Dans le cadre du magnifique plateau de l’orbe New-York, le parcours de l’exposition est aménagé en quatre séquences qui mettent en lumière les métiers d’art et subliment la main. Il s’ouvre par une mise en perspective historique, sous la forme d’un étonnant cabinet de curiosité, avec la présentation d’une centaine de pièces issues des collections des Beaux-Arts de Paris, qui cherchent à magnifier les mains, seules. Celles-ci s’incarnent ensuite, le processus créatif est engagé. Le visiteur découvre dans l’Atelier, les visages, certains outils, machines et matières premières qui composent les 281 métiers d’art. L’espace s’ouvre alors sur la ville, avec une parade festive de créations baignées de lumière naturelle et ponctuée d’une présence végétale, comme une vanité heureuse. Dernier moment de l’exposition, un panorama d’images mises en mouvement, figure des actions en faveur des métiers d’art, une invitation au prospectif qui donne le primat aux sensations.

Depuis 20 ans, à l’initiative de la Fondation Bettencourt Schueller, le Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main® met en lumière les savoir-faire d’exception, la créativité et l’innovation des métiers d’art qui participent de la scène française artistique contemporaine. Cette exposition est un reflet de cet engagement philanthropique.

Commissariat d’exposition : Laurent Le Bon Mise en espace : Isabelle Cornaro Le catalogue d’exposition, édité chez Flammarion, est disponible à la librairie du Palais de Tokyo. Intelligence de la main ® - Marque déposée

Une exposition à l’initiative de :

L'ESPRIT COMMENCE ET FINIT AU BOUT DES DOIGTS Une exposition à l’initiative de la Fondation Bettencourt Schueller à l’occasion des 20 ans de son engagement pour l’intelligence de la main® 16 OCT - 10 NOV 2019 Niv. 1 - Niveau bas

LASCO PROJECTExplorez les coulisses du bâtimentDepuis 2012, différentes démarches d’art urbain se croisent dans les souterrains du Palais de Tokyo, de Futura 2000 à O’Clock en passant par Mode 2, Boris Tellegen, Dran, Skki, Evol, Vhils, Azyle, Horfee et Ken Sortais, le duo Lek & Sowat, Stelios Faitakis, Pablo Tomek, Philippe Baudelocque, Escif, JR & les OSGEMEOS. Se déployant dans des espaces habituellement fermés au public, le LASCO PROJECT permet d’arpenter le Palais de Tokyo d’une manière inédite.

VISITE LASCO PROJECTTous les jours (sauf le mardi) : 12 h 30 et 22 h - Durée : 30 min Dimanche : 15 h - Durée : 1 h Gratuit sur présentation du billet d’entrée. La visite de ces espaces s’effectue en compagnie d’un médiateur. LE NUMÉRO 24 DU MAGAZINE PALAIS EST CONSACRÉ AU LASCO PROJECT.

L'ATELIER DES REGARDEURS

#LeToguna

Chaque saison, des personnalités fortes du monde de la culture nous font partager leurs obsessions et leurs passions à travers un cycle de cours hors des sentiers battus. Une immersion dans le mille-feuille de l’histoire de l’art, des idées et des formes, de sa dimension la plus contemporaine jusqu’aux origines.À l’automne 2019, à l’occasion de l’exposition « Futur, ancien, fugitif », l’Atelier des regardeurs revisite en 5 épisodes l’histoire du Palais de Tokyo, caisse de résonance de l’histoire culturelle française de ces dernières décennies.

Les lundis, de 19 h à 20 h 30.21 octobre : De l’Exposition Internationale de 1937 à l’Occupation28 octobre : 1947 -1976 : La création du Musée national d’art moderne4 novembre : 1985 – 1998 : Le Palais du Cinéma18 novembre : 2001 -2019 : Le Palais de Tokyo, site de création contemporaine25 novembre : Prospective-fiction, le Palais de Tokyo dans 60 ans

Cycle de 5 leçons : Tarif plein : 40 €, Tarif réduit : 30 €Cours à l'unité : Tarif plein : 12 €, Tarif réduit : 9 €Informations et réservation : www.palaisdetokyo.com

LA MANUTENTION Résidence de performances

#LaManutention

ADÉLAÏDE FERIOT, Avaler l’horizon Les 24 et 31 octobre, 7 et 14 novembre 2019 Avaler l’Horizon est une pièce collective imaginée par l’artiste plasticienne Adélaïde Feriot. Accompagnée par des chanteur·euse·s, musicien·ne·s et fashion designers, elle compose une lente plongée dans la nuit noire.Avec : SUZANNE, Kerwin Rolland, Molpé, Ana Rita Teodoro, Fanny Ansel, Héloïse Derly (Pehtrol) et Pierre-Antoine Vettorello.

