Les week-ends du printemps Récits de voyage - Accueil · Dans le futur, nous espérons améliorer...

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Trimestriel 3,50 c www.cci.asso.fr Voyage en vélo pliable Fiche Par Pays : Les Philippines Les week-ends du printemps Récits de voyage : Mongolie, Philippines, Maroc, Europe N°101 - HIVER 2006 Voyage en vélo pliable Fiche Par Pays : Les Philippines Les week-ends du printemps Récits de voyage : Mongolie, Philippines, Maroc, Europe

Transcript of Les week-ends du printemps Récits de voyage - Accueil · Dans le futur, nous espérons améliorer...

T r i m e s t r i e l 3 ,50 c w w w . c c i . a s s o . f r

Voyage en vélo pliable

Fiche Par Pays :Les Philippines

Les week-ends duprintemps

Récits de voyage :Mongolie, Philippines,Maroc, Europe

N° 101 - H IVER 2 006

Voyage en vélo pliable

Fiche Par Pays :Les Philippines

Les week-ends duprintemps

Récits de voyage :Mongolie, Philippines,Maroc, Europe

Cette manifestation est la plus importante organisée chaque année par CCI. Sa vocation est de faireconnaître notre conception du voyage - le voyage à vélo - mais aussi de donner l occasion de se rencontrerà tout ceux qui sont passionnés ou simplement intéressés par cette activité et cette façon de se déplacer.

Comme l association, le festival est entièrement animé par des bénévoles.Si vous êtes disposé à donner un coup de main les jours du festival,

contactez Joëlle Ayache au 02 35 32 42 61.

Le programme du festival de janvier 2007 est déjà fait, mais...les personnes ayant un diaporama susceptible d'être projeté au festival 2008

peuvent dès maintenant se faire connaître en s adressant à : [email protected].

Le programme est à consultersur le site de l association : www.cci.asso.fr

22e festival du voyage à véloaura lieu

samedi 20 et dimanche 21 janvier 2007à la bourse du travail de Saint-Denis

11, rue Génin - 93200 Saint-Denis - métro : St-Denis porte de Paris

La salle de projection lors du 21e Festival

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Philippines,Régis PFAFFENZELLER

p.18

p.8

p.10

p.13

p.16Mongolie,RobertDE RUDDERet Jean-PierreDECOUTY

Maroc,Marie-Pascale

DESCHAMPS etFranck POUBELLE

Slovénie,Richard FERGÉ

Suède,Famille MOTZKO

Catalogne,Jean-Michel

PAOLETTI

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N ° 1 0 1 - H I V E R 2 0 0 6

POUR LES PROCHAINES REVUES : Les textes et les photosdestinés au n° 102 (printemps 2007) doivent être parvenus avantla mi-février et ceux pour le n° 103 (été 2007) avant la mi-avril à Sylvie DARGNIES ([email protected]).

DATES DE PARUTION DE LA REVUE : mi-janvier, mi-avril,mi-juin, mi-octobre.

Édito SUR LA ROUTE

4 Voyage en MongolieRobert de Rudder et Jean-Pierre Decouty

8 En famille au MarocMarie-Pascale Deschamps et Franck Poubelle

10 Balade en SlovénieRichard Fergé

13 Voyager en famille entreles mains de la ProvidenceFamille Motzko

16 Histoire d eau sur lespistes de CatalogneJean-Michel Paoletti

18 L île de Luzon aux Philippineset sa Cordillère centraleRégis Pfaffenzeller

INFOS, BIBLIO, CONSEILS...

22 Fiches Par Pays : les PhilippinesRégis Pfaffenzeller

24 Biblio-cyclePhilippe Orgebin

25 Nos ancêtres les cyclopathesPhilippe Orgebin

26 Nouvelles des cyclo-voyageurs

VIE DE LASSOCIATION

27 Week-ends CCI du printemps

C 'est l'hiver mais le vélo n'est pas en som-meil comme la nature.

Il vit dans nos têtes, même si on n'a pas "unpetit vélo dans la tête", à travers les récits desautres que vous propose cette revue.

Après le numéro spécial qui, je l'espère, vousa régalés, voici des récits de virées en Suède,Slovénie, Mongolie, au Maroc ou aux Philippi-nes. Ce n'est pas un catalogue mais une suitede joies de vivre exprimées différemment.

Pour vos futures escapades il y a déjà quatreweek-ends proposés vous pouvez encorevous manifestez pour la prochaine revue.Et en attendant les beaux jours, le festivalvous permettra de faire une moisson de ren-contres.

La revue, qui vient de passer le cap des 100numéros, aborde donc une nouvelle périodeplacée plutôt dans une idée de continuité. Ellereste un espace où l'on raconte, dont les récitssentent le bitume ou la piste, le quotidien, l'ef-fort, les rencontres, la nature Comme le di-sent certains dans leur article, ils veulent voirla terre autrement qu'à travers les médias

Dans le futur, nous espérons améliorer encorela mise en page -qui a déjà fait des progrès- etrendre encore plus vivante les pages réservéesà la vie de l'association. Vos critiques ou réac-tions y sont les bienvenues.

Sylvie Dargnies,[email protected]

Coordinatrice revue

Date de la prochaineAssemblée Générale de CCI :le 24 mars 2007.Lieu à déterminer. Nous aimerions trou-ver une salle près de Lyon, facilementaccessible par le train, pour pas tropcher. Si vous avez des propositions,contactez Pierre Onasch au 02 40 58 70 81,06 81 07 93 15 [email protected].

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Nous entamons la dernièrepartie du voyage enMongolie. Le projet: remon-

tée vers le Nord-ouest au départ de lacapitale, direction Bulgan, capitale dela province du même nom, puis

remontée du fleuve Selengué, pointejusqu'à l'extrême nord, c'est-à-dire lafrontière russe au seul point de passa-ge qui se trouve à Subbakthar, pourprendre enfin la direction plein sud qui

nous ramènera à notre point de départ,Ulaan Bataar , point final de notrepériple. En perspective un bon millierde kilomètres à vélo (quelques-uns àpied peut-être) dont près des 2/3 surdes pistes car rappelons le encore etencore, les routes revêtues sont assezrares en Mongolie (d'ailleurs appeler"routes revêtues" certains tronçonsrelève de l'abus de langage lorsqu'il s'a-git de suites de trous reliés entre euxpar d'étroites bandes de macadam très,très anciennes ). Depuis plusieurssemaines notre programme est réguliè-rement perturbé par les orages et lapluie. Il en sera de même ce 23 juilletmatin lors de notre départ d'UlaanBataar dont les rues sont à nouveauinondées par la pluie de la nuit. Tempsgris et nuages bas, gouttes épisodiquesmais globalement pas de pluies persis-tantes. 110 km de "paved road" au

compteur, performance honorablecompte-tenu du poids en charge denos vélos et surtout du profil du par-cours ("up and down" comme disentles Anglais, expression qui traduitbien ce que nous trouvons sous nospédales). La forme étant au rendez-vous nous décidons de nous offrir unpeu de piste avant de planter les ten-tes. Où est-elle cette piste ? Evidem-ment il n'y a comme à l'habitudeaucun panneau indicateur et le GPSne nous est d'aucune utilité faute depont à lui offrir Là, la voilà enfin,une modeste trace dans la steppe maisqui déjà nous indique le NW; aucunproblème, du moins nous le croyonspendant 8 km car après tours etdétours nous ne savons plus où noussommes sauf que nous avons acquisla certitude que nous ne sommes pasdans la bonne direction.

ASIE

Sur la route

Voyage en Mongolie

Photo : François-Xavier DE RESSEGUIER

Robert de Rudder, ex-coordinateur de cette revue, et son coéquipier Jean-PierreDecouty sont partis cet été en Mongolie.En deux mois ils ont effectué une boucle Ulan Bataar/Ulan Bataar avec environ2500 km au compteur. Pistes, verdure, troupeaux, moustiques et pluie sont aurendez-vous.

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Comme dans la chanson, 3 joliesbergères passaient par làqui nous remettrons dans le droit che-min sans apparemment comprendrecomment on pouvait bien se perdredans un espace aussi lisible !!!Effectivement nous atteindrons (assezlongtemps après quand même)Bayanhangay pour nous rendre comp-te, consternation, qu'une route asphal-tée et en assez bon état, mais que nousn'avions pas vue, nous menait à ce villa-ge sans emprunter la piste. On en res-tera là pour cette journée, considérantque notre détour de 3 heures était leprix à payer pour le sourire de nos ber-gères.

Provision d'eau au village car laroute de demain sera sans eauet recherche d'un coin tranquille pourplanter nos tentes. Comme d'hab' unpetit coin tranquille de plusieurs x dekilomètres carrés d'herbe, sans arbres,sans buissons, avec vue imprenable surl'horizon et le coucher de soleil. Noussommes en pleine saison de tonte desmoutons et des camions lourdementchargés remontent la piste pourconduire leur cargaison vers ?...En toutcas ils sont nombreux à y aller. La pisteest dure, boueuse, bourbeuse, défoncéeet les camions sont d'un modèle siancien - 40, 50 ans, plus ??? - qu'on entrouve régulièrement en panne le longde la piste; pannes mécaniques, beau-coup, beaucoup de crevaisons, pneusrechapés perdant leur bande de roule-ment; pas de garage, pas de dépannageextérieur; les chauffeurs mongols sem-blent avoir intégré les aléas de la routedans leur plan de déplacement et c'estbien sereins et détendus qu'ils réparentleurs véhicules le long des pistes, n'hé-sitant pas à faire des dizaines de kilo-mètres pour aller récupérer de quoiréparer, souder, redresser leur véhicule.Passer un ou plusieurs jours sur le bordde la piste en attendant que la répara-tion soit effectuée est courant. Pointfort cependant: ils s'entraident systé-matiquement et si l'un peut apporterson aide à l'autre il le fait sans mêmequ'on le lui ait demandé. As du klaxon,les chauffeurs, camions et autres nenous mettent jamais en situation diffi-

cile; ils prennent le temps pour nousdoubler surtout lorsque la piste estmauvaise et il est bien rare qu'ils nenous saluent ou ne nous encouragentpas. La cohabitation n'a posé aucunproblème jusqu'ici et n'en poserad'ailleurs pas jusqu'à la fin du voyage.Le 24 juillet verra une longue étape detransition : plateau fortement vallonnéà 1300 mètres d'altitude, 100 km depiste, pas de village, pas de rencontres,bref pas grand chose à raconter s'il n'yavait pas eu les moustiques. Et là, cesera du jamais vu. Des nuages de mous-tiques, un bourdonnement permanentaussi bien le jour que la nuit, des piqû-res partout, les vêtements n'arrêtantmême pas ces enragés, à tel point qu'à19 heures nous serons chacun dansnotre tente, bien calfeutrés, avalant nosnouilles chinoises en solitaire, pour neplus sortir que pour des besoins natu-rels sachant que nos parties postérieu-res et charnues offriront leurs chairsdélicates et sensibles aux infâmes mor-sures et succions des bétazels.

Les moustiques se lèvent-ils tôt lematin ? Certainement car ils étaientdéjà là, en ordre de bataille, pour lepetit-déjeuner, avalé aussi vite queles nouilles chinoises de la veille.

28 minutes pour déjeuner, plier lecamp, charger les vélos et s'enfuir avecl'idée qu'en pédalant vite on prendraitles moustiques de vitesse (oui, mais pastous malheureusement). Dans cettefuite éperdue nous ne verrons pas( baisse la tête, t'auras l'air d'un cou-reur ) la piste qui bifurque 10 km plusloin. Un village apparaît au loin; bizar-re, il n'y a rien sur la carte. Non, pasbizarre car nous ne sommes pas là oùnous croyons être. Point GPS, discus-sion avec 1, puis 2, puis 10 et encoreplus de Mongols pour qu'ils nousaident à retrouver la bonne piste.Chacun a sa version du meilleur sentier,du meilleur raccourci pour y arriver cequi donne à peu près toutes les direc-tions cardinales et des estimations dedistance variant de 3 à 10 kilomètres,

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sachant que finalement nous en mettrons16 pour retrouver la piste. Les kilomètresà cheval et les kilomètres à vélo ne doi-vent pas mesurer pareil ! De toutefaçon nous voilà bien avancés et fautede pouvoir objectivement choisir lemeilleur itinéraire, la meilleure décisionà prendre est de rebrousser chemin jus-qu'à la possible bifurcation. Résultat denos hésitations: plus de 30 kilomètresde détour.

Ah, au fait nous sommes le 25 juilletet c'est mon anniversaire. Jean-Pierrene l'a pas oublié et ça me fait plaisir.Pas de gâteau, pas de champagne, maispas de moustiques non plus ce soir. Quelbeau cadeau quand même. Et en plus j'aieu droit malgré les restrictions à un se-cond bol de thé avant d'aller me coucher.Arrivée le lendemain à Bulgan, capitalede province. Piste parmi des paysagesmaintenant archi-connus qui ne nousapportent plus beaucoup de sensations.Deviendrait-on blasés, insensibles auxvallonnements verts et aux tâches blan-ches des yourtes chichement disséminéessur le parcours ? En voyant la ville, aprèsun passage dans les rues principalesdevant les mines étonnées des habitants,

on se demande bien où on pourrait trou-ver à se loger car d'un commun accord,vu le temps à la pluie, nous avons décidéque nous ne camperions pas (plus ?).

Echouage, c'est le mot qui convient,dans une espèce de B and B à lamode mongole,avec l'eau chaude, dans la douche privéedu proprio certes mais eau chaudequand même, mais aux nuits très agitéescar le lieu s'avérera un endroit où serencontrent, moyennant paiement,hommes et femmes en recherche d'unerelation rapide, sinon affective. Nuitsbruyantes donc, avec portes claquées,cris, viande saoûle et même la police laseconde nuit. Le véritable repos estencore à venir. Mais nous profiteronsde ces deux jours pour regarder vivreles gens de Bulgan, peuple nomadesédentarisé de force lors de l'expériencecommuniste et qui peu à peu mainte-nant a réadapté son mode de vie en yréintroduisant ses habitudes et tradi-tions anciennes. Le mélange, parfoistouristiquement séduisant, ne va passans contradictions dans la vie quoti-dienne; ainsi les services collectifs nesont plus assurés - le chacun pour soi

semble la règle -, toutes choses déjàrelevées précédemment mais dontencore une fois nous côtoyons leseffets au plus près. Le moindre oragetransforme la ville en cloaque, ordureset débris de toute nature jonchent le soljusqu'au centre ville et les parties col-lectives des immeubles d'habitationsont si dégradées qu'on imagine malque des personnes y vivent, et pourtantsi ! La ville est divisée en 2 parties parun petit ruisseau. Les ponts sontdétruits ou hors d'usage, contraignantles habitants concernés à de longs etfastidieux détours pour aller chercherde l'eau au ruisseau, car le service d'eaucourante n'existe plus à Bulgan.

