où La Voie Infinievenait d’aller devant moi, m’introduisant à de nouveaux mondesde gens et à de nouvelles expériences, et à cette sensationintense d’affronter des auditoires jusque-là inconnus, avec lajoie des années de développement qui s’ensuivent – nouvellesamitiés, nouveaux étudiants, nouvel étonnement à observerLa Voie Infinie à l’œuvre.

42

Le Tonnerre du Silence va sortir en mars et je suis sûr qu’ilva se classer en importance juste après La Voie Infinie… C’estNoël ! Comment vous remercier pour ce déversement d’amouret de reconnaissance? Sachez, je vous prie, que mon cœur estrempli.

Nous installons un arbre de Noël à Halekou – décoré seu-lement des cartes de Noël qui nous arrivent de tout le globe,les pays de Russie exceptés puisqu’ils n’ont pas encore notreadresse. Et toutes celles que l’arbre ne peut pas porter sontpar terre en dessous. C’est un rappel pour nous et tous nos étu-diants qui passent nous voir cette semaine que l’activité deDieu n’a pas de limites.

À cette époque, l’an dernier, tout notre plan de 1960 étaitétabli, et je pouvais écrire que je vous verrai tous bientôt quel-que part. Cette année, je peux seulement écrire: je vous verraiaussitôt que de nouvelles ailes pousseront à mes talons. Merci– jusqu’à ce que nous nous rencontrions de nouveau.

Aloha,

Joël


43

Chapitre III

COMMENCER LA VIE CONTEMPLATIVE

En Orient, comme beaucoup d’entre vous le savent, ceux quis’intéressent à l’obtention de l’éclairement spirituel vont à uninstructeur et, en règle générale, vivent avec ou près de l’ins-tructeur pendant une période de six, sept ou huit ans et, aumoyen de la méditation avec ou sans l’instructeur, avec lesautres étudiants, et de l’instruction spirituelle, ils finissent paratteindre leur illumination : satori, éclairement ou quatrièmedimension de la conscience.

Mais l’humanité en général n’est pas engagée dans l’en-grenage de cette sorte d’enseignement : et il n’y a pas non plusbeaucoup d’humains qui ont le désir, le besoin ou même lacapacité nécessaire à l’éclairement complet. Ceci est attestépar le fait que des étudiants et des disciples qui ont vécu asso-ciés de près à leurs instructeurs, même pendant de nombreusesannées, ne pouvaient pas ou n’ont pas réussi à atteindre leshauteurs, tandis que d’autres ont pu recevoir l’éclairement endeux ou trois années.

Donc, pour le nouvel étudiant, le problème n’est pas d’abordd’atteindre le degré d’illumination qui l’établirait comme ins-tructeur ou guérisseur spirituel, mais il est premièrement desavoir comment atteindre assez d’illumination pour être capablede se libérer lui-même des discordes de la vie quotidienne, et deconstruire au-dedans de lui-même un sens qui, non seulementl’élèverait au-dessus des discordes du monde – des problèmesde sa famille et de sa communauté – mais le rendrait en outrecapable de vivre une vie normale de famille, d’affaires ou de

45

profession, tout en étant cependant inspiré, nourri et soutenupar une expérience et un contact intérieurs.

Reconnaître l’universalité de Dieu

Il est bien connu que toute personne d’état d’esprit religieux– quelle que puisse être sa religion – peut atteindre quelquedegré d’harmonie intérieure et de paix et se trouver en pos-session d’une Grâce intérieure qui finalement vit sa vie pourelle. Il n’intervient pas de différence selon la religion de la per-sonne parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu, un seul Esprit ; et cetesprit ne connaît aucune différence entre un Juif et un Gentil,aucune différence entre un Protestant et un Catholique, unOriental et un Occidental. L’esprit est au-dessus et au-delà detoutes les croyances confessionnelles : il est libre pour tous etindépendant des cérémonies, des rites, des croyances et formesd’adoration, de la même manière que la vie qui imprègne unefeuille de gazon est la même vie qui imprègne une orchidée,une marguerite ou une violette. L’esprit ne reconnaît aucunedifférence. La Même Vie anime toute vie, que ce soit celle d’unchien bâtard ou d’un chien à pedigree.

L’Écriture nous dit que Sa pluie tombe sur les justes et lesinjustes. En ce qui concerne Dieu, il n’y a ni Grec ni Juif, niesclave ni libre. Le Maître a été très clair sur ce sujet en disant :«n’appelez personne sur cette terre votre père, car vous n’avezqu’un seul père, celui qui est aux Cieux». Si Jésus avait vouludire que ceci s’appliquait seulement à ceux qui l’écoutaient,alors, dans ce cas, Dieu est seulement le Père des Hébreux. Iln’y avait aucun Chrétien à son époque; il n’y avait pas d’églisechrétienne: il n’y avait que des Juifs, et Jésus était l’un d’entreeux, un rabbin parmi eux; et s’il avait destiné ces mots seule-ment à ceux à qui il parlait, alors nous devrions admettre que lesJuifs sont les seuls qui puissent réclamer Dieu comme leur Père.

En fait, cependant, n’importe quelle personne douée d’unsoupçon de perspicacité spirituelle sait, du fait de la portée de

46

l’enseignement de Jésus, qu’il ne parlait à aucun groupe déter-miné. Ce qu’il faisait était d’énoncer la vérité, exactementcomme s’il avait dit que deux fois deux font quatre en parlantde choux, mais pas dans l’idée que seulement deux fois deuxchoux font quatre choux; dans l’idée au contraire que deux foisdeux font quatre, qu’il s’agisse de choux ou de rois. Et ainsi,quand il nous dit de « n’appeler personne sur la terre notrepère», il ne s’adresse pas à vous qui lisez cet article, pas plusqu’il ne s’adressait à ceux qui étaient assis en face de lui àl’écouter : il parlait au monde, proclamant un message qui luiavait été donné par Dieu.

Des années plus tard, Paul porta ce même message auxpaïens, aux européens – même aux athées – et toujours il énon-çait une vérité spirituelle qui n’était pas destinée à s’appliquerà un quelconque groupe spécifique de personnes, mais qui étaitune vérité spirituelle qui a toujours été, est et sera toujoursune vérité universelle. C’est pourquoi elle doit être la véritéconcernant blanc et noir: il n’y a qu’un seul Père, un seul Dieu.

Aucune personne ne peut jamais espérer l’éclairement spi-rituel avant de commencer par reconnaître qu’il y a seulementun Principe créateur dans ce monde, qu’Il crée des choux oudes rois, qu’Il crée des Grecs ou des Juifs. Il n’y a qu’un seulPrincipe créateur, et il est situé, non pas dans des montagnessaintes, ni même dans le temple à Jérusalem. Il est situé «niici, ni là-bas», mais au-dedans de vous, et qui peut être ce vousne fait aucune différence. Cela ne fait aucune différence si c’estle vous dans un hôpital, le vous en prison, le vous dans lesaffaires, le vous dans quelque art ou profession : le royaume deDieu est au-dedans de vous et le royaume de Dieu est un esprit– non pas un être super-humain – mais un Esprit.

Reconnaître cette vérité constitue le tout premier pas versl’obtention de la lumière spirituelle, le premier pas vers uneprise de conscience de la présence de Dieu. Si vous ne pouvezpas accepter ceci, alors vous avez à croire que Dieu distingueselon les gens et que seulement les Juifs ont la présence de


47

Dieu, ou seulement les Baptistes, ou les Bouddhistes. Ceci estla sorte de stupidité la plus absolue.

La présence de Dieu est au-dedans de vous, qui que ce vouspuisse être.

Votre don de vous-mêmevous apporte le don de l’univers

Quand vous êtes parvenu à l’état où vous ressentez effec-tivement la vérité de ceci, où vous ressentez la présence deDieu dans l’air, dans votre corps, dans votre affaire, dans votrefoyer, en votre concurrent ou en votre ennemi de l’autre côtéde la mer ou de l’autre côté de la rue, quand vous commencezà percevoir cela, vous êtes prêt pour le pas suivant que chacundoit faire avant que l’éclairement puisse arriver, et qui est laréalisation que dans toute la mesure où le royaume de Dieuest au-dedans de vous, il doit lui être permis de s’écouler horsde vous. Il ne peut pas venir à vous, et vous devez, à quelqueétape de votre déploiement, cesser d’attendre qu’il vienne àvous.

Nous pouvons trouver une illustration de ceci à propos de lacompagnie. Beaucoup, beaucoup de personnes cherchent de lacompagnie; mais quand elles viennent à moi avec ce problème,demandant une démonstration de la compagnie, ma réponseest toujours : «cela ne sert à rien, parce que je sais que vous nevoulez pas de la compagnie. Si je pouvais vous montrer com-ment l’obtenir, vous refuseriez. Ce que vous voulez est un com-pagnon, que vous souhaitez sans doute voir mesurer entre unmètre quatre-vingts et un mètre quatre-vingt-trois, peserquatre-vingts kilos, avec de beaux yeux bleus. Vous l’avezdécidé d’avance. Mais de la compagnie, vous n’en voulez pas. »Aucune personne à qui il est arrivé de demander une démons-tration de compagnie ne l’a réellement voulue – du moins per-sonne à ma connaissance. C’est simplement un compagnonqu’on a voulu et cela je ne peux l’obtenir pour personne.

48

C’est si simple d’avoir la compagnie. Tout ce que cela exige,c’est que vous soyez un compagnon. C’est tout ! Une fois quevous devenez un compagnon, une fois que vous trouvez quelquechose ou quelqu’un avec qui être en compagnie, vous avez lacompagnie ; cela ne doit pas nécessairement être un humainpour commencer, ni un membre du sexe opposé, ni un étranger.Vous pouvez commencer à trouver de la compagnie avec quel-ques membres de votre famille, ou avec les oiseaux qui vien-nent sur votre pelouse, ou avec les étoiles. La question estqu’être de compagnie exige un partage de soi. C’est cela quiconstitue la compagnie – le partage de son être. Cela peut êtreau niveau du voisinage ; cela peut être au niveau de l’amitié ;cela peut être au niveau de mari, épouse, frère ou sœur ; maisêtre de compagnie signifie un partage de son être avec quel-qu’un d’autre.

La compagnie est toujours disponible pour vous, parcequ’elle est enfermée au-dedans de vous: c’est le don de Dieu, etvous êtes celui qui détermine si vous voulez le garder enferméen vous, ou bien si vous allez le relâcher et être un compagnon.Et au moment où vous décidez d’être un compagnon, vous avezla compagnie.

Naturellement, l’aspect merveilleux de tout cela est quelorsque vous commencez à être un compagnon, vous trouvezceux qui sont aussi désireux d’être compagnons, de partager ;et alors, ce n’est pas une affaire de donner et de prendre, c’estune affaire de tous les deux en train de donner. Il n’y a pas deprendre : il n’y a que donner.

Le royaume de Dieu est enfermé au-dedans de vous. Il n’ya aucune manière pour une personne de démontrer l’approvi-sionnement pour une autre parce que chacun, partout, a toutce que le Père a – l’infinité – et tenter d’obtenir quelque choselà dehors, quand il n’y a rien là dehors que de l’espace, c’est dela folie. Les ressources sont démontrées, non en les obtenant,mais en ouvrant une voie pour que les ressources qui sont déjàau-dedans de vous s’écoulent à l’extérieur depuis leur Source,qui est le royaume de Dieu à l’intérieur de vous.


49

L’illumination ne peut jamais venir à une personne qui larecherche. Elle peut venir seulement à ceux qui réalisent quele royaume de Dieu – Lumière, Vérité, Sagesse, Amour – estau-dedans. Tout ce que le Père a est à vous, et alors, exacte-ment comme il faut que vous trouviez une voie pour exprimerla compagnie, de même il faut que vous trouviez une manièred’exprimer les ressources.

Nous pouvons faire ceci de nombreuses manières. Le Maîtrea indiqué dans le Sermon sur la montagne que nous devrionsdonner, mais en nous assurant que personne d’autre que Dieun’est au courant de notre don : prier, mais en nous assurantque personne d’autre que Dieu n’est au courant de notre prière ;pardonner, prier pour nos ennemis. Il présente tout ceci commeune activité qui se passe au-dedans de nous-même et quis’écoule depuis l’intérieur vers l’extérieur. Il n’indique nullepart qu’il y a obtention de quelque chose.

Tout le secret de l’illumination spirituelle est lié à la réali-sation que le royaume de Dieu est à l’intérieur, et que nousdevons trouver une voie pour permettre à cette «splendeur cap-tive» de s’échapper. Par conséquent, quoi que ce soit que nouscherchions, nous devons trouver une façon de le donner au-dehors, de sorte que même si nous cherchons la lumière spiri-tuelle, la manière de la gagner est de la donner.

Beaucoup d’enseignants ont découvert qu’à la fin de leurtrimestre de classe, ils ont appris au sujet de ce qu’ils ont ensei-gné, davantage en enseignant que les élèves dans la classe. Onapprend toujours plus en enseignant qu’en étant instruit.

Il en est ainsi de l’enseignement spirituel. Ceux qui ensei-gnent apprennent beaucoup plus que n’importe quel étudiantou groupe d’étudiants, parce que dans l’acte même de donnerà l’extérieur, il y a un afflux constant; et ce n’est pas réellementune entrée: c’est seulement que la Source infinie est au-dedans,mais qu’elle ne peut pas s’écouler au-dehors si nous ne la lais-sons pas sortir. Au moment où nous commençons à laisser sor-tir un peu de ce que nous savons, tout le reste se met à s’écou-ler – plus que ce que nous avions jamais été conscient de savoir.

50

Il n’y a aucune façon de gagner l’amour du monde ou l’amourdes gens du monde. Beaucoup ont essayé, mais chacun échoue.On ne peut le faire. La seule manière est la voie de la lumièrespirituelle. En aimant, on devient aimé. Il n’y a pas d’autrechemin. Attendre d’être aimé est comme attendre que quelquechose vienne du vide de l’espace. Avant qu’il puisse s’écoulervers nous, nous devons d’abord l’y mettre. Nous devons d’abordmettre le pain sur les eaux avant que le pain puisse retournerà nous. Seul ce que nous émettons trouve son chemin de retourvers nous, parce que, en lui-même et par lui-même, un espacevide n’a rien à donner – rien! Mais en proportion où nous pous-sons quelque chose dans l’espace, une voie est ouverte pour quecette chose trouve son chemin de retour vers nous – «Serrée,secouée et débordante».

De même, tout le bien et l’infinité de cet univers s’écoulentvers nous en retour, dans la mesure où nous les laissons s’écou-ler de nous. C’est le don de nous-même qui nous apporte le donde l’univers.

L’homme ne peut pas influencer Dieu

L’illumination spirituelle commence avec la réalisationd’une chose extrêmement simple: que la totalité du royaume deDieu est déjà établie au-dedans de vous, et que pour pouvoirprofiter de ses bénédictions, il faut que vous trouviez une façonde le mettre en expression.

En méditant et en réfléchissant à ces choses, vous arrivezà un point où il ne reste plus rien à en penser. Vous l’avez entiè-rement pensé, vous l’avez tout dit, déclaré ou affirmé, et vousêtes arrivé à la fin de tout cela. Maintenant, puisqu’il n’y a plusrien à dire, vous arrivez à un point où vous êtes tranquille, etvous découvrez qu’au moment même où vous devenez calme,Quelque Chose surgit du dedans de vous, Quelque Chose d’unenature transcendante, Quelque Chose qui n’est pas de naturehumaine. Quelque Chose surgit dans votre prise de conscience,


51

que vous n’aviez pas déclaré de vous-même, ni affirmé, ni éta-bli, mais que vous êtes en train maintenant d’entendre et derecevoir depuis les profondeurs du dedans de vous. C’est vous-même qui avez créé la circonstance au moyen de laquelle cetteécoute transcendantale peut se produire : vous avez connu lavérité, vous l’avez déclarée, ressentie, établie, puisque vousavez été tranquille, créant ainsi un vide, et maintenant, dansce vide, la Voix S’annonce, apportant avec Elle l’illumination.

Le premier pas est toujours votre connaissance conscientede la vérité, votre connaissance intellectuelle de la vérité, etpuis, à travers cette constante réflexion, méditation et cogita-tion, vous vous amenez vous-même au point où vous êtes com-plètement tranquille, et dans cette tranquillité – surgissant decette tranquillité – vient la lumière que vous aviez cherchée.

Mais pensez-vous que cette lumière soit donnée seulementà une personne ou à un groupe de personnes? Ne voyez-vouspas comme il est important d’abord de vous dépouiller de lamoindre parcelle de croyance que Dieu fait acception de per-sonnes, ou de religions, ou d’églises, ou qu’il fait acception deraces, et de parvenir à voir clairement que Dieu est Esprit, queDieu est vie, que Dieu est amour et, qu’en fait, la présence deDieu est au-dedans de vous?

Le lieu même où vous vous trouvez est terre sainte parceque la présence de Dieu est là. Mais quand vous déclarez cecià votre sujet regardez plus haut, regardez autour de vous, etvoyez les centaines de gens dans votre voisinage, puis souve-nez-vous que vous avez à connaître cette vérité à leur sujet.Qu’eux-mêmes connaissent ou pas cette vérité, vous devezreconnaître que c’est la vérité à leur sujet, parce que si vousne connaissez pas cette vérité comme étant vérité universelle,vous êtes encore en train d’essayer d’en chaparder une parcellepour vous, de la limiter, et Dieu ne peut pas être limité.

Le pas suivant est plus facile maintenant qu’avant d’avoirfait les deux pas précédents, c’est-à-dire : 1 - connaître la vérité,et 2 - réaliser que Dieu ne fait point acception de personnes.Maintenant vous êtes plus capable de reconnaître que l’homme

52

ne peut pas influencer Dieu, que l’homme n’a aucun pouvoirsur la création de Dieu, que l’homme n’a aucune juridiction surle monde de Dieu, que l’homme n’a aucune juridiction sur Dieu.L’homme ne peut pas en faire à sa tête avec Dieu; l’homme nepeut pas amener Dieu à faire sa volonté ou sa route ; et c’estpourquoi le besoin suivant est de devenir un contemplateur,parce que si vous ne pouvez pas influencer Dieu, vous pouvez aumoins observer ce que Dieu fait. Vous pouvez devenir témoinde l’activité de Dieu dans votre vie, et dans la vie de chacun,car souvenez-vous que lorsque le soleil se lève le matin, il selève pour les Juifs et les Gentils, les blancs et les noirs, lesorientaux et les occidentaux: il n’a aucun favori ; et il faut quevous acceptiez de reconnaître qu’exactement comme le soleil selève pour chacun dans le monde entier, de même la grâce deDieu est disponible pour chacun dans le monde.

Quand vous voyez pousser les cannes à sucre ou les ana-nas, il est insensé de penser que Dieu les fait pousser pour vousou pour moi. Dieu les fait simplement pousser, point. La grâcede Dieu tombe sur le juste et l’injuste.

On doit donc se rappeler toujours que ce que Dieu fait, Il lefait. Il est en train de le faire; et Il n’a pas besoin de votre aide;et de plus, Il ne peut pas être contrôlé par vous, par moi, nipar n’importe qui d’autre. La grâce de Dieu ne peut pas êtrearrêtée. Même si vous croyez que vous agissez en désobéis-sance à Ses lois, la grâce de Dieu est encore en train de s’écou-ler, même s’il arrive que vous n’en receviez pas le bénéfice dufait que vous vous en êtes vous-même coupé.

«Ce qu’un homme sème, il le récoltera aussi ». Dieu n’a rienà voir avec votre semis ou votre récolte. Cela dépend de ce quevous semez : «celui qui sème pour la chair récoltera de la chairla corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit récoltera del’Esprit la vie éternelle». C’est toujours ce que vous faites. Parvos pensées et vos actions d’aujourd’hui, vous déterminez votrerécolte de demain.

Ainsi donc, si par quelque acte personnel – qu’il s’agissed’une désobéissance à un ou plus des Dix commandements ou


53

d’une violation du deuxième grand commandement du Maîtred’aimer son prochain comme soi-même, ou quoi que ce soit –vous avez fermé la porte à la santé, la sécurité et la paix inté-rieure, ne blâmez pas Dieu pour cela, car Dieu ne vous donnepas la paix ni ne vous la retire ; Dieu ne vous donne pas lasanté ni ne vous la retire ; Dieu ne vous donne pas les res-sources ni ne vous les retire. La grâce de Dieu est aussi gra-tuite que le soleil. Si vous le voulez, vous pouvez baisser lesstores et ne jamais voir le soleil, et ne jamais le sentir ; maisceci sera dû à votre action, et non à celle de Dieu ; en ce quiconcerne Dieu, le soleil est toujours là.

C’est ainsi que dès le moment où vous réalisez que la grâcede Dieu est tout à fait semblable au soleil suspendu dans leciel – qu’elle est là, disponible pour chacun, même si tempo-rairement il peut y avoir des nuages qui la cachent, elle esttout de même là – votre reconnaissance même de ceci et votrerefus d’essayer d’amener Dieu à faire quelque chose, votrecapacité de vous retenir d’implorer ou de supplier Dieu, de ten-ter de L’influencer ou de Le soudoyer, cet acte en lui-même devous retenir de faire ces choses-là est ce qui amène l’activitéde Dieu dans votre expérience.

Quand vous pouvez rester tranquille en réalisant que Dieuest, non pas à cause de vous, mais qu’en réalité, malgré vous,Dieu est tout de même plus proche que votre souffle, alors lelieu où vous vous tenez est terre sainte, et où est la présence duSeigneur il y a la liberté et l’accomplissement. Quand vousapprenez à vous retenir d’essayer de prendre le ciel d’assaut, etquand vous êtes capable de rester tranquille dans la réalisa-tion, «où je suis, Dieu est», et de rester paisible, vous ouvrez lavoie dans votre propre conscience à l’Omniprésence qui est déjàlà pour Se manifester et Se montrer évidente dans votre expé-rience.

La grande erreur a toujours été d’essayer d’influencer Dieu:«Dieu, va et détruis mes ennemis ! Dieu, va là-bas et rapporte-moi les biens de mes ennemis ! » Cette tentative de personna-liser Dieu ou d’obtenir que Dieu fasse quelque chose pour quel-

54

qu’un, et pas pour tous, indique un manque de compréhensionde Dieu en tant qu’Esprit.

La seule déclaration que Dieu est Esprit est en soi unedéclaration libératrice et curative. Personne ne peut faire quel-que chose pour mouvoir ou changer l’Esprit, L’influencer ou lesoudoyer. Il n’y a rien à faire que de Le laisser vous envelopper,de Le laisser vous ramasser, Le laisser vous dominer, de lais-ser sa volonté être faite en nous, et faire de vous une transpa-rence à travers laquelle la lumière qui est déjà présente au-dedans de vous puisse briller. Non pas une lumière obtenuedans des livres, ou par quelque forme d’adoration, ou bien pardes instructeurs, mais une lumière que livres ou adoration ouinstructeurs peuvent vous révéler comme ayant déjà son exis-tence au-dedans de vous.

La fonction de l’instructeur est de dévoiler la lumière quiconstitue déjà votre être le plus profond, votre Soi ou identité.La fonction de l’instructeur et de l’enseignement est de dévoi-ler la présence de l’Esprit de Dieu qui est en vous, afin quevous puissiez finalement vivre dans cette conviction : «Merci,Père ; Je et Toi sont un».

Ce que le Maître a dit est vrai : « Je ne t’abandonneraijamais ni ne t’oublierai… Voici, je suis avec vous toujours, jus-qu’à la fin du monde», mais l’instructeur dévoile et vous révèlela Présence qui est en train de vous dire ceci depuis l’intérieurde votre propre être et de vous rappeler que le Père connaîtvotre besoin avant que vous-même ne le connaissiez. C’est sonbon plaisir de vous donner le royaume. Par conséquent, vouspouvez vous reposer dans cette réalisation : Le Père est en moi.Le royaume de Dieu est au-dedans de moi.

La Présence qui habite en nous

Il y a une Présence divine au-dedans de vous, et c’est lafonction de cette Présence de guérir les malades, de ressusciterles morts, de prêcher la Bonne Nouvelle, nourrir les affamés


55

et pardonner aux pécheurs; ceci est Sa fonction. Elle ne vous ajamais quitté ; Elle ne vous quittera jamais ! Vous pourriezchanger de religion sept fois de suite, mais cette Présenceserait encore en vous. Vous pourriez vivre en un lieu où per-sonne n’aurait jamais entendu parler d’une église, et la Pré-sence serait toujours avec vous. Elle ne vous quittera jamais,ni ne vous oubliera. Et souvenez-vous de ceci : Elle ne dépendde rien du tout. Elle ne dépend même pas d’une bonne penséeen vous. Elle est toujours là, mais que vous jouissiez de sesbénéfices ou pas dépend de votre connaissance de la vérité deson omniprésence.

Progressivement, selon que vous recevez la confirmationdepuis l’intérieur de vous-même de la vérité qu’il y a cette Pré-sence, la Voix vous parle. Qu’elle parle de manière audible oupas n’a pas d’importance aussi longtemps que d’une manière oud’une autre vous ressentez que vous vivez par la Grâce, nonpar la force, non par le pouvoir, mais par la Grâce ; par unegrâce divine qui agit aussi gratuitement que la montée et ladescente des marées ou le lever et le coucher du soleil, et avecune aussi complète absence de douleur. Ce n’est pas une ques-tion de la gagner ou de la mériter.

En tant qu’êtres humains, nous ne pouvons jamais gagnerou mériter la grâce de Dieu, et c’est pourquoi on nous dit quenous devons mourir quotidiennement et que nous devonsrenaître de l’Esprit. La vérité est qu’en tant qu’enfants de Dieunous sommes héritiers de la grâce de Dieu, et tout ce que nousavons à faire est de reconnaître notre filiation.

Et ainsi, en réfléchissant à ces vérités de base, en appre-nant à revenir à un état d’esprit, un état de conscience, remplide l’assurance qu’il y a une Présence intérieure et en apprenantà nous détendre en Elle, nous découvrons qu’Elle pense pournous ; Elle nous corrige et nous éclaire ; Elle va devant nouspour aplanir les chemins montueux; Elle est une influence gué-risseuse dans l’esprit et dans le corps. C’est une présence quiravitaille. Mais elle effectue tout ceci sans aucune aide de notrepart, sauf notre capacité de nous détendre en Elle.

56

« Il me fait reposer dans de verts pâturages ; il me conduitprès des eaux paisibles» ; c’est toujours Il. Il accomplit la choseque j’ai à faire – non pas le petit « je », mais Il, Lui. «Le Sei-gneur rendra parfait ce qui me concerne». Mais ne voyez-vouspas qu’Il ne peut pas le faire si nous nous emparons des rênespour tout guider de bout en bout? Si nous nous inquiétons dece que nous allons manger, ou boire, ou de quoi nous seronsvêtu, nous ne laissons pas la moindre place à un Lui ; elle esttout entière occupée par ce petit « je», ce « je» même qui devraitmourir quotidiennement afin que ce JE qui est notre identitéspirituelle puisse renaître.

Si vous avez saisi ce que j’ai dit jusqu’ici, vous devez êtrecapable de comprendre ce passage : «dans la tranquillité et laconfiance sera votre force » – dans le calme et la confiance.Comment pouvez-vous être tranquille, comment pouvez-vousavoir confiance à moins d’avoir cet avertissement d’une Grâceintérieure? Et vous pouvez avoir cet avertissement d’une Grâceintérieure seulement quand vous commencez à reconnaître Sanature universelle – reconnaître qu’Elle appartient à tous leshommes.

Ceux qui ne reconnaissent pas cette grâce intérieure, nousdit-on, sont les mille qui tombent à notre gauche, les dix millequi tombent à notre droite, ceux, comme nous dit le Maître, quine demeurent pas dans la parole et ne laissent pas la Paroledemeurer en eux, et qui par conséquent sont comme une branched’arbre qui a été coupée du tronc et qui se dessèche.

Ainsi se fait-il que chacun ne bénéficiera pas de cette véritésimplement parce qu’elle est la vérité. Non! Seulement «vous»qui connaissez la vérité permettez à cette vérité de vous libé-rer – vous qui demeurez dans cette Parole d’une Présence quihabite en nous. Ceux d’entre vous qui cessent – j’allais direcessent d’ennuyer Dieu, mais je suis sûr que Dieu ne peut pasêtre ennuyé – ceux qui cessent d’égrener les signes qui ennuie-raient Dieu, si Dieu pouvait être ennuyé, c’est-à-dire essayer deL’influencer, de Le soudoyer, essayer de Lui promettre quel-que chose dans le futur, au lieu de réaliser que Dieu est Esprit,


57

Dieu est Vie, Dieu est Amour, et que vous avez à trouver unevoie pour permettre à tout cela de s’écouler de vous, ceux-làparviendront à une prise de conscience effective de la présencede Dieu.

La vie contemplative développe un sens d’universalité

Ceci constitue réellement une manière de vivre. En vérité,c’est une façon religieuse de vivre, sauf que si vous utilisez untel terme, il semblerait indiquer quelque religion particulièreavec cérémonies et rites précis, et ce n’est pas du tout cettesorte de vie. C’est une vie religieuse dans le sens que cet ensei-gnement développe une prise de conscience consciente de Dieu,mais pour éviter de donner l’impression que nous avons trouvéquelque religion particulière par laquelle Dieu nous bénit, nousdevrions appeler ceci correctement la voie contemplative de lavie, parce que c’est une façon de vivre qui peut être vécue partoute personne, quelle que soit sa croyance personnelle ouconfessionnelle.

La vie contemplative reconnaît Dieu comme esprit, et cetEsprit comme Omniprésence – l’Esprit au-dedans de notreêtre. Par conséquent, c’est une manière de vivre complètementdépourvue de restriction, valable pour n’importe qui de n’im-porte quelle foi ou sans foi, pour autant qu’il peut reconnaîtreDieu comme Esprit, reconnaître Dieu comme son thème central– non votre Dieu ou mon Dieu, simplement Dieu – et un Dieuqui n’appartient à personne, un Dieu qui simplement est, etqui est universel.

C’est pourquoi la vie contemplative peut fleurir dans n’im-porte quel pays sur le globe où il y a la liberté et où les gens nesont pas contraints à suivre un culte particulier. Cette voiepeut être suivie même quand il n’y a pas de liberté, parcequ’elle n’érige pas de clôture autour de Dieu ni n’établit derègles spécifiques : elle reconnaît seulement Dieu comme leprincipe de vie, le Grand Architecte de l’Univers entier.

58

Pour cette raison, donc, la vie contemplative est la voie pourtoute personne qui peut reconnaître que de quelque manièreou en quelque lieu où Dieu soit adoré, c’est le même Dieu, etreconnaître qu’il ne peut y avoir plus qu’un seul Dieu. Qu’entant qu’Hébreux nous allions dans un temple avec un chapeausur la tête, ou en tant que Chrétiens sans chapeau, en tantqu’Orientaux sans souliers ou en tant que Chrétiens chaussés,on doit comprendre que des formes extérieures ne peuvent pascréer de différences, et que tout ce que nous faisons est d’ado-rer, de n’importe quelle manière représentant pour nous uneconsécration ou un sens sacré.

Ce qui représente le sacré pour un individu détermine sonculte. Si un individu ressent qu’il honore Dieu en gardant sonchapeau, ceci est simplement son idée d’adoration et de sain-teté, mais le fait d’avoir la tête couverte ou découverte nechange pas Dieu. Si un autre individu ressent qu’il honore Dieuen enlevant ses chaussures, cet acte même est une preuve dela sincérité de son adoration. Donc, quand vous vivrez la viecontemplative, vous respecterez le Musulman qui enlève sessouliers et s’assied sur le sol, et vous respecterez ceux qui ontd’autres formes rituelles de culte, ainsi que ceux qui n’ontaucune forme de culte, parce que vous saurez que chacun seconsacre à Dieu selon sa propre voie, et non à son Dieu, parceque Dieu n’est la possession d’aucune personne : il n’y a queDieu, et Dieu est Esprit.

En fait, le contemplatif est ainsi en train de frayer la voieà la paix du monde, parce qu’il reconnaît qu’il y a seulement unPère, un Dieu, également de tous, et que tous les hommes par-tout sont frères et sœurs ; et par conséquent, la seule relationqui soit essentielle est de nous traiter entre nous comme noustraiterions nos frères et sœurs – comme membres d’une mai-sonnée unie.

Faire ceci, c’est aimer suprêmement le seul et unique Dieu,mais c’est aussi aimer votre prochain comme vous-même.Quand vous reconnaissez un seul Dieu comme Père et tous leshommes comme frères, vous effacez une des plus importantes


59

causes de guerre, et quand vous aimez votre prochain commevous-même, vous effacez l’autre cause, parce que les contro-verses religieuses et la rivalité commerciale ont toujours étéreconnues comme étant les deux causes majeures de guerre etde discorde.

Un autre résultat important d’apprendre à aimer Dieusuprêmement et votre prochain comme vous-même n’est pasimmédiatement apparent. Si vous pouvez accepter Dieu commeEsprit, vous ne pouvez plus jamais avoir peur. Vous ne pouvezjamais plus craindre la forme de gouvernement que nous avonsou que n’importe quel autre pays a. Vous ne pouvez jamaiscraindre ce que quiconque fait. Dieu est alors ce qui anime laconscience humaine, et du fait qu’il y a seulement le pouvoir deDieu, il ne reste rien à craindre, et quand la peur a disparu, lacause finale de nos discordes a disparu.

Quand nous apprenons à nous aimer les uns les autres, cequi signifie de ne pas avoir peur les uns des autres, nous avonsétabli le modèle de l’harmonie individuelle et mondiale. Nouspourrions vivre en éternelle harmonie si nous n’avions paspeur. Mais laissez seulement la peur ramper parmi un ensem-ble quelconque de gens et il pourra facilement y avoir uneguerre de première classe : chacun choisirait alors son côté –votre côté et mon côté. Mais aussi longtemps qu’il y a une réa-lisation de Dieu comme Esprit, personne n’a à craindre quoique ce soit, car l’Esprit remplit tout l’espace, et là où est l’Es-prit du Seigneur, il n’y a rien à craindre: aucun danger, aucuneinsécurité, aucun pouvoir séparé de Dieu. Par conséquent, leseul fait de réaliser que Dieu est Esprit commence à libérer cetunivers entier de la peur.

*****

60

NOTE ADDITIONNELLE

Le Tonnerre du Silence est un livre excitant. Il sera un testpour ceux qui sont étudiants de La Voie Infinie et une révéla-tion pour les nouveaux lecteurs. Le test dans la première par-tie consiste en votre capacité de comprendre les principes quiy sont établis : saisissez-vous réellement la signification de loiet de Grâce? Discernez-vous réellement que Dieu n’est pas res-ponsable des récompenses et punitions dont nous faisons l’ex-périence? Pouvez-vous réaliser que nous mettons nous-mêmeen mouvement les bonnes et mauvaises influences qui touchentnotre vie par notre ignorance ou notre connaissance de lanature de Dieu? Comprenez-vous comment la croyance en deuxpouvoirs nous enchaîne et comment nous pouvons nous libé-rer de la loi de cause à effet – au moins dans une certaine mesure– et venir sous la grâce?

Probablement les nouveaux lecteurs ne percevront pas faci-lement ou rapidement que beaucoup de croyances du mondeau sujet de Dieu sont la vérité qui concerne la loi karmique decause à effet. C’est cette conception fausse, généralementadmise, qui rend tellement de prières inefficaces. La prièrereçoit une réponse seulement quand nous parvenons à « bienLe connaître».

Le Tonnerre du Silence fera des choses remarquables et sur-prenantes pour ceux qui travaillent avec ce livre jusqu’à cequ’ils discernent la véritable différence entre loi et grâce.

La dernière partie de ce livre est le secret du Sermon sur laMontagne : il m’était resté caché durant la plus grande partiede ma vie, mais la révélation de son sens profond m’est venueen un éclair ; et en venant, elle m’a révélé pourquoi nous nousdémenons et luttons pour atteindre la conscience spirituelle,et pourquoi nous échouons, à moins que, et jusqu’à ce que lavision de la grâce nous soit donnée. Je suis convaincu que cettepartie du Tonnerre du Silence va devenir la charpente même de


61

votre existence. Je ressens réellement qu’elle sera établie dansvotre cœur.

Nos étudiants devraient ressentir profondément un sensde responsabilité de continuer à faire chaque jour un travailspécifique pour la réalisation du gouvernement spirituel expriméuniversellement. Nous avons besoin de ressentir le gouverne-ment de Dieu comme étant une loi universelle de paix, de jus-tice, de vie et d’amour, non que les mortels puissent exprimerces qualités, mais que Dieu les exprime en tant qu’être indi-viduel.

Aloha,

Joël

62

Chapitre IV

LE SENS ÉSOTÉRIQUE DE LA SEMAINE SAINTE

Quand nous apprenons à voir la signification derrière l’ob-servance de jours de fête particuliers, ou, plus correctement,de jours saints, nous devenons capables de réaliser comment etpourquoi certains jours ont été mis à part pour une période deprière et méditation par divers groupes religieux. Alors nouspouvons contempler les principes que ces jours-là commémo-rent plutôt que de les considérer comme des vacances qui, sou-vent, ne nous laissent pas mieux le jour suivant que le jourprécédent, sauf pour ce qui est d’un court repos.

Quand les événements que nous avons en mémoire en tantque jours saints se sont produits, il n’y avait certainementaucune pensée dans le mental de quiconque que des gens endes lieux éloignés tout autour du monde s’arrêteraient pour lescommémorer ; mais le fait est que ces journées sont devenuesimportantes parce que les événements commémorés illustrentdes principes spirituels de vie qui ont évolué – des principesque tous les hommes et femmes peuvent adopter et au moyendesquels ils peuvent vivre.

L’humilité et la bienveillance du Jeudi Saint

La veille du vendredi Saint, le Jeudi Saint, Jésus lava lespieds des disciples. Il se fit humble devant eux :

« Il se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge dont ilse ceignit.

63

Ensuite, il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver lespieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint…

Si donc, je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître,vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. »

( Jean 13 : 4, 5, 14)

Il les nourrit à la Cène du pain de vie :

« Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit,et le donna à ses disciples… »

(Matthieu 26 : 26)

Il mettait ainsi en exemple deux des plus grands principesde la vie spirituelle – l’humilité et la bienfaisance – qui ne sontni l’un ni l’autre compris correctement dans la vie humaine.

La plupart des gens interprètent l’humilité comme moinsvalable qu’une autre ou inférieure à une autre. Mais la véri-table humilité du jeudi saint, appliquée à la vie spirituelle, n’apas une telle signification. La véritable humilité est la recon-naissance que moi, de moi-même, je ne suis rien : le Père au-dedans de moi est tout. Il n’est pas question que je sois moinsque vous, ou vous moins que moi. Il n’est pas question que jeme tienne en arrière et vous pousse en avant, ou l’inverse. C’estexclusivement une relation entre Dieu et moi. C’est une recon-naissance, chaque jour et de toutes les manières possibles que:

De moi-même, je ne suis rien, de moi-même, je ne puis rienfaire. Si je rends témoignage de moi-même, mon témoignagen’est pas vrai. Le Père est la vie de mon être. Le Père au-dedansde moi, la Présence divine toujours avec moi, constitue masagesse, mon intelligence et sagacité, ma force, ma santé et mabeauté.

Quoi que je puisse réclamer comme qualité n’est pas du toutà moi: c’est l’activité d’une Présence spirituelle qui fonctionne entant que moi. Elle m’a créé au début comme une entité indivi-duelle ; Elle a formé ce corps pour moi, ce mental et cette vie, et

64

elle fonctionne en tant que mon intelligence ; Elle fonctionne entant que ma relation avec chacun sur terre.

Nous ne sommes humbles qu’en proportion où nous savonseffectivement que ceci est vrai, et où nous réalisons que celuiqui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde,ou qu’Il accomplit ce qui nous est donné à faire. C’est ceci êtrehumble ; c’est ceci la vraie humilité. Le seul auto-effacementcorrect qu’il y ait est l’effacement d’un sens personnel de vertuet la reconnaissance que tout ce que nous sommes, c’est Dieuqui l’a fait ou nous l’a donné, et que Dieu fonctionne en nous età travers nous.

Dans le passé, le but de ce jour saint était qu’il puisse yavoir une journée complète de repos pour la contemplation etla méditation sur l’humilité et la bienveillance. On doit com-mencer par l’humilité, car sans elle, il ne peut pas y avoir devéritable sens spirituel de bienfaisance. Souvenons-nous tou-jours que dans l’humilité véritable, nous ne nous plaçons pasplus bas que quelqu’un d’autre: nous nous soumettons à Dieu;nous nous abandonnons à Dieu : nous donnons à Dieu notremental, notre âme, notre esprit et notre corps, et nous recon-naissons :

Tu es la vie ; Tu es le chemin et la vérité. Tu es mon être, masagesse, mon guide, ma direction, mon soutien, mes ressources,mon entretien et mon éternité.

Quand nous commencerons à comprendre la bienfaisancedans sa vraie lumière, nous saurons que nous n’avons jamaisété charitable ni bienveillant, et que nous n’avons jamais donnéquoi que ce soit à qui que ce soit – c’est-à-dire quoi que ce soitqui était réellement à nous. Nous comprendrons que tout ceque nous avons est à nous par la grâce de Dieu, et que ce quenous donnons, partageons ou accordons, nous le faisons aussipar la grâce de Dieu. Nous ne sommes que l’instrument à tra-vers lequel Dieu fonctionne : d’abord pour nous fournir les


65

douze paniers pleins supplémentaires afin que nous puissionspartager, et ensuite pour nous donner Sa grâce sous la formed’une volonté, d’un désir et d’une occasion de partager.

Il y a eu des personnes tellement généreuses dans leursdons qu’elles se sont appauvries mais ceci seulement parcequ’elles croyaient qu’elles donnaient de leurs possessions per-sonnelles et ne comprenaient pas qu’elles n’avaient rien de per-sonnel à donner, mais que tout ce qu’apparemment elles pos-sédaient appartenait à Dieu. C’est, par exemple, comme offrirun bouquet de fleurs à quelqu’un en croyant qu’elles sont ànous. Elles ne l’ont jamais été, ne le sont jamais et ne pour-raient jamais l’être : elles sont à Dieu, formées par Dieu. Ellesont été créées par Dieu et croissent dans notre jardin par lefait de Dieu. Plus nous en coupons pour en donner, plus nousen avons. Elles ne sont pas notre possession personnelle: ellesnous sont confiées comme une expression de beauté, mais noussavons très bien que si nous les laissons dans notre jardin, ellesvont se flétrir et disparaître en pourriture, et certainement pasfaire de la place pour qu’il en croisse plus. C’est le fait de lescouper, de les donner et partager, et de les tailler, qui fait de laplace pour qu’il en croisse davantage.

Dans la contemplation du Jeudi Saint, nous apprendronsque quelle que soit la quantité de biens du monde dont nousdisposons, ces choses du monde ne sont pas nôtres. «La terreest au Seigneur, et tout ce qu’elle contient», et nous pouvons enêtre aussi généreux que nous le voulons, aussi longtemps quenous reconnaissons : « Ce que j’ai est à moi par la Grâce deDieu, pour l’utiliser et le partager».

