éditorialPascale CogetDirecteur de la Fondation Un Avenir Ensemble

D’INFORMATIONLETTRE

N°3 - mAi  / JUiN 2013

L’actualité de la Fondation

transmission& parrainage

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Paroles de filleuls

recevoir & transmettre

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Rencontre avec

Huguette rellier la générosité en entreprise

Les chiffres de la Fondation

64 entreprises partenaires

Fondation reconnue d’utilité publique par Décret du 23 décembre 2009 (Publication au JO du 26 décembre 2009) – 1, rue de Solférino 75700 Paris 07 S.P. – www.fondation-unavenirensemble.org

Si vous souhaitez contribuer aux thématiques développées dans les lettres d’information de la Fondation, n’hésitez pas à nous transmettre vos idées, suggestions, avis, par courrier ou par mail à Clémence Thouret (c.thouret@fondation-unavenirensemble.org). La lettre d’information de septembre sera consacrée au rapport d’activités et financier et celle de novembre / décembre à la notion de mérite… À vos plumes !

Pour toute information, veuillez contacter : Clémence Thouret, Responsable du Développement par téléphone : 01 40 62 83 65 ou par mail : c.thouret@fondation-unavenirensemble.org

La transmission ? Voilà un sujet qui appelle nombre de questions. Que transmettre ? Qui transmet ? Com-ment transmettre ? D’un côté les méthodes traditionnelles nous en-seignent que la transmission va de celui qui sait à celui qui ne sait pas, le maître transmet ses savoirs à l’élève. De l’autre côté, dans un contexte social en évolution, les pédagogies actives sont valorisées  : l’élève de-vient acteur de ses apprentissages, il ne reçoit pas passivement mais transforme et réinvente les savoirs, s’approprie les connaissances et l’expérience.

L’école, la société, la famille et l’en-treprise sont autant d’acteurs tra-ditionnels de la transmission. La Fondation, en cherchant à diversi-fier et revaloriser les liens entre ces différents acteurs, définit une autre manière de transmettre fondée sur la relation de parrainage.

C’est vous, décorés des Ordres na-tionaux et de la Médaille Militaire, à travers la Fondation, qui transmet-tez les expériences et valeurs qui vous sont propres. Vous avez été reconnus par la Nation pour votre mérite, votre générosité et votre exemplarité. En accompagnant des jeunes méritants issus de milieux défavorisés à trouver une place dans la société, vous leur permet-tez une reconnaissance. À travers le parrainage nous cherchons à fédé-rer dans la durée ces actions, vos actions, au profit de notre jeunesse et de l’avenir de notre société.

Dans ce nouveau numéro de notre lettre d’information, nous avons voulu témoigner de cette expé-rience de transmission et vous in-former plus en détails sur les fon-dements de notre action.

L’ensemble de la Fondation et son Conseil d’Administration vous re-mercient de soutenir leur action et de donner vie à nos missions.

Bonne lecture

Parrainages réPartis sur tout le territoireobjectif de 150 nouveaux filleuls pour la rentrée 2013-2014

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Huguette rellierla générosité en entreprise

Quelle est la genèse de votre enga-gement avec la Fondation ?Je viens d’une famille dans laquelle la dimension humaine a toujours été très importante. Mes parents m’ont trans-mis des valeurs fortes de tolérance et d’entraide, mais également le sou-ci d’apporter une contribution à la société. Mon engagement de plus de 30 ans en entreprise a été jalonné par cette idée forte et a ainsi été récom-pensé de l’ordre national du Mérite qui incarne précisément ces valeurs. Participer à l’action de parrainage de la Fondation pour les transmettre à un jeune a tout de suite suscité mon intérêt.

De quelle manière transmettez-vous ces valeurs à votre filleule ? J’ai une culture d’entreprise très forte qui me pousse à faire découvrir ce monde à ma filleule. Les jeunes ont souvent des stéréotypes en tête et mon rôle auprès de Melissa a été de lui mon-

Rencontre avec

Le parcours de melissa, sa filleuleMelissa a été repérée en 2010 par son lycée pour participer au dispositif de la Fondation Un Avenir Ensemble. Elle est alors boursière au mérite et vient d’un milieu modeste. Après un baccalauréat S qu’elle obtient avec mention Très Bien, elle décide de rentrer en première année commune aux études de santé (PACES) afin de préparer le concours de médecine.

* Les deux types de parrainageindividuel (70 % des parrainages) : Un décoré (personne physique) souhaite s’engager à titre individuel et bénévole dans le dispositif de Parrainage. Relever de l’un des deux Ordres nationaux ou de la Médaille Militaire est une condition pour être Parrain.

entreprise (30 % des parrainages) : Ce type de parrainage combine contribution financière de l’entreprise (personne morale) et système de Parrainage individuel bénévole porté par des salariés ou membres de l’entreprise. Un référent moral décoré est désigné pour coordonner les parrainages.

trer que chaque structure recèle une vraie richesse de compétences et de métiers différents. J’ai pu par exemple l’inviter dans des comités de direction à l’occasion desquels elle a découvert les valeurs que porte l’entreprise : le dialogue, l’écoute, le respect de la diversité et des points de vue. Je crois que l’exemplarité est aussi un point important dans cette transmission. L’exigence vis-à-vis du jeune, et sa res-ponsabilisation permettent aussi de le valoriser et de dynamiser son évolution. L’enjeu pour le parrain c’est d’éviter que le manque de confiance paralyse les ambitions du jeune alors qu’il a tant de potentiel à exprimer. Dans ce contexte, je trouve qu’il est important de mettre à contribution les décorés pour orien-ter cette distinction républicaine, leur exemplarité, vers l’avenir.

