Lettre d’informations n°5 · 2011-08-16 · Août 2011 Lettre d’informations n°5 François...

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Août 2011 Lettre d’informations n°5 François Couplan Réflexions du moment La forêt primordiale La forêt primordiale La forêt européenne a-t-elle toujours existé telle que nous la connaissons aujourd'hui, bois fragmentés aux arbres maigrichons entourés de grasses prairies ou de champs bien ordonnés ? Ce n'est pas simple à imaginer, et encore moins facile à admettre : il n'y a pas si longtemps que cela, quelques milliers d'années tout au plus - un clin d'oeil par rapport à l'âge de l'homme sur terre -, nous vivions totalement entourés de forêt. Oh, pas les jolies futaies soigneusement aménagées par les forestiers. Non, par une sylve touffue qui s'apparenterait bien plus aux sombres forêts d'Amazonie ou de Bornéo qu'à celle de Fontainebleau. Vous aimez frémir ? Vous allez être servis ! Imaginez un manteau forestier sans fin s'étendant de la pointe de la Bretagne aux confins de l'Oural, là-bas très loin en Russie, et se continuant d'ailleurs sans relâche jusqu'à Vladivostok. Ce vaste couvert n’était d’ailleurs pas sans ouvertures, car les vieux arbres enfin vaincus par l'âge avaient en s'écroulant ménagé d'innombrables clairières au sein de la forêt. Ces trouées se trouvaient vites envahies par une végétation luxuriante de plantes herbacées et de lianes sur les lisières, puis d'arbrisseaux touffus et de petits arbres dont certains étaient promus à un avenir centenaire avant de disparaître à leur tour. Mais pénétrons sous les ombrages. Tout y est sombre et même si au-dehors le soleil darde ses rayons, nos yeux doivent s'écarquiller pour distinguer davantage que des formes confuses et inquiétantes. Des lianes pendent. Sous nos latitudes ce serait de la clématite, ou peut-être de la vigne. À ce détail près, on pourrait se croire dans une jungle véritable. C'en est une d'ailleurs. Partout le chaos, le désordre. Les arbres tombés ne cessent de pourrir et, se décomposant, de faire renaître une multitude d'arbustes qui entravent la vue, sinon le passage. Les odeurs sont végétales, mais par-delà le moisi, un odorat affiné sait percevoir cent effluves différents. Car à force d'y vivre, les sens s'affinent. L'oeil remarque des nuances de vert qu'il n'aurait pas soupçonné exister, l'ouïe perçoit les frôlements furtifs d'une multitude d'insectes, d'oiseaux et de mammifères qui grouillent, invisibles…

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Août 2011

Lettre d’informations n°5

François Couplan

Réflexions du moment

L a f o r ê t p r i m o r d i a l e L a f o r ê t p r i m o r d i a l e

La forêt européenne a-t-elle toujours existé telle que nous la connaissons aujourd'hui, bois fragmentés aux arbres maigrichons entourés de grasses prairies ou de champs bien ordonnés ?

Ce n'est pas simple à imaginer, et encore moins facile à admettre : il n'y a pas si longtemps que cela, quelques milliers d'années tout au plus - un clin d'oeil par rapport à l'âge de l'homme sur terre -, nous vivions totalement entourés de forêt. Oh, pas les jolies futaies soigneusement aménagées par les forestiers. Non, par une sylve touffue qui s'apparenterait bien plus aux sombres forêts d'Amazonie ou de Bornéo qu'à celle de Fontainebleau. Vous aimez frémir ? Vous allez être servis ! Imaginez un manteau forestier sans fin s'étendant de la pointe de la Bretagne aux confins de l'Oural, là-bas très loin en Russie, et se continuant d'ailleurs sans relâche jusqu'à Vladivostok. Ce vaste couvert n’était d’ailleurs pas sans ouvertures, car les vieux arbres enfin vaincus par l'âge avaient en s'écroulant ménagé d'innombrables clairières au sein de la forêt. Ces trouées se trouvaient vites envahies par une végétation luxuriante de plantes herbacées et de lianes sur les lisières, puis d'arbrisseaux touffus et de petits arbres dont certains étaient promus à un avenir centenaire avant de disparaître à leur tour.

