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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 2 JUIN 2014 // LESECHOS.FR ISSN0153.4831 106 e ANNÉE NUMÉRO 21699 40 PAGES Antilles-Réunion 2,70 €. Guyane 3,50 €. Belgique 2,40 €. Espagne 3 €. Grande- Bretagne 2£30. Grèce 2,60 €. Italie 3€ Luxembourg 2,50 €. Maroc 22 DH. Niger 2.300 CFA Roumanie 2,60 €. Suisse 4,20 FS. Tunisie 3.000 TNM. Zone CFA 2.000 CFA. Broker en ligne depuis 2001 Le broker de référence www.activtrades.fr Accédez aux marchés du Forex, des actions, des indices et des matières premières en quelques clics depuis votre ordinateur, smartphone ou tablette. Les produits à effet de levier peuvent comporter un risque élevé pour votre capital. ActivTrades PLC est autorisé et réglementé par la Financial Conduct Authority FCA (sous le numéro 434413). 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De quoi faire encourir un risque commercial majeur au groupe bancaire français et entraîner des conséquences potentiel- lement désastreuses pour le système bancaire mondial. La BCE suit le dossier de très près et au plus haut niveau, compte tenu des risques systémiques qui pourraient surve- nir. En France, l’exécutif a changé de braquet. L’Elysée est désormais aux commandes. Le sujet devrait être abordé cette semaine dans le cadre de la visite du président Obama dans l’Hexagone, à l’occasion du soixante-dixième anniver- saire du Débarquement. // PAGES 32-33, L’ÉDITORIAL DE NICOLAS BARRÉ PAGE 12 ET « CRIBLE » PAGE 39 BNP Paribas, les dessous d’une affaire hors norme l Accusée d’avoir violé l’embargo américain contre l’Iran et le Soudan, la banque risque gros. l Hollande devrait évoquer le dossier avec Obama cette semaine. La BCE est en alerte. Dernières tractations pour les fusions de régions COLLECTIVITÉS La nouvelle carte devrait être dévoilée mardi. La Bretagne et le Languedoc-Roussillon font de la résistance. C’est demain que le chef de l’Etat doit présenter les grandes lignes de la réforme territoriale qui doit réduire le nombre de régions à une douzaine. Les fusions Rhône-Alpes - Auver- gne, Franche-Comté - Bourgo- gne et celle des deux Norman- dies sont bien parties. Mais nombre d’autres rapproche- ments, comme celui de la Breta- gne avec les Pays de la Loire, sont contestés. La suppression des départements est, elle, retardée. // PAGE 4 Baisser l’impôt, la seule issue Point de vue par Zaki Laïdi Le gouvernement ne peut pas continuer à agir comme si de rien n’était après son échec lors du scrutin européen. Pour sortir rapidement de la crise, politique et économique, il n’existe qu’une solution, estime le directeur de recherche à Scien- ces po : baisser massivement (d’au moins 30 milliards) l’impôt des ména- ges. Cela implique de s’affranchir de Bruxelles et de Berlin. Mais ces censeurs doivent comprendre que la France est dans l’obligation de sortir d’une impasse qui pourrait lui être fatale. // PAGE 14 Les fonds du 1 % Logement dans le viseur de l’Etat La ponction de 1,2 milliard par an sur Action Logement devrait être prolongée. BUDGET Contrairement à ce qui avait été promis fin 2012, la ponc- tion de l’Etat dans les caisses d’Action Logement pourrait, selon nos informations, être maintenue à 1,2 milliard d’euros par an en 2016 et au-delà, pour alléger la pression sur le budget du ministère du Loge- ment et financer la rénovation urbaine. // PAGE 5 L’ESSENTIEL DÉFICIT : PARIS DEVRAIT ÉCHAPPER AUX SANCTIONS Bruxelles devrait ménager la France dans ses recommanda- tions, aujourd’hui, même si des efforts seront demandés. // P. 2 TAXE D’HABITATION : UN AN DE PLUS D’EXONÉRATION Les ménages exonérés de taxe d’habitation en 2013 devraient tous le rester cette année, selon nos informations. // P. 5 UNE INTERVENTION DÉCISIVE DE LA BCE EST ATTENDUE Pour muscler la croissance et l’inflation, la BCE devrait décider jeudi de baisser ses taux et de sou- tenir le crédit aux PME. // P. 10 LES CENTRALES THERMIQUES AMÉRICAINES SOUS PRESSION D’ici à 2030, Barack Obama veut réduire de 20 % à 25 % les émis- sions de CO 2 des centrales électri- ques américaines. // P. 22 ENTREPRISES & MARCHÉS Enquête Bonomi, le « chevalier offshore » du Club Med // P. 16 Luigi Mistrulli / Ropi-RÉA avec ce numéro Votre board est-il assez féminin ? « Les Echos business » // SUPPLÉMENT DE 8 PAGES Rémy Gabalda / AFP François Hollande devrait aborder le sujet avec Barack Obama, en visite en France cette semaine pour la commémoration du Débarquement. Photo Jewel Samad / AFP

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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 2 JUIN 2014 // LESECHOS.FR

ISSN0153.4831 106e ANNÉENUMÉRO 21699 40 PAGES

Antilles-Réunion 2,70 €. Guyane 3,50 €.Belgique 2 ,40 €. Espagne 3 €. Grande-Bretagne 2£30. Grèce 2 ,60 €. Italie 3 €Luxembourg 2,50 €. Maroc 22 DH. Niger 2.300CFA Roumanie 2,60 €. Suisse 4,20 FS. Tunisie3.000 TNM. Zone CFA 2.000 CFA.

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Gérant d’épargne

DOMINIQUE SEUX DANS « L’ÉDITO ÉCO »À 7H20DU LUNDI AU JEUDI

SUR

Partenariat NEW FOR_Mise en page 1 14/12/12 14:03 Page1

HOT, LE LABORATOIREISRAÉLIEN DE PATRICK DRAHILe patron de Numericable – etbientôt de SFR – a expérimenté enIsraël son modèle d’opérateurassociant câble et mobile. // P. 28

MOBIL-HOME : UN FRANÇAISNOUVEAU LEADER EUROPÉENLe français Homair met la mainsur le britannique Eurocamppour créer un leader européen del’hôtellerie de plein air. // P. 30

L’ affaire BNP Paribas change de dimension. Accuséed’avoir violé les sanctions économiques américai-nescontrel’Iran, leSoudanetCuba, labanquefran-

çaise est aujourd’hui menacée d’une amende record, pou-vant atteindre jusqu’à 10 milliards de dollars, mais, surtout,d’une obligation de plaider coupable et d’une interdiction

temporaire de compenser des transactions en dollars. Dequoifaireencourirunrisquecommercialmajeuraugroupebancaire français et entraîner des conséquences potentiel-lement désastreuses pour le système bancaire mondial. LaBCE suit le dossier de très près et au plus haut niveau,compte tenu des risques systémiques qui pourraient surve-

nir. En France, l’exécutif a changé de braquet. L’Elysée estdésormais aux commandes. Le sujet devrait être abordécette semaine dans le cadre de la visite du président Obamadans l’Hexagone, à l’occasion du soixante-dixième anniver-saire du Débarquement. // PAGES 32-33, L’ÉDITORIALDE NICOLAS BARRÉ PAGE 12 ET « CRIBLE » PAGE 39

BNPParibas,lesdessousd’uneaffairehorsnormel Accusée d’avoir violé l’embargo américain contre l’Iran et le Soudan, la banque risque gros.l Hollande devrait évoquer le dossier avec Obama cette semaine. La BCE est en alerte.

DernièrestractationspourlesfusionsderégionsCOLLECTIVITÉS La nouvelle carte devrait être dévoilée mardi.La Bretagne et le Languedoc-Roussillon font de la résistance.

C’est demain que le chef del’Etat doit présenter les grandeslignes de la réforme territorialequi doit réduire le nombre derégions à une douzaine. Les

fusions Rhône-Alpes - Auver-gne, Franche-Comté - Bourgo-gne et celle des deux Norman-dies sont bien parties. Maisnombre d’autres rapproche-

ments,commeceluidelaBreta-gne avec les Pays de la Loire,sont contestés. La suppressiondes départements est, elle,retardée. // PAGE 4

Baisserl’impôt,laseuleissue

Point de vue parZaki Laïdi

Le gouvernement ne peut pas continuerà agir comme si de rien n’était après sonéchec lors du scrutin européen. Poursortir rapidement de la crise, politique etéconomique, il n’existe qu’une solution,estime le directeur de recherche à Scien-ces po : baisser massivement (d’aumoins 30 milliards) l’impôt des ména-ges. Cela implique de s’affranchir deBruxelles et de Berlin. Mais ces censeursdoivent comprendre que la France estdans l’obligation de sortir d’une impassequi pourrait lui être fatale. // PAGE 14

Lesfondsdu1%Logementdansleviseurdel’EtatLa ponction de 1,2 milliard par an surAction Logement devrait être prolongée.

BUDGET Contrairement à ce qui avait été promis fin 2012, la ponc-tion de l’Etat dans les caisses d’Action Logement pourrait, selon nosinformations,êtremaintenueà1,2milliardd’eurosparanen2016etau-delà,pourallégerlapressionsurlebudgetduministèreduLoge-ment et financer la rénovation urbaine. // PAGE 5

L’ESSENTIEL

DÉFICIT : PARIS DEVRAITÉCHAPPER AUX SANCTIONSBruxelles devrait ménager laFrance dans ses recommanda-tions, aujourd’hui, même si desefforts seront demandés. // P. 2

TAXE D’HABITATION : UN ANDE PLUS D’EXONÉRATIONLes ménages exonérés de taxed’habitation en 2013 devraienttous le rester cette année, selonnos informations. // P. 5

UNE INTERVENTION DÉCISIVEDE LA BCE EST ATTENDUEPour muscler la croissance etl’inflation, la BCE devrait déciderjeudi de baisser ses taux et de sou-tenir le crédit aux PME. // P. 10

LES CENTRALES THERMIQUESAMÉRICAINES SOUS PRESSIOND’ici à 2030, Barack Obama veutréduire de 20 % à 25 % les émis-sions de CO2 des centrales électri-ques américaines. // P. 22

ENTREPRISES& MARCHÉS

Enquête Bonomi,le « chevalieroffshore »du Club Med // P. 16

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François Hollande devrait aborder le sujet avec Barack Obama, en visite en France cette semaine pour la commémoration du Débarquement. Photo Jewel Samad / AFP

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Hollandeoularéformebouéedesauvetage

LE FAITDU JOURPOLITIQUE

CécileCornudet

L e timing était conçupour une doublesecousse. Deux jours

après la défaite socialisteaux élections municipales,François Hollande était venusur RMC annoncerson intention de lancer laréforme réputée impossibledu « millefeuille » territorial.Dix jours après la nouvelledéfaite aux électionseuropéennes, il était prévu dedonner corps à cette réforme.Demain, le président de laRépublique en détaillera lescontours. Tenter de rebondiraprès une défaite, quoide plus logique ? Montrersa détermination à réformer,quoi de plus courageux,surtout en période demauvais sondages ? Sauf quela contre-attaque de FrançoisHollande ne se déroule pasdans le contexte prévu.Ce n’est pas une deuxièmesecousse qu’il a subiele 25 mai au soir des électionseuropéennes, c’est unedébâcle sans précédent.Ce n’est pas une majoritéébranlée qui s’apprêteà aborder la seconde partiedu quinquennat. C’est unemajorité désespérée, qui necraint plus seulement poursa réélection, mais pour

l’avenir même du PS.Le 25 mai, les élus socialistesont touché du doigt uneréalité qui les a électrifiés :si le Front national continueainsi, il n’est plus du toutexclu que leur parti soitabsent du second tour de laprésidentielle. En un scrutin– européen –, la crisepolitique a changéde dimension. Que valent,dès lors, les « recettes »classiques ? Manuel Vallsse déploie pour rassurer,rappeler à leur « devoirde responsabilité » et renouerle dialogue avec lesparlementaires de gauche.En dix jours, il a beaucoupreçu, il a mis l’accent surles baisses d’impôt et s’est,semble-t-il, montré ouvert àdes discussions sur les aidesaux entreprises. En vain,le maintien de la ligneéconomique, et les portesfermées sur le droit de votedes étrangers et la loi pénaleont été vécus comme desviolences. Les frondeurs duPS n’ont pas adouci le ton :ils se disent prêts à menerbataille. François Hollandea travaillé à sa réformeterritoriale pour redonnerun horizon à ses équipesdésorientées. Trouvera-t-illes mots pour les mobiliser ?Car aujourd’hui, les élusla voient surtout commeun dérivatif aux vraisproblèmes. Ou plutôt commela bouée de sauvetage d’unprésident qu’ils n’ont plusdu tout envie d’[email protected]

Traumatisée par ses échecs électoraux, la majorité nevoit pour l’instant dans la réforme du « millefeuille »territorial qu’un dérivatif aux vrais problèmes.

Les dirigeants de l’UMP se déchirentPOLITIQUE — Moins d'une semaine après la démission forcéede Jean-François Copé de la présidence de l’UMP, les principauxdirigeants du parti ont étalé ce week-end sur la place publiqueleurs divergences sur le triumvirat Juppé-Fillon-Raffarin qui l’aremplacé. Dans un interview hier au « Parisien », NadineMorano a notamment contesté la légitimité de cette directioncollégiale et souhaité que Nicolas Sarkozy prenne la tête duparti. Pour répondre à ces critiques, les trois anciens Premiersministres ont annoncé que cette direction transitoire feraitl’objet d’un « vote formel » du bureau politique de l’UMP.Lire l’intégralité de l’article sur lesechos.fr

en bref

Affaire Tapie : Guéant accuse l’Elyséede « scandale d’Etat »JUSTICE — L’ancien ministre Claude Guéant, placé lundi engarde à vue dans l’affaire Tapie, a accusé hier sur iTélé l’Élyséed’être à l’origine d’« un scandale d’Etat » en transmettant desarchives de l’ancien président Nicolas Sarkozy à la justice. Selonlui, « les archives appartiennent à la personne qui en est détenteurou aux Archives nationales ». Dans un communiqué, la prési-dence de la République lui répondu hier avoir « agi dans le strictrespect de la loi et des réquisitions de l’autorité judiciaire ».

BUDGET

Anne [email protected]—Bureau de Bruxelles

Ni délai supplémentaire ni sanc-tion. La France devrait passer entreles gouttes aujourd’hui à Bruxelles,en dépit de ses difficultés à redres-ser ses finances publiques. Toutjuste élu eurodéputé par les Finlan-dais, le commissaire européen auxAffaires économiques, Olli Rehn,présente cet après-midi ses recom-mandationsannuellessurlesréfor-mes budgétaires et structurellesque doit mener chaque pays del’Union. Avant de quitter son posteà la fin du mois pour rejoindre leParlement de Strasbourg, il aura lasatisfaction de confirmer le retourde la croissance et le spectaculaireredressement des comptes publicsen Europe. Alors qu’il y a deux ans,17 Etats sur 28 affichaient des défi-cits supérieurs à 3 % de leur PIB, ilsnesontplusque8ànepasrespecterle pacte de stabilité. Le Royaume-Uni et la Croatie hors de la zoneeuro,Chypre,l’Espagne,l’Irlande,lePortugal, la Slovénie, et... la Francedans la zone euro. Plusieurs paysvontsortirdela« procédurededéfi-cit excessif », c’est-à-dire d’une sur-veillance rapprochée des autoritéseuropéennes.

Choc du vote extrémisteLa France, au contraire, qui avait obtenuenjuin2013undélaidedeuxanspourramenersondéficitsouslabarredes3 %,est l’objetdetouteslesattentions. Elle confirme malheu-reusement son retard dans l’assai-nissement de ses comptes. La Com-mission devrait lui répéter que, saufmesures supplémentaires, ellen’estime pas les efforts suffisants. Après un déficit de 4,3 % en 2013, laCommission européenne prévoyaitdébut mai un déficit de 3,9 % cette année et d’encore 3,4 % en 2015. Soitun réel dérapage par rapport à la trajectoirepréconiséeen2013(3,6 %en 2014 et 2,8 % en 2015). Toutefois,le Premier ministre Manuel Valls a promis de rectifier l’écart avec4 milliards d’économies supplé-mentaires dans le projet de loi de finances rectificative qui sera dévoilé le 11 juin prochain, tandis queleministredesFinances,MichelSapin, a réitéré l’engagement à par-venir à un déficit de 3 % en 2015.

La parole de la France est-elleencore crédible ? Olli Rehn dira s’ille pense ou non. Quel que soit sonverdict, la question des sanctions

sera renvoyée à l’an prochain, car ilest difficile de sanctionner un mau-vais élève par anticipation. « On aencore un an pour faire nos preu-ves », rappelle-t-on à Bercy.

Etleclimatachangé.Aveclepland’économies de 50 milliardsd’euros, le pacte de stabilité, lafusion des régions en passe d’êtredévoilée (lire page 4), le vent de laréforme tant attendu semble enfinsouffler en France. Par ailleurs, lapoussée du vote extrémiste auxélections européennes a ébranlé lestenantsdelarigueur.« UntelvoteenFrance, pays fondateur de l’Europe,nous surprend, nous fait mal etpeur », confie un ambassadeur enposte à Bruxelles.

Mardi dernier lors du Conseileuropéen, François Hollande aappelél’Europeàseréorienter,sanstoutefoisdemanderdedélaisupplé-mentaire pour la France. Insistantsur le fait que l’Hexagone devait seréformer dans son intérêt. Il a ainsipromis d’accélérer la réforme terri-toriale, « pas parce que la Commis-sion nous le demande mais parcequ’il faut adapter au XXIe siècle desstructures qui datent du XIXe ».

Du côté des partenaires, on sem-ble prêt à ménager le « malade ».« Je ferai tout pour qu’il existe de lacroissance et de l’emploi en France,sans quoi la zone euro ne se stabili-sera pas », a promis mardi soir lachancelière Angela Merkel. n

l La Commission devrait ménager la France dans ses recommandations aujourd’hui.l L’Hexagone est vu comme un malade à aider plutôt qu’à sanctionner.

Déficit :pourquoiBruxellesnesanctionnerapasParis

P ubliées au « Journal offi-ciel » de l ’Union euro-péenne le 9 juillet dernier,

les recommandations de réformesadressées à la France par la Com-mission européenne en 2013 nedevraient guère varier cette année.Au-delà de certaines nuances et dela prise en compte du programmede stabilité présenté par ManuelValls en avril dernier, la Commis-sion devrait simplement se mon-trerencorepluspréciseetéventuel-lement introduire quelques datesbutoirs dans ses demandes deréformes. Notamment p ourappuyer la réforme territoriale,alors que l’an dernier, le sujet n’étaitque brièvement évoqué. « Il est pos-sible de rationaliser davantage lesdifférents niveaux et compétencesadministratifs afin d’accroître

encorelessynergies, lesgainsd’effica-cité et les économies », écrivaitBruxelles dans l’attente de la « nou-velle loi de décentralisation ».

Il y a un an, la Commissionrecommandait aussi à la France depoursuivre et de « renforcer la crédi-bilité »del’ajustementbudgétaireencours, de prendre des mesures pouréquilibrerlesystèmedesretraitesen2020, d’amplifier la réduction ducoût du travail tout en contrôlantl’évolution du salaire minimum,d’améliorer l’environnement desPME, de renforcer la concurrencedans le secteur des services, de sim-plifier le système fiscal, notammenten supprimant les taux réduits deTVAetenredonnantvieàlafiscalitéenvironnementale,etenfindefluidi-fier le marché du travail.

Depuis, legouvernementaffirme

avoir mis en œuvre nombre de cesrecommandations, grâce auxaccords entre partenaires sociauxsur la sécurisation de l’emploi dejanvier 2013, la formation profes-sionnelle de décembre dernier etsur l ’assurance -chômage demars2014.Maisc’estsurtoutlepland’économiesde50milliardsd’euroset le pacte de responsabilitédétaillés en avril 2014 qui répon-dent enfin aux attentes de Bruxel-les. Les nouvelles baisses de char-ges sur le travail doivent calmer lesinquiétudes de l’Europe sur la pertede compétitivité de la France. Le6 mai dernier, la Commission euro-péenne saluait d’ailleurs cettemesure, en pariant qu’elle allaitcontribuer à restaurer les margesdes entreprises et leur redonnerenvie d’investir. Elle se félicitait

aussi du choix de faire porter lesefforts sur la baisse des dépensespubliques plutôt que sur de nouvel-les hausses d’impôt.

Economies surévaluéesToutefois, sur les 21 milliards d’éco-nomies annoncées par Bercy pour2015, el le n’en comptait que17,5 milliards faute de visibilité (leséconomiessurlescollectivités loca-les sont notamment jugées suréva-luées).LaCommissiondevraitdoncsaluer les progrès, tout en souli-gnant que certains sujets restentbloqués, voire tabous, comme lesprofessions réglementées, la sim-plification fiscale, la libéralisationde certains services publics, laréduction des dépenses de médica-ments ou l’ouverture du marchéélectrique. — A. B.

DÉCRYPTAGE// Paris a en partie répondu aux demandes de Bruxelles. Mais il reste des tabous.

LaFrancemetenavantlecheminparcouru

Le calendrier

Juin27 « recommandations » sontpubliées aujourd’hui. Une pourla zone euro et une par Etatmembre, sauf pour la Grèce etChypre, soumis à desprogrammes d’ajustementéconomique cosurveilléspar le FMI et l’Union.JuilletCes recommandations,examinées par les dirigeantsdes Vingt-Huit lors du Sommeteuropéen de fin juin, serontformellement entérinées parles ministres des Financesdes Etats membres.OctobreLes Etats membres doiventen tenir compte dans leur planbudgétaire et leur programmede réforme pour 2015. Sila Commission estime qu’unprojet budgétaire n’est pasconforme à l’objectif assigné,elle peut demanderune modification.

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FRANCE

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Ultimesarbitragessurlanouvellecartedesrégions

Pierre-Alain [email protected](avec le service Régions)

La concordance des deux événe-ments n’est vraisemblablement pasfortuite. C’est ce mardi, au lende-main de l’avis de Bruxelles sur leprogramme budgétaire français(lire page 2), que François Hollandedoit dégainer sa réforme territo-riale.Pourmontrerqu’ils’emploieàfaire des réformes de structure, àfaire « surgir la lumière » – selon laformule qu’il a utilisée, vendredi, eninaugurant le musée Soulages àRodez – sur un dossier « bloquédepuistrenteans », insistel’undesesproches.Lechefdel’Etatdevraitàlafois donner « un calendrier et uneperspective », laissant probable-ment au gouvernement le soin deprésenter une carte dans la foulée.

L’exécutif veut diviser le nombrede régions par deux. « Une dou-zaine » devrait voir le jour. Plusieursrapprochements sont bien partis :Rhône-Alpes et Auvergne, Franche-Comté et Bourgogne, les deux Nor-mandie. Paca, l’Ile-de-France et laCorse resteraient seuls. L’exécutifenvisageaussid’unirleNord-Pas-de-Calais et la Picardie, ou encore Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillonen dépit des protestations de cettedernière (lire ci-dessous). Les der-niers réglages seront effectués entrelechefdel’EtatetlePremierministrece midi. Le président veut aller vite,avec deux textes en Conseil desministres dès le 18 juin. Durant tout

le week-end, les tractations sontallées bon train. « Les téléphoneschauffent et les batteries se vident »,résume un proche du dossier, évo-quant un « lobbying intensif ». L’Ely-sée préfère parler de « débat ».

Imbroglio dans l’OuestLes élus bretons, le ministre de laDéfense, Jean-Yves Le Drian, entête, bataillent pour que leur régionreste seule, refusant qu’elle dispa-raisse dans « une sorte de GrandOuest mou » avec les Pays de laLoire. « Ce serait un casus belli »,prévient l’un d’eux, rappelant quel’été, avec plusieurs festivals, offrel’occasion de toute une série dedébordements dans la région… Onpasserait alors à 13 régions. Une let-tre ouverte aux Bretons est déjàpubliée, réclamant un rapproche-ment uniquement avec la Loire-At-lantique. La crainte du chef del’Etat, douché par le mouvementdes « bonnets rouges », est que laBretagne se replie sur elle-même sielle reste en l’état.

Le sort de cette région condi-tionne le contour de la carte pourtout le Grand Ouest, notammentl’avenir de Poitou-Charentes et duLimousin. « Le Limousin veut veniravec l’Aquitaine ainsi que les deuxCharentes », pointait hier AlainRousset, le président d’Aquitaine.Le président de l’Association desrégions de France (ARF) se dit « trèsréservé » sur ce découpage, souli-gnant que des régions plus impor-tantes portent en elles un risque dedéconnexion et de déshumanisa-tion « pouvant générer un vote enfaveur du FN susceptible d’arriver

en tête dans plusieurs d’entre elles ».LasituationdansleNordestaussi

difficile. Il n’y a aucune adhésionpour un rapprochement du Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie. Enrevanche,Jean-PierreMasseret,pré-sident de la Lorraine, est favorable àcelui envisagé avec Champagne-Ar-denne et l’Alsace. Une position quene partage pas le président del’Alsace, Philippe Richert : « Ondéplacerait le centre de gravité versNancy et c’est aussi une perte d’iden-tité pour l’Alsace. »

« On ne va pas taper dans le mille-feuille à coups de batte de base-ball »,tentait de temporiser ces derniersjours un proche du président. D’oùl’idée évoquée par Matignon d’uneclause de revoyure dans deux outrois ans pour les départements quivoudraient en profiter pour chan-ger de région car les flux de popula-tion et les échanges économiquesles rapprochent plus d’une autre. n

l L’exécutif doit présenter demain sa nouvelle carte avecune douzaine de régions.l Sur le terrain, en Bretagne notamment, les élus renâclentface aux fusions programmées.

POLITIQUE

Hubert Vialatte—Correspondant à Montpellier

Le Languedoc-Roussillon veut sau-ver sa peau et le fait savoir. Dans le cadre de la réforme, cette région de2,7 millions d’habitants pourraitêtre fusionnée avec Midi-Pyrénées,Toulouse devenant alors, vraisem-blablement, capitale régionale, audétriment de Montpellier. A moinsque le scénario du démembrementl’emporte, le Gard et l’Hérault étantrattachés à Paca, l’Aude et les Pyré-nées-Orientales à Midi-Pyrénées etlaLozèreàl’Auvergne.Dansunelet-tre publique, Christian Bourquin,président PS de la région, montreles muscles : « Le Languedoc-Rous-sillon, dans son intégralité, a toute saplacesurlafuturecartedeFrance.(...)Il serait insensé de le faire disparaî-tre ! » Ce Catalan de cinquante-

neuf ans confie aux « Echos » : « Larégion est à la bonne taille, avec12.000 chercheurs, un Parlement dela mer, la marque Sud de France, lagestion de 1,2 milliard d’euros defonds européens, d’ici à 2020... Deplus, l’efficacité d’un territoire n’aug-mente pas forcément s’il devient plusgrand. Ce n’est pas mécanique. Je nelâcherai rien ! » Un manifeste vientaussi d’être mis en ligne sur le sitedu conseil régional.

Cette posture défensive « n’exclutpas les coopérations déjà existantesentre régions – comité de Massif cen-tral, Eurorégion Pyrénées-Méditer-ranée, pôles de compétitivité interré-gionaux », précise l’élu.

13,9 % de taux de chômageDans ce combat, Christian Bour-quin n’est pas seul. Soumis au votedes élus régionaux, son acte derésistance a fait la quasi-unanimité(63 pour, 3 abstentions). StéphanRossignol, président du groupeUMP, considère aussi que la régiona vocation à rester dans ses limites

malgré ses difficultés : le taux dechômage y atteint 13,9 % et le PIBpar habitant y est l’un des plus fai-bles de France métropolitaine.

« Il y a une forme de fascinationinfantile de François Hollande pourle modèle allemand », tacle FranceJamet, chef de file FN. Cette “lander-nisation” des conseils régionauxfrançais est inacceptable. D’autantplus que les économies générées con-cerneront quelques dizaines d’élustout au plus. »

Philippe Saurel, nouveau mairedivers gauche de Montpellier, veutfaire muter l’agglomération enmétropole. Une session extraordi-naire du conseil régional est prévuesur le sujet fin juin, début juillet,« quand on y verra plus clair sur lecalendrier et les contours dela réforme », indique ChristianBourquin.Unedeuxièmelettreseraalors adressée à la population. Cel-le-ci mettra l’accent sur le travailréalisé par la région en matièred’emploi et de développement éco-nomique. n

LeLanguedoc-RoussillonentreenrésistanceLe président PS de la régions’oppose à toute idéede démantèlementou de regroupement.

Laurence [email protected] Chauveaujchauveaulesechos.fr

1 LA RÉFORME FERA-T-ELLEFAIRE DES ÉCONOMIES ?Le secrétaire d’Etat à la Réformeterritoriale, André Vallini, a chiffréentre 12 et 25 milliards les écono-mies à attendre de la réforme terri-toriale globale (régions, départe-ments, intercommunalités). Maisbon nombre d’élus en doutent,sachant que le budget des régionsatteint 30 milliards. « Les person-nels régionaux ne représentent que4 % des finances de la fonction publi-que territoriale. Les vraies écono-mies, on les fera dans les communeset les intercommunalités, c’est là quel’on peut mutualiser les services »,

ajoute le député socialiste OlivierDussopt, rapporteur de la premièreloi décentralisation. En poussantles intercommunalités à grossir au-delà de 50.000 habitants et en ten-tant de supprimer les doublonsavec les mairies, le gouvernementespère dégager une partie des éco-nomies.

2 QUELLE DATE POURLES RÉGIONALES ?Reportàl’automne2015ouenmars2016?Danslepremiercas,l’exécutifserait obligé d’aller très vite, puis-qu’ildevraitavoirbouclélevotepar-lementaire de sa carte des régionsun an avant.

3 QUE DEVIENNENTLES DÉPARTEMENTS ?Pour supprimer rapidement lesdépartements, il faut réunir le Con-grès à Versailles. Une manœuvrerisquée désormais abandonnéemême si l’objectif existe toujoursdans l’absolu. Après la loi sur lesrégions, Marylise Lebranchu doit

présenterunautreprojetdeloipor-tant sur la nouvelle répartition despouvoirs entre collectivités locales,mais le calendrier reste flou. Alorsque l’exécutif avait donné le senti-ment de vouloir accélérer, en réfor-mant aussi les départements avant2017, il préfère aujourd’hui seconcentrer sur les régions.

Sur le fond, les élus locaux pour-ront faire remonter certaines com-pétences des départements auxrégions concernant les routes et lescollèges, sachant qu’elles gèrentdéjà les lycées et le transport. Maiscela suppose de faire changerd’employeur quelque 40.000 per-sonnels, techniciens et ouvriers deservice. Les départements garde-raient l’actionsocialeencorequatreou cinq ans.

Sur le territoire des métropoles,l’exemple lyonnais d’une absorp-tion du département par la villesera également privilégié. Mais,dans les zones rurales, le présidentde la République a reconnu qu’ilest difficile de ne pas disposer de

relais. Le projet de loi devrait doncinciter les intercommunalités àgrossir.

4 QUELLE ORGANISATIONTERRITORIALEPOUR L’ETAT ?Auditionné par les députés lasemaine dernière, André Valinis’est engagé à ce que la réforme du« millefeuille » s’accompagne d’uneréforme de l’organisation territo-riale de l’Etat.

Faut-il une tour de contrôle uni-que ? Comment répartir les pou-voirs de manière efficace ? Quedeviennent les directions régiona-les de l’Etat ? Le pouvoir centralveutparexemplegarderunœilsurles entreprises en difficulté alorsque le développement économi-que est transmis aux régions. Legrand public pourra-t-il s’y retrou-verplusfacilement?Il faudraaussichanger les frontières administra-tives des zones de défense et degendarmerie, des cours d’appel,etc. n

LaréformedesdépartementsprendradutempsLe projet de loi surles régions sera présentéle 18 juin. L’exécutifest moins allant surles départements.

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 FRANCE // 05

Myriam [email protected]

Le rendez-vous s’annonce tendu. Leg o u v e r n e m e n t d o i t o u v r i raujourd’hui un nouveau front encommençantlesnégociationssurlaponction de l’Etat dans les caissesdu 1 % Logement (rebaptisé ActionLogement) pour le plan quinquen-nal 2015-2019. En jeu également, lesmoyens impartis au ministère duLogement pour la période 2015-2017, les lettres plafond fixant lescrédits des ministères devant êtrearbitrées d’ici à fin juin. Les repré-sentants du Medef et des syndicats,qui gèrent les 3,3 milliards de res-sources annuelles d’Action Loge-ment, vont se rendre au ministèredu Logement pour cette premièreréunion avec une priorité : « Que leplan quinquennal confirme la pro-messe de l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault de réduire le prélève-ment de l’Etat à partir de 2016 »,martèleDidierRidoret,présidentdela Fédération française du bâtimentet représentant du Medef à l’Uniondes entreprises et des salariés pourle logement (UESL), l’organismechapeau du 1 % Logement.

L’Etat, qui prélève au moins1,2 milliard d’euros par an depuisqu’en 2009 il a obligé le mouvementparitaire à financer à sa placel’Agence nationale de rénovationurbaine(Anru),alui-mêmereconnupar le passé qu’un tel niveau n’étaitguère soutenable durablement. Al’été 2012, un bras de fer avait déjà eulieu. S’en était suivie la signature, fin2012, d’une « lettre d’engagementmutuel » entre le gouvernement etle mouvement paritaire, où la pro-messe de réduction de la ponction àpartir de 2016 est inscrite noir surblanc.Certes, lesmontantsn’ontpas

été écrits, mais « il avait été convenuavec Jean-Marc Ayrault à l’époqueque le prélèvement serait ramené à900 millions en 2016, puis 700 mil-lionsen2017et500millionsen2018 »,précise Didier Ridoret.

« L’ombre de Bercy »Mais la donne a changé : le plan de50 milliards d’économies nécessitede rogner sur le budget de tous lesministères, plaident des sourcesgouvernementales. Selon nos infor-mations,l’Etats’apprêtedoncàreve-nir sur la promesse d’une réductiondu prélèvement, qui pourrait êtremaintenu à 1,2 milliard par an afind’allégerlapressionsurlebudgetduLogement. Un effort est quasi cer-tainjusqu’en2017inclus,etprobablejusqu’en 2019, même si, au sein del’exécutif, on insiste sur le faitqu’aucun montant n’est arbitré à cestade. Vendredi, ces plans n’étaientpas arrivés jusqu’aux oreilles despartenairessociaux.« Cettepremièreréunion va surtout fixer les méthodesdetravail,avecpourobjectif laconclu-sion d’un accord quinquennal en sep-tembre ou en octobre », observeDidier Ridoret, pour qui « il y a tou-joursl’ombredeBercyquiplane,maislaministreduLogement,SylviaPinel,a fait devant le Comité nationalde l’habitat des annonces plutôt

positives sur Action Logement ».Si le gouvernement n’a pas beau-

coup de marge de manœuvre surl’effort global demandé, il pourraitse montrer plus ouvert à la discus-sion sur l’usage qui en sera fait.Action Logement souhaite que leprélèvementfinanceenprioritédesactions directement liées au loge-ment des salariés. Et ne plus avoir àfinancer comme maintenant leFonds national d’aide au logement,qui assume les aides personnellesau logement (APL). Mais l’exécutifrisque de continuer d’avoir besoind’un abondement du FNAL…

Et il y a d’autres points durs. Larénovation urbaine, tout d’abord, àlaquelle sont actuellement affectésbonanmalande800à900millionssur le 1,2 milliard prélevé. L’exécutifentend maintenir ce rythme.« Nous ne voulons plus payer à fondsperdus, nous souhaitons financer larénovation urbaine par des prises departicipation dans des sociétés déte-nant les logements », poursuitDidier Ridoret. Par ailleurs, la loilogement récemment votée prévoitque le mouvement paritaire contri-buera à financer la garantie univer-selle des loyers devant entrer envigueur le 1er janvier 2016. Et donton ignore encore le coût. Un autresujet de discorde. n

BUDGET

Le gouvernemententend maintenir laponction sur le budgetde l’ex-1 % Logementà 1,2 milliard par an.

Lesfondsd’ActionLogementànouveaudansleviseurdel’Etat

ménages qui n’ont pas été assu-jettis à la taxe d’habitation l’andernier, même si ces derniersn’entrent plus strictement dansles critères d’exonération. Unemesure simple et lisible qui al’avantage de ne rien coûtercette année, puisque les recet-tes manquant aux collectivitéssont compensées par l’Etatl’année suivante. La mesure estactuellement discutée et pour-rait faire l’objet d’un amende-ment au projet de loi de finan-ces rectificatives pendant ledébat.

3,3 millions de ménagesD’après les documents budgé-taires 2014, les exonérations detaxe d’habitation, dont bénéfi-cient les personnes âgées, han-dicapées ou de conditionmodeste, ont représenté cesdernières années environ1,2 milliard d’euros. Elles béné-ficiaient à quelque 3,3 millionsde ménages. A l’automne der-nier, les députés avaient faitadopter un amendement rele-vant de 4 % le seuil de revenufiscal de référence condition-nant l’entrée dans différentsimpôts (taxe d’habitation, taxefoncière, CSG, redevance...).L’amendement devait restituerenviron 270 millions d’eurosaux ménages et 450 millionsen 2015. n

Elsa [email protected]

Après avoir annoncé uneréduction d’impôt dès cettea n n é e p o u r l e s m é n a g e smodestes, le gouvernementpeaufine une mesure complé-mentaire sur la taxe d’habita-tion. A la mi-mai, le secrétaired’Etat au Budget, ChristianEckert, avait évoqué « des amé-nagements sur l’entrée dans lataxe d’habitation ». Rien n’estencorearbitrémaisunscénariocommence à se dessiner.

L’idée est d’éviter que lesménages non imposables à l’impôt sur le revenu, préservésparlaréductiond’impôtannon-cée par Manuel Valls le 16 mai, ne soient, néanmoins, soumis àla taxe d’habitation, sous le seuleffet des mesures fiscales. La taxe d’habitation, due au mois de novembre, est en effet assisesurlerevenufiscalderéférence,qui risque d’augmenter pour denombreux ménages cetteannée du fait de différentes mesures : fiscalisationdelapartpatronale de la complémen-taire santé, suppression de la demi-part pour les retraités ayant eu trois enfants...

Lasolutionàl’étudeconsiste-rait à exonérer un an de plus les

FISCALITÉ

Les ménagesexonérés de taxed’habitation en 2013devraient le restercette année.

Taxed’habitation :lesexonérationsprolongéesd’unan

1,2MILLIARD D’EUROSLe coût des exonérations àla taxe d’habitation en 2012,2013 et 2014, selon lesdocuments budgétaires.

Invalidité,accidentsdutravail : legeldesprestationsfustigédanslamajorité

Vincent [email protected]

Le plan d’économies dans lesdépenses publiques passe décidé-mentmaldanslamajorité.Enparti-culierlegeldesprestationssociales,qui doit rapporter 1,7 milliardd’euros aux caisses de la Sécuritésociale. La non-revalorisation desretraites a déjà suscité une levée deboucliers, obligeant le gouverne-ment à la limiter aux pensions deplus de 1.200 euros par mois.

Une autre mesure en prépara-tion commence elle aussi à faire dubruit parmi les députés socialistes.Le projet de loi de financement rec-tificatif de la Sécurité sociale, quisera présenté en Conseil des minis-tres le 18 juin, prévoit selon nosinformations le gel des prestationsd’invalidité et des rentes versées

aux victimes d’accidents du travailet de maladies professionnelles,quel que soit leur niveau. Cettemesure permettra d’économiser150 millions l’an prochain et200 millions à partir de 2016, a cal-culé Bercy (voir graphique). Maiselle pourrait bien être remise enquestion, au moins partiellement.

C’estentoutcascequ’espèrentlesélus PS, et pas seulement ceux de

l’aile gauche contestataire. Lors dela réunion du groupe socialiste àl’Assemblée la semaine dernière,Catherine Lemorton, présidente dela commission des Affaires socia-les,etGérardBapt, lerapporteurduprojetdeloi,ontdemandéàl’exécu-tif de revoir sa copie. « Nous espé-rons être entendus. Geler des presta-tions pour des assurés qui sont dansl’incapacité de travailler et qui ont

souvent des restes à charge non négli-geables pour se soigner, cela me gênebeaucoup », explique CatherineLemorton. Gérard Bapt demandede son côté que le gel soit réservéaux assurés qui sont soumis àl’impôt, afin de préserver les plusmodestes. « Ce serait une façond’atténuer l’impact de la mesure touten préservant une partie des écono-mies prévues », explique-t-il.

Les associationsvent deboutLes associations de défense desmalades sont, quant à elles, ventdebout. « Les prestations sont déjàd’un montant très modeste. Les gelermettrait de nombreuses personnesen difficulté, même si cela ne repré-sente que quelques euros en moinspar mois », juge Arnaud de Broca,secrétaire général de la FNATH(Fédération des accidentés de lavie). Les pensions d’invalidité sontversées aux personnes qui sontdans l’incapacité de reprendre leurtravail après un accident ou unemaladie d’origine non profession-nelle. Leur montant dépend dusalaire de référence et du degréd’invalidité. Il est au maximum de1.564,50 euros par mois. Les rentesATMP sont, elles, versées aux per-sonnes dont l’incapacité perma-nente a été provoquée par un acci-dent du travail ou une maladieprofessionnelle. n

PROTECTIONSOCIALE

Le plan d’économiesprévoit aussi un geldes prestations d’inva-lidité et des rentesd’accident du travail.

Les députés PS deman-dent au gouvernementde revoir sa copie.

886.000 logements

l Le 1 % Logement, rebaptisé« Action Logement », collecte3,3 milliards d’euros par an, viades retours de prêts accordésdans le passé et via lacotisation de 0,45 % de lamasse salariale des 200.000entreprises assujetties.l Environ 20 millions desalariés peuvent bénéficierde ses actions et plus de600.000 par an en profitenteffectivement.Il accorde aux salariés desaides et des prêts au titre dela mobilité professionnelle,de l’accès à la location (aideLoca-Pass, Garantiedes risques locatifs),des travaux, etc.l L’Etat lui prélève 1,2 milliardpar an, dont 800 millionsvont à l’Agence nationalede rénovation urbaine.l Il finance aussi le mondeHLM pour 1,5 milliard par an.Il a 84 filiales organismesHLM.Il détient 886.000 logements,essentiellement des HLMmais aussi 72.000 logementsintermédiaires.

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La taxe d’habitation estdue au mois de novembre.Photo Shutterstock

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06 // FRANCE Lundi 2 juin 2014 Les Echos

BergeroffensifenouvertureducongrèsdelaCFDT

SOCIAL

Le dernier congrès de la CFDT, àTours, en 2010, il l’avait passé dansl’ombre de François Chérèque.Celui qui s’ouvre aujourd’hui, àMarseille, pour la semaine, serapour lui celui de la consécration.Laurent Berger a pris la tête de lacentrale en novembre 2012 à mi-mandat.Cetanxieuxdenaturepeutaborder son premier congrèscomme numéro un avec sérénité.Rien à voir avec ses prédécesseurs,arrivés l’une – Nicole Notat – aprèsune révolution de palais et l’autre –François Chérèque – en pleinebataille idéologique sur la conver-sion au réformiste. La légitimité decet ancien dirigeant de la JOC dequarante-cinq ans n’est contestéepar personne dans la confédéra-tion, qu’il a trouvée pacifiée.

« Le congrès sera zen », affirme leleader d’une fédération du secteurprivé. C’est clair, concernant la dési-gnation de la future direction. Lacommission exécutive de 9 person-nes autour de Laurent Berger serarajeunieetparitaire–unepremière.L’élection du bureau national –direction élargie de 40 membres –va être compliquée par un trop-plein de candidats, mais sans enjeude ligne.

Les débats ne s’annoncent pas

non plus mouvementés a priori surles orientations des quatre ans àvenir, même si certains pointspourraient accrocher. Le syndicatva en outre se rassembler surl’objectif de détrôner la CGT de saplace historique de premier syndi-cat français. Un objectif d’autantplus atteignable qu’en pleine criseinterne, la centrale de ThierryLepaon – qui n’ira pas à Marseille –accumule les mauvais résultatsélectoraux dans ses fiefs. Quant à lapousséeduFrontnationalauxélec-tions européennes, elle va ternir lafête mais n’aura pas de retentisse-ment interne.

Deux sujets devraient en revan-che monter. Le premier est le rap-port au politique en général et àl’exécutif actuel en particulier. Lesecond est une interrogation surl’autre pari risqué qu’a fait la confé-dérationaveclepatronatengénéraletPierreGattazenparticulier.« Deschoses vont se dire sur les difficultésde mettre en œuvre les accords natio-naux » dans les branches et lesentreprises, explique un dirigeantfédéral. Au centre des inquiétudes,le pacte de responsabilité, surlequel les négociations de branchene démarrent pas. « Si l’adhésion àl’idée de dialogue social s’effondre,

on en subira les conséquences »,s’alarme un autre responsable dela CFDT.

Rebsamen dans le viseurL’inquiétude est aussi forte vis-à-visdugouvernement.LadéclarationdeFrançois Rebsamen, le nouveauministre du Travail, demandant unmoratoire sur les seuils sociaux, aété ressentie comme une provoca-tion à cinq jours de l’ouverture ducongrès. Et le signe que l’arrivée deManuel Valls à Matignon – et ledépart de Michel Sapin de la rue deGrenelle, avec lequel la direction delaCFDTaeuunerelationprivilégiée– pourrait ouvrir une séquencebeaucoup plus conflictuelle avecl’exécutif.

Prenant les devants, dans uneinterviewpubliéehierpar« LeJour-nal du dimanche », Laurent Bergermenace à nouveau le Medef dedemander « au gouvernement derevenirsursapolitiquedesoutienauxentreprises » si « rien n’a bougé avantla conférence sociale de juillet » dansles négociations sur les contrepar-ties aux baisses de charges compri-ses notamment dans le pacte de res-ponsabilité. Le secrétaire général dela CFDT s’en prend aussi à FrançoisRebsamen qui, selon lui, n’a « pas àouvrirledossier »desseuils« commes’il répondait à une injonction dupatronat ». — L. de C.

l Lors de son congrès, qui s’ouvre aujourd’hui, la CFDT va afficher son unité.l Son numéro un menace de retirer la centrale du pacte de responsabilité.

« L’inquiétudecommenceàpoindreàlabasesurleparidudialoguesocial »Propos recueillis parLeïla de [email protected]

C écile Guillaume a dirigé unouvrage collectif sur « LaCFDT : sociologie d’une

conversion réformiste », à paraîtrecemois-ciauxPressesuniversitairesdeRennes.Ellerevientsurlesprinci-pales évolutions de la centrale.

La mutation réformiste dela CFDT s’inscrit-elle dansla continuité ou en ruptureavec son histoire ?L’idéed’unsyndicalismedenégocia-tion a toujours existé à la CFDT. Desgens comme Paul Vignaux ou Mar-cel Gonin, membres du groupeReconstruction, qui transforma laCFTC en CFDT, l’ont porté dès lesannées 1960. Mais cette conceptiondu syndicalisme a cohabité dans lesannées 1970 avec d’autres, celles desanarcho-syndicalistes ou des auto-gestionnaires. La phase autoges-tionnairedelaCFDTdanslesannées1970 n’a été finalement qu’uneparenthèse.

Il n’y a aujourd’hui plus decontestation interne de la lignede la CFDT. Est-ce le fruit d’unestratégie d’élimination desvoix discordantes ?La conversion au réformisme a sou-ventétédécritecommemenéed’unemaindeferparlaconfédération,quiaurait éliminé tous les opposantsinternes.C’estenréalitépluscompli-qué. Il y a eu une éviction des pluscontestataires, mais aussi un pro-cessus très lent, de la fin des années1980 au milieu des années 2000, derenouvellement du corps militant etune transformation des pratiquessyndicales. Les nouvelles généra-tions de cédétistes en général et deresponsables de l’organisation enparticulier n’ont pas connu la phaseautogestionnaire. Elles ne se sontpas converties au réformisme, ellessont acquises au « syndicalisme deproposition »qu’ellesontsouventpu

mettre en œuvre dans leurs entre-prises. On n’est plus sur des profilsouvriers et politiquement engagés.Laurent Berger est représentatif decette évolution qui explique pour-quoi il y a aujourd’hui une très fortehomogénéité de l’organisation ras-semblée autour de ce projet d’unsyndicalisme de proposition.

La Redoute, Mory Ducros, lecommerce parisien… Il y a eunéanmoins plusieurs exemplesrécents de sanctions de mili-tants jugés « pas dans la ligne ».La CFDT est-elle un syndicatcentralisé et autoritaire ?A la CFDT, les syndicats d’entreprisen’existepas.Donciln’yapaslamêmeautonomie que par exemple à laCGT. Cela dit, les démandatementssont très rares. D’autant que, depuisla réforme de la représentativité, lesdélégués sont légitimés par l’élec-tion. La CFDT est une organisationtrès structurée, mais démocratique.

La CFDT n’a-t-elle pas pris ungros risque en faisant de lanégociation son axe central ?La CFDT a longtemps eu du mal à

faire avancer son projet dans la pra-tique. Cela a changé au milieu desannées 2000. La confédération atrouvédepuis2006durépondantducôté de l’Etat, qui a affirmé vouloirs’enremettreaudialoguesocialpourmoderniser le modèle social fran-çais.Etlepatronataussi.Lesaccordsnationaux interprofessionnels sesont multipliés. Maintenant, si tousles cédétistes portent cette vision dusyndicalisme, un certain nombre dedélégués syndicaux confient que,sur le terrain, c’est difficile à mettreenœuvre.L’inquiétudecommenceàpoindre à la base sur le pari qu’a faitla confédération avec l’exécutif et lepatronat sur le dialogue social.

A la CGT, le rapport de forcesest essentiel. On se considèreengagés dans un bras de feravec le patronat. Et à la CFDT ?La CFDT a été une des premières àmettre l’accent sur le besoin de re-syndicalisation. Le syndicalismed’adhérents porte l’idée que le nom-bre d’adhérents est important parcequ’il permet d’être représentatif etlégitime pour peser dans la négocia-tion, mais sans forcément avoirbesoinouêtreencapacitédemobili-ser la base. D’ailleurs, si l’employeurneveutpasjouerlejeudelanégocia-tion, les militants cédétistes n’ontquepeudemoyenspourriposter. Ilsse partagent donc parfois les rôlesaveclaCGT.Aellelamenacedurap-portdeforces,àeuxdefaireavancerla négociation. n

DR

INTERVIEWCÉCILE GUILLAUMEMaître de conférencesà l’université de Lille-1

prévoit aussi l’interdiction de lacigarette électronique dans leslieux publics, « selon les mêmesrègles que celles des produits dutabac ». Marisol Touraine estfavorable à cette restriction duvapotage, en vigueur dans plu-sieurs pays. Le gouvernement ademandé au Conseil d’Etat s’ildevait procéder par décret oupar une mesure législative pourla mettre en œuvre. Il sembledonc que la loi soit le moyenretenu. Reste que cette mesure,si elle est confirmée au termedes arbitrages interministériels,est particulièrement controver-sée, tout comme la cigaretteélectronique elle-même.

Débat sur l’e-cigaretteMarisol Touraine s’est toujoursmontrée très réticente vis-à-visdel’e-cigarette,qui,estime-t-elle,peut faire entrer les jeunes dansletabacenleshabituantaugesteet à la nicotine. Mais des acteursreconnus de la lutte antitabac,comme le pneumologue Ber-trand Dautzenberg, présidentde l’Office français de préven-tion du tabagisme, se félicitentde son efficacité, malgré lesincertitudes qui pèsent sur seseffets à long terme. La Fivape,qui défend les fabricants et dis-tributeurs de cigarettes électro-niques, s’oppose à l’interdictiongénéraledevapoteret« appelleàlaisser les responsables des lieuxpublics décider par eux-mêmes,et au cas par cas ». — V. C.

(Page 12 L’éditorialde Dominique Seux

Promis par François Hollandeen février, le « programmenational de réduction du taba-gisme »seraprésentédansquel-ques jours. L’une des mesuresphares pourrait être l’instaura-tion d’un paquet de cigarettesneutre, qui comporterait desavertissements sanitaires plusgros qu’aujourd’hui et seraitdénuédetoutlogooucouleurdela marque du fabricant. C’est entout cas ce que prévoit une ver-sion provisoire, mise en lignepar le site spécialisé Espacesocial européen, du projet de loisanté que Marisol Touraine doitdévoiler le 17 juin. « J’examinetoute une série d’options, dontcelle du paquet neutre, mais pasuniquement cette option-là », aannoncévendredilaministredela Santé.

Marisol Touraine s’est déjàprononcée en faveur de cettemesure, que seule l’Australie amise en œuvre aujourd’hui.Mais « aucune décision n’estprise à ce stade », a souligné laministre. Cette option est vio-lemmentcritiquéeparlesindus-triels du tabac et les buralistes.Les paquets neutres constitue-raient « une atteinte au droit depropriété »,adéclarévendredi laSeita, laissant augurer unebataille judiciaire.

Le même avant-projet de loi

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Marisol Tourainey est favorable, maisil y a des obstacles.

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 FRANCE // 07

LePIBaretrouvésonniveaud’avant-crisedès2011

Guillaume de [email protected]

La crise a été moins forte en Franceque ce que l’on pensait. C’est l’Inseequi le dit. Pas en raison d’un reculinespéré du chômage, d’un rebondinattendu du pouvoir d’achat oud’un envol de la production indus-trielle. Mais simplement parce quele PIB a augmenté plus vite depuis2008. Alors que l’Insee estimait jus-qu’à présent que l’Hexagone avaitretrouvé son niveau de richesseproduite d’avant-crise au qua-trième trimestre 2013, il l’a en faitdépassé dès le troisième trimestrede2011.Deuxansdecriseenmoins !

Evidemment, personne ne s’enest aperçu puisqu’il s’agit d’un effet

d’optique, dû à un changement sta-tistique. Désormais, harmonisa-tiondesrèglesauniveauinternatio-n a l o b l i g e , l e s d é p e n s e s d erecherche et développement nesont plus considérées comme desconsommations intermédiairesmais comme des investissements.A ce titre, elles viennent donc gros-sir le PIB. Elles ont représenté41 milliards d’euros en 2010, soit2,1 % de la richesse nationale. Cechangement n’aurait pas dû avoird’impact sur le taux de croissancemais seulement sur la richesse.Mais les économistes de l’Insee onteu la surprise de découvrir que cen’était pas le cas. La croissance duPIB a été sous-estimée d’environ 1 %sur les cinq dernières années.

« Les dépenses de R&D croissenten moyenne plus vite que le PIB etsont relativement inertes en cas de

baisse de l’activité », explique Lau-rent Clavel, économiste à l’Insee.« Les entreprises ont tendance àlicencier lessalariésdont l’activitéestdirectement liée à la production lors-que la demande baisse brutalementet à garder les chercheurs. D’abordparce que ces derniers travaillent àun horizon long, de trois à cinq ans.Ensuiteparcequelescrisessontaussisouvent des moments d’accélérationde la mutation d’un secteur ou d’unproduit », décrypte-t-il. Ainsi, lesdépenses de R&D ont grimpé plusvite que le PIB depuis 2008 dansl’Hexagone.

L’effet réverbèreCe changement statistique nechange toutefois pas l’histoire éco-nomique de la France au XXIe siè-cle : la révision à la hausse de lacroissance depuis 2008 est somme

toute relativement faible puis-qu’elle n’est que de 1 % étalé sur cinqans. « Il ne faut pas surinterpréter cechiffre », estime Laurent Clavel. Enrevanche, le fait que la crise a été« raccourcie » par rapport aux pré-cédentes estimations, alors que lesFrançais n’en ont pas moins res-senti de difficultés, vient rappeler lafragilité des statistiques, dépendantde conventions, et, surtout, leurcaractère partiel et partial.

C’est l’effet réverbère. Dans lanuit, il est possible de distinguer lesbâtiments d’une ville alors que,sous un réverbère, l’homme voittrès bien mais est incapable de voirles bâtiments, plongés dans lapénombre. « L’indicateur est unréverbère. Il éclaire une problémati-que, mais n’explique pas la totalitédes problèmes », conclut LaurentClavel. n

l Grâce un changement de mode de calcul, le PIB a renoué avec son niveaudu début 2008 au troisième trimestre 2011 et non fin 2013, selon l’Insee.l La croissance avait été sous-estimée de 1 % sur cinq ans.

CONJONCTURE

Nicolas [email protected]—Correspondant à Londres

L’effort international, notammentau sein de l’Union européenne, demise à jour des calculs des PIB va setraduire au Royaume-Uni par unehausse de la richesse nationale quipourraitatteindrejusqu’à5 %àpar-tir de septembre, lorsque ces chan-gements prendront effet. Les statis-ticiens britanniques n’ont pasencore dévoilé toutes leurs révi-sions mais ont confirmé la semainedernièrelechiffresusceptibled’atti-rer le plus l’attention des médias : laprostitution et le commerce de stu-péfiants vont ajouter environ10 milliards de livres à l’économiede la perfide Albion. La première

pèse 5,3 milliards et le second4,4 milliards, chiffres 2009 dont onattend la mise à jour pour lesannées plus récentes. A ce niveau,cesdeuxactivitéspèsentautantquel’agriculture, note le « Telegraph ».

Pour arriver à ce chiffre, les éco-nomistes de l’ONS, l’Insee locale,ont appliqué les méthodes austèresen général utilisées pour des activi-tés moins clandestines. Par exem-ple, pour la prostitution, ils ontextrapolé une étude de 2004 enl’indexant sur la croissance de lapopulation mâle de plus de 16 ans.Ils ont ainsi estimé que le nombrede prostitués s’élevait pour 2009 à60.879 et ont calculé que les agentsé c o n o m i q u e s d e c e s e c t e u rvoyaient 25 clients par semaine fac-turés en moyenne 67,16 livres. Laprostitution en elle-même n’est pasillégale en Grande-Bretagne, maisles activités commerciales quil’entourent le sont, comme la tenuede maisons closes.

En ce qui concerne le trafic dedrogue, l’ONS prend en compte laproduction et la vente de crack, decocaïne, d’héroïne, de cannabis,d’ecstasy et d’amphétamines.

PourcalculersonnouveauPIB,leRoyaume-Uni va aussi inclure lesactivités des associations à but nonlucratif servant les ménagescomme les associations caritatives,les universités et les syndicatsd’employés. Leur contribution pèse24 milliards de livres, soit 1,7 % duPIB. L’ONS va également inclurel’activité de ceux qui construisentleur maison eux-mêmes : à pre-mière vue, cela représenteraitautour de 4 milliards de livres. n

LondresvaprendreencomptelacontributiondesactivitésillicitesàlarichessenationaleLa prostitution et lecommerce des stupéfiantssont estimés à 10 milliardsde livres outre-Manche.

Faut-il intégrer le trafic de drogue,la prostitution et les autres activitésillégales dans le calcul du PIB ? Laquestion peut paraître incongrue.Elle est pourtant légitime, au moinsd’un point de vue européen. L’andernier, Eurostat, l’institut statisti-que communautaire, a demandéaux Etats membres de l’Unioneuropéenne de tenir compte desactivités illicites qui créent de larichesse dans leurs statistiques.« Les activités économiques illégalesne sont considérées comme opéra-tions qu’à partir du moment où tou-teslesunitésconcernéesyparticipentd’un commun accord. Dès lors,l’achat, la vente ou l’échange de dro-gues illicites ou d’objets volés consti-tuent des opérations, alors que le voln’en est pas une », a expliqué dansundocumentl’institutbruxellois.Adeux jours des élections européen-nes, leFrontnationals’enétaitému,publiant un communiqué vilipen-dant cette « négation de la morale laplus élémentaire ».

L’explicationdecettedemandede

la part d’Eurostat est simple. « Desactivités illégalesenFrance,commelaproduction et la consommation dedrogue, sont légales dans certainspays européens : ces derniers pren-nentdoncdéjàencomptecesactivités,ce qui gonfle leur PIB, expliqueRonan Mahieu, chef du départe-ment des comptes nationaux àl’Insee. Or la contribution d’un Etatmembre au budget européen est pourpartie calculée en proportion de sonPIB. Donc, ces pays ont demandé à ceque les autres intègrent les activitésillégales dans leur revenu national,

pourqu’ilyaitégalitédetraitement etque leur contribution ne soit pasmajorée par rapport aux autres. »

Un coup de pouce de 10 %pour le PIB italienLes Pays-Bas comptabilisent parexemple déjà le trafic de drogue et laprostitution. Le commerce de can-nabis étant permis dans ce pays,l’institut national de statistiquesnéerlandais a une bonne connais-sance de cette activité. La consom-mation des autres drogues interdi-tes comme l’héroïne, la cocaïne ou

l’ecstasy, est, elle, désormais prise encompte comme le demande Bruxel-les. Elle est estimée en multipliant lenombre d’utilisateurs dans le paysparlesdosesannuellesnécessairesàun consommateur et le cours de ladrogueenquestiondanslesgrandesvilles.Quantàlaprostitution,elleestlégale et, donc, les prostitués décla-rent leur rémunération au fisc.

