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| lu. 3 oct. 20h | symphonique LES VOYAGES D’IBN BATTÛTA JORDI SAVALL En coproduction avec le Centre culturel de rencontre d’Ambronay dans le cadre du 37 e Festival d’Ambronay

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| lu. 3 oct. 20h | symphonique

LES VOYAGES D’IBN BATTÛTA JORDI SAVALL

En coproduction avec le Centre culturel de rencontre d’Ambronay dans le cadre du 37e Festival d’Ambronay

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L’Auditorium-Orchestre national de Lyon est un établissement de la Ville de Lyon, subventionné par l’État, soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.Licences n° 1064009–1064010–1064011 – Photo couverture : Jordi Savall © David Ignazewski

La saison 16/17 de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon

est fleurie par Les Fleurs de Marie

28, Avenue Maréchal de Saxe – Lyon 6e

Conception du programme Jordi SavallSélection des textes : Manuel Forcano

SolistesMeral Azizoğlu, voix (Turquie)Waed Bouhassoun, voix et oud (Syrie)Driss El Maloumi, voix et oud (Maroc)Hamam Khairy, voix, riq et sonaja (Syrie)Lluís Vilamajó, voix (Espagne)Katerina Papadopoulou, voix (Grèce)

Hespèrion XXIMoslem Rahal, ney (Syrie)Yurdal Tokcan, oud (Turquie)Hakan Güngör, kanun (Turquie)Erez Shmuel Mounk, percussion (Israël)Nedyalko Nedylakov, kaval (Bulgarie)Haïg Sarikouyoumdjian, duduk et belul (Arménie)Gaguik Mouradian, kamânche (Arménie)Dimitri Psonis, santur et saz (Grèce)Rajery, voix & valiha (Madagascar)Ballaké Sissoko, kora (Mali)Guillermo Pérez, organetto (Espagne)Pedro Estevan, percussions (Espagne)

Denise M’Baye, récitante Jordi Savall, vièle, rebab et direction

Avec le soutien du Département de la Culture de la Generalitat de Catalunya et de l ’Institut Ramon Llull

Les fleurs

de

Marie

18H SALLE PROTON DE LA CHAPELLE GRATUIT*

* Réservation obligatoire, nombre de places limité, retrait des places à la billetterie

Fondation

Ensemble Seconda PraticaL’Auditorium de Lyon et le Centre culturel de rencontre d’Ambronay s’associent pour offrir aux spectateurs lyonnais une série de concerts des plus grands représentants de la musique baroque. Ces concerts sont aussi l’occasion de favoriser l’émergence des jeunes talents avec les levers de rideau confiés aux artistes du projet eeemerging, projet européen de soutien aux jeunes ensembles dans le cadre du programme Europe créative de l’Union européenne.Ces levers de rideau bénéficient du soutien de la Fondation Orange.

Seconda Pratica : Sofia Pedro, soprano – Sophia Patsi, alto – Emilio Aguilar, ténor – Jonatan Alavarado, ténor et direction musicale – João Paixao, baryton – Asuka Sumi, violon – Julie Stalder, viole de gambe et contrebasse – Nuno Atalaïa, flûtes et direction artistique – Fernando Aguado, clavecin

Nova Europa : musique baroque du nouveau monde

LEVER DE RIDEAU

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Un tel Seigneur, nous devons Le craindre et L’honorer, car, pour nous tous, Il fit acte de tant d’humilité, lorsqu’Il envoya Son ange saluer la dame, qu’il Lui plut d’entrer en elle.

Où prierons-nous tous ensemble le Créateurqui nous donna son amour et nous garde du mal et de l’erreur ?

À bien considérer…

Lorsque cela fut fait, pour nous sauver,sur la croix, Il voulut répandre son sang,et, après sa mort, au troisième jour, ressusciter,afin qu’Il puisse tous nous délivrer.

Où prierons-nous tous ensemble le Créateurqui nous donna son amour et nous garde du mal et de l’erreur ?

À bien considérer…

Au quarantième jour, Il voulut monter au ciel,et, au cinquantième, envoyer le Saint Esprit,afin qu’Il enflammât (les Apôtres) et qu’eux pussent prêcher la foi, pour nous sauver.

Où prierons-nous tous ensemble le Créateurqui nous donna son amour et nous garde du mal et de l’erreur ?

À bien considérer…

Après la fin du monde, Il viendra pour jugerles bons et les mauvais, et, selon leur mérite, recouvrer et trouver récompense, car ainsi convient-il de procéder pour sauver la rectitude d’âme.

Où prierons-nous tous ensemble le Créateurqui nous donna son amour et nous garde du mal et de l’erreur ?

II1311-1315 | Apogée de l’Empire musulman du Mali

4. Kouroukanfouga (instrumental) – Mali

1315 | Mort de Ramon LlullLe philosophe et mystique de Majorque meurt entre Tunis et Majorque.

5. Si ai perdut mon saber – Ponç d’Ortafà (1170?-1246?)J’ai tant perdu le bon sens

J’ai tant perdu le bon sensque je sais à peine où je suis,et je ne sais ni d’où je viens, ni où je vais,ni même ce que je me fais, ni de jour ni de nuit ;et je suis en un tel étatque je ne veille ni ne peux dormir,il ne me plaît ni de vivre, ni de mourir,ni le mal ni le bien ne me conviennent.

Peut s’en faut que je ne me désespèreou que je me fasse moine de Jau1,ou que je ne me jette en quelque fosseoù nul ne puisse me voir.Car j’ai été trahi dans ma confiancepour celle que le plus je désire,car elle me fait dépérir dans les soupirsayant rompu mon pacte.