Mais pénétrons sous les ombrages. Tout y est sombre et même si au-dehors le soleil darde ses rayons, nos yeux doivent s'écarquiller pour distinguer davantage que des formes confuses et inquiétantes. Des lianes pendent. Sous nos latitudes ce serait de la clématite, ou peut-être de la vigne. À ce détail près, on pourrait se croire dans une jungle véritable. C'en est une d'ailleurs. Partout le chaos, le désordre. Les arbres tombés ne cessent de pourrir et, se décomposant, de faire renaître une multitude d'arbustes qui entravent la vue, sinon le passage. Les odeurs sont végétales, mais par-delà le moisi, un odorat affiné sait percevoir cent effluves différents. Car à force d'y vivre, les sens s'affinent. L'oeil remarque des nuances de vert qu'il n'aurait pas soupçonné exister, l'ouïe perçoit les frôlements furtifs d'une multitude d'insectes, d'oiseaux et de mammifères qui grouillent, invisibles…

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Ce milieu hostile, épouvantable, cet « enfer vert » qui nous rend verts rien que d'y penser, c'est celui de nos ancêtres. C’est là que, pendant des millénaires, ils ont vécus de chasse et de cueillette, en équilibre avec leur milieu. Était-ce si terrible, souffraient-ils de claustrophobie et mouraient-ils trop jeunes de maladies débilitantes ? Rien, si ce ne sont nos préjugés, ne permet de le penser. Il n'est que d'aller rencontrer les derniers humains vivant comme eux en contact étroit avec la nature pour penser plutôt le contraire. Allez faire un tour en Amazonie, ce n'est pas loin (un jour d'avion, un jour de bus et deux jours de pirogue pour être en plein milieu de la forêt équatorienne) et constatez par vous-mêmes. Vous verrez que les gens qui vivent au milieu de la forêt n'en souffrent pas, bien au contraire. Elle est pour eux la source de la vie, et ils la respectent à ce titre. Les nombreuses plantes qui vivent dans leur environnement immédiat leur fournissent la nourriture, les médicaments pour se soigner, les poisons pour pêcher et chasser, les substances hallucinogènes qui leur permettent de visiter d'autres réalités, les fibres pour tresser les hamacs et les liens, l'écorce pour se vêtir, le bois pour construire les huttes et fabriquer les pirogues, les feuilles pour les toits... Nos propres ancêtres dans les forêts d'Europe avaient les mêmes besoins et trouvaient autour d'eux tout ce qu'il leur fallait pour y répondre.

Visitons donc de nouveau la forêt, mais avec eux. Telle plante qui semble se fondre dans l'écran vert qui nous entoure sera récoltée avec plaisir pour sa racine charnue et succulente (une raiponce ?). Telle autre pourra servir à calmer les douleurs, tel arbre à fabriquer un arc… C'est donc un monde connu et familier, où chacun, l'homme y compris, a sa place. Les relations avec les plantes sont constantes. En se promenant, il est normal de toucher les végétaux, de les caresser des doigts, de les sentir au passage, de les goûter. Le grignotage végétal représente, outre des sensations créatrices de liens, un apport nutritionnel non négligeable. Bien sûr les plantes toxiques sont connues de tous, même des enfants, et on les respecte. La forêt n'est pas menaçante.