Attention, il ne faut pas s’intéres-ser aux seuls chiffres d’affaires maisà la valeur ajoutée, c’est-à-dire lesventes retranchées des consomma-tions intermédiaires. Les statisti-ciens néerlandais, le plus sérieuse-ment du monde, expliquent ainsidans un document officiel que,« dans le cas de la prostitution, lesconsommations intermédiaires sontlespréservatifs, leshabitset lecoûtdutransportdanslecasd’escortgirls... ».

Toutes ces activités illégales auregard du droit français auraientreprésenté en 2010 une valeur ajou-tée de 2,6 milliards d’euros pour lesPays-Bas,soit0,4 %duPIB,selonlesderniers calculs de l’institut natio-nal. Le Royaume-Uni s’apprêteaussi à inclure ces activités dans lePIB (lire ci-dessous). De même quel’Italie, pour qui les activités illicitespourraientgonflerlePIBdupaysdeplus de 10 % ! De quoi justifier unecontribution plus élevée au budget

européen, mais le pays, dirigé parMatteo Renzi, y verrait aussi unavantage : un tel changement per-mettra à l’Italie, très endettée, deréduire le ratio dette sur PIB, suivi àla loupe par Bruxelles.

En France, l’Insee estime déjàchaque année le travail dissimulé,en extrapolant les données desimpôts et la contrebande de tabac.Le travail au noir participe à hau-teur de 40,7 milliards d’euros à laformation du PIB et la contrebandede tabac pour 600 millions d’euros.En tout, les activités dissimuléespar les entreprises et les ménagesreprésentent 3,4 % du PIB. Toute-fois, l’institut français se refusepourl’instantàcomptabiliserletra-ficdedrogueetlaprostitution–saufquand les prostituées déclarent

leurs gains aux impôts – dans lescomptesnationauxaumotifquelestransactions ne sont pas réalisées« d’un commun accord », ainsi quele précise Eurostat. Cela dit, l’Inseeréfléchit à envoyer à Bruxelles uneseconde estimation du PIB de 2013en prenant en compte les activitésillégales, sans toutefois la rendrepublique. — G. C.

BruxellespousseàintégrerdanslecalculdroguesetprostitutionLes activités illégalesdevraient être prises encompte dans le PIB, selonla Commission européenne.Mais l’Insee s’y refuse pourl’instant.

3,4 %DU PIBLes activités dissimulées par lesentreprises et les ménages(travail au noir, contrebande etfraudes à la TVA...) représentent68 milliards d’euros selon l’Insee.

Culture de cannabis. L’activitééconomique générée par lesdrogues pèse 4,4 milliards delivres au Royaume-Uni. Photo DR

La prostitutionet le commerce destupéfiants pèsentautant que l’agriculture.

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08 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos Les Echos Lundi 2 juin 2014 // 09

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JAPON : CHUTEDE LA CONSOMMATIONLa consommation desménages japonais a chutéde 4,6 % en avril sur un an,après une hausse de la taxesur la consommationqui est passée de 5 % à 8 %au 1er avril. Les ventesau détail (à destinationdes particuliers mais aussides entreprises) ont ellesaussi baissé de 4,4 %en avril sur un an.

CROISSANCE RALENTIEEN INDE EN 2013-2014La croissance en Inde aatteint 4,7 % sur l’exercice2013-2014 (clos fin mars),un rythme inférieur auxprévisions du gouvernementqui tablait sur 4,9 %. C’est ladeuxième année consécutiveoù le pays enregistre unecroissance du PIB inférieureà 5 %. L’inflation estpar ailleurs galopante,autour de 10 % depuis un an.

0,2 %LA CROISSANCEDU BRÉSIL AU PREMIERTRIMESTRELe PIB du Brésil a augmentéde 0,2 % au premiertrimestre 2014 par rapportau trimestre précédent.La croissance avait été de0,7 % sur les trois derniersmois de l’année 2013.

enchiffres

BCE:uneinterventiondécisiveestattenduepourmusclerlacroissanceetl’inflation

Jean-Philippe [email protected]—Correspondant à Francfort

CelafaitdesmoisquelaBCEsegardede lancer un nouvel assouplisse-ment monétaire tout en faisantentrevoir des changements. Devantla persistance d’une croissancemolle, d’une inflation basse et d’uncréditbancaireenreculdanslazoneeuro, le moment semble venu depasser aux actes. La prochaine réu-nion de politique monétaire prévuece jeudi pourrait déboucher sur unebaisse des taux directeurs, combi-née à un dispositif pour soutenir lecrédit, en particulier destiné auxpetites et moyennes entreprises depaysfragiles.C’estdumoinsceàquoiles observateurs ont été préparéspar diverses interventions récentesde membres de l’institut d’émission.

Ce serait dans la logique des cho-ses. Mario Draghi, président de laBCE,déclaraitle8maidernierqueleconseil des gouverneurs était « àl’aise » pour agir le mois suivant. Ladramaturgieestmontéedepuisd’uncran après les élections européen-nes, voyant des partis prônant la finde l’euro, comme le Front nationalen France, prendre les devants. La

BCEal’occasiondeconfirmerqu’elleest prête à « tout faire » pour péren-niser la monnaie unique, se rappe-lant les mots de son président pro-noncés à l’été 2012.

Avant de dégainer, l’institutionaura pris connaissance des prévi-sions macroéconomiques en zone

euro. Lors du précédent rapport demars, le taux d’inflation était prévupour remonter à 1,7 % à fin 2016(contre 0,7 % en avril dernier). Unecorrection à la baisse éloignerait del’étalon fixé, qui est proche mais endessousdes2 %.LaBCEseraitforcéealors de réagir. Lors d’un séminaire

tenu la semaine passée au Portugal,Mario Draghi insistait sur les dan-gers d’une « spirale vicieuse » pou-vant conduire à la déflation : s’atten-dant à ce que les prix continuent àbaisser, les ménages et entreprisesretarderaient leurs dépenses, alorsque leur dette augmenterait en

terme nominal. Les banquesseraient alors moins enclines à leurprêter, alimentant la chute des prix.

Le scénario du pire pour la BCE.La parade consisterait dès lors àenvoyer sans tarder davantage plu-sieurssignauxforts.Enpremierlieu,via une baisse de 10 à 15 points de

base du taux de refinancement,lequel campe à 0,25 % depuisnovembre. Une autre mesure liéeserait de passer le taux de dépôt desliquidités au guichet de la BCE ennégatif, à – 0,10 ou – 0,15 %, contre0 % à ce jour. Cela pour inciter lesbanques à distribuer du crédit aulieu de laisser dormir leurs liquidi-tés.Autreeffetattendu,rendrel’euromoins attractif et lui faire ainsi per-dre de sa valeur. Les biens importésdans d’autres devises seraient pluschers, synonyme d’un coup depouce à l’inflation. Et la compétiti-vité à l’export serait renforcée.

Ilestencorequestiondelancerdenouvelles allocations de liquidités,sur une durée de trois ans ou plus età un taux fixe. La différence avec leséditions de fin 2011 et début 2012,alors que 1.000 milliards d’euros entout avaient irrigué les banques,serait qu’elles s’engagent en retour àredistribuer les fonds vers l’écono-mie sous forme de crédit. Autant demesures qui ont l’assentiment de laBundesbank, allié de poids dans ladiscussion.

La question du timing pour agirdèsjeudiest-ellepourautantréglée ?Voulant maintenir le suspense,d’éminents représentants de la BCEprononçaient ces derniers jours lamêmephrasehorsmicro :« Décider,c’est aussi décider de ne rien faire. » n

l L’institut pourrait décider jeudi de baisser ses taux et de lancer un programme pour soutenir le crédit aux PME.l Les nouvelles prévisions d’inflation et de PIB en zone euro seront l’élément déterminant pour la pousser à agir.

ZONE EURO

Gaëlle Lucas—Correspondante à Madrid

Mariano Rajoy veut récupérerl’adhésion de ses électeurs après laperte de son parti de 2,5 millions devoix aux élections européennes.

Danssonviseur :lesélectionsrégio-naleset localesde2015et les législa-tives, prévues pour la fin de l’annéeprochaine ou début 2016. Aprèsdeux ans et demi de stricte austé-rité, le Premier ministre espagnol aannoncé samedi lors d’une confé-rence en Catalogne un plan derelance de 6,3 milliards d’euros.L’annonce intervient deux joursaprès que les chiffres du PIB du pre-mier trimestre ont révélé que lacroissance de 0,4 % en glissement

trimestriel a été due essentielle-ment à la hausse des dépensespubliques (+ 4,4 %), alors que lesexportations ont reculé de 0,4 %.

Ce plan « pour la croissance de lacompétitivité et de l’efficacité », quisera adopté en Conseil des minis-tres vendredi, est une entorse pluslégère qu’il n’y paraît à l’austérité.En effet, 2,67 milliards d’eurosseront issus du privé, tandis que les3,63 milliards de fonds publics nesupposeront pas de hausse des

dépenses, a affirmé Mariano Rajoy,d’après l’agence Efe.

Une baisse en deux étapesParmi les mesures, dont certainesfigurent dans le plan de réformesremis à Bruxelles fin avril, MarianoRajoy a mentionné 750 millionsd’euros d’aides à la réindustrialisa-tion. La prime à la casse, qui a per-mis de soutenir le marché automo-bile ces dernières années, serarenouvelée pour la cinquième fois.

MarianoRajoyaparailleurspro-mis une baisse en deux étapes (lapremière en 2015) de l’impôt sur lessociétés de cinq points à 25 %, dansle cadre de la refonte du systèmefiscal qui sera adoptée en juin. Lamesure s’ajoute à la réduction descotisations sociales pour les nou-velles embauches en place depuisfévrier et à la promesse de baisse del’impôt sur les revenus les plusmodestes. « Nous voulons […] relan-cer la consommation, améliorer la

compétitivité de l’économie toutentière, […]etcontribueràlacréationd’emplois », a déclaré MarianoRajoy, rapporte Reuters.

Le dirigeant, conscient que lesuccès de son mandat se mesureraà l’aune de l’évolution du taux dechômage (26 % de la populationactive), a en outre annoncé un planpour l’emploi d’ici l’été, incluant lamodernisation du service public del’emploietlaréformedusystèmedeformation. n

MarianoRajoyprometdediminuerfortementl’impôtsurlessociétésLe Premier ministreespagnol va présenterun plan de relance de6,3 milliards d’euros et desmesures pour l’emploi.

Le président de la BCE, Mario Draghi, le 27 mai 2014 à Sintra, au Portugal. Photo Sergio Garcia/AFP

Pierre de [email protected]—Correspondant à Rome

Passée l’euphorie de son succèsélectoral aux européennes, laBanque d’Italie invite MatteoRenzi à ne pas s’endormir sur sesl a u r i e r s . A u l e n d e m a i n d el’assemblée annuelle du patronatqui a appelé le pays à un « sursautmoral » contre la corruption le29 mai, la Banque d’Italie a misl’accent sur l’urgence des réfor-mes structurelles. A l’occasion dela présentation de son rapportannuel – un moment très suivipar les banques et les milieuxéconomiques –, le gouverneur de

la Banque d’Italie, Ignazio Visco,a rappelé, vendredi, la nécessitéd’un « cadre organique et cohé-rent » de réformes face à la fragi-lité de la reprise qui peine à seconsolider (– 0,5% en rythmeannuel au premier trimestre).Tout en saluant l’impact bénéfi-que des 6,6 milliards d’euros debaisses d’impôts destinées auxbas revenus, il n’a pas caché qu’ilsne suffiront pas à stimuler lareprise « sans une remontée dura-ble de l’emploi ».

« Une vraie reprise peine à se con-crétiser.L’améliorationgraduelledesperspectives tarde à se traduire en unredémarrage solide de l’activité éco-nomique », a estimé vendredi Igna-zio Visco, en rappelant que le tauxde chômage a doublé en sept ans (à12,7 %). Seules « des mesures politi-quesquiagissentaussibiensurlever-

sant de la demande que de l’offre,dans un cadre organique et cohé-rent » peuvent soutenir l’activité àcourt terme en « donnant force auprojet réformateur », a insisté legouverneur dans ses conclusionsfinales.

Le « modèle »de l’AllemagneParallèlement, le numéro un de laBanque d’Italie n’a pas caché quele gouvernement devra encoretrouver 14 milliards d’euros deressources supplémentaires s’ilveut pérenniser le « bonus de80 euros » pour les bas revenustout en garantissant les objectifsde réduction de déficit tendancielà 1,8 % du PIB en 2015, commeRome s’y est engagé.

En guise de réponse, dans uneinterview conjointe au « Monde »

et à quatre autres quotidienseuropéens, Matteo Renzi a rap-pelé, ce week-end, que son pro-gramme de réformes a déjà étélargement amorcé et sera pour-suivi sans délai. « L’Italie doit êtreréformée. De ce point de vue, l’Alle-magne n’est pas un ennemi, c’estun modèle pour ce qui concerne lemarché du travail, l’administra-tion », a ajouté le président duConseil, tout en rappelant que« sans investissement sur l’emploiet la croissance », les politiquesrestrictives sont destinées àéchouer. « Aujourd’hui, il est évi-dent que l’Allemagne a tout intérêtà ce que l’Italie change de vitesse etretrouve de la croissance à condi-tion que l’Europe ne soit pas seule-ment fondée sur l’austérité. »Même si Matteo Renzi voit saposition largement confortée par

son score inespéré aux européen-nes, certains analystes restentréservés sur l’efficacité de saréforme du travail qui vise à faci-liter le recours aux contrats àdurée déterminée pour stimulerles embauches.

Sur le front bancaire, à la veillede la réunion décisive de la BCEdu 5 juin (lire ci-dessus), le gou-verneur de la Banque d’Italieestime que le recours à de nouvel-les mesures non conventionnel-les devrait permettre de « garan-tir plus de liquidités aux banques »en ouvrant les vannes du créditaux PME. Mais il n’a pas cachéque, malgré un début de « ratio-nalisation », le niveau élevé descrédits à risque reste le talond’Achille du système bancaire ita-lien, surtout pour les banques detaille moyenne. n

LaBanqued’ItaliepresseMatteoRenzid’accélérerlesréformesLa Banque d’Italie réclameun « cadre cohérent »de réformes.

10 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

MONDE

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 MONDE // 11

INTERVIEW // BENOÎT POTIER PDG d’Air Liquide et président de l’European Round Table

« L’Europedoitavoirunevisionstratégiquedansunmondeouvert »

Propos recueillis parCatherine [email protected] [email protected]

Quelles leçons tirez-vousdes élections européennes ?Il faut que le Conseil européen serepose les questions fondamenta-les sur les priorités de l’Europe.L’Europe doit avoir une vision stra-tégique dans un monde ouvert. On serait fou d’ignorer le reste dumonde dans la compétition écono-mique. Il faut que l’Europe prenneconscience qu’elle existe dans lacompétition mondiale et ne pas secontenter d’organiser un marchéintérieur isolé du reste du monde.

L’European Round Table,dont vous prenez aujourd’huila présidence, a la réputationd’être un forum influent.Y a-t-il un dossier où votreintervention a été décisive ?Comme nous représentons l’indus-trie européenne et ne défendons pasles intérêts de tel ou tel secteur, lesdirigeants qui nous reçoivent sontintéressésparlesmessagesquenousleur transmettons ou les inquiétu-des qui nous animent. L’un des mes-sages qui a porté, c’est que l’absencedecoordinationauniveaueuropéendans le domaine du climat et del’énergieestpréjudiciableàl’Europe.Actuellement, les sujets sont traitésséparément à Bruxelles par deuxcommissaires sans aucune coordi-nation et les Etats mènent chacun,sansconcertation,leurproprepoliti-que énergétique. Or il faut impérati-vementcouplerlaquestiondel’éner-gie à celle de l’environnement.

La politique de la concurrenceeuropéenne est-ellesur la sellette ?La réforme de la politique de la con-currence fait partie de nos priorités.On est en train de créer une écono-mie de l’innovation qui permet defaire émerger des leaders très rapi-dement, on le voit dans le numéri-que. Or les règles anciennes sur lemarché pertinent sont presquedépassées aujourd’hui. Le marchén’estorganiséenEuropequepourle

bien du consommateur y comprisau détriment du producteur. C’estcontradictoire avec la création dechampions et la création d’emplois.Ilyaaujourd’huiunecentained’opé-rateurs téléphoniques en Europe,quatre importants aux Etats-Unis ettroisenChine.Et jen’aipasl’impres-sion que nos équipes outre-Atlanti-quebénéficientd’uneinfrastructurenumérique de moins bonne qualitéqu’en Europe, bien au contraire. Ona un peu tendance à raisonner avecles règles du XXe siècle alors quenous sommes au XXIe.

Faut-il également une politi-que industrielle en Europe ?L’Airbus des télécoms est facile àfaire,simplementonn’apaslesrèglesadaptées.Cen’estpasquelaCommis-sion bloque beaucoup de fusions.C’est que les industriels ne vontmême pas demander les autorisa-tions à la Commission car ils saventqu’ellesneleurserontpasaccordées.

Peut-on envisager de créerdes champions européensdans le numérique ?

Il faut favoriser la création d’unenvironnement qui permette l’éclo-sion du Big Data. Qu’est-ce qui nousempêcheraitdecréeruneindustrie,comme celle de Google ou Face-book, non pas sur les réseauxsociaux mais sur la capacité degénérer les données, et surtout à lesmettre en musique pour les faireparler ? Cela s’applique aux objetsconnectés,c’est-à-direl’Internetdeschoses. Cela va marcher parce quel’on a réussi à faire baisser le prixdes capteurs de façon hallucinante.Certains ne consomment pratique-ment plus d’énergie. Cette révolu-tion technologique arrive et noussommesplutôtbonsenFranceetenEurope.

L’éducation est-elle un sujetprioritaire pour l’ERT ?C’est une question primordiale.Considérez ce paradoxe : toutes lesentreprises françaises qui font par-tie de l’ERT font de l’apprentissageen Allemagne et ça marche trèsbien, mais elles ne le font pas enFrance. Faire travailler l’économieet le système de l’éducation en

France, c’est compliqué. Nous som-mes assez inquiets de voir qu’on negénère plus assez d’ingénieurs.Nous, on peut vous dire quels vontêtre les jobs dans cinq ans ou dansdix ans. La Chine produit environ300.000 ingénieurs diplômés cha-que année et la somme de ceux for-més par les Etats-Unis, l’Allemagneet la France atteint à peine ceniveau.

L’Europe est sortie de larécession mais elle redémarretrop lentement. Vous êtesoptimiste malgré tout ?Il faut réorienter l’Europe vers lacroissance et la compétitivité, c’estcertain.Lemondeéconomiquedoitparticiper à la construction euro-péenne. Mais il faut d’abord revoirla gouvernance de la Commission.Quand vous devez parler au com-missaire à l’industrie, à celui del’environnement et celui de l’éner-gie séparément, c’est qu’il y a ungrave problème, surtout quand,ayant demandé à José Manuel Bar-roso une réunion à quatre, on neparvient pas à l’obtenir. n

« La Chine produit environ 300.000 ingénieurs diplômés chaqueannée et la somme de ceux formés par les Etats-Unis, l’Allemagneet la France atteint à peine ce niveau. » Photo Stéphane Rémael

l Benoît Potier est le deuxième Français, après Jérôme Monod, à présider l’ERT.l Ce forum de grands patrons veut se faire entendre auprès de la Commission.

EnChine,lesmesuresderelancesontdeplusenplusmanifestes

Gabriel Gré[email protected]—Correspondant à Pékin

Il y a des limites à la tolérance desautorités chinoises devant le coupde frein que subit la deuxième éco-nomie mondiale. A en juger par lamultiplication, ces dernièressemaines, des mesures visant àsoutenir la croissance, il sembleque ces limites soient en train d’êtretestées. Mises bout à bout, lesannonces liées au projet de « mini-stimulus » de Pékin finissent pardessiner les contours d’un soutiensubstantiel à l’économie. Un sou-tien qui porte enfin ses fruits : hier,un indicateur mensuel de l’activitémanufacturière a affiché sonmeilleur score en cinq mois.

L e p o i n t d e d é p a r t a é t él’annonce, début avril, par le gou-vernement central, d’un pro-gramme visant à accélérer lesdépenses dans les grands projetsd’infrastructures, ainsi que demesures fiscales aidant les PME.Plusrécemment, ilaétépréciséqueles capitaux privés allaient partiel-lement être mobilisés. Les investis-seurs ont été appelés à participer à80 projets, dont 54 concernent lesecteur énergétique. Les médiaschinois estiment que ces 80 chan-t i e r s r e p r é s e n t e n t e nv i r o n1.000 milliards de yuans (117 mil-liards d’euros). Les calculs des éco-nomistes concernant l’impact surl’activité de ces mesures de relancevont de 0,6 à 1 point de PIB.

Lasemainedernière,Pékinasur-tout mis la pression sur ses gouver-nements locaux pour qu’ils dépen-sent rapidement les budgets à leurdisposition en matière de projetsd’infrastructures. En les menaçantde leur supprimer ces sommesd’argent si elles n’étaient pasallouées avant la fin juin. La pro-vince méridionale du Guangdong,

berceau du renouveau industrielchinois, vient d’annoncer son pro-pre plan de relance, d’un montantde 64,7 milliards de yuans.

Au plan monétaire, les mesuresontaussiétélimitées,maisréelles.LaBanque centrale a diminué les tauxde réserves obligatoires de certainesbanquesrurales,pourleurfaciliterlecrédit. Vendredi, le gouvernement alaissé entendre que d’autres actionsde ce type étaient envisagées. EtPékin a demandé aux grandes ban-ques de se remettre à octroyer descrédits immobiliers, dans unmoment où les inquiétudes se con-centrent sur ce secteur fondamental

pour l’économie chinoise. Enfin, lesautorités ont piloté un décrochagede3 %duyuanparrapportaudollar,pour aider les exportateurs.

Toutes ces actions dénotentl’inquiétude des autorités devant laprofondeur du ralentissement. Leséconomistes tablent désormais enmoyenne,pourcetteannée,suruneexpansion autour de 7,3 %, ce quiserait le plus mauvais score envingt-quatre ans. Dans certainesrégions,commelenord-est,bastiondes industries lourdes touchées pardes problèmes de surcapacités, leproblème est plus prononcéencore. Pour Liu Li-Gang, chef éco-nomiste pour la Chine d’ANZ, ils’agit surtout, pour le PremierministreLiKeqiang,d’un« risquederéputation ». Ayant fixé un objectifde croissance à 7,5 %, il risqueraitde décevoir les milieux économi-ques s’il se résolvait à accepter unchiffre inférieur. C’est pourtant ceque de nombreux économistesjugent désormais souhaitable pourune économie fortement endettéeet qui a besoin de retrouver une tra-jectoire plus pérenne. n

ASIE

Dépenses d’infrastruc-tures accrues etnouvelles mesures depolitique monétaire.

50,8INDICE PMI CHINOIS EN MAISelon le gouvernement, l’indicePMI des directeurs d’achat demai est le meilleur indicateurdepuis cinq mois. Il est plusoptimiste que celui publiépar HSBC (49,7 en mai).

prévisions du FMI, l’Afriquesubsaharienne devrait enregis-trer, cette année, une hausse deson PIB de 5,4 % après 4,9 % en2013. En moyenne, le taux decroissance moyen s’est élevé à4,7 % entre 1996 et 2005. SiChristine Lagarde a salué cetteperformance qui a, notam-ment, « permis de rehausser leniveau d’instruction de la popu-lation », elle a, néanmoins, sou-ligné que « la pauvreté se main-tient obstinément à des niveauxinacceptables » et que les « iné-galités restent très prononcées ».

C’est pourquoi, à l’issue desdeux jours de cette conférence,5 ans après celle qui avait étéorganisée par la Tanzanie, lesdirigeantsafricainsetleFMIontconvenu de la nécessité d’une« transformation structurelle »visant à faire profiter lescitoyens ordinaires du formida-ble essor économique du conti-nent. Son retard en matièred’infrastructures, des axes detransports à la productiond’électricité, reste un sérieuxhandicap. Les économies afri-caines ont besoin d’investir93 milliards de dollars par anpour mettre leurs infrastructu-res à niveau, a relevé ChristineLagarde. « Seules 16 % des routes(d’Afrique) sont goudronnées,contre 85 % en Asie du Sud. Ceslacunes représentent des coûtsénormes pour les entreprises etpour les gens ». Et « des infras-tructures de qualité peuvent atti-rerles investisseursétrangers ». n

Richard [email protected]

Souvent présenté comme lecontinent du XXIe siècle, l’Afri-que n’en finit pas d’étonner parses performances économi-ques.Ledynamismeapourtantses revers. A l’occasion d’unec o n f é r e n c e o r g a n i s é e àMaputo, par le Mozambique etle FMI, jeudi et vendredi der-nier, rassemblant les ministresdesFinanceset lesgouverneursde banques centrales de l’Afri-que subsaharienne, la direc-trice de l’institution multilaté-rale, Christine Lagarde, s’estinquiétée de la hausse del’endettement public de cespays. « Il y a quelques pays quiontétéunpeuenavancesureux-mêmes et qui voient une haussede leur endettement à un niveauqui pourrait être préoccupant »,a-t-elle indiqué lors de cetteconférence.

Un sérieux handicapSelon l’agence de notationFitch, les émissions de dettessouveraines des pays subsaha-riens devraient atteindre 6 mil-liards de dollars, cette année,aprèslerecordde6,25milliardsde l’année précédente. LeKenya,laCôted’Ivoire,leGhanaetleSénégalenvisagentdeleverentre 500 millions et 1,5 mil-liard de dollars d’euro-obliga-tions cette année. Jusqu’ici,seule la Zambie, avec 1 milliardde dollars, en avril dernier, estvenuesolliciterlemarchéinter-national de la dette. « Les gou-vernements devraient être atten-tifs et prudents pour ne passurcharger le pays en dette publi-q u e » , a a l e r t é C h r i s t i n eLagardeavantdepréciserquesi« c’est un financement supplé-mentaire », c’est aussi « une vul-nérabilité supplémentaire ».

Il est vrai que, depuis près devingt ans, l’Afrique connaît unecroissance économique forte etrégulière. Selon les dernières

PAYS ÉMERGENTS

Plusieurs paysauraient émis tropde dette publique.

LeFMIs’alarmedel’endettementdepaysafricains

L’Ukraine prête à rembourser sa dettegazière si elle trouve un accord rapideAPPROVISIONNEMENT — Une semaine décisive s’ouvre pourl’Ukraine menacée de coupure du gaz russe en pleine anarchiedans l’Est séparatiste prorusse. Des négociations de dernièreminute sont prévues lundi à Bruxelles alors que l’Ukraine est con-frontée au risque d’une coupure du gaz russe dès mardi, qui pour-rait perturber les approvisionnements des pays européens. Le Pre-mier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a promis dimancheque l’Ukraine rembourserait sous dix jours sa dette gazière à laRussie si ces deux pays arrivaient à se mettre d’accord lundi sur lestermes d’un nouveau contrat. A l’occasion des fêtes de commémo-rationdelaSecondeGuerremondiale, leprésidentukrainienPetroPorochenko va rencontrer le président Obama en Pologne mer-credi. Un rendez-vous avec Vladimir Poutine n’est pas exclu.

en bref

Plusieurs mesures d’austérité rejetéespar la justice au PortugalBUDGET — La Cour constitutionnelle portugaise a invalidévendredi plusieurs mesures d’austérité inscrites au budget2014, qui devaient permettre au gouvernement de centre droitde poursuivre son programme de rigueur après sa sortie duplan d’aide il y a deux semaines. La plus haute instancejudiciaire du pays a rejeté trois des quatre mesures, dont lesbaisses de salaires des fonctionnaires supérieurs à 675 euros.Cette décision n’aura toutefois pas d’effet rétroactif. Les jugesont également rejeté un dispositif prévoyant un prélèvement de6 % et 5 % sur les allocations chômage et maladie respective-ment, et une mesure concernant la mise sous condition des pen-sions de veuvage.

L’ERT, un forumprestigieuxL’European Round Tableest un groupe d’industrielscréé en 1983 par Pehr Gyl-lenhammar (président deVolvo), Wisse Dekker (pré-sident de Philips) et Um-berto Agnelli (président deFiat) . Réfutant le terme de« lobby », Benoît Potier quien prend aujourd’hui laprésidence préfère parlerd’un « forum» réunissantles 52 présidents ou direc-teurs généraux des gran-des multinationales euro-péennes. Il exerce son in-fluence sur les dirigeantseuropéens et la Commis-sion de Bruxelles.L’ERT pèse 1.300 milliardsd’euros de chiffre d’affai-res, 18 % de l’investisse-ment dans la recherche-développementet 6,9 millions d’emplois.

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Le Billet de Favilla L’école et le tour de tailleLe Regardsur le monde

L’Europe doit se rappelerles leçons du D-day, par Dominique Moïsi

Le Point de vue 30 milliards d’impôts en moins !Voici la voie de sortie de crise

Art et culture Retour sur Led Zeppelin,avec son leader Jimmy Page

Science Leslie Lamport, l’homme qui a apprisaux ordinateurs à travailler ensemble

SOMMAIRE

C’estunedéclarationdeguerre.Uncoupsansprécédentportéàdesrelationstransatlanti-quesbaséessurlaconfianceetdesvaleurscommunes.Unaffrontpourl’Europe,dontonmesureaupassagel’affaiblissement.Enmenaçantdecouperl’accèsaudollaràBNPParibas,laplusgrandebanquedelazoneeuro,lesEtats-Unisontfranchiplusqu’unelignerouge.C’estl’équivalent,dansl’ordreéconomiqueetfinancier,del’usagedufeunucléaire.Contredesalliés,quiplusest–carjamaisilsnel’envisageraientcontreleurcréancierchinois...Enfin,commentnepasyvoiraussiunemarqued’agressivitéinouïeàl’égarddelaFrance,qui,delaLibyeauMaliouàlaSyrie,faitpourtantfigured’alliéemodèledeWashington ?IlestcrucialquelavisitecettesemainedeBarackObamasurlesplagesduDébarquementpermettederamenerdela

raisondansundossierdontonsedemandecommentilapubascu-leràcepointdansl’irrationnel.Il fautbienmesurerl’ampleurduséismesil’unedescinqbanqueslesplusactivesaumondesurledollars’envoyaitinterdirel’accès.Lecataclysmeseraitplanétaire.

Sansdoutel’emballementdecetteaffairetient-ilaucontextepolitiqueaméricain.L’opinionestremontéecontrelesbanquesetuneadministrationfédéralelaxisteàleurégard.LeministredelaJustice,EricHolder,faitdoncdelapolitique.Cetactivistequiaimesefairefilmerdanssonbureauenjusticierannonçait,quelquesjoursavantdefairefuiterlenomdelabanquefrançaise,qu’iln’hésiteraitpasàs’enprendre« auxplusgrandesinstitutionsfinancières »carellesnesont« pasau-dessusdeslois ».Sacroisade,enveloppéedanslesgrandsprincipesdudroit,transpirelamanœuvremédiatiquetandisqueBarackObama,l’indécisdelaMaison-Blanche,laissefaire,commesouvent.

Cesmanœuvrespolitiquesdoiventcesser.Labanquefrançaisedoitpayerpourseserreurs,commel’ontfaitbeaucoupd’autresban-ques.Maisriennejustifielessanctionsenvisagées,surtoutauregarddesturpitudesbeaucouppluslourdescommisesparlesbanquesaméricaineselles-mêmes.Le« deuxpoidsdeuxmesures »estinac-ceptable.Iln’estpaspirehypocrisiequederempliravecl’argentdesautreslescaissesd’unEtatquialaisséseproduirelaplusgrandecrisedepuislesannées1930.Lemondedevraitdemanderdescomp-tesàl’Amériqueetnonl’inverse !SilaMaison-Blanchen’agitpastrèsvite–etonparleicidejours,pasdesemaines–,c’estàla Réservefédé-rale,garantedel’intégritédusystèmefinanciermaisétonnammentsilencieusejusqu’ici,desifflerlafindelapartie.LeprésidentdelaBCE,MarioDraghi,doitmonteraufrontpourlerappeler.Ilesttempsquelatensionretombeetquelaraisonreprenneledessus.

(Lire nos informationsPages 32-33

LES ÉDITORIAUXDES « ÉCHOS »

Quandl’Amériqueperdlaraison

Rien nejustifie lessanctionsenvisagéescontre BNPParibas.

Par NicolasBarré

Tabac:vite,l’EuropefiscalePar Dominique Seux

S’ilfallaituneillustrationultra-concrètedelatropgrandeabsencedel’Europesurunsujetd’intérêtgénéralévident,c’estbienceluidelaluttecontreletabagisme.Voilàunthèmedesantépubliquequiréu-nitlescorpsmédicauxdetouslespaysdesVingt-Huitdansuncom-batcommun(enFrance,letabactue200personnesparjour).Voilàunterrainoùl’uniondesgouvernementsferaitleurforcefaceauxlobbysindustriels.Voilàenfinundomaineoùl’Europeestridiculequandilsuffitdetransporterdescartouchesdecigarettesdanssava-liseousoncoffredevoiturepoursejouerdesdifférencesdeprixentrelespays.Etrienn’estpirequeleridicule.Lesdirigeantseuropéensnes’intéressentpasassezautabac.Enfévrier,leParlementdeStras-bourgacertesvotéunedirectivequiimposeraàpartirde2016uneapparenceuniqueauxpaquets:unformatunique,desimageschocsetdesavertissementsnettementplusvisibles.C’estsurcepointqueMarisolTouraine,laministredelaSanté,envisaged’allerplusloinenrendantobligatoirele« paquetneutre ».Maisilmanquelelevieressentielquiestceluid’unprixuniquedutabacsurl’ensembleducontinent.Ouauminimumdanslespaysàniveaudeviecomparable.

Ceseraitungaged’efficacitédanslamesureoùlesachatstrans-frontaliers–légauxoupas–représententunepartcroissantedelaconsommationdansunpayscommelaFrance.Onconnaîtl’obstacle,double:ladiversitéduniveaudestaxesentrelesVingt-Huit; larèglequiveutquelesdécisionsfiscalesseprennentàl’unanimité.Maisquiempêcheraitlesgrandspays(Allemagne,Grande-Bretagne,Italie,France)d’impulserunmouvementpourquetaxesetprixserappro-chent?Ilsenverraientlesignalmajeurquelecombatcontrecefléauqu’estletabacestunepriorité.TouslesEtatsétantplusoumoinsim-pécunieux,l’idéesurgiraitvitequel’harmonisationdevraitsefaireparlehaut.Chimère?Sansdoute.Maisceseraituncombatdignepourrendrel’Europeconcrèteet,sinonpopulaire,aumoinsutile.

(Lire nos informationsPage 6

Le paradoxe du scrutin européenPar Catherine Chatignoux—Chef adjoint du serviceInternational

La tentation est grande, au lende-main d’élections européennesmarquées par une poussée sansprécédent des partis euroscepti-ques, d’en tirer au plus vite desleçons politiques. Après tout, sil’Europe focalise à ce point larancœur populaire, autant pren-dre le mal à la racine et donner uncoup d’arrêt salutaire à cettemachine devenue folle. Naturel-lement, en glissant leur bulletincontestataire dans l’urne, tous lesélecteurs n’ont pas tous envoyé lemême message. C’est même loind’être le cas.

Certains ont voulu exprimerleur ras-le-bol de politiquesd’austérité qui ont mis un mariou une sœur au chômage, quandce n’est pas toute la famille. De cepoint de vue, le score inédit duparti de gauche radicale, Syriza,en Grèce, qui a voulu faire duscrutin « un référendum contrel’austérité » est emblématique.En Espagne, l’extrême gauche,qui a mené campagne contre lapolitique de rigueur du gouver-nement conservateur Rajoy aréuni presque 18 % des voix et, enIrlande, l’opposition socialiste afait une percée remarquable.Dans les exemples cités, ce n’estpas l’Europe qui est directementvisée par l’opprobre populairemais les traitements de chevalque les peuples se sont vu impo-ser, le plus souvent par la faute deleurs propres dirigeants.

Dans de nombreux pays, lesélecteurs ont aussi voulu sanc-tionner sans détour leur gouver-nement. Ce n’est pas faire injureau président de la Républiqueque d’avancer qu’une bonne par-tie des suffrages accordés, enFrance, aux listes du Front natio-nal traduit la profonde insatisfac-tion des citoyens sur les orienta-tions de son gouvernement,l’illisibilité de ses politiques ouson immobilisme face à la crise.La percée du FN s’est faite aussi,du reste, au détriment de l’autre

grand groupe politique français,l’UMP, signe que la défiance viseles deux partis de gouvernement,soupçonnés tous deux d’avoirm e n é l e p ays d a n s l ’é t a t d efaiblesse où il est.

En Europe, plusieurs diri-geants ont aussi fait les frais de ladési l lus ion des ci toyens , leBritannique David Cameron,l’Espagnol Mariano Rajoy ouencore l ’ Ir landais Kenny. Al’inverse, le très européen MatteoRenzi a fait mentir les sondagesen remportant les élections avecune avance confortable sur leMouvement 5 Etoiles de BeppeGrillo. Son discours mobilisateursur l’absolue nécessité de réfor-mes en profondeur de l’économieitalienne a payé, semble-t-il.

« Chauvinisme du bien-être »Reste, pour expliquer la défer-lante eurosceptique, la détes-tation de l’Europe, sinon pour cequ’elle est, du moins pour cequ’elle symbolise : un monstrelointain, antidémocratique etattentatoire à la souveraineté. Aulieu de protéger les nations, elleles livrerait au dumping économi-que et social, y compris au seinmême de l’Union. Les résultatsdes élections européennes confir-ment toutefois que ce repli sur soi,cette peur de l’autre ne puisentpas seulement leurs racines dansla crise économique puisque degros bataillons d’eurosceptiquesse nichent dans les pays où l’éco-nomie est prospère et frôle leplein-emploi. On le voit au Dane-mark, où le Parti populaire danois(DF) anti-immigration fait unscore encore plus élevé que celuidu Front national en France ; et enAutriche où le FPö, proche du FN,est arrivé en deuxième positionderrière les sociaux-démocrates.Les politologues analysent cettemaladie imaginaire comme lesymptôme d’une crise identitaireface à une ouverture trop sou-daine à la mondialisation, à uneEurope qui s’élargit sans fin et àune immigration jugée d’autantplus menaçante qu’elle est d’ori-gine musulmane. En Allemagne

on appelle cela « le chauvinismedu bien-être ».

Est-il possible de formuler uneréponse commune à un méconten-tementsimultiforme ?MardisoiràBruxelles, à l’occasion d’un dînerpost-élections, une bonne partiedes Vingt-Huit, encore choqués parla claque politique qu’ils venaientde recevoir, ont affirmé qu’ils sou-haitaient que « l’Europe change ».C’est la moindre des choses. Maiscomment et dans quel sens ?Doit-elle en faire moins, comme lequémande sans relâche DavidCameron ? Et désormais aussiFrançois Hollande, pour quil’Europe « doit se retirer là où ellen’est pas nécessaire » ?

Les électeurs du 25 mai ontdemandé de la croissance, desemplois, une immigration maîtri-sée, une énergie garantie et moinschère ? C’est avec davantaged’Europe que ces problèmes ontune chance d’être réglés, pas avecmoins d’Europe. C’est le grandparadoxe de ces élections : envotant pour les courants euro-sceptiques, les électeurs ont enréalité réclamé une Europe plusforte, plus efficace et donc uneEurope plus unie. Inutile de direque le choix du futur président dela Commission européenne, grandordonnateur des politiques com-munes, sera crucial pour lancer cegrand chantier d’une Europeefficace. Choisir un Jean-ClaudeJuncker, chrétien social, pour quila solidarité a un sens et qui a leprojet européen chevillé au corps,serait lu comme un signe d’apaise-ment pour des citoyens au bord dela crise de nerfs. Opter, pour com-plaire à David Cameron, en faveur d’un néo-libéral, comme le Finlan-dais Jerkii Katainen ou le PolonaisDonald Tusk ou encore d’uneChristine Lagarde, figure de « lamondialisation réussie » comme lavoit Angela Merkel, risque d’êtrereçu comme une nouvelle provo-cation pour tous ceux qui ontsouffert de la crise et pensentl’Europecommeunprojetglobaletnon comme une machine à fabri-quer seulement du libre-échangeet de la déréglementation. n

L’ANALYSEDE LARÉDACTIONLa déferlante euro-sceptique s’expliquepar un rejet del’Europe non pour cequ’elle est, mais pource qu’elle symbolise :un monstre lointain,et antidémocratique.Paradoxalement,ce vote appelleune Europe plusforte, plus efficaceet donc plus unie.

Pascal Garnier pour « Les Echos »

DLes points à retenir

•L’euroscepticisme s’estillustré aussi bien dans lespays en crise que dans ceuxoù l’économie est prospère,comme le Danemark.•Les électeurs ont demandéde la croissance, uneimmigration maîtrisée,une énergie moins chère...•C’est avec davantaged’Europe que ces problèmesont une chance d’être réglés.•Le choix du président dela Commission sera crucialpour lancer le chantierd’une Europe plus efficace.

12 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

idées&débats

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 IDEES & DEBATS // 13

opinionsL’APRÈS-PIKETTY« Le Capital auXXIe siècle » rencontreun succès mérité.Mais peut-il servirà fonder une nouvellescience économique ?http://bit.ly/1k8nu26

SURLE CERCLELES ÉCHOS

FRAUDE AU BUREAUDes méthodes issuesde la sociologiepermettent deréduire la fraudeen entrepriseà moindre coût.http://bit.ly/1k8kZwK

L’Europe doit se rappelerles leçons du D-Day

L ’Europedelapaixestnéeicisurcesplages normandes ». Tous les dixans,commeunrituel,oncommé-

more, sur les côtes de la Manche et duCalvados, le courage et le sacrifice de cesjeunessoldatsaméricains,britanniques,canadiens, sans qui l’Europe ne seraitpas ce qu’elle est devenue, une terre depaix et de réconciliation. Cette référencehistorique, incontournable et légitime,sera sans doute empreinte, cette année,d’un peu plus de nostalgie et de beau-coup plus d’inquiétude.

La nostalgie pour des vétérans qui,pour des raisons strictement biologi-ques, sont toujours moins nombreux etqui, pour l’essentiel, seront sans douteprésents pour la dernière fois cetteannée. L’inquiétude, elle, est, bien sûr, leproduit de ce qui vient de se produire enEurope et plus particulièrement enFrance. Mêmes les terres de l’Ouest, devieille tradition chrétienne humaniste, ycompris la Manche, le pays de Tocque-ville, ont vu leurs communes être « gri-gnotées » par le vote du Front national.« JevaisavoirbonnemineenaccueillantàUtah Beach des vétérans américains etallemands », disait la semaine dernière,lemairedeSainte-Marie-du-Mont,résu-mant ainsi la pensée générale.

« Tout ça, pour ça ». Il y a dix ansencore, on célébrait sur les plages nor-mandes la renaissance de l’Europe. Pourla première fois, l’Allemagne était asso-ciée aux commémorations. Les ennemisd’hier étaient devenus les meilleurs alliésd’aujourd’hui, une proximité, une com-plicitéquis’étaitexprimée,dansleurspri-sesdepositioncommunesfaceàlaguerred’Irak. Ironie de l’histoire c’était le libéra-teur qui paraissait presque isolé, cetteAmérique si noble et généreuse hier etqui compromettait son image dans desaventures militaires douteuses. Dans laville de Saint-Lô, surnommée « capitaledes ruines » au lendemain de la Libéra-tion, j’avais présidé cette année-là, un

débatentrevétérans,survivantsdesbom-bardements américains et jeunes élèvesdes lycées de la ville. Les premiers expri-maient toujours leur reconnaissance àl’Amérique. « Vous avez détruit notre ville,maisvousnousavezlibérés. »Lesseconds,lisaient les événements de 1944 à traversle prisme déformant de la guerre en Irak.Leurs discours étaient infiniment plusaccusateurs et critiques. « Pourquoi avez-vous détruit notre ville ? » Il me revenait latâche d’expliquer et de retracer le lienexistant entre Omaha Beach et l’Europedes programmes Erasmus.

En 1994, l’Allemagne, à mon grandregret, n’était pas encore associée auxcommémorations. Il était trop tôt,m’avait-on dit. Mitterrand et Kohl pou-vaient être ensemble main dans la mainà Verdun, mais pas à Omaha Beach. Lecontexte était complexe. Le Mur étaittombé, « l’Europe kidnappée », pourreprendre la belle formule de MilanKundera,avaitretrouvésonhistoireetsagéographie. Elle avait aussi renoué avecses démons. La guerre dans les Balkansen était l’illustration tragique.

Mais en 2014, l’Europe est-elle encorel’Europe ? Son modèle n’est-il pasen train de voler en éclat sous les coupsconjointsdeladuretédesréalitésécono-miques et de la médiocrité générale deses élites politiques ? L’Amérique nonplus n’est plus tout à fait l’Amérique,commesidanssarelationàl’Europe,elleavait donné le meilleur d’elle-mêmeentrel’exceptionnelcouragedejuin1944et la générosité éclairée du plan Mars-hall. Quant à la Russie, légitimementprésente, elle aussi, aux commémora-tions, elle se prend à rêver qu’elle estredevenue l’URSS. Non pas le pays quiretrouvait une forme de « virginité »internationale dans son combat avec unmonstre plus terrible qu’elle, l’Allema-gne nazie, mais l’empire ambitieux,avide de revanche, sinon de conquêtes.

Mais le pays hôte des cérémonies, laFrance, n’est-il pas le plus malade detous ? Les menaces sur sa liberté ne vien-nent pas cette fois de l’extérieur. Ce n’estpas l’Allemagne de Hitler qui a envahi laFrance.C’est ledoutequisemblelapossé-der.Prisonnièredesesdémonsintérieurs,elle semble prête à capituler devant le« partidelapeur », incarnéparlaperson-nalité souriante de Marine Le Pen. Face à

cettemenacebienréelle,quimetencauseses valeurs, le sauveur ne viendra pas del’extérieur.SeulelaFrancepeuttrouverenelle les ressources nécessaires pour rele-ver ce défi moral, le plus grave sans douteauquel elle ait eu à faire face depuis la findelaDeuxièmeGuerremondiale.Ilexistedes personnalités qui sont pour la Francel’équivalent de ce qu’est certainementAngela Merkel pour l’Allemagne et, peut-être, Matteo Renzi pour l’Italie. Elles doi-ventémergeràdroitecommeàgauchedel’échantillon politique pour ne pas laisserun boulevard à ce qui reste fondamenta-lement,quelsquesoientlesmasquesqu’iladopte, un parti d’extrême droite, aveclequel il n’est pas possible de pactiser.

LamenacequipèsesurlaFrancen’estpas l’Europe, mais la France elle-même.Et cette remarque s’applique à tous lespays qui ont vu la victoire des populis-

mesxénophobeslorsdesdernièresélec-tions au Parlement européen.

En cette semaine de commémorationdu soixante-dixième anniversaire duD-Day, ce n’est pas la formule « du passéfaisons table rase » qu’il convient de sui-vre.Toutaucontraire,lehasardducalen-drier nous invite à nous retrouver et àreprendre nos sens, face au risque defuite en avant, dans un inconnu qui res-semble furieusement à une fuite enarrièredansunpassétropfamilier,hélas.Qui peut penser que l’Allemagned’Angela Merkel et la France de MarineLe Pen puissent, jamais, ne serait-ce quecohabiter ?Lapremièrepenseentermesd’Union, de communauté et d’alliances.La seconde, tradition fasciste oblige, abesoin d’un ennemi pour exister.

Dominique Moïsi est professeurau King’s College de Londreset conseiller spécial à l’Ifri.

En 2014, l’Europeest-elle encore l’Europe ?

Qui peut penserque l’Allemagned’Angela Merkel et laFrance de Marine Le Penpuissent cohabiter ?

LE REGARDSURLE MONDEdeDominiqueMoïsi

Soixante-dix ans après le Débarquement, c’est une France en pleine crise moralequi accueille sur ses plages la commémoration de l’événement. Et une Europedéboussolée qui doit retrouver le sens de cet événement libérateur.

L’école et le tour de tailleLE BILLET DE FAVILLA

Mieux vaut, selon un dicton cher ànos grands-parents, être pauvre etbien portant que riche et malade.Cette situation n’est malheureuse-ment pas la plus fréquente : de lar-ges inégalités devant la santé sub-sistent, liées à celles des revenus.On les constate même dans lespays dotés d’une forte protectionsociale, et où l’accès aux soins estlargement ouvert – des caractéris-tiques qui devraient, en principe,limiter la corrélation entre l’étatde santé des individus et leurdegré d’aisance financière. La per-sistance de ces inégalités sanitai-res suggère donc que, parmi lesfacteurs explicatifs, certainscomptent davantage que le revenu– en premier lieu l’éducation.

Comment mesurer son impact ?Un des signes les plus courants de« mauvaisesanté »danslessociétésoccidentales est la fréquence del’obésité– mesurée,parconvention,par un indice de masse corporelle(IMC, le poids divisé par le carré dela taille) supérieur à 30. Un cher-cheur de l’Ecole d’économie deParis a étudié, à l’aide d’outilsmathématiques, la façon dont leniveau d’éducation a influé sur

l’évolution de cet IMC dans la popu-lation française, entre 1981 et 2003.Constat général : la prévalence del’obésité chez nos compatriotes estpassée de 6,5 % à 11,4 %, mais elleaurait atteint un niveau bien supé-rieur (14,7 %) si le niveau d’éduca-tion était resté stable – c’est-à-dire sila démocratisation de l’enseigne-ment ne s’était pas vigoureusementpoursuivie au cours de ces vingt-deux années. Quant aux inégalités,elles se sont nettement accentuéesen fonction du niveau d’éducation(la proportion de « moins édu-qués »parmilesobèsesaaugmentéplus vite que la moyenne).

Les explications ne manquentpas : les plus diplômés disposentd’une meilleure information, sontmieux armés pour prévoir les ris-ques – mais aussi, il faut le dire, ontaccès à des soins plus rapides etplus complets dans un système desanté « à plusieurs vitesses ». Il fautdonc, conclut le chercheur, mainte-nir des politiques de santé cibléessur les groupes défavorisés – mais,à plus long terme, c’est dans l’Edu-cation nationale qu’il faut chercherdes solutions au déficit de la Sécu-rité sociale.

DANS LA PRESSEÉTRANGÈRE

• La collecte de milliards de donnéessur Internet rapporte des milliards dedollars.Aupointoù,commelerapporte« The Washington Post », la Commis-sionfédéraleducommerce(FTC)s’inté-resseàcecommerceenpleinboomauxEtats-Unis. Les marchands de donnéescollectées en ligne peuvent déterminervotre profil et vos habitudes pour lesrevendre ensuite. Et les exemples citéspar « The Washington Post » ne man-quentpas :« Etes-vousunemèresalariéeen difficultés financières et qui fume ?Etes-vous un juif à la retraite qui a unepassionpourlescroisièresdanslesCaraï-bes ? Ou un Hispanique travaillant à soncompte,avecdesallergies,unchienetunecollection de souvenirs d’Elvis Presley ? »

Ces marchands ont la capacité defournir à leurs clients des classementsen catégories et sous-catégories desconsommateurs. « La précision dedéterminer le profil d’un consommateurest telle, qu’un marchand de données enconnaît autant – et parfois plus – surnous que notre famille et nos amis »,selon la présidente de la FTC, EdithRamirez.

Aux yeux de la FTC, il n’y a, néan-moins, aucune illégalité dans cette acti-vité, même si certaines des neufs entre-prises examinées partagent entre ellesdes données. Depuis les révélations del’ancien agent de la CIA et de la NSA,Edward Snowden, la collecte de don-nées en ligne est de plus en plus criti-quée. Les défenseurs des droits civi-ques, comme l’American Civil LibertiesUnion,souhaiteraientquel’onailleplusloin sur la voie du « droit à l’oubli surInternet ». Les intentions de la FTC sontbonnes, déclare cette association, maisil faut des lois plus strictes sur la protec-tion de la vie privée.— J. H.-R.

Profession : marchandde données sur Internet

LE LIVREDU JOUR

La « lepénophobie »disséquée

LE PROPOS. Pierre-André Taguieffinstruit le procès de la diabolisationdu FN et des « gauchistes culturels ».Ces derniers, en réanimant constammentles flammes d’un antifascismeincantatoire, consolident ce qu’ilsprétendent combattre. Le proposest souvent vif, mais toujours solide.Délation et dénonciation du FN neproduisent que diversion et, maintenant,succès d’une certaine dédiabolisation(mâtinée de gauchisation duprogramme). Un point central : le peupleest mis de côté et ses préoccupationsdécriées comme fantasmes ou périlsfascisants. Ce que les spécialistespourraient baptiser « reductio adlepenum ». Résultat : le FN est au centredu jeu politique.

L’INTÉRÊT. Après la victoire du FNaux européennes, voici l’ouvrage à lire.Avec le talent de plume quile caractérise (et le goût pour les notesde bas de page), Taguieff décortiqueles évolutions du national-populisme.Il montre combien la « lepénophobie »,en tant que stratégie nourrie,notamment par une extrême gauchecombattante, a échoué.

LA CITATION. « Il est probable quel’estomac républicain fonctionnera mieuxque le front républicain, même s’il fauts’attendre à une digestion lente,peu spectaculaire. »— Julien Damon

« Du Diableen politique.Réflexions surl’antilepénismeordinaire »de Pierre-AndréTaguieff,CNRS Editions,2014, 389 pages,22 euros.

Le 6 juin 1944, des milliersde LCVP, célèbres barges

d’assaut américainesdébarquaient leurs troupes

en Normandie. Photo AFP

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14 // IDEES & DEBATS Lundi 2 juin 2014 Les Echos

art&cultureLES ARTICLES ET VIDÉOS LES PLUS CONSULTÉS SUR LESECHOS.FR1. La justice américaine met BNP Paribas sous pression2. Le PIB a retrouvé son niveau d’avant-crise deux ans plus tôt qu’annoncé3. La fusion Bourgogne Franche-Comté avance déjà4. Copé évincé, les dirigeants de l’UMP se déchirent de plus belle5. La réforme pénale redonne du fil à retordre à la majorité

Retour sur Led Zeppelin,avec son leader Jimmy PageChristian Eudeline

« Les gens me disent sou-vent : “J’ai grandi avec LedZ e p p e l i n ” . E t j e l e u rréponds : “Moi aussi. j’aimême appris à jouer avecce groupe. Et surtout c’est la chose la plusimportante qui me soit arrivée…” » Il y abeaucoup de nostalgie dans cette phrase deJimmy Page, qui assure la promotion nonpas d’un nouvel album solo ou d’un nou-veau « Led Zep » mais d’une énième réédi-tion du catalogue.

Lorsque le légendaire guitariste assureque cette fois c’est la dernière (et la bonne),ce n’est pas parce qu’il a soixante-dix ans etqu’il ne compte pas radoter le restant de savie ;niparcequela« remasterisation »pen-sée pour le vinyle (un comble !) est de qua-lité, mais parce que chaque disque estaccompagné d’un album compagnon. C’estla première fois que des inédits sont offerts,principalement des maquettes, comme ce« Whole Lotta Love » sans le gimmick dutitre (un incroyable brouillon), « La La » uninstrumental ou un mix très étrange de« The Immigrant Song ». Il y a presque unedizaine de bonus par album – pour tous lesamateurs, c’est une manne céleste.

« J’ai passé deux ans à réécouter les bandesstudiosentièrement.J’aieffectuécetravailseulcarentantqueréalisateurdugroupe, j’étais lapersonne idéale pour savoir dans quelle direc-

tion aller. Robert m’a envoyédes archives personnelles,soit une dizaine de bandes. »Ceseralàlaseulecollabora-tion du chanteur. RobertPlant est en tournée et pré-voit un nou vel album au

momentdeladeuxièmevaguederééditionsLed Zeppelin en octobre (les neuf albumsstudios sont réédités en trois vagues).

Monstre d’acierSeul le premier disque qui est accompagnéd’un live, une prestation tellurique, enregis-trée à l’Olympia, le 10 octobre 1969. « Nousnesommespasrestésassezlongtempsenstu-dio pour ce premier essai, entre 30 et 40 heu-res, nous n’avions pas beaucoup d’argent etn’étions rien. C’était moi le plus connu car jevenais de jouer au sein des Yardbirds. CetOlympiarestetrèsreprésentatifdecequecelapouvait donner sur scène. » Un monstred’acier qui déploie sa force et nous assèneun rock apocalyptique. Une machine impa-rable qui nous laisse scotchés...

« Nous sommes tombés au bon moment.Les années 1960 furent magiques – ellesétaient en voie d’achèvement. Nous avionsconfiancecarnousconnaissionsnotrevaleur.Surtout, notre rock brutal venait à pointnommé. » Ceux qui n’ont pas grandi avecseront surpris de l’extraordinaire fraîcheurdu groupe, les autres se rappelleront à quelpoint ils ont grandi avec Led Zeppelin ! n

Jimmy Page, le légendaire guitariste de Led Zeppelin, a remastérisé l’intégralitédes albums du groupe en y ajoutant de nombreux bonus. Photo Rex/Sipa

MUSIQUE« LED ZEPPELINI, II et III »en CD, vinyle ou coffretsSuper Deluxe Warner.

Naissance d’une nationdans la douleurPhilippe [email protected]

C’est un souffle profondd’Amérique, qui nous faittourner à toute allure lespagesdeceromanpuissantsigné d’un jeune auteur dela Nouvelle Orléans, Kent Wascom. UneAmérique noire de misère, de concupis-cence et de cupidité ; rouge de colère,d’amour sauvage et de sang versé. L’Améri-que des origines, de la frontière, racontée àtraverslacessionmouvementéedeLaLoui-siane à l’aube du XIXe siècle. « Le Sang descieux » nous entraîne bien loin des clichés,dumythedel’Eldoradoetdesvaillantspion-niers. Tout est confusion dans ce chaos ori-ginel : la religion, le sexe, l’argent intime-mentmêlés.Entretueriesd’Indiensettraitedes Noirs africains, les Etats encore désunisd’Amérique écrivent le prologue de leurHistoire en péchés capitaux.

Le pasteur devenu négrierKent Wascom nous raconte l’épopéed’Angel Woolsack, fils d’un pasteur illu-miné,quiaprèsavoirtuésonpère,vaselan-cer dans un combat sans merci pour chas-ser les Espagnols des Etats du Sud, et tenterde créer un pays souverain – puis se recon-vertir en riche négrier. Entre-temps, lejeune prédicateur dévoyé se sera bâti unenouvelle famille avec ses frères d’adoption

Samuel et Reuben Kemper(qui ont vraiment existé).Puis, il aura eu deux fem-mes – une blanche, unemétisse – et deux fils...

Ecrit dans une languefleurie, presque baroque,avec des phrases longues et

furieuses, le roman nous emballe et nouspassionne. Il nous replonge deux cent ansen arrière, comme si c’était hier, nous faitsentir la peur et les humeurs de ces pion-niers terrés dans des trous à rats, avides duverbe divin consolateur. Dans « Le Sang descieux »pasd’agneau,seulementdesloups...Les pasteurs veulent imposer leur pouvoirou ne pensent qu’à s’enrichir, les héros poli-tiques et militaires corrompus se perdentdans des complots inextricables. A la façond’un Jack London moderne, Kent Wascomdénonce l’esprit marchand avide qui dès lesorigines a plombé le rêve américain.

Plus proche de l’enfer que du paradis ter-restre, le Sud n’en a pas fini avec le malheurquand le roman s’achève – en 1861, veille dela guerre de Sécession. Mais le sang, la dou-leur, le vol et la violence ne détournerontpasdesoncourslepuissantfleuvedeviequibientôt irriguera toute la nation, forgera unpeuple pétri de fange et d’or... L’ex-pasteurdevenu marchand d’esclave ne croit plus enriend’autrequ’encetteforcevitalequil’afaitavancer, combattre, aimer et se reproduireaux côtés des putains et des assassins. n

ROMAN AMÉRICAIN« Le Sang des cieux »de Kent WascomTraduit par Éric Chédaille,Christian Bourgois,520 pages, 23 euros.

LE POINTDE VUE

de Zaki Laïdi

30 milliards d’impôtsen moins ! Voici la voiede sortie de crise

I ln’estpasnécessairederevenirsurlesrésultats des élections du 25 mai. Ilsparlent d’eux-mêmes. En revanche,

ils laissent entière la question de savoircomment ils peuvent être interprétés.

