LES TEMPS ET LES LIEUX TIERS DES ENFANTS ET DES ...

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1 LES TEMPS ET LES LIEUX TIERS DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS HORS MAISON ET HORS SCOLARITÉ RAPPORT ADOPTÉ PAR CONSENSUS LE 20 FÉVRIER 2018 CONSEIL DE L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE

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LES TEMPS ET LES LIEUX TIERS DES ENFANTS

ET DES ADOLESCENTS

HORS MAISON ET HORS SCOLARITEacute

RAPPORT ADOPTEacute PAR CONSENSUS LE 20 FEacuteVRIER 2018

CONSEIL DE LrsquoENFANCE ET DE LrsquoADOLESCENCE

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SOMMAIRE

SYNTHESE DU RAPPORT 5

ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION ACTUELLE 6

SUR CE SOCLE LE CONSEIL DE LrsquoENFANCE FORMULE SES PROPOSITIONS 8

ENJEUX DrsquoEGALITE 9

ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS 11

ENJEUX DrsquoORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENT 16

ANNEXE PREMIERES ESTIMATIONS DE CHIFFRAGE DES PROPOSITIONS 20

RAPPORT 21

INTRODUCTION 21

1 LES ENJEUX POUR LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS 21

2 DEFINITION DES CONTOURS DES TEMPS ET LIEUX TIERS ET TYPOLOGIE 24

3 LES CHAMPS DU QUESTIONNEMENT 28

ETAT DES LIEUX 30

CHIFFRES CLES DE LrsquoETAT DES LIEUX 31

I PLURALITE DES TEMPS ET LIEUX TIERS 33

EacuteTAT DES LIEUX DES PRATIQUES 33

1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES DrsquoACTIVITES ET DE SOCIALISATION DES ENFANTS ET ADOLESCENTS 33

2 PRATIQUES SPORTIVES ET DE BIEN-ETRE CORPOREL 44

3 PRATIQUES ARTISTIQUES ET CULTURELLES 53

4 PRATIQUES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES 66

5 PRATIQUES DrsquoENGAGEMENTS 80

6 LrsquoAMENAGEMENT DES ESPACES OUVERTS 90

7 VACANCES 94

II TEMPS ET LIEUX TIERS (TLT) UN laquo TROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS 109

1 DES TEMPS DrsquoACTIVITES COMPARABLES AUX TEMPS SCOLAIRES ET A CEUX DES REPAS ET LOISIRS AVEC LES PARENTS 109

2 ENTRE MOBILITES ET PROXIMITES DES LIEUX DrsquoACTIVITE ET DES ESPACES DE LIBERTE POUR SE DEVELOPPER 117

3 DES MODALITES DrsquoELARGISSEMENT DES RELATIONS SURTOUT A PARTIR DE 10 ANS 127

4 DES TEMPS DrsquoACTIVITES DES LIEUX ET DES RELATIONS STRUCTURANTS POUR LE DEVELOPPEMENT DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS 140

PROPOSITIONS 147

III PROPOSITIONS 148

1 ENJEUX DrsquoEGALITE 148

2 ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS 169

3 ORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENTS 196

ANNEXES 217

ANNEXE 1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES 217

ANNEXE 2 PRATIQUES CULTURELLES ET ARTISTIQUES 219

ANNEXE 3 SCIENCES QUESTIONNAIRE AMCSTI 223

ANNEXE 4 ENFANT ACTEUR SOCIAL 231

ANNEXE 5 ESPACES 232

ANNEXE 6 VACANCES (LETTRE DE MISSION PEP ET COMPLEMENTS) 233

ANNEXE 7 TAUX DE SCOLARISATION ET EMPLOI DU TEMPS 237

ANNEXE 8 RELATIONS AVEC LA FAMILLE ET LES ADULTES 238

ANNEXE 9 AVIS DE LrsquoACADEMIE DES SCIENCES SUR LES ECRANS 240

ANNEXE 10 CONTRIBUTION SUR LrsquoEVALUATION DES IMPACTS (EVALUATING THE EVIDENCE OF THE IMPORTANCE OF EXTRACURRICULAR ACTIVITIES IN PROMOTING SOCIO-EMOTIONAL SKILLS) 241

ANNEXES DES PROPOSITIONS 262

ANNEXE 1 CHIFFRAGE DES 300 000 laquo PLACES raquo POUR LES 11-17 ANS 262

ANNEXE 2 TARIFICATION 266

ANNEXE 3 CHIFFRAGE DES BESOINS ET PLACES POUR LES 11-17 ANS EN SCIENCES 270

ANNEXE 4 ACCUEILS DE LOISIRS ADOLESCENTS 273

ANNEXE 5 CHIFFRAGES DES HEURES PROFESSEURS ET DES 7000 REFERENTS 275

ANNEXE 6 EQUIPEMENTS PERISCOLAIRES ET EXTRASCOLAIRES FINANCES PAR LES CAF 276

ANNEXE 7 UNE GOUVERNANCE A PLUSIEURS NIVEAUX 277

GLOSSAIRE 280

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SYNTHESE DU RAPPORT Le Conseil de lrsquoenfance du Haut Conseil de la Famille de lrsquoEnfance et de lrsquoAge (HCFEA) installeacute en deacutecembre 2016 a notamment inscrit agrave son premier programme de travail de 2017 la question des laquo temps et lieux tiers des enfants et des adolescents raquo hors famille et hors scolariteacute pour de multiples raisons La famille et lrsquoeacutecole sont fondamentales pour le deacuteveloppement lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutepanouissement des enfants Mais ce que ceux-ci font vivent deacutecouvrent apprennent et creacuteent par ailleurs impacte eacutegalement toutes les sphegraveres de leur deacuteveloppement et de leur eacutevolution globale santeacute affectiviteacute apprentissage socialisation De mecircme que le respect de leurs besoins et de leurs droits Aujourdrsquohui des financements publics importants sont consacreacutes aux activiteacutes des enfants et des jeunes dans ces laquo temps et lieux tiers raquo (ci-apregraves laquo TLT raquo) Cependant leur impact sur les enfants et les jeunes et les prioriteacutes qui en deacutecoulent en termes de politiques publiques avec une vision drsquoensemble sont agrave ce jour peu eacutetudieacutes Ces financements sont disperseacutes avec un risque de moindre efficaciteacute agrave la cleacute Les travaux du Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du HCFEA ont permis de faire eacutemerger les TLT comme objet drsquoune politique publique structureacutee et coheacuterente dans lrsquointeacuterecirct des enfants tout en srsquoinscrivant dans un contexte drsquooptimisation des ressources publiques Dans un contexte de transformations de la socieacuteteacute une telle vision strateacutegique des TLT adapteacutes aux attentes des enfants et aux eacutevolutions sociales permettra de mieux eacutequiper les enfants face aux deacutefis qursquoils auront agrave relever Elle donnera eacutegalement aux familles aussi bien qursquoagrave lrsquoeacutecole un espace de relais et de laquo jeu raquo dans leur responsabiliteacute vis-agrave-vis des enfants Elle aura de plus des effets en retour sur le soutien agrave la parentaliteacute les ineacutegaliteacutes et les trajectoires scolaires des enfants En premiegravere approche le Secreacutetariat geacuteneacuteral a estimeacute le surcroicirct de financement neacutecessaire pour mettre en œuvre une politique structurante des TLT agrave un total de 600 agrave 750 millions drsquoeuros par an

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ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION ACTUELLE

Gracircce agrave la mobilisation des membres du Conseil de la Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale (DGCS) de lrsquoInstitut National de la Statistique et des Etudes Economiques (Insee) et drsquoautres acteurs nous avons pu agreacuteger des chiffres qui auparavant eacutetaient disperseacutes peu connus pour les analyser et eacutetablir un eacutetat des lieux extrecircmement deacutetailleacute Celui-ci porte sur

- 6 champs drsquoactiviteacute des enfants et adolescents les pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel les pratiques artistiques et culturelles les pratiques scientifiques et technologiques les pratiques drsquoengagements (citoyenneteacute environnement humanitaire) lrsquoameacutenagement drsquoespaces ouverts favorisant deacutecouverte autonomie vivre ensemble les vacances notamment en groupe

- 2 theacutematiques qui traversent chacun de ces 6 champs le numeacuterique ses promesses et ses risques les relations les bonnes et mauvaises rencontres (amis pairs adultes tuteacutelaires)

Parmi les enseignements qui en eacutemergent

1 Les TLT peuvent ecirctre consideacutereacutes comme le 3e eacuteducateur des enfants 25 du temps disponible des enfants relegravevent des TLT 32 du temps scolaire 30 du temps du faire en famille auquel srsquoajoute le temps agrave la maison sans activiteacute avec la famille Durant ces temps de TLT les enfants peuvent

- nouer des relations avec des pairs et des adultes tiers soutenants ou inspirants autres que les professeurs et les parents

- disposer de cadres drsquoautonomie de socialisation de reacutealisation voire de deacutepassement drsquointimiteacute et de liberteacute

- avoir des opportuniteacutes de deacuteveloppement speacutecifiques aux six champs eacutetudieacutes

2 Lrsquoaccegraves agrave des activiteacutes structureacutees structurantes est fortement ineacutegalitaire Cette ineacutegaliteacute des jeunes devant des possibiliteacutes de deacuteveloppement creuse des eacutecarts de trajectoires Les enfants et adolescents priveacutes de possibiliteacutes drsquoexpression de creacuteativiteacute de reacutealisation peuvent entrer dans des trajectoires de deacuterives Les ineacutegaliteacutes reacutesident entre territoires entre le niveau social des familles entre garccedilons et filles et pegravesent sur les enfants handicapeacutes et malades Cet enjeu drsquoeacutegaliteacute invite agrave lui seul agrave une mobilisation coordonneacutee de politique publique Lrsquoimportance des eacutecrans et la maniegravere dont ils sont utiliseacutes renforce les eacutecarts 25 des enfants passent plus de 3 heures par jour sur les eacutecrans en peacuteriode scolaire plus de 5 heures pendant les week-ends et les congeacutes

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3 Les situations sont tregraves diffeacuterentes selon les six champs drsquoactiviteacute des enfants et adolescents Sport Bien-ecirctre corporel parmi les 1117 ans 8 enfants sur 10 pratiquent un sport mais les activiteacutes de bien-ecirctre corporel sont moins deacuteveloppeacutees que les pratiques orienteacutees vers la compeacutetition alors que les besoins sont reacuteels Les filles ont un bien moindre accegraves que les garccedilons agrave ces activiteacutes Il peut y avoir lagrave un enjeu de santeacute publique Pratiques artistiques et culturelles parmi les 1117 ans pregraves de 4 enfants sur 10 accegravedent agrave une pratique artistique et culturelle reacuteguliegravere formelle ou informelle Notre pays a neacuteanmoins un bon taux de grands eacutequipements culturels compareacute agrave drsquoautres et le numeacuterique renouvelle en profondeur les pratiques Mais 25 des 1117 ans ne se sont jamais essayeacutes agrave une pratique artistique Activiteacutes scientifiques ou technologiques moins de 10 drsquoadolescents ont une telle pratique reacuteguliegravere Une dynamique de deacuteveloppement eacutemerge Le renforcement de ces activiteacutes est eacutevidemment neacutecessaire agrave lrsquoheure ougrave nos socieacuteteacutes et nos eacuteconomies sont de plus en plus faccedilonneacutees par la science et la technologie et ougrave accroicirctre les vocations dans ces meacutetiers importe Pratiques drsquoengagement encore tregraves faible une dynamique eacutemerge eacutegalement porteacutee par des secteurs innovants de la socieacuteteacute civile Lagrave encore agrave un moment ougrave nos socieacuteteacutes sont en mutation srsquoorganiser pour faire mieux participer les jeunes est une faccedilon de solidifier le socle de la deacutemocratie et de co-construire le futur Lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public tenant compte des enfants et adolescents encore balbutiant et variable selon les territoires et lieux de vie Ces enjeux de mouvement de vivre ensemble drsquoouverture sociale seacutecuriseacutee drsquoactiviteacutes physiques et de mobiliteacute pegravesent de surcroicirct sur lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon Vacances 25 des enfants ne partent pas en vacances Sur ce point les recommandations du Conseil porteront prioritairement sur les vacances en groupe et collectives

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SUR CE SOCLE LE CONSEIL DE LrsquoENFANCE FORMULE SES PROPOSITIONS

Rappel de lrsquoobjectif geacuteneacuteral il ne srsquoagit ni de normer ni de promouvoir une vision occupationnelle agrave plein dans les TLT ni de deacutecreacuteter quels champs drsquoactiviteacute les enfants devraient investir Il srsquoagit drsquoouvrir des possibles pour tous en reacuteduisant les ineacutegaliteacutes pour permettre aux enfants de se sentir bien de faire des rencontres structurantes de deacutevelopper leurs capaciteacutes diverses drsquoautoriser des tacirctonnements avant qursquoils puissent approfondir certaines preacutefeacuterences et se construire dans des directions choisies par eux Pour les moins de 11 ans 25 drsquoenfants nrsquoont aucune activiteacute encadreacutee 700 000 places seraient agrave creacuteer Orientation deacutevelopper le plan mercredi en veillant agrave en deacutevelopper les quatre piliers (sportifs culturels scientifiques et drsquoengagements) en facilitant la participation des enfants des familles pauvres et en organisant des moyens structurants de lrsquoEtat et des collectiviteacutes locales Financer et deacutevelopper en prioriteacute des activiteacutes encadreacutees faciles drsquoaccegraves y compris hors des eacutetablissements scolaires pour les 25 drsquoenfants qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole notamment dans les territoires les plus deacutepourvus en TLT (territoires ruraux peacuteripheacuteriques et prioritaires) Pour les plus de 11 ans deacuteployer des offres diversifieacutees dont les projets et meacutethodes correspondent mieux aux attentes des jeunes En croisant les approches 300 000 places a minima sont agrave creacuteer Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences et techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute

Trois types drsquoenjeux eacutemergent enjeux drsquoeacutegaliteacute enjeu de structuration de lrsquooffre et de personnalisation des parcours enjeu drsquoorganisation gouvernance et financement

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ENJEUX DrsquoEGALITE

1 Inclure les enfants en situation de handicap ou de maladies chroniques Proposition 2 inclure les enfants en situation de handicap ou de maladies chroniques dans les TLT On renvoie aux travaux en cours pour des propositions plus deacutetailleacutees en 2018 Mission Nationale Accueils de Loisirs amp Handicap saisine HCFEA sur lrsquoaccueil des enfants de 0 agrave 6 ans et Commission bientraitance (Conseil National Consultatif des Personnes Handicapeacutees et HCFEA)

2 Lever les freins financiers pour la participation des enfants des familles les plus modestes au plan mercredi et plus geacuteneacuteralement aux activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires A ce jour les collectiviteacutes nrsquoont pas lrsquoobligation de moduler les tarifs en fonction de la situation des familles Proposition 3 eacutetudier la possibiliteacute de mettre en place un baregraveme national et une modulation en fonction des revenus pour lrsquoensemble des pratiques peacuteriscolaires et extrascolaires sur le modegravele des ALSH en vue de structurer le secteur et de diffuser ces pratiques agrave tous les milieux sociaux

3 Vacances reacuteduire les ineacutegaliteacutes sociales et favoriser la mixiteacute sociale Les aides actuelles sont disperseacutees peu lisibles peuvent donner des seacutejours collectifs une image de mode de vacances destineacute aux enfants en situation difficile Les plus pauvres meacuteconnaissent les aides Certaines familles de classe moyenne se deacutetournent des seacutejours financeacutes par leur commune ou leur Caf par peur du deacuteclassement Les plus aiseacutes mettent en œuvre des strateacutegies preacuteservant un entre-soi social Proposition 4 creacuteer un Pass-Colo universel de 200 euros pour les 614 ans et deacutevelopper les meacutediations envers les familles pour diminuer le taux de non-recours aux aides des familles les plus pauvres Cela rendrait visible lrsquointeacuterecirct porteacute par les politiques publiques au deacutepart en seacutejour collectif inscrirait cette expeacuterience dans le parcours eacuteducatif de chaque enfant favoriserait lrsquoaccegraves agrave ces seacutejours des enfants des classes moyennes qui ne beacuteneacuteficient pas des aides des Caisses drsquoallocations familiales

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4 Reacuteduire les ineacutegaliteacutes territoriales Reacuteduire les ineacutegaliteacutes lieacutees aux territoires et lieux de vie en matiegravere drsquoameacutenagements en faveur des enfants notamment concernant les espaces semi-ouverts drsquoactiviteacutes physiques de socialisation sucircre et de modes de transport facilitant lrsquoaccompagnement Le manque drsquoespaces semi-ouverts pour les activiteacutes physiques pegravese particuliegraverement sur les filles et sur les enfants avant 11 ans Proposition 5 renforcer lrsquoaccegraves aux cours de reacutecreacuteation en dehors des temps drsquoeacutecole et eacutetudier le deacuteveloppement des ameacutenagements de lrsquoespace public pour de lrsquoactiviteacute physique notamment ceux agrave destination des jeunes filles Proposition 6 systeacutematiser une deacutemarche de diagnostic enfance jeunesse lors de tout projet drsquoameacutenagements des espaces publics par les collectiviteacutes locales (notamment en eacutetudiant lrsquoinscription drsquoun volet obligatoire de diagnostic enfance-jeunesse pour toute Zone drsquoAmeacutenagement Concerteacute ndash ZAC) afin de permettre la socialisation et la mobiliteacute des enfants consulter systeacutematiquement les enfants et adolescents pour les eacutequipements les concernant et former les agents des parcs et autres espaces publics aux besoins des enfants et adolescents en termes drsquointimiteacute de liberteacute et de protection

5 Reacuteduire la seacutegreacutegation subie par les apprentis Les apprentis qui souvent nrsquoont pas choisi leur orientation qui sont souvent seacutepareacutes de leurs familles sont de plus mis agrave lrsquoeacutecart des activiteacutes des lyceacuteens Cela peut expliquer le taux significatif drsquoabandon et alourdit la charge en matiegravere drsquoaccompagnement pesant sur les entreprises Proposition 7 dans le cadre de la refonte en cours sur lrsquoapprentissage deacutevelopper la participation des apprentis agrave des espaces de socialisation et de pratiques en amateur partageacutes avec les lyceacuteens comme moyen de seacutecurisation et drsquoeacutemancipation de leurs parcours

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ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS

Le monde donne de la valeur agrave lrsquoindividualisation des parcours Proposer une offre diversifieacutee drsquoactiviteacutes et de parcours importe Lrsquoeacutecole ne peut se disperser Une structuration adeacutequate des TLT est neacutecessaire pour que les jeunes puissent en srsquoappropriant leurs activiteacutes extrascolaires identifier leurs goucircts (socle neacutecessaire pour mieux srsquoorienter) deacutevelopper leurs capaciteacutes et leur socialisation Trois domaines rencontrent un double enjeu de personnalisation des parcours et de structuration drsquoune offre insuffisante

1 Les pratiques artistiques et culturelles Sur certains segments lrsquooffre est deacuteveloppeacutee mais se pose un problegraveme drsquoeacutelargissement des publics Les familles sont parfois reacuteticentes agrave se saisir drsquoopportuniteacutes pour leurs enfants (distances codes culturels qui maintiennent un eacutecart etc) Les politiques de deacutemocratisation culturelle ont montreacute en ce domaine lrsquointeacuterecirct de passer drsquoactions ciblant des populations agrave des actions centreacutees sur un territoire Lrsquoanimation de rue a un double effet de vecteurs de pratiques culturelles et de meacutediateur amenant les enfants et leurs familles vers des formes plus institueacutees Proposition 8 mieux financer et assurer le cadre leacutegal des animations de rues Il convient eacutegalement drsquooffrir davantage drsquoespaces drsquoactiviteacute semi-ouverts ou ouverts plutocirct que drsquoactiviteacutes directement encadreacutees Pour cela deacutevelopper des espaces mixtes de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels Le co-working lrsquohybridation est une tendance de fond de la jeunesse Relativement peu drsquoenfants accegravedent aux conservatoires et compleacutementairement les jeunes expriment un inteacuterecirct pour des disciplines non ou peu repreacutesenteacutees dans les conservatoires Seule lrsquooffre priveacutee reacuteserveacutee agrave des familles aiseacutees propose des activiteacutes axeacutees sur ces nouveaux centres drsquointeacuterecirct Pourtant les pratiques en amateur individuelles ou limiteacutees agrave un petit groupe ont besoin drsquoecirctre adosseacutees agrave des formes drsquoorganisation pour qursquoelles soient soutenues et deviennent des expeacuteriences formatrices valorisantes inseacutereacutees dans la Citeacute Le reacutecent rapport du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) preacuteconise de faire des eacutetablissements publics culturels des territoires les pocircles ressources du territoire au service de la pratique en amateur et drsquointeacutegrer une pratique exteacuterieure au conservatoire dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoires Proposition 9 deacutevelopper le laquo plan mercredi raquo en privileacutegiant des pratiques artistiques encadreacutees reacuteguliegraveres pendant plusieurs semestres pour les 6-11 ans dans divers lieux Proposition 10A au moins 100 000 places additionnelles agrave deacutevelopper dans des ateliers et clubs drsquoarts plastiques design theacuteacirctre musique danse avec lrsquoappui des eacutecoles territoriales drsquoart et des conservatoires classeacutes par lrsquoEtat Leur responsabiliteacute territoriale et leur rocircle de lieux ressources pour les pratiques en amateur drsquoun territoire devraient ecirctre affirmeacutes dans les critegraveres de classement Ceux-ci doivent donc pouvoir ecirctre modifieacutes en ce sens Proposition 10B creacuteer un site internet qui srsquoappuierait sur une forte inteacutegration avec les reacuteseaux sociaux afin de soutenir les jeunes artistes amateurs et drsquoinciter les institutions culturelles et sociales des territoires agrave les accompagner srsquoils le souhaitent agrave travers un partenariat dans la dureacutee Cette plateforme permettrait de faire participer des publics peu

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engageacutes aupregraves de toutes les formes drsquoorganisations laquo physiques raquo et ainsi faire une place plus grande aux nouvelles pratiques et agrave celles en train drsquoadvenir

2 Sciences et techniques Dans un monde en mutation marqueacute par une eacutevolution rapide des technologies les jeunes de 3 agrave 20 ans ont tous vocation agrave ecirctre davantage sensibiliseacutes agrave la culture scientifique et technologique Crsquoest une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) La SNCSTI participe aussi bien drsquoobjectifs propres au deacuteveloppement scientifique et technologique du pays (alimenter des vocations scientifiques et techniques diffuser les savoir-faire numeacuteriques et informatiques etc) que drsquoune viseacutee de formation agrave lrsquoesprit du doute bien fondeacute de lrsquoargumentation et de la connaissance des reacutealiteacutes de notre monde consubstantielles agrave la formation citoyenne des enfants et des adolescents Cela recoupe la theacutematique de lrsquoenfant laquo acteur social raquo abordeacutee plus loin puisque la science et la technique faccedilonnent de plus en plus notre futur De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees une tendance socieacutetale eacutemerge cette dynamique meacuterite drsquoecirctre stimuleacutee Comment avoir demain des acteurs pertinents pour notre eacuteconomie et des citoyens eacuteclaireacutes pour notre deacutemocratie sans que les jeunes drsquoaujourdrsquohui soient activement mis en contact avec le laquo faire raquo de la science et de la technologie Pour les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire les actions drsquoeacuteveil agrave la culture et aux questionnements scientifiques se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees pour diversifier les modaliteacutes drsquoapproche de la science en classe (voir notamment la fondation La main agrave la pacircte) et via des activiteacutes diverses soutenues par le tissu associatif (Les petits deacutebrouillards etc) Mais agrave partir de 1213 ans les pratiques reacuteguliegraveres (hors scolariteacute) pour ceux qui se deacutecouvrent un certain goucirct des sciences ou des techniques sont largement sous-deacuteveloppeacutees Pourtant elles sont

- une voie de deacuteveloppement des vocations notamment aupregraves des filles et enfants des familles plus eacuteloigneacutees drsquoun capital culturel scientifique

- un levier pour nourrir dans des formes compleacutementaires de celles de lrsquoeacutecole un vivier de futurs innovateurs chercheurs et utilisateurs avertis des sciences et techniques

- un domaine privileacutegieacute de confrontation au reacuteel mobilisateur par rapport aux enjeux identitaires de lrsquoadolescence

Et recoupent de multiples enjeux en compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole - deacutemocratisation de la deacutetection et du deacuteveloppement preacutecoce des talents scientifiques

dans un pays qui eacutetait jusqursquoici de haute culture matheacutematique - possibiliteacutes de laquo rencontres raquo avec la science et la technique pour des disciplines peu

enseigneacutees (astronomie meacutecanique informatique etc) et sous drsquoautres angles que celui de lrsquoeacutecole (eacutenigmes matheacutematiques probleacutematiques de recherche et questions matheacutematiques actuelles projets scientifiques expeacuterimentaux avant le lyceacutee etc)

- le cadre extra-scolaire deacutegageacute des attendus scolaires institue un autre rapport aux sciences

- drsquoautres lieux en plus des eacutetablissements scolaires offrent une diversiteacute drsquoexpeacute-riences tiers lieux maisons de quartier centres sociaux laboratoires meacutediathegraveques fablabs etc

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Ces activiteacutes doivent ecirctre structureacutees et encadreacutees par des personnes de bon niveau scientifique le cas eacutecheacuteant sous des formes innovantes (encadrement agrave plusieurs plus horizontal etc) Nous avons estimeacute un potentiel de 50 000 agrave 100 000 places minimum agrave horizon 5 ans (et probablement 300 000 places agrave horizon 10 ans sous reacuteserve drsquoeacutevaluations plus preacutecises) Pour 100 000 places on estime le coucirct agrave 23 millions sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles et une partie drsquoheures indemniseacutees (cf proposition 16 pour le soutien drsquoune implication volontaire de bon niveau scientifique notamment des professeurs et des eacutetudiants en master) Proposition 11 A creacuteer 50 000 agrave 100 000 laquo places raquo dans des clubs de sciences et techniques pour des pratiques reacuteguliegraveres extra et peacuteriscolaires drsquoici agrave 5 ans pour les adolescents avec un encadrement de bon niveau scientifique ou technique Pour ce faire investir des tiers lieux avec des modes drsquoencadrement innovants ou des clubs en eacutetablissements scolaires (ouverts agrave drsquoautres que les seuls eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement) et deacutevelopper une geacuteolocalisation et une preacutesence sur les reacuteseaux sociaux de ces possibiliteacutes Proposition 11B se doter drsquoinstruments de pilotage partenarial ciblant les pratiques scientifiques et techniques extrascolaires reacuteguliegraveres objectifs deacutefinis dans la SNCSTI suivi des clubs et de leur freacutequentation effectueacute aux niveaux reacutegionaux et acadeacutemiques Ce pilotage pourrait ecirctre effectueacute au sein de lrsquoactuel parcours Education Artistique et Culturel ou bien par la creacuteation sur le mecircme modegravele drsquoun parcours Educatif Scientifique et Technique

3 Lrsquoengagement Les pratiques scientifiques techniques artistiques culturelles ou sportives lorsqursquoelles sont lrsquoobjet drsquoun investissement personnel sont toutes des pratiques drsquoengagements potentiels des enfants et adolescents puisque srsquoy engagent alors leur deacutesir et une perseacuteveacuterance singuliegravere agrave condition de pouvoir deacuteployer lrsquoinsertion drsquoun projet autonome dans un certain collectif (par exemple deacutevelopper un groupe de musique une appli etc) Mais elles nrsquoeacutepuisent pas le champ de lrsquoagir En particulier pour tous les jeunes qui ont le deacutesir de srsquoinvestir plus directement pour ameacuteliorer leur environnement leur quartier la vie de leurs proches ou de leurs concitoyens et de deacutecouvrir drsquoautres investissements que dans des formes proches de celles deacuteveloppeacutees agrave lrsquoeacutecole A 1rsquoadolescence les enfants peuvent faire des choses et ne vont plus dans les structures drsquoaccueil notamment parce qursquoils aspirent agrave des activiteacutes plus autonomes De plus permettre agrave des jeunes de srsquoimpliquer activement dans le deacutebat public dans la conception et la reacutealisation drsquoinnovations sociales crsquoest favoriser le deacuteveloppement de citoyens actifs eacuteclaireacutes crsquoest solidifier le socle de la deacutemocratie Crsquoest eacutegalement mieux piloter enrichir stimuler la deacutefinition et la mise en place de politiques aptes agrave reacutepondre aux enjeux contemporains la co-construction avec des jeunes peut favoriser la conception de solutions en laquo deacutecalage raquo innovantes et pertinentes Premier axe Lrsquoaspiration environnementale et solidaire des jeunes croicirct Mais en ce domaine peu est proposeacute aux mineurs Plus globalement les pratiques qui font souvent une large place agrave une posture drsquoengagement et de deacuteveloppement drsquoun projet en propre gagneraient agrave srsquoappuyer sur des lieux feacutedeacuterateurs De nombreux espaces jeunes sont susceptibles de reacutepondre agrave ce besoin (maisons de quartier centres sociaux Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) bibliothegraveques qui abritent de plus en plus des espaces de travail partageacutes etc) Mais les lieux drsquoanimation culturelle et

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socioculturelle ne sont pas toujours adapteacutes agrave lrsquoaspiration des adolescents laquo ecirctre avec leurs pairs participer agrave des actions collectives ecirctre encadreacutes de faccedilon souple par un professionnel compeacutetent pour ecirctre proteacutegeacutes et conseilleacutes raquo figurent parmi leurs attentes en matiegravere de loisirs Des compleacutements sont donc neacutecessaires correspondant aux souhaits des adolescents

- offre de lieux pour une vie culturelle informelle - espaces aux fonctions multiples (travail loisirs) deacutedieacutes aux adolescents diffeacuterencieacutes

des espaces jeunesse et adulte possibiliteacute de participer agrave la construction et lrsquoanimation de ces espaces

- formes adapteacutees de meacutediation et drsquoanimation

Proposition 12 deacutevelopper au moins 1 000 lieux feacutedeacuterateurs hybrides ndash techniques culturels et laquo maisons des engagements raquo jeunes ndash avec un espace adolescent de travail partageacute et de convivialiteacute Pour ce faire enrichir les lieux existants (centres sociaux espaces jeunes maisons de quartier maisons de services au public bibliothegraveques meacutediathegraveques ou antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel etc) ou dans des zones rurales ou peacuteriurbaines peu fournies en eacutequipements creacuteer ces lieux Structurer le reacuteseau des espaces jeunes autour de ces lieux en assurant une bonne compleacutementariteacute entre reacuteseaux sociaux et lieux de mobilisation laquo physiques raquo accompagneacutes par des adultes susceptibles drsquoorienter les enfants et les adolescents vers des pratiques techniques culturelles et drsquoengagements plus organiseacutees et drsquoaider le deacuteveloppement de leurs propres projets

Ces lieux inteacutegreraient des espaces de socialisation des jardins partageacutes et ateliers environnementaux des espaces de travail un pocircle meacutedias et des conditions propices au portage de projets agrave lrsquoinitiative des enfants et adolescents agrave partir du reacuteameacutenagement de lrsquoexistant (maisons de quartier centres socioculturels etc) En particulier dans le cadre des assises en cours sur les bibliothegraveques eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement drsquoespaces de convivialiteacute de travail adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Les points drsquoinformation jeunesse (PIJ) et maisons de services aux publics pourraient eacutegalement orienter les adolescents vers ces structures laquo peacutepiniegraveres raquo facilitant le portage de leurs projets Nous nrsquoavons pas chiffreacute les coucircts drsquoinvestissement de creacuteation de nouveaux lieux puisque pour lrsquoessentiel ils viennent se greffer sur de lrsquoexistant agrave reacuteameacutenager Si lrsquoon retient un scheacutema de monteacutee en gamme de certains lieux existants le coucirct de fonctionnement additionnel par rapport agrave lrsquoexistant serait de 100 millions drsquoeuros Deuxiegraveme axe Favoriser les pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication Cela correspond par ailleurs agrave la mise en œuvre effective des droits eacutenumeacutereacutes aux articles 12 13 et 15 et de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (CIDE)1 Divers collectifs (Agir Ensemble pour les Droits de lrsquoEnfant (AEDE) etc) appellent un deacuteveloppement plus reacutepandu de ces pratiques formatrices des futurs citoyens

1 Voir rapport du Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence (HCFEA) adopteacute le 20022018 laquo Rapport relatif agrave la mise en œuvre de la CIDE raquo

15

Proposition 13 deacutevelopper les pratiques de publications des enfants et adolescents y compris hors des eacutetablissements scolaires Proposition 14 sous reacuteserve des reacutesultats de lrsquoeacutetude actuellement meneacutee par lrsquoInstitut National de la Jeunesse et de lrsquoEducation Populaire (INJEP) eacutelargir le cadre des conseils municipaux de jeunes ou Conseil des deacuteleacutegueacutes pour la Vie Lyceacuteenne (CVL) pour associer les enfants sous des formes permettant de voir deacuteboucher des projets concrets sur des temps plus courts Proposition 15 engager une strateacutegie nationale des engagements et de la participation agrave la vie de la Citeacute des enfants et des adolescents le cas eacutecheacuteant en eacutelargissant le parcours citoyen

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ENJEUX DrsquoORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENT

1 Organisation et structuration des TLT 11 Vivier soutenir et valoriser le beacuteneacutevolat

Pas de TLT sans femmes et hommes pour les porter Cela pose la question du vivier Lrsquoeacutevaluation des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) montre la difficulteacute de recruter des intervenantsencadrants de qualiteacute en nombre suffisant

- Les pratiques sportives de jeunes beacuteneacuteficient du statut speacutecifique des associations sportives obligatoirement creacuteeacutees dans chaque eacutetablissement public local drsquoenseignement et reacuteglementairement preacutevues dans le cadre drsquoheures incluses dans les obligations de services des enseignants drsquoEducation Physique et Sportive (EPS) (forfait Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) A date le coucirct du forfait UNSS est de 5 200 Equivalents Temps Plein soit pregraves de 300 millions drsquoeuros

- Les professeurs des eacutetablissements du second degreacute de toute discipline impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves sont susceptibles de percevoir une indemniteacute de missions particuliegraveres (modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP) ou des heures suppleacutementaires)

- Les TLT sont porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels etc Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes

Il faut soutenir le beacuteneacutevolat de professeurs et celui des eacutetudiants et des actifs (le meacuteceacutenat de compeacutetences peut ecirctre doublement dynamisant pour les jeunes et pour les beacuteneacutevoles concerneacutes) Les eacutetudiants pourraient confronter leur savoir agrave des jeunes et agrave une mise en pratique Les entreprises qui souhaitent que leurs collaborateurs soient ouverts creacuteatifs et impliqueacutes y gagneraient Proposition 16 favoriser le beacuteneacutevolat aupregraves des enfants en rendant visible son apport pour la socieacuteteacute deacutevelopper les manifestations locales valorisant les projets reacutealiseacutes eacutetudier la geacuteneacuteralisation drsquoun octroi drsquoune indemniteacute pour mission particuliegravere ou drsquoune reacutemuneacuteration partielle des heures donneacutees sous forme drsquoheures suppleacutementaires pour les professeurs creacuteant et animant un club drsquoactiviteacutes extrascolaires soutenir le beacuteneacutevolat des eacutetudiants et des eacutelegraveves de conservatoire qui animeraient des ateliers sur un certaine dureacutee et faciliter lrsquoengagement des actifs et des retraiteacutes (mises en relation formation contenus) Proposition 17 eacutetudier lrsquoassouplissement des modaliteacutes de prise du congeacute sabbatique pour engagement associatif aupregraves des enfants et des jeunes en offrant la possibiliteacute de prise sous forme fractionneacutee (par exemple une demi-journeacutee par semaine pendant un an) soutenir le meacuteceacutenat de compeacutetences notamment en lrsquoencourageant chez les prestataires de la fonction publique et rouvrir les discussions entre partenaires sociaux pour mieux prendre en compte lrsquoimplication des artistes dans les missions drsquoeacuteducation artistique et culturelle

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12 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo Mettre en place des activiteacutes ou des espaces ne suffit pas Les espaces adolescents prendront vie gracircce agrave des preacutesences drsquoadultes tiers agrave bonne distance susceptibles de faire eacutemerger une demande chez les jeunes ou de faciliter la socialisation Il y a aussi besoin de rompre lrsquoisolement de certaines familles de certains enfants qui ne srsquoautorisent pas agrave se saisir des offres possibles bref de diversifier les voies possibles de meacutediations pour orienter les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de pratiques scientifiques artistiques ou culturelles diverses Il faut eacutegalement faciliter les liens entre eacutecole eacuteducation populaire et eacutequipements culturels assurer le deacuteveloppement opeacuterationnel drsquoune offre manquante sur le territoire dans lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques (pratiques artistiques en amateurs pratiques scientifiques engagement) et le deacuteveloppement des 1 000 espaces adolescents feacutedeacuterateurs) systeacutematiser lrsquoutilisation du reacutefeacuterentiel de lrsquoeacuteducation prioritaire dans lrsquoensemble des eacutetablissements scolaires sur le volet articulation avec les autres acteurs eacuteducatifs du territoire Proposition 18 instaurer 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT qui agiront agrave lrsquoeacutechelle drsquoun bassin de vie autour drsquoun collegravege avec une double mission de meacutediation entre les jeunes leur famille et les TLT sur le territoire ndash en lien avec les partenaires locaux ndash et de deacuteveloppementanimation drsquoateliers sur lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques et sur les activiteacutes du mercredi Le cas eacutecheacuteant affecter plus de reacutefeacuterents TLT en zone rurale et moins dans les zones agrave fort contenu eacuteducatif pour deacutevelopper le plan mercredi Pour densifier les liens entre eacuteducation populaire dont les associations lrsquoeacutecole et les eacutequipements culturels ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 22) Par ailleurs le controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs (ACM) repose sur trois laquo filtres raquo agrave savoir le Fichier Judiciaire Automatiseacute des auteurs drsquoInfractions Sexuelles (FIJAIS) le B2 et les laquo cadres interdits raquo (inscrits sur une liste nationale apregraves une mesure de suspension ou drsquointerdiction prise par le preacutefet de deacutepartement) Le controcircle avec ces trois laquo filtres raquo se fait agrave chaque inscription de lrsquointervenant dans un ACM et non uniquement lors du recrutement ou une fois par an Proposition 19 eacutetudier la geacuteneacuteralisation agrave toutes les activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires des modes de controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs et mettre en place un reacutefeacuterent sur les TLT au niveau de la preacutefecture

2 Gouvernance et financements Les communes la branche Famille de la Seacutecuriteacute Sociale et les familles repreacutesentent plus de 80 des financements totaux des accueils de loisirs Ceux-ci srsquoeacutelegravevent agrave 47 milliards drsquoeuros Mais le financement de lrsquoaccueil de loisirs ne suffit pas agrave structurer une politique jeunesse extrascolaire notamment parce que cela nrsquointervient pas dans le financement des clubs de sport de pratiques artistiques ou scientifiques Par ailleurs les TLT sont supporteacutes de maniegravere diffracteacutee par divers dispositifs ministeacuteriels et une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation Sans preacuteconiser un scheacutema unique il convient drsquoimpulser une structuration plus lisible des financements et de lrsquoorganisation des TLT pour deacutevelopper des prioriteacutes pour les enfants et les adolescents quand ils ne sont ni en famille ni en classe Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute

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21 Des objectifs nationaux deacuteclineacutes dans leurs versions territorialiseacutees Proposition 20 inteacutegrer des objectifs nationaux chiffreacutes pour les trois prioriteacutes theacutematiques et la creacuteation drsquoactiviteacutes le mercredi aux plans ministeacuteriels concerneacutes eacutetablir des co-financements peacuterennes Etat-collectiviteacutes locales (deacutepartement communes ou intercommunaliteacute et reacutegions selon les domaines) favoriser les financements dans la dureacutee pour les associations et le cas eacutecheacuteant mobiliser le grand plan drsquoinvestissement Toujours au niveau de lrsquoarticulation entre les plans nationaux et les collectiviteacutes locales il serait pertinent de deacutevelopper le partenariat entre institutions culturelles et autres institutions travaillant avec les jeunes publics (notamment les centres de loisirs) Le deacuteveloppement de conventionnements entre les eacutetablissements la mise en place de rendez-vous reacuteguliers entre professionnels de la culture et du champ social afin de se construire un langage et des reacutefeacuterentiels communs sont autant drsquooutils pour favoriser ces liens Proposition 21 profiter de la prochaine Convention drsquoObjectifs et de Gestion (COG) pour favoriser le financement des accueils de loisirs deacuteveloppant des conventionnements avec des associations et clubs sportifs artistiques scientifiques et culturels et des eacutetablissements culturels et fleacutecher quelques financements sur la structuration des pratiques drsquoengagements et de sciences et techniques Sur le modegravele des conservatoires deacutevelopper des labellisations en partenariat avec les ministegraveres de lrsquoEducation nationale de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche et de la Culture dans les domaines artistiques culturels et scientifiques pour faciliter lrsquoattribution des financements structurants (tecircte de reacuteseau etc) par les collectiviteacutes locales ou la Caisse nationale drsquoallocations familiales (Cnaf)

22 Un eacutechelon de mise en relation des acteurs au niveau intercommunal commune de co-construction locale des TLT par les parties prenantes

Comment mettre en œuvre les objectifs globaux et en proposer la deacuteclinaisoninterpreacutetation au niveau local Ce pourrait ecirctre lrsquoobjet drsquoun Conseil participatif intercommunal reacuteunissant les associations des repreacutesentants des eacutetablissements culturels et scientifiques les eacutetablissements scolaires les repreacutesentants des enfants et des familles des entreprises locales et ce afin de permettre la co-construction drsquoideacutees Proposition 22 au niveau communal ou intercommunal mettre en place un conseil participatif des TLT associant les acteurs de lrsquoeacuteducation populaire et notamment les associations les collectiviteacutes locales du territoire les eacutetablissements scolaires les eacutetablissements culturels des entreprises et des repreacutesentants des familles et des enfants afin de co-construire avec lrsquoensemble de ces partenaires les politiques publiques en direction de lrsquoenfance et de la jeunesse Le Conseil veillera notamment agrave deacutevelopper les mises agrave disposition de locaux des eacutetablissements scolaires et eacutequipements culturels par les collectiviteacutes locales pour le deacuteveloppement de TLT lagrave ougrave des besoins sont identifieacutes Pour les activiteacutes autres qursquoencadreacutees le Conseil preacutevoira aussi les conditions drsquoorganisation propices pour que des temps et des lieux entre pairs respectent les droits de tous les enfants y compris agrave la seacutecuriteacute

23 Un eacutechelon de meacutediations aupregraves des enfants et de leurs familles et de deacuteveloppement de projets sur des prioriteacutes manquantes au niveau des quartiers

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Ce serait la fonction des reacutefeacuterents TLT locaux qui pourraient du fait drsquoun deacutecoupage autour des collegraveges ecirctre rattacheacutes aux Conseils deacutepartementaux qui gegraverent les collegraveges Proposition 23 dans les collegraveges et les lyceacutees faire eacutemerger les demandes des adolescents en matiegravere de clubs de pratiques en amateur et co-construire avec eux les moyens drsquoy reacutepondre en lien avec les professeurs et animateurs volontaires Ce localement et en deacuteveloppant des reacuteseaux autour des conservatoires des eacutecoles drsquoart des centres de sciences des laboratoires et des ressources numeacuteriques Le conseil participatif TLT sera aussi en charge drsquoorganiser des consultations de tous les enfants et familles reacutesidant sur le territoire de faccedilon agrave ce que le projet TLT deacuteveloppe et eacutelargisse la palette drsquooffre favorisant lrsquoouverture et reacutepondant aux besoins et attentes des enfants Proposition 24 deacutevelopper un reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres Structurer ce reacuteseau selon une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau drsquoun quartier

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ANNEXE PREMIERES ESTIMATIONS DE CHIFFRAGE DES PROPOSITIONS

Coucircts de fonctionnement (en millions drsquoeuros) Financeurs

pilotes possibles Hypothegravese basse Hypothegravese haute

Pass-colo Proposition ndeg4

112 112 Cnaf Etat reacutegions

Sciences et technique 23 30 Etat reacutegion

Educ Nat 100 000 places en clubs pour les adolescents Proposition ndeg 11

Autres indemniteacutes des professeurs animant des clubs plan mercredi et pratiques amateurs adolescents (1) 100 000 places Proposition ndeg 16

8 15 Educ Nat

1000 Tiers lieux feacutedeacuterateurs hybrides (engagements technique culture) Proposition ndeg12

100 100 Cnaf Culture

7000 reacutefeacuterents dont

Etat deacutepartement

- meacutediations montage 152 152

- deacuteveloppement de pratiques en amateur autour des conservatoires (80 000 places) (2) 21 21

- Plan mercredi et samedi (400 000 places) 100 100

- deacuteveloppements ateliers environnementaux et engagements (80 000)

Proposition ndeg18 20 44

220 000 places additionnelles sur plan mercredi dont

56 111 Associations Cnaf

- conventionnement accueil de loisirs

Proposition ndeg21 Cnaf

Formation 30 45

Total 622 730

Pour (1) et (2) on a ajouteacute aux coucircts de personnel un montant de 22 euros par enfant de mateacuteriel (le coucirct de mateacuteriel est comptabiliseacute aussi pour les clubs de sciences mais selon une autre meacutethode tireacutee des dispositifs Sciences agrave lrsquoeacutecole inteacutegrant aussi des coucircts de pilotage) Dans la fourchette haute on ajoute aux ateliers environnementaux des coucircts drsquoeacutequipements similaires aux sciences Ne sont pas chiffreacutes les coucircts speacutecifiques lieacutes agrave des achats eacuteventuels drsquoinstruments de musique Les coucircts de mise agrave disposition des locaux ne sont pas inclus investissements non chiffreacutes (200 millions sur la base drsquoun ajout de 100 m2 - agrave 2000 euros m2 - si compleacutement drsquoune structure existante)

21 21

RAPPORT INTRODUCTION

1 LES ENJEUX POUR LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS La famille est primordiale pour assurer aux enfants un bien-ecirctre affectif un cadre propice agrave leur deacuteveloppement leur protection leur eacuteducation leur socialisation et leur eacutemancipation Lrsquoeacutecole joue aussi un rocircle majeur drsquoinstruction et drsquoeacuteducation Mais drsquoautres temps drsquoautres lieux drsquoautres liens contribuent agrave lrsquoeacuteducation et agrave la socialisation des enfants Nous nommerons laquo temps et lieux tiers raquo (ci-apregraves TLT) les temps et les lieux des activiteacutes eacutelectives ou imposeacutees et drsquoeacutelargissement des relations amicales et sociales2 qui se situent hors famille et hors scolariteacute 3 Les activiteacutes conduites sur des temps encadreacutes peacuteriscolaires et extrascolaires dans lrsquoenceinte des eacutetablissements scolaires sont consideacutereacutees comme participant des TLT4 Ce cadrage integravegre eacutegalement des temps agrave soi pour recircver jouer penser qui ont aussi des vertus formatrices

11 Les TLT des temps et lieux laquo autres raquo comme troisiegraveme eacuteducateur des enfants La question poseacutee par le Conseil de lrsquoenfance est la suivante ougrave sont les enfants et les adolescents avec qui que font-ils hors des moments du laquo faire raquo en famille et des temps consacreacutes agrave leur scolariteacute Les temps et lieux sont supporteacutes par six champs de politiques publiques theacutematiques

- les pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel - les pratiques artistiques et culturelles - les pratiques scientifiques et technologiques - les pratiques drsquoengagement (citoyenneteacute environnement humanitaire) - lrsquoameacutenagement drsquoespaces ouverts favorisant la socialisation lrsquoautonomie le vivre

ensemble - les vacances familiales ou en groupe

Chacun de ces champs inclut deux dimensions traversantes - le numeacuterique ses plaisirs promesses et risques - les relations sources de bonnes et mauvaises rencontres (aussi bien les amis les pairs

que les adultes tuteacutelaires) Notre hypothegravese de travail hors famille et hors scolariteacute les temps et lieux tiers ont des reacutepercussions sur le deacuteveloppement lrsquoeacutepanouissement et le respect des droits et de lrsquoeacutegaliteacute

2 Sont prises en compte les relations avec des pairs et celles avec des adultes en dehors de la famille 3 Le travail des eacutelegraveves en dehors de la classe nrsquoest pas consideacutereacute comme relevant des TLT 4 Le deacutecret ndeg 2014-1320 du 3 novembre 2014 modifiant les articles R 227-1 et R 227-16 du code de lrsquoaction sociale et des familles conduit agrave deacutefinir le temps peacuteriscolaire comme le temps encadreacute qui preacutecegravede et suit la classe le matin avant la classe temps meacuteridien le soir apregraves la classe eacutegalement le mercredi ou le samedi apregraves la classe lorsqursquoil y a eacutecole le matin le temps extrascolaire comme le temps encadreacute les jours ougrave il nrsquoy a pas eacutecole le mercredi et le samedi srsquoil nrsquoy a pas drsquoeacutecole le dimanche les jours feacuterieacutes les vacances scolaires

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entre les enfants et les adolescents que la puissance publique doit prendre en consideacuteration Il convient en effet de deacutepasser un deacutebat reacutecurrent entre laquo eacuteduquer pour socialiser raquo et laquo socialiser pour eacuteduquer raquo La construction drsquoun enfant srsquoaccomplit dans un espace temporel geacuteographique et social donneacute Plusieurs registres drsquoeacuteducation et de socialisation interagissent sur la maniegravere dont un enfant va se construire un registre intentionnel (preacuteceptes meacutethodes valeurs etc) un registre drsquoeacuteducation informelle par impreacutegnation identification par apprentissage diffus etc La fonction eacuteducatrice parentale scolaire ou par des tiers est ainsi compleacuteteacutee par les relations entre enfants transmissions mixages initiations (les modegraveles les bandes les bonnes et les mauvais rencontres etc) Ces relations entre enfants se nouent tantocirct dans des cadres drsquoeacuteducation intentionnelle drsquoactiviteacutes structureacutees tantocirct dans des cadres semi-ouverts avec une reacutegulation drsquoadultes tuteacutelaires ou de proximiteacute et tantocirct dans des espaces ouverts publics hors de la preacutesence drsquoadultes Cet ensemble de relations drsquoexpeacuteriences drsquoapprentissages noueacutes dans les temps et lieux tiers des enfants et des adolescents constitue un tissu preacutecieux de co-eacuteducation et de co-socialisation Dans nos deacutemocraties contemporaines lrsquoautonomie est une valeur centrale agrave viseacutee drsquoeacutemancipation Elle renvoie agrave la possibiliteacute de deacutevelopper des faculteacutes des potentialiteacutes5 de participer agrave la vie sociale drsquoecirctre attentif aux autres Dans ce contexte lrsquoenfant est progressivement reconnu comme sujet agissant acteur agrave part entiegravere ce que lrsquoadoption de la Convention internationale des Droits de lrsquoEnfant (CIDE) en 1989

6 enteacuterine De plus pour nos eacuteconomies modernes et internationaliseacutees les capaciteacutes drsquoautonomie les dynamiques drsquoouverture personnelles de travail collaboratif sont des qualiteacutes essentielles Pour deacutevelopper leurs faculteacutes fonder leurs identiteacutes leur confiance en soi et en les autres reacutealiser leurs besoins drsquoexpeacuteriences et drsquoexploration du monde7 les enfants et les adolescents srsquoappuient sur des activiteacutes et des pratiques Celles-ci se deacuteroulent sur trois laquo espaces raquo famille scolariteacute mais aussi les temps et lieux tiers Elles contribuent selon divers registres agrave ce que laquo chaque enfant puisse ldquofairerdquo penser se deacuteployer et apprendre raquo8 Elles deacutebutent degraves la naissance le jeune enfant deacutecouvre les joies de lrsquoimagination qui permettent de deacutepasser les frustrations Elles se poursuivent avec le deacuteveloppement des intelligences des enfants et prennent une acuiteacute particuliegravere agrave lrsquoadolescence un adolescent a besoin drsquoinventer ou de se mettre agrave lrsquoeacutepreuve et laquo si malheureusement cette creacuteativiteacute lui fait deacutefaut srsquoil se sent un adolescent ldquosans qualiteacuterdquo [hellip] alors il lui reste le geacutenie de la destruction du sabotage de soi ou des autres raquo9 Ces pratiques sont diverses et singuliegraveres alors que les conditions dans lesquelles naissent et grandissent les enfants se sont profondeacutement modifieacutees transformant drsquoautant lrsquoexpeacuterience de lrsquoenfant fragmenteacutee par la multipliciteacute des configurations de vie possibles (transformations de la famille mutations du marcheacute du travail enjeux environnementaux nouvelles technologies) Comme tout un chacun lrsquoenfant est ameneacute agrave composer avec un puzzle de normes et de reacutefeacuterences dans la construction de son rapport au monde10 Les travaux du Conseil ont porteacute une attention particuliegravere aux enjeux que cela pose pour les enfants preacutesentant des besoins speacutecifiques (enfants en situation de handicap enfants proteacutegeacutes) et les enfants vivant dans des contextes de vie vulneacuterabilisants

5 A Honneth (2015) laquo Le droit de la liberteacute raquo Paris Gallimard 6 A Renaut (2002) laquo La libeacuteration des enfants Contribution philosophique agrave une histoire de lrsquoenfance raquo Paris Calmann-Levy et D Youf (2002) laquo Penser les droits de lrsquoenfant raquo Paris Puf

8 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo rapport remis agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des Femmes mai 9 D Marcelli (2016) laquo Avoir la rage du besoin de creacuteer agrave lrsquoenvie de deacutetruire raquo Paris Albin Michel p 48 10 R Sirota (dir) (2006) laquo Eleacutements pour une sociologie de lrsquoenfance raquo Rennes Pur

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12 Ne pas confondre besoin drsquoactiviteacute et activisme Les temps et lieux tiers reacutepondent ainsi agrave plusieurs fonctions droit des enfants de tous les enfants11 agrave participer agrave la vie sociale au jeu agrave la culture agrave lrsquointimiteacute et agrave la liberteacute sachant que la possibiliteacute de pratiquer des activiteacutes culturelles et sportives est un besoin de base12 reconnu comme un droit de lrsquoenfant13 Il est drsquoembleacutee en quecircte de relations rassurantes affectives de reacutealisations collectives de constructions estheacutetiques en quecircte drsquoexpeacuteriences et drsquoacquisitions de savoirs drsquoun espace de reacutealisations positives dans lequel vivre une performance voire un deacutepassement14 Les temps et lieux tiers semblent avant tout deacutedieacutes aux loisirs et aux apprentissages laquo non acadeacutemiques raquo (fabriquer culture maker15 codage informatique sport pratiques artisanales artistiques etc) mais concernent aussi des activiteacutes hors eacutecole lieacutees agrave des savoirs acadeacutemiques (clubs de sciences de matheacutematiques drsquoeacutecriture etc) et des engagements solidaires citoyens et pour lrsquoenvironnement16 Nous avons eacuteteacute attentifs agrave ne pas confondre recherche drsquoactiviteacutes et activisme Il ne suffit pas de laquo faire raquo pour se deacutevelopper encore faut-il disposer de conditions et drsquoun temps neacutecessaire agrave lrsquoappropriation de ce laquo faire raquo notamment les besoins de temps de solitude formatrice et la possibiliteacute offerte aux enfants de co-construire leur emploi du temps drsquoy ameacutenager des temps pour ne rien faire ougrave rien nrsquoest programmeacute Un point est central aupregraves des enfants il faut des laquo autruis raquo qui assurent en premier lieu le besoin de fiabiliteacute et drsquointeacutegriteacute sans lequel nul deacuteveloppement de lrsquoenfant nrsquoest envisageable des laquo autres raquo pour le rassurer lrsquoaffilier pour lui proposer un cadre le soutenir et le reconnaicirctre De fait en grandissant le besoin drsquoautonomie recegravele un paradoxe agrave la recherche de leur indeacutependance les enfants et les adolescents ne cessent de buter sur le constat de cette deacutependance pour le meilleur et pour le pire Les enfants et adolescents se construisent essentiellement dans des liens17 qui se tissent dans lrsquoexpeacuterience et lrsquoexemplariteacute Crsquoest tout lrsquoenjeu des bonnes et mauvaises rencontres laquo des freacutequentations raquo Elles amegravenent agrave cultiver le souci de lrsquoautre le sens de lrsquoamitieacute forger son libre arbitre savoir traverser un conflit faire en commun ou bien agrave transgresser deacutetruire se deacutetruire srsquoalieacutener srsquoembrigader

11 Le Deacutefenseur des droits pointe dans son rapport annuel 2016 portant sur les droits de lrsquoenfant que lrsquoaccegraves aux temps peacuteriscolaires est encore ineacutegalitaire alors mecircme qursquoil fait partie de la vie agrave lrsquoeacutecole Deacutefenseur des droits (2016) laquo Droit fondamental agrave lrsquoeacuteducation une eacutecole pour tous un droit pour chacun raquo Rapport droits de lrsquoenfant 2016 p 20 12 ONPES (2015) laquo Les budgets de reacutefeacuterence une meacutethode drsquoeacutevaluation des besoins pour une participation effective agrave la vie sociale raquo rapport 2014-2015 13 Articles 15 et 31 de la Convention internationale des droits de lrsquoenfant adopteacutee par lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations unies le 20 novembre 1989 14 Sur la notion drsquoengagement des jeunes et recherche de causes enthousiasmantes M R Moro et J L Brison (2017) Mission Bien ecirctre et santeacute des jeunes Voir aussi F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo Commission enfance et adolescence France Strateacutegie (chapitre laquo Mieux cultiver les capaciteacutes et les talents raquo) 15 La culture maker constitue une branche de la culture laquo Do it yourself (DIY) raquo (qursquoon peut traduire en franccedilais par laquo Faites-le vous-mecircme raquo) tourneacutee vers la technologie La communauteacute des makers cultive des compeacutetences pratiques et prend part agrave des projets en particulier dans les domaines de lrsquoeacutelectronique la robotique lrsquoimpression 3D et lrsquousage des machines-outils agrave commandes numeacuteriques mais eacutegalement des activiteacutes plus traditionnelles telles que la meacutetallurgie la menuiserie les arts traditionnels et lrsquoartisanat 16 laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo op cit voir chapitre laquo Former un individu relieacute agrave autrui et capable drsquoagir en coopeacuterantraquo 17 P Mallet (2015) laquo Lrsquoamitieacute entre enfants ou adolescents une force pour grandir raquo Paris Armand Colin et Delalande J (dir) (2009) laquo Des enfants entre eux Des jeux des regravegles des secrets raquo Paris Autrement collection Mutations 160 p

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Les liens sont aussi agrave proteacuteger face aux ruptures de la vie au manque de temps ou drsquoadultes tuteacutelaires en possibiliteacute drsquoexercer leurs fonctions selon la nature ou le cadre des liens peuvent eacutemerger des situations de deacutependances pathologiques drsquoinhibitions et drsquoaddictions de maltraitance De fait lrsquoenfant doit trouver dans les relations avec ceux qui lrsquoentourent des appuis pour se construire 18 Si la sphegravere familiale berceau des attachements seacutecurisants premiers relegraveve drsquoabord du domaine priveacute (sous reacuteserve des atteintes speacutecifiques et sans neacutegliger le rocircle des institutions dans la creacuteation drsquoun cadre propice aux fonctions parentales) agrave cocircteacute de lrsquoeacutecole les temps et lieux tiers pourraient se saisir de cet enjeu de relations rassurantes structurantes instructives et eacutemancipatrices

2 DEFINITION DES CONTOURS DES TEMPS ET LIEUX TIERS ET TYPOLOGIE Le Conseil Enfance et adolescence a adopteacute une deacutefinition des contours lors de la seacuteance pleacuteniegravere du 12 mai 2017 Les TLT portent agrave la fois sur des activiteacutes et des pratiques des enfants et des adolescents formelles et informelles Crsquoest donc un ensemble heacuteteacuterogegravene dont il nous faut deacutefinir ce qursquoil prend en compte et ce qursquoil exclut La deacutefinition retenue et la typologie associeacutee sont proposeacutees pour se donner une grille drsquoanalyse qui doit permettre de deacuteboucher sur des recommandations concregravetes de politiques publiques Ces temps et ces lieux des enfants sont constitueacutes de

- temps drsquoactiviteacutes et de socialisation temps agrave soi (temps de lrsquoennui temps de la recircverie etc)

- lieux mateacuterialiseacutes symboliques ou virtuels - rencontres plus ou moins meacutedieacutees qui permettent agrave lrsquoenfant de croiser drsquoautres

regards que ceux de lrsquoeacutecole ou de ses parents Dans lrsquoanalyse selon les sujets nous serons ameneacutes agrave privileacutegier une entreacutee par le temps les espaces les pratiques drsquoactiviteacutes (deacuteclinaisons sur les six champs theacutematiques deacutefinis ci-dessous) et les modaliteacutes relationnelles sachant que ces diffeacuterentes dimensions sont toujours tresseacutees En particulier il apparaicirct que

- agrave un niveau laquo micro raquo des pratiques concregravetes des enfants lrsquoentreacutee par les laquo espaces raquo est incontournable et renvoie aux acteurs qui les construisent les financent et les font vivre

- agrave un niveau drsquoapproche globale centreacutee sur la vie des enfants lrsquoentreacutee par les temps est un outil preacutecieux pour donner des repegraveres et dimensionner la place occupeacutee par temps et lieux tiers

- la question des liens des rencontres et des regards qui portent les enfants et adolescents dans ces TLT est transversale

18 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo op cit

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Le peacuterimegravetre de notre rapport est deacutefini comme suit

Sigles du graphique Nouvelles activiteacutes peacuteriscolaires (NAP) Maison des jeunes et de la culture (MJC)

La famille et lrsquoeacutecole sont les lieux de socialisation et drsquoeacuteducation par excellence qui ont fait lrsquoobjet drsquoune abondante litteacuterature Le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence srsquoest proposeacute de regarder lrsquoenfant au-delagrave de ces instances en interrogeant les autres lieux et temps qui structurent lrsquoexpeacuterience de lrsquoenfant et constituent drsquoautres instances de socialisation En particulier certains travaux soulignent combien le temps libre des enfants srsquoest consideacuterablement institutionnaliseacute agrave travers les activiteacutes extrascolaires qui ponctuent lrsquoemploi du temps de lrsquoenfant19

21 Trois types de TLT instaureacutes semi-ouverts et ouverts Les espaces et temps laquo instaureacutes raquo hors scolariteacute hors maison (propositions drsquoactiviteacutes)

Les TLT laquo instaureacutes raquo regroupent des activiteacutes proposeacutees aux enfants et adolescents avec une finaliteacute explicite ndash eacuteducative reacutecreacuteative occupationnelle religieuse ndash hors la scolariteacute et la maison

- des pratiques sportives culturelles creacuteatives scientifiques et manuelles (laquo makers raquo ateliers cuisine etc) reacuteguliegraveres pendant lrsquoanneacutee ou dans le cadre drsquoateliers ponctuels ou de vacances agrave thegraveme (clubs ateliers MJC etc)

- des activiteacutes de deacutecouverte sans laquo faire raquo activiteacutes culturelles vacances organiseacutees pour deacutecouvrir des lieux des cultures des modes de vie etc

- des pratiques de socialisation drsquoinitiation citoyenne humanitaire service civique juniors associations conseil municipaux de jeunes camps de vacances (scoutisme etc)

19 C Montandon (2006) laquo De lrsquoeacutetude de la socialisation des enfants agrave la sociologie de lrsquoenfance neacutecessiteacute ou illusion eacutepisteacutemologique raquo in R Sirota (dir) op cit

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Le terme laquo instaureacute raquo est ici preacutefeacutereacute aux termes laquo encadreacute raquo ou laquo institutionnaliseacute raquo car il laisse libre permet de prendre en consideacuteration une eacuteventuelle co-construction des activiteacutes avec les jeunes eux-mecircmes Il y a une compleacutementariteacute entre des propositions cleacutes en main et des propositions agrave construire Cela recoupe en partie la question de lrsquoencadrement et de lrsquoaccompagnement par les adultes les activiteacutes pouvant ecirctre dirigeacutees ou plutocirct encadreacutees et co-construites (on tangente alors la troisiegraveme cateacutegorie des espaces semi-ouverts) Ces activiteacutes sont penseacutees et mises en œuvre par des acteurs tels que le secteur public (communes et Education nationale) le secteur associatif le secteur marchand le web en co-construction eacuteventuelle avec les jeunes

Les espaces semi-ouverts

Il srsquoagit de ces espaces qui permettent des deacutetournements de lieux des inscriptions singuliegraveres ougrave un enfant un adolescent se saisit drsquoun endroit drsquoune ressource (un savoir des objets du mateacuteriel etc) drsquoune rencontre possible pour en faire quelque chose Cet espace nrsquoest ni instaureacute (pas de finaliteacutes explicites) ni totalement ouvert (il y a par exemple un espace organiseacute et seacutecuriseacute agrave destination des enfants et adolescents dont on peut choisir de se saisir partiellement) Crsquoest lrsquoespace et la dynamique drsquoattention la forme de preacutesence des adultes ou drsquoautres jeunes qui encadrent On peut y rattacher par exemple

- les meacutediathegraveques bibliothegraveques ludothegraveques les aires de jeux surveilleacutees ou animeacutees les Cafeacutes des enfants les installations sportives drsquoaccegraves libre avec regravegles etc

- dans les eacutetablissements scolaires les activiteacutes non organiseacutees par lrsquoeacutecole (Charte des eacutecoles ouvertes) au profit des enfants du quartier de la ville pour mieux tirer parti des ameacutenagements existants (cour installations sportives etc) et des locaux municipaux mis agrave disposition

- les reacutesidences drsquoartistes dans les eacutecoles les hocircpitaux pour enfants etc

- les structures comme les MJC maisons de quartier etc

- les prestations laquo enfance et jeunesse raquo des centres sociaux

- les plateformes numeacuteriques structureacutees par des acteurs institutionnels (par exemple ressources eacuteducatives mises en ligne forum drsquoeacutechanges etc)

- les lieux mis agrave disposition des jeunes par les municipaliteacutes

- les activiteacutes hors maison hors eacutecole mais avec les parents

Les espaces ouverts relations milieux de vie circulation

Les espaces drsquoexpeacuteriences dont peuvent se saisir les enfants et adolescents comprennent agrave la fois lrsquoaxe des relations et des milieux de vie de lrsquoenfant tels que la rue le bas de lrsquoimmeuble le square et les pratiques numeacuteriques Lrsquoattention des politiques publiques agrave lrsquoaccompagnement de la parentaliteacute20 et des relations parents-enfants ne doit pas faire oublier que lrsquoenfant partage une grande partie de son temps

20 laquo La place de lrsquoenfant dans la famille est deacutesormais centrale et suppose de srsquoatteler agrave srsquoacquitter au mieux de son ldquomeacutetier de parentrdquo aupregraves de lui in C Martin (dir) (2014) laquo Etre un bon parent Une injonction contemporaine raquo Presses de lrsquoEHESP

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avec ses pairs Lrsquoimportance de lrsquoamitieacute dans la vie de lrsquoenfant 21 constitue un support agrave la construction individuelle et collective de lrsquoenfant dans une culture commune au temps des expeacuterimentations 22 Cette laquo deacutecouverte raquo du monde de lrsquoenfant nrsquoexclut pas pour autant lrsquoadulte mais permet de reconsideacuterer la part active produite par lrsquoenfant dans les processus de socialisation et de deacuteveloppement Nous consideacutererons donc les socialisations entre pairs les relations avec les copains dans leurs diverses modaliteacutes (jouer se promener discuter manger ensemble etc23) La question de lrsquoespace renvoie agrave la notion plus large de milieu de vie de lrsquoenfant Celui-ci est tout autant constitueacute de composantes sociales qui marquent la famille dans laquelle il grandit que des aspects environnementaux et territoriaux Le contexte de vie des enfants est ainsi un point nodal dans lrsquoorganisation du temps de lrsquoenfant Vivre en milieu rural urbain ou peacuteriurbain suppose des expeacuteriences diffeacuterencieacutees non seulement au regard des propositions (offre organisation spatiale eacutequipements) mais aussi au regard des besoins de seacutecuriteacute et de protection tout comme au regard de la proximiteacute et des enjeux de mobiliteacute Ces espaces et temps ouverts sont libres drsquoaccegraves non directement proteacutegeacutes et non finaliseacutes le cas eacutecheacuteant hors du regard des adultes Ils peuvent ecirctre porteurs drsquoun espace de liberteacute et drsquoexpeacuterimentation (quand jouer au ballon est interdit que fait-on etc) mais sont aussi sources de dangers (physiques ou mauvaises rencontres) En termes de politiques publiques ces espaces ouverts posent la question du reacuteameacutenagement des espaces exteacuterieurs par les collectiviteacutes locales en vue drsquoun projet pour les enfants et les adolescents tels que lrsquoameacutenagement des espaces publics les rues sans voiture lrsquoameacutenagement des espaces pregraves de lrsquoeacutecole des places le ramassage scolaire les transports les skateparks les parcours drsquoaventures les parcours verts

22 Deux laquo zones transitionnelles raquo eacutecole - non-eacutecole et maison - non-maison

Ecole - non-eacutecole avant et apregraves la classe excepteacute la restauration scolaire et les heures drsquoeacutetude

Chacun sait que les journeacutees de cours comportent des moments qui ont drsquoautres objectifs que les enseignements et qui sont geacutereacutes par drsquoautres acteurs (cantine et collectiviteacutes locales etc) Comme cela a eacuteteacute poseacute drsquoembleacutee ce qui reste sous la responsabiliteacute (juridique ou symbolique) de lrsquoEducation nationale nrsquoentre pas dans le TLT Nous nrsquoincluons pas dans lrsquoeacutetude des TLT les devoirs et leccedilons qui sont un enjeu majeur hors eacutecole mais lieacutes agrave la scolariteacute sauf pour prendre en consideacuteration le temps qui leur est deacutedieacute et qui deacutelimite donc le temps restant aux enfants et adolescents pour des activiteacutes des socialisations des temps libres extrascolaires Nous ne consideacuterons pas non plus la restauration scolaire elle est un deacuteterminant de la qualiteacute de la vie scolaire un lieu drsquoexpeacuterimentation mais elle emporte des enjeux de santeacute publique notamment de seacutecuriteacute sanitaire ainsi que de gestion pour les collectiviteacutes territoriales qui sont trop speacutecifiques pour ecirctre traiteacutes dans le cadre du preacutesent rapport

21 D Brun (2005) laquo La passion dans lrsquoamitieacute raquo Paris Odile Jacob 22 Y compris dans la prise de risque in D Le Breton (2005) laquo Les conduites agrave risque des jeunes comme reacutesistance raquo Empan ndeg 57 p 87-93 23 Cf INCA-2 rapport complet disponible sur le site de lrsquoAnses wwwansesfrfrsystemfilesPASER-Ra-INCA2pdf

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En revanche nous prendrons en compte les eacuteleacutements disponibles pour inteacutegrer dans les TLT les temps qui entourent les temps de classe des enfants organiseacutes en articulation avec lrsquoeacutecole parfois par drsquoautres acteurs et proposons drsquointeacutegrer agrave nos travaux lrsquoaccueil du matin et les activiteacutes peacuteriscolaires (NAP etc)24

Maison - Non-maison

On exclut la maison du peacuterimegravetre des TLT car elle reste globalement sous la responsabiliteacute premiegravere des parents et symbolise lrsquoespace de la vie priveacutee Mais on inclura le virtuel et les pratiques numeacuteriques qui preacuteciseacutement entrent dans la maison et en font un espace familial aux frontiegraveres fluctuantes

- espaces de liberteacute de connaissances et de deacutecouverte de pratiques (les savoir-faire amateurs sur YouTube etc) utiliseacutes diffeacuteremment pour les enfants qui ont moins de possibiliteacutes drsquoaccegraves (ineacutegaliteacutes socioeacuteconomiques geacuteographie mais aussi eacuteducation plus seacutecuriseacutee que dans les geacuteneacuterations preacuteceacutedentes )

- espace dangereux la maison nrsquoest plus cet espace qui peut proteacuteger du harcegravelement de la pornographie de lrsquoembrigadement de la deacutemoralisation des rapports sociaux etc

Cela nous conduit agrave preacuteciser des intersections des TLT avec la famille et lrsquoeacutecole

- des pratiques numeacuteriques hors de la vue des parents qui laquo ouvrent la maison raquo

- des pratiques hors de la maison qui ouvrent lrsquohorizon des enfants par rapport aux cultures familiales le cas eacutecheacuteant en lien avec les parents

- des pratiques peacuteriscolaires et des espaces semi-ouverts dans lrsquoeacutecole

3 LES CHAMPS DU QUESTIONNEMENT Pour analyser les temps et lieux tiers des enfants et adolescents nous nous sommes poseacute la question ainsi lorsque les enfants sont hors famille et hors la classe que font-ils Avec qui Quand Ce sur la journeacutee la semaine lrsquoanneacutee A un premier niveau il srsquoagit de preacutesenter un eacutetat des lieux des pratiques effectives des enfants et des adolescents agrave partir de la typologie retenue que nous deacuteclinons selon les six theacutematiques traverseacutees comme dit plus haut par lrsquousage du numeacuterique et le tissage de relations laquo autres raquo

- Pratiques drsquoactiviteacutes corporelles et sportives - Pratiques et rencontres avec les arts et la culture - Pratiques et rencontres avec les sciences et la technique - Pratiques drsquoengagements enfant acteur social - Lrsquoameacutenagement des espaces ouverts

24 Preacutesentation de lrsquoeacutevaluation des PEDT le 12 mai (ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA laquo Evaluation nationale des PEDT raquo mars 2017) Ces diffeacuterents TLT vont deacutependre entre autres du projet peacutedagogique de la ville des PEDT de la structuration des NAP avec des diffeacuterences territoriales On pourra srsquointeacuteresser agrave la continuiteacute des acteurs des activiteacutes

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- Les vacances

Puis nous mettrons en eacutevidence la diversiteacute des pratiques qui srsquoy deacuteploient les dynamiques et parcours diffeacuterencieacutes des enfants et adolescents et les acteurs qui les animent sur les territoires A partir de cela nous avons chercheacute agrave reconstituer ce que font les enfants aux diffeacuterents acircges ce si possible sur la journeacutee la semaine lrsquoanneacutee afin drsquoeacutevaluer la place de ces TLT par rapport aux autres temps de deacuteveloppement des enfants en famille et agrave lrsquoeacutecole Nous avons porteacute une attention particuliegravere aux espaces et aux modaliteacutes relationnelles de ces temps (amitieacutes et sociabiliteacutes) Cela nous a permis de faire apparaicirctre leur temps laquo libre raquo ougrave il leur est accordeacute un peu de solitude ou encore les moments simplement partageacutes avec leurs pairs les espaces de deacutecouvertes ou drsquoassignation Enfin nous les avons mis en relation avec la valeur de ces laquo tiers raquo pour le deacuteveloppement de lrsquoenfant en inteacutegrant diverses dimensions (retentissement potentiel dans la vie des enfants possibiliteacutes de bifurcation du parcours de reacuteduction des ineacutegaliteacutes etc) Au terme de cette analyse de la situation actuelle srsquoamorcent des pistes et des prioriteacutes theacutematiques

Le tome 2 instruit les pistes envisageables de politique publique des TLT Afin drsquoeacutelaborer des pistes de recommandations nous approfondirons les questions drsquoineacutegaliteacutes pour preacuteciser les actions speacutecifiques agrave envisager soit par champs theacutematiques soit en globaliteacute Nous aborderons les conditions de reacuteussite au niveau local tant en termes drsquoarticulations entre les acteurs de gouvernance de possibiliteacutes opeacuterationnelles drsquoaccegraves agrave des viviers drsquoanimateursencadrants pour deacutevelopper des offres drsquoactiviteacutes qursquoen termes de financements

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ETAT DES LIEUX

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CHIFFRES CLES DE LrsquoETAT DES LIEUX Drsquoapregraves nos eacutevaluations pregraves de 25 25 du temps disponible des enfants relegraveve des TLT 25 du temps disponible26 relegraveve des TLT 32 du temps scolaire (devoirs compris) et 30 drsquoun temps du laquo faire raquo en famille (repas et loisirs partageacutes en famille activiteacutes agrave la maison) auxquels peuvent srsquoajouter des temps agrave la maison sans activiteacute partageacutee avec sa famille Globalement

- 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans (74 agrave 10 ans) pratiquent chaque semaine au moins une activiteacute encadreacutee dans un club une association une maison de quartier

- un quart des enfants passent plus de 3 heures par jour sur les eacutecrans en peacuteriode scolaire et plus de 5 heures par jour pendant les week-ends et les congeacutes27

- une infime minoriteacute des jeunes (11 ans et plus) deacuteclarent nrsquoavoir aucun ami Pour certains la vie sociale et amicale est limiteacutee pregraves de 20 ne freacutequentent pas drsquoamis en dehors de lrsquoeacutecole en classe de sixiegraveme 10 en troisiegraveme28 et 8 entre 15 et 18 ans sont isoleacutes

Selon les champs drsquoactiviteacutes - chez les 11-17 ans huit enfants sur dix pratiquent un sport mais les pratiques de bien-

ecirctre corporel (deacutetente relaxation concentration besoin drsquoactiviteacute physique pour la santeacute etc) sont moins deacuteveloppeacutees que les pratiques orienteacutees vers la performance et la compeacutetition alors que les besoins sont reacuteels et identifieacutes

- chez les 11-17 ans pregraves de quatre enfants sur dix accegravedent agrave une pratique artistique et culturelle reacuteguliegravere formelle ou informelle mais un quart ne se sont jamais essayeacutes agrave une pratique artistique Ce alors mecircme que la France a un bon taux de grands eacutequipements culturels comparativement agrave drsquoautres pays et que le numeacuterique renouvelle par ailleurs en profondeur les pratiques

- selon notre eacutevaluation moins drsquoun adolescent sur 10 a une activiteacute reacuteguliegravere scientifique ou technologique extrascolaire ou peacuteriscolaire Significativement moins que dans drsquoautres pays Cela eacutetant une dynamique de deacuteveloppement eacutemerge qui gagnerait agrave ecirctre structureacutee et accompagneacutee Des activiteacutes numeacuteriques et scientifiques se deacuteveloppent chez les plus jeunes ndash elles sont proposeacutees dans 30 agrave 40 des offres de NAP ndash et profitent des actions plus geacuteneacuterales de sensibilisation des jeunes publics agrave la science

- les pratiques drsquoengagement sont insuffisantes Nous manquons de donneacutees objectives afin de les quantifier neacuteanmoins nous estimons que moins de 10 des enfants et adolescents ont lrsquoopportuniteacute de srsquoeacutepanouir par laquo un agir raquo sur lrsquoenvironnement et la vie qui les entoure Ces pratiques quand elles existent sont depuis de longue date impulseacutees

25 Calcul Conseil enfance ndash HCFEA sur la base de donneacutees Insee eacutelaboreacutee pour le Conseil (enquecirctes Emplois du temps relatifs aux 11-17 ans) Temps disponible calculeacute sur 24 heures auxquelles on retire les temps de sommeil et drsquohygiegravene Pas de donneacutees preacutecises sur les 3-10 ans

27 Sur la base des enquecirctes Emplois du temps de 2009 sachant que les temps drsquoeacutecran se sont probablement beaucoup renforceacutes depuis compte tenu des transformations numeacuteriques de la socieacuteteacute

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par les mouvements drsquoeacuteducation populaire rejoint aujourdrsquohui par les secteurs de lrsquoinnovation sociale et solidaire et par des initiatives porteacutees par lrsquoEducation nationale A un moment ougrave nos socieacuteteacutes sont en mutation srsquoorganiser pour faire mieux participer les jeunes est une faccedilon de solidifier le socle de la deacutemocratie et de co-construire le futur

- 25 des enfants ne partent pas en vacances malgreacute les mesures existantes des services sociaux et des entreprises

- lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public tenant compte des enfants et adolescents est encore balbutiant et variable selon les territoires et lieux de vie Ces enjeux de mouvement de vivre ensemble drsquoouverture sociale seacutecuriseacutee drsquoactiviteacutes physiques et de mobiliteacute pegravesent de surcroicirct sur lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon

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I PLURALITE DES TEMPS ET LIEUX TIERS EacuteTAT DES LIEUX DES PRATIQUES

1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES DrsquoACTIVITES ET DE SOCIALISATION DES ENFANTS ET ADOLESCENTS

Pratiques culturelles et artistiques scientifiques techniques activiteacutes sportives et physiques pratiques de socialisation et de citoyenneteacute vacances la sphegravere des loisirs des passions et des engagements des enfants et adolescents est diverse Elle est diverse dans ses finaliteacutes ses modaliteacutes ses contenus et ses publics Tous les enfants et les adolescents partagent une culture geacuteneacuterationnelle qui agrave certains eacutegards les rapprochent dans leurs usages de ces TLT et en particulier au regard des transformations geacuteneacutereacutees par le numeacuterique Pour autant les ressources familiales les environnements territoriaux les steacutereacuteotypes (fillesgarccedilons etc) et les goucircts dessinent des freacutequentations des emplois du temps et des lieux diffeacuterencieacutes dans cette peacuteriode de formation qui court de la petite enfance agrave lrsquoadolescence

11 Enfants de 3 agrave 10 ans 26 freacutequentent les accueils de loisirs 56 pratiquent une activiteacute encadreacutee extrascolaire (surtout sportive et artistique) La vie extrascolaire reste doublement marqueacutee par le laquo meacutetier drsquoeacutelegraveve raquo et les transitions et accompagnements familiaux 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans pratiquent chaque semaine une activiteacute encadreacutee dans un club une association une maison de quartier (chiffres stables par rapport agrave 2014)29 pregraves de la moitieacute le font le soir en semaine ou le mercredi apregraves-midi et 38 le samedi 77 drsquoentre eux ne pratiquent qursquoune seule activiteacute parfois plus drsquoune fois par semaine (38 ) En la matiegravere il faut distinguer selon lrsquoacircge

- le taux de pratiques est limiteacute en petite section drsquoeacutecole chez les 3-5 ans (27 drsquoactiviteacutes) puis augmente significativement vers 5-6 ans29 20 des enfants de 3 agrave 5 ans freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle le mercredi30

- agrave partir de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire le niveau de pratique se rapproche de son maximum et eacutevolue peu Pour les 9-10 ans le taux de pratique est de 74

Jusqursquoagrave 10 ans on observe une domination des pocircles ludiques et sportifs lrsquoattachement aux consommations culturelles tregraves preacutesentes notamment prescrites par lrsquoeacutecole et les parents est moindre chez les enfants31 91 des enfants pratiquant au moins une activiteacute encadreacutee font du sport 14 des enfants pratiquent une activiteacute artistique (les filles davantage) et 8 une activiteacute culturelle Cela dit les donneacutees manquent pour eacutevaluer la part de pratiques effectives avec une certaine dispariteacute selon les sources

29 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo lrsquoe-ssentiel ndeg 170 mesure un mois apregraves la rentreacutee en 2016 30 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo Etudes et reacutesultats ndeg 959 DREES 31 S Octobre et N Berthomier (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo Culture Eacutetudes ndeg 2011-6

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Dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoexpeacuterimentation laquo HAP Culture accegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et aux initiatives drsquoaccegraves preacutecoce agrave la culture raquo portant sur des enfants de 6 agrave 12 ans le taux de non-pratique (185 ) reste proche du taux de non-pratique observeacute dans le baromegravetre Caisse nationale drsquoallocations familiales pour les 910 ans (25 ) mais lrsquoeacutecart entre sport et culture est beaucoup plus resserreacute le sport restant preacutedominant (environ 15 fois le taux de pratiques artistiques) Les autres activiteacutes sur lesquelles nous ne disposons pas de deacutetails peuvent comprendre des activiteacutes scientifiques ce qui montre bien une fois encore que cet item reste peu deacuteveloppeacute aussi bien au regard du sport que des pratiques artistiques et culturelles Lrsquoexpeacuterimentation HAP Culture accegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et aux initiatives drsquoaccegraves preacutecoce agrave la culture

Activiteacutes en dehors de lrsquoeacutecole Effectifs Freacutequence

Sport (clubexteacuterieur) 187 466

Pratique artistique et culturelle 114 284

Autres reacuteponses 47 117

Pas de loisirs 74 185

Sur la base des 401 enfants acircgeacutes de 6 agrave 12 ans de lrsquoeacutetude32 Source LERFAS 2016

26 des enfants de 3 agrave 10 ans se rendent en centre de loisir Pour trois quarts des familles dont les enfants freacutequentent lrsquoaccueil de loisirs celui-ci est preacutesenteacute drsquoabord comme une solution de laquo garde raquo Tandis que cette motivation nrsquoest mise en avant que par 10 des familles ayant inscrit leurs enfants pour une activiteacute encadreacutee speacutecifique Nous nrsquoavons pas drsquoanalyses preacutecises sur la reacutepartition des activiteacutes theacutematiques que font les enfants en accueils de loisirs

12 De 3 agrave 10 ans pregraves de 50 des enfants ont participeacute agrave des activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees (avant tout pratiques artistiques et ludiques) Dans le cadre des activiteacutes peacuteriscolaires se pratiquent des activiteacutes encadreacutees Si 76 des enfants ont freacutequenteacute lrsquoaccueil peacuteriscolaire33 tous nrsquoy pratiquent pas des activiteacutes speacutecifiques Globalement une moitieacute des enfants ont ce type drsquoactiviteacutes dans ce cadre Ils y pratiquent drsquoabord des activiteacutes artistiques ou ludiques (38 des reacutepondants pour chaque cateacutegorie) ou physiques et sportives (32 ) Ces activiteacutes se sont en partie deacuteveloppeacutees suite agrave la reacuteforme des rythmes scolaires et la mise en place des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) 34 On y retrouve en dominante des activiteacutes sportives et physiques manuelles et de motriciteacute artistiques et culturelles ou ludiques (plus de 90 des communes) Mais lrsquoon remarque le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes

32 wwwexperimentationjeunesgouvfrIMGpdfrapport_final_hap_culture_eval_lerfas_annexes_pdf 33 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo op cit mesure un mois apregraves la rentreacutee en 2016 Dans lrsquoenquecircte ce sont les parents qui indiquent ce que font leurs enfants En 2016 62 des enfants freacutequentant lrsquoaccueil peacuteriscolaire du soir ont participeacute agrave une activiteacute (33 pour lrsquoaccueil du matin) 34 DJEPVA (2017) laquo Evaluation nationale des PEDT raquo ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports mars Pour 70 des communes le PEDT a permis drsquoeacutelargir lrsquooffre des activiteacutes peacuteriscolaires

35

drsquoengagements (entre 50 et 65 des communes ont deacuteveloppeacute des activiteacutes environne-mentales citoyennes etc) scientifiques et techniques (40 des communes) et numeacuteriques (30 des communes) Graphique Le type de familles drsquoactiviteacutes proposeacutees par les collectiviteacutes sur le temps peacuteriscolaire

Sources donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Nous manquons de donneacutees pour pouvoir deacutecrire la reacutepartition des activiteacutes extrascolaires plus informelles

13 Entre 11 et 17 ans sport (8 enfants sur 10) arts et culture (13 des enfants) un peu de sciences (autour de 10 ) et beaucoup drsquoeacutecrans A lrsquoentreacutee au collegravege avec le changement de niveau drsquoexigence scolaire avec les modifications affeacuterentes en matiegravere de socialisation scolaire lieacutees agrave lrsquoentreacutee dans la preacuteadolescence le reacuteseau amical se renforce et les modaliteacutes de cadrage parental se modifient une certaine autonomie relationnelle et culturelle srsquoinstalle bien que non adosseacutee agrave une indeacutependance financiegravere Lors de lrsquoadolescence et agrave partir de la seconde moitieacute du collegravege le deacutesencadrement progressif des sorties et la freacutequentation numeacuterique modifient la vie hors eacutecole et hors famille les activiteacutes srsquoinsegraverent de maniegravere croissante dans un reacuteseau de pairs et contribuent largement au forgement des identiteacutes

Entre 11 et 17 ans35 - une dominante sur les eacutecrans les enfants et adolescents passent en moyenne un

tiers de leur temps hors eacutecole devant les eacutecrans pour un jour de week-end (44 en

35 Note Insee pour HCFEA et approches theacutematiques I234567 ci-apregraves et partie II pour lrsquoanalyse des temps passeacutes Voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo pour un deacutetail des temps moyens Attention ces donneacutees reposent sur la derniegravere enquecircte Emploi du temps depuis le poids des eacutecrans srsquoest renforceacute et les donneacutees de 2009 minorent donc a priori le poids des eacutecrans dans les vies des enfants et adolescents

36

semaine voir partie II pour plus de deacutetails) Les enfants de 15 ans y passent moins de temps qursquoagrave 1617 ans Le temps passeacute sur internet pour srsquoinformer communiquer est minoritaire36

- une sociabiliteacute investie la sociabiliteacute qui comporte des moments de conversation de visite agrave des amis mais aussi de participation agrave des eacutevegravenements familiaux ou des ceacutereacutemonies civiles ou religieuses repreacutesente 70 minutes dans une journeacutee de week-end (agrave comparer par exemple agrave la pratique sportive de 59 minutes) et 30 minutes en semaine (comme les trajets)

- des pratiques sportives courantes huit enfants sur dix ont pratiqueacute un sport au cours des quatre derniers mois (en dehors des activiteacutes sportives scolaires) et trois sur dix font partie drsquoune association sportive Cela repreacutesente en moyenne 59 minutes par jour de week-end Les adolescents (16-17 ans) consacrent un peu moins de temps au sport que les plus jeunes en semaine

- des pratiques artistiques et culturelles reacuteguliegraveres pour un tiers des enfants les activiteacutes laquo informelles raquo ou laquo non institutionnaliseacutees raquo telles que la lecture lrsquoeacutecoute de musique ou de la radio la pratique de la musique ou de la photo sont plus freacutequentes parmi les 11-17 ans que dans les autres tranches drsquoacircge Neacuteanmoins elles ne repreacutesentent que 30 minutes en moyenne dans une journeacutee de semaine ou de week-end par rapport au temps consacreacute aux devoirs (en moyenne sur week-end et semaine 43 minutes) et au sport (en moyenne 44 minutes) Toutefois 31 des 11-17 ans pratiquent reacuteguliegraverement une activiteacute artistique ndash telle la musique le chant le dessin la peinture lrsquoeacutecriture ndash sans qursquoelle soit neacutecessairement institutionnaliseacutee Parmi ces derniers la dureacutee moyenne qui y est consacreacutee par semaine est de 8 heures 12 font partie drsquoune association artistique ou culturelle (musique theacuteacirctre jardinage photo arts plastiques etc)

- Sorties spectacles lrsquoenquecircte laquo Enfance des loisirs raquo montre qursquoenviron 50 des enfants visitent au moins une fois dans lrsquoanneacutee un museacutee ou un monument entre 11 et 17 ans et que 40 des enfants de 11 ans vont agrave un spectacle de danse de theacuteacirctre ou drsquoopeacutera Cette freacutequentation des lieux culturels srsquoabaisse avec lrsquoacircge puisqursquoils ne sont plus que 30 pour la tranche drsquoacircge 13-15 ans

- Assez peu de pratiques scientifiques techniques (10 des enfants 37 ) ou citoyennes

Le temps libre des 11-17 ans en France en 2009 selon lrsquoenquecircte Emploi du temps

36 Note Insee pour le HCFEA 37 Voir fiche sciences probablement pas plus de 10 hors codage

37

Source Insee pour HCFEA

En entrant plus speacutecifiquement dans chacun des modes drsquoexpression et de deacuteveloppement des enfants (pratiques sportives et corporelles artistiques et culturelles scientifiques et techniques etc) on peut eacutetablir la synthegravese suivante (voir ci-apregraves pour des analyses plus deacutetailleacutees ici reacutesumeacutees)

0

1

2

3

4

5

Vacances congeacutes Peacuteriode scolaire ou detravail

Week-end Semaine

Tem

ps e

n he

ures

Le temps libre des 11-17 ans

Ne rien faire

Sociabiliteacute

Devant un eacutecran

Pratique du sport et preacuteparation

Sortie culturelle (cineacutema spectacle eacuteveacutenement sportif bibliothegraveque)

Culture informelle (Lecture teacuteleacute radio musique pratiques de la musique ou photo)

Autres activiteacutes exteacuterieures (plage pecircche chasse cueillette promenades dans son jardin)

Autres jeux et loisirs drsquointeacuterieur (jeux de hasard collections)Total activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres achats bricolage animaux)

Autres trajets

Autre

38

Synthegravese des activiteacutes hors eacutecole hors famille38

Pratiques et activiteacutes 3-5 ans 6-10 ans

Ecole eacuteleacutementaire

10-14 ans

Collegravege

15-18 ans

Lyceacutee

Accueil peacuteriscolaire soir (1) 39

(76 tout temps peacuteriscolaire confondu au moins une fois)

ns ns

Activiteacutes instaureacutees extrascolaires reacuteguliegraveres (1)

25 56 agrave 6 ans

74 agrave 9-0 ans

nd nd

Pratiques sportives hebdomadaires (2) 60 agrave 80 ~ 70

Dont instaureacutees ~ 50 (chez les 15-18 ans)

Pratiques artistiques et culturelles (lecture eacutecoute de la musique) reacuteguliegraveres (3)

nd 30

Dont instaureacutees reacuteguliegraveres ~15 20 12 6 (cours)

Lecteurs de livres au moins hebdomadaires sur la dureacutee (3)

nd ~ 10 selon peacuterimegravetre

Freacutequentation de spectacles ou patrimoine au moins une fois dans lrsquoanneacutee (4)

nd 40 agrave 50 selon peacuterimegravetre

Vacances

(5-19 ans)

75

(1) Dont 22 tous les jours ou presque 21 des enfants freacutequentent par ailleurs lrsquoaccueil peacuteriscolaire du matin Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires

(2) Sports Sur les 11-17 ans source EE (8 enfants sur dix ont une activiteacute les 4 derniers mois cela repreacutesente en moyenne 59 minutes par jour Dans Lrsquoenfance des loisirs 55 des enfants de 11 ans pratiquent une agrave trois fois par semaine Sur les 15-18 ans source enquecircte Pratique physique et sportive 2010 CNDS Direction des sports ndash Insep ndash Meacuteo

(3) Pratiques artistiques et culturelles (jouer drsquoun instrument dessiner eacutecrire lire eacutecouter de la musique etc) pour les 11-17 ans source enquecircte Emploi du temps pour HCFEA Dans Lrsquoenfance des loisirs (publication 2010) les donneacutees drsquoenquecircte montrent qursquoagrave 13 ans 51 (42 agrave 15 ans et 39 agrave 17 ans) des jeunes deacuteclarent faire une pratique artistique en amateur (toutes formes et tout encadrement confondus) Pour les activiteacutes instaureacutees des 6-10 ans estimation agrave partir de baromegravetre Cnaf sachant que 22 des enfants qui pratiquent une activiteacute extrascolaire encadreacutee ont une activiteacute artistique ou culturelle Pour les 15-19 ans donneacutees ministegravere de la Culture 2008 Selon lrsquoEcole des loisirs (tab 6 p 264) 15 des enfants avaient des pratiques artistiques au moins hebdomadaires agrave 11 ans en 2002 et les ont conserveacutees

(4) 45 des 10-14 ans freacutequentent un lieu de patrimoine de spectacle dans lrsquoanneacutee 70 pour les 15-19 ans ns non significatif nd non disponible Les activiteacutes sportives et les eacutecrans occupent plus de temps que les pratiques culturelles ou le semi-loisir (jardinage bricolage etc) mecircme chez ceux que lrsquoInsee nomme les laquo pratiquants raquo39

38 On regroupe ici les diffeacuterents reacutesultats du document certaines donneacutees datent de 2009 drsquoautres sont plus reacutecentes comme celles issues du baromegravetre Cnaf 39 Voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo

39

14 Diffeacuterences sociales dans la pratique drsquoactiviteacutes extrascolaires 27 des enfants nrsquoauront jamais accegraves agrave des pratiques artistiques entre 11 et 17 ans

Diffeacuterences sociales dans les pratiques quotidiennes Les diffeacuterences sociales sont marqueacutees 84 des enfants de moins de dix ans de familles disposant drsquoun revenu supeacuterieur agrave 2 250 euros nets par mois ont une activiteacute contre 32 dans les familles agrave bas revenus (moins de 750 euros)40 Dans la consultation nationale de 2016 de lrsquoUnicef 76 des enfants affirmaient participer agrave des activiteacutes avec drsquoautres enfants hors de lrsquoeacutecole 41 des enfants vivant dans des quartiers prioritaires apparaissent priveacutes drsquoactiviteacutes (contre 25 pour les enfants vivant en centre-ville)

Les enfants de 11 ans et plus qui nrsquoont jamais eu de pratiques pendant six ans41 Chaque anneacutee les enfants peuvent diminuer augmenter ou conserver leurs pratiques dans divers domaines Des baisses ou des hausses du taux de pratiques dessinent in fine selon lrsquointerpreacutetation affecteacutee agrave ces variations un parcours de deacutecouvertes de tacirctonnements de continuiteacutes et drsquoattachements ou drsquoabandon voire un parcours avec peu de rencontres avec la culture les arts ou le sport hors des champs scolaires En pratique dans lrsquoeacuteventail des possibles dans les rares eacutetudes disponibles on observe une relative faiblesse de la diversiteacute des trajectoires notamment pour certains items (lecture freacutequentation des bibliothegraveques) qui teacutemoigne du poids de la position sociale initiale elle-mecircme potentiellement tributaire des transmissions et des normes implicites qui environnent un enfant ou un adolescent Reste que des bifurcations srsquoobservent aussi Absence de pratiques maintenues entre 11 et 17 ans selon les trajectoires en France (enquecircte Enfance des loisirs 2008)

en des enfants

Lecture de livres

Sport Jeux videacuteo Pratiques artistiques Bibliothegraveque Journal

intime Concert Theacuteacirctre danse opeacutera

T1(15 ) ns ns 9 ns 12 17 ns ns T2(26 ) ns ns 9 13 24 32 10 ns T3 (27 ) 4 ns 6 29 37 46 24 11 T4 (22 ) 8 5 5 45 46 58 36 22 T5 (9 ) 19 7 ns 55 53 66 53 39

Ensemble 5 3 7 27 33 42 22 12

Source MC SG SCPCI Deacutepartement drsquoEtudes de la Prospective et des Statistiques (DEPS) ns = non significatif (effectifs lt 30) Note de lecture 12 des enfants faisant partie des types de trajectoires T1 ndash voire ci-dessous ndash ne sont jamais alleacutes agrave la bibliothegraveque entre 11 et 17 ans alors qursquoils sont 53 des enfants du T5 Il srsquoagit ici des trajectoires laquo reacuteelles raquo crsquoest-agrave-dire des jeunes qui ont deacuteclareacute pour la pratique indiqueacutee laquo jamais ou pratiquement jamais raquo agrave la question sur la freacutequence ou bien pour la sortie indiqueacutee des jeunes qui ont deacuteclareacute nrsquoy ecirctre jamais alleacute au cours de leur vie agrave chacune des vagues de lrsquoenquecircte en 2002 et en 2004 et en 2006 et en 2008

40 LERFAS op cit Une eacutetude plus limiteacutee meneacutee dans le cadre drsquoune expeacuterimentation du FEJ (Fonds drsquoexpeacuterimentation pour la jeunesse) en 2016 41 A chacune des vagues enquecircte Enfance des loisirs

40

Cinq types de trajectoires entre 11 et 17 ans42 Plutocirct que de regarder chaque dimension seacutepareacutement il est important drsquoanalyser les interactions entre pheacutenomegravenes de retrait ou de hausses de pratiques ou de sorties on observe essentiellement que le retrait dans une discipline entraicircne le retrait dans drsquoautres champs A partir des donneacutees recueillies de 2002 agrave 200843 le ministegravere de la Culture a pu observer des trajectoires individuelles drsquoenfants et drsquoadolescents acircgeacutes de 11 agrave 17 ans et fait apparaicirctre cinq trajectoires types en partie lieacutees agrave des deacuteterminants sociaux des parents

Les trajectoires individuelles des enfants de 11 agrave 17 ans entre 2002 et 2008 en France

Trajectoires

( drsquoenfants)

Caracteacuteristiques

T1

(16 )

Investissements preacutecoces et durables dans toutes les dimensions

Se diffeacuterencient par des pratiques peu reacutepandues dont lecture

Regardent moins la TV que les autres Usage diversifieacute drsquointernet

T2

(27 )

Investissement polymorphe et durable dans les pratiques et eacutequipements culturels

Sauf baisse lecture (et correacutelativement bibliothegraveque)

T3

(27 )

Rapport modeacutereacute aux loisirs culturels

Musicalisation de la vie quotidienne

T4

(21 )

Retrait ou absence

Forte place de la TV et moindre des autres meacutedias

T5

(9 )

Non-freacutequentation durable concerts et spectacles

Non-lecteurs ou abandon lecture

A part TV distance agrave la radio musique rattrapage pratiques numeacuteriques mais qui restent peu diversifieacutees

Quelques liens entre diffeacuterences de Professions et Cateacutegories Socioprofessionnelles des parents et trajectoires culturelles des enfants

Dans la trajectoire T1 les filles sont majoritaires Plus de la moitieacute des enfants faisaient partie des meilleurs eacutelegraveves agrave lrsquoentreacutee en CP (52 contre 30 en moyenne) Ces enfants ont plus souvent des parents diplocircmeacutes du supeacuterieur et des parents cadres Dans 71 des cas les deux parents travaillent (contre 60 en moyenne) Ces jeunes revendiquent des valeurs de liberteacute et aussi drsquoavoir de vrais amis Outre un investissement durable dans plusieurs dimensions crsquoest la seule cateacutegorie ougrave sans eacutechapper agrave la baisse tendancielle la lecture de livres reste durable et articuleacutee agrave lrsquoensemble des pratiques A la grande adolescence ils sont deacutesireux drsquoecirctre utiles aux autres

La trajectoire T2 ressemble agrave certains eacutegards agrave la trajectoire tregraves favorable avec des investissements polymorphes plutocirct soutenus bien que les freacutequences soient dans lrsquoensemble moindres Seule exception la lecture qui deacutecroche apregraves 11 ans agrave lrsquoinstar de la population geacuteneacuterale Par rapport agrave la moyenne on observe un maintien de la non-pratique de jeux videacuteo voire une baisse qui touche une part significative des adolescents de ce groupe

42 Voir annexe pour un deacutetail des CSP des parents 43 A partir des trajectoires travailleacutees dans S Octobre C Detrez P Merckleacute et N Berthomier (2010) laquo Lrsquoenfance des loisirs raquo DEPS ministegravere de la Culture Compleacutements agrave partir drsquoautres donneacutees indiqueacutees dans le corps du texte

41

Les valeurs de ces enfants varient avec lrsquoacircge deacutesir drsquoautonomie puis recherche drsquoauthenticiteacute dans les relations agrave 17 ans ils valorisent eacutegalement la liberteacute

Pour les enfants de la trajectoire T3 on observe des trajectoires de deacuteprises (baisse de freacutequentation des lieux de spectacles et des eacutequipements culturels deacutesaffection marqueacutee de la lecture) sauf en matiegravere de teacuteleacutevision et avec une musicalisation de la vie quotidienne Si 20 des membres de ce groupe profitent des anneacutees collegravege pour deacutevelopper une pratique artistique le reste des adolescents est relativement peu impliqueacute dans ce domaine au moment ougrave ils revendiquent par ailleurs des attachements et des eacutemotions ils sont les plus nombreux agrave vouloir ecirctre heureux en amour

Les enfants de la trajectoire T4 sont en retrait par rapport aux pratiques et consommations culturelles soit parce qursquoils nrsquoy sont jamais entreacutes soit que lrsquoon observe des trajectoires en baisse Sept enfants sur dix nrsquoont jamais pratiqueacute drsquoactiviteacutes artistiques 12 nrsquoont jamais fait de sport A lrsquoexception du cineacutema qursquoils deacutecouvrent agrave lrsquoadolescence ils sont eacuteloigneacutes des eacutequipements culturels bien que certains profitent encore de la socialisation scolaire (freacutequentation des museacutees) Ces enfants plus largement issus des milieux populaires valorisent surtout le fait drsquoavoir beaucoup drsquoargent Les enfants des trajectoires tregraves deacutefavorables preacutesentent les mecircmes pheacutenomegravenes drsquoabsence ou de retrait mais plus marqueacutes et avec des speacutecificiteacutes On observe notamment des trajectoires avec des effets de retard et de rattrapage (deacutecouverte des parcs drsquoattraction des zoos du cineacutema des museacutees eacutecoute de la radio) Outre le confort mateacuteriel ils aspirent agrave de la reconnaissance sociale

Les facteurs de bifurcation des enfants dans leur rapport aux TLT Dans lrsquoensemble les pratiques agrave 11 ans restent assez preacutedictives de celles agrave 17 ans sauf pour la lecture et les pratiques numeacuteriques (sur lesquelles on manquait de recul en 2008) Toutefois rien nrsquoest figeacute certaines trajectoires montrent que des pratiques se mettent en place y compris chez des enfants deacutefavoriseacutes Drsquoun autre cocircteacute on observe aussi des pheacutenomegravenes de deacutesaffection chez des enfants qui avaient des pratiques tregraves deacuteveloppeacutees agrave 11 ans De fait ces bifurcations doivent ecirctre lues au carrefour de plusieurs facteurs44

44 O David (2010) laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2

42

Les facteurs influenccedilant la structure des pratiques drsquoactiviteacutes

15 Les garccedilons font plus de sport les filles plus de pratiques artistiques Les filles des milieux populaires ont moins drsquoactiviteacutes Lrsquoabsence drsquoactiviteacute nrsquoest pas correacuteleacutee agrave la classe sociale pour les garccedilons alors qursquoelle lrsquoest pour les filles Les filles des Zones Urbaines Sensibles (ZUS) font moins drsquoactiviteacutes que les adolescentes drsquoautres quartiers Les filles de cateacutegorie populaire ont moins drsquoactiviteacutes sportives culturelles ou associatives que les autres adolescentes et que les garccedilons des cateacutegories populaires Les adolescentes parisiennes ont beaucoup plus drsquoactiviteacutes que les filles drsquoIle-de-France (IDF)45

45 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo Tours Presses universitaires Francois Rabelais p 49

43

Adolescents ayant reacutealiseacute une activiteacute extrascolaire dans sa commune le week-end en 2010

Cateacutegories populaires

Cateacutegories moyennes

Cateacutegories supeacuterieures

Total

Garccedilons - en IDF - en ZUS

395 489

332 453

397

NS

376 485

Filles - en IDF - en ZUS

231 274

282 334

424

NS

318 322

Source Nicolas Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo p 53

Note de lecture En 2010 395 adolescents des cateacutegories populaires vivant en Ile-de-France ont reacutealiseacute une activiteacute extrascolaire contre 231 des adolescentes de cateacutegorie populaire vivant en Ile-de-France

44

2 PRATIQUES SPORTIVES ET DE BIEN-ETRE CORPOREL

Le corps est central pour se deacutevelopper agrave tous les niveaux (psychique affectif cognitif et physique) La penseacutee la conscience de soi et de lrsquoautre passent par des actions corporelles Les activiteacutes physiques sont essentielles pour la santeacute Il convient donc de permettre un niveau suffisant drsquoactiviteacutes physiques pour tous drsquoautant que les socieacuteteacutes deacuteveloppeacutees contemporaines mobilisent moins les capaciteacutes physiques La pratique du sport est une forme drsquoactiviteacute physique Elle est par ailleurs susceptible de repreacutesenter une sphegravere personnelle drsquoaccomplissement (goucirct pour une pratique valoriseacutee compeacutetitions etc) de contribuer au deacuteveloppement des compeacutetences de coopeacuteration (sports en eacutequipe) de perseacuteveacuterance et de confiance en soi

21 Trois quarts des enfants acircgeacutes de plus de 10 ans pratiquent une activiteacute sportive hors de lrsquoeacutecole dont plus de la moitieacute chaque semaine Parmi les 11-17 ans huit enfants sur dix ont pratiqueacute un sport au cours des quatre derniers mois (en dehors des activiteacutes sportives scolaires et hors activiteacute professionnelle) et trois sur dix font partie drsquoune association sportive (donneacutees enquecirctes Emplois du temps 2009-2010)46 Cela recoupe les donneacutees obtenues dans le suivi de panel drsquoenfants de lrsquoenquecircte Enfance des loisirs portant sur la mecircme tranche drsquoacircge qui montrait que 60 des enfants avaient une pratique sportive hebdomadaire et 14 au moins une fois par mois Trois quarts des 15-18 ans ont une activiteacute physique ou sportive hebdomadaire hors de lrsquoeacutecole Seuls 4 nrsquoont jamais drsquoactiviteacutes sportives

La freacutequence de pratique sportive des 15-18 ans selon le sexe en France en 2010

Freacutequence de pratique parmi les 15-18 ans Garccedilon Fille Total

Au moins hebdomadaire 760 724 743

Moins drsquoune fois par semaine 175 152 164

Exclusivement en vacances 31 70 49

Aucune pratique 34 54 43

Source enquecircte Pratique physique et sportive 2010 CNDS Direction des sports ndash Insep ndash Meacuteos

Note de lecture 76 des garccedilons de 15 agrave 18 ans ont une pratique sportive au moins hebdomadaire contre 724 des filles

22 Un temps drsquoactiviteacute physique insuffisant pour une partie des enfants notamment de familles agrave faibles revenus Pour lrsquoacquisition et le maintien drsquoune bonne santeacute les experts recommandent un minimum de 60 minutes par jour drsquoactiviteacutes physiques drsquointensiteacute modeacutereacutee ou plus eacuteleveacutee chez les jeunes47 Selon certaines eacutetudes la grande majoriteacute des enfants de 11 ans sont en deccedilagrave de

46 Note Insee pour HCFEA 47 Pocircle ressource nationale sport santeacute bien-ecirctre ministegravere du sport wwwsportsgouvfrIMGpdfsport-_santeactivitephysique-sedentaritepdf

45

ce seuil drsquoactiviteacutes physiques sachant que les jeunes ont tendance agrave pratiquer plus de sports que les geacuteneacuterations preacuteceacutedentes mais que nos modes de vie srsquoaccompagnent drsquoun abandon progressif de la deacutepense physique dans les activiteacutes courantes48 Chez les enfants de 9 ans la freacutequence des jeux en plein air est correacuteleacutee au niveau global drsquoactiviteacute physique alors que chez les adolescents de 15 ans cette correacutelation est atteacutenueacutee au profit des activiteacutes en club Or il a eacuteteacute montreacute que 39 des enfants de 3 agrave 10 ans ne jouaient jamais en plein air cette proportion eacutetant moindre chez les enfants en surpoids (33 ) et meilleure chez ceux regardant moins les eacutecrans (56 )49 En moyenne les 11-17 ans pratiquent un sport 32 minutes par jour50 Parmi les colleacutegiens 33 des enfants dont les parents ont de faibles revenus ont une activiteacute physique drsquoau moins deux heures par semaine en dehors de lrsquoeacutecole contre 60 chez les plus favoriseacutes Les enfants nrsquoayant aucune activiteacute physique sont plus nombreux (75 ) parmi les familles agrave faibles revenus que les familles plus favoriseacutees (24 )51

Figure Alimentation activiteacute physique et sportive selon les niveaux de richesse mateacuterielle en trois cateacutegories (en pourcentage)

Source enquecircte HBSC 2014 (reacutepartition des enfants selon trois niveaux de revenus des parents)

23 Des pratiques hors eacutecole souvent encadreacutees (~30 agrave 50 des enfants selon les acircges) Selon le baromegravetre Cnaf 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans pratiquent chaque semaine une activiteacute encadreacutee et 91 des enfants pratiquant au moins une activiteacute encadreacutee font du sport Ainsi pregraves de 50 des enfants de 3 agrave 10 ans pratiquent une activiteacute sportive encadreacutee hors eacutecole

48 laquo Activiteacute physique raquo Expertise collective Inserm 2008 49 B Salanave C Verdot V Deschamps M Vernay S Hercberg et K Castetbon (2015) laquo La pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 agrave 10 ans dans lrsquoeacutetude nationale nutrition santeacute raquo Bulletin eacutepideacutemiologique hebdomadaire ndeg 30-31 6 octobre p 561-570 50 E Cleacuteron et A Caruso (2017) laquo Le sport drsquoabord lrsquoaffaire des jeunes raquo Analyses et synthegraveses Injep 51 laquo Ineacutegaliteacutes sociales de santeacute raquo in Godeau E (dir) (2016) laquo La santeacute des colleacutegiens en France 2014 raquo

46

On peut estimer qursquoune majoriteacute des 6-18 ans dispose drsquoune licence sportive teacutemoignant drsquoune certaine pratique en club5052

Taux de licences selon lrsquoacircge

Source Institut National de la Jeunesse et de lrsquoEducation Populaire (INJEP)- Mission drsquoEtude drsquoObservation Statistique ndash Recensement des licences aupregraves des feacutedeacuterations agreacuteeacutees par le ministegraveres des Sports (licences deacutelivreacutees en 2015) Note de lecture Chez les individus acircgeacutes de 16 ans le taux de licencieacutes srsquoeacutelegraveve agrave 40

Le recensement ne deacutenombre que des licences et non des licencieacutes (certains individus pouvant posseacuteder plusieurs licences) Ainsi le nombre de licences agrave 15 ans (50 ) vaut 12 fois le nombre de jeunes de 15 agrave 18 ans deacutetenant effectivement une licence Si lrsquoon applique le mecircme ratio aux autres tranches drsquoacircges on obtiendrait un taux de licencieacutes drsquoenviron 30 chez les 7-17 ans et pregraves de 50 chez les 10-12 ans ce qui est assez proche des donneacutees des enquecirctes Emplois du temps 2009-2010 qui indiquent qursquoentre 11 et 17 ans trois enfants sur dix font partie drsquoune association sportive

Parmi les plus acircgeacutes presqursquoun jeune sur deux srsquoinscrit dans une structure encadreacutee mais ils sont un peu plus agrave pratiquer en eacutetant encadreacute (par un entraicircneur moniteur professeur animateur ou eacuteducateur sportif) (60 ) et moins agrave deacutetenir une licence sportive (41 )

52 Donneacutees sur les plus jeunes dans lrsquoenquecircte Pratiques des activiteacutes physiques et sportives en France DEJVPA

47

Pratiques sportives en club chez les 15-18 ans selon le sexe en France en 2010

Pratique en club parmi les 15-18 ans Garccedilon Fille Total

Pratique dans un club sportif public une association sportive ou une structure priveacutee agrave caractegravere commercial

508 447 480

Pratique par un entraicircneur moniteur professeur eacuteducateur ou animateur

619 580 601

Deacutetention drsquoune licence 466 340 407

Par ailleurs 36 des 15-18 ans participent agrave des compeacutetititions

24 Des pratiques laquo ouvertes raquo ou semi-ouvertes dans la laquo nature raquo et en milieu urbain importantes avec des dispariteacutes territoriales Les eacutequipements en accegraves libres (parc square aire de jeux terrain de sport etc) permettent une pratique sportive informelle et auto-organiseacutee pour des enfants mais plus souvent des adolescents non inscrits en club Si lrsquoon compare les 60 de pratiques sportives avec un entraicircneur un moniteur ou un animateur chez les 15-18 ans aux 95 de jeunes pratiquant au moins de temps en temps une activiteacute sportive on en deacuteduit que 30 des adolescents ont une pratique sportive uniquement en milieu ouvert ou semi-ouvert Si lrsquoon voulait connaicirctre la part de la pratique sportive en milieu ouvert il faudrait eacutevaluer la part des enfants et adolescents pratiquant agrave la fois en club association etc et en milieu ouvert Donneacutees agrave ce jour non renseigneacutees

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre par reacutegion53 en 2013

Reacutegion Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre pour 10 000 habitants

Alsace 1 629 89 Aquitaine 3 490 110 Auvergne 1 741 130 Basse-Normandie 1 675 114 Bourgogne 1 860 113 Bretagne 4 507 143 Centre 3 525 139 Champagne-Ardenne 1 786 133 Corse 165 54 Franche-Comteacute 1 525 131

53 Ministegravere des Sports (2013) laquo Atlas des eacutequipements sportifs franccedilais par grandes cateacutegories raquo

48

Reacutegion Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre pour 10 000 habitants

Guadeloupe 371 92 Guyane 174 79 Haute-Normandie 2 341 127 Icircle-de-France 5 542 48 La Reacuteunion 898 111 Languedoc-Roussillon 3 317 130 Limousin 963 130 Lorraine 4 017 171 Martinique 380 96 Midi-Pyreacuteneacutees 3 130 110 Nord-Pas-de-Calais 3 151 78

Pays-de-la-Loire 4 763 136

Source Atlas du ministegravere les ineacutegaliteacutesnb drsquoeacutequipementpopulation 2013 Le ministegravere de la Jeunesse et des Sports rassemble dans la cateacutegorie laquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo par ordre deacutecroissant du nombre drsquoeacutequipements preacutesents sur le territoire les plateaux Education Physique et Sportive (EPS)Multisportscity-stades les terrains de peacutetanque de basket-ball de boules de handball les laquo skate-parks raquo les terrains de volley-ball et de beach-volley ndash en ne citant que ceux de plus de 800 uniteacutes Note de lecture dans la reacutegion Rhocircne-Alpes en 2013 5 950 eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libres existaient

Le libre accegraves permet une pratique sportive non encadreacutee des enfants et des adolescents (laquo skate-parks raquo laquo city stades raquo) ― ou de personnes plus acircgeacutees (terrains de peacutetanque ou de boules) Les agglomeacuterations de Paris Lyon Lille Strasbourg Rouen Caen Rennes Nantes Bordeaux Toulouse Montpellier Marseille Clermont-Ferrand Limoges Poitiers Toulon Besanccedilon Dijon Orleacuteans ont relativement peu drsquolaquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo rapporteacutes agrave leur population Les reacutegions suivantes ont un nombre drsquolaquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo pour 10 000 habitants supeacuterieur drsquoau moins 30 agrave la moyenne nationale Picardie Lorraine Bretagne Pays-de-la-Loire Poitou-Charentes Centre et Franche-Comteacute54

Les ressources naturelles des territoires ouvrent aussi des terrains drsquoexpeacuteriences potentielles distinctes plages montagnes forecircts campagnes sont les supports de promenades et drsquoactiviteacutes diverses (veacutelo escalade etc) en site naturel qui eacutevidemment diffeacuterent selon lrsquoendroit ougrave lrsquoon vit Dans les zones rurales qui peuvent par ailleurs manquer

54 Ibidem

Picardie 3 688 195 Poitou-Charentes 2 367 135 Provence-Alpes-Cocircte drsquoAzur 3 687 75 Rhocircne-Alpes 5 950 97 Total 66 642 103 Meacutediane 113

49

drsquoameacutenagements favorables aux TLT facilement accessibles agrave tous les richesses territoriales sont-elles mises en valeur et rendues accessibles aux enfants

25 Des choix de pratiques hors eacutecole marqueacutees par des diffeacuterences surtout entre garccedilons et filles

Des disciplines sportives souvent distinctes entre filles et garccedilons La natation le football le veacutelo le roller la danse la gymnastique et lrsquoathleacutetisme sont les plus pratiqueacutes chez les enfants La hieacuterarchie des sports les plus pratiqueacutes se modifie si lrsquoon observe les pratiques hors eacutecole Hors cadre scolaire on retrouve la natation le veacutelo et le roller parmi les sports pratiqueacutes par une forte proportion de filles et de garccedilons On observe une diversification des pratiques reacuteguliegraveres entre les filles et les garccedilons investissant diffeacuteremment les disciplines sportives pratiques du football des arts martiaux du ping-pong et du tennis chez les garccedilons et pratiques de la danse de lrsquoeacutequitation du ski ou de la randonneacutee chez les filles Les pratiques sportives selon le cadre dans lequel elles sont pratiqueacutees

Source Etude Ipsos Observatoire du sport (2012)

Filles et garccedilons font drsquoabord du sport pour se faire plaisir et rencontrer des amis Reste que le sport veacutehicule des steacutereacuteotypes assez marqueacutes 55 Par exemple les garccedilons sont davantage engageacutes dans la compeacutetition sportive et font davantage du sport pour laquo gagner raquo quand les filles peuvent en faire laquo pour maigrir raquo 56

55 Voir M-C Naves et S Octobre (2014) laquo Ineacutegaliteacutes et diffeacuterences filles-garccedilons dans les pratiques sportives et culturelles des enfants et des adolescents raquo in Naves M-C et Wisnia-Weill V (dir) (2014) Lutter contre les steacutereacuteotypes Filles-garccedilons France Strateacutegie 56 Et ce y compris dans les fratries mixtes Voir C Mennesson (2011) laquo Socialisation familiale et investissement des filles et des garccedilons dans les pratiques culturelles et sportives associatives raquo Reacuteseaux ndeg 168-169 p 87-110

50

Tableau Motivations des garccedilons et des filles agrave faire du sport ()

Source M Choquet H Bourdessol et al (2001) Jeunes et pratiques sportives lrsquoactiviteacute sportive agrave lrsquoadolescence les troubles et les conduites associeacutees INSERM

Les garccedilons font plus de sport que les filles surtout agrave partir de lrsquoadolescence (ce qui est le pendant drsquoun surinvestissement des pratiques culturelles par les filles par rapport aux garccedilons)57 en 2002 77 des garccedilons et 60 des filles de 12 agrave 17 ans pratiquaient un sport ou une activiteacute sportive en dehors de lrsquoeacutecole Cet eacutecart a augmenteacute et atteint 30 points dans les foyers les plus deacutefavoriseacutes La mixiteacute est limiteacutee dans la pratique sportive des enfants et des adolescents notamment en club58 et les entraicircnements concernant des enfants jeunes (8-10 ans) sont souvent organiseacutes seacutepareacutement Lrsquoencadrement des activiteacutes sportives des filles et des garccedilons est laquo genreacute raquo que ce soit dans la reacutepartition des entraicircneurs et animateurs ou dans leurs comportements vis-agrave-vis des jeunes59 La pratique sportive des jeunes a souvent comme reacutefeacuterence le haut niveau et le sport au masculin consideacutereacute comme plus prestigieux Dans les sports dits masculins qui sont les plus nombreux les feacutedeacuterations et les clubs ne facilitent pas la pratique feacuteminine Dans une grande partie du territoire franccedilais et notamment dans les zones agrave forte densiteacute de population lrsquoaccegraves des clubs aux eacutequipements sportifs (gymnases stades terrains de sport agrave exteacuterieur) geacutereacutes par les collectiviteacutes locales est concurrentiel Les creacuteneaux horaires sont partageacutes entre les diffeacuterentes disciplines lieacutees aux feacutedeacuterations et les classes drsquoacircge des pratiquants Or les garccedilons tendent agrave ecirctre privileacutegieacutes60 Les ineacutegaliteacutes sont aussi tregraves grandes dans le domaine de la pratique libre (installations outdoor et indoor maisons des jeunes etc) Le ciblage des filles commence agrave peine par exemple dans certains territoires pour rattraper le retard agrave lrsquoinstar des projets laquo Allez les filles raquo de la Fondation de France61 ou de lrsquoinitiative agrave Mulhouse de lrsquoassociation laquo Eacutelan sportif ou comment conjuguer la boxe au feacuteminin raquo A

57 Source M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 58 LrsquoEacuteducation physique et sportive (EPS) agrave lrsquoeacutecole qui est souvent la premiegravere (voire la seule) expeacuterience sportive des enfants et des adolescents comme le sport scolaire (dans le cadre des feacutedeacuterations multisports agrave lrsquoinstar de lrsquoUnion nationale du sport scolaire (UNSS)) reproduisent aussi les steacutereacuteotypes de genre Voir G Combaz et O Hoibian (2011) laquo La pratique des activiteacutes physiques et sportives les ineacutegaliteacutes entre les filles et les garccedilons sont-elles plus reacuteduites dans le cadre scolaire raquo Carrefours de lrsquoeacuteducation ndeg 32 p 167-185 59 J-C Gillet et Y Raibaud (2006) laquo Mixiteacute pariteacute genre dans les meacutetiers de lrsquoanimation raquo Paris LrsquoHarmattan 60 M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 61 wwwfondationdefranceorgNos-AidesVous-etes-un-organismeSolidarite-avec-les-personnes-vulnerablesEn-FranceMaladieSante-des-jeunes

