Lettre F&D N°236:Lettre F&Dd’être un pur apparatchik, un fruit du régime parle-mentaire depuis...

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« L’art de passer entre les gouttes. Plus de roueries politiques aussi. Histoire de préserver, à droite, son image de “celui qui réussit à faire adopter l’impos- sible réforme des retraites”, il a acquis l’art de se faire rare dans les situations politiques (L’Expansion, 25 septembre 2003). » La caractéristique majeure de François Fillon est d’être un pur apparatchik, un fruit du régime parle- mentaire depuis plus de trente ans. Il a effectué en effet toute sa carrière, nous disons bien « toute », au sein du RPR puis de l’UMP sans jamais s’être frotté à un seul vrai travail. De 1981 à 2007, il a été six fois ministre, député durant plus de 21 ans, maire pendant 20 ans, président du conseil général de la Sarthe pendant six ans, et président du conseil régional des Pays de la Loire pendant cinq ans. Ce qui lui a donné une expérience pratiquement sans égale dans la vie politique. Né le 4 mars 1954 au Mans (Sarthe), ce fils de notaire gaulliste et d’une universitaire en histoire (et de gauche) a d’abord milité à gauche (comme tant d’autres…). Ouest France (juin 2003) a été l’unique journal à dévoiler ses premiers engage- ments de jeunesse : « A 14 ans, en mai 68, il fait le mur avec quelques élèves de sa classe de quatrième et revient au collège encadré par les gendarmes en chantant L’Internationale. Une autre fois, les jésuites de Sainte-Croix au Mans le renvoient trois jours pour cause de manifestation organisée contre l’incompétence d’un prof d’anglais. » Libération (26 juin 2002) précise : « François prend fait et cause pour sa mère quand la discussion devient ora- geuse, surtout au retour des traditionnelles vacances en Espagne encore franquiste. Le père, homme d’ordre, disait “au moins ça marche”, la mère et le fils tempêtaient contre le dictateur, “je quittais la table avant la fin du repas”. » Titulaire d’un bac A (mention passable), d’une maîtrise de droit public et diplômé d’études appro- fondies de droit public et de sciences politiques (il signera une étude sur la politique de défense de Valéry Giscard d’Estaing sous la direction d’Alfred Grosser), il abandonne ses études (il envisageait de devenir journaliste, s’étant ménagé quelques entrées à l’Agence France Presse) pour devenir, en 1976, assistant parlementaire de Joël Le Theule, célibataire endurci, ancien professeur d’histoire au Prytanée militaire de La Flèche, influent député RPR de la Sarthe et surtout plu- sieurs fois ministre. Fillon doit véritablement toute sa carrière avec Joël Le Theule avec lequel cet ancien appelé dans l’ar- mée de l’air (deuxième classe au Bourget) entrete- nait des liens très étroits (Le Theule était un vieil ami de ses parents). Ce « jeune loup » fut donc son chargé de mission lorsque ce dernier devint en 1978 ministre des Transports, puis comme ministre de la Défense durant trois mois en 1980 (où Le Theule soutient Raymond Barre et s’oppose vive- ment à Jacques Chirac). Devenu conseiller munici- pal en 1977 et adjoint au maire en janvier 1981 de Sable-sur-Sarthe, Fillon deviendra maire en 1983, ne laissant son fauteuil qu’en 2001 pour présider la communauté de communes en raison de la loi sur le cumul des mandats et se fait élire simple conseiller municipal de Solesmes, la commune où il réside. François Fillon lui succède donc sans encombre, comme député RPR de la 4 e circonscription de la Sarthe (devenant le plus jeune député de France) à la suite du décès prématuré de Joël Le Theule, décédé à 50 ans d’un infarctus du myocarde le 14 décembre 1980 alors qu’il était ministre des Armées. Il devient également conseiller général (avec 78 %) la même année. « Sans Joël Le Theule, avoue-t-il, il n’aurait sans doute jamais rien connu des ors des palais ministériels […] En fait, c’est l’histoire - presque banale - d’un jeune baron se taillant un fief (Libération, 20 août 1995). » Le 31 mai 1980, il a épousé Penelope Clarke, une Galloise britannique connue à l’université du Maine (où elle était assistante d’anglais) dont il a eu cinq enfants (dont deux ont été scolarisés en éta- blissement privé catholique à Paris). N° 236 8 15 au 31 mai 2007 PORTRAIT : François Fillon (p.1-2-7) POLITIQUE : (p.3-4-6-9) LOBBIES : (p.5) ETRANGER : (p.8) KIOSQUE : (p. 10-11) POLITIQUEMENT I NCORRECT : (p.12) SOMMAIRE PORTRAIT FRANÇOIS FILLON & F AITS DOCUMENTS Lettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier Pur apparatchik chiraquien puis sarközyste, François Fillon, non- énarque comme Nicolas Sarközy, devrait probablement être le prochain Premier ministre. Retraçant ici son itinéraire mais aussi le bilan des mul- tiples ministères qu’il a dirigés, on s’interrogera sur les possibillités de réforme de celui qui fut souvent surnommé « Courage, Fillon » ou « Faux fuyons » dès qu’il rencontrait des difficultés… INDEX Allègre C ...............p.3 Alliot Marie M......p.2 Bachelot R.............p.2 Bacon F ...............p.12 Balladur E..............p.2 Baroin F.................p.7 Barre R ..................p.1 Barrosso M............p.3 Bayrou F................p.6 Besson E................p.3 Blair T ...................p.8 Bolloré V...............p.4 Bush G...................p.8 Chirac J..................p.2 Clarke P .................p.1 Cochet Y ...............p.3 Cresson E ..............p.6 Cruise T...............p.11 Cuq H ..................p.10 Debré JL ................p.6 Delanoë B..............p.3 Delors J..................p.6 Dilain C .................p.4 Fabius L.................p.3 Fillon F ..................p.1 Freud S ................p.12 Hollande F.............p.2 Jospin L .................p.3 Juppé A..................p.2 Lang J ....................p.6 Lepage C ...............p.6 Le Pen JM .............p.3 Mamère N .............p.3 Martin J .................p.4 Mégret B................p.9 Merkel A ...............p.4 Mitterrand F ..........p.2 Monod J.................p.2 Nihous F ................p.9 Pasqua C................p.1 Raffarin JP.............p.7 Rocard M...............p.9 Royal S ..................p.3 Sarközy N..............p.1 Seguin P.................p.2 Sharon A ...............p.5 Starck P .................p.2 Strauss-Kahn D.....p.3 Villiers de P...........p.3 Voynet D................p.3 (Suite page 2)

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« L’art de passer entre les gouttes. Plus de roueriespolitiques aussi. Histoire de préserver, à droite, sonimage de “celui qui réussit à faire adopter l’impos-sible réforme des retraites”, il a acquis l’art de sefaire rare dans les situations politiques(L’Expansion, 25 septembre 2003). »

La caractéristique majeure de François Fillon estd’être un pur apparatchik, un fruit du régime parle-mentaire depuis plus de trente ans. Il a effectué eneffet toute sa carrière, nous disons bien « toute »,au sein du RPR puis de l’UMP sans jamais s’êtrefrotté à un seul vrai travail. De 1981 à 2007, il a étésix fois ministre, député durant plus de 21 ans,maire pendant 20 ans, président du conseil généralde la Sarthe pendant six ans, et président du conseilrégional des Pays de la Loire pendant cinq ans. Cequi lui a donné une expérience pratiquement sanségale dans la vie politique.

Né le 4 mars 1954 au Mans (Sarthe), ce fils denotaire gaulliste et d’une universitaire en histoire(et de gauche) a d’abord milité à gauche (commetant d’autres…). Ouest France (juin 2003) a étél’unique journal à dévoiler ses premiers engage-ments de jeunesse : « A 14 ans, en mai 68, il fait lemur avec quelques élèves de sa classe de quatrièmeet revient au collège encadré par les gendarmes enchantant L’Internationale. Une autre fois, lesjésuites de Sainte-Croix au Mans le renvoient troisjours pour cause de manifestation organisée contrel’incompétence d’un prof d’anglais. » Libération(26 juin 2002) précise : « François prend fait etcause pour sa mère quand la discussion devient ora-geuse, surtout au retour des traditionnelles vacancesen Espagne encore franquiste. Le père, hommed’ordre, disait “au moins ça marche”, la mère et lefils tempêtaient contre le dictateur, “je quittais latable avant la fin du repas”. »

Titulaire d’un bac A (mention passable), d’unemaîtrise de droit public et diplômé d’études appro-fondies de droit public et de sciences politiques (ilsignera une étude sur la politique de défense deValéry Giscard d’Estaing sous la direction

d’Alfred Grosser), il abandonne ses études (ilenvisageait de devenir journaliste, s’étant ménagéquelques entrées à l’Agence France Presse) pourdevenir, en 1976, assistant parlementaire de JoëlLe Theule, célibataire endurci, ancien professeurd’histoire au Prytanée militaire de La Flèche,influent député RPR de la Sarthe et surtout plu-sieurs fois ministre.

Fillon doit véritablement toute sa carrière avec JoëlLe Theule avec lequel cet ancien appelé dans l’ar-mée de l’air (deuxième classe au Bourget) entrete-nait des liens très étroits (Le Theule était un vieilami de ses parents). Ce « jeune loup » fut donc sonchargé de mission lorsque ce dernier devint en1978 ministre des Transports, puis comme ministrede la Défense durant trois mois en 1980 (où LeTheule soutient Raymond Barre et s’oppose vive-ment à Jacques Chirac). Devenu conseiller munici-pal en 1977 et adjoint au maire en janvier 1981 deSable-sur-Sarthe, Fillon deviendra maire en 1983,ne laissant son fauteuil qu’en 2001 pour présider lacommunauté de communes en raison de la loi surle cumul des mandats et se fait élire simpleconseiller municipal de Solesmes, la commune oùil réside.

François Fillon lui succède donc sans encombre,comme député RPR de la 4e circonscription de laSarthe (devenant le plus jeune député de France) àla suite du décès prématuré de Joël Le Theule,décédé à 50 ans d’un infarctus du myocarde le 14décembre 1980 alors qu’il était ministre desArmées. Il devient également conseiller général(avec 78%) la même année. « Sans Joël Le Theule,avoue-t-il, il n’aurait sans doute jamais rien connudes ors des palais ministériels […] En fait, c’estl’histoire - presque banale - d’un jeune baron setaillant un fief (Libération, 20 août 1995). » Le 31mai 1980, il a épousé Penelope Clarke, uneGalloise britannique connue à l’université duMaine (où elle était assistante d’anglais) dont il aeu cinq enfants (dont deux ont été scolarisés en éta-blissement privé catholique à Paris).

