lettre-info Epargne Expertises juillet 2021

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La pénurie de produits essentiels pendant la crise sanitaire a fait resurgir le débat sur les méfaits de la mondialisation. Ainsi, l’accroissement des inégalités et le dérèglement climatique qui découlent en partie de la globalisation remettent en cause la logique productiviste de la croissance. Analyse de Stéphanie Villers, chef économiste de Malakoff Humanis. Par ailleurs, la situation climatique actuelle est alarmante et remet en cause notre mode consommation. Selon le rapport publié par l’agence internationale de l’énergie en mai 2021, il faudrait stopper dès maintenant la production d’énergie fossile dans l’espoir d’atteindre un jour les objectifs de Paris. Explications d'Eve Zoma, en charge de l’analyse ISR chez Malakoff Humanis Gestion d’Actifs. Expertises Juillet 2021 Repères ÉCONOMIE Zone euro : - 0,6 % : taux de croissance du PIB T1 21 (t/t) + 1,9 % : taux d’inflation en juin (ga) États-Unis : + 5 % : Taux d’inflation en mai (ga) + 6,4 % : taux de croissance du PIB T1 21 (ra) MARCHÉS FINANCIERS Taux directeurs États-Unis : 0 % Zone euro : 0 % Taux à 10 ans des emprunts d’État Allemagne : - 0,27 % France : 0,11 % Italie : 0,77 % Espagne : 0,37 % MARCHÉS ACTIONS États-Unis (S&P500) : + 14,4 % depuis le début de l’année Europe (Eurostoxx 50) : + 13 % Paris (CAC 40) : + 17,2 % Indice CAC 40 (Paris) à 6508 points fin juin 2021 DEVISE ET PÉTROLE Fin juin 2021 Dollar : 1,18 pour 1 € Pétrole (Brent) : 75 $/baril E 30 : Cementir a une feuille de route bien définie pour réduire ses émissions de CO2/tonne de -30 % d'ici 2030 par rapport à 1990. E Le 1 juillet 2021 : le conseil d'Etat a demandé au premier ministre français de « prendre toutes mesures utiles » pour respecter l’objectif de réduction de gaz à effet de serre. S 1,8 : En 2020, le soutien financier total (également pour Covid-19) s'est élevé à 1,18 million d'euros, réparti entre 470 000 euros de dons directs (230 000 euros collectés auprès de tiers) et 711 000 euros provenant d'Azimut Onlus. S 1 : La diversité du genre est un problème au sein du conseil d'administration, où seul un membre sur six était une femme en 2020 (16 %). G 75 : Le conseil d'administration de Swedish Orphan Biovitrum est indépendant à 75 %. G Pour 2021 : le nouveau PDG de UniCredit a une rémunération élevée et non liée à la réalisation d'un quelconque objectif. Indicateurs ESG Environnement, Social, de Gouvernance

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La pénurie de produits essentiels pendant la crise sanitaire a fait resurgir le débat sur les méfaits de la mondialisation. Ainsi, l’accroissement des inégalités et le dérèglement climatique qui découlent en partie de la globalisation remettent en cause la logique productiviste de la croissance. Analyse de Stéphanie Villers, chef économiste de Malakoff Humanis.

Par ailleurs, la situation climatique actuelle est alarmante et remet en cause notre mode consommation. Selon le rapport publié par l’agence internationale de l’énergie en mai 2021, il faudrait stopper dès maintenant la production d’énergie fossile dans l’espoir d’atteindre un jour les objectifs de Paris. Explications d'Eve Zoma, en charge de l’analyse ISR chez Malakoff Humanis Gestion d’Actifs.