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lrsquoeacutetranger on peut citer des dispositifs comme laquo go go girl raquo aux Etats-Unis ou les laquo MaumldchenStaumlrken raquo en Allemagne

Des diffeacuterences sociales agrave relire sous le prisme du genre et des diffeacuterences territoriales La pratique sportive des jeunes semble aussi largement correacuteleacutee au niveau de diplocircme des parents et dans une moindre mesure au niveau de revenu du foyer 62 Or ces eacuteleacutements doivent ecirctre lus agrave travers le prisme du genre si le taux de pratique sportive des garccedilons dans les familles populaires est quasiment le mecircme que dans la population geacuteneacuterale il est pour les filles infeacuterieur de 15 points agrave la moyenne63

Des combinaisons multiples de pratiques culturelles et sportives64

Les pratiques sportives et culturelles des enfants et des adolescents font lrsquoobjet de combinaisons multiples qui varient selon le sexe et lrsquoorigine sociale Il y a en effet des combinaisons drsquoactiviteacutes reacuteputeacutees speacutecifiquement masculines et drsquoautres speacutecifiquement feacuteminines65

Dans les classes populaires la pratique sportive est exclusive Le sport est pris tregraves au seacuterieux en particulier comme un eacuteleacutement de construction de lrsquoidentiteacute masculine Pratiques de loisirs et eacutecole sont seacutepareacutees les activiteacutes extrascolaires ne sont pas envisageacutees comme un capital culturel susceptible drsquoecirctre mis au service de la reacuteussite scolaire

laquo Des activiteacutes au statut diffeacuterent peuvent coexister dans les familles intellectuelles raquo66 Le sport y est envisageacute comme une activiteacute compleacutementaire (un moyen drsquoexpression de soi de deacuteveloppement personnel) non essentielle Le sport est vu positivement comme le veacutehicule des valeurs de compeacutetition et de deacutepassement de soi et comme le moyen de deacutevelopper une hexis corporelle distinctive

Les activiteacutes entre filles et garccedilons sont moins sexueacutees

Chez les cadres CSP+ il srsquoagit drsquooccuper les enfants (lutter contre lrsquooisiveteacute) voire de favoriser un laquo entre-soi raquo social peu importe lrsquoactiviteacute67

Une grande majoriteacute des enfants et adolescents ont accegraves aux sports ce qui en fait un secteur moins marqueacute par les ineacutegaliteacutes sociales que la culture ou les sciences Il nrsquoen reste pas moins que lrsquoon observe des ineacutegaliteacutes entre enfants en lien avec les reacutealiteacutes territoriales Par exemple les reacutesidents des ZUS sont sous-repreacutesenteacutes parmi les licencieacutes sportifs (en 2013 34 licencieacutes) La proportion des licencieacutes sportifs reacutesidant dans les QP est de 38 mais est de 7 dans le reste de la population franccedilaise Les types drsquoeacutequipements sportifs les plus reacutepandus selon le lieu drsquoimplantation en 2013

62 P Mignon et G Truchot (dir) (2002) laquo Les pratiques sportives en France raquo INSEP 63 Donneacutees 2002 taille drsquoeacutechantillons insuffisante sur les 15-18 ans pour croiser sexe et origine sociale dans lrsquoenquecircte 2015 64 M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 65 S Octobre C Detrez P Merckleacute et N Berthomier (2010) op cit 66 C Mennesson et S Julhe (2012) laquo Lrsquoart (tout) contre le sport La socialisation culturelle des enfants des milieux favoriseacutes raquo Politix ndeg 99 p 122 67 Ibid

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Source Recensement des eacutequipements sportifs ministegravere chargeacute des sports 2013 traitements CREDOC Note de lecture 15 des eacutequipements sportifs en ZUS sont des plateaux EPS Multisports

Les ressources du territoire faccedilonnent eacutevidemment les pratiques sportives ouvertes ou semi-ouvertes qui constituent des scegravenes drsquoexpressions et de repreacutesentation des lieux drsquoapprentissage de la parole et du compromis mais aussi des aregravenes de concurrence et de compeacutetition Drsquoun inteacuterecirct certain pour lrsquoeacutemancipation et les sociabiliteacutes locales ces espaces non encadreacutes peuvent aussi devenir des catalyseurs drsquoineacutegaliteacutes Des strateacutegies drsquoexclusion et drsquoinclusion sont mises en place par les groupes de preacuteadolescents laquo Les espaces sportifs en accegraves libre sont des lieux drsquoapprentissage du conflit de lrsquoinjure et de lrsquoaffrontement susceptibles de reproduire toutes les formes drsquointoleacuterance raquo68 Par un processus drsquoutilisation reacuteguliegravere et drsquoimpreacutegnation identitaire ces eacutequipements font lrsquoobjet drsquoune appropriation par certains groupes qui entrave la liberteacute drsquoaccegraves pour drsquoautres Les espaces sportifs ouverts de la ville sont susceptibles drsquoecirctre marqueacutes par des logiques de discrimination de marginalisation et drsquoisolement qui repoussent certains hors du cadre normatif preacutesenteacute pourtant comme propice agrave la construction drsquoidentiteacutes et de liens sociaux Ensuite la pratique des activiteacutes ludosportives auto-organiseacutees srsquoavegravere socialement diffeacuterencieacutee La freacutequentation des enfants et des adolescents ainsi que le degreacute drsquoautonomie qui leur est conceacutedeacute varient selon diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques geacuteographiques culturels Enfin des diffeacuterences entre filles et garccedilons sont freacutequentes pour de multiples raisons Par exemple deux sports sont principalement pratiqueacutes dans les eacutequipements en libre accegraves le football et le basket-ball La pratique du badminton ou du volley se heurte aux difficulteacutes drsquoinstaller et de stocker les poteaux et filets Il srsquoavegravere que ces terrains sont essentiellement occupeacutes par des garccedilons

68 D Morin et H Durler (2005) laquo Modes de sociabiliteacute enfantine dans lrsquoespace public urbain et forme scolaire une mise en perspective raquo universiteacute de Genegraveve et universiteacute de Lausanne

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3 PRATIQUES ARTISTIQUES ET CULTURELLES Les rencontres avec lrsquoart et la culture ont plusieurs vertus essentielles drsquointensiteacute variable selon les acircges certaines chez les jeunes enfants drsquoautres plus preacutegnantes agrave lrsquoadolescence Tout drsquoabord aux jeunes acircges ougrave le corps est le meacutedia principal du rapport sensoriel et sensible au monde se tissent les premiers liens entre sensations et repreacutesentations Ensuite les pratiques culturelles invitent agrave laquo mettre des mots sur des ressentis cela est important car le rapport aux choses varieacutees vues toucheacutees eacutecouteacutees est un support de deacuteveloppement de lrsquointelligence narrative capaciteacute neacutecessaire pour ecirctre acteur de sa vie Enfin la pratique creacuteative engage lrsquoenfant dans une modaliteacute drsquoaction structurante comme tout travail de sublimation69 lrsquoenfant se deacutecouvre capable de faire des choses dans la perseacuteveacuterance Il deacutecouvre ses limites mais aussi la possibiliteacute de se deacutepasser au contact du reacuteel il srsquoy transforme dans lrsquoappropriation de ses laquo expeacuteriences personnelles du monde raquo Il deacutecouvre par la mecircme occasion les capaciteacutes des autres et les diffeacuterences

La culture et lrsquoart font alors doublement lien social Ils y contribuent en donnant lrsquoaccegraves agrave un patrimoine commun et plus largement aux objets et aux gestes inscrits dans laquo la trame drsquoun tissu symbolique commun agrave lrsquoensemble drsquoune collectiviteacute raquo70 Surtout au-delagrave drsquoune culture dont une part restera probablement assez minoritaire il srsquoagit de renouveler son regard en choisissant laquo la mise en valeur drsquoune partie du reacuteel raquo dans lequel se joue un laquo entre-deux symbolique raquo entre soi et lrsquoauteur Lrsquoœuvre drsquoart donne forme au chaos71 dans une adresse agrave lrsquoautre en la creacuteant ou en la recevant chacun apprend agrave se recueillir avant de reacuteagir A mille lieux drsquoun geste utilitaire cette expeacuterience de lrsquoimaginaire permet qursquoun regard neuf srsquoinitie pouvant ensuite feacuteconder drsquoautres actes drsquoautres relations entre les humains et entre lrsquoindividu et le monde Pour ce faire il faut apprendre agrave srsquoextraire drsquoun langage limiteacute laquo pour investir un espace drsquoexpression symbolique non strictement deacutetermineacute raquo72

Finalement ces pratiques permettent de nourrir chez tous les enfants et adolescents tout agrave la fois le lien social lrsquoexpressiviteacute et la subjectivation des capaciteacutes et des terrains de reacutealisation Pour eacutetayer ces processus trois axes peuvent ecirctre distingueacutes73 le rapport direct aux œuvres et aux creacuteateurs lrsquoapproche analytique et cognitive des œuvres et les pratiques artistiques (ateliers de theacuteacirctre dessin pratique drsquoun instrument eacutecritures etc)

69 Approches de C Dejours sur le travail creacuteatif Sde Mijolla Mellor traiteacute de la sublimation choix de la sublimation 70 N Romeas (2017) laquo Lrsquoart comme eacutecole raquo 24 juin Le Monde diplomatique 71 Voir Castoriadis 72 laquo Lrsquoart comme eacutecole raquo op cit 73 F Enel (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS

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31 Enfants de 3 agrave 10 ans pregraves de 15 ont une pratique artistique encadreacutee Peu de donneacutees chiffreacutees sur les pratiques plus informelles Il nrsquoy a pas de donneacutees agreacutegeacutees disponibles sur cette tranche drsquoacircge On sait en revanche que 56 des 3-10 ans ont une pratique reacuteguliegravere en club ou maison de quartier dont 22 des activiteacutes artistiques et culturelles A 9-10 ans ils sont 74 agrave pratiquer une activiteacute encadreacutee Drsquoougrave une estimation de 15 ayant une pratique artistique encadreacutee Les Temps drsquoactiviteacute peacuteriscolaires (TAP) et nouvelles activiteacutes peacuteriscolaires(NAP) organiseacutees pendant les activiteacutes peacuteriscolaires agrave lrsquoeacutecole primaire ont eacutegalement deacuteveloppeacute des possibiliteacutes de pratiques artistiques et culturelles parmi les activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees dans le cadre de la reacuteforme des rythmes 94 des communes ont mis en place des activiteacutes artistiques et culturelles74 Par ailleurs les accueils de loisirs deacuteveloppent une large gamme drsquoactiviteacutes notamment artistiques et culturelles en phase avec leurs projets eacuteducatifs et peacutedagogiques Toutefois les pratiques sont heacuteteacuterogegravenes et nous ne disposons pas drsquoune vue drsquoensemble permettant de deacutecrire la part que prennent ces activiteacutes dans lrsquoorganisation du temps des enfants en accueil de loisirs ni leur nature (activiteacutes drsquoeacuteveil ateliers ponctuels activiteacutes reacuteguliegraveres dans le cadre de lrsquointervention drsquoun musicien drsquoune association ou encore accompagnement des enfants vers des partenaires de lrsquoeacuteducation populaire ou dans un conservatoirehellip) Si lrsquoon srsquointeacuteresse maintenant aux pratiques reacuteguliegraveres celles poursuivies au moins pendant un semestre dans lrsquoanneacutee et le cas eacutecheacuteant susceptibles de se poursuivre drsquoune anneacutee agrave lrsquoautre il est encore plus difficile de savoir combien drsquoenfants sont concerneacutes

Conservatoires et eacutecoles priveacutees ou associatives 155 000 enfants pratiquent une activiteacute artistique (surtout musique et danse) dans les conservatoires agrave rayonnements deacutepartementaux ou reacutegionaux et 145 000 dans les conservatoires municipaux Le ministegravere de la Culture estime agrave 12 million le nombre drsquoenfants ayant une pratique de musique de danse ou de theacuteacirctre en inteacutegrant les eacutecoles associatives et priveacutees Mais nous ne disposons pas de la reacutepartition par acircge

32 Adolescents de 11-17 ans 30 agrave 40 ont une forme de pratique artistique reacuteguliegravere qui eacutevolue dans ses contenus avec lrsquoacircge Selon les enquecirctes Emplois du temps de 2009-2010 31 des 11-17 ans pratiquaient reacuteguliegraverement une activiteacute artistique telle que instrument de musique chant dessin peinture eacutecriture sans qursquoelle soit neacutecessairement institutionnaliseacutee75 Ces ordres de grandeur sont proches de ceux drsquoun autre questionnaire de la recherche lrsquoEnfance des loisirs (2002 agrave 2008)

74 laquo Evaluation nationale des PEDT raquo op cit 75 Note Insee pour HCFEA

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Part des enfants de 11 agrave 17 ans pratiquant une activiteacute artistique en dehors des heures de cours agrave lrsquoeacutecole 2002 2008 Jamais ou presque jamais 57 61 1 agrave 3 fois par mois 7 10 Au moins hebdomadaire 35 29

Source Enfance des loisirs agreacutegation de reacutesultats de la DEPS pour HCFEA

Les eacutevolutions observeacutees combinent des effets des avanceacutees en acircge des enfants de la cohorte et des changements de comportements qui ne peuvent ecirctre interpreacuteteacutes directement comme une augmentation ou diminution des pratiques Les pratiques artistiques se deacuteveloppent durant la premiegravere partie du collegravege ce qui correspond agrave la fois agrave une ouverture du champ des possibles (activiteacutes peacuteriscolaires rencontres etc) mais aussi agrave une demande de nouveaux supports drsquoexpeacuterimentations identitaires et drsquoactiviteacutes expressives engageant le corps et la creacuteativiteacute Lrsquoeacuterosion de la pratique traditionnelle correspond en partie agrave un transfert vers les pratiques numeacuteriques et non agrave une deacutesaffection (voir ci-apregraves) Les pratiques culturelles et artistiques des enfants se modifient avec lrsquoavanceacutee en acircge76 Les donneacutees issues de lrsquoenquecircte 2008 datent un peu pour deacutecrire les transformations des usages lieacutes au deacuteveloppement numeacuterique Par exemple en 2008 pour les 11-17 ans la lecture des livres BD et magazines baisse avec lrsquoacircge avec agrave la fois une diminution de la part des forts lecteurs et une forte progression des non-lecteurs (155 agrave 11 ans et 465 agrave 17 ans) La lecture de magazine srsquoeffrite eacutegalement On constatait alors un inteacuterecirct plus marqueacute pour la presse drsquoinformation et un eacuteparpillement des autres theacutematiques en lien avec les centres drsquointeacuterecirct (titres sportifs presse scientifique dont la part drsquoabonnement se maintient etc) On a en revanche du mal agrave eacutevaluer le poids des pratiques de lecture sur internet

76 Octobre S et Berthomier N (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo op cit Analyse les reacutesultats du suivi drsquoun panel de 4 000 enfants suivis sur quatre vagues drsquoenquecircte entre 2002 et 2008

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33 Des sorties culturelles en appui sur un eacutequipement culturel significatif et les sorties scolaires La France est lrsquoun des pays drsquoEurope les mieux pourvus en eacutequipements culturels majeurs lieux drsquoexposition theacuteacirctres cineacutemas lieux de lecture publique eacutequipements de musique et de danse avec une moyenne nationale de 312 eacutequipements pour 10 000 habitants avec toutefois des dispariteacutes territoriales importantes77

- les eacutetablissements publics (EP) sont en majoriteacute franciliens mais certains sont implanteacutes en reacutegion et drsquoautres deacuteclinent des sites en milieu rural (ex centre des monuments nationaux)

- une majoriteacute drsquoinstitutions culturelles deacuteveloppe des actions dans les QPV (quartiers des politiques de la ville) hors contrat de ville dont elles sont signataires pour certaines (29 )

- dans les quartiers de politique de la ville (QPV) les difficulteacutes drsquoaccegraves concernent moins ceux qui sont en zone urbaine que les quartiers des petites agglomeacuterations en peacuteripheacuterie des villes ou lrsquoOutre-mer Sur 1294 QPV 720 sont agrave moins de 1 km de distance de lrsquoun de ces eacutequipements Ainsi plus de la moitieacute des structures labelliseacutees et des conservatoires se trouvent agrave moins drsquoun kilomegravetre des QPV Les structures implanteacutees dans ces territoires soulignent la freacutequentation soutenue de leurs eacutequipements par un public de proximiteacute bien supeacuterieur en nombre et pourcentage agrave celui des cateacutegories favoriseacutees qursquoelles peinent parfois agrave faire venir

- lrsquoOutre-mer a un taux drsquoeacutequipement deux agrave trois fois infeacuterieur agrave celui de la moyenne franccedilaise meacutetropolitaine

- les zones rurales sont plutocirct bien loties en termes de taux drsquoeacutequipements physiques par habitant que lrsquoon compte ou non les lieux de lecture publique Mais elles sont moins bien doteacutees face agrave lrsquooffre numeacuterique potentielle du fait de la faible couverture en haut deacutebit

- le reacuteseau de lecture publique (meacutediathegraveques bibliothegraveques et points de lecture) comprend 16 300 lieux crsquoest le premier reacuteseau culturel de proximiteacute Toutefois 55 des communes nrsquoont pas de lieu de lecture agrave proximiteacute et lrsquoIle-de-France et lrsquoAlsace paraissent sous-eacutequipeacutees78

- sans les lieux de lecture publique les zones peacuteriurbaines seraient quatre fois moins eacutequipeacutees que la moyenne nationale Drsquoougrave lrsquoimportance des bibliothegraveques et meacutediathegraveques qui augmentent significativement lrsquoaccegraves agrave la culture dans une aire urbaine donneacutee

Les bibliothegraveques theacuteacirctres museacutees et lieux de spectacle sont tregraves freacutequenteacutes en fin de primaire Mais ces sorties diminuent (bibliothegraveques museacutees zoos) avec lrsquoavanceacutee en acircge et eacutevoluent en lien avec les inteacuterecircts adolescents (cineacutema matchs concerts etc)

77 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo rapport au Premier ministre ministegravere de la Culture et de la Communication Inspection geacuteneacuterale des affaires culturelles mars en appui sur travaux du CGET et du ministegravere de la Culture 78 Rapport ndeg 2015-033 laquo Lrsquoeacutequipement des communes lacunes et ineacutegaliteacutes territoriales raquo Inspection geacuteneacuterale des bibliothegraveques deacutecembre 2015

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La sortie scolaire reste le principal mobile de freacutequentation des eacutequipements culturels79 A 11 ans 505 des enfants ayant visiteacute un museacutee eacutetaient accompagneacutes par un professeur crsquoest encore le cas agrave 17 ans un tiers des enfants et 40 des adolescents qui sont alleacutes au theacuteacirctre ou au museacutee lrsquoont fait dans le cadre drsquoune sortie scolaire Crsquoest surtout le cas pour les enfants drsquoouvriers lrsquoeacutecole jouant bien son rocircle de deacutemocratisation des savoirs dans ce cas Globalement80 les jeunes geacuteneacuterations freacutequentent davantage les eacutequipements culturels notamment theacuteacirctres museacutees que leurs aicircneacutes gracircce aux efforts conjugueacutes des familles premier lieu de sensibilisation et des institutions (collaboration entre eacutecole et culture) Plus de 75 81 des 15-24 ans vont au moins une fois au cineacutema par an sur la peacuteriode 1993-2015 les 15-19 ans vont en moyenne six fois par an au cineacutema Au-delagrave du cineacutema certaines pratiques concernent beaucoup drsquoenfants ou drsquoadolescents (seuls 23 des lyceacuteens nrsquoont jamais visiteacute un museacutee de leur vie) drsquoautres restent plus confidentielles (92 des lyceacuteens nrsquoont jamais assisteacute agrave un concert de musique classique)

79 laquo Evaluation de la politique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit 80 S Octobre (2009) laquo Pratiques culturelles chez les jeunes et institution de transmission un choc des cultures raquo Culture et prospective DEPS 81 laquo Le public du cineacutema 1993-2015 raquo Les eacutetudes du CNC septembre 2016 En 2015 le nombre de moins de 14 ans allant au cineacutema progresse et atteint son plus haut niveau depuis 1993 (847 des moins de 14 ans)

sur 100 personnes de chaque groupe

Parc (Futuroscope Citeacute des sciences et

de lindustrie

(La Villette)hellip

Exposition temporaire de peinture

ou de scultpture

Exposition de photo-graphie

Centre darchives

Galerie dart Spectacle son et

lumiegravere

Site archeacuteologique ou chantier de

fouilles

Museacutee Monument historique

NE SONT JAMAIS ALLES DE LEUR VIEENSEMBLE 54 48 64 88 61 46 67 23 2715 agrave 19 ans 45 47 73 90 65 52 75 23 32

ENSEMBLE 8 24 15 3 15 17 9 30 2915 agrave 19 ans 15 21 13 3 15 27 8 37 36Lyceacuteens 19 20 14 4 16 25 7 42 37

SONT ALLES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

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Source ministegravere de la Culture donneacutees 2008 wwwpratiquesculturellesculturegouvfr

La part drsquoenfants et de jeunes drsquoacircge scolaire ayant beacuteneacuteficieacute drsquoune action eacuteducative drsquoune structure subventionneacutee par le ministegravere de la Culture (MCC) srsquoest eacuteleveacutee agrave 34 en 2014 contre 197 en 2010 Lrsquoenjeu de lrsquoaccegraves mateacuteriel de tous agrave la culture nrsquoest pas qursquoune question drsquoeacutequipements physiques Il deacutepend de la capaciteacute drsquoacceacuteder au numeacuterique aux propositions audiovisuelles et de faire eacutevoluer les propositions en lien avec les besoins des publics de proximiteacute et dans une temporaliteacute adapteacutee Par ailleurs les rencontres avec le public sont autant le fait des acteurs associatifs des manifestations et opeacuterations sur des territoires (fecirctes de quartier rencontres entre villages spectacles de rue et expositions locales) autant que des manifestations nationales (fecircte de la musique journeacutees du patrimoine) et des industries culturelles (eacutevegravenements dans des librairies salles de cineacutemas de musique etc) Il srsquoavegravere que les freacutequences annuelles de sorties ou les taux de freacutequentation qui sont les indicateurs les plus disponibles82 ne permettent pas de caracteacuteriser le rapport des enfants agrave la culture Il faudrait ideacutealement srsquointeacuteresser aux continuiteacutes de parcours aux modaliteacutes drsquoinvestissement de la sortie et des eacutevegravenements parfois plutocirct ponctuels mais porteurs drsquoune telle intensiteacute ou drsquoune rencontre eacutedifiante qursquoils peuvent faire bifurquer une trajectoire

34 Le numeacuterique deacuteplace en partie les modaliteacutes drsquoinvestissement des jeunes vers des pratiques en amateur plus laquo ouvertes raquo Redeacutefinition des instances de labellisation dans un univers ougrave lrsquoauto-production est aiseacutee

Globalement la reacutevolution numeacuterique modifie - le rapport au temps (accegraves aux contenus sans limite horaire et polyactiviteacute) - le rapport agrave soi (smartphone moyen de communication avec soi-mecircme support

drsquoexploration identitaire83) et aux autres (continuiteacutes et discontinuiteacutes des interactions visibilisation et mise en scegravene des relations amoureuses et drsquoamitieacutes)

- le rapport aux lieux (lrsquoimpression drsquoecirctre partout) - le rapport aux objets culturels (hybridation)

82 Voir annexe 2 laquo Pratiques culturelles et artistiques raquo 83 L Allard citeacute in C Balleys (dir ) (2017) laquo Socialisation adolescente et usages du numeacuterique raquo rapport drsquoeacutetude 2017 INJEP avril

NE SONT JAMAIS ALLES DE LEUR VIEsur 100 personnes de chaque groupe

Spectacle de danses

folkloriques

Spectacle de danse classique moderne

contemporaine

Cirque Spectacle de rue

Spectacle damateurs

Music-hall varieacuteteacutes

Opeacutera ou opeacuterette

Concert de rock

Concert de jazz

Concert de musique classique

Concert de musique dun autre

genre

Piegravece de theacuteacirctre

joueacutee par des profes-

sionnels

ENSEMBLE 58 68 22 38 54 61 77 71 81 76 66 4215 agrave 19 ans 85 67 29 50 67 84 92 75 90 91 66 39Lyceacuteens 87 70 28 55 68 85 94 77 92 92 66 37

15 agrave 19 ans 5 15 12 35 20 8 2 17 5 5 18 32Lyceacuteens 5 13 12 32 23 9 2 16 4 3 18 39

SONT ALLES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

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Ordinateurs tablettes teacuteleacutephones mobiles et smartphones marquent le processus drsquoautonomisationindividualisation des jeunes sachant que la grande majoriteacute des 12-17 ans est concerneacutee avec une fracture numeacuterique en voie de reacutesorption en termes drsquoeacutequipements 84 Ils sont les supports de pratiques varieacutees ils servent agrave eacutecouter de la musique regarder un film composer eacutecrire faire des recherches se former sur Youtube discuter sur les reacuteseaux sociaux blogger etc

Source CNC 2016 sur donneacutees CREDOC enquecircte sur les laquo Conditions de vie et les Aspirationsraquo juin 2014

Les 8-14 ans deacuteveloppent des pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees diversifieacutees85 Youtube servant de porte drsquoentreacutee majeure agrave de nombreux contenus (videacuteos tutoriels œuvres etc) et opeacuterant donc de maniegravere compleacutementaire aux deux autres pocircles majeurs de prescription initiation que sont la famille proche et les pairs

84 Selon HBSC seuls 1 des colleacutegiens nrsquoont accegraves ni agrave un ordinateur ni agrave une tablette agrave la maison et plus de 95 ont accegraves agrave au moins deux ordinateurstablettes agrave la maison 85 des 12-17 ans sont eacutequipeacutes en teacuteleacutephone mobile et le taux de progression drsquoeacutequipements en smartphones est tregraves net selon le Baromegravetre du numeacuterique 2016 CGE-Arcep-Agence du numeacuterique 85 Hadopi (2017) laquo Etude sur les pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees des 8-14 ans raquo mai

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Source Hadopi Etude sur les pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees des 8-14 ans mai 2017

Au deacutebut du collegravege lrsquousage dominant est celui du jeu videacuteo Dans la seconde moitieacute du collegravege les usages communicationnels se deacutemultiplient la consommation culturelle se deacuteveloppe et srsquoaccompagne drsquoun deacuteveloppement de productions personnelles alors que la pratique traditionnelle des mecircmes activiteacutes deacutecline86 Les demandes scolaires induisent un accroissement des recherches sur internet Les pratiques musicales sont marqueacutees par un double mouvement drsquoindividualisation et de sociabiliteacute amicale (musique etc) avec expeacuterimentation et structuration progressive de goucircts personnels A 17 ans lrsquoordinateur est la premiegravere pratique quotidienne des jeunes (69 des adolescents lrsquoutilisent pour communiquer pour teacuteleacutecharger des contenus culturels pour des pratiques creacuteatives et des recherches87) avec un fort niveau drsquoattachement agrave ces pratiques (comme pour le teacuteleacutephone portable qui reacutepond aux mecircmes types drsquousages) Avec les comptes Facebook blogs forums internet les meacutedias numeacuteriques instaurent un continuum de pratiques ougrave consommation de contenus communication information et prise de position interagissent88 De leur cocircteacute les eacutediteurs de contenus en ligne (tels que les jeux videacuteo) mettent en œuvre une interactiviteacute avec lrsquointernaute On observe une double hybridation drsquoune part entre les positions de consommateurs et drsquoacteurs 89 et drsquoautre part entre les cateacutegories de culture divertissement et communication

Pratiques drsquoeacutecrans pour au moins un usage hebdomadaire (en )

86 Les chiffres de lrsquoenquecircte Enfance des loisirs seraient agrave reacuteactualiser compte tenu des dynamiques de changements rapides lieacutees agrave la transformation numeacuterique 87 Donneacutees 2008 de lrsquoenquecircte du ministegravere de la Culture 88 P-Y Badillo et N Peacutelissier (dir) (2014) laquo Usages et usagers de lrsquoinformation agrave lrsquoegravere numeacuterique raquo Revue Franccedilaise des sciences de lrsquoinformation et de la communication voir aussi les travaux de D Cardon sur lrsquoactivisme via internet D Cardon et F Granjon (2013) Nouvelle eacutedition revue et compleacuteteacutee de Meacutediactivistes Paris Presses de Science Po 89 wwwlesiteducontenucomwwwaction-et-interaction-du-consommateur-au-consomacteur

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Source enquecircte PELLEAS OFDT ndash CJC Pierre-Nicole Croix-Rouge franccedilaise 2014

Les pratiques encadreacutees entre peacutenurie de places deacutesaffection et recomposition autour de nouvelles demandes Qursquoil srsquoagisse drsquoacceacuteder agrave des œuvres drsquoeacutecrire ou de dessiner drsquoutiliser internet agrave drsquoautres fins que la consommation de contenus le numeacuterique est lrsquoun des supports preacutefeacutereacutes pour acceacuteder agrave des pratiques culturelles et de sociabilisation 45 des enfants agrave la fin du collegravege utilisent reacuteguliegraverement lrsquoordinateur pour la creacuteation 90 De fait on observe une massification des pratiques amateurs avec le deacuteveloppement de nouvelles pratiques lieacutees au numeacuterique (photocomposition etc)

Pratiques numeacuteriques de la photographie et de la videacuteo au cours des 12 derniers mois

Source DEPS enquecircte 2008 sur les pratiques culturelles wwwpratiquesculturellesculturegouvfr

90 Classement des loisirs preacutefeacutereacutes des eacutelegraveves de 3e Enquecircte DEPP 2011

Effectifs Ont fait album sur

leur ordinateur

Ont retoucheacute

leurs photo-graphies

Ont envoyeacute leurs

photos par internet

Ont imprimeacute

leurs photos sur

papier

Ont fait un album photo papier

Effectifs Ont conserveacute

leurs videacuteos sur ordinateur

ou DVD

Ont retoucheacute

monteacute leurs

videacuteos

Ont envoyeacute leurs

videacuteos par internet

ENSEMBLE 3135 62 28 45 42 25 1318 44 15 1315 agrave 19 ans 309 64 39 56 50 16 218 42 15 24

sur 100 personnes de chaque groupe ayant utiliseacute au cours des 12

Photographie VideacuteoPRATIQUES NUMERIQUES DE LA PHOTOGRAPHIE ET DE LA VIDEO AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

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Parallegravelement une minoriteacute drsquoenfants font partie drsquoune association artistique ou culturelle et la freacutequentation tend agrave diminuer avec lrsquoavanceacutee en acircge

- 12 des 11-17 ans font partie drsquoune association artistique ou culturelle (musique theacuteacirctre jardinage photo arts plastiques etc)91

- entre 15 et 18 ans (6 )92 tregraves peu drsquoadolescents prennent des cours artistiques Nous manquons toutefois de donneacutees preacutecises pour eacutetayer le diagnostic sur la peacutenurie eacuteventuelle de places en clubs ou conservatoires93 On constate une forme de deacutesinstitutionnalisation du temps libre des jeunes et nombre de loisirs culturels ne font pas appel aux eacutequipements ou aux institutions culturelles94 qui ne deacutetiennent plus le monopole drsquoaccegraves aux œuvres Dans le mecircme temps les valeurs structurantes de la pratique encadreacutee et des liens positifs eacutetablis avec des adultes tuteacutelaires autres que les parents restent aveacutereacutes Cette observation signale plutocirct un besoin de mutation des modes drsquoencadrement que leur disparition Par exemple les meacutediathegraveques connaissent aujourdrsquohui un succegraves reacuteel gracircce agrave une mutation de lrsquoapproche proposeacutee (produits numeacuteriques et outils technologiques) la liberteacute drsquoaccegraves et la gratuiteacute la mise en place de meacutediations renouveleacutees La plupart des meacutediathegraveques ont fait eacutevoluer leurs propositions ateliers numeacuteriques do it yourself et reacuteparation ou creacuteation drsquoobjets valorisation des compeacutetences (couture cuisine etc) jeux videacuteo films et musique liens avec des associations autour de passions communes (jardin solidariteacute lecture etc) Lagrave ougrave la freacutequentation preacutesentielle fleacutechit un peu on observe une hausse de la freacutequentation numeacuterique95 Les hausses de freacutequentation des sites numeacuteriques concernent les grands museacutees le spectacle vivant la lecture publique et les lieux de ressources (Ina BNF) En conclusion les institutions sont appeleacutees agrave eacutevoluer pour remplir un rocircle de transmission toujours important mais selon des logiques modifieacutees

laquo Partir en livre raquo

La troisiegraveme eacutedition de la grande fecircte du livre pour la jeunesse srsquoest tenue sur une dizaine de jours en 2017 Avec 4000 eacutevegravenements elle a reacuteuni plus de 500 000 participants Cette manifestation gratuite festive et populaire fait sortir le livre laquo de ses lieux pour aller agrave la rencontre des enfants et des jeunes raquo96 En 2017 le public a pu se rendre dans une des 612 bibliothegraveques hors les murs dans un des 260 ateliers drsquoeacutecriture dans un des 413 espaces de jeux et deacutefis ou encore eacutecouter une des 708 lectures97

91 Source Note Insee pour le HCFEA sur la base de lrsquoEE 2009-2010 92 Source DEPS enquecircte 2008 sur les pratiques culturelles wwwpratiquesculturellesculturegouvfr 93 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit Deux mille conservatoires et eacutecoles de musiques tous statuts confondus mais quid de lrsquoeacutecart entre places et demandes il y a aussi pour les moins jeunes la question de la non-poursuite sous cette forme Selon les derniegraveres donneacutees disponibles de 2008 155 000 enfants freacutequentaient les conservatoires 94 S Octobre (2009) laquo Pratiques culturelles chez les jeunes et institution de transmission un choc des cultures op cit 95 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 26 96 wwwpartir-en-livrefra-propos 97 wwwpartir-en-livrefrwp-contentuploads201707PEL2017_PROGRAMME_NATIONAL_webpdf

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35 Des pratiques culturelles diffeacuterencieacutees selon les milieux le sexe et les trajectoires singuliegraveres des enfants

Des diffeacuterences culturelles et sociales qui faccedilonnent des goucircts et des pratiques A chaque acircge les adolescents les plus investis dans les loisirs culturels sont ceux dont les parents sont eux-mecircmes investis (deux tiers des enfants dont les parents ont une activiteacute artistique ont en une eacutegalement contre 37 parmi les autres enfants) et qui affectent une importance agrave ces activiteacutes en vue de lrsquoeacutepanouissement de lrsquoenfant

Un exemple de rapport diffeacuterencieacute agrave la lecture abandon et poursuite de la pratique entre deacutecouvertes possibles et deacutesinteacuterecirct

9 des enfants et adolescents ne lisent jamais aucun livre et 10 jamais aucun magazine entre 11 et 17 ans Il y a de grandes diffeacuterences entre les enfants agrave lrsquoopposeacute 22 des enfants et adolescents maintiennent une pratique tregraves reacuteguliegravere (quotidienne ou hebdomadaire) 39 parmi les 15 des enfants dont les trajectoires de loisirs varieacutes sont tregraves favorables et 23 des enfants deacutecouvrent progressivement des pratiques de lecture entre 11 et 17 ans (29 des enfants dans les parcours dits tregraves deacutefavorables et 35 dans les trajectoires favorables) Entre les deux certains enfants qui ont des pratiques soutenues agrave 11 ans vont les voir diminuer ensuite et drsquoautres ont des pratiques plutocirct reacuteguliegraveres mecircme si elles ne sont pas hebdomadaires

Divers environnements familiaux98 dessinent un certain rapport agrave la culture plus ou moins soutenu ou partageacute entre parents et enfants lrsquoheacuteritage incertain la filiation lrsquoespace marginal la conquecircte lrsquoespace probleacutematique Globalement les cadres ont tendance agrave autoriser leurs enfants agrave prendre une plus grande distance drsquoavec leurs propres pratiques en phase avec un style individualiste qui valorise la deacutecouverte de soi-mecircme99 Les clivages sociaux dans le numeacuterique se sont deacuteplaceacutes des problegravemes drsquoeacutequipements (quoique lrsquoeacutequipement en tablettes et smartphones reste encore discrimineacute socialement et que certains publics speacutecifiques restent sous-connecteacutes100) agrave la question des usages

Quelques exemples de diffeacuterences

Globalement la recherche montre une varieacuteteacute des usages numeacuteriques en fonction du genre de lrsquoappartenance sociale (PCS des parents) de la place dans la fratrie mais aussi en fonction du territoire Selon les chercheurs lrsquoenvironnement socio-spatial conditionne les pratiques des adolescents tandis que lrsquoenvironnement social conditionne lrsquoeacutequipement des adolescents drsquoune part mais aussi lrsquoencadrement des pratiques agrave domicile drsquoautre part

Ainsi les adolescents de milieux moins favoriseacutes ont plus accegraves agrave lrsquousage drsquoun ordinateur portable seul dans leur chambre traduisant un investissement ineacutegal des familles concernant le rapport aux objets numeacuteriques Les enfants de cadres diversifient davantage leurs usages du numeacuterique (environ 64 des filles et fils de cadres auront au moins quatre usages diffeacuterents de leur ordinateur contre environ 55 des enfants drsquoouvriers)101 qui sont le signe drsquoune utilisation pour des pratiques en amateur des recherches et des productions agrave cocircteacute de consommations de contenus En 2008 les enfants drsquoouvriers faisaient un usage moins varieacute faute de trouver chez eux un interlocuteur compeacutetent en matiegravere de transmission des savoirs Cela dit il faudrait disposer drsquoobservations plus reacutecentes sachant que tendanciellement les eacutecarts diminuent par rapport aux enfants de cadres sur fond de culture commune intra-geacuteneacuterationnelle I

98 B Creacuteoux et C Creacutepin (2013) laquo Rapports aux loisirs et pratiques des adolescents raquo Cnaf Politiques sociales et familiales synthegraveses et statistiques ndeg 111 99 F de Singly (2000) Libres ensemble Lrsquoindividualisme dans la vie commune Paris Nathan universiteacute 100 Observatoire des jeunes et des familles (2015) Les technologies de lrsquoinformation et de la communication Usages et appropriation par les jeunes Dans cet eacutechantillon 59 des jeunes AA ont moins de 18 ans et seuls 6 ont plus de 21 ans ainsi les jeunes apprentis drsquoAuteuil (FAA) sont assez bien eacutequipeacutes le week-end mais beaucoup moins la semaine du fait des accegraves possibles dans les lieux drsquoheacutebergement (37 sont heacutebergeacutes en internat ou en foyer) 101 Octobre S et Berthomier N (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo op cit

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Les eacutelegraveves urbains de la recherche Ineduc disposent plus souvent que les adolescents scolariseacutes en collegravege peacuteriurbain et rural drsquoeacutequipements technologiques portables (tablette teacuteleacutephone)102 Leur utilisation de Facebook est diffeacuterente des autres eacutelegraveves car ils y communiquent moins avec des membres de leur famille Ils pratiquent le videacuteo streaming et des jeux en ligne plus souvent que les autres

Il se peut que certains clivages lieacutes au capital scolaire soient renforceacutes103 du fait des aptitudes que sont susceptibles de mobiliser ces nouveaux outils numeacuteriques En fonction des territoires des conditions sociales et familiales les enfants ne se saisissent pas de la mecircme maniegravere des possibiliteacutes de pratiques culturelles ouvertes par le numeacuterique

Diffeacuterences fillesgarccedilons Globalement les filles investissent plus que les garccedilons les loisirs culturels (mais moins le sport) Mais selon lrsquoorigine sociale le rapport diffegravere 10 des filles drsquoouvriers contre 55 des fils drsquoouvriers pratiquent une activiteacute artistique quotidienne agrave 17 ans alors que la pratique est quasiment paritaire chez les enfants de cadres (respectivement 14 et 155 ) On observe par ailleurs chez les filles agrave lrsquoadolescence un recul de la pratique sportive au beacuteneacutefice des activiteacutes culturelles

Les filles sont mieux repreacutesenteacutees dans les pratiques culturelles en amateur traditionnelles et la freacutequentation des bibliothegraveques Elles sont plus preacutesentes dans les eacutetablissements drsquoenseignement de ces pratiques Selon une enquecircte du ministegravere de la Culture et de la Communication reacutealiseacutee en 2009 sur les eacutelegraveves des eacutecoles de musique des conservatoires et eacutequivalents on trouvait en cursus musique 55 de filles en cursus danse 92 de filles et en cursus art dramatique 66 de filles104 Le digital ouvre aux garccedilons le mode conversationnel drsquohabitude plus deacutevolu aux filles Les jeux videacuteo se banalisent mais restent une pratique de garccedilons (jeunes) La construction des identiteacutes passe par des pratiques laquo genreacutees raquo 105 avec des eacutecarts perceptibles entre les attentes des parents et les pratiques des enfants

- les parents souhaitent en prioriteacute que leurs fils pratiquent des technologies le football les arts et leurs filles des arts plastiques la natation et lrsquoeacutequitation

- les filles se sont neacuteanmoins investies en micro-informatique ou dans des sports collectifs mais les garccedilons peuvent plus difficilement srsquoorienter vers des activiteacutes dites feacuteminines (poids asymeacutetrique des steacutereacuteotypes)

- les filles sont en laquo avance raquo de deux ans vers des pratiques plus adolescentes Les taux de pratiques ne disent pas de quelle maniegravere les enfants investissent les activiteacutes avec un engagement plus ou moins significatif ni pourquoi ils ne le font pas Crsquoest pourquoi avant de porter un diagnostic sur des manques eacuteventuels pour les enfants il est pertinent drsquoobserver des trajectoires plutocirct que de simples analyses statiques des diffeacuterences cela permet drsquoobserver la continuiteacute des pratiques (une pratique qui dure agrave plus de chances drsquoecirctre activement rechercheacutee par un jeune) A contrario lrsquoabsence de pratiques artistiques et culturelles pendant toute la dureacutee de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence peut teacutemoigner de lrsquoabsence

102 Au moment du recueil de donneacutees en janvier-feacutevrier 2013 103 S Octobre laquo Les enfants du numeacuterique mutations culturelles et mutations sociales raquo Informations sociales 2014 1 ndeg 181 p 50-60 104 Enquecircte 2008-2009 portant sur les eacutetablissements drsquoenseignement public de la musique de la danse et de lrsquoart dramatique soit 36 conservatoires agrave rayonnement reacutegional (CRR) et 101 conservatoires agrave rayonnement deacutepartemental (CRD) 105 C Deacutetrez laquo Les loisirs agrave lrsquoadolescence une affaire seacuterieuse raquo Informations sociales 20141 (ndeg 181) p 8-18

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de possibiliteacutes qui a empecirccheacute lrsquoenfant drsquoexpeacuterimenter et le cas eacutecheacuteant de deacutecouvrir quelque chose drsquoimportant pour lui ou au contraire de pouvoir abandonner ce qui ne lui a pas forceacutement laquo parleacute raquo sans pour autant avoir radicalement manqueacute

Diffeacuterences de continuiteacute des trajectoires des enfants jusqursquoagrave 17 ans A la demande du Conseil de lrsquoenfance du HCFEA le deacutepartement drsquoeacutetudes de la prospective et des statistiques du ministegravere de la Culture (DEPS) a reacuteagreacutegeacute les donneacutees recueillies lors de diffeacuterents vagues drsquoenquecirctes sur un mecircme panel drsquoenfants pour faire apparaicirctre les niveaux de freacutequence de pratiques sur diffeacuterents types de trajectoires106 Niveaux de freacutequence de pratique artistique des enfants du panel entre 2002 et 2008

Les effectifs infeacuterieurs agrave 30 ne sont pas significatifs

On constate qursquoen 2002 42 des enfants de la vague de 2002 avaient des pratiques reacuteguliegraveres artistiques (au moins une fois par mois) et 39 en 2008 avec des grandes dispariteacutes selon les types de trajectoires cela repreacutesente 71 des enfants dans les trajectoires dites tregraves favorables (15 des parcours) mais 9 des enfants aux trajectoires tregraves deacutefavorables (9 des parcours) ces variations comprennent des variations lieacutees agrave la composition des cohortes Par ailleurs 27 des enfants nrsquoauront jamais de pratiques artistiques entre 11 et 17 ans Les diffeacuterences et lrsquoabsence de pratiques relegravevent de plusieurs facteurs notamment

- environnement social et familial - freins mateacuteriels drsquoaccegraves (accessibiliteacute transport tarification manque de places et de

services) - non-recours par deacutesinteacuterecirct ou inadeacutequation entre les pratiques possibles et les deacutesirs

des jeunes qui se recomposent agrave chaque acircge

106 Cinq types de trajectoires T1 agrave T5 tregraves deacutefavorable agrave tregraves favorable

Sur lensemble des jeunesH horizontal

V Vertical Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H VENSEMBLE 3900 100 100 717 15 100 1123 26 100 1058 27 100 738 22 100 264 9 100Tu fais une activiteacute artistique dessin musique danse etc (en dehors des heures de cours agrave leacutecole) 2002Jamais ou presque jamais 2107 100 57 127 5 19 469 19 42 684 31 64 596 31 80 231 14 8712 ou 3 fois par mois 306 100 7 68 19 10 94 30 8 90 29 8 43 16 5 11 5 4Au moins une fois par semaine 1487 100 35 522 30 71 560 37 49 284 22 28 99 9 14 22 2 9Quand tu as du temps libre tu fais du dessin de la musique de la danse ou une autre activiteacute artistique 2008Jamais ou presque jamais 2278 100 61 190 7 27 567 22 51 690 30 66 605 29 81 226 13 8312 ou 3 fois par mois 391 100 10 93 20 13 121 29 11 112 28 10 48 16 7 17 7 7Au moins une fois par semaine 1231 100 29 434 31 61 435 34 38 256 23 24 85 9 12 21 3 10

Source MCSGSCPCIDEPS

Exemple de lecture Dans l eacutechantillon 717 enfants sont classeacutes au sein de la trajectoire culturelle tregraves favorable et 522 ont deacuteclareacute regarder avoir une pratique artistique au moins une fois par semaine en 2002 Ils repreacutesentent 30 des enfants qui pratiquent un sport au moins une fois par semaine en 2002 et 71 des enfants appartenant agrave la trajectoire culturelle tregraves favorable

TOTAL Trajectoire culturelleTregraves favorable Favorable Intermeacutediaire Deacutefavorable Tegraves deacutefavorable

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4 PRATIQUES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES

41 Un ensemble embryonnaire au regard des pratiques culturelles et sportives En termes de politiques publiques les temps et lieux tiers ndash scientifiques et techniques ndash se rattachent largement au domaine de la laquo Culture scientifique technique industrielle raquo (CSTI) dont il est admis qursquoelle nrsquoest pas suffisamment deacuteveloppeacutee en France 107 Elle est relativement peu structureacutee par les pouvoirs publics pour 100 euros investis par lrsquoEtat 98 le sont dans la culture litteacuteraire et artistique et 2 dans les sciences108 Ce sous-dimensionnement drsquoune offre scientifique et technologique extrascolaire est agrave interroger alors que tous les pays occidentaux affrontent un problegraveme de crise de vocations scientifiques paradoxale dans une eacuteconomie dite de la connaissance Il doit eacutegalement ecirctre mis en relation avec des variations de type culturel En particulier les pays anglo-saxons semblent valoriser davantage des activiteacutes extrascolaires diversifieacutees en lien avec une tradition de deacuteveloppement de lrsquoindividu109 LrsquoOffice parlementaire drsquoeacutevaluation des choix scientifiques et technologiques avait recommandeacute en 2014 une reacuteflexion en matiegravere de CSTI prenant pleinement en compte un pluriel (ne pas araser les speacutecificiteacutes de chacune des dimensions ni faire lrsquoimpasse sur les rapprochements entre arts sciences et techniques) Il exhortait eacutegalement agrave une diffusion faisant la part belle agrave une mise en action aux pratiques concregravetes scientifiques et technologiques par les publics Dans notre champ drsquoeacutetude nous porterons preacutefeacuterentiellement lrsquoaccent sur des pratiques (deacutevelopper un projet scientifique laquo faire raquo des maths des machines des applis bricoler etc) (plus qursquoun accent sur la culture geacuteneacuterale en sciences et les technologies) notamment en raison des beacuteneacutefices pour les enfants de lrsquoexpeacuterience et du pouvoir de laquo faire raquo A titre de comparaison on a eacutetudieacute dans les parties preacuteceacutedentes agrave la fois lrsquoaccegraves agrave la culture et agrave des pratiques artistiques En effet il est agrave la fois pertinent formateur et utile au deacuteveloppement des jeunes de favoriser lrsquoaccegraves aux œuvres (lecture theacuteacirctre concerts visites de museacutee sorties culturelles diverses etc) tout comme favoriser lrsquoengagement dans un laquo faire raquo voire une passion (participer agrave un club de theacuteacirctre jouer drsquoun instrument tenir un blog etc) Or cet objectif nrsquoest pas aussi explicite pour les activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques du moins au niveau des politiques publiques actuelles de CSTI Lrsquoaccent sur ce deuxiegraveme volet du laquo faire raquo reste limiteacute sauf sous lrsquoangle drsquoun deacuteveloppement drsquoenseignements alternatifs aux modegraveles dits verticaux de lrsquoeacuteducation scientifique en classe (cf La main agrave la pacircte110 etc) Ni les questionnements peacutedagogiques ni les objectifs drsquoune eacuteducation scientifique de qualiteacute agrave lrsquoeacutecole ne sont lrsquoobjet de ce rapport sur les temps et lieux tiers des enfants Nous nous centrerons donc sur lrsquoanalyse drsquoun volet drsquoaccomplissements extrascolaires dans le domaine scientifique ou technique Ces activiteacutes extrascolaires sont susceptibles drsquoecirctre

107 laquo Faire connaicirctre et partager les cultures scientifique technique et industrielle raquo rapport au nom de lrsquoOffice parlementaire drsquoeacutevaluation des choix scientifiques et technologiques 2014 108 Audition pour OPECST Cap Science Bordeaux p 222 CSTI Ressources propres 105 millions drsquoeuros Subventions 290 millions drsquoeuros 100 millions drsquoeuros dans le programme drsquoinvestissements drsquoavenir 109 Voir F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo rapport de la Commission enfance et adolescence France Strateacutegie septembre 110 Les Maisons pour la science de La main agrave la pacircte proposent aux professeurs du premier et second degreacute une offre de deacuteveloppement professionnel ayant pour intention de favoriser lrsquoeacutevolution de leurs pratiques dans lrsquoenseignement des sciences et de la technologie

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compleacutementaires drsquoune eacuteducation scientifique dispenseacutee par le systegraveme scolaire par exemple pour permettre agrave des jeunes drsquoinvestir des disciplines speacutecifiques (codage robotique raisonnements matheacutematiques diversifieacuteshellip) de deacutecouvrir le plaisir de la recherche ou de lrsquoexpeacuterimentation hors drsquoun cadre scolaire ou de celui drsquoaccomplir et drsquoexpeacuterimenter de ses mains (bricolage artisanat technologies drsquoapplication jardinage)

42 Premiegraveres estimations environ 10 drsquoune classe drsquoacircge Les pratiques scientifiques et techniques sont peu eacutetudieacutees et probablement peu deacuteveloppeacutees chez les adolescents Il y a peu de donneacutees capitalisables pour deacutecrire la part des enfants et adolescents ayant une pratique scientifique et technique en laquo amateurraquo hors eacutecole Par exemple rien dans les enquecirctes Enfance des loisirs dans les enquecirctes Emploi du temps on soupccedilonne une cateacutegorie existante dans la rubrique laquo autre raquo en matiegravere de bricolage de reacuteparation drsquoobjets mais lagrave encore rien de tregraves preacutecis Quelques donneacutees internationales enfin permettent de voir que les propositions drsquoactiviteacutes scientifiques sont moins deacuteveloppeacutees en France que dans drsquoautres pays particuliegraverement au regard des activiteacutes sportives et artistiques Partout les activiteacutes peacuteriscolaires sont tregraves deacuteveloppeacutees en sport (la quasi-totaliteacute des enfants y ont accegraves) assez deacuteveloppeacutees en arts souvent moins en matiegravere scientifique Mais les eacutecarts entre les activiteacutes sportarts drsquoune part et matiegraveres scientifiques drsquoautre part sont plus fortes en France On note ainsi un eacutecart drsquoenviron 60 points entre les taux drsquoactiviteacutes artistiques et les clubs informatiques et de 70 points avec les clubs de maths peacuteriscolaires quand cet eacutecart nrsquoest respectivement que de 20 points et 50 points pour lrsquoAllemagne et de 20 points pour ces deux cateacutegories en Angleterre Pourcentage drsquoadolescents de 15 ans dont le directeur drsquoeacutecole deacuteclare que lrsquoeacutecole offre des activiteacutes peacuteriscolaires dans les domaines suivants

Pays Clubs de maths

Clubs avec informatique

Clubs drsquoeacutechecs Activiteacutes artistiques

Activiteacutes sportives

France 110 238 214 827 969

Allemagne 212 599 305 786 944

Italie 57 212 111 365 95

Royaume-Uni 728 773 538 915 996

Finlande 73 92 92 402 89

Etats-Unis 561 551 429 884 996

Coreacutee 764 854 928 927 946

Source OCDE (2013) PISA 2012 Volume IV 111 Le tableau indique juste une probabiliteacute de preacutesence agrave proximiteacute mais ne veut pas dire que 23 des jeunes freacutequentent des clubs drsquoinformatique et 82 des clubs artistiques On ne peut sommer ces taux (il peut y avoir concordance entre les lieux ougrave il y a des clubs drsquoeacutechecs et de maths par exemple) On observe des taux entre 17 ou 14 pour des activiteacutes de sciences par rapport aux activiteacutes artistiques

Pour les enfants de moins de 10 ans

111 Voir contribution L Panico et M Huerta pour HCFEA annexe ndeg 10 contribution sur lrsquoeacutevaluation des impacts (evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills)

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En sciences et techniques les TAP avaient fait progresser la participation des enfants (30 de TAP scientifiques)

Une estimation pour les enfants de plus de 11 ans Nous avons tenteacute drsquoeacutevaluer les taux de pratique avec deux approches qui pointent vers 10 agrave 15 drsquoune classe drsquoacircge ayant des pratiques plus ou moins reacuteguliegraveres Cela signifie-t-il qursquoil y a un manque de places En lrsquoabsence drsquoeacutetudes sur les aspirations des jeunes ou drsquoune expeacuterimentation sur le deacuteveloppement de clubs de sciences agrave destination des adolescents il est difficile drsquoen ecirctre certain Reste que ces donneacutees montrent que les pratiques reacuteguliegraveres en sciences et techniques des adolescents sont bien deux fois moins reacutepandues que celles des jeunes effectivement engageacutes dans des pratiques artistiques et culturelles Cela laisse penser qursquoil y a une marge de progression pour les sciences et techniques

Deux approches possibles pour un chiffrage agrave discuter

A partir du tableau preacuteceacutedent (OCDE)

Sur la base drsquoune hypothegravese optimiste vu ce qui preacutecegravede on retient un ratio drsquoimplantation de 1 club de science pour 3 clubs artistiques (probablement surestimeacute) on suppose que cela reflegravete le ratio de pratiques scientifiques compareacutees aux pratiques artistiques on obtiendrait environ 10 des 11-17 ans

A partir drsquoestimations drsquoeffectifs drsquoenfants participant aux ateliers des principaux acteurs de science112

Planegravete sciences 100 000 jeunes de moins de 25 ans participent aux activiteacutes drsquoastronomie espace environnement et robotique

Petits deacutebrouillards 700 000 enfants et jeunes (mais comprend aussi bien des sorties scientifiques que des pratiques scientifiques et technologiques en clubateliers) Quelle part prendre sur la tranche 11-17 ans 350 000 (Dans la Vienne ce sont presque majoritairement des enfants agrave lrsquoeacutecole primaire donc hors du champ de ce que lrsquoon essaie de calculer ici) et quelle part sur des activiteacutes reacuteguliegraveres 100 000

Autres ateliers autour des centres de sciences ou meacutediathegraveques

Un questionnaire a eacuteteacute meneacute avec lrsquoAMCSTI 113 demandant aux acteurs de la CSTI le nombre drsquoenfants accueillis sur des pratiques reacuteguliegraveres on obtient entre 40 000 et 60 000 enfants de tout acircge (Petits deacutebrouillards Planet Sciences qui compte tenu de la taille ont eacuteteacute compteacutes en plus) Les principaux acteurs ont rempli le questionnaire mais pas tous On pourrait multiplier ce chiffre par deux pour estimer lrsquoensemble de la contribution des acteurs de la CSTI mais comme lrsquoon srsquointeacuteresse dans ce comptage uniquement agrave la tranche adolescente on retiendra le chiffre de 50 000 (en supposant que lrsquoabsence de reacuteponses compense le sur-comptage de toutes les tranches drsquoacircge) Par ailleurs tous les acteurs ne font pas forceacutement partie de lrsquoAMCSTI On va donc compter agrave part les clubs (voir ci-dessous) lieacutes aux eacutetablissements scolaires

Il faudrait probablement aussi ajouter les ateliers en bibliothegraveques Pour dimensionner ces laquo ajouts raquo notons qursquoune grosse fondation comme La main agrave la pacircte concerne 6 000 classes de primaire (120 000 enfants ) Il y a par ailleurs 16 000 lieux de lecture publique (dont la moitieacute uniquement des points de lecture) Tous nrsquoont pas un atelier sciences On va comptabiliser en fourchette haute 150 000 enfants agrave ce titre

Nous retiendrons entre 50 000 et 200 000 enfants pour ce sous-ensemble

Clubs de matheacutematiques sciences codage Animaths recense 5 clubs de matheacutematiques en France sur des effectifs assez confidentiels114 Il faudrait encore ajouter les jeunes participant au Tournoi Franccedilais des Jeunes

112 Voir ci-apregraves pour les descriptifs de dispositifs (Des taux de freacutequentation drsquoenfants sont parfois donneacutes mais sans grande preacutecision sur la tranche drsquoacircge la distinction avec le scolaire ou la reacutegulariteacute des pratiques) 113 Voir annexe ndeg 3 sciences questionnaire AMCSTI 114 Le club de Paris compte 500 eacutelegraveves depuis 2007 Le club de matheacutematiques discregravetes cite moins de 200 enfants depuis plusieurs anneacutees

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Matheacutematiciens et Matheacutematiciennes (TFJM2)115 soit un total drsquoenviron 1 000 Sur les sciences on peut tenir compte des jeunes participant au concours CGeacutenial et aux plans drsquoeacutequipements Sciences agrave lrsquoEcole116 (environ 10 000 agrave 12 000 adolescents sur toute la France mobiliseacutes) Les clubs de technologie sont encore moins deacuteveloppeacutes117 Soit donc un total de 13 000 jeunes Pour faire bonne mesure on peut retenir une fourchette de 2 agrave 5 fois cet effectif pour tenir compte de clubs eacuteventuels moins structureacutes mais diffuseacutes sur une meilleure granulomeacutetrie et diversiteacute disciplinaire sur le territoire (par exemple le Centre National drsquoEtude Spatial (CNES) organise aussi des clubs qui touchent 1 500 adolescents reacuteguliers dans lrsquoanneacutee) 30 000 agrave 60 000

Pour le codage initiation aux codes (eacuteventuellement en ligne) on peut citer des reacuteseaux tels que Voyageurs du code118 et quelques autres dispositifs similaires encore 50 000 (quelle part sur les 11-17 ans )

On obtient donc probablement moins de 100 000 jeunes dans des activiteacutes de clubs tregraves structureacutes (soit environ 16 des 11-17 ans) ce qui est beaucoup moins que les 12 agrave 16 pour des pratiques artistiques en club diverses ou les 6 de plus de 15 ans qui suivent encore des cours de musique danse etc

En ajoutant toutes les cateacutegories (ateliers centres de sciences et meacutediathegraveques Petit deacutebrouillards et Planegravete Sciences) on a environ 500 000 jeunes de 11 agrave 17 ans (environ 8 ) en fourchette haute et 300 000 sans les marges drsquoerreur ajouteacutees pour eacuteviter de sous-estimer le nombre drsquoadolescents concerneacutes

Si lrsquoon applique en plus un ratio de 1 pour 2 entre pratiques en club et total des pratiques reacuteguliegraveres plus informelles 119 ) on obtient 16 drsquoune classe drsquoacircge agrave comparer au 3040 des pratiques artistiques et culturelles Pour les jeunes impliqueacutes dans le codage cela est plus difficile drsquoeacutevaluer car on manque de donneacutees sur les pratiques en ligne120

43 Un grand manque de culture technologique drsquoateliers pour bricoler ou jardiner mais des dynamiques lieacutees aux fablabs

Lrsquoalerte de lrsquoAcadeacutemie des technologies Dans son avis du 1er feacutevrier 2013 sur lrsquointroduction de la technologie au lyceacutee dans les filiegraveres de lrsquoenseignement geacuteneacuteral lrsquoAcadeacutemie des technologies rapporte que lrsquoenseignement exploratoire des technologies nrsquoest diffuseacute que dans 20 des lyceacutees LrsquoAcadeacutemie fait observer qursquoune telle situation pegravese lourdement sur les vocations aux meacutetiers techniques En outre beaucoup de responsables de fonctions essentielles agrave lrsquoentreprise (direction finance marketing communication vente) nrsquoont jamais reccedilu un veacuteritable enseignement de technologie

Les fablabs et la reacuteappropriation de capaciteacutes techniques et numeacuteriques de laquo faire raquo agrave encourager et reconnaicirctre degraves lrsquoadolescence121

115 wwwens-rennesfractualitestfjm-2016-tournoi-francais-des-jeunes-mathematiciennes-et-mathematiciens-278467kjsp sur le Grand Ouest 40 lyceacuteens 116 222 projets laquo collegravege raquo et 64 projets laquo lyceacutee raquo se sont inscrits au 1er tour du laquo concours CGeacutenial raquo 2017 wwwsciencesalecoleorgwp-contentuploads201611CGENIAL_livret_finale_2016pdf voir ci-apregraves On retient ici lrsquoensemble des participants y compris quand cela est reacutealiseacute sur des temps de classe on ajoute la part des eacutelegraveves impliqueacutes dans des plans drsquoeacutequipements hors classe 117 Sciences agrave lrsquoEcole teste actuellement un dispositif expeacuterimental laquo technos agrave lrsquoeacutecole raquo alors que des reacuteseaux sont bien constitueacutes en sciences physiques et naturelles 118 httpvoyageursducodefrressourceshtml 555 ateliers et 84 clubs dans toutes la France 10 000 enfants 119 Drsquoapregraves M Andler audition pour le Conseil enfance chez les adolescents il est plus rare de pouvoir mener une activiteacute en sciences mecircme amateure sans lien avec une activiteacute encadreacutee On donc retient la fourchette la plus basse du rapport entre activiteacutes artistiques en club ou informelle (2 agrave 3) 120 350 000 colleacutegiens et lyceacuteens participent au concours Castor informatique ce qui ne veut pas dire que tous ces jeunes suivent reacuteguliegraverement une pratique informatique Crsquoest probablement encore 5 de jeunes suppleacutementaires qui seraient concerneacutes (mais ces jeunes sont peut-ecirctre compteacutes deux fois dans les calculs preacuteceacutedents sur les sciences et au titre du codage) 121 F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo op cit

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Les opportuniteacutes de srsquoessayer au bricolage au jardinage dans des structures encadreacutees ou semi-ouvertes au laquo faire raquo sont limiteacutees Neacuteanmoins lrsquoessor des fablabs peut changer la donne sauf que jusqursquoici le mouvement encore assez eacutemergent srsquoadresse encore peu aux enfants et adolescents

Les laquo fablabs raquo srsquoinscrivent dans le mouvement du laquo makerfaire raquo qui deacutemocratise la possibiliteacute de faire des reacutealisations concregravetes avec ses mains en plein essor Depuis une dizaine drsquoanneacutees des lieux publics des citoyens des animateurs des meacutediateurs etc srsquoengagent dans la mise en place drsquoespaces propices agrave la manipulation drsquooutils en lien avec du numeacuterique fablabs tiers-lieux ateliers partageacutes etc Il y a une centaine de fablabs en France On se situe agrave la jointure entre des activiteacutes manuelles concregravetes (bricolage etc) et une dimension numeacuterique (modeacutelisation des objets agrave reacutealiser avant de les reacutealiser etc) qui met lrsquoaccent sur lrsquointelligence de la fabrication Du fait de la dimension numeacuterique ouverte et partageacutee ces pratiques deacuteveloppent des talents drsquoinnovation collaborative et de recherche par essaierreur stimulent la creacuteativiteacute de jeunes techniciensingeacutenieurs en herbe Des initiatives commencent agrave diffuser lrsquoaccegraves des adolescents agrave ce type drsquoexpeacuteriences (exemple le Petitfablab de Paris atelier de ceux qui nrsquoen ont pas)

En 2013 Google a ainsi mis en place pour la troisiegraveme fois conseacutecutive des camps drsquoeacuteteacute virtuels (Maker Camps) pour les enfants acircgeacutes drsquoau moins 13 ans Plusieurs programmes virtuels proposent gratuitement des exercices en ligne sur le bricolage la construction et lrsquoexploration avec des sorties eacuteducatives organiseacutees par lrsquointermeacutediaire de la plateforme de messagerie Google Hangouts

Agrave Stanford le reacuteseau fablabschool cherche agrave diffuser les pratiques du meacutedia lab du MIT aux jeunes drsquoacircge scolaire en leur donnant accegraves agrave la technologie de pointe pour la conception et la fabrication (imprimantes 3D et deacutecoupe laser) Des chercheurs ont deacuteveloppeacute des outils agrave faible coucirct et un programme de formation des enseignants De telles installations existent aujourdrsquohui sur le campus de lrsquouniversiteacute Stanford agrave Moscou et agrave Bangkok drsquoautres sont preacutevues agrave East Palo Alto (Californie) en Australie au Danemark en Indoneacutesie et au Breacutesil

En France le mouvement du laquo makerfaire raquo srsquoest fait connaicirctre en 2013 avec la premiegravere eacutedition drsquoun salon agrave Saint-Malo Des partenaires locaux contribuent agrave deacutevelopper une offre de laquo maker education raquo Par exemple lrsquoExploradocircme agrave Vitry-sur-Seine (94) est un museacutee qui propose des ateliers interactifs en sciences et multimeacutedia aux enfants du preacuteeacuteleacutementaire au lyceacutee Lrsquoexposition FABRIQexpo122 entre le do it yourself et le laboratoire industriel est ainsi organiseacutee autour de huit pocircles theacutematiques et de manipulations bricolage et mise en place drsquoun raisonnement drsquoinvestigation reacuteactions en chaicircne structures et formes mateacuteriaux mouvements et meacutecaniques assemblage prototypage et reacuteparation programmation design ressources humaines

Au-delagrave du bricolage des activiteacutes technologiques manuelles (ateliers de meacutecanique etc) lrsquoapproche par les fablabs rejoint des probleacutematiques citoyennes participer partager eacuteconomie collaborative qui recoupe la cateacutegorie laquo activiteacutes de lrsquoenfant acteur social raquo

122 httpexploradomefrcomponentcontentarticle8-expositions311-fabriqexpohtml

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Lrsquoassociation Reacuteseau Franccedilais des FabLabs (RFFLabs) compte 50 FabLabs membres pour 200 agrave 250 lieux en France meacutetropolitaine

44 Un essor speacutecifique des activiteacutes de codage entre pratiques virtuelles laquo ouvertes raquo et activiteacutes encadreacutees

Informatique et numeacuterique

Les activiteacutes de codage se sont beaucoup deacuteveloppeacutees123 ces derniegraveres anneacutees en direction de divers publics et tranches drsquoacircge Parmi les grands dispositifs on peut citer les voyageurs du code des ressources en ligne (code academy etc) Les demandes drsquoactiviteacutes de codage sont agrave replacer dans un contexte speacutecifique de transformation numeacuterique agrave la fois pratiques drsquoun certain public qui aime lrsquoinformatique en tant que science et technique speacutecifique mais aussi un inteacuterecirct plus transversal pour un nouveau langage commun encore peu enseigneacute lrsquoeacutecole Lrsquoarticulation entre activiteacutes scolaires peacuteriscolaires et extrascolaires est susceptible drsquoeacutevoluer en lien avec un certain repositionnement des langages informatiques agrave lrsquoeacutecole Par ailleurs les activiteacutes drsquoeacuteducation aux meacutedias apprennent aussi agrave manipuler le numeacuterique mais sous un angle citoyen nous les aborderons donc dans la partie sur lrsquoenfant acteur social

laquo Geek Junior le Web mag des ados connecteacutes raquo Quelques ateliers pour srsquoinitier au code Sur internet

Scratch est un langage qui sert de base agrave de nombreuses solutions pour apprendre agrave programmer

Code Studio heacuteberge les cours en ligne creacuteeacutes par codeorg

Kidscodin une meacutethode pour apprendre agrave coder pour les enfants

Campus Junior apprend agrave coder avec Scratch langage de programmation et communauteacute en ligne ougrave creacuteer des histoires interactives des jeux et animations

Code academy124 maicirctriser les concepts et syntaxes de base pour les langages de programmation les plus populaires

Silent Teacher un petit jeu pour apprendre les bases de la programmation

Tangara propose en ligne une interface simplifieacutee qui permet drsquoeacutecrire des commandes exeacutecutables en temps reacuteel pour des objets graphiques (fenecirctres textes boutons etc) et reacutealiser de veacuteritables programmes logiciel de trsquochat jeu simulateur etc

CodinGame plateforme pour apprendre plus de 20 langages diffeacuterents en srsquoamusant Plutocirct destineacute agrave ceux qui ont deacutejagrave quelques notions de programmation

Initiations dans les villes Plusieurs associations se sont lanceacutees dans lrsquoinitiation au code dans plusieurs villes franccedilaises En Ile-de-France on peut citer Teen-Code qui initie les 13-17 ans agrave la programmation et agrave la creacuteation de projets numeacuteriques Les Voyageurs du Code proposent des ateliers agrave Paris mais aussi en province Magic Makers sur la reacutegion parisienne propose des ateliers hebdomadaires ou des stages les enfants apprennent agrave programmer des jeux videacuteo des histoires interactives et des petits robots Tech Kids Academy des ateliers pour apprendre le codage

123 wwwgeekjuniorfrapprendre-a-coder-programmer-50-ressources-enfant-ados-4376 124 wwwcodecademycomfr Code Academy le site phare drsquoapprentissage en ligne du codage informatique a eacuteteacute lanceacute en 2011 par deux jeunes dirigeants drsquoune start-up ameacutericaine Gratuit il revendique deacutejagrave 24 millions drsquoutilisateurs agrave travers le monde dont 70 en dehors des Etats-Unis Des investisseurs et des gouvernements ont soutenu lrsquoinitiative pour deacutevelopper notamment lrsquoenseignement de lrsquoinformatique aux jeunes en difficulteacute La version franccedilaise a eacuteteacute lanceacutee en juin 2013 en France

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lrsquoeacutelectronique ou lrsquoimpression 3D agrave Paris et Saint-Germain-en-Laye Evolukid propose aussi des ateliers de deacutecouverte de la programmation mais eacutegalement de robotique et de deacutecouvertes scientifiques En province on peut par exemple citer Coding Club pour les ados de 10 agrave 18 ans et le Code4Kid un stage de deux jours drsquoinitiation au codage pour les 10-14 ans Chrsquoti code recense dans la reacutegion Nord-Pas-de-Calais les principales initiatives de meacutediation scientifique autour de lrsquoinformatique et plus speacutecifiquement de lrsquoinitiation agrave la programmation Cod Cod Coding est une activiteacute hebdomadaire ougrave les enfants (agrave partir de 8 ans) jouent avec des outils de programmation des jeux et puzzles algorithmiques des environnements de deacuteveloppement et une varieacuteteacute de langages Situeacute agrave Vandœuvre-legraves-Nancy Coding amp Bricks organise des Coding Goucircters et des ateliers eacutecole au FRAC Nord-Pas-de-Calais La Compagnie du code agrave Toulouse propose des ateliers drsquoinitiation au code Les Petits Hackers organisent agrave Brest des ateliers agrave destination des enfantsados entre 9 ans et 17 ans environ qui viennent deacutecouvrir les diffeacuterentes facettes de lrsquoeacutelectronique et de lrsquoinformatique

45 Une diversiteacute de dispositifs scientifiques et drsquoacteurs sur les territoires Une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) est la sensibilisation des jeunes de 3 agrave 20 ans agrave la culture scientifique et technologique De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees au mecircme titre que le deacuteveloppement de la culture non scientifique par une multitude drsquoacteurs dont certains deacuteveloppent plutocirct des expositions des ateliers ponctuels des eacutevegravenements (fecirctes de la Science etc) des ateliers pour les plus jeunes drsquoautres des pratiques reacuteguliegraveres scientifiques et techniques

Les museacutees drsquohistoire naturelle et de sciences Depuis plusieurs anneacutees les museacutees drsquohistoire naturelle et de sciences enregistrent une hausse de leur freacutequentation agrave lrsquoinstar de ce qui se passe dans drsquoautres pays europeacuteens Ces hausses de freacutequentation tout public sont tireacutees par des grandes expositions lrsquoutilisation de

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techniques numeacuteriques et favorisant lrsquointeractiviteacute ou encore la mise en lien entre patrimoine scientifique et questions de socieacuteteacute (deacuteveloppement durable etc) Les meacutedias Lrsquoensemble des chaicircnes diffusent des eacutemissions scientifiques telles que Crsquoest pas sorcier ou On nrsquoest pas que des cobayes Mais globalement les chaicircnes TV offrent une faible place agrave la science (moins de 3 dans les journaux teacuteleacuteviseacutes par exemple125) Selon une enquecircte de la Commission europeacuteenne les Franccedilais estiment que les meacutedias ne laissent pas une place suffisante aux sciences dans leurs programmes

Les centres de sciences On compte une trentaine de centres de sciences sur le territoire (CCSTI) et une entiteacute nationale Universcience premier centre de sciences europeacuteen

Les Exposciences

Les Exposciences reacuteunissent pendant trois agrave cinq jours des jeunes de 5 agrave 25 ans ayant reacutealiseacute dans le cadre scolaire ou associatif des projets scientifiques etou techniques qursquoils preacutesentent au public Elles sont organiseacutees aux quatre niveaux deacutepartemental reacutegional national (agrave travers le CIRASTI mouvement national des Exposciences) et international (agrave travers le Mouvement International pour le Loisir Scientifique et Technique MILSET)

Inmeacutediats126

Le programme Inmeacutediats est porteacute par un partenariat de six centres de sciences reacutegionaux Cap Sciences (Bordeaux Aquitaine) lrsquoEspace des Sciences (Rennes Bretagne) La Casemate (Grenoble Agglomeacuteration) Relais drsquosciences (Caen Basse-Normandie) Science Animation (Toulouse Midi-Pyreacuteneacutees) et Universcience (Paris Ile-de-France) Ce programme a pour objectif de renforcer lrsquoeacutegaliteacute des chances dans lrsquoaccegraves aux sciences et techniques notamment pour les 15-25 ans Il propose pour cela de deacutevelopper et drsquoexpeacuterimenter de nouveaux outils de meacutediation culturelle exploitant le potentiel des nouvelles technologies numeacuteriques

Un programme structureacute autour de trois axes i) la mise en place drsquoeacutequipements structurants ii) creacuteation de nouveaux lieux de rencontre (fixes ou itineacuterants) avec les publics baseacutes sur lrsquoeacutelaboration de nouveaux types de ressources numeacuteriques et de nouvelles interfaces numeacuteriques (reacutealiteacute virtuelle et augmenteacutee holographie 3D motion capture immersion etc) iii) creacuteation de contenus et services numeacuteriques innovants services numeacuteriques collaboratifs offrant des ressources et des retours drsquoexpeacuteriences professionnelles creacuteation de contenus ou process de meacutediation numeacuteriques pour toucher de nouveaux publics et pour permettre une offre adapteacutee aux niveaux et centres drsquointeacuterecirct des utilisateurs

Inmeacutediats srsquoest donneacute pour objectif de toucher les 15-25 ans et les publics empecirccheacutes Il a reacutealiseacute une eacutetude qualitative afin drsquoexplorer les pratiques des jeunes et tester les diffeacuterents projets du programme (Fab Lab Living Lab Mondes virtuels etc) Par ailleurs chacun des deacuteveloppements deacutecline une deacutemarche speacutecifique en phase avec les publics et les objectifs drsquoeacutegaliteacute des chances sociale culturelle de genre ou territoriale

Les associations et fondations Des activiteacutes scientifiques sont proposeacutees selon des dispositifs tregraves variables par le secteur associatif ou marchand et pour reacutepondre agrave des objectifs divers

125 INA 2000-2009 rapport parlementaire p 180 126 wwwinmediatsfr

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Certains reacuteseaux feacutedegraverent plus speacutecifiquement une nouvelle maniegravere drsquoenseigner les sciences agrave lrsquoeacutecole dans le sillage de la fondation pour La main agrave la pacircte soutenue par lrsquoAcadeacutemie des sciences Ce nrsquoest pas directement notre objet Toutefois ces reacuteseaux assez structureacutes pourraient srsquoeacutetendre vers une offre extrascolaire Certaines associations cherchent globalement agrave promouvoir lrsquointeacuterecirct pour les sciences et les activiteacutes scientifiques dans leur diversiteacute

Planegravete Science127

Planegravete Sciences est une association sans but lucratif creacuteeacutee en 1962 Elle est organiseacutee en un reacuteseau comportant 11 deacuteleacutegations reacutegionales et srsquoappuie sur 1 000 beacuteneacutevoles et 80 permanents Planegravete Sciences a pour objectifs de favoriser aupregraves des jeunes de 8 agrave 25 ans lrsquointeacuterecirct la deacutecouverte la pratique des sciences et des techniques et drsquoaider les enseignants les animateurs les eacuteducateurs les chercheurs et les parents dans leurs activiteacutes vers les jeunes Chaque anneacutee environ 100 000 jeunes participent aux activiteacutes drsquoastronomie espace environnement et robotique

Planegravete Sciences a des liens eacutetroits avec les chercheurs et les ingeacutenieurs Elle offre diffeacuterents types de formation (BAFA ou stages techniques) Elle intervient dans des eacutecoles primaires secondaires et dans lrsquoenseignement supeacuterieur mais aussi dans des clubs des centres de loisirs et de vacances et dans des eacutevegravenements auxquels elle participe (la Fecircte de la Science) qursquoelle organise seule ou en partenariat (les Tropheacutees de robotique la nuit des eacutetoiles ou le CrsquoSpace)

Les Scienti-Bricolos au sein de lrsquoArbre des Connaissances

LrsquoArbre des Connaissances coordonne des ateliers mecirclant arts et sciences agrave lrsquoeacutecole sur les temps peacuteriscolaires En partenariat avec les concepteurs du Diabolo Circus et Delphine Grinberg un parcours de deacutecouverte des sciences baseacute sur deux cycles drsquoexpeacuteriences scientifiques a eacuteteacute eacutelaboreacute Encadreacute par des animateursmeacutediateurs scientifiques les ateliers permettent de se familiariser avec des notions scientifiques par lrsquoexpeacuterimentation Au cours des seacuteances hebdomadaires les enfants deacuteveloppent le questionnement la mise en expeacuterience lrsquoobservation lrsquointerpreacutetation le travail drsquoeacutecriture collective la mise en scegravene et lrsquointerpreacutetation de contes et saynegravetes agrave caractegravere scientifique

Petits deacutebrouillards128

Cette association creacuteeacutee en 1986 srsquoinscrit dans un reacuteseau composeacute de 58 antennes et relais territoriaux animeacute par 2 500 animateurs et beacuteneacutevoles 80 volontaires et 200 salarieacutes permanents avec pour partenaires plus de 4 000 collectiviteacutes associations structures socio-eacuteducatives maisons de quartier et de nombreuses universiteacutes et organismes de recherche Formation animation de deacutebats sciences et socieacuteteacute encadrement drsquoactiviteacutes de pratique de culture scientifique et technique pour les enfants les jeunes et le grand public accompagnement de projets culturels coordination drsquoeacutevegravenements et de manifestations mise en place drsquoeacutechanges internationaux et interculturels reacutealisation drsquoexpositions livres multimeacutedias malles et dispositifs peacutedagogiques itineacuterants Elle beacuteneacuteficie agrave 700 000 enfants et jeunes 40 000 jeunes pratiquant des activiteacutes scientifiques dans les quartiers pendant lrsquoeacuteteacute 250 000 visiteurs et utilisateurs des expositions et malles peacutedagogiques

Drsquoautres associations visent le deacuteveloppement de capaciteacutes de recherche voire de laquo talents raquo parfois en lien avec des compeacutetitions avec toutefois un deacuteveloppement qui peut ecirctre jugeacute insuffisant

Le dispositif des Apprentis Chercheurs au sein de lrsquoArbre des Connaissances

Dans 25 centres de recherche en France un chercheur encadre un binocircme composeacute drsquoun colleacutegien et drsquoun lyceacuteen Les jeunes megravenent un projet de recherche en laboratoire et srsquoinitient agrave la deacutemarche scientifique agrave raison

127 wwwplanete-sciencesorgnational 128 wwwlespetitsdebrouillardsorg

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drsquoune dizaine de seacuteances dans lrsquoanneacutee Une restitution des travaux est effectueacutee en fin drsquoanneacutee scolaire au sein de chaque centre de recherche en preacutesence des familles des enseignants des condisciples et des chercheurs

Clubs et activiteacutes lieacutes agrave des compeacutetitions et dispositif Sciences agrave lrsquoEcole

Dans de nombreux pays les enfants de toutes les origines qui ont des dispositions en matheacutematiques ou en sciences trouvent souvent pregraves de chez eux dans des clubs en lien avec les eacutetablissements scolaires par exemple des occasions drsquoecirctre pousseacutes assez tocirct sur des raisonnements pas forceacutement laquo scolaires raquo

En France il y a des associations qui proposent des activiteacutes de ce type (par exemple Animaths les Olympiades de matheacutematiques ou les Tournois franccedilais des jeunes matheacutematiciennes et matheacutematiciens ou encore le reacuteseau CGeacutenial des sciences agrave lrsquoeacutecole129) mais cela reste assez confidentiel et nrsquoest pas reacutepandu sur tout le territoire ni mecircme suffisamment articuleacute aux eacutetablissements scolaires130

Clubs de matheacutematiques

Animaths recense ainsi cinq clubs de matheacutematiques en France de haut niveau (club des matheacutematiques discregravetes de Lyon ndash qui srsquoadresse aux enfants et adolescents sur lrsquoAuvergnendashRhocircne-Alpes agrave partir du milieu du collegravege Club Paris maths cercle de matheacutematiques de Toulouse Cercle Sofia Kocalevskaiumla de Toulouse et Club de matheacutematiques de Toulouse) Ces clubs sont assez laquo confidentiels raquo agrave Paris plus de 500 eacutelegraveves ont participeacute agrave ce club depuis sa creacuteation en 2007

Cela intervient eacutegalement assez tard dans la scolariteacute Crsquoest drsquoautant plus agrave souligner que lrsquoon peut se demander si actuellement les jeunes qui aiment les sciences se trouvent suffisamment nourris tocirct dans leur scolariteacute (opportuniteacutes de deacutecouvrir le raisonnement de recherche etc)131

Le Tournoi franccedilais des jeunes matheacutematiciennes et matheacutematiciens (TFJM2)132

Ce tournoi existe depuis 2011 Organiseacute par le deacutepartement de matheacutematiques de lrsquouniversiteacute Paris-Sud et lrsquoassociation Animaths il est lrsquoeacutetape franccedilaise de lrsquolaquo International Tournament of Young Mathematicians raquo (ITYM) creacuteeacute en 2009 Destineacute aux eacutelegraveves de lyceacutee il se distingue de compeacutetitions comme les Olympiades de matheacutematiques en proposant des problegravemes ouverts dont les eacutenonceacutes sont connus agrave lrsquoavance et en eacutetant organiseacute par eacutequipes Guideacutees par des encadrants les eacutequipes composeacutees de quatre agrave six lyceacuteens ont environ trois mois pour reacutefleacutechir aux problegravemes poseacutes Le TFJM2 se compose de tournois reacutegionaux (Rennes Lille Lyon Paris Strasbourg et Toulouse) et drsquoune finale nationale

130 Voir la consultation publique de la commission Enfance et adolescence et la discussion avec Johann Yebbou et Olivier Goisque (enseignants en lyceacutee en province encadrant des eacutequipes au TFJM2) 131 Contrairement aux ideacutees reccedilues parmi les jeunes Franccedilais qui nrsquoont pas de difficulteacute en sciences ou en matheacutematiques le niveau agrave 15 ans nrsquoest pas tregraves eacuteleveacute en France Voir V Wisnia-Weill (2014) laquo Augmenter aussi le nombre de bons eacutelegraveves raquo La Note drsquoanalyse ndeg 12 France Strateacutegie et les derniers reacutesultats de lrsquoenquecircte TIMSS (Trends in international mathematics and science study) en 2016 132 httpstfjmorg

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On peut dresser une typologie des diffeacuterents clubs organiseacutes apregraves les cours133 - clubs de projets scientifiques Il srsquoagit de proposer agrave des groupes drsquoeacutelegraveves

lrsquoeacutelaboration drsquoun projet scientifique en vue de la participation agrave un concours reacutegional ou national Ressources tregraves souvent ces clubs ont un partenaire scientifique (chercheur) et les thegravemes de travail sont deacutetermineacutes avec lrsquoaide du chercheur

- clubs de preacuteparation agrave des concours en temps limiteacute Ces clubs preacuteparent aux concours officiels (olympiades acadeacutemiques de matheacutematiques concours geacuteneacuteral) et associatifs (Kangourou Feacutedeacuteration Franccedilaise des Jeux Matheacutematiques (FFJM) Rallyes etc) Les ressources ne manquent pas annales de ces concours nombreux ouvrages drsquoexercices de lrsquoOlympiade internationale

- clubs de culture scientifique Ils proposent aux eacutelegraveves un travail collectif de lecture de textes des exposeacutes etc sur diffeacuterents aspects des matheacutematiques

- clubs universitaires Ce sont des clubs destineacutes agrave des eacutelegraveves tregraves motiveacutes animeacutes par des chercheurs qui meacutelangent en geacuteneacuteral culture scientifique et travail sur des exercices de type Olympiade internationale

Olympiades nationales et internationales Les Olympiades sont des concours scientifiques de haut niveau Selon des modaliteacutes varieacutees elles favorisent tour agrave tour lrsquoesprit drsquoinitiative le goucirct pour la recherche la deacutemarche expeacuterimentale et lrsquointeacuterecirct pour le travail en eacutequipe Elles se deacuteclinent au plan national etou international dans diffeacuterentes disciplines

En 2015 les jeunes Franccedilais ont obtenu la 14e place lors des Olympiades internationales de matheacutematiques leur meilleur reacutesultat depuis 1992 Apregraves des anneacutees de baisses deacutecevantes pour un pays de tradition matheacutematique deacuteveloppeacutee les reacutesultats semblent en hausse gracircce agrave une preacuteparation plus en amont avec des clubs ouverts aux eacutelegraveves degraves la classe de troisiegraveme animeacutes par des chercheurs-encadrants beacuteneacutevoles dans plusieurs grandes villes Gracircce aussi agrave un deacutebut de diffusion de leur action au sein des eacutetablissements scolaires Mais cela reste insuffisamment relayeacute dans les collegraveges et lyceacutees regrette Jean-Louis Tu enseignant-chercheur agrave lrsquouniversiteacute de Lorraine et responsable de la preacuteparation pour les Olympiades laquo Les laquo maths olympiques raquo ne sont pas des maths scolaires Ce sont pourtant des occasions de deacutecouvrir le plaisir de la recherche et de la deacutecouverte en dehors des contraintes scolaires

Le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole occupe un rocircle speacutecifique et structurant dans ce paysage Creacuteeacute en 2004 il a pour objectif de promouvoir des projets de culture scientifique et technique interdisciplinaires dans lrsquoenseignement du second degreacute Il deacuteveloppe trois types drsquoactions sur temps de classe ou en peacuteriscolaire qui ont lieu

- dans des eacutetablissements scolaires (utilisation de mateacuteriel peacutedagogique pour illustrer les programmes scolaires ou pour travailler au sein de clubs et drsquoateliers scientifiques)

- sur divers sites drsquoaccueil pour les diffeacuterents concours piloteacutes par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo Exemples Palais de la deacutecouverte Citeacute des sciences et de lrsquoindustrie Eacutecole des Mines de Nantes Vaisseau de Strasbourg Citeacute de lrsquoespace de Toulouse

Premiegraverement un soutien pour le deacuteveloppement de ressources peacutedagogiques Deuxiegravemement du precirct de mateacuteriel scientifique et un accompagnement pour les eacutequipes peacutedagogiques qui souhaitent mener des projets dans les domaines de lrsquoastronomie la cosmologie la meacuteteacuteorologie la sismologie la geacutenomique lrsquoinvestigation scientifique en

133 M Andler laquo Les activiteacutes peacuteriscolaires matheacutematiques raquo in Dossier Matheacutematiques hors classe ndeg 482 APMEP

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criminologie ou dans le cadre drsquoun partenariat avec une entreprise mettant la formation scientifique au service de la construction de compeacutetences professionnelles Les eacutelegraveves travaillent gracircce au mateacuteriel scientifique de pointe precircteacute par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo dans le cadre de cours de travaux pratiques et drsquoateliers scientifiques tout au long de lrsquoanneacutee Chaque anneacutee ce sont plus de 13 500 adolescents qui beacuteneacuteficient de ces plans drsquoeacutequipement dont la reacutepartition est la suivante Plan drsquoeacutequipement du dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole

Plan drsquoeacutequipement Nombre drsquoeacutelegraveves concerneacutes chaque anneacutee

Pourcentage hors temps scolaire (ateliers scientifiques)

laquo ASTRO agrave lrsquoEcole raquo 1 400 agrave 2 000 40

laquo COSMOS agrave lrsquoEcole raquo 1 700 agrave 1 900 7

laquo EXPERTS agrave lrsquoEcole raquo 1 300 7

laquo GENOME agrave lrsquoEcole raquo 1 500 11

laquo METEO agrave lrsquoEcole raquo 2 000 agrave 2 500 8

laquo SISMOS agrave lrsquoEcole raquo 5 300 agrave 6 200 6

Enfin troisiegravemement des concours (Olympiades nationales et internationales de chimie de geacuteosciences et de physique compeacutetitions internationales annuelles de haut niveau) ainsi que les concours laquo CGeacutenial-collegravege raquo et laquo CGeacutenial-lyceacutee raquo qui permettent aux lyceacuteens et colleacutegiens de preacutesenter un projet en eacutequipe dans les domaines scientifiques et techniques Concerne lrsquoeacutecole et plus minoritairement des actions en temps peacuteriscolaires Le dispositif beacuteneacuteficie drsquoun soutien financier de lrsquoEducation nationale drsquoun comiteacute scientifique et de ressources pour piloter lrsquoensemble des actions Chaque anneacutee laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo organise et pilote des concours scientifiques

Concours preacutepareacute Type de preacuteparation

Nombre drsquoeacutelegraveves

concerneacutes chaque anneacutee

Hors temps scolaire

(ateliers ou clubs

scientifiques)

CGeacutenial Collegravege Projets scientifiques travailleacutes par les eacutelegraveves dans le cadre drsquoenseignements pratiques interdisciplinaires drsquoateliers scientifiques

7 500 27

CGeacutenial Lyceacutee 800 38

Olympiades internationales de chimie

Seacuteances de 2 heures hebdomadaires encadreacutees par des professeurs en suppleacutement de temps scolaire

300 Stage organiseacute pour 24 eacutelegraveves seacutelectionneacutes

Olympiades internationales de geacuteosciences

Preacuteparation numeacuterique mise agrave disposi-tion par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo utiliseacutee lors de seacuteances drsquoaccompagnement personnaliseacute

1 100

Olympiades internationales de physique

Seacuteances de 2 heures hebdomadaires encadreacutees par des professeurs en suppleacutement de temps scolaire

400 Stage organiseacute pour 24 eacutelegraveves seacutelectionneacutes

Des grands eacutevegravenements

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La Fecircte de la science134 Eveacutenements national creacuteeacute en 1991 la Fecircte de la science attire chaque anneacutee 1 million de visiteurs dont 300 000 scolaires Un public largement diversifieacute va agrave la rencontre des acteurs scientifiques qui se mobilisent beacuteneacutevolement dans plus de 2 500 lieux Ils peuvent ainsi deacutecouvrir ou redeacutecouvrir la biodiversiteacute et les sciences de lrsquounivers en passant par les matheacutematiques ou encore les sciences humaines et sociales A travers les 150 villages des sciences et les 6 000 animations proposeacutees les plus jeunes pourront srsquoinformer poser des questions manipuler visiter des laboratoires ou encore deacutecouvrir le patrimoine culturel et scientifique

La nuit europeacuteenne des chercheur es135 Douze villes franccedilaises ont accueilli en 2017 la nuit europeacuteenne des chercheures 26 500 visiteurs acircgeacutes principalement de 16 agrave 30 ans sont venus agrave la rencontre des 1 100 chercheurs preacutesents Les enfants de plus de 10 ans se sont eacutegalement retrouveacutes en nombre autour drsquoactiviteacutes conviviales Lrsquoanneacutee 2017 a mis lrsquoaccent sur la science dans la sphegravere culturelle Petits et grands ont ainsi pu deacutecouvrir la deacutemarche scientifique utiliseacutee dans les domaines de lrsquoarcheacuteologie des arts ou encore du patrimoine

46 Quelques questions sur les ineacutegaliteacutes Fautes de donneacutees dans une offre qui reste peu structureacutee il est difficile de deacutecrire les facteurs diffeacuterenciant les pratiques entre enfants Les acteurs associatifs srsquoassignent parfois un objectif de reacuteduction des ineacutegaliteacutes soit par un ciblage sur les jeunes des milieux populaires ou sur les filles deux populations dont les vocations scientifiques sont peu deacuteveloppeacutees par rapport agrave la moyenne

Rappel des biais de genre Les filles sont moins nombreuses que les garccedilons agrave choisir les laquo enseignements drsquoexploration raquo scientifiques en seconde (52 contre 715 ) agrave srsquoorienter vers une classe de premiegravere S (276 contre 381 ) et restent moins nombreuses agrave choisir une classe preacuteparatoire scientifique pour la poursuite de leurs eacutetudes postbaccalaureacuteat (15 contre 20 ) 136 Dans les filiegraveres professionnelles et techniques les diffeacuterences fillesgarccedilons sont encore plus marqueacutees

Par is-Montagne137

Paris-Montagne propose de nouveaux modes de meacutediation entre les jeunes et la science notamment via le programme Science acadeacutemie Ce programme srsquoadresse agrave des lyceacuteens qui ont un goucirct prononceacute pour les sciences mais sont eacuteloigneacutes du monde de la recherche de par leur environnement socioeacuteconomique Il srsquoagit notamment de lutter contre lrsquoautocensure pour favoriser de nouvelles vocations scientifiques Afin drsquoouvrir des opportuniteacutes les jeunes sont seacutelectionneacutes en fonction de leur motivation et sur critegraveres sociaux non pas sur leurs reacutesultats scolaires avec une prioriteacute donneacutee aux jeunes issus de milieux dits sensibles (ZEP ZUS quartiers prioritaires etc) Paris-Montagne met en relation chercheurs et lyceacuteens pour les initier agrave la pratique de la recherche notamment lors de stages en laboratoire ou drsquoatelier scientifiques Depuis 2006 le programme a toucheacute plus de 2 000 lyceacuteens et organiseacute 850 stages en laboratoires Les participants sont principalement des filles agrave 64 et 80 srsquoengagent dans des eacutetudes supeacuterieures scientifiques Paris-Montagne srsquoadresse eacutegalement aux plus jeunes via par exemple son festival ayant reacuteuni 700 jeunes participants afin de les initier agrave la deacutemarche de recherche gracircce agrave des expeacuterimentations ludiques

134 wwwfecirctedelasciencefr 135 httpsnuitdeschercheurs-franceeuwakkaphpwiki=PagePrincipale 136 Ministegravere de lrsquoeacuteducation nationale Filles et garccedilons sur le chemin de lrsquoeacutegaliteacute de lrsquoeacutecole agrave lrsquoenseignement supeacuterieur 2014 137 wwwparis-montagneorgassociationpresentationdownloadFileattachedFile_f0Plaquette_institutionnelle_PM_2014pdfnocache=141744171759

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Certaines associations visent plus speacutecifiquement des publics empecirccheacutes par exemple Astronomie vers tous agrave destination du milieu hospitalier des jeunes handicapeacutes ou en foyer drsquoaccueil et des territoires moins desservis (cinq camions des sciences se deacuteplacent avec des modules robotique communications numeacuteriques optique et aeacuteronautique) Dans lrsquoensemble il serait pertinent de deacutevelopper une offre au niveau des territoires en assumant une heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute et une diversiteacute de parcours tout en en permettant de susciter des envies et des vocations pour deacutepasser les inhibitions eacuteventuelles (steacutereacuteotypes fillesgarccedilons par exemple) et lrsquoeacutecart aux cultures familiales De fait il ne srsquoagit pas que tous les jeunes deacuteveloppent de maniegravere additionnelle et cumulative des compeacutetences en science en technologie en codage en bricolage ou en artisanat divers en dehors de lrsquoeacutecole mais que des passions des tacirctonnements des engagements puissent fleurir sur tout le territoire

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5 PRATIQUES DrsquoENGAGEMENTS laquo Lrsquoengagement reacutepond agrave une logique de longue dureacutee qursquoil faut consideacuterer comme un tout dans lrsquoenfance et la jeunesse raquo Le collegravege des enfants du HCFEA estime que laquo les actions des jeunes neacutecessitent de la motivation de la patience et de la confiance en soi confiance en soi faciliteacutee par lrsquoengagement raquo138 Or force est de constater que la participation de lrsquoenfant aux deacutecisions qui le concernent reste trop rare dans les diffeacuterents lieux de vie qursquoil freacutequente alors que la CIDE leur reconnaicirct la capaciteacute agrave laquo devenir des ecirctres sociaux et solidaires et agrave devenir citoyen raquo139 Les enfants vers laquo lrsquoacircge de raison raquo sont susceptibles de porter un regard lucide sur leur environnement et les injustices ou laquo les choses qui ne vont pas raquo A cette peacuteriode beaucoup drsquoenfants ont envie de participer aider ecirctre utiles A part ceux qui vivent dans des familles engageacutees - dans lrsquohumanitaire le social hellip -la plupart des enfants ne trouvent pas des personnes ou des situations qui leur offrent la possibiliteacute drsquoactualiser cette motivation au service drsquoune cause de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral ou drsquoun projet Crsquoest dommage drsquoautant que ces engagements stimulent la confiance en eux lrsquoesprit drsquoentreprise des capaciteacutes agrave reacutealiser avec drsquoautres des projets et de vaincre des obstacles Bien plus que drsquoecirctre simplement eacutecouteacute ou de donner un avis il srsquoagit drsquoecirctre acteur de srsquoengager se responsabiliser et laquo tenir raquo face aux reacutealiteacutes srsquoapercevoir que crsquoest possible ou que ce nrsquoest pas possible (chacun sait que lrsquoon apprend autant de ses eacutechecs que de ses reacuteussites quand elles sont accompagneacutees ou partageacutees) Nous manquons de donneacutees drsquoensemble permettant drsquoappreacutehender les pratiques citoyennes et drsquoengagements des enfants et adolescents Crsquoest pourquoi ici nous preacutesentons une approche par les principaux dispositifs140

51 Progression des droits de lrsquoenfant Les enseignements de lrsquoenquecircte du Conseil Franccedilais des Associations pour les Droits de lrsquoEnfant (Cofrade)141 62 des enfants ne connaissaient pas lrsquoexistence de la Convention (44 des adultes) 71 des enfants ne connaissaient pas le contenu de la Convention (63 des adultes La connaissance de la Convention est meilleure dans les cateacutegories socio-professionnelles favoriseacutees et la geacuteneacuteration des parents des anneacutees 1990 Lrsquoeacutetude montre une connaissance des probleacutematiques sociales influenceacutee par le poids meacutediatique 78 des adultes sous-estiment le nombre drsquoenfants sans domicile fixe 50 sous-estiment le nombre drsquoenfants ne partant pas en vacances en revanche 71 des adultes surestiment le nombre drsquoenfants en surpoids en classe de troisiegraveme Selon 28 des enfants le droit agrave lrsquoeacuteducation nrsquoest pas acquis (conscience qui augmente au lyceacutee par rapport au collegravege) alors que ce droit est consideacutereacute comme le plus important pour 61 des enfants142

138 Rencontre du Collegravege des enfants le 10112017 139 Feacutedeacuteration nationale des Francas (2001) laquo Encourager et soutenir les Associations Temporaires drsquoEnfants Citoyens raquo mars 140 Il est agrave noter que les enfants et adolescents engageacutes apparaissent souvent lrsquoecirctre dans diffeacuterents espaces Il serait donc faux de penser que les chiffres preacutesenteacutes ci-dessous srsquoadditionnent pour nous indiquer un nombre drsquoenfants ayant des pratiques drsquoengagements 141 Voir annexe 4 laquo Enfant acteur social raquo Quelques compleacutements Enfants interrogeacutes 9-14 ans (50 9-10 an 50 11-14 ans) 142 Voir Cofrade (2015) laquo Droits de lrsquoenfant raquo octobre

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52 La participation encourageacutee mais limiteacutee entre 50 000 et 100 000 enfants impliqueacutes dans les Conseils Municipaux drsquoEnfants (CME) ou Conseils Municipaux de Jeunes (CMJ) et 42 000 lyceacuteens dans les Conseil de la Vie Lyceacuteenne (CVL) le Conseil des ministres de lrsquoUnion europeacuteenne a transmis une recommandation aux Eacutetats membres reacuteunis le 23 novembre 2015 pour laquo permettre et faciliter lrsquoeacutelaboration de processus de participation tels que les conseils de la jeunesse en eacutetroite collaboration avec les autoriteacutes publiques locales et reacutegionales en vue de donner aux jeunes la possibiliteacute de faire entendre leur voix dans les processus de prise de deacutecision aux niveaux local et reacutegional raquo

De plus la loi 2017-86 relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute du 27 janvier 2017 encourage le deacuteveloppement de la mise en place de conseils de jeunes dans les collectiviteacutes territoriales 143

Une participation au deacutebat public via les conseils municipaux drsquoenfants et de jeunes Selon nos estimations entre 50 000 et 100 000 jeunes participeraient au deacutebat public de leurs communes via les 2 500 CMJ ou CME144 Les enfants et les adolescents de certaines communes de France sont inviteacutes agrave srsquoengager et agrave participer au deacutebat public ou agrave des projets locaux par lrsquointermeacutediaire des CME ou CMJ La mission premiegravere de ces dispositifs est drsquoinitier les enfants agrave la citoyenneteacute par laquo lrsquoagir raquo Cependant il ne suffit pas drsquoinstaurer ce type de conseil encore faut-il la creacuteation drsquoun reacuteel espace de liberteacute une eacutecoute et un accompagnement des eacutelus vers la reacutealisation de projets concrets Or les CME et CMJ laquo apparaissent peu inteacutegreacutees aux appareils de deacutecision politico-administratifs et les jeunes y sont le plus souvent informeacutes et consulteacutes sans ecirctre consideacutereacutes comme des partenaires ou beacuteneacuteficier de deacuteleacutegation de pouvoirs raquo145 Notons que les Pays-Bas ont mis en place un concours pour reacutecompenser les municipaliteacutes attentives agrave lrsquoimplication effective des jeunes146 Dans lrsquointention drsquoeacutepauler les villes dans leur deacutemarche de creacuteation de deacuteveloppement et de vie drsquoun CME ou drsquoun CJM lrsquoAssociation Nationale des Conseils drsquoEnfants et de Jeunes (ANACEJ) anime un laquo reacuteseau de 400 villes deacutepartements reacutegions intercommunaliteacutes raquo147 ce qui repreacutesente environ 2 000 CME ou CJM Par ailleurs les enquecirctes meneacutees divergent concernant les laquo profils sociologiques raquo des enfants et adolescents composant ces instances Ainsi quand lrsquoune eacutevoque une relative homogeacuteneacuteiteacute des jeunes engageacutes148 une autre souligne leur diversiteacute sociale149 Le mode de deacutesignation ndash laisseacute au choix de la commune ndash pourrait expliquer cette diffeacuterence Ainsi

143 La jeunesse est entendue au sens de la classe drsquoacircge des jeunes de 15 agrave 29 ans Rapport conjoint 2015 du Conseil et de la Commission sur la mise en œuvre du cadre renouveleacute pour la coopeacuteration europeacuteenne dans le domaine de la jeunesse (2010-2018) - Adoption (23 novembre 2015) 144 laquo Estimation raquo agrave partir du nombre moyen de jeunes sieacutegeant dans ces conseils sur une liste non-exhaustive de conseils communaux ayant publieacutes leurs statistiques 145 P Loncle (2008) laquo Pourquoi faire participer les jeunes Expeacuteriences locales en Europe raquo Paris INJEP LrsquoHarmattan Coll Deacutebats Jeunesses 146 HCVA (2017) laquo Favoriser lrsquoengagement des jeunes agrave lrsquoeacutecole Pour une citoyenneteacute active raquo novembre 147 httpanacejassofrlanacej 148 P Loncle (2008) laquo Pourquoi faire participer les jeunes Expeacuteriences locales en Europe raquo op cit 149 N Rossini (2005) laquo Les jeunes engageacutes dans des conseils de jeunes des acteurs agrave part entiegravere raquo in V Becquet et C Linares (de) (dir) laquo Quand les jeunes srsquoengagent Entre expeacuterimentation et construction identitaire raquo Paris INJEP lrsquoHarmantan coll Deacutebats Jeunesses p 144

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lrsquoeacutelection dans les diffeacuterentes eacutecoles de la municipaliteacute favoriserait la preacutesence de jeunes de milieux sociaux heacuteteacuterogegravenes150 Composition des CEM et CJM

Dans les milieux plutocirct urbains il existe geacuteneacuteralement un conseil municipal de lrsquoenfance et un conseil municipal de la jeunesse pour repreacutesenter les classes drsquoacircge Dans la ville de Palaiseau laquo le CME reacuteunit 35 jeunes Palaisiens du CE2 ou CM2 raquo151 et le laquo conseil consultatif de la jeunesse reacuteunit des jeunes Palaisiens de 14 agrave 18 ans raquo152 Dans la ville de Schiltigheim qui fut la premiegravere agrave voir naicirctre un CME en 1979 celui-ci est composeacute de laquo 39 jeunes shilikois qui sont eacutelus par leurs pairs dans les classes de 6egraveme et de 5egraveme des collegraveges de la ville raquo153

Dans les milieux ruraux le nombre drsquoenfants faisant partie drsquoun CME semble moins important Ainsi agrave la Boupegravere commune de 3 089 habitants 18 enfants eacutelus par leurs camarades de CE1 et CE2 composent le CME154 A La Guyonniegravere commune drsquoenviron 2 750 habitants 12 enfants repreacutesentent les jeunes de Guyons

Une participation en demi-teinte agrave la vie de leur eacutetablissement scolaire les conseils de vie lyceacuteennes et colleacutegiennes Lrsquoeacutecole apparaicirct pour de nombreux enfants ou adolescents comme le lieu des premiers engagements Ainsi drsquoapregraves un eacutechantillon drsquoenfants faisant partie drsquoune junior association 40 ont eu une premiegravere expeacuterience dans cet espace155 Diffeacuterentes formes de participation agrave la vie de leur eacutetablissement sont offertes aux eacutecoliers (deacuteleacutegueacutes de classeshellip) Dans chaque lyceacutee un conseil de vie lyceacuteenne (CVL) doit ecirctre instaureacute Dix lyceacuteens par eacutetablissement eacutelus au suffrage universel par lrsquoensemble de leurs pairs repreacutesentent leurs camarades et participent agrave la vie scolaire pour deux ans Ce qui porte agrave 42 000 le nombre de repreacutesentants des lyceacuteens en France Notons que cette instance est preacutesideacutee par le chef drsquoeacutetablissement et que le CVL nrsquoa qursquoun rocircle consultatif Lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne156 preacutevoie un approfondissement de ces pratiques Inspireacutes par les CVL les Conseils de la vie colleacutegienne (CVC) ont eacuteteacute instaureacutes A lrsquoinverse de leurs aicircneacutes ceux-ci nrsquoont aucun caractegravere obligatoire et leur composition est fixeacutee par le Conseil drsquoadministration de lrsquoeacutetablissement Par ailleurs des pays voisins ont mis en place des dispositifs de laquo deacuteveloppement de la citoyenneteacute active des eacutelegraveves raquo Crsquoest le cas par exemple aux Pays-Bas ougrave a eacuteteacute instaureacutee lrsquoexpeacuterience drsquoune mission beacuteneacutevole de trois mois en faveur des eacutelegraveves dans le cursus secondaire

53 Projets autonomes mouvements de jeunesse espaces jeunes et engagements Espaces jeunes mouvements de jeunesse et attentes de nouveaux modes drsquoencadrement Les espaces jeunes sont des espaces propices agrave des types drsquoaccompagnements leacutegers voire drsquoun entre-soi propice agrave la prise drsquoautonomie (voir partie III propositions)

150 Cf Table ronde sur les focales territoriales organiseacutee par le HCFEA agrave Poitiers en octobre 2017 151 wwwville-palaiseaufrdemocratielocalele-conseil-municipal-des-enfantshtm 152 wwwville-palaiseaufrdemocratielocalele-conseil-consultatif-de-la-jeunesse-ccjhtm 153 wwwville-schiltigheimfrjeunesseconseil-municipal-des-enfants 154 wwwlebouperefrc-m-e-conseil-municipal-des-enfants 155 laquo Des effets durables sur les modes drsquoengagement raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 43-52 156 circulaire ndeg 2016-132 du 9-9-2016

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La freacutequentation drsquoun mouvement de jeunesse (scoutisme MRJChellip) constitue un support drsquoapprentissage de lrsquoautonomie de la sociabiliteacute des premiers engagements157 Dans lrsquoenquecircte de la Cnaf en 2009158 portant sur leurs attentes les adolescents manifestent un fort deacutesir drsquoaction par eux-mecircmes et souhaitent srsquoimpliquer dans la vie sociale et dans des projets qursquoils proposent en fonction de leurs inteacuterecircts Le non-recours aux eacutequipements constateacute parfois est moins un rejet de lrsquooffre qursquoune volonteacute drsquoaffirmer son choix et une action en dehors des normes eacutetablies par les figures tuteacutelaires Pour autant leur besoin drsquoautonomie nrsquoexclut pas la preacutesence drsquoadultes agrave leurs cocircteacutes mais sous forme de soutien laquo invisible raquo ou de reacutegulateur eacuteventuel Bilan Expeacuterimentations Ados ndash Cnaf

La Cnaf a mis en place (cadre geacuteneacuteral et fonds speacutecifiques) en 2010 et pour une dureacutee de trois ans un dispositif expeacuterimental laquo Expeacuterimentations adolescents raquo Les projets concernaient des adolescents acircgeacutes de 11 agrave 17 ans et devaient les associer agrave lrsquoeacutelaboration des projets avec un ou plusieurs adulte(s) reacutefeacuterent(s) raquo laquo prendre en compte les attentes des jeunes les faire participer et soutenir leurs initiatives raquo et srsquoinscrire dans quatre objectifs opeacuterationnels laquo favoriser leur autonomisation en les associant agrave lrsquoeacutelaboration des actions les concernant susciter leurs initiatives en favorisant leur prise de responsabiliteacute contribuer agrave leur eacutepanouissement et agrave leur inteacutegration dans la socieacuteteacute par des projets favorisant lrsquoapprentissage de la vie sociale et la responsabilisation permettre lrsquoeacutelaboration de nouvelles offres sur les temps peacuteriscolaires et extrascolaires en srsquoappuyant sur leur expression raquo Ce dispositif articulait niveaux national et local sur tout le territoire dans les mecircmes termes en srsquoadaptant aux diffeacuterences territoriales (ruralurbain autres dispositifs locaux etc) La Cnaf a observeacute dans cette expeacuterimentation159 que les jeunes disent srsquoecirctre eacutepanouis gracircce au travail en eacutequipe et agrave lrsquoapprentissage progressif de la construction drsquoun projet160 Ils ont alors pu partager leur satisfaction drsquoavoir eacuteteacute acteur et non consommateur Monter des projets permet aux jeunes de gagner en confiance et de deacutevelopper leur estime drsquoeux-mecircmes (facilite la prise de parole en public par exemple) Les adolescents semblent ensuite davantage srsquoinvestir dans leur environnement

Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange161 81 des adolescents seraient precircts agrave srsquoengager dans une cause Lagrave ougrave les jeunes sont associeacutes agrave lrsquoeacutelaboration drsquoun projet le nombre de participants est supeacuterieur Cela eacutelargit le reacuteseau de sociabiliteacute des adolescents et des enfants notamment entre des groupes de populations offrant plus de mixiteacute sociale de genre et drsquoacircge La responsabilisation des jeunes dans le pilotage de projet les amegravene agrave mieux connaicirctre leur environnement Par ailleurs de nombreux jeunes deacutecouvrent leur voie future lors de ces expeacuteriences La qualiteacute des relations tisseacutees et la possibiliteacute drsquoagir et de srsquoengager permet de se projeter162 Drsquoougrave lrsquointeacuterecirct de promouvoir la participation et lrsquoengagement degraves les plus jeunes anneacutees

Lrsquoengagement associatif Les jeunes pleacutebiscitent largement le champ associatif163 Des enquecirctes comme celle de la feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange soulignent que pregraves de la moitieacute des adolescents souhaiteraient srsquoengager dans le social la santeacute ou lrsquohumanitaire Mais malgreacute quelques initiatives comme laquo les copains du monde raquo du Secours Populaire la porte de lrsquoengagement actif dans une association nrsquoest qursquoentre-ouverte pour les enfants

157 Lrsquoengagement des jeunes comme beacuteneacutevoles perception des jeunes beacuteneacutevoles et de leurs parents UNEF dec 2013 158 laquo Evaluation de la politique de lrsquoenfance et de la jeunesse des Caf Attentes des familles et des jeunes Attentes des eacutelus Territoires raquo Dossier drsquoeacutetude ndeg 113 feacutevrier 2009 159 L Cioso et M Jarvin (2012) laquo Etude eacutevaluative de la politique familiale jeunesse Expeacuterimentations adolescents (2010-2012) raquo Dossier drsquoeacutetude ndeg 158 Cnaf deacutecembre 160 wwwCaffrsitesdefaultfilesCnafDocumentsDserdossier_etudesdossier_158-adolescentspdf 161 127 enfants de 10 agrave 15 ans 9 reacutegions questionnaires en ligne novembre-deacutecembre 2016 laquo leur vision du monde lrsquoavenir les reacuteseaux sociaux et lrsquoengagement raquo 162 Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange 78 des jeunes interrogeacutees deacuteclarent ecirctre heureuxses ou optimistes 163 laquo Lrsquoimplication des jeunes dans lrsquoespace public raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 11-150

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Pourtant lrsquoarticle 15 de la CIDE dispose que laquo les Eacutetats parties reconnaissent le droit de lrsquoenfant agrave la liberteacute drsquoassociation raquo Crsquoest un droit consacreacute pour les mineurs en France La loi eacutegaliteacute et citoyenneteacute de 2017 a modifieacute le droit drsquoassociation des mineurs les moins de 16 ans ont la possibiliteacute de srsquoassocier avec lrsquoaccord drsquoun des deux repreacutesentants leacutegaux et au-delagrave de 16 ans lrsquoaccord est reacuteputeacute tacite Disposition qui ne reacuteduit pas la lourdeur administrative de constitution drsquoune association et de sa gestion Degraves lors diffeacuterents dispositifs facilitateurs ont vu le jour depuis une vingtaine drsquoanneacutees

Focus sur les juniors associations En 2016 pregraves de 10 000 jeunes eacutetaient membres drsquoune Junior Association (JA) (18 dans les quartiers de politique de la ville) issus de milieux sociaux assez heacuteteacuterogegravenes malgreacute une preacutedominance laquo des classes moyennes raquo attacheacutees aux secteurs de la santeacute du social de lrsquoenseignement et du socio-eacuteducatif164 Penseacutees agrave lrsquoorigine comme une reacuteponse agrave la quasi-inexistence drsquoassociations de mineurs due aux difficulteacutes pratiques qursquoils rencontraient dans leur creacuteation et administration les JA proposent des formes originales agrave mi-chemin entre les regroupements peu formels de jeunes et les formes institueacutees souvent peu attractives Elles offrent la possibiliteacute de creacuteer des structures souples sans trop de formalisme Elles reposent sur lrsquoideacutee essentielle que la deacutecision de srsquoorganiser revient aux jeunes eux-mecircmes et la reconnaissance drsquoun droit de deacutecider Undes adulte(s) de confiance se positionne(nt) alors en accompagnateur et aide(nt) les jeunes agrave ouvrir les portes des possibles (15 des JA srsquoorganisent drsquoailleurs sans accompagnateurs165) Cette forme associative permet aux mineurs de se feacutedeacuterer dans un cadre accompagneacute leur laissant une grande autonomie dans la gestion y compris budgeacutetaire de leur projet Le modegravele favorise lrsquoautoeacutevaluation entre pairs et valorise la dimension collective le droit agrave lrsquoerreur et lrsquoapprentissage actif de la participation Ces valeurs sont partageacutees par bon nombre drsquoacteurs de terrain166 Avis du Collegravege des enfants sur le fonctionnement des JA

Les JA sont geacutereacutees par des jeunes acircgeacutes de 12 agrave 18 ans167 habiliteacutes pour un an renouvelable Des adolescents forment un collectif afin de reacutepondre agrave une envie commune laquo Etre constitueacute en JA permet drsquoecirctre reconnu par les acteurs du territoire raquo168 Le Reacuteseau National des Juniors Associations (RNJA) leur permet drsquoacceacuteder aux aspects formels neacutecessaires pour faire fonctionner une association (par exemple banque assurance) Neacuteanmoins concernant ces aspects le collegravege des enfants a pu mentionner169 que malgreacute lrsquoorganisation en JA certaines deacutemarches restent compliqueacutees168

Selon le rapport drsquoactiviteacute 2016 du RNJA 31 des projets concernent lrsquoanimation du territoire 21 des projets artistiques et culturels 11 des projets de solidariteacute 9 des seacutejours en autonomie 9 des activiteacutes sportives et dans une moindre mesure des actions de communication de protection de lrsquoenvironnement drsquoanimation de lrsquoeacutetablissement scolaire et des projets agrave caractegravere scientifique Diffeacuterentes deacutemarches de sensibilisation sont transversales aux projets et ce malgreacute le domaine dans lequel ces derniers srsquoinscrivent Crsquoest ainsi le cas de lrsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement ou de lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon par exemple

164 laquo Des effets durables sur les modes drsquoengagement raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 43-52 165 HCVA (2017) laquo Favoriser lrsquoengagement des jeunes agrave lrsquoeacutecole Pour une citoyenneteacute active raquo p 9 166 Tables rondes HCFEA eacutelus cnaf et eacutequipes collectiviteacutes locales Poitiers 167 E Maunauye et F Poisson (2017) laquo Lrsquoaction collective des adolescents premiers pas drsquoentrepreneurs Agora deacutebatsjeunesses 20171 ndeg 75 p 89-101 168 Entretien avec Carolle Khouider deacuteleacutegueacutee geacuteneacuterale du RNJA le 10112017 169 Rencontre avec le collegravege des enfants le 10112017

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Drsquoautres dispositifs existent afin de permettre aux enfants et adolescents de se constituer en association Crsquoest notamment le cas des groupes locaux chez les scouts ou des associations temporaires drsquoenfants citoyens (ATEC) Cette forme associative est destineacutee aux enfants et adolescents de 7 agrave 17 ans sous reacuteserve de lrsquoaccord parental et pour une dureacutee limiteacutee Le caractegravere temporaire srsquoexplique pour les FRANCAS par le deacutelitement de lrsquoengagement des enfants sur du long terme mais aussi de la qualiteacute de lrsquoaccompagnement offert par lrsquoadulte ainsi que par la neacutecessiteacute drsquoeacuteviter drsquoeacuteventuelles deacuterives

Lrsquoengagement des enfants et adolescents dans lrsquoeacutecologie Il est difficile de recenser le nombre drsquoenfants et adolescents engageacutes dans le domaine de lrsquoeacutecologie Neacuteanmoins il apparaicirctrait que les temps drsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement durant lesquels peuvent ecirctre proposeacutees des pratiques ayant trait agrave lrsquoeacutecologie se deacuteroulent principalement sur le temps scolaire Ainsi par exemple les associations membres de France Nature Environnement (FNE) proposent environ 91 000 demi-journeacutees drsquointervention au public ce qui eacutequivaut agrave la sensibilisation et lrsquointervention aupregraves de 2 millions de personnes Sur ces 2 millions de personnes 38 ont des pratiques dans le temps scolaire et seulement 5 sur le temps hors scolaire Actuellement les associations observent que les publics les plus sensibiliseacutes sont les moins de 11 ans publics plus accessibles gracircce aux temps peacuteriscolaires notamment agrave travers les TAP Nombre drsquoassociations proposent des actions de sensibilisation ou de pratiques dans lrsquoenvironnement aux enfants et aux adolescents Elles sont regroupeacutees en feacutedeacuteration drsquoassociation (FNE) Reacuteseau (Reacuteseau-Ecole et Nature) et en collectif (Collectif franccedilais eacuteducation agrave lrsquoenvironnement et au deacuteveloppement durable (CFEEDD) La deacuteclinaison sur le territoire national srsquoeffectue principalement via lrsquoeacutechelon reacutegional comme pilote et les communes comme eacutechelon de mise en œuvre Pour toucher les enfants et leur faire connaicirctre les lieux et espaces pour pratiquer lrsquoeacutecole est le principal vecteur avec les TLT Lrsquooffre peacutedagogique varie drsquoun territoire drsquoun encadrant ou drsquoun public agrave un autre Ce qui permet de srsquoajuster agrave des ressources ou des besoins drsquoun territoire Les formes de mise en œuvre se deacuteclinent agrave lrsquoinfini des jardins des ateliers de fabrication de recyclage des hocirctels agrave insectes des deacutemarches de sciences participatives etc

Les coins Natures focus sur les jardins partageacutes

laquo Les coins Natures sont agrave la fois des espaces et des projets Ils peuvent prendre diffeacuterentes formes Ils permettent aux enfants et adolescents de deacutecouvrir la nature et leur environnement notamment par son observation mais eacutegalement par laquo lrsquoagir raquo Ainsi ils peuvent srsquoinvestir dans des jardins partageacutes peacutedagogiques ou encore sauvages

Les jardins partageacutes ou les jardins peacutedagogiques sont des lieux permettant aux petits et grands de srsquoessayer agrave la culture de la terre et de deacutecouvrir lrsquoeacutecosystegraveme Ils peuvent tout aussi bien se deacutevelopper dans des territoires urbains ou ruraux Dans ces derniers crsquoest la notion de rencontre de partage qui va attirer les habitants autour de cette activiteacute Cette pratique peut inteacuteresser les enfants et les adolescents Neacuteanmoins pour les plus grands il est neacutecessaire qursquoils soient partie prenante au projet afin de srsquoinvestir par la suite dans le jardin

laquo Cœurs vaillants acircmes vaillantes raquo170

170 httpcoeursvaillants-amesvaillantesorglistejardins-p-dagogiquesgclid=EAIaIQobChMIvZvC1sPA1gIVSTobCh3W4wq1EAAYAiAAEgI1bPD_BwE

