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Les thèmes 1. Arts, Etats et pouvoir 2. Arts et témoignage Thématique:Arts, états, pouvoir Titre de l’Œuvre: «Si c’est un homme» (1947) Nom de l’auteur (dates) Primo Lévi (1919- 1987) Support: Poème-ouverture du Roman Domaine(s) artistique(s):Arts du langage Problématique: Comment utiliser le langage pour dénoncer les horreurs des camps et assurer le devoir de mémoire? Dire l’indicible. Descriptif succinct de l’objet d’étude (1 phrase): poème de 23 vers faisant ouverture au roman de P. Lévi. Par extension au sujet (autres œuvres): Nuit et Brouillard» A. Resnais documentaire + chanson de J. Ferrat (1963) + chanson « Le petit train» Les Rita Mitsouko (1989) , _la vita è bella film Roberto Benigni Discipline(s)ITALIEN En lien avec le socle/programme Histoire-géographie /Lettres L’engagement des auteurs: engagement contre le fascisme; Ecrire pour témoigner et dénoncer.

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Les thèmes

1. Arts, Etats et pouvoir

2. Arts et témoignage

Thématique:Arts, états, pouvoir

Titre de l’Œuvre: «Si c’est un homme»

(1947)

Nom de l’auteur (dates) Primo Lévi (1919-

1987)

Support: Poème-ouverture du Roman

Domaine(s) artistique(s):Arts du langage

Problématique: Comment utiliser le langage pour dénoncer les horreurs des camps et assurer le devoir de

mémoire? Dire l’indicible.

Descriptif succinct de l’objet d’étude (1 phrase): poème de 23 vers faisant ouverture au roman de P. Lévi.

Par extension au sujet (autres œuvres):

-«Nuit et Brouillard» A. Resnais documentaire + chanson de J. Ferrat (1963) + chanson « Le petit train»

Les Rita Mitsouko (1989) ,

_la vita è bella film Roberto Benigni

Discipline(s)ITALIEN En lien avec le socle/programme Histoire-géographie /Lettres

L’engagement des auteurs: engagement contre le fascisme; Ecrire pour témoigner et dénoncer.

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Une lettre inédite de Primo Levi: "Les Allemands étaient égoïstes et ignorants"

Une journaliste révèle une lettre écrite dans les années 80 par le célèbre écrivain survivant de la Shoah

Dans une lettre jusqu'ici inconnue, l’écrivain survivant de la Shoah Primo Levi affirme que les Allemands de

l'ère hitlérienne, plutôt que cruels étaient "égoïstes et intentionnellement ignorants".

Primo Levi, juif italien de naissance, est déporté à Auschwitz en février 1944. a écrit cette lettre dans les

années 1980 à une jeune fille de Turin où il vivait.

La fillette, âgée de 11 ans, avait écrit à Primo Levi après avoir lu son œuvre majeure: "Si c'est un homme",

un témoignage écrit entre décembre 1945 et janvier 1947.

Selon le journal Haaretz, l'adolescente a recherché l'adresse de Levi dans l'annuaire local et lui a envoyé une

lettre dans laquelle elle pose deux questions toutes simples: "Pourquoi personne n'a rien fait pour stopper le

massacre ?" et "Les Allemands étaient-ils le Mal incarné ?"

La jeune fille d'alors, Monica Perosino, a finalement décidé de partager la lettre de Primo Levi avec le

monde en la publiant dans La Stampa, le journal de Turin pour lequel elle travaille.

"Chère Monica, la question que vous me posez sur la cruauté des Allemands a pendant

longtemps laissé les historiens perplexes. A mon avis, cela n'aurait aucun sens d'accuser de

cruauté l'ensemble de la nation allemande de l'époque, encore moins en pointant du doigt les

Allemands d'aujourd'hui", écrit-il.

"Nous savons cependant avec certitude que la grande majorité des Allemands avait accepté

Hitler, voté pour lui, l'avait approuvé et admiré aussi longtemps qu'il était victorieux

militairement comme politiquement. Néanmoins, de nombreux Allemands devaient être au

courant, soit directement soit indirectement, de ce qui se passait, pas seulement dans les

camps de concentration, mais aussi dans les territoires occupés [par le 3ème Reich],

particulièrement en Europe de l'Est. C'est la raison pour laquelle, plutôt que de les accuser

de cruauté, j'accuserais les Allemands de l'époque d'égoïsme, d'indifférence et d'ignorance,

car quiconque voulait savoir la vérité pouvait le faire et aurait pu le faire savoir au monde,

pas même à ses propres risques", écrit Levi.

"Je dois admettre qu'à l'époque je n'ai pas compris la réponse. Après avoir reçu la lettre, je l'ai lue et relue à

maintes reprises, mais j'étais trop jeune pour comprendre le concept d' 'ignorance intentionnelle' qu'évoquait

Primo Levi", confie Monica Perosino au journal Haaretz qui ajoute qu'après le suicide de Primo Levi en

1987, elle s'était jurée de ne plus relire cette lettre.