Dans cette attitude, nous impersonnalisons le bien et,encore une fois, nous sommes humbles. Encore une fois, nousdisons : «Je ne suis pas charitable, parce que je ne donne rienqui soit à moi. Je ne fais pas de sacrifice. Je suis un instru-ment de Dieu, aidant à combler le besoin de quelqu’un – Dieucomblant le besoin d’un autre à travers moi. »

«La terre est au Seigneur et tout ce qu’elle contient» n’estpas une simple déclaration scripturale de vérité : c’est une

66

vérité vivante. «La terre est au Seigneur et tout ce qu’elle con-tient», et par la grâce de Dieu, quoi que nous possédions vientà nous. Par la grâce de Dieu, aussi, nous sont donnés le désir,la volonté et l’occasion de partager.

Vendredi Saint : la crucifixion du sens personnel

Un autre jour saint de la semaine de Pâques est le VendrediSaint. Spirituellement parlant, nous ne célébrons pas la cru-cifixion de la forme physique de Jésus. La leçon pour nous dansla crucifixion de Jésus et sa résurrection le troisième jour estde nous montrer la manière de trouver la vie éternelle. LeMaître a clairement révélé que cette manière passe par la mortdu sens personnel. Pour ressusciter de la tombe, nous devonsmourir à notre sens personnel de la vie, parce que notre senspersonnel de la vie est un tombeau dans lequel nous gisonsenterré. Nous devons mourir à la croyance que de notre propreêtre limité nous sommes quelque chose, que nous avons unevie par nous-même, un mental, une âme, un chemin, et unevolonté propre. Nous avons à mourir à la croyance que nousavons des possessions par nous-même, ou quelque vertu, quel-que vie, quelque être, quelque harmonie, ou quelque succès parnous-même.

Le Vendredi Saint est une journée que nous devrions passerà contempler, et à méditer sur la signification intérieure de lacrucifixion. En revoyant les Évangiles, en considérant le Maîtrecomme un symbole, quelqu’un qui montre la voie, et en recons-tituant dans notre pensée sa vie, son ministère, sa crucifixionet sa résurrection, nous pouvons apprendre comment il amenala mort du sens personnel, comment il évita d’être submergé parses problèmes, même quand il eut le sérieux problème d’affron-ter la trahison et la mort, et comment, en refusant de considérerses afflictions personnelles comme des problèmes, il fut capablede s’élever au-dessus de tout sens matériel, dans la glorieuseaffirmation faite en se tenant devant Pilate: «c’est pour cela que


67

je suis né, et pour cette cause que je suis venu dans le monde».Pour lui, ni la vie ni la mort n’était un problème.

Quand Jésus semblait manquer de quelque chose au puitsde Samarie et que les disciples s’inquiétaient de lui apporter dela nourriture, nous notons qu’il a dit : « j’ai à manger une nour-riture que vous ne connaissez pas » ; et à la femme près dupuits : « quiconque boira de cette eau aura encore soif ; maiscelui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif,et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eauqui jaillira jusque dans la vie éternelle».

En réfléchissant à ces déclarations, aussi bien qu’à tous lesautres enseignements de Jésus dans les Évangiles, nous arri-vons à la réalisation que ce que dit cet homme est, en subs-tance : « je n’ai rien, mais j’ai tout. Je n’ai pas où reposer matête mais j’ai de la nourriture pour rassasier cinq mille per-sonnes, et douze paniers pleins en plus». Il avait la nourritureque le monde ne connaît pas : il avait l’eau qui jaillissait dansla vie éternelle.

Cet homme est un personnage monumental. Il avait réel-lement tout : il avait Dieu, le Père intérieur, et du fait qu’ilavait Dieu, il pouvait partager l’infinité avec chaque personnedémunie, qu’il s’agisse d’eau ou de vin, de pain ou de viande,ou, au dernier déjeuner, de poisson. Ce dont il s’agissait impor-tait peu : il en avait pour le partager, en nous rappelant pour-tant toujours que, de lui-même, il ne pouvait rien faire : «si jeporte témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pasvrai… Pourquoi m’appelles-tu bon? »

Nous voyons là le principe du Vendredi Saint, le principe dela crucifixion du sens personnel, une crucifixion de la croyanceque nous avons par nous-mêmes des qualités de bien ou desquantités de biens. Mais avec cette crucifixion arrive la résur-rection, dans la réalisation: « je ne suis rien, mais je peux toutvous donner». Pourquoi? Parce que « le Père qui demeure enmoi, c’est lui qui fait les œuvres».

Au lieu de penser au vendredi Saint comme à un autre joursaint à commémorer, nous devrions réaliser qu’il y a là une

68

journée pour la contemplation d’un autre principe spirituel devie – le principe d’abnégation – dans lequel, quand nous avonsclairement vu le néant de notre être humain, la totalité, immor-talité et éternité de notre être nous est alors révélée par le faitque moi et le Père sont un, et que ce que tout le Père a est àmoi.

Pâques : l’Élévation au-dessusde tous les liens matériels

Ceci nous amène à la Résurrection, où, étant mort au senspersonnel et ayant enterré ce faux sens de l’être, notre Êtrevéritable sort de ce tombeau du petit soi et va par la terre,libre – libre et infini, immortel et éternel, plein de l’être-Dieu.Ceci est notre Pâques, notre jour d’Ascension, et nous trou-vons que dans notre renonciation à nous-même, comme dansnotre humilité, nous avons marché hors d’un tombeau. Nousparcourons maintenant la terre, non pas rempli de possessionspersonnelles, mais rempli du Saint-Esprit, l’Esprit du Sei-gneur Tout-Puissant qui est sur nous, et nous sommes alorsordonné. Maintenant que le sens matériel a été complètementéteint, notre nature réelle, notre être réel, peut apparaître à lalumière.

Paul avait cette vision quand il nous révélait les deux hom-mes que nous sommes, chacun de nous un être double. Noussommes né homme de la terre et c’est ce que nous restons jus-qu’à la crucifixion. C’est ce que nous restons tant que nous som-mes dans le rôle de glorifier et d’édifier le soi (notre être). MaisPaul nous parle cet autre Être (Soi, Self) que nous sommesvous et moi quand nous pouvons dire : « je peux faire touteschoses par le Christ ». Ce sont les mots magiques : « Je peuxfaire toutes choses par le Christ, par l’esprit de Dieu en moi,par la Présence du Père au-dedans de moi».

Une telle personne n’est plus l’homme de la terre. Ce n’estplus l’homme qui proclame qu’il est sage, saint ou spirituel.


69

Non, cet homme a été complètement crucifié, et maintenantnous observons un homme qui reconnaît : « par la grâce deDieu, je peux faire, je peux faire toutes choses par le Christ».

Saül de tarse a été complètement crucifié. Il n’est pas seu-lement devenu aveugle sur la route de Damas: il est «mort». Ethors de cette tombe est sorti Paul. Ce n’était plus Saül deTarse, mais Paul, un homme qui avait son être en Christ et quivivait désormais par la grâce de Dieu, un homme qui voyageaitnon seulement en Terre Sainte, mais à Rome et en Grèce, n’im-porte où il voulait, par la grâce de Dieu, un homme qui installasept églises et constata que ces sept églises ne pouvaient pasl’entretenir, ni son travail missionnaire – mais elles, en comp-tant sur lui, découvrirent qu’il pouvait soutenir toutes ces septéglises. En vertu de quoi ? Il n’avait pas de mines d’or, ni depuits de pétrole, mais il avait la grâce de Dieu; il avait son êtreen Christ ; il savait que «si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’estChrist qui vit en moi». C’est pourquoi il pouvait se détendre etlaisser cet esprit de filiation divine être son pain, sa viande,son vin, son eau, sa résurrection et vie éternelle. Quand latransition a été faite de cet homme de la terre à cet homme quia son être en Christ, nous trouvons que nous sommes prêtspour l’ascension – l’ascension qui est une élévation au-dessusde chaque lien matériel.

Il y a une indication de ceci dans le passage qui est au com-mencement de chaque livre et brochure de La Voie Infinie :«L’illumination dissout les liens matériels et relie les hommespar les chaînes d’or de la compréhension spirituelle ». Nousn’avons pas à être frères de sang et sœurs de sang ; nousn’avons même pas à être frères et sœurs en nationalité, nifrères et sœurs de religion, car nous avons un lien plus saintque n’importe quelle relation humaine jamais conçue. Il y a unlien spirituel qui nous unit, parce que nous nous sommes éle-vés au-dessus de la croyance que nous avons à être membresd’une famille humaine particulière – raciale, religieuse ounationale – pour être unis dans une communauté d’amour et decompréhension.

70

Dans La Voie Infinie, nous avons démontré, depuis delongues années, que, spirituellement, nous sommes vraimentd’une seule maisonnée. Tous ceux d’entre vous qui ont parti-cipé à ce travail depuis les premiers jours et dans les annéesqui ont suivi, ont effectivement vu en pratique la plus bellerelation qui puisse être manifestée sur cette terre, et ceci sansle moindre lien de relation humaine.

Avec ceci à la pensée, ne voyez-vous pas que dans l’Ascen-sion nous brisons chaque loi matérielle et découvrons quel’homme a son être en Christ? Le fils spirituel est nourri de lamême source spirituelle que celle dont notre relation a éténourrie et qui nous a maintenus dans cette relation toutes cesannées. Il n’y a aucune limite à la démonstration spirituelleque nous pouvons faire, exception faite de la limitation quenous introduisons nous-même en ne crucifiant pas complète-ment ce sens personnel de l’être.

Le sens ésotérique des enseignements exotériques

Un enseignement spirituel pénètre sous chaque symbolehumain jusqu’à sa signification spirituelle. Qu’il s’agisse d’unjour de fête ou jour saint, qu’il s’agisse d’une relation, d’uneaffaire ou d’un gouvernement, il y a derrière chacune de cesactivités un principe spirituel, et quand le principe impliquéest compris et appliqué dans la vie quotidienne, nous vivonsla vie mystique ou spirituelle, la vie que le Maître nous a mon-trée comment vivre.

Jésus n’avait aucune hésitation à exhorter ses disciples àn’accorder aucune pensée à ce qu’ils devaient manger ou boire.Il n’hésitait pas une seconde à leur dire de se mettre en routesans bourse ni sac. Du point de vue humain, il n’était pas dutout pratique ; et pourtant, il est notre démonstrateur de voie,et bien étrangement, si nous obéissons à ses enseignements,nous constatons qu’il est très pratique d’aller sans bourse nisac et sans consacrer nos pensées à la manière dont les choses


71

seront faites, parce qu’il y a un Infini Invisible. Jésus l’appelaitle Père intérieur. Paul appelait le Christ ce Quelque Chose quiest, et devient, tangiblement visible comme le pain, l’eau et levin, la sûreté, la sécurité et la paix. Les enseignements spiri-tuels vont bien plus loin que de nous assurer simplement nour-riture, habillement et logement.

Si nous nous mettions à considérer le sujet de la sûreté etsécurité, nous commencerions selon toute probabilité à penserimmédiatement à quelque protection tangible, comme un abrià l’épreuve des bombes un gilet pare-balles ou un masque àgaz. Ces choses ne sont pourtant aucunement nécessaires,quoique, par moments, elles puissent être fournies même sipersonne n’a à y penser ou à s’en inquiéter, parce que l’Écri-ture révèle que Dieu est une forteresse, une tour haute, unecache et une demeure. Dieu est un roc.

Quand nous commencerons à comprendre ceci d’un pointde vue spirituel, nous saurons que c’est littéralement vrai –non que Dieu fournisse un roc, une tour haute ou une forte-resse – mais que Dieu est Lui-même la sûreté, et par consé-quent ceux qui ont leur vie, leur mouvement et leur être enDieu n’ont pas besoin de s’inquiéter d’une quelconque formematérielle de protection. Ceci est important pour chacund’entre nous, parce que de tous côtés, il y a des dangers mena-çants : infection, contagion, accidents, guerres, bombes et unmillier de choses. Mais aucune de ces choses ne s’approchera denotre demeure si notre pensée n’est pas fixée sur la sûreté etsécurité physiques, mais si, au contraire, elle reste fermementattachée à la réalisation de Dieu comme étant le temple danslequel nous vivons, la cache, la forteresse et le roc.

Telles sont les significations ésotériques de l’enseignementexotérique. Autrement dit, ce qui est clairement établi pour lalecture de chacun dans les écritures de tous les peuples dumonde constitue les enseignements exotériques, mais chacund’eux a un sens ésotérique, c’est-à-dire que les enseignementsextérieurs ont tous des significations intérieures ou cachées.

72

Par exemple, participer au rituel d’un service de communionpeut procurer un degré de satisfaction à beaucoup de commu-niants, mais ceci n’est pas l’importance véritable de ce rite.L’expérience de la communion se passe au-dedans de l’être dechacun, quand le vrai sens d’être nourri par le pain ou le vin dela communion est réalisé et compris. La communion réelle estla compréhension de ce que veut dire être nourri spirituelle-ment, être nourri par Je : Je suis le pain de vie ; Je suis l’eau,Je suis le sang; Je suis la résurrection; Je suis la vie éternelle.Quand nous comprenons cela, ou bien la communion extérieureprend une signification plus grande, ou bien elle perd tout sensparce que nous avons désormais ce qui est plus grand que laforme extérieure – nous avons la réalisation intérieure.

Quand vous lisez l’Écriture, ne lisez pas page après page.Lisez seulement un petit passage à la fois, qu’il s’agisse d’uneseule phrase ou d’une histoire entière, comme l’expérience d’Éliese trouvant nourri dans le désert, ou l’expérience de Moïseconduisant les Hébreux hors de l’esclavage et les entraînant àtravers le désert, ou de l’une ou l’autre des phases particu-lières du ministère de Jésus. Ensuite, méditez et contemplez,en demandant de la lumière intérieure sur le sens ésotériquede ces passages. Ayez seulement confiance, et elle vous seradonnée.

Pour illustrer ce point, je rappelle les nombreuses, nom-breuses années pendant lesquelles je ne pouvais pas com-prendre la Psaume 91. Il n’avait aucun sens pour moi quand ilpromettait qu’aucune de ces choses n’approcherait de mademeure, parce qu’elles s’approchaient effectivement de mademeure et, qui plus est, je les voyais aussi s’approcher de lademeure de tous mes amis et parents aussi bien que de celle detoutes les autres personnes que je rencontrais dans le monde.Quand le temps est venu pour moi de comprendre que touteÉcriture a une signification intérieure, j’ai prié : «Quel est lesens interne de ce Psaume si aimé? Que veut-il dire? »

Et puis un jour, comme en de grandes lumières électriques,le premier verset s’est détaché : « celui qui demeure sous l’abri


73

du Très-Haut». Il ne promet pas l’immunité à chacun. Il prometl’immunité à ceux qui demeurent «dans le lieu secret du Très-Haut». Personne n’est à l’abri du piège ou de la fosse, jusqu’àce qu’il soit capable de faire cet acte d’accord intérieur :

Je ne suis pas en train de vivre dans un monde matériel detemps et d’espace. J’ai ma vie, mon mouvement et mon être enDieu : je suis cet homme qui a son être en Christ. Je vis avecDieu ; je marche avec Dieu ; je maintiens mon esprit fermementen Dieu ; je Le reconnais dans toutes mes voies. Dans la tran-quillité et la confiance, je me repose dans l’assurance de la pré-sence de Dieu – Dieu en moi, et moi en Dieu.

Avec ceci dans votre mental, jour après jour, vous demeurezdans la Parole et vous laissez la parole demeurer en vous, etvous porterez du fruit en abondance. Personne n’a le droit dese sentir en sûreté et sécurité dans ce monde, à moins de vivredans cette Parole et de laisser cette Parole demeurer en lui, àmoins d’avoir sa vie, son mouvement et son être dans cette réa-lisation-Dieu, en reconnaissant Dieu dans toutes ses voies; enrésumé, à moins de relâcher sa vie en Dieu.

Voyez-vous pourquoi le Maître a dit : «étroite est la porte,resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui lestrouvent» ? Le monde espère qu’en allant à l’église le dimancheil peut entrer dans la grâce de Dieu, mais l’Écriture est trèsclaire à ce sujet quand elle nous rappelle : «Tu maintiendrasdans une paix parfaire celui dont l’esprit est fixé sur toi…Reconnais-le dans toutes tes voies et il dirigera tes pas…Demeurez en moi, et moi en vous». Demeurez, vivez, bougezet ayez votre être dans « le lieu secret du Très-Haut». Dès lors,vous n’êtes pas de terre, terreux. Dès lors, vous demeurez enDieu, dans l’Esprit, là où le mental humain et ses activités nepeuvent pas vous atteindre, où les lois de la matière ne fonc-tionnent pas, et vous vous trouvez libre.

Ne vous laissez pas fourvoyer: vous n’allez pas vous trouverinstantanément libre à cent pour cent. Il y a encore des périodes

74

de maladie, ou même de carence, ou des périodes de tentationde pécher, et peut-être même quelques dégringolades dans lebas-côté de la route et quelques péchés. Chacun trébuche : cer-tains physiquement, d’autres mentalement, certains morale-ment, certains financièrement. Le péché n’est pas de trébu-cher, mais de trébucher et de ne plus jamais se relever. Seramasser après une chute et tout recommencer, telle est la voiespirituelle, une voie à laquelle le maître a pourvu en nous rap-pelant de pardonner soixante-dix fois sept fois. Et si nous som-mes censés pardonner soixante-dix fois sept fois, sûrement lePère céleste pardonne-t-il sept mille fois soixante-dix fois, sanslimites.

Si du jour au lendemain vous ne vous trouvez pas dans cepays de lait et de miel, souvenez-vous qu’il fallut quaranteannées à Moïse pour y parvenir. Il fallut beaucoup de temps àÉlie pour trouver les sept mille qui n’avaient pas ployé le genoudevant Baal et qui étaient sauvés pour lui. Il fallut à Jésustrois années pour remplir son ministère spirituel, et mêmealors il eut à affronter concrètement la mort avant de pouvoirfaire l’expérience de la Résurrection et de l’Ascension.

Ne soyez donc pas surpris ni désappointé si vous chutezou échouez de nombreuses fois. Chaque personne qui est pas-sée avant vous sur ce chemin a fait de même. Il n’y a aucunegrande lumière spirituelle qui ne soit passée à traversépreuves et tribulations d’une sorte ou d’une autre, et proba-blement ceux qui ont le plus grand amour dans leur cœur,ceux qui ont les plus grands dons spirituels de tous, sont ceuxqui ont le plus profondément fait l’expérience de l’échec etsavent par conséquent ce que signifie de marcher avec nousdans nos échecs. Ceux qui sont montés au plus haut et peu-vent encore regarder en bas où ils étaient, sont ceux qui nousaident le plus sur le chemin. Ceux qui ne comprennent pas lepardon ne comprennent pas l’amour, et ceux qui ne compren-nent pas l’amour ne comprennent pas l’esprit du SeigneurDieu Tout-Puissant.


75

Le dernier pas doit être fait tout seul

La vie spirituelle est une vie individuelle. Il y a des ma-nières de recevoir de l’aide d’un instructeur et les uns desautres, mais la dernière bataille et la victoire finale sont uneaffaire entièrement individuelle, qui doit être menée jusqu’aubout dans la conscience de chacun d’entre nous. Jésus auraitpu recevoir un petit peu de soutien de ses disciples au jardin deGethsémani – il n’en a pas reçu beaucoup, mais le fait qu’il enattendait davantage montre que c’était possible – mais mêmes’il avait eu ce soutien, il avait tout de même le Golgotha, ilavait le crucifix, et il avait tout de même la tombe. Cela devaitêtre mené à bien dans sa propre conscience.

Seulement ceux qui ont reçu la lumière peuvent savoir quelterrible combat c’est avant qu’elle n’arrive. Moïse était seul surle Mont quand il reçut la lumière, et cela a dû être une lutteeffrayante avant qu’elle ne jaillisse. Il fallait qu’il fût seul àcombattre pour sortir de son état humain et arriver à la réali-sation de sa nature divine et de sa mission. Souvenez-vouscomment même il refusa la mission, comment il se trouvait lui-même incapable et mal préparé, et ceci, aussi, il avait à lerégler au-dedans de lui-même jusqu’à parvenir à la réalisationque ce n’était pas son message ni sa mission : c’était Dieu ; et illaisserait Dieu se servir de son corps; il faudrait que Dieu parlepour lui et à travers lui.

Chacun qui aboutit, aboutit pour lui-même, au-dedans delui-même. Tous ceux qui trouvent un instructeur qui peut lesaider pendant un temps ont de la chance ; ils ont de la chances’ils trouvent des compagnons sur la voie avec qui ils peuventpartager beaucoup d’heures, beaucoup d’expériences, et quipeuvent aider. Mais souvenez-vous toujours que la dernièredémonstration vous la faites seul. Jésus l’a faite sans mère,sans père, sans sœur, sans frère, même si à la fin ils revinrenttous à lui.

Quand les épreuves et les tribulations arrivent, vous êtes àla fois sage et chanceux si vous avez un instructeur à qui vous

76

pouvez aller et dont vous pouvez recevoir votre aide. Vous êtesbéni si vous avez même une seule personne avec qui vous pou-vez marcher, avec qui vous pouvez partager, que vous pouvezaider et de qui vous pouvez recevoir de l’aide.

Mais n’oubliez jamais ceci : vous ne pouvez pas entrer deuxpar deux dans le royaume de Dieu. Vous effectuez ce dernierkilomètre tout seul, et tout seul vous recevez votre illumina-tion. Tout seul vous recevez votre tentation particulière sousforme de maladie, de péché, de mort, de pauvreté ou de soli-tude, tout seul. Vous résolvez toutes les tentations au-dedansde vous-même. Vous les combattez au-dedans de votre propreêtre, exactement comme une mère doit se démener pour sa vieavec son enfant ou ses enfants. Personne ne peut faire celapour une mère. Le cœur de chaque mère doit se briser pour sesenfants, et même un mari ne peut qu’être présent et observer.

Il en est de même sur le chemin spirituel. Personne d’autreque vous ne peut vous enlever votre tentation, et personned’autre ne peut surmonter la tentation. Personne ne peut pas-ser pour vous les heures de méditation ; personne ne peutconsacrer les heures d’étude pour vous, et personne ne peutêtre seul avec vous dans votre sanctuaire intérieur pendantces heures qui précèdent l’illumination. C’est pourquoi le che-min est difficile. Vous avez à prendre l’Écriture et à prier d’êtreguidé pour chaque passage qui contient un principe ou une loispirituelle, et à laisser sa signification ésotérique sortir dudedans de vous-même.

Jeudi Saint, Vendredi Saint et Dimanche de Pâques : cesjours sont tous symboliques d’étapes sur notre avance spiri-tuelle. Vous allez à avoir à lutter chaque jour que Dieu fait pourvous remémorer que chaque qualité, chaque pensée, et chaquechose que vous possédez sont à vous par la grâce et que vouspouvez les partager libéralement. Ceci, vous avez à l’amenerconsciemment à votre souvenir ; personne ne peut le faire pourvous. Vous devez le faire, et un jour – cela peut être des semai-nes ou bien des mois plus tard – un jour, si c’est effectué fidè-lement, tout à coup cela vient, et vous savez: «alors que j’étais


77

aveugle, maintenant je comprends. C’est réellement vrai: toutce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu». Le sens person-nel est crucifié ; et le Soi ressuscité, n’étant plus lié à la terre,monte vers les hauteurs de la réalisation spirituelle.

*****

78

NOTE ADDITIONNELLE

Avant les classes, préparons-nous afin d’être réceptifs aumessage qui doit nous être donné. Ce travail préparatoiredevrait être fait non seulement par ceux qui seront présents àla classe, mais par tous les étudiants autour du globe. Chaquejour, ce mois-ci, consacrez suffisamment de temps à une médi-tation contemplative englobant nos principes majeurs de gué-rison: réalisez que notre but est la prise de connaissance cons-ciente de la Présence spirituelle, l’obtention de Ma paix, lesouvenir que Ta grâce nous suffit. Comprenez qu’Il est plusprès que le souffle et qu’Il accomplit ce qui nous est donné àfaire. Ressentez au-dedans de vous-même que l’esprit invisibleva devant vous, qu’Il ne vous abandonne jamais et qu’Il ne vousoublie jamais. Reconnaissez que dans chaque phase de votrevie quotidienne, il y a une Loi et Vie divine en train de gou-verner chacune de vos activités.

Dans cette méditation contemplative, donnez à Dieu lespremiers fruits de votre journée; donnez-Lui l’amour et la gra-titude, donnez-Lui reconnaissance et joie. Et puis réalisez queSa grâce est présente partout avec chaque homme pour bénir,pardonner, établir et ré-établir. Finalement, réfléchissez ausens de : Omnipotence, Omniprésence et Omniscience.

Dans cette même méditation contemplative, regardez lesmaux qui apparaissent dans «ce monde» et, quelles que soientles quantités de ces maux qui apparaissent et les formes qu’ilsassument, impersonnalisez-les au moyen de votre compréhen-sion que ce sont des images mesmériques des sens, des imagesde l’esprit charnel ou croyance en deux pouvoirs. Puisque ceschoses-là ne sont pas ordonnées par Dieu et n’ont aucune loide Dieu pour les soutenir, elles se dissolvent dans leur proprenéant. Seulement ce qui est de Dieu a loi et vie. Tout le resteest illusion. Comprenez que puisque Dieu est unique, il n’y aqu’un seul pouvoir ; et par conséquent, il n’y a pas de pouvoirs


79

à dominer ou à détruire. «Ne résistez pas au mal, parce quevous comprenez la nature illusoire des apparences».

Souvenez-vous que dans la prière les mots ne comptentpour rien. C’est la compréhension et la perception derrière lesmots qui constituent le pouvoir. Finalement, réalisez que lafonction du Christ est de briser l’attachement à «ce monde» –et non pas d’augmenter les choses du monde. Ceci est la voiepar laquelle la réalité est atteinte, la libération de l’inquiétudeau sujet des apparences et la liberté de vivre.

Maintenant, nous sommes à l’unisson et préparé à entendreSa parole. Maintenant nous sommes prêt à entrer dans sonRoyaume.

Soyez en paix. Mon esprit vous soulage et vous fait prospé-rer. Ma grâce est ton accomplissement.

Aloha,

Joël

80

Chapitre V

DES PAS SUR LE CHEMIN DE L’ILLUMINATION

Le but de notre travail est d’obtenir quelque mesure de cons-cience spirituelle – de retourner à la maison du Père – et parlà, atteindre quelque degré de cette lumière spirituelle qui aurapour résultat de nous faire redevenir enfant de Dieu. Telle quenous la connaissons, l’espèce humaine n’est pas la progéniturede Dieu. Ce serait déshonorer Dieu que de croire qu’il pourraitcréer ce qui nous fait face en tant qu’êtres humains ; ce seraittravestir Dieu que de croire que les conditions existantes dansle monde d’aujourd’hui ont été créées par LUI.

Le message du Maître était très clairement une incitationà mourir quotidiennement dans le but de renaître de l’Esprit.Paul aussi a rendu très clair qu’en tant que créatures nous nesommes pas sous la loi de Dieu, «et que nous ne pouvons mêmepas y être», mais que nous pouvons devenir enfants de Dieu,que nous pouvons retourner à la maison du Père et être de nou-veau sous la loi de Dieu, la protection et l’attention de Dieu.La mission entière du Maître était de révéler comment peutêtre faite la transition depuis l’homme de la terre jusqu’à cethomme qui a son être en Christ. Sa mission entière était derévéler la nature de la révélation spirituelle, de la réalisationspirituelle, de l’aboutissement spirituel.

La plupart des grands enseignements religieux du mondeont adopté comme thème l’idée que l’homme d’Adam est à l’ex-térieur du jardin d’Éden, c’est-à-dire à l’extérieur du royaumede Dieu, et que par la vie spirituelle, la pratique et la prière, ilpeut retourner au Royaume et revenir sous la grâce de Dieu.

81

Ce processus est connu sous le nom d’illumination. Ceux quisont illuminés sont ceux qui se sont élevés au-dessus de laconscience mortelle ou matérielle, ceux qui ont reçu la lumière,et dans certains cas, l’initiation.

Se libérer des lois matérielles et mentales

Il y a eu des Fraternités, des ordres mystiques, dont beau-coup ont fonctionné d’après le principe que l’initié pouvait êtrepréparé par degrés à recevoir davantage de lumière, emmenéd’une étape à une autre puis à une autre jusqu’à ce que fina-lement l’illumination se produise, avec pour résultat un dépas-sement de l’état de conscience matériel jusqu’à un état de cons-cience par lequel l’individu arriverait sous la loi spirituelle.

En tant qu’êtres humains, nous sommes sous les lois de lamatière et du mental, mais ces lois de la matière et du mentalne sont pas des lois de Dieu. La raison pour laquelle noussavons qu’elles ne sont pas des lois de Dieu est que les lois dela matière et du mental peuvent être, et sont, utilisées pour lebien ou le mal alors que les lois de Dieu ne peuvent pas êtreutilisées du tout. Personne n’a jamais été capable d’utiliser uneloi de Dieu: on peut être utilisé par la loi de Dieu; on peut êtreun serviteur de la loi de Dieu ; on peut être un instrument àtravers lequel Dieu travaille, mais on ne peut pas utiliser Dieu.

Comme enfants de Dieu, nous sommes utilisés par Dieu etpar les lois de Dieu, et nous sommes gouvernés par ces lois.Dieu ne connaît pas le bien et le mal parce que dans le domainede Dieu, il n’y a pas de paires d’opposés. Dans le domaine deDieu, il n’y a ni santé ni maladie ; il n’y a ni jeunesse ni vieil-lesse ; il n’y a ni vie ni mort : il y a seulement une continuitéd’être immortel.

Dieu ne change pas : Dieu est le même d’éternité en éter-nité, et Ses voies sont parfaites. « Il n’y a point en Lui deténèbres» – en Lui il n’y a aucun mal ; en Lui il n’y a rien d’unenature négative : il y a seulement la perfection et l’immorta-

82

lité de l’être éternel et infini. La personne qui s’élève mêmelégèrement dans la réalisation spirituelle devient dans unepetite proportion libérée des pouvoirs matériels et mentaux,une liberté constatable dans sa vie, même si c’est seulementdans une petite mesure.

Dans les premières étapes de notre réalisation spirituelle,nous ne concrétisons pas aussitôt notre liberté spirituellepleine et complète, et nous ne trouvons pas immédiatementnotre immunité des lois et pouvoirs de la matière et du mental ;mais en proportion de notre réalisation de la lumière spiri-tuelle, les pouvoirs matériels et mentaux perdent de leuremprise sur nous et nous devenons alors moins victimes desvariations du bien et du mal du sens matériel de la vie. Nonseulement nous devenons moins victimes des lois matérielles etmentales, mais nous perdons en outre la capacité d’utiliser ceslois matérielles et mentales dans nos relations avec les autres.

Dans les états moins évolués de la vie humaine, il paraîtnormal et naturel d’accepter la loi «d’œil pour œil et dent pourdent» ou de tirer l’épée, même des épées légales, les uns contreles autres ; mais ces hommes et ces femmes qui sont dans lemonde mais pas du monde, et qui ont obtenu quelque mesurede lumière spirituelle, ont de moins en moins recours à l’usagedes armes matérielles, légales, ou même mentales. Il y a unabandon progressif de ce que nous appelons nos droits, et uneplus grande confiance en la capacité de Dieu d’établir nos droitspour nous, au-dedans de nous et à travers nous.

La totalité de l’image humaine se modifie pour ceux quisont sur le chemin spirituel, et ils ne se mettent plus sous leslois matérielles tout autant qu’ils le faisaient auparavant. Enoutre, comme étudiants de la sagesse spirituelle, ils sont moinssujets aux lois de maladie qu’avant de commencer à suivrecette étude.

Si nous remontions l’histoire des familles qui ont vécu pen-dant des années avec des enseignements métaphysiques oureligieux mystiques en les prenant pour guides, nous décou-vririons vite que, comparativement, leur sort a connu bien


83

moins de maladies, de carences, de pauvreté et de dysharmo-nies. Ceci ne signifie pas qu’elles ont atteint la liberté com-plète, mais seulement que même un degré de liberté spirituelleinclut une certaine libération des discordes de la chair et quela liberté finale et parfaite est proportionnelle à la croissancespirituelle.

Atteindre la conscience transcendantale

Afin d’atteindre quelque mesure de cette conscience spiri-tuelle, il est nécessaire d’obéir à des principes spécifiques. C’estpourquoi ce Message contient certains principes qui, une foislus, étudiés, pratiqués et incorporés dans la conscience, devien-nent actifs en tant que Conscience transcendantale ou Cons-cience quadridimensionnelle, une Conscience qui est atteintepar l’une ou l’autre des deux voies.

La première manière d’atteindre cette Conscience est parun acte de Dieu qui se produit parfois dans l’expérience d’unindividu et qui l’élève dans cette quatrième dimension ou Cons-cience transcendantale pour quelque raison inconnue et sanseffort de sa part. Ceci est le don de Dieu.

Dans cette Lettre, nous allons nous occuper principalementde la seconde manière qui est une obtention consciente de cetteConscience plus élevée.

Dans notre état humain, on nous a enseigné à nous appuyerpresque entièrement sur notre sagesse humaine, notre forcephysique ou nos efforts personnels. Le but de nous tourner versun enseignement spirituel est de nous rendre capable de nouslibérer nous-même de la tension de la vie moderne, au profitd’une manière de vivre «non par la puissance, ni par le pouvoir,mais par mon esprit» ; il est de laisser le Christ vivre notre vie.La grâce commence alors à prendre le dessus et notre vie estvécue davantage par Elle et moins par nos efforts personnels.

Il y a une Présence invisible qui va devant nous pour «apla-nir les chemins montueux», qui va devant nous pour nous pré-

84

parer une place; il y a une Présence qui agit comme sens intui-tif, nous dirigeant dans la direction convenable. L’objectif dela vie spirituelle est d’atteindre cette conscience.

Rengaine ton épée

En tant qu’êtres humains, nous vivons par le pouvoir, nousne connaissons que le pouvoir – soit le pouvoir mental, soit lematériel. Il peut s’agir d’une forme de pouvoir matériel plusforte et qui domine une forme de pouvoir matériel moins forte,ou il peut s’agir d’un pouvoir mental dominant une force maté-rielle, mais l’expérience humaine entière consiste à dominerun pouvoir par l’utilisation de pouvoirs plus forts ou plus hauts.Dans le monde métaphysique, les forces de la matière sontvaincues par les forces du mental, avec pour résultat le mentalau-dessus de la matière, et même un mental au-dessus d’unmental.

Cependant, sur le chemin de la Quatrième Dimension, toutcela est supprimé parce que dans la Quatrième Dimension iln’y a aucun pouvoir ; ici, nous ne faisons usage d’aucun pou-voir ; ici, nous entrons dans le domaine révélé par le Maître, ledomaine de ne-résiste-pas-au-mal, le domaine de remets-ton-épée-à-sa-place. Ici, nous apprenons à nous détendre et à dépo-ser notre épée mentale, et quand nous sommes tenté par unpouvoir matériel ou mental menaçant notre confort, notresanté, notre bien-être, notre sûreté ou sécurité, nous ne renionspas et nous n’affirmons pas. Au contraire, nous nous déchar-geons de toute résistance à l’égard de ce qui nous apparaîtcomme un mal sous une forme quelconque.

Il n’est pas facile de procéder ainsi, parce que toutes nostendances d’être humain nous incitent à frapper pour nousdéfendre, et même à prendre l’offensive si nécessaire. Il est ditque les animaux peuvent par leur odorat détecter la peur chezles êtres humains, et que lorsqu’ils attaquent une personne, cen’est pas elle-même qu’ils attaquent mais la peur, parce qu’ils


85

réalisent que cette peur peut rendre la personne destructrice etdangereuse pour eux; ils prennent donc l’offensive en essayantde détruire la personne avant qu’elle-même ne les détruise. Onpeut constater une situation quelque peu parallèle dans lamanière dont certaines gens traitent les conditions de la viehumaine.

D’un autre côté, ceux qui ont atteint quelque mesure de laréalisation-Christ parviennent à un point où ils ne se dressentpas en juste rébellion contre le mal, ni ne prennent contre luil’offensive, ni ne se mettent sur la défensive, mais où ils restenttranquilles ainsi que le Maître devant Pilate, dans la réalisa-tion : « tu ne pourrais avoir contre moi aucun pouvoir s’il net’était donné d’en haut», et il n’y a pas lieu d’avoir peur.

Dans la scène humaine, il peut être parfaitement normalet naturel d’avoir recours à «œil pour œil et dent pour dent»,il peut être tout à fait légitime de poursuivre en justice ceuxqui voudraient le faire contre nous, ou de monter une guerrecontre un pays voisin. Pourtant, ceci est non seulement incor-rect dans le domaine spirituel, mais en outre ce n’est pas néces-saire parce que les maux de ce monde sont des maux seule-ment pour la conscience qui les accepte comme tels. N’importeoù il y a une acceptation de la croyance universelle en deuxpouvoirs, il y a deux pouvoirs – et là, deux pouvoirs agissent.N’importe où une personne s’élève dans la conscience spiri-tuelle jusqu’au point de reconnaître que l’omnipotence de Dieu– et je vous donne maintenant ce mot omnipotence à considé-rer – prive de pouvoir tout autre prétendu pouvoir, elle décou-vre qu’il ne peut pas y avoir Omnipotence et un autre pouvoir,qu’il ne peut pas y avoir Tout-pouvoir et un autre pouvoir. Oubien elle a affaire avec l’Omnipotence comme Omnipotence enétant convaincue du non pouvoir de toute autre apparence oucondition, ou bien elle ne fait que prononcer conventionnelle-ment ce terme du bout des lèvres en chantant des hymnes àDieu Tout Puissant, mais «envoyez les munitions ! »

À tout moment où un problème d’une nature quelconquecommence à attirer notre attention, souvenez-vous instanta-

86

nément que vous n’avez pas à tirer l’épée – ni l’épée mentale nil’épée physique – mais que vous avez à vous détendre et à nepas résister au mal, dans la réalisation de l’Omnipotence. Lestrois ou quatre jours suivants de votre vie pourront être trèsmisérables, parce que lorsqu’on commence un travail de cettesorte, il semble, comme dans le cas de Jésus quand il a com-mencé son ministère et que le diable lui a sauté dessus avectrois tentations, que trois ou quatre diables se débrouillent pourvous trouver, chacun d’eux ayant deux ou trois tentations pourvous. Donc les premiers jours peuvent être réellement rudes.

Souvent vous pourrez être amené à dire : «arrière satan, jene tire pas l’épée ; je ne résiste pas au mal et je ne réfute pas ;je me tiens solidement dans l’Omnipotence, restant ferme dansla réalisation qu’il ne peut pas y avoir deux pouvoirs si l’Om-nipotence est la vérité».

Ensuite, il se pourrait que le problème devienne plus obsé-dant, même si dans une ou deux occasions il lui arrive de dis-paraître. Dans ce cas, ne vous réjouissez pas outre mesure, carvous avez encore devant vous ces jours où un problème per-sonnel ou familial, ou un titre de journal, vous tentera d’ac-cepter un pouvoir destructeur dans le monde, une force mau-vaise ou une condition fausse, et vous serez appelé à rappelerspécifiquement et concrètement le souvenir conscient du motOmnipotence, Tout-pouvoir, un seul pouvoir – non pas un pou-voir sur un autre, parce qu’il n’y a pas deux pouvoirs dans lemonde spirituel, l’un à utiliser contre l’autre. Il n’y a qu’un seulPouvoir, et le secret de la vie harmonieuse est la reconnais-sance et l’identification d’un seul pouvoir.

La grande erreur du monde religieux a été de croire queDieu était un grand pouvoir, parfois même assez grand pourguérir la maladie ou faire cesser les guerres, les dépressions etles paniques. Cinq mille années d’histoire auraient dû nousprouver que Dieu n’est pas un tel pouvoir. Dieu n’arrête pas lesguerres : l’ennemi à court de munitions est ce qui amène cetarrêt. Dieu ne guérit pas la maladie: soit quelque forme de lamatière médicale le fait, soit quelque individu spirituellement


87

doué est arrivé à la réalisation de l’Omnipotence et peut parconséquent considérer la maladie comme «bras de chair». Sou-venez-vous toujours que nous ne nous occupons pas d’un grandpouvoir ou d’un pouvoir suprême au-dessus d’autres pouvoirs:nous nous occupons d’une reconnaissance individuelle ; nousnous tenons fermement sur un seul Pouvoir, à côté duquel iln’y a pas d’autres pouvoirs.

David et Goliath

L’histoire de David et Goliath illustre le pouvoir de celuiqui est sans pouvoir ; elle montre ce pouvoir qui à notre sensn’est pas pouvoir. Goliath est représenté comme un géant –non seulement un géant physique – mais un géant revêtu d’unearmure imprenable qu’aucun pouvoir ne pouvait pénétrer. Rienne pouvait l’atteindre ; rien ne pouvait le blesser ; et rien nepouvait le détruire, parce qu’il était si bien armé qu’il étaitinvincible et impossible à atteindre par n’importe quelle armeconçue ou formée à son époque. Mais qu’est-il advenu de cetteinvincibilité ? Un petit bout de bonhomme s’est amené avecquelques pierres, et un seul de ces minuscules galets a mis finà la carrière de ce puissant géant habillé d’une lourde armure.Pouvait-il y avoir une pensée plus fantastique que celle d’unepetite pierre mettant à bas un géant, et un géant précisémentbien protégé contre cela?

Cet épisode de l’affrontement de David et Goliath renfermeun secret magique. David a dit : «Je viens à toi au nom du Sei-gneur des armées». Ceci est le mystère; ceci est le miracle; ceciest la magie ; ceci est le secret ! Ce qu’il exprimait réellementétait : «Je ne viens pas à toi avec une force physique. Je ne suispas venu avec une arme plus forte que celle que vous avezfabriquée. Non, je suis venu à toi sans arme du tout : je viensau nom de Dieu».

Quand les disciples revinrent au Maître si fiers et heureuxd’avoir reçu pouvoir sur le diable – « les démons même nous

88

sont soumis en ton nom » – ils furent rabroués : « ne vousréjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; maisréjouissez-vous de ce que vos noms soient inscrits dans lescieux». Que voulait-il dire en soulignant de ne pas se réjouirde ce que les démons leur étaient soumis? Simplement qu’iln’y avait aucun pouvoir à leur être assujetti ! Il n’y a aucunpouvoir qui doive vous être soumis. Vous vivez au nom et ennature de Dieu, et en ce nom et nature il n’y a aucun autrepouvoir. C’est pourquoi il n’existe aucune arme forgée contrevous qui puisse prospérer – non pas parce que vous avez unedéfense, non pas parce que vous avez contre le mal une armequelconque, mais parce que vous vous tenez ferme dans le nomet nature de Dieu.

