L'Etat Et La Société - Philosophie Morale Et Politique

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    LETAT ET LA SOCIETEPHILOSOPHIE MORALE ET POLITIQUE

    PROFESSEUR : ALEXANDRE MARTIN

    [email protected]

    Mercredi 25 Septembre 2013 Mercredi 2 Octobre 2013

    Mercredi 9 Octobre 2013

    Mercredi 16 Octobre 2013 Mercredi 23 Octobre 2013 Mercredi 6 Novembre 2013 Mercredi 13 Novembre 2013 Mercredi 20 Novembre 2013 Mercredi 27 Novembre 2013 Mercredi 4 Dcembre 2013 Mercredi 11 Dcembre 2013 Mercredi 18 Dcembre 2013

    MERCREDI 25 SEPTEMBRE 2013

    HANNAH ARENDT CONDITION DE LHOMME MODERNE (1961)

    INTRODUCTION

    Chez les grecs le mot socit nexiste pas. Cela ne signifie pas que les grecs nont pas pens la

    communaut. On retrouve le principe de communaut chez les grecs mais ils naccordent strictementaucune importance au mot de socit. La question qui se pose est comment se fait-il que les grecsnaccordent aucune importance au concept de socit linverse pourquoi les modernes conoivent-

    ils la socit comme un lieu dpanouissementpour lHomme.

    Le concept de socit apparait au XVIIe sicle par deux grands auteurs :

    Hobbes que lon considre comme linitiateur du libralisme (Le Lviathan, 1651). A cettepoque la socit est dtermine comme au service de lHomme.

    .

    La politique cest lactivit politique, le politique cest lHomme politique (ex: Max Weber).

    On a tendance voir aujourdhui dans la politique plus un pouvoir dasservissement que

    dpanouissement. La politique serait une sphre dasservissement alors que la socit est un lieu

    dpanouissement.

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    Hayek considre que la socit est bien lespace de ralisation de lHomme. Hannah Arendt considre

    que cest au XVIIe sicle que sest dvelopp le droit moderne. La modernit tire son essence du

    christianisme (Hegel).

    Problmatique : Comment se fait-il que les grecs naccordent aucune importance au concept

    socit ? De quoi la socit est-elle le symptme ?

    LES QUATRE AXES DARENDT

    La force dun commentaire de texte est de savoir qui sadresse le texte

    La Condition de lHomme Moderneest prcde dune trilogie importante qui sappelle Les Originesdu Totalitarisme. Dans lordre historique les grands typologues sontAristote (Les Politiques),Montesquieu (LEsprit des Lois), Tocqueville (De la Dmocratie en Amrique) et Hannah Arendt (LesOrigines du Totalitarisme). Laboutissement de Les Origines du Totalitarisme est appel par Arendt Lacrise de la Politique/du vivre-ensemble.

    Daprs Arendt, les Hommes aprs le totalitarisme sont dans lincapacit de construire

    un monde commun.

    ACTION, PLURALITE, APPARAITRE, PARLER

    Ce sont les 4 axes les plus importants dvelopps par Arendt

    ACTION

    Nous sommes dsormais confronts lincapacit pour les hommes de construire un monde

    commun. Elle pense que lHomme est dsormais incapable dagir (Action). Hannah Arendt est uneKantienne. Pour Kant tre libre cest entam un nouveau commencement, briser la chane causale.

    Lorsquon voit le mot agir chez Arendt cela signifie chez elle initier un nouveau commencement . Lagrande ide dArendt cest que la prsence dautrui permet la transcendalit de laction.

    PLURALITE

    La force du systme totalitaire a t disoler les Hommes les uns des autres. Hitler en touffant

    le corps social pour touffer laction. Chez Arendt laction et le langage vont ensemble.

    PARLER

    Levinas, Totalit et Infini. Il met en avant le concept de totalit. La totalit explique en partielavnement du nazisme. Levinas va essayer de substituer au concept de totalit, un concept dInfini.

    La question va tre : comment quitter la totalit et accder laltrit de lautre? . La parole delautre devient la fois ce par qui il mapparait et ce par quoi il mchappe. La parole cest la fois ce

    grce quoi lautre apparait, mais se dvoilant il schappe vers un infini qui mchappe.

    Chez Arendt la parole ne dsigne pas le fait de parler mais comme moyen dapparaitre et moyen de

    retrait.

    APPARAITRE

    Apparaitre nest pas physique, cest apparaitre dans sa singularit.

    La question dArendt est simple: Comment de nouveau construire un monde commun ? ,

    Comment crer de nouveau du vivre-ensemble ? .

    Heidegger Kant et la Mtaphysique

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    Arendt va utiliser la mthode transcendantale. Le transcendantale consiste recherche les conditionsde possibilit de lexprience du monde. On retrouve cette mthode chez Heidegger. Lexistential cest

    les conditions de mon existence. Pour Heidegger la question est quest-ce qui rend possible telexistence . Heidegger est un phnomnologue qui considre que la chose en soi se rduit auphnomne. Cf. : Walter Biemel Le Concept de Monde chez Heidegger

    Hannah Arendt part la recherche des existentiaux qui vont dsormais rendre possible le vivreensemble. Le systme totalitaire a atrophi la possibilit de laction (pluralit, apparaitre, parler,

    action). Elle va en trouver 3 : le travail, luvre, laction.

    LE CONCEPT DE SOCIETE

    Hannah Arendt considre donc quaprs les origines du totalitarisme que nous serions rentrs dans la

    crise du vivre-ensemble. Lun des symptmes de cette crise du vivre-ensembleest la socit.

    Arendt au Chapitre 2 de La Condition de lHomme Modernevoit dans le concept de socit 2lments :

    La socit cest le symptme, cad la manifestation de la crise du vivre-ensemble. Arendt a unevision pjorative de la socit, cest la maladie de lHomme Moderne.

    Le Concept de socit nest pas un concept qui va de soi. Ce que nous considrons comme unconcept vident et naturel, est en ralit un concept qui a une histoire. Or si ce concept a unehistoire il faut alors pouvoir en faire la gnalogie.

    Arendt sinscrit dans la traditiondes critiques de la rationalit moderne et lun de ces critiquesauxquels elle fait souvent rfrence est Max Weber (sociologue allemand, Le savant et le politique). Sitout devient un instrument pour tout, lhomme devient un instrument pour quelque chose. Cest uneanalyse que lon retrouve dans la confrence LEssence de la Technique (Essais et Confrence).Cest dans cette confrence que Heidegger dploie le concept darraisonnement. Autrement dit, la

    mtaphysique occidentale serait dans sa totalit, motiv par larraisonnement (contrler, dominer) durel dont lHomme ferait parti. Dans une certaine manire on peut mme parler dun humanisme

    Heideggrien. Le sommet de cet arraisonnement cest la socit.

    La socit cest la sphre l intrieure de laquelle lHomme serait considr comme un tre norm, un

    tre au comportement normal (une norme, une norme de comportement). Pour Arendt lorsquoncroit faire quelque chose librement, on vous considre comme un tre dont nous pouvons anticiper lecomportement. Au XVIIe sicle on a lmergence dun concept de vie quArendt voit, il y a unemutation anthropologique dont lun des principaux symptmes est la modification du concept de vie.

    Ce que reprsente la socit pour Arendt cest leffacement dunediffrence entre 2 concepts de vie surlaquelle la philosophie politique grecque avait conu la cit. Autrement dit, Aristote possde 2 termes

    pour un mme concept : la vie(biosetzo). Ce qui caractrise la modernit et lanthropologie de lamodernit cest que nous navons plus qu1 seul mot. Nous serions passs d1 concept 2 sens, 1concept 1 mot et 1 sens. Arendt voit dans cet effacement lexplication de la crise du vivre-ensemble.

    ZOE

    Arendt va simplifier Aristote en considrant que lorsquAristote parle du concept dezoil fait mentionde lentretien des notions biologiques humaines. Or pour Aristote le lieu o lon entretien ces notions

    biologiques nest autre que le foyer(OikiaEconomie). Cela donnera naissance 2 activits :

    La bonne chrmatistiquequi est la manire dont le chef de foyer entretient le foyer parlaccumulation et la cration de richesse.

    La mauvaise chrmatistiquelorsquon accumule la richesse pour accumuler de la richesse

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    BIOS

    On parle souvent de BIOS POLITICOS LOGON. Cest ce sens-l qui va tre altr par la modernit.Pour Aristote Bios signifie la vie proprement humaine, cad la vie qui distingue lhomme des autres

    espces. Or lHomme pour Aristote ne ralise son entlchie(=sa perfection, lactualisation compltede ses puissances) que dans le monde politique. Aristote peut affirmer que la POLIS constitue lasphre dactualisation des comptences spcifiquement humaines car cest le seul endroit o lHommeparle et le seul endroit o lHomme est lgal des autres.Pour que lHomme devienne vritablementhumain il doit sortir du foyer et doit sortir des seules considrations biologiques. Le pauvre ne peutpas tre un BIOS POLITICOS LOGON, seul le propritaire.

    Autrement dit, la pense grecque est structure par une sparation radicale entre le domaine priv et ledomaine public.

    En ce sens, les grecs nattachaient quasiment aucune importance aux relations socio-conomiques.Platon voque le fait que les Hommes se sociabilisent cause de leur incapacit satisfaire leursbesoins naturels. Cest dans ce sens que Platon fait pour la premire fois la division du travail. LesHommes ntant pas capables de satisfaire tous leurs besoins, ils sont obligs de diviser et de rpartir

    les tches et chaque individu va adopter le rle qui lui convient le mot : cest une divisionqualitativedu travail. Pour les Grecs le vritable lieu de laction qui tait structur par la parole taitla sphre publique.

    Au XVIIe sicle avec la modernit et la philosophie mdival.

    1. La diffrence entre le domaine priv et le domaine public sest dfinitivement abolie au profitde lmergence de la socit.

    2.

    La Philosophie Thomiste (Thomas dAquin) incarne dun point de vue hermneutique

    lmergence du monde moderne et de limportance accord la socit.

    MERCREDI 2 OCTOBRE 2013

    Anna Arendt appelle la socit comme un concept hybride avec dune part le domaine priv et dautre

    part le domaine public. Platon et Aristote considrent le terme priv au sens dtre priv de quelque

    chose. Dans la philosophie grecque le priv a un sens pjoratif (priv de son humanit).

    Lentlchie pour lhomme cest le fait pour lhomme de se raliser parfaitement, compltement, pour

    Aristote cest le moment o lhomme atteint son humanit. Or lHomme natteint son humanit qulintrieur du milieu politique car ce qui caractrise lhomme par rapport aux animaux cest la parole etcest dans le domaine politique que la parole sexerce le plus. Daprs Anna Arendt, pour que lhomme

    atteigne lhumanit il fallait quil sarrache du foyer, de ses dterminations zoologiques.

