L'état de l'enseignement du français langue seconde au Canada

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WWW.CPF.CA L’ÉTAT DE L’ENSEIGNMENT DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE AU CANADA DE L’AN 2010 SOMMAIRE EXÉCUTIF

Transcript of L'état de l'enseignement du français langue seconde au Canada

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L’ÉTAT DE L’ENSEIGNMENT DUFRANÇAIS LANGUE SECONDEAU CANADA DE L’AN 2010SOMMAIRE EXÉCUTIF

Ce rapport n’aurait pu être produit sans l’aide et les conseils de nombreuses personnes dévouées, dont la

plupart ont consacré à CPF leur temps et leur expertise defaçon bénévole. CPF désire remercier les personnes citées

sur cette page pour leur importante contribution.

David M. Brennick James SheaPrésident Le directeur général

L’état de l’enseignement du français langue seconde auCanada de l’an 2010

ISBN 978-0-921189-33-6Adresse de CPF

310-176 Gloucester St. Ottawa (Ontario)Tél: 613.235.1481 Télec.: 613.230.5940

Courriel : [email protected]: www.cpf.caImprimé au Canada

© Canadian Parents for French (2010)

Pour lire ce rapport en ligne, s'il vous plaît visitez www.cpf.ca

GROUPE CONSULT ATIF DE CPF

David Brennick Président Canadian Parents for French

James SheaDirecteur généralCanadian Parents for French Debra PoolPrésidenteCanadian Parents for FrenchColombie-Britannique et Yukon

Robert RothonDirecteur généralCanadian Parents for FrenchColombie-Britannique et Yukon

Shannon NelsonPrésidenteCanadian Parents for French Alberta

Michael TryonDirecteur généralCanadian Parents for French Alberta

Karen HamrePrésidenteCanadian Parents for French Territoires du Nord-Ouest

Linda BusseyDirectrice généraleCanadian Parents for French Territoires du Nord-Ouest

Suzanne RolloPrésidenteCanadian Parents for French Saskatchewan

Karen PozniakDirectrice généraleCanadian Parents for French Saskatchewan

Philip FenezPrésidentCanadian Parents for French Manitoba

Catherine DaviesDirectrice généraleCanadian Parents for French Manitoba

Heather StaublePrésidenteCanadian Parents for French Ontario

Betty GormleyDirectrice généraleCanadian Parents for French Ontario

Martine DelsemmePrésidenteCanadian Parents for French Quebec

Lawrence DePoeDirecteur généralCanadian Parents for French Quebec

Richard RicePrésidentCanadian Parents for French Nouveau-Brunswick

Hélène PelletierDirectrice générale Canadian Parents for French Nouveau-Brunswick

Colin LandryPrésidentCanadian Parents for French Nouvelle-Écosse

Rebecca LancasterDirectrice généraleCanadian Parents for French Nouvelle-Écosse

Amanda WilsonPrésidenteCanadian Parents for French Île-du-Prince-Édouard

Gail LeckyDirectrice généraleCanadian Parents for French Île-du-Prince-Édouard

Vic LundriganPrésidentCanadian Parents for French Terre-Neuve et Labrador

Jarvin JoncasDirecteur généralCanadian Parents for French Terre-Neuve et Labrador

RECHERCHE ET RÉDACTION

MINISTRY OF EDUCATION POLICIESENSURING EQUITABLE ACCESS TOTHE FRENCHSECONDLANGUAGEPROGRAM OF CHOICE

Callie Mady, PhDProfesseure adjointeSchulich School of EducationNipissing University

TENDANCES DANS LE NOMBRE D’INSCRIPTION AU FLS

Doug Hart, PhDChercheur institutionnel, OISEUniversité de Toronto

STATISTIQUES SOMMAIRES

Joan HawkinsResponsable de la recherche et dudéveloppementCanadian Parents for French

Asia LukaszukAdjointe de rechercheCanadian Parents for French

ALLOPHONE PARENT AND STUDENTATTITUDES TOWARD AND EXPERIENCES IN FRENCHSECONDLANGUAGE EDUCATION PROGRAMS

Callie Mady, PhD Professeure adjointe, Faculty of EducationSchulick School of EducationNipissing University

Glenda BlackProfesseure adjointeSchulich School of EducationNipissing University

Kathryn FultonÉtudiante au programme concomitant deformation des enseignantsSchulich School of EducationNipissing University

ENGAGING ALLOPHONE PARENTSAND STUDENTS IN FRENCHSECONDLANGUAGE EDUCATION & VOICES OFNEW CANADIANS

Joan HawkinsResponsable de la recherche et dudéveloppementCanadian Parents for French

PRODUCTION

Nicole ChatelainAgente de communicationCanadian Parents for French

CONCEPTION GRAPHIQUE

Patrick BissonWebmestre/CommunicationsCanadian Parents for French

GESTION DE PROJET

Joan HawkinsResponsable de la recherche et dudéveloppementCanadian Parents for French

EDITION ET TRADUCTION

Ubiquitext, Ottawa

AUTRES REMERCIEMENTS

CPF tient également à remercierles employés suivants pour leurcontribution à la préparation dece rapport: Cathy Stone, DebbieMurphy, et Fiona Pilypaitis

CPF remercie le ministère du Patrimoine canadien pour son appui soutenu.

L’ÉTAT DE L’ENSEIGNMENT DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE AU CANADA DE L’AN 2010 PAGE 1

TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE:UN MESSAGE DU PRÉSIDENT DE CPF DAVID M. BRENNICK

APERÇU DES CHANGEMENTS DANS LE NOMBRE D’INSCRIPTIONS

LES VOIX DES NÉO-CANADIENS : PERSPECTIVES ET EXPÉRIENCES EN CE QUI CONCERNE LEFRANÇAIS SECONDE LANGUE OFFICIELLE AU CANADA

LES VOIX DES NÉO-CANADIENS : QUELQUES FAITS À L’INTENTION DES ÉDUCATEURS

EXAMEN DES POLITIQUES DU MINISÈTRE DE L’ÉDUCATIONTOUCHANT L’ACCÈS ÉQUITABLE AUX PROGRAMMES DEFRANÇAIS LANGUE SECONDE

ÉNONCÉS DE PRINCIPES DE CPF

UN PROGRAMME AXÉ SUR LE CHANGEMENTJAMES SHEA, LE DIRECTEUR GÉNÉRAL

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En tant que parents, nous avons le privilège et la responsabilité de faire les meilleurs choix possibles pourl’éducation de nos enfants, des choix qui leur permettrontde poursuivre leurs objectifs personnels et de contribuerde manière significative au développement social etéconomique du Canada. Les membres de Canadian Parents for French prennent cette responsabilité ausérieux et croient fortement que tous les étudiants auCanada devraient avoir un accès équitable au programmede français langue seconde qu’eux-mêmes et leurs parents préfèrent.