Si vous admettiez qu’une personne ou influence quelconquesur terre pourrait être destructrice pour vous de n’importequelle façon, aspect, forme ou manière, vous auriez le plus cer-tainement du monde à trouver quelque forme de défense contreelle, quelque forme de pouvoir à utiliser contre elle. Mais vousavez la plus puissante de toutes les défenses : la réalisationqu’il n’y a aucune influence destructrice, à moins que Dieu nesoit l’influence destructrice de tout concept différent de Lui-même. Le pouvoir-Dieu, la réalisation-Dieu en vous, révèle querien dans le monde de l’effet, rien dans le monde des concepts,rien dans le monde des personnes n’est pouvoir pour le bien oupour le mal, et que, par conséquent, vous n’avez besoin de rienavec quoi le dominer.

Observez comment cela opère dans votre vie lorsque quel-que menace vient à vous d’un individu ou d’une chose. Tenez-vous ferme dans votre nature – au nom et à la nature de Dieu– en réalisant qu’aucune arme formée, aucun concept formé,n’a de pouvoir sur la vérité de l’être.

Ce même principe s’applique dans le travail de guérison.Si vous avez accepté la croyance en des maladies infectieusesou contagieuses, en des maladies héréditaires, ou toute autreforme de maladie, observez ce qui se passe quand vous aban-donnez vos armes mentales et cessez de combattre la maladie.


89

Observez ce qui se passe quand vous vous tenez droit dans lenom et la nature de Dieu. Il n’y a aucune arme, il n’y a aucunecroyance, il n’y a aucun concept de l’homme qui puisse se teniren opposition au nom et nature de Dieu.

«Le combat est celui du Seigneur» – non pas le vôtre, ni lemien. Nous n’avons pas besoin de pouvoirs physiques ; nousn’avons pas besoin de pouvoirs mentaux: ce qui est le moindrede tous ces pouvoirs, une petite pierre, est assez pour faire tom-ber la forteresse du puissant Goliath, même seulement un petitbout de pierre, néant. Ce qui pour le monde ne représente pasdu tout de pouvoir, une petite pierre, renverse le plus puissantdes pouvoirs, qu’il soit physique ou mental.

Le pouvoir spirituel est maintenu par lui-même ; c’est unpouvoir auto-créé et un pouvoir qui se soutient lui-même, etvous avez seulement à vous laisser revêtir de cette armure spi-rituelle de vérité et puis à vous tenir ferme en son nom etnature. L’armure spirituelle de vérité n’est pas une arme à uti-liser contre l’erreur ; l’armure spirituelle de vérité est la réali-sation de l’Omnipotence – cette Influence créatrice qui non seu-lement crée cet univers, mais qui Se maintient et Se soutientElle-même dans l’éternité.

Si vous reconnaissez que vous êtes quelque être autre quele divin, vous vous fanez. Vous avez alors établi cette chose quia besoin de s’entourer d’une plaque de blindage. Mais quandvous reconnaissez Dieu comme étant votre Être, alors laissezDieu être Sa propre défense et n’utilisez aucune arme physiqueou mentale. Les armes humaines sont nécessaires à ceux quisont dans cet état de conscience qui vit par la puissance et lepouvoir, mais ceux qui arrivent à ce niveau de conscience plusélevé de vie par l’esprit ne peuvent pas utiliser les armes dumonde. Ils apprennent que Dieu n’est pas un pouvoir au-des-sus d’autres pouvoirs. Dieu est un pouvoir maintenu-par-Soi-même et soutenu-par-Soi-même. C’est cela le pouvoir, et cepouvoir est amour – non un amour que nous utilisons commeun but – mais un amour qui nous étreint au-dedans de Sa loiet qui maintient et soutient notre être.

90

Silence et secret

Vous avez à commencer en cet instant à prendre une atti-tude dans laquelle vous acceptez l’omnipotence, Dieu commeTout, et par conséquent toutes les autres choses comme le« bras de chair », le pouvoir temporel, le néant. Et ceci, vousdevez le faire dans le sacré et le secret. Priez secrètement,parce qu’à moins d’atteindre cette conscience au-dedans devous, vous ne serez jamais capable de la démontrer extérieu-rement et ouvertement. N’allez pas de-ci de-là en prêchant ouen enseignant ceci ; ne faites pas de prosélytisme ; ne tentezpas de dire à vos voisins, vos amis ou vos parents comme ceciest merveilleux. Ils ne vous croiront pas de toute façon.

Vivez cette vie au-dedans de vous-même jusqu’à ce que sesfruits commencent à apparaître dans votre expérience. Alors,quand on vous demandera le pourquoi et le comment des chan-gements dans votre vie ou quand vous trouverez une récepti-vité ou un intérêt sincère, vous pourrez commencer à la révé-ler. Mais soyez bien certain avant de commencer à le prêcherou l’enseigner que vous, vous-même, le démontrez. Ne vousattendez pas à ce que qui que ce soit croie purement et sim-plement ce que vous dites, parce que, comme Emerson l’a dit,« ce que vous êtes… tonne si fort que je ne peux pas entendrece que vous dites… » Soyez assuré que personne ne va croire uncliché métaphysique ou mystique simplement parce que vousle répétez. Vous avez de la chance, en vérité, si vous trouvezceux qui le croient après que vous l’ayez démontré.

Le Maître nous a recommandé de faire nos prières secrète-ment, silencieusement et saintement, nous rappelant que «tonPère qui voit dans le secret te récompensera ouvertement».Donc, je vous dis que chaque pas sur le chemin mystique doitêtre un pas secret. Non pas que nous devrions le garder cachédu monde par répugnance à le partager, mais nous devrionsle garder secret en nous jusqu’à ce que nous l’ayons démontré.Ensuite nous sommes plus que disposé à le partager avec cette


91

partie du monde qui est conduite vers nous. Souvenez-voustoujours qu’il y a pour les bébés un lait de la Parole, mais qu’ily a aussi une viande de la Parole pour qui est mûr. Souvenez-vous de ne pas jeter vos perles devant les porcs.

À qui beaucoup est donné, beaucoup est demandé

Dans ce monde, vous serez continuellement affronté parl’apparence de deux pouvoirs, et plus vous vous élèverez dansla réalisation spirituelle, plus vous en serez affronté, parcequ’après avoir dominé le monde pour vous-même, vous alleztrouver que vous attirez à vous tous ceux qui sont eux-mêmesassiégés par le problème de deux pouvoirs, et ainsi vous serezplus que jamais appelé à vous tenir ferme.

S’il se produisait jamais qu’un individu s’élevât une nou-velle fois à la hauteur du Christ Jésus, il se trouverait avectous les problèmes du monde à résoudre. C’est pour cette rai-son que l’aboutissement spirituel ne nous est jamais donnépour notre propre bénéfice. À ceux qui ont beaucoup, beaucoupest demandé, et avec chaque portion de vie spirituelle que vousobtenez, soyez assuré que vous serez appelé à en témoignerencore et encore pour davantage et davantage de service deDieu. Ne croyez jamais que le chemin spirituel mène à s’as-seoir dans une grotte quelque part, en se cachant du monde; necroyez jamais qu’il mène à une vie d’indolence et d’aises.

«Étroite est la porte et resserré le chemin qui mènent à lavie, et il y en a peu qui les trouvent» ; et quand vous y parvenezfinalement, le travail est abondant. Les travailleurs sont rares,très rares, mais le travail est universel. Préparez-vous à cequ’avec chaque degré de réalisation que vous atteindrez, avecchaque parcelle de confiance que vous recevrez en l’Omnipo-tence, on vous appelle pour le prouver encore et encore. Letemps viendra où il n’y aura pas de problème majeur dans votrevie, et où beaucoup, beaucoup d’années passeront sans que voussoyez conscient d’un important problème vous concernant, mais

92

vous attirerez à vous ceux du monde qui sont à la recherche dela même liberté que vous avez trouvée, et vous serez appelés àtravailler avec eux – à servir, à guérir et à enseigner – maisseulement en proportion de votre démonstration.

Ceci est un domaine où connaître tous les mots de tous leslivres ne fera pas de vous un bon instructeur. Au contraire,vous ne pouvez connaître que très peu de mots et être le plusgrand des instructeurs parce que l’enseignement se fait pardémonstration plutôt que par la parole des lèvres.

Le Royaume de Dieu réalisé

À ce mot Omnipotence, ajoutons-en un autre, Omnipré-sence, qui est d’importance égale. La plupart des gens ont uneidée que Dieu est quelque part dans le ciel, dans une montagnesainte, un saint temple ou un instructeur saint, mais la véritéest que Dieu est plus proche de vous que votre respirationmême, et plus près de vous que vos mains et vos pieds, et quevous n’avez pas à aller à un endroit quelconque pour trouverDieu. Vous n’avez besoin que de reconnaissance, la reconnais-sance de l’Omniprésence, reconnaissance que Dieu remplit toutl’espace tout au long des temps, reconnaissance que le lieu oùvous êtes est une terre sainte.

Si vous montez au ciel, vous trouverez Dieu là, et si vousfaites votre lit en enfer, vous trouverez aussi Dieu là. Quandvous marcherez dans « la vallée de l’ombre de la mort », voustrouverez là Dieu avec vous, si du moins vous avez pris ce motOmniprésence au-dedans de votre conscience et vécu avec lui.Vous allez être assailli du matin au soir par la croyance quevous ne pouvez pas atteindre Dieu, que Dieu est quelque partailleurs que là où vous êtes, mais désormais, vous allez êtreappelé avec chacune de ces tentations à cesser votre recher-che, à cesser de sortir pour trouver Dieu, et à vous retirer dansla réalisation que là où vous êtes Dieu est, à cause de l’Omni-présence.


93

Observez alors le miracle qui commence à se produire entrès peu de jours, quand vous apprenez à vous détendre dansla réalisation de l’Omniprésence et de l’Omnipotence, quandvous apprenez à vous défendre de tirer l’épée contre quelqueennemi : ennemi physique, mental, moral ou financier, oucontre n’importe quelle autre bête mythologique qui apparaissesur terre. Souvenez-vous que toutes les bêtes sont mytholo-giques parce que Dieu n’en a jamais créé une seule.

Quand vous avez l’Omnipotence et l’Omniprésence ensem-ble en un seul endroit au même moment – au-dedans de votreconscience – vous avez le royaume de Dieu réalisé au-dedansde vous. Le royaume de Dieu n’est ni ici ni là ; il n’est pas dansdes montagnes sacrées ; il n’est pas dans des temples consa-crés ; il n’est pas dans des instructeurs saints : « le royaume deDieu est au-dedans de vous» ; par conséquent, détendez-vousde toute tension, reposez-vous de lutter, et reconnaissez l’Om-niprésence, la présence de Dieu où vous êtes.

Ni la vie ni la mort ne peut me séparer de Dieu. Je suis dansla présence de Dieu, et aussi longtemps que je suis dans la pré-sence de Dieu, il n’importe pas que je sois ce que le mondeappelle vivant ou mort. Je ne peux pas être séparé de la vie deDieu, de l’amour de Dieu, de la conscience de Dieu, de l’être-Dieu Lui-même.

*****

94

NOTE ADDITIONNELLE

Il y a longtemps, la méditation fut découverte et pratiquéeen Orient, mais elle devint un art perdu, des années avant d’at-teindre le monde occidental. Maintenant que le secret a étéredécouvert, il est introduit dans l’ouest et ré-introduit enOrient.

Celui qui découvrit à l’origine l’art de la méditation estinconnu. Il peut avoir été un voyageur dans le désert, qui pas-sait son temps à contempler les mystères des cieux, peut-êtrequelqu’un qui connaissait les étoiles et certains de leurs secrets;il peut avoir connu et contemplé les mystères du sphinx et despyramides ; il peut avoir été un pêcheur et avoir connu la joiede contempler les mystères de la mer, ou un berger commeMoïse, contemplant les mystères de la nature, percevantl’atmosphère des montagnes et s’émerveillant de la fertilité destroupeaux et des champs.

Perdu dans une telle contemplation, le miracle se produisit,l’apogée de la méditation fut atteint, et un soulagement inté-rieur expérimenté, qui peut avoir pris la forme d’une profondeinspiration ou soupir, ou d’un poids ou fardeau tombant de sesépaules. Indiscutablement, il y avait un sentiment intérieurde paix ou de douce gaîté, et une sensation d’être en paix avecle monde entier.

Une continuation de telles expériences se serait finalementterminée par une réalisation complète d’unicité avec tout être– avec les arbres et les plantes, avec les oiseaux dans l’air et lespoissons de la mer, ou par une élévation dans une union cons-ciente avec les étoiles ou avec l’éclair du tonnerre d’un orage.

Pendant ce temps un grand mystère se révélait à l’explo-rateur du domaine de l’intérieur. Il réalisa que l’homme étaitoriginellement pur être spirituel, puisant sa vie, sa substance,sa loi et continuité en Dieu, mais après que la brume se fût éle-vée et que l’homme eût perdu sa vision de Dieu, il devint unindividu solitaire, perdu, errant comme le fils prodigue mais


95

ne parvenant jamais à son foyer, n’atteignant jamais sa cons-cience divine ni son accomplissement.

Maintenant, grâce à une communion intérieure avec Quel-que Chose plus grand que lui-même et une communion exté-rieure avec chaque forme de vie, il n’était plus seul ou isolé. Legrand mystère d’Adam était résolu, non pas en obtenant unecompagne depuis sa côte, mais depuis son cœur sous sa côte,réellement depuis cette sensation attribuée au cœur, cette sen-sation d’amour qui sourd en méditation. Car c’est de cette sen-sation d’amour au-dedans de l’homme – qui vient seulementen contemplation et communion avec Dieu – que proviennenttous les aboutissements de la vie : compagnie, ressources,sûreté, sécurité, paix, joie, santé et plénitude.

Contempler les mystères de la vie, sa loi ou sa beauté, Sarime et son rythme, ses harmonies et dispositions, ramena l’at-tention de ce voyageur intérieur à sa Source, au domaine duRéel, le royaume de Dieu au-dedans de lui, et il fit l’expériencedu sommet de la méditation dans une communion effectiveavec la source et fontaine de tout Être. Alors, sont venus lesoulagement de tout souci et la solution de tous les problèmes,suivis de l’accomplissement de tout bien dans son expérience,même sans y penser.

Le premier voyageur qui découvrit le secret de la vie et deson expérience harmonieuse et joyeuse se mit alors probable-ment à chercher d’autres personnes perdues dans le désert del’existence humaine, à qui il pourrait communiquer le mystèrede la résurrection du tombeau de l’état mortel, le grand secretde l’Ascension de l’Âme et du corps vers les hauteurs immor-telles. Ainsi, le grand art de la méditation était découvert,enseigné et vécu.

Avec quelque chagrin, l’enseignant de ce mystère apprit,comme le Maître qui vint plus tard, qu’alors qu’il voulait don-ner à toute l’humanité cette « perle de grand prix », commeJérusalem, ils « ne voulurent pas ». Seulement quelques-unsétaient réceptifs, mais ces rares devinrent un peuple mis àpart, un peuple joyeux, favorisé par le succès et brillants parce

96

qu’ils avaient Dieu, d’où ils puisaient sagesse, lumière, amouret réussite.

Quand il fut plus largement connu que ces quelques contem-plateurs avaient dans le monde accès à la paix et la prospé-rité, ceux qui n’étaient pas spirituellement accordés commen-cèrent à considérer la méditation comme un moyen d’aller versl’intérieur de soi seulement dans le but d’en tirer les bonneschoses de la vie: ressources, compagnie, foyer et santé. Et ainsicommença une pratique de se tourner vers l’intérieur dans unetentative d’attirer des choses, et finalement l’art de la pureméditation fut perdu, et la méditation devint un mystèreincompréhensible.

Le véritable mystère de la méditation est que la méditationn’est pas un moyen d’obtenir des choses du centre divin qui estdans l’homme. Chercher à obtenir, à réussir ou à atteindre, parl’intermédiaire du royaume céleste, ne peut avoir pour résultatque la perte du peu que nous avons déjà. La méditation n’estpas un moyen pour une fin. La méditation est une contempla-tion des choses profondes de la réalité spirituelle, du rythme del’univers, en demeurant dans le Royaume intérieur, et puis,quand cette contemplation culmine, c’est une communion inté-rieure avec l’Esprit de l’homme, un contact avec son Âme, unerévélation de la vérité cachée derrière les mystères de la vie.

Le miracle est que sans désir, sans penser consciemment, laPrésence interne va devant nous « pour aplanir les cheminsmontueux», pour préparer une demeure, beaucoup de demeu-res. La Présence divine invisible devient visible comme forme– comme le corps de tout bien. Un millier peut tomber à notregauche, et dix mille à droite ; mais jamais les problèmes de cemonde ne font intrusion dans la conscience de ceux qui viventen méditation, dans une contemplation intérieure perpétuelle,dans une véritable communion avec l’Être intérieur ou Source.

Aloha,

Joël


97

Chapitre VI

MÉDITATION CONTEMPLATIVE

Toute l’harmonie de notre vie et le succès des activités denotre vie dépendent de notre souvenir et notre pratique de laméditation.

Une méditation devrait être dirigée vers la réalisation del’unicité avec Dieu. Vous ne devriez pas penser à quelquedémonstration que vous désirez ni à un bien quelconque quevous désirez pour votre vie, ni à une personne particulière, unecirconstance ou une condition particulière. Toute votre atten-tion devrait être consacrée à la réalisation de Dieu, en conser-vant toujours en mémoire que le Royaume de Dieu est au-dedans de vous, jamais ici ou là, mais au-dedans de vous. Vousne le trouverez jamais en le cherchant en un autre endroitqu’au-dedans de votre être.

Une fois que vous réalisez que ce que vous cherchez est au-dedans de vous, vous allez diriger toute votre attention, votrepensée et votre activité vers ce point intérieur, non pas au-dedans de votre corps, mais au-dedans de votre conscience. Nepensez à aucune partie de votre corps, à aucun organe ni àquelque fonction : pensez seulement à un point au-dedans devotre conscience et souvenez-vous que quelque part en vous, ily a un point de contact, un point où vous et votre Père devenezconsciemment un. Vous et votre Père êtes déjà un, mais cetterelation d’unicité ne sert à rien tant qu’il n’y en a pas une réa-lisation consciente.

Il y a beaucoup trop d’étudiants qui croient, parce qu’onleur a appris que «moi et mon Père sommes un» et qu’ils sont

99

enfants de Dieu, que c’est tout ce qui est nécessaire pour ame-ner l’harmonie dans leur expérience. Ceci n’est pas vrai. Il fautqu’il y ait un contact effectif ; il faut qu’il y ait une expérienceconcrète d’unicité. Il faut que quelque chose se produise au-dedans d’eux qui leur apporte l’assurance qu’ils ont réalisé laPrésence.

Que chaque méditationsoit une expérience individuelle

Cette prise de conscience d’avoir effectué un contact peutprendre n’importe quelle quantité de formes : par moments,quand ce contact est pris, il est suivi d’une respiration pro-fonde, ou bien cela peut être un état d’avertissement de rece-voir l’impression qu’un message vous a été donné, ou bien celapeut même être la petite voix tranquille qui est parfoisaudible…

Nous ne pouvons jamais savoir de quelle manière la réali-sation de la présence de Dieu nous est rendue évidente, et parconséquent, nous ne devons jamais nous représenter commentelle devrait nous apparaître ni quelle forme elle devrait prendre.Nous ne devons jamais nous attendre à voir des visions nicroire qu’il est nécessaire d’entendre une voix. Nous ne devonsjamais esquisser ce que sera l’expérience parce qu’elle peut seproduire d’une manière aujourd’hui et d’une autre demain; ellepeut apparaître un jour d’une manière et d’une autre un autrejour ; mais si nous nous représentons en pensée ce qui devraitse produire, nous sommes en train de modeler l’expérienceselon quelque idée préconçue au lieu de la laisser se déployerd’elle-même à notre appréhension.

Quand vous méditez, souvenez-vous que vous ne devezavoir aucun objet, aucun dessein, aucun but, aucun autre désirque l’expérience du contact-Dieu ou réalisation-Dieu. Vous nedevez pas avoir en pensée un objet que vous désirez ni unedémonstration que vous souhaitez. Vous ne devez jamais avoir

100

à la pensée une guérison du mental, du corps, d’une lacune oude la peur. Vous ne devez jamais, jamais, avoir un autre butou un autre objet que l’obtention de la réalisation-Dieu et lareconnaissance de la Présence au-dedans de vous.

Une forme contemplative de méditation sur Dieu

Si vous ne pouvez pas vous sentir rapidement en paix dansune sorte d’attitude d’écoute, alors vous pourriez commencerpar une méditation dans laquelle vous contemplez Dieu et leschoses de Dieu. Vous pourriez commencer par le mot Dieu, enlaissant venir à votre pensée n’importe quoi qui a envie de sedévelopper au sujet de Dieu :

Dieu est plus près de moi que le souffle. Dieu est déjà où jesuis, car «moi et mon Père nous sommes un», et ni la vie ni lamort ne peut me séparer de Dieu.

Dieu est la substance même de ma forme. Même mon corpsest le temple de Dieu parce que Dieu l’a formé.

Dieu a formé ce temple entier de l’univers : « la terre est auSeigneur et tout ce qu’elle contient». Dieu l’a fait à l’image et àla ressemblance de sa propre substance.

Dieu est réellement mon identité, constituant mon indivi-dualité. Si je suis un peintre ou un musicien, Dieu m’a donnél’inspiration, la capacité et l’habileté ; si je suis un romancier,Dieu m’a donné les idées sur lesquelles je travaille et l’habiletépour les exprimer; si je suis dans les affaires ou une profession,Dieu est l’intelligence qui gouverne mon activité.

En fait, si je suis en bonne santé, c’est parce que Dieu est lasanté de mon maintien. Dieu est ma forteresse. J’ai ma vie, monmouvement et mon être en Dieu, et c’est la raison pour laquellenous sommes inséparable et indivisible.

Dieu en moi est le royaume de Dieu au-dedans de moi, etdans cette unicité est la relation divine du Père et du fils. «Fils,tu es toujours avec moi et tout ce que j’ai est à toi». Ma filiation


101

à Dieu me donne droit à tout ce que Dieu est et à tout ce queDieu a, non par raison d’être bon, non par raison de le mériterou de le gagner – parce que dans ma capacité humaine je nepeux certes pas être digne de Dieu – mais parce que je suis lefils de Dieu, parce que la relation entre Dieu et moi est une rela-tion d’unicité, parce que Dieu a décrété : «Fils, tu es toujoursavec moi et tout ce que j’ai est à toi». À cause de cela la grâce deDieu est mienne.

La grâce de Dieu n’est pas quelque chose à gagner ou àatteindre, ou à mériter ; la grâce de Dieu n’est pas quelque chosequi se passe dans le futur ; la grâce de Dieu est en train d’agirau-dedans de moi maintenant. La grâce de Dieu fonctionnepour me soutenir, me maintenir et m’entretenir. La grâce deDieu fonctionne en tant que mon inspiration, mon adresse, macapacité et mon intégrité.

Je n’ai de moi-même aucune intégrité dont je puisse me glo-rifier, aucune honnêteté de moi-même, aucune moralité de moi-même – rien dont je puisse me glorifier – parce que Dieu consti-tue l’intégrité de mon être. Dieu constitue ma capacité detravail, et Dieu constitue mon aptitude à penser et à être ins-piré. «Fils… tout ce que j’ai est à toi » ; c’est pourquoi Dieu estma toute-capacité, ma capacité infinie.

Dieu constitue la nature infinie de mes ressources. Mes res-sources ne sont pas limitées à mon activité, à ma connaissanceou ma sagesse, à ce que je peux gagner, ou à ce que quiconquepeut me donner. Mes ressources ne sont limitées qu’à la natureinfinie du don de Dieu : «Fils, tu es toujours avec moi et tout ceque j’ai est à toi – tu es héritier, co-héritier de tout ce que J’ai ».Mes ressources sont aussi infinies que la capacité de Dieu estd’accorder.

«La terre est au Seigneur et tout ce qu’elle contient».Toute cette terre, les cieux et le soleil, la lune et les étoiles,

tous les poissons de la mer et tous les oiseaux dans l’air, tousles parfums des fleurs – tout ceci est à moi parce que « fils, tu estoujours avec moi et tout ce que j’ai est à toi ».

102

Dieu est plus près que le souffle. Dieu est avec moi si jemonte au ciel ; Dieu est avec moi si je fais mon lit en enfer ; Dieuest avec moi si « je marche dans la vallée de l’ombre de la mort».Je n’ai aucun mal à craindre car la présence de Dieu est avecmoi pour aplanir les chemins montueux. La présence de Dieu vadevant moi pour me préparer des demeures; la présence de Dieuest la nourriture elle-même, le vin et l’eau de ma vie quoti-dienne ; la présence de Dieu est l’assurance de mes ressourcesinfinies.

Du fait que Dieu est ma cachette, la présence de Dieu est maprotection, ma sûreté et ma sécurité. Je trouve ma sûreté et masécurité au-dedans de moi ; je la transporte avec moi dans lavie et dans la mort, parce que je transporte avec moi la présencede Dieu.

Dans cette méditation, tout ce que j’ai fait a été de contem-pler Dieu – la présence de Dieu, la totalité de Dieu, et ma rela-tion avec Dieu. Je suis resté dans une contemplation conti-nuelle de la plénitude de Dieu, de la puissance de Dieu, de lagrâce de Dieu, de l’amour de Dieu; puis, étant arrivé à la fin demes pensées pour le moment, je deviens maintenant tranquilleet j’attends que Dieu me parle. Je garde le silence pendant quemes oreilles sont ouvertes comme si la petite voix tranquilleallait me parler. Cette voix peut me parler en mots réels ; ellepeut s’extérioriser seulement comme une impression ou unesensation de la présence de Dieu ; ou elle peut me laisser sansrien de plus qu’une respiration profonde.

D’une manière ou d’une autre, cependant, dans les vingt,trente ou quarante secondes suivantes, je vais La ressentir etavoir une conviction que je ne suis pas seul, mais qu’il y a uneprésence au-dedans de moi. Au moment où j’ai obtenu cet aver-tissement, j’ai effectué mon contact conscient avec Dieu etatteint la réalisation consciente de mon unicité avec Dieu. Monunicité a toujours existé, mais maintenant j’ai fait le pas sui-vant, très capital, d’atteindre l’union consciente ou une réali-sation consciente de mon unité.


103

L’accomplissement est atteint par l’union consciente

C’est ici que commence réellement le miracle, parce qu’aumoment où j’atteins la réalisation consciente de mon unicitéavec Dieu, j’atteins aussi mon unicité avec toutes les formesde bien nécessaires à mon expérience. Celles-ci commencentalors à venir à moi sans que je m’en inquiète. Autrement dit,quand j’atteins l’union consciente avec Dieu, j’atteins l’unionavec la preuve de mes ressources; j’atteins l’union avec la com-pagnie ; j’atteins l’union avec le foyer ; j’atteins l’union avecl’emploi, avec l’inspiration, avec l’art, la littérature ou lamusique. J’atteins l’union avec chaque chose nécessaire à l’ac-complissement de ma vie.

La promesse de l’Écriture, «en ta Présence est la plénitudede la joie, des délices éternelles à ta droite» devient littérale-ment vraie dans l’expérience de chaque personne qui atteintl’union consciente avec Dieu, parce qu’elle atteint alors son uni-cité avec son compagnon légitime, son foyer légitime, sa légi-time habileté artistique, littéraire ou musicale. Quoi que cesoit qui représente l’accomplissement dans sa vie est atteinten vertu de son union consciente avec Dieu.

Il a été démontré depuis trente ans dans l’expérience denos étudiants qu’en atteignant cette réalisation consciente deleur unicité avec Dieu, les événements commençaient à chan-ger dans le monde extérieur et que, soit de nouvelles voies deressources, soit de nouvelles sources d’activité, soit de nou-velles professions s’ouvraient à eux. Appelez cela comme vousvoulez, de n’importe quel nom ou forme, ces étudiants ontdécouvert que l’accomplissement commençait à être expriméet que finalement arrivait un sens de plénitude véritable.

Dans la présence de Dieu consciemment réalisée se trouvel’accomplissement de la vie : vous pouvez n’avoir jamais peintune peinture de votre vie, mais si vous aviez rêvé de le faire,vous le pouvez maintenant ; vous pouvez n’avoir jamais fait demusique dans votre vie, mais si vous en avez rêvé, vous allez

104

l’avoir maintenant comme faisant partie de votre expérience.Autrement dit, quelque chose change à l’intérieur.

En tant qu’êtres humains, nous vivons complètement cou-pés de Dieu, illustrant la déclaration du Maître : «Si quelqu’unne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment,et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu etils brûlent». En tant qu’êtres humains, nous avons seulementnotre propre sagesse et notre expérience, nos propres forcesphysiques, santé, argent, et toutes ces choses-là sont limitées.Mais au moment où nous adoptons l’enseignement du quin-zième chapitre de Jean de demeurer en Moi et de laisser Mesparoles demeurer en vous, alors nous sommes comme un sar-ment qui est un avec le cep, et tout ce que Dieu est s’écoule àtravers ce cep en expression à travers nous, et nous avonsmaintenant un contact conscient avec le Magasin infini quiest le Pouvoir derrière cet univers qui crée, soutient et main-tient.

Il est particulièrement facile à cette période de l’année d’ob-server la plénitude des parterres de gazon, les feuilles sur lesarbres, les bourgeons et les fleurs, et l’abondance de toutes ceschoses. Il y a quelques mois, il n’y avait pas de gazon vert, pasde feuilles sur les arbres, pas de boutons ni de fleurs – toutétait stérilité. Et puis tout à coup il y a plénitude. Commentceci pourrait-il se faire autrement que par l’activité d’une invi-sible Présence et Pouvoir qui, à la saison voulue dans l’année,éclate dans le visible sous forme de nouveau gazon, nouveauxboutons, nouvelle floraison, nouveaux fruits, et qui remplit lanature d’une abondance infinie, belle, pratique et utile? Et toutceci depuis un Intérieur invisible caché à l’œil humain.

Il y a ce même Plant fabricateur invisible, infini, en traind’agir dans votre conscience. Il est invisible, et, tandis que vousne pouvez pas en devenir conscient au moyen de vos sens phy-siques, vous pouvez devenir conscient de ses fruits quand vouscommencez à voir des ressources plus abondantes et des rela-tions plus heureuses dans chaque secteur de votre vie. Quandceci se produira, vous commencerez à réaliser que c’est la


105

preuve extérieure de cette invisible Essence, Esprit ou Maga-sin qui de la même manière pourvoit à l’accomplissement detoute la nature. C’est ce qui remplit de poissons les rivières etles océans, et l’air d’oiseaux, mais la raison pour laquelle toutesces formes de vie reçoivent leur abondance et font l’expériencede leur accomplissement à la bonne saison sans jamais s’enoccuper est qu’il n’y a pas eu de rupture dans leur relation avecla Source invisible.

Avec l’homme, c’est différent. Avec l’homme il y a une rup-ture, et en tant qu’être humain, il n’a aucun contact avec Dieu.Il ne se soumet pas à la loi de Dieu et ne le peut même pas jus-qu’à ce qu’il se remette dans la relation originale avec son Père.Alors sa vie changera exactement comme celle du Fils Prodiguequand il retourna à la maison de son père et reçut la robe etl’anneau de filiation divine.

Commencer le voyage de retour à la maison du Père

Quand nous réalisons notre stérilité, la futilité de la viehumaine, comme c’est difficile, la lutte qu’est physiquement etmentalement la vie, et le peu d’aide que nous recevons d’uneSource divine, nous commençons à nous demander s’il y a unDieu ou s’il y a une manière quelconque d’approcher Dieu.Alors commence notre voyage de retour vers la maison de notrePère, un voyage qui est accompli au-dedans de notre cons-cience, et non en allant vers des montagnes saintes, ou des ins-tructeurs saints, ou de saints temples. Ils peuvent tous jouerun rôle dans notre vie, mais ils ne sont pas essentiels.

La première chose essentielle est la réalisation qu’au-dedansde nous est le royaume de Dieu et que cette Présence et Pouvoirdoit être contactée ou trouvée au-dedans de nous. À partie de là,nous serons conduit le long du chemin : nous pourrons êtreconduit à certains livres ; nous pourrons être conduit à certainsenseignements ou instructeurs – chacun d’eux peut jouer unrôle important dans notre démonstration. Nous pouvons fina-

106

lement trouver que se passe en nous quelque chose d’à peu prèsindescriptible, et nous pouvons prendre conscience que desanges nous aident – non ceux de la sorte ailée, mais rien demoins que des anges, des inspirations divines – et ce que nousreconnaissons comme aide spirituelle d’une sorte ou d’uneautre. Nous pouvons trouver que nous sommes en train d’êtreguidé et mené par des voies qui nous sont complètement étran-gères – des voies dont nous n’avions jamais connu l’existence.

C’est parce que maintenant le fils de Dieu est en nous, lefils de Dieu qui est notre identité réelle, notre Individualitéréelle. Cette expression extérieure qui est appelée Guillaumeou Marie ou Marthe n’est que le sens apparent extérieur de laréalité qu’est notre Intérieur invisible. Autrement dit, dans cesens humain de la vie, nous sommes deux personnes et nonpas une. Le Maître a dit : «Moi et mon Père sommes un… maismon Père est plus grand que moi» ; et Paul : «si je vis, ce n’estpas moi qui vis mais le Christ qui est en moi». Ils disaient tousles deux la même chose. Ils disaient tous les deux qu’il y a cettepersonne extérieure que nous appelons Jésus ou Paul, Marieou Marthe, mais qu’il y a aussi la plus grande Individualitéqui est l’Individualité réelle, l’identité spirituelle, l’enfant deDieu. Au moment où nous prenons contact avec cela, nous nevivons plus nos propres vies, mais nous trouvons qu’il y a unePrésence spirituelle, un Pouvoir spirituel, un Guide spirituel,qui réussit toujours à venir à nous pourvu que nous Lui en don-nions l’occasion.

De l’avis général, il est indiscutablement plus difficile devivre la vie spirituelle aujourd’hui qu’il y a de nombreusesannées, parce qu’il n’y a jamais eu auparavant autant de dis-tractions extérieures pour nous maintenir en dehors de périodesde communion intérieure avec Dieu. Il y a une étiquette de prixsur la vie de l’Esprit, et le prix consiste à mettre de côté suffi-samment de périodes de jour et de nuit pour la communion inté-rieure. Cette communion intérieure commence par une médi-tation contemplative, qui conduit finalement à une méditationplus profonde dans laquelle il n’y a plus de déclarations de


107

nature contemplative, mais où il y a une communion où nousrecevons des communications depuis les profondeurs du dedansde nous. C’est Dieu en train de nous parler, au lieu de nous entrain de nous assurer et de nous ré-assurer nous-même.

La forme de méditation contemplative est un pas néces-saire pour la plupart des personnes, et qui doit être utiliséependant une période assez longue jusqu’à ce que la commu-nion intérieure soit tellement bien établie que l’on peut s’ins-taller immédiatement dans une paix intérieure et devenir ins-tantanément réceptif aux communications qui se développentdepuis l’intérieur de notre propre être. Ceci conduit en sontemps à un pas plus avancé qui nous fait aller d’une commu-nion avec Dieu avec une unicité effective, réalisée avec Dieu, etil n’y a plus dans cela de mots ni de pensées, mais seulementun état divin d’être dans lequel on se réalise comme étant soi-même la vie de tout ce qui existe.

Beaucoup d’étudiants de la métaphysique ont été habituésà penser à la prière et au traitement comme moyen d’atteindrequelque chose par l’intermédiaire de Dieu, mais dans ce tra-vail de la Voie Infinie, ceci n’est jamais fait. Sur cette voie, lavérité n’est à aucun moment utilisée pour obtenir un résultatquelconque ni dans le but de faire une démonstration; à aucunmoment Dieu n’est considéré comme instrument pour obtenirquelque chose. Dans La Voie Infinie, il n’y a pas du tout d’ob-jectif ou de but au-delà de la réalisation-Dieu, et une fois quela réalisation-Dieu a été atteinte, cette réalisation prend soinde chaque chose qui se produit dans la vie.

Le mois dernier, le mot Omnipotence a mis à jour l’idée ques’il y a Omnipotence ou Tout-pouvoir, alors il ne peut pas yavoir quelque autre pouvoir que ce soit ; et instantanément,nous perdons notre peur des conditions, forces ou pouvoirsmatériels, et même notre peur des forces ou pouvoirs mentaux.Nous nous reposons dans l’assurance que puisqu’il n’y a qu’unseul pouvoir nous n’avons rien à craindre. Les prétendus pou-voirs des maux du monde n’ont pas de pouvoir ni de présence,et ils ne devraient pas être combattus, aucune tentative de s’en

108

débarrasser ne devrait être engagée. Ils devraient être recon-nus comme apparences illusoires.

Exactement comme le concept d’Omnipotence dissout notrepeur d’autres pouvoirs et nous permet de nous reposer dans l’as-surance d’un seul pouvoir, de même le mot Omniprésence apaisenotre peur de toute autre présence parce que, en fait, il ne peutpas y avoir Toute-présence et une autre présence. Quand voussaisissez la signification réelle de l’Omnipotence et de l’Omni-présence, vous vous êtes mis à part de tous les maux de cemonde, que vous reconnaissez immédiatement comme étantapparence, illusion, ou maya – appelez cela comme vous voulez.

L’Omniscience change notre concept de la prière

Cependant, ce qui change réellement votre vie est une com-préhension de l’Omniscience, parce que ceci change totalementvotre concept de la prière. Il y a cinquante siècles de prièresfausses dans notre acquis, cinq mille années à prier de travers.Il n’y a eu que quelques courtes années de prières correctesdans la totalité des cinquante derniers siècles, et par consé-quent, nous avons réellement quelque chose à surmonter toutà fait afin de pouvoir corriger le sens erroné de prière danslequel nous sommes nés et dans lequel nous avons été élevés.

Réfléchissez au sens de Omniscience; cherchez-le dans ledictionnaire et essayez d’obtenir une compréhension pleine etentière de Toute-sagesse et Tout-savoir. Et puis réfléchissez àce que vous avez fait quand vous avez prié Dieu et dit à Dieuce dont vous aviez besoin, et parfois même quel jour précis vousen aviez besoin. Réfléchissez à ce que vous avez fait quand vousavez demandé à Dieu de guérir votre enfant ou quelque chèreâme qui en avait besoin, comme si Dieu n’était pas Omniscience.Pensez à ce que vous avez fait quand vous avez demandé à Dieude vous envoyer des ressources.

Est-ce que Jésus ne savait pas de quoi il parlait quand il adit, «votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces


109

choses… car c’est le bon plaisir de votre Père de vous donner leRoyaume» ? Jésus ne savait-il rien de la prière quand il a dit,«ne vous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mange-rez ou de ce que vous boirez ; ni pour votre corps de quoi vousserez vêtus» ? Est-ce que nous ne violons pas cet enseignementquand nous prions Dieu pour des ressources, pour un foyer,pour la compagnie, pour des vacances, ou pour une automo-bile? Est-ce que nous ne servons pas seulement en paroles unDieu omniscient?

Le mot Omniscience nous rappelle ce que nous avons faitdans nos prières. N’avons-nous pas été coupable de dire à Dieuquelque chose ? N’avons-nous pas rappelé à Dieu quelquechose? N’avons-nous pas demandé à Dieu quelque chose dontnous pensions que Dieu ne savait rien? N’avons-nous pas parléà Dieu de quelqu’un qui avait besoin de Lui?

Réfléchissez à ce que vous faites quand vous allez à Dieuavec quoi que ce soit que vous souhaitez transmettre à cetteOmniscience, à cette Toute-sagesse, Toute-connaissance, Toute-présence, à ce Tout-pouvoir ; et alors vous apprendrez rapide-ment comment transformer votre prière en une prière correcte,une prière qui est un repos en Dieu dans l’assurance intérieureque: «avant qu’ils m’invoquent, je répondrai; avant qu’ils aientcessé de parler, j’exaucerai », l’assurance qu’avant que vousconnaissiez votre besoin, Il le connaît, et que c’est Son «bonplaisir de vous donner le Royaume». Songez à quel point celava changer votre prière d’apprendre à considérer Dieu commele grand Toute-sagesse, Toute-présence et Tout-pouvoir.

Imaginons qu’il nous faille rappeler à Dieu de mettre despommes sur les pommiers, des pêches sur les pêchers, ou desbaies sur les buissons correspondants; ou bien imaginons qu’ilnous faille rappeler à Dieu que nous avons ou n’avons pasbesoin de tant de pluie, ou Lui rappeler chaque soir que l’obs-curité devrait tomber et les étoiles apparaître, ou la lune. Dieuest en train de faire toutes ces choses sans nos conseils ou péti-tions, et ne pouvons-nous donc pas Lui faire assez confiancepour connaître nos besoins sans que nous ne les Lui rappelions?

110

Si Dieu en sait assez pour continuer à mettre les poissonsdans la mer et les oiseaux dans l’air, si Dieu en sait assez pourmaintenir l’ordre des marées, montant et refluant à l’heure, siDieu en sait assez pour garder la terre et toutes les autres pla-nètes sur leurs orbites, certainement Dieu connaît notre besoin,et si Dieu a l’amour pour remplir tous les besoins de ce monde,Dieu a assez d’amour pour remplir les nôtres. Seul notre égo-centrisme pourrait nous empêcher de le recevoir ; seul l’égo-centrisme qui croit que nous connaissons notre besoin mieuxque Dieu, seul l’égoïsme qui croit que nous avons plus d’amourpour nos enfants que Dieu pour les Siens – seul un égocen-trisme aussi grossier peut empêcher le libre écoulement versnous de la grâce de Dieu.

Une fois que nous avons dominé ce sens égoïste, nous pou-vons nous détendre dans la réalisation que Dieu est omnis-cience, omniprésence et omnipotence ; et nous pouvons cesserde nous inquiéter pour notre vie, de ce que nous mangerons,ou de ce que nous boirons. Nous pouvons cesser de nousinquiéter et commencer à reconnaître Dieu, et quand nous Lereconnaissons dans toutes nos voies, gardant nos penséesfixées sur Lui, nous constatons que Dieu est en train d’agirdans notre expérience et que lorsqu’un besoin surgit, il esthabituellement rempli avant que nous sachions que le besoinétait là.

Ainsi la prière est-elle notre point de contact avec Dieu ;c’est par la prière que nous établissons notre union conscienteavec Dieu; c’est par la prière que nous établissons notre connais-sance consciente de la présence de Dieu; c’est par la prière quenous reconnaissons que même «si je marche dans la vallée del’ombre de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi» ;c’est par la prière que nous nous reposons dans l’assurance dela présence de Dieu, de la grâce de Dieu, et de la loi de Dieu. Etpuis, nous nous détendons et nous trouvons que cette invisiblePrésence fait pour nous exactement ce qu’elle fait pour lesarbres et l’herbe en leur saison, et pour tout le reste de ce vasteunivers.


111

Pratiquer la Présence

Quand nous reconnaissons Dieu comme Omnipotence,Omniprésence, Omniscience, nous sommes en train de prati-quer la présence de Dieu, de garder notre pensée fixée surDieu, et nous sommes en train d’installer au-dedans de nousune tranquillité intérieure qui devient plus tard une réceptivitéà la présence de Dieu, Lui-même, à ce qui a été appelé la nais-sance du Christ.

