LETTRE CONFEDERALE CFE-CGC

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www.cfecgc.org Confédération française de l’encadrement CGC N° 1293 21 SEPTEMBRE 2012 ISSN 0753-0625 Bimensuel LA LETTRE confédérale 1 [email protected] La CFE-CGC est partenaire de l’opération «J’aime ma boîte» du 18 octobre 2012. Participez ! www.jaimemaboite.com Les 14 et 15 septembre, au Palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE), la conférence environnementale, à l’instar du Grenelle de l’environnement, a réuni membres du gouvernement, parlementaires, élus lo- caux, représentants des associations, des employeurs et des salariés. Ouverte par le président de la République et clôturée par le Premier ministre, elle a permis, lors de cinq tables rondes, d’échanger sur la gou- vernance, la biodiversité, la croissance du- rable, la transition énergétique... Les annonces de François Hollande sur la fermeture de Fessenheim fin 2016 et le rejet des sept permis d’exploitation de gaz de schiste nous laissent pantois ! On ne peut pas, d’un côté, prôner le dialogue et la concertation et, de l’autre, prendre des dé- cisions sans en mesurer l’impact et étudier les solutions alternatives pour ne pas, une fois de plus, handicaper notre économie et le pouvoir d’achat des ménages. Ces annonces sont volontaristes et fixent un cap, comme celles de Jean-Marc Ayrault qui veut aller plus loin que la baisse de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en 2020. Il prévoit -40 % en 2040 et -60 % en 2060. Il veut des moteurs thermiques qui consomment deux litres au 100 kms d’ici dix ans. Il veut un vaste plan de rénovation des logements pour mieux les isoler et, ainsi, diminuer la consommation et la facture énergétique. Très bien ! La CFE-CGC lui demande dès lors de préciser rapidement qui fait quoi et quels seront les moyens et investissements engagés - par qui ? - pour atteindre ces objectifs... Nous lui proposons aussi de regarder du côté du moteur à hydrogène avec la pile à combustible, domaine où les Allemands, de manière coordonnée avec les construc- teurs automobiles, font un gros effort et prennent une avance sensible tandis que nous balbutions sans que cela mobilise vraiment Renault ou PSA. Voilà des choix stratégiques qu’il faut faire au bon moment pour éviter plus tard de constater que nous sommes hors jeu et continuons à perdre des emplois. Le Premier ministre fait le lien entre confé- rence environnementale et conférence sociale. Nous aussi ! Il s’agit : de définir et de mettre en œuvre les moyens de relan- cer notre économie pour créer bien plus d’emplois qu’elle n’en détruit, ce qui n’est pas le cas actuellement ; de valoriser nos atouts et de mobiliser nos énergies et nos ressources. Les partenaires sociaux ne sont pas là uniquement pour négocier des plans défensifs et le traitement social du chômage. C’est pour cela que la CFE- CGC prend toute sa place dans tous les débats : nous voulons être associés aux réflexions et décisions, y compris dans la gouvernance des entreprises pour anticiper les ruptures technologiques, les mutations économiques et autres changements qui doivent gérer les entreprises. Nous ne sommes pas des adversaires sociaux. Il faut le démontrer en osant sor- tir de nos positions respectives pour écou- ter et prendre en compte les idées, argu- mentaires, contraintes de l’autre. C’est en cela que la CFE-CGC appelle à un choc de confiance. Pour y parvenir, il faut aussi que chacun dispose des mêmes outils en termes de droits et de devoirs. Lorsque le premier ministre parle de gou- vernance à 5+1 (État, collectivités territo- riales, représentants des associations, des employeurs et des salariés, plus le Parle- ment). Il faut que ceux-ci soient légitimes. Les élus politiques le sont par le suffrage universel, les syndicats par celui des sala- riés. Mais qu’en est-il des organisations des employeurs et des associations ? Quand Jean-Marc Ayrault annonce une augmenta- tion de 10 % des subventions aux associa- tions, il ne nous donne pas la clé de réparti- tion ni ne nous indique ce qu’il entend faire pour les autres acteurs tout aussi détermi- nants pour progresser ensemble. Les orientations et réponses à ces ques- tions sont essentielles et urgentes. Bernard Van Craeynest Partenaires associés