Je ne crois plus avoir Joyni quelque jour être serein,puisque ma maîtresse m’a mal traitéet m’abandonne au mépris.Je ne sais où trouver guérison :plus j’y pense et me souciede comment pouvoir la servir à son gré,et plus s’accroît sa malveillance.

Elle a grand tort de me faire souffrir :que je sois pendu à une poutresi, esclave, j’en ai suivi une autre,depuis qu’elle m’a pris en son pouvoir,

I. Du Maroc à l’Afghanistan (1300-1336)

I1300 | AnatolieDébut de l’expansion des Ottomans en Anatolie

1. Güresh (instrumental) – Taksim (Turquie)

1304 | TangerXams ad-Din Abú Abd Al·là Muhàmmad ibn Ibrahim ibn Muhàmmad ibn Ibrahim ibn Yússuf al-Lawati at-Tanji – appelé Ibn Battuta (littéralement «le fils du petit canard») naît à Tanger le 17 du mois de Rajab de l’année 703 de l’Hégire (le 25 février 1304).

2. Billadi askara min aadbi Llama – Mowachah (Al Andalus)Ô toi qui m’as enivré

Ô toi qui m’as enivré par chaque coupe que nous avons bue, et toi qui as peint tes paupièresavec le khôl de l’émerveillement,et toi qui as fait couler mes larmesquand tu m’as repoussé sans raison.Pose ta main sur mon cœur, puisque même l’eau ne peut éteindre la flamme de l’amour.

1303-1304 | Expédition en Orient de la Compagnie catalaneLa Compagnie catalane de mercenaires des Almogavres, commandée par Roger de Flor, entame son expédition vers l’Orient et Constantinople.

3. Quant ai lo mon consirat – Anonyme (ca. 1180)À bien considérer le monde

À bien considérer le monde,en dehors de Dieu, tout n’est que néant,et, comme je l ’ai bien pensé,en partir est donc fort grave.

Car nous nous sommes chargés de lourds péchés ;si nous en faisons la requête, nous pourrons en être pardonnés,car nous avons un Seigneur tel qu’Il plaide la compassion, plus qu’il ne plaît,et qui, ainsi, en a l’habitude.

Où prierons-nous tous ensemble le Créateurqui nous donna son amour et nous garde du mal et de l’erreur ?

À bien considérer…

Ibn BattûtaLe Voyageur de l’Islam

ITINÉRAIRE

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et je n’ai jamais failli à son endroit ;rien (n’ai-je fait) que ceci, à mon avis :je la respecte, j’ose dire du bien d’elle et je lui porte bienveillance.

Pour rien je ne peux m’abstenirde l’aimer, de lui faire des louanges,car elle est la plus noble que l’on puisse concevoir, sans mensonge, car je dis vrai,pourvu qu’elle se repentedes tourments qu’elle me fait endurer ;et si elle daignait s’y convertir,sa valeur serait parfaite.

Je suis celui qui ne se dispute pasavec sa maîtresse, si elle ne le met pas en colère,et je sais ne m’enhardir qu’à ce qui lui convient bien.

Je suis celui qui fait semis,et je sais dissimuler et couvrirmieux qu’aucun autre amant accompli, et plaireà qui me porte secours et m’accorde valeur.

1 Jau est une abbaye située non loin d’Ortafà, d’où vient le troubadour, dans le pays catalan du Conflent, près du Roussillon. Selon Chabaneau, elle existait en 1162, mais disparut au xive siècle.

1324 | Mort de Marco PoloLe célèbre voyageur vénitien meurt à Venise où il résidait depuis 1299 après sa libération de la prison de la Malapaga à Gênes.

6. Lamento de Tristano – Mss. Trecento (Italie)

1325 | Maroc – ÉgypteÀ l’âge de vingt et un ans, Ibn Battuta de Tanger commence son voyage de pérégrination à La Mecque pour accomplir l’un des cinq piliers de sa religion, l’Islam. Suivant les pistes des caravanes, il s’éloigne de chez lui traversant le nord de l’Afrique jusqu’en Égypte où gouvernent les Mamelouks et où sont encore visibles quelques restes des « sept merveilles du Monde », comme les ruines de la base du phare

d’Alexandrie et les immenses pyramides. Il découvre la grande agglomération du Caire et la majesté du Nil qui traverse la ville.

7. Le Coran : Bismi Allah ar Rahman (viie siècle) – Fatiah Sourate I, 2-7. Sources soufies

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux !Louange à Dieu, Seigneur de l’Univers,le Clément, le MiséricordieuxSouverain du Jour du Jugement,jour de la religion véritable,jour du jugement de l’histoire.Nous te servons, Toi seul, et de Toi seul nous implorons le secours.dirige-nous vers le chemin droit,le chemin de ceux que Tu as comblés de bienfaits,pas ceux qui encouragent Ta colère ni ceux qui se sont égarés.

III

1326 | Le Caire – Jérusalem – DamasIbn Battuta remonte le Nil pour embarquer vers la Mecque dans le port soudanais d’Aydhab, mais il se voit obligé de refaire route vers Le Caire. De là, il décide de visiter la Palestine, qui s’est depuis peu libérée totalement des chevaliers croates. Il y fait quelques étapes en divers lieux saints tels qu’Hébron et Jérusalem où il contemple le Dôme du Rocher. Depuis la Palestine il continue vers Damas pour s’y réunir avec une caravane traversant le désert d’Arabie et finalement se rendre à la Mecque.