De manière générale, donner de soi aux autres, c’est ça qui est enrichissant.

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l’esprit d’entreprise au service de l’Humain

« donner de soi, c’est ça qui est enricHissant. » Huguette rellier est une marraine engagée : il y a trois ans, quand son entreprise, partenaire Historique de la Fondation*, sollicite des volontaires pour parrainer des jeunes méritants, c’est tout naturellement qu’elle répond à l’appel.

Ce parrainage est un échange réci-proque, l’expérience et l’ouverture sociale que j’apporte à ma filleule lui permettent de l’aider à construire son avenir. Et par ailleurs, si de mon côté je l’ouvre à notre culture, ma filleule, qui est d’origine kurde, m’enrichit également beaucoup en me faisant découvrir la sienne. C’est un échange réciproque qui se construit dans la durée.

Comment vous positionnez-vous dans l’environnement de votre filleule ? Il me semble que je viens en complé-ment de la famille ou de l’école qui ne peuvent pas tout assumer.

« je suis une sorte de guide extra- familial et scolaire qui constitue bien souvent le seul lien avec le monde professionnel. »

Paroles de filleuls

recevoir & transmettre

Aujourd’hui jeune ingénieur de 25 ans, Vladimir mesure le chemin parcouru depuis son arrivée en France à l’âge de 15 ans.

Élève méritant, il est repéré par son ly-cée, en lien avec la Fondation, en 2006. « Paradoxalement, j’étais celui qui avait les meilleures notes en français » s’amuse-t-il. La proposition de parrai-nage lui fait prendre conscience de ses capacités et lui donne la confiance nécessaire pour s’engager dans des études ambitieuses.

Grâce à l’aide financière de la Fonda-tion* et aux encouragements renouve-lés de son parrain, Vladimir fait un par-cours sans faute : DUT à Rennes (Bac + 2), qu’il poursuit par une licence et un Master 2 en génie civil à l’Université de Bretagne-Sud à Lorient. « Mon par-rain a été très présent dans mes choix d’études supérieures, il m’a beaucoup

encouragé, notamment pour aller plus loin qu’un Bac + 2, il m’a transmis une certaine persévérance ».

Son parrain Patrice Couetoux du Tertre, a été à la fois un conseiller, un cataly-seur et un ami : en sa qualité d’avocat spécialisé du droit de la construction, il a pu l’orienter à bon escient dans la jungle des différentes formations et lui ouvrir son carnet d’adresses pour l’aider à trouver un stage en entre-prise. Le fait qu’un inconnu qui incarne l’exemplarité décide de prendre du temps pour lui transmettre son expé-rience et ses valeurs l’a impressionné : « cette générosité m’a beaucoup ins-piré ». Plus qu’un mentor, Vladimir parle de Patrice comme d’un ami, confiant dans le fait que sa « porte restera tou-jours ouverte » pour lui, comme il le lui répète souvent.

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donner conFiance à nos Filleuls

« aujourd’Hui, nous sommes plus que parrain et Filleul, nous sommes amis »

« si quelqu’un croit en moi, c’est que je vaux

quelque cHose »

Après son Bac L, Drucile s’est orientée vers des études de commerce. Un parcours peu commun : « Pour trouver ma place dans la société j’ai ressenti le besoin de me rappro-cher du monde de l’entreprise ». Elle prépare aujourd’hui une licence professionnelle en management des organi-sations en région parisienne.

Liliane Barrois, sa marraine dans le cadre du parrainage en entreprise (voir encadré page 2) l’a encouragée dans ce sens, notamment en lui conseillant l’apprentissage, pour s’immerger rapidement dans le monde professionnel. Drucile a par ailleurs effectué des jobs d’été et rencontré des profes-sionnels avec le soutien de sa marraine et de la Fondation, ce qui lui a permis de faire évoluer son projet personnel. « Cet encouragement constant m’a poussée à donner le meilleur de moi-même, si quelqu’un croit en moi, c’est que je vaux quelque chose.» Au-delà du lien au monde professionnel, Drucile explique que sa marraine lui a transmis des codes de vie dont elle n’avait pas conscience : « L’exigence de ma marraine quant à la manière de se tenir, de s’exprimer, de gérer son budget m’a aussi beaucoup responsabilisée. Elle m’a notamment soutenue dans ma décision de prendre des cours d’orthophonie pour améliorer mon élocution ». Travailler ce qu’elle appelle le « premier » des savoir-faire, celui de s’exprimer, lui a permis de gagner en confiance.

