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Chaîne par chaîne +• heure par heure, tous les programmes du vendredi 7 au jeudi 13 février ADDAM'5 FAMILY nuirait Gagnez des CD. DOSSIER: Lesdélkesdii ; V: : ; Génieouroiderarnaque? L'ETRANGE MONSIEUR VAN ROSSEM \ NoheenquéfetoBille dans son pusse

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Chaîne par chaîne +• heure par heure, tous les programmes du vendredi 7 au jeudi 13 février

ADDAM'5 FAMILY

nuiraitGagnez des CD.

DOSSIER:Lesdélkesdii

; V : : ; Génieouroiderarnaque?

L'ETRANGE MONSIEUR VAN ROSSEM\ NoheenquéfetoBille dans son pusse

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ENQUETE

En novembre dernier, Jean-Pierre Van Rossem était éludéputé avec plus de vingt-sept mille voix de préférence.

Anarchiste déclaré, ex-taulard, ex-camé, mais aussi licenciéen économie, écrivain et ex-milliardaire, ce gourou déchu

des marchés boursiers est un personnage aux multiplesfacettes. Depuis plus d'un an, un juge d'instruction

anversois tente de lui en ajouter une, la vraie peut-être...Celle d'escroc de haut vol.

JEAN-PIERRE VAN ROSSEMLE MYSTIFICATEURR IO DE JANEIRO, le 24

mars 1989. Il n'est quehuit heures du matin et,

déjà, le thermomètre affiche30° à l'ombre. Malgré cettechaleur oppressante, une acti-vité fébrile règne sur le circuitde Jacarepagua. Dans quel-ques heures, commencera icila plus prestigieuse des com-pétitions automobiles : lechampionnat du monde de For-mule 1.

Parmi les nouvelles écuriesqui participent aux préqualifica-tions de ce premier Grand Prix,le team « Onyx » retient parti-culièrement l'attention de lapresse. Ce ne sont pas vrai-ment les performances poten-tielles des bolides conduits parle Belge Bertrand Cachot et leSuédois Stephan Johanssonqui suscitent cet intérêt. Parcontre, la personnalité de leurprincipal sponsor, Jean-PierreVan Rossem, intrigue.

Dès le 25 mars, l'Anversoisa d'ailleurs droit à un portraiten manchette du « Monde » !Le très sérieux quotidien fran-çais le présente comme « lecommanditaire le plus origi-nal de la Formule 1 » et ra-conte... un véritable conte defées.

« Depuis 1979 » écrit GérardAlbouy, « le Britannique MikeEarle construisait des mono-places dans son petit atelierde Littlehampton, dans labanlieue de Londres. En1987, II a connu la consécra-tion en Formule 3000. Depuislors, le directeur de l'écurieOnyx rêvait de rejoindrel'élite. Il avait même recrutéAlan Jenkins, ingénieur res-ponsable de ia voitured'Alain Prost chez McLaren

8 taémoœtiipre £4^,3

en 1984 et 1985, pour lui con-cevoir sa première formule 1.Hélas! il n'avait pu réunir lebudget nécessaire en 1988.Mike Earle connaissait Ber-trand Gachot qu'il avait failliengager en formule 3000. (...)Quelques belles performan-ces l'ont persuadé qu'il étaitprêt pour débuter en F 1. Acondition de pouvoir appor-ter un budget important à sapremière écurie. »

« C'est en recherchant descommanditaires », poursuit« Le Monde », « que BertrandGachot a rencontré Jean-Pierre Van Rossem. Docteuren économie et mathémati-que, il consacre l'essentielde son temps, avec une ving-taine de ses compatriotes ex-perts en économétrie, scien-tifiques ou spécialistes de

A Nice, le détectiveVéneau : « Les propos deVan Rossem frisaient la

paranoïa »...

l'informatique, à la mise aupoint du Moneytron. Cesystème branché en perma-nence sur un téléscripteur del'agence Reuter est un mo-dèle économétrique compre-nant plusieurs centainesd'équations qui traduisentles conséquences prévisiblessur la Bourse américaine desévénements économiques,sociaux ou politiques dans lemonde. (...) Jean-Pierre VanRossem n'avait pas de bud-get pour Bertrand Gachot.Mais 11 avait mieux à lui pro-poser : lui permettre de pro-fiter de son invention pourfaire fructifier les capitaux del'écurie qui l'engagerait »...