8. Danse du Nil : Kevokê (ney)

«C’est l ’un des édifices les plus surprenants par l ’extraordinaire perfection de sa forme. Il réunit toutes sortes de beautés, étant composé en bonne partie de chacune des merveilles de ce monde. Il s’élève sur un promontoire au beau milieu de la mosquée et l ’on y accède par un escalier en

marbre. Il compte quatre portes et toute sa rotonde est également couverte de marbre parfaitement enchâssé. Dedans comme dehors on y admire toutes sortes de filigranes, si bien faits qu’il est impossible de les décrire. La majeure partie de tout cela est recouverte d’or et elle est éclatante de lumière possédant l ’intensité d’une lampe. La vue de celui qui la contemple est aveuglée par tant de beauté et sa langue n’est pas capable de décrire tout ce qu’il voit.»

9. À Damas Dites-lui que je l ’aime toujoursTexte : Qays ibn al-Moullawwah (surnommé Majnoun Layla) (ère préislamique)Musique : Waed Bouhassoun (Syrie)

Dites-lui que je l’aime toujoursaussi loin soit-elle, jamais je ne pourrais l’oublier.C’est elle qui m’a appris comment l’aimer,c’est elle qui, avec ses rayons de miel, a apaisé ma soif.Une incarnation divine dans un être humain,Dieu la vêtit de charme, et l’a parée de beauté.L’adoration que je lui porte n’a rien à voir avec celle que j’ai pour Dieucar en l’adorant c’est aussi Dieu que j’adore.

1326 | Mort d’Otman IMort d’Otman I, le fondateur de la dynastie des Ottomans et de l’Empire ottoman

10. Ni havent – Chant ottoman

Vous êtes le sultan dans le pays de l’existence.Ô mon Seigneur ! Vous êtes le remède de ma douleur.Vous êtes l’âme dans ce corps épuisé.Ô mon Seigneur ! Vous êtes le remède de ma douleur.

1326 | Arabie : La MecqueAprès une visite à la seconde ville sainte de l’Islam, Medina, où se trouve la tombe du prophète, Ibn Battuta atteint finalement La

Mecque, première ville sainte de l’Islam. Il en décrit les vertus et fait les circonvolutions obligées autour de la Kaaba, la Pierre noire, afin d’accomplir de A à Z le reste du rituel de son premier pèlerinage ou Hajj, que tout bon musulman doit accomplir au moins une fois dans sa vie. Notre voyageur, lui, y fera le pèlerinage en quatre occasions durant son long périple.

«La majorité de ceux qui font les tours de la Kaaba en cette période de chaleurs sont pour la moitié chaussés, mais Abú al-Abbàs ibn Marzuq les a faits pieds nus. C’est ainsi que je l ’ai vu faire un jour et j’ai aussi voulu le faire pieds nus avec lui. J’étais arrivé à l ’esplanade des circonvolutions et j’avais voulu toucher la Pierre Noire mais la brûlure des dalles me submergea et je voulus repartir dès que j’eus réussi à baiser la Pierre. Je n’y parvins qu’après un terrible effort et je dus partir sans avoir pu faire tous les tours. J’avais dû étendre par terre ma cape raillée et marcher dessus tout le long jusqu’au porche.»

11. Sallatu Allah – Chant spirituel arabe

Que la bénédiction et la paix de Dieu soient avec le Prophète et le Guide de la foi véritable.Dieu amena l’Aimé à Jérusalem ; moi et les miens donnerions notre vie pour lui.Avec lui, mon âme se purifie par son voyage vers Dieu.Ô rocher de l’Ascension nocturne jusqu’au ciel, grâce à toi le Prophète brille de sa propre lumière,Il est venu jusqu’à toi demandant conseil et de là Gabriel l’amena jusqu’à Dieu.Mahomet, père de Zohra, je t’implore pour que tu me concèdes un regardsi seulement je pouvais jouir de la bénédiction d’une visite du Prophète de Dieu !

— Entracte —

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IV1326-1327 | Irak – PerseUne fois accompli son pèlerinage, Ibn Battuta reprend sa route vers la capitale de l’Empire musulman, Bagdad, et d’autres villes mythiques d’Irak comme Koufa et Mossoul. Il visitera également «l’Irak des Perses» (Iran) pour passer par les grandes villes de Shiraz et d’Ispahan, même si tous ces lieux témoignent encore des destructions perpétrées par les hordes mongoles au siècle précédent. Avec un certain regret, il y constate les divisions internes de l’Islam entre Sunnites et Chiites.

12. Chahamezrab – Anonyme (Perse)

13. Neveser – Chant traditionnel de Turquie et Syrie

Le visage de tout l’univers a reçu ta lumière Ô famille de MuhammedIl est revenu.La famille de Muhammed en dégainant son épée.(Meral Azizoğlu)

J’ai pleuré, les larmes des yeux apaisent l’âmeMais celles de l’attente du bien-aimé brisent le cœur.(Waed Bouhassoun)

1328-1330 | Yémen – ZanzibarAprès la Perse et l’Irak, Ibn Battuta revient à la Mecque et de là décide de partir vers le Sud : il prend le bateau pour visiter le Yémen. Puis il embarque plus tard sur un dhow (les navires arabes de l’Océan Indien), parcourt les côtes de la Corne de l’Afrique à travers les différentes succursales commerciales arabes (commerces lucratifs d’esclaves, d’épices et d’ivoire) en suivant la côte orientale africaine jusqu’à Mogadiscio et Zanzibar puis finalement jusqu’à l’entrée du canal du Mozambique. De là, il revient sur ses pas pour atteindre de nouveau la péninsule Arabique à Oman, profitant des courants marins qui accompagnent les moussons.

