Lettre de la miniature numéro 27. Janvier 2015 · La Lettre de la Miniature ... Aujourd’hui plus...
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Fine A
La Lettre de la Miniature
N° 27. Janvier 2015 (2). Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés. ISSN 2114-8341
Sommaire
p. 1 En bref
Une donation au Gibbes Museum à Charleston pour mieux présenter la
collection de miniatures.
p. 2 – Anecdotes
La miniature : « une peinture chérie des personnes de qualité »
Les essais de gomme exotique de John SMART.
Des vers de mirliton en l’honneur de Mlle de Noireterre
p. 3-7 – Peintre en miniature :
- Pierre-Guillaume BOËLLE (alias BOUELLE), une carrière reconstruite, ou
presque par Valérie Pezé, Annie Delatte et Nathalie Lemoine-Bouchard.
p. 8 – Peintres en miniature nouvellement répertoriés en France :
- Boucher de Villers ; Chamaillard ; Chauvency ; Jean-Pierre Colin ; Louis
Collart (Collard) ; Emilie Combe ; S. De Dampierre; Abraham Delan (Delant)
p. 9 - Adrienne ROUSSELIN, par Daniel Alcouffe.
p. 10-12 – Actualités de Lemoine-Bouchard Fine Arts :
-p. 10-11 Galerie : en vente, miniatures par Ste Foy Cordelle vers 1798-1800,
par Fontaine vers 1775, par Charles Bourgeois époque Directoire, par PG
Boëlle, par Ernestine Bigarne. - p. 12 Expertise :
Ader, 5 février 2015 : lots de miniatures des XIXe et XXe siècles.
Artcurial, 18 février 2015 : miniatures n° 140, 141, 142.
Ventes de printemps en préparation.
En Bref
Le fichier Laborde mis en
ligne par la BnF
La Bibliothèque nationale
de France a mis en ligne
depuis le 16 janvier 2015 le
fichier Laborde :
66.000 fiches alphabétiques
manuscrites concernant des
artistes, mais aussi des
libraires, relevées dans les
registres des paroisses
parisiennes. Une mine pour
le chercheur en histoire de
l’art. Beaucoup de fiches
concernent le XVIIe siècle.
Nouvelle présentation des
miniatures au Gibbs
Museum
Le Gibbs Museum à
Charleston, ville berceau
des premières miniatures
peintes aux Etats-Unis, fort
d’une collection de près de
600 miniatures américaines,
ne pouvait en exposer
qu’environ 35 à la fois.
Grâce à une donation de
$150.000 de la Gaylord et
Dorothy Donnelley
Foundation qui œuvre pour
améliorer l’accès aux
collections régionales
importantes, le musée va
revoir complètement la
présentation et les
conditions de conservation
de ces œuvres fragiles.
Environ 300 miniatures
seront désormais accessibles
au public. Le visiteur aura
notamment accès à des
tiroirs caissons où les
miniatures seront en sécurité
tout en étant dans de bonnes
conditions de conservation.
Sainte Foy Cordelle
(actif vers 1790 - 1805).
Homme en costume bleu, époque
Drectoire, détail
(Lemoine-Bouchard Fine Arts)
Dans cette édition, 9 peintres en
miniature nouvellement répertoriés.
Ont participé à ce numéro :
M. D. Alcouffe, M. Briançon, Mme A.
Delatte, Mme V. Pezé.
La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques
artistes, une miniature ou une collection ; l’actualité de Lemoine-Bouchard
Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la Recherche et des musées.
N’hésitez pas à nous communiquer informations ou recherches en cours.
Bonne lecture!
Anecdotes :
La miniature : « une peinture chérie des personnes de qualité »
« Cette Peinture est chérie de toutes les Personnes de qualité, parce que ses couleurs qui se détrempent
avec de l'eau gommée seulement, ne salissent point, & n'ont aucune mauvaise odeur. »
Ainsi commence le Traité de la miniature de Catherine Perrot, de l’Académie royale de peinture et de
sculpture, traité intéressant sur le fond comme sur la forme. Il fut publié en 1624 en même temps que
l’ouvrage de son propre maître Nicolas Robert, « Les leçons royales, contenant la pratique universelle de la
peinture en miniature ; par l’explication des livres de fleurs et d’oiseaux de feu Nicolas Robert, fleuriste ».
Il fut dédié dans un style dont on appréciera la tournure flatteuse, à la princesse de Guéménée, élève de
Mme Perrot :
« Mon pinceau est trop faible pour entreprendre de faire le portrait de votre Altesse, & ma plume n’est pas
assez délicate pour en décrire les perfections ; puisqu’en votre Altesse la beauté du corps se trouve jointe à
celle de l’âme ; que toutes les grâces sont sur votre front comme dans leur trône ; que la beauté, la
modestie et la sagesse font chez vous un concert, dont l’alliance est inséparable ; que la douceur et la bonté
ont toujours accompagnés ces premiers avantages, & votre présence d’esprit qui les a rehaussés, fait
regarder votre Altesse comme un chef d’œuvre, qu’il serait aussi difficile de peindre, comme il est rare de
trouver son pareil … C’est en avouant en cela ma faiblesse, que j’aime mieux cacher sous les ombres ce
qu’une plume plus éloquente que la mienne, pourrait représenter ».
Les essais de gomme exotique de John SMART.