N° 236 8 €15 au 31 mai 2007

➤ PORTRAIT : François Fillon(p.1-2-7)

➤ POLITIQUE : (p.3-4-6-9)

➤ LOBBIES : (p.5)

➤ ETRANGER : (p.8)

➤ KIOSQUE : (p. 10-11)

➤ POLITIQUEMENT INCORRECT : (p.12)

SOMMAIRE PORTRAIT FRANÇOIS FILLON

&FAITS DOCUMENTSLettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier

Pur apparatchik chiraquien puis sarközyste, François Fillon, non-énarque comme Nicolas Sarközy, devrait probablement être le prochainPremier ministre. Retraçant ici son itinéraire mais aussi le bilan des mul-tiples ministères qu’il a dirigés, on s’interrogera sur les possibillités deréforme de celui qui fut souvent surnommé « Courage, Fillon » ou « Fauxfuyons » dès qu’il rencontrait des difficultés…

INDEX

Allègre C ...............p.3Alliot Marie M......p.2Bachelot R.............p.2Bacon F ...............p.12Balladur E..............p.2Baroin F.................p.7Barre R ..................p.1Barrosso M............p.3Bayrou F................p.6Besson E................p.3 Blair T ...................p.8Bolloré V...............p.4Bush G...................p.8Chirac J..................p.2Clarke P.................p.1Cochet Y ...............p.3Cresson E ..............p.6Cruise T...............p.11Cuq H ..................p.10Debré JL................p.6Delanoë B..............p.3Delors J..................p.6Dilain C .................p.4Fabius L.................p.3Fillon F ..................p.1

Freud S ................p.12Hollande F.............p.2Jospin L .................p.3Juppé A..................p.2Lang J ....................p.6Lepage C ...............p.6Le Pen JM .............p.3Mamère N .............p.3Martin J .................p.4Mégret B................p.9Merkel A ...............p.4Mitterrand F ..........p.2Monod J.................p.2Nihous F................p.9Pasqua C................p.1Raffarin JP.............p.7Rocard M...............p.9Royal S ..................p.3Sarközy N..............p.1Seguin P.................p.2Sharon A ...............p.5Starck P .................p.2Strauss-Kahn D.....p.3Villiers de P...........p.3Voynet D................p.3

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&FAITS DOCUMENTSPage 2 15 au 31 mai 2007

Proche de Charles Pasqua (après avoir été unadepte de Raymond Barre après 1981), il seraréélu sans problème en 1986 et en 1988(51,9%). Dans la lignée de son mentor, ildevient un spécialiste des questions de défense,étant notamment secrétaire national du RPR àce secteur (1984-1988) et présidera la commis-sion de la défense de l’Assemblée nationale(1986-1988) alors qu’il n’a que 32 ans. A partirde 1991, il présidera le Centre d’analyse sur lasécurité européenne (Case), avec Pierre-AndréWiltzer, Jean-Yves Le Drian, ChristianBourdelle et Raoul Girardet. Avec MichelBarnier et Philippe Séguin, dont il deviendrale premier lieutenant (« Philippe Séguin m’aformaté idéologiquement », Challenges, 25 sep-tembre 2003), il lancera le club Le Cercle,regroupant à parité de jeunes élus UDF et RPR(dont Philippe Séguin et Michel Barnier). En1989, il fera partie du « groupe des douze », desrénovateurs UDF et RPR de l’opposition quiréclament une plus grande union et contestentles méthodes des caciques de la droite (Chiracet Giscard d’Estaing). En mars 1992, il entreau conseil régional et devient président duconseil général de la Sarthe (jusqu’en 1998),succédant à l’UDF Michel d’Aillières malgrél’UDF Roland du Luart.

En 1993, il est réélu dès le premier tour dans la4e circonscription de la Sarthe avec 58,58%. En1997, il gagne avec 52,73% face au socialisteGérard Saudubray (député de 1986 à 1988,conseiller général, maire adjoint de La Suze-sur-Sarthe) ; et enfin, en juin 2002, il est réélu dès lepremier tour avec 55,21%, battant notamment lesocialiste Stéphane Le Foll, directeur de cabi-net de François Hollande (il sera remplacé auPalais-Bourbon par le premier adjoint au mairede Sablé, le jeune Marc Joulaud). En 1993, ildevient ministre de l’Enseignement supérieur etde la Recherche, renonçant rapidement à touteréforme des IUT (l’excellent « rapport Laurent »passe aux oubliettes) à la suite de grèves étu-diantes orchestrées par l’Unef et l’Uned-ID, jus-tifiant sa reculade par l’« impérieuse nécessitéde la concertation », ayant été nettement désa-voué par le Premier ministre : « CommeEdouard Balladur n’a jamais goûté les incen-dies, François Fillon a largement manié l’extinc-teur après chaque velléité de changement. Dansle domaine de la recherche, réputé plus calme, ils’est heurté à une communauté scientifiqueinquiète pour son avenir (Les Echos, juin 1995,voir aussi, François Fillon detirer les textescontestés sur la réforme des IUT, Le Monde, 16février 1995). » Quant à sa réforme autorisantles universités à déroger à la loi Savary en 1993,elle sera censurée par le Conseil constitutionnel.

Opposé à la ratification du traité de Maastricht(comme Charles Pasqua et Philippe Séguin),il fera campagne contre une bonne partie del’appareil RPR (Un « non » de conviction, LeFigaro, 3 septembre 1992, où il se prononcepour une « Europe à géométrie variable »), puisprendra position en 1995 pour EdouardBalladur, puis pour Jacques Chirac au second

tour. A l’époque, il déclare (Libération, 22 juin1995) : « Le FN progresse parce que les partispolitiques ne jouent pas assez leur rôle decontre-pouvoir dans un système où les pouvoirsdu Parlement sont déjà modérément importants.Il y a urgence. le RPR doit refaire de la poli-tique, avoir un discours autonome par rapport augouvernement, sans être tenté de s’effacerdevant lui. S’il ne se remet pas à l’écoute desgens, n’affirme pas haut et fort ses valeurs gaul-listes et laisse à la gauche ou aux “grandesconsciences intellectuelles” le soin de mener lecombat contre le FN, on court vers la catas-trophe. »

C’est le président de l’Assemblée nationalePhilippe Séguin (qui avait pourtant été l’âme dela campagne présidentielle de Jacques Chirac etdont il s’était éloigné) qui plaidera en sa faveur(mais aussi d’Alain Juppé et de JérômeMonod) et l’aurait d’ailleurs recommandé àJacques Chirac comme ministre des

Technologies de l’information et la Poste, étantle seul ministre balladurien (et séguiniste) àfigurer au gouvernement d’Alain Juppé (ilconserve pratiquement le même poste dans lesecond gouvernement Juppé, comme ministrede la Poste, des Télécommunications et del’Espace, aux côtés de Franck Borotra). A ceposte, il tentera de réformer le statut de FranceTelecom et son ouverture au privé d’une partiede son capital, réforme envisagée et gelée par leprécédent gouvernement devant l’oppositiondes agents de l’opérateur. « En l’espace de seu-lement deux mois, François Fillon a totalementcafouillé dans la gestion du dossier France

Telecom au point de faire l’unanimité contrelui. En changeant deux fois de PDG (NDA :Marcel Roulet puis François Henrot, et enfinMichel Bon), ce proche du président del’Assemblée nationale Philippe Séguin s’estdéconsidéré auprès des syndicats et a perdu laface devant les Allemands de DeutscheTelekom. (C’est) La tragi-comédie de l’été(Challenges, octobre 1995). »

Membre du club d’influence Le Siècle depuis lafin des années 80 (ainsi que du Club 89), il verraquand même le chef de l’Etat adopter un projetqu’il défendait de longue date, la fin de laconscription et la création d’une pure armée demétier. Dès février 1986, il se signale par unarticle dans La Revue des deux mondes sur LaProfessionnalisation des armées (voir aussi Versl’armée de métier, Le Monde, 22 février 1996).De mars 1998 à 2004, il présidera le conseilrégional des Pays de la Loire, ayant succédé autrès fatigué Olivier Guichard, où il pousseraaux investissements en matière de nouvellestechnologies.

Chargé des fédérations du RPR en 1997, celuique Philippe Séguin appelait à l’époque son« directeur des ressources humaines et petitfrère » (il a « été caché depuis près de vingt ansdans l’ombre de Philippe Séguin » écrit LeNouvel observateur du 9 octobre 1999) devien-dra secrétaire national et porte-parole en février1998. Après la démission de Philippe Séguin,ce gaulliste social, qui a régulièrement dénoncéles « dérives droitières », sera, à partir d’avril1999, conseiller politique du président par inté-rim, Nicolas Sarközy, puis secrétaire nationalauprès du secrétaire général du RPR à partird’août. En juillet 1999, il se prononce très net-tement contre l’adoption de la Charte sur leslangues régionales (Ne perdons pas notretemps. Le dérisoire débat sur les langues régio-nales occulte des questions bien plus impor-tantes pour l’avenir du pays, Libération, 9juillet 1999).