MATHILDE FERNANDEZ & CÉCILE DI GIOVANNILes 28 novembre, 5, 12 et 19 décembre 2019Mathilde Fernandez (musicienne, chanteuse, performeuse) et Cécile di Giovanni (artiste plasticienne, directrice artistique, set designer) développent ensemble dans un travail d’écriture, d’installation et de performance, un univers complexe convoquant la mémoire collective. Issues de la génération des millennials, c’est en manipulant les codes, les symboles et les mythes qui les ont forgées qu’elles se jouent des effets qu’ils exercent sur nous, nos peurs et notre rapport aux enjeux actuels.

En vente à l’accueil du Palais de Tokyo et sur www.palaisdetokyo.com

En rejoignant la communauté Tokyopass le jour de votre visite, vous déduisez le prix de votre billet d'entrée.

TOKYOPASSLE PASS ANNUEL POUR TOUT VOIR

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SOLO 40 €À partir de 26 ans

DUO 60 € Avec l’invité·e de votre choix

ART 20 € Réservé aux enseignant·e·s en art et aux artistes-auteur·e·s affilié·e·s à la Maison des artistes.

JEUNE 20 € Pour les 18 - 25 ans

13, avenue du Président Wilson 75116 PARIS - www.palaisdetokyo.com

PARTENAIRE DES ACTIVITÉS TOK-TOKTOK-TOK PARTNER

FUTUR, ANCIEN, FUGITIF : 16 OCTOBRE 2019 – 5 JANVIER 2020

« L’ESPRIT COMMENCE ET FINIT AU BOUT DES DOIGTS » : 16 OCTOBRE - 10 NOVEMBRE 2019Une exposition à l’initiative de / An exhibition initiated by

PARTENAIRES MÉDIAMEDIA PARTNERS

Le Tokyo Art Club Entreprises, le Tokyo Art Club et les Amis du Palais de Tokyo

LE PALAIS DE TOKYO REMERCIE ÉGALEMENTPALAIS DE TOKYO ALSO THANKS

LE PALAIS DE TOKYO REMERCIE LES PARTENAIRES DE L’EXPOSITION « FUTUR, ANCIEN, FUGITIF » PALAIS DE TOKYO THANKS THE PARTNERS OF THE “FUTURE, FORMER, FUGITIVE” EXHIBITION

Le Palais de Tokyo remercie également / Palais de Tokyo also thanksSUPIMA

LE PALAIS DE TOKYO BÉNÉFICIE DU SOUTIEN ANNUEL DEPALAIS DE TOKYO BENEFITS FROM THE ANNUAL SUPPORT OF

Dépliant expo - OCT 2019

INFORMATIONSMédiation culturelle Les médiateurs sont à votre disposition pour vous orienter et dialoguer autour des œuvres.

Visites commentéesVISITE ÉCLAIR - Gratuit*Une introduction générale suivie de la découverte des expositions. Tous les jours (sauf le mardi), toutes les heures 13 h - 21 h / * Sur présentation du billet d’entrée Durée : 30 min

GRANDE VISITE - Gratuit *Un panorama complet du Palais de Tokyo et des expositions. Samedi, 15 h / * Sur présentation du billet d’entrée Durée : 1 h

VISITE DU VENDREDI SOIRVisites spéciales, ateliers ou rencontres. Retrouvez le programme détaillé sur www.palaisdetokyo.comVendredi, 19 h 30 / 2 € en plus du billet d’entrée Durée : Entre 2 h et 3 h

VISITE ADAPTÉERetrouvez le programme détaillé sur www.palaisdetokyo.com Durée 1 h / Gratuit pour les personnes en situation de handicap et leur accompagnateur.