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Certains aujourd’hui vous diront, bien sûr, que la biodiversité de nos forêts européennes est minime par rapport à celle d'une forêt tropicale. Ce n'est pas tout à fait vrai : il est usuel de le penser car nous n'avons pour exemple autour de nous que des forêts profondément modifiées par l'homme en vue de la production sylvicole et ne représentant qu'un stade de l'évolution de la forêt. Une forêt primaire est beaucoup plus variée car elle juxtapose une multitude de « niches écologiques ». Nous l’avons vu : les arbres morts, en tombant, ouvrent la canopée, permettant à une multitude de plantes héliophiles1 de s’établir. À leur pied, se forme une mare où prospèreront quelque temps diverses plantes aquatiques. Les racines dressées retiennent encore un peu de terre qui hébergera une sélection de plantes xérophiles2, à l’aise sur ce milieu particulier. Sur moins de 50 km!, la forêt de Bialowieza en Pologne, l'une des rares forêts (à peu près) originelles d'Europe, compte 990 plantes supérieures, 254 mousses et hépatiques, 334 lichens, plus de 2000 champignons, 62 mammifères dont les derniers bisons de notre continent, 228 oiseaux, 24 poissons et plus de 8500 insectes. Pas mal, non ?

Donc, pendant des centaines de milliers d'années, les hommes qui nous ont précédé dans les lieux où nous vivons actuellement ont vécu en équilibre dans la forêt qui couvrait l'Europe, à l'exception des périodes glaciaires où elle reculait au profit de la steppe, néanmoins toujours arborée, et revenait au cours des interglaciaires. Puis, quelques milliers d'années après que l'agriculture a commencé à se développer au Proche-Orient, ce nouveau mode de relation à la Terre se propagea plus ou moins rapidement vers l'ouest. Dans la région méditerranéenne, les forêts furent en peu de temps rasées pour libérer le terrain en vue des cultures, pour fournir des matériaux de construction et du bois de chauffage. Tiens, n'est-ce pas ce qui se passe actuellement en Amazonie, en Afrique ou en Indonésie ? En Europe centrale et occidentale par contre, chez les Celtes et les Germains, la culture se développa dans des clairières entourées de la forêt pratiquement intouchée. Et tout le monde s'en accommoda fort bien, car culture et nature peuvent coexister dans

1 Qui aiment le soleil. 2 Qui aiment la sécheresse.

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un équilibre durable. La forêt primitive n'est pas qu'une source de produits utiles, c'est aussi - avant tout sans doute - un lieu de ressourcement, un temple, le pôle spirituel de la vie. Et c'est justement ce qui l’aura perdue, car elle sera pour les Chrétiens le refuge des dieux païens qu'il faudra à tout prix éradiquer. Rien de plus simple : coupons la forêt et disparaîtra en même temps la religion originelle. Aussi les moines-défricheurs se mettent-ils à l'oeuvre, luttant contre l'obscurantisme et la nature, apportant progrès et richesses matérielles - pour leur communauté et pour quelques seigneurs. La forêt devient angoissante et maudite, repaire de brigands et de frayeurs irrationnelles. Justement, l'homme devient rationnel et les lambeaux de forêt qui à la fin du XIIe siècle ont encore été miraculeusement épargnés par la hache et le feu seront par la suite « gérés » de façon de plus en plus « efficace » pour donner les maigres bois que nous connaissons, d'où tous les grands arbres ont disparus, où il est indécent de laisser sur le sol les arbres morts (voyez comme les forêts ont été rapidement « nettoyées » suite aux tempêtes de décembre 1999), pourtant source de vie pour une multitude de végétaux et d'animaux. On en finit par aboutir aux tristes plantations de résineux bien alignés, où tous les arbres ont le même âge, que certains s'obstinent à nommer « forêt »... Et le « génie génétique » risque bientôt de passer par là : l'École Nationale du Génie Rural, des Eaux et des Forêts (ENGREF) ne cache pas que son modèle pour la forêt est désormais le champ de maïs !