ExpertisesJuillet 2021

Repères

ÉCONOMIE Zone euro : - 0,6 % : taux de croissance du PIB T1 21 (t/t)+ 1,9 % : taux d’inflation en juin (ga)

États-Unis :+ 5 % : Taux d’inflation en mai (ga)+ 6,4 % : taux de croissance du PIB T1 21 (ra)

MARCHÉS FINANCIERSTaux directeurs États-Unis : 0 % Zone euro : 0 %

Taux à 10 ans des emprunts d’État Allemagne : - 0,27 % France : 0,11 % Italie : 0,77 % Espagne : 0,37 %

MARCHÉS ACTIONS États-Unis (S&P500) : + 14,4 % depuis le début de l’année Europe (Eurostoxx 50) : + 13 % Paris (CAC 40) : + 17,2 %

Indice CAC 40 (Paris) à 6508 points fin juin 2021

DEVISE ET PÉTROLEFin juin 2021

Dollar : 1,18 pour 1 € Pétrole (Brent) : 75 $/baril

E

30 : Cementir a une feuille de route bien définie pour réduire ses émissions de CO2/tonne de -30 % d'ici 2030 par rapport à 1990. E

Le 1 juillet 2021 : le conseil d'Etat a demandé au premier ministre français de « prendre toutes mesures utiles » pour respecter l’objectif de réduction de gaz à effet de serre.

S

1,8 : En 2020, le soutien financier total (également pour Covid-19) s'est élevé à 1,18 million d'euros, réparti entre 470 000 euros de dons directs (230 000 euros collectés auprès de tiers) et 711 000 euros provenant d'Azimut Onlus.

S

1 : La diversité du genre est un problème au sein du conseil d'administration, où seul un membre sur six était une femme en 2020 (16 %).

G

75 : Le conseil d'administration de Swedish Orphan Biovitrum est indépendant à 75 %. G

Pour 2021 : le nouveau PDG de UniCredit a une rémunération élevée et non liée à la réalisation d'un quelconque objectif.

Indicateurs ESGEnvironnement, Social, de Gouvernance

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En zone euro, l’activité repart et enregistre sa plus forte croissance depuis quinze ans dans le secteur privé. Le PMI composite progresse en passant de 57.1 en mai à 59.5 en juin. On notera la très forte accélération dans le secteur des services avec un PMI qui atteint son plus haut niveau depuis 2006. Celui-ci bondit en effet à 58.2 en juin contre 55.2 le mois précédent. À noter que la France et l’Italie enregistrent leurs meilleures performances depuis plus de trois ans. La demande s’est renforcée à la fois sur les marchés intérieurs et à l’international. Cette dynamique s’est traduite par une croissance de l’emploi en particulier en Allemagne et en Espagne.

En outre, l’assouplissement des barrières sanitaires a entraîné un vif rebond de l’activité des services notamment en France. Le PMI de ce secteur s’est ainsi redressé de 56.6 en mai à 57.8 en juin, enregistrant son plus haut niveau depuis 2018. Dans ce contexte de reprise, certaines pressions inflationnistes apparaissent. La forte progression de la demande et la hausse des coûts d’approvisionnement tirent les prix vers le haut.

Or, pour Philippe Aghion, économiste, professeur au Collège de France, la méthode de calcul actuelle de l’inflation a tendance à surestimer la progression de l’indice général des prix. En effet, en comparant le prix d’un bien à aujourd’hui par rapport à celui de l’année précédente, on omet d’intégrer les conséquences de la destruction créatrice qui remplace

les biens traditionnels par ceux plus innovants. Ainsi, cette révolution numérique amène le consommateur à remplacer un bien par un autre. Dans cette circonstance, la croissance tend à l’inverse à être sous-estimée au profit de cette illusion inflationniste. Ainsi, si une sur-inflation n’est pas à craindre, reste qu’une poursuite d’une demande dynamique pourrait imposer un ajustement sur le marché du travail par les salaires et par effet ricochet par la hausse générale des prix.

