Lettre sfmc n°88 mai 2016

28

Click here to load reader

Transcript of Lettre sfmc n°88 mai 2016

Page 1: Lettre sfmc n°88 mai 2016

la Lettre de la SFMC

Société Française deMédecine de Catastrophe

N ° 8 8 - j u i n 2 0 1 6 - 1 8 e a n n é e

La vie de la SFMC. ...................................................................................2

L’actualité des principaux événements ................................................6

Bibliographie..........................................................................................16

Rétrospectives .......................................................................................17

Lexique, origine des mots et éléments de langage..........................20

Dossier : Définition des acronymes CADI, CARE, CAI ............................22

Dossier : Les «naufragés» ...................................................................24

38, rue Dunois - 75637 Paris Cedex 13 • (33) 06 43 26 81 51 • [email protected] w w . s f m c . e u

88

La lettre de la SFMC n°88 - 1 -

Page 2: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La vie de la SFMCLe mot du président

250e anniversaire de Dominique Larrey, premier médecin de catastrophe?

Dominique-Jean Larrey est né le 8 juillet 1766 à Beaudéan, petit village des hautes Pyrénées1. Ce fils de cor-donnier, orphelin de père à l’âge de 4 ans, va bénéficier du soutien de son oncle chirurgien pour faire au-près de lui son apprentissage chirurgical pendant six ans. Élève remarquablement brillant, il est désigné à19 ans "professeur-élève". En 1786, il est nommé premier au concours d'aide-major, soutient brillammentsa thèse sur la "carie des os". Il complète avec des études de médecine à Paris. En 1887, il s’engage commechirurgien dans la marine royale. Dès l’année suivante il est de retour à Paris, fait la connaissance de Bichat,de Corvisart et obtient sur concours le poste d’aide-major des Invalides.

En 1792, chirurgien de l’armée du Rhin, Il observe à la lorgnette la rapidité avec laquelle les batteries d'artillerie à chevalse déplacent et imagine les "ambulances volantes", capables de suivre les combattants et de les secourir jusqu'au cœurde la bataille. Il devient professeur de chirurgie à l’école militaire de santé du Val de Grâce puis est nommé chirurgien enchef de l’Armée d’Égypte.Dès lors sa carrière suivra les pérégrinations des armées Napoléoniennes. À la fin de l’empire, le Baron Larrey continued’exercer la chirurgie. Sa réputation est internationale. En 1820 Louis XVIII le nomme académicien et le charge avec Percyde fonder l’académie de médecine, établissement public d’État. Il est comblé d’honneur, nommé membre de l’institut et estélu à l’Académie des sciences. Il publie des travaux scientifiques en chirurgie, en médecine, en hygiène publique. En 1842,il sollicite et obtient une mission en Algérie, y contracte une maladie dont il mourra, rapatrié à Lyon, le 25 juillet 1842.Le nom de Larrey est inscrit sur la 30e colonne du pilier sud de l'Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris, en 1992 ses cendresont été transférées aux Invalides.

PPrraattiicciieenn ddee tteerrrraaiinn,, cchhiirruurrggiieenn hhoorrss--ppaaiirrIl va sur le terrain au plus près : d’origine modeste, il partage les conditions de vie des combattants : en Égypte le soleil estbrûlant, en Russie, des pluies torrentielles succèdent aux froids extrêmes : - 34 °C après la bataille de la Bérézina2. Il par-tage les mêmes risques que les combattants et opère sur le terrain, ainsi que cela est souvent représenté sur les tableaux.

Intervention sur le terrain Technique opératoire

Dépourvu de l’anesthésie il accélère les techniques chirurgicales : il pratique une amputation en une minute, et 200 en unejournée à la bataille de la Sierra Negra. Sa technique permet de désarticuler une épaule sans perdre une goutte de sang :un officier fut désarticulé de l’épaule, pansé et remis en selle, traversa l’Europe et arriva quelques semaines après à Paris,complètement cicatrisé3.

IInniittiiaatteeuurr ddeess aammbbuullaanncceess vvoollaanntteessInitiateur du SAMU, il brave l'interdiction faite aux officiers de santé de se tenir à moins d'une lieue des combats et à atten-dre leur fin pour secourir les blessés. Les formations sanitaires étant cantonnées à cinq kilomètres, les soins aux blessésne survenaient au mieux que 24 heures après la bataille. Inspiré par les batteries d’artilleries, il projette « d’établir une nou-velle ambulance qui soit en état de porter prompts secours sur le champ de bataille ». C'est à la campagne d'Italie en 1796qu'il met en pratique sur le terrain pour la première fois ses ambulances volantes en trois positions, Udine, Padoue et Milan,avec un succès tel qu'après Campo-Formio le général Bonaparte lui déclare :"Votre œuvre est une des plus hautesconceptions de notre siècle et suffira à elle seule à votre réputation".

La lettre de la SFMC n°88 - 2 -

Page 3: Lettre sfmc n°88 mai 2016

Ambulance attelée à deux chevaux Adaptation pendant la campagne d’Égypte4

Trois légions d’ambulances volantes par division, avec chacune douze voitures hippomobiles légères, étaient servies parune centaine de personnes dont 15 chirurgiens et 40 infirmiers, bientôt 2 pharmaciens. Véritable préfiguration d’un SAMUauquel ne manquait que la régulation, faute de transmissions. C’est une véritable chirurgie extra et pré-hospitalière queD.Larrey initie avec des ambulances alliant simplicité, légèreté, confort et mobilité.

MMééddeecciinn hhuummaanniittaaiirree aavvaanntt ll’’hheeuurreeIl délivre son art quel que soit le rang du blessé. L’usage voulait que le praticien soit attaché à une personne chirurgien duRoy, chirurgien du Duc ou du Comte pour soigner sans avoir égard au rang ou aux distinctions, D. Larrey opère tout blessé :soldats ou officiers. Il n’hésite pas à s’engager physiquement : A Canopé (21 mars 1801), sous le feu de l'ennemi, Larreyramène un blessé sur ses épaules jusqu'à l'ambulance dans l'étonnement général. "Les devoirs d'un chirurgien ne doiventpas se borner à administrer aux blessés, les soins et les secours que leur état exige, il doit encore ne pas reculer de-vant aucun moyen pour protéger et garantir leur existence contre toute espèce d'agression hostile".Il ne tient pas compte du statut du blessé : amis ou ennemis. Il rompt ainsi avec l’usage qui voulait que l’on respecte unestricte neutralité devant les ennemis blessés. Il soigne des prisonniers égyptiens, il fait transporter des blessés russes dansses hôpitaux afin qu’ils reçoivent les mêmes soins que les Français.À Valladolid il demande même la création d'un "hôpital destiné à l'ennemi", grande première inscrite à son crédit par les Es-pagnols et les Anglais. Ceci en raison d'une épidémie de typhus qui atteignait les prisonniers, les femmes et les enfants quise trouvaient sur place5.Il se préoccupe du sort des blessés et que justice leur soit rendue : alors que des soldats sont condamnés à être fusilléspour mutilation volontaire, en s’élevant contre la volonté de Napoléon lui-même et en usant de la reconnaissance que cedernier lui réserve, il démontre que leurs blessures ne sont dues qu’à un mauvais usage de leurs fusils.D. Larrey a mis en pratique les principes de l'inviolabilité des blessés, de la neutralité des hôpitaux et du personnel sani-taire que Percy dès 1792 avait rédigé dans un projet de convention en cinq articles qui préfigure la convention de Genèved’Henri Dunant.

NNoovvaatteeuurr iinnffaattiiggaabbllee• Il perfectionne et adapte les ambulances :- 1797 en Italie à Udine, il dispose de voitures, à deux ou quatre roues selon que les secours sont en plaine ou en mon-tagne, attelées de quatre à six chevaux selon la nature du terrain.- En Égypte il dessine des « cacolets » paniers-ambulances placées sur le dos d’une mule ou d’un chameau6.• Il révolutionne la chirurgie, invente une technique d’amputation en un temps plus rapide, immobilise les fractures avec desbandes rigidifiées par du blanc d’œuf, préconise le drainage des épanchements péricardiques par voie épigastrique, pro-meut l’amputation précoce qui prévient la gangrène et fait sortir rapidement les opérés pour qu’ils ne soient pas infectés àl’hôpital…

Avec Percy il crée un corps de "brancardiers d'ambulances" ou des-potats, en les groupant par deux, avec leurs piques passées dans lestraverses d'une pièce de toile pliable ils forment instantanément unbrancard prêt à l'emploi pour le ramassage des blessés, modèle quiexistait encore dans les armées françaises en 19407.• Il utilise des asticots sur les plaies putrides, fait manger du chevalen Égypte aux soldats affamés et dénutris, les Anglais ayant privé lecorps expéditionnaire des voies maritimes de ravitaillement.• Il invente une forme de triage : devant le grand nombre de blesséssimultanés qui sont provoqués par l’emploi de l’artillerie à très grandeéchelle, il édicte une règle simple : « il faut toujours commencer par

le plus dangereusement blessé ». Selon Larrey il faut que le Service de Santé soit capable de récupérer les blessés, rapi-dement et dans de bonnes conditions, afin de les ramener vers l'arrière dans un centre de triage puis dans un centre desoins équipé en fonctions des blessures constatées. Il s'agit d'une idée tout à fait nouvelle pour l'époque.

La lettre de la SFMC n°88 - 3 -

Page 4: Lettre sfmc n°88 mai 2016

PPoouurr ccoonncclluurreeLe 250e anniversaire de la naissance de D. Larrey doit être pour nous l’exemple de l’engagement, de la technicité et du soucide progrès, en même temps que de l’humanité qui doit sous-tendre l’acte technique. Nous rappeler également que le mé-decin n’est pas seul sur le terrain, que son engagement doit être accompagné par celui des infirmiers, des pharmaciens etqu’il est environné, sinon porté par un faisceau de compétences pluridisciplinaires.Dominique Larrey est le « grand »-père du SAMU, il peut également être considéré comme le grand-père de la médecinede catastrophe.Qu’il nous inspire tous, lui qui a su gagner l’estime de Napoléon : "Quel homme, quel brave et digne homme que Larrey !Que de soins donnés par lui à l'armée en Égypte, dans la traversée du désert, soit après Saint-Jean d'Acre, soit en Eu-rope. J'ai conçu pour lui une estime qui ne s'est jamais démentie. Si l'armée élève une colonne à la reconnaissance,elle doit l'ériger à Larrey8."

Votre président,Henri Julien

1. Portraits de médecin. Baron Dominique-Jean Larrey. http://medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/larrey_dj.html 2. M. Bazot. Larrey précurseur de la médecine d’urgence. Association des amis du musée du Val de Grâce. Bulletin n°43. Paris. 2016 : 11-143. A. SOUBIRAN. Le Baron Larrey chirurgien de Napoléon. Fayard. Paris1966 : 216.4. D-J. LARREY Planche n° VII extraite du tome Ier des « Mémoires de Chirurgie militaire ». Modèle de cacolet pour le transport des blessés sur dromadaire.Paris, Smith, 1812-1817. Paris, Baillière, réédition 1983.5. P. VAYRE, J.-J. FERRANDIS. Dominique Larrey (1766-1842) Chirurgien militaire - Baron d'Empire. Des misères des batailles aux ors des palais. Acadé-mie Nationale de Chirurgie. Paris. 2004, 3 (1) : 37-466. J.M. MILLELIRI. Le rôle du service de santé pendant l’expédition d’Egypte. Médecins et soldats pendant l'expédition d'Égypte (1798-1799). Éditions Gio-vanangeli. Paris 1997 : 280 p.7. Anonyme. Place à Monsieur Larrey, Chirurgien de la garde impériale. Biographie, Editions Actes Sud. Paris. 2003 : 500 pages, 85 illustrations.

8. Napoléon Bonaparte, 1816, cité par Louis-Joseph Marchand dans Mémoires de Marchand (1836), paru chez Tallandier. Paris. 2003 : 41.

La lettre de la SFMC n°88 - 4 -

Crédit photo H. Julien

Page 5: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La vie de la SFMC

Le mot du Secrétaire GénéralCoordination(s)La prochaine session scientifique de la SFMC (10 juin 2016) se tient à l’école du Val de Grâce sur le thème des actua-lités « B » et « C » du NRBC-E. En clair (comme sur le canal 4 de la télévision…), une journée consacrée à l’actualisationdes connaissances scientifiques et techniques sur les menaces biologiques et chimiques. Mais pas seulement. Au-delàde la virologie, de la toxicologie, est apparue l’absolue nécessité pour l’ensemble des intervenants et des décideurs deconnaître ce que font les autres. De ce partage d’informations et d’expérience naîtront plus de coordination et donc plusd’efficacité entre les divers intervenants. Actualisation des risques, présentation des contre-mesures, mises au point surles aspects de protection individuelle et collective, organisation des secours en termes de triage et d’optimisation desflux de victimes, sans oublier naturellement les questions de logistique (approvisionnement et réapprovisionnement enambiance contrainte, gestion des effluents contaminants). Une session s’inscrivant parfaitement dans ce processus depréparation connu depuis l’Antiquité (si vis pacem…) et repris dans la terminologie internationale (« preparedness », avery concrete research based set of actions that are taken as precautionary measures in the face of potential di-sasters). Paul Claudel aurait dit, en conclusion de cette journée, que « le pire n’est pas toujours sûr », mais il aurait pro-bablement, de nos jours, ajouté que « faire face à la menace se prépare et ne peut s’improviser ».

Dr Luc Ronchi,secrétaire général

BBiieennvveennuuee àà nnooss nnoouuvveeaauuxx mmeemmbbrreess !!