Balayons d’emblée, la thèse éculéed’unéchecliéaufaitquelapolitique sui-vie par le gouvernement ne serait pas« assez à gauche ». Indépendammentdu fait que l’on n’a jamais su très bien ceque cette expression signifiait réelle-ment, on constate qu’en dehors de laGrèce aucun pays européen n’a envoyéde signal en faveur d’une prétendue« autre politique » à gauche. Malgré lavague populiste, c’est la droite qui resteen tête. Chez les sociaux-démocrateseuropéens, par exemple, les deux forcespolitiques gagnantes de ce scrutin sontle parti démocrate de Renzi et lessociaux-démocrates allemands. Or lepremier est engagé sur une voie résolu-ment réformiste tandis que les secondssont partis prenante à la coalition politi-que de Mme Merkel. Il faut donc, une foispour toutes, se défaire de cette fable del’autre politique de gauche que serineune minorité dépourvue de toute pen-sée stratégique. Faut-il pour autantcontinuer à agir comme si de rienn’était ? Faut-il ignorer les leçons duscrutin ? Faut-il s’en tenir à l’idée dange-reuse du mauvais moment à passer, unmoment qui commence quand même àbeaucoup durer. Certainement pas. Ilconvient donc non pas de changer depolitique mais d’accepter de s’affranchirde Bruxelles. Mais attention. S’affran-chir de Bruxelles ne revient pas à s’enga-ger sur la voie du repli, de l’abandon de

l’euro ou du renoncement à tous nosengagements européens. Cela signifieencore moins de renoncer à une politi-que de réduction des déficits publics quiavec ou sans l’Europe est indispensablepour permettre à l’État de retrouver desmarges de manœuvre stérilisées par lepoids croissant de la dette. Mais pourparvenir à un assainissement des finan-ces publiques, tout en évitant la réces-sion, il n’existe qu’une seule solutioncapable de produire des résultats tangi-bles à relativement courte échéance :

baisser massivement les impôts desménages. Un premier engagement a étépris vis-à-vis des faibles revenus. Mais ilfaut l’amplifier dans des proportionssupérieures à la réduction des dépensespubliques. En effet, pour stimuler lacroissanceetfairebaisserlechômageenrelançant la consommation, la seulemesurecrédibleestcellequiconsisteraità baisser d’au moins 30 milliards lesimpôts et cela le plus tôt possible pourque les contribuables en ressentent

l’effet directement. Cela entraînera-t-ilun dérapage des finances publiques ?Probablement. Mais il faudra l’assumervis-à-vis de Bruxelles car il y a dérapageet dérapage. Il y a le dérapage des finan-cespubliquesquis’apparenteàunpuretsimple laxisme budgétaire « à la Chi-rac ». Il y a de l’autre un déficit budgé-taire à la Schröder c’est-à-dire un déficitassumédestinéàréformertoutenrelan-çantl’économie.C’estenréalitécettevoiequ’il faut explorer puisque seule unepolitique contracyclique est capable derelancer la croissance. Un tel choix,serait non seulement bien accueilli parl’opinion puisqu’elle se concrétisera parune baisse effective de leurs impôts.Mais il serait également bien comprisdes marchés qui contrairement à ce quel’on croit généralement veulent de laclarté,delalisibilitéetsurtoutdelacrois-sance ! Certes, un tel affranchissementsupposera de lutter contre le confor-misme de Bercy de Bruxelles et de Ber-lin. Mais nos censeurs sourcilleux doi-vent bien comprendre que noussommes entrés dans une zone des tem-pêtes et que la responsabilité premièrepour en sortir en incombe aux gouver-nements démocratiquement élus. Letemps est donc venu de s’affranchir deBruxelles non pour revenir au laxismebudgétaire ou au souverainisme maistout simplement pour commencer àsortir le pays d’une impasse qui peut luiêtre désormais fatale. C’est la leçonmajeure des élections du 25 mai.

Zaki Laïdi est directeur de rechercheà Sciences po.

Il faut au moins30 milliards d’impôtsen moins pour relancerla croissance.

Il faudra assumerà Bruxelles une mesurequi risque de pesersur notre déficit.

LE POINTDE VUE

de Xavier Beulin et LouisGallois

Pour un principeconstitutionneld’innovation…

L a gauche ne croit plus au pro-grès », titrait récemment lemagazine « Marianne ». « La

droite non plus, et depuis plus longtempsencore », surenchérit Jean de Kervas-doué dans son ouvrage pamphlet « Ilsont perdu la raison » ; « Qu’il s’agissed’énergie, d’agriculture ou de santé… Lepouvoir politique ne se sent plus légitimepour porter, seul, la voix de la raison,eût-il voulu le faire, ce qui reste à démon-trer ». Et l’auteur de poursuivre, «Ladéraison l’emporte sous la pression del’opinion et des évidences du moment. »

C’est un doute fondamental à l’égarddu progrès et de son vecteur principal,depuisdessiècles,lascience,quetradui-sentcesdiagnostics.Etnouspouvonsenattester, le quotidien de notre pays four-mille d’exemples de projets repoussés,de programmes de recherche annulés,de grands travaux gelés, d’innovationsrejetées. Les symptômes de ce douteparalysant sont visibles, depuis long-temps,etledésintérêtcroissantàl’égarddes disciplines scientifiques dansl’enseignement n’en est pas le moindre.

Vit-on, comme le pensent certainsintellectuels, une capitulation de l’ana-lyse scientifique, dont profiterait uneforme de pensée magique, voire d’obs-curantisme ?Plusprosaïquement,nouspensons que l’émotion, la prudence éri-gée au rang de vertu cardinale, les pré-cautions excessives freinent le dévelop-pementdenotrepays.Ellessontsourcesde stagnation de notre économie,d’inaction et de renoncement politique.

A l’heure du nécessaire sursaut del’économie française face au chômage

etaudéfidesonendettementcolossal, ilnousfautdoncdéverrouillerlaporteduprogrès, redonner à la société françaisel’envie d’avancer et de reprendre le goûtdurisque.Lesabcèsdefixationdenotresociétésontdanstoutes lestêtes :OGM,gazdeschiste,centresdetraitementdesdéchets nucléaires, tracés autoroutiers,constructions d’aéroports… Ils sonttous révélateurs d’un choix, celui dustatu quo, de la conservation de l’étatprésent au nom d’un lendemain qui, detoute façon, « ne chantera pas ».

Alors, comment sortir de cette para-lysie ? En favorisant l’innovation.Sansservices nouveaux, sans produits inno-vants, sans innovations de rupture,sans procédés révolutionnaires, il n’yaura ni développement ni croissance !Les champs du possible sont pourtantimmensesdansnotrepays :stockagedel’énergie, recyclage des métaux, valori-sation des richesses marines, dévelop-pement des protéines végétales et de lachimie verte, valorisation des donnéesmassives... Le concours pour l’innova-tion 2030, lancé, en 2013, par le gouver-

nement, a été conçu pour cela : encou-rager les talents d’aujourd’hui pourcréer la richesse collective de demain.

Pour innover, il faut laisser sa place àla créativité, au désir de surprendre, audésir de faire, à l’élan vital. Or tout estcontraint. Trop de tabous, trop d’inter-dits, trop de réglementation ont fait duprincipe de précaution un système dedéfense contre le risque. Sa constitu-tionnalisation a développé dans lasociété française un réflexe de recher-che de la sécurité, tel qu’il en résulte uneforme d’inhibition devant la nouveauté.Il nous faut donc consacrer l’idée quel’innovation est un passage obligé pourtoute économie. Sans pour autantradierleprincipedeprécautiondenotreConstitution,ilnoussembleurgentdelecontrebalancer par un principe consti-tutionnel d’innovation, garantissant laliberté de ceux qui veulent chercher,modifier, améliorer, remplacer.

Ce principe d’innovation, applicablea u x e n t r e p r i s e s c o m m e a u xchercheurs,donneralibrecoursàl’élanvital qui sous-tend toute activitéhumaine... C’est ce climat que nousdevons restaurer dans notre pays. Cesignalnepeutêtrequepolitiqueausensnobleduterme,celuiquiconsacrel’ave-nir de la Cité.

Xavier Beulin est présidentde la FNSEA et de Sofiprotéol.

Louis Gallois est ancien commissairegénéral à l’investissement etprésident du conseil de surveillancede PSA Peugeot Citroën.

Les précautions excessivesfreinent le développementde notre pays.

Il faut garantir, surle plan constitutionnel,la liberté de ceuxqui veulent chercher.

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 IDEES & DEBATS // 15

sciences

INFORMATIQUE // Le prix Turing, « Nobel de l’informatique », vient d’être attribué au père du calculdistribué, l’Américain Leslie Lamport. L’impact de son travail sur nos vies est incommensurable.

Leslie Lamport, l’homme qui a apprisaux ordinateurs à travailler ensembleYann [email protected]

S on nom ne vous dit sans doute rien. Et il y aencoremoinsdechancesquevousconnaissiezson visage. Et pourtant, l’informaticien améri-

cain Leslie Lamport fait partie de ces rares individussans qui le monde dans lequel nous vivons, nos viesmêmes, serait très différent de ce qu’il est. A soixante-treize ans, ce chercheur de Microsoft Research a étéenfin tiré de son relatif anonymat – en dehors du petitcercle des théoriciens de l’informatique qui l’aduledepuis longtemps – par l’Association for ComputingMachinery (ACM) qui vient de lui décerner le prixTuring 2013. Ce prix, qui est à la science informatiquece que le Nobel est à la physique ou à la médecine, lui aété décerné en reconnaissance de ses travaux fonda-teurs dans le domaine du calcul distribué, qui s’éche-lonnent pour l’essentiel du milieu des années soixan-te-dix au début des années deux mille. Unerécompense saluée des deux côtés de l’Atlantique :cinquième chercheur de Microsoft Research à rece-voir « le Turing », ce New-Yorkais francophile et fran-cophone passe le tiers de son temps dans notre pays,oùiltravailleaucentrederechercheconjointunissantle géant de Redmond à l’Inria, basé sur le campus dePolytechnique à Palaiseau.

Lecalculdistribué,encoreappelécalculréparti, lesnon-spécialistes en auront peut-être entendu parlerau travers de programmes comme Seti@home(astronomie) ou Folding@home (biologie), dont leprincipe consiste à morceler de grandes masses dedonnées numériques en petites unités de calcul et àrépartir celles-ci sur une multitude d’unités centralesinterconnectées via un réseau – le plus souvent ils’agit d’Internet. Ces unités centrales, en l’occurrencede simples PC de particuliers, traitent chacune deleur côté le lot de données qui lui a été imparti,l’ensemble fonctionnant comme un seul et uniquesupercalculateur.

Mais de tels programmes à visée scientifique sontl’arbrequicachelaforêt.« Toutsystèmequiutiliseplu-sieurs ressources est un système réparti », soulignel’académicien des sciences et professeur au Collègede France Gérard Berry. Le système d’informationd’une banque, un service de réservation en ligne, lescentres de données de Google ou d’Amazon, l’infor-matique embarquée à bord des avions ou des fusées(avec la nécessaire redondance qui permet de dimi-nuer le risque de panne) sont autant de systèmesrépartis. Même cette brique de base qu’est un proces-seur multicœur en constitue un en soi. Sans calculdistribué, nous n’aurions ni courrier électronique, niservices en ligne, ni « cloud computing » !

Aujourd’hui, il nous semble naturel de réserver unbillet d’avion ou d’effectuer un virement bancaired’un simple clic de souris. Mais, pour en arriver là, il afallu résoudre d’énormes difficultés théoriques etapprendre à plusieurs ordinateurs interconnectés àtravaillerensemble.Celaaétépourunetrèslargepartl’œuvre de Leslie Lamport.

Horloges logiquesCe docteur en mathématiques pas comme les autrescommence sa prolifique carrière de chercheur audébut des années 1970. « A l’époque, on ne parlait pasencore d’Internet mais la Darpa [Defense AdvancedResearch Projects Agency, une agence du départe-ment de la Défense américain, NDLR] avait déjà lancéle réseau Arpanet, qui en a été l’embryon, se souvientLeslieLamport.Auneéchellebienmoindrequele futurWeb, ce réseau posait déjà les mêmes types de problè-mes. » A commencer par celui, crucial, de la maîtrisedu temps. Dans un système faisant fonctionnerensemble plusieurs machines, le délai mis par unmessagepourpasserdel’uneàl’autres’ajouteàl’inévi-table décalage entre leurs horloges internes respecti-ves. Or, dans tout système réparti, il est impératif deconnaître avec exactitude la séquence des événe-ments. « Lorsque vous réservez une chambre d’hôtel,vous faites confiance au système informatique du voya-giste pour qu’il n’ait pas attribué la même chambre à unautre une fraction de seconde auparavant », cite enexemple Gérard Berry.

C’est à ce problème que s’étaient attelés deuxchercheurs de BBN, une société d’informatique néed’un essaimage du MIT et participant au réseauArpanet. Leslie Lamport se penche sur leur travail,en détecte aussitôt la faille et entrevoit la solution.Celle-ci consistera à déconnecter la mise en ordredes événements de toute référence à un temps réel,impossible à maîtriser. Lui est substitué un tempslogique reposant sur l’étiquetage des messagesémis ou reçus par les différents éléments du sys-tème, chaque nouvel « événement » faisant aug-menter le compteur. Solution astucieuse, élégante…et extrêmement efficace : encore aujourd’hui, cesont ces horloges logiques de Lamport qui battent lamesure du temps dans tous les systèmes répartis,et l’article fondateur de 1978 « Time, Clocks… » estdevenu l’un des plus cités de toute l’histoire de lascience informatique.

Un autre pan de l’œuvre foisonnante du New-Yor-kais a été sa contribution en matière de toléranceaux pannes. « Les services de courrier électronique ou

les services en ligne nous ont habitués à une granderobustesse. Et pourtant, il faut savoir qu’ils reposentsur des centres de données qui font fonctionnerensemble des milliers de machines dont il arrive trèsrégulièrement que certaines “cassent” », expliqueLaurent Massoulié, directeur du centre de recher-ches commun Microsoft Research-Inria.

Si nos e-mails ne se perdent pas une fois sur deuxdans la nature malgré ces innombrables et inévita-bles pannes, c’est à Leslie Lamport que nous ledevons. Ou, plus précisément, à son algorithmePaxos, élaboré en 1989, alors qu’il travaillait chezDEC. Ce protocole, aujourd’hui utilisé partout,résout ce que les informaticiens appellent le pro-blème du « consensus » : en substance, commentpermettre à un pool de machines de continuer àfonctionner malgré la défaillance de certainesd’entre elles ? Avec l’algorithme dit des « générauxbyzantins » qui l’a précédé (lire ci-dessous), Paxosest l’un de ces piliers immatériels sur lesquelsrepose notre société numérique. n

Leslie Lamport a commencé ses recherches au début des années 1970.Photo Bernard Lachaud

Calcul distribué :l’œuvre d’une vie

1941 l Leslie Lamportnaît à New York.Il obtient son PhDde mathématiquestrente ans plus tardà l’université Brandeis(Massachusetts).

1978 l Il publie sonarticle « Time, clocks, andthe ordering of events ina distributed system » quideviendra l’un des pluscités de toute l’histoire dela science informatique.

1985 l Après son articlesur les pannes« byzantines » (1982),autre contributionmajeure à la théorie ducalcul distribué, il rejointDigital Equipment Corp.(DEC). Ces années levoient notamment mettreau point son systèmede mise en page LaTEXutilisé par lesscientifiques de toutesles disciplines pour écrireleurs formules.

2001 l Il rejoint MicrosoftResearch.

2008 l Il obtientla médailleJohn von Neumann.

2014 l A 73 ans,Leslie Lamport devientle 5e chercheurde Microsoft Researchà obtenir le prix Turing.

LE FOOT VU DU CIELA quelques joursde la Coupe du mondede football, les deuxsatellites Pléiades ontphotographié les stadesbrésiliens.http://echo.st/674377

SURLE WEB 250

milliards

LA GRANDE(POUBELLE) BLEUEQuelque 250 milliards demicro-fragments de plas-tique flotteraient dansla Méditerranée. Le voilier« Tara » est parti les étudier.bit.ly/1byxmYK

oLA PUBLICATION

Un pas de plusvers la reconstitutionde tissus organiques

R éparerunorganeléséencontrôlantleprocessusparlequellescellulessouchesdonnentnaissanceàdescellulesspécialisées

constituelegrandrêvedelamédecinerégénérative.Unhorizonencoreloind’êtreatteint,maisdontlestravauxrécentsdechercheursdel’InstitutPasteur,duCEAetduCNRSnousontrapprochés.Dansunarticlepubliépar« CellReport »,ceux-ciontmontréquel’environnementdirectdescellulessouchespouvaitavoiruneforteinfluencesurledestincellulairedeleurdescendance.Travaillantsurdescellulessouchesadultesdumusclesquelettiquedelasouris,ceschercheursontmisenœuvreundispositif ingénieuxpourmodifieràvolontélestensionsexercéessurlescellulesencoursdedivision.Ilsontainsipuétablirqueceparamètreavaitunimpacttrèsnetsurlemodededivisioncellulaire(symétriqueouasymétrique),c’est-à-diresurlanaturedesdeuxcellulesproduitesàpartird’unecellulemère :soitdeuxcellulesdemêmenature(deuxcellulessouchesoudeuxcellulesspécialisées),soitunedechaquesorte.Enfaisantvarierlatension,maisaussid’autresfacteursenvironnementaux,descellulespourraientainsiêtreproduitesselonlesbesoins,envued’unetransplantation.Etlerêvedelamédecinerégénérativedeviendraitalorsréalité. — Y. V.

L es mots clefs de la nouvelle Stratégienationale de recherche dans le domainede la santé sont Big Data, « bio-

informatique » et « recherches sur l’homme »…au détriment des recherches sur les modèlesanimaux. C’est dans l’air du temps.L’accumulation des données, leur analyseavec de gros moyens de calcul, doiventnous permettre de comprendre et guérirles maladies, nous assure-t-on. Nul besoinde concepts : il suffit de pêcher à la lignedans les mémoires des ordinateurs.Cette décision ubuesque est le fruit du travailde lobbying de groupes de pression opposéspar principe à la recherche biomédicalesur l’animal, jugée caduque et superflue du faitdes progrès techniques réalisés dans l’imagerie,l’informatique, la bionique, la biotechnologie :cette vision est celle qui a inspiré le « HumanBrain Project » en Europe ou le « HumanConnectome Project » aux Etats-Unis. Pourtant,nous savons depuis longtemps qu’aucunedécouverte scientifique ne s’est faite enaccumulant simplement les données. Identifierchez des centaines de milliers de patientsune mutation génétique X ou une activitécérébrale Y pourrait à la rigueur fournirun diagnostic mais certainement pasun traitement, lequel ne peut se passerd’une démarche expérimentale sur l’animal.L’industrie pharmaceutique ne procède pasautrement. La mise au point d’un nouveautraitement commence toujours par une rechercheexpérimentale financée sur fonds publics ;ensuite, seulement, interviennent les petites« biotechs » qui apportent la preuve de concept,et enfin les Big Pharmas qui prennent la relèveet passent au stade de l’industrialisation.La recherche et l’innovation ont besoin de tempset surtout pas de programmation excessive, car lespépites se trouvent rarement là où les attend. Onen revient toujours à la volonté des politiciens detout administrer, tout régenter. Des industriels ontsuggéré aux élus de visiter des entreprises pourvoir comment elles fonctionnent ; un détour parles laboratoires de recherche serait tout aussi avisé.

Yehezkel Ben-Ari est neurobiologiste,fondateur de l’Inmed et CEO de Neurochlore.

LACHRONIQUEde YehezkelBen-Ari

R&D : Big is notbeautiful !

Une histoire de généraux byzantins

Dans un système réparti, plusieurs types de pannes peuvent survenir. Les « pannes fran-ches », qui font planter le programme, ont l’avantage d’être faciles à détecter. Plus retorsessont celles qui ne se traduisent pas par un arrêt pur et simple du programme, mais parla transmission de messages erronés entre les différents éléments du système. Pour bienfaire comprendre de quoi il retourne, Leslie Lamport a imaginé une histoire mettant enscène un quarteron de généraux byzantins faisant le siège d’une cité fortifiée. Problème :parmi eux se trouve (nt) un ou plusieurs traîtres. Communiquant entre eux par estafettesinterposées, le ou les traître(s) envoie (-nt) aux autres un message mensonger disant quel’empereur a donné l’ordre de donner l’assaut afin de les envoyer seuls au casse-pipe et sedébarrasser d’eux. Cette parabole est devenue une référence incontournable en informa-tique, où l’on parle depuis de « pannes byzantines » pour qualifier ce type de défaillances.En 1982, Leslie Lamport, qui travaillait alors au Stanford Research Institute pour le comp-te de la Nasa, a défini les conditions sous lesquelles les pannes byzantines pouvaient êtreneutralisées et élaboré l’algorithme permettant de le faire. — Y. V.

Sans calcul distribué, nous n’aurionsni courrier électronique, ni servicesen ligne, ni cloud !

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INSTANTANÉ // Héritier d’une dynastie del’immobilier milanais, l’homme d’affaires

italo-américain Andrea Bonomi, 48 ans,se retrouve à la tête d’une galaxie basée

au Luxembourg et à Londres. L’ex-repreneurde Ducati et Aston Martin a jeté son dévolu

sur le Club Med en contrant les viséesdu tandem sino-français Fosun et Ardian.

AndreaBonomi :

le « chevalieroffshore » du

Club Med

Pierre de [email protected]— Correspondant à Rome

D e sa grand-mère, baptisée « LadyFinanza », il n’a pas seulementhérité le regard pénétrant. Ou son

sourire en coin. A Milan, la dynastieBonomi bâtie sur le « mattone » (la pierre),estaussiconnuequecelledesPesentidansle ciment ou des Orlando dans le cuivre. A48 ans, le «raider amical» du Club Med,Andrea Bonomi (fondateur d’Investin-dustrial) a de qui tenir. Petit-fils d’AnnaBonomi Bolchini – la première « femmebanquière italienne », fille « illégitime »du magnat de l’immobilier, Carlo Bonomi,et d’une gardienne d’immeuble –, il est lechef de file de la troisième générationd’une fortune immobilière et industriellelombarde qui remonte à la premièremoitié du XIXe siècle. Cela donne del’assurance, même si la dynastie a frôlé legouffre en 1985.

« Il n’est pas toujours facile de le suivre »,reconnaît son entourage, comme pourexcuser ses fulgurances. De fait, l’hommequiarécemmentdécidédecontrerl’OPAdutandem sino-français, Fosun-Ardian, surClub Med, lancée il y a un an, est passé maî-tre dans l’art du gymkhana et des faussessorties. Ce fils de famille, grand amateur decourses motonautiques (comme son ex-champion de père, Carlo Bonomi), sait quele plus court chemin n’est pas forcément laligne droite dans les affaires. Hormis unegamelle sur le groupe chimique italienPolynt, en 2008, son parcours était plutôtconsidéré comme un sans faute jusqu’à sarécente sortie de Banca Popolare di Milano(BPM), la septième banque italienne empê-trée dans ses problèmes de gouvernance.Né à New York, éduqué au lycée Charles-De-Gaulle de Londres, cet héritier polyglotte,diplômé en « business administration » dela New York University, a fait ses classeschez Lazard Frères, à Manhattan, puis chezKleinwort Benson, à Londres. Il est de lagénération de ces fils de famille (« ram-polli ») post-« miracle italien » (au mêmetitre que les Benetton, Marzotto, Barilla oufeu Giovannino Agnelli, l’infortuné héritierdes Piaggio...), qui ont souvent dû fuir àl’étranger durant les « années de plomb »pouréviterlesenlèvements.«Aladifférenced’autres, iln’estpastrèsliéàl’Italie»,observetoutefois un bon connaisseur des dynastiesindustrielles. « Nous regardons l’Italie etl’Espagne avec les yeux d’un étranger, ce quiest essentiel pour éviter que les arbres necachent la forêt », confirmait-il d’ailleurs au«FinancialTimes»,en2012.Maisleschosespeuvent changer. Avec son frère cadet,Carlo Umberto, en Espagne, et le benjaminEmanuele, ils ont créé un empire de 3,1 mil-

liardsd’eurosd’actifssousgestionreprésen-tant 46.500 employés dans 18 pays, présentdansdessecteursaussidiversquel’automo-bile (Aston Martin), les supermarchés(Coin), les parcs thématiques, la gestiond’hélicoptères (Avincis) ou Eutelsat…

Une forme de revanchePrès de quinze ans après la création de sonfondsdecapital-investissementInvestindus-trial, basé à Londres et au Luxembourg, il nesepassepasunmoissansquesonnomfasseles titres de la presse financière italienne.Avec son bras droit piémontais, Dante Raz-zano (un ancien de Morgan Grenfell) etl’appui du patron de Mediobanca, AlbertoNagel, il a fait de Banca Carige, la banquegénoise en pleine tourmente, sa prochainecible. Comme souvent, le moteur d’AndreaBonomiestaussiuneformederevanchesurl’histoire,trenteansaprèsl’offensivedeMon-tedison sur BI-Invest, en 1985 – la premièreOPA hostile de l’histoire italienne – qui avaitvu son père, Carlo Bonomi, se faire confis-quer les rênes de l’empire familial.

Dans la famille Bonomi, la figure de lagrand-mère, parfois surnommée « Annades Miracles » ou la « Signora dellaFinanza»,resteuneréférencecruciale.Offi-ciellement reconnue par son père, aprèsavoir passé son enfance dans une loge deconcierge du Corso Indipendenza, à Milan,elle a hérité, à sa mort, d’un empire de154 immeubles au centre de Milan. Avecdeux conseils à la clef : « Ne jamais fairel’aumône ni utiliser des porteurs », dit lalégende.Pastoujoursbienacceptéedanslessalons huppés milanais comme celui de lafamille Crespi (propriétaire du « Corrieredella Sera »), son caractère bien trempéplaisait à Gianni Agnelli. A Winston Chur-chill, qui voulait visiter son château fortifiédesParaggi,prèsdePortofino,aprèsguerre,elle avait répondu : « Si c’est moi que vousvenezvoir, jevousenprie.Sic’estpourlamai-son et le panorama, vous pouvez les admirerde dehors. » « C’était une femme d’une géné-rosité peu commune, même si elle avaitquelques fréquentations douteuses », se sou-vientunbanquiermilanais, faisantallusionà ses liens avec le banquier Michele Sin-dona, le sulfureux conseiller financier duVatican, mystérieusement empoisonné en1986 dans sa prison de Voghera. Mais enbrassantlesacquisitions(Saffa,MiraLanza,Durban, Rimmel…), c’est elle qui a propulsél’empire Bonomi au premier rang de lascènedesaffairesitaliennes,encontribuantlargement à l’essor de la Bourse de Milan.Touchée par le scandale du Banco Ambro-siano, elle devra transiger avec la justiceitalienne. Mais jusqu’au bout, la « Signoradella Finanza », décédée à 92 ans, en 2003,sera restée sur le pont, insiste son petit-fils.

Paradoxalement, rien n’agace plus

Andrea Bonomi que d’être stigmatisé sousl’étiquette d’un raider. « Il se voit avant toutcomme un industriel », explique son entou-rage. Surtout, il se définit comme uninvestisseur à moyen et long terme. Sonfonds de capital-investissement Invest-industrial a ainsi revendu, en 2012, lefabricantdemotosDucatiàAudi(Volkswa-gen), pour 860 millions d’euros, sept ansaprès son investissement. Et ce n’est qu’aubout de neuf ans qu’il a cédé, en mars, legroupe de services d’hélicoptères Avincis(co-détenuavecKKR)àBabcockInternatio-nal, pour 2 milliards d’euros.

Malgré son raid raté sur Banca Popolaredi Milano (BPM) – la première banque mila-naisefondéeaprèsl’unitédel’Italie–,AndreaBonomi a empoché une confortable plus-value. Selon le site d’enquêtes Linkiesta, ildispose d’un trésor de guerre de 1,3 milliardd’euros à travers son fonds Investindustrial.Nébuleuse complexe, dont la société mère,BI-Invest Holdings – qui a repris la raisonsocialedelasociétéfamilialehistoriquediri-gée un temps par son père, Carlo Bonomi –estbaséeauLuxembourg,lagalaxieBonomicompte diverses entités réparties entre lesBahamas,JerseyoumêmeGibraltar.BaséeàNassau pour faciliter des opérations immo-bilières aux Etats-Unis, la InvestindustrialBank est « en sommeil », expliquait sonentourageà«L’Espresso», ilyaunan.Toutela question reste de savoir si ce virtuose del’off-shore, titulaire d’un passeport améri-cain, résident en Suisse, et qui partage sa vieentreLugano,MilanetLondres,peutindiffé-remment jouer de ses diverses casquettes.Dans son dernier communiqué à l’Autoritédes marchés financiers (AMF) du 26 mai,Strategic Holdings, la société ad hoc crééepour reprendre 10 % du Club Med, prendbien soin de préciser qu’« Investindustrial estune filiale d’Investindustrial VLP, un fondsd’investissement anglais, gérée de manièreindépendante».«Mêmes’ilenest leprésident,Andrea Bonomi ne contrôle pas les fondsd’Investindustrial, comme dans tout schémaclassique de fonds de capital-investissement »,souligne son entourage. Juridiquementcorrect. Mais pour un de ses concurrentslondoniens, il risque de se retrouver « aubordduconflitd’intérêts»s’ildécidedelancerune surenchère sur le Club Med.

Un spécialiste du retournementd’entreprisePourquoi l’héritier italo-américain, qui a tout fait pour polir son image d’investisseurinternational ces dernières années, est-il prêt à se lancer dans une opération presquehostilesurundesvieuxblasonsdutourismefrançais ? Officiellement, les frères Bonominecachentpasleurintentiond’investirdansle tourisme et le luxe. Malgré ses 9 millionsd’euros de pertes sur un chiffre d’affaires de

1,4 milliard d’euros pour son dernier exer-cice,leClubMedresteunepépitepotentiellepour un spécialiste du retournementd’entreprise. Pour lui, le Club Med a essen-tiellement un problème de gouvernance liéà l’hétérogénéité de son actionnariat. Com-mentconcilierlesintérêtsd’unconglomératchinois, la Caisse des Dépôts du Maroc, unholding arabe… ? Même la famille Agnelli, qui était entrée sur les conseils de Roths-child,nes’estjamaisvraimentintéresséeàlastratégie du Club Med avant d’en sortir en2004. A moins de six fois l’Ebitda et 1,1 fois lavaleur des actifs immobiliers, il juge l’offre deFosunetArdian(à17,5eurosl’action)par-ticulièrement « radine ». En arguant de sonexpérience dans les parcs thématiques (GardaLand ou PortAventura, dont il a revendu 50 % à KKR en Espagne), il se dit prêt à apporter sa contribution, voire de prendre le leadership. Pour lui, le Club Medvaut plutôt 650 millions d’euros (contre 558 millions dans l’offre de Fosun-Ardian), soit un prix de 21 à 25 euros par titre.

S’il faut remettre de l’ordre dans la straté-gie du Club, la famille Bonomi se déclare prêteàsedévouer.Toutenrappelantn’avoirjamais fait d’opération hostile jusqu’ici, Andrea Bonomi récuse encore l’idée d’une « déclaration de guerre ». « Il a tout simple-mentflairéunboncoupetadécidédes’inviterau capital », résume un de ses concurrentspersuadé qu’il va réussir à faire capoter l’OPA de Fosun-Ardian, soutenue par le PDG du Club, Henri Giscard d’Estaing.

D’autres y voient le fruit d’une rivalitésecrète avec Dominique Senequier, lagrande prêtresse d’Ardian (ex-AXA PrivateEquity), considérée comme une desfemmes les plus influentes dans le capital-investissement européen par le magazine« Forbes », dont il critique l’approche « psy-chorigide » en matière de prix. En privé, il vamêmejusqu’àrejoindrel’analysedel’Adam,l’association de défense des minoritaires deColette Neuville, sur l’hypothèse d’unrachat déguisé du Club Med en plusieursétapes par le groupe chinois Fosun. Du« patriotisme » économique en quelquesorte. Qui en laisse plus d’un songeur,venant d’un raider italo-américain... n

DLes points à retenir

•Héritier d’une puissantedynastie d’industriels et depropriétaires immobiliersmilanais, Andrea Bonomi,quarante-huit ans, s’opposeaujourd’hui à l’OPA dutandem sino-français Fosun-Ardian sur le Club Med.•A la tête du fondsd’investissementInvestindustrial, basé àLondres et au Luxembourg,cet italo-américain, né à NewYork et élevé à Londres,s’est taillé jusqu’ici unebelle réputation dans leretournement de vieuxblasons tels que Ducati ouAston Martin, avec dessuccès plus mitigés dansle secteur bancaire.•L’Autorité des MarchésFinanciers (AMF) lui aaccordé cinq semaines pourconcrétiser ses ambitions surle Club Med face son rivalArdian.

Andrea Bonomi, président dugroupe financier Investindustrial,disposerait d’un trésor de guerrede 1,3 milliard d’euros.Photo Luigi Mistrulli/Ropi-RÉA

S’il faut remettre de l’ordredans la stratégie du Club,la famille Bonomise déclare prête à se dévouer.

Tout en rappelant n’avoirjamais fait d’opérationhostile jusqu’ici.

16 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

enquête

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Lundi 2 juin 2014 Les Echos // 17

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ON EN PARLE À ASTANA

LeKazakhstanpartenairemaispasvassaldeMoscou

Benjamin Quénelle(à Astana)

E n f i n d e s e m a i n e , àAstana – une impres-sionnante mais étrange

capitalebâtieenpleinesteppe–,le président kazakh Noursoul-tan Nazarbaïev a paradé avecVladimir Poutine. Au côté deleur homologue biélorusse, ilsont lancé l’Union économiqueeurasiatique. Une bonne nou-velle pour le chef du Kremlinqui rêve de regrouper les ex-républiques soviétiques.

Mais, à la grande frustrationde Moscou, le Kazakhstan deNazarbaïev se réfugie aussi,semaine après semaine, der-rière une ambivalente neutra-lité depuis le rattachement de

la Crimée à la Russie. « Il necondamne pas. Il ne soutientpas », résume un haut diplo-mate européen à Astana.

La plus riche des ex-républi-quessoviétiquesd’Asiecentralepeut, grâce à ses hydrocarbu-res, se permettre de rester danscette zone grise diplomatique.Le président avait déjà adoptécette habile position après laguerre, qui a opposé la Russie àla Géorgie, en 2008. Moscouavait alors fait pression sur sesalliés pour qu’ils reconnaissentavec lui l’indépendance del’Ossétie du Sud et de l’Abkha-zie, deux régions pro-russes enterritoire géorgien. Mais, sansfâcherlegrandfrèreetpuissantvoisin russe, NoursoultanNazarbaïev n’avait pas cédé.

Car, comme pour la Crimée, leKazakhstan ne veut pas créerun précédent d’autant plusembarrassant qu’il compte lui-mêmeuneforteminoritérusse.

Une fois encore, le vieuxprésident kazakh a défendubec et ongles la souverainetéde son pays face aux négocia-teurs russes, qui poussaientpour donner une dimensionplus politique à leur nouvelleUnion économique et la trans-former en URSS modernisée. Ila dit « niet » au Kremlin. Afinde montrer qu’il gardait sonindépendance, il a même eul’audace – avant d’accueillirVladimir Poutine à Astana –d’y recevoir le secrétaire d’Étatadjoint américain, WilliamBurns, pour parler « partena-

riat stratégique ». Résultat : iljoue sur les deux tableaux.

De même, face aux désap-probations et sanctions occi-dentales contre la politiquedu Kremlin en Ukraine, Nour-soultan Nazarbaïev a renvoyétout le monde dos à dos. Rappe-lant avant tout que Kiev, entoutesouveraineté,doitdéciderpar lui-même. « Union euro-péenne ou Union eurasiatique ?Quel que soit le choix des Ukrai-niens, nous le respecterons », arépété aux « Echos » TimourJaksylykov, vice-ministrekazakh de l’Economie. Uneposition aux antipodes decelle du Kremlin qui a usé depressions pour, en vain, forcerKiev à rejoindre ses projetseurasiatiques. n

// Budget de l’Etat 2014 : 370,5 milliards d’euros // PIB 2013 : 2.059 milliards d’euros (à prix courants)// Plafond Sécurité sociale : 3.129 euros/mois à partir du 01-01-2014 // SMIC horaire : 9,53 euros à partir du 01-01-2014 // Capitalisation boursière de Paris : 1.182.46 millions d’euros (au 31-03-2014) //Indice des prix (base 100 : 1998) : 128,20 en mars 2014 // Taux de base bancaire : 6,60 % à partir du15-10-2001 // T4M (taux Eonia) : 0,1907 % au 3e trimestre 2013 // Taux de chômage (BIT) : 10,9 % au3e trimestre 2013 // Dette publique : 1.925,3 milliards d’euros (fin du 4e trimestre 2013)

,Les chiffresde l'économie

Le vieux président kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, mène une diplomatie indépendante.

Jour de liesse sur la rade de Toulon. Plusieurs centaines de supporters sont venus acclamer les joueurs de rugby du RCT,nouveau champion de France aux dépens de Castres (18-10). Pour célébrer le retour du bouclier de Brennus – le quatrièmede l’histoire du club –, le président Mourad Boudjellal et les joueurs, Jonny Wilkinson en tête, ont gagné la mairie en bateauavant de fêter leur triomphe devant une foule aux couleurs du club : rouge et noir.

Photo AFP/Boris Horvat

DÉBARQUEMENT HOLLANDEEN NORMANDIE AVANTLES CÉRÉMONIES DU D-DAYFrançois Hollande s’est rendu hier àTrévièresdansleCalvados,àquelquesjours des cérémonies du 70e anniver-saire du Débarquement, pour rendrehommage aux victimes civiles de cepetit village normand fortementdétruit en juin 1944. Le chef de l’Etat aexpliqué que sa visite avait pour objetde « regarder, avec le ministre de l’Inté-rieur, la préparation » des cérémoniesde commémoration du 6 juin.

EN FRANCE

AFGHANISTAN LE SEUL SOLDATAMÉRICAIN PRISONNIER LIBÉRÉLe soldat américain Bowe Bergdahl,relâché samedi après cinq ans passésen captivité parmi les tal ibansafghans, est arrivé hier en Allema-gne. Sa libération a été annoncéehier par le président Obama encompagnie des parents du soldat. Enéchange, les Américains ont libérécinq cadres talibans de Guantanamo.Envoyés à Doha, ces derniers doiventrester un an au Qatar. Le secrétaireaméricain à la Défense, Chuck Hagel,était hier en Afghanistan pour unevisite surprise.

À L’ÉTRANGER

ROLAND-GARROS FEDERER SORTIAVANT LES QUARTS DE FINALE

Pour la première fois depuis 2004,Roger Federer ne participera pas auxquarts de finale de Roland-Garros,après sa défaite hier en huitièmesface au Letton Ernests Gulbis en cinqsets 6-7 (5/7), 7-6 (7/3), 6-2, 4-6, 6-3. LeSuisse, tête de série n° 4, restait surneuf qualifications d’affilée pour lesquarts dans ce tournoi qu’il a rem-porté en 2009 et où il a été finaliste en2006, 2007, 2008 et 2011.

MUSÉE JUIF DE BRUXELLES UNSUSPECT ARRÊTÉ À MARSEILLEUn Français au « profil jihadiste » a étéarrêtévendrediàMarseille,soupçonnéd’être le tireur qui a abattu quatre per-sonnes au Musée juif de Bruxelles le24 mai, ont annoncé hier les autoritésfrançaises. Saluant « l’arrestation dutireur présumé », François Hollande asouligné qu’il avait été interpellé « dèsqu’il a mis le premier pied en France ».Agé de vingt-neuf ans et originaire deRoubaix (Nord), Mehdi Nemmoucheest suspecté d’avoir été en Syrie en 2013auprès de groupes jihadistes.

CAMEROUN LES OTAGESRELIGIEUX RELÂCHÉSLes deux prêtres italiens et la reli-gieuse canadienne enlevés débutavril dans le nord du Cameroun ontété libérés dans la nuit de samedi àdimanche et ont quitté l’aéroport deMaroua à bord d’un avion militaire.Les trois otages ont été retrouvésdans un village près d’Amchidé, unelocalité camerounaise située à lafrontière du Nigeria, pays où ilsétaient retenus, a indiqué une sourcesécuritaire camerounaise.

SAINT-NAZAIRE MANIFESTATIONCONTRE LA VENTE D’UN NAVIREDE GUERRE À LA RUSSIEUne cinquantaine de personnes sesont rassemblées hier à Saint-Na-zaire devant le « Vladivostok », unnavire de type Mistral dont la cons-truction vient de s’achever dans leschantiers STX, pour protester contrecette vente controversée à la Russieau moment où, en Ukraine, les sépa-ratistes pro-russes s’opposent vio-lemment au gouvernement de Kiev.

CHINE PÉKIN FÂCHÉ CONTRELES ÉTATS-UNIS ET LE JAPON

Le général chinois Wang Guanzhonga dénoncé à Singapour, lors d’unforum sur la sécurité, les déclara-tions « provocatrices » du ministrea m é r i c a i n d e l a D é f e n s e e t d uPremier ministre japonais qui ontcritiqué les actions de Pékin en merde Chine méridionale. Les Philippi-nes, le Vietnam, Taiwan, la Malaisieet Bruneï ont en effet des différendsterritoriaux maritimes avec Pékindans cette zone.

AFP

JORDANIE UN SIXIÈME DÉCÈSDÛ AU CORONAVIRUS MERSLe nombre de morts du coronavirusMERSenJordanieestpasséàsixaprèsle décès d’un homme de soixante-neufans. Le coronavirus MERS est consi-déré comme un cousin, plus mortelmais moins contagieux, du SRAS(syndrome respiratoire aigu sévère),qui avait fait près de 800 morts dans lemonde en 2003. Au total, 538 casd’infection ont été recensés.

IRAK LES VIOLENCES ONT FAIT900 MORTS AU MOIS DE MAISelon l’ONU et les autorités du pays,plus de 900 personnes ont trouvé lamort dans les violences en Irak enmai. C’est presque le niveau de 2008.La mission de l’ONU en Irak recense799 Irakiens tués dans des « actes deterrorisme » tandis que 195 autres onttrouvé la mort à la suite d’opérationsmilitaires dans la province occiden-tale d’Al-Anbar, où l’armée affrontedes insurgés depuis cinq mois. Lesministères irakiens font eux état de938 morts, dont 804 civils.

AFP

AMIENS RECHERCHESINFRUCTUEUSES POUR LAFILLETTE TOMBÉE À L’EAULes recherches pour retrouver unefillette de six ans tombée dans uncanal de la Somme vendredi ont reprishier à Amiens mais se révélaient tou-jours infructueuses à la mi-journée.Après une nouvelle reconnaissancepar hélicoptère, « onze plongeurs ontrefait des plongées subaquatiquesciblées ce matin, sans succès », a indi-qué la préfecture de la Somme.L’enfant semble avoir glissé depuis unponton dans les eaux sombres ducanal, où sévissent de forts courants.

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Lundi 2 juin 2014 www.lesechos.fr

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DERNIÈRE HEURE

LescompagniesduGolfetriomphentàDohaBruno Tré[email protected](à Doha)

Le grand rendez-vous annuel descompagnies aériennes, qui débuteaujourd’hui à Doha, sera d’abordcelui de la consécration pour les com-pagnies du Golfe en général et QatarAirways en particulier. C’est en effet lapremière fois que l’association dutransport aérien international (Iata),qui regroupe la quasi-totalité descompagnies aériennes internationa-les, organise sa grand-messe annuelledans un pays du Golfe. Une premièrequi en dit long sur le chemin par-couru par Emirates, Etihad et QatarAirways. Il y a seulement deux ans, ledirecteur général de Qatar Airways,Akbar Al Baker, dénonçait à l’assem-blée de l’Iata de Singapour la discri-mination dont étaient victimes, selonlui, les compagnies du Golfe, de lapart de leurs aînées européennes.Depuis, bien des choses ont changé.British Airways a ouvert les portes del’alliance Oneworld à Qatar Airways,tandis qu’Etihad est devenu un parte-naire stratégique d’Air France-KLM.La part de marché cumulée d’Emira-tes, Qatar et Etihad est passée, en dixans, de 4 % à 9 % du trafic aérien mon-dial et ces trois compagnies totali-sent, à elles seules, 430 appareilslong-courriers (dont 47 A380 pourEmirates) et plus de 600 appareils encommandes.

Pour Qatar Airways, cet événementest aussi l’occasion d’une démonstra-tion de puissance, avec la mise en ser-vice trois jours auparavant du nouvelaéroport international de Doha.Construit de toutes pièces sur la mer,il ambitionne de rivaliser avec celuide Dubaï, avec un objectif de 50 mil-lions de passagers d’ici la fin de ladécennie. Seule ombre au tableau : lepremier A380 aux couleurs de QatarAirways n’a pu être au rendez-vous,sa livraison ayant été reportée « dequelques semaines », officiellementpour cause de modifications de der-nière minute sur ses aménagementsintérieurs. Elle devrait finalementintervenir en juillet, lors du prochainSalon aéronautique de Farnborough.Ajouté à cela le fait que Qatar Airwayssera la première à recevoir le premierAirbus A350 en fin d’année, et voilà dequoi permettre à Akbar Al Baker detenir le devant de la scène jusqu’à lafin de l’année.

A moins que sa rivale d’Abu Dhabi,Etihad, ne vienne lui voler la vedetteavec l’annonce d’un accord, apparem-ment imminent, pour le rachatd’Alitalia. n

LeQatardenouveauaccusédecorruptionpourleMondial2022

Philippe [email protected]

Nouveau coup dur pour la réputation duQatar. Alors que l’attribution de la Coupe dumonde2022 aupetit,maisriche,émiratsanstradition de football fait l’objet de nombreu-ses critiques, hier, le « Sunday Times » aaffirmé détenir la preuve que cette attribu-tion avait fait l’objet du versement de nom-breuxpots-de-vin.Aucentredesrévélations:le très controversé Qatari Mohamed BinHammam, ancien président de la Confédé-ration asiatique de football et membre ducomité exécutif de la Fifa, la fédération inter-nationale.Ilauraitversédespots-de-vinpours’assurerdesoutiensenvuedelacandidaturede son pays. Le journal britannique affirmeêtre en possession de milliers de courriels etd’autres documents attestant de présumésversements d’argent effectués dans ce but.C’est en 2010 que le Qatar a été désigné par laFifa pour 2022. Dans le même temps, la Rus-sie remportait la Coupe du monde 2018.

Caisses noires pour verserdes sommes en espècesLes documents en question tendent àdémontrer que Bin Hammam se servait decaisses noires pour verser des sommes enespèces à des personnalités éminentes dufootball international. Bin Hammamaurait ainsi versé des pots-de-vin à hau-teur de 200.000 dollars sur des comptescontrôlés par les présidents de 30 fédéra-tions africaines et organisé des soiréescaritatives en Afrique au cours desquellesil aurait également délivré des fonds poursoutenir la candidature du Qatar. Tou-jours selon le « Sunday Times », Bin Ham-mam aurait aussi versé 1,6 million de dol-lars sur des comptes appartenant à l’ex-président de la Concacaf (Confédérationde football d’Amérique du Nord, d’Améri-quecentraleetdesCaraïbes),JackWarner,

également ex-vice président de la Fifadémissionnaire en juin 2011. 450.000 dol-lars lui auraient été versés avant le votepour désigner le pays organisateur duMondial 2022. Il y a deux mois déjà, le« Daily Telegraph » avait pointé le rôletrouble joué par Jack Warner, expliquantque des membres de sa famille auraientreçu environ 1,43 million d’euros d’uneentreprise du Qatar détenue par Moha-med Bin Hammam.

Dimanche soir, le Qatar se défendait enpubliant un démenti. « A la suite d’articlesde presse d’aujourd’hui, nous nions avecvéhémence toutes les allégations de mau-vaise conduite », écrit le Comité de candi-dature du Qatar, dans un communiqué.

Reste que ces nouvelles révélations inter-

viennent dans un contexte particulier. Leprochain Congrès de la Fifa se tiendradu 9 au 12 juin à São Paulo(Brésil) et le prési-dent Joseph Blatter, soixante-dix-huit ans,devrait annoncer sa candidature pour uncinquième mandat. Son principal adver-saire, pour l’heure non déclaré, sera le Fran-çais Michel Platini, président de l’UEFA, ins-tance de tutelle du football européen. Alorsque l’ancien joueur n’a jamais caché avoirsoutenu le Qatar pour 2022, Sepp Blatter necesse depuis des mois de remettre en ques-tion cette attribution...

MohamedBinHammam,quiavaitvouluaffronter le Suisse lors de la précédenteélection à la présidence de la Fifa, avait, lui,été déjà accusé et convaincu de corruption,puis exclu à vie de l’instance. n

Mohamed Bin Hammam, ancien président de la Confédération asiatiquede football et membre du comité exécutif de la Fifa. Photo Wong Maye-AP/SIPA

Le Qatari Mohamed BinHammam est accusé parle « Sunday Times » d’avoirversé des pots-de-vin pourfavoriser l’attribution de laCoupe du monde à l’émirat.

La part de marchécumulée d’Emirates,Qatar et Etihadest passée, en dix ans,de 4 % à 9 % du traficaérien mondial.

Seule ombre au tableau :la livraison du premierA380 aux couleursde Qatar Airwaysa été reportée.

L’ENTRETIEN DU LUNDICOFACEJean-Marc Pillu, PDG : « Noussommes au début d’unretournement de cycle. » // P. 20

INDUSTRIE & SERVICESENVIRONNEMENTObama s’attaque aux émissionsdes centrales thermiques. // P. 22

GDF SUEZLe groupe s’implante dansles services à l’énergie aux Etats-Unis .// P. 22 ET « CRIBLE » P.39

COSMÉTIQUE

Beauté : les Français plébiscitentles produits de soin vendusen pharmacie. // P. 24

TRANSPORTSLe salariat déguisé, talon d’Achilledes VTC. // P. 25

LA CÉRÉMONIE DES MOLIÈRESUn label pour remplir les théâtres.// P. 26

OPTIQUELa campagne anticorruptionchinoise s’étend dans la santé.// P. 27

HIGH-TECH & MÉDIASTÉLÉCOMS

Hot, le laboratoire israéliende la méthode Drahi. // P. 28

NRJLe groupe farouchement opposéà la gratuité de Paris Première.// P. 29

PME & RÉGIONSPACAHomair crée un leader européende l’hôtellerie de plein air avecEurocamp. // PP. 30, 31

FINANCE & MARCHÉSBNP PARIBASPourquoi le dossier de la banquedevient un enjeu transatlantiquemajeur. // PP. 32, 33, « CRIBLE »P.39 ET L ’ÉDITORIALDE NICOLAS BARRÉ P.12

MATIÈRES PREMIÈRESLa production chinoise de sucre auplus bas depuis quatre ans. // P. 35

LES ÉCHOS BUSINESSCARNET // P. 38

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DANS« LA CHRONIQUE BOURSE »À 12H ET 17H30DU LUNDI AU VENDREDI

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JEAN-MARC PILLUDIRECTEUR GÉNÉRAL DE COFACE

« Noussommesau début d’unretournementde cycle »

Propos recueillis parGuillaume [email protected] Laurent Thé[email protected]

Par votre métier, protégerles entreprises contre le risquede défaillance de ses clients, vous avezun regard circulaire sur l’économieet le commerce mondial. La repriseest-elle bien ancrée dans le monde ?Oui. Nous tablons sur une croissance de3,1 % de l’économie mondiale en 2014. C’estune accélération de 0,5 point par rapport à2013,etc’estlapremièrefoisdepuis2010quel’on peut dire cela. C’est le début d’un retour-nement de cycle. Et je vous livre la percep-tion d’un acteur de la sphère réelle quiconnaît 65 millions d’entreprises et dont lemétier consiste à sentir les signaux faibles.Nous le voyons aussi à travers nos primesd’assurance-crédit, qui, je vous le rappelle,sont calées sur le chiffre d’affaires de nosassurés. Il y a eu une inflexion positive aupremier trimestre 2014. Ce qui nous rendconfiants, c’est que les signaux sont positifspartout, et d’abord en Europe. Le cycle del’investissement est en train de se retournerdans presque tous les pays. La zone euro vacesser de décroître. Certes, les situationssont différentes selon les pays. Certes, lepremier trimestre a pu être jugé décevantpour certains, comme pour la France. Maisce retour à une croissance positive sera larègle. Pour les deux locomotives que sontl’Allemagne et le Royaume-Uni, la crois-sanceattendueserarespectivementde1,7 %et2,1 %.IlyaauraaussiuneaccélérationauxEtats-Unis, même si l’hiver rude a lourde-ment pesé au premier trimestre.

La Russie est risquée aujourd’hui,la Chine ralentit, le Brésil et l’Indesont en panne. Quels pays prendrontle relais des BRICS ?Chez Coface, nous avons identifié unnouveau groupe de pays que nous avonsbaptisés les « PPICS », pour Philippines,Pérou, Indonésie, Colombie et Sri Lanka.Danslespaysémergentsquecertainsconsi-dèrent quelque fois avec inquiétude, nouspensons que la croissance va rester stableparce que la consommation des ménages,notamment celle des classes moyennes, ysera toujours forte. Par ailleurs, ces paysbénéficieront de la reprise de la croissancedans les pays avancés.

Quels sont les secteurs qui se portentbien, ceux qui souffrent le plus ?

Parmi les secteurs qui restent fragiles, onpeut citer la métallurgie, parce qu’il s’agitd’un secteur très dispersé et en surcapa-cités,oul’automobile,surtoutauniveaudessous-traitants et des concessionnaires. Acontrario, le secteur de la distribution estplutôt dans une phase positive. Je ne vousaurais pas dit cela il y a deux ans ! L’énergieest aussi un secteur solide, et je pense là auxgrands producteurs d’électricité.

Quels seront les moteurs de la repriseen France ?La France va profiter de l’amélioration quise dessine autour d’elle. Mais il y a un para-doxe dynamique dans notre pays. Ce qui,depuis très longtemps, soutient la crois-sance française et la rend très résiliente,c’est la consommation des ménages. Orcette consommation des ménages ralentit.Elle est par ailleurs alimentée par un coûtdu travail qui continue à augmenter. Celaaffaiblit les entreprises françaises, qui ontdéjà une capacité d’autofinancement plusfaible que les entreprises américaines ouallemandes. Ce qui soutient la croissanceà court terme nuit donc à la croissance àmoyen-long terme.

La perte d’attractivité de la Franceest-elle réelle ?Lemeilleurmoyend’enjuger,c’estenallantàl’étranger. Quand je vais aux Etats-Unis ouenAsie, jeconstatequ’oncroitbeaucoupàlacapacité de retournement de la France.Notre introduction en Bourse s’inscritd’ailleursdanscetteperspectiveetledémon-trera. En France, on voit toujours le verre àmoitiévideplutôtqueleverreàmoitiéplein.MavisiondelaFranceestpositive.Quandonregarde le tissu de nos entreprises, on voitdes trésors d’ingénierie et de technologie.Maisilfautmaintenantrenforcercettecom-pétitivité « produit et technologie » par uneplus grande compétitivité sur les coûts. Lesmesuresdupactedecompétitivitévontdans

lebonsens.Ellespeuventoffrir l’occasiondemonter dans le wagon du retournement decycle. Ce serait dommageable de prendre letrain suivant... Il faut mettre en œuvre rapi-dement tout ce qui est en germe. Je faisconfiance aux politiques et aux chefsd’entreprise pour faire progresser rapide-ment le débat. Par ailleurs, il faut absolu-ment qu’on arrête ce petit jeu de la critiquepermanenteetdeladiabolisation,delafoca-lisationsurteloutelsujetclivant.CritiquerlaFrance ne fait pas avancer la France.

Le fait d’être français ne vouspénalise donc pas pourvotre introduction en Bourse ?Cofaceestungroupemultinational,heureuxd’avoir son siège en France. Nous ne consi-dérons pas que cela va nuire à notreproductivité. Nous sommes la preuve quenous pouvons réussir à partir de la France.Notre introduction en Bourse est laconsécration du fait qu’une PME françaisepeut devenir une ETI, puis un groupeinternational.

Certaines personnalités, notammentplusieurs députés, se sont émuesde voir Coface retourner en Bourse,y voyant une perte de souverainetéfrançaise. Que leur répondez-vous ?Cettecrainteestabsolument infondée. Ilestécrit dans le code des assurances que Bercya un droit de veto sur tout franchissement àla hausse d’un seuil de 10 % du capital.

Une partie de l’activité de Cofacerepose sur un système de garantiespubliques à l’export aux entreprisesfrançaises et vient notamment engarantie des principaux contrats mili-taro-industriels. Un actionnariat étran-ger pourrait-il poser des problèmes ?J’entends cette crainte, mais je ne la com-prends pas. Il y a une confusion. On parle làde garanties données par l’Etat français,dont nous ne sommes que le prestataire deservices. Toutes les décisions importantessont prises à Bercy. C’est une activité histo-rique pour Coface, mais elle ne représenteque60millionsdenotre1,5milliardd’eurosde chiffre d’affaires.

Faut-il néanmoins un noyaud’actionnaires françaispour sécuriser le capital ?Nous n’en voyons pas la nécessité.

Le décret anti-OPA signé par ArnaudMontebourg vous paraît-il légitime ?Je comprends très bien qu’un pays

comme la France veuille protéger dessecteurs sensibles ou stratégiques. C’estdéjà le cas dans de nombreux pays, et lespays émergents ne sont pas les derniers àle faire. Il ne faut pas pécher par excès denaïveté dans ce domaine. Mais la voie estétroite. Il faut être clair sur les raisons etsur les secteurs pour lesquels on le fait,car on a besoin d’investissements étran-gers en France. Cela étant dit, la guerre demouvementestplusefficacequelaguerrede tranchée. Il faut absolument renforcerle tissu de nos entreprises, les accom-pagner à l’international. Peut-êtresèmeront-elles à leur tour le trouble àl’étranger par leurs exportations et leursinvestissements...

Pour cette IPO, quels sont vos objectifs ?L’introduction en Bourse est prévue pour lafin juin, s’il n’y a pas de retournement de marchéd’icilà,biensûr.Commel’aannoncéLaurent Mignon, le directeur général de Natixisetprésidentduconseild’administra-tion de Coface, nous allons coter plus de 50 %ducapital,etjusqu’à60 %encasdesuc-cèsprobable.Natixisresteral’actionnairederéférence. Nous voulons donner à cette action un flottant suffisant pour en faire unvéritable actif de marché. Notre souhait estd’avoir la diversification la plus large possible. Il y aura une tranche réservée auxparticuliers. Coface est un nom connu, qui peut créer un écho chez eux.

Quelle « histoire » allez-vous vendreaux investisseurs ?Coface est une valeur de rendement, puis-que nous allons distribuer 60 % du résultatnet, et de croissance. Nous sommes sur unmétier au potentiel énorme et encore inex-ploré, dans les pays matures comme dans les marchés émergents. Il y a 1.000 mil-liards d’euros de créances commerciales àtravers le monde, et moins de 5 % de cemontant est couvert par le marché del’assurance-crédit. Je vends donc la capa-cité de Coface à labourer ce marché enprofondeur, en étant plus proche desclients encore. Le tout dans un monde oùles risques vont devenir de plus en plusaigus et de moins en moins prédictibles, etoù les entreprises vont devoir aller de plusen plus à l’international. Alors que noussommes déjà l’assureur-crédit ayantl’empreinte géographique la plus largeavec des implantations dans 67 pays, nousallons encore renforcer notre présence àl’international. Les entreprises françaisesachètenteneffetnotrecapacitéàconnaîtretous les endroits où elles peuvent aller. n

Les mesures du pactede compétitivitévont dans le bon sens.

Coface est un groupemultinational, heureuxd’avoir son siège en France.Nous ne considérons pasque cela va nuireà notre productivité.

DSon actualité

•Depuis son arrivée,Jean-Marc Pillu a recentré Cofacesur son activité historique d’assuran-ce-crédit, prenant ainsi le contre-pied de la stratégie de diversificationmenée précédemment.• Il prépare le retour en Boursede Coface, qui avait été cotéune première fois entre 2000 et 2004et que sa maison mère, Natixis,ne considère plus comme un actifstratégique.•Attendue de longue date,l’opération est annoncée pour la findu mois.