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Dans le quartier des Doucettes agrave Garges-legraves-Gonesse sept enfants du club laquo Fripounet raquo ont creacuteeacute leur propre jardin en bas de leur immeuble suite agrave leur participation agrave une journeacutee drsquoinitiation au jardinage Le projet lanceacute il y a deux ans srsquoest eacutetoffeacute drsquoune seconde parcelle et drsquoautres enfants ont rejoint les petits jardiniers Afin de disposer de lrsquoeacutequipement neacutecessaire agrave lrsquoentretien des jardins les enfants ont pris lrsquoinitiative de rencontrer le maire de la citeacute pour lui preacutesenter leur action

Les initiatives en lien avec la COP 21

laquo COP 21 juniors raquo171

Le 9 octobre 2015 la COP 21 Juniors a eacuteteacute ouverte par le recteur de lrsquoacadeacutemie de Bordeaux Cette journeacutee a permis de regrouper laquo les Juniors aquitains raquo groupe de 600 enfants et adolescents de tout acircge confondu afin drsquoeacutevoquer des sujets lieacutes agrave la preacuteservation de la planegravete Les jeunes ont alors pu participer agrave des deacutebats des confeacuterences mais eacutegalement preacutesenter les projets laquo Changement climatique raquo dans lesquels ils srsquoeacutetaient investis

laquo Opeacuteration ma planegravete 2050 raquo172

Toujours dans le cadre de la COP 21 agrave lrsquoinitiative de France Info 1 000 colleacutegiens ont travailleacute avec leur classe sur des thegravemes lieacutes au climat Ils ont ensuite eacuteteacute reacuteunis dans le grand auditorium de la Radio agrave Paris afin de preacutesenter leurs solutions Cela a contribueacute agrave lrsquoeacutecriture du laquo livre blanc de la jeunesse raquo

171 wwwac-bordeauxfrcid94186cop-21-les-juniors-aquitains-se-mobilisenthtml 172 wwwaefefrvie-du-reseauzoom-surplanete-aveniredition-2015les-collegiens-proposent-leurs-solutions-contre-le-rechauffement-climatique-retour-en-images-sur

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Les enfants et adolescents meacutediateurs Le programme de France meacutediation visant agrave former laquo des petits meacutediateurs raquo a eacuteteacute mis en place dans une trentaine de sites (regroupant un collegravege et deux ou trois eacutecoles) sur le territoire national Le nombre drsquoeacutelegraveves formeacutes reste assez confidentiel

Le service civique Instaureacute par la loi du 10 mars 2010 le service civique geacutereacute par lrsquoAgence du Service Civique (ASC) est fondeacute sur le volontariat et a pour objectif de renforcer la coheacutesion nationale et la mixiteacute sociale Il propose aux jeunes de 16 agrave 25 ans (jusqursquoagrave 30 ans pour les personnes en situation de handicap) de srsquoengager en faveur drsquoun projet collectif en effectuant une mission drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral de 6 agrave 12 mois aupregraves drsquoune personne morale agreacuteeacutee Le champ drsquoaction est varieacute lutte contre lrsquoeacutechec scolaire animations socioculturelles environnement lien social etc Selon une enquecircte de lrsquoInstitut Franccedilais drsquoOpinion Publique (IFOP) en novembre 2016 pour lrsquoAgence du service civique 94 des 16-25 ans et des plus de 26 ans deacuteclaraient avoir entendu parler du service civique Alors que selon lrsquoenquecircte laquo Lrsquohumeur des ados raquo de la Feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange173 80 des jeunes interrogeacutes de 11-15 ans ne le connaissent pas

Vers un parcours citoyen eacutetendu et un service national universel Le parcours citoyen instaureacute par la circulaire ndeg2016-092 relative au parcours citoyen de lrsquoeacutelegraveve vise agrave la construction par leacutelegraveve dun jugement moral et civique agrave lacquisition dun esprit critique et dune culture de lengagement Le parcours citoyen de leacutelegraveve est inscrit dans le projet global de formation de leacutelegraveve Il sadresse agrave des citoyens en devenir qui prennent progressivement conscience de leurs droits de leurs devoirs et de leurs responsabiliteacutes Le gouvernement va mettre en place un service national universel qui pourrait srsquoinscrire dans un parcours citoyen en trois eacutetapes ndash entre 11 et 16 ans un rite de passage agrave 16 ans et un volet pour les 16-25 ans ndash pour partie obligatoire Un groupe de preacutefiguration travaille actuellement sur le projet et un rapport drsquoinformation a eacuteteacute preacutesenteacute par mesdames les deacuteputeacutees Dubois et Guerel agrave lrsquoAssembleacutee nationale174

54 Publications jeunes pregraves drsquoun quart des lyceacutees doteacutes drsquoun meacutedia Nous nrsquoavons agrave ce jour pas de donneacutees chiffreacutees preacutecises et consolideacutees sur les journaux drsquoenfants et de jeunes que cela soit au sein des eacutetablissements scolaires ou en dehors LrsquoEducation Nationale175 srsquoest fixeacute en 2016 lrsquoobjectif drsquoau moins un meacutedia dans chaque lyceacutee A date on recense 800 meacutedias et 1 300 publications dans les lyceacutees176 A partir du deacutepocirct peacutedagogique le Centre de Liaison de lrsquoEnseignement et des Meacutedias drsquoInformation (CLEMI) deacutenombre quant agrave lui 150 titres de journaux drsquoeacutecole 339 de journaux colleacutegiens et 265 de journaux lyceacuteens Cela eacutequivaut respectivement agrave 295 numeacuteros de journaux drsquoeacutecole

173 Enquecircte laquo Lrsquohumeur des ados raquo Feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange (2016) 174 Assembleacutee nationale Rapport drsquoinformation en conclusion des travaux drsquoune mission drsquoinformation sur le service national universel M Dubois amp E Guerel rapport ndeg667 enregistre le 14 feacutevrier 2018 175 Circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 176 Observatoire des pratiques de presse lyceacuteenne enquecircte 2017 sur le droit de publication lyceacuteen analyse et conclusions (2018)

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534 pour les collegraveges et 458 pour les lyceacutees177 Lrsquoassociation Jets drsquoencre recense pour sa part 400 agrave 500 journaux jeunes Les eacutevolutions leacutegislatives reacutecentes ne cantonnent plus la publication lyceacuteenne aux eacutetablissements scolaires Par ailleurs il nrsquoexiste pas de chiffre permettant de recenser le nombre de meacutedias drsquoenfants et drsquoadolescents hors eacutecole La circulaire ndeg 2016-132 permet eacutegalement agrave un mineur de plus de 16 ans drsquoecirctre directeur ou co-directeur de publication Les lyceacuteens peuvent ecirctre responsables de publication pour les meacutedias internes agrave lrsquoeacutetablissement scolaire 178 Or lrsquoenquecircte de 2017 de lrsquoobservatoire de presse lyceacuteenne observe une connaissance des dispositions leacutegislatives mais une effectiviteacute tregraves partielle179 Ainsi 69 des reacutepondants deacuteclarent connaicirctre les textes de loi concernant la publication lyceacuteenne mais seulement 26 des jeunes sont responsables de publications 70 des reacutedacteurs lyceacuteens regrettent la relecture par une personne exteacuterieure agrave la reacutedaction Or lrsquoarticle 13 de la CIDE dispose que lrsquoenfant a laquo droit agrave la liberteacute drsquoexpression Ce droit comprend la liberteacute de rechercher de recevoir et de reacutepandre des informations et des ideacutees de toute espegravece sans consideacuteration de frontiegravere sous une forme orale eacutecrite imprimeacutee ou artistique ou par tout autre moyen du choix de lrsquoenfant raquo180 Cependant toute publication est soumise agrave une reacuteglementation qui doit ecirctre connue et respecteacutee par les jeunes reacutedacteurs

laquo Parlons jeune raquo (Reacuteseau European Network of Ombeduspersons for Children (ENOC) - Deacutefenseur des enfants)

En 2017 ce projet qui vise autant agrave sensibiliser le public sur les droits de lrsquoenfant que de participer drsquoune eacuteducation agravepar la citoyenneteacute donne la parole agrave une douzaine de jeunes de 14 agrave 18 ans de 11 pays europeacuteens sur une theacutematique commune Leurs propositions seront ensuite preacutesenteacutees aux Deacutefenseurs europeacuteens des enfants afin drsquoecirctre reprises dans leur deacuteclaration annuelle

Les jeunes sont ainsi inviteacutes agrave exprimer librement leurs opinions sur les questions drsquoidentiteacute individuelle de sentiments de relations interpersonnelles de sexualiteacute et de vie priveacutee Ils rencontrent des experts afin de srsquoinformer et drsquoeacutechanger et donner leur avis Par exemple le planning familial SOS homophobie Solidariteacute Sida

Crsquoest notamment cet objectif de participation que vise le deacuteveloppement du dispositif Jeunes Ambassadeurs des droits aupregraves des enfants du Deacutefenseur des droits dans les collegraveges les lyceacutees et les autres lieux de vie des enfants

Deacutebat drsquoenfants (COFRADE)

2017 laquo Srsquoengager pour quoi et pour quoi faire raquo

2016 laquo La fraterniteacute oui mais comment jusqursquoougrave raquo

2015 laquo Pouvons-nous apprendre agrave ecirctre libre raquo

2014 laquo Egaux et diffeacuterents comment vivre ensemble raquo

177 Il est agrave noter qursquoen raison drsquoune meacuteconnaissance du deacutepocirct peacutedagogique le CLEMI estime recevoir deux tiers des publications ce qui constitue un biais dans ces chiffres 178 Circulaire 1991-03-06 ndeg 37-051 179 Rapport du Conseil de lrsquoEnfance et de lrsquoAdolescence du HCFEA sur la mise en œuvre de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (2018) p41 httpwwwhcfeafrIMGpdfRapport_droits_de_l_enfant_HCFEA_2017-3pdf 180 Rapport du Conseil de lrsquoEnfance et de lrsquoAdolescence du HCFEA sur la mise en œuvre de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (2018) p29 httpwwwhcfeafrIMGpdfRapport_droits_de_l_enfant_HCFEA_2017-3pdf

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Ateliers de philosophie pour les enfants181

En 2016 lrsquoOrganisation des Nations unies pour lrsquoeacuteducation la science et la culture (UNESCO) a officialiseacute la creacuteation drsquoune Chaire UNESCO sur laquo La pratique de la philosophie avec les enfants une base pour le dialogue interculturel et la transformation sociale raquo

Des deacutebats animeacutes mais aussi des stages sont proposeacutes agrave des enfants acircgeacutes de 4 agrave 14 ans

wwwateliersdephilosophiepourenfantscom

Rencontre ndeg 3 du reacuteseau drsquoenfants et de jeunes drsquoAgir Ensemble pour les Droits de lrsquoEnfant (AEDE) laquo De quoi voulez-vous parler raquo

Voir aussi les Cafeacutes peacutedagogiques des Centre drsquoEntraicircnement aux Meacutethodes drsquoEducation Actives (CEMEA) ateliers Graines de philo des Francas

56 Enjeux drsquoeacutegaliteacute Qui sont les enfants et les adolescents qui srsquoimpliquent Les donneacutees concernant le milieu social des enfants et des adolescents impliqueacutes sont manquantes laissant dans lrsquoombre la mesure de lrsquoeacutegaliteacute entre les enfants dans ces pratiques participatives Lrsquoeacutetude INJEP-EHESP 2015182 montre une moindre preacutesence des filles (427 ) par rapport aux garccedilons au sein des JA avec un eacutecart qui se creuse agrave partir de 14 ans srsquoexpliquant par plus de creacuteations de JA non mixtes par des garccedilons apregraves cet acircge (26 de JA de garccedilons contre 10 de JA de filles) Plus les JA comptent de membres plus les responsabiliteacutes seront exerceacutees par des filles A lrsquoinverse plus la taille est petite plus les responsabiliteacutes sont exerceacutees par des garccedilons On retrouve une preacutesence masculine marqueacutee dans les JA sportives et une preacutesence feacuteminine forte dans les secteurs de lrsquoanimation du social ou de lrsquoenvironnement Les JA au sein drsquoeacutetablissements scolaires seraient plus mixtes Les groupes amicaux tourneacutes vers les activiteacutes de loisirs sont moins mixtes que les JA qui portent sur des actions locales tourneacutees vers lrsquoanimation ou la solidariteacute 85 des JA font le choix drsquoecirctre accompagneacutees Elles sont alors davantage mixtes

182 F Poisson et E Porte (2015) laquo Juniors associations la participation au prisme de la mixiteacute raquo Jeunesses Etudes et synthegraveses Observatoire de la jeunesse ndeg 30 novembre

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6 LrsquoAMENAGEMENT DES ESPACES OUVERTS

61 Se construire dans des espaces ouverts agrave distance des parents Par des expeacuterimentations drsquoespaces nouveaux les adolescents se construisent en testant en eacuteprouvant confrontant leurs habitudes agrave drsquoautres maniegraveres drsquoagir A deacutefaut de quatre murs agrave lrsquoabri des regards et des oreilles de leurs parents les enfants traicircnent dehors pour parler et se voir dans des lieux de consommations de loisirs de reacutecreacuteation de circulation qui ne sont pas les mecircmes en milieu urbain peacuteriurbain ou rural Dans lrsquoespace urbain la visibiliteacute des adolescents en groupes immobiles qui attirent lrsquoattention peut ecirctre veacutecue comme menaccedilante dans lrsquoespace public En outre se posent des problegravemes de seacutecuriteacute soit par rapport aux dangers physiques lieacutes agrave un environnement non encadreacute (promenades en nature eacutequipements sportifs urbains etc) soit du fait des mauvaises rencontres possibles Le degreacute drsquoautonomie conceacutedeacute par les parents peut varier au vu des neacutecessiteacutes physiques (deacuteplacements veacutehiculeacute etc) et de la mauvaise freacutequentation du lieu de proximiteacute Ce qui ne veut pas dire qursquoagrave plus de dangers reacutepondent plus drsquointerdictions Le controcircle social varie selon les milieux sociaux et spatiaux Pour eacutechapper agrave un œil adulte et le cas eacutecheacuteant faute de disposer drsquoespace agrave eux les enfants et les adolescents inventent des places et transforment des espaces dits laquo interstitiels raquo en lieux de rassemblement et de sociabiliteacute La question ne se pose pas de la mecircme maniegravere pour les enfants et pour les adolescents Une enquecircte de la Cnaf183 sur les attentes des eacutelus et des publics concernant les propositions de loisirs en milieu urbain montre que si les enfants en sont globalement satisfaits les plus acircgeacutes se deacutesinteacuteressent des structures de services encadreacutes avec une charniegravere agrave lrsquoacircge de 11-12 ans184 correspondant agrave lrsquoacircge drsquoentreacutee au collegravege Au-delagrave des ameacuteliorations possibles en termes drsquooffres drsquoactiviteacutes encadreacutees le rejet des adolescents des eacutequipements urbains deacutedieacutes 185 amegravene agrave reconnaicirctre lrsquointentionnaliteacute du non-recours La preacutesence urbaine des jeunes sans occupation apparente et sans cadre surgit et emporte des effets socialisants de la ville en elle-mecircme comme lieu drsquoexpeacuterimentation et de lrsquoadolescence comme laquo eacutepreuve de lrsquoautonomisation raquo dans laquelle laquo la maicirctrise progressive du monde par soi-mecircme lrsquoautonomie donc srsquoadosse aux regravegles tantocirct imposeacutees par autrui tantocirct reconstruites par soi-mecircme mais neacutegocieacutees agrave plusieurs raquo186 Lrsquoadolescent revisite les ancrages relationnels et la socialisation entre pairs qui eacutechappe aux figures tuteacutelaires adultes prend une place de premier plan et contribue agrave la constitution drsquoune culture alternative drsquoun laquo monde agrave nous raquo187 constitutif drsquoun laquo monde agrave soi raquo Dans cette quecircte les lieux exploreacutes et annexeacutes par les adolescents sont agrave la fois ceux qui eacutechappent au regard ndash la ruelle le coin derriegravere le chacircteau drsquoeau 188 le terrain vague ndash et ceux qui permettent au contraire drsquoecirctre vus ndash la rue commerccedilante la place de la mairie etc

183 laquo Evaluation de la politique de lrsquoenfance et de la jeunesse des Caf Attentes des familles et des jeunes Attentes des eacutelus Territoires raquo op cit 184 Voir aussi J Zaffran (2000) laquo Les colleacutegiens lrsquoeacutecole et le temps libre raquo Paris La Deacutecouverte 185 J Zaffran (2016) laquo Bouger pour grandir raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 p 69-77 186 J Zaffran (2016) op cit p70-71 187 E Ramos et F de Singly (2016) laquo La construction drsquoun espace ldquoagrave nousrdquo la mobiliteacute spatiale agrave lrsquoadolescence raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 feacutevrier 188 J Devaux (2013) laquo La dimension spatiale des sociabiliteacutes drsquoadolescents reacutesidant dans un village francilien raquo Geacuteographie et cultures ndeg 87

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Les deacuteambulations et points de fixation apparemment sans but ont en effet une porteacutee identitaire forte pour les adolescents Lrsquoenjeu politique est donc de prendre en compte ce besoin drsquoexpeacuterimentation identitaire La mobiliteacute en dehors du quartier joue eacutegalement un rocircle important dans la construction identitaire des adolescents notamment parce qursquoelle permet de sortir du familier et de se frotter agrave lrsquoinconnu dans lequel on est soi-mecircme un eacuteleacutement nouveau offrant les conditions drsquoune exploration souvent veacutecue entre pairs loin du regard des adultes connus (familles voisins enseignants)189 Lrsquoadolescent cherche aussi agrave ouvrir ses horizons et agrave trouver des laquo ailleurs raquo laquo Descendre en ville quand on monte en acircge apparaicirct comme le maicirctre mot des conduites adolescentes raquo190 Cependant une faible mobiliteacute en termes de deacuteplacement drsquoun adolescent peut aussi signifier qursquoil trouve dans son quartier les supports dont il a besoin pour son deacuteveloppement (activiteacutes relations)191 A lrsquoinverse il ne faudrait pas ideacutealiser la mixiteacute permise par les deacuteplacements de lrsquoadolescent au-delagrave du quartier Les maniegraveres drsquohabiter son territoire ne sont pas figeacutees Elles eacutevoluent avec

- la monteacutee en acircge et lrsquoaccegraves agrave une carte de transport - un eacuteleacutement contingent par exemple la neacutecessiteacute drsquoune deacutemarche administrative - lrsquoinfluence drsquoune relation amicale ou amoureuse

Lrsquoexpeacuterience veacutecue et eacuteprouveacutee sera deacuteterminante pour conforter ou infleacutechir les faccedilons drsquoagir dans et hors du quartier

62 Les rues les places les squares et terrains vagues Tout observateur peut constater combien les rues se sont videacutees de la preacutesence des enfants et des adolescents rabattue dans lrsquoespace priveacute du domicile192 Ce long processus coiumlncide avec agrave la fois lrsquoapparition et la deacutemocratisation de la voiture une preacuteoccupation grandissante des parents vis-agrave-vis des risques encourus par les enfants notamment autour de mauvaises rencontres avec une inquieacutetude grandissante vis-agrave-vis du danger que repreacutesentent les actes peacutedophiles et le deacuteveloppement de nouvelles pratiques ludiques lieacutees agrave la technologie (jeux videacuteo internet teacuteleacutephonie mobile) Les sociologues notent combien au fur et agrave mesure de cet eacutevidement de la ville de la preacutesence des enfants non plus source de protection mais de danger la preacutesence reacutesiduelle des jeunes dans la rue prend elle-mecircme une dimension dangereuse avec une pression normative qui pegravese sur les parents la preacutesence non surveilleacutee drsquoenfants dans lrsquoespace commun fait planer le soupccedilon sur la bonne parentaliteacute Aujourdrsquohui on constate une preacuteoccupation tant dans la recherche que dans lrsquoaction publique pour reacuteconcilier preacutesence des enfants et adolescents et rues des villes qui vont de pair avec un mouvement plus global de volonteacute de rendre la ville aux pieacutetons agrave des fins eacutecologiques mais aussi dans un souci de renforcement du lien social Cela pose

- drsquoune part la question des eacutequipements Mais ceux-ci sont agrave interroger sur le plan qualitatif leur accessibiliteacute leur utiliteacute A cet eacutegard dans son ouvrage Reconqueacuterir les rues lrsquoarchitecte Nicolas Soulier note combien certaines reacuteglementations absurdes

192 Ce repli dans lrsquoespace domestique nrsquoest pas sans peacutenaliser les enfants les plus vulneacuterables sans laquo chez soi raquo (Observatoire du Samusocial de Paris rapport drsquoenquecircte Enfant et famille sans logement personnel en Ile-de-France 2014) accueillis en eacutetablissement de protection de lrsquoenfance mal logeacutes etc

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rendent totalement vains les efforts drsquoameacutenagement Il relegraveve ainsi des messages deacuteconcertants sur certains eacutecriteaux laquo les enfants doivent jouer dans les endroits preacutevus agrave cet effet raquo laquo les enfants de moins de 10 ans ne doivent pas utiliser les jeux drsquoenfant raquo laquo certains veacutegeacutetaux sont agrave proscrire sur les aires collectives de jeux en raison des risques qursquoils preacutesentent pour les enfants raquo 193

- drsquoautre part la question de lrsquoappropriation des eacutequipements et espaces de passage par les riverains et les passants Les villes se penchent de plus en plus sur ce nouvel ameacutenagement de lrsquoespace Lrsquoeacuteclosion des labels et prix reacutecompensant les efforts dans ce sens en sont un signe Villes eacuteducatrices villes intelligentes villes amies des enfantshellip Elles font davantage de place agrave des expeacuteriences souvent porteacutees par des associations par exemple les initiatives laquo La rue aux enfants raquo

La rue aux enfants

laquo Rue aux Enfants Rue pour tous raquo194 est un eacutevegravenement au cours duquel la rue est interdite aux veacutehicules agrave moteur et reacuteserveacutee aux enfants et aux habitants Elle reprend alors vie autour de jeux de rencontres de discussions En plus drsquoecirctre hautement convivial ces rendez-vous permettent laquo drsquoattribuer aux enfants la place qui leur est due dans leur en ville en respect des principes de la CIDE raquo195 Cela favorise ainsi pour eux la deacutecouverte de leur environnement de la rue tout en eacutetant une occasion pour les enfants de srsquoeacutepanouir de grandir drsquoapprendre de deacutecouvrir et se confronter au reacuteel aidant agrave la constitution de leur personnaliteacute

FOCUS Ville de Paris

La Ville de Paris a deacutefini une Strateacutegie pour lrsquoenfance et les familles baseacutee sur une concertation des habitants y compris des enfants Lrsquoobjectif est de laquo permettre agrave tous les enfants de bien grandir et de srsquoeacutepanouir agrave Paris accompagner les parents dans lrsquoeacuteducation de leurs enfants et construire une ville bienveillante et inclusive pour mais eacutegalement avec les enfants et leurs parents raquo

Pour recueillir les attentes des enfants un eacutechantillon repreacutesentatif des jeunes Parisiens freacutequentant les centres de loisirs des 14e 17e 18e et 19e arrondissements a eacuteteacute constitueacute Ces jeunes Parisiens se sont exprimeacutes lors drsquoateliers Leurs aspirations visent laquo une ville verte solidaire coloreacutee et deacuteveloppant la place du jeu raquo (laquo le Paris des enfants et des familles raquo)

La strateacutegie parisienne vise tant agrave promouvoir la santeacute lrsquoeacuteducation et la citoyenneteacute des jeunes qursquoagrave accompagner les parents dans leur vie quotidienne et en les soutenant face aux difficulteacutes socioeacuteconomiques et dans lrsquoexercice de la parentaliteacute qursquoagrave construire une ville soucieuse des enjeux climatiques et du vivre ensemble laquo plus apaiseacutee raquo (pollution bruit seacutecuriteacute) plus laquo ludique raquo (place de la Reacutepublique rives Seine nouveaux ameacutenagements des aires de jeux rendre la rue aux enfants veacutelos) plus laquo veacutegeacutetale raquo

Les adolescents en revanche investissent davantage lrsquoespace public Aux sorties et entre les peacuteriodes de cours les parvis des collegraveges et lyceacutees font lrsquoobjet drsquoune intense sociabiliteacute entre les jeunes qui les freacutequentent mais aussi de visiteurs venus drsquoautres eacutetablissements on va chercher ses amis agrave la sortie de leur lyceacutee et on fait parfois la rencontre de semblables drsquoautres quartiers drsquoautres milieux Les attroupements devant les eacutetablissements posent des questions de seacutecuriteacute en matiegravere de circulation et de mauvaise rencontre Des bagarres peuvent eacuteclater aux sorties drsquoeacutetablissement Les reacuteseaux sociaux ont pour conseacutequence drsquoamplifier les sociabiliteacutes juveacuteniles inter-eacutetablissement pour le meilleur (invitation aux soireacutees drsquoamis drsquoautres lyceacutees par exemple) comme pour le pire (extension des reacuteputations et du harcegravelement agrave drsquoautres cercles) Au-delagrave de lrsquoimmeacutediat abord scolaire les adolescents

193 Editions Ulmer 2012 (p 24 et 25) 194 wwwruesauxenfantscom 195 httpsdrivegooglecomfiled0B4Rm9PIIrp4ibXpmOHZ5eHA4ckEview

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investissent des perrons (notamment pour la vie amoureuse) des halls drsquoimmeubles ou dans une recherche plus visibles (usages distincts) voire plus festive les places

Un exemple de socialisation en milieu rural196

Les espaces publics centraux sont majoritairement investis par deux profils drsquoadolescents les plus jeunes (11-14 ans) et les filles Ils concernent essentiellement lrsquoespace de la laquo rue raquo et les points centraux offerts par la configuration de la commune en laquo village-rue raquo (lrsquoabribus lrsquoancien lavoir le perron de lrsquoeacuteglise ou encore laquo lrsquoentreacutee raquo de lrsquoeacutecole ougrave sont disposeacutes des bancs etc) Les espaces excentreacutes et interstitiels du domaine public villageois sont quant agrave eux majoritairement approprieacutes par deux autres cateacutegories drsquoadolescents en lrsquooccurrence les plus acircgeacutes (15-19 ans) ainsi qursquoun groupe speacutecifique de garccedilons (bandes notamment) le parking situeacute devant le cimetiegravere ougrave sont disposeacutes des bancs un hangar agricole situeacute agrave la sortie du village rue des Preacuteaux devant lequel les adolescents viennent parfois se retrouver le terrain vague situeacute agrave lrsquoarriegravere de lrsquoancien chacircteau drsquoeau qui donne sur la rue principale et lrsquoarriegravere de la laquo salle des fecirctes raquo municipale qui jouxte le terrain de foot

63 Cafeacutes cineacutemas restaurants centres commerciauxhellip Les centres commerciaux sont en train de mourir et crsquoest en grande partie ducirc au fait que les moins de 25 ans se retrouvent deacutesormais ailleurs pour passer du temps ensemble et consommer Selon une eacutetude ameacutericaine sur la jeunesse meneacutee par Piper Jaffray aupregraves de 7 500 adolescents197 le trafic des jeunes dans les centres commerciaux a chuteacute de 30 ces dix derniegraveres anneacutees les jeunes srsquoy rendant en moyenne 29 fois par an contre 38 fois en 2007 Les jeunes consomment diffeacuteremment de par le passeacute agrave savoir moins de vecirctements (mecircme srsquoils restent la deacutepense principale) mais davantage dans la culture et lrsquoalimentation Selon cette eacutetude le restaurant est doucement en train de devenir le lieu principal ougrave traicircnent les adolescents ameacutericains entre pairs

64 Ameacutenagements dans la nature et jeux de plein air 39 des enfants de 3 agrave 10 ans ne jouaient jamais en plein air cette proportion eacutetant moindre chez les enfants en surpoids (33 ) par rapport agrave ceux regardant moins les eacutecrans (56 )198

196 laquo La dimension spatiale des sociabiliteacutes drsquoadolescents reacutesidant dans un village francilien raquo op cit 197 wwwpiperjaffraycom3colaspxid=4610 198 B Salenave C Verdot V Deschamps M Vernay S Hercberg et K Catsetbon (2015) laquo La pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 agrave 10 ans dans lrsquoeacutetude nationale nutrition santeacute raquo Bulletin eacutepideacutemiologique hebdomadaire ndeg 30-31 octobre p 561-570

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7 VACANCES Les vacances sont inscrites dans une temporaliteacute de lrsquoailleurs du diffeacuterent de la rupture du rythme usuel qui ouvre agrave des moments potentiellement plus calmes plus personnaliseacutes moins contraints par lrsquoeacutecole qui peuvent ecirctre propices agrave des temps pour soi formateurs Les vacances en famille sont souvent le support privileacutegieacute drsquoun temps de loisir partageacute intergeacuteneacuterationnel dans des vies de familles parfois sous contraintes de lrsquoarticulation entre vie familiale et vie professionnelle Les colonies de vacances sont des lieux de deacutemocratisation drsquoactiviteacutes traditionnellement reacuteserveacutees aux cateacutegories aiseacutees VTT tennis planche agrave voile ou agrave thegraveme musique astronomie archeacuteologie peinture pratique sportive activiteacutes scientifiques construction de cabanes etc Mais lrsquointeacuterecirct des parents tiendrait davantage agrave leur porteacutee laquo eacuteducative et socialisatrice raquo199 LrsquoObservatoire des Vacances et des Loisirs des Enfants et des Jeunes (Ovlej) explique que les activiteacutes ne constituent ni pour les jeunes ni pour leurs parents une fin en soi laquo Elles sont pour la majoriteacute des jeunes un support agrave la relation aux autres au cœur de leurs expeacuteriences des accueils collectifs raquo Enfin les enfants appreacutecient les activiteacutes agrave thegraveme encadreacutees par des animateurs ou des professionnels formeacutes mais peuvent se lasser des contraintes imposeacutees par lrsquoaccueil et lrsquoheacutebergement collectifs Ainsi mecircme le temps en groupe demande un certain effacement de lrsquoadulte avec des plages de temps pour soi ou sans adultes200 Nous distinguerons ici le deacutepart en vacances et le temps des vacances sur le temps des vacances scolaires drsquoautres pratiques de loisirs sont proposeacutees dont les centres de loisirs particuliegraverement freacutequenteacutes pendant ces peacuteriodes201

Partir en vacances

Selon lrsquoOrganisation Mondiale du Tourisme (OMT) on appelle vacances depuis 1995 lrsquoensemble des deacuteplacements drsquoagreacutement comportant au moins quatre nuits conseacutecutives hors du domicile Les statistiques publiques produites par lrsquoInsee sur le deacutepart des enfants et des jeunes se sont appuyeacutees sur cette deacutefinition jusqursquoen 2004 date de la derniegravere enquecircte Insee prenant en compte les moins de 18 ans Afin de pouvoir mesurer lrsquoeacutevolution du taux de deacutepart des enfants et des jeunes lrsquoOvlej a utiliseacute la mecircme deacutefinition pour son enquecircte reacutealiseacutee en 2011 Fin 2017 la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises (DGE en charge de la statistique publique sur le tourisme) a reacutealiseacute une enquecircte ponctuelle sur la mobiliteacute des enfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le cadre de lrsquoenquecircte permanente de Suivi de la Demande Touristique (SDT) qui interroge chaque anneacutee les deacuteplacements de la population acircgeacutee de 15 ans et plus Les donneacutees publieacutees en feacutevrier 2018202 portent non pas sur les vacances telles que deacutefinies par lrsquoInsee preacuteceacutedemment mais sur les voyages des enfants quels que soient leur dureacutee (agrave partir drsquoune nuit) ou leur objet (les voyages scolaires reacutealiseacutes pendant le temps scolaire avec les enseignants sont comptabiliseacutes)

199 Dossier de presse eacuteteacute 2013 jeunesgouvfrcolonies-vacances 200 Y Amsellem-Mainguy sociologue agrave lrsquoINJEP membre associeacutee du Centre de recherche sur les lieux sociaux (CERLIS) reacutedactrice en chef de la revue Agora deacutebatsjeunesses et A Mardon sociologue maicirctre de confeacuterences agrave lrsquouniversiteacute Lille-I membre du Centre lillois drsquoeacutetudes et de recherches sociologiques et eacuteconomiques (CLERSEacute) Bulletin drsquoeacutetudes et de synthegraveses de lrsquoObservatoire de la jeunesse numeacutero 10 - laquo Des vacances entre jeunes partir en lsquorsquocolorsquorsquo raquo septembre 2012 201 Lrsquoensemble de ce chapitre est tireacute de la contribution drsquoI Montforte des PEP pour le conseil Enfance et adolescence 202 A Khiati et Gitton FP (2018) laquo Les enfants reacutealisent un tiers de leurs voyages sans leurs parents raquo Les 4 pages de la DGE ndeg 80 feacutevrier wwwentreprisesgouvfretudes-et-statistiques4-pages-ndeg-80-enfants-realisent-tiers-de-leurs-voyages-sans-leurs-parents

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71 16 des 5-19 ans freacutequentent les accueils de loisirs pendant les vacances Les accueils sans heacutebergement centres de loisirs ou accueils de jeunes occupent une place importante dans les pratiques des enfants et des adolescents pendant les vacances celles-ci concernent essentiellement les enfants de moins de 11 ans Selon lrsquoenquecircte reacutealiseacutee par lrsquoOvlej en 2011 plus de 23 millions drsquoenfants et drsquoadolescents avaient freacutequenteacute le centre de loisirs pendant les congeacutes scolaires au cours de lrsquoanneacutee 2010-2011 dont plus de 17 million pendant les petites vacances et plus de 18 million pendant les vacances drsquoeacuteteacute Parmi les enfants et adolescents accueillis dans un centre de loisirs au cours de lrsquoanneacutee 90 le freacutequentent pendant les vacances scolaires et la moitieacute drsquoentre eux y vont uniquement lors de ces peacuteriodes Parmi celles-ci la peacuteriode estivale connaicirct la plus forte freacutequentation avec 16 des 5-19 ans accueillis au cours de lrsquoeacuteteacute (en 2011) Les donneacutees publieacutees par la Mission drsquoEtudes et drsquoObservation Statistique (MEOS) pour les anneacutees 2007-2008 agrave 2016-2017 montrent un deacuteveloppement des accueils de loisirs et des accueils de jeunes203 Quelle soit la peacuteriode de congeacutes les places ouvertes concernent pour un tiers drsquoentre elles les enfants acircgeacutes de moins de 6 ans et pour pregraves de 50 les 6-11 ans Le taux de freacutequentation tend agrave deacutecroicirctre degraves 8 ans

Taux freacutequentation des accueils de loisirs pendant les vacances selon lrsquoacircge et les peacuteriodes

Source Ovlej Bulletin ndeg 43 laquo Les centres de loisirs eacutetat des lieux de la freacutequentation en 2011 raquo

203 Donneacutees relatives aux accueils collectifs de mineurs (anneacutees 2007-2008 agrave 2016- 2017) wwwinjepfrarticledonnees-relatives-aux-accueils-collectifs-de-mineurs-annees-2007-2008-2016-2017-11846html

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72 25 des enfants ne partent pas en vacances et les ineacutegaliteacutes croissent avec lrsquoacircge et depuis 2004 Entre 1965 et 1989 le taux de deacutepart en vacances observeacute tous les cinq ans par lrsquoInsee a connu une progression constante que ce soit pour la population totale ou pour les enfants et les adolescents Il est passeacute respectivement de 45 agrave 60 pour lrsquoensemble de la population et de 50 agrave 70 pour les moins de 18 ans Depuis le deacutebut des anneacutees 1990 lrsquoaccegraves aux vacances a relativement peu eacutevolueacute Le taux de deacutepart srsquoeacutelegraveve ainsi de 70 agrave 75 en 2004 pour les 5 agrave 19 ans Selon les donneacutees recueillies par lrsquoOvlej il reste stable en 2011 mais masque des ineacutegaliteacutes croissantes Depuis 2004 les enquecirctes reacutealiseacutees par lrsquoInsee sur le deacutepart en vacances de lrsquoensemble de la population quel que soit lrsquoacircge nrsquoont pas eacuteteacute reconduites La stabiliteacute du taux de deacutepart pour lrsquoensemble des 5 agrave 19 ans masque un eacutecart croissant entre les enfants et les adolescents selon le niveau de revenu de leur famille Entre ceux dont la famille dispose drsquoun revenu mensuel infeacuterieur agrave 1 500 euros et ceux pour lesquels ce revenu est eacutegal ou supeacuterieur agrave 4 000 euros par mois cet eacutecart eacutetait de de 29 points en 1999 il atteint 42 points en 2004 et 44 points en 2011 Sur lrsquoensemble de la tranche drsquoacircge 25 des enfants et des adolescents nrsquoeacutetaient pas partis en vacances au moins une fois dans lrsquoanneacutee en 2011 cette proportion atteint 50 en dessous drsquoun revenu 1 500 euros mensuels Au-dessus de 3 000 euros le deacutepart concerne la quasi-totaliteacute de la mecircme tranche drsquoacircge Les donneacutees publieacutees en feacutevrier 2018 par la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises montrent un taux de deacutepart de pregraves de 83 mais sur un peacuterimegravetre diffeacuterent de celui des enquecirctes preacuteceacutedentes celui-ci integravegre les voyages scolaires tous les seacutejours de 1 agrave 3 nuits et concerne une tranche drsquoacircge plus jeune de 0 agrave 14 ans Il nrsquoest donc pas possible au vu des donneacutees disponibles agrave ce jour drsquoestimer lrsquoeacutevolution du taux de deacutepart en vacances depuis 2011 En revanche quel que soit le peacuterimegravetre drsquoobservation des pratiques (vacances pour une dureacutee de 4 nuits au moins ou mobiliteacute agrave partir drsquoune nuit) les ineacutegaliteacutes restent comparables 33 des enfants nrsquoont accegraves agrave aucune mobiliteacute quand le revenu mensuel de leur famille est infeacuterieur agrave 1 900 euros soit pregraves de deux fois plus qursquoen moyenne (17 ) on retrouve lrsquoeacutecart observeacute en 2011 concernant lrsquoaccegraves au deacutepart en vacances des 5 agrave 19 ans

Des ineacutegaliteacutes qui se renforcent avec lrsquoacircge Apregraves 17 ans le taux de deacutepart en vacances baisse fortement En 2011 selon lrsquoenquecircte de lrsquoOvlej 77 des 14-16 ans partaient en vacances et seulement 66 des 17-19 ans La baisse du taux de deacutepart agrave lrsquoadolescence concerne plus fortement les jeunes les plus deacutefavoriseacutes On peut faire lrsquohypothegravese que ces adolescents deacutelaissant les vacances avec leurs parents preacutefegraverent ne pas partir Interrogeacutes sur les raisons de ce non-deacutepart les parents reacutepondent le plus souvent que leur adolescent preacutefegravere rester chez lui voir ses amis qursquoil nrsquoa pas envie de partir avec eux ou qursquoil nrsquoest pas en acircge de partir seul

Handicap Plus encore que pour lrsquoensemble de la population du mecircme acircge les donneacutees concernant lrsquoaccegraves au deacutepart en vacances des enfants et adolescents en situation de handicap font particuliegraverement deacutefaut 204 En 2003 lrsquoInsee avait inteacutegreacute cette question dans le volet

204 Le Deacutefenseur des droits a formuleacute le 2 novembre 2017 des recommandations visant agrave ameacuteliorer la connaissance statistique de la situation et des besoins des personnes en situation de handicap Il preacuteconise notamment une harmonisation de la deacutefinition du handicap une systeacutematisation de la prise en compte du sexe dans lrsquoeacutelaboration des statistiques publiques et le deacuteveloppement drsquoeacutetudes reacuteguliegraveres sur lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation et lrsquoemploi des personnes en situation de handicap Il demande

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Education et famille de son Enquecircte sur les Conditions de Vie des Meacutenages (EPCV)205 Les donneacutees recueillies montrent que ces enfants et ces adolescents partaient moins que les autres avec leurs parents ou leur famille eacutelargie en raison notamment des caracteacuteristiques socioeacuteconomiques lieacutees agrave la situation de handicap et plus particuliegraverement du niveau de revenu de la famille lieacute agrave lrsquoinactiviteacute freacutequente des megraveres206

73 Des vacances resserreacutees autour des seacutejours en famille

Selon les diffeacuterents types de vacances

Type de vacances (au moins 4 nuits)

Part des mineurs acircgeacutes de 5 agrave 19 ans (en ) en 2011

Seacutejours collectifs 7

Mini-camps 2

Enfants cumulant seacutejours en famille et

collectifs

18

Exclusivement en famille

46

Uniquement sans les parents

11

Pas de vacances 25

Source contribution I Monforte pour HCFEA

- Vacances en famille ce type de vacances a connu une augmentation des anneacutees 1980 agrave 2011 et semble srsquoecirctre stabiliseacute depuis Selon lrsquoOvlej il concernerait plus de 60 des mineurs acircgeacutes de 5 agrave 19 ans en 2011 contre 53 en 2004 et 50 en 1981 En 2017 la DGE relegraveve un taux de deacutepart en famille de 64 mais pour des enfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans plus nombreux agrave partir avec leurs parents que leurs aicircneacutes et pour des seacutejours agrave partir drsquoune nuit

- Seacutejours collectifs comprenant les colonies de vacances et les seacutejours linguistiques repreacutesentent 7 des deacuteparts connaissent une diminution depuis leur pic atteint en 1995 Sur lrsquoanneacutee scolaire 20162017 2 millions drsquoenfants et drsquoadolescents sont partis dans ce

eacutegalement au Conseil National de lrsquoInformation Statistique de veiller agrave la prise en compte du handicap dans les enquecirctes statistiques lorsque cela paraicirct opportun et reacutealisable 205 Ces donneacutees ont fait lrsquoobjet drsquoune exploitation secondaire par lrsquoOvlej dans le cadre drsquoune convention de recherche avec lrsquoAPF et lrsquoIresp I Monforte (2009) Le temps libre des enfants et des adolescents en situation de handicap approche comparative de leur accegraves aux pratiques de loisirs et de vacances convention de recherches Associations des Paralyseacutes de France (APF) et Institut de Recherche en Santeacute Publique (IReSP) aoucirct 206 Indeacutependamment de ces facteurs ecirctre atteint de problegravemes de santeacute etou drsquoune deacuteficience motrice constitue en soi un obstacle au deacutepart en vacances avec les parents ou chez un membre de la famille Parmi la population geacuteneacuterale 65 des eacutelegraveves de la maternelle au lyceacutee eacutetaient partis en vacances avec leurs parents au cours de lrsquoeacuteteacute 2003 mais seulement 60 pour leurs pairs en situation de handicap (quelle que soit la forme drsquoalteacuteration agrave lrsquoexclusion de lrsquoallergie ou de lrsquoasthme) 58 quand il srsquoagit de deacuteficience motrice 54 agrave 53 de difficulteacute de langage ou de santeacute voire 37 pour ceux suivant une scolariteacute adapteacutee et 26 quand des problegravemes de santeacute srsquoajoutent au laquo handicap physique raquo

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cadre pour une moyenne de 92 jours en leacutegegravere diminution par rapport agrave 2012-2013 (94 jours)

- Mini-camps concernent 2 des enfants Le nombre de mineurs accueillis dans ces mini-camps est passeacute de pregraves de 300 000 en 2008 agrave 420 000 en 2011 une forte progression qui explique la hausse du total des seacutejours collectifs deacuteclareacutes mais en signale le changement de format pour les plus jeunes acircgeacutes de 0 agrave 14 ans et pour des seacutejours agrave partir drsquoune nuit la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises estime en 2016 le taux de deacutepart avec les grands-parents agrave 29 avec drsquoautres membres de la famille ou des amis agrave 10

- Autres seacutejours de vacances 207 chez les grands-parents 10 des deacuteparts (autres membres de la famille 8 chez des amis 6 seuls 4 )

Taux de deacutepart en seacutejour(s) collectif(s) drsquoau moins 4 nuits parmi la population de 5 agrave 19 ans selon le revenu mensuel du meacutenage

Source Ovlej Bulletin ndeg 42 laquo Les colos aujourdrsquohui un modegravele de vacances socialement partageacute qui perdure et se transforme raquo 2013

Les vacances avec les parents se sont geacuteneacuteraliseacutees mais les contraintes financiegraveres reacuteduisant le nombre de seacutejours dans lrsquoanneacutee elles constituent la seule forme de vacances pour une proportion croissante drsquoenfants et drsquoadolescents Le modegravele des vacances en famille avec les parents et pour certains les grands-parents preacutedomine particuliegraverement pour les plus jeunes Les ineacutegaliteacutes se creusent agrave lrsquoadolescence les adolescents des familles les plus aiseacutees beacuteneacuteficient drsquoune diversiteacute drsquoexpeacuteriences en famille chez des amis et en seacutejour collectif En revanche les jeunes de familles agrave faible revenu sont de plus en plus nombreux agrave rester chez eux208 Une segmentation en trois cateacutegories de vacances selon les profils drsquoenfants (selon Michel Meacutenard)209

207 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs rapport deacuteposeacute par la Commission des Affaires Culturelles et de lrsquoEducation Assembleacutee nationale juillet wwwassemblee-nationalefr14rap-infoi1236asp I Monforte estime ces autres seacutejours dans des mecircme proportions 13 des 5 agrave 19 ans sont partis en vacances avec ou chez leurs grands-parents 6 avec ou chez drsquoautres membres de la famille 4 avec ou chez des amis 3 de faccedilon autonome sans adultes (2011) 208 Dossier drsquoeacutetude Caf ndeg187 2016 209 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

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- Des centres de loisirs pour les 6-12 ans pour les enfants des classes populaire et moyenne des milieux urbains

- Des colonies de vacances drsquoeacuteteacute pour les plus pauvres de tous acircges qui ne partent pas en vacances familiales - Des courts seacutejours drsquoune agrave deux semaines pour les 13-16 ans issus de milieux favoriseacutes qui nrsquoont pas

restreint leurs deacutepenses de vacances ou issus de familles qui disposent encore drsquoaides au deacutepart de la part de leur employeur

74 Les seacutejours collectifs deacutesaffection ou mutations Une baisse de la freacutequentation et une eacutevolution des types de seacutejours Le taux de deacutepart des seacutejours collectifs englobant les colonies de vacances les camps et les seacutejours speacutecifiques (hors mini-camps organiseacutes par les centres de loisirs ou les accueils de jeunes) a connu une forte baisse depuis le milieu des anneacutees 1990 jusqursquoen 2004 Il srsquoest stabiliseacute entre 2004 et 2011 autour de 8 des 5 agrave 19 ans selon les enquecirctes conduites par lrsquoOvlej aupregraves des familles Les donneacutees enregistreacutees par la Mission des Etudes et de lrsquoObservation Statistique (MEOS) agrave partir des deacuteclarations de seacutejours des organisateurs montraient une baisse sensible du nombre de deacuteparts en seacutejours collectifs (hors mini-camps) agrave partir de 2010 On observait plusieurs tendances jusqursquoen 2013 210

- la stabiliteacute voire le deacuteveloppement de seacutejours dits laquo speacutecifiques raquo qui recouvrent les seacutejours linguistiques les rencontres europeacuteennes de jeunes les chantiers de jeunes beacuteneacutevoles les seacutejours dont lrsquoorganisateur est une personne morale dont lrsquoobjet est le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes particuliegraveres feacutedeacuterations sportives conservatoires ou associations culturelles ou artistiques Pregraves de la moitieacute des seacutejours laquo speacutecifiques raquo sont des laquo seacutejours sportifs raquo organiseacutes par des feacutedeacuterations sportives agreacuteeacutees leurs organes deacuteconcentreacutes ou les clubs qui leur sont affilieacutes et destineacutes agrave leurs licencieacutes Pour 43 drsquoentre eux il srsquoagit de laquo seacutejours linguistiques raquo qui repreacutesentent seulement un tiers des seacutejours organiseacutes agrave lrsquoeacutetranger La progression des seacutejours speacutecifiques sportifs et de maniegravere plus minoritaire artistiques ou culturels organiseacutes par les associations locales montre lrsquointeacuterecirct des familles et des enfants pour des deacuteparts organiseacutes depuis une structure freacutequenteacutee tout au long de lrsquoanneacutee avec des encadrants et des enfants qursquoils connaissent deacutejagrave Cet ancrage constitue un facteur de reacuteassurance particuliegraverement pour les premiers deacuteparts en collectifs Ce facteur de reacuteassurance a eacuteteacute identifieacute par diffeacuterentes eacutetudes pour ce qui concerne les mini-camps dans un parcours conduisant du centre de loisirs agrave la colo

- la forte progression des deacuteparts en mini-camps entre 2007 et 2013 (+ 43 de mineurs accueillis)211 ces derniers preacutesentent la particulariteacute drsquoecirctre organiseacutes par les centres de loisirs ou accueils de jeunes structures freacutequenteacutees tout au long de lrsquoanneacutee par les enfants et les adolescents et de proposer des seacutejours de courte dureacutee (3 jours en moyenne) qui entrent le plus souvent dans le financement de ces structures par les collectiviteacutes locales et les Caisse drsquoAllocations Familiales (Caf) notamment dans le cadre des Contrats Enfance Jeunesse

- la progression des seacutejours laquo courts raquo (deacutefinis par la regraveglementation par une dureacutee de moins de 4 jours)

210 Actes du colloque de lrsquoUNAT laquo Les colos un enjeu pour la jeunesse raquo novembre 2015 211 R Foirien (2015) laquo Les accueils collectifs de mineurs avec heacutebergement en 2013 raquo Stat-info ndeg15-02 mai

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- la diversification des peacuteriodes de seacutejours lrsquoallongement des congeacutes scolaires de la Toussaint dont la dureacutee est passeacutee de dix jours en 2011 agrave deux semaines en 2012 srsquoest traduit par une augmentation de + 25 de seacutejours sur la peacuteriode consideacutereacutee

- la part croissante du public adolescent minoritaires jusqursquoen 2003 les adolescents sont de plus en plus nombreux au sein du public partant en seacutejour collectif (hors mini-camps) En 2012-2013 les 13 agrave 17 ans repreacutesentaient plus de 58 de ce public Les plus jeunes sont en revanche de moins en moins preacutesents 18 des effectifs des seacutejours non speacutecifiques de plus de cinq jours est acircgeacute de moins de 6 ans Cette proportion atteint 4 pour les seacutejours courts confirmant que ce type de dureacutee peut constituer un facteur de reacuteassurance et contribuer agrave lrsquoapprentissage du deacutepart sans les parents en collectif Il en est de mecircme pour les mini-camps eacutegalement de courte dureacutee agrave partir de structures freacutequenteacutees tout au long de lrsquoanneacutee crsquoest la seule cateacutegorie de seacutejours pour laquelle le public est majoritairement acircgeacute de 6 agrave 11 ans (pour 63 des effectifs) et les moins de 6 ans repreacutesentent 10 de celle-ci

- la stabiliteacute voire la progression selon les anneacutees des deacuteparts des 12-17 ans agrave lrsquoeacutetranger pour des seacutejours autres que linguistiques qui souligne le deacutesir de voyage des adolescents les plus nombreux agrave partir en seacutejour collectif et lrsquointeacuterecirct des familles pour la deacutecouverte drsquoautres pays

Selon les donneacutees 2017212 la MEOS enregistre une baisse de 19 du nombre drsquoenfants et drsquoadolescents partis en seacutejour collectif (hors mini-camps) depuis 2010 Cette tendance affecte de maniegravere diffeacuterente les cateacutegories de seacutejours identifieacutees par la reacuteglementation et la statistique publique

- les seacutejours de vacances laquo non speacutecifiques raquo drsquoau moins cinq jours connaissent une reacuteduction constante de leurs effectifs soit 22 depuis 2010 En 2016-2017 ils ont neacuteanmoins accueilli plus de 900 000 enfants et adolescents

- les seacutejours speacutecifiques malgreacute une tendance agrave la stabiliteacute leurs effectifs se sont globalement reacuteduits de 20 depuis 2010 pour atteindre 161 000 mineurs en 2016-2017

- les seacutejours laquo courts raquo non speacutecifiques de moins de cinq jours poursuivent leur progression au total on enregistre + 22 de mineurs accueillis depuis 2007 soit pregraves de 81 000 enfants et adolescents en 2017 Ils beacuteneacuteficient drsquoune tendance structurelle agrave la reacuteduction de la dureacutee des seacutejours (pour lrsquoensemble des cateacutegories de seacutejours collectifs la dureacutee moyenne de seacutejour srsquoest leacutegegraverement reacuteduite)

- les mini-camps voient leur freacutequentation se reacuteduire de 11 sur ces trois derniegraveres anneacutees La part du public adolescent dans les seacutejours collectifs (hors mini-camps) reste en progression En 2016-2017 les 12-17 ans repreacutesentent pregraves de 60 du public pour lrsquoensemble de ces seacutejours

- les deacuteparts des 12-17 ans agrave lrsquoeacutetranger pour des seacutejours autres que linguistiques reacutesistent voire progressent pour les seacutejours courts

Evolution du nombre drsquoenfants et drsquoadolescents partis en seacutejour collectif 2007-2008 agrave 2016-2017

212 wwwinjepfrarticledonnees-relatives-aux-accueils-collectifs-de-mineurs-annees-2007-2008-2016-2017-11846html

101

Donneacutees MEOS-INJEP novembre 2017 (reacutesultats estimeacutes pour 2016-2017)

75 Freins financiers obstacles majeurs au deacutepart en vacances y compris pour les classes moyennes qui beacuteneacuteficient de peu drsquoaides 88 des familles deacuteclarent qursquoelles nrsquoauraient pas pu faire partir leur enfant en seacutejour sans une aide ou une prise en charge partielle du coucirct du seacutejour (Ovlej 2011) Le coucirct financier du seacutejour collectif est un frein important pour 59 des familles Trois types drsquoaide sont agrave distinguer

- Les Contrats Enfance Jeunesse Entreacutes en vigueur le 1er juillet 2006 le Contrat Enfance Jeunesse (CEJ) comporte deux volets distincts un volet laquo enfance raquo et un volet laquo jeunesse raquo Ce contrat drsquoobjectifs et de cofinancement passeacute entre la Caf et une collectiviteacute territoriale permet notamment drsquoapporter des moyens suppleacutementaires pour financer les accueils de loisirs sans heacutebergement (ALSH) destineacutes aux 3 agrave 17 ans reacutevolus 213 Il concernerait 14 du public accueilli en seacutejours collectifs214

- Les comiteacutes drsquoentreprise 25 du public accueilli en seacutejour collectif aurait beacuteneacuteficieacute drsquoune aide de leur comiteacute drsquoentreprise215 LrsquoOVLEJ estime agrave partir de lrsquoenquecircte de lrsquoInsee de 2004 sur les conditions de

213 E Faucher (2014) laquo Focus Soutenir les loisirs des enfants et des adolescents raquo Informations sociales 20141 ndeg 181 Caisse nationale drsquoallocations familiales (Cnaf) p 30 agrave 33 214 I Monforte Le temps libre des enfants et des adolescents en situation de handicap op cit 215 Ibid

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

1 600 000

Seacutejours speacutecifiques (sportifslinguistiques artistiques ouculturels rencontreseuropeacuteennes de jeunes chantiersde jeunes beacuteneacutevoles)

Seacutejours courts (seacutejours nonspeacutecifiques de moins de cinqjours)

Seacutejours de vacances (seacutejours nonspeacutecifiques dau moins cinqjours)

Seacutejours activiteacute acessoire auxaccueils de loisirs ou aux accueilsde jeunes (mini-seacutejours)

102

vie que tous modes de vacances confondus les comiteacutes drsquoentreprise financent partiellement les vacances de 146 des 5-19 ans216

- Les Prestations de la Caf Elles permettraient le deacutepart de 48 des 5-19 ans (648 000 jeunes)217 En 2013 300 000 familles et 400 000 jeunes sont partis en vacances gracircce agrave leur Caf218 Les principales aides aux vacances de la Caf sont chapeauteacutees par le service VaCaf qui regroupe le financement de vacances familiales lrsquoaccompagnement des familles les plus fragiliseacutees et la promotion du tourisme social et deacutecline les aides en trois volets - lrsquoaide aux vacances familiales (AVF) est destineacutee agrave des familles autonomes qui reacutepondent

aux critegraveres fixeacutes par les conseils drsquoadministration des caisses - lrsquoaide aux vacances sociales (AVS) srsquoadresse aux familles qui ont besoin drsquoun

accompagnement socio-eacuteducatif

- lrsquoaide aux vacances des enfants (AVEN) permet drsquoenvoyer les enfants en colonie ou dans des camps drsquoeacuteteacute

Leurs fonds ne beacuteneacuteficient plus qursquoaux familles les plus modestes qui ont un quotient familial tregraves faible Interrogeacutes par lrsquoOvlej (2011) sur les raisons pour lesquelles ils nrsquoont pas pu faire partir leur enfant en seacutejour collectif alors qursquoils lrsquoauraient souhaiteacute 45 de ces parents invoquent le prix premiegravere raison invoqueacutee devant lrsquoavis de lrsquoenfant (31 drsquoentre eux soulignent que leur enfant ne souhaitait pas partir)

Le taux de deacutepart en seacutejour collectif des enfants des familles les plus pauvres (avec un revenu mensuel infeacuterieur agrave 1 000 euros mensuels) eacutetait comparable agrave la moyenne soit 8 il atteint 16 parmi ceux qui avaient pu partir en vacances quel que soit le type de seacutejour (familial ou non) soulignant lrsquoimportance des seacutejours collectifs pour permettre agrave ces enfants drsquoacceacuteder au deacutepart En revanche les enfants des familles agrave revenu moyen sont moins nombreux agrave pouvoir partir en seacutejour collectif cette situation tend agrave se deacutegrader pour ceux dont le revenu familial mensuel est compris entre 2 000 et 3 000 euros LrsquoOvlej relegraveve que cette cateacutegorie est celle qui beacuteneacuteficie moins freacutequemment des aides des Caf ou des comiteacutes drsquoentreprise

216 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit 217 Ibid 218 wwwcaffrvies-de-familleelever-ses-enfantsacces-aux-loisirspetits-budgets-la-caf-facilite-votre-depart-en-vacances

103

Aides au deacutepart acteurs et modaliteacutes drsquoenfants et de jeunes partis en seacutejour collectif en 2011 ayant beacuteneacuteficieacute drsquoune aide selon le revenu mensuel du meacutenage

Source Ovlej Bulletin ndeg 42 laquo Les colos aujourdrsquohui un modegravele de vacances socialement partageacute qui perdure et se transforme raquo 2013

De maniegravere geacuteneacuterale le deacutepart en seacutejour collectif deacutepend de plus en plus fortement des soutiens que peut recevoir la famille quand son revenu est faible ou moyen En 1982 selon la Sofres les meacutenages usagers interrogeacutes reacutepondaient pour 58 drsquoentre eux que ces seacutejours eacutetaient inabordables sans aide financiegravere En 2011 88 des familles interrogeacutees dans le cadre de notre enquecircte affirment qursquoelles nrsquoauraient pu faire partir leur enfant en colonie sans un soutien financier exteacuterieur219

Crsquoest lrsquoaccegraves des familles agrave tel ou tel type drsquoacteurs ou agrave des aides qui conditionne lrsquoaccegraves des enfants et des adolescents aux diffeacuterentes offres de seacutejour Selon que le revenu de leur famille leur permette de beacuteneacuteficier drsquoaides au deacutepart ou de payer un seacutejour coucircteux qursquoelles soient ayants droit drsquoun comiteacute drsquoentreprise ou drsquoune Caf ou qursquoelles reacutesident dans une commune proposant des colonies ou des mini-camps les enfants ne partiront pas dans les mecircmes types de seacutejours

76 A cocircteacute des freins financiers une question de confiance Selon les services de la Direction de la Jeunesse de lrsquoEducation Populaire et de la Vie Associative (DJEPVA) agrave cocircteacute des aspects financiers les principaux freins perccedilus au recours agrave une colonie de vacances seraient - le manque de confiance dans le personnel accompagnant (57 ) et dans une mesure

bien moindre la crainte de manquements dans lrsquoorganisation (22 )

Lrsquoun des principaux freins tiendrait agrave la crainte que lrsquoenfant soit mis en danger agrave un acircge ougrave il ne peut ni se deacutefendre ni deacutecider raisonnablement par lui-mecircme laquo les rapports entre

219 A titre de comparaison selon une enquecircte conduite par la Cnaf parmi les 8 de beacuteneacuteficiaires drsquoune aide au deacutepart en vacances des Caf la moitieacute deacuteclarait qursquoils ne seraient pas partis en vacances sans cette aide (Domingo 2011)

104

animateurs et enfants sont placeacutes sous la menace de la peacutedophilie raquo et les craintes drsquoaccident corporel et de mauvaises freacutequentations

- Un ressenti neacutegatif que peuvent avoir les parents agrave laisser leur enfant partir loin drsquoeux la peur que son enfant soit malheureux (27 ) le fait drsquoecirctre eacuteloigneacute de son enfant (25 )220

Les craintes diffuses relatives agrave la seacutecuriteacute se reacutevegravelent plus minoritaires quand on interroge plus speacutecifiquement des parents ne souhaitant pas faire partir leur enfant et seraient davantage lieacutees agrave lrsquoangoisse de la seacuteparation Elles sont en effet plus fortement exprimeacutees (par 23 de ces parents reacuteticents) quand lrsquoenfant est acircgeacute de moins de 10 ans La trop grande jeunesse de celui-ci est drsquoailleurs un frein important (pour 20 ) apregraves le souhait de lrsquoenfant (28 ) ou la preacutefeacuterence des vacances en famille (30 ) Soulignons que lrsquoacircge du premier deacutepart en colonie a reculeacute passant de 7 ans dans les anneacutees 1980 (enquecircte Sofres) agrave 9 ans aujourdrsquohui De mecircme les premiers deacuteparts en autonomie preacutesents degraves 15 ans en 2003 (pour 5 de ces jeunes selon lrsquoInsee) sont repousseacutes agrave 16 ans (pour 2 drsquoentre eux) voire agrave 18 ou 19 ans mais restent tregraves minoritaires Au cours de lrsquoeacuteteacute 2003 un tiers des jeunes de 18 ans eacutetaient partis sans adultes et seulement 14 pendant lrsquoeacuteteacute 2011 Cette angoisse de la seacuteparation peut conduire agrave privileacutegier lrsquoentre-soi les vacances en famille et agrave craindre pour son enfant la rencontre avec drsquoautres milieux

Une expeacuterience de la diversiteacute ou la recherche de lrsquoentre-soi Par ailleurs si certaines familles teacutemoignent drsquoune laquo adheacutesion revendiqueacutee raquo221 pour la mixiteacute et lrsquoouverture agrave drsquoautres horizons drsquoautres nrsquoheacutesitent pas exprimer leur crainte voire leur refus Si 83 des parents reacutepondent qursquoils ont inscrit leur enfant en colonie laquo pour qursquoil apprenne agrave vivre avec drsquoautres raquo seuls 49 adhegraverent agrave la proposition laquo pour qursquoil cocirctoie des enfants de milieux sociaux et culturels diffeacuterents raquo (Ovlej 2016) Les familles les plus diplocircmeacutees et les plus aiseacutees relegravevent plus souvent les aspects neacutegatifs de cette expeacuterience pour leur enfant qui lui a donneacute laquo de mauvaises habitudes eu une mauvaise influence raquo ou lrsquoa laquo confronteacute agrave des comportements difficiles raquo Elles sont plus nombreuses agrave estimer que la mixiteacute des publics peut ecirctre neacutefaste pour leur enfant Cette perception conduit plus drsquoun quart des parents usagers des centres de loisirs ou des colonies interrogeacutes par lrsquoOvlej agrave souhaiter que leur enfant fasse lrsquoexpeacuterience du collectif mais que celui-ci reste dans lrsquoentre-soi Cette attitude est preacutesente dans tous les milieux sociaux mais plus marqueacutee parmi les plus aiseacutes cadres ou exerccedilant une profession intellectuelle supeacuterieure On retrouve des logiques identiques agrave lrsquoœuvre dans les strateacutegies reacutesidentielles des mecircmes groupes sociaux Pour autant pour pregraves de la moitieacute des parents interrogeacutes ayant fait partir leur enfant en colonie lrsquoexpeacuterience de la diversiteacute constitue un enjeu eacuteducatif mecircme si elle peut prendre des formes diffeacuterentes selon leurs conceptions eacuteducatives Cette diversiteacute drsquoattentes srsquoappuie sur une image des colonies qui reste positive mecircme si elle est marqueacutee par lrsquohistoire de ces seacutejours

Une image positive des seacutejours collectifs surtout apregraves un mini-camp

220 Jeunesse au plein Air (2016) laquo Les Franccedilais et les colonies de vacances nos jours heureux raquo Confeacuterence de presse juin 221 Dossier drsquoeacutetude ndeg 187 de la Caf

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Les colonies beacuteneacuteficient drsquoune image plutocirct positive 76 des personnes interrogeacutees par lrsquoIFOP pour la Jeunesse au Plein Air222 en 2016 reacutepondent qursquoelles ont une bonne opinion soit une tregraves bonne opinion pour 12 drsquoentre elles et une assez bonne opinion pour 64 Plus les personnes avancent en acircge plus leur perception est positive (80 de bonne opinion pour les 50-64 ans et 83 au-dessus de 65 ans) Les plus jeunes se montrent plus reacuteserveacutes (68 de bonne opinion pour les 15-24 ans) comme les personnes de 35 agrave 49 ans (73 ) susceptibles drsquoavoir des enfants en acircge de partir en colonie Si lrsquoimage des colonies est globalement positive elle nrsquoapparaicirct pas ou peu moderne et semble davantage significative pour les geacuteneacuterations qui ont veacutecu enfant la peacuteriode ougrave les colos eacutetaient fortement valoriseacutees Cette image est drsquoailleurs drsquoautant plus positive que lrsquoon est soi-mecircme parti en colonie (83 de bonne opinion) ou que son enfant en a fait lrsquoexpeacuterience (85 ) Ces seacutejours gagneraient donc agrave ecirctre mieux connus preacutesents dans la reacutealiteacute des familles Dans un contexte de repli sur le cocon familial les meacutelanges sociaux et culturels auxquels donnent lieu les colonies de vacances peuvent ecirctre un frein au deacutepart pour les familles Celles-ci sont devenues soucieuses drsquoeacutepargner agrave leurs enfants les risques affectifs lieacutes agrave la mixiteacute et la relativisation des valeurs familiales qui reacutesulte de la rencontre drsquoenfants du mecircme acircge mais de milieu social ou culturel diffeacuterent Cette reacuteticence pour la colonie de vacance conduirait les parents agrave opter plus facilement pour le mini-camp laquo Tirailleacutes entre les craintes pour la seacutecuriteacute ou les bonnes habitudes des enfants et la conscience du profit qursquoils tirent drsquoun seacutejour collectif avec des copains de leur acircge les parents choisissent la solution de compromis que repreacutesente pour les moins de 13 ans un mini-camp de 4 agrave 5 jours dans un centre de loisirs habituellement freacutequenteacute par lrsquoenfant et agrave proximiteacute du domicile donnant la possibiliteacute drsquoune visite inopineacutee sur place et drsquoun compte-rendu permanent du deacuteroulement du seacutejour raquo 223 Le mini-camp apparaicirct comme une passerelle vers la pratique des colonies de vacances

222 Lrsquoenquecircte a eacuteteacute meneacutee par lrsquoIFOP aupregraves drsquoun eacutechantillon de 1 509 personnes repreacutesentatif de la population franccedilaise acircgeacutee de 15 ans et plus interrogeacute en ligne en mars 2016 La repreacutesentativiteacute de lrsquoeacutechantillon a eacuteteacute assureacutee par la meacutethode des quotas (sexe acircge profession de la personne interrogeacutee) apregraves stratification par reacutegion et cateacutegorie drsquoagglomeacuterations 223 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

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77 Les associations premiers organisateurs des seacutejours collectifs Statut des organisateurs des seacutejours collectifs

Donneacutees MEOS 2015

Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble des types de seacutejours sur les 12 000 organisateurs de seacutejours avec heacutebergement recenseacutes en 20122013 60 sont des associations et 30 des collectiviteacutes territoriales Toutefois ces donneacutees surestiment leur poids les mini-camps preacutesentent la speacutecificiteacute drsquoecirctre organiseacutes par un centre de loisirs soit majoritairement par les collectiviteacutes locales ou par les associations (respectivement pour 56 et 43 du public accueilli en mini-camps) Lrsquoactiviteacute de ces 12 000 organisateurs varie fortement plus drsquoun tiers drsquoentre eux a organiseacute un seul seacutejour au cours de lrsquoanneacutee et 10 drsquoentre eux sont en effet agrave lrsquoorigine de la moitieacute des seacutejours Si lrsquoon considegravere les seacutejours collectifs hors mini-camps les associations restent le premier acteur mais la proportion du nombre de seacutejours qursquoelles organisent srsquoest reacuteduite depuis le deacutebut des anneacutees 2000 Elles continuent agrave accueillir 68 des enfants et des adolescents La part des collectiviteacutes territoriales continue sa progression qui quoique faible teacutemoigne drsquoune tendance agrave un retour agrave un ancrage local des seacutejours et agrave un engagement des communes sur le deacutepart en seacutejours collectifs La progression des socieacuteteacutes commerciales du deacutebut des anneacutees 2000 agrave 2011 apparaicirct srsquoecirctre arrecircteacutee En revanche les comiteacutes drsquoentreprise sont de moins en moins nombreux agrave organiser eux-mecircmes des colonies de vacances une centaine eacutetaient recenseacutes en 2011 76 en 2013 Alors qursquoils eacutetaient un des acteurs majeurs du deacuteveloppement des colonies depuis leur creacuteation224 les comiteacutes drsquoentreprise se sont progressivement deacutesengageacutes de lrsquoorganisation des seacutejours et de la gestion drsquoun patrimoine qursquoils avaient eacuteteacute nombreux agrave acqueacuterir Mais ils restent un des premiers prescripteurs de seacutejours (pour 21 du public accueilli en 2011) avec les communes (pour 19 du public) Les seacutejours destineacutes agrave leurs ayants droit pour les premiers ou leurs habitants pour les seconds sont deacutesormais souvent organiseacutes soit par des associations soit par des socieacuteteacutes commerciales plus souvent pour les comiteacutes drsquoentreprise Les relations entre prescripteurs et organisateurs ont fortement eacutevolueacute passant drsquoune relation de partenariat et de co-construction de projets eacuteducatifs agrave destination des

224 P Brault et B Noulin (2010) laquo Evolution des pratiques sociales des comiteacutes drsquoentreprise en matiegravere de vacances raquo Conseil National du Tourisme

6030

7

3

Statut des organisateurs de seacutejours collectifs y compris les mini-camps

parmi lrsquoensemble des organisateurs

Associations

Collectiviteacutes locales

Socieacuteteacute commerciales

Comiteacute dentreprise

107

enfants dans le cadre de conventions agrave une relation commerciale structureacutee par les proceacutedures drsquoappels drsquooffres de marcheacute publics Dans ce cadre les collectiviteacutes locales et les comiteacutes drsquoentreprise de plus en plus en nombreux agrave recourir agrave ces proceacutedures tendent agrave reacuteduire le contenu de leurs appels drsquooffres agrave des seacutejours deacutefinis par leurs caracteacuteristiques (activiteacutes destination prix etc) au deacutetriment du contenu peacutedagogique Il srsquoagit souvent ainsi de lrsquoachat de seacutejours cleacutes en main pour leur public enfants de salarieacutes drsquoune mecircme entreprise reacutesidant dans le mecircme quartier ou la mecircme commune Pregraves de 60 des comiteacutes drsquoentreprise selon le rapport Meacutenard225 ne proposent plus de seacutejours collectifs agrave ses ayants droit mais leur distribuent des chegraveques vacances Le Directeur de lrsquoAgence Nationale pour les Chegraveques Vacances (ANCV) auditionneacute dans le cadre du rapport Meacutenard indiquait que seuls 4 de ces chegraveques vacances sont utiliseacutes par les familles pour le deacutepart de leurs enfants en colonie Ces multiples facteurs ont contribueacute agrave une forte tendance agrave la segmentation sociale des seacutejours Michel Meacutenard distingue ainsi trois cateacutegories qui regroupent pour partie les six profils deacutegageacutes par les analyses statistiques de lrsquoOvlej Dans ce contexte il srsquoavegravere aujourdrsquohui difficile pour les opeacuterateurs associatifs de faire vivre leurs projets eacuteducatifs drsquoapprentissage du vivre ensemble et de mixiteacute des publics Les enfants issus des classes moyennes eacutetant de moins en moins preacutesents les diffeacuterences entre ceux issus de familles en situation sociale ou eacuteconomique difficile et ceux de milieux sociaux aiseacutes apparaissent renforceacutees Cette situation contribue agrave accentuer les reacuteticences de certaines familles agrave faire partir leur enfant dans des seacutejours ougrave il pourrait avoir de laquo mauvaises freacutequentations raquo ou simplement rencontrer des enfants dont lrsquohistoire ou la situation leur semble trop douloureuse Une spirale freinant la mixiteacute srsquoenclenche

225 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

108

Source Mission des Etudes de lrsquoObservation et des Statistiques (MEOS) du ministegravere des Sports de la Jeunesse de lrsquoEacuteducation populaire et de la Vie associative ndash Stat-info 2012

74

15

2 7

68

1611

4

65

1711

40

1020304050607080

Associations Collectiviteacuteslocales

Socieacuteteacutescommerciales

Comiteacutesdentreprise

du public accueilli selon le statut des organisateurs de seacutejours collectifs

(hors mini-camps)

2000 2011 2013

109

II TEMPS ET LIEUX TIERS (TLT) UN laquo TROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS

1 DES TEMPS DrsquoACTIVITES COMPARABLES AUX TEMPS SCOLAIRES ET A CEUX DES REPAS ET LOISIRS AVEC LES PARENTS

1 1 en moyenne pour les 11-17 ans un temps disponible essentiellement reacuteparti entre les TLT (25 ) le temps scolaire (32 ) et le laquo faire raquo familial (30 ) Les enseignements de lrsquoenquecircte Emploi du temps de lrsquoInsee

Lrsquoenquecircte Emploi du temps permet de reconstituer ce que font les enfants aux diffeacuterents acircges et de faire apparaicirctre la place respective des temps et lieux tiers par rapport aux deux espaces reacutefeacuterents que sont la famille et lrsquoeacutecole agrave travers la mesure des dureacutees drsquoactiviteacute et des questions compleacutementaires sur les modaliteacutes de ces activiteacutes Lrsquoenquecircte permet ainsi de deacutecrire les occupations des enfants (11-17 ans) selon la taille drsquouniteacute urbaine le milieu socioeacuteconomique des parents (en trois cateacutegories) et le genre de lrsquoenfant et renseigne sur les modaliteacutes relationnelles activiteacutes reacutealiseacutees seul ou en preacutesence drsquoun parent drsquoun autre membre de la famille ou hors de la famille Les donneacutees sont issues de carnets remplis agrave la fois un jour de semaine et un jour de week-end Dans cette enquecircte lrsquoeacutechantillon est de 669 enfants de 11 agrave 18 ans en 2009-2010 La taille de cet eacutechantillon est toutefois faible ce qui limite les possibiliteacutes de comparaison intergroupes seules les diffeacuterences significatives sur le plan statistique seront donc commenteacutees

LrsquoInsee a reacutealiseacute pour le HCFEA ndash Conseil enfance et adolescence une exploitation speacutecifique de lrsquoenquecircte Emploi du temps permettant drsquoisoler les donneacutees relatives aux enfants et adolescents Selon ces donneacutees les journeacutees des enfants et adolescents se reacutepartissent tregraves diffeacuteremment en semaine et le week-end En moyenne en semaine (y compris peacuteriode de vacances scolaires) lrsquoeacutecole occupe 30 du temps hors temps physiologique226 40 si lrsquoon inclut les devoirs et trajets Le temps laquo libre raquo (dans la contribution Insee pour le HCFEA le temps libre est deacutefini comme le temps qui reste une fois retireacutes le sommeil lrsquohygiegravene les repas lrsquoeacutecole et les devoirs ou le travail) repreacutesente environ 40 du temps laquo disponible raquo et plus de 50 si on inclut les repas Le week-end il repreacutesente plus 70 du temps disponible

226 On deacutefinit ici le temps physiologique comme lrsquoaddition des temps de sommeil et hygiegravene mais sans les repas qui ressortent davantage de la sociabiliteacute

110

Le temps des 11-17 ans

Week-end Semaine Temps physiologique 11h28min 10h14min

Repas 02h06min 02h01min Ecole 16min 03h59min

Devoirs et travail 52min 1H04min Trajets 1min 32min

Temps laquo libre raquo hors repas 09h12min 06h05min Temps disponible 12h32min 13h46min

Total 24h 24h

Source EE exploitation Insee pour HCFEA227 Le temps physiologique regroupe ici le sommeil et lrsquohygiegravene Il srsquoagit ici drsquoun temps moyen mesureacute au moment de lrsquoenquecircte qui selon les zones a pu coiumlncider avec des vacances scolaires Il ne faut donc pas directement prendre ces temps-lagrave comme des laquo dimensionnements raquo mais plutocirct les examiner relativement les uns aux autres On deacutefinit le temps disponible (calcul HCFEA) comme 24 heures ndash temps laquo physiologique raquo (sommeil et hygiegravene) Comme on dort plus le week-end il y a moins de temps disponible agrave reacutepartir entre les diverses activiteacutes de la journeacutee

Le temps libre des semaines comprend ici des peacuteriodes drsquoeacutecole et vacances scolaires il se reacutepartit entre un temps libre de 10 heures et 24 minutes pour les peacuteriodes de congeacutes (83 du temps disponible) et de 4 heures et 7 minutes en temps scolaire (29 du temps disponible) Les trajets scolaires occupent eacutegalement une place significative en semaine agrave hauteur de 45 minutes en moyenne Les repas comprennent des moments en famille des moments agrave lrsquoeacutecole des moments seuls il conviendrait de les reacutepartir entre temps physiologique temps libre hors famille hors eacutecole et temps familiaux Dans ces tranches drsquoacircge les repas hors eacutecole sont tregraves majoritairement pris avec les parents Pour eacutevaluer le temps des TLT on peut partir de la cateacutegorie laquo temps libre raquo et retrancher le temps passeacute avec les parents ou drsquoautres personnes du meacutenage (mais cela comprendra alors du temps libre agrave la maison seul ou devant son eacutecran) ou retrancher le temps passeacute agrave la maison et ajouter le temps des eacutecrans hors parents

Source Insee calcul HCFEA Le meacutenage comprend notamment la fratrie On ajoute le temps libre hors maison hors famille rapporteacute au temps disponible avec le temps drsquoeacutecran sans famille rapporteacute au temps disponible

Le temps libre hors eacutecole et sans les parents ou la fratrie repreacutesente environ 42 du temps disponible le week-end et 27 en semaine Mais ce temps contient des grandes plages de

227 S Grobon pour HCFEA

Week-end Semaine

Temps libre hors repas agrave la maison hors de la maison agrave la maisonhors de la

maisonSeul 02h40min 15min 02h03min 22minAvec les parents 01h23min 01h12min 52min 33minAvec quelquun du meacutenage 32min 14min 25min 10minAvec une connaissance hors du meacutenage 21min 02h04min 6min 01h11min

Total temps libre 4h56 min 3h45min 3h26min 2h16minTotal temps libre hors famille en min 181 139 129 93en temps disponible 24 18 16 11temps deacutecran sans famille 15 10 pondeacutereacuteestimation TTL en tps disponible 34 21 25

111

temps seul agrave la maison Si lrsquoon ne retient du temps seul agrave la maison que le temps sur eacutecran alors le temps des TLT repreacutesente en moyenne 25 du temps disponible (21 en semaine et 34 le week-end) Sachant que par ailleurs les enfants et adolescents passent un temps important agrave la maison seul ou avec leurs fregraveres et sœurs mais sans les parents agrave la maison

Ce temps est agrave comparer au temps scolaire qui repreacutesente 32 du temps disponible

Source Insee calcul HCFEA

On peut aussi comparer ce temps avec un temps du laquo faire ensemble familial raquo (30 du temps disponible) ou plus largement de temps de co-preacutesence familial ou agrave la maison Contrairement aux jeunes adultes les enfants et adolescents passent une part importante de leur temps libre hors de la maison avec les parents (autour drsquoun tiers le week-end et un quart en semaine) Les repas des 11-17 ans sont souvent pris avec les parents (plus de deux tiers le week-end et la moitieacute en semaine)

Temps parents et autre famille Week-end Semaine Pondeacutereacute Repas avec les parents 87 55 sans les parents mais autre famille 23 41 Temps libre avec les parents 155 85 sans les parents mais autre famille 46 35 311 216 243 en temps disponible 41 26 30

Source Insee calcul HCFEA

Notons que le temps du laquo faire familial raquo est ici sous-estimeacute on peut y ajouter le temps des trajets (75 des trajets en semaine et 90 des trajets le week-end) qui sont accompagneacutes par un membre de la famille ce qui changerait un peu le curseur entre temps familial et temps scolaire De mecircme une partie des devoirs sont faits avec les parents ou les fregraveres et sœurs (environ 20 du temps de devoirs en semaine et 16 le week-end)228 Enfin il va de soi que ce temps du laquo faire en famille raquo nrsquoest pas le tout du temps familial le temps du soin pour les petits et la preacutesence sans laquo faire avec raquo doit ecirctre pris en compte pour appreacutehender le total laquo temps familial ecirctre agrave la maison raquo Le temps seul est aussi un temps

228 Source Insee pour HCFEA

Week-end Semaine pondeacutereacute

Ecole

16

239 en temps disponible 2 29 21

Devoirs T

52

64

Trajets

1

32

Temps scolaire

69

335 en temps disponible 9 41 32

112

susceptible drsquoecirctre encadreacutecadreacute agrave distance par les parents Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les enfants peuvent aussi avoir des temps agrave la maison seuls sans activiteacute partageacutee avec leur famille Enfin ce temps connaicirct des variations importantes selon le moment de la semaine et selon les congeacutes scolaires

11 agrave 17 ans

Week-end

Semaine

Congeacutes Peacuteriode scolaire ou de travail

Temps physiologique 1337 1323 1145 Dont sommeil 1036 1039 847 hygiegravene santeacute 052 053 051 repas 205 150 205 Temps scolaire et de travail 110 012 806 Dont eacutecole 015 000 546 Travail 003 000 031 Devoirs 048 012 054 Trajets domicile eacutecoletravail 000 000 045 en du temps disponible 9 2 56 Temps laquo libre raquo et repas (1) 1117 1214 612

en du temps disponible 90 98 43

Source Insee pour HCFEA calculs HCFEA (1) temps disponible ndash temps scolaire et assimileacute

113

12 Autre approche les emplois du temps des enfants et adolescents scolariseacutes

En 2014 il y avait environ 13 millions drsquoenfants acircgeacutes de 3 agrave 18 ans 97 des enfants de 3 agrave 5 ans sont scolariseacutes sur des dureacutees variables

Puis les enfants de 6 agrave 10 ans sont majoritairement scolariseacutes (100 agrave 6 ans et 987 agrave 10 ans) 11 millions drsquoenfants et drsquoadolescents de plus de 6 ans dont 96 sont scolariseacutes Plus preacuteciseacutement 99 des enfants sont scolariseacutes jusqursquoagrave 14 ans le taux diminue avec la fin de la scolariteacute obligatoire et les pheacutenomegravenes de laquo deacutecrochage raquo scolaire229 Les journeacutees des enfants sont en partie deacutetermineacutees par les rythmes scolaires qui comportent agrave la fois une certaine uniteacute nationale (volume horaire de lrsquoenseignement de socle commun) et des dispariteacutes qui tiennent agrave lrsquoorganisation territoriale des eacutecoles aux scolariteacutes speacutecifiques lieacutees au handicap et aux problegravemes de santeacute puis aux diffeacuterenciations progressives au cours de la scolariteacute (options et orientations) Le temps hors eacutecole se deacuteduit donc agrave partir du temps scolaire Globalement le calendrier scolaire national obeacuteit agrave des principes deacutefinis dans la loi (article L 521-1 du code de lrsquoeacuteducation) il comporte trente-six semaines de classe au moins reacuteparties en cinq peacuteriodes de travail de dureacutee comparable seacutepareacutees par quatre peacuteriodes de vacances scolaires

Les journeacutees des enfants scolariseacutes en milieu ordinaire pendant lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire et preacuteeacuteleacutementaire (68 millions drsquoenfants scolariseacutes dans le premier degreacute 41 millions en eacutecole eacuteleacutementaire) srsquoorganisent selon les deacutecrets relatifs agrave lrsquoorganisation du temps scolaire dans les eacutecoles maternelles et eacuteleacutementaires Celui du 24 janvier 2013 avait fixeacute de nouveaux principes lrsquoeacutetalement des 24 heures drsquoenseignement hebdomadaire sur neuf demi-journeacutees incluant le mercredi matin A partir de la rentreacutee 2017 lrsquoeacutetalement pourra se faire sur quatre jours au choix des communes Par ailleurs des activiteacutes peacutedagogiques compleacutementaires aux heures drsquoenseignement sont organiseacutees en groupes restreints

Les journeacutees des enfants scolariseacutes en milieu ordinaire pendant le collegravege 230

229 Direction de lrsquoeacutevaluation de la prospective et de la performance - ministegravere de lrsquoEducation nationale (DEPP) derniegraveres donneacutees disponibles sur wwweducationgouvfrcid57096reperes-et-references-statistiqueshtmlDonnC3 A9es_publiques voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo

114

Volumes horaires des enseignements obligatoires applicables aux eacutelegraveves du niveau sixiegraveme Enseignements Horaires hebdomadaires Eacuteducation physique et sportive 4 heures Enseignements artistiques 1 heure + 1 heure Franccedilais 45 heures Histoire-geacuteographie Enseignement moral et civique 3 heures Langue vivante 4 heures Matheacutematiques 45 heures SVT technologie physique-chimie 4 heures Total 23 + 3 heures Chacun de ces enseignements peut ecirctre organiseacute agrave raison de 2 heures hebdomadaires sur un semestre Srsquoy ajoutent au moins 10 heures annuelles de vie de classe Ces 3 heures hebdomadaires sont consacreacutees aux enseignements compleacutementaires sous la forme drsquoaccompagnement personnaliseacute Source Eduscol (portail national drsquoinformations et de ressources mis en place par le ministegravere de lrsquoEducation nationale pour les professionnels de lrsquoeacuteducation)

Entre la 5egraveme et la 6egraveme la dureacutee des enseignements est eacutegalement de 26 heures (22 heures + 4 heures drsquoaccompagnement) A titre indicatif ces dureacutees peuvent ecirctre compareacutees au temps eacuteveilleacute des enfants et adolescents soit environ 40 du temps eacuteveilleacute passeacute agrave lrsquoeacutecole 231 pendant la semaine sur 36 semaines On retrouve les ordres de grandeur de lrsquoenquecircte Emploi du temps pour les plus de 11 ans Cela correspondrait eacutegalement agrave 2830 du temps eacuteveilleacute des enfants sur toute lrsquoanneacutee

231 En rapportant le nombre drsquoheures drsquoenseignements hebdomadaires au volume horaire total de 9 demi-journeacutees de cours sur la base drsquoun temps de sommeil ou apparenteacute de 85 heures et en ajoutant un temps de trajet eacutecole aller-retour minimum de 30 minutes

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13 Le poids des TLT chez les 3-10 ans moins de donneacutees preacutecises Nous ne disposons pas de donneacutees aussi preacutecises que la tranche drsquoacircge des 11-17 ans qui permettent de calculer les dureacutees des TLT et de les comparer aux autres temps de vie de lrsquoenfant Neacuteanmoins la freacutequentation des accueils peacuteriscolaires et des centres de loisirs tregraves deacuteveloppeacutee sur ces tranches drsquoacircge notamment avec les deacuteveloppements des TAP et NAP ces derniegraveres anneacutees montre que les TLT occupent une place importante dans la vie des enfants jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire Il est possible drsquoestimer le temps libre apregraves ou avant lrsquoeacutecole en semaine et de le comparer au temps eacuteveilleacute (voir ci-avant) mais plus compliqueacute drsquoen extraire le temps hors maison hors parents et famille

Parmi les enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans 76 des enfants utilisent lrsquoaccueil peacuteriscolaire pour des dureacutees qui peuvent aller jusqursquoagrave deux heures par jour232

- 85 des enfants dont les deux parents travaillent

- 61 des enfants quand lrsquoun des parents ne travaille pas

Parmi les enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans lrsquoaccueil peacuteriscolaire du soir est freacutequenteacute par 39 des enfants (22 tous les jours ou presque) et lrsquoaccueil du matin par 21 (12 tous les jours en moyenne)233 La dureacutee de preacutesence effective agrave lrsquoeacutecole varie donc sensiblement autour drsquoune moyenne agrave 8 heures et 25 minutes

- 57 des enfants y passent en moyenne 7 heures et 25 minutes

- 7 y passent 9 heures et 50 minutes (ceux qui ont freacutequenteacute agrave la fois les accueils du matin et du soir)

12 des enfants de 3 agrave 10 ans freacutequentent le centre de loisirs le soir en semaine etou le mercredi apregraves-midi 14 des enfants ne freacutequentent le centre de loisirs que pour les vacances

232 En incluant les activiteacutes peacuteriscolaires de la pause meacuteridienne (que nous ne traitons pas dans ce rapport) 233 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo op cit

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30 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 5 ans y sont accueillis au moins une fois par semaine234 Le mercredi les enfants de 3 agrave 5 ans ne sont que 8 agrave ecirctre confieacutes agrave titre principal agrave un centre de loisirs En revanche il y a des recoupements les enfants gardeacutes par leurs parents ou membres de la famille peuvent aussi avoir des activiteacutes extra-familiales (20 des enfants freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle au cours du mercredi)

Finalement les tiers temps constituent un troisiegraveme moment eacuteducatif drsquoimportance quantitative comparable aux temps scolaires et au faire ensemble avec les parents Ce temps est bien sucircr veacutecu agrave partir des mobilisations symboliques et affectives en partie construites par la famille le regard scolaire les normes sociales valorisant plus ou moins divers registres drsquoactiviteacutes Par ailleurs il sera diversement investi

- selon que les enfants et adolescents y vivent des moments laquo occupationnels raquo ou porteurs de reconnaissance (de leur identiteacute drsquoune valeur etc) ce qui suppose agrave la fois un investissement singulier de lrsquoenfant et des reacutealisations mais aussi un environnement social et institutionnel qui cautionne et valorise

- selon que les enfants y fassent de bonnes ou de mauvaises rencontres ou pas de rencontre

- selon que les enfants y soient actif ou pas - selon que les enfants y deacutecouvrent ou pas des goucircts apprennent des choses qui

ouvrent des horizons - selon que lrsquoactiviteacute soit effectueacutee avec une certaine continuiteacute permettant de se

construire mais aussi que lrsquoenfance puisse tacirctonnerhellip

234 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo op cit

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2 ENTRE MOBILITES ET PROXIMITES DES LIEUX DrsquoACTIVITE ET DES ESPACES DE LIBERTE POUR SE DEVELOPPER Lrsquoenfant lrsquoadolescent se construisent dans lrsquoespace proche lieux de reacutesidence et bassin de vie quotidienne qui deacutelimitent ses opportuniteacutes de rencontres et de relations Cet espace est plus ou moins limitatif selon les potentiels de mobiliteacute des enfants en partie deacutependants des potentiels de mobiliteacute et disponibiliteacute de leurs familles notamment pour acceacuteder agrave des activiteacutes plus ou moins eacuteloigneacutees du domicile situeacutees sur un territoire plus ou moins bien doteacute et relieacute agrave drsquoautres territoires par des transports Parler de lrsquoespace des enfants et adolescents crsquoest aussi srsquointeacuteresser agrave la deacutelimitation drsquoun monde laquo agrave eux raquo235 constitueacute agrave lrsquoeacutecart des adultes hors des quartiers drsquohabitation ou au contraire exposeacute comme une contre-proposition

21 Grandir en milieu urbain peacuteriurbain rural entre valorisation de son territoire et releacutegation Lrsquoespace physique administratif et politique deacutetermine des lieux de vie diffeacuterencieacutes pour les enfants et adolescents non seulement les lieux de scolarisation de reacutesidence (pas toujours identiques) mais aussi les lieux de loisirs et les possibiliteacutes de socialisation

20 des enfants et adolescents vivent en dehors des grandes aires urbaines

Part drsquoenfants de 0 agrave 17 ans vivant en 2013 hellip (en )

dans un grand pocircle

urbain

dans une commune du

peacuteriurbain

en dehors des grandes

aires urbaines

en commune isoleacutee

573 267 161 40

Champ France meacutetropolitaine + DOM Source Insee recensement de la population 2013 (2012 pour Mayotte) traitement DEPP (geacuteographie de lrsquoeacutecole 2017)

235 E Ramos et F de Singly (2016) laquo La construction drsquoun espace ldquoagrave nousrdquo la mobiliteacute spatiale agrave lrsquoadolescence raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 feacutevrier

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LES DIFFEacuteRENTS TYPES DE TERRITOIRES DANS LA STATISTIQUE PUBLIQUE236 Le zonage en aires urbaines (ZAU) deacutefini sur la base du recensement de 1999 deacutecline le territoire en deux grandes cateacutegories ndash lrsquoespace agrave dominante urbaine composeacute des pocircles urbains et du peacuteriurbain (couronnes peacuteriurbaines et communes multipolariseacutees) ndash lrsquoespace agrave dominante rurale qui comprend des petites uniteacutes urbaines et des communes rurales Le peacuteriurbain est composeacute des communes sous influence urbaine du fait des deacuteplacements domicile-travail communes peacuteriurbaines et communes multipolariseacutees Un pocircle rural est composeacute des communes nrsquoappartenant pas agrave lrsquoespace agrave dominante urbaine et comptant 1 500 emplois ou plus Une aire urbaine est un ensemble de communes drsquoun seul tenant et sans enclave constitueacute drsquoun pocircle urbain (commune offrant au moins 5 000 emplois) et de communes rurales ou uniteacutes urbaines (couronne peacuteriurbaine) dont au moins 40 de la population reacutesidente ayant un emploi travaille dans le pocircle ou dans des communes attireacutees par celui-ci

Les communes multipolariseacutees sont situeacutees hors des aires urbaines 40 ou plus des actifs reacutesidant dans ces communes travaillent dans plusieurs aires urbaines sans atteindre ce seuil avec une seule drsquoentre elles Un espace urbain multipolaire est un ensemble drsquoun seul tenant de plusieurs aires urbaines et des communes multipolariseacutees qui srsquoy rattachent Uniteacute urbaine (UU) la notion drsquolaquo uniteacute urbaine raquo repose sur la continuiteacute de lrsquohabitat est consideacutereacute comme telle un ensemble drsquoune ou plusieurs communes preacutesentant une continuiteacute du tissu bacircti et comptant au moins 2 000 habitants La condition est que chaque commune de lrsquouniteacute urbaine possegravede plus de la moitieacute de sa population dans cette zone bacirctie Les uniteacutes urbaines englobantes des zones urbaines sensibles sont les uniteacutes urbaines comprenant chacune au moins une ZUS Zone drsquoemploi une zone drsquoemploi est un espace geacuteographique agrave lrsquointeacuterieur duquel la plupart des actifs reacutesident et travaillent et dans lequel les eacutetablissements peuvent trouver lrsquoessentiel de la main-drsquoœuvre neacutecessaire pour occuper les emplois offerts Zones urbaines sensibles les ZUS sont des territoires infra-urbains deacutefinis par les pouvoirs publics pour ecirctre la cible prioritaire de la politique de la ville en fonction des consideacuterations locales lieacutees aux difficulteacutes que connaissent les habitants de ces territoires

Zones de revitalisation rurale les zones de revitalisation rurale (ZRR) sont des zones rurales deacutefavoriseacutees caracteacuteriseacutees par un faible niveau de deacuteveloppement eacuteconomique

236 F Labadie (2014) laquo Les jeunes sur les territoires une jeunesse surtout urbaine raquo in Francine Labadie (dir) laquo Parcours de jeunes et territoires raquo Rapport de lrsquoObservatoire de la jeunesse INJEP La documentation franccedilaise p 29

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Part des moins de 20 ans par reacutegion en France en 2013

Source Insee 09112016 (wwwinseefrfrstatistiques2522482titre-bloc-11)

A cocircteacute des contraintes sociales et territoriales ces espaces de vie sont eacutegalement deacutetermineacutes par les modaliteacutes de mobiliteacute et drsquohabiter des jeunes (savoirpouvoir se deacuteplacer seul avec lrsquoaccord de ses parents ecirctre accompagneacute avoir des amis dans son quartier ou pas etc) Ces deux dimensions posent des questions au politique agrave travers les eacutequipements et lrsquoameacutenagement du territoire les transports et les mesures favorisant lrsquoeacutegaliteacute de lrsquoaccegraves agrave ces ressources notamment aux TLT

Le programme de recherche Ineduc237 interroge ainsi les ineacutegaliteacutes eacuteducatives et la construction des parcours des 11-15 ans dans leurs espaces de vie croise les conditions socio-spatiales des pratiques eacuteducatives avec les lieux les statuts sociaux les politiques eacuteducatives publiques le genre et les repreacutesentations des adolescents Ces enjeux eacuteducatifs sont exploreacutes au regard de la scolariteacute tout en prenant en compte les pratiques de temps libre et de lrsquoespace le contexte des loisirs sportifs et culturels et les environnements numeacuteriques

Les enfants des villes Les eacutelegraveves urbains des acadeacutemies de Bordeaux Caen et Rennes enquecircteacutes lors de la recherche Ineduc conservent agrave cocircteacute de leurs activiteacutes numeacuteriques personnelles (voir infra) une importante pratique culturelle possession de livres freacutequentation de bibliothegraveques ou de museacutees Ils pratiquent eacutegalement plus de sport Les adolescents et adolescentes urbains vont plus freacutequemment au concert ou au spectacle et sont ceux qui invitent le plus de copains agrave la maison Srsquoils partent moins en voyages scolaires ils partent davantage en vacances en famille

237 Programme ANR porteacute par le laboratoire Espaces et socieacuteteacutes de lrsquouniversiteacute Rennes 2 qui srsquoest deacuterouleacute de janvier 2012 agrave octobre 2015 aupregraves de colleacutegiens acircgeacute de 11 agrave 15 ans dans trois acadeacutemies scolaires Bordeaux Caen et Rennes

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La non-pratique drsquoactiviteacutes des jeunes reacutesidents drsquoIlle-et-Vilaine en 2006

Source Olivier David laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2 2010

La non-pratique drsquoactiviteacute est geacuteographiquement diffeacuterencieacutee mecircme si lrsquoacircge est la variable la plus influente

Les enfants des campagnes Grandir en espace de faible densiteacute et notamment rural est assez peu eacutetudieacute non seulement concernant les jeunes238 mais davantage encore concernant les enfants plus petits Concernant les jeunes une eacutetude239 montre qursquoils ont des repreacutesentations et des expeacuteriences variables drsquoun mecircme territoire entre valorisation neacutecessiteacute de penser une inteacutegration spatiale et releacutegation sociale - le territoire comme laquo piegravege raquo certains jeunes ressentent un vide laquo il nrsquoy a rien ici raquo

Isolement et monotonie sont fortement ressentis Les jeunes ont alors le sentiment drsquoecirctre pris au piegravege que la reacuteussite nrsquoest pas pour eux

- le territoire comme laquo rempart raquo lrsquoisolement est ressenti mais veacutecu sur un versant positif protecteur et offrant un cadre de vie de qualiteacute

- un laquo espace revendiqueacute raquo certains jeunes appreacutecient leur cadre de vie tout en le deacutepassant Ils tirent profit de plusieurs opportuniteacutes ici et ailleurs mais soulignent que cela neacutecessite une autonomie et un dynamisme renforceacutes (laquo il faut se bouger raquo)

Les socialisations des adolescents ruraux sont fortement diffeacuterencieacutees en fonction de lrsquoacircge240

238 Sur la jeunesse en milieu rural voir le travail de N Renahy (2005) Les Gars du coin Paris La Deacutecouverte 239 F Escaffre M Gambino et LRougeacute (2007) laquo Les jeunes dans les espaces de faible densiteacute drsquoune expeacuterience de lrsquoautonomie au risque de la ldquocaptiviteacuterdquo raquo Socieacuteteacutes et jeunesses en difficulteacute [En ligne] ndeg 4 | Automne porte sur 14 cantons du laquo Peacuterigord vert raquo (nord du deacutepartement de la Dordogne - densiteacute moyenne de 25 habkm2) observant et interrogeant des jeunes de moins de 25 ans (qui y repreacutesentent moins de 22 de la population) sur leurs mode de vie et leur ressenti vis-agrave-vis du territoire qursquoils occupent 240 J Davaux (2013) laquo Mobiliteacutes du quotidien maniegraveres drsquohabiter et socialisation drsquoadolescents drsquoun village rural francilien raquo thegravese de sociologie universiteacute Paris Est novembre

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Les enfants qui vivent dans les QPV (Quartiers politique de la ville) Certaines jeunes passent beaucoup de temps dans leur quartier sans pour autant se sentir laquo assigneacutes agrave reacutesidence raquo et trouvent agrave proximiteacute des activiteacutes qui les inteacuteressent (laquo faire du sport des activiteacutes culturelles passer du temps entre amis vivre une relation amoureuse etc raquo) Drsquoautres attacheacutes agrave leur quartier vont pour autant aller laquo flacircner en ville raquo Drsquoaucuns deacutenoncent le risque drsquoune socialisation par des laquo effets de pairs neacutefastes raquo241 et lrsquoinfluence des expeacuteriences neacutegatives des aicircneacutes Le manque de circulation au-delagrave du quartier serait en revanche agrave relativiser selon Nicolas Oppenchaim qui souligne lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute sociale des habitants et leurs mobiliteacutes reacuteelles drsquoun cocircteacute et la surestimation des effets positifs de la mixiteacute reacutesidentielle

Les maniegraveres drsquohabiter dans une ZUS en Ile-de-France

Quatre maniegraveres drsquohabiter des garccedilons de ZUS en IDF les laquo Adolescents du quartier raquo et les laquo Associatifs raquo ont un fort ancrage territorial Les laquo Flacircneurs raquo et les laquo Passionneacutes raquo ont une preacutesence intermittente dans le quartier mais font des expeacuteriences diffeacuterentes de la cohabitation avec les autres citadins (goucirct pour lrsquoanonymat versus sentiment de porter un stigmate)

Quatre maniegraveres drsquohabiter des filles de ZUS IDF les laquo Filles de bonne famille raquo les laquo Guerriegraveres raquo ont une forte identiteacute territoriale le quartier joue un rocircle central dans leur deacutefinition de soi Les laquo Flacircneuses exclusives raquo et les laquo Encadreacutees raquo rejettent leur quartier mais pour des raisons diffeacuterentes

La vie et lrsquointeacutegration sociale des jeunes dans les territoires drsquoaction des politiques de la ville est lrsquoobjet de divers travaux qui insistent sur des sentiments de seacutegreacutegation ou drsquoassignation agrave reacutesidence le deacuteplacement vers un ailleurs pouvant ecirctre eacuteprouvant Cependant drsquoautres travaux montrent des rapports plus complexes des jeunes agrave ces territoires Drsquoune part ils varient en fonction du genre les filles apparaissent souvent moins dans lrsquoespace public du territoire drsquohabitation par exemple sur les terrains de sport libre ougrave elles ne se sentent pas bienvenues242 mais sont susceptibles de se deacuteplacer plus facilement hors de ce territoirehellip Drsquoautre part il semble que si ces jeunes font face agrave une ineacutegaliteacute de deacuteplacement ce serait moins par un effet de laquo quartier raquo que par celui du milieu social drsquoorigine243 Par ailleurs le rapport au territoire relegraveverait de lrsquoeacuteducatif habitudes et repreacutesentations transmises au sein de la famille eacuteventuellement confirmeacutees par des expeacuteriences neacutegatives lors des excursions hors du quartier drsquohabitation renforcent une identiteacute refermeacutee sur le territoire voire un repli qui pour les filles eacutevoluerait aussi vers un repli domestique au sein de lrsquohabitation plutocirct que du quartier

241 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo op cit 242 J Deville (2007) laquo Investir de nouveaux territoires agrave lrsquoadolescence raquo Socieacuteteacutes et jeunesses en difficulteacute [Enligne] ndeg 4 Automne 243 N Oppenchaim (2017) laquo Les adolescents des citeacutes sont-ils enfermeacutes dans des ghettos raquo Observatoire des ineacutegaliteacutes (en ligne) 7 feacutevrier

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22 Dispariteacutes territoriales drsquoaccegraves aux activiteacutes encadreacutees et eacutequipements des TLT Les ressources territoriales varient entre espaces plus ou moins denseacutement peupleacutes richesses culturelles patrimoniales ou naturelles des territoires + politiques publiques drsquoaccegraves aux services et eacutequipements

Accueils de loisirs sans heacutebergement 3 millions de places en peacuteriscolaire (sous reacuteserve des limites meacutethodologiques pour les 3 agrave 17 ans On observe un ratio drsquoenviron 42 places pour 100 enfants entre 6 et 11 ans (45 pour 100 sur les 3-11 ans si on suppose que les enfants de moins de 3 ans ne freacutequentent que peu les centres de loisirs) mais de moins de 5 pour 100 pour les adolescents Cela dit certains enfants peuvent occuper plusieurs creacuteneaux Il faudrait rapprocher ce chiffre des 26 drsquoenfants dont les parents deacuteclarent qursquoils freacutequentent des centres de loisirs (baromegravetre des temps et activiteacute peacuteriscolaires)

Estimations nombre de places au 1er mars 2017

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015

2015-2016

ensemble des mineurs Le mercredi 686 167 720 976 753 282 783 730 808 323 845 184 887 935 260 651 Le samedi 92 957 97 707 99 979 105 648 105 282 103 436 96 610 83 703 En peacuteriscolaire 689 465 765 609 828 267 911 249 960 524 1 262 654 2 380 631 3 006 288 Autres jours 79 452 78 451 79 265 84 633 78 757 87 769 88 634 75 386 mineurs acircgeacutes de moins de 6 ans Le mercredi 245 751 256 192 269 677 283 102 293 267 311 861 335 736 81 556 Le samedi 6 181 5 926 6 042 5 877 5 658 5 288 4 987 4 206 En peacuteriscolaire 256 419 285 617 310 062 342 557 363 595 501 119 873 238 1 109 495 Autres jours 16 874 14 479 13 876 15 411 12 080 15 038 15 471 12 492 mineurs acircgeacutes de 6 agrave 11 ans Le mercredi 339 184 357 558 374 331 389 256 403 369 423 042 448 952 123 827 Le samedi 25 975 27 666 27 939 29 954 28 907 28 263 26 714 23 326 En peacuteriscolaire 379 402 422 230 458 461 507 491 535 615 700 779 1 450 798 1 823 994 Autres jours 28 092 27 238 26 353 29 068 25 715 30 718 32 311 25 474 mineurs acircgeacutes de 12 agrave 17 ans Le mercredi 101 232 107 226 109 274 111 372 111 687 110 281 103 247 55 268 Le samedi 60 801 64 115 65 998 69 817 70 717 69 885 64 909 56 171 En peacuteriscolaire 53 644 57 762 59 744 61 201 61 314 60 756 56 595 72 799 Autres jours 34 486 36 734 39 036 40 154 40 962 42 013 40 852 37 420

Source DJEPVA pour Conseil Enfance et Adolescence base de donneacutees du systegraveme drsquoinformation relatif aux accueils collectifs de mineurs (SIAM) traitement INJEP-MEOS

En 2013 la moyenne nationale (ALSH ou accueil de loisirs sans heacutebergement) pour 100 enfants et jeunes de 3 agrave 16 ans montrait des eacutecarts importants entre deacutepartements moins

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de 10 places pour 100 enfants en Guyane ou dans des petits deacutepartements ruraux (Lozegravere) plus de 56 places en Haute-Garonne plus de 40 places pour la Reacuteunion et pregraves de 35 places dans le Nord244 Accueil peacuteriscolaire et PEDT

Lrsquoeacutevaluation des PEDT montrait une eacutevolution contrasteacutee de lrsquooffre peacuteriscolaire Sinon on manque drsquoindicateurs cibleacutes sur les enfants et adolescents

244 Haut Conseil de la famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et drsquoaccueil des enfants et des adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo Note drsquoanalyse feacutevrier

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23 Un accegraves aux activiteacutes extrascolaires deacutependant des transports et de lrsquoaccompagnement (exemple de lrsquoIlle-et-Vilaine et de lrsquoIle-de-France) Les lieux de reacutesidence ainsi que les conditions de vie sont deacuteterminants dans le quotidien de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent notamment au regard des TLT Ainsi lrsquoaccegraves et le choix des activiteacutes de loisirs instaureacutes sont marqueacutes par des ineacutegaliteacutes en raison des ressources des parents qui restreignent certains agrave un accegraves aux seules activiteacutes gratuites et proches du domicile par exemple au sein des maisons de quartier Quant aux jeunes ruraux ce type drsquoactiviteacutes est souvent en nombre limiteacute agrave proximiteacute de chez eux Certains parents notamment en milieu peacuteriurbain vont consacrer une partie de leur mercredi etou samedi pour amener les enfants agrave leurs diffeacuterentes activiteacutes sur des distances parfois importantes Dans la recherche Ineduc en Ille-et-Vilaine il est observeacute des variabiliteacutes pour les colleacutegiens de temps passeacute chaque jour pour se rendre du domicile au collegravege Les eacutelegraveves en zone peacuteriurbaine disposent de moyens de transport moins flexibles que ceux des centres-villes (souvent un bus le matin et un le soir) ou deacutependent de leurs parents pour leurs trajets domicile-collegravege Lrsquoallongement en distance et en temps des deacuteplacements srsquoavegravere coucircteux pour les adolescents en termes de fatigue voire de reacuteussite scolaire et de temps libre La question des transports et des mobiliteacutes varie en fonction non seulement des lieux de reacutesidence mais aussi des appartenances sociales du genre et de lrsquoacircge Nous nrsquoavons pas drsquoeacuteleacutements nationaux agreacutegeacutes Les eacutetudes 245 confirment la place centrale des parents dans lrsquoaccompagnement de ces deacuteplacements pour acceacuteder agrave ces activiteacutes lrsquoacircge restant une variable importante dans ces configurations Modes de deacuteplacement des enfants reacutesidant en Ille-et-Vilaine lorsqursquoils se rendent agrave une activiteacute en 2006

Source Olivier David laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2 2010

Se rendre seul sur les lieux des activiteacutes augmente avec lrsquoacircge cela concerne 228 des enfants de lrsquoenquecircte entre 6 et 10 ans et 9 jeunes entre 18 et 24 ans sur 10 Concernant lrsquoinfluence du lieu de reacutesidence les enfants vivant en Ille-et-Vilaine en milieu peacuteriurbain

245 Travaux drsquoOlivier David

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sont beaucoup plus freacutequemment accompagneacutes par leurs parents ou par une autre personne alors qursquoon observe davantage drsquoautonomie de deacuteplacement des enfants en milieu urbain ougrave srsquoobserve surtout un plus grand recours aux transports combineacutes (plusieurs modes sont pratiqueacutes) Les transports collectifs (meacutetro bus urbain etc) sont souvent citeacutes Pour les enfants vivant agrave la campagne si les deacuteplacements seuls sont plus eacuteleveacutes qursquoen milieu peacuteriurbain dans le deacutepartement une majoriteacute drsquoenfants reste accompagneacutee par un parent Dans les ZUS drsquoIle-de-France observeacutees par Nicolas Oppenchaim le potentiel de mobiliteacute des jeunes est diffeacuterent de celui des autres jeunes du territoire francilien mais ne relegraveve pas drsquoun moins bon accegraves en transports en commun aux lieux de loisirs ou de commerce freacutequenteacutes par les jeunes de la reacutegion ces quartiers eacutetant situeacutes agrave proximiteacute de Paris ougrave les possibiliteacutes drsquoactiviteacute sont en plus grand nombre (alors que la moitieacute des adolescents franciliens reacuteside en banlieue lointaine) Certaines activiteacutes supposent lrsquoaccompagnement par les parents ou drsquoautres adultes En moyenne 401 des filles franciliennes (respectivement 36 des garccedilons) ont eacuteteacute accompagneacutees par leurs parents pour reacutealiser une activiteacute extrascolaire mais seulement 216 (resp 283 pour les garccedilons) lorsqursquoelles appartiennent aux cateacutegories populaires Une partie des jeunes ont du mal agrave se deacuteplacer en raison de peurs transmises par leur famille ou parce qursquoils se sentent stigmatiseacutes Srsquoils ont plus de difficulteacutes agrave se deacuteplacer crsquoest aussi parce que leurs parents appartenant souvent aux cateacutegories populaires sont moins nombreux agrave posseacuteder une voiture (plus drsquoun tiers des adolescents de cateacutegorie populaire vivent dans un meacutenage non motoriseacute contre un peu plus drsquoun quart il y a dix ans246 alors que le taux de motorisation est resteacute stable dans les autres cateacutegories sociales dans le mecircme temps) Ils disposent aussi de moins de temps pour accompagner leurs enfants dans leurs deacuteplacements notamment quand ils sont dans une configuration monoparentale ou travaillent en horaires atypiques247 Il en deacutecoule une moindre disponibiliteacute en temps voiture et ressources moneacutetaires des parents qui pegravese davantage sur les filles en raison drsquoun encadrement diffeacuterent de leurs mobiliteacutes agrave lrsquoadolescence Elles sont jugeacutees plus vulneacuterables dans lrsquoespace public notamment en soireacutee et dans les espaces tregraves freacutequenteacutes Les filles eacutevitent certains lieux etou de se deacuteplacer seules agrave la fois dans le quartier et au-delagrave du quartier Cet encadrement des filles ne diminue pas avec lrsquoacircge et se focalise sur une crainte des transports en commun Il nrsquoest pas speacutecifique aux ZUS et se retrouve en contexte rural248

Se deacuteplacer agrave pied est aussi nettement moins freacutequent pour les adolescentes des cateacutegories populaires que pour les adolescentes des cateacutegories moyennes et supeacuterieures alors que les eacutecarts entre garccedilons des diffeacuterentes cateacutegories sont nettement moins marqueacutes Sachant qursquoelles sont par ailleurs moins nombreuses agrave se deacuteplacer accompagneacutees en voiture pour reacutealiser des activiteacutes elles semblent constituer un public particuliegraverement eacuteloigneacute des activiteacutes hors du domicile Enfin il y a aussi un enjeu du laquo venir en ville raquo Les cartes drsquoabonnement de transport sont comme le montre notamment le travail de Nicolas Oppenchaim particuliegraverement utiles mais

246 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo op cit 247 Rapport HCFEA laquo Disposer de temps et de droits pour srsquooccuper de ses enfants de sa famille et de ses proches en perte drsquoautonomie raquo deacutecembre 2017 248 J Devaux (2014) laquo Les trois acircges de la socialisation drsquoadolescents ruraux une analyse agrave partir des mobiliteacutes quotidiennes raquo Agora deacutebatsjeunesses ndeg 68 p 25-40

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les mobiliteacutes vers les centres-villes seront davantage concentreacutees en particulier le week-end Car pour ceux qui en sont eacuteloigneacutes la ville est aussi lrsquoendroit anonyme celui ougrave ils ne sont pas attendus et revecirct un caractegravere drsquoautant plus aventureux qursquoil est freacutequenteacute plus souvent en groupe Dans la mobiliteacute autonome via les transports en commun lrsquoeacutequipement ne peut se penser indeacutependamment du coucirct qursquoil repreacutesente pour les foyers Lrsquoaccegraves gracircce agrave des meacutecanismes de subvention agrave la carte de transport pour les eacutelegraveves et eacutetudiants Imagine R en Icircle-de-France et par ricochet lrsquoaccegraves aux transports en commun semble porter ses fruits puisque pregraves des deux tiers des adolescents des cateacutegories populaires de plus de 14 ans possegravedent cette carte selon Nicolas Oppenchaim une proportion eacutequivalente agrave la moyenne francilienne (qui eacutetait de 3353 en 2014249) Lrsquoeacutevolution des ventes de cartes drsquoabonnement Imagine R scolaires montre que ce sont surtout chez les eacutelegraveves des zones les plus eacuteloigneacutees (4-5) que les abonnements augmentent favorisant ainsi des deacuteplacements banlieue-banlieue De fait dans son travail Nicolas Oppenchaim note que se deacuteplacer hors de son quartier quand on est un adolescent reacutesidant en ZUS ne signifie pas forceacutement laquo aller agrave Paris raquo mais aussi se deacuteplacer dans des communes voisines

249 STIF lsquo2014) laquo Evaluation du dispositif Imagine R raquo juillet

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3 DES MODALITES DrsquoELARGISSEMENT DES RELATIONS SURTOUT A PARTIR DE 10 ANS Les enfants et les adolescents se construisent une autonomie progressive qui passe notamment par la sphegravere extra-familiale du reacuteseau de relations avec les pairs mais aussi par les rencontres avec drsquoautres adultes de reacutefeacuterence bonnes ou mauvaises rencontres Cette extension de la sphegravere relationnelle signe une certaine prise de distance avec les parents qursquoil faut se garder de mal interpreacuteter Il ne srsquoagit pas drsquoune deacutesaffiliation preacutejudiciable mais drsquoune reacuteeacutelaboration par lrsquoenfant de ses liens de ses goucircts et ses ancrages identitaires faciliteacutee par des formes de validations parentales implicites250 De fait un certain eacutequilibre des relations aussi bien familiales qursquoavec les pairs contribue au bon deacuteveloppement cognitif social et eacutemotionnel251 comme en attestent de nombreux travaux en sociologie de lrsquoenfance252 et en psychologie

31 Avec qui Une part importante des activiteacutes partageacutees en famille

Avant 10 ans surtout en famille

3-6 ans Pour les plus jeunes les structures de loisirs et peacuteriscolaire sont le mode de garde le plus freacutequent apregraves les parents 30 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 5 ans y sont accueillis au moins une fois par semaine253 tandis que 64 des enfants scolariseacutes agrave temps complet sont pregraves drsquoau moins un parent apregraves 17 h

250 Voir notamment les interventions du colloque adolescence organiseacute par France Strateacutegie en 2013 M Corcos eacutevoquant son expeacuterience de chef de deacutepartement de psychiatrie de lrsquoadolescent et de lrsquoadulte jeune agrave lrsquoInstitut mutualiste Montsouris indique que le comportement humain srsquoeacutequilibre entre deux notions paradoxales le besoin de lien et de seacutecuriteacute drsquoune part et le deacutesir de liberteacute de lrsquoautre chacune de ces tendances comportant des risques si elles srsquoextreacutemisent plutocirct que de srsquoaccorder Il distingue trois possibiliteacute pathologiques chez lrsquoadolescent la suraffiliation alieacutenation agrave lrsquoenvironnement parental ougrave lrsquoenfant se construit par imitation la deacutesaffiliation qui est un moyen de se deacutetacher agrave lrsquoextrecircme du corps familial en recourant agrave des passages agrave lrsquoacte sur le corps issu de ses geacuteniteurs (suicide anorexie etc) lrsquoorganisation drsquoune filiation agrave partir drsquoune absence lrsquoadolescent cherchant agrave remplir le sentiment de vide qui est en attente de sens par des excitations (addictions)Voir ensuite discussions avec P Loncle F de Singly 251 laquo Les relations familiales et relations avec les pairs raquo in E Godeau (dir) (2014) La santeacute des colleacutegiens en France 252 Voir annexe Fiche 1 sur lrsquoenfant acteur social 253 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo Etudes et reacutesultats ndeg 959 DREES avril

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Le recours a un autre intervenant que les parents apregraves lrsquoeacutecole est drsquoautant plus freacutequent que les deux parents travaillent et que le revenu du meacutenage est plus eacuteleveacute Les enfants de familles monoparentales sont plus nombreux agrave ecirctre confieacutes agrave un grand-parent ou un autre membre de la famille et agrave un accueil peacuteriscolaire ou de loisirs Le mercredi les enfants de 3 agrave 5 ans sont nombreux agrave passer du temps avec leurs parents (73 ) ou leurs grands-parents (11 ) Ils ne sont que 8 agrave ecirctre confieacutes agrave titre principal agrave un centre de loisirs En revanche il y a des recoupements les enfants gardeacutes par leurs parents ou des membres de la famille peuvent aussi avoir des activiteacutes extra-familiales (20 des enfants freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle au cours du mercredi)

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Les 6-11 ans 59 des enfants sont avec leurs parents et 11 leurs grands-parents le mercredi apregraves-midi254 Mais en Ile-de-France 34 des enfants ne sont pas avec leurs parents contre 23 dans le reste de la France

11 agrave 17 ans Dans lrsquoensemble les enfants de 11 agrave 17 ans passent une part importante du temps libre hors de la maison avec leurs parents Temps parents et autre famille Week-end Semaine Pondeacutereacute Repas avec les parents 87 55 sans les parents mais autre famille 23 41 Temps libre avec les parents 155 85 sans les parents mais autre famille 46 35 311 216 243 en temps non physiologique 41 26 30

Source Insee pour HCFEA calculs HCFEA

Les repas sont eacutegalement tregraves souvent pris avec les parents Les colleacutegiens prennent en grande majoriteacute leurs repas en famille mais plutocirct moins en 3egraveme qursquoen 6egraveme Par ailleurs si 20 des enfants les plus favoriseacutes ne dicircnent pas avec leurs parents tous les soirs de la semaine cela concerne 30 chez les enfants les moins favoriseacutes255

Source enquecircte HBSC 2014

Il est difficile drsquointerpreacuteter agrave ce stade le poids des diffeacuterents facteurs contribuant agrave ces diffeacuterences conditions de travail des parents et modes de conciliation vie familialevie professionnelle avec lrsquoavanceacutee en acircge des enfants moindre entente familiale sorties plus nombreuses avec les amis Lrsquoenfant doit trouver dans les relations avec ceux qui lrsquoentourent des appuis pour se construire256 De fait les liens familiaux sont geacuteneacuteralement tregraves investis et consciemment

254 Haut Conseil de la Famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et accueil des enfants et adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo Note drsquoanalyse 255 Enquecircte HBSC 2014 256 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo op cit

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perccedilus comme des eacuteleacutements importants de soutien A lrsquoadolescence les rapports familiaux se modifient En particulier les colleacutegiens perccediloivent un soutien familial net mais qui deacutecline agrave partir de la 6egraveme Cela dit ils sont trois quarts agrave estimer avoir un bon dialogue avec au moins un parent mecircme si lagrave encore lrsquoavanceacutee en acircge se marque par une certaine deacuteteacuterioration pendant les anneacutees collegravege (acircges les plus laquo difficiles raquo sachant que les enquecirctes HBSC ndash cf enquecircte 2010 ndash observent en moyenne un mieux-ecirctre agrave partir du lyceacutee)257 Selon lrsquoeacutetude CredocScouts les 11-14 ans attendent essentiellement des adultes qursquoils leur apportent des reacuteponses du soutien et de lrsquoeacutechange et les fassent beacuteneacuteficier de leur expeacuterience notamment les plus jeunes (89 des 11-12 ans attendent qursquoils prennent le temps de discuter avec eux)258 Hors de la maison certaines activiteacutes sont plutocirct pratiqueacutees en famille drsquoautres sont plus individualiseacutees pratiques artistiques ou loisirs lieacutes aux multimeacutedias (surtout pour enfants)

Source Observatoire des familles ndash UNAF ndash enquecircte 2016

Mecircme pour les pratiques individualiseacutees les parents sont susceptibles drsquoecirctre prescripteurs

insuffleurs drsquoespaces drsquoexpeacuteriences hors de la maison et drsquoaccompagner notamment les activiteacutes encadreacutees des enfants Avec lrsquoacircge les deacutecouvertes les activiteacutes les conversations se deacuteploient davantage hors drsquoune sphegravere familiale seul ou avec des amis

257 Voir annexe 8 laquo Relations avec la famille et les adultes raquo 258 Voir annexe 8 laquo Relations avec la famille et les adultes raquo