Tout le monde accepte avec stoïcis-me cette situation là où quelquesjours de travail collectif à une peti-te équipe rétablirait aisément unecirculation interrompue par manquede pont.70 ans de socialisme n'ont pas réussi àchanger les mentalités et assez para-doxalement a réduit à néant ce qui faitles fondements de toute vie en société :la prise en compte par chacun de sapart des intérêts communs à tous.

Encore un gâchis quilaisse des traces et enlaissera dans lesgénérations actuellessi ce n'est plus. Àméditer certaine-ment. La fatigue estlà, bien là et aidée parle mauvais temps vachanger nos plans.Plus de remontée duSélengué, parcoursdifficile, truffé d'unebonne dizaine decols, de passages àgué et dont les 100premiers kilomètresde piste sont, nous a-t-on dit, en très mau-vais état. Nous choisi-rons donc de bifur-quer sur Erdenet,troisième ville dupays, important cent-re minier en activité,distant de Bulgan de

Photo : François-Xavier DE RESSEGUIER

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60 km de piste. 20 km de piste abomina-ble (nous apprendrons qu'une autre pisteest en cours de traçage un peu plus loin) 5cols pas très haut, mais quand même, fauty aller et 40 km de piste agréable nousmènerons jusqu'à la route asphaltée quenous ne quitterons plus jusqu'à notreretour à Ulaan Bataar. En effet, sur lesderniers kilomètres de piste, nousavons décidé que "la piste, c'est fini" onavait suffisamment donné et que la der-nière semaine serait consacrée à desbalades réellement routières, quoiqueen termes de balades il nous reste 450kilomètres de route truffée de 22 cols,pas moins. Longue route donc versDarkhaan, seconde ville de Mongolie,où avides de confort et de douchechaude nous resterons deux jours dansle meilleur hôtel de la ville (pour le prixexorbitant de 10 Euros par nuit pour 2personnes ).Les moustiques sont revenus pourquelques jours et nous affinons nospointes de vitesse pour les semer.L'expérience nous aide même si rouleren pantalon et manches longues n'arien de bien agréable les jours de soleil.Les Mongols nous klaxonnent amica-

lement, nous saluent, s'arrêtent pournous rencontrer et nous féliciter (!)allant même jusqu'à nous offrir de lavodka en haut d'un col pour nous dé-saltérer, heureusement que ce jour-lànotre ville étape était à 8 kilomètresseulement de cette dégustation.Tellement peu enclins maintenant àcamper, nous acceptons faute demieux des hébergements de plus enplus fantaisistes. Ainsi dans ce motelsans chambres où les jeunes serveusesnous laisseront leur chambre (ellescoucheront évidemment ailleurs) pourla somme de 7 Euros.

Sordide, pas d'eau, pas de WC maischambre quand même.Ainsi de cet hôtel presque en ruines deBayangol où la puanteur se le disputeaux bestioles, aux cafards. Ou encore decette épicière de Bayanchadmani quinous hébergera dans une chambretoute neuve, encore en peinture et sera,avec ses enfants, aux petits soins pournous, allant jusqu'à nous apporter dèsl'aube du lait pour notre petit-déjeuner.Et enfin Ulaan Bataar à nouveau. Enattente du départ pour la France jour-

nées consacréesà la remise àniveau des corps,des estomacs per-turbés, opérationpropreté, quel-ques restaurantsde qualité pourretrouver de lavigueur, démon-tage et range-ment (difficile)des vélos dans leshousses. Passagechez "Aéroflot"pour dire qu'onest bien là etqu'on ne tientpas à être "sur-booké" (détesta-ble habitude dece transporteuraérien). Envolpour la Franceaprès les péripé-ties maintenanthabituelles pour

faire accepter nos vélos lors de l'enre-gistrement.

Un rapide bilan de ces deux moisen Mongolie :

2500 km de vélo, dont 1700 km depiste et 800 km de route. 1680 km de4x4 dont 1000 km de piste. Environ60 cols franchis. Plus de 400 litresd'eau minérale en bouteille transpor-tés sur nos vélos 37 rasages mati-naux (et 5 tard en soirée) à l'eau froidepour Jean-Pierre Une belle barbeblanche pour Robert. Quelques litresde yoghourt. Un (tout) petit peu defromage de yak (devinez pourquoi ).Des amis un peu partout disséminésde yourtes en yourtes à qui nous avonspromis d'envoyer les photos d'eux etde leurs familles que nous avons prisesà chaque visite Et donc environ 800photos dont on pense qu'il y en auraquand même quelques unes à vousmontrer si vous le souhaitez (atten-tion: si vous êtes allergiques au vert,vous allez souffrir )

Robert DE RUDDERJean-Pierre DECOUTY

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On s'adapte à nos filles qui grandis-sent ; Léole, 10 ans, aura son vélopour la deuxième année consécu-

tive et Osanne, 6 ans, expérimentera elleaussi l'autonomie à vélo. Pari un peu risquépour son âge, alors pour plus de garantie, ona ressorti la carriole, enlevé la capote et lesarceaux, pour n'avoir qu'un plateau afin d'ymettre les duvets, les tentes, le ravitaillementet le vélo de la plus jeune dès que la fatiguese manifesterait, en montée, vent de face,piste trop cabossée et l'option "mulet"s'avèrera plus que nécessaire !

Cette année, une grande nouveauté : on estparti avec des copains, Bernard et MariePiot, qui ont eux aussi deux enfants, Achille,10 ans et Lucille 12 ans. Nos filles étaientcontentes d'avoir d'autres enfants avec euxet pour nous, une belle occasion de lesrevoir, eux habitant les Vosges et nous laNormandie.

C'est dans le sud marocain que nous avonsposé nos roues en décembre. Arrivée enavion à Agadir, 2 jours pour tout préparer etnous avons emprunté la route du sud enlongeant l'Atlantique jusqu'à Goulimim,porte du Sahara Occidental. A huit sur lespistes dont quatre enfants, nous étions àparité . Cette fois-ci, ce n'était plus à qua-tre mais à huit qu'il fallait décider le voyage,négocier dur parfois; passés les choix dechacun, une belle expérience de partagepour nous tous.

Ensuite nous avons pris la route la plus sud-est du Maroc qui longe la frontière algérien-

ne. Les oasis du grand sud se répartissenttout le long de l'Anti-Atlas, comme un cha-pelet permettant de faire halte chez l'habitantou dans des gîtes. Arrivés à Tata, nous noussommes séparés comme prévu. Objectifpour la famille Poubelle : rejoindre Agadirpar le col d'Irherm et ensuite Tarroudant,.Quant à la famille Piot : poursuivre sonvoyage vers Foum sguid et Zagora.

Nous nous sommes donc retrouvés enfamille la dernière semaine et nos fillesétaient contentes de retrouver un peuleurs parents qui ont passé beaucoup tropde temps, selon leurs dires, avec leurspotes. Un voyage en deux parties aussienrichissantes l'une que l'autre.

Enfants et parents racontent chacun àleur façonQuand les copains nous ont appelé à leurretour, cela faisait déjà 2 semaines que nousétions rentrés et ce voyage nous semblaitdéjà loin. Alors pourquoi ne pas écrire unebafouille pour nous faire revivre les impres-sions du voyage et les partager !On lit souvent des projets ou des récits devoyage dans CCI, qui nous font tous autantrêver, mais peu sont consacrés au retour.Comment sont exploités les retours parchacun ? Bien sûr il y a les fiches techniqueset les récits de voyage et les bons plans quel'on se refile via Postex. Mais d'autres enviespeuvent apparaître, notamment lorsque lesenfants veulent en faire profiter d'autres.

L'année dernière, Léole avait fait un exposésur son périple à Cuba que ses camarades etl'enseignant avaient suivi avec attention.Osanne, 5 ans à l'époque, n'avait pas manifes-té ce désir. Cette fois-ci, elles sont deux à leprésenter chacune dans leur classe. Bien sûr,les maîtresses apportent leur soutien pourune exploitation plus large : connaissance denouveaux mots, géographie, histoire. Le sup-port de l'exposé est un très grand carton danslequel sont découpées en grand les 5 lettresdu Maroc. A chacune des lettres correspondun thème développé (M comme "Milieu", Acomme "Architecture", R comme "Religionet Roi" ). Tout autour des grandes lettressont collées des photos et les aquarelles desfilles au fil du voyage, et qui montrent les sen-sibilités des moments vécus.Et nous, les adultes comment fait-on vivrece voyage à notre retour ? Déjà, tous les

Vous vous souvenez peut-être de nous la famille Poubelle à vélo à Cuba, nousnous étions lancés, dans un petit article dans la revue CCI n°94, pour relater 5 ansde petits voyages de 4 semaines par an dans divers pays dont Cuba en 2005. -"Etcette année, vous allez où ? Toujours à vélo ? - Au Maroc et toujours à vélo, avecles filles, eh oui !"

EN FAMILLE

Sur la route

En famille au Maroc

Léole, 10 ans

"J'ai aimé ce voyage au Maroc, çachangeait des années précédentes, departir avec d'autres enfants, j'engarde un bon souvenir. J'ai aussiremarqué que mes vacances étaientdifférentes des autres enfants. Lorsquej'ai fait mon exposé dans ma classe,ils étaient étonnés que nous partionstous en vélo et que nous dormionsquelque fois chez l'habitant et d'au-tres fois, on faisait du camping sau-vage."

Osanne, 6 ans"Cette année, j'ai aimé parce que jeme suis fait une amie marocaine,Zinèbe, et j'ai réussi à faire une mon-tée toute seule sur mon vélo".

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ans, on envoie une soixantaine de cartes dev ux du pays et à notre retour, certainsveulent en savoir plus, alors c'est avecnotre album photo que nous allons voir lafamille et les potes. Si pour les uns, celaleur semble irréalisable avec leurs enfants,pour d'autres c'est le désir de faire demême qui se concrétise et des projets semontent. C'est le moyen que l'on a trouvépour faire durer un peu le voyage car mal-heureusement, on retombe très vite dansles contraintes et les tracas. Tout va denouveau trop vite. Mais avec le temps, onprend un peu plus de recul et on sait quel'on peut faire autrement. Les contraintes,il y en a toujours voire beaucoup plus envoyage à vélo, mais ce ne sont pas lesmêmes.

"Accueil Paysan" existe même au Maroc !A travers ces petits périples d'un mois àvélo, c'est aussi un enrichissement dansnos prises de position au quotidien et ellesévoluent chaque année, inspirées du vécu.Cela nous permet d'avoir un regard diffé-rent, plus personnel sur la multitude d'in-formations caricaturales ou généralistesque nous renvoient les médias. Au hasarddu voyage, c'est aussi la rencontre avec desgens qui font de l'accueil, paysans maisaussi simples accueillants et c'est souvent

l'occasion, pour nous qui travaillons dansl'accueil, de leur parler d'un label :"Accueil Paysan", qui fait partager sonexpérience et son réseau à l'international.En Tunisie il y a 4 ans, nous avions ren-contré Béchir, dans la sud à Toujane, quiest depuis 2 ans inscrit au guide d'AccueilPaysan. Cette année, nous avons rencontréSaliha "la Maison Saharaouie" à Tighmertqui elle aussi réfléchit à un référencementdans le prochain guide. Une manière desoutenir les projets portés par des gens quiveulent faire un tourisme simple et parta-ger leurs manières de vivre aux voyageursqui le demandent (3 "Accueil Paysan" exis-tent actuellement au Maroc mais une ving-taine d'autres lieux sont en préparation,alors tenez-vous au courant pour vos pro-chains itinéraires au Maroc, viawww.accueil-paysan.com !)

Il nous faut déjà réfléchir à la destination denotre prochain périple avec nos filles, pourl'instant encore bien motivées et peut-êtrede nouveau avec des copains. Tout cela sedécidera dans l'année en fonction des ren-contres, des opportunités et des articlesCCI.

Marie-Pascale Deschampset Franck Poubelle

[email protected] : Franck POUBELLE

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L a Slovénie, pays marginal de l'ex-Yougoslavie, c'est l'idéal pour lesamoureux de la nature vierge et des

montagnes, et l'eau minérale on l'a directe-ment au robinet.Nous avons découvert la Slovénie le 23août, ne faisant pas trop confiance à notreguide touristique, et dans notre entouragepeu de gens connaissent ce pays, et encoremoins peuvent le placer sur la carte del'Europe. Finalement, nous sommes arrivéssans aucun préjugé.

Première rencontreOn apprécia d'arriver dans ce pays à l'airpur, aux terres très fertiles et aux densesforêts. C'est exactement ce dont on avaitbesoin après une épuisante traversée del'Italie en pleine saison estivale.Partant d'Udine en Italie tôt le matin surune route avec beaucoup de circulation jus-qu'à Cividale Del Friuli (135m), le trafic semodéra un peu, on commença à entendredes chants d'oiseaux. Puis en remontant unepetite rivière, le Fiume Natissone de couleurbleu glacier, traversant les derniers villagesitaliens de San Pietro et Brischis, on com-mença à entrevoir de très belles forêts.Après 41 km on arriva à la frontière slovène,les douaniers d'un sourire très curieux regar-dent notre équipage sur le vélo, s'empressentde lire notre passeport pour connaître notrenationalité et notre destination. Lisant d'unair intéressé et étonné de voir un visa pourl'Algérie il me dit : "On the bicycle ? "Héoui ! Je lui demandais de tamponner mon

passeport pour ma collection (on ne tam-ponne plus depuis l'entrée dans l'Europe), etle douanier s'exécuta, très fier de ma deman-de. Ils étaient contents de rencontrer deuxvoyageurs à bicyclette de nationalités diffé-rentes avec des passeports aux tampons demultiples couleurs. C'est dans ce genre demoment qu'on se sent un peu coupable dene pas communiquer assez avec les locaux,mais on pourrait aussi prendre 10 ans pourvoyager et on n'aurait peut-être pas plus detemps pour partager avec tous les gensqu'on rencontre. Nos bicyclettes sont char-gées comme des mulets, ce qui est unebonne excuse pour prendre son temps !! Ondevrait peut-être faire de la marche à pied !Avec les arbres le long de la route on setrouve tout de suite dans la nature, et on secroyait dans un parc national ; eh bien non,on était arrivés tous simplement enSlovénie. Tout semblait à sa place, une har-monie s'était créée entre la nature et l'hom-me, montrant que les deux pouvaient coha-biter parfaitement, se respectant et se proté-geant mutuellement. A cet instant on acommencé à écouter le vrai silence de cepays que du bonheur, mais pour combiende temps ?