En septembre 1999, soutenu par RoselyneBachelot et Guy Drut, il annonce sa candida-ture à la présidence du RPR, défendant uneligne d’indépendance du RPR vis-à-vis del’Elysée (Nicolas Sarközy n’apprécie pas,comptant sur son soutien pour être lui aussi can-didat). En novembre, il obtient 24,38% et ralliealors Michèle Alliot-Marie, qui lui confieracomme lot de consolation un poste de conseillerpolitique à ses côtés. Après avoir envisagé debriguer le secrétariat général du RPR, il démis-sionne de ses fonctions, en désaccord avec lesorientations données par la présidente du RPR,pour se consacrer au projet d’un grand partid’union de l’opposition au travers de son asso-ciation Alternance 2002, puis de l’Union enmouvement, dont il sera l’un des principauxanimateurs dès avril 2001. Membre du comitéd’orientation de la campagne présidentielle deJacques Chirac, c’est lui qui coordonne larédaction du projet de l’UEM. « Il refuse pouradapter le “modèle français”, à la fois la “gla-ciation socialiste” et la “révolution libérale”, et

PORTRAIT(Suite de la page 1)

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Libération, 24 octobre 2002. « Il fautfaciliter lʼaccès à la nationalité fran-çaise […] Il faut rendre plus rapide leprocessus dʼacquisition de la nationa-lité française […] Lʼintégration signifieque quels que soient le pays dʼorigine,la religion ou le milieu social, chacunest invité à rejoindre notre commu-naurté nationale […] Lʼimmigrationlégale, lʼintégration, cʼest unedémarche positive qui sʼinscrit dans lecadre de renforcement de nos valeursrépublicaines et nationales. »

15 au 31 mai 2007 Page 3&FAITS DOCUMENTS

® Malgré ses 53%, Nicolas Sarközy n’est majori-taire que dans trois tranches d’âge sur cinq : les25 à 34 ans (57%), les 60 à 69 ans (61%) et les 70ans et plus (68%). Ségolène Royal l’emporte chez les18 à 24 ans (58%) et les 45 à 59 ans (61%). Ils fontjeu égal chez les 35 à 44 ans (50% chacun). Le nou-veau président de la République a donc été élu grâceaux retraités. Il est majoritaire chez les agricul-teurs (67%), les artisans et commerçants (82%), lesprofessions libérales (52%), mais minoritaire chezles ouvriers (46%), les employés (49%) et les pro-fessions intermédiaires (49%).

® Lors du second tour, 66% des électeurs deJean-Marie Le Pen ont voté pour Nicolas Sarközy,15% pour Ségolène Royal, les 19% restants ayantopté pour l’abstention. L’intérieur de la droitenationale était très divisé en matière deconsignes de vote : Le Front national appelaitofficiellement à s’abstenir, tout comme L’Œuvrefrançaise et Aspects de la France. Pierre Vial deTerre & Peuple, Christian Bouchet, ancien secré-taire général de Troisième Voie, le sociologuefrontiste et ex-communiste Alain Soral et MichelSchneider (site toutsaufsarkozy) appelaient àvoter en faveur de Ségolène Royal. En revanche,Jean-Gilles Malliarakis (tout comme nombre d’as-sociations « nationales-libérales ») appelait àvoter en faveur de Nicolas Sarközy. Le nombre debulletins blancs et nuls a atteint 4,2%, soit letaux le plus élevé de la Ve République, hormis1995 et 2002.

® Concomitamment à l’incendie de 732 véhiculesdans la nuit de l’élection présidentielle, leprincipal site islamique de France, oumma.com, aappelé à la « résistance civique et démocratiqueà l’Etat sarkozyste » : « Nicolas Sarkozy ainventé le “mal français”, convainquant les élec-teurs qu’ils étaient gravement atteints de mauxdivers, tels que l’immigration, les banlieues, larepentance […] C’est peut-être là le fait le plusinquiétant pour l’évolution de notre démocratiefrançaise : les campagnes électorales laissentlibre cours à toutes les sortes de démagogiessécuritaires, identitaires et xénophobes qui nesont jamais sanctionnées […] Gageons que d’iciquelques semaines, sinon quelques mois, NicolasSarkozy aura su s’entourer de conseiller pro-amé-ricains et pro-israéliens en politique étrangère,(et) de “musulmans de service” pour le culte isla-mique […] C’est à la construction d’une véritablerésistance civique et démocratique à l’Etat sar-kozyste qu’il convient de s’atteler urgemment. »

® Au vu des élections présidentielles, le PSconsidère que 120 circonscriptions sont sau-vables. La situation est pire pour le PC qui neconserverait que 8 à 12 sièges (souvent opposi-tionnels et apparentés) en cas d’accord avec lePS. Paraissent assurés de conserver leur siège,Daniel Paul (Seine-Maritime), Patrick Braouezec(Seine-Saint-Denis), Jean-Pierre Brard (Seine-Saint-Denis), Alain Bocquet (Nord), JacquesDesallangre (Aisne). Sont envisageables PierreGosnat (Val-de-Marne), François Asensi (Seine-Saint-Denis), Michel Vaxès (Bouches-du-Rhône) etRoland Museau (Hauts-de-Seine).

® Les difficultés seront encore plus grandes chez lesVerts, avec le score catastrophique de Dominique Voynet(1,57%). Ils n’obtiendront donc certainement pas les20 circonscriptions « gagnables » qu’ils exigeaient.Seuls pourraient être reconduits trois députés sor-tants, Noël Mamère (Gironde), Yves Cochet (Paris) etMartine Billard (Paris), encore que Bertrand Delanoësouhaite de plus en plus s’affranchir des Verts auxélections municipales de 2008 en raison du très bonscore de Ségolène Royal à Paris (49,81%) et du scoremédiocre de Dominique Voynet (1,53%) et préférerait uneentente avec le Mouvement démocrate.

® Du côté du Mouvement pour la France, Philippede Villiers a reçu l’assurance qu’il n’y auraitpas de candidat UMP dans les deux circonscrip-tions de Vendée détenues par son parti (il pour-rait lui-même tenter de reprendre sa 4e circon-cription de Vendée). Il pourrait par ailleursréaliser un très bon score à Orange (4e duVaucluse) avec Jacques Bompard et à Saint-Claude(2e du Jura) avec Jean-Louis Millet.

® Alain Juppé pourrait ne pas figurer dans lenouveau gouvernement. La nomination du maire deBordeaux (où la gauche est désormais majoritaire)pourrait faire tâche (condamnation à une peine deprison, échec aux législatives de 1997) avant leslégislatives. Il passe d’ailleurs pour préférer laprésidence de l’Assemblée nationale (ce qui luipermettrait, sauf s’il est battu, l’année pro-chaine de conserver la mairie de Bordeaux) auposte de ministre des Affaires étrangères. Maisson véritable objectif serait la présidence de laCommission européenne, le mandat de Manuel Barrosose terminant en 2009. Pour la présidence du « per-choir », l’ancien Premier ministre sera concur-rencé par son actuel président, Patrick Ollier,qui espère bien s’y maintenir (en particulier,comme « lot de consolation » si sa compagneMichèle Alliot-Marie, ministre de la Défense,n’est pas reprise dans le prochain gouvernement).

® Lors du débat avec Ségolène Royal, NicolasSarközy s’est bien gardé de parler d’Eric Besson,responsable économique du PS qui a rallié l’UMP.Il a sans doute bien fait, la candidate socialisteayant préparé une réplique cinglante : « Ce n’estpas parce que vous avez Judas à votre table, qu’ilfaut vous prendre pour le Messie. » Une formuleétait également préparée pour Claude Allègre (quiavait annoncé qu’il ne voterait pas pour elle eta été vu au siège de campagne de Nicolas Sarközyà la veille du second tour) : « Il y a deux sortesde socialistes, ceux qui ont servi FrançoisMitterrand et ceux qui s’en sont servis. »

® Même si la polémique demeure feutrée avant leslégislatives, les règlements de compte promettentd’être sanglants au PS. Les « éléphants » n’ontpas du tout apprécié de ne pas avoir été consul-tés pour la campagne présidentielle. Son équipede campagne (qui comprenait Laurent Fabius,Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn, etc.) estdemeurée purement virtuelle, ne s’étant jamaisréunie une seule fois. Il en est de même deFrançois Hollande, mis à l’écart par sa concubinemalgré les apparences : il n’a animé qu’un seulmeeting commun, le 29 mars à Limoges.

POLITIQUE

En Hausse En Baisse

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POLITIQUE® Comme au premier tour de l’élection, ce sontles deux filles de Cécilia Albéniz et de l’ani-mateur Jacques Martin, Jeanne-Marie et Judith,qui ont accompagné Nicolas Sarközy dans sa voi-ture et ont paradé au Fouquet’s, temple de l’ar-gent facile et des people à Rolex. S’y ajoutaitpour le second tour l’un de ses deux fils de sonpremier mariage avec Marie-Dominique Culioli,Jean Sarközy, dont le scooter volé avait étéretrouvé après une vaste enquête de police (avecrecherches d’empreintes ADN).

® A la veille du scrutin, vendredi 4 mai,Nicolas Sarközy avait déclaré au Parisien vouloirse retirer quelques jours afin « d’habiter lafonction présidentielle, prendre la mesure de lagravité des charges qui pèsent sur (ses) épaules,prendre la distance nécessaire pour devenirl’homme de la nation. » Après une nuit auFouquet’s (2 590 euros la nuit), il s’est doncenvolé dans un Falcon 900EX (tout en cuir crèmeet ronce de noyer) appartenant à Bolloré SA, quile loue normalement aux alentours de 100 000euros pour une escapade de ce genre. A Malte, ila embarqué sur le yacht de 60m de long le Paloma,également propriété de Vincent Bolloré, normale-ment loué 147 000 à 193 000 euros par semaine(équipage de 17 personnes, repas non compris).

ø Il aura fallu deux jours seulement aprèsl’élection de Nicolas Sarközy que ses engagementsauraient du mal à être tenus : le président dela commission constitutionnelle du Parlementeuropéen, Jo Leinen, a estimé le mardi 8 mai que« le mini-traité européen proposé par NicolasSarközy est inacceptable », lors d’une rencontreavec Angela Merkel, président de l’Union euro-péenne, à Berlin.

® A la suite de l’élection de Nicolas Sarközy,l’American Jewish Press a consacré un article trèsdétaillé à ses ascendances juives, comportant denombreux éléments inédits. Il était signé, signede son importance, par Raanan Eliaz, ancien direc-teur du Conseil national de sécurité israélien etde l’Hudson Institute. Le grand-père maternel dunouveau président de la République, le Dr AronMallah (en hébreu, le messager ou l’ange), né en1890, descendait d’une famille séfarade qui quittal’Espagne au XVe siècle et s’établit en Provence,avant de rejoindre Salonique (Turquie) un siècleplus tard. Cette famille y fit souche et on compteparmi ses membres plusieurs responsables sionistesde premier plan. Un oncle d’Aron Mallah, MosheMallah, fut un célèbre rabbin grec. Il embrassa lesionisme (ce qui était rare), signant régulière-ment dans El Avenir, le journal grec du Mouvementnational sioniste. Son cousin, Asher Mallah, sié-gea au Sénat grec, avant de faciliter, à partir de1912, le Technion, l’université de l’élite sio-niste à Haïfa. En 1919, il devint président de laFédération sioniste de Grèce et dirigea le Conseilsioniste durant plusieurs années. A partir de1930, il organisa le financement de l’immigrationdes juifs grecs en Palestine et s’installa lui-même dans le futur Israël en 1934. Un autre cou-sin, Peppo Mallah, milliardaire, défendit la causejuive au Parlement grec et se vit proposer, en1920, le poste de ministre des Finances (qu’ilrefusa). Après l’indépendance d’Israël, il fut lepremier ambassadeur israélien à Athènes.