Les peintres en miniature avaient leurs recettes pour la composition de leur gouache (pigments broyés,
gomme arabique, eau et quelques additifs comme le sucre candy). Beaucoup faisaient des essais en
perpétuelle recherche d’amélioration. Ainsi apprend-on à l’occasion de la publication du tome II des
Plantes de la côte de Coromandel par W. Roxburgh, en 1800 à Londres, que le célèbre miniaturiste John
Smart a trouvé moyen de tester l’une de ces ressources venues d’Inde. « A l’article de la Feronia
elephantum, l’auteur note qu’en faisant une incision dans cet arbre, on obtient une gomme transparente qui,
mêlée avec les couleurs, produit le plus bel effet dans la peinture, d’après les expériences de M. John
Smart ».
Aujourd’hui plus connu sous le nom de Limonia acidissima, Feronia elephantum est un arbuste proche
des agrumes, de la famille des Rutacées, pouvant atteindre 9 m de haut.
Bibl. : L’Esprit des journaux, Fructidor an IX, p. 245.
Des vers de mirlitons en l’honneur de Mlle de Noireterre
Le Journal de Paris du samedi 5 novembre 1785 p. 1273 publie le poème suivant d’un admirateur de la
miniaturiste Marie-Thérèse de Noireterre (Paris, 1760 – vers 1819).
« A Mlle de Noireterre, peintre en miniature, le jour de sa fête
Ô! toi, l'Emule des neuf Sœurs, Et la rivale des trois Grâces, Toi qui fais éclore des fleurs ,
Et sous tes doigts , & sur tes traces
Daignes encore agréer celles que, par ma main,
T’offre en ce moment la Nature :
Elle les a pour toi, fait sortir de son sein,
Et pour toi m’ordonna d’en faire le larcin.
Surpris d’une telle aventure
Je me suis dit assurément
Elle se connaît en peinture,
Et la Coquette apparemment,
Veut être peintre en miniature. »
Par M. Jame de St Léger.
Cette miniaturiste réputée, « au faire facile et agréable » selon la critique de 1786 fut, comme Mlle Capet,
élève de Mme Labille-Guiard, et, comme elle, resta célibataire. Elle était membre de la Société des Arts de
Londres avant d’exposer au Salon de la Correspondance en 1786 et 1787 puis au Salon à partir de 1791.
Ce poème bien du goût de l’époque la mentionne comme « émule des neuf Sœurs », allusion à la loge
maçonnique du même nom qui comptait beaucoup d’artistes (Greuze, Joseph Vernet, Moreau le jeune,
Augustin Pajou, le sculpteur Houdon, etc.).
2
Pierre-Guillaume Boëlle (alias Bouelle) (Perriers-sur-Andelle, mai 1756 – Paris, 22
janvier 1852), une carrière reconstruite… ou presque. Par Valérie Pézé, Annie Delatte et Nathalie Lemoine-Bouchard.
C’est une véritable enquête qu’il a fallu mener pour identifier et retrouver les traces de cet artiste ! En effet,
il signa ses miniatures Bouelle ou Boelle, encore cette signature n’est-elle pas toujours facile à déchiffrer.
Schidlof pensait improbable qu’il s’agisse du même homme ; il le répertoriait dès lors deux fois dans son
dictionnaire La miniature en Europe 1964, tout en notant à « Bouelle » : « il paraît étonnant qu’un artiste
aussi doué n’ait pas laissé de trace ». Dans Les peintres en miniature actifs en France, 2008, la
consonance proche des deux patronymes était aussi notée. Désormais c’est chose certaine, il s’agit bien du
même artiste et il a laissé plus de traces que l’on n’imaginait.
Les adresses de « Bouelle » et de « Boelle » données dans
les Almanachs du commerce et celles des livrets du Salon
où « Boëlle » exposa en 1802, 1804, 1808, concordent
entre 1808 et 1811. L’artiste est installé depuis 1802 au
moins et jusqu’en 1815 au Palais Royal (dont le bâtiment
central est renommé Palais du Tribunat de 1801 à 1808).
On l’y trouve Galerie de pierre, celle qui s’étend à
l’Ouest, du côté de la rue de Richelieu, à divers numéros,
n° 146, n° 29, n° 27 à 30. (1) Il y est dit peintre en
miniature en 1813 et peintre en portraits en 1815. Il ne
figure pas dans l’Almanach des 25000 adresses
parisiennes de 1816 et l’on perd sa trace une dizaine
d’années.
Le 4 février 1825, « peintre boulevard St Martin, n° 14 », Boëlle écrivit sur le conseil de M. de Cayeux
[secrétaire général du musée du Louvre], à la direction des Musées royaux, pour demander des secours ou
des travaux, « âgé de 68 ans ayant encore des parents à sa charge » et croyant avoir « quelque droits aux
faveurs […] accordées aux artistes malheureux ». (2)
Cette lettre de demande, autographe, sera suivie d’une trentaine d’autres jusqu’en 1852, écrites cette fois
sous sa dictée. Sur chacune, l’artiste signe d’une main tremblante « Boëlle », avec un trémas (fig.2), et
sans mentionner son prénom. Ces lettres lui permirent d’obtenir une aide de 150 F par an de 1825 à 1828,
puis d’environ 200 F annuels jusqu’en 1847. Elles renseignent sur neuf déménagements, et sur l’aide
familiale qu’il reçut à mesure qu’il sombra dans la vieillesse et le dénuement.