«Depuis la ville de Mogadiscio, j’embarquais en direction des côtes du pays swahili, vers la ville de Kilwa, à l ’intérieur de la région des noirs ou zanj. Le navire accosta sur l ’île de Mombasa, une grande île située à quarante-huit heures de la côte swahili. Aucun isthme ne relie l ’île au continent, et ses arbres les plus représentatifs sont les bananiers, les citronniers et les orangers. Ils ont également un fruit qu’ils dénomment jamun (prune de Java) et qui ressemble à des olives; la forme est identique à celle de l ’olive mais son goût est très sucré.»

14. Awal (instrumental) – Yémen

V

1329 | Batalla de PelekanonBataille entre Turcs et Byzantins avec la victoire ottomane sur les sujets d’Andronic III Paléologue

15. En to stavro pares tosa – Chant byzantin anonymeDroite au côté de la croix

Droite au côté de la croix, la pure, l’immaculée,du Sauveur la mère et tout à la fois vierge,elle criait entre ses plaintes,défaite de larmes brûlantes :«Quelle grande merveille est-ce là,que mes yeux voient en ce jour-ciEt comment en va-t-il que la Vie savoure la mort,ah, mon pauvre fils regretté !Quel est ce fait si étrange ?Le grand mystère qui est advenu sur la terre,par le salut d’Adam,et avec lui, celui de tous ceux qui exaltentla souffrance que tu as assumée de ton plein gré,la divine résurrection,et ta conception sans semence. »

16. Der makām-ı Muhayyer Küme – Taksim (marche turque)

1331 | Oman et le golfe PersiqueRevenu de son périple par les côtes africaines, Ibn Battuta repart vers la péninsule Arabique, visite la région du golfe d’Oman et le golfe Persique. Depuis ces territoires soumis à l’autorité du royaume perse de Kirman, Ibn Battuta décrit l’activité commerciale de cette région agitée, spécialement l’intense trafic du commerce des perles à Qatif (Arabie) et à Bahrein. Après ces contrées, il retourne à La Mecque (troisième pèlerinage) et de là, il prend la route de l’Anatolie à travers la Syrie.

17. Mawal Sap’awi, ‘Ala Al-’Aqiqa, Beiny wa Beinak – Syrie

Mon aimé me sert le vin dans des coupes de patienceEt jamais l’amour ne me laisse de vacanceJe mordrai mes mains de regrets, paumes broyées de souffrance,Pour un amant qui me mène à son gréSans préoccupations, et chaque jour en un état variéAmoureux, tu ne peux rien contre les gens passionnés.Aussi, ô mon complice, renonce à l’amour et gagne le repos.

Ala Al-’AqiqaPour l ’Akika

Je me traîne aujourd’hui vers notre mère,ma force est rompue, ô mon Dieu!Je marche sur le chemin d’Alep,bordé d’oliviers et nous y allons,ne pleure plus, plus de deuil, sois sage,demain sera sûr, ô mes yeux,nous nous sommes réunis autour d’Akikanous tous avec ceux aux yeux noirs.Je ne crois pas que Majnun Layla,connaisse ma folie, j’improviseRegards ! Vous m’épuisez !Paupières ! Vous me désertez !Ô mon cœur ! Sois patient,ceux que j’aime m’ont tué.

Beiny wa BeinakEntre et toi et moi

Entre toi et moi, les ennemis sont dans la confusion,les ennemis sont dans la confusion, entre toi et moi,Mauvaise est ma condition ! Mon esprit est occupé !Mon esprit est occupé ! Mauvaise est ma condition !Tu es mon désir, c’est toi que j’aimema condition est particulière, garde mon amitié.

VI

1332-1333 | AnatolieIbn Battuta prendra deux ans pour traverser et visiter les anciens territoires byzantins, maintenant islamisés et aux mains de tribus turques qui y ont installé leurs émirats. Durant son périple, le natif de Tanger découvre un pays parmi les plus accueillants et fait la connaissance d’une des confréries soufies les plus importantes de l’Islam : les mawlawis, suiveurs de Jamal ad-Din ar-Rumi (1207-1273), un mystique d’origine afghane qui s’installa dans la ville de Konya à partir de 1225 et dont les disciples fondèrent l’ordre des «derviches tourneurs».

18. Danse soufie (instrumental)

1334 | Ukraine et ConstantinopleDepuis la côte turque de la mer Noire, Ibn Battuta atteignit les territoires ukrainiens, la Crimée et le sud de la Russie, faisant partie à l’époque de l’immense empire russo-mongol de la Horde d’or. L’itinéraire qu’il parcourt l’amène à parler du mythique pays Bulghar, un finis terræ au nord où les jours s’allongent et les nuits disparaissent, dont les habitants – fantasmatiques – se cachent dans un désert silencieux fait de traces de pas muets dans la neige et d’une ténébreuse lumière. Partant de

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ce paysage gelé, Ibn Battuta se réunira à une caravane allant vers Constantinople. Dans la capitale de l’Empire byzantin, réduit et diminué d’Andronic III Paléologue 1328-1341), où il résidera deux mois, Ibn Battuta profite d’un guide particulier qui lui explique et lui montre les merveilles d’une ville qui le fascine. «Notre arrivée dans la grande Constantinople se produisit vers midi ou peu après. Toutes les cloches sonnaient et les sons se mélangeaient tellement que le ciel en tremblait. La ville est très grande et elle est divisée en deux par une grande rivière qui connaît une marée haute et une marée basse comme la rivière de Salé au Maroc. L’une des deux parties de la ville s’appelle Istanbul, c’est celle qui est érigée sur la rive orientale de la rivière. C’est là que vit l ’empereur, que vivent les hommes d’état et le reste de la cour. L’autre côté de la ville s’appelle Galata. Situé sur la rive occidentale, et du fait de sa proximité avec l ’eau, il fait penser à Rabat. Là vivent particulièrement les chrétiens francs provenant de divers lieux : il y a des Génois, des Vénitiens, des Romains et des gens de France.»