Soca la belle rivièreKobaride, à 8 km de la frontière, joli petitvillage de passage, est le lieu d'une bataillemémorable en 1917 en pleine Guerre mon-diale. Il fut très disputé entre les Autrichienset les Allemands, sous le contrôle desItaliens jusqu'en 1945 Seule la montagne

de Krn (2244 m), peut témoigner de toutesces batailles pour enfin trouver la paix chezelle en Slovénie, il y a 60 ans maintenant.En sortant du village nous avons buté sur larivière "Soca" la glorieuse, la furieuse, lamajestueuse et l'inoubliable. Elle prend sasource dans les plus hauts sommets du pays,pas loin de la montagne Triglav (2864 m).La vallée de la Soca connut la guerre : onl'utilisait comme ligne de front ; un millionde soldats et de civils sont morts ici, le sangdevait couler à flot. La Soca est plus connueaujourd'hui pour ses multiples attractions.Des gens viennent de très loin pour faire dukayak, du canoë, du rafting sur 10 km delong, l'idéal pour les fanatiques des sportsaquatiques. Sa couleur est vraiment super-be, un bleu turquoise sur ses côtes et aumilieu vert crème fraîche (ne pas medemander de commenter le vert crème fraî-che !!). Nous décidons de passer notre pre-mière nuit à ses côtés en camping sauvage.Le bruit de l'eau me poussa à me réveiller aumilieu de la nuit, sortant de la toile poursoulager mes besoins et pour voir le "grandspectacle", la lune et les étoiles étaient aurendez-vous. Je me suis rappelé que chaqueétoile dans le ciel est une personne de mafamille ou un ami et qu' ils seront toujourslà quand je désirerai de les voir.Le lendemain on remonte la vallée de laSoca par très beau temps. De nouveaux pay-sages nous attendaient, avec la magnifiquecascade Boka populaire parmi les touristes.On s'arrête à chaque occasion juste pouradmirer cette extraordinaire vallée et aussi

Août 2006 : Richard Fergé (34 ans) et Stani Martinkova (39 ans) abordent "le restedu monde", après un tour d'Amérique de 1996 à 2000 et un début de tourd'Europe en 2004-2005. Finie la maison à Londres et pour longtemps Les voicien Slovénie, pays de nature comme ils les aiment. Leur projet s'intitule "Vélomad".

EUROPE

Sur la route

Balade en Slovénie

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sentir les derniers parfums de l'été, odeursde foin sec et de luzerne, regardant les cha-lets aux grands toits, les balcons bien garnisde géraniums de couleurs variées. Après19 km de faux plat qui en paraissaient 30,nous sommes arrivés à Bovec (460m),connue pour sa station de ski et le terribletremblement de terre de 1998; 60% desmaisons ont été sérieusement endomma-gées mais ont été reconstruites très vite, cequi en fait maintenant une ville commercia-le qui a perdu tout son charme. C'est parcontre un bon endroit pour faire ses provi-sions. Il n'y a d'ail-leurs pas besoin detrop se charger ennourriture car lesvillages sont près lesuns des autres.Après Bovec on apris la route 203toujours en légèremontée en suivantnotre rivière préfé-rée. Après 18 km :Trenta (620 m). Noussommes allés au cam-ping (camp Triglav),fait très rare pournous. On a entendudire qu'il est stricte-ment interdit decamper sauvage dansle parc national deTriglav sous peined'une amende de 100Euros.

Vrsic, le col de l enferPlusieurs fois nous avons demandé à ungroupe d'internautes slovènes de nousconseiller des itinéraires et la plupart d'entreeux nous ont recommandé la route qui vaau col Vrsic qui est, avec 1611m d'altitude,le plus haut col du pays, rien que ça ! Nousavions aussi entendu dire par des cyclistesitaliens que cette route est surnommée "lecol de l'enfer" pour le Giro d' Italie. Chicken(mauviettes) ! Ils n'ont pas de bagages, eux,répondit Stani.Nous sommes partis très tôt après un petitdéjeuner de champions (flocons d'avoineyaak, je déteste ça !) Une journée de 26 km :1020 m de grimpette en 10 km de 22 lacets,du 10 % à 12 % de montée, enfin de la vraiemontagne. Nous avions l'altitude et le nom-

bre de virages indiqués à chaque tournant,on aurait pu se croire à l'Alpe d'Huez, la dif-férence étant qu'il y a moins de touristes iciet que nous sommes dans un parc national,entourés d'immenses forêts de pins et d'oi-seaux qui chantent. On s'est donné plus de5 heures pour arriver au sommet ce quinous laissait du temps sans avoir de la pres-sion.Premier arrêt : le monument de JuliusKugy, un botaniste de classe, pionnier de lanouvelle route dans les Alpes qui refusa deprendre une arme pendant la Première

Guerre mondiale, un passionné de monta-gne; il nous inspirât beaucoup. Stani fit unechute de vélo et se retrouva dans le fossé; jeme suis retourné en entendant crier ausecours mais elle avait disparue; j'étais trèssurpris de la retrouver la tête au ras du sol.Elle avait voulu faire un peut de place à desrandonneurs et elle glissa Puis nous con-tinuons notre ascension profitant de chaquetournant pour admirer le paysage. Nousétions surpris par les allers et venues desvoitures et des bus qui se laissaient dépasserles uns après les autres à chaque tournant.Le moins marrant c'était de sentir l'échauf-fement des freins et des moteurs de tous cesvéhicules, les gens dans leur boîte de métalnous criaient des choses qu'on ne compre-nait pas (et on ne voulait pas comprendrenon plus), c'était peut-être pour nousencourager ! Pique-nique dans cette belle

nature, un vrai spectacle, et avant de repar-tir on utilise la formule magique: une petitegâterie, pour moi c'est le beurre de caca-houète avec confiture et banane, oui je saisc'est du grand luxe mais on est en Europequant même !!! Avec ça je pourrais passern'importe quel col. Le plein d'énergie nousaide bien pour pédaler comme des forcenés.On est à mi-chemin, on peut maintenantdécouvrir le dessus de la vallée en pleinsoleil, houa que c'est splendide. Il nous reste4 km pour arriver au sommet, les plus durs,et je me dis que je ne pousserai pas mon

vélo, plutôt mangerdu chocolat et repar-tir. Alors on fait unenouvelle pause, lavue est encore plusbelle, on voit les plushaut sommets de larégion ainsi le nôtresemble petit, ça faitdu bien. Les 3 der-niers kilomètres sontles plus longs, je meforce à penser qu'ilen reste 6 pour tenirjusqu'à la ligne blan-che Je me prendspour Richard Viren-que, je regarde der-rière moi et je voisseulement Stani (etoù est le peloton ?),elle me tire la langueet se rapproche de

moi. Le vent nous aide à finir ces dernierskilomètres, il y a du monde sur la route, celadoit être pour nous ? 1 km : c'est la luttefinale avec nos muscles et notre sueur, ça nefait plus mal aux jambes maintenant, j'aime-rais bien attendre Stani mais cela veut direaussi qu'il faut que je m'arrête impossible.Quelque mètres encore avant de jouir d'unebelle descente de 16 km, je ne pense qu'à ça.Les gens ne sont pas sur le bord de la routepour m'applaudir ? Que se passe-t-il ? Aucontraire on nous regarde de loin, trèsbizarrement ; ils se demandent "pourquoiont-ils tant de bagages ?" La température estsûrement tombée à moins 7°, le vent est gla-cial et fort, il fait froid, on s'habilla chaude-ment et on en profite pour se faire un bonchocolat chaud en utilisant l'eau de notrethermos. On se laissa rêver qu'on était auplus haut point du monde dans un univers

Photo : Richard FERGÉ

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où il n'y aurait que des massifs montagneux.Se couvrant de plus belle de tous nos vête-ments d'hiver pour la descente très raide,impossible de faire de la vitesse. A chaquetournant le bitume se transforme en petitspavés de 5 cm², pas trop bon pour nos peti-tes fesses. On va doucement, essayant dereconnaître le pic de Triglav. On a quantmême loupé la visite de la Chapelle russesituée à 100 m du bord de la route, unmémorial de la guerre où 300 Russes aumoins, prisonniers de guerre, ont péri dansune avalanche pendant qu'ils construisaientla route. Beaucoup d'autres sont morts defatigue, de faim ou sous la torture. Après12 km de super descente on arrive à unimmense plateau, où se trouve un grand lacartificiel, populaire pour les promenades dudimanche. Arrivée à Kranjska Gora (809m)vers 16 h, ce qui nous laisse le temps de visi-ter le village et de trouver à se loger avecl'association "Hospitalité club".

Kranjska Gora - lac Bled - lac BohinjKranjska Gora est très réputée pour sa sta-tion de sports d'hiver; l'été on y fait beau-coup de randonnée pédestre, mais le plusconnu dans la région c'est le saut à ski. Ilsont le plus grand tremplin à ski du monde,le dernier record est de 231 m, houa hou !!!Les Slovènes ne font pas les choses à moi-tié, comme ce cycliste Jure Robicqui pédala 679.8 miles en unejournée 13 heures et 19 minutes,sans dormir, chapeau !!Le vélo tout terrain est trèspopulaire, il y a de nombreusespistes cyclables dans la région,et nous avons pris une de cespistes très bien indiquée et enbonne condition en directiondu lac Bled en longeant la riviè-re Sava Dolinka. Après avoirsavouré le plaisir d'être dansune belle vallée en légère des-cente, après 13 km on traversele petit village de Mojstrana(630 m) où commence la mon-tée pour le sommet Triglav(1864 m) et vers le glacier leplus large du pays. Notre pistecontinue par un petit col de847 m pour se trouver dans lamagnifique vallée de Radovna,un paradis pour cyclistes àcondition de s'y trouver à la

bonne saison car c'est un chemin de terrequi peut se transformer en terrain de bouependant les pluies. Sinon on peut y ren-contrer des cyclotouristes et tout le mondese dit bonjour dans sa propre langue.Après avoir traversé une forêt dense la

route nous conduit directement, après15 km, au plus romantique des lacs dupays : le lac Bled (501 m), un piège à tou-ristes c'est sûr, mais ça vaut vraiment lecoup d' il. Un endroit unique par la cou-leur du lac vert émeraude, le château du XIsiècle perché en haut d'une falaise et lachapelle sur l'ilôt situé au milieu du lac,tout cela en fait une très bonne carte pos-tale. Sans se presser ensuite pendant 35 kmde légère descente, on traversa de beauxvillages de campagne aux balcons toujoursfleuris.On arriva au lac Bohinj : 4 km de long ,1 km de large et 45 m de profondeur à320 m d'altitude, toujours dans le parcnational de Triglav, un vrai bain des joies dela nature avec un côté magique On secroirait dans un immense amphithéâtre oùles acteurs seraient les montagnes, les arbreset le lac dans les rôles principaux. Une chan-ce pour nous d'être hors saison car cetendroit doit être bondé de touristes l'été.La région de Bohinjska se trouve dans unbassin entouré de montagnes et de densesforêts; on s'est arrêté pour la nuit à1000 mètres d'altitude pour avoir une bellevue le matin. Une belle nuit seuls dans lesilence, dans une forêt mystérieuse.

Richard Fergéwww.velomad.com

Nous avons de la chance de réaliseret de partager en couple le mêmerêve. Nous l'avons quand mêmepayé par la sueur et de très longuesheures de travail, pour ensuite ven-dre notre maison à Londres.Notre tour du monde à vélo entendpromouvoir le message de la paix etmontrer qu'on peut être tous diffé-rents et devenir amis.Nous voyagerons pendant cinq ansou plus, tout dépendra si on peutvivre raisonnablement avec unbudget de 14 Euros par jour pourvisiter notre planète. On veut voirun maximum de belles choses et demoins belles choses, au moins onaura la vérité sur ce qui se passe dansce monde dans lequel l'informationest mauvaise, et en plus nousconnaîtrons tous les secrets de notreTerre Mère.

Richard Fergé

Photo : Richard FERGÉ

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P our certains, il faut avoir un "sacrégrain" dans la tête pour aimer passerses vacances sur une selle de vélo au

lieu de se prélasser dans un transat toute lajournée ! Qui plus est en Scandinavie, là où"même l'été il fait froid !". Un "p'tit grain"pour partir à l'aventure sans savoir où dor-mir à l'avance au lieu de réserver un hôtel entoute sécurité ! Un "gros grain" pour dormir3 semaines sous la tente, là où il pleut toutle temps et où les moustiques sont voraces !Un "p'tit grain" pour cuisiner au feu de boisau lieu d'enclencher le micro-ondes et pourse laver dans un seau d'eau froide en guisede douche !

Pourtant, deux jeunes alsaciens Angela etTom Motzko de 12 et 8 ans -réputés jus-qu'alors sains d'esprit- sont partis en juillet2005 réaliser un petit périple à bicyclette etce n'est d'ailleurs pas leur première récidive !Ils étaient accompagnés de leurs parents etde leur frère Matthias âgé de 5 ans qui n'étaitpas en reste et dont les petites jambes faitesdu même bois ont totalisé 250 km ! Bien sûr,une carriole tractée par son papa lui a per-mis de se reposer à sa guise, son vélo accro-ché à l'arrière. 1000 km de l'Alsace à Malmövia l'Allemagne et le Danemark, c'est en voi-ture qu'ils les parcourent en quatorze heu-res.1300 km, c'est en trois semaines et à la forcede leurs mollets qu'ils pédalent à travers lesud de la Suède.

Sous la canicule suédoiseQuelle guigne ! Au deuxième jour de voya-ge, le double toit de notre tente se retrouvedéchiré par inadvertance en plein sur lesommet. Par Thor*, c'est mauvais signe ça,

surtout en Scandinavie ! Malgré tout, noussommes chanceux, on peut le dire ! Quel-ques jours plus tard dans un fossé bienfai-sant, nous trouvons un rouleau de grosscotch, de quoi bricoler la tente ou les vélos,au cas où ; et surtout, pendant quinze jours,nous longerons la Mer Baltique jusqu'à l'îled'Öland (dont nous ferons le tour) sous unbeau ciel bleu et une température frisant les30 degrés. Exceptionnel, c'est possible, lesSuédois nous ont affirmé n'avoir pas pris debain de mer l'an passé tellement il avait plu.

Oh, surprise, l'eau de la Baltique ne rime pastoujours avec l'eau de l'Arctique ! La tempé-rature varie suivant les plages de sable fin oude galets. Souvent équipées d'un ponton etde plongeoirs, elles agrémentent nos arrêtsou nos bivouacs tôt le matin et tard dans lasoirée. Pourtant à quelques 1000 km enco-re du cercle polaire, les journées lumineusesde juillet s'étirent en longueur : une pâle nuitcommence à tomber vers 23 h (les "nuits"

sont très courtes et la lampe de poche estinutile !). Le jour pointe son nez après 3 h etl'ardent soleil ne tarde pas, aussi le lingesèche prestement !