En 1826, il loge 15 rue de Bondy. En janvier 1828, étant « presqu’aveugle et dans la dernière misère », il
vient implorer des secours et est alors « peintre, 8 rue des petites écuries », un petit immeuble de cinq
étages qui existe toujours. Le 10 janvier 1829, « âgé de 72 ans », il est « incapable de travailler se trouvant
par la suite de malheurs dans l’état le plus déplorable ». Il demeure alors chez Mme Lassaut, sa belle-
sœur, rue Neuve St Roch, n° 30, au 6e étage, précise-t-il. En 1833 – 1835, il loge 9 rue de Lancry, près du
boulevard, « chez le peintre Lassaut » puis « chez Mlle Lassaut ». (3)
En 1836, il quitte momentanément Paris pour aller vivre à Congis-sur-Thérouanne (Seine-et-Marne) avec
sa femme Suzanne Lassaut, chez leur fils Antoine-Louis-François Boëlle, et leurs petits-enfants Léon
Robert Boëlle, né vers 1822 et Béatrice-Antoinette Boëlle née en 1825 (4). Antoine-Louis-François Boëlle
qui fut peintre lui aussi d’après les archives d’état - civil, avait épousé Antoinette-Michelle Gallien dont il
avait eu au moins trois enfants (un mort jeune) (5).
En 1837, Boëlle peintre est de retour à Paris, domicilié chez M. Simon, 8 rue de Breda. En 1839, il est
« chez Mme Lassault » (sic), 23 rue de Sèvres ; en 1841 rue des martyrs ; en 1847, à nouveau 23 rue de
Sèvres, adresse où il meurt en 1852. La demande de secours du 5 décembre 1852 de la veuve Boëlle elle-même « ancienne artiste peintre » (
6),
porte la même adresse ; elle mentionne le décès de son mari « en janvier dernier dans sa 95ème année », ce
qui a permis de retrouver son acte de décès aux Archives de Paris… et de connaître enfin son prénom : il
s’agit de Pierre-Guillaume Boëlle qui mourut dans la capitale le 22 janvier 1852.
Or ce Pierre-Guillaume Boëlle n’était pas un inconnu ; il avait été répertorié par Frédéric Morvan Becker
dans sa thèse (7) comme l’un des brillants élèves de l’école de dessin de Descamps à Rouen … /…
3
Fig. 2 Signature
d’une lettre en 1847,
alors qu’il est
presque aveugle
Fig. 1 Signature
d’une miniature en 1795
4
Boëlle (suite)
…/…
sous le nom de « Pierre-Guillaume Bouelle, Boel ou encore Boëlle, né à Perriers-sur-Andelle (Eure), près
de Rouen, vers 1758 ». Le lieu de naissance de l’artiste est donné par le Journal de Rouen à la publication
de son prix de dessin en 1780. Malheureusement les archives de Perriers-sur-Andelle (Eure) sont
lacunaires pour l’essentiel du XVIIIe siècle et il n’a pas été possible de trouver son acte de naissance. (8).
Néanmoins, PG Boëlle indique dans l’une de nombreuses ses demandes de secours, le 18 avril 1847 : « au
mois de mai 1847 j’aurai 91 ans » ; on en déduit qu’il est né en mai 1756. (9)
Pierre-Guillaume Boëlle obtint un accessit au prix de la
classe de dessin de 1777. Ce dessin, conservé à la
Bibliothèque municipale de Rouen (10
), est l’œuvre la plus
ancienne œuvre que l’on connaisse de lui actuellement. Il
reçut un prix extraordinaire de dessin d’après nature en
1779, le deuxième prix d’après nature en 1780, le premier
prix de dessin en 1781 « sur une figure modelée de ronde
bosse », et un prix d’encouragement en peinture, en 1782,
sur le thème « Le sacrifice d’Abraham », alors qu’il est
qualifié d’élève sculpteur. (11
)
Boëlle a en effet suivi un double cursus comme sculpteur et
comme peintre, avec un solide apprentissage du dessin. Il va
poursuivre cette formation à Paris. Lorsqu’il reçoit son prix
d’encouragement à Rouen en 1782, Pierre-Guillaume
Boëlle est déjà inscrit comme « élève sculpteur » à
l’Académie royale à Paris, depuis le 13 septembre 1781 :
« âgé de 23 ans, protégé par Mr Cochin, demeurant rue
Saint Denis chez Mme Gouillard, près Saint Sauveur »;
en août 1784 rue Saint-Victor, maison de Mr Delaroche perruquier; en avril 1786, rue du faubourg Saint-
Antoine, maison de Melle Lapi, marchande lingère ». (12
) Le bon élève a vraisemblablement bénéficié de
la recommandation de son maître Descamp auprès de son ami Charles-Nicolas Cochin.
Boëlle s’est marié à une date inconnue mais
probablement pas avant 1800 avec Suzanne
Lassaut, née en 1783 à Lunéville (3), dont il a eu
au moins un fils comme on l’a vu plus haut. Le
peintre aurait-il fait un séjour à Lunéville ?
On retrouve Boëlle, peintre, signataire de la
pétition en faveur du maintien de Descamps fils
en 1791 à la direction de l’école de dessin de
Rouen (13
). Peut-être est-il revenu vivre à Rouen
pendant la Révolution, en tout cas il n’a pas
rompu ses liens avec cette ville ni avec son
maître.
Sa trace se perd quelques années jusqu’à
l’apparition de sa première miniature connue,
datée de 1795 (fig. 1-2 ci-dessus et ci-contre).