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32 Une autonomisation progressive sur fond de relations avec les pairs drsquoactiviteacutes non familiales et de moments seuls La socialisation et la construction identitaire des adolescents passent par des formes drsquoeacuteloignement de la sphegravere familiale et de relations avec les pairs259 parfois pour laquo traicircner agrave ne rien faire raquo drsquoautres au travers de loisirs veacutecus en commun typiquement les sports collectifs pour les garccedilons ou non

Drsquoabord les parents laissent davantage leurs enfants seuls quand ils grandissent 20 des colleacutegiens sont seuls agrave leur domicile apregraves les cours 17 des colleacutegiens restent seuls le mercredi (et 26 quand ils vivent avec un parent seul) 28 en Ile-de-France contre 9 ailleurs260 ouvrant ainsi aussi un nouvel espace drsquoexpeacuterimentations Le temps passeacute seul agrave la maison est important particuliegraverement pendant les vacances scolaires ou le week-end

Temps disponible des enfants hors eacutecole passeacute seul en heures261

11 agrave 17 ans Week-end Semaine

Congeacutes Congeacutes Peacuteriode scolaire ou de travail

Passeacute seul 255 355 144

Qursquoelles aient lieu avec des copains ou en solitaire les activiteacutes se deacuteprennent de la sphegravere familiale Le temps passeacute par les enfants acircgeacutes de 11 agrave 17 ans avec des amis ou des connaissances nrsquoappartenant pas au meacutenage ndash repreacutesente un quart du temps libre en week-end

259 C Daha (2015) laquo Le moment adolescent la construction de soi agrave travers les loisirs raquo Modes de vie sociabiliteacutes valeurs INJEP janvier 260 Haut Conseil de la Famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et accueil des enfants et adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo op cit 261 Source Insee pour HCFEA

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et un cinquiegraveme en semaine ces proportions sont plus eacuteleveacutees que chez les 18-24 ans mais plus faible que chez les 25-34 ans262 Les adolescents de 16 ans passent plus de temps seuls agrave la maison ou avec des amis en comparaison des plus jeunes

Trois quarts des colleacutegiens freacutequentent leurs amis en dehors de lrsquoeacutecole et une minoriteacute le font tous les jours263

- 744 des colleacutegiens deacuteclarent rencontrer leurs amis en dehors de lrsquoeacutecole avant 20 h et 165 deacuteclarent le faire tous les jours (198 des garccedilons vs 130 des filles)

- 350 des colleacutegiens deacuteclarent passer du temps avec leurs amis apregraves 20 h (409 des garccedilons vs 289 des filles)

Le collegravege marque le tournant pubertaire avec son lot drsquoautonomisation de deacuteveloppement de la socialisation et parfois de crises Les sorties avec des amis en dehors de lrsquoeacutecole avant et apregraves 20 h augmentent entre la 6e et la 3e pour les garccedilons comme pour les filles En revanche la proportion de sorties quotidiennes reste stable avec lrsquoavanceacutee dans la scolariteacute que ce soit avant ou apregraves 20 h et quel que soit le sexe Il srsquoagit lagrave drsquoun temps et lieux tiers plus ou moins formel aussi bien des activiteacutes partageacutees que de la flacircnerie de la consommation en communhellip

262 Note Insee pour HCFEA 263 laquo Les relations familiales et relations avec les pairs raquo in E Godeau (dir) op cit

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Source enquecircte HBSC 2014

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La prise de distance avec les parents peut ecirctre par ailleurs faciliteacutee par des conditions mateacuterielles facilitant des temps pour soi ou pour une socialisation agrave lrsquoabri des regards des parents Ce peut ecirctre le cas drsquoune laquo chambre agrave soi raquo264 situation eacutevidemment marqueacutee par des ineacutegaliteacutes sociales ou des pratiques numeacuteriques

Source enquecirctes HBSC 2010 et 2014

Les preacuteadolescents investissent particuliegraverement lrsquoespace de la chambre seuls ou entre pairs et notamment autour de lrsquousage des technologies de la communication Les filles investissent plus fortement leur chambre en compagnie drsquoun reacuteseau de sociabiliteacutes restreint et autour du partage de confidences et de passions Les garccedilons entretiennent quant agrave eux des sociabiliteacutes plus eacutelargies et fluctuantes au sein de leur chambre et axeacutees fortement sur le jeu et notamment les jeux videacuteo 265 Ces sociabiliteacutes collectives entretenues dans lrsquoespace de la chambre ont tendance agrave deacutecroicirctre avec lrsquoacircge au profit des sorties voire des bandes pour les adolescents issus des classes moyennes chez qui elles restent fortement inciteacutees par les parents en lien avec une repreacutesentation peacutejorative de lrsquousage de la rue agrave la jeunesse

Cette preacutesence au sein de lrsquoespace de la chambre passe alors drsquoautant plus par lrsquousage des technologies de la communication et notamment de lrsquointernet communicationnel (autour notamment des reacuteseaux sociaux) 41 des jeunes de 9 agrave 16 ans se connectent depuis leur chambre ou une piegravece priveacutee drsquoapregraves le baromegravetre EU Kids online De mecircme 37 des 15-17 ans 42 des 13-15 ans et 27 des 11-13 ans utilisent leur teacuteleacutephone portable pour surfer sur Internet Le laquo nomadisme raquo agrave la connexion permet drsquoeacutechapper au controcircle des adultes les pratiques numeacuteriques opegraverent largement hors de la vue des adultes ce qui pose des questions de protection (Enfants et eacutecrans grandir dans le monde numeacuterique Rapport 2012 consacreacute aux Droits de lrsquoenfant Deacutefenseur des Droits)

264 En reacutefeacuterence agrave V Woolf Voir intervention de M Corcos colloque adolescence France Strateacutegie 2013 265 J Devaux laquo Mobiliteacutes du quotidien maniegraveres drsquohabiter et socialisation drsquoadolescents drsquoun village rural francilien raquo thegravese de sociologie soutenue en 2013

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Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange 80 des ados se rendent sur les reacuteseaux sociaux tous les jours Dans lrsquoensemble la prise de distance se joue aussi dans la possibiliteacute de laisser un eacutecart entre les aspirations des parents et des enfants266 Des sources drsquoinspiration aupregraves drsquoautres adultes

Source Observatoire des familles ndash UNAF ndash enquecircte 2016

Les adolescents vont progressivement occuper lrsquoespace public un espace compleacutementaire de lrsquoespace priveacute de la maison Crsquoest un espace drsquoexpeacuterimentations les pratiques culturelles et sportives eacutetant un eacuteleacutement de la prise drsquoautonomie et de la neacutecessiteacute de srsquoaffirmer crsquoest eacutevidemment un espace de rencontres bonnes ou mauvaises

33 De la solitude neacutecessaire aux risques de lrsquoisolement

Isolement et mal-ecirctre Les temps que les enfants et les adolescents passent seuls leur sont utiles pour recircver reacutefleacutechir eacutelaborer des projets ou se remettre de leurs eacutemotions ou de stress encore faut-il distinguer cette laquo bonne solitude raquo de pheacutenomegravenes drsquoisolement ou de retraits plus ou moins imposeacutes ou conseacutecutifs agrave des pheacutenomegravenes de harcegravelement de stigmatisation ou de retrait social lieacutes aux conditions de vie des familles Lrsquoisolement est un pheacutenomegravene mesurable mais le type de veacutecu associeacute (existence ou non drsquoun ressenti drsquoabandon drsquoennui de solitude drsquoinseacutecuriteacute de perte de confiancehellip) est subjectif Lrsquoeacutetude du ressenti et la participation des enfants agrave ces recherches est indispensable pour appreacutecier la porteacutee drsquoun certain isolement sur leur deacuteveloppement global Ainsi plusieurs cas de figures sont susceptibles de se preacutesenter267 certains isoleacutes nrsquoexpriment pas de sentiment de solitude (certains ont des relations solides avec leur entourage mais eacutepisodique drsquoautres affichent des prioriteacutes de vie ne laissant pas la

266 Voir notamment I Ciosi et M Jarvin laquo Etude eacutevaluative de la politique familiale jeunesseraquo Dossier drsquoeacutetudes ndeg158 2012 Cnaf et reacutesultats de lrsquoobservatoire des familles 267 Cateacutegories observeacutees lors drsquoune enquecircte Jeunes et sans amis quand la solitude frappe les 15-30 ans raquo eacutetude du Credoc pour le Fondation de France 2017

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place agrave beaucoup de relations) drsquoautres vivent un isolement choisi mais veacutecu douloureusement pour se proteacuteger drsquoautres enfin ressentent clairement de la solitude souvent en lien avec des sentiments de mal-ecirctre (deacutecalage par rapport aux autres vide eacutemotionnel sentiment de rejethellip) plus rarement sous un angle beacuteneacutefique et des veacutecus positifs (neacutecessaire pour ecirctre bien trouver lrsquoinspiration prendre du temps pour soihellip) Pour approcher ces divers pheacutenomegravenes on peut utiliser des donneacutees quantitatives mobilisables sur les taux de freacutequentations et les modaliteacutes relationnelles avec les amis les camarades la famille et croiser quand crsquoest possible avec des analyses plus singuliegraveres de portraits et de parcours de vie Dans lrsquoensemble une tregraves petite minoriteacute drsquoenfants acircgeacutes de plus de 11 ans deacuteclare nrsquoavoir aucun ami (moins de 2 de la population)268 Neacuteanmoins certains enfants ont une vie sociale et amicale assez limiteacutee dont il faut interroger le veacutecu (ce nrsquoest pas a priori forceacutement un laquo problegraveme raquo) environ 18 des enfants ne voyait jamais leurs amis hors de lrsquoeacutecole en 6egraveme et si le pheacutenomegravene reacutegresse avec la prise drsquoautonomie qui deacutemarre dans les anneacutees collegravege ils ont encore plus de 10 agrave ecirctre dans ce cas en 3egraveme Par ailleurs en 3egraveme 12 des garccedilons et 4 des filles ne discutent quasiment jamais avec leurs amis au teacuteleacutephone par textos ou internet sachant que dans tous les pays observeacutes dans lrsquoeacutetude HBSC on observe une augmentation des communications indirectes avec lrsquoavanceacutee en acircge

268 Source HBSC 2010

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Ces donneacutees peuvent ecirctre mises en relation avec celles portant sur la solitudes des 15-30 ans269 mecircme si elles couvre une tranche drsquoacircge tregraves eacutetendue la majoriteacute de ces jeunes (ados et adultes) ont une sociabiliteacute plus deacuteveloppeacutee que celles des plus acircgeacutes avec une vie amicale investie et deacuteveloppeacutee (77 des 15 -30 ans) et des contacts denses dans le cercle familial (65 des jeunes) Mais 700 000 jeunes nrsquoont aucun reacuteseau de sociabiliteacute dense (6 des jeunes) et 14 million un seul reacuteseau (12 ) geacuteneacuteralement plutocirct le cercle familial dans ce cas de figure Parmi ces 18 de jeunes isoleacutes 12 ont entre 15 et 18 ans ce qui repreacutesente environ 8 drsquoadolescents isoleacutes entre 15 et 18 ans Crsquoest assez convergent avec les 10 de colleacutegiens de 3egraveme qui ne voient jamais drsquoamis hors de lrsquoeacutecole Certaines timiditeacutes et inhibitions se legravevent avec lrsquoautonomisation progressive A contrario certains isolements se cristallisent peuvent geacuteneacuterer des pathologies favoriser de mauvaises rencontres peuvent accentuer ou creacuteer une rupture relationnelle douloureuse voire handicapante pour lrsquointeacutegration sociale et le deacuteveloppement de la personnaliteacute des jeunes

269 laquo Jeunes et sans amis quand la solitude frappe les 15-30 ans raquo eacutetude du Credoc pour la Fondation de France 2017 Lrsquoeacutetude portait sur 2000 jeunes dont 26 acircgeacutes de 15 agrave 18 ans Elle a eacutegalement inclus un volet qualitatif agrave partir drsquoentretiens semi-directifs Mais les plus jeunes nrsquoont pu ecirctre inclus dans lrsquoeacutechantillon qualitatif portant sur des situations de solitude repeacutereacutee Par ailleurs les donneacutees de maladie et de mal-ecirctre ne sont pas faciles agrave capter dans un entretien de ce type les jeunes isoleacutes ayant des difficulteacutes ou des reacuteticences agrave srsquoexprimer dans ce cadre

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helliphellip Dans lrsquoenquecircte de la Fondation de France 4 profils (ci-dessus) ont eacuteteacute deacutegageacutes pour la plupart drsquoentre eux (solitaires inhibeacutes solitaires blesseacutes ou frustreacutes solitaires reacutesigneacutes solitaires assumeacutes) Il semble qursquoun certain isolement est preacutesent depuis lrsquoenfance qursquoil srsquoagisse de profils ayant des veacutecus familiaux tregraves difficiles (parents violents alcooliques etc) ou laquo difficiles raquo (parents absents parents qui nrsquoont pu eacutepauler au moment drsquoune difficulteacute dans lrsquoenfance etc) souvent les liens extra-familiaux et agrave lrsquoeacutecole ont eacuteteacute absents ou eacutegalement douloureux Quelques facteurs apparaissent deacuteterminants270 les transports ont un fort impact sur les activiteacutes sociales des jeunes (eacutetude agrave paraicirctre DJEVPA) les jeunes isoleacutes sont souvent moins diplocircmeacutes et les plus acircgeacutes connaissent davantage le chocircmage et lrsquoinactiviteacute (mais la solitude nrsquoest pas lrsquoapanage de ces profils sauf quand il y a aussi maladie psychique ou physique ou handicap) selon lrsquoeacutetude reacutealiseacutee ils ne sont pas plus souvent victimes de discrimination que les autres En revanche les liens entre le deacuteveloppement drsquoune solitude et une maladie sont importants et la causaliteacute parfois difficile agrave deacutemecircler (qursquoest-ce qui cause conseacutequence ) avec des pheacutenomegravenes de cercle vicieux (tel enfant obegravese stigmatiseacute par ses camarades sera isoleacute deacutepressif ce qui accentuera son obeacutesiteacute et son retrait de la vie sociale et reacuteciproquement)

270 Jeunes sans amis op cit

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Les profils des jeunes isoleacutes comprend des jeunes souvent moins agrave lrsquoaise avec autrui qui ont de moins bonnes relations avec leurs parents et qui preacutesentent une image drsquoeux-mecircmes moins favorable que la moyenne moins de fierteacute et de confiance personnelle Ils ressentent freacutequemment un sentiment de solitude depuis lrsquoenfance y compris chez des jeunes tregraves diplocircmeacutes

Harcegravelement et rencontres avec la violence Les enfants et les adolescents font parfois lrsquoexpeacuterience du harcegravelement de la violence et de lrsquoinseacutecuriteacute dans diffeacuterents lieux reacuteels ou virtuels que les reacuteseaux sociaux dont Facebook en tecircte ont participeacute agrave deacutecloisonner (moins de limite entre les freacutequentations scolaires et la vie agrave cocircteacute de lrsquoeacutecole) et qui concernent notamment les lieux potentiels des TLT qursquoil srsquoagisse drsquoactiviteacutes encadreacutees ou plus geacuteneacuteralement des lieux de la socialisation enfantine et juveacutenile

- en milieu scolaire271 le climat scolaire est dans lrsquoensemble consideacutereacute comme positif 93 des colleacutegiens se sentent bien dans leur eacutetablissement 7 des colleacutegiens subissent reacuteguliegraverement des moqueries humiliations et brimades qui srsquoapparentent agrave du harcegravelement Les actes graves concernent par ailleurs 14 des eacutelegraveves Souvent fondeacute sur le rejet de la diffeacuterence sur la stigmatisation de lrsquoapparence physique du sexe ou de lrsquoorientation sexuelle supposeacutee du handicap drsquoun trouble de la communication de lrsquoappartenance agrave un groupe social ou culturel il revecirct des aspects diffeacuterents engendrant le malaise et la souffrance Les moins de 12 ans sont plus souvent concerneacutes que les autres

- dans le quartier selon lrsquoenquecircte meneacutee par lrsquoUnicef en 2014272 29 des enfants acircgeacutes de 6 agrave 18 ans lors de lrsquoenquecircte deacuteclarent qursquoil y a de la violence dans leur quartier ou leur ville et 30 qursquoils sont entoureacutes drsquoautres enfants ou jeunes qui peuvent leur faire du mal 18 des enfants ne se sentent pas ou peu en seacutecuriteacute dans leur quartier Dans les recensements drsquoactes violents lieacutes agrave lrsquoeacutecole un quart des actes violents recenseacutes a lieu en dehors de lrsquoeacutetablissement (abords immeacutediats installation sportive parking transports scolaires sortie eacuteducative lieu de stage)271 Lrsquoenquecircte Climat scolaire de 2013271 dans les eacutetablissements du second degreacute reacutevegravele plus de violence aux abords des collegraveges les agressions physiques qui ont lieu en dehors du collegravege connaissent une augmentation significative 20 des agressions physiques deacuteclareacutees ont eu lieu sur le chemin du collegravege contre 10 en 2011 Les agressions physiques sur le chemin du collegravege vont de pair avec lrsquoinseacutecuriteacute eacuteventuelle autour du collegravege Elle est plus marqueacutee dans les territoires drsquoeacuteducation prioritaire sachant que les actes de violence sont plus concentreacutes dans certains quartiers

- sur les reacuteseaux sociaux 18 des colleacutegiens deacuteclarent avoir eacuteteacute victimes drsquoau moins une cyberviolence dans lrsquoanneacutee scolaire parmi ces colleacutegiens certains disent subir un cyberharcegravelement crsquoest-agrave-dire des agressions reacutepeacuteteacutees sur les reacuteseaux sociaux ou par SMS (45 des colleacutegiens)

271 T Hubert (2013) laquo la perception du climat scolaire par les colleacutegiens raquo note drsquoinformation DEPP 272 Eacutecoutons ce que les enfants ont agrave nous dire Adolescents en France le grand malaise Consultation nationale de lrsquoUNICEF des 6-18 ans 2014

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Consommation de substance pratiques addictives273 Lrsquoadolescence est une peacuteriode de la vie marqueacutee par la conflictualiteacute entre deacutependance et indeacutependance Certains adolescents tentent de contourner ces conflits en deacuteplaccedilant la relation de deacutependance agrave lrsquoexteacuterieur de la famille ils srsquoen remettent agrave lrsquoautoriteacute drsquoun adulte drsquoun aicircneacute drsquoun groupe de pairs drsquoun(e) amoureux (se) drsquoun gourouhellip Drsquoautres orientent leur besoin de deacutependance vers des activiteacutes ou des produits addictifs (alcool drogues nourriture ou jeux videacuteo par exemple) 33 des adolescents de lrsquoenquecircte Unicef deacuteclarent avoir eacuteteacute solliciteacutes pour consommer de la drogue

Entreacutee dans la deacutelinquance Les mineurs impliqueacutes dans une affaire peacutenale repreacutesentent une faible proportion des enfants et des adolescents ils eacutetaient 234 000 en 2013 soit 36 des 65 millions de mineurs acircgeacutes de 10 agrave 17 ans274 (mais agrave 16 ans plus de 10 des jeunes sont concerneacutes par une affaire peacutenale la jeunesse eacutetant la peacuteriode ougrave la deacutelinquance est la plus courante275) Pour chaque infraction le nombre drsquoauteurs preacutesumeacutes culmine agrave un acircge qui lui est propre les atteintes sexuelles sont plus nombreuses agrave 14 ans les vols et les violences agrave 16 ans276 (les stupeacutefiants agrave 18 ans)

Embrigadement radicalisation ndash rencontres avec la haine et la violence Selon la note du 10 feacutevrier 2017 relative agrave la prise en charge eacuteducative des mineurs radicaliseacutes ou en danger de radicalisation violente)277 Le nombre des mineurs poursuivis dans le cadre de proceacutedures peacutenales ouvertes au sein du pocircle antiterroriste au tribunal de grande instance de Paris et suivis par la PJJ pour des faits en lien avec le terrorisme (association de malfaiteurs en vue de la preacuteparation drsquoun acte de terrorisme provocation ou apologie du terrorismehellip) est en augmentation Que ce soit par sa recherche drsquoune place dans un groupe son goucirct de lrsquoexaltation sa soif de sens son besoin de justification de la violence (vers autrui etou contre soi-mecircme) le public pris en charge par la PJJ est particuliegraverement vulneacuterable

4 DES TEMPS DrsquoACTIVITES DES LIEUX ET DES RELATIONS STRUCTURANTS POUR LE DEVELOPPEMENT DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS

41 Des enjeux identitaires et de deacuteveloppement278 Dans nos deacutemocraties occidentales contemporaines ougrave lrsquoaspiration agrave lrsquoautonomie est une valeur princeps les enfants doivent pouvoir devenir des individus singuliers avant que drsquoecirctre des sujets (assujettis agrave des finaliteacutes speacutecifiques explicites deacutetermineacutees par la famillehellip) Il y a lagrave quelque chose de normatif une condition de lrsquohomme moderne qui suppose drsquoavoir eacutetabli en soi une assise suffisamment solide pour srsquoautoriser agrave cheminer et agrave laquo vouloir raquo malgreacute une

273 Voir notamment Inserm (2014) expertise collective Conduites addictives chez les adolescents usage preacutevention et accompagnement Principaux constats et recommandations 274 Statistiques ministegravere de la Justice wwwjusticegouvfrpublicationo45_chiffres_clespdf 275 wwwinseefrfrstatistiques2492181sommaire=2492313 Insee portrait social 2016 276 wwwinseefrfrstatistiques2492181sommaire=2492313 Insee portrait social 2016 277 wwwtextesjusticegouvfrart_pixJUSF1704925Npdf ministegravere de la Justice novembre 2017 278 Notamment agrave partir de lrsquoaudition de D Marcelli pour le Conseil enfance et adolescence ndash 12 mai 2017

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absence de finaliteacutes a priori Sans cette assise et face agrave cette injonction implicite de lrsquoautonomie les enfants et les adolescents en particulier sont susceptibles drsquoecirctre envahis par des pheacutenomegravenes de deacuteliaisons et de rage deacuteleacutetegraveres La creacuteativiteacute qui permet de deacuteployer son laquo geacutenie raquo singulier agrave condition drsquoecirctre reconnu drsquoune maniegravere ou drsquoune autre (regard des adultes reacutefeacuterents et des pairs reacutecompenses ou valorisations etc) est la seule voie de sortie drsquoun enkystement dans la rage Pour creacuteer encore faut-il precircter attention au monde avoir le plaisir de deacutecouvrir Ce sont des dispositions qui se cultivent aux diffeacuterents acircges Dans la petite enfance on observe des pheacutenomegravenes drsquoattention conjointe on preacutesente aux beacutebeacutes un objet et les parents ou adultes donneurs de soin commentent et soutiennent dans un plaisir partageacute lrsquointeacuterecirct de lrsquoenfant pour le monde autour de soi en dehors de lui Dans ces premiegraveres interactions le plaisir des parents agrave voir leurs enfants srsquoeacuteloigner drsquoeux (pour prendre un objet marcher jouer dans le bac agrave sable etc) sachant qursquoils reviendront deacutetermine la possibiliteacute pour lrsquoenfant de se saisir de ces opportuniteacutes drsquoaller au-devant drsquoautre chose de deacutevelopper un plaisir drsquoinvestissement dans le monde qui nous entoure Cela suppose que les conditions objectives de la seacutecuriteacute des enfants soient preacutesentes ce qui est compleacutementaire drsquoune possibiliteacute subjective des parents agrave pouvoir autoriser sans inquieacutetude De fait lrsquoeacuteloignement est toujours un eacuteloignement agrave travailler des deux cocircteacutes celui de lrsquoenfant et des parents Ces premiers eacuteloignements signent des activiteacutes reacutealiseacutees avec plaisir en preacutesence drsquoun adulte Elles sont les preacutemisses des temps et lieux tiers ces temps et ces lieux de deacutecouverte drsquoobjets hors de la culture familiale et de ses singulariteacutes qui soutiendront le plaisir de raconter ce que lrsquoenfant ou lrsquoadolescent a fait hors de la maison (lrsquoeacutecole mais pas seulement donc surtout srsquoil nrsquoy a pas de plaisir speacutecifique qui srsquoy deacuteveloppe) Puis les adolescents sont contraints de srsquoeacuteloigner de leurs premiers objets drsquoamour ndash les parents ndash pour se lier avec drsquoautres sur fond de pulsionnaliteacute pubertaire A cet acircge il est neacutecessaire de pouvoir rencontrer des passions celle drsquoune relation amoureuse ou amicale autant que la joie drsquoun inteacuterecirct speacutecifique pour une activiteacute ndash sportive artistique scientifique ou technique un engagement Quand cela nrsquoadvient pas ou nrsquoest pas possible la porte est ouverte pour des mauvaises rencontres destructrices ou des enfermements (dans sa chambre devant son eacutecran) Pour preacutevenir la rage destructrice il convient de proteacuteger et de meacutenager des espaces et des temps pour des passions adolescentes ougrave chacun trouve des terrains pour se reacutealiser Lrsquoaccent sur le laquo faire raquo nrsquoest pas suffisant ces expeacuteriences sont constructives pour lrsquoenfant et lrsquoadolescent quand ils y rencontrent attention agrave leurs projets consideacuteration et reconnaissance pour leurs engagements

Les temps et lieux tiers notamment au travers des activiteacutes porteuses drsquoun laquo faire raquo creacuteatif ou des rencontres qui inspirent et portent des regards de reconnaissance plus diversifieacutes que lrsquoeacutecole ou la famille portent donc un enjeu identitaire structurant pour les enfants et adolescents Cet enjeu identitaire nrsquoest pas autocentreacute ou agrave cocircteacute de la socieacuteteacute il srsquoagit chaque fois de devenir soi-mecircme comme un autre279 dans une deacutecouverte280 permettant un certain eacuteloignement un certain deacutetour par rapport agrave sa culture familiale un deacutetour qui permet in fine le retour sur soi via la reconnaissance (par des adultes reacutefeacuterents notamment) de sa singulariteacute et de sa creacuteativiteacute et la pratique de diverses activiteacutes sociales investies avec un certain plaisir

279 P Ricœur (1990) 280 Audition D Marcelli

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Les TLT participent pleinement agrave la satisfaction des besoins fondamentaux de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent281 Le deacuteveloppement de lrsquoenfant reacutepond agrave une logique de reacuteponses agrave des besoins fondamentaux Ainsi les pratiques et les rencontres avec drsquoautres enfants vont permettre de satisfaire au laquo besoin drsquoexpeacuterience et drsquoexploration du monde raquo282 de lrsquoenfant La liberteacute de choix des pratiques lui permettra de satisfaire agrave laquo son besoin drsquoidentiteacute raquo tandis que la reconnaissance de lrsquoadulte mais aussi de ses pairs dans la reacutealisation de ces pratiques lui permettra de reacutepondre agrave son laquo besoin drsquoestime et de valorisation raquo

281 Voir notamment Ministegravere des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes France DCS Dr M-P Martin-Blachais (2017) laquo Deacutemarche de consensus sur les besoins fondamentaux de lrsquoenfant en protection de lrsquoenfance raquo rapport agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes + rapport Sylviane Giampino (2016) op cit 282 Dr M-P Martin-Blachais (2017) laquo Deacutemarche de consensus sur les besoins fondamentaux de lrsquoenfant en protection de lrsquoenfance raquo rapport agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes opcit

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42 Ecrans pregraves de la moitieacute des TLT (temps drsquoeacutecran en solitaire) et 25 des enfants y passent plus de 5 heures par jours Quand on observe la place des TLT dans la vie des enfants sur la base des donneacutees issues de la derniegravere enquecircte Emploi du temps disponible on remarquait deacutejagrave en 2009 qursquoils comportaient un temps drsquoeacutecran tregraves important surtout chez 25 des enfants

Week-end

Semaine

Congeacutes vacances

Peacuteriode scolaire ou de travail

25 les moins consommateurs

drsquoeacutecrans 100 210 020

Meacutediane de consommation

drsquoeacutecrans 327 427 153

25 plus gros consommateurs

drsquoeacutecrans 500 550 300

Source Insee pour HCFEA

Il convient drsquointerroger cette place des eacutecrans drsquoautant que depuis les usages se sont fortement deacuteveloppeacutes 283 De fait des consensus commencent agrave apparaicirctre en matiegravere drsquoimpacts du temps drsquoeacutecran sur le deacuteveloppement des enfants mecircme si selon le point de vue adopteacute (impact cognitif affectif social et sur la santeacute etc) des eacutecarts peuvent se faire jour LrsquoAcadeacutemie des sciences a ainsi remis un avis en 2013 284 qui deacutetaille les impacts diffeacuterencieacutes des eacutecrans selon lrsquoacircge des enfants (36912)285 Dans lrsquoensemble il convient de cadrer le temps et le type drsquoutilisation drsquoeacutecran et cela agrave tout acircge

A lrsquoadolescence srsquoil faut reconnaicirctre les possibiliteacutes qursquooffrent les eacutecrans notamment dans certains usages (penseacutee spatiale par exemple) reste qursquoun usage excessif peut priver les enfants du jeu social et risquer de geacuteneacuterer une penseacutee laquo zapping raquo qui atteint la laquo conscience drsquointeacuterioriteacute raquo (selon lrsquoavis de lrsquoAcadeacutemie des sciences) Bien sucircr lrsquoaccompagnement par les parents ou drsquoadultes autres pour lrsquoeacuteducation agrave lrsquoimage est un principe consensuel (pour apprendre agrave distinguer le vrai du faux se proteacuteger contre drsquoeacuteventuels contenus choquants deacutecrypter les contenus latents etc) Il est neacutecessaire pour inteacutegrer aussi un retour sur ce que lrsquoon voit et deacutevelopper une intelligence narrative agrave cocircteacute de lrsquointelligence visuelle et spatiale le cas eacutecheacuteant stimuleacutee plus speacutecifiquement par les eacutecrans Il convient de favoriser lrsquoalternance de lrsquoeacutecran et de la culture du livre du jeu des pratiques manuelles et dans la nature

283 Voir par exemple les reacutesultats de lrsquoenquecircte Pelleas (Programme drsquoEtude sur les Liens et Lrsquoimpact des Ecrans sur lrsquoAdolescent Scolariseacute) meneacutee pendant lrsquoanneacutee scolaire 20132014 aupregraves drsquoun eacutechantillon de plus de 2 000 eacutelegraveves interrogeacutes dans 15 eacutetablissements de la reacutegion parisienne (de la 4egraveme agrave la 1egravere) La coexistence de plusieurs eacutecrans rend plus compliqueacute le calcul du temps eacutecran 284 E Postaire (2013) laquo Lrsquoenfant et les eacutecrans raquo Un avis de lrsquoAcadeacutemie des sciences 285 Voir annexe 9 laquo Avis de lrsquoacadeacutemie des sciences sur les eacutecrans raquo

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Des eacutetudes posteacuterieures agrave ce rapport de lrsquoAcadeacutemie des sciences suggegraverent eacutegalement certaines deacuterives une eacutetude ameacutericaine de 2014286 qui a analyseacute les habitudes de 46 000 familles a pointeacute une nette correacutelation entre reacuteussite scolaire et temps passeacute devant un eacutecran au-delagrave de 2 heures par jour devant un eacutecran des troubles de lrsquoattention apparaissent et reacuteduisent nettement les performances agrave lrsquoeacutecole Selon une eacutetude norveacutegienne publieacutee en 2014 reacutealiseacutee sur 10 000 jeunes Norveacutegiens acircgeacutes de 16 agrave 19 ans on observe que les adolescents qui restent trop sur les eacutecrans avaient un risque accru de mettre plus drsquoune heure agrave srsquoendormir Ce risque est augmenteacute de 49 chez ceux utilisant un eacutecran pendant plus de quatre heures par jour (en dehors des heures scolaires) par rapport agrave ceux lrsquoutilisant pendant moins drsquoune heure

Quelques discussions autour des seuils de temps drsquoeacutecran

De nombreux chercheurs se sont interrogeacutes sur lrsquoexistence drsquoun laquo seuil raquo agrave partir duquel la pratique des eacutecrans (en termes de dureacutee) serait susceptible drsquoengendrer des difficulteacutes notamment pour la santeacute Ainsi la Socieacuteteacute ameacutericaine de peacutediatrie a reacutepondu agrave cette preacuteoccupation en deacutefinissant un seuil de 2 heures par jour (AAP CPE 2001) au-delagrave duquel cette pratique peut ecirctre associeacutee agrave un risque drsquoobeacutesiteacute mais une reacutevision est peut-ecirctre neacutecessaire au vu des usages qui ont complegravetement transformeacute le rapport au numeacuterique et en srsquointeacuteressant agrave drsquoautres critegraveres que lrsquoobeacutesiteacute Dans lrsquoeacutetude HBSC sur les conditions de vie des colleacutegiens on observe que les adolescents qui estiment avoir de lrsquoaide et de lrsquoaffection de la part de leur famille sont plus nombreux agrave deacuteclarer des dureacutees plus restreintes devant chacun des eacutecrans eacutetudieacutes Cela nrsquoempecircche pas les activiteacutes meacutediatiques drsquoecirctre inteacutegreacutees aux relations sociales et familiales quotidiennes avec agrave la cleacute un risque inverse drsquohyper-connexion (impossibiliteacute pour les jeunes de se distancier des membres de leur famille 287 On observe aussi 288 que les eacutechanges numeacuteriques viennent prolonger et renforcer la sociabiliteacute des adolescents (reacuteseaux sociaux) il nrsquoy a donc pas neacutecessairement enfermement de lrsquoadolescent dans un monde virtuel ceux qui sortent laquo beaucoup raquo eacutetant eacutegalement susceptibles de deacuteclarer une pratique intense des supports numeacuteriques munis drsquoeacutecrans A partir du lyceacutee il semble plus difficile drsquoutiliser lrsquoapproche quantitative du temps drsquoeacutecran pour deacuteceler un facteur de risque tant les multi-usages parfois porteurs en termes de sociabiliteacute (utilisation de Skype de Facebook pour rester en lien avec une famille ou des amis le cas eacutecheacuteant geacuteographiquement eacuteloigneacutes rencontres sur internet etc) sont deacuteveloppeacutes et ressortent drsquoun fait de geacuteneacuteration Parmi les jeunes isoleacutes de plus de 15 ans ils sont toutefois un peu plus nombreux agrave passer plus de 4 heures par jour sur des eacutecrans pour des motifs autres que scolaires ou professionnels (22 contre 17 ) et beaucoup moins nombreux agrave exercer des pratiques collaboratives en ligne(30 contre 51 des jeunes)

Enfin les temps drsquoeacutecrans nrsquoont pas la mecircme valeur sur le deacuteveloppement de lrsquoenfant srsquoil srsquoagit drsquoun temps partageacute Le temps drsquoeacutecran seul repreacutesente en moyenne pregraves de la moitieacute du temps des laquo TLT raquo Si lrsquoon retient un seuil de 3 heures par jour au moins 25 des jeunes passent tous les jours beaucoup trop de temps devant les eacutecrans plusieurs heures par semaine qui pourraient donc ecirctre mobiliseacutees sur drsquoautres types de laquo temps et lieux tiers raquo notamment des pratiques extra et peacuteriscolaires qui se substitueraient partiellement tout en admettant aussi qursquoil est souhaitable de ne pas srsquoengager dans une suractivation des emplois du temps des enfants et au contraire drsquoouvrir des espaces de liberteacute de respiration et de temps agrave soi

286 wwwhuffingtonpostfr20141024temps-ecran-enfants-regles-a-mettre-en-place_n_6042032html Une eacutetude publieacutee dans lrsquoAmerican Journal of Family Therapy et dans un livre intituleacute The Learning Habit a analyseacute les habitudes de 46 000 familles ameacutericaines avec enfants (de la maternelle agrave la terminale) via un sondage en ligne Meneacutee par une eacutequipe de chercheurs de la Brown University School of Medicine de Brandeis University du Childrenrsquos National Medical Center et du New England Center for Pediatric Psychology cette eacutetude a dureacute trois ans en partenariat avec WebMD The Huffington PostAOL lrsquoAssociation ameacutericaine des parents drsquoeacutelegraveves et Parents Magazine 287 C Baileys (2017) laquo Socialisation adolescente et usages du numeacuterique raquo Revue de litteacuterature INJEP 288 Rob Gommans et ses collegravegues (2015)

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43 Certains impacts des TLT eacutevaluables notamment pour reacuteduire les ineacutegaliteacutes Les effets attendus des TLT sont de plusieurs ordres heacuteteacuterogegravenes cognitif affectif etc Ils peuvent deacutevelopper des capaciteacutes avec le cas eacutecheacuteant un impact sur la scolariteacute ou sur la vie professionnelle ils sont susceptibles drsquoameacuteliorer la confiance en soi drsquoeacutetoffer le tissu amical et de deacutevelopper des compeacutetences relationnelles toutes choses dont les retentissements sont plus eacutevidents agrave long terme Or dans ces champs tout nrsquoest pas facilement eacutevaluable pour plusieurs raisons289 en particulier il est difficile de construire des situations ougrave obtenir des reacutesultats selon une meacutethode drsquoessais randomiseacutes parallegravelement il est scientifiquement possible drsquoeacutetayer des meacutethodes incluant des reacutecits de vie290 mais dont la nature de preuve reste en lrsquoeacutetat des connaissances encore en voie de deacuteveloppement Autre point les donneacutees sur les pratiques extrascolaires des enfants manquent si bien que drsquoautres meacutethodes existent (reacutegressions analyses multivarieacutees ou analyse de la covariance sur des donneacutees longitudinales ou transversales) mais en nombre limiteacute Sous reacuteserve de ces limites certains effets sont eacutevalueacutes291 Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les meacuteta-analyses et les revues de litteacuterature ont conclu que la participation des enfants agrave des activiteacutes extrascolaires sportives artistiques drsquoengagements ou acadeacutemiques peuvent avoir une influence positive sur le deacuteveloppement socio-eacutemotionnel culturel physique ou scolaire (Taylor et al 2017 Durlak et al 2011 Winner et al 2013) Les activiteacutes extrascolaires de qualiteacute peuvent ameacuteliorer les prises de responsabiliteacute la perseacuteveacuterance la curiositeacute la possibiliteacute de travailler en eacutequipe la reacutesolution de conflit292 etc Par ailleurs des eacutetudes meneacutees agrave partir de la cohorte anglaise Millenium ont montreacute un effet inteacuteressant sur les enfants des familles pauvres tant en termes cognitifs qursquoau niveau des compeacutetences sociales 293 Cette eacutetude a eacuteteacute compleacuteteacutee par des eacutetudes plus qualitatives cherchant agrave comprendre les meacutecanismes impliqueacutes Plusieurs points ont eacuteteacute mis en lumiegravere la possibiliteacute de nouer des contacts satisfaisants et dans un autre contexte que la scolariteacute avec des professeurs et la possibiliteacute pour des enfants aux reacutealisations scolaires moyennes ou faibles de trouver un champ de reacutealisation positive renforccedilant leur confiance en soi puis leur capaciteacute agrave participer en classe De maniegravere plus speacutecifique on observe plus de donneacutees sur les activiteacutes sportives

Impact des activiteacutes physique et sportives certains impacts positifs et des nuances294 - PISA relation modeacutereacutee entre le sport hors de lrsquoeacutecole et la performance agrave lrsquoeacutecole en

science apregraves avoir controcircleacute les variables sociales et de sexe et en excluant les laquo top athlegravetes raquo dont lrsquoinvestissement est centreacute sur le sport au deacutetriment drsquoautres performances scolaires)

- un impact assez clair sur la confiance en soi et la perseacuteveacuterance notamment dans des eacutetudes ameacutericaines

o les enfants qui ont une activiteacute physique modeacutereacutee agrave importante en dehors de lrsquoeacutecole ont moins tendance agrave se consideacuterer comme des laquo outsiders raquo (-67

289 Intervention B Falissard pour le HCFEA 290 Champs neacuteanmoins en cours de deacuteveloppement 291 Eleacutements eacutetablis agrave partir de la contribution de L Panico et M Huerta pour le HCFEA voir annexe 10 laquo Contribution sur lrsquoeacutevaluation des impacts (Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills) 292 Voir notamment lrsquoeacutetude de reacutefeacuterence CASEL meneacutee aux Etats-Unis en matiegravere de compeacutetences socio-eacutemotionnelles 293 Chanfreau et al (2016) 294 Contribution INED Lidia Panico pour le HCFEA voir annexe 10

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par rapport aux autres enfants) sont moins absenteacuteistes agrave lrsquoeacutecole et se sentent moins anxieux face aux passations drsquoeacutepreuves (OCDE 2017)

o McHale et al (2005) les jeunes ayant une activiteacute sportive ont une meilleure estime drsquoeux et leurs professeurs les trouvent plus sociables

o Fauth et al (2007) cette eacutetude longitudinale trouvait que la participation sportive eacutetait correacuteleacutee agrave moins drsquoanxieacuteteacute ou de tendance agrave la deacutepression Fredricks et Eccles (2006) retrouvaient des reacutesultats similaires mais avec des effets non durables (eacutetude longitudinale)

o Stevenson (2010) a souligneacute des effets positifs sur la participation des jeunes filles

Impact des activiteacutes artistiques scientifiques et drsquoengagements

- moins drsquoeacutetudes drsquoimpact disponibles eacutechantillons plus petits les effets testeacutes ne sont pas les mecircmes

- pratiques de la musique cognitif ambition apprentissage des langues o impact cognitif notes agrave lrsquoeacutecole et plus drsquoouverture et drsquoambition Hille et

Schupp (2013) agrave partir de donneacutees allemandes suggegraverent que les adolescents ayant pratiqueacute la musique ont de meilleures capaciteacutes cognitives sont plus ambitieux et plus ouverts

o la revue de litteacuterature de Winner (2013) trouve un impact sur le QI les performances phoneacutetiques drsquoapprentissage des langues eacutetrangegraveres et acadeacutemiques

- participation agrave des clubs artistiques et culturels (theacuteacirctre etc) des impacts sur la socialisation et les relations amicales295 les engagements296 et plus drsquoeacutenergie agrave reacutealiser des projets

- une revue de lrsquoimpact des activiteacutes extrascolaires scientifiques matheacutematiques et techniques ameacutericaine tend agrave montrer un impact sur lrsquoapprentissage mais aussi sur des capaciteacutes drsquoanalyse logique et critique et sur la capaciteacute agrave travailler en groupe

Enfin sans parler drsquoeacutevaluations des eacutetudes montrent eacutegalement des correacutelations importantes Dans la consultation Unicef de 2016 on observe ainsi que les enfants qui connaissent un niveau de privation en termes drsquoactiviteacutes extrascolaires sont quatre fois plus toucheacutes par un sentiment drsquoangoisse scolaire et deux fois plus toucheacutes que la moyenne par des pheacutenomegravenes de harcegravelement agrave lrsquoeacutecole

295 Schaefer et al (2011) 296 Shernoff et Vandell (2007)

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PROPOSITIONS

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III PROPOSITIONS 1 ENJEUX DrsquoEGALITE

11 Des enjeux drsquoeacutegaliteacute combineacutes agrave une vision personnaliseacutee du deacuteveloppement dans une strateacutegie globale des laquo TLT troisiegraveme eacuteducateur raquo pour tous les enfants Lrsquoeacutetat des lieux de lrsquoexistant fait apparaicirctre deux registres croiseacutes drsquoineacutegaliteacutes des ineacutegaliteacutes agrave plusieurs niveaux dans lrsquooffre (attribution des moyens publics)

dans lrsquoaccegraves (accessibiliteacute proximiteacute) dans la reacuteception et appropriation par les enfants des pratiques extrascolaires et des opportuniteacutes de socialisation) du non-recours aux ressorts multiples non-connaissance non-demande la non-proposition

des ineacutegaliteacutes sur plusieurs fondements le territoire le groupe social et niveau de revenu (dont la pauvreteacute) le genre lrsquoeacutetat de santeacute dont le handicap la situation familiale

Les impacts des TLT pour le deacuteveloppement global des enfants (physique affectif cognitif et social) et le respect des droits de lrsquoenfant sont multidimensionnels Ils comportent agrave la fois des aspects transversaux

- nouer des relations rassurantes stimulantes et inspirantes avec des pairs et des adultes tiers autres que les membres de la famille et les acteurs de lrsquoeacutecole

- avoir lrsquoopportuniteacute de deacutecouvrir des domaines des connaissances drsquoy forger curiositeacute et confiance en soi drsquoy deacutevelopper des passions le plaisir du deacutepassement dans la chose bien faite partageacutee ou utile

- disposer drsquoespaces de liberteacute pour recircver creacuteer innover seul et avec drsquoautres eacutelargir la palette des possibles et des projets

Ils comportent aussi des enjeux theacutematiques propres agrave chacune des six entreacutees deacuteveloppeacutes dans les parties I et II Ainsi dans notre sujet le souhait drsquoeacutegaliteacute entre les enfants ne recouvre pas une vision normative qui a priori consideacutererait que les enfants doivent tous deacutevelopper et systeacutematiquement agrave la fois des pratiques sportives artistiques culturelles scientifiques de citoyenneteacute de vacances collectives etc Un deacuteveloppement complet humaniste (se deacutevelopper dans tous les domaines) peut ecirctre poursuivi en tant que tel dans tous les champs de politiques publiques sociales touchant les enfants qursquoil faut alors envisager de concert ce qui va au-delagrave du preacutesent rapport Nous preacuteconisons ici les conditions drsquoune ouverture des possibles dont chaque enfant pourra srsquoemparer en srsquointeacuteressant agrave ce qui se passe hors de la famille et hors de la classe qui ne procircne ni une vision occupationnelle des temps et lieux tiers ni la reconstitution drsquoun cursus scolaire hors eacutecole De plus nos travaux ont fait apparaicirctre les beacuteneacutefices drsquoun deacuteploiement progressif des liberteacutes des enfants et adolescents au rythme de leur maturation et de leurs inteacuterecircts et selon les contextes Il nrsquoy aurait donc pas de sens agrave se fixer des rattrapages de taux de freacutequentation systeacutematiques plus nrsquoest pas toujours mieux en matiegravere drsquoactiviteacutes encadreacutees ou semi-encadreacutees sur chacun des champs crsquoest ici une vision de strateacutegie drsquoensemble qui est instruite par le Conseil de lrsquoenfance

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Reste qursquoil est juste drsquoaller vers plus drsquoeacutegaliteacutes drsquoaccegraves agrave des situations et pratiques extrascolaires et peacuteriscolaires de qualiteacute dont sont priveacutes certains enfants et adolescents et qui constituent le standard de vie de leurs pairs297 Si certains deacutecouvrent jeunes des champs drsquointeacuterecirct et des relations qui les motivent les eacuteduquent et les portent agrave srsquoinscrire activement dans le monde il nrsquoy a pas de neacutecessiteacute agrave prescrire une diversification de leurs temps hors scolariteacute et hors famille sachant que lrsquoeacutecole confegravere le socle commun de connaissances neacutecessaire Plus souvent les jeunes cheminent tacirctonnent avant de pouvoir se construire prioritairement dans certaines directions avec des appuis utiles Ce cheminement susceptible de neacutecessiter un accompagnement ad hoc constitue une forme drsquoapprentissage de lrsquoexercice de son libre arbitre crsquoest lrsquoun des eacuteleacutements les plus formateurs pour un jeune et probablement une dimension speacutecifique de ces temps hors scolariteacute Une politique publique articuleacutee peut permettre aux enfants drsquoacceacuteder agrave des parcours singuliers de reconnaissance et drsquoexpeacuteriences suffisamment eacutemancipateurs eacuteducateurs compleacutementaires de la culture familiale et du regard poseacute lrsquoinstitution scolaire 298 Ces chemins ne sont pas uniformes ils deacutependent aussi des bonnes rencontres intellectuelles et affectives que pourront y faire les enfants et les adolescents Il est alors pertinent de srsquoassurer drsquoune ouverture suffisante des possibles Crsquoest un enjeu dont les leviers sont divers du fait de ce croisement entre objectifs de lutte contre les ineacutegaliteacutes et neacutecessiteacute de deacuteveloppement global personnaliseacute 299 pour lrsquoensemble drsquoune classe drsquoacircge ainsi que du respect des droits de lrsquoenfant tels que deacutefinis par la CIDE

12 Des prioriteacutes hieacuterarchiseacutees pour lrsquoaction publique selon les champs theacutematiques Dans chacun des six champs TLT eacutetudieacutes on retrouve agrave chaque fois les quatre leviers drsquoaction suivants

1 Deacuteveloppement ou structuration de lrsquooffre en quantiteacute et en qualiteacute pour ouvrir les possibles et permettre des rencontres intellectuelles et affectives structurantes

2 Deacuteveloppement agrave eacutequilibrer entre pratiques encadreacutees et formes plus laquo ouvertes raquo moins institutionnaliseacutees ou qui renouvellent les modes drsquoaccompagnement des jeunes

3 Modaliteacutes drsquoeacutelargissement des publics dans un contexte de transformation de la socieacuteteacute (numeacuterique reacuteseaux sociaux etc) qui modifie les formes de leacutegitimation notamment aupregraves des jeunes publics

4 Soutien financier aux familles pour lutter contre les privations identifieacutees pour les enfants des familles les moins favoriseacutees

Dans un univers contraint budgeacutetairement les prioriteacutes qui doivent guider lrsquoaction publique ne sont pas les mecircmes selon chacun des six champs drsquoaction eacutetudieacutes Les constats preacutesenteacutes

297 ONPES laquo Les budgets de reacutefeacuterence une meacutethode drsquoeacutevaluation des besoins pour une participation effective agrave la vie sociale raquo Rapport 2014-2015 298 B Lahire (2010) laquo Lrsquohomme pluriel La sociologie agrave lrsquoeacutepreuve de lrsquoindividu raquo 299 Cela recoupe notamment les axes poseacutes par la Commission enfance et adolescence Fde Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo France Strateacutegie premier axe former un individu relieacute agrave autrui et capable drsquoagir en coopeacuterant deuxiegraveme axe mieux cultiver les capaciteacutes et les talents pour favoriser la reacutealisation de soi et lrsquointeacutegration agrave la socieacuteteacute

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en parties 1 et 2 permettent de preacuteciser lrsquoimportance respective de chacun de ces quatre leviers drsquoaction pour chacun des six champs Crsquoest ce deacutegagement de prioriteacutes qui permet de proposer une strateacutegie coheacuterente de lrsquoaction publique structurante et efficace Trois champs relegravevent plus speacutecifiquement drsquoenjeux drsquoeacutegaliteacute Les vacances collectives dont les ineacutegaliteacutes drsquoaccegraves tiennent en premier lieu agrave un

obstacle financier (aides aux familles) et qui offrent des opportuniteacutes de mixiteacute sociale

Le deacuteveloppement des activiteacutes physiques de bien-ecirctre global traiteacutees ici sous lrsquoangle drsquoameacutenagements de lrsquoespace public sachant que lrsquooffre de clubs est bien deacuteveloppeacutee et structureacutee Il met lrsquoaccent sur lrsquoeacutegaliteacute entre filles et garccedilons

Les enfants dans les espaces publics qui relegravevent directement drsquoineacutegaliteacutes territoriales Trois champs theacutematiques requiegraverent une meilleure structuration de lrsquooffre Sciences et techniques et pratiques drsquoengagements citoyens environnementaux et

solidaires des offres insuffisamment deacuteveloppeacutees et structureacutees surtout pour les adolescents et sans preacutejuger agrave ce stade de la forme que les activiteacutes doivent y prendre

Pratiques artistiques et culturelles une offre au milieu du gueacute Sur certains segments lrsquooffre srsquoest structureacutee (conservatoires museacutees nombreuses associations etc) mais reste le problegraveme drsquoeacutelargissement des publics en mecircme temps les champs des pratiques en amateur et du numeacuterique confrontent le besoin drsquoadossement de pratiques individuelles ou limiteacutees agrave un petit groupe aux formes drsquoorganisation permettant de les reconnaicirctre de les soutenir et drsquoen faire des expeacuteriences formatrices valorisantes inseacutereacutees dans la Citeacute Ce qui est finalement une maniegravere de re questionner lrsquooffre

Nous traiterons de ces trois champs dans la deuxiegraveme partie (prioriteacutes theacutematiques de structuration de lrsquooffre) Srsquoajoutent enfin des mesures transversales de pilotage gouvernance et organisation nationale et territoriale que nous traitons dans la derniegravere partie de ce rapport

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Lecture du tableau la couleur de la ligne indique lrsquoenjeu prioritaire sur le champ les croix tous les enjeux principaux Par exemple il y a prioriteacute agrave aider les familles modestes pour le deacutepart en vacances (jaune) en matiegravere culturelle crsquoest lrsquoenjeu drsquoeacutelargissement des publics (bleu) mais aussi de structuration eacutequilibreacutee de lrsquooffre entre activiteacutes encadreacutees et ouvertes (vert)

Objectifs geacuteneacuteraux de politique des temps et lieux tiers favorisant une reacuteduction des ineacutegaliteacutes entre les enfants et adolescents Rendre possible la pratique pour 100 drsquoune classe drsquoacircge drsquoau moins deux activiteacutes

reacuteguliegraveres hors cursus scolaire ou semi-ouvertes au moins une anneacutee dans chacun des cycles ndash eacutecole eacuteleacutementaire et collegravege lyceacutee ndash notamment en reacuteorientant une partie du temps drsquoeacutecran seul et de laquo consommation raquo pour laquo faire raquo des choses qui font sens tisser des relations en laissant selon les enfants une place agrave la variabiliteacute des expeacuteriences agrave lrsquoalternance entre phase de tacirctonnements et de temps laquo pour imaginer raquo et phase drsquoapprofondissement et de progregraves dans un domaine eacutelectif

Rendre les TLT accessibles aux enfants en situation de handicap et atteints de maladies

Attribuer des aides financiegraveres aux familles notamment pour les 25 drsquoenfants qui ne partent pas en vacances combineacutees agrave des dispositifs de soutien universel aux vacances collectives ou en groupe pour en ameacuteliorer la mixiteacute sociale et lrsquoautonomisation

Creacuteer les conditions drsquoune preacutesence des filles dans les espaces publics et les activiteacutes sportives libres

Reacuteduire les ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et aux lieux de vie sur les ameacutenagements de lrsquoespace public incluant la preacutesence des enfants et leur mobiliteacute

Offre insuffisamment deacuteveloppeacutee

Equilibre entre P encadreacutees et ouvertes

Non recours et eacutelargissement des publics

Pauvreteacute aides financiegraveres et coucircts des activiteacutes

Sport corps x ( pratiques libres) x (G F) xArtistique x (aspirations agrave

lrsquoadolescence + Web preacutesentiel)

x

Culture X (Aller vers) xScientifiques et techniques

X (pas drsquooffre structrureacutee sur pratiques reacuteguliegraveres)

X (eacutequilibre Web Tutoriels preacutesentiel)

x

Acteur social X (Peu drsquoenfants concerneacutes agrave date)

X (Web -reacuteseaux sociaux preacutesentiel et modaliteacutes drsquoaccompagnement

Ameacutenagements ouverts

X ( agrave prendre davantage en compte par les CL)

X (espace jeunes et ameacutenagements espaces)

Vacances X (vacances collectives) X confiance vacances collectives

X Aides au deacutepart

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13 Un besoin non satisfait de TLT de qualiteacute consolidation des PEDT pour les 3 -11 ans et au moins 300 000 laquo places raquo en laquo clubs raquo pour les plus de 11 ans Si 41 des familles allocataires des Caf agrave bas revenus se situent dans les zones denses des meacutetropoles elles sont eacutegalement 22 dans les villes moyennes les petites villes et les zones rurales il y a donc des effets des dispersions agrave prendre en compte agrave cocircteacute des problegravemes de concentration dans certains territoires 300 Par ailleurs les ineacutegaliteacutes territoriales sont importantes dans lrsquoaccegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires (voir ci-apregraves) Ces deux eacuteleacutements plaident pour une structuration de lrsquooffre et des aides plus fortes dans un objectif de construction globale drsquoune strateacutegie de TLT Cela suppose de pouvoir dimensionner ces besoins et drsquointeacutegrer a minima des objectifs nationaux encadrant les deacuteclinaisons locales

A lrsquoeacutetat drsquohypothegravese compte tenu des donneacutees rassembleacutees nous posons ici un chiffrage potentiel de cet ensemble TLT jusqursquoici peu constitueacute comme objet de politique publique pour le dimensionner Des travaux ulteacuterieurs seront agrave mener pour affiner ces chiffrages

131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider

Malgreacute un travail speacutecifique solliciteacute aupregraves de lrsquoInsee en 2017 par le Conseil les donneacutees preacutecises manquent en termes drsquoemplois du temps pour les plus jeunes On manque eacutegalement de recul pour appreacutecier lrsquoimpact des TAP NAP sur les pratiques artistiques sportives et scientifiques des enfants Quand les eacutecoles abandonnent la semaine de 4 jours et demi on ignore agrave date lrsquoampleur de ce qui se poursuivra sous drsquoautres formes sur des temps extrascolaires et qui fera notamment lrsquoobjet du plan mercredi301 reacutecemment envisageacute par le gouvernement Ainsi une reacuteflexion conjointe entre les ministegraveres de lrsquoEducation Nationale de la Culture et des Sports est engageacutee afin de venir en appui aux collectiviteacutes dans lrsquointention que laquo tous les mercredis de France soient riches en activiteacutes culturelles et sportives de qualiteacute raquo Pour les moins de 6 ans la consolidation des TAP NAP ou le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes drsquoeacuteveil y compris en dehors de lrsquoeacutecole en particulier dans des lieux parents-enfants pourraient ecirctre poursuivis Nombre drsquoentre eux sont inclus dans les dispositifs de soutien agrave la parentaliteacute Nous nrsquoinstruisons pas ce dossier agrave la bordure des TLT puisque dans le peacuterimegravetre deacutefini par le Conseil302 le centrage porte sur les activiteacutes sans les parents mais pas sans leur implication et hors de la classe et sans inclure la cantine scolaire

Pendant les anneacutees de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire 25 des enfants 303 nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees en club 75 en ont au moins une et 19 ont deux activiteacutes encadreacutees304 A ces acircges les pratiques artistiques sportives ou scientifiques se doivent drsquoecirctre largement encadreacutees En revanche certaines pratiques physiques (jouer dans la cour dans un parc marcher etc) ou culturelles (lire) peuvent ecirctre simplement seacutecuriseacutees accompagneacutees ou meacutedieacutees

300 Commission enfance et adolescence op cit 301 Le ministre de lrsquoEacuteducation a annonceacute lrsquoeacutetude drsquoun plan Mercredi qui laquo vise agrave proposer des moyens concentreacutes et coheacuterents de lrsquoEacutetat et des collectiviteacutesraquo pour que les mercredis de France soient riches en activiteacutes laquo culturelles et sportives de qualiteacuteraquo pour les enfants avec des laquopropositions gratuites raquo Il est actuellement en cours drsquoeacutetude par le ministegravere de lrsquoEducation nationale en lien avec les ministres de la Culture et des Sports (voir notamment lrsquoannonce faite le 22 novembre 2017 au Congregraves des maires de France) 302 Voir deacutefinition des contours dans le tome 1 ndash eacutetat des lieux 303 Voir eacutetat des lieux (Cnaf Baromegravetre des temps et activiteacute peacuteri et extrascolaires (2016)) 304 25 de 75 baromegravetre Cnaf

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Lrsquoobjectif de pratiques extrascolaires nrsquoest pas loin drsquoecirctre reacutealiseacute pour 75 des enfants qui ont au moins une activiteacute en club agrave 910 ans On connaicirct mal cependant ce que font les enfants en plus de leur activiteacute sportive sur la dureacutee des acircges de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les donneacutees deacutetailleacutees manquent pour affiner la localisation et le profil de de ces enfants Cette appreacuteciation chiffreacutee de 14 drsquoenfants laquo priveacutes raquo de TLT est corroboreacutee par la consultation nationale 2016 de lrsquoUnicef De plus celle-ci preacutecise des niveaux de privation drsquoactiviteacutes extrascolaires beaucoup plus marqueacutes dans les territoires prioritaires et ruraux Srsquoagissant des territoires ruraux cette observation recoupe les difficulteacutes rencontreacutees par les collectiviteacutes locales lors de la mise en place de la reacuteforme des rythmes scolaires pour diverses causes insuffisance drsquooffres mobilisables de viviers potentiels drsquoanimateurs de transports de coordinationhellip Pour assurer lrsquoaccegraves des enfants des familles pauvres agrave ces activiteacutes un volet speacutecifique drsquoaides financiegraveres des familles pour une part des 25 drsquoenfants qui nrsquoont aucune activiteacute est agrave preacutevoir ainsi que les meacutediations pour limiter les non-recours des familles les plus deacutefavoriseacutees qui le souhaitent Et ce sachant que - 61 des enfants freacutequentent lrsquoaccueil peacuteriscolaire quand lrsquoun des parents ne travaille pas) - 78 des enfants freacutequentaient lrsquoaccueil peacuteriscolaire en 2016 (26 le soir) et que lrsquoeacutevaluation des PEDT montre par ailleurs que pregraves drsquoun tiers des enfants freacutequentant actuellement lrsquoaccueil peacuteriscolaire ne participaient pas agrave une activiteacute speacutecifique La freacutequentation des activiteacutes peacuteriscolaires preacutevues dans les PEDT est moindre quand elles ne sont pas gratuites 35 contre 80 quand il y a gratuiteacute305) Les collectiviteacutes signalent leur difficulteacute agrave garantir la gratuiteacute et la durabiliteacute des organisations mises en place

Graphique Les temps drsquoaccueil pris en compte par le PEDT306

305 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) Rapport final laquo Evaluation nationale des PEDT raquo Preacutesentation au Conseil enfance et adolescence HCFEA seacuteance pleacuteniegravere du 12 mai 2017 306 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) Rapport final laquo Evaluation nationale des PEDT 27 mars

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Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Quelle part des PEDT couvre deacutejagrave ce besoin de TLT Dans les eacutecoles ougrave des activiteacutes ont eacuteteacute mises en place et seront conserveacutees srsquoagit-il seulement de consoliderpeacuterenniser lrsquoexistant A la rentreacutee 2014 avait eacuteteacute instaureacutee la semaine de 4 jours et demi307 Depuis la rentreacutee 2017308 les communes qui le souhaitent (apregraves accord du DASEN) peuvent revenir agrave la semaine de 4 jours (lundi mardi jeudi et vendredi) Quel impact le retour agrave la semaine de 4 jours sur les collectiviteacutes309 Le projet de plan mercredi a preacuteciseacutement pour vocation de reacutepondre agrave ces enjeux extrascolaires Il ne faudra toutefois pas neacutegliger lrsquooffre sur les peacuteriodes du week-end notamment pour des raisons de temps familiaux Lrsquoobjectif nrsquoest eacutevidemment pas seulement quantitatif Les enjeux de qualiteacute et de pluri-dimensionnaliteacute de lrsquooffre sont agrave aborder sur les champs drsquoactiviteacute et supposent drsquoenvisager de concert activiteacutes encadreacutees et pratiques ouvertes ou semi-ouvertes Cela srsquoajouterait donc au deacuteveloppement du plan lecture deacutejagrave bien engageacute Doivent aussi ecirctre deacuteveloppeacutees des ouvertures drsquoeacutequipements sportifs ou cours de reacutecreacuteation permettant des activiteacutes physiques en pratique libre ou moins tourneacutees vers la performance (dans les eacutecoles le mercredi et le week-end dans les gymnases voir ci-apregraves) Rappelons les enjeux de santeacute 20 des enfants agrave lrsquoacircge de lrsquoeacutecole primaire sont en surpoids et ne pratiquent pas assez drsquoactiviteacutes physiques310 (les adolescents semblent avoir un taux de pratiques sportives et physiques plus important)311 Enfin pour les familles qui recourent moins agrave des activiteacutes hors cursus scolaires des pratiques hors eacutetablissement scolaire doivent aussi ecirctre envisageacutees si lrsquoon veut espeacuterer eacutelargir les publics drsquoenfants qui ont des activiteacutes extrascolaires (voir les enseignements de la deacutemocratisation culturelle dans les enjeux theacutematiques) Globalement le deacuteploiement drsquoun tel plan engage un pilotage coheacuterent et des mesures transversales pour permettre la structuration drsquoune offre de qualiteacute et un meilleur accegraves de tous les enfants dans un domaine aujourdrsquohui tregraves disperseacute en termes de politiques publiques (voir partie gouvernancefinancements) Sous reacuteserve drsquoune prise en compte de lrsquoapport des activiteacutes peacuteriscolaires deacutejagrave existantes au deacuteveloppement de pratiques encadreacutees reacuteguliegraveres pour ceux qui en sont deacutemunis 700 000 places312 seraient agrave creacuteer pour les enfants acircgeacutes de 6 agrave 11 ans

307 Deacutecret ndeg2013-77 du 24-1-2013 relatif aux Ecoles maternelles et eacuteleacutementaires 308 Deacutecret ndeg2017-1108 du 27 juin 2017 relatif aux deacuterogations agrave lrsquoorganisation de la semaine scolaire dans les eacutecoles maternelles et eacuteleacutementaires publiques 309 De ce fait les peacuteriodes du mercredi ou du samedi doivent de nouveau ecirctre deacuteclareacutees en extrascolaire lorsqursquoil nrsquoy a pas classe ces jours-lagrave Ainsi ce retour agrave la semaine de 4 jours conduit au reclassement de certains accueils du champ laquo peacuteriscolaire raquo vers le champ laquo extrascolaire raquo avec principalement des accueils actifs uniquement le mercredi Cela se traduit dans les premiegraveres remonteacutees drsquoinformations pas une forte tendance agrave la baisse de lrsquoactiviteacute peacuteriscolaire pour lrsquoanneacutee scolaire 2017-2018 mais qui est susceptible drsquoecirctre compenseacutee par une hausse de lrsquoextrascolaire 310 Voir eacutetat des lieux ndash pratiques sportives 311 Par exemple les taux agrave 15 ans paraissent tregraves supeacuterieurs agrave ce qui ressort de lrsquoenquecircte INJEP sur les pratiques sportives des 6-12 ans (taux de pratiques sportives drsquoenviron 50 ) 312 Les 700 000 places sont calculeacutees comme suit 25 x 25 (pour le prorata temporel puisqursquoon ne vise que deux anneacutees sur cinq en objectifs pour les structures encadreacutees en plus de lrsquoexistant Pour les 75 drsquoenfants qui ont deacutejagrave des activiteacutes

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Orientation deacutevelopper le plan mercredi en veillant agrave en deacutevelopper les quatre piliers (sportifs culturels scientifiques et drsquoengagements) en facilitant la participation des enfants des familles pauvres et en organisant des moyens structurants de lrsquoEtat et des collectiviteacutes locales Financer et deacutevelopper en prioriteacute des activiteacutes encadreacutees faciles drsquoaccegraves y compris hors des eacutetablissements scolaires pour les 25 drsquoenfants qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole notamment dans les territoires les plus deacutepourvus en TLT (territoires ruraux peacuteripheacuteriques et prioritaires)

La suite du rapport pose des pistes qui pourraient notamment permettre de deacuteployer un plan mercredi ou plus largement un plan drsquoespaces de temps et drsquoactiviteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires de qualiteacute pour les enfants et les adolescents

132 A partir de 11 ans deux approches pour dimensionner le potentiel A partir du collegravege les besoins de TLT non couverts sont importants mais supposent de deacuteployer des offres plus diversifieacutees dont les projets contenus et meacutethodes correspondent mieux aux attentes des adolescents et des jeunes

- Seuls 13 des PEDT couvrent une offre jeunesse - Les adolescents ne freacutequentent plus que marginalement les accueils de loisirs et se

deacutetournent drsquoune partie des activiteacutes encadreacutees (6 ont des cours artistiques apregraves 15 ans et 12 ont une activiteacute artistique reacuteguliegravere en clubs chez les 11-17 ans)

Pour eacutetablir un ciblage chiffreacute de creacuteation de propositions en clubs ou conservatoires lrsquoapproche doit croiser les objectifs par thegravemes tout en gardant une vision drsquoensemble afin drsquoarticuler et de hieacuterarchiser les prioriteacutes En effet il faut agrave la fois des pratiques moins encadreacutees (virtuel activiteacutes libres ou seulement guideacutees par un adulte tiers) agrave partir de lrsquoadolescence et en mecircme temps certains champs supposent un enseignement structureacute si lrsquoon souhaite deacutemocratiser lrsquoaccegraves agrave des pratiques ougrave les jeunes puissent approfondir se deacutepasser se passionner ou exceller etou deacutevelopper des capaciteacutes speacutecifiques Vu le taux de non-recours il convient donc drsquoinclure des objectifs de diversification de lrsquooffre En particulier agrave partir du lyceacutee il faut permettre aux jeunes de trouver du sens dans une palette drsquoactiviteacutes et de pratiques de socialisation support drsquoidentifications et drsquoaffiliations porteuses Il convient eacutegalement de valoriser des pratiques sur la dureacutee qui ont un impact formateur fort qui est diffeacuterent pour les enfants313 et ce sans preacutejuger du fait que ces enfants sont susceptibles ou non de preacuteserver ces activiteacutes agrave lrsquoacircge adulte Sur ces bases nous pouvons eacutetablir un premier chiffrage en croisant deux approches

- premiegravere approche agrave partir drsquoune analyse du temps des enfants et drsquoun redeacuteploiement drsquoune partie du temps drsquoeacutecran

- deuxiegraveme approche agrave partir des taux de pratiques diffeacuterencieacutes et de lrsquohypothegravese de rattrapage partiel pour ceux qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes extrascolaires et drsquoune diversification pour les autres sans augmenter le temps drsquoactiviteacutes

reacuteguliegraveres le fait de reacutealiser deux pratiques pour ouvrir les horizons serait pris en charge par la diversification de lrsquooffre accessible facilement aux 6-11 ans on a compteacute un semestre drsquoactiviteacutes de deacutecouvertes pour tout le monde en plus du ciblage sur les 25 On reviendra dans la troisiegraveme partie sur les modaliteacutes possibles de ce deacuteploiement et les chiffrages affeacuterents 313 Voir eacutevaluation INJEP preacutesentation (effet limiteacute des activiteacutes qui ne durent qursquoun trimestre)

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Si nous ne disposons pas de donneacutees consolideacutees sur les taux de pratiques extrascolaires par Cateacutegories Socioprofessionnelles (CSP) il est aveacutereacute que les enfants des familles modestes ou preacutecaires ont moins accegraves aux loisirs environ 20 nrsquoont pas de pratiques artistiques sportives ou culturelles identifieacutees comme telles chez les enfants drsquoemployeacutes drsquoouvriers ou drsquoinactifs314 contre 78 chez les enfants de cadres ou de professions intermeacutediaires agrave lrsquoeacutecole primaire (cf expeacuterimentation jeunesse - INJEP315)

Dans les deux approches nous ne laquo saturons raquo pas le temps libeacutereacute en activiteacutes encadreacutees mais au contraire nous inteacutegrons la neacutecessiteacute pour les enfants de temps de liberteacute (cf ameacutenagements ouverts etc) crsquoest ce qui nous conduit agrave poser des hypothegraveses qui peuvent apparaicirctre reacuteduites en termes de semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees accessibles Nous exposons le deacutetail du chiffrage en annexe On retombe sur les mecircmes ordres de grandeur de 300 000 agrave 500 000 places dans les deux approches Dans la suite du document et par prudence nous prendrons la base de 300 000 laquo places raquopropositions disponibles drsquoactiviteacutes encadreacutees ou semi-encadreacutees (plus informelles mais avec des adultes agrave disposition pour conseiller sur la base de propositions drsquoactiviteacutes existantes) mais sur un horizon de 45 ans On pourrait alors preacuteconiser de tirer le bilan de creacuteation au bout de 4 ans et le cas eacutecheacuteant de poursuivre le deacuteveloppement au regard des besoins eacutevalueacutes au bout de cette premiegravere peacuteriode Attention il ne srsquoagit pas de places stricto sensu mais drsquouniteacutes ateliers hebdomadaires (qui pourraient selon les besoins et les acircges durer 45 minutes agrave 2 heures) Notons que ces taux ne saturent pas le besoin en TLT des enfants par exemple si lrsquoon reprend les calculs de la premiegravere approche les TLT encadreacutes proposeacutes ne repreacutesentent qursquoun tiers des besoins exprimeacutes En outre pour tous les enfants qui ont deacutejagrave des pratiques encadreacutees le besoin en activiteacutes plus ouvertes ou semi-encadreacutees est plus large comme nous le verrons dans le chapitre theacutematique suivant

Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute

14 Accessibiliteacute inclusion et handicap

Proposition 2 inclure les enfants en situations de handicap ou de maladies chroniques dans les TLT

Si la loi du 11 feacutevrier 2005316 pour lrsquoeacutegaliteacute des chances la citoyenneteacute et la participation sociale des personnes handicapeacutees affirme le principe drsquoeacutegaliteacute drsquoaccegraves agrave lrsquoensemble des lieux de vie sociale si la tregraves grande majoriteacute des organisateurs drsquoaccueils de loisirs placent au cœur de leur projet eacuteducatif le principe drsquoaccueil de tous les enfants la reacutealiteacute et lrsquoeffectiviteacute de lrsquoaccegraves des enfants en situation de handicap aux accueils de loisirs reste une pratique relativement marginale et se heurte agrave de nombreux

314 Mais de mecircme chez les enfants drsquoartisans ou chefs drsquoentreprise il est difficile de savoir srsquoil agit dans ce cadre drsquoune norme culturelle distincte ou drsquoune deacutetermination sociale sachant lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des revenus au sein de la cateacutegorie artisans et chefs drsquoentreprise (cateacutegorie des actifs ougrave les taux de pauvreteacute sont les plus forts) 315 Opcit Novembre 2017 voir aussi les travaux de S Octobre et reacuteserves sur la construction du goucirct notamment chez les digital natives 316 Drsquoapregraves une contribution de la Mission Accueils de loisirs amp Handicap pour le HCFEA

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freins qursquoil srsquoagisse de lrsquoaccessibiliteacute des locaux des effectifs accueillis des taux drsquoencadrement de la qualification des personnels de la formation des eacutequipes de lrsquoappui technique Pour les organisateurs qui mettent en place des adaptations principalement en renfort drsquoencadrement les circuits de financement ne sont pas clairement identifieacutes Les familles elle-mecircme sollicitent peu ces accueils ou renoncent degraves qursquoelles sentent une heacutesitation ou une appreacutehension La question de la prise en charge meacutedicale de certains actes de la vie courante geacutenegravere de lrsquoappreacutehension tant au niveau des organisateurs que des eacutequipes

On renvoie aux travaux en cours pour des propositions plus deacutetailleacutees en 2018 Mission Nationale Accueils de Loisirs amp Handicap saisine HCFEA sur lrsquoaccueil des enfants de 0 agrave 6 ans et Commission bientraitance CNCPHL

15 Les aides financiegraveres aux familles pour les activiteacutes peacuteriscolaires appui au peacuteriscolaire laquo eacutelargi raquo homogeacuteneacuteisation nationale des tarifs Lrsquoeacutevaluation des PEDT a souligneacute lrsquoimportance des freins financiers pour la participation des familles modestes aux activiteacutes peacuteriscolaires Drsquoougrave une neacutecessiteacute drsquoaider financiegraverement les familles si on deacuteveloppe le laquo plan mercredi raquo et plus geacuteneacuteralement les activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires

Coucircts drsquoadheacutesion des enfants Le prix des cotisations eacutetait traditionnellement peu eacuteleveacute dans les associations sportives car celles-ci eacutetaient fortement subventionneacutees par les pouvoirs publics et encadreacutees par des beacuteneacutevoles Cette situation est aujourdrsquohui remise en cause par plusieurs facteurs diminution des subventions facturation de certains coucircts drsquoutilisation des eacutequipements hausse des frais (mateacuteriel arbitrage) et de la masse salariale (encadrement par des professionnels diplocircmeacutes)317 Des eacutetudes indiquent des tarifs annuels de 69 euros pour le sport contre 21 euros pour les autres types de loisirs Souvent srsquoajoute ensuite un coucirct agrave lrsquoactiviteacute dans les associations

151 Valorisation du peacuteriscolaire ndash budgets de reacutefeacuterence de lrsquoObservatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale (ONPES) - villes moyennes - 2013318

En 2013 les groupes de travail319 de villes moyennes qui ont participeacute agrave la deacutemarche laquo budget de reacutefeacuterence raquo ont deacutecideacute de la neacutecessiteacute drsquoune prise en charge en dehors des temps scolaires Ils ont opteacute pour un peacuteriscolaire du soir (16h3018h ou 18h30) pendant 140 jours Ils ont consideacutereacute que les parents nrsquoavaient pas besoin drsquoun eacuteventuel accueil peacuteriscolaire avant 8h30 (qui existe cependant agrave Dijon agrave partir de 7h et agrave Tours agrave partir de 7h30) Dans certains cas les villes ont opteacute eacutegalement pour le centre aeacutereacute les mercredis soit 36 mercredis (10 mois et demi) et durant les vacances scolaires soit 10 semaines par an (52 semaines ndash 36 semaines drsquoeacutecole ndash 6 semaines avec les parents) soit pour 50 jours

Peu drsquoaides degraves qursquoon deacutepasse un niveau de revenu assez faible Les tarifs sont deacutefinis au niveau municipal et sont diffeacuterents drsquoune commune agrave lrsquoautre Une analyse a eacuteteacute meneacutee sur deux villes Tours et Dijon Compte tenu de la difficulteacute agrave faire une laquo moyenne raquo entre les tarifs de Tours et de Dijon (puisque le tarif deacutepend agrave chaque fois du revenu) il a eacuteteacute deacutecideacute de retenir le tarif de Tours (un peu plus faible que celui de Dijon) Le

317 Comiteacute National Olympique et sportif franccedilais laquo Quels leviers de deacuteveloppement pour les associations sportives raquo httpcrdlasportfranceolympiquecomcnarleviersfilesLeviers_de_developpement_associations_sportives_defpdf 318 Contribution A Maths 319 Groupes de travail composeacutes drsquoexperts et de citoyens

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tarif applicable aux meacutenages disposant du revenu au niveau du budget de reacutefeacuterence est deacutejagrave dans la tranche de tarifs la plus eacuteleveacutee Ainsi la modulation ou les reacuteductions de tarifs ne concerne que des revenus ou quotients familiaux tregraves faibles)

La valorisation du poste laquo peacuteriscolaire du soir raquo A Tours pour un accueil de 16h30 agrave 18h30320 il existe deux tarifs pour les enfants du primaire selon que lrsquoenfant va ou non agrave lrsquoeacutetude surveilleacutee entre 16h30 et 17h30 Le tarif deacutepend du quotient familial Caf 321

320 Il existe aussi un accueil du matin (7h30-8h30) mais il est factureacute en suppleacutement 321 112egraveme des ressources annuelles + prestations familiales mensuelles nombre de parts ndash parts 2 parts pour les couples isoleacutes ou les couples 05 pour les 2 premiers enfants 1 pour le 3e enfant 05 agrave partir du 4e enfant)

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Figure 1 Baregraveme du quotient familial Caf 2012-2013

Quotient familial Caf Accueil soir uniquement (16h30-18h30)

Accueil soir + eacutetude surveilleacutee (16h30-17h30)

0 ndash 600 154 257

601-670 164 262

671-760 184 272

761 + 236 298

Source baregravemes de la commune de Tours (wwwtoursfr)

Les groupes de travail ont reacutefleacutechi et donneacute leur avis sur les deux hypothegraveses qui srsquooffraient agrave eux A savoir optaient-ils davantage pour un accueil du soir avec eacutetude ou un accueil sans eacutetude Ils ont privileacutegieacute la deuxiegraveme solution moins coucircteuse (ce qui signifie aussi que selon cette approche le besoin drsquoeacutetudes du soir nrsquoa pas eacuteteacute retenu comme essentiel)

La valorisation du poste laquo centre aeacutereacute les mercredis raquo A Tours le tarif est eacutegal au quotient familial Caf322 multiplieacute par un taux drsquoeffort deacutependant lui-mecircme du quotient familial

Quotient familial Caf Taux drsquoeffort

0 ndash 600 077

601-670 093

671-760 100

761 + 141

Minimum 290 euro

Maximum 1180 euro

Source baregravemes de la commune de Tours (wwwtoursfr)

La valorisation du poste laquo centre aeacutereacute durant les vacances scolaires raquo Les tarifs sont identiques agrave ceux pratiqueacutes le mercredi Pour le peacuteriscolaire du soir le tarif maximum srsquoapplique soit 236 euros par jour sur la base de 140 jours par an soit 33040 euros par an ou 2753 euros par mois sur 12 mois Peacuteriscolaire mercredi (36 mercredis) et vacances (50 jours) Le tarif est de 1180 euros par jour (eacutegalement le tarif maximum) Soit pour le peacuteriscolaire du mercredi 42480 euros par an ou 3540 par mois sur 12 mois et pour le peacuteriscolaire durant les vacances scolaires 590 euros par an ou 4917 par mois sur 12 mois Le total des frais de peacuteriscolaire (soir mercredi vacances) pour les villes moyennes est de 1 34520 euros par an ou 11210 euros par mois sur 12 mois par enfant

152 Homogeacuteneacuteisation nationale de la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires Les personnes publiques dont les collectiviteacutes sont autoriseacutees agrave creacuteer des services peacuteriscolaires mais nrsquoont aucune obligation de le faire (principe de libre administrationhellip) Ces

322 112e des ressources annuelles + prestations familiales mensuelles nombre de parts ndash parts 2 parts pour les couples isoleacutes ou les couples 05 pour les 2 premiers enfants 1 pour le 3e enfant 05 agrave partir du 4e enfant

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services peacuteriscolaires (lorsqursquoils existent) sont des services publics administratifs agrave caractegravere facultatif connexes du service public de lrsquoeacuteducation laquo des activiteacutes (etc) prolongeant le service public de lrsquoeacuteducation et en compleacutementariteacute avec lui raquo (L551-1 du code de lrsquoeacuteducation)

Article L551-1 du code de lrsquoeacuteducation

Des activiteacutes peacuteriscolaires prolongeant le service public de lrsquoeacuteducation et en compleacutementariteacute avec lui peuvent ecirctre organiseacutees dans le cadre drsquoun projet eacuteducatif territorial associant notamment aux services et eacutetablissements relevant du ministre chargeacute de lrsquoeacuteducation nationale drsquoautres administrations des collectiviteacutes territoriales des associations et des fondations sans toutefois se substituer aux activiteacutes drsquoenseignement et de formation fixeacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacutelaboration et la mise en application de ce projet sont suivies par un comiteacute de pilotage

Le projet eacuteducatif territorial vise notamment agrave favoriser pendant le temps libre des eacutelegraveves leur eacutegal accegraves aux pratiques et activiteacutes culturelles et sportives et aux nouvelles technologies de lrsquoinformation et de la communication Les eacutetablissements scolaires veillent dans lrsquoorganisation des activiteacutes peacuteriscolaires agrave caractegravere facultatif agrave ce que les ressources des familles ne constituent pas un facteur discriminant entre les eacutelegraveves

Les eacutetablissements scolaires en charge de lrsquoorganisation des activiteacutes peacuteriscolaires agrave caractegravere facultatif doivent laquo veiller agrave ce que les ressources des familles ne constituent pas un facteur discriminant entre les eacutelegraveves raquo et laquo favoriserhellip lrsquoeacutegal accegraves raquo des eacutelegraveves agrave ces activiteacutes (L551-1 du code de lrsquoeacuteducation) Lorsque ce sont les collectiviteacutes territoriales qui deacutecident de ces services et les organisent elles fixent librement leur tarif moyennant deux (faibles) limites - lrsquoabsence de discrimination en matiegravere de fixation du tarif - laquo les droits les plus eacuteleveacutes (hellip) ne peuvent ecirctre supeacuterieurs au coucirct par usager de la prestation concerneacutee raquo (article 147 de la loi ndeg 98-657 du 29 juillet 1998 drsquoorientation relative agrave la lutte contre les exclusions ndash principe fixeacute anteacuterieurement par la jurisprudence administrative)

Les communes (et plus geacuteneacuteralement les collectiviteacutes territoriales) nrsquoont aucune obligation de moduler les tarifs en fonction de la situation de la famille (revenu nombre drsquoenfants etc) Cependant lrsquoarticle 147 de la loi ndeg 98-657 du 29 juillet 1998 drsquoorientation relative agrave la lutte contre les exclusions les y invite laquo les tarifs des services publics administratifs agrave caractegravere facultatif peuvent ecirctre fixeacutes en fonction du niveau du revenu des usagers et du nombre de personnes vivant au foyer raquo En outre lrsquoarticle L1111-5 du code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales (tel que modifieacute par lrsquoarticle 13 de la loi ndeg 2008-1249 du 1er deacutecembre 2008 geacuteneacuteralisant le revenu de solidariteacute active et reacuteformant les politiques drsquoinsertion) encourage les communes agrave fixer les tarifs en fonction de ces deux critegraveres (revenus et composition du foyer) et non en fonction du laquo statut raquo de la famille (chocircmeur beacuteneacuteficiaire de la CMU-C etc) dans le but de ne pas creacuteer de diffeacuterences de traitement entre des meacutenages ayant un laquo statut raquo diffeacuterent mais dans une situation identique au regard du revenu et de la taille du meacutenage laquo Lorsqursquoils attribuent des aides sociales agrave caractegravere individuel en espegraveces ou en nature ou un avantage tarifaire dans lrsquoaccegraves agrave un service public les collectiviteacutes territoriales leurs eacutetablissements publics les groupements de collectiviteacutes et les organismes chargeacutes de la gestion drsquoun service public veillent agrave ce que les conditions drsquoattribution de ces aides et avantages nrsquoentraicircnent pas de discrimination agrave lrsquoeacutegard de personnes placeacutees dans la mecircme situation eu eacutegard agrave lrsquoobjet de lrsquoaide ou de lrsquoavantage et ayant les mecircmes ressources rapporteacutees agrave la composition du foyer raquo Compte tenu de la grande liberteacute laisseacutee aux collectiviteacutes dans la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires toutes les pratiques existent Lorsqursquoune modulation des tarifs est preacutevue elle

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srsquoappuie en geacuteneacuteral sur les mecircmes critegraveres (quotient familial revenu imposable etc) que ceux utiliseacutes pour la restauration scolaire A deacutefaut drsquoavoir un aperccedilu des pratiques effectives de tarification des activiteacutes peacuteriscolaires on peut se reporter aux pratiques possibles ouvertes aux communes A cet eacutegard il existe un guide agrave destination des communes qui veulent reacuteformer leur tarification reacutealiseacute par lrsquoAssociation des directeurs de lrsquoeacuteducation des villes (ANDEV) lrsquoassociation des directeurs de restauration territoriale (AGORES) et la Ligue de lrsquoEnseignement323 Ce guide a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir drsquoune enquecircte aupregraves de 150 communes (couvrant 64 deacutepartements) 44 villes de moins de 10 000 habitants 68 comprises entre 10 000 et 50 000 26 entre 50 000 et 100 000 et 12 au-dessus de 100 000 habitants Il permet de donner un existant en matiegravere de tarification de la cantine (mais en geacuteneacuteral le type de tarification appliqueacute est le mecircme pour les autres activiteacutes peacuteriscolaires) On manque agrave ce stade de donneacutees Crsquoest un chantier qui meacuteriterait une expertise compleacutementaire agrave mener dans des travaux ulteacuterieurs

Proposition 3 eacutetudier la possibiliteacute de mettre en place un baregraveme national et une modulation en fonction des revenus pour lrsquoensemble des pratiques peacuteriscolaires et extrascolaires sur le modegravele des ALSH en vue de structurer le secteur et de diffuser ces pratiques agrave tous les milieux sociaux en alleacutegeant les freins financiers de participation aux activiteacutes extrascolaires

16 Les vacances collectives un double enjeu drsquoaides aux familles et de mixiteacute sociale formatrice pour tous La dispersion des dispositifs drsquoaides aux vacances (voir partie gouvernance ci-apregraves) contribue agrave rendre ces aides peu lisibles pour la population Elles relegravevent soit de politiques de lutte contre la pauvreteacute soit drsquoavantages accordeacutes agrave certains salarieacutes (comiteacute drsquoentreprises) Elles entraicircnent par ailleurs une segmentation des seacutejours collectifs et de leurs publics en fonction de la variation de lrsquoaide apporteacutee agrave lrsquoaccegraves par chaque public agrave tel ou tel acteur proposant un type de seacutejours Cette dispersion contribue eacutegalement agrave brouiller lrsquoimage des seacutejours collectifs Ceux-ci peuvent ecirctre identifieacutes comme un mode de vacances destineacute aux enfants en situation eacuteconomique ou familiale difficile Certaines fractions de la population srsquoen deacutetournent par peur du deacuteclassement social alors qursquoelles pourraient faire partir leur enfant dans le cadre de seacutejours financeacutes par leur commune324 ou par leur Caf Drsquoautres parmi les plus aiseacutees mettent en œuvre des strateacutegies visant agrave preacuteserver un entre soi social Le choix de certains types drsquoorganisateurs de proposer des seacutejours agrave des prix eacuteleveacutes leur permet drsquoeacuteviter que leur enfant partage des temps de vacances avec des enfants drsquoautres milieux sociaux ou culturels Le ciblage des politiques drsquoaides nrsquoatteint que partiellement son objectif Certes si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de la population les enfants des familles les moins aiseacutees (dont le revenu est infeacuterieur agrave 1 000 euros mensuels) ont vu leur taux de deacutepart en colonie progresser (Ovlej 2011) attestant de lrsquoimpact des aides des Caf sur ces publics Mais lrsquoanalyse plus fine

323 La politique tarifaire de la pause meacuteridienne Guide pratique pour une mise en place ou une reacutevision 2012 47 pages [en ligne] 324 S Cousin Djament-Tran G Gravari-Barbas M et Jacquot S (2015) laquo Contre la meacutetropole creacuteative hellip tout contre Les politiques patrimoniales et touristiques de Plaine Commune Seine-Saint-Denis raquo Meacutetropoles deacutecembre [en ligne]

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des donneacutees de VaCaf (325) montre un moindre recours des familles les plus pauvres parmi les beacuteneacuteficiaires potentiels de ces aides Celles-ci sans doute trop eacuteloigneacutees de la culture de la mobiliteacute ou ne srsquoautorisant pas agrave acceacuteder aux vacances pour elles-mecircmes ou pour leurs enfants eacutevoquent des difficulteacutes drsquoorganisation ou une meacuteconnaissance des dispositifs Mais elles relegravevent en premier lieu le coucirct des seacutejours326 Il convient donc de srsquointerroger sur le montant de lrsquoaide qui peut ecirctre insuffisant par rapport agrave leur budget et aux deacutepenses suppleacutementaires induites par un deacutepart (trousseau notamment) Il convient drsquoautre part de souligner la neacutecessiteacute laquo drsquoaller vers raquo ces familles La diffusion de lrsquoinformation nrsquoapparaicirct pas suffisante Elle gagne agrave srsquoinscrire dans des rencontres reacuteunions ou un accompagnement speacutecifique De mecircme les jeunes les plus marginaliseacutes semblent peu preacutesents dans les dispositifs ougrave on leur propose de soutenir leurs projets de deacutepart327 En 2016 plus de 100 000 familles ont beacuteneacuteficieacute de lrsquoAVF ou lrsquoAVS pour les familles agrave tregraves bas revenus) et 65 000 enfants ont beacuteneacuteficieacute de lrsquoAide aux Vacances Locale ou Nationale pour partir en seacutejour collectif 328

Proposition 4 creacuteer un Pass Colo pour les 6-14 ans et deacutevelopper les meacutediations envers les familles pour diminuer le taux de non-recours aux aides des familles les plus pauvres

La creacuteation drsquoun laquo Pass Colo raquo agrave deacutepenser entre 6 et 14 ans permettrait de rendre visible lrsquointeacuterecirct porteacute par les politiques publiques au deacutepart en seacutejour collectif et drsquoinscrire cette expeacuterience dans le parcours eacuteducatif de chaque enfant sur lrsquoensemble du territoire national quels que soient sa situation sociale familiale ou ses besoins speacutecifiques

Ce soutien financier permettrait de favoriser lrsquoaccegraves agrave ces seacutejours des enfants des classes moyennes qui ne beacuteneacuteficient pas des aides des Caf Il pourrait ecirctre cumuleacute avec celles-ci pour les enfants des familles les moins aiseacutees pour lesquels le montant des aides Caf (via VACaf) serait insuffisant En revanche ce laquo Pass Colo raquo serait utilisable uniquement en paiement direct aux organisateurs de seacutejours afin drsquoeacuteviter le cumul avec la participation

325 Sinon reacutefeacuterence Olivier Jouen VaCaf au colloque de lrsquoUNAT 2015 laquo Malheureusement les foyers dont le quotient familial (QF) est bas partent de moins en moins souvent en colonies de vacances et nous constatons eacutegalement une baisse de participation pour les courts seacutejours La culture du deacutepart est donc en baisse pour certaines familles qui ne srsquoautorisent pas agrave partir en vacances elles-mecircmes ce qui ressurgit sur leurs enfants raquo Les colos un enjeu pour la jeunesse actes du colloque de lrsquoUNAT novembre 2015 326 Une enquecircte meneacutee en 2010 aupregraves des beacuteneacuteficiaires potentiels drsquoaction sociale des Caf permet de mieux cerner le non-recours aux aides individuelles Le coucirct des vacances (seacutejour ou transport) apparaicirct comme la raison majeure empecircchant le deacutepart en vacances (67 ) que les familles soient eacuteligibles agrave lrsquoAVF ou agrave lrsquoAVS Crsquoest plus particuliegraverement le cas des familles aux ressources les plus faibles (80 des reacuteponses pour celles dont les revenus sont infeacuterieurs agrave 1 000 euros par mois) et des familles monoparentales La meacuteconnaissance des aides intervient eacutegalement dans le non-recours agrave lrsquoAVF ou agrave lrsquoAVS Cette meacuteconnaissance est drsquoautant plus notable parmi les reacutepondants sans diplocircme (50 ) les familles monoparentales (45 ) et pour celles avec trois enfants et plus (60 ) Les difficulteacutes drsquoorganisation constituent un autre frein au deacutepart eacutevoqueacute par les personnes qui auraient pu beacuteneacuteficier drsquoune aide (20 pour les AVF) Chanu K et Beacutenazeth E (2010) Enquecircte quantitative sur les effets globaux des dispositifs drsquoaction sociale et de prestations leacutegales rapport Reacutesultats drsquoeacutetude Mica Research pour la Cnaf-DSER 327 Lrsquoassociation Vacances Ouvertes met en œuvre deux dispositifs visant agrave favoriser les projets de vacances en autonomie des jeunes de 16 agrave 25 ans en relation avec des professionnels du champ de la jeunesse Le premier Sac Ados srsquoadresse aux collectiviteacutes Caf associations organismes agrave vocation sociale et agrave lrsquoensemble des structures jeunesse souhaitant deacutevelopper localement un dispositif drsquoaide au deacutepart en vacances autonomes agrave destination de leurs publics jeunes Le second Parcours Vacances en partenariat avec lrsquoANCV vise plus speacutecifiquement les jeunes inscrits en parcours renforceacute drsquoinsertion socioprofessionnelle via les Missions Locales les Reacutesidences Habitat Jeunes et Ecoles de la Deuxiegraveme Chance Lrsquoanalyse conduite par Vacances Ouvertes montre que le premier est avant tout perccedilu et utiliseacute par des jeunes lyceacuteens ou eacutetudiants comme une opportuniteacute de viabiliser leur projet de deacutepart autonome Le second beacuteneacuteficie davantage agrave des jeunes plus en difficulteacute socialement et eacuteconomiquement Brisset E (2015) laquo Organiser ses vacances quels impacts chez les 16-25 ans Le deacutepart en vacances deacutefinitions enjeux et expeacuteriences raquo Revue Partances ndeg 1 p 51-54 328 Assembleacutee Geacuteneacuterale du service commun VACaf novembre 2016

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financiegravere des communes ou des comiteacutes drsquoentreprise qui proposent des seacutejours agrave leurs habitants ou leurs ayants droit et contribuent agrave leur financement Ce laquo Pass Coloraquo serait utilisable uniquement aupregraves drsquoorganisateurs drsquoutiliteacute sociale agrave but non lucratif agreacuteeacutes dans ce cadre par les services de la jeunesse de lrsquoeacuteducation populaire et de la vie associative Cet agreacutement porterait une attention particuliegravere au caractegravere inclusif des projets agrave leur volonteacute drsquoaccueillir au sein des mecircmes seacutejours une diversiteacute de publics drsquoorigines sociales culturelles ou territoriales diffeacuterentes Le prix moyen drsquoun seacutejour en France hors transport est eacutevalueacute autour de 550 euros pour 7 jours et autour de 750 euros pour la mecircme dureacutee agrave lrsquoeacutetranger329 Pour ecirctre incitatif et permettre le deacutepart des enfants des classes moyennes le montant du laquo Pass colo raquo pourrait ecirctre eacutequivalent agrave une aide de 200 euros soit 40 du prix drsquoun seacutejour en France hors transport A titre indicatif quelques exemples

- VACaf le montant moyen de lrsquoAide aux Vacances Enfants Locale (AVEL) est de 211 euros et repreacutesente 38 du coucirct du seacutejour celui de lrsquoAide aux Vacances Enfants Nationale est de 307 euros pour le mecircme pourcentage du prix du seacutejour

- dans le deacutepartement du Gard la participation de la Caf est soumise au quotient familial soit de 0 agrave 450 euros avec une participation de 80 du coucirct du seacutejour plafonneacute agrave 600 euros soit 480 euros maximum auxquels srsquoajoute 80 eurosseacutejour pour un enfant beacuteneacuteficiaire de lrsquoAllocation drsquoEducation de lrsquoEnfant Handicapeacute (AEEH) Pour un quotient familial compris entre 451 euros et 720 euros le soutien de la Caf correspond agrave 60 du coucirct du seacutejour plafonneacute agrave 600 euros soit 360 euros maximum et un suppleacutement de 80 eurosseacutejour pour un enfant beacuteneacuteficiaire de lrsquoAEEH

- en Ille-et-Vilaine la Caf prend en charge 70 du prix du seacutejour dans la limite de 560 euros maximum par enfant et par an pour un quotient familial compris entre 0 et 300 euros et 50 du coucirct avec un montant maximum de 400 euros par enfant et par an pour un quotient familial compris entre 300 et 600 euros Pour les enfants beacuteneacuteficiaires de lrsquoAEEH avec un Quotient Familial (QF) infeacuterieur ou eacutegal agrave 900 euros lrsquoaide srsquoeacutelegraveve agrave 70 du coucirct du seacutejour avec un maximum de 900 euros par enfant et par an

Ce laquo Pass-Colo raquo pourrait ecirctre relayeacute par un site plateforme drsquoinformation destineacute aux jeunes concernant les seacutejours les organisateurs et les lieux ressources proches de leur lieu de reacutesidence proposant une information voire un accompagnement si neacutecessaire (comment choisir un seacutejour lrsquoaccegraves agrave drsquoautres aides financiegraveres etc) Propositions alternatives

- Proposition de la Jeunesse au Plein Air compte eacutepargne loisirs-vacances Cette mesure en projet au Queacutebec devrait permettre aux enfants des familles agrave revenus moyens nrsquoacceacutedant pas aux meacutecanismes drsquoaide au deacutepart de partir en seacutejour tout en valorisant les activiteacutes eacuteducatives qui sont proposeacutees Elle serait financeacutee par une reacuteduction drsquoimpocirct reconnaissant ainsi lrsquoapport eacuteducatif des colonies de vacances et des centres de loisirs Cette mesure augmente le pouvoir drsquoachat des classes moyennes en permettant aux parents drsquoeacutepargner sur un compte speacutecifique un montant annuel maximal bonifieacute agrave 1 000 euros par enfant non soumis aux impocircts et dont le niveau de bonification de lrsquoeacutepargne peut ecirctre fixeacute de 10 agrave 20 pour une peacuteriode minimale drsquoeacutepargne de quatre mois

329 EHEC Junior eacutetudes Etude de marcheacute colos reacutealiseacutee pour la FG PEP septembre 2017

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Si nous retenions une telle ideacutee il faudrait lrsquoenvisager sous forme de creacutedit drsquoimpocirct et non de reacuteduction drsquoimpocirct comme au Queacutebec pour concerner toutes les familles y compris celles qui ne sont pas assujetties agrave lrsquoimpocirct A ce stade cela suppose neacuteanmoins que les familles ne perccediloivent drsquoaides qursquoen anneacutee n+1 Avec le futur preacutelegravevement agrave la source cela ne sera plus le cas - Proposition de Michel Meacutenard rapport parlementaire 2013 laquo Suggeacuterer agrave lrsquoANCV de creacuteer un

chegraveque ldquoseacutejours collectifs enfance-jeunesserdquo utilisable pour le deacutepart en classe de deacutecouvertes et en colonies de vacances raquo330 etc

La proposition de laquo Pass Colo raquo a pour avantage de rendre visible pour tous le soutien public au deacutepart en seacutejour collectif et de rendre le colleacutegien acteur de ce deacutepart srsquoil le souhaite

Coucirct de la mesure en millions drsquoeuros

Pass Colo taille drsquoune classe drsquoacircge en 000 800 valeur du Pass Colo en euros 200 total en millions drsquoeuros sans non-recours 160 Hypothegravese non-recours 30 Coucirct en millions drsquoeuros 112

17 Les jeux mouvements et deacuteplacements dans lrsquoespace public eacutequilibrer la preacutesence des filles et des garccedilons deacutevelopper lrsquoactiviteacute physique des enfants Les filles ont tendance agrave pratiquer davantage des activiteacutes artistiques et culturelles et les garccedilons des activiteacutes sportives et exteacuterieures Cela recoupe certains goucircts mais aussi certains steacutereacuteotypes comme le montrent des travaux sur lrsquoimpact des steacutereacuteotypes sur les choix des enfants et des jeunes Compleacutementairement il est important de noter que nos travaux font apparaicirctre une moindre place des filles dans lrsquoespace public et une moindre vie extrascolaire des filles toutes disciplines confondues Cela est particuliegraverement le cas des filles dans les milieux populaires331 Cela les inscrit dans des trajectoires ineacutegalitaires quant agrave leurs places futures dans la socieacuteteacute

330 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit 331 Cf travaux de MC Naves + HAP Culture et Nicolas Oppenchaim opcit

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Crsquoest dans le domaine de lrsquoactiviteacute sportive et physique en particulier des pratiques libres que lrsquoaccent en faveur drsquoun eacutequilibre fillegarccedilon devrait ecirctre mis Chez les adolescents et les jeunes une grande majoriteacute pratique agrave un degreacute ou un autre une activiteacute physique (810) et lrsquooffre de clubs sportifs est probablement suffisante mecircme si perdurent des enjeux de diversification des disciplines selon les territoires dans lesquels nous nrsquoentrons pas dans ce rapport (nous renvoyons agrave la mission JO) A ce jour les ameacutenagements ouverts de la ville (City stade par exemple) dessinent plus une utilisation par les garccedilons (ils sont agrave 90 utiliseacutes par des garccedilons) Il y a dans lrsquoespace public tregraves peu drsquooffres penseacutees pour les filles Cette probleacutematique autour des fillesfemmes dans lrsquoespace public rejoint eacutegalement des enjeux relatifs au sentiment de seacutecuriteacute indispensable pour qursquoelles en prennent possession (exemple parc de Blossac agrave Poitiers) au mecircme titre que leurs camarades garccedilons Favoriser un accegraves aux eacutequipements existants (eacutecole gymnases etc) serait facilitateur pour un deacuteveloppement de la pratique drsquoactiviteacutes physiques libres au sein de lrsquoespace public Chez les enfants le taux de pratique sportive ou physique semble moins deacuteveloppeacute (510332 ) que chez les adolescents avec des probleacutematiques de surpoids pour certains et des enjeux drsquoeacutegaliteacute Les enfants plus jeunes qui nrsquoaiment pas le sport organiseacute accessible dans leur quartier ont besoin de mouvement en preacutesence drsquoadultes parents ou tiers pour accompagner ou encadrer des jeux Les parcs peuvent ecirctre un bon support mais au-delagrave des ameacutenagements possibles de lrsquoespace public les eacutequipements des eacutecoles en particulier les cours de reacutecreacuteation sont susceptibles de fournir des lieux sucircrs et relativement libres

Proposition 5 renforcer lrsquoaccegraves aux cours de reacutecreacuteation en dehors des temps drsquoeacutecole et eacutetudier le deacuteveloppement des ameacutenagements de lrsquoespace public pour de lrsquoactiviteacute physique notamment ceux agrave destination des jeunes filles333

18 La reacuteduction des ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et lieux de vie passe notamment par les ameacutenagements de lrsquoespace public Dans le deacuteploiement des 300 000 places 334 pour les adolescents et des 700 000 places335 (moins une partie des TAPNAP couvrant le besoin des enfants sans activiteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole) que nous proposons (13) il faudra veiller agrave cibler en prioriteacute les territoires les plus deacutepourvus Cela renvoie agrave une question de gouvernance globale sachant que ces places correspondent agrave des eacutequipements deacutependant largement des collectiviteacutes locales Voir sur ce thegraveme les propositions de la partie III Mais outre ces aspects de ciblages territoriaux des enjeux drsquoameacutenagement de lrsquoespace public se posent

332 Renvoi aux donneacutees HAP Culture INJEP 48 de 6-12 ans ayant une activiteacute sportive moins chez les enfants drsquoouvriers 333 Dans la mesure ougrave le gouvernement a solliciteacute France Strateacutegie pour une mission speacutecifique sur le sport le Conseil de lrsquoenfance nrsquoapprofondit pas les deacuteveloppements speacutecifiques en matiegravere drsquoeacutequipements sportifs 334 Voir supra - Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute 335 Voir supra - 131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider

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La question de la mobiliteacute est un enjeu majeur pour tous les jeunes Elle renvoie agrave la confirmation de la confiance en soi laquo Est-ce que je mrsquoautorise agrave aller ailleurs Plus loin raquo En mecircme temps la mobiliteacute des adolescents pose la question du regard porteacute sur ces jeunes qui se deacuteplacent Par ailleurs pour les enfants il y a un problegraveme de seacutecuriteacute des espaces publics et drsquoameacutenagements speacutecifiques permettant de reacutealiser des trajets quotidiens seuls ou avec des amis en marchanthellipce dont ils sont demandeurs La question de lrsquoameacutenagement urbain en lien avec les modes de vie des enfants et leurs besoins nrsquoest pas nouvelle Mais les reacutealisations restent parcellaires pour lrsquoaccessibiliteacute (exemple piste cyclable agrave destination des arriveacutees sur les eacutetablissements scolaires les espaces de jeux libres ou de convivialiteacute bornes wifi en plein air)

Pour les ameacutenagements du territoire certaines speacutecificiteacutes du milieu rural doivent ecirctre mieux prises en compte Dans les territoires ruraux cette mobiliteacute des plus jeunes est particuliegraverement malaiseacutee beaucoup de parcours entre villages ou hameaux sont sans trottoir pas forceacutement eacuteclaireacutes donc limitant les possibiliteacutes des enfants et adolescents de se deacuteplacer agrave pied ou agrave veacutelo sans ecirctre accompagneacutes Avec le pheacutenomegravene des laquo neacuteo-ruraux raquo les demandes changent et la population souhaite beacuteneacuteficier des mecircmes services qursquoen ville

- la reacuteflexion sur la mobiliteacute en campagne doit ecirctre lanceacutee sans chercher agrave appliquer aux milieux ruraux le modegravele urbain

- sur le terrain les partenaires eacutevoquent une deacutelimitation pertinente de lrsquoespace de vie penseacutee agrave partir drsquoun temps de transport de moins de laquo 15 minutes raquo (pour que les parents accompagnent effectivement leurs enfants agrave certaines activiteacutes tout en articulant vie professionnelle et vie familiale)

- lrsquoenjeu de transports des enfants se pose aussi pour les animateurs avec agrave la cleacute la question de lrsquoautoriteacute parentale lorsque lrsquoon veacutehicule un enfant

- des modes de transport aux laquo temps et lieux tiers raquo sur le modegravele des transports scolaires ou en tenant compte du covoiturage ou des pedibus pourraient ecirctre organiseacutes

Globalement une reacuteflexion sur la laquo marchabiliteacute raquo notamment en zone rurale ou peacuteriurbaine et les circulations douces devrait ecirctre systeacutematiquement inteacutegreacutee aux projets drsquoameacutenagements

- faciliter des trajets seacutecuriseacutes permettant de se promener et se rendre dans les lieux du quotidien pour eacuteviter de confiner les enfants

- trottoirs le long des routes pour acceacuteder aux collegraveges en zone rurale - sur le modegravele du covoiturage favoriser les trajets en petits groupes - rues aux enfants

Au-delagrave certains ameacutenagements facilitent la socialisation informelle des jeunes et pourraient ecirctre davantage deacuteveloppeacutes par exemple bornes Wifi et ressources numeacuteriques en plein air pour favoriser des espaces de socialisation de transmissions et de faire ensemble non statiques Cela ne repreacutesente pas des deacutepenses importantes Les freins tiennent aux conflits drsquousage et plus particuliegraverement aux craintes des habitants face agrave des ameacutenagements de ce type de lrsquoespace public qui geacutenegraverent du monde de la musique du bruithellip Cette peur des jeunes dans lrsquoespace public est encore plus grande dans les quartier politiques de la ville (QPV) De mecircme il y a des interrogations autour de la lumiegravere dans lrsquoespace public le manque de lumiegravere nrsquoempecircche pas les jeunes de se reacuteunir mais la lumiegravere incite agrave lrsquousage des espaces la

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nuit alors que ces lieux ne sont pas neacutecessairement loin des habitants Cela peut entraicircner des conflits drsquousages entre les habitants et les jeunes

On preacuteconise donc une geacuteneacuteralisation drsquousages plus mixtes et la possibiliteacute drsquoeacutevegravenementiels festiviteacutes eacutepheacutemegraveres propices aux liens intergeacuteneacuterationnels et des temps et espaces de mixages sociaux A New-York entre le Bronx et Columbia existe un parc public Central Park dans lequel des barbecues sont agrave disposition Dans certains villages ou villes en France se deacuteveloppent des collectifs autour de barbecues des points livres etc

Proposition 6 systeacutematiser une deacutemarche de diagnostic enfance jeunesse lors de tout projet drsquoameacutenagement des espaces publics par les collectiviteacutes locales (notamment en eacutetudiant lrsquoinscription drsquoun volet obligatoire de diagnostic enfance-jeunesse pour toute Zone drsquoAmeacutenagement Concerteacute) afin de permettre la socialisation et la mobiliteacute des enfants consulter systeacutematiquement les enfants et adolescents pour les eacutequipements les concernant et former les agents des parcs et autres espaces publics aux besoins des enfants et adolescents en termes drsquointimiteacute de liberteacute et de protection

19 Les apprentis favoriser leur participation agrave des activiteacutes partageacutees avec drsquoautres jeunes Les apprentis beacuteneacuteficient moins encore que les autres jeunes drsquoespaces et temps extrascolaires partageacutes Si les lyceacuteens ont plus souvent accegraves agrave des pratiques informelles de socialisation et de vie extrascolaires plutocirct riches et faciliteacutees par la prise drsquoautonomie importante agrave ces acircges le parcours des jeunes apprentis ne leur permet pas de partager le mecircme type drsquoespaces de socialisation informelle Le taux de rupture des contrats drsquoapprentissage eacutetait de 28 en 2014 mais 38 chez les moins de 18 ans 60 des apprentis soulignent un manque drsquoaccompagnement La concertation sur lrsquoapprentissage fait apparaicirctre des enjeux relatifs agrave lrsquoorientation que nous ne couvrirons pas dans ce rapport Bien que le deacuteveloppement de clubs scientifiques et techniques voire agrave enjeux theacutematiques dans la peacuteriode du collegravege peuvent y contribuer pour une part Au-delagrave sont geacuteneacuteralement souligneacutees les conditions de vie difficiles notamment de logement pour les jeunes apprentis au regard des vies que megravenent les autres adolescents de leur acircge Il convient eacutegalement de relever le grand changement en termes de socialisation que connaissent les jeunes apprentis alors que la grande majoriteacute des jeunes de leur acircge continuent de beacuteneacuteficier du tissu de socialisation que procure la vie au lyceacutee en particulier en matiegravere de mixiteacute fillesgarccedilons les apprentis se retrouvent beaucoup plus isoleacutes et plongeacutes plus rapidement dans un monde drsquoadultes et dans des univers souvent peu mixtes (faible mixiteacute fillesgarccedilons des voies professionnelles) Cet isolement est susceptible de renforcer un sentiment de mise agrave lrsquoeacutecart quand lrsquoorientation nrsquoa pas non plus fait lrsquoobjet drsquoun choix deacutelibeacutereacute drsquoadheacutesion Il risque mecircme de saper les possibiliteacutes pour un jeune de deacutecouvrir un meacutetier de srsquoy plaire et de srsquoy construire Lrsquoenjeu de socialisation et de valorisation dans des activiteacutes de plaisirloisir utiles qui contribuent agrave donner confiance en soi concerne tous les adolescents Il est donc clair qursquoil y a prioriteacute parmi les 16-18 ans agrave soutenir chez les apprentis ces dimensions en dehors de lrsquoeacutecoledu travail Cela pourrait eacutegalement soulager le poids sur lrsquoentreprise dans le management des jeunes apprentis en introduisant drsquoautres tiers adultes Certes dans les internats ougrave loge une partie des apprentis on trouve geacuteneacuteralement des foyers socio-eacuteducatifs

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qui proposent des activiteacutes artistiques culturelles et sportives Mais cela ne suffit pas agrave creacuteer une jeunesse partageacutee entre lyceacuteens et apprentis Par ailleurs ces activiteacutes proposeacutees dans ces foyers souffrent probablement des mecircmes manques que nous analysons dans la partie theacutematique

Proposition 7 dans le cadre de la refonte en cours sur lrsquoapprentissage deacutevelopper la participation des apprentis agrave des espaces de socialisation partageacutes avec les lyceacuteens et de pratiques en amateur comme dimension de seacutecurisation et drsquoeacutemancipation de leurs parcours

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2 ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES

PARCOURS Deacuteployer un grand plan de deacuteveloppement des temps et lieux tiers pour offrir aux enfants des possibiliteacutes de faire des choses utiles pour eux suppose qursquoils puissent srsquoapproprier des codes sociaux des activiteacutes des pratiques Il srsquoagit donc de la valeur que peuvent prendre ces activiteacutes pour eux et qui in fine repose sur la relation singuliegravere entre un enfant un adolescent et le monde qui lrsquoentoure agrave partir du rapport au reacuteel qursquoengendre une expeacuterience donneacutee meacutedieacutee par un mentor un ami et quelques autres Cette saveur particuliegravere que prendra pour certains le match de foot le codage drsquoun bel algorithme la danse la reacutesolution drsquoun problegraveme de matheacutematiques la reacuteparation drsquoun veacutelo ou la confection drsquoun plat reacuteussi ne se deacutecregravete pas Parfois elle se deacutecouvre ex-post Le sentiment de liberteacute eacuteprouveacute par les enfants et les adolescents ne se trouve pas forceacutement dans la posture laquo consommatoire raquo de choisir dans une laquo offre raquo de type catalogue de possibles Elle se deacutecouvre aussi dans des choses faites qursquoon reacuteinvestit apregraves coup parce qursquoelles font sens selon le contexte ou lrsquohistoire de lrsquoenfant Crsquoest pourquoi il serait erroneacute de deacutecreacuteter a priori quels champs il convient drsquoinvestir pour permettre aux jeunes de mieux se deacutevelopper en compleacutement du socle commun obligatoire de connaissances que lrsquoeacutecole transmet et qui est le preacutealable neacutecessaire agrave la formation drsquoun citoyen instruit dans la Citeacute En revanche il faut que les grands champs de savoir-faire de savoir-ecirctre de vivre ensemble de notre socieacuteteacute puissent ecirctre rencontreacutes sous une forme ou une autre et surtout investis drsquoune maniegravere personnaliseacutee approfondie laquo prises raquo et laquo deacuteprises raquo comprises Lrsquoeacutecole au moins jusqursquoau niveau du collegravege unique ne peut structurellement pas offrir ces multipliciteacutes de formes varieacutees puisqursquoelle doit assurer un commun relativement uniforme336 Et ce alors que notre socieacuteteacute marqueacutee par une division du travail toujours plus pousseacutee conduit agrave une multiplication de domaines de savoir-faire distincts mouvants et parfois eacutetrangers les uns aux autres dans leurs modes de valorisation et dans les compeacutetences qursquoils exigent et geacutenegraverent Les jeunes qui sont deacutesormais informeacutes en flux continus via leurs eacutecrans ne sont pas eacutetrangers agrave ces multipliciteacutes ce qui peut geacuteneacuterer des frustrations mauvaises 337 En particulier agrave lrsquoadolescence il convient ainsi drsquoeacuteviter qursquoun eacutecart se creuse entre des fantasmes suralimenteacutes qui nourriraient un sentiment de toute-puissance ou au contraire drsquoimpuissance entre ce qursquoun adolescent croit possible et ce qursquoil faut de travail pour faire advenir les choses Chez tous les enfants et adolescents il convient au contraire de soutenir et drsquoencourager les appeacutetits drsquoaction qursquoouvrent les imaginations et ne demandent qursquoagrave srsquoeacuteprouver dans la reacutealiteacute Il faut donc diversifier lrsquooffre des temps et lieux tiers en lien avec les enjeux theacutematiques propres aux champs de pratiques moins deacuteveloppeacutees aujourdrsquohui nous traiterons ici agrave la fois des enjeux de deacuteveloppement de lrsquooffre (sciences techniques et engagements surtout mais

336 Nous nrsquoabordons pas ici le double enjeu drsquoindividualisation et drsquoeacutegaliteacute universel que traverse lrsquoeacutecole eacutegalement Voir notamment Commission Enfance et Adolescence pour des reacuteflexions sur le sujet 337 Chateaubriand le disait deacutejagrave laquo Plus les peuples avancent en civilisation plus cet eacutetat du vague des passions augmente car il arrive une chose fort triste le grand nombre drsquoexemples qursquoon a sous les yeux la multitude des livres qui traitent de lrsquohomme et des sentiments rendent habile sans expeacuterience [hellip] Lrsquoimagination est riche abondante et merveilleuse lrsquoexistence pauvre segraveche et deacutesenchanteacutee On habite avec un cœur plein un monde vide [hellip] raquo (Geacutenie du christianisme 1828 Chapitre IX ndash Du vague des Passions)

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aussi pratiques amateurs artistiques) et des modaliteacutes drsquoeacutelargissement des publics qui renvoient entre autres aux aspirations des jeunes dans un monde en mutation Nous commencerons par examiner le champ artistique et culturel Celui-ci se trouve au milieu du gueacute et dispose drsquoun recul inteacuteressant sur les neacutecessiteacutes de renouvellement des formes de pratiques de leurs lieux virtuels ou reacuteels et des meacutediations qui srsquoy rapportent

21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees Pour meacutemoire nous avons vu dans lrsquoeacutetat des lieux que 4 enfants sur 10 entre 11 et 17 ans ont des pratiques artistiques et culturelles reacuteguliegraveres et 27 des enfants ne pratiquaient aucune activiteacute artistique et culturelle en 2008 entre 11 et 17 ans Depuis les pratiques numeacuteriques en amateur srsquoeacutetant deacuteveloppeacutees ce taux de non-pratiquants a probablement ducirc diminuer Lrsquoimportance de la deacutemocratisation culturelle et le rocircle fondateur de la culture pour la deacutemocratie sont reconnus de longue date et ont donneacute lieu agrave des politiques publiques338 (Reacutevolution franccedilaise IIIe Reacutepublique front populaire creacuteation drsquoun ministegravere de la culture apregraves-guerre etc) Plus reacutecemment la vie culturelle des enfants a eacutegalement eacuteteacute encourageacutee agrave deux titres

- au nom du droit agrave participer agrave la vie culturelle l LrsquoEducation Artistique et Culturelle (EAC) est inscrite dans la Loi NOTRe portant Nouvelle Organisation Territoriale de la Reacutepublique du 16 juillet 2015 qui stipule que la responsabiliteacute culturelle est exerceacutee laquo dans le respect des droits culturels eacutenonceacutes par la convention sur la protection et la promotion de la diversiteacute des expressions culturelles du 20 octobre 2005 raquo Ce droit agrave participer agrave la vie culturelle parfois critiqueacute dans sa porteacutee pratique effective338 est souvent mis en relation avec deux champs de valeurs implicites et explicites

o une valeur de coheacutesion sociale et de deacuteveloppement deacutemocratique au travers la possibiliteacute donneacutee agrave chacun drsquoavoir accegraves au patrimoine et de participer agrave la vie de la citeacute notamment en eacutetant acteur de la culture338

o une valeur eacuteducatrice et civilisatrice des arts en eux-mecircmes poseacutee drsquoembleacutee dans les anneacutees 1950 au moment de la creacuteation du ministegravere de la Culture

- au nom drsquoun objectif plus exteacuterieur agrave lrsquoart de deacutevelopper des faculteacutes creacuteatives des futurs citoyens en lien avec des compeacutetences rechercheacutees a priori par les eacuteconomies contemporaines Cela rejoint lrsquoideacutee plus globale drsquoeacuteducation par la culture en se focalisant sur certains types de compeacutetences potentiellement induites par les pratiques culturelles

Du point de vue du deacuteveloppement de lrsquoenfant il convient drsquoy ajouter deux autres objectifs preacuteparation agrave la vie collective et eacutegaliteacute des chances de reacuteussite (abordeacute en parties 1 et 2 du rapport)

- la construction de soi lrsquoart eacutetant notamment un moyen drsquoexpression utile au deacuteveloppement complet des enfants

338 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo Rapport CESE novembre

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- une voie de deacuteveloppement de prise de confiance et drsquoinvestissement privileacutegieacute pour certains enfants et adolescents qursquoils y trouvent finalement une vocation professionnelle ou autre chose 339 Dans ce cas de figure agrave un moment de leur parcours ce champ de pratiques et drsquoexpression permet un accomplissement investi avec une certaine ardeur

Visant agrave la fois une eacuteducation agrave la culture et par la culture les objectifs de politique publique relatifs agrave la vie et aux pratiques culturelles des enfants hors eacutecole deacutejagrave en partie largement inscrits dans les politiques culturelles et eacuteducatives peuvent ecirctre doubles

- un objectif de geacuteneacuteralisation de la participation de tous les enfants adolescents agrave la vie culturelle Cet objectif est deacutejagrave acteacute via la mise en place drsquoun parcours drsquoEducation Artistique et Culturelle obligatoire jusque la fin du collegravege Celui-ci repose sur la rencontre avec les œuvres le deacuteveloppement des reacutefeacuterence culturelles et des pratiques ndash les trois piliers des parcours EAC ndash aussi bien dans des temps extrascolaires peacuteriscolaires et scolaires avec un objectif drsquoeacutegaliteacute des chances ad hoc Il participe plus globalement des politiques de transmission et de deacutemocratisation culturelles

- la possibiliteacute pour ceux qui srsquoy construisent de pouvoir acceacuteder plus facilement agrave des pratiques reacuteguliegraveres de qualiteacute Cet objectif est distinct du premier il faut agrave la fois systeacutematiser la deacutecouverte possible des pratiques et soutenir lrsquoinvestissement plus speacutecifique Ce dernier volet nrsquoeacutetant pas agrave systeacutematiser pour tous les enfants et adolescents ce qui ne serait pas coheacuterent avec la prioriteacute donneacutee agrave lrsquoeacutemancipation et lrsquoindividualisation des trajectoires qui suppose que des goucircts mais aussi des deacutesinteacuterecircts puissent srsquoexprimer

Sous reacuteserve drsquoeacutevaluations ulteacuterieures on peut estimer que le deacuteveloppement massif issu de la mise en place des parcours EAC devrait permettre de toucher tous les enfants et adolescents au moins sur le premier axe avec un accent tout particulier sur les quartiers de politiques de la ville