    Il y a pour Arendt et les grecs une diffrence radicale, un abyme entre les 2 domaines privs et enpublic. Cependant au XVIIe sicle Hobbes et Locke permettent la diminution du foss entre cesdomaines, on repense alors ltat partir du social. Anna Arendt dcle lavnement social danslavnement du Thomiste (Thomas dAquin) puisquon a traduit lexpression BIOS POLITICON par

    Animal Social. On commence induire psychologiquement une quivalence entre 2 termes : politiqueet social. Ce quelle voit cest la manire dont lessence de la politique est repense par rapport lavnement du domaine du social.

    Malgr le fait que nous soyons sortis du totalitarisme, Arendt pense que les socits post-totalitairessont encore marques par les socits totalitaires. Les chanes politiques du totalitarisme nont pas

    encore t enleves. Cest caractris par une idologie dominante que ce soit dans le nazisme (nature)

    et le stalinisme (lhistoire).

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    Si Arendt ne cite pas du tout Nietzsche il y a cependant des points communs entre les 2 auteurs surcertains concepts comme celui de monde. Dans nos esprits il faut que lon puisse faire la diffrenceentre la socit et le monde, il ny a pas plus oppos que a. Dans notreesprit il faut imprativementque vous opposiezsocit et monde. Nietzsche et Arendt sont en commun sur ce sujet. Ce conceptquils rintroduisent tous les deux est le concept de lapparaitrede lapparence. Cest ce qui fait quelennemi intime de ces 2 philosophes est Platon et de ce fait Arendt fait jouer Platon contre Aristote (le

    dernier en sort en vainqueur). Ce sont tous les deux des perspectivistes, ce sont tous les deuxphilosophes de la perspective.

    Lart cest la vertu, cest le pouvoir des hommes meilleurs. Pour Aristote le meilleur rgime possible

    cest lAristocratie. Que ce soit Nietzsche ou Arendt les deux considrent que cette socit ne permetpas lavnement dhommes meilleurs et quil sagit dune socit de conformisme social. Lorsque

    Nietzsche critique le socialisme et Arendt le communisme ils parlent dune crise de lart, une crise de

    lhomme meilleur (P.91 Quest-ce que la Politique, Arendt).

    Ce qui tait au dpart des proccupations qui navaient trait quau domaine priv deviennent alors desoccupations qui apparaissent dans le domaine public. Dans la philosophie grecque le foyer servait

    lentretien de nos ncessits vitales. La socit peut tre dfinit comme le lieu public lintrieurduquel les besoins zoologiques font lobjet dune gestion collective et de ce quArendt appellera uneadministration mnagre . Une administration mnagre qui va notamment donner naissance 2nouvelles sciences :

    La science du comportement La science de lconomie politique

    Il y a videmment dans lexpression conomie politique une contradiction dans les termes. Ce qui anous Homme Moderne nous parait comme vident pour Anna Arendt la fusion de ces 2 termes est unrsultat historique. Lconomie tait le foyer du domaine du priv, la politique tait du domaine publicet lconomie politique reprsente donc la fusion du priv et du public. Adam Smith va rcuprer un

    principe trs intressant de main invisible. Lconomie politiquepense quil est possible de prvoir lecomportement humain et cest pour a que lavnement des sciences du comportement apprhendelhomme non plus comme un tre capable dinitiativemais dont les comportements peuvent treanticips. A partir du moment o on postule lanticipation du comportement cela signifie que lon nevous considre plus comme des tres part entire. Cest--dire que lavnement de la socit induitune mutation anthropologique en vertu de laquelle on ne considre plus lhomme comme unesingularit existentiellemais comme un spcimen remplaable du genre humain. Ditautrement dans la socit il ny a plus rien qui nous distingue les uns des autres.

    Dans ce sens, partir du moment o tous les hommes sont remplaables on ne peut plus crer duvivre-ensemble. Si on est entr dans une crise politique, on serait entr dans une mutation de lapolitiquepour Anna Arendt : la bureaucratie quelle appelle un pouvoir anonyme. Nous serions

    passs dun pouvoir personnel, celui des meilleurs (aristocratie) un pouvoir impersonnel anonyme,bureaucratique, tutlaire.

    Ce qui tait donc rserv au domaine priv (le pre qui gouverne par la violence) ressurgit dans ledomaine public : la manire de gouverner violente devient celle de lEtat. Cequi caractrise lessocits post-totalitaires cest le fait que dsormais le systme bureaucratique gouverne par uneviolence silencieuse. Cest le fait que dsormais la socit impose des normes de comportement quinont quune seule fonction: entretenir le processus vital. Cest en ce sens-l que les socits post-totalitaires ractivent les schmes des socits totalitaires.

    Les normes respectives du stalinisme et du nazisme taient lhistoire et la nature. Il savre que les

    socits post-totalitaires portent elle-aussi une norme absolue qui emporte toutes les autres : la vie.Dans le terme de vie Arendt ny range pas le BIOSmais uniquement le ZOE, uniquement ce quiattrait aux ncessits vitales. Quel type dorganisation sociale faut-il mettre en place pour parvenir

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    la conservation et la perptuation de la vie ? Cela va tre la mise en place de nouvellesorganisations dutravail. Ici malgr la distance critique quArendt entretient avec Marc, il nen restepas moins quelle est lhritire philosophique de la tradition Hglien-Marxiste qui voit danslmergence des socits ouvrires anglaises du dbut XVIIIe sicle: la disparition de lhumanit. Cessocits industrielles anglaises se caractrisent toutes par lavnement de lorganisation du travail, la

    division quantitative du travail. On distingue habituellement 2 types de division du travail :

    Chez Platon (livre II, La Rpublique) qui sinterroge sur la raison pour laquelle les hommesentrent en communaut parce quils sont dans lincapacit de satisfaire seul la diversit de

    leurs besoins. Platon se pose la question de la meilleure rpartition du travail et pour lui lameilleure rpartition est de distribuer le travail celui qui a les qualits naturelles poureffectuer ce travail et sera dtermin le faire. Cest ce que lon peut appeler la divisionqualitative du travail.

    A partir du XVIIIe sicle, nous assistons une mutation de cette organisation puisque ce querecherche le nouveau systme conomique cest laugmentation de la productivit. Le terme de

    productivit est explicitement cit par Anna Arendt. En conomie ce qui caractrise laproductivit cest la production sur le temps de travail. Toute la question du systme

    capitaliste cest donc la recherche de laugmentation de la productivit et il a fallu mettre enplace une nouvelle division du travail quantitative. On va diviser le travail en tchesmultiples qui se caractrisent par leur extrme simplicit dexcution. On bascule du conceptde travail au concept de tche. Plus une tche est facile excuter plus elle sera faiterapidement.

    Dans larchitecture juridique il y a lethnicit et lintrieurde lethnicit elle se ddouble en 2niveaux : la socit et lEtat. Il savre que la socit industrielle dont Hegel est le parfait contemporainest mine de lintrieur par des contradictions insolubles savoir la disparition de lhumanit de

    lHomme. La socit industrielle se caractrise par la mcanisation du travail qui commande lHomme de ncouter que son instinct, que sa dimension Biologique.

    Lavnement du social a des rpercutions trs nettes sur la politique. Ces rpercutions signifientdsormais quon ne gouverne plus par la parole et la persuasion (ex: La POLIS grecque) ou seul lemeilleur tait susceptible de gouverner. Or dsormais le mode de gouvernement des socits modernespost-totalitaires sera la violence, violence qui sincarne dans un phnomne que 2 philosophes ontparfaitement vu : Alexis de Tocqueville et Max Weber. Cest quelque chose qui est propre aux socitspost-totalitaires. Le totalitarisme existait dans des pays et existe dsormais sous la forme de labureaucratie anonyme, des sciences statistiques.

    Alexis de Tocqueville auteur de De la Dmocratie en Amrique a pour la premire fois dans la grandetradition des typologues (Aristote, Machiavel) fait une typologie des gouvernements en oprant unemthode comparative entre lAmrique et la France. Il savre que, contre toute attente, Tocqueville vaentrevoir dans la France lmergence de ce quon appellera le despotisme dmocratiquequi seraitlanctre du totalitarisme. A linstar dAnnaArendt qui voit chez les Franais des hommes mdiocres, la recherche des petits bonheurs quelle oppose au fameux souverain bien dAristote. Il savre que

    cette recherche des petits bonheurs est la cause de lmergence du phnomne bureaucratique. En

    effet ce qui sou tend lhistoire/le processus des socits dmocratiques cest ce que Tocqueville appelle

    lgalitquil ne faut videmment pas confondre avec le concept grecque dIsonomie. Lorsquonparle de lgalit dans les socits dmocratiques on parle videmment dune galitde richesses alorsque lisonomie on ne parle pas dune galit de richesse (justice arithmtique) mais dune galit

    dhumanit.

    Le phnomne bureaucratique cest le fait que lhomme mdiocre, en ne sintressant plus qu ces

    petits plaisirs en vient progressivement se dtourner des affaires politiques et des autres. La

    consquence en est donc que les hommes laissent se dvelopper au-dessus de leur tte, un pouvoirimmense et tutlaire dont ils se dsintressent. Ce pouvoir se caractrise par une diffrenciation des

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    activits bureaucratiques (cf. Michel Foucault), une diffrenciation interne des activits qui ontchacune pour fonction de rgir une partie de lhomme. Ex : Michel Foucault propose le concept debiopolitiqueet qui en trouve lexpression dans lhpital. Dans un hpital on le compartimente, onclate le sujet, on le classe (cf. Jean-Luc, LIntrus).Il y a rellement une rmanence des socits post-totalitaires (cf. La sant totalitaire). Lide de ne pas pouvoir critiquer le libralisme (cf. Alain Minc).

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    ARISTOTE

    ARI STOTE LA POLITIQUE

    INTRODUCTION

    Aristote est considr comme le philosophe des tnbres par Thomas Hobbes avec son livre leLviathan (cf. Cours sur Hobbes). Si chez Hobbes lEtat est artificiel, chez Aristote lEtat est naturel.Comment se fait-il que nous passions dune position naturaliste politique incarn par lAntiquitGrecque, ainsi quAristote et les stociens, et la politique artificiel de Hobbes ?

    La Politique Livre 1 Chap. 1 1251.

    Aristote nest pas un philosophe finaliste. Pour lui la nature nest pas finalise. Le finalisme dAristote

    nest pas un dterminisme naturel.

    Dans lIntroduction au Lviathan, Hobbes soppose Aristote en dfinissant un animal artificielcontrairement lanimal politique Aristote.

    Comment se fait-il qu partir du XVIIe sicle lavnement de la modernit, lhomme ne considre

    plus la politique comme le lieu de ralisation de sa nature ? Comment se fait-il quils veulent

    dsormais considrer la socit comme lespace dpanouissement et de ralisation de soi?

    Lune des rponses serait ce que lon appelle la naissance de lindividualisme possessifqui estdvelopp dans un bouquin de Mac Pherson.

    En politique et en philosophie il faut viter :

    Le communautarisme : repli sur soi des identits Que la communaut absorbe la singularit

    Do la question:

    Comment la politique nait-elle de la conjonction de la singularit et la communaut ?