En 1795-1796, il signe « Bouelle », en 1797
« Boelle », en 1798 « Bouelle ; en l’an XII
(1804) « Boelle » ou « Bouelle », et par la suite
« Boelle » uniquement, d’après les œuvres
signées que l’on connaît à ce jour (voir p.6).
Fig.3 - Femme en tenue d’amazone, coiffée
d’un chapeau à ruban bleu, sur fond de
paysage, S.D.d. Bouelle / 1795, diam. 6 cm
Détail ci-dessous en bas à droite
(Lemoine-Bouchard Fine Arts, inv. 203M).
Boëlle (suite)
En 1802, comme on l’a vu, il est installé comme peintre en miniatures au Palais Royal, Galerie de
Pierre. Il n’est plus question de sculpture et ce sont des miniatures qu’il expose au Salon en 1802, 1804
et 1808. Cependant il fut aussi peintre et même selon ses dires « peintre d’histoire » (14
).
De ses tableaux, on ne peut citer que deux portraits, celui de « Madame Lafayette » signé et daté Boelle
1810, 55,9 x 47 cm, et celui du Général Antoine François Raymond Blondeau, 1809, rect. 73 x 59,5 cm
(marché de l’art). Quant à ses miniatures, nous en avons inventorié à ce jour vingt-trois signées, qui
s’étendent des années 1795 à 1812, dont une signée et datée Bouelle 1796 se trouve au Musée historique
lorrain à Nancy (M.H.L., inv. M25.11 ; Pupil, 1993, n° 30 repr.). Une autre miniature, non signée, d’un
Jeune homme de ¾ à droite, coiffé à la noyade, en costume bleu à gros boutons, cravate montant haut,
diam. 5 cm, est attribuée à Boelle par M. Hofstetter (legs Jules Hedou en 1907 ; musée des Beaux-arts de
Rouen, inv. 07.1.179). Boelle aurait aussi signé en 1822 un Portrait d’homme sur porcelaine (signalé par
Arnet, sans reproduction).
Dans les portraits signés en miniature (voir liste page suivante), il se trouve sensiblement autant de
femmes que d’hommes dont quelques officiers, aucun n’est hélas identifié en-dehors d’une Suzanne,
Vicomtesse d’Orsanne (mariée en 1811). Les premières œuvres connues montrent déjà un métier achevé,
et quelques compositions ambitieuses comme cette femme et son enfant à la corbeille de fleurs dans un
intérieur ( fig. 3 ). Sous l’Empire, l’artiste montre des miniatures de formats de plus en plus grands,
cédant en cela à la tendance remarquée chez plusieurs artistes qui exposent au Salon. C’est un
« Autoportrait , grande miniature » qui est exposé au Salon de 1802, n° 26 et une Angélique, grande
miniature au Salon de 1804, n° 904.
En 1806, apparaît un sujet original : - Le timbalier indien, homme jouant de 4 tambours, torse nu avec un
collier, coiffé d’une parure de plumes, un volcan en éruption à l’arrière plan, S.D. en bas au centre
Boelle/1806, H.16 cm, L.11 cm (Drouot, M° Couturier et Nicolay, 13 décembre 1989; Sotheby’s,
Monaco, 15 juin 1990, n° 136 ; fig. 5 ci-dessus à droite). Mais deux ans plus tard, Une femme au bain,
représentant la Surprise, revient à un thème beaucoup plus classique (Salon de 1808, n° 47 « Boelle »).
Sur les miniatures que l’on connaît, les ombres des visages sont exécutées en ocre rouge léger, par petites
touches, avec quelques pointillés de gris pour les ombres portées ; l’artiste applique parfois des points de
blancs sur le bord des paupières, sur le nez, sur les lèvres ; l’éclat qu’il donne aux yeux (par une touche
de blanc) dans ses premières miniatures est particulièrement vif. Les cheveux sont traités en masse puis
dessinés en bouclettes, sans être d’une grande finesse ; les reflets et les plis sur les vêtements sont bien
rendus.
Les premiers portraits connus (1795-1796) montrent des têtes un brin engoncées dans des écharpes, sans
beaucoup de cou, ce que l’on ne note pas dans les miniatures les plus tardives. Après le temps de sa
participation au Salon (1802-1808), les mises en scène sont simplifiées, les accessoires réduits (avec une
certaine prédilection pour faire poser une lettre à la main), et le dessin devient un peu figé, les portraits
plus conventionnels qu’à ses débuts.
Se pourrait-il que Mme Boëlle, qui se disait elle-même artiste, ait aidé et travaillé avec son mari lorsqu’il
commença à ne plus bien voir ? Ont-ils tous deux travaillé un temps à peindre des miniatures sur
porcelaine ?
5
Fig. 4- Femme et
petite fille, S.D.
Boelle / 1797, diam.
6,5 cm (vte Dr Loew,
Galerie Moos, Genève,
26-27 avril 1920,
n°45)
Fig. 5- Le timbalier
indien, 1806
H.16 cm, L.11 cm
6
Boëlle (suite)
Miniatures signées de Pierre de Guillaume Boëlle par ordre chronologique (15
) :
- Femme en tenue d’amazone, coiffée d’un chapeau à ruban bleu, sur fond de paysage, S.D.d. Bouelle /
1795, diam. 6 cm (Lemoine-Bouchard Fine Arts, inv. 203M; voir page précédente fig. 3).