® Possédant de très nombreux immeubles àSalonique et propriétés dans les environs, larichissime famille Mallah fut partiellementexpropriée (moyennant finances) après la PremièreGuerre mondiale. C’est alors qu’une partie de lafamille Mallah s’installa en France, les autreschoisissant la Palestine (sous mandat britan-nique) ou les Etats-Unis. C’est le choix qu’ef-fectua Aron Mallah, grand-père du futur NicolasSarközy, surnommé Beniko, ainsi que sa mère. Ilchangea son prénom en Benedict lorsqu’il seconvertit au catholicisme pour épouser AdèleBouvier, l’héritière d’une très riche famillelyonnaise. « Bien que Benedict soit complètementintégré dans la société française, il garda desliens étroits avec sa famille juive, ses origineset sa culture. Sachant qu’il était considérécomme Juif par son sang, lui et sa famille s’ins-tallèrent, durant la Seconde Guerre mondiale, àMarcillac la Croisille, en Corrèze. »

® « Nombre espèrent que la présidence de Sarközyconduira à des changements majeurs, pas seulementen politique intérieure, mais aussi dans la poli-tique étrangère au Proche-Orient […] Un changementpolitique pourrait intervenir sur les frontssyriens et libanais. Le nouveau président n’est pasun ami du Liban comme l’était son prédécesseur.S’il joue correctement la carte des pourparlers depaix, Sarközy pourra augmenter la pression afinqu’Israël évacue le Golan en échange d’un accordde paix avec Assad […] Comme ministre del’Intérieur, Sarközy partageait nombre de vuescommunes avec l’ancien Premier ministre BenyaminNetanyahu. Ils ont developpé une proche amitié ».

■ Claude Dilain. Volontiersdonneur de leçons, cet édilesocialiste, outre de pourfendre devilenies le Front national, aimese présenter comme portant unmessage de paix entre commu-nautés ethniques dans les rues desa commune, Clichy-sous-Bois,qui fut le foyer des émeutes d’oc-tobre-novembre 2005 et qui s’estfait encore remarquer en avrilpour l’assassinat d’unPakistanais par une bande rivale.Claude Dilain, ce grand hommede dialogue et de pacifisme, a étécondamné pour « violences parconjoint » en 2001 et 2002, le 25avril par la 11e chambre du tribu-nal correctionnel de Bobigny,tout comme son ancienne femme(dont il est aujourd’hui divorcé).Chez eux, c’était coup de tourne-vis contre tentative d’étrangle-ment. Curieusement, en raisonde l’ancienneté des faits, il a étédispensé de peine.

■ Le FN le MNR et le MPF.Ces trois partis ont obtenu l’an-nulation, par le tribunal adminis-tratif de Marseille, de la décisiondu conseil municipal deMarseille d’offrir un terrain de 8 600 m2 pour 300 euros par anafin d’y construire une gigan-tesque mosquée. Le FN a égale-ment remporté des victoires judi-ciaires du même type à Roubaix,à Montreuil, et à La Rochelle.Afin de favoriser le culte isla-mique (plus d’une mosquée oulieu de prière par semaine depuistrois ans), nombre de collectivi-tés locales ont en effet décider dedonner, de vendre ou de prêter àdes conditions totalement anor-males des terrains ou des bâti-ments afin d’en faire des lieux« culturels » sous contrôlemusulman, alors qu’il s’agit enréalité d’édifices « cultuels », endérogeant à la loi de 1905 sur laséparation des Eglises et del’Etat.

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® Le 23 avril, la loge Synergie (Grande Logeféminine) accueillait Rachid Aous, chercheur enethnomusicologie, sur le thème Aux origines dudéclin de la civilisation arabo-musulmane.

® Accompagné de Fabien Taïeb, Rui Lopes, AvelinoValle et Richard Alvarez, le Grand Maître du GODFJean-Michel Quillardet s’est rendu à la mi-avrilà Dakar. La délégation a été reçue par le Premierministre Macky Sall. Le Sénégal compte environ200 francs-maçons reconnus du GODF (ceux recon-nus par la Grande loge nationale française sontbeaucoup plus nombreux et influents).

® Le 24 mars, Benoît Hamon, député européensocialiste et secrétaire national PS au Projeteuropéen a été reçu par la loge Innovation (Droithumain) pour évoquer L’Europe-puissance doit-elleêtre fédérale?

® Courrier de vifs remerciements, avec signaturesmaçonniques à l’appui, envoyé au Grand Orient deFrance par la section « premiers secours socio-psy-chologiques » de la Protection civile de l’Aisne.On y apprend que plusieurs responsables de la DDASSde ce département ont fait leur demande pour êtreinitiés et l’on voit les liens étroits entre laprotection civile et le GODF local.

® Présidée par le diplomate socialiste JacquesHuntzinger (ex-ambassadeur de France en Israëldevenu « ambassadeur itinérant chargé de ladimension internationale de la Shoah, de spolia-tions et du devoir de mémoire »), la FondationFrance-Israël sera prochainement lancée, ayantréuni un million d’euros de capital initial (dont45% proviennent des Etats français et israé-lien). Le projet de cette fondation remonte àjuillet 2005 lorsque Jacques Chirac et ArielSharon avaient décidé son lancement par le biaisde l’association de préfiguration de cette fon-dation pour « permettre de développer les liensentre les sociétés françaises et israéliennesdans tous les domaines de la vie culturelle, éco-nomique et universitaire ». Cette fondation apour secrétaire général, l’avocat JosephRoubache et pour trésorier, Cyril Benoît, direc-teur du développement du groupe Unibail. Lesautres membres du conseil d’administration sontMichel Abitbol, Philippe Allouche, NathalieBiderman, Olivier Binder, Henri Cukierman,Raphaël Hadas-Lebel, Jean-Claude Hirel, HaïmMusicant (ancien permanent du B’naï B’rith) et lepubliciste Gérard Unger.

® L’enquête sur le suicide suspect du ministreRPR du Travail Robert Boulin en 1979 va êtrerelancée sur demande de sa fille, de nombreuxéléments (et le livre de Benoît Colombat, UneHomme à abattre, qui vient de sortir chez Fayard,cf F&D 232) prouvant qu’il a été en réalitéassassiné. La dépêche AFP de cette informationindique, entre autres, que « Robert Boulin sem-blait avoir collaboré avant sa mort, au sein desa loge maçonnique, à une étude intitulée“Suicide et Initiation” ».

® Le soir du premier tour, c’était l’ancienGrand Maître du Grand Orient de France AlainBauer, par ailleurs placé par Nicolas Sarközy àla présidence de l’Observatoire national de ladélinquance, qui accueillait, au nom du ministrede l’Intérieur François Baroin (dont le père futlui aussi Grand Maître du GODF), les 400 invitésattendus Place Beauvau.

® Le 12 mai, le GrandOrient de France organisaitun colloque Après l’affaireDreyfus, vers uneconscience républicaine, enses locaux rue Cadet. Parmiles conférenciers, figu-raient le « politologue »Erwan Lecœur, directeur del’Observatoire du débatpublic (cet ancien respon-sable Vert a consacré sondoctorat au Front natio-nal), le vice-président dela Ligue des droits del’homme Gilles Manceron, l’historien VanessaRagache (fille de l’ancien Grand Maître Jean-Robert Ragache, elle a signé Le GODF et l’affaireDreyfus) et Pierre Tournemire, secrétaire géné-ral adjoint de la très maçonnique Ligue de l’en-seignement.

LOBBIES

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POLITIQUE® Certains de nos abonnés ayant été surpris duvote massif des musulmans (64%) en faveur deSégolène Royal au premier tour de l’élection pré-sidentielle, nous présentons ces deux tableauxextraits de l’enquête CSA/Cisco/La Croix surL’Election présidentielle : le vote en fonctionde la religion et de la pratique religieuse.

ø Pour avoir frappé, menacé et tenté d’étran-gler, le 2 février dernier, son ex-seconde épouse,Sylvie Benard, docteur ès lettres, avec une laissede chien, Me Francis Terquem (F&D 234), cofonda-teur et avocat de SOS-Racisme (et grand pourfen-deur des violences policières) n’a été condamné,le 24 avril, qu’à 2 000 euros d’amende alors quele parquet avait requis six mois de prison avecsursis, ce qui n’était déjà pas cher payé.

® Contrairement à ce qu’il espérait, MouloudAounit, président du Mrap, n’a pas été désignépar les militants communistes dans la 3e cir-conscription de Seine-Saint-Denis, ces dernierslui ayant préféré Meriem Derkaoui, qui, contrai-rement à lui, avait dans le passé nettement prisposition contre le voile et les droits de femmes.

® Ralliée à la candidature de François Bayrou,l’ancien ministre de l’Ecologie Corinne Lepagedevrait être la candidate de l’UDF dans la 3e cir-conscription des Yvelines, face au député appa-renté UDF Christian Blanc, qui avait soutenuNicolas Sarközy dès le premier tour de l’élec-tion présidentielle.

® Secrétaire général du MPF et inspirateur dela stratégie de campagne de Philippe de Villiers,l’ambitieux Guillaume Peltier (passé par le Frontnational) espère obtenir l’investiture de l’UMPen Indre-et-Loire.

® Capital (mai) s’intéresse aux retraites deshommes politiques. En tant qu’anciens élus (lesautres revenus ne sont pas pris en compte),Valéry Giscard d’Estaing encaisse chaque mois 17 000 euros, Jacques Delors 12 200 euros toutcomme Philippe Séguin. Ont également droits, dèsqu’ils auront pris leur retraite, à 10 900 euros

pour Christian Poncelet, 11 000 euros pourMichel Rocard, 11 200 euros pour PierreMauroy, 8 900 euros pour René Monory, 8 800euros pour Edith Cresson, 8 900 euros pourJean-Louis Debré, 10 800 euros pour JackLang. Alain Juppé, grand pourfendeur del’assistanat et retraité de l’Inspection desFinances, perçoit mensuellement 11 700euros.