    Aristote se pose la question : comment mettre en place un corps politique stable et durable ?La rponse dAristote est que le moteur ou le ressort de la vie politique est de sa stabilit est un ressort

    affectif.Aristote est lun des grands penseurs de laffectivit politique. Il y a entre les hommes desrelations affectives naturelles et cest partir de ces relations affectives naturelles que le corps

    politique peut agir pour se construire. Aristote va dire ces relations affectives naturelles sont lamiti.

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    Dans la philosophie dAristote il y a eu une homologie entre lafin de la cit et la fin de lhomme. Le

    terme de fin doit tre pris au sens de cause final. Lexpose des 4 causes dAristote est fait dansMtaphysique, Delta, 2 et sont :

    La cause matrielle

    La cause finale

    La cause motrice La cause formelle

    La Mtaphysique a pour but dlaborer la science de ltre en tant qutre et de tous les tres. PourAristote la comprhension de ltre suppose de savoir de quoi il est fait (sa matire), vers quoi il tend

    (sa fin), lessence de sa matire (sa forme), et son moteur.Aristote va utiliser ces 4 causes pour lesbasculer dans lordre de la politique. La question qui se pose est:Comment comprendre la cit partir des 4 causes quAristote dveloppe dans le livre Mtaphysique?

    Jeans Louis Dumont est un philosophe qui parle des 4 causes dAristote.

    La force dAristote est de considrer que le moteur de la politique est lamiti, lamour que les hommes

    ont entre eux. Les rgimes actuels nauraient pas la force Aristotlique du ressort de lamiti et ilsauraient besoin dentretenir un focus ngatif: on ne se soude pas entre nous mais contre un ennemi.

    Ce qui fait la force de la socit capitaliste cest que les hommes tiennent entre eux pour des intrts

    partags (cf. A.O Hirschman, Les Passions et les Intrts). Ce nest cependant pas le bien-tre au sensdAristote (cf. Anna Arendt). Il y aurait forcment un ennemi commun, lpoque des grecs ctait lesbarbares (cf. Elias Canetti, Masse et Puissance). Spinoza dveloppe une thorie du grand hommebeaucoup plus dvelopp que chez Aristote.

    Dans la philosophie thique dAristote il faut distinguer la dispositionet lhabitude. La dispositioncest le fait de la puissance, nous devons les dployer. Une fois que jaurai dploy mes dispositions il

    faut que cela devienne une habitude. Plus la vertu devient une habitude, plus le corps politique eststable et le rle du lgislateur va tre dhabituer les hommes tre plus vertueux. Do le danger que

    provoque la dmocratie.Ainsi le meilleur gouvernement serait lAristocratie.

    PLAN DE LA POLITIQUE :

    Livre I :Il traite des rapports lmentaires de la vie politique, cad les rapports lintrieur dela famille et du foyer qui comprend 3 relations :

    o Maitre-esclaveo Entre Epouxo Parents-Enfants

    Livre II :Examen des diffrentes formes thoriques et pratiques des constitutions imaginespar les prdcesseurs dAristote dont Platon

    Livre III : Elaboration de la thorie politique avec laboration des 2 concepts cardinaux : lecitoyen et la cit (POLIS) partir desquels Aristote va dduire les 6 formes possibles de laconstitution(POLITEIA).

    1. La monarchie2.

    La tyrannie3.

    Laristocratie4.

    Loligarchie5.

    Dmocratie6. Dmagogie

    Livre IV VI :Ce que les commentateurs considrent comme le versant raliste de LaPolitique dAristote. Puisquil y examine le fonctionnement rel des socits politiques. Le livre

    V contient une thorie des bouleversements sociaux et des rvolutions.

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    Livre VII et VIII : Considres par les commentateurs comme le versant idalisteplatonicien dAristote puisquil y dcrit la socit politique idale.

    La Politique est considr juste titre comme un ouvrage positif et normatif. La normativitest lamarque distinctive des ouvrages politiques de lAntiquit (Cicron, Aristote,). Les Philosophes

    veulent mettre au service de la pratique leur spculation thorique et Aristote sera le prcepteur du

    plus grand chef : Alexandre le Grand. La positivitest galement luvre dans La PolitiquedAristote car il fait une analyse objective des ralits sociales de son poque. Ce versement positif sera

    considr lanti-platonisme dAristote.

    LIVRE 1

    CHAPITRE 1

    Le livre 1 met clairement en avant le lien quil y a entre la politique et la recherche du souverain bien.

    La cit est une communaut est une dfinition gnrique dAristote, il ne nous apprend rien sur lacit car il faut y rajouter une diffrence spcifique. Chez Aristote la dfinition dune chose fonctionne

    par ladjonction dun genre et dune espce.

    Exemple : Lhomme est un animal politique.

    Dfinition : lhomme appartient au genre animal (dfinition gnrique). Aristote va adjoindre ladiffrence spcifique : politique. Donc Lhomme est un animal politique.

    LES COMMUNAUTES

    Pour Aristote toutes les communauts quel quelles soient visent un bien. Aristote vise le terme debienau sens amoral : ex : mme une communaut de voleurs visent un certain bien. Cest le bien dans sonsens finalit. Toute communaut est un regroupement dindividus qui en tant que tel viseun certain bien.

    La question que nous nous posons est : Quel est le bien spcifique qui caractrise ce groupementquest la cit. Cela signifie que ce qui diffrencie la communaut politique des autres communautscest quelle vise un bien que les autres communauts ne visent pas. Ce bien (cette fin) que la

    communaut politique vise est le souverain bien.Toutes les communauts infrieures et antrieures de la cit ne sont que des fractions de lacommunaut absolue. Cest--dire que les communauts antrieures sont toutes incompltes et neralisent ce que lhomme vise (le souverain bien, le bonheur), ellesnen ralisent que quelques parties.Cela signifie donc que mme si ces communauts sont incapables de raliser le souverain bien, elles yparticipent ncessairement. Dun point de vue gntique Aristote affirme que la cit ne peut se

    dvelopper qu la condition que les autres communauts se soient dabord dvelopps. Il y a 2communauts antrieures chez Aristote : le foyeret levillage. Ils ralisent tous les deux un certaintype de bien ncessaire lhomme mais insuffisant.

    Aufhebung signifie conservation et dpassement. .

    POLIS Souverain bien VILLAGEBien

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    FOYERBien

    Vous avez une homologie gntique entre le dveloppement de lhomme et le dveloppement de la cit.

    La POLIS ralise un dpassement mlioratif. Chaque tape de dpassement de communaut vers uneautre engendre un processus damlioration de la communaut. LHomme nest ici que partiellement

    humain et na pas ralis son essence, son humanit et ne la ralisera que dans la POLIS.

    Le village se situe dans lconomie. Le foyer (OIKIA) et le village sont dans la ZOE. La POLIS est dansle BIOS.

    Werner Jaeger affirme quAristote est le premier vritablement mettre en place humanismepolitique dans la mesure o lhomme trouve sa plus parfaite ralisation dans lexercice publique dela citoyennet dlibrative.

    Hegel. Les leons sur lhistoire de la philosophie Aristote voit dans la

    philosophie politique la philosophie pratique toute entire. La fin (but) delEtat est le bonheur universelle en gnrale . Sagissant de lthique

    Aristote reconnait quelle concerne certes lindividu mais aussi quelle

    trouve son accomplissement dans le peuple, donc dans la politique.

    MERCREDI 16 OCTOBRE 2013

    Il y a 2 conceptions de lEtat

    -

    Tir de lAntiquit- Tir de la Modernit (XVIIe sicle)

    Celui qui ouvre la modernit cest Hobbes dans le Lviathan(1751) dont lintroduction est trsexplicitement anti-aristotlicienne. Pour Hobbes ne saurait tre quun agrgat artificiel (=productionhumaine) dindividus. Aristote conoit lEtat comme une totalit organique et naturelle. Le chapitre 1de la Politique soppose littralement lintroduction du Lviathan. Les Anciens ont une conceptionnaturaliste de lEtat lorsque les Modernes ont une conception artificialiste de lEtat.

    CEPENDANT tous les Grecs navaient pas une conception organique de lEtat (cf. les Sophistes). LesSophistes, comme Hobbes, considraient ltat non pas comme un lieu dpanouissement de lindividumais comme le garant de la scurit de lindividu. Aristote ne reprsente pas la philosophie grecquedans sa totalit.

    Sil y a une naturalit de la cit (on peut amener la naturalit la finalit). La notion de destin nest pas

    du tout Aristotlicienne, elle est plutt stocienne. Il ny a pas dans lordre de la philosophie pratique,de destin.Agirpour Aristote ne veut dire quune seule chose:organiser ou ordonner les meilleursmoyens possibles en vue dune fin pos lavance.

    Polis

    (BIOS)

    SouverainBien

    Village

    (Economie)

    Bien

    Foyer

    (OIKIA)

    Bien

  • 7/25/2019 L'Etat Et La Socit - Philosophie Morale Et Politique

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    Communauts intrieures

    Le foyer (relation paternel, couple, maitre-esclave) La cit

    Ethique Nicomaque, Livre VIII-11, 1160A-l.20 |P.409

    Mais toutes ces communauts semblent bien tre subordonns la

    communaut politique la vie toute entire

    La conception quAristote se fait de lhomme, est dun homme la recherche dun bien. Le seul bien

    quivaut pour lhomme est le bien qui donne sens sa vie. Il y a une dimension que les foyers et lesvillages ne remplissent pas, la politique est un bien indpassable et parfait qui donne un sens notreexistence. Il nous donne un clairage sur notre socit : on ne peut pas saccomplir avec la seulematrialit zoologique. Nous devons chercher cette dimension du sens dans la politique elle-mme.

    Cf. Marcel Gauchet, Le dsenchantement du monde.

    A partir du moment o lindividu va rechercher seulement son bonheur individuel il va se dtourner

    des affaires publiques vers la bureaucratie. Alexis de Tocqueville a prvu lavnement de la

    bureaucratie et lavnement dun individualisme. Tocqueville considre quil y a encore un semblant

    dAristocratie mme sil ne sagit plus dans un contexte dgalit aristocratique mais dgalit

    financire.

    La question qui se pose : Quel est le moteur qui explique que nous ayons connu unemtamorphose dune conception aristotlicienne vers une conception individualiste ?

    La thse dAristote cest que la cit est la communaut la plus parfaite parce quelle ralise ce que

    lhomme cherche: lautarcie (=lautosuffisance, ne plus avoir besoin dautre chose).

    Le bien qui donne un sens la vie de lhomme cest lautarcie.

    LAutarcie = Autosuffisance = Souverain bien

    Cest dans le rapport lautre que je me ralise. Lautarcie ne dit pas que ce nest pas dpendre de rien.

    Lautarcie signifie que ce que je vis est suffisant. Ce qui nous relie cest parce que je ne suis riensans lautre. Lautarcie signifie que la vie que je vis est elle-mme sa propre fin. Alors, commentjoindre autarcie et altrit ?