Mais lors d'un récent déménagement elle retrouve la lettre et sa rédactrice en chef à La Stampa la persuade

de publier la lettre dans le célèbre quotidien italien.

J'ai toujours considéré la lettre de Primo Levi comme quelque chose de profondément personnel. Mais

maintenant je comprends que sa réponse n'était pas seulement adressée à moi, mais à tout le monde", a

expliqué Monica Perosino.

Primo Levi avait été chargé en 1945, avec un autre déporté, de rédiger un rapport technique sur le

fonctionnement du camp d'extermination d'Auschwitz pour les Alliés. Ce travail, ainsi que des brouillons

rédigés à l'intérieur du camp, lui servira de base pour la rédaction de Si c'est un homme (Se questo è un

uomo). Il lui fut difficile de trouver un éditeur italien. Finalement le livre parut en 1947, publié à 2 500

exemplaires, et passa inaperçu : il ne fut vendu qu'à sept cent exemplaires.

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1- PRESENTATION

Artiste :

Œuvre :

Nature de l’œuvre :

Genre de l’œuvre :

Primo LEVI

Lettre à Monica Perosino

Lettre parue le 23 janvier 2015 dans le journal La Stampa

Arts du langage genre épistolaire lettre authentique

2- DESCRIPTION

Une journaliste révèle une lettre écrite dans les années 80 par le célèbre écrivain

survivant de la Shoah

Dans une lettre jusqu'ici inconnue, l’écrivain survivant de la Shoah Primo Levi affirme que

les Allemands de l'ère hitlérienne, plutôt que cruels étaient "égoïstes et intentionnellement

ignorants".

Primo Levi, juif italien de naissance, est déporté à Auschwitz en février 1944. a écrit cette

lettre dans les années 1980 à une jeune fille de Turin où il vivait.

La fillette, âgée de 11 ans, avait écrit à Primo Levi après avoir lu son œuvre majeure: "Si

c'est un homme", un témoignage écrit entre décembre 1945 et janvier 1947.

Selon le journal Haaretz, l'adolescente a recherché l'adresse de Levi dans l'annuaire local et

lui a envoyé une lettre dans laquelle elle pose deux questions toutes simples: "Pourquoi

personne n'a rien fait pour stopper le massacre ?" et "Les Allemands étaient-ils le Mal

incarné ?"

La jeune fille d'alors, Monica Perosino, a finalement décidé de partager la lettre de Primo

Levi avec le monde en la publiant dans La Stampa, le journal de Turin pour lequel elle

travaille.

3- INTERPRETATION

Primo Levi répond simplement aux deux questions de Monica Perosini:

"Pourquoi personne n'a rien fait pour stopper le massacre ?"

et "Les Allemands étaient-ils le Mal incarné ?"

Cette lettre est touchante car Primo Levi prend le temps de répondre à une enfant de 11 ans

le plus simplement possible.

Sa réponse a quelque chose d’universel. D’une part les interrogations de la jeune fille sont

celles que tout le monde se pose et qui, selon Levi, ont laissé les historiens perplexes.

Il amène la jeune enfant à avoir une réflexion plus poussée et nuancée et répond de ce fait à

ses interrogations naïves.

Lui expliquant, dans un premier temps, qu’une grande majorité d’allemands avaient accepté

Hitler et que de nombreux Allemands devaient être au courant, soit directement soit

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indirectement, de ce qui se passait, pas seulement dans les camps de concentration, mais

aussi dans les territoires occupés.

Il répond finalement aux deux questions en lançant cette accusation.

C'est la raison pour laquelle, plutôt que de les accuser de cruauté, j'accuserais les Allemands

de l'époque d'égoïsme, d'indifférence et d'ignorance, car quiconque voulait savoir la vérité

pouvait le faire et aurait pu le faire savoir au monde, pas même à ses propres risques",

En conclusion :

Cette lettre m’a beaucoup touchée car venant d’achever la lecture de Si c’est un homme ;

comme Monica, ces mêmes questions m’ont taraudées et cette lettre a apporté des réponses.

J’ai été aussi touchée par le fait que sa sortie dans le journal La Stampa soit en date du 23

janvier soit quelques jours avant le triste anniversaire de la libération du camp d’Auchwitz.

4- OUVERTURE

La vita è bella

Bella ciao

Him

Primo Levi e la lettera inedita: l’olocausto spiegato a una bambina

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Si c'est un homme de Primo Levi

Si c’est un homme est un récit autobiographique. Primo Levi le précise dans la

préface, tous les faits qu’il relate sont véridiques : alors qu’il a 24 ans, il est fait

prisonnier par la milice fasciste et déporté dans le camp de Monowitz ( Auschwitz III).

Il y restera dedécembre 1943 jusqu’en janvier 1945.

Préface (pages 7 et 8)

Primo Lévi a écrit cette préface en janvier 1947, pour la première édition de Si c’est un homme. Il y expose les caractéristiques du

Lager à l’époque de sa déportation. Il présente également son intention : témoigner et rendre compte de l'état d'esprit qui y régnait,

et ainsi proposer « une étude dépassionnée de l’âme humaine».