19. To yasemi – Chanson d’amour traditionnelle chyprioteLe Jasmin

Le jasmin à ta porte, mon jasmin,je suis venu tailler, mon trésor !Alors, ta mère a penséque je venais pour t’enlever.

Ces si beaux yeuxce front altierm’ont fait oublierle sein maternel.

VII

1334-1335 | L’Asie centraleIbn Battuta quitte Constantinople, retraverse l’Ukraine et les territoires du sud de la Russie jusqu’à la ville d’Astrakan à l’embouchure de la Volga dans la mer Caspienne. En plein

hiver 1334, il traverse la Transoxiane (actuels territoires du Turkménistan et d’Ouzbékistan), il visite les villes de Boukhara, Samarcande en se rendant vers l’Afghanistan où il arrive en mai 1335. Il a probablement visité aussi la région mythique du Khorassan perse, berceau saint de poètes, de théologiens et de mystiques musulmans. Dans son itinéraire réel, il a visité Balkh et Kaboul, il a traversé les montagnes de l’Hindu Kush.

«Ensuite, je me suis dirigé vers Samarcande, l ’une des villes les plus grandes et les plus belles du monde. Elle se dresse sur la rive d’une rivière nommée Al.-Qassarín, dont l ’eau sert à irriguer les vergers. En fin de journée, les gens sortent pour faire une promenade au bord de la rivière, le long d’une avenue avec des bancs, des sièges et des postes où l ’on vend des fruits et toutes sortes d’aliments. En d’autres temps, les palais et autres magnifiques édifices bordaient la rivière, reflétant l ’esprit raffiné des habitants, mais maintenant la majorité de ces constructions se retrouve en ruines après que la ville ait été dévastée. Il ne reste rien des murailles ni des portes et à l ’intérieur de la ville, les terrains cultivés abondent. Les gens de Samarcande par ailleurs se distinguent par leur générosité et leur gentillesse envers les étrangers.»

20. Laïli Djân – Kaboul (Afghanistan)

21. Conclusion

Apo xeno meros – Chant traditionnel grecD’un lieu étranger et lointain

D’un lieu étranger et lointainest arrivée une fille de vingt ans.Elle avait les yeux noirs et les cheveux blonds,sur la joue, un grain de beauté.

Ghazali – Chant traditionnel arabe (Maroc)

Oh, mon aimé, mon aimé, ma blessure s’est encore ouverteet la lune m’a distrait au milieu de la lune, puis elle m’a laissé.Oh, bavards, ne me condamnez pas, car l’amour

est fait de tromperies,je suis follement amoureux et je désire le contact de celui que j’aime.

Üsküdar – Chant traditionnel turc Paroles : Fuzuli

Sur la route d’Üsküdaril s’est mis à pleuvoir.Mon secrétaire a une longue vesteet des basques boueuses.Mon secrétaire s’éveilleavec des yeux embués.Il m’appartient et je lui appartiens,c’est notre affaire,et qu’il est élégantdans sa chemise empesée.

Durme, hermosa donzella – Romance sépharade en ladino – anonyme (Rhodes)Dors, dors, belle donzelle

Dors, dors, belle donzelle,dors ma belle, libre de toute anxiété, de toute douleur !Me voici ton esclave, qui désire tantvoir ton rêve d’un grand amour.

Conception du programme : Jordi SavallSélection des textes : Manuel Forcano

RÉSERVATIONS 04 78 95 95 95WWW.AUDITORIUM-LYON.COM

Les prochains concerts en coproduction avec le Festival d’Ambronay

| ma. 20 déc.20h

BACH ORATORIO DE NOËLFreiburger Barockorchester

| di. 19 mars 16h

VIVALDI GLORIAGhislieri Choir and Consort

| ma. 9 mai 20h

IL DILUVIO UNIVERSALECappella MediterraneaLeonardo García Alarcón

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Jordi Savall, une pratique musicale de la spiritualité Jordi Savall est un fervent acteur du dialogue interculturel depuis 1975, année où il enregistra son premier disque qui faisait entendre musiques chrétiennes d’Espagne déjà conjuguées aux musiques juives séfarades. Partant de la réalité historique – jusqu’au xive siècle, les populations du bassin méditerranéen partageaient le même langage musical –, il renoue avec la tradition pour raviver les connivences musicales. Convaincu que le pont entre Orient et Occident est le plus important à développer au vu de l’actualité géopolitique, Jordi Savall met en contact des cultures voisines dont les langages musicaux diffèrent aujourd’hui, afin de les faire jouer ensemble, dans un dialogue sincère et respectueux.

Depuis le début des années 2000, il a initié un grand nombre de projets mettant en relation les musiciens d’Orient et d’Occident, à travers des répertoires historiques et traditionnels. Ainsi, le disque Jérusalem, la ville des deux paix, édité en 2008, réconcilie musiciens palestiniens et israéliens autour de pièces issues des trois religions monothéistes. Esprit d’Arménie, en 2012, amène les meilleurs musiciens arméniens actuels à jouer avec des Turcs, célébrant en musique la mémoire du génocide de 1913. L’année suivante, Esprit des Balkans rassemble les traditions de l’Europe orientale, et propose aux musiciens issus de nations blessées de fonder une réconciliation par la musique.