Malheureusement, il y a encore beaucoup à faire pour quenous puissions parler d’accès équitable aux options d’immersion française et de français de base plusintensives qui font la renommée du Canada partout dansle monde. D’un district scolaire à l’autre, il existe degrandes différences dans le nombre et les types de programmes de FLS offerts. Certaines compétences plafonnent le nombre d’inscriptions aux programmesd’immersion, tandis que d’autres perçoivent des fraispour les programmes et le transport. En outre, les étudiants qui éprouvent des difficultés d'apprentissage etles Néo-Canadiens dont la langue maternelle n’est pasl’anglais sont souvent exclus des programmes d’immersion française, de français intensif et de françaisenrichi.

Les membres du Conseil d'administration national sejoignent à moi pour remercier les défenseurs bénévolesde CPF partout au pays qui travaillent fort pour que tousles étudiants au Canada aient la possibilité d’apprendreles deux langues officielles du pays. Vous représentez lacitoyenneté canadienne à son meilleur!

PRÉFACE:UN MESSAGE DU PRÉSIDENT DE CPF

DAVID M. BRENNICK

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APERÇU DES CHANGEMENTS DANS LE NOMBRE D’INSCRIPTIONS:STATISTIQUES SOMMAIRES 2008-20091

1. Les données de 2007-8 ont été utilisées pour l’Ontario et le Yukon car les données de 2008-9 n’étaient pas disponibles; 2. Dans cette colonne, les termes « léger » et « légèrement » indiquent généralement un changement de moins de 1 %; « très modeste », de 1 à 2 %; « modeste », >2% mais <5%; « substantiel », 5 % ou plus; 3. Les chiffres de 2008-9 sont des projections ministérielles.

Aperçu des changements dans le nombre d’inscriptions donne un aperçu (en mots et en chiffres) des tendances nationales dans le nombre d’inscriptions au français langue seconde (FLS), ainsi que des tendances à l’intérieur de chaque province et de chaque territoire. Un rapport détaillé setrouve sur notre site Web: www.cpf.ca.

CROISSANCELes mesures de croissance présentent les expansions ou les contractions absolues avec des répercussions importantes sur les ressources. Les gains ou lespertes représentés par le nombre actuel d’inscriptions sont comparés à deux critères : le nombre d’inscriptions de l’année précédente et le nombre moyend’inscriptions des trois années précédentes.

COUVERTURELes mesures de la couverture présentent l’étendue de la participation et peuvent être interprétées comme des indicateurs de l’accessibilité. Le nombre d’inscriptions est exprimé par un pourcentage du nombre admissible d’inscriptions ou, dans certains cas, du nombre total d’inscriptions.

CROISSANCE ET COUVERTURE ENSEMBLELa croissance et la couverture prises ensemble peuvent brosser un tableau plus complet des conditions. Si le nombre d’inscriptions diminue tandis quela couverture demeure stable, nous pouvons conclure que des changements démographiques sont la cause des tendances observées au chapitre des inscriptions. Si la baisse des inscriptions est liée à la diminution de la couverture, il faut alors s’interroger sur l’engagement des provinces par rapport auxprogrammes de FLS et sur tout autre changement officiel ou de fait dans les politiques touchant l’accès.

APERÇU DES CHANGEMENTS DANS LE NOMBRE D’INSCRIPTIONS:STATISTIQUES SOMMAIRES 2008-20091

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1. Les données de 2007-8 ont été utilisées pour l’Ontario et le Yukon car les données de 2008-9 n’étaient pas disponibles; 2. Dans cette colonne, les termes « léger » et « légèrement » indiquent généralement un changement de moins de 1 %; « très modeste », de 1 à 2 %; « modeste », >2% mais <5%; « substantiel », 5 % ou plus; 3. Les chiffres de 2008-9 sont des projections ministérielles.

LES VOIX DES NÉO-CANADIENS : PERSPECTIVES ET EXPÉRIENCES EN CE QUI CONCERNE LE FRANÇAIS SECONDE LANGUE OFFICIELLE AU CANADA

ATTITUDES DES PARENTS ALLOPHONES À L’ÉGARD DE L’APPRENTISSAGE DUFRANÇAIS SECONDE LANGUE OFFICIELLE

L’ÉTAT DE L’ENSEIGNMENT DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE AU CANADA DE L’AN 2010 PAGE 5

*Même si « français seconde langue officielle (FSLO) » est le terme préféré par de nombreux chercheurs pour décrire l’expérience des étudiants allophones (qui apprennent le français comme troisième langueou langue subséquente, plutôt que comme langue seconde), dans le présent rapport, nous parlons des programmes de français langue seconde (FLS), conformément à la terminologie utilisée par les ministèresde l’éducation au Canada.

Les élèves allophones – les jeunes qui immigrent au Canada etne savent pas parler anglais ou français à leur arrivée – sontsouvent négligés dans les initiatives pour promouvoir etdéfendre le français langue seconde (FLS)*. On ne les encourage pas à s’inscrire dans des programmes de FLS,quand on ne les en décourage activement, en dépit de la performance impressionnante des élèves allophones qui sontdans ces programmes1 . Il n’y a en fait aucune politiquefédérale ou provinciale en place pour veiller à ce que les élèves allophones aient accès au FLS à l’école.

Canadian Parents for French (CPF) a commandé à Callie Madyune étude sur les attitudes des allophones envers la dualitélinguistique du Canada et sur leur expérience de l’enseignement du FLS au Canada. Avec les conseils et le soutien de CPF-ON et CPF-CB & YK qui ont partagé avec elleleurs connaissances et leur expérience des collectivités multiculturelles, des groupes de discussion ont été organisésà Toronto, Vancouver et North Bay. Les équipes locales de CPF ont recruté dix-neuf parents d’élèves allophones de leurs écoles et collectivités en plus de ceux quiavaient participé aux initiatives d’extension des bureaux régionaux et à la table ronde sur la diversité canadienne

organisée par le Commissariat aux langues officielles. Les parents de North Bay ont été recrutés par l’intermédiaire ducentre multiculturel local.

Par ailleurs, un questionnaire en ligne a permis de rassemblerde l’information sur les attitudes et l’expérience de 125 étudiants allophones d’universités de tout le pays qui avaientimmigré au Canada et ne parlaient ni l’anglais ni le français àleur arrivée et qui avaient été dans des écoles publiques canadiennes en dehors du Québec. Ces étudiants allophonesont été recrutés au moyen d’annonces dans les journaux desuniversité, sauf un petit nombre d’étudiants de l’Universitéd’Ottawa recrutés avec l’aide du directeur des Programmesd’immersion. Les étudiants ont reçu 25$ d’honoraires pourleur participation.