La lettre de la SFMC n°88 - 5 -

Docteur BOULANGER Daniel 92633 GENEVILLIERSDocteur BRACHANET François-Xavier 24570 CONDAT SUR VEZEREMonsieur CARRON Gérard 38080 SAINT-ALBAN DE ROCHESociété DPS France 95760 VALMONDOISMme Doct Pharm DROUILLARD Isabelle 94170 LE PERREUX SUR MARNEMme Docteur FOURNEL Catherine 45430 DONNERYDocteur JACQUES Eric 95510 TAVERNYSociété K-PLAN SAS 69100 VILLEURBANNEMonsieur LOTTIN Emmanuel 60860 OUDEULMonsieur MASSE Henri 67000 STRASBOURGDocteur RAMAUT Cédric 92633 GENEVILLIERSMme Docr Pharm VAUCOIS-LEGIN Hélène 08000 CHARLEVILLE MEZIERESMadame ZERDOUMI Farida 07840 SANTA EULALIA DEL RIO

Page 6: Lettre sfmc n°88 mai 2016

Dans la Lettre n° 84 il était précisé : «Certains lecteurs ont pu considérer que la Lettre de la SFMC est ouest devenue un ‘’catalogue‘’ de divers événements agressifs survenant dans le monde et qu’elle n’ap-porte de ce fait peu d’aide à la résolution des crises secondaires à une catastrophe ».Réponse était faite dans la Lettre n° 85.En complément d’informations : Quels critères retenus pour les événements marquant cette actualité « ca-tastrophique »?Qu'il s'agisse de situations d'urgences collectives ou de catastrophes importantes, qu’il s'agisse d'événe-ments nationaux, européens ou étrangers, l'actualité en est très riche, les critères retenus peuvent varier sui-vant les circonstances :- La répétition des faits, montrant à l'évidence la faiblesse des mesures de prévention de toute nature, quiconduira un jour vers un événement majeur ;- La gravité des conséquences humaines, matérielles et économiques, objectivant et justifiant l'importancedes moyens de secours et expliquant par ailleurs le retentissement national, voire international de l'événe-ment ;- Le caractère singulier ou ésotérique de l'événement permettant peut-être d'anticiper et d'attirer l'attentionsur une nouvelle forme d'agression et prendre ainsi des mesures d'information et de prévention.

Évènements et risques naturelsDans le même contexte des risques naturels, avec les événements survenus, sont indiqués les projets,les axes de recherches.

Les évènements

• Les séismes dans le monde, avril 2016Dans le domaine des événements naturels, l’actualité estdominée par la série de séismes survenus dans le mondedepuis le 14 avril :- Japon, le 14 avril 21 heures, île de Kyushu dans le sud-Ouest de l’archipel, magnitude de 6,2 plus de 400 ré-pliques en quelques heures.Bilan initial de 41 morts et plus de 1000 blessés.Aux destructions initiales du séisme s’ajoutent celles desglissements de terrain.- Pérou, le 14 avril, magnitude de 7,4, pas de dégâts ni devictimes.- Île Tonga dans le Pacifique Sud, le 16 avril magnitude de6,1, pas dégâts ni de victimes.AnalyseCes trois séismes survenus pratiquement à quelques heures d’inter-valle ont en commun de survenir dans une zone d’hyperactivité vol-canique, la ceinture de feu du Pacifique ce qui représente donc unezone « d’endémie » de séismes.Ce risque permanent justifie autant la généralisation des constructionsparasismiques que la mise en place de plans de secours adaptés.

- Équateur, le 16 avril, dans le sud-ouest du pays, régionde Quito, magnitude de 7,2, bilan initial de plus de 233morts et plus de 500 blessés.AnalyseSéisme important par son intensité et par ses conséquences maté-rielles et humaines.

Très rapidement il est apparu que l’organisation des secours était dif-ficile autant par l’étendue des dégâts que par les difficultés à évaluerl’impact des destructions.http://fr.euronews.com/2016/05/05/seisme-en-equateur-le-pays-peine-a-evaluer-l-etendue-de-la-catastrophe/-

Les équipes d’évaluation des catastrophes au Canada« Équipe canadienne d’évaluation des catastrophes(ECEC) – qui comprend six experts, trois d’Affairesmondiales Canada et trois du ministère de la Défensenationale – s’est posée à Quito Après avoir rencontré cemercredi des représentants des autorités locales ainsique divers partenaires humanitaires déjà sur le terrain,l’équipe devrait se rendre dans les zones affectées jeudi21 afin d’entreprendre une évaluation rapide des besoinshumanitaires des personnes affectées. Les expertsformuleront des recommandations initiales sur la façondont le Canada peut aider les personnes dans le besoin.Bien que menée par Affaires mondiales, lesreprésentants militaires membres de l’ECEC font partieintégrante de l’équipe et sont en mesure de formuler desrecommandations quant à l’utilisation des Forces arméescanadiennes en cas de désastre naturel à l’étranger –l’utilisation des Forces fait partie des diverses options quele Canada peut considérer en réponse à une catastrophenaturelle, mais l’emploi d’une force militaire dans depareils cas est généralement le dernier recours. »http://www.45enord.ca/2016/04/seisme-en-equateur-le-canada-deploie-son-equipe-devaluation-des-catastrophes/

L’actualité des principaux événements - René Noto

La lettre de la SFMC n°88 - 6 -

Page 7: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 7 -

• Chine, glissement de terrain, le 22 avril 2016Au moins 21 personnes ont été blessées à la suite d'unglissement de terrain survenu dans le district de Rong'an.(Sud-est du pays).La plupart des blessés sont des élèves d’une école. Aucundécès n'a pour l'heure été signalé.http://french.xinhuanet.com/2016-04/21/c_135300338.htm

• Inde, glissements de terrain, le 22 avril 2016Glissement de terrain dans l’État himalayen de l’ArunachalPradesh, bilan de 16 morts, des ouvriers logés dans unbaraquement précaire.http://fr.euronews.com/2016/04/22/inde-glissement-de-terrain-au-nord-du-pays-au-moins-16-morts/

• Indonésie, glissements de terrain dans une mine, le28 avril 2016Des éboulements dans une mine de la province indoné-sienne de Bengkulu (ouest) probablement en raison despluies importantes.Bilan un mort, quatre blessés graves et quatre disparus.http://french.xinhuanet.com/2016-04/28/c_135320028.htm

• Pakistan, inondations et glissements de terrain,début avril 2016Depuis plusieurs jours des inondations importantes sontsurvenues dans le nord du pays.De dégâts matériels et une cinquantaine de victimes.Plusieurs régions demeurent coupées du reste du paysalors que des routes ont été submergées par les eaux.Les secours ont été organisés par l’armée pakistanaise quia parachuté des vivres dans différents secteurs et a éva-cué de nombreux touristes.http://fr.euronews.com/2016/04/04/inondations-meurtrieres-au-pakistan/

• Canada, Colombie britannique, feux de forêts,avril 2016« Les ordres d'évacuation ont été donnés à 90 habita-tions de Baldonnel, Charlie Lake et South Taylor. Lesrésidents de 360 autres habitations doivent surveiller lestatut de l'alerte d'évacuation. Ils doivent pouvoir quitterleurs maisons à tout instant.Au nord de Fort St. John, 2800 foyers et entreprisessont privés d'électricité, car les incendies de forêt ontdétruit 16 pylônes. BC Hydro cherche depuis un moyende leur réacheminement. »AnalyseLa saison des feux de forêts est précoce au Canada cette année enraison des conditions climatiques.Il est probable que le même constat va être fait dans plusieurs régionsdu monde.

• Malawi, sécheresse et catastrophe naturelle,avril 2016« L’état de catastrophe naturelle dans le pays en raisondes pénuries de nourriture dues à la terrible sécheressequi frappe l'Afrique australe depuis plus d'un an.Nous estimons à 12 % la chute du volume des récoltesde maïs par rapport à l'an dernier", a-t-il précisé, ajou-tant que "plus de gens seront en insécurité alimentaire

et auront besoin d'aide humanitaire en 2016/2017 ».Quatre autres pays menacés. Le Zimbabwe qui est aussien état de catastrophe naturelle, le Mozambique, la Zam-bie et le Malawi souffrent de pénuries de nourriture, fai-sant planer la menace d'une grave crise alimentaire dansla région.http://www.europe1.fr/international/secheresse-le-malawi-declare-letat-de-catastrophe-naturelle-2718691

AnalyseIl s’agit là, d’une autre forme de catastrophe naturelle qui s’inscrit dansdes dimensions temporo-spatiales différentes, leurs conditions de sur-venue, leur évolution s’inscrivent dans une cinétique différente.Dans certaines situations elles peuvent provoquer par contre des ac-cidents à « cinétique rapide », tels que les incendies de forêts.C’est ainsi que le concept de catastrophe chronique a pu être pris encompte dans certaines études.

• Guatemala, glissement de terrain, avril 2016« Au moins 4 personnes ont été tuées et une douzaineblessées suite à un glissement de terrain survenuedans une décharge publique située dans la ville de Gua-temala, la capitale du Guatemala.Ce glissement de terrain a eu lieu à la suite de fortespluies alors que beaucoup de personnes se trouvaientdans la décharge à la recherche d’objets.La zone de la décharge à ciel ouvert est connue pourêtre une partie marécageuse à risque surtout par tempsde fortes pluies.Plus de 250 pompiers ont travaillé pour trouver les vic-times.Plus de 1000 personnes qui travaillaient dans la dé-charge d'ordures ont été évacuées ».http://www.meteo-world.com/news/index-4062.php

AnalyseÉvénement intéressant quant aux causes de survenue :Au Guatemala ce glissement de terrain, et surtout ses conséquenceshumaines, est indépendant d’un phénomène naturel, ici en l’occur-rence pluie et inondations, en effet les informations nous apprennentque plusieurs centaines de personnes « exploraient » cette déchargeà ciel ouvert.

• Japon, glissements de terrain après un séisme,avril 2016Glissements de terrain après les séismes qui ont frappé lesud-ouest du Japon au cours du mois d’avril. Plus de110000 personnes évacuées.Les opérations de recherche de victimes ont été poursui-vies très longtemps dans l’espoir de retrouver des survi-vants.

• Indonésie, glissements de terrain au cours d’inonda-tions, 16 mai 2016Quinze personnes au moins sont mortes et quatre autressont portées disparues dans un glissement de terrain sur-venu sur le site des chutes de Sibolangit, sur l’île indoné-sienne de Sumatra.Les victimes sont des étudiants qui visitaient le site.http://www.lesoir.be/1211470/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2016-05-16/indonesie-une-quinzai

Page 8: Lettre sfmc n°88 mai 2016

• Chine, glissements de terrain au cours de fortespluies, le 8 mai 2016Une coulée de quelque 100000 m3 de boue et depierres a recouvert, dans la nuit dimanche, une centralehydraulique en cours de construction dans le district deTaining. On déplore 41 disparus et des blessés.Plus de 400 secouristes ont été mobilisés pour retrouverdes survivants.http://www.arcinfo.ch/articles/monde/chine-au-moins-33-disparus-dans-un-glissement-de-terrain-532153

• Birmanie, glissements de terrain, le 23 mai 2016Au moins onze personnes ont été tuées, dans un glisse-ment de terrain à proximité d’une mine de jade dans lenord de la Birmanie. De nombreuses personnes pour-raient être ensevelies, d’après les autorités locales et desrésidents.http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/2713341/2016/05/24/11-morts-dans-un-gliss

• Ski Lanka, inondations et glissements de terrain,mai 2016Le Sri Lanka est touché depuis près d'une semaine parles plus fortes pluies enregistrées depuis 25 ans. Elles ontdéclenché localement d'énormes glissements de terrain,ensevelissant les victimes parfois sous 15 mètres deboue. Plus d'une soixantaine de personnes ont trouvé lamort dans cette catastrophe et des dizaines d'autres sontportées disparues dans deux villages situés à une centainede kilomètres de la capitale.Le dernier bilan faisait état de plus 100 disparus.http://www.leprogres.fr/france-monde/2016/05/20/inondations-200-000-habitants-fuient-la-capitale-du-sri-lanka

• Éthiopie, glissements de terrain au cours de pluie41 personnes ont été tuées dans un glissement de terrainà Wolaita, en Ethiopie, suite à de fortes précipitations lesroutes inondées et le glissement de terrain rendent les ef-forts de secours difficiles.On déplore également des dizaines de blessés.http://french.china.org.cn/foreign/txt/2016-05/11/content_38425029.htm

• Ouganda, Rwanda, glissements de terrain au coursde pluie, le 8 mai 2016Des glissements de terrain provoqués par les fortes pluiesont coûté la vie à au moins quinze personnes en Ouganda,il y a également une cinquantaine de blessés.Plus de 200 maisons ont été détruites et des ponts ontété emportés, tandis que certains villages sont inaccessi-bles.Ces glissements de terrains interviennent peu après ceuxdu Rwanda, voisin de l'Ouganda dans la région desGrands Lacs, qui ont fait au moins 49 morts, selon un der-nier bilan.http://koaci.com/ouganda-glissements-terrain-font-moins-morts-98394.html

AnalyseÀ l’exception du Japon, où les glissements de terrain sont survenusau cours d’un séisme, tous les autres événements sont survenus aucours de fortes pluies et donc d’inondations importantes.