Jeunes publics & FamillesVISITE CONTÉE [3-5 ANS] Un parcours d’éveil à l’art pour les plus jeunes en compagnie de leurs parents. Dimanche, 15 h / 6 € par enfant et gratuit sur présentation du billet d’entrée pour les adultes Durée : 1 h

ATELIER TOK-TOK [5-10 ANS] Découper, étirer, composer, miniaturiser : autant de manières de transformer la matière et d’appréhender le travail des artistes. Mercredi et samedi, du 6 novembre au 20 décembre, 14 h 30 / 12 € - Durée : 2 h

ATELIER TOK-TOK HOLIDAYS [5-7 ANS & 8-10 ANS] Retrouvez le meilleur des ateliers Tok-Tok pour des vacances ludiques et créatives. Tous les jours (sauf mardi & dimanche) du 19 octobre au 2 novembre et du 21 décembre au 4 janvier, 14 h 30. 12 € / Durée : 2 h

WORKSHOP EN FAMILLE [POUR TOUS]Des moments d’échanges créatifs pour jeunes et moins jeunes, en famille ou entre amis, qui mêlent ateliers de pratique plastique et découverte de l’exposition. Dimanche, 16 h / 8 € par enfant et gratuit sur présentation du billet d’entrée pour les adultes Durée : 2 h LES ATELIERS TOK-TOK BÉNÉFICIENT DU SOUTIEN DE PETIT BATEAU.

En groupeVisites, ateliers, rencontres, projets. Pour les professionnels de l'éducation et du champ social. Plus d'infos : www.palaisdetokyo.com

Contacts & InfosTél : +33 1 81 97 35 88 mediation@palaisdetokyo.com www.palaisdetokyo.com

LIBRAIRIE WALTER KÖNIG & CAHIERS D’ART Tous les jours, de 12 h à 23 h 30, sauf le mardi Tél : +33 1 45 63 11 70 lalibrairie@palaisdetokyo.com

BAR/CAFÉTÉRIA LE READYMADE Ouvert tous les jours, de midi à minuit, sauf le mardi : fermeture à 19 h

RESTAURANT LES GRANDS VERRES Tous les jours, de 12 h à 14 h 30 et de 19 h à 23 h Brunch le dimanche de 12 h à 15 h Bar à cocktails ouvert de 19 h à 1 hRéservation conseilléeTél : +33 1 85 53 03 61 / www.lesgrandsverres.com

RESTAURANT MONSIEUR BLEUTous les jours : DÉJEUNER : du lundi au vendredi de 12 h à 14 h 30 / Brunch : les samedis et les dimanches de 12 h à 16 h / DINER : du dimanche au mercredi de 19 h à 23 h, du jeudi au samedi de 19 h à 23 h 30 / Bar : de 12 h à 2 h - Tél : +33 1 47 20 90 47 monsieur@monsieurbleu.com

YOYOcontact@yoyo-paris.com / Tél : +33 1 84 79 11 72

REJOIGNEZ LES AMIS & DEVENEZ MEMBRE DU TOKYO ART CLUB !Pour connaître les activités réservées aux Amis et aux membres du Tokyo Art Club :T +33 1 81 97 35 79 / lesamis@palaisdetokyo.com tokyoartclub@palaisdetokyo.com

Les Amis du Palais de Tokyo & le Tokyo Art Club

P R O G R A M M E D E S

E X P O S I T I O N S

I N F O S

P R AT I Q U E S

1 6 O CT 2 01 9 5 J A N V 2 0 2 0

dans l’atelier, quand la consultation d’ouvrages de botanique rencontre les visions hallucinées du cosmos. L’installation de Jonas Delaborde et Hendrik Hegray 18 se dissimule dans un interstice de l’exposition, une backroom humide dans laquelle retentit une bande son interprétée par Hendrik Hegray. Cette salle, où le douzième numéro de leur revue Nazi Knife est laissé à disposition, est ornée de photocopies régulièrement produites sur place par les artistes. Agata Ingarden 17 présente une installation en pleine déliquescence, entre référence aux origines de la vie et futur prophétique : de grands tournesols flétris, recouverts d'un caramel qui se répand peu à peu sur des panneaux solaires brisés, symptômes d’une angoisse climatique. Martin Belou 19 nous invite enfin à trouver un instant de répit dans un paysage composite et enveloppant déployé sous une tente.