    La politique nest pas un lieu qui est donn une fois pour toute. Chez Aristote une politique ne nait quesi elle est dynamique. Lautarcie se ralise non pas au-dessus mais dans la politique. Pour raliser lesciments de cette politique, les affects politiques, Aristote considre que le rapport aux autres, lamiti

    rend plus vertueux quon ne lest dj. Les trois niveaux damiti dAristote correspondent aux troisniveaux de communaut.

    Aristote est trs craintif vis--vis des rvolutions (Livre V, Ethique Nicomaque) et voit dans lesmodalits damiti une conservation de la socit face aux guerres civiles et aux rvolutions. Aristoteconsidre que plus lhomme est vertueux plus la vertu devient sa seconde nature. Lhomme est

    vertueux en puissance mais ne va actualiser.

    Pour Aristote, les Hommes ont de multiples activits pour obtenir de multiples plaisirs. Chaqueactivit possde par elle-mme sa fin particulire ou sa fin propre. Lhomme a par consquentplusieurs dsirs.Comment ordonner et agencer ces activits multiples de telle faon quelles

    permettent lhomme datteindre la ralisation du souverain bien? Le Souverain Bienest, d unepart un bien qui intgre et ordonnent les autres biens et dautre part le Souverain Bien est un bien qui

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    est recherch pour lui-mme. Cela signifie que le Souverain Bien est lui-mme sa propre fin et quepar la mme il ne ncessite pas son dpassement vers une autre fin.

    Il y a lide trs platonicienne chez Aristote que le mauvais dsir cest le dsir linfini (cf. Pascal).

    Ethique Nicomaque, Livre I, Paragraphe 1, 1094-A, l.15-25.

    Si donc il y a de nos activits quelques fins que nous ne souhaitons pas

    elles-mmes et les autres seulement cause delle ce ne serait que le

    souverain bien .

    Aristote pense quil y a un dsir qui est au-dessus de tous les dsirs qui nemmne pas vers un autredsir qui est le souverain bien. LorsquAristote dit que la cit a pour finle souverain bien cela signifieque la fin de la POLIS est une fin parfaite. FIN = FIN PARFAITE. Cela signifie donc que cette fin (Sens de finalit) est parfaite dans la mesure o elle ne peut tre surpasse par aucune autre fin. Cestune fin qui ne prsente aucune partie en dehors delle. Cela signifie quune fin parfaite est compos

    dlments inarrachables. CITE PARFAITE =CITE AUTARCIQUE. Lune des modalits de

    comprhension de la cit est la finCause finale

    Mtaphysique, Delta II, 1002, A35

    La cause est aussi la fin, cest--dire la cause finale. Par exemple, la sant

    est la cause de la promenade (la sant est ce pourquoi je me promne, la

    cause finale est en ralit une cause motrice). Pourquoi en effet se

    promenons-t-on ? Nous rpondons : pour bien se porter et en parlant ainsi

    nous pensons avoir rendu compte de la cause .

    La sant est ce pourquoi je me promne, la cause finale est en ralit une cause motrice. Pour Aristote

    la cause finale est une seule et mme chose que la cause motrice. Il sagit de comprendre que pour touttre biologique le moteur se confond avec la fin et de ce point ce schma-l sera repris tel quelpar Hegel (Principes de la Philosophie du Droit, 1820) qui considre linstar dAristote que lEtat est la fois postrieur aux autres communauts ou aux autres tages du droit.

    1 tage : le droit abstrait 2etage : la moralit 3etage : Anti-contractualiste, lthicit(Sihlichkeit)

    LEtat est la fois postrieur aux autres communauts et aux tages du droit et antrieur ces derniers

    car elle constitue ses moteurs. On peut donc affirmer la chose suivante : dun point de vue gntique lacit est dernire, dun point de vue ontologique la cit est premire. Tout homme tend naturellement

    vers son souverain bien qui est aussi son moteur. Il y a un lien entre la nature dune chose et la findune chose car contrairement ses prdcesseurs (Empdocle,) lorsquAristote parle dune chose il

    ne sintresse pas la ou delle vient mais vers ou elle tend. Pour Aristote la nature dune chose est

    comprendre comme ltat de plein panouissement vers lequel il tend. Autrement dit,unechose nest ce quelle est que lorsquelle est parfaitement ce quelle devait tre Laquiddit.

    Il ne faut pas confondre lentlchie qui est la fin. La quiddit cest lorsque ltre atteint sa fin, fin quitait dj rtrospectivement au sein de lui. La quiddit cest lorsquon repre lessence de la fin, delentlchie. La nature ne fait rien en vain. Ex : le mouvement ne sexplique que par la recherchedu repos. Pour Aristote il y a la recherche dune entlchie laquelle il ne peut chapper.

    Toute chose ne sexplique pas par sa nature mais par la fin quelle vise. Aristote dit que les fins quenous visons ne nous suffit pas et ne ralisent pas notre entlchie. Lentlchie cest donc la fin de

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    toutes les fins dans laquelle lhomme ralise parfaitement son essence. Cette fin des fins ne peut

    sexpliquer que dans lexercice politique, lexercice de la vertu.

    LorsquAristote affirme que la nature ne fait rien en vain il ne sagit donc pas dune forme destin inscrit

    dans la nature que lexpression dune finalit immanente qui anime chaque tre et rend compte de son

    mouvement.Ainsi lorsquAristote affirme que la cit est naturelle lHomme cela signifie donc que la

    cit, la POLIS est ce dont et par quoilhomme parvient sa ralisation excellente qui nest autreque laVertu. Cela signifie donc que lexcellence de lhomme cest vivre selon la vertu, cad raliserparfaitement sa nature et cette ralisation parfaite ne peut se raliser qu lintrieur de la cit

    Aristocratiqueou les hommes pratiquent la vertu entre et grce eux (cf. les Amis).

    LES PREMISSES DE LA CITE

    Aristote sappuie sur prmisses pour dfinir la cit:

    1) La cit est un certain type de communaut. (dfinition gnrique)2) Toute communaut est constitue en vue dune certaine fin (au sens de bien, dans le

    sens amoral)3) La cit, la communaut politique est de toutes les communauts la plusexcellente et celle qui inclut toutes les autres. Elle est suprieure qualitativement etquantitativement.

    a.

    Elle est la plus tendue des autres communauts antrieures.b.

    Cest celle qui ralise mieux que toute autre la recherche du bien proprement humain.

    LHomme nest pleinement Homme qu lintrieur de la POLISUn Homme qui vivrait en dehorsde la politique serait soit une bte soit un dieu. Une bte est un tre non humain, un moindre homme.Dieu, un surhomme. Pour Aristote lHomme est ltre de la mesure, du milieu. Au-dessus de la cit,Aristote y place la nation.

    ETUDE LA PREMIERE PREMISSE : LA CITE EST UNE COMMUNAUTE

    La premire Approche quAristote a de la cit est une approche par les lments qui la composent :

    Famille Foyer Lignage Village

    PREMIERE DIFFERENCE

    On appelle cause en un premier sens (immanence lintrieur de) la matire immanente dont unechose est faite : Lairain est la cause de la statue, largent celle de la coupe et aussi les genres delargent et de lairain (Mtaphysique, Delta II,)Connaitre une chose revient connaitre sescomposants matrielles.

    DEUXIEME DIFFERENCE

    Le fait que la cit possde une constitution, une POLITEIA. La constitution nest rien dautre quunecertaine manire quune certaine manire dorganiser ceux qui vivent dans la cit (Politique, LivreIII, Paragraphe 1, 1274, B35). En dautres termes la POLITEIA constitue la cause formellede la cit.La constitution cest ce qui permet une cit de vivre car tout Vivant recherche la stabilit.

    MERCREDI 23 OCTOBRE 2013

  • 7/25/2019 L'Etat Et La Socit - Philosophie Morale Et Politique

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    ETUDE LA DEUXIEME PREMISSE : TOUTE COMMUNAUTE VISE UN CERTAINBIEN

    Le mot de bien ne doit pas tre vu au sens moral. Le bien doit tre pris dans un sens amoral, commesynonyme de fin. Dans la philosophie dAristote et dans les affaires biologiques, il utilise le schma

    biologique pour tudier le schma politique. Aristote ne sintresse pas ce dont la chose vient maisvers quelle fin elle vise. Aristote sintresse la cause finale de la chose.Autrement dit le finalismedAristote ( ne pas confondre avec le destin), une chose nest explication quen fonction de ce

    pourquoi elle existe, ainsi en va-t-il des communauts. Une communaut cest donc dune part unregroupement dindividus mais un regroupement qui nexiste que pour une fin vise. Toutecommunaut est un ensemble dindividus regroups autour dune vise commune .

    Nous avons donc affaire unjugement analytique priori.

    Chez Kant il y a 3 jugements :

    Unjugement analytique priorio Un jugement pur qui na pas besoin dun recours lexprience

    : on tire une dfinitionde la chose elle-mme Unjugement synthtique postriori

    o Bas sur lexprience

    La question unique de la Critique de la Raison Pure est de savoir quelles conditions il existe desjugements synthtiques priori ?

    ETUDE DE LA TROISIEME PREMISSE : LA COMMUNAUTE POLITIQUE EST LAPLUS EXCELLENTE DE TOUTES ET INCLUT TOUTES LES AUTRES

    La communaut politique est donc suprieure qualitativement et quantitativement dans la mesure

    mme ou la fin que vise la cit est le bien le plus lev de tous, le souverain bien.

    Autrement dit le souverain biencest dune part lexcellence, la vie excellente (la vertu, lhommevertueux) et dautre partcest lautarcie(=se suffire soi-mme ;Autosuffisance).

    LANALYSE DE LA COMMUNAUTE POLITIQUE

    Aristote, La Politique 1252B-1225 la communaut forme de plusieursvillages est la citau plein sens du mot ; elle atteint ds lors pour ainsi

    parler la limite de lindpendance conomique : ainsi, form au dbut

    pour satisfaire les seuls besoins vitaux (ZOON, ZOE), elle existe pourpermettre de bien vivre

    Cette conception-l de lassociation conomique sera remise en cause par Lvi-Strauss. De maniregntique ce pourquoi chaque communaut existe cest de rpondre un certain bien spcifique que la

    communaut antrieur ne permet pas de satisfaire.

    Cela signifie donc que lHomme seul ne peut pas se reproduire et doit donc former une communautavec sa femme qui a donc pour fin de se procrer. Etant donn la multiplicit de leurs dsirs et de leursbesoins ils sont obligs de former une communaut villageoise. Cest lintrieur du foyer quil y a la

    Chrmatistique. Aristote dfinit la chrmatistique comme l'art de grer le bien, la richesse. La bonnechrmatistique cest quand on utilise son argent pour dautres, la mauvaise chrmatistique est quand

    lhomme nutilise son argent que pour soi-mme. Les commerants se sont des mtques qui peuvent

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    dstabiliser la cit politique. Une bonne chrmatistique serait des commerants qui se plieraient auxlois de la socit.