Exemple Le portail de Pantin pour lrsquoEAC340

Dans le cadre drsquoun partenariat construit avec lrsquoInspection de lrsquoEacuteducation nationale la direction reacutegionale des affaires culturelles drsquoIle-de-France et la circonscription de Pantin la Municipaliteacute a mis en place un dispositif agrave lrsquoattention des eacutecoles eacuteleacutementaires et maternelles le laquo portail de lrsquoaction eacuteducative agrave lrsquoeacutecole raquo faisant lrsquoobjet drsquoune convention-cadre avec la DA-SEN (Direction Acadeacutemique des Services de lrsquoEducation Nationale) conclue en 2013 pour cinq anneacutees et renouvelable en 2018 Neacute agrave la rentreacutee 2008 le portail propose une seacuterie de parcours dans les domaines les plus varieacutes arts visuels spectacle vivant musique cineacutema litteacuterature jeunesse mais aussi meacutetiers drsquoart patrimoine et sciences Tous ont pour objectif de deacutevelopper les connaissances des eacutelegraveves drsquoeacuteveiller leur sensibiliteacute et leur curiositeacute Le portail permet drsquoatteindre plus de 4 600 eacutelegraveves par an soit 80 des enfants scolariseacutes dans la ville pour un coucirct de 80 000 euros

Ces actions sont prises en charge par trois domaines diffeacuterents de lrsquointervention publique la culture lrsquoeacuteducation populaire et la pratique en amateur Certaines prioriteacutes meacuteritent drsquoecirctre plus speacutecifiquement soutenues pour poursuivre la dynamique deacutejagrave bien engageacutee

339 Une grande majoriteacute des enfants qui suivent le cycle des conservatoires ne deviendront pas professionnels 340 S Doucet (2017) laquo Les territoires de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle raquo Rapport au Premier ministre janvier

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211 Elargir les publics et geacuteneacuteraliser lrsquoaccegraves agrave la culture avec plusieurs leviers compleacutementaires

La politique de deacutemocratisation de la culture341 poursuivie depuis les anneacutees 1960 srsquoest heurteacutee agrave deux eacutecueils

- lrsquoindiffeacuterence des publics viseacutes malgreacute une facilitation drsquoaccegraves agrave lrsquooffre notamment en termes de coucirct (gratuiteacute des museacutees pour les enfants etc) Crsquoest pourquoi en France et en Europe les politiques sont progressivement passeacutees drsquoune orientation fondeacutee sur le renforcement de lrsquoaccegraves agrave tous drsquoune offre culturelle ex-ante (dont des outils destineacutes aux publics speacutecifiques et drsquoacircge scolaire) agrave des tactiques inteacutegrant diverses formes de co-construction de lrsquooffre et drsquoeacutelargissement des modaliteacutes de rencontre avec le public

- un risque de clivages sociaux en termes de contenu des pratiques et sorties culturelles et de freacutequentations des lieux de culture

Les approches drsquoeacutelargissement des publics nrsquoatteignent pas toujours lrsquoobjectif rechercheacute le ciblage socioeacuteconomique et la deacutefinition des publics dits laquo empecirccheacutes raquo ayant parfois moins favoriseacute leur goucirct pour la culture et les pratiques culturelles laquo leacutegitimes raquo qursquoils nrsquoont entretenu des clivages en termes de pratiques culturelles Drsquoougrave une action publique guideacutee par un double enjeu drsquoouverture et de maintien de lrsquoexigence de qualiteacute artistique qui impose un pilotage attentif non seulement aux taux de freacutequentation mais aussi agrave des eacuteleacutements drsquoeacutevaluation plus qualitative etc On observe des hausses de taux de freacutequentation depuis 2010 en particulier pour les publics drsquoacircge scolaire Le rapport drsquoeacutevaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle 342 souligne un bilan en demi-teinte ndash agrave la fois des reacutesultats limiteacutes et des innovations significatives ayant permis des eacutelargissements de publics 69 des structures culturelles ont des objectifs drsquoeacutelargissement des publics dans leurs statuts 90 des institutions deacuteveloppent des actions agrave destination des populations et des quartiers prioritaires et 40 ont speacutecifiquement deacuteveloppeacute des outils diversifieacutes Parmi les reacuteussites citons notamment le recours reacutepandu aux visites du patrimoine pendant les vacances mouvement appuyeacute par la convention entre lrsquoUnion Nationales des Associations de Tourisme et de plein air (UNAT) et le ministegravere de la Culture343 Compleacutementairement aux politiques de deacuteveloppement des eacutequipements de tarification et de fideacutelisation les principaux leviers identifieacutes comprennent344

- Avoir une approche territorialiseacutee des publics plutocirct que cibler des publics diffeacuterencieacutes Reacuteserver un jour ou un creacuteneau particulier agrave des types de publics preacutecis (scolaires des REP personnes en situation de handicap public sous main de justice etc) peut avoir un effet stigmatisant et cloisonnant pour le public en question Lrsquoapproche par type de territoires permet de srsquoadresser agrave tous les publics de proximiteacute en invitant les habitants qui constituent le laquo grand public raquo en inteacutegrant laquo scolaires raquo laquo exclus raquo laquo empecirccheacutes raquo Pour ce faire certains eacutetablissements comme le Theacuteacirctre national de Strasbourg ou les reacuteseaux de lecture publique en territoires urbains structurent leurs

341 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 41 49 342 Ibid p 147 343 wwwunatassofrunatactualiteslunat-signe-une-convention-avec-le-ministere-de-la-culture 344 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit

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eacutequipes sur des territoires le reacutefeacuterent territoire en partenariat avec les communes les maisons de quartier les centres sociaux et les eacutetablissements scolaires insegravere la culture dans une laquo conversation avec la population raquo Certaines offres drsquoactiviteacute croisent les champs de la culture du tourisme (arts et sites naturels ou patrimoine) du terroir de la meacutemoire et de lrsquohistoire du territoirehellip (pour exemple le reacuteseau Traces345 en Rhocircne-Alpes346 reacuteunit autour de questions meacutemorielles lieacutees aux migrations des acteurs du champ social artistique patrimonial culturel ou encore des chercheurs en sciences humaines et sociales Il organise deux fois lrsquoanneacutee des eacutevegravenements multiformes sur la reacutegion)

- Deacutevelopper des actions hors les murs (dont les bibliothegraveques 347 ) et des meacutediations348 au plus pregraves des habitants et de leurs rythmes de vie (horaires etc) Diverses actions visent agrave aller vers les publics actions hors les murs reacutesidences drsquoartistes dans les eacutecoles ou des lieux de vie actions en bas des immeubles spectacles de rue etc En 2008 25 des 15-19 ans assistaient agrave des festivals de rue Les actions hors les murs permettent aussi de viser les jeunes filles qui se tiennent maintenant parfois agrave distance des bibliothegraveques pour des raisons religieuses Les spectacles gratuits dans lrsquoespace public permettent de toucher de nouveaux publics Il srsquoagit aussi de deacutevelopper des offres drsquoactiviteacutes mieux adapteacutees en termes drsquohoraires de transports ou de services

- Co-construire et diversifier lrsquooffre en lien avec les nouveaux usages Les pratiques culturelles sont de plus en plus diversifieacutees et integravegrent de nouveaux champs drsquoexpressiviteacute street art hip-hop slam musiques du monde etc Une partie drsquoentre elles souhaitent toutefois une plus grande reconnaissance (jeunes creacuteateurs pratiques amateurs) et davantage de place pour se produire (salle de reacutepeacutetition lieu de diffusion etc) ce qui creacutee parfois des conflits drsquousage que les collectiviteacutes locales peuvent contribuer agrave arbitrer La diversiteacute concerne eacutegalement lrsquoaccegraves aux formations artistiques sachant que la demande du public est forte sur tout le territoire Plusieurs conservatoires ont ouvert des classes drsquoenseignement de musiques actuelles pour srsquoadapter agrave la demande entraicircnant une diversification de leur public Le clivage entre

345 wwwapprochesfrLe-reseau-TRACES-en-Rhone-Alpes (consulteacute le 08022018) 346 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 153 347 Afin de toucher les publics empecirccheacutes (sous-main de justice hospitaliseacutes en situation de deacutependance en situation de handicap) ou eacuteloigneacutes des institutions culturelles les bibliothegraveques ont consideacuterablement deacuteveloppeacute les actions hors les murs qursquoil srsquoagisse de la mise en place de bibliothegraveques itineacuterantes (bibliobus notamment) de bibliothegraveques de rue ou encore de rendez-vous reacuteguliers hors des murs des eacutetablissements Ces actions sont souvent construites en partenariat avec les associations du territoire ainsi que les grands reacuteseaux drsquoeacuteducation populaire et drsquoassociations de solidariteacute Le travail drsquoATD Quart-Monde sur les Bibliothegraveques de rue et agrave destination en particulier des jeunes publics a notamment inspireacute les bibliothegraveques de la ville de Paris La grande fecircte de la litteacuterature de jeunesse Partir en livre qui connaicirctra sa quatriegraveme eacutedition en juillet 2018 est lrsquooccasion pour les bibliothegraveques drsquoinvestir lieux publics parcs et piscines et de srsquoadresser aux enfants et aux jeunes qui nrsquoont pas la possibiliteacute de partir en vacances Lrsquoenjeu pour les bibliothegraveques est bien souvent aujourdrsquohui de construire des dispositifs qui permettent aux publics concerneacutes par les actions hors les murs de rentrer dans la bibliothegraveque facilitation des conditions drsquoinscription deacuteveloppement de fonds laquo Facile agrave lire raquo agrave destination des publics en situation drsquoillettrisme etc 348 Des meacutediations sont inseacutereacutees dans des reacuteseaux de proximiteacutes interactives et numeacuteriques visites confeacuterences binocircmes artiste- meacutediateur ou bibliotheacutecaire -meacutediateur pour faire deacutecouvrir des œuvres etc Des outils innovants notamment numeacuteriques rendent la meacutediation laquo interactive raquo et laquo co-construite raquo conversations skype avec des artistes en reacutesidence creacuteation de communauteacute drsquousagers (le Louvre anime 11 groupes drsquointernautes) Reste que les adolescents et les jeunes ne savent souvent pas que les museacutees sont gratuits (reacuteunions autour du Pass Culture) et si lrsquoentreacutee au museacutee est gratuite ce nrsquoest pas le cas du transport qui peut ecirctre conseacutequent pour un jeune

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laquo pros raquo et laquo amateurs raquo peut toutefois se creuser les lieux de la culture eacutetant parfois ressentis comme des laquo bastions raquo par les publics qui ne les freacutequentent pas tandis que les professionnels srsquoefforcent de moduler lrsquointervention des amateurs dans la vie culturelle susceptible drsquoaffecter leur emploi ou de nuire agrave lrsquoimage drsquoexigence artistique et professionnelle qursquoils revendiquent On observe une demande de co-construction

o les conseils de vie lyceacuteenne veulent ecirctre davantage pris en compte o lrsquoAssociation des Reacutegions de France (ARF) suggegravere drsquoinventer des

constructions deacutemocratiques des projets en srsquoappuyant sur les associations drsquoeacutelegraveves

- Deacutevelopper les projets deacutedieacutes agrave lrsquoenfance et lrsquoadolescence et aux activiteacutes parentsenfants Le volet laquo petite enfance raquo nrsquoest pas toujours bien valoriseacute dans les programmations Pourtant il est lrsquoun des moyens de srsquoadresser non seulement aux tout-petits pour les sensibiliser degraves le plus jeune acircge mais eacutegalement agrave leurs parents eacuteloigneacutes de la culture pour des raisons sociales et eacuteconomiques et parfois culturelles (non-maicirctrise de la langue par exemple) La parentaliteacute apparaicirct comme un point cleacute dans lrsquoadheacutesion des enfants agrave la culture

Exemples Opeacuteration Premiegraveres pages laquo Premiegraveres Pages est un dispositif de labellisation et de subvention de territoires dont les politiques favorisent lrsquoaccessibiliteacute et la familiarisation au livre pour les tout-petits et leurs familles En 2017 ce dispositif piloteacute par le ministegravere de la Culture labellise 33 collectiviteacutes (dont 24 deacutepartements) sur lrsquoensemble du territoire national Via des actions de formation croiseacutee des professionnels du livre et de la petite enfance des partenariats et des dispositifs de meacutediation en direction des enfants et des parents (dons de livres agrave la naissance des enfants lectures dans les lieux drsquoaccueil de la petite enfance organisation de salons du livre ou drsquoeacutevegravenements festifs reacutesidences drsquoauteurs et drsquoautrices actions speacutecifiques en direction des publics eacuteloigneacutes des bibliothegraveques) les territoires labelliseacutes contribuent agrave lrsquoeacuteveil artistique et culturel des tout-petits et agrave la construction de soi degraves le plus jeune acircge raquo

Fleacutechage de sites via bibliotheacutecaires des sites pour enfant ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par un comiteacute de navigation encadreacute par le Salon du Livre de Jeunesse (Montreuil) et les autres par les bibliotheacutecaires de Noisy-le-Sec Cette page drsquoaccueil constitue un point de deacutepart des navigations des enfants dans la salle multimeacutedia jeunesse ainsi que pour les animations scolaires Les rubriques y sont preacutesenteacutees sous forme de pastilles de couleur Nature Sciences et deacutecouvertes Le coin des tout-petits Droits de lrsquoenfant Casse-tecircte et remue-meacuteningehellip Avec une actualisation reacuteguliegravere des ressources

Ces diffeacuterents moyens ont permis drsquoaugmenter la freacutequentation des eacutetablissements publics culturels chez des publics cibles (20 de la freacutequentation des EP en 2014 contre 136 en 2010) En particulier la freacutequentation des publics enfants et adolescents a connu une augmentation de 24 sur cette peacuteriode notamment du fait des parcours drsquoEducation Artistique et Culturelle Dans lrsquoensemble la population se saisit de diffeacuterentes actions compleacutementaires qui srsquoavegraverent non substituables349

349 Exemple le festival de Poitiers qui a lieu en trois temps spectacle dans le cadre scolaire spectacles dans les appartements de personnes spectacles dans lrsquoespace public Ce festival est co-porteacute par un centre social et par le conservatoire Il occupe lrsquoespace public et il y a une reacuteelle appropriation du festival par les habitants Ce qui se deacuteroule dans lrsquoespace public a un tregraves grand succegraves Idem exemple des ludothegraveques mobiles de Paris

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212 Pour des activiteacutes ouvertes seacutecuriser et mieux financer les animations de rue Les familles sont parfois reacuteticentes agrave se saisir drsquoopportuniteacutes pour leurs enfants (distances codes culturels maintenant une distance etc) Lrsquoanimation de rue a un double rocircle de vecteur de pratiques culturelles et de meacutediateur amenant les enfants et leurs familles vers des formes plus institueacutees notamment en informant en deacuteveloppant des goucircts et en formant agrave certains codes (ritualisation des formes de deacutepart et drsquoarriveacutee des enfants350) Certaines conditions garantissent la qualiteacute des animations de rue et leur compleacutementariteacute avec les formes plus institueacutees drsquoaccueil de loisirs et drsquoateliers culturels

- eacuteviter de concurrencer les offres drsquoaccueils de loisirs ateliers du territoire Les centres sociaux observent que certaines familles alternent le recours au centre de loisirs et animation de rue notamment pour la faciliteacute que repreacutesente lrsquoanimation de rue Par exemple agrave Poitiers lrsquohoraire de lrsquoanimation de rue (14 h ndash 18 h) faisait de la concurrence aux accueils de loisirs La deacutecision a donc eacuteteacute prise de changer les plages horaires de lrsquoanimation de rue de 16 h agrave 21 h permettant de laquo faire descendre certains habitants raquo

- Repeacuterage de lrsquoespace public en milieu rural il est tregraves complexe car extrecircmement distendu La mobiliteacute et la disponibiliteacute de lrsquoanimateur de rue sont donc agrave repenser sur les territoires ruraux

- ne pas traiter indiffeacuteremment les diffeacuterentes tranches drsquoacircge Adapter lrsquoanimation et la meacutediation en fonction des acircges des enfants et adolescents

- concevoir certaines formes a minima drsquoinscription sans tomber dans les reacuteglemen-tations contraignantes des accueils de loisirs Par exemple des cartes drsquoadheacutesion agrave tarif attractif (exemple 1 euro pour deux mois) offrant une sortie de proximiteacute une fois par semaine pour faire deacutecouvrir les ressources sur le territoire peuvent ecirctre des leviers inteacuteressants

- formaliser lrsquoorganisation permettant de nouer un lien avec les familles et maintenir une continuiteacute des actions

- assurer un cadre rassurant permettant de fleacutecher des financements reacuteguliers plus stables des animations de rue et permettant de maintenir une plus grande continuiteacute entre les animateurs les publics et les institutions et de deacutefinir des missions des animateurs adapteacutees aux territoires Alors qursquoaujourdrsquohui les animations de rue ne peuvent ecirctre financeacutees au titre des Contrats Enfance Jeunesse351

Concernant lrsquoaccueil de loisirs le choix a eacuteteacute fait de ne pas imposer de cadre pas de neacutecessiteacute drsquoinscription pas drsquohoraires pas de fiche sanitaire de liaison La volatiliteacute des publics ne permet pas de respecter le taux drsquoencadrement Mais un cadre minimal permettrait de seacutecuriser les professionnels Le cadre laquo accueil de jeune raquo propose des contraintes drsquoencadrement assouplies inteacuteressantes cependant il ne srsquoapplique qursquoaux plus de 14 ans Un cadre juridique entre le terrain les acteurs associatifs de lrsquoeacuteducation populaire et lrsquoEtat pourrait ecirctre poseacute afin de faire eacutemerger un accord sur lrsquoanimation de rue Ce serait drsquoautant

350 Auditions Poitiers et Rennes du HCFEA 351 Le Contrat Enfance Jeunesse court sur une anneacutee courante et pas de financement pour lrsquoanimation de rue La mission de lrsquoanimateur ne peut donc pas forceacutement ecirctre organiseacutee selon les besoins du territoire Ces contrats paient la journeacutee par enfant en accueil de loisirs Faudrait-il aller vers un nouveau cadre un cadre assez fin encadreacute par un cadre juridique Un financement au poste et non agrave la preacutesence des jeunes serait peut-ecirctre plus adeacutequat

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plus pertinent que lrsquoanimation de rue est susceptible de consolider certains emplois culturels dans des territoires ruraux ou peu denses352

Proposition 8 mieux financer et assurer le cadre leacutegal des animations de rues

En rapprochant la Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale (DGCS) la Cnaf et lrsquoeacuteducation populaire lancer un chantier visant agrave deacutefinir un cadre leacutegal minimal ndash suffisamment leacuteger pour nrsquoecirctre pas source de complexiteacute administrative empecircchant toute initiative locale et toute reacuteactiviteacute ndash permettant de seacutecuriser ces pratiques et de les financer au titre du contrat enfance- jeunesse dans la prochaine COG et ainsi drsquoassurer une peacuterenniteacute des actions et des animateurs adapteacutes aux besoins locaux

213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels

Les lieux drsquoanimation culturelle et socioculturelle sont insuffisamment adapteacutes agrave lrsquoaspiration des jeunes Les bibliothegraveques et meacutediathegraveques qui sont deacuteveloppeacutees dans de nombreux territoires353 sont lrsquoun des vecteurs potentiels pour cette fonction agrave condition de faciliter le recours agrave ces institutions qui peuvent ne pas ecirctre identifieacutees comme des lieux drsquointeacuterecirct pour des populations eacuteloigneacutees culturellement de ces usages mecircme si la freacutequentation des bibliothegraveques atteste de leur actualiteacute Pour reacutepondre agrave une mutation du rocircle des bibliothegraveques notamment sous lrsquoeffet du numeacuterique qui transforme le rapport aux œuvres et aux sources drsquoinformation et dans le cadre des Assises des bibliothegraveques le deacuteveloppement drsquoespaces de travail de convivialiteacute culturelle et drsquooffres agrave destination speacutecifique des adolescents pourrait ecirctre renforceacute354 Il srsquoagirait de poursuivre un mouvement largement entameacute qui passe par la conception de projets drsquoeacutetablissement qui prennent en compte les speacutecificiteacutes des territoires ougrave se trouve la bibliothegraveque la mise en place drsquoespaces conviviaux et ouverts agrave tous et agrave toutes le deacuteveloppement de collections inclusives et plurielles de politiques drsquoaction culturelle srsquoadressant agrave lrsquoensemble des publics du territoire (qursquoils freacutequentent deacutejagrave ou non les eacutetablissements) de nouveaux usages dans les murs de la bibliothegraveque (recherche drsquoemploi autoformation aux langues ou agrave lrsquoinformatique bibliothegraveques vivantes projets participatifs impliquant les visiteurs et visiteuses de la bibliothegraveque)

Bibliothegraveque de Brossard au Queacutebec

Lrsquoensemble du mobilier de lrsquoespace ado est mobile et reacuteagenceacute tantocirct en espace de travail tantocirct en salle de projection ou de jeux tantocirct utiliseacute comme un espace de deacutetente etc La dimension participative de leur conception et de leur programmation est essentielle avec ce que cela implique en termes de projet drsquoeacutetablissement de meacutediation aupregraves des autres publics de la bibliothegraveque etc

Proposition Bibliothegraveques Dans le cadre des Etats Geacuteneacuteraux en cours eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement de 7 000 espaces de convivialiteacute et drsquoespaces de travail

352 Interrogation du centre social de Blaise Boucher sur lrsquoimpact eacuteconomique du centre social Il srsquoavegravere qursquoil y a un effet levier ducirc agrave la preacutesence de ce dispositif en termes drsquoactiviteacute Les pratiques artistiques permettent de consolider des emplois qui sont atypiques en milieu rural Il y a donc une plus grande proximiteacute de lrsquoemploi ce qui est attractif pour des populations qui de par leur meacutetier srsquoimplantent principalement en ville 353 16 500 lieux drsquoaccegraves au livre et agrave la lecture qui se divisent selon lrsquoimportance des eacutetablissements en 7 700 bibliothegraveques et 8 800 points drsquoaccegraves au livre 354 Jacquet A (2017) Bibliothegraveques troisiegraveme lieu Meacutediathegravemes de lrsquoABF voir aussi Construire et concevoir une bibliothegraveque 2e eacutedition Editions du Moniteur 2016 chapitre de Franccediloise Muller sur lrsquoameacutenagement des bibliothegraveques dont lrsquoameacutenagement des espaces adolescents

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adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel dans des lieux du quotidien freacutequenteacutes par les jeunes ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Nous deacuteveloppons cette proposition dans le 23 qui concerne plus largement de nouveaux usages dans les espaces adolescentsjeunes

214 Soutenir le deacuteveloppement des pratiques en amateur pour les enfants et adolescents

La possibiliteacute de deacutevelopper laquo un faire raquo via des pratiques en amateur est un eacuteleacutement de formation tregraves important pour les jeunes Rien ne dit que tous les jeunes doivent avoir une pratique artistique de longue dureacutee mais il importe que tous puissent deacutevelopper sur une certaine dureacutee au moins un type de pratiques sportives ou physiques et un type de pratiques artistiques scientifiques techniques ou culturelles Crsquoest important pour la formation de soi 39 millions drsquoenfants beacuteneacuteficiaient en 2014 drsquoactions au titre du parcours de lrsquoEAC (contre 22 millions en 2010) La mise en place des PEDT a eacutegalement deacuteveloppeacute les pratiques culturelles des enfants Mais on ne sait pas eacutevaluer avec preacutecision la part des enfants et adolescents beacuteneacuteficiant drsquoactiviteacutes suffisamment suivies pour leur permettre drsquoacceacuteder agrave des pratiques amateur Les places en conservatoire355 sont probablement insuffisantes Les donneacutees sur la pratique en amateur des enfants nrsquoexistent pas Le ministegravere de la Culture estime agrave 12 million le nombre drsquoenfants ayant une pratique de musique de danse ou de theacuteacirctre en inteacutegrant les eacutecoles associatives et priveacutees Pour les 11 agrave 17 ans les derniegraveres donneacutees publieacutees remontent aux anneacutees 20082009 Les taux de pratiques ont pu eacutevoluer plus favorablement mecircme sans compter les pratiques informelles sur les reacuteseaux sociaux Les constats sur le caractegravere inacheveacute de la deacutemocratisation culturelle persistent356 Les parcours drsquoEAC ne visent pas directement le deacuteveloppement drsquoune pratique en amateur deacutevelopper le pilier de rencontre avec les œuvres et de pratiques permet une initiation de tous Mais crsquoest autre chose que donner les moyens drsquooffrir plus largement la possibiliteacute pour ceux que cela enchante plus particuliegraverement de poursuivre dans une certaine continuiteacute des apprentissages et investissements extrascolaires en matiegravere artistique et culturelle357 Par ailleurs en termes de tranche drsquoacircge les PEDT visaient plus explicitement les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire que les adolescents Enfin lrsquoEAC srsquoarrecircte apregraves le collegravege Et finalement il convient aussi drsquoeacuteviter le seul tropisme scolaire conduisant notamment agrave eacutevaluer la pertinence des actions au regard de la reacuteussite scolaire Des investissements en direction des quartiers des politiques de la ville ont eacuteteacute soutenus pour le deacuteveloppement des pratiques artistiques358 Mais quid des territoires ruraux

355 155 000 enfants dans les conservatoires agrave rayonnement deacutepartemental ou reacutegional et 145 000 dans les conservatoires municipaux 356 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo avis du CESE novembre 357 INJEPFEJ une eacutevaluation a porteacute sur lrsquoimpact des activiteacutes extrascolaires culturelles sur la reacuteduction des ineacutegaliteacutes les compeacutetences attendues des enfants lrsquoimpact sur lrsquoimplication scolaire des enfants lrsquointeacuterecirct pour la discipline artistique et le rocircle des meacutediations en lien avec les origines sociales et le projet eacuteducatif et culturel des parents Elle a eacuteteacute meneacutee agrave partir de questionnaires et drsquoentretiens avec les porteurs de projets les intervenants et enseignants les parents (eacutechantillon de 300 parents 50 par projet) et les enfants (400 enfants ont reacutepondu au questionnaire) Une eacutevaluation srsquoest centreacutee sur des objectifs mixtes et souligne lrsquoimportance drsquoune pratique suffisamment inscrite dans la dureacutee 358 wwwcgetgouvfrsitescgetgouvfrfilesatomsfilesconvention_ville-culture_8022017pdf convention 2016-2020 Ministegravere de la Culture Ville jeunesse et sports

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Les pratiques en amateur ont eacuteteacute reconnues dans la loi relative agrave la liberteacute de creacuteation agrave lrsquoarchitecture et au patrimoine (LCAP) mais elles restent insuffisamment deacuteveloppeacutees

Pour les plus jeunes enfants lrsquoeacutecole reste un lieu adapteacute pour deacutevelopper lrsquooffre peacuteriscolaire crsquoest le bon maillon pour faciliter la vie des parents et des enfants sur lrsquoaccegraves agrave des activiteacutes encadreacutees Crsquoest moins vrai pour les adolescents et le cas eacutecheacuteant pour certains publics Les museacutees peuvent eacutegalement ecirctre reconnus comme un des lieux de proximiteacute On peut indiquer par exemple le travail reacutealiseacute par le Museacutee en Herbe avec la Ville de Paris dans le cadre de lrsquoaction laquo les reacutecreacutes du museacutee raquo mais eacutegalement tous les ateliers de pratiques artistiques meneacutes sur le long terme ou sous forme de stage dans un certain nombre de museacutees dans les eacutecoles de cirque etc A partir du collegravege et de lrsquoadolescence les jeunes expriment un inteacuterecirct pour des disciplines non ou peu repreacutesenteacutees dans les conservatoires (design dessin etc) pour trouver des figures drsquoidentification valoriseacutees y compris dans drsquoautres lieux que lrsquoeacutecole Il y a moins de propositions adapteacutees pour deacutevelopper des capaciteacutes sur ces centres drsquointeacuterecirct sauf dans lrsquooffre priveacutee de cours reacuteserveacutee agrave des familles riches ou via les classes agrave horaires ameacutenageacutes359 mais qui visent lagrave une petite frange de jeunes deacutejagrave tregraves deacutecideacutes Dans son reacutecent rapport le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) preacuteconise de faire des eacutetablissements publics culturels des territoires en particulier des conservatoires les pocircles ressources du territoire au service de la pratique en amateur et drsquointeacutegrer une pratique exteacuterieure au conservatoire dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoires De mecircme les eacutecoles drsquoart et les formations patrimoniales pourraient preacutesenter et encadrer des pratiques de chantiers de fouilles ou des chantiers restauration Plus de 800 chantiers sont reacutealiseacutes en France 80 en milieu rural et 20 en ville360 par les jeunes Ils sont facteur drsquoengagement citoyen des jeunes dans leur environnement de proximiteacute drsquoun partage de valeur humaniste pour une meilleure compreacutehension de lrsquohistoire et des autres En partant de notre chiffrage global de 300 000 places (fourchette basse pour les plus de 11 ans) dont 100 000 places pour les sciences et techniques dont les pratiques environnementales solidaires et de publication (50 000 100 000 places) restent 100 000 agrave 150 000 places pour les pratiques artistiques soit lrsquoeacutequivalent drsquoun doublement des places en conservatoires municipaux mais sous des formes drsquoateliers ou de clubs

Proposition 9 deacutevelopper le laquo plan mercredi raquo en privileacutegiant des pratiques artistiques encadreacutees reacuteguliegraveres pendant plusieurs semestres pour les 6-11 ans dans divers lieux

Proposition 10A au moins 100 000 places additionnelles agrave deacutevelopper dans des ateliers et clubs drsquoarts plastiques design theacuteacirctre musique danse avec lrsquoappui des eacutecoles territoriales drsquoart et des conservatoires classeacutes par lrsquoEtat Leur responsabiliteacute territoriale et le rocircle de lieux ressources pour les pratiques en amateur drsquoun territoire devraient ecirctre affirmeacutes dans les critegraveres de classement Ceux-ci doivent donc pouvoir ecirctre modifieacutes en ce sens

359 On nrsquoaborde pas ici la question du deacuteveloppement des offres de classes agrave horaires ameacutenageacutes (bon moyen gratuit pour les plus passionneacutes) 360 httpjeunesgouvfrinterministerielcitoyennetebenevolatarticlechantiers-de-jeunes-benevoles

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Proposition 10B creacuteer un site internet fortement inteacutegreacute aux reacuteseaux sociaux afin de soutenir les jeunes artistes amateurs et drsquoinciter les institutions culturelles et sociales des territoires agrave les accompagner srsquoils le souhaitent agrave travers un partenariat dans la dureacutee Cette plateforme permettrait de faire participer des publics peu engageacutes aupregraves des formes actuelles drsquoorganisations et de faire une place plus grande aux nouvelles pratiques et agrave celles en train drsquoadvenir Chiffrage La France beacuteneacuteficie drsquoun reacuteseau de structures drsquoenseignement artistique deacuteveloppeacute comprenant plus de 450 conservatoires classeacutes par lrsquoEacutetat dont la mission premiegravere est de former des praticiens amateurs Le budget de fonctionnement des conservatoires361 est de 428 millions drsquoeuros dont 75 est assureacute par les collectiviteacutes locales Le caractegravere coucircteux de lrsquoenseignement musical (2 000 agrave 3 000 euros lrsquoanneacutee par enfant dans les conservatoires agrave rayonnement reacutegional soit un coucirct similaire agrave celui du projet Demos) est lieacute agrave des caracteacuteristiques intrinsegraveques de la musique besoin drsquoun instrument de temps de cours individuel et pas uniquement collectif etc Ces eacuteleacutements sont eacutevidemment justifieacutes au regard des objectifs drsquoun enseignement de musique Drsquoautres disciplines comme le theacuteacirctre ou le dessin sont susceptibles drsquoecirctre moins coucircteuses car avec moins drsquoeacutequipements et des taux drsquoencadrement plus importants possibles (par exemple un petit groupe de 10 personnes) elles peuvent ecirctre rapprocheacutees des chiffrages sur la science Reste un problegraveme de vivier drsquoanimateurs (voir partie beacuteneacutevolats ci-apregraves) du fait des speacutecificiteacutes des meacutetiers artistiques potentiellement plus difficilement mobilisables sur le mode du beacuteneacutevolat Pour des ateliers utilisant les locaux des conservatoires ou drsquoeacutequipements culturels et avec un taux drsquoencadrement de 1 pour 10 les 100 000 places peuvent ecirctre laquo encadreacutees raquo par 10 000 uniteacutes (chacune de 2 heures drsquoatelier par exemple362) qui pourraient ecirctre assureacutees sur un tiers temps par 2 000 professeurs artistes ou animateurs Nous regroupons le chiffrage correspondant avec ceux sur les reacutefeacuterents TLT (partie III)

22 Un plan massif de deacuteveloppement de clubs scientifiques et de techniques pour les adolescents 50 000 agrave 100 000 places suppleacutementaires agrave horizon 5 ans

Dans un monde en mutation marqueacute par une eacutevolution rapide des technologies les jeunes de 3 agrave 20 ans ont tous vocation agrave ecirctre davantage sensibiliseacutes agrave la culture scientifique et technologique Crsquoest une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) La SNCSTI participe aussi bien drsquoobjectifs propres au deacuteveloppement scientifique et technologique du pays (alimenter des vocations scientifiques et techniques diffuser les savoir-faire numeacuteriques et informatiqueshellip) que drsquoune viseacutee de formation agrave lrsquoesprit du doute bien fondeacute de lrsquoargumentation et de la connaissance des reacutealiteacutes de notre monde consubstantielles agrave la formation citoyenne des enfants et des adolescents Cela recoupe la theacutematique de lrsquoenfant laquo acteur social raquo puisque la science et la technique faccedilonnent de plus en plus notre futur De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees une tendance socieacutetale eacutemerge cette dynamique meacuterite drsquoecirctre stimuleacutee

361 Donneacutees 2008 agrave partir de B Dietsch et M-F Sotto 2010) laquo Lrsquoenseignement speacutecialiseacute de la musique de la danse et de lrsquoart dramatique en 2008-2009 raquo DEPS 362 Soit 20 000 heures hebdomadaires

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Comment avoir demain des acteurs pertinents pour notre eacuteconomie et des citoyens eacuteclaireacutes pour notre deacutemocratie sans que les jeunes drsquoaujourdrsquohui soient activement mis en contact avec le laquo faire raquo de la science et de la technologie

Lrsquoaccegraves aux expositions aux ateliers ponctuels aux eacutevegravenements (fecirctes de la Science etc) se deacuteveloppe Mais la situation des pratiques reacuteguliegraveres scientifiques et techniques extrascolaires nrsquoa pas jusqursquoici eacuteteacute constitueacutee en prioriteacute de politique publique explicite Les reacuteponses au questionnaire HCFEAAMCSTI363 eacutelaboreacute dans le cadre de ces travaux avec le concours lrsquoAMCSTI montre bien lrsquoenjeu Celui-ci deacutepend des tranches drsquoacircges

Pour les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire les actions drsquoeacuteveil agrave la culture et aux questionnements scientifiques pour tous apparaissent comme une prioriteacute conformeacutement agrave la SNCSTI Elles se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees via des partenariats avec lrsquoeacutecole notamment pour diversifier les modaliteacutes drsquoapproche de la science en classe (voir notamment le actions de la fondation La main agrave la pacircte) (ce qui nrsquoentre pas dans notre sujet) et des activiteacutes diverses soutenues par le tissu associatif (Les petits deacutebrouillards etc) Ces actions beacuteneacuteficient de soutien notamment au titre des investissements drsquoavenir agrave hauteur de pregraves de 100 millions pour la peacuteriode 2013-2018364 A partir du collegravege (et surtout de 1213 ans365) lrsquoessor plus speacutecifique de pratiques reacuteguliegraveres en club pour ceux qui se deacutecouvrent un certain goucirct des sciences ou des techniques voir pour les laquo passionneacutes raquo est largement sous-deacuteveloppeacute Pourtant il est important pour les adolescents agrave plusieurs titres

- crsquoest une voie de deacuteveloppement des vocations possibles qui gagne agrave ecirctre soutenue alors qursquoun nombre insuffisant de jeunes souhaitent spontaneacutement se destiner agrave des carriegraveres porteuses en termes drsquoemplois et strateacutegiques pour notre eacuteconomie que ce soit dans le domaine scientifique ou dans les filiegraveres professionnelles techniques (notamment via lrsquoapprentissage)

- crsquoest un levier important pour nourrir un vivier de futurs innovateurs chercheurs et utilisateurs avertis des sciences et techniques dans des formes compleacutementaires de celles de lrsquoeacutecole Sachant que lrsquoinnovation est un enjeu majeur pour le deacuteveloppement eacuteconomique et social de la France366

- en se frottant agrave la matiegravere qui reacutesiste agrave la rigueur neacutecessaire (aussi bien en informatique en matheacutematiques que dans des sciences expeacuterimentales) ou agrave la creacuteativiteacute articulant imagination theacuteorie et expeacuterimentation crsquoest un domaine privileacutegieacute de confrontation au reacuteel A ce titre cela est particuliegraverement mobilisateur par rapport aux enjeux identitaires de lrsquoadolescence

- crsquoest un domaine qui rejoint les enjeux drsquoengagements puisque innovation scientifique et innovation sociale srsquohybrideront de plus en plus Les activiteacutes de ces clubs peuvent

363 Voir annexe laquo Sciences questionnaire AMCSTI raquo 364 67 millions engageacutes sur la peacuteriode agrave fin 2013 30 millions a priori encore investis dans la suite de PIA 3 sous reacuteserve de donneacutees compleacutementaires SGPI deacutepenses reacuteparties entre peacutedagogies des sciences actions pour les professeurs structuration du reacuteseau des acteurs de la CSTI numeacuterique et eacutegaliteacute des chances 365 Les reacutepondants du questionnaire AMCSTI soulignent tous lrsquoimportance de dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo plutocirct agrave partir de 12 ans certains preacuteconisent de se focaliser mecircme sur les 14-18 ans 366 Voir strateacutegie globale drsquoinnovation dont laquo French Tech Diversiteacute raquo Pour plus drsquoinformations voir wwwlafrenchtechcomen-actionfrench-tech-diversite (consulteacute le 08022018)

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notamment porter sur des questions environnementales drsquoapplications immeacutediates (agriculture urbaine reacuteparation drsquoobjets dans une logique drsquoeacuteconomie circulaire etc)

Plusieurs points sont agrave consideacuterer

221 Un besoin de pratiques scientifiques et techniques encadreacutees reacuteguliegraveres agrave partir de 1213 ans (hors temps scolaire)

Les entretiens meneacutes367 convergent pour insister sur le caractegravere indispensable drsquoune activiteacute structureacutee encadreacutee par des personnes de bon niveau scientifique (professeurs doctorants eacutetudiants en master le cas eacutecheacuteant animateurs bien formeacutes mais plutocirct pour des publics plus jeunes etc) si lrsquoon souhaite ouvrir aux adolescents la possibiliteacute de se deacutepasser en sciences et techniques Certaines pratiques culturelles (lectures photos etc) sont susceptibles drsquoecirctre deacuteveloppeacutees de maniegravere soutenue en totale autonomie par de nombreux enfants le cas eacutecheacuteant appuyeacutee sur des conseils drsquoadultes ou de pairs et des tutoriels Crsquoest moins le cas pour les activiteacutes matheacutematiques scientifiques ou informatiques qui neacutecessitent

- du mateacuteriel (pour les activiteacutes scientifiques et techniques) speacutecifique rarement disponible dans les familles

- une certaine rigueur qui ne srsquoinvente pas ex nihilo - un apprentissage ad hoc pour reacutesoudre des problegravemes compliqueacutes sachant que dans ce

domaine comme dans tous les autres domaines culturels et sportifs les jeunes devraient pouvoir deacutevelopper des capaciteacutes et avoir le plaisir de progresser jusqursquoagrave pouvoir faire de belles choses de plus en plus difficiles au mecircme titre qursquoun pianiste qui commence par les gammes avant de se reacutejouir de jouer des musiques du reacutepertoire

Theacuteoriquement une partie de la formation agrave la rigueur neacutecessaire et des apprentissages pourrait se faire via des ressources numeacuteriques et des tutoriels en particulier en informatique et en matheacutematiques Cela est plutocirct deacuteveloppeacute en informatique (code academy etc) moins en sciences (besoin de croiser theacuteorie et logiques expeacuterimentales fabrication pour deacutevelopper des projets scientifiques) ou technique (il faut laquo faire raquo) Tous les interlocuteurs des entretiens que nous avons meneacutes insistent neacuteanmoins sur la neacutecessaire compleacutementariteacute entre activiteacutes agrave distance (numeacuterique) et la preacutesence physique drsquoun ou plusieurs laquo professeurs raquo pour soutenir les adolescents sur la dureacutee

222 Une compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole Un parallegravele peut ecirctre fait avec le franccedilais matiegravere fondamentale Le deacutesir de certains jeunes pour les clubs de theacuteacirctre ou drsquoeacutecriture est compleacutementaire et non substituable agrave lrsquoenseignement agrave lrsquoeacutecole De mecircme le sport repreacutesente 4 heures drsquoenseignement hebdomadaire au collegravege Pourtant la majoriteacute des jeunes Franccedilais ont une pratique sportive extrascolaire Srsquoagissant des sciences et de la technologie

- relativement peu drsquohoraires pour sciences et technologie au collegravege (1 heure 30 en SVT 1 heure 30 en physique 1 h 30 en technologie pour 1 heure drsquoarts plastiques et 1 heure drsquoeacuteducation musicale)

367 Sciences agrave lrsquoEcole Animaths Srsquocubehellip

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- matheacutematiques 3 h 30 entre la 5egraveme et la 3egraveme mais faible possibiliteacute de se diffeacuterencier de se deacutepasser ou de srsquoamuser dans des jeux matheacutematiques plus pousseacutes

A partir du lyceacutee y compris en matheacutematiques se pose un enjeu de deacutemocratisation de la deacutetection et du deacuteveloppement preacutecoce des talents scientifiques important dans notre pays qui eacutetait jusqursquoici de haute culture matheacutematique et alors que le niveau au lyceacutee nrsquoest peut-ecirctre plus assez pousseacute368 Nous nrsquoabordons pas ici les questions peacutedagogiques qui sont susceptibles de relever de techniques diffeacuterentes plus ou moins horizontales de mises en situation de travail sur des projets ou drsquoentraicircnements agrave reacutesoudre des problegravemes difficiles Le deacuteveloppement drsquoune sphegravere extrascolaire de pratiques scientifiques et techniques ouvrirait agrave drsquoautres rencontres possibles drsquoautres modes drsquoenseignement le cas eacutecheacuteant plus diffracteacutes et sur projets Elle est susceptible de susciter lrsquointeacuterecirct de publics

- qui peuvent srsquoautocensurer - qui nrsquoont pas deacutecouvert de domaines qui les inteacuteressaient dans les champs

scientifiques via le collegravege - ou qui ont besoin de srsquoeacutemanciper des attendus scolaires (qui revecirctent forceacutement et

indeacutependamment de la qualiteacute des enseignements prodigueacutes un caractegravere utilitariste puisqursquoengageant un parcours scolaire) dans une discipline qui leur plaicirct pour la redeacutecouvrir sur un mode libre et plus investi

Cela rejoint les questions drsquoeacutelargissement des publics telles que poseacutees dans les champs artistiques et culturels En outre cela permet de lever une partie des contraintes pesant sur lrsquoeacutecole on ne peut pas rabattre les besoins peacutedagogiques de lrsquoenseignement scolaire sur les besoins plus larges de parcours personnaliseacutes qui peuvent srsquoexprimer librement dans les champs extrascolaires par deacutefinition moins standardiseacutes

Des exemples distincts drsquoinvestissements personnels extrascolaires

LrsquoAssociation Animaths veille au deacuteveloppement drsquoateliers et de clubs dans les eacutetablissements et agrave la participation du plus grand nombre filles et garccedilons agrave ce type drsquoactiviteacutes laquo Lrsquoinitiation agrave des probleacutematiques de recherche et agrave des questions matheacutematiques actuelles agrave partir de situations de matheacutematiques fondamentales ou appliqueacutees est un moyen puissant pour deacutevelopper la motivation et la creacuteativiteacute des eacutelegraveves De maniegravere diffeacuterente et compleacutementaire les activiteacutes de reacutesolution de problegravemes matheacutematiques et la participation agrave des compeacutetitions matheacutematiques de tous niveaux depuis celles ouvertes agrave tous jusqursquoaux compeacutetitions internationales encouragent la deacutemarche de recherche et suscitent par la deacutecouverte et la reacuteflexion le plaisir de faire des matheacutematiques raquo369 laquo La mise en perspective des apprentissages matheacutematiques que ce soit ceux qui sont faits dans le cadre de la classe ou dans des cadres peacuteriscolaires notamment par des eacuteclairages historiques et culturels en permet une meilleure appropriation par les eacutelegraveves et doit ecirctre encourageacutee raquo

Dans un autre registre lrsquoEcole 42 forme des deacuteveloppeurs sans cours acadeacutemique mais agrave partir de la mobilisation drsquoun savoir en reacuteseau via des productions concregravetes collaboratives aideacute par des eacutevaluations de pair agrave pair Ce dispositif srsquoadresse agrave des jeunes parfois recaleacutes du systegraveme scolaire Des dispositifs similaires pourraient se deacutevelopper pour les adolescents

368 Voir avis Acadeacutemie des Sciences voir V Wisnia-Weill (2014) laquo Augmenter aussi le nombre de bons eacutelegraveves raquo op cit 369 Statuts Animaths

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223 Ougrave mettre en œuvre lieux tiers maisons de quartier laboratoires eacutetablissements scolaires meacutediathegraveques fablabshellip

On ne peut pas preacutejuger des endroits les plus favorables pour ce deacuteveloppement Cela deacutepend des territoires et ne se deacutecregravete pas drsquoen haut surtout pour des activiteacutes qui deacutependront toujours drsquoune grande part drsquoengagements volontaires drsquoadultes precircts agrave donner de leur temps pour transmettre une passion accompagner guider (voir partie III enjeux de viviers et de gouvernance) Selon les territoires les ressources potentielles varient tant en termes drsquoencadrants potentiels de ces clubs du tissu associatif local de possibiliteacute de mobiliteacute des adolescents (voir questions du transport en zone rurale ou peacuteriurbaine) que des lieux de socialisation deacutejagrave approprieacutes par les jeunes Si lrsquoon veut srsquoassurer drsquoun deacuteveloppement de ces pratiques agrave large eacutechelle un pilotage srsquoimpose neacuteanmoins pour contribuer agrave structurer une offre dans plusieurs lieux identifieacutes comme de bons espaces potentiels370

- dans les espaces jeunes les maisons de quartier les centres sociaux les meacutediathegraveques dans des lieux deacutejagrave repeacutereacutes et freacutequenteacutes qui seraient deacuteveloppeacutes pour former des tiers lieux embleacutematiques de creacuteations culturelles et scientifiques et drsquoengagements dans la vie de la Citeacute (voir proposition 14 ci-apregraves)

- des clubs autour des centres de sciences ou des laboratoires drsquoentreprises locales ou des universiteacutes lrsquoideacutee est de deacutevelopper aussi des tiers lieux qui permettent aux jeunes de faire drsquoautres rencontres Les eacutetudiants en masters scientifiques pourraient apporter leur appui tout en se formant agrave lrsquooccasion (par exemple 2 ou 3 eacutetudiants encadrent un club sur 1 semestre chaque anneacutee dans une mecircme structure)

- des clubs dans les murs des collegraveges ou des lyceacutees sur des temps hors classe une possibiliteacute agrave exploiter pour optimiser lrsquoutilisation des laboratoires des eacutecoles (mises agrave disposition de laboratoires pour des activiteacutes peacuteriscolaires) agrave lrsquoinstar du programme Sciences agrave lrsquoEcole 371 et faciliter le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes scientifiques et techniques avec des beacuteneacutevoles de bons niveaux notamment des professeurs ndash avec ou sans dotations horaires ndash sur le modegravele des associations sportives scolaires par exemple Cette solution nrsquoattirera pas forceacutement suffisamment de jeunes qui passent deacutejagrave de longues heures dans leurs eacutecoles et peuvent avoir envie drsquoen sortir On peut objecter qursquoils ont aussi envie de faire drsquoautres rencontres (que leurs professeurs que les copains de classe) mais si les clubs quand ils existent deviennent ouverts agrave tous les adolescents drsquoun bassin de vie plus large ce pourrait au contraire constituer un eacuteleacutement de mixiteacute sociale inteacuteressant Il pourrait ecirctre davantage fait appel agrave du meacuteceacutenat de compeacutetences Des personnaliteacutes qualifieacutees interviennent deacutejagrave agrave lrsquoeacutecole pour des informations sur les carriegraveres la citoyenneteacute Dernier point le transport degraves qursquoon srsquoeacuteloigne des centres-villes le transport devient un eacuteleacutement de complexiteacute pour

370 Un questionnaire meneacute avec lrsquoAMCSTI insiste sur cette pluraliteacute eacutetablissements scolaires lieux culturels partenariat avec des laboratoires etc 371 Le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole eacutelabore des ressources peacutedagogiques des plans drsquoeacutequipements et des concours ndash Olympiades et concours colleacutegien et lyceacuteen CGeacutenial ndash pour deacutevelopper les projets scientifiques et techniques En particulier laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo donne une large place agrave lrsquoexpeacuterimentation et agrave la culture du projet dans le cadre des concours Les activiteacutes de Sciences agrave lrsquoEcole ont lieu sur des temps scolaires pour la majoriteacute mais aussi sur des temps peacuteriscolaires Par la suite nous prenons comme reacutefeacuterence les conditions mateacuterielles et de qualiteacute des dispositifs CGeacutenial ou des Olympiades mais en se donnant pour objectif de deacutevelopper des clubs scientifiques ou techniques extra ou peacuteriscolaires ce que ne font les projets Sciences agrave lrsquoEcole que de maniegravere plus limiteacutee Voir eacutetat des lieux

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les jeunes et leurs familles Lrsquoeacutetablissement scolaire preacutesente lrsquointeacuterecirct de ne pas ajouter de temps de transport pour se rendre apregraves lrsquoeacutecole agrave drsquoautres activiteacutes Crsquoest enfin un lieu qui permet facilement drsquoinformer les jeunes de ces propositions drsquoactiviteacutes

- des fablabs avec un volet laquo adolescents raquo (Pour meacutemoire lrsquoassociation Reacuteseau Franccedilais des FabLabs (RFFLabs) compte 50 FabLabs membres pour 200 agrave 250 lieux en France meacutetropolitaine et laquo srsquoadresse raquo plus aux adultes agrave ce jour)

Dans tous ces lieux lrsquoideacutee est de deacutevelopper des clubs offrant des pratiques reacuteguliegraveres aux jeunes tout au long de lrsquoanneacutee et le cas eacutecheacuteant des laquo stages projets raquo pendant les vacances scolaires

224 Ciblage agrave terme au moins 10 de jeunes (chez les 12-18 ans) en plus en activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques

Si lrsquoon eacutevalue agrave moins de 10 (voir eacutetat des lieux) le nombre de jeunes impliqueacutes reacuteguliegraverement dans les activiteacutes scientifiques ou technologiques on peut facilement viser agrave moyen terme (10 ans ) un objectif de doublement des pratiques scientifiques et techniques au collegravege (comparer aux 4 enfants sur 10 ayant des activiteacutes culturelles ou artistiques reacuteguliegraveres dont on peut espeacuterer par ailleurs augmenter le nombre) soit 300 000 places au total au niveau collegravege via des ateliers dans les eacutetablissements scolaires les meacutediathegraveques etc Auxquelles il convient drsquoajouter une part de lyceacuteens probablement moindre Dans lrsquoeacutetat des lieux nous avions estimeacute le nombre de places existantes selon plusieurs approches Le comptage des diffeacuterents dispositifs nous avait conduits agrave observer entre 300 000 et 500 000 places drsquoactiviteacutes reacuteguliegraveres diverses dont moins de 100 000 places en laquo clubs raquo structureacutes En lrsquoabsence de donneacutees plus preacutecises et drsquoeacutetudes sur les aspirations des jeunes ou drsquoune expeacuterimentation sur le deacuteveloppement de clubs de sciences agrave destination des adolescents il est difficile drsquoecirctre certain du potentiel drsquoaugmentation pour ces activiteacutes scientifiques et techniques On estime en fourchette basse un potentiel de 50 000 agrave 100 000 places agrave horizon 5 ans372 Pour 100 000 places on eacutevalue le coucirct agrave 23 millions sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles de professeurs et une partie drsquoheures indemniseacutees Crsquoest un modegravele eacuteconomique dix fois moins coucircteux que celui des conservatoires car une part importante de beacuteneacutevolat est possible mecircme si elle nrsquoest pas geacuteneacuteralisable agrave tous les domaines

Coucirct pour 100 000 places 23 millions drsquoeuros Ce chiffrage est reacutealiseacute sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles et une partie drsquoheures indemniseacutees (voir proposition 16 pour le soutien drsquoune implication volontaire de bon niveau scientifique notamment des professeurs et des eacutetudiants en master)373 Nrsquoest pas ici

372 Voir annexe laquo Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences raquo (estimation du potentiel et coucirct de la mesure) Le chiffrage du potentiel repose notamment sur une comparaison avec lrsquoAllemagne 373 Voir annexe laquo Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences raquo (le chiffrage des coucircts de fonctionnement a eacuteteacute reacutealiseacute en se calant sur des donneacutees fournies par Sciences agrave lrsquoEcole pour diverses activiteacutes scientifiques) Dans les faits on ne peut eacutevidemment pas preacutejuger du nombre de professeurs qui seraient volontaires ici par construction cela repreacutesenterait 10 000 professeurs soit pregraves de 8 des enseignants de matheacutematiques de sciences et de technologie tous eacutetablissements confondus Notons qursquoavec des encadrements par des eacutetudiants en masters on doit pouvoir rester dans ces ordres de grandeur En revanche si lrsquoon doit inteacutegrer des encadrements dans des lieux hybrides le coucirct est supeacuterieur voir propositions sur les engagements Il faut aussi agrave ajouter agrave ce coucirct des eacuteleacutements transversaux eacutetudieacutes dans la partie III plateformes numeacuteriques communication avec les youtubers eacutevegravenements laquo viraux raquo ou sur la preacutesence sur les territoires via les reacutefeacuterents TLT

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chiffreacute le coucirct de la communication et de la meacutediation neacutecessaire pour attirer de larges publics jeunes

Proposition 11 A creacuteer 50 000 agrave 100 000 laquo places raquo dans des clubs de sciences et techniques pour des pratiques reacuteguliegraveres extra et peacuteriscolaires drsquoici agrave 5 ans pour les adolescents avec un encadrement de bon niveau scientifique ou technique Pour ce faire investir des tiers lieux avec des modes drsquoencadrement innovants ou des clubs en eacutetablissements scolaires (ouverts agrave drsquoautres que les seuls eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement) et deacutevelopper une geacuteolocalisation et une preacutesence sur les reacuteseaux sociaux de ces possibiliteacutes

- Favoriser le deacuteveloppement de clubs reacuteguliers de sciences et techniques dans les bassins de vie des adolescents autour des lyceacutees des universiteacutes ou laboratoires (avec lrsquoappui ou le pilotage des scientifiques de ces laboratoires) et dans les centres de science

- Creacuteer au moins un fablab et atelier de reacuteparation bricolage pour les jeunes au niveau intercommunal

- Soutenir les deacuteveloppements de club de sciences informatiques ou technique dans les eacutetablissements scolaires du second degreacute mais ouverts agrave une population drsquoadolescents plus larges que les eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement mise agrave disposition des locaux geacuteneacuteraliseacutee et indemniteacutes forfaitaires attribueacutees ex-post pour un club qui fonctionne avec plusieurs enfants sur la base du volontariat

- Attribuer des financements sur une dureacutee plutocirct peacuterenne et sur la base drsquoun contenu de qualiteacute assurant la monteacutee en gamme pour des activiteacutes reacuteguliegraveres pour les adolescents mais sans tomber dans un cahier des charges trop prescriptif (disciplines modaliteacutes peacutedagogiques) pour eacuteviter de deacutecourager les bonnes volonteacutes des beacuteneacutevoles et des associations

- Deacutevelopper la reconnaissance drsquoun beacuteneacutevolat des masters (UV de projet de meacutediation scientifique en eacutequipe inclus dans la formation) pour renforcer le vivier des beacuteneacutevoles qualifieacutes (en plus des professeurs volontaires) favoriser lrsquoimplication des professeurs honoraires pour former des contenus et des eacutetudiants

- Deacutevelopper une base ressources de tutoriels pour faciliter la mise en place des clubs - Deacutevelopper un eacutevegravenementiel des clubs reacuteguliers inteacutegreacute aux reacuteseaux sociaux pour

favoriser la communication active agrave destination des jeunes et permettre que ces clubs de sciences fasse partie de la socialisation adolescente commune et une appli pour geacuteolocaliser les possibiliteacutes existantes (sur le modegravele de lrsquoappli handisport)

- Srsquoappuyer sur les youtubers374 pour signaler les possibiliteacutes existantes Selon les estimations de lrsquoeacutetat des lieux ces places additionnelles correspondent soit agrave

- un doublement des places - ou a minima une augmentation de 20 de lrsquoexistant

Dans le premier cas de figure une creacuteation tregraves significative par rapport agrave lrsquoexistant srsquoimpose pour obtenir un veacuteritable changement drsquoeacutechelle Dans lrsquoautre cas il nrsquoest pas impossible de monter en puissance par un deacuteveloppement ambitieux de lrsquooffre existante en CSTI agrave 5 ans

374 Font partie des recommandations cleacutes du questionnaire AMCSTI

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Dans tous les cas lrsquoobjectif agrave 10 ans de 300 000 places plaide pour un changement drsquoeacutechelle qui engage un pilotage ad hoc partenarial entre les acteurs de la CSTI les territoires et lrsquoEacutetat

Proposition 11B se doter drsquoinstruments de pilotage partenarial ciblant les pratiques scientifiques et techniques extrascolaires reacuteguliegraveres objectifs deacutefinis dans la Strateacutegie Nationale de Culture Scientifique Technique et Industrielle (SNCSTI) suivi des clubs et de leur freacutequentation effectueacute aux niveaux reacutegionaux et acadeacutemiques

- Srsquoassurer drsquoun suivi acadeacutemique et reacutegional des creacuteations de clubs et de leurs freacutequentations dans les bassins de vie des adolescents notamment dans les eacutetablissements ou agrave proximiteacute des eacutetablissements scolaires le cas eacutecheacuteant sur le modegravele de la circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 relative agrave lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne fixer lrsquoobjectif de doter les eacutetablissements scolaires drsquoun club scientifique et technique srsquoil faut compleacuteter une offre insuffisante hors des murs de lrsquoeacutecole

- Au niveau des reacutegions en charge de la CSTI deacutevelopper un pilotage associant les reacutegions les partenaires (priveacutes et associatifs) locaux les universiteacutes et lrsquoacadeacutemie

- Inteacutegrer un volet laquo Pratiques scientifiques et techniques amateur raquo explicite au parcours EAC pour eacuteviter sa dilution dans les pratiques artistiques ou culturelles non scientifiques (ou deacutedoubler les parcours EAC en deacutetachant un parcours Educatif Scientifique et Technique copiloteacute par les ministegraveres de lrsquoeacuteducation de la culture et de lrsquoenseignement supeacuterieur)

o Parcours agrave lrsquoEducation Artistique et Culturelle agrave renommer laquo Education Artistique Scientifique et Culturelle raquo pour inteacutegrer plus clairement le volet scientifique et technique

o Inteacutegrer plus clairement ce volet scientifique et technique dans les conventions territoriales

o Ou ajouter un pilotage speacutecifique pour un parcours Educatif Scientifique et Technique entre les ministegraveres de la culture enseignement supeacuterieur recherche eacuteducation)

23 Enfant acteur social deacutevelopper des espaces de socialisation les publications et les pratiques drsquoengagement pour lrsquoenvironnement et dans la citeacute Nombreux sont les enfants et les jeunes qui ont le deacutesir de srsquoinvestir plus directement pour ameacuteliorer leur environnement leur quartier la vie de leurs proches ou de leurs concitoyens et de deacutecouvrir drsquoautres investissements que ceux deacuteveloppeacutes agrave lrsquoeacutecole A lrsquoadolescence les enfants peuvent faire des choses et ne vont plus dans les structures notamment par ce qursquoils aspirent agrave des activiteacutes plus autonomes375 De plus permettre agrave des jeunes de srsquoimpliquer activement dans le deacutebat public dans la conception et la reacutealisation drsquoinnovations sociales crsquoest favoriser le deacuteveloppement de citoyens actifs eacuteclaireacutes crsquoest solidifier le socle de la deacutemocratie Crsquoest eacutegalement mieux piloter enrichir stimuler la deacutefinition et la mise en place de politiques aptes reacutepondre aux enjeux contemporains la co-construction avec des jeunes peut favoriser la conception de solutions en laquo deacutecalage raquo innovantes et pertinentes

375 Bilan Cnaf Expeacuterimentation jeunesse

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Les pratiques scientifiques techniques artistiques culturelles ou sportives lorsqursquoelles sont lrsquoobjet drsquoun investissement personnel sont toutes des pratiques drsquoengagement des enfants et adolescents puisque srsquoy engagent alors leur deacutesir et une perseacuteveacuterance singuliegravere agrave condition de pouvoir deacuteployer lrsquoinsertion drsquoun projet autonome dans un certain collectif (par exemple deacutevelopper un groupe de musique une appli etc) mais elles nrsquoeacutepuisent pas le champ de lrsquoagir Plusieurs orientations existent

231 Le deacuteveloppement drsquoun projet propre sans contenu speacutecifique Le deacuteveloppement de projets ougrave lrsquoenfant srsquoimplique ne conduit pas meacutecaniquement agrave envisager a priori des activiteacutes sans contenu que les enfants et adolescents vont co-construire Mais les activiteacutes sans contenu a priori constituent un levier inteacuteressant sous reacuteserve drsquoun accompagnement adapteacute et deacutependant de lrsquoacircge Pour que lrsquoenfant soit mis en situation drsquoagir il nrsquoest pas besoin drsquoattendre lrsquoacircge de sa capaciteacute agrave monter des projets par lui-mecircme Lrsquoengagement se travaille dans une dynamique de longue dureacutee agrave consideacuterer degraves lrsquoenfance et la jeunesse376 Quelques freins obstacles agrave prendre en consideacuteration Le lien avec les familles Un exemple dans un accueil de loisirs pour les 3-12 ans377

Les familles sont tregraves demandeuses du planning drsquoactiviteacutes Crsquoest pourquoi les structures deacutecidant drsquoinstaurer la participation des enfants agrave la creacuteation drsquoun planning drsquoactiviteacutes doivent le communiquer aux familles

Par ailleurs comme dans toute expeacuterimentation il faut accepter qursquoil y ait un temps incertain durant lequel les enfants ne savent pas ce que lrsquoon va faire Il faut le temps lorsque lrsquoon fait participer lrsquoenfant qursquoil prenne de nouveaux repegraveres autour de ce droit nouveau qui lui est accordeacute

La formation des animateurs par rapport agrave la responsabiliteacute et lrsquoeacutecoute des jeunes La regraveglementation nrsquoest pas contraignante dans le domaine de lrsquoautonomie laisseacutee aux enfants et aux adolescents (par exemple les laisser bricoler et utiliser des outils) Pour autant il existe un certain laquo risque peacutedagogique raquo Crsquoest la mecircme crainte que celle concernant les animateurs de rue Les professionnels ont parfois des reacuteticences agrave ecirctre animateur de rue ou agrave mettre en œuvre des activiteacutes (bricolage par exemple) car mecircme si le cadre reacuteglementaire ne lrsquointerdit pas expresseacutement il y a une forme de responsabiliteacute trop importante qui pegravese sur les animateurs378

232 Pratiques environnementales et solidaires Lrsquoaspiration environnementale et solidaire des jeunes croicirct Pourtant en ce domaine peu de choses sont organiseacutees pour les mineurs Il convient de

- deacutevelopper des pratiques et des lieux drsquoexercice reacuteels drsquoaction pour les enfants en matiegravere de protection drsquoembellissement et drsquoinvestissement dans la preacuteservation de leur milieu de vie dans toutes les communes

376 Cf enseignements du scoutisme eacutevoqueacute lors de la table ronde Poitiers 377 Exemple de la DDCS lors de la table ronde HCFEA agrave Poitiers 378 Table ronde Poitiers

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- mieux informer les familles et les jeunes de ces possibiliteacutes drsquoengagements (par exemple les scouts sont bien connus de certaines familles il faut eacutelargir le recours agrave ces types drsquoinvestissements des enfants) On constate une faible connaissance des jeunes des possibiliteacutes drsquoinvestissement dans les associations familiales des possibiliteacutes drsquoactions solidaires Ces engagements peuvent aussi preacutefigurer des vocations ou des choix drsquoorientation on retrouve freacutequemment un lien avec les eacutetudes et le futur meacutetier dans le choix speacutecifique drsquoune association (droitGeacuteneacutepi meacutedecineassociation de preacutevention santeacute psychologieaccompagnement drsquoenfants)379

- sortir de lrsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement pour aller vers des pratiques en amateurs qui peuvent rejoindre des pratiques techniques agriculture urbaine recyclage eacutenergies vertes

Veni Verdi

Lrsquoassociation Veni Verdi impulse une dynamique drsquoagriculture urbaine et peacuteriurbaine afin drsquoagir sur laquo lrsquoenvironnement notre socieacuteteacute et lrsquoeacuteconomie raquo380 Pour cela elle creacutee etou accompagne la creacuteation de jardin partageacute de potager de micro-ferme la veacutegeacutetalisation de toit ou encore la creacuteation de forecirct comestible Ces espaces sont pour Veni Verdi des lieux drsquoeacutechanges de rencontres et drsquoapprentissage ougrave srsquoeacutechangent toutes sortes de savoirs

- organiser une meilleure compleacutementariteacute entre les reacuteseaux sociaux et les activiteacutes drsquoentraides locales (par exemple avec des reacuteseaux dans lrsquoeacuteconomie sociale et solidaire comme lrsquoAccorderie 381 la plateforme laquo les bacirctisseurs du possible raquo tourneacutee vers les enfants ou le Mouvement des Reacuteseaux drsquoEchanges Reacuteciproques de Savoirs ougrave les jeunes peuvent laquo eacutechanger leur savoir raquo avec drsquoautres personnes leur apportant drsquoautres savoirs ce qui les valorise et les ouvre agrave drsquoautres savoirspersonnes)

Ces pratiques qui font souvent une large place agrave une posture drsquoengagement et de deacuteveloppement drsquoun projet en propre gagneraient agrave srsquoappuyer sur les lieux feacutedeacuterateurs

233 Espaces jeunes et socialisation informelle Des espaces nombreux freacutequenteacutes et divers Les jeunes en milieu rural freacutequentent davantage les espaces jeunes (20 des 12-21 ans contre 10 en milieu urbain en Ille-et-Vilaine)382 En moyenne une structure type touche une vingtaine de jeunes reacuteguliers et 160 dans lrsquoanneacutee Ce peut ecirctre un accueil informel la meacutediation vers des pratiques artistiques culturelles ou sportives (accueil de loisirs pour les 11-14 ans) avec dans ce cas une articulation avec le laquo hors les murs raquo Lrsquoaide agrave lrsquoaccompagnement de projets propres (organisation de concert formation au BAFA creacuteation drsquoune junior association etc) concerne plutocirct les plus de 15 ans

379 Unaf (2013) laquo Lrsquoengagement des jeunes comme beacuteneacutevoles perception des jeunes beacuteneacutevoles et de leurs parents raquo deacutecembre 380 wwwveniverdifragir-avec-veni-verdi 381 wwwaccorderiefrquest-ce-quune-accorderie 382 Jeudevi en collaboration avec la Caf 35 et la DDCSPP 35 (2010) Guide laquo Espaces jeunes en Ille-et-Vilaine Pour un accueil eacuteducatif de qualiteacute des 11-25 ans raquo

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Source Etude Jeudevi sur Ille-et-Vilaine Ces espaces peuvent ecirctre inteacutegreacutes agrave des lieux polyvalents maisons de quartier centres sociaux383 On notera lrsquoimportance des bibliothegraveques et meacutediathegraveques en tant qursquoespace de travail partageacute384 pour les jeunes

Quelques chiffrages des lieux existants Nous ne disposons pas agrave ce jour drsquoun deacutecompte preacutecis et drsquoune cartographie de lrsquoexistant en matiegravere drsquoespaces adolescents Certaines donneacutees peuvent aider agrave se fixer un ordre de grandeur de lrsquoexistant

- 2 100 Centres socioculturels agreacuteeacutes par les caisses drsquoallocations familiales385 Dont plus de 600 centres sociaux sont implanteacutes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)

- Maisons de quartier Quelques exemples drsquoimplantation de Maisons de quartier

- 50 000 habitants

Entre 50 000 et 100 000 habitants

Entre 100 000 et 200 000 habitants

Entre 200 000 et 300 000 habitants

+ de 300 000 habitants

Nombre de Maisons de quartier

Peacuterigueux 3 Maisons de quartier

Laval 6 Maisons de quartier

Reims 15 Maisons de quartiers avec parfois deux implantations geacuteographiques pour une mecircme maison

Nantes 8 Maisons de quartier387

Paris 14 Maisons de quartier388

383 Pour les aspects juridiques voir annexe 14 laquo Accueils de loisirs adolescents raquo Les espaces jeunes ressortent de plusieurs statuts distincts accueils de loisirs adolescents accueils de jeunes conventionneacutes de 14 agrave 17 ans 384 Voir supra - 213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels - p 34 385 wwwcgetgouvfractualitesles-centres-sociaux-des-acteurs-ancres-dans-la-politique-de-la-ville

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de quartier (= 23 espaces)386

Si lrsquoon retient une hypothegravese de 10 Maisons de quartier pour 100 000 habitants cela ferait environ 6 000 lieux potentiels Mais nous ne connaissons pas lrsquoimplantation de ces lieux en particulier dans les zones rurales et peacuteriurbaines

- Maisons des jeunes et de la culture (MJC) environ 500 - Bibliothegraveques (7 700)

Ainsi de nombreux espaces existent deacutejagrave Il nrsquoest pas certain que manquent des espaces jeunes au plan quantitatif cela deacutepend probablement des territoires Mais il srsquoagirait plutocirct drsquoeacutetoffer et drsquoenrichir les possibiliteacutes qursquooffrent ces espaces aux adolescents notamment pour deacutevelopper des activiteacutes drsquoengagements et des espaces speacutecifiques ancreacutes dans la vie quotidienne de tous et suffisamment reconnus pour faciliter le deacuteveloppement des pratiques Lrsquoentre-soi adolescent un besoin une limite des appuis Les lieux drsquoanimation culturelle et socioculturelle ne sont pas toujours adapteacutes agrave lrsquoaspiration des adolescents laquo Ecirctre avec leurs pairs participer agrave des actions collectives ecirctre encadreacutes de faccedilon souple par un professionnel compeacutetent pour ecirctre proteacutegeacutes et conseilleacutes figurent parmi leurs attentes en matiegravere de loisirs raquo 389 Cela soulegraveve des besoins compleacutementaires qui neacutecessitent des moyens et parfois des compleacutements par rapport agrave lrsquoexistant

- une offre de lieux pour une vie culturelle informelle plus souple et compleacutementaire drsquoateliers et de pratiques plus encadreacutees susceptibles de nrsquointeacuteresser sur la dureacutee que des franges plus cibleacutees plus segmenteacutees de laquo passionneacutes de raquo

- le souhait de disposer drsquoun espace diffeacuterencieacute des espaces jeunesse et adulte Dans certains territoires lrsquoideacutee serait de disposer drsquoun lieu aux fonctions multiples (travail loisirs) et qui soit deacutedieacute aux adolescents La demande drsquoespace de co-working se multiplie Il convient drsquoappuyer cette demande qui va dans le sens drsquoune socialisation des jeunes

- le souhait des adolescents de pouvoir participer agrave la construction et agrave lrsquoanimation de ces espaces en y proposant drsquoeux-mecircmes des collections ou encore une programmation

- des formes adapteacutees de meacutediation et drsquoanimation

- tenir compte de ce que les adolescents nrsquoappreacutecient pas la mixiteacute drsquoacircge avec les plus jeunes Pour attirer les plus de 12 ans Les petits deacutebrouillards avaient mis en place un partenariat avec YouTube Cela nrsquoa pas fonctionneacute car le dispositif reste perccedilu comme un accueil laquo pour les petits raquo

Les diverses possibiliteacutes pour des tiers lieux feacutedeacuterateurs

387 wwwnantesfrmaisonsdequartier 388 httpmjcidforgcartographie 386 wwwmaisondequartier-reimsfrmdqarenes-du-sudespace-saint-remi 389 B Ceacuteroux et C Creacutepin (2012) laquo Focus Les expeacuterimentations sur les loisirs des adolescents une aide pour penser une future politique familiale de la jeunesse raquo Informations sociales vol 174 ndeg 6 p 78-82 p 79

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On a vu que les bibliothegraveques et meacutediathegraveques sont lrsquoun des vecteurs potentiels pour cette fonction (voir 21) De maniegravere compleacutementaire les lieux de passage quotidiens des jeunes et des familles dans chaque territoire pourraient abriter des laquo antennes raquo drsquoeacutequipements culturels locaux sur le mecircme modegravele (espace de convivialiteacute et de travail informel mais laquo brancheacute raquo sur des offres culturelles possibles et des conseils avec quelques ouvrages de la presse un espace numeacuterique etc) Ce serait drsquoautant plus utile dans des espaces ruraux ou deacutepourvus drsquoeacutequipements de proximiteacute sachant que les adolescents aiment se rendre seuls dans des espaces qursquoils sont susceptibles de freacutequenter Les MJC ont eacuteteacute partageacutees390 entre le culturel et le social Apregraves une forte vitaliteacute dans les anneacutees 1970 elles ont deacuteclineacute en partie dans les anneacutees 1980 du fait de la laquo concurrence raquo de nouveaux lieux culturels et des centres sociaux Aujourdrsquohui le renouveau de lrsquoeacuteducation populaire concerne une diversiteacute de laquo tiers lieux raquo qui se renouvellent notamment pour assurer une compleacutementariteacute vivante entre rencontres physiques et reacuteseaux sociaux391 Mais le lieu nrsquoest pas tout bien sucircr pour des enfants et des adolescents il prendra vie gracircce agrave des preacutesences de laquo tiers socialisateurs raquo392 et de laquo meacutediateurs raquo Dans les museacutees la meacutediation est deacutejagrave inteacutegreacutee au fonctionnement usuel LrsquoEAC participe eacutegalement au deacuteveloppement drsquoune diversiteacute drsquooutils de meacutediation Certaines actions de deacutemocratisation culturelle peuvent deacuteboucher sur une meacutediation co-construite avec les habitants393 (exemple drsquoun blog citoyen sur la danse contemporaine faisant suite agrave une action de la MJC du 93) Des actions culturelles participatives (associer les habitants agrave la deacutefinition des projets culturels sur un territoire) sont eacutegalement soutenues par des meacutediateurs relayeacutees le cas eacutecheacuteant par les outils numeacuteriques tels que les plateformes collaboratives Mais les actions drsquoanimation et de meacutediation socioculturelles sont confronteacutees agrave un triple deacutefi de reconnaissance institutionnelle de leacutegitimiteacute parfois contesteacutee et de fragiliteacute eacuteconomique en lien avec des financements plutocirct limiteacutes394 Alors que des offres drsquoactiviteacutes libres ou semi-ouvertes dans les eacutequipements culturels permettant de recruter des publics drsquoadolescents plus larges dans le cadre drsquoactiviteacute semi-ouvertes sont pleacutebisciteacutees leur deacuteveloppement se heurte agrave des probleacutematiques de conflits drsquousages et sous-capaciteacute drsquoaccueil qui pourraient ecirctre leveacutes par le recours agrave des meacutediations innovantes mieux inseacutereacutees dans le paysage culturel

Un exemple de difficulteacutes en meacutediathegraveque

Dans les meacutediathegraveques les enfants qui viennent utiliser les ressources peuvent mettre en difficulteacute les professionnels Des associations de quartier peuvent intervenir dans ces lieux afin drsquoapaiser les tensions Les professionnels eux aussi rencontrent un problegraveme dans lrsquoaccompagnement des jeunes (les professionnels sont formeacutes agrave la conservation la mise en valeur des livres mais pas agrave lrsquoaccompagnement drsquoun public qui nrsquoa pas neacutecessairement les codes drsquousage du lieu) Il en est de mecircme dans les lieux sportifs (piscine395 par exemple) La freacutequentation libre des enfants sans accompagnement des parents entraicircne de mauvaises conditions drsquoaccueil des enfants et un sentiment de deacutepassement des professionnels

390 L Besse (2015) laquo Lrsquoaction des maisons des Jeunes et de la Culture raquo Informations sociales vol 190 ndeg 4 p 26-35 391 E Desroziers (2014) laquo Focus Les actions des centres sociaux agrave destination des familles raquo Informations sociales vol 181 ndeg 1 p 72-74 Voir notamment des actions financeacutees par la Cnaf comme les promeneurs du net ou le deacuteveloppement drsquoun projet local de services solidaires 392 Voir infra - 34 Mettre en place des reacutefeacuterents TLT 393 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo Rapport CESE novembre p 112 394 Id p 160 395 Exemple agrave Poitiers des meacutediateurs dans les piscines sont preacutesents lrsquoeacuteteacute pour que la mixiteacute des usages fonctionne bien Certains en ont une expeacuterience plutocirct positive mais est-elle reproductive dans drsquoautres lieux Et lorsque les enfants sont en nombre important Le rocircle du meacutediateur nrsquoest pas de faire la police

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La reacuteponse ne se traduit pas neacutecessairement par un encadrement Une preacutesence ad hoc drsquoadultes tiers peut permettre de favoriser la connaissance de ces lieux par les enfants et adolescents Les eacutetudiants de lrsquoAssociation de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV) accompagnent par exemple les enfants dont les parents nrsquoont pas neacutecessairement les codes vers ce type de lieux La formation des conservateurs et autres professionnels et artistes nrsquoest donc pas la seule et unique solution

Deacutevelopper des actions de meacutediations hors les murs partant des eacutequipements culturels vers les publics pour poursuivre ou preacuteparer un eacutevegravenement ou une pratique culturelle est un premier mouvement inteacuteressant Dans le sens inverse les eacutequipements culturels pourraient recevoir de maniegravere plus systeacutematique lrsquoappui des partenaires de lrsquoeacuteducation populaire pour venir aider agrave organiser des espaces libres dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques les ateliers des centres de sciences etc Parallegravelement des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipements culturels pourraient se deacutevelopper dans des lieux du quotidien freacutequenteacutes par les jeunes396 et les familles (maisons de services au public etc) et beacuteneacuteficier de mutualisation drsquoespaces397 Pour reacutepondre agrave ces besoins polymorphes qui peuvent srsquoappuyer sur des pratiques informelles ou des engagements plus preacutecis avec un accompagnement approprieacute en srsquoappuyant sur les diagnostics jeunesse meneacutes sur tous les territoires nous proposons

- agrave partir de lrsquoexistant profiter des espaces deacutejagrave freacutequenteacutes deacutevelopper environ 1 000 lieux embleacutematiques sur tout le territoire (1 par intercommunaliteacute ) qui cumuleraient espace de socialisation jardins partageacutes etou ateliers de recyclage savoir-faire eacutenergeacutetique aide pour monter ou participer agrave des projets drsquoengagements etc

- deacutevelopper un reacuteseau des espaces jeunes permettant drsquoenrichir les propositions drsquoactiviteacutes laquo semi-ouvertes raquo et lrsquoaccompagnement autour des espaces jeunes sur tout le territoire pour deacutevelopper des meacutedias des pratiques environnementales monter des associations Le reacuteseau serait structureacute par les 1 000 lieux embleacutematiques

- creacuteer une strateacutegie nationale de laquo lrsquoenfant acteur social raquo permettant de structurer ces reacuteseaux drsquoespaces jeunes enrichis mieux informer (maisons de services au public points information jeunesse etc) et feacutedeacuterer les partenariats entre communes et acteurs associatifs le cas eacutecheacuteant agrave partir du parcours citoyen

Proposition 12 deacutevelopper au moins 1 000 lieux feacutedeacuterateurs hybrides ndash techniques culturels et laquo maisons des engagements raquo jeunes ndash avec un espace adolescent de travail partageacute et de convivialiteacute Pour ce faire enrichir les lieux existants (centres sociaux espaces jeunes maisons de quartier maisons de services au public bibliothegraveques meacutediathegraveques ou antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel etc) ou dans des zones rurales ou peacuteriurbaines peu fournies en eacutequipements creacuteer ces lieux Structurer le reacuteseau des espaces jeunes autour de ces lieux en assurant une bonne compleacutementariteacute entre reacuteseaux sociaux et lieux de mobilisation laquo physiques raquo accompagneacutes par des adultes susceptibles drsquoorienter vers des pratiques techniques culturelles et drsquoengagements plus organiseacutees

Ces lieux inteacutegreraient des espaces de socialisation de lrsquoagriculture urbaine et ateliers environnementaux des espaces de travail un pocircle meacutedias et des conditions propices au portage de projets agrave lrsquoinitiative des enfants et adolescents Ils seraient conccedilus agrave partir du reacuteameacutenagement de lrsquoexistant (maisons de quartier centres socioculturels etc) En particulier

396 Exemple Rennes laquo semi-bibliothegraveque raquo dans les centres commerciaux 397 E Orsenna et N Corbin (2018) laquo Voyage au pays des bibliothegraveques Lire aujourdrsquohui lire demainhellip raquo rapport remis agrave la ministre de la Culture feacutevrier

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dans le cadre des Assises en cours eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement drsquoespaces partageacutes de convivialiteacute et de travail adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Les points drsquoinformation jeunesse pourraient eacutegalement orienter les adolescents vers ces structures laquo peacutepiniegraveres raquo facilitant le portage de leurs projets

Nous nrsquoavons pas chiffreacute les besoins drsquoinvestissements sur des creacuteations de lieux En termes de fonctionnement si lrsquoon retient un scheacutema de monteacutee en gamme de certains lieux existants il faut comptabiliser un coucirct de fonctionnement additionnel par rapport agrave lrsquoexistant (on suppose pour simplifier que les fluides les eacutequipements informatiques les personnels drsquoune structure seront agrave compleacuteter de 23 postes temps plein pour assurer un accompagnement des jeunes sur des plages horaires adapteacutees

Coucirct de fonctionnement398 100 millions drsquoeuros

234 Pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication Elles correspondent agrave la mise en œuvre effective des droits eacutenumeacutereacutes aux articles 12 13 et 15 et de la CIDE399 Divers collectifs (AEDE etc) appellent un deacuteveloppement plus reacutepandu de ces pratiques formatrices des futurs citoyens La loi pour la refondation de lrsquoeacutecole du 9 juillet 2013 a confirmeacute le droit et les conditions drsquoexpression des colleacutegiens et lyceacuteens dans leur eacutetablissement scolaire tels que reconnus dans la loi du 10 juillet 1989 Lrsquoexercice de ces droits dont le mandat de deacuteleacutegueacute de classe est le plus courant se heurte encore au manque de formation et agrave sa faible reconnaissance institutionnelle Cela nrsquoencourage pas les eacutelegraveves agrave srsquoinvestir dans les instances repreacutesentatives La liberteacute drsquoexpression des eacutelegraveves peut eacutegalement srsquoexercer agrave travers la publication drsquoun journal dans le cadre de lrsquoenseignement public La circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 relative agrave lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne favorise le deacuteveloppement effectif de ce droit en fixant lrsquoobjectif de doter chaque eacutetablissement drsquoau moins un meacutedia lyceacuteen Par ailleurs le droit de publication vient drsquoecirctre consacreacute par la loi pour les plus de 16 ans (loi relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute ndeg 2017-86 du 27 janvier 2017) Ils peuvent doreacutenavant diriger une publication mecircme en dehors de leur eacutetablissement scolaire La diffusion des journaux lyceacuteens srsquoest eacutegalement ouverte ce qui est utile car la restriction de la diffusion des journaux lyceacuteens au seul lyceacutee et aux familles des lyceacuteens limitait consideacuterablement la porteacutee de ces journaux Il est un peu tocirct pour tirer les enseignements de ces eacutevolutions reacuteglementaires

En revanche si de nombreuses initiatives se deacuteveloppent et se structurent il existe encore un eacutecart entre le cadre juridique qui deacutefinit lrsquoexercice de ce droit et lrsquoapplication concregravete qui en est faite environ 800 meacutedias lyceacuteens et moins de 500 journaux lyceacuteens et moins de 500 journaux colleacutegiens (agrave comparer aux 3 000 lyceacutees 7 000 collegraveges) Par ailleurs une minoriteacute de lyceacuteens sont encore responsables de leurs publications Surtout dans de nombreux cas on impose agrave la reacutedaction de ne pas traiter certains sujets

Ces pratiques pourraient ecirctre encourageacutees dans le cadre drsquoactiviteacutes semi-ouvertes et pas seulement dans les eacutetablissements scolaires

Zone drsquoexpression prioritaire400

398 Sur la base de 23 temps plein et un peu drsquoeacutequipements pour un montant annuel de 100 000 euros 399 Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du HCFEA rapport sur laquo la mise en œuvre de la CIDE raquo adopteacute le 20022018

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La zone drsquoexpression prioritaire est un meacutedia qui avec lrsquoaide de journalistes professionnels soutient les jeunes de 15 agrave 25 ans en deacuteveloppant des ateliers drsquoeacutecriture pour accompagner les jeunes qui souhaitent teacutemoigner et se raconter des ateliers de creacuteation de meacutedias pour aider les jeunes sur les techniques et les contenus eacuteditoriaux des ateliers drsquoinsertion professionnelle par la pratique meacutedia deacutedieacutes aux jeunes en deacutecrochage scolaire

Reste qursquoelles peuvent gagner agrave ecirctre articuleacutees avec les eacutetablissements scolaires

Le cyberjournal de Mauriac (zone rurale)401

Ecrit par et pour les jeunes depuis 2013 Le numeacuterique facilite la transmission des informations et la communication entre les jeunes minoritaires sur ce territoire et les institutions Ce meacutedia alimenteacute articuleacute avec les eacutetablissements scolaires en partenariat avec la meacutediathegraveque de la commune associe une auteurejournaliste pour guider les jeunes dans la reacutedaction drsquoarticles de blogs et la conduite drsquoune eacutemission de radio

Ces activiteacutes seraient agrave la fois autonomes mais assorties drsquoun devoir de formation au cadre juridique des publications agrave mettre en place et drsquoune offre de conseils structureacutee qui serait fleacutecheacutee vers les jeunes susceptibles drsquoecirctre inteacuteresseacutes De telles pratiques ressortent autant drsquoune logique laquo acteur social raquo que culturelle puisque lrsquoon y manie langage et rheacutetorique Proposition 13 deacutevelopper les pratiques de publications des enfants et adolescents y compris hors des eacutetablissements scolaires

- Deacutevelopper des activiteacutes de publications journaux et cyberjournaux et autres meacutedias en compleacutement des actions meneacutees dans les eacutetablissements scolaires notamment dans les conseils municipaux de jeunes les bibliothegraveques et meacutediathegraveques les maisons de quartier les MJC les centres socioculturels les associations sportives et culturelles et les accueils de loisirs avec lrsquoappui drsquoun pocircle ressource meacutedias porteacute par le CLEMI et des acteurs tels que Jets drsquoencre fournissant des aides (journaliste agrave distance etc) aux initiatives possibles des enfants des professeurs et des animateurs qui peuvent les accompagner dans le cadre de la creacuteation drsquoun club ou atelier journalisme

- Favoriser le deacuteveloppement des clubs journalisme dans les eacutetablissements scolaires pour atteindre lrsquoobjectif drsquoun meacutedia par eacutetablissement

- Etendre la publication des journaux lyceacuteens hors des eacutetablissements scolaires avec lrsquoaide des publications locales par exemple dans le cadre drsquoun systegraveme de laquo juniors publication raquo assorti drsquoune formation au cadre juridique applicable aux publications (y compris sur le web)

Proposition 14 sous reacuteserve des reacutesultats de lrsquoeacutetude actuellement meneacutee par lrsquoINJEP eacutelargir le cadre des conseils municipaux de jeunes ou CVL pour associer les enfants sous des formes permettant de voir deacuteboucher des projets concrets sur des temps plus courts

Par exemple inclure drsquoembleacutee les enfants et les adolescents agrave lrsquoassociation de lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public dans lequel ils eacutevoluent Sans ecirctre exhaustif les budgets participatifs les actions de tutorat ou encore leur consultation aux projets drsquoameacutenagements sont agrave soutenir et agrave deacutevelopper

400 wwwla-zepfrqui-sommes-nous 401 S Doucet (2017) laquo Les territoires de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle raquo rapport remis au Premier ministre janvier Fait partie des projets soutenus dans le cadre du projet culturel et eacuteducatif local durant lrsquoanneacutee 2015-2016 12 projets ont eacuteteacute reacutealiseacutes et 1 000 jeunes y ont participeacute Le coucirct du PCEL srsquoeacutelegraveve agrave 35 000 euros par an deux tiers sont pris en charge par la DRAC et un tiers par la communauteacute de communes

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La participation des habitants aux projets drsquoinvestissement pour leur ville le budget participatif de la Ville de Paris

La Ville de Paris a lrsquoun des budgets participatifs les plus importants du monde Celui-ci srsquoeacutelegraveve agrave 500 millions drsquoeuros pour les six anneacutees de la mandature Ce dispositif a pour effet de permettre aux habitants de la ville de tout acircge et de toute nationaliteacute de proposer et de deacutecider drsquoun grand nombre de projets drsquoinvestissement pour la ville A date 612 projets ont eacuteteacute voteacutes depuis 2014

Les enfants et les adolescents sont fortement inviteacutes agrave prendre part agrave la vie de leur eacutetablissement scolaire ainsi sur les 30 millions drsquoeuros deacutedieacute aux quartiers prioritaires un tiers est consacreacute au budget participatif des eacutecoles Les enfants et les adolescents eacutevoluent principalement au sein de leur eacutetablissement scolaire crsquoest pourquoi il est neacutecessaire qursquoils puissent participer pleinement agrave lrsquoeacutevolution de cet environnement Ainsi les conseils de vie lyceacuteenne ou de colleacutegiens pourraient ecirctre dynamiseacutes en deacuteveloppant les TLT dans les murs de lrsquoeacutecole notamment en lien avec les reacuteseaux des reacutefeacuterents eacuteducatifs du territoire402

Proposition 15 engager une strateacutegie nationale des engagements et de la participation agrave la vie de la Citeacute des enfants et des adolescents le cas eacutecheacuteant en eacutelargissant le parcours citoyen

402 Voir infra - Proposition 17 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT ndash et proposition 22

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3 ORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENTS

31 Des projets porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels Les sports se pratiquent souvent dans le cadre drsquoassociations ou de clubs regroupeacutes au sein des feacutedeacuterations sportives403

Le poids des feacutedeacuterations sportives chez les enfants et adolescents On estime que plus de la moitieacute des licences ont eacuteteacute distribueacutees en 2013 agrave des individus de 20 ans et moins (ils ne repreacutesentent qursquoun quart de lrsquoensemble de la population) Crsquoest notamment ducirc agrave lrsquoimportance des feacutedeacuterations scolaires (lrsquoUnion Nationale des Sports Scolaires (UNSS) lrsquoUnion Sportive de lrsquoEnseignement du Premier degreacute (USEP) et la feacutedeacuteration sportive eacuteducative de lrsquoenseignement catholique (UGSEL) (17 de lrsquoensemble des licences distribueacutees) En dehors des feacutedeacuterations scolaires quelques feacutedeacuterations preacutesentent un taux tregraves eacuteleveacute de licences distribueacutees agrave des individus de moins de 20 ans Ainsi pour les feacutedeacuterations franccedilaises des sports de glace de gymnastique drsquoeacutequitation et drsquoescrime entre sept et huit licences sur dix sont distribueacutees agrave des moins de 20 ans LrsquoUnion Franccedilaise des Œuvre Laiumlque drsquoEducation Physique (UFOLEP) secteur sportif multisport de la Ligue de lrsquoenseignement est la premiegravere feacutedeacuteration sportive multisport affinitaire du pays et compte 20 drsquoenfants

Depuis les lois de deacutecentralisation de 1982-1983 les collectiviteacutes territoriales en particulier les communes et les structures intercommunales sont devenues les premiers financeurs publics du sport franccedilais loin devant lrsquoEtat Les associations sportives sont souvent deacutependantes de leurs diffeacuterents types de soutiens subventions commandes publiques mises agrave disposition drsquoeacutequipements Les deacutepenses des collectiviteacutes territoriales repreacutesentent au total 72 du financement public du sport en France404 Les associations sportives deacutependent souvent de subventions commandes publiques

ou mises agrave disposition drsquoeacutequipements 76 des associations ont moins de 20 de subventions publiques 125 des heures reacutemuneacutereacutees correspondent agrave des emplois aideacutes dans les associations

sportives (pays de la Loire) Les eacutequipements sportifs repreacutesentent une deacutepense annuelle estimeacutee agrave 4 milliards drsquoeuros assumeacutee pour lrsquoessentiel par les collectiviteacutes territoriales proprieacutetaires de 85 des eacutequipements en France405 Les pratiques artistiques et culturelles des enfants et adolescents sont porteacutees par une multitude drsquoopeacuterateurs issus du secteur associatif ou priveacute (centres sociaux-culturels accueils de loisirs associations de lrsquoeacuteducation populaire et clubs divers (eacutecoles de musique et drsquoarts etc) et aussi des eacutetablissements publics nationaux ou locaux (conservatoires eacutecole de danse de musique ateliers organiseacutes dans les meacutediathegraveques etc) Ces opeacuterateurs sont parfois

403 Ministegravere des Sports (2015) laquo LrsquoAtlas national des feacutedeacuterations sportives raquo 404 Source ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports 405 Id

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organiseacutes en feacutedeacuteration et ou au sein drsquoune coordination comme dans le Comiteacute pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et drsquoEducation Populaire (CNAJEP) Un exemple de la Ligue de lrsquoenseignement

Les pratiques scientifiques peuvent notamment se mener au sein drsquoacteurs priveacutes associatifs de dispositifs de concours porteacutes par lrsquoeacuteducation nationale ou dans des centres de sciences Les pratiques drsquoengagements prennent souvent place dans les espaces jeunes les maisons de quartier ou les centres socioculturels

32 Un problegraveme de vivier et un recours au beacuteneacutevolat agrave soutenir

321 Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes

Les principaux secteurs dans lesquels les beacuteneacutevoles srsquoinvestissent sont406 - Social caritatif 35 millions de beacuteneacutevoles - Sport 32 millions de beacuteneacutevoles - Loisirs 28 millions de beacuteneacutevoles - Jeunesse eacuteducation populaire 23 millions de beacuteneacutevoles - Culture 22 millions de beacuteneacutevoles

En 2011 une association sur cinq a une activiteacute culturelle Sur ces 267 000 associations culturelles 35 100 embauchent au moins un salarieacute lrsquoactiviteacute de toutes les autres reposant exclusivement sur la participation beacuteneacutevole Le recours au contrat aideacute est plus limiteacute mais deacutepend des territoires

406 wwwassociationsgouvfrIMGpdfguide_du_benevolatpdf

Participation des familles 133 87519 euro

CAF 88 17100 euro

Participation de la ville 561 44007 euro

Produits

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Prescriptions de CUI-CAE dans les associations par secteur drsquoactiviteacute

Source ASPSID-DGEFP

2016 2017

Volume Part dans le total Volume Part dans le

total

Arts spectacles et activiteacutes reacutecreacuteatives 14 625 130 8 185 112

dont Activiteacutes de clubs de sport 6 520 58 3 492 48

dont Arts du spectacle vivant 3 069 27 1 714 23

Chiffres disponibles avant impact de la suppression des contrats aideacutes

Centres sociaux

Il y a 6 900 contrats aideacutes dans le reacuteseau des centres sociaux repreacutesentant 12 de lrsquoemploi dans lrsquoensemble des centres sociaux agreacuteeacutes (2 237) Un sondage sur un eacutechantillon de 40 des centres sociaux (850 reacutepondants) montrait que - 47 se disent moyennement agrave fortement impacteacutes par le gel des contrats aideacutes - 56 des reacutepondants indiquent avoir une deacutestabilisation des activiteacutes petite enfance et enfance 14 pour la jeunesse

Associations sportives en Pays de la Loire407

131 809 beacuteneacutevoles sont mobiliseacutes dans des associations sportives

2 547 associations sont employeuses 2 818 eacutequivalents temps plein (ETP) sont comptabiliseacutes dont 1 700 ETP en CDI (37 millions drsquoheures drsquoanimation et drsquoentraicircnement sont reacutemuneacutereacutees)

125 des heures reacutemuneacutereacutees correspondent agrave des emplois aideacutes 14 des associations ont beacuteneacuteficieacute de contrats aideacutes dans les trois derniegraveres anneacutees Dans 72 des cas ils ont occupeacute un poste drsquoanimateurentraicircneur 505 de ces emplois ont eacuteteacute peacuterenniseacutes

14 des associations ont des besoins en personnel en 2016 83 de ces emplois concernent les meacutetiers de lrsquoanimationentraicircnement 74 des preacutesidents ont pour frein principal agrave lrsquoembauche des enjeux financiers alors que 12 ne parviennent pas agrave trouver du personnel qualifieacute

323 Des problegravemes de vivier Par ailleurs beacuteneacutevoles ou salarieacutes les conditions financiegraveres limiteacutees restreignent la possibiliteacute de recruter des intervenantsencadrants de qualiteacute en nombre suffisant comme le montre notamment lrsquoeacutevaluation des PEDT

407 wwwprofession-sportloisirsfrsitesnationalfilesassosdataspays_de_la_loire_profession_sport_loisirs_frautres_documentsenquete_pays_loire_webpdf

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Graphique La nature des eacutecarts quantitatifs constateacutes entre les objectifs et les actions reacutealiseacutees408hellip

Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Graphique La Nature des eacutecarts qualitatifs constateacutes entre les objectifs et les actions reacutealiseacutees408

Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Drsquoougrave lrsquoimportance de pouvoir srsquoappuyer sur le beacuteneacutevolat ou des formes drsquoimplication volontaire des professeurs mais aussi plus largement des eacutetudiants drsquoactifs ou de retraiteacutes disposant drsquoune compeacutetence dans la pratique proposeacutee (Voir ci-dessous le deacuteveloppement speacutecifique que nous avons fait concernant le beacuteneacutevolat drsquoentreprise et le meacuteceacutenat de compeacutetences)

324 Le statut agrave part des associations sportives scolaires pour lrsquoimplication des professeurs

Les enseignants beacuteneacuteficient drsquoun statut particulier pour le sport qui explique probablement une partie du deacuteveloppement important des activiteacutes sportives des jeunes En effet la participation des personnels enseignants drsquoeacuteducation physique agrave lrsquoanimation de lrsquoassociation sportive obligatoirement creacuteeacutee dans chaque eacutetablissement public local drsquoenseignement est reacuteglementairement preacutevue dans le cadre drsquoheures incluses dans leurs obligations de services (forfait UNSS)

408 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) laquo Evaluation nationale des PEDT raquo

200

Le forfait UNSS laquo le service de chaque enseignant drsquoEPS qursquoil exerce agrave temps complet ou agrave temps partiel comprend un volume forfaitaire de trois heures consacreacutees agrave lrsquoorganisation agrave lrsquoanimation au deacuteveloppement et agrave lrsquoentraicircnement des membres de lrsquoassociation sportive (AS) de son eacutetablissement scolaire Ces heures sont inscrites dans lrsquoeacutetat des services drsquoenseignement de chaque enseignant raquo Ce dispositif serait coucircteux agrave geacuteneacuteraliser agrave tous les enseignants de toutes les disciplines

A date le coucirct du forfait UNSS est de 5 200 ETP soit pregraves de 300 millions drsquoeuros Par ailleurs les professeurs des eacutetablissements du second degreacute de toute discipline impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves sont susceptibles de percevoir une indemniteacute de missions particuliegraveres (Modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP))409 qui reconnaicirct et valorise lrsquoapport du professeur dans lrsquoeacutelaboration et la conception de tels projet au travers de deux modaliteacutes

- une reacutemuneacuteration suppleacutementaire sous forme indemnitaire (qui ne recouvre pas forceacutement toutes les heures donneacutees) avec une reacutefeacuterence agrave 5 taux forfaitaires 5 taux annuels forfaitaires de 31250 euros 625 euros 1 250 euros 2 500 euros et 3 750 euros Par ailleurs le reacutefeacuterent culture qui coordonne la mise en place du parcours EAC est susceptible de percevoir une indemniteacute410 pour laquo fonctions drsquointeacuterecirct collectif raquo

- un allegravegement du service drsquoenseignement de lrsquoenseignant inteacuteresseacute quand la mission est drsquoune importance particuliegravere

Le taux forfaitaire de 625 euros eacutequivaut environ agrave une reacutemuneacuteration de 30 des heures donneacutees par un professeur qui animerait un club pendant 35 semaines agrave raison drsquoune heure et demie dans la semaine En octroyant une indemniteacute forfaitaire de 625 euros (ou de 1 250 euros) on conserverait largement son caractegravere de beacuteneacutevolat agrave cette activiteacute volontaire des professeurs411 Si lrsquoon retient un niveau forfaitaire de 625 euros (respectivement 1 250 euros) pour la tenue annuelle drsquoun club agrave raison drsquoun professeur pour 10 eacutelegraveves un montant drsquoenviron 60 millions (respectivement 120 millions) drsquoeuros permettrait de financer 1 million de places (700 000 en primaire + 300 000 sur le second cycle) Nous ne preacuteconisons pas de creacuteer toutes les places neacutecessaires par ce biais puisque nous avons insisteacute sur lrsquoimportance des formes compleacutementaires drsquoinstauration des TLT dans divers lieux En outre une telle activiteacute doit reposer sur le volontariat Reste que cela fournit un moyen de solvabilisation par lrsquoEtat des activiteacutes peacuteriscolaires qui reste infeacuterieure au coucirct deacutepenseacute pour les associations sportives On peut se demander srsquoil ne serait pas utile drsquoen eacutetudier le deacuteploiement A ce stade on retient 200 000 places reacutealiseacutees par ce biais (ce qui repreacutesente 20 000 professeurs soit moins de 5 des effectifs drsquoenseignants des collegraveges et des lyceacutees)

409 Application du deacutecret ndeg 2015-475 du 27 avril 2015 NOR MENH1506032 circulaire ndeg 2015-058 du 29-4-2015 MENESR - DGRH B1 wwweducationgouvfrpid285bulletin_officielhtmlcid_bo=87297 410 Lrsquoindemniteacute du reacutefeacuterent culture est une indemniteacute pour laquo fonctions drsquointeacuterecirct collectif raquo (IFIC) elle est verseacutee dans les lyceacutees aux personnels enseignants volontaires exerccedilant la fonction de reacutefeacuterent culture Les attributions indemnitaires individuelles peuvent ecirctre moduleacutees agrave lrsquointeacuterieur drsquoune fourchette allant de 400 euros agrave 2 400 euros 411 Voir annexe laquo Chiffrage des heures professeurs et des 7 000 reacutefeacuterents raquo

201

Les Etudiants Lrsquoarticle 29 de la loi du 27 janvier 2017 relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute geacuteneacuteralise les dispositifs de reconnaissance de lrsquoengagement eacutetudiant dans les eacutetablissements drsquoensei-gnement supeacuterieur Depuis la rentreacutee universitaire 20172018 tous les eacutetablissements drsquoenseignement supeacuterieur doivent mettre en place un dispositif de reconnaissance des compeacutetences et aptitudes acquises dans le cadre drsquoune activiteacute beacuteneacutevole au sein drsquoune association Ces dispositifs existent dans 70 des universiteacutes notamment agrave travers lrsquoattribution de creacutedits ECTS ou de points de bonification

Proposition 16 favoriser le beacuteneacutevolat aupregraves des enfants en rendant visible son apport pour la socieacuteteacute deacutevelopper les manifestations locales valorisant les projets reacutealiseacutes eacutetudier la geacuteneacuteralisation drsquoun octroi drsquoune indemniteacute pour mission particuliegravere ou drsquoune reacutemuneacuteration partielle des heures donneacutees sous forme drsquoheures suppleacutementaires pour les professeurs creacuteant et animant un club drsquoactiviteacutes extrascolaires soutenir le beacuteneacutevolat des eacutetudiants et des eacutelegraveves de conservatoire qui animeraient des ateliers sur une certaine dureacutee et faciliter lrsquoengagement des actifs et des retraiteacutes (mises en relation formation contenus)

- Deacutevelopper les activiteacutes de concours (sur le modegravele CGeacutenial et des compeacutetitions sportives) et les repreacutesentations 412 agrave une eacutechelle assez locale pour montrer les productions des jeunes en matiegravere artistique culturelle technique laquo acteur social raquo

- Mettre en place des dotations horaires pour les professeurs engageacutes dans des activiteacutes de clubs extrascolaires ou adopter le taux forfaitaire niveau 1 ou 2 pour indemniser plus systeacutematiquement une partie du travail reacutealiseacute dans ce cadre aussi bien dans les collegraveges les lyceacutees ou les eacutecoles

- Deacutevelopper la reconnaissance drsquoun beacuteneacutevolat des masters (UV de projet de meacutediation scientifique en eacutequipe inclus dans la formation) pour renforcer le vivier des beacuteneacutevoles qualifieacutes (en plus des professeurs volontaires) favoriser lrsquoimplication des professeurs honoraires pour former des contenus et des eacutetudiants

- Inteacutegrer dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoire un semestre durant lequel les plus grands auraient lrsquoopportuniteacute drsquoencadrer deux ou trois ateliers de pratiques artistiques pour les enfants et favoriser leur investissement volontaire ulteacuterieur en facilitant les mises en contact avec les associations et les pocircles ressources des pratiques en amateur

- Favoriser le travail des beacuteneacutevoles des TLT en financcedilant des pocircles ressources numeacuteriques plateformes ouvertes pour faciliter lrsquoorganisation donner des contenus (tutoriels etc)413

Au-delagrave du beacuteneacutevolat des dispositifs de projets tutoreacutes ou de stages longs existent dans les formations agrave destination des professionnels intervenant aupregraves drsquoun public drsquoenfants ou drsquoadolescents Cette modaliteacute drsquoenseignements a eacuteteacute creacuteeacutee par lrsquoarrecircteacute du 20 avril 1994 relatif aux diplocircmes universitaires de technologie et introduite au sein des formations deacutelivrant une licence professionnelle par lrsquoarrecircteacute du 24 novembre 2011 Par exemple des projets relatifs agrave

412 Les conclusions de lrsquoeacutevaluation HAP Culture montrent que le spectaclerestitution est le seul moment ougrave lrsquoensemble des acteurs peuvent ecirctre mis en preacutesence sa geacuteneacuteralisation en est drsquoautant plus pertinente 413 Voir infra - proposition 23 laquo Financer le deacuteveloppement drsquoun reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau du quartier

202

laquo lrsquoinsertion culturelle raquo414 laquo hors les murs raquo aupregraves drsquoun jeune public ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes dans ce cadre Ce type de meacutecanisme tripartite ndash jeune ndash Universiteacute ndash structure drsquoaccueil - pourrait ecirctre deacuteveloppeacute dans les formations supeacuterieures scientifiques et artistiques les parcours drsquoingeacutenieur drsquoarchitecte ou mecircme prendre place au niveau Master 1 des Ecoles Supeacuterieures du Professorat et de lrsquoEducation (ESPE)hellip Au moment ougrave les contrats aideacutes sont supprimeacutes cela pourrait aider les associations agrave mobiliser drsquoautres types de soutien On pourrait imaginer de deacutevelopper des projets tripartites permettant de former les eacutetudiants sur une compeacutetence technique professionnelle via un projet drsquoanimation drsquoun club de pratiques en amateur Les fonds de la formation pourraient ecirctre utiliseacutes pour former des jeunes agrave ce type drsquoencadrement

33 Favoriser le meacuteceacutenat et lrsquoimplication des entreprises Lrsquoengagement beacuteneacutevole des actifs en situation drsquoemploi est drsquoores et deacutejagrave faciliteacute

Par certains dispositifs - Le beacuteneacutevolat de compeacutetences lrsquoemployeur facilite la rencontre entre ses

collaborateurs et une ou des associations Les collaborateurs volontaires srsquoengagent ensuite sur leur temps personnel

- Le meacuteceacutenat de compeacutetences lrsquoemployeur propose agrave ses salarieacutes de consacrer quelques heures sur leur temps de travail pour un projet collaboratif avec une association drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral Lrsquoentreprise peut beacuteneacuteficier drsquoune reacuteduction fiscale correspondant au coucirct du salaire du beacuteneacutevole pendant sa mission aupregraves de lrsquoassociation

Par diffeacuterents congeacutes Les actifs peuvent sous certaines conditions beacuteneacuteficier de congeacutes pour srsquoinvestir dans la vie associative Le laquo congeacute drsquoengagement associatif raquo 415 est destineacute agrave encourager la prise de responsabiliteacutes des beacuteneacutevoles par ailleurs salarieacutes du secteur priveacute ou agents de la fonction publique Il srsquoadresse aux beacuteneacutevoles eacutelus dans les organes de direction des associations ou responsables encadrant drsquoautres beacuteneacutevoles Ce dispositif permet de demander six journeacutees de congeacute par an fractionnables par demi-journeacutees pour faciliter la conduite drsquoactiviteacutes beacuteneacutevoles neacutecessitant de srsquoabsenter durant le temps de travail Drsquoautres congeacutes facilitent un engagement reacutegulier ou une expeacuterience ponctuelle - Selon les conventions et les accords collectifs ou drsquoentreprise des modaliteacutes de reacuteduction du temps de travail (RTT) peuvent ecirctre preacutevues pour les salarieacutes qui exercent des responsabiliteacutes agrave titre beacuteneacutevole - Le congeacute de solidariteacute internationale permet agrave un salarieacute de participer agrave une mission de plusieurs mois dans une association humanitaire Son contrat de travail est suspendu pendant la dureacutee du congeacute Il reacuteintegravegre son emploi ou un eacutequivalent agrave la fin de la mission - Le congeacute sabbatique permet agrave un salarieacute de reacutealiser pendant plusieurs mois un projet personnel tel qursquoune expeacuterience beacuteneacutevole Son contrat de travail est suspendu Il reacuteintegravegre son emploi ou un emploi eacutequivalent agrave la fin de la mission Pour les artistes il y a un problegraveme speacutecifique lieacute agrave lrsquointermittence les partenaires sociaux devraient pouvoir mieux prendre en consideacuteration la question de la transmission et de lrsquoeacuteducation meneacutees par les artistes aupregraves des enfants et des adolescents

414 Universiteacute Paris 8 415 Code du travail articles L3142-54-1 et suivants

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Proposition 17 eacutetudier lrsquoassouplissement des modaliteacutes de prise du congeacute sabbatique pour engagement associatif aupregraves des enfants et des jeunes en offrant la possibiliteacute de prise sous forme fractionneacutee (par exemple une demi-journeacutee par semaine pendant un an) soutenir le meacuteceacutenat de compeacutetences notamment en lrsquoencourageant chez les prestataires de la fonction publique et reacute-ouvrir les discussions entre partenaires sociaux pour mieux prendre en compte lrsquoimplication des artistes dans les missions drsquoeacuteducation artistique et culturelle

34 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo Mettre en place des activiteacutes ou des espaces nrsquoest pas tout Par exemple les espaces adolescents prendront vie gracircce agrave des preacutesences drsquoadultes tiers agrave bonne distance Srsquoagissant de lrsquoaccompagnement speacutecifique des adolescents comme le soulignent certains membres du HCFEA il convient notamment de deacutevelopper les savoir-faire de lrsquoaccompagnement plus que de lrsquoanimation qui peut ecirctre veacutecue par lrsquoadolescent comme un support de deacutependance et non une invitation agrave lrsquoindeacutependance Les professionnels sont alors des laquo tiers socialisateursraquo

Une illustration drsquoun accompagnement informel adapteacute agrave lrsquoadolescence les Maisons Des Adolescents (MDA)416

Les MDA ne sont pas des lieux drsquoanimation socioculturels mais sont bien des espaces-temps en dehors de la famille en dehors de lrsquoeacutecole Leur conception prend en compte les speacutecificiteacutes de la clinique adolescente et leur laquo succegraves raquo aupregraves des jeunes eux-mecircmes peut donner un eacuteclairage sur leurs attentes agrave lrsquoeacutegard des adulteseacuteducateurs

Lrsquoimportance de lrsquoaccessibiliteacute de la convivialiteacute et de lrsquohospitaliteacute

Lrsquoaccueil en MDA srsquoappuie sur une preacuteoccupation autour de lrsquoaccessibiliteacute bull lrsquoaccessibiliteacute psychique par une position bienveillante et non jugeante bull lrsquoaccessibiliteacute geacuteographique (un adolescent doit pouvoir se rendre agrave la MDA sans avoir recours agrave un parent pour lrsquoy emmener) bull lrsquoaccessibiliteacute des plages horaires (laquo lrsquoenjeu est ici drsquoecirctre coheacuterent Les plages horaires doivent ecirctre en adeacutequation avec lrsquoemploi du temps drsquoun adolescent [hellip] avec des ouvertures en soireacutee et week-end raquo) Ainsi laquo les adolescents sont sensibles agrave lrsquohospitaliteacute et agrave la convivialiteacute qui regravegnent au sein de lrsquoespace drsquoaccueil ecirctre ensemble partager une discussion autour drsquoun theacute dans un temps ougrave la confrontation entre geacuteneacuterations nrsquoest pas menaccedilante car deacutegageacutee srsquoagissant des adolescents des exigences des adultes qursquoils cocirctoient habituellement (parents enseignants etc) raquo

Il y a donc des maniegraveres drsquoaccueillir une parole de faire eacutemerger un projet dans le cadre de lrsquoanimation drsquoun espace Il y aussi besoin de rompre lrsquoisolement de certaines familles de certains enfants qui ne srsquoautorisent pas agrave se saisir des offres possibles417 bref de diversifier les voies possibles de meacutediations pour orienter les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de pratiques scientifiques artistiques ou culturelles diverses Depuis 2010 et la reacuteforme du lyceacutee circulaire ndeg 2010-012 du 29 janvier 2010 les reacutefeacuterents culturels existent dans tous les lyceacutees418 De mecircme quelques acadeacutemies proposent aussi des reacutefeacuterents au collegravege Pour ce faire on pourrait geacuteneacuteraliser le rocircle du reacutefeacuterent socioculturel pour densifier les liens entre eacuteducation populaire eacutetablissements et monde artistique et culturel Certains territoires de leur cocircteacute ont mis en place un reacutefeacuterent eacuteducatif local qui a un rocircle de coordination pour faciliter le montage des projets

416 Contribution P Cottin et C Amsellem pour MDA 417 Voir supra - 21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees 418 httpeduscoleducationfrcid59216les-referents-culturehtml

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Dans le mecircme ordre drsquoideacutees des programmes comme celui de la reacuteussite eacuteducative sont preacutesents pour accompagner les enfants Pour exemple les leviers possibles en matiegravere de coordination territoriale au niveau de lrsquoeacuteducation sont

- lrsquoinstauration de temps dans lrsquoanneacutee durant lesquels tous les acteurs eacuteducatifs drsquoun territoire se reacuteunissent Par exemple cela se fait sur le quartier des Couronneries preacutesence drsquoune trentaine drsquoacteurs (meacutediathegraveque cregraveche directeur drsquoeacutecole AFEV associations sportives administrateurs centre social etc) Durant ces temps les acteurs eacutechangent sur diffeacuterents sujets Lrsquoeacutechelle pertinente pour ce type de rencontre est le quartier

- les communauteacutes de communes peuvent eacutegalement recevoir les acteurs indeacutependamment

- lrsquoouverture des eacutecoles hors des temps scolaires Outre le deacuteveloppement des pratiques encadreacutees ou des tiers lieux renforccedilant une preacutesence adulte sous des formes varieacutees aupregraves des enfants

Proposition 18 instaurer 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT qui agiront agrave lrsquoeacutechelle drsquoun bassin de vie autour drsquoun collegravege avec une double mission de meacutediation entre les jeunes leur famille et les TLT sur le territoire ndash en lien avec les partenaires locaux ndash et de deacuteveloppementanimation drsquoateliers sur lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques et sur les activiteacutes du mercredi Le cas eacutecheacuteant affecter plus de reacutefeacuterents TLT en zone rurale et moins dans les zones agrave fort contenu eacuteducatif pour deacutevelopper le plan mercredi Pour densifier les liens entre eacuteducation populaire dont les associations lrsquoeacutecole et les eacutequipements culturels ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 23)

Pour reacutealiser cette double mission il convient de deacutevelopper les liens indispensables entre les diffeacuterentes parties prenantes sur un bassin de vie (eacuteducation populaire associations Ecole eacutetablissements culturels communes et intercommunaliteacutes sans oublier les enfants et leurs familles) permettant de mettre en œuvre un projet local TLT dans un souci drsquoeacutegaliteacute des enfants dans lrsquoaccegraves aux TLT Ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif TLT associant tous ces acteurs et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 22)

Ils pourraient ecirctre cofinanceacutes par lrsquoEtat et le deacutepartement

Leur rocircle sera de - conseiller et accompagner les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de

pratiques et drsquoengagements et de tiers lieux locaux - faciliter les liens entre eacutecole eacuteducation populaire et eacutequipements culturels - assurer le deacuteveloppement opeacuterationnel drsquoune offre manquante sur le territoire dans

lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques (pratiques artistiques en amateur pratiques scientifiques engagement) et deacuteveloppement des 1 000 espaces adolescents feacutedeacuterateurs)

- systeacutematiser lrsquoutilisation du reacutefeacuterentiel de lrsquoeacuteducation prioritaire dans lrsquoensemble des eacutetablissements scolaires sur le volet articulation avec les autres acteurs eacuteducatifs du territoire (mais sans les maicirctres en plus) y compris au niveau du second degreacute

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- faire rentrer dans le quotidien des familles la possibiliteacute de proposer aux enfants de participer agrave des dispositifs extrascolaires inteacuteressants et vice-versa et agrave des lieux facilitant la place des enfants dans lrsquoespace public ndash virtuel ou reacuteel

Coucirct environ 300 millions drsquoeuros 150 millions sur la meacutediation 150 millions pour deacutevelopper des ateliers

- 150 millions pour les fonctions de meacutediations et de montage

- 150 millions en deacuteveloppementencadrement drsquoateliers pour les enfants et adolescents A ce titre le financement des reacutefeacuterents TLT pourrait contribuer au financement des 700 000 places drsquoactiviteacutes pour les enfants entre 6 et 11 ans (couverture drsquoenviron 400 000 places par ce biais) et au deacuteveloppement des pratiques amateurs et drsquoengagements (pregraves de 150 000 places par ce biais)419

Le recours massif au beacuteneacutevolat peut inquieacuteter les parents On sait que ces inquieacutetudes freinent par exemple le recours aux vacances collectives Il est donc important de seacutecuriser les conditions drsquoaccueil des enfants aussi bien au regard des adultes qui les entourent qursquoen prenant en consideacuteration les dangers ou les solitudes inheacuterentes agrave la vie en groupe entre enfants et adolescents Rappel de lrsquoexistant parmi les mesures adopteacutees par le Comiteacute interministeacuteriel de preacutevention de la deacutelinquance et de la radicalisation (CIPDR) du 9 mai 2016 figure la mesure ndeg 45 Celle-ci vise agrave preacutevenir la radicalisation dans le champ des activiteacutes physiques et sportives et peut conduire agrave la remise en cause de lrsquoagreacutement sport des clubs en cas de deacuterive aveacutereacutee Par ailleurs le controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs (ACM) repose sur trois laquo filtres raquo agrave savoir le FIJAIS le B2 et les laquo cadres interdits raquo (inscrits sur une liste nationale apregraves une mesure de suspension ou drsquointerdiction prise par le preacutefet de deacutepartement) Le controcircle avec ces trois laquo filtres raquo se fait agrave chaque inscription de lrsquointervenant dans un ACM et non uniquement lors du recrutement ou une fois par an

Proposition 19 eacutetudier la geacuteneacuteralisation agrave toutes activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires des modes de controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs et mettre en place un reacutefeacuterent sur les TLT au niveau de la preacutefecture

419 Voir annexe laquo Chiffrage des heures professeurs et des 7 000 reacutefeacuterents raquo

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35 Des financements massifs peu structureacutes sur fond de cofinancements et drsquoune organisation diffuse agrave plusieurs niveaux

351 Les collectiviteacutes locales et les familles principaux financeurs avec des dispariteacutes territoriales

Les communes la branche Famille de la Seacutecuriteacute Sociale et les familles repreacutesentent plus de 80 des financements 420 totaux des accueils de loisirs qui srsquoeacutelegravevent agrave 47 milliards drsquoeuros pour 119 millions drsquoenfants de 3 agrave 17 ans qui sont les principaux beacuteneacuteficiaires de ces eacutequipements Les communes sont geacuteneacuteralement les plus gros financeurs (38 ) Mais le financement des intercommunaliteacutes pour les eacutequipements peacuteri et extrascolaires en 2016 est plus important dans les deacutepartements agrave faible densiteacute Il existe un faible eacutecart dans le montant du prix de revient moyen par eacutequipement peacuteriscolaire et extrascolaire entre les deacutepartements avec un fort et un faible taux de pauvreteacute des meacutenages421 On observe des dispariteacutes de financement par enfant entre territoires mais sans qursquoon puisse deacutegager des facteurs speacutecifiques qui expliquent ces dispariteacutes En Ile-de-France on observe un important financement par enfant (54892 euros par enfant contre 37418 euros en France) La Seine-Saint Denis a le financement des eacutequipements extrascolaires et peacuteriscolaires le plus important avec 76768 euros par enfant et la part de financement des familles est une des plus basses de la reacutegion (1285 ) mais cette part est aussi tregraves basse agrave Paris (1114 ) Il serait preacutefeacuterable de changer drsquoeacutechelle les deacutepartements eacutetant susceptibles de comporter des zones tregraves heacuteteacuterogegravenes en termes de situation eacuteconomique des populations Globalement lrsquoeacutetude meacuteriterait drsquoecirctre poursuivie agrave un niveau infra-deacutepartemental

Nous avons meneacute un chantier ineacutedit pour essayer de chiffrer plus largement la place des activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires dans le budget des communes avec lrsquoappui de Poitiers

en millions drsquoeuros subventions Fct et divers personnel total sports 02 13 32 47

total culture

44 44 dont conservatoire et

arts

29 29 dont meacutediathegraveque

15 15

maisons de quartier 62 62 Activiteacutes peacuteriscolaires 35

total 64 76 188

Source estimation Mairie de Poitiers (lrsquoaccueil de loisirs du mercredi et des vacances est inclus dans les subventions aux maisons de quartier)

Il y a environ 16 000 enfants de 3 agrave 17 ans agrave Poitiers Le ratio est donc tregraves important qursquoon le rapporte au nombre drsquoenfants (environ 1 000 euros par enfant) ou au budget global de la ville Sur cet exemple qursquoon ne peut geacuteneacuteraliser par rapport aux seuls financements drsquoaccueils de loisirs les deacutepenses sont 2 agrave 3 fois plus importantes pour lrsquoensemble des

420 Uniquement sur la base des eacutequipements financeacutes par la Cnaf reacutesultats issu drsquoune eacutetude reacutealiseacute par la Cnaf pour le HCFEA (Camille Dorion deacutecembre 2017) voir annexe laquo Equipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les Caf raquo 421 Les meacutenages vivant avec un revenu infeacuterieur agrave 60 du revenu meacutedian

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TLT Mais tous les territoires nrsquoinvestissent pas de la mecircme maniegravere dans les activiteacutes extrascolaires et peacuteriscolaires Lrsquoeacutevaluation des PEDT a bien montreacute par ailleurs la difficulteacute de certaines communes pour monter des activiteacutes peacuteriscolaires de qualiteacute notamment dans les zones rurales les freins sont agrave la fois financiers et tiennent aux manques drsquooffres drsquoactiviteacutes possibles sur lesqueslles srsquoappuyer de vivier ou de transport