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Lette Confédérale CFE-CGC du 21 septembre 2012

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www.cfecgc.orgConfédération française de l ’encadrement CGC

N° 129321 septembre 2012

ISSN 0753-0625Bimensuel

La Lettre confédérale

1

[email protected]

La CFE-CGC est partenaire de l’opération «J’aime ma boîte» du 18 octobre 2012. Participez ! www.jaimemaboite.com

Les 14 et 15 septembre, au Palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE), la conférence environnementale, à l’instar du Grenelle de l’environnement, a réuni membres du gouvernement, parlementaires, élus lo-caux, représentants des associations, des employeurs et des salariés. Ouverte par le président de la République et clôturée par le Premier ministre, elle a permis, lors de cinq tables rondes, d’échanger sur la gou-vernance, la biodiversité, la croissance du-rable, la transition énergétique...

Les annonces de François Hollande sur la fermeture de Fessenheim fin 2016 et le rejet des sept permis d’exploitation de gaz de schiste nous laissent pantois ! On ne peut pas, d’un côté, prôner le dialogue et la concertation et, de l’autre, prendre des dé-cisions sans en mesurer l’impact et étudier les solutions alternatives pour ne pas, une fois de plus, handicaper notre économie et le pouvoir d’achat des ménages.

Ces annonces sont volontaristes et fixent un cap, comme celles de Jean-Marc Ayrault qui veut aller plus loin que la baisse de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en 2020. Il prévoit -40 % en 2040 et -60 % en 2060. Il veut des moteurs thermiques qui consomment deux litres au 100 kms d’ici dix ans. Il veut un vaste plan de rénovation des logements pour mieux les isoler et, ainsi, diminuer la consommation et la facture énergétique. Très bien ! La CFE-CGC lui demande dès lors de préciser rapidement qui fait quoi et quels seront les moyens et investissements engagés - par qui ? - pour atteindre ces objectifs...

Nous lui proposons aussi de regarder du côté du moteur à hydrogène avec la pile à combustible, domaine où les Allemands, de manière coordonnée avec les construc-teurs automobiles, font un gros effort et prennent une avance sensible tandis que nous balbutions sans que cela mobilise vraiment Renault ou PSA. Voilà des choix stratégiques qu’il faut faire au bon moment pour éviter plus tard de constater que nous sommes hors jeu et continuons à perdre des emplois.

Le Premier ministre fait le lien entre confé-rence environnementale et conférence sociale. Nous aussi ! Il s’agit : de définir et de mettre en œuvre les moyens de relan-cer notre économie pour créer bien plus d’emplois qu’elle n’en détruit, ce qui n’est pas le cas actuellement ; de valoriser nos atouts et de mobiliser nos énergies et nos ressources. Les partenaires sociaux ne sont pas là uniquement pour négocier des plans défensifs et le traitement social du chômage. C’est pour cela que la CFE-CGC prend toute sa place dans tous les débats : nous voulons être associés aux réflexions et décisions, y compris dans la gouvernance des entreprises pour anticiper les ruptures technologiques, les mutations économiques et autres changements qui doivent gérer les entreprises.

Nous ne sommes pas des adversaires sociaux. Il faut le démontrer en osant sor-tir de nos positions respectives pour écou-ter et prendre en compte les idées, argu-mentaires, contraintes de l’autre. C’est en cela que la CFE-CGC appelle à un choc de confiance. Pour y parvenir, il faut aussi que chacun dispose des mêmes outils en termes de droits et de devoirs.

Lorsque le premier ministre parle de gou-vernance à 5+1 (État, collectivités territo-riales, représentants des associations, des employeurs et des salariés, plus le Parle-ment). Il faut que ceux-ci soient légitimes. Les élus politiques le sont par le suffrage universel, les syndicats par celui des sala-riés. Mais qu’en est-il des organisations des employeurs et des associations ? Quand Jean-Marc Ayrault annonce une augmenta-tion de 10 % des subventions aux associa-tions, il ne nous donne pas la clé de réparti-tion ni ne nous indique ce qu’il entend faire pour les autres acteurs tout aussi détermi-nants pour progresser ensemble.