    La force de la cit et qui fait sa double supriorit cest quelle est la cit qui comble tous les

    manqueset qui peut tre ditautosuffisante. Aussi bien ceux du vivre bien que du bien vivre et peutdonc tre dit autosuffisante, autarcique.

    / !\ Ce qui faisait la faiblesse des communauts infrieures et antrieures cest le dcalage entre la fin(le terme) et la fin (le but). Une fois la communaut parvenue son terme (sa fin), elle devait treencore dpasse vers une autre fin quelle ne pouvait pas raliser. Que ce soit les foyers ou que ce soitles villages, le dcalage entre le terme et le but ncessite leur dpassement vers une communaut o leterme et le but concident. Or la seule communaut ou le but et le terme concide cest laPOLIS! Cest de cette manire que nous pouvons dire la cit est elle-mme sa propre fin, cest--dire une chose parfaite (Mtaphysique Delta II), indpassable et donc qui se suffit elle-mme.

    Nous pouvons donc dfinir lautarcie comme synonyme de bonheur parfait, de souverain bien en cesens que nul chose ou nul homme nest pleinement ce quil est qu la condition de ne manquer de rien.Ainsi donc lHomme ne peut devenir ce quil est qu lintrieur dune triple communaut qui est

    couronn par la communaut politique lintrieure de laquelle lHomme actualisera ce qui fait sa

    spcificit dHomme: le discours.

    De l, la dfinition dAristote, dune part une mauvaise: LHomme est un animal Politiqueet la moinsmauvaise : LHomme est lanimal le plus Politique parce quil possde le Langage .

    Il existe des communauts politiques, il y a une hirarchie politique au sein des animaux (chez lesabeilles puisquil y a des reines ou encore chez les Castors, les fourmis,...). Entre les hommes et lesanimaux il ny a pas une diffrence de nature mais une diffrence de degr. Ce qui fait la spcificit de

    lHomme cest lelangage, lelogos

    Les animaux ont bien la capacit de ressentir des affects et de les exprimer. Le langage quant lui la

    mme facult que la voix sauf que le langage a la facult la diffrence de la voix de sleverau niveau du concept(au niveau de luniversel). Avec la voix je peux dire jai mal, avec lelangage je peux dire ceci est mal . La voix est prisonnire de limmdiatet subjective tandis que lelangage est capable de slever au mdia objectif. Le langage permet donc de communiquer lesaffects mais aussi de construire, de concevoir des valeurs indpendantes de soi et dpendantes de la vieen commun.

    LHomme est lanimal le plus politique dentre tous car capable par le LOGOS de construire une

    communaut de valeurs qui vise non pas simplement levivre bien mais le bien vivre et qui nestpossible que dans lexercice de la vertu que seul lami vertueux me permet dactualiser.

    LES DIFFERENTES AMITIES : DES AMITIES EPHEME RES A LAMITIEPARFAITE

    Selon Aristote lHomme fait avant tout parti dun rseau de relations lintrieur duquel se pratique

    plusieurs formes de PHILIA. Le terme grec de PHILIA est habituellement traduit par Amiti et il nedsigne rien dautre que des liens que les individus entretiennent et qui supposentdes rapports dejustice.

    Ainsi donc lHomme appartient-il la fois la fois au Foyer, des collectivits statutaires tels que lesfratries et enfin la communaut la plus excellente de tous la POLIS.

    Ainsi donc chaque relation nest stable qu la dimension quelle chappe la violence qui constitue

    lune des plus grandes causes des bouleversements sociaux.

  • 7/25/2019 L'Etat Et La Socit - Philosophie Morale Et Politique

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    La vie intellectuelle de la POLIS est compose de fratries, dhtairies (=clubs aristocratiques ou lonpartage des intrts scientifiques, philosophiques et littraires). Cela signifie donc quil y a pourAristote, plusieurs types damitidont 2 sont fragiles et labiles et dont une seule est permanente etstable. A chaque niveau damiti correspond un niveau de communaut.

    Lamiti fonde sur le plaisir : Or on sait depuis Platon que ce qui caractrise le plaisircest quune fois atteint il steint. De ce point de vue on ne peut pas fonder une communautstable sur le plaisir, elle serait fonde sur la partie irrationnelle de lme. Cette amiti fondsur le plaisir se retrouve dans la communaut sexuelle.

    Lamiti fonde sur lutilit: le niveau de communaut qui correspond ce niveaudamiti est le village, cest la communaut conomique. Les amis nentrent en communautque parce quils visent un bien qui va dans leur utilit commune. Le problme cest quune foisque lutilit a disparu, lamiti steint galement.Adam Smith le contredira en disant quelconomie cre des sentiments et quil y a bien une dimension humaine.

    Dans les deux premiers cas lamiti fonctionne sur la partie irrationnelle de lme. Comment fonderune communaut politique stable sur une partie irrationnelle instable ? Il existe un troisime niveau

    damiti: Lamiti la plus excellente qui soit, lamiti entre hommes vertueux: lamiti entre

    hommes vertueux est caractrise dune part par le fait quelle nest pas fonde sur le plaisir(trop fragile) et nest pas fond non plus sur les circonstances. Elle serait apparemment nonplaisante et non circonstancielle et peut donc constituer le fondement de la cit politiquemorale. Comment puis-je affirmer que lamiti parfaite me donne du plaisir sans quelle soitpour autant fonde sur le plaisir ?

    Aristote postule quil y a un plaisir que lHomme prend exercer son intellect. Lamiti parfaite seraitdonc non pas une amiti plaisante mais une amiti agrable. Lamiti parfaite agrable non pas tantparce quelle est enracin par le plaisir motif mais dans le plaisir intellectuel et conscient. Cependant

    pourquoi lHomme vertueux aurait besoin dun ami?

    Il y a donc une difficult entre lautarcie et la recherche de lamiti. Pourquoi lHomme heureux

    vertueux aurait quand mme besoin de lami?

    Lami vertueux permettrait lHomme de chercher tre de plus enplus vertueux.

    Interprtation possible dAristote: Il y aurait un bon et un mauvais dsir.

    Le mauvais dsirqui ne serait motiv que par le manque. Ce dsir existe dans lamour etdans lconomie.

    Lebon dsir : cest faire perdurer la sensation, tendre la dure de laffect. Comment tendrele temps de mon dsir ? Comment faire que mon dsir ne manque pas ?

    Lami vertueux est le moteur par lequel jtends la temporalit du dsir que je lprouve, cest parce quejprouve ma vertu avec mon ami pour tendre mon dsir. Il faut que lami soit diffrent et semblable

    moi dans le sens o il est vertueux mais aussi diffrent. Aristote dit : jaime lautre parce quil nest ceque je ne suis pas . Il y a une jonction entre similitude et altrit (cf. Levinas et Rickert). On a ici toutlhritage quAnna Arendt a dAristote. Pour Aristotela communaut politique est un lieu qui

    nous spare et nous relie.

    MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013

    HEGEL ET LETHICITE, UNE NOUVELLE CONCEPTION DE LA SOCIETE

    PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE DU DROIT

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    LINTRODUCTION

    e contractualiste : Grotius, Hobbes (Le Lviathan), Loche (Second Trait du GouvernementCivil), Rousseau (le Contrat Social). Pour eux la socit nexiste quen vue de lEtat. En lisantlEtat de Nature de Hobbes, la socit na aucune paisseur conceptuelle. Pour Hobbes la

    socit nexiste que ds le moment quil y a de la politique. Pour Loche il y a une paisseurconceptuelle (les gens travaillent, il y a de la monnaie, il y a des comportements sociaux). Locheconfre la socit un dbut dautonomie.

    Rousseau tient pour ennemi Sir Robert Filmer et Hobbes. Lennemi dHobbes est Aristote et ilconsidre que lhomme est un animal par nature asocial, violent. Rousseau considre que Hobbes sesttromp et considre que cest la socit qui les rend violent. Selon Rousseau, Hobbes aurait confondultat de nature et ltat de culture. Pourtant la socit de Rousseau ressemble sy mprendre lasocit de Hobbes : elle est violente. Grotius, Hobbes, Loche, Rousseau ne confrent aucuneautonomie la socit.

    Le premier confrer une autonomie la socit est Hegel. Hegel dit que : la socit a une autonomie

    et aprs elle devra passer au politique.

    La philosophie de Hegel est une philosophie de la rconciliation. Ce que cherche lHomme cestse rconcilier avec ce qui nest pas lui. Ex : Hegel dit que jai une familiarit avec luvre dArt car cestrendre intelligente une matire sensible. Par le travail de lartiste cette matire est spiritualise. Cemcanisme de la rconciliation sadapte dans tous les domaines.

    Pour Hegel lEspritcest le tout. Pour Hegel, le tout cest labsolu. Cest quand lHomme sestrconcili avec ce quil nest pas. Les principes de la philosophie du droit appartiennent ce que lonappelle lEsprit Objectif. Il y a 3 phases :

    LEsprit Subjectif : Psychologie rationnelle, le fonctionnement de lme

    o

    Je me rconcilie dabord avec moi-mme. Je me rconcilie intrieurement.o /!\Je ne suis pas rconcili avec ce qui nest pas lui, avec la nature

    LEsprit Objectif:A lintrieur de lesprit objectif on trouve le droit. Pour Hegel le droit cestquand lHomme sautorgule extrieurement.

    Hegel terminera son travail par :

    LEsprit Absolu : La Philosophie tant le dernier tage aprs la religion et lart.

    La phrase qui incarne le mieux la philosophie de Hegel est

    Ce qui est rationnel est effectif ; ce qui est effectif est rationnel

    Cette phrase signifie quHegel se refuse sparer lempirique de lintelligible. Il se refuse penser lapolitique sans lHistoire. Lhomme a une historicit, il est pris dans le temps. Hegel propose de penser

    la logique de cette histoire, de penser lintelligibilit delhomme.Aucun Homme ne peut sauterau-dessus de son temps.

    Le moment historique est la limite indpassable de toute philosophie, en retour la philosophie

    spculative na dautres tches que dnoncer le sens de procs historique. LHistoire est bien le

    contenu effectif de ce que la philosophie a penser. Tel est le sens que Hegel donne au mot esprit.

    Andr lcrivain, Hegel et lEthicit, Paris, Vrin, P.20

    La Philosophie du droit traite de ce que Hegel appelle levouloir libre et infini. Ce qui est relcest le moment o je comprends la logique luvre dans un matriau sensible. Leffectif nest pas lefait, cest le processus, cest la vie. Il va donc falloir analyser la manire dont la volont se donne un

    L

  • 7/25/2019 L'Etat Et La Socit - Philosophie Morale Et Politique

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    monde lintrieur duquel elle se reconnaitra comme volont libre. Autrement dit la volontHglienne va devoir accepter de traverser lpreuve de lalination, elle va devoir traverser ce qui nest

    pas elle. La Philosophie du va saliner, va affronter son autre, va essayer de le faire plier pour devenirsoi-mme.