- Les dégâts matériels sont fonction des lieux de survenue, du type deconstruction et des coulées de boue souvent associées.- Il est souvent difficile de déterminer les véritables causes, exempledu glissement de terrain en Birmanie dans une mine de jade : la sé-curisation de cette mine était-elle assurée ?Dans ce pays en août 2015 les glissements de terrain avaient en-traîné déjà une centaine de morts.- Les pertes humaines dépendent du nombre de bâtiments détruits,de l’importance de la destruction, de l’heure de survenue (nuit, jour),des possibilités d’alerte et d’évacuation de population.- Certaines pertes humaines pourraient être évitées par un comporte-ment adéquat, l’exemple du glissement en Indonésie sur un site tou-ristique.- Les recherches de disparus sont souvent difficiles dans les massesde matériaux mobilisés et les survivants-rescapés sont rares du fait dela gravité des lésions initiales.- Le bilan des victimes est toujours très évolutif en fonction des pos-sibilités de recherches qui ne dépassent guère quelques jours.- Après la phase initiale des secours d’urgence il faut envisager laprise en charge des populations sinistrées

• Incendies de forêts au CanadaAprès les incendies en Colombie britannique, c’est au tourde la province d’Alberta d’être atteinte, ces incendies fu-rent très rapidement hors contrôle favorisés par la séche-resse et le vent.Évoluant pendant plusieurs jours ils entraînèrent des éva-cuations massives de population.Les dégâts matériels sont majeurs tant au niveau des ha-bitations que des infrastructures, routes, réseaux élec-triques etc.…Ces évacuations portèrent sur plus de 100000 personnesau cours de l’évolution des sinistres, dans de nombreuxcas la destruction des habitations transforma ces popula-tions en sinistrés.http://www.lapresse.ca/actualites/201605/03/01-4977650-fort-mcmurray-letat-durgence-declare-sur-lensemble-de-lalberta.php

AnalyseC’est la première fois que le Canada est confronté à des incendies decette ampleur et aux conséquences aussi importantes malgré l’im-portance des mesures habituelles mises en place autant pour la pré-vention que pour la lutte contre le feu.Dans l’ensemble des informations transmises on a noté la place ac-cordée aux facteurs climatiques et météorologiques négatifs (séche-resse, vents violents) mais les causes de ces sinistres ne furent jamaisévoquées.

• Réveil de l’Etna, mai 2016L'Etna est en cours d’une nouvelle période d’éruption de-puis la fin du mois de mai.Situé sur l'île de Sicile (Italie), l'Etna est le plus haut volcand'Europe actif (3300 m).Il s'agit d'un vaste stratovolcan basaltique qui couvre unesuperficie 1250 km². C'est une structure complexe, for-mée par plusieurs volcans successifs juxtaposés qui sontvisibles par leurs cratères : le « Nord Est » apparu en1911, la Voragine (1947), la Bocca Nuova (1968), le« Sud Est » (1971) et le nouveau cratère Sud-Est (NSEC),

La lettre de la SFMC n°88 - 8 -

Page 9: Lettre sfmc n°88 mai 2016

apparu au pied de l'ancien en 2007. Actuellement, c'estce dernier cratère qui est le plus actif avec des éruptionsexplosives et des écoulements fissuraux.L'Etna est surveillé en permanence par l'Institut Nationalde Géophysique et de Volcanologie (INGV) à Cata.Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/3660-eruption_volcanique_Etna

• Accidents de foudre en Europe, mai 2016L’Allemagne, comme la Pologne et la France a été frap-pée par des accidents dus à la foudre pratiquement lemême jour :- En Allemagne l’accident est survenu sur un terrain defootball, dans le petit village d’Hoppstädten, dans le sud-ouest du pays. La foudre s’est abattue à l’issue d’un matchentre enfants. Trois adultes ont été grièvement blessés,dont l’arbitre qui a été directement atteint. Les 29 enfantsn’ont pas été atteints.- En Pologne, des orages accompagnés de foudres ontfait deux morts et trois blessés dans les montagnes du suddu pays ;- En France, 11 personnes dont huit enfants ont été blessésdans le parc Monceau à Paris, il s’agissait d’un groupe depromeneurs s’étant abrité sous un arbre au cours d’un orage.http://fr.euronews.com/2016/05/29/l-allemagne-la-pologne-et-la-france-touches-par-des-accidents-

AnalyseLes accidents de foudre collectifs sont relativement rares en Europe,mais ces trois accidents sont différents dans les lieux et circonstancesde survenue :- En Allemagne, il est « classique » de considérer le risque foudre surun terrain très découvert au cours d’un rassemblement de personnes,plusieurs accidents de ce type surviennent régulièrement et les règlesde protection devraient être connues ;- En Pologne, l’accident est survenu en montagne et là aussi le risquedevrait être connu.- En France, les accidents de foudre en milieu urbain sont effective-ment rares, suffisamment rares pour oublier les risques d’un abri sousun arbre au cours d’un orage.Il s’agit d’une urgence collective pour lesquelles les conditions d’or-ganisation des secours, donc des possibilités de survie des victimes,dépendent étroitement des lieux de survenue :- Conditions très favorables en milieu urbain par la précision la rapiditéde l’alerte, la précocité de l’arrivée des secours, la proximité des struc-tures hospitalières ;- Conditions très peu favorables en zones montagneuses en raisondes mêmes paramètres.

Les projets, les études• Bilan des catastrophes naturelles entre 1900 et 2015Une équipe, dirigée par des chercheurs de l'Institut detechnologie de Karlsruhe (Allemagne), a évalué les dom-mages économiques, causés à l'humanité par des catas-trophes naturelles qui ont eu lieu entre 1900 et 2015, à6,2 trillions d'euros.Les résultats de l'étude ont été présentés à la réunion del'Union européenne des géosciences (European Geos-ciences Union).Les pertes économiques calculées par les auteurs del'étude s'élèvent à sept trillions de dollars (environ 6,2 tril-lions d'euros). Les scientifiques ont tiré de telles conclu-sions après avoir analysé les données de 35000catastrophes naturelles qui ont eu lieu depuis plus d'unsiècle, et qui ont conduit à la mort de plus de huit millionsde personnes.Les catastrophes naturelles incluent les inondations, lessécheresses, les ouragans, les éruptions volcaniques, lestremblements de terre et les incendies de forêt.Ainsi, pendant la période 1900-2015:- Les inondations ont représenté environ 40 % des phé-nomènes,- Les séismes, 26 %,- Les ouragans, 19 %,- Les sécheresses, 12 %,- Les incendies de forêt, 2 %- Et les volcans, 1 %.https//fr.sputniknews.com/societe/201604191024373767-cout-economique-catastrophes-naturelles/

AnalyseCette étude établie sur plus d’un siècle objective bien la place dechaque risque naturel, elle pourrait être complétée par une évolutiondans le temps et dans l’espace.Les inondations sont-elles plus fréquentes ? Les incendies de forêtsplus généralisés, les périodes de sécheresse plus étendues ?

• La saison cyclonique 2016-2017 dans l’océan at-lantique, mai 2016La préparation de la prochaine saison cyclonique (du1er juin au 30 novembre) dans le cadre du dispositifORSEC (Organisation des secours) a commencé danstoutes les régions concernées.Les modèles de prévisions ENSO (La Niña – El Niño) de l’IRId’avril penchent en grande majorité pour la période cyclo-nique 2016, en faveur d’un épisode La Niña à 43 % contredes Conditions Neutre à 44 il est à noter que cette saisondevrait être toutefois plus active que la saison passée.http://www.sxminfo.fr/110535/31/05/2016/1er-juin-debut-de-la-saison-cyclonique-2016-en-atlantique/

• La saison cyclonique 2016-2017 dans l’océan in-dien, mai 2016La saison cyclonique débute officiellement le 1er avril 2016et se terminera le 31 décembre 2016.Elle a ainsi débuté le 18 mai 2016 avec 1 système cyclo-nique dont 1 tempête tropicale et 0 cyclone et s'est ter-minée avec système cyclonique nommé fut ROANU 1retempête tropicale de la saison qui a longé les côtes in-diennes avant d'atterrir sur Chittagong, Bengladesh et quia causé la mort de 127 personnes.

La lettre de la SFMC n°88 - 9 -

Page 10: Lettre sfmc n°88 mai 2016

Évènements et risques technologiques et industrielsLes événements• Inde : Accident de feux d’artifice, le 10 avril 2016« Un feu d’artifice qui tourne mal. Plusieurs explosionssuivies d’un gigantesque incendie dans un bâtiment. Aumoins 105 personnes ont péri dans la nuit de samedi àdimanche. À proximité d’un temple lors des célébra-tions du Nouvel an hindou.La catastrophe s’est produite à Paravur, une ville cô-tière, dans le sud-ouest du pays, dans l’État du Kerala.Une région très fréquentée par les touristes du mondeentier.Un bilan encore provisoire fait état de plus de 200 bles-sés qui ont été évacués vers les hôpitaux les plusproches.Les premiers témoignages évoquent un véritable chaosalors que plusieurs milliers de personnes assistaientaux cérémonies du temple de Puttingal Devi. »http://fr.euronews.com/2016/04/10/inde-une-centaine-de-morts-et-pres-de-deux-cents-blesses-dans

AnalyseLes feux d’artifices qui sont des systèmes pyrotechniques ont le mêmedegré de « nuisance » que des explosifs conventionnels.Ils sont utilisés dans presque toutes les régions du monde à des finsfestives et ils sont à l’origine d’accidents graves au cours de la fabri-cation, du stockage, du transport et de l’utilisation.Suivant les circonstances il peut s’agir d’accident individuel ou semi-individuel et d’accidents collectifs souvent graves à la fois par l’ex-plosion mais aussi par l’incendie secondaire, les phénomènes depanique et bousculade quand ils surviennent au cours d’un rassem-blement de foule.Dans cet événement toutes les conditions étaient réunies pour quel’accident, explosion et incendie, entraîne des conséquences humainesimportantes.

• Inde, explosion de dépôts de munitions, le 31 mai2016Incendie suivi d’explosions dans des dépôts de munitionsde l'armée de l'Inde. Le bilan provisoire fait état 17 mortset 19 blessés, essentiellement chez les personnels de se-cours sapeurs-pompiers.Des milliers de familles vivant dans les villages voisins ontété évacuées Maharashtra, par crainte d'explosionsconsécutives au sinistre.AnalyseLes explosions de dépôts de munitions sont toujours très meurtrièrespour les travailleurs sur site et souvent également populations avoi-sinantes.

• Mexique, explosion dans une raffinerie, avril 2016Explosion dans un complexe pétrochimique de la sociétéPemex à Coatzacoalcos. Le bilan définitif a été établi à 24morts et 8 disparus.http://actu.orange.fr/monde/explosion-dans-une-usine-au-mexique-le-bilan-passe-a-24-morts-CNT000000nuRrD/phot

Analyse

Les accidents de raffinerie et de sites industriels sont relativement fré-quents au Mexique :- Février 2013, explosion dans la tour du siège social de la sociétéPemex, 36 morts et des dizaines de blessés- Octobre 2012, raffinerie Pemex, explosion liée à une fuite de gaz : 30morts et 42 blessés.- Octobre 2010, explosion dans une raffinerie, 2 morts et une dizainede blessés.- Septembre 2010, explosion dans une raffinerie, plusieurs morts ?Et surtout 1984, explosion de gaz liquide à San Juanico (banlieuenord de Mexico), plus de 600 morts.

• Pérou, accident de car le 8 avril 2016Au moins 23 personnes ont péri vendredi après laChute d'un autocar dans une rivière de la Cordillère desAndes, au Pérou, le bilan est de 23 morts et 32 blessés.http://www.rts.ch/info/monde/7635603-la-chute-d-un-car-dans-une-riviere-fait-au-moins-23-morts-au-

AnalyseDeux accidents de car dans des régions très éloignées mais qui onten commun des conséquences importantes en terme de mortalité etde morbidité.Les accidents de la route sont fréquents en Zambie en raison du mau-vais état des routes, ainsi que de la vitesse excessive des automobi-listes et au Pérou en raison de l'absence de contrôle des véhicules etdes conducteurs, et surtout de la dangerosité des routes de ce paysmontagneux.Selon des chiffres récents, pour le seul premier semestre 2014, aumoins 1400 personnes ont perdu la vie sur les routes de ce pays de30 millions d'habitants. En 2013, 3590 morts y avaient été recenséset 4138 en 2012.

• Cote d’Ivoire, accident de car, le 20 avril 2016Accident de car sur la route de Yamoussoukro-Toumodi,le véhicule avec une cinquantaine de passagers s’est re-tourné dans un fossé en contrebas de la route.Le bilan est de 10 morts et 20 blessés graves.http://koaci.com/cote-divoire-moins-morts-dans-laccident-lautoroute-nord-97855.html

• Cameroun, accident de car, le 28 avril 2016Collision un bus de transport en commun avec 80 passa-gers et trois grumiers stationnés sans visibilité, incendiesecondaire et nouvelle collision en chaîne avec un autrecar.Le bilan officiel est 10 morts et une cinquantaine de bles-sés parmi les passagers et les témoins qui portaient se-cours.Pour d’autres sources il y aurait des dizaines de morts.http://koaci.com/cameroun-hecatombe-personnes-calcinees-plusieurs-morts-blesses-dans-double

• Zambie, accident de car, le 9 avril 2016Collision entre un car et un minibus dans le centre de laZambie.