Taux d'intérêt à 10 ans

MARCHÉS OBLIGATAIRES : LA ZONE EURO SUR LE CHEMIN DE LA REPRISE

MARCHÉS ACTIONS : LA CRAINTE DU VARIANT DELTA Après d’âpres négociations, 130 pays ont adopté un dispositif de taxation des multinationales avec un taux d’Impôts sur les Sociétés (IS) de 15  % minimum ainsi qu’une répartition « équitable » des bénéfices de ces entreprises entre le pays d’origine et les pays où elles commercialisent leurs produits. Ces nouvelles mesures devraient être mises en application à partir de 2023. Selon l’OCDE, cette réallocation des profits pourrait dégager 130 mds de dollars de revenus fiscaux et le taux minimum génèrerait 150 mds de dollars de recettes fiscales supplémentaires.

Aux États-Unis, la croissance reste tonique avec un marché du travail toujours sur une belle dynamique. En juin, ce sont 850K nouveaux jobs qui ont été créés. Le taux de chômage est passé de 5.8 % en mai à 5.9 % en juin. Cette légère remontée témoigne de la réserve encore très importante de main d’œuvre qui aspire à un retour rapide vers l’emploi et laisse présager un niveau d’inflation qui restera sous contrôle faute de tension réelle sur les salaires à prévoir. Ces chiffres permettent de même de rassurer la Federal Reserve sur la conduite de sa politique monétaire qui pourra rester accommodante sans nécessiter de resserrement brutal sur les taux d’intérêt.

La progression du variant Delta joue les trouble-fêtes et a pesé sur les indices actions. La crainte de nouvelles mesures de restrictions qui pèseraient sur la reprise économique s’est emparée des marchés financiers entraînant un repli des taux

souverains et une appréciation du dollar. Le piètre niveau de vaccination notamment en Asie compte tenu à la fois d’un manque d’approvisionnement ainsi qu’à la réticence de la population à se faire vacciner laissent craindre une rentrée de septembre embourbée dans la même problématique sanitaire qui empêche de se projeter vers l’ère post-covid.

Indices boursiers - Zone euro

ACTUALITÉ DES MARCHÉS

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POINT DE VUE ÉCONOMIQUE

La pénurie de produits essentiels pendant la crise sanitaire a fait resurgir le débat sur les méfaits de la mondialisation. Ainsi, l’accroissement des inégalités et le dérèglement climatique qui découlent en partie de la globalisation remettent en cause la logique productiviste de la croissance.

Les menaces de fermeture d’usines et de faillites d’entreprises font prendre conscience de l’intérêt de conserver une partie de notre appareil productif localement pour garantir nos emplois. Encore faut-il ne pas se leurrer sur le type d’emplois à conserver ou à développer à l’aube de la robotisation et de la révolution numérique. Les secteurs traditionnels doivent s’adapter aux évolutions technologiques et requalifier leurs salariés.

Maintenir les emplois peu qualifiés dans un monde concurrentiel guidé par les pays à bas coûts est illusoire. L’État n’a pas les moyens de subvenir aux besoins des entreprises moribondes. Son intervention peut fausser les jeux de la concurrence sans gain de cause. L’incitation à la consommation de masse a poussé les prix vers le bas. La France demeure un tout petit pays dans le village global. La mondialisation a permis le développement de pays émergents. En Occident, elle a accentué les inégalités.

Ainsi, à quoi bon miser sur la hausse globale des revenus, si elle est mal répartie et si elle génère des dommages environnementaux ? En d’autres termes, produire en polluant et concentrer les fruits de cette croissance sur une partie infime de la population devient inacceptable étant donné les dégâts accumulés qui devront, eux, être réglés collectivement. C’est en filigrane ce qui ressort des divers courants de pensée exprimés pendant la crise Covid. Cette crise sanitaire sonne comme un accélérateur de tendances qui était déjà présent au travers des gilets jaunes et par la pétition pour le climat par exemple, dont les signataires veulent traîner l’État en justice pour inaction climatique. Ces nouveaux mouvements ne s’arrêtent pas à la sphère hexagonale. Ils demeurent, certes, protéiformes mais partagent le même malaise social et la peur de l’avenir. Ces inquiétudes multiples et contagieuses obligent les experts à se questionner sur le bien-fondé du modèle de croissance d’aujourd’hui et sur les outils utilisés pour l’analyser.