    Hegel va critiquer, va distinguer la libre volontdu libre arbitre. Le libre arbitre est une libert

    dsincarn. Autrement dit le libre arbitre dans la philosophie de Hegel est un concept vide sens. Lalibre volont ne la deviendra rellement qu une double condition:

    Se projeter dans le monde qui nest pas elle, aller modifier la nature Se rapproprier le monde

    Le vouloir ne peut saffirmer purement et librement, mais doit entrer dans le mouvement de ladtermination, de la finitude, cest--dire sortir de soi et se diffrencier

    Ce moment de lalination constitue ce que Hegel appelle la phnomnologie desprit de la conscience

    malheureuse. Il va donc falloir que la conscience malheureuse se rconcilie avec elle-mme. Hegelnomme un universel abstrait sans contenuen sattaquant la belle me de Kant. Luniversel

    affronte aprs le monde, cest le particulier. Vient ensuite le singulier.

    Universalit Abstraite -> Particularit Empirique Singularit Effective (moment de la rconciliation)

    Hegel fait une philosophie de laffrontement. Il refuse le monde tel quil est. Il fracture ltre pour faireintervenir le devoir dtre. Kant na pas eu le courage de faire en sorte que le devoir dtre sincarne

    dans le monde. Il soppose aux Stociens et aux Bouddhistes qui se contentent de vouloir participer aumonde.

    Le problme cest que la socit civile narrive pas la rconciliation. La socit civile est frapp dunedchirure indpassable do la ncessit de passer au niveau de lEtat. Hegel fait la synthse delconomie et de la politique en sinspirant dauteurs comme Smith et Ricardo. Lhomme entrevoit la

    rconciliation dans la socit civile mais ne pourra la raliser que dans lEtat. Cette dchirure cest ladchirure entre les riches et les pauvres, les capitalistes et les ouvriers. Hegel a entrevu la colonisation,les guerres, le chmage, lalination de lhomme, le syndicalisme, le capitalisme.

    Il y a trois tages dans les principes de la philosophie du droit :

    Le Droit Abstrait qui traite de la proprit prive La moralit qui traite du bien dans sa dimension morale Lthicitqui traite de la manire dont le bien sincarne dans le monde

    o La famille (Par.158-181)o La socit civile (Par.182-256)o LEtat (P.257-360)

    LE DROIT ABSTRAIT

    Le droit Abstrait traite de la proprit prive comme tant un principe des socits modernes. Iloppose la socit moderne la socit antique. La socit moderne est caractrise par laffirmation delindividu que Hegel pense trouver dans le christianisme. En effet lHomme grec nexiste quenintgrant le Cosmos alors que lhomme chrtien existe en tant quunicit existentielle, un exemplaireunique. Si lHomme Grec est remplaable, lHomme Moderne ne lest pas (cf. Ernst Cassirer, Individuset Cosmos, Editions Minuit).

    Le droit abstrait est un droit incomplet car il ne parvient pas enrayer la violence qui nait du conflit

    entre les proprits. Il existe certes des contrats dans le droit abstrait (ex : proprit intellectuelle,)mais cela nempche aucunement lHomme de violer ces contrats. En violant le contrat, lHomme

  • 7/25/2019 L'Etat Et La Socit - Philosophie Morale Et Politique

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    rintgre la violence. Il va donc falloir dpasser ce droit abstrait, cest--dire dpasser le cadre de lalgalit vers celui de la lgitimit morale. Cest--dire quil faut que les Hommes doivent parvenir semettre daccord sur un bien universel et universellement reconnu. Ce sera le moment de la moralitsubjective.

    LA MORALITE SUBJECTIVECe moment correspond donc la morale Kantienne, cest--dire de lopposition du bien la violence.La moralit subjective correspond donc la naissance de ce que Hegel appelle la ConscienceMorale : Geuwisson. La moralit subjective reste formelle et abstraite car elle ne parvient pas sedonner un monde (cf. Bernard Nabile, Lpreuve de la contingence dans la philosophie de Hegel).

    LETHICITE, SITTLICHKEIT

    Cest le moment o la moralit subjective va se donner un monde afin de parvenir son effectivit.Lthicit correspond la Parousie (terme chrtien) de lesprit objectif, lincarnation religieuse delEsprit.

    1|LETHICITE : LAUTONOMIE DU MONDE SOCIAL

    A |L A FA MI LL E ET SA NECES SAI RE TR AN SI TI ON

    Ds lamorce Hegel va montrer que la socit civile est un moment incomplet qui doit tre dpasseparce que la socit civile est marque par une contradiction quelle ne pourra pas rsoudre. La socitcivile est mine par une contradiction quelle ne pourra pas rsoudre en son propre sein: Lindividugoste nest pas conscient quil est motiv par luniversel. Ex : Lorsque je dpense monargent je crois que je ne vise que mon intrt particulier. Smith va dire que mon argent va effectuer un

    chemin et en croyant satisfaire uniquement mon intrt personnel je satisfais galement mon intrtgnral et universel.

    Autrement dit lHomme est inconsciemment anim par luniversel. Donc la socit civile est donc bien

    le moment o lhomme entrevoit luniversel ou il agit pour luniversel, cest--dire pour le bien de tous.Cependant il ne pourra le raliser quen dehors de la socit civile, cest--dire dans lEtat. Autrementdit la socit civile est anime dune dchirure indpassable entre dun ct ceux qui possdent et de

    lautre ceux qui ne possdent pas. Le problme cest que la socit civile ne parviendra pas rsorbercet cart entre les riches et les pauvres. LEtat va essayer dy arriver par un moyen interne et l unmoyen externe : les hpitaux, les associations caritatives. La socit civile produit des pauvres quelEtat va soigner en les assistant. Sauf que le remde cre la maladie: le pauvre perd de sa dignit. Cestune honte davoir une assistance publique. Nayant pas le sentiment dappartenir la socit civile, la

    socit nest pas capable de crer un peuple, de crer une communaut stable : Seul lEtat le pourra.

    Le deuxime remde est la colonisation. Le problme de la socit civile est de crer mcaniquementdu chmage quil appelle du ngatif pur. La socit ne peut pas ne pas en crer. La socit civile vaexporter ses chmeurs dans dautre pays, elle va les coloniser. Cest un moyen pour la socit civile delutter contre sa propre maladie.

    La question qui est au cur de la socit civile est donc :Comment les Hommes vont-ils parvenir produire une communaut effective de bien et lintgrer comme une habitude de vivre, comme une

    thique ? LEthiquevient du grec ETHOS qui signifie les murs. Comment faire en sorte queluniversel devient une murs? Hegel soutient que les Hommes sont mcaniquement entrains versluniversel, se soucier de lautre. Comment produire une communaut lintrieur de laquelle les

    singularits existentielles ne seraient pas absorbes ? Comment vivre en communaut tout en tantreconnu comme ayant une dignit humaine ?

  • 7/25/2019 L'Etat Et La Socit - Philosophie Morale Et Politique

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    La socit civile va proposer lassociation de travailleurs, le syndicat.

    Ce par quoi commence la socit civile cest le moment de la famille(Par.158-180). Or ds leparagraphe 159 Hegel affirme que la socit sera ncessairement amen se dissoudre car lesmembres de la famille sont duqus devenir des personnes juridiques part entire qui subsistentpar elles-mmes. Autrement dit la famille va tre amen se dchirer du fait que les hommes vont

    devenir des personnes part entire. De ce point de vue la famille ne sera conserve que dans sesaspects extrieurs : richesse, alimentation, cout de lducation. Autrement dit la dchirure sexpliquepar le fait quelle produit des personnes juridiquement indpendantes

    Par.175. Lducation a une destination ngative qui est de faire un enfant un Homme (Hegel refuse deconsidrer lenfant comme un enfant). Par.177 dit en y insrant un nouveau concept, celui de proprit.La dissolution thique de la famille sexplique par le fait que dune part les enfants sont reconnuscomme des personnes juridiques et dautre part quelles sont capables davoir une libre proprit(droitabstrait). Hegel dit que la famille cre des personnes capables davoir des proprits or Hegel metdabord le droit abstrait avant la famille.

    MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013

    La vie thique est le moment de la moralit objective, le moment de lobjectivation de la

    ralit.Je dfinis la vie thique comme le devenir de la ralit subjective.

    La vie thique (ou lthicit) est lunit du bien subjectif et objectif, existant

    en soi et pour soi. Si la moralit dune manire gnrale est la forme de la

    volont sous laspect de la subjectivit, la vie thique nest plus simplement

    la forme subjective et lautodtermination de la volont, elle donne la

    moralit un contenu

    La dialectique inverse de Grard Lebrun auteur de Kant et la Mtaphysique fait un rapprochement

    entre Nietzsche et Hegel. Comment mettre en place une communaut thique en tenantcompte de lmergence dun nouveau principe en loccurrence la reconnaissance des

    individus comme des personnages juridiques part entire ?

    Au P.343 du Livre 5 de ,Nietzsche annonce la mort de Dieu. Il dit en ralit que cest la croyancedans le Dieu chrtien qui meurt. Comment se fait-il que la croyance en Dieu est morte ? Nous lavonsassassin. Le motif de ce meurtre contre Dieu, contre des valeurs chrtiennes alinantes est daprsNietzsche : le christianisme est mme de sa propre mort.

    LHomme Stocien est un exemplaire remplaable alors que lHomme Chrtien est un homme unique

    irremplaable. Hegel va faire une diffrence entre le monde antique et le monde moderne. LeChristianisme a fait merger une subjectivit mais lHomme subjectif va vouloir se venger. Le meurtre

    de Dieu cest donc la subjectivit qui va se raffirmer contre une dviation de la Chrtient.

    Cela va se traduire lpoque dHegel par la rvolution franaise dans la Terreur. Hegel analyse lamanire dont une subjectivit non encadre dgnre en terrorisme pour parler de la priode deRobespierre.

    Hegel va russir l o a chou le Christianisme sans revenir la cit Antique. Il a une nostalgie pourla cit antique et sa belle totalit organique. Le problme cest quon ne peut plus lactualiser en raison

    de lmergence grce la chrtient de la subjectivit.

    Hegel pense que le luxe grandit en mme temps que la misre et quil va naitre une socit composdune classe minoritaire de possdants et une classe majoritaire de pauvres et de populaces. Hegel

    utilise 3 mots pour une mme ide.

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    Hegel est un trs bon lecteur de RousseauLe rle de la famille est de permettre de faire des personnalits juridiques part entire . De ce fait la famille ne peut pas constituer la substance dela communaut thique. La famille sera force seffacer en vertu. Si la famille sest dissoute la

    question qui se pose est : Quel va devenir le nouveau fondement de la socit thique.

    Le nouveau fondement de la nouvelle socit thique est lebesoin goste. Pour rpondre ce besoin

    goste il va falloir passer par une nouvelle science : lconomie politique Hegel est un lecteur deSmith, Ricardo et Say.

    Le premier principe de la socit civile est lindividu particulier. Il y a un second principe quilappelle le principe de luniversalit: les hommes sont constamment en rapport les uns les autres,les hommes sont en mdiation entre eux. Sauf quils ne le savent pas, les hommes pensent ne vaquerqu la recherche de leur propre intrt. Sauf que la satisfaction de cet intrt ne peut passer que par la

    mdiation.