Dans une démarche de paix, et dans une pratique musicale de la spiritualité, Jordi Savall s’entoure des forces vives de la musique méditerranéenne pour construire le monde de demain, et s’efforce de faire reconnaitre les vertus de la musique et de sa transmission. Musiques qui racontent l’exil, qui crient les souffrances et apaisent les douleurs, elles disent avec force l’histoire de l’humanité vivante, aux confins du populaire et du savant. « L’histoire n’est pas toujours celle que l ’on pense connaître. Sa mémoire dans les livres reste abstraite. Par la musique, on peut la rendre vivante. Seule

l ’émotion nous rend comptables du monde dont nous avons hérité et responsables de celui que nous léguerons», confie le musicien (entretien accordé au journal Le Monde, 25 septembre 2015).—Claire Laplace

Ibn Battûta, le voyageur de l’IslamIl est clair pour tous que l’écrivain arabe Ibn Battûta est le plus grand voyageur de tous les temps. Né à Tanger en 703 de l’hégire (en 1304), Ibn Battûta commença ses voyages en 1325 à l’âge de vingt et un ans et parcourut le vaste monde durant plus de trente ans, allant de son Maroc natal jusqu’au fin-fond de la Chine et dépassant les limites alors connues de l’Afrique noire. Le périple extraordinaire qu’il nous décrit dans ses comptes rendus de voyages en a fait le prototype du globetrotter (jawwala) et l’un des maîtres du récit de voyages (rihla). Il y a également gagné les qualificatifs que lui octroient les Arabes : «voyageur des Arabes» (mussàfir al-arab) et «voyageur du temps» (rahhal al asr). Les chercheurs occidentaux qui ont étudié et traduit son œuvre à partir du xixe siècle l’ont appelé le «voyageur de l’Islam» ou le «Marco Polo arabe» – inévitable comparaison avec l’autre grand voyageur médiéval –. Pourtant, soixante ans après le Vénitien, Ibn Battûta a parcouru beaucoup plus de kilomètres, il est allé beaucoup plus loin et a décrit ses itinéraires avec une profusion bien plus grande de détails, d’anecdotes et de commentaires.

Ibn Battûta (littéralement «le fils du petit canard») réalisa un voyage prodigieux de plus de 120.000 kilomètres et traversa la moitié du monde connu : parti du nord de l’Afrique, il visita l’Égypte, puis alla en direction de l’Arabie pour un pèlerinage dans les villes saintes de Médine et de La Mecque. De là, il se rendit en Palestine, en Syrie, Irak et Perse. Il traversa la mer Rouge pour visiter le Yémen, passant ensuite par le Soudan puis navigua sur l’océan Indien afin de connaître les colonies commerciales des Arabes sur la côte orientale africaine, ainsi qu’Oman et

le golfe Persique. Il visita l’Anatolie, la grande ville de Constantinople – encore chrétienne – et, par la suite, il s’aventura dans les froides steppes ukrainiennes pour finalement descendre au centre de l’Asie jusqu’en Afghanistan et le Pays de Sindh (le Pakistan actuel). Il s’établit en Inde durant sept ans puis visita les Maldives et Ceylan. De là, il se rendit au Bengale et en Indonésie pour finalement atteindre la Chine lointaine et mystérieuse. De retour au Maroc, il visita l’île de Sardaigne et ce qui restait d’Al-Andalus pour aller traverser ensuite le désert du Sahara, arrivant à Tombouctou et atteignant le cœur du légendaire Pays des Noirs (Bilad as-Sudan). Il visite l’ancien empire du Mali, pour revenir dans son pays natal en 1354 où il mourut quelques années plus tard, entre 1368 et 1377.

Alors qu’Ibn Battûta était revenu de ses voyages et s’était installé à Fès, le sultan Abu Inan du Maroc (de la dynastie des Mérinides – 1348-1358), lui demanda de mettre par écrit ses aventures et ses pérégrinations de par le monde ; de décrire ses itinéraires parmi les diverses destinations et les divers peuples. Il mit à sa

disposition un secrétaire, habitant de Grenade, Ibn Juzay al-Kalbi, qui recueillit ce que le maître lui dictait et qui organisa ce matériel pour en faire une chronique. La dictée terminée, le texte définitif fut publié un an plus tard en 1355 sous le titre merveilleux de Précieux Témoignage sur des pays exotiques et d’insolites voyages.

Jordi Savall et son ensemble Hespèrion XXI ainsi que plusieurs musiciens invités pour l’occasion recréent les musiques de ce périple spectaculaire, en particulier autour de la Méditerranée et en Afrique avec une attention spéciale pour les musiques arabes et occidentales qu’Ibn Battûta, durant son long parcours, entendit dans les cours, les palais, auprès des marabouts, dans les recoins où il débarqua. Le concert est parsemé des récits de certains extraits de son exotique rihla pour démontrer au public le pouvoir évocateur des mots et ainsi reconstruire et évoquer, grâce à la musique et à la voix, le vaste monde et la merveilleuse aventure qu’est le voyage.—Manuel Forcano

BiographiesMeral Azizoğlu Gungr, voixElle a étudié la musique traditionnelle turque à l’association Hamoy à Ankara, la musique classique turque au sein de la maîtrise de la Radio d’Ankara puis le répertoire classique auprès d’Alaaddin Yavaşca, Tülun Korman et Tülin Yakarçelik. Elle s’est ensuite perfectionnée en technique vocale dans les universités d’Aydin et Marmara. Meral Azizoğlu Güngr a chanté plusieurs années dans le programme de la Radio d’Istanbul (TRT) et en a été présentatrice. Elle a été invitée à se joindre aux ensembles de Kudsi Ergüner, Jordi Savall et Zülfü Livaneli.