Quelle joie d'installer un campement prèsde grandes dalles de calcaire dégringolanten pente douce dans la grande bleue etquelle fougue pour le cuisinier de prépareramoureusement un feu entre deux rocherspour concocter un repas roboratif à safamille ! Au petit matin, en s'étirant face àun tel spectacle on se croirait au premiermatin du monde. Pourtant, si certaines pla-ges font rêver, d'autres s'avèrent polluéescomme à l'est d'Öland. Un résidu jaunâtreflotte à la surface de l'eau et décourage lebaigneur d'y tremper le pied. A qui lafaute ? "Aux Russes", répondent lesSuédois qui les accusent de déverser leursaleté dans la mer. Alerte, sur quelle planè-te vivons-nous ? Nos petits enfants connaî-tront-ils un jour le plaisir de la baignade ?

Eté 2005. La famille Motzko , une famille Cciste d'Alsace avec deux enfants, passeses vacances à vélo en Suède sur la côte est. En voici le récit. Ils récidiveront l'étédernier en abordant la côte ouest

SUEDE

Sur la route

Vacances en Suède entreles mains de la Providence

Photo : MOTZKO

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Roulant tranquillement le long des champsde pommes de terre ou de seigle parfoismonotones ou à travers de magnifiquesforêts de (sa)pins et de bouleaux, nousdécouvrons, à chaque coup de pédale, lanature si riche de ce beau pays verdoyant.En bordure de mer, la végétation est sauva-ge et colorée avec ses lupins, épilobes etrosiers rugosa et il fleure bon le chèvre-feuille. Le rythme lent du vélo nous permetd'accrocher tous les petits détails de laroute : les vipères filant dans les hautes her-bes, un vol d'oies sauvages au-dessus de nostêtes (mais point de Nils Holgerson accro-ché à l'une d'elles !), un éventuel troll nousépiant derrière un arbre ou quelques élanscroisant notre chemin. Manque de chance,nous n'avons aperçu que les panneauxannonçant leur présence. Par contre, faitincongru, nous sommes tombés nez à nezavec quelques lamas et un troupeau de cha-meaux broutant paisiblement dans un pré.Climat propice, sans doute !

Avec l'insouciance propre aux vacancierserrants, nous tournons la tête un coup àdroite puis à gauche pour regarder aussil'habitat si typique de ce pays. Des maisonsen bois bleu, jaune mais surtout rougesombre font notre admiration avec leursfenêtres et entrées festonnées de boisblanc. Si l'herbe jaunie des jardins témoi-gne de la sécheresse qui sévit depuis ledébut de l'été, les fleurs à foison sont bienarrosées et entretenues avec amour, toutcomme leurs cimetières dont la paisiblesimplicité dégage une infinie douceur de

"vivre". Seule la décence nous a retenus d'yplanter la tente ! Si, soudain perdu dansvos pensées, vous ne savez plus sur quelleplanète vous déambulez, pas de panique,regardez ces coquettes demeures : presquetoutes arborent le drapeau suédois fière-ment accroché sur le pas de la porte ouhissé carrément en haut d'un mât ! A nouscependant de brandir notre drapeau, car ilest une voiture française, trônant au dessusde toutes les Volvo qui circulent dans lepays, c'est la Kangoo toute jaune, la reinede la poste suédoise ! Equipée d'un volantà droite, elle permet au facteur de distri-buer aisément le courrier par la fenêtredans les boîtes aux lettres regroupées oujalonnant les bords des routes.

Quelques arrêts culturels ponctuent aussinotre voyage. Le sud de la Baltique estjalonné de dolmens, de pierres agencées enforme de bateaux vikings comme à AlesStenar. Il en est de même sur Öland oùtumuli et pierres gravées rivalisent avec lesnombreux moulins à vent devenus le sym-bole de cette île. Dans la forteressed'Eketorp, nous assistons même à unereconstitution passionnante de la vie autemps des Vikings avec des figurants encostumes de l'époque : villageois préparantle repas, guerriers se préparant au combatLes enfants se sont même essayés au tir àl'arc.

Au pays du "droit de chacun"

Quel plaisir de planter sa tente dans cepays ! En effet, il est une tradition uniqueen Suède, l'allemansrätt, qui donne le droit àchacun de jouir de la vie en plein air : cam-per un peu partout (mais pas plus d'unenuit), faire des feux de camp, cueillir desbaies et des champignons où l'on veut, sebaigner dans n'importe quel lac, profiter den'importe quelle plageIci, la nature est reine, le passant est roi. Toutest fait pour vous inciter à la respecter. Aubord de l'eau et même en pleine forêt, il y asouvent des aires aménagées pour faire desgrillades avec réserve de bois, seau d'eau etpetites cabanes en bois bien équipées (!) etentretenues (!) : ce sont les WC ! Nous n'a-vons plus qu'à prévoir le plein d'eau avantd'installer le campement et c'est vraiment leparadis pour nous tous seuls. Merci, merci !A quatre reprises, nous stoppons dans un

camping pour permettre aux enfants de sefrotter à des petits copains d'une autre lan-gue et de sauter sur d'énormes trampolinesinstallées là à leur plus grande joie. Queldéfoulement malgré une journée de cyclis-me dans les pattes ! Nous en profitons biensûr pour un récurage à fond. Pour 10 à 16Euros l'emplacement pour cinq personnes,nous avons droit à des sanitaires haut-de-gamme d'une propreté toute scandinave et,le summum, à une salle à manger-cuisineultra équipée et conviviale !

L'allemansrätt, ce n'est pas que l'harmonieentre l'homme et la nature, c'est aussi lerespect de l'autre. Contrairement aux paysdu sud où l'exubérance est de bon ton, enSuède la discrétion est de rigueur. Pour unlatin, c'est très déconcertant. Souvent, onnous salue néanmoins d'un "hej" ou d'un"hej hej" plus chaleureux encore. Ouf, l'ap-parente froideur s'estompe et il s'ensuit par-fois une petite conversation en anglais. LesSuédois restent pour nous peu démonstra-tifs, certes, indifférents de prime abord maispar respect -sans doute- de l'intimité et de laliberté de chacun ! Quelle délicatesse en toutcas ! Ils roulent doucement et préfèrentmettre dix minutes à nous doubler plutôtque de nous gêner en nous frôlant à toutevitesse (pas étonnant que Matthias ait pupédaler sans stress même en ville). Les con-ducteurs ne sont pas prioritaires : la ligneblanche "stop" est sur la chaussée et pas surla piste cyclable (lorsqu'il y en a), donc, à euxde céder le passage!.

Sous une cahute au bord des routes, lespetits producteurs proposent leurs récoltesde légumes frais et de fruits. On se sert soi-même, les tarifs sont indiqués, il n'y a plusqu'à déposer la somme indiquée dans uneboîte où l'on peut faire la monnaie. La confian-ce règne ! Pratiqué dans d'autres pays ger-maniques comme la Suisse et l'Allemagne, àquand ce système de self-service dans nospays latins ? Ces haltes sont par ailleurs lesbienvenues pour agrémenter nos repas quo-tidiens. Plâtrée de pâtes ou de riz le soir,mais pour le midi, voici le menu : fondue decrudités trempées dans de la salade de pom-mes de terre ou de betteraves à la crème, letout accommodé de harengs marinés crusou de poissons fumés. Pour le dessert, unebarquette de fraises et un verre de lait fer-menté. Quel régal !

Photo : MOTZKO

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La Suède, un désert bleu et vert !

Où sont donc passer ses habitants ? Pourune superficie presque égale à la nôtre, sapopulation est presque sept fois moinsélevée ! C'est très frappant, surtout audébut. En ville, pas de foule, pas de bruit.Beaucoup de calme. Aucun bouchon,aucun stress. Ce pays semble léthargiquecomparé au nôtre. Dans les supermar-chés, il n'y a qu'une, voire deux caisses !Jamais de queue, et pour cause, ils sontdéserts. Les enfants sont ravis de déam-buler tout seuls dans ces cavernes d'AliBaba où nous faisons le plein de lait etsurtout de pain pour en avoir toujoursd'avance, car le prochain magasin est loin,très loin, surtout à bicyclette ! (Bonjourles kilos alimentaires sur les vélos !) Dansles très grandes villes, deux ou trois "kon-ditorei" avec quelques pains, gâteaux etcafé. Dans les villages ou les bourgs, pasl'ombre d'une boulangerie comme cheznous. Alors, les Suédois font souvent leur

pain eux-mêmes mais nous nous conten-tons de pains industriels !

Sur le chemin du retour et en quittant l'îled'Öland, nous plongeons plein ouest enempruntant de petites routes tout en mon-tagnes russes. Nous nous perdons sur leschemins au c ur des forêts denses trufféesde lacs de toutes tailles, comme autant detrous dans le gruyère. C'est bien ce que l'onremarque en dépliant la carte : beaucoup devert avec des tâches bleues. C'est cette quié-tude absolue que les Suédois recherchent,aussi viennent-ils se ressourcer au vert dansleur "stuga" de vacances, perdue au fin fonddes bois ou au bord de l'eau.

En laissant la Baltique, ses méandres, sesculs de sac et son archipel d'îles, nous disonsaussi adieu au grand beau temps. Une foissur le continent une semaine d'orages(ponctuée de quelques éclaircies) nousattend. Merci à la Providence en laquellenous avons toujours eu une grande confian-

ce, pour ces arbres feuillus, cet abri bus et cegarage du bord de la route. Merci encore,alors que nous n'y croyions plus, à l'auventdu terrain de foot où nous avons passé lanuit au sec ! Un immense merci au géantblond qui nous a ouvert sa porte alors que,trempés jusqu'aux os, nous cherchions dé-sespérémment à nous abriter. Nous avonsdormi au chaud dans le foin, après de bonssandwichs arrosés de soupe d'églantine ! Unmoment fort qui nous a permis de bienapprécier l'hospitalité suédoise.

Des expériences fortes pour les enfants etde bonnes leçons de vie. Aussi, nous ren-trons bien contents, avec un petit paquetd'adresses de nos nouveaux amis suédoismais aussi polonais et danois rencontrés surla route !

Famille [email protected]

*Thor : dieu du tonnerre et de la pluie (parextension, Thorval : prénom suédois).

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E lisa regarde apeurée le bord de lapiste en me disant : "A gauchepapa ! A gauche". Je zigzague entre

les ornières et les pierres. Lentement nousdescendons vers Tor, premier village espa-gnol en venant de l'Andorre par le Port deCabus. C'est par ici que nous avions quittéla Principauté l'an dernier. Sept kilomètres,sept cent mètres de dénivelés, quelquestroupeaux de chevaux et de vaches,quelques gués et nous voilà dans le petithameau qui nous avait tant plu l'an dernier.

J'ai à peine garé mon fourgon que ma fille seprécipite dehors. Une jeune femme l'abor-de : "Alors tu es revenue ? Et ton vélo ?"C'est la patronne du restaurant. Ce soir,autour du repas, nous lui raconterons la finde notre précédent voyage et notre projetpour cette année. Je lui confie les clefs demon véhicule pendant que nous allons visi-ter la Catalogne en empruntant le plus depistes possibles. Malgré les difficultés macoéquipière en avait apprécié le calme et labeauté l'an dernier

Le départ

Dès le lendemain nous attaquons la descen-te jusqu'à Llavorsi puis rejoignons Alosd'Isil. Là nous retrouvons Laurie qu'Elisaavait rencontrée près de la fontaine. Lesdeux fillettes sont heureuses de se retrouveret pendant deux jours je vais les accompa-gner autour du village. Puis nous repartonspour de bon. Quarante kilomètres de des-cente nous amènent au pied de la petiteroute qui nous mène à Estac. Je n'ai pasencore bien jaugé les nécessités en eau etc'est assoiffés que nous suivons un filet d'eaujusqu'à sa source pour nous désaltérer. Heu-reusement le village n'est plus très loin. Lelendemain nous quittons le bitume. Unegrande descente nous mène à Escos. Laleçon d'hier n'a pas suffi et je néglige de rem-plir complètement les réserves d'eau. Lapente est trop forte et nous ne pouvons plusguère pédaler et commençons à pousser nosvélos. Elisa fait ce qu'elle peut mais je doissouvent redescendre l'aider. Les conifèresremplacent les feuillus. Nous franchissonsun col. Mais il faut encore monter. Après ledeuxième col, il n'y a plus d'arbres. Nous n'a-vons plus d'eau. Je pousse les vélos alternati-vement sur la piste rouge. Au vu du nombrede pierres qui jonchent le sol, il ne doit paspasser grand monde par ici. Tiens, il y a de laboue. Je regarde autour de moi , de l'eausuinte du rocher. Nous remplissons nosquarts au goutte à goutte, de quoi apaiser unpeu nos gorges sèches, mais le dernier col estencore plus haut. Il semble tout près, mais il

Partis du village de Tor près de la frontière andoranne, Jean-MichelPaoletti et sa petite fille (11 ans) ont passé leurs vacances dans les pro-vinces catalanes -et pyrénéennes- d'Alt Urgell, Pallars Sobira et PallarsJussa. Une façon de prolonger l'itinéraire de l'année dernière, à chevalentre la France et l'Espagne, que nous avions relaté dans cette revue.L'aventure est encore au rendez-vous.

Histoire d'eau sur lespistes de CatalogneEUROPE

Sur la route

Village de TorPhoto : Jean-Michel PAOLETTI

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nous faut encore deux heures pour legagner. Rien n'en indique l'altitude. D'aprèsla proximité du sommet je pense que noussommes à plus de 2000 mètres. Nous filonsdans la descente. Elisa a pris de l'assurance.Je n'arrive pas à la suivre. Lorsque je la re-joins enfin elle est en train de jouer dansl'eau d'une fontaine. Désormais je rempliraila réserve de huit litres à chaque point d'eau !Dès le lendemain cette précaution s'avèrerautile. A Senterada nous partons de nouveauà l'assaut de la montagne. A Burguet la fon-taine est détournée par un jardinier. Mais levillage de Cervolès n'est qu'à quelques kilo-mètres. Nous y referons nos réserves d'eau.C'est en voyant les maisons accrochées aupic rocheux que je me mets à douter. Leshabitants me confirment : il n'y a pas desource ici. Ils remplissent néanmoins nosgourdes mais refusent de compléter notreréserve. Il est tard lorsque nous atteignons lesommet de la côte. Ma coéquipière passedevant sans voir une plaque métallique surlaquelle est gravée : aïgua potable. C'est unevanne destinée au berger, mais c'est tropcompliqué de comprendre comment l'ouvriralors que ma fille dévale la pente. J'essaye dela rattraper, je perds la bouteille d'alcool àbrûler. Je ne m'en rends compte que lorsque

mon pneu arrière crève. J'appelle Elisa.Lorsqu'elle me répond je localise sa voix surla montagne en face. Je retrouve le précieuxcombustible, regonfle mon pneu sans répa-rer et rattrape ma coéquipière qui m'attendtranquillement. Il n'y a nulle part ou planterla tente.