    Hegel dfinie la socit civile comme lEtat Extrieur.Les hommes ne visent pasconsciemment le bien universel et les hommes sont avec les autres dans des relations dextriorit. On

    peut considrer la socit civile une socit o les hommes sont juxtaposs (ct ct). Les Hommesne sont pas unifis. LEtat nait dans la socit civile. La socit civile a ses propres lois et malgr cette

    autonomie quasi scientifique la socit civile est le lieu o nait lEtat. Cela passe par la corporation (lesyndicat).

    La belle totalit organique de la cit Antique fait que lHomme doit sarracher lintrt goste. Or

    Hegel considre que lHomme ne peut pas sarracher lintrt goste.

    Chez Aristote la famille ne sannule pas mais la famille vit dans la cit. Chez Hegel la famille se dissout.

    Hegel considre que le moteur de la socit civile nest plus simplement le besoin mais galement lesystme des besoins. Cette expression signifie que malgr lapparence chaotique des besoins: ilforme nanmoins un systme organis dont le sens o lon parle dun systme solaire et quune

    nouvelle science qui vient au mme Hegel parvient mettre en lumire : lconomie politique.Lconomie politique que Hegel dfinit au P.189 comme Cette science qui fait honneur la penseparce quelle dcouvre les lois qui rgissent une foule dlments contingents. Cest un spectacle

    intressant de voir comment toutes les liaisons se nouent, comment les sphres particulires se

    groupent, ont une influence les unes sur les autres.

    Le concept de Main Invisiblesignifie que lHomme sans sen apercevoir rpond des lois. Enrecherchant leurs intrts gostes ils rpondent des lois.

    Comment comprendre le fait que nous passions dun comportement goste des comportements

    rguls similaires la manire des astres et des plantes ?Hegel lexplique par la MdiationUniverselle. Les Hommes ont besoin des Hommes pour satisfaire leurs besoins.

    On pourrait nanmoins objecter une remarque Hegel : Hegel dit quaucun Homme na des besoinssimples. La subjectivit de lindividu va dgnrer dans un mauvais infini: lHomme na plus aucuneslimites et cela vient de la comptition. Le besoin goste va se mtamorphoser en besoin social et celasignifie que lanimal a un cercle limit de besoins et de moyens alors que lHomme prouvant lemauvais infini des besoins a par consquent besoin dune infinit de moyens pour le satisfaire. Celasignifie donc que lHomme ne peut plus satisfaire ses besoins tout seul.Autrement dit ce nest pas lebesoin goste qui est au fondement de la socit civile mais unbesoin social. Un besoin que je nepeux satisfaire que grce lautre. Or en croyant satisfaire mon propre intrt, ce dont je ne maperois

    pas cest que ce besoin doit tre mdiatis par lautre. Sauf que, lindividu bourgeois nest pas le citoyen

    politique. Lindividu bourgeois ne sait pas quil a besoin de luniversel alors que le citoyen politique

    vise consciemment luniversel. La question se pose alors de savoirdo vient ce mauvaise infini, cebesoin social ? Comment se fait-il que lHomme Moderne tombe dans la dmesure du mauvais infini?

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    Lanthropologie Hglienne dit que les Hommes sont anims de plusieurs mouvements

    Lexigence dgalit: je veux ce que les autres possdent. Le besoin doriginalit: le besoin de se faire remarquer par son originalit

    Ces deux mouvements senracinent dans une mme cause qui est limitation(cf. Seconde Partie du

    Discours sur lOrigine de Rousseau; cf. Paragraphe 13, Livre 1 du Lviathan de Hobbes). Cest parceque les Hommes se comparent quils deviennent malheureux.Pour Hobbes ltat de nature devient untat de guerre cause de lgalit. Ds que tous les Hommes auront acquis les mmes objets, en vertu

    de loriginalit il va falloir possder de nouveaux objets et ctera et ctera.Autrement dit lHomme dumonde moderne est une conscience malheureuse(cf. Phnomnologie de lEsprit de Hegel).

    Par.190 : est la source relle de la multiplication des besoins et de leur extension

    Autrement dit lHomme Moderne prouve un besoin que lanimal nprouve pas, un besoin

    spirituel de reconnaissance . Le besoin proprement humain est un besoin spirituel dereconnaissance. Or pour tre reconnu il faut que je el sois par une autre conscience. Lide que je mefais de moi-mme, la singularit, doit passer dans lexistence, doit avoir une existence concrte. Pour

    que ma reprsentation ait une existence concrte il faut quil y ait une autre conscience qui reconnaiten tant que tel. Seule une autre conscience peut me reconnaitre comme une autre conscience. Hegel vapouvoir affirmer : Tous les Hommes sont des conformistes .

    Tous les Hommes sont des conformistes .

    On ne consomme pas des objets, on consomme des signes. Pour tre reconnu dans monoriginalit il faut que je possde des signes qui soient reconnus par lautre. La satisfaction demon besoin suppose que je me conforme loriginalit de lautre.

    Cela va donner naissance au luxe et au raffinement car nous avons besoin dobtenir des objets que lesautres nont pas. La contradiction de la socit civile est la suivante : laugmentation du Luxe

    correspond laugmentation de la pauvret.

    2|LA DIVISION DU TRAVAIL ET LA NAISSANCE DE LA POPULACE

    La libert Spinoziste est une libert dtermine. Une vraie libert est une libert qui sincarne dans le

    monde.

    Hegel considre que le travail a une vertu formatrice (Bildung en allemand). Lorsque je travaille jedveloppe mes facults mentales et physiques. Herbert Marcus fait une distinction entre 2 types detravail :

    le travail ontologique

    le travail social

    Le travail ontologique cest le travail tel quil est pris dans son rapport entre lHomme et la Nature. En

    transformation la nature, lHomme se transforme lui-mme. De ce point de vue on pourrait considrerque la socit civile a une vertu formatrice. Donc la socit a une vertu dmancipation de la nature. Leproblme cest que cest compltement idyllique pour Hegel. Le travail ontologiquenexiste pas pourHegel, il ny a que le travail social. Pour que les Hommes puissent travailler, il faut quil y ait du travail.

    Cependant la socit civile cre du chmage.

    Comment se fait-il que la socit civile soit mcaniquement productrice de chmage ? (cf. Chmage

    structurelle)

    Le luxe gnre un besoin de satisfaction supplmentaire. Pour satisfaire ce besoin il va falloir diviser letravail. La division du travail va consister en la mcanisation. En amliorant la productivit il suffit de

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    baisser le temps. Hegel pense la mcanisation (la rvolution industrielle nait en Angleterre). Lamcanisation a induit des gestes plus simples et rapides afin damliorer la productivit. Le problme

    cest que plus les gestes sont simples, moins lHomme se dveloppe. Dans son incarnation sociale letravail est dshumanisant. La socit civile ne parvient pas raliser la formation de lHomme. Cest lanaissance du proltariat.

    MERCREDI 20 NOVEMBRE 2013

    IL MANQUE LA PREMIERE HEURE

    3|LAPPARITION DE LAPOPULACE ET LIMPERIALISMEDE LA SOCIETECIVILE

    La socit civile existe partir de la dissolution de la cellule familiale donnant ainsi naissance ce queHegel appelle une personnalit juridique libre .

    Il diffrencie les familles de lignage et les familles de composition. Les familles qui vont se gnrer sont

    des familles qui assument quils sont des unicits et nont pas la solidarit mcanique. Ex: lespersonnages gs ont de moins en moins de relations familiales mme si la famille existe toujours,cest la preuve que ltre humain ne se considre pas comme une famille mais comme une unicit.Lasocit civile cre des individus de plus en plus fragiliss. Il y a moins dentraide entre les membres de

    la famille. [Rappel : on parle des socits occidentales]. Il reste une famille de lignage mais on nestplus soud cette famille. La socit civile va crer des familles et des types de familles qui nassurent

    plus lentraide des anciennes familles.

    La question pour Hegel est alors : Peut-on faire alors de la socit une seconde famille ?

    P.238 La socit civile arrache lindividu cette union familiale, en

    disperse les membres et les reconnait comme personne autonome

    En entrant ainsi dans la socit civile, les individus deviennent la fois autonomes et dans le mmetemps sisolent et se fragilisent et tombent dansune solitude effective.

    On pourrait rpondre cet isolement par le travail. Cependant la socit civile de par son mcanismede luxe et de raffinement nest pas capable de donner du travail tout le monde. Autrement dit lasocit civile gnre par elle-mme la pauvret.

    P. 241 Des circonstances dues au hasard, physiques ou lies des

    conditions extrieurs peuvent rduire certains individus la pauvret, tat

    ou il conserve tous les besoins de la socit civile mais qui les prive de tous

    les avantages de la socit, supprime pour eux la possibilit dacqurir des

    aptitudes ou une formation en gnrale, la protection de la justice, lhygine

    et souvent les consolations de la religion. Pour les pauvres, le pouvoir prend

    la place de la famille.

    La socit civile va dsormais jouer le rle de seconde famille en appartenant aux individus isols laprotection normalement dvolu aux familles naturelles.

    Quelle diffrence entre la populace et les pauvres ? Quil y ait dans la socit des pauvres nest pasextrmement gnant car la socit peut les aider (hpital, presbytre,). Le problme vient quand les

    pauvres deviennent populace, une classe de pauvres qui vont avoir pour point commun le sentimentdexclusivit. La classe populace est groupement de pauvres, cest une faction. Les pauvres necrent pas de sous-groupes mais quand les pauvres deviennent une classe alors la socit civile estdchire et ne fonctionne plus. Quand les pauvres deviennent une classe la socit est au bord de

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    lexplosion. La diffrence se fait au niveau duvcu de conscience. Hegel dit quil y a des pauvresdun point de vue financier qui ne sont pas dangereux car ils ne se sentent pas exclues. Le problmecest que quand les individus ressentent lexclusionils mettent en pril la socit civile. Ex : Ghetto,Priphries, Banlieues. Georg Zimel parle de la pauvret dans lurbanisation.

    Pour comprendre la diffrence entre pauvres et populaces, Hegel utilise le concept de classes. La classe

    moyenne fait la jonction entre la classe riche et pauvre sans pour autant al rsoudre. Les riches vontpouvoir profiter du luxe et du raffinement lorsque les pauvres, la plbe ne va pas pouvoir profiter desobjets quils produisent. Lautre alination est une alination objective objectale puisque le pauvre nepeut pas profiter des objets quil a lui-mme produit. Laugmentation du luxe se fait en mmetemps que laugmentation de la misre.

    Dans une perspective Hglienne la populace ne va pas se rvolter car elle va tre rincorpore dansdes corporations syndicales. Les syndicats sont un moyen de rguler les vrits rvolutionnaires de lapopulace.Dans une perspective Marxiste les syndicats sont la base de la rvolution pour une socit sans classes,sans pauvres, ni riches. La socit civile cre donc mcaniquement du chmage.

    La division quantitative du travail va produire une masse astronomique dobjets de consommation.