La lettre de la SFMC n°88 - 10 -

Page 11: Lettre sfmc n°88 mai 2016

Tous les 24 passagers du minibus dont le chauffeur sontmorts sur le coup.Les accidents de la route sont fréquents en Zambie en rai-son du mauvais état des routes, ainsi que de la vitesse ex-cessive des automobilistes.https://www.lorientlejour.com/article/980070/zambie-24-morts-dans-un-accident-entre-un-carhttp://www.slateafrique.com/663063/zambie-24-morts-dans-un-accident-

entre-un-car-et-un minibus

• Inde, accident de car, avril 2016Un autocar transportant une troupe d'opéra est tombédans un ravin, L'accident s'est produit lorsque « leconducteur de l'autocar a tenté de négocier un virageserré sur une route de montagne ».Bilan de 25 morts et 11 blessés graves.http://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201604/17/01-4972130-inde-25-artistes-perissent-dans-un-accident-dautoc

• Accident d’hélicoptère en NorvègeUn hélicoptère de type Super Puma (H225) qui revenaitd’une plateforme pétrolière de la mer du Nord s’est écrasévers midi près de Bergen, la deuxième ville du pays.Bilan de 12 morts et plusieurs corps ont pu être retrou-vés.http://fr.euronews.com/2016/04/30/norvege-l-helicoptere-s-est-disloque-en-vol/

AnalyseLes accidents d’hélicoptère sont rares car chaque année des centainesde milliers de Norvégiens font la navette entre le continent et les pla-teformes offshore.

• Accident de car au Burkina, mai 2016L’autocar faisait la liaison entre Koudougou et Ouagadou-gou, la capitale burkinabè, s’est renversé après la perted’une roue provoquant le renversement du véhicule.Bilan de 4 morts et une quarantaine de blessés.http://koaci.com/burkina-faso-quatre-morts-quarantaine-blesses-dans-accident--98212.html

AnalyseLe mauvais état de la route et l'excès de vitesse pratiqué par leconducteur, sont également évoqués par certains passagers commeétant également des facteurs de l'accident.Les accidents de route mortels sont fréquents au Burkina Faso, oùles routes et véhicules de transport en commun sont mal entretenus.

• Chine, incendie d’une usine de produits chimiques,le 22 avril 2016Un entrepôt de produits chimiques a pris feu après uneexplosion, dans la province du Jiangsu, dans l’est de laChine. L’incendie a été maîtrisé et aucune victime n’est àdéplorer.http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/video/2016/04/22/un-incendie-ravage-un-entrepot-de-produits-chimiques-en-chine_4907257_3216.html

Les effondrements de constructions dans le monde• Ouganda, Kampala, le 11 avril 2016« L’effondrement d’un immeuble dans la capitale ougandaise, Kampala, a fait quatre victimes, a-t-on apprismardi de sources sécuritaires.Cinq autres personnes qui se trouvaient dans le bâtiment ont déjà été sauvées par les secouristes et amenéesà l’hôpital pour des soins.Selon le porte-parole de la police de Kampala, les recherches sont toujours en cours pour trouver d’éventuelssurvivants.Le bâtiment qui est en construction, abritait un garage automobile, une pharmacie et d’autres petits commerces.La maire de Kampala… a par ailleurs demandé aux citoyens de dénoncer les entrepreneurs qui font des travauxde construction pendant la nuit ainsi que les promoteurs immobiliers qui ne respectent pas la législation en lamatière. »http://fr.starafrica.com/actualites/leffondrement-dun-immeuble-a-kampala-fait-quatre-victimes.html

• Chine, le 12 avril 2016Effondrement d'un hangar le matin sur un chantier de construction de la province chinoise du Guangdong (sud),selon des secouristes. À midi, onze personnes avaient été sauvées. Les opérations de secours sont en cours.Le bilan initial de deux morts a été revu à la hausse le lendemain (12 morts).http://french.xinhuanet.com/2016-04/13/c_135274725.htm

AnalyseLes effondrements de bâtiments sont fréquents comme facteurs de production « des urgences collectives ». Il peut s’agir de bâtiments encours de construction ou de bâtiments déjà occupés. Par leurs caractéristiques cinétiques et par leurs conséquences matérielles et hu-maines ils reproduisent sur une petite échelle les destructions observées au cours de séismes importants.Ces quelques événements permettent de dresser un atlas des risques en Asie :- Les risques naturels avec une dominante d’inondations, de glissements de terrain, de tempêtes et cyclones- Et les risques de la vie courante avec accidents de la circulation, accidents industriels et technologiques divers.

• Brésil, effondrement d’une route, le 21 avril 2016« Inaugurée en janvier, la piste cyclable Tim Maia, qui longe le front de mer sur l'Avenue Oscar Niemeyer à Rio(Brésil), s'est effondrée, faisant deux morts ».http://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/Deux-morts-a-rio-apres-l-effondrement-d-une-piste-cyclab

La lettre de la SFMC n°88 - 11 -

Page 12: Lettre sfmc n°88 mai 2016

Les projets, les études• Japon, la réfrigération comme nouvelle technologiede protection contre la radioactivitéAutour de la centrale nucléaire de Fukushima il a été dé-cidé de mettre en place un réseau de tuyauteries assurantune réfrigération des sols et empêcher ainsi l'eau ra-dioactive de s’échapper.http://www.985fm.ca/international/nouvelles/le-japon-erige-un-mur-de-glace-pour-contenir-la-768344.html

AnalyseLa congélation des terrains aquifères instables est un procédé ancien,à caractère provisoire, employé pour le creusement de fouilles, depuits ou de galeries.Elle rend le sol étanche et résistant mais en principe il s’agit de réali-sation provisoire.

• Bilan des accidents d’avions et facteurs humains,avril 2016« Selon le rapport de la Direction générale de l'aviationcivile (DGAC) publié le 18 avril, l’année 2015 aura étél’une des plus sûres pour le transport aérien. Seuls cinqaccidents à travers le monde ont entraîné la mort depassagers l’an dernier. Mais avec l’un des plus mar-quants, le crash volontaire (émanant du copilote) de laGermanwings dans les Alpes françaises le 24 mars2015. Ce suicide aura provoqué la disparition de 150personnes, sur un total de décès s’élevant à 243 per-sonnes pour l’année écoulée, soit l’un des résultats lesplus bas. Six accidents entraînant la mort de 582 pas-sagers avaient été enregistrés en 2014.Les autres accidents concernent les compagniesTransAsia Airways à Taïwan (43 morts), Trigana Air Ser-vice (54 morts) et Aviastar Mandiri (10 morts) en Indo-nésie et la collision au Sénégal entre un Boeing B737de Ceiba International et un avion de Sénégal Air quis'est écrasé en mer (7 morts). À noter que Trigana AirService et Aviastar Mandiri figuraient sur la "liste noire"de la Commission européenne.Le ratio final est ainsi de 0,15 accident mortel de pas-sagers par million de vols et de 0,11 accident mortel depassagers par milliard de kilomètres parcourus. Ces ré-sultats ne prennent toutefois pas en compte la des-truction de l'A320 de la compagnie russe MetroJet (224morts) qui résulte d’un attentat et n'a donc pas été clas-sée comme accident par la DGAC. L’association inter-nationale de transport aérien (Iata) retire pour sa partaussi de ses chiffres l’accident de la compagnie alle-mande Germanwings, ne retenant que les quatre acci-dents survenus en Asie et en Afrique. »http://www.tourhebdo.com/actualites/detail/93112/crashs-d-avions-le-rapport-de-la-dgac-pointe-l-importance-des-facteurs-humains.html

• En Europe en avril, « commémorations » de l’acci-dent de la centrale nucléaire de Tchernobyl enUkraine, le 26 avril 1986AnalyseTrente ans après les mêmes incertitudes et les mêmes polémiques

vis-à-vis les conséquences réelles du « nuage radioactif » sur les pa-thologies thyroïdiennes et cancéreuses.

• Bilan de l’accident de Tchernobyl, mai 2016- «30 ans après la catastrophe de Tchernobyl, le bilan desvictimes reste sujet à polémique: de quelques dizaines àprès d'un million. Une dernière étude revoit à la hausse lenombre officiel de morts imputable à l'accident nucléaire.Le 26 avril 1986, le réacteur 4 de la centrale nucléaire deTchernobyl (Ukraine) connaissait des explosions qui ontlibéré massivement de matières radioactives dans l'at-mosphère.- On estime à 350000 le nombre d'agents de déconta-mination ou « liquidateurs » (...) ayant participé dès ledébut au confinement et à la décontamination des débrisradioactifs au cours de la période 1986-1987. Près de240000 de ces « liquidateurs » ont reçu les doses derayonnement les plus fortes alors qu'ils procédaient à desactivités importantes d'atténuation des effets de la ra-dioactivité dans la zone de 30 kilomètres entourant leréacteur. Par la suite, le nombre de « liquidateurs » réper-toriés est passé à 600000, mais seule une faible fractiond’entre eux ont été exposés à des niveaux élevés derayonnement. » indique l'OMS.« Fin 2005, un rapport d'institutions des Nations Unies ap-portait un bilan considéré comme définitif de l'ampleur dela catastrophe de Tchernobyl. Une équipe internationalecomportant plus d'une centaine de scientifiques avaitconclu que près de 4000 personnes au total pourraientà terme décéder des suites d'une radio-exposition consé-cutive à l'accident survenu dans la centrale nucléaire deTchernobyl. Jusqu'alors, moins d'une cinquantaine dedécès avaient été attribués directement à cette catas-trophe. Il s'agit principalement des membres des équipesde sauvetage qui avaient été exposés à des doses trèsélevées.- Si le nombre de morts restait très limité, ce rapport, quifait référence, soulignait que "le plus grand problème desanté publique que l'accident ait provoqué" était l'impactde Tchernobyl sur la santé mentale. En effet, les per-sonnes touchées par la catastrophe ont eu une percep-tion négative de leur état de santé, convaincues que leurespérance de vie avait été abrégée, et n'arrivaient que dif-ficilement à se reconstruire. »http://www.notre-planete.info/actualites/2833-Tchernobyl_25000_mort

• Les impacts planétaires des catastrophes,avril 2016La Nasa dans un document nouveau daté du 1° avril, vientde rendre publique près de 3 millions d’images satellitesdont certaines témoignent de l’impact des catastrophesnaturelles et technologiques sur l’ensemble de la planète.Ces images ont été fournies par un satellite japonais misen orbite en 1999 : Advanced Spaceborne ThermalEmission and reflection Radiometer (ASTER).http://www.sciencesetavenir.fr/espace/20160408.OBS8136/en-images-la-nasa-met-a-disposition-de

La lettre de la SFMC n°88 - 12 -

Page 13: Lettre sfmc n°88 mai 2016

AnalyseDurant 16 années, ce satellite (toujours en activité) a nourri des re-cherches dans des domaines très variés : suivi de l'évolution de la sur-face des glaciers, détection des volcans actifs, localisation des zonesagricoles subissant un stress particulier, suivi des formations nua-geuses, identification de pollutions ou encore de dégradation de labarrière de corail… Vous pouvez retrouver l'ensemble des données deAster en suivant ce lien.

• Drones et avions de ligne, un nouveau risque?« Le fait est qu’avec la croissance rapide des drones pi-lotés par des amateurs, il n’est pas impossible qu’un telincident se soit produit. En fait, bien des experts évo-quaient que tôt ou tard, un tel incident se produirait.Pour l’instant, c’est la police de Londres qui est char-gée de l’enquête, depuis que le pilote d’un Airbus A320a rapporté le 17 avril que lors de sa descente vers l’aé-roport d’Heathrow, son appareil a été heurté parce qu’ilcroit être un drone.La police a confirmé qu’un « objet » a heurté l’avant del’avion. Il n’y a pas eu de dommages et l’appareil a pour-suivi son atterrissage sans difficulté.Déjà, l’usage de drones était formellement interdit àproximité de plusieurs aéroports à travers le monde. »http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2016/04/21/drones-avions-accidents-devenir

Analyse« Les incidents » de ce type semblent se multiplier, sans pour autant

que les mesures de sécurité édictées soient respectées.Même si certaines études ont semble-t-il démontré l’innocuité d’unecollision avion-drones (voir Actualités de la 2° décade de mars), il estdonc envisageable qu’un accident aérien grave surviendra dans unavenir proche.et probablement dans des pays où la présence dedrones est importante.

• France, modifications des PPI pour les installationsnucléaires?Le périmètre des plans particuliers d'intervention (PPI) au-tour des sites nucléaires en cas d'incident va être étenduà 20 kilomètres, contre 10 actuellement, conférence en-vironnementale, du 26 avril 2016, jour du 30e anniver-saire de la catastrophe de Tchernobyl.« Les autorités européennes de sûreté et de radiopro-tection avaient recommandé d'étendre les périmètresdes PPI, aujourd'hui prévus jusqu'à 10 km en France.Les PPI visent à protéger les populations, les biens etl'environnement face aux risques liés notamment auxinstallations nucléaires. Déclenchés par les préfets, ilsprévoient notamment l'information de la population, lamobilisation des hôpitaux, l'organisation d'une éven-tuelle mise à abri de la population… ».http://www.francesoir.fr/politique-france/centrales-nucleaires-le-perimetre-de-securite-elargi-de-10-

AnalyseCette mesure est contestée, car jugée inefficace, par les « opposants »à l’énergie nucléaire

Évènements et risques sociétaux• Une saison pour les tueries de masse?« Pour les experts qui étudient les tueries de masse(mass murders) et les attaques terroristes, le moisd'avril a triste réputation. C'est un mois où les événe-ments du genre semblent augmenter si l'on se fie auxstatistiques. Les Américains ont même une expression :avril ouvre la killing season.C'est en avril que Timothy McVeigh, un membre d'unemilice extrémiste, a fait exploser un immeuble du gou-vernement fédéral à Oklahoma City en 1995. La tueriede Colombine, c'était en avril. L'attentat du marathonde Boston? En avril. Le carnage de Waco? VirginiaTech? En avril.Mais qu'est-ce qui peut bien se passer en avril pour in-citer autant à la violence? La question n'est pas ano-dine. C'est même d'une grande importance pour lesautorités. Dans la lutte contre le terrorisme, la détectionde « patterns » est actuellement la plus grande despréoccupations. »http://quebec.huffingtonpost.ca/gilles-brien/influence-printemps-crime-violence-avril-saison-tu

AnalyseDifficile de faire une analyse de cette information.• Terrorisme et invention du « sublime négatif »,avril 2016Le « sublime » dans la catastrophe est lié à l’œuvre poé-tique de Edmund Burke, (XVIIIe siècle) quand il s’agit du

spectacle offert par les grandes catastrophes naturelles.Dans le même contexte des violences sociétales du ter-rorisme, certains « penseurs » considèrent que les spec-tacles offerts par les actions du terrorisme sont aussi desœuvres d’art s’inscrivant dans le concept de ce sublime.http://www.slate.fr/story/64681/art-terrorisme

AnalyseSans commentaire, la lecture complète de l’article est conseillée.