- Femme assise dans un intérieur, tenant une lettre, en robe rayée et petite coiffe de dentelle dans les
cheveux, les deux mains visibles, le bras gauche accoudé à un secrétaire, S.D. Bouelle/ 1796, diam. 7,8 cm
(anc. coll. Holzscheiter ; Schidlof, 1964, fig. 151).
- Femme blonde de ¾ à gauche à mi-corps, les cheveux longs tenus par un ruban, sur fond gris, S.D.g.
Bouelle / 1796, diam. 5,7 cm (M.H.L., inv. M25.11 ; Pupil, 1993, n° 30 repr. ; voir fig. 7 page suivante).
- Femme et petite fille à une table, la mère tenant une lettre, l’enfant les deux mains visibles, prenant une
rose dans une corbeille, S.D. Boelle / 1797, diam. 6,5 cm (vte Dr Loew, Galerie Moos, Genève, 26-27 avril
1920, n°45 ; Schidlof, repr. fig. 123 ; voir page précédente fig. 4).
- Femme à mi-corps de ¾ à gauche dans un paysage, les deux mains visibles tenant une lettre, en robe
blanche à décolleté croisé bordé de bleu, un ruban bleu dans ses cheveux longs, S.D. Bouelle 1798, sur une
boîte en or de diam 7,5 cm (Christie’s New York, partie du n° 233, repr.)
- Homme brun de ¾ à droite, coiffé à la noyade, en costume bleu à gros boutons, col de la chemise
dépassant sur les maxillaires, S.b.d. Boelle Px, époque Directoire, revers monogrammé MBC, ovale, H. 6
cm (Bonhams, Londres, 30 octobre 2001, n° 522 repr.).
- Homme aux cheveux gris à mi-corps de ¾ à droite en costume gris sombre avec boutons argent, en
pendant d’une Femme brune de ¾ à gauche, en robe marron, à charlotte jaune ornée d’un nœud orange, sur
fond ocre-brun, rondes époque Directoire (commerce de l’art).
- Autoportrait , « grande miniature » (Salon de 1802, n° 26)
- Angélique, grande miniature (Salon de 1804, n° 904).
- Femme en bonnet blanc, S.D. Boelle / an XII, diam. 7 cm (Tajan, 21 mai 2001, n° 181 non repr.).
- Femme en manteau bleu bordé de fourrure, S.D. Bouelle / an XII, diam. inconnu (Reims, étude Dapsens,
5 novembre 2006, n° 23 repr.).
- Un capitaine d’Infanterie, la signature lue « Bouella », époque Empire, ovale, H. 4,4 cm, L. 3,5 cm (vente
Bernard Franck, Drouot, 6-7 juin 1935, n° 106 non repr.).
- Le timbalier indien, homme jouant de 4 tambours, torse nu avec un collier, coiffé d’une parure de plumes,
un volcan en éruption à l’arrière plan ; S.D.b.c. Boelle/1806, H.16 cm, L.11 cm (Drouot, M° Couturier et
Nicolay, 13 décembre 1989; Sotheby’s, Monaco, 15 juin 1990, n° 136 ; voir fig. 5 page 5)
- Une femme au bain, représentant la Surprise (Salon de 1808, n° 47 « Boelle »).
- Officier à mi-corps de ¾ à droite, en veste bleu à boutons dorés, S.D. Boelle /1809,ovale, H. 5 cm
(Christie’s Londres, 22 mai 2001, n° 199 repr.)
- Femme à mi-corps de ¾ à droite, en robe blanche et châle rouge tenant une lettre, S.D. Boelle /1809, rect.
6 x 4,8 cm aquarelle (commerce de l’art en 2006).
- Femme à mi-corps de ¾ à droite, en robe bleu foncé et
châle rouge, collier de perles à double rang, S.D.m.g.
Boelle / 1810, ovale, H. 5 cm, L. 4 cm (Drouot, étude
Lasseron, 15 décembre 2008, n° 9 non repr., verre
pleureur ; repr. fig. 6 ci-contre).
- Jeune garçon en manteau bleu, gilet et chemise blancs,
S.D. Boelle /1811, diam. 6,5 cm (Drouot, Me Ader,
Picard, Tajan, 16 décembre 1975, partie du n° 222, non
repr.).
- Suzanne, Vicomtesse d’Orsanne (mariée en 1811), de
trois-quarts à droite, coiffée d’un chignon tresse, robe
tunique blanche, châle ocre sur l’épaule gauche, S.
Boelle, 7,2 x 5,9 cm (commerce de l’art).
- Jeune femme en robe bleue sur fond de dentelle, avec
haut col de dentelle, ceinture noire à boucle dorée, châle
de cachemire ocre sur les épaules, S.D. 1812, diam. 5,9
cm (Christie’s Londres, 9 décembre 2003, n° 142 non repr.).
Sans datation :
- Homme en costume marron, S. Boelle (vte Lindheimer, Schidlof, Vienne, 28-29 mars 1928, n° 188).
- Jeune Femme lisant dans un parc (vente X, Paris 9 mai 1921, signalée par Bénézit). .../…
Fig. 6. Boëlle 1810.
©La Lettre de la miniature
Repr. interdite
7
Boëlle (suite et fin)
NOTES
(1) En 1805 « Bouelle peintre » est installé galerie de pierre, n° 146 selon l’Almanach du commerce de La Tynna. En
1811, « Boelle, peintre en portrait », est au n° 29, galerie de pierre. Et en 1813, « Boelle, peintre en miniature »,
habite au n° 27 à 30, même galerie.