DSon parcours

•Agé de cinquante-neuf ans,Jean-Marc Pillu est un ancien élèvede l’Ecole polytechnique, ingénieurdes Ponts-et-Chaussées et diplôméde l’Institut d’études politiquesde Paris.•Ce titulaire d’un DEA d’économiepublique a effectué la premièrepartie de sa carrière au ministèredes Transports (1981-1985),puis à celui de l’Economieet des Finances jusqu’en 1989.• Il a dirigé le département desfinances d’Aéroports de Paris de 1989à 1992, avant d’occuper différentspostes de direction chez Cogema.•En 2000, il rejoint l’assureur-créditEuler Hermes. Il sera présidentdu directoire d’Euler Hermes SFAC(2000-2006) et directeur généraldu groupe (2004-2006).•Après avoir été directeur financierdu groupe de protection socialeMornay, il devient directeur généralde Coface en décembre 2010.

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20 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

l’entretien du lundi

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à suivre

Comité d’entreprise d’EDF-GDF :le procès débute aujourd’huiÉNERGIE — Seize prévenus, dont la CGT et la société du journal« L’Humanité », sont jugés à partir d’aujourd’hui à Paris pourdes malversations financières au préjudice de la Caisse centraledes activités sociales (CCAS), le très riche comité d’entreprised’EDF-GDF. La justice reproche notamment aux prévenusd’avoir détourné des fonds de la CCAS pour financer des presta-tions à la Fête de L’Humanité, des emplois fictifs au bénéfice dela CGT et de la Fédération des mines et de l’énergie (FNME-CGT)ou encore des périodiques proches du PCF et de la CGT.

Total vend ses parts dans le gisementgazier de Shah DenizGAZ — Le géant pétrolier Total a annoncé vendredi avoir concluun accord pour la cession de sa participation de 10 % dansl’immensegisementgazierdeShahDenizII,enAzerbaïdjan,pourun montant de 1,5 milliard de dollars. Le groupe a cédé ses parts àla compagnie pétrolière publique turque Turkish Petroleum Corp(TPAO), qui possédait jusqu’à présent 9 % du gisement. Cette ces-sion « s’inscrit dans le choix d’allouer en priorité nos investisse-mentsàdesactifsplusstratégiquespourlegroupe »,aindiquéTotal.

Sanofi : lesEtats-Unis vontrééxaminer lecas du Lemtrada

SANTÉ — Sanofi a annoncé ven-dredi que les autorités sanitairesaméricaines (la Food and DrugAdministration, FDA) allaientréexaminer le dossier de misesur le marché du Lemtrada, letraitement de la sclérose en pla-ques développé par Genzyme,acquis par le groupe français en2011. Une décision pourrait êtrer e n d u e d a n s l e c o u r a n t d uquatrième trimestre 2014. LaFDA avait refusé en décembredernier une première demandede mise sur le marché. D

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Le patron de Siemens sème le troubleCONGLOMÉRAT — Siemens veut relativiser l’annonce connuedans la nuit de jeudi dernier, quand son patron, Joe Kaeser, achiffré depuis New York à près de 12.000 le nombre d’emploisconcernés par la réorganisation du groupe. Le syndicat IG Metallavait exprimé son « irritation » en apprenant la nouvelle. Rentréen Europe vendredi, Joe Kaeser a écrit aux salariés du groupepour leur expliquer que les postes appelés à être supprimés danscertaines divisions pourraient être redéployés ailleurs. Siemens,qui convoite Alstom, a pris des engagements de maintien del’emploi en France, ce qui passe mal côté allemand.

Alitalia : unelettre « positive »d’Etihad

AÉRIEN — Alitalia a reçu une let-tre « positive » d’Etihad Airwaysconcernant les modalités d’unefusion, a déclaré dimanche leministre des Transports italienMaurizio Lupi. « J’ai des motifs dedire que c’est une lettre positive »,a-t-il déclaré à l’agence italienneAnsa. « C’est un jour importantpour Alitalia, je dirais décisif pournotre transporteur phare et pourle transport aérien italien », aajouté le ministre qui espère quela compagnie d’Abu Dhabi inves-tira dans Alitalia. A

FPA

FP

Karl De [email protected]— Bureau de New York

Signedel’importancequ’ilaccordeau sujet : le président Obama a faitde la réduction des émissions degaz carbonique le sujet de sonallocution hebdomadaire, samedidernier. Il a annoncé que l’Agencede protection de l’environnement(EPA) présentera aujourd’hui unplan de limitation des émissionsdes centrales électriques exis-tantes. Les nouvelles normesdevraient s’appliquer progressive-mentetviser, infine,uneréductionde 20 % à 25 % des émissions d’ici à2030. Reste néanmoins à savoirpar rapp ort à quel le année.L’industrie souhaiterait prendre2005, année de pic d’émissions,comme référence. Les environne-mentalistes veulent choisir 2012comme étalon, année de plusfaibles émissions.

Quel que soit le choix retenu, lesEtats devraient bénéficier d’unelarge latitude pour décider de lameilleure manière d’atteindre cesobjectifs:séquestrationdecarbone,développement du solaire et del’hydroélectrique,instaurationd’unmarché de certificats d’émissions...Maisl’administrationObamaaclai-rement dans le collimateur les

centrales au charbon, qui émettentplus de gaz carbonique que lescentrales au gaz, par exemple.

Les élus démocrates qui remet-tent leur siège en jeu en novembredans des Etats où beaucoupd’emplois dépendent du charbon,comme en Virginie occidentale,auraient bien aimé que l’EPAretardesesannonces,maisletempspresse.Lesrèglesfinalesdel’agencenedevraientêtreadoptéesquedansun an, en juin 2015, et les Etatsauront encore un an pour soumet-tre leurs plans d’action, jusqu’enjuin 2016. Barack Obama, aprèsavoir échoué à légiférer au Congrèsen 2010, veut pouvoir afficher cette

avancée à son bilan quand il partirade la Maison-Blanche, début 2017,alorsquelesEtats-Unisaffichentunmauvais bilan en matière d’émis-sions de CO2 par rapport à l’Europequi a fait mieux que respecter lesobjectifs de Kyoto (« Les Echos » du30 mai). Il a donc choisi la voieadministrative.

Préserver la santé publiqueD’ici là, on peut compter sur lelobby du charbon pour s’opposeren justice aux nouvelles normes.L’EPA compte utiliser une dispo-sition du Clean Air Act de 1970 quine nomme pas le gaz carboniquede manière spécifique. La loi secontente de stipuler que l’EPA doit« réguler les sources de pollution quimettent en péril le bien-être de lanation ou la santé publique ». L’EPAvient toutefois de remporter touteune série de litiges sur ses préro-gatives devant la Cour suprême.Barack Obama, soucieux deconvaincre l’opinion, a mis l’accentsur la préservation de la santé :« Jusqu’à 100.000 crises d’asthme et2.100 infarctus seront évités », dès lapremière année d’application,selon lui.

La Chambre de commerce, quireprésente les milieux d’affaires,estimequelecoûtdesnouvellesnor-mes se montera à environ 50 mil-

ENVIRONNEMENT

Le président veutréduire de 20 à 25 %les émissions de CO2des centrales électri-ques américaines.

Obamas’attaqueauxémissionsdescentralesthermiques

GDFSuezs’implantedanslesservicesàl’énergieauxEtats-Unis

Anne [email protected]

GDF Suez poursuit ses acquisitionsdans les services à l’énergie. Legroupe a annoncé, vendredi, lerachat de l’américain Ecova, filialedu distributeur d’énergie Avista,pour 335 millions de dollars(270 millions de dollars net de detteet de crédit d’impôt).

Réalisée via sa filiale spécialiséeCofely, cette acquisition permettraau groupe de se développer dans unmétier qu’elle juge stratégique : lagestion des factures d’énergie degrands comptes et le conseil en éco-nomies d’énergie. « Ecova compteparmi ses clients un quart des1.000 plus grandes sociétés américai-nes », souligne Jérôme Tolot, direc-

teur général adjoint de GDF Suez encharge de la branche Energie Servi-ces, aux « Echos ». « Sa grande force,c’est sa plate-forme innovante degestion des données : elle dispose delogicielsinformatiquestrèspuissants,quiluipermettentdegérerdesmilliersde données et d’en extraire des ensei-gnements pertinents pour réduireleurfacture.Elle lesconseilleainsisurle choix des fournisseurs ou l’optimi-sation de leurs installations. »

Comptant 700 grands clients sur700.000 sites et 1.450 employés enAmérique du Nord, Ecova a réalisé

180 millions de dollars de chiffred’affaires l’an dernier. Sa marge opé-rationnelle (Ebitda), de l’ordre de10 %, est supérieure à celle de Cofely(7,2 % en 2013).

Cette acquisition permettra aussià GDF Suez de se renforcer dans lesmétiers de l’efficacité énergétiqueoutre-Atlantique. Si le groupe estdéjà implanté aux Etats-Unis dansses autres métiers (distributiond’énergie, production d’électricité...),ilestencorepeuprésentdanslesser-vices. « Ecova établit des diagnosticsetdonnedesconseilspourréaliserdes

économies d’énergie. Cofely possède,quant à l’elle, l’expertise pour piloterles installations et s’engager sur laperformance énergétique », indiqueJérôme Tolot. « Il y a donc d’impor-tantes synergies commerciales. »

Alors que l’efficacité énergétiqueest l’un des axes de développementdu groupe dirigé par Gérard Mes-trallet,Cofelys’estfixécommeobjec-tif de doubler la part de ses revenusréalisée hors d’Europe (1 milliardd’euros aujourd’hui sur un total de14,7 milliards), notamment grâce àdes acquisitions. GDF Suez subitactuellement une grave crise dansses activités de production d’électri-cité en Europe, qui l’ont conduit àannoncer 10 milliards d’euros depertes nettes en 2013.

(Lire « Crible »Page 39

ÉNERGIE

Le groupe rachèteune société spécialiséedans la gestion desfactures énergétiquespour 270 millionsde dollars net.

La centrale électrique au charbon de Détroit (Michigan). Photo Ami Vitale/Panos-RÉA

RETROUVEZ DOMINIQUE SEUX DANS « LE DUEL ECO » du GRAND SOIR/3présenté par PATRICIA LOISON et LOUIS LAFORGEchaque lundi dès 22 h 40 en direct sur France 3

SUR

France3_duel_eco_35x92_Mise en page 1 07/01/14 18:11 Page1

14,7MILLIARDS D’EUROSLe chiffre d’affaires de l’activitéservices énergétiquesde GDF Suez en 2013.

Le siège social d’Ecova, à Spokane (Etat de Washington). Photo GDF Suez

« Nous limitons lesémissions de mercure,de sulfure, d’arsenic

des centrales.Mais elles peuvent

émettre autantde CO2 qu’elles

veulent. Ce n’est pasmalin, ni sûr. »

BARACK OBAMAPrésident des Etats-Unis

liards de dollars d’ici à 2030 etdétruiraautourde224.000emplois.Le prix Nobel d’économie PaulKrugman a déjà répliqué dans unechronique sarcastique dans le« New York Times ». Selon lui, les50 milliards évoqués par la Cham-bre de commerce sont un faiblemontant à payer par rapport aux21.500milliardsdedollarsquelePIBaméricain devrait atteindre enmoyenne sur la période 2014-2030.Barack Obama a lui souligné que lerecours aux énergies propres allait« être un moteur de croissance pourun futur plus prospère, avec desemplois qualifiés ». n

GNL : une exportation plus difficile

Il va devenir plus compliqué pour les candidats à l’expor-tation de gaz naturel liquéfié (GNL) d’obtenir toutes lesautorisations nécessaires. Le Département de l’énergie(DOE) a indiqué qu’il n’examinerait plus désormais queles projets ayant déjà obtenu le feu vert de la FederalEnergy Regulatory Commission, qui fait un bilan environ-nemental de tout nouveau terminal envisagé, moyennantde fortes sommes. Jusqu’ici, le DOE pouvait commencerà examiner des projets avant l’accord de la Commission.Les nouvelles règles vont de facto favoriser les projetsles mieux ficelés au niveau financier. Une seule société,Cheniere Energy, a obtenu toutes les autorisations.Il y a 25 autres projets en cours.

22 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

INDUSTRIE&SERVICES

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24 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 2 juin 2014 Les Echos

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Beauté:lesFrançaisplébiscitentlesproduitsdesoinvendusenpharmacie

Dominique [email protected]

Alors que les pharmaciens sontsous pression, avec la baisse desprix des médicaments, le marchéde la dermocosmétique leur offreune bouffée d’oxygène. La vente deproduits d’hygiène beauté en phar-macie et parapharmacie afficheune croissance régulière en France(+ 3,6 % en 2013). Le pays est le pre-miermarchémondial,suividel’Ita-lie et l’Allemagne. « L’Europe repré-sente 60 % des ventes. Le challenge,c’est de les développer en dehors duVieux Continent, où il n’y a pas par-tout des pharmacies, en inventantune autre forme de distribution »,indique Brigitte Liberman, à la têtede la division cosmétique activechez L'Oréal. Aujourd’hui, le mar-ché mondial s’élève à plus de 11 mil-liards d’euros, selon Euromonitor.

1.200 sources thermalesL’Hexagone est le berceau de cesecteur, né de l’exploitation desbienfaits des sources thermales. LaFrance en compte plus de 1.200, enmajorité dans les régions monta-gneuses, comme celle d’Avène,reconnued’utilitépubliqueen1874,ou Uriage. C’est la marque Vichy,lancée en 1931, qui a proposé lapremière gamme de soins à partird'eau thermale. La Roche-Posay estnée en 1975, tandis qu’Avène a étérelancée par le laboratoire PierreFabre en 1990, après que la source aété fermée pendant cinquante ans.

Desmarquesdontlesprincipauxprescripteurs sont les dermatolo-

gues. « Aujourd’hui, une femmesur trois souffre d’allergie, avec unimpact sur la peau dans 74 % descas, note Elisabeth Araujo, DG deLa Roche-Posay. Et un enfant surcinq est victime d'eczéma dans lespays industrialisés, ce qui expliquela dynamique du marché. » Pollu-tion, manque de sommeil, stressamènent de plus en plus de clientesdans les pharmacies.

Des prix attractifsCe réseau représente 20 % des ven-tes de produits d’hygiène-beautéen France, contre 53 % dans lessupermarchés et 27 % dans lesparfumeries (source Iri, NPD, IMS).« La dermocosmétique, avec lescompléments alimentaires, pèse enmoyenne 6 % du chiffre d’affairesd’une officine, mais dans certaines,cela peut aller jusqu’à 80 %. C’est lecas dans les grandes villes, et danscertaines stations balnéaires et demontagne », précise Philippe Bes-set, vice-président de la Fédérationdes syndicats pharmaceutiques deFrance. « C’est un complémentd’activité cohérent, car il s’agit degammes techniques, relève GillesBonnefond, patron de l’Union dessyndicats de pharmaciens d’offi-cine. Il est non négligeable, à unmoment où le poste médicamentsrecule de 2 % à 3 % par an. »

Lesprofessionnelsvoientrevenirdes clientes qui achetaient ailleursleurs produits, car elles y trouventconseils, proximité et amplitudehoraire. « La professionalisation ducircuit est une des clefs de cette pro-gression, souligne Eric Ducournau,PDG de Pierre Fabre Dermocosmé-tique.Lespharmaciensontinvestienformantleurséquipespourproposer

ces produits. » Les prix, environdeux fois moins chers que dans lesparfumeries, sont aussi un critèreattractif. « En temps de crise, lesmarques sûres servent de refuge,poursuit le dirigeant. C'est le cas decelles vendues en pharmacie. En casde problème, on peut revenir. »

Ces dernières années, les petitesofficines ont eu tendance à réduireleur offre pour accélérer la rota-tion des stocks. « Avec la compéti-tion entre les circuits, les marges ontbaissé, car les pharmacies propo-sent de plus en plus de prix barrés,remarque Gilles Bonnefond. Enconcentrant leurs gammes sur quel-ques marques, elles ont réussi à êtreplus compétitives et à négocier demeilleurs prix avec les labos. » Lafabrication est, elle, française,avec des exigences proches de laproduction de médicaments, pourdes marques comme Avène (lireci-dessous) ou La Roche-Posay. n

l La France est le berceau du marchéde la dermocosmétique.l La vente de ces produits de beautéest devenue un complément d’activiténon négligeable pour les officines.

COSMÉTIQUE

Des conditions de fabrication auxnormesdel’industriepharmaceuti-que, c’est ce que propose PierreFabresurunepartiedesesproduitsde soins. Leader en France du mar-ché dermocosmétique avec sa mar-que Avène, le groupe réalise plusd’un milliard d’euros de chiffred’affaires dans ce secteur, contre910 millions dans les médicaments.

Propriétaire de Ducray, Elancylou Klorane, le groupe de Castres ainventé, dans les années 1990, leconcept de cosmétique stérile pourles peaux les plus intolérantes(hypersensibles,atopiques,bébé…).Au départ, il s'agissait de produiredes dosettes de 10 millilitres enpetites séries, afin d’éviter, une foisle tube ouvert, de laisser entrerdes germes. C’est en 2009 que cettefabrication s’est étendue, après lamise au point avec la société Pro-mens d’un système de fermeturepermettant de maintenir la stérilitédes formules pendant toute ladurée d’utilisation des produits.

Deux marques proposent cettenouvellegénérationdesoins,Avènesoussaligne« Toléranceextrême »,et A-Derma. « Aujourd’hui, ces soinsstériles représentent 12 % de nos ven-tes, précise Eric Ducournau, PDGde Pierre Fabre Dermocosmétique.D’ici à cinq ans, ils devraient attein-dre20 %del’activité.LesChinois,par

exemple, privilégient immédiate-ment ces produits stériles, notam-ment à cause de problèmes de pollu-tion. » Sa dernière innovation :Avène Xeracalm, une gamme pourles peaux très sèches qui apaiseles sensations de démangeaisondes bébés et des adultes. Elle ademandé douze ans de recherche.« Nousavonsisoléunactifbiologiquedans l’eau thermale d’Avène pourélaborer ce soin qui a fait l’objet denombreuses études cliniques. Depuissonlancementenseptembre,nousenavons vendu un million d’unités. »

Procédé par infusionPour répondre à la demande,Pierre Fabre a décidé de créer unetroisième ligne de productiond’ici à 2015. Deux sites fabriquentces gammes, Avène (Hérault) etSoual (Tarn), sa plus grande unité,agrandie l’an dernier. Fabrication

et conditionnement se font dansun univers totalement stérile. Lesformules, sans conservateurs niparfums, sont elles aussi stérilisées,à très hautes températures. Un pro-cédé par infusion mis au pointpar les équipes du laboratoire.

Les investissements en R&Dreprésentent en moyenne 5 % duchiffre d'affaires. Pierre Fabre achoisi de ne pas répercuter le coûtde cette innovation sur le prix devente pour capter la clientèle. « EnFrance, nos gammes de produitsstérilessontvenduesenvironuneuroau-dessusdessoinsstandards,relèveEric Ducournau. Ce qui est bien infé-rieur au coût industriel de ce disposi-tif. » Le groupe réalise 67 % de sesventes hors de France. Avène (envi-ron 700 millions d’euros de chiffred’affaires) est leader des soins der-mocosmétiques en Europe, auJapon et en Chine. — D. Ch.

Le laboratoire Pierre Fabre pariesur l’essor de la cosmétique stérileLe groupe de Castres ainventé, il y a une vingtained’années, le concept decosmétique stérile pour lespeaux les plus intolérantes.

Avec six marques vendues exclusi-vement en pharmacie (Vichy, Sano-flore, SkinCeuticals...), la divisionCosmétique active de L’Oréal est laplus petite du groupe (7 % des ven-tes). Mais c’est aussi celle qui aenregistré la plus forte croissance(+7,8 %) en 2013, et la plus forte ren-tabilité (21,2 %). Elle réussit à affi-cher une marge supérieure à celledes produits de luxe, avec des prixde vente pourtant deux fois moinsélevés.Uncomblealorsque90 %dela production est faite en France.

C ’e s t à V i c h y (A l l i e r) e t àLa Roche-Posay (Vienne) qu’estfabriqué l’essentiel des crèmes dugroupedestinéesaumarchédermo-cosmétique. Leur cible : les femmesà peaux sensibles et celles souffrant

d’allergies. La France est le berceaudu secteur, dont L’Oréal est le leadermondial, avec Vichy (750 millionsd’euros de chiffre d’affaires) etLa Roche-Posay (600 millions). Desproductions forcément réalisées enFrance car les produits sont fabri-qués à base d’eau thermale.

Chaque jour, 20 tonnes d’eau sontprélevéesauxsourcesdesdeuxcitéset acheminées dans les usines. Celledel’Allierestricheenselsminéraux,aux pouvoirs anti-oxydants. ALa Roche-Posay, première stationthermale en Europe, la source, pro-priété de L’Oréal, est réputée pourses pouvoirs cicatrisants. Un « tré-sor » qui représente entre 10 % à60 % de la composition des soins.Avecl’envoléedumarché,laproduc-tionadûsuivredanslesdeuxusines(500 salariés). Les contrôles micro-biens y sont très sévères. « Nousavons investi 27,5 millions d’euros, entrois ans, pour améliorer la fabrica-tionetleconditionnement »,souligneJérôme Drapeau, le directeur dessites. A Vichy, une ligne de brumisa-teursaétéinaugurée,enplusdecellede son usine sœur. Car, en Asie, lademande a explosé. En parallèle,l’utilisation d’eau, le traitement desdéchets, tout a été revu, avec à la clefdes économies significatives. Résul-tat, un gain de rendement de 7 %.

Le marché asiatique viséAu-delàdelaproductivité,lemodèlede la division explique aussi sa per-formance. Elle affiche moins de lan-cements car la complexité des for-mules liée à l’utilisation de l’eauthermaledemandedutemps.« Ilyaaussi moins d'investissements publi-citaires, précise Brigitte Liberman,présidente de la division. PourLa Roche-Posay, nous finançonsessentiellement les échantillons, laformation des pharmaciens et lesréseaux de visiteurs médicaux car lesventes se font surtout sur la recom-mandation des dermatologues. » Lademande mondiale devrait conti-nuer de croître tirée par la Chine.En 2025, un quart de la croissancedes soins de la peau sur ce marchéviendra d’Asie. — D. Ch.

Les deux marquesconjuguent made in Franceet forte rentabilité.L’Oréal a réorganisé laproduction pour répondreà la demande mondiale.

VichyetLaRoche-Posay,lesdeuxpépitesdeL’Oréal

De plus en plus de clients achètent leurs produits de dermocosmétique en pharmacie pour des raisonsde proximité et d’amplitude horaire mais aussi pour les conseils qu’ils y trouvent. Photo Denis Allard/RÉA

Sur les sites de production Pierre Fabre, fabrication et conditionnements’effectuent dans un univers totalement stérile. Photo Damien Cabrol

Avec l’envolée dumarché, la productiona dû suivre dansles usines du groupe.

Les contrôlesmicrobiens y sonttrès sévères.

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 INDUSTRIE & SERVICES // 25

Lesalariatdéguisé,talond’AchilledesVTC

TRANSPORTS

Lionel [email protected]

Obnubilés par leur volonté degagner rapidement des parts demarché, certaines sociétés de véhi-cules de tourisme avec chauffeur(VTC) se préparent des lendemainsdifficiles sur le plan social. Ces nou-veaux concurrents des taxis, appa-rus en 2009, ont en effet un recourstrès large au statut d’autoentrepre-neur, au risque de voir les litiges semultiplier à moyen terme, que cesoit avec l’administration ou avecles chauffeurs eux-mêmes.

Chez les VTC, le CDI est une den-réerare.LasociétéVoituresJaunes,qui en avait fait sa norme, a dûdéposer le bilan. Le schéma domi-nant est celui de chauffeurs indé-pendants, qui passent par les édi-t e u r s d ’a p p l i c a t i o n c o m m eAllocab, Chauffeur-privé, LeCab ouencore Uber pour être mis en rela-tionaveclesclients(lesVTCnepeu-vent travailler, en théorie, que surréservation préalable). En retour,l’éditeur se rémunère en prenantun pourcentage sur le montant dela course.

Ce modèle présente plusieursavantages pour les éditeurs d’appli-cation. Il fait tout d’abord supporterl’essentiel du risque économiqueaux chauffeurs. Mais il leur permetégalement d’augmenter très rapi-

dementlenombredevéhiculesaffi-liésàleurapplication(cequileurestindispensable pour répondre rapi-dement aux clients et accroître leurchiffre d’affaires) en limitant lesinvestissements.

Dans cette configuration, leschauffeurs choisissent le plus sou-ventd’êtreautoentrepreneurs,lafor-mule la plus souple pour démarrer.

Mais ce statut pose à terme deuxproblèmes. D’abord, il faut, pour enb énéf ic ier, ne pas dépasser32.900 euros de chiffre d’affairessur l’année. « Dans les faits, beau-coup de chauffeurs explosent ce pla-fond », assure un professionnel.Aveclerisqued’êtrerattrapéunjourpar l’administration. « Beaucoup

raisonnent à très court terme et ne serendent pas compte des risques »,admet un dirigeant du secteur.

Certaines sociétésconscientes de ces écueilsPar ailleurs, les éditeurs d’applica-tion pourraient voir un jour deschauffeurs réclamer devant lesprud’hommesuncontratdetravail,enarguantqueleurstatutd’autoen-trepreneur n’est en fait que du sala-riat déguisé.

Comme l’a souligné le député PSThomas Thévenoud dans sonrécentrapportenrappelantlajuris-prudence sur ce point, « le risqued’une requalification des contratsexistepourlesentreprisesmettanten

relation des clients et des chauffeursde taxi ou de VTC qui établiraient desliens de subordination avec leurschauffeurs ». Et ce risque sembleparticulièrement sensible dans lecas des sociétés qui louent les véhi-cules aux chauffeurs, en contrepar-tie d’un seuil minimal d’activitéimposé, ou avec un tarif dégressifselon le volume de courses.

Certaines sociétés sont conscien-tes de ces écueils. Fondateur d’Allo-cab,YanisKianski,quidéclareavoir30 % d’autoentrepreneurs sur les3.000 chauffeurs enregistrés, ditencourager ceux-ci à travailler avecsesconcurrents,« afind’éviterleris-que de requalification qui naîtraitd’une relation exclusive ».

De son côté, le groupe Transdev,quis’apprêteàlanceruneoffreVTC,baptisée Green Tomato Cars, tra-vaillera principalement avec deschauffeurs ayant le statut de tra-vailleur indépendant. « S’associersurdesbasessécuriséesestungagedesolidité de la relation avec le chauf-feur et de qualité de service », faitvaloir Paul de Rosen, responsabledu transport à la demande chezTransdev. n

l Les concurrents des taxis font un large usage du statut d’autoentrepreneur.l Au risque de voir les chauffeurs réclamer une requalification en CDI.

Veillée d’armes chez les taxis et lesVTC, leurs nouveaux concurrents.Les deux camps attendent la tra-duction législative des propositionsdévoiléesfinavrilparledéputéTho-mas Thévenoud à la demande dugouvernement (les « Echos » du24 avril). « Je serai en mesure de pro-poseruntexted’icideuxàtroissemai-nes »,confirmel’éluPS.Avecunexa-men,enprocédured’urgence,quiseferait d’ici la fin de l’été.

« Profession en danger »Entre-temps, les taxis entendentbien peser sur la rédaction de lafuture proposition de loi. Sept fédé-rations ont annoncé la semaine der-nière dans un communiqué com-munqu’ellesappelaientàmanifesterle 11 juin, dans le cadre d’un mouve-ment « européen » (les taxis londo-niens organisent le même jour unegrève contre les pratiques jugéesdéloyales de VTC, et notammentcontre l’américain Uber).

Mais les centrales de réservationmobilisent elles aussi, à commen-cer par G7, le plus connu et le pluspuissant d’entre eux. Son PDG,Serge Metz, a envoyé récemmentune lettre aux taxis affiliés, dont« les Echos » ont eu communica-tion, pour leur demander de défen-dre « la profession en danger ».

IlestvraiqueThomasThévenoudpréconise dans son rapport un

« opendata »destaxis,c’est-à-dire lamise à disposition gratuite « desinformations relatives à la localisa-tion, à la disponibilité et au tarif destaxis, afin que tout éditeur d’applica-tionpuissemettreenrelationclientsetchauffeurs en temps réel. »

Détérioration du serviceG7 serait ainsi bousculé dans sonmétierd’intermédiaireentreleclient

et les taxis, qui paient entre 300 et600 euros par mois pour s’affilier.« Ce sera la fin des centraux radio »,prophétise d’ailleurs Serge Metz. LePDG dénonce également la volontédeplafonnerà7euroslemontantdela course d’approche lors d’uneréservation : « Le risque est bien unedétérioration du service. Quel chauf-feurvoudraserendreenbanlieueavecquinze-vingt minutes d’approche ? »

Serge Metz réclame donc que lesefforts du gouvernement « se con-centrent sur ce qui pose problème : larégulation des VTC, qui se dévelop-pent de façon anarchique, et pas surunerégulationdescentrauxradio,qui(...) sont parmi les plus modernes dumonde ».EtlePDGd’appelerlestaxisaffiliés (ilssont7.500)àfaire« enten-dre [leur] voix » pour peser sur larédaction de la future loi. — L. S.

LestaxisetlescentralesderéservationsemobilisentLes fédérations dechauffeurs et G7 veulentpeser sur la rédaction de lafuture proposition de loi.

Le fondateur d’Allocab, Yanis Kianski, dit encourager ses chauffeurs à travailler avec ses concurrents,« afin d’éviter le risque de requalification qui naîtrait d’une relation exclusive ». Photo RGA/RÉA

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leurs astronautes à l’ISS. Il encoûte 70 millions de dollars parsiège à la Nasa, mais Elon Muskaffirme être capable de descen-dre ce montant à moins de20 millions. « Les Russes nar-guent les Etats-Unis et surfactu-rent massivement le coût dutransport », a martelé le PDGfondateur de SpaceX et des voi-tures électriques Tesla. Desarguments qui portent, àl’heure où les tensions entre laRussie et les Etats-Unis sontvives du fait de l’Ukraine.

Se poser avec la précisiond’un hélicoptèrePour réduire les coûts de cha-que mission, la capsule du vais-seau développée par Space Xseraréutilisable.« LeDragonV2pourra se poser partout sur laTerre avec la précision d’un héli-coptère »,aexpliquéElonMusk,dont la vie a servi de modèle aupersonnage de Tony Stark danslefilm« IronMan ».Lesfraisdedéveloppement et de tests pourobtenir la certification del’Agence spatiale américainepourraient néanmoins coûterjusqu’à 1 milliard de dollars, asouligné Elon Musk.

Space X est l’une des quatresociétésàavoirreçuunfinance-ment de la Nasa pour dévelop-per des vaisseaux susceptiblesde transporter des astronautesjusqu’à la Station spatiale inter-nationale. Les trois autres sontBoeing,lasociétéBlueOrigindeJeffBezosetSierraNevada.Spa-ceX a également décroché uncontrat de 1,6 milliard de dol-lars avec la Nasa pour réaliser12 missions de transport de fretjusqu’à l’ISS, dont trois ont étédéjà effectuées.

Cette présentation intervientalors que le milliardaire améri-cainechercheàétendrelesacti-vités de Space X au lancementde satellites pour le départe-ment de la Défense. La sociétéd’Elon Musk a attaqué en jus-tice l’armée de l’air américaine,accusantcelle-cid’avoircrééunmonopole, en confiant l’inté-gralitédeslancementsàuneco-entreprise détenue par Boeinget Lockheed Martin. n

Emmanuel [email protected]

Elon Musk a dévoilé son nou-veau bébé. La société du milliar-daire américain, SpaceX, a pré-senté la semaine dernière enCalifornie son vaisseau spatial,DragonV2,quidevrait,d’icitroisans,transporterdesastronautesaméricains vers la Station spa-tiale internationale (ISS).

De couleur blanche, ce vais-seau en forme de boule degomme pourra emporter jus-qu’à sept personnes et quatretonnes de fret. Son aspect estsimilaire à celui du Dragon V1,qui fut en 2012 le premier vais-seau privé à s’amarrer à l’ISSpourylivrerdufret.« Nousespé-rons être capables de réaliser desvols en 2016, soit un an avant quela Nasa en ait besoin », a expli-qué le PDG de quarante-deuxans, lors d’une présentation àgrand spectacle au siège de lasociété, près de Los Angeles.

Si ce vol se concrétise, ce serala première fois que des astro-nautes seront lancés du solaméricain depuis le dernier vold e l a n ave t t e s p a t i a l e e njuillet2011.Depuiscettedate,lesEtats-Unis dépendent en effetexclusivement des vaisseauxSoyouz russes pour acheminer

ESPACE

La société d’ElonMusk veut emmenerdes astronautes surla Station spatialeinternationale.

SpaceXdévoilesonnouveauvaisseauspatial

Le Dragon V2, d’apparence similaire au V1, emporterajusqu’à sept personnes et quatre tonnes de fret. Photo AFP

Vols habités : Virgin obtientl’accord des Etats-UnisLa compagnie de tourisme spatial Virgin Galacticfondée par Richard Branson a obtenu un feu vertdes autorités américaines, pour transporter despassagers dans l’espace dans des vols commerciaux.L’accord passé avec l’Agence fédérale américainede l’aviation détaille comment de futurs vols dansl’espace pourront cohabiter avec le trafic aérienhabituel. Le groupe avait besoin de cet accord pourpouvoir, à terme, lancer des vols commerciaux dansl’espace, pour lesquels plus de 600 personnes ontdéjà acheté leur billet, à 250.000 dollars l’unité.Outre Richard Branson, des célébrités commeLeonardo DiCaprio ont déjà réservé un billet. Lespremiers vols sont prévus d’ici à la fin de l’année.

La chasse aux chauffeurs ouverte

Pour calmer les taxis, le gouvernement avaitgelé en février l’immatriculation de nouveauxVTC, mesure qui a été prorogée jusqu’au votede la future loi (lire ci-dessous). Du coup, lessociétés du secteur s’emploient à attirer leschauffeurs déjà en exercice. L’américain Uber(récemment valorisé à près de 10 milliards

de dollars) aurait ainsi mis en place un systè-me de primes allant jusqu’à 300 euros parsemaine. « Une pratique courante dans lesecteur », note la société. « Uber ne cherche pasà gagner de l’argent, mais à asphyxier lemarché », juge de son côté Yanis Kianski,fondateur d’Allocab.

« Les Russesnarguent les

Etats-Unis etsurfacturent

massivementle coût du

transport. »ELON MUSK

PDG de SpaceX

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26 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 2 juin 2014 Les Echos

fusions //// acquisitions //// cessions //// partenariats //// reprisesENTREPRISES COMMERCIALES & INDUSTRIELLES

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CONTACT :Catherine JAYETTél. : 01 39 50 46 56Fax : 01 39 50 87 [email protected]

RECHERCHE DE CANDIDATSA LA REPRISE EN LIQUIDATION JUDICIAIRE

Chiffre d’affaires au 31/03/14 (provisoire) : 1 673 000 €Effectif : 30Activité : Enquêtes par sondage et outils de communication print et webLocalisation : Yvelines (78)Date Liquidation Judiciaire : 22 mai 2014/, &,)$ 3!0!)$ &$ &2-%) &$* .##+$* $*) '"2$ ,( 1 Jeudi 19 Juin 2014 à 16 h 00

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réseau de 400 points de vente répartis en FranceChiffre d’affaires HT : 1 012 K" (exercice 2013, sur 12 mois)

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VNC des éléments corporels au 31/12/2013 : 30 K" – VNC du stock au 31/12/2013 : 73 K"

Date limite de remise des offres auprès de la SELARL DE SAINT-RAPT & BERTHOLET :11 juin 2014

Si vous souhaitez des informations complémentaires, merci de contacter :SELARL DE SAINT-RAPT & BERTHOLET – M. Antoine MANENT

75 rue Paul Sabatier – 13090 AIX EN PROVENCETél. : +33 (0) 442 66 56 60 – Fax : +33 (0) 442 65 20 96

Courriel : [email protected]

RECHERCHE DE REPRENEURS DANSLE CADRE D’UNE PROCÉDURE COLLECTIVE

SARL DOMAINE DE L’ETANG - HORSELANDRégion : Nord

Activité : &2618%#% 70+%-,.% "/+, (% $/66% 5,./*/+# ' )4/8!-%.3Le dossier d’informations sera communiqué sur demande écrite accompagnée d’un CV

pour les personnes physiques, ou d’un K-BIS pour les personnes morales

Les offres de reprise, conformes aux dispositions des articles L 631-22 et L 642-2 du Code de Commerce,

devront être déposées à l’Administrateur Judiciaire au plus tard le vendredi 20 juin 2014Selarl Ajjis - Vincent LABIS - Administrateur Judiciaire

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Tél. : +33 3 20 66 22 00 - Fax : +33 9 70 61 38 32

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Pour accéder au dossier de présentation, les candidats acquéreurs

intéressés sont invités à contacter par écrit :

Maître Abitbol – Administrateur judiciaire :

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Maître Charles GORINS48 rue La Fayette75009 PARIS

CONTACT :Lesly MIROITETél. : 01.48.24.34.35Fax : [email protected]

RECHERCHE DE PARTENAIRES/CANDIDATSA LA REPRISE EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE

Chiffre d’affaires au 31/12/2012 : 2 304 541 !

Activité : Centre de formation professionnelle aux métiersde l’onglerie ainsi qu’à la distribution de produitscosmétiques à usage des professionnelsNombre de salariés : 13Localisation : 92100 BOULOGNE-BILLANCOURTDate du Redressement Judiciaire : 18 juillet 2013.0 "0<B 2:':<B "B "1!4< "B> #AA@B> B>< )(1B 09 * 24 juin 2014 à 16h00Une data room électronique hébergée sur notre site www.ajadataroom.fr sera accessible après acceptation$1'/ #/","#0#/( $# &./%$#/(!,4!(3)

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Date limite de remise des offres auprès de la SELARLDE SAINT RAPT & BERTHOLET :17 juin 2014

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RECHERCHE DE REPRENEURS DANS LECADRE D’UN REDRESSEMENT JUDICIAIRE

APPEL D’OFFRES DE REPRISE(Société en Redressement Judiciaire)

Jean RongeotAdministrateur Judiciaire

28 rue Sire Firmin Leroux - BP 40335 - 80003 Amiens Cedex 1Tél. : 03.22.22.57.30 - Fax. : 03.22.22.57.31 - [email protected]

informe les candidats à la reprise de la sociétéSARL DUMONT PLASTIQUE30 rue Diderot – 80130 Friville-Escarbotin

Activité : injection plastiqueCA (01/01/2012 au 30/09/2013) : 1.326 K€

Effectif : 13 salariés=;A 85 /#;@ "(1!!A8 "(1&<A%? 5 )'7. A% 5!!8<$5><#% "A 8(5@><$8A 2,036-44 "; $#"A "A $#&&A@$A.

la date limite de dépôt des offres au vendredi 11 juillet 2014 à 16 heures. en son étude.

APPEL D’OFFRES DE REPRISEEN REDRESSEMENT JUDICIAIRE

(Art. L. 631-13 et R. 631-39 du Code de Commerce)

SELARL Bauland &Martinez / Me Carole Martinez7, rue de Caumartin75009 Pariswww.bm-aj.com

Contact : Pascale PontarlierTél. : +33 (0)1 49 49 01 91Fax : +33 (0)1 49 49 01 96

[email protected]

E-COMMERCE• Activité : Exploitation d’une plateforme centralisée de « e-commerce » dédiée à l’univers de lamaison, de ladécoration et du design.

•Moyens de production : Siège social : Paris 8e – Bureaux situés à Paris 2e.•Éléments chiffrés :C.A. HT actuel moyen : 100 K€ parmois – Effectif : 8 personnes.

Les offres tendant au maintien de tout ou partie de l’activité de l’entreprise devront être soumises à la Selarl Bauland & Martinez,Administrateurs Judiciaires associés avant le le vendredi 13 juin 2014 à 12 heures.Un dossier de présentation peut être obtenu auprès de la Selarl Bauland & Martinez sur demande écrite motivée justifiant d’unecapacité financière, industrielle ou commerciale adaptée.

Bauland &MartinezAdministrateurs Judiciaires

APPEL D'OFFRES EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE

Recherche d’offre(s) de cession (Art.L 631-13 du Code de Commerce)SASLAUPRETRE

Lieu-dit En Prôle - 71960 IGEActivité : Construction de matériel et machines viticoles, agricoles ; vente, entretien, réparation de

machines, engins agricolesChiffre d’affaires au 31.03.2012 (15 mois) : 5 686 K€Chiffre d’affaires au 30.06.2013 (15 mois) : 2 622 K€

Effectif : 16 salariésDate limite de dépôt des offres : le Lundi 7 juillet 2014 à 16 heures

Une note de présentation sera adressée sur demande écrite précisant l’identité du candidat repreneuret justifiant de sa capacité commerciale et financière à intervenir dans une telle affaire.

Tout candidat doit se manifester par écrit auprès de :Maître Maurice PICARD, Administrateur Judiciaire

22, Rue du Cordier - BP 107 - 01000 BOURG EN BRESSE - Tél. : 04.74.45.91.80 - Fax: 04.74.45.92.11Email : [email protected]

SOCIETE EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE RECHERCHECESSIONNAIRE

Ville (Département) : Asnières-sur-Seine (92)Activité : Développement Logiciel Système d’Information

en Ressources Humaines (SIRH)Effectif : 3

Chiffre d’affaires : 2011 : 1 709 K€ / 2012 : 1 635 K€ / 2013 : 817 K€Date limite de dépôt des offres : 24/06/2014 à 12h00

Pour tous renseignementsEtude Francisque GAYAdministrateur Judiciaire

3, avenue de Madrid - 92200 Neuilly-sur-SeineTél. : 01 55 62 06 40 / Fax : 01 55 62 06 41 / Mail : [email protected]

BO.MA.TECen Redressement Judiciaire,

cherche repreneur dans le cadre d’un plan de cessionActivité : Réalisation de travaux de charpente, ainsi que de maisons en ossature bois,

et maçonnerieChiffre d’affaires : 1 638 K#

Effectif : 27Tout repreneur intéressé peut demander un dossier à l’Administrateur Judiciaire,

Maître Guillaume BRANCHU60 Avenue Gustave Flaubert

76000 ROUENTél. : 02.35.52.46.46 - Fax : 02.35.98.12.09Courriel : [email protected]

Date limite de remise des offres :18 JUIN 2014 - 18HEURES

en mon étude

CESSION D’ENTREPRISESiège social : MONTREUIL S/BOIS (93100)

Activité : Taille, façonnage et finissage de pierres, marbrerieEffectif : 9 salariés - Chiffre d’affaires 2010 : 1 251 K€

à l’égard de laquelle une procédure de redressement judiciaire a été ouverte par leTribunal de Commerce de BOBIGNY par jugement en date du 13/05/2014.

Maître Frédéric BRUNET, Administrateur Judiciaire,demeurant à MEAUX (77100) 1, Allée Jacques Prévert

Tél : 01.60.24.41.34 - Fax : 01.60.24.82.74 - Email : [email protected] tout candidat intéressé par la reprise de cette société à lui adresser uneoffre de rachat conformément aux dispositions de l’Article L.642-1 et suivantsdu Code de commerce, au plus tard le 12 juin 2014 à 15 heures.

Martine [email protected]

Supprimée depuis deux ans, pourcause de désaccords au sein de la« famille »desthéâtresprivés,lacéré-monie des Molières revient sur ledevantdelascènedesFoliesBergère,ce2juin,animéeparNicolasBedosetretransmisesurFrance2.Etce,grâceà l’énergie de Jean-Marc Dumontet,directeur de quatre théâtres pari-siensàsuccès(Bobino,PointVirgule,Grand Point Virgule, Antoine avecLaurent Ruquier).

Soucieux de rassembler la profes-sion pour ne pas la priver de cettevitrinemédiatique, lenouveauprési-dent des Molières a réussi à embar-quer à ses côtés Bernard Murat etFr a n c i s N a n i , d e s t h é â t r e sEdouard VII et Palais-Royal, mem-bres de l’association concurrente

Dithea(laquelleavaitlancéen2013lePalmarèsduthéâtre)ainsiqueleSyn-deac,quireprésentelethéâtrepublic.

Pourtant,àpeinedivulguéelanou-velle procédure de vote, des critiquesse faisaient entendre ici ou là. « Lesgens du théâtre sont… théâtraux ; cha-cun s’estime dépositaire de ces Moliè-res. Mais le secteur a besoin de cettecérémonie pour montrer toute sarichesse, et ce label rassurant permetde remplir les salles », commenteJean-Marc Dumontet.

Economies fragilesUn secteur qui attire de nou-veauxentrants,pourlaplupartissus du monde de l’entreprise.

Jacques-Antoine Granjon, fon-dateur de Venteprivée.com, a ainsiacquis la Michodière après le Théâ-tre de Paris, le groupe Lagardère aacheté le Casino de Paris après lesFolies Bergère, le financier MarcLadreit de Lacharrière a mis la

main sur Comédia, où il produitla revue Mugler Follies, et

l’homme d’affaires bordelaisJean-Manuel Bajen détient le

théâtre des Variétés.Nombre de ces groupes vont en

outre répondre à l’appel d’offreslancé pour l’exploitation de Pleyel.Enfin,lesthéâtresdelaMadeleineetde l’Atelier, pourraient changer demains à l’avenir.

Unmercatoauxraisonsdiverses.Les théâtres privés sont des écono-

mies fragiles. Certaines salles sontvieillissantes, et leurs dirigeantsaussi. Mais Jean-Marc Dumontetn’hésite pas à parler de « bulle », de« phénomène de mode » . « Sil’apport de sang frais est donc unebonne chose, ce métier doit resterartisanal. » Si ses propres sallessont profitables, explique-t-il, c’estauprixd’ungrostravaildesélectiondes spectacles et d’un marketingoffensif. « Nous invitons 250 comitésd’entreprise à nos présentations ;danslafoulée,nousvendonsde6.000à 7.000 places ».

Il est vrai que la tâche est plusfacile pour les théâtres publics à laligne éditoriale affirmée comme leChâtelet (théâtre musical). La sub-vention, dont ils bénéficient, leurpermettant plus d’audace. n

CULTURE

Cette vitrinerevient à l’heure oùde nombreux théâtreschangent de mains.

La plupart de cesnouveaux entrantsviennent du mondede l’entreprise.

LacérémoniedesMolières,unlabelpourremplirlesthéâtres

2013, année de rebondpour le théâtre privé

l L’an passé, les recettes brutesdes théâtres privés,de 96 millions d’euros,ont progressé de 2% ;l Le public est resté fidèle,avec 3 millions d’entrées (+1%) ;l L’ASTP (l’associationdes théâtres privés)parle de reprise, après la chutede 14% des recetteset de 10% de la fréquentationenregistrée en 2012.

Nicolas Bedos animeracette 26ème cérémonie desMolières. Photo Nathalie Guyon

Club Med :Polygon et UBSdépassentles 5 %

TOURISME — Nouveaurebondissement sur leC l u b M e d . L e « h e d g efund » anglais Polygon ad é c l a r é a u j o u r d ’ h u i àl ’Autorité des marchésfinanciers qu’il détenait5,62 % du capital et 5,05 %des droits de vote. Il a pré-cisé agir pour le compte declients et de fonds dont ilassure la gestion. Dans le

même temps, la société suisse UBS a elle aussi précisé détenir5,62 % du capital par acquisition de titres hors marché. Pourautant, ce mouvement n’est peut-être pas significatif dans lamesure où, depuis une quinzaine de jours, UBS indique franchirà la hausse ou à la baisse ce fameux seuil.

en bref

Droit de réponse de Marc DufourSUITE À NOTRE ARTICLE « UN DEUXIÈME GROS ÉCUEIL SURLA ROUTE SINUEUSE DE MARC DUFOUR » — « Le “rapport”de M. Gaudino affirmait que j’avais géré Air Littoral non paspour développer cette société mais de manière à monter desopérations destinées à satisfaire des profits personnels et cecimême au mépris des lois fiscales.A quatre reprises, des juridictions répressives se sont penchéessur ce « rapport Gaudino » et n’ont trouvé aucun fondement auxaccusations injustifiées qui avaient été émises à mon encontre,en ma qualité de président-directeur général de la société AirLittoral.Plusieurs publications (“France-Soir”, “Libération”),s’appuyant sur le “rapport” de M. Gaudino ont ainsi été définiti-vement condamnées à ma demande par le tribunal correction-nel de Paris pour des faits de diffamation publique. »

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 INDUSTRIE & SERVICES // 27

marketing

Véronique [email protected]

Un chat, sur un aspirateurentièrement automatisé, sedéplace dans un champ de tuli-pes écarlates, hérissé de lon-gues herbes blondes et filmécomme une savane africaine…Puis il traverse un Muséumd’histoire naturelle empli d’ani-maux taxidermisés. Parcourtune galerie de BD. Et avec lui, àtravers ses yeux, le spectateurdécouvre les angles inattendusd’Anvers, Bruxelles, Amster-dam,Düsseldorf,quetraverseleThalys. C’est toute la réussite dela dernière campagne de RosaPark, filiale de BETC Havas.

Pourtant, lorsque ce train àgrande vitesse voit le jour, il y apiledix-huitans,enjuin1996, lepari de sa communication n’arien d’évident. Vendre Londres,Venise, Rome… Quoi de plusfacile ? Mais comment vanter,auprès des voyageurs en quêted’évasion, le charme des villesdu Nord, souvent perçuescomme vieillottes, pluvieuses,closes sur elles-mêmes ?

D’emblée, la direction deThalys décide de casser les cli-chés. « Il n’était pas questiond’égrener, dans nos campagnes,l’inventaire habituel – Tintin, le

Manneken-Pis, les canauxd’Amsterdam… », confie FrankGervais, le PDG de Thalys. « Aucontraire, nous voulions insistersur le côté avant-gardiste deBruxelles, Anvers, Amsterdam,Düsseldorf, qui sont à la pointedu design et de l’art contempo-rain en Europe. »

Du temps utileEn 2011, Havas City (qui devien-dra Rosa Park en 2012) trace lespremières lignes de cette com-munication, en mettant enexergue la qualité d’accueil deces villes du Nord, via unesignature de marque « Bienve-nue Chez Nous ». Un films’ensuit, un brin kitsch, repre-nantlepluscélèbredeshymnesd’accueil, « Willkomomen », lachansonquiscandait lesprinci-pales scènes du « Cabaret » deBob Fosse. Mais c’est un choré-

graphe contemporain, Benja-minMillepied,quiorchestreunballet d’hôtesses aux petitssoins auprès des voyageurs.« Nous étions dans une posturede caring, de bienveillance »,indique Frank Gervais. Et biensûr, de visibilité, le budget étantlimité à 1,9 million d’euros netspour l’achat d’espace dans lesquatre pays cibles (France, Bel-gique, Pays-Bas et Allemagne).

Changement de braquetl’année suivante, avec une nou-velle mouture destinée à con-vaincre la clientèle business– 47 % du total – de choisir letrain, plutôt que l’avion. Lacampagne, teintée d’humour,est alors centrée sur le minu-tage précis du trajet (« Amster-dam 3 h 18 »…), assortie desdiverses occupations auxquel-les peut se livrer le profession-nel désœuvré : regarder unevidéo, déguster un café, maisaussi, grâce au wi-fi présent enpremière et deuxième classes,travailler sur sa tablette…

Recentrer sur lecontenu de la destinationHistoire d’enfoncer le clou, uneseconde campagne sort peuaprès, centrée sur une cibleidentique et un concept clef :« 97 % du temps passé dans unThalys est utile… », souligneFrankGervais.Pasdedistanceàparcourir, de minutes perduesà enregistrer, embarquer…

En mai 2013, le Thalys esti-mant avoir fait le plein sur laclientèle business, décide des’attaqueràlacible« loisirs »des53 % de clients voyageant pourleur plaisir. Une première cam-pagne, centrée sur des prix

doux, associe des visuels poéti-ques et oniriques (où la tour Eif-fel ou les canaux d’Amsterdamse lovent dans des chevelurespréraphaélites) à une offre tari-faire sans appel. Bonne pioche,le chiffre d’affaires de Thalyscroît de 1,9 % en 2013, à 487 mil-lions d’euros pour un trafic enhaussede1,8 %,avec6,7millionsde passagers.

Mais Rosa Park décide d’affi-ner sa copie, et de la recentrersurlecontenudeladestination :les études démontrent en effetque les voyageurs sont moins àl’affût de tarifs ultraserrés quedésireux de faire de leur voyageun moment exceptionnel. D’oùce nouveau film où le chat itiné-rant, juché sur son aspirateurmobile, « est une manière demontrer l’âme d’explorateur quisommeille en chacun de nous »,résumeJean-PatrickChiquiar. n

Un chat est le héros d’un film censé « montrer l’âme d’explo-rateur qui sommeille en chacun de nous ». Photo Rosapark

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Après avoir ciblé la clientèlebusiness, le Thalys s’attaqueaux voyageurs souhaitantd’abord passerdes moments d’exceptiondans les villes du Nord.

LeThalyspasseàlavitessesupérieure

Gabriel Gré[email protected] à Pékin

Aprèslesmédicaments,leslunetteset les lentilles de contact. La Com-mission nationale pour le dévelop-pement et la réforme, principaleinstance planificatrice centrale enChine, a annoncé en fin de semainedernièreavoir imposédesamendescumulées de plus de 19 millions deyuans (plus de 2 millions d’euros) àplusieurs acteurs de ce marché.

Sept groupes étaient concernéspar cette enquête : côté lunettes,Essilor, Nikon, Zeiss, et Hoya, etpour les lentilles, Johnson & John-son, Bausch & Lomb, et Weicon.Selon certaines sources, Weicon etHoya seraient les seuls à avoiréchappé aux sanctions. Toutesétaientaccuséesdes’êtreentenduessur leurs prix de vente.

Comme le remarquait le journal« FirstEconomicWeekly »ilyadéjàquelques semaines, plusieursgrands noms de la lunette ontd’ailleursannoncé,récemment,des

baissesdeleurstarifs.Commepourfaire amende honorable avant desubir les foudres de Pékin.

Toute l’industrie de la santé sem-ble être dans le viseur des autoritéschinoises. Ce qui avait commencécomme une enquête contre le labo-ratoirebritanniqueGSKs’avèreêtreune démarche beaucoup plus glo-bale à l’encontre de tout un écosys-tème. La ville de Hangzhou, nonloin de Shanghai, est l’épicentre dece combat. Le laboratoire suisse

Roche a confirmé, il y a une dizainedejours,avoirreçulavisitedesauto-rités de lutte contre la corruptiondans ses bureaux de Hangzhou.

Bataille populaireSelon le « 21st Century BusinessHerald », le bureau de la santé de laville aurait en réalité ordonné unevaste investigation, ciblant notam-ment le laboratoire britanniqueAstraZeneca, l’américain Eli Lilly etle danois Novo Nordisk. La plupart

de ces sociétés sont restées évasivessurlaréalitédesinvestigationsàleursujet,maistoutesaffirmentcoopérerpleinementaveclesautoritéschinoi-ses.Quelquessociétéschinoisessontconcernées par cette campagne. Lepatrond’ungroupepharmaceutiquede la ville de Harbin s’est très proba-blementsuicidé,ensautantdepuislafenêtredesachambred’hôpital.Uneenquête pour corruption venaitd’être lancée à son encontre.

L’objectif des autorités est dou-ble. D’une part, il s’agit de faire bais-ser les prix dans un secteur où lesmarges ont longtemps été généreu-ses. La démarche rappelle celle quifut appliquée à l’encontre des ven-deurs de lait infantile qui ont dûpayer de lourdes amendes pourentente sur les prix.

D’autrepart,ils’agitprobablementdes’attaqueràlacorruptionquigan-grène tout le secteur de la santé enChine. Le salaire de base d’un méde-cin étant dérisoire, il est monnaiecourante, pour les praticiens, de serémunérer par des pots-de-vin. Celapeutconcernerleclientfinalcommeles entreprises pharmaceutiques.

Ens’attaquantmajoritairementàces dernières, et de préférence auxgrandsgroupesétrangers,Pékinestcertain de livrer une bataille popu-laire dans le pays. Mais c’est surtoutà une mise à niveau de son infras-tructure de santé publique que laChine devrait s’atteler. n

OPTIQUE

Les fabricants delunettes et de lentillescondamnés pourentente sur les prix.

Lacampagneanticorruptionchinoises’étenddanslasanté

LeschariotsCaddieànouveaurenflouésparbpifrance

Christian Lienhardt—Correspondant à Strasbourg

Les cessions successives d’usinesopérées au sein du sous-traitantautomobile français Altia (« LesEchos » du 30 avril 2014) n’aurontpas suffi – et de loin – à restaurer latrésorerie. Pour parer au plus presséet, surtout, éviter un nouveau dépôtde bilan à Caddie, le fabricant alsa-cien de chariots de supermarchéacquis par Altia en 2012, bpifrancevient de donner son accord pour un« accompagnement financier ren-forcé ». La banque publique injecte-

rait 5 millions d’euros dans Altiaselon « Le Monde ». Un chiffre nondémenti vendredi par le porte-pa-role de bpifrance. L’annonce précisesera faite cette semaine par la nou-velledirectionopérationnelled’Altia.

Production ralentieet chaotiqueEncontrepartiedesonengagement,labanqueaeneffetexigéunchange-ment de gouvernance au sein de cegroupe de 3.000 salariés, même si les fondateurs et dirigeants actuels,Patrice Durand, Nicole Cohen et Patrick Adolf, restent au capital et que la participation de bpifrance demeure de 20 %. L’apport d’argentfrais se fera au travers d’obligationsconvertibles en actions et ira, pour l’essentiel, à Caddie.

En perte l’an dernier, l’industrielalsacien se trouve depuis plusieursmois dans une situation périlleuse,avec, d’une part, une montée encharge sensible de son carnet de

commandes, grâce au nouveauclient Carrefour, et, de l’autre, unmanque cruel de trésorerie.

A deux reprises ces dernièressemaines, les 420 salariés de l’usinede Drusenheim se sont d’ailleursmis en grève pour tirer la sonnetted’alarme,maisaussipourfairemon-ter la pression à la veille de la négo-ciationd’unaccorddecompétitivité.« Plusieurs prestataires ne nous four-nissentplus,laproductionestralentieet chaotique », explique un syndica-liste. Son collègue de la CGT PascalAcker espère que les 2 ou 3 millionsd’euros attendus permettront derenflouer la société pour quelquessemaines.« Nosbesoins,dit-il,dépas-sent en réalité les 20 millions d’euros,dont 10 millions pour reconstituer lesstocksetaumoins10pourlesinvestis-sements industriels nécessaires etpromis en 2012, mais jamais réali-sés. » Ni les actuels dirigeants ni bpi-france n’évoquent pour l’instantd’autre projet de recapitalisation. n

BIENSD’ÉQUIPEMENT

L’Etat va apporter5 millions d’eurosà Altia et à sa filialeCaddie.

Toute l’industrie de la santé semble être dans le viseur des autoritéschinoises. Photo Featurechina/ROPI-RÉA

Totaljettel’épongesurungrosprojetdanslessablesbitumineux

Les sables bitumineux du Canadane sont décidément pas un longfleuve tranquille. Après avoir jetél’éponge, l’an dernier, sur un grosprojet d’usine de conversion enAlberta (baptisé « Voyageur »),Total a annoncé en fin de semainedernière que les travaux d’ingénie-rie menés sur la mine de Joslyn,dans la même province, avaient étésuspendus sine die. Le directeurgénéral de la filiale canadienned’exploration-production dugroupe, André Goffart, a expliqué

ne pas avoir réussi à réduire suffi-samment les coûts de ce projet,dont Total détient 38,25 %, pourprendreunedécisionfinaled’inves-tissement. Cette suspension entraî-nera 150 suppressions de postesdans le pays.

Exploitation complexeet coûteuseMené avec le canadien Suncor(36,75 %), l’américain OccidentalPetroleum (15 %) et le japonaisInpex (10 %), le projet Joslyn repré-sentait un investissement global de11 milliards de dollars canadiens(7,4 milliards d’euros). La minedevait entrer en exploitation en2 0 1 7 e t p r o d u i r e j u s q u ’ à160.000 barils par jour. Le groupepétrolier français a toutefois indi-

qué qu’il continuerait à travailler àune réduction des coûts. Alors quel’abandon du projet Voyageurl’avait conduit à enregistrer uneperte comptable de 1,6 milliard dedollars, il n’a, cette fois, pas indiquéle montant des investissementsdéjà engagés à Joslyn.

Controversée en raison de sonimpact potentiel sur l’environne-ment, l’exploitation des sables bitu-mineux, lourds et visqueux, estcomplexe et coûteuse : le coût de

productiondubarilfigureparmilesplus élevés au monde. Total n’en apas pour autant abandonné tousses projets dans le pays, où les res-sources sont considérables. Il aannoncéenoctobre2013ladécisionfinale d’investissement dans lamine de Fort Hills, voisine deJoslyn. Un projet à 13 milliards dedollars, dont Total détient 39,2 %, etqui doit produire 180.000 barils parjour pendant plusieurs décennies.