CHAPITRE 1 : Le voyage (11 à 20)

1943. Primo Lévi est un jeune juif italien de 24 ans. Il s’est engagé avec quelques amis dans la résistance contre le fascisme et le

nazisme. Il est arrêté le 13 décembre 1943 avec ses camarades de la Giustizia e Libertà, par la milice fasciste. Il est d'abord interné

à Fossoli, puis en tant que juif, il sera déporté, en février 1944, à Auschwitz en Pologne avec 650 autres juifs italiens.

ll raconte ce long voyage qui dure 15 jours, la promiscuité dans les wagons de marchandise, la faim et aussi la soif. Descendus du

train, c'est le choc de l’arrivée dans le camp. Les "voyageurs" sont triés par sexe, âge et état de santé général. Les femmes, les

enfants et les vieillards partent pour les chambres à gaz. Primo Levi fait partie des " bons pour le travail". Il est destiné au camp de

Monowitz.

CHAPITRE 2 : Le fond (21 à 38)

Primo Levi évoque le trajet en camion jusqu’au camp. Les prisonniers subissent alors une séance de destruction de la

personnalité : on leur enlève leurs vêtements, puis c’est la tonte des cheveux et le rasage, la douche. On leur tatoue un numéro sur

le bras. Puis on leur donne une tenue de déporté.

Le narrateur décrit ensuite la structure du camp et son règlement. Il évoque les différentes catégories de prisonniers et leur

condition de travail.

Durant ces 15 premiers jours passés dans le camp de Monowitz, Primo Levi montre l'horreur et la violence de ce monde

impitoyable et inhumain dont la règle essentielle se résume à «Ici il n’y a pas de pourquoi. »

CHAPITRE 3 : Initiation (39 à 43)

Primo Levi est affecté au block 30. Il nous relate l’apprentissage de la vie au Lager. Les déportés viennent de différents pays

d’Europe et il leur est difficile de communiquer entre eux. Il y évoque la première nuit dans le Block, le réveil, les problèmes

d’hygiène, la distribution du pain qui devient une véritable monnaie d’échange.

C’est alors qu’apparaît Steinlauf, un détenu qui est déporté depuis plus longtemps que lui et qui va donner à Primo Levi des

conseils de survie : il est important de se laver, de cirer ses chaussures, de continuer à se respecter pour rester un homme.

CHAPITRE 4 : K.B (44 à 59)

Le narrateur semble perdre la notion du temps : " J'ai oublié depuis combien de jours nous faisons la navette". Le travail dans

l’usine estépuisant.Durant le travail, le narrateur se blesse au pied. On l’envoie au K.B (abréviation de Krankenbau, qui signifie

infirmerie). Comme il n’a pas de fièvre, on lui indique qu’il ne sera ausculté que le lendemain. L’infirmier, unpolonais, est loin de

lui redonner le moral. Il lui prédit même une mort prochaine. La visite médicale, sommaire et dégradante ne se révélera qu’un

simulacre d’auscultation. Il reste 20 jours au Schonungsblock (la baraque de repos) .Les autres prisonniers lui parlent de chambres

à gaz, de fours crématoires et de «sélections ».Un soir, deuxSS font une descente au Schonungsblock. L’un des compagnons du

narrateur est «sélectionné ». Ses camarades se doutent qu’ils ne le reverront pas. Le narrateur réalise que l'absence de travail est

cause de souffrance morale et de désespoir, car elle l’oblige à laisser son esprit libre vagabonder.

CHAPITRE 5 : Nos nuits (60 à 68)

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Primo Levi sort du K.B.Il est affecté au block 45. Il a la chance d’y retrouver son ami Alberto, qu’il nous dépeint. Le narrateur

nous décrit ensuite les nuits de cauchemar dans les camps, ces alternances de sommeil, de veille et d’angoisse. Le narrateur

évoque les rêves que font tous les détenus : celui de manger. Supplice de Tantale, ils aperçoivent des aliments mais il ne peut les

manger . Le narrateur rêve également de son retour chez lui : il se voit en train de raconter à ses proches les souffrances endurées,

mais personne ne semble l’écouter.

CHAPITRE 6 : Le travail (69 à 75)

Primo Levi fait maintenant équipe avec un Français : Resnyk. Ce nouveau compagnon de travail fait tout pour lui alléger la tâche.

Le narrateur évoque une journée de travail qui ressemble à toutes les autres. On leur demande de déplacer des blocs de fonte de

plusieurs tonnes : pour ce faire ils doivent porter des traverses très lourdes. Il existe un moyen d’échapper partiellement à ce

rythme infernal, celui de se rendre aux latrines. Il y a ensuite la distribution de la soupe à 12h. Puis après cette courte pause, la

reprise du travail.

CHAPITRE 7 : Une bonne journée (76 à 82)

Un titre de chapitre qui se veut optimiste, mais qui est dicté par l’ironie. C’est la fin de l’hiver. Pour la première fois depuis

longtemps, le soleil brille, si bien que les détenus ont un peu moins froid. Ils ont également la chance d’avoir un supplément de

soupe, que l’un d’eux a volé.