Interrogé à l'époque par no-tre confrère français, MikeEarle confirme : « II me propo-sait de lui confier mon bud-get et me laissait entrevoirtrès rapidement un gainénorme. Pour pouvoir débu-ter en Formule 1, j'étais prêtà prendre un risque. En sep-tembre 1988, je lui ai donnédeux millions de dollars.Quatre semaines plus tard,j'avais 9,5 millions de dollars.A ce prix-là, je lui ai offerttout l'espace publicitaire deschâssis. Je crois que ce typeest génial. «

Mensonge...Génial? Jean-Pierre Van

Rossem l'est assurément. Eneffet, comme le révèle au-jourd'hui notre enquête, le ré-cit de l'investissement d'Onyxdans le Moneytron ne reposeque sur l'imagination fertile dudéputé-financier anversois.« En décembre 1988, j'ai bienrencontré Jean-Pierre Van

Jean-Pierre Van Rossem :marionnette oucomédien?

Rossem », explique BertrandGachot, « il a accepté desponsoriser Onyx, mais il n'ajamais été question d'inves-tir un seul franc dans son fa-meux Moneytron. »

Le pilote belge ne désire pasfaire d'autres commentaires,mais à Monaco nous avons re-trouvé son ancien manager,l'homme d'affaires italien, Luc-ciano Sechi. Celui-ci est nette-ment plus prolixe et dévoile ledessous des cartes : « Cettehistoire d'investissementd'Onyx dans le Moneytron,c'était bien évidemment de lafoutaise », explique Sechi,« mais que voulez-vous quenous fassions à l'époque?Van Rossem acceptait d'être,pour plusieurs millions de $,le principal sponsor de l'écu-rie. Alors, nous avons ac-cepté ses conditions. Celles-ci ne nous paraissaient pasexorbitantes : il voulait sim-plement que la presse soit in-formée comme il l'entendaitde son intervention dansOnyx. Il ne voulait pas appa-raître comme un sponsor or-dinaire... Nous, on ne s'estpas posé plus de questions. »

Contacté à Londres, l'ancienpatron d'Onyx, Mike Earle —qui n'a plus de raison d'êtreconciliant avec Van Rossem —nous confirme : « Mon équipen'a jamais injecté son budgetdans le Moneytron. C'est unmensonge. Van Rossem étaitun simple sponsor. »

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...Manipulationdes médias...

Au-delà de l'anecdote, la lé-gende de l'investissementd'Onyx dans le Moneytron estun très bon révélateur de l'undes mécanismes essentiels del'affaire Van Rossem : la mani-pulation des médias. En effet,à partir du formidable coup depub offert par « Le Monde », unnombre incroyable de titres —parfois très prestigieux... —vont tartiner sur les résultatsimpressionnants du « Money-tron ». Le sommet de la com-plaisance étant atteint en octo-bre 1989 par le magazineéconomique (!) français,« L'Expansion », qui consa-crera quatre pages au « der-nier génie financier dont onva parler » et aux « équationsen or de Jean-Pierre VanRossem »... (')

Mais, par ailleurs, très peude nos confrères rappellentavec précision le passé judi-ciaire du financier anversois.Une condamnation à dix-huitmois d'emprisonnement en oc-tobre 1970 pour faux en écri-ture, vol et escroquerie... dansle cadre d'une affaire d'em-prunt d'argent à une vingtaine(') : Depuis, le groupe de presse « L'Ex-pansion - a corrigé le tir Dans un arti-cle publié le 30 juin 1990 par PascalHenry, dans « La Vie française ». VanRossem est présenté comme un gé-nie... de l'= arnaque »...

de personnes où il est questionde chèques en bois (ndlr : soitprécisément, le schéma dedossier judiciaire actuel àcharge de Van Rossem...). Unecondamnation à deux ans enoctobre 1974 pour banque-route simple et frauduleuse à lasuite de détournements d'actifd'une société et une autrepeine de trois mois fermes pourescroquerie, à la mêmeépoque...