Tous les parents allophones interviewés étaient au courant,avant d’y immigrer, que le Canada avait deux langues officielles. En dépit de leur étonnement de peu entendre parler français dans la vie quotidienne dans les collectivités àdominante anglaise, en dépit du fait que 80% de ces parentsn’ont reçu aucune information sur les programmes d’immersion française offerts dans le système scolaire et endépit des efforts de nombreux éducateurs pour les découragerd’envisager ces programmes, le soutien des allophones pour ladualité linguistique et le FLS demeure élevé. Soixante pourcent d’entre eux étaient d’avis qu’apprendre les deux languesofficielles du Canada serait un atout pour leurs enfants et 40%avaient inscrit leurs enfants en immersion française. Le contraste est frappant entre ce chiffre et le pourcentage desinscriptions en immersion au niveau national, qui tourne

autour de 8%, le pourcentage provincial étant entre 6% et26% exception faite du Québec. Leur attachement aux deuxlangues officielles du Canada est confirmé par le pourcentagetout à fait étonnant de parents allophones dans des collectivités à dominante anglophone qui ont eux-mêmesétudié le FLS, soit 84%. Leur perception que c’est un avantage d’apprendre d’autres langues explique peut-être lefait que la grande majorité des participants adultes avaientrecherché des occasions d’apprendre le FLS. Le fait que 63%des parents allophones interviewés ont appris plus d’unelangue dans leur pays, ou ont vu d’autres gens en apprendreplusieurs, peut expliquer leur confiance dans la capacité deleurs enfants à maîtriser plusieurs langues.

1 Mady, C. (2007). Allophone Students in French-Second-Official-Language Programs: A Literature Review. Canadian Modern Language Review, 63(5). Toronto: University of Toronto Press.

« Nous débutons, moi et mon mari, nous commençons à suivre les différents cours de français…Je pense que c’est un plus ici si on connaît d’autres langues que l’anglais. » - Participant de Toronto

« J’ai juste un emploi, alors j’ai le temps d’apprendre le soir, vous savez, des cours le soir... Çam’intéresse toujours et j’attends que le cours suivant arrive. Je vais m’inscrire encore pour laprochaine leçon. » - Participant de Vancouver

Malheureusement, les éducateurs ne sont pas aussi sûrs.

« ...Nous nous sommes renseignés pour le français enrichi pour notre fille aînée… quand nousen avons parlé au directeur et à son professeur principal, ils ont tous les deux essayé… ils onttous les deux dit, en gros, « Oh, c’est un programme très difficile, vous devriez sans douteréfléchir ». Au leu de nous encourager et d’encourager les élèves à y aller, à explorer ce qui lesintéresse, ils essayaient en fait de nous persuader de ne pas bouger et de choisir le programmed’anglais de base, ce qui était une grande déception, et ça ne devrait pas être comme ça. » - Participant de Toronto

« ... Mais les professeurs ont dit que ça serait trop difficile pour eux. Pour cette année, ça va,j’écoute le professeur. Mais l’an prochain, il apprend le français. » - Participant de North Bay

En dépit des inquiétudes des éducateurs, pas moins de 95% des parents qui avaient choisi l’immersion pour leurs enfants étaient satisfaits de leur décision et du programme.

« J’ai mis mon fils dans une école d’immersion française. Je crois que c’était le bon choix pourlui. Parce que quand il était à l’école j’apprenais en même temps, j’en ai profité. J’ai pris la bonnedécision. Pour nous deux. » - Participant de Vancouver

« Le français les a aussi aidés à trouver de meilleurs emplois. Et c’est bon. Et plein d’autreschoses aussi, comme je l’ai dit, du point de vue linguistique : ça a élargi leurs horizons et j’en suisfière. » - Participant de Vancouver

Les parents qui n’avaient pas mis leurs enfants en immersion ont dit le regretter : cinquantepour cent de ces parents ont dit qu’ils l’auraient fait s’ils avaient eu de l’information sur le programme.

« Je me suis sentie vraiment coupable. C’est comme s’il manquait quelque chose et j’avais vraiment l’impression que j’aurais dû mieux choisir pour qu’il ait plus de chances. Oui, ça aurait été bien…. Oui, surtout maintenant qu’il pense entrer dans l’armée et il dit que l’autrelangue aurait été un gros gros avantage. Ça lui ouvrira des portes, quoi qu’il fasse… je ne savaispas. C’est triste, c’est tout. » - Participant de Vancouver

ATTITUDES DES ÉLÈVES ALLOPHONES À L’ÉGARD DE L’APPRENTISSAGE DES DEUX LANGUES OFFICIELLES

PAGE 6 L’ÉTAT DE L’ENSEIGNMENT DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE AU CANADA DE L’AN 2010

«Et les parents,nous n’avons pas à

avoir peur de « Oh! Est-ce quema fille ou monfils va apprendre

l’anglais en mêmetemps, parce si onva là-bas, ils vont

mélanger leslangues. Et vous

savez, je crois quec’est un mythe….Alors j’ai fait ce

qu’il faut pour quemes enfants ap-

prennent, ilsétaient trilinguesà ce moment là et

ils ne se mélangent pas….

Maintenant ilsparlent troislangues…»

Participant deVancouver

L’attachement des parents allophones aux deux langues officielles du Canada et leur confiance dans la capacité de leurs enfants d’apprendre plusieurs langues semblent avoir une incidence sur leurs enfants. Les élèves allophones ont présenté uncertain nombre de facteurs qui ont influencé leur décision de faire des études en FLS au primaire et au secondaire. Quatre-vingt-seize pour cent pensaient que la connaissance des deux langues officielles les aiderait plus tard à trouver du travail, 94% ont dit trouver important le multilinguisme, 79% ont dit bien réussir dans leurs cours de français et 59% ont exprimé le désir d’approfondir leur connaissance de la culture francophone.

Les élèves allophones ont rencontré les mêmes résistances de la part des éducateurs lorsqu’ils ont tenté de s’inscrire dans desprogrammes d’immersion ou de français intensif. Trente-trois pour cent ont indiqué que l’école les avait découragés de s’inscrire et 42% ont rapporté que l’école ne les avait pas autorisé à le faire.

« Je crois que c’était quand mes parents ont voulu me transférer au programme d’immersion en 7e année, la directrice etmême la professeure de français ont dit « Tu ne devrais pas être là, tu ne connais pas assez bien l’anglais ». En gros, elle m’adit que j’y arriverai pas alors pourquoi y aller. Alors je me suis dit « D’accord, je laisse tomber, ça sert à rien. » - Étudiant allophone à l’université

En dépit d’avoir été découragés, les élèves allophones se sont montrés déterminés à faire des études en FLS. Cinquante pourcent des élèves allophones consultés ont continué en français même quand ce n’était plus obligatoire et ont fini le programmede français de base, alors que les taux provinciaux sont entre 6% et 15% pour ce qui est du pourcentage d’élèves qui finissentle programme2 . Les élèves se sont aussi dit satisfaits de leurs capacités en français au primaire et au secondaire. Quatre-vingt-sept pour cent ont dit avoir trouvé leur niveau en français bon ou suffisant pour continuer le FLS à un niveau plusavancé et environ deux tiers pensaient que leur niveau était suffisant pour se débrouiller dans la vie quotidienne, comprendre les médias de masse francophones et faire acte de candidature pour des postes où le français était exigé.