• Bangladesh, commémoration de la catastrophe leRana Plaza, le 24 avril 2016Plusieurs milliers d'ouvriers du textile au Bangladesh ontdemandé justice trois ans après la catastrophe du RanaPlaza en avril 2013, un bâtiment industriel qui s'étaitécroulé en provoquant la mort de plus de 1100 per-sonnes. « Personne n'a été déclaré responsable de l'unedes plus graves tragédies provoquées par l'homme. »https://news.google.fr/news/story?

AnalyseCette information a été classée dans la rubrique » Faits de société »car les commémorations de catastrophes, qu’elles soient naturelles,technologiques ou sociétales, participent tour à la gestion psycholo-gique des catastrophes et au développement des capacités de rési-lience d’une société.Cette gestion est d’autant efficace que les « victimes » peuvent obte-nir réparation quand la « faute » et la responsabilité sont évidentes, cequi ne fut pas le cas lors de cet événement.

La lettre de la SFMC n°88 - 13 -

Page 14: Lettre sfmc n°88 mai 2016

• Angola, poursuite de l’épidémie de fièvre jaune, le 8 avril 2016L'épidémie de fièvre jaune Angola signalée il y a plusieurs continue son évolution avec environ 1600 cas suspects etplus de 500 cas confirmés, dont 230 décès.En une semaine. Il y a eu une augmentation de près de 1400 cas suspects et de près de 200 cas confirmés.La majorité des cas et des décès de fièvre jaune ont été notifiés dans la province de Luanda. Cependant des cas l'ontété dans tout le pays.En utilisant des vaccins de la réserve d'urgence du Groupe international de coordination, 5,8 millions de personnesont été vaccinées à Luanda contre la fièvre jaune. Avec le soutien de l'Organisation mondiale de la santé, environ7,35 millions de doses de vaccin contre la fièvre jaune ont été acquises par le pays pour répondre à l'épidémie deLuanda, mais pas pour vacciner les 18 millions de personnes dans le reste du pays.La vaccination est la mesure préventive la plus importante contre la fièvre jaune mais il est nécessaire de sensibiliserles populations sur l'importance de leur implication dans les activités de lutte anti vectorielle et dans l'élimination dessites de reproduction du vecteur, le moustique Aèdes aegypti, dans leurs maisons et leur environnement proche.https://www.mesvaccins.net/web/news/8733-situation-de-l-epidemie-de-fievre-jaune-le-8-avril-2016-en-angola

AnalyseEn RDC (République démocratique du Congo), également des cas de fièvre jaune qualifiés de cas d’importation.En France le nouveau calendrier vaccinal a supprimé pour cette maladie le rappel de 10 ans

• Brésil, épidémie de grippe aviaire, avril 2016Actuellement dans le pays épidémie de grippe aviaire de type A (H1N1), avec une mortalité plus grande qu’en 2015.L’épidémie a déjà gagné 11 États brésiliens, y compris dans le Nord-Est.http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/14940-Bresil-epidemie-meurtriere-de-grippe-a-

AnalyseDéjà atteint par le virus Zika, le Brésil doit recevoir en fin d’année une grande manifestation sportive (la coupe mondiale du football) et la per-sistance de cette épidémie poserait des problèmes de santé publique.

• International et virus zika« Bien que la couverture médiatique se soit un peu émoussée et que dans certaines régions l’épidémie semblemarquer le pas, le virus Zika continue à compter parmi les principales préoccupations des autorités sanitairesinternationales et nationales. Il faut dire que les publications et présentations scientifiques qui se succèdent de-meurent alarmantes. Ainsi, des chercheurs brésiliens de l’Institute for Research and Education (IDOR) et de l’Uni-versité de Rio de Janeiro viennent récemment de publier dans Science leurs observations des conséquencessur des cellules souches neurales humaines de l’exposition au virus Zika. Il apparaît que l’infection entraîne uneréduction de 40 % de la croissance des cellules souches neurales, des neurosphères et des organites et favo-rise leur apoptose. »http://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/edocs/le_virus_zika_toujours_plus_inquietant__1581

AnalysePour analyse la conclusion d’une responsable des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). « Nous devons ab-solument être prêts. Tout ce que nous étudions sur ce virus semble être un peu plus inquiétant que ce que nous pensions initialement (…).Nous continuons à apprendre chaque jour [sur le virus]. Et la plupart de ce que nous apprenons n’est pas rassurant ».

• Protection contre Ébola, mesures générales et tenue de protection, avril 2016La protection des personnels soignants dépend en partie du port d’une tenue de protection Or, les tenues actuelleshermétiques portées par les soignants sont peu adaptées aux pays tropicaux.C’est à partir de ce constat que l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), associée aux HUG (HôpitauxUniversitaires de Genève) et à l'Université de Genève (UNIGE) a mis une nouvelle combinaison de protection plusconfortable, sûre et réutilisable. Le prototype est présenté pendant trois jours au Geneva Health Forum.

• Épidémie de salmonelloses, avril 2016En Australie-Méridionale, le ministère de la Santé demande à la population de ne pas manger de germes de soja fraisà la suite du signalement d'un grand nombre de cas de salmonellose.Depuis le début du mois de décembre 2015 le département de la santé a été informé de 233 cas (dont 43 ont étéhospitalisés) et au cours des 11 derniers jours, 108 cas de salmonellose ont été notifiés, alors qu'il est normalementobservé 15 à 20 cas chaque année. Le ministère conseille de faire cuire tous les germes de soja et d'éviter de man-ger des haricots crus ou des choux.https://www.mesvaccins.net/web/news/8808-epidemie-de-salmonellose-liee-a-des-germes

Évènements et risques toxiques et infectieux

La lettre de la SFMC n°88 - 14 -

Page 15: Lettre sfmc n°88 mai 2016

AnalyseCette intoxication collective rappelle celle survenue en Allemagne en 2011 et ayant provoqué la mort de 48 personnes.Après avoir incriminé les « concombres espagnols », l’enquête a montré que les graines de soja étaient seules en cause.

• La Nouvelle-Calédonie et épidémie de dengue, avril 2016La Nouvelle Calédonie a été déclarée en situation d'épidémie de dengue, en raison de la multiplication et de la pro-pagation de la maladie dans l'archipel.« Le foyer de dengue de sérotype 1, qui a débuté le 26 janvier dans les quartiers du Faubourg Blanchot à Nou-méa persiste et s'étend… »• Vers une catastrophe sanitaire, la résistance aux antibiotiques?Les prémices d’une catastrophe sanitaire?Selon une étude publiée le 26 mai dans la revue médicale Antimicrobial Agents and Chemotherapy, une patiente de49 ans est en effet porteuse d'une souche mutante de la bactérie E. Coli qui résiste à tous les antibiotiques, y com-pris, la Colistine.C'est la première fois que cette bactérie ultrarésistante est identifiée aux États-Unis. Appelée mcr-1, elle a déjà ététrouvée en Europe et en Chine chez des humains et des animaux. Mais jamais outre-Atlantique.« Près de 160000 patients contractent, chaque année, une infection par un germe dit multi-résistant ».Aux États-Unis, le phénomène touche deux millions de personnes et fait 23000 morts par an, selon les dernièresétudes.Par ailleurs, à l'horizon 2050, dix millions de personnes supplémentaires par an pourraient mourir à cause de la ré-sistance aux antibiotiques, indique une étude britannique publiée le 19 mai.

• France, bilan des intoxications au monoxyde de carbone en 2015-2016Depuis le 1er septembre 2015, 871 signalements ont été transmis au système de surveillance, impliquant 3608 per-sonnes dont 2134 ont été prises en charge par un service d’urgence hospitalier et 403 dirigées vers un service.Par rapport à la précédente période de chauffe :- Le nombre de signalement déclaré (871 versus 896) au système de surveillance est comparable ;- Une faible augmentation du nombre de personnes exposées (3608 versus 3139) et transportées (2134 versus2028).Une diminution du nombre de décès (12 versus 29).http://www.invs.sante.fr/fr/Dossiers-thematiques/Environnement-et-sante/Intoxications-au-monoxyd

AnalyseCes intoxications -le plus souvent collectives- s’inscrivent dans le cadre des accidents de la vie quotidienne et semblent montrer l’inefficacitédes campagnes d’information réalisées chaque année.

La lettre de la SFMC n°88 - 15 -

Page 16: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 16 -

Bibliographie - René Noto• Relevé épidémiologique hebdomadaire (REH) del’OMS- 29 avril 2016, vol. 91, 17 (pp. 217-236)

Gros plan sur les épidémies : Éradication de ladracunculose : bilan de la surveillance mondiale, 2015- 22 avril 2016, vol. 91, 16 (pp. 209-216)

Lutte contre la méningite dans les pays de la cein-ture africaine de la méningite, 2015- 15 avril 2016, vol. 91, 15 (pp. 193-208)

Surveillance de la poliomyélite : suivi des progrèsaccomplis dans le monde vers l’éradication de la maladie,2014-2015- 8 avril 2016, vol. 91, 14 (pp. 181-192)

Examen du rôle des formations dispensées dansle cadre de la réponse de l’OMS à la crise Ébola,

Flambée urbaine de fièvre jaune en Angola etrisque d’extension

Rapport mensuel des cas de dracunculose, jan-vier février 2016- 1er avril 2016, vol. 91, 13 (pp. 169-180)

169 Voyage à travers les 90 ans d’histoire du Re-levé épidémiologique hebdomadaire

177 Message de l’Organisation mondiale de lasanté animale

178 Perspectives d’avenir : sommes-nous prêts àfaire face aux épidémies des temps modernes?

• Les conclusions du Forum économique mondial surles risques à venir en 2016« En amont du forum économique mondial, 750 spé-cialistes se sont réunis pour formaliser un rapport (Glo-bal Risk Report 2016) détaillant les principaux risquespour les 10 années à venir, tant en termes de probabi-lité de réalisation qu’en termes d’impact à l’échelle mon-diale.Et sans surprise, les risques climatiques et les risquesliés aux instabilités politiques se trouvent en bonne po-sition dans le classement. »http://www.insurancespeaker-solucom.fr/2016/01/quels-sont-les-risques-majeurs-en-2016-le-forum

• Conduire les opérations d’un plan communal desauvegardeFrançois Vernoux, Territorial éditions, 2016.Un ouvrage concret qui donne les clefs de la gestion opé-rationnelle d’un événement.La loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation dela sécurité civile confie la sauvegarde des populations auxmaires, qui disposent de nombreux mémentos et guidespour préparer leur commune à devenir résiliente et orga-niser la solidarité locale. Le présent ouvrage est ainsi pré-senté par François Baroin, président de l’AMF, dans sapréface : « L’ouvrage du général François Vernoux n’estpas un mémento de plus. C’est un opus innovant, écritpar un opérationnel, spécialiste de la gestion de crise,

qui côtoie les communes depuis 2009 dans le cadredu label Pavillon Orange ».

• « Ivres paradis, bonheur héroïque »Le dernier ouvrage de Boris Cyrulnic (le créateur duconcept de résilience). Édition Odile Jacob, avril 2016.« Chacun de nous a besoin de héros pour vivre, l’enfantpour se construire, l’adulte pour se réparer. Les hérosnous apportent l’espoir, le rêve, la force. Attention ce-pendant aux faux héros, attiseurs de violence et dehaine, pourvoyeurs du pire ».

• Les publications de l’Académie nationale de méde-cine1/ «L’assistance circulatoire dans les insuffisances car-diaques»L’assistance circulatoire mécanique développée depuisplus de 20 ans, permet de suppléer la fonction pompecardiaque en cas d’insuffisance échappant aux autres mo-dalités de traitement (pharmacologique en particulier) :- Les patients présentant une insuffisance cardiaque aiguëprincipalement choc cardiogénique après infarctus dumyocarde,- Les patients en attente de transplantation cardiaque,- Les patients devant subir une assistance définitive par im-possibilité de greffe.Tome 198-N°72/ «Les financements innovants en matière de santé etl’épidémie à virus Ébola »L’épidémie de fièvre Ébola survenue il y a deux ans a poséde nombreux problèmes tant sanitaires, médicaux quesocio-économiques.Tome 198-N°83/ «Accidents vasculaires cérébraux, une urgence ».En France comme en Europe les AVC représentent la 3e

cause de mortalité et surtout la 1re cause d’invalidité.Depuis quelques années des traitements efficaces sontsurvenus mais dont les possibilités sont liées à la rapiditéde la misée en place de la chaîne de secours.Tome 198-N°8.

• Les publications du Service de santé des Armées« Maladie à virus Ébola »Médecine et Armées, Tome 44 N°6 avril 2016La participation des personnels et des moyens du servicede santé des armées à la lutte contre l’épidémie de fièvreÉbola.

Page 17: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 17 -

Rétrospectives Les catastrophes «arrivent». Puis elles sont «arrivées». Et on passe à autre chose.