L'incroyable aventure de cetex-junkie-anticapitaliste-devenu-milliardaire est, il estvrai, beaucoup plus palpitante.Et partout, à peu de choseprès, on retrouve le même ré-cit : Van Rossem a mis au pointson premier modèle économé-trique en 1972. Son ambitioninitiale étant de servir la nation,il alla trouver le ministre des Af-faires économiques de l'épo-que, André Oleffe. Vêtu d'undrap blanc, pieds nus, il an-nonça la mauvaise nouvelle aupoliticien médusé : « En 1973,il y aura une grande criseéconomique et plus de300.000 chômeurs. » Troppeu intelligent pour compren-dre, Oleffe fit mine de ne rienentendre et Van Rossem dé-goûté par tant de bêtise décidaalors de mettre sa science àson propre service. Plutôt quede prévoir l'évolution de don-nées macro-économiques telsle chômage et l'inflation, il al-lait maîtriser l'irrationnel desmarchés boursiers « devenir

milliardaire en dollars et sevenger de cette société quiadore l'argent. »

En 1982, son premier mo-dèle boursier est prêt et grâceaux 20 mil/ions de dollars quelui confie un industriel flamand,Van Rossem fait un premiertest en grandeur nature. Il perdtout. Mais son mécène a con-fiance en lui et joue encore 12millions de $ en 1985. Lors dece second essai, la perte n 'estque... de deux millions de $.Deux ans plus tard, enfin, c'estcarrément la baraka!

A en croire la biographe (ouhagiographe ?) du gourou an-versois, /'ex-journaliste du« Soir » Martine VandenDriessche, Van Rossem vientalors d'arriver « à la formula-tion mathématique du non-rationnel » et « dès ce mo-ment, II est sûr qu'il est toutà fait dans le bon, qu'il ne vaplus perdre, même s'il n'estpas encore sûr de battre lemarché. Il lui faut sept moispour convaincre son géné-reux donateur de tenter, unefois encore, l'expérience. Audébut 1987, II cède enfin. Etlui donne 26 millions de dol-lars à gérer. Il ne le regretterapas : au bout de trois mois,Jean-Pierre Van Rossemvient lui annoncer 60 % deprofits! (...). A la fin du moisde septembre, lors de labaisse enregistrée par labourse de New York, ilachète "assezloin". Banco :H gagne 1SO millions de dol-lars. »

Conclusion de notre con-sœur : « l'industriel fortuné,aujourd'hui, n'est pas peufier d'avoir osé, le premier,prendre des risques. Il a re-mis 50 millions de $ sur la ta-ble. Il en a parlé à ses amis,à des relations d'affaires, quitoutes aujourd'hui confient lagestion de leur fortune à Mo-neytron. ' (z)

,*• ffccloFQ fionsinvérifiables

Une belle histoire en vérité,mais dont ta crédibilité ne sem-ble pas très grande. Ainsi lors-que nous demandons à Mar-tine Vanden Driessche quel-ques précisions sur l'identité etles activités de ce fameux in-dustriel qui a financé si géné-reusement les premiers pas deVan Rossem en risquant quel-ques dizaines de millions de $,(2} : Martine Vanden Driessche, -L'An-versois», Editions Marabout, 1990.

celle-ci nous répond : « J'en aiune vague idée, je crois avoirvu le fils de ce type chez Mo-neytron, mais en réalité, je nesais pas de qui il s'agit... »Par ailleurs, Van Rossem lui-même ne nous donne guère deprécisions sur ce généreux mé-cène : « II désire garderl'anonymat parce qu'il aplacé chez moi de l'argentnon déclaré... La justice a re-trouvé cette personne et bienentendu, elle dément avoirretiré un quelconque profitde Moneytron... »