352 Un rocircle speacutecifique de la branche famille sur les accueils de loisirs Pregraves de 38 milliards drsquoeuros ont eacuteteacute verseacutes entre 2013 et 2016 aux ALSH par la branche Famille

- Versement de la prestation de service laquo Accueil de loisirs sans heacutebergement raquo aux ALSH proposant aux enfants un accueil collectif agrave caractegravere eacuteducatif sur les temps peacuteriscolaires (729 millions drsquoeuros) et extrascolaires (892 millions drsquoeuros) pour la peacuteriode 2013-2016

- Financement de ces accueils par le biais du contrat Enfance et Jeunesse peacuteriscolaire et extrascolaire agrave hauteur de 18 milliard drsquoeuros pour la peacuteriode 2013-2016

- Accompagnement de la reacuteforme des rythmes eacuteducatifs par la mise en place de lrsquoAide Speacutecifique Rythmes Educatifs (Asre) pour accompagner la mise en œuvre drsquoactiviteacutes peacuteriscolaires de qualiteacute sur les trois nouvelles heures deacutegageacutees par la reacuteforme agrave hauteur de 276 millions drsquoeuros pour la peacuteriode 2013-2016

En euros 2013 2014 2015 2016 Total

Pso Peri 133 747 150 171 186 918 258 661 729 497

Pso extra 237 351 233 046 236 197 186 390 892 984

Asre 17 410 52 138 96 912 109 125 275 585

CEJ peacuteri 149 084 165 801 151 807 155 354 622 046

CEJ extra 294 325 294 658 316 055 319 923 1 224 961

fonds drsquoamorccedilage - 62 000 - - 62 000

Total 831 917 957 814 987 889 1 029 453 3 807 073

En matiegravere drsquoenfance (hors petite enfance) et drsquoadolescence la Cnaf finance essentiellement des prestations de service aux accueils de loisirs (financements verseacutes aux structures) Les sommes en jeu sont importantes mais cela ne permet pas de structurer une politique de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence en tant que telle En particulier la Cnaf nrsquoa pas pour mission agrave ce jour de financer les associations locales qui deacuteveloppent les pratiques artistiques culturelles scientifiques ou sportives des enfants mecircme si les Caf peuvent y contribuer plus localement et indirectement via les fonds locaux permettant aux collectiviteacutes locales drsquoaider les parents agrave financer de telles pratiques pour leurs enfants

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Au niveau des accueils de loisirs toutefois il est possible de soutenir des actions speacutecifiques (bonification des prestations de service pour des projets de qualiteacute 70 centimes de lrsquoheure venant abonder par exemple un tarif plafonneacute agrave 54 centimes de lrsquoheure) de qualiteacute Alors que certains ALSH deacuteveloppent de fait des activiteacutes en partenariat avec le conservatoire ou des associations sportives ou culturelles cet axe pourrait ecirctre renforceacute dans la prochaine COG notamment en incitant les ALSH agrave inteacutegrer plus systeacutematiquement des pratiques en amateur dans tous les domaines (y compris environnement et techniques) dans leur projet eacuteducatif via des conventionnements

353 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation Equipements sportifs Plusieurs phases preacutesident au deacuteveloppement des eacutequipements sportifs par lrsquoEtat ou les collectiviteacutes 422

- de lrsquoapregraves-guerre agrave la fin des anneacutees 1970 deacuteveloppement drsquoespaces publics ouverts pour le sport agrave lrsquoeacutecole ou les laquo plateaux EPS raquo Ces eacutequipements deacuteveloppeacutes notamment pour favoriser lrsquoessor de sport de compeacutetition demeurent utiliseacutes dans une optique autonome voire informelle en marge des clubs et du mouvement sportif

- de la fin des anneacutees 1970 aux anneacutees 1990 des espaces sportifs ouverts pour lrsquoanimation sociale En 1981 le ministegravere du Temps libre puis de la Jeunesse et des Sports est mobiliseacute dans la politique drsquoanimation des quartiers deacutefavoriseacutes ou sensibles et de canalisation de la violence dans les grands ensembles apregraves Vaux-en-Velin et Veacutenissieux Une politique volontariste est meneacutee visant la construction drsquoeacutequipements sportifs de proximiteacute

- Depuis les anneacutees 1990 les espaces speacutecialiseacutes pour une demande informelle de loisirs de proximiteacute

La demande de loisirs sportifs srsquoeacutetend notamment dans les zones touristiques (camping piscine etc) ou sportives (complexe polyvalent) Se deacuteveloppent des logiques partenariales publicpriveacute pour une pratique de loisirs de proximiteacute423

Culture et acteur social De nombreux deacuteveloppements sont largement porteacutes par les acteurs de terrain depuis les anneacutees 1960 Depuis les anneacutees 1980 des politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle ont eacuteteacute initieacutees par lrsquoEtat via lrsquoaction conjointe des ministegraveres de la Culture et de lrsquoEducation nationale (parmi les dispositifs cleacutes peuvent ecirctre citeacutes les programmes drsquoeacuteducation artistique et culturels en partenariat Education nationale MCC) 424 Objet drsquoune consolidation progressive elles ont eacuteteacute reacuteapproprieacutees diversement sur les territoires agrave la croiseacutee des impulsions des collectiviteacutes territoriales des Directions Reacutegionales des Affaires Culturelles (DRAC) et des rectorats Plus reacutecemment elles ont beacuteneacuteficieacute des politiques de deacutemocratisation culturelle qui reposent agrave la fois sur une logique interministeacuterielle un

422 Vigneau F-E (2015) laquo Les eacutequipements sportifs enjeux et impenseacutes drsquoune politique publique raquo Informations sociales 20151 ndeg 187 p 38-45 423 Vieille Marchiset G (2007) laquo La construction sociale des espaces sportifs ouverts dans la ville Enjeux politiques et liens sociaux en question raquo LrsquoHomme et la socieacuteteacute 20073 ndeg 165-166 p 141-159 424 Voir annexe laquo Une gouvernance agrave plusieurs niveaux raquo

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partenariat avec les collectiviteacutes locales et des financements significatifs des secteurs sociaux (Cnaf Agence Reacutegionale de Santeacute (ARS) etc) des centres sociaux et du meacuteceacutenat425 Par ailleurs lrsquoeacuteducation artistique et culturelle repose toujours sur une coopeacuteration entre lrsquoEtat et les collectiviteacutes territoriales

Les instances de coordination des parcours drsquoEAC comprennent le rectorat la DRAC et les collectiviteacutes sachant par ailleurs que les services de lrsquoEtat srsquoappuient sur les cartographies de lrsquoeacutechec scolaire pour prioriser les soutiens426 De nombreuses reacutegions ont conclu des projets territoriaux ou locaux drsquoeacuteducation artistique et culturelle Dans les territoires ruraux lrsquoeacutechelon deacutepartemental est souvent initiateur et co-financeur Les grandes villes srsquoimpliquent aussi notamment via des projets eacuteducatifs globaux

Il existe 17 pocircles reacutegionaux drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage qui touchent environ 2 millions de jeunes par an (partenariats DRAC reacutegions)

Les eacutetablissements culturels (museacutees bibliothegraveques centres dramatiques etc) se sont eacutegalement largement impliqueacutes427 On observe une forme de deacuteplacement ces derniegraveres anneacutees avec le passage drsquoune politique territorialiseacutee (deacuteclineacutee agrave partir du sommet de lrsquoEtat) agrave une politique territoriale (porteacutee par des acteurs locaux et enracineacutes dans des speacutecificiteacutes territoriales)428 reacutepondant agrave une logique drsquooptimisation des politiques publiques et des ressources et porteacutee par des aspirations et une laquo qualification raquoprofessionnalisation des acteurs locaux au niveau des communes ou des intercommunaliteacutes en matiegravere culturelle Il existe ainsi depuis 1999 une charte laquo Culture ndash Education populaire raquo signeacutee avec plusieurs feacutedeacuterations drsquoeacuteducation populaire Des DRAC ont engageacute des partenariats avec des maisons des jeunes et de la culture Cinq scheacutemas locaux drsquoorganisation de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle peuvent ecirctre distingueacutes428

- une politique inteacutegreacutee dans les territoires qui recherchent une coheacuterence de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle dans les politiques culturelles eacuteducatives jeunesse ou de la ville Elle vise geacuteneacuteralement agrave articuler les diffeacuterents temps de lrsquoenfant scolaires et non scolaires Elle a geacuteneacuteralement conduit agrave deacutevelopper des eacutequipements culturels de proximiteacute Elle est essentiellement porteacutee par des structures ou associations culturelles

- une politique cibleacutee moins globalisante que la preacuteceacutedente qui deacutefinit des prioriteacutes par exemple la deacutefinition de pocircles drsquointervention soit pour promouvoir des logiques drsquoexcellence ou de speacutecialisation (deacuteveloppement de disciplines speacutecifiques en eacutevitant le saupoudrage etc) consolidations progressives des actions et des ressources (deacuteveloppement de la lecture ou du spectacle vivant autour drsquoun festival jeunesse etc) au niveau intercommunal notamment mais parfois avec moins de synergies entre les acteurs drsquoautres dispositifs touchant aux domaines culturels (socioculturel etc)

425 Quelques sources (2016) Retour des DRAC les collectiviteacutes nouvelles faisant eacutemerger des projets innovants croisant les prioriteacutes ministeacuterielles territoire jeunesse creacuteation Haut Conseil de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle Prix de lrsquoaudace artistique et culturelle 2016 Suivi des parcours drsquoeacuteducation artistique et culturelle circulaire MEN DGESCO ndeg2013 ndash 073 Protocole Culture Famille mars 2017 426 Evaluation de la deacutemocratisation culturelle p121 427 Depuis 2008 une circulaire ministeacuterielle demande qursquoun volet eacuteducation artistique et culturelle soit inteacutegreacute aux structures subventionneacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle est inscrite au fondement des structures labelliseacutees et conventionneacutees par le ministegravere depuis la loi adopteacutee en juillet 2016 428 F Enel (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS

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- une gouvernance multipolaire piloteacutee agrave la fois par des communes investies des structures culturelles et des eacutetablissements drsquoenseignement artistique Elle permet souvent lrsquoeacutemergence drsquoune offre de qualiteacute et diversifieacutee mais peut pacirctir drsquoune certaine complexiteacute

- une approche segmenteacutee des offres de qualiteacute peuvent eacutemerger mais dans un contexte drsquoignorance mutuelle entre opeacuterateurs (meacutediateurs communaux structures culturelles parc naturel reacutegional opeacuterateurs priveacutes)

Vacances Les dispositifs drsquoaide aux vacances relegravevent drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs aux compeacutetences diverses intervenant avec des critegraveres drsquoeacuteligibiliteacute et des modaliteacutes diffeacuterentes (aides aux projets aides agrave la personne aides aux partenaires aides agrave la pierre) selon les orientations de la politique sociale qursquoils conduisent429 Le Conseil Economique Social et Environnemental Reacutegional (CESER) Hauts de France liste ainsi laquo -Les acteurs institutionnels disposent drsquoun budget deacutedieacute (Caf organismes sociaux Caisse drsquoAssurance Retraite et de la Santeacute Au Travail (CARSAT) MSAhellip) - Les tecirctes de reacuteseaux ANCV relaient les aides aux projets vacances (Feacutedeacuterations des Centres Sociaux Restos du Cœur ) - Certaines communes ou Centre Communal drsquoAction Social (CCAS) attribuent des aides individuelles - Diverses structures (centres sociaux associations missions locales vacances ouverteshellip) accompagnent les beacuteneacuteficiaires - Certains comiteacutes drsquoentreprise attribuent des aides au seacutejourhellip raquo On peut y ajouter les programmes inscrits dans le volet jeunesse des contrats de ville ou dans le cadre de politiques reacutegionales

429 Les compeacutetences en matiegravere de tourisme sont partageacutees entre les diffeacuterents niveaux de collectiviteacutes territoriales

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Multipliciteacute des dispositifs sur le peacuteriscolaire Graphique Les dispositifs dont les collectiviteacutes disposaient deacutejagrave

Sources donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

36 Impulser un caractegravere structurant aux financements et au pilotage des activiteacutes extrascolaires et ameacutenagements agrave destination des enfants et adolescents

361 Pour une politique enfance jeunesse structurante un coucirct drsquoenviron 700 millions drsquoeuros

On reacutesume ici les coucircts de nos principales propositions

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Premiegraveres estimations de chiffrage des propositions

Coucircts de fonctionnement (en millions drsquoeuros) Financeurs

pilotes possibles Hypothegravese basse

Hypothegravese haute

Pass-colo Proposition ndeg 4

112 112 Cnaf Etat reacutegions

Sciences et technique 23 30 Etat reacutegion

Educ Nat 100 000 places en clubs pour les adolescents Proposition ndeg 11

Autres indemniteacutes des professeurs animant des clubs plan mercredi et pratiques amateurs adolescents (1) 100 000 places Proposition ndeg 16

8 15 Educ Nat

1 000 Tiers lieux feacutedeacuterateurs hybrides (engagements technique culture) Proposition ndeg 12

100 100 Cnaf Culture

7 000 reacutefeacuterents dont

Etat deacutepartement

- meacutediations montage 152 152 - deacuteveloppement de pratiques en amateur autour des conservatoires (80 000 places) (2) 21 21 - Plan mercredi et samedi (400 000 places) 100 100 - deacuteveloppements ateliers environnementaux et engagements (80 000) Proposition ndeg 18

20 44

220 000 places additionnelles sur plan mercredi dont

56 111 Associations Cnaf

- conventionnement accueil de loisirs Proposition ndeg 21 Cnaf

Formation 30 45

Total 622 730 On a ajouteacute aux coucircts de personnel un montant de 22 euros par enfant de mateacuteriel430 Dans la fourchette haute

on ajoute aux ateliers environnementaux des coucircts drsquoeacutequipements similaires aux sciences Ne sont pas chiffreacutes les coucircts speacutecifiques lieacutes agrave des achats eacuteventuels drsquoinstruments de musique Les coucircts de mise agrave disposition des locaux ne sont pas inclus investissements non chiffreacutes (200 millions pour un ajout de 100 m2 agrave 2 000 euros M2 si compleacutement drsquoune structure existante )

Sans preacuteconiser un scheacutema unique il convient drsquoimpulser une structuration plus lisible des financements et de lrsquoorganisation des TLT pour deacutevelopper des prioriteacutes pour les enfants et les adolescents quand ils ne sont ni en famille ni en classe

430 Cf coucirct des reacuteactifs et consommables pour le plan Geacutenocircme de Sciences agrave lrsquoEcole

213

362 Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute

1 Des objectifs nationaux deacuteclineacutes dans leurs versions territorialiseacutees

(Exemple CSTI et Vacances se deacutecline sur les contrats Etat-Reacutegion deacuteclinaison de certains objectifs globaux au niveau de la COG etc) pour aider agrave i) assurer des activiteacutes le mercredi en prioriteacute pour les enfants etou les territoires qui en

sont deacutepourvus431 ii) structurer le deacuteveloppement drsquoune offre de qualiteacute sur tout le territoire sur les trois

prioriteacutes theacutematiques (partie II des propositions) iii) apporter les appuis aux politiques transversales permettant aux acteurs de lrsquoeacuteducation

populaire de deacutevelopper des projets dans de bonnes conditions

Proposition 20 inteacutegrer des objectifs nationaux chiffreacutes pour les trois prioriteacutes theacutematiques et la creacuteation drsquoactiviteacutes le mercredi aux plans ministeacuteriels concerneacutes eacutetablir des co-financements Etat-collectiviteacutes locales (deacutepartement communes ou intercommunaliteacute et reacutegions selon les domaines) peacuterennes favoriser les financements dans la dureacutee pour les associations et le cas eacutecheacuteant mobiliser le grand plan drsquoinvestissement

Notamment en inteacutegrant les objectifs chiffreacutes de - deacuteveloppement des pratiques reacuteguliegraveres dans les sciences et techniques dans la mise en

œuvre opeacuterationnelle de la strateacutegie nationale de CSTI (100 000 places agrave 5 ans pour les adolescents 1 club de sciences et technique autour de chaque laquo quartier raquo autour drsquoun collegravege ou lyceacutee) et en mobilisant le cas eacutecheacuteant des financements au titre du GPI dans la suite des investissements reacutealiseacutes par le programme PIA432

- deacuteveloppement des pratiques en amateur artistiques et culturelles 100 000 places agrave 5 ans pour les adolescents + prioriteacutes aux pratiques reacuteguliegraveres dans le plan mercredi et le parcours EAC

- soutien et suivi du ministegravere de la Culture pour le deacuteveloppement des conservatoires srsquoeacutetoffant comme pocircle ressource pour des pratiques en amateur diversifieacutees

- suivi des clubs peacuteriscolaires en collegravege et lyceacutee par les acadeacutemies et les reacutegions suivi par le ministegravere de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche des clubs de science

- lieux feacutedeacuterateurs dans le parcours citoyenneteacute et les contrats de ville cofinanceacutes avec le GPI au titre des investissements en faveur de la coheacutesion et du deacuteveloppement durable

- deacuteveloppement des clubs journalisme dans les eacutetablissements scolaires pour atteindre lrsquoobjectif drsquoun meacutedia par eacutetablissement le cas eacutecheacuteant dans le cadre plus global drsquoune strateacutegie nationale des engagements

Par ailleurs toujours au niveau de lrsquoarticulation entre les plans nationaux et les collectiviteacutes locales il serait pertinent de deacutevelopper le partenariat entre institutions culturelles (de maniegravere geacuteneacuterale) et autres institutions travaillant avec les jeunes publics (notamment les centres de

431 Voir supra ndash Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques acteur social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute 432 En attente actualisation des montants engageacutes sur 2013 -2018

214

loisirs) En deacuteveloppant les liens entre ces structures les institutions culturelles sont plus agrave mecircme de deacutevelopper les actions hors les murs de toucher les publics eacuteloigneacutes des institutions culturelles et de preacutevoir des services et des collections coheacuterents par rapport aux territoires ougrave elles se trouvent Le deacuteveloppement de conventionnements entre les eacutetablissements la mise en place de formations croiseacutees et plus encore de rendez-vous reacuteguliers entre professionnels de la culture et du champ social afin de se construire un langage et des reacutefeacuterentiels communs sont autant drsquooutils pour favoriser ces liens433 Si la Cnaf se saisit drsquoun enjeu de politique enfance et jeunesse elle pourrait deacutevelopper des financements agrave vocation structurante pour les territoires en favorisant la creacuteation de reacuteseaux de clubs drsquoun certain niveau lrsquoessaimage et lrsquoamorccedilage de pratiques structurantes en particulier dans les domaines scientifiques 434 techniques et laquo engagements raquo qui sont insuffisamment deacuteveloppeacutes

Proposition 21 profiter de la prochaine COG pour favoriser le financement des accueils de loisirs deacuteveloppant des conventionnements avec des associations et clubs sportifs artistiques scientifiques et culturels et des eacutetablissements culturels et fleacutecher des financements sur la structuration des pratiques drsquoengagements et de sciences et techniques

Le cas eacutecheacuteant sur le modegravele des conservatoires deacutevelopper des labellisations en partenariat avec les ministegraveres de lrsquoEacuteducation nationale de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche et de la Culture dans les domaines artistiques culturels et scientifiques pour faciliter lrsquoattribution des financements structurants (tecircte de reacuteseau hellip) par les collectiviteacutes locales ou la Cnaf

2 Un eacutechelon de mise en relation des acteurs au niveau intercommunalcommune de co-construction locale des TLT par les parties prenantes Comment mettre en œuvre les objectifs globaux et en proposer la deacuteclinaisoninterpreacutetation au niveau local Ce pourrait ecirctre lrsquoobjet drsquoun Conseil participatif intercommunal (ou le cas eacutecheacuteant deacuteclineacute agrave plus petite eacutechelle au niveau des quartiers entourant un collegravege) reacuteunissant les associations des repreacutesentants des eacutetablissements culturels et scientifiques les eacutetablissements scolaires les repreacutesentants des enfants et des familles des entreprises locales et ce afin de permettre la co-construction drsquoideacutees

433 Voir par exemple le travail reacutealiseacute par le KERFAD sur la place du livre dans les centres de loisirs 434 Pour structurer lrsquooffre scientifique et technique et laquo enfant acteur social raquo dans un souci drsquoeacutequiteacute entre les territoires il faut une incitation plus globale que le seul financement des collectiviteacutes locales et il faut pouvoir soutenir les communes dans leur effort la question se pose drsquoeacutelaborer une labellisation assurant la qualiteacute et le fleacutechage de financements additionnels comme pour les conservatoires

215

Proposition 22 au niveau communal ou intercommunal mettre en place un conseil participatif des TLT associant les acteurs de lrsquoeacuteducation populaire et notamment les associations les collectiviteacutes locales du territoire les eacutetablissements scolaires les eacutetablissements culturels des entreprises et des repreacutesentants des familles et des enfants afin de co-construire avec lrsquoensemble de ces partenaires les politiques publiques en direction de lrsquoenfance et de la jeunesse Le Conseil veillera notamment agrave deacutevelopper les mises agrave disposition de locaux par les eacutetablissements scolaires et eacutequipements culturels par les collectiviteacutes locales pour le deacuteveloppement de TLT lagrave ougrave des besoins sont identifieacutes

Pour les activiteacutes autres qursquoencadreacutees le Conseil preacutevoira aussi les conditions drsquoorganisation propices pour que des temps et des lieux entre pairs respectent les droits de tous les enfants y compris agrave la seacutecuriteacute

3 Un eacutechelon de meacutediations aupregraves des enfants et de leurs familles et de deacuteveloppement de projets sur des prioriteacutes manquantes au niveau des quartiers

Dans une zone eacutequivalente agrave ce qui entoure un collegravegereacutefeacuterent eacuteducatif territorial permettant drsquointeacutegrer les diffeacuterents plans concerneacutes (PEDT Contrat de ville mises en relation des acteurs associatifs sportifs culturels scientifiques etc) ce serait la fonction des reacutefeacuterents TLT locaux qui pourraient du fait drsquoun deacutecoupage autour des collegraveges ecirctre rattacheacutes aux Conseil deacutepartementaux qui gegraverent les collegraveges

Proposition 23 dans les collegraveges et les lyceacutees faire eacutemerger les demandes des adolescents en matiegravere de clubs de pratiques en amateur et co-construire avec eux les moyens drsquoy reacutepondre en lien avec les professeurs et animateurs volontaires localement et en deacuteveloppant des reacuteseaux autour des conservatoires des eacutecoles drsquoarts des centres de sciences des laboratoires et des ressources numeacuteriques Le conseil participatif TLT sera aussi plus largement en charge drsquoorganiser des consultations de tous les enfants et familles reacutesidant sur le territoire de faccedilon agrave ce que le projet TLT deacuteveloppe une offre drsquoactiviteacutes qui seraient manquantes qui favoriseraient lrsquoouverture agrave drsquoautres types drsquoactiviteacutes et reacutepondent aux attentes des enfants

4 Plateformes numeacuteriques theacutematiques et reacutegionales ouvertes

Lrsquoexistence drsquoun espace public digital ougrave lrsquoon va se construire srsquoexposer expeacuterimenter eacutechanger partager collaborer se sociabiliser en dehors parfois de tout regard de lrsquoadulte ou des parents est cleacute pour les enfants et adolescents Il explique en partie le non-recours aux servicesstructures classiquement proposeacutes (centres de loisirs etc) Crsquoest donc un lieu de socialisation important et de liberteacute sur lequel la puissance publique peut intervenir pour

- en seacutecuriser lrsquousage sans empieacuteter sur la liberteacute

- le cas eacutecheacuteant enrichir en contenus ou fleacutecher sur des ressources inteacuteressantes des tutoriels des MOOCS permettant aux jeunes et aux familles de se repeacuterer (aspect justice sociale)

On renvoie agrave des propositions plus approfondies au programme du Conseil pour 2018 Cette feacuteconditeacute de lrsquooutil numeacuterique est eacutegalement susceptible drsquoopeacuterer pour faciliter le travail de partage de bonnes pratiques de contenus de formations et la mise en relation des acteurs qui participent des temps et lieux tiers Il y a une compleacutementariteacute entre reacuteseau physique et virtuel qui meacuterite drsquoecirctre soutenue drsquoautant qursquoelle peut mettre agrave disposition certaines ressources eacuteducatives agrave distance agrave moindre coucircts dans des territoires ruraux plus deacutemunis en intervenants formeacutes (par exemple le vivier drsquoencadrants scientifiques faits par des jeunes

216

doctorants est eacutevidemment distinct entre une meacutetropole universitaire et un territoire rural les associations de jeunes en territoires ruraux sont aussi plus deacuteveloppeacutees car il existe moins drsquooffres alternatives) Le moyen le plus eacutevident est celui de lrsquoeacutelaboration drsquoune plateforme ouverte (modegravele Edutech ou Eco-sciences) inteacutegrant contenus fleacutechage mise en reacuteseau drsquoacteurs locaux Mais elle nrsquoopegravere pas agrave nrsquoimporte quelle condition

Proposition 24 deacutevelopper drsquoun reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau drsquoun quartier

Faible coucirct 800 000 euros environ pour une plateforme

217

ANNEXES

ANNEXE 1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES

Week-end Semaine 11 agrave 17 ans 18 24 ans 11 agrave 17 ans 18 24 ans Total temps libre 09h12min 09h30min 06h05min 06h48min Ne rien faire 15min 18min 14min 11min Sociabiliteacute 01h09min 02h21min 34min 01h13min Devant un eacutecran 03h27min 02h55min 02h41min 02h21min Dont sur Internet pour srsquoinformer ou communiquer 14min 30min 16min 24min Dont teacuteleacutevision ou videacuteo 01h43min 01h53min 01h28min 01h32min Pratique du sport 59min 35min 38min 20min Sortie culturelle (cineacutema spectacle eacutevegravenement sportif bibliothegraveque) 11min 17min 5min 6min Culture informelle (Lecture radio musique pratique de la musique ou photo) 31min 16min 23min 13min Activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres achats bricolage animaux) 01h04min 01h33min 36min 01h23min Dont cuisine meacutenage rangement linge 34min 55min 22min 52min Autre 01h36min 01h15min 54min 01h01min Source Insee pour HCFEA

On peut isoler les dureacutees moyennes pour ceux qui pratiquent effectivement

Dureacutee moyenne pour les pratiquants

Week-end

Semaine

Congeacutes Peacuteriode

scolaire ou de travail

Sociabiliteacute 213 210 107 Devant un eacutecran 352 447 228 Dont sur Internet pour srsquoinformer ou communiquer 148 207 145 Teacuteleacutevision et videacuteo 214 248 152 Activiteacute sportive 237 255 144 Sortie culturelle 226 248 224

Pratiques culturelles (Lecture TV radio musique ou photo) 132 200 111

Autres activiteacutes exteacuterieures (plage chasse promenades etc) 224 114 318

Autres jeux et loisirs drsquointeacuterieur (jeux de hasard collections) 234 217 112

Total activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres animaux) 134 150 052 Dont cuisine meacutenage rangement linge 101 115 044 Semi-loisir (dont jardinage bricolage) 115 047 056 Achats et shopping 132 141 056 Source Insee pour HCFEA

218

CSP des parents pour les cinq trajectoires drsquoenfants dans Lrsquoenfance des loisirs

Trajectoires ( drsquoenfants)

Filles Niveau diplocircme parents

CSP chef de famille

deux parents qui travaillent

niveaux eacutelegraveves CP

T1 (16 )

76 47 (sup) 35 cadre ou prof intell

71 52 BE

T2 (27 )

60 28 (sup) 225 cadre ou prof intell

67 37 BE

T3 (27 ) 44 39 (pegraveres CAP)

Employeacutes (16 )

44 ME

T4 (21 ) 32 Sans diplocircme (32 megraveres)

42 (FE)

T5 (9 )

29 Sans diplocircme (43 megraveres)

Ouvriers (59 ) -

58 (FE)

219

ANNEXE 2 PRATIQUES CULTURELLES ET ARTISTIQUES

Taux de freacutequentation Les moins de 18 ans dans les museacutees nationaux

La freacutequentation de cette classe drsquoacircge est eacutetablie agrave plus de 47 millions drsquoentreacutees dans les museacutees nationaux en 2014 au lieu de 44 millions en 2013 En moyenne elle est en augmentation de 6 Lrsquoaugmentation concerne plus speacutecifiquement lrsquoIcircle-de-France hors de la capitale (+ 194 ) et les autres reacutegions (+147 ) Freacutequentation des moins de 18 ans dans les museacutees nationaux

Les moins de 18 ans dans les monuments nationaux

En 2014 la freacutequentation de cette classe drsquoacircge est eacutetablie agrave pregraves drsquo18 million dans les monuments nationaux soit une augmentation de 13 La progression concerne les sites de lrsquoIle-de-France hors Paris (+93 ) Tandis qursquoagrave Paris et dans les autres reacutegions on note plutocirct un repli La freacutequentation drsquoensemble des moins de 18 ans repreacutesente 17 de la freacutequentation globale des sites du CMN et 23 de celle du domaine national de Chambord Freacutequentation des moins de 18 ans dans les monuments nationaux

On remarque sur la peacuteriode 2012-2014 une progression du public scolaire en volume (6 110 518 au lieu de 5 582 033 en 2012) mais non en proportion (elle repreacutesente toujours 10 de lrsquoaudience)

220

ONT FREQUENTE UNE BIBLIOTHEQUE OU MEDIATHEQUE AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

sur 100 personnes de chaque groupe Au moins 1 fois par semaine

Environ 1 ou 2 fois par mois

Plus rarement

Jamais ou pratiquement

jamais

ENSEMBLE 7 11 10 72

AGE

15 agrave 19 ans 17 14 21 49

DEPS 2008

ONT PRIS DES COURS OU SUIVI DES CONFERENCES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

Cours confeacuterences (hors eacutetudes

travail)

Dont

cours de musique

danse theacuteacirctre peinture

cours de sport

cours drsquoinforma-

tique

cours de langue

confeacuterences et deacutebats dans une

universiteacute bibliothegraveque

Cafeacute

autre

18 3 2 2 2 8 5

26 6 8 1 4 14 4

221

Effectifs1 agrave 2 fois 3 fois ou

plusseul en couple en famille avec des amis en groupe

(scolaire 3e acircgehellip)

ENSEMBLE 1005 69 31 4 43 23 30 815 agrave 19 ans 102 74 26 1 6 30 27 37

sur 100 personnes de chaque groupe ayant assisteacute agrave un spectacle de rue

Effectifs Grand eacuteveacutenement national (14 Juillet Fecircte

de la musiquehellip)

Animation lieu

commercial (centre

commercial foire

brocante marcheacute)

Fecircte locale ou

animation dans les

rues dune ville

Musicien jongleur

statue vivante inclus)

Festival darts de la

rue

Autre festival (theacuteacirctre musique cineacutema)

ENSEMBLE 1779 54 15 56 23 21 1215 agrave 19 ans 130 65 14 41 33 25 23

GENRES DE SPECTACLES DE RUE FREQUENTES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

Y sont alleacutes La derniegravere fois y sont alleacutessur 100 personnes de chaque groupe qui sont alleacutes au theacuteacirctre au cours des 12

FREQUENTATION DES THEATRES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

222

Source Meacutediameacutetrie 2016435

Quelques eacuteleacutements sur les financements en matiegravere artistique et culturel 436 La deacutepense culturelle est estimeacutee agrave 76 milliards drsquoeuros en 2010 dont 49 milliards dans les communes part jeunesse

o Meacuteceacutenat culturel 575 millions drsquoeuros dont environ la moitieacute en deacutemocratisation culturelle

o lrsquoEAC srsquoeacutelegravevent agrave 64 millions drsquoeuros sur lrsquoaction 2 du programme 224 o Financement de lrsquoEtat sur deacutemocratisation culturelle pour la jeunesse 52 millions

drsquoeuros

Finalement 22 des enfants eacutetaient beacuteneacuteficiaires drsquoau moins une action financeacutee par lrsquoEtat en 2011 Une augmentation importante des creacutedits du ministegravere de la Culture a eu lieu depuis 2012 avec lrsquoobjectif drsquoatteindre 50 drsquoenfants beacuteneacuteficiaires en 2017 En 2014 3 9 millions drsquoenfants ont beacuteneacuteficieacute drsquoune action drsquoEAC contre 22 en 2010

435 B Danard (2016) Consommation videacuteo et internet des jeunes preacutesentation CNC 436 Voir quelques premiers eacuteleacutements en annexe httpwwwculturecommunicationgouvfrNous-connaitreDecouvrir-le-ministereBudgetProjet-de-loi-de-finances-20171

223

ANNEXE 3 SCIENCES QUESTIONNAIRE AMCSTI Conseil Enfance et adolescence ndash HCFEA Questionnaire sciences Le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du Haut conseil de la famille de lrsquoenfance et de lrsquoacircge instance placeacutee aupregraves du Premier Ministre a retenu agrave son programme de travail 2017 laquo Les tiers-tempstiers-lieux de vie des enfants et des adolescents raquo ces temps et ces lieux hors famille et hors eacutecole drsquoactiviteacutes eacutelectives et drsquoeacutelargissement des expeacuteriences et des relations qui contribuent agrave lrsquoeacutepanouissement lrsquoeacuteducation et la socialisation des enfants Les travaux du conseil srsquoorganisent autour des six champs de politiques publiques (pratiques artistiques et culturelles sportives et corporelles scientifiques et technologiques drsquoengagements et de citoyenneteacute ainsi que les vacances et lrsquoutilisation de temps et drsquoespaces ameacutenageacutes favorisant lrsquoouverture et lrsquoautonomie Sont eacutegalement abordeacutees deux theacutematiques traversant ces 6 champs agrave savoir le numeacuterique et les relations (bonnes et mauvaises rencontres) Le rapport sera finaliseacute fin 2017 pour une publication deacutebut 2018 La phase drsquoinstruction des propositions est en cours Lrsquoeacutetat des lieux a eacuteteacute reacutealiseacute Pour les pratiques scientifiques et technologiques les donneacutees manquent pour un repeacuterage preacutecis ce qui est un indice en soi Pour les enfants en eacutecole eacuteleacutementaire lrsquoeacutevaluation nationale des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) montre que des activiteacutes numeacuteriques techniques et scientifiques peacuteriscolaires (30 et 40 des activiteacutes peacuteriscolaires proposeacutees) se sont reacutecemment eacutetoffeacutees Par ailleurs on observe parmi les 11 ndash 17 ans que huit enfants sur dix pratiquent un sport et moins de quatre sur dix une activiteacute artistique reacuteguliegravere formelle ou informelle mais que relativement peu drsquoenfants ont une activiteacute scientifique reacuteguliegravere hors lrsquoeacutecole (que ce soit en peacuteriscolaire ou extrascolaire) les donneacutees disponibles laissent penser que mecircme sur les activiteacutes peacuteriscolaires apregraves lrsquoeacutecole les pratiques sont peu deacuteveloppeacutees en comparaison de certains pays comparables au moins agrave partir du collegravege A ce point du constat il est envisageacute drsquoinstruire les pistes de propositions suivante deacutevelopper fortement sur le territoire des pratiques et activiteacutes scientifiques et technologiques agrave la fois des activiteacutes instaureacutees (clubs scientifiques tournois ateliers clubs de bricolage etc) et plus informelles ndash ouvertes ou semi-ouvertes (en meacutediathegraveque fablab dans la nature au Museacutee sur des plateformes numeacuteriqueshellip) Du point de vue des enfants et des adolescents divers objectifs coexistent enjeux intellectuels formation drsquoun sujet citoyen autonome (savoir questionner expeacuterimenter avoir une culture scientifique) accegraves agrave des terrains de reacutealisations voire de deacutepassement de soi Pour deacutevelopper des preacuteconisations nous souhaiterions avec lrsquoappui des acteurs de la CSTI eacutetablir des prioriteacutes deacuteterminer des ciblages eacuteventuels (publics prioritaires pour tel ou tel laquo dispositif raquo) Nous aurons besoin de deacuteterminer les leviers efficaces dans diffeacuterentes dimensions

- Modaliteacutes drsquoactiviteacutes et de pratiques proposeacutees aux enfants et adolescents

224

- Objectifs quantitatifs et qualitatifs en termes de deacuteveloppement des publics enfants et adolescents susceptibles de pratiquer des activiteacutes scientifiques et technologiques agrave court et moyen-terme

- Deacuteveloppement du vivier de meacutediateurs animateurs scientifiques - Partenariats entre les acteurs - Gouvernance au niveau territorial et national (conditions pour faire eacutemerger des offres

monter et deacutevelopper des projets et les co-financer) - Moyens publics mobiliseacutes

Ainsi avec le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence ndash HCFEA lrsquoAMCSTI vous propose ce questionnaire en 8 rubriques) Certaines questions appellent des reacuteponses ouvertes en quelques lignes Pour chaque question une rubrique autre vous permettra de proposer des pistes compleacutementaires le cas eacutecheacuteant

VOTRE STRUCTURE Preacutesentation de votre structure et de vos actions CSTI

1 Votre action se situe t- elle

Centre urbain et peri-urbain QPV Monde rural

2 Combien drsquoenfants et drsquoadolescents (3-18 ans) recevez-vous dans votre institution

- Pour des pratiques reacuteguliegraveres chaque anneacutee en dehors de la classe - Plus globalement (eacutevegravenementiels etchellip sans distinguer entre lrsquoactiviteacute ponctuelle la visite et

la freacutequentation pratique plus continue) mais en dehors de la classe - Plus globalement sur des eacutevegravenements scolaires (organiseacutes par lrsquoeacutecole pour tous les eacutelegraveves

drsquoune classe et dans le cadre du temps scolaire)

Les donneacutees manquent pour eacutevaluer le taux de pratiques reacuteguliegraveres Au mieux on peut aujourdrsquohui sommer quelques effectifs (sans savoir ce que lrsquoon prend en compte entre pratiques reacuteguliegraveres et visites de museacutee) on dispose aussi de quelques eacuteleacutements limiteacutes de comparaison internationale A premiegravere vue il semblerait qursquoenviron 10 drsquoune classe drsquoacircge doit ecirctre laquo toucheacutee raquo aujourdrsquohui par des eacutevegravenements ponctuels ou des pratiques reacuteguliegraveres Vos reacuteponses nous aideront agrave mieux cerner la situation actuelle et les manques pour les enfants et adolescents

PERSPECTIVES

225

3 Dans chaque cateacutegorie drsquoacircge comment pourrions-nous ameacuteliorer lrsquoaccegraves aux

sciences et technologies pour les jeunes et les adolescents en dehors de lrsquoeacutecole (dont le peacuteriscolaire) Cocher ce qui parait pertinent

3-6 ans

6-10 ans

11-14 ans

15- 18 ans

Reacuteduire le coucirct drsquoaccegraves aux lieux et projets de CSTI

Deacutevelopper et favoriser la mobiliteacute des publics pour lrsquoaccegraves aux activiteacutes de CSTI (organisation des transports sur certains publics accegraves handicaphellip)

Deacutevelopper les collaborations entre les acteurs de la science et des acteurs du social plus divers (ATD Quart Monde eacuteducateurshellip)

Deacutevelopper des concours en eacutequipe dans des theacutematiques diversifieacutees

Deacutevelopper des clubs de science et technique dans tous les collegraveges

Deacutevelopper des ateliers (bricolage meacutecaniquehellip) drsquoactiviteacutes manuelles et artisanales

Deacutevelopper des activiteacutes CST dans les bibliothegravequesmeacutediathegraveques

Mobiliser des moyens afin que ce soit les jeunes qui portent leurs propres projets en appui des acteurs des CSTI

Deacutevelopper des seacutejours scientifiques et technologiques en lien avec les laboratoires et universiteacutes

Deacutevelopper les fabs labs les dispositifs laquo DIY raquo ougrave faire soi-mecircme

Deacutevelopper des projets drsquoopen science sur un mode participatif (Ex paillasse)

226

On recense ici des vecteurs de diversification des propositions drsquoactiviteacutes pour diminuer la non-participation des jeunes aux activiteacutes scientifiques et techniques qui serait lieacutee agrave une offre inadapteacutee insuffisamment deacuteveloppeacutee ou inaccessible Les questions 4 agrave 4rsquorsquorsquo approfondiront le lien entre les contenus des projets et les types de publicsaspirations On aborde dans les questions 5 agrave 8 les leviers opeacuterationnels (viviers drsquoanimateurs partenariatshellip) susceptible de permettre un deacuteploiement des activiteacutes scientifiques et techniques Indiquer les 5 mesures prioritaires par tranche drsquoacircge et au global Autres

4 Quels types de projet doit-on deacutevelopper Entre le deacuteveloppement drsquoun reacuteseau de clubs de sciences ou de matheacutematiques permettant agrave des jeunes de pratiquer reacuteguliegraverement des sciences et de la technologie (et le cas eacutecheacuteant de deacutevelopper une passion de cultiver des excellences) et le deacuteveloppement drsquoateliers ou drsquoeacutevegravenementiels plus ponctuels qui vont aller vers des publics le cas eacutecheacuteant eacuteloigneacutes des sciences le peacuterimegravetre des dispositifs envisageables est large (plusieurs reacuteponses possibles)

Doit-on envisager 3-6 ans

6-10 ans

11-15 ans

15- 18 ans

des dispositifs geacuteneacuteraux drsquoinitiation agrave lrsquoesprit scientifique et au questionnement scientifique

Des dispositifs plus cibleacutes pour les laquo passionneacutes raquo de

Des dispositifs cibleacutes sur les sciences humaines

Education aux meacutedias sur les sciences (ex videacuteo grand public cnrs) lutter contre les fausses informations scientifiques laquo fake news raquo

Dans les trois items qui suivent on deacutetaillera cette analyse Sachant que tous les enfants nrsquoaiment pas forceacutement les sciences et technologies mecircme ceux que lrsquoon aurait sensibiliseacutes qursquoils sont susceptibles de srsquoinvestir dans des pratiques artistiques ou citoyennes ou de socialisation par ailleurs et qursquoil importe qursquoils puissent preacuteserver du temps libre agrave soi sans activiteacutes speacutecifiques on peut se demander ce que serait un objectif souhaitable de deacuteveloppement des publics engageacutes dans des pratiques scientifiques et technologiques

4rsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper des dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo de science ou de technologie

227

Ex clubs de preacuteparations aux Olympiades clubs maths et sciences projets CGeacutenial reacutesidenceshellip A partir de quel acircge Que faicirctes-vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (1 5 plus ) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation (agrave proximiteacute de chaque mairie des meacutediathegraveques des eacutetablissements scolaires hellip) Quel type de projets De contenus Comment ces activiteacutes peuvent elles se deacutemarquer de lrsquoenseignement scientifique agrave lrsquoeacutecole Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

4rsquorsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper des dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo de technologie et activiteacutes manuelles et artisanales

Exemple fab lab clubs de bricolage de meacutecanique de couture etchellip A partir de quel acircge Que faicirctes vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (5 plus ) (si des moyens sont disponibles) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation Quels besoins en locaux outillages Quel type de projets De contenus Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes (classer par ordre drsquoimportance selon les obstacles principaux agrave vos yeux)

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

4rsquorsquorsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper les dispositifs sciences pour tous Ex studio lab exposition ateliers itineacuterants hackaton labs de lrsquoeacuteteacute fab labhellip

228

A partir de quel acircge Que faicirctes-vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (10 20 autre (si des moyens sont disponibles) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation Quel type de projets De contenus Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes (si oui classer par ordre drsquoimportance selon les obstacles principaux agrave vos yeux)

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

5 Dans une volonteacute drsquoun accegraves agrave tous et sur tout le territoire quels leviers serait pour vous les plus opeacuterant pour deacutevelopper massivement lrsquoaccegraves et le partage au CSTI Mobiliser les chercheurs et les eacutetudiants Favoriser la participation de jeunes chercheurs aux activiteacutes TLT Mobiliser les professeurs de lrsquoEducation nationale Favoriser lrsquoinvestissement des salarieacutes dans des activiteacutes beacuteneacutevoles agrave destination des enfants et des adolescents Faire appel agrave des retraiteacutes Deacutevelopper les partenariats entre acteurs de la CSTI et le tissu local et national drsquoentreprises Faire appel agrave des opeacuterateurs priveacutes Autres Indiquer sous les cateacutegories qui vous semblent prioritaires les leviers qui vous paraissent possibles pour atteindre cet objectif (par exemple si vous avez retenu laquo professeur raquo quelles en seraient les conditions mettre les locaux scolaires agrave disposition aller vers des dispositifs qui favorise le temps drsquoinvestissement des professeurs dans ces activiteacutes extra ou peacuteriscolaires )

229

6 Les outils numeacuteriques ont un pouvoir deacutemultiplicateur pour lrsquoaccegraves agrave la connaissance comment utiliser ce potentiel classer par ordre drsquoimportance Associer des prescripteurs comme les youtubers personnaliteacutes meacutediatiques et scientifiques notamment pour aller au-devant des publics et compleacuteter les seules prescriptions parentales Deacutevelopper compleacuteter des plateformes de ressources permettant de fleacutecher labelliser des contenus et des partenaires (type Edutech enrichis sur un mode laquo ouvert raquo de tutorielshellip) Inclure des lancements drsquoalertes Deacutevelopper la compleacutementariteacute entre des outils numeacuteriques et des clubs drsquoactiviteacutes et ateliers Deacutevelopper des projets drsquo open science sur un mode participatif (Ex paillasse) Autres

7 Quels partenariats selon vous devraient se deacutevelopper Quelle gouvernance Classer par prioriteacute Faut-il envisager la mise en place de parcours scientifiques et technologiques pour tous les enfants et adolescents distincts des parcours artistiques et culturels Deacutevelopper des partenariats avec des acteurs de proximiteacute (dont acteur du social) Deacutevelopper les partenariats entre acteurs de la CSTI et tissu local et national drsquoentreprises

Travailler en synergie avec les meacutedias (radioTV) CSA Deacutevelopper une webTV jeunes Favoriser lrsquoaccegraves agrave des espaces et des lieux de creacuteations

230

Creacuteer des eacutevegravenements culturels mixtes (musiquesportscience etc) Ameacuteliorer les passerelles entre lrsquoeacuteducation nationale et les acteurs de CSTI Ameacuteliorer les passerelles entre les chambres de meacutetiers les centres de formations et drsquoapprentissage et les acteurs de CSTI Deacutevelopper les liens entre les activiteacutes scientifiques et technologiques pour les enfants et adolescents avec les universiteacutes Les laboratoires publics et priveacutes Autres

8 Quels vous paraissent les principaux freins et obstacles au deacuteveloppement des pratiques scientifiques et technologiques Y a-t-il des exemples de fausses bonnes ideacutees qursquoil vous paraicirct important de mentionner Ou au contraire des exemples agrave imiter Merci pour votre participation

231

ANNEXE 4 ENFANT ACTEUR SOCIAL

Estimation par les enfants du respect des droits en France

232

ANNEXE 5 ESPACES ALSH problegravemes meacutethodologiques de comptage Problegravemes de double comptage notamment La reacuteforme des rythmes eacuteducatifs a rendu les estimations effectueacutees plus compliqueacutees qursquoauparavant essentiellement pour lrsquoeacutevaluation du nombre de places ouvertes au sein des accueils peacuteriscolaires Ainsi auparavant pour une deacuteclaration donneacutee (et une peacuteriode donneacutee) on ne conservait que les effectifs maximaux deacuteclareacutes par tranche drsquoacircge (lorsque lrsquoon eacutetait en preacutesence de plusieurs fiches compleacutementaires)et on effectuait ensuite la somme pour lrsquoensemble des deacuteclarations Doreacutenavant pour une adresse donneacutee (et une peacuteriode donneacutee) on ne conserve que les effectifs maximaux deacuteclareacutes par tranche drsquoacircge (lorsque lrsquoon est en preacutesence de plusieurs fiches compleacutementaires relieacutees agrave une ou plusieurs deacuteclarations) et on effectue ensuite la somme pour lrsquoensemble des adresses Ainsi cela permet de limiter les double-comptes que lrsquoon retrouvait notamment lorsque une association proposait un Temps drsquoActiviteacute Peacuteriscolaire en compleacutement de lrsquoaccueil peacuteriscolaire laquo traditionnel raquo qui existait avant la reacuteforme des rythmes eacuteducatifs Neacuteanmoins cette derniegravere estimation a ses limites puisqursquoil doit subsister encore des doubles comptes En effet lrsquoestimation du nombre de places ouvertes se base sur les adresses des accueils de loisirs ou des accueils de jeunes Hors le temps peacuteriscolaire integravegre doreacutenavant reacuteglementairement depuis 2015-2016 le mercredi apregraves-midi lorsque la classe a lieu le mercredi matin Pourtant la peacuteriode du mercredi apregraves-midi reste particuliegravere puisque la plage peacuteriscolaire y est bien plus eacutetendue que les autres jours De ce fait il nrsquoest pas rare de constater que des organisateurs drsquoaccueils collectifs de mineurs peacuteriscolaires proposent une organisation diffeacuterente le mercredi apregraves-midi dans une structure deacutedieacutee autre que celle utiliseacutee en peacuteriscolaire les autres jours de la semaine en regroupant des eacutelegraveves de plusieurs eacutecoles permettant ainsi de rationaliser les moyens humains Il apparaicirct donc que tous les accueils deacuteclareacutes en peacuteriscolaire aujourdrsquohui ne fonctionnent pas simultaneacutement ce qui montre les limites de la meacutethodologie adopteacutee dans les estimations proposeacutees actuellement

233

ANNEXE 6 VACANCES (LETTRE DE MISSION PEP ET COMPLEMENTS)

234

Eacutevolution des effectifs de deacuteparts de mineurs au sein des accueils collectifs avec

heacutebergement selon le type de seacutejours et la peacuteriode de congeacutes scolaires consideacutereacutee au cours des anneacutees 2007-2008 agrave 2015-2016

235

Source DJEPVA deacuteclarations issues des fichiers SIAM traitement INJEP-MEOS estimations au 23 janvier 2017

Champ tous types drsquoaccueils collectifs de mineurs avec heacutebergement ayant accueilli au moins 7 mineurs organiseacutes en dehors du cadre scolaire agrave lrsquoexception des seacutejours dans une famille et des accueils de scoutisme qui ne sont pas pris en compte ici

Eacutevolution du nombre de journeacutees enfants au sein des accueils collectifs de mineurs avec heacutebergement selon le type de seacutejours et la peacuteriode de congeacutes scolaires consideacutereacutee au cours des anneacutees 2007-2008 agrave 2015-2016

Source DJEPVA deacuteclarations issues des fichiers SIAM traitement INJEP-MEOS estimations au 23 janvier 2017

Champ tous types drsquoaccueils collectifs de mineurs avec heacutebergement ayant accueilli au moins 7 mineurs organiseacutes en dehors du cadre scolaire agrave lrsquoexception des seacutejours dans une famille et des accueils de scoutisme qui ne sont pas pris en compte ici

Une freacutequentation des seacutejours collectifs diffeacuterencieacutee selon

- Lrsquoacircge

Taux de deacutepart en seacutejours collectifs par tranche drsquoacircge en 2011 (Source OVLEJ)

En nombre de deacuteparts de mineurs 2007-2008

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015 2015-2016

Ensemble des effectifs de deacuteparts de mineurs 1775670 1810375 1820271 1 831402 1762860 1764412 1750617 1638296 1 582497

Toussaint 48 111 51 928 53 253 54 020 53 317 64 231 67 258 67 539 67 047

Noeumll 18 885 18 349 19 636 22 104 22 450 18 788 18 833 17 627 15 725

Hiver 209 894 207 870 211 947 211 924 207 468 202 569 202 608 181 487 170 194

Printemps 143 925 148 203 153 454 160 422 145 679 143 126 141 266 129 230 121 233

Eacuteteacute 1 331 676 1 358 222 1 355 711 1 361 722 1 307 783 1 314 017 1 299 158 1 219 297 1 181 849

Autres peacuteriodes 23 179 25 803 26 270 21 210 26 163 21 681 21 494 23 116 26 449

En nombre de journeacutees enfants 2007-2008

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015

2015-2016

Ensemble des journeacutees enfants 16 752 951

16 475 463

16 392 367

16 071 785

15 348 038

15 014 782

14 475 295

13 447 275

12 850 673

Toussaint 294 653 306 763 318 770 330 752 325 655 396 811 431 439 427 500 427 510

Noeumll 142 241 134 994 130 428 140 192 151 368 131 330 122 205 117 685 102 750

Hiver 1 545 939 1 509 489 1 510 805 1 504 773 1 474 262 1 421 860 1 397 290 1 269 686 1 169 845

Printemps 982 468 998 916 1 017 349 1 079 275 941 850 917 013 904 808 821 398 763 565

Eacuteteacute 13 677 530

13 414 873

13 298 225

12 932 762

12 357 695

12 072 026

11 544 354

10 720 671

10 280 009

Autres peacuteriodes 110 120 110 428 116 790 84 031 97 208 75 742 75 199 90 335 106 994

236

- Le revenu des parents

Taux de deacutepart en seacutejour collectif des 5-19 ans selon le revenu net mensuel familial

Sources enquecirctes Vacances Insee 2004 (OVLEJ 2006) enquecircte OVLEJ-Eacutetudes et recherches de la Jeunesse

au plein air 2011

laquo Les seacutejours sont devenus trop chers pour les classes moyennes Le prix drsquoune semaine de vacances en colonie coucircte entre 400 et 600 euros par enfant avec un coucirct moyen agrave la journeacutee de 63 euros contre 47 euros pour un seacutejour en village familial et 115 euros pour un seacutejour agrave lrsquoeacutetranger Il est ainsi plus eacuteconomique de partir en vacances familiales que drsquoenvoyer les enfants seuls dans une colonie de vacances Le coucirct du seacutejour expliquerait que les enfants des meacutenages qui disposent de 1 000 agrave 2 000 euros nets par mois nrsquoaient pas accegraves aux colonies de vacances Le prix des seacutejours est drsquoailleurs deacutesigneacute comme la premiegravere cause de deacutesaffection des seacutejours par la plupart des intervenants Une journeacutee drsquoaccueil en centre de loisirs sans heacutebergement revient agrave 35 euros par jour raquo437

437 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

237

ANNEXE 7 TAUX DE SCOLARISATION ET EMPLOI DU TEMPS

La scolarisation apregraves le collegravege

Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons TotalEnseignements adapteacutes 11 595 19 906 31 501 11 454 19 310 30 764 2 756 5 073 7 829 2 331 3 590 5 9216e et 5e 1 989 2 856 4 845 251 284 535 52 93 145 12 9 214e 54 143 75 000 129 143 3 061 4 363 7 424 164 212 376 31 37 683e (y compris preacuteapprentis) 324 049 312 638 636 687 69 919 96 314 166 233 6 696 8 811 15 507 1 001 1 232 2 2332de geacuteneacuterale et techno 12 282 12 762 25 044 236 483 198 472 434 955 37 991 39 764 77 755 3 836 4 151 7 9871re geacuteneacuterale et techno 274 394 668 11 652 11 498 23 150 205 275 163 858 369 133 39 111 42 009 81 120Terminale geacuteneacuterale et techno 26 15 41 283 399 682 11 397 10 468 21 865 186 383 144 796 331 179Pro court scolaire (1) 36 41 77 6 540 7 924 14 464 22 192 28 604 50 796 18 570 23 613 42 183Pro court apprentissage (1) 2 965 9 317 12 282 9 788 29 075 38 863 10 334 30 365 40 699Pro long scolaire (1) 236 339 575 45 241 58 274 103 515 78 341 97 412 175 753 82 229 97 388 179 617Pro long apprentissage (1) 358 1 927 2 285 1 074 4 938 6 012 3 203 10 360 13 563Post-bac 2 3 5 20 26 46 122 226 348 11 849 11 205 23 054Total scolariseacutes 404 632 423 954 828 586 388 227 408 108 796 335 375 848 388 534 764 382 358 890 368 755 727 645Non-scolariseacutes (2) 10 982 11 643 22 625 7 803 9 527 17 330 19 953 26 789 46 742 28 162 38 552 66 714Population 415 614 435 597 851 211 396 030 417 635 813 665 395 801 415 323 811 124 387 052 407 307 794 359

Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons TotalEnseignements adapteacutes 28 46 37 29 46 38 07 12 10 06 09 076e et 5e 05 07 06 01 01 01 ε ε ε ε ε ε4e 130 172 152 08 10 09 ε 01 ε ε ε ε3e (y compris preacuteapprentis) 780 718 748 177 231 204 17 21 19 03 03 032de geacuteneacuterale et techno 30 29 29 597 475 535 96 96 96 10 10 101re geacuteneacuterale et techno 01 01 01 29 28 28 519 395 455 101 103 102Terminale geacuteneacuterale et techno ε ε ε 01 01 01 29 25 27 482 355 417Pro court scolaire (1) ε ε ε 17 19 18 56 69 63 48 58 53Pro court apprentissage (1) 07 22 15 25 70 48 27 75 51Pro long scolaire (1) 01 01 01 114 140 127 198 235 217 212 239 226Pro long apprentissage (1) 01 05 03 03 12 07 08 25 17Post-bac ε ε ε ε ε ε ε 01 ε 31 28 29Total scolariseacutes 974 973 973 980 977 979 950 935 942 927 905 916Non-scolariseacutes (2) 26 27 27 20 23 21 50 65 58 73 95 84Population 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 Champ France meacutetropolitaine + DOM hors Mayotte Public + Priveacute1 Voir laquo Deacutefinitions raquo2 Le contenu de cette ligne doit ecirctre analyseacute avec prudence Les valeurs aff icheacutees sont le reacutesultat du rapprochement de deux sources diffeacuterentes les populations estimeacutees par lrsquoInsee et le total des deacutenombrements drsquoeacutelegraveves drsquoeacutetudiants et drsquoapprentis reacutealiseacutes dans les eacutetablissements

- Statistiques communiqueacutees par le ministegravere en charge de lrsquoagriculture (2014-2015) et par le ministegravere en charge de la santeacute (2013-2014)

16 ans 17 ans14 ans 15 ans

17 ans

- Insee-traitements DEPP pour la population par acircge

- Systegravemes drsquoinformation et enquecirctes statistiques du MENESR DEPP et MENESR-DGESIP-DGRI SIESMENESR-Depp et MENESR-DGESIP-DGRI SIES Pour la source du SIES Formation dingeacutenieurs en partenariat (FIP ex NFI) il sagit des donneacutees de 2013 - 2014

14 ans 15 ans

Sources

En 16 ans

238

ANNEXE 8 RELATIONS AVEC LA FAMILLE ET LES ADULTES

Source enquecircte HBSC 2014

Enquecircte CREDOC scouts En comparant agrave lrsquoenquecircte preacuteceacutedente (2002) en 10 ans les attentes des 11-14 ans cibleacutes par lrsquoenquecircte vis-agrave-vis des adultes ont eacutevolueacute En hausse

- laquo Qursquoils fassent profiter de leur expeacuterience raquo +17 points - laquo Qursquoils aient de lrsquoautoriteacute raquo +11 points

En baisse - laquo Qursquoils me laissent tranquille raquo - 9 points

239

- laquo Qursquoils soient des copains raquo -21 points

240

ANNEXE 9 AVIS DE LrsquoACADEMIE DES SCIENCES SUR LES ECRANS LrsquoAcadeacutemie des sciences a ainsi remis un avis en 2013 438 qui deacutetaille les impacts diffeacuterencieacutes des eacutecrans selon lrsquoacircge des enfants (36912)

Avant 3 ans De nombreux travaux montrent que lrsquoenfant de moins de trois ans ne gagne rien agrave la freacutequentation des eacutecrans Par ailleurs des travaux plus reacutecents srsquoinquiegravetent du deacuteveloppement de syndrome de type autistiques en lien avec les eacutecrans

Avant 6 ans Pas de console de jeu portable avant 6 ans Aussitocirct que les jeux numeacuteriques sont introduits dans la vie de lrsquoenfant ils accaparent toute son attention et cela se fait aux deacutepens de ses autres activiteacutes et risque de limiter sa creacuteativiteacute En outre avant que lrsquoenfant ne sache lire les seuls jeux possibles sont sensori-moteurs et baseacutes sur la steacutereacuteotypie motrice

Avant 9 ans Pas drsquoInternet avant 9 ans et Internet accompagneacute jusqursquoagrave lrsquoentreacutee en collegravege

A partir de 12 ans Internet seul avec prudence

Un accompagnement des parents reste neacutecessaire Il faut deacutefinir avec lrsquoenfant des regravegles drsquousage convenir drsquohoraires preacutedeacutefinis de navigation mettre en place un controcircle parental etc tenir compte de la maturation ceacutereacutebrale qui nrsquoest pas acheveacutee

438 Acadeacutemie des sciences

241

ANNEXE 10 CONTRIBUTION SUR LrsquoEVALUATION DES IMPACTS (EVALUATING THE EVIDENCE OF THE IMPORTANCE OF EXTRACURRICULAR ACTIVITIES IN PROMOTING SOCIO-EMOTIONAL SKILLS) Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills Report to the HCFEA Maria del Carmen Huerta Lidia Panico439 Final report submitted in November 2017

Introduction why looking at socio-emotional skills Social and emotional skills sometimes also referred to ldquonon-cognitive skillsrdquo ldquosoft skillsrdquo ldquotransversal skillsrdquo or ldquocharacter skillsrdquo refer to individual capacities that enable individuals to deal effectively with the demands and challenges of everyday life ndash such as achieving goals working with others managing and expressing emotions ndash and to contribute to societal progress (WHO 1997 OECD 2015) These skills include goal setting self-discipline perseverance responsibility self-awareness respect for others sociability empathy self-esteem emotional and stress control among others They are all critical for children and young people to become confident responsible resilient and engaged students and citizens In recent years these kinds of skills have gained increasing attention They are seen as a key component to respond to the social economic and technological challenges of the 21st century (National Academy of Sciences 2012 OCED 2015) It is clear that young people need skills that allow them to better navigate and thrive in a competitive global society where individuals are more interconnected and jobs are more complex and less stable These needs are often greatest for disadvantaged groups and children and young people from an immigrant background as they are less like to be exposed to stimulating learning environments Socio-emotional skills have been linked to positive outcomes both in childhood and adulthood for example several studies have shown that increased social and emotional competence is related with outcomes such as improved academic performance higher educational attainment labour market success reductions in depression obesity risk behaviours (eg drinking smoking substance abuse) and behavioural problems such as bullying (Taylor et al 2017 OECD 2015 Durlak et al 2011 National Research Council 2012) For example self-control in childhood (that is onersquos ability to manage their emotions and responses) is associated with better physical health and personal finances in adulthood (Moffit et al 2011) likewise self-esteem is associated with reduced risks of obesity and depression in adulthood (OECD 2015) and social skills are associated with reduced chances of truancy in secondary school (Carneiro Crawford and Goodman 2007)

439 Address for correspondence Institut National drsquoEtudes Deacutemographiques (INED) 133 Boulevard Davout 75980 Paris cedex 20 lidiapanicoinedfr

242

International evidence shows important gaps in socio-emotional skills by socio-economic background Studies from several countries have shown that children from more disadvantaged backgrounds tend to have lower levels of skills than their more advantaged peers across childhood (Brooks-Gunn and Duncan 2007 Doyle et al 2009 Bradbury et al 2011 Garcia 2015) This is probably because family resources such as family income parental education parental skills and expectations etc can mediate the effects of other mechanisms that foster skills acquisition such as parenting access to quality schooling and extra-curricular activities and the home learning environment (Garcia 2014 2015) Children from disadvantaged backgrounds tend to have fewer opportunities than their better-off peers to participate in out of school activities that provide the chance to socialise to foster self-esteem and confidence and to support academic performance (Chanfreau et al 2016) Hence interventions that promote social and emotional skills can be particularly beneficial for disadvantaged populations and hence can contribute to decreasing socio-economic inequalities The academic literaturersquos interest in understanding the development and nurturing of socio-emotional skills has particularly focused on the role of early childhood education and care on skills development Evidence shows that good quality investments when the child is under age 3 are very effective in promoting a range of both cognitive and socio-emotional skills (Carneiro and Heckman 2003) Good quality investments can come from a number of sources such as family school peers and communities Each learning context plays a critical role in childrenrsquos lives and its influence differs according to the age of the child While families are key for the development of young children schools and peers become more important as children age Children who lack stimulating learning environments and those who are exposed to stressful situations are more likely to lose out in their skill development in relation to their better-off peers Schools together with a number of other programs are increasingly attempting to enhance the development of socio-emotional skills in complement to more-often used cognitive and educational programs In this report we review the evidence of what programs and activities can foster the development of socio-emotional skills in school-aged children School-aged children in Western countries spend about half of their waking hours in leisure activities (Larson and Verma 1999) While most children in Europe are enrolled in a national formal school system subsidized by the state there is a lot of heterogeneity in terms of their participation in after-school activities as well as the type and quality of the activity they take part in the setting of these activities or the funding of these activities Yet there is relatively little academic research quantifying what extracurricular activities children pursue or whether different activities are more suitable to promote child development440 We do know that disparities in the monetary investment in ldquoeducation enhancing activitiesrdquo outside of formal schooling expenses has increased markedly in countries such as the United States while spending by the poorest families has remained stable over the last decades it has nearly tripled for families in the top quintile up to 8900 dollars per child per year (Duncan and Murnane 2011) Given these differential expenditures across population groups together with the increasing labour force participation of mothers extra-school activities can be considered a productive way to

440 The United Kingdom is conducting a research project to better understand the take-up and impact of out of school activities To find out about the study see Box 1 below for a summary and visit the following website wwwnatcenacukour-researchresearchout-of-school-activities

243

use the time between the end of the school day and the evening at home with the family They can however also expose children to less stringently controlled lower quality environments particularly for lower-income families Theoretical framework how could extracurricular activities impact socio-emotional skills Developmental systems theories of human development emphasize the relative plasticity or malleability of the human brain including learning new social and emotional skills or behaviours across childhood and adolescence suggesting a potential to promote positive development (Lerner 2002) What is more some evidence suggests that while the early years are a sensitive period for the development of both cognitive and socio-emotional skills adolescence is also sensitive to the development of social and emotional ones (Cunha Heckman and Schennach 2010) The developmentalndashecological model of Bronfenbrenner (1979) is useful in conceptualizing why looking at extracurricular activity participation when socio-emotional skills are considered The model tells us that individual development is influenced by a number of spheres in childrenrsquos lives and the interaction between these spheres So childrenrsquos and adolescentsrsquo development will be influenced by their own characteristics and how they interact with their families their friends the school their communities and their larger societal and historical setting One implication of this model is that formal schooling is not the only setting that can promote child development and that any other source of influence such as extracurricular activity participation will be successful depending on their characteristics and their interaction with the childrsquos own characteristics (Mahoney Larson amp Eccles 2005)

Extracurricular activities in school settings Extra-curricular activities offer a wide range of opportunities for skills development Meta-analyses and reviews of the literature have concluded that participation in sports music arts and after-school academic activities can have a positive influence on studentsrsquo socio-emotional cultural physical and academic development (Taylor et al 2017 Durlak et al 2011 Winner et al 2013) Extra-curricular or after-school activities and programs can be of different types mdashpublic private fee-paying freemdash and can be conducted within schools or formal settings such as schools community facilities sports clubs or cultural centres or outside formal structures The activities offered are generally voluntary but tend to be regularly scheduled involve several participants and offer supervision or guidance by adults These programs may focus on a number of goals keeping students safe developing cognitive skills providing mentoring and providing social and intellectual enrichment to instil a broader set of values High quality programs that are likely to positively affect social and emotional development include sports arts clubs student councils and voluntary work They can help foster responsibility perseverance discipline collaboration capacity to work in a team self-confidence emotion regulation and curiosity (Winner et al 2013 Farkas 2003) School-based organised activities appear to be particularly beneficial for more disadvantaged children high-quality data from the UK shows that for the most economically disadvantaged children attendance to their after-school club (see box number 1 for details) was linked to better cognitive skills and prosocial skills (Chanfreau et al 2016)

244

Many of these programs are based within schools The student background questionnaire of the OECD Programme for International Student Assessment (PISA) 2012441 reports that most 15-year-olds across OECD countries attended schools which organized at least one extra-curricular activity (OECD 2013) Of those who answered positively to this question 90 reported attending schools that supported extracurricular sports and 73 attended schools with volunteering or service activities Other popular activities offered by schools included arts clubs and musical activities and mathematics competitions Availability of these activities however varies greatly across countries (see Table 1 for a breakdown of proposed activities across countries) Table 1 Percentage of 15-year-olds students whose school director reported that the school offers the following activities to students

Country Band orchestra or choir

School play or musical

School yearbook newspaper or magazine

Volunteering or service activities

Maths club

Maths competitions

Chess club

Computer or ICT clubs

Art club or art activities

Sporting team or sporting activities

OECD

France 421 718 277 617 110 735 214 238 827 969

Belgium 313 523 429 778 15 705 161 92 402 890

Denmark 458 394 365 145 73 106 92 92 303 693

Finland 800 434 386 294 82 883 101 117 371 754

Germany 835 644 597 944 212 582 305 599 786 944

Italy 297 722 612 685 57 666 111 212 365 950

Japan 855 425 422 899 65 120 359 556 949 1000

Korea 734 434 891 997 764 759 928 854 927 946

Netherlands 583 630 662 954 27 465 97 50 653 911

Portugal 298 544 773 832 449 978 330 122 520 977

Spain 299 454 482 544 84 660 150 133 222 796

Sweden 681 465 234 463 95 582 59 26 297 810

Switzerland 712 600 325 545 53 277 100 175 682 891

441 Information on the school offer of extracurricular activities in the PISA surveys was not collected in the 2015 edition The 2012 data is therefore the most up-to-date information for this variable

245

United Kingdom

959 896 800 930 728 937 538 773 915 996

United States 922 858 876 934 561 677 429 551 884 996

OECD Average 629 585 558 726 272 668 301 378 617 902

Source OECD (2013) PISA 2012 Results What Makes Schools Successful (Volume IV) Resources Policies and Practices PISA OECD Publishing Paris In the countries ranking highest on the PISA test scores there is increasing variety in afterschool activities this wide offer of activities partly reflects their increasing focus on developing socio-emotional skills Countries such as Singapore Japan Malaysia and South Korea increasingly focus on developing childrenrsquos non-cognitive skills (Barker 2013) Schools in fact see extra-curricular activities as a way to promote socio-emotional skills which they increasingly recognize as important for overall child development In Japan extracurricular activities are organised as an integral part of the school system (see box number 2 for short case study of the Japanese setting) Similarly Korea has also guidelines in place specifying the minimum hours of extracurricular activities schools offer including student clubs voluntary activities and career education (OECD 2015) The Collaborative for Academic Social and Emotional Learning at the University of Illinois Chicago is at the forefront in efforts to promote socio-emotional skills in the United States Founded in 1993 by Daniel Goleman (author of the 1995 book Emotional Intelligence) and Eileen Rockefeller Growald CASELrsquos mission is to advance the science of socio-emotional learning and expand evidence-based practices as an essential part of school education Their review of secondary-school based programs to improve Socio-Emotional Learning has shown that well-designed high-quality evidence-based programs can foster studentsrsquo social-emotional development (CASEL 2015) Most of the successful programs reviewed demonstrated impacts on studentsrsquo behaviour with outcomes such as positive social behaviour and the reduction of conduct problems Similarly a large scale meta-analysis of this type of interventions in the United States showed social and emotional learning programmes have significant positive effects on developing skills such as goal setting conflict resolution and decision making (Durlak et al 2011)Several other studies also showed positive impacts on studentsrsquo academic performance and a few programs showed effects on emotional well-being CASEL argue that the development of socio-emotional skills is best done through the environments in which student learning takes place therefore mostly school-based (1) through classroom curriculum and instruction (2) a school climate policies and practices that promote student engagement in positive activities in and out of the classroom and (3) broad family and community involvement in program planning and implementation CASEL propose that socio-emotional learning can be laquo infused raquo in teaching practices school policies and the academic curriculum as well as being directly thought in targeted programs School based programs have the advantage to be able to target both individual and contextual factors that can promote positive socio-emotional skills and creates favourable spaces and opportunities for students to practice those skills While many of the CASEL successful in-school programs focus on improving teaching practices teacher-student interactions and other school-environment interventions or curriculum focused on explicatively teaching students socio-emotional skills some of the

246

programs approach the subject differently For example the Expeditionary Learning curriculum promotes childrenrsquos socio-emotional learning through an experiential approach in which students carry out interdisciplinary research projects in a group setting and led by school personnel such as teachers which are then presented to outside audiences (see box number 3) Looking beyond school-based extra-curricular programs what activities can foster socio-emotional skills While most of the literature focuses on analysing the impact of school-based extra-curricular activities extra-curricular activities can also take place outside the school and can be unstructured as well as be delivered through a structured program Taking part in some of these activities is also associated with positive benefits For example children who participate in pro-social activities (eg scouting volunteering and church activities) are more likely to have positive identities and higher self-esteem (Lewis 2004) Table 2 shows the proportion of 15 years-old who exercise outside school settings across OECD countries These figures from PISA show that the vast majority of adolescents engage in some form of physical activity outside of school premises However activities taking place outside settings such as schools are much more difficult to measure and to statistically assess and there is less robust evidence on the causality of the relationship between extracurricular activities and socio-emotional development Table 2 Percentage of 15-year-old students who exercised outside of school

Country

Proportion of students who reported that

they exercise before going to school

Proportion of students who

reported that they exercise after going to

school

France 379 590

Belgium 436 706

Finland 351 671

Germany 381 686

Italy 340 650

Japan 415 498

Korea 242 429

Netherlands 409 761

247

Norway 314 701

Portugal 508 650

Spain 438 703

Sweden 309 649

Switzerland 419 707

United Kingdom 346 607

United States 484 710

OECD average 430 662

Source OECD PISA 2015 Results Studentrsquos Well-being (Volume III) PISA OECD Publishing Paris Much of the evidence on extracurricular activities and child development focuses on sporting activities The literature shows mostly positive findings but with some nuances PISA results find a moderate relationship between exercising outside of school and average science performance after accounting for gender and socio-economic status (OECD 2017) However PISA data also shows that students that perform a physical activity on a daily basis perform significantly worse than other students This is probably a selective group of ldquotop athletesrdquo who invest more time in sports than in school achievement Physical exercise was more strongly associated with non-cognitive outcomes On average across OECD countries students who reported a moderate or vigorous physical activity outside of school are 67 percentage points less likely to feel like an outsider at school 3 percentage points less likely to skip school frequently and 29 percentage points less likely to feel very anxious about tests than students who do not engage in physical activities at all (OECD 2017) This positive finding is reflected by smaller studies focusing on the impact of sports participation on socio-emotional skills mostly coming from the USA In a sample of 7th graders McHale et al (2005) found that youth involved in sports reported higher self-esteem and were rated by teachers as more socially competent and less shy and withdrawn than non-involved youth Fauth et alrsquos (2007) longitudinal study found that sports participation was related to lower ratings of anxiety and depression Fredricks and Eccles (2006) found a similar result in their cross-sectional analysis of depression and self-esteem but the effects were not enduring in their longitudinal analysis Similarly a meta-analysis looking at sport activities founds positive but small associations between sport activities and self-esteem and self-efficacy (Lewis 2004) Stevenson (2010) exploiting a policy change aimed at boosting female athletic participation rates finds that increased girlsrsquo participation leads to higher female college attendance female labour force participation and female participation in high-skill occupations also suggesting a potential impact through increased self-esteem In a cross-sectional sample of middle school students Shernoff and Vandell (2007) found that sports participants reported high levels of concentrated effort importance and overall engagement They found that sports activities were however also linked to higher levels of stress as also found in a cross-sectional consideration of school- and non-school-

248

based activities of eleventh graders by Larson Hansen and Moneta (2006) This study also found that participation in sports was strongly linked to children reporting taking more initiative being able to sustain efforts and setting goals We found two studies using European data Meroni Piazzalunga Pronzato (2017) use a large nationally-representative cohort study to confirm that in the United Kingdom children participating in sporting activities after school are reported as having fewer peer problems and higher pro-social behaviour Also using the same data participating in organised sports or physical activity was found to be positively associated with academic performance at age 11 when controlling for prior attainment (Chanfreau et al 2016) Other popular afterschool activities include music and arts lessons and some smaller studies have attempted to evaluate the impact of participation in these activities and socio-emotional outcomes Starting with music lessons Hille and Schupp (2013) examine how long-term music training during childhood and youth affects the adolescentsrsquo development using data from Germany Their findings suggest that adolescents with music training have better cognitive skills and school grades and are more conscientious open and ambitious In Winner et al (2013)rsquos review of the literature they observe that music education appears to help strengthen IQ (intelligence quotient) academic performance and phonological skills They also suggest that there is preliminary evidence that music lessons might facilitate learning a foreign language Evidence that arts education improves socio-emotional skills is scarce with sparse studies finding positive effects but more research needed Participating in arts clubs has been found to promote friendships among adolescents particularly in high school and more so than activities such as sports clubs (Schaefer et al 2011) Shernoff and Vandell (2007) found that arts participants reported high levels of engagement while participating and was related to higher intrinsic motivation concentrated effort engagement and lower apathy Similarly a few studies show that performing art activities such as theatre and dance activities can enhance self-esteem perseverance empathy and emotion regulation (for a review of the studies see Winner Goldstein and Vincent-Lancrin 2013) A number of afterschool science clubs are offered through various formats and focusing on different aspects A review of science technology engineering and mathematics (STEM) afterschool programs in the United States suggests that these kind of programmes play a key role in supporting STEM learning and they also enhance skills such as self-confidence communication analytical thinking and ability to work in groups (Afterschool Alliance 2011) Finally other enriching activities could take place outside of structured programs such as clubs and lessons This area is where the available evidence is currently weakest A recent interest has been of whether the increased use of computers and other electronic equipment can be positive or negative for child development In a review of this literature Subrahmanyam et al (2000) report that using a computer is potentially linked to slightly better academic performance However access to computers decreases the amount of time children spend on other activities putting children at risk of doing less physical activities as well as a higher risk of obesity and sleeping disorders In addition the extensive use of computers to play games and the use of Internet seem to be linked to fewer friendships In more recent work using data from the UK Millennium Cohort Study screen time (TV and computers) was associated with an increase in negative consequences for childrenrsquos socio-emotional behaviour their parents reported more emotional problems and less pro-social behaviour (Meroni Piazzalunga Pronzato 2017)

249

Through what mechanisms can these organized activities foster healthy development There is relatively little research explaining how a quality after-school activity actually fosters childrenrsquos socio-emotional skills or healthy development more generally There are however several features shared by successful programs that have been highlighted as potential mechanisms For example a committee of scholars reporting to the National Research Council and Institute of Medicine in the United States derived a list of 8 key features that successful programs have which may explain their positive impact on child development (Eccles and Gootman 2002) 1) physical and psychological safety 2) appropriate structure that provides clear consistent rules and expectations 3) supportive relationships with peers and adults marked by closeness warmth caring and mutual respect 4) opportunities for belonging in an environment that recognizes appreciates and encourages individual differences 5) positive social norms encouraging socially appropriated behaviour values and morals 6) support for efficacy and mattering a context that supports autonomy values individual expression concentrates on growth rather than absolute performance and challenges participants to take on responsibilities 7) opportunities for building physical intellectual psychological or social skills 8) integration of families schools and communities In addition the meta-analysis conducted by Durlak and colleagues (2011) documented that the most effective social and emotional learning (SEL) programmes combined four important features in their teaching practices sequenced training active forms of learning focus time and attention to skill development tasks and explicit learning objectives (which they defined the ldquoSAFErdquo principles) Quality in the intervention is therefore needed for a positive impact of school-based interventions Finally in contrast with the focus on cognitive skills once children enter primary school early childhood settings have long been interested in the development of socio-emotional skills and can therefore also give some insights into the mechanisms that can nurture such skills These include the importance of playtime for the development of self-regulation and confidence and strong teacher-student relationships for promoting trust and curiosity (for a review see Galinsky 2006)

A focus on ldquoholisticrdquo child development This manuscript focuses on evaluating the evidence on whether extracurricular activities can promote childrenrsquos socio-emotional development We conclude on a note about the importance of considering childrenrsquos development in a holistic fashion A growing body of research has shown that ldquoskill begets skillrdquo those with more skills are likely to further accumulate not only social and emotional skills but also cognitive skills (Heckman 2008) Furthermore no sets of skill whether it is social emotional or cognitive can be cultivated in isolation of others In fact there appears to be a mutual relationship between socio-emotional skills and cognitive development (Cunha et al 2006 Lenvin 1970) As Garcia (2013) shows using data from the Early Childhood Longitudinal Study a US cohort study of a nationally-representative sample of over 20 000 children from entry into pre-school the interdependencies between sets of cognitive (such as reading and math test scores) and socio-emotional skills (such as parent and teacher-reported self-control social interaction skills attention persistence in completing tasks) are statistically significant in both directions that

250

is socio-emotional skills predict later cognitive achievements and vice versa This suggests that skills are interdependent and cannot be isolated from each other This implies that while nurturing socio-emotional skills is important in itself as it builds qualities we value in themselves such as self-confidence empathy respect for others helping forming identities and preferences engaging in societal activities etc socio-emotional skills should also be promoted because they indirectly impact other individual and societal outcomes which we put much emphasis on such as educational attainment future employability and productivity earnings and health Social and emotional competence has in fact been shown to be a critical element of academic achievement as it is linked to academic engagement and long-term academic achievement Several studies cite social and emotional skills as fundamental to studentsrsquo level of engagement in secondary school as well as access and completion of a tertiary degree (National Research Council 2012) In particular Durlak and colleaguesrsquo (2011) seminal meta-analysis of 213 school-based interventions442 aiming to improve socio-emotional skills in children aged 5 to 18 showed that these programs were beneficial to children particularly in terms of improved social skills and behaviour which in turn increased educational performance by about 10 percentage points This benefit was evident across all ages studied Furthermore a recent extension443 of this meta-analytic review found two important features (Taylor et al 2017) First it observed significant positive effects of SEL programmes on a range of outcomes after 6 months or more following programme participation Hence it seems that benefits can have long-lasting effects Second the meta-analytic review found that SEL programmes are beneficial to all students regardless of their socioeconomic background and their geographical location (Taylor et al 2017) Hence this kind of interventions can be an effective approach for reducing the skill gaps observed in the population

Conclusion Social and emotional skills are key ingredients for individual well-being as well as societal progress The direct importance of these skills which include for example self-confidence respect for others empathy a willingness to listen to alternative views should go without saying and are implicit (and sometimes explicit) to many educational systems However we are increasingly aware that socio-emotional skills have important indirect impacts they appear to predict academic performance educational attainment and later adult outcomes such as employability earnings and health This is probably because school performance and cognitive skills go hand-in-hand with socio-emotional skills to the extent that these two dimensions of child development are difficult to study in isolation from each other The current evidence suggests that it is important to invest early in skills development but these efforts should continue throughout childhood and adolescence as there are also sensitive

442 The meta-analysis involved over 200000 children and included studies with longitudinal post-intervention data on the outcomes The interventions included were school-based and universal that is they did not target specific groups of children but were offered to all pupils The independent variable was the format of the activity the dependent variables used in this meta-analysis were six different student outcomes (a) social and emotional skills (b) attitudes toward self and others (c) positive social behaviors (d) conduct problems (e) emotional distress and (f) academic performance 443 This follow-up meta-analytic review included 82 school-based universal interventions with 38 interventions outside the United States It included 97406 students from kindergarten to high school Similar inclusion criteria as above were applied to select the studies

251

periods for skills formation in later childhood The available evidence suggests that social and emotional skills can be raised through enriching learning environments inside and outside of schools Extra-curricular activities have a strong potential to enhance a variety of skills particularly for children from more disadvantaged backgrounds who tend to have less access to activities that foster this type of skills Sport activities theatre dance mathematics and science clubs seem to be related with higher levels of social and emotional skills However more evidence is needed as most of what we know about the impact of these activities is drawn from studies conducted in the United States Nevertheless the success in mobilizing social and emotional skills depends on the quality of programmes and interventions and on explicitly targeting the development of such skills Policy-makers schools teachers parents and the community ndash they all have an important role to play to ensure that all children develop this kind of skills to their full potential

252

Box number 1

Case study The afterschool clubs in the UK why are they beneficial for disadvantaged children

Most British schools provide afterschool care usually termed ldquoafterschool clubsrdquo As shown by quantitative analyses of the Millennium Cohort Study attending afterschool clubs was beneficial for the most disadvantaged children improving their cognitive and social skills (Chanfreau et al 2016) With the data available the authors however could not say why afterschool clubs could have these positive effects Therefore a qualitative study including case study interviews in 10 primary schools in England with school staff pupils and parents explored the factors that may explain these positive impacts (Callan et al 2016) Their findings showed that first parents and children spoke positively of how easy of access (both in financial and convenience terms) these programs were All stakeholders highlighted the importance of familiarity and trust in the program making students feel lsquocomfortablerdquo and ldquorelaxedrdquo Pupils particularly appreciated being able to build relationships with school staff in more informal settings Programs were seen as providing a variety of activities which the students viewed as fun and engaging Activities provided ranged from more structured sessions to ldquofreerdquo supervised play that was less directed In many schools children attend a mixture of both structured and less structured activities in the same afternoon

School staff in afterschool club activities enabled children who were not high achievers academically to find something that they were good at and that they could achieve in This was seen as giving children the chance to experience success become more positive about themselves and potentially enhance their confidence to participate in the classroom Staff also reported that afterschool activities gave disadvantaged children access to opportunities to see different places and encounter new situations This was seen as vital in enabling children to be able to participate in the classroom in terms of having experiences to talk and write about and being able to contextualise what they were studying

Box number 2 Case study Socio-emotional skills promotion in the Japanese setting The 2008 revised Japanese curriculum focuses on ldquozest for liferdquo based on three key aspects academic abilities rich human development to cultivate self-discipline while being considerate of others and health and physical strength to carry out an active and vigorous life (Ministry of Education Culture Sports Science and Technology 2008 ldquoThe Revision of the Courses of Study for Elementary and Secondary Schoolsrdquo) The Basic Act on Education revised in 2006 also highlights the importance of fostering socio-emotional skills through the educational system by instilling ldquoa spirit of autonomy and independencerdquo while ldquofostering an attitude to value justice responsibility equality between men and women mutual respect and cooperation and actively contribute in the public spirit to the building and development of societyrdquo (Basic Act of Education Ministry of Education Culture Sports Science and Technology) Arguably Japanrsquos educational system already put the nurturing of socio-emotional skills at the forefront the practices of Japanese teaching requires students to practice group collaboration debate etc There is less focus on structured content delivered by teachers to a passive audience of students and more on active teacher-student collaboration promoting problem-solving (Stigler and Hiebert 2009) Furthermore extracurricular activities are organized as an integral part of the school system in Japan in particular to deliver on socio-emotional learning In primary school the Japanese curriculum

253

standard defines the minimum number of hours school provide for four types of activities homeroom activities student government club activities and school events (including school trips through which students can experience intensive group interactions and learn to be respectful of others) Furthermore many schools organize student cleaning of the schools to provide an opportunity for students to collaborate while helping promote a clean learning environment Japanrsquos educational system has consistently scored high on international tests of academic performance (eg PISA 2012)

Box number 3

Case study The Expeditionary Learning program

Expeditionary Learning is a US-based program delivered to students aged 11 to 18 years and recognized by CASEL as a high quality program Over its 18-year history Expeditionary Learning has grown from a small group of ten schools into a large network of mostly urban-based schools The program promotes studentsrsquo socio-emotional learning through an extracurricular experiential project-based approach in which students do original research and create high-quality products for audiences beyond the classroom In these project-based ldquoexpeditionsrdquo students engage in interdisciplinary in-depth study of a topic in groups Students then prepare products public presentations and portfolios to then display as to a wide audience undertaking tasks requiring perseverance fitness craftsmanship imagination and self-discipline The program is academically rigorous but balanced out by a focus on teacher creativity developing studentsrsquo critical thinking and problem-solving skills and empowering them to collected data and materials from different sources

Beyond direct impacts on participating students the project aims to contribute to a wider school culture in which socio-emotional skills are valued and promoted It does so by focusing on developing leadership capacity to create a professional culture and building teacher effectiveness through on-site coaching and wider development opportunities and by promoting strong adult-student relationships with rigorous expectations for behaviour and achievement

254

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256

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257

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258 258

Methodological annex Methods for the studies on the impact of after school activities on childrenrsquos outcomes

Exposure Outcome Type of study and methods Sample

Paper Country

Age range

Exposure studied

How exposure is measured

Outcomes reported

How outcomes are measured

Type of study (RCT etc)

Type of data (longitudinal etc)

Statistical methods

Analytical sample size

Population sample is drawn from

McHale et al (2005)

Massachusetts USA

7th graders (about 12 to 13 years old)

Involvement in team sports

Child-reported participation in organized team sport

(defined as

involving coaches practices and season schedule) over last year

Self-esteem (youth report) social competence and shyness and introversion (teacher report)

Youth-reported DuBois

Self-Esteem Questionnaire (Dubois et al

1996) and teacher-reported Child Adaptive Behavior

Inventory (Cowan amp Cowan 1990)

Observational interview-based

Cross-sectional study

Multivariate Analysis of Variance (MANOVA)

423 children

Three middle schools in economically impoverished high-crime neighborhoods

in Worcester MA

Fauth Roth Brooks-Gunn (2007)

Chicago USA

9 to 12 years old

Sports participation

Youth-reported participation in after-school sports activities over the past month

Anxiety and depression ratings

Mother-reported

Child Behavior Checklist (CBCL)4 ndash18

(Achenbach 1991)

Observational interview-based

Multi-level longitudinal study over 6 years

Three-level (time child neighborhood) hierarchical regression models measuring change over time

1315 children

Drawn from from 80 Chicago neighborhoods

Fredricks and Eccles (2006)

Maryland USA

11th graders (about 16 to 17 years old)

Sports participation

Youth-reported participation in after-school sports activities over the past 12 months

Depression and self-esteem

Youth-reported Childrenrsquos Depression Inventory (Kovac 1992) and parent-reported Child Behavior

Observational interview-based

Community-based longitudinal study Exposure measured at about age 16 outcome measured

Analysis of covariance (ANCOVA)

1075 adolescents

Adolescents living in the state of Maryland Over-sampling of African-Americans and low-income

259

Checklist (Achenbach 1991)

concurrently and 1 year after high school graduation (about age 18)

counties

Larson Hansen and Moneta (2006)

Illinois USA

11th graders (about 16 to 17 years old)

Sports participation

Youth reported participation in organized activities

Social skills including initiative emotional regulation teamwork peer and adult relationships Stress Social Exclusion

Youth-reported YES Inventory of personal and interpersonal positive and negative experiences (Hansen et al 2003)

Observational interview-based

Cross-sectional study

Three-level (activity student and school) hierarchical linear models (HLM)

2280 adolescents

Drawn from 19 high schools representative of Illinoisrsquo population

Stevenson (2010)

United States

15-18 years old

Female athletic participation

State associations completed a survey that

records the number of athletes in each sport by gender

Female college attendance labour force participation participation in high-skill occupations and wages

Outcome measures are drawn from data on the 25-34 year-olds from the 5 Public Use Micro Sample (PUMS) of the 1980 and 2000

Census of Population

Quasi-experimental design based on a change in law aimed at increasing female sports participation

National High School Athletic Participation

Survey

Causal effects of athletic participation in high-school stemming from a large-scale policy change

1544870 young women

Nationally

representative National High School Athletic Participation

Survey

Shernoff and Vandell (2007)

United States

13-14 years old

Sports participation arts participation homework socialization

Self-reports on after-school activities participation

Student engagement including concentration motivation effort enjoyment and apathy

Self-recorded data on views regarding daily experiences with the support of logbooks and digital wristwatches

Observational self-recorded data

Correlational Experience sampling method

165 students in 8th grade

Eight programmes in 3 Midwestern States

Hille and Ger 17 Long term Youth- Cognitive skills Cognitive Observational German Propensity 3369 Nationally

260

Schupp (2013)

many

years old

music training

reported involvement in music training Main specification played an

instrument at least between age 8 and 17

and conscientiousness openness and ambitiousness

standardized tests in verbal analogies figures and maths Youth completed the Big Five personality traits (McCrae and Costa 1999)

interview-based

Socio-Economic

Panel (SOEP) Youth questionnaire

score matching

adolescents representative of private households in Germany

Schaefer et al (2011)

United States

15 years old

Participating in sports academic activities and arts clubs

Adolescents completed a questionnaire at school on activity participation

Friendships Adolescents identified their closest friends in the same school and only those ties who were reciprocated were used in the analysis

Observational interview-based

National Longitudinal Study of Adolescent to Adult Health

Exponential random graph models

67124 adolescents

Nationally representative of adolescents in 7-12 grade

Meroni Piazzalunga Pronzato (2017)

United Kingdom

7 to 11 years old

Participation in sports (organized activities and not) afterschool hours watching TV or on computers

Parent-report Child socio-emotional behavioural difficulties and prosocial behaviour

Parent-reported Strengths and Difficulties Questionnaire (Goodman 1997)

Observational interview-based

Millennium Cohort Study (MCS) longitudinal cohort study

Child fixed-effects Ordinary Least Square (OLS) regressions

9590 children

Nationally representative sample of children living in the UK

Chanfreau et al (2016)

England

5 to 11 years old

Participation in the after-school club

Parent-report Child socio-emotional behavioural difficulties and prosocial behaviour cognitive skills

Parent-reported Strengths and Difficulties Questionnaire (Goodman 1997) KS2 test attainment (administrative data)

Observational interview-based linked administrative data from the National Pupil Database

Millennium Cohort Study (MCS) a longitudinal study that is following the lives of children born in the UK in 200001

Multiple linear regression analysis for continuous outcomes and binary logistic regression analysis for binary outcomes

6430 children

English sample of the MCS Nationally representative sample of children living in England

261 261

Additional references Achenbach T M (1991) Manual for the Child Behavior Checklist4 ndash18 Burlington University of Vermont Department of Psychiatry

Cowan P A amp Cowan C P (1990) Becoming a family Research and intervention In I E Sigel amp G H Brody (Eds) Methods of family research Biographies of research projects Vol 1 Normal families (pp 1-51) Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum Associates Inc

DuBois D Felner R Brand S amp Phillips R (1996) Early adolescent self-esteem A developmental-ecological framework and assessment strategy Journal of Research on Adolescence 6 543-579

Goodman R (1997) The Strengths and Difficulties Questionnaire A research note Journal of Child Psychology and Psychiatry 38(5) 581-586

Hansen D M Larson R amp Dworkin J (2003) What adolescents learn in organized youth activities A survey of self-reported developmental experiences Journal of Research on Adolescence 13 25ndash56

Kovac M (1992) Childrenrsquos Depression Inventory manual North Tonawanda NY Multi-Health System

McCrae R R Costa P T 1999 The five factor theory of personality In John O P Robins R W Pervin L A(Eds) Handbook of personality Theory and research 2 Guilford New York pp 139ndash153

262

ANNEXES DES PROPOSITIONS ANNEXE 1 CHIFFRAGE DES 300 000 laquo PLACES raquo POUR LES 11-17 ANS Premiegravere approche agrave partir drsquoune analyse du temps des enfants En moyenne les enfants de 11 ans et plus une fois les devoirs faits et les repas pris disposent de 2 heures chaque jour de semaine seul agrave la maison et 2h40 les jours de week-end (mais crsquoest beaucoup plus pour une partie des enfants notamment ceux qui font moins de devoirs et peut ecirctre moins pour ceux qui ont de longs trajets en zone rurale) Par ailleurs 25 drsquoentre eux passent pregraves de deux heures par jours sur les eacutecrans en semaine et entre 5 et six heures pendant le week-end et les vacances avec un gros eacutecart par rapport aux 50 drsquoenfants les moins laquo consommateurs drsquoeacutecrans raquo seuls444 On peut faire lrsquohypothegravese qursquoune large part des 25 drsquoenfants tregraves grands consommateurs drsquoeacutecrans pendant les vacances (pregraves de 6 heures par jours) sont les 25 drsquoenfants qui ne partent pas en vacances agrave tout le moins il y a un enjeu speacutecifique sur les temps de vacances et de week-end Certes lrsquoexistence drsquoun espace public digital ougrave lrsquoon va se construire srsquoexposer expeacuterimenter eacutechanger partager est formateur Mais compte-tenu des enjeux dlsquoeacutequilibrage entre culture et pratiques numeacuteriques et pratiques dans le monde physique drsquoune part et au sein de la culture numeacuterique entre pratiques culturelles et consommations drsquoautre part on propose agrave long-terme que quelques heures par semaine soient mobiliseacutees diffeacuteremment pour a minima ces 25 des enfants (ce qui leur laissera encore beaucoup de temps libre seul laquo non occupeacute raquo et potentiellement sur eacutecrans et les reacuteseaux sociaux) et le cas eacutecheacuteant pour une part additionnelle des enfants Pour tenir compte du besoin drsquoactiviteacutes totalement libres nous nrsquoallons donc chiffrer que quelques semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees pendant les 4 ans du collegravege pour les 25 drsquoenfants les plus gros consommateurs drsquoeacutecrans Notons qursquoon retombe ainsi sur le chiffre de 25 drsquoenfants qui nrsquoavaient pas drsquoactiviteacutes en clubs agrave 910 ans mecircme si ce ne sont pas forceacutement les mecircmes enfants (on lrsquoignore en lrsquoeacutetat des donneacutees) On va donc chiffrer dans une hypothegravese basse (H1) un besoin de 2 5 semestres sur les quatre ans de collegravege pour 25 des enfants aux acircges du collegravege et une hypothegraveses (H2) de 3 semestres pour 25 des enfants auxquels on ajoute quelques compleacutements pour tenir compte du besoin de diversification pour lrsquoensemble drsquoune classe drsquoacircge

444 Cf partie II du rapport pour meacutemoire les chiffres disponibles sont agrave ce jour trop dateacutes et minorent les pratiques drsquoeacutecrans

263

Reacutepartition des besoins agrave partir des temps actuels de consommations drsquoeacutecrans445

Calculs HCFEA

Deuxiegraveme approche agrave partir des taux de pratiques diffeacuterencieacutes Si nous ne disposons pas de donneacutees consolideacutees sur les taux de pratiques extrascolaires par CSP il est aveacutereacute que les enfants des familles modestes ou preacutecaires ont moins accegraves aux loisirs environ 20 nrsquoont pas de pratiques artistiques sportives ou culturelles identifieacutees comme telles chez les enfants drsquoenfants drsquoemployeacutes drsquoouvriers ou drsquoinactifs446 contre 78 chez les enfants de cadres ou de professions intermeacutediaires agrave lrsquoeacutecole primaire de lrsquoexpeacuterimentation jeunesse de lrsquoINJEP447 Evaluation INJEP sur un eacutechantillon de 401 enfants

445 On distingue ici 4 groupes drsquoenfants en lien avec lrsquoeacutetat des lieux qui faisait apparaicirctre les dureacutees de consommations drsquoeacutecrans pour les enfants en reacutepartissant lrsquoeacutechantillon de lrsquoenquecircte emploi du temps en quartiles 446 Mais de mecircme chez les enfants drsquoartisans ou chefs drsquoentreprises il est difficile de savoir srsquoil agit dans ce cadre drsquoune norme culturelle distincte ou drsquoune deacutetermination sociale sachant lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des revenus au sein de la cateacutegorie artisans et chefs drsquoentreprise (cateacutegorie des actifs ougrave les taux de pauvreteacute sont les plus forts) 447 Novembre 2017 voir aussi les travaux de S Octobre et reacuteserves sur la construction du goucirct notamment chez les digital natives

Colleacutegiens 25 tranche 2 25 agrave 50 tranche 3 50 agrave 100

p additionnel total

nb eacutelegraveves en 000 831 831 1 663 3 325

besoin potentiel TTTL autre par rapport existant Activiteacute hebodmadaire tt confondu ( encadreacute ouvert) 831 ns ns H1 (pratiques encadreacutees ou semi-ouvertes)

exprimeacute en nb semestres sur 4 ans 25 05 0activiteacute encadreacutee ou ouverte suppleacutementaire exprimeacutee en annuel 31 6 0 9exprimeacute en uniteacute dactiviteacute (places) par an en 000 260 52 312 H2 (pratiques encadreacutees ou semi-ouvertes)exprimeacute en nb semestres sur 4 ans 3 15 05activiteacute encadreacutee ou ouverte suppleacutementaire exprimeacutee en annuel 38 19 6 16exprimeacute en uniteacute dactiviteacute (places) par an en 000 312 156 104 571

264

Notons que cela peut ecirctre en partie rapprocheacute de la part drsquoenfants en situation de pauvreteacute moneacutetaire (un enfant sur cinq) mecircme si certains enfants ont peu de pratiques extrascolaires par goucirct ndash ou non motivation non soutien par lrsquoenvironnement proche - et qursquoa contrario des enfants de familles modestes ont eacutegalement des pratiques extrascolaires Par ailleurs lrsquoenjeu nrsquoest pas uniquement quantitatif rappelons que pour 25 drsquoentre eux les emplois du temps sont probablement deacutejagrave tregraves chargeacutes448 des enjeux de respiration encadreacutees de lieux de socialisations plus libres apparaissent Pour la grande majoriteacute drsquoenfants qui ont deacutejagrave des pratiques hors eacutecoles comme pour ceux qui nrsquoen ont guegravere les enjeux tiennent par ailleurs agrave la valeur que peuvent prendre ces activiteacutes pour eux Y reacutepondre suppose une diversification des pratiques pour permettre aux enfants de trouver des moyens drsquoexpression et drsquoengagements formateurs qui puissent ecirctre singuliers plutocirct que de reacutepondre agrave une simple laquo occupation raquo du temps seacutecuriseacutee (ou un temps de garde) drsquoautant que certains champs sont particuliegraverement peu deacuteveloppeacutes dans notre pays en particulier les pratiques scientifiques et techniques et les pratiques ougrave les enfants se sentent utiles comme les sphegraveres drsquoengagements (citoyens solidaires environnementaux) Nous choisissons pour la clarteacute de la deacutemarche de partir des taux de pratiques reacuteguliegraveres (encadreacutees ou pas) amateurs pour les 11 et 17 ans On tient compte des non laquo pratiquants raquo (les adolescents ont plus de pratiques notamment via les pratiques informelles culturelles qursquooffrent le numeacuterique) que nous fixons par hypothegravese agrave 10 sur cette tranche drsquoacircge (moins que les 15 sur les enfants de moins de 10 ans mais on peut tout agrave fait discuter de ce taux) En supposant que 100 des enfants se reacutepartissent entre pas de pratiques une pratique ou deux pratiques et en proposant drsquoajouter des semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees sans saturer le temps possible on obtient

448 Reacutefeacuterence

265

Deuxiegraveme approche Existant taux de pratique reacuteguliegravere sport 80 culture 40 135 autres 15 pas de pratiques (hypothegravese) 10 2 pratiques (sport culture science ou acteur social) ou plus 45 1 pratique 45 cible additionnelle sans pratique 10 10 nb semestres pratiques encadreacutees sur 4 ans 3 4 cible additionnelle pour expeacuterimenter 45 45 nb semestres pratiques encadreacutees sur 4 ans 1 2 eacutequivalent annuel 9 16 Total eacutequivalent en places en milliers 3117 5403

On retombe sur les mecircmes ordres de grandeurs que la premiegravere approche

266

ANNEXE 2 TARIFICATION Cette annexe preacutesente les diffeacuterentes possibiliteacutes de tarification tarif unique ou forfaitaire tarif moduleacute selon le revenu etou la taille de la famille tarif dans des situations speacutecifiques449

Le tarif laquo unique raquo pour tous les enfants preacutesents

Quand la collectiviteacute fait le choix du tarif unique elle a la possibiliteacute drsquointroduire certains tarifs adapteacutes en fonction

middot Du nombre drsquoenfants de la famille

middot Du nombre drsquoenfants de la mecircme famille freacutequentant la pause meacuteridienne

middot Des enfants scolariseacutes en maternelle et en eacuteleacutementaire

middot Des enfants preacutesents reacuteguliegraverement ou occasionnellement

middot Du lieu de reacutesidence (commune hors commune)

Avantages de ce principe

middot Pour les eacutelus Un tarif laquo identique raquo pour tous ne neacutecessitant pas beaucoup drsquoexplications Des recettes plus preacutevisibles

middot Pour les services municipaux une gestion simplifieacutee

middot Pour les parents Une communication simple

4 Limites de ce principe middot Politique sociale Une absence de prise en compte des situations familiales La seule politique sociale qui reste possible est celle de lrsquoaide aux familles qui peut ecirctre geacutereacutee par les services sociaux (CCAS)

middot Le tarif peut ecirctre perccedilu laquo bas pour tous raquo ou laquo haut pour tous raquo

La tarification avec laquo graduation raquo des prix

La tarification avec laquo graduation raquo est entendue comme une tarification diffeacuterencieacutee Ainsi diffeacuterents tarifs peuvent ecirctre appliqueacutes en fonction de la situation de la famille

Les eacuteleacutements agrave prendre en compte

449 Voir annexe

267

Dans un premier temps il est neacutecessaire de deacuteterminer les eacuteleacutements qui seront pris en compte pour diffeacuterencier ces tarifs Trois entreacutees sont ainsi possibles pour eacutetablir une grille tarifaire agrave savoir la prise en compte

middot Des revenus de la famille uniquement

middot De la composition de la famille uniquement

middot Du croisement entre les revenus et la composition de la famille (crsquoest-agrave-dire la deacutetermination drsquoun quotient familial appeleacute QF)

Cette troisiegraveme entreacutee (croisement des revenus et de la composition de la famille) recommandeacutee par la Caf est lrsquoapproche la plus reacutepandue et qui continue agrave se deacutevelopper (hellip)

[le guide prolonge et deacutetaille sur - les diffeacuterentes possibiliteacutes de revenus agrave prendre en compte - la faccedilon de prendre en compte la taille du foyer etou de deacuteterminer le nombre de parts - la faccedilon de combiner revenus et nombre de part (ou taille du meacutenage) par exemple par le

calcul drsquoun quotient familialQF]

Les deux principes de la tarification avec laquo graduation La tarification par tranches La tarification par tranche affecte un tarif agrave chaque tranche tranche qui se deacutetermine par un eacutecart entre deux QF Il est par conseacutequent neacutecessaire de fixer

middot Lrsquoeacutecart (ou la laquo largeur raquo) de chaque tranche crsquoest agrave dire agrave partir de quel QF on passe agrave la tranche supeacuterieure (crsquoest-agrave-dire le QF mini et le QF maxi de chaque tranche par exemple de 350 agrave 500)

middot Le nombre de tranches (pouvant aller de 3-4 agrave 16) qui permet de passer du tarif le plus bas au plus haut

(hellip)

Avantages de ce principe

bull Pour les eacutelus

o Politique sociale Une prise en compte des situations familiales par tranche

premiegravere approche vers lrsquoeacutequiteacute drsquoautant plus importante lorsque le nombre

de tranches est eacuteleveacute

bull Pour les parents

o Un service plus accessible pour les familles agrave faibles QF drsquoautant plus

important quand les premiers tarifs sont vraiment bas

Limites de ce principe

268

bull Pour les eacutelus

o La neacutecessiteacute drsquoexpliquer aux familles les principes ayant guideacute le choix des tranches et des seuils de passage drsquoune tranche agrave lrsquoautre

o Une reacutepartition de la population dans les tranches qui ne serait pas toujours adapteacutee agrave la reacutealiteacute sociale de la commune (une tranche regroupant 60 de la population)

o La neacutecessiteacute de bien reacutefleacutechir au tarif mini et tarif maxi (montant de ces tarifs eacutecart entre ces tarifs) voir exemple courbe bleue ci-dessus

bull Pour les services municipaux

o La neacutecessiteacute de calculer les QF pour deacuteterminer le tarif adapteacute agrave chaque famille puis de mettre agrave jour les QF

o Une charge administrative importante

o La gestion de la reacutevision du QF de la famille en cours drsquoanneacutee en fonction des eacutevegravenements sociaux (perte drsquoemploi seacuteparation naissance deacutecegraveshellip)

bull Pour les parents

o La probleacutematique des effets de seuil drsquoautant plus importante lorsque le nombre de tranches est faible ou lorsque lrsquoamplitude est forte (hellip)

o Les difficulteacutes de compreacutehension des principes de deacutetermination des tranches et des effets de seuil

La tarification au laquo taux drsquoeffort raquo La tarification au laquo taux drsquoeffort raquo correspond agrave un tarif individualiseacute pour chaque famille en fonction des caracteacuteristiques de sa situation

Le taux drsquoeffort lineacuteaire entre le tarif laquo plancher raquo et le tarif laquo plafond raquo

Dans le cadre drsquoun taux drsquoeffort lineacuteaire il y aura un seul coefficient qui permettra de passer laquo lineacuteairement raquo du tarif mini au tarif maxi

Il faut tout drsquoabord deacutecider du tarif plancher et du QF jusqursquoauquel il sera appliqueacute ainsi que le tarif maxi au-delagrave duquel ce dernier restera appliqueacute

(hellip)

Le taux drsquoeffort lineacuteaire dans les tranches

Dans le cadre drsquoun taux drsquoeffort par tranche il y aura un coefficient speacutecifique pour chaque tranche

Il faut tout drsquoabord deacutecider du tarif plancher et du QF jusqursquoauquel il sera appliqueacute ainsi que le tarif maxi agrave partir duquel ce dernier restera appliqueacute Puis il faut deacuteterminer les seuils (QF et tarif des seuils) comme cela se passe pour un construire une grille tarifaire en tranches

(hellip)

Avantages de ce principe

bull Pour les eacutelus

269

o La prise en compte individualiseacutee des situations familiales

o LrsquoEquiteacute chaque famille a un tarif adapteacute agrave sa propre situation avec suppression des effets de seuils existant dans la grille de tarifs avec tranches

bull Pour les services municipaux

o Une explication simplifieacutee aux familles en lien avec la suppression des effets de seuil

bull Pour les parents

o Un service plus accessible pour les familles agrave faibles QF drsquoautant plus important quand le tarif laquo plancher raquo est vraiment bas

o Une prise en compte individualiseacutee des situations familiales disparition des effets de seuil

Limites de ce principe

bull Pour les eacutelus

o La neacutecessiteacute drsquoexpliquer aux familles les principes ayant guideacute le choix des coefficients du choix du taux drsquoeffort lineacuteaire entre mini et maxi ou du choix du taux drsquoeffort par tranche

o La neacutecessiteacute de bien reacutefleacutechir au tarif mini et tarif maxi (montant de ces tarifs eacutecart entre ces tarifs)

bull Pour les services municipaux

o La neacutecessiteacute de calculer les QF pour deacuteterminer le tarif adapteacute agrave chaque famille et des mises agrave jour des QF

o Une charge administrative importante

o La neacutecessiteacute drsquoavoir un logiciel adapteacute

o La gestion de la reacutevision du QF de la famille en cours drsquoanneacutee en fonction des eacutevegravenements sociaux (perte drsquoemploi seacuteparation naissance deacutecegraveshellip)

bull Pour les parents

o Lrsquoobtention des preacutecisions sur principes de deacutetermination du coefficient

o Les difficulteacutes pour les familles de repeacuterer ou de connaicirctre drsquoembleacutee de comprendre le tarif qui leur sera appliqueacute

Les tarifs laquo speacuteciaux raquo

Tarif drsquoaccueil des enfants allergiques dans le cadre drsquoun Projet drsquoaccueil individualiseacute (PAI)

Tarif pour enfants issus drsquoautres communes

Tarif pour freacutequentation occasionnelle

270

ANNEXE 3 CHIFFRAGE DES BESOINS ET PLACES POUR LES 11-17 ANS EN SCIENCES Pour eacutevaluer une fourchette serreacutee du nombre drsquoenfants concerneacutes on peut partir du taux drsquoenfants ayant des pratiques artistiques soutenues avec cours450 alors qursquoil nrsquoy a pas de systegravemes de conservatoires en science ou comparer nos dispositifs de concours scientifiques avec preacuteparation drsquoun projet pendant lrsquoanneacutee en France (le dispositif le plus comparable est celui des concours CGeacutenial) agrave ceux des allemands

Niveau Collegravege Niveau Lyceacutee

Dispositif laquo Jugend Forscht raquo en Allemagne 451

10 000

CGeacutenial 7500 800

Potentiel en France 30 000 5 - 9000

Seulement 27 hors temps scolaire 38 hors temps scolaire

Fourchette basse agrave horizon 5 ans 50 000 places articuleacutes sur les systegravemes de concours et de valorisation locales des projets produits (voir ci-apregraves) dont 5 000 en lyceacutee Au Lyceacutee les enfants ont moins de temps seuls les plus passionneacutes srsquoinscriront agrave une activiteacute encadreacutee plutocirct que de deacutevelopper des activiteacutes de socialisation plus informelles Fourchette haute agrave dix ans Dans une vraie logique de deacutemocratisation et en deacuteveloppant suffisamment les clubs informatiques matheacutematiques scientifiques et techniques environ 200 000 300 000452 places y compris Lyceacutee et apprentissage On en prend 100 000 sur les 5 premiegraveres anneacutees sachant que pour monter en puissance il faudra faire le deacutecompte plus preacutecis de ce qui existe deacutejagrave et sur lequel nous avons peu de recul y compris prendre en compte les activiteacutes numeacuteriques plus informelles Cela nous fournit une fourchette haute agrave 5 ans de 100 000 places Quel coucirct pour que 50 000 agrave 100 000 adolescents puissent pratiquer dans des clubs de sciences et techniques Pour estimer un coucirct indicatif on va modeacuteliser un systegraveme de laquo clubs raquo de sciences en peri extrascolaire qui fonctionneraient sur des ratios drsquoencadrement et de budget de fonctionnement comparables agrave ceux des projets deacuteveloppeacutes par le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole

450 Le ministegravere de la Culture eacutevalue par ailleurs agrave 12 millions le nombre drsquoenfants de 5 agrave 17 ans impliqueacutes dans des cours reacuteguliers de musique theacuteacirctre et danse en tenant compte des conservatoires et des eacutecoles associatives et priveacutees de pratiques artistiques si lrsquoon considegravere que 80 de ces effectifs sont concentreacutes sur les 8 ndash 17 ans il faut comparer 1 millions drsquoenfants et adolescents engageacutes dans des pratiques structureacutees artistiques agrave entre 200 500 000 jeunes engageacutes dans des pratiques scientifiques et techniques encadreacutees (cf eacutetat des lieux) selon ce qursquoon retient 451 Cf Dispositif Allemand de concours scientifique pour les jeunes geacuteneacuteraliseacute dans tous les Laumlnder 452 En calculant 10 des 12 -15 ans et en neacutegligeant la part des lyceacuteens dans le calcul (si on eacutetend la tranche drsquoacircge jusqursquoagrave 18 ans en comptant 2 des lyceacuteens cela ajoute 50 000 places

271

Chiffrage de clubs scientifiques (Hors temps de classe)

Pour 1000 eacutelegraveves Nb heures professeurs devant les eacutelegraveves

Coucirct mateacuteriel

En Keuro

Locaux mis agrave disposition

Coucirct de pilotage et preacuteparation

En Keuro + temps

Atelier Geacutenome (1) 787 (2) 2400 120 (2)

A venir 34 + 13 temps plein de professeur

Preacuteparation Olympiades internationales de geacuteosciences

2640 23 A venir 80 heures formation + 13 temps plein de professeur

(1) lrsquoAtelier Geacutenocircme en moyenne 47 eacutelegraveves 3 professeurs par eacutetablissements et concerne 1500 eacutelegraveves (pour simplifier nous comptons des frais fixes de 13 temps plein de professeur pour le pilotage drsquoun plan drsquoeacutequipement couvrant 1000 enfants453)

(2) 787 = 371000 47 pour calculer le nb drsquoheures pour 1000 eacutelegraveves sachant qursquoen moyenne pour 47 eacutelegraveves il faut compter 37 heures face eacutelegraveves pour 3 professeurs le coucirct de mateacuteriel a eacuteteacute calculeacute en appliquant un ratio 100047 agrave partir des coucircts pour un eacutetablissement de lrsquoachat et lrsquoinstallation de mateacuteriel et de reacuteactifs

On va geacuteneacuteraliser sur les hypothegraveses suivantes pour 1000 enfants - 3000 heures professeurs face eacutelegraveves pour 1000 enfants et 100 enseignants (soit un

ratio drsquoencadrement de 1 pour 10) - Une hypothegravese de reconnaissance de lrsquoapport des professeurs ou des assistants

drsquoeacuteducation engageacutes dans ces pratiques via une indemniteacute agrave hauteur de 30 50 des heures donneacutees pour lrsquoanimation du club 454 (respectivement par une indemniteacute forfaitaire de 625 euros)

- 150 k euros (mateacuteriel formation) - 13 temps professeur pilotage central du dispositif - mise agrave disposition locaux on neacuteglige ce coucirct En Seine Saint-Denis une audition nous indique

que compte-tenu des astreintes de gardiennage dans les eacutecoles dans ces collectiviteacutes le coucirct drsquoouverture est neacutegligeable

453 Le dispositif Sciences agrave lrsquoEcole utilise un temps plein de professeur pour une olympiade internationale et deux plans qursquoeacutequipements qui suivent par exemple chacun selon les plans entre 1300 et 2000 eacutelegraveves pour les plans astro geacutenocircme meacuteteo cosmos 454 Les professeurs impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves peuvent avoir une reconnaissance via une indemniteacute de missions particuliegraveres (Modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP) Voir ci-apregraves partie III Application du deacutecret ndeg 2015-475 du 27 avril 2015 NOR MENH1506032C circulaire ndeg 2015-058 du 29-4-2015 MENESR - DGRH B1-3) Voir ci-apregraves pour le problegraveme plus geacuteneacuteral du vivier des personnes qui peuvent animer ces pratiques reacuteguliegraveres de qualiteacute dans tous les domaines

272

Simulation drsquoun coucirct pour des clubs de sciences techniques

en temps pour 1000 enfants

Coucirct pour 1000 enfants en Meuro

Coucirct 50 000 enfants en Meuro (1)

Coucirct 100 000 enfants en Meuro (2)

Coucirct 100 000 enfants en Meuro (3)

Heures professeurs 3000

007 34 67 63

Budget fonct (Meuro) 015 015 75 150 150

coucirct pilotage 13 temps 002 09 18 18

mise agrave disposition locaux

-

Total en Keuro 118 236 231

(1) et (2) sur la base drsquoune indemnisation de 50 des heures sur la base drsquoun coucirct net de 45 euros (voir ci-apregraves chiffrages heures professeurs)

(2) sur la base drsquoune indemniteacute forfaitaire de 625 euros Calculs HCFEA Remarque cela fait des dureacutees drsquoateliers encadreacutees assez courtes (1 heure pour 20 semaines par exemple le passage agrave un taux forfaitaire permet drsquoenvisager des clubs ouverts sur une anneacutee scolaire plus complegravete 35 ou 30 semaines pour tenir compte du temps de deacutemarrage en deacutebut drsquoanneacutee et ou drsquoune dureacutee drsquoencadrement sur place plus longue (par exemple 1 heure et demie) Par ailleurs on peut imaginer un fonctionnement de clubs avec une preacutesence adulte limiteacutee qui guide mais laisse aussi aux adolescents une large part drsquoautonomie entre deux encadrements On peut aussi imaginer un encadrement agrave plusieurs par exemple un professeur avec un niveau forfaitaire de 625 euros et un chercheur beacuteneacutevole ou un eacutetudiant en master

273

ANNEXE 4 ACCUEILS DE LOISIRS ADOLESCENTS

274

275

ANNEXE 5 CHIFFRAGES DES HEURES PROFESSEURS ET DES 7000 REFERENTS

Simulation drsquoune indemnisation agrave lrsquoheure pour des heures professeurs

Nb heures annuel

Dureacutee encadrement club en h

Nb semaines club

Part indemniseacutee

coucirct en euros

Part indemniseacutee

coucirct en euros

30

50

45 15 30 135 606 225 1010 20 1 20 6 269 10 449 70 2 35 21 943 35 1571 53 15 35 16 707 26 1179

Calcul HCFEA on prend comme taux horaire chargeacute 45 euros (coucirct professeur de 55 000 euros qursquoon ramegravene agrave un taux horaire sur 35 semaines de 35 heures)

Dans le chiffrage global on retiendra une indemniteacute forfaitaire de 625 euros (fourchette basse) ou 1250 euros (fourchette haute) pour eacutevaluer le coucirct drsquoun professeur mettant en œuvre laquo 10 places raquo annuelles de TLT

Pour 1 reacutefeacuterent TLT

nb ateliersclubs

Dureacutee atelier (rangement compris) en h 2

Mercredi 4

Total hebdomadaire en h

Samedi 3

Ateliers 16 1 soir 1

Meacutediations et organisation 19

nb enfants ateliers 10

salaire annuel en K euros 40

nb enfants total encadreacutes pour 80

Coucirct en millions drsquoeuros reacutefeacuterent TLT 7000 part affecteacutee ateliers (1) 128 part affecteacutee

meacutediationsorganisation 152 pour 560 000 places soit un coucirct annuel par enfants de 228 euros proche du coucirct des TAP NAP indiqueacute pour

lrsquoAMF

276

ANNEXE 6 EQUIPEMENTS PERISCOLAIRES ET EXTRASCOLAIRES FINANCES PAR LES CAF Il convient de souligner que le champ drsquoeacutetude est ici circonscrit aux eacutequipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les Caf au titre du fonctionnement Tous les eacutequipements TLT ne sont donc pas couverts En plus de connaicirctre la part de financement de chaque acteur on souhaite savoir srsquoil existe des facteurs qui influencent cette distribution qursquoils soient drsquoordre deacutemographique geacuteographique eacuteconomiques ou politique

Tableau Reacutepartition des financeurs des eacutequipements peacuteriscolaires et extrascolaires en France pendant lrsquoanneacutee 2016

Co-financeurs Extrascolaire Peacuteriscolaire Total

Familles 216 210 213

Etat 22 42 33

Reacutegion 02 02 02

Deacutepartement 07 03 04

Communes EPCI 421 470 448

Caf-Cnaf 225 227 226

Entreprises 00 00 00

Autres financements 56 38 46

Autres organismes publiques et nationaux 11 10 10

Total des deacutepenses 2 122 120 65933 2 533 934 73330 4 656 055 39263

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ANNEXE 7 UNE GOUVERNANCE A PLUSIEURS NIVEAUX Depuis les anneacutees 80 les politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle ont drsquoabord eacuteteacute initieacutees par lrsquoEtat via lrsquoaction conjointe des ministegraveres de la Culture et de lrsquoEducation nationale objet drsquoune consolidation progressive elles ont eacuteteacute reacuteapproprieacutees diversement sur les territoires agrave la croiseacutee des impulsions des collectiviteacutes territoriales des DRAC et des rectorats Plus reacutecemment elles ont beacuteneacuteficieacute des politiques de deacutemocratisation culturelle qui reposent agrave la fois sur une logique interministeacuterielle un partenariat avec les collectiviteacutes locales et des financements significatifs des secteurs sociaux (Cnaf ARShellip) des centres sociaux et du meacuteceacutenat455 Le ministegravere de la culture a noueacute des conventions avec le ministegravere de lrsquoeacuteducation nationale de lrsquoenseignement supeacuterieur de la famille de la justice de la santeacute de la ville et de lrsquoagriculture Ces conventions sont deacuteclineacutees au niveau des territoires (voir annexe) Parmi les dispositifs cleacutes peuvent ecirctre citeacutes les programmes drsquoeacuteducation artistique et culturels en partenariat Education nationale MCC en compleacutement de lrsquoenseignement artistique en classe drsquoautres dispositifs ont eacuteteacute progressivement mis en place suite au protocole de 1983 entre les ministegraveres de lrsquoeacuteducation nationale et de la culture

Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle agrave lrsquoeacutecole en dehors de la classe

Donneacutees 2011 - 2012456 Dispositifs Nb heures Nb eacutelegraveves Conditions impact

Reacutesidences drsquoartistes agrave lrsquoeacutecole

559 eacutetablissements concerneacutes

61 151 eacutelegraveves Impact gt 0 dans les quartiers difficiles (pourquoi )