Drucile espère travailler au plus vite, une fois sa spéciali-sation en RH terminée, afin de transmettre à son tour ce qu’elle a reçu et soutenir également les futurs filleuls de la Fondation qui comme elle au début, n’ont pas forcément conscience de ce qui leur manque pour se construire leur place dans la société.

*La Fondation propose un dispositif d’aides financières à ses filleuls, plus d’informations sur le bulletin de soutien joint au courrier.

la transmission des savoirs entre générations dans l’entreprise

Lumière sur

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À travers les témoignages des pages précédentes on se rend compte de manière un peu plus concrète de l’intérêt d’un système de parrainage comme celui de la Fondation. Cette relation entre un parrain et son filleul se construit dans la durée et permet de transmettre d’un côté comme de l’autre, des savoirs, des valeurs, une ouverture, qui viennent compléter la transmission par des acteurs plus tra-ditionnels tels que la famille ou l’école. Pour conclure sur cette thématique de la transmission nous avons voulu faire un zoom rapide sur le monde de l’entreprise et ses systèmes de tuto-rat intergénérationnel qui, comme le parrainage, cherchent à redynamiser les relations entre générations dans une logique de transmission.

Guillaume Huyez, docteur en sociolo-gie à l’université Paris V nous éclaire dans un dossier dédié à cette théma-tique. L’auteur explique que les ques-tions de relations intergénérationnelles occupent aujourd’hui une place pré-

pondérante dans l’entreprise. Elles sont posées selon deux axes : le « conflit », la compétition d’une part, la coopé-ration et la transmission d’autre part. Aujourd’hui le deuxième axe est au cœur des préoccupations des entre-prises, ainsi neuf accords de branches* sur dix prévoient des mesures sur la transmission des savoirs et des com-pétences, et sur le développement du tutorat** au sein des entreprises.

Cette transmission porte sur des savoirs ou compétences liés à un métier ou une branche particulière, mais relève aussi du domaine plus général de l’expérience, et donc de la subjectivité, de l’individu, comme par exemple transmettre la capacité à « prendre du recul » ou à aller vers les autres. C’est là toute la difficulté de la question de la transmission : comment définir les savoirs, compétences ou expériences que l’on veut transmettre et sauvegarder, et comment organi-ser cette transmission dans l’univers de l’entreprise ?

assemblée des Fondateurs

partenariatsinsertion professionnelle

ateliersprojets d’avenir

Sous la Présidence du Général d’armée Jean-Louis Georgelin, Grand Chancelier de la Légion d’honneur, l’Assemblée des Fondateurs annuelle a eu lieu le 20 décembre 2012 à la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur. Elle regroupe toutes les entreprises partenaires de la Fondation qui œuvrent pour accom-pagner les filleuls. À cette occasion de jeunes filleuls pour qui l’insertion profes-sionnelle est une échéance proche ont pu échanger avec les représentants des entreprises présentes. Ce fut une belle occasion de rencontres pour chacun des interlocuteurs présents.

Le 7 février 2013 la Fondation Un Avenir Ensemble a signé une conven-tion de partenariat avec l’association Nos Quartiers ont des Talents sur la question de l’insertion professionnelle des filleuls. Nos Quartiers ont des Talents accompagne dans l’emploi des jeunes diplômés (Bac + 4 et plus), issus de milieux sociaux défavorisés. Au programme du partenariat : accompa-gnement des filleuls de la Fondation de niveau correspondant dans leurs démarches vers leur premier emploi et co-organisation d’événements.

Sous l’impulsion de son Président, la Fondation, en partenariat avec des experts, renforce ses actions dédiées à l’orientation. Ainsi, dix filleuls de classe de 1re ont participé, les 7 et 8 mars 2013, à des ateliers de construction de projet personnel auquel les parrains et marraines ont été associés. À travers ce « Parcours Projet d’Avenir », ils ont eu l’opportunité de mieux identifier et valo-riser leurs potentiels. Cette formation a eu lieu au siège du Crédit Agricole, partenaire de la Fondation et animée par des consultants de l’École française de l’Heuristique.

Actualités de la FondationD

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le tutorat traduit cette volonté de créer des liens entre les « juniors » et les « seniors ». Ce système vise à sau-vegarder des savoirs et compétences dans un objectif de performance, mais permet également d’apaiser le climat social et les éventuelles tensions entre ces deux populations. C’est aussi une manière de préserver les seniors et d’envisager l’aménagement de leur charge de travail en transférant une partie vers les juniors.

Même si ce moyen d’action, récem-ment mis en place (fin des années 2000 dans les accords de branche) n’a pas encore le recul nécessaire pour évaluer son impact, il constitue néan-moins un levier pour la cohésion de la société dans son ensemble en tissant notamment de nouveaux liens entre générations.

*Accords de branches professionnelles relatifs à l’emploi des seniors **Par « tutorat » l’auteur désigne l’ensemble des mécanismes d’apprentissage intergénérationnel déployés en entreprise.

Guillaume HuyezTransmission des savoirs entre générations dans l’EntrepriseDossier « Les relations intergénérationnelles en dehors de la famille », La Documentation française, Retraite et société, 2013/1, N°64, pages 170 à 180