LES ICONOCLASTES Niveau basLa fin de l’exposition se penche sur l’héritage de l’Histoire et de l’Histoire de l’art dans un esprit de détournement. Ces réécritures sur fond politique, tantôt fantastiques et tantôt occultes, tentent d'intervertir le centre et la périphérie.Nous retrouvons une sculpture anthropomorphe de Jean Claus 20 , ainsi que Kengné Téguia 21 avec une vidéo qui superpose aux paroles de La Marseillaise des extraits de Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon. Antoine Renard 21 démultiplie et déforme le chef-d’œuvre controversé d’Edgar Degas, La Petite Danseuse de quatorze ans (1881), qui prend

alors l’aspect d’une idole païenne. Jean-Luc Blanc 21 présente des peintures et dessins inspirés par son « encyclopédie traumatique », classeurs remplis d’images illustrant selon lui la folie du monde. Enfin, la vidéo de Lili Reynaud-Dewar 22 rend compte d’un voyage dans la ville de Marfa, au Texas, en compagnie de ses étudiant∙e∙s en école d’art. Alors qu’il∙elle∙s s’aventurent sur les traces de Donald Judd, icône de l’art minimal américain, la vidéo prend une tournure fantastique. L’exposition s’achève alors sur le passage d’une génération d’artistes à une autre, au travers de la transmission et de l’exploration commune d’histoires lointaines.

Linda Sanchez 23 Lauréate du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo 2018

Linda Sanchez produit des familles d’objets chargés d’histoires liées à leur matérialité et aux gestes de fabrication dont ils résultent. Son installation, tel un paysage, est le fruit d’un long travail de manipulation, d’abord produite en atelier puis réinterprétée dans l’espace d’exposition.

Mali Arun 24 Lauréate du Grand Prix du 63e Salon de Montrouge

Mali Arun présente un ensemble de vidéos au fort potentiel onirique qui s’aventurent dans une veine rétro-futuriste. Une nouvelle création en réalité virtuelle met en scène l’expédition troublante d’une dizaine de scientifiques au sein d’un jardin botanique.

Commissaires : Franck Balland, Daria de Beauvais, Adélaïde Blanc, Claire Moulène

Assistante curatoriale : Marilou Thiébault

Assistants d’exposition : Liza Maignan, Taddeo Reinhardt

SUIVEZ-NOUS @PalaisdeTokyo

du Maroc. Sur la mezzanine, Laura Lamiel 5 étend un quadrillage de plaques de verre qui forment une serre sous laquelle l’artiste sème des fragments d’histoires personnelles ou collectives. Le projet éditorial Turpentine 6 est une aventure partagée. Chaque numéro de ce fanzine cofondé par Jean-Luc Blanc, Mimosa Echard et Jonathan Martin, est l’occasion d’une invitation faite à d’autres artistes. Le onzième numéro, dans lequel figurent Oscar Chan Yik Long, Béatrice Cussol et Gaia Vincensini, est ici présenté dans une ambiance de boite de nuit. Retour sur une autre mémoire collective avec Nayel Zeaiter 6 qui nous raconte avec humour plus de deux-cents ans de vandalisme dans l’art, des dégradations involontaires aux attaques politiques, dans l’escalier qui mène à l’étage inférieur.

LES DOUBLES Niveau basCertains artistes de l’exposition font usage de formes closes et d’espaces repliés, où se loge parfois l’image du double et du jumeau. L’intrusion du regard et le franchissement de ces espaces solitaires est la condition sine qua non de leur existence.L’installation de Jean-Alain Corre 7 tient autant du temple que de l’espace carcéral. Dans un univers fragmenté se répandent des poissons, des images d’avatars et la figure de Marie-Antoinette. Dédoublement et répétitions altérées se propagent dans la peinture de Nina Childress 7 . Parmi les œuvres présentées, deux interprétations d’une même toile, une version good et une version dite bad, semblent exprimer les deux mouvements qui animent la conscience et la gestuelle de l’artiste.