La nuit tombeEssayons d'aller plus bas. Mais la nuittombe, Elisa aussi, deux fois. N'insistonspas. Elle voulait dormir à la belle étoile. Celatombe bien, nous n'avons pas le choix. Maisdes rochers sur la piste m'incitent à la pru-dence. Je choisis un endroit bordé d'arbres.Je compte sur eux pour retenir les pierres.Bien m'en prend. Alors que nous sommesenfoncés dans nos sacs de couchage, onentend des éboulements et des arbres quicraquent devant et derrière nous !

Lorsque nous arrivons à Erinya cela fait24 heures que nous n'avons vu personne.Nous nous ravitaillons à Pobla de Segur :Des fruits, de la charcuterie et du fromagepour deux jours. Lorsqu'il n'y en aura plusnous mangerons des pâtes et du riz agré-menté de quelques plantes trouvées dans lanature. A partir de Pessonada nous emprun-

tons notre piste laplus facile du voyage.C'est également laseule où nous ren-controns des touris-tes, hormis celle quimène à Tor. Dessources tous les qua-tre kilomètres mefont regretter le poidsde la réserve d'eau. Lecol n'est qu'à 1450 m,dans la foulée nousfranchissons égale-ment celui de Boîxol,le seul col goudronnésur les 10 du voyage,et aussi le plus bas à1350 m.

A Cal Barida un agri-culteur accepte avecréticence de nouslaisser dormir dans sagrange. Lorsque je luidemande de l'eau, ilm'en donne un litre.

Celle qui sort du robinet est jaune. Il m'in-dique une piste qui part de Noves de Segreet rejoint Cassovali. Comme ailleurs labeauté du paysage et des villages, qu'ilssoient abandonnés ou non, compense ladifficulté. Le soir je demande de l'eau dansune ferme. On me déconseille d'entransporter autant alors que j'en trouveraiau refuge à quelques kilomètres. J'y trouveeffectivement une source où coule un filet

du précieux liquide. J'y laisse la réserve seremplir pendant la nuit. Au matin j'y trouvedes sangsues ! C'est signe que l'eau est pota-ble mais maintenant je vais devoir délogerces bestioles de notre bonbonne. Au som-met de la côte un panneau indique le col dePoux à 4 km. Tiens, c'est bizarre, d'après lacarte il est à 20 km et dans une autre direc-tion. J'ai dû me tromper de chemin et nousavons dû prendre un raccourci. Erreur c'estla carte qui est fausse et nous induit enerreur. Maintenant il va falloir rattraper letemps perdu. Heureusement ma coéquipiè-re ne se décourage pas et attaque la descen-te. Je la chronomètre à 35 km/h. Je m'in-quiète pour elle. Sa roue arrière ripe, ellecrie, se rétablit et repart. Le soir nous plan-tons la tente dans un pré où nous avionsdormi l'an dernier. Mais un vent violentvient précéder un orage. Les sardines sau-tent, le double toit menace de s'envoler. Jele retiens. Je crie à Elisa de rentrer dans latente pour l'empêcher de trop se plier. Ellea peur, mais s'exécute. Entre deux rafalesj'apporte des grosses pierres et attache lesbicyclettes à notre frêle abri.

C'était notre dernière nuit du voyage. Lematin nous remontons jusqu'à Tor en nousretournant souvent. Ce soir au dîner nousraconterons nos aventures aux touristes.

De retour en France, une amie me deman-dera : et à part te faire ch dans la monta-gne, qu'as-tu fait pendant tes vacances ?

Jean-Michel [email protected]

Alors que nous sommes enfoncésdans nos sacs de couchage, onentend des éboulements et desarbres qui craquent devant et der-rière nous !

Photo : Jean-Michel PAOLETTI

Elisa

ASIE

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Luzon et la Cordillère centrale

S i Manille ne mérite pas sa réputa-tion d'insécurité, et même si onpeut s'y aventurer à vélo, chaleur,

bruit, pollution, liés à la surpopulation,incitent quant même à en sortir rapide-ment. Depuis le port de plaisance de labaie de Manille, à un quart d'heure àvélo du quartier de Malaté, 2 compa-gnies de ferries proposent une traverséed'une heure trois fois par jour pourOrion, sur la péninsule de Bataan. Celapermet de se retrouver rapidement surune route provinciale peu fréquentée etd'éviter les routes du nord de la métro-pole, encombrées de camions et de bus.Mars et avril sont parmi les mois lesplus chauds (35°C), mais les rizières enterrasse de la Cordillère centrale, ma

principale destination, sont au plusbeau de mi-mars à mi-mai, et en mon-tagne il fera plus frais.Je traverse la péninsule pour longerensuite la côte ouest et fais étape tantôtdans de grandes bourgades commeBalanga ou Olongapo, toujours très agi-tées avec leurs cohortes de taxis-tricy-cles enfumant l'atmosphère, les jeep-neys colorés, les marchés populeux, lesgrands centres commerciaux, et tous lespetits commerces de rue, cireurs, mar-chands de cacahuètes, de CD/DVDpiratés, de délicieux jus de noix de cocoglacés , tantôt dans des "resorts" enbord de mer pour profiter de la brise. Jefais tout pour trouver une chambre laplus éloignée possible du coin karaoké,une folie aux Philippines.

Depuis que les Américains ont aban-donné leurs bases militaires, le com-merce du sexe périclite, et les quelquestouristes sont très sollicités pour desmassages ou autres amusements.Le parc national d'Hundred Islands,vers Alaminos, avec ses îlots rocheux enforme de champignons, se visite enbancas, barque étroite balancée par delongues tiges de bambou. Les récifscoralliens qui se remettaient lentementde la destructive pêche à la dynamitemaintenant abandonnée ici, ont à nou-veau souffert d'El Nino et ses typhonsde 1998.Je suis un peu déçu par cette côte ouestde Luzon, et ce n'est qu'à l'approche deVigan plus au nord dans la provinced'Ilocos que les paysages se rappro-

L'île de Luzon aux Philippineset sa Cordi l lère centra le

Régis Pfaffenzeller, voyageur expérimenté de CCI, s'est aventuré en février et mars2006 dans l'une des 7700 îles des Philippines : l'île de Luzon. Il avait déjà fait uneincursion dans ce pays lors de son grand voyage vers l'Orient et l'Asie de 1998 à2001. Cette fois-ci, il recherche les pentes aménagées de rizières de la Cordillèrecentrale et s'aventure en pays Kalinga chez les anciens "chasseurs de têtes".

Sur la route

Photo : Régis PFAFFENZELLER

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chent de ce que j'avais vu en 2000 enparcourant les Visayas, longues plagestranquilles sous les cocotiers, petitsvillages de pêcheurs, peu de circulationsur la route.Vigan est une des rares villes qui aitgardé un héritage de la colonisationespagnole : rues pavées étroites, mai-sons et bâtiments de style colonialJe découvre plus au nord encore de bel-les plages de sable fin : Pagudpud trèsfréquentée par les touristes asiatiques,Clavéria avec ses pêcheurs. Je pédaleencore quelques dizaines de kilomètressur cette côte nord maintenant sauvageet pittoresque, puis la route s'inclinevers le sud-est dans les terres, pour rat-traper et longer la grande rivièreCagayan dans la province du mêmenom, qui irrigue les nombreuses rizi-ères de la vallée et les maraîchages.D'après les guides, il n'y aurait rien àvoir dans des villes comme Laoag, capi-tale d'Ilocos Norte, et Tuguegarao,capitale de Cagayan. C'est pourtantbien dans ces villes qu'on découvre lesPhilippines. Les rencontres se fontnaturellement dans les rues populeusesdu centre, les immenses marchés cou-verts, les restos de nuit dans les rues,sans arrière-pensées.

En pays kalingaC'est de Tuguegarao que je dois quitterla grande route pour rejoindre Tabukpuis la vallée de la rivière Chico qui mefera grimper dans la Cordillère. Mais ilpleut des cordes, deux jours de suite,quoique ce soit la saison sèche. J'at-tends l'accalmie, on s'étonne ici de monprojet de traverser le pays Kalinga avecses tribus autrefois chasseurs de têtes etconsidérées encore aujourd'hui commeturbulentes, mais on ne m'en dissuadepas vraiment, ce qui m'encourage et merassure.Je peux enfin rejoindre Tabuk par untemps couvert mais sec, idéal pour le vélo,par des routes étroites mais encore gou-dronnées -ou cimentées- plutôt plates etbordées de villages à l'habitat rudimentai-re fait de bois et de tôles, les premiersvillages Kalinga, bien calmes. A Tabuk,ville très étendue et aérée, aux rues défon-cées et inondées, il tombe à nouveau descordes. Je traîne un peu l'après-midi pro-

fitant des quelques éclaircies. Desgamins me hèlent mais si j'arrête pourleur parler, ils trouillent et se sauvent.Une femme au marché aux poissonsvient me dévisager à quelques centimè-tres, de longues secondes, puis s'éloigneen s'esclaffant. Tous m'observent, cer-tains s'enhardissent et m'interrogent,s'étonnant eux aussi de ma présence icimais sans plus. Je tombe sur un journallocal. Il y a deux jours, deux types sontvenus à moto de Lubuanga, gros bourgdu pays Kalinga plus haut, de nuit, ontpénétré dans une maison et tiré sur lescinq habitants, en tuant trois et blessantgrièvement les deux autres. Vendettatribale, ça a remplacé la chasse aux têtesdisparue il y a plus d'un demi-siècle.Ces vendettas sont endiminution chaque année.13 morts en 2005. La gué-rilla communiste qui sévitdans la région fait plus demorts.Je quitte Tabuk par untemps couvert. Encore unpeu de ciment puis je roulesur de la piste qui devientvite boue et cailloux. Aquelques kilomètres de laville, je suis stoppé à unbarrage de police : cinqpoliciers en civil qui ten-tent de me dissuader de

continuer sur cette piste, prétextant queles gens y sont très différents de ceuxde mon pays. Mais ils me laissent allerfinalement. Je longe la rivière Chicodans la boue, devant parfois tirer levélo, je m'élève très lentement. Lesvillages s'espacent. Dans une petiteboutique, une femme m'offre le café;c'est la première fois qu'elle voit quel-qu'un faire cette piste à vélo. Elle m'in-vite à faire attention à Lubuanga, à nepas m'y arrêter, car s'ils ne me ferontpas de mal, ils pourraient "jouer"(?)avec moi ! La pente s'accentue toujoursdans la boue et les cailloux, aucune cir-culation et maintenant plus de village,dans cette zone boisée où au loin appa-raissent les premières rizières en terras-ses.

Le village de LubuangaJ'arrive à une patte d'oie, sans pancarte,mais il y a là assis un grand type :"Where are you going ? - Tinglayan- Are you authorized to go there ? - Yes- OK, this way".La piste s'améliore mais la pente s'ac-centue. J'aperçois enfin Lubuanga et demagnifiques rizières en terrasses au-dessus de la rivière. Je croise une jeep-ney, la liaison quotidienne Bontoc-Tabuk. Le chauffeur doit s'amuser. A lasaison des pluies, la piste est impratica-ble, actuellement, c'est limite. Je pénè-tre dans le village et de suite j'avise unepetite épicerie où des femmes devisent.J'ai soif et arrête. Ambiance très cha-leureuse, elles me confirment qu'ellesn'ont jamais vu un touriste passer àvélo ici. Il faut dire que toutes ces der-

Photo : Régis PFAFFENZELLER

carte : Gilles Baron

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nières décennies, un projet de barragesur la rivière Chico a enflammé la région,provoquant une quasi guerre civile, desdizaines de morts, et l'impossibilité depasser pour les étrangers, les ingénieursayant construit le projet étant occiden-taux. Ce barrage aurait noyé la plupartdes villages kalingas, faisant disparaîtreun mode de vie traditionnel auqueltiennent les habitants, même s'ils sontpeu à peu gagnés par le "progrès" : élec-trification des villages situés en bord depiste, une "route nationale" qui s'amé-liore d'année en année.Je traverse donc Lubuanga sans problè-me, sous les "where are you going ?",suivi un bout par un gamin silencieux et,divine surprise, après le village la piste estbonne et ça descend le plus souvent jus-qu'à Tinglayan, où j'arrive en fin d'après-midi et où je retrouve la rivière abandon-née plus haut. Une stèle marque l'enga-gement de l'Etat de ne jamais construirede barrage sur la rivière Chico, le prix àpayer pour restaurer le calme.

TinglayanTinglayan est, quoiqu'il en soit, une villeplus ouverte au tourisme en bordure dupays Kalinga. On y compte trois auber-ges et quelques Occidentaux s'y aventu-rent par une piste spectaculaire depuisBontoc à 45 km. Par contre, pour visi-ter les villages de montagne accessiblesuniquement à pied, il faut prendre unguide, ne serait-ce que pour se dirigerdans une multitude de chemins et dansles rizières en terrasses, véritables laby-rinthes; pour communiquer aussi, ces

montagnards parlant peu l'anglais,contrairement aux autres Philippins. Ilssont encore autorisés à cultiver la mari-juana, tradition oblige, qu'on voitsécher sur les toits, mais elle ne doit enprincipe pas sortir du village. Pas d'eaucourante, pas d'électricité, pas de méde-cin ni infirmerie, un type me montre samain tailladée enflée, je n'ai pas pris depharmacie. Chaque famille comprendjusqu'à une douzaine d'enfants. Lesautorités ont tenté en vain d'instaurer leplanning familial. Eux parlent avechumour de "family planting". Secontrôler est contraire à leur religion,catholique depuis que les missionnairesespagnols les ont convertis, mais avecencore des rites animistes. Et des mis-sionnaires américains et philippins par-courent encore ces villages, pour leursparler de Jésus et les enrôler dans leuréglise évangélique ou autre. J'en ai ren-contré quelques uns, ces types m'ontdégoutté.Après 3 jours à Tinglayan, logé et nour-ri sommairement mais très économi-quement (17 pour 3 nuits et petit déj,4 repas et 7 ou 8 bières), je reprends lapiste pour Bontoc à 45 km, presquetoujours au-dessus de la rivière Chico,apercevant au loin quelques villageshors limite pour les touristes, et je quit-te le pays Kalinga. Une famille m'inviteà partager le repas, mais il faut attendredeux heures que le canard cuise. Drôlede goût, un peu caoutchouteux, maistrempé dans du vinaigre de coco et avecdu riz, ça passe. Il ne faut pas aller auxPhilippines pour la gastronomie.