CHAPITRE 8 : En deçà du bien et du mal (82 à 92)

Clin d’œil ironique au livre de Nietzsche, Par-delà le bien et le mal. Primo Levi évoque les combines, les trafics, les vols auxquels

se livrent les prisonniers du camp. Il existe au sein du camp une place boursière où tout se monnaie et s’échange. Il y a éga lement

un trafic avec les civils qui travaillent à la Buna : « Le vol à la Buna est l'unique voie d'approvisionnement régulière ». Le

narrateur interpelle le lecteur : le bien et le mal a-t-il encore un sens dans cet univers ?

CHAPITRE 9 : Les élus et les damnés (93 à 107)

Primo Levi analyse la vie à l’intérieur du Lager et la nature humaine. Il constate qu’ici aussi, comme dans n’importe quel groupe

humain, ils peuvent se diviser en deux catégories : les « élus » et les « damnés », les rescapés et les naufragés. Mais ici cette

distinction est essentielle, car il s’agit de vie ou de mort.

CHAPITRE 10 : Examen de chimie (108 à 115)

Nous sommes en mai 1944, Primo Levi est interné au camp depuis trois mois. Lui et Alberto, son compagnon, sont pressentis

pour faire partie du Kommando de chimie. Pour être recrutés, ils doivent passer un interrogatoire avec le docteur Pannwitz, chargé

d’analyser leurs compétences. Au cours de cet examen, le narrateur constate que ses souvenirs de chimiste sont intacts et il se sent

redevenir lui-même. Il lui faut pourtant supporter le regard humiliant que le docteur Pannwitz pose sur lui.

CHAPITRE 11 : Le chant d'Ulysse (116 à 123)

Rencontre de Jean, un jeune juif alsacien qui occupe le poste de Pikolo. Jean propose au narrateur d’aller chercher ensemble la

marmite de soupe. Cette promenade est l’occasion d’une conversation chaleureuse entre les deux hommes. Jean a envie

d’apprendre l’italien. Le narrateur se propose de lui donner sa première leçon. Il lui récite et lui traduit un passage de l’Enfer de

Dante. Cette évocation est source d’une grande émotion. Elle est aussi pour le narrateur la preuve du pouvoir de la poésie : "

L'espace d'un instant, j'ai oublié qui je suis et où je suis".

CHAPITRE 12 : Les événements de l'été (124 à 130)

Mois d’août 1944. Le narrateur et ses compagnons sont maintenant des anciens dans le camp. Ils entendent parler d’un

débarquement en Normandie et d’une offensive de la Russie. Le camp subit des attaques aériennes. Le narrateur rencontre

Lorenzo, un maçon italien travaillant à la Buna. Il va l’aider à survivre pendant plusieurs mois en lui donnant du pain et en lui

offrant aussi de la soupe. Lorenzoest, pour le narrateur, la preuve que la bonté humaine peut subsister au milieu de la sauvagerie

du camp.

CHAPITRE 13 : Octobre 1944 (131 à 139)

Le narrateur évoque la crainte du retour de l’hiver, synonyme de nouvelles souffrances et aussi pour les plus faibles, de mort. Les

SS se lancent dans une sélection générale. Les plus faibles seront envoyés à la chambre à gaz de Birkenau.

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CHAPITRE 14 : Kraus (140 à 144)

Novembre 1944, les détenus doivent affronter la pluie et la boue. Rencontre de Kraus, un déporté hongrois qui ne réussit pas à

s'adapter au camp et que craignent les autres détenus, car ils trouvent qu’il travaille trop. Sur le chemin du retour au camp après

une journée de travail, le narrateur invente pour ce détenu, qu’il ne connaît pas, un rêve : après la guerre, ils se retrouvent, vivants

et le reçoit chez lui en Italie ...

CHAPITRE 15 : Die drei Leute vom Labor (145 à 154)

Hiver 1944. cette phrase signifie «les trois hommes du laboratoire ». Le narrateur travaille avec deux de ses compagnons au

laboratoire de chimie et jouit de quelques privilèges accordés aux ouvriers spécialisés : vêtements et sous-vêtements neufs, rasé

une fois par semaine, et surtout, il fait chaud au laboratoire, l'hiver sera moins pénible à supporter. Le narrateur dresse le bilan des

survivants : sur les 96 juifs italiens de son convoi, 67 sont morts avant le mois d'octobre, 8 ont été sélectionnés pour la chambre à

gaz, seuls restent 21 survivants. Mais il est à nouveau assailli par ses souvenirs. La souffrance morale est amplifiée à cause du

regard méprisant des allemandes et polonaises qui travaillent avec eux au laboratoire.

CHAPITRE 16 : Le dernier (155 à 161)

C'est bientôt Noël. Dans la première partie de ce chapitre, Alberto et le narrateur ont réussi à se procurer une gamelle et sont ainsi

devenus des privilégiés.