Total exploite aussi avec Conoco-Philips (à 50-50) le projet Surmont,entré en production en 2007. Lan-cée en 2010, la deuxième phase doitdémarrer en 2015 pour permettre àl a p r o d u c t i o n d e m o n t e r à130.000 barils par jour. Le groupefrançaisaproduitl’andernier13.000barils par jour au Canada. — A. F.

ÉNERGIE

Le groupe a suspendules travaux sur la minede Joslyn, au Canada.

Les 420 salariés de l’usine deDrusenheim se sont mis engrève à deux reprises. Photo AFP

7,4MILLIARDS D’EUROSLe montant du budgetdu projet Joslyn au Canada.

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TF1 se lance dansle TV-commerceTF1 offre désormais la possibilitéd’acheter directement desproduits vendus dans sonémission « Téléshopping »,depuis la télécommande dela télévision, un cas unique enFrance. Seuls les téléspectateursmunis d’une télévisionconnectée et recevant la TNTpar leur antenne râteaudisposent de ce nouveau service.D

Rpixels

Steve Ballmerrachèteraitles LA ClippersSteve Ballmer, l’ancien directeurgénéral du groupe Microsoft,aurait formulé une offre derachat de 1,8 milliard de dollars(1,3 milliard d’euros) pour l’équipede NBA des Los Angeles Clippers,selon « Forbes ». Donald Sterlingavait acquis en 1981 les Clippers,alors basés à San Diego, pour12 millions de dollars.D

R

80MILLIONS D’EUROSLa chaîne qatarie BeIN Sportss’est offert les droits TV 2018-2024 de la Ligue 1 de footballà l’international pour 80 mil-lions d’euros annuels. Lahausse est spectaculaire, carBeIN n’a payé que 32,5 millionspar an pour s’acquitter desmêmes droits jusqu’en 2018.

Hot,lelaboratoireisraéliendelaméthodeDrahi

Solveig [email protected]— à Jaffa (Israël)

Le vent souffle fort sur le petit portde Jaffa. C’est dans cette lumière denouveau monde que les immi-grants juifs de 1948 abordaient avecleur famille pour émigrer en Israël.Aujourd’hui, ils seraient accueillispar un écran géant diffusant i24, le« CNN israélien », créé il y a un anpar Patrick Drahi. L’homme d’affai-res,enpasse d’avalerSFR en Francepour le marier avec le câblo-opéra-teur Numericable, qu’il a bâti enune dizaine d’années, a choisi celieu symbolique pour installer leslocaux de sa chaîne de télévision etune partie des équipes de son opé-rateur télécoms Hot , mais aussi unmiroir du marché français.

C’est en 2009 que le polytechni-cien a commencé à acquérir desparts dans Hot, à l’occasion de lafusiondestroiscâblo-opérateursdupays. Quatre ans plus tard, l’aventu-rier est seul maître à bord. Drahiapplique sa méthode, qui doit beau-coup aux fonds d’investissement –acquisitionparendettement,retraitde la cote, restructuration –, maisavec la vision de long terme d’uninvestisseur familial. Son émissairePatrice Giami, un entrepreneur dequarante-cinq ans, prend la direc-tion des affaires. « Nous avons suivitroisrègles :simplification,externali-sation des fonctions intenses en res-sources humaines et augmentationdes investissements », explique celuiqui gère à présent le holding dePatrick Drahi, Altice, en Israël, enBelgique, au Portugal et en Républi-que dominicaine.

Pour économiser, l’offre a étéréduite à quatre formules « tripleplay », quatre formules de télévi-sion payante et quelques options.Au total, 3.000 emplois sont exter-

nalisés (avec la mise en place decontrats entre Hot et les sous-trai-tants pour sécuriser l’emploi surdeux ou trois ans), 400 supprimés,et Hot conserve plus de 2.000 sala-riés et crée 400 emplois directspour déployer la fibre et améliorerle réseau. Les sommes ainsi déga-

gées sont réinvesties dans le réseau.« Le débit a été multiplié par 10 enIsraël grâce aux investissements deHot en trois ans », confie PatrickDrahi. La marge d’exploitation, quiétait proche de 25 %, frise désor-mais les 50 %, comme pour Nume-ricable. Il y a donc de l’espoir pourSFR, qui ne fait que 18 %.

Deux opérateurs en failliteEn parallèle, Patrick Drahi bûchesur son grand projet : la conver-gence. Pour lui, le câble n’est que ledébut, l’avenir étant dans une plate-forme unique de services fixes etmobiles pour les particuliers et lesentreprises. Il obtient la créationd’un quatrième opérateur mobile.« Je rachète Mirs à Motorola pouravoir ma licence. Résultat, le gouver-

nement crée deux licences, plus qua-tre opérateurs mobiles virtuels ! »constate Patrice Giami, un brindépité.

Hot Mobile et Golan Telecom selancent le même jour, en mai 2012.Cinq mois après le coup frappé parFree Mobile en France avec son for-fait à 20 euros, Michael Golan, ex-directeur général de Free, en com-mercialiselacopieconforme.Drahirépliqueunedemi-heureaprèsavecune offre de 2 euros moins chère,mettant les appels internationauxenoption.Lescarnassiersrecrutentà tour de bras les abonnés. En 2013,Golan lance des forfaits sans enga-gement...gratuitspendantsixmois.« Il a fracassé le revenu par abonnémobile, qui est passé en deux ans de115 à 30 shekels [de 24 à 6 euros,

NDLR] », critique Patrice Giami.Les propriétaires de deux opéra-teurs mobiles font faillite.

Mais Patrick Drahi, lui, s’est orga-nisé pour durer. Après avoirdéployéunréseaucouvrant65 %dela population, il vient de signer unaccord de mutualisation des fré-quences et de l’infrastructure avecOrange (une licence de marquesans capitaux de l’opérateur fran-çais). Golan a fait la même choseavec Cellcom. La 4G va bientôt arri-ver, et seuls ceux qui ont les moyensd’investir survivront. Le bruit courtque Golan Telecom, qui n’a pas deréseau fixe, est à vendre. Cette tem-pête concurrentielle ne dureradonc pas, parient les opérateurs.Hot se prépare à prendre la lumièrequand le vent retombera. n

l Patrick Drahi, futur propriétaire de SFR, a créé en Israël un opérateur intégré câble et mobile.l La guerre des prix fait rage dans le pays avec Golan Telecom, un émule de Free Mobile en France.

TÉLÉCOMS

« Connected », la série de télé-réa-lité sur TF1, c’est Hot. Le petit diffu-seur de télévision payante, quidétient 60 % du marché israélienface à l’opérateur satellitaire Yess,est devenu exportateur de conte-nus. Le câblo-opérateur ne se con-tente pas de diffuser 190 chaînes, ilachète les droits et assemble55 chaînes – soit une dépense de120 millions de shekels par an

(25,3 millions d’euros). Enfin, pourse conformer à la réglementation, ilinvestit 150 millions de plus(31,7 millions d’euros) dans des pro-ductions originales, soit 8 % de sonchiffre d’affaires.

Une contrainte dont les diri-geants se félicitent aujourd’hui : lesséries comme « Asfur » et surtout« Zagouri », qui parlent de famillespauvres, de système D ou des séfa-radesdeBeer’sheva, fontvibrertoutle pays. Encouragé par leur succès,Ilan Mokady, le responsable descontenus chez Hot, a aussi lancé unnouveau concept de télé-réalité :monter une équipe de foot avec lesstars du petit écran ou de la chan-son, jeunes, vieux, petits ou gros, et

enfaireunfeuilleton« sansélimina-tion ni méchanceté ». « Goalstar » aensuite connu sa déclinaison mili-t a i r e , « T h e U n i t » . H o t e s taujourd’hui le troisième produc-teur TV d’Israël.

Tournées en anglaisComment rentabiliser des conte-nus originaux dans un pays qui necompte que 2,3 millions de foyers ?PourHot, ilestessentielderéussiràexporter ses programmes. Lesséries sont donc tournées enanglaisetsous-titréesenhébreu.Lepetit producteur mise égalementsur son agilité, explique IlanMokady : « La série “In Treatment”,que nous avons tournée en 2008 et

qui a été notre premier succès, nenous a coûté que 50.000 dollars parépisode. Aujourd’hui, nous restonsautour de 250.000 dollars, là où,dansd’autrespays,l’épisoderevientà3 ou 4 millions de dollars. »

Cette gestion serrée ne laisse pasd’intriguer. « Nos coûts sont faiblesparce qu’il y a très peu de prépara-

tion, sourit Patrice Giami, l’un desdirigeants du groupe. Les Israélienssont très forts pour improviser... »

Cetalents’acquiertàl’armée,uneécole de la débrouille que les jeunesgens fréquentent pendant deux àtrois ans, poursuit-il. La créativité ale don de se nicher là où on nel’attend pas. — S. G.

CommentlepetitopérateurlocalestdevenuexportateurdesériestéléviséesHot est contraint d’investir8 % de son chiffre d’affairesdans des productionsoriginales. Avec peud’argent, l’opérateur estparvenu à fabriquer dessuccès.

« Le débit a étémultiplié par 10

en Israël grâce auxinvestissements de

Hot en trois ans. »PATRICK DRAHI

Fondateur d’Altice, principalactionnaire de Numericable

Dans un centre de services Hot Mobile à Tel-Aviv. A partir de cet opérateur télécoms israélien, Patrick Drahi s’est bâti une machinede conquête patiemment orientée vers un maximum de convergence. Photo Reuven Schneider/Haaretz

« Asfur », série diffusée sur Hot3, a fait vibrer tout le pays avecla vie de familles séfarades adeptes de la débrouille. Photo DR

Nathalie HamouCorrespondante à Tel-Aviv

La liste des grands noms destélécoms et du Net possédantdes laboratoires d’innovationen Israël ne cesse de s’allonger.Après le groupe d’électroniquesud-coréen Samsung, ainsi quele fournisseur américain desemi-conducteurs Broadcom,qui ont annoncé l’ouverture denouveaux centres de R&D, c’estau tour d’Alcatel-Lucent, l’unedes rares entreprises d’originefrançaise à faire ce pari. L’équi-pementier télécoms s’apprête àouvrir une antenne israéliennede ses prestigieux Bell Labs àKfar Saba (près de Tel-Aviv),dans les locaux de CloudBand,sa start-up interne spécialiséedans la virtualisation desréseaux, inaugurée à l’automnedernier.

L’endroit où il faut être« Israëlest l’endroitoùil fautêtrepourinnover »,acommentésondirecteur général, Michel Com-bes, le 21 mai, lors du Salon destechnologies MIXiii. Car si lenouveau « Bell Labs » est le 9e

centre de recherche du genreouvert par Alcatel -Lucent, c’estle premier créé dans le cadre duplan de relance de ces centresd’innovation qui comptent septprixNobelàleuractif.Faitsigni-ficatif, le centre israélien serapiloté par le chercheur du Tech-nion (le célèbre institut techno-logique de Haïfa) Danny Raz,une pointure mondiale ducloud, passé par les rangs duBellLabshistoriqueduNewJer-sey.

Le groupe compte faire jouerles synergies avec CloudBand,la structure dirigée par DorSkuler, qui a requis un investis-sement de 40 millions d’euroset s’emploie à mettre en œuvreles technologies de virtualisa-tion des fonctions réseaux.Alcatel-Lucent possède unsecond centre cloud, NuageNetworks,situéenCalifornie,etspécialisé dans les solutionsSDN (« soft ware def inednetworking »). Rappelons quela start-up interne israélienne,qui dessert des clients interna-tionaux tels que DeutscheTelekom, Red Hat ou Telefo-nica, a servi de pilote à l’ensem-ble du projet.

Au total, Alcatel-Lucentemploie plusieurs centaines desalariés en Israël, notammentdans ses centres de R&D deKfarSabaetdeHaïfa.Legroupemise à fond sur sa filiale poureffectuer des percées capablesde répondre aux défis du cloudet des réseaux. Et pour l’aider àse repositionner autour destrois axes stratégiques – IP,accès haut débit et cloud – défi-nis au niveau mondial au tra-vers de son plan Shift. n

Alcatel-Lucentcultivesa fibreisraélienne

TÉLÉCOMS

Le groupe ouvreune antennede ses Bell Labsprès de Tel-Aviv.

28 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

HIGH-TECH&MEDIAS

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 HIGH-TECH & MEDIAS // 29

L’ex-PagesJaunes achève son passageà la vie normale en sortant du LBO

Anne [email protected]

D’ici quelques jours, Solocal (ex-Pa-gesJaunes) sera officiellementredevenu une entreprise commeles autres. Au prix d’une augmenta-tion de capital particulièrementcomplexesousprocéduredesauve-garde, l’ancienannuairedesPTT vadéfinitivement sortir de sonschéma de LBO et se délester d’unepartie de la dette qui le plombedepuis son acquisition par KKR etGoldman Sachs à France Télécomen 2006. A l’issue de la période desouscription de 440 millions

d’euros, qui s’achevait mercredidernier et dont les résultats serontconnus cette semaine, le groupe varembourser une partie sa dette,ramenée de 1,6 milliard d’euros à1,2 milliard. Environ 40 millionsd’euros doivent aussi être déblo-qués pour investir dans son viragenumérique. L’ex-PagesJaunes, quivise un retour à la croissance en2015 avec 75 % de son chiffre d’affai-res dans le numérique, se retrou-vera ainsi avec un levier de dettemaximum de 3,3 fois sa margebrute opérationnelle prévue cetteannée.

Sauvegarde accéléréeCe sera la dernière pierre à l’édificede son plan de transformation. Legroupe de services de communica-tion locale avait franchi une pre-mière étape clef début 2013. Al’occasiond’unerenégociationdiffi-cile avec ses créanciers, ces der-

niers, emmenés par Cerberus, ontpris les commandes du groupe,convertissant la dette en capital ausein du holding. PagesJaunes sevoyait ainsi allégé d’une premièrecontrainte, le poids du rembourse-mentsursonbiland’unepartiedeladette d’acquisition par les fonds(selon Thomson, avant renégocia-tion en 2011, le groupe portait unedette d’acquisition de 3,8 milliardsd’euros et une dette opérationnellede1,95milliard).Restaitàréduireetà repousser les échéances de la

dette de Solocal, la société opéra-tionnelle proprement dite. Le défiétait de taille.

Les prêteurs, sollicités pour latroisième fois de l’histoire dugroupe, n’étaient d’accord pourallonger les échéances de 2015 à2018 qu’à condition que les action-naires soutiennent l’augmentationdecapitalquidevaitserviràlesrem-bourserpourpartie,etinversement.Etcealorsqueletitrevariait touslesjours.Solocal,conseilléparMorganStanley, a donc lié les deux. Poursceller l’accord, il a obtenu l’octroi,pour une période assez inédite desix mois, d’une garantie de l’essen-tiel de l’augmentation de capital parcinq investisseurs. Outil coercitiftrèsefficaceenvers lescréanciers, lasociété s’est aussi placée en sauve-garde accélérée. Ne lui reste qu’àpousser les feux vers le numérique.Vendredi le titre terminait enhausse de 7,5 %, à 0,86 euro. n

INTERNET

Solocal a menéune augmentationde capital pourrembourser sa dette.

1,2MILLIARD D’EUROSLe solde maximum de detteque Solocal vise, une foisbouclée l’augmentation decapital de 440 millions d’euros.

servent, estime Stéphane Boh-bot, PDG d’Innov8. C’est pour-quoi nos magasins sont avanttout tournés vers la démonstra-tion et l’expérience client. » ChezLick,lesvendeurs(unecentainepour les 17 magasins) ont unrôle de conseil, mais aussid’expert ou de coach si néces-saire, voire de dépanneur – der-rière un comptoir, un techni-cien propose la réparation desmartphones et d’appareilssous les yeux du client.

De 15 à 600 eurosA terme, les magasins Lickdevraient proposer « entre 300et 400 références », allant decoques pour téléphone ou depetits jeux vendus moins de15 euros à des smarphones coû-tant plus de 600 euros, propo-sés sans abonnement. « Nousprévoyons un renouvellementpermanent de nos offres, avec laplupart des grandes marquesmais aussi des nouveautés et desproduits exclusifs », indiqueJérôme Bohbot.

Selon l’institut GfK, les objetsconnectés ont généré un chiffred’affaires modeste l’an dernieren France (64 millions d’euros),mais celui-ci pourrait atteindre400 millions d’euros en 2015.Les distributeurs classiques semettent également sur ce mar-ché, notamment la FNAC, quipropose depuis la fin 2013 desespaces spécifiques dans sesmagasins. « Nous avons choisidemettreenavantcesobjetsetdeles rassembler à proximité durayontéléphonie, car ilssont trèsliés à l’expérience du smart-phone », indique Elodie Per-thuisot, directrice produits dela FNAC. Cet été, l’enseigneouvrira à Paris sa premièreboutique réservée aux smart-phones et aux objets connectés,juste au-dessus de son magasindes Champs-Elysées.

Benoît [email protected]

Nouveaux objets, nouveauxusageset,désormais,nouveauxmagasins. Les objets connectéssont à la mode et ils investissentpeu à peu tous les rayons : laforme, avec des bracelets et desboîtiersmesurantl’activitéphy-sique ; la maison, avec des ther-mostats ou des caméras de sur-veillance ; mais aussi le jeuvidéo ou le sport, et bientôtl’habillement ou l’automobile.Une nouvelle enseigne, Lick, seproposederassemblercesréfé-rences très disparates dans desmagasins spécialisés.

Huit boutiques ont ouvertdiscrètement depuis le mois demars, dans des centres com-merciaux de région parisienneainsi qu’à Grenoble et Bor-deaux. Le lancement officiel dela marque aura lieu ce jeudi,avec l’inauguration de son plusgrand magasin (200 mètrescarrés) à la Défense, juste enface de l’Apple Store. D’ici àl’automne, Lick devrait comp-ter 17 points de vente, issus durachat d’une partie du réseauThe Phone House en janvierdernier par Innov8. Le groupedirigé par Stéphane Bohbot,fondateur de Modelabs (télé-phones sur mesure pour desmarques), avait déjà racheté àBouygues Telecom, fin 2012, legrossiste spécialisé Extenso.

« Les objets connectés susci-tent un fort intérêt des consom-mateurs,maisceux-ciontencorebesoin qu’on leur explique com-mentils fonctionnentetàquoi ils

ÉLECTRONIQUE

Lick ouvrira d’icià l’automne17 magasins spécia-lisés en France.

Uneenseignepourlesobjetsconnectés

Lick se propose de rassembler des références très dispara-tes dans des magasins spécialisés. Photo « Les Echos »

Droit à l’oubli numérique : Googlea reçu 12.000 demandes en 24 heuresINTERNET — Depuis jeudi soir, les Européens ont la possibilitéde demander à être « oubliés » par les services de recherche deGoogle. En réponse à une décision de la Cour européenne de jus-tice, le géant californien a mis en ligne un formulaire permet-tant de demander la suppression de résultats de recherche,accessible uniquement aux internautes européens. Samedi, unporte-parole de Google a indiqué à l’AFP que le service avaitreçu 12.000 demandes de suppression au cours de la premièrejournée.

en bref

Un des fondateurs de The Pirate Bayarrêté et incarcéré en SuèdeINTERNET. — Peter Sunde, cofondateur du site de partage defichiers The Pirate Bay, a été arrêté samedi dans le sud de laSuède après deux années de cavale, a annoncé hier la police sué-doise. Peter Sunde, trente-cinq ans, avait été condamné en 2010avec trois autres fondateurs du site à des peines de prison allantde quatre à dix mois et à une amende de 46 millions de couron-nes (5,36 millions d’euros) pour pour violation de copyright.Recherché par Interpol depuis près de deux ans, Peter Sundedoit purger une peine de huit mois de prison en Suède.

PolémiquesurlaretransmissiontéléviséedescérémoniesduD-Day

Benoît [email protected]

Le 6 juin prochain, des millions detéléspectateurs risquent-ils d’êtreprivés des commémorations dudébarquement de Normandie ? Laquestion a été ce week-end au cœurd’une polémique opposant, d’uncôté, TF1, France Télévisions etl’Elysée et, de l’autre, plusieursgrandes agences de presse interna-tionales, emmenées par l’AgenceFrance-Presse.

A l’origine, il y a la décision de laprésidencedelaRépubliquedecon-fierenexclusivitéàTF1etàFrance2la réalisation et la retransmissiond’imagesdescérémonies.Cechoixaprovoqué la colère de quatre agen-ces internationales (AFP, Reuters,AP et Enex), qui avaient elles aussisollicité l’Elysée pour couvrir l’évé-nement. Dans une dépêche publiéevendredi après-midi, Philippe Mas-sonnet, directeur de l’informationde l’AFP, est monté au créneau,dénonçant la « commercialisationde cet événement historique. » L’AFPse plaignait en particulier des som-mes demandées aux agences– « près de 200.000 euros au totalpour les droits de retransmission endirect, y compris sur Internet ».Jugeant cette demande « contraireaux usages » et le tarif « exorbitant »,l’AFP et ses consœurs réclamaient

unaccèslibrededroitspourfournirles images à leurs clients.

La réponse de l’Elysée et des deuxchaînes mises en cause ne s’est pasfait attendre. Vendredi en fin dejournée, tous trois ont affirmé queles chaînes du monde entier pour-raient accéder aux images sansfrais.« Nousoffrironslesignalgratui-tementàtoutes leschaînesétrangèresqui en feront la demande », confirmeaux « Echos » Antoine Guélaud,directeur de la rédaction de TF1.

Une lourde factureEn revanche, la retransmission nesera pas gratuite pour les agencesde presse. En additionnant desdroits d’accès télévision et Internetsurl’ensembledelajournée,soitdixheures de direct, la facture devraits’élever à plus de 40.000 euros paragence. Quant aux télévisions fran-

çaises, et notamment aux chaînesd’information en continu BFM TVet iTélé, elles devront débourserchacune environ 80.000 euros.« Les sommes demandées peuventsemblerimpressionnantes,maiscelacorrespond à l’usage pour les grandsévénements internationaux commele G20, justifie Yannick Letran-chant, directeur chargé de la coor-dination des rédactions à FranceTélévisions. Et ni TF1 ni France 2 necouvriront leurs frais. »

Au-delà de la seule commémora-tion du D-Day, la polémique traduitle mécontentement de certainesrédactions face à la pratique des« pools »,quiconsisteàconfieràuneseule chaîne – en l’occurrenceFrance 2 ou TF1 – la réalisationd’images lors de déplacements et dediscours du président de la Républi-que. n

TÉLÉVISION

TF1 et France 2 ont étéchoisies par l’Elyséepour filmer l’événe-ment, au grand damdes agences de presse.

Fabienne [email protected]

Le combat de Paris Première, quidemande à passer de la télévisionnumérique terrestre (TNT) payanteà la TNT gratuite, est un parcourssemé d’embûches. Et chez les con-currents, touslescoupssontpermispour dissuader le Conseil supérieurdel’audiovisuel(CSA)dedonnersonfeu vert à ce transfert. NRJ, notam-ment, se montre particulièrementvirulent, redoutant une future con-currente pour sa chaîne NRJ12.

Reçus récemment par le CSA, lesdirigeants du groupe n’y sont pasallés de main morte, s’insurgeantcontre la fuite hors de France de laquasi-intégralité des résultats deM6, propriétaire de Paris Première.Legroupeesteneffetdétenumajori-tairement par un actionnaire alle-mand, Bertelsmann, via sa filialeluxembourgeoise RTL Group. Etd’après une étude du cabinet RicolLasteyrie, commandée par NRJ,seulement 14,2 % du capital de M6est contrôlé par des intérêts fran-çais. Le solde remonte vers les

actionnaires allemands, luxem-bourgeois, mais aussi américains,australiens…

Au total, selon NRJ, 1,1 milliardd’euros se sont envolés hors deFrance depuis 2007. Et ce n’est pastout. D’après Ricol Lasteyrie, M6 amis en place un montage financiercomplexe qui permet à l’immobi-lière Bayard d’Antin, la filiale quireçoitunebonnepartiedesdividen-des de M6, de se déclarer en pertestous les ans, ce qui lui évite de payerdesimpôtsenFrance…Toutcelaestparfaitement légal. Mais pour NRJ,il n’est pas normal qu’un groupe

comme M6, qui jouit de fréquencesaudiovisuelles gratuites (une pourM6, une pour Paris Première…)appartenant à l’Etat, renvoie lamajeure partie des bénéfices qui endécoulent hors de l’Hexagone.

« Pitoyable », selon M6Du côté de M6, Jérôme Lefébure,directeur financier, qualifie ce dis-cours de « pitoyable en termes deconnaissances économiques debase ». « M6 est détenu par RTLGroup à 48,6 %, et le solde du capital(51,4 %) est flottant, donc il changerégulièrement de mains », affirme-

t-il. « En 2012, la majorité des 51,4 %était française. En 2013, l’actionna-riat anglo-saxon représente un peuplus que les franco-français, concè-de-t-il. On bascule de l’un à l’autrecomme toute société cotée qui attiredes investisseurs du monde entier »,ajouteJérômeLefébure,dénonçant« u n d i s c o u r s c o n n o t é p a rl’ambiance politique actuelle ».

« Tous les ans, M6 invest i t100 millions d’euros dans l’audiovi-suel entre ses obligations de finance-ment dans la production de pro-grammes et les taxes sectorielles,reprend Jérôme Lefébure. A partirdumomentoùonrespectelaloi, iln’ya aucune raison de faire de polémi-que. » « NRJ ferait mieux de fairefructifier les fréquences qu’on lui adonnées », assène-t-il, en faisantallusion à la chaîne NRJ Paris qui,faute de rentabilité, va être fermée.

Ce n’est pas la première fois queNRJ peste contre « les Allemands deM6 ». Son patron, Jean-Paul Baude-croux, avait même taxé l’attitude deBertelsmannenFranced’« impéria-lisme audiovisuel » en 2011, alorsqueM6 disaitvouloirlancerdenou-velles chaînes gratuites. Le fait estque NRJ peine à se développer enAllemagne, où il affronte les autori-tés de régulation locales, plus favo-rables aux groupes allemands…ResteàsavoirsileCSA,quidoittran-cherlecasdeParisPremièrecetété,sera sensible au discours de NRJ. n

TÉLÉVISION

Le groupe, virulent,redoute que NRJ12soit fragilisée par unenouvelle concurrente.

NRJfarouchementopposéàlagratuitédeParisPremière

« Ça balance à Paris », présenté par Eric Naulleau, est l’un des pro-grammes phares de Paris Première. Photo Aurélien Faidy / Paris Première

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Davantagede flagrants délitsdans les transportsÎLE-DE-FRANCE — Les interpella-tions de voleurs à la tire en flagrantdélit dans les transports encommun d’Ile-de-France ontbondi de 30 % en 2013 par rapportà l’année précédente. 4.267 voleursà la tire ont été arrêtés et 1.323 aucours des quatre premiers mois de2014, selon la lettre d’informationde la préfecture PPrama. A

lain

Joca

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FPendirect

Homaircréeunleadereuropéende l’hôtelleriedepleinairavecEurocamp

PACA

Paul Molga— Correspondant à Marseille

En levant 15 millions d’euros l’anpassé, le leaderfrançaisdel’hôtelle-rie de plein air, Homair Vacances,avait promis de donner un coupd’accélérateur à sa croissance. C’estdésormais chose faite avec l’acqui-sition ce week-end de son rivalEurocamp, un acteur historique dusecteur dont la marque imprime lequotidien des Britanniques depuisquarante ans. L’opération, dont lemontant n’a pas été dévoilé, estfinancée en prêts et fonds propressans recours à l’actionnaire majori-taire Montefiore Investment, ni à labBourse (1 % est coté).

Basé à Aix-en-Provence, le nou-vel ensemble pèsera 180 millionsd’euros,plusdudoubledelasurfaceactuelle de Homair Vacances, etdevient le leader européen du sec-teur. « Avec cette acquisition, nousoffrons une gamme unique deséjourspouruneclientèle internatio-nale dans les meilleurs campings deFrance,d’Italie,d’EspagneetdeCroa-tie », explique Alain Calmé, prési-dent du directoire. Homair Vacan-ces et Eurocamp – qui garderontleurmarqueetleuruniversdecom-munication – possèdent chacun8.500 unités de location de séjouren plein air dans un total d’environ300 destinations, souvent complé-mentaires, essentiellement descamping 4 et 5 étoiles proches de lamer, dotés d’équipements de loisirset de services. Comme les cam-peurs, les deux acteurs louent leursemplacements à des gestionnairesle plus souvent indépendants.

Des acquisitions régulièresEn se positionnant sur des presta-tions haut de gamme appréciéesdes nouveaux consommateursd’hôtellerie de plein air français(59 % de sa clientèle) et étrangers, legroupe aixois s’assure depuis sacréation en 1989 d’une croissance

organique annuelle moyenne deplus de 10 %. Sur les dix dernièresannées, le groupe a réalisé 120 mil-lions d’euros de croissance externe.Il détient 21 campings (dont le der-nier, acquis récemment, offre200 places idylliques sur la plage deMarseillan) et, depuis 2011, s’estenrichi de la division hôtellerie deplein air du groupe TUI Travel,Al Fresco. Son chiffre d’affaires aplus que doublé depuis 2008, pas-sant de 32,2 à 71 millions d’euros, etsonrésultatnetatriplé(3,9millionsd’euros en 2012).

« Nous surfons sur le succès d’uneoffre de séjour alternative qui marieconvivialité, nature et confort à destarifs moindres que les résidences detourisme », explique Alain Calmé. Ilfaut compter une moyenne de1.000 euros pour la location d’unesemaine en mobil-home. L’offreséduit pas loin de 100.000 familles

enFranceetunpeuplusenGrande-Bretagne, en Irlande, aux Pays-Baset en Allemagne, où Eurocamp a saclientèle.

Pour capter de nouveaux locatai-res, les deux acteurs ont tout misésur Internet. Le site de l’aixois, quiréalise les deux tiers du chiffred’affaires, accueille 6 millions devisiteurs par an. Il est complété parun centre d’appels et un cataloguepapier pour offrir aux clients « ununivers de communication et deréservationsansrupturedecharge ».Un certain nombre de synergiesvont être mises en œuvre au niveauinformatique, des achats et des ser-vices. Le groupe emploie jusqu’à2.000 salariés en été pour gérerl’accueil. Le nouvel ensembledevraitégalementaméliorerletauxde remplissage de son parc, en opti-misantlesplagesdevacancesdesesclientèles en Europe. n

l Le spécialiste des vacances en mobil-home met la main sur le plus important acteur britannique du secteur.l Le nouvel ensemble pèsera 180 millions d’euros avec près de 200.000 clients.

Homair Vacances et Eurocamp possèdent chacun 8.500 unités de location de séjour en plein airdans des destinations souvent complémentaires. Photo Homair

Terrena va investir100 millions d’eurosPAYS DE LA LOIRE — La coopé-rative agricole Terrena aannoncé un plan d’investisse-ments de 100 millions d’eurossur 10 ans pour l’activité grandescultures. Le groupe a récolté,en 2013, 1,5 millions de tonnesde céréales et oléoprotéagineux.47 millions d’euros seront utili-sés pour créer de nouvellescapacités de stockage et de

réception avec pour objectif unminimum de 8.000 tonnes col-lectées par site. Les deux pre-miers projets d’agrandissement,pouvant accueillir chacun20.000 tonnes supplémentaires,sont situés à Beuxes (Vienne) etAbbaretz (Loire-Atlantique).53 millions serviront égalementà la rénovation des sites actuels.3,5 millions seront investis àSaint-Léger-de-Montbrillais(Vienne) pour augmenter lestockage de 9.000 tonnes.

LesiteFairbookingmonteenpuissancefaceauxgrandescentralesderéservation

Emmanuel Guimard— Correspondant à Nantes

L’assignation en justice de Bookingpar Arnaud Montebourg susciteunelueurd’espoirchezleshôteliersindépendants. Le ministre de l’Eco-nomie a décidé de s’en prendre àcertaines clauses tarifaires impo-sées aux hôteliers par cette centraleaméricaine de réservation en ligne.« Ladémarchealeméritedemontrerle fait que ces centrales vident de plusen plus les poches d’une professiondéjà exsangue », commente GillesCibert. Il y a tout juste un an, cethôtelier nantais, avec plusieursconfrères, lançait Fairbooking.fr,un portail de réservation en direct,et donc sans frais, auprès des hôte-

liers désireux de s’affranchir descentrales. Le principe consiste àinciter le client à réserver en direct.En échange, l’hôtelier le remercieen lui offrant au choix une réduc-tion de 5 % à 10 % sur le prix de lachambre, un petit déjeuner, un sur-classement ou un autre privilège.L’initiative a fait mouche. Fairboo-king revendique à ce jour 1.742 éta-blissementsadhérents,contre18audépart, soit 10 % du parc hôtelierfrançais. Plus de 60 établissementsétrangers, dans 20 pays, ont rejointle mouvement, principalement desmarocains, des britanniques et desespagnols.

Un projet de fédération de sitesnationaux est en projet. Selon sesinitiateurs, Fairbooking affirmedépasser en nombre d’hôtels lachaîne Accor (1 .459) et êtredevenu le deuxième réseau der-rière Logis (2.393 établissements).En mars, la trentaine d’hôtels deWelcome Provence a rejoint lemouvement.

David contre Goliath« Nous allons passer à la vitessesupérieure », poursuit Gilles Cibert,qui annonce un nouveau site Webpour juillet. Le site actuel, conçupour une poignée d’adhérents, est

techniquement dépassé. Fairboo-king prépare aussi de nouveauxsupports de communication, unecampagne de presse et des anima-tions sur les réseaux sociaux. Faceaux moyens colossaux des centra-les américaines, notamment enréférencement sur Internet, lecombat de Fairbooking est un peucelui de David contre Goliath. Lesite ne peut compter que sur lescotisations de ses adhérents, soit150 euros par an plus 10 euros parchambre. Mais l’inscription estgratuite pour les particuliers, aunombre de 11.000.

Selon Gilles Cibert, l’enjeu est de

sensibiliser davantage le public, dedonner un sens à la consomma-tion, un peu dans l’esprit desAmap, l’association pour le main-tien de l’agriculture paysanne.Citant une étude Deloitte, GillesCibert rappelle qu’entre 2008et 2012, le chiffre d’affaires du sec-teur a progressé de 3 % à 4 % tandisque les commissions des centralesprogressaient de 30 %. Des com-missions de 15 % à 30 % sur le tarifTTC des chambres dont le respon-sable estime qu’elles s’imposenta u x d é p e n s d e l a c r é a t i o nd’emplois et de la capacité d’inves-tissements des hôtels. n

PAYS DE LA LOIRE

L’association,qui promeutla réservationen direct, rassembledéjà 1.742 hôteliers.

Elle affirmeêtre numéro deuxderrière Logisde France.

taires de mobil-home sont pourbeaucoup d’anciens clients d’hôtelsclubs séduits par les équipementset services haut de gamme propo-sés aux familles : piscines, tennis,salles de gym, restaurants... « L’ins-tallation de mobil-homes permet àces sites de monter en gamme avecune offre premium tout en conser-vant la flexibilité nécessaire pours’ajuster précisément à la demandeen ajoutant ou en enlevant des unitésde location », explique un profes-sionnel.

Le secteur voit également appa-raître des offres de luxe comme àNoirmoutier, où Alain-DominiquePerrin, ancien président de Cartier,propose des suites « lodges » avecjacuzzi sur la terrasse, peignoir etchampagne en front de mer.

Le marché des mobil-homespourrait encore doubler à courtterme, selon Homair Vacances.Pour 20.000 à 50.000 euros pièce, ils’en vend aujourd’hui 50 par jour(20.000 par an), exploités en loca-tion ou comme résidence secon-daire pour les foyers aux moyenslimités. — P. M.

De la nature, des voisins sympas,du confort et des prix ajustés… Lesvacances de plein air en mobil-home ont le vent en poupe. Depuisdix ans, le nombre d’unités instal-lées a plus que triplé pour s’établirà 280.000 cette année, dont 20 % à30 % seulement appartiennent àdes particuliers. Le mobil-homeest devenu, comme la tente, unobjet phare du camping pour lesFrançais, analyse la Fédérationfrançaise des campeurs, carava-niers et camping-caristes. Près delamoitiédescampeurs(44 %,+1 %depuis 2011), profitent aujourd’huide ces hébergements qui partici-pent à l’élargissement des prati-ques de camping.

Mieux équipés, offrant une qua-lité de service et d’équipement plusélevée, les campings fournissentdésormais des séjours proches desclubs de vacances et profitent d’unenouvelle clientèle amenée par lacrise. En dix ans, le chiffre d’affairesdu secteur a doublé pour atteindre2,5 milliards d’euros. Avec presque1 million d’emplacements sur9.842terrains,laFranceoffrelapre-mière capacité d’hébergement deplein air en Europe (34 % des cam-pings européens) et le deuxièmeparcaumondeaprèslesEtats-Unis.42 % sont des 3 étoiles et plus.

Il s’en vend 50 par jourCe mode d’hébergement attire6 millions de personnes chaqueannée. « C’est un laboratoire prisésur le vivre ensemble qui participe àla mixité sociale », insiste la Fédéra-tion. Alors que les adeptes de latente sont généralement jeunes oude CSP à revenus moyens, les loca-

Le marché du mobil-homesurfe sur la montéeen gamme des campings.Le nombre d’emplacementsdédiés pourrait doubler.

Vacancesenmobil-home :lecampingcotéluxe

Les chiffres clefs

300DESTINATIONSLe nouvel ensembleest implanté dans 7 paysen Europe : France, Espagne,Italie, Croatie, Portugal,Autriche, Pays-Bas. 95 % deses emplacements se situenten campings 3 étoiles et plus.

7.415EUROSLe revenu par unité locativeest passé depuis 2005 de5.327 euros à 7.415, soit uneprogression annuelle de 5 %.

30 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

PME&REGIONS

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 PME & REGIONS // 31

innovateurs

Frank Niedercorn— Correspondant à Bordeaux

En pleine croissance pour les éner-géticiens, le marché du gaz naturelbénéficie aussi aux industriels.L’allemandKSB, fabricantd’équipe-ments pour l’industrie, va investir12 millions d’euros pour agrandirson usine de Dordogne spécialiséedans la fabrication de vannes et derobinets, notamment destinés aumarché de l’énergie. Si le groupe estprésent en France depuis 1986, avecle rachat de deux entreprises, c’estavec l’acquisition de la société fran-çaise Amri trois ans plus tard qu’ildevient leader mondial de la robi-netterie pour le marché de la cryo-génie. Une technique qui consiste àtransporterlegaz,sousformeliqué-

fié, à bord de bateaux. Avec 1.220employés et un chiffre d’affairesd’environ 300 millions, cette filiale,quiaconversélamarqueAmri,con-nue sur le secteur, est l’entité la plusimportantedecegroupefamilialde16.000 personnes, pesant 2,2 mil-liards d’euros de chiffre d’affaires.

L’activité autour du gaz liquéfiéne représente que 30 % du chiffred’affaires de KSB Amri, mais pro-

gressetrèsvitequandlesautressec-teurs comme le bâtiment oul’industrie stagnent ou ne progres-sent que faiblement.

Un modèle qui résisteà de très fortes pressionsLa filiale française a décroché untrès gros contrat de 10 millionsd’euros avec Total qui construit enAustralie un complexe pour pro-

duire et liquéfier du gaz. Un autre aété signé avec Shell pour un mon-tant de 2 millions d’euros destiné àl’équipement d’un grand navireméthanier baptisé Prelude.

KSB Amri a vendu des dizainesde vannes de types différents dontTriodis, le dernier né de la gammedéveloppé à Gradignan, à côté deBordeaux,lecentrederecherchede50 personnes. Ce modèle, capablederésisteràdetrèsfortespressions,serafabriquédanslefuturatelierde4.400 mètres carrés qui seraconstruit à côté de l’usine histori-que de la Roche Jallais. L’investisse-ment industriel qui devrait permet-tre de créer une quarantained’emplois en plus des 410 postesexistants, a été soutenu par leconseil régional d’Aquitaine et leconseil général de la Dordogne àhauteur de 1,2 million d’euros.« Notre usine était en compétitionavec trois autres sites en Asie. Nousl’avons emporté pour plusieurs rai-sons, notamment la proximité avecnotre centre de recherche de Gradi-gnan et notre réactivité. Le fait que laPréfecture nous ait aidés pour lesdémarches et le support des collecti-vités ont été très appréciés », expli-quePhilippeBagard, ledirecteurdel’usineetd’uneautrebaséeàBurgosen Espagne. n

AQUITAINE

Le groupe allemandinvestit 12 millionsdans son usine derobinets industriels.

L’entreprise qui équipeles méthaniersest portée par l’essordu marché du gaz.

KSB Amri mise sur le marché du gazpour agrandir son usine de Dordogne

L’imprimeur CPI-Bussière divise par deuxses effectifs à Saint-Amand-Montrond

Christine Berkoviscius— Correspondante à Orléans

Le groupe CPI, leader européen del’impression de livres monochro-mes, va diviser par deux ses effectifschezBussière,àSaint-Amand-Mon-trond (Cher). Fondée en 1924, cetteimprimerie qui emploie actuelle-ment 128 salariés devrait voir seseffectifs réduits à 70 personnes. Le

plandevraittoucherenviron25pos-tes administratifs, les autres sup-pressions d’emplois concernerontla production. Le groupe entendréaliser des économies d’échelle enrapatriant la plupart des fonctionssupport sur son site de Firmin-Di-dot, près de Dreux (Eure-et-Loir),quidevraitégalementaccueillirunepartiedeseffectifsdusiègedeBoulo-gne (Hauts-de-Seine), ont indiquéles syndicats. La troisième usinefrançaise du groupe, Brodard &Taupin, à La Flèche (Sarthe), nedevrait pas être affectée par ce plande restructuration, qui intervientquelquesmoisaprèslechangementd’actionnaire du groupe.

En août dernier, CPI, qui emploieenviron 3.000 salariés dans 7 pays

européens dont 600 en France, estpassé sous le contrôle du fondsd’investissement Impala (52 % ducapital), en association avec bpi-france (24 %). D’où la colère des sala-riés, qui ont demandé et obtenu lasemaine dernière une audience aucabinet d’Arnaud Montebourg àBercy. « Ces entreprises ont des res-ponsabilités sociétales. Les livres sco-laires par exemple sont imprimés enChine. Il faut les rapatrier cheznous ! », tonne un délégué syndicalFilpac-CGT.

Question de survieLepersonnelestd’autantplusamerque Bussière avait déjà enregistré116 départs en 2010, lors d’un précé-dentplansocial.« Nousavonseudes

difficultés, et la moyenne d’âge estplusélevéequedanslesautresusines,mais depuis quelques mois, grâceaux efforts de notre nouveau direc-teur, nous sommes de nouveau dansle vert », assure la CGT. La directiongénérale, qui n’a pas souhaités’exprimer, a affirmé aux salariésqu’elle souhaitait faire de l’usine deSaint-Amand-Montrond le pôlenumérique européen du groupe.Mais avec seulement 2 machinesdigitales sur 9, les salariés n’ycroientpas.Alorsquelespremièresnégociations s’ouvrent cettesemaine avec la direction, ils espè-rent encore pouvoir réduirel’impact social du projet, maiss’interrogent sur la survie de leurusine à court terme. n

CENTRE

Le groupe est passésous le contrôle dufonds d’investissementImpala.

Vitalliance humanise l’aide à la dépendance

Effectif : 2.000 salariésChiffre d’affaires : 25 millionsActivité : aide à la dépendance

Dominique Malé[email protected]

Peut mieux faire. C’est ce que se ditJulien Castel lorsqu’il est confrontéau début des années 2000 à lamanière dont on répond aux diffi-cultés d’un membre de sa familledevenu dépendant. Justement, cejeune avocat d’affaires à New Yorkveut créer sa propre entreprise tout

en se rendant utile à la société. Ilrencontre Pierre Francis, qui par-tage les mêmes vues, et tous deuxcréent Vitalliance en 2003. Le mar-ché vient alors tout juste de s’ouvriraux entreprises privées.

« Nous étions persuadés qu’onpouvait bien faire un métier social etassurer un service de qualité tout enrespectant des impératifs économi-ques », expliqueJulienCastel,prési-dent-directeur général de l’entre-prise.« Cevieuxmétierquiconsisteàpermettre à une personne âgée ouhandicapée de continuer à vivre chezelle aussi longtemps que possible, ense levant, se lavant, s’habillant, ensortant, en faisant des courses et enmangeant, avait une image de mar-que poussiéreuse », ajoute Pierre

Francis, directeur général. Pourproposer des prestations haut degamme, les deux dirigeants ontchoisi de se spécialiser en ne s’occu-pant que de dépendance.

Le choix de l’accompagnantParce que c’est un métier demain-d’œuvre, ils ont aussi vouluque l’accompagnant ait un profilpsychologique correspondant à lademandeduclient–leréférentdelapersonne à accompagner – et soitformé. Enfin, Vitalliance prévoit unchargé de clientèle pour 30 clients, contre150à200danslesecteur,afind’assurer un vrai suivi. Chaqueclient a le choix entre plusieursaccompagnateurs et ces dernierspeuvent refuser si le courant ne

passe pas avec la personne dépen-dante. « Notre rôle ne se résume pas,comme c’est trop souvent le cas danscemétier,àgérerunplanningd’inter-venants », dit Julien Castel.

A ce pilier relations humaines,Vitalliance ajoute un réseau infor-matique ouvert aux clients et inter-venantsetunfortdépartementjuri-dique pour gérer les contrats desses 2.000 salariés et 1.000 clients.

L’entreprise de Boulogne-Billan-court (Hauts-de-Seine), forte de32 agences en propre lui permet-tant de couvrir 50 départements, aenregistré 25 millions d’euros dechiffre d’affaires en 2013 et prévoit32 millions en 2014. Prochaineétape, à la fin de l’année, un réseausocial propre à la dépendance. n

L’activité autour du gaz liquéfié, qui représente 30 % du chiffred’affaires de KSB Amri, progresse très vite. Photo Ralf Baumgarten

Nominationà l’égalitédes territoiresILE-DE-FRANCE — Marie-Caroline Bonnet-Galzy (photo),inspectrice générale des affairessociales a été nommée commis-saire générale à l’égalité desterritoires chargé notamment dela mise en œuvre de la nouvellepolitique de la ville. Le commis-sariat est issu de la fusion de laDatar, du SG-CIV et l’Acsé.D

R

– 2,8 %SUR LES PRIX DU FONCIER RURALLes marchés du foncier rural ontreculé, en 2013, selon la Fédérationnationale des Safer. Le prix moyendes transactions a reculé de 2,8 %.C’est la deuxième baisse d’affiléeaprès les hausses de 2010 et 2011. Leprix moyen de l’hectare de terres

agricoles libres a augmenté de6,2 %à5.750euros.Seuls lemarchédes vignobles d’appellation d’ori-gine protégée s’est stabilisé à131.600 euros l’hectare. En Cham-pagne, il a reculé de 1 %, après uneembellie de 20 % en 2012.

Date de création : avril 2010PDG : Frédéric PlaisMontant : 5,3 millions d’eurosEffectif : 56 personnesSecteur : e-commerce

Chantal [email protected]

Créer un site marchand à lacarte qui, comme une vitrine,reflète aussi le savoir-faire etl’image de marque, ressembleà un jeu d’enfant avec Com-merce Guys. Grâce à sa pre-mière solution open sourceDrupal Commerce, l’éditeur adéjà converti quelque 40.000utilisateurs dans le monde.Parmi les plus prestigieuxfigurent les maisons Cartier,Guerlain ou Givenchy, maisaussi Eurostar, la poste britan-nique Royal Mail ou encorel’Université de Stanford. Toutjuste lancée, sa nouvelle

« platform as a ser vice »(PaaS) rend la création de sitesmarchands encore plus flexi-ble et accessible, moyennantun abonnement mensuel àpartir de 40 euros.

« Contenus sur mesure »« C’est lapremièresolutiondeuxenunetévolutivedumarché,quipermet à la fois de développerune activité d’e-commerce et decréer des contenus sur mesure,tout en réduisant le temps passésur le projet Web jusqu’à 25 % »,explique Frédéric Plais, PDG etcofondateur de CommerceGuys. Baptisée « Platform.sh »,cette solution combinantl’hébergement et le développe-ment, qui s’appuie sur l’infras-tructurecloudd’Amazon,vientde séduire un nouvel action-naire, Hi Inov. Le fonds d’inves-tissement technologique duholding Dentressangle Initiati-ves mène le deuxième tour detable de Commerce Guys,annoncé aujourd’hui à 5,3 mil-lions d’euros. Il réunit aussi sesinvestisseurs existants, ISAI,Alven Capital et Open OceanCapital qui ont déjà investi4,5 millions d’euros depuis fin2010.

Implantée en Grande-Bre-tagne (Londres) et aux Etats-Unis (Boston et Ann Arbor), lastart-up qui emploie 56 per-sonnes dont 25 en France, vamaintenant se déployer enAllemagne, au Benelux, enScandinavie et en Autriche. n

LA LEVÉE DE FONDSCOMMERCE GUYS

Commerce Guys aideà la création de sitesmarchands à la carte

Date de création : 2013Fondateur : Eric CharpentierEffectif : 11 personnesSecteur : paiement

Ninon [email protected]

Le foisonnement de nouvellessolutions de paiement enmobilité a prouvé qu’il ne suffitpas d’être innovant pours’ imposer. Encore faut-i lrépondre à un nouvel usageauquellesmoyensdepaiementexistants ne sont pas adaptés.C’est de ce constat qu’est néePayname, une start-up toulou-saine dédiée aux transactionssécurisées entre particuliers.

Spécialiste des services à lapersonne, son fondateur etPDG, Eric Charpentier, a ima-giné une application mobile etun site qui permettent de payer

d’un clic des services du quoti-dien, comme le ménage ou lagarde d’enfants, mais aussi degérer les déclarations auprès del’Urssaf et le règlement des coti-sations sociales. « Bien souvent,ce type de prestations n’est pasdéclaré du fait des lourdeursadministratives. Ce frein estlevé »,souligneEricCharpentier.

150.000 utilisateurs visésLa start-up se rémunère avecune commission de 1,9 % partransaction. L’applicationcompte plus de 40.000 utilisa-teursetenvise150.000àfin2014.Pour atteindre son objectif, Pay-namevientd’ajouteràsonappli-cationunefonctiondepaiementintégrant les mêmes garantiesque sur un site d’e-commerce.Elle permet ainsi à l’acheteur den’être débité qu’à réception deson colis et de régler en trois foissans frais. Pour le vendeur, lepaiement est garanti à l’expédi-tion du produit.

En 2013, la start-up a levé300.000eurosaveclesoutiendeDenys Chalumeau, fondateurde SeLoger.com, et compte,pour accélérer son développe-ment, boucler cette année unsecond tour de table de près de1 m i l l i o n d ’e u r o s , d o n t500.000 euros en « crowdfun-ding ». Elle est déjà partie encampagne auprès des ache-teurs et vendeurs les plus actifssurlessitesd’annonces,commeLeboncoin.fr. n

L’IDÉEPAYNAME

Payname sécurisele paiement mobileentre particuliers

LA PME À SUIVREÎLE-DE-FRANCE

DR

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indices

LE BAHT THAÏLANDAISTOUJOURS SOUS PRESSIONEn baisse de près de 1,5 % en mai,la devise thaïlandaise doit faireface aux craintes des investisseursétrangers qui redoutent les retom-bées économiques et financièresdu récent coup d’Etat militaire. Ilsont vendu pour près de 2 milliardsde dollars d’obligations et actionsdu pays. Les banques ont révisé enbaisse ses perspectives de crois-sance, pénalisées par les incertitu-des politiques.

Lucie Robequain et Karl De Meyer— Correspondants à New YorkNicolas Barré, François Vidal,avec Anne Drif

Il faudra patienter encore quelques semai-nes pour connaître l’ampleur des turbulen-cesquisecouentBNPParibasenAmérique.Accusée d’avoir violé des embargos écono-miques contre le Soudan, l’Iran et Cuba, labanque française est menacée d’uneamende pouvant atteindre jusqu’à 10 mil-liardsdedollars,d’uneobligationdeplaidercoupable et de la suspension de certainesactivités en dollars. Voici les principauxenjeux de l’affaire.

Qu’est-il reprochéexactementà la banque ?

LesEtats-UnisaccusentBNPParibasd’avoireffectuédespaiementsendollarsenIran,auSoudan et à Cuba. Ces transactions étaient parfaitement légales en Europe. Mais étantlibelléesendollars,ellesontétécompenséesvialafilialedeBNPParibasàNewYork.C’estde ce point de vue qu’elles pourraient violerle droit américain, bien que les règles en la matière soient sujettes à interprétation. Washington a adopté un ensemble de mesures de sanction à l’égard de pays enne-mis. L’Ofac (Office of Foreign Assets) en contrôle l’application. Les Etats-Unis consi-dèrent que toute opération faite en dollars doit être conforme à la législation améri-caine. S’adjugeant de facto une compétenceextraterritoriale. Si les transactions s’étaientfaites en euros, elles n’auraient pas pu êtrecontestées par les autorités américaines.

Quelles sont lestransactions misesen cause ?

Une grande partie des transactions pas-saient par Genève, où BNP Paribas est lea-der dans le domaine du financement dunégoce de matières premières. Selon nosinformations, des centaines de milliersd’opérations ont été examinées par la jus-tice américaine, dont certaines seraientprescrites. Cet examen a permis de faire letri et de ne retenir que celles jugées nonconformes. Elles représenteraient au totalplusieurs milliards de dollars.

Y a-t-il eu fraude ?

Oui. L’enquête aurait montré que des tran-sactions, réalisées avec l’Iran notamment,auraient été maquillées afin que les bénéfi-ciaires finaux n’apparaissent pas. Réaliséesàl’insudeladirectiondelabanque,semble-t-il, ces fraudes internes ont déjà fait l’objetdesanctionsauseindelabanque.Unetren-taine d’employés de BNP Paribas à Genèveauraient d’ailleurs été sanctionnés ces der-niers mois, et certains licenciés. La banquetravaille en outre à un programme drasti-que de renforcement des contrôles sur lesactivités de financement international.

Qui mène l’enquêtecôté américain ?

Ce sont les services du ministère de la Jus-tice (DoJ), dirigé par Eric Holder, qui ins-truisent le dossier depuis 2007. Sur la basedes investigations menées jusqu’à fin 2013,ils estiment que les opérations concernées

relèvent du pénal. Comme souvent auxEtats-Unis, labanquepeutcependantéviterun procès public, à condition de s’entendreavec les autorités. Pour ce faire, le DoJestime que BNP Paribas doit accepter deplaider coupable et de payer une amendesubstantielle. Ce sont les termes de cetaccord, sans précédent par leur sévérité etl’ampleur des fautes commises, qui sontactuellement en discussion entre les deuxparties. L’affaire est d’autant plus difficilepour la banque qu’une autre autorité admi-nistrative a son mot à dire. Il s’agit duDepartment of Financial Services de NewYork. Dirigé par Benjamin Lawsky, un ex-procureur,c’estellequimenaced’empêchertemporairement la banque de boucler desopérations en dollars, une menace inédite.

Pourquoi une tellesévérité ?

BNP Paribas n’est pas la première banque àêtresoupçonnéedeviold’unembargoamé-ricain. Mais c’est « la répétition des infrac-tions sur une période longue qui a irrité lesautorités », croit savoir un responsable debanque américaine. « Les pratiques de BNPParibas ressemblent à un bras d’honneur faità la réglementation américaine », ajoute-t-il.Forceesttoutefoisdeconstaterqued’autresbanques ayant violé des embargos s’en sontsorties sans poursuites pénales et avec desamendes bien moins élevées : HSBC(1,9milliarddedollars),StandardChartered(667millions), ING(619millions).BNPPari-bas pâtit de deux éléments : il aurait long-temps traîné des pieds avec les autoritésaméricaines et tenté de dissimuler des élé-ments du dossier ; surtout, son cas est exa-

miné à un moment où l’opinion américaineréclame des sanctions à l’égard des ban-ques, alors que le scandale des « subpri-mes » n’a donné lieu à aucune condamna-tion au pénal. Les autorités veulent faire lapreuvedeleursévéritévis-à-visdel’opinion,avec d’autant plus d’entrain que les sanc-tions seraient appliquées à un établisse-ment non américain. Le gouverneur de laBanque de France, Christian Noyer, a évo-qué en mai un changement de doctrine, etengagé les banques européennes à la « vigi-lance ».

Quelles conséquencesaurait une amenderecord ?

Les conséquences financières seraientimportantes. BNP Paribas n’a mis de côtéque 1,1 milliard de dollars pour couvrir ledossier. Une provision établie, semble-t-il,surlabasedela jurisprudencepassée.Orilest clair désormais que l’amende finaleexcédera largement ce montant. Elle vadonc ponctionner ses fonds propres.Selon le courtier Oddo, une amende de10 milliards de dollars – chiffre non con-firmé de part et d’autre – ferait chuter leratiodesolvabilité« coreTier-1 »delaban-que de 10,6 % à la fin mars à quelque 9,5 %.Un mauvais signal à quelques mois des« stress tests » que va organiser la BCE.BNP Paribas pourrait du coup devoir lan-cerunegrandeémissionobligataire,aprèsavoir payé son amende, pour regonfler sesmatelas et conserver son profil de crédit.C’est ce qu’a fait Credit Suisse, condamné àpayer 2,6 milliards de dollars pour sondossier d’évasion fiscale.

Plaider coupable,est-ce grave ?

CreditSuisseaassuréqueson« plaidercou-pable » a eu un effet minime sur sa réputa-tion. Il a conservé sa licence bancaire auxEtats-Unis, son cours de Bourse a progressédepuisl’annoncedel’accordetsondirecteurfinancier prétend qu’il a gagné de nouveauxclients. Ce qui semble légitimer le discoursdesautoritésaméricaines,selonlesquellesilest possible d’endiguer l’impact systémiquedes sanctions pénales appliquées aux déri-ves du secteur. C’est pour cette raisonnotamment que le risque de perte de lalicence bancaire américaine sembleaujourd’hui négligeable. Si ce discours estvalable aux Etats-Unis, un aveu de culpabi-litépeutcependantavoirdeuxtypesdecon-séquences dans le reste du monde. Juridi-ques, d’abord. Dans de nombreux pays, leslicences bancaires sont conditionnées àl’absence de condamnations pénales. Le« plaider coupable » ouvrirait donc auto-matiquement une période d’incertitudepour BNP Paribas, qui devrait s’entendreavec des dizaines de régulateurs pour conti-nuer à opérer localement. Commerciales,ensuite. Un certain nombre de clients de labanque seraient contraints, pour des rai-sons éthiques ou réglementaires, de cesserleurcollaborationaveclabanque.Unrisqueparticulièrement fort en gestion d’actifs.

Quels sont lesrisques d’un accèsréduit au dollar ?

L’hypothèse de cette sanction sans précé-dent est apparue tout récemment. C’est le

Department of Financial Services de NewYorkquienestàl’origine.Sonpatron,Benja-min Lawsky, qui pousse à des sanctions« créatives » non pécuniaires, y voit sansdoute le moyen de se montrer exemplaire.Dans le détail, « les autorités américainessemblent envisager une interdiction de com-penser les transactions en dollars », une acti-vitéplusconnuesouslenomde« clearing »,indique-t-on chez BNP Paribas à New York.Plusieurs sources new-yorkaises évoquentune suspension transitoire, pendant unepériode de 90 jours par exemple. Quelle quesoit la durée de cette suspension, les consé-quences seraient potentiellement désas-treuses pour l’ensemble du système ban-cairemondial.Aujourd’hui,BNPParibasestl’undescinqpremiers« dollarsclearers»aumonde.Luiinterdireprovisoirementd’effec-tuer des transactions en dollars aux Etats-Unis provoquerait donc un bouleversementmajeur dans le système financier. Pour l’éta-blissement,lesconséquencescommercialesseraient évidemment immenses, notam-ment dans sa relation avec ses grandsclients,dontcertainsauraientdéjàfaitpartàla banque de leurs préoccupations. Commel’indique « Morningstar », « ils seraient obli-gés de trouver une autre entreprise pour trai-ter leurs paiements et certains pourraient nejamais revenir ».

Que font les autoritésfrançaises ?