Les élèves allophones considèrent l’apprentissage des deux langues officielles comme un aspect intrinsèque de leur identitécanadienne et, selon trois quarts d’entre eux, la connaissance des deux langues officielles est un aspect important de la citoyenneté canadienne.

« ...si vous voulez vous considérer Canadien, vous devriez adopter tout ce qui est canadien, je veux dire pour l’histoire et la culture, c’est un pays bilingue avec deux cultures, avec l’anglais et le français, alors je pense qu’il faut accepter les deux. » - Étudiant allophone à l’université

Quatre-vingt-huit pour cent se sont dit satisfaits de leurs études en français au niveau postsecondaire et avec leurs résultatsdans ces cours. Quatre-vingt-trois pour cent ont indiqué que leur niveau de français était suffisant pour les conversations enfrançais, 66 % ont dit comprendre les médias de masse en français et 58% étaient suffisamment à l’aise pour faire acte decandidature pour des postes où le français était exigé.

CONCLUSION

L’ÉTAT DE L’ENSEIGNMENT DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE AU CANADA DE L’AN 2010 PAGE 7

Il ressort des résultats des interviews et des questionnaires que l’acquisition du FLS tient à cœur aux participants allophonesadultes et aux étudiants à l’université. Les deux groupes considèrent comme bénéfique l’acquisition des langues, en particulierle FLS. En fait, la majorité des répondants de ces deux groupes ont exprimé le désir d’étudier le FLS et ont fait le nécessaire pour ce faire.

Les réponses montrent cependant qu’il est nécessaire de fournir aux collectivités d’immigrants de l’information sur les optionsoffertes dans leur région en matière d’enseignement. Le mécontentement des parents allophones face au système éducatif suggère que les écoles et les districts scolaires devraient fournir plus d’information et de soutien ne ce qui concerne le FLS.Les répondants ont également indiqué avoir trouvé de l’information sur l’enseignement au Canada dans les centres culturel.Fournir aux centres culturels et aux autres organisations desservant les immigrants de l’information sur les options en matièred’éducation est une autre façon de mieux informer les parents nouvellement arrivés des choix qu’ils ont.

Vous trouverez le rapport de recherche complet (en anglais seulement) sur notre site Web : http://www.cpf.ca/eng/resources-reports-fsl.html

2 Canadian Parents for French. L’état de l’enseignement du français langue seconde dans le Canada de l’an 2004, Ottawa, Canadian Parents for French, 2004, p. 36.

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Les parents allophones respectent les langues officielles et ont confiance dans la capacité de leurs enfants d’apprendre plusieurs langues :

60% des parents allophones pensaient qu’apprendre les deuxlangues officielles du Canada serait bénéfique pour leursenfants.

84% des parents allophones ont eux-mêmes étudié le FLS.

40% ont inscrit leurs enfants en immersion française, untaux impressionnant compte tenu des taux d’inscriptionsprovinciaux quivarient entre 6% et 26% en dehors du Québec.

50% de ceux qui n’ont pas mis leurs enfants en immersionl’auraient fait s’ils avaient eu de l’information sur le programme.

63% des parents allophones interviewés ont appris à parlerplus d’une langue dans leur pays d’origine, ou ont vu d’autresgens parler plusieurs langues, ce qui pourrait expliquer partiellement leur confiance dans la capacité de leurs enfantsà maîtriser plusieurs langues.

On retrouve chez les élèves allophones l’engagement etla confiance de leurs parents:

96% des élèves allophones estiment que le bilinguisme dansles deux langues officielles devrait les aider à trouver un emploi à l’avenir.

94% ont dit trouver important le multilinguisme.

Leur expérience antérieure de l’apprentissage des langues leurdonne à penser que le fait d’avoir appris une langue aide à enapprendre une autre.

Les parents allophones ont besoin d’information sur lesystème éducatif canadien et en particulier sur les pro-grammes de FLS:

80% des parents allophones n’ont reçu aucune informationsur les programmes d’immersion française offerts dans le système scolaire.

30% des parents allophones n’ont reçu du système éducatifcanadien aucune information à son sujet avant d’inscrire leursenfants.

Les parents et les élèves allophones se voient parfoisdécourager de choisir un enseignement en FLS:

Bien que les écoles et les gouvernements provinciaux etfédéral souhaitent voir leurs élèves réussir, ils manquent decohérence lorsqu’il s’agit d’offrir aux jeunes immigrants desoccasions d’apprendre le FLS.

33% des élèves allophones rapportent que leur école les adécouragés d’apprendre le FLS.

42% rapportent que leur école leur a interdit de s’inscrire.

Les parents et les élèves allophones étaient satisfaitsde leur apprentissage du FLS, même si on a tenté de lesdécourager et même si c’est un défi d’apprendre unetroisième langue (ou quatrième, cinquième, etc.):

Les taux d’inscriptions et de rétention sont étonnants car lesélèves allophones ne sont guère encouragés à choisir deséludes en FLS.

95% des parents allophones qui ont inscrit leurs enfants enimmersion française se sont dit satisfaits.

Canadian Parents for French a commandé à Callie Mady une étude sur les attitudes des allophones envers la dualité linguistique du Canada et sur leur expérience de l’enseignement du français langue seconde (FLS) au Canada. Une enquête enligne a permis de recueillir de l’information sur les attitudes et l’expérience de 125 étudiants allophones à l’université de tout le pays qui ont immigré au Canada et dont la langue principale n’était pas l’anglais ou le français, faisantensuite leurs études dans les écoles publiques canadiennes ailleurs qu’au Québec. Des groupes de consultation ont égalementété organisés à Toronto, Vancouver et North Bay pour 19 parents allophones.

*Même si « français seconde langue officielle (FSLO) » est le terme préféré par de nombreux chercheurs pour décrire l’expérience des étudiants allophones (qui apprennent le français comme troisième langueou langue subséquente, plutôt que comme langue seconde), dans le présent rapport, nous parlons des programmes de français langue seconde (FLS), conformément à la terminologie utilisée par les ministèresde l’éducation au Canada.

LES VOIX DES NÉO-CANADIENS : QUELQUES FAITS À L’INTENTION DES ÉDUCATEURS

87% des élèves allophones se sont dit satisfaits de leur apprentissage du français au primaire et au secondaire et considéraient leur niveau en français comme assez bon pourcontinuer le FLS à un niveau plus élevé.