Les orientations et réponses à ces ques-tions sont essentielles et urgentes.

bernard Van Craeynest

Partenaires associés

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DÉCISIONS DU COMITÉ DIRECTEUR CFE-CGC DU 17 SEPTEMBRE 2012

1. Résiliation du contrat CFE-CGC avec PSYA avec l’engagement d’une ré-flexion en interne pour mettre en place des actions alternatives par exemple le renforcement des formations CHSCT.

2. Mise en place du Comité de pilotage sur l’organisation technique et logis-tique du Congrès national des 17,18 et 19 avril 2013 à Saint-Malo, sous la res-ponsabilité de la secrétaire générale.

3. Partenariat avec l’opération «J’aime ma boîte» (ETHIC) du 18 octobre 2012. La CFE-CGC, seule organisation syndicale partenaire de cette opération, se place dans la perspective des élections TPE avec comme objectif sa notoriété et un positionnement différencié par rapport aux autres organisations syndicales.

Le Comité directeur a, par ailleurs, consti-tué une cellule de représentants des fé-dérations, sous la houlette de Serge La-vagna (FFASS CFE-CGC), afin de trouver un consensus sur le périmètre à donner à la réforme des statuts confédéraux.

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sécurisation de l’emploi

LA CONDITION DU DIALOGUELe nom a changé ! La méthode a

changé (les partenaires sociaux ont par-ticipé activement à la Conférence sociale de juillet 2012), mais le MEDEF est-il prêt à changer ? Le calendrier se rapproche : démarrage le 4 octobre prochain, clôture prévue fin décembre 2012. La CFE-CGC, réaffirme au profit des salariés, les calen-driers fondamentaux du marché du travail, mais reste sceptique. Comment traiter en si peu de temps : la lutte contre la préca-rité, l’anticipation des évolutions notam-ment sur le dialogue social, le maintien de l’emploi face aux aléas conjoncturels et enfin l’amélioration de la procédure de licenciements collectifs ? Le gouverne-ment souhaite un accord «gagnant-ga-gnant», mais changerons-nous l’habitude du MEDEF de flexibiliser l’emploi, de ga-gner plus de liberté de licencier, de réduire le rôle des IRP à la portion congrue ? La CFE-CGC ne gagnera pas toute seule. Elle devra faire bloc avec d’autres organi-sations syndicales pour obtenir ce qu’elle revendique : l’amélioration des critères du temps partiel, la consultation obli-gatoire et majoritaire des élus face aux restructurations, la sécurisation du socle social des salariés livrés aux accords de compétitivité emploi, la simplification des procédures de chômage partiel et la réhabilitation du CDI. Tous ces sujets de souffrance ne pourront être améliorés que grâce à un véritable dialogue social fondé sur une gouvernance irréprochable. À nous de jouer !

marie-Françoise [email protected]

Niveau de vie en baisse

DANGER !Le niveau de vie baisse pour 95 % des ménages. En 2010, il s’établit

en moyenne à 1 605 euros par mois après paiement des impôts et encaissement des produits sociaux. Ce sont désormais 14,1 % de la population, soit 8,6 millions de personnes, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (964 euros par mois) ! C’est là une menace potentielle pour la paix sociale. Alors que la croissance du PIB semble se diriger vers 0 % en 2012 les quelques chiffres qui suivent ont de quoi donner le tournis quant au « reste pour vivre » des ménages. Jugez-en !• Déficit de la balance commerciale de 70

milliards d’euros ! Solde industriel -44 milliards pendant que l’Allemagne est à

+266 et l’Italie +56 milliards ;• Chômage qui, en 2012, avoisinerait les

11 % (après 10,3 % en 2011) et 28 % des Français considèrent qu’il y a un risque qu’ils tombent dans la pauvreté !