Dans le dossier Van Ros-sem, tout est ainsi à l'avenant.Les choses les plus folles sontrepercutées, mais lorsque l'onprend le temps de vérifier, lespreuves manquent toujours.D'ailleurs, aujourd'hui, plu-sieurs observateurs se deman-dent même si tout le reste dela légende « Van Rossem » —le drap blanc, etc. — n'est pasqu'un emballage masquantl'une des plus grosses escro-queries de l'après-guerre.Nous avons déjà vu ce qu'il fal-lait penser de I affaire Onyx; leparquet d'Anvers, lui, met car-rément en doute jusqu'à la réa-lité même du fonctionnementde « Moneytron »! C'est ce quiressort en tout cas d'un com-muniqué officiel diffusé en dé-cembre 1990 : « La justice nedispose d'aucun élément depreuve qu'un seul franc con-fié à Jean-Pierre Van Rossemait été placé en bourse oùque ce soit dans le monde. »

« Or », nous explique unbrooker américain en poste àBruxelles, « si Van Rossemavait fait réellement des opé-rations en bourse, il pourraitle prouver aisément. En effet,pour passer des ordresd'achats et de ventes à laBourse de New York, commeil dit l'avoir fait, Van Rossema dû se servir d'un intermé-diaire financier qui y a accès.Et, dans tous les cas, desbordereaux sont délivrésmentionnant chaque opéra-tion effectuée... »

Réponse du gourou : * Cen'est pas si simple. Les tran-sactions financières que j'aipassées se faisaient par l'in-termédiaire d'une fiduciairesuisse dans laquelle je déte-nais une participation mino-ritaire. Lorsque j'ai été ar-rêté, il y a plus d'un an, cettefiduciaire a mis la main surmes comptes afin que jene divulgue pas son nom et

Suite page 10 >

télémoustiiroe 9

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ENQUETESuite de la page 9

certaines opérations danslesquelles elle est engagée.Si je veux récupérer mon ar-gent, je dois donc metaire... » Cqfd...

L'enquête d'un privé« J'ai une bonne et une

mauvaise nouvelle. Labonne, c'est qu'il y a un ca-pitaliste de moins sur la terre.La mauvaise, c'est que c'estmoi ». C'est ainsi, on s'en sou-vient, qu'en juin 1990, Jean-

sa déconfiture financière. Au-delà de cette médiatique bou-tade, le gourou anversois expli-quait longuement à la presse

d'une somme de 362 millionsde dollars par deux brookersaméricains, les dénommésGarry Davies et John Sutcliff.Selon Van Rossem, ces per-sonnes tui avaient été délé-guées par la société de cour-tage new-yorkaise « PrudentialBâche » et lui avaient proposéune affaire qui devait lui rap-porter quelque 80 % d'intérêtsen trois à six mois. Le financierbelge aurait ainsi investi envi-ron 250 millions de dollars pro-venant de ses clients, le reste

nelle. D'après ses déclarations,Van Rossem disposait enfonds propres des capitauxpour couvrir un éventuel échecde cette affaire, mais malheu-reusement au moment où il acompris qu'il ne reverraiî ja-

décédée. Etant marié sanscontrat, la moitié de sa fortuneétait dès lors bloquée, ce qui aprovoqué son krach...

Dans un premier temps, laplupart des investisseurs deVan Rossem ont cru à sabonne foi. Certains, comme ungestionnaire de fortune stras-bourgeois, Y.C. — agissant àl'époque au nom de dix autresinvestisseurs français et belges— ont été jusqu'à payer trèscher un détective privé fran-çais, Michel Véneau, pour ve-nir en aide au financier anver-sois en déroute. Nous l'avonsrencontré à Nice.