Le modèle capitaliste américain, qui a prévalu après-guerre, a très bien fonctionné pendant les trente glorieuses. La croissance économique rapide de l’époque a permis l’émergence de classes moyennes au pouvoir d’achat en pleine expansion. Mais, à partir des années 70, les crises successives ont rendu obsolète le modèle de consommation de masse en faisant apparaître une nouvelle classe de travailleurs pauvres et/ou la montée en puissance du chômage de masse. Certains pays ont fait face à ces déséquilibres par des politiques redistributives. La France s’est orientée vers un modèle assurant une meilleure répartition des richesses en atténuant l’accroissement des inégalités.

Pour autant, les tensions sociales qui perdurent au sein de l’Hexagone mettent en exergue l’inefficacité de ces mesures. En outre, le capitalisme actuel nie dans sa pratique les conséquences dévastatrices de son développement sur l’environnement.

Les économistes ont été surpris par le mouvement des gilets jaunes car ils raisonnent en tendance. En toute logique, l’émergence d’une grogne sociale n’apparaît pas au moment où les indicateurs s’améliorent. Or, en résumé, le pouvoir

d’achat en France s’est renforcé de 1.4  % respectivement en 2017 et 2018. À cela vient s’ajouter un risque de nouvelles tensions sociales provenant de la crise sanitaire. L’effondrement économique issu du confinement risque de précipiter les entreprises des secteurs traditionnels en faillite et laisser sur le bas-côté une main d’œuvre en inadéquation avec les besoins actuels.

Dans ce contexte, se pose la question de la pertinence de l’outil statistique utilisé par les économistes et les autorités publiques pour rendre compte d’une situation économique.

Jusqu’à présent, force est d’admettre que le PIB est resté l’indicateur incontournable des experts et des décideurs. C’est à partir de ses composantes (consommation, investissement, balance commerciale) que ces derniers vont analyser la santé économique d’un pays ou d’une zone et vont définir la conduite de leur politique économique. Or, une nation ne peut se satisfaire d’être jugée à l’aune de ce qu’elle produit. Les projections du gouvernement d’une hausse du PIB de 5.5 % en 2021 après une chute de 8.3 % en 2020 n’apportent que peu d’éléments tangibles pour les citoyens.

Le manque de prise en compte de la satisfaction des besoins fondamentaux au travers d’indicateurs liés au logement, à la santé, à l’éducation ou à l’égalité des chances a déclenché un mouvement d’insatisfaction latent qui ne ressort pas dans les critères d’analyse économique ou qui n’est pas explicitement pris en compte. Ainsi, la seule issue pour les gilets jaunes, ignorés dans la conduite de la politique économique, a été de descendre dans la rue. C’est cette prise en compte d’insatisfaction des classes moyennes et populaires qui a pu donner des indications du mal-être global. À charge, aujourd’hui, pour les experts et les politiques d’intégrer ces nouvelles données pour éviter qu’au lendemain de cette crise sanitaire sans précédent, ne surviennent de nouvelles tensions.

Pour l’heure, la limite de l’analyse macro-économique est de ne pas suffisamment intégrer de facteurs sociaux et environnementaux. Il existe pourtant une myriade d’indicateurs qui pourraient venir en soutien de la politique économique. France Stratégie et le CESE (conseil économique social et environnemental) publient, chaque année, 10 nouveaux indicateurs de richesse (NIR) qui viennent compléter le PIB. Sont évalués le taux d’emploi, l’espérance de vie en bonne santé, la satisfaction dans la vie, les inégalités de revenus, les sorties précoces du système scolaire, ou encore l’empreinte carbone …

Jusqu’à présent, le débat parlementaire n’a intégré que très peu d e ces nouveaux indicateurs comme contraintes ou hypothèses de base pour déterminer l’action publique. Il convient donc de faire évoluer les mentalités. La crise sanitaire devrait aider à repenser le modèle. Le changement de perception collective et l’émergence de nouvelles priorités dans le domaine social ou dans celui de l’environnement ne s’envisagent que sur le très long terme.