ø Alors qu’elle était autorisée depuis neufans sans encombre ni dommages, la course dela Journée mondiale de la vie, organisée parle Comité pour sauver l’enfant à naître, aété interdite cette année par le préfet depolice de Paris Pierre Mutz.

® Sinécure. Conseiller technique à la pré-sidence de la république en charge desaffaires régionales et de la décentralisa-tion, Gérard de Pablo vient d’être propulséà la présidence de la Société concessionnairefrançaise pour la construction et l’exploi-tation du tunnel routier du Mont-Blanc, l’undes plus beaux « fromages de la République,dont l’un des titulaires fut par exempleEdouard Balladur. Explication : Gérard dePablo, conseiller régional UMP de Corrèze,était l’œil de Jacques et de Bernadette

Chirac dans ce département.

ø Le procès « Sentier 2 », mettant en cause dessociétés de vêtements du Sentier (Paris) sedéroulera du 4 février au 30 juillet 2008; avecsix mois de débats et près de 140 prévenus, dontquatre banques (avec le PDG de la Société géné-rale Daniel Bouton) qui répondront de « blanchi-ment aggravé ».

® Longuement évoquée par Nicolas Sarközy durantson débat avec Ségolène Royal, l’association Cœurde femmes, qui s’occupe de prostituées et defemmes battues ou abandonnées en général d’ori-gine immigrée, est dirigée par Mona Chasserio,une quasi-mystique qui fut cadre chez Rhône-Poulenc. Son association, fondée en 1993, a lar-gement influencé l’évolution du Samu social deXavier Emmanuelli, avec l’ouverture de la Haltedes amis de la rue et de divers « espaces devie ». Officier de la Légion d’honneur en 1999et prix de la Solidarité en 2004, Chasserio, quia longtemps été courtisée par la gauche (AnneHidalgo, Serge Blisko, Mylène Stambouli, etc.),s’est rapprochée de l’UMP, via Valérie Pécressequi l’invita au premier forum de l’UMP, en mars2003, consacré aux « combats des femmes », et luiobtint le soutien financier des ministres NicoleAmeline et Catherine Vautrin.

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voit dans le pragmatisme chiraquien la clé d’une synthèse politiqueappuyée sur des réformes acceptées dans la négociation, l’expérimenta-tion et le contrat (Le Point, 22 février 2002). »

Il devient dès mai 2002 ministre des Affaires sociales, du Travail et de laSolidarité (numéro trois du gouvernement), récupérant le bureau de tra-vail de cuir bleu de François Mitterrand commandé à Philippe Stark,étant reconduit aux mêmes fonctions en juin 2002, où il espère dévelop-per une « synthèse libérale, sociale et humaniste ». Comme l’indiqueLibération (30 octobre 2002), « Son credo ! Le rôle de l’humaniste faceau sécuritaire ministre de l’Intérieur. En se faisant le défenseur de l’inté-gration et l’apôtre du dialogue social, attentif aux salariés comme auxexclus, il s’inscrit dans la pure tradition du gaullisme social. »

Très en phase avec Jacques Chirac, celui qui a toujours dénoncé « lesdérives droitières » arrive à court-circuiter le cabinet du Premierministre, obtenant en général des arbitrages élyséens en sa faveur, dis-posant à l’Elysée d’un allié de poids en la personne de Philippe Bas,secrétaire général de l’Elysée. Ce qui le conduit à de multiples reculades,face à une Chambre très nettement à droite : la loi sur les 35 h ne seradonc pas purement et simplement abrogée ni même aménagée, de mêmequ’il en sera des réformes sur l’assurance-chômage ou les retraites, d’au-tant qu’il a réussi à faire l’unanimité contre lui, provoquant une mani-festation d’un million de personnes le 13 mai 2003. Pour Hervé Morin,président du groupe UDF, sa réformette n’alignant pas les durées de coti-sation du public sur celle du privé est « un coup d’épée dans l’eau. »(voir le calendrier de ces dossiers dans Quand Raffarin a refusé de cas-ser les lois Jospin, L’Expansion, novembre 2002, qui parle de « mystifi-cation politique », où le rôle majeur de Fillon apparaît, ainsi queFrançois Fillon révise les lois 35 heures, le film de la contre-réformeAubry, Les Echos, 22 octobre 2002). C’est finalement le privé qui vapayer, aucune réforme des régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF, etc.)n’étant décidée au nom de l’efficacité alors qu’ils sont les plus cho-quants : « On ne va pas tout faire exploser pour régler le cas de moins de5% des salariés (L’Expansion, juin 2003). »

Le 17 octobre 2002, il présentera aux sénateurs son « contrat d’intégra-tion » et son « projet civique » pour les immigrés, garantissant l’appren-tissage du français (600 heures maximums par immigré, ce qui esténorme), la connaissance des droits des immigrés, et un « appui social etprofessionnel individualisé » pour les 100 000 étrangers qui « sontaccueillis chaque année légalement dans notre pays ». Afin d’être biencompris, il répète dans Libération (24 octobre 2002) : « Nous avonsbesoin d’une immigration légale [...] Mais d’une façon générale, tous lesprimo-arrivants en situation légale, les réfugiés statutaires et les sans-papiers régularisés pourront bénéficier du contrat d’intégration. » Il iramême jusqu’à soutenir des expériences de polygamie, fournissant à plu-sieurs femmes d’un même homme polygame plusieurs appartements dif-férents en échange d’un simple contrat éducatif pour les enfants. Commel’écrit sans rire le journaliste, « il s’agit peu à peu de faire évoluer lesmodes de vie vers des pratiques conformes aux règles de la France quin’admet pas la polygamie » (Le Courrier de Mantes, 5 février 2003).

Dans le même temps, il confirme le maintien des lois Jospin sur la luttecontre les discriminations : « Ce sera une autorité pré-juridictionnellechargée de faire remonter vers le parquet les problèmes de discrimina-tion de manière plus satisfaisante qu’aujourd’hui. le numéro gratuit quiavait été installé, le 114, ne remplit plus son rôle. De 600 appels cré-dibles, on est tombé à 100 en septembre. Parce qu’il n’y a rien derrière.Il n’y a pas de suivi. » Comme l’écrit toujours Libération : « A défaut defaire de la France une “terre d’asile”, autant faire en sorte qu’elle soit uneterre d’accueil humainement convenable. C’est l’intérêt minimum ducontrat d’intégration. » Dans un même ordre d’idées, il se réjouit del’échec de Catherine Mégret à Vitrolles : (C’est) un bien pour la démo-cratie. (Je me réjouis) à chaque fois que l’extrémisme recule dans notrepays. (France 3, 6 octobre 2002). » C’est lui qui sera très largement àl’origine de la Haute autorité pour l’égalité et contre les discriminationsvoulue par Jacques Chirac (voir M. Fillon concentre son plan d’inté-gration sur les nouveaux arrivants, Le Monde, 11 avril 2003). Bref, « il

PORTRAITest l’homme du dialogue au gouvernement, chargé des affaires sociales,et si possible d’éviter un nouvel hiver 95 à la droite (Libération, 26 juin2002). »

En octobre 2002, malgré l’interdiction faite aux ministres par Jean-Pierre Raffarin, il lance son propre club, destiné à lui servir de relais,France.9, club de réflexion conçu pendant la campagne présidentielle etrelancé le 16 octobre. On trouve à son comité directeur une quarantainede parlementaires (dont Jean-Claude Guibal, député des Alpes-Maritimes, François Baroin, député de l’Aube, le ministre RoselyneBachelot, Gérard Larcher, Michel Bouvard, Jean De Gaulle, RenéAndré ou l’ancien ministre Guy Drut). A l’été 2003, il part en vacanceset délègue sans problème à Hubert Falco les problèmes posés par lacanicule (14 000 morts). A l’automne, il est à l’origine de la suppressiontrès controversée du lundi de Pentecôte comme jour chômé pour finan-cer les retraites, mesure mal accueillie aussi bien par la gauche que parnombre de personnalités de droite, qui sera un véritable pas de deux.

Il a succédé, en mars 2004, à Luc Ferry, lors de la formation du troi-sième gouvernement Raffarin, comme ministre de l’Education nationale,de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il fera distribuer à 5 500lycées des copies de Shoah de Claude Lanzmann pour l’édification deslycéens. Sa circulaire sur le voile à l’école sera si confuse qu’il devrarevoir sa copie et proposer une version clarifiée. Juste avant, en mars2004, avec 47,64%, il avait été nettement battu aux élections régionalesdans les Pays-de-la-Loire par le socialiste Jacques Auxiette. Dès sonarrivée, il cède à toutes les revendications des chercheurs, rétablissantnotamment les 5 500 postes statutaires supprimés par Claudie Haigneréet annonçant la création de 1 000 nouveaux postes de fonctionnaires àl’université. En février 2005, il propose une réforme de l’enseignementsecondaire. Dès les premières (et maigres) manifestations, il préfèrereculer et enterre toute velléité de réforme.