Jusqu’à la publication jeudi dernier par le« Wall Street Journal » d’un article indi-quant que BNP Paribas encourait des sanc-tions sans précédent, le dossier ne suscitaitpas une mobilisation particulière à Paris.« Laprocédureengagéeparlesautoritésamé-ricaines relève des relations entre une entre-priseprivéeet la justiceaméricaine.Leminis-tredesFinancesetlesautoritésdesupervisiondusecteurbancairesetiennentrégulièrementinformésdel’évolutiondelasituation », indi-quait Matignon. Mais, depuis jeudi, l’exécu-tif a changé de braquet. Considérant que ledossier avait pris une dimension transat-lantique, l’Elysée est désormais aux com-mandes.Lesujetdevraitêtreabordédanslecadre de la visite du président Obama enFrance à l’occasion du soixante-dixièmeanniversaire du Débarquement.

D’autres banquessont-elles visées ?

Plusieurs autres banques européennesseraient dans le collimateur de la justiceaméricaine. La Société Générale et le CréditAgricolereconnaissentdansleurdocumentde référence être en discussion avec lesautorités américaines depuis 2012. Mais,face à ses actionnaires, à son assembléegénérale, la Banque verte s’est voulu rassu-rante.« Ledossierestbon »,afaitsavoirJean-Paul Chifflet. Le Crédit Agricole a provi-sionné 1,2 milliard d’euros pour l’ensembledes litiges identifiés à fin décembre 2013.MêmetonàlaSociétéGénérale,dontlapro-vision globale pour litiges est plus faible(700 millions d’euros au premier trimestre2014). UniCredit et Deutsche Bank feraientégalement l’objet d’une revue de leurs tran-sactions. De quoi justifier une interventiondelaBCE,quisuitledossierdetrèsprèsetauplus haut niveau, compte tenu des « risquessystémiques » qui pourraient survenir.

(Lire l’éditorial de Nicolas BarréPage 12 et « Crible » Page 39

l La banque est accusée d’avoir violé des embargos américains contre le Soudan, l’Iran et Cuba. L’affaire en dix questions.

PourquoiledossierBNPParibasdevientunenjeutransatlantiquemajeur

BANQUE

Eric Holder, ministre américain de la Justice (DoJ).Photo Alex Wong/Getty Images/AFP

Benjamin Lawsky, chef du Department of FinancialServices de New York. Photo Michael Appleton/NYTRedux-RÉA

Le dossier BNP Paribas devrait être abordé par François Hollande et Barack Obama, lors de la visite du présidentaméricain en France, à l’occasion des cérémonies organisées autour 70e anniversaire du Débarquement. Photo Sipa

32 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

FINANCE&MARCHES

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 FINANCE & MARCHES // 33

sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français

En 2014, la Fondation FSJU a besoin de votre don ISF pourfinancer des actions sociales et éducatives indispensables, enFrance et en Israël.

En France, la crise économique continue de fragiliser les plus faibles et lesplus démunis. Votre générosité va contribuer à venir en aide à des milliers defamilles et de personnes isolées. L’action sociale de proximité doit encore être

développée. De nouvelles bourses cantine doivent être distribuées(1200). L’assistance aux personnes âgées, seules ou sans

ressources, doit être accrue. La sécurité des écoles doitabsolument être renforcée.

En Israël, les associations manquent de moyenspour répondre aux difficultés des plus fragiles. Aidealimentaire, bourses d’étudiants, soutien scolaire,accompagnement éducatif et psychologique, lesbesoins sont grands. Votre don ISF contribuera à

soutenir des programmes associatifs qui luttent auquotidien contre l’exclusion et la précarité.

Votre don à la Fondation FSJU, sous égide de laFondation du Judaïsme Français, est déductible

à 75 % de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune.

Pour une information en touteconfidentialité

Fondation FSJU – Josiane Attias01 42 17 11 17 ou [email protected]

L’ISFvous concerne ?

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3 QUESTIONS À...PIERRE DE RAVELAvocat au barreau de New York

« Laviolationd’unembargoconstituequelquechosed’extrêmementgravepour lesAméricains »

Propos recueillis parLucie [email protected]— Correspondante à New York

1 Etes-vous surpris parl’ampleur des sanctionsqui menacent BNP Paribas ?Je ne suis absolument pas surpris.Quand on vit aux Etats-Unis, on saitquelesviolationsd’embargoécono-mique constituent quelque chosed’extrêmement grave pour lesAméricains. Cela fait partie de leurADN.Rendez-vouscompte: lespre-mières lois américaines sanction-nant les violations d’embargodatent de 1917 ! Les banques améri-caines sont nettement plus pruden-tes que leurs homologues euro-péens car elles savent les risquesqu’elles encourent. Cette affairerévèle un grand fossé culturel entreles deux côtés de l’Atlantique. Cer-taines banques ont traité ces dos-siers par-dessus la jambe et seretrouvent le nez dans la farine.

2 Au nom de quelle loi BNPParibas est-elle mise en causeaujourd’hui ?Il n’y a pas un texte unique, ce quirend le dossier d’autant plus com-plexe. Les violations d’embargosont régies par des dizaines de loiset d’ordonnances, dont les plusrécentes sont l’Iran Threat Reduc-tion Act (2012) et le NationalDefense Authorization Act (2014).Ces lois ont permis de sanctionnerde très nombreuses banques :parmi les plus récentes figurentING (619 millions), Credit Suisse( 5 3 6 m i l l i o n s) , A B N A M R O(500 millions), Barclays (298 mil-lions), Lloyds (350 millions), Stan-

dard Chartered (670 millions) etHSBC (1,9 milliard).

3 A ce stade, aucune banquen’a payé plus de 2 milliardsd’amende pour avoir violé unembargo. Comment expliquerque BNP Paribas risque jusqu’à5 fois plus ?Les amendes dépendent du nom-bre d’infractions commises et deleur gravité. Elles peuvent êtrealourdies quand le procureur al’impression que la banque n’a pasmis en place de système de confor-mité suffisamment puissant pouréviter que les infractions se repro-duisent.DanslecasdeBNPParibas,les infractions ont été constatéespour une période allant de 2002 à2009, ce qui est extrêmement long.Ceci étant dit, je refuse de me hasar-der à comparer les différentesamendes car nous n’avons aucundétail des fautes reprochées à BNPParibas.Nousn’enauronsd’ailleurscertainement jamais, car il s’agitd’une transaction avec les autoritésaméricaines, et non d’un jugementen bonne et due forme. Tout resteopaque.

4 Pensez-vous que les autori-tés américaines soient plussévères à l’égard des banqueseuropéennes qu’à l’égardde leurs banques nationales ?Non ! Il faut arrêter avec cette théo-rie du complot. Si Credit Suisse etBNP Paribas sont forcées à plaidercoupable aujourd’hui, c’est parceque l’évasion fiscale et la violationd’embargo relèvent clairement dupénal, ce qui n’était pas le cas pourJP Morgan et la crise des « subpri-mes » par exemple. n

Véronique [email protected]

L’information du « Wall StreetJournal », assurant jeudi soir que lajustice américaine pourrait récla-mer plus de 10 milliards de dollars(7,35 milliards d’euros) à BNP Pari-bas, a jeté un froid sur le titre de labanque française. Celui-ci a chutévendredi matin de plus de 5 %,avant de se reprendre tout au longde la journée, pour clôturer enbaisse de 2,43 %.

Une perte qui reste somme toutelimitée, compte tenu des pénalitésenjeu,puisquelapresseaméricaineévoque désormais une amendeparmi les plus élevées jamais infli-gées à une banque. Les analystesestiment, en effet, que BNP Paribasreste en mesure d’absorber un telchoc. Alors que le consensus del’agence Bloomberg mise sur unrésultat net d’environ 6 milliardsd’euros pour le groupe bancairefrançais en 2014, une telle amendeeffaceraitlesbénéficesdel’année,et,en tenant compte de la provision de800 millions d’euros déjà réalisée,pourraitsetraduireparunepertedel’ordre de 500 millions. « Uneamende de 10 milliards de dollarscoûteraitàBNPParibas100pointsdebase de ratio de fonds propres durs,qui passerait donc de 10,6 % à 9,6 %.Cen’estpasunexcellentratio,maisce

n’estpasdramatiquenonplus.Atitrede comparaison, il faut voir que cesera un miracle si la banque espa-gnole Santander parvient à un ratiode 9 % à la fin de l’année, souligne unanalyste. Une telle amende ne remet-trait pas trop en cause le modèle deBNP Paribas, la banque perdrait soncoussin de sécurité, son excès de capi-tal. » D’autant que la banque peutprendre une série de mesures pourapprocher de nouveau un ratio desolvabilité de 10 %, en limitant parexemple le versement de dividende.

La compensationen dollars sur la selletteEn revanche, les investisseurss’alarment d’une possible interdic-tion temporaire de compenser des

transactions en dollars, évoquéepar la presse américaine. « C’est laparticipation de BNP Paribas au sys-tème de paiement américain en dol-larsquiseraitalorsencause.Aprioripas pour les transferts domestiquesau sein des Etats-Unis, mais pour lesflux en dollars pour des contrepar-tiesétrangères,compensésauxEtats-Unis, s’inquiète un analyste basé àLondres. BNP Paribas pourrait tou-jours transiter par une banque cor-respondante,maisilyauraitalorsunvrairisquedepertedeclientsetd’acti-vités. Les liens avec des contrepartiesétrangères,c’estdanslanaturemêmed’une banque globale comme BNPParibas. »C’estdonclastratégieglo-bale du groupe qui serait alors pro-fondément destabilisée.

L’agence de notation Moody’smet également en avant des risquesde réputation pour la banque fran-çaise si celle-ci accepte de plaidercoupable, ce qui semble à ce jourquasimentacquis.PourAlessandroRoccati, senior vice-président chezMoody’s, « le groupe pourrait faireface, potentiellement, à une perteimportante de clients aux Etats-Unis »,notammentdesclientsinsti-tutionnels, « certains clients pou-vant choisir volontairement de sedissocier d’une banque affrontantdes charges criminelles. » Selonl’agence de notation, l’activité laplus affectée par un « plaider cou-pable » serait le « trade finance »,par essence global. Moody’s, esti-mantquelessanctionsnedevraientpas concerner la compensation endollars d’activités au sein des Etats-Unis, indique qu’il ne devrait « pas yavoir d’impact sur les activités deBancWest », la filiale américaine debanque de détail de BNP Paribas,« qui a représenté environ 8 % desrevenus du groupe en 2013 ».

Les analystes continuent de voiren BNP Paribas une banque « trèssolide »,maistousestimentqu’il fautdésormais qu’un règlement soittrouvétrèsrapidement.« C’estleseulmoyen d’arrêter la chute du cours deBourse », affirme l’un d’eux. n

LetitreBNPParibaspénaliséparl’incertitudesurlaportéedessanctionsaméricainesL’action a clôturé vendredien recul de 2,43 %. Lesanalystes redoutent desrisques opérationnels plusque le montant de l’amende.

Vu de France, où on goûte peu leprincipe d’extraterritorialité, BNPParibas semble faire les frais d’uneguerre commerciale lancée par lapuissance financière américaine.« C’est un dossier très politique. LesEtats-Unis ont intérêt à affaiblir lesgrandes banques européennes, quisont les concurrentes des banquesaméricaines. Et BNP Paribas faitpartie des toutes premières », ana-lyse un consultant spécialiste de lafinance, qui dénonce « un acharne-ment ». La banque de la rue d’Antinse garde bien d’émettre le moindrecommentaire, mais la commu-nauté financière s’inquiète globale-mentdel’aspect«punitif»dessanc-tions évoquées par la presseaméricaine, en particulier d’unepossible amende de 10 milliards dedollars et d’une interdiction tempo-raire de compenser des opérationsen dollars. Quant à la classe politi-que, elle a commencé à monter aucréneau vendredi, notamment parla voix de l’ancien ministre UMP duCommerce extérieur Pierre Lellou-che, qui ne jugerait « pas admissibleque le gouvernement français restesans réaction […] au moment même

où l’Union européenne est engagéedans la négociation d’un accord decommerce de libre-échange avec lesEtats-Unis ».

Pour l’avocat américain Christo-pherMesnooh,baséenFrance,« onne peut pas exclure à 100 % uneguerre commerciale, mais la princi-pale raison reste la violation de loissur les embargos, qui visent à luttercontre le terrorisme, un sujet qui estpris très au sérieux aux Etat-Unis ».Ce qui explique pourquoi « les ban-ques américaines n’ont pas été prisesendéfautsurcegrief ».Cespécialistede droit privé international entre laFrance et les Etats-Unis estime que« ce dossier n’est pas un dossier poli-tique, il est surtout à caractère juridi-que et réglementaire. Il se régleraitdoncennégociationaveclesadminis-trations américaines ou, à défaut,devantlestribunaux,maisilnepour-rait pas être traité sur un plan pure-ment politique ».

Procédure systématiqueA New York, nul ne semble croire àune volonté délibérée de nuire auxbanques européennes, pas mêmeles expatriés français. « CreditSuisse et BNP Paribas sont les pre-mières banques à devoir plaider cou-pable depuis vingt ans, mais il s’agitd’unepurecoïncidence.Laprocéduredu plaider coupable va devenir systé-matique, y compris pour les banques

américaines. Le gendarme de laBourse ne laisse planer aucun doutelà-dessus », estime un responsablede banque new-yorkaise. « Je necrois pas à la guerre commerciale. Iln’y a pas une vendetta ou une quel-conque volonté de casser les banqueseuropéennes. BNP Paribas est ungros employeur aux Etats-Unis et lepays a autant à perdre que les action-naires de la banque », abonde ElieDarwish, analyste chez Natixis.

Ainsi,lasévéritédessanctionstra-duirait-elle davantage un change-ment d’époque qu’une guerre com-merciale entre Europe et Etats-Unis : « Depuis la crise financière,l’opinion publique vis-à-vis des ban-quiersapoussélesautoritésàhausserle ton », remarque un avocat new-yorkais.« Jenepensepasquelesban-ques américaines soient plus épar-gnées que les européennes. Il y a uneinflation réglementaire qui frappetout le monde, et le nombre de théma-

tiques légales a explosé », renchéritElie Darwish. Les banques améri-caines, qui ont été très malmenéespar la justice l’an dernier, ne disentévidemment pas autre chose : « Laprochaine banque à devoir plaidercoupable sera américaine, je suis prêtà en prendre le pari ! », lance un res-ponsable de banque à New York.

A défaut de vouloir nuire directe-ment à l’Europe, les autorités sontsoupçonnées de privilégier lessanctions qui résonneront le plusdans l’opinion américaine. Le choixde BNP Paribas n’est pas forcémentneutre : « JP Morgan et BNP Paribashéritent des plus grosses amendes deces deux dernières années. Or ellesfigurent parmi les banques ayant lemoins souffert de la crise financière.Les juges semblent vouloir direqu’aucune banque, y compris lamieuxgérée,nepeutseplacerau-des-susdeslois »,poursuitlemêmeban-quier. — L. R. et V. C.

ANewYork,l’idéed’uncomplotanti-EuropenepassepasA Paris, des voix s’élèventcontre « l’acharnement »dont serait victime BNPParibas. Une thèse récuséeoutre-Atlantique.

Les autorités sont soupçonnées de privilégier les sanctionsqui résonneront le plus dans l’opinion américaine. Photo DR

Les autorités américaines réclameraient des têtes

Les autorités bancaires de l’Etat de NewYork réclament le licenciement d’une dizai-ne de dirigeants de BNP Paribas, en plus dupaiement de plus de 10 milliards de dollarsd’amende, selon Reuters. Selon une sourcecitée par l’agence, le responsable de la ré-glementation bancaire pour l’Etat de NewYork, Benjamin Lawsky, ne devrait pas de-mander le départ des deux ou trois princi-paux dirigeants de la banque aux Etats-

Unis. Certains employés auraient déjà étéremerciés et d’autres départs seraient at-tendus. « Si une banque commet une infrac-tion pénale ou si une banque commet de gra-ves violations de la réglementation, c’est quequelqu’un au sein de cette banque l’a fait. Unesociété est une chose inanimée, a prévenuBenjamin Lawsky le mois dernier. Il faut uneanalyse soigneuse, quand il s’agit d’individus,de leur vie et de leur carrière. »

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34 // Lundi 2 juin 2014 Les Echos

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ALES GROUPESociété anonyme

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Siège social :99, rue du Faubourg Saint-Honoré

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Avis de convocationMM. les actionnaires sont convoqués

le 19 juin 2014 à 9 h 30 dans les locauxde la société sis 11, rue Tronchet, 75008PARIS, en assemblée générale mixte or-dinaire et extraordinaire, à l’effet de déli-bérer sur l’ordre du jour suivant :

Ordre du jourDe la compétence de l’assemblée gé-

nérale ordinaire :

- Rapport de gestion du conseil d’ad-ministration.

- Rapport des commissaires auxcomptes sur les comptes annuels et lescomptes consolidés de l’exercice clos le31 décembre 2013.

- Rapport spécial des commissairesaux comptes sur les conventions viséesà l ’ar t ic le L.225-38 du Code decommerce.

- Approbation desdits rapports, comp-tes et conventions. Affectation du résul-tat. Affectation des réserves pour actionspropres.

- Quitus aux administrateurs et auxcommissaires aux comptes.

- Fixation des jetons de présence.

- Autorisation à conférer au conseild’administration afin de permettre à la so-ciété d’opérer sur ses propres actions.

- Pouvoir en vue des formalités.

De la compétence de l’assemblée gé-nérale extraordinaire :

- Lecture des rapports du conseil d’ad-ministration et des commissaires auxcomptes.

- Autorisation à conférer au conseild’administration afin de réduire le capitalpar annulation d’actions auto détenues.

Tout actionnaire, quel que soit le nom-bre d’actions qu’il possède, a le droit departiciper à l’assemblée, d’y voter parcorrespondance, ou de s’y faire repré-senter par un mandataire. S’il s’agit d’unactionnaire personne physique, celui-cine pourra être représenté que par unmandataire actionnaire membre de l’as-semblée, par son conjoint, ou par le par-tenaire avec lequel il a conclu un pactecivil de solidarité.

Conformément aux dispositions del’article R.225-85 du Code de commerce,seuls seront admis à assister à l’assem-blée, à voter par correspondance ou à s’yfaire représenter, les actionnaires qui au-ront justifié de cette qualité par l’enregis-trement comptable des titres à leur nomou au nom de l’intermédiaire inscrit pourleur compte, au troisième jour ouvré pré-cédant l’assemblée à zéro heure, heurede Paris, soit dans les comptes de titresnominatifs tenus pour la Société par sonmandataire, Bnp Paribas Securities Ser-vices, soit dans les comptes de titres auporteur tenus par l’intermédiaire bancaireou financier habilité, teneur de leurcompte titres.

L’inscription ou l’enregistrement comp-table des titres dans les comptes de titresau porteur tenus par l’intermédiaire ban-caire ou financier habilité doit êtreconstaté par une attestation de participa-tion délivrée par ce dernier en annexe auformulaire de vote à distance ou de pro-curation ou à la demande de carte d’ad-mission établie, au nom de l’actionnaireou pour le compte de l’actionnaire repré-senté, par l’intermédiaire inscrit. Une at-testation est également délivrée à l’ac-t i o n n a i r e s o u h a i t a n t p a r t i c i p e rphysiquement à l’assemblée et qui n’apas reçu sa carte d’admission le troi-sième jour précédant l’assemblée à zéroheure, heure de Paris.

A défaut d’assister personnellement àl’assemblée, l’actionnaire peut choisir en-tre l’une des trois formules suivantes :

1. Donner une procuration, dans lesconditions de l’article L.225-106 du Codede commerce, à un autre actionnaire, àson conjoint ou au partenaire avec lequelil a conclu un pacte civil de solidarité (lesstatuts de la société ne prévoient pas,pour le moment, la possibilité de se fairereprésenter par toute autre personnephysique ou morale de son choix) ;

2. Voter par correspondance ;

3. Adresser une procuration à la so-ciété sans indication de mandat.

Conformément à la loi, l’actionnairesouhaitant utiliser la faculté de vote parcorrespondance ou de vote par procura-tion pourra demander, par écrit (lettresimple), un formulaire de vote par corres-pondance ou par procuration auprès dela Direction juridique de la société (AlèsGroupe, Direction Juridique, 89, rue Sal-vador Allende, 95870 Bezons) ou auprèsdu service des assemblées de Bnp Pari-bas Securities Services (Bnp Paribas Se-curities Services, Services aux Emet-teurs, Grands Moulins de Pantins, 9, ruedu Débarcadère, 93761 Pantin Cedex).

Toute demande de formulaire devra,pour être honorée, avoir été reçue par lasociété ou par le service des assembléesde Bnp Paribas Securities Services, auxadresses ci-dessus mentionnées, sixjours au moins avant la date de la réu-nion. Le formulaire dûment rempli devraparvenir à la société ou au service desassemblées de Bnp Paribas SecuritiesServices, aux adresses ci-dessus men-tionnées, trois jours au moins avant ladate de la réunion.

Tout actionnaire ayant déjà voté parcorrespondance, envoyé un pouvoir oudemandé sa carte d’admission, n’auraplus la possibilité de choisir un autremode de participation à l’assemblée.

Il n’est pas prévu de voter par visio-conférence ou par des moyens de télé-communication pour cette assemblée gé-nérale. De ce fait, aucun site visé àl’article R.225-61 du Code de commercene sera aménagé à cette fin.

L’examen par l’assemblée généraledes points ou des projets de résolutionsdéposés par les actionnaires dans lesconditions prévues par la loi est subor-donné à la transmission, par les auteursde la demande, d’une nouvelle attesta-tion justifiant de l’enregistrement comp-table des titres dans les mêmes comptesau troisième jour ouvré précédant l’as-semblée à zéro heure, heure de Paris.

L’ensemble des documents destinés àêtre présentés à l’assemblée, conformé-ment notamment aux articles L.225-115et R.225-83 du Code de commerce ; lesprojets de résolutions présentés, le caséchéant, par les actionnaires ainsi que laliste des points ajoutés, le cas échéant,à l’ordre du jour à leur demande et lesprojets de résolutions présentés, le caséchéant, par le Comité d’entreprise se-ront disponibles au plus tard le 2 juin2014 auprès de la Direction Juridique dela société (Alès Groupe, Direction Juridi-que, 89, rue Salvador Allende, 95870 Be-zons).

Les questions écrites peuvent êtreadressées au président du conseil d’ad-ministration de la société, par lettre re-commandée avec demande d’avis de ré-cept ion (A lès Groupe, Di rec t ionJuridique, 89, rue Salvador Allende,95870 Bezons) ou par courrier électroni-que ([email protected]) au plus tardle quatrième jour ouvré précédant la datede l’assemblée générale. Elles doiventêtre accompagnées d’une attestationd’inscription en compte.

Le conseil d’administration

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LBPAM ACTIONS AMERIQUESociété d’investissement

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Mesdames et Messieurs les actionnai-res de la société susvisée sont convo-qués en assemblée générale extraordi-naire au siège social, 34, rue de laFédération, 75015 Paris, le 20 juin 2014à 9 heures, ou à défaut de quorum, le8 juillet 2014 à 9 heures à la mêmeadresse, à l’effet de délibérer sur l’ordredu jour suivant :

- Approbation du projet de fusion-ab-sorption du FCP Eparameric par la so-ciété LBPAM Actions Amérique.

- Fixation de la date de réalisation dela fusion et de la date à laquelle serontarrêtés les actifs et valeurs liquidativespour la détermination de la paritéd’échange.

- Délégation de pouvoirs au conseild’administration à l’effet de réaliser, sousle contrôle du commissaire aux comptes,l’opération de fusion et notamment à l’ef-fet de déterminer procéder à l’évaluationdes actifs, établir la parité d’échange,constater la réalisation définitive de la fu-sion et faire tout ce qui sera nécessaireen vue de la réalisation définitive de lafusion.

Délégation de pouvoirs pour les for-malités.

Il est justifié du droit de participer àl’assemblée générale par l’inscription destitres au nom de l’actionnaire, au troi-sième jour ouvré au moins précédant ladate de l’assemblée, soit dans les comp-tes de titres nominatifs tenus pour la so-ciété par son mandataire, CACEIS Cor-

porate Trust, soit dans les comptes detitres au porteur tenus par l’intermédiairebancaire ou financier habilité. L’inscrip-tion des titres dans les comptes de titresau porteur tenus par l’intermédiaire ban-caire ou financier habilité doit êtreconstatée par une attestation de partici-pation délivrée par ce dernier.

Dans l’hypothèse où ils ne pourraientassister personnellement à cette assem-blée, les actionnaires peuvent :

- soit donner procuration à un autre ac-tionnaire ou à leur conjoint ou leur parte-naire pacsé ;

- soit adresser une procuration à la so-ciété sans indication de mandataire ;

- soit voter par correspondance.

Un formulaire unique de vote par cor-respondance ou par procuration peutêtre adressé aux actionnaires à leur de-mande. Cette demande devra parvenirau siège social de la société six jours aumoins avant la date prévue pour la réu-nion de l’assemblée sur justification parle demandeur de sa qualité d’actionnaire.

Les votes par correspondance ne se-ront pris en compte que pour les formu-laires, complétés et signés, parvenus ausiège social trois jours au moins avant ladate de l’assemblée.

Le conseil d’administration.

11915754 – LA VIE JUDICIAIRE

XILAM ANIMATIONSociété anonyme

Au capital de 446.500 €

Siège social :86/90, rue Notre-Dame de Nazareth

75003 PARIS

423 784 610 RCS PARIS

Avis de convocation

Mesdames et Messieurs les actionnai-res sont convoqués en assemblée géné-rale mixte (ordinaire et extraordinaire) lemardi 17 juin 2014 à 17 h 30, au siègesocial, 86/90, rue Notre-Dame de Naza-reth, 75003 Paris, à l’effet de délibérersur le texte des projets de résolutions sui-vants :

Ordre du jour

I. De la compétence de l’assembléegénérale ordinaire

- Lecture du rapport de gestion duconseil d’administration sur les comptesannuels et consolidés de l’exercice closle 31 décembre 2013 ;

- Lecture du rapport du président duconseil d’administration sur le fonction-nement du conseil d’administration et lecontrôle interne ;

- Lecture du rapport du conseil d’ad-ministration à l’assemblée générale ordi-naire ;

- Lecture des rapports généraux descommissaires aux comptes sur les comp-tes sociaux et sur les comptes consoli-dés de l’exercice clos le 31 décembre2013, du rapport spécial des commissai-res aux comptes sur les conventions ré-gies par les articles L.225-38 et suivantsdu Code de commerce, sur le rapport duprésident du conseil d’administration ence qui concerne les procédures decontrôle interne relatives à l’élaborationet au traitement de l’information finan-cière et comptable ;

- Lecture du rapport spécial du conseild’administration sur les opérations réali-sées par Xilam sur ses titres ;

- Approbation des comptes sociaux del’exercice clos le 31 décembre 2013 ;

- Approbation des comptes consolidésde l’exercice clos le 31 décembre 2013 ;

- Affectation du résultat de l’exerciceclos le 31 décembre 2013 ;

- Approbation des charges et dépen-ses visées à l’article 39-4 du Code géné-ral des impôts ;

- Jetons de présence ;

- Approbation du rapport spécial descommissaires aux comptes sur lesconventions régies par les articlesL.225-38 et suivants du Code decommerce ;

- Approbation de la convention deprestations techniques de production si-gnée entre la société et MDP Audiovisuelen tant que convention soumise aux dis-positions des articles L.225-38 et sui-vants du Code de commerce ;

- Approbation de la conclusion d’unavenant à la convention signée entre laSociété et One World Films en tant queconvention soumise aux dispositions desarticles L.225-38 et suivants du Code decommerce ;

- Quitus ;

- Autorisation à donner au conseild’administration à l’effet d’opérer sur lesactions de la société ;

- Pouvoirs pour les formalités légales.

II. De la compétence de l’assembléegénérale extraordinaire

- Lecture du rapport du conseil d’ad-ministration à l’assemblée générale ex-traordinaire ;

- Lecture des rapports spéciaux descommissaires aux comptes ;

- Délégation à consentir au conseild’administration à l’effet de réduire le ca-pital social par annulation des actionsauto-détenues ;

- Délégation de compétence à consen-tir au conseil d’administration à l’effet dedécider de l’émission, avec maintien dudroit préférentiel de souscription, d’ac-tions ordinaires et/ou de valeurs mobiliè-res donnant accès immédiatement et/ouà terme au capital de la société et/ou àdes titres de créance ;

- Délégation de compétence à consen-tir au conseil d’administration à l’effet dedécider de l’émission, avec suppressiondu droit préférentiel de souscription, parvoie d’offre au public, d’actions ordinai-res et/ou de valeurs mobilières donnantaccès immédiatement et/ou à terme aucapital de la Société et/ou à des titres decréance ;

- Délégation de compétence à consen-tir au conseil d’administration à l’effet dedécider de l’émission, avec suppressiondu droit préférentiel de souscription, d’ac-tions ordinaires et/ou de valeurs mobiliè-res donnant accès immédiatement et/ouà terme au capital de la société ou à destitres de créance par une offre visée àl’article L.411-2 II du Code monétaire etfinancier ;

- Autorisation à consentir au conseild’administration à l’effet de fixer le prixdes émissions d’actions ordinaires ou devaleurs mobilières réalisées par voied’offre au public ou d’offre visée à l’articleL.411-2 II du Code monétaire et finan-cier, avec suppression du droit préféren-tiel de souscription des actionnaires,dans la limite de 10 % du capital par an ;

- Délégation de compétence à consen-tir au conseil d’administration à l’effetd’augmenter le montant des émissionsréalisées avec maintien ou suppressiondu droit préférentiel de souscription desactionnaires, en application des trei-zième, quatorzième et quinzième résolu-tions ;

- Délégation de pouvoirs à consentirau conseil d’administration à l’effet de dé-cider de l’émission d’actions ordinaires etde valeurs mobilières donnant accès aucapital de la Société dans la limite de10 % du capital social, en rémunérationd’apports en nature consentis à la so-ciété ;

- Délégation de compétence à consen-tir au conseil d’administration en vued’augmenter le capital social par émis-sion d’actions ordinaires ou de valeursmobilières donnant accès au capital dela société en rémunération d’apports detitres effectués dans le cadre d’une offrepublique d’échange ;

- Autorisation à consentir au conseild’administration pour augmenter le capi-tal social par émission de titres de capitalou de valeurs mobilières donnant accèsau capital de la société avec suppressiondu droit préférentiel de souscription auprofit des adhérents à un plan d’épar-gne ;

- Autorisation à consentir au conseild’administration à l’effet d’attribuer gra-tuitement des actions aux membres dupersonnel salarié et aux mandataires so-ciaux de la société et de ses filiales ;

- Autorisation à donner au conseild’administration de consentir des optionsdonnant droit à la souscription d’actionsnouvelles ou à l’achat d’actions de la so-ciété ;

- Délégation de compétence à consen-tir au conseil d’administration à l’effet dedécider d’une augmentation du capitalsocial par incorporation de primes, réser-ves, bénéfices ou autres dont la capitali-sation serait admise ;

- Pouvoirs pour les formalités légales.

A) Formalités préalables à effectuerpour participer à l’assemblée générale

L’assemblée générale se compose detous les actionnaires quel que soit lenombre de leurs actions.

Tout actionnaire peut se faire repré-senter à l’assemblée générale par un au-tre actionnaire, par son conjoint ou par lepartenaire avec lequel il a conclu unpacte civil de solidarité. Il peut aussi sefaire représenter par toute autre per-sonne physique ou morale de son choix(a r t i c l e L .225 -106 du Code decommerce).

Conformément à l’article R.225-85 duCode de commerce, il est justifié du droitde participer à l’assemblée générale parl’enregistrement comptable des titres aunom de l’actionnaire ou de l’intermédiaireinscrit pour son compte (en applicationdu septième alinéa de l’article L.228-1 duCode de commerce), au troisième jourouvré précédent l’assemblée, soit le jeudi12 juin 2014 à zéro heure, heure de Pa-ris, soit dans les comptes de titres nomi-natifs tenus par la société (ou son man-dataire), soit dans les comptes de titresau porteur tenus par l’intermédiaire finan-cier habilité.

L’inscription ou l’enregistrement comp-table des titres dans les comptes de titresau porteur tenus par les intermédiairesfinanciers est constaté par une attesta-tion de participation délivrée par ce der-nier (ou le cas échéant par voie électro-nique) dans les conditions prévues àl’article R.225-85 du Code de commerce(avec renvoi de l’article R.225-61 dumême Code), en annexe :

- du formulaire de vote à distance ;

- de la procuration de vote ; ou

- de la demande de carte d’admissionétablie au nom de l’actionnaire ou pourle compte de l’actionnaire représenté parl’intermédiaire inscrit.

Une attestation est également délivréeà l’actionnaire souhaitant participer phy-siquement à l’assemblée et qui n’a pas

reçu sa carte d’admission le troisièmejour ouvré précédent l’assemblée à zéroheure, heure de Paris.

B) Mode de participation à l’assem-blée générale

A défaut d’assister personnellement àcette assemblée, les actionnaires peu-vent choisir entre l’une des trois formulessuivantes :

- adresser une procuration à la sociétésans indication de mandataire ;

- donner une procuration à toute per-sonne physique ou morale de son choixdans les conditions prévues à l’articleL.225-106 I du Code de commerce. Ainsi,l’actionnaire devra adresser à CACEISCorporate Trust une procuration écrite etsignée indiquant son nom, prénom etadresse ainsi que ceux de son manda-taire accompagnée de la photocopied’une pièce d’identité de l’actionnaire etdu mandataire. La révocation du mandats’effectue dans les mêmes conditions deforme que celles utilisées pour sa consti-tution ;

- voter par correspondance.Conformément aux dispositions de

l’article R.225-79 du Code de commerce,la notification de la désignation et de larévocation d’un mandataire peut égale-ment être effectuée par voie électroni-que, selon les modalités suivantes :

- pour les actionnaires au nominatif :en envoyant un e-mail revêtu d’une si-gnature électronique, obtenue par leurssoins auprès d’un tiers certificateur habi-lité dans les conditions légales et régle-mentaires en vigueur, à l’adresse élec-tronique suivante : [email protected] précisant leurs nom, prénom, adresseet leur identifiant CACEIS CorporateTrust pour les actionnaires au nominatifpur (information disponible en haut et àgauche de leur relevé de compte titres)ou leur identifiant auprès de leur intermé-diaire financier pour les actionnaires aunominatif administré, ainsi que les nomet prénom du mandataire désigné ou ré-voqué ;

- pour les actionnaires au porteur : enenvoyant un e-mail revêtu d’une signa-ture électronique, obtenue par leurssoins auprès d’un tiers certificateur habi-lité dans les conditions légales et régle-mentaires en vigueur, à l’adresse élec-tronique suivante : [email protected] précisant leur nom, prénom, adresseet références bancaires complètes ainsique les nom et prénom du mandatairedésigné ou révoqué, puis en demandantimpérativement à leur intermédiaire fi-nancier qui assure la gestion de leurcompte-titres d’envoyer une confirmationécrite (par courrier) à CACEIS CorporateTrust, Service Assemblées GénéralesCentralisées, 14, rue Rouget de Lisle,92862 Issy-les-Moulineaux Cedex 9 (oupar fax au 01 49 08 05 82).

Seules les notifications de désignationou de révocation de mandats dûment si-gnées, complétées et réceptionnées auplus tard trois jours avant la date de te-nue de l’assemblée générale ou dans lesdélais prévus par l’article R. 225-80 duCode de commerce pourront être prisesen compte. Par ailleurs, seules les noti-fications de désignation ou de révocationde mandats pourront être adressées àl’adresse électronique susvisée, touteautre demande ou notification portant surun autre objet ne pourra être prise encompte et/ou traitée.

L’actionnaire qui a déjà exprimé sonvote à distance, envoyé un pouvoir oudemandé sa carte d’admission ou une at-testation de participation peut à tout mo-ment céder tout ou partie de ses actions.Cependant, si la cession intervient avantle troisième jour ouvré précédant l’as-semblée, soit le jeudi 12 juin 2014, à zéroheure, heure de Paris, la société invalideou modifie en conséquence, selon le cas,le vote exprimé à distance, le pouvoir, lacarte d’admission ou l’attestation de par-ticipation. A cette fin, l’intermédiaire ha-bilité teneur de compte notifie la cessionà la société ou à son mandataire et luitransmet les informations nécessaires.

Aucune cession ni aucune autre opé-ration réalisée après le troisième jour ou-vré précédant l’assemblée à zéro heure,heure de Paris, quel que soit le moyenutilisé, n’est notifiée par l’intermédiairehabilité ou prise en considération par lasociété, nonobstant toute conventioncontraire.

Les formulaires de procuration et devote par correspondance sont adressésautomatiquement aux actionnaires ins-crits en compte nominatif pur ou adminis-tré par courrier postal.

Pour les propriétaires d’actions au por-teur, les formulaires de procuration et devote par correspondance leurs serontadressés sur demande réceptionnée parlettre recommandée avec avis de récep-tion par CACEIS Corporate Trust, Ser-vice Assemblées Générales Centrali-sées, 14, rue Rouget de Lisle, 92862Issy-les-Moulineaux Cedex 9 au plus tardsix jours avant la date de l’assemblée.

Pour être comptabilisé, le formulairede vote par correspondance, complété etsigné, devra être retourné à CACEISCorporate Trust, Service AssembléesGénérales Centralisées, 14, rue Rougetde Lisle, 92862 Issy-les-Moulineaux Ce-dex 9 au plus tard trois jours avant la te-nue de l’assemblée.

C) Questions écritesChaque actionnaire a la faculté

d’adresser au conseil d’administration,lequel répondra en séance, les questionsécrites de son choix.

Les questions doivent être envoyéespar lettre recommandée avec demande

d’avis de réception à l’adresse suivanteXilam Animation, président du conseild’administration, 86/90, rue Notre-Damede Nazareth, 75003 Paris.

Cet envoi doit être réalisé au plus tardle quatrième jour ouvré précédant la datede l’assemblée générale.

D) Droit de communication des ac-tionnaires

Les documents et renseignements re-latifs à cette assemblée seront tenus à ladisposition des actionnaires dans lesconditions légales et réglementaires ausiège social de Xilam Animation ou trans-mis sur simple demande adressée à CA-CEIS Corporate Trust.

Le conseil d’administration

92 • HAUTS-DE-SEINE

SOCIETES

97729 – LE PUBLICATEUR LEGAL

PME CONSULTINGSociété par actions simplifiée

Au capital de 80.000 €

Siège social :22, rue Gounod - 92210 SAINT-CLOUD

504 896 234 RCS NANTERRE

L’Assemblée générale extraordinairedu 13 mai 2014 a décidé une augmenta-tion du capital social de 12.000 € par ap-ports en numéraire, portant ainsi le capi-tal de 68.000 € à 80.000 €.

Aux termes du procès-verbal en datedu 13 mai 2014, le Président a constatéque l’augmentation de capital a été inté-gralement souscrite et qu’elle est réali-sée.

Les articles 6 et 7 des statuts ont étémodifiés en conséquence.

94 • VAL-DE-MARNE

SOCIETES

11915791 – LE PUBLICATEUR LEGAL

GP BATIMENT ENERGIESociété à responsabilité limitée

Au capital de 50.000 €

Siège social :250, rue des Carrières Morillon94290 VILLENEUVE-LE-ROI

514 260 405 RCS CRETEIL

L’AGE du 28 février 2014 a décidéd’une réduction de capital social qui a étédéfinitivement réalisée le 5 mai 2014, lecapital ayant été réduit de 40.000 eurospour être ramené à 10.000 euros, parvoie de rachat et d’annulation de 800parts sociales appartenant aux associés,à la valeur unitaire de 50 euros.

Mention sera faite au RCS de Créteil.

11915854 – LE PUBLICATEUR LEGAL

CHARENTON MARKETS.A.R.L. au capital de 8.000 €

Siège social :31 bis, av. du Mal de Lattre de Tassigny

94220 CHARENTON-LE-PONT

794 745 273 RCS CRETEIL

Aux termes d’une AGE du 16 mai2014, les Associés ont nommé en qualitéde gérant à compter du 16 mai 2014,Monsieur Gilles Alex CELESTIN, demeu-rant 76, rue de la Planchette, 95350Saint-Brice-sous-Forêt, en remplace-ment de Madame Sriranganayaki JAYA-GOPAL, démissionnaire, pour une duréeillimitée, à compter du 16 mai 2014.

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 FINANCE & MARCHES // 35

LA SÉANCE DU 30 MAI 2014

LaBoursedeParisattendlaréuniondelaBCE• La Bourse de Paris a fini lajournéesurunelégèrebaissede0,24 %, à 4.519 points, dans unvolume d’échange moyen de4,3 milliards d’euros. L’indicereste néanmoins au-dessus dus e u i l s y m b o l i q u e d e s4.500 points. Les échanges ontété modérés en raison du week-end prolongé de l’Ascensionpour de nombreux investis-seurs. A l’approche de la réu-nion de la BCE du 5 juin pro-chain, le marché attend leprobable plan de soutiendévoilé par Mario Draghi afinde contrer le risque de défla-tion,renforcéparlapublicationde chiffres montrant une infla-tion toujours faible en Espagneet en Italie.

BNP Paribas a cédé 2,4 %aprèsavoirperdujusqu’à6,09%en séance en raison de lamenace d’une amende recordde 10 milliards de dollars. Parcontagion, les autres valeursbancaires ont perdu du terrain.Crédit Agricole alâché0,82 %et Société Générale a perdu2,16 %. EDF a subi la plus fortebaisse de l’indice (–3,16 %). Labanque suisse UBS a annoncéqu’elle serait « plus prudente »sur le titre en raison de l’exposi-tion de la société au marché degros à partir de 2016.

Accor a enregistré la plusf o r t e h a u s s e d u C A C 4 0(+ 1,65 %). Le groupe hôtelier abénéficié de plusieurs notesd’analystesquisaluentlerachatdes murs de 97 hôtels enEurope pour 900 millionsd’euros.

Enfin, G D F S u e z a pris0,54 % grâce à l’annonce del’acquisition de l’américainEcova, pour un montant de335 millions de dollars.

L’AVIS

LaChineralentit,passesstart-upL’économie chinoise devrait se stabiliser au secondsemestre, mais les entreprises, notamment dans lahigh-tech, continuent d’afficher une belle croissance.

Jeviensdepasserdix joursenChine,oùj’airencontréunetrentained’entreprisesdanslessecteursdel’Internetetdestechnologies,de lapharmacieetdel’énergie.Forceestdeconstaterquel’économie

chinoiseresteenphasederalentissement,dufaitprincipalementdelafaiblessedel’immobilier.Lesventesdelogementsbaissentdésormais, l’offrerestetrès importante,notammentdanslesvillesde2e et3e catégorieet lesprixcommencentàbaisserenglissementannuel.Lesconditionsdecréditrestentdifficiles.S’ajouteàcetenvironnementpeuporteurl’ampleurdesmesuresanti-corruptioninitiées ilyadéjàdix-huitmois.Celles-ciontunimpactnégatifsur l’activitéetcommencentàdesservir lepouvoircentral.Celanouslaissepenserqu’ellespourraientêtreréduitesdansunfuturproche.

2014vadoncresteruneannéederalentissement.Ons’attendnéanmoinsàunestabilisationaucourantdusecondsemestreavantdevoiren2015lefruitdesréformesengagéesdepuisunanetdemi(moinsdecroissance,plusd’efficacitéetderentabilitédescapitauxinvestis).Auniveaudecertainssecteurs(technologie,Internet), lasituationesttoutautreetlesentreprisesvisitéesaffichenttoujoursdefortescroissances,commelasociété21Vianet(1 %denotrefondsGemEquityau27mai2014),quidéploie80« datacenters »enChine(12 %departdemarché).C’estdésormaisleplusimportantfournisseur,endehorsdesopérateurstélécoms.Faceàl’explosiondelademande,lasociétévadoublersacapacitéd’iciàfin2015.Détenueà10 %parlefondssouverainsingapourienTemasek,lasociétédéveloppeégalementdesservicesde« cloudcomputing »encollaborationexclusiveavecMicrosoftetIBM.Certes, lavalorisationestélevée(4foislechiffred’affaires),maislasociété,déjàleaderenChine,viseuntriplementdesonchiffred’affairesentroisans.

Bruno Vanier est président de Gemway Assets.

Par BrunoVanier

Adrien [email protected]

Les agriculteurs chinois se détour-nent de la canne à sucre. Depuisquelquesannées, lasuperficieplan-tée dans les régions du Guangxi etdu Hainan ne cesse de baisser. Con-séquence, la production chinoisepour la récolte 2013-2014 sera laplus basse depuis quatre ans. Lesmauvaises conditions climatiquesn’expliquent pas tout. La baisse duprixdelacannepayéauxplanteurs,durant les deux dernières campa-gnes, a aussi conduit ces derniers àpréférer d’autres cultures. La Chinedevrait voir sa production chuter à12millionsdetonnes,10 %demoinsque l’objectif affiché par l’associa-tion chinoise du sucre.

« La Chine est un gros producteurdesucre,maisc’estégalementungrosconsommateur », précise AlexisPoulain, analyste marché du sucre

pour Agritel. Et d’ajouter que, face àcette chute de la production, « lepays importera un peu plus. Cela vatendre le marché ». La situation nerisque pas de s’améliorer dans lesprochaines années. La surface desplantationsdecanneàsucrepourla

prochaine campagne risque mêmeencore de diminuer de 7,2 %, selonla première plate-forme d’échangede sucre du pays.

Malgré tout, la baisse de la pro-duction chinoise devrait avoir unimpact limité sur les cours du sucre,

toujours très dépendants de larécolte du premier producteurmondial, le Brésil. « Le marché restecalme avec encore des excédents derécoltepour2014.Cen’estpaslabaissedeproductionchinoisequirisquedelerévolutionner avec la progression enparallèle des récoltes au Brésil », rela-tivisel’analysted’Agritel.Selonlui,niles grèves qui touchent les planta-tionsdecanneàsucreenAfriqueduSud,ni l’augmentationdelaproduc-tiond’éthanolauBrésilaudétrimentdu sucre (+ 3,67 % de la canne récol-tée en un an) n’auront d’impactmajeur sur le marché cette année.

L’Inde, gros consommateurLe cours du sucre est d’ailleurs enbaisse depuis février 2012, quand ilavait atteint 23,87 dollars à NewYork. La livre de sucre brut vautautour de 17 dollars. Alexis Poulainne croit pas à une forte fluctuationdu marché dans les mois qui vien-nent : « Avec une demande qui aug-mente moins que la production, lecours devrait continuer de se tasserlégèrement. » La production mon-diale de sucre n’a, en effet, cesséd’augmenter depuis quatre ans.Seule inconnue pour l’analyste demarché :laconsommationdesucreen Inde, qui grimpe au-delà de laproduction du pays. n

MATIÈRESPREMIÈRES

La réductiondes surfaces cultivéesne provoque pas detensions sur le sucre.

Laproductionchinoisedesucreauplusbasdepuisquatreans

Lescandaledesmanipulationsdechangen’affectepasle«carteldesdevises »

La perspective d’une nouvelle« affaire Libor », mais cette fois surlesdevisesetnonsurlestauxd’inté-rêt, a eu pour l’instant peu d’effetssur le plus grand marché au mondeoùsetraitent5.000milliardsdedol-lars de volumes par jour. La mani-pulation supposée des indices dechange Reuters ne touche qu’unemince fraction du marché (de 1 % à3 % des transactions). En outre, lacontractiondesvolumesmondiauxdepuis un an, après des années derecords ininterrompus, a des expli-cationséconomiquesplusqu’ellenetraduit une méfiance générale àl’égard des banques, le maillonessentiel du marché des monnaies.

Labaissedestransactionsest liéeà « la réglementation Dodd-Frank,quiinterditauxbanquesdesprisesdepositions spéculatives sur les devises,et à la faible volatilité sur les grandesmonnaies (dollar, euro...), relèveValérie Perez, responsable Francedes activités de change à la Deuts-che Bank. A l’inverse, les devisesémergentes ont connu un regain denervositéetdoncd’intérêtdepuisl’étédernier. »

L’impact du scandale des taux dechange Reuters sur les parts demarché de certains établissementssera surtout visible une fois leséventuelles condamnations etamendes prononcées, pas avantplusieurs mois. Déjà, près d’unetrentaine de traders ont été suspen-dus de manière préventive dansune quinzaine de banques, dansl’attente des résultats des investiga-tions mondiales longues et comple-xes menées par plusieurs régula-

teurs. Certains établissementsaffectés par le scandale tels RBS ouCrédit Suisse ont connu une chutede leur part de marché, alors qued’autres comme Standard Charte-red ont progressé au classementétabli par « Euromoney » cetteannée. La concentration, déjà trèsforte, du marché des devises s’estd’ailleurs accrue d’une année àl’autre, la part de marché des cinqpremières banques (Citi, DeutscheBank, Barclays, UBS, HSBC) grim-pant de 57 % à 60 %.

RationaliserLe « cartel des devises » est ainsipour l’instant resté de marbre faceauxaccusationsetdoutesquipèsent

sur le comportement de certains deses traders. L’activité des banquesleaders n’est pas encore menacée nimême attaquée car elles restent descontreparties incontournables surle marché compte tenu des mon-tants qu’elles brassent, de leurs« prix », de leurs technologies...« Pour gagner des parts de marché,nouscontinuonsd’investirdansnotreplate-forme de négociation et dansnotre recherche. A cet égard, les inves-tisseurs sont très demandeursd’éclaircissements sur les politiquesmonétaires des grandes banques cen-trales, qui jouent un rôle capital pourles marchés à ce stade du cycle finan-cier », constate Valérie Perez.

Plus que sur les parts de marchédes banques, le scandale sur leschanges va surtout hâter le passageau tout électronique, une tendancelourde du secteur amorcée depuisune décennie. C’est aussi une occa-sion pour certains établissementsde rationaliser leurs activités surles changes et d’être moins ambi-tieux sur une classe d’actifs bienmoins rentable que par le passé.Les traders haute fréquence (auto-mates de trading ultrarapides), quiont fait des monnaies un de leursaxes essentiels de croissance, sontprêts à occuper le terrain aban-donné. Mais leur montée en puis-sance risque d’alimenter la contro-verse, comme elle l’a fait sur lesactions. — N. A.-K

CHANGES

La part de marché descinq premières ban-ques grimpe encore.

Premièrescondamnationsdebanquiersespagnolsaprèslacrisefinancière

Gaëlle Lucas— Correspondante à Madrid

Le premier procès en Espagnecontre d’anciens dirigeants de cais-ses d’épargne s’est conclu jeudi surune condamnation à des peines deprisondeunàdeuxans,pouradmi-nistration déloyale. Toutefois,compte tenu de leurs casiers judi-ciaires, vierges de toute condamna-

tion pénale antérieure, les quatreanciens dirigeants de CaixaPenedés ne seront pas incarcérés,rapporte l’agence EFE. Ces derniersont reconnu les faits et rembourséla somme détournée.

Ricard Pagès, ex-directeur géné-ral de Caixa Penedés, entitéaujourd’hui disparue, ainsi quetrois autres anciens dirigeants,s’étaient attribués de façon fraudu-leuse des plans de retraite et d’assu-rance pour près de 30 millionsd’euros à partir des années 2000.Caixa Penedés, à travers BancoMare Nostrum (BMN), qu’il a fondéen 2010 avec trois autres caisses, areçu 915 millions d’euros d’aidespubliques. BMN est aujourd’huicontrôlé par l’Etat, mais ses actifscatalans (ce qui reste de Caixa

Penedés) sont passés dans le gironde Banco Sabadell en 2013.

Pas de cumul de fonctionsC’est la première fois que d’anciensdirigeants de « cajas » sont jugéspour des irrégularités commisesavant la crise. Ce ne sera pas la der-nière : au cours des prochains mois,d’anciens responsables de CajaMediterráneo (CAM) et de Nova-CaixaGalicia passeront eux aussidevant le juge. Par ailleurs, des ins-tructionssontencours,notammentsur l’entrée en Bourse en grandepompe de Bankia, un an avant sanationalisationetsonrenflouementpour 22 milliards d’euros en 2012.

En tout, l’Etat espagnol a verséplus de 60 milliards d’euros d’aidesau secteur bancaire, dont une

grande partie a servi à renflouer lescaisses d’épargne. Leur gestion cala-miteuse, et parfois entachée d’irré-gularités pendant les années fastes,est en partie responsable de la gravecrisefinancièrequiaconduitausau-vetage européen du secteur finan-cier pour 41 milliards d’euros en2012.Conscientsquelepoidsdesins-titutions et des élus locaux dans lesorganes de direction des caissesn’étaientpasétrangersàleurgestionpeurigoureuse,voireclientéliste, lesgouvernements successifs ont faitévoluer le système. La dernièreréforme en date, qui oblige les« cajas » à se transformer en fonda-tions bancaires, interdit le cumul defonctions dirigeantes au sein de lafuture fondation et de la banquequ’elle contrôle. n

BANQUE

Les ex-dirigeantsde Caixa Penedés ontété condamnés de unà deux ans de prisonpour administrationdéloyale.