Retour à BontocJe retrouve à Bontoc, capitale de la"Mountain Province", l'agitation des villesphilippines, le bruit et la pollution des tri-cycles, les bars à karaoké, à fond le volu-me, tout le monde doit en profiter. Sur lagrande place centrale, les jeunes jouent aubasket, le sport national, ou s'entraînentpour des spectacles de danse rythmique etacrobatique, une discipline très en vogueet les festivals d'été où concourent lesgroupes sont spectaculaires.Jeepney pour Malegcong et rando dansles rizières. Maïnit et ses sources chau-des ne sont pas accessibles à cause d'ac-crochages NPA (guérilla communiste)

/armée, deux morts hier, des rondesd'hélico, cela fait 30 ans que ça dure.Sagada, un des sites les plus fréquentésde la Cordillère, n'est qu'à 18 km deBontoc, mais quelle pente ! Le villages'étend sous les sapins à 1500 m d'alti-tude, avec beaucoup de petits hôtels ouguest-houses, restos, boutiques souve-nirs, expos photos impres-sionnantesgrâce à un photographe local qui aaccompagné sur plus d'un demi-sièclela lente évolution des villages tribaux,parfois dramatique. Mais par ici, ilsétaient plus artistes que chasseurs detêtes : sculpture, tissage, traditions quele tourisme fait revivre. Des rizières, desgrottes, des cascades, des cercueilssuspendus en falaise, me retiennentquelques jours à Sagada.Puis ce sera à nouveau Bontoc, unexténuant périple aller et retour jusqu'àBarlig, un des plus beaux sites, et unebonne étape de montagne d'environ50 km par un col à 2000 m pourrejoindre Banaue. La piste fond sur laville par le View Point d'où on découv-re un fantastique panorama sur lesrizières en terrasses, sculptées par lesIfugaos pendant près de 2000 ans. Laville se compose de hauts bâtimentsconstruits dans les pentes, souventrecouverts de tôle ondulée. Banaue,Banga'an, Batad et Mayoyao, sont clas-sés patrimoines de l'Unesco.Je me base quelques jours à Banga'an,dans une hutte traditionnelle Ifugao,pour visiter Mayoyao à vélo, balade trèsphysique encore, Banga'an, Batad etCambulo à pied par chemins de monta-gne et rizières. De retour à Banaue, undernier effort m'emmènera à vélo jus-qu'à Hapao et sa belle vallée.Je redescendrai ensuite en plaine et enquelques jours sous une chaleur torride,je rejoins Manille par Cabanatuan, SanFernando, Balanga, et le petit ferryd'Orion .J'aurai la chance de trouver un billet d'a-vion à 330 USD a/r pour aller visiter enune semaine l'archipel de Palau enMicronésie, paradis de la plongée, maisoù je dépenserai autant en une semainequ'en 7 semaines aux Philippines.

Régis [email protected]

Photo : Régis PFAFFENZELLER

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J 'ai utilisé pour ce voyage auxPhilippines et pour la première foisun vélo pliable Bike-Friday avecroues de 20 pouces. On trouve du

20 pouces partout dans le monde, con-trairement au 18 pouces qui équipe lesBirdy, autre type de pliable adapté auvoyage au long cours.Je venais de l'acquérir à Fribourg enAllemagne.

AvantagesJ'ai fait ce choix d'un pliable, après delongues hésitations, uniquement pourdes raisons de transport, car ne tra-vaillant plus, je pars plutôt pour despériodes de 2 à 3 mois alors qu'avant jepartais pour de plus longs voyages, neprenant des transports qu'en cas d'ab-solue nécessité.En fait, ça m'est surtout avantageuxpour aller ou sortir d'un aéroport quandon ne peut y aller à vélo ou si c'est tropgalère, comme Roissy. Jepeux partir de chez moi avecle vélo dans le sac, prendrebus, train, RER sans avoirà solliciter quelqu'un pourm'emmener. Et je peux pren-dre le TGV.On peut aussi en cas derisques de vol, le mettre plusfacilement dans une tente, lerentrer dans une chambred'hôtel. Dans certains hôtelsde l'Inde, on refuse les gens àvélo (le vélo est un transportde pauvres et ça déconsidèrel'hôtel), avec un sac, ça chan-ge tout.

J'étais très septique sur la capacitéd'un tel vélo à supporter un long voya-ge, chargé, sur des pistes difficiles. J'aicommencé à évoluer voyant des genscomme Roland Douarre rouler depuislongtemps avec un pliable et aprèsavoir vu une photo d'Heinz Stückeavec un Friday chargé comme unemule. Et j'ai été complètement rassuréaprès ce voyage aux Philippines, oùj'étais moyennement chargé, et suite àla quinzaine dans le sud-ouest cet été

où j'étais plus chargé. Je peuxtransporter 40 kg, ça dépend desporte-bagages. Reste à voir sur ladurée, je ne pense pas que ça soit aussicostaud que mon Rando-cycles qui ena vu de toutes les couleurs et qui tienttoujours.Je crois rouler un peu moins vite sur leplat et un peu mieux en montagnegrâce au poids du pliable inférieur de 2à 3 kg. Je fais les mêmes types d'étapesqu'avant.

Je l'ai fait équipé d'un moyeu Rohloff,là encore après bien des hésitations. J'ai14 vitesses, une plage aussi large qu'undérailleur normal et contrairement à cedernier, j'utilise toutes les vitesses.C'est très souple, on peut passer lesvitesses à l'arrêt, passer facilement ettrès rapidement de la 1 à la 14, faciled'entretien (une vidange tous les5000 km). C'est très fiable et garanti à

vie. J'aurais maintenant du mal à m'enpasser. Gros inconvénient : le prix, 900Euros ! Et pas de fournisseurs enFrance sinon sur commande, et diffici-le chez nous de trouver à le faire mon-ter, et délicat mais possible de le fairesoi-même.

Inconvénients du pliableA ma connaissance, on ne trouve pasen France de pliables adaptés au cyclo-camping. Il faut donc aller en Alle-

magne, Angleterre, Belgique, Suisse ouPays-Bas. Ce serait quand même mieuxde faire travailler nos vélocistes. Pasassez de demandes ?De plus, les prix me paraissent exces-sifs, 2600 Euros pour le mien avec leRohloff. Le cadre du Friday est fabriquésur mesure aux USA. Les prix des Birdyfabriqués en Allemagne sont du mêmeordre.

Ca ne règle que partiellement leproblème du transport : quand ilest dans le sac, il faut porter lesac, avec le reste des bagages, ouplier et déplier plusieurs fois. Dansl'avion, le sac ne le protège pas etdu coup, il est moins visible commevélo qu'un vélo tel quel.

J'ai écrit en gros "bicycle" sur mon sac,ça n'a pas empêché les employés deRoissy de tirer le sac sur le tarmac, le

déchirant en dessous et tordantlégèrement le plateau. J'aidepuis renforcé le fond du sacet étudie un système de roulet-tes. Sur le vol vers Palau, unepatte a été tordue (sans consé-quences). On peut mettre levélo dans une malle, mais çarajoute du poids (et du prix !) etque fait-on de la malle si on nerevient pas au point de départ.Il existe des remorques danslesquelles on peut transporterle vélo puis tirer les bagagesavec, peut-être une bonne solu-tion d'autant qu'il est plus diffi-cile sur un pliable, plus ramas-sé, de régler les sacoches sans

que les pieds touchent, mais je n'aimepas les remorques !

Pas facile en résumé de décider mais jene regrette pas mon achat, et, fait quim'a surpris, esthétiquement ce véloplait aux non initiés, notamment auxenfants qui m'ont souvent dit : "-OhMonsieur, il est beau votre vélo" !

Régis [email protected]

Vélo Pliable, avantages et inconvénients

Photo : Régis PFAFFENZELLER

Formalités d entréeVisa gratuit pour 21 jours à l'arrivée, extensible plusieurs fois contrepaiement dans les capitales régionales ; formalités en principe rapides,une journée maximum.Sinon visa deux mois délivré contre 39 euros au consulat desPhilippines, 4 hameau de Boulainvilliers, 75016 Paris, tél : 01 44 14 57

00. Courriel : [email protected] (en deux jours).Adresse de l'ambassade de France à Manille : Pacific Star Building 16ème étage, Makati ave-nue corner Buen dia Tél. (63-2) 867 59 00, courriel : www.ambafrance-ph.org

Coût de la vie1 euro = 47 pesosDAB dans les grandes villes, retrait maxi 4 à 5000 pesos (taxe perçue parnos banques : 3,50 euros + 2 % pour chaque retrait, un vol !).Travellerschèques OK mais moins faciles à changer en dehors de Manille et Cebu City.Beaucoup de petits bureaux de change dans le quartier de Malaté àManille, attention aux arnaques. Celui à l'angle Mabini/Salas est sûr mais

très fréquenté. On vend du Viagra à la sortie !

LangueLangue officielle : le Tagalog, mais 87 dialectes. L'anglais est très prati-qué. Beaucoup d'écoles enseignent en anglais car énormément dePhilippins s'expatrient pour travailler.

ClimatTropical, les mois les plus chauds sont de mars à mai.La mousson arrive en principe en juin, amenant des cyclones (200 mortsà Luzon en été 2006). Meilleure période de novembre à février sur Luzonet dans les Visayas, jusqu'à mai dans la Cordillère centrale de Luzon.Avec plus de 7000 îles, il y a des particularités dans le climat : les îles deSamar et Leyte peuvent connaître d'importantes précipitations : des cou-

lées de boue ont enseveli des centaines de gens à Leyte début 2006, à cause aussi des défo-restations. Beaucoup de pollution dans les grandes villes.

Santé et hygiènePas de vaccin obligatoire.Prendre du produit contre les moustiques. Au nord de Palawan, infâmes peti-tes mouches qui piquent et laissent parfois des cloques sur les mollets, lesplages en sont infestées. Quelques blattes et araignées. Eau dite potablemais prendre plutôt eau minérale. Pharmacies dans les villes.

Des touristes se sont faits arnaquer à Manille, notamment par des filles qui invitent, droguent,puis volent. Du bon sens suffit à éviter ça. Sinon, peu de vol et très peu de risques de se fairevoler le vélo. Attention la nuit quand même surtout à Manille. Les Philippins aiment boire le soir,des alcools forts, en abusent parfois, et peuvent devenir en ce cas enquiquinants.

Côté assietteBière à partir de 15 pesos dans les petites boutiques.Repas à partir de 100 pesos, souvent à base de riz, beaucoup de cui-sine d'influence chinoise. Nombreuses pâtisseries. Boisson tradition-nelle : le halo halo, glace pilée avec fruits confits, marmelades, laitconcentré 15 pesos.

CARTES

- Carte générale ITM bonne mais pas assez

détaillée, acheter sur place des cartes

régionales dans les grandes librairies.

HEURE LOCALE

- GMT+8

ALLER AUX PHILIPPINES- De Paris par avion : soit avec Gulf Air

pour 7 à 800 Euros, maxi 20 kg (y compris

le vélo) avec tolérance d'environ 10% (le

supplément ensuite), ou avec KLM pour à

900 euros, maxi 20 kg mais possibilité de

payer 83 Euros pour le vélo en plus des

20 kg. Les 2 compagnies ont une escale.

C'était les moins chères récemment.

- Vols bon marché Singapour-Manille ou

Cebu et Taiwan-Loag ou Manille

- De Sandakan à Cebu city (Malaisie

Bornéo) par bateau via Zamboanga

(Mindanao) : 36 heures.

- Les vols ou bateaux de Manado (Sulawesi

Indonésie) à General Santos (Mindanao)

subissent des changements ou interrup-

tions suivant la situation à Mindanao.

Fiche Par Pays

LES PHILIPPINESSuperficie : environ 300 000 km²Population : 89 468 577 hab. (2006)Capitale : ManilleLangue : Tagalog (filipino) et anglaisMonnaie : Peso (piso)

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RECHERCHE MATERIEL

Nous revenons juste d'un voyage à vélocouché de 17 mois à travers l'Europe, leMoyen Orient et l'Asie. Vous avez en liennotre site : www.sebanna.comUne nouvelle aventure commence (conti-nue) pour nous : nous attendons une peti-te fille pour le début d'année 2007 !!Nous souhaitons donc acquérir uneremorque d'occasion de bonne qualité(biplace si possible) pour enfant pour ledébut 2007.

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DIVERS

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Tel 03 86 41 43 22 - Fax 03 86 52 46 905, rue Germain Benard 89000 AUXERRE

www.maison-rando.fr

Salut à tous,Une petite association de Laval dont je faispartie recherche pour son prochain festivalde voyage qui aura lieu au mois deNovembre 2007, des diaporamas sur lethème "les grandes routes mythiques"(route de la soie, Panaméricaine... ). Il y adeux ans, nous avons rassemblé environ400 personnes sur deux jours.

Jean-Pierre Caillaud au 02 43 49 00 [email protected]

Votre ami Maréchal Jean-Luc a trouvé trèsintéressant le blog disponible à l'adresse :http://europe-a-bicyclette.over-blog.com/et a souhaité vous le faire partager.

[email protected]

RECHERCHE CONTACT

Je recherche le contact de femmes qui ontvoyagé ou qui voyagent à vélo autour dumonde, seules. En connaîtriez-vous ?Merci Mireille Saligné

[email protected]

RECHERCHE LOGEMENT

Quittant temporairement l'Ardèche, étudie tou-tes propositions de logement à Paris ou régionparisienne pour 3 mois : avril, mai, juin 2007.

Michèle Pisigo-Larhertél : 04 75 29 87 91

[email protected]

FESTIVAL CULTURE - AVENTURE

Samedi 17 et dimanche 18 mars 2007.Pour sa première édition, le Festival Culture-Aventure projettera durant tout un week-end une quarantaine de films et diaporamasde voyage en présence de leurs auteurs.Cette manifestation annuelle sur le thèmedu voyage et de la rencontre accueilleraégalement 35 stands de professionnels duvoyage et de voyageurs au long cours.Le lieu de rendez-vous : l'Espace Saint-Martin, Paris 3ème, 199 bis, rue Saint-Martin.

www.culture-aventure.fr

C O N C O U RS D E M A N U S C RI T S

L'Association du Festival Artisans-Voyageursdu Récit et de l'Image du Voyage organise unconcours de manuscrits ouvert aux profes-sionnels ou non. Un manuscrit d'au moinscent pages dactylographiées, copié sur sup-port informatique, rédigé en langue françai-se entre 2001 et 2006, peut être adressé jus-qu'au 15 juin 2006. Il s'agira du récit originald'un périple, seul ou à plusieurs, de la rela-tion inédite d'une aventure humaine et cultu-relle à la découverte de l'autre et de l'ailleurs.Le résultat sera proclamé le dimanche 14octobre 2007 à l'occasion du FestivalArtisans-Voyageurs à Pellouailles-les-Vignes(49) près d'Angers. Le manuscrit du lauréatsera alors publié à 1000 exemplaires.Le règlement complet est disponible sur lesite : www.artisans-voyageurs.com

Contact : [email protected] 02.41.54.37.17

Les organisateurs du 2ème Festival Artisans-Voyageurs du Récit et de l'Image du Voyagequi se déroulera les 11-12-13-14 octobre 2007à Pellouailles-les-Vignes (49) près d'Angers,recherchent des candidats pour participer aujury littéraire du Concours de manuscrits.Vous pouvez adresser une lettre de motiva-tion et un CV à Patricia FEVRIER-LEGRANDParc de la Pléïade, 67 bd. J. Millot 49000ANGERS. Contact : voir plus haut.