50% des élèves allophones consultés ont continué les coursde français au delà des cours obligatoires et sont allés jusqu’aubout du programme de français de base—un taux impressionnant si on le compare aux taux provinciaux quivarient entre 6% et 15%.

88% des élèves se sont dit satisfaits de leur apprentissage dufrançais au niveau postsecondaire.

Les éducateurs peuvent soutenir les parents et lesélèves allophones et encourager ces derniers à continuer des études en FLS:

• Fournir de l’information sur les programmes de FLS à tousles parents, y compris les immigrants.

• Travailler en collaboration avec les organisations culturelles

et celles qui desservent les immigrants pour s’assurer que tousles parents immigrants ont accès dès leur arrivée à l’information sur le système scolaire au Canada et l’enseignement du FLS.

• Continuer à offrir toute une gamme d’options et de pointsd’entrée pour les programmes de FLS, pour que les enfantsallophones qui ont manqué le programme d’immersion précoce puissent plus tard accéder aux programmes d’immersion tardive et de français intensif.

• Faire prendre conscience aux enseignants et aux administrateurs de la confiance en eux et des avantages qu’ontles élèves allophones qui ont déjà appris une seconde languepour l’apprentissage du français.

• Sensibiliser le personnel scolaire aux avantages qu’offre lebilinguisme officiel, du point de vue de leur carrière et de lacitoyenneté, pour les élèves allophones.

• Mettre en œuvre des politiques émanant des ministères del’Éducation pour garantir explicitement l’accessibilité desprogrammes de FLS pour les élèves allophones.

Canadian Parents for French. L’état de l’enseignement du français langue seconde dans le Canada de l’an 2004, Canadian Parents for French, Ottawa, 2004. Consultésur le site Web de Canadian Parents for French : http://www.cpf.ca/fra/pdf/ressources/rapports/fls/2004/Chapitre%204.pdf

Canadian Parents for French. National French Immersion Enrolment 2007-2008, Canadian Parents for French, Ottawa, 2008. Consulté sur le site Web de CanadianParents for French : http://www.cpf.ca/eng/pdf/AA%20-%20IMMERSION%20ENRL%202007-2008.pdf

Mady, C. “Allophone Students in French Second-Official-Language Programs: A Literature Review” In Canadian Modern Language Review 63(5), University ofToronto Press, Toronto, 2007.

Mady, C. Voices of Allophone Adults and Allophone University Students: Perspectives and Experiences with French as a Second Official Language in Canada. CanadianParents for French, Ottawa, 2010. Consulté sur le site Web deCanadian Parents for French : www.cpf.ca

RÉFÉRENCES

L’ÉTAT DE L’ENSEIGNMENT DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE AU CANADA DE L’AN 2010 PAGE 9

PAGE 10 L’ÉTAT DE L’ENSEIGNMENT DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE AU CANADA DE L’AN 2010

EXPLICATION FONDÉE SUR LA RECHERCHE DES AVANTAGES DES POLITIQUES MINISTÉRIELLES OFFICIELLES.

Au Canada, la responsabilité de la réglementation et de la supervision de l’éducation revient aux provinces et territoires1

qui sont fiers de leurs systèmes d’éducation2 et conservent jalousement leur compétence constitutionnelle en matière d’éducation3. Cependant, les provinces et territoires n’ont pas utilisé leur autorité pour créer des politiques officielles assurant l’accès à l’apprentissage du français langue seconde (FLS)*. Cette absence de direction pourrait donner lieu à unmanque d’uniformité et d’égalité dans l’accès à l’apprentissage4 du FLS tandis qu’un processus politique officiel serait peut-être le point de départ le plus efficace5 pour un accès plus équitable.

Actuellement, dans les écoles canadiennes, les politiques régissant l’accès aux programmes de FLS varient d’officieuses àofficielles. Certains ministères de l’Éducation ont conçu des politiques officieuses que Delaney (2002) décrit comme des poli-tiques ou pratiques de facto qui ont été légitimées au fil du temps. « Des politiques s’installent même si rien d’officiel n’estécrit et il s’agit en quelque sorte de ‘politiques officieuses’6. » Malheureusement, l’« esprit » d’une politique officieusepeut être interprété différemment d'une école à l'autre, créant d’autres incohérences7. À l’autre bout du continuum, De-laney (2002) conclut que certains ministères de l’Éducation ont des politiques officielles élaborées dans le cadre d’un proces-sus comportant la participation des intéressés.

L’adoption de politiques officielles comporte des avantages. Elle permet de sensibiliser davantage le public et de réduirel’ambiguïté à l’égard des objectifs de l’école. Les politiques officielles donnent également un cadre pour la planification del’école, l’uniformité des procédures opérationnelles à l’intérieur de la communauté scolaire et d’une communauté à l’autre.Par ailleurs, lorsque la préparation de la politique officielle s'appuie sur la recherche, sa crédibilité s'en trouve accrue car despreuves viennent appuyer la politique. Lorsque les intéressés croient que la politique répond aux besoins des étudiants, ilssont davantage enclins à appuyer sa mise en œuvre. Cooper, Fusarelli et Randall (2004) appuient la notion voulant que lalégitimation de la politique par l’expertise et la participation des intéressés améliore le processus. Plus particulièrement,Delaney (2002) signale combien les politiques officielles donnent à l’administration nouvellement nommée d’une écoleune direction claire et une stabilité, ce qui favorise la continuité des programmes scolaires. Les politiques peuvent également être perçues comme un geste officiel doublé d’un objectif convenu à l’avance, « approuvé ou sanctionné par uneorganisation ou une autorité institutionnelle » . Le poids du gouvernement et l’appui des intéressés donnent un sens etune réalité aux politiques.

Réciproquement, Mady (2007) conclut que l’absence de telles politiques peut amener les administrateurs d’école, par exemple, à prendre des décisions contraires à la recherche et à exclure des étudiants des programmes d’études du FLS.Loreman (2007) dit que sans politique officielle, les administrateurs éprouvent de la difficulté à promouvoir la réformescolaire.

Des politiques provinciales sanctionnées officiellement sur l’accès à l’apprentissage du FLS assurent une uniformité d’accès d’un conseil scolaire et d’une école à l’autre, tandis que l’absence de telles politiques peut donner lieu à des inégalités d’accès. On peut parler de pratiques non équitables lorsque les conseils scolaires décident par exemple d’imputerdes frais de transport scolaire aux parents des enfants qui participent au programme d’immersion française. Il est donc possible qu’un étudiant d’une région bénéficie du transport scolaire gratuit alors qu’un autre d’un secteur avoisinant ne peutse rendre par autobus si sa famille n’a pas les moyens de payer les frais imposés par le conseil scolaire. Cela établit des différences au niveau de l’accès à l’apprentissage du FLS qui peuvent mener à l’inégalité des chances pour les enfants canadiens.