La naissance du Christ est ce moment dans notre expé-rience individuelle où le rien devient tangiblement quelquechose, où, alors qu’il y avait une carence de quelque chose, toutà coup une Présence devient évidente, tangible et réelle, unpouvoir, un compagnon, un sauveur, un guide. À partir de cemoment-là, nous demeurons consciemment dans la Présence.

Du fait de la présence réalisée de Dieu au-dedans de nous,il serait impossible qu’il y ait avec quelqu’un un conflit quel-conque. Nous pouvons ne pas être d’accord avec l’image humai-ne, mais il ne pourrait pas y avoir de querelle vraiment bles-sante ou destructrice entre nous si seulement un de nous aréalisé la Présence. Quand cette Présence vit en nous, il nousdevient impossible de tirer l’épée, de haïr, d’envier, d’êtrejaloux, méchant ou destructeur.

Tout le secret de la paix sur la terre est l’établissement dansnotre conscience de cette Présence réalisée qui agit comme unniveleur dans notre conscience, nous rendant tous égalementenfants de Dieu. Ceci nous offre la possibilité de réaliser ce quele Maître voulait dire en déclarant : «N’appelez personne sur laterre votre Père, car un seul est notre Père, celui qui est auxcieux» – un seul principe créateur.

Ainsi, nous apprenons à ne pas appeler notre pays «notrepays», ou notre drapeau «notre drapeau». Nous leur rendons ceque nous leur devons, mais nous reconnaissons que nous som-mes tous d’une seule maisonnée spirituelle. Ceci ne concernepas seulement ceux qui sont sur la même voie que nous ; cela

112

signifie que chaque individu sur la face de ce globe n’a, en fait,qu’un seul Père, un seul Principe créateur, et que dans notrereconnaissance de cela, nous sommes frères. Le fait qu’il peut yavoir à ce moment des niveaux culturels, d’éducation ou écono-miques qui nous séparent n’a rien à voir avec la vérité de baseque nous sommes également un en tout ce qui concerne notrerelation spirituelle. Nous avons tous un seul Principe créateur,un seul Père; et un jour, nous allons commencer à agir commesi nous croyions cela.

Pour le faire, il sera nécessaire que nous changions nosconcepts de la prière et que nous commencions à traiter Dieucomme si ce Dieu omnipotent, omniprésent et omniscient étaitréellement plus près de nous que le souffle. Notre fonction estde rester en Dieu. Mais nous ne devons jamais essayer de plierDieu à notre volonté ni tenter d’obtenir que Dieu fasse quel-que chose que nous voulons, parce que nous ne réussirons pas.Chaque fois que nous sommes tentés d’obtenir que Dieu fassequelque chose, souvenons-nous que nous essayons de le plier ànotre volonté et alors nous serons débarrassé d’un tel conceptpaïen de prière, et nous prierons :

Modèle-moi à Ta volonté ; plie-moi à Ta volonté ; fais-moicéder à ta volonté afin que ta volonté, et non la mienne, soit faiteen moi. Ne me laisse pas avoir une volonté par moi-même; neme laisse pas avoir un désir ; ne me laisse pas avoir un souhait ;fasse que je m’abandonne complètement à l’Omniscience, l’Om-nipotence et l’Omniprésence, et que je sois un contemplateur dece qui se passe dans ma vie quand je permets à un Tout-connais-sant, Tout-pouvoir, et Toute-présence de gouverner ma vie.

*****


113

NOTES DE VOYAGE

Ici à Los Angeles où sont rassemblés des étudiants depuisl’Australie jusqu’à New York et de la frontière canadienne jus-qu’au fond du Sud, nous avons déjà eu trois conférences publi-ques et une classe fermée…

Ceux d’entre vous qui ont suivi ce travail en de si nom-breuses parties du monde comprennent la nature de cette expé-rience, et je ne peux rien ajouter à ce que vous savez déjà. Àceux d’entre vous qui n’ont jamais participé à un travail decette nature, il me serait impossible de transmettre ce quecette activité signifie pour vous, excepté, bien sûr, de vous direqu’avec autant d’étudiants de La Voie Infinie qui ont été avecnous pendant de nombreuses années, rassemblés en un seulendroit au même moment, l’atmosphère entière était illumi-née de Présence spirituelle et de Pouvoir…

Le sujet de notre classe fermée de Los Angeles était « LaRésurrection : Élever le Fils de Dieu dans l’Homme». C’étaiten fait une communication sur le sujet de la résurrection dansson sens mystique, c’est-à-dire, de ressusciter le Fils de Dieuhors de la tombe des sens physiques. C’était aussi la résurrec-tion dans le sens de s’élever hors du sens physique du corps,dans la réalisation de la conscience spirituelle comme gouver-nant toute forme.

La révélation nous fut donnée de la conscience de l’individucomme étant une loi de résurrection, de guérison, et de pro-tection du corps, des affaires, du foyer, et du bien-être soustoute forme, et il nous fut montré comment la conscience – laconscience de l’individu – même sans y penser et sans être diri-gée, devient une loi d’harmonie de notre expérience. Ceci estune révélation de la vie vécue par la grâce plutôt que par laloi.

À l’heure actuelle, j’ai eu la joie d’être témoin de la réactionau Tonnerre du Silence parmi les étudiants ici en Californie

114

qui ont déjà eu l’occasion de lire ce livre. Je suis sûr qu’àchaque étape de mon voyage, je serai témoin des réactions àce livre, et naturellement, après avoir attendu cinq ans pourle publier, vous pouvez imaginer que je suis impatient de savoircomment nos étudiants répondent à son message.

Je réalise que Le Tonnerre du Silence n’est pas un livre quipeut être lu rapidement, ou qui peut être facilement assimilé.Quelque partie de son message n’est encore jamais apparueimprimée, et d’autres parties qui ont été entrevues n’ont jamaisété établies de cette manière, et je ressens donc que c’est unlivre qui exige des années d’étude et de méditation.

Il se peut qu’avant que vous receviez cette Lettre voussoyiez informés d’autres plans de voyage pour cette année, etil peut aussi se faire qu’aucun de nous ne connaisse ces plansd’ici quelque temps, parce qu’en ce moment je ne vois pas plusloin que le début du mois de Mai (I).

Aloha,

Joël

(I) Ces Lettres étaient rédigées quelques mois à l’avance.


115

Chapitre VII

LES DÉS DE DIEU SONT PIPÉS

Au cours de la dernière centaine d’années, le monde a beau-coup appris sur les lois qui soutiennent les phénomènes natu-rels ; et du fait de cette augmentation de savoir, un pouvoirjusque-là inconnu a été maîtrisé et utilisé. Il y a toutefois uneautre loi, une loi d’une sorte tout à fait différente qui a étéconnue du monde depuis des milliers d’années quoique jamaiscomprise ni pratiquée par quelque tranche importante de popu-lation. Si cette loi pouvait être connue et pratiquée, elle libé-rerait non seulement des individus, mais aussi bien des com-munautés entières.

Peut-être n’y a-t-il aucune meilleure façon d’expliquer cetteloi de vie que de citer l’essai d’Emerson sur la « Compensa-tion» :

« Il y a toujours quelque circonstance de nivellement quirabaisse le dominateur… Quoique aucun frein à un nouveaumal n’apparaisse, les freins existent, et apparaîtront… Les désde Dieu sont toujours pipés».

Oui, « les dés de Dieu sont toujours pipés». Quelle déclara-tion ! Quelle extraordinaire signification on peut trouver dansces quelques mots !

Repensez à César qui gouvernait avec une main de fer, àGengis-Khan, à Alexandre le Grand, et en arrivant aux tempsmodernes, pensez aux tsars de Russie, pensez à Hitler, Mus-solini et Staline. Rappelez à votre mémoire les tout-puissants

117

qui ne pouvaient pas être vaincus, qui emportaient tout devanteux. Réfléchissez ! Revoyez l’histoire et vous trouverez des dou-zaines d’autres exemples, et voyez si vous ne pouvez pas êtred’accord que « les dés de Dieu sont toujours pipés». Même s’iln’apparaît rien sur le moment pour stopper la marche en avantde la tyrannie ou du mal sous une forme ou une autre, inévi-tablement, ces freins apparaissent et deviennent évidents.

Comme vous semez

« Il y a toujours quelque circonstance de nivellement quirabaisse le dominateur», mais Emerson ne spécifie pas quelleest la circonstance qui nivelle. Il aurait pu le faire parce qu’ilsavait ce que c’est. C’est la loi de comme vous semez vous récol-terez ; quoi que vous fassiez à un autre, c’est ce qui vous serafait : tout ce que vous enchaînez vous enchaînera, mais tout ceque vous libérez vous libérera. Toute vie s’écoule à partir ducentre de votre être, et les circonstances extérieures sont gou-vernées et contrôlées par cette loi intérieure.

La loi est très claire : «car celui qui sème pour la chair rece-vra de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l’Espritrecevra de l’Esprit la vie éternelle». Naturellement, la ques-tion s’élève inévitablement : que signifie de semer pour lachair ? Que signifie de semer pour l’Esprit ? Et je pourrais yrépondre par une autre question : placez-vous le pouvoir dansla chair ou effet, ou bien placez-vous le pouvoir dans uneSource invisible?

Par exemple, quand vous regardez les conditions du mondeaujourd’hui, demandez-vous si vous avez peur du pouvoir deshommes. Si vous avez peur de « l’homme dont le souffle estdans ses narines», vous semez pour la chair et vous allez récol-ter la corruption. D’autre part, si vous placez votre foi et votreconfiance dans l’homme, ou si vous avez la moindre croyancequ’il y a un homme ou un groupe d’hommes qui puisse sauverle monde, vous êtes de même en train de semer pour la chair,

118

parce que le fait de placer sa foi dans les princes – « l’hommedont le souffle est dans ses narines» – a élevé pour le monde lesplus grands traîtres de l’humanité. Souvenez-vous que chaquehomme ayant jamais trahi quelqu’un ou quelque chose a eu lapossibilité de le faire seulement parce qu’il avait été placé enposition de pouvoir par les gens eux-mêmes, les gens dont ilavait commencé par gagner la confiance. Quelqu’un doit d’abordrecevoir le pouvoir avant de pouvoir trahir ce pouvoir.

Que nous pensions en termes d’affaires nationales ou inter-nationales, ou simplement de nos propres affaires, tout seramène à la peur de ce que l’homme mortel peut nous faire, oude quel effet peuvent être pour nous les circonstances ou condi-tions humaines, ou à quelle foi nous avons qu’il y a un hommeou un groupe d’hommes qui peuvent nous sauver individuel-lement ou sauver le monde collectivement. L’effet dans chaquecas serait l’effet de semer pour la chair et par là de récolter lacorruption.

Commencer à comprendre qu’il y a une loi invisible à l’œu-vre – la loi karmique de ce que vous semez vous le récoltereztendrait à arrêter notre peur, parce que cela apporte aussitôtl’assurance que le mal, en lui-même et par lui-même, ne peutpas être perpétué. Le mal, en lui-même et par lui-même, nepeut pas se tenir. Dès le moment où nous retirons le pouvoiraux idoles, à l’instant où nous retirons le pouvoir aux hommeset aux organisations et où nous plaçons ce pouvoir dans l’Invi-sible, nous nous libérons automatiquement de n’importe quelmal que des hommes ou des circonstances peuvent faire, pourplacer toute notre confiance dans l’Invisible, et « les obstaclesexistent et apparaîtront » car « les dés de Dieu sont toujourspipés».

Mais ces obstacles (ou ces freins) n’apparaissent pas aussilongtemps que l’homme place son espoir, sa confiance et sonassurance en l’homme, ou aussi longtemps qu’il craint l’homme.Ils commencent à agir seulement dans les vies de ceux qui sontparvenus à la réalisation qu’avait Jésus quand il se tenaitdevant Pilate: «Tu ne pourrais avoir aucun pouvoir sur moi s’il


119

ne t’était donné d’en haut», car il n’y a aucun pouvoir dans laforme visible : le pouvoir est dans l’Essence invisible, la subs-tance et loi de toute forme.

Depuis quatre-vingt-dix ans maintenant, les guérisonsmétaphysiques se sont produites par la seule reconnaissancede la vérité que le pouvoir n’est pas dans la forme ni dans l’ef-fet, que les microbes ne transportent pas de pouvoir, que letemps et le climat n’ont pas de pouvoir, mais que tout le pou-voir est dans l’Invisible. Ceux qui ont vécu dans cette cons-cience ont évité, non pas obligatoirement tous les maux etmaladies de ce monde, mais peut-être quatre-vingts pour centd’entre eux, et ceci est un début satisfaisant pour ce seul pre-mier siècle de compréhension et d’application des lois spiri-tuelles.

Puisque chaque chose qui se passe dans votre vie ou dansla mienne doit se passer d’abord au-dedans de notre conscience,c’est au-dedans de notre propre conscience qu’il faut que nousarrivions à être d’accord que la loi de ce que vous semez vousle récolterez est à l’œuvre, une loi qui finalement écrase véri-tablement le dominateur. Il y a une loi – vous ne pouvez pas lanommer, vous ne pouvez pas la voir, l’entendre, la goûter, latoucher ou la sentir, mais elle existe – et en finale, elle a faitcrouler chaque mal ou forme tyrannique de gouvernementjamais établi. Elle a arraché de sa position toute personneéchappée des normes, toute personne devenue trop grosse pourses culottes, dont la tête a plus grossi que son propre chapeau.Chaque personne de cette sorte a été rabattue au niveau de laterre, et, comme vous l’avez déjà vu au cours de la dernièregénération, cela ne nécessite pas l’éternité !

Quelque part dans ce monde, il va falloir commencer à ame-ner le gouvernement de Dieu sur terre. Vous avez tous ététémoins que le gouvernement de Dieu sur terre n’a pas étéamené sur terre en priant pour cela, car cette prière n’a jamaiscessé. De plus, cela ne pourra jamais être amené sur terre parune poursuite de la lutte qui a longtemps persisté entre leséglises. Le gouvernement de Dieu ne sera apporté que par la

120

même pratique qui vous fait apporter dans votre propre viesanté, ressources et compagnie ; et c’est, non en continuant àcroire que vous allez obtenir que Dieu fasse quelque chose pourvous, ou que quelque nouvelle religion, quelque nouvel ensei-gnement, ou le fait de s’accrocher à quelque pensée va intro-duire Dieu dans votre vie ; mais c’est en réalisant que la seuleloi réelle est une loi spirituelle et que les lois matérielles etmentales ne sont pas des lois et n’agissent comme lois que tantqu’il y a une croyance en elles, une conviction, un espoir, ouune foi en elles.

En proportion, donc, où vous parvenez à voir que les choses,les conditions et les personnes que vous avez craintes n’ont étéun pouvoir dans votre expérience qu’aussi longtemps que vousleur avez permis d’être pouvoir, et que vous pouviez faire ces-ser tout cela à n’importe quel moment en reconnaissant l’Invi-sible, dans la même proportion vous porterez témoignage, etvous serez un contemplateur si vous pouvez regarder la scènede ce monde en réalisant que vous n’avez aucune raison decraindre « l’homme dont le souffle est dans ses narines», quevous n’avez aucune raison de craindre même un millier d’hom-mes unis.

Au sujet du fait d’être uni, n’oubliez pas qu’il y a eu descombinaisons d’hommes, des combinaisons d’états, des combi-naisons de pays, et aucune d’entre elles n’a survécu. Chaquecombinaison a finalement éclaté parce que la force n’est pasdans l’union – la force est exclusivement dans le fait d’être un.La force est seulement dans la réalisation d’un seul Être, unseul Pouvoir, une seule Loi.

C’est pourquoi dans ce travail un individu peut devenir unelumière. Il devient une lumière pour sa famille, pour sa com-munauté, et s’il souhaite se consacrer à la vie spirituelle, ilpeut être une lumière pour un univers entier, parce que cela nenécessite que la consécration à un principe – non la consécra-tion à l’homme, mais la consécration à un principe – pour vivrecontinuellement dans la réalisation :


121

Je n’ai pas à craindre « l’homme dont le souffle est dans sesnarines», et certainement je ne dois avoir aucune foi en l’homme,car je suis convaincu d’une Vie invisible, d’une Loi invisible, etd’un Être invisible.

La conviction de Dieu supprime la crainte

J’espère que chaque étudiant de La Voie Infinie dans lemonde entier va lire un article du Reader’s Digest d’octo-bre 1960, réimprimé d’un numéro antérieur: Sept raisons pourun scientifique de croire en Dieu, adapté du livre L’homme nese tient pas seul, par A. Cressy Morrisson. Cet auteur ne secontente pas de croire en Dieu : il donne une preuve concrètequ’il y a un Dieu, probablement la meilleure preuve jamais pré-sentée par quelqu’un. Il ne pourrait pas rester de place pourle moindre athéisme après lecture de cet article.

Tout ce qui nous est nécessaire pour être libéré de la peurest une conviction qu’il y a un Dieu. Que vous le croyiez ou pas,il n’y a pas beaucoup de gens qui croient qu’il y a un Dieu.Quand on le leur demande, ils disent habituellement: «Je croisen Dieu », mais ils n’y croient pas réellement. Peu de genscroient. Partout où existe une conviction qu’il y a un Dieu, iln’y a pas de peur, parce que le mot lui-même doit signifierOmnipotence, Infinité, Éternité, et cela ne peut rien laisser àcraindre. Une telle conviction supprimerait même la peur de lamort. Elle signifie Omniprésence, et ceci supprimerait instan-tanément la peur de quoi que ce soit apparaissant sous laforme d’une personne, d’un parti politique, de n’importe quelgroupe, ou de n’importe quoi d’autre – même d’une idéologie.Qui pourrait craindre une idéologie en présence de Dieu? Quipourrait craindre des bombes en présence de Dieu?

Rien ne peut jamais être pouvoir en présence de Dieu. Sicela n’était pas vrai, il n’y aurait pas de Dieu, ou bien Dieuserait à un niveau fini, humain, ou limité. Ceci ne serait pasDieu parce que le mot lui-même doit nous donner une sensa-

122

tion de son omnipotence, omniprésence et omniscience, et danscette réalisation, toute peur disparaît, et quand la peur est par-tie, l’objet de la peur disparaît.

Toujours, quand la peur s’en va, l’objet de la peur s’en va,parce que l’objet de la peur est seulement la peur elle-mêmeextériorisée, et il ne peut pas y avoir de peur en présence d’uneréalisation de la loi spirituelle. La loi spirituelle ne domine pasd’autres lois. La loi spirituelle, étant infinie et omnipotente,est la seule loi. Ce qui a probablement rendu cela difficile àcomprendre au long de ces années est que la loi spirituelle n’estpas évidente à la vue humaine, à l’audition, au goût, au tou-cher ou à l’odorat, et ne peut être observée que par ses effets.Il devient donc important de regarder en arrière et de voircomme est inévitable la chute et la destruction de ce qui estfaux.

« Il y a toujours quelque circonstance de nivellement quirabaisse le dominateur». Emerson ne la définit pas ni ne l’ex-plique. Il affirme simplement, « il y a toujours une circonstancequi nivelle» – et il y en a ! La circonstance de nivellement estDieu, la Loi spirituelle, et il conclut correctement que « les désde Dieu sont toujours pipés».

Effets du processus évolutifà l’œuvre dans la conscience

Si vous avez suffisamment de discernement pour voir com-ment le monde s’est amélioré dans les dernières cinquante,soixante ou soixante-dix années et combien de bien permanentest entré dans ce monde dans la sphère des relations entrenations, vous réaliserez comme nous sommes proches de la findes disputes nationales et internationales, mais non des diffé-rences qui existent parmi les nations parce que cela ne pourrajamais être supprimé.

Aussi longtemps que nous serons des êtres humains, il y auratoujours des différences d’opinion et des différences d’intérêt dans


123

certaines sphères secondaires d’activité humaine, mais regar-dez autour de vous et observez les changements qui sont déjàintervenus dans ce monde dans les relations commerciales etinternationales, et vous verrez que dans l’ensemble il y a euune élimination graduelle de beaucoup des maux qui existaientil y a des années, et il y a eu aussi une convergence graduellede relations plus harmonieuses sur une base permanente.Nous assistons probablement maintenant à une fin de ces per-sonnes ou nations dominatrices pendant que l’ajustement sefait pour éliminer certains des maux qui ont existé depuis lesdeux ou trois dernières centaines d’années.

Indiscutablement, l’évolution effectue son travail. Indiscu-tablement, cet Infini Invisible silencieux est en action dans laconscience humaine, produisant des changements.

Maintenant, nous traversons vraiment une période d’ajus-tement pendant que beaucoup de maux disparaissent gra-duellement. Mais nous pouvons hâter le jour, non seulementpour nous-même individuellement – ce qui n’est pas tropimportant, excepté que ce qui se passe dans notre monde, endominant notre peur par la réalisation de l’Infini Invisible quiest une présence et un pouvoir qui renverse et renverse et ren-verse « jusqu’à la venue de celui à qui appartient le jugement».Il y a un invisible.

Vous seriez surpris de la grande contribution que vous pour-riez apporter au monde en ne sortant pas dans le monde pourcombattre ces prétendus maux, mais en ayant des périodessupplémentaires de méditation pour la réalisation de l’im-puissance de ces maux et de leur nature impersonnelle. Au lieude combattre des hommes, de combattre des églises ou des par-tis politiques, restez assis chez vous et réalisez leur impuis-sance. Laissez les autres faire le combat, et vous constaterez,comme ils virent dans les temps anciens, que l’ennemi se bat etse détruit lui-même. Il le fait, si seulement nous n’entrons pasdans la bataille, mais que nous restons assis de côté dans laréalisation de l’impuissance de ceux qui apparaissent commeles dominateurs.

124

Depuis que ce travail a commencé, la principale proposi-tion de départ a toujours été la réalisation qu’il y a un Invi-sible – un Infini Invisible – et au moyen de cette réalisation, j’aiété personnellement capable de me retirer des batailles dumonde. J’ai été capable de me retirer de la bataille du gagne-pain, de la compétition et même de la bataille qui aurait puêtre incluse en transportant ce message vers le monde. Mais iln’y a pas de bataille liée à ce Message, pas de prosélytisme,pas de combat, pas d’argumentation : il y a seulement une réa-lisation intérieure que la puissance du monde est invisible –et non seulement invisible mais qu’elle est bonne – et puisvient un relâchement du combat physique ou mental, afin deLui donner l’occasion d’apparaître en expression ; alors ques’engager dans la puissance ou le pouvoir, puissance physiqueou pouvoir mental, c’est ignorer la plus grande Force qu’il y adans la vie : le plus grand Pouvoir, le seul pouvoir, le Tout-Pou-voir, et ce qui est le réel Pouvoir.

Tout ceci a été incompris parce que le langage est difficile.Quand Gandhi a parlé de non-résistance, le monde a penséqu’il voulait dire de ne rien faire ; mais il ne voulait rien dire decet ordre-là ainsi que nous le savons bien par le résultat decette non-résistance. Ce ne fut pas en ne faisant rien que laliberté de l’Inde a été réalisée. Gandhi n’était pas à ne rienfaire : il faisait quelque chose de si constructif que cela réalisace que des années de luttes et de combat n’avaient jamais étécapables d’accomplir.

C’est ainsi. Les États-Unis ont eu une guerre civile qui étaitsupposée avoir libéré les Noirs. Elle ne l’a jamais réellementfait. Aujourd’hui seulement, en cette année 1961, les Noirs com-mencent à trouver leur liberté dans ce pays. Ils n’ont pas étélibérés par une guerre; ils ne pouvaient être libérés que par unprocessus évolutif de la conscience. La seule liberté qu’ils aientjamais obtenue de la guerre civile a été celle de ne pas être ven-dus en masse ; mais à part cela, ils furent maintenus dans lemême état de servitude qu’ils avaient combattu avant la Guerrede Sécession: travail du lever au coucher du soleil avec peu ou


125

pas de rémunération. La guerre civile n’a pas changé cettecondition. L’évolution, l’opération de l’Invisible, a mené les noirspas à pas, jusqu’à ce que maintenant, enfin, ils commencent àatteindre un plus grand degré de liberté.

Il en a été ainsi depuis des années. Les guerres n’ont jamaisaccompli un dessein favorable, mais il y a une Force silen-cieuse, invisible, qui agit et qui réalise Sa fonction de libéra-tion : liberté, abondance, instruction, et toutes ces choses quenous savons nécessaires et bonnes.

Abandonner peur et foi et atteindre la grâce

Personne ne peut définir ce en quoi il a foi : on peut seule-ment ressentir qu’il y a un Invisible. Je Le sens et Le voisquand je regarde les arbres à Hawaï, les voyant un jour sansnoix de coco, et quelques jours ou semaines plus tard avec desnoix de coco, me demandant comment et pourquoi ceci est pos-sible et puis réalisant qu’il y a un pouvoir invisible qui triom-phe de la pesanteur, qui triomphe de la résistance, et quipresque à partir de rien, produit quelque chose qui apparaîtextérieurement comme une forme très solide. Vous aussi pou-vez le voir dans vos jardins en observant vos buissons un joursans fleurs, et, en un court laps de temps, chargé de fleurs, etpuis réaliser qu’il y a un invisible en activité, qui produit selonsa propre image et ressemblance.

Craindre l’homme, des circonstances ou conditions, c’est ado-rer des idoles. Et avoir foi en des hommes, c’est aussi fabriquerdes idoles. Mais comprendre qu’il y a un Invisible spirituel, uneLoi divine en action, un Amour, une Vie, une Présence, un Pou-voir, puis rester en retrait et le laisser fonctionner sans faireusage de force physique ou mentale, ceci est la grâce qui amènedes changements dans notre expérience; ceci est le pouvoir dela Grâce en train de s’extérioriser.

Qu’est cette grâce dont nous parlons? Elle ne peut pas êtredéfinie. Ce n’est pas une chose gagnée ou acquise. Elle doit être

126

ressentie. Le pouvoir de la Grâce est le pouvoir de l’Invisible.C’est quelque chose que vous amenez à expression en retiranttoute peur et toute foi à l’égard de « l’homme dont le souffle estdans ses narines», et alors, quand il n’y a plus de crainte ni defoi, le pouvoir de la grâce peut apparaître et produire chaquechose et chaque personne nécessaire à notre expérience.

Il n’est pas possible d’expliquer la Grâce, sauf aux étudiantsqui ont étudié pendant une longue durée, parce qu’en fait lagrâce est l’opération d’une loi qui ne peut fonctionner que dansla conscience de ceux qui ont rengainé l’épée, et qui ont aussilaissé de côté leur foi en l’homme, leur foi dans les documents,les unions ou l’union. Pour certains, ceci est trop difficile parcequ’ils veulent savoir le comment, le pourquoi et le par consé-quent de chaque chose, et il est inutile d’attendre que ces per-sonnes comprennent quelque chose d’aussi intangible que lagrâce avant d’avoir atteint le point d’élévation au-dessus de cequi peut être expliqué par la raison.

J’en connais moins au sujet des travaux de l’Esprit quepeut-être n’importe qui au monde, parce que je n’en sais rien.Je ne sais que ceci : Il agit ! De quelque manière qu’Il agisse, ilagit quand il n’y a pas de peur et quand il n’y a pas de foi –quand il n’y a même pas de foi en la pensée juste, pas même defoi à s’accrocher à une idée juste, pas même de foi que Dieupeut faire quelque chose – quand il n’y a simplement pas depeur et pas de foi, mais seulement la réalisation d’une grâcedivine. L’homme a barré l’action de la grâce par ses peurs etsa foi. Il craint l’effet ou il a foi en l’effet, et ceci est la seulechose qui bloque l’action de l’Invisible dans notre expérience.

Vous pouvez observer comment cela fonctionne parce que sivous perdez seulement un peu de foi dans vos appuis – hom-mes, églises ou partis politiques – si vous perdez seulement unpeu de crainte de quelque idéologie étrangère et si vous perdezseulement un peu de foi en les gens et les choses en lesquelsvous avez cru jusqu’ici, et si vous vous appuyez sur l’Invisible,vous allez voir dès le commencement comment quelque degré dechangement se met à se produire dans votre expérience.


127

Aucun de nous n’a atteint une liberté pleine et entière pourla simple raison que nous ne pouvons pas atteindre une libé-ration pleine et entière de la peur et de la foi. La raison en estque ni cette peur ni cette foi ne nous sont personnelles. C’est unmiasme universel, une hypnose universelle, et pour autant quevous puissiez individuellement le vaincre, il resterait encoreassez de l’universel à l’œuvre de sorte que, comme je l’ai déjàdit, même les plus consacrés constatent qu’ils ne sont pas libé-rés à cent pour cent des péchés et des maladies du monde, bienque beaucoup d’entre eux obtiennent une mesure de liberté.La liberté pleine et entière peut arriver seulement à mesureque le degré de peur et de foi universelles est diminué.

Vous seriez surpris si vous pouviez faire l’expérience de lafacilité de mener à bien la méditation une fois que vous n’avezni peur ni foi. Vous verriez avec surprise comme il est facile devous installer en retrait dans une méditation quand vousn’avez rien ni personne à craindre, et quand vous ne comptezmême pas sur un Dieu avec foi, quand vous pouvez vous reti-rer dans la réalisation complète de EST. «Le Seigneur est monberger », je n’aurai pas peur. « Le Seigneur est mon berger ».L’Infini Invisible est, et Il agit. Du fait que je sais cela, je trouveplus facile d’accepter la déclaration d’Emerson que « les dés deDieu sont toujours pipés», et de laisser Dieu et ses dés pipésprendre la responsabilité de gouverner le monde.

Nous avons une grande dette envers Emerson, plus grandeque nous croyons, et c’est une dette pour laquelle je lui donne-rai une petite poignée de main supplémentaire quand je le ren-contrerai : « les dés de Dieu sont toujours pipés». N’est-ce pasréconfortant de réaliser que les dominateurs sont rabaissés,individuellement et collectivement?

À l’instant où vous pouvez entrer en méditation en réali-sant que vous n’allez pas obtenir quelque chose, ni quelquepouvoir, qu’il n’y a rien dont vous ayez besoin, car ce qui estdans l’Invisible est déjà, vous êtes instantanément libéré de lapensée humaine, et vous pouvez vous établir dans le tabernaclede l’Esprit en communion intérieure. Observez et voyez si ce

128

n’est pas vrai que la seule chose qui fait obstacle à la réussitede votre méditation est que soit le bien soit le mal entre dansvotre pensée, soit le désir d’être débarrassé du mal ou celuid’obtenir du bien, et ceci ne peut être surmonté que par la réa-lisation de cet invisible.

Vous pourriez jeter chaque souci aux oubliettes et ne plusjamais connaître une nuit sans sommeil… dans la conviction qu’iln’y a rien de bon ni rien de mal en soi-même et par soi-même.

Ce qui crée et qui perpétue l’état humain est les paires d’op-posés : la croyance que les fleurs sont bonnes mais que l’ivraieest mauvaise, la croyance que les rouges-gorges sont bons maisque les pucerons sur les rosiers sont mauvais. Mais si nous n’édul-corons pas quelque apparence mauvaise pour la déclarer bonne,ce qui n’est qu’un vieux cliché métaphysique, ni ne la jugeonsmauvaise, mais que nous reconnaissons que tout ce qui existeest Âme pure, S’exprimant d’une manière infinie, même les puce-rons sur les rosiers finiront par trouver leur juste place où ils nepourront pas remplir de fonction destructrice. Même les préten-dues personnes mauvaises du monde finiront par servir un butfavorable ; elles le feront ou alors elles seront ôtées de positionsoù elles peuvent accomplir leurs desseins.

Nous approchons d’une période dans le monde où le mal netrouvera pas de place pour s’exprimer à travers les gens, les pen-sées et les choses. Il sera rejeté en masse de la terre, parcequ’elle sera si pleine de la connaissance de ce principe d’un seulpouvoir que le mal n’aura pas d’intermédiaire à travers lequelagir. Il sera abattu aussi vite qu’il montrera sa tête par ce pouvoirspirituel qui imprègne la conscience. (Le Tonnerre du Silence)

Rien ne vous blessera d’une manière quelconque ni par unmoyen quelconque, et aucune chose du monde ne vous fera dubien. Être silencieux ne le fera pas, être bruyant ne l’empê-chera pas : c’est une question de réalisation. Y a-t-il un Invi-sible, et la loi karmique est-elle inévitable? Ce que vous semez,vous le récolterez ! Alors, laissez les malfaisants faire leursemis ; ils feront leur récolte, et un jour ils s’éveilleront.


129

Sur l’éveil individuel du personnel desForces Japonaises de Self Défense (JSDF)

par Hisaji Hattori

Note de l’auteur (J. GOLDSMITH) : L’auteur de l’articlesuivant, Hisaji Hattori, qui a traduit en Japonais L’Art de laMéditation, est conseiller de l’Agence Japonaise de Défense.Dans cet article, il montre l’importance qui est placée sur lesvaleurs spirituelles dans les cercles militaires au Japon.

20 mars 1961Aujourd’hui, alors que dix années se sont écoulées depuis

l’établissement des forces d’auto-défense dans notre pays quis’est relevé de la misère de la défaite, une étude sérieuse estmenée sur «Les Principes Moraux pour le Personnel JSDF»,afin d’établir l’attitude mentale correcte du personnel JSDF.Confronté à de nombreuses difficultés telles que divers argu-ments au sujet des relations entre les Forces de Self Défense etl’article 9 de la nouvelle Constitution, le sentiment nationalgénéral contre l’armement nucléaire, et les résistances dedivers cercles du gouvernement et du peuple contre l’augmen-tation des dépenses de défense, nous, le personnel JSDF, avonsnéanmoins à accomplir notre tâche avec une entière recon-naissance de la mission suprême qui nous est imposée. Oùdevrions-nous trouver le fondement de notre attitude mentale?Souhaitant exprimer franchement ce que je crois sur ce pro-blème, je prends la plume pour rédiger ce qui suit :

Nous, le personnel JSDF, sommes avant tout des êtreshumains, avant d’être du personnel JSDF. C’est pourquoi jepense que nous devons avoir une vision correcte de la vie etdu monde en tant qu’êtres humains. Qu’est-ce qu’un êtrehumain? Qu’est cet être humain qui est pris pour moi ? Pourcommencer, il est nécessaire de faire une profonde contem-plation et une méditation sur le sens fondamental de la vie.

130

Autrement dit, un éveil religieux correct de soi-même doit êtrefermement établi.

Dans le Japon d’aujourd’hui, où la religion et la politiquesont strictement séparées, toutes les activités religieuses sontacceptées seulement comme activités privées de chaque indi-vidu, même dans les casernements du JSDF. J’entretiens surce système un doute grave et une insatisfaction. Il est inutilede dire qu’il serait inadmissible d’adopter comme horaire offi-ciel pour la vie de caserne du JSDF ces fonctions religieusesdes écoles et sectes telles qu’elles sont. Je pense cependant qu’ilest possible et désirable d’établir comme partie intégrante del’horaire quotidien une fonction qui permette à chaque membredu JSDF d’approfondir ses propres convictions religieuses etde s’engager dans l’introspection sous la forme, par exemple,d’une heure de méditation.

Quand nous atteignons par la méditation une consciencespirituelle de la véritable nature de notre être, nous devenonscapable d’établir fermement une vision correcte de la vie et dumonde. Tous ces pionniers de l’humanité tels que Jésus, Gau-tama et Lao-Tseu, ont prêché cette conscience spirituelle etenseigné à leurs disciples la manière d’atteindre cette cons-cience. Dans le passé, l’humanité a plusieurs fois penché versl’habitude d’adorer ces pionniers spirituels comme suprêmeset sacrés, oubliant ainsi l’importance de nos efforts personnelspour atteindre cette conscience spirituelle prêchée par ces pion-niers, c’est-à-dire l’importance de la méditation. Où et quandces pionniers sont adorés et idolâtrés par leurs disciples et par-tisans séparément, il apparaît une exclusivité et un dogma-tisme de chaque école et secte religieuse, et enchevêtrées avecles différences de langage, de coutumes et de traditions dechaque race et tribu humaines, ces écoles et sectes ont amenél’humanité actuelle dans une confusion très compliquée. L’hu-manité contemporaine se tient maintenant sur le seuil de l’âgespatial par suite de l’avancement, qui fait époque, de notre civi-lisation scientifique. N’est-il pas correct d’affirmer que, mêmedans la sphère de la pensée religieuse, nous sommes mainte-


131

nant arrivés à un âge où nous devrions tous partager un uniqueconcept correct de Dieu prédominant sur les écoles et sectesreligieuses existantes?

Je crois que la conscience spirituelle, c’est-à-dire la visionreligieuse correcte de la vie et du monde que ces pionniers del’humanité ont prêchée, est la même à sa base, malgré les dif-férences d’expression qui en ont été données jusqu’ici. Jésuss’est appelé le Fils de Dieu. Gautama a atteint un état d’éveilspirituel et devint le Bouddha. Lao-Tseu a mis l’accent sur lenéant du monde des phénomènes matériels. La secte Zen duBouddhisme prêche une vision du monde qui insiste sur l’auto-reniement de son corps et de son mental, sur l’incorporationde l’individualité dans le ciel et la terre, et sur le sens d’uni-cité avec toutes les créatures de cet univers. Bien que toutesces expressions soient différentes en surface, je pense pourtantqu’elles ne sont que des mots pour expliquer la même cons-cience religieuse profonde qui doit être atteinte par nous, êtreshumains, au moyen de la méditation.

L’éveil individuel de nous-mêmes du personnel JSDF ànotre mission, doit être basé sur cette profonde conscience reli-gieuse en tant qu’êtres humains. Quand un homme a une pureconviction intérieure qu’il est enfant de Dieu, il arrive à com-prendre complètement que ses prochains aussi sont enfants deDieu, et c’est cette pure compréhension qui produit le réelesprit de «aime ton prochain». Les principes moraux tels que« ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas que lesautres vous fassent» ou «faites aux autres ce que vous aimeriezque l’on vous fît » sont des principes de base naturellementdérivés de cette vue correcte de la vie. La conscience que lapetite voix tranquille de la conscience provenant du plus pro-fond de l’entendement est Dieu Lui-même vient aussi de cetéveil spirituel. La signification fondamentale de la démocratiese trouve dans la compréhension spirituelle que puisque chaqueindividu est un enfant de Dieu, nous devons respecter mutuel-lement la personnalité des autres. Une démocratie qui est super-ficielle et non appuyée sur ce profond éveil religieux croulera

132

facilement sous les pressions de l’extérieur ou la subversionintérieure.

Le communisme, qui renie la dignité des êtres humains etimpose un concept matérialiste de la vie et de l’histoire, estfondamentalement contre notre véritable nature comme êtreshumains et montre sa carence de l’éveil religieux ci-dessusmentionné. Les communistes internationaux qui soutiennentun tel concept matérialiste du monde n’ont pas encore aban-donné leur ambition de dominer le monde, et sont actuelle-ment, jour et nuit, implicitement et explicitement, en train deconcevoir divers plans pour communiser notre pays. Quandnous réalisons que c’est la mission et la tâche qui nous estimposée comme personnel JSDF de sauvegarder l’indépen-dance et la paix de notre pays contre cette agression idéolo-gique et armée de l’extérieur et de l’intérieur, nous pouvonsressentir une grande fierté d’être du personnel JSDF et trou-ver notre vie digne d’être vécue.

Autrement dit, ceux d’entre nous qui ont atteint par laméditation la conscience religieuse que nous, êtres humains,sommes enfants de Dieu, nous pouvons avoir le courage de lut-ter jusqu’au bout contre une agression de ces matérialistes quirenient et ne tiennent pas compte de la noble nature des êtreshumains, et nous pouvons trouver une signification religieusesublime dans notre mission et tâche de sauvegarder notreJapon bien-aimé et nos compatriotes contre une agression parune si vicieuse idéologie et pensée. En conclusion, je souhaiteaffirmer que tous les personnels JSDF doivent, premièrement,établir fermement leur conscience par la méditation, et puismaintenir profondément dans leur cœur une conviction que lecommunisme est un mal, et que le mal est sûr de périr.

C’est une question tout à fait essentielle que chacun du per-sonnel des Forces Japonaises de Self Défense s’éveille spiri-tuellement à sa mission. J’ai exprimé ici ce que j’ai contemplésur ce que devrait être l’attitude mentale de base du personnelJSDF, et pourquoi.


133

NOTES DE VOYAGE

Après le travail en Californie en Avril, nous avons volé versle Texas, puis l’Oklahoma, Chicago et New York, d’où nous nousenvolerons vers Londres le 2 juin.

Que La Voie Infinie atteint la conscience humaine par denombreux courants, vous le savez déjà. Il me reste seulementà vous remémorer que la conscience de guérison est développéepar la compréhension et la pratique de principes spécifiquesqui vous ont été révélés et qui sont en train de faire leurspreuves encore et encore.

Pour une étude sérieuse, je vous prie de prendre le chapitreBrisez les Chaînes qui vous entravent, des Lettres de La VoieInfinie de 1958 (I) et de travailler avec diligence sur ce matérielchaque jour pendant au moins un mois, puis d’observer commede nouvelles expériences se déploient.

Aloha,

Joël

(I) En français : N° 46, octobre 1983.

134

Chapitre VIII

LA CONTEMPLATION DÉVELOPPE L’OBSERVATEUR

Le nouvel étudiant peut croire très souvent que la manièrespirituelle ou contemplative de vivre est une vie sans disci-pline, mais c’est tout le contraire qui est vrai, parce qu’il n’y apas de vie qui exige de plus grande discipline que la vie spiri-tuelle.

Telle qu’elle est vécue par la plupart des gens, la vie estplus ou moins indisciplinée parce que peu ou pas d’effort n’estfait par l’individu pour contrôler la nature de sa pensée. Il estenclin à accepter tout ce qu’il voit ou entend, en se réjouissantd’habitude sur ce qu’il pense bon et gémissant sur ce qu’il croitmauvais, de sorte qu’il se demande rarement : «est-ce que ceciest aussi bon qu’il paraît ? », ou « ceci est-il aussi mal qu’ilparaît ? », et accepte plutôt les apparences selon le jugementhumain. Mais dans la manière spirituelle de vivre, cela ne peutpas être fait, parce que la vie spirituelle entière est basée surle rejet des apparences.

Ne jugez pas selon les apparences

La métaphysique communément aujourd’hui enseigne lerejet et le reniement de l’apparence du mal et la réalisation desa nature irréelle. Mais dans la vie spirituelle véritable, il nousfait aller au-delà de simplement rejeter le mal comme erreur,parce que nous avons aussi à refuser la réalité de ce qui appa-raît comme bon. Nous avons à ne pas voir les apparences

135

humainement bonnes, dans la même mesure que nous nevoyons pas celles humainement mauvaises, parce qu’en dis-cernant spirituellement, il n’y a ni bien ni mal, et que c’est surcette base que toute la vie spirituelle est construite.

« Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieuseul… Je ne te condamne pas non plus». Autrement dit, on nese met pas à juger ce qui apparaît mauvais, mais il n’y aaucune acceptation non plus de l’apparence de bien : il y a unereconnaissance que le seul réel est l’Invisible – le spirituel –et c’est quelque chose qui ne peut pas être vu des yeux nientendu des oreilles. Sur cette voie, la discipline se situe dansle rejet de chaque apparence, bonne ou mauvaise, dans la réa-lisation que quoi que ce soit qui est de Dieu est invisible auxsens humains.