En décembre 2004, il s’est prononcé pour l’entrée de la Turquie dansl’Union européenne : il ne fallait pas « humilier un grand peuple commela Turquie, sinon on risque d’aller vers des difficultés graves »(Libération, 10 décembre 2004). Il a signé (30 mars 2005, Le Figaro) unepétition, dont il avait été largement le maître d’œuvre, de dix-neuf parle-mentaires intitulée Nous avons dit non à Maastricht, nous disons oui àla Constitution européenne. En juin 2005, Jacques Chirac lui téléphone :« Tu as fait trop des réformes, ton image est dégradée. » Celui qui s’estrapproché durant les derniers mois avec Nicolas Sarközy, dont il étaitdevenu le conseiller politique à l’UMP, n’est donc pas repris dans le gou-vernement Villepin. Furieux, il récapitule : « Je suis le seul à avoir menéneuf réformes législatives. Quand on fera le bilan de Chirac, on ne sesouviendra de rien, sauf de mes réformes (Le Monde, 4 juin 2005). » Parla suite, extrêmement déçu et humilié d’avoir été éliminé du gouverne-ment, celui qui s’est fait élire sénateur de la Sarthe en septembre 2005(son suppléant depuis novembre 2004, Jean-Pierre Chauveau, ayantopportunément démissionné) décide stratégiquement de soutenirNicolas Sarközy, avec lequel il avait souvent été en conflit (il est parexemple hostile à la discrimination positive et favorable à l’entrée de laTurquie dans l’Union européenne) et signe un véritable pamphlet anti-Chirac et une bombe anti-élyséenne, La France peut supporter la vérité(Albin Michel, 2006) : « Jacques Chirac porte une responsabilitésérieuse dans le décrochage économique et social de la France et danscette crise qui menace désormais tout l’édifice institutionnel bâti par legénéral de Gaulle. Or moi, je n’ai cessé de batailler contre sa conceptionbonapartiste de l’action politique, conte le verrouillage du parti gaulliste,contre l’absence de réflexion politique, contre le clanisme qui permetaux plus serviles d’occuper souvent les plus hautes responsabilités,contre la référence permanente à une doctrine gaulliste qui n’était qu’unalibi pour ennoblir une banale entreprise de conquête du pouvoir. »

« Tel un mercenaire de la politique, ce gaulliste social qui a biberonnédes années au séguinisme a beaucoup voyagé sur l’échiquier de la droite,en quête d’un mentor. Après sa liaison balladurienne et ses rabibochagesavec Chirac-Juppé, le voici ultrasarköziste. Mais si Sarközy, qui lui faitmiroiter Matignon, se dérobait… (Libération, 27 septembre 2006). »

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® 43% des Italiens considèrent les immigréscomme une menace pour la sécurité publique(contre 39,2% en juillet 2005) indique un sondagepublié par La Republica du 7 mai. 34,6% considè-rent que « les immigrés représentent une menacepour leur culture, leur identité et leur religion(contre 26,6% en juillet 2005). La confianceenvers les immigrés provenant des pays arabes estla plus faible, ceux-ci étant suivis par les paysdes Balkans (Albanie, ex-Yougoslavie, Roumanie etBulgarie).® 486 martyrs franquistes de la Guerre d’Espagneseront béatifiés à l’automne. « Chaque cas a étéétudié séparément, avec beaucoup d’attention etsur de longues années » indique la Conférenceépiscopale. Ont été retenus « des hommes et desfemmes de foi, particulièrement centrés surl’Eucharistie et sur la dévotion à la très sainteVierge […] Ce furent des apôtres et ils furentvaillants à l’heure où ils devaient confesserleur condition de croyants (et) ils pardonnèrentà leurs bourreaux et prièrent pour eux. »® Le transfert mouvementé (43 blessés et unmort) d’un monument à la gloire des soldatssoviétiques en Estonie, du centre de Tallinn versun cimetière de banlieue, a donné des idées à laPologne, gouvernée actuellement par une coalitionnational-populiste. Le Comité Katyn (du nom de cevillage où l’élite polonaise, notamment mili-taire, fut froidement exécutée par les commis-saires politiques de l’Armée rouge en 1940) aofficiellement demandé la suppression de tous lesmonuments pro-soviétiques.® Le président George W. Bush vient de faireproclamer mai comme le Mois de l’héritage juifaux Etats-Unis. « La foi et le travail des Juifsaméricains ont joué un rôle majeur dans la for-mation de notre histoire, les Juifs américainsont contribué à la puissance de notre nation età la préservation de nos valeurs. Leur talent etl’imagination de ces citoyens a facilité la pros-périté américaine […] Les Juifs américains onttravaillé à promouvoir les droits civiques et àconstruire des ponts de mutuelle compréhensionavec les autres religions mondiales. »

® Le très controversé milliardaire israélo-russe Arkady Gaydamak se présentera aux pro-chaines élections municipales à Jérusalem.

� Le coût de l’intervention américaine en Irakvient de dépasser les 500 milliards de dollars(très exactement 564) selon le CongressionnalResearch Service. Le conseiller économique de laMaison Blanche Lawrence Lindsay avait été limogé,l’année dernière, lorsqu’il avait annoncé un mon-tant de 200 milliards de dollars.

øL’Union européenne versera 220 millions d’eu-ros de subventions à l’Algérie pour la période2007-2010, afin de soutenir des « projets dediversification économique, des programmessociaux et de formation universitaire ».

® Le nombre de mariages interraciaux aux Etats-Unis est passé de 65 000 (moins de 2% desmariages) en 1970 à 422 000 (plus de 7%) en 2005selon le service du recensement américain.

EcosseA la suite des élections en Ecosse, le Scottish National Party, dirigépar Alex Salmont (qui devrait devenir Premier ministre s’il réussit ànégocier une alliance) est devenu, pour la première fois, la premièreformation du Parlement d’Edimbourg, avec 47 sièges contre 46 auLabour (sur les 129 du Parlement, devant les conservateurs et les libé-raux-démocrates). Ayant gagné vingt sièges par rapport aux électionsde 2003, le SNP, qui s’est opposé vainement à l’envoi de soldats écos-sais en Irak, compte organiser un référendum sur l’indépendance del’Ecosse en 2010. Depuis 1997, l’Ecosse bénéficie de la « dévolution »qui accorde une autonomie partielle à l’Ecosse, avec un Parlement etdes pouvoirs importants. Depuis 2006, a été institué un jour chômépour fêter la saint Andrews, le patron national. De son côté, TonyBlair a dénoncé publiquement les « réactionnaires nationalistes » quirisquent de « causer la perte économique de l’Ecosse ». S’y ajoute unetendance croissante des Anglais à se définir comme « Anglais » et nonplus comme « Britanniques ». 40% des Anglais (contre 30% en 1992)souhaitent la création d’un Parlement anglais spécifique.

Vote électroniqueLe 3 mai, le Parlement de Floride a voté la suppression des « machinesélectroniques » à voter afin de supprimer pour l’avenir toute possibi-lité de fraude par manipulation des logiciels de comptage. En 2000,c’est cet Etat (avec l’Ohio) qui avait fait la différence, permettant àGeorge W. Bush de l’emporter, alors même que les sondages « sortiesd’urne » le donnaient perdant. Ce sont les mêmes machines qui sontdésormais utilisées dans plusieurs dizaines de municipalités…

Karel DillenFigure historique du mouvement nationaliste flamand, Karel Dillenest décédé, à 81 ans, le 27 avril. Né à Anvers d’un père docker et d’unefemme au foyer, il débuta comme employé d’une compagnie de taxispuis à, l’usine Renault de Deurne. Dès 1945, il s’engagea dans le mou-vement nationaliste, militant dans un petit groupe qui réclamait lesrecréation des « Grands Pays-Bas » et organisa les premières manifes-tations en faveur de l’amnistie des Flamands ayant soutenu la politiquede collaboration avec l’Allemagne. Il lança le mouvement Were Di,avant de rejoindre la Volksunie, parti qu’il quitta estimant qu’il viraità gauche. Après les péripéties ayant entouré le Pacte d’Egmont, ilfonde le Vlaamsnationale Partij, puis, en 1979, le Vlaams Blok. Il ledirigera pendant 17 ans, passant le témoin en 1995 à FrankVanhecke. Il siégea à la Chambre et au Sénat avant d’entrer auParlement européen, qu’il avait quitté en 2003.

Ligue Anti-Diffamation du B’naï B’rithLe rabbin Leon Klenicki, directeur émérite de la vision des affairesinter-religieuses de la LigueAnti-Diffamation du B’naï B’rithInternational, a été nommé, fin mars, sur décision de Benoît XVI, che-valier papal de l’ordre de Saint-Grégoire le Grand, pour sa contribu-tion à l’amélioration des relations judéo-catholiques. L’Ordre papal desaint Grégoire est la distinction catholique la plus élevée de l’Égliseromaine. Il ne peut être conféré que par le pape lui-même et sur sapropre initiative et sur recommandation des évêques. Le rabbinKlenicki est le second membre de l’ADL à recevoir cette distinctionpapale, après Joseph L. Litchen en 1986.

Lebensborn norvégienAprès des décennies d’humiliations, la Cour européenne des droits del’homme a demandé à la Norvège d’indemniser financièrement les 10à 15 000 « enfants du Lebensborn », ces enfants, nés de mères norvé-giennes et de pères allemands durant la Seconde Guerre mondiale, quifirent l’objet de persécutions après-guerre…

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ÉTRANGER

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® Afin de torpiller le Mouvement démocrate deFrançois Bayrou, l’UMP hésite entre maintenirl’UDF dont Hervé de Charette, membre de l’UMP,était secrètement propriétaire de la marquedepuis 2004 ou créer une structure d’accueilinterne à l’UMP. Sur les 22 députés sur 29 del’UDF ayant décidé de soutenir Nicolas Sarközy,plusieurs ont déjà décidé de ne pas intégrer leMD, comme Michel Hunault, Yvan Lachaud, RuddySalles, André Santini, Maurice Leroy, PierreAlbertini, etc. Tous ces ralliés de la dernièreheure bénéficieront du label « majorité prési-dentielle » et ne se verront pas opposer de can-didat UMP. En revanche, aucune pitié pour lesdissidents qui comme, Quitterie Delmas, étoilemontante de l’UDF parisienne, avait appelé, le 1er

mai, à voter pour Ségolène Royal, ou les députéssortants Gilles Artigues (Loire) ou Anne-MarieComparini (Rhône) qui avaient indiqué qu’ilsvoteraient « blanc ».

® L’ex-UDF bénéficiera toutefois d’un temps deparole important pour les élections législatives,le bureau de l’Assemblée nationale ayant (éton-namment) accordé au mouvement de François Bayrou,le 2 mai, un temps de parole pour la campagneofficielle calqué sur les résultats du premiertour du scrutin présidentiel,

® Le député européen UDF Jean-Marie Cavada seflatte d’avoir été à l’origine de la prise deposition de Michel Rocard en faveur d’unealliance Royal-Bayrou en raison des liens d’ami-tié étroits qui le lient à l’épouse de l’ancienPremier ministre socialiste.

® Ancien président de SOS Racisme, Malek Boutihparaît mal parti. Investi officiellement par leParti socialiste (sous la pression de SégolèneRoyal), il devra en effet affronter, dans la 4e cir-conscription de la Charente, la dissidente socia-liste Martine Pinville (soutenue par le député PSsortant Jean-Claude Beauchaud) qui aura pour sup-pléante Jeanne Filloux, vice-président en chargedes affaires économiques au conseil général.