LES ENSEIGNEMENTS À RETENIR DE LA CRISE SANITAIRE

Ces nouveaux indicateurs sont censés sensibiliser la classe politique et nourrir la discussion parlementaire. Les politiques publiques doivent ainsi intégrer ces nouvelles données pour permettre une plus grande efficacité des mesures prises.

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RÉDACTION ET CONTACT :Votre lettre d’information économique et financière est rédigée par les équipes de Malakoff Humanis Gestion d’Actifs.

Stéphanie Villers, chef économiste, groupe Malakoff Humanis : [email protected] Zoma, chargée de l’analyse ISR, Malakoff Humanis Gestion d’Actifs :

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L’HYDROGÈNE VERT, PETIT PAS OU VÉRITABLE SOLUTION POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ?

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Les questions environnementales et principalement celles liées à la lutte contre le changement climatique ont remis en cause notre mode consommation depuis quelques années. Par ailleurs la consommation d’énergie constitue l’une des principales sources d’émissions de carbone dans les pays développés. Cependant, les actions mises en place depuis la COP 21 sont jugées insuffisantes pour maintenir la température mondiale en dessous de 2 degrés d’ici 2050.

En effet, comme on peut le voir dans certains travaux de recherche la situation climatique actuelle est alarmante. De plus, selon le nouveau scénario climatique publié par l’agence internationale de l’énergie en mai 2021, il faudrait stopper dès maintenant la production d’énergie fossile dans l’espoir d’atteindre un jour les objectifs de Paris.

Face à cette problématique, l’hydrogène est apparu comme une alternative. Parmi les pays les plus en avance sur le sujet, la France se démarque des autres grâce à sa stratégie axée sur l’hydrogène vert. À cet effet, plusieurs initiatives ont été prises par la France. Il s’agit notamment de l’adoption d’un décret (avril 2020), portant, sur la nouvelle version de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) qui définit des objectifs de réduction des émissions de carbone d’ici 2030 et la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Pour atteindre ces objectifs, l’une des mesures est de passer par un investissement significatif dans l’hydrogène décarboné. Aujourd’hui, la consommation française d’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles représente 900 000 tonnes par an et émet 9 millions de tonnes de carbone par an. Par conséquent, le passage à l’hydrogène vert obtenu par une électrolyse de l’eau permettrait de contribuer fortement à l’atteinte de la neutralité carbone puisque ni sa production ni son utilisation sont émettrices de carbone.

Le gouvernement français a pour cela prévu un budget de 7 milliards d’euros qui sera consacré spécif iquement au développement du secteur dans le cadre de son plan de relance.

Afin d’y parvenir, la France prévoit dans un premier temps de faire émerger une filière française d'électrolyse, ce qui faciliterait la production d’hydrogène vert. Elle souhaite également intervenir dans le secteur ferroviaire avec le développement de trains à hydrogène. L'objectif du secteur du transport français est d'obtenir 250 trains qui fonctionneront à l’hydrogène d’ici 2030.

Même si cette alternative parait plus ambitieuse sur le plan écologique, le passage à l’hydrogène vert reste tout de même une opération très coûteuse du fait de son système de production par électrolyse (environ 5€/kg contre 1.50€ pour la fabrication à partir du gaz naturel).

Par conséquent, son coût pourrait être un frein pour sa compétitivité. La hausse du prix du carbone pourrait-elle rééquilibrer la balance ou rendre l’hydrogène vert plus compétitif ?

La France souhaite continuer sur cette lancée en devenant l’un des acteurs mondiaux de l’hydrogène.