• Kyrielle d’augmentations des taxes : sur les alcools, sur les boissons, sur les ci-garettes, du taux de TVA réduite qui est passée de 5,5 % à 7 %, sur l’épargne, sur les mutuelles, sur l’immobilier…

• Augmentation sournoise de la CSG via son assiette ;

• Augmentation de l’IRPP par la cristalli-sation du barème pour environ 20 mil-lions de foyers pour la deuxième année consécutive ;

• Augmentation de la fiscalité du capital ;• Parallèlement, les allocations familiales

et les aides au logement n’augmentent plus en fonction de l’inflation mais de la croissance ;

• Désormais 67 % des classes moyennes françaises s’imposent des restrictions sur un ou plusieurs postes de leur budget ;

Pour 2012, c’est 20 milliards d’impôts en plus : moitié-moitié pour ménages et entreprises. Pendant que l’État nous fait les poches, les uns veulent privilégier la consommation des ménages, les autres, à raison, demandent une nouvelle dyna-mique tournée vers l’offre. Ce qui est certain : la situation ne va pas s’arranger dans les prochaines années si nous ne privilégions pas le redressement produc-tif de notre pays via un choc de compé-titivité. Ce sont bien les industries et les services qui sont au cœur de la crois-sance. Aussi, tant que nous n’aurons pas pris les bonnes décisions, que nous irons de rapport en rapport, de commission en commission, le niveau de vie continuera de s’éroder. On ne peut distribuer sans créer ! Sans pouvoir d’achat, la crois-sance sera en berne. Mais, sans indus-trie forte, sans économie « servicielle » prospère, sans dynamique de filières pour créer des écosystèmes stables avec des cotraitants et non des sous-trai-tants, sans implication forte des régions, sans réorientation de l’épargne longue, pas de croissance, pas de paiement de la dette et tensions sociales garanties en perspective. Si on ne rééquilibre pas nos comptes extérieurs, alors nous pas-serons sous contrôle extérieur ! Il faut se fixer un cap, à 2020 par exemple, pour donner vision et espoir. Il est encore temps de sauver le malade…

Jean-Luc [email protected]

europeNUL N’EST PROPHèTE EN SON PAYS.De 2000 à 2002, Goldman Sachs

a conseillé la Grèce dans l'utilisation de produits dérivés pour masquer ses déficits budgétaires. Difficile de croire que Mario

Draghi, l’actuel président de la Banque centrale européenne (BCE) n’était pas au courant des opérations nouées avec la Grèce, lui ancien vice-président de Gold-man Sachs ! «Super Mario» a aussi un fils qui exerce le métier de trader sur les marchés de taux, marchés sur lesquels l'action de la BCE a une influence directe. Reste à savoir si de son côté Giacomo spécule contre les dettes espagnoles et italiennes... Enfin, l'Observatoire de l'Eu-rope industrielle a accusé en juin Mario Draghi de ne pas être totalement indé-pendant en raison de son appartenance au G30, forum international qui regroupe des dirigeants du secteur financier public et privé : " Il est vraiment gênant que le président de la BCE soit autorisé à rester un membre actif du Groupe des trente". C’est peut-être pour se disculper de ces accusations de collusion avec le « marché » et ses pratiques fumantes que Mario Draghi a pris une initiative qui a surpris son monde en annonçant qu’il n’y aurait plus de limite au rachat des dettes souve-raines par la BCE. Bien sûr le soutien de la banque aux économies en difficultés reste conditionné à des réformes budgétaires. Mais quand même, par cet acte fort, Mario Draghi affirme une indépendance vis-à-vis des marchés spéculatifs que l’on attendait plus. France et Angleterre ont salué cette initiative et l’unanimité (moins une voix, celle de l’Allemagne) des 23 gouverneurs des banques centrales s’est faite autour de cette mesure. L’horizon est-il en train de s’éclaircir au niveau de la gouvernance européenne de la crise ?

François [email protected]

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N°1293 > 21 SEPTEMBRE 2012

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Je dis au président de la République, «le changement, c’est maintenant ou jamais !». C’est ainsi que Bernard Van Craeynest a lancé sa conférence de ren-trée sociale, le 12 septembre dernier. La CFE-CGC insiste pour que, en matière d’emplois notamment, le gouvernement agisse vite : nous avons besoin de si-gnaux forts pour déclencher «un choc de confiance». L’annonce de François Hol-lande d’un effort supplémentaire de 30 mil-liards n’est pas suffisante en l’absence de précisions quant aux niveaux d’économies à réaliser dans les dépenses publiques. La CFE-CGC veut connaître la méthode appliquée pour le prélèvement de 10 mil-liards sur les grandes entreprises, sachant qu’elles ont pour la plupart les moyens d’échapper à une nouvelle fiscalité. Com-ment sera organisée la lutte contre l’éva-sion fiscale sachant qu’il y a 30 à 50 milliards d’euros à récupérer par an ! La taxation à 75 % des très hauts revenus est «contre-productive» estime Bernard Van Craeynest et crée «des débats sans fin».