(2) Archives des Musées nationaux (AMN), P30, dossier Boëlle.
(3) AMN, P30, dossier Boëlle. Le peintre Lassaut est absent des dictionnaires, cette famille est de Lunéville. Suzanne Lassaut
veuve Boëlle indique avoir été également peintre, dans une lettre du 18 avril 1852 au comte de Nieuwerkerke : « Mme veuve
Boëlle, âgée de 70 ans, infirme et ancienne artiste peintre n’avait pour soutien dans ce monde que son digne époux Mr Boëlle
peintre distingué, décédé en janvier dernier dans sa 95e année. La bienveillante humanité dont vous avez honoré le respectable
vieillard lui fait espérer, Mr le Comte, que vous daignerez encore accorder un secours à sa malheureuse épouse ».
M. Briançon que nous remercions nous signale l’acte de décès à son domicile à Paris rue de la Chaise n° 28 de Suzanne Lassaut
veuve de PG Boëlle, morte « le 6 mai 1861 âgée de 78 ans » (ADParis, 7e arrondissement) ; et son acte de naissance à Lunéville, le
25/3/1783, fille de Louis Lassaut et Marie-Anne Marchand (ADLunéville, p. 17512).
(4) Recensement de Congis [77740], 1836, p. 31, n° 925, foyer 252 ; recherche faite par M. Jean Leautez.
(5) M. Jean Leautez, que nous remercions, nous a communiqué les actes de naissance et de décès trouvés à Congis d’Achille-Amable
Boëlle mort à six semaines : à Congis, le 8 mais 1824 « Est comparu le Sieur Antoine-Louis-Pierre Boëlle, profession de pintre (sic) âgé
de trente huit ans, demeurant à Congis département de Seine et Marne, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né audit Congis
le sept du mois à dix heures du soir de son légitime mariage avec Antoinette Michelle Gallien son épouse âgée de trente-trois ans, auquel
enfant il nous a déclaré donner les prénoms de Achille Amable. Les dites présentation et déclaration nous ont été faites en présence des
Sieurs Pierre Jacques Bahuchet cultivateur âgé de quarante sept ans et de Nicolas Rustique Toupy propriétaire de trente six ans, tous deux
témoins majeurs et demeurant à Congis ». Dans l’acte de décès de l’enfant le 17 juin 1824, Antoine-Louis-Pierre Boëlle est « âgé de 39
ans » ; il serait donc né entre le 9 mai et le 17 juin 1785. Son épouse Antoinette-Michelle Gallien, née vers 1791, n’apparaît pas en 1836
lors du recensement de Congis ; elle est morte le 31 août 1827 à Paris (ADParis, 5e, p.1551 comme nous l’indique M. Briançon). Le
couple a vécu à Villers-les-Rigault et à Congis.
(6) AMN, P30, dossier Boëlle
(7) Morvan Becker Frédéric, L' école gratuite de dessin de Rouen, ou la formation des techniciens au XVIIIe siècle – thèse, Paris
VIII, sous la direction de Philippe Minard, 2010, p. 519-520 « Bouelle, Boel ou encore Boëlle, né vers 1758 ».
(8) Les registres de Perriers-sur-Andelle sont conservés à partir de l’an III et l’on trouve ce patronyme porté dans la
paroisse, notamment par un « Pierre Bouelle » allant enterrer sa femme Magdeleine Françoise Marinier. Perriers
sur Andelle, près de Lyons-la-forêt, compte 690 habitants au recensement de 1793.
(9) AMN, P30, dossier Boëlle. Cette datation concorde avec la déclaration de sa femme qui le dit mort dans sa 95e année et avec l’âge qu’il
donne dans ses lettres écrites à chaque début d’année, à l’exception de sa dernière lettre de janvier 1852 où il indiquait (à tort) être « âgé de
95 ans révolus ».
(10) Morvan Becker, op. cit., 2010, p. 519, note 220 : BMR, legs Hédou. Gosseaume, Précis analytique…, tome IV, 1818, p. 47.
(11) Morvan Becker, op. cit., 2010, p. 519. Pour le prix de 1779, notons cependant le libellé différent donné par le
Journal de Rouen, vendredi 1 septembre 1780, p. 140 « Annonce des prix pour les élèves des écoles qui sont sous la
protection de l’Académie » : « le second prix d’après nature a été remporté par M. Pierre-Guillaume Boëlle (sic),
Sculpteur de Periers-sur-Andelle, il eut l’accessit d’après nature en 1779 et le prix de la classe de dessin en 1777. »
(12) Morvan Becker, op. cit., 2010, p. 519-520.; Ecole nationale des Beaux Arts, Archives de l’Académie, Ms 95.
(13) Morvan Becker, op. cit., 2010, p. 520
(14) L’artiste avait adressé en janvier 1852 une dernière demande de secours au comte de Nieuwerkerke se disant
« ancien peintre d’histoire » et se faisait appuyer par M. Dumont, secrétaire perpétuel de l’Ecole des Beaux-arts.
(15) Les signatures sont parfois difficile à lire sur les miniatures ; il a été lu « Boelle » sur une miniature qui n’est
pas du tout de lui, d’une jeune femme dans un parc, datée de 1795 (signalée sur Artnet).
Fig. 7. Dame en robe bayadère
sur fond gris
Signée en haut à gauche
Bouelle 1796
Diam. 5,7 cm
©Musée historique lorrain
reproduction interdite
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Peintres en miniature nouvellement répertoriés en France Le dictionnaire Les peintre en miniature actifs en France paru en 2008 aux éditions de l’Amateur fait l’objet
de travaux d’amélioration constants. Voici quelques noms supplémentaires.