EXAMEN DES POLITIQUES DES MINISTÈRES DE L’ÉDUCATION TOUCHANT L’ACCÈS ÉQUITABLE AUX PROGRAMMES DE FRANÇAIS LANGUE SECONDE

*Même si « français seconde langue officielle (FSLO) » est le terme préféré par de nombreux chercheurs pour décrire l’expérience des étudiants allophones (qui apprennent le français comme troisième langueou langue subséquente, plutôt que comme langue seconde), dans le présent rapport, nous parlons des programmes de français langue seconde (FLS), conformément à la terminologie utilisée par les ministèresde l’éducation au Canada.

1 Marsh & Willis, 2003; 2 Levin & Farthing, 2004; Levin, Glaze, & Fullan, 2008; 3 Levin, 2009; 4 Mady & Arnett, 2009; Mady & Turnbull, 2010;5 Cooper, Fusarelli, & Randall, 2004; 6 Delaney, 2002, p. 164.; 7 Loreman, 2007.

TABLEAU DES POLITIQUES OFFICIELLES EXISTANTES**

Cette étude avait pour objet d’examiner les politiques officielles spécifiques provinciales/territoriales par rapport aux indicateurs d’accès équitable de Canadian Parents for French (CPF) aux programmes de FDLO. Plus précisément, l’étudevisait à répondre à la question de recherche suivante : «Dans quelle mesure les provinces/territoires adoptent-ils despolitiques spécifiques officielles afin de garantir un accès équitable aux programmes de FDLO?»

Afin de répondre à la question qui précède, on a procédé à l’examen des documents politiques officiels des sites Web desministères de l’Éducation. On a ensuite communiqué les résultats de l’examen au personnel des ministères, ce qui leur adonné la possibilité d’offrir d’autres directives.

La matrice suivante montre les constatations de l’étude en fonction des indicateurs de CPF pour l’accès équitable aux programmes de FDLO comparativement à l’existence de politiques officielles spécifiques.

LÉGENDEO= ouiN=nonP = question partiellement abordéeC = question abordée mais dans la direction contraire

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*Même si « français seconde langue officielle (FSLO) » est le terme préféré par de nombreux chercheurs pour décrire l’expérience des étudiants allophones (qui apprennent le français comme troisième langueou langue subséquente, plutôt que comme langue seconde), dans le présent rapport, nous parlons des programmes de français langue seconde (FLS), conformément à la terminologie utilisée par les ministèresde l’éducation au Canada.

** Le Québec n’est pas visé par cette recherche étant donné que les immigrants au Québec doivent étudier le français comme première langue officielle.

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La constatation importante de l’étude est l’absence relative de politiques officielles et spécifiques au niveau provincial/territorial qui assureraient un accès équitable au programme de FLS conformément aux critères de CPF. Même si l’absence de politiques officielles régissant l’accès à l’apprentissage du FLS ne suppose pas nécessairement l’absence d’engagement ou de pratiques équitables, elle risque de donner lieu à un plus grand nombre d’incohérences. Réciproquement, l’augmentation du nombre de politiques officielles portant spécifiquement sur les facteurs d’influencesusmentionnés de l’accès équitable aux programmes de FLS pourrait donner une base s’appuyant sur la recherche, le cas

échéant, et sur laquelle les administrateurs pourraient fonder leurs décisions.

Vous trouverez le rapport complet à www.cpf.ca.

RÉFÉRENCES

Cooper, B. S., Fusarelli, L. D., & Randall, E. V. (2004). Better policies, better schools: Theories and applications. Boston: Allyn & Bacon.

Delaney, J.G. (2002). Education Policy Studies: A Practical Approach. Calgary: Detselig.

Levin, B. (2008). How much diversity in our schools? Phi Delta Kappan, 89(5), 394–396.

Levin, B. (2009). Build a relationship between research and practice. Phi Delta Kappan, 90(7), 528–530.

Levin, B., & Farthing, G. (2004). Building connections with parents and communities: the Manitoba K-S4 agenda: Manitoba Education Agenda for Student Success. Orbit, 34(3), 13–17.

Levin, B., Glaze, A., & Fullan, M. (2008). Results without rancor or ranking: Ontario’s success story.. Phi Delta Kappan, 90(4), 273–281.

Loreman, T. (2007). Seven pillars of support for inclusive education: moving from “why?” to “how?” International Journal of Whole Schooling,3(2), 22–39.

Mady, C. (2007). The suitability of core French for recently arrived adolescent immigrants to Canada. Revue canadienne de linguistique appliquée,10 (2), 177–196.

Mady, C. & Arnett, K. (2009). Inclusion in French Immersion in Canada: One parent’s perspective. Exceptionality Education International, 19 (2),3–-49.

Mady, C. & Turnbull, M. (2010). Learning French as a second language-Reserved for Anglophones? Canadian Journal of Educational Administration and Policy, (99), 1–23.

Marsh, C. J., & Willis, G. (2003). Curriculum: Alternative approaches, ongoing issues (3e éd.). Upper Saddler River, NJ: Pearson Education.

Commissariat aux langues officielles. (2002). Le tissue social canadien : Rapport annuel 2001-2002. Ottawa : Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.

Commissariat aux langues officielles. (2010). Au-delà des obligations : Rapport annuel 2009-2010. Ottawa : Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.

Wiener, J., & Siegel, L. (1992). A Canadian perspective on learning disabilities. Journal of Learning Disabilities, 25, 340–350

CONCLUSION

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ACCÈS ÉQUITABLE AUX PROGRAMMES DE FRANÇAIS LANGUE SECONDE

Les membres de Canadian Parents for French sont d’avis que chaque enfant devrait avoir un accès équitable au programme de françaislangue seconde de son choix. Les programmes de français langue seconde sont accessibles à tous les étudiants lorsque :

• L’inscription est libre, sans aucun critère ou limite d’admission afin qu’aucun enfant ne soit refusé ;• Le transport est fourni sans frais à la fois aux élèves urbains et ruraux ;• L’apprentissage à distance est disponible afin d’offrir des cours de français langue seconde aux élèves des petites collectivités et des

collectivités éloignées ;• Aucun frais additionnel n’est exigé pour les programmes de français langue seconde ;• Des services de programmation et de spécialistes sont offerts aux élèves doués, à ceux qui ont des besoins spéciaux, et aux allophones ;• Chaque parent est régulièrement renseigné au sujet des options de français langue seconde et des points d’entrée, de même que des

niveaux de maîtrise du français que procure chaque option ;• Tous les étudiants reçoivent les renseignements dont ils ont besoin pour décider de continuer ou non à apprendre le français aux

niveaux secondaire et postsecondaire, de même qu’à l’extérieur du système d’éducation.