Cette dualité se prolonge dans l'œuvre d'Anne Bourse 8 pour qui l’activité artistique et le moment de son appréciation sont comme des sœurs siamoises unies pour tuer le temps. Elle nous propose ainsi de nous installer dans une station de repos favorisant la lecture de ses livres et l’observation de ses peintures qui ouvrent et déplient la chambre vers d’autres espaces de désirs. Dans l’installation de Kévin Bray 9 , la matérialité sans cesse renouvelée des images semble répondre à l’existence morcelée du personnage et de son alter ego : elles se dupliquent, s’agrègent et se défont au fil de la narration.

LES CONTEURS Niveau BasLes mythes ancestraux continuent d’inspirer des artistes qui y puisent des récits, des héros et des bestiaires. Les œuvres qui en résultent poursuivent moins ces traditions qu’elles illustrent des imaginaires syncrétiques et font de cet héritage une matière toujours vive.Trouvant dans le folklore médiéval une cosmogonie célébrant les marges, Nils Alix-Tabeling 10 sculpte avec minutie créatures fantastiques, hydres et hybrides. Son imagerie liée à la fertilité s’alimente à la source de cultes primordiaux. Dans les dessins de Corentin Grossmann 11 , une profusion d’éléments éclectiques s’interpénètrent au sein de paysages de guimauve. Ces scènes, énigmatiques dans leur extravagance et leur érotisme, mêlent la longue histoire de la peinture et le monde des rêves. L’onirisme s’observe aussi dans les formes baroques du mobilier de Jean Claus 11 qui rappelle les meubles de famille et les traditions populaires. Enfin, les peintures d’Antoine Marquis 12 , inspirées par les récits enchâssés du cinéaste Jacques Rivette dans son film Céline et Julie

caustique sur le monde social, le film de Grégoire Beil 2 Les Jeunesses d’Or met en scène une société dans laquelle les « vieux » sont devenus les boucs-émissaires, surveillés et traqués par les « jeunes » grâce à des applications mobiles. Marine Peixoto 2 propose un aperçu plus apaisé des relations intergénérationnelles. Sa série de photographies consigne des scènes de genre et des moments du quotidien capturés dans l’appartement désuet qu’elle partage avec des garçons d’une vingtaine d’années. Évoquant la propreté des corps et des objets, Jean-Charles de Quillacq 3 rapproche dans deux récipients deux liquides d’un même bleu synthétique : du gel douche pour homme et du produit lave-glace. L’idéal de séduction masculine rejoint ici la passion automobile. Nous retrouvons à nouveau Grégoire Beil 3 avec son film Roman national, un assemblage de vidéos diffusées en direct sur l’application Periscope pendant l’été 2016. Il livre ainsi le portrait d’une jeunesse peu représentée dans les médias traditionnels. Nous plongeons ensuite dans un autre monde, à demi fantastique : l’installation de Renaud Jerez 3 est une vitrine qui emprunte au vocabulaire domestique autant que commercial, gardée par un personnage hybride. Nicolas Tubéry 3 observe quant à lui le déclin du monde paysan et de ses infrastructures laissées à l’abandon. Sa caméra se greffe à toute sorte d’outillage pour filmer les rouages d’une ancienne exploitation remise en service le temps d’un tournage. Au sortir de cette salle, les sculptures de Caroline Mesquita 3 miment un carnaval géant. Personnages et animaux défilent à califourchon

sur un grand vers ailé, dans une parade aussi joyeuse qu'inquiétante.

LES ÉLÉMENTAIRES Niveau d’entréeDans cette partie de l’exposition, les artistes prennent du recul pour aborder des sujets qui relèvent du spirituel et de l'existentiel. L’usage d’éléments primaires nous guide vers l’immatériel et un retour aux origines. Il est question ici d’inversion des rôles et de renversement des valeurs, à l’instar des deux peintures de Vidya Gastaldon 4 . La première est une citation libre du tableau de Delacroix, Le Christ sur la mer de Galilée (1854), et la seconde est une représentation de la divinité hindoue Krishna. Ces évocations métaphysiques se poursuivent avec Maurice Blaussyld 4 qui érige un gigantesque monticule de terre contraint entre deux murs blancs. Imprégnée d’huile de lin – un liquide utilisé en peinture –, cette argile foncée est une « terre d’ombre », un paysage réduit à l’essentiel. Aude Pariset 4 nous fait passer du monumental au microscopique, du paysage au biotope. Elle présente trois lits d’enfants peu à peu dévorés par des vers. Sorte de vanités contemporaines, ils semblent évoquer l’inscription de tout être dans un cycle de matière. Au-delà du tumulus central, les paravents en verre de Carlotta Bailly-Borg 4 abritent des personnages peints. Ces corps asexués au profil grec empruntent à la miniature hindoue comme à l’estampe érotique japonaise. Ils semblent danser et se distordre, enfermés à l’intérieur du verre. Adrien Vescovi 4 nous projette dans différentes temporalités avec les teintures qu’il élabore à partir de pigments naturels prélevés dans différents paysages. D’immenses lés de tissus se déploient et dessinent une promenade entre les teintes des ocres de Bourgogne, du sud de la France et