Hubert Reeves, L’espace prend la forme de mon regard

Culture décimale oblige, les commémorations sont plus nombreuses tous les 10, 20 30, 40, 50 ans.Que s’est-il passé d’exceptionnel en l’année 2006 puis 1996,1986?Un ensemble d’événements concernant la géopolitique, l’économie mondiale, les techniques et tech-nologies, les recherches fondamentales, mais aussi la littérature, les arts.Pourquoi cette évocation? Quel intérêt pour la médecine de catastrophe? Les catastrophes d’hier sont-elles différentes de celles d’aujourd’hui?La médecine de catastrophe comme tout « nouveau concept » s’inscrit dans une triple dimension : cellede l’espace (national, régional, continental, mondial…), celle du temps et celle du contexte sociocultu-rel économique, technologique de la région où surviennent les événements.Les catastrophes d’hier sont-elles différentes de celles d’aujourd’hui?Tous ces faits sont indissociables mais arbitrairement certains ont été sélectionnés.

Il y a 160 ans, 1896• Athènes en avril, premiers jeux olympiques, 14 pays, 245 concurrents.

Il y a 110 ans, 1906• États-Unis, séisme, le 18 avril 1906San Francisco (Californie), 400000 habitants, est dévastée par un tremblement de terre (d'une magnitude de 8,5 surl'échelle de Richter) et par les incendies qui suivent. La catastrophe entraîne la mort de près de 1000 personnes et ladestruction totale de la ville.

Il y a 100 ans, en 1916• France, la presse de l’époque, mars avril 1916Ce jour-là, le Petit Journal annonce « l'explosion d'un dépôt de munitions à Saint-Denis, cette terrible catastrophe afait 40 morts et 67 blessés. Et aussi : à Douaumont, lutte acharnée pour la possession des ruines du village: noustenons bon; attendons la suite avec confiance; le duc de Rohan député de Ploërmel blessé à Douaumont ; M. Bo-nakowski raconte le torpillage de la "Provence"; communiqués officiels : une attaque repoussée en Artois, plusieursabris détruits par notre canonnade en Argonne, canonnade très violente à Verdun sur la cote 304 et la cote del'Oie, une attaque ennemie lancée sur la rive droite, arrêtée par nos mitrailleuses et notre infanterie, reprise des Al-lemands du village de Douaumont, chassés par une contre-attaque, la lutte continue, en Lorraine plusieurs élé-ments de tranchées enlevés; la défense de l'Herbois, récit d'un officier ; explosion de Saint-Denis : récit officiel, unepluie de pierres sur Saint-Denis, les effets de l'explosion, plusieurs photos des dégâts».

Il y a 80 ans, en 1936• France, Saint-Chamas, explosion accidentelle, le 6 avril 1936L’explosion de la poudrerie provoque 53 morts. Le 4 avril 1940, une nouvelle catastrophe fait encore 11 victimes. La poudrerie fermera définitivement en 1974.

Il y a 70 ans, en 1946Le monde sort de la deuxième guerre mondiale.- Le 8 avril 1946, la Société des Nations disparaît et est remplacée par les Nations Unies qui siègent pour la premièrefois à New York, ville choisie comme siège permanent.- Le 22 avril, annonce de la découverte de la streptomycine.

Il y a 60 ans, en 1956• Avril 1956 Chicago (USA): la chaîne de télévision WNBQ réalise la première fois au monde une émission en couleurs;• Mai 1956, USA: première bombe à hydrogène dans le Pacifique sur l’atoll de Bikini ;• Éruption solaire géante entraînant des perturbations dans les télécommunications;• Invention du premier disque dur par IBM, sa taille est de 5 Mo;• Cilaos, Île de la Réunion, record mondial de précipitations journalières: 1,87 mètre;• France: publication du roman « Racines du ciel » de Romain Gary: « j’ai eu tort de croire aux victoires individuelles ».

Page 18: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 18 -

La vague de froid de l’hiver 1956 en Europe occidentale est terminéeCe fut l’hiver le plus froid hiver en Europe au cours du XXe siècle et le 2e en France après 1963.1000 victimes recensées en Europe officiellement, 95 % des fleuves et rivière étaient pris par l'embâcle, détério-ration des lignes électriques et téléphoniques, circulation routière perturbée…Quelle projection de cette vague de froid actuellement compte tenu du développement des technologies, donc del’augmentation de la vulnérabilité? Voici quelques éventualités…• Circulation aérienne, ferroviaire et routière :- Transports paralysés pour l'approvisionnement alimentaire ;- Parc routier serait en forte majorité hors d'usage avec des circuits de refroidissements de moteurs éclatés et lefuel inutilisable ;• Centrales nucléaires perturbées dans leurs fonctionnements par les glaces dans les systèmes de réfrigérations ;• Réseau aérien des télécoms et les réseaux hertziens détériorés ;• Réseau électrique détérioré ;• Alimentation en eau réduite, les conduites d’eau et les compteurs non protégés détruits :• Entreprises au chômage technique faute d'électricité, de pénurie de transports, de matériel ;• Grand pourcentage de la population qui se retrouverait privée de chauffage domestique et sans électricité avecdes canalisations éclatées ;• Denrées alimentaires (notamment les légumes frais) seraient fortement détruites par le gel.• Domaine agricole, céréales, vignes, cultures sous châssis sinistré et mortalité du bétail et des élevages.Pas d’écho de cette vague de froid dans les médias en 2016.Quelles seraient les possibilités d’action du plan Vague de froid?

Il y a 50 ans, en 1966Les recherches se poursuivent pour récupérer bombe H perdue par l’armée américaine au large de Palomares, enEspagne, après 80 jours de recherche.Cette bombe faisait partie de la cargaison de 4 bombes (non amorcées) d’un bombardier B-52G qui s’était écrasé ausol après un accident de ravitaillement en vol le 17 janvier 1966, 2 bombes explosèrent partiellement au sol, l’une futrécupérée intacte et la dernière immergée par 860 mètres de fond fut également récupérée intacte.Cet incident ne fut pas isolé, puisqu’on a dénombré plusieurs accidents nucléaires militaires depuis 1961, ne sont citésque les principaux mettant en cause uniquement des aéronefs militaires (à l’exclusion d’autres circonstances telles quesous-marins, navires.).Lors de tous ces accidents, il n’y a pas eu d’explosion nucléaire, mais explosions conventionnelles avec souvent desdestructions mécaniques totales ou partielles des charges nucléaires et dispersion des produits radioactifs, on pour-rait donc qualifier ces incidents de « bombe sale accidentelle »?

Date et lieu Circonstances

11avril 1950, Nouveau-Mexique (USA)Bombardier B-29 avec une bombe nucléaire percute une montagne proche de la baseaérienne, l’ogive nucléaire est récupéré intacte.

24 mars 1958, Caroline du Sud (USA)Bombardier B47 large accidentellement une bombe sur Mars Bluff, seulement explo-sion conventionnelle, la bombe n’était pas armée.

24 janvier 1961, Caroline du Nord (USA)

Bombardier B52 avec 2 bombes explose en vol et s’écrase à proximité d’une baseaérienne, une des bombes est récupérée intacte (seule une partie des dispositifs desécurité ont fonctionné), l’autre disparaît en profondeur dans des sables et une par-tie seulement est récupérée.

4 et 20 juin1962, Océan PacifiqueÀ quelques jours d’intervalle deux boosters d’une fusée Thor tombent en panne etcoule dans l’océan avec leurs ogives nucléaires.

5 décembre1965, Côtes japonaisesUn avion de combat armé de charges nucléaires s’écrase sur un croiseur USS et coulepar 4000 mètres de fond.

21 janvier 1968, base de Thulé (Groenland)Incendie à bord d’un bombardier B52G qui contenait 4 bombes H, les bombes sontpartiellement détruites.

Sources : www.astrosurf.com/lombry/accidents-nucleaires-militaires.htm

Page 19: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 19 -

Il y a 40 ans, en 1976• Italie, séisme, le 7 mai 1976Tremblement de terre dans la région du Frioul de magni-tude de 6,4 sur l’échelle de Richter.Le séisme a affecté une population totale de 80000 ha-bitants, provoquant, pour la seule Italie, la mort de 989personnes et 45000 sans-abri.La France envoie des équipes de secours pour les opé-rations de dégagement, la médicalisation des secoursn’est pas inscrite à l’ordre du jour.• Hollande, catastrophe ferroviaire, le 4 mai 1976Collision entre un train de voyageurs et un train de mar-chandises près de Rotterdam, bilan 20 morts et plusieursdizaines de blessés.• France, explosion accidentelle, le 8 avril 1976Explosion dans la poudrerie de Clérieux (Drôme) ; 5 ou-vrières sont tuées, 4 blessées.• Bruxelles (Belgique), incendie important, avril 1976Incendie majeur à Bruxelles : 1 cinéma et 60 magasinssont détruits ; aucune victime.• Finlande, explosion accidentelle, le 15 avrilExplosion dans l'usine de munitions de Lapua, 41 morts etplusieurs dizaines de blessés.

Il y a 30 ans, en 1986• En France et à Paris attentats terroristesVague d’attentats terroristes par explosions dans les lieuxpublics, restaurants, magasins, voie publique.Le plan Rouge qui n’a pas encore d’existence légale (sim-ple règlement de manœuvre de la BSPP), est déclenchésystématiquement, la notion de triage, même pour desACEL dans des zones fortement médicalisées, s’imposeavec la mise en place de centre de triage (ou centre de tricar le vocable PMA n’interviendra que plus tard), de mêmele concept de DSM et d’intégration des secours médicauxdans le dispositif général.… Et puis Tchernobyl en avril 1986, quelques mois plustard, en juillet 1986 ce sera Seveso.

Il y a 20 ans, 1996• États-Unis, catastrophe aérienne, le 11 mai 1996Incendie à bord ‘un avion au décollage, le bilan est de 110morts.• Tanzanie, naufrage, le 22 mai 1996Naufrage d’un ferry sur le lac victoria, le bilan est de 700morts

Il y a 10 ans, en 2006Il y a 10 ans les inondations étaient également présentes.Les catastrophes naturelles ont été marquées au coursdes deux derniers mois par l’importance des inondationsqui ont atteint de nombreuses régions.• Une grande partie de l’Europe de l’est, du sud-est etde l’Europe centrale a subi des inondations majeures. Siles pertes humaines sont relativement peu élevées, parcontre les dégâts matériels sont considérables.

Les crues fluviales (Danube, Elbe, Save..) provoquées parla fonte des neiges ont été aggravées par des pluies tor-rentielles, la fragilité des digues et des barrages est venueen complément.Dans toutes ces régions - Allemagne, Autriche, Hongrie,Roumanie, Bulgarie, Serbie, les problèmes ont été simi-laires :- Évacuations rapides de populations,- Dégradations des habitations envahies par les eaux,- Dégradations et destructions des installations agricoles,- Inondations terres arables,- Coupures de routes et donc circulation difficile des se-cours,- Mobilisation de l’armée et de volontaires pour assurer lesréparations de brèches faites dans les digues de protec-tion et pour l’édification de nouveaux barrages.L’Europe n’a pas été le seul théâtre de ces inondations.•En Indonésie, les pluies ont entraîné des glissements deterrain on déplore plusieurs dizaines de morts.• Au Canada, les phénomènes de fonte de la neige com-binée aux pluies abondantes ont été responsables d’inon-dations à Terre-Neuve.• En l’Équateur, les autorités ont fait appel à l’aide inter-nationale pour venir au secours des populations sinistréespar les inondations et les glissements de terrain.• Aux USA, une dizaine d’États avec le nord de la Califor-nie, l’Iowa, le Kentucky, le Missouri, le Tennessee, l’Illi-nois, l’Arkansas, l’Indiana, l’Ohio, ont subi également lesconséquences des fortes pluviosités et des tornades: glis-sements de terrain, routes coupées, maisons détruites,coupures de courant. Le bilan est d’une trentaine demorts.• À Taïwan a connu aussi une période de forte pluviositéqui a entraîné des perturbations des trafics aériens et rou-tiers.• Au Brésil en particulier dans les régions du nord, le paysa été ravagé par des inondations, une dizaine de morts etdes dégâts matériels considérables.•En Angola, des pluies diluviennes ont provoqué desinondations urbaines : une vingtaine de morts et de dispa-rus à Luanda.• En Israël, des mini-tornades et des pluies torrentiellesont provoqué la mort de cinq personnes.• En Bolivie, inondations et glissements de terrain dansde régions rurales concernent plus de 300000 per-sonnes : pertes des récoltes et du bétail, nombreux sinis-trés.

Page 20: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 20 -

Lexique, origine des mots et éléments de langage - René Noto

• Les « attendants »« Personnes qui attendent »Dans le contexte de la catastrophe, ce mot-concept semble être apparu vers 1985 pour désigner les personnes (fa-mille, proches…) qui viennent attendre dans un aéroport les passagers d’un voyage aérien, en particulier les volslongs-courriers.Ce statut « d’attendant » est normalement implicite dans les conditions normales quand les « attendus » arrivent : lesattendant disposent de locaux « ouverts » et balisés, situés à l’arrivé des voyageurs après leurs passages en douaneet services de police.Ce statut devient explicite, à la fois administrativement et psychologiquement, quand les « attendus » n’arrivent plus àla suite d’une catastrophe aérienne survenue sur le parcours : l’avion n’arrive pas.Se met en place alors toute une chaîne d’information et d’assistance destinée à ces « attendant » qui sont devenusdes « impliqués affectifs » et de ce fait changent de statut.Ce dispositif de prise en charge comprend des paramètres très variables : salles d’accueil voire locaux d’hébergementen attente de…, informations sur le devenir du vol, prise en charge par des cellules psychologiques, création d’un nu-méro (de téléphone) « vert », mise en place d’une cellule de crise…Aux attendants qui sont sur place viennent ensuite s’ajouter les familles éventuellement présentes dans la ville ou larégion.Cette prise en charge comprend ultérieurement le transport des familles sur les lieux de la catastrophe quand il estidentifié, ou à défaut dans la ville la plus proche.À titre d’exemple :- Catastrophe aérienne de « Charm el cheik » en mer rouge (vol Flash Airlines 604 du 4 janvier 2004, 138 morts) àdestination de l’aéroport de Roissy ;- Catastrophe aérienne du vol 9525 de Germanwings, qui reliait Barcelone à Düsseldorf, crash dans les Alpes du Sudfrançaises en mars 2015;- Catastrophe aérienne de l’avion d’Egypt Air en mai 2015, vol entre Roissy et le Caire.