GAMME COMPLÈTE DE POINTS D’ENTRÉE ET DE CHOIX DE PROGRAMME AU NIVEAU DE L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS LANGUE SECONDE

Les membres de Canadian Parents for French sont d’avis que les étudiants devraient disposer d’une variété d’options de programmesde français langue seconde, au niveau secondaire et postsecondaire, conçues pour correspondre à différentes aspirations. Les étudiants ont accès à une variété suffisante de programmes de français langue seconde lorsque :

• Les programmes de français langue seconde des niveaux secondaire et postsecondaire sont dotés de point d’entrée multiples ;• Une variété de programmes de français de base et d’immersion sont offerts aux étudiants des niveaux secondaire et post secondaire ;• Il existe suffisamment d’occasions pour que les étudiants poursuivent au postsecondaire leurs études en français langue seconde.

ÉPREUVES DE COMPÉTENCES NATIONALES EN FRANÇAIS LANGUE SECONDE

Canadian Parents for French (CPF) appuie la création et la mise en pratique d’épreuves de compétences nationales normalisées enfrançais langue seconde (FLS). CPF félicite le ministère du Patrimoine canadien (PC) de son initiative de promouvoir des normes nationales, et encourage PC, le Conseil des ministres de l’éducation (Canada) (CMEC) et les ministères de l’Éducation provinciaux etterritoriaux à agir rapidement et en collaboration en cette matière.

CPF, tout comme les autres intervenants de la communauté de l’éducation en français langue seconde, appuie le recours à des épreuvesde compétence afin de réaliser plusieurs objectifs. par conséquent, CPF recommande que l’instrument (ou les instruments) choisissoient conçus de façon à satisfaire aux buts suivants :

• Établir des normes nationales comparables de compétences en français pour les diplômés des différents programmes de FLS de l’élémentaire et du secondaire;

• Les résultats devront servir à :o Aider parents et élèves à faire des choix éclairés au niveau de leurs décisions en matière d’éducation en FLS ;o Assurer que les diplômés du secondaire sont au courant de leur niveau de maîtrise du français, et de ce fait encourages à

poursuivre leurs études postsecondaires en français ;o Assurer que les employeurs potentiels réalisent le niveau de maîtrise du français des candidats ;o Aider les institutions postsecondaires à déterminer le placement approprié des élèves en cours de français de première année ;o Aider les institutions postsecondaires à déterminer quells programmes de FLS méritent un reclassement en etudes du français.o Permettre aux enseignants et étudiants de français du niveau secondaire d’évaluer le rendement de chaque élève et de créer

ÉNONCÉS DE PRINCIPES

des strategies d’amélioration individuelles appropriées ;• Établir des normes nationales pour l’accréditation des enseignants du français langue seconde : des évaluation de début d’études afin de

determiner si une mise à niveau de la langue est nécessaire, et des exigences de fin d’études afin de veiller à ce que le niveau de compétence nécessaire ait été atteint ;

• Établir des normes nationales de competence en français pour les enseignants du français langue seconde ;• Établir des normes nationales pour évaluer si les performances des provinces et des territoires atteignent les objectifs des plans d’action

du Programme des langues officielles en éducation ;• Créer une définition du « bilinguisme fonctionnel » et élaborer des normes nationales qui serviront à évaluer les progrès en regard des

objectifs du Plan d’action fédéral pour les langues officielles ;• Veiller à ce que tous les élèves du français langue seconde aient accès sans frais aux épreuves de compétences en français.

PROGRAMMES DE FRANÇAIS LANGUE SECONDE DE QUALITÉ

Les membres de Canadian Parents for French sont d’avis que les étudiants canadiens méritent d’avoir accès à des programmes de français langue seconde de qualité. Une programmation de français langue seconde d’excellence est assurée lorsque :

• Les ministères de l’Éducation et les districts scolaires sont dotes de politiques et de lignes directrices écrites, en matière de français langue seconde, qui établissent des objectifs écrits de competence pour les élèves de tous les programmes, et spécifient le nombre d’heures d’enseignement en français nécessaires à l’atteinte de ces objectifs ;

• Les diplômés reçoivent la reconnaissance officielle de leur compétence en français ;• On se sert de nouvelles technologies pour améliorer l’apprentissage du français en classe ;• On appuie la recherche en matière d’éducation en français langue seconde, qui sert à établir les politiques, à concevoir les

programmes et à établir les attentes au niveau de la compétence des élèves ;• Des ressources de qualité, en enseignement et en apprentissages, sont disponibles en quantité suffisante ;• Les qualités exigées de la part des enseignants du français langue seconde, pour tous les programmes, comprennent la

competence en français, la maîtrise des méthodes d’enseignement en langue seconde, et la compétence au niveau de la matière enseignée ;

• Des mécanismes sont en place pour assurer la disponibilité d’un nombre suffisant d’enseignants qualifiés en français langue seconde ;

• Suffisamment d’activités professionnelles adéquates sont en place pour permettre aux enseignants du français langue seconde de se tenir au courant des nouvelles pratiques pédagogiques ;

• Les administrateurs scolaires reçoivent les ressources dont ils ont besoin pour planifier et superviser efficacement les programmes de français langue seconde de leurs écoles.

RESPONSABILITÉ PARTAGÉE DE L’ÉDUCATION EN FRANÇAIS LANGUE SECONDE

Les membres de Canadian Parents for French sont d’avis que la prestation d’une programmation efficace en français langueseconde est une responsabilité partagée des gouvernements, des districts scolaires, des administrateurs scolaires et des employés de soutien, ainsi que des parents. La responsabilité partagée en matière de programmes de français langue seconde est réalisée lorsque :

• Il existe des politiques et des lignes directrices régissant les programmes de français langue seconde, et elles sont communiqués directement aux parents, aux enseignants et aux administrateurs ;

• Les résultats des élèves au niveau des programmes de français langue seconde, de même que les résultats de la recherche dans ce domaine, font l’objet d’examens réguliers, et les politiques et les programmes sont ajustés en conséquent ;

• Une variété d’activités parascolaires accessibles sont offertes de façon à ce que tous les étudiants aient l’occasion de pratiquer et de perfectionner leurs compétence en français au-delà de la classe et du programme scolaire ;

• Un financement de programme adéquat et durable a été obtenu ; les fonds alloués aux différents programmes de français langue seconde correspondent au temps prévu d’enseignement en français et sont destinés exclusivement à ces programmes ; le montant et la circulation des fonds sont transparents ;

• Les parents ont accès à des informations au sujet de l’apprentissage du français langue seconde lorsque que leurs enfants changent de niveau scolaire, afin de pouvoir soutenir et encourager leurs enfants à tous les niveaux ;

• Les parents et les organisations d’intervenants communautaires sont mis au courant des enjeux à étudier en matière d’apprentissage du français langue seconde, et participent de façon active aux prises de décisions au niveau de l’école, du district scolaire, du ministère et des niveaux .