® Estimant que l’influence de Marine Le Penaura été « à tous égards catastrophique », BrunoMégret a appelé à la tenue d’un « Congrèsd’Epinay de la droite nationale » afin de « pro-poser une force nouvelle et crédible » auxFrançais qui « seront déçus par le prochain pré-sident de la République ». Faute d’une « unionpatriotique » avec le FN, le MNR présentera descandidats dans toutes les circonscriptions,hormis une quinzaine où seront présents des can-didats FN considérés comme ouverts au dialogue(tels Bruno Gollnisch, Carl Lang, Jean-FrançoisTouzé, Olivier Martinelli, etc.), ainsi que danscinq circonscriptions du MPF de Philippe deVilliers et dans celle de l’Essonne dont le sor-tant est le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

® Bien que n’ayant réalisé que 0,4% au premiertour, le Parti des travailleurs apparaît très pré-sent dans les actuels mouvements sociaux, en par-ticulier chez Airbus, où ce sont ses élus (souventà Force ouvrière) qui animent les revendications.

POLITIQUE

Le Scandale de l’AMEDeux récents rapports, l’un de l’Inspection générale des Finances,l’autre de l’Inspection générale des Affaires sociales, sommentl’Etat d’abonder les comptes, totalement déficitaires de l’assurance-maladie au titre de l’Aide médicale d’Etat (AME), qui permet à tousles immigrés clandestins (qualifiés d’ « étrangers sans titre deséjour ») de bénéficier comme ils le souhaitent des meilleurs soinset médicaments français sans jamais débourser un centime ni cotiserà la Sécurité sociale. Cette dette atteint déjà un milliard d’euros. Cerapport avait été tenu secret durant la période électorale, mais LesEchos (30 avril) en ont finalement révélé la teneur, mettant un termeà l’image propagée par les grands médias et les associations pro-immigrés des malheureux et misérables clandestins n’osant pasbénéficier de soins par peur ou par honte. Selon cette enquête offi-cielle, la dépense moyenne annuelle d’un assuré du régime général(dont y compris les abus) est de 1 768 euros. Pour les clandestinsbénéficiaires de l’AME, la dépense se situe entre 1 808 euros et 2385 euros. La France est le seul pays au monde à offrir à ceux quiviolent ses frontières des avantages supérieurs à ceux de ses propresressortissants. L’écart s’explique par une « surreprésentation » demalades atteints de la tuberculose, de l’hépatite virale et du sida) etpar « un recours plus fréquent à l’hôpital ».

® Antoine Colombani, qui vient d’intégrer l’Ena,est le fils de Jean-Marie Colombani, président dudirectoire de la SA Le Monde.

® Bilan financier des élections. La campagne deMarie-George Buffet a coûté 4,8 millions d’eurosmais, ayant réalisé moins de 5% des suffrages,le PCF ne touchera que 800 000 euros. Il en estde même celle de Philippe de Villiers qui s’élèveà 2,8 millions d’euros et devra donc trouver 2millions d’euros. Arlette Laguiller a un déficitde 1,4 million d’euro, José Bové de 300 000euros. Les seuls à équilibrer leurs comptes sontOlivier Besancenot (Ligue communiste révolution-naire) et Frédéric Nihous (CPNT) dont les cam-pagnes n’ont coûté qu’environ 800 000 euros.

® Pour avoir tracé au feutre noir des inscrip-tions révisionnistes et anticommunistes et descroix gammées sur le mémorial de la résistance etde la déportation de Châteauroux, Christian Class,un quadragénaire licencié en histoire, a étécondamné par la Cour d’appel de Châteauroux à sixmois de prison dont trois ferme, mise à l’épreuvede trois ans, obligation d’indemniser la mairie etde se faire soigner psychiatriquement.

� Le tribunal correctionnel de Bobigny vient decondamner 4 policiers de la BAC à des peines de 5 à8 mois de prison avec sursis (plus trois mois de sus-pension de salaire et une mutation dans des servicesadministratifs) pour avoir contrôlé, à Saint-Denis,Hakim Oul Khaled, un ancien boxeur ivre et récalci-trant. Le tribunal a reconnu que le contrôle depolice était « régulier », que l’emploi de la forceétait « justifié », mais que les forces de l’ordreavaient commis une « faute » en usant de moyens« supérieurs à la force strictement nécessaire ».

® Auteur de deux ouvrages très critiques surJacques Chirac, l’ancien maire RPR du XIIe arron-dissement Jean-François Probst devrait conduire laliste UDF dans cet arrondissement en 2008.

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KIOSQUE® Arlette Chabot, l’un des deux journalistes quiont arbitré le duel Sarközy-Royal, a été cooptéeau club d’influence Le Siècle (auquel appartientégalement Patrick Poivre d’Arvor). Elle sera trèsprochainement décorée des insignes de chevalierde la Légion d’honneur.

® La chaîne de télévision arabe Al Manar, inter-dite en 2004 d’émission en France, vient de béné-ficier d’un non-lieu dans les poursuites du minis-tère de la Justice visant la diffusion du feuille-ton Diaspora, considéré comme « antisémite » par leConseil représentatif des institutions juives deFrance. Au terme de son instruction, la jugeEmmanuelle Ducos a considéré qu’il n’y avait pas de« charges suffisantes » pour renvoyer le respon-sable d’Al Manar devant le tribunal correctionnel.

® Naguère miterrandolâtre (notamment à la tête dumagazine Globe), l’écrivain Georges-Marc Benamouest désormais en excellents termes avec NicolasSarközy, dont il est devenu l’un des conseillersofficieux. Échange de bons procédés : le directeurde campagne de Sarközy, le préfet Claude Guéant, ademandé à Patrick de Carolis, président de FranceTélévision, de renouveler le contrat de l’émissionde Benamou, Histoire en chansons, qui arrivait àexpiration. Ce qui a aussitôt été fait.

® Ayant très nettement soutenu la campagne deNicolas Sarközy, le directeur de la rédaction duFigaro Nicolas Beytout (ancien patron des Echos)espère en être récompensé. Il vise le poste dedirecteur de l’information de TF1, occupé parRobert Namias, voire le porte-parolat de la pré-sidence de la République.

® Dominique Jamet, directeur de la rédaction,et François Mattei, directeur des enquêtes, quit-tent la direction de France-Soir.

® Un vote interne aux journalistes du Monde adonné 70% pour Ségolène Royal.

® Afin de fêter la nouvelle formule (et le suc-cès publicitaire) du mensuel homosexuel Têtu, sonfondateur, le milliardaire rose Pierre Bergé adécidé d’inviter l’ensemble de la rédaction etquelques happy few dans sa résidence de Marrakechà la mi-mai.

® A la suite d’une plainte déposée par Jean-Lucde Carbuccia, animateur d’Arcole, un administra-teur judiciaire a été nommé le 3 mai à la tête deRadio Courtoisie afin de convoquer une assembléegénérale des membres fondateurs pour élire leconseil d’administration. Arcole n’a pas déposéde plan de reprise de la radio lors du renouvel-lement de fréquence en septembre 2007 par leConseil supérieur de l’audiovisuel. En revanche,celui présenté par Henry de Lesquen a été agréé(Journal officiel du 18 avril).

® Nouveaux reclassements. Conseillère pour lapresse parlementaire d’Henri Cuq, ministre auxRelations avec le Parlement, Florence dePuylaroque est propulsée inspectrice de l’Académiede Paris. Il en est de même d’Anne Peyrat, char-gée de mission pour la culture, les médias etl’Internet à la présidence de la République.

® Par ailleurs, Sophie Chevallon, conseillerpour la presse et la communication du ministre dela Justice Pascal Clément, va devenir directricedes relations extérieures de la Compagnie Saint-Gobain. Sébastien de Gasquet, conseiller tech-nique de Catherine Colonna, ministre aux Affaireseuropéennes, devient secrétaire général du GrandPalais.

® Devant quitter à la mi-mai son poste dePremier ministre, Dominique de Villepin, qui n’apas trouvé pour l’instant de point de chute à lahauteur de ses demandes, envisage de se présen-ter à l’Académie française.

® Ancien compagnon de Cécilia Sarközy, le publi-citaire Richard Attias va quitter la présidencede Publicis Events pour lancer, avec PublicisGroupe (il sera actionnaire minoritaire maissignificatif), une nouvelle agence, Publicis Live(qui absorbera sa société Publicis EventsWorldwide), qui organisera des événements presti-gieux (Forum économique de Davos, etc.). Sonsiège sera à Genève. Il est déjà chargé du lan-cement du « Davos chinois » qui se tiendra àDalian (Chine) en 2008.

® Retour d’Aventures et dossiers secrets del’Histoire (éditions Didro, BP 209, 91941Courtabœuf cedex) avec un dossier central surOubliés par l’histoire, les esclaves blancs desbarbaresques particulièrement accablant sur lerôle majeur de l’islam dans la traite des Blancs.Entre 1530 et 1780, plus d’un million d’Européensfurent asservis par les musulmans.

® Le trimestriel catholique de tradition Le Selde la terre (Couvent de La-Haye-aux-Bonshommes,49240 Avrillé), outre divers articles spécifique-ment religieux, consacre un gros dossier critiqueà La Nouvelle Droite, ses pompes et ses œuvres.

® Après plus de cinquante années de publicationmensuelle régulière, la revue flamande nationa-liste et européenne Diestland-Europa a cessé deparaître, n’ayant pas survécu à la mort de sacheville ouvrière, Lea De Jonghe-Meurrens. Sonfondateur, Karel Dillen, fut, en 1979, le premierprésident du Vlaams Blok (devenu le VlaamsBelang).

® Très beau numéro du Bulletin célinien (BP 70,B-1000 Bruxelles 22) en hommage à l’écrivain etéditeur Dominique de Roux (qui publia notammentles deux Cahiers de l’Herne sur Louis-FerdinandCéline). On y apprend notamment qu’il existe uneSociété des lecteurs de Dominique de Roux (36avenue Carnot, 63000 Clermont-Ferrand), animéepar Jacqueline et Pierre-Guillaume de Roux, Jean-Luc Moreau et Pascal Sigoda.