Mais la seconde partie du chapitre est beaucoup plus dramatique : »Le dernier » sont les dernières paroles du condamné à la

pendaison : " Camarades, je suis le dernier !" Le narrateur et ses compagnons assistent à la pendaison en public d'un des leurs qui

a tenté d’organiser une mutinerie dans le camp : Passivité et résignation devant le spectacle de la mort: " Maintenant la honte nous

accable"

CHAPITRE 17 : Histoire de dix jours (162 à 186)

Ce chapitre raconte les événements survenus à partir du 11 janvier 1945. Primo Levi est à l'infirmerie dans la baraque réservée aux

contagieux : il a la scarlatine. C'est là qu'il rencontre Charles et Arthur, prisonniers politiques lorrains. Les russes approchent et le

camp doit être évacué, seuls les malades trop faibles ne feront pas partie du convoi .Le récit raconte alors ces dix derniers jours

entre le 18 et le 27 janvier, jour où l’armée rouge pénètre dans le camp.

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3ème

Histoire Des Arts

Si c’est un homme, Primo Levi, 1947.

Nature de l’œuvre Roman

Titre Si c’est un homme

Auteur Primo Levi

Date 10 janvier 1946

Genre Autobiographie

Thème Témoignage sur les camps de

concentration

Domaine artistique Art du langage

Biographie de l’auteur

Primo Levi 1919-1987

Primo Levi est né à Turin, en Italie, dans une famille juive peu pratiquante. En 1942, après des études

de chimie, il s’installe à Milan. En 1943, il s'engage dans la Giustizia e Libertà (organisation antifasciste

installée dans les Alpes italiennes) et se fait arrêter le 13 décembre de la même année, à l'âge de 24 ans, par la milice fasciste. Il est interné au camp de Carpi-Fossoli, tout près de la frontière autrichienne. En février

1944, le camp, qui était jusque-là géré par une administration italienne, passe en mains allemandes : c'est la

déportation vers Auschwitz. Il y restera jusqu’en janvier 1945, date de sa libération du camp par les

soviétiques. Une fois la guerre finie, il épousera Lucia Morpugo, aura 2 enfants et dirigera une entreprise de

produits chimiques. Pendant les derniers mois de sa vie, Primo Levi fut très affecté par la montée du

révisionnisme et de l'indifférence. Profondément déprimé, le 11 avril 1987, il se jette dans la cage d'escalier

de son immeuble. Sur sa tombe sont inscrits son nom et 174 517, son matricule à Auschwitz.

La guerre finie, Primo Levi commence à écrire. Son premier livre, Si c’est un homme, paru en 1947, est l’un des tout premiers témoignages sur l’horreur d’Auschwitz. Ce récit autobiographique est précédé d’une préface et d’un poème. Dix ans après sa parution, Si c’est un homme est mondialement reconnu comme un chef-d’œuvre. Il est devenu un ouvrage de référence pour les historiens, témoignage fondamental en ce qui concerne le génocide hitlérien et le système concentrationnaire. Le ton est sobre et posé. C’est une réflexion sur l’âme humaine. Il n’a pourtant pas connu le succès tout de suite ; nombreux étaient ceux qui ne voulaient pas croire à ce témoignage !

« Puisse l’histoire des camps de concentration pour tous retentir comme un signal d’alarme. […] »

Extrait de la préface de Si c’est un homme.

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Poème

En version originale (italien) et sa traduction française

C’est un poème liminaire, en exergue du livre homonyme : placé en tête de l’ouvrage, il en est

le seuil et en donne l’esprit.

(Cela peut aussi faire penser à l’inscription placée à l’entrée des camps « Arbeit macht frei » - le

travail rend libre- qui accueillait les détenus)

Si c’est un homme

1 Vous qui vivez en toute quiétude

Bien au chaud dans vos maisons,

Vous qui trouvez le soir en rentrant

La table mise et des visages amis,

5 Considérez si c’est un homme

Que celui qui peine dans la boue,

Qui ne connaît pas de repos,

Qui se bat pour un quignon de pain,

Qui meurt pour un oui pour un non.

10 Considérez si c’est une femme

Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux

Et jusqu’à la force de se souvenir,

Les yeux vides et le sein froid

Comme une grenouille en hiver.

15 N’oubliez pas que cela fut,

Non, ne l’oubliez pas :

Gravez ces mots dans votre cœur.

Pensez-y chez vous, dans la rue,

En vous couchant, en vous levant ;

20 Répétez-les à vos enfants.

Ou que votre maison s’écroule,

Que la maladie vous accable,

Que vos enfants se détournent de vous. »

10 janvier 1946.

Editions Julliard, 1987.

Shemà(= « écoute » en hébreu)

Voi che vivete sicuri

Nelle vostre tiepide case,

Voi che trovate tornando a sera

Il cibo caldo e visi amici :

Considerate se questo è un uomo

Che lavora nel fango

Che non conosce pace

Che lotta per mezzo pane

Che muore per un si o per un no.

Considerate se questa è una donna,

Senza capelli e senza nome

Senza più forza di ricordare

Vuoti gli occhi e freddo il grembo

Come une rana d'inverno.