Waed Bouhassoun, voix et oudLa jeune Syrienne Waed Bouhassoun est une oudiste et chanteuse dotée d’un timbre de voix d’une qualité rare, qui la classe dans la filiation des grands noms de la chanson arabe des années trente. Elle chante des poèmes d’amour mystique et profane qu’elle recueille dans le vaste répertoire de la poésie arabe préislamique, dans celui des poètes mystiques et arabo-andalous des viie au xiiie siècles et des contemporains. En s’accompagnant à l’oud, elle interprète en solo ses propres compositions sur des poèmes d’Adonis, Qays

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Ibn al Mulawwah, Ibn Zeydoun et Ibn Arabi. À l’Opéra de Rennes, elle a récemment chanté les grands poètes arabes du passé : l’Andalou Ibn Zydoun, le maître soufi Ibn Arabi ou le Syrien Adonis, qu’elle a mis en musique pour son dernier disque. Waed Bouhassoun a récemment enregistré avec Jordi Savall et Hespèrion XXI un magnifique programme en hommage à la Syrie.

Driss El Maloumi, voix et oud Né en 1970 à Agadir au Maroc, Driss El Maloumi a reçu une solide formation musicale classique arabe et occidentale au Conservatoire national de musique de Rabat. Multipliant les compositions en solo ou en trio avec les percussionnistes Houcine Baquir et Said El Maloumi, il sait puiser dans la profondeur de l’âme soufie et dans tous les genres de la tradition orientale pour créer une couleur musicale où s’exprime aussi sa culture berbère. Il a travaillé avec Jordi Savall et Hespèrion XXI, Armand Amar pour la musique des films La Source des femmes et Né quelque part, Carlo Rizzo, Alla, Ballake Sissoko, Marcel Khalifé, Debashish Bhattacharya, Daniel Mille… Il est directeur du Conservatoire de musique d’Agadir depuis 2010.

Hamam Khairy, voix, riq et sonajaHamam Al Khalaf, connu sous le nom de Hamam Khairy, est né en 1966 dans la ville d’Alep en Syrie. C’est là que, tout petit, il baigne dans le monde de la musique, s’imprégnant de la tradition du chant alépin auprès des plus grands maîtres : l’incomparable Sabri Moudallal, Adîb Al-Dâyikh dont il fut l’élève, et le grand Sabah Fakhri. Une fois parvenu à la maîtrise de ce patrimoine, il se met en quête d’une voie personnelle qui soit à la fois fidèle à ce précieux héritage et en harmonie avec la sensibilité de sa génération. Depuis lors, il s’est notamment produit au Festival de Beiteddine au Liban, au Festival des musiques sacrées de Fès au Maroc et à l’Institut du monde arabe à Paris.

Lluís Vilamajó, ténorNé à Barcelone, il a commencé ses études musicales dans le chœur d’enfants du monastère de Montserrat. Il les a poursuivies au Conservatoire de Barcelone et a étudié avec Margarita Sabartés et Carmen Martínez. Actuellement, il est membre de la Capella Reial de Catalunya et d’Hespèrion XXI sous la direction de Jordi Savall et collabore avec l’ensemble Al Ayre Español, avec les Sacqueboutiers de Toulouse, La Fenice, l’Ensemble baroque de Limoges, Il Fondamento, les Orchestres baroques de Venise et Séville, avec lesquels il a donné de nombreux concerts et réalisé des enregistrements. Avec Carlos Mena et Lambert Climent, il est directeur artistique du Coro Barroco de Andalucia (Séville) et du Coro Vozes de Al Ayre Español (Saragosse).

Katerina Papadopoulou, voixNée à Athènes, elle entre à l’âge de huit ans dans le chœur J. Tsiamoulis pour y chanter de la musique byzantine, ainsi que de la musique folklorique et traditionnelle grecque. Elle participe à tous les concerts et enregistrements de cet ensemble jusqu’en 1990. À l’âge de treize ans, elle commence l’étude de l’oud auprès d’H. Tsiamoulis. Elle obtient en 2000 son diplôme de musique byzantine et participe à plusieurs enregistrements en Grèce. Ces dernières années, elle a participé ou produit plusieurs disques avec succès : Ta Tragoudakia mou poulo, San helidoni, Amygdalaki tsakisa (publié aux États-Unis sous le titre Drawing in an almond), Politiki Zygia (avec Christos Tsiamoulis et Sokratis Sinopoulos). Elle est professeur de chant folklorique grec à l’université d’Athènes.

Denise M’Baye, récitanteDenise M’Baye est née en Allemagne en 1976, d’une mère allemande et d’un père sénégalais. Après ses études, elle a été invitée à plusieurs reprises au Staatstheater de Hanovre.En plus de son travail d’actrice pour le théâtre et le cinéma, elle travaille depuis sept ans pour la télévision allemande, qui lui a confié un rôle important dans une série télévisée. Depuis toujours, elle chante également. Au début des années 2000, elle a publié deux

albums en solo. Elle vient d’être engagée comme chanteuse dans des groupes et pour des projets de musique allemands et internationaux. Pendant de nombreuses années, elle a participé avec le groupe Mo’Horizons à des projets de musique du monde qui ont rencontré un succès international.Elle travaille également en tant que conférencière et présentatrice.