® Le numéro d’avril de Lectures françaises (DPF,BP 1, 86190 Chiré-en-Montreuil) est l’occasion defêter les 600 numéros et les 50 ans de cette revuenationale-catholique d’informations fondée parHenry Coston en 1957.

® Réédition surprise, dans la collectionBouquins de Robert Laffont, de l’intégrale deJoseph de Maistre, maître de la contre-révolution,dont les ouvrages sont épuisés de longue date.

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KIOSQUE® Sortie, le 16 mai, au Seuil, du premier volumedes mémoires de Charles Pasqua sous le titre Ceque je sais… mais dont le sous-titre, LesAtrides. 1974-1988, donne une idée du contenu :la « guerre des droites », de l’appel de Cochinà la guerre contre Mitterrand, en passant par labataille de Paris.

® Françoise Pichard (la talentueuse dessinatricede Présent et de Rivarol Chard) signe un déli-cieux ouvrage de vignettes, Histoire d’un épou-vantail, aux Editions de Paris (13 rue Saint-Honoré, 78000 Versailles).

® Google earth et les élections présidentiellesfrançaises. Après avoir chargé le logiciel, ilsuffit de se positionner sur la France et recher-cher l’item « Elections présidentielles France2007 », puis faire apparaître les contenus(Résultats - Départements - Communes) pourconnaître les résultats nationaux des deux toursen détail jusqu’à la plus petite commune de France.

® Sites Internet de qualité. 1) Tous les grandsauteurs catholiques de saint Thomas d’Aquin à ClaudeTresmontant : http://jesusmarie.com 2) Site icono-claste sur les empereurs romains, avec des biogra-phies très atypiques (mais exactes) : www.empereurs-romains.net 3) Tout sur le sionisme et le judaïsme :http://ziopedia.org 4) La Grande Bretagne romaine :http//bsa.biblio.univ-lille3.fr/abac/britannia.html5) Exceptionnel site de cartes et de graphiques his-toriques couvrant l’histoire du monde très endétail : www.math.yorku.ca/SCS/

® Très consulté par les amateurs de donnéesconfidentielles sur les questions de renseigne-ments ou de défense, le célèbre cryptome.orgpourrait fermer, son hébergeur ayant subi de trèsfortes pressions du gouvernement américain.L’essentiel a déjà été sauvergardé à http://cryp-tome.quintessenz.org/mirror/cryptome-shut.htm

® L’intégralité des écrits de Charles Darwin(plus de 500 000 pages et 40 000 reproductions depublications originales) sera disponible surInternet d’ici 2009 grâce au projet de numérisa-tion de l’université de Cambridge, y compris sescarnets de notes jamais publiés et rédigés lorsde sa célèbre expédition en Amérique du Sud, enAustralie et aux Galapagos de 1831 à 1836(www.darwin-online.org.uk).

® La chasse aux sorcières continue contre ceuxqui s’opposent au Louvre-Abu Dhabi et à la « mar-chandisation » des trésors du Louvre. Après avoirexclu Françoise Cachin, l’ancienne conservatricedu musée d’Orsay, de la Commission des muséesnationaux, le ministre de la Culture RenaudDonnedieu de Vabres a tenté, par courrier commi-natoire, de l’évincer de l’association FrenchRegional American Museum Exchange, créée par…Françoise Cachin en 1999. Or le ministère de laCulture n’a strictement aucun rôle officiel danscette association de droit privé et les statutsne l’autorisent en rien à prendre une telle déci-sion. A noter par ailleurs la démission de PierreRosenberg, ancien conservateur en chef du Louvre,du Conseil artistique des musées nationaux, ensoutien à Michel Laclotte.

® En revanche, arrivée à l’Agence internationaledes musées de France de chauds partisans de la« marchandisation » de la culture : Le présidentdu conseil d’administration sera le milliardaireMarc Ladreit de Lacharrière, ancien président dela section française du Groupe de Bilderberg,assisté pour la partie scientifique d’HenriLoyrette, actuel président du Louvre, et de Jeand’Haussonville qui sera le directeur général decette nouvelle agence qui a pour but de faciliterle prêt d’œuvres françaises à des musées étrangers.C’est lui qui, comme conseiller du ministre desAffaires étrangères Philippe Douste-Blazy, a menéles négociations avec Abu-Dhabi. Dans ses condi-tions, on voit mal les conservateurs de musées deprovince s’opposer aux oukazes du pouvoir.

® Haut-lieu de la collaboration française,l’Hôtel Lutétia (VIe arrondissement de Paris),construit en 1910 en style art déco, va être trèsprochainement classé monument historique.

� Le rappeur Richard Maleka, alias Monsieur R.,poursuivi pour injures raciales (pour sa chansonFranSSe) par l’Agrif a été relaxé début mai parle tribunal correctionnel de Paris qui a estiméque cette chanson visait « la France et ses diri-geants sans que soient à aucun moment stigmatiséles individus membres de la nation française ouleur comportement. (Le texte de la chanson et levidéo-clip qui l’accompagne) doivent dès lorsêtre considérés comme la critique violente d’unepolitique menée au nom de l’Etat sans pour autantmettre en cause l’ensemble de ses ressortissants,ni moins encore appeler à la haine à leurégard. ». Dans cette chanson, le rappeur compa-rait la France à « une garce » : « La France estune de ces putes de mères qui t’a enfanté […]N’oublie pas de la baiser jusqu’à l’épuiser, commeune méchante, il faut la traiter, mec… »

® Début août, Tom Cruise incarnera, sous ladirection du cinéaste Bryan Singer, le comte vonStauffenberg, qui organisa l’attentat contreAdolf Hitler du 20 juillet 1944. Son petit-fils,Caspar von Stauffenberg, a regretté que songrand-père soit incarné par un membre de l’Eglisede scientologie.

® Malgré de multiples pressions et reports,l’actrice Jodie Foster relance son projet d’unfilm sur la vie de la cinéaste allemande LeniRiefenstahl. L’écrivain anglais Rupert Waltersvient d’en terminer le scénario.

® Canal + diffusera en juin la deuxième et der-nière saison de Rome, la superproduction holly-woodienne (plus de 100 millions de dollars debudget) coproduite par HBO et la BBC. Elle s’ou-vrira par la mort de Jules César et se termineraavec les suicides de Marc Antoine et Cléopâtre.

ø Couac à l’Opéra de Paris, où la CGT vient derévéler que son ancien directeur, Hugues Gall, aobtenu, du 24 juillet 2004 à janvier 2005, uneprolongation de contrat avec un salaire de 30 000euros mensuels sans aucune contrepartie (et doncsans aucun travail effectif). Il aurait égalementtouché une indemnité de départ défiscalisée de280 000 euros.

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&FAITS DOCUMENTS

® 38 scientifiques britanniques (dont plusieursanciens présidents de l’Académie royale dessciences britannique et de la météo britannique)viennent de descendre en flammes le film apoca-lyptique d’Al Gore sur le réchauffement clima-tique, estimant que c’est un « long catalogued’erreurs profondes et fondamentales […] il y aactuellement des tentatives répétées et puis-santes pour empêcher toute critiquescientifique » sur le supposé réchauffement cli-matique.

� Le président iranien Mahmoud Ahmadinejadvient d’être accusé d’indécence par les plushautes autorités religieuses chiites pour avoirbaisé la main gantée de son ancienne institu-trice. Le quotidien Hezbollah n’est pas loin dele considérer comme un dangereux déviant : « Cetacte incroyable du président iranien intervientalors que les croyants n’ont pas encore oublié sadécision d’autoriser les femmes à aller dans lesstades de football » (avant de faire finalementmarche arrière). Ici, la photo de ce délit,contraire à la chariah…

® Voter avec ses pieds. « Les études de socio-logie électorale menées en particulier sur leszones urbaines sensibles montrent que leurs habi-tants votent aujourd’hui moins qu’il y a dix ouquinze ans pour le Front national. Cela est dû engrande partie à des transformations sociodémogra-phiques. Dans les secteurs en voie de ghettoïsa-tion, ceux qui ont des ressources pour partir lefont, en particulier les Français dits de souche.Ce qui se traduit par une baisse des voix du Frontnational. » Le sociologue Jean-Yves Dormagen,coauteur de La Démocratie de l’abstention(Gallimard).

ø Sidérant compte-rendu, en français trèsapproximatif (trois fautes), du film 300 parudurant trois semaines dans Ouest-France.

� L’un des nouveaux paquebots de la BritishColumbia (Canada) va devoir changer d’emblème àla suite de vives protestations de divers clientsd’origine israélite, le symbole de l’hélice étantcensé rappeler celui du swastika.

® Stupeur des abonnés du magazine américain les-bien Venus. Son éditrice, Charlene E. Cothran, aconsacré son dernier éditorial à sa conversion,se déclarant « sauvée par le Christ » et deman-dant à ses lectrices d’abandonner l’homosexua-lité. Venus était le seul magazine américainqueer appartenant à une lesbienne noire.

® Fausses valeurs. En 1978, un électricien quifaisait des travaux dans l’appartement du peintreFrancis Bacon (1909-1992) avait récupéré sa pou-belle qui contenait divers papiers et des toilesnon abouties jetées par l’artiste. Il vient d’entirer 1,4 million d’euros.

® « Le chiraquisme, avec son mélange de monar-chisme irresponsable et de technocratie brutale,où la pratique démentait en permanence le dis-cours ronflant d’en haut, a été une caricature dupolitique. » Le philosophe et essayiste MarcelGauchet, rédacteur en chef de la revue Le Débat(Le Nouvel observateur, 3 mai 2007).

� Hervé Ladsous, ambassadeur de France en Chinepopulaire, a remis la Légion d’honneur à LongXinmin, chef de la censure chinsoire, lors d’unecérémonie à Pékin, où le représentant français avanté l’attachement de cet officiel communistechinoise à la communication et à la presse.

ø Mauvais vote. 258 personnes seulement se sontdéplacées pour participer au référendum de lamairie de Prague sur l’érection d’une statue deSigmund Freud, fondateur de la psychanalyse,fausse science par excellence, né à Pribor(Tchéquie), et non à Vienne comme on le croitsouvent. Le problème ne vient pas du petit nombrede participants mais de leur vote : 75% d’entreeux ont rejeté le projet. Du coup, la mairie veutorganiser une nouvelle consultation.

POLITIQUEMENTINCORRECT