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Les membres de Canadian Parents for French croient que tout enfant devrait avoir un accès équitable au programme defrançais langue seconde (FLS)* de son choix. Par accès équitable, on entend qu’il n’y a pas de critères d’admission, de pla-fonds dans le nombre d’inscriptions, de programmes différents ou de frais de transport; que l'apprentissage à distance et des programmes et services de spécialistes sont offerts aux étudiants doués, à ceux qui ont des besoins spéciaux et aux étudiants allophones; que les parents sont informés de tous les pointsd'entrée du français langue seconde et des niveaux de compétence associés à chaque option; et que tous les étudiants sont informés de la nécessité de poursuivre leurs étudesde FLS aux niveaux secondaire et postsecondaire. Pour que l'accès soit équitable, il faut également que les districts scolaires maintiennent divers points d'entrée pour le FLS afinde répondre aux besoins des étudiants; et qu’il y ait des options d’enseignement à distance pour les étudiants des petits districts ou des districts éloignés.

Nous sommes convaincus que les ministères de l’éducation sont les mieux placés pourassumer la responsabilité de l’enseignement du FLS dans leurs compétences en élaborant et en mettant en œuvre des politiques inclusives claires pour les études en FLSet en en surveillant l’application. L’examen de documents politiques des ministères de l’éducation provinciaux et territoriaux révèle toutefois que les politiques sont très rares.En fait, nous avons trouvé seulement cinq politiques qui portent sur l’un ou l’autre deces critères dans tout le pays!

En l'absence de politiques ministérielles, les étudiants peu doués et les étudiants allophones continueront d'être détournés des programmes d'immersion ou découragésd'y participer, les étudiants des communautés isolées n'auront pas accès à l’élémentaireaux programmes d'immersion qui ouvrent la porte aux programmes offerts dans les écolessecondaires des communautés plus grandes, et de nombreux parents continueront demanquer d'informations sur les options de FLS et les points d'entrée.

L’expérience des allophones avec les études élémentaires et secondaires en FLS constitue un bon exemple des pratiques incohérentes et limitatives qui ont cours lorsquece sont les districts scolaires et les éducateurs qui règlent ces problèmes par des décisionsponctuelles ou choisissent d’ignorer complètement les problèmes. Aucun ministère auCanada n’a une politique régissant la participation des étudiants allophones à des programmes de FLS plus intensifs, mais33 % des étudiants allophones ont indiqué que les éducateurs, inquiets, les avaient découragés de s’inscrire à ces programmes, tandis que 42 % ont signalé que leur école leur avait en fait interdit de s'y inscrire. Les écoles et les districtsscolaires ont besoin de renseignements précis sur les fortes compétences en acquisition linguistique et sur la motivationdes étudiants allophones. Ils ont également besoin de politiques ministérielles pour informer leurs décisions.

Le gouvernement et les éducateurs doivent améliorer l’accès aux programmes d'immersion française et encourager tous lesjeunes à maîtriser les deux langues officielles — il est plus nécessaire que jamais de disposer de suffisamment de personnel bilingue. Les départs à la retraite dans la fonction publique et la croissance continue dans le secteur des

UN PROGRAMME AXÉ SUR LE CHANGEMENTJAMES SHEA, LE DIRECTEUR GÉNÉRAL

Aucun ministère auCanada n’a une

politique régissant laparticipation des

étudiants allophonesà des programmes de

FLS plus intensifs,mais 33 % des

étudiants allophonesont indiqué que les

éducateurs, inquiets,les avaient

découragés de s’inscrire à ces

programmes, tandisque 42 % ont signalé

que leur école leuravait en fait interdit

de s'y inscrire.

*Même si « français seconde langue officielle (FSLO) » est le terme préféré par de nombreux chercheurs pour décrire l’expérience des étudiants allophones (qui apprennent le français comme troisième langueou langue subséquente, plutôt que comme langue seconde), dans le présent rapport, nous parlons des programmes de français langue seconde (FLS), conformément à la terminologie utilisée par les ministèresde l’éducation au Canada.

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services contribuent à augmenter la demande d'employés qualifiés bilingues. Afin de maintenir sa position avantageusedans la nouvelle économie du savoir, le Canada doit remédier à la pénurie actuelle de travailleurs qualifiés.

Les programmes d’immersion française au secondaire comprennent surtout des cours de niveau avancé destinés aux étudiants qui ont l'intention de poursuivre des études universitaires, même si les étudiants de niveau général accéderontau secteur des services en plus grands nombres : 13 % des Canadiens ont un diplôme universitaire, tandis que 30 % sontdétenteurs de diplômes ou de certificats de collèges communautaires. Il est temps d’étendre les options d’immersionfrançaise aux cours secondaires de niveau général et aux collèges communautaires.

Des études ont démontré que les étudiants qui ont moins de facilité et ceux qui ont besoin de services d'éducation spécialisée ou d'orthopédagogie ne sont pas désavantagés plus que les autres dans les programmes d'immersion. Il esttemps d’arrêter de conseiller à ces étudiants de ne pas suivre les programmes d’immersion et d’exiger des ministères et desdistricts scolaires qu’ils offrent des services d’éducation spécialisée aux étudiants en immersion.

La population canadienne de plus en plus multiculturelle avec un nombre toujours croissant d'immigrants devrait êtreperçue comme une force favorisant un changement positif. Il est temps que les gouvernements et les éducateurs adoptentdes stratégies qui mettent à contribution le fort appui et l'acceptation du multilinguisme de cette population. On pourrait ainsi s’assurer que les nouveaux Canadiens aient les qualifications nécessaires pour occuper des postes dans la fonction publique et ainsi vraiment contribuer au développement sociopolitique du Canada.

Le gouvernement du Canada a déboursé plus de 86 millions de dollars en aide financière additionnelle pour les plans d’action provinciaux/territoriaux visant à appuyer des programmes de FLS dans le cadre du Protocole d’entente relatif àl’enseignement de la langue de la minorité et à l’enseignement de la langue seconde. Comme les plans d'action provinciaux et territoriaux ne sont toujours pas prêts plus de 16 mois après la signature du Protocole, il est difficile d’évaluer si les projets ou les initiatives sont conçues de manière à favoriser l’accessibilité pour tous. Le gouvernement duCanada a accepté de consulter les associations et groupes intéressés au sujet des programmes prévus dans le Protocole, et,dans la mesure du possible, de tenir ces consultations conjointement avec le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada)(CMEC), les provinces et les territoires. Il est spécifié dans le Protocole que les plans d'action provinciaux et territoriauxdécriront le processus de consultation établi pour les initiatives mais, en l’absence d’ententes bilatérales, on ne sait tropquel genre d’engagement les gouvernements provinciaux et territoriaux vont prendre. Canadian Parents for French estdéterminé à participer au processus de consultation au niveau provincial/territorial et serait heureux d’accepter une telleinvitation d’engagement que les gouvernements provinciaux et territoriaux vont prendre.