Pratiques orchestrales et chorales agrave lrsquoeacutecole (en lien avec les conservatoires et co-financeacutees par les communes)

env 500 000 enfants adolescents toucheacutes

92 des eacutetablissements sont doteacutes drsquoune chorale agrave la rentreacutee 2016457

Dont Orchestre agrave lrsquoeacutecole en ZEP (3 ans

Evaluation gt0 sur notes scolaires confiance envers les autres attitude envers lrsquoeacutecole

Dispositif drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage et au cineacutema

(donneacutees CNC)

12 des eacutelegraveves des eacutecoles 13 des colleacutegiens et 13 des lyceacuteens et apprentis

(env 15 millions)458

Sous-repreacutesentation de lrsquoEducation prioritaire

Sauf sur quelques acadeacutemies

455 Quelques sources (2016) Retour des DRAC les collectiviteacutes nouvelles faisant eacutemerger des projets innovants croisant les prioriteacutes ministeacuterielles territoire jeunesse creacuteation Haut Conseil de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle Prix de lrsquoaudace artistique et culturelle 2016 Suivi des parcours drsquoeacuteducation artistique et culturelle circulaire MEN DGESCO ndeg2013 ndash 073 Protocole Culture Famille mars 2017 456 JY Morin AM Le Guevel JM Lauret Etats des lieux des dispositifs drsquoeacuteducation artistique et culturelle oct 2012 Srsquoajoutent par ailleurs des dispositifs en classe ateliers artistiques PAC ndash projet artistique et culturel Classes agrave horaires ameacutenageacutees dont nous ne traitons pas dans le rapport TLT 457 Charte 458 Rapport preacutesenteacute Bouet Jetc (2013) Consultation sur lrsquoeacuteducation artistique et culturelle laquo pour un accegraves de tous les jeunes agrave lrsquoart et la culture raquo

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Accompagnement eacuteducatif

2 heures j sur 4 jours apregraves lrsquoeacutecole

725 4343 colleacutegiens de lrsquoeacuteducation prioritaire dont env 20 sous formes de pratiques culturelles

Education prioritaire

Peu coucircteux en argent public (enseignant volontaire ou animateur peu reacutemuneacutereacute) pas de substitution observeacutee avec les ateliers en classe

Plus globalement divers dispositifs ont eacuteteacute porteacutes conjointement avec le ministegravere de lrsquoenseignement supeacuterieur et de la recherche459 Par ailleurs lrsquoeacuteducation artistique et culturelle repose toujours sur une coopeacuteration entre lrsquoEtat et les collectiviteacutes territoriales On observe une forme de deacuteplacement ces derniegraveres anneacutees avec le passage drsquoune politique territorialiseacutee (deacuteclineacutee agrave partir du sommet de lrsquoEtat) agrave une politique territoriale (porteacutee par des acteurs locaux et enracineacutes dans des speacutecificiteacutes territoriales) 460 reacutepondant agrave une logique drsquooptimisation des politiques publiques et des ressources et porteacutee par des aspirations et une laquo qualification raquo professionnalisation des acteurs locaux au niveau des communes ou des intercommunaliteacutes en matiegravere culturelle Les collectiviteacutes territoriales ont progressivement inclus des projets drsquoeacuteducation artistique et culturelle dans le cadre de conventions annuelles ou pluriannuelles et ont pris des initiatives speacutecifiques461

Les instances de coordination des parcours drsquoEAC comprennent le rectorat la DRAC et les collectiviteacutes sachant par ailleurs que les services de lrsquoEtat srsquoappuient sur les cartographies de lrsquoeacutechec scolaire pour prioriser les soutiens 462 De nombreuses reacutegions ont conclu des projets territoriaux ou locaux drsquoeacuteducation artistique et culturelle Dans les territoires ruraux lrsquoeacutechelon deacutepartemental est souvent initiateur et co-financeur Les grandes villes srsquoimpliquent aussi notamment via des projets eacuteducatifs globaux

459 Voir charte pour lrsquoeacuteducation artistique et culturelle 2016 Voir annexe 2 laquo Pratiques culturelles et artistiques raquo 460 Enel F (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS 461 Rapport preacutesenteacute par J Bouet et al laquo pour un accegraves de tous les jeunes agrave lrsquoart et la culture raquo Consultation sur lrsquoeacuteducation artistique et culturelle 2013 462 Evaluation de la deacutemocratisation culturelle P121

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Les eacutetablissements culturels (museacutee bibliothegraveque centres dramatiqueshellip) se sont largement impliqueacutes463 Tout en gardant leur liberteacute artistique les artistes ont un rocircle essentiel (transmission reacutesidences drsquoartistes hellip) sachant que la question des reacutemuneacuterations de lrsquointervention artistique est un sujet important (commanditaire modaliteacute en lien avec le reacutegime drsquointermittence etc) Par ailleurs des deacutemarches de formation des artistes pour intervenir aupregraves des jeunes ont eacuteteacute entreprises Il existe depuis 1999 une charte laquo Culture ndash Education populaire raquo signeacutee avec plusieurs feacutedeacuterations drsquoeacuteducation populaire Des DRAC ont engageacute des partenariats avec des maisons des jeunes et de la culture Il existe 17 pocircles reacutegionaux drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage qui touchent environ 2 millions de jeunes par an 5 scheacutemas locaux drsquoorganisation de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle peuvent ecirctre distingueacutes464

- Une politique inteacutegreacutee dans les territoires qui recherchent une coheacuterence de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle dans les politiques culturelles eacuteducatives jeunesse ou de la ville Elles cherchent geacuteneacuteralement agrave articuler les diffeacuterents temps de lrsquoenfant et notamment les temps scolaires et hors scolaires Elles ont geacuteneacuteralement conduit agrave deacutevelopper des eacutequipements culturels de proximiteacute elles sont essentiellement porteacutees par des structures ou associations culturelles parfois au deacutetriment de lrsquointercommunaliteacute

- Une politique cibleacutee moins globalisante que la preacuteceacutedente qui deacutefinit des prioriteacutes par exemple la deacutefinition de pocircles drsquointervention soit pour promouvoir des logiques drsquoexcellence ou de speacutecialisation (deacuteveloppement de disciplines speacutecifiques en eacutevitant le saupoudragehellip) consolidations progressives des actions et des ressources (deacuteveloppement de la lecture ou du spectacle vivant autour drsquoun festival jeunessehellip) aux niveaux intercommunal notamment mais parfois avec moins de synergies entre les acteurs drsquoautres dispositifs touchant aux domaines culturels (socioculturelhellip)

- Une gouvernance multipolaire piloteacute agrave la fois par des communes investies des structures culturelles et des eacutetablissements drsquoenseignement artistique elle permet souvent lrsquoeacutemergence drsquoune offre de qualiteacute et diversifieacutee mais peut pacirctir drsquoune complexiteacute

- Une approche segmenteacutee des offres de qualiteacute peuvent eacutemerger mais dans un contexte drsquoignorance mutuelle entre opeacuterateurs (meacutediateurs communaux structures culturelles parc naturel reacutegional opeacuterateurs priveacuteshellip)

463 Depuis 2008 une circulaire ministeacuterielle demande qursquoun volet eacuteducation artistique et culturelle soit inteacutegreacute aux structures subventionneacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle est inscrite au fondement des structures labelliseacutees et conventionneacutees par le ministegravere depuis la loi adopteacutee en juillet 2016 464 Enel op cit

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GLOSSAIRE

AEDE Agir ensemble pour les droits de lrsquoenfant

AEEH Allocation drsquoEducation drsquoEnfants Handicapeacutes

AFEV Association de la fondation eacutetudiante pour la ville

AGORES Association des directeurs de restauration territoriale

ALSH Accueil de Loisirs Sans Heacutebergement

ANACEJ Association Nationale des Conseils drsquoEnfants et de Jeunes

ANCV Agence nationale pour les chegraveques vacances

ANDEV Association des directeurs de lrsquoeacuteducation des villes

ARF Association des Reacutegions de France

ARS Agence reacutegionale de santeacute

ASC Agence du Service Civique

ATEC Association Temporaire drsquoEnfants Citoyens

AVEL Aide aux Vacances des Enfants Locales

AVEN Aide aux Vacances des ENfants

AVF Aide aux Vacances Familiales

AVS Aide aux Vacances Sociales

CAF Caisse drsquoallocations familiales

CARSAT Caisse drsquoAssurance Retraite et de la Santeacute au Travail

CCAS Centre Communal drsquoAction sociale

CEMEA Centre drsquoentraicircnement aux meacutethodes drsquoeacuteducation actives

CEJ Contrat enfance jeunesse

CESE Conseil eacuteconomique social et environnemental

CESER Conseil eacuteconomique social et environnemental reacutegional

CFEEDD Collectif Franccedilais drsquoEducation agrave lrsquoEnvironnement et au Deacuteveloppement Durable

CIDE Convention International des droits de lrsquoenfant

281

CIPDR Comiteacute interministeacuteriel de preacutevention de la deacutelinquance et de la radicalisation

CIRASTI Collectif franccedilais des expos science

CLEMI Centre de Liaison de lrsquoEnseignement et des meacutedias drsquoInformation

CME Conseil municipal drsquoenfants

CMJ Conseil municipal de jeunes

CNAF Caisse Nationale drsquoAllocations Familiales

CNAJEP Comiteacute pour les relations nationales et internationales des Associations de Jeunesse et drsquoEducation Populaire

CNES Centre National drsquoEtude Spatial

COFRADE Conseil Franccedilais des Associations pour les Droits de lrsquoEnfant

COG Convention drsquoObjectifs et de Gestion

CSTI Culture Scientifique Technique Industrielle

CVC Conseil de la Vie Colleacutegienne

CVL Conseil de la Vie Lyceacuteenne

DJEPVA La Direction de la Jeunesse de lrsquoEducation Populaire et de la Vie Associative

DRAC direction reacutegionale des affaires culturelles

DEPS Deacutepartement drsquoEtudes de la Prospective et des Statistiques

DGCS Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale

EAC Education artistique et culturelle

EHESP Ecole des hautes eacutetudes en santeacute publique

ENOC European Network of Ombeduspersons for Children

EMI Education aux Meacutedias et agrave lrsquoInformation

EP Etablissement Public

EPCV Enquecircte Permanente sur les Conditions de Vie

EPS Education physique et sportive

ETP Equivalent Temps plein

FNE France Nature Environnement

282

FFJM Feacutedeacuteration Franccedilaise des Jeux Matheacutematiques

IDF Ile de France

IFOP Institut Franccedilais drsquoOpinion Publique

INJEP Institut national de la jeunesse et de lrsquoeacuteducation populaire

IMP Indemniteacutes pour mission particuliegravere

INSEE Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques

ITYM International Toumament of Young Mathematicians

JA Junior Association

Loi LCAP Loi relative agrave la liberteacute de la creacuteation agrave lrsquoarchitecture et au patrimoine

QPV Quartier politique de la Ville

Loi NOTRe Nouvelle organisation territoriale de la Reacutepublique

MEOS Mission drsquoEtude et drsquoObservation Statistique

MILSET Mouvement International pour le loisir scientifique et technique

MCC Ministegravere de la Culture et de la Communication

NAP Nouvelles Activiteacutes Peacuteriscolaires

OMT Organisation Mondiale de Tourisme

ONPES Observatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale

OVlej Observatoire des Vacances et des Loisirs des Enfants et des Jeunes

PEDT Projet eacuteducatif territorial

QF Quotient Familial

REP Reacuteseau drsquoEducation Prioritaire

RFFLabs Reacuteseau Franccedilais des FabLabs

RNJA Reacuteseau National des Juniors Associations

SNCSTI Strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle

TAP Temps drsquoactiviteacute peacuteriscolaire

TFJM2 Tournoi Franccedilais des Jeunes Matheacutematiciennes et Matheacutematiciens

TLT Temps et Lieux Tiers

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UFOLEP Union franccedilaise des Œuvres Laiumlques drsquoEducation Physique

UGSEL Feacutedeacuteration sportive eacuteducative de lrsquoenseignement catholique

UNAT Union Nationale des Associations de Tourisme et de Plein-air

UNESCO Organisation des Nations Unies pour lrsquoeacuteducation la science et la culture

USEP Union sportive de lrsquoenseignement de Premier degreacute

UNSS Union Nationale des Sports Scolaires

ZAC zone drsquoameacutenagement concerteacute

ZAU Zonage en Aire Urbaine

ZUS Zone urbaine sensible

  • SYNTHESE DU RAPPORT 5
  • RAPPORT 21
    • INTRODUCTION 21
    • Etat des lieux 30
    • Chiffres cleacutes de lrsquoeacutetat des lieux 31
    • I Pluralite des temps et lieux tiers 33
    • Eacutetat des lieux des pratiques 33
    • II Temps et lieux tiers (TLT) UN laquo tROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS 109
    • propositions 147
    • III propositions 148
    • Annexes 217
    • ANNEXES DES PROPOSITIONS 262
    • GLOSSAIRE 280
      • SYNTHESE DU RAPPORT
        • ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION ACTUELLE
        • SUR CE SOCLE LE CONSEIL DE LrsquoENFANCE FORMULE SES PROPOSITIONS
        • ENJEUX DrsquoEGALITE
        • ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS
        • ENJEUX DrsquoORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENT
        • ANNEXE PREMIERES ESTIMATIONS DE CHIFFRAGE DES PROPOSITIONS
          • RAPPORT
            • INTRODUCTION
              • 1 Les enjeux pour les enfants et les adolescents
                • 11 Les TLT des temps et lieux laquo autres raquo comme troisiegraveme eacuteducateur des enfants
                • 12 Ne pas confondre besoin drsquoactiviteacute et activisme
                  • 2 Deacutefinition des contours des temps et lieux tiers et typologie
                    • 21 Trois types de TLT instaureacutes semi-ouverts et ouverts
                    • 22 Deux laquo zones transitionnelles raquo eacutecole - non-eacutecole et maison - non-maison
                      • 3 Les champs du questionnement
                        • Etat des lieux
                        • Chiffres cleacutes de lrsquoeacutetat des lieux
                        • I Pluralite des temps et lieux tiers
                        • Eacutetat des lieux des pratiques
                          • 1 Vue drsquoensemble des pratiques drsquoactivites et de socialisation des enfants et adolescents
                            • 11 Enfants de 3 agrave 10 ans 26 freacutequentent les accueils de loisirs 56 pratiquent une activiteacute encadreacutee extrascolaire (surtout sportive et artistique)
                            • 12 De 3 agrave 10 ans pregraves de 50 des enfants ont participeacute agrave des activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees (avant tout pratiques artistiques et ludiques)
                            • 13 Entre 11 et 17 ans sport (8 enfants sur 10) arts et culture (13 des enfants) un peu de sciences (autour de 10 ) et beaucoup drsquoeacutecrans
                            • 14 Diffeacuterences sociales dans la pratique drsquoactiviteacutes extrascolaires 27 des enfants nrsquoauront jamais accegraves agrave des pratiques artistiques entre 11 et 17 ans
                            • 15 Les garccedilons font plus de sport les filles plus de pratiques artistiques Les filles des milieux populaires ont moins drsquoactiviteacutes
                              • 2 pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel
                                • 21 Trois quarts des enfants acircgeacutes de plus de 10 ans pratiquent une activiteacute sportive hors de lrsquoeacutecole dont plus de la moitieacute chaque semaine
                                • 22 Un temps drsquoactiviteacute physique insuffisant pour une partie des enfants notamment de familles agrave faibles revenus
                                • 23 Des pratiques hors eacutecole souvent encadreacutees (~30 agrave 50 des enfants selon les acircges)
                                • 24 Des pratiques laquo ouvertes raquo ou semi-ouvertes dans la laquo nature raquo et en milieu urbain importantes avec des dispariteacutes territoriales
                                • 25 Des choix de pratiques hors eacutecole marqueacutees par des diffeacuterences surtout entre garccedilons et filles
                                  • 3 Pratiques artistiques et culturelles
                                    • 31 Enfants de 3 agrave 10 ans pregraves de 15 ont une pratique artistique encadreacutee Peu de donneacutees chiffreacutees sur les pratiques plus informelles
                                    • 32 Adolescents de 11-17 ans 30 agrave 40 ont une forme de pratique artistique reacuteguliegravere qui eacutevolue dans ses contenus avec lrsquoacircge
                                    • 33 Des sorties culturelles en appui sur un eacutequipement culturel significatif et les sorties scolaires
                                    • 34 Le numeacuterique deacuteplace en partie les modaliteacutes drsquoinvestissement des jeunes vers des pratiques en amateur plus laquo ouvertes raquo
                                    • 35 Des pratiques culturelles diffeacuterencieacutees selon les milieux le sexe et les trajectoires singuliegraveres des enfants
                                      • 4 pratiques Scientifiques et techniques
                                        • 41 Un ensemble embryonnaire au regard des pratiques culturelles et sportives
                                        • 42 Premiegraveres estimations environ 10 drsquoune classe drsquoacircge
                                        • 43 Un grand manque de culture technologique drsquoateliers pour bricoler ou jardiner mais des dynamiques lieacutees aux fablabs
                                        • 44 Un essor speacutecifique des activiteacutes de codage entre pratiques virtuelles laquo ouvertes raquo et activiteacutes encadreacutees
                                        • 45 Une diversiteacute de dispositifs scientifiques et drsquoacteurs sur les territoires
                                        • 46 Quelques questions sur les ineacutegaliteacutes
                                          • 5 pratiques drsquoengagements
                                            • 51 Progression des droits de lrsquoenfant
                                            • 52 La participation encourageacutee mais limiteacutee entre 50 000 et 100 000 enfants impliqueacutes dans les Conseils Municipaux drsquoEnfants (CME) ou Conseils Municipaux de Jeunes (CMJ) et 42 000 lyceacuteens dans les Conseil de la Vie Lyceacuteenne (CVL)
                                            • 53 Projets autonomes mouvements de jeunesse espaces jeunes et engagements
                                            • 54 Publications jeunes pregraves drsquoun quart des lyceacutees doteacutes drsquoun meacutedia
                                            • 56 Enjeux drsquoeacutegaliteacute
                                              • 6 LrsquoAmeacutenagement des espaces ouverts
                                                • 61 Se construire dans des espaces ouverts agrave distance des parents
                                                • 62 Les rues les places les squares et terrains vagues
                                                • 63 Cafeacutes cineacutemas restaurants centres commerciauxhellip
                                                • 64 Ameacutenagements dans la nature et jeux de plein air
                                                  • 7 vacances
                                                    • 71 16 des 5-19 ans freacutequentent les accueils de loisirs pendant les vacances
                                                    • 72 25 des enfants ne partent pas en vacances et les ineacutegaliteacutes croissent avec lrsquoacircge et depuis 2004
                                                    • 73 Des vacances resserreacutees autour des seacutejours en famille
                                                    • 74 Les seacutejours collectifs deacutesaffection ou mutations
                                                    • 75 Freins financiers obstacles majeurs au deacutepart en vacances y compris pour les classes moyennes qui beacuteneacuteficient de peu drsquoaides
                                                    • 76 A cocircteacute des freins financiers une question de confiance
                                                    • 77 Les associations premiers organisateurs des seacutejours collectifs
                                                        • II Temps et lieux tiers (TLT) UN laquo tROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS
                                                          • 1 Des temps drsquoactivites comparables aux temps scolaires et a ceux des repas et loisirs avec les parents
                                                            • 1 1 en moyenne pour les 11-17 ans un temps disponible essentiellement reacuteparti entre les TLT (25 ) le temps scolaire (32 ) et le laquo faire raquo familial (30 )
                                                            • 12 Autre approche les emplois du temps des enfants et adolescents scolariseacutes
                                                            • 13 Le poids des TLT chez les 3-10 ans moins de donneacutees preacutecises
                                                              • 2 Entre mobiliteacutes et proximiteacutes des lieux drsquoactiviteacute et des espaces de liberteacute pour se deacutevelopper
                                                                • 21 Grandir en milieu urbain peacuteriurbain rural entre valorisation de son territoire et releacutegation
                                                                • 22 Dispariteacutes territoriales drsquoaccegraves aux activiteacutes encadreacutees et eacutequipements des TLT
                                                                • 23 Un accegraves aux activiteacutes extrascolaires deacutependant des transports et de lrsquoaccompagnement (exemple de lrsquoIlle-et-Vilaine et de lrsquoIle-de-France)
                                                                  • 3 des modaliteacutes drsquoeacutelargissement des relations surtout a partir de 10 ans
                                                                    • 31 Avec qui Une part importante des activiteacutes partageacutees en famille
                                                                    • 32 Une autonomisation progressive sur fond de relations avec les pairs drsquoactiviteacutes non familiales et de moments seuls
                                                                    • 33 De la solitude neacutecessaire aux risques de lrsquoisolement
                                                                      • 4 Des temps drsquoactiviteacutes des lieux et des relations structurants pour le deacuteveloppement des enfants et des adolescents
                                                                        • 41 Des enjeux identitaires et de deacuteveloppement277F
                                                                        • 42 Ecrans pregraves de la moitieacute des TLT (temps drsquoeacutecran en solitaire) et 25 des enfants y passent plus de 5 heures par jours
                                                                        • 43 Certains impacts des TLT eacutevaluables notamment pour reacuteduire les ineacutegaliteacutes
                                                                            • propositions
                                                                            • III propositions
                                                                              • 1 Enjeux drsquoeacutegaliteacute
                                                                                • 11 Des enjeux drsquoeacutegaliteacute combineacutes agrave une vision personnaliseacutee du deacuteveloppement dans une strateacutegie globale des laquo TLT troisiegraveme eacuteducateur raquo pour tous les enfants
                                                                                • 12 Des prioriteacutes hieacuterarchiseacutees pour lrsquoaction publique selon les champs theacutematiques
                                                                                • 13 Un besoin non satisfait de TLT de qualiteacute consolidation des PEDT pour les 3 -11 ans et au moins 300 000 laquo places raquo en laquo clubs raquo pour les plus de 11 ans
                                                                                  • 131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider
                                                                                  • 132 A partir de 11 ans deux approches pour dimensionner le potentiel
                                                                                    • 14 Accessibiliteacute inclusion et handicap
                                                                                    • 15 Les aides financiegraveres aux familles pour les activiteacutes peacuteriscolaires appui au peacuteriscolaire laquo eacutelargi raquo homogeacuteneacuteisation nationale des tarifs
                                                                                      • 151 Valorisation du peacuteriscolaire ndash budgets de reacutefeacuterence de lrsquoObservatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale (ONPES) - villes moyennes - 2013317F
                                                                                      • 152 Homogeacuteneacuteisation nationale de la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires
                                                                                        • 16 Les vacances collectives un double enjeu drsquoaides aux familles et de mixiteacute sociale formatrice pour tous
                                                                                        • 17 Les jeux mouvements et deacuteplacements dans lrsquoespace public eacutequilibrer la preacutesence des filles et des garccedilons deacutevelopper lrsquoactiviteacute physique des enfants
                                                                                        • 18 La reacuteduction des ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et lieux de vie passe notamment par les ameacutenagements de lrsquoespace public
                                                                                        • 19 Les apprentis favoriser leur participation agrave des activiteacutes partageacutees avec drsquoautres jeunes
                                                                                          • 2 Enjeux de structuration de lrsquooffre et de personnalisation des parcours
                                                                                            • 21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees
                                                                                              • 211 Elargir les publics et geacuteneacuteraliser lrsquoaccegraves agrave la culture avec plusieurs leviers compleacutementaires
                                                                                              • 212 Pour des activiteacutes ouvertes seacutecuriser et mieux financer les animations de rue
                                                                                              • 213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels
                                                                                              • 214 Soutenir le deacuteveloppement des pratiques en amateur pour les enfants et adolescents
                                                                                                • 22 Un plan massif de deacuteveloppement de clubs scientifiques et de techniques pour les adolescents 50 000 agrave 100 000 places suppleacutementaires agrave horizon 5 ans
                                                                                                  • 221 Un besoin de pratiques scientifiques et techniques encadreacutees reacuteguliegraveres agrave partir de 1213 ans (hors temps scolaire)
                                                                                                  • 222 Une compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole
                                                                                                  • 223 Ougrave mettre en œuvre lieux tiers maisons de quartier laboratoires eacutetablissements scolaires meacutediathegraveques fablabshellip
                                                                                                  • 224 Ciblage agrave terme au moins 10 de jeunes (chez les 12-18 ans) en plus en activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques
                                                                                                    • 23 Enfant acteur social deacutevelopper des espaces de socialisation les publications et les pratiques drsquoengagement pour lrsquoenvironnement et dans la citeacute
                                                                                                      • 231 Le deacuteveloppement drsquoun projet propre sans contenu speacutecifique
                                                                                                      • 233 Espaces jeunes et socialisation informelle
                                                                                                      • 234 Pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication
                                                                                                          • 3 organisation gouvernance et financements
                                                                                                            • 31 Des projets porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels
                                                                                                            • 32 Un problegraveme de vivier et un recours au beacuteneacutevolat agrave soutenir
                                                                                                              • 321 Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes
                                                                                                              • 323 Des problegravemes de vivier
                                                                                                              • 324 Le statut agrave part des associations sportives scolaires pour lrsquoimplication des professeurs
                                                                                                                • 33 Favoriser le meacuteceacutenat et lrsquoimplication des entreprises
                                                                                                                • 34 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo
                                                                                                                • 35 Des financements massifs peu structureacutes sur fond de cofinancements et drsquoune organisation diffuse agrave plusieurs niveaux
                                                                                                                  • 351 Les collectiviteacutes locales et les familles principaux financeurs avec des dispariteacutes territoriales
                                                                                                                  • 352 Un rocircle speacutecifique de la branche famille sur les accueils de loisirs
                                                                                                                  • 353 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation
                                                                                                                    • 36 Impulser un caractegravere structurant aux financements et au pilotage des activiteacutes extrascolaires et ameacutenagements agrave destination des enfants et adolescents
                                                                                                                      • 361 Pour une politique enfance jeunesse structurante un coucirct drsquoenviron 700 millions drsquoeuros
                                                                                                                      • 362 Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute
                                                                                                                        • Annexes
                                                                                                                          • Annexe 1 vue drsquoensemble des pratiques
                                                                                                                          • Annexe 2 Pratiques culturelles et artistiques
                                                                                                                          • Annexe 3 Sciences questionnaire AMCSTI
                                                                                                                          • Annexe 4 Enfant acteur social
                                                                                                                          • Annexe 5 Espaces
                                                                                                                          • Annexe 6 Vacances (lettre de mission pep et compleacutements)
                                                                                                                          • Annexe 7 Taux de scolarisation et emploi du temps
                                                                                                                          • Annexe 8 Relations avec la famille et les adultes
                                                                                                                          • Annexe 9 Avis de lrsquoAcadeacutemie des sciences sur les eacutecrans
                                                                                                                          • Annexe 10 contribution sur lrsquoevaluation des impacts (Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills)
                                                                                                                            • ANNEXES DES PROPOSITIONS
                                                                                                                              • Annexe 1 Chiffrage des 300 000 laquo places raquo pour les 11-17 ans
                                                                                                                              • Annexe 2 Tarification
                                                                                                                              • Annexe 3 Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences
                                                                                                                              • Annexe 4 Accueils de loisirs adolescents
                                                                                                                              • Annexe 5 Chiffrages des heures professeurs et des 7000 reacutefeacuterents
                                                                                                                              • Annexe 6 Equipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les CAF
                                                                                                                              • Annexe 7 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux
                                                                                                                                • GLOSSAIRE
Page 2: LES TEMPS ET LES LIEUX TIERS DES ENFANTS ET DES ...

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SOMMAIRE

SYNTHESE DU RAPPORT 5

ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION ACTUELLE 6

SUR CE SOCLE LE CONSEIL DE LrsquoENFANCE FORMULE SES PROPOSITIONS 8

ENJEUX DrsquoEGALITE 9

ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS 11

ENJEUX DrsquoORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENT 16

ANNEXE PREMIERES ESTIMATIONS DE CHIFFRAGE DES PROPOSITIONS 20

RAPPORT 21

INTRODUCTION 21

1 LES ENJEUX POUR LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS 21

2 DEFINITION DES CONTOURS DES TEMPS ET LIEUX TIERS ET TYPOLOGIE 24

3 LES CHAMPS DU QUESTIONNEMENT 28

ETAT DES LIEUX 30

CHIFFRES CLES DE LrsquoETAT DES LIEUX 31

I PLURALITE DES TEMPS ET LIEUX TIERS 33

EacuteTAT DES LIEUX DES PRATIQUES 33

1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES DrsquoACTIVITES ET DE SOCIALISATION DES ENFANTS ET ADOLESCENTS 33

2 PRATIQUES SPORTIVES ET DE BIEN-ETRE CORPOREL 44

3 PRATIQUES ARTISTIQUES ET CULTURELLES 53

4 PRATIQUES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES 66

5 PRATIQUES DrsquoENGAGEMENTS 80

6 LrsquoAMENAGEMENT DES ESPACES OUVERTS 90

7 VACANCES 94

II TEMPS ET LIEUX TIERS (TLT) UN laquo TROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS 109

1 DES TEMPS DrsquoACTIVITES COMPARABLES AUX TEMPS SCOLAIRES ET A CEUX DES REPAS ET LOISIRS AVEC LES PARENTS 109

2 ENTRE MOBILITES ET PROXIMITES DES LIEUX DrsquoACTIVITE ET DES ESPACES DE LIBERTE POUR SE DEVELOPPER 117

3 DES MODALITES DrsquoELARGISSEMENT DES RELATIONS SURTOUT A PARTIR DE 10 ANS 127

4 DES TEMPS DrsquoACTIVITES DES LIEUX ET DES RELATIONS STRUCTURANTS POUR LE DEVELOPPEMENT DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS 140

PROPOSITIONS 147

III PROPOSITIONS 148

1 ENJEUX DrsquoEGALITE 148

2 ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS 169

3 ORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENTS 196

ANNEXES 217

ANNEXE 1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES 217

ANNEXE 2 PRATIQUES CULTURELLES ET ARTISTIQUES 219

ANNEXE 3 SCIENCES QUESTIONNAIRE AMCSTI 223

ANNEXE 4 ENFANT ACTEUR SOCIAL 231

ANNEXE 5 ESPACES 232

ANNEXE 6 VACANCES (LETTRE DE MISSION PEP ET COMPLEMENTS) 233

ANNEXE 7 TAUX DE SCOLARISATION ET EMPLOI DU TEMPS 237

ANNEXE 8 RELATIONS AVEC LA FAMILLE ET LES ADULTES 238

ANNEXE 9 AVIS DE LrsquoACADEMIE DES SCIENCES SUR LES ECRANS 240

ANNEXE 10 CONTRIBUTION SUR LrsquoEVALUATION DES IMPACTS (EVALUATING THE EVIDENCE OF THE IMPORTANCE OF EXTRACURRICULAR ACTIVITIES IN PROMOTING SOCIO-EMOTIONAL SKILLS) 241

ANNEXES DES PROPOSITIONS 262

ANNEXE 1 CHIFFRAGE DES 300 000 laquo PLACES raquo POUR LES 11-17 ANS 262

ANNEXE 2 TARIFICATION 266

ANNEXE 3 CHIFFRAGE DES BESOINS ET PLACES POUR LES 11-17 ANS EN SCIENCES 270

ANNEXE 4 ACCUEILS DE LOISIRS ADOLESCENTS 273

ANNEXE 5 CHIFFRAGES DES HEURES PROFESSEURS ET DES 7000 REFERENTS 275

ANNEXE 6 EQUIPEMENTS PERISCOLAIRES ET EXTRASCOLAIRES FINANCES PAR LES CAF 276

ANNEXE 7 UNE GOUVERNANCE A PLUSIEURS NIVEAUX 277

GLOSSAIRE 280

5

SYNTHESE DU RAPPORT Le Conseil de lrsquoenfance du Haut Conseil de la Famille de lrsquoEnfance et de lrsquoAge (HCFEA) installeacute en deacutecembre 2016 a notamment inscrit agrave son premier programme de travail de 2017 la question des laquo temps et lieux tiers des enfants et des adolescents raquo hors famille et hors scolariteacute pour de multiples raisons La famille et lrsquoeacutecole sont fondamentales pour le deacuteveloppement lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutepanouissement des enfants Mais ce que ceux-ci font vivent deacutecouvrent apprennent et creacuteent par ailleurs impacte eacutegalement toutes les sphegraveres de leur deacuteveloppement et de leur eacutevolution globale santeacute affectiviteacute apprentissage socialisation De mecircme que le respect de leurs besoins et de leurs droits Aujourdrsquohui des financements publics importants sont consacreacutes aux activiteacutes des enfants et des jeunes dans ces laquo temps et lieux tiers raquo (ci-apregraves laquo TLT raquo) Cependant leur impact sur les enfants et les jeunes et les prioriteacutes qui en deacutecoulent en termes de politiques publiques avec une vision drsquoensemble sont agrave ce jour peu eacutetudieacutes Ces financements sont disperseacutes avec un risque de moindre efficaciteacute agrave la cleacute Les travaux du Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du HCFEA ont permis de faire eacutemerger les TLT comme objet drsquoune politique publique structureacutee et coheacuterente dans lrsquointeacuterecirct des enfants tout en srsquoinscrivant dans un contexte drsquooptimisation des ressources publiques Dans un contexte de transformations de la socieacuteteacute une telle vision strateacutegique des TLT adapteacutes aux attentes des enfants et aux eacutevolutions sociales permettra de mieux eacutequiper les enfants face aux deacutefis qursquoils auront agrave relever Elle donnera eacutegalement aux familles aussi bien qursquoagrave lrsquoeacutecole un espace de relais et de laquo jeu raquo dans leur responsabiliteacute vis-agrave-vis des enfants Elle aura de plus des effets en retour sur le soutien agrave la parentaliteacute les ineacutegaliteacutes et les trajectoires scolaires des enfants En premiegravere approche le Secreacutetariat geacuteneacuteral a estimeacute le surcroicirct de financement neacutecessaire pour mettre en œuvre une politique structurante des TLT agrave un total de 600 agrave 750 millions drsquoeuros par an

6

ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION ACTUELLE

Gracircce agrave la mobilisation des membres du Conseil de la Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale (DGCS) de lrsquoInstitut National de la Statistique et des Etudes Economiques (Insee) et drsquoautres acteurs nous avons pu agreacuteger des chiffres qui auparavant eacutetaient disperseacutes peu connus pour les analyser et eacutetablir un eacutetat des lieux extrecircmement deacutetailleacute Celui-ci porte sur

- 6 champs drsquoactiviteacute des enfants et adolescents les pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel les pratiques artistiques et culturelles les pratiques scientifiques et technologiques les pratiques drsquoengagements (citoyenneteacute environnement humanitaire) lrsquoameacutenagement drsquoespaces ouverts favorisant deacutecouverte autonomie vivre ensemble les vacances notamment en groupe

- 2 theacutematiques qui traversent chacun de ces 6 champs le numeacuterique ses promesses et ses risques les relations les bonnes et mauvaises rencontres (amis pairs adultes tuteacutelaires)

Parmi les enseignements qui en eacutemergent

1 Les TLT peuvent ecirctre consideacutereacutes comme le 3e eacuteducateur des enfants 25 du temps disponible des enfants relegravevent des TLT 32 du temps scolaire 30 du temps du faire en famille auquel srsquoajoute le temps agrave la maison sans activiteacute avec la famille Durant ces temps de TLT les enfants peuvent

- nouer des relations avec des pairs et des adultes tiers soutenants ou inspirants autres que les professeurs et les parents

- disposer de cadres drsquoautonomie de socialisation de reacutealisation voire de deacutepassement drsquointimiteacute et de liberteacute

- avoir des opportuniteacutes de deacuteveloppement speacutecifiques aux six champs eacutetudieacutes

2 Lrsquoaccegraves agrave des activiteacutes structureacutees structurantes est fortement ineacutegalitaire Cette ineacutegaliteacute des jeunes devant des possibiliteacutes de deacuteveloppement creuse des eacutecarts de trajectoires Les enfants et adolescents priveacutes de possibiliteacutes drsquoexpression de creacuteativiteacute de reacutealisation peuvent entrer dans des trajectoires de deacuterives Les ineacutegaliteacutes reacutesident entre territoires entre le niveau social des familles entre garccedilons et filles et pegravesent sur les enfants handicapeacutes et malades Cet enjeu drsquoeacutegaliteacute invite agrave lui seul agrave une mobilisation coordonneacutee de politique publique Lrsquoimportance des eacutecrans et la maniegravere dont ils sont utiliseacutes renforce les eacutecarts 25 des enfants passent plus de 3 heures par jour sur les eacutecrans en peacuteriode scolaire plus de 5 heures pendant les week-ends et les congeacutes

7

3 Les situations sont tregraves diffeacuterentes selon les six champs drsquoactiviteacute des enfants et adolescents Sport Bien-ecirctre corporel parmi les 1117 ans 8 enfants sur 10 pratiquent un sport mais les activiteacutes de bien-ecirctre corporel sont moins deacuteveloppeacutees que les pratiques orienteacutees vers la compeacutetition alors que les besoins sont reacuteels Les filles ont un bien moindre accegraves que les garccedilons agrave ces activiteacutes Il peut y avoir lagrave un enjeu de santeacute publique Pratiques artistiques et culturelles parmi les 1117 ans pregraves de 4 enfants sur 10 accegravedent agrave une pratique artistique et culturelle reacuteguliegravere formelle ou informelle Notre pays a neacuteanmoins un bon taux de grands eacutequipements culturels compareacute agrave drsquoautres et le numeacuterique renouvelle en profondeur les pratiques Mais 25 des 1117 ans ne se sont jamais essayeacutes agrave une pratique artistique Activiteacutes scientifiques ou technologiques moins de 10 drsquoadolescents ont une telle pratique reacuteguliegravere Une dynamique de deacuteveloppement eacutemerge Le renforcement de ces activiteacutes est eacutevidemment neacutecessaire agrave lrsquoheure ougrave nos socieacuteteacutes et nos eacuteconomies sont de plus en plus faccedilonneacutees par la science et la technologie et ougrave accroicirctre les vocations dans ces meacutetiers importe Pratiques drsquoengagement encore tregraves faible une dynamique eacutemerge eacutegalement porteacutee par des secteurs innovants de la socieacuteteacute civile Lagrave encore agrave un moment ougrave nos socieacuteteacutes sont en mutation srsquoorganiser pour faire mieux participer les jeunes est une faccedilon de solidifier le socle de la deacutemocratie et de co-construire le futur Lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public tenant compte des enfants et adolescents encore balbutiant et variable selon les territoires et lieux de vie Ces enjeux de mouvement de vivre ensemble drsquoouverture sociale seacutecuriseacutee drsquoactiviteacutes physiques et de mobiliteacute pegravesent de surcroicirct sur lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon Vacances 25 des enfants ne partent pas en vacances Sur ce point les recommandations du Conseil porteront prioritairement sur les vacances en groupe et collectives

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SUR CE SOCLE LE CONSEIL DE LrsquoENFANCE FORMULE SES PROPOSITIONS

Rappel de lrsquoobjectif geacuteneacuteral il ne srsquoagit ni de normer ni de promouvoir une vision occupationnelle agrave plein dans les TLT ni de deacutecreacuteter quels champs drsquoactiviteacute les enfants devraient investir Il srsquoagit drsquoouvrir des possibles pour tous en reacuteduisant les ineacutegaliteacutes pour permettre aux enfants de se sentir bien de faire des rencontres structurantes de deacutevelopper leurs capaciteacutes diverses drsquoautoriser des tacirctonnements avant qursquoils puissent approfondir certaines preacutefeacuterences et se construire dans des directions choisies par eux Pour les moins de 11 ans 25 drsquoenfants nrsquoont aucune activiteacute encadreacutee 700 000 places seraient agrave creacuteer Orientation deacutevelopper le plan mercredi en veillant agrave en deacutevelopper les quatre piliers (sportifs culturels scientifiques et drsquoengagements) en facilitant la participation des enfants des familles pauvres et en organisant des moyens structurants de lrsquoEtat et des collectiviteacutes locales Financer et deacutevelopper en prioriteacute des activiteacutes encadreacutees faciles drsquoaccegraves y compris hors des eacutetablissements scolaires pour les 25 drsquoenfants qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole notamment dans les territoires les plus deacutepourvus en TLT (territoires ruraux peacuteripheacuteriques et prioritaires) Pour les plus de 11 ans deacuteployer des offres diversifieacutees dont les projets et meacutethodes correspondent mieux aux attentes des jeunes En croisant les approches 300 000 places a minima sont agrave creacuteer Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences et techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute

Trois types drsquoenjeux eacutemergent enjeux drsquoeacutegaliteacute enjeu de structuration de lrsquooffre et de personnalisation des parcours enjeu drsquoorganisation gouvernance et financement

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ENJEUX DrsquoEGALITE

1 Inclure les enfants en situation de handicap ou de maladies chroniques Proposition 2 inclure les enfants en situation de handicap ou de maladies chroniques dans les TLT On renvoie aux travaux en cours pour des propositions plus deacutetailleacutees en 2018 Mission Nationale Accueils de Loisirs amp Handicap saisine HCFEA sur lrsquoaccueil des enfants de 0 agrave 6 ans et Commission bientraitance (Conseil National Consultatif des Personnes Handicapeacutees et HCFEA)

2 Lever les freins financiers pour la participation des enfants des familles les plus modestes au plan mercredi et plus geacuteneacuteralement aux activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires A ce jour les collectiviteacutes nrsquoont pas lrsquoobligation de moduler les tarifs en fonction de la situation des familles Proposition 3 eacutetudier la possibiliteacute de mettre en place un baregraveme national et une modulation en fonction des revenus pour lrsquoensemble des pratiques peacuteriscolaires et extrascolaires sur le modegravele des ALSH en vue de structurer le secteur et de diffuser ces pratiques agrave tous les milieux sociaux

3 Vacances reacuteduire les ineacutegaliteacutes sociales et favoriser la mixiteacute sociale Les aides actuelles sont disperseacutees peu lisibles peuvent donner des seacutejours collectifs une image de mode de vacances destineacute aux enfants en situation difficile Les plus pauvres meacuteconnaissent les aides Certaines familles de classe moyenne se deacutetournent des seacutejours financeacutes par leur commune ou leur Caf par peur du deacuteclassement Les plus aiseacutes mettent en œuvre des strateacutegies preacuteservant un entre-soi social Proposition 4 creacuteer un Pass-Colo universel de 200 euros pour les 614 ans et deacutevelopper les meacutediations envers les familles pour diminuer le taux de non-recours aux aides des familles les plus pauvres Cela rendrait visible lrsquointeacuterecirct porteacute par les politiques publiques au deacutepart en seacutejour collectif inscrirait cette expeacuterience dans le parcours eacuteducatif de chaque enfant favoriserait lrsquoaccegraves agrave ces seacutejours des enfants des classes moyennes qui ne beacuteneacuteficient pas des aides des Caisses drsquoallocations familiales

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4 Reacuteduire les ineacutegaliteacutes territoriales Reacuteduire les ineacutegaliteacutes lieacutees aux territoires et lieux de vie en matiegravere drsquoameacutenagements en faveur des enfants notamment concernant les espaces semi-ouverts drsquoactiviteacutes physiques de socialisation sucircre et de modes de transport facilitant lrsquoaccompagnement Le manque drsquoespaces semi-ouverts pour les activiteacutes physiques pegravese particuliegraverement sur les filles et sur les enfants avant 11 ans Proposition 5 renforcer lrsquoaccegraves aux cours de reacutecreacuteation en dehors des temps drsquoeacutecole et eacutetudier le deacuteveloppement des ameacutenagements de lrsquoespace public pour de lrsquoactiviteacute physique notamment ceux agrave destination des jeunes filles Proposition 6 systeacutematiser une deacutemarche de diagnostic enfance jeunesse lors de tout projet drsquoameacutenagements des espaces publics par les collectiviteacutes locales (notamment en eacutetudiant lrsquoinscription drsquoun volet obligatoire de diagnostic enfance-jeunesse pour toute Zone drsquoAmeacutenagement Concerteacute ndash ZAC) afin de permettre la socialisation et la mobiliteacute des enfants consulter systeacutematiquement les enfants et adolescents pour les eacutequipements les concernant et former les agents des parcs et autres espaces publics aux besoins des enfants et adolescents en termes drsquointimiteacute de liberteacute et de protection

5 Reacuteduire la seacutegreacutegation subie par les apprentis Les apprentis qui souvent nrsquoont pas choisi leur orientation qui sont souvent seacutepareacutes de leurs familles sont de plus mis agrave lrsquoeacutecart des activiteacutes des lyceacuteens Cela peut expliquer le taux significatif drsquoabandon et alourdit la charge en matiegravere drsquoaccompagnement pesant sur les entreprises Proposition 7 dans le cadre de la refonte en cours sur lrsquoapprentissage deacutevelopper la participation des apprentis agrave des espaces de socialisation et de pratiques en amateur partageacutes avec les lyceacuteens comme moyen de seacutecurisation et drsquoeacutemancipation de leurs parcours

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ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS

Le monde donne de la valeur agrave lrsquoindividualisation des parcours Proposer une offre diversifieacutee drsquoactiviteacutes et de parcours importe Lrsquoeacutecole ne peut se disperser Une structuration adeacutequate des TLT est neacutecessaire pour que les jeunes puissent en srsquoappropriant leurs activiteacutes extrascolaires identifier leurs goucircts (socle neacutecessaire pour mieux srsquoorienter) deacutevelopper leurs capaciteacutes et leur socialisation Trois domaines rencontrent un double enjeu de personnalisation des parcours et de structuration drsquoune offre insuffisante

1 Les pratiques artistiques et culturelles Sur certains segments lrsquooffre est deacuteveloppeacutee mais se pose un problegraveme drsquoeacutelargissement des publics Les familles sont parfois reacuteticentes agrave se saisir drsquoopportuniteacutes pour leurs enfants (distances codes culturels qui maintiennent un eacutecart etc) Les politiques de deacutemocratisation culturelle ont montreacute en ce domaine lrsquointeacuterecirct de passer drsquoactions ciblant des populations agrave des actions centreacutees sur un territoire Lrsquoanimation de rue a un double effet de vecteurs de pratiques culturelles et de meacutediateur amenant les enfants et leurs familles vers des formes plus institueacutees Proposition 8 mieux financer et assurer le cadre leacutegal des animations de rues Il convient eacutegalement drsquooffrir davantage drsquoespaces drsquoactiviteacute semi-ouverts ou ouverts plutocirct que drsquoactiviteacutes directement encadreacutees Pour cela deacutevelopper des espaces mixtes de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels Le co-working lrsquohybridation est une tendance de fond de la jeunesse Relativement peu drsquoenfants accegravedent aux conservatoires et compleacutementairement les jeunes expriment un inteacuterecirct pour des disciplines non ou peu repreacutesenteacutees dans les conservatoires Seule lrsquooffre priveacutee reacuteserveacutee agrave des familles aiseacutees propose des activiteacutes axeacutees sur ces nouveaux centres drsquointeacuterecirct Pourtant les pratiques en amateur individuelles ou limiteacutees agrave un petit groupe ont besoin drsquoecirctre adosseacutees agrave des formes drsquoorganisation pour qursquoelles soient soutenues et deviennent des expeacuteriences formatrices valorisantes inseacutereacutees dans la Citeacute Le reacutecent rapport du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) preacuteconise de faire des eacutetablissements publics culturels des territoires les pocircles ressources du territoire au service de la pratique en amateur et drsquointeacutegrer une pratique exteacuterieure au conservatoire dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoires Proposition 9 deacutevelopper le laquo plan mercredi raquo en privileacutegiant des pratiques artistiques encadreacutees reacuteguliegraveres pendant plusieurs semestres pour les 6-11 ans dans divers lieux Proposition 10A au moins 100 000 places additionnelles agrave deacutevelopper dans des ateliers et clubs drsquoarts plastiques design theacuteacirctre musique danse avec lrsquoappui des eacutecoles territoriales drsquoart et des conservatoires classeacutes par lrsquoEtat Leur responsabiliteacute territoriale et leur rocircle de lieux ressources pour les pratiques en amateur drsquoun territoire devraient ecirctre affirmeacutes dans les critegraveres de classement Ceux-ci doivent donc pouvoir ecirctre modifieacutes en ce sens Proposition 10B creacuteer un site internet qui srsquoappuierait sur une forte inteacutegration avec les reacuteseaux sociaux afin de soutenir les jeunes artistes amateurs et drsquoinciter les institutions culturelles et sociales des territoires agrave les accompagner srsquoils le souhaitent agrave travers un partenariat dans la dureacutee Cette plateforme permettrait de faire participer des publics peu

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engageacutes aupregraves de toutes les formes drsquoorganisations laquo physiques raquo et ainsi faire une place plus grande aux nouvelles pratiques et agrave celles en train drsquoadvenir

2 Sciences et techniques Dans un monde en mutation marqueacute par une eacutevolution rapide des technologies les jeunes de 3 agrave 20 ans ont tous vocation agrave ecirctre davantage sensibiliseacutes agrave la culture scientifique et technologique Crsquoest une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) La SNCSTI participe aussi bien drsquoobjectifs propres au deacuteveloppement scientifique et technologique du pays (alimenter des vocations scientifiques et techniques diffuser les savoir-faire numeacuteriques et informatiques etc) que drsquoune viseacutee de formation agrave lrsquoesprit du doute bien fondeacute de lrsquoargumentation et de la connaissance des reacutealiteacutes de notre monde consubstantielles agrave la formation citoyenne des enfants et des adolescents Cela recoupe la theacutematique de lrsquoenfant laquo acteur social raquo abordeacutee plus loin puisque la science et la technique faccedilonnent de plus en plus notre futur De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees une tendance socieacutetale eacutemerge cette dynamique meacuterite drsquoecirctre stimuleacutee Comment avoir demain des acteurs pertinents pour notre eacuteconomie et des citoyens eacuteclaireacutes pour notre deacutemocratie sans que les jeunes drsquoaujourdrsquohui soient activement mis en contact avec le laquo faire raquo de la science et de la technologie Pour les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire les actions drsquoeacuteveil agrave la culture et aux questionnements scientifiques se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees pour diversifier les modaliteacutes drsquoapproche de la science en classe (voir notamment la fondation La main agrave la pacircte) et via des activiteacutes diverses soutenues par le tissu associatif (Les petits deacutebrouillards etc) Mais agrave partir de 1213 ans les pratiques reacuteguliegraveres (hors scolariteacute) pour ceux qui se deacutecouvrent un certain goucirct des sciences ou des techniques sont largement sous-deacuteveloppeacutees Pourtant elles sont

- une voie de deacuteveloppement des vocations notamment aupregraves des filles et enfants des familles plus eacuteloigneacutees drsquoun capital culturel scientifique

- un levier pour nourrir dans des formes compleacutementaires de celles de lrsquoeacutecole un vivier de futurs innovateurs chercheurs et utilisateurs avertis des sciences et techniques

- un domaine privileacutegieacute de confrontation au reacuteel mobilisateur par rapport aux enjeux identitaires de lrsquoadolescence

Et recoupent de multiples enjeux en compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole - deacutemocratisation de la deacutetection et du deacuteveloppement preacutecoce des talents scientifiques

dans un pays qui eacutetait jusqursquoici de haute culture matheacutematique - possibiliteacutes de laquo rencontres raquo avec la science et la technique pour des disciplines peu

enseigneacutees (astronomie meacutecanique informatique etc) et sous drsquoautres angles que celui de lrsquoeacutecole (eacutenigmes matheacutematiques probleacutematiques de recherche et questions matheacutematiques actuelles projets scientifiques expeacuterimentaux avant le lyceacutee etc)

- le cadre extra-scolaire deacutegageacute des attendus scolaires institue un autre rapport aux sciences

- drsquoautres lieux en plus des eacutetablissements scolaires offrent une diversiteacute drsquoexpeacute-riences tiers lieux maisons de quartier centres sociaux laboratoires meacutediathegraveques fablabs etc

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Ces activiteacutes doivent ecirctre structureacutees et encadreacutees par des personnes de bon niveau scientifique le cas eacutecheacuteant sous des formes innovantes (encadrement agrave plusieurs plus horizontal etc) Nous avons estimeacute un potentiel de 50 000 agrave 100 000 places minimum agrave horizon 5 ans (et probablement 300 000 places agrave horizon 10 ans sous reacuteserve drsquoeacutevaluations plus preacutecises) Pour 100 000 places on estime le coucirct agrave 23 millions sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles et une partie drsquoheures indemniseacutees (cf proposition 16 pour le soutien drsquoune implication volontaire de bon niveau scientifique notamment des professeurs et des eacutetudiants en master) Proposition 11 A creacuteer 50 000 agrave 100 000 laquo places raquo dans des clubs de sciences et techniques pour des pratiques reacuteguliegraveres extra et peacuteriscolaires drsquoici agrave 5 ans pour les adolescents avec un encadrement de bon niveau scientifique ou technique Pour ce faire investir des tiers lieux avec des modes drsquoencadrement innovants ou des clubs en eacutetablissements scolaires (ouverts agrave drsquoautres que les seuls eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement) et deacutevelopper une geacuteolocalisation et une preacutesence sur les reacuteseaux sociaux de ces possibiliteacutes Proposition 11B se doter drsquoinstruments de pilotage partenarial ciblant les pratiques scientifiques et techniques extrascolaires reacuteguliegraveres objectifs deacutefinis dans la SNCSTI suivi des clubs et de leur freacutequentation effectueacute aux niveaux reacutegionaux et acadeacutemiques Ce pilotage pourrait ecirctre effectueacute au sein de lrsquoactuel parcours Education Artistique et Culturel ou bien par la creacuteation sur le mecircme modegravele drsquoun parcours Educatif Scientifique et Technique

3 Lrsquoengagement Les pratiques scientifiques techniques artistiques culturelles ou sportives lorsqursquoelles sont lrsquoobjet drsquoun investissement personnel sont toutes des pratiques drsquoengagements potentiels des enfants et adolescents puisque srsquoy engagent alors leur deacutesir et une perseacuteveacuterance singuliegravere agrave condition de pouvoir deacuteployer lrsquoinsertion drsquoun projet autonome dans un certain collectif (par exemple deacutevelopper un groupe de musique une appli etc) Mais elles nrsquoeacutepuisent pas le champ de lrsquoagir En particulier pour tous les jeunes qui ont le deacutesir de srsquoinvestir plus directement pour ameacuteliorer leur environnement leur quartier la vie de leurs proches ou de leurs concitoyens et de deacutecouvrir drsquoautres investissements que dans des formes proches de celles deacuteveloppeacutees agrave lrsquoeacutecole A 1rsquoadolescence les enfants peuvent faire des choses et ne vont plus dans les structures drsquoaccueil notamment parce qursquoils aspirent agrave des activiteacutes plus autonomes De plus permettre agrave des jeunes de srsquoimpliquer activement dans le deacutebat public dans la conception et la reacutealisation drsquoinnovations sociales crsquoest favoriser le deacuteveloppement de citoyens actifs eacuteclaireacutes crsquoest solidifier le socle de la deacutemocratie Crsquoest eacutegalement mieux piloter enrichir stimuler la deacutefinition et la mise en place de politiques aptes agrave reacutepondre aux enjeux contemporains la co-construction avec des jeunes peut favoriser la conception de solutions en laquo deacutecalage raquo innovantes et pertinentes Premier axe Lrsquoaspiration environnementale et solidaire des jeunes croicirct Mais en ce domaine peu est proposeacute aux mineurs Plus globalement les pratiques qui font souvent une large place agrave une posture drsquoengagement et de deacuteveloppement drsquoun projet en propre gagneraient agrave srsquoappuyer sur des lieux feacutedeacuterateurs De nombreux espaces jeunes sont susceptibles de reacutepondre agrave ce besoin (maisons de quartier centres sociaux Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) bibliothegraveques qui abritent de plus en plus des espaces de travail partageacutes etc) Mais les lieux drsquoanimation culturelle et

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socioculturelle ne sont pas toujours adapteacutes agrave lrsquoaspiration des adolescents laquo ecirctre avec leurs pairs participer agrave des actions collectives ecirctre encadreacutes de faccedilon souple par un professionnel compeacutetent pour ecirctre proteacutegeacutes et conseilleacutes raquo figurent parmi leurs attentes en matiegravere de loisirs Des compleacutements sont donc neacutecessaires correspondant aux souhaits des adolescents

- offre de lieux pour une vie culturelle informelle - espaces aux fonctions multiples (travail loisirs) deacutedieacutes aux adolescents diffeacuterencieacutes

des espaces jeunesse et adulte possibiliteacute de participer agrave la construction et lrsquoanimation de ces espaces

- formes adapteacutees de meacutediation et drsquoanimation

Proposition 12 deacutevelopper au moins 1 000 lieux feacutedeacuterateurs hybrides ndash techniques culturels et laquo maisons des engagements raquo jeunes ndash avec un espace adolescent de travail partageacute et de convivialiteacute Pour ce faire enrichir les lieux existants (centres sociaux espaces jeunes maisons de quartier maisons de services au public bibliothegraveques meacutediathegraveques ou antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel etc) ou dans des zones rurales ou peacuteriurbaines peu fournies en eacutequipements creacuteer ces lieux Structurer le reacuteseau des espaces jeunes autour de ces lieux en assurant une bonne compleacutementariteacute entre reacuteseaux sociaux et lieux de mobilisation laquo physiques raquo accompagneacutes par des adultes susceptibles drsquoorienter les enfants et les adolescents vers des pratiques techniques culturelles et drsquoengagements plus organiseacutees et drsquoaider le deacuteveloppement de leurs propres projets

Ces lieux inteacutegreraient des espaces de socialisation des jardins partageacutes et ateliers environnementaux des espaces de travail un pocircle meacutedias et des conditions propices au portage de projets agrave lrsquoinitiative des enfants et adolescents agrave partir du reacuteameacutenagement de lrsquoexistant (maisons de quartier centres socioculturels etc) En particulier dans le cadre des assises en cours sur les bibliothegraveques eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement drsquoespaces de convivialiteacute de travail adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Les points drsquoinformation jeunesse (PIJ) et maisons de services aux publics pourraient eacutegalement orienter les adolescents vers ces structures laquo peacutepiniegraveres raquo facilitant le portage de leurs projets Nous nrsquoavons pas chiffreacute les coucircts drsquoinvestissement de creacuteation de nouveaux lieux puisque pour lrsquoessentiel ils viennent se greffer sur de lrsquoexistant agrave reacuteameacutenager Si lrsquoon retient un scheacutema de monteacutee en gamme de certains lieux existants le coucirct de fonctionnement additionnel par rapport agrave lrsquoexistant serait de 100 millions drsquoeuros Deuxiegraveme axe Favoriser les pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication Cela correspond par ailleurs agrave la mise en œuvre effective des droits eacutenumeacutereacutes aux articles 12 13 et 15 et de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (CIDE)1 Divers collectifs (Agir Ensemble pour les Droits de lrsquoEnfant (AEDE) etc) appellent un deacuteveloppement plus reacutepandu de ces pratiques formatrices des futurs citoyens

1 Voir rapport du Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence (HCFEA) adopteacute le 20022018 laquo Rapport relatif agrave la mise en œuvre de la CIDE raquo

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Proposition 13 deacutevelopper les pratiques de publications des enfants et adolescents y compris hors des eacutetablissements scolaires Proposition 14 sous reacuteserve des reacutesultats de lrsquoeacutetude actuellement meneacutee par lrsquoInstitut National de la Jeunesse et de lrsquoEducation Populaire (INJEP) eacutelargir le cadre des conseils municipaux de jeunes ou Conseil des deacuteleacutegueacutes pour la Vie Lyceacuteenne (CVL) pour associer les enfants sous des formes permettant de voir deacuteboucher des projets concrets sur des temps plus courts Proposition 15 engager une strateacutegie nationale des engagements et de la participation agrave la vie de la Citeacute des enfants et des adolescents le cas eacutecheacuteant en eacutelargissant le parcours citoyen

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ENJEUX DrsquoORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENT

1 Organisation et structuration des TLT 11 Vivier soutenir et valoriser le beacuteneacutevolat

Pas de TLT sans femmes et hommes pour les porter Cela pose la question du vivier Lrsquoeacutevaluation des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) montre la difficulteacute de recruter des intervenantsencadrants de qualiteacute en nombre suffisant

- Les pratiques sportives de jeunes beacuteneacuteficient du statut speacutecifique des associations sportives obligatoirement creacuteeacutees dans chaque eacutetablissement public local drsquoenseignement et reacuteglementairement preacutevues dans le cadre drsquoheures incluses dans les obligations de services des enseignants drsquoEducation Physique et Sportive (EPS) (forfait Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) A date le coucirct du forfait UNSS est de 5 200 Equivalents Temps Plein soit pregraves de 300 millions drsquoeuros

- Les professeurs des eacutetablissements du second degreacute de toute discipline impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves sont susceptibles de percevoir une indemniteacute de missions particuliegraveres (modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP) ou des heures suppleacutementaires)

- Les TLT sont porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels etc Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes

Il faut soutenir le beacuteneacutevolat de professeurs et celui des eacutetudiants et des actifs (le meacuteceacutenat de compeacutetences peut ecirctre doublement dynamisant pour les jeunes et pour les beacuteneacutevoles concerneacutes) Les eacutetudiants pourraient confronter leur savoir agrave des jeunes et agrave une mise en pratique Les entreprises qui souhaitent que leurs collaborateurs soient ouverts creacuteatifs et impliqueacutes y gagneraient Proposition 16 favoriser le beacuteneacutevolat aupregraves des enfants en rendant visible son apport pour la socieacuteteacute deacutevelopper les manifestations locales valorisant les projets reacutealiseacutes eacutetudier la geacuteneacuteralisation drsquoun octroi drsquoune indemniteacute pour mission particuliegravere ou drsquoune reacutemuneacuteration partielle des heures donneacutees sous forme drsquoheures suppleacutementaires pour les professeurs creacuteant et animant un club drsquoactiviteacutes extrascolaires soutenir le beacuteneacutevolat des eacutetudiants et des eacutelegraveves de conservatoire qui animeraient des ateliers sur un certaine dureacutee et faciliter lrsquoengagement des actifs et des retraiteacutes (mises en relation formation contenus) Proposition 17 eacutetudier lrsquoassouplissement des modaliteacutes de prise du congeacute sabbatique pour engagement associatif aupregraves des enfants et des jeunes en offrant la possibiliteacute de prise sous forme fractionneacutee (par exemple une demi-journeacutee par semaine pendant un an) soutenir le meacuteceacutenat de compeacutetences notamment en lrsquoencourageant chez les prestataires de la fonction publique et rouvrir les discussions entre partenaires sociaux pour mieux prendre en compte lrsquoimplication des artistes dans les missions drsquoeacuteducation artistique et culturelle

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12 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo Mettre en place des activiteacutes ou des espaces ne suffit pas Les espaces adolescents prendront vie gracircce agrave des preacutesences drsquoadultes tiers agrave bonne distance susceptibles de faire eacutemerger une demande chez les jeunes ou de faciliter la socialisation Il y a aussi besoin de rompre lrsquoisolement de certaines familles de certains enfants qui ne srsquoautorisent pas agrave se saisir des offres possibles bref de diversifier les voies possibles de meacutediations pour orienter les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de pratiques scientifiques artistiques ou culturelles diverses Il faut eacutegalement faciliter les liens entre eacutecole eacuteducation populaire et eacutequipements culturels assurer le deacuteveloppement opeacuterationnel drsquoune offre manquante sur le territoire dans lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques (pratiques artistiques en amateurs pratiques scientifiques engagement) et le deacuteveloppement des 1 000 espaces adolescents feacutedeacuterateurs) systeacutematiser lrsquoutilisation du reacutefeacuterentiel de lrsquoeacuteducation prioritaire dans lrsquoensemble des eacutetablissements scolaires sur le volet articulation avec les autres acteurs eacuteducatifs du territoire Proposition 18 instaurer 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT qui agiront agrave lrsquoeacutechelle drsquoun bassin de vie autour drsquoun collegravege avec une double mission de meacutediation entre les jeunes leur famille et les TLT sur le territoire ndash en lien avec les partenaires locaux ndash et de deacuteveloppementanimation drsquoateliers sur lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques et sur les activiteacutes du mercredi Le cas eacutecheacuteant affecter plus de reacutefeacuterents TLT en zone rurale et moins dans les zones agrave fort contenu eacuteducatif pour deacutevelopper le plan mercredi Pour densifier les liens entre eacuteducation populaire dont les associations lrsquoeacutecole et les eacutequipements culturels ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 22) Par ailleurs le controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs (ACM) repose sur trois laquo filtres raquo agrave savoir le Fichier Judiciaire Automatiseacute des auteurs drsquoInfractions Sexuelles (FIJAIS) le B2 et les laquo cadres interdits raquo (inscrits sur une liste nationale apregraves une mesure de suspension ou drsquointerdiction prise par le preacutefet de deacutepartement) Le controcircle avec ces trois laquo filtres raquo se fait agrave chaque inscription de lrsquointervenant dans un ACM et non uniquement lors du recrutement ou une fois par an Proposition 19 eacutetudier la geacuteneacuteralisation agrave toutes les activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires des modes de controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs et mettre en place un reacutefeacuterent sur les TLT au niveau de la preacutefecture

2 Gouvernance et financements Les communes la branche Famille de la Seacutecuriteacute Sociale et les familles repreacutesentent plus de 80 des financements totaux des accueils de loisirs Ceux-ci srsquoeacutelegravevent agrave 47 milliards drsquoeuros Mais le financement de lrsquoaccueil de loisirs ne suffit pas agrave structurer une politique jeunesse extrascolaire notamment parce que cela nrsquointervient pas dans le financement des clubs de sport de pratiques artistiques ou scientifiques Par ailleurs les TLT sont supporteacutes de maniegravere diffracteacutee par divers dispositifs ministeacuteriels et une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation Sans preacuteconiser un scheacutema unique il convient drsquoimpulser une structuration plus lisible des financements et de lrsquoorganisation des TLT pour deacutevelopper des prioriteacutes pour les enfants et les adolescents quand ils ne sont ni en famille ni en classe Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute

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21 Des objectifs nationaux deacuteclineacutes dans leurs versions territorialiseacutees Proposition 20 inteacutegrer des objectifs nationaux chiffreacutes pour les trois prioriteacutes theacutematiques et la creacuteation drsquoactiviteacutes le mercredi aux plans ministeacuteriels concerneacutes eacutetablir des co-financements peacuterennes Etat-collectiviteacutes locales (deacutepartement communes ou intercommunaliteacute et reacutegions selon les domaines) favoriser les financements dans la dureacutee pour les associations et le cas eacutecheacuteant mobiliser le grand plan drsquoinvestissement Toujours au niveau de lrsquoarticulation entre les plans nationaux et les collectiviteacutes locales il serait pertinent de deacutevelopper le partenariat entre institutions culturelles et autres institutions travaillant avec les jeunes publics (notamment les centres de loisirs) Le deacuteveloppement de conventionnements entre les eacutetablissements la mise en place de rendez-vous reacuteguliers entre professionnels de la culture et du champ social afin de se construire un langage et des reacutefeacuterentiels communs sont autant drsquooutils pour favoriser ces liens Proposition 21 profiter de la prochaine Convention drsquoObjectifs et de Gestion (COG) pour favoriser le financement des accueils de loisirs deacuteveloppant des conventionnements avec des associations et clubs sportifs artistiques scientifiques et culturels et des eacutetablissements culturels et fleacutecher quelques financements sur la structuration des pratiques drsquoengagements et de sciences et techniques Sur le modegravele des conservatoires deacutevelopper des labellisations en partenariat avec les ministegraveres de lrsquoEducation nationale de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche et de la Culture dans les domaines artistiques culturels et scientifiques pour faciliter lrsquoattribution des financements structurants (tecircte de reacuteseau etc) par les collectiviteacutes locales ou la Caisse nationale drsquoallocations familiales (Cnaf)

22 Un eacutechelon de mise en relation des acteurs au niveau intercommunal commune de co-construction locale des TLT par les parties prenantes

Comment mettre en œuvre les objectifs globaux et en proposer la deacuteclinaisoninterpreacutetation au niveau local Ce pourrait ecirctre lrsquoobjet drsquoun Conseil participatif intercommunal reacuteunissant les associations des repreacutesentants des eacutetablissements culturels et scientifiques les eacutetablissements scolaires les repreacutesentants des enfants et des familles des entreprises locales et ce afin de permettre la co-construction drsquoideacutees Proposition 22 au niveau communal ou intercommunal mettre en place un conseil participatif des TLT associant les acteurs de lrsquoeacuteducation populaire et notamment les associations les collectiviteacutes locales du territoire les eacutetablissements scolaires les eacutetablissements culturels des entreprises et des repreacutesentants des familles et des enfants afin de co-construire avec lrsquoensemble de ces partenaires les politiques publiques en direction de lrsquoenfance et de la jeunesse Le Conseil veillera notamment agrave deacutevelopper les mises agrave disposition de locaux des eacutetablissements scolaires et eacutequipements culturels par les collectiviteacutes locales pour le deacuteveloppement de TLT lagrave ougrave des besoins sont identifieacutes Pour les activiteacutes autres qursquoencadreacutees le Conseil preacutevoira aussi les conditions drsquoorganisation propices pour que des temps et des lieux entre pairs respectent les droits de tous les enfants y compris agrave la seacutecuriteacute

23 Un eacutechelon de meacutediations aupregraves des enfants et de leurs familles et de deacuteveloppement de projets sur des prioriteacutes manquantes au niveau des quartiers

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Ce serait la fonction des reacutefeacuterents TLT locaux qui pourraient du fait drsquoun deacutecoupage autour des collegraveges ecirctre rattacheacutes aux Conseils deacutepartementaux qui gegraverent les collegraveges Proposition 23 dans les collegraveges et les lyceacutees faire eacutemerger les demandes des adolescents en matiegravere de clubs de pratiques en amateur et co-construire avec eux les moyens drsquoy reacutepondre en lien avec les professeurs et animateurs volontaires Ce localement et en deacuteveloppant des reacuteseaux autour des conservatoires des eacutecoles drsquoart des centres de sciences des laboratoires et des ressources numeacuteriques Le conseil participatif TLT sera aussi en charge drsquoorganiser des consultations de tous les enfants et familles reacutesidant sur le territoire de faccedilon agrave ce que le projet TLT deacuteveloppe et eacutelargisse la palette drsquooffre favorisant lrsquoouverture et reacutepondant aux besoins et attentes des enfants Proposition 24 deacutevelopper un reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres Structurer ce reacuteseau selon une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau drsquoun quartier

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ANNEXE PREMIERES ESTIMATIONS DE CHIFFRAGE DES PROPOSITIONS

Coucircts de fonctionnement (en millions drsquoeuros) Financeurs

pilotes possibles Hypothegravese basse Hypothegravese haute

Pass-colo Proposition ndeg4

112 112 Cnaf Etat reacutegions

Sciences et technique 23 30 Etat reacutegion

Educ Nat 100 000 places en clubs pour les adolescents Proposition ndeg 11

Autres indemniteacutes des professeurs animant des clubs plan mercredi et pratiques amateurs adolescents (1) 100 000 places Proposition ndeg 16

8 15 Educ Nat

1000 Tiers lieux feacutedeacuterateurs hybrides (engagements technique culture) Proposition ndeg12

100 100 Cnaf Culture

7000 reacutefeacuterents dont

Etat deacutepartement

- meacutediations montage 152 152

- deacuteveloppement de pratiques en amateur autour des conservatoires (80 000 places) (2) 21 21

- Plan mercredi et samedi (400 000 places) 100 100

- deacuteveloppements ateliers environnementaux et engagements (80 000)

Proposition ndeg18 20 44

220 000 places additionnelles sur plan mercredi dont

56 111 Associations Cnaf

- conventionnement accueil de loisirs

Proposition ndeg21 Cnaf

Formation 30 45

Total 622 730

Pour (1) et (2) on a ajouteacute aux coucircts de personnel un montant de 22 euros par enfant de mateacuteriel (le coucirct de mateacuteriel est comptabiliseacute aussi pour les clubs de sciences mais selon une autre meacutethode tireacutee des dispositifs Sciences agrave lrsquoeacutecole inteacutegrant aussi des coucircts de pilotage) Dans la fourchette haute on ajoute aux ateliers environnementaux des coucircts drsquoeacutequipements similaires aux sciences Ne sont pas chiffreacutes les coucircts speacutecifiques lieacutes agrave des achats eacuteventuels drsquoinstruments de musique Les coucircts de mise agrave disposition des locaux ne sont pas inclus investissements non chiffreacutes (200 millions sur la base drsquoun ajout de 100 m2 - agrave 2000 euros m2 - si compleacutement drsquoune structure existante)

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RAPPORT INTRODUCTION

1 LES ENJEUX POUR LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS La famille est primordiale pour assurer aux enfants un bien-ecirctre affectif un cadre propice agrave leur deacuteveloppement leur protection leur eacuteducation leur socialisation et leur eacutemancipation Lrsquoeacutecole joue aussi un rocircle majeur drsquoinstruction et drsquoeacuteducation Mais drsquoautres temps drsquoautres lieux drsquoautres liens contribuent agrave lrsquoeacuteducation et agrave la socialisation des enfants Nous nommerons laquo temps et lieux tiers raquo (ci-apregraves TLT) les temps et les lieux des activiteacutes eacutelectives ou imposeacutees et drsquoeacutelargissement des relations amicales et sociales2 qui se situent hors famille et hors scolariteacute 3 Les activiteacutes conduites sur des temps encadreacutes peacuteriscolaires et extrascolaires dans lrsquoenceinte des eacutetablissements scolaires sont consideacutereacutees comme participant des TLT4 Ce cadrage integravegre eacutegalement des temps agrave soi pour recircver jouer penser qui ont aussi des vertus formatrices

11 Les TLT des temps et lieux laquo autres raquo comme troisiegraveme eacuteducateur des enfants La question poseacutee par le Conseil de lrsquoenfance est la suivante ougrave sont les enfants et les adolescents avec qui que font-ils hors des moments du laquo faire raquo en famille et des temps consacreacutes agrave leur scolariteacute Les temps et lieux sont supporteacutes par six champs de politiques publiques theacutematiques

- les pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel - les pratiques artistiques et culturelles - les pratiques scientifiques et technologiques - les pratiques drsquoengagement (citoyenneteacute environnement humanitaire) - lrsquoameacutenagement drsquoespaces ouverts favorisant la socialisation lrsquoautonomie le vivre

ensemble - les vacances familiales ou en groupe

Chacun de ces champs inclut deux dimensions traversantes - le numeacuterique ses plaisirs promesses et risques - les relations sources de bonnes et mauvaises rencontres (aussi bien les amis les pairs

que les adultes tuteacutelaires) Notre hypothegravese de travail hors famille et hors scolariteacute les temps et lieux tiers ont des reacutepercussions sur le deacuteveloppement lrsquoeacutepanouissement et le respect des droits et de lrsquoeacutegaliteacute

2 Sont prises en compte les relations avec des pairs et celles avec des adultes en dehors de la famille 3 Le travail des eacutelegraveves en dehors de la classe nrsquoest pas consideacutereacute comme relevant des TLT 4 Le deacutecret ndeg 2014-1320 du 3 novembre 2014 modifiant les articles R 227-1 et R 227-16 du code de lrsquoaction sociale et des familles conduit agrave deacutefinir le temps peacuteriscolaire comme le temps encadreacute qui preacutecegravede et suit la classe le matin avant la classe temps meacuteridien le soir apregraves la classe eacutegalement le mercredi ou le samedi apregraves la classe lorsqursquoil y a eacutecole le matin le temps extrascolaire comme le temps encadreacute les jours ougrave il nrsquoy a pas eacutecole le mercredi et le samedi srsquoil nrsquoy a pas drsquoeacutecole le dimanche les jours feacuterieacutes les vacances scolaires

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entre les enfants et les adolescents que la puissance publique doit prendre en consideacuteration Il convient en effet de deacutepasser un deacutebat reacutecurrent entre laquo eacuteduquer pour socialiser raquo et laquo socialiser pour eacuteduquer raquo La construction drsquoun enfant srsquoaccomplit dans un espace temporel geacuteographique et social donneacute Plusieurs registres drsquoeacuteducation et de socialisation interagissent sur la maniegravere dont un enfant va se construire un registre intentionnel (preacuteceptes meacutethodes valeurs etc) un registre drsquoeacuteducation informelle par impreacutegnation identification par apprentissage diffus etc La fonction eacuteducatrice parentale scolaire ou par des tiers est ainsi compleacuteteacutee par les relations entre enfants transmissions mixages initiations (les modegraveles les bandes les bonnes et les mauvais rencontres etc) Ces relations entre enfants se nouent tantocirct dans des cadres drsquoeacuteducation intentionnelle drsquoactiviteacutes structureacutees tantocirct dans des cadres semi-ouverts avec une reacutegulation drsquoadultes tuteacutelaires ou de proximiteacute et tantocirct dans des espaces ouverts publics hors de la preacutesence drsquoadultes Cet ensemble de relations drsquoexpeacuteriences drsquoapprentissages noueacutes dans les temps et lieux tiers des enfants et des adolescents constitue un tissu preacutecieux de co-eacuteducation et de co-socialisation Dans nos deacutemocraties contemporaines lrsquoautonomie est une valeur centrale agrave viseacutee drsquoeacutemancipation Elle renvoie agrave la possibiliteacute de deacutevelopper des faculteacutes des potentialiteacutes5 de participer agrave la vie sociale drsquoecirctre attentif aux autres Dans ce contexte lrsquoenfant est progressivement reconnu comme sujet agissant acteur agrave part entiegravere ce que lrsquoadoption de la Convention internationale des Droits de lrsquoEnfant (CIDE) en 1989

6 enteacuterine De plus pour nos eacuteconomies modernes et internationaliseacutees les capaciteacutes drsquoautonomie les dynamiques drsquoouverture personnelles de travail collaboratif sont des qualiteacutes essentielles Pour deacutevelopper leurs faculteacutes fonder leurs identiteacutes leur confiance en soi et en les autres reacutealiser leurs besoins drsquoexpeacuteriences et drsquoexploration du monde7 les enfants et les adolescents srsquoappuient sur des activiteacutes et des pratiques Celles-ci se deacuteroulent sur trois laquo espaces raquo famille scolariteacute mais aussi les temps et lieux tiers Elles contribuent selon divers registres agrave ce que laquo chaque enfant puisse ldquofairerdquo penser se deacuteployer et apprendre raquo8 Elles deacutebutent degraves la naissance le jeune enfant deacutecouvre les joies de lrsquoimagination qui permettent de deacutepasser les frustrations Elles se poursuivent avec le deacuteveloppement des intelligences des enfants et prennent une acuiteacute particuliegravere agrave lrsquoadolescence un adolescent a besoin drsquoinventer ou de se mettre agrave lrsquoeacutepreuve et laquo si malheureusement cette creacuteativiteacute lui fait deacutefaut srsquoil se sent un adolescent ldquosans qualiteacuterdquo [hellip] alors il lui reste le geacutenie de la destruction du sabotage de soi ou des autres raquo9 Ces pratiques sont diverses et singuliegraveres alors que les conditions dans lesquelles naissent et grandissent les enfants se sont profondeacutement modifieacutees transformant drsquoautant lrsquoexpeacuterience de lrsquoenfant fragmenteacutee par la multipliciteacute des configurations de vie possibles (transformations de la famille mutations du marcheacute du travail enjeux environnementaux nouvelles technologies) Comme tout un chacun lrsquoenfant est ameneacute agrave composer avec un puzzle de normes et de reacutefeacuterences dans la construction de son rapport au monde10 Les travaux du Conseil ont porteacute une attention particuliegravere aux enjeux que cela pose pour les enfants preacutesentant des besoins speacutecifiques (enfants en situation de handicap enfants proteacutegeacutes) et les enfants vivant dans des contextes de vie vulneacuterabilisants

5 A Honneth (2015) laquo Le droit de la liberteacute raquo Paris Gallimard 6 A Renaut (2002) laquo La libeacuteration des enfants Contribution philosophique agrave une histoire de lrsquoenfance raquo Paris Calmann-Levy et D Youf (2002) laquo Penser les droits de lrsquoenfant raquo Paris Puf

8 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo rapport remis agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des Femmes mai 9 D Marcelli (2016) laquo Avoir la rage du besoin de creacuteer agrave lrsquoenvie de deacutetruire raquo Paris Albin Michel p 48 10 R Sirota (dir) (2006) laquo Eleacutements pour une sociologie de lrsquoenfance raquo Rennes Pur

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12 Ne pas confondre besoin drsquoactiviteacute et activisme Les temps et lieux tiers reacutepondent ainsi agrave plusieurs fonctions droit des enfants de tous les enfants11 agrave participer agrave la vie sociale au jeu agrave la culture agrave lrsquointimiteacute et agrave la liberteacute sachant que la possibiliteacute de pratiquer des activiteacutes culturelles et sportives est un besoin de base12 reconnu comme un droit de lrsquoenfant13 Il est drsquoembleacutee en quecircte de relations rassurantes affectives de reacutealisations collectives de constructions estheacutetiques en quecircte drsquoexpeacuteriences et drsquoacquisitions de savoirs drsquoun espace de reacutealisations positives dans lequel vivre une performance voire un deacutepassement14 Les temps et lieux tiers semblent avant tout deacutedieacutes aux loisirs et aux apprentissages laquo non acadeacutemiques raquo (fabriquer culture maker15 codage informatique sport pratiques artisanales artistiques etc) mais concernent aussi des activiteacutes hors eacutecole lieacutees agrave des savoirs acadeacutemiques (clubs de sciences de matheacutematiques drsquoeacutecriture etc) et des engagements solidaires citoyens et pour lrsquoenvironnement16 Nous avons eacuteteacute attentifs agrave ne pas confondre recherche drsquoactiviteacutes et activisme Il ne suffit pas de laquo faire raquo pour se deacutevelopper encore faut-il disposer de conditions et drsquoun temps neacutecessaire agrave lrsquoappropriation de ce laquo faire raquo notamment les besoins de temps de solitude formatrice et la possibiliteacute offerte aux enfants de co-construire leur emploi du temps drsquoy ameacutenager des temps pour ne rien faire ougrave rien nrsquoest programmeacute Un point est central aupregraves des enfants il faut des laquo autruis raquo qui assurent en premier lieu le besoin de fiabiliteacute et drsquointeacutegriteacute sans lequel nul deacuteveloppement de lrsquoenfant nrsquoest envisageable des laquo autres raquo pour le rassurer lrsquoaffilier pour lui proposer un cadre le soutenir et le reconnaicirctre De fait en grandissant le besoin drsquoautonomie recegravele un paradoxe agrave la recherche de leur indeacutependance les enfants et les adolescents ne cessent de buter sur le constat de cette deacutependance pour le meilleur et pour le pire Les enfants et adolescents se construisent essentiellement dans des liens17 qui se tissent dans lrsquoexpeacuterience et lrsquoexemplariteacute Crsquoest tout lrsquoenjeu des bonnes et mauvaises rencontres laquo des freacutequentations raquo Elles amegravenent agrave cultiver le souci de lrsquoautre le sens de lrsquoamitieacute forger son libre arbitre savoir traverser un conflit faire en commun ou bien agrave transgresser deacutetruire se deacutetruire srsquoalieacutener srsquoembrigader

11 Le Deacutefenseur des droits pointe dans son rapport annuel 2016 portant sur les droits de lrsquoenfant que lrsquoaccegraves aux temps peacuteriscolaires est encore ineacutegalitaire alors mecircme qursquoil fait partie de la vie agrave lrsquoeacutecole Deacutefenseur des droits (2016) laquo Droit fondamental agrave lrsquoeacuteducation une eacutecole pour tous un droit pour chacun raquo Rapport droits de lrsquoenfant 2016 p 20 12 ONPES (2015) laquo Les budgets de reacutefeacuterence une meacutethode drsquoeacutevaluation des besoins pour une participation effective agrave la vie sociale raquo rapport 2014-2015 13 Articles 15 et 31 de la Convention internationale des droits de lrsquoenfant adopteacutee par lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations unies le 20 novembre 1989 14 Sur la notion drsquoengagement des jeunes et recherche de causes enthousiasmantes M R Moro et J L Brison (2017) Mission Bien ecirctre et santeacute des jeunes Voir aussi F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo Commission enfance et adolescence France Strateacutegie (chapitre laquo Mieux cultiver les capaciteacutes et les talents raquo) 15 La culture maker constitue une branche de la culture laquo Do it yourself (DIY) raquo (qursquoon peut traduire en franccedilais par laquo Faites-le vous-mecircme raquo) tourneacutee vers la technologie La communauteacute des makers cultive des compeacutetences pratiques et prend part agrave des projets en particulier dans les domaines de lrsquoeacutelectronique la robotique lrsquoimpression 3D et lrsquousage des machines-outils agrave commandes numeacuteriques mais eacutegalement des activiteacutes plus traditionnelles telles que la meacutetallurgie la menuiserie les arts traditionnels et lrsquoartisanat 16 laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo op cit voir chapitre laquo Former un individu relieacute agrave autrui et capable drsquoagir en coopeacuterantraquo 17 P Mallet (2015) laquo Lrsquoamitieacute entre enfants ou adolescents une force pour grandir raquo Paris Armand Colin et Delalande J (dir) (2009) laquo Des enfants entre eux Des jeux des regravegles des secrets raquo Paris Autrement collection Mutations 160 p

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Les liens sont aussi agrave proteacuteger face aux ruptures de la vie au manque de temps ou drsquoadultes tuteacutelaires en possibiliteacute drsquoexercer leurs fonctions selon la nature ou le cadre des liens peuvent eacutemerger des situations de deacutependances pathologiques drsquoinhibitions et drsquoaddictions de maltraitance De fait lrsquoenfant doit trouver dans les relations avec ceux qui lrsquoentourent des appuis pour se construire 18 Si la sphegravere familiale berceau des attachements seacutecurisants premiers relegraveve drsquoabord du domaine priveacute (sous reacuteserve des atteintes speacutecifiques et sans neacutegliger le rocircle des institutions dans la creacuteation drsquoun cadre propice aux fonctions parentales) agrave cocircteacute de lrsquoeacutecole les temps et lieux tiers pourraient se saisir de cet enjeu de relations rassurantes structurantes instructives et eacutemancipatrices

2 DEFINITION DES CONTOURS DES TEMPS ET LIEUX TIERS ET TYPOLOGIE Le Conseil Enfance et adolescence a adopteacute une deacutefinition des contours lors de la seacuteance pleacuteniegravere du 12 mai 2017 Les TLT portent agrave la fois sur des activiteacutes et des pratiques des enfants et des adolescents formelles et informelles Crsquoest donc un ensemble heacuteteacuterogegravene dont il nous faut deacutefinir ce qursquoil prend en compte et ce qursquoil exclut La deacutefinition retenue et la typologie associeacutee sont proposeacutees pour se donner une grille drsquoanalyse qui doit permettre de deacuteboucher sur des recommandations concregravetes de politiques publiques Ces temps et ces lieux des enfants sont constitueacutes de

- temps drsquoactiviteacutes et de socialisation temps agrave soi (temps de lrsquoennui temps de la recircverie etc)

- lieux mateacuterialiseacutes symboliques ou virtuels - rencontres plus ou moins meacutedieacutees qui permettent agrave lrsquoenfant de croiser drsquoautres

regards que ceux de lrsquoeacutecole ou de ses parents Dans lrsquoanalyse selon les sujets nous serons ameneacutes agrave privileacutegier une entreacutee par le temps les espaces les pratiques drsquoactiviteacutes (deacuteclinaisons sur les six champs theacutematiques deacutefinis ci-dessous) et les modaliteacutes relationnelles sachant que ces diffeacuterentes dimensions sont toujours tresseacutees En particulier il apparaicirct que

- agrave un niveau laquo micro raquo des pratiques concregravetes des enfants lrsquoentreacutee par les laquo espaces raquo est incontournable et renvoie aux acteurs qui les construisent les financent et les font vivre

- agrave un niveau drsquoapproche globale centreacutee sur la vie des enfants lrsquoentreacutee par les temps est un outil preacutecieux pour donner des repegraveres et dimensionner la place occupeacutee par temps et lieux tiers

- la question des liens des rencontres et des regards qui portent les enfants et adolescents dans ces TLT est transversale

18 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo op cit

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Le peacuterimegravetre de notre rapport est deacutefini comme suit

Sigles du graphique Nouvelles activiteacutes peacuteriscolaires (NAP) Maison des jeunes et de la culture (MJC)

La famille et lrsquoeacutecole sont les lieux de socialisation et drsquoeacuteducation par excellence qui ont fait lrsquoobjet drsquoune abondante litteacuterature Le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence srsquoest proposeacute de regarder lrsquoenfant au-delagrave de ces instances en interrogeant les autres lieux et temps qui structurent lrsquoexpeacuterience de lrsquoenfant et constituent drsquoautres instances de socialisation En particulier certains travaux soulignent combien le temps libre des enfants srsquoest consideacuterablement institutionnaliseacute agrave travers les activiteacutes extrascolaires qui ponctuent lrsquoemploi du temps de lrsquoenfant19

21 Trois types de TLT instaureacutes semi-ouverts et ouverts Les espaces et temps laquo instaureacutes raquo hors scolariteacute hors maison (propositions drsquoactiviteacutes)

Les TLT laquo instaureacutes raquo regroupent des activiteacutes proposeacutees aux enfants et adolescents avec une finaliteacute explicite ndash eacuteducative reacutecreacuteative occupationnelle religieuse ndash hors la scolariteacute et la maison

- des pratiques sportives culturelles creacuteatives scientifiques et manuelles (laquo makers raquo ateliers cuisine etc) reacuteguliegraveres pendant lrsquoanneacutee ou dans le cadre drsquoateliers ponctuels ou de vacances agrave thegraveme (clubs ateliers MJC etc)

- des activiteacutes de deacutecouverte sans laquo faire raquo activiteacutes culturelles vacances organiseacutees pour deacutecouvrir des lieux des cultures des modes de vie etc

- des pratiques de socialisation drsquoinitiation citoyenne humanitaire service civique juniors associations conseil municipaux de jeunes camps de vacances (scoutisme etc)

19 C Montandon (2006) laquo De lrsquoeacutetude de la socialisation des enfants agrave la sociologie de lrsquoenfance neacutecessiteacute ou illusion eacutepisteacutemologique raquo in R Sirota (dir) op cit

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Le terme laquo instaureacute raquo est ici preacutefeacutereacute aux termes laquo encadreacute raquo ou laquo institutionnaliseacute raquo car il laisse libre permet de prendre en consideacuteration une eacuteventuelle co-construction des activiteacutes avec les jeunes eux-mecircmes Il y a une compleacutementariteacute entre des propositions cleacutes en main et des propositions agrave construire Cela recoupe en partie la question de lrsquoencadrement et de lrsquoaccompagnement par les adultes les activiteacutes pouvant ecirctre dirigeacutees ou plutocirct encadreacutees et co-construites (on tangente alors la troisiegraveme cateacutegorie des espaces semi-ouverts) Ces activiteacutes sont penseacutees et mises en œuvre par des acteurs tels que le secteur public (communes et Education nationale) le secteur associatif le secteur marchand le web en co-construction eacuteventuelle avec les jeunes

Les espaces semi-ouverts

Il srsquoagit de ces espaces qui permettent des deacutetournements de lieux des inscriptions singuliegraveres ougrave un enfant un adolescent se saisit drsquoun endroit drsquoune ressource (un savoir des objets du mateacuteriel etc) drsquoune rencontre possible pour en faire quelque chose Cet espace nrsquoest ni instaureacute (pas de finaliteacutes explicites) ni totalement ouvert (il y a par exemple un espace organiseacute et seacutecuriseacute agrave destination des enfants et adolescents dont on peut choisir de se saisir partiellement) Crsquoest lrsquoespace et la dynamique drsquoattention la forme de preacutesence des adultes ou drsquoautres jeunes qui encadrent On peut y rattacher par exemple

- les meacutediathegraveques bibliothegraveques ludothegraveques les aires de jeux surveilleacutees ou animeacutees les Cafeacutes des enfants les installations sportives drsquoaccegraves libre avec regravegles etc

- dans les eacutetablissements scolaires les activiteacutes non organiseacutees par lrsquoeacutecole (Charte des eacutecoles ouvertes) au profit des enfants du quartier de la ville pour mieux tirer parti des ameacutenagements existants (cour installations sportives etc) et des locaux municipaux mis agrave disposition

- les reacutesidences drsquoartistes dans les eacutecoles les hocircpitaux pour enfants etc

- les structures comme les MJC maisons de quartier etc

- les prestations laquo enfance et jeunesse raquo des centres sociaux

- les plateformes numeacuteriques structureacutees par des acteurs institutionnels (par exemple ressources eacuteducatives mises en ligne forum drsquoeacutechanges etc)

- les lieux mis agrave disposition des jeunes par les municipaliteacutes

- les activiteacutes hors maison hors eacutecole mais avec les parents

Les espaces ouverts relations milieux de vie circulation

Les espaces drsquoexpeacuteriences dont peuvent se saisir les enfants et adolescents comprennent agrave la fois lrsquoaxe des relations et des milieux de vie de lrsquoenfant tels que la rue le bas de lrsquoimmeuble le square et les pratiques numeacuteriques Lrsquoattention des politiques publiques agrave lrsquoaccompagnement de la parentaliteacute20 et des relations parents-enfants ne doit pas faire oublier que lrsquoenfant partage une grande partie de son temps

20 laquo La place de lrsquoenfant dans la famille est deacutesormais centrale et suppose de srsquoatteler agrave srsquoacquitter au mieux de son ldquomeacutetier de parentrdquo aupregraves de lui in C Martin (dir) (2014) laquo Etre un bon parent Une injonction contemporaine raquo Presses de lrsquoEHESP

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avec ses pairs Lrsquoimportance de lrsquoamitieacute dans la vie de lrsquoenfant 21 constitue un support agrave la construction individuelle et collective de lrsquoenfant dans une culture commune au temps des expeacuterimentations 22 Cette laquo deacutecouverte raquo du monde de lrsquoenfant nrsquoexclut pas pour autant lrsquoadulte mais permet de reconsideacuterer la part active produite par lrsquoenfant dans les processus de socialisation et de deacuteveloppement Nous consideacutererons donc les socialisations entre pairs les relations avec les copains dans leurs diverses modaliteacutes (jouer se promener discuter manger ensemble etc23) La question de lrsquoespace renvoie agrave la notion plus large de milieu de vie de lrsquoenfant Celui-ci est tout autant constitueacute de composantes sociales qui marquent la famille dans laquelle il grandit que des aspects environnementaux et territoriaux Le contexte de vie des enfants est ainsi un point nodal dans lrsquoorganisation du temps de lrsquoenfant Vivre en milieu rural urbain ou peacuteriurbain suppose des expeacuteriences diffeacuterencieacutees non seulement au regard des propositions (offre organisation spatiale eacutequipements) mais aussi au regard des besoins de seacutecuriteacute et de protection tout comme au regard de la proximiteacute et des enjeux de mobiliteacute Ces espaces et temps ouverts sont libres drsquoaccegraves non directement proteacutegeacutes et non finaliseacutes le cas eacutecheacuteant hors du regard des adultes Ils peuvent ecirctre porteurs drsquoun espace de liberteacute et drsquoexpeacuterimentation (quand jouer au ballon est interdit que fait-on etc) mais sont aussi sources de dangers (physiques ou mauvaises rencontres) En termes de politiques publiques ces espaces ouverts posent la question du reacuteameacutenagement des espaces exteacuterieurs par les collectiviteacutes locales en vue drsquoun projet pour les enfants et les adolescents tels que lrsquoameacutenagement des espaces publics les rues sans voiture lrsquoameacutenagement des espaces pregraves de lrsquoeacutecole des places le ramassage scolaire les transports les skateparks les parcours drsquoaventures les parcours verts

22 Deux laquo zones transitionnelles raquo eacutecole - non-eacutecole et maison - non-maison

Ecole - non-eacutecole avant et apregraves la classe excepteacute la restauration scolaire et les heures drsquoeacutetude

Chacun sait que les journeacutees de cours comportent des moments qui ont drsquoautres objectifs que les enseignements et qui sont geacutereacutes par drsquoautres acteurs (cantine et collectiviteacutes locales etc) Comme cela a eacuteteacute poseacute drsquoembleacutee ce qui reste sous la responsabiliteacute (juridique ou symbolique) de lrsquoEducation nationale nrsquoentre pas dans le TLT Nous nrsquoincluons pas dans lrsquoeacutetude des TLT les devoirs et leccedilons qui sont un enjeu majeur hors eacutecole mais lieacutes agrave la scolariteacute sauf pour prendre en consideacuteration le temps qui leur est deacutedieacute et qui deacutelimite donc le temps restant aux enfants et adolescents pour des activiteacutes des socialisations des temps libres extrascolaires Nous ne consideacuterons pas non plus la restauration scolaire elle est un deacuteterminant de la qualiteacute de la vie scolaire un lieu drsquoexpeacuterimentation mais elle emporte des enjeux de santeacute publique notamment de seacutecuriteacute sanitaire ainsi que de gestion pour les collectiviteacutes territoriales qui sont trop speacutecifiques pour ecirctre traiteacutes dans le cadre du preacutesent rapport

21 D Brun (2005) laquo La passion dans lrsquoamitieacute raquo Paris Odile Jacob 22 Y compris dans la prise de risque in D Le Breton (2005) laquo Les conduites agrave risque des jeunes comme reacutesistance raquo Empan ndeg 57 p 87-93 23 Cf INCA-2 rapport complet disponible sur le site de lrsquoAnses wwwansesfrfrsystemfilesPASER-Ra-INCA2pdf

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En revanche nous prendrons en compte les eacuteleacutements disponibles pour inteacutegrer dans les TLT les temps qui entourent les temps de classe des enfants organiseacutes en articulation avec lrsquoeacutecole parfois par drsquoautres acteurs et proposons drsquointeacutegrer agrave nos travaux lrsquoaccueil du matin et les activiteacutes peacuteriscolaires (NAP etc)24

Maison - Non-maison

On exclut la maison du peacuterimegravetre des TLT car elle reste globalement sous la responsabiliteacute premiegravere des parents et symbolise lrsquoespace de la vie priveacutee Mais on inclura le virtuel et les pratiques numeacuteriques qui preacuteciseacutement entrent dans la maison et en font un espace familial aux frontiegraveres fluctuantes

- espaces de liberteacute de connaissances et de deacutecouverte de pratiques (les savoir-faire amateurs sur YouTube etc) utiliseacutes diffeacuteremment pour les enfants qui ont moins de possibiliteacutes drsquoaccegraves (ineacutegaliteacutes socioeacuteconomiques geacuteographie mais aussi eacuteducation plus seacutecuriseacutee que dans les geacuteneacuterations preacuteceacutedentes )

- espace dangereux la maison nrsquoest plus cet espace qui peut proteacuteger du harcegravelement de la pornographie de lrsquoembrigadement de la deacutemoralisation des rapports sociaux etc

Cela nous conduit agrave preacuteciser des intersections des TLT avec la famille et lrsquoeacutecole

- des pratiques numeacuteriques hors de la vue des parents qui laquo ouvrent la maison raquo

- des pratiques hors de la maison qui ouvrent lrsquohorizon des enfants par rapport aux cultures familiales le cas eacutecheacuteant en lien avec les parents

- des pratiques peacuteriscolaires et des espaces semi-ouverts dans lrsquoeacutecole

3 LES CHAMPS DU QUESTIONNEMENT Pour analyser les temps et lieux tiers des enfants et adolescents nous nous sommes poseacute la question ainsi lorsque les enfants sont hors famille et hors la classe que font-ils Avec qui Quand Ce sur la journeacutee la semaine lrsquoanneacutee A un premier niveau il srsquoagit de preacutesenter un eacutetat des lieux des pratiques effectives des enfants et des adolescents agrave partir de la typologie retenue que nous deacuteclinons selon les six theacutematiques traverseacutees comme dit plus haut par lrsquousage du numeacuterique et le tissage de relations laquo autres raquo

- Pratiques drsquoactiviteacutes corporelles et sportives - Pratiques et rencontres avec les arts et la culture - Pratiques et rencontres avec les sciences et la technique - Pratiques drsquoengagements enfant acteur social - Lrsquoameacutenagement des espaces ouverts

24 Preacutesentation de lrsquoeacutevaluation des PEDT le 12 mai (ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA laquo Evaluation nationale des PEDT raquo mars 2017) Ces diffeacuterents TLT vont deacutependre entre autres du projet peacutedagogique de la ville des PEDT de la structuration des NAP avec des diffeacuterences territoriales On pourra srsquointeacuteresser agrave la continuiteacute des acteurs des activiteacutes

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- Les vacances

Puis nous mettrons en eacutevidence la diversiteacute des pratiques qui srsquoy deacuteploient les dynamiques et parcours diffeacuterencieacutes des enfants et adolescents et les acteurs qui les animent sur les territoires A partir de cela nous avons chercheacute agrave reconstituer ce que font les enfants aux diffeacuterents acircges ce si possible sur la journeacutee la semaine lrsquoanneacutee afin drsquoeacutevaluer la place de ces TLT par rapport aux autres temps de deacuteveloppement des enfants en famille et agrave lrsquoeacutecole Nous avons porteacute une attention particuliegravere aux espaces et aux modaliteacutes relationnelles de ces temps (amitieacutes et sociabiliteacutes) Cela nous a permis de faire apparaicirctre leur temps laquo libre raquo ougrave il leur est accordeacute un peu de solitude ou encore les moments simplement partageacutes avec leurs pairs les espaces de deacutecouvertes ou drsquoassignation Enfin nous les avons mis en relation avec la valeur de ces laquo tiers raquo pour le deacuteveloppement de lrsquoenfant en inteacutegrant diverses dimensions (retentissement potentiel dans la vie des enfants possibiliteacutes de bifurcation du parcours de reacuteduction des ineacutegaliteacutes etc) Au terme de cette analyse de la situation actuelle srsquoamorcent des pistes et des prioriteacutes theacutematiques

Le tome 2 instruit les pistes envisageables de politique publique des TLT Afin drsquoeacutelaborer des pistes de recommandations nous approfondirons les questions drsquoineacutegaliteacutes pour preacuteciser les actions speacutecifiques agrave envisager soit par champs theacutematiques soit en globaliteacute Nous aborderons les conditions de reacuteussite au niveau local tant en termes drsquoarticulations entre les acteurs de gouvernance de possibiliteacutes opeacuterationnelles drsquoaccegraves agrave des viviers drsquoanimateursencadrants pour deacutevelopper des offres drsquoactiviteacutes qursquoen termes de financements

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ETAT DES LIEUX

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CHIFFRES CLES DE LrsquoETAT DES LIEUX Drsquoapregraves nos eacutevaluations pregraves de 25 25 du temps disponible des enfants relegraveve des TLT 25 du temps disponible26 relegraveve des TLT 32 du temps scolaire (devoirs compris) et 30 drsquoun temps du laquo faire raquo en famille (repas et loisirs partageacutes en famille activiteacutes agrave la maison) auxquels peuvent srsquoajouter des temps agrave la maison sans activiteacute partageacutee avec sa famille Globalement

- 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans (74 agrave 10 ans) pratiquent chaque semaine au moins une activiteacute encadreacutee dans un club une association une maison de quartier

- un quart des enfants passent plus de 3 heures par jour sur les eacutecrans en peacuteriode scolaire et plus de 5 heures par jour pendant les week-ends et les congeacutes27

- une infime minoriteacute des jeunes (11 ans et plus) deacuteclarent nrsquoavoir aucun ami Pour certains la vie sociale et amicale est limiteacutee pregraves de 20 ne freacutequentent pas drsquoamis en dehors de lrsquoeacutecole en classe de sixiegraveme 10 en troisiegraveme28 et 8 entre 15 et 18 ans sont isoleacutes

Selon les champs drsquoactiviteacutes - chez les 11-17 ans huit enfants sur dix pratiquent un sport mais les pratiques de bien-

ecirctre corporel (deacutetente relaxation concentration besoin drsquoactiviteacute physique pour la santeacute etc) sont moins deacuteveloppeacutees que les pratiques orienteacutees vers la performance et la compeacutetition alors que les besoins sont reacuteels et identifieacutes

- chez les 11-17 ans pregraves de quatre enfants sur dix accegravedent agrave une pratique artistique et culturelle reacuteguliegravere formelle ou informelle mais un quart ne se sont jamais essayeacutes agrave une pratique artistique Ce alors mecircme que la France a un bon taux de grands eacutequipements culturels comparativement agrave drsquoautres pays et que le numeacuterique renouvelle par ailleurs en profondeur les pratiques

- selon notre eacutevaluation moins drsquoun adolescent sur 10 a une activiteacute reacuteguliegravere scientifique ou technologique extrascolaire ou peacuteriscolaire Significativement moins que dans drsquoautres pays Cela eacutetant une dynamique de deacuteveloppement eacutemerge qui gagnerait agrave ecirctre structureacutee et accompagneacutee Des activiteacutes numeacuteriques et scientifiques se deacuteveloppent chez les plus jeunes ndash elles sont proposeacutees dans 30 agrave 40 des offres de NAP ndash et profitent des actions plus geacuteneacuterales de sensibilisation des jeunes publics agrave la science

- les pratiques drsquoengagement sont insuffisantes Nous manquons de donneacutees objectives afin de les quantifier neacuteanmoins nous estimons que moins de 10 des enfants et adolescents ont lrsquoopportuniteacute de srsquoeacutepanouir par laquo un agir raquo sur lrsquoenvironnement et la vie qui les entoure Ces pratiques quand elles existent sont depuis de longue date impulseacutees

25 Calcul Conseil enfance ndash HCFEA sur la base de donneacutees Insee eacutelaboreacutee pour le Conseil (enquecirctes Emplois du temps relatifs aux 11-17 ans) Temps disponible calculeacute sur 24 heures auxquelles on retire les temps de sommeil et drsquohygiegravene Pas de donneacutees preacutecises sur les 3-10 ans

27 Sur la base des enquecirctes Emplois du temps de 2009 sachant que les temps drsquoeacutecran se sont probablement beaucoup renforceacutes depuis compte tenu des transformations numeacuteriques de la socieacuteteacute

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par les mouvements drsquoeacuteducation populaire rejoint aujourdrsquohui par les secteurs de lrsquoinnovation sociale et solidaire et par des initiatives porteacutees par lrsquoEducation nationale A un moment ougrave nos socieacuteteacutes sont en mutation srsquoorganiser pour faire mieux participer les jeunes est une faccedilon de solidifier le socle de la deacutemocratie et de co-construire le futur

- 25 des enfants ne partent pas en vacances malgreacute les mesures existantes des services sociaux et des entreprises

- lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public tenant compte des enfants et adolescents est encore balbutiant et variable selon les territoires et lieux de vie Ces enjeux de mouvement de vivre ensemble drsquoouverture sociale seacutecuriseacutee drsquoactiviteacutes physiques et de mobiliteacute pegravesent de surcroicirct sur lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon

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I PLURALITE DES TEMPS ET LIEUX TIERS EacuteTAT DES LIEUX DES PRATIQUES

1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES DrsquoACTIVITES ET DE SOCIALISATION DES ENFANTS ET ADOLESCENTS

Pratiques culturelles et artistiques scientifiques techniques activiteacutes sportives et physiques pratiques de socialisation et de citoyenneteacute vacances la sphegravere des loisirs des passions et des engagements des enfants et adolescents est diverse Elle est diverse dans ses finaliteacutes ses modaliteacutes ses contenus et ses publics Tous les enfants et les adolescents partagent une culture geacuteneacuterationnelle qui agrave certains eacutegards les rapprochent dans leurs usages de ces TLT et en particulier au regard des transformations geacuteneacutereacutees par le numeacuterique Pour autant les ressources familiales les environnements territoriaux les steacutereacuteotypes (fillesgarccedilons etc) et les goucircts dessinent des freacutequentations des emplois du temps et des lieux diffeacuterencieacutes dans cette peacuteriode de formation qui court de la petite enfance agrave lrsquoadolescence

11 Enfants de 3 agrave 10 ans 26 freacutequentent les accueils de loisirs 56 pratiquent une activiteacute encadreacutee extrascolaire (surtout sportive et artistique) La vie extrascolaire reste doublement marqueacutee par le laquo meacutetier drsquoeacutelegraveve raquo et les transitions et accompagnements familiaux 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans pratiquent chaque semaine une activiteacute encadreacutee dans un club une association une maison de quartier (chiffres stables par rapport agrave 2014)29 pregraves de la moitieacute le font le soir en semaine ou le mercredi apregraves-midi et 38 le samedi 77 drsquoentre eux ne pratiquent qursquoune seule activiteacute parfois plus drsquoune fois par semaine (38 ) En la matiegravere il faut distinguer selon lrsquoacircge

- le taux de pratiques est limiteacute en petite section drsquoeacutecole chez les 3-5 ans (27 drsquoactiviteacutes) puis augmente significativement vers 5-6 ans29 20 des enfants de 3 agrave 5 ans freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle le mercredi30

- agrave partir de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire le niveau de pratique se rapproche de son maximum et eacutevolue peu Pour les 9-10 ans le taux de pratique est de 74

Jusqursquoagrave 10 ans on observe une domination des pocircles ludiques et sportifs lrsquoattachement aux consommations culturelles tregraves preacutesentes notamment prescrites par lrsquoeacutecole et les parents est moindre chez les enfants31 91 des enfants pratiquant au moins une activiteacute encadreacutee font du sport 14 des enfants pratiquent une activiteacute artistique (les filles davantage) et 8 une activiteacute culturelle Cela dit les donneacutees manquent pour eacutevaluer la part de pratiques effectives avec une certaine dispariteacute selon les sources

29 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo lrsquoe-ssentiel ndeg 170 mesure un mois apregraves la rentreacutee en 2016 30 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo Etudes et reacutesultats ndeg 959 DREES 31 S Octobre et N Berthomier (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo Culture Eacutetudes ndeg 2011-6

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Dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoexpeacuterimentation laquo HAP Culture accegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et aux initiatives drsquoaccegraves preacutecoce agrave la culture raquo portant sur des enfants de 6 agrave 12 ans le taux de non-pratique (185 ) reste proche du taux de non-pratique observeacute dans le baromegravetre Caisse nationale drsquoallocations familiales pour les 910 ans (25 ) mais lrsquoeacutecart entre sport et culture est beaucoup plus resserreacute le sport restant preacutedominant (environ 15 fois le taux de pratiques artistiques) Les autres activiteacutes sur lesquelles nous ne disposons pas de deacutetails peuvent comprendre des activiteacutes scientifiques ce qui montre bien une fois encore que cet item reste peu deacuteveloppeacute aussi bien au regard du sport que des pratiques artistiques et culturelles Lrsquoexpeacuterimentation HAP Culture accegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et aux initiatives drsquoaccegraves preacutecoce agrave la culture

Activiteacutes en dehors de lrsquoeacutecole Effectifs Freacutequence

Sport (clubexteacuterieur) 187 466

Pratique artistique et culturelle 114 284

Autres reacuteponses 47 117

Pas de loisirs 74 185

Sur la base des 401 enfants acircgeacutes de 6 agrave 12 ans de lrsquoeacutetude32 Source LERFAS 2016

26 des enfants de 3 agrave 10 ans se rendent en centre de loisir Pour trois quarts des familles dont les enfants freacutequentent lrsquoaccueil de loisirs celui-ci est preacutesenteacute drsquoabord comme une solution de laquo garde raquo Tandis que cette motivation nrsquoest mise en avant que par 10 des familles ayant inscrit leurs enfants pour une activiteacute encadreacutee speacutecifique Nous nrsquoavons pas drsquoanalyses preacutecises sur la reacutepartition des activiteacutes theacutematiques que font les enfants en accueils de loisirs

12 De 3 agrave 10 ans pregraves de 50 des enfants ont participeacute agrave des activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees (avant tout pratiques artistiques et ludiques) Dans le cadre des activiteacutes peacuteriscolaires se pratiquent des activiteacutes encadreacutees Si 76 des enfants ont freacutequenteacute lrsquoaccueil peacuteriscolaire33 tous nrsquoy pratiquent pas des activiteacutes speacutecifiques Globalement une moitieacute des enfants ont ce type drsquoactiviteacutes dans ce cadre Ils y pratiquent drsquoabord des activiteacutes artistiques ou ludiques (38 des reacutepondants pour chaque cateacutegorie) ou physiques et sportives (32 ) Ces activiteacutes se sont en partie deacuteveloppeacutees suite agrave la reacuteforme des rythmes scolaires et la mise en place des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) 34 On y retrouve en dominante des activiteacutes sportives et physiques manuelles et de motriciteacute artistiques et culturelles ou ludiques (plus de 90 des communes) Mais lrsquoon remarque le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes

32 wwwexperimentationjeunesgouvfrIMGpdfrapport_final_hap_culture_eval_lerfas_annexes_pdf 33 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo op cit mesure un mois apregraves la rentreacutee en 2016 Dans lrsquoenquecircte ce sont les parents qui indiquent ce que font leurs enfants En 2016 62 des enfants freacutequentant lrsquoaccueil peacuteriscolaire du soir ont participeacute agrave une activiteacute (33 pour lrsquoaccueil du matin) 34 DJEPVA (2017) laquo Evaluation nationale des PEDT raquo ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports mars Pour 70 des communes le PEDT a permis drsquoeacutelargir lrsquooffre des activiteacutes peacuteriscolaires

35

drsquoengagements (entre 50 et 65 des communes ont deacuteveloppeacute des activiteacutes environne-mentales citoyennes etc) scientifiques et techniques (40 des communes) et numeacuteriques (30 des communes) Graphique Le type de familles drsquoactiviteacutes proposeacutees par les collectiviteacutes sur le temps peacuteriscolaire

Sources donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Nous manquons de donneacutees pour pouvoir deacutecrire la reacutepartition des activiteacutes extrascolaires plus informelles

13 Entre 11 et 17 ans sport (8 enfants sur 10) arts et culture (13 des enfants) un peu de sciences (autour de 10 ) et beaucoup drsquoeacutecrans A lrsquoentreacutee au collegravege avec le changement de niveau drsquoexigence scolaire avec les modifications affeacuterentes en matiegravere de socialisation scolaire lieacutees agrave lrsquoentreacutee dans la preacuteadolescence le reacuteseau amical se renforce et les modaliteacutes de cadrage parental se modifient une certaine autonomie relationnelle et culturelle srsquoinstalle bien que non adosseacutee agrave une indeacutependance financiegravere Lors de lrsquoadolescence et agrave partir de la seconde moitieacute du collegravege le deacutesencadrement progressif des sorties et la freacutequentation numeacuterique modifient la vie hors eacutecole et hors famille les activiteacutes srsquoinsegraverent de maniegravere croissante dans un reacuteseau de pairs et contribuent largement au forgement des identiteacutes

Entre 11 et 17 ans35 - une dominante sur les eacutecrans les enfants et adolescents passent en moyenne un

tiers de leur temps hors eacutecole devant les eacutecrans pour un jour de week-end (44 en

35 Note Insee pour HCFEA et approches theacutematiques I234567 ci-apregraves et partie II pour lrsquoanalyse des temps passeacutes Voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo pour un deacutetail des temps moyens Attention ces donneacutees reposent sur la derniegravere enquecircte Emploi du temps depuis le poids des eacutecrans srsquoest renforceacute et les donneacutees de 2009 minorent donc a priori le poids des eacutecrans dans les vies des enfants et adolescents

36

semaine voir partie II pour plus de deacutetails) Les enfants de 15 ans y passent moins de temps qursquoagrave 1617 ans Le temps passeacute sur internet pour srsquoinformer communiquer est minoritaire36

- une sociabiliteacute investie la sociabiliteacute qui comporte des moments de conversation de visite agrave des amis mais aussi de participation agrave des eacutevegravenements familiaux ou des ceacutereacutemonies civiles ou religieuses repreacutesente 70 minutes dans une journeacutee de week-end (agrave comparer par exemple agrave la pratique sportive de 59 minutes) et 30 minutes en semaine (comme les trajets)

- des pratiques sportives courantes huit enfants sur dix ont pratiqueacute un sport au cours des quatre derniers mois (en dehors des activiteacutes sportives scolaires) et trois sur dix font partie drsquoune association sportive Cela repreacutesente en moyenne 59 minutes par jour de week-end Les adolescents (16-17 ans) consacrent un peu moins de temps au sport que les plus jeunes en semaine

- des pratiques artistiques et culturelles reacuteguliegraveres pour un tiers des enfants les activiteacutes laquo informelles raquo ou laquo non institutionnaliseacutees raquo telles que la lecture lrsquoeacutecoute de musique ou de la radio la pratique de la musique ou de la photo sont plus freacutequentes parmi les 11-17 ans que dans les autres tranches drsquoacircge Neacuteanmoins elles ne repreacutesentent que 30 minutes en moyenne dans une journeacutee de semaine ou de week-end par rapport au temps consacreacute aux devoirs (en moyenne sur week-end et semaine 43 minutes) et au sport (en moyenne 44 minutes) Toutefois 31 des 11-17 ans pratiquent reacuteguliegraverement une activiteacute artistique ndash telle la musique le chant le dessin la peinture lrsquoeacutecriture ndash sans qursquoelle soit neacutecessairement institutionnaliseacutee Parmi ces derniers la dureacutee moyenne qui y est consacreacutee par semaine est de 8 heures 12 font partie drsquoune association artistique ou culturelle (musique theacuteacirctre jardinage photo arts plastiques etc)

- Sorties spectacles lrsquoenquecircte laquo Enfance des loisirs raquo montre qursquoenviron 50 des enfants visitent au moins une fois dans lrsquoanneacutee un museacutee ou un monument entre 11 et 17 ans et que 40 des enfants de 11 ans vont agrave un spectacle de danse de theacuteacirctre ou drsquoopeacutera Cette freacutequentation des lieux culturels srsquoabaisse avec lrsquoacircge puisqursquoils ne sont plus que 30 pour la tranche drsquoacircge 13-15 ans

- Assez peu de pratiques scientifiques techniques (10 des enfants 37 ) ou citoyennes

Le temps libre des 11-17 ans en France en 2009 selon lrsquoenquecircte Emploi du temps

36 Note Insee pour le HCFEA 37 Voir fiche sciences probablement pas plus de 10 hors codage

37

Source Insee pour HCFEA

En entrant plus speacutecifiquement dans chacun des modes drsquoexpression et de deacuteveloppement des enfants (pratiques sportives et corporelles artistiques et culturelles scientifiques et techniques etc) on peut eacutetablir la synthegravese suivante (voir ci-apregraves pour des analyses plus deacutetailleacutees ici reacutesumeacutees)

0

1

2

3

4

5

Vacances congeacutes Peacuteriode scolaire ou detravail

Week-end Semaine

Tem

ps e

n he

ures

Le temps libre des 11-17 ans

Ne rien faire

Sociabiliteacute

Devant un eacutecran

Pratique du sport et preacuteparation

Sortie culturelle (cineacutema spectacle eacuteveacutenement sportif bibliothegraveque)

Culture informelle (Lecture teacuteleacute radio musique pratiques de la musique ou photo)

Autres activiteacutes exteacuterieures (plage pecircche chasse cueillette promenades dans son jardin)

Autres jeux et loisirs drsquointeacuterieur (jeux de hasard collections)Total activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres achats bricolage animaux)

Autres trajets

Autre

38

Synthegravese des activiteacutes hors eacutecole hors famille38

Pratiques et activiteacutes 3-5 ans 6-10 ans

Ecole eacuteleacutementaire

10-14 ans

Collegravege

15-18 ans

Lyceacutee

Accueil peacuteriscolaire soir (1) 39

(76 tout temps peacuteriscolaire confondu au moins une fois)

ns ns

Activiteacutes instaureacutees extrascolaires reacuteguliegraveres (1)

25 56 agrave 6 ans

74 agrave 9-0 ans

nd nd

Pratiques sportives hebdomadaires (2) 60 agrave 80 ~ 70

Dont instaureacutees ~ 50 (chez les 15-18 ans)

Pratiques artistiques et culturelles (lecture eacutecoute de la musique) reacuteguliegraveres (3)

nd 30

Dont instaureacutees reacuteguliegraveres ~15 20 12 6 (cours)

Lecteurs de livres au moins hebdomadaires sur la dureacutee (3)

nd ~ 10 selon peacuterimegravetre

Freacutequentation de spectacles ou patrimoine au moins une fois dans lrsquoanneacutee (4)

nd 40 agrave 50 selon peacuterimegravetre

Vacances

(5-19 ans)

75

(1) Dont 22 tous les jours ou presque 21 des enfants freacutequentent par ailleurs lrsquoaccueil peacuteriscolaire du matin Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires

(2) Sports Sur les 11-17 ans source EE (8 enfants sur dix ont une activiteacute les 4 derniers mois cela repreacutesente en moyenne 59 minutes par jour Dans Lrsquoenfance des loisirs 55 des enfants de 11 ans pratiquent une agrave trois fois par semaine Sur les 15-18 ans source enquecircte Pratique physique et sportive 2010 CNDS Direction des sports ndash Insep ndash Meacuteo

(3) Pratiques artistiques et culturelles (jouer drsquoun instrument dessiner eacutecrire lire eacutecouter de la musique etc) pour les 11-17 ans source enquecircte Emploi du temps pour HCFEA Dans Lrsquoenfance des loisirs (publication 2010) les donneacutees drsquoenquecircte montrent qursquoagrave 13 ans 51 (42 agrave 15 ans et 39 agrave 17 ans) des jeunes deacuteclarent faire une pratique artistique en amateur (toutes formes et tout encadrement confondus) Pour les activiteacutes instaureacutees des 6-10 ans estimation agrave partir de baromegravetre Cnaf sachant que 22 des enfants qui pratiquent une activiteacute extrascolaire encadreacutee ont une activiteacute artistique ou culturelle Pour les 15-19 ans donneacutees ministegravere de la Culture 2008 Selon lrsquoEcole des loisirs (tab 6 p 264) 15 des enfants avaient des pratiques artistiques au moins hebdomadaires agrave 11 ans en 2002 et les ont conserveacutees

(4) 45 des 10-14 ans freacutequentent un lieu de patrimoine de spectacle dans lrsquoanneacutee 70 pour les 15-19 ans ns non significatif nd non disponible Les activiteacutes sportives et les eacutecrans occupent plus de temps que les pratiques culturelles ou le semi-loisir (jardinage bricolage etc) mecircme chez ceux que lrsquoInsee nomme les laquo pratiquants raquo39

38 On regroupe ici les diffeacuterents reacutesultats du document certaines donneacutees datent de 2009 drsquoautres sont plus reacutecentes comme celles issues du baromegravetre Cnaf 39 Voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo

39

14 Diffeacuterences sociales dans la pratique drsquoactiviteacutes extrascolaires 27 des enfants nrsquoauront jamais accegraves agrave des pratiques artistiques entre 11 et 17 ans

Diffeacuterences sociales dans les pratiques quotidiennes Les diffeacuterences sociales sont marqueacutees 84 des enfants de moins de dix ans de familles disposant drsquoun revenu supeacuterieur agrave 2 250 euros nets par mois ont une activiteacute contre 32 dans les familles agrave bas revenus (moins de 750 euros)40 Dans la consultation nationale de 2016 de lrsquoUnicef 76 des enfants affirmaient participer agrave des activiteacutes avec drsquoautres enfants hors de lrsquoeacutecole 41 des enfants vivant dans des quartiers prioritaires apparaissent priveacutes drsquoactiviteacutes (contre 25 pour les enfants vivant en centre-ville)

Les enfants de 11 ans et plus qui nrsquoont jamais eu de pratiques pendant six ans41 Chaque anneacutee les enfants peuvent diminuer augmenter ou conserver leurs pratiques dans divers domaines Des baisses ou des hausses du taux de pratiques dessinent in fine selon lrsquointerpreacutetation affecteacutee agrave ces variations un parcours de deacutecouvertes de tacirctonnements de continuiteacutes et drsquoattachements ou drsquoabandon voire un parcours avec peu de rencontres avec la culture les arts ou le sport hors des champs scolaires En pratique dans lrsquoeacuteventail des possibles dans les rares eacutetudes disponibles on observe une relative faiblesse de la diversiteacute des trajectoires notamment pour certains items (lecture freacutequentation des bibliothegraveques) qui teacutemoigne du poids de la position sociale initiale elle-mecircme potentiellement tributaire des transmissions et des normes implicites qui environnent un enfant ou un adolescent Reste que des bifurcations srsquoobservent aussi Absence de pratiques maintenues entre 11 et 17 ans selon les trajectoires en France (enquecircte Enfance des loisirs 2008)

en des enfants

Lecture de livres

Sport Jeux videacuteo Pratiques artistiques Bibliothegraveque Journal

intime Concert Theacuteacirctre danse opeacutera

T1(15 ) ns ns 9 ns 12 17 ns ns T2(26 ) ns ns 9 13 24 32 10 ns T3 (27 ) 4 ns 6 29 37 46 24 11 T4 (22 ) 8 5 5 45 46 58 36 22 T5 (9 ) 19 7 ns 55 53 66 53 39