Le président confédéral constate que ces prélèvements supplémentaires sont en-core ciblés sur les ménages et les caté-gories moyennes : «le temps est venu de baisser les charges qui pèsent sur le tra-vail !». Il fait donc trois propositions pour relancer la confiance :

1 : L’INSTALLATION D’UNE COTISA-TION SOCIALE SUR LA CONSOMMA-TION. Le candidat Hollande avait estimé que c’était typiquement une question de début de quinquennat : «le temps est venu» ! Elle ne touchera pas nécessai-rement plus fortement les revenus les plus modestes car elle n’aura pas de fort effet inflationniste, d’autant qu’il existe de multiples moyens d’aider ces ménages modestes. La CFE-CGC regrette que le transfert de charges vers la CSG ne s’ins-crive pas dans un vrai projet d’ensemble.

2 : LA TAxATION DES AUTOMATES ET DES MACHINES qui remplacent les hommes et les femmes dans les activités non-délocalisables (péages d’autoroute, caisses de supermarché, etc.). Cette proposition doit entrer dans une vraie ré-flexion à mener sur la place de l’Homme dans notre économie. Dans cette optique, l’employeur doit accepter que les repré-sentants des salariés soient associés à

la gouvernance de l’entreprise et présents à tous les niveaux décisionnels, comme le comité de rémunération, par exemple, où il est nécessaire de mettre en opposition l’évolution des rému-nérations des dirigeants avec la masse salariale. La CFE-CGC

veut être présente, en amont, pour par-ticiper aux choix structurels et straté-giques de l’entreprise, «ce qui aurait été utile chez PSA» ! Il est temps de «dépasser les dogmes et les postures» à l’égard des syndicats qui ne sont pas les ennemis des patrons, ce qui n’a jamais été le cas de la CFE-CGC ! Elle prend ses responsabilités dans les accords de sauvegarde de l’activité et de l’emploi (Air France, Sevelnord…), notamment pour éviter aux salariés de se voir imposer une modification substantielle de leur contrat de travail. De tels accords doivent être réellement majoritaires, à durée déter-minée, soumis à évaluations régulières et inclure des clauses de retour à bonne fortune. Quant au partage des richesses, la CFE-CGC est prête à une vraie discus-sion avec le patronat, mais refusera toute formule simpliste : il faut tenir compte de la réalité et débattre sur le fond.

De même, on ne peut plus ignorer l’im-pact de la crise sur la protection so-ciale : nous ne pouvons plus faire reposer son financement sur le seul travail. La CFE-CGC appelle à «dépasser les dogmes et les vieilles lunes !», comme celle expri-mée par Marisol Touraine, ministre de la Santé, qui aimerait «tenir compte de l’espé-rance de vie des cadres» ! Il faut éliminer ce genre d’idées dépassées et discrimina-toires qui ne sont pas à la hauteur des en-jeux. Ou alors il faut parler de l’espérance de vie de la fonctionnaire de Provence rap-portée à celle de l’ouvrier du Nord ! Par-ler du fait que l’encadrement finance à lui seul 30 % de l’assurance chômage mais n’en «consomme» que 17 % ! Arrêtons de mettre l’accent sur les prétendus nantis que sont les cadres, au risque qu’ils s’inter-rogent : «à quoi cela sert-il de payer ?» … et de tendre vers des systèmes de protection sociale individuels. La CFE-CGC n’en veut pas car elle croit à la solidarité et à la cohé-sion sociale, fondées sur un juste équilibre où chacun contribue selon ses moyens et consomme selon ses besoins…

3 : LA CRÉATION D’UN CONTRAT DE PRÉ-EMBAUCHE POUR LES JEUNES. Il s’agit de réagir à la multi-plication des stages abusifs, et au fait que l’employeur considère souvent la formation en alternance comme une

contrainte. Avec un contrat de pré-em-bauche, la CFE-CGC propose, pour les jeunes en formation initiale, de formali-ser une période d’essai en échange d’un cofinancement des études et des frais de logement. Ceci afin d’offrir aux jeunes qui s’engageraient à rester dans l’entre-prise (trois ans par exemple), de réelles perspectives professionnelles, à l’image de ce qui se fait dans certaines grandes écoles. Pour la CFE-CGC il s’agirait là d’un contrat «gagnant/gagnant».