• Les naufragés (de la route, du rail, etc.) Un naufragé est une personne qui se trouve impliquée, présente lors d’un naufrage d’une embarcation de taille diverse,ce terme de naufragé s’applique surtout au transport collectif sur mer, lac, rivière, fleuve etc.…Le naufragé est toujours aussi :- Un rescapé (il aurait pu mourir lors du naufrage),- Un survivant indemne ou blessé (dans la mesure où le naufrage a provoqué plusieurs morts) ;- Un impliqué direct (dans la mesure où il a « vécu » le naufrage) ;- Un impliqué affectif (dans la mesure où des parents et des proches sont morts lors du naufrage) ;- Enfin c’est aussi dans certains cas un sinistré s’il a perdu des biens matériels durant le naufrage.

Ce terme-concept de naufragé a été étendu d’une façon un peu arbitraire à des catégories de voyageurs dont levoyage est perturbé, ralenti, interrompu.Il s‘est étendu à toutes les formes de voyage dans un cadre essentiellement collectif, le naufragé du voyage n’est ja-mais isolé.

- Naufragés de la routeLe terme et la situation de naufragés de la route est apparuà la fin du mois de décembre 1970 quand de nombreuxautomobilistes furent bloqués sur l’autoroute par des chutes de neige entre valence et Montélimar.D’autres épisodes neigeux dans la même région survinrent à plusieurs reprises les années suivantes.

- Naufragés du railCe terme désigne les voyageurs du transport ferroviaire qui se trouvent bloqués soit en gare, soit sur le trajet interrompupar des événements naturels, des mouvements sociaux des pannes de machines ou des accidents. Ce type de si-tuation est plus récente, et cette appellation fut employée la première fois semble-t-il en 2010 avec les Naufragés duTER Grasse Vintimille.D’autres événements similaires survinrent en 2014 et 2015 à Toulon, en Languedoc-Roussillon, en Bretagne.

Page 21: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 21 -

- Naufragés du cielCe terme désigne les voyageurs aériens qui se trouvent « bloqués » dans un aéroport, les avions ne pouvant plus dé-coller, soit en raison de phénomènes naturels tels que tempêtes de neige, gel et verglas, perturbations atmosphériquesaprès éruptions volcanique, soit à cause de grèves de personnels et mouvements sociaux.Ces différentes situations sont très différentes les unes des autres dans le domaine du risque immédiat, des consé-quences à court terme, des principes de l’organisation des secours. (Voir Dossiers)

• Un patient ZéroLe concept de patient « zéro » concerne le première personne atteint dans une épidémie de maladie infectieuse liéeà un agent pathogène, bactérie ou virus.Son identification permet de mettre en œuvre les mesures de santé publique pour limiter l’épidémie en analysant lesconditions de contamination à partir ce patient donc de comprendre les modes de transfert donc la chaîne de trans-mission.À titre d’exemple en 2013-2014, lors de l’épidémie de fièvre Ébola en Guinée, le patient Zéro serait un enfant de 3ans qui aurait consommé des fruits contaminés par des déjections de chauves-souris (réservoirs fréquents du virus).

• Zoom, zoomerAccessoire d’optique en photographie qui permet d’agrandir l’image en changeant de focale.Le mot est employé vers la fin des années 1950 comme le verbe « zoomer », qui signifie modifier le cadrage par chan-gement de la focale du zoom (le plus souvent, pour agrandir la zone centrale de l'image).Au figuré, dans un contexte médiatique le plus souvent, faire un zoom sur une information, c’est apporter des infor-mations plus importantes, plus nombreuses comme un agrandissement de ce que l’on peut savoir sur un événement.Dans de nombreuses catastrophes, naturelles, technologiques, industrielles ou sociétales il est fréquent de consta-ter que les « zoom » de certains médias ne suivent pas les règles de l’objectivité et de la bonne information des po-pulations.

• Impact, impacter Définition et sens d’après le dictionnaire Larousse :- Fait pour un corps, un projectile de venir en frapper un autre ; choc : L'impact a été très violent.- Endroit où a frappé un projectile.- Trace qu'un projectile laisse à l'endroit qu'il a heurté : Relever plusieurs impacts.- Point de chute d'une météorite.- Effet produit par quelque chose ; contrecoup, influence : L'impact de la publicité. Influence exercée par quelqu'un,par ses idées.

Il est fréquent de parler des impacts de la foudre et cette utilisation de ce mot est conforme aux définitions habituelles.Actuellement on constate un très grand usage du verbe « impacter » dans toutes les situations d’événements des-tructeurs et beaucoup de situations de crise :Exemple :- Les inondations ont impacté l’économie de la région ;- Cet événement n’a pas eu d’impact sur…

• Crise Emprunté au vocabulaire médical pour désigner la période aigue d’une maladie déjà connue ou la manifestation bru-tale et grave d’une nouvelle affection, période où il faut agir rapidement pour éviter une aggravation.Dans le domaine des catastrophes, la crise correspond à la période où la désorganisation liée à l’événement est laplus importante et la plus cruciale.La crise doit être gérée en anticipant le risque de l’aggravation du phénomène initial et permettre un retour rapide àdes conditions de vie normales.

Page 22: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 22 -

Dossiers définitions des acronymes CADI, CARE, CAI

Conseil scientifique, Groupe de travail.Propositions de définitions des acronymes CADI, CARE, CAI.Trois acronymes sont utilisés dans les documents qui définissent les organisations de secours pour ur-gence collective ou catastrophe : le centre d’accueil des impliqués (CADI), le centre d’aide et de re-groupement (CARE), le centre d’accueil et d’information (CAI).Le groupe de travail du conseil scientifique de la SFMC s’est proposé de donner des définitions argu-mentées et référencées de ces trois concepts souvent confondus.Le groupe de travail et composé de Mme le Dr Nicol-Roy qui a été à l’initiative du travail, des Drs et MrsAuffray JP, S. Bergzoll, S. Donnadieu, C. Desfemmes, F. Fullana, JL Jeannin, H. Julien, L. Lachenaud, P.Micouraud, R. Noto, L. Ronchi.

Le résultat des travaux est le suivant :

1- Le Centre d’Accueil des Impliqués, CADI :L’acronyme CADI (Centre d’Accueil Des Impliqués) vientd’être solidifié dans le cadre du contrat général interminis-tériel validé par le cabinet du Premier ministre, avec notam-ment, une charge de responsabilité pour les Préfets de lesorganiser a priori dans les grandes agglomérations. Il vientd’être retenu dans un document d’organisation générale dela police nationale (la gendarmerie nationale devrait s’inspi-rer de ce document).Les centres d’accueil des impliquées (CADI) sont des struc-tures d’accueil fixes ou à défaut mobiles mises en place afind’assurer d’une part, le désengorgement des points de re-groupement des victimes, des postes médicaux avancés etdes établissements de santé et d’autre part, le tri, le recen-sement, le soutien psychologique, la dispensation deconseils et l’orientation des personnes impliquées dans unévénement majeur.Sont considérés comme impliqués « les individus qui ontassisté à une urgence collective ou une catastrophe et quipeuvent en souffrir physiquement ou psychologiquement etdevenir des blessés psychiques au sens de la circulaire de1997: individu qui potentiellement, peut être un blessé psy-chique. »

Les CADI seront installés dans des lieux équipés, si possi-ble de douches. Il faut prévoir des personnels médicaux etparamédicaux, de préférence compétents en détectionNRBC, le cas échéant. Dans le cadre du risque NRBC, laprise en charge des personnes impliquées doit se déroulerchronologiquement comme suit : accueil des impliqués,anamnèse et examen médical si possible, déshabillage, dé-contamination si besoin et rhabillage, traitements spéci-fiques si besoin, soins médicaux si nécessaire, soutienpsychologique, enregistrement de l’état civil, coordonnées,orientation donnée (suivi hospitalier et/ou suivi judiciaire).Les coordonnées précises des centres, doivent être com-muniquées à tous les services intervenants notamment auxservices de secours et à l’ensemble des établissements desoins publics et privés.

Le CADI doit répondre rapidement à une demande de priseen charge des impliqués pour accueillir, regrouper, infor-mer, réconforter les impliqués au départ, par un soutienpsycho-social plus que des soins médico-psychologiquesd’emblée (pouvoir proposer rapidement un café, un toit, unecouverture mais aussi avec un sourire, une oreille attentive).Il autorise une première approche psychologique des im-pliqués dans de bonnes conditions d’accueil, en attendantl’intervention de la CUMP si nécessaire.

Il est souhaitable qu’un médecin soit présent pour effectuerle tri médical afin de rediriger un blessé présent par erreurvers le PMA, par exemple le traumatisé crânien avec destroubles du comportement, ou la décompensation d’une pa-thologie préexistante.Son installation est prévue en bordure de la zone de se-cours et distincte de celle-ci et de ses structures en parti-culier du PMA ou du Point de regroupement des victimes(PRV).

Dans le CADI, un responsable est désigné par le COS, gé-néralement le responsable opérationnel cadre de l’asso-ciation, qui pourra être aidé par un responsable socio-psy.Leur chasuble est violette.Le CADI doit être sécurisé par des forces de l’ordre. Sonaccès est contrôlé pour éviter la présence de personnes(famille proche, amis non impliqués, médias, curieux..).Les personnes impliquées peuvent quitter les CADI aprèsavoir reçu une information sur la conduite à tenir en casd’apparition de signes cliniques en lien avec l’événement etaprès accord du commandant des opérations de police ju-diciaire lorsqu’il est présent.

Définition du CADI, Centre d’Accueil des Impliqués :Lors d’une situation d’urgence collective, pointd’accueil des impliqués exposés à un stress psy-chique destiné à les regrouper, les réconforter etles abriter dans l’attente d’une prise en charge

éventuelle par des CUMP.

Page 23: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 23 -

2- Le Centre d’Aide et de Regroupement, CARE:Le Centre d’Aide et de Regroupement des populations estprévu dans le dispositif ORSEC pour des évènements telsque : accueil de rapatriés ou réfugiés, soutien de popula-tion bloquée comme:-les personnes devant quitter leur domicile ou leur zoned’habitation à la suite d’évènements climatiques : inonda-tions, tempêtes de neige,-les personnes immobilisées sur des infrastructures rou-tières,-les utilisateurs des moyens de transport collectif lorsqueceux-ci sont stoppés ou déroutés,-toute population privée d’abri à la suite d’un évènementde type catastrophique quelle que soit son origine natu-relle, technologique ou sociale.

Gestion d’évènement de grande ampleur avec gestion despopulations.La structure du CARE, définie dans le plan communal desauvegarde (PCS) organiser le soutien aux populations,est donc plus élaborée.

Les critères de choix d’un PCS reposent sur les qualités :• de l’accessibilité permanente,• du nombre des voies d’accès,• de la sécurité (hors des zones à risque connues),• de l’ergonomie (espace, points d’accès au bâtiment, sa-nitaires, énergie),• des moyens de communication (téléphone, fax, accèsInternet).

3- Le centre d’accueil et d’information, CAI :En cas d’évènements NRBC, la mise à l’abri peut être or-donnée de façon réflexe dans un contexte d’urgence. Ladéfinition des zones d’application des mesures de pro-tection s’opère sur la base des niveaux d’intervention fixéspar la décision n° 2009-DC-0153 de l’ASN, homologuéepar le ministre chargé de la santé, pour les situations d’ur-gence radiologique ; cette décision prévoit que le préfetse tienne prêt à mettre en œuvre :- une évacuation, dès lors que les prévisions d’expositionde la population dépassent, en dose efficace, 50 mSvpour le corps entier,- la mise à l’abri, dès lors que les prévisions d’exposition dela population dépassent, en dose efficace, 10 mSv pour lecorps entier,- la prise d’iode stable, dès lors que les prévisions d’ex-position de la thyroïde dépassent, en dose équivalente àla thyroïde, 50 mSv.

La décision d’activer une mesure de protection se prendauprès selon une analyse bénéfices-risques pour la po-pulation en fonction des risques naturels éventuels, desdonnées locales (relief, densité de population...) et de laconnaissance du rejet, de la situation météorologique etdes doses estimées dans ces conditions. Il peut s’agird’évaluer les risques radiologiques d’un maintien sur placepar rapport aux risques de l’évacuation.Les centres d’accueil et d’information du public (CAI), com-plétés par rapport aux centres d’accueil et de regroupe-ment du dispositif ORSEC (CARE) et mis en place par lespréfectures, doivent être opérationnels dès la levée desmesures de protection d’urgence, pour répondre aux be-soins prioritaires : accueil, recensement, soutien médico-psychologique, information, hébergement, ravitaillement,aides et secours d’extrême urgence, préparation de l’in-demnisation.