Hespèrion XXIEn 1974, à Bâle, Jordi Savall et Montserrat Figueras ont fondé, aux côtés de Lorenzo Alpert et Hopkinson Smith, Hespèrion XX, un ensemble de musique ancienne visant à retrouver et diffuser le patrimoine musical antérieur au xixe  siècle, en s’appuyant sur des critères historiques et en jouant des instruments originaux. «Hespèrion» signifie «originaire d’Hespérie», qui désignait en grec ancien les deux péninsules les plus occidentales d’Europe : l’Ibérique et l’Italienne. C’était aussi le nom que recevait la planète Vénus quand elle apparaissait à l’Occident. En l’an 2000, Hespèrion XX est devenu Hespèrion XXI. Avec un répertoire allant du xe au xviiie siècle, Hespèrion XXI recherche en permanence de nouveaux points de rencontre entre l’Orient et l’Occident, dans une volonté claire d’intégration et de récupération du patrimoine musical international, notamment dans la zone méditerranéenne et en connexion avec les musiques du Nouveau Monde américain. Hespèrion XXI est aujourd’hui une référence incontournable pour comprendre l’évolution de la musique allant du Moyen Âge au baroque.Hespèrion XXI joue des œuvres du répertoire séfarade, des romances castillanes, des pièces du Siècle d’or espagnol et de l’Europe des nations. Ses programmes de concerts les plus applaudis ont été Las Cantigas de Santa Maria de Alfonso X el Sabio, La Diàspora Sefardí, les musiques de Jérusalem, d’Istanbul, d’Arménie ou les Folías Criollas.Avec plus de 60 CD publiés, la formation donne aujourd’hui des concerts dans le monde entier et participe aux plus grands festivals internationaux de musique ancienne.

Jordi Savall, vièle, rebab et directionDepuis plus de cinquante ans, Jordi Savall fait connaître au monde des merveilles musicales tombées dans l’oubli. Il découvre et interprète ces musiques anciennes en tant que soliste sur sa viole de gambe ou en tant que chef. Ses activités de concertiste, de pédagogue, de chercheur et de créateur de nouveaux projets, tant musicaux que culturels, le situent parmi les principaux acteurs du phénomène de revalorisation de la musique historique. Il a fondé avec Montserrat Figueras les ensembles Hespèrion XXI (1974), La Capella Reial de Catalunya (1987) et Le Concert des nations (1989), avec lesquels il a exploré et créé un univers d’émotion et de beauté qu’il diffuse dans le monde entier.Au fil de sa carrière, il a enregistré et édité plus de 230 disques dans les répertoires médiévaux, renaissants, baroques et classiques, en accordant une attention particulière au patrimoine musical hispanique et méditerranéen. Ses programmes de concerts ont su convertir la musique en un instrument de médiation pour l’entente et la paix entre les peuples et les cultures différentes, parfois en conflit. Nul hasard donc si en 2008 Jordi Savall a été nommé ambassadeur de l’Union européenne pour un dialogue interculturel et, aux côtés de Montserrat Figueras, «Artiste pour la Paix» dans le cadre du programme «Ambassadeurs de bonne volonté» de l’Unesco. Jordi Savall est docteur honoris causa des universités d’Evora (Portugal), Barcelone (Catalogne), Louvain (Belgique) et Bâle (Suisse) et chevalier de la Légion d’honneur de la République française. Fidèle au Festival d’Ambronay, où il a été invité à maintes reprises, Jordi Savall a également dirigé la première Académie baroque européenne d’Ambronay en 1993, dédiée aux Indes galantes de Rameau.

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ABONNEMENTS & RÉSERVATIONS 04 78 95 95 95

prochainement à l’auditorium

Behzod Abduraimov © Cristian Fatu

| je. 6 oct. 20h & sa. 8 oct. 18hsymphoniqueBEETHOVEN SYMPHONIE N° 5

Johann Sebastian Bach Contrepoint XIX de L’Art de la fugue (orchestration Luciano Berio)Piotr Ilyitch Tchaïkovski Concerto pour piano et orchestre n° 1, en si bémol mineur, op. 23Johann Sebastian Bach Ricercare de L’Offrande musicale (orchestration Anton Webern)Ludwig van Beethoven Symphonie n° 5, en ut mineur, op. 67

Orchestre national de Lyon Gábor Takács-Nagy, direction Behzod Abduraimov, piano

Tarif : de 16 € à 48 € / réduit : de 8 € à 41 €

| ve. 7 oct. 12h30expressoORGUE

Johann Sebastian Bach Sinfonia de la Cantate BWV 29 (transcription pour orgue de Marcel Dupré) Piotr Ilyitch Tchaïkovski «Ouverture miniature», «Marche», «Danse de la Fée Dragée» et «Danse russe (Trépak)» extraits de Casse-NoisetteCharles-Marie Widor Andante sostenuto de la Symphonie n° 9, en ut mineur, op. 70, «Gothique»Franz Liszt Méphisto-Valse n° 1Improvisation

Karol Mossakowski, orgue et présentation

Tarif : 10 €

| di. 9 oct. 11hmusique de chambrePIANO ET ORGUE

Camille Saint-Saëns Prélude et Fugue pour orgue n° 3, en mi bémol majeurCharles-Marie Widor Duos pour orgue et piano, op. 67 nos 1, 2, 4Sergueï Rachmaninov Duos pour piano à quatre mains op. 11 nos 1, 2, 3Claude Debussy «Clair de lune», extrait de la Suite bergamasqueLouis Vierne «Clair de lune», extrait des Pièces de fantaisie op. 53César Franck Prélude, fugue et variation op. 18, pour orgue et piano

Élisabeth Rigollet, piano / Christophe Henry, orgue

Tarif : 16 € / réduit : de 8 € à 11 €

www.auditorium-lyon.com