LES CAUSTIQUES Niveau d’entréeL’exposition s’ouvre sur un portrait à chaud du présent, avec des artistes dont les regards se tournent vers l’espace social. Il·elle·s traquent leur matière première dans les angles morts de l’ordinaire, et la traitent avec une poésie burlesque et un humour mordant. C’est un Mur de mûres réalisé par Pierre Joseph 1 qui nous accueille dans l’exposition. Ce nouvel opus de la série des Photographies sans fin montre des entassements de baies, répétés jusqu’à l’indigestion et déclinés en d’infimes variations. Cette production systématique de l’œuvre met en tension l'industrialisation de notre agriculture et la récolte sauvage de ce fruit qui nous guide vers notre (re)devenir de chasseurs-cueilleurs à l’heure de la catastrophe écologique. Anita Molinero 2 envisage quant à elle sa propre production comme une matière encombrante. La nouvelle œuvre qu’elle présente ici n’est autre que l’une de ses anciennes sculptures monumentales – et donc difficile à stocker – passée dans une presse de

voiture. C’est ensuite l’histoire de France que l’on compresse. Bertrand Dezoteux 2 nous la raconte en 14 minutes à bord d’un TGV lancé à pleine vitesse à travers l’Hexagone. Un rail movie fantastique qui fait curieusement dialoguer Roland Barthes et Charles Michelet ou saint François d’Assise et un chien. Des rapprochements aussi inattendus surgissent dans les assemblages d’Anna Solal 2 composés à partir de collectes de matériaux – écrans de smartphones brisés et autres rebuts – qui dessinent une histoire de nos sociétés. Une histoire qu’imagine Anne Le Troter 2 à l’heure de « l’ubérisation » des affects en s'inspirant du marché en ligne des ami·e·s à louer. Elle met en scène ses personnages dans un décor de maison de poupée constitué de cartes musicales. Alain Séchas 2 présente plus loin l’humeur du temps à travers des dessins incisifs et pleins d’humour qu’il partage chaque jour sur les réseaux sociaux. Avec ses Parfums de pauvres, Fabienne Audéoud 2 explore les circuits de l’économie parallèle et la poésie du packaging bon marché inspiré par les fragrances des grandes marques. Autre regard

vont en bateau (1974), invitent à naviguer d’un monde à un autre.

LES ORNEMENTALISTES Niveau BasCette partie de l’exposition fait la part belle au monde domestique et au rapport d’intimité que nous entretenons avec les objets. Les artistes négocient ici avec la rigueur du design, les travers du quotidien ou la langueur des affects.Les deux vilaines souris du récit de Beatrix Potter, coupables d’avoir été trop curieuses, sont reprises en peinture par Fabienne Audéoud 13 qui confectionne aussi d’inoffensives meutes de petits loups en peluche. Marc Camille Chaimowicz 13 déroule son papier peint dans l'un de ses gestes unissant les arts décoratifs et les arts plastiques. Il présente également un tablier de cuisine, porté par les serveur·euse·s du Readymade, la cafétéria du Palais de Tokyo. Jean-Charles de Quillacq 13 détourne les formes de l’univers domestique et de l’intime. Le corps semble être le dénominateur commun de ses œuvres qui sont toujours indécises entre deux états, deux genres et différentes définitions. Elles sont phalliques et dégonflées, habitées et vides ou, comme les sculptures qui ponctuent l’exposition, à la fois baguettes de pain et mégots de cigarettes. Madison Bycroft 14 place les questions d'identité et de genre au cœur de ses vidéos, installations et performances. L’environnement qu’elle compose est le décor et le sujet d’une anti-épopée. De son côté, Vidya Gastaldon 14 décline un brassage culturel et ornemental sur des éléments de mobilier. Les photographies intimistes et le film de Julien Carreyn 15 inscrivent des modèles nus dans des paysages fanés et des bourgs de province déserts, autant que dans une longue tradition