Dans l’ancienne métaphysique, si nous étions confronté àune apparence que nous jugions mauvaise, nous avions immé-diatement à y résister, à la dominer, la détruire ou la suppri-mer. Si d’un autre côté, nous étions face à une apparence debien humain, nous l’acceptions et nous nous en réjouissions.Mais le danger de cette procédure est que la chose même quiapparaît bonne peut en elle-même et par elle-même être mau-vaise, ou peut devenir mauvaise, ou son effet sur quelqu’unpeut être d’une nature mauvaise.

Une très bonne illustration de ceci est que presque chacunaccepterait d’avoir un million de dollars, en le gagnant ou enl’héritant, en considérant que c’est bon, et pourtant l’acquisi-tion d’un million de dollars s’est avérée la ruine de beaucoup degens. Cela a changé leur nature et les a rendus avares ; carlorsque des personnes qui ont eu peu ou rien et qui ont tou-jours été libres et joyeuses de partager ce peu acquièrent plusqu’elles n’ont l’habitude d’avoir, beaucoup d’entre elles com-mencent à amasser, à saisir et à mettre de côté pour les mau-vais jours, craignant de dépenser, de sorte que ce qui pouvaitsembler bon est devenu mal pour elles.

Dans l’image humaine, pratiquement chacun, presque sansexception, se réjouit d’une naissance et s’afflige d’une mort.

136

Néanmoins, davantage de troubles ont été causés dans lemonde humain par la naissance que par la mort. De sorte quesi vous devez juger selon les apparences humaines, songez àtoutes les tragédies qui ont résulté d’une naissance, en dépit detoute la réjouissance, et songez à l’inutilité et à la futilité debeaucoup du chagrin à la mort.

Ce sont des exemples extrêmes pour montrer comme il estpeu sage de juger du bien et du mal. Mais spirituellement,juger en bien et en mal va beaucoup plus loin que d’être malavisé. Dans un sens spirituel, c’est complètement faux, parcequ’il y a un Pouvoir qui est en chacun d’entre nous, et ce Pou-voir a pour fonction de créer, de maintenir et de soutenir l’har-monie de notre existence, et quand pour quelque raison l’har-monie est apparemment retirée de notre vie, Sa fonction estde la restaurer.

Vivre en témoin de l’activité de Dieu

Ce Pouvoir ou Principe est pleinement illustré dans l’expé-rience de Jésus-Christ telle que les quatre Évangiles la racon-tent. Jésus a clairement révélé que sa fonction était de guérirles malades, ressusciter les morts, nourrir les affamés, et par-donner aux pécheurs. Toujours, il disait : «Je ne peux rien fairede moi-même… le Père qui demeure en moi, c’est Lui qui faitles œuvres». Il portait toujours témoignage de la Présence deDieu. Dans chacun des miracles accomplis par le Maître, il yavait le reniement du moi et la glorification du Père. C’étaittoujours, «de moi-même, je ne fais rien, car de moi-même, jene suis rien. Si je parle de moi-même, je témoigne d’un men-songe. Par conséquent, ce n’est pas moi qui suis bon, ce n’estpas moi qui fais la guérison, je ne fais que porter témoignagede la présence et du pouvoir de Dieu».

Comment pouvons-nous témoigner de ce Pouvoir autrementqu’en étant tranquille ? Si nous faisons autrement, nous nepouvons plus dire que nous ne faisons rien ni que nous ne som-mes rien. Nous sommes devenu quelque chose au moment où


137

nous faisons quelque chose. Par conséquent, lorsque nous som-mes confrontés aux apparences – que l’apparence soit appeléebonne ou mauvaise – nous sommes confronté à une apparencehumaine, et si nous voulons être témoin de la présence de Dieu,nous devons ne rien faire, nous devons ne rien penser et nousdevons n’avoir pas de jugement. Je suis sûr que vous ne confon-drez pas ceci avec le fait d’ignorer les exigences de la vie, niavec une attitude paresseuse de ne rien faire, mais que vouscomprendrez ceci comme étant une discipline de restriction dejugement du bien et du mal et une attitude d’attente – commecelle d’une écoute intérieure. Assurez-vous de bien comprendrela signification de cette attitude.

Afin de faire que nous ne soyons rien, nous devons immé-diatement réaliser au-dedans de nous-même, « il n’y a ni bienni mal : il y a seulement Dieu». Alors, pendant que nous sur-veillons sans aucun jugement l’apparence erronée, il n’y a véri-tablement pas de bien ni de mal : il y a seulement la présencede Dieu, et maintenant le Père intérieur peut accomplir Safonction, et sa fonction est de dissoudre l’apparence et de révé-ler la gloire de Dieu, Son propre être.

Même si, selon notre sens, une guérison apparaît, ce n’estpas réellement une guérison : c’est la dissolution de l’imagematérielle, et la mise en évidence de l’image spirituelle. Il n’ya qu’une façon de pouvoir faire cela, et c’est en retenant le juge-ment en bien ou mal, puis en laissant le Père intérieur faire letravail. Alors, et alors seulement, nous pouvons vraiment res-sentir que nous n’avions rien eu à voir avec la démonstration,excepté de porter témoignage de Dieu en action.

Ceci me rappelle une femme qui avait été guérie d’unemaladie déclarée incurable et dont le mari, rempli de recon-naissance, était venu voir le praticien pour lui offrir un chèqueen gage d’estime. Quand il commença à exprimer sa gratitude,le praticien dit : «Oh, ce n’est pas moi qui l’ai fait, c’est Dieu» ;sur quoi, l’homme remit le chèque dans sa poche en répondant :«Ah, bien, alors je ne vous dois rien. Je vais donner le chèqueà Dieu».

138

En fait, pour ce qui était de la guérison, le praticien avaitraison, mais le mari aussi avait raison. Le praticien n’avait pasprovoqué la guérison: il avait seulement témoigné de l’activitéde Dieu, ainsi donc aucun argent n’était dû pour la guérison.Où le mari se trompait était qu’il aurait dû savoir que si le pra-ticien n’avait pas été disponible et n’avait pas été capable deporter témoignage de la grâce de Dieu, il n’y aurait pas eu deguérison. Si le praticien avait été dépendant pour sa subsis-tance de poser des fils téléphoniques, d’entretenir des chau-dières ou de n’importe quel autre travail, il n’aurait peut-êtrepas été capable de vivre dans l’Esprit et de témoigner de Dieuquand on le lui demandait. Par conséquent, lui donner de l’ar-gent n’était pas pour la guérison ; c’était seulement pour luipermettre d’être libéré d’autres obligations afin qu’il puissemaintenir sa conscience claire et libre de complications pourpouvoir toujours être dans l’Esprit pour porter témoignage deSon activité.

Quand vous êtes témoin d’œuvres de guérison, souvenez-vous toujours de ce que vous voyez. Vous n’êtes pas témoin dupouvoir d’un individu, car un individu n’a pas un tel pouvoir :vous êtes seulement témoin d’un individu qui se maintientlibre du monde des apparences et se garde dans une consciencede non-jugement afin que la grâce de Dieu puisse la traverser,parce que la grâce de Dieu ne peut pas venir à travers l’esprithumain. Et qu’est-ce que l’esprit humain sinon celui de toutepersonne encore endoctrinée par la croyance en deux pouvoirs?

La discipline dans la vie contemplative

Quelle que soit la quantité de connaissances de la véritéqu’une personne peut avoir, ou le nombre d’années qu’elle aconsacrées à l’étude de la vérité, elle peut n’avoir encore aucunpouvoir de guérison. Il ne s’agit pas du nombre de déclarationsde vérité qu’une personne connaît intellectuellement ou peutfaire. Le pouvoir de guérison est lié au degré de prise de cons-cience effective et de conviction atteint du non-pouvoir des


139

apparences. C’est pour cette raison que le chemin spirituel estun chemin de discipline, et que chaque disciple ou étudiantdoit commencer à quelque moment de sa carrière à retirer toutjugement.

Dans la proportion où cette conscience de non-jugement estatteinte, les apparences de ce monde changent automatique-ment quand elles touchent votre conscience. Ceci parce quevotre conscience ne réagit pas au bien ou au mal, et est, parconséquent, capable de percer le voile d’illusion, même le voiled’illusion bonne, et de voir qu’il n’y a rien à craindre et rien dequoi jubiler parce que ce n’est pas la création spirituelle quevous voyez, mais un concept limité, parfois bon et parfois mau-vais, parfois riche et parfois pauvre, parfois sain et parfoismalade, parfois vivant et parfois mort. Mais rien de cela n’estvrai du royaume de Dieu.

La déclaration du Maître, « mon royaume n’est pas de cemonde», nous aide à nous discipliner. Nous rejetons instanta-nément chaque chose que nous voyons ou entendons en réali-sant que c’est ce monde, mais pas Mon royaume, le royaume-Christ, le royaume spirituel, et que par conséquent nous nel’aimons pas, ne le haïssons pas ni ne le craignons. Réfléchis-sez à la discipline nécessaire pour se retenir de toute tentativede changer l’apparence quand nous sommes en plein dans cequi semble être un problème pour nous-même ou un autre.Pensez, pensez à une apparence discordante que vous avez vue,entendue, touchée, goûtée ou sentie, et puis voyez la disciplinequi est nécessaire pour se retenir d’essayer de la modifier, dela changer ou d’y faire quelque chose, et pour, au contraire,être convaincu et savoir que «Mon royaume – le lieu où j’ai mavie, mon mouvement et mon être – n’est pas de ce monde. Parconséquent, je n’ai rien à faire au sujet de ce monde excepté desavoir qu’il n’est pas de Mon royaume».

Quand nous retirons notre jugement – ce qui signifie reti-rer notre haine, peur ou amour de l’apparence – c’est alors quecet Invisible, l’Esprit de Dieu qui est en nous, peut immédia-tement se mettre à l’œuvre pour changer l’apparence.

140

L’auto-préservation est la note dominantedans l’expérience humaine

Une autre citation du Maître : «N’ayez pas peur, c’est Moi»(Marc 6: 45), serait suffisante pour aider quiconque à atteindresa délivrance du monde de cause à effet, c’est-à-dire du mondedes apparences. En nous rappelant, «n’aie pas peur, c’est Moi»,nous nous dépouillons immédiatement de tout jugement surla nature de l’apparence.

Quand les disciples avaient peur à cause de la tempête surle lac, le maître dormait et ils l’éveillèrent. Mais il ne tenta pasde calmer la tempête en priant Dieu de l’arrêter, parce qu’ilsavait qu’il était confronté à une apparence illusoire, et il s’estcontenté de dire à la mer: «Paix, sois tranquille» (Marc 4 : 39).L’Omniprésence est la vérité ; il n’y a aucune présence queDieu. Ah, oui ! Les disciples voyaient quelque chose d’autre, etc’est pourquoi leur cœur était rempli de crainte. Leurs yeuxvoyaient quelque chose de plus qu’une tempête : ils voyaientaussi une individualité séparée de Dieu, et ils avaient peur deperdre leur vie. Ils n’étaient pas seulement témoins d’une tem-pête, mais ils étaient témoins d’une individualité séparée deDieu.

Nous devons nous souvenir que dans l’image humaine, lapréservation personnelle est la première loi de la nature, etque c’est cette loi (si nous pouvons lui donner la dignité du nomde loi) qui est responsable de tous les maux qu’il y a dans lemonde. Une personne ne volerait jamais si elle n’essayait pasde préserver son sens humain de la vie. Elle espère s’éviterd’être affamée ou d’échouer, et elle détourne le dénuement oula limitation. En résumé, elle préserve son sens personneld’identité humaine.

Qu’y a-t-il d’autre que l’auto-préservation derrière chaqueguerre? Les hommes l’appellent patriotisme parce qu’ils disentque les guerres sont faites pour préserver la nation, mais unenation n’est qu’un groupe d’individus, de sorte qu’en finale il


141

s’agit de la préservation et de la perpétuation d’eux-mêmes, deleur vie et de leurs ressources humaines, qui les poussent àentrer en guerre. Personne ne part en guerre sauf pour préser-ver ce qu’il croit être sa vie humaine ou ses ressources. Maisl’horreur de ceci est que les gens sont toujours d’accord poursacrifier leurs enfants en les envoyant se faire tuer, aussi long-temps qu’ils peuvent rester chez eux et être sauvés. Les enfantsdes gens ne leur sont jamais aussi importants qu’eux-mêmes.Les enfants doivent partir et être tués ou blessés ou rendus fous,afin que d’autres puissent rester chez eux et avoir l’abondance.

Dans la tempête, donc, les disciples n’avaient pas réelle-ment peur de la tempête. Qu’importait pour eux une tempêtes’ils n’avaient pas cru que leur vie était en danger? Qui s’in-quiète que le vent soit à soixante ou cent soixante kilomètresà l’heure, s’il n’y a pas de danger pour sa vie ou ses membres?Une fois que la peur de perdre sa vie est partie, qui s’inquièteque la tempête s’arrête ou continue ? C’est seulement tantqu’existe la peur de perdre la vie que l’on s’inquiète si la tem-pête fait rage ou s’arrête. Pour la personne qui peut réaliser,«n’aie pas peur, c’est Moi – Moi, Je, Dieu, est la vie de l’êtreindividuel ; Elle ne peut pas être perdue et Elle ne peut pasêtre détruite, par conséquent, n’aie pas peur ! Laisse la tem-pête faire ce qu’elle veut», toute peur est dissipée.

De même, qui s’inquiète de la quantité de germes qu’il y adans le monde, à moins d’être poussé à croire que ces germespeuvent détruire la vie? Ah! Cela suscite un antagonisme ennous et nous nous mettons alors en campagne pour effacer tousles germes de la surface de la terre. Pourquoi? Qu’avons-nouscontre les germes? Rien ! Sauf qu’ils menacent de destructionnotre vie personnelle, notre propre santé !

Mais supposons que nous parvenions à la réalisation quenotre vie est indestructible, que ni la vie ni la mort ne peutnous séparer de Dieu? Maintenant, quelle différence font lesgermes? Et dans cette réalisation, la bataille contre l’erreur –cette forme particulière d’erreur – cesserait, et aucune de ceschoses ne nous agiterait :

142

«Aucune de ces choses ne m’émeut». Ma vie est Dieu, ma vieest en Dieu, et ni la vie ni la mort ne peut me séparer de Dieu.

Dans cette réalisation, la mort elle-même n’a plus de peurni de terreur. Personne ne peut vraiment craindre la mort unefois qu’il réalise que ni la mort ni la vie ne peut le séparer dela Vie qu’il est, de la Vie qui est son être.

Le détachement d’un contemplateur

Si nous acceptons la déclaration du Maître, «Mon royaumen’est pas de ce monde», nous n’avons pas à combattre, à effa-cer, ni à dominer quoi que ce soit dans le monde extérieur.

«C’est moi, n’aie pas peur». Je suis la vie de toi ; Je, Dieu,l’Esprit de Dieu en toi est ta vie, ton être, et la substance de toncorps.

Quand nous n’avons plus peur de quoi que ce soit dans lemonde extérieur, nous arrivons automatiquement à un état deconscience qui ne s’implique plus dans les bonnes apparencesni ne craint les mauvaises, mais qui les regarde avec un sen-timent de détachement, comme s’il était un spectateur – unobservateur – n’ayant aucun intérêt à les changer, les amélio-rer ou les détruire, mais simplement dans l’attitude d’un obser-vateur.

Dans cette attitude d’observateur, nos pouvoirs mentauxpersonnels arrivent à un arrêt, et c’est comme si nous étions entrain de regarder un lever ou un coucher de soleil. Personnedans son esprit juste ne croit qu’il peut accélérer le lever dusoleil ou son coucher, ou qu’il peut augmenter sa beauté. Parconséquent, en observant un lever ou un coucher de soleil, nousdevenons complètement le spectateur suivant la nature àl’œuvre, suivant Dieu à l’œuvre. Nous n’entrons jamais dansl’image, nous ne cherchons jamais à la changer, la supprimer,


143

la détruire, ni ne tentons de l’améliorer d’une manière quel-conque. En tant que spectateur, nous sommes toujours dans leCentre absolu de notre être ; et en tant que spectateur, nouspouvons véritablement dire : «quel beau coucher de soleil », ou«quel beau lever de soleil Dieu fait arriver».

Si nous étions dans un musée de peinture, nous tenantdevant les œuvres des grands maîtres, nous serions specta-teurs parce que tout ce que nous essayerions de faire serait dedétecter dans la peinture ce que l’artiste y a mis. Nous ne ten-terions pas d’améliorer la peinture ; nous ne tenterions pas dela détruire : tout ce que nous chercherions serait de trouverdans la peinture ce que l’artiste a créé et placé là pour notrevision. Nous n’entrons donc pas dans l’image, nous l’observons;si nous entrions dans quelque chose, ce serait dans la cons-cience de l’artiste pour observer ce qu’il avait observé, parceque nous serions alors d’une seule conscience – un seul enten-dement.

Quand nous écoutons une symphonie, nous n’entrons pasdans la symphonie : nous nous tenons en dehors comme unspectateur, cette fois-ci à l’écoute, écoutant ce que le composi-teur avait à l’esprit. Nous n’essayons pas d’améliorer son tra-vail; nous n’essayons pas non plus de le détruire: nous essayonssimplement de le comprendre. Même si elle nous semble unemauvaise musique – désagréable, discordante, hors temps –nous n’essayons toujours pas de la changer: nous restons tran-quille, sans jugement, essayant de saisir ce que le compositeuravait à la pensée, et il ne serait pas étonnant que nous finis-sions par nous trouver nous-même en plein dans la consciencede ce compositeur, entendant la musique comme il l’a enten-due quand il l’a écrite. Alors nous en aurions la même com-préhension que celle qu’il avait lui-même.

De même, il se trouve que Dieu a créé cet univers et tout cequ’il contient, et qu’il est bon ! À notre sens limité, pourtant,nous voyons cet univers en partie bon et en partie mauvais, etcurieusement, l’homme juste à côté de nous peut voir mauvais

144

ce que nous appelons bon ; ce que nous voyons mauvais, il peutle voir bon. Par conséquent, nous ne pouvons pas être en trainde voir cet univers comme Dieu l’a fait. Nous le voyons à tra-vers notre ignorance de Dieu, notre manque de prise de cons-cience de Dieu, exactement comme nous pourrions voir unepeinture ou entendre une musique, et, du fait de notre igno-rance, ne pas discerner ce que l’artiste ou le compositeur avaità l’esprit.

Quand nous regardons ce monde d’apparence sans juge-ment, c’est comme si nous étions en train de réaliser que l’Es-prit de Dieu a fait tout ce qui est fait ; et que par conséquent,tout ce qui est, est spirituel, et nous contemplons dès lors ununivers spirituel, même si à ce moment nous ne le comprenonspas ; en fait, nous ne pouvons pas le voir à la façon dont l’Au-teur, le Grand Architecte de l’univers l’a créé. Nous ne pou-vons pas voir à travers les yeux de Celui qui a vu et formé cetunivers pendant que nous regardons avec des yeux humains,mais en regardant ce monde sans jugement, c’est comme sinous tentions de voir ce que Dieu a créé, comme Dieu le voit,autrement dit, d’entrer dans la conscience de Dieu.

La seule manière dont nous pouvons faire cela est de reti-rer tout jugement est d’être tranquille, en ne voyant ni bien nimal, en étant spectateur, et en laissant le Père nous présenterl’image. Nous ne faisons qu’être témoin ; nous observons seu-lement, mais pas dans l’idée de guérir qui que ce soit, pas dansl’idée d’améliorer ou d’enrichir quiconque, simplement dansl’idée d’observer l’image telle que Dieu l’a faite et telle que Dieula voit.

Retirez tout jugement en bien ou mal

La seule manière dont la psyché de Dieu peut être cons-ciemment exprimée à travers nous est par le retrait de toutjugement en bien ou mal et en restant spectateur. Alors l’Es-prit de Dieu vit en nous et à travers nous, met l’image conforme


145

à la place de ce qu’elle semblait être, et nous révèle ce qui étaittoujours là, même quand notre sens limité ne pouvait pas lediscerner.

Les fleurs, aussi belles et colorées qu’elles soient, n’ont enfait pas de couleur. Nous ne voyons pas les fleurs comme ellessont parce que la couleur n’existe pas. Il y a des ondes lumi-neuses, et quand elles atteignent nos yeux, nous interprétonsle taux de leur vibration comme couleur. Une certaine vibrationest interprétée comme rouge, une autre comme pourpre et uneautre comme bleue. Cela ne devient couleur qu’en ne touchantnotre vue, et si notre vue n’est pas exacte, nous pouvons voirune couleur comme rouge alors qu’un autre peut la voir d’unecouleur tout à fait différente.

C’est pareil avec le son. Si, dans une forêt, le plus grandarbre culbutait, aucun son ne serait entendu parce qu’aucunson ne se produit. Il y a des ondes invisibles émises par la chutede l’arbre, mais le silence est absolu et complet jusqu’à cequ’elles touchent un tympan. Ces ondes sonores doivent attein-dre un tympan avant qu’il y ait un son, et si elles touchent untympan détérioré, il n’y a pas non plus de son, aussi fort que ceson puisse vous paraître.

Nous jugeons toujours d’après les limitations de nos sensfinis. Nous ne voyons pas ce monde tel qu’il est : nous voyons cemonde selon l’interprétation de notre psyché. Dans certainesparties du monde les gens vont nus, et dans cette sorte de civi-lisation personne ne pense qu’il y ait là quoi que ce soit d’anor-mal. Le fait d’être habillé ou nu est un concept de la vie qui aévolué, ce n’est pas la vie elle-même. Le Père a dit : «Qui t’adit que tu étais nu? »

Donc, en vivant la vie de contemplation, nous nous trou-vons en train de retirer graduellement notre jugement desapparences, et quand nous voyons ou quand on nous parle d’ap-parences fausses, nous n’y réagissons pas, et elles ne s’enre-gistrent pas dans notre conscience ; en ce qui les concerne,notre psyché est un vide. Nous n’avons pas de désir de changer,d’altérer ou d’améliorer l’apparence qui nous est présentée :

146

nous ne sommes que spectateur attendant que Dieu nous larévèle telle qu’elle est.

«Réveille-toi, toi qui dors»

«Je serai satisfait, quand je me réveillerai, de ta ressem-blance». Une personne spirituellement éveillée est tout à faitsatisfaite des gens de ce monde parce qu’elle les connaît telsqu’ils sont réellement, et même si elle voit les erreurs qu’ilsvivent, elle sait aussi que ces erreurs ne font en rien partie deleur être réel, mais ne font partie que de ce sens éduqué quiessaye de préserver une vie déjà immortelle, ou qui essaye d’ob-tenir davantage de ressources pour quelqu’un qui est, et a tou-jours été, co-héritier avec Christ en Dieu. Elle regarde doncavec compassion ceux qu’elle sait être dans l’ignorance de leuridentité ou ceux qui ne comprennent pas la nature du mondede Dieu.

Supposons que vous parveniez à la réalisation que «moi etmon Père nous sommes un», que la vie de Dieu est votre vieindividuelle et que par conséquent votre vie est indestructible,et que ni la vie ni la mort ne peut vous séparer de Dieu qui estvie éternelle et immortelle. Alors vous commencez à perdrevotre peur de la mort, vous commencez à perdre votre peur ducambrioleur revolver au poing, parce que vous savez que vousn’avez pas de vie à perdre. Vous n’avez plus peur pour votrevie. Maintenant votre vie est reconnue comme étant Dieu,indestructible, éternelle et immortelle. La mort? Même la mortne peut pas vous séparer de Dieu.

«Réveille-toi, toi qui dors», et apprends que Dieu est ta vie.Ni la vie ni la mort ne peut t’enlever la vie. La vie continue,que vous viviez à l’Est ou à l’Ouest ; elle continue, que vousviviez dans cette maison-ci ou dans cette maison-là ; elle conti-nue, que vous soyez enfant ou âgé, ou même que vous soyezparti dans le royaume au-delà. La vie est une expérience conti-nue parce que la vie est Dieu, et que Dieu est la vie.


147

La vie contemplative produit une consciencede la vie comme indestructible

Par la vie contemplative, vous arrivez à un état de cons-cience entièrement nouveau, dans lequel, alors que vous êtestoujours conscient qu’il y a des maux dans le monde, vous nevous mettez plus à les juger ou à les condamner, et vous ne lescomprenez plus de travers. Maintenant, vous avez de la com-passion parce que vous comprenez qu’il faut qu’ils se produi-sent encore et encore dans l’expérience individuelle jusqu’à ceque l’individu soit éveillé.

Quand un individu est éveillé au fait que la vie est indes-tructible, éternelle et immortelle, il ne peut plus craindre lamort, il ne peut plus connaître la mort. Vous ne pouvez pasfaire l’expérience de quelque chose qui ne fait pas partie devotre conscience, et quand la mort ne fait plus partie de votreconscience, vous ne pouvez pas mourir.

Quitter cette scène? Oui ! oui ! C’est comme un bouquet defleurs. En quelques jours, la forme des fleurs périra, mais pasleur vie. La vie continuera et elle sera manifestée sous d’autresformes de la même sorte de fleurs, et ce sera la même vie. Cene sera pas une vie différente. La vie qui est dans un bouquetde roses aujourd’hui ou la vie qui était dans les roses il y a dixmille ans est la même vie.

Votre vie, votre identité, votre conscience sera encore icidans dix mille ans, mais sous une forme différente. Vous neserez pas parti ; seule votre forme changera. Ceci est inévitable,comme vous le prouve le fait qu’en venant dans ce monde, vouspesiez de un et demi à cinq kilos, mais que cette forme a tou-jours continué de changer depuis. Même la forme des organesdu corps a changé. Des organes qui n’étaient pas développésquand nous sommes nés se sont développés, ils ont mûri ; cer-tains d’entre eux cessent de fonctionner à un certain âge, maisnous continuons pareils à nous-mêmes, il n’y a pas de change-ment en nous. Nous sommes la même personne en dépit des

148

changements qui se produisent dans notre corps. Le corps d’en-fant n’est pas le même que celui de l’adulte, et le corps de lapersonne âgée n’est pas le même que celui de l’adulte ; maisl’individu est le même, la vie est la même, l’Âme est la même,la conscience est la même. Seule change la forme extérieure.

Ainsi se fera-t-il, qu’à moins d’être élevé hors de cette vie,je serai ici dans un millier d’années, même si la forme devaitêtre différente. En fait, le sexe pourrait être différent, et la rai-son en est que Je – et ceci s’applique à chacun d’entre nous – Jen’a pas de sexe. Une fois que vous devenez conscient du Je queje suis, vous constatez qu’il est complètement indépendant ducorps et complètement indépendant du sexe, même en restanttoujours Je. Ceci parce que Je suis spirituel ; Je suis un avecDieu ; Je suis de la nature de Dieu. Par conséquent, Je suissans forme finie, et pourtant Je peux me manifester en tantque, dans ou à travers une forme finie (limitée). Quand vousavez réalisé cela, l’aiguillon de la mort vous laisse, parce quevous savez alors que je suis Je, et que Je serai toujours monétat de conscience, excepté que je vais progressivement m’éle-ver jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de fini.

Ce Je est le secret de la vie transcendantale. Avec la réali-sation, «C’est je, n’aie pas peur», et que ce Je est Dieu, toutepeur s’en va, tout jugement, toute condamnation, et alors,même quand vous regardez le monde et êtes témoin des dis-cordes qui maintiennent l’humanité en esclavage, ce sentimentest là : «songe seulement à ce qui se passerait si les gens de cemonde pouvaient s’éveiller à leur identité véritable ! » et c’esttout ce qu’il y a dans cette situation. Ils ne sont pas mauvais,ils ne sont pas méchants : ils ne font que suivre la loi d’auto-préservation ; nous ne nous mettons donc pas à les juger parceque nous avons fait la même chose.

«C’est Je ; n’aie pas peur»

Quand nous jetons une bombe à quelqu’un d’autre – unebombe atomique ou une bombe de haine ou de commérages –


149

ou si nous tuons par auto-défense, nous sommes en train defaire exactement ce que le monde fait : nous agissons sur labase de la loi d’auto-préservation, et l’individualité que noustentons de préserver est un sens fini de l’ego qui n’a aucun con-tact avec Dieu. C’est pourquoi nous essayons de le sauver. Sinous comprenions notre identité véritable comme une avecDieu, nous n’aurions pas à essayer de la sauver. Dieu peut gou-verner Son univers et en prendre soin.

Face au danger, nous retirons notre jugement et réalisons,« tout ce qui est réel est maintenu par Dieu et soutenu parDieu. Tout ce qui est réel est de Dieu, et c’est permanent etéternel. Je n’ai pas à lever le petit doigt pour le sauver, le pré-server ou y faire quoi que ce soit. J’ai seulement à observerDieu en action». Nous devons rester à l’arrêt, sans jugement,dans la réalisation que cet univers est l’univers de Dieu.

« C’est Je ; n’aie pas peur… Mon royaume n’est pas de cemonde. Mon royaume est intact. Tout ce que Dieu a joint, aucunhomme ne peut le séparer, et Je et la vie de mon Père sont un;par conséquent, cela ne peut pas être séparé en deux par lepéché, par la maladie, par la carence, par la guerre, par lamort, ni par quelque autre moyen que ce soit. Rien ne peut sépa-rer ma vie en deux, parce que ma vie est jointe à la vie de Dieu– elle est une: Dieu maintient ma vie éternellement, immortelle,et ni la vie ni la mort ne peut séparer la vie d’elle-même ni modi-fier cette relation. »

Face à un danger de nature quelconque, nous nous tenonsprêt sans jugement et témoignons de Dieu. Et plus tard, quandl’harmonie a été restaurée, la sûreté et la sécurité réalisées,nous pouvons répéter avec le Maître : «Je n’ai rien fait de moi-même. Le Père intérieur a fait le travail ». Mais bien sûr, il y aune chose que nous avons faite, et qui était très importante ettrès difficile, et ce fut d’arriver au point d’être un observateur.La discipline du chemin spirituel consiste en la capacité de sediscipliner de manière à ne pas voir une image qu’il y a lieu de

150

changer, d’altérer, d’améliorer ou de supprimer, mais d’avoirla vision qui regarde en face les images que ce monde nous pré-sente en disant : «C’est Je, n’aie pas peur», puis qui reste tran-quille en témoin pendant que Dieu effectue la transformationde la scène visible.

« C’est Je, n’aie pas peur… Mon royaume n’est pas de cemonde… Sépare-toi de l’homme dont le souffle est dans sesnarines, car en quoi peut-il être apprécié? » ; ce sont les troispassages de l’Écriture qui ont été la fondation de mon travailde guérison depuis le début des années trente. Avant cela, jefaisais du travail de guérison, mais sans savoir pourquoi nicomment, ni quel en était le principe. C’était pour ainsi direun simple don de Dieu. Mais au début des années 1930, j’aireçu la révélation de ces trois déclarations.

«Sépare-toi de l’homme dont le souffle est dans ses narines,car en quoi peut-il être apprécié? » N’essaie pas de le changer,de l’améliorer, de le guérir, et certainement, ne le juge pas, oune le condamne pas, mais ne tiens pas compte de lui. En d’au-tres termes, sois tranquille !

Ensuite est venu, «mon royaume n’est pas de ce monde».Par conséquent, ne juge pas par les apparences de ce monde,parce que dans mon royaume l’harmonie est. Mon royaume estun royaume spirituel, et le ciel est établi même sur la terrecomme il est au ciel. De nouveau, vous retirez toute tentatived’améliorer, de changer, de guérir ou de réformer.

Le secret du succès que j’ai eu dans mon travail dans lesprisons est d’être allé dans les prisons sans aucun désir deréformer quiconque, en ne me cachant pas le fait qu’humai-nement ces hommes et femmes ne vivaient pas au niveaud’une norme spirituelle, mais en réalisant que quoi qu’ils aientpu faire l’avait été sous l’impulsion urgente de la loi d’auto-préservation, du fait de l’ignorance de leur véritable identité.Il n’y avait donc à leur égard pas plus de condamnation qu’unmaître d’école n’a pour un élève qui vient apprendre. Il saitd’avance que son élève ne sait pas ce qu’il va apprendre del’instituteur, mais il ne condamne pas l’élève pour cela. Il


151

reconnaît que l’étudiant est ignorant et que lui va changercette ignorance en communiquant le savoir.

De sorte qu’en allant dans une prison, je n’ai pas condamnéni jugé, mais réalisé, «voici des gens dans l’ignorance du faitque Dieu est leur vie et qu’ils n’ont pas à la soutenir ; que Dieuest leurs ressources et qu’ils n’ont pas à obtenir des ressources;qu’ils sont co-héritiers avec Christ en Dieu ». Mon travailconsistait donc à les éclairer sur leur véritable identité parcequ’une fois qu’ils sauraient cela, leur nature entière seraitchangée.

En tant qu’êtres humains, pas un d’entre nous n’est sanspéché, soit par action, soit par l’acte de désirer. Nous ne som-mes transformés que d’une manière: en parvenant à la prise deconscience de notre identité véritable, et en apprenant à restertranquille et à savoir que «Je suis Dieu», et aussi que du faitque Je suis Dieu, ce Je gouverne Son propre univers – Il lemaintient et le soutient. En fait, ce Je est le pain et la nourri-ture, le vin et l’eau de Sa création; et par conséquent chacun denous a Je, chacun de nous a au milieu de soi, plus près que lesouffle, ce que le Maître dit être la mission du Père intérieur,cela qui guérit, sauve, rachète, ressuscite et nourrit. Ce Je,chacun de nous l’a, et c’est le Christ. Dans la connaissanceconsciente de ce Je, nous devenons spectateurs du Christ enaction, et comme spectateurs du Christ en action, nous som-mes capables de percer le voile d’illusion, et dès lors, au lieude voir la vilaine image que l’esprit humain a dessinée, nouscommençons à voir la Réalité.

*****

152

NOTES DE VOYAGE

C’est la mi-juin, et nous sommes en Angleterre où il va yavoir beaucoup de travail avec les étudiants de Londres et deManchester.

Notre première semaine de juillet va se passer avec les étu-diants de la Voie Infinie en Suisse, et une nouvelle expériencem’attend : la première rencontre avec les étudiants de la VoieInfinie d’Allemagne. Là-bas, la Lettre mensuelle est publiéecomme un magazine et les livres La Voie Infinie et Pratique dela Présence sont tous deux disponibles en allemand. L’Art dela Méditation et L’Art de la Guérison Spirituelle sont déjà tra-duits et vont être publiés.

Partout où l’on voyage, les projecteurs sont fixés sur lesnouvelles mondiales, et partout où il y a les nouvelles mon-diales, il y a la peur et l’anxiété. Les siècles passés que «cemonde» a vécus sans intercession ont fait perdre aux hommesleur espoir que Dieu peut sauver, mais le siècle qui a produitles grands ministères de guérison spirituelle de la ScienceChrétienne et d’Unité de Christianisme, va aussi révéler lanature et l’activité du pouvoir spirituel dans les plus vastesaffaires de l’humanité.

En ayant affaire aux principaux problèmes du monde aujour-d’hui, nous constatons, comme toujours, que le grand désir estla victoire. Le capitalisme cherche une victoire sur le commu-nisme et vice versa; les syndicats veulent davantage et de plusgrandes victoires sur la source de leurs revenus pendant que del’autre côté il y a encore des capitalistes non éclairés qui rêventde victoires sur le travail.

Ni le parti Républicain ni le parti Démocrate, ni le Tra-vailliste ni le Conservateur, ni le Socialiste ni le Libéral neveulent la paix et la sécurité des nations mais plutôt la victoireles uns sur les autres.

Qui d’autre que les aveugles peuvent croire que l’Angle-terre, la France et leurs alliés ont gagné les première et seconde


153

guerres mondiales? Parcourez-en la liste et demandez-vous,«à quel prix la victoire? » Mais le sang vital et la richesse detoutes les nations continuent à être dépensés encore à larecherche d’une autre victoire. Et pourtant, se tourner vers lepouvoir spirituel pour la victoire serait retourner aux ensei-gnements païens d’avant l’ère chrétienne.

Est-ce que votre vision s’ouvre sur une scène plus grandioseque celle d’armées victorieuses marchant dans les foyers ethôpitaux civils? Pouvez-vous envisager quelque chose de mieuxque des médailles pour le carnage en masse? Votre vision voustransportera-t-elle vers de plus grandes hauteurs que les alter-natives d’une sorte de force matérielle contre une autre?

Retirez votre regard de l’image que le matérialisme peintpour vous ; tournez-vous vers l’intérieur et voyez quelle pro-messe vous trouvez pendant que votre regard va de la scèneextérieure au Royaume intérieur. Quelle vision avez-vousquand le mot victoire est abandonné par la pensée?

Quand la victoire ne sera plus votre but, le pouvoir spiri-tuel se révélera à vous.

Aloha,

Joël

154

Chapitre IX

PRÉPARATION QUOTIDIENNEÀ LA VIE SPIRITUELLE

Le jeune étudiant – l’étudiant débutant – de La Voie Infi-nie devrait réaliser qu’il y a des principes spécifiques quiconstituent le message de La Voie Infinie. Si ces principes nesont pas compris et mis en pratique, La Voie Infinie reste del’ordre d’une philosophie, une simple approche intéressante dela vie, quelque chose à lire et puis à remettre sur l’étagère.Mais ceci n’est en rien ce qu’est La Voie Infinie. La Voie Infinieest une expérience vivante, pratique à utiliser dans la vie detous les jours.

Il a été dit de nombreuses fois, et prétendu par beaucoupde gens, que l’enseignement de Jésus-Christ était tellementimpraticable qu’il ne pourrait pas du tout être adapté à notrevie moderne. Ceci paraît étrange quand nous nous souvenonsque, selon les récits bibliques, cette manière de vivre prétendueirréalisable a guéri des malades, ressuscité des morts, pourvude ressources ceux qui en avaient besoin, calmé la tempête etapporté la paix où il y avait la discorde. Cette manière de vivrea été décrétée irréalisable, et pourtant rien dans l’histoire reli-gieuse du monde n’a été aussi pratique que l’enseignement deJésus. Il était difficile, mais il était pratique. Et de même, encette époque moderne, nous allons, nous aussi, trouver quecette vie telle que le Maître l’a enseignée est difficile, maisqu’elle est également pratique.

Le fait qu’un enseignement religieux peut faire arriver laguérison de maux physiques et mentaux, qu’il peut conduire à

155

un sens accru de ressources et procurer la sûreté et la sécurité,qu’il peut apporter une paix intérieure et un soulagement desprincipaux problèmes du monde, et même quelques solutionsà ces problèmes, autorise à appeler cet enseignement pratique.

Les étudiants ne doivent jamais avancerau-delà des principes

Quoique La Voie Infinie soit un des enseignements les pluspratiques, il est aussi un des plus difficiles. Il est difficile pourle débutant parce qu’il doit y avoir une compréhension desprincipes de base, et puis il doit y avoir une pratique de cesprincipes jusqu’à ce que l’étudiant ait développé un état deconscience effectif qui lui rende possible d’abandonner toutetentative acharnée de faire que ces principes deviennent effi-caces et démontrables.

La Voie Infinie est difficile aussi pour les étudiants avancés,mais pour une raison différente. Ils oublient souvent que laseule raison pour laquelle ils peuvent être considérés avancésest qu’ils connaissent et pratiquent les principes de base quiconstituent le message de La Voie Infinie. Mais il y a une ten-tation pour certains d’entre eux d’être si avancés qu’ils essaientd’avancer au-delà des principes, et c’est alors qu’ils font l’ex-périence de difficultés. Dans la pratique et la vie de La VoieInfinie, j’ai découvert qu’il est impossible de s’avancer au-delàde l’étape du débutant ; il est impossible d’avancer au-delà dela compréhension et de la pratique des principes de base ori-ginaux, et ceux qui ont ressenti qu’ils pouvaient les dépasser oualler plus loin, ont simplement réussi à s’avancer hors de LaVoie Infinie et de sa pratique.

La Voie Infinie consiste en deux principes de base qui lamet à part des autres enseignements. Premièrement une cons-cience effective de la présence de Dieu doit être obtenue, sansquoi l’enseignement reste seulement dans la sphère des dis-cussions mentales, des théories, croyances ou connaissances.

156

Aussi longtemps qu’un étudiant est purement et simplementen accord intellectuel avec les principes, ou les aime, il n’a faitaucun progrès substantiel sur la voie. Il n’est nulle part tantqu’il n’a pas effectivement atteint quelque degré de la réalisa-tion de la Présence.

Permettez-moi d’expliquer ceci de cette manière : il y a unePrésence invisible, transcendantale, et cela signifie qu’exacte-ment là où vous êtes, plus près que votre souffle, il y a cettePrésence spirituelle, invisible, transcendante, un Esprit concret,appelé l’Esprit de Dieu ou le Christ, ce qui est seulement unautre terme pour l’individualisation de l’Esprit de Dieu dansl’homme.

Quand une expérience spirituelleest-elle une expérience réelle?

Il y a une Présence et elle est au-dedans de vous, et vousn’avez pas à aller dans des montagnes ou des temples pour latrouver. Vous pouvez la trouver assis dans votre propre mai-son, dans une bibliothèque publique, ou dans n’importe quelleéglise où il y a le calme et la paix. Où que vous soyez, il est lit-téralement vrai que « le lieu où tu te tiens est terre sainte», etpar conséquent, où que vous soyez, vous pouvez atteindre l’ex-périence concrète de cette Présence qui est au-dedans de vous.Non seulement vous le pouvez, mais en tant qu’étudiant de LaVoie Infinie, vous le devez. Vous devez atteindre l’état d’aver-tissement, la sensation concrète, la réalisation effective d’unePrésence divine au-dedans de vous. Vous ne serez pas capablede L’analyser ou de La disséquer ; vous ne serez pas capablede L’expliquer à vos amis ou parents. Ce serait même de la folied’essayer de vous L’expliquer à vous-même ; c’est assez quevous puissiez en faire l’expérience, car ensuite, à cause desfruits de cette expérience, vous reconnaîtrez sa valeur.

Naturellement, il y a beaucoup de personnes qui lisent desrécits d’expériences spirituelles dans la littérature religieusedu monde et qui se bercent d’illusions en croyant qu’elles font

PRÉPARATION QUOTIDIENNE À LA VIE SPIRITUELLE

157

l’expérience de la Présence, alors qu’elles n’ont rien de plus nide moins qu’une secousse émotionnelle. La littérature reli-gieuse du monde est remplie de récits de gens qui sont victimesd’auto-hypnotisme, qui écrivent les plus pittoresques récitsd’expériences qui ne sont que des inventions de leur imagina-tion, et nous qui lisons ne pouvons nous empêcher de nousposer des questions sur la véracité de certaines de ces histoires,en ressentant intérieurement qu’il ne s’agit pas d’expériencesspirituelles véritables. Pourquoi avons-nous une telle réaction?Pourquoi ressentons-nous cela de cette manière? Parce quenous observons qu’il n’en est pas sorti des résultats pratiques,pas d’obtention de paix, pas d’harmonie ou de santé. Aucunedes expériences de régénération qui sont venues au monde parla révélation de Jésus-Christ ne vient à ceux qui essaient devivre en permanence au «septième ciel » mais ne réussissentpas à garder les pieds au sol.