Par ailleurs, le président de la CFE-CGC a répondu aux questions d’actualité :

• Les élections professionnelles dans les TPE ? La CFE-CGC espère at-teindre 35 % des voix dans le collège cadre. Mais elle craint que la participa-tion ne soit pas à la hauteur, c’est la rai-son de la vaste campagne CFE-CGC…

• La réforme des statuts confédé-raux ? L’AGE du 7 juin 2012 n’a pas permis d’adopter la réforme attendue. Or il faut en modifier rapidement l’article 1 car «nous sommes dans l’obliga-tion d’être clairs sur ce que nous sommes pour entrer dans le champ du décompte de la représentativité syndicale en 2013. La CFE-CGC ne peut être que catégorielle, sinon elle disparaîtra !».

• Le Traité européen ? «Nous y sommes favorables» à la condition que le gou-vernement nous explique clairement les enjeux à respecter pour sauver les équi-libres budgétaires et la sauvegarde de la zone euro ! Reste que la CFE-CGC entend que la France conserve sa sou-veraineté et ne se voit pas imposée par l’extérieur des contraintes qui l’enfonce-raient dans la récession, et risqueraient de tuer la démocratie. Nous ne voulons pas assister à une succession de som-mets européens qui prétendent sauver l’euro toutes les semaines…

• Emploi : le patronat ne peut pas récla-mer systématiquement plus de moyens pour sauver les emplois sans partager la responsabilité des choix stratégiques dans l’entreprise. La première urgence est de définir une méthode de travail autour de toutes les négociations enga-gées en faveur du marché du travail. La CFE-CGC exhorte les partenaires so-ciaux à ne pas tout attendre du gou-vernement. Ils gèrent, par exemple, 750 000 logements sociaux, «à nous de dire ce que nous voulons en faire !».

rentrée sociale CFe-CGCpour un choc de confiance !

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La Lettre confédéralepublication de la Confédération française

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Directeur de la publication : Bernard Van Craeynest

Rédacteur en chef : Michel Ciesiolka

Assistantes : M. Texereau ; C. Escorza Impression : STIPA (Montreuil)

Commission paritaire : 1015 s 07570.

ISSN : 0753-0625

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N° 1293 > 21 septembre 2012

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23 septembre : F3, 5mn vers 11h30... et sur Youtube : http://bit.ly/RO1EgL

La CFE-CGC sur les antennes

tout sur l’élection tpe : http://bit.ly/tmXrZ4Facebook CFe-CGC : http://on.fb.me/rdgan9

↘ environnementMANQUE DE VISIONLa conférence environnementale des 14 et 15 a déçu la CFE-CGC. Elle attendait des perspectives favorables aux filières industrielles de l’énergie, des priorités de

↘ politique sociale

LA CROISÉE DES CHEMINSLe président de la République promet un dialogue social ouvert et multiplie les ren-dez-vous. Pour Bernard Van Craeynest, aux partenaires sociaux de se mettre d’accord sur l’assemblage de ces «pou-pées russes». Quant aux engagements de François Hollande pour 2017 : «on jugera sur pièce !». Les objectifs écono-miques et sociaux ne seront atteints que si le patronat accepte une gouvernance à laquelle les syndicats seraient associés. Les efforts demandés aux Français, no-tamment financiers, ne seront acceptés que «s’il y a un juste retour sur investis-sement». (BFM, 09.09.2012). Face au chômage, les négociations seront capi-tales et les partenaires sociaux mis «à la croisée des chemins», sinon «l’adap-tation au marché du travail» demandée par François Hollande sera «imposée de l’extérieur». Le président de la CFE-CGC appelle les uns et les autres à «sortir des postures syndicales» et à «démontrer la maturité des partenaires sociaux». (Ra-dio classique, 10.09.2012).