    Etant donn que tout le monde ne peut pas consommer des objets, on va avoir une sous-consommation. Il y a une surproduction qui gnre une surconsommation. Le problme cest quHegel

    ne connait pas les Soldes ni lintrim qui servent rendre ces objets consommables. La masse dobjet

    va de ce fait baisser et la machine va se lancer au profit de nouveaux. Hegel conoit linverse que la

    machine va ralentir et quil sera impossible de rentrer. Le luxe cre la misre car le luxe cre lechmage.

    La socit possde dans ce cas 2 solutions :

    La solution interne : Puisque certaines personnes ne vont pas travailler elles nont pasdargent. Cest la naissance de ce que Hegel appelle lassistance publique. Cela cr chez les

    gens qui en profitent un sentiment de honte. La socit essaye de juguler les pauvres en lesassistants publiquement et cre un sentiment dexclusion. La socit civile cre sa propre

    populace en voulant laider.

    La colonisation des pays sous-dvelopps (solution externe) : La colonisation va prendrechez Hegel 2 directions :

    o Lexportation des biens non consommes vers les pays qui en ont besoin. La socitcivile va sinternaliser en cherchant ce que la socit civile appelle un march

    extrieur. Cest la naissance du march mondial.(La mondialisation conomiqueaurait commenc au XVe sicle)

    o On va exporter les personnes elles-mmes et on va les faire bosser dans des pays sous-dvelopps. Pour Hegel les pays occidentaux dvelopps ont tout intrt maintenir

    certains pays sous-dvelopps.

    Le problme cest que la socit civile ne rsous rien car elle ne fait quexporter ses maladies dans

    dautres pays. Comment cela fait-il que les pays dvelopps soient mal en point ? Cest parce que lespays sous-dvelopps ne le sont plus. Tous les pays en voie de dveloppement arrivent en maturit.

    CONCLUSION : La question de la misre sera la question de la socit moderne. Lasocit civile est de nouveau dchire car sans le savoir elle a cre de la populace et en plus elle aexport sa maladie lextrieur delle-mme. Hegel fait clairement mention de sa connaissance delempire britannique et ainsi tous les empires maritimes vont coloniser et ce seront les plus grands

    empires.

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    Nous sommes ds lors confronter un nouveau dfi : celui de pouvoir rgnrer lesprit thique. Lasolution que la socit civile et qui va proposer la jonction vers lEtat cest la corporation, cest--direla reprsentativit syndicale

    4| LA CORPORATION : ULTIME MEDIATION POUR PARVENIR UNECOMMUNAUTE ETHIQUE UNIFIEE

    [Conseil : Pour passer le concours il faut trs rapidement choisir lun des 5 auteurs cardinaux de la

    philosophie : Platon, Aristote, Descartes, Kant, Hegel. Il faut connaitre luvre par cur politique,pistmologique. ]

    MERCREDI 27 NOVEMBRE 2013

    [Rsum : la socit cre son propre mal : le ngatif pur ou chmage. Dans la populace on est pauvreset on a le sentiment dexclusion. Quand des gens sont sous lassistance publique ils perdent le

    sentiment dhonneur et tombent dans la populace. Toutes socits maritimes vont tre des empirescoloniaux et exporter de la marchandise et des individus eux-mmes. La socit ne fait quexporter lesproblmes. Le remde sera la corporation]

    La socit civile, par lintermdiaire de la corporation, opre la transition vers lEtat. Le citoyen viseconsciemment luniversel dans la corporation. Dans la corporation il y a lmergence-mme duneconscience citoyenne. On passe donc de la socit civile lEtat par la corporation, le syndicalisme. Lerle de la corporation est donc dintroduire une universalit consciente.

    Rintroduction par la corporation :

    Dune universalit consciente en vertu de laquelle lindividu devient un citoyen

    Du sentiment de lhonneurHegel nest pas un libral et il considre que le ciment de la socit civile est lamiti. Ainsi, comme

    laffirme le paragraphe 252, la corporation fait office dune seconde famille, office qui demeureplus indtermine dans le cadre de la socit civile, car elle est plus loigne des individus et de leursbesoins particuliers. (VRIN. P.255)

    Cest travers de son appartenance la corporation que lindividu prend conscience de son rle dans

    la socit civile. Quand on est dans la populace on na pas ce sentiment car on est sous lassistancepublique et on na pas le sentiment dappartenir la socit civile, voiremme de jouer un mauvaisrle. Ce qui caractrise un chmeur ce nest pas quune quantit mais aussi quelquun qui a le

    sentiment de ne servir rien. Le sentiment dappartenir une faction dindividus rejete par la socit

    est dangereuse pour la socit. Le chmeur est donc dangereux pour la socit civile mais grce ausyndicat il pourra enfin comprendre sa place dans la socit civile.

    La corporation va jouer le rle que ltat ne peut pas jouer, qui va apporter une assistance publique

    juridique et financire. Chaque syndicat est plus propre des individus que ne lest la socit civile. Lestats restent le regroupement de branches socio-professionnelles.

    CONCLUSION

    La socit civile semble parvenir enfin la rconciliationcar la corporation parvient satisfaire lebesoin spirituel de reconnaissance sociale. Au par.255, Hegel considre comme extrmementdangereux tout tat ou tout mouvement sociale qui montrerait la vanit de supprimer lescorporations. videmment cquoi Hegel fait allusion cest la rvolution franaise qui pour Hegelsombre dans ce quil appelle lui-mme la Terreur qui se manifeste par la suppression des corporations.

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    Le problme dune telle suppression cest que cela va engendrer un terrorisme individuel dont onretrouve les figures 50 ans plus tard dans luvre de lcrivain Russe Dostoevski dcrit lmergence enRussie du terrorisme nihiliste.

    SELECTION DE TEXTES

    Anthropologie Hglienne : Paragraphes 192, 193, 194

    Pas de disposition thique : Paragraphe 207 Paragraphe 245 Corporation : Paragraphe 253 et 256

    SPINOZA

    LECTURE DE LETHIQUE 4 DE LA SERVITUDE HUMAINE, AUTREMENT DIT, DES FORCESDES AFFECTS

    Andr Tosen : Homme important qui a t la source des renouvellements spinozistes en

    France. Un des seuls commentaires que nous avons dun trait de Spinoza.

    Introduction gnrale lthique

    Lthique de Spinoza na quune seule vocation: permettre lHomme de parvenir labatitudesuprme. La batitude suprme laquelle Spinoza donne le synonyme de libert. Pour y parvenir ondoit traverser 5 livres :

    Livre 1 : De Dieu Livre 2 : De la nature et lorigine des esprits Livre 3 : De lorigine et de la nature des affects Livre 4 : De la servitude humaine, autrement dit, des forces des affects

    Livre 5 : De la puissance des intellects, autrement dit, de la libert humaine

    Le terme mme dHomme napparait pas dans le livre 1. Alors comment parvenir la libert humainealors que le terme dHomme ny est pas. En ralit il est cach dans le livre 1. Il est cach sous le mot de

    modeet Potera le traduit par manire .

    Par mode, jentends les affections du substance, autrement dit, ce qui est

    en autre chose et se conoit aussi par autre chose.

    En ralit Spinoza fait une quation. Mode=Homme. Que lHomme soit un mode est une modification

    anthropologique majeure, Spinoza repense lHomme et lHomme est un mode parmi les modes.

    Cela veut dire quil ne jouit pas dune position particulire par rapport aux autres tats. Un mode estncessairement influenc par les autres modes et vice versa. Ex : Le soleil est un mode qui influence lemode. Les Modes sinfluencent les uns les autres.

    Tout singulier, autrement dit toute chose qui est finie et a une existence dtermine, ne peut exister,

    ni tre dtermin oprer, moins dtre dtermine exister et oprer par une autre cause qui

    elle aussi est finie et a une existence dtermine, et son tour cette cause ne peut non plus exister ni

    tre dtermine oprer moins dtre dtermine exister et oprer par une autre cause qui elle

    aussi est finie et a une existence dtermine, et ainsi linfinie Proposition 28 de Livre 1

    Spinoza et Kant ne doivent pas tre confondus.

    LHomme nest pas un Dieu, ce nest pas un empire dans un empire (cf. Livre III). Le livre I a pourfonction de montrer quil nexiste et ne peut exister quune seule substance qui sappelle Dieu ou la

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    Nature. Etant donn quil nexiste quune seule substance, lHomme ne peut pas tre une substancemais un mode fini.

    LHomme Spinoziste est constamment modifi, cest un flux de variations. Laffection est une variation

    et ce qui fait quon varie cest parce quon est unmode et quune mode est une modification, unevariation. Tout est ncessit chez Spinoza, Dieu tant tout ce quil peut tre, tout est ncessaire. Etantdonn que lHomme est pris dans un monde ncessaire, le concept cartsien de libre-arbitre est unnon-sens.

    LHomme varie dans le sens o il varie dans ses sentiments. Spinoza considre que lHomme nest riendautres que des variations dintensit.Daprs Spinoza nous sommes des tres fluctuants. Commentesprer construire une socit partir dindividus extrmement variables en intensit ?

    Le livre de Spinoza, appel Ethique ne peut sappeler Morale. Morale vient du latin qui signifie les

    murs,lEthique vient du grec et veut dire les murs. Alors pourquoi ne la-t-il pas appel Morale ?Quelle est donc la diffrence entre modale et thique ? Lthique est plus personnelle que la morale carla morale est un ensemble de rgles qui sapplique sur lHomme comme un ciel.Spinoza refuse lamorale parce que la raison est impuissante. La morale ne sert rien parce que lHomme nestcapable de lappliquerparce que lHomme est un mode.

    Linvention de la morale est un mensonge sur la condition humaine car on ne peut pas appliquer lesprceptes de la raison car lHomme est un mode. Spinoza est fondamentalement humain. Ce nest pasnon plus un pessimisme moral.

    Le livre IV est trs pessimiste sur la condition humaine. Or dans le livre IV de lEthique Spinoza il poseles bases de la socit qui va permettre daugmenter sa puissance. La libert chez Spinoza cest accder

    un niveau de puissance tel que les autres ne nous dtruisent pas.

    Les modes interagissent sauf quil y en a plus de plus puissants que dautres. Il y a des modes lextrieur qui peuvent me dtruire comme la maladie qui empche le dploiement de ma puissance.

    Comment les Hommes vont-ils parvenir augmenter la puissance pour ne pas se laisser submergerpar la puissance des modes extrieures ? Cest par la socit.

    1| LA PENSEE DES AFFECTS COMME TRANSITION DE PUISSANCE

    Chez Spinoza il y a des dfinitions, un dictionnaire des termes dans la partie qui arrive.

    Dfinitions Propositions : Dduction gomtriquement de propositions logiquement

    On pourrait lire Spinoza juste par les propositions. Les propositions et les dmonstrations nesadressent qu ceux qui ont dj la raison. Dans le SCOLI il y a une pause mais aussi un discours quiconsiste aller sur le terrain de ses adversaires afin de montrer que Spi