Ceux qui atteignent réellement l’expérience du Christconstatent qu’elle a immédiatement pour résultat de les libérer– les libérer de l’inquiétude. Des problèmes peuvent persisterpendant un certain temps, ou bien ils peuvent surgir et puisdisparaître, et ceci est l’expérience normale, naturelle dans lavie, jusqu’à ce que l’on arrive – au moyen de la réalisationrenouvelée de l’identité spirituelle, de la vie spirituelle et dela loi spirituelle – à l’état décrit par le Maître : «J’ai vaincu lemonde». Mais ne croyons pas qu’il a exprimé ces mots pendantle premier mois de son ministère, parce que même après avoirfonctionné comme un rabbin activement engagé dans un minis-tère spirituel, même après avoir accompli quelques-uns desmiracles décrits dans les Écritures, Jésus eut encore à faireface aux trois tentations dans le désert, aussi sérieuses quen’importe laquelle qui viendra à vous.

États de conscience en développement

Toute vie est un processus en évolution. Si nous étudionsl’histoire, nous trouvons que nous avons lentement évolué

158

depuis l’état de conscience de l’homme des cavernes, depuisl’âge «d’œil pour œil et dent pour dent », depuis les horreursdu capitalisme du dix-neuvième et du début du vingtièmesiècle jusqu’à la perspective plus large de l’époque actuelle. Lareligion a aussi évolué depuis les jours d’enfer et damnationjusqu’à l’approche plus éclairée d’aujourd’hui. Toute l’histoireest le récit de l’évolution de la conscience au long des siècles,une conscience qui est toujours en développement.

Ainsi, quand le Christ ou Esprit de Dieu est d’abord réalisépar un individu et commence à agir, Il agit d’une manière évo-lutive quelque peu similaire. Il peut commencer, tout d’abord,à détacher quelqu’un de ses peurs et de ses doutes, ou de l’in-quiétude au sujet de ses problèmes, de sorte que les problèmesde la vie sont progressivement résolus calmement et pacifi-quement, sans anxiété et sans peur d’être poussé aux extrêmesde l’épuisement nerveux.

Mais bientôt cette activité du Christ commence à agir commeun levain dans la totalité de notre expérience humaine. Nosrelations avec les autres commencent à être plus harmonieuseset plus joyeuses; nos efforts dans les affaires, l’art ou une pro-fession, deviennent moins ardus et moins fatigants, et en faitplus joyeux en devenant plus fructueux. Les conditions de santécommencent à changer, mais nous ne savons pas réellementqu’il y a eu un changement, jusqu’à ce qu’un jour quelque chosese mette à nous faire regarder en arrière, et nous réalisons sou-dain que depuis les dernières trois, quatre ou cinq années nousn’avons pas utilisé de médication et que nous n’en avons mêmepas eu besoin ; ou bien nous pouvons découvrir que quelqueimperfection physique n’est plus là. Tout ceci est un processusgraduel, un processus évolutif, mais il mène toujours à des étatsde plus en plus élevés de connaissance spirituelle, de Cons-cience divine, résultant en paix et harmonie sur la terre.

L’obtention d’une seule expérience du christ n’est réelle-ment pas suffisante pour parachever la démonstration de notreexpérience de vie particulière. Il est exact, comme nous lesavons tous, qu’il y a eu beaucoup de gens dans l’histoire du


159

monde qui ont obtenu quelque mesure de cette réalisation dela Présence divine, et qui ont pourtant continué à souffrir denombreuses discordes, maladies, injustices et inégalités ; et jesuis sûr qu’en eux-mêmes ils ont dû se demander pourquoi cesconditions extérieures continuaient puisque cette Présenceétait avec eux. Ils doivent s’être demandé pourquoi, alors qu’ilsavaient un tel sentiment de paix intérieure et de joie, l’expé-rience extérieure ne correspondait pas à l’harmonie intérieurequ’ils avaient la sensation d’avoir obtenue. Ceci nous amèneau principe majeur de La Voie Infinie.

La source impersonnelle de toute discorde

Dans les débuts de la métaphysique, on découvre que lesdiscordes du monde ne sont pas aussi réelles qu’elles le parais-sent et qu’elles n’ont pas la substance ou loi qu’elles semblentavoir. Ceci conduisit plus tard à la découverte que nous avonsaffaire, non pas au péché personnel, à la maladie personnelleni à la discorde personnelle, mais à une source universelle desproblèmes individuels. Et voici le second principe qui place LaVoie Infinie à part des autres enseignements : ce n’est pas lapensée fausse d’un individu, ni ses péchés, ni ses erreurs, quiprovoquent la plupart de ses problèmes, mais c’est un quelquechose universel qui a été appelé par bien des noms tels qu’espritmortel, esprit charnel, hypnose, ou mesmérisme.

De quelque manière qu’on l’appelle, la réalisation doit venirque toute erreur – mal, péché, maladie, limitation ou vieillesse– n’est que le produit d’un esprit charnel universel, ou espritmortel, qui, en fait, peut être mieux résumé comme étant lacroyance en deux pouvoirs. Cette croyance en deux pouvoirs,le pouvoir du bien et le pouvoir du mal, est la source et réelle-ment la substance de ce qui est appelé l’esprit mortel ou char-nel. Il n’existe pas, en réalité, d’esprit mortel ni d’esprit char-nel ; il n’existe pas de telle entité, pas davantage qu’il n’y a uneentité nommée obscurité. Mais il y a une croyance universelle

160

en deux pouvoirs qui constitue l’esprit charnel et qui est lasource de chaque discorde, de chaque maladie, chaque péché,de toute forme de chômage et de chaque carence, de n’importequel nom ou nature.

Ne croyez jamais un seul instant que la solution de tous cesproblèmes puisse être trouvée dans le monde extérieur. Lesformes de ces problèmes changeront, mais le problème de basedemeure. Par exemple, nous avons progressé depuis l’ère deschevaux et cabriolets jusqu’à celle de l’automobile, et nous fai-sons maintenant de rapides enjambées dans l’ère de l’espace ;mais de même qu’il y avait du chômage à l’ère des carrioles,de même il y en eut dans l’ère de l’automobile comme mainte-nant à celle de l’aéroplane. La question est que le problème del’emploi n’est pas résolu au moyen de théories économiques nide spéculations sociologiques, ni par quelque moyen que ce soitconnu de la pensée humaine. Le problème du chômage ne serarésolu que lorsque l’on comprendra qu’il s’agit d’une croyanceen deux pouvoirs, c’est-à-dire de l’activité de l’esprit humain.L’emploi sera universel quand on comprendra que c’est uneactivité de Dieu – Dieu S’accomplissant Lui-même – en tantqu’être individuel.

Dans une certaine mesure, des problèmes du capital et dutravail sont résolus par le changement du système économique,mais la résolution définitive de ces problèmes n’arrivera qu’àtravers la réalisation qu’ils n’ont jamais existé en dehors d’unecroyance en deux pouvoirs. Remontez à l’origine de n’importequel péché, et vous trouverez qu’il a sa source en une croyanceen le bien ou le mal. Nous pensons à certaines conditionscomme mauvaises et à certaines comme bonnes, et ainsi lacroyance au bien et mal continue d’agir ; et aussi longtempsqu’elle agira dans la conscience, elle agira extérieurement entant que bien ou mal, pureté ou péché. Toute maladie aussi,quelle que soit sa forme, a sa fondation dans la croyance endeux pouvoirs. S’il n’y avait pas une croyance en un pouvoirmauvais, la maladie ne serait pas mauvaise, elle ne serait pasmortelle, et par conséquent elle n’existerait pas.


161

Y a-t-il quelque façon de prouver cela ? La réponse estqu’aucune forme de péché, de maladie ou de situation mal-heureuse, ne pourrait jamais être résolue métaphysiquementou spirituellement s’il y avait la moindre loi pour perpétuerces conditions erronées. S’il y avait des lois de discorde, de dis-harmonie, ou de maladie, ces lois ne pourraient pas être domi-nées seulement par la réalisation que leur fondation reposaitsur une croyance universelle en deux pouvoirs.

Dans la pratique de La Voie Infinie, le moindre degré desuccès que nous avons pu avoir à introduire l’harmonie dans lavie de nos étudiants, a été produit non pas en traitant chaqueproblème différemment comme si le rhumatisme était diffé-rent de la tuberculose, ou un mal de tête différent d’une dou-leur musculaire, ou le chômage différent de la maladie, ou unfaux appétit différent de la carence; mais en traitant n’importelaquelle de ces conditions comme étant un produit impersonnelde la croyance en deux pouvoirs. Ainsi, chaque revendication dediscorde humaine, de n’importe quelle sorte, est toujours trai-tée d’après une seule base.

La pratique quotidienne est essentielle

Ne vous laissez pas duper par la forme que peut prendrevotre activité extérieure: nous sommes tous des étudiants, quenous agissions comme praticiens, instructeurs ou conférenciers.Nous sommes tous des étudiants, agissant simplement à desniveaux différents, et si nous atteignons jamais le point decroire que nous avons dépassé l’étape d’étudiant, nous noussommes avancés trop loin pour notre bien. Je vous dis, avectoutes mes années de pratique derrière moi, que je ne seraispas préparé pour répondre aux appels à l’aide si je manquaisun seul jour de la semaine de me réinstaller chaque matin dansla conscience de la Présence et puis de poursuivre jusqu’à laréalisation que quels que soient les problèmes que je rencon-trerai dans la journée, ils m’apparaîtront seulement comme des

162

suggestions mesmériques basées sur la croyance universelle endeux pouvoirs, afin qu’au moment où ils apparaîtront je lesreconnaisse comme «bras de chair» et les renvoie comme tels.

La raison doit vous en être claire. Le Maître nous l’a donnéedans ces mots : « de moi-même, je ne peux rien faire ». Parconséquent, si moi, de moi-même, je ne peux rien faire, il fautqu’il y ait Quelque Chose qui fait le travail ; il doit y avoir Quel-que Chose agissant dans mon expérience qui est responsablede ma vie et de sa démonstration. Qu’est-ce que c’est ? Toutd’abord, c’est la Présence réalisée de l’Esprit intérieur ; etdeuxièmement, c’est de demeurer constamment et consciem-ment dans la réalisation que quoi que ce soit qui se présente àmoi est une image, une image parfois bonne et parfois mau-vaise, et que je ne dois pas être attaché à une image quel-conque. Je ne dois pas jubiler des bonnes et je ne dois pascraindre les mauvaises : je dois réaliser la nature imperson-nelle des deux.

La fonction du Christ est de briser notre attachement à «cemonde», aux images de «ce monde». Il agit pour dominer notreamour des bonnes choses de « ce monde » et nos craintes ethaines des mauvaises choses de «ce monde», par la réalisationqu’à la fois les bonnes et les mauvaises apparences ne sont quedes apparences, ou, si vous préférez, le rêve humain. «Réveille-toi, toi qui dors». Pourquoi nous dit-on que nous devons nouséveiller ? Parce qu’en tant qu’êtres humains, nous sommesendormis, et que dans ce sommeil nous sommes dans un étatde rêve, rêvant à la fois de bien et de mal.

À aucune étape de notre développement, depuis le tout pre-mier jour où nous entreprenons l’étude de La Voie Infinie jus-qu’au dernier jour de notre séjour sur ce plan terrestre, nous nepouvons nous permettre d’oublier ces deux principes capitaux :

1 – l’obtention de la conscience de la Présence de Dieu ;2 – que toute erreur a son origine dans la croyance univer-

selle en deux pouvoirs.Quand nous nous installons pour méditer et faire notre tra-

vail de préparation pour la journée, notre travail de protection,


163

notre travail pour le monde, notre travail pour nos familles,nous devrions au moins connaître le but de ce travail. Nousdevons savoir ce que nous allons faire quand nous commen-çons à méditer ; nous allons nous souvenir consciemment quel’Esprit de Dieu est plus près que notre propre souffle, qu’au-dedans de notre conscience il y a la plénitude de la Divinitécorporellement, et que Dieu est en train de S’accomplir en tantque notre expérience individuelle. Dieu S’accomplit d’unemanière individuelle, chez l’un comme artiste, ou comme mar-chand, chez l’autre comme juriste ou homme d’état. Dans cha-cune de toutes les formes, c’est Dieu S’accomplissant Lui-même.Dieu S’accomplit à notre niveau particulier de conscience, ànotre état particulier de réceptivité. Ceci doit être consciem-ment remis en mémoire, et puis, quand nous pensons indivi-duellement aux membres de nos familles, ou à nos patients ouétudiants, de nouveau nous nous remémorons : Dieu S’accom-plit en tant que l’expérience individuelle de celui-ci ou de celui-là et par conséquent il est au point d’accomplissement, au pointde transparence dans lequel, à travers lequel et en tant quelequel Dieu est en train d’apparaître sur terre.

Et aussi, quand nous avons affaire aux apparences de lavie humaine quotidienne – conflits nationaux, conflits inter-nationaux, conflits familiaux ou individuels – nous réalisonsque nous voyons seulement l’activité d’une croyance univer-selle en deux pouvoirs. Nous ne connaîtrons jamais l’harmo-nie tant que nous ne reconnaîtrons pas que quelque affaire quenous ayions à traiter n’est qu’une croyance en deux pouvoirs,et tant que nous ne nous installerons pas dans la réalisation :

«Moi et mon Père nous sommes un». Dans cette unicité, leTout-pouvoir, qui est spirituel, est la seule Présence et seul pou-voir agissant dans mon expérience.

Ce n’est pas que nous choisissons le bien plutôt que le mal.Plus exactement, nous abandonnons et le bien et le mal, maisnous renonçons à la fois au bien et au mal en réalisant cons-ciemment :

164

Puisque Dieu constitue la loi de mon être, je suis gouvernépar l’Être spirituel, la Loi spirituelle, la Lumière spirituelle etla Vérité spirituelle.

Si nous nous engageons dans cette pratique quotidienne –et il le faut – nous trouverons bientôt que nous avons reçu dansnotre être intérieur le secret de l’univers, le secret de l’harmo-nie, le secret du Saint-Graal. Nous trouverons que nous avonsle secret de la vie une fois que nous saurons que la consciencede la présence de Dieu est la seule réalité envers nous et qu’iln’y a pas d’univers à deux lois. Il n’y a que l’univers-loi-spirituelde Dieu. Quand nous aurons cela, les discordes et inharmoniesfondront graduellement, mais certainement et complètement.

Ne croyez jamais que vous savez pour quoi prier

Quand nous avons maîtrisé ces deux principes capitaux deLa Voie Infinie, l’occasion se présente souvent à nous de traiterspécifiquement les problèmes du monde, et ici arrive un autreprincipe. Quoique ces principes ne devraient pas être divisés enmajeurs et mineurs, parce qu’ils sont également importants,je ne peux tout de même pas mettre ce principe additionneldans la même catégorie que les deux premiers.

Notre attention a été tellement centrée sur les choses de cemonde que, même en prière, nous avons prié pour des chosesdéterminées. Il est certainement tout à fait clair que le monden’a pas beaucoup avancé pendant les milliers d’années où il aété engagé dans cette sorte de prière ; de cette manière, il n’apas dominé les discordes du monde, et c’est pourquoi nousavons trouvé plus efficace dans notre travail de ne pas prierpour quelque chose, mais de prier pour obtenir la réalisation deDieu, et puis de nous arrêter là. Quand la réalisation de Dieuest atteinte ou ressentie, ces choses nécessaires à notre expé-rience ont une manière de nous être ajoutées.

Je peux vous illustrer ceci en soulignant que lorsque jemédite ou prie pour ce travail et que j’ai devant moi une confé-


165

rence ou une classe, je ne prie jamais pour avoir un message àdélivrer. Je ne demande jamais un message pour aujourd’hui ;je ne cherche jamais un sujet pour une classe. Quand je faismon travail de méditation, je le fais seulement pour la réali-sation de la présence de Dieu, et ensuite je trouve – que je soisassis ou debout sur l’estrade – que le message vient, et habi-tuellement un message d’une nature telle qu’il remplit quel-que besoin particulier.

Réfléchissez un instant. Quelle différence ferait pour vousle message que vous trouvez dans cette Lettre si la présencede Dieu n’y était pas? Un message quelconque aurait-il de l’im-portance pour vous ou pourrait-il faire quelque chose pour voussi la présence de Dieu n’était pas avec le message? D’un autrecôté, cela ferait-il une différence s’il n’y avait pas de message,ou ce que serait sa forme, si la présence de Dieu était avecvous? La question est que si vous aviez à choisir entre avoirla présence de Dieu avec vous ou avoir un message inspiré,vous choisiriez indiscutablement la présence de Dieu, même sidans ce cas vous aviez à lire un message terne, même si vousaviez à prendre un message qui sur le moment ne signifieraitrien pour vous ou que vous ne comprendriez pas. Qu’est-ce quecela vous ferait si dans le message vous ressentiez une expé-rience concrète de la présence de Dieu, quelque chose touchantvotre conscience, vous donnant une sensation intérieure deliberté et de paix?

Ne pouvez-vous pas voir que ce que je dis de l’estrade n’esten fait pas tellement important? La forme que prend le mes-sage n’est réellement pas très importante, mais il est impor-tant, et vitalement important, que la présence de Dieu soit réa-lisée avant que j’aille sur l’estrade et que cette réalisationcontinue pendant les moments où j’y suis. Alors, le messagefera son travail, quelle que soit sa nature ou sa forme, ou quelsque soient les mots particuliers exprimés.

Que vous ayez une marchandise ou un service à vendre, ouque vous ayez quelque travail d’ordre physique ou mental àaccomplir, vous allez tôt ou tard découvrir que le travail sera

166

parfaitement accompli seulement quand vous aurez atteintl’avertissement conscient de la présence de Dieu. La réussite decet état d’avertissement, de cette Présence, va devant vouspour établir les relations avec ceux que vous avez besoin decontacter pour acheter ou vendre, ou toute autre relation. Si,au contraire, vous dépendez de votre personnalité, de votreaptitude à vendre, de vos talents humains, un jour, quelquepart, vous échouerez. Mais si vous accordez moins de souci à ceque vous allez dire et plus de soin à obtenir la réalisation de laPrésence, vous constaterez que les mots adéquats pour la situa-tion sortiront de votre bouche.

Ne soyez jamais tenté de croire que vous savez pour quoivous devez prier. Ne soyez jamais tenté de croire que voussavez ce qui est bon pour vous, parce que quoi que vous puis-siez croire bon pour vous à ce moment, c’est une croyance pro-venant seulement de votre état de connaissance actuellementlimité. Si vous aviez la grâce divine de voir votre vie dans saplénitude et totalité, il vous serait révélé que ce que vous pen-sez en ce moment servir à votre bien final peut ne pas du toutêtre utile. Beaucoup ont cru qu’une éducation universitaireétait une nécessité absolue, et d’autres ont prouvé qu’ils pou-vaient réussir sans cela. Beaucoup ont pensé que leur travailse trouvait dans un champ particulier d’activité, mais s’ilsavaient fait confiance en la sagesse divine pour les guider plu-tôt qu’en leur sagesse humaine limitée, quelque chose d’entiè-rement différent aurait pu se développer pour eux. Vous n’avezaucune manière de savoir quelle expérience est la meilleurepour vous à moins de vous laisser guider par une Sagesse plusélevée que la vôtre.

Quand vous entrez en prière, ne croyez pas que votre sagesseest suffisante pour vous dire pour quoi prier ou comment prier.Triste est le sort de la personne qui croit savoir comment prier,parce que chaque prière est unique. Chaque prière ou médita-tion est différente de toutes les autres prières ou méditations,et que le ciel aide la personne qui va en prière ou méditationavec le souvenir de la manière dont elle a prié ou médité hier,


167

car elle efface toute possibilité de recevoir la manne fraîcheaujourd’hui. Le programme le plus sûr pour un étudiant de LaVoie Infinie est d’admettre franchement qu’il ne sait pas com-ment prier, comment entrer ou comment sortir, ni pour quoiprier, et puis d’ouvrir sa réceptivité à cette petite Voix tran-quille qui est au-dedans, plus proche que le souffle, et de Lalaisser prier à travers lui, de La laisser faire entendre Sa voix,de La laisser faire à sa manière. Si vous priez pour quelqu’und’autre, laissez-La informer votre patient ou votre étudiant.

N’essayez pas d’être Omniscience vous-même dans votreprière, parce que vous pouvez être Omniscience seulementquand vous êtes complètement absent du sens personnel del’être, absent de tout savoir, quand vous avez atteint cet état denon-savoir dans lequel vous savez assurément que vous nesavez pas, et même que vous ne voulez pas savoir, mais quevous êtes d’accord et ouvert afin de recevoir la sagesse spiri-tuelle, le guidage spirituel et la force spirituelle.

Quand vous priez ou méditez pour quelqu’un d’autre, netentez pas de lui transmettre des pensées, ne tentez pas desavoir ce qui est juste pour lui ou le mieux pour lui, mais res-tez dans un état de réceptivité complète et puis laissez le Pèrefonctionner en tant que votre conscience. Vous pouvez ne rece-voir aucun message pour votre patient ou étudiant, mais vousn’en avez pas besoin. Lui le recevra, et il ne le recevra pas devous, mais de votre Source. Votre conscience agit seulementcomme l’instrument de contact, et vous pouvez ne jamais savoirvous-même ce qu’est le message, ou même si un message quel-conque a été reçu. Dans ma pratique, il ne m’est jamais donnéde savoir quel message mes étudiants ou patients reçoivent,et en outre, je ne me soucie jamais de cette phase du travail.Plusieurs fois, quand ils demandent si j’ai reçu quelque chosepour eux, ma réponse est : «Non, je n’ai rien reçu pour vous.J’ai seulement médité, et quoi qu’il y ait à savoir ou à expéri-menter doit venir à vous depuis le Père. Je n’entre pas dansl’image de votre vie sauf comme une transparence, rien de plus,rien de moins».

168

Quoi que vous puissiez ressentir comme résultat de prièrede La Voie Infinie ou traitement, dans nos réunions, ou danstout travail fait pour vous, quoi que vous ressentiez, vous leressentez depuis la Source Elle-même, car rien n’est dirigé versvous. Je ne m’inquiète pas de votre problème, parce que laseule solution que je connaisse est la réalisation de la présencede Dieu et la compréhension que ce problème, quel que soit sonnom ou sa nature, est un état d’hypnose universel, sans unepersonne à travers laquelle, en tant que laquelle ou sur laquelleil pourrait agir, et sans loi ni pouvoir pour créer, maintenir ousoutenir ce problème.

Je voudrais mettre solennellement en garde chaque étu-diant de La Voie Infinie de ne jamais perdre de vue ces pointsde base et de ne jamais essayer d’aller au-delà, parce que toutemesure d’harmonie destinée à entrer dans votre expérience parle message de La Voie infinie doit arriver par la compréhen-sion et la pratique de ces principes capitaux. Quand nousentrons plus profondément dans la phase mystique de La VoieInfinie, nous arrivons à une connaissance ultime et à l’expé-rience concrète de notre identité véritable, mais ceci n’éliminejamais, jamais, la nécessité de pratiquer ces points de base.

La pratique des principes est une aide à la méditation

Ceux qui éprouvent de la difficulté à la méditation sontindiscutablement en train de négliger un ou plus des trois prin-cipes de base : 1 – atteindre la conscience de la présence deDieu ; 2 – reconnaître que toute erreur a son origine dans lacroyance en deux pouvoirs ; 3 – ne jamais prier pour quelquechose ; ou bien, ils essayent peut-être de méditer sans avoir eud’abord quelques minutes de méditation contemplative pourpréparer la conscience aux ultimes moments d’écoute. Dans laméditation contemplative, nous contemplons la présence deDieu, la nature irréelle de l’apparence, et la vérité que nous necherchons rien dans ce monde, aucune condition ni aucune per-


169

sonne, mais seulement la réalisation de la divine Présence etPouvoir, de l’Esprit, Lui-même.

Après cette méditation contemplative, nous pouvons nousinstaller dans l’expérience de la méditation – dans une tran-quillité intérieure, une paix intérieure, un calme intérieur –qui arrivent comme résultat de cette méditation contempla-tive, laquelle prépare réellement notre conscience à être tran-quille. À travers notre méditation contemplative, nous avonstraité les problèmes qui peuvent nous troubler, et par consé-quent dans notre méditation nous ne sommes plus affrontéspar des problèmes, mais par le souvenir de ce que nous avonsréalisé, et nous sommes dès lors apte à prendre l’attitude :

«Parle Seigneur, car ton serviteur écoute». Je suis préparé àêtre tranquille et à entendre Ta voix. Je suis préparé intérieu-rement, dans la tranquillité et la confiance, à recevoir Ta grâce.

Ceux qui ont de la difficulté avec la méditation devraientaccorder davantage de temps à la forme contemplative deméditation, en pratiquant ces trois principes de base jusqu’àce qu’ils fassent réellement l’expérience d’un soulagement, etalors ils peuvent s’installer dans une attitude d’écoute inté-rieure et recevoir la grâce de Dieu. La grâce de Dieu n’est pasquelque chose que nous avons besoin de gagner ou de mériter;la grâce de Dieu ne va pas nous être retirée à cause de quelquepéché d’action ou d’omission; la grâce de Dieu ne sera pas reti-rée pour quelque raison que ce soit, parce que Dieu n’est pas unDieu qui retient. Quels que soient vos péchés passés ou pré-sents d’action ou d’omission, vous ferez l’expérience de la grâcede Dieu si vous pouvez vous ouvrir de tout cœur à recevoir laPrésence de la Grâce.

La Grâce vous sera donnée. Elle a été donnée à la femmeadultère quand elle l’a demandée ; elle a été donnée au voleursur la croix – non après des années de torture, de sanction etpunition – mais en un moment d’état-Christique. Même s’ilexiste en vous la potentialité de péché et maladie, souvenez-

170

vous que cela aussi vous sera enlevé par la grâce de Dieu quevous recevez.

*****

NOTES DE VOYAGE

Nos classes et conversations avec les étudiants ont fait denotre voyage en Suisse une expérience joyeuse. Nous sommesvraiment reconnaissants pour la fructification du travail là-bas, pour avoir vu le renouveau de vies, et comme toujours,nos cœurs sont pleins de l’amour exprimé par tous les étu-diants.

Après deux jours de vacances, ce fut Munich, Berlin etFrancfort, où nous voyons les fruits des premières grainessemées en Allemagne. À Munich et Francfort, nous avions dessessions matin, après-midi et soir, et des entretiens avec despersonnes et aussi des groupes de huit à quinze. La plupartdes étudiants parlent anglais, de sorte que mes causeries ontété en anglais, mais quelques étudiants venus par le magazinemensuel allemand de La Voie Infinie et les livres, et qui necomprennent que l’allemand, ont eu à supporter l’allemandimparfait que je parle…

Pour ceux d’entre nous sur le chemin spirituel, il est néces-saire de connaître sans aucun doute possible la nature du pou-voir spirituel. N’oubliez jamais qu’il n’a aucune réponse humaineaux problèmes du monde actuel. Personne de Washington,Londres, Paris, Bonn ou Moscou ne va surgir avec une solu-tion aux troubles du monde. La situation est au-delà du pou-voir humain.

L’espoir du monde doit être dans le pouvoir spirituel, etceux qui ont obtenu quelque mesure de compréhension de lanature du pouvoir spirituel doivent rester éveillés en cetteheure pour donner au monde le bénéfice de cette compréhen-sion. Cela changera votre concept de Dieu et pavera la voie


171

pour votre réalisation-Dieu de considérer ce qui suit, tiré duchapitre Dieu Est Un, dans Vivre La Voie Infinie.

Selon l’enseignement du Maître et l’enseignement de toutela sagesse spirituelle au long des âges, il y a seulement un pou-voir, une loi et un être. Réfléchissez maintenant parce que ceciest le point vers lequel nous allons : il n’y a rien dans tout cemonde pour lequel ou contre lequel il y ait à utiliser le pouvoir-Dieu… Il n’y a pas de pouvoir bon ou fort, pas de pouvoir bonou mauvais : il y a un seul pouvoir – Dieu est. Il n’y a aucunpouvoir à opposer à quoi que ce soit, donc cela ne sert à rien dele prier de dominer nos ennemis… Puisqu’il n’y a qu’un seulpouvoir et que le pouvoir qu’il y a est Dieu.

Est-ce que vous commencez maintenant à percevoir lanature du pouvoir spirituel? Est-ce que vous comprenez com-ment faire face aux menaces qui émanent du pouvoir temporel,le «bras de chair » ? Est-ce que vous comprenez la nature devotre responsabilité envers le monde puisque vous êtes desrares qui comprennent la nature du pouvoir spirituel ? Dres-sez-vous, Étudiants, dans toute la stature de votre compré-hension de « demeurer dans sa parole », de « rengainer tonépée», et sachez pourquoi !

Aloha,

Joël

172

Chapitre X

MÉDITATION SUR LA VIE PAR LA GRÂCE

Les plus grandes bénédictions spirituelles qui viennent dansvotre expérience ne sont pas tellement provoquées par ce quevous savez de vérité que par le degré de silence que vous pou-vez maintenir. Ce que vous savez de vérité, c’est-à-dire la lettrede vérité, agit seulement comme fondation pour la démonstra-tion réelle de la vie spirituelle.

Il y a seulement un petit nombre de déclarations simplesde vérité que chaque étudiant de la vérité doit connaître et réa-liser, mais en dehors de cela, en ce qui concerne la connais-sance de la vérité, il y a peu à savoir qui soit de nature com-plexe et difficile. La partie difficile intervient quand il s’agitde développer un état de conscience permettant de rester inté-rieurement tranquille.

Le silence est de loin plus valable que tout le discours ettout l’enseignement qui peut être donné, excepté pour ce quiest de la réalisation de la véritable nature de la prière qui porteavec elle la compréhension que Dieu n’a pas besoin d’êtreséduit ni utilisé et la compréhension que toute la présence, lasubstance, le pouvoir et la loi de Dieu sont là où vous êtes. C’estpourquoi quelqu’un peut habituellement faire un travail beau-coup plus grand comme praticien que comme instructeur, parcequ’un instructeur est constamment appelé à parler et ce qu’ildit dévie parfois de la réalisation intérieure que Dieu est. Êtrecapable de demeurer dans l’état-est de Dieu est infinimentmieux que tout l’enseignement ou le bavardage du monde. Ce

173

n’est pas ce qu’une personne dit qui fait les plus grandesœuvres : c’est la réalisation paisible, tranquille.

La première et très simple règle est de ne pas chercher àatteindre Dieu pour quelque chose, d’être sûr que vous necroyez pas avoir besoin d’un pouvoir-Dieu, et de réaliser constam-ment que votre seul besoin est la réalisation de la grâce deDieu. En dehors de cela, moins vous parlez de ce que voussavez, mieux cela vaut pour vous et pour ceux que vous aidez.

Ceci est particulièrement vrai pour ceux qui sont instruc-teurs, parce que c’est quand ils ne parlent pas qu’ils vivent leplus près de leur centre spirituel. Alors, ils ne pensent pas etne parlent pas au moyen du mental, disant des choses qui sou-vent paraissent insensées. Les mots paraissent toujours insen-sés au véritable instructeur parce que quiconque est avancéau point d’être instructeur sait que Dieu n’est pas atteint parla parole ou la pensée : Dieu est atteint exclusivement par lesilence. La seule excuse légitime d’exprimer la vérité est del’enseigner, et la seule raison de se remémorer même une petiteparcelle de vérité est de pouvoir vous installer en union cons-ciente avec Dieu et par là en union avec votre bien.

L’Omniprésence de Dieu

La plupart des gens croient qu’il y a un pouvoir de bien etun pouvoir de mal, et ils sont toujours à essayer d’obtenir unpouvoir de bien pour faire quelque chose à un pouvoir de mal.Mais quand vous entrez dans la vie spirituelle, vous devenezrapidement conscient du fait que tous les enseignements mys-tiques, et spécialement les révélations du Christ Jésus, sontbasés sur le concept ou idée de «ne résiste pas au mal», et de«ne t’inquiète pas».

Le point capital que chacun sur le chemin spirituel doitconstamment se rappeler est qu’il n’est pas à la recherche d’unpouvoir – pas même un pouvoir-Dieu – pour faire quelquechose pour lui ou pour quelqu’un d’autre. Ce n’est pas qu’il n’a

174

pas besoin d’un pouvoir-Dieu parce que le pouvoir-Dieu est tou-jours présent ; mais personne ne peut amener le pouvoir deDieu dans son expérience en priant pour cela, en le deman-dant, en faisant des offrandes, en étant bon, ou en observantdes rites, des rituels, des jours de jeûne ou de bombance.

Dieu est omniprésence. « Le lieu où tu te tiens est terresainte» parce que la présence de Dieu est là. Ainsi vous n’avezpas besoin de gaspiller du temps à vous demander commentatteindre Dieu, comment L’amener dans votre expérience, oucomment vous en rendre digne, mais vous avez votre vie, votremouvement et votre être dans la réalisation que : où que voussoyez, Dieu est. Il n’y a aucune différence si vous êtes malade,momentanément en train de pécher, temporairement en man-que ou en limitation, ou même si vous êtes mourant. Exacte-ment là où vous êtes, Dieu est, et votre fonction est purementet simplement de persister à vous souvenir de cela, mais non àessayer de le faire se produire parce que c’est déjà vrai.

N’oubliez jamais que vous n’avez pas à demander à Dieuquoi que ce soit : Dieu est déjà plus près que votre souffle ; Dieuest déjà omniprésent où vous êtes; et plus encore, Dieu est l’in-telligence toute-puissante qui connaît déjà votre besoin. Parconséquent, ne perdez pas de temps à dire à Dieu ce qu’il vousfaut ni combien il vous faut parce que c’est Son bon plaisir devous donner le Royaume.

Pourquoi nous ne faisons pas l’expérience du royaume

Cette question peut vous venir à l’esprit : si Dieu est pré-sent, si Dieu connaît déjà mon besoin, si c’est le bon plaisir deDieu de me donner le Royaume, alors pourquoi est-ce que jen’en fais pas l’expérience? La seule réponse à cette question estqu’au lieu de reconnaître que Dieu est, que Dieu est présent,que Dieu connaît déjà votre besoin, et que c’est Son bon plaisirde vous donner le royaume, vous vous êtes peut-être égaré enroute en essayant de trouver Dieu, en essayant d’obtenir un


175

pouvoir-Dieu, en essayant de découvrir ce que vous pouvez fairepour amener Dieu dans votre expérience. Vous avez cherchédans une mauvaise direction: vous avez cherché où Dieu n’estpas, c’est-à-dire où Dieu n’est pas en ce qui concerne votredémonstration immédiate d’harmonie.

En outre, vous attendez peut-être que Dieu vous donne lasanté, des ressources, la compagnie ou un foyer; et si c’est cela,vous priez mal. Le Maître est très clair sur ce point : «ne vousinquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez, ou de ceque vous boirez ; ni même pour votre corps de quoi vous serezvêtu… Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurenten vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela voussera fait». Demeurer dans quelles paroles? La parole que Dieuest et que Dieu est où vous êtes, que Dieu connaît vos besoinset vous donne librement, et que votre rôle est de vous détendreet d’être un observateur, laissant la grâce de Dieu se déployer.

Étant infini, Dieu ne peut pas vous donner autre chose queLui-même, et quand vous priez pour quelque chose d’autre queDieu, vous priez mal. Quand vous priez pour la santé, pour lapaix sur la terre, pour des ressources, pour un foyer ou pourune compagnie, vous priez comme les païens qui ont commencéà pratiquer cette sorte de prière de pétition il y a des milliersd’années. Il n’y a qu’une seule chose pour laquelle il est légi-time de prier Dieu, et c’est pour la réalisation de la présence deDieu et du pouvoir de Dieu. Il est légitime de demander à Dieude vous donner Lui-même, mais rien d’autre. En fait, il n’y arien d’autre dont on puisse avoir besoin ou qu’on puisse vouloir.Quand vous aurez atteint la réalisation de l’individualité deDieu, vous reconnaîtrez à quel point la déclaration du Maîtreétait sage et véridique, « toutes ces choses vous seront ajoutéespar-dessus » ; seulement, assurez-vous bien de ne pas vousinquiéter de ces choses, et que votre désir entier est de com-prendre Dieu :

Où je suis, Dieu est ; et Dieu sait tout de moi. Il connaît monbesoin avant que je le connaisse. C’est Son bon plaisir de me

176

donner le Royaume, et je vais me détendre et demeurer dans Saparole. Je ne veux pas chercher à utiliser un pouvoir-Dieu, etne vais pas chercher non plus à influencer Dieu.

Pendant que vous vivez la journée, des discordes vont selontoute vraisemblance se présenter à vous, et souvent ce serasous la forme de personnes fausses. Dans ce cas, vous serezappelé à réaliser qu’en présence de Dieu, il y a seulement lapersonne de la création de Dieu. D’autres fois, le mal se pré-sentera comme quelque sorte de loi négative – une loi de lamatière, du temps ou du climat – et il vous sera nécessaire devous rappeler que la seule loi doit d’autant plus être la loi spi-rituelle que Dieu est Esprit et infini.

Quand votre prière est une complète détente dans la parole,vous êtes en train d’accomplir les conditions de la prière, prièrequi est une réalisation de la présence de Dieu et du pouvoir deDieu.

Dieu est votre demeure

On a appris à beaucoup de gens que s’ils voulaient quelquechose, il fallait qu’ils prient pour l’obtenir : s’ils avaient besoind’une maison, ils priaient spécifiquement pour une nouvellemaison ou faisaient du travail mental à son sujet. Mais dansLa Voie Infinie, ou, pour ce cas, dans n’importe quel autreenseignement mystique, personne ne ferait de travail mental,ne s’inquiéterait, ni ne prierait pour atteindre ou acquérir unemaison. Ce qu’il ferait serait de s’installer dans une médita-tion, et s’il trouvait difficile de devenir tranquille, il pourraitcommencer par réaliser :

Il ne peut y avoir qu’un seul foyer parce que je demeure et visen Dieu; j’ai ma vie, mon mouvement et mon être en Dieu. Quivoudrait vivre en quelque autre lieu ? Qui pourrait vouloird’autre foyer? Puisse le ciel interdire que je désire une autre mai-son que « le lieu secret du Très-Haut» ou que je puisse vouloir


177

être ailleurs que «caché avec Christ en Dieu», établi dans monfoyer spirituel dans le sein du Père.

«Celui qui demeure sous l’abri du Très-haut» aura toujoursune belle maison. Et ainsi, en réfléchissant pendant quelquespetites minutes à cette idée de votre demeure réelle, vous deve-nez très tranquille. Maintenant, vous n’avez aucun désir ;maintenant, vous ne luttez pas pour obtenir quelque chose, etquand vous avez laissé partir votre désir pour quoi que ce soitdans le monde, vous vous trouvez automatiquement en paix.Alors, dans le calme et la tranquillité, votre conviction vousarrive

Où Dieu est, je suis. Je suis toujours dans sa présence parceque moi et le Père nous sommes un, et que tout ce qu’a le Père està moi.

Ceci constituera votre prière ou méditation, et ayant alorsatteint la réalisation de votre unicité avec Dieu, ce que vousappelez votre demeure physique, votre maison ou foyer humain,apparaîtra. Vous n’aurez pas à courir après elle. C’est elle quicourra après vous. Vous n’aurez pas à vous mettre en chassepour elle : c’est elle qui courra partout à votre recherche jus-qu’à ce qu’elle vous trouve.

S’occuper des problèmes quotidiens

Si votre problème était de trouver un emploi pour vous-même ou pour un membre de votre famille, la seule chose quevous ne feriez jamais serait de prier ou de faire du « travailmental» pour l’emploi. De nouveau, vous vous tourneriez versle Père intérieur :

Dieu est infini, et par conséquent Dieu doit être le seulemployeur ; mais puisque Dieu est infini, Dieu doit aussi êtrele seul employé. Employeur et employé ne sont pas deux êtres

178

séparés et éloignés l’un de l’autre. Dieu est à la fois l’employeuret l’employé, un seul et non pas deux, inséparable et indivisible.

Le Père dit, «Fils… tout ce que j’ai est à toi» ; donc, quelqueemploi que le Père a, le Fils l’a. Et ceci ne se passera pas dansun temps futur, ceci est au temps présent – maintenant. Tout ceque le Père a est à moi : toute l’activité, tout l’emploi, toute lareconnaissance, toute la rémunération.

Tout ce que le Père a est à moi, car «moi et mon Père sommesun». Nous ne sommes pas deux ; nous ne sommes pas séparésl’un de l’autre ; nous ne sommes pas divisible : nous sommesindivisible; nous sommes un – et ainsi employeur et employé sontun, et dans cette unicité est ma plénitude.

Exactement comme vous n’avez pas à pourchasser une mai-son, de même vous n’aurez pas à pourchasser un emploi. L’em-ploi va vous pourchasser parce qu’il fait déjà partie de votreunicité avec Dieu. Puisque dans votre unicité avec Dieu, vousêtes inséparable de Dieu, vous êtes aussi inséparable de votrebien, de votre demeure, de votre emploi, de vos ressources.

Dieu est mes ressources ; Dieu est ma nourriture, mon pain,mon vin et mon eau. Dieu est toutes ces choses. Quand Dieu medonne Lui-même, Il est en train de me donner pain, nourriture,vin et eau. L’individualité de Dieu est ma nourriture, monhabillement, mon habitation et mon moyen de transport.

En d’autres termes, quand vous avez la réalisation cons-ciente de votre unicité avec Dieu, vous avez les ressources.Prier pour des ressources, faire du « travail mental» pour desressources, ou rechercher le pouvoir-Dieu pour obtenir des res-sources agirait effectivement comme une barrière à la démons-tration de vos ressources. La seule démonstration de ressourcesque vous puissiez faire est la démonstration de votre unionconsciente avec Dieu.

Comment pouvez-vous prier pour la santé alors que Dieuest la santé de votre maintien? Dieu n’a pas de santé à donner:


179

Dieu est Lui-même la santé et quand vous avez Dieu, vous avezla santé. Toute prière pour la santé ou tout « travail mental »pour la santé est une perte de temps parce que notre seuledémonstration véritable de santé permanente est l’obtentionou l’accomplissement de Dieu.

Un seul désir légitime

Étant donné que Dieu est déjà et qu’il est déjà plus prèsque le souffle, vous ne pouvez réellement pas atteindre ouaccomplir Dieu ; vous pouvez seulement accomplir la réalisa-tion de la présence qui est déjà toujours avec vous. Quand vouscessez d’essayer d’obtenir la santé et que vous comprenez qu’iln’y a qu’une seule chose à obtenir, qui est une réalisation deDieu, vous devenez tranquille. Ce qui se produit intérieure-ment et extérieurement au moment même où vous cessez dedésirer quelque chose extérieur à vous-même est réellementune merveille.

Je ne recherche rien à l’extérieur de moi, rien ni personne. Jen’ai aucun désir de quelque chose dans ce monde, excepté de teconnaître, Toi que «bien connaître est vie éternelle».

Je peux abandonner tous les autres désirs parce qu’en Teconnaissant bien je suis un avec toute ma démonstration de vie :harmonie, plénitude, intégralité et perfection.