BOUCHER de VILLERS (ou VILLIERS) (actif en 1767)
Ecuyer, dessinateur des médailles du cabinet du roi, peintre de portraits qui pratiqua aussi la miniature. Cette
activité est attestée par une sentence du Châtelet ordonnant un rapport d’expertise qui lui fut défavorable. Il
avait copié en miniature pour le prix de 96 livres un portrait original à l’huile du sieur Jean-Baptiste Louis
Costel, apothicaire à Paris, où on le voyait alors âgé de cinq ou six ans de moins, en déshabillé entouré de
fioles et d’instruments. Costel vint voir la miniature et demanda que Villers lui mette une perruque et un
manteau noir. Il trouva au final que le portrait n’était pas ressemblant et refusa de payer. Le portrait n’était
effectivement pas ressemblant, ce que confirma le rapport d’expertise le 4 avril 1767, dressé par Pierre Edmé
Babel, sculpteur, directeur de l’académie de Saint-Luc et François-Elie Vincent, peintre de la Cour, rue neuve
des petits Champs (A.N., Y 1902). L’acte est signé Boucher de Villers, tandis que le nom est orthographié
Villiers dans le corps du texte.
Bibl : Rapports d’expertises 1712-1790, p. 79-80. Précis pour le sieur Boucher de Villers, peintre
dessinateur des médailles du cabinet du Roi, demandeur, contre le sieur Costel, apothicaire. 1767.
CHAMAILLARD de – (actif en 1801)
Artiste signalé par un portrait de militaire :
- Le Ct Père/ en garde du Corps, inscrit au dos « De Chamaillard/Portrait du Ct Père/ en garde du Corps /
2 II 01, ovale (Musée Dobrée, Nantes, inv. 927.1.1339).
CHAUVENCY ( ?- ?)
Signature relevée dans une vente de 1910 :
- Portrait de femme, S. Chauvency (vte Drouot, Me Origet, 9 mai 1910, n° 26, 102 F).
COLIN Jean-Pierre (Romans, vers 1765-Grenoble, 1820).
Peintre en miniature, il se fixa à Grenoble en 1801 et mourut dans cette ville. Selon M. Fonvieille, il a produit
de nombreux portraits, parmi lesquels il convient de signaler ceux de Napoléon Ier (1815), de Pie VII et de
François Eusèbe Pirodon, maître d’armes. »
Bibl. : René Fonvieille : Le Vieux Grenoble, ses artistes, ses trésors d’art, vol. 3. 1970, p. 112.
COLLART (COLLARD) Louis (Paris, vers 1643 – actif en 1674).
Peintre en miniature. « Juillet 1673, du mardy 18ème
, Louis COLLART, âgé de 30 ans passés, peintre en mignature veuf
de deffuncte Françoise DELABIE d’une part, de la paroisse de St Eustache et de Marie Judith LE JEUNE, âgée de 26 ans
fille de Nicolas LE JEUNE, appareilleur des bastiments, et de la deffuncte Catherine LE MAISTRE, d’autre part, de cette
paroisse, sur le quay de la Mégisserie, mariés en présence de Estienne VARY, peintre, amy du marié (St Germain
l’Auxerrois). Ils eurent une fille baptisée le 14 mars 1674 à St Sauveur à Paris, avec pour marraine la femme de Jean-
Baptiste de Champaigne (neveu et élève du peintre Philippe de Champaigne).
Bibl. : Jal, 1872, p. 354. Herluison, 1873, p. 85.
COMBE Emilie (active en 1837).
Aquarelliste, qui travailla dans le genre de Candide Blaize.
- Jeune garçon adolescent blond en veste bleue, gilet crème et cravate, à mi-corps de ¾ à droite S.D. en
bas à droite Emilie Combe 1838, rect. (marché de l’art, janvier 2015).
DAMPIERRE S. de – (actif vers 1815-1818).
- Dame de qualité de ¾ à gauche, à mi-corps en robe blanche, dans un paysage, peigne de corail dans les
cheveux, signée S. De Dampierre, diam. : 13 cm (Versailles, vente Chevau-Légers Enchères - Gilles
Chausselat, 1er
avril 2012, n° 107 repr.).
DELAN ou DELANT Abraham (XVIIIe siècle).
Corneille Van Clève mourut rue des Orties, aux galeries du Louvre, dans la nuit du 3o au 31 décembre 1732.
La seule héritière était une sœur du défunt, Madeleine Van Clève, veuve du sieur Abraham de Lant, peintre,
demeurant rue Guénégaud. Jal appelle ce beau- frère de van Clève « Delan » et le dit peintre en miniature.
Bibl. : Jal. Guiffrey, Scellés et inventaires d’artistes, NAAF, 2e série t. IV.