SE DÉPLACER DANS LE PAYS- Les transports locaux, bus, ferries,

avions (nombreuses liaisons aériennes

intérieures) sont bon marché.

- Dans les villes : taxis de toutes sortes,

voitures, tricycles à moteurs ou à péda-

les bon marché ; très nombreux jeep-

neys, transport en commun local,

embouteillages.

- Eviter les vacances scolaires de Pâques

et Noël : tout est plein, hôtels, bus,

avions Les Philippins sont en grande

majorité catholiques Ou faites comme

eux, campez !

DÉMARRER EN VÉLO

- Taxi aéroport/hôtel à Manille : 440 pesos.

Difficile de quitter à vélo l'aéroport inter-

national ; aéroport domestique accessible

à vélo.

- Pour quitter Manille à vélo, petits fer-

ries pour Orion dans la péninsule de

Bataan, partant du port de plaisance

vers le CCP complexe, à ¼ d'heure à vélo

du quartier de Malaté.

SE LOGER

- Hôtels et Guest-houses : autour de 10 Euros

avec ventilateur, à partir de 15 Euros -parfois

moins- avec air conditionné. Attention au karao-

ké : il y en a partout, hôtels, restos, bars, et ça

hurle ! Les Philippins ne peuvent s'en passer.

- Pas ou peu de terrains de camping mais

possibilité de camper un peu partout en

demandant Difficile voire impossible de se

cacher (sauf cordillère).

- Logement chez l'habitant possible en cas de

besoin, les Philippins sont très serviables.

MATÉRIEL VÉLO- Des magasins surtout VTT et vélos 20 pouces,

nombreux clubs cyclistes qui peuvent aider.

ZONES TOURISTIQUES

- Cordillère centrale de Luzon superbe avecrizières en terrasses et villages de montagne,pistes difficiles, exécrable entre Tabuk etLubuanga et vers Barlig.

- Palawan est une île encore sauvage, peu déve-

loppée, avec El Nido, village devenu un peu tou-

ristique, superbes balades en bateau dans les

lagons entre les îles.

- Guimaraes, petite île faisant face à celle de

Panay, offre de belles balades tranquilles et

verdoyantes.

- Siquijor, l'île au sorcier, est également propice

à la rando vélo, peu de circulation.

Belles petites villes et nombreuses plages de

rêve dans les Visayas. Et un tas d'autres

endroits impossibles à lister

- A part la Cordillère et la partie au nord de

Vigan, Luzon m'a plutôt déçu, et on y est sou-

vent sollicité pour des massages et autres.

Régis [email protected]

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BiblioCYCLEPar Phi l ippe ORGEBIN

La stada per Istanbul(La route pour Istanbul)Par Émilio Rigatti

C'est avec beaucoup de plaisir que j'accepte l'invitation de pré-

senter des livres italiens sur le voyage à vélo.

Ce livre c'est le récit d'un voyage à

vélo de Trieste à Istambul, parcouru

par trois amis sur la cinquantaine : le

dessinateur Francesco Altan, le célè-

bre journaliste Paolo Rumiz et Emilio

Rigatti professeur dans le secondaire.

Ce livre est le "journal de bord" aussi

un "Hymne" au voyage lent", Slow tra-

vel. C'est bien dommage qu'il n'ait

pas été traduit en français. Parce que

c'est vraiment un excellent récit de

voyage à vélo.

Emolio Rigatti est un écrivain qui a beaucoup de talent qui réus-

sit à nous faire partager toutes les sensations que rencontre la

plupart des voyageurs à vélo. C'est bien pour ce motif que ce

livre a eu le prix Albatros du récit de voyage.

Je fais appel aux éditeurs français pour publier ce livre.

Paolo Merlini

- 2002 - 328 pages - Ediciclo Editore s.r.l. - Via Cesare Beccarla,

13/15 - 30026 Portogruaro (VE) - Italy. Prix : 14

www.ediciclo.it - [email protected]

D'un voyage à d'autresPar Cathy et Thierry Baffou-Dubourg

Début février 2004, Cathy Dubourg et Thierry Baffou ont emmé-

nagé dans leur nouvelle maison. Ce faisant, ils allaient au bout

d'un rêve débuté six ans auparavant. Il faut en effet chercher l'o-

rigine de leur maison ce jour de 1998 où ils ont enfourché leurs

bicyclettes pour entamer un voyage autour de globe avec Meidy

(4 ans) et Flavie (2 ans). À cette époque, les deux aventuriers-

constructeurs étaient tout les deux professeurs des écoles.

Pendant onze mois, ils

vont pédaler avec l'objectif

de rencontrer des auto-

constructeurs, des archi-

tectes, des bâtisseurs en

tous genres, tous liés à

l'architecture écologique.

Ils participent ainsi à des

chantiers en Europe, en Océanie, en Amérique du Nord, et reviennent de

ce périple avec deux carnets de voyage remplis, et des idées plein la tête.

De retour en Mayenne, ils entament la deuxième phase de leur

aventure : l autoconstruction d'une maison dans un esprit de par-

tage et d'échange. P.O.

- 2005 - 159 pages 24x30 cm. Prix : 32

Éditions : Goutte de Sable - La Roussière - 53400 Athée.

Voyage avec un âne dans ses veines(Un petit tour d'Uzès à Vézelay à pied les côtes, àvélo dans les descentes)Par Didier Carret

Ce "carnet de route" était un pré-

texte à l'écriture ; onze chapitres,

onze jours de voyage sur un vieux

clou à trois vitesse Dans la

France d'aujourd'hui. " Et soudain

m'est venue l'image réjouissante d'un

voyage à vélo, avec sa liberté de mou-

vement possible, le propos n'étant

pas d'accomplir une performance,

elle serait peu brillante, mais de

photographier tous azimuts l'inté-

rieur et l'extérieur et surtout leurs

relations si passionnantes

Je ne vais donc pas suivre la

route de Stevenson, cette route une seule fois neuve, sous ses

pas, je le remercie pour le titre, je le remercie d'inspirer encore

le goût d'un peu de liberté ". P.O.

-2006 - 151 pages -Éditions : l'Or-Des-Clous - Didier Carret -

3, rue Frédéric Mistral - 30700 Uzès. Prix : 15,50 + frais de port 2,00

UN VÉLO-COUCHÉ À LA DÉCOUVERTEDU MONDE(44 000 km en 27 mois - Récits et pensées)Par Matthieu Monceaux

Matthieu Monceaux est parti le 24 juin 2002 pour un grand

voyage qui devait durer 4 ans. Confortablement installé sur son

vélo-couché, il a traversé les Amériques du nord au sud, la

Chine, le Tibet, le Népal, puis l'Inde, pays qui le verra dange-

reusement dépérir.

Sans fioritures et avec humour, Matthieu nous raconte les événements

les plus intéressants de ce tour du monde, les rencontres, les diffi-

cultés, ainsi que quelques faits marquants de l'histoire du monde.

Son vélo raisonne et fait des

remarques pertinentes, joyeuses,

ou plaintives. En plus d'une tren-

taine de photos en couleurs,

Matthieu nous offre une riche

conclusion où il dévoile sa percep-

tion du monde ainsi que des expli-

cations sur le vélo couché. P.O.

-2006 - 336 pages. Matthieu Monceaux

3, rue de l'Aubrac - 12000 Rodez.

[email protected]

Prix : 18 + 4 frais de port -

6 pour l'étranger.

25

La machine de voyage doit être avant tout,par-dessus tout, rustique, c'est-à-dire sanssubtilités de mécanismes, sans tours deforce de construction. Toutes les pièces doi-vent en être facilement accessibles. Pas deboîtes mystérieuses d'où ne sortent jamaisque de lourdes surprises !

Certes la solution n'est pas immédiate,nous l'avouons. Mais quelques construc-teurs ne compliquent-ils pas comme à plai-sir la difficulté en recherchant avant toutl'élégance, la légèreté, le moindre volume ?

Nous voyons des changements de vitessehonteux pour ainsi dire se dissimuler dansun moyeu à peine de dimensions ordinaires.Quel triomphe vraiment pour le construc-teur si ce moyeu pouvait être pris pour unmoyeu de course !

Fouillons ce moyeu, nous y trouvons del'horlogerie, supérieurement construitenous le reconnaissons, mais pourquoi cemétal supérieur travaillant à son extrêmelimite et par suite claquant à l'usage ? Pouralléger de 100 grammes !

Or, en voyage, dans nos sacoches nousavons toujours en réserve une tablette dechocolat de 250 grammes. Dire qu'en sup-primant cette tablette nous pourrionsgagner en vitesse plus de deux fois autantqu'avec notre moyeu-prodige !

Et cependant nous la conservons obstiné-ment !

Le constructeur en établissant sa machine,doit à chaque instant se demander : si telaccident arrive, que pourra bien faire le tou-riste ? Or voilà à quoi beaucoup ne songentguère.

En faut-il un exemple ? Voici une com-mande de changement de vitesses quiactionne le train baladeur par l'intermédiai-re d'une délicieuse petite chaînette débou-chant de l'extrémité du moyeu. Le construc-teur nous dit : "Soyez sans crainte, elle estéprouvée à 100 kilos ; elle ne cassera pas".

Eh ! bien, cela ne nous rassure guère.Notre machine est à l'auberge dans son gara-ge habituel, une écurie encombrée de char-

rettes. Le garçon d'écurie, gêné par elle, veutla déplacer, et il fait lourdement heurter l'ex-trémité du moyeu contre le cercle d'une rouede charrette. Deux maillons de la chaîne sontécrasés et l'entrée du canal de la chaîne estprofondément bavurée, c'est dire que lechangement de vitesses ne fonctionne plus.Bornons-nous à ce cas, entre bien d'autres,en invitant les constructeurs à éviter parprincipe toutes ces petites solutionsmignonnes, gentilles qui à l'usage ne résol-vent rien.

Soyons d'abord pratiques. La machine seraplus lourde, moins élégante, c'est entendu.Mais un connaisseur en l'examinant endétail comprendra le pourquoi de chaquechose, et en la montant, appréciera sa sim-plicité.Enfin, une dernière cause d'appréhensiondu cycliste contre le voyage, c'est la terreurdes côtes, et beaucoup n'oseraient se risquersur un itinéraire sans en connaître très endétail le profil.

Il semble que depuis l'adoption des chan-gements de vitesse, cette terreur aurait dûdisparaître. Eh bien non ! À toute occasionnous avons cherché à connaître l'état d'âmedes touristes faisant leur début sur unemachine à deux vitesses. Que de récrimina-tions amères il nous a été parfois donnéd'entendre !

La cause en est double :1° Beaucoup de cyclistes, non habitués à

manier les développements les plus diversont supposé qu'avec deux développementsseulement on pouvait à la fois gravir aisé-ment les côtes, et se permettre un granddéveloppement de luxe pour pouvoir mar-cher très vite sans cadence trop vive.

2° De leur côté, certains constructeurs, etc'est sur ce point que nous insistons, remar-quant que le développement moyen était d'en-viron 5 m 50, ont mis leurs deux développe-ments à cheval, pour ainsi dire, sur celui-ci, enadoptant 4 m 84 et 6 m 35, solution que nousavons rencontrée deux fois sur route et quidonnait lieu à des plaintes très vives.

Ayant demandé aux deux cyclistes ce quiles avaient poussés à prendre ces dévelop-pements, tous deux nous ont répondu qu'ilsn'avaient pas eu le choix, et avaient dû adop-ter de confiance la seule solution qu'on leuroffrait.

Vraiment, est-ce avec le développement de4 m 84 que le constructeur espère voir uncycliste de force moyenne, non entraîné,monter honorablement les grandes côtes demontagnes ? Ignore-t-il qu'au Tourmalettrois coureurs professionnels qui avaientprécisément ce développement ont toustrois, malgré des efforts héroïques, fait entre15 et 20 kilomètres à pied sur 40 de côtes ?

Non, ce n'est pas avec deux vitesses seu-lement que le constructeur peut songer àson rêve, qui est : pour plus de simplicitédans la construction, fournir à tous exacte-ment la même machine.

En principe, le touriste doit avoir librechoix de ses développements dans la pluslarge mesure. Ce n'est guère qu'avec 6 vites-ses qu'on pourrait admettre une solutionunique, et encore à la condition que celles-cisoient comprises entre deux limites judi-cieusement établies.

Si le mécanisme à deux vitesses imposepar lui-même un rapport fixe entre les déve-loppements, c'est déjà un défaut, et parfoistrès grave, quand ce rapport est mal choisi.

Si en outre, pour sa commodité person-nelle, le constructeur offre une solutionunique indifféremment au touriste de plaineet au montagnard, il doit s'attendre à faireen majorité des mécontents.

Concluons : les pneumatiques, les jantes,les freins, les changements de vitesse sur-tout, demandent des perfectionnementsconsidérables sur la plupart des machinesactuelles.

Des changements profonds s'imposent.Ce n'est qu'à ce prix que la bicyclettedeviendra définitivement le merveilleuxinstrument de voyage qu'elle peut être.

- Perrache -Touring-Club de France - Juillet 1904 -

Nos ancêtres les Cyclopathes

- La bicyclette de voyage - (suite et fin)

26

Gérard Porcheret termine sa viréeen Amérique latine

Parti le 5 mai 2006 pour Quito (Equateur),

Gégé et Arthur (son vélo) comptent attein-

dre Ushuaia à la mi-décembre avant de

regagner Paris. En octobre, il nous a écrit

d'Argentine en disant "A moi la pampa !"

et en priant que le vent lui soit favorable. Il

est passé par Mendoza avant de filer vers

l'Aconcagua, Portillo du Chili et ses

skieurs, etc. Le 26 novembre dernier il

nous a écrit de Punta Arenas après avoir

essuyé plusieurs difficultés : routes en

cailloux, vents délirants Mais la Pata-

gonie lui plaît tout de même :"On dit de la Patagonie qu'on peut y ren-contrer les 4 saisons dans la journée ; jel'ai vécu. Parti au matin frais sous un cield'azur, un soleil généreux me "faisait tom-ber la veste" l'après-midi malgré ce ventviolent et vers 17 h, alors que je cherchaisun emplacement de bivouac, en trenteminutes le ciel devint d'encre et j'essuyaisquinze minutes de tempête de grêle et deneige fondue, transi de froid sous desbourrasques d'une violence inouïe. 1 hplus tard, bien abrité sur les berges du RioChico, mon panneau solaire chargeait mesbatteries pendant que séchaient mes effetset que je mitonnais ma soupe du soir sousun bon soleil automnal.Malgré ces calamités, je reste profondé-ment passionné et amoureux de ces espa-ces de solitude."