Permettez-moi de vous dire maintenant, à vous, mes étu-diants, qu’après tout le travail qui s’est poursuivi avec vouspendant ces nombreux mois et années, vous avez été amenés àce point de réalisation où vous devriez avoir désormais la capa-cité de laisser tomber tous les désirs terrestres. Tout ce qui a eulieu pendant ces mois et années passés vous a élevés dans unétat de conscience où vous devriez maintenant avoir la capacitéde fermer les yeux dans la conviction :

180

Le Royaume de Dieu en entier est au-dedans de moi. Je n’aipas besoin de chercher au-dehors vers « l’homme dont le souffleest dans ses narines». Je n’ai pas à compter à l’extérieur de moisur « les princes » – sur une personne, un lieu, une chose, unecirconstance ou une condition. Je n’ai pas à aller vers de saintesmontagnes, ou des temples saints, ou même des livres saints.

Tout ce dont j’ai besoin maintenant et tout ce dont j’auraijamais besoin est déjà au-dedans de moi. Tout ce que je pourraijamais espérer accomplir par la prière, par l’étude et par laméditation – absolument tout cela – est maintenant au-dedansde moi et je n’ai pas besoin de chercher au-dehors. Je n’ai pasbesoin de tenter de démontrer quoi que ce soit ; je n’ai pas besoind’essayer de prier. Maintenant, je peux communier avec Dieuau-dedans, en me libérant de tout désir de n’importe quellechose terrestre.

Vous pouvez toujours savoir si vous priez correctement oupas : avez-vous en l’esprit l’obtention ou l’accomplissementd’une chose terrestre? Si oui, vous ne priez pas correctement.Chacun peut utiliser ceci comme étalon : « Qu’est-ce que jedésire? Quel est l’objet de ma prière? » Si c’est n’importe quellechose terrestre, si c’est quelque chose du domaine extérieur,vous priez mal. Mais quand vous priez en sachant que votredésir est de bien Le connaître, de réaliser Sa Grâce, quandvotre désir est de demeurer pour toujours « sous l’abri du Très-Haut» afin que vous puissiez connaître sa volonté, alors vouspriez correctement.

«Que les paroles de ma bouche et la méditation de mon cœursoient acceptables à Ta vision». Que la méditation de mon cœursoit un chant perpétuel de louange et de joie. Le royaume deDieu est au-dedans de moi. Comme j’aime Tes lois, Tes lois spi-rituelles! Comme j’aime ta grâce! Comme j’aime demeurer avectoi, avoir ma vie, mon mouvement et mon être dans une réali-sation intérieure que Tu es toujours avec moi.


181

« Si je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je necrains aucun mal car tu es avec moi». Tu me conduis près deseaux paisibles ; Tu me fais reposer dans de verts pâturages. Oh,puisse ma vie être vécue en Toi, pour toi, et avec Toi, et que jepuisse toujours être satisfait de Ton grand don de la grâce.

«La terre est au Seigneur et tout ce qu’elle contient» et « fils,tu es toujours avec moi et tout ce que j’ai est à toi ». Commentpuis-je désirer quoi que ce soit de qui que ce soit ? Commentpuis-je désirer quelque condition ou quelque circonstance ? Jepeux seulement demeurer dans le centre de mon être et réaliseravec gratitude que dans la tranquillité et la confiance il y a mapaix – non en m’inquiétant, non en cherchant un pouvoir-Dieu,mais c’est dans la tranquillité et la confiance que je trouve mapaix, mon repos, mon abondance, ma compagnie et mon foyer.

C’est seulement quand j’ai Dieu que ma compagnie humaineapparaît et apparaît harmonieusement ; c’est seulement quandj’ai Dieu que j’ai des ressources abondantes ; c’est seulementquand j’ai Dieu que j’ai la santé.

Dieu est au-dedans de vous maintenant, et vous êtes enDieu maintenant ; vous avez déjà la présence de Dieu où vousêtes ; mais c’est le fait de vous remémorer consciemment cettePrésence qui la fait venir en manifestation.

«Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu,et toutes ces choses vous seront ajoutées de surcroît » ; seule-ment, soyez bien sûr que vous ne cherchez pas des choses.Entraînez-vous à n’avoir pas de désirs, mais seulement l’uniquegrand désir de connaître Dieu.

Je n’ai aucun désir que de marcher avec Dieu, de servir Dieuet d’aimer Dieu. Je n’ai pas de désir, sauf que la Grâce de Dieume soit révélée, que la loi de Dieu puisse m’être connue, et quela volonté de Dieu puisse être exprimée en moi. Tous mes désirs,toutes mes nostalgies – tous ont à voir avec Dieu, et non avecquelqu’un d’extérieur à moi.

J’ai déjà le Royaume de Dieu au-dedans de moi. Que puis-je avoir de plus? Quand je demeure dans ce royaume et que je

182

suis tranquille, la sensation de la présence de Dieu devientvivante en moi, un avertissement que je suis un avec Dieu etque Dieu est à l’œuvre. Il n’y a rien de plus à faire, simplementd’être tranquille et de laisser mon cœur déborder de gratitude.

Ce qui vous appartient viendra à vous

La conscience éclairée qui est acquise est elle-même lasanté, le pain, la nourriture et le vin. Ce n’est pas que vousgagnez l’éclairement et qu’ensuite vous vous en servez pourfaire quelque chose. Quand vous recevez l’éclairement, vousn’avez rien de plus à faire car c’est Lui qui fait et qui est. Vousn’êtes que le spectateur de ce que cette lumière fait.

La lumière est atteinte dans ce moment où vous n’avezaucun désir extérieur, quand vous avez la connaissance quec’est seulement la grâce de Dieu, la volonté de Dieu et la loi deDieu que vous désirez connaître. Cela marche comme un charme.Au moment où vous cessez de pourchasser quelque chose, ellecommence à vous pourchasser ; au moment où vous cessez dedésirer quelque chose, elle arrive dans votre expérience ; aumoment même où vous cessez de courir après quelque chose,elle commence à courir après vous. Quand votre désir de quel-que chose, quelqu’un ou quelque condition du monde extérieurmeurt, vous commencez à vivre cette vie intérieure d’unionconsciente avec Dieu, et alors votre vie extérieure commence àprendre soin d’elle-même. Il y a une Présence invisible – Quel-que Chose que vous ne pouvez pas voir, entendre, goûter, tou-cher ou sentir – qui va devant vous pour aplanir les cheminsmontueux, pour vous préparer des demeures. C’est très sem-blable à ce que dit Burroughs dans son poème Attendre :

«Serein, je croise mes mains et attends,Sans souci du vent, des marées ou de la mer ;Ne peste plus contre Destin ou Temps,Car, voici ! Mon bien doit venir à moi. »


183

Quand vous ne demandez plus ce qui est extérieur à vous etque vous croyez être pour votre bien, et que vous avez lavolonté de laisser Dieu s’accomplir Lui-même en tant que vouset que vous demeurez seulement dans le désir de réalisationspirituelle, vous allez trouver que ce qui vous appartient vien-dra à vous aussi – votre demeure, votre transport, votre nour-riture, votre habillement, votre logement, votre emploi, vosinvestissements. Quoi que ce soit d’une nature légitime qui doitfaire partie de votre expérience humaine vient à vous parceque c’est une loi que la Parole se fait chair, devient expérience,forme et effet – non en vertu de ce que vous pouvez faire, maispurement et simplement en vertu de votre vie intérieure decontemplation et de réalisation, une vie qui consiste à vivre, àbouger, à avoir son être en Dieu et à avoir Dieu qui vit, bougeet a Son Être en vous, de sorte que Dieu et vous êtes éternel-lement un en réalisation. En fait, vous êtes déjà un en relation,mais sans l’état d’avertissement conscient de cette unicité, c’estcomme s’il n’y avait pas de Dieu dans votre expérience.

État d’information conscient, connaissance consciente, réa-lisation consciente – souvenez-vous toujours de ces termesimportants. Vous devez être conscient de quelque chose avantque celle-ci ne puisse être manifestée dans votre vie. Par consé-quent, si vous voulez Dieu et la grâce de Dieu dans votre vie,vous devez être consciemment conscient de la présence deDieu.

Il y a indubitablement dans le monde des gens dont le seuldésir est vers l’argent, le nom, la renommée, et s’ils ont lavolonté de lutter et de consacrer leur douze, quatorze ou seizeheures par jour à l’obtention de ces choses, ils les gagneronttrès vraisemblablement. Mais combien, de ceux qui y sont par-venus ont-ils trouvé, après avoir atteint ces succès, que c’étaitde la poussière dans leurs mains qui ne leur avait apportéaucune satisfaction, ni paix, ni confort – et parfois pas même lasûreté ou la sécurité?

D’un autre côté, ceux qui passent seulement quelquesheures de la journée consciemment conscients d’une Présence

184

qui les habite, de Dieu comme la substance de leur bien et lasource de leur paix, sûreté et sécurité, constatent que Dieu estleur tour haute et leur forteresse. Dieu ne peut pas donner lasûreté et la sécurité, Dieu ne peut donner que Lui-même, maisen Dieu il y a la sûreté et la sécurité. Dieu ne peut donner lapaix à personne : Dieu ne peut donner que Lui-même, mais enDieu il y a la paix.

Recherche-Moi

« En ta présence il y a la plénitude de la joie… Là où estl’Esprit du Seigneur, là il y a la liberté. » Ne voyez-vous pasque le monde a perdu son chemin en cherchant la paix, lasûreté, la sécurité, le foyer, l’approvisionnement et la compa-gnie, alors que tout le temps le besoin était de chercher Dieu,de chercher la réalisation de la présence de Dieu, de chercherà Le connaître correctement? Tournez-vous encore et encorevers l’intérieur et réalisez :

Le royaume de Dieu est établi au-dedans de moi. Je n’ai pasbesoin d’aller quelque part ni de chercher quelque chose. Je n’aibesoin que de savoir, d’être tranquille et de savoir. «Sois tran-quille et sache que je suis Dieu». Sois tranquille et sache queJe qui te parle de l’intérieur suis Lui. Sois en paix ; ne crainspoint. Je suis Lui et Je suis avec toi ; J’étais avec toi avantqu’Abraham fût ; Je serai avec toi jusqu’à la fin du monde.Pourquoi chercher quoi que ce soit et pourquoi désirer quoi quesoit? Pourquoi prier pour quoi que ce soit? Je suis ici au centrede toi, et Je te donnerai toutes choses – et davantage – que toi,toi-même, pourrais jamais demander, connaître ou désirer.Mais laisse-Moi faire.

Je suis ici au centre de toi. Aie confiance en Moi ; écoute Mavoix. Sois tranquille et sache que Je, ici, au-dedans de toi, suisDieu. Sois tranquille et sache que Je suis plus près que tonsouffle – Je, Dieu, suis plus près que ton souffle. Tu n’as pasbesoin de combattre, tu n’as pas besoin de lutter. Ce n’est pas


185

par le pouvoir, ni par la force, mais par Mon Esprit, par le Jequi est en toi. Détends-toi, reste assis, sois calme. Dans le calmeet la confiance chaque chose te sera révélée. En Ma présence estl’accomplissement. Là où est Ma présence il y a la paix, lasûreté, la sécurité et l’harmonie. Ma grâce est à l’œuvre au-dedans de toi – la grâce de Dieu. Compte sur Elle. «Ma grâce tesuffit ». Repose-toi, demeure dans cette Parole, et laisse cetteParole demeurer en toi.

«Je ne t’abandonnerai jamais, ni ne t’oublierai». Détends-toi, Je serai avec toi jusqu’à la fin du monde. Ne combats pas ;ne lutte pas. Je en toi, et toi en Moi. Qu’y a-t-il d’autre? Qu’y a-t-il de plus?

Je suis ton pain, ta viande, ton vin et ton eau. Je suis larésurrection de ton corps – Je, ce pouvoir au-dedans de toi, suisla résurrection. Il reconstruira ton corps si les années de saute-relles l’ont dévoré. «Détruisez ce temple, et en trois jours je lereconstruirai» – Je, au centre de toi, non pas quelqu’un là-hautsur une sainte montagne ni quelqu’un dans un saint temple.Non, Je, au centre de toi, reconstruirai le temple de ton corps,un corps complètement neuf, si tu veux simplement te détendreen Moi, te détendre dans l’assurance que J’ai été avec toi avantqu’Abraham fût, et que Je ne t’abandonnerai jamais ni ne t’ou-blierai jamais.

Je suis la résurrection de ton corps, la résurrection de tonfoyer, la résurrection de ta fortune et de ta renommée. Je suis larésurrection de n’importe quoi que tu as perdu. Je suis la résur-rection et Je suis la vie, et ce que Je suis est le Je qui est au-dedans de toi, plus près de toi que ton souffle et plus proche quetes mains et tes pieds. Mais ne Me recherche pas pour les painset les poissons : cherche-Moi pour Moi ; cherche à demeurer enMoi. Cherche à Me connaître correctement – Moi, au centre detoi. Cherche à trouver ta paix, ta sûreté et ta sécurité au-dedansde Moi. Ne cherche pas les pains et les poissons: cherche la réa-lisation de Moi, et Je serai la présence qui sort devant pouraplanir les chemins montueux. Je serai l’amour qui t’accueilleen chaque Âme.

186

Abnégation

Maintenant, dans une méditation complètement détendue,abandonnez ce monde, abandonnez tout désir. Vous avez main-tenant la capacité d’abandonner tous les désirs, excepté le désirde bien connaître Dieu, de laisser tomber toute inquiétude pourla santé, les ressources, la maison, de laisser tomber touteanxiété concernant amis ou parents. Déposez tout cela en Dieu,parce que si Dieu ne peut pas en prendre soin, vous ne le pou-vez certainement pas ; mais Dieu peut, si vous voulez bienabandonner vos inquiétudes et vos désirs.

Souvenez-vous que vous ne pouvez pas vous cramponner àquelque chose et l’abandonner. Vous ne pouvez pas abandonnerquelque chose et vous y cramponner. Ou bien vous allez conti-nuer à vous y cramponner et finir par apprendre que vous, parvous-même, ne pouviez pas faire la chose, ou bien vous allezl’abandonner. Abandonnez toute anxiété pour vous-même oupour qui que ce soit. Abandonnez toute inquiétude pour vous-même ou pour quelqu’un d’autre.

Je t’abandonne toutes choses ; je ne retiens rien ; je ne gardeaucune image mentale dans ma pensée pour m’en inquiéter.Mon seul désir est de bien te connaître, de vivre pour toujoursdans le souvenir que Tu es en moi, et que Ton royaume entier esten moi. Je me repose dans Ta grâce ; je me repose dans ta paix.

Père, pardonne-moi si j’ai cherché quelque chose d’autre queTa paix et la santé de Ton maintien. Père, pardonne-moi si j’aijamais cherché quoi que ce soit d’autre que ta grâce ou ressentiavoir besoin d’autre chose que Ta grâce. Ta grâce me suffit. Jevis par Ta grâce ; je vis parce que je suis héritier de Dieu et co-héritier avec le Christ.

Les malheurs terrestres, les inquiétudes terrestres, les anxié-tés terrestres, tout cela disparaît parce que je suis chez moi enToi, un avec Toi. Tu es en moi et moi en Toi, et par conséquentnous sommes un. Dans cette unicité se trouve ma plénitude,


187

mon accomplissement, ma perfection. Si j’avais Toi et le mondeentier, je n’aurais rien de plus que si j’avais Toi seul.

Je demeure constamment dans la réalisation que là où Tu esje suis, que nous sommes inséparable, indivisible, et que Tuconnais mon besoin. C’est Ton bon plaisir de me donner leRoyaume – le Royaume qui est déjà établi en moi.

Tu ne me quitteras jamais, ni ne m’oublieras. Que je soisbon ou mauvais, riche ou pauvre, malade ou bien portant, Tu nem’oublieras jamais. Par la réalisation de cela, les années dévas-tées par les sauterelles sont restaurées, et je suis de nouveauintact – intact grâce à la réalisation de Ta présence, grâce à laréalisation de l’inséparabilité et de l’indivisibilité. Dieu est lePère et Dieu est le Fils, et nous sommes un. Dans cette unicitéconsciente se trouve mon intégralité.

Le soleil, la lune, et les étoiles là-haut dans le ciel sont sousle gouvernement de Dieu ; la marée monte et descend sous legouvernement de Dieu; les arbres, l’herbage et les plantes crois-sent ; les fleurs fleurissent ; les fruits mûrissent – tout cela sousla grâce de Dieu. Les troupeaux paissent sur des milliers de col-lines sous la grâce de Dieu. Le charbon et les diamants sontdans le sol, et les perles dans la mer – tout sous la grâce de Dieu.Des substances extraites du sol, que nous utilisons aujourd’hui,ont été placées là il y a des milliers d’années ; des substancesqui seront nécessaires dans des milliers d’années se formentdans la terre et l’eau actuellement.

Il est pourvu à chaque besoin par la grâce de Dieu. La grâcede Dieu, en vérité, me suffit. Toutes choses m’ont été donnéespar la grâce de Dieu – non par la force, ni par le pouvoir ou laprière, mais par la grâce de Dieu. Ainsi, je me détends en Dieu,et je reçois le même gouvernement-Dieu que celui qui dirige laterre et toutes ses activités. Je suis en toi, et Toi en moi, et noussommes un.

N’ayez aucune pensée anxieuse pour quoi que ce soit dansle domaine extérieur ; n’ayez aucune pensée anxieuse pour quique ce soit dans le monde. Le royaume de Dieu est déjà établi

188

au-dedans de vous, et la grâce de Dieu vous suffit. Ne vousinquiétez pas !

*****

NOTES DE VOYAGE

Une des plus grandes découvertes de cette époque est quenos problèmes sont causés par une malfaçon mentale univer-selle et impersonnelle, produite par une acceptation de lacroyance en deux pouvoirs. Nous pouvons commencer à dimi-nuer l’activité de cette malfaçon et par là diminuer nos pro-blèmes, au moyen de la réalisation quotidienne de l’impuis-sance de la croyance universelle, et du rappel quotidien quel’Esprit, ou vérité, est le seul pouvoir agissant en tant que cons-cience individuelle.

Nos étudiants n’oseront pas oublier un seul jour que quoiqu’il se produise dans leur expérience, cela arrive comme acti-vité de leur propre conscience, et qu’il est donc essentiel qu’il yait un rappel constant de Dieu comme le seul et unique pou-voir, avec la conviction que ce pouvoir n’est pas dans une per-sonne ni un effet, mais seulement dans la conscience invisiblede l’individu.

À cause du sens mesmérique mondial, nous devons régu-lièrement rappeler à notre connaissance consciente la com-préhension de ces principes révélés. En négligeant ces prin-cipes, nous acceptons sans le savoir les problèmes de l’existencehumaine. Au contraire, en nous remémorant consciemmentque Dieu est le seul pouvoir et qu’il n’y a aucun pouvoir dansl’effet, nous dissipons la croyance illusoire en deux pouvoirs etson activité.

Dans le but de se construire une conscience de la vérité,tous les étudiants de La Voie Infinie devraient connaître leschapitres suivants aussi bien que leur nom:


189

* Le Nouvel Horizon, du livre La Voie Infinie,* Dieu Est Un, dans Vivre La Voie Infinie,* Protection (Lettre de mars 1986),* Brisez les Chaînes qui vous Entravent (Lettre d’octobre

1983),* La Contemplation Développe l’Observateur (Lettre d’août

1986),* Introduction, et Aime Ton Prochain, dans Pratique de la

Présence Divine,* Les Rapports Mutuels Fondés sur l’Unité, dans L’Art de la

Guérison Spirituelle.

Le résumé de notre travail jusqu’ici cette année se trouvedans l’enregistrement de la « Classe spéciale de New Yorkd’août 1961». Cette session de deux heures eut lieu la troisièmesemaine d’août avec 160 étudiants, certains venus de Chicagoet de la Floride.

Nous serons à Hawaï jusqu’à un autre avis.

Aloha,

Joël

190

Chapitre XI

RESSOURCES ET SECRET

La promesse, «Fils, tu es toujours avec moi, et tout ce quej’ai est à toi », nous amène à présumer qu’il est naturel et nor-mal de faire l’expérience de l’abondance, mais à moins de com-prendre le principe sous-jacent à cette promesse, les ressourcesdeviennent plus ou moins accidentelles plutôt que l’applicationd’un principe spirituel défini. Du fait d’une croyance invétéréeque les ressources sont quelque chose qui vient à nous, grandnombre d’entre nous ont consacré beaucoup de temps à prierpour les avoir, un temps qui a été largement gaspillé parce queles ressources ne viennent pas à nous: les ressources trouventleur voie à partir du dedans de nous ; les ressources sont quel-que chose que nous exprimons.

Les ressources sont tout aussi spirituelles que l’intégrité,la loyauté, la moralité et l’honnêteté, mais nous ne pouvonspas prier pour ces qualités parce qu’elles sont incorporées dansnotre conscience, que nous les exprimions ou pas dans la tota-lité de notre compréhension. Personne ne doute qu’il possèdeune mesure entière d’intégrité, d’honnêteté, de loyauté, de fidé-lité et de bienveillance. La question est : dans quelle mesuresouhaite-t-il les exprimer ou bien quelles excuses donne-t-ilpour les laisser en lui inexprimées.

Les ressources sont tout aussi spirituelles que ces qualités,et par conséquent, pour faire l’expérience de ressources, il fautqu’elles soient exprimées par nous. Cela n’est pas quelquechose qui vient à nous : c’est quelque chose qui part de nous etpuis revient. Le pain que nous jetons sur les eaux est le pain

191

qui revient à nous. La raison pour laquelle il y a tellement degens avec les doigts brûlés est qu’ils ont tenté d’obtenir le painque quelqu’un d’autre avait placé sur les eaux. La vie ne nouspermet pas de prendre à un autre ce qui lui appartient, et parconséquent le seul approvisionnement sur lequel nous avonsun titre spirituel est le pain que nous avons nous-même placésur les eaux de la vie. Ce qui sort de nous est ce qui nousrevient, « serré, secoué et débordant », mais cela ne peut pasrevenir à nous à moins que nous ne l’ayons d’abord envoyé.

Afin que les ressources reviennent à nous, elles doiventd’autant plus être exprimées spirituellement qu’elles sont spi-rituelles. Il y a beaucoup d’exemples donnés par le Maître surla façon de jeter notre pain sur les eaux. Pour commencer, ilnous dit de pardonner soixante-dix fois sept fois, de pardonnerà ceux qui de n’importe quelle manière nous offensent. Il nousdit de prier pour nos ennemis, pour ceux qui nous maltraitentet nous persécutent. Ceci ne signifie pas obligatoirement ceuxqui offensent seulement vous ou moi. S’ils offensent notre pro-chain, ils nous offensent ; s’ils offensent notre race, ils nousoffensent ; et en dernière analyse, s’ils offensent ce monde den’importe quelle manière, ils nous offensent parce que noussommes tous des parties d’un seul entier. Il n’y a qu’un seulDieu, un seul Père de nous tous, et nous sommes tous frèreset sœurs ; c’est la raison pour laquelle quiconque offense l’und’entre nous, nous offense tous.

Et il se fait donc que sous cette loi du Christ, nous sommesappelés à pardonner à ceux qui offensent, à prier pour ceux quinous persécutent et nous trompent, à prier pour nos ennemisencore davantage que pour nos amis. Car, «si vous aimez ceuxqui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publi-cains n’agissent-ils pas de même ? Priez pour ceux qui vousmaltraitent et vous persécutent, afin que vous soyez fils devotre Père qui est dans les cieux» (Matthieu : 5 : 46, 44, 45).Être enfant de Dieu signifie être héritier de Dieu, co-héritier detoutes les richesses que Dieu accorde qu’en apprenant à prierpour tous les ennemis, les nôtres et ceux de l’humanité, en

192

apprenant à pardonner même jusqu’à quatre cent quatre-vingt-dix fois à ceux qui nous offensent. Aurions-nous jamais à par-donner la quatre cent quatre-vingt-onzième fois si nous avionspardonné quatre cent quatre-vingt-dix fois?

Prier pour nos ennemis et leur pardonner sont deux maniè-res par lesquelles nous pouvons jeter notre pain sur les eaux,deux manières, donc, par lesquelles nous pouvons faire ladémonstration de ressources spirituelles. Une autre façon dejeter notre pain sur les eaux est de prendre toute mesure qu’ily a lieu de prendre pour l’orphelin, le pauvre et le vieillard,ceci afin de prouver que nous aimons notre prochain commenous-même, et pas seulement le prochain qui est de notre mai-sonnée personnelle ou religieuse. Nos prochains sont les gensde chaque religion, de toutes les races et croyances, et nousdevons donc prélever quelque chose pour eux tous sur notredîme.

La reconnaissance comme preuve de réceptivité

Il y a beaucoup d’autres manières de jeter notre pain surles eaux, mais la plus grande de toutes est la reconnaissance.La gratitude revêt beaucoup de formes. En général, par exem-ple, c’est un sentiment de gratitude qui pousse à envoyer deschèques à «Care», à l’Association contre la tuberculose, contrele cancer, ou à une autre œuvre de bienfaisance préférée.

Il y eut un temps où la reconnaissance était exprimée parle paiement de la dîme, et on enseignait que par la dîme quel-qu’un exprimait sa gratitude envers la Source d’où il tirait sanourriture et son réconfort spirituel, et ceci désignait norma-lement l’église. Aussi longtemps que la dîme était payée parsentiment de reconnaissance, elle était une bénédiction pourceux qui la payaient et pour ceux qui la recevaient. Mais lors-qu’elle devint plus ou moins un marchandage, un troc, ou uneaffaire de pourcentage, en s’abaissant jusqu’au niveau où unepersonne s’imagine qu’en donnant dix pour cent à Dieu elle va


193

recevoir quatre-vingt-dix pour cent, elle perd toute efficacité.On doit faire attention à ne pas payer la dîme en vue d’unerécompense, parce que dans ce cas la dîme n’est qu’une propo-sition commerciale et non un exercice spirituel.

Aujourd’hui, bien que la dîme soit encore pratiquée parmiles Mormons, les Quakers, et quelques autres groupes rares,elle a généralement disparu et n’est plus reconnue comme unmoyen d’exprimer sa gratitude pour ce que nous recevons de laSource spirituelle de nos vies ainsi qu’on la reconnaissaitautrefois.

Ceux qui redécouvrent la joie et le privilège de la dîme etqui adoptent la méthode enseignée par le Maître de réaliserleurs bienfaisances anonymement sans laisser quelqu’unsavoir ce qu’ils font, apprennent bientôt qu’il y a un Père quivoit dans le secret et qui récompense ouvertement.

La reconnaissance ne consiste pas à remercier Dieu pourquelque chose que nous avons ou pour quelque chose qui vientà nous, parce que c’est une idée fallacieuse de croire en un Dieuqui pourvoit seulement pour vous ou moi, ou qui envoie deschoses exclusivement pour nous. Le Dieu que nous adorons estun Dieu qui est responsable de tout le bien sur cette terre etsur toutes les autres planètes qui existent. À mon sens, la gra-titude trouve sa plus haute expression dans la réalisation deDieu comme la Source de tout ce qui est visible. Le soleil, lapluie, les rivières, lacs et montagnes, toutes ces choses exis-tent en tant qu’expression de l’Être infini de Dieu, de Son abon-dance infinie répandue pour les fils et filles de Dieu, non pourun ou deux, non pour quelques rares favoris, mais pour tous.Le fait qu’un si grand nombre d’entre eux n’en reçoit que tel-lement peu n’a rien à voir du tout avec Dieu : cela n’a à voirqu’avec leur état individuel de réceptivité, et ils peuvent prou-ver le niveau de leur réceptivité seulement par la quantité depain qu’ils jettent sur les eaux.

Gratitude que les poissons soient dans la mer et les oiseauxdans l’air, gratitude qu’il y ait des troupeaux sur des milliers decollines, que les arbres fleurissent et extériorisent la grâce de

194

Dieu dans la luxuriance de leur feuillage, gratitude pour toutce que nous voyons depuis notre éveil le matin jusqu’à notrecoucher le soir, gratitude pour le fait que la vie continue dansle sommeil aussi bien qu’en état de veille, et que même pen-dant que nous sommes au repos le principe de vie est au travailpour nous ; la reconnaissance de Dieu comme la Source detoutes ces bénédictions est pour moi la forme de gratitude laplus élevée parce qu’il n’y a là rien de personnel : c’est simple-ment un sentiment de gratitude que l’infinité de Dieu soitomniprésente pour que nous la partagions tous et que nous lapartagions tous en proportion de notre propre réceptivité.

Il n’y a aucun favoritisme de la part de Dieu; Dieu ne donnejamais plus à l’un qu’à l’autre. Dieu n’a aucun enfant préféré ;Dieu n’a aucune race préférée ; Dieu n’a pas de nation favorite.Il a pu y avoir un temps où certains d’entre nous croyaient qu’ily avait des nations meilleures que d’autres, mais les derniersquarante ou cinquante ans devraient suffire à nous convaincretous qu’il n’est pas trop sage de prétendre qu’une nation a dela vertu au contraire d’une autre. Il serait difficile de croireque Dieu fait prospérer une nation parce qu’elle est très bonneet en punit une autre par la carence parce qu’elle est très mau-vaise.

En avançant sur le chemin spirituel, nous apprenons quenous n’avons pas santé ou abondance du fait de quelque vertupersonnelle. Quand nous voyons des hommes et femmes bonset vertueux souffrir soit de maladie soit de carence, et à côtédes coquins par centaines dans l’abondance de santé et de res-sources, il est très difficile d’accepter la doctrine d’un Dieu depunition et de récompense.

Mes nombreuses années sur ce chemin ont démontré à masatisfaction que les ressources sont en proportion directe denotre réceptivité, c’est-à-dire du degré de gratitude que nousexprimons sous la forme de pain placé sur les eaux commebienfaisance, pardon ou prière pour nos ennemis, parce quedans ce cas nous sommes en train d’exprimer des principes spi-rituels.


195

Il y a des gens qui distribuent de grandes fortunes ; cer-tains, c’est vrai, sans arrière-pensée, mais beaucoup ne don-nent pas dans la ligne des principes spirituels parce qu’ils sontprincipalement influencés par des considérations personnellespour leur don. Il est impossible de mesurer combien on devraitdonner pour être «du bon côté de Dieu», si la mesure est faiteen termes de choses matérielles. Ce n’est pas le montantdonné, mais le montant donné en proportion des possessionsactuelles qui est la chose importante. C’est probablement pour-quoi la veuve qui mit ses deux piécettes fut si grandementbénie. Le seul étalon est combien d’amour est donné, combiende coopération, combien de reconnaissance, combien de par-don, combien en dîme, combien de prières en secret, et com-bien de dons secrets sans attirer l’attention sur soi.

La graine doit être nourrie en secret

Ici, nous arrivons à l’un des principes les plus profonds detout l’enseignement du Maître, le principe du secret. Dans leSermon sur la Montagne, Jésus enseigne que nous devons prieren secret, en ne permettant à personne de savoir que nousprions, et ne pas prier pour être vu des hommes. Il est impor-tant de se souvenir que le Maître nous dit que ceux qui prientouvertement reçoivent bien quelque bénéfice dans les yeux deleurs congénères, mais perdent le profit qui vient de Dieu, lagrâce de Dieu. Il nous dit que nous ne devons pas faire nosaumônes pour être vu des hommes, mais secrètement en nelaissant pas notre main gauche savoir ce que fait la droite.Ainsi nous avons à faire un choix – ou bien de chercher l’ap-probation de l’homme ou bien la grâce de Dieu.

Il y a une raison à ceci : par l’enseignement spirituel, laVérité, qui est synonyme de Dieu, d’amour, du Christ, est plan-tée en nous à la manière d’une graine. Si un tel enseignementpouvait nous être communiqué dans sa totalité à un momentquelconque, il nous élèverait instantanément hors de nous-

196

même et nous ferait monter directement en haut du ciel, maisl’enseignement de la vérité n’est qu’une continuelle plantationde graines dans notre conscience. Quand elle est reçue dansnotre conscience, elle n’est pas un fruit prêt à être mangé, àen profiter ou à partager avec notre prochain. Elle n’est qu’unegraine, et une fois que cette graine a été semée dans notre cons-cience, elle a besoin d’être soignée, nourrie, alimentée et veillée.Il faut qu’elle ait la possibilité de s’accomplir, de prendreracine, d’éclater et de commencer à fleurir.

C’est pour cette raison que nous devons garder ces joyauxde vérité cadenassés au-dedans de nous, ne les partageant avecpersonne, aussi proche de nous que puisse être cette personne,parce que si nous le faisions, alors même que nous pourrionsavoir l’approbation de ceux avec qui nous partagerions cesjoyaux de vérité, nous perdrions la grâce de Dieu. Dure décla-ration, bien sûr, mais vraie néanmoins, parce que ce serait gas-piller ce qui ne nous appartient pas encore et qui reste seule-ment une graine mais pas encore un fruit. Ceci n’est pas trèsdifférent de prendre soin d’un jardin. Aucun jardinier ne peutenterrer des graines dans son jardin, et puis les déterrer lesunes après les autres pour les distribuer, et revenir six moisplus tard en s’attendant à trouver une récolte. Il n’y aurait rienparce que la nature n’aurait pas eu la chance ou l’occasion defaire son travail ; les processus secrets qui se déroulent pro-fondément en terre n’auraient pas eu ces graines à leur dispo-sition.

Et de la même manière, une graine de vérité semée dansvotre conscience ou la mienne exige le temps nécessaire pours’accomplir avant de pouvoir arriver à la réalisation pleine-ment épanouie. Pendant qu’elle est enfermée dans l’obscuritéau-dedans de nous, un processus est en marche en nous, unprocessus invisible très semblable à la période de neuf mois degestation qui sont nécessaires au développement de l’enfantdans le sein de sa mère. Le fœtus doit rester là pendant tout letemps prévu; il doit être nourri ; il doit lui être permis de s’ac-complir. Puis, quand le temps est venu, il peut naître.


197

Que ce soit notre gratitude envers Dieu ou les uns enversles autres, que ce soit nos bienfaits, que ce soit notre pardonaux ennemis ou nos prières pour eux, toutes ces choses sontdes graines de vérité que nous prenons au-dedans de nous,avec lesquelles nous vivons et que nous pratiquons encore etencore jusqu’à ce qu’un jour le bébé sorte brusquement, et c’estun bébé entièrement épanoui. Quand notre bébé de vérité estfort, alors nous pouvons commencer à partager et à donner.

C’est ce que font nos praticiens et instructeurs. La véritéqui est arrivée à la réalisation en eux est devenue une véritédémontrée qu’ils peuvent partager, et le fait qu’elle soit devenuevérité démontrée en eux en fait du pouvoir. Alors ils sontcomme le Maître dont il a été dit: «Car il enseignait avec auto-rité, et non comme les scribes». Il parlait avec cette autoritéparce qu’il avait eu de longues, longues années – une trentaine– à garder la vérité enfermée au-dedans de lui, n’essayant pasde prêcher, n’essayant pas d’enseigner, n’essayant pas de gué-rir, mais seulement de réfléchir à ces vérités en lui, y pensant,vivant avec elles, les pratiquant, et étant reconnaissant de lesavoir. Ensuite, quand il fut prêt, il put sortir et démontrer ce quiétait devenu complètement épanoui en lui, sa Grâce spirituelle.

Très souvent, une vérité se révèle à nous pendant que nouslisons un livre, méditons, ou écrivons. Soudain, une vérité quenous avions connue intellectuellement devient une véritévivante, vitale, réalisée ; et quand ceci se produit, nous pou-vons sortir et la partager, et des résultats s’ensuivent. J’ai faitune habitude de ne jamais enseigner une vérité qui n’avait pasété d’abord réalisée et démontrée par moi. Pendant de nom-breuses années, des étudiants m’ont interrogé au sujet du Ser-mon sur la Montagne, et ma réponse était toujours que jel’avais lu mais pas compris, et que je ne pouvais donc pas l’ex-pliquer. En 1956, cependant, une réalisation entièrement déve-loppée me fut donnée au milieu d’une classe pendant que j’étaisassis sur l’estrade, et durant l’année 1956, ce qui s’était révéléà moi fut donné dans mes classes, parce que c’était alorsdevenu une réalité réalisée. Naturellement, ce ne fut pas rendu

198

public par l’écrit, mais maintenant c’est publié dans notre der-nier livre, Le Tonnerre du Silence.

Il y a des vérités dans la Bible dont personne n’a le droitde parler, excepté celles qui deviennent vivantes chez une per-sonne, se prouvant et se démontrant elles-mêmes de tellemanière que cette personne a dès lors quelque chose de la Bibleà partager.

Pratiquez, mais ne prêchez pas

Si vous pouvez ressentir quelque justesse dans ce que jevous ai dit au sujet des ressources et que vous avez commencéà le pratiquer, vous devriez vous souvenir de le garder aussienfermé dans votre conscience. Trouvez un moment chaquejour pour pardonner aux ennemis du monde aussi bien qu’auxvôtres, et priez pour eux. Trouvez un moment chaque jour pourpayer la dîme d’une manière ou d’une autre ; pratiquer l’habi-tude de mettre de côté un montant spécifique de votre revenupour n’importe quel organe de bienfaisance que vous souhaitezaider, mais gardez secrets ces actes de philanthropie.

Ne parlez pas de la vérité que vous êtes en train d’apprendre.Par exemple, cette année on vous a donné trois grands mots :Omniprésence, Omnipotence et Omniscience. Ne parlez pasde ces mots, parce que si vous le faisiez, vous prendriez lesgraines et les disperseriez à la surface de la terre au lieu de lesenterrer dans le sol. Prenez plutôt ces trois mots dans votreconscience, réfléchissez-y, et chaque fois qu’une indication seprésente à vous d’une forme fausse de pouvoir, réalisez au-dedans de vous que cela ne peut pas être vrai si l’Omnipotenceest vraie. Chaque fois que se présente à vous quelque chosed’une nature erronée ou destructrice, réalisez en vous-mêmeque dans la lumière de l’Omniprésence cette présence-là nepeut pas être. N’importe quand une tentation vous vient d’al-ler à Dieu pour Lui dire quelque chose au sujet de vos pro-blèmes, ramenez aussitôt à votre pensée le mot Omniscience


199

– tout-savoir, toute-sagesse – et rappelez-vous que Dieu saitdéjà tout.

Travaillez consciemment et continuellement avec ces troismots, mais par-dessus toutes choses, silencieusement et secrè-tement, jusqu’à ce qu’ils aient eu le temps et l’occasion deprendre racine en vous et de sortir comme bébé entièrementdéveloppé. Alors vous comprendrez la signification de l’Imma-culée Conception et de la Naissance Virginale ; vous compren-drez que toute conception est spirituelle. Les idées de véritésont conçues au-dedans de vous. Elles sont comme des grainesque vous plantez et avec lesquelles vous travaillez jusqu’à cequ’elles s’enracinent en vous. Considérez-les et réjouissez-vousde les connaître jusqu’à ce jour où vous trouverez que cesgraines de vérité sortent en tant que naissance virginale. Alors,ce sera fait avec des résultats, avec de la joie et avec du chant.

Les hommes sages du monde viendront et s’inclinerontdevant cette vérité née en vous ; hommes et femmes vous ren-dront hommage à cause de cette vérité qui dès lors ira devantvous dans le monde pour le bénir.

Il pourrait se faire que lorsque vous commencerez à pré-senter la vérité au monde, vous ayez aussi à la faire descendreen Égypte pour la cacher. La réaction du monde à la vérité esttoujours de tenter de la détruire parce que la vérité détruit lesaises de la vie humaine ; elle détruit tout autant le bien maté-riel que le mal matériel. La vérité détruit le bien personnel etélève à sa place l’amour divin, un amour que nous pouvons par-tager les uns avec les autres, pas en tant que membres d’unpetit groupe religieux, mais un amour que nous pouvons par-tager avec tous nos prochains, amis ou ennemis. Nous devonsl’amour à notre prochain quelles que soient ses opinions reli-gieuses ou médicales, et nous aimons notre prochain suffi-samment même pour contribuer à financer ses hôpitaux, quenous en usions ou pas.

Sauf pour ceux qui recherchent la vérité, la vérité rend engénéral les gens très mal à l’aise. C’est parce que plus nousentrons dans l’esprit, plus nous sommes écartés des modes du

200

monde et de ses moyens de vivre. Le blasphème et la vulgariténous deviennent encore plus odieux qu’auparavant, et nousnous sentons plus mal à l’aise en face de quelque offense insi-gnifiante que certains face à des offenses majeures.

De sorte que lorsque la vérité est présentée sous forme con-crète à ceux qui sont encore satisfaits de ce sens humain de lavie, soyez certains que vous les offensez, et ils vont se retour-ner et vous le rendre, à moins que vous ne soyez assez sagepour savoir qu’aucun pouvoir n’a été donné à une expériencemauvaise. Tout pouvoir est de Dieu et ce pouvoir est bon.

Trop souvent les gens veulent partager avec d’autres lavérité qu’ils ont ; ils voient les autres dans la détresse et res-sentent que ce qu’ils ont pourrait être si important pour ceuxqu’ils veulent aider qu’ils se précipitent chez eux et leur en par-lent. Mais quand ils sont tentés de la sorte, ils devraient sesouvenir de cet enseignement du secret, se souvenir qu’ils peu-vent gagner la bonne disposition d’un voisin, mais qu’ils serontaussi dépossédés de la Grâce divine.

Maintenez la vérité au-dedans de vous jusqu’à ce qu’ellevienne à réalisation. Donnez-en les fruits sous forme de pardon,de prières, de dîme. Toutes ces choses peuvent être faites, maisgardez-en le secret jusqu’à ce que vous sachiez effectivementqu’elle est si clairement établie en vous que vous pouvez la par-tager librement et généreusement, sans crainte de la perdre.

Pratiquez ces principes, cadenassez-les au-dedans de vous,cogitez-les, méditez à leur sujet jusqu’à ce qu’ils produisent desfruits selon leur espèce, et alors vous serez réellement recon-naissant de cette leçon et vous récolterez une riche moisson :

Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes,Afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison ;Mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Éternel des armées,Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux,

si je ne répands pas sur vous tellement de bénédictions qu’il n’yaura pas assez de place pour les recevoir.

Malachie 3 : 1


201

NOTES DE VOYAGE

Cette année de conférences et de travail de classe nous amenés du haut en bas de la Californie, et de Los Angeles à SanDiego puis au Texas, Oklahoma, Chicago, Washington et NewYork. À Londres et à Manchester, en Angleterre, il y eut plusde conférences et de classes qu’à aucun des voyages précédents,avec des étudiants venant de nombreuses parties du Royaume-Uni, d’Australie, et aussi d’Afrique du Sud. En Allemagne,nous avons visité Munich, Berlin et Francfort, et nous eûmesdes étudiants non seulement de ces villes mais d’autres, y com-pris un groupe de Hambourg. En outre, il y avait plus d’audi-teurs qu’avant notre classe annuelle de Lausanne en Suisse,et certainement avec une conscience plus profonde. Ceci est labeauté du travail – d’être témoin de l’état de conscience plusprofond et plus riche atteint d’année en année.