picturale. Plus loin, les ordinateurs low-tech de Sarah Tritz 15 et l’effet double-face de leurs écrans bricolés mettent dos à dos iconographie pornographique et fantaisies enfantines. Dans l’espace central du Païpe, Nathalie Du Pasquier 16 , d’abord passée par le design et le groupe Memphis avant de devenir peintre, construit quatre cellules à la fois ateliers et musées. Elle déploie ici son travail de peinture, de sculpture, voire d’architecture, tout autant que celui des artistes qu’elle affectionne et dont les travaux ont élu domicile dans son atelier milanais.

LES ESQUIVEURS Niveau basDans cette salle, les artistes affirment un rythme de création propre, esquivant autant qu’il·elle·s le peuvent les injonctions exercées par l’époque. Leur production montre une singularité de formes et de langages qui traduit un principe de résistance. Elle devient, dans le même mouvement, comme l’alibi d’un réenchantement du quotidien.C’est ainsi que réapparaît Anna Solal 17 , avec une succession d’œuvres qui se replient sur des anecdotes biographiques. Ses assemblages d’objets fragmentés et de dessins au crayon de couleur témoignent des remous intérieurs, des changements d’humeur et de la manière dont l’art peut incarner un refuge aux obligations journalières. Les trois vidéos de Kengné Téguia 17 évoquent le désir de rompre l’isolement et d’établir, voire de forcer, la communication entre les êtres. L’artiste, sourd, travaille dans ses vidéos les distorsions de l’image, et les bancs qui leur font face transmettent les vibrations du son pour une approche très physique de la perception. Derrière les taches de couleurs, les petites toiles chamarrées et texturées d’Antoine Château 17 trahissent le temps étiré de la création

Futur, ancien, fugitif Une scène française

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Niv. 2 - Niveau d’entrée

Niv. 1 - Niveau bas

16 oct 2019 - 5 jan 2020L’exposition Futur, ancien, fugitif emprunte son titre à l’auteur Olivier Cadiot pour dresser une cartographie subjective et sensible d’une communauté informelle d’artistes qui s'inscrit pleinement dans notre temps. Il∙elles sont né·e·s entre les années 1930 et les années 1990 et couvrent ensemble un champ très large de pratiques. Entre eux·elles se dessinent autant de filiations et de correspondances que s’expriment des singularités fortes. Chacun·e se confronte à une époque où la vérité est difficile à démêler de la fiction, où l’esprit collectif est aussi vertueux que l’envie de se désolidariser peut être prégnante et où le sentiment d’être ensemble dans le même navire est porteur d’espoir tout autant que teinté de doutes. Cette exposition s’ouvre ainsi au moment où se clôt une décennie bouleversante : entre les tentatives de se figurer l’avenir et le besoin de convoquer le passé, elle ébauche ainsi un répertoire de stratégies pour détourner le présent. Ce dépliant vous accompagne dans une traversée de ce dernier, de la réalité sociale au spirituel, des univers domestiques aux mondes intérieurs, des fantasmes d’hybridité, d’avatars et d’alter ego au besoin vif d’écrire une autre Histoire.

LE NUMÉRO 30 DU MAGAZINE PALAIS EST CONSACRÉ À L’EXPOSITION « FUTUR, ANCIEN, FUGITIF ». Au sommaire : un texte des commissaires de l’exposition, un grand entretien avec les quarante-quatre artistes ou collectifs d’artistes invité·e·s, cinq essais inédits par Elsa Boyer, Jill Gasparina, Géraldine Gourbe, Laurent Jeanpierre et Éric Mangion, ainsi qu’un large ensemble iconographique des œuvres des artistes de l’exposition.

Caroline Mesquita

Agata Ingarden

Martin Belou

Nathalie Du Pasquier

Bertrand Dezoteux

Anna Solal

Nayel Zeaiter

Jean-Alain Corre

Carlotta Bailly-Borg

Nicolas Tubéry

Jean Claus

Fabienne Audéoud

Vidya Gastaldon

Antoine Renard