Références bibliographiques1. MIOMCT, DSC, Guide ORSEC départemental – dispositions générales – mode d’action « soutien des populations », 2009, 83p. Téléchargeable ici en PDFet sur le site du ministère en charge de la Sécurité civile .2. MIOMCTI, DGSCGC, Plan communal de Sauvegarde PCS « Organiser le soutien des populations » mettre en place un Centre d’Accueil et deRegroupement, 2012, 6 p. Téléchargeable en PDF et sur le site du ministère en charge de la Sécurité civile.3. Traumatismes psychiques – prise en charge psychologique des victimes. Louis CROCQ. Elsevier Masson.4. Circulaire n°700/SGDN/PSE/PPS du 7 novembre 2008 relative à la doctrine nationale d’emploi des moyens de secours et de soins face à une actionterroriste mettant en œuvre des matières chimiques.5. Circulaire n°800/SGDSN/PSE/PSN du 18 février 2011 relative à la doctrine nationale d’emploi des moyens de secours et de soins face à une actionterroriste mettant en œuvre des matières radiologiques.6. Instruction interministérielle n°40765 du 13 avril 2016, 2008 relative à la prise en charge des victimes d’actes de terrorisme.7. Les paniques collectives. Louis CROCQ. 2013, éditions Odile JACOB.8. Catastrophes et risques urbains. CROS, GAUTHIER-GAILLARD, HARTER .2010 éditions Technique et Communication –LAVOISIER.9. Secours en situations d’exception. Croix Rouge Française 1990, éditions FLAMMARION.10. Plan national de réponse accident nucléaire ou radiologique majeur, édition de février 2014 et les fiches mesures. Téléchargeable.

Définition du CARE,Centre d’Accueil et de REgroupement :

Dans le cadre d’une catastrophe destructrice ou d’un événement privant la population d’abri, point de re-groupement des populations afin de leur assurer les premiers secours sociaux (notamment hébergement

provisoire, alimentation) et/ou leur évacuation.

Définition du CAI, Centre d’Accueil et d’Information :Lors d’une situation d’urgence collective de type NR, point d’accueil des populations impliquées expo-sées à un risque de contamination radiologique ou d’irradiation nucléaire, destiné à les regrouper, les

abriter, les traiter si nécessaire et les réconforter.

Page 24: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 24 -

Dossier : les naufragés

Naufragés de la route• Les circonstances de survenueCe sont le plus des phénomènes naturels qui bloquent la circulation automobile sur des grands axes routiers, ou desaxes stratégiques (vers la montagne) à des moments de grand trafic (période de vacances) tels que neige, verglas,plus rarement inondations.

• Les caractéristiques principales- Nombre souvent important pouvant atteindre des milliers de personnes ;- Dispersion le long des axes routiers, à titre d’exemples 500 véhicules seront répartis sur plus de 2000 mètres ;- Environnement géographique et météorologique souvent hostile avec neige, froid, brouillard, pluie, vent, inonda-tion ;- Éloignement fréquent des centres urbains ;- Difficultés de communication et d’information globale malgré les progrès techniques ;- Naufragés regroupés en petit groupe (passagers d’une voiture ou d’un car) avec individualisme important ;- Fragilité de certains naufragés (jeunes enfants, gens âgés) ;- Communications linguistiques avec voyageurs étrangers ;- Vulnérabilité générale vestimentaire et alimentaire ;- Risque vital possible par le froid et les possibilités d’intoxication au monoxyde de carbone (moteur en marche pourréchauffement de l’intérieur du véhicule) ;- Appréciation générale de la gravité globale et triage impossible.

• Les possibilités des actions de secoursElles sont théoriquement au nombre de trois :- L’assistance sur place en attendant le dégagement des axes routiers.Cette solution est pratiquement impossible à réaliser du fait même de la configuration spatiale du naufrage.et de réa-liser des abris collectifs ;- Le dégagement des axes routiers et la reprise du voyage très rapide.Cela n’est possible que pour des situations très simples ;- La prise en charge avec un hébergement d’urgence de durée variable.

• La prise en charge avec hébergement d’urgenceLes problèmes à résoudre en fonction de la situation :- Les loger ou les abriter?- Nombre?- Situation géographique? Situation météorologique? Horaires de survenue?- Moyens disponibles pour le transport et les lieux d’hébergement ;- Durée probable du naufrage donc de l’hébergement ;- Cas de personnes malades ;- Prise en charge bagages et voitures.

Tableau récapitulatif pour « naufragés de la route »

Facteurs positifs Facteurs négatifs

Disposition d’un véhicule pouvant les transporter aupoint d’hébergement.

Véhicule en panne ou dans l’impossibilité de se déplacer.

Petits groupes familiaux homogènes ou amicaux res-treints. (Minibus, car).

Grande diversité d’âge et de condition physique, de nationalité suivant lieux et mo-ments de survenue. « Individualisme « des groupes.

Population regroupée en des zones limitées (portionsd’autoroutes.

Dispersion géographique rendant plus difficile repérage, et prise en charge.Biens mobiliers et affaires personnelles réduits aux bagages.Dénuement complet en

termes de protection, de subsistance.

Page 25: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 25 -

Naufragés du rail Les circonstances de survenueDeux scénarios très différents quant à la situation des naufragées et des possibilités de prise en charge :les naufragés en gare ferroviaire et les naufragés en train à l’arrêt.

Scénario n° 1 Naufragés en gare ferroviaireC’est le scénario le plus favorable avec les caractéristiques suivantes :• Situation en milieu urbain abri relatif des gares contre les facteurs météorologiques les plus agressifs ;• Présence ou implication logistique du transporteur et des infrastructures dans tous les domaines du ravitaillement, de lacommunication ;• Petits groupes familiaux ou amicaux restreints et homogènes ;• Bien personnels réduits aux bagages ;• Événement sans gravité variable à la limite du « désagrément » de voyage ;• Prendre en compte quelques facteurs négatifs :- Le nombre de personnes en cause, la gare recevant les voyageurs de plusieurs trains dans des directions différentes ;- Les causes de l’arrêt de circulation des trains :- Événements naturels où le transporteur n’est pas responsable ;- Panne technique dans laquelle la responsabilité du transporteur peut être en cause.- Les lieux de survenue, les gares avec une grande affluence, la présence des médias, l’action jugée positive ou néga-tive des personnels locaux favorisent les manifestations comportementales agressives ;- La présence de jeunes enfants, de personnes âgées de personnes handicapés ;- L’intrusion des médias et leur exploitation « émotionnelle » de l’Événement possible

Scénario n° 2 Naufragés en rase campagneC’est le scénario le moins favorable qui s’insère entre le scénario « naufragé » de la route et « naufragé du train » en gareavec les caractéristiques suivantes :• Arrêt en des lieux différents (en rase-campagne, à proximité relative d’une gare, d’un passage à niveau pour certaineslignes) avec difficulté variable pour les secours de pouvoir accéder au train ;• Nombre réduit de naufragés limité aux passagers d’un train mais plusieurs trains peuvent être concernés dans la mêmerégion d’où nécessité de fragmenter les moyens de secours ;• Abri (relatif) contre les facteurs météorologiques les plus agressifs (pluie, vent neige) mais tenir contre du froid et de lachaleur à certains moments de l’année ;• Un wagon réalise un microcosme favorisant la survenue de comportements pathologiques tels que claustrophobie, agres-sivité etc. Tenir compte des communications par téléphones portables ;• Risques potentiels avec ouverture des portes et divagation sur les voies mais aussi hyperthermie et déshydratation en casde canicule ;• Problèmes spécifiques liés aux personnes âgées ou à mobilité réduite, aux personnes handicapées, aux très jeunes en-fants, aux voyageurs étrangers ;• Dispersion des situations qui peuvent être différentes d’un wagon à l’autre ;• Présence de personnels de bord entraînés mais en nombre très réduit ;• Communication et information théoriquement assez aisée par les moyens en place ;• Subsistance en eau et alimentation existant mais réduite (nécessité d’envisager rationnement dans la délivrance) ;• Gestion différente suivant circonstances, causes et lieux de survenue :- Pannes techniques dans lesquelles la responsabilité du transporteur peut être en cause et qui pour certaines peuventêtre solutionnées par l’envoi d’un train de secours ;- Arrêt lié à des phénomènes naturels qui empêche toute solution par train de secours ;- Arrêt à proximité d’une gare, voire d’un passage à niveau, qui favorise transbordement et transport des passagers versles lieux d’hébergement ou d’attente ;

• Transbordement vers trains de secours ou véhicules de transport vers lieux d’hébergement ou d’attente nécessite :- Encadrement et surveillance des biens ;- Aide au déplacement et au transport des bagages ;- Information claire sur « devenir immédiat et lointain ».

Page 26: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 26 -

Tableau récapitulatif pour « naufragés du rail » - Scénario n°1

Tableau récapitulatif pour « naufragés du rail » - Scénario n°2

Naufragés du ciel• Les circonstances de survenueElles sont de deux types :- Soit il s’agit de phénomènes naturels en certaines saisons et certaines régions tels que neige et verglas empêchantles avions de décoller ou retardant le décollage, ce sont des circonstances de durée variables n’excédant pas le plussouvent quelques jours, voire quelques heures.- Soit de phénomènes naturels exceptionnels tels que modifications atmosphériques par éruptions volcaniques ma-jeures ;- Soit de phénomènes sociaux avec grève des personnels navigants ou des personnels au sol.,- Soit de l’arrêt de fonctionnement d’avions de compagnies aériennes diverses laissant leurs passagers abandonnéssur un territoire étranger.

• Les caractéristiques principales :- Nombre variable en fonction de l’importance du trafic national ou international de l’aéroport ;- Composition de nature très variable : résidants locaux, voyageurs en transit, voyageurs étrangers etc., personnesâgées, enfants suivant période de survenue (vacances).

• Les facteurs influençant la prise en charge :- La durée de l’arrêt du trafic ;- La nature des voyageurs, les résidents pouvant rentre chez eux ou bénéficier d’une assistance familiale ;- La survenue dans un aéroport qui offre (théoriquement suivant les régions de survenue) une logistique de premièreassistance de haut niveau (protection, alimentation, salles de repos, moyens de communication et de transport, ser-vices médicaux, etc. par la présence des services du transporteur, des services de l’aéroport ;- La nature de l’objectif prioritaire étant la poursuite du voyage ;- La présence et l’apparition de comportements de revendication agressifs ;- L’intrusion des médias et leur exploitation « émotionnelle de l’événement possible.

Facteurs positifs Facteurs négatifs

Attente dans une gare en milieu urbain avec une logis-tique importante.

Nombre de naufragés et possibilités de comportement agressifs et revendicateurs.

Petits groupes familiaux homogènes ou amicaux res-treints.

Grande diversité d’âge et de condition physique, de nationalité suivant lieux et mo-ments de survenue.

Arrêt de circulation des trains de courte durée. Arrêt de longue durée.

Biens mobiliers et affaires personnelles réduits aux ba-gages.

Absence ou inefficacité des actions locales du transporteur.

Information claire et précise Information réduite, hésitante contradictoire.

Facteurs positifs Facteurs négatifs

Attente dans un train offrant un abri relatif.Durées de l’attente avant reprise circulation ou secours.Risques inhérents aux lieux

d’arrêts.

Petits groupes familiaux homogènes ou amicaux res-treints.Chaque wagon a son « identité ».

Grande diversité d’âge et de condition physique, de nationalité suivant lieux et mo-ments de survenue. Comportement agressifs de certains voyageurs.

Proximité d’une gare. Arrêt en pleine voie.

Biens mobiliers et affaires personnelles réduits aux ba-gages.

Aide importante lors du transbordement.

Moyens de communications internes. Information réduite, hésitante contradictoire.

Page 27: Lettre sfmc n°88 mai 2016

La lettre de la SFMC n°88 - 27 -

Tableau récapitulatif pour « naufragés du ciel »

Facteurs positifs Facteurs négatifs

Attente dans un aéroport avec une logistique impor-tante

Nombre de naufragés et possibilités de comportement agressifs et revendicateurs.

Petits groupes familiaux homogènes ou amicaux res-treints.

Grande diversité d’âge et de condition physique, de nationalité suivant lieux et mo-ments de survenue.

Arrêt de vol de courte durée. Arrêt de longue durée.

Biens mobiliers et affaires personnelles réduits aux ba-gages.

Absence ou inefficacité des actions locales du transporteur.

Information claire et précise. Information réduite, hésitante contradictoire.

ConclusionsDans cette perspective et ce concept de « naufragés », il faudra prendre en compte une très grande diversité de si-tuations, on peut déjà envisager :- Les « naufragés des inondations » ;- Les « naufragés des terrains de camping » menacés par des inondations des feux de forêts ou des glissements deterrain ;- Les « naufragés des croisières maritimes » aux sens réel du terme ou bien en arrêt technique lointain d’un paqueboten panne ou victime d’une atteinte collective (agression chimique, intoxication alimentaire, maladie infectieuse conta-gieuse etc.).

La diversité des situations sera fonction de la diversité des moyens de transports comme de la diversité de composi-tion des naufragés.Dans cette prospective il faut envisager les « naufragés des navettes spatiales ».Mais il est aussi important de différencier ces » naufragés » d’autres catégories de populations :- Populations réfugiées des zones de combats ;- Des populations sinistrées des phénomènes naturels ou des grands accidents technologiques ;- Des populations réfugiées climatiques.Les situations sont différentes comme sont différents les besoins, le degré d’urgence.

Page 28: Lettre sfmc n°88 mai 2016

38, rue Dunois - 75637 Paris Cedex 13Téléphone : (33) 06 43 26 81 [email protected]

w w w . s f m c . e u

Maquette et mise en page [email protected] - 0474204865 - FaceBook agenceisa

Société Française deMédecine de Catastrophe