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Peintres en miniature, nouvellement répertoriés en France
Adrienne ROUSSELIN, née FLAUST (Vire, 1796-Caen, 1828)
Adrienne Euphrasie Flaust, née à Vire le 6 mai 1796 et morte à Caen le 16 mars 1828, était la fille de Pierre
Marie Jean-Baptiste Flaust, ancien député de Caen aux Etats généraux de 1789. Elle épousa en 1819 à Saint-
Sever-Calvados Adrien Pierre Rousselin, conseiller à la Cour royale de Caen. Elle vécut à Caen, eut deux
enfants, Marie Elisabeth (1822-1839) et Paul Théophile (1826-1892), et mourut jeune. Les miniatures qu’on
lui connaît représentent des membres de sa famille et sont conservées dans sa descendance :
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- Son grand-père (fig. 1): Jean-Baptiste Flaust (1711-1783), avocat aux Parlements de Rouen et de Paris,
auteur de Explication de la Coutume et de la Jurisprudence de Normandie, dans un ordre simple et facile
(Rouen, 1781, 2 vol. in-fol.), miniature rétrospective (diam. env. 5 cm) peinte d’après un portrait inconnu.
- Son père (fig. 2): Pierre Marie Jean-Baptiste Flaust (1762-1824), avocat au Parlement de Rouen, lieutenant
général au bailliage de Vire (1786), député du Tiers-Etat de Caen aux Etats généraux (1789), premier maire
de Vire (1791-1795), maire de Saint-Sever-Cavados (1809-1816), député du Calvados à la Chambre des Cent-Jours
(1815), miniature rétrospective (5 x 4 cm) vraisemblablement exécutée d’après le portrait gravé de P.M. J.-B. Flaust
appartenant à la série des portraits de députés à l’Assemblée nationale de 1789 éditée par Dejabin (fig.3).
- Son mari (fig.4 ; env. 6 x 5 cm): Adrien Pierre Rousselin (1777-1861), conseiller à la Cour royale de Caen.
- Sa belle-sœur (fig.5 ; 6 x 5 cm): Marie Aimée Rousselin (morte en 1866) en robe noire à la ceinture
tricolore, avec inscription au verso indiquant que la miniature a été peinte le 25 décembre 1825
- Sa fille (fig. 6 ; 6 x 5 cm): Elisabeth Rousselin, née à Caen le 2 juillet 1822 (morte en 1839), la miniature
la plus séduisante, qui présente une inscription au verso précisant qu’elle a été peinte à Caen le 27 décembre
1825 et qu’elle a été offerte à Marie Aimée Rousselin le premier jour de l’an 1826.
Par M. Daniel Alcouffe.
Fig. 1, 2, 3 ©Coll. part. Repr. interdite
Fig. 4, 5, 6. ©Coll. part. Repr. interdite
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LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS
Galerie. Sur rendez-vous ou sur le site www.lemoinebouchard.com. Prix sur demande.
Prix et photos sur demande.
SAINTE FOY CORDELLE
(actif vers 1790 - 1805).
Peintre en miniature, dont les œuvres fort
rares, sont finement exécutées ; cet artiste est
représenté au musée des Beaux-arts de
Dijon. Il peint ici le visage de ce jeune
homme presque de face, le regard suivant le
spectateur, sous des sourcils arqués et bien
fournis, les cheveux très finement traités.
- Jeune Homme en redingote bleue
miniature sur ivoire, diam. 6,5 cm
signée à droite : Ste Foy Cordelle
vers 1798-800
Ancienne coll. Sernagiotto, Italie, n° 121.
FONTAINE
(actif vers 1775)
- Homme à mi-corps de ¾ à gauche en veste
rouge brodée d’or,
Ovale sur ivoire, 5,2 x 3,9 cm
Signée en bas à droite (incomplet) :
Fontai [ne]/ Pinx / 17 [-]
Médaillon en métal doré double face,
formant reliquaire.
Mme Thérèse-Ernestine BIGARNE
née de Labroue
(Mayence, 1792 – après 1832).
Né en exil, élève de sa mère Mme Péron-
Labroue, et sœur du peintre en miniature A.
de Labroue, épouse de Charles Bigarne.
Femme en robe bleue, coiffée d’une grande
capeline, vers 1825
Miniature sur ivoire, ovale, 8,7 x 7,7 cm
Signée à droite : Bigarne
Cerclage de laiton doré,
anneau de suspension
Nous avons également le
portrait en miniature que
l’artiste a fait de son mari,
et le portrait d’une Jeune
femme à l’étonnant
chignon.
Charles BOURGEOIS (Amiens, 1759 - Paris, 1832).
Jeune Femme de la famille Gautier de Charnacé
Miniature sur ivoire, diam. 6,3 cm, époque Directoire. En vente dans notre Galerie en ligne.
www.lemoinebouchard.com
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Ventes du printemps en préparation : nous contacter pour y inclure des œuvres.
Prochaines ventes
- Ader-Nordmann, 5 février 2015, hôtel Drouot, salle 9, n° 376 à 387, miniatures des XIXe et XXe siècles,
certaines en lots ; une notamment signée par Félicie HADIN qui exposa au Salon de 1824 à 1831 et dont les
œuvres se rencontrent peu souvent (n° 376, Vierge aux mains croisées, datée 1831, grande miniature, H.: 13,5
cm - L.: 10,5 cm, fêles, repr. ci-dessous, est. 100-150 €).
- Artcurial, 18 février 2015, hôtel Drouot, salle 1, trois intéressantes miniatures n° 140 (portrait d’Henri
Bedouet, par LHOTE 1805, diam. 9 cm, artiste non répertorié jusqu’ici, travaillant sous l’Empire dans un
pointillé serré pour le visage à la manière des élèves d’Augustin, est. 400-600 €) à n° 142 (belle Allégorie de
l’Automne en grisaille par JJ de GAULT, diam. 7,5 cm, est. 2-3000 €, repr. ci-dessous).
LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS
(Expertise)
Prix et photos sur demande.