« J'ai commencé mon en-quête sur base du témoi- 'gnage de mon client qui pen- <sait que Van Rossem avait <vraiment été escroqué parDavis et Sutcliff », confirmeVéneau- « Je devais donc les <

restituer tous les fonds qu'ils tavaient spoliés au financier <

PRUOEMTAL-BACHE 100 QoU Su NM* Yo*. N.Y. 10»Securitte*

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6 D*l* March 20 1990

B. P*nan wtw M* 1*ft*l «rgr*ture lof PrudcntU-Sachc V. SCÎC2BKIO9. InvMton CenuMny rBerwtnted by Oient Pool Mowynron

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Signature 1er PruainUBi-HRcric Eigniijru guacinlo' part? [noltryj Stanilurt Clunl

L'un des faux contrats « Prudential Bâche » retrouvépar les enquêteurs...

belge. Le 18 août 1990, j'ai nous devions retrouver larencontré Van Rossem à trace de Davies, né en 1955,'hôtel Sheraton de Bruxel- de race noire, au sein de Pru-es. Dès ce moment, je me dential Bâche à New York,suis mis à douter de sa Certes, il y a bien un Davies,aonne foi. En effet, ses pro- né en 1951 , de race noire, quiDOS frisaient la paranoïa. On travaille à la filiale de Vins-sst allé de la CIA à la Loge land de cette société de cour-3 2, de la Loge P 2 au contre- tage, mais cette personne n'aespionnage français et de là jamais quitté les Etats-Unis. »i la sûreté belge... Tout cela « Tout le reste des déclara-jour ne rien dire. D'autre tions du financier belge est3art, Van Rossem démentait du même tonneau », com-tes évidences. Simplement, mente encore Véneau. « Ainsi,e versement de l'argent de Van Rossem a parlé de lanés clients sur certains de fuite de ses capitaux en di-»es comptes, il le niait. Alors rection d'une société Pacificlue ceux-ci savaient perti- Financial Service à Curaçao,lemment bien sur quels Or, mon enquête révèle queomptes, ils avaient donné cette société est en liquida-les ordres de virement! » tion depuis février 1988, soit« Ensuite », poursuit Vé- deux ans avant les premiers

eau. « nous avons vérifié les versements de mes clients. »léclarations de Van Rossem « Par ailleurs », affirme en-

cockers, qui l'auraient es- « nous avons identifié desroqué. Selon ses dires, différents comptes en ban-

que personnels de Van Ros-

l'UBS de Genève, la BNPLuxembourg, au Crédit Lyon-nais de Hulst, à la Bankame-rica International de NewYork, etc. Ainsi, notre en-

vre la trace de l'argent investipar mes clients. On constatetoujours le même phéno-mène : il n'y a pas de traced'investissement. Soit l'ar-gent est retiré en espècequelques heures après le ver-sement par Van Rossem lui-même ou l'un de ses por-

du compte « Moneytron » àGenève sur un compte per-sonnel de VR, par exemple,au Luxembourg... *

Drôles de pratiquesCela dit, les pratiques du

détective Véneau semblentpour le moins douteuses. « Mamission est très claire »,explique-t-il notamment, «jedois récupérer un montant de53 millions de S investi parmes clients chez Van Ros-sem. C'est là mon seul objec-tif et s'il le faut, certaines

paieront l'addition. »Plus clairement, Michel Vé-

tité de plusieurs personnalitésde l'industrie et de la financeen Belgique qui ont confié desmillions de dollars à Jean-

ment, ces personnes font toutpour ne pas apparaître dans cedossier et Véneau ne fait riend'autre que de proposer de je-ter leurs contrats d'investisse-ment en pâture, s'il n'y a pasrapidement un opportun rachatde certaines créances... « Cesgrosses fortunes ont beau-coup d'argent à justifier, dessommes qui donnent dansles banques et qui avec lestaux faramineux offerts parVan Rossem pouvaient trou-ver une raison d'être », com-mente Véneau. * Or », ajoute ledétective, « lorsque l'on fait unplacement de 5 millions de $et qu'après quelques semai-nes, on en a huit ou dix. C'estbien pratique pour blanchircertaines rentrées provenantde commerces illicites quis'opèrent notamment... dansle milieu agricole. Par exem-ple, les profits engrangésavec le trafic d'hormones... »