Il faut lire La Forêt d'Ombres3, de Benjamin Stassen, un ouvrage de photographies extraordinaires et de réflexions profondes. Dans la préface, Emmanuël Sérusiaux y écrit : « C'est dans la forêt que se brouillent la logique et les catégories, tellement précieuses pour notre esprit et notre vision du monde ; c'est en forêt que se perd la ligne droite, la seule que nous tolérons, que le familier devient horrible, que les dieux se changent en bêtes immondes... Cette fracture est perceptible partout : d'un côté, le monde sauvage, hostile, imprévisible, gluant, encombré, obstacle au progrès, et de l'autre, la civilisation, l'ordre, la prospérité, la science et l'image de Dieu... ». Il souligne également le paradoxe suivant : « […] dans nos contrées, l'envahissement, par les fourrés puis par la forêt, des anciennes landes ou pacages extensifs des troupeaux, est vécu comme un problème majeur de conservation de la biodiversité, et une saine politique de gestion de réserves naturelles constituées sur de tels sites consiste à lutter contre cet envahissement ; en régions intertropicales, en Amazonie notamment, c'est le contraire qui prévaut : le défrichement et l'implantation d'élevages extensifs au détriment des forêts primitives sont vécus comme des pertes majeures pour la biodiversité et une saine politique de conservation de celle-ci consiste à protéger de vastes espaces contre de telles spéculations. La forêt est-elle bonne là et méprisable ici ? »

J'aime la forêt profonde et je m'y sens bien. Je pense que la coexistence est possible entre le monde civilisé et agricole et celui, sauvage, d'une forêt qui, petit à petit (il lui faudra plusieurs siècles...) retournera à son état naturel. Pour le plus grand équilibre de notre Terre et de nous-mêmes.

3 Éditions Éole, La Roche en Ardenne (Belgique), 1999.

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À suivre en septembre-octobre… ! Notre prochaine sortie au Bois de Boulogne aura lieu le vendredi 16 septembre 2011.

! Il reste quelques places à notre week-end en région parisienne, près de Soissons dans le sud de l'Aisne les 17-18 septembre prochains.

! Le suivant aura lieu à Sorbais, dans le nord de l’Aisne, à deux pas de la Belgique les 1er et 2 octobre.

! Conférence et ateliers en Belgique : du 19 au 23 septembre, François Couplan donnera une conférence et une série d'ateliers sur le terrain et en cuisine, à Bruxelles et à Tournai. Tout les détails et renseignements sur cette page.

! Notre stage d’automne de « gastronomie sauvage » aura lieu au Haut Ourgeas (Alpes de Haute Provence) du mercredi 12 au dimanche 16 octobre.

! Vous trouverez ici la liste complète de nos stages et ateliers L’agenda vous permet de voir en un clin d’oeil toutes nos activités.

Pour tous renseignements et inscriptions : [email protected]

Photo de Gérard Müller, prise lors de notre dernière survie à Barrême

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Une lecture passionnante…

R u p e r t S h e l d r a k e , L ’ âm e d e R u p e r t S h e l d r a k e , L ’ âm e d e l a n a t u r e , l a n a t u r e , A l b i n M i c h e l , P a r i s , 2 0 0 8A l b i n M i c h e l , P a r i s , 2 0 0 8 La nature a progressivement été désacralisée par les guerriers mâles, les religions monothéistes, le puritanisme (qui refuse le culte de Marie et des Saints, restes de paganisme) et la science qui développe une approche purement mécaniste du monde : tout cela a augmenté graduellement la domination de l'homme sur la nature. Mais l’être humain éprouve le besoin d'un retour à la nature : on en a des exemples avec la conquête des terres vierges d'Amérique, le poète au cœur du scientifique, les différents mouvements qui se dessinent actuellement... Une renaissance de la nature en science se manifeste. Certains se rendent compte que la matière n'est pas inanimée : tout est énergie. Rien n'est déterminé, seulement probabiliste, mais cela ne se fait pas au hasard : Sheldrake introduit la notion d'attracteurs et de champs morphogénétiques qui donnent des formes à la matière, ainsi que de résonnance morphique (plus les choses se font, plus elles se répètent naturellement et deviennent établies)... Et l’on se rend compte que l'univers évolue dans une direction compréhensible. De même, on constate une certaine renaissance de l'animisme. La Terre est vivante, comme le propose la « théorie Gaïa » de Lovelock. On redécouvre les lieux et les temps sacrés, les aspects chamaniques du judaïsme et du christianisme. D’ailleurs, Dieu évolue lui aussi, comme l’ensemble de l’Univers. Afin de renouer avec la nature, il faut concilier humanisme et animisme, vivre dans la gratitude et reconnaître la force de la prière. « Dès que nous nous accordons le droit de considérer le monde comme un être vivant, il nous apparaît qu'une partie de nous connaissait cette vérité de tout temps [...] Nous renaissons dans un monde vivant ».