Meditate che questo è stato :

Vi comando queste parole.

Scolpitele nel vostro cuore

Stando in casa andando per via,

Coricandovi alzandovi ;

Ripetetele ai vostri figli.

O vi si sfaccia la casa,

La malattia vi impedisca,

I vostri nati torcano il viso da voi.

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Explication

Ce texte est bien un poème, comme le montrent les éléments suivants :

- les vers,

- les majuscules au début de chaque vers,

- le rythme

- les rimes (elles ne sont pas présentes dans la traduction, mais on peut les trouver dans la version originale).

Ce poème est composé de cinq parties :

- Vers 1 à 4 Adresse aux lecteurs

- Vers 5 à 9 Conditions de vie d’un déporté homme dans un camp de concentration

- Vers 10 à 14 Conditions de vie des femmes dans les camps de concentration

- Vers 15 à 20 Vers adressés aux lecteurs : ils doivent retenir ces paroles Obligation de ne jamais oublier

- Vers 21 à 23 Mise en garde en cas d’oubli / malédiction

1) Première partie vers 1 à 4

Le premier mot du poème est extrêmement important, c’est le pronom personnel « vous » : Levi s’adresse

directement aux lecteurs, destinataires de son poème et interpelle toute l’humanité.

On notera la tournure « Vous qui… »,marque d’insistance, d’autant qu’il y en a une reprise anaphorique au

vers 3. Plus on avance dans la lecture du poème et plus ce « vous qui » résonne comme une mise en

accusation.

Il reprendra ce « vous » tout au long du poème à travers des injonctions nombreuses (vers 10, 15, 16, 17,

18, 20) ou des formes variées de la seconde personne du pluriel (« votre » / « vos »).

Dans ces quatre vers, l’auteur insiste sur le confort de la vie matérielle des civils (« bien au chaud » / « table

mise ») et offre l’image de la chaleur.

A cette notion de confort s’ajoute celle de possession « vos maisons ». Il insiste également sur le confort

des valeurs humaines : la table a été mise par quelqu’un pour vous. Levi met ainsi en évidence la solitude et

parle « de visages amis ».

Cette première partie porte en creux tout ce qui fait la vie au lager, au camp :

→ la « quiétude » fait référence à l’inquiétude permanente,

→ les « visages amis » rappelle l’hostilité permanente des gardes,

→ « vos maisons » rappellent que les déportés n’ont rien,

→ « bien au chaud » contraste avec la lutte qu’ils devaient mener dans les camps contre le froid, la

pluie…

Les conditions de vie des civils contrastent donc cruellement avec celle des prisonniers. Les conditions de

vie des prisonniers sont exposées dans les vers qui suivent.

2) Seconde partie vers 5 à 9

Cette seconde partie commence par une question, une interrogative indirecte commençant par un impératif

présent « considérez ». Cette question est au cœur de l’œuvre de Levi : cet homme, est-ce encore un

homme ? Levi va présenter dans les vers qui suivent ce qui permet de répondre à la question, il va énumérer

tout ce que l’on a retiré à cet homme :

- La paix, vers 6, 7 et 8 « peine dans la boue » / « pas de repos » (la tournure Le sommeil, négative signale la constance) / « se bat »

- La nourriture vers 8 « se bat pour un quignon de pain »

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- Le droit de vivre et à la justice vers 9 « meurt pour un oui pour un non », absurdité des faits.

On notera les anaphores qui scandent cette partie et lui donne du rythme (« que celui qui… qui…qui…qui).

Les souffrances sont évoquées de manière graduées : faim > mort.

3) Troisième partie vers 10 à 14

Cette partie est consacrée aux femmes ; il ne s’agit donc plus d’un témoignage direct, les femmes détenues

se trouvant dans un autre camp.

En écho à la seconde partie, celle-ci commence par la même interrogative indirecte et le vers 11 est une

reprise anaphorique du vers 6.

La femme perd :

- Son nom, elle porte seulement un numéro, un tatouage, elle est atteinte dans son identité, elle perd son statut social.

- Ses cheveux (vers 11), ils sont tondus, elle est atteinte dans sa féminité.

- Ses souvenirs (ver s 12), elle est atteinte dans son passé. La femme est dépouillée, réduite à rien « les yeux vides » (vers 13) et il finit, dans la seconde partie de ce

même vers, par mettre en évidence sa stérilité à travers la métaphore du « sein froid ».

A la fin de ces deux énumérations, qui s’opposent aux quatre premiers vers, l’être humain est comparé à

un batracien (vers 14) « comme » ; il y a complète déshumanisation de l’Homme : la déshumanisation

commençant par une totale dépossession.

(Jamais le mot « déportés » / « déportation » n’est utilisé, juste « cela fut », vers 15. Impossible de le dire ?

pudeur ? cela permet aussi que tous les hommes soient concernés par cette barbarie et pas uniquement les

déportés.)