L’activiste Carl Icahn au cœurd’une affaire de délit d’initiéFONDS — Les autorités américaines enquêtent sur une affairede possible délit d’initié, remontant à juillet 2011, impliquantl’investisseur activiste et raider Carl Icahn, le joueur de golf pro-fessionnel Phil Mickelson et le spécialiste des paris sportifsWilliam Walters, selon le « Wall Street journal ». A la vue detransactions suspectes observées sur les options, le gendarmede la Bourse suspecte que des personnes aient été averties que lefinancier Carl Icahn allait lancer une offre de rachat (quiéchouera) sur la société Clorox. L’investisseur aurait partagécette information privilégiée avec William Walters, qui l’auraitensuite répercutée à Phil Mickelson. Ce que dément Icahn.

en bref

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36 // FINANCE & MARCHES Lundi 2 juin 2014 Les Echos

CAC 40

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / date détach. coupon / div nb titres + bas % 52 s. + bas an rdt

accor (ac) R a 38,18 38,815 + 1,65 + 13,16 1675041 38,93 +10,14 38,93 fr0000120404 09/05/14 0,4 228.263.478 38,15 + 42,21 33,66 2,06air liQuiDe (ai) R a 106,7 106,85 + 0,28 + 3,94 553117 106,95 + 3,64 107,4 fr0000120073 16/05/14 2,55 312.343.270 106,1 + 9,06 91,8 2,39airBus GrouP (air) R a 52,46 52,61 - 0,08 - 5,73 1733650 52,89 + 6,3 57,33 nl0000235190 29/05/14 0,64 783.695.993 52,35 + 18,91 47,815 1,43alcatel-lucent (alu) R a 2,99 2,991 - 0,03 - 8,2 17765853 3,026 + 3,78 3,447 fr0000130007 05/06/07 0,16 2.814.116.180 2,979 +144,68 2,555 alstom (alo) R a 28,985 29 - 0,29 + 9,54 1368231 29,09 - 1,76 30,95 fr0010220475 04/07/13 0,84 308.693.652 28,83 - 1,29 18,69 2,9arcelormittal (mtp) a 11,385 11,2 - 1,58 - 13,65 0,53 9062428 11,385 - 4,31 13,4 21,18lu0323134006 12/05/14 0,17 1.665.392.222 11,16 + 11,17 10,53 1,76aXa (cs) R a 18,015 18,11 + 0,61 - 10,39 5935444 18,14 - 3,54 20,635 fr0000120628 02/05/14 0,81 2.421.300.881 17,935 + 16,31 16,75 4,47BnP PariBas (bnp) R a 49,8 51,37 - 2,43 - 9,32 15755744 51,37 - 5,06 61,82 fr0000131104 20/05/14 1,5 1.245.162.809 49,445 + 12,58 49,445 2,92BouYGues (en) R a 34,33 34,055 - 0,37 + 24,2 1625014 34,675 + 5,06 34,675 fr0000120503 05/05/14 1,6 319.374.137 33,975 + 63,33 27,04 4,7caP-Gemini (cap) R a 53,22 53,34 + 0,19 + 8,57 924642 53,93 + 4,77 57,87 fr0000125338 16/05/14 1,1 160.317.818 52,92 + 39,45 47,79 2,06carreFour (ca) R a 26,99 26,67 - 1,22 - 7,43 2495055 27 - 4,85 29,565 fr0000120172 24/04/14 0,62 734.913.909 26,63 + 15,13 24,845 2,33creDit aGricole (aca) R a 11,55 11,445 - 0,82 + 23 7535484 11,565 + 0,79 12,085 fr0000045072 30/05/14 0,35 2.501.589.997 11,325 + 55 9,143 3,06Danone (bn) R a 54,92 54,63 - 0,22 + 4,42 1543470 54,96 + 2,77 55,6 fr0000120644 07/05/14 1,45 631.028.000 54,41 - 5,16 48,33 2,65eDF (edf) R a 26,155 25,755 - 3,16 + 0,27 3638370 26,215 - 6,84 29,9 fr0010242511 12/12/13 0,57 1.860.008.468 25,475 + 46,42 24,59 2,21essilor international (ei) R a 77,9 77,06 - 1 - 0,28 554980 77,9 - 0,04 83,75 fr0000121667 22/05/14 0,94 214.713.619 76,67 - 11,52 70,51 1,22GDF sueZ (GsZ) R a 20,46 20,485 + 0,54 + 19,83 12308682 20,5 +12,71 20,5 fr0010208488 30/04/14 0,67 2.412.824.089 20,38 + 27,63 16,015 3,27Gemalto (Gto) 79,88 79,65 - 0,59 - 0,45 326984 80,3 - 1,3 91,15 nl0000400653 27/05/13 0,34 88.015.844 79,56 + 22,77 75,2 KerinG (Ker) R a 160,15 162,1 + 1,34 + 5,5 246827 162,1 + 1,69 163,4 fr0000121485 08/05/14 2,25 126.229.821 159,6 - 3,09 136,95 1,39l.V.m.H. (mc) R a 144,55 145,95 + 1 + 10,07 2107916 146,3 + 2,96 146,3 fr0000121014 14/04/14 1,9 508.270.633 143,9 + 5,49 121 1,3laFarGe (lG) R a 64 63,37 - 0,91 + 16,34 799804 64 - 3,77 67,54 fr0000120537 02/07/13 1 287.365.397 62,82 + 13,12 50,55 1,58

leGranD sa (lr) R a 46,275 46,435 + 0,34 + 15,91 570355 46,625 - 0,14 47,75 fr0010307819 29/05/14 1,05 265.590.517 46,04 + 21,15 38,14 2,26l'oréal (or) R a 128,85 128 - 0,81 + 0,23 598098 129,15 + 3,23 134,75 fr0000120321 29/04/14 2,5 607.091.514 127,7 - 4,19 114,55 1,95micHelin (ml) R a 90,16 90,4 + 0,21 + 17,02 574850 90,75 + 2,73 94,33 fr0000121261 20/05/14 2,5 186.298.995 89,98 + 34,6 75,28 2,77oranGe (ora) R a 12,315 12,265 - 0,89 + 36,28 9505039 12,43 + 5,05 12,59 fr0000133308 06/12/13 0,3 2.648.885.383 12,21 + 51,25 8,702 2,45PernoD-ricarD (ri) R a 89,36 89,95 + 0,73 + 8,62 511977 90,2 + 3,98 90,2 fr0000120693 12/11/13 0,85 265.421.592 88,93 - 4,81 78,82 0,95PuBlicis GrouPe sa (pub) R a 63,08 63,28 + 0,22 - 4,86 624343 63,28 + 3,06 70,37 fr0000130577 05/06/13 0,9 213.299.048 62,53 + 12,2 58,55 1,42renault (rno) R a 69,3 69,06 + 0,76 + 18,15 858507 69,47 - 1,55 76,1 fr0000131906 12/05/14 1,72 295.722.284 68,38 + 16,36 57,69 2,49saFran (saf) R a 49,415 49,785 + 0,57 - 1,44 929686 49,86 + 2,77 54,59 fr0000073272 29/05/14 0,64 417.029.585 49,09 + 19,85 46,495 1,29saint-GoBain (sGo) R a 42,02 41,795 - 0,61 + 4,55 3447959 42,185 - 5,05 46,395 fr0000125007 12/06/13 1,24 555.176.790 41,715 + 24,02 37,655 2,97sanoFi (san) R a 77,86 78,44 + 0,69 + 1,71 2362134 78,49 + 0,54 79,3 fr0000120578 12/05/14 2,8 1.317.995.929 77,39 - 6,64 68,29 3,57scHneiDer electric s.a. (su) R a 68,32 69,08 + 0,58 + 8,96 3349522 69,08 + 2,26 70,65 fr0000121972 14/05/14 1,87 579.211.946 68,08 + 12,07 58,5 2,71société Générale (Gle) R a 42,32 42,265 - 2,16 + 0,11 5969378 42,51 - 5,66 48,685 fr0000130809 27/05/14 1 800.019.434 42,01 + 35,94 40,25 2,37solVaY (solb) a 119,6 118,65 - 0,42 + 3,17 165349 120,2 + 1,67 124,2 be0003470755 16/05/13 1,5 84.701.133 118,4 + 5,75 100,15 tecHniP (tec) R a 79,2 78,78 - 1,08 + 12,77 348491 79,28 - 2,86 83,47 fr0000131708 02/05/14 1,85 113.680.256 78,59 - 10,29 62,14 2,35total (fp) R a 51,97 51,48 - 0,46 + 15,61 4599840 52,17 53,08 fr0000120271 24/03/14 0,59 2.377.678.160 51,48 + 30,68 41,31 1,15uniBail-roDamco (ul) 203,6 205,1 + 0,99 + 10,12 317875 205,5 + 5,48 205,5 fr0000124711 03/05/13 5,27 97.584.418 202,95 + 6,24 174,25 Vallourec (vK) R a 40,055 39,9 - 0,39 + 0,76 624882 40,065 - 6,35 43,26 fr0000120354 06/06/13 0,69 128.159.600 39,62 - 5,11 36,01 1,73Veolia enV. (vie) R a 14 14,02 + 0,14 + 18,26 4550434 14,115 + 4,32 14,84 fr0000124141 30/04/14 0,7 562.301.801 13,925 + 45,63 11,49 4,99Vinci (dG) R a 54,43 54,3 - 0,24 + 13,79 1248944 54,5 - 0,07 55,23 fr0000125486 25/04/14 1,22 604.352.032 54,1 + 35,75 47,16 2,25ViVenDi (viv) R a 19,23 19,24 - 0,23 + 0,44 4460778 19,305 - 0,52 21,31 fr0000127771 14/05/13 1 1.344.711.091 19,18 + 24,33 18,435 5,2

aB science (ab) g B 11,3 11,91 + 5,4 - 13,44 153338 12,2 16,83 fr0010557264 32.925.187 11,3 - 33,65 10,12 aBc arBitraGe (abca) g B 5,24 5,2 - 0,19 + 10,17 44772 5,25 + 1,36 5,25 fr0004040608 09/12/13 0,2 52.265.990 5,2 + 9,47 4,62 3,85acantHe DeV. (acan) g c 0,46 0,48 + 6,67 6608 0,48 - 2,04 0,56 fr0000064602 27/08/13 0,06 142.131.582 0,46 0,43 aéroPorts De Paris (adp) G a 93,86 95,5 + 1,74 + 15,76 204014 96,74 + 6,55 96,74 fr0010340141 23/05/14 1,85 98.960.602 93,64 + 38,05 80,6 1,94aFFine re (iml) g c 14,5 14,4 + 0,63 + 3,3 4004 14,6 - 4,45 16,4 fr0000036105 07/05/14 0,9 9.033.959 14,36 + 6,43 13,91 air France-Klm (af) G a 10,94 11,185 + 1,73 + 47,44 1688775 11,24 + 7,91 11,945 fr0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 10,92 + 45,69 7,49 aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 24,45 24,35 - 0,41 + 14,61 eX-Da 13/05/14 4637 24,5 + 2,62 25,7 fr0004180537 28/06/13 0,64 16.755.489 24,35 + 4,1 20,564 alBioma (abio) g B 19,6 19,55 - 0,76 + 16,02 38212 19,65 - 2,74 20,98 fr0000060402 10/06/13 0,3 29.167.899 19,34 + 35,11 16,45 3,02alcatel-lucent (alu) R a 2,99 2,991 - 0,03 - 8,2 eX-Ds 19/11/13 17765853 3,026 + 3,78 3,447 fr0000130007 05/06/07 0,16 2.814.116.180 2,979 +144,68 2,555 alPes (cie Des ) (cda) g B 16,8 16,7 - 0,54 + 4,38 35716 16,8 + 3,09 16,87 fr0000053324 18/03/13 0,7 24.274.151 16,6 + 8,09 14,8 altamir (lta) g B 11,26 11,3 + 0,44 + 9,5 28930 11,38 + 3,48 11,68 fr0000053837 19/05/14 0,45 36.512.301 11,26 + 31,7 9,81 3,95altarea (alta) a 129,5 130 + 1,56 2410 131 - 3,7 139,45 fr0000033219 16/05/14 10 11.592.805 128,4 - 5,11 123,05 alten (ate) G a 37,5 37,67 + 0,17 + 14,15 16862 37,67 + 2,41 39,29 fr0000071946 20/06/13 1 33.183.293 37,4 + 29,9 32,02 2,66altran tecHnoloGies (alt) G a 8,043 8,05 + 0,3 + 26,29 183363 8,08 + 2,59 8,499 fr0000034639 11/07/13 0,09 174.817.910 8 + 32,4 6,304 1,12anF immoBilier (anf) g B 23,68 23,63 - 0,34 + 5,87 7357 23,8 - 2,36 25,1 fr0000063091 14/05/14 1,05 17.730.570 23,63 + 5,21 22,31 aPril GrouP (apr) g B 17,73 17,73 + 20,94 5138 17,77 + 2,9 17,94 fr0004037125 29/04/14 0,5 40.904.135 17,35 + 30,85 14,65 2,82arcHos (JXr) g c 3,3 3,26 - 0,91 - 7,12 85906 3,3 - 1,21 4,27 fr0000182479 28.303.174 3,23 + 11,26 3,01 areVa (areva) G a 16,4 16,38 - 0,09 - 13,79 51542 16,5 - 9,7 22,24 fr0011027143 383.204.852 16,33 + 25,47 16,01 arKema (aKe) L a 74,81 75,01 + 0,2 - 11,53 607245 75,26 - 6,67 85,13 fr0010313833 19/05/14 1,85 63.521.195 74,47 - 5,75 72,77 2,47artPrice.com (prc) g c 16,6 16,38 - 1,33 + 13,12 5933 16,75 -10,59 21,65 fr0000074783 6.519.983 16,32 - 31,69 14,23 assYstem (asY) g B 23,5 22,53 - 3,92 + 11,98 eX-D oP 12/03/14 24573 23,5 - 2,72 23,99 fr0000074148 02/07/13 0,45 19.170.110 22,53 + 33,95 19,9 2atos oriGin (ato) LR a 64,42 65,9 + 1,4 + 0,17 949471 65,9 + 5,9 71,5 fr0000051732 04/06/13 0,6 98.165.446 64,42 + 16,41 57,8 0,91aurea (aure) c 5,77 5,45 - 6,68 + 30,7 20999 5,89 + 3,02 6,01 fr0000039232 28/06/13 0,1 11.600.000 5,35 + 34,57 4,15 1,84aVanQuest soFtware (avQ) g c 1,37 1,37 + 4,58 42988 1,39 - 0,72 1,69 fr0004026714 20.594.574 1,34 - 11,04 1,29 aVenir telecom (avt) g c 0,41 0,4 - 2,44 + 25 121455 0,42 - 4,76 0,55 fr0000066052 21/10/11 0,05 93.525.895 0,4 + 5,26 0,31 aXwaY soFtware (aXW) g B 24,79 24,35 - 1,02 + 11,59 10747 24,79 - 2,21 29,2 fr0011040500 07/06/13 0,35 20.515.759 23,94 + 33,86 21 1,44Bci naViGation (bna) c /110912 fr0000076192 8.938.359 7BelVéDère (bvd) c 9,07 9,1 + 1 - 6,19 150202 9,1 - 0,98 10,71 fr0000060873 27/09/07 0,5 26.482.774 8,96 + 0,44 8 Bénéteau (ben) a 12,465 11,73 - 6,91 - 13,56 67108 12,53 - 5,97 14 fr0000035164 31/01/12 0,18 82.789.840 11,73 + 44,1 10,31 Bic (bb) G a 94,51 95,86 + 1,09 + 7,64 101481 95,86 + 0,29 98,85 fr0000120966 23/05/14 2,6 47.600.289 94,51 + 14,71 84,01 2,71Bioalliance PHarma (bio) g c 8,42 8,66 + 1,88 +102,34 eX-Ds 02/07/13 437924 8,87 + 8,93 11,74 fr0010095596 20.682.992 8,37 +105,34 4,3 BiomérieuX (bim) G a 82,33 82,96 + 0,8 + 8,77 26318 83,95 + 5,4 83,95 fr0010096479 04/06/13 0,98 39.453.740 82,32 + 10,26 73,59 1,18Boiron (boi) g B 66,49 67,49 + 1,89 + 31,71 16311 67,49 +11,04 67,49 fr0000061129 31/05/13 0,9 19.441.713 65,92 + 65,01 47,12 1,33Bolloré (bol) G a 474,85 470,3 - 0,57 + 10,23 425295 476,5 + 2,39 479,75 fr0000039299 10/09/13 2 27.173.266 470,3 + 44,57 384,55 0,43BonDuelle (bon) g B 21,8 21,87 - 0,14 + 13,61 16477 22,21 + 4,64 22,25 fr0000063935 03/01/14 0,38 32.000.000 21,7 + 15,41 18,55 1,72BonGrain (bh) B 64,25 64,8 + 1,25 + 15,1 1217 64,9 + 2,86 65 fr0000120107 09/05/14 1 14.032.930 64,03 + 23,43 56,29 1,54BourBon (Gbb) G a 22,9 22,95 + 0,22 + 14,75 47208 22,975 - 3,33 24,36 fr0004548873 29/05/14 1 74.559.688 22,89 + 25,26 19 4,36Bull (bull) g B 5,04 5 - 1,58 + 62,34 644434 5,05 +30,89 5,08 fr0010266601 121.522.397 4,97 + 91,57 3,06 Bureau Veritas (bvi) L a 21,985 22,12 + 0,84 + 4,12 DiV 4 21/06/13 693396 22,12 + 0,55 23,145 fr0006174348 03/06/13 1,83 442.042.000 21,85 - 1,69 18,945 8,27canal+ (an) g B 6,03 6,05 - 0,49 - 2,42 16583 6,05 - 4,42 6,6 fr0000125460 12/05/14 0,25 126.690.768 6 + 15,46 5,75 4,13casino (co) LR a 94 94,46 + 0,33 + 12,76 315438 94,46 + 2,95 95,73 fr0000125585 09/05/14 3,12 113.105.904 93,02 + 15,94 72,66 3,3

ceGeDim (cGm) g B 25,7 25,8 + 0,12 + 12,71 4911 25,87 - 2,64 28,93 fr0000053506 01/07/11 1 13.997.173 25,33 + 3,41 21,5 ceGiD GrouP (cGd) g B 32,64 32,86 + 0,67 + 27,91 3103 32,9 + 8,77 33,3 fr0000124703 14/05/14 1,1 9.233.057 32,46 +117,62 21,9 3,35cFao (cfao) G a 31,8 32,4 + 2,21 - 3,57 6262 32,4 34,8 fr0000060501 19/06/13 0,9 61.664.983 31,7 - 2,35 31,01 2,78cGG (cGG) LR a 9,824 9,9 + 0,12 - 21,3 12665855 9,967 -20,55 12,85 fr0000120164 11/06/93 1,22 176.890.866 9,703 - 49,24 9,302 cHarGeurs (cri) g c 5,55 5,51 + 0,18 + 13,37 37829 5,55 - 2,3 6,5 fr0000130692 03/06/08 0,65 15.687.505 5,42 + 73,82 4,78 cHristian Dior sa (cdi) a 150,7 153,5 + 1,72 + 11,76 67189 153,5 + 3,61 153,5 fr0000130403 14/04/14 1,2 181.727.048 150,4 + 7,57 126,7 0,78cic (cc) a 158,5 158,5 + 6,88 action a 490 159 - 3,18 167 fr0005025004 27/05/14 7 38.027.493 157,05 + 41,71 148,25 4,42cie Du camBoDGe (cbdG) a /160514 + 4,06 + 9,25 9000 fr0000079659 17/06/13 48 559.735 + 51,85 7201 0,59ciments Français (cma) g a 79,51 79,5 + 43,79 30949 79,59 + 2,58 80,8 fr0000120982 29/04/14 1,5 35.508.049 79,5 + 79,64 55,3 1,89cluB méDiterranée (cu) G B 19,68 19,75 + 0,31 + 13,51 44318 19,75 + 5,05 19,75 fr0000121568 20/03/01 1 32.171.558 19,6 + 11,77 17,32 cluB méDiterranée (cut) eX-D oP 21/05/14 fr0011534916 cnP assurances (cnp) GR a 15,845 15,82 - 0,5 + 6,17 246232 15,9 - 4,76 16,85 fr0000120222 09/05/14 0,77 686.618.477 15,79 + 34,75 13,845 4,87colas (re) a 148 150,85 + 1,93 + 22,64 1649 150,85 + 2,27 157 fr0000121634 24/04/14 7,26 32.654.499 147,4 + 41,18 120,2 4,81Dassault aV. (am) a 1015,85 1010 - 0,58 + 8,84 34 1015,85 + 1,2 1049,45 fr0000121725 21/05/14 8,9 10.125.897 1010 + 9,33 915,55 0,88Dassault sYstèmes (dsY) LR a 92,83 93,04 + 0,14 + 3,11 152544 93,43 + 4,98 94,21 fr0000130650 30/05/14 0,83 126.385.192 92,51 - 2,32 78,46 0,89DericHeBourG (dbG) g B 2,437 2,419 - 0,29 + 0,08 307866 2,453 -13,61 2,941 fr0000053381 25/02/14 0,06 168.082.030 2,419 - 20,43 2,315 2,48DeVoteam (dvt) g c 18,6 18,53 - 0,38 + 40,38 9439 18,6 + 0,71 19,29 fr0000073793 27/06/13 0,1 8.161.587 18,53 +102,07 12,95 0,54Dms (dGm) g c 0,29 0,3 + 3,45 + 11,11 2191888 0,32 0,42 fr0000063224 74.435.123 0,29 + 36,36 0,24 DnXcorP (dnX) g c 19,06 19,07 + 0,05 + 9,91 1067 19,1 + 1,98 19,28 fr0010436584 13/05/13 1,77 2.834.575 19,01 + 2,09 17,05 9,28eDenreD (eden) LR a 23,13 22,995 - 0,95 - 5,49 500181 23,35 - 5,41 25,1 fr0010908533 20/05/14 0,42 225.897.396 22,93 - 7,17 20,535 3,61eiFFaGe (fGr) G a 51,45 52,13 + 1,15 + 24,56 110747 52,17 - 4,26 55,75 fr0000130452 14/05/14 1,2 92.271.466 51,22 + 42,16 40,65 2,3entrePose cont. (entc) g B /140612 fr0010204321 02/04/12 0,92 5.165.408 3,1eramet (era) G a 94,34 94,04 + 0,25 + 33,79 9218 94,5 + 0,05 102 fr0000131757 20/05/13 1,3 26.543.218 93 + 13,44 65,85 esso (es) g B 37,3 38,82 + 2,97 - 5,32 6588 38,82 - 1,72 43,8 fr0000120669 08/07/13 2 12.854.578 37,3 - 21,59 35,39 euler Hermes (ele) G a 88,86 87,64 - 0,99 - 12,45 18804 88,86 + 0,79 100 fr0004254035 28/05/13 4 45.212.727 87,4 + 17,97 85,85 4,56euraZeo (rf) G a 62,1 63,3 + 1,85 + 16,65 eX-Da 16/05/14 348504 63,91 + 9,46 63,962 fr0000121121 14/05/14 1,2 68.569.497 62,08 + 56,55 49,381 1,9euro DisneY (edl) g B 4,03 4,04 + 0,25 - 3,81 34591 4,04 - 3,58 4,72 fr0010540740 38.976.490 3,99 - 19,2 3,97 euro ressources (eur) g B 2,7 2,75 + 1,85 + 22,22 30596 2,85 + 0,73 3,52 fr0000054678 01/08/13 0,36 62.496.461 2,7 + 1,85 2,22 13,09euroFins scientiFic (erf) G a 222,85 225 + 0,94 + 14,5 16474 226,05 +12,5 226,05 fr0000038259 05/07/13 0,85 15.073.311 222,85 + 52,39 183,4 0,44eurosic (ersc) B 34,6 34,6 + 0,29 + 8,09 101 34,6 - 2,12 38,6 fr0000038200 23/04/14 2,3 22.839.874 34,6 + 8,09 31,9 eurotunnel (GrouPe) (Get) G a 9,765 9,7 - 1,02 + 26,96 6068937 9,824 + 0,32 9,873 fr0010533075 23/05/14 0,15 550.000.000 9,56 + 54,93 7,62 1,55eutelsat com. (etl) LR a 25,42 25,685 + 1,22 + 13,32 1015629 25,885 + 3,86 25,885 fr0010221234 18/11/13 1,08 220.113.982 25,41 + 7,18 21,505 4,21FaiVeleY transPort (leY) g B 56,75 56,43 - 0,84 + 7,65 5362 56,92 - 5 64,42 fr0000053142 16/09/13 0,95 14.614.152 56 + 19,5 51,84 1,68Faurecia (eo) G a 30,245 30,17 - 0,02 + 8,9 176759 30,3 - 6,87 33,21 fr0000121147 30/05/14 0,3 122.588.135 30,085 + 77,84 26,415 0,99FFP (ffp) a 49,55 48,6 - 1,12 + 15,1 8455 49,55 - 1,41 49,55 fr0000064784 22/05/12 1,1 25.157.273 48,6 + 40,46 40,26 Fimalac (fim) a 59,45 59,55 + 0,17 + 28,34 138 59,55 - 3,01 61,6 fr0000037947 14/06/13 1,8 28.830.000 59,35 + 49,62 45,905 3,02Fin. oDet (odet) a 1033 1023,95 - 0,59 + 24,36 57 1035 + 2,14 1072 fr0000062234 17/06/13 0,5 6.585.990 1023,95 + 59,36 821,5 0,05Foncière Des murs (fmu) a 20,69 20,65 - 0,19 + 1,23 1383 20,74 - 0,24 23,64 fr0000060303 22/04/14 1,55 64.223.435 20,6 + 10,13 20 Foncière Des réGions (fdr) G a 72,71 73,42 + 0,98 + 17 76893 73,42 + 0,34 75,1 fr0000064578 14/05/14 4,2 62.683.088 72,39 + 12,09 59,91 Foncière DéV. loG. (fdl) a 19,5 19,56 + 0,31 + 8,28 eX D oP 29/07/13 1948 19,56 - 7,52 21,78 fr0000030181 09/05/14 1,05 69.611.004 19,5 + 15,02 17,9 Foncière lYonnaise (flY) a 38,95 38,95 + 2,26 629 38,95 + 3,23 40,075 fr0000033409 28/04/14 1,4 46.528.974 38,9 - 0,13 35,445

FromaGeries Bel (fbel) a 288,5 288,5 + 4,15 + 6,45 50 288,5 - 2,2 308 fr0000121857 20/05/14 6,25 6.872.335 288,5 - 2,86 265,2 2,17GameloFt (Gft) G B 6,98 6,86 - 1,3 - 16,24 86648 6,99 - 4,32 8,42 fr0000079600 84.028.824 6,83 + 22,94 6,58 Geci international (Gecp) c /070612 fr0000079634 01/10/01 0,1 33.921.720 Gecina (Gfc) G a 104,85 104,7 + 0,58 + 9,03 78454 104,9 + 7,88 104,9 fr0010040865 25/04/14 4,6 62.870.496 103,3 + 10,77 89,7 GFi inFormatiQue (Gfi) g B 6,43 6,4 - 0,31 + 35,02 16438 6,45 + 4,07 6,54 fr0004038099 16/07/13 0,06 54.450.342 6,36 +107,79 4,64 0,94Gl eVents (Glo) g B 17,3 17,47 + 1,51 + 0,17 11553 17,47 - 3,64 18,97 fr0000066672 01/07/13 0,6 22.653.920 17,11 - 1,36 16,14 3,43GrouPe crit (cen) g B 49,9 48 - 3,98 + 54,84 26078 49,9 + 0,84 54 fr0000036675 25/06/13 0,23 11.250.000 48 +200,38 30,91 0,48GrouPe Flo (flo) g c 2,95 3 + 0,67 11164 3 - 8,26 3,39 fr0004076891 12/06/13 0,09 40.271.427 2,95 + 6,76 2,87 3GrouPe PartoucHe (parp) g c 1,13 1,13 + 39,51 3423 1,13 -16,91 1,55 fr0000053548 30/04/02 0,8 96.815.591 1,12 + 28,41 0,81 Haulotte GrouP (piG) B 12,55 11,9 - 5,33 + 8,78 26826 12,67 -13,45 16,16 fr0000066755 10/07/09 0,22 31.214.129 11,9 + 76,3 9,95 1,26HaVas (hav) G a 6,29 6,319 + 0,78 + 5,6 570114 6,39 +10,28 6,39 fr0000121881 07/06/13 0,11 403.307.318 6,277 + 26,73 5,37 1,74Hermès international (rms) G a 259 260 + 0,19 - 1,33 17867 260 + 2,71 265,35 fr0000052292 25/02/14 1,5 105.569.412 258,25 - 6,09 223,95 0,58Hi-meDia (him) g c 1,99 1,99 + 0,51 + 6,42 278521 2,01 - 4,78 2,44 fr0000075988 02/05/07 0,1 45.112.645 1,97 + 10,56 1,81 HuBwoo (hbW) g c 0,2 0,19 + 5,56 77870 0,2 -17,39 0,24 fr0004052561 128.995.782 0,19 - 9,52 0,17 icaDe (icad) G a 71,49 73,44 + 2,96 + 8,53 143418 73,59 - 0,08 76,83 fr0000035081 02/05/14 3,67 73.932.891 71,49 + 3 64,35 iliaD (ild) LR a 229,15 234,5 + 2,11 + 57,49 222063 239,5 +20,57 239,5 fr0004035913 25/06/13 0,37 58.076.797 227,7 + 40,8 149,15 0,16imerYs (nK) G a 63,7 61,47 - 3,18 - 2,75 97027 63,84 - 2,84 68,1 fr0000120859 08/05/14 1,6 76.238.264 61,47 + 26,25 58,37 2,52inGenico (inG) G a 65,88 66,29 + 0,75 + 13,74 135014 66,69 + 5,47 70,71 fr0000125346 14/05/14 0,8 53.086.309 65,63 + 24,65 58,19 1,21innate PHarma (iph) g B 9,21 9,26 + 1,87 + 86,69 3311267 9,98 +52,05 12,3 fr0010331421 46.715.292 8,94 +252,09 4,92 inter ParFums (itp) g B 31,23 31,23 - 0,03 - 0,38 attr. Grat. 17/06/13 4311 31,45 - 5,22 35,8 fr0004024222 05/05/14 0,49 24.200.331 31,2 + 47,37 28 1,57iPsen (ipn) G a 36,46 35,995 - 1,25 + 4,74 98377 36,46 +12,55 37,125 fr0010259150 05/06/13 0,8 82.769.075 35,8 + 32,41 28,235 2,22iPsos (ips) G a 29,31 29,135 - 0,53 - 6,38 51045 29,395 + 4,28 34,72 fr0000073298 01/07/13 0,64 45.326.587 29,035 + 5,16 27,25 2,2JacQuet metal serVice (JcQ) g B 16,95 16,81 - 1,12 + 29,01 26702 16,965 + 8,77 17,35 fr0000033904 02/07/13 0,59 24.028.438 16,81 + 70,66 12,99 3,51JcDecauX (dec) G a 29,375 29,23 - 0,44 - 2,47 169054 29,55 - 1,08 32,64 fr0000077919 16/05/14 0,48 223.488.575 29,125 + 39,96 27,7 1,64KauFman & BroaD (Kof) B 23,95 23,96 + 0,17 + 27,45 407 23,96 + 1,96 23,99 fr0004007813 12/11/12 2,31 21.584.658 23,76 + 39,71 18,57 KléPierre (li) G a 35,425 35,615 + 0,52 + 5,73 152396 35,78 + 7,78 35,78 fr0000121964 14/04/14 1,55 199.470.340 35,39 + 7,11 30,96 Korian-meDica (Kori) B 27,96 28,98 + 3,69 + 40,75 131400 28,98 + 7,02 28,98 fr0010386334 27/06/13 0,6 78.388.873 27,94 + 70,17 20,49 2,07laGarDère (mmb) LR a 25,5 25,565 - 0,45 - 5,38 1074584 25,615 -15,28 31,745 fr0000130213 08/05/14 7,3 131.133.286 25,325 + 29,97 23,62 5,09latecoere (lat) g c 13,01 13,04 + 0,15 - 2,32 10057 13,04 - 1,95 17,24 fr0000032278 29/06/07 0,75 9.324.019 12,98 + 40,82 12,52 laurent-Perrier (lpe) g B 72,75 72,5 - 0,41 + 12,4 370 72,75 + 0,55 74 fr0006864484 15/07/13 1 5.945.861 72,01 + 12,93 63,5 1,38le Bélier (beli) g c 28,86 27,65 - 4,29 + 68,6 2891 28,89 - 8,14 33,79 fr0000072399 07/06/13 0,16 6.582.120 27,65 +203,51 16,28 0,58lectra (lss) B 8 8 - 0,13 - 3,5 5647 8,01 + 5,26 8,69 fr0000065484 02/05/14 0,22 29.691.046 7,94 + 53,85 7,4 2,75leXiBooK (leX) g c 3,8 3,8 - 13,44 4381 3,92 + 5,26 4,72 fr0000033599 20/07/98 0,49 4.041.012 3,73 + 6,44 3,41 lisi (fii) g a 113,15 113 - 0,13 + 4,82 4224 113,2 - 3,42 129,5 fr0000050353 02/05/14 1,7 10.804.775 113 + 32,94 107,45 1,5m6-métroPole tV (mmt) G a 14,89 14,875 - 0,03 - 10,66 140008 15 - 3,66 17,375 fr0000053225 19/05/14 0,85 125.888.964 14,855 + 24,22 13,785 5,71maisons France conF. (mfc) g B 34,66 35,5 + 2,45 + 23,82 3251 35,5 + 0,71 38,6 fr0004159473 10/06/13 1,05 6.937.593 34,55 + 47,3 28,62 2,96manitou (mtu) g B 12,98 12,99 + 0,08 - 5,87 5337 13 - 4,7 14,11 fr0000038606 02/07/13 0,45 39.548.949 12,8 + 18,09 11,55 mauna Kea (mKea) c 10,03 9,95 - 0,8 - 4,78 12892 10,03 -12,57 15,37 fr0010609263 13.803.457 9,91 - 6,84 9,53 maurel & Prom (mau) G a 12,705 12,61 - 1,18 + 3,74 158672 12,78 - 1,87 13,06 fr0000051070 21/06/13 0,4 121.530.169 12,605 - 5,15 11,105 3,17mercialYs (merY) G a 15,935 16,385 + 2,89 + 7,44 163475 16,4 - 1,18 16,64 fr0010241638 06/05/14 0,82 92.049.169 15,93 - 6,29 14,8 mersen (mrn) g B 22,32 22 - 1,35 - 12,66 15767 22,32 - 4,56 27,9 fr0000039620 05/06/13 0,45 20.803.214 21,96 + 18,41 21,1 2,05metaBolic eXPlorer (meteX) g c 2,67 2,69 + 0,75 - 19,46 111963 2,74 3,92 fr0004177046 22.261.500 2,64 - 12,38 2,47 montuPet sa (mon) B 67,05 65,98 - 2,03 +105,29 49307 67,35 +10,72 68,75 fr0000037046 28/06/13 0,6 10.782.769 65,66 +299,88 32,1 0,91natiXis (Kn) LR a 4,966 5 + 0,2 + 16,99 4597083 5 - 2,29 5,649 fr0000120685 23/05/14 0,16 3.106.556.296 4,927 + 37,93 4,202 3,2natureX (nrX) g B 67,05 65,48 - 2,37 + 12,33 14159 67,6 + 3,51 68,5 fr0000054694 08/07/13 0,1 7.842.215 65,48 + 9,96 57,91 0,15neoPost (neo) G a 58,67 58,69 - 0,02 + 4,77 78794 59,19 - 0,63 66,65 fr0000120560 05/02/14 1,8 34.440.318 58 + 13,26 54,02 3,07netGem (ntG) g c 3,6 3,63 + 0,28 + 39,08 13118 3,7 3,88 fr0004154060 01/07/13 0,14 41.212.222 3,59 + 34,94 2,6 3,86neXans (neX) G a 43,265 43,36 - 0,48 + 17,75 eX Ds 17/10/13 98760 44 + 6,94 44 fr0000044448 17/05/13 0,5 42.043.145 43,265 + 16,88 33,01 neXitY (nXi) G a 31,345 30,855 - 1,67 + 12,57 93430 31,365 - 4,47 33,32 fr0010112524 22/05/14 2 54.037.984 30,81 + 13,31 26,495 6,48neXtraDiotV (nXtv) g B 24,69 24,71 + 0,08 + 16,56 2990 24,84 + 2,49 28,9 fr0010240994 29/05/14 0,4 15.903.713 24,58 + 94,57 20,72 1,34nicoX sa (coX) G B 2,4 2,365 + 0,21 - 1,5 304681 2,416 + 0,55 2,928 fr0000074130 74.316.858 2,362 - 9,18 2,26 norBert Dentr. (Gnd) g B 115 113,92 - 0,94 + 21,84 2263 115,32 - 7,83 125,2 fr0000052870 29/05/14 1,6 9.836.241 113,92 + 83,74 91,75 1,4nrJ GrouP (nrG) g B 8,65 8,6 - 0,58 + 21,99 11846 8,69 - 3,37 9,86 fr0000121691 15/05/12 0,3 81.081.535 8,52 + 50,09 7,04 numericaBle (num) G 43,13 44,66 + 4,73 + 69,17 552253 44,66 +29,83 44,66 fr0011594233 123.942.012 43,13 + 56,7 23,02 oeneo (sbt) B 4,33 4,35 + 0,46 + 16 3029 4,35 + 2,59 4,48 fr0000052680 26/09/12 0,08 60.193.472 4,32 + 33,03 3,52 orPéa (orp) G a 51,6 52,34 + 1,43 + 23,91 138021 52,34 - 0,08 53,7 fr0000184798 26/07/13 0,6 55.476.991 51,47 + 46,82 40,235 1,15Parrot (parro) g B 18,98 18,76 - 0,74 - 5,25 11653 19 -14,92 23,4 fr0004038263 12.648.849 18,65 - 18,89 18,65 PeuGeot (uG) LR a 10,43 10,38 + 0,05 + 50,99 eX Ds 02/05/14 4865564 10,535 - 1,41 10,855 fr0000121501 02/06/11 1,1 783.088.675 10,315 +101,63 6,89 Pierre & Vacances (vac) g B 34,95 34,51 - 1,48 + 12,3 41083 35,26 +13,48 35,6 fr0000073041 19/03/12 0,7 8.821.551 34,2 +118 27,73 Plastic omnium (pom) G a 24,86 24,915 + 0,5 + 22,73 158586 24,97 + 1,69 28,045 fr0000124570 06/05/14 0,33 154.977.021 24,64 + 71,61 17,99 1,33Poncin YacHts (ponY) g c 0,85 0,83 - 2,35 - 7,78 61389 0,85 - 3,49 1 fr0010193052 24.474.903 0,83 - 17 0,82 rallYe (ral) a 37,95 38,235 + 0,3 + 25,46 56484 38,295 + 4,32 38,5 fr0000060618 16/05/14 1,83 48.740.974 37,505 + 25,57 27,58 4,79recYleX sa (rX) c 2,45 2,45 + 1,24 - 34,14 37636 2,47 - 9,59 4,41 fr0000120388 04/07/90 0,61 23.975.982 2,43 - 22,22 2,31 rémY cointreau (rco) G a 67,62 68 + 11,49 334087 69,68 + 7,27 69,68 fr0000130395 26/09/13 1,4 48.476.859 66,8 - 23,17 52,99 2,06reXel (rXl) G a 17,45 17,53 + 0,52 - 8,1 2580932 17,595 - 3,68 20,55 fr0010451203 31/05/13 0,75 284.219.192 17,4 - 6,8 17,1 4,28roDriGueZ GrouP (rod) c 1,97 1,96 - 1,01 - 19,01 20856 1,99 - 3,45 2,71 fr0000062994 25/04/06 0,55 12.500.000 1,95 - 29,24 1,83

ruBis (rui) G a 49,895 50,43 + 1,06 + 9,55 eX-Ds 08/11/13 65949 50,43 - 1,66 52,45 fr0000121253 10/06/13 1,84 37.473.877 49,735 + 8,05 45,76 3,65saFt (saft) G B 25,45 25,08 - 1,22 + 0,32 33366 25,45 - 2,15 27,79 fr0010208165 19/05/14 0,78 25.853.811 25,08 + 36,53 23,39 3,11sartorius steD. Bio. (dim) G a 132,35 132,5 + 0,11 + 8,74 7655 132,55 - 3,28 153,5 fr0000053266 10/04/14 1,2 17.042.306 131,2 + 33,29 115,4 0,91scor (scr) LR a 25,55 25,61 - 0,25 - 3,59 361223 25,675 - 2,64 26,94 fr0010411983 12/05/14 1,3 191.980.457 25,44 + 13,09 23,115 5,08seB (sK) G a 66,59 66,16 - 0,65 + 0,7 29564 66,59 - 0,39 68,99 fr0000121709 19/05/14 1,39 50.169.049 65,86 + 10,27 56,85 2,1sécHé enV. (schp) g B 31,64 31,93 + 0,92 + 13,67 2030 32 + 0,06 38,71 fr0000039109 11/06/13 0,95 8.634.870 31 + 7,51 27,7 2,98seQuana (seQ) 5,8 5,62 - 2,26 - 1,4 51010 5,8 + 5,84 7,75 fr0011352590 25.040.804 5,59 - 9,06 4,85 siPH (siph) g B 34,25 34,32 + 1,15 - 32,84 19866 35,34 -26,19 56,35 fr0000036857 25/06/13 4 5.060.790 33,7 - 49,5 33,3 11,66soDeXo (sW) LR a 79,94 78,84 - 1,22 + 7,06 307528 80,25 + 1,47 80,42 fr0000121220 30/01/14 1,62 157.132.025 78,43 + 19,78 71,35 2,06soitec (soi) G B 3,07 3,18 + 4,26 +123,94 eX-Ds 01/07/13 5388464 3,21 +45,21 3,3 fr0004025062 172.580.795 2,99 + 8,16 1,4 solocal GPe (local) G B 0,81 0,86 + 7,5 + 59,9 eX-Ds 15/05/14 11970658 0,86 + 6,6 1,022 fr0010096354 20/06/11 0,58 280.984.754 0,79 - 4,41 0,523 somFY sa (so) a 262 266,85 + 1,52 + 44,24 6022 267 + 6,55 267 fr0000120495 30/05/13 4,8 7.836.800 262 + 67,83 179 1,8soPra GrouP (sop) g B 82 82,93 + 1,44 + 12,83 28556 83,6 - 0,38 95,9 fr0000050809 19/06/13 1,7 11.919.583 81,75 + 45,49 72,07 2,05st DuPont (dpt) g B 0,29 0,29 + 3,57 22042 0,29 + 7,41 0,32 fr0000054199 01/10/02 0,1 524.279.556 0,28 - 9,38 0,25 stallerGènes (Genp) g B 54,26 53,3 - 1,75 - 1,75 44397 54,26 - 6,56 63,46 fr0000065674 05/06/13 0,75 13.713.235 51,05 + 5,96 51,05 1,41stentYs (stnt) g c 9,99 10,07 + 0,6 + 7,82 21100 10,07 + 0,2 12 fr0010949404 11.111.523 9,91 - 6,76 9,3 steria (GrouPe) (ria) G B 20 19,92 - 0,3 + 39,59 96642 20,2 - 1,92 20,95 fr0000072910 07/06/13 0,2 33.167.830 19,88 + 65,31 13,19 1sueZ enVironnement (sev) LR a 14,73 14,74 - 0,41 + 13,17 1259983 14,855 + 4,17 15,365 fr0010613471 26/05/14 0,65 510.233.829 14,69 + 46,09 12,785 4,41sworD GrouP (sWp) g c 19,9 19,9 - 0,7 + 28,39 10931 20,04 + 5,18 20,42 fr0004180578 02/05/14 0,85 9.289.965 19,9 + 69,65 15,6 5,03sYnerGie (sdG) g B 20,5 21 + 2,44 + 43,93 4896 21 + 0,53 21,79 fr0000032658 25/06/13 0,3 24.362.000 20,5 +136,75 14,47 1,43tarKett (tKtt) G 28,65 30,67 + 6,68 + 7,54 229055 30,67 +19,34 32,9 fr0004188670 63.722.696 28,65 + 11,93 24,265 tecHnicolor (tch) G a 5,355 5,415 + 1,22 + 40,65 969001 5,417 + 0,69 5,535 fr0010918292 335.907.670 5,331 + 67,13 3,52 telePerFormance (rcf) G a 46,245 45,905 - 0,55 + 3,63 140389 46,385 +11,18 47,195 fr0000051807 14/05/14 0,8 57.201.690 45,47 + 23,9 40,12 1,74tessi (tes) g B 98,44 100,01 + 1,78 + 10,48 2550 101 +11,1 101 fr0004529147 25/06/13 2 2.804.945 98,44 + 24,08 85,33 2tF1 (tfi) G a 13,29 13,085 - 1,25 - 6,6 440003 13,31 + 6,82 15,21 fr0000054900 24/04/14 0,55 211.314.514 13,025 + 50,01 11,87 4,2tHales (ho) LR a 44,33 43,91 - 0,8 - 6,18 295461 44,47 - 4,23 50 fr0000121329 27/05/14 0,85 206.828.360 43,91 + 16,16 43,2 1,94tHeolia (teo) c 1,26 1,29 + 3,2 + 7,5 n/P reGr. 423102 1,3 + 5,74 1,39 fr0011284991 64.894.473 1,26 + 1,57 1,18 tHermaDor GrouPe (thep) B 78,1 78,29 - 0,52 + 15,13 581 78,48 - 1,88 84,32 fr0000061111 10/04/14 3,15 4.323.733 77,34 + 36,87 65 4,02touaX (toup) g c 19,5 19,5 - 1,17 + 2,96 attr. Grat. 18/06/13 1991 19,5 - 2,01 21,03 fr0000033003 10/01/14 0,25 5.883.773 19,22 + 6,67 18,1 1,28tour eiFFel (eiff) B 52,3 52,2 + 0,39 + 7,47 oPa 07/03/14 12018 52,3 + 0,42 53,35 fr0000036816 27/09/13 1,2 6.253.916 51,85 + 2,29 47,2 transGène (tnG) B 10,15 10,09 + 0,5 + 18,11 eX-Ds 03/03/14 79692 10,15 + 8,26 13,719 fr0005175080 38.444.106 9,9 + 3,19 8,523 triGano (tri) g B 18,15 18,18 + 0,44 + 14,7 8105 18,18 - 8,92 20,61 fr0005691656 12/12/11 0,3 19.336.269 17,95 + 86,84 15,9 uBisoFt entertainment (ubi) G a 14,82 14,655 - 0,95 + 42,56 448767 14,9 + 9,12 14,9 fr0000054470 105.741.956 14,41 + 43,68 9,8 Valeo (fr) LR a 99,2 98,5 + 0,51 + 22,47 333300 99,2 - 0,24 106,05 fr0000130338 27/05/14 1,7 79.462.540 97,64 + 91,37 78,67 1,73ValneVa (vla) g B 5,89 6,17 + 4,58 + 48,32 eX-Ds 17/06/13 1409308 6,17 + 2,49 7,89 fr0004056851 55.246.333 5,81 + 29,03 4,06 Vicat (vct) G a 61,7 62,55 + 1,49 + 15,83 51806 62,65 63,75 fr0000031775 13/05/14 1,5 44.900.000 61,51 + 28,08 50,82 2,4Vilmorin & cie (rin) G a 97,5 97,13 - 0,37 - 0,07 attr. Grat. 21/01/13 6113 98 + 2,13 102 fr0000052516 16/12/13 1,65 18.939.911 97,13 + 5,62 93,48 1,7VirBac (virp) a 174,05 171,5 - 1,3 + 10,43 2050 174,05 - 0,72 184,1 fr0000031577 21/06/13 1,9 8.458.000 170,05 + 3 154,55 1,11VranKen-PommerY m. (vrap) B 25,25 25,75 + 3,37 + 4,67 2794 25,75 + 1,34 25,95 fr0000062796 10/07/13 0,8 8.937.085 25,2 + 22,62 22,09 3,11wenDel (mf) G a 110,7 110,8 - 0,05 + 4,58 86946 110,95 + 2,07 116,2 fr0000121204 30/05/13 1,75 48.601.130 110,25 + 31,2 98,25 1,58ZoDiac aerosPace (Zc) LR a 25,805 26,08 + 1,05 + 1,28 1155513 26,14 + 8,87 26,98 fr0000125684 10/01/14 1,6 288.151.220 25,7 + 27,91 23,51 6,14

Autres Valeurs de la Zone euroGemalto (Gto) 79,88 79,65 - 0,59 - 0,45 326984 80,3 - 1,3 91,15 nl0000400653 27/05/13 0,34 88.015.844 79,56 + 22,77 75,2 orco ProPertY GrouP (orc) B 0,59 0,57 - 3,39 - 65,87 1401064 0,6 - 8,06 2,04 lu0122624777 25/04/08 1,19 114.507.629 0,57 - 74,09 0,54 ses (sesG) LR 26,625 26,65 + 0,21 + 13,26 706113 26,85 - 1,82 27,645 lu0088087324 17/04/14 0,91 292.304.059 26,56 + 15,37 22,915 4,02stmicroelectronics (stm) LR a 7,364 7,34 - 0,27 + 25,68 2206072 7,417 + 6,44 7,417 nl0000226223 24/03/14 0,09 910.703.305 7,327 + 0,01 5,443 1,36

VAleurs Zone InternatIonaleGeneral electric (Gne) 19,65 19,58 + 0,51 - 2,78 5297 19,65 + 1,14 20,44 us3696041033 20/02/14 0,19 10.027.765.000 19,49 + 7,94 17,95 1,12HsBc (hsb) 7,7 7,7 - 0,26 - 2,53 35613 7,75 + 3,77 8,33 Gb0005405286 21/05/14 0,1 19.070.001.093 7,7 - 10,47 7,09 maroc telecom (iam) 8,7 8,6 1533 8,7 - 2,6 9,16 ma0000011488 28/05/14 5,1 879.095.340 8,51 - 7,23 8,37 69,77oXis international (oXi) c /290514 0,01 us6918294025 457.207.313 0,01 rusal Plc (rusal) 5,54 5,54 - 13,44 + 31,28 reG. s 6 5,54 -12,06 6,54 us9098832093 1.636.363.646 5,54 - 24,11 4,06 scHlumBerGer (slb) a 75,6 76,09 + 1,02 + 16,26 9966 76,4 + 4,3 76,4 an8068571086 14/02/14 0,4 1.434.212.164 75,59 + 32,79 62,98 0,53total GaBon (ec) a 435,4 443 + 1,56 - 4,81 787 445 + 1,02 477,99 Ga0000121459 06/06/13 26,27 4.500.000 433,91 - 5,13 375 7,68

srD suite Valeurs françaIses srD suite Valeurs françaIses

A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / date détach. coupon / div nb titres + bas % 52 s. + bas an rdt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / date détach. coupon / div nb titres + bas % 52 s. + bas an rdt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / date détach. coupon / div nb titres + bas % 52 s. + bas an rdt

euronext séAncE du 30 - 05 - 2014CaC 40 : 4519,57 (-0,24 %) neXt 20 : 9710,24 (0,14 %)

CaC larGe 60 : 5000,34 (-0,20 %)CaC all-tradaBle : 3466,41 (-0,15 %)

Date De ProroGation : 24 Juin

srD Valeurs françaIses

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / date détach. coupon / div nb titres + bas % 52 s. + bas an rdt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / date détach. coupon / div nb titres + bas % 52 s. + bas an rdt

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Les Echos Lundi 2 juin 2014 FINANCE & MARCHES // 37

changes : cours au comptant var. var. cours veille année1 euro en devise bce en % en %

cours de changes croisés eur usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad

30-05-2014

cours a TerMe de l’euro contre les principales devises usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad30-05-2014

Taux de référence bons du trésorbtf taux btan taux prix coupon

source banque de france

Marché obligatairecno-etrix var.base 100 au var. depuis rend.31/12/1998 indice jour 31/12/98 en %

indices de référence des emprunts à taux variablesmoy. tmm euribor tme tmor.mens. 1 mois 3 mois pub. priv.

source cdc ixis

moy. eonia euribor tec the thor.hebdo 1 mois 3 mois 10 pub. priv.

Taux marchés monétaires et eurodevises marchés monétaires jour 1 mois 3 mois 6 mois 1 an

pays taux de référence taux en %

principaux taux directeurs30-05-2014

30-05-2014

ecarts de taux avec l’allemagne 6 mois 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans30-05-2014

allemagne 0,08 0,07 0,43 0,79 1,36portugal 0,38 1,09 2,14 2,32 2,28france 0,04 0,09 0,25 0,30 0,41espagne 0,27 0,68 1,12 1,34 1,50italie 0,34 0,69 1,26 1,48 1,61

parisOR (euros cPror/*cours hebdo) 30/05 29/05 COURS PriMe Prec.lingot 29590 0 2999010 florins 190 6,13 1935 dollars* 250 12,35 28010 dollars 500 12,35 51020 dollars 1000 12,31 10505 roubles* 0 -100 050 pesos 1115 0,48 1144latine 171 -0,47 173napoleon 177,9 3,55 174,91/2 napoleon* 95,9 11,64 95,8souverain eli i* 234 8,03 237souverain 215 -0,74 2211/2 souverain* 120 10,8 120suisse 177,2 3,14 177,2tunisienne* 180 4,77 180mark* 220 3,84 230krugerrand 976 6,05 990lingotin 500grs 15050 1,72 15200lingotin 250grs 7600 2,74 7750lingotin 100grs 3010 1,72 3100

argent c3e (euro Par kilo) (csfanMP) 541,71 541,71

palladium (euro Par kilo) (csfanMP)fix1 19 851 19 851fix2 19 789 19 789

platine (euro Par kilo) (csfanMP)fix1 34 511 34 511fix2 34 358 34 358

Londres(en dollars) 30/05 29/05

antimoine 99,65% (par tonne) 9450 9450

bismuth 99,99% (par lb) 10,52 10,52

cadmium 99,95% (par lb) 0,85 0,85

cobalt (cathodes) 99,80% (par lb) 13,95 15,18

eponge de titane 99,60% (par kg) 9,9 9,9

ferro manganese (hc) (par tonne) 1075 1075

ferro molybdene (par kg) 32,25 32,25

germanium (par kg) 1950 1950

selenium 99,50% (par lb) 25,5 26

silicium (par tonne) 2100 2100

MéTaux précieux

MéTaux non Ferreux

MéTaux sTraTégiQues produiTs péTroLiers sucre

London BuLLion MarKeT 30/05 29/05

argent (en cents Par oz)fixage 1 900 1 885

or (en dollars Par oz)fix1-fix2 1 254-1 251 1 254-1 255

palladium (en dollars Par once troy) 834-840 833-839

platine (en dollars Par once troy) 1 448-1 456 1 456-1 461

neW YorKargent (en cents Par once) settleMent settleMent 30/05 29/05Juin 14 18,75 18,98Juil. 14 18,79 19,02aout 14 18,7 0sePt. 14 18,83 19,05déc. 14 18,77 19,1

or (en dollars Par once) settleMent settleMent 30/05 29/05Juin 14 1250,4 1254,6Juil. 14 1250,6 1255,2aout 14 1251,2 1255,8oct. 14 1250,9 1257,5déc. 14 1251,6 1257,9

platine (en dollars Par once) settleMent settleMent 30/05 29/05aout 14 1454,7 1462,1oct. 14 1453,7 1460,2Janv. 15 1452,8 1460,1avr. 15 1454,1 1460,2Juil. 15 1453,3 1460,5

London MeTaL exchange 30/05 29/05

alliage d`alumin. (en $ par tonne)cPt 1970-1971 1970-19803 Mois 2010-2020 2000-2010stocks 42320 42320

aluminium (en $ par tonne)cPt 1823-1823,5 1784-1784,53 Mois 1855,5-1856,5 1820-1820,5stocks 5194425 5199175

cuivre (en $ par tonne)cPt 6995-6995,5 6968-69703 Mois 6905-6906 6875-6876stocks 171350 172500

etain (en $ par tonne)cPt 23500-23505 23350-233753 Mois 23475-23480 23350-23355stocks 10865 10915

nickel (en $ par tonne)cPt 19300-19310 18740-187503 Mois 19275-19280 18820-18825stocks 284436 283662

plomb (en $ par tonne)cPt 2084-2084,5 2074,5-20753 Mois 2108-2109 2101-2102stocks 190475 190850

Zinc (en $ par tonne)cPt 2073-2074 2046,5-20473 Mois 2068-2068,5 2046-2047stocks 711900 719600

londres (en dollars Par tonne) clôture clôture vol 30/05 29/05aout 14 470,3 473 3141oct. 14 478,2 480,7 1420déc. 14 489,3 491,5 587Mars 15 501 502,5 262Mai 15 504,6 507 22

new york (en cents Par lb) clôture clôture vol 30/05 29/05Juil. 14 17,37 17,48 48347oct. 14 18,2 18,31 31259Mars 15 19,06 19,19 8888Mai 15 19 19,13 2160Juil. 15 18,96 19,07 1318

blé de meunerie n°2 à paris (en euros Par tonne) settleMent settleMent vol 30/05 29/05nov. 14 191,5 191,5 11408Janv. 15 192 192 866Mars 15 192,5 192,5 944

blé à chicago (en cents Par boisseau) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 627,25 632,5 48522sePt. 14 639,75 644,5 20009déc. 14 660,5 663,75 16205

mais à paris (en euros Par tonne) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juin 14 174,25 171,5 555aout 14 180,5 177,75 212nov. 14 177,25 176,5 317

mais à chicago (en cents Par boisseau) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 465,75 469,5 123782sePt. 14 458 463,25 54565déc. 14 457,5 463 63131

riZ à chicago (en cents Par lb) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 14,98 15,03 632sePt. 14 14,38 14,39 500nov. 14 14,49 14,51 52

avoine à chicago (en cents Par boisseau) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 371 361,5 1079sePt. 14 352,75 347 464déc. 14 331,5 327,5 164

blé fourrager à londres (en £ Par tonne) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 147 146,5 3nov. 14 143,75 144,35 448Janv. 15 145,5 146,35 10

new york (cont. no2 - en cents Par lb)

settleMent settleMent vol

30/05 29/05

Juil. 14 159,95 156,1 769

uranium nymex (en $ par lb)

settleMent settleMent vol

30/05 29/05

Juin 14 28,25 28,25

Juil. 14 28,25 28,25

nymex ( en $ Par Mbtu) clôture clôture vol 30/05 29/05Juil. 14 4,55 4,56 aout 14 4,54 4,54 sePt. 14 4,5 4,51

powernext gas spot clôture clôture vol 30/05 29/05nord da 18,7 18,86 sud da 25,7 25,79

powernext gas futures settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juin 14 19,46 19,46 Juil. 14 19,49 19,49 aout 14 19,8 19,8

Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 157.33Moyenne quinze derniers jours : 205.461

londres-robusta (en $ par tonne) clôture clôture vol 30/05 29/05Mai 14 1869 1948 29Juil. 14 1937 1949 10073sePt. 14 1957 1967 11430nov. 14 1970 1980 2333Janv. 15 1971 1991 367

new york-arabica (en cents par lb) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 177,5 181,95 14442sePt. 14 179,6 184,35 6940déc. 14 182,85 187,6 2871Mars 15 185,65 190,3 871

Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 30/05/Prix indicatif : 3125,77

londres (en £ Par tonne) clôture clôture vol 30/05 29/05sePt. 14 1932 1921 9922déc. 14 1915 1903 4966Mars 15 1907 1895 3397Mai 15 1898 1886 1288Juil. 15 1888 1881 505

new york (en $ Par tonne) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 3059 3046 18147sePt. 14 3057 3047 11569déc. 14 3067 3048 3127Mars 15 3065 3043 972Mai 15 3064 3040 50

ss PloMb 95 1008-1010 1024-1026

fuel lourd1% de souf. 639-641 639-6403.5% de souf. 576-577 579,5-580,5

singapournaPhta 105,47-105,57 105,8-105,9gasoline 97 123,95-124,05 124,45-124,55Jet kerosene 118,26-118,66 119-119,4gas oil 120,29-120,69 121,13-121,53fuel oil (180) 612,88-613,08 613,11-613,31fuel oil (380) 599,62-599,82 600,2-600,4

neW YorKcuivre (en cents par lb) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juin 14 3,15 3,15 174Juil. 14 3,13 3,15 37704aout 14 3,12 3,14 49sePt. 14 3,13 3,14 5311

bluenext (en euros Par tonne) clôture clôture vol 30/05 29/05sPot 6,12 6,12

epex spot france (en euros Par MWh) clôture clôture vol 30/05 29/05base 22,11 36,83 196977Pointe 21,11 39,28 97394

french futures

contrats a terme baseJuin 14 0 29,5 Juil. 14 0 30,95

contrats a terme pointeJuin 14 0 38,25 Juil. 14 0 39,25

baltic dry index : 940 le 29/05//14baltic PanaMax index : 904 le 29/05//14baltic caPesize index : 1379 le 29/05//14baltic suPraMax index : 839 le 29/05//14baltic dirty intern. tanker :667 le 29/05//14baltic clean intern. tanker :527 le 29/05//14

30/05 29/05rJ crb 305,48 307,34reuters coM. 2574,02 2569,72Moodys coM. 6268,94 6303,14or industriel 30102 30102lMex 3136,5 3149,2cboe gold 87,27 86,28aig coM. 133,83 134,74sPot 429 429,17dJ ubs coM. 133,83 134,74

KuaLa LuMpuretain (en dollars par tonne) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Jou r 23400 23300 58

cuivre (girm):cathodes : 531,6 a coMPter du 30/05/

autres demi produits cuivreux :base cuivre 604,24 dePuis le 30/05base laMiné laiton 1 titre 483,38 dePuis le 30/05base laMiné laiton 70/30 494,36 dePuis le 30/05base laMiné laiton 85/15 549,3 dePuis le 30/05base laMiné bronze 94/6 694,89 dePuis le 30/05base laMiné bronze 94/4 664,68 dePuis le 30/05

Zinc electro (umicore):1960 dePuis le 30/05

indice cotlook a : 90,7, le 30/05//14

new york (cont. n°2 - cents par lb) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 85,96 86,15 13859Oct. 14 77 78,32 6Déc. 14 77,28 78,38 7314

caFé

éLecTriciTé

éMission co2

uraniuM

cacao

céréaLes

indices

FreT MariTiMe

jus d’orange

gaz naTureL

coTon

chicago (en $ Par 1000 bdft) settleMent settleMent vol 30/05 29/05Juil. 14 311 312,1 1361sePt. 14 315,6 317 866nov. 14 317,7 319,6 9

Bois

produiTs péTroLiers

londres-brent (en $ Par baril) clôture clôture vol 30/05 29/05Jour 110,4 110,17 Juil. 14 109,56 109,97 162762aout 14 108,79 109,19 92525

londres-gaZole (en $ Par tonne) clôture clôture vol 30/05 29/05Juin 14 893,5 905,25 46812Juil. 14 894,75 906,25 86729aout 14 896,25 907,5 34787sePt. 14 898 908,75 26902oct. 14 898,25 908,75 14365

new york nymex wti (en $ Par baril) clôture clôture vol 30/05 29/05Juil. 14 102,88 103,58 152364aout 14 102,13 102,78 52791sePt. 14 101,18 101,75 28967oct. 14 100,11 100,65 16887nov. 14 99,09 99,61 6881

amsterdam - rotterdam (barges - fob) (en $ Par tonne)gas, 0.1% sul. 891,75-892,75 901-902Jet 0,3% sul. 951,75-955,75 961-965

3.000 07/14 0,1 100,3 2,688

0.750 09/14 0,1 100,2 0,518

2.500 01/15 0,1 101,48 0,959

2.000 07/15 0,11 102,08 1,792

2.250 02/16 0,13 103,66 0,61

2.500 07/16 0,15 105,02 2,151

1.750 02/17 0,21 104,19 0,475

1.000 07/17 0,28 102,25 0,86

kcut d if 2ct 40634 40720kcut d if 1ct 23347 23373kcut d if 3/4ct 9052 9061kcut d if 1/2 c 6963 6959

DIAMANT Taille KCut

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dollar us 1,3607 -1,33 -1,33

livre sterling 0,8131 -2,47 -2,47

franc suisse 1,2204 -0,59 -0,59

couronne danoise 7,4639 0,06 0,06

couronne norv. 8,1425 -2,64 -2,64

kuna croate 7,586 -0,53 -0,53

couronne suedoise 9,0823 2,52 2,52

dollar canadien 1,4745 0,50 0,50

yen JaPonais 138,36 -4,39 -4,39

dollar australien 1,4635 -5,11 -5,11

rouble russe 47,3097 4,38 4,38

rouPie indienne 80,402 -5,81 -5,81

dollar neo-zelandais 1,6057 -4,21 -4,21

couronne tcheque 27,471 0,16 0,16

forint hongrois 302,81 1,94 1,94

zloty Polonais 4,1411 -0,32 -0,32

lev bulgare 1,9558 0,00 0,00

dollar hong-kong 10,5491 -1,35 -1,35

Won sud coreen 1389,22 -4,25 -4,25

litas lituanien 3,4528 0,00 0,00

lats letton 0,7028 0,00 0,00

Peso Mexicain 17,4833 -3,26 -3,26

real 3,0315 -6,94 -6,94

dollar singaPour 1,7059 -2,04 -2,04

rand sud-africain 14,2516 -2,16 -2,16

livre turque 2,8498 -3,74 -3,74

renMibi yuan 8,5025 1,84 1,84

ruPiah 15927,2 -5,00 -5,00

Peso PhiliPPin 59,641 -2,69 -2,69

ringgit Maltais 4,3765 -3,22 -3,22

bath thalandais 44,695 -1,07 -1,07

eur 1 0,7332 1,229 0,8195 0,1096 0,1339 0,7202 0,6746usd 1,3639 1 1,6761 1,1181 0,1496 0,1828 0,9826 0,9204gbp 0,8135 0,5966 1 0,6668 0,0892 0,109 0,586 0,5488chf 1,2199 0,8944 1,4993 1 0,1337 16,3441 0,8787 0,823sek 9,1189 6,6859 11,2076 7,4736 1 1,2215 6,5683 6,1519dkk 7,4623 5,4713 9,1715 6,1159 0,8181 1 5,3751 5,0343jpy 1,388 1,0177 1,706 1,1376 0,1522 0,186 1 0,9364cad 1,4819 1,0865 1,8213 1,2145 0,1625 0,1985 1,0674 1

bce taux pret marginal 0.75 % taux repO (refi) 0.25 % taux DepOt 0.00 %royaume uni taux jour le jour 0.44 % taux De base 0.50 %usa taux jour le jour 0.18 % fOnDs feDeraux 0.25 % 2 ans 0.38 % 10 ans 2.47 %japon gensaki t/n 0.09 % taux JOur le JOur 0.13 % taux D'escOmpte 0.30 % taux De base 1.20 % 10 ans 0.58 %canada taux jour le jour 1.30 % taux De base 3.00 %

global 203,61 -0,07 103,61 2,06

1-3 ans 167,00 0,01 67,00 0,48

3-5 ans 191,23 0,02 91,23 0,77

5-7 ans 212,68 0,04 112,68 1,37

7-10 ans 220,68 0,02 120,68 1,79

10-15 ans 227,95 0,07 127,95 2,62

Plus 15 ans 253,01 0,04 153,01 2,9

eMtxi 214,32 0 114,32 0,67

eMtxi-be 209,68 0,04 109,68 2,01

30/10/14 0,1

16/10/14 0,1

02/10/14 0,1

18/09/14 0,1

04/09/14 0,1

28/08/14 0,1

21/08/14 0,1

14/08/14 0,1

07/08/14 0,1

31/07/14 0,1

new york 0,11/0,21 0,11/0,21 0,23/0,33 0,37/0,47 0,60/0,70Zone euro 0,25/0,30 0,11/0,23 0,23/0,33 0,33/0,43 0,41/0,57Zurich -0,19/0,01 -0,19/0,01 -0,17/0,03 -0,13/0,07 0,01/0,21londres 0,39/0,49 0,40/0,50 0,52/0,62 0,59/0,79 1,01/1,11tokyo -0,02/0,03 0,05/0,15 0,02/0,22 0,11/0,21 0,25/0,38

comptantachat 1,3640 0,8137 1,2201 9,1226 7,4633 138,8300 1,4822vente 1,3639 0,8135 1,2198 9,1196 7,4630 138,8000 1,4820a 1 moisachat 0,0003 0,0003 0,0006 -0,0014 0,0031 0,0599 -0,0008vente 0,0000 -0,0005 0,0001 -0,0077 0,0023 -0,0101 -0,0013a 3 moisachat 0,0002 0,0003 0,0014 -0,0085 0,0068 0,1031 -0,0030vente -0,0001 -0,0010 0,0009 -0,0158 0,0040 0,0384 -0,0036a 6 moisachat -0,0001 -0,0010 0,0029 -0,0187 0,0101 0,1691 -0,0065vente -0,0004 -0,0018 0,0018 -0,0266 0,0077 0,0992 -0,0073a 12 moisachat -0,0008 -0,0035 0,0052 -0,0413 0,0165 0,3412 -0,0137vente -0,0015 -0,0044 0,0045 -0,0514 0,0118 0,2548 -0,0153

fév. 12 0,3662 1,141 1,049 3,06 3,26 3,26mars 12 0,3587 0,469 0,86 2,87 3,07 3,07avr. 12 0,3475 0,409 0,746 3,05 3,25 3,25mai 12 0,337 0,394 0,686 2,79 2,99 2,99juin 12 0,3333 0,38 0,659 2,69 2,89 2,89juil. 12 0,1864 0,218 0,496 2,31 2,51 2,51août 12 0,1104 0,132 0,334 2,19 2,39 2,39sept. 12 0,1003 0,119 0,247 2,31 2,51 2,51oct. 12 0,0909 0,111 0,208 2,23 2,51 2,43nov. 12 0,0786 0,109 0,192 2,18 2,38 2,38déc. 12 0,0723 0,111 0,186 2,03 2,23 2,23janv. 13 0,0709 0,112 0,204 2,19 2,39 2,39fév. 13 0,0683 0,12 0,224 2,29 2,49 2,49mars 13 0,0702 0,118 0,207 2,11 2,31 2,31avr. 13 0,0818 0,118 0,209 1,90 2,10 2,10mai 13 0,0784 0,112 0,201 1,90 2,06 2,06juin 13 0,0947 0,12 0,21 2,26 2,46 2,46juil. 13 0,0929 0,125 0,221 2,31 2,51 2,51août 13 0,0824 0,128 0,226 2,43 2,63 2,63sept. 13 0,0805 0,128 0,223 2,58 2,78 2,78oct. 13 0,0924 0,128 0,226 2,44 2,64 2,64nov. 13 0,1057 0,132 0,223 2,34 2,54 2,54déc. 13 0,1694 0,216 0,275 2,41 2,61 2,61janv. 14 0,205 0,224 0,292 2,41 2,61 2,61fév. 14 0,1601 0,225 0,289 2,41 2,61 2,61mars 14 0,1907 0,231 0,304 2,15 2,35 2,35avr. 14 0,2488 0,253 0,33 2,06 2,26 2,26