Commerces illicites, traficd'hormones? Cette piste de

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blanchiment d'argent salen'est pas écartée par la PJd'Anvers qui a en charge l'af-faire Van Rossem. A la base deces soupçons, toujours lemême constat : on ne trouveaucune trace des placementsen bourse de Van Rossem. Parcontre, apparaissent bien desinvestissements massifs — pardizaines de millions de dollars,dès 1988 — d'une puissantefamille d'Oostrozebeek (Flan-dre occidentale) proche duBoerenbond... et mouilléejusqu'au cou dans un récenttrafic d'hormones. Y a-t-il eudes contrats fictifs visant à la-ver l'origine de certains fonds?

La question vaut égalementdu côté francophone du pays.Ainsi, les hommes du commis-saire Van Aechter ont dansleur ligne de mire un industrielbruxellois qui, lors de l'arresta-tion de Van Rossem, en juin1990, a fait des pieds et desmains auprès d'autres investis-seurs pour... qu'aucune plaintene soit déposée contre le gou-rou anversois. Fait bizarre :Jean-Pierre Van Rossem, cetindustriel et un ancien banquierqui jouait les rabatteurs de pi-geons pour Van Rossem... uti-lisent les services du mêmeavocat bruxellois.

...ou comédien?Si dans l'hypothèse du blan-

chiment d'argent, Van Rossemn'est qu'une marionnette ac-tionnée par des hommes d'af-faires véreux, il n'en reste pasmoins un génie de la mystifica-tion pour dP autres de ses inves-tisseurs. Ainsi, nous avons re-trouvé la trace d'un financiertout ce qu'il y a de sérieux qui,en mars 1990, a investi plu-sieurs dizaines de millions defrancs dans des contrats •• Pru-dential Bâche » proposés par legourou.

« Van Rossem m'avait étérecommandé par certainespersonnes dans la haute fi-nance belge », explique cethomme d'affaires. Il m'a pro-posé une opération portantsur 1 million de dollars de-vant rapporter 36 % d'inté-rêts en 150 jours. Pour mapart, je traitais uniquementavec lui, mais d'après ses ex-plications, mon argent devaitêtre mis dans un pool d'inves-tissement auprès de la so-ciété « Prudential Bâche », àNew York. Il s'agissait selonlui d'une affaire de prêt à untaux usuraire à d'autresclients de Prudential Bâche

ruinés par des opérationsmalheureuses sur le marchédes options. »

Problème de taille : la so-ciété « Prudential Bâche » —dont il faut signaler qu'elle estembarquée dans plusieurs pro-cédures judiciaires aux Etats-Unis avec des clients mécon-tents — dément avoir conclude telles opérations avec VanRossem. « Tout au plus, y a-t-il eu un contact d'informa-tion avec cette personne »,admet un membre de « Pru-dential Bâche ».

Autre point qui ne plaide dé-cidément pas en faveur de labonne foi de l'« Anversois » :les contrats « Prudential Bâ-che » retrouvés par la police ju-diciaire et qui font état des tran-sactions de Van Rossem avecla société de courtage améri-caine... sont des faux grossiersimprimés sur du papier fabri-qué en Belgique...

Le miroir de la tupidUé« Si vous publiez mon nom

dans Télémoustique, je fais

Dominique Schwartz :« Certains dénoncent

le miroirde leur cupidité ».

un référé pour interdire lasortie de votre publication.De toute façon, votre en-quête ne donnera aucun ré-sultat. Vous ne trouverez au-cune preuve. De plus, vousprenez des risques en sensdivers. » Ces propos nous ontété tenus par une grosse for-tune belge concernée par ledossier Van Rossem. Ils illus-trent à merveille le climat danslequel se déroule l'affaire.Qu'ils aient été complicesd'opérations troubles ou sim-

plement des naïfs, la plupartdes acteurs du scandale veu-lent rester dans l'ombre.