4) Quatrième partie vers 15 à 20

Cette partie prend appui sur un texte biblique ; c’est la reprise textuelle d’un passage de la prière juive

« écoute Israël ». Il n’y a dans ce passage aucune référence explicite au divin. Ce texte s’adresse non aux

croyants quels qu’ils soient, mais à toute l’humanité.

Dans ces vers, on notera l’utilisation de l’impératif présent qui sonne comme une injonction « n’oubliez

pas » (deux fois), « gravez », « pensez-y ». Notons aussi le passé simple « fut ». Aujourd’hui et hier : il faut

garder présent à l’esprit ce passé. Le verbe « graver » n’est pas sans rappeler les tatouages des déportés,

indélébiles. Il faut se souvenir certes, mais pas seulement ; il faut aussi réfléchir, méditer. Le devoir de

mémoire doit s’exercer par le biais de la sensibilité plutôt que par celui de la raison « dans votre cœur ».

Cette mémoire doit être permanente et s’actualiser dans les actes de la vie, même les plus quotidiens « dans

la rue », « En vous couchant, en vous levant ». La mémoire doit se transmettre par filiation « répétez-le à vos

enfants. » parce qu’un tel événement modifie la vision que l’on a de l’homme, de soi-même aussi. Le

monstre est possible, le mal peut devenir une banalité que l’on ne voit plus. Primo Levi appelle à une

vigilance constante.

5) Cinquième partie vers 21 à la fin

Le texte se clôt par une malédiction : voilà ce qui vous arrivera si vous venez à oublier.

Utilisation de trois subjonctifs présent (que + subjonctif).

Cette malédiction occupe trois lignes et maudit la personne qui oubliera que de telles atrocités ont existé et

de le transmettre. Il la maudit dans ses biens : « maison », dans sa santé : « maladie », l’affection de ses

enfants. Ces trois thèmes font écho au début du poème : ce qu’ont les civils, ce que n’avaient pas les

déportés.

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CONCLUSION

« Vous » ouvre et clôt le poème. Tout dépend de ce « vous », tout dépend de nous. Ce poème est un appel à

la responsabilité de tous, chacun doit réfléchir sur ce qu’est un être humain. Il pose le devoir de mémoire

comme un devoir moral de témoignage, de transmission que nous avons envers les victimes du passé et aussi

des générations futures.

Primo Levi est dépositaire d’une expérience et pour lui, parler est un devoir car les événements des camps

sont exemplaires. Or, au moment de la publication de tels témoignages, celui de Levi, ceux d’autres,

beaucoup doutaient de leur pertinence et étaient prêts à considérer que les camps n’étaient qu’un accident

horrible de l’histoire et qu’il convenait de tourner la page.

En plus, le texte dégage une grande force du fait du fond mais aussi de la forme (emplois de l’impératif,

d’anaphores qui scandent le texte, référence au sacré, malédiction finale). Ce texte a trop souvent été occulté

par la gêne que provoque la malédiction finale. A travers ce poème, Levi se heurte à la difficulté de dire

l’indicible.

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Prolongements

Extrait de la préface de Si c’est un homme

« Le besoin de raconter aux « autres », de faire participer les

autres avait acquis chez nous, avant comme après notre

libération, la violence d’une impulsion immédiate, aussi

impérieuse que les autres besoins élémentaires ; c’est pour

répondre à un tel besoin que j’ai écrit mon livre ; c’est avant

tout en vue d’une libération intérieure […].

Il est inutile d’ajouter qu’aucun des faits n’y est inventé. […] »

Les vivres des morts pour les vivants, huile sur carton de David Olère, 102 x76 cm, Mémorial de

l’Holocauste, New York.

David Olère 1902-1985

Ancien décorateur de cinéma et affichiste juif, David Olère est un survivant d’Auschwitz où les nazis l’employèrent comme fossoyeur à l’un des crématoires. Il fut l’un des très rares témoins des scènes inhumaines au seuil des chambres à gaz. Après la guerre, il a reproduit dans de nombreux dessins et tableaux ce qui restait enfermé dans sa mémoire comme dans un appareil photographique.

Questionnement

- Identifiez les différents éléments représentatifs d’un camp d’extermination.

- Quels sont les éléments qui peuvent paraitre surprenants ?

- Comment ce tableau est-il composé ? (plans) - Quelle est l’attitude du personnage au premier plan, son

expression, l’aspect de son corps ? - Quelle est la couleur dominante ? Pourquoi ce choix ?

qu’est-ce qui est ainsi mis en valeur dans le tableau ? Comment ?

- En quoi le témoignage de David Olère est-il complémentaire de celui de Primo Levi ?

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Nuit et brouillard, Jean Ferrat : chanson.

Nuit et brouillard, réalisé par Alain Resnais, 1956.

C’est un film documentaire qui traite de la déportation et des camps de concentration nazis en application

des dispositions dites « Nuit et brouillard » (décret du 7 décembre 1941). Le film tire son titre du nom donné

aux déportés aux camps de concentration par les nazis, les N.N. (Nacht und Nebel).