↘ emploiCALENDRIER CHARGÉLes négociations sur la sécurisation de l’emploi, réclamée par le gouvernement, vont se succéder à cadence forcée pour être terminée fin 2012. La CFE-CGC est prête, notamment pour faire du CDI une vraie «norme». Il faut rapidement fixer les priorités autour de sujets concrets : for-mation, GPEC, logement, mobilité, alter-nance, contrat de génération... sans tom-ber dans le travers de la «flexibilité» mais sans faire de «circonvolutions», explique Marie-Françoise Leflon (Le Nouvel Ob-servateur, 12.09.2012). Le rythme sera hebdomadaire : tous les jeudis pour la sé-curisation de l’emploi ; tous les vendredis pour les contrats de génération. La «re-cherche du compromis va peut-être nous permettre d’y arriver», estime la secré-taire nationale. (AEF, 17.09.2012). Pour autant, pas question de faire ça «ni à l’ar-raché, ni à la légère» (RFI, 14.09.2012).

Dans la continuité de ses travaux sur «la langue et le travail», la CFE-CGC suivra attentivement les tra-vaux du colloque de l’Institut scientifique de la communica-

tion (ISCC) du CNRS, le 14 novembre 2012 : «Communication et mondialisa-tion, la remise en cause du tout-anglais».

http://bit.ly/NXIayX

↘ espaceFUSION COHÉRENTEL’annonce de l’éventuelle fusion entre EADS et BAE Systems n’est pas surpre-nante pour la CFE-CGC de l’Aéronau-tique. «Ces discussions sont cohérentes» compte tenu des rééquilibrages néces-saires entre activités civiles et militaires dans le cadre de la mondialisation. Mais la fédération «veillera avant tout aux aspects industriels et leurs impacts sur l’emploi».

↘ psaAPPEL À HOLLANDECarole Couvert, au salon SPACE de Rennes le 11 septembre dernier, a eu l’opportunité de remettre au président de la République, de passage, une lettre de la Métallurgie CFE-CGC de Bretagne, l’exhortant à «faire entendre raison aux dirigeants du Groupe PSA» contre le plan social annoncé sur le site de Rennes.

↘ La posteRÉORGANISEz !Le rapport de Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT, préconise, entre autres, une réorganisation de la La Poste : c’est indispensable, estime la CFE-CGC, «vous ne pouvez pas mettre en concurrence continuellement, au sein de La Poste, une branche contre l’autre (...) la concurrence interne tue en partie La Poste». (France Info, 12.09.2012).

↘ sociétéSUICIDES AU TRAVAILLa CFE-CGC est signataire de l’appel du cabinet Technologia pour la création d’un Observatoire du suicide. Pour Bernard Sa-lengro y voit un des moyens de convaincre que «le suicide lié aux conditions de tra-vail n’est pas une affaire personnelle. (...) Il doit se produire une prise de conscience collective de ce phénomène, qui ne doit pas rester sous le boisseau».

www.observatoiresuicides.fr

↘ eDFLA CGT EN CORRECTIONNELLELa CFE-CGC est partie civile dans le dossier de détournements de fonds à la Caisse centrale des activités sociales (CCAS) d’EDF-GDF. Un renvoi en cor-rectionnelle vise la CGT. Sont mises en cause des subventions à la Fête de l’Hu-manité pour 1,12 millions d’euros et des emplois de complaisance pour plus de 560 000 euros... (AFP, 9.12.2012).

valorisation de nos ressources, la prise en compte de l’emploi... Elle n’a enten-du que l’annonce de la fermeture de la centrale de Fessenheim (quelle erreur !) et le refus de tout débat sur l’exploita-tion des hydrocarbures non convention-nels... La CFE-CGC constate : «L’emploi et le social sont les grands oubliés de la conférence environnementale !» (Cqué de presse, 17.09.2012).

↘ CadresINCERTITUDESPlus d’un tiers des entreprises ne sont pas certaines d’augmenter les salaires de leurs cadres en 2012, constate l’APEC. Marie-Françoise Leflon y voit «un vrai change-ment» tandis que «les parts de marché, les plans sociaux ne cessent de tomber», ce qui rend les cadres «peu optimistes». Or, souligne la présidente de l’APEC, la ré-munération, «c’est ce qui fait la fidélisation des cadres dans une entreprise».

www.apec.fr