Après une absence de cinq ans, j’ai eu l’expérience de la joiede la réunion avec des étudiants de Stockholm, en Suède, enrencontrant les premiers étudiants de là-bas, et de nouveauxqui avaient récemment trouvé La Voie Infinie. Cette classenous a donné deux enregistrements importants sur les prin-cipes de base de La Voie Infinie que chaque débutant doitapprendre et que chaque étudiant avancé doit connaître, à lafois afin de communiquer le message et de faire du travail deguérison. De Stockholm, nous avons volé vers La Haye pournotre classe annuelle. Beaucoup de ces étudiants ont été avecnous depuis ma première visite en Hollande avec La Voie Infi-nie, aussi notre visite fut-elle, comme chaque fois, une occa-sion joyeuse. Ensuite, un vol en jet au-dessus de « la mare »nous amena à New York pour un court séjour avec nos étu-diants, et de là, retour à la maison, à Hawaï, après une courteescale à Los Angeles.

Puis-je exprimer l’espoir que vous avez pleinement bénéfi-cié de nos Lettres de 1961 sur la voie de vie contemplative et

202

que vous avez vu les séries sur le même sujet qui ont été misesen si belle présentation par The Mirror, magazine publié enNouvelle-Zélande.

Dans mes voyages autour du monde, je viens naturellementen contact étroit avec des groupes de La Voie Infinie danschaque pays, et j’ai l’occasion de voir non seulement la crois-sance de certains de ces groupes mais leur activité toujoursgrandissante en nombre ou en profondeur d’aboutissement spi-rituel. D’autant plus que les mêmes écrits et enregistrementssont utilisés par tous les groupes de La V.I., il est évident quele facteur principal dans le développement d’un groupe est leconducteur.

Notre travail dans La Voie Infinie n’est pas un travail orga-nisé, et il n’y a aucune école qu’on puisse suivre. Ceci rendimportant pour tous ceux qui ont des groupes d’apprendre com-plètement la lettre du message et d’atteindre une consciencede guérison.

Si un étudiant entreprend une activité de groupe avantd’être bien enraciné dans la lettre du Message ou avant d’avoiratteint quelque degré de conscience de guérison, il n’aura natu-rellement pas le même degré de dépliement spirituel que ceuxqui sont plus avancés dans la lettre et dans l’Esprit. Ces étu-diants doivent donc être très patients et diligents dans l’étudeet la pratique jusqu’à ce qu’ils soient convenablement préparés,et alors ils trouveront que leur groupe reflète leur propre étatde conscience réalisé.

Parfois, ceux qui ont des groupes n’ont pas encore appriscomment indiquer aux autres quels livres étudier et commentutiliser la Lettre mensuelle dans l’expérience quotidienne.Ceux qui suivent les réunions de groupe comptent naturelle-ment sur la personne qui conduit la réunion pour les aider dedifférentes manières. Ils veulent savoir comment étudier etdans quel ordre lire les livres. J’ai suggéré que les nouveauxdans ce Message commencent par Vivre la Voie Infinie afin d’ac-quérir quelques connaissances des principes de base. De là, ilsdevraient étudier la Pratique de la Présence Divine. Une fois


203

que l’étudiant commence à devenir conscient de la Présence età être de plus en plus témoin de l’effet de cet avertissement dela présence, lui vient un état de calme intérieur qui le prépareà l’étude de L’Art de la Méditation.

Quand une certaine compétence dans la méditation a étéobtenue, l’étudiant est préparé pour une étude et une pratiqueplus sérieuses, et il est alors prêt pour L’Art de la GuérisonSpirituelle, La Voie Infinie, Interprétation Spirituelle de l’Écri-ture, et d’autres écrits. Les jeunes étudiants ont le droit d’es-pérer que ceux qui sont chargés de groupes sachent quellesbrochures peuvent être utilisées pour des aides spécifiques,telles qu’Une Leçon à Sam et du travail pour les jeunes dansLes Lettres de La Voie Infinie de 1955, les opuscules Vérité pourles Professionnels et Affaires et Vente pour hommes et femmesd’affaires, ainsi que Le Profond Silence de Ma Paix et Le Secretdu Vingt-Troisième Psaume pour le chercheur.

Pour expliquer jusqu’où l’effet d’une conscience transfor-mée peut se répandre, prenons l’exemple d’une maisonnée decinq ou six membres, une famille moyenne de moyens modé-rés et de caractère raisonnablement sérieux, avec leurs plai-sirs et douleurs, succès et échecs, harmonies et discordes. Unmembre de cette famille, cherchant une solution à un pro-blème, voulant trouver le calme intérieur, insatisfait de la viequotidienne ordinaire, entend parler d’un enseignement spiri-tuel tel que La Voie Infinie. Une des premières découvertes quefait ce chercheur est qu’il n’est pas nécessaire de vivre commeun fils prodigue, séparé et coupé de la divine Source de vie.Finalement, pas à pas, il découvre que l’homme ne vit pas depain seulement – par l’argent ou les amusements – et qu’il nereçoit pas non plus de satisfaction complète dans les relationshumaines, les succès ou profits de ce monde. Il découvre bien-tôt qu’une unité avec la source de vie, le pain ou pain vital, estrévélée, et que les vérités apprises par l’étude et la méditationforment maintenant une nouvelle conscience plus élevée quiest la source d’une vie nouvelle : la vie re-née.

204

Comme cette conscience plus élevée évolue par une étudeplus approfondie, la pratique et la méditation, l’étudiantdevient conscient d’une Grâce intérieure qui apporte alors denouvelles formes d’harmonie et de paix dans son existence. Nonseulement elle dissout des qualités caractéristiques de lanature humaine, dévoilant la vraie nature spirituelle, et elleextériorise une harmonie d’esprit et de corps qui ne manifesteplus les maladies ou péchés précédents, mais elle peut aussirévéler des talents artistiques cachés, de musique, littérature,ou bien quelque forme de génie inventif. Progressivement, l’an-cienne personnalité avec ses limitations, ses peurs et ses pro-blèmes commence à s’éteindre pendant que l’Individualité plushaute évolue, faisant apparaître la manne cachée de la vie –la nourriture que le monde ne connaît pas.

Il devient vite apparent à ceux qui ont un discernement suf-fisant que cette transformation se passe, mais, et encore plus,il s’ensuit généralement que ce développement spirituel d’unindividu touche les vies dans sa maisonnée. Ceci peut appa-raître comme relations plus harmonieuses, moins de maladiesou un plus grand succès dans l’expérience des membres de lafamille qui sont employés.

Ainsi, par de nombreuses voies, quand une famille ou mai-sonnée entière est gouvernée et soutenue dans quelque mesurepar la conscience plus élevée atteinte par une personne dufoyer, l’emprise du sens matériel sur chaque membre est dimi-nuée, et fréquemment un ou deux membres d’une maisonnéetransportent par leur déploiement spirituel la famille à traversde nombreuses années de santé, d’abondance et de bonheur. Deplus, il est souvent vrai que par l’étude, la pratique et la médi-tation, le chef d’une affaire devient une loi de paix et de succèspour son personnel entier et toutes les affaires de l’entreprise.

La conscience plus élevée d’une personne ne gouverne passeulement son environnement immédiat, mais elle a aussi l’ef-fet de transformer quelque peu la conscience de tous les indi-vidus touchés par la personne née de nouveau. Le plus souvent,l’étudiant spirituel qui évolue devient le centre d’un groupe de


205

chercheurs ou d’étudiants, et en proportion du développementde sa propre lumière spirituelle, il aide à élever ses étudiants àde plus hauts niveaux de conscience, et ceci est naturellementsuivi d’une plus grande expression d’harmonie, de plénitude etd’accomplissement par ceux de ce groupe. La conscience réali-sée de l’un en attire d’autres qu’à son tour elle élève.

Mais maintenant, un plus grand miracle est visible : commela conscience d’une personne se déplie spirituellement etdevient une loi pour les autres, les aidant à atteindre leurrenaissance, de même la conscience des deux ou plus rassem-blés devient une loi pour un cercle plus large de foyers, d’af-faires et de vies – de vies vécues par moins d’émotions humai-nes et par plus de Sagesse et d’Amour divins.

Arrêtez-vous là et réfléchissez à ce que cela signifie : lamesure de conscience spirituelle atteinte par un nombre d’étu-diants d’une douzaine à une centaine, devient la conscienceplus élevée d’une communauté entière et dans une certaineproportion transforme les vies de tous ceux qui sont dans cecercle plus large.

Est-ce que ceci ne vous montre pas clairement pourquoi dixhommes justes peuvent sauver une ville et pourquoi quelquespersonnes spirituellement évoluées peuvent éliminer de leurcommunauté les éléments les plus grossiers de la naturehumaine et restaurer une plus grande mesure de la consciencedu père sur la terre comme au ciel ? Commencez-vous à voircomment le Jardin d’Éden sera finalement vécu sur la terre denouveau, quand cette Conscience divine sera développée ici etlà autour du monde par des individus et de petits groupes quideviendront de cette manière la conscience plus élevée de cescommunautés?

Observez l’effet sur la maisonnée et la famille là où un oudeux deviennent transformés par l’Esprit. Observez les sallesde classe des professeurs qui ne dépendent plus dans leurenseignement de la seule connaissance humaine, ou l’effet dansune affaire qui a une ou plusieurs âmes spirituellement éclai-rées pour la guider. Il ne faudra pas longtemps pour remar-

206

quer que dans un tel environnement ou communauté l’effet deséléments indésirables diminue et la sagesse et l’amour devien-nent de plus en plus évidents dans la communauté.

Le secret de la vie harmonieuse est, premièrement, latransformation de la conscience d’un individu qui, sur cettebase, devient une lumière pour sa maisonnée et graduellementune lumière pour les deux ou plus d’un groupe. Ensuite, cetteconscience spirituelle unie devient l’Individualité plus élevée debeaucoup de maisonnées, d’affaires et d’activités, et finit parévoluer vers la Conscience divine de la communauté, affectantla santé, le bonheur et même la prospérité de la communauté,changeant la nature de tout l’environnement, dissolvant sespeurs et animosités, et installant un ensemble public spirituel.

De tels groupes actifs dans des villes et communautés dansle monde seront les auteurs de l’établissement en son tempsdu royaume spirituel du ciel sur la terre parce qu’une cons-cience illuminée devient la conscience de ceux qu’elle touche.

En ce mois d’Action-de-Grâce, laissez-moi vous assurercombien je suis vraiment et profondément reconnaissant pourles grandes bénédictions déversées sur moi cette année, ausommet de tellement d’années précédentes de bénédictionsqu’elles ne peuvent pas être comptées. Ceci est une périodedans l’histoire où la grâce du Père est en train d’être révéléesur terre comme elle l’est au ciel. Ceci est la période qui est lafondation de tous les âges spirituels à venir. Ceci est la périodedans laquelle la nature du pouvoir spirituel est en train d’êtrerévélée au monde. Ceci est la période la plus palpitante dedécouverte spirituelle jamais rapportée dans l’histoire. Ceuxqui font partie de cette révélation de l’âge spirituel sont bénisau-delà de toute mesure.

Personne ne peut savoir combien je me réjouis de l’espritqui anime nos étudiants autour du monde, un esprit qui témoi-gne par ses fruits dans tellement de vies et de communautésdes heures qu’ils consacrent à Dieu et à Ses enfants.

Bénédictions et paix,Joël


207

Chapitre XII

LE NOËL SPIRITUEL

Dans la relation de l’arrivée du Christ dans l’Évangile selonSt Luc, le Christ est né dans une crèche parce qu’« il n’y avaitpas de place pour eux dans l’auberge». Il n’y avait pas de placedans l’auberge, et donc le Christ est né dans l’étable de l’au-berge. Ésotériquement, la signification de ceci est que la cons-cience humaine qui est le lieu de la jouissance, du confort etdu divertissement, n’a jamais de place pour le Christ. Quand ily a suffisamment de ressources, de santé, et de confort dansla vie domestique, il y a rarement la place dans cette consciencepour le Christ, et du fait de cette satisfaction humaine, c’esten général seulement quand on fait l’expérience de la maladie,du péché ou de la pauvreté que la conscience est prête à rece-voir la révélation du Christ.

Le plus souvent, ce sont les malades, les pécheurs et lespauvres qui sont les chercheurs. Probablement, au début ilscherchent seulement un soulagement de leurs conditions mau-vaises, discordantes ou malheureuses, mais tôt ou tard, ilss’éveillent au fait qu’il y a un sens plus profond à l’activité duChrist que simplement la guérison des malades ou même larésurrection des morts. C’est alors que la conscience est ouvertepour recevoir l’impulsion spirituelle.

Dans la conscience de chaque personne dans le monde et detoutes celles qui ont été ici ou de celles qui ne sont pas encorevenues sur ce plan de l’existence, il y a cette Étincelle spiri-tuelle, ce qui est appelé le Christ, une Étincelle qui s’embrase

209

seulement au moment où l’homme La cherche et apprend à setourner vers l’intérieur pour La trouver.

Isaïe révèle le Christ

En essayant de comprendre le Christ, il est nécessaire deconnaître sa fonction et le sens d’une vie vécue quand le Christest réalisé. Plus qu’aucun autre prophète hébreu, Isaïe a saisila vision du Christ, et, du début à la fin, le livre d’Isaïe est rem-pli de sagesse concernant le Christ :

Malheur à ceux qui descendent en Ég ypte pour avoir dusecours, qui s’appuient sur des chevaux, et se fient à la multitudedes chars et à la force des cavaliers, mais qui ne regardent pas versle Saint d’Israël, et ne recherchent pas l’Éternel ! ... L’Égyptien esthomme et non Dieu ; et ses chevaux sont chair et non esprit.Quand l’Éternel étendra Sa main, le protecteur chancellera, le pro-tégé tombera, et tous ensemble ils périront… Revenez à celuidont on s’est profondément détourné, enfants d’Israël.

En ce jour, chacun rejettera ses idoles d’argent et ses idoles d’or,que vous vous êtes fabriquées de vos mains criminelles.

(Is. 31 : 1, 3, 6)

Sur la terre de mon peuple croissent les épines et les ronces,même dans toutes les maisons de plaisance de la cité joyeuse…jusqu’à ce que l’espace soit répandu d’en haut sur nous, et que ledésert se change en verger, et que le verger soit considéré commeune forêt.

Alors la droiture habitera dans le désert, et la justice aura sademeure dans le verger.

L’œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice lerepos et la sécurité pour toujours.

Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, dans les habi-tations sûres, dans des asiles tranquilles.

(Is. 32 : 13, 15, 18)

210

Le désert et le pays aride se réjouiront ; la solitude s’égaiera etfleurira comme un narcisse.

Elle se couvrira de fleurs et tressaillira de joie, avec chants d’al-légresse et cris de triomphe ; la gloire du Liban lui sera donnée, lamagnificence du Carmel et de Saron. Ils verront la gloire de l’Éter-nel, la magnificence de notre Dieu.

Dites à ceux qui ont le cœur troublé : prenez courage, ne crai-gnez point ; voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétributionde Dieu ; Il viendra Lui-même et vous sauvera. Alors s’ouvriront lesyeux des aveugles, et les oreilles des sourds.

Alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muetéclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le désert et des ruis-seaux dans la solitude.

Le mirage se changera en étang et la terre desséchée en sourcesd’eau ; dans le repaire qui servait de gîte aux chacals, croîtront desroseaux et des joncs.

Il y aura là un chemin frayé, une route, qu’on appellera la voiesainte…

Sur cette route, point de lion ; nulle bête féroce ne la prendra ;nulle ne s’y rencontrera ; les délivrés y marcheront.

Les rachetés de l’Éternel retourneront, ils iront à Sion avecchants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête.L’allégresse et la joie s’approcheront, la douleur et les gémisse-ments s’enfuiront.

(Is. 35 : 2, 4, 10)

Ici, dans ces quelques versets, sont racontés la fonctionentière du Christ, sa nature et son but. Dans notre personna-lité humaine, nous descendons en Égypte, ce qui symbolisenotre façon de nous tourner vers quelque lieu extérieur à nous-même pour de l’aide: nous cherchons des alliés, c’est-à-dire quenous cherchons l’aide de « l’homme dont le souffle est dans sesnarines». Nous comptons sur les cavaliers et les chevaux d’É-gypte ; nous avons confiance aux bombes et aux balles ; maisencore plus que cela, nous avons façonné l’argent et l’or jus-qu’à arriver à croire que notre salut et nos ressources sont en

LE NOËL SPIRITUEL

211

eux et qu’en quelque sorte notre bien tient à avoir une abon-dance, pas nécessairement d’argent ou d’or, mais de billets debanque qui représentent l’argent et l’or. Nous avons façonnéla monnaie et des systèmes de monnaie, et puis nous les avonsnon seulement adorés, mais craint leur carence comme si notresalut se trouvait dans la monnaie en cours au lieu d’être dansl’esprit du Seigneur Dieu qui est supposé être sur nous.

Nous avons formé des combinaisons d’alliés et compté sureux, non simplement comme agents négociateurs, mais commesi la sûreté, la sécurité et la paix pouvaient effectivement êtretrouvées là, ou comme s’ils avaient le pouvoir de conférer lapaix au monde; alors que c’est seulement l’Esprit du SeigneurDieu qui peut apporter la paix ou douer les organisations queDieu a faites de quelque mesure de réussite.

Pendant que nous comptons sur « l’homme dont le souffleest dans ses narines », sur ses armées, ses marines et sesbombes, sur des combinaisons de nations et de traités, sur l’or,l’argent et les devises des nations, nous sommes en train d’ado-rer des idoles ; nous attendons que notre bien vienne de formeset d’effets, de la créature plutôt que du Créateur.

Le Christ est un invisible Esprit de Dieu qui est en nous,attendant notre reconnaissance et remerciement. Quand nousregardons vers cet Esprit de Dieu en nous, nous sommes entrain de regarder la Source, la Substance, la Loi et l’Activitéde notre bien.

La réceptivité au Christest plus grande en période de besoin

De sorte que lorsque nous avons une abondance d’argentet d’or, que nous sommes bien pourvus d’alliés, que nous avonsnos archives remplies de traités d’une sorte ou d’une autre etque nous dépendons de ces choses-là, nous ne sommes pasréceptifs ou sensibles au Christ, cet Esprit de Dieu qui a, dèsle début, été planté en chacun d’entre nous au moment où nous

212

avons été créés à l’image et ressemblance de Dieu, et qui faitpartie de notre être même.

La conscience préoccupée de ses affaires, de ses plaisirs etde ses conforts, n’a jamais de temps ou de place pour une récep-tivité au Christ. Souvent, c’est seulement quand nous sommesdéprimés, découragés et démoralisés en esprit, démunis enfinances, de petite santé et faibles moralement, que nous com-mençons finalement à faire de la place pour le Christ. C’estpourquoi le Christ est en réalité né dans une étable, c’est-à-dire dans la partie la plus basse de notre conscience, et c’est làque nous avons à commencer notre recherche et à continuerjusqu’à ce que nous soit donné le plus minuscule aperçu deRéalité spirituelle.

C’est à ce moment que nous faisons habituellement uneerreur. Nous recevons quelque preuve du Christ au-dedans denous – la guérison d’une condition physique, mentale, moraleou financière – et dans notre enthousiasme nous nous précipi-tons à l’extérieur pour le communiquer et le montrer au monde,réalisant peu, la plupart du temps, que le monde en générals’en fiche complètement, et ne pourrait même pas le com-prendre ni le croire.

L’Écriture dit, «si vous ne voyez pas des miracles et des pro-diges, vous ne croyez point» (Jean 4 : 48), et pourtant la toutepremière fois où nous sommes guéris d’un refroidissement oude quelque malaise mineur, nous sommes si reconnaissants etavides d’en parler, et si enthousiastes, que nous attendonspresque que le monde y croie. Mais l’Écriture de nouveau nousmet en garde : « Prends le petit enfant et sa mère, fuis enÉgypte et restes-y jusqu’à ce que je te parle» (Mat. 2: 13) – des-cends le Christ-enfant dans l’obscurité et cache-Le du monde.Ne révèle pas ce Christ qui t’a été révélé. N’essaie pas de ledonner à ce monde; n’essaie pas d’être un bienfaisant; n’essaiepas de sauver le monde. Le monde ne veut pas plus être sauvéque vous ne vouliez être sauvés quand vous étiez heureux etprospères et que tout allait bien.

Le monde acceptera le Christ quand le monde en aura suf-fisamment besoin. Les Hébreux sous Pharaon ont accepté

LE NOËL SPIRITUEL

213

Moïse, mais leur besoin était grand ; les Hébreux sous Césaront accepté le Christ, aussi, parce que leur besoin était grand.Et ainsi, ce monde entier acceptera le Christ quand son besoindeviendra assez grand. Une preuve de cela devient apparente,parce que dans les pays qui ont fait l’expérience des plusgrands problèmes nous avons trouvé la plus grande réceptivitéet réaction.

Il y a en chacun d’entre nous cet Infini Invisible qui, dansla Mystique chrétienne, est appelé le Christ ou Esprit de Dieueu nous. Il est le pain, la nourriture, le vin et l’eau. Il est notresoutien et nos ressources. Aucun changement ne se passe dansnotre vie extérieure sauf en proportion de notre prise de connais-sance de la Présence intérieure et du Pouvoir intérieur, maisquand nous nous éveillons à cet Esprit en nous, Il devient lasubstance même, la vie, la loi et l’activité de notre expérienceà l’extérieur. Par conséquent, nous n’avons pas à nous inquié-ter des choses du monde extérieur : nous avons à chercher laréalisation de cette Présence intérieure, puis à laisser notremonde extérieur être renouvelé et ressuscité.

Le rejet du Christ

Après cette réalisation qui se produit dans notre consciencependant nos périodes de péché, maladie, carence ou malheur –ce que nous pouvons appeler la naissance du Christ dansl’étable – nous sommes conduit pas à pas à travers les diversesactivités du Christ, et témoin de la manière dont Il nourrit lesaffamés, guérit les malades et ressuscite les morts, jusqu’à ceque nous soyons conduit au point de rejet du Christ, et finale-ment à la crucifixion. Ce rejet du Christ n’est pas un événe-ment historique : c’est un événement personnel qui se passedans l’expérience de chaque individu qui a atteint même unepetite mesure du Christ. C’est vrai, c’est un événement quis’est passé il y a deux mille ans, mais il s’est aussi passé il y aquatre mille ans et six mille ans et huit mille ans, et il s’estpassé chaque année et chaque jour depuis.

214

Aussi incroyable que cela puisse paraître, chaque étudiantspirituel dans le monde qui a reçu le Christ est, à un moment ouà un autre, arrivé à un point de Le rejeter. Quels qu’aient pu êtreles miracles qu’Il a accompli dans la vie d’une personne, il vienttout de même un moment de tentation, un moment de rejet.

Exactement comme cette tentation est venue à ces parti-sans du Christ il y a deux mille ans, comme elle est venue àchaque mystique, de même elle viendra aujourd’hui à qui-conque reste sur le Chemin, car lorsque le Christ commence àagir dans notre conscience, Il rend notre vie quelque peumeilleure. Il guérit nos maladies physiques ; Il nous soulage dela pauvreté ou supprime nos carences et limitations ; Il com-mence à améliorer quelques-unes de nos relations humaineset nous apporte un sentiment plus grand de camaraderie. Dupoint de vue humain, il semble que nous ayons alors découvertquelque chose comme la lampe d’Aladin, et que tout ce quenous avons à faire pour que notre expérience humaine deviennemeilleure, est de faire un souhait et de frotter la lampe.

Le moment arrive où la réalisation intérieure se lève dansla conscience que la fonction réelle du Christ n’est pas simple-ment de rendre nos corps moins douloureux, plus harmonieux,ou d’augmenter le montant de nos revenus. Cela n’est quel’étape jardin d’enfants de notre expérience-Christ. Fragmentpar fragment, nous commençons à apprendre quelque chose dece que Jésus voulait dire en déclarant à ceux qui le suivaientqu’ils devaient tout quitter pour Lui. À moins que nous ne com-mencions à abandonner foi, confiance et espoir en le mondeextérieur, à moins que nous n’arrivions à ce point de renonce-ment à ce que le Maître a appelé « ce monde», même un bon«ce monde», nous ne pouvons pas entrer dans le royaume spi-rituel. «Mon royaume n’est pas de ce monde», et même si cemonde est devenu un monde de bonne santé, de richesse et depaix, il y a encore une autre place pour nous. C’est « MonRoyaume », et c’est un monde construit de standards totale-ment différents de ceux qui sont même les meilleurs des stan-dards humains.

LE NOËL SPIRITUEL

215

Cela nous amène à ce passage déconcertant de l’Écritureoù Jésus reconnaît que Jean le Baptiste est un saint homme:«parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’y en a point de plusgrand que Jean le Baptiste. Cependant, le plus petit dans leroyaume de Dieu est plus grand que lui» (Mat. 11 : 11). C’étaitle plus grand, le plus juste des prophètes hébreux, et pourtantle moindre de ceux qui étaient entrés dans le royaume descieux était avant lui !

Quand nous avons atteint un sens de justice et que nousvivons sous la loi, obéissant aux Dix Commandements, et quenous commençons à faire l’expérience d’un état humain debonne santé et d’harmonie, nous pensons que nous sommesarrivés ; mais nous n’avons pas même approché le moindre deceux qui ont atteint la conscience spirituelle. Quand nous som-mes confronté à la nécessité de renoncer à l’idée de simplementaméliorer notre état humain, ou d’oublier provisoirement sinous allons jouir d’un bon état humain ou croupir dans unmauvais état humain, ou d’être sans inquiétude si momenta-nément nous avons ou n’avons pas de problèmes, et au lieu detout cela d’avoir à aller en plein Centre pour chercher, non pasce que nous allons manger ou boire, mais le royaume de Dieuet sa justice, nous arrivons à un moment de décision ; et ceuxde nous qui n’ont pas la volonté d’oublier leurs voies humainesretournent à leur sainteté humaine, et leur bien humain, et leChrist est rejeté et crucifié, parti et oublié.

Du fait que nous tentons de continuer à démontrer pure-ment et simplement du bien humain, nous arrivons souventau point de rejet ou crucifixion du Christ au-dedans de nous,mais presque simultanément à cette tentation vient l’occasionde faire l’expérience de la résurrection. Cette occasion vientparce que nous réalisons que maintenant que nous avonsatteint la santé, les ressources, la compagnie, et tout le bienhumain, il reste en nous un vide, il y a une carence, il y a quel-que chose qui manque. C’est alors que le Christ est ressuscitéen nous, sorti de la tombe de l’oubli ou rejet dans laquelle nous

216

L’avions jeté, et de nouveau Il devient vivant en nous pour nousmontrer que l’ascension se trouve juste devant nous.

Dans cette forme ressuscitée, nous sommes témoin de lapleine activité du Christ. Nous voyons que l’esprit du Christen nous traverse les murs et les portes fermées ; qu’Il n’est pastué par les balles, les bombes ni les couteaux. Il n’est jamaisdétruit, et quelles que soient les circonstances humaines quinous entourent, en trois jours – n’importe quand – le Christpeut susciter notre expérience entière et l’élever sous uneforme ressuscitée qui peut produire spirituellement de la nour-riture et de la boisson, qui peut prouver qu’elle n’est pas forméede matière ni limitée par des conditions matérielles et descroyances matérielles, qu’Il est élevé au-dessus des limitationsdu sens humain, et qu’Il a une vie spirituelle qui est Indivi-duellement-maintenue et Individuellement-soutenue.

C’est vrai, nous sommes encore dans ce monde, mais nousne sommes plus de ce monde. Nous prenons part à son bien,pas autant cependant qu’auparavant, mais plutôt à travers cetEsprit ressuscité qui domine désormais complètement nos vieset qui culmine dans l’expérience décrite par Paul : «Si je vis,ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi».Extérieurement nous sommes chair et sang, et extérieurementnous accomplissons les mêmes fonctions dans notre affaire,profession, ou quelque soit notre travail, toutefois tout cela sepasse à cause d’une activité intérieure, un Esprit par qui toutenotre vie humaine fleurit.

Presque chaque individu qui atteint le Christ l’atteint toutd’abord dans son état d’esprit le plus déprimé ou avili, et àmesure qu’Il prouve Sa présence dans son expérience et res-taure les années dévorées par les sauterelles et lui procuresanté et ressources, Il le conduit à ce point de réalisation où ilsait que ce n’est pas assez pour l’esprit de Dieu de lui donner unlogement et trois repas par jour. Il sait qu’il doit aller plus pro-fond et lâcher même le bien humain, mais c’est à ce point quele Christ est rejeté, un rejet prenant habituellement la formed’un ajournement, éloignant ce jour afin de pouvoir profiter un

LE NOËL SPIRITUEL

217

peu plus longtemps du bien humain. Oh, oui, il s’assure à lui-même qu’il va bientôt venir au Christ, très bientôt. Qu’il vaentrer dans une profonde méditation et vivre exclusivementdans l’esprit et par l’Esprit – pas maintenant mais bientôt.

Alors, au milieu de cette hésitation et de cette tentatived’ajournement arrive une période de stérilité dans laquelle cetindividu peut avoir une abondance de chaque parcelle de bienqu’il y a sur terre, mais en dépit de tout ce bien, il reste unsens d’inachèvement, un manque d’accomplissement. Cettepériode de stérilité est suivie d’une acceptation de la résurrec-tion dans une pleine et entière bonne volonté de permettre auChrist de le guider vers une expérience concrète de la vie-Christ.

La vie-Christ sur terre est une vie très différente d’une pureet simple manière humaine de vivre heureusement. Cette vie-Christ a des normes différentes, des modes et moyens d’ex-pression différents de la vie humaine. Il n’y a plus de recherchepour «moi» ou «mien», mais plutôt une libération de tout senspersonnel.

Le Christ dissout tout mal

Nous amenons cette vie à nous en vivant consciemment enunicité avec Dieu. Dans le monde humain, il y a des moyensd’acquérir du bien par nos travaux, par notre planification hon-nête ou notre complicité malhonnête ; mais avoir tout ce dontnous pouvons avoir besoin plus douze paniers pleins en sur-plus chaque jour est un état que l’on atteint seulement par desmoyens spirituels, par la réalisation de notre union conscienteavec Dieu, en ayant continuellement notre vie, notre mouve-ment et notre être dans la réalisation-Dieu. Mais ces douzepaniers pleins en surplus ne sont pas pour vous ou pour moiseul : cette abondance est pour chaque personne qui ouvre saconscience à la réalisation de l’Omniprésence. Les cieux et laterre et l’air et les eaux sous la terre sont remplis de la gloirede Dieu, et ceci au bénéfice de toute l’humanité.

218

Reconnaître la nature universelle de l’abondance de Dieuc’est prier pour notre prochain. C’est reconnaître le droit denotre prochain à la même abondance que celle qui est sur notretable, même le prochain qui est temporairement notre ennemi.Nous prions pour notre ennemi quand nous reconnaissons quela grâce de Dieu remplit cette terre et qu’elle est disponiblepour tous ceux qui ne placent plus leur foi et leur confiancedans les « chevaux et les chars », qui ne placent plus leur foidans l’argent et l’or, mais dans l’esprit du Seigneur Dieu qui estau-dedans d’eux.

Cette vie spirituelle, cette Vie-Christ sur la terre, est unevie dans laquelle nous ne pensons plus principalement auxbénédictions de Dieu pour nous ou nos familles, ni même pourles adeptes de la forme de culte que nous avons choisie, maisc’est une vie dans laquelle nous prions que le bien de Dieu soitégalement partagé par tous – ou au moins nous reconnaissonssa disponibilité pour tous.

Il y a une différence entre prier pour «mon» bien et prierpour l’acceptation du bien de Dieu universellement et imper-sonnellement exprimé, une différence qui devrait être obser-vée dans chaque détail de notre vie. Vous vous souvenez quelorsque Saphira et son mari tentèrent de soustraire leurs pos-sessions du bien commun, Pierre leur rappela : «Tu n’as pasmenti à des hommes, mais à Dieu». Donc, nous aussi, quandnous sommes témoin d’injustices ou de cruautés sur cette terre,nous avons le droit de dire dans nos prières : «Vous n’avez pasfait ceci contre moi ; vous n’avez pas fait ceci contre mon pro-chain ou ma nation : vous l’avez fait contre Dieu», et quandnous l’avons ainsi impersonnalisé, nous avons commencé àdétruire le mal et l’injustice.

Impersonnalisez chaque erreur de toute nature et réalisez:«Ceci n’arrive pas aux Chinois, aux Russes ou aux Africains ;ceci est un péché contre le Saint-Esprit ». Tout acte d’injustice,de cruauté ou de déloyauté n’est pas un péché contre vous oumoi ou l’humanité : c’est un péché contre la liberté, la justice,

LE NOËL SPIRITUEL

219

l’indépendance, l’égalité, ce qui signifie que c’est un péchécontre Dieu.

Vous et moi devrions demeurer dans cette réalisation et ces-ser de vivre la vie d’un point de vue personnel. «À moi la ven-geance, à moi la rétribution, dit le Seigneur». Ce n’est ni à vousni à moi. Nous n’avons pas à chercher vengeance sur cette terrecontre une quelconque personne ou nation. Tout ce que nousavons à faire est d’impersonnaliser le mal, en réalisant «qu’au-cune arme forgée contre toi ne prospérera; et toute langue quis’élèvera en jugement contre toi tu la condamneras», parce quecela n’est pas formé contre nous. C’est formé contre le Christ,contre notre vie spirituelle et notre identité. Même si une épéepouvait trancher notre expérience humaine, elle ne nous exter-minerait pas. Donc, elle n’est pas dirigée réellement contre l’ex-périence humaine, elle est dirigée contre le Christ même, exac-tement comme le rejet de Jésus par les Hébreux n’était pas lerejet de Jésus, l’homme, mais du Christ. Quand il ne fut plussur la terre et qu’il n’y eut plus l’être humain Jésus à rejeterpar le doute du sceptique, le rejet de la vérité que Jésus a ensei-gnée continuait encore comme il continue aujourd’hui.

«Les moulins des dieux ont beau broyer très lentement, ilsbroient tout de même excessivement fin ». Chaque rejet devérité, chaque mal ou injustice arrive finalement à une fin,mais leur fin aurait été accélérée si l’on avait enseigné aumonde pendant ces deux derniers milliers d’années cettegrande et prodigieuse vérité qu’aucune arme forgée contrel’homme ne prospérera parce qu’elle n’est pas forgée contrel’homme mais contre le Christ, et que le Christ est cet Espritqui dissout le péché, la maladie, et toutes les formes et phasesd’état mortel, ou conscience mortelle.

La Vie-Christ impersonnelle

La Vie-Christ est vécue de cette manière impersonnelle quine s’inquiète plus de «mon» bien particulier ni du vôtre. Nous

220

ne nous soucions pas purement et simplement d’utiliser le pou-voir infini de Dieu pour rendre votre voie individuelle ou lamienne un peu plus douce. La manière-Christ de vivre est cellequi vit par et à travers une Grâce universelle et dans la réali-sation que ce qui affecte l’un nous affecte tous.

Réalisez-vous que lorsqu’un individu ou un groupe d’indi-vidus est en esclavage, l’humanité est en esclavage dans lamême proportion ? Savez-vous que lorsqu’un individu ou ungroupe est rendu libre, toute l’humanité est rendue libre dansla même proportion? Cette idée de liberté qui eut son origineavec les anciens Grecs, mais qui n’est pas parvenue à sa réali-sation avant les révolutions américaine et française, s’est éten-due encore et encore jusqu’à évoluer vers l’idée que les peuplesde chaque nation devaient devenir libres, indépendants etauto-gouvernés.

Chacun de nous peut aider à l’extension de la liberté. Nouspouvons commencer même un petit peu en rendant grâcechaque jour à notre table, en reconnaissant que « la terre estau Seigneur et tout ce qu’elle contient», et que Dieu dit à cha-cun à la surface du globe : «Fils, tu es toujours avec moi et toutce que j’ai est à toi». Quand la grâce est correctement comprise,c’est une reconnaissance que Dieu seul a placé les récoltes dansle sol, que Dieu seul peut les faire prospérer, que Dieu seulpeut nous donner les fruits sur les arbres, et que Dieu seulremplit de bien cet univers – ne remplit pas vous ou moi, maiscette terre entière.

À partir de là, nous sommes conduits pas à pas à vivre lavie impersonnelle, une vie qui ne cherche pas seulement notrebien, celui de nos familles ou nations, mais qui réalise que cequi blesse l’un blesse l’ensemble, ce qui profite à l’un profite àtous, puis nous pouvons commencer à vivre dans cette recon-naissance :

Aucune arme forgée contre l’humanité ne prospérera, parcequ’elle n’est pas dirigée contre l’humanité, mais contre le Christou Vie spirituelle.

LE NOËL SPIRITUEL

221

Et nous laissons Dieu dissoudre Son ennemi, ce qui Lui estantagoniste, ce qui est contre Son être, sa continuité, Sondéploiement et Son expression.

Nous commençons avec chaque arme forgée contre nousdans notre vie individuelle, qu’il s’agisse d’une tentation depéché, d’une tentation de maladie, de carence ou de solitude,pour nous remémorer qu’en ce Saint jour où le Christ est néen nous, aucune arme forgée contre nous ne prospérera, parcequ’elle n’est pas forgée contre nous mais contre Dieu, contre leChrist. Ensuite, nous nous détendons et nous laissons cetEsprit qui est en nous dissoudre n’importe quelle forme d’er-reur qui peut nous affronter. Toujours, notre salut se trouvedans cette capacité d’impersonnaliser, de vivre spirituellementau lieu de vivre personnellement.

L’histoire du Christ n’est jamais achevée avant l’ascensiondans laquelle nous nous élevons, nous individuellement, com-plètement au-dessus du sens personnel de l’existence, et recon-naissons que l’activité de Dieu n’est jamais pour nous profiterou nous bénir, vous ou moi, mais qu’elle est universelle, bénis-sant l’humanité, et que les armes formées contre nous ne sontpas formées contre l’humanité, vous ou moi, mais contre leChrist de l’être, et ensuite nous laissons l’Esprit faire Son tra-vail sur terre, et nous serons bientôt témoin de la nature de cetravail.

*****

222

À TRAVERS LA RÉDACTION

Le 2 janvier 1947, le livre La Voie Infinie a été imprimé eta depuis trouvé sa voie sur tous les continents et beaucoupd’îles du monde. Des écrits de La Voie Infinie ont été publiésaux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne et au Japon, etsont actuellement traduits en français. Des revues aux États-Unis, en Angleterre, en Australie, en Nouvelle-Zélande, enInde et en France ont transporté son message.

Les nombreuses avenues de la conscience humaine danslesquelles la Voie Infinie trouve sa voie portent témoignage dela nature universelle du travail et la portée de ses fruits.

Le message de la Voie Infinie est la grâce de Dieu attei-gnant la conscience humaine, la voix de Dieu en train d’êtreexprimée sur terre afin que les erreurs terrestres puissent êtredissoutes. Le message n’est pas ma possession ni la vôtre,excepté dans la mesure où nous sommes partie du tout. Per-sonne n’a jamais reçu une «exclusivité» sur lui. Il appartient àtous ceux qui peuvent le recevoir, qu’ils soient d’une église oud’une autre, ou d’aucune.

Actuellement, il y a dans plusieurs villes des Centres d’Étudeoù le message peut être entendu ou lu, et où des visiteurs peu-vent trouver un rafraîchissement dans la prière et la médita-tion. Ces centres ne font pas partie d’une quelconque organi-sation centrale, mais sont un service pour la communauté,conduits et maintenus par des étudiants locaux et destinés àfonctionner aussi longtemps qu’ils sont un service et accom-plissent un but spirituel.

Le Centre d’Étude sera une oasis dans le désert humain,aussi longtemps que le sens personnel sera absent de la cons-cience des étudiants qui servent et en soutiennent l’activité.Ils doivent cependant être mis en garde contre les tentations detomber sous le charme de l’agrandissement, de l’ambition etde la compétition, et être vifs pour reconnaître ces tentations et

LE NOËL SPIRITUEL

223

les maîtriser comme étant l’esprit charnel universel, en imper-sonnalisant et «anéantissant» ces tentations. La Voie Infinieest le don de Dieu et la possession de personne.

Quand la prospérité vient à un travail tel que le nôtre, c’estle moment d’être spécialement vigilant. Car alors, comme ellesfirent pour le Maître dans le désert, les tentations viennent,d’être quelque chose par nous-même et de croire que nous pou-vons prétendre que le message-Christ est le nôtre. Soyez sûrsque ce qui m’a été donné dans notre travail est venu de laSource et de la Fontaine de Lumière et Sagesse, et que je nesuis que le messager, « un scribe », écrivant et parlant « surordres». Les principes proviennent de la Conscience divine versl’humanité, et tous ceux de nous qui travaillons dans cette acti-vité ne sont que serviteurs au service de Dieu. Que ceci ne soitjamais oublié de ceux qui sont responsables de l’activité d’unCentre d’Étude, et alors le Centre accomplira une fonction spi-rituelle dans la communauté.

Par-dessus tout, ceux qui servent dans cette activité doi-vent être sûrs au fond d’eux-mêmes que ce message est adresséà la conscience humaine universellement – et non à une oudeux tranches de l’humanité. Puisqu’il appartient à ceux detoutes les dénominations religieuses aussi bien qu’à ceux d’au-cune, il ne doit pas être organisé ni mis à part comme religion,philosophie, ou enseignement séparé. Le nom La Voie Infinieest une manière de désigner certains principes spécifiques devie spirituelle et de guérison. Ce n’est pas quelque chose diffé-rent du Christianisme, du Judaïsme, du Vedantisme, de l’Hin-douisme, du Taoïsme ou du Zen. La Voie Infinie doit plutôt êtrevue et comprise comme une réalisation et un dépliement pourtous ceux qui, en cet âge, cherchent la lumière spirituelle, lacommunion et l’union avec Dieu.

En tant qu’auteur des écrits de La Voie Infinie, je n’ai aucunsentiment de propriété ni même d’autorité. Il n’y a un copy-right que pour des raisons pratiques de publications. Les droitsd’auteur et autres gains ont transporté le message à traversle monde et pourvu à chaque besoin personnel et familial. Ils

224

pourvoient aussi aux besoins actuels et prévisibles de notretravail et contribuent d’autres manières à l’éducation et àl’éclairement de l’humanité.

Réjouissez-vous en cette saison de fête sainte que la grâcede Dieu soit sur la terre dans les esprits et dans les cœurs del’humanité, et que cette grâce soit maintenant en train de bri-ser le matérialisme, pour préparer Son royaume qui s’établitsur terre.

Notre programme de voyage en 1962 inclut la Californie,Chicago, New York, l’Europe, le Nigeria et l’Afrique du Sud,donc nous allons sûrement voir beaucoup d’entre vous.

Puissiez-vous réaliser chaque jour sa paix.

Aloha,

Joël

LE NOËL SPIRITUEL

225

Lettres de 1987 La Vie - lavoieinfinie.files.wordpress.com · dissout tout mal – La Vie-Christ...

Documents

Transcript of Lettres de 1987 La Vie - lavoieinfinie.files.wordpress.com · dissout tout mal – La Vie-Christ...