23-04 0,221 0,248 0,329 1,94 2,05 2,25 2,2524-04 0,217 0,253 0,332 1,94 2,05 2,25 2,2525-04 0,238 0,261 0,337 1,94 2,05 2,25 2,2528-04 0,331 0,269 0,344 1,96 2,05 2,25 2,2529-04 0,331 0,269 0,345 2,01 2,05 2,25 2,2530-04 0,398 0,269 0,347 1,99 2,05 2,25 2,2501-05 0,457 0,261 0,339 1,99 2,05 2,25 2,2502-05 0,4 0,261 0,339 1,94 1,99 2,19 2,1905-05 0,159 0,258 0,336 1,94 1,99 2,19 2,1906-05 0,159 0,258 0,336 1,94 1,99 2,19 2,1907-05 0,126 0,257 0,337 1,94 1,99 2,19 2,1908-05 0,108 0,262 0,338 1,94 1,99 2,19 2,1909-05 0,26 0,262 0,338 1,88 1,99 2,19 2,1912-05 0,222 0,266 0,336 1,88 1,99 2,19 2,1913-05 0,222 0,267 0,335 1,92 1,99 2,19 2,1914-05 0,191 0,268 0,335 1,92 1,99 2,19 2,1915-05 0,184 0,263 0,328 1,78 1,99 2,19 2,1916-05 0,177 0,259 0,321 1,78 1,83 2,03 2,0319-05 0,169 0,257 0,318 1,78 1,83 2,03 2,0321-05 0,177 0,256 0,318 1,78 1,83 2,03 2,0322-05 0,196 0,259 0,319 1,84 1,83 2,03 2,0323-05 0,271 0,262 0,318 1,81 1,89 2,09 2,0926-05 0,396 0,261 0,317 1,81 1,89 2,09 2,0927-05 0,396 0,258 0,317 1,81 1,89 2,09 2,0928-05 0,425 0,257 0,316 1,76 1,89 2,09 2,0929-05 0,469 0,255 0,314 1,72 1,89 2,09 2,0930-05 0,239 0,251 0,31 1,78 1,77 1,97 1,97

Taille coul. pur. poids cours ct($) préc.($)

euronext//taux&changes//matières premières

Taux eT changes

MaTières preMières

fr0000076887 a.s.t. groupeg c 2,75 2,78 2,7 2,7 - 1,82 1472fr0000076861 acteosg c 3,51 3,51 3,5 3,5 7756fr0000076655 actia groupg c 5,6 5,63 5,48 5,58 - 1,06 28444be0974269012 ad capital 0,11 0,11 0,11 0,11 900fr0000062978 adl partnerg c 13,55 13,65 13,45 13,65 + 0,74 491fr0011184241 adocia c 13,65 13,67 13,04 13,25 - 2,57 59466fr0000053043 advini c 32,01 32,5 32,01 32,5 + 1,53 33fr0000044612 afoneg c 7,49 7,55 7,49 7,55 + 3,43 1703fr0000062176 agricole crau c 98 fr0000062804 alpha mosg c 1,08 fr0000039216 altareit b 150,01 150,01 150,01 150,01 1fr0010481960 argang b 15,9 15,98 15,9 15,94 + 0,25 1305fr0000076952 artois a 6200 fr0010478248 atari c 0,35 0,35 0,32 0,33 - 5,71 1925730fr0004042083 au feminin.comg b 32,25 32,5 32,25 32,34 - 0,89 922fr0000063737 aubayg c 11,05 11,05 10,98 11,03 + 0,46 2770fr0000063752 audikag c 12,86 13 12,68 12,98 + 2,53 3673fr0000061780 augros cpg c 3,76 fr0000073827 aures tech.g c 34,37 34,37 33,34 34,2 - 0,5 342fr0000072621 ausyg c 28,46 28,5 28,21 28,5 + 0,14 818fr0004152874 avenir financeg c 10,55 10,68 10,2 10,2 - 3,32 4871fr0011800218 awox 19,2 19,89 19,2 19,85 + 3,98 4082fr0011451186 bac majestic 10,99 fr0000064123 baccarat b 218,89 fr0000062788 barbara buig c 21,83 22 21,78 22 + 0,92 278fr0000035370 bastide c 15,7 15,73 15,6 15,68 - 0,44 1104fr0000074072 bigben int.g c 7,35 7,4 7,25 7,33 - 0,41 38180fr0000062150 bleecker c 43,12 fr0011592104 blue 25,49 26,4 25,28 25,31 - 0,67 10088mc0000031187 bains monaco b 40,5 42,25 40,5 42,25 + 4,42 413fr0000074254 bourse directg c 1,5 1,51 1,5 1,51 9461fr0000039612 banque réunion c 90,2 90,2 90,2 90,2 - 1,94 101fr0000061137 burelle sa a 737 747 737 747 + 1,36 44fr0000078958 business et dec.g c 4,96 4,97 4,96 4,97 + 0,4 270fr0010151589 cafomg c 9,19 9,2 9,1 9,2 - 0,11 822fr0000074247 cameleon soft.g c 2,05 fr0010127530 capellig c 1,76 1,76 1,74 1,76 3326fr0000064156 carp.de partic. c 72,9 fr0010828137 carrefour prop. c 21,45 fr0000072894 castg c 2,96 2,97 2,88 2,92 - 1,68 20121fr0000064446 catering inter.g b 20,05 20,09 20,04 20,09 + 0,2 1321fr0010193979 cbo territoria c 3,6 3,6 3,57 3,58 - 0,56 3057fr0000078339 cca intern. c 2,05 fr0010309096 cegereal b 24,65 24,75 24,65 24,75 - 0,2 217fr0000037475 cfi c 70,49 70,49 70,49 70,49 + 0,7 191fr0000060907 chausseria sa c 14,8 fr0000054322 cibox inter.g c 0,09 0,09 0,09 0,09 + 12,5 110762fr0000030611 cie marocaine c 7,8 7,8 7,8 7,8 35fr0000060824 clayeuxg c 0,27 0,27 0,27 0,27 - 10 6490fr0000053399 cnimg b 109,5 111,25 109,05 111,25 + 1,74 209fr0004031763 coherisg c 1,8 1,8 1,8 1,8 5782nl0010489522 constellium 12,03 fr0000071854 cottin frères c 4,07 4,07 4,07 4,07 4039fr0000065393 courtois g c 98,2 98,21 98,2 98,21 + 0,01 8fr0000044323 cr alpes prov. c 69,01 69,01 68,6 68,65 - 0,22 80fr0000185506 cr atl. vendée c 95 95 95 95 - 0,11 503fr0010483768 cr brie picard. b 26,32 26,55 26,31 26,55 + 0,23 6207fr0000045213 cr ille vilaine c 66,4 66,48 65,85 65,85 - 0,9 615fr0010461053 cr languedoc c 52 52,39 52 52 + 0,17 478fr0000045239 cr loire hte-loire c 71,98 72 71,1 72 + 0,03 331fr0000045551 cr morbihan c 56,2 56,21 55,4 55,41 - 1,79 526fr0000185514 cr nord france b 17,21 17,38 17,2 17,38 + 0,99 2786fr0000044364 cr norm. seine c 105 105,6 104,1 104,2 - 0,5 599fr0000045528 cr paris idf b 77,32 77,33 76,31 77,33 522fr0000045346 cr rhône-alpes c 160,35 160,36 157,55 157,55 - 1,75 360fr0000045544 cr toulouse c 78,39 78,4 77,81 78,4 843fr0000045304 cr tour. poitou c 69,2 69,2 69,2 69,2 - 0,59 215fr0000050395 crosswood c 2,51 2,51 2,51 2,51 + 8,66 645fr0007317813 cs-com. et syst.g c 2,07 2,08 2,06 2,06 - 0,48 9336fr0011026749 dalet c 7 7 7 7 - 0,99 886fr0000036774 dane-elec memoryg c 0,21 fr0010417345 dbv technologiesg 19 19,2 18,86 19,19 + 0,47 29236fr0004152502 delta plus groupg c 47,6 49,48 47,51 47,9 + 0,84 931fr0000060840 devernois s.a. c 129 fr0000035784 digigram c 0,71 fr0000065260 docks pétroles ag c 188,8 188,8 188,8 188,8 - 0,11 10fr0000036287 duc c 1,9 fr0010099515 ecag c 11,28 11,28 11,1 11,2 - 0,71 897fr0000072373 egideg c 3,46 3,47 3,36 3,4 - 1,73 14744fr0011466069 ekinopsg 8,44 8,93 8,43 8,71 + 4,19 25642fr0000035719 elect. eaux mad.g c 4 4,16 3,99 3,99 - 0,25 1565fr0000031023 elect. strasbourg b 109,99 110,7 109 109,17 + 0,85 499fr0004155000 emme c 4,45 4,86 4,45 4,86 + 20 15fr0004030708 encres dubuitg c 2,3 2,3 2,27 2,27 2858fr0011191766 eos imaging c 6,19 6,34 6,19 6,24 + 0,81 14799fr0000063950 ermo c 13,47 fr0011471135 erytech pharmag 14 14,09 13,81 13,99 + 0,07 3917fr0004110310 esi groupg c 28,69 28,69 27,91 27,91 - 2,72 1740fr0000035743 etam dév.g b 32,99 32,99 32,08 32,99 614fr0000061475 eurasia fonc inv c 0,25 fr0000075343 euromedis groupeg c 9,07 9,09 9,02 9,09 + 0,22 5034fr0010490920 europacorpg c 4,9 4,9 4,87 4,9 23514fr0000064164 exacompta clairef. c 75 75 75 75 - 5,26 100fr0004527638 exel industriesg b 60,7 60,75 60,43 60,43 - 0,45 584fr0000037343 expl. prod. chim. c 288,1 288,1 288,1 288,1 + 6,35 2fr0000039026 expl. prod. chim. c 328,9 fr0000062341 f.i.e.b.m. c 7 fr0000062507 f.i.e.b.m. c 156,3 fr0000038184 f.i.p.p. c 0,11 0,11 0,11 0,11 861fr0000063034 fauvet-girel g c 21,78 fr0011271600 fermentalg 8,74 8,92 8,7 8,89 + 2,18 8460fr0000062101 fermière cannes b 1180,51 fr0000061418 fiducial office c 28 28 28 28 1fr0000060535 fiducial re b 98,5 98,5 98,5 98,5 1fr0000076986 fin. moncey b 6789 6789 6789 6789 + 2,86 1fr0000035123 finatis b 107,6 109,96 107,6 109,96 + 2,19 11fr0000074759 fleury michong b 58,5 59 58,42 58,5 193fr0010436329 foncière 6 et 7 b 17,99 17,99 17,95 17,95 + 1,13 1592fr0000065930 foncière 7 inv. c 1 fr0000064362 foncière atland c 64,99 64,99 64,99 64,99 - 0,02 1fr0000038499 foncière euris b 74,75 74,75 74,35 74,35 - 0,85 101fr0010341032 foncière inea b 29,8 30,5 29,8 30 + 0,81 254fr0011277391 foncière paris nord c 0,24 0,24 0,22 0,22 - 4,35 224105fr0000034431 fonciere paris siic b 88,2 88,2 88,2 88,2 - 0,34 5fr0000063265 foncière r-paris c 34,97 fr0004031292 fonciere sepric c 12,21 12,21 12,21 12,21 1fr0000053944 foncière volta c 3,74 fr0010588079 frey c 24,4 24,4 24,4 24,4 46fr0000031973 fsdv c 44,5 fr0000124414 gascogneg c 4,53 4,53 4,45 4,45 - 1,77 1666fr0000034894 gaumont b 38,98 38,98 38,21 38,32 - 1,69 200fr0000053035 geag c 85 85,01 83 84,45 - 2,6 5490fr0000044471 générale santé b 16,37 16,45 16,37 16,45 + 0,18 2117fr0010501692 generixg c 2,05 2,08 2,05 2,08 + 1,96 4039fr0004163111 genfit 23,08 24,27 22,9 23,78 + 2,94 405041fr0011799907 genomic vision 14 14,04 13,89 14,04 + 0,29 1044fr0011790542 genticel 6,1 6,12 5,99 6 - 1,15 18782fr0000061459 gérard perrierg c 69 73 69 72 + 4,33 301fr0000065971 graines voltZ c 25 25 24,99 24,99 - 0,04 380fr0000038036 grand marnier b 3853,01 3853,01 3853,01 3853,01 1fr0011476928 groupe fnac 36,1 36,1 35,5 36 + 0,76 28266fr0000072456 groupe go sport c 4,39 4,39 4,39 4,39 1fr0000062671 groupe gorgég c 20,79 20,79 20,59 20,79 + 0,58 7173fr0004010338 groupe jaj c 1,14 fr0004050300 groupe openg c 10,79 10,79 10,66 10,74 - 0,56 418fr0010214064 groupe piZZornog c 21,19 21,19 20,05 20,33 - 4,1 2524fr0010340406 groupe vialg c 0,91 fr0011726835 gtt 47,86 48 47,32 48 + 0,29 3121fr0000032526 guerbetg b 32,63 33,37 32,43 33 + 0,27 10429fr0000066722 guillemot corp.g c 1,03 1,03 0,98 1 - 2,91 20667fr0004035061 guy degrenne c 0,97 0,97 0,97 0,97 1fr0000061087 henri maire c 2,16 fr0000038531 hf companyg c 9,78 9,78 9,31 9,59 - 2,04 8407fr0000054231 high cog c 5,1 5,12 5,05 5,09 2940fr0010929125 id logisticg b 76,95 76,95 76,3 76,9 - 0,08 2103fr0000051393 idi b 25,3 25,48 25,3 25,4 + 0,4 3078fr0000030827 ige + xaog c 58,2 58,2 57,63 57,63 - 0,98 622fr0000033243 immo. dassault c 25,01 25,2 25 25,1 + 0,4 451fr0000036980 immo. hôtelière c 1,29 fr0010458729 implanetg 7,8 7,8 7,75 7,79 - 0,13 2679fr0000066219 ind. fin. ent. c 65,4 65,4 65,4 65,4 45fr0004061513 index multimediag c 0,43 fr0000071797 infotelg c 103,88 104,98 102,84 104,98 + 1,06 1319fr0000064297 innelec mult.g c 5,56 5,56 5,55 5,55 - 0,18 401fr0010291245 inside secure c 4,43 4,45 4,17 4,21 - 4,97 135345fr0000060451 installux sa c 231,1 231,1 231,1 231,1 - 2,08 70fr0000064958 intexa c 5,5 fr0000124232 ird nord pdc c 13,83 13,83 13,83 13,83 1fr0000072597 it linkg c 3,25 3,25 3,2 3,2 - 0,31 273fr0004026151 itesoftg c 3,2 3,25 3,2 3,25 + 1,56 1610fr0000073843 its group c 7,46 7,46 7,44 7,44 - 0,4 606fr0000032633 jacques bogart b 227,99 fr0004029411 keyrusg c 1,29 1,29 1,26 1,29 + 0,78 23990fr0000039638 la foncièreverte c 52,17 fr0000064917 la perla word c 0,05 fr0000066607 lacroix sag c 21,85 21,85 21,1 21,55 - 1,42 1432fr0000035263 lafumag c 18,3 mc0000120790 lagardère active b 322 fr0004027068 lanson-bcc b 42,95 43 42,4 42,4 - 1,28 2755fr0000053829 ldc b 133 133 132,75 132,75 - 0,19 500fr0000075442 ldlc.comg c 23,05 23,3 23,05 23,3 + 1,22 1001fr0004170017 le noble ageg c 17,01 17,02 16,99 17 - 0,06 6254fr0000075673 le tanneurg c 5,75 fr0000121295 lebon c 121,52 121,52 121,52 121,52 32fr0004165801 les hôtels de paris c 2,98 fr0004023208 les nx constr.g b 11,9 12,32 11,9 12,28 + 3,19 6498fr0004156297 linedata svicesg b 25,96 25,99 25,8 25,8 - 0,62 4105fr0000121352 locindus b 20 20 19,55 19,7 - 1,45 480fr0000030074 malteries fr-b c 232 fr0000032302 manutan inter.g b 51 51,09 50,75 50,75 - 0,49 519fr0011742329 mcphy energy 11,4 11,4 11,23 11,35 - 0,44 7064fr0000061244 mecelec c 2,81 2,88 2,81 2,88 - 0,35 724fr0000052623 medasysg c 0,81 0,82 0,8 0,82 19905fr0000063323 medea c 1 fr0000064404 média 6 c 5,31 5,31 5,31 5,31 44fr0010892950 medtechg 32,26 32,49 31,75 31,88 - 0,62 1006fr0010298620 memscapg c 1,82 1,89 1,82 1,85 + 1,65 53749fr0000053027 mgi coutier g b 157,14 157,14 153,02 153,49 - 2,32 9025fr0000077570 micropoleg c 0,77 0,78 0,77 0,78 3961fr0011451194 millimages 25,52 fr0011584549 mndg 5,39 5,39 5,32 5,35 - 0,74 5633fr0004048734 mont. fashiong c 0,08 0,08 0,08 0,08 23400fr0000064180 moul. strasbourg c 768,69 fr0011120914 mpi b 4,14 4,2 4,12 4,15 - 0,48 182650fr0004034320 mr bricolage sag c 14,53 14,56 14,5 14,5 - 0,21 562fr0000060196 mrm c 1,95 1,95 1,95 1,95 1fr0000037970 musée grévin c 87,1 fr0011341205 nanobiotix 22,75 23,29 21,4 21,86 - 3,7 512853fr0000037392 nergeco c 16,31 16,31 16,01 16,01 - 1,84 251fr0004050250 neuronesg b 14,41 14,45 14,1 14,31 - 0,63 6106fr0000064529 nsc groupe c 65,99 65,99 65,99 65,99 1fr0000052680 oeneo b 4,33 4,35 4,32 4,35 + 0,46 3029

fr0010428771 ol groupeg c 2,25 2,26 2,25 2,26 + 0,44 766fr0000075392 orapig c 19,4 19,4 19,1 19,35 - 0,26 1155fr0010160564 orchestra-pre. c 37,71 fr0010609206 orege 5,16 5,25 4,99 5,15 + 2,59 3364fr0000039141 orosdi c 32 fr0010759530 overlap groupeg c 0,99 fr0010263202 parefg c 46,4 46,4 45,4 46 + 1,88 75fr0000031684 paris orléans a 17,85 17,85 17,73 17,85 660fr0000052896 paris. de chauf. b 108,95 108,95 108,95 108,95 + 0,88 45fr0000038465 passat c 8,64 8,64 8,53 8,53 - 1,27 51fr0011027135 patrimoine & com b 21,8 21,8 21,7 21,7 - 0,05 403fr0000053514 pcas g c 4,56 4,6 4,5 4,6 + 1,1 6706fr0000077687 pharmagest int. b 103,13 103,13 102,5 102,6 + 0,08 478fr0000124570 plastic omniumG a 24,86 24,97 24,64 24,915 + 0,5 158586fr0000051377 plastivaloireg c 22,51 22,51 22,45 22,48 - 0,13 723fr0000066441 poujoulat c 50,8 fr0000060832 precia g c 87,99 87,99 87,99 87,99 - 0,01 1fr0004044600 prismaflexg c 24,69 24,76 23,7 23,7 - 3,66 2523fr0010380626 prologueg c 2,15 2,18 2,12 2,14 - 0,93 25944fr0010355057 prowebce 18 fr0000060329 psb indust. c 46,5 46,5 46 46,47 780fr0000065278 public systèmeg c 8,06 8,07 8,06 8,07 + 0,12 51fr0000038242 quantelg c 3,42 3,46 3,33 3,4 - 2,02 50094fr0010211615 quotium tech. c 17,85 17,85 17,85 17,85 1fr0000050320 radiall b 155 155 155 155 - 1,58 12fr0000120388 recylex c 2,45 2,47 2,43 2,45 + 1,24 37636fr0000075954 riberg c 2,2 2,2 2,18 2,2 1891fr0011010198 risc group c 5,04 fr0000039091 robertet sa b 168,48 168,48 168,48 168,48 1fr0000045601 robertet sa b 113 fr0000045619 robertet sa b 36 fr0000064255 rocamat c 0,77 fr0000060071 s.a.m.s.e. b 90,97 90,97 90,96 90,97 39fr0000060121 sabeton c 12,85 12,96 12,85 12,96 + 1,49 305fr0000124356 salvepar b 50,08 50,08 49,85 50,07 - 0,06 1421fr0006239109 scbsmg c 5,22 5,3 5,22 5,26 + 0,77 2001fr0000064511 schaeffer dufour c 23,4 fr0000052839 sécuridev c 40,36 40,36 39,02 39,02 - 3,32 231fr0000065492 selcodis c 0,29 fr0004175842 selectirente c 61 61,4 61 61,4 + 0,66 136fr0000060790 signaux girod g c 28 28,15 28 28,15 388fr0000074122 siig c 7,56 7,6 7,55 7,55 2774fr0000057937 siic de paris b 21,6 21,6 21,56 21,6 369fr0004016699 smtpcg b 29,85 29,85 29,7 29,84 - 0,03 1494fr0010209809 soc. fr. casinos c 1,01 1,01 1,01 1,01 1500fr0000072563 sodifrance c 8,01 fr0000078321 soditech ing.g c 0,5 0,5 0,5 0,5 2780fr0000038804 sofibus c 77,9 fr0000075517 soft computingg c 6,57 6,57 6,57 6,57 1fr0000065864 sogeclairg c 28,17 28,25 28 28,25 + 0,28 649fr0004036036 solucom c 37,06 37,22 37,05 37,05 - 0,3 2089fr0000131732 spir com.g c 14,25 14,45 14,25 14,45 - 0,07 397fr0011289040 sqli 21,65 21,87 21,55 21,86 + 0,51 1583fr0000064271 stef b 63,99 63,99 63,7 63,78 - 0,33 1300fr0010282822 store elect.g c 16 16,01 15,97 16 2796fr0010526814 supersonic imagine 11,5 11,52 11,45 11,48 - 0,17 10133fr0000052854 systarg c 5,98 5,98 5,97 5,97 26664fr0004109197 systran c 5 5 5 5 5702fr0000063307 tayninh c 1,1 fr0000065450 technofan c 162 fr0010407049 terreisg b 24,34 24,34 24,25 24,25 - 0,41 25fr0000071904 tff group b 61,59 61,59 59,8 61,3 - 0,49 276

fr0010493510 acheter-louer.fr 0,18 0,18 0,18 0,18 40874fr0010641449 agrogeneration 1 1 0,9 0,98 + 1,03 99857fr0000054652 ales groupe 18 18,01 17,99 18,01 + 0,06 25fr0010397760 auplata 1,35 1,43 1,33 1,39 + 2,96 215132fr0011648716 carbio 13,9 13,9 13,74 13,74 386fr0010907956 carmat 81,49 81,98 80,4 80,64 - 1,06 2729fr0010540997 césarg 0,06 0,06 0,06 0,06 - 14,29 46197fr0004031839 cybergung 0,79 0,8 0,78 0,8 + 1,27 7770fr0000054132 delfingeng 23,64 23,64 23,4 23,59 + 0,34 801fr0004191674 dir. energie 9,05 9,05 8,8 9 - 0,55 5865fr0010278762 environnement sa 27,4 27,4 27,4 27,4 106fr0000051831 groupe guillin 130,6 131,25 130,55 131,25 + 0,73 1561fr0010343186 heurtey petrochem 36,82 37,63 36,82 37,02 + 0,33 3100fr0000077562 hiolle industries 2,43 2,46 2,43 2,46 + 0,41 305fr0004153930 hybrigenics 2,73 2,78 2,64 2,7 - 0,74 468487fr0011053636 leadmedia group 5,72 5,72 5,72 5,72 803fr0010304402 millet innovation 16,79 fr0010330613 ober 12,09 12,09 12,09 12,09 1fr0000061608 piscines desjoyaux 5,41 5,49 5,26 5,26 - 2,77 620fr0000037640 rougier g 33,8 33,82 33,8 33,82 + 0,81 299fr0000061582 siparex crois.g 25,8 25,8 25,8 25,8 1fr0004197747 theradiag 5,74 5,74 5,53 5,65 - 0,88 20994fr0010949388 umanisg 10,15 10,45 10,15 10,45 + 2,96 1107

actionseuronexT hors srd françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

aLTernexT (sélection)

fr0004037182 thermocompactg c 25,49 fr0000066482 tipiak c 63,05 63,05 63,05 63,05 + 0,06 16fr0000060949 tivoly c 21,09 21,5 21,09 21,5 + 1,94 81fr0000064388 tonna elect.g c 2,37 fr0000039240 toupargel groupeg c 7,81 7,85 7,81 7,85 + 0,51 107fr0010127662 txcell 7,88 7,99 7,66 7,99 + 2,44 4877fr0000079147 u10g c 4,48 4,5 4,48 4,48 - 0,44 3029fr0000079980 ulric de varens c 4,6 4,6 4,2 4,3 - 6,52 1301fr0000054215 unibel a 570 fr0000034548 union fin. fr. bque g b 20,68 20,8 19,81 20,55 - 1,3 8072fr0000057903 universal multi. c 0,39 fr0000074197 utig c 0,8 0,81 0,79 0,81 596fr0011505163 valtech 4,32 4,32 4,3 4,3 - 0,69 157fr0000062465 verneuil part. c 3,2 3,2 3,2 3,2 - 5,88 150fr0000077158 vêt'affairesg c 10,25 10,34 10,2 10,34 + 0,88 7fr0004186856 vetoquinolg b 36,6 36,9 36,3 36,9 + 1,07 3780fr0000066680 videlio (ex:iec) c 1,51 1,51 1,37 1,5 - 0,66 6891fr0000050049 viel et cie b 2,3 2,33 2,3 2,33 + 1,3 2600fr0000031577 virbac a 174,05 174,05 170,05 171,5 - 1,3 2050fr0000065765 visiodentg c 1,44 1,51 1,42 1,47 + 2,8 17477fr0000066540 vm matériaux c 30,66 31,76 30,66 31,76 + 3,59 511fr0004034072 xilam animationg c 2,44 2,49 2,4 2,49 4870fr0011471291 ymagisg 8,72 8,72 8,65 8,72 13666fr0010298901 Zublin immo.g c 2,88 2,88 2,88 2,88 10

auTres valeurs de la Zone eurolu0569974404 aperam a 23,4 24,25 23,025 23,93 + 1,64 938243it0001389631 beni stabili 0,65 0,65 0,63 0,63 - 3,08 27511be0003796134 dexiaRg a 0,039 0,04 0,039 0,039 3266420be0005587580 dexia 0,001 it0001210050 fedon c 6,21 6,21 6,21 6,21 + 0,16 1it0001976429 fiat 5,08 it0001976411 fiat 4,05 it0001976403 fiat 7,6 7,6 7,6 7,6 + 0,13 20ie00bjys1g50 mainstay medical 18,12 18,2 18,12 18,19 - 9,5 232be0003853703 montea cva 33,3 33,35 33,2 33,2 - 0,6 482lu0012113584 plt. terres rges 1999 be0946620946 rentabiliweb gpg c 10,39 10,39 10,3 10,38 - 0,1 7127nl0000289783 robeco nv 28,12 28,3 28,12 28,26 + 0,39 2123nl0000289817 rolinco 26,35 26,45 26,35 26,45 + 0,3 166

VaLeurs Zone internationaleus00287y1091 abbvie 36,63 ch0008853209 agta record b 35,7 35,7 35,7 35,7 1us0495131049 atmel corp. 5,51 us09072q1067 bioamber sn0008626971 bras. ouest afr. c 668 cm0000035113 brass. cameroun b 700 us1491231015 caterpillar inc. 75,55 75,55 75,42 75,42 - 0,17 40sn0000033192 cfoa c 2,56 us1638932095 chemtura corp. us19122t1097 coca cola enter. 33,6 gb0033040113 darty plc 1,13 gb0002374006 diageo 23,6 23,6 23,6 23,6 + 0,68 46us2635341090 dupont de nemours 49,52 us5324571083 lilly and co 40,2 us3453708600 ford motor cy 12,09

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaisesci0000053161 forestière eq. c 599 us4282911084 hexcel 32,45 us4567881085 infosys c 46,48 us58933y1055 merck and co inc 42 42,47 42 42,37 + 1,85 713us7181721090 philip morris int. 64,23 64,23 64,23 64,23 + 0,36 607us7427181091 procter & gamble 59,98 59,98 58,47 58,77 + 0,7 96lu0934195610 rorento cdh 55,92 55,92 55,86 55,86 - 0,14 1320us9098831004 rusal plc 19,91 us8645961017 successfactors 0,01 ch0008175645 televerbier c 59 us91912e1055 vale sa 9,6 us9426222009 watsco 50,11 ch0038838394 weatherford int. 15

cerTiFicaT investir 10INVESTIR 10 GRANDES VALEURS igs10 - fr0011630474 111.46 -0.25

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38 // FINANCE & MARCHES Lundi 2 juin 2014 Les Echos

val. unit date dernier désignation hors frais de la dividende netcode isin des valeurs en euros** valor. en euros** mont. date

LU0131210360 Parvest Bd euro corP 171,06 28/05

LU0111548326 Parvest Bd euro gov 359,67 28/05

LU0230662891 Parvest eQ Bric 134,05 28/05

LU0111491469 Parvest eQ hi. div eur 87,96 28/05

LU0012181318 Parvest eQ usa 114,71 28/05

LU0083138064 Parvest moneY mKt euro 209,78 28/05

LU0154361405 Parvest steP 90 euro 1165,98 28/05

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FR0010076547 Profilea monde mult. dYn i 23,53 26/05

FR0010076471 Profilea monde Prudent i 22,51 27/05

FR0000441628 covéa act. eur. hors euro i AI 50,14 28/05 0,50 15/09/11

FR0000441685 covéa act. eur. oPPort. i AI 63,07 28/05 0,73 15/09/11

FR0000934937 covéa actions ameriQue 29,45 28/05

FR0000441677 covéa actions asie i AI 210,76 28/05 1,47 15/09/11

FR0007022157 covéa actions croissance i 45,61 28/05

FR0007024021 covéa actions croissance i 37,69 28/05 0,32 18/04/12

FR0000441636 covéa actions euro i AE 18,98 28/05 0,12 18/04/12

FR0000985368 covéa actions euroPe c i 207,51 28/05 2,63 14/11/01

FR0000425027 covéa actions euroPe d i 173,94 28/05 2,70 29/02/12

FR0000289381 covéa actions france c DI 43,55 28/05

FR0000298168 covéa actions france d DI 35,2 28/05 0,90 18/04/12

FR0007497789 covéa actions invest. i 4897,49 28/05 60,92 06/05/08

FR0000289431 covéa actions JaPon AI 21,97 28/05

FR0000939845 covéa actions monde i 124,82 27/05 0,93 18/04/12

FR0007483474 covéa actions rendement i 118,65 28/05

FR0010535625 covéa actions solidaires c i 116,99 28/05

FR0010689794 covéa esPace isr i 181,24 28/05

FR0000939969 covéa euro souverain c 48,63 28/05

FR0000939951 covéa euro souverain d OE 28,9 28/05 0,86 18/04/12

FR0000441651 covéa eurosPread i OE 15,3 28/05 0,61 18/04/12

FR0000002164 covéa horizon duraBle 41,46 28/05

FR0000931446 covéa moYen terme c 251,53 28/05

FR0010640904 covéa multi aBs return i 16/05

FR0000939852 covéa multi euroPe i 42,38 27/05 0,25 18/04/12

FR0010399790 covéa multi ht rendt i 126,7 27/05 1,07 18/04/12

FR0000939860 covéa multi immoBilier AE 78,3 27/05 0,52 10/04/12

FR0000970550 covéa multi monde 51,03 27/05

FR0000445074 covéa multi small caP eur. i AE 41,6 27/05 0,02 11/05/04

FR0000978736 covéa oBlig conv. i 20620,49 28/05 318,54 06/05/08

FR0000939936 covéa oBlig inter. OI 32,12 28/05 0,30 18/04/12

FR0000289472 covéa oBligations c OE 115,32 28/05

FR0000289480 covéa oBligations d OE 60,05 28/05 1,79 18/04/12

FR0007019039 covéa Profil dYnamiQue i 114,62 27/05

FR0010395608 covéa Profil eQuiliBre c 11,38 27/05

FR0000445058 covéa Profil eQuiliBre d 22,89 27/05

FR0010395624 covéa Profil offensif c 11 27/05

FR0000445033 covéa Profil offensif d 23,65 27/05

FR0000931420 covéa sécurité d 154,77 28/05 1,59 18/04/12

FR0007019021 Profil Prudent i 96,64 27/05

LU0300834669 alKen fd smcaP eur 152,07 30/05

LU0235308482 alKen fund-euroP.oPP. 199,06 30/05

cla

ssif

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Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI), sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».

LU0122612764 franK eur grwth 13,76 29/05

LU0231205856 franK india 22,84 29/05

LU0140363267 franK mut euroPean 19,79 29/05

LU0282761252 franK mut glB discov 12,12 29/05

LU0300742037 franK natural res 7,39 29/05

LU0140363697 franK technologY 6,18 29/05

LU0139292113 franK us eQuitY 14,65 29/05

LU0260869903 franK us oPP 16,38 29/05

LU0744129122 temP africa 12,14 29/05

LU0316493666 temP asian grwth 32,44 29/05

LU0592650245 temP asian sm cies 14,12 29/05

LU0188151178 temP china usd 21,65 29/05

LU0122613903 temP east euroPe 19,59 29/05

LU0188151921 temP emerging mKts 14,51 29/05

LU0390138195 temP frontier mKts 18,63 29/05

LU0294220107 temP glB Bond 21,06 29/05

LU0294221253 temP glB tot ret 19,83 29/05

LU0094040077 temP latin am usd 37,29 29/05

LU0301152442 ÖKoworld Klima eur 43,26 30/05

LU0061928585 ÖKoworld ÖKovis.cl. eur 120,2 30/05

LU0562891944 mir. - ac. all. Bal a eur 108,66 30/05

LU0622658333 mir. - ac. all. cons a eur 107,81 30/05

LU0689230778 mir. - conv. Bonds a eur 131,46 30/05

FR0010106450 oPtilia diversifiee DI 152,2 27/05

FR0010236760 oPtilia PYthagore c 111,84 27/05

LU0155303323 Pictet-asian eQ. JaPan 187,55 30/05

LU0090689299 Pictet-Biotech 550,08 30/05

LU0280430660 Pictet-clean energY 89,11 30/05

LU0130728842 Pictet-eastern euroPe 338,37 30/05

LU0255798109 Pictet-emerg lc deBt 186,68 30/05

LU0130729220 Pictet-emerging mKts 526,14 30/05

LU0128490280 Pictet-eur Bonds 492,2 30/05

LU0128470845 Pictet-eur corP. Bonds 183,5 30/05

LU0167158327 Pictet-eur smt Bonds 132,79 30/05

LU0130731986 Pictet-euroPean eQ. sel. 542,98 28/05

LU0144509717 Pictet-euroPean sust. eQ. 198,13 28/05

LU0188501257 Pictet-generics 214,07 30/05

LU0128467544 Pictet-gloBal emerg.deBt 329,65 30/05

LU0168449691 Pictet-greater china 396,85 30/05

LU0070964530 Pictet-indian eQ. 365,62 30/05

LU0176900511 Pictet-JaPanese eQ. sel. 10443,68 30/05

LU0256846139 Pictet-securitY 165,45 30/05

LU0130732364 Pictet-small caP eur. 866,82 28/05

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énergétiques. De 2001 à 2002, il estaussiPDGdeCelergetCelergInter-national. Après un passage à laDGA en 2002, il devient en 2003directeur adjoint des technologieset transferts sensibles au Secréta-riat général de la défense natio-nale.En2005,ilretrouvelaDGAentant que directeur du service desprogrammes nucléaires et de mis-siles. Il est adjoint au directeur dessystèmes d’armes en 2007, ingé-nieur général de l’armement depremière classe en 2008, directeurdes systèmes d’armes et directeurdes opérations en 2009. Mi-mai, ila été élu président du conseild’administration de l’Onera.

ÉTABLISSEMENT PUBLIC

ONERABruno Sainjonest nommé président-directeurgénéral de l’Office nationald’études et de recherchesaérospatiales (Onera).

Bruno Sainjon, cinquante-troisans, ancien élève de Polytechniqueet de l’ENSTA, débute à la DGA en1987. En 1996, il rejoint le gouver-nement en tant que directeur desaffaires économiques et de l’ani-mation au sein de la délégationinterministérielle à la coupe dumonde de football de 1998. Puis ilintègre comme conseiller le cabi-net du ministre de la Défense. En2000, il devient, à la Société natio-nale des poudres et des explosifsdirecteur de la stratégie et du déve-loppement du domaine matériaux

AVIVA INVESTORSMark Verseyrejoint Aviva Investors en qualitéde directeur des solutionsclients.

Mark Versey, quarante et un ans,est t i tulaire d’un master enmathématiques de l’université deCambridge. Il bénéficie de plus devingt ans d’expérience dans lesecteur des services financiers,dont neuf au sein de la banqued’investissement sur les classesd’actifs actions et taux. Il a égale-ment travaillé sur les produitsdérivés. Par ailleurs, il a occupédes postes de direction au seindes entreprises AXA UK Plc etMorgan Stanley. Dernièrement, ilassumait les fonctions de direc-teur de la gestion de Friends Lifeet directeur général de FriendsLife Investments.

OPTISPhilippe Adnotrejoint Optis au postede conseiller à la direction.A ce titre, il sera membredu comité de direction.

Philippe Adnot, quarante-huitans, ancien élève de Polytechni-que, diplômé de Sup’Aéro, aoccupé divers postes à responsa-bilité. A partir de 1991, il a exercéau ministère de la Défense en tantque responsable des activités etdes moyens de simulation pilotés,pour le centre d’essais en vol. En2002, il a pris en charge la gestionde la maintenance des systèmesnavals pour DCNS. De 2009 à 2013,il était directeur de programmechargé des études de conceptionet d’intégration pour la mise à jourà mi-vie du porte-avion françaischez DCNS à Toulon.

,Envoyez vos nominations à[email protected]

ENTREPRISES

BOUYGUES TELECOMChrystel Abadie Truchetrejoint Bouygues Telecomen tant que directrice généraledu réseau club.

Chrystel Abadie Truchet, quaran-te-neuf ans, diplômée de HEC, acommencé sa carrière dans lemarketing chez Henkel avant derejoindre la société Yves Saint Lau-rent Parfums. En 2000, ChrystelAbadieTruchetestnomméedirec-trice générale de Nina Ricci et dePaco Rabanne au sein du groupePuig. Cinq ans plus tard, ellerejoint le groupe Cacharel dontelle assure également la directiongénérale. En 2007, elle est devenueprésidentedeChildrenWorldwideFashion (CWF). Récemment,Chrystel Abadie Truchet œuvraitcomme directrice générale deComptoir des Cotonniers.

ILS SONT NÉSUN 2 JUIN

Bartabas, écuyer,metteur en scène, 57 ans.Denis Baupin, député EELV,vice-président de l’Assembléenationale, 52 ans.Alain Cayzac, publicitaire,ancien président du PSG,73 ans.Bernard Cazeneuve,ministre de l’Intérieur, 51 ans.Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnierdu barreau de Paris,ex-président du Conseilnational des barreaux, 68 ans.Jean-Pierre Gaillard,journaliste, 75 ans.Michel Gardel, ex-présidentde Toyota France, vice-président de Toyota Europe,61 ans.Pierre Guyot, présidentde John Deere France, 47 ans.François Jullien, philosopheet sinologue, 63 ans.Maguy Marin, chorégraphe,63 ans.Jacques Sereys,sociétaire honoraire dela Comédie-Française, 86 ans.Charlie Watts, batteurdes Rolling Stones, 73 ans.

PORTRAIT

par Ingrid [email protected]

Linda Jackson,premièrefemmepatronnede CitroënPas de doute, Linda Jackson était faite pours’entendre avec Carlos Tavares. Comme le nou-veau le patron de PSA, cette Britannique de cin-quante-cinq ans parle sans détours, n’aime pasque les réunions commencent en retard, ni queles décisions traînent trop longtemps.

La nouvelle « dame de fer » de Citroën, quiprend ses fonctions ce matin, a aussi le mêmegoût pour le produit automobile.

Cette passion, c’est son oncle qui lui a trans-mise. Enfant, elle le voyait bricoler dans songarage. A dix-sept ans, elle avait déjà sa pre-mière voiture (n’en déplaise aux Citroënistes,c’étaituneMini !)Etunanplustard,elleestvéri-tablement « tombée dans la marmite ».

Son oncle, employé chez Jaguar, la fait ren-trer pour un « job » d’été à la comptabilité. C’estle déclic. « Mes tâches étaient très simples. Maisc’est surtout l’environnement global qui me plai-

sait : les usines, les ventes, le développement deproduits. Il faut croire en ce que vous vendez, etmoi j’aime les voitures », dit-elle. Elle renoncealors à aller à l’université pour rester dans legroupe MG Rover. Près de quarante ans plustard, elle devient la première femme à prendrela tête d’une marque chez PSA.

Un MBA à la trentaineEntre-temps, cette femme de chiffres a vul’automobile sous toutes ses facettes financiè-res : d’abord à la comptabilité, puis au « pri-cing » des voitures, avant de rejoindre lecontrôle de gestion dans le développement deproduits, puis dans les usines. Pour compléterson cursus, elle décroche, à la trentaine, unMBA à l’université de Warwick.

Sonparcours l’amèneensuiteàtraverserunepremière fois la Manche, lorsqu’en 1998, Linda

Jackson devient directrice financière de RoverFrance. Francophile, même si elle s’exprimeplus volontiers dans sa langue maternelle, ellesesouvientencoreavecémotiondesapremièreréunion de travail en France : « Personne n’étaità l’heure et nous n’avions pas du tout suivi l’ordredu jour ! » Mais elle apprécie la créativité « à lafrançaise », si bien qu’elle n’hésite pas long-temps, lorsque, quelques années plus tard, unchasseur de têtes lui propose de devenir direc-tricefinancièredeCitroënenGrande-Bretagne.Elle quitte MG Rover cinq mois avant la faillite,période noire pour l’automobile britannique.« La fin d’une icône », dit-elle.

Intégrer Citroën lui permet de renouer avecla France, où elle aime prendre du bon temps etjardiner dans sa maison de campagne en Nor-mandie avec son mari, désormais à la retraite.En 2009, elle devient directrice financière deschevronsenFrance,puis,unanplustard,direc-trice générale de la marque en Grande-Breta-gne et en Irlande. Lorsque Carlos Tavares luitéléphone pour lui proposer de prendre la têtede Citroën et de rentrer au comité exécutif dePSA, elle avoue avoir été un peu « surprise »dans un premier temps. « Quand je suis rentréedans le groupe il y a dix ans, personne n’auraitimaginé voir une femme britannique dirigerCitroën ! »Maisl’entrepriseabeaucoupchangé,juge-t-elle : PSA s’est internationalisé, les rap-ports sont moins hiérarchiques...

ChezCitroën,elleespèreapportersonappro-che anglo-saxonne pour aider à mieux mettreen œuvre les décisions et concrétiser les idées.Faceàelle,unchantierd’envergure :reposition-nerlamarquepourladifférencierdavantagedePeugeot. n

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THALESJean-Yves TolotDavid-Claude PichavetChristophe Farnaudsont respectivement nommésvice-président Arabie saoudite,vice-président commerce exportet vice-président Afrique.

Jean-Yves Tolot, cinquante ans,ancien élève de l’ENA (promotionVoltaire),diplômédel’IEPdeParis,acommencé en 1980 à la directiongénérale de l’Aviation civile avantd’être détaché à l’Inspection géné-rale des finances de 1984 à 1986.Après des fonctions en cabinetsministériels dans le domaine destransports,ilentreen1998chezQua-lis. En 2006, il prend en charge ledéveloppement industriel dans lespays émergents d’EADS Internatio-nal.En2008, ilrejointThales,dontildirige les activités en Arabie saou-dite et en Turquie. Depuis 2010, ilavait en charge la région Afrique.

David-Claude Pichavet, cinquante-huit ans, est ingénieur diplômé del’Insa de Lyon et du Cesma-Tokyode l’EMLyon. Après des débuts, en1982, chez Bouygues ConstructionauMoyen-Orient, ilarejointThom-son-CSF, en 1985, comme ingénieurde projet. Entre 1989 et 2001, il aexercé au sein de la direction inter-nationaledugroupeThales,oùilfutnotamment directeur de région del’Asean et animateur, à partir de1997, des activités civiles et militai-res en Arabie saoudite. Il devientdirecteurcommercialdeladivisionaéronautique, en 2001, et de la divi-sion security solutions & servicesen 2007. Il était vice-président Ara-bie saoudite depuis 2012.

Christophe Farnaud, quarante-neuf ans, ancien élève de l’Ecolenormale supérieure et de l’ENA(promotion Antoine de Saint-Exu-péry), est diplômé de l’IEP de Pariset en histoire moderne de l’univer-sité de Paris-Sorbonne. D’aborddiplomate, il a exercé diverses fonc-tions, notamment en Egypte et enJordanie, puis est devenu conseillerdu ministre des Affaires étrangèresen 2002, du ministre de l’Intérieuren 2004 et du Premier ministre en2005. Il fut ambassadeur de FranceenGrèceen2007.IlaintégréThalesen 2011 comme vice-président rela-tions internationales.

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carnet

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cribleLundi 2 juin 2014 BNP, parisbas

N’importequellepetiteentreprise lesait, il fautdesannéespoursefaireunebonneréputationet trèspeudetempspourdevoir toutrecommencer.MêmeungéantbancairecommeBNPParibasrisquedésormaiscetteinjusticeordinaire,vul’amendefaramineuseévoquéedanslapresseaméricainepourl’affairedesembargos.Personnenesaitàquelpoint lamarchedesesaffairesseraralentie,nineconnaît les têtesexpiatoiresàoffriraucourrouxdepoliticiensaméricainsarmésdustatut internationaldubilletvert.Seulecertitude, lesactionnairesboursiersdeladeuxièmebanquedelazoneeuroderrièreSantander–lesprincipauxsont l’Etatbelge, le fondssouverainnorvégienet legestionnaireaméricainBlackRock–,subissentdéjà leseffetsdesparisplusbasdespronostiqueurssursesdividendesetsacroissance.Sacapitalisationboursièreaainsiperdudavantage(11,8milliardsd’euroscorrigésà9,9milliardsvuledividendedécaisséde1,9milliard)quelafacturesupputée(7,3milliardsd’euros),depuis laprovisionde800millionspubliéeenfévrierdernier,unreculdel’ordrede15 %, làoùl’indicebancaireeuropéenestrestéstable.Alami-2012, labanqueStandardCharteredavaitmismoinsdesixmoisàsurmontercefeuilletondesembargos,maiselleetsesconsœursbritanni-quesounéerlandaisesavaientétéépargnéesaupénal,puisportéesparlegrand« rallye »boursierdeMarioDraghi.

BNP Paribas a perdu 10 milliards d’eurosen Bourse depuis la mi-février.

ServicescomprisGDF Suez confirme avoir fait des services àl’énergie l’un de ses thèmes d’investissement.

Quantlecourantpasse, toutvamieux.Cen’estpasGDFSuezquidiralecontraire,quatrièmeplusfortehaussedel’annéeauCAC40,nullementcourt-circuitée,donc,parles15milliardsd’eurosdedépréciationsd’actifsetde« goodwill »passésdanssescomptesdel’andernier.Commecet élec-trochocsansdélestagedecashs’estaccompagnéd’unebaissede tensionsa-lutairesurledividende, l’« énergéticienderéférencesurlesmarchésàfortecroissance »peutfaireànouveauvaloirauxinvestisseursrestésbranchésmalgrétoutsonthèmedecroissanceàlongterme.Toutjuste accrochéàcegrandtableauélectrique, l’américainEcovareprésente1 %seulementdesventesdesabrancheEnergieServices,maisunseptième duchiffred’affai-ressupplémentairedontilveutladoterhorsd’Europe. Et,danslavaleurd’entrepriseestimée,cesservicesàl’énergienereprésententque11 %dutotalselonDeutscheBank,voire8 %selonMorganStanley. Ilssonttoutefoiscensésapporterdelacroissancetoutenétantpeu consommateursencapitaux,uneétincellebiencompriseparlesportefeuilles,mêmeceuxquiavouentavoirdumalàsuivredeprèsl’intégralitéducourantcontinud’in-formations(« newsflow »)d’uneentreprisemondialedontpresqueuntiersdescapitauxsontemployéshorsdel’Unioneuropéenne.LaBoursedeParis,detoutefaçon,semblebiendécidéeà continuerdes’adonneraucourantal-ternatif,malgréleprofilbiendifférentdesesgrandsélectriciens :GDFare-bondide15 %depuislafinavril,quandEDFa,aucontraire,déclinéde12 %,fortpicotéparlesrumeurs,démenties,decessiondetitresparl’Etat.

EN VUE

C ompagnon de chambrée deFrançois Hollande à Coëtqui-dan, pendant leur service mili-

taire, les récits de la cohabitation entreles deux hommes changent au gré desannées mais donnent à chaque fois lebeau rôle à l’actuel ministre des Finan-ces. C’est lui qui mettait de l’ordre dansl’armoire parce que son coturne étaittotalement incapable de le faire. C’est luiquiaportésecoursaufuturchefdel’Etat,lors d’une nuit de manœuvres dans laforêt, en retrouvant le chemin de lacaserne et en portant le fusil d’un Hol-landeauborddudésespoiretdel’épuise-ment. Ils ne se sont plus quittés depuis.Lorsdesfunestesélectionseuropéennes,c’estencoreluiquipartagealaCitroënduprésident de retour de son vote en Cor-rèze, et donc put remonter le moral desontémoindemariage,qu’ondevineloindu beau fixe. L’occupant de l’Elyséeapprécie l’éternelle bonne humeur et

l’esprit clair de ce normalien énarque desoixante-deux ans, membre éminent decette promotion Voltaire qui est au hol-landismecequelaLongueMarchefutaurégime de Mao. La tendance à l’opti-misme qu’ils partagent et qui les unitpeut leur jouer des tours. A peine a-t-ilnommél’amiSapinauministèreduTra-vailqueFrançoisHollandeannonceuneinversiondelacourbeduchômage,deuxans après toujours dans les limbes. Toutjustea-t-ilinstallél’indispensableSapinàBercy, que le président claironne l’arri-vée d’un « retournement » économique,qui, pour le moment, persiste à passerinaperçu. Pourvu que ce numismateamoureux des monnaies antiquesn’incitepasmaintenantsonillustrecom-pliceàselivreràunpronosticsurl’avenirde l’euro...

(Lire nos informationsPage 2

MichelSapin

Duneufavecdel’ancienLa City espère éviter l’indigestiond’introductions.

« J’auraisvouluêtreunartiste ! »LesbanquiersversésdanslesintroductionsenBourseàLondresn’ontplusbesoindelechanter,carilssemblentd’oresetdéjàsoumisàlamêmepressionquelesjeunescréateurs.Commedescollectionneursavertis, lesinvestisseursàséduiredemandenteneffetdesvalorisationsengageanteset,enplus, ilsrecherchentquelquechosedenou-veauetdesolidesi l’onencroit le« FinancialTimes »,paslaénièmevaleurquichercheàsefairemousseràcaused’unsecteurjugéaprioridynamique,commel’e-commerce, les jeuxvidéooulatech.LaCitys’estmêmedemandé,ilyamoinsdedeuxsemaines,siellen’allaitpastoutdroitàunesérieusein-digestiond’IPO(l’acronymed’« initialpublicoffering »)quandFatFace,ledistributeurdeprêt-à-porter,arepoussésonarrivéeetquel’assureurSagas’enesttenuàl’extrémitébassedesafourchettedeprix,deuxsortiesorchestréespardesfondsd’investissementnoncotés.WallStreetcontinuedebattredesrecords,maisl’argentdesfondsaméricainsnesedéverseplusàflotssurl’Europe.Lesinvestisseurs,plussélectifs,sontdonctentésdefaireduneufavecdel’ancienenprivilégiantlesfondsdecommercesuffisam-mentétablis,cequilaisseraitquandmêmeseschancesàlabanqueTSB,filialedeLloydsBank,elle-mêmeencoursdedénationalisation.SelonlerelevédeBloomberg,c’estd’ailleursuneprivatisée,RoyalMail,quiconservelameilleureperformanceauseindesopérationsannoncéescesdouzeder-niersmois(+57 %parrapportauprixd’offre),maisuntiersdesquinzeplusgrosplacementsdesbordsdelaTamisenaviguentendessousdecettelignedeflottaison,d’ailleurssouventinférieureaupremiercourscoté.

LES ENTREPRISES CITÉES

Accor 35Alcatel-Lucent 28Alitalia 22Ardian 16BI-Invest Holdings 16BNP Paribas 12, 32-33,35Bouygues Telecom 38Brodard & Taupin 31Bussière 31Cartier 31Club Med 16Coface 20Commerce Guys 31CPI 31Crédit Agricole 35Ecova 35EDF 35

Emirates 19Etihad 19, 22Eurocamp 30Eurostar 31Fiat 11Fosun 16GDF Suez 22, 35Givenchy 31Golan Telecom 28Google 29Homair Vacances 30Hot 28Investindustrial 16KSB Amri 31Leboncoin.fr. 31Lick 29L'Oréal 24M6 29

NRJ 29Optis 38Payname 31Payname 31Philips 11Pierre Fabre 24Qatar Airways 19Sanofi 22Siemens 22Société Générale 35Solocal 29Thales 38Total 22UBS 35Volvo 11

ANNONCESLÉGALES 34

+ L'INVITÉDES ECHOS AVEC

500.000 NOUVEAUX LOGEMENTS PAR AN « Onconnaîtlesproblèmesdedettepublique, les investissementsnesontpassimples.Mais l’objectif dugouvernementestréalisable. Il faut quele logementsoitunecausenationale.Ilya3,5millionsdemal-logés et unecrisesocio-économi-quedulogement. En plus d’activerdes leviers financiers,il fautun élan desolidarité,quelesgensacceptent laconstructiondelogements sociauxoulaconstructiond’habitationsà côtédechezeux. »LA SIMPLIFICATION DES NORMES « Les50mesuresannoncées par la ministredu Logement,desimplificationnotamment,donnentuncoupdepoucenonnégligeableausecteur.Mais, isolée, lasimplificationn’estpassuffisantepour relancer laconstruction.Elledoitêtreaccompagnéepard’autresmesures, commelaloiAlur,quicontribuentàlaconstructiondelogements. »LA RÉNOVATION DE LA SAMARITAINE « Jenecroispasquel’arrêt du projet soit lesymboled’uneconstructionencrise.La décision aétémotivéepardesargumentsd’ordreesthétique.Nous avons étéétonnésparcettedécisionetnous craignons la formationd’unejurisprudenceencesens. J’aidu malà comprendreenquoidescritèresesthétiquespourraientempêcherl’aboutissementd’unprojet, si cen’estuncertainconservatisme. »

Interview réalisée par Neila Beyler

a L'intégralité de l'émission sur lesechos.fr/invitedesechos

CatherineJacquot,présidenteduConseilnationaldel’Ordredesarchitectes

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis Morel

Edité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 43716, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00Site Web : lesechos.frÉDITRICE Bérénice LajouaniePUBLICITÉ Les Echosmédias Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 22PRÉSIDENTE Patricia LevyDIRECTRICE GÉNÉRALE Cécile ColombDIRECTRICE PUBLICITÉ FINANCIÈRE Florence Bordiau-HardouinDIRECTRICE PUBLICITÉ COMMERCIALE Frédérique TestemaleDIRECTRICE PUBLICITÉ LES ECHOS WEEK-END Anne-Valérie OesterléDIRECTRICE DIFFUSION, MARKETING ET COMMUNICATION Sophie GourmelenDIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier

SERVICE ABONNEMENTS LES ECHOS 17, route des Boulangers, 78926 Yvelines Cedex9 Tél. : 01 70 37 61 36. Fax : 01 55 56 70 38 du lundi au vendredi de 9 h à 18 h

IMPRESSION L’Imprimerie (Tremblay-en-France), Montpellier (Midi Libre), Ste-Marie de La Réunion (RotOcéan).TIRAGE DU 23 MAI 2014 : 158.796 exemplairesMembre de OJD-Diffusion contrôle CPPAP : 0416 c 83015. Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur (loi du 11 mars 1957)

Les Echos est une publication duPRINCIPAL ASSOCIÉ UFIPAR (LVMH)PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL Francis MorelDIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ Christophe VictorDIRECTEUR DÉLÉGUÉ Bernard Villeneuve

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Nicolas BarréDIRECTEURS DÉLÉGUÉS DE LA RÉDACTION Dominique Seux et François VidalDIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE L’INFORMATION NUMÉRIQUE Donat Vidal RevelRÉDACTEURS EN CHEF David Barroux (Entreprises) Laura Berny (Numérique)Ludovic Desautez (Numérique) Daniel Fortin (Magazine, Opinions, Innovation)Muriel Jasor (Les Echos Business) Arnaud Le Gal (Opérations spéciales) Etienne Lefebvre (France et International)Guillaume Maujean (Finance-Marchés)Pascal Pogam (Enquêtes)RÉDACTEUR EN CHEF TECHNIQUE Didier Boileau

DIRECTEUR ARTISTIQUE Fabien LabordeDIRECTRICE ARTISTIQUE ADJOINTE Isabelle LabussièreEDITORIALISTES Cécile Cornudet, Jacques Hubert-Rodier, Eric Le Boucher,Jean-Francis Pécresse, Jean-Marc Vittori, Sabine Delanglade, Laurent Flallo,Sylvie Ramadier (Le Crible)

ENJEUX LES ECHOSDIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE LA RÉDACTION Laurent GuezRÉDACTRICE EN CHEF Pascale-Marie Deschamps

LES ECHOS WEEK-END ET SÉRIE LIMITÉE DIRECTRICE DÉLÉGUÉE DES RÉDACTIONS Bénédicte EpinayRÉDACTEUR EN CHEF Gilles Denis

Ce numéro comporte un 3e cahier de 8 pages « Les Echos Business »

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