Ce film dure trente-deux minutes, c’est un mélange d’archives en noir et blanc et d’images tournées en

couleur. Il montre tour à tour comment les lieux des camps de concentration ainsi que le travail

d’extermination pouvaient avoir une allure ordinaire, comment cette extermination était organisée de façon

rationnelle et sans état d’âme, « technique » en un mot, et comment l’état dans lequel ont été conservés les

lieux est loin d’indiquer ce qui jadis s’y perpétrait.

Les images sont accompagnées de la lecture d’un texte de l’écrivain français Jean Cayrol, résistant déporté

dans le KZ Mauthausen en 1943.

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre Ils ne devaient jamais plus revoir un été La fuite monotone et sans hâte du temps Survivre encore un jour, une heure, obstinément Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge Les veines de leurs bras soient devenues si bleues Les Allemands guettaient du haut des miradors La lune se taisait comme vous vous taisiez En regardant au loin, en regardant dehors Votre chair était tendre à leurs chiens policiers On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ? L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été Je twisterais les mots s'il fallait les twister Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent

Sortie en décembre 1963 sur un album éponyme, cette chanson a été écrite, composée et interprétée par Jean Ferrat. C’est une chanson en mémoire des victimes des camps de concentration nazis, et en particulier en mémoire de son père, juif émigré de Russie, mort à Auschwitz. Le titre fait référence à la directive « Nacht und Nebel » signée en 1941 par Hitler, qui stipule que les personnes représentant une menace pour le Reich ou l’armée allemande dans les territoires occupés seront condamnées à mort ou déportés.

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Compréhension du document : Biographie Primo Levi

Vocabulaire à retenir :

Il campo di concentramento era una struttura creata

dai tedeschi per gli ebrei

• Partigiano / nazifascista :

Primo Levi è un partigiano. Fa parte della resistenza e si oppone ai Fascinazisti = alleanza tra fascisti e

nazisti

• Testimonianza Oggettiva / Soggettiva Nell'opera Se questo è un uomo Primo Levi è oggettivo. Quello che racconta è cio' che ha vissuto è la

verità. Mentre se avesse raccontato un suo parere l'opera serebbe stata soggettiva.

• Tono pacato = tono sereno, calmo, tranquillo / violento, nervoso

• Tono misurato = moderato

• Odio = detestare / amare

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Completa con vero o falso. Giustifica quando è falso

VERO FALSO GIUSTIFICA

Primo Levi ha scritto Se

questo è un uomo

dopo la prima guerra

mondiale (1914-1918)

E stato deportato nel campo

di

concentramento di

Auschwitz.

Era tedesco e fascinazista.

Se questo è un uomo è un

libro autobiografico.

Nella sua opera

mostra tutto l'orrore che ha

vissuto nei Lager.

Racconta cio' che ha vissuto

utilizzando un tono agressivo

e violento.

L'opera è una testimonianza

soggettiva.

E stato liberato nel 1945.

Nella prima strofa della

poesia, Primo Levi si rivolge

ai lettori che non hanno

vissuto nei campi.

L'uomo di cui parla è stato

ben trattato nei campi di

concentramento.

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Lettera di Primo Levi a Monica

25/4/83

Cara Monica,

La domanda che mi poni, sulla crudeltà dei tedeschi, ha dato molto filo da torcere agli

storici. A mio parere, sarebbe assurdo accusare tutti i tedeschi di allora; ed è ancora più

assurdo coinvolgere nell’accusa i tedeschi di oggi. È però certo che una grande maggioranza

del popolo tedesco ha accettato Hitler, ha votato per lui, lo ha approvato ed applaudito, finché

ha avuto successi politici e militari; eppure, molti tedeschi, direttamente o indirettamente,

avevano pur dovuto sapere cosa avveniva, non solo nei Lager, ma in tutti i territori occupati, e

specialmente in Europa Orientale. Perciò, piuttosto che di crudeltà, accuserei i tedeschi di

allora di egoismo, di indifferenza, e soprattutto di ignoranza volontaria, perché chi voleva

veramente conoscere la verità poteva conoscerla, e farla conoscere, anche senza correre

eccessivi rischi. La cosa più brutta vista in Lager credo sia proprio la selezione che ho descritta

nel libro che conosci.

Ti ringrazio per avermi scritto e per l’invito a venire nella tua scuola, ma in questo periodo

sono molto occupato, e mi sarebbe impossibile accettare. Ti saluto con affetto.

Primo Levi

(Parution sur le quotidien LA STAMPA il 23 Janvier 2015)

Vocabulaire

• Ha dato molto filo da torcere : la domanda è molto complicata, difficile / Facile

• Coinvolgere = implicare

• Crudeltà = cattivo / gentile

/

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Compréhension de la lettre de Monica

Completa la tabella qui sotto .

• Informazioni generali :

Autore della

lettera :

A chi scrive : Data : Quali sono le

domande ?

• Rapporto tra i tedeschi e Hitler:

Parole che indicano che il popolo ha accettato Hitler :

Cosa mostrano ?

• Rapporto tra Primo Levi e i tedeschi :

Chi è accusato nella lettera :

Perché ?

Campo lessicale dei sentimenti :

In conclusione...

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