Au bout de multiples démar-ches, nous avons cependanttrouvé un homme d'affairesbelge voulant bien évoquer ou-vertement ses investissementsdans le Moneytron. DominiqueSchwartz, en l'occurrence, di-rige une dizaine de sociétésdans le secteur de la commu-nication et de l'édition. C'est enquelque sorte une victime de la« légende Onyx ».

« Jusqu'il y a peu »,explique-t-il, « je dirigeais Ra-cing Business, une sociétérassemblant des fonds pourfinancer la carrière de spor-tifs belges. Parmi ceux-ci, ily avait le pilote de rallyes au-tomobiles, Pascal Gaban. En1989, nous devions essuyerun coup dur avec le retrait denotre principal sponsor.Nous avions entendu parlerde l'investissement de Ber-trand Gachot dans le Money-tron et, afin de sauver notresaison, nous sommes allésdemander à Van Rossem s'ilpouvait faire quelque chosepour nous. Nous disposionsalors de quelques millionsqui représentaient le tiersd'une saison complète dechampionnat du monde derallyes. »

« Van Rossem nous a expli-qué comment il procédait »,continue Schwartz. « II nousparlait de réseaux informati-ques hyperperformants etd'investissements à contre-courant. Ainsi, sa théorieétait que si le cuivre était auplus bas, il fallait en acheterun maximum. Mais pour quecela puisse marcher, il fallaitinvestir des milliards et desmilliards. Néanmoins, il re-groupait les mises de diffé-rents investisseurs et, dèslors, nous pouvions entrerdans le système avec nosmillions. Nous avons signéun contrat portant sur le tri-plement de notre investisse-ment en un mots et demi ! »

« Tout cela était entouréd'un certain mystère », pour-suit Schwartz. « On ne devaitpas donner immédiatementl'argent. Van Rossem devaitnous appeler à un momentoù un autre et là nous de-vions sauter dans notre voi-ture pour aller à Anvers avecnos liasses de billets. C'estce qui s'est passé un matin àl'aube. Je me suis rendudans ses bureaux de la Des-guinlei et j'ai déposé l'argent

sur une table. En tout, cela apeut-être duré trente secon-des. C'était complètementsurréaliste. Les collabora-teurs de Van Rossem necomptaient même plus lesbillets. Ils mesuraient despiles... •

« En 1989, nous avons belet bien triplé notre investis-sement chez Van Rossem »,continue Schwartz. « En con-séquence, l'année suivante,nous avons misé encoreplus. Une nouvelle fois, lasaison de Gaban reposait surle Moneytron. Mais, cettefois, Van Rossem n'a pas res-pecté le contrat. Tout auplus, avec des mois de re-tard, avons-nous récupérénotre mise de départ. Maisdes frais avaient été engagéspour les courses de Gabanen fonction des bénéfices es-pérés... Une véritable catas-trophe. La saison de mon pi-lote était compromise. Soncrédit auprès de ses parte-naires l'était aussi et au-jourd'hui Gaban a encore dumal à retrouver un volant à lahauteur de son talent. »

Cependant, Schwartz neveut pas crier avec les loups :« J'ai joué et j'ai perdu. Je neporterai pas plainte contreVan Rossem. Ceux qui le fontaujourd'hui sont des hypocri-tes. Quand on met de l'ar-gent dans le Moneytron, onsait que c'est pas "clean" etsi l'on poursuit Van Rossem,il faudrait mettre dans lemême panier tous ceux quil'ont poussé encore plus loinqu'il ne l'imaginait lui-même.Son système ressemblait unpeu à un énorme jeu del'avion, mais tout le monde afermé les yeux tant que celamarchait. C'était la ruée versl'or. L'hystérie. Aujourd'huique le filon est épuisé, cer-tains dénoncent... le miroirde leur cupidité. » fl

Michel Bouffioux.

Cette enquête est le fruitd'une collaboration jounalis-tique entre Gérard Rogge(RTBF) et Michel Bouffioux(Télémoustique). Version té-lévisée, avec d'autres révéla-tions encore, dans :

AU NOM DE LA LOIMERCREDI 12

RTBF 1

télémousticpie 11