Nous reparlerons bientôt des aventures deGégé et de son humour à toute épreuve

[email protected]

Daisuke a dépassé les 100 000 kmNous avons résumé le long périple deDaisuke dans le numéro 99 Finalement il adécidé de rester en Europe et c'est en

Lithuanie, son 74e pays, qu'il a atteint les100 000 km, au début du mois d'octobre2006.Le 17 novembre il nous a écrit de Bucaresten Roumanie où il s'émerveille du beautemps (20°). Il y est fasciné par le parle-ment, "ce monument monstrueux conçu àl'apogée des Ceaucescu". Il est accueillipar Greenpeace-Roumanie qui le loge. "Jecroyais que les gens de Greenpeaceétaient agressifs mais je me suis trompé",ajoute-t-il. Il nous écrit encore :"Je suis actuellement en Roumanie. LesRoumains sont aussi accueillants que lespopulations d'Amérique latine. Et j'aimebeaucoup rouler ici sauf lorsque je ren-contre les Gitans qui peuvent être dan-gereux.Les Moldaves ressemblent aux Roumainset sont très gentils. Le 11 novembre j'aireçu de la part du Maire de la ville de

Chisinau le diplôme de Citoyen d'Honneur.Monsieur le Maire m'a dit :Vous êtes un grand aventurier. Je suis fierde vous et très heureux de vous rencont-rer. Vous traversez des reliefs parfois dif-ficiles d'accès et des pays dangereux.Mais vous essayez toujours de vousdépasser et de vous faire de nouveauxamis dans de nombreux pays au nom dela paix dans le monde. C'est très coura-geux et fort ressemblant à ce que fait unepersonnalité moldave, M. Stefan Cel Mare.Aussi, nous vous offrons le diplôme duCitoyen d'Honneur pour votre courage.Faîtes un bon voyage et bonne chance. LeMaire de la ville de Chisinau, Vasile URSU".

J'ai été très heureux de recevoir ce cadeaude la part d'une ville comptant 700 000habitants. J'ai beaucoup aimé mon séjouren Moldavie. Puis, je suis passé enRoumanie. ( )

Daisuke

PS : Daisuke sera présent au festival CCI dejanvier 2007 avec un diaporama.

[email protected]

Travel on bike : the end !

François Massonnet est arrivé le 28 octo-bre au Futuroscope de Poitiers, point finalde son voyage qu'il a écourté suite à desproblèmes de santé. Il a terminé par laGrèce, l'Italie de Venise à la frontière, et laFrance.

www.travelonbike.com

Sébastien, un Cciste toujours sur lesroutesSébastien Rambour habite Nancy. Nous avonsdéjà publié le récit de son voyage en Amériquelatine qui se terminait à Ushuaia. C'est à l'oc-casion de ce premier grand voyage queSébastien a créé l'association "Vision Tour deterre" pour, dit-il, "réaliser un voyage d'uneannée à vélo et soutenir la cause du don d'or-gane". Autre raison : "Le voyage est une chan-ce, partageons-la". Depuis son retour, il pré-sente son voyage dans les collectivités (écoles,entreprises ), avec une exposition photo et laprésentation de son "carnet de route audio".Sur son site, Sébastien explique dans ledétail les bienfaits du vélo et de CCI. Il ya aussi de superbes photos.

http://visiontourdeterre.over-blog.com/[email protected]

Ariane et Xavier Mérour sont de retourLeur projet s'appelle "au détour du monde".A deux ils ont voyagé pendant un an, totali-sant 16 000 km entre Oulan Baator et Angers.Partis le Ier juin 2005 ils sont arrivés chezeux le 18 juin dernier. "Le projet n'était pasde réaliser un tour du monde, non plutôtd'en faire un détour. Un détour à notre ryth-me, au rythme des autres, au rythme d'unvélo, en toute simplicité. Un détour sur lesroutes et les pistes du monde entre laMongolie et la France".Comme le projet était aussi de découvrir lesagricultures et alimentations d'ailleurs, l'ex-position qu'ils proposent permet de décou-vrir les agriculteurs des huit pays traversés(Kirghies, Iraniens, Ouighours). L'expo photoest structurée par thèmes (pain, religion,sourire ). Le livre est encore en gestation

www.au-detour-du-monde.net

Nouvelles des cyclo-voyageurs

Photo : Fraçois Massonnet

Photo : Daisuke

Photo : Chantal Valera

27

Du jeudi 17 mai au

dimanche 20 mai à

VERNOUX en Vivarais.

Situation :

2 000 habitants, tous

commerces.

Camping de 40 empla-

cements, 9 Euros l'em-

placement pour 2 per-

sonnes.

Salles pour diaporama (+

d'info ultérieurement).

Si demande de nos

participants possibilité

de gîtes 4/6 places

(97,15 pour les 4

jours)

Gare SNCF à Valence

dans la Drôme à 34 km

- Gare TGV à 46 km. Pour les circuits,

Francis MOTTET et Guy ALLARD vont nous

préparer les plus beaux comme convenu

lors du précédent rassemblement à

Champanges (pour mémoire 58 partici-

Vie de l association

D e s w e e k - e n d sa u p r i n t e m p s

Week-end en gîte en Pays d Othe.

Je propose un week-end en gîte du 14 et

15 avril 2007 dans la région de la forêt

d Othe pour une reprise en douceur du

vélo après l hiver.

La nuit + le petit déjeuner + le dîner : 32 .

Train de la gare de Lyon à 8 h 36 pour

Sens. Retour de Sens à 17 h 11, arrivée à

Paris : 18 h 11. Environ 60 km par jour.

Réversation obligatoire avec arrhes de 8 ,

chèques envoyés avant le 10 février à

Serge Rousseau24, av. F. Roosevelt

94300 [email protected]

01 43 65 20 92

Week-end en Normandie.Je profite de ce premier numéro de l'an-née, pour vous donnez des infos sur leweek-end que je propose les 28, 29, 30avril et 1 mai 2007 dans le bocage virois.

Rendez-vous à la gare de Vire, capitale de

l'andouille, le samedi 28 pour une belle

rando où vous pourrez réveiller votre

machine à voyager, vos muscles ainsi que

vos saveurs gustatives.

Pour les personnes qui viennent en train pas

de problème avec la ligne Paris-Granville,

correspondance possible pour les person-

nes venant de Rennes.

Hébergement dans différents campings, le

tout dans un paysage très vallonné.

Benoit MICHEL02.31.80.69.45-06.77.45.97.76

[email protected]

Week-end de la Pentecôte dansle Morvan.Du 26 au 28 mai 2007. Départ : gare de

Lyon à 8 h 36 pour Auxerre, arrivée à 10 h 20.

Retour d Auxerre à 17 h 39, arrivée à Paris à

19 h 37. Camping probable à Vézelay.

Environ 80 km le 1er jour (assez plat), 60-

70 km le 2e jour sans bagage, 80 km le 3e

jour (assez plat). Me prévenir de votre par-

ticipation.Serge Rousseau

[email protected] 43 65 20 92

Champanges, village perché sur le plateau

de Gavot, est une ancienne dépendance

pastorale de l'abbaye d'Abondance,

aujourd'hui intégré au massif préalpin du

Chablais qui fait la frontière avec la Suisse

alémanique.

Outre les paysages de toute beauté que

nous avons admiré en passant de petits

cols, sur les petites routes et chemins sec-

rets de Bernard Hauteville, nous avons eu

tout le loisir d' échanger sur nos propres

expériences de voyages. Hommage à

notre association sans réserve : les

Guillermou partis pour un tour d'Europe

2006/2007 ont passé 4 jours avec nous.

Autres grands voyageurs présents : Régis

Pfaffenzeller et Fred (Ferschaux ? ndlr)

sont venus, malgré des contraintes, nous

faire découvrir le diaporama de leur voya-

ge respectif. Avec Régis nous découvrons

un voyage insolite sur des terres asia-

tiques, avec des photos qui mélangent

beauté et angoisse .Fred, avec humour

et sarcasme, nous fait découvrir une

remontée à vélo africaine vers la France,

clin d' il et sac à malice ..

Nous étions 58 participants. La réussite

d'une rencontre ne dépend pas que de

ceux qui l'organisent, elle est très souvent

le reflet de la volonté collective de ses par-

ticipants à jouer un rôle prépondérant.

Nous devons avoir conscience qu'une asso-

ciation doit son existence à ses adhérents,

pour et par ses adhérents . Nous y trou-

vons l'ambiance que nous y apportons

Week-ends, quinzaines, festival, journal,

site web : notre labeur pour notre bon-

heur.

Nous avons le privilège de goûter aux

rêves ou aux réalités des voyages les plus

fous !!!.

Merci à tous pour votre présence ..

Venez nombreux en 2007 à Vernoux-en-

Vivarais (Ardèche). Voir ci-dessous.

Serge Fichant

Compte-rendu Champanges Ascension 2006

Week-end de l Ascension 2007 en Ardèche

pants) souhaitant la poursuite de ces ren-

contres d'échanges et d'amitié.

Contact : Serge Fichant144, impasse des pins 74890 BONS.

[email protected] 50 36 33 16 - 06 81 01 40 37

La vallée de l'Eyrieux Photo : Pascale Lepetit

25, rue Ramus - 75020 ParisTél. : 01 47 97 62 18Site Internet : www.cci.asso.frCourriel : [email protected]

Réunion/permanence au localles 2e et 4e mardis de chaque moisentre 19h30 et 20h30,suivie d un resto.

Photo de couverture : Robert de Rudder

Directeurde la publication :Joseph Jaunereau.

Rédaction :SÉLECTION des TEXTESSylvie Dargnies.

MAQUETTEGilles Baron

MISE EN PAGESerge Rousseau

Ont participéà cette revue :Robert de Rudder, Jean-PierreDecouty, Marie-Pascale Deschamps,Franck Poubelle, Richard Fergé,Famille Motzko, Jean-MichelPaoletti, Régis Pfaffenzeller,Philippe Orgebin,

Dépôt légal :Décembre 2006.

Numéro ISSN :0755-0219.

Commission paritaire :0910G87166

Tirage :600 exemplaires.

Impression :Parenthèses76, av. du Bout-des-Landes44300 Nantes

Prochaine parution :

N° 102 : mi-avril 2007

Cyclo-Camping International (CCI) est entièrement animée par ses adhérents,des bénévoles qui participent à leur association et la font vivre.

Cyclo-Camping Internationalassociation fondée en 1982, regroupe et informe

ceux qui voyagent à vélo sans aide motorisée.

BULLETIN ADHÉSION - ABONNEMENTBulletin à découper ou à photocopier et à retourner à Cyclo-Camping International - 25, rue Ramus - 75020 Paris, accompagné d un chèque à l ordre de Cyclo-Camping International .

JE PRENDS L ADHÉSION SEULE à CCI : pour 1 an pour 2 ans adhésion couple adhésion avec soutien

JE PRENDS L ABONNEMENT SEUL à la revue Cyclo-Camping International : pour 1an pour 2 ans abonnement étranger

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NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal : Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Êtes vous membre FFCT ? OUI -- NON

Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : Année de naissance :

Pays parcourus ces 4 dernières années : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Si vous adhérez à CCI, acceptez-vous que vos coordonnées soient diffusées aux autres adhérents ? OUI NON

JE VEUX FAIRE PARTIE DU RÉSEAU CYCLO-ACCUEIL-CYCLO Combien de personnes acceptez vous d accueillir ? : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . / Durant combien de nuits ? : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le camping est-il possible ? : OUI -- NON / Localisation (ex : 50 km à l'Est de Brest), précisez l accès au lieu s il est compliqué, etc : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ci-joint mon réglement, soit un total de : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . euros / Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Pas de chèque étranger en euros, paiement étranger uniquement par versement sur le compte postal : IBAN : FR 02 30041 00001 0765352 K 020 83 --- BIC : PSSTFRPPPAR

CONSEIL D ADMINISTRATION DE LASSOCIATIONPrésident : Joseph JAUNEREAUSecrétaire : Pierre ONASCHTrésorier : Anne-Marie BARTHELAutres Membres : Joëlle AYACHE, Alain BARTHEL,Daniel DOUCET, Michel FRANÇOIS, Robert LECOCHE,Philippe ORGEBIN, Mireille ORIA, Serge ROUSSEAU,Philippe ROCHE (Président d'honneur, co-fondateur de CCI).

ADHÉSION SEULE à l ASSOCIATIONvalable par année civile

(à partir de septembre compte également pour l année suivante)

Adh. individuelle Adh. couple Adh. de soutien

1 an 12 c 18 c 15 c

2 ans 23 c 35 c 30 c

ABONNEMENT SEUL à la REVUE

Abonnement France Abonnement étranger

1an (4 N°) 17 c 19 c

2ans (8 N°) 32 c 36 c

ANCIENS NUMÉROS DE LA REVUE : 3 c

Labonnement se fait par année civile. Tout nouvel abonné recevra les 4 numéros del année en cours y compris ceux qui sont déjà parus.De septembre à décembre, tout nouvel abonné (qui s abonne de fait pour l année sui-vante) recevra en plus les 2 derniers numéros de l année en cours.

L association publie une revue trimestrielle (celleque vous avez entre les mains) et organise le festivaldu voyage à vélo chaque année, au mois de janvier.

Elle propose à ses adhérents :

Des Fascicules par pays qui comportent la fiche dupays, les coordonnées des adhérents qui ont parcourule pays et des récits de voyage sur ce pays (disponiblescontre une enveloppe 21 x 29,7 cm, timbrée à 0,77 c

et portant le nom et l adresse du demandeur).

Un centre de documentation ouvert aux adhérents,à Paris (25, rue Ramus - 75020 Paris - Métro : Gambetta)les deuxièmes et quatrièmes mardis de chaque mois.

Cyclo-accueille-cyclo, un réseau d adhérents quihébergent les cyclo-voyageurs de passage, en Franceet à l étranger.

Des sorties à vélo, notamment des quinzaines l été.

Une lettre d information trimestrielle est envoyée àtous les adhérents.

ADHÉSION ET ABONNEMENT SIMULTANÉS

Individuels Couple Étranger ou soutien

1 an 25 c 31 c 28 c

2 ans 47 c 59 c 54 c

TARIFS ADHÉSION ET ABONNEMENT 2007