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Plante du moment…

L’épiaire des bois (Stachys sy lvat i ca) : surprise odorante

Une fausse ortie

Cette cousine de la menthe ressemble plutôt à une ortie avec ses larges feuilles dentées et velues. En revanche ses fleurs d’un rouge pourpre possèdent les deux lèvres caractéristiques de la famille des Labiées. Elles sont groupées en un long épi dressé qui donne son nom à la plante, qu’il soit commun ou botanique - en grec stachys signifie « épi ».

Tout le parfum du champignon

Les feuilles dégagent une odeur peu agréable de fond des bois, voire de moisi, qui se transforme graduellement lorsqu’on les froisse longuement pour évoquer le cèpe. Cette remarquable senteur de champignon se maintient à la cuisson et l’on peut, par exemple, mélanger les feuilles avec des pommes de terre qui se trouvent ainsi parfumées ou en faire des soufflés. Mais le plus étonnant est sans conteste le consommé de cèpe virtuel qui ne contient pas de trace du célèbre (et onéreux) champignon.

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Consommé de cèpe virtuel

500 g d'épiaire des bois avec les tiges, 1 litre d'eau, sel, tamari, jus de citron et ail pressé, 30 g de beurre

• Hachez grossièrement l’épiaire des bois (avec tiges, feuilles, fleurs) et séparez-la en trois tas égaux.

• Faites bouillir le premier tiers dans l’eau pendant 10 minutes.

• Retirez du feu et ajoutez le deuxième tiers. Laissez infuser 10 minutes.

• Ajoutez le troisième tiers et mixez fortement.

• Filtrez et gardez le bouillon.

• Rectifiez délicatement le goût en ajoutant en quantités adéquates du sel, du tamari, du jus de citron et de l'ail pressé. L'équilibre est subtil...

• Ajoutez le beurre au liquide tiède et mixez en inclinant le mixer afin de faire pénétrer de l'air et produire une émulsion.

• Servez immédiatement.

Il ne faut en aucun cas réchauffer exagérément ce consommé, de crainte d’en détruire l'arôme. Il ne conserve pas non plus.

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Textes : François Couplan, France Breil Photos : François Couplan, Gérard Müller Mise en page : France Breil Relecture : France Breil

Partage… Une recette de France Breil, mise au point pendant nos stages de cet été au Haut Ourgeas

Tomates farcies au plantain et orties crues

Tomates fraîchement ramassées, graines de courge décortiquées ou noisette concassées, boulghour, plantain et jeune pousse d’ortie, ail, huile d’olive, sel fin

• Hachez très finement l’ortie et le plantain préalablement lavés, puis égouttés.

• Évidez les tomates et réservez-en la pulpe.

• Mélangez les herbes avec un peu de boulghour cuit et refroidi, de l’ail haché, la chair de tomate finement hachée, avec son jus, les graines concassées, de l’huile d’olive et du sel.

• Remplissez les tomates avec ce mélange et remettez en place le chapeau.

Choisissez des tomates bien mûres. Certaines variétés anciennes, telle la ‘Noire de Crimée’ ou la ‘Cœur de bœuf’, par exemple sont particulièrement savoureuses. Cette recette permet de déguster les plantes crues, bourrées de vitamines, de minéraux et de toutes sortes de substances bénéfiques pour l’organisme.

Bon appétit !

Amicalement, François Couplan