Ensemble 5 3 7 27 33 42 22 12

Source MC SG SCPCI Deacutepartement drsquoEtudes de la Prospective et des Statistiques (DEPS) ns = non significatif (effectifs lt 30) Note de lecture 12 des enfants faisant partie des types de trajectoires T1 ndash voire ci-dessous ndash ne sont jamais alleacutes agrave la bibliothegraveque entre 11 et 17 ans alors qursquoils sont 53 des enfants du T5 Il srsquoagit ici des trajectoires laquo reacuteelles raquo crsquoest-agrave-dire des jeunes qui ont deacuteclareacute pour la pratique indiqueacutee laquo jamais ou pratiquement jamais raquo agrave la question sur la freacutequence ou bien pour la sortie indiqueacutee des jeunes qui ont deacuteclareacute nrsquoy ecirctre jamais alleacute au cours de leur vie agrave chacune des vagues de lrsquoenquecircte en 2002 et en 2004 et en 2006 et en 2008

40 LERFAS op cit Une eacutetude plus limiteacutee meneacutee dans le cadre drsquoune expeacuterimentation du FEJ (Fonds drsquoexpeacuterimentation pour la jeunesse) en 2016 41 A chacune des vagues enquecircte Enfance des loisirs

40

Cinq types de trajectoires entre 11 et 17 ans42 Plutocirct que de regarder chaque dimension seacutepareacutement il est important drsquoanalyser les interactions entre pheacutenomegravenes de retrait ou de hausses de pratiques ou de sorties on observe essentiellement que le retrait dans une discipline entraicircne le retrait dans drsquoautres champs A partir des donneacutees recueillies de 2002 agrave 200843 le ministegravere de la Culture a pu observer des trajectoires individuelles drsquoenfants et drsquoadolescents acircgeacutes de 11 agrave 17 ans et fait apparaicirctre cinq trajectoires types en partie lieacutees agrave des deacuteterminants sociaux des parents

Les trajectoires individuelles des enfants de 11 agrave 17 ans entre 2002 et 2008 en France

Trajectoires

( drsquoenfants)

Caracteacuteristiques

T1

(16 )

Investissements preacutecoces et durables dans toutes les dimensions

Se diffeacuterencient par des pratiques peu reacutepandues dont lecture

Regardent moins la TV que les autres Usage diversifieacute drsquointernet

T2

(27 )

Investissement polymorphe et durable dans les pratiques et eacutequipements culturels

Sauf baisse lecture (et correacutelativement bibliothegraveque)

T3

(27 )

Rapport modeacutereacute aux loisirs culturels

Musicalisation de la vie quotidienne

T4

(21 )

Retrait ou absence

Forte place de la TV et moindre des autres meacutedias

T5

(9 )

Non-freacutequentation durable concerts et spectacles

Non-lecteurs ou abandon lecture

A part TV distance agrave la radio musique rattrapage pratiques numeacuteriques mais qui restent peu diversifieacutees

Quelques liens entre diffeacuterences de Professions et Cateacutegories Socioprofessionnelles des parents et trajectoires culturelles des enfants

Dans la trajectoire T1 les filles sont majoritaires Plus de la moitieacute des enfants faisaient partie des meilleurs eacutelegraveves agrave lrsquoentreacutee en CP (52 contre 30 en moyenne) Ces enfants ont plus souvent des parents diplocircmeacutes du supeacuterieur et des parents cadres Dans 71 des cas les deux parents travaillent (contre 60 en moyenne) Ces jeunes revendiquent des valeurs de liberteacute et aussi drsquoavoir de vrais amis Outre un investissement durable dans plusieurs dimensions crsquoest la seule cateacutegorie ougrave sans eacutechapper agrave la baisse tendancielle la lecture de livres reste durable et articuleacutee agrave lrsquoensemble des pratiques A la grande adolescence ils sont deacutesireux drsquoecirctre utiles aux autres

La trajectoire T2 ressemble agrave certains eacutegards agrave la trajectoire tregraves favorable avec des investissements polymorphes plutocirct soutenus bien que les freacutequences soient dans lrsquoensemble moindres Seule exception la lecture qui deacutecroche apregraves 11 ans agrave lrsquoinstar de la population geacuteneacuterale Par rapport agrave la moyenne on observe un maintien de la non-pratique de jeux videacuteo voire une baisse qui touche une part significative des adolescents de ce groupe

42 Voir annexe pour un deacutetail des CSP des parents 43 A partir des trajectoires travailleacutees dans S Octobre C Detrez P Merckleacute et N Berthomier (2010) laquo Lrsquoenfance des loisirs raquo DEPS ministegravere de la Culture Compleacutements agrave partir drsquoautres donneacutees indiqueacutees dans le corps du texte

41

Les valeurs de ces enfants varient avec lrsquoacircge deacutesir drsquoautonomie puis recherche drsquoauthenticiteacute dans les relations agrave 17 ans ils valorisent eacutegalement la liberteacute

Pour les enfants de la trajectoire T3 on observe des trajectoires de deacuteprises (baisse de freacutequentation des lieux de spectacles et des eacutequipements culturels deacutesaffection marqueacutee de la lecture) sauf en matiegravere de teacuteleacutevision et avec une musicalisation de la vie quotidienne Si 20 des membres de ce groupe profitent des anneacutees collegravege pour deacutevelopper une pratique artistique le reste des adolescents est relativement peu impliqueacute dans ce domaine au moment ougrave ils revendiquent par ailleurs des attachements et des eacutemotions ils sont les plus nombreux agrave vouloir ecirctre heureux en amour

Les enfants de la trajectoire T4 sont en retrait par rapport aux pratiques et consommations culturelles soit parce qursquoils nrsquoy sont jamais entreacutes soit que lrsquoon observe des trajectoires en baisse Sept enfants sur dix nrsquoont jamais pratiqueacute drsquoactiviteacutes artistiques 12 nrsquoont jamais fait de sport A lrsquoexception du cineacutema qursquoils deacutecouvrent agrave lrsquoadolescence ils sont eacuteloigneacutes des eacutequipements culturels bien que certains profitent encore de la socialisation scolaire (freacutequentation des museacutees) Ces enfants plus largement issus des milieux populaires valorisent surtout le fait drsquoavoir beaucoup drsquoargent Les enfants des trajectoires tregraves deacutefavorables preacutesentent les mecircmes pheacutenomegravenes drsquoabsence ou de retrait mais plus marqueacutes et avec des speacutecificiteacutes On observe notamment des trajectoires avec des effets de retard et de rattrapage (deacutecouverte des parcs drsquoattraction des zoos du cineacutema des museacutees eacutecoute de la radio) Outre le confort mateacuteriel ils aspirent agrave de la reconnaissance sociale

Les facteurs de bifurcation des enfants dans leur rapport aux TLT Dans lrsquoensemble les pratiques agrave 11 ans restent assez preacutedictives de celles agrave 17 ans sauf pour la lecture et les pratiques numeacuteriques (sur lesquelles on manquait de recul en 2008) Toutefois rien nrsquoest figeacute certaines trajectoires montrent que des pratiques se mettent en place y compris chez des enfants deacutefavoriseacutes Drsquoun autre cocircteacute on observe aussi des pheacutenomegravenes de deacutesaffection chez des enfants qui avaient des pratiques tregraves deacuteveloppeacutees agrave 11 ans De fait ces bifurcations doivent ecirctre lues au carrefour de plusieurs facteurs44

44 O David (2010) laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2

42

Les facteurs influenccedilant la structure des pratiques drsquoactiviteacutes

15 Les garccedilons font plus de sport les filles plus de pratiques artistiques Les filles des milieux populaires ont moins drsquoactiviteacutes Lrsquoabsence drsquoactiviteacute nrsquoest pas correacuteleacutee agrave la classe sociale pour les garccedilons alors qursquoelle lrsquoest pour les filles Les filles des Zones Urbaines Sensibles (ZUS) font moins drsquoactiviteacutes que les adolescentes drsquoautres quartiers Les filles de cateacutegorie populaire ont moins drsquoactiviteacutes sportives culturelles ou associatives que les autres adolescentes et que les garccedilons des cateacutegories populaires Les adolescentes parisiennes ont beaucoup plus drsquoactiviteacutes que les filles drsquoIle-de-France (IDF)45

45 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo Tours Presses universitaires Francois Rabelais p 49

43

Adolescents ayant reacutealiseacute une activiteacute extrascolaire dans sa commune le week-end en 2010

Cateacutegories populaires

Cateacutegories moyennes

Cateacutegories supeacuterieures

Total

Garccedilons - en IDF - en ZUS

395 489

332 453

397

NS

376 485

Filles - en IDF - en ZUS

231 274

282 334

424

NS

318 322

Source Nicolas Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo p 53

Note de lecture En 2010 395 adolescents des cateacutegories populaires vivant en Ile-de-France ont reacutealiseacute une activiteacute extrascolaire contre 231 des adolescentes de cateacutegorie populaire vivant en Ile-de-France

44

2 PRATIQUES SPORTIVES ET DE BIEN-ETRE CORPOREL

Le corps est central pour se deacutevelopper agrave tous les niveaux (psychique affectif cognitif et physique) La penseacutee la conscience de soi et de lrsquoautre passent par des actions corporelles Les activiteacutes physiques sont essentielles pour la santeacute Il convient donc de permettre un niveau suffisant drsquoactiviteacutes physiques pour tous drsquoautant que les socieacuteteacutes deacuteveloppeacutees contemporaines mobilisent moins les capaciteacutes physiques La pratique du sport est une forme drsquoactiviteacute physique Elle est par ailleurs susceptible de repreacutesenter une sphegravere personnelle drsquoaccomplissement (goucirct pour une pratique valoriseacutee compeacutetitions etc) de contribuer au deacuteveloppement des compeacutetences de coopeacuteration (sports en eacutequipe) de perseacuteveacuterance et de confiance en soi

21 Trois quarts des enfants acircgeacutes de plus de 10 ans pratiquent une activiteacute sportive hors de lrsquoeacutecole dont plus de la moitieacute chaque semaine Parmi les 11-17 ans huit enfants sur dix ont pratiqueacute un sport au cours des quatre derniers mois (en dehors des activiteacutes sportives scolaires et hors activiteacute professionnelle) et trois sur dix font partie drsquoune association sportive (donneacutees enquecirctes Emplois du temps 2009-2010)46 Cela recoupe les donneacutees obtenues dans le suivi de panel drsquoenfants de lrsquoenquecircte Enfance des loisirs portant sur la mecircme tranche drsquoacircge qui montrait que 60 des enfants avaient une pratique sportive hebdomadaire et 14 au moins une fois par mois Trois quarts des 15-18 ans ont une activiteacute physique ou sportive hebdomadaire hors de lrsquoeacutecole Seuls 4 nrsquoont jamais drsquoactiviteacutes sportives

La freacutequence de pratique sportive des 15-18 ans selon le sexe en France en 2010

Freacutequence de pratique parmi les 15-18 ans Garccedilon Fille Total

Au moins hebdomadaire 760 724 743

Moins drsquoune fois par semaine 175 152 164

Exclusivement en vacances 31 70 49

Aucune pratique 34 54 43

Source enquecircte Pratique physique et sportive 2010 CNDS Direction des sports ndash Insep ndash Meacuteos

Note de lecture 76 des garccedilons de 15 agrave 18 ans ont une pratique sportive au moins hebdomadaire contre 724 des filles

22 Un temps drsquoactiviteacute physique insuffisant pour une partie des enfants notamment de familles agrave faibles revenus Pour lrsquoacquisition et le maintien drsquoune bonne santeacute les experts recommandent un minimum de 60 minutes par jour drsquoactiviteacutes physiques drsquointensiteacute modeacutereacutee ou plus eacuteleveacutee chez les jeunes47 Selon certaines eacutetudes la grande majoriteacute des enfants de 11 ans sont en deccedilagrave de

46 Note Insee pour HCFEA 47 Pocircle ressource nationale sport santeacute bien-ecirctre ministegravere du sport wwwsportsgouvfrIMGpdfsport-_santeactivitephysique-sedentaritepdf

45

ce seuil drsquoactiviteacutes physiques sachant que les jeunes ont tendance agrave pratiquer plus de sports que les geacuteneacuterations preacuteceacutedentes mais que nos modes de vie srsquoaccompagnent drsquoun abandon progressif de la deacutepense physique dans les activiteacutes courantes48 Chez les enfants de 9 ans la freacutequence des jeux en plein air est correacuteleacutee au niveau global drsquoactiviteacute physique alors que chez les adolescents de 15 ans cette correacutelation est atteacutenueacutee au profit des activiteacutes en club Or il a eacuteteacute montreacute que 39 des enfants de 3 agrave 10 ans ne jouaient jamais en plein air cette proportion eacutetant moindre chez les enfants en surpoids (33 ) et meilleure chez ceux regardant moins les eacutecrans (56 )49 En moyenne les 11-17 ans pratiquent un sport 32 minutes par jour50 Parmi les colleacutegiens 33 des enfants dont les parents ont de faibles revenus ont une activiteacute physique drsquoau moins deux heures par semaine en dehors de lrsquoeacutecole contre 60 chez les plus favoriseacutes Les enfants nrsquoayant aucune activiteacute physique sont plus nombreux (75 ) parmi les familles agrave faibles revenus que les familles plus favoriseacutees (24 )51

Figure Alimentation activiteacute physique et sportive selon les niveaux de richesse mateacuterielle en trois cateacutegories (en pourcentage)

Source enquecircte HBSC 2014 (reacutepartition des enfants selon trois niveaux de revenus des parents)

23 Des pratiques hors eacutecole souvent encadreacutees (~30 agrave 50 des enfants selon les acircges) Selon le baromegravetre Cnaf 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans pratiquent chaque semaine une activiteacute encadreacutee et 91 des enfants pratiquant au moins une activiteacute encadreacutee font du sport Ainsi pregraves de 50 des enfants de 3 agrave 10 ans pratiquent une activiteacute sportive encadreacutee hors eacutecole

48 laquo Activiteacute physique raquo Expertise collective Inserm 2008 49 B Salanave C Verdot V Deschamps M Vernay S Hercberg et K Castetbon (2015) laquo La pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 agrave 10 ans dans lrsquoeacutetude nationale nutrition santeacute raquo Bulletin eacutepideacutemiologique hebdomadaire ndeg 30-31 6 octobre p 561-570 50 E Cleacuteron et A Caruso (2017) laquo Le sport drsquoabord lrsquoaffaire des jeunes raquo Analyses et synthegraveses Injep 51 laquo Ineacutegaliteacutes sociales de santeacute raquo in Godeau E (dir) (2016) laquo La santeacute des colleacutegiens en France 2014 raquo

46

On peut estimer qursquoune majoriteacute des 6-18 ans dispose drsquoune licence sportive teacutemoignant drsquoune certaine pratique en club5052

Taux de licences selon lrsquoacircge

Source Institut National de la Jeunesse et de lrsquoEducation Populaire (INJEP)- Mission drsquoEtude drsquoObservation Statistique ndash Recensement des licences aupregraves des feacutedeacuterations agreacuteeacutees par le ministegraveres des Sports (licences deacutelivreacutees en 2015) Note de lecture Chez les individus acircgeacutes de 16 ans le taux de licencieacutes srsquoeacutelegraveve agrave 40

Le recensement ne deacutenombre que des licences et non des licencieacutes (certains individus pouvant posseacuteder plusieurs licences) Ainsi le nombre de licences agrave 15 ans (50 ) vaut 12 fois le nombre de jeunes de 15 agrave 18 ans deacutetenant effectivement une licence Si lrsquoon applique le mecircme ratio aux autres tranches drsquoacircges on obtiendrait un taux de licencieacutes drsquoenviron 30 chez les 7-17 ans et pregraves de 50 chez les 10-12 ans ce qui est assez proche des donneacutees des enquecirctes Emplois du temps 2009-2010 qui indiquent qursquoentre 11 et 17 ans trois enfants sur dix font partie drsquoune association sportive

Parmi les plus acircgeacutes presqursquoun jeune sur deux srsquoinscrit dans une structure encadreacutee mais ils sont un peu plus agrave pratiquer en eacutetant encadreacute (par un entraicircneur moniteur professeur animateur ou eacuteducateur sportif) (60 ) et moins agrave deacutetenir une licence sportive (41 )

52 Donneacutees sur les plus jeunes dans lrsquoenquecircte Pratiques des activiteacutes physiques et sportives en France DEJVPA

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Pratiques sportives en club chez les 15-18 ans selon le sexe en France en 2010

Pratique en club parmi les 15-18 ans Garccedilon Fille Total

Pratique dans un club sportif public une association sportive ou une structure priveacutee agrave caractegravere commercial

508 447 480

Pratique par un entraicircneur moniteur professeur eacuteducateur ou animateur

619 580 601

Deacutetention drsquoune licence 466 340 407

Par ailleurs 36 des 15-18 ans participent agrave des compeacutetititions

24 Des pratiques laquo ouvertes raquo ou semi-ouvertes dans la laquo nature raquo et en milieu urbain importantes avec des dispariteacutes territoriales Les eacutequipements en accegraves libres (parc square aire de jeux terrain de sport etc) permettent une pratique sportive informelle et auto-organiseacutee pour des enfants mais plus souvent des adolescents non inscrits en club Si lrsquoon compare les 60 de pratiques sportives avec un entraicircneur un moniteur ou un animateur chez les 15-18 ans aux 95 de jeunes pratiquant au moins de temps en temps une activiteacute sportive on en deacuteduit que 30 des adolescents ont une pratique sportive uniquement en milieu ouvert ou semi-ouvert Si lrsquoon voulait connaicirctre la part de la pratique sportive en milieu ouvert il faudrait eacutevaluer la part des enfants et adolescents pratiquant agrave la fois en club association etc et en milieu ouvert Donneacutees agrave ce jour non renseigneacutees

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre par reacutegion53 en 2013

Reacutegion Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre pour 10 000 habitants

Alsace 1 629 89 Aquitaine 3 490 110 Auvergne 1 741 130 Basse-Normandie 1 675 114 Bourgogne 1 860 113 Bretagne 4 507 143 Centre 3 525 139 Champagne-Ardenne 1 786 133 Corse 165 54 Franche-Comteacute 1 525 131

53 Ministegravere des Sports (2013) laquo Atlas des eacutequipements sportifs franccedilais par grandes cateacutegories raquo

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Reacutegion Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre pour 10 000 habitants

Guadeloupe 371 92 Guyane 174 79 Haute-Normandie 2 341 127 Icircle-de-France 5 542 48 La Reacuteunion 898 111 Languedoc-Roussillon 3 317 130 Limousin 963 130 Lorraine 4 017 171 Martinique 380 96 Midi-Pyreacuteneacutees 3 130 110 Nord-Pas-de-Calais 3 151 78

Pays-de-la-Loire 4 763 136

Source Atlas du ministegravere les ineacutegaliteacutesnb drsquoeacutequipementpopulation 2013 Le ministegravere de la Jeunesse et des Sports rassemble dans la cateacutegorie laquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo par ordre deacutecroissant du nombre drsquoeacutequipements preacutesents sur le territoire les plateaux Education Physique et Sportive (EPS)Multisportscity-stades les terrains de peacutetanque de basket-ball de boules de handball les laquo skate-parks raquo les terrains de volley-ball et de beach-volley ndash en ne citant que ceux de plus de 800 uniteacutes Note de lecture dans la reacutegion Rhocircne-Alpes en 2013 5 950 eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libres existaient

Le libre accegraves permet une pratique sportive non encadreacutee des enfants et des adolescents (laquo skate-parks raquo laquo city stades raquo) ― ou de personnes plus acircgeacutees (terrains de peacutetanque ou de boules) Les agglomeacuterations de Paris Lyon Lille Strasbourg Rouen Caen Rennes Nantes Bordeaux Toulouse Montpellier Marseille Clermont-Ferrand Limoges Poitiers Toulon Besanccedilon Dijon Orleacuteans ont relativement peu drsquolaquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo rapporteacutes agrave leur population Les reacutegions suivantes ont un nombre drsquolaquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo pour 10 000 habitants supeacuterieur drsquoau moins 30 agrave la moyenne nationale Picardie Lorraine Bretagne Pays-de-la-Loire Poitou-Charentes Centre et Franche-Comteacute54

Les ressources naturelles des territoires ouvrent aussi des terrains drsquoexpeacuteriences potentielles distinctes plages montagnes forecircts campagnes sont les supports de promenades et drsquoactiviteacutes diverses (veacutelo escalade etc) en site naturel qui eacutevidemment diffeacuterent selon lrsquoendroit ougrave lrsquoon vit Dans les zones rurales qui peuvent par ailleurs manquer

54 Ibidem

Picardie 3 688 195 Poitou-Charentes 2 367 135 Provence-Alpes-Cocircte drsquoAzur 3 687 75 Rhocircne-Alpes 5 950 97 Total 66 642 103 Meacutediane 113

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drsquoameacutenagements favorables aux TLT facilement accessibles agrave tous les richesses territoriales sont-elles mises en valeur et rendues accessibles aux enfants

25 Des choix de pratiques hors eacutecole marqueacutees par des diffeacuterences surtout entre garccedilons et filles

Des disciplines sportives souvent distinctes entre filles et garccedilons La natation le football le veacutelo le roller la danse la gymnastique et lrsquoathleacutetisme sont les plus pratiqueacutes chez les enfants La hieacuterarchie des sports les plus pratiqueacutes se modifie si lrsquoon observe les pratiques hors eacutecole Hors cadre scolaire on retrouve la natation le veacutelo et le roller parmi les sports pratiqueacutes par une forte proportion de filles et de garccedilons On observe une diversification des pratiques reacuteguliegraveres entre les filles et les garccedilons investissant diffeacuteremment les disciplines sportives pratiques du football des arts martiaux du ping-pong et du tennis chez les garccedilons et pratiques de la danse de lrsquoeacutequitation du ski ou de la randonneacutee chez les filles Les pratiques sportives selon le cadre dans lequel elles sont pratiqueacutees

Source Etude Ipsos Observatoire du sport (2012)

Filles et garccedilons font drsquoabord du sport pour se faire plaisir et rencontrer des amis Reste que le sport veacutehicule des steacutereacuteotypes assez marqueacutes 55 Par exemple les garccedilons sont davantage engageacutes dans la compeacutetition sportive et font davantage du sport pour laquo gagner raquo quand les filles peuvent en faire laquo pour maigrir raquo 56

55 Voir M-C Naves et S Octobre (2014) laquo Ineacutegaliteacutes et diffeacuterences filles-garccedilons dans les pratiques sportives et culturelles des enfants et des adolescents raquo in Naves M-C et Wisnia-Weill V (dir) (2014) Lutter contre les steacutereacuteotypes Filles-garccedilons France Strateacutegie 56 Et ce y compris dans les fratries mixtes Voir C Mennesson (2011) laquo Socialisation familiale et investissement des filles et des garccedilons dans les pratiques culturelles et sportives associatives raquo Reacuteseaux ndeg 168-169 p 87-110

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Tableau Motivations des garccedilons et des filles agrave faire du sport ()

Source M Choquet H Bourdessol et al (2001) Jeunes et pratiques sportives lrsquoactiviteacute sportive agrave lrsquoadolescence les troubles et les conduites associeacutees INSERM

Les garccedilons font plus de sport que les filles surtout agrave partir de lrsquoadolescence (ce qui est le pendant drsquoun surinvestissement des pratiques culturelles par les filles par rapport aux garccedilons)57 en 2002 77 des garccedilons et 60 des filles de 12 agrave 17 ans pratiquaient un sport ou une activiteacute sportive en dehors de lrsquoeacutecole Cet eacutecart a augmenteacute et atteint 30 points dans les foyers les plus deacutefavoriseacutes La mixiteacute est limiteacutee dans la pratique sportive des enfants et des adolescents notamment en club58 et les entraicircnements concernant des enfants jeunes (8-10 ans) sont souvent organiseacutes seacutepareacutement Lrsquoencadrement des activiteacutes sportives des filles et des garccedilons est laquo genreacute raquo que ce soit dans la reacutepartition des entraicircneurs et animateurs ou dans leurs comportements vis-agrave-vis des jeunes59 La pratique sportive des jeunes a souvent comme reacutefeacuterence le haut niveau et le sport au masculin consideacutereacute comme plus prestigieux Dans les sports dits masculins qui sont les plus nombreux les feacutedeacuterations et les clubs ne facilitent pas la pratique feacuteminine Dans une grande partie du territoire franccedilais et notamment dans les zones agrave forte densiteacute de population lrsquoaccegraves des clubs aux eacutequipements sportifs (gymnases stades terrains de sport agrave exteacuterieur) geacutereacutes par les collectiviteacutes locales est concurrentiel Les creacuteneaux horaires sont partageacutes entre les diffeacuterentes disciplines lieacutees aux feacutedeacuterations et les classes drsquoacircge des pratiquants Or les garccedilons tendent agrave ecirctre privileacutegieacutes60 Les ineacutegaliteacutes sont aussi tregraves grandes dans le domaine de la pratique libre (installations outdoor et indoor maisons des jeunes etc) Le ciblage des filles commence agrave peine par exemple dans certains territoires pour rattraper le retard agrave lrsquoinstar des projets laquo Allez les filles raquo de la Fondation de France61 ou de lrsquoinitiative agrave Mulhouse de lrsquoassociation laquo Eacutelan sportif ou comment conjuguer la boxe au feacuteminin raquo A

57 Source M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 58 LrsquoEacuteducation physique et sportive (EPS) agrave lrsquoeacutecole qui est souvent la premiegravere (voire la seule) expeacuterience sportive des enfants et des adolescents comme le sport scolaire (dans le cadre des feacutedeacuterations multisports agrave lrsquoinstar de lrsquoUnion nationale du sport scolaire (UNSS)) reproduisent aussi les steacutereacuteotypes de genre Voir G Combaz et O Hoibian (2011) laquo La pratique des activiteacutes physiques et sportives les ineacutegaliteacutes entre les filles et les garccedilons sont-elles plus reacuteduites dans le cadre scolaire raquo Carrefours de lrsquoeacuteducation ndeg 32 p 167-185 59 J-C Gillet et Y Raibaud (2006) laquo Mixiteacute pariteacute genre dans les meacutetiers de lrsquoanimation raquo Paris LrsquoHarmattan 60 M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 61 wwwfondationdefranceorgNos-AidesVous-etes-un-organismeSolidarite-avec-les-personnes-vulnerablesEn-FranceMaladieSante-des-jeunes

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lrsquoeacutetranger on peut citer des dispositifs comme laquo go go girl raquo aux Etats-Unis ou les laquo MaumldchenStaumlrken raquo en Allemagne

Des diffeacuterences sociales agrave relire sous le prisme du genre et des diffeacuterences territoriales La pratique sportive des jeunes semble aussi largement correacuteleacutee au niveau de diplocircme des parents et dans une moindre mesure au niveau de revenu du foyer 62 Or ces eacuteleacutements doivent ecirctre lus agrave travers le prisme du genre si le taux de pratique sportive des garccedilons dans les familles populaires est quasiment le mecircme que dans la population geacuteneacuterale il est pour les filles infeacuterieur de 15 points agrave la moyenne63

Des combinaisons multiples de pratiques culturelles et sportives64

Les pratiques sportives et culturelles des enfants et des adolescents font lrsquoobjet de combinaisons multiples qui varient selon le sexe et lrsquoorigine sociale Il y a en effet des combinaisons drsquoactiviteacutes reacuteputeacutees speacutecifiquement masculines et drsquoautres speacutecifiquement feacuteminines65

Dans les classes populaires la pratique sportive est exclusive Le sport est pris tregraves au seacuterieux en particulier comme un eacuteleacutement de construction de lrsquoidentiteacute masculine Pratiques de loisirs et eacutecole sont seacutepareacutees les activiteacutes extrascolaires ne sont pas envisageacutees comme un capital culturel susceptible drsquoecirctre mis au service de la reacuteussite scolaire

laquo Des activiteacutes au statut diffeacuterent peuvent coexister dans les familles intellectuelles raquo66 Le sport y est envisageacute comme une activiteacute compleacutementaire (un moyen drsquoexpression de soi de deacuteveloppement personnel) non essentielle Le sport est vu positivement comme le veacutehicule des valeurs de compeacutetition et de deacutepassement de soi et comme le moyen de deacutevelopper une hexis corporelle distinctive

Les activiteacutes entre filles et garccedilons sont moins sexueacutees

Chez les cadres CSP+ il srsquoagit drsquooccuper les enfants (lutter contre lrsquooisiveteacute) voire de favoriser un laquo entre-soi raquo social peu importe lrsquoactiviteacute67

Une grande majoriteacute des enfants et adolescents ont accegraves aux sports ce qui en fait un secteur moins marqueacute par les ineacutegaliteacutes sociales que la culture ou les sciences Il nrsquoen reste pas moins que lrsquoon observe des ineacutegaliteacutes entre enfants en lien avec les reacutealiteacutes territoriales Par exemple les reacutesidents des ZUS sont sous-repreacutesenteacutes parmi les licencieacutes sportifs (en 2013 34 licencieacutes) La proportion des licencieacutes sportifs reacutesidant dans les QP est de 38 mais est de 7 dans le reste de la population franccedilaise Les types drsquoeacutequipements sportifs les plus reacutepandus selon le lieu drsquoimplantation en 2013

62 P Mignon et G Truchot (dir) (2002) laquo Les pratiques sportives en France raquo INSEP 63 Donneacutees 2002 taille drsquoeacutechantillons insuffisante sur les 15-18 ans pour croiser sexe et origine sociale dans lrsquoenquecircte 2015 64 M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 65 S Octobre C Detrez P Merckleacute et N Berthomier (2010) op cit 66 C Mennesson et S Julhe (2012) laquo Lrsquoart (tout) contre le sport La socialisation culturelle des enfants des milieux favoriseacutes raquo Politix ndeg 99 p 122 67 Ibid

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Source Recensement des eacutequipements sportifs ministegravere chargeacute des sports 2013 traitements CREDOC Note de lecture 15 des eacutequipements sportifs en ZUS sont des plateaux EPS Multisports

Les ressources du territoire faccedilonnent eacutevidemment les pratiques sportives ouvertes ou semi-ouvertes qui constituent des scegravenes drsquoexpressions et de repreacutesentation des lieux drsquoapprentissage de la parole et du compromis mais aussi des aregravenes de concurrence et de compeacutetition Drsquoun inteacuterecirct certain pour lrsquoeacutemancipation et les sociabiliteacutes locales ces espaces non encadreacutes peuvent aussi devenir des catalyseurs drsquoineacutegaliteacutes Des strateacutegies drsquoexclusion et drsquoinclusion sont mises en place par les groupes de preacuteadolescents laquo Les espaces sportifs en accegraves libre sont des lieux drsquoapprentissage du conflit de lrsquoinjure et de lrsquoaffrontement susceptibles de reproduire toutes les formes drsquointoleacuterance raquo68 Par un processus drsquoutilisation reacuteguliegravere et drsquoimpreacutegnation identitaire ces eacutequipements font lrsquoobjet drsquoune appropriation par certains groupes qui entrave la liberteacute drsquoaccegraves pour drsquoautres Les espaces sportifs ouverts de la ville sont susceptibles drsquoecirctre marqueacutes par des logiques de discrimination de marginalisation et drsquoisolement qui repoussent certains hors du cadre normatif preacutesenteacute pourtant comme propice agrave la construction drsquoidentiteacutes et de liens sociaux Ensuite la pratique des activiteacutes ludosportives auto-organiseacutees srsquoavegravere socialement diffeacuterencieacutee La freacutequentation des enfants et des adolescents ainsi que le degreacute drsquoautonomie qui leur est conceacutedeacute varient selon diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques geacuteographiques culturels Enfin des diffeacuterences entre filles et garccedilons sont freacutequentes pour de multiples raisons Par exemple deux sports sont principalement pratiqueacutes dans les eacutequipements en libre accegraves le football et le basket-ball La pratique du badminton ou du volley se heurte aux difficulteacutes drsquoinstaller et de stocker les poteaux et filets Il srsquoavegravere que ces terrains sont essentiellement occupeacutes par des garccedilons

68 D Morin et H Durler (2005) laquo Modes de sociabiliteacute enfantine dans lrsquoespace public urbain et forme scolaire une mise en perspective raquo universiteacute de Genegraveve et universiteacute de Lausanne

53

3 PRATIQUES ARTISTIQUES ET CULTURELLES Les rencontres avec lrsquoart et la culture ont plusieurs vertus essentielles drsquointensiteacute variable selon les acircges certaines chez les jeunes enfants drsquoautres plus preacutegnantes agrave lrsquoadolescence Tout drsquoabord aux jeunes acircges ougrave le corps est le meacutedia principal du rapport sensoriel et sensible au monde se tissent les premiers liens entre sensations et repreacutesentations Ensuite les pratiques culturelles invitent agrave laquo mettre des mots sur des ressentis cela est important car le rapport aux choses varieacutees vues toucheacutees eacutecouteacutees est un support de deacuteveloppement de lrsquointelligence narrative capaciteacute neacutecessaire pour ecirctre acteur de sa vie Enfin la pratique creacuteative engage lrsquoenfant dans une modaliteacute drsquoaction structurante comme tout travail de sublimation69 lrsquoenfant se deacutecouvre capable de faire des choses dans la perseacuteveacuterance Il deacutecouvre ses limites mais aussi la possibiliteacute de se deacutepasser au contact du reacuteel il srsquoy transforme dans lrsquoappropriation de ses laquo expeacuteriences personnelles du monde raquo Il deacutecouvre par la mecircme occasion les capaciteacutes des autres et les diffeacuterences

La culture et lrsquoart font alors doublement lien social Ils y contribuent en donnant lrsquoaccegraves agrave un patrimoine commun et plus largement aux objets et aux gestes inscrits dans laquo la trame drsquoun tissu symbolique commun agrave lrsquoensemble drsquoune collectiviteacute raquo70 Surtout au-delagrave drsquoune culture dont une part restera probablement assez minoritaire il srsquoagit de renouveler son regard en choisissant laquo la mise en valeur drsquoune partie du reacuteel raquo dans lequel se joue un laquo entre-deux symbolique raquo entre soi et lrsquoauteur Lrsquoœuvre drsquoart donne forme au chaos71 dans une adresse agrave lrsquoautre en la creacuteant ou en la recevant chacun apprend agrave se recueillir avant de reacuteagir A mille lieux drsquoun geste utilitaire cette expeacuterience de lrsquoimaginaire permet qursquoun regard neuf srsquoinitie pouvant ensuite feacuteconder drsquoautres actes drsquoautres relations entre les humains et entre lrsquoindividu et le monde Pour ce faire il faut apprendre agrave srsquoextraire drsquoun langage limiteacute laquo pour investir un espace drsquoexpression symbolique non strictement deacutetermineacute raquo72

Finalement ces pratiques permettent de nourrir chez tous les enfants et adolescents tout agrave la fois le lien social lrsquoexpressiviteacute et la subjectivation des capaciteacutes et des terrains de reacutealisation Pour eacutetayer ces processus trois axes peuvent ecirctre distingueacutes73 le rapport direct aux œuvres et aux creacuteateurs lrsquoapproche analytique et cognitive des œuvres et les pratiques artistiques (ateliers de theacuteacirctre dessin pratique drsquoun instrument eacutecritures etc)

69 Approches de C Dejours sur le travail creacuteatif Sde Mijolla Mellor traiteacute de la sublimation choix de la sublimation 70 N Romeas (2017) laquo Lrsquoart comme eacutecole raquo 24 juin Le Monde diplomatique 71 Voir Castoriadis 72 laquo Lrsquoart comme eacutecole raquo op cit 73 F Enel (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS

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31 Enfants de 3 agrave 10 ans pregraves de 15 ont une pratique artistique encadreacutee Peu de donneacutees chiffreacutees sur les pratiques plus informelles Il nrsquoy a pas de donneacutees agreacutegeacutees disponibles sur cette tranche drsquoacircge On sait en revanche que 56 des 3-10 ans ont une pratique reacuteguliegravere en club ou maison de quartier dont 22 des activiteacutes artistiques et culturelles A 9-10 ans ils sont 74 agrave pratiquer une activiteacute encadreacutee Drsquoougrave une estimation de 15 ayant une pratique artistique encadreacutee Les Temps drsquoactiviteacute peacuteriscolaires (TAP) et nouvelles activiteacutes peacuteriscolaires(NAP) organiseacutees pendant les activiteacutes peacuteriscolaires agrave lrsquoeacutecole primaire ont eacutegalement deacuteveloppeacute des possibiliteacutes de pratiques artistiques et culturelles parmi les activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees dans le cadre de la reacuteforme des rythmes 94 des communes ont mis en place des activiteacutes artistiques et culturelles74 Par ailleurs les accueils de loisirs deacuteveloppent une large gamme drsquoactiviteacutes notamment artistiques et culturelles en phase avec leurs projets eacuteducatifs et peacutedagogiques Toutefois les pratiques sont heacuteteacuterogegravenes et nous ne disposons pas drsquoune vue drsquoensemble permettant de deacutecrire la part que prennent ces activiteacutes dans lrsquoorganisation du temps des enfants en accueil de loisirs ni leur nature (activiteacutes drsquoeacuteveil ateliers ponctuels activiteacutes reacuteguliegraveres dans le cadre de lrsquointervention drsquoun musicien drsquoune association ou encore accompagnement des enfants vers des partenaires de lrsquoeacuteducation populaire ou dans un conservatoirehellip) Si lrsquoon srsquointeacuteresse maintenant aux pratiques reacuteguliegraveres celles poursuivies au moins pendant un semestre dans lrsquoanneacutee et le cas eacutecheacuteant susceptibles de se poursuivre drsquoune anneacutee agrave lrsquoautre il est encore plus difficile de savoir combien drsquoenfants sont concerneacutes

Conservatoires et eacutecoles priveacutees ou associatives 155 000 enfants pratiquent une activiteacute artistique (surtout musique et danse) dans les conservatoires agrave rayonnements deacutepartementaux ou reacutegionaux et 145 000 dans les conservatoires municipaux Le ministegravere de la Culture estime agrave 12 million le nombre drsquoenfants ayant une pratique de musique de danse ou de theacuteacirctre en inteacutegrant les eacutecoles associatives et priveacutees Mais nous ne disposons pas de la reacutepartition par acircge

32 Adolescents de 11-17 ans 30 agrave 40 ont une forme de pratique artistique reacuteguliegravere qui eacutevolue dans ses contenus avec lrsquoacircge Selon les enquecirctes Emplois du temps de 2009-2010 31 des 11-17 ans pratiquaient reacuteguliegraverement une activiteacute artistique telle que instrument de musique chant dessin peinture eacutecriture sans qursquoelle soit neacutecessairement institutionnaliseacutee75 Ces ordres de grandeur sont proches de ceux drsquoun autre questionnaire de la recherche lrsquoEnfance des loisirs (2002 agrave 2008)

74 laquo Evaluation nationale des PEDT raquo op cit 75 Note Insee pour HCFEA

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Part des enfants de 11 agrave 17 ans pratiquant une activiteacute artistique en dehors des heures de cours agrave lrsquoeacutecole 2002 2008 Jamais ou presque jamais 57 61 1 agrave 3 fois par mois 7 10 Au moins hebdomadaire 35 29

Source Enfance des loisirs agreacutegation de reacutesultats de la DEPS pour HCFEA

Les eacutevolutions observeacutees combinent des effets des avanceacutees en acircge des enfants de la cohorte et des changements de comportements qui ne peuvent ecirctre interpreacuteteacutes directement comme une augmentation ou diminution des pratiques Les pratiques artistiques se deacuteveloppent durant la premiegravere partie du collegravege ce qui correspond agrave la fois agrave une ouverture du champ des possibles (activiteacutes peacuteriscolaires rencontres etc) mais aussi agrave une demande de nouveaux supports drsquoexpeacuterimentations identitaires et drsquoactiviteacutes expressives engageant le corps et la creacuteativiteacute Lrsquoeacuterosion de la pratique traditionnelle correspond en partie agrave un transfert vers les pratiques numeacuteriques et non agrave une deacutesaffection (voir ci-apregraves) Les pratiques culturelles et artistiques des enfants se modifient avec lrsquoavanceacutee en acircge76 Les donneacutees issues de lrsquoenquecircte 2008 datent un peu pour deacutecrire les transformations des usages lieacutes au deacuteveloppement numeacuterique Par exemple en 2008 pour les 11-17 ans la lecture des livres BD et magazines baisse avec lrsquoacircge avec agrave la fois une diminution de la part des forts lecteurs et une forte progression des non-lecteurs (155 agrave 11 ans et 465 agrave 17 ans) La lecture de magazine srsquoeffrite eacutegalement On constatait alors un inteacuterecirct plus marqueacute pour la presse drsquoinformation et un eacuteparpillement des autres theacutematiques en lien avec les centres drsquointeacuterecirct (titres sportifs presse scientifique dont la part drsquoabonnement se maintient etc) On a en revanche du mal agrave eacutevaluer le poids des pratiques de lecture sur internet

76 Octobre S et Berthomier N (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo op cit Analyse les reacutesultats du suivi drsquoun panel de 4 000 enfants suivis sur quatre vagues drsquoenquecircte entre 2002 et 2008

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33 Des sorties culturelles en appui sur un eacutequipement culturel significatif et les sorties scolaires La France est lrsquoun des pays drsquoEurope les mieux pourvus en eacutequipements culturels majeurs lieux drsquoexposition theacuteacirctres cineacutemas lieux de lecture publique eacutequipements de musique et de danse avec une moyenne nationale de 312 eacutequipements pour 10 000 habitants avec toutefois des dispariteacutes territoriales importantes77

- les eacutetablissements publics (EP) sont en majoriteacute franciliens mais certains sont implanteacutes en reacutegion et drsquoautres deacuteclinent des sites en milieu rural (ex centre des monuments nationaux)

- une majoriteacute drsquoinstitutions culturelles deacuteveloppe des actions dans les QPV (quartiers des politiques de la ville) hors contrat de ville dont elles sont signataires pour certaines (29 )

- dans les quartiers de politique de la ville (QPV) les difficulteacutes drsquoaccegraves concernent moins ceux qui sont en zone urbaine que les quartiers des petites agglomeacuterations en peacuteripheacuterie des villes ou lrsquoOutre-mer Sur 1294 QPV 720 sont agrave moins de 1 km de distance de lrsquoun de ces eacutequipements Ainsi plus de la moitieacute des structures labelliseacutees et des conservatoires se trouvent agrave moins drsquoun kilomegravetre des QPV Les structures implanteacutees dans ces territoires soulignent la freacutequentation soutenue de leurs eacutequipements par un public de proximiteacute bien supeacuterieur en nombre et pourcentage agrave celui des cateacutegories favoriseacutees qursquoelles peinent parfois agrave faire venir

- lrsquoOutre-mer a un taux drsquoeacutequipement deux agrave trois fois infeacuterieur agrave celui de la moyenne franccedilaise meacutetropolitaine

- les zones rurales sont plutocirct bien loties en termes de taux drsquoeacutequipements physiques par habitant que lrsquoon compte ou non les lieux de lecture publique Mais elles sont moins bien doteacutees face agrave lrsquooffre numeacuterique potentielle du fait de la faible couverture en haut deacutebit

- le reacuteseau de lecture publique (meacutediathegraveques bibliothegraveques et points de lecture) comprend 16 300 lieux crsquoest le premier reacuteseau culturel de proximiteacute Toutefois 55 des communes nrsquoont pas de lieu de lecture agrave proximiteacute et lrsquoIle-de-France et lrsquoAlsace paraissent sous-eacutequipeacutees78

- sans les lieux de lecture publique les zones peacuteriurbaines seraient quatre fois moins eacutequipeacutees que la moyenne nationale Drsquoougrave lrsquoimportance des bibliothegraveques et meacutediathegraveques qui augmentent significativement lrsquoaccegraves agrave la culture dans une aire urbaine donneacutee

Les bibliothegraveques theacuteacirctres museacutees et lieux de spectacle sont tregraves freacutequenteacutes en fin de primaire Mais ces sorties diminuent (bibliothegraveques museacutees zoos) avec lrsquoavanceacutee en acircge et eacutevoluent en lien avec les inteacuterecircts adolescents (cineacutema matchs concerts etc)

77 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo rapport au Premier ministre ministegravere de la Culture et de la Communication Inspection geacuteneacuterale des affaires culturelles mars en appui sur travaux du CGET et du ministegravere de la Culture 78 Rapport ndeg 2015-033 laquo Lrsquoeacutequipement des communes lacunes et ineacutegaliteacutes territoriales raquo Inspection geacuteneacuterale des bibliothegraveques deacutecembre 2015

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La sortie scolaire reste le principal mobile de freacutequentation des eacutequipements culturels79 A 11 ans 505 des enfants ayant visiteacute un museacutee eacutetaient accompagneacutes par un professeur crsquoest encore le cas agrave 17 ans un tiers des enfants et 40 des adolescents qui sont alleacutes au theacuteacirctre ou au museacutee lrsquoont fait dans le cadre drsquoune sortie scolaire Crsquoest surtout le cas pour les enfants drsquoouvriers lrsquoeacutecole jouant bien son rocircle de deacutemocratisation des savoirs dans ce cas Globalement80 les jeunes geacuteneacuterations freacutequentent davantage les eacutequipements culturels notamment theacuteacirctres museacutees que leurs aicircneacutes gracircce aux efforts conjugueacutes des familles premier lieu de sensibilisation et des institutions (collaboration entre eacutecole et culture) Plus de 75 81 des 15-24 ans vont au moins une fois au cineacutema par an sur la peacuteriode 1993-2015 les 15-19 ans vont en moyenne six fois par an au cineacutema Au-delagrave du cineacutema certaines pratiques concernent beaucoup drsquoenfants ou drsquoadolescents (seuls 23 des lyceacuteens nrsquoont jamais visiteacute un museacutee de leur vie) drsquoautres restent plus confidentielles (92 des lyceacuteens nrsquoont jamais assisteacute agrave un concert de musique classique)

79 laquo Evaluation de la politique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit 80 S Octobre (2009) laquo Pratiques culturelles chez les jeunes et institution de transmission un choc des cultures raquo Culture et prospective DEPS 81 laquo Le public du cineacutema 1993-2015 raquo Les eacutetudes du CNC septembre 2016 En 2015 le nombre de moins de 14 ans allant au cineacutema progresse et atteint son plus haut niveau depuis 1993 (847 des moins de 14 ans)

sur 100 personnes de chaque groupe

Parc (Futuroscope Citeacute des sciences et

de lindustrie

(La Villette)hellip

Exposition temporaire de peinture

ou de scultpture

Exposition de photo-graphie

Centre darchives

Galerie dart Spectacle son et

lumiegravere

Site archeacuteologique ou chantier de

fouilles

Museacutee Monument historique

NE SONT JAMAIS ALLES DE LEUR VIEENSEMBLE 54 48 64 88 61 46 67 23 2715 agrave 19 ans 45 47 73 90 65 52 75 23 32

ENSEMBLE 8 24 15 3 15 17 9 30 2915 agrave 19 ans 15 21 13 3 15 27 8 37 36Lyceacuteens 19 20 14 4 16 25 7 42 37

SONT ALLES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

58

Source ministegravere de la Culture donneacutees 2008 wwwpratiquesculturellesculturegouvfr

La part drsquoenfants et de jeunes drsquoacircge scolaire ayant beacuteneacuteficieacute drsquoune action eacuteducative drsquoune structure subventionneacutee par le ministegravere de la Culture (MCC) srsquoest eacuteleveacutee agrave 34 en 2014 contre 197 en 2010 Lrsquoenjeu de lrsquoaccegraves mateacuteriel de tous agrave la culture nrsquoest pas qursquoune question drsquoeacutequipements physiques Il deacutepend de la capaciteacute drsquoacceacuteder au numeacuterique aux propositions audiovisuelles et de faire eacutevoluer les propositions en lien avec les besoins des publics de proximiteacute et dans une temporaliteacute adapteacutee Par ailleurs les rencontres avec le public sont autant le fait des acteurs associatifs des manifestations et opeacuterations sur des territoires (fecirctes de quartier rencontres entre villages spectacles de rue et expositions locales) autant que des manifestations nationales (fecircte de la musique journeacutees du patrimoine) et des industries culturelles (eacutevegravenements dans des librairies salles de cineacutemas de musique etc) Il srsquoavegravere que les freacutequences annuelles de sorties ou les taux de freacutequentation qui sont les indicateurs les plus disponibles82 ne permettent pas de caracteacuteriser le rapport des enfants agrave la culture Il faudrait ideacutealement srsquointeacuteresser aux continuiteacutes de parcours aux modaliteacutes drsquoinvestissement de la sortie et des eacutevegravenements parfois plutocirct ponctuels mais porteurs drsquoune telle intensiteacute ou drsquoune rencontre eacutedifiante qursquoils peuvent faire bifurquer une trajectoire

34 Le numeacuterique deacuteplace en partie les modaliteacutes drsquoinvestissement des jeunes vers des pratiques en amateur plus laquo ouvertes raquo Redeacutefinition des instances de labellisation dans un univers ougrave lrsquoauto-production est aiseacutee

Globalement la reacutevolution numeacuterique modifie - le rapport au temps (accegraves aux contenus sans limite horaire et polyactiviteacute) - le rapport agrave soi (smartphone moyen de communication avec soi-mecircme support

drsquoexploration identitaire83) et aux autres (continuiteacutes et discontinuiteacutes des interactions visibilisation et mise en scegravene des relations amoureuses et drsquoamitieacutes)

- le rapport aux lieux (lrsquoimpression drsquoecirctre partout) - le rapport aux objets culturels (hybridation)

82 Voir annexe 2 laquo Pratiques culturelles et artistiques raquo 83 L Allard citeacute in C Balleys (dir ) (2017) laquo Socialisation adolescente et usages du numeacuterique raquo rapport drsquoeacutetude 2017 INJEP avril

NE SONT JAMAIS ALLES DE LEUR VIEsur 100 personnes de chaque groupe

Spectacle de danses

folkloriques

Spectacle de danse classique moderne

contemporaine

Cirque Spectacle de rue

Spectacle damateurs

Music-hall varieacuteteacutes

Opeacutera ou opeacuterette

Concert de rock

Concert de jazz

Concert de musique classique

Concert de musique dun autre

genre

Piegravece de theacuteacirctre

joueacutee par des profes-

sionnels

ENSEMBLE 58 68 22 38 54 61 77 71 81 76 66 4215 agrave 19 ans 85 67 29 50 67 84 92 75 90 91 66 39Lyceacuteens 87 70 28 55 68 85 94 77 92 92 66 37

15 agrave 19 ans 5 15 12 35 20 8 2 17 5 5 18 32Lyceacuteens 5 13 12 32 23 9 2 16 4 3 18 39

SONT ALLES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

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Ordinateurs tablettes teacuteleacutephones mobiles et smartphones marquent le processus drsquoautonomisationindividualisation des jeunes sachant que la grande majoriteacute des 12-17 ans est concerneacutee avec une fracture numeacuterique en voie de reacutesorption en termes drsquoeacutequipements 84 Ils sont les supports de pratiques varieacutees ils servent agrave eacutecouter de la musique regarder un film composer eacutecrire faire des recherches se former sur Youtube discuter sur les reacuteseaux sociaux blogger etc

Source CNC 2016 sur donneacutees CREDOC enquecircte sur les laquo Conditions de vie et les Aspirationsraquo juin 2014

Les 8-14 ans deacuteveloppent des pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees diversifieacutees85 Youtube servant de porte drsquoentreacutee majeure agrave de nombreux contenus (videacuteos tutoriels œuvres etc) et opeacuterant donc de maniegravere compleacutementaire aux deux autres pocircles majeurs de prescription initiation que sont la famille proche et les pairs

84 Selon HBSC seuls 1 des colleacutegiens nrsquoont accegraves ni agrave un ordinateur ni agrave une tablette agrave la maison et plus de 95 ont accegraves agrave au moins deux ordinateurstablettes agrave la maison 85 des 12-17 ans sont eacutequipeacutes en teacuteleacutephone mobile et le taux de progression drsquoeacutequipements en smartphones est tregraves net selon le Baromegravetre du numeacuterique 2016 CGE-Arcep-Agence du numeacuterique 85 Hadopi (2017) laquo Etude sur les pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees des 8-14 ans raquo mai

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Source Hadopi Etude sur les pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees des 8-14 ans mai 2017

Au deacutebut du collegravege lrsquousage dominant est celui du jeu videacuteo Dans la seconde moitieacute du collegravege les usages communicationnels se deacutemultiplient la consommation culturelle se deacuteveloppe et srsquoaccompagne drsquoun deacuteveloppement de productions personnelles alors que la pratique traditionnelle des mecircmes activiteacutes deacutecline86 Les demandes scolaires induisent un accroissement des recherches sur internet Les pratiques musicales sont marqueacutees par un double mouvement drsquoindividualisation et de sociabiliteacute amicale (musique etc) avec expeacuterimentation et structuration progressive de goucircts personnels A 17 ans lrsquoordinateur est la premiegravere pratique quotidienne des jeunes (69 des adolescents lrsquoutilisent pour communiquer pour teacuteleacutecharger des contenus culturels pour des pratiques creacuteatives et des recherches87) avec un fort niveau drsquoattachement agrave ces pratiques (comme pour le teacuteleacutephone portable qui reacutepond aux mecircmes types drsquousages) Avec les comptes Facebook blogs forums internet les meacutedias numeacuteriques instaurent un continuum de pratiques ougrave consommation de contenus communication information et prise de position interagissent88 De leur cocircteacute les eacutediteurs de contenus en ligne (tels que les jeux videacuteo) mettent en œuvre une interactiviteacute avec lrsquointernaute On observe une double hybridation drsquoune part entre les positions de consommateurs et drsquoacteurs 89 et drsquoautre part entre les cateacutegories de culture divertissement et communication

Pratiques drsquoeacutecrans pour au moins un usage hebdomadaire (en )

86 Les chiffres de lrsquoenquecircte Enfance des loisirs seraient agrave reacuteactualiser compte tenu des dynamiques de changements rapides lieacutees agrave la transformation numeacuterique 87 Donneacutees 2008 de lrsquoenquecircte du ministegravere de la Culture 88 P-Y Badillo et N Peacutelissier (dir) (2014) laquo Usages et usagers de lrsquoinformation agrave lrsquoegravere numeacuterique raquo Revue Franccedilaise des sciences de lrsquoinformation et de la communication voir aussi les travaux de D Cardon sur lrsquoactivisme via internet D Cardon et F Granjon (2013) Nouvelle eacutedition revue et compleacuteteacutee de Meacutediactivistes Paris Presses de Science Po 89 wwwlesiteducontenucomwwwaction-et-interaction-du-consommateur-au-consomacteur

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Source enquecircte PELLEAS OFDT ndash CJC Pierre-Nicole Croix-Rouge franccedilaise 2014

Les pratiques encadreacutees entre peacutenurie de places deacutesaffection et recomposition autour de nouvelles demandes Qursquoil srsquoagisse drsquoacceacuteder agrave des œuvres drsquoeacutecrire ou de dessiner drsquoutiliser internet agrave drsquoautres fins que la consommation de contenus le numeacuterique est lrsquoun des supports preacutefeacutereacutes pour acceacuteder agrave des pratiques culturelles et de sociabilisation 45 des enfants agrave la fin du collegravege utilisent reacuteguliegraverement lrsquoordinateur pour la creacuteation 90 De fait on observe une massification des pratiques amateurs avec le deacuteveloppement de nouvelles pratiques lieacutees au numeacuterique (photocomposition etc)

Pratiques numeacuteriques de la photographie et de la videacuteo au cours des 12 derniers mois

Source DEPS enquecircte 2008 sur les pratiques culturelles wwwpratiquesculturellesculturegouvfr

90 Classement des loisirs preacutefeacutereacutes des eacutelegraveves de 3e Enquecircte DEPP 2011

Effectifs Ont fait album sur

leur ordinateur

Ont retoucheacute

leurs photo-graphies

Ont envoyeacute leurs

photos par internet

Ont imprimeacute

leurs photos sur

papier

Ont fait un album photo papier

Effectifs Ont conserveacute

leurs videacuteos sur ordinateur

ou DVD

Ont retoucheacute

monteacute leurs

videacuteos

Ont envoyeacute leurs

videacuteos par internet

ENSEMBLE 3135 62 28 45 42 25 1318 44 15 1315 agrave 19 ans 309 64 39 56 50 16 218 42 15 24

sur 100 personnes de chaque groupe ayant utiliseacute au cours des 12

Photographie VideacuteoPRATIQUES NUMERIQUES DE LA PHOTOGRAPHIE ET DE LA VIDEO AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

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Parallegravelement une minoriteacute drsquoenfants font partie drsquoune association artistique ou culturelle et la freacutequentation tend agrave diminuer avec lrsquoavanceacutee en acircge

- 12 des 11-17 ans font partie drsquoune association artistique ou culturelle (musique theacuteacirctre jardinage photo arts plastiques etc)91

- entre 15 et 18 ans (6 )92 tregraves peu drsquoadolescents prennent des cours artistiques Nous manquons toutefois de donneacutees preacutecises pour eacutetayer le diagnostic sur la peacutenurie eacuteventuelle de places en clubs ou conservatoires93 On constate une forme de deacutesinstitutionnalisation du temps libre des jeunes et nombre de loisirs culturels ne font pas appel aux eacutequipements ou aux institutions culturelles94 qui ne deacutetiennent plus le monopole drsquoaccegraves aux œuvres Dans le mecircme temps les valeurs structurantes de la pratique encadreacutee et des liens positifs eacutetablis avec des adultes tuteacutelaires autres que les parents restent aveacutereacutes Cette observation signale plutocirct un besoin de mutation des modes drsquoencadrement que leur disparition Par exemple les meacutediathegraveques connaissent aujourdrsquohui un succegraves reacuteel gracircce agrave une mutation de lrsquoapproche proposeacutee (produits numeacuteriques et outils technologiques) la liberteacute drsquoaccegraves et la gratuiteacute la mise en place de meacutediations renouveleacutees La plupart des meacutediathegraveques ont fait eacutevoluer leurs propositions ateliers numeacuteriques do it yourself et reacuteparation ou creacuteation drsquoobjets valorisation des compeacutetences (couture cuisine etc) jeux videacuteo films et musique liens avec des associations autour de passions communes (jardin solidariteacute lecture etc) Lagrave ougrave la freacutequentation preacutesentielle fleacutechit un peu on observe une hausse de la freacutequentation numeacuterique95 Les hausses de freacutequentation des sites numeacuteriques concernent les grands museacutees le spectacle vivant la lecture publique et les lieux de ressources (Ina BNF) En conclusion les institutions sont appeleacutees agrave eacutevoluer pour remplir un rocircle de transmission toujours important mais selon des logiques modifieacutees

laquo Partir en livre raquo

La troisiegraveme eacutedition de la grande fecircte du livre pour la jeunesse srsquoest tenue sur une dizaine de jours en 2017 Avec 4000 eacutevegravenements elle a reacuteuni plus de 500 000 participants Cette manifestation gratuite festive et populaire fait sortir le livre laquo de ses lieux pour aller agrave la rencontre des enfants et des jeunes raquo96 En 2017 le public a pu se rendre dans une des 612 bibliothegraveques hors les murs dans un des 260 ateliers drsquoeacutecriture dans un des 413 espaces de jeux et deacutefis ou encore eacutecouter une des 708 lectures97

91 Source Note Insee pour le HCFEA sur la base de lrsquoEE 2009-2010 92 Source DEPS enquecircte 2008 sur les pratiques culturelles wwwpratiquesculturellesculturegouvfr 93 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit Deux mille conservatoires et eacutecoles de musiques tous statuts confondus mais quid de lrsquoeacutecart entre places et demandes il y a aussi pour les moins jeunes la question de la non-poursuite sous cette forme Selon les derniegraveres donneacutees disponibles de 2008 155 000 enfants freacutequentaient les conservatoires 94 S Octobre (2009) laquo Pratiques culturelles chez les jeunes et institution de transmission un choc des cultures op cit 95 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 26 96 wwwpartir-en-livrefra-propos 97 wwwpartir-en-livrefrwp-contentuploads201707PEL2017_PROGRAMME_NATIONAL_webpdf

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35 Des pratiques culturelles diffeacuterencieacutees selon les milieux le sexe et les trajectoires singuliegraveres des enfants

Des diffeacuterences culturelles et sociales qui faccedilonnent des goucircts et des pratiques A chaque acircge les adolescents les plus investis dans les loisirs culturels sont ceux dont les parents sont eux-mecircmes investis (deux tiers des enfants dont les parents ont une activiteacute artistique ont en une eacutegalement contre 37 parmi les autres enfants) et qui affectent une importance agrave ces activiteacutes en vue de lrsquoeacutepanouissement de lrsquoenfant

Un exemple de rapport diffeacuterencieacute agrave la lecture abandon et poursuite de la pratique entre deacutecouvertes possibles et deacutesinteacuterecirct

9 des enfants et adolescents ne lisent jamais aucun livre et 10 jamais aucun magazine entre 11 et 17 ans Il y a de grandes diffeacuterences entre les enfants agrave lrsquoopposeacute 22 des enfants et adolescents maintiennent une pratique tregraves reacuteguliegravere (quotidienne ou hebdomadaire) 39 parmi les 15 des enfants dont les trajectoires de loisirs varieacutes sont tregraves favorables et 23 des enfants deacutecouvrent progressivement des pratiques de lecture entre 11 et 17 ans (29 des enfants dans les parcours dits tregraves deacutefavorables et 35 dans les trajectoires favorables) Entre les deux certains enfants qui ont des pratiques soutenues agrave 11 ans vont les voir diminuer ensuite et drsquoautres ont des pratiques plutocirct reacuteguliegraveres mecircme si elles ne sont pas hebdomadaires

Divers environnements familiaux98 dessinent un certain rapport agrave la culture plus ou moins soutenu ou partageacute entre parents et enfants lrsquoheacuteritage incertain la filiation lrsquoespace marginal la conquecircte lrsquoespace probleacutematique Globalement les cadres ont tendance agrave autoriser leurs enfants agrave prendre une plus grande distance drsquoavec leurs propres pratiques en phase avec un style individualiste qui valorise la deacutecouverte de soi-mecircme99 Les clivages sociaux dans le numeacuterique se sont deacuteplaceacutes des problegravemes drsquoeacutequipements (quoique lrsquoeacutequipement en tablettes et smartphones reste encore discrimineacute socialement et que certains publics speacutecifiques restent sous-connecteacutes100) agrave la question des usages

Quelques exemples de diffeacuterences

Globalement la recherche montre une varieacuteteacute des usages numeacuteriques en fonction du genre de lrsquoappartenance sociale (PCS des parents) de la place dans la fratrie mais aussi en fonction du territoire Selon les chercheurs lrsquoenvironnement socio-spatial conditionne les pratiques des adolescents tandis que lrsquoenvironnement social conditionne lrsquoeacutequipement des adolescents drsquoune part mais aussi lrsquoencadrement des pratiques agrave domicile drsquoautre part

Ainsi les adolescents de milieux moins favoriseacutes ont plus accegraves agrave lrsquousage drsquoun ordinateur portable seul dans leur chambre traduisant un investissement ineacutegal des familles concernant le rapport aux objets numeacuteriques Les enfants de cadres diversifient davantage leurs usages du numeacuterique (environ 64 des filles et fils de cadres auront au moins quatre usages diffeacuterents de leur ordinateur contre environ 55 des enfants drsquoouvriers)101 qui sont le signe drsquoune utilisation pour des pratiques en amateur des recherches et des productions agrave cocircteacute de consommations de contenus En 2008 les enfants drsquoouvriers faisaient un usage moins varieacute faute de trouver chez eux un interlocuteur compeacutetent en matiegravere de transmission des savoirs Cela dit il faudrait disposer drsquoobservations plus reacutecentes sachant que tendanciellement les eacutecarts diminuent par rapport aux enfants de cadres sur fond de culture commune intra-geacuteneacuterationnelle I

98 B Creacuteoux et C Creacutepin (2013) laquo Rapports aux loisirs et pratiques des adolescents raquo Cnaf Politiques sociales et familiales synthegraveses et statistiques ndeg 111 99 F de Singly (2000) Libres ensemble Lrsquoindividualisme dans la vie commune Paris Nathan universiteacute 100 Observatoire des jeunes et des familles (2015) Les technologies de lrsquoinformation et de la communication Usages et appropriation par les jeunes Dans cet eacutechantillon 59 des jeunes AA ont moins de 18 ans et seuls 6 ont plus de 21 ans ainsi les jeunes apprentis drsquoAuteuil (FAA) sont assez bien eacutequipeacutes le week-end mais beaucoup moins la semaine du fait des accegraves possibles dans les lieux drsquoheacutebergement (37 sont heacutebergeacutes en internat ou en foyer) 101 Octobre S et Berthomier N (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo op cit

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Les eacutelegraveves urbains de la recherche Ineduc disposent plus souvent que les adolescents scolariseacutes en collegravege peacuteriurbain et rural drsquoeacutequipements technologiques portables (tablette teacuteleacutephone)102 Leur utilisation de Facebook est diffeacuterente des autres eacutelegraveves car ils y communiquent moins avec des membres de leur famille Ils pratiquent le videacuteo streaming et des jeux en ligne plus souvent que les autres

Il se peut que certains clivages lieacutes au capital scolaire soient renforceacutes103 du fait des aptitudes que sont susceptibles de mobiliser ces nouveaux outils numeacuteriques En fonction des territoires des conditions sociales et familiales les enfants ne se saisissent pas de la mecircme maniegravere des possibiliteacutes de pratiques culturelles ouvertes par le numeacuterique

Diffeacuterences fillesgarccedilons Globalement les filles investissent plus que les garccedilons les loisirs culturels (mais moins le sport) Mais selon lrsquoorigine sociale le rapport diffegravere 10 des filles drsquoouvriers contre 55 des fils drsquoouvriers pratiquent une activiteacute artistique quotidienne agrave 17 ans alors que la pratique est quasiment paritaire chez les enfants de cadres (respectivement 14 et 155 ) On observe par ailleurs chez les filles agrave lrsquoadolescence un recul de la pratique sportive au beacuteneacutefice des activiteacutes culturelles

Les filles sont mieux repreacutesenteacutees dans les pratiques culturelles en amateur traditionnelles et la freacutequentation des bibliothegraveques Elles sont plus preacutesentes dans les eacutetablissements drsquoenseignement de ces pratiques Selon une enquecircte du ministegravere de la Culture et de la Communication reacutealiseacutee en 2009 sur les eacutelegraveves des eacutecoles de musique des conservatoires et eacutequivalents on trouvait en cursus musique 55 de filles en cursus danse 92 de filles et en cursus art dramatique 66 de filles104 Le digital ouvre aux garccedilons le mode conversationnel drsquohabitude plus deacutevolu aux filles Les jeux videacuteo se banalisent mais restent une pratique de garccedilons (jeunes) La construction des identiteacutes passe par des pratiques laquo genreacutees raquo 105 avec des eacutecarts perceptibles entre les attentes des parents et les pratiques des enfants

- les parents souhaitent en prioriteacute que leurs fils pratiquent des technologies le football les arts et leurs filles des arts plastiques la natation et lrsquoeacutequitation

- les filles se sont neacuteanmoins investies en micro-informatique ou dans des sports collectifs mais les garccedilons peuvent plus difficilement srsquoorienter vers des activiteacutes dites feacuteminines (poids asymeacutetrique des steacutereacuteotypes)

- les filles sont en laquo avance raquo de deux ans vers des pratiques plus adolescentes Les taux de pratiques ne disent pas de quelle maniegravere les enfants investissent les activiteacutes avec un engagement plus ou moins significatif ni pourquoi ils ne le font pas Crsquoest pourquoi avant de porter un diagnostic sur des manques eacuteventuels pour les enfants il est pertinent drsquoobserver des trajectoires plutocirct que de simples analyses statiques des diffeacuterences cela permet drsquoobserver la continuiteacute des pratiques (une pratique qui dure agrave plus de chances drsquoecirctre activement rechercheacutee par un jeune) A contrario lrsquoabsence de pratiques artistiques et culturelles pendant toute la dureacutee de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence peut teacutemoigner de lrsquoabsence

102 Au moment du recueil de donneacutees en janvier-feacutevrier 2013 103 S Octobre laquo Les enfants du numeacuterique mutations culturelles et mutations sociales raquo Informations sociales 2014 1 ndeg 181 p 50-60 104 Enquecircte 2008-2009 portant sur les eacutetablissements drsquoenseignement public de la musique de la danse et de lrsquoart dramatique soit 36 conservatoires agrave rayonnement reacutegional (CRR) et 101 conservatoires agrave rayonnement deacutepartemental (CRD) 105 C Deacutetrez laquo Les loisirs agrave lrsquoadolescence une affaire seacuterieuse raquo Informations sociales 20141 (ndeg 181) p 8-18

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de possibiliteacutes qui a empecirccheacute lrsquoenfant drsquoexpeacuterimenter et le cas eacutecheacuteant de deacutecouvrir quelque chose drsquoimportant pour lui ou au contraire de pouvoir abandonner ce qui ne lui a pas forceacutement laquo parleacute raquo sans pour autant avoir radicalement manqueacute

Diffeacuterences de continuiteacute des trajectoires des enfants jusqursquoagrave 17 ans A la demande du Conseil de lrsquoenfance du HCFEA le deacutepartement drsquoeacutetudes de la prospective et des statistiques du ministegravere de la Culture (DEPS) a reacuteagreacutegeacute les donneacutees recueillies lors de diffeacuterents vagues drsquoenquecirctes sur un mecircme panel drsquoenfants pour faire apparaicirctre les niveaux de freacutequence de pratiques sur diffeacuterents types de trajectoires106 Niveaux de freacutequence de pratique artistique des enfants du panel entre 2002 et 2008

Les effectifs infeacuterieurs agrave 30 ne sont pas significatifs

On constate qursquoen 2002 42 des enfants de la vague de 2002 avaient des pratiques reacuteguliegraveres artistiques (au moins une fois par mois) et 39 en 2008 avec des grandes dispariteacutes selon les types de trajectoires cela repreacutesente 71 des enfants dans les trajectoires dites tregraves favorables (15 des parcours) mais 9 des enfants aux trajectoires tregraves deacutefavorables (9 des parcours) ces variations comprennent des variations lieacutees agrave la composition des cohortes Par ailleurs 27 des enfants nrsquoauront jamais de pratiques artistiques entre 11 et 17 ans Les diffeacuterences et lrsquoabsence de pratiques relegravevent de plusieurs facteurs notamment

- environnement social et familial - freins mateacuteriels drsquoaccegraves (accessibiliteacute transport tarification manque de places et de

services) - non-recours par deacutesinteacuterecirct ou inadeacutequation entre les pratiques possibles et les deacutesirs

des jeunes qui se recomposent agrave chaque acircge

106 Cinq types de trajectoires T1 agrave T5 tregraves deacutefavorable agrave tregraves favorable

Sur lensemble des jeunesH horizontal

V Vertical Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H VENSEMBLE 3900 100 100 717 15 100 1123 26 100 1058 27 100 738 22 100 264 9 100Tu fais une activiteacute artistique dessin musique danse etc (en dehors des heures de cours agrave leacutecole) 2002Jamais ou presque jamais 2107 100 57 127 5 19 469 19 42 684 31 64 596 31 80 231 14 8712 ou 3 fois par mois 306 100 7 68 19 10 94 30 8 90 29 8 43 16 5 11 5 4Au moins une fois par semaine 1487 100 35 522 30 71 560 37 49 284 22 28 99 9 14 22 2 9Quand tu as du temps libre tu fais du dessin de la musique de la danse ou une autre activiteacute artistique 2008Jamais ou presque jamais 2278 100 61 190 7 27 567 22 51 690 30 66 605 29 81 226 13 8312 ou 3 fois par mois 391 100 10 93 20 13 121 29 11 112 28 10 48 16 7 17 7 7Au moins une fois par semaine 1231 100 29 434 31 61 435 34 38 256 23 24 85 9 12 21 3 10

Source MCSGSCPCIDEPS

Exemple de lecture Dans l eacutechantillon 717 enfants sont classeacutes au sein de la trajectoire culturelle tregraves favorable et 522 ont deacuteclareacute regarder avoir une pratique artistique au moins une fois par semaine en 2002 Ils repreacutesentent 30 des enfants qui pratiquent un sport au moins une fois par semaine en 2002 et 71 des enfants appartenant agrave la trajectoire culturelle tregraves favorable

TOTAL Trajectoire culturelleTregraves favorable Favorable Intermeacutediaire Deacutefavorable Tegraves deacutefavorable

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4 PRATIQUES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES

41 Un ensemble embryonnaire au regard des pratiques culturelles et sportives En termes de politiques publiques les temps et lieux tiers ndash scientifiques et techniques ndash se rattachent largement au domaine de la laquo Culture scientifique technique industrielle raquo (CSTI) dont il est admis qursquoelle nrsquoest pas suffisamment deacuteveloppeacutee en France 107 Elle est relativement peu structureacutee par les pouvoirs publics pour 100 euros investis par lrsquoEtat 98 le sont dans la culture litteacuteraire et artistique et 2 dans les sciences108 Ce sous-dimensionnement drsquoune offre scientifique et technologique extrascolaire est agrave interroger alors que tous les pays occidentaux affrontent un problegraveme de crise de vocations scientifiques paradoxale dans une eacuteconomie dite de la connaissance Il doit eacutegalement ecirctre mis en relation avec des variations de type culturel En particulier les pays anglo-saxons semblent valoriser davantage des activiteacutes extrascolaires diversifieacutees en lien avec une tradition de deacuteveloppement de lrsquoindividu109 LrsquoOffice parlementaire drsquoeacutevaluation des choix scientifiques et technologiques avait recommandeacute en 2014 une reacuteflexion en matiegravere de CSTI prenant pleinement en compte un pluriel (ne pas araser les speacutecificiteacutes de chacune des dimensions ni faire lrsquoimpasse sur les rapprochements entre arts sciences et techniques) Il exhortait eacutegalement agrave une diffusion faisant la part belle agrave une mise en action aux pratiques concregravetes scientifiques et technologiques par les publics Dans notre champ drsquoeacutetude nous porterons preacutefeacuterentiellement lrsquoaccent sur des pratiques (deacutevelopper un projet scientifique laquo faire raquo des maths des machines des applis bricoler etc) (plus qursquoun accent sur la culture geacuteneacuterale en sciences et les technologies) notamment en raison des beacuteneacutefices pour les enfants de lrsquoexpeacuterience et du pouvoir de laquo faire raquo A titre de comparaison on a eacutetudieacute dans les parties preacuteceacutedentes agrave la fois lrsquoaccegraves agrave la culture et agrave des pratiques artistiques En effet il est agrave la fois pertinent formateur et utile au deacuteveloppement des jeunes de favoriser lrsquoaccegraves aux œuvres (lecture theacuteacirctre concerts visites de museacutee sorties culturelles diverses etc) tout comme favoriser lrsquoengagement dans un laquo faire raquo voire une passion (participer agrave un club de theacuteacirctre jouer drsquoun instrument tenir un blog etc) Or cet objectif nrsquoest pas aussi explicite pour les activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques du moins au niveau des politiques publiques actuelles de CSTI Lrsquoaccent sur ce deuxiegraveme volet du laquo faire raquo reste limiteacute sauf sous lrsquoangle drsquoun deacuteveloppement drsquoenseignements alternatifs aux modegraveles dits verticaux de lrsquoeacuteducation scientifique en classe (cf La main agrave la pacircte110 etc) Ni les questionnements peacutedagogiques ni les objectifs drsquoune eacuteducation scientifique de qualiteacute agrave lrsquoeacutecole ne sont lrsquoobjet de ce rapport sur les temps et lieux tiers des enfants Nous nous centrerons donc sur lrsquoanalyse drsquoun volet drsquoaccomplissements extrascolaires dans le domaine scientifique ou technique Ces activiteacutes extrascolaires sont susceptibles drsquoecirctre

107 laquo Faire connaicirctre et partager les cultures scientifique technique et industrielle raquo rapport au nom de lrsquoOffice parlementaire drsquoeacutevaluation des choix scientifiques et technologiques 2014 108 Audition pour OPECST Cap Science Bordeaux p 222 CSTI Ressources propres 105 millions drsquoeuros Subventions 290 millions drsquoeuros 100 millions drsquoeuros dans le programme drsquoinvestissements drsquoavenir 109 Voir F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo rapport de la Commission enfance et adolescence France Strateacutegie septembre 110 Les Maisons pour la science de La main agrave la pacircte proposent aux professeurs du premier et second degreacute une offre de deacuteveloppement professionnel ayant pour intention de favoriser lrsquoeacutevolution de leurs pratiques dans lrsquoenseignement des sciences et de la technologie

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compleacutementaires drsquoune eacuteducation scientifique dispenseacutee par le systegraveme scolaire par exemple pour permettre agrave des jeunes drsquoinvestir des disciplines speacutecifiques (codage robotique raisonnements matheacutematiques diversifieacuteshellip) de deacutecouvrir le plaisir de la recherche ou de lrsquoexpeacuterimentation hors drsquoun cadre scolaire ou de celui drsquoaccomplir et drsquoexpeacuterimenter de ses mains (bricolage artisanat technologies drsquoapplication jardinage)

42 Premiegraveres estimations environ 10 drsquoune classe drsquoacircge Les pratiques scientifiques et techniques sont peu eacutetudieacutees et probablement peu deacuteveloppeacutees chez les adolescents Il y a peu de donneacutees capitalisables pour deacutecrire la part des enfants et adolescents ayant une pratique scientifique et technique en laquo amateurraquo hors eacutecole Par exemple rien dans les enquecirctes Enfance des loisirs dans les enquecirctes Emploi du temps on soupccedilonne une cateacutegorie existante dans la rubrique laquo autre raquo en matiegravere de bricolage de reacuteparation drsquoobjets mais lagrave encore rien de tregraves preacutecis Quelques donneacutees internationales enfin permettent de voir que les propositions drsquoactiviteacutes scientifiques sont moins deacuteveloppeacutees en France que dans drsquoautres pays particuliegraverement au regard des activiteacutes sportives et artistiques Partout les activiteacutes peacuteriscolaires sont tregraves deacuteveloppeacutees en sport (la quasi-totaliteacute des enfants y ont accegraves) assez deacuteveloppeacutees en arts souvent moins en matiegravere scientifique Mais les eacutecarts entre les activiteacutes sportarts drsquoune part et matiegraveres scientifiques drsquoautre part sont plus fortes en France On note ainsi un eacutecart drsquoenviron 60 points entre les taux drsquoactiviteacutes artistiques et les clubs informatiques et de 70 points avec les clubs de maths peacuteriscolaires quand cet eacutecart nrsquoest respectivement que de 20 points et 50 points pour lrsquoAllemagne et de 20 points pour ces deux cateacutegories en Angleterre Pourcentage drsquoadolescents de 15 ans dont le directeur drsquoeacutecole deacuteclare que lrsquoeacutecole offre des activiteacutes peacuteriscolaires dans les domaines suivants

Pays Clubs de maths

Clubs avec informatique

Clubs drsquoeacutechecs Activiteacutes artistiques

Activiteacutes sportives

France 110 238 214 827 969

Allemagne 212 599 305 786 944

Italie 57 212 111 365 95

Royaume-Uni 728 773 538 915 996

Finlande 73 92 92 402 89

Etats-Unis 561 551 429 884 996

Coreacutee 764 854 928 927 946

Source OCDE (2013) PISA 2012 Volume IV 111 Le tableau indique juste une probabiliteacute de preacutesence agrave proximiteacute mais ne veut pas dire que 23 des jeunes freacutequentent des clubs drsquoinformatique et 82 des clubs artistiques On ne peut sommer ces taux (il peut y avoir concordance entre les lieux ougrave il y a des clubs drsquoeacutechecs et de maths par exemple) On observe des taux entre 17 ou 14 pour des activiteacutes de sciences par rapport aux activiteacutes artistiques

Pour les enfants de moins de 10 ans

111 Voir contribution L Panico et M Huerta pour HCFEA annexe ndeg 10 contribution sur lrsquoeacutevaluation des impacts (evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills)

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En sciences et techniques les TAP avaient fait progresser la participation des enfants (30 de TAP scientifiques)

Une estimation pour les enfants de plus de 11 ans Nous avons tenteacute drsquoeacutevaluer les taux de pratique avec deux approches qui pointent vers 10 agrave 15 drsquoune classe drsquoacircge ayant des pratiques plus ou moins reacuteguliegraveres Cela signifie-t-il qursquoil y a un manque de places En lrsquoabsence drsquoeacutetudes sur les aspirations des jeunes ou drsquoune expeacuterimentation sur le deacuteveloppement de clubs de sciences agrave destination des adolescents il est difficile drsquoen ecirctre certain Reste que ces donneacutees montrent que les pratiques reacuteguliegraveres en sciences et techniques des adolescents sont bien deux fois moins reacutepandues que celles des jeunes effectivement engageacutes dans des pratiques artistiques et culturelles Cela laisse penser qursquoil y a une marge de progression pour les sciences et techniques

Deux approches possibles pour un chiffrage agrave discuter

A partir du tableau preacuteceacutedent (OCDE)

Sur la base drsquoune hypothegravese optimiste vu ce qui preacutecegravede on retient un ratio drsquoimplantation de 1 club de science pour 3 clubs artistiques (probablement surestimeacute) on suppose que cela reflegravete le ratio de pratiques scientifiques compareacutees aux pratiques artistiques on obtiendrait environ 10 des 11-17 ans

A partir drsquoestimations drsquoeffectifs drsquoenfants participant aux ateliers des principaux acteurs de science112

Planegravete sciences 100 000 jeunes de moins de 25 ans participent aux activiteacutes drsquoastronomie espace environnement et robotique

Petits deacutebrouillards 700 000 enfants et jeunes (mais comprend aussi bien des sorties scientifiques que des pratiques scientifiques et technologiques en clubateliers) Quelle part prendre sur la tranche 11-17 ans 350 000 (Dans la Vienne ce sont presque majoritairement des enfants agrave lrsquoeacutecole primaire donc hors du champ de ce que lrsquoon essaie de calculer ici) et quelle part sur des activiteacutes reacuteguliegraveres 100 000

Autres ateliers autour des centres de sciences ou meacutediathegraveques

Un questionnaire a eacuteteacute meneacute avec lrsquoAMCSTI 113 demandant aux acteurs de la CSTI le nombre drsquoenfants accueillis sur des pratiques reacuteguliegraveres on obtient entre 40 000 et 60 000 enfants de tout acircge (Petits deacutebrouillards Planet Sciences qui compte tenu de la taille ont eacuteteacute compteacutes en plus) Les principaux acteurs ont rempli le questionnaire mais pas tous On pourrait multiplier ce chiffre par deux pour estimer lrsquoensemble de la contribution des acteurs de la CSTI mais comme lrsquoon srsquointeacuteresse dans ce comptage uniquement agrave la tranche adolescente on retiendra le chiffre de 50 000 (en supposant que lrsquoabsence de reacuteponses compense le sur-comptage de toutes les tranches drsquoacircge) Par ailleurs tous les acteurs ne font pas forceacutement partie de lrsquoAMCSTI On va donc compter agrave part les clubs (voir ci-dessous) lieacutes aux eacutetablissements scolaires

Il faudrait probablement aussi ajouter les ateliers en bibliothegraveques Pour dimensionner ces laquo ajouts raquo notons qursquoune grosse fondation comme La main agrave la pacircte concerne 6 000 classes de primaire (120 000 enfants ) Il y a par ailleurs 16 000 lieux de lecture publique (dont la moitieacute uniquement des points de lecture) Tous nrsquoont pas un atelier sciences On va comptabiliser en fourchette haute 150 000 enfants agrave ce titre

Nous retiendrons entre 50 000 et 200 000 enfants pour ce sous-ensemble

Clubs de matheacutematiques sciences codage Animaths recense 5 clubs de matheacutematiques en France sur des effectifs assez confidentiels114 Il faudrait encore ajouter les jeunes participant au Tournoi Franccedilais des Jeunes

112 Voir ci-apregraves pour les descriptifs de dispositifs (Des taux de freacutequentation drsquoenfants sont parfois donneacutes mais sans grande preacutecision sur la tranche drsquoacircge la distinction avec le scolaire ou la reacutegulariteacute des pratiques) 113 Voir annexe ndeg 3 sciences questionnaire AMCSTI 114 Le club de Paris compte 500 eacutelegraveves depuis 2007 Le club de matheacutematiques discregravetes cite moins de 200 enfants depuis plusieurs anneacutees

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Matheacutematiciens et Matheacutematiciennes (TFJM2)115 soit un total drsquoenviron 1 000 Sur les sciences on peut tenir compte des jeunes participant au concours CGeacutenial et aux plans drsquoeacutequipements Sciences agrave lrsquoEcole116 (environ 10 000 agrave 12 000 adolescents sur toute la France mobiliseacutes) Les clubs de technologie sont encore moins deacuteveloppeacutes117 Soit donc un total de 13 000 jeunes Pour faire bonne mesure on peut retenir une fourchette de 2 agrave 5 fois cet effectif pour tenir compte de clubs eacuteventuels moins structureacutes mais diffuseacutes sur une meilleure granulomeacutetrie et diversiteacute disciplinaire sur le territoire (par exemple le Centre National drsquoEtude Spatial (CNES) organise aussi des clubs qui touchent 1 500 adolescents reacuteguliers dans lrsquoanneacutee) 30 000 agrave 60 000

Pour le codage initiation aux codes (eacuteventuellement en ligne) on peut citer des reacuteseaux tels que Voyageurs du code118 et quelques autres dispositifs similaires encore 50 000 (quelle part sur les 11-17 ans )

On obtient donc probablement moins de 100 000 jeunes dans des activiteacutes de clubs tregraves structureacutes (soit environ 16 des 11-17 ans) ce qui est beaucoup moins que les 12 agrave 16 pour des pratiques artistiques en club diverses ou les 6 de plus de 15 ans qui suivent encore des cours de musique danse etc

En ajoutant toutes les cateacutegories (ateliers centres de sciences et meacutediathegraveques Petit deacutebrouillards et Planegravete Sciences) on a environ 500 000 jeunes de 11 agrave 17 ans (environ 8 ) en fourchette haute et 300 000 sans les marges drsquoerreur ajouteacutees pour eacuteviter de sous-estimer le nombre drsquoadolescents concerneacutes

Si lrsquoon applique en plus un ratio de 1 pour 2 entre pratiques en club et total des pratiques reacuteguliegraveres plus informelles 119 ) on obtient 16 drsquoune classe drsquoacircge agrave comparer au 3040 des pratiques artistiques et culturelles Pour les jeunes impliqueacutes dans le codage cela est plus difficile drsquoeacutevaluer car on manque de donneacutees sur les pratiques en ligne120

43 Un grand manque de culture technologique drsquoateliers pour bricoler ou jardiner mais des dynamiques lieacutees aux fablabs

Lrsquoalerte de lrsquoAcadeacutemie des technologies Dans son avis du 1er feacutevrier 2013 sur lrsquointroduction de la technologie au lyceacutee dans les filiegraveres de lrsquoenseignement geacuteneacuteral lrsquoAcadeacutemie des technologies rapporte que lrsquoenseignement exploratoire des technologies nrsquoest diffuseacute que dans 20 des lyceacutees LrsquoAcadeacutemie fait observer qursquoune telle situation pegravese lourdement sur les vocations aux meacutetiers techniques En outre beaucoup de responsables de fonctions essentielles agrave lrsquoentreprise (direction finance marketing communication vente) nrsquoont jamais reccedilu un veacuteritable enseignement de technologie

Les fablabs et la reacuteappropriation de capaciteacutes techniques et numeacuteriques de laquo faire raquo agrave encourager et reconnaicirctre degraves lrsquoadolescence121

115 wwwens-rennesfractualitestfjm-2016-tournoi-francais-des-jeunes-mathematiciennes-et-mathematiciens-278467kjsp sur le Grand Ouest 40 lyceacuteens 116 222 projets laquo collegravege raquo et 64 projets laquo lyceacutee raquo se sont inscrits au 1er tour du laquo concours CGeacutenial raquo 2017 wwwsciencesalecoleorgwp-contentuploads201611CGENIAL_livret_finale_2016pdf voir ci-apregraves On retient ici lrsquoensemble des participants y compris quand cela est reacutealiseacute sur des temps de classe on ajoute la part des eacutelegraveves impliqueacutes dans des plans drsquoeacutequipements hors classe 117 Sciences agrave lrsquoEcole teste actuellement un dispositif expeacuterimental laquo technos agrave lrsquoeacutecole raquo alors que des reacuteseaux sont bien constitueacutes en sciences physiques et naturelles 118 httpvoyageursducodefrressourceshtml 555 ateliers et 84 clubs dans toutes la France 10 000 enfants 119 Drsquoapregraves M Andler audition pour le Conseil enfance chez les adolescents il est plus rare de pouvoir mener une activiteacute en sciences mecircme amateure sans lien avec une activiteacute encadreacutee On donc retient la fourchette la plus basse du rapport entre activiteacutes artistiques en club ou informelle (2 agrave 3) 120 350 000 colleacutegiens et lyceacuteens participent au concours Castor informatique ce qui ne veut pas dire que tous ces jeunes suivent reacuteguliegraverement une pratique informatique Crsquoest probablement encore 5 de jeunes suppleacutementaires qui seraient concerneacutes (mais ces jeunes sont peut-ecirctre compteacutes deux fois dans les calculs preacuteceacutedents sur les sciences et au titre du codage) 121 F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo op cit

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Les opportuniteacutes de srsquoessayer au bricolage au jardinage dans des structures encadreacutees ou semi-ouvertes au laquo faire raquo sont limiteacutees Neacuteanmoins lrsquoessor des fablabs peut changer la donne sauf que jusqursquoici le mouvement encore assez eacutemergent srsquoadresse encore peu aux enfants et adolescents

Les laquo fablabs raquo srsquoinscrivent dans le mouvement du laquo makerfaire raquo qui deacutemocratise la possibiliteacute de faire des reacutealisations concregravetes avec ses mains en plein essor Depuis une dizaine drsquoanneacutees des lieux publics des citoyens des animateurs des meacutediateurs etc srsquoengagent dans la mise en place drsquoespaces propices agrave la manipulation drsquooutils en lien avec du numeacuterique fablabs tiers-lieux ateliers partageacutes etc Il y a une centaine de fablabs en France On se situe agrave la jointure entre des activiteacutes manuelles concregravetes (bricolage etc) et une dimension numeacuterique (modeacutelisation des objets agrave reacutealiser avant de les reacutealiser etc) qui met lrsquoaccent sur lrsquointelligence de la fabrication Du fait de la dimension numeacuterique ouverte et partageacutee ces pratiques deacuteveloppent des talents drsquoinnovation collaborative et de recherche par essaierreur stimulent la creacuteativiteacute de jeunes techniciensingeacutenieurs en herbe Des initiatives commencent agrave diffuser lrsquoaccegraves des adolescents agrave ce type drsquoexpeacuteriences (exemple le Petitfablab de Paris atelier de ceux qui nrsquoen ont pas)

En 2013 Google a ainsi mis en place pour la troisiegraveme fois conseacutecutive des camps drsquoeacuteteacute virtuels (Maker Camps) pour les enfants acircgeacutes drsquoau moins 13 ans Plusieurs programmes virtuels proposent gratuitement des exercices en ligne sur le bricolage la construction et lrsquoexploration avec des sorties eacuteducatives organiseacutees par lrsquointermeacutediaire de la plateforme de messagerie Google Hangouts

Agrave Stanford le reacuteseau fablabschool cherche agrave diffuser les pratiques du meacutedia lab du MIT aux jeunes drsquoacircge scolaire en leur donnant accegraves agrave la technologie de pointe pour la conception et la fabrication (imprimantes 3D et deacutecoupe laser) Des chercheurs ont deacuteveloppeacute des outils agrave faible coucirct et un programme de formation des enseignants De telles installations existent aujourdrsquohui sur le campus de lrsquouniversiteacute Stanford agrave Moscou et agrave Bangkok drsquoautres sont preacutevues agrave East Palo Alto (Californie) en Australie au Danemark en Indoneacutesie et au Breacutesil

En France le mouvement du laquo makerfaire raquo srsquoest fait connaicirctre en 2013 avec la premiegravere eacutedition drsquoun salon agrave Saint-Malo Des partenaires locaux contribuent agrave deacutevelopper une offre de laquo maker education raquo Par exemple lrsquoExploradocircme agrave Vitry-sur-Seine (94) est un museacutee qui propose des ateliers interactifs en sciences et multimeacutedia aux enfants du preacuteeacuteleacutementaire au lyceacutee Lrsquoexposition FABRIQexpo122 entre le do it yourself et le laboratoire industriel est ainsi organiseacutee autour de huit pocircles theacutematiques et de manipulations bricolage et mise en place drsquoun raisonnement drsquoinvestigation reacuteactions en chaicircne structures et formes mateacuteriaux mouvements et meacutecaniques assemblage prototypage et reacuteparation programmation design ressources humaines

Au-delagrave du bricolage des activiteacutes technologiques manuelles (ateliers de meacutecanique etc) lrsquoapproche par les fablabs rejoint des probleacutematiques citoyennes participer partager eacuteconomie collaborative qui recoupe la cateacutegorie laquo activiteacutes de lrsquoenfant acteur social raquo

122 httpexploradomefrcomponentcontentarticle8-expositions311-fabriqexpohtml

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Lrsquoassociation Reacuteseau Franccedilais des FabLabs (RFFLabs) compte 50 FabLabs membres pour 200 agrave 250 lieux en France meacutetropolitaine

44 Un essor speacutecifique des activiteacutes de codage entre pratiques virtuelles laquo ouvertes raquo et activiteacutes encadreacutees

Informatique et numeacuterique

Les activiteacutes de codage se sont beaucoup deacuteveloppeacutees123 ces derniegraveres anneacutees en direction de divers publics et tranches drsquoacircge Parmi les grands dispositifs on peut citer les voyageurs du code des ressources en ligne (code academy etc) Les demandes drsquoactiviteacutes de codage sont agrave replacer dans un contexte speacutecifique de transformation numeacuterique agrave la fois pratiques drsquoun certain public qui aime lrsquoinformatique en tant que science et technique speacutecifique mais aussi un inteacuterecirct plus transversal pour un nouveau langage commun encore peu enseigneacute lrsquoeacutecole Lrsquoarticulation entre activiteacutes scolaires peacuteriscolaires et extrascolaires est susceptible drsquoeacutevoluer en lien avec un certain repositionnement des langages informatiques agrave lrsquoeacutecole Par ailleurs les activiteacutes drsquoeacuteducation aux meacutedias apprennent aussi agrave manipuler le numeacuterique mais sous un angle citoyen nous les aborderons donc dans la partie sur lrsquoenfant acteur social

laquo Geek Junior le Web mag des ados connecteacutes raquo Quelques ateliers pour srsquoinitier au code Sur internet

Scratch est un langage qui sert de base agrave de nombreuses solutions pour apprendre agrave programmer

Code Studio heacuteberge les cours en ligne creacuteeacutes par codeorg

Kidscodin une meacutethode pour apprendre agrave coder pour les enfants

Campus Junior apprend agrave coder avec Scratch langage de programmation et communauteacute en ligne ougrave creacuteer des histoires interactives des jeux et animations

Code academy124 maicirctriser les concepts et syntaxes de base pour les langages de programmation les plus populaires

Silent Teacher un petit jeu pour apprendre les bases de la programmation

Tangara propose en ligne une interface simplifieacutee qui permet drsquoeacutecrire des commandes exeacutecutables en temps reacuteel pour des objets graphiques (fenecirctres textes boutons etc) et reacutealiser de veacuteritables programmes logiciel de trsquochat jeu simulateur etc

CodinGame plateforme pour apprendre plus de 20 langages diffeacuterents en srsquoamusant Plutocirct destineacute agrave ceux qui ont deacutejagrave quelques notions de programmation

Initiations dans les villes Plusieurs associations se sont lanceacutees dans lrsquoinitiation au code dans plusieurs villes franccedilaises En Ile-de-France on peut citer Teen-Code qui initie les 13-17 ans agrave la programmation et agrave la creacuteation de projets numeacuteriques Les Voyageurs du Code proposent des ateliers agrave Paris mais aussi en province Magic Makers sur la reacutegion parisienne propose des ateliers hebdomadaires ou des stages les enfants apprennent agrave programmer des jeux videacuteo des histoires interactives et des petits robots Tech Kids Academy des ateliers pour apprendre le codage

123 wwwgeekjuniorfrapprendre-a-coder-programmer-50-ressources-enfant-ados-4376 124 wwwcodecademycomfr Code Academy le site phare drsquoapprentissage en ligne du codage informatique a eacuteteacute lanceacute en 2011 par deux jeunes dirigeants drsquoune start-up ameacutericaine Gratuit il revendique deacutejagrave 24 millions drsquoutilisateurs agrave travers le monde dont 70 en dehors des Etats-Unis Des investisseurs et des gouvernements ont soutenu lrsquoinitiative pour deacutevelopper notamment lrsquoenseignement de lrsquoinformatique aux jeunes en difficulteacute La version franccedilaise a eacuteteacute lanceacutee en juin 2013 en France

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lrsquoeacutelectronique ou lrsquoimpression 3D agrave Paris et Saint-Germain-en-Laye Evolukid propose aussi des ateliers de deacutecouverte de la programmation mais eacutegalement de robotique et de deacutecouvertes scientifiques En province on peut par exemple citer Coding Club pour les ados de 10 agrave 18 ans et le Code4Kid un stage de deux jours drsquoinitiation au codage pour les 10-14 ans Chrsquoti code recense dans la reacutegion Nord-Pas-de-Calais les principales initiatives de meacutediation scientifique autour de lrsquoinformatique et plus speacutecifiquement de lrsquoinitiation agrave la programmation Cod Cod Coding est une activiteacute hebdomadaire ougrave les enfants (agrave partir de 8 ans) jouent avec des outils de programmation des jeux et puzzles algorithmiques des environnements de deacuteveloppement et une varieacuteteacute de langages Situeacute agrave Vandœuvre-legraves-Nancy Coding amp Bricks organise des Coding Goucircters et des ateliers eacutecole au FRAC Nord-Pas-de-Calais La Compagnie du code agrave Toulouse propose des ateliers drsquoinitiation au code Les Petits Hackers organisent agrave Brest des ateliers agrave destination des enfantsados entre 9 ans et 17 ans environ qui viennent deacutecouvrir les diffeacuterentes facettes de lrsquoeacutelectronique et de lrsquoinformatique

45 Une diversiteacute de dispositifs scientifiques et drsquoacteurs sur les territoires Une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) est la sensibilisation des jeunes de 3 agrave 20 ans agrave la culture scientifique et technologique De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees au mecircme titre que le deacuteveloppement de la culture non scientifique par une multitude drsquoacteurs dont certains deacuteveloppent plutocirct des expositions des ateliers ponctuels des eacutevegravenements (fecirctes de la Science etc) des ateliers pour les plus jeunes drsquoautres des pratiques reacuteguliegraveres scientifiques et techniques

Les museacutees drsquohistoire naturelle et de sciences Depuis plusieurs anneacutees les museacutees drsquohistoire naturelle et de sciences enregistrent une hausse de leur freacutequentation agrave lrsquoinstar de ce qui se passe dans drsquoautres pays europeacuteens Ces hausses de freacutequentation tout public sont tireacutees par des grandes expositions lrsquoutilisation de

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techniques numeacuteriques et favorisant lrsquointeractiviteacute ou encore la mise en lien entre patrimoine scientifique et questions de socieacuteteacute (deacuteveloppement durable etc) Les meacutedias Lrsquoensemble des chaicircnes diffusent des eacutemissions scientifiques telles que Crsquoest pas sorcier ou On nrsquoest pas que des cobayes Mais globalement les chaicircnes TV offrent une faible place agrave la science (moins de 3 dans les journaux teacuteleacuteviseacutes par exemple125) Selon une enquecircte de la Commission europeacuteenne les Franccedilais estiment que les meacutedias ne laissent pas une place suffisante aux sciences dans leurs programmes

Les centres de sciences On compte une trentaine de centres de sciences sur le territoire (CCSTI) et une entiteacute nationale Universcience premier centre de sciences europeacuteen

Les Exposciences

Les Exposciences reacuteunissent pendant trois agrave cinq jours des jeunes de 5 agrave 25 ans ayant reacutealiseacute dans le cadre scolaire ou associatif des projets scientifiques etou techniques qursquoils preacutesentent au public Elles sont organiseacutees aux quatre niveaux deacutepartemental reacutegional national (agrave travers le CIRASTI mouvement national des Exposciences) et international (agrave travers le Mouvement International pour le Loisir Scientifique et Technique MILSET)

Inmeacutediats126

Le programme Inmeacutediats est porteacute par un partenariat de six centres de sciences reacutegionaux Cap Sciences (Bordeaux Aquitaine) lrsquoEspace des Sciences (Rennes Bretagne) La Casemate (Grenoble Agglomeacuteration) Relais drsquosciences (Caen Basse-Normandie) Science Animation (Toulouse Midi-Pyreacuteneacutees) et Universcience (Paris Ile-de-France) Ce programme a pour objectif de renforcer lrsquoeacutegaliteacute des chances dans lrsquoaccegraves aux sciences et techniques notamment pour les 15-25 ans Il propose pour cela de deacutevelopper et drsquoexpeacuterimenter de nouveaux outils de meacutediation culturelle exploitant le potentiel des nouvelles technologies numeacuteriques

Un programme structureacute autour de trois axes i) la mise en place drsquoeacutequipements structurants ii) creacuteation de nouveaux lieux de rencontre (fixes ou itineacuterants) avec les publics baseacutes sur lrsquoeacutelaboration de nouveaux types de ressources numeacuteriques et de nouvelles interfaces numeacuteriques (reacutealiteacute virtuelle et augmenteacutee holographie 3D motion capture immersion etc) iii) creacuteation de contenus et services numeacuteriques innovants services numeacuteriques collaboratifs offrant des ressources et des retours drsquoexpeacuteriences professionnelles creacuteation de contenus ou process de meacutediation numeacuteriques pour toucher de nouveaux publics et pour permettre une offre adapteacutee aux niveaux et centres drsquointeacuterecirct des utilisateurs

Inmeacutediats srsquoest donneacute pour objectif de toucher les 15-25 ans et les publics empecirccheacutes Il a reacutealiseacute une eacutetude qualitative afin drsquoexplorer les pratiques des jeunes et tester les diffeacuterents projets du programme (Fab Lab Living Lab Mondes virtuels etc) Par ailleurs chacun des deacuteveloppements deacutecline une deacutemarche speacutecifique en phase avec les publics et les objectifs drsquoeacutegaliteacute des chances sociale culturelle de genre ou territoriale

Les associations et fondations Des activiteacutes scientifiques sont proposeacutees selon des dispositifs tregraves variables par le secteur associatif ou marchand et pour reacutepondre agrave des objectifs divers

125 INA 2000-2009 rapport parlementaire p 180 126 wwwinmediatsfr

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Certains reacuteseaux feacutedegraverent plus speacutecifiquement une nouvelle maniegravere drsquoenseigner les sciences agrave lrsquoeacutecole dans le sillage de la fondation pour La main agrave la pacircte soutenue par lrsquoAcadeacutemie des sciences Ce nrsquoest pas directement notre objet Toutefois ces reacuteseaux assez structureacutes pourraient srsquoeacutetendre vers une offre extrascolaire Certaines associations cherchent globalement agrave promouvoir lrsquointeacuterecirct pour les sciences et les activiteacutes scientifiques dans leur diversiteacute

Planegravete Science127

Planegravete Sciences est une association sans but lucratif creacuteeacutee en 1962 Elle est organiseacutee en un reacuteseau comportant 11 deacuteleacutegations reacutegionales et srsquoappuie sur 1 000 beacuteneacutevoles et 80 permanents Planegravete Sciences a pour objectifs de favoriser aupregraves des jeunes de 8 agrave 25 ans lrsquointeacuterecirct la deacutecouverte la pratique des sciences et des techniques et drsquoaider les enseignants les animateurs les eacuteducateurs les chercheurs et les parents dans leurs activiteacutes vers les jeunes Chaque anneacutee environ 100 000 jeunes participent aux activiteacutes drsquoastronomie espace environnement et robotique

Planegravete Sciences a des liens eacutetroits avec les chercheurs et les ingeacutenieurs Elle offre diffeacuterents types de formation (BAFA ou stages techniques) Elle intervient dans des eacutecoles primaires secondaires et dans lrsquoenseignement supeacuterieur mais aussi dans des clubs des centres de loisirs et de vacances et dans des eacutevegravenements auxquels elle participe (la Fecircte de la Science) qursquoelle organise seule ou en partenariat (les Tropheacutees de robotique la nuit des eacutetoiles ou le CrsquoSpace)

Les Scienti-Bricolos au sein de lrsquoArbre des Connaissances

LrsquoArbre des Connaissances coordonne des ateliers mecirclant arts et sciences agrave lrsquoeacutecole sur les temps peacuteriscolaires En partenariat avec les concepteurs du Diabolo Circus et Delphine Grinberg un parcours de deacutecouverte des sciences baseacute sur deux cycles drsquoexpeacuteriences scientifiques a eacuteteacute eacutelaboreacute Encadreacute par des animateursmeacutediateurs scientifiques les ateliers permettent de se familiariser avec des notions scientifiques par lrsquoexpeacuterimentation Au cours des seacuteances hebdomadaires les enfants deacuteveloppent le questionnement la mise en expeacuterience lrsquoobservation lrsquointerpreacutetation le travail drsquoeacutecriture collective la mise en scegravene et lrsquointerpreacutetation de contes et saynegravetes agrave caractegravere scientifique

Petits deacutebrouillards128

Cette association creacuteeacutee en 1986 srsquoinscrit dans un reacuteseau composeacute de 58 antennes et relais territoriaux animeacute par 2 500 animateurs et beacuteneacutevoles 80 volontaires et 200 salarieacutes permanents avec pour partenaires plus de 4 000 collectiviteacutes associations structures socio-eacuteducatives maisons de quartier et de nombreuses universiteacutes et organismes de recherche Formation animation de deacutebats sciences et socieacuteteacute encadrement drsquoactiviteacutes de pratique de culture scientifique et technique pour les enfants les jeunes et le grand public accompagnement de projets culturels coordination drsquoeacutevegravenements et de manifestations mise en place drsquoeacutechanges internationaux et interculturels reacutealisation drsquoexpositions livres multimeacutedias malles et dispositifs peacutedagogiques itineacuterants Elle beacuteneacuteficie agrave 700 000 enfants et jeunes 40 000 jeunes pratiquant des activiteacutes scientifiques dans les quartiers pendant lrsquoeacuteteacute 250 000 visiteurs et utilisateurs des expositions et malles peacutedagogiques

Drsquoautres associations visent le deacuteveloppement de capaciteacutes de recherche voire de laquo talents raquo parfois en lien avec des compeacutetitions avec toutefois un deacuteveloppement qui peut ecirctre jugeacute insuffisant

Le dispositif des Apprentis Chercheurs au sein de lrsquoArbre des Connaissances

Dans 25 centres de recherche en France un chercheur encadre un binocircme composeacute drsquoun colleacutegien et drsquoun lyceacuteen Les jeunes megravenent un projet de recherche en laboratoire et srsquoinitient agrave la deacutemarche scientifique agrave raison

127 wwwplanete-sciencesorgnational 128 wwwlespetitsdebrouillardsorg

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drsquoune dizaine de seacuteances dans lrsquoanneacutee Une restitution des travaux est effectueacutee en fin drsquoanneacutee scolaire au sein de chaque centre de recherche en preacutesence des familles des enseignants des condisciples et des chercheurs

Clubs et activiteacutes lieacutes agrave des compeacutetitions et dispositif Sciences agrave lrsquoEcole

Dans de nombreux pays les enfants de toutes les origines qui ont des dispositions en matheacutematiques ou en sciences trouvent souvent pregraves de chez eux dans des clubs en lien avec les eacutetablissements scolaires par exemple des occasions drsquoecirctre pousseacutes assez tocirct sur des raisonnements pas forceacutement laquo scolaires raquo

En France il y a des associations qui proposent des activiteacutes de ce type (par exemple Animaths les Olympiades de matheacutematiques ou les Tournois franccedilais des jeunes matheacutematiciennes et matheacutematiciens ou encore le reacuteseau CGeacutenial des sciences agrave lrsquoeacutecole129) mais cela reste assez confidentiel et nrsquoest pas reacutepandu sur tout le territoire ni mecircme suffisamment articuleacute aux eacutetablissements scolaires130

Clubs de matheacutematiques

Animaths recense ainsi cinq clubs de matheacutematiques en France de haut niveau (club des matheacutematiques discregravetes de Lyon ndash qui srsquoadresse aux enfants et adolescents sur lrsquoAuvergnendashRhocircne-Alpes agrave partir du milieu du collegravege Club Paris maths cercle de matheacutematiques de Toulouse Cercle Sofia Kocalevskaiumla de Toulouse et Club de matheacutematiques de Toulouse) Ces clubs sont assez laquo confidentiels raquo agrave Paris plus de 500 eacutelegraveves ont participeacute agrave ce club depuis sa creacuteation en 2007

Cela intervient eacutegalement assez tard dans la scolariteacute Crsquoest drsquoautant plus agrave souligner que lrsquoon peut se demander si actuellement les jeunes qui aiment les sciences se trouvent suffisamment nourris tocirct dans leur scolariteacute (opportuniteacutes de deacutecouvrir le raisonnement de recherche etc)131

Le Tournoi franccedilais des jeunes matheacutematiciennes et matheacutematiciens (TFJM2)132

Ce tournoi existe depuis 2011 Organiseacute par le deacutepartement de matheacutematiques de lrsquouniversiteacute Paris-Sud et lrsquoassociation Animaths il est lrsquoeacutetape franccedilaise de lrsquolaquo International Tournament of Young Mathematicians raquo (ITYM) creacuteeacute en 2009 Destineacute aux eacutelegraveves de lyceacutee il se distingue de compeacutetitions comme les Olympiades de matheacutematiques en proposant des problegravemes ouverts dont les eacutenonceacutes sont connus agrave lrsquoavance et en eacutetant organiseacute par eacutequipes Guideacutees par des encadrants les eacutequipes composeacutees de quatre agrave six lyceacuteens ont environ trois mois pour reacutefleacutechir aux problegravemes poseacutes Le TFJM2 se compose de tournois reacutegionaux (Rennes Lille Lyon Paris Strasbourg et Toulouse) et drsquoune finale nationale

130 Voir la consultation publique de la commission Enfance et adolescence et la discussion avec Johann Yebbou et Olivier Goisque (enseignants en lyceacutee en province encadrant des eacutequipes au TFJM2) 131 Contrairement aux ideacutees reccedilues parmi les jeunes Franccedilais qui nrsquoont pas de difficulteacute en sciences ou en matheacutematiques le niveau agrave 15 ans nrsquoest pas tregraves eacuteleveacute en France Voir V Wisnia-Weill (2014) laquo Augmenter aussi le nombre de bons eacutelegraveves raquo La Note drsquoanalyse ndeg 12 France Strateacutegie et les derniers reacutesultats de lrsquoenquecircte TIMSS (Trends in international mathematics and science study) en 2016 132 httpstfjmorg

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On peut dresser une typologie des diffeacuterents clubs organiseacutes apregraves les cours133 - clubs de projets scientifiques Il srsquoagit de proposer agrave des groupes drsquoeacutelegraveves

lrsquoeacutelaboration drsquoun projet scientifique en vue de la participation agrave un concours reacutegional ou national Ressources tregraves souvent ces clubs ont un partenaire scientifique (chercheur) et les thegravemes de travail sont deacutetermineacutes avec lrsquoaide du chercheur

- clubs de preacuteparation agrave des concours en temps limiteacute Ces clubs preacuteparent aux concours officiels (olympiades acadeacutemiques de matheacutematiques concours geacuteneacuteral) et associatifs (Kangourou Feacutedeacuteration Franccedilaise des Jeux Matheacutematiques (FFJM) Rallyes etc) Les ressources ne manquent pas annales de ces concours nombreux ouvrages drsquoexercices de lrsquoOlympiade internationale

- clubs de culture scientifique Ils proposent aux eacutelegraveves un travail collectif de lecture de textes des exposeacutes etc sur diffeacuterents aspects des matheacutematiques

- clubs universitaires Ce sont des clubs destineacutes agrave des eacutelegraveves tregraves motiveacutes animeacutes par des chercheurs qui meacutelangent en geacuteneacuteral culture scientifique et travail sur des exercices de type Olympiade internationale

Olympiades nationales et internationales Les Olympiades sont des concours scientifiques de haut niveau Selon des modaliteacutes varieacutees elles favorisent tour agrave tour lrsquoesprit drsquoinitiative le goucirct pour la recherche la deacutemarche expeacuterimentale et lrsquointeacuterecirct pour le travail en eacutequipe Elles se deacuteclinent au plan national etou international dans diffeacuterentes disciplines

En 2015 les jeunes Franccedilais ont obtenu la 14e place lors des Olympiades internationales de matheacutematiques leur meilleur reacutesultat depuis 1992 Apregraves des anneacutees de baisses deacutecevantes pour un pays de tradition matheacutematique deacuteveloppeacutee les reacutesultats semblent en hausse gracircce agrave une preacuteparation plus en amont avec des clubs ouverts aux eacutelegraveves degraves la classe de troisiegraveme animeacutes par des chercheurs-encadrants beacuteneacutevoles dans plusieurs grandes villes Gracircce aussi agrave un deacutebut de diffusion de leur action au sein des eacutetablissements scolaires Mais cela reste insuffisamment relayeacute dans les collegraveges et lyceacutees regrette Jean-Louis Tu enseignant-chercheur agrave lrsquouniversiteacute de Lorraine et responsable de la preacuteparation pour les Olympiades laquo Les laquo maths olympiques raquo ne sont pas des maths scolaires Ce sont pourtant des occasions de deacutecouvrir le plaisir de la recherche et de la deacutecouverte en dehors des contraintes scolaires

Le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole occupe un rocircle speacutecifique et structurant dans ce paysage Creacuteeacute en 2004 il a pour objectif de promouvoir des projets de culture scientifique et technique interdisciplinaires dans lrsquoenseignement du second degreacute Il deacuteveloppe trois types drsquoactions sur temps de classe ou en peacuteriscolaire qui ont lieu

- dans des eacutetablissements scolaires (utilisation de mateacuteriel peacutedagogique pour illustrer les programmes scolaires ou pour travailler au sein de clubs et drsquoateliers scientifiques)

- sur divers sites drsquoaccueil pour les diffeacuterents concours piloteacutes par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo Exemples Palais de la deacutecouverte Citeacute des sciences et de lrsquoindustrie Eacutecole des Mines de Nantes Vaisseau de Strasbourg Citeacute de lrsquoespace de Toulouse

Premiegraverement un soutien pour le deacuteveloppement de ressources peacutedagogiques Deuxiegravemement du precirct de mateacuteriel scientifique et un accompagnement pour les eacutequipes peacutedagogiques qui souhaitent mener des projets dans les domaines de lrsquoastronomie la cosmologie la meacuteteacuteorologie la sismologie la geacutenomique lrsquoinvestigation scientifique en

133 M Andler laquo Les activiteacutes peacuteriscolaires matheacutematiques raquo in Dossier Matheacutematiques hors classe ndeg 482 APMEP

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criminologie ou dans le cadre drsquoun partenariat avec une entreprise mettant la formation scientifique au service de la construction de compeacutetences professionnelles Les eacutelegraveves travaillent gracircce au mateacuteriel scientifique de pointe precircteacute par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo dans le cadre de cours de travaux pratiques et drsquoateliers scientifiques tout au long de lrsquoanneacutee Chaque anneacutee ce sont plus de 13 500 adolescents qui beacuteneacuteficient de ces plans drsquoeacutequipement dont la reacutepartition est la suivante Plan drsquoeacutequipement du dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole

Plan drsquoeacutequipement Nombre drsquoeacutelegraveves concerneacutes chaque anneacutee

Pourcentage hors temps scolaire (ateliers scientifiques)

laquo ASTRO agrave lrsquoEcole raquo 1 400 agrave 2 000 40

laquo COSMOS agrave lrsquoEcole raquo 1 700 agrave 1 900 7

laquo EXPERTS agrave lrsquoEcole raquo 1 300 7

laquo GENOME agrave lrsquoEcole raquo 1 500 11

laquo METEO agrave lrsquoEcole raquo 2 000 agrave 2 500 8

laquo SISMOS agrave lrsquoEcole raquo 5 300 agrave 6 200 6

Enfin troisiegravemement des concours (Olympiades nationales et internationales de chimie de geacuteosciences et de physique compeacutetitions internationales annuelles de haut niveau) ainsi que les concours laquo CGeacutenial-collegravege raquo et laquo CGeacutenial-lyceacutee raquo qui permettent aux lyceacuteens et colleacutegiens de preacutesenter un projet en eacutequipe dans les domaines scientifiques et techniques Concerne lrsquoeacutecole et plus minoritairement des actions en temps peacuteriscolaires Le dispositif beacuteneacuteficie drsquoun soutien financier de lrsquoEducation nationale drsquoun comiteacute scientifique et de ressources pour piloter lrsquoensemble des actions Chaque anneacutee laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo organise et pilote des concours scientifiques

Concours preacutepareacute Type de preacuteparation

Nombre drsquoeacutelegraveves

concerneacutes chaque anneacutee

Hors temps scolaire

(ateliers ou clubs

scientifiques)

CGeacutenial Collegravege Projets scientifiques travailleacutes par les eacutelegraveves dans le cadre drsquoenseignements pratiques interdisciplinaires drsquoateliers scientifiques

7 500 27

CGeacutenial Lyceacutee 800 38

Olympiades internationales de chimie

Seacuteances de 2 heures hebdomadaires encadreacutees par des professeurs en suppleacutement de temps scolaire

300 Stage organiseacute pour 24 eacutelegraveves seacutelectionneacutes

Olympiades internationales de geacuteosciences

Preacuteparation numeacuterique mise agrave disposi-tion par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo utiliseacutee lors de seacuteances drsquoaccompagnement personnaliseacute

1 100

Olympiades internationales de physique

Seacuteances de 2 heures hebdomadaires encadreacutees par des professeurs en suppleacutement de temps scolaire

400 Stage organiseacute pour 24 eacutelegraveves seacutelectionneacutes

Des grands eacutevegravenements

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La Fecircte de la science134 Eveacutenements national creacuteeacute en 1991 la Fecircte de la science attire chaque anneacutee 1 million de visiteurs dont 300 000 scolaires Un public largement diversifieacute va agrave la rencontre des acteurs scientifiques qui se mobilisent beacuteneacutevolement dans plus de 2 500 lieux Ils peuvent ainsi deacutecouvrir ou redeacutecouvrir la biodiversiteacute et les sciences de lrsquounivers en passant par les matheacutematiques ou encore les sciences humaines et sociales A travers les 150 villages des sciences et les 6 000 animations proposeacutees les plus jeunes pourront srsquoinformer poser des questions manipuler visiter des laboratoires ou encore deacutecouvrir le patrimoine culturel et scientifique

La nuit europeacuteenne des chercheur es135 Douze villes franccedilaises ont accueilli en 2017 la nuit europeacuteenne des chercheures 26 500 visiteurs acircgeacutes principalement de 16 agrave 30 ans sont venus agrave la rencontre des 1 100 chercheurs preacutesents Les enfants de plus de 10 ans se sont eacutegalement retrouveacutes en nombre autour drsquoactiviteacutes conviviales Lrsquoanneacutee 2017 a mis lrsquoaccent sur la science dans la sphegravere culturelle Petits et grands ont ainsi pu deacutecouvrir la deacutemarche scientifique utiliseacutee dans les domaines de lrsquoarcheacuteologie des arts ou encore du patrimoine

46 Quelques questions sur les ineacutegaliteacutes Fautes de donneacutees dans une offre qui reste peu structureacutee il est difficile de deacutecrire les facteurs diffeacuterenciant les pratiques entre enfants Les acteurs associatifs srsquoassignent parfois un objectif de reacuteduction des ineacutegaliteacutes soit par un ciblage sur les jeunes des milieux populaires ou sur les filles deux populations dont les vocations scientifiques sont peu deacuteveloppeacutees par rapport agrave la moyenne

Rappel des biais de genre Les filles sont moins nombreuses que les garccedilons agrave choisir les laquo enseignements drsquoexploration raquo scientifiques en seconde (52 contre 715 ) agrave srsquoorienter vers une classe de premiegravere S (276 contre 381 ) et restent moins nombreuses agrave choisir une classe preacuteparatoire scientifique pour la poursuite de leurs eacutetudes postbaccalaureacuteat (15 contre 20 ) 136 Dans les filiegraveres professionnelles et techniques les diffeacuterences fillesgarccedilons sont encore plus marqueacutees

Par is-Montagne137

Paris-Montagne propose de nouveaux modes de meacutediation entre les jeunes et la science notamment via le programme Science acadeacutemie Ce programme srsquoadresse agrave des lyceacuteens qui ont un goucirct prononceacute pour les sciences mais sont eacuteloigneacutes du monde de la recherche de par leur environnement socioeacuteconomique Il srsquoagit notamment de lutter contre lrsquoautocensure pour favoriser de nouvelles vocations scientifiques Afin drsquoouvrir des opportuniteacutes les jeunes sont seacutelectionneacutes en fonction de leur motivation et sur critegraveres sociaux non pas sur leurs reacutesultats scolaires avec une prioriteacute donneacutee aux jeunes issus de milieux dits sensibles (ZEP ZUS quartiers prioritaires etc) Paris-Montagne met en relation chercheurs et lyceacuteens pour les initier agrave la pratique de la recherche notamment lors de stages en laboratoire ou drsquoatelier scientifiques Depuis 2006 le programme a toucheacute plus de 2 000 lyceacuteens et organiseacute 850 stages en laboratoires Les participants sont principalement des filles agrave 64 et 80 srsquoengagent dans des eacutetudes supeacuterieures scientifiques Paris-Montagne srsquoadresse eacutegalement aux plus jeunes via par exemple son festival ayant reacuteuni 700 jeunes participants afin de les initier agrave la deacutemarche de recherche gracircce agrave des expeacuterimentations ludiques

134 wwwfecirctedelasciencefr 135 httpsnuitdeschercheurs-franceeuwakkaphpwiki=PagePrincipale 136 Ministegravere de lrsquoeacuteducation nationale Filles et garccedilons sur le chemin de lrsquoeacutegaliteacute de lrsquoeacutecole agrave lrsquoenseignement supeacuterieur 2014 137 wwwparis-montagneorgassociationpresentationdownloadFileattachedFile_f0Plaquette_institutionnelle_PM_2014pdfnocache=141744171759

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Certaines associations visent plus speacutecifiquement des publics empecirccheacutes par exemple Astronomie vers tous agrave destination du milieu hospitalier des jeunes handicapeacutes ou en foyer drsquoaccueil et des territoires moins desservis (cinq camions des sciences se deacuteplacent avec des modules robotique communications numeacuteriques optique et aeacuteronautique) Dans lrsquoensemble il serait pertinent de deacutevelopper une offre au niveau des territoires en assumant une heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute et une diversiteacute de parcours tout en en permettant de susciter des envies et des vocations pour deacutepasser les inhibitions eacuteventuelles (steacutereacuteotypes fillesgarccedilons par exemple) et lrsquoeacutecart aux cultures familiales De fait il ne srsquoagit pas que tous les jeunes deacuteveloppent de maniegravere additionnelle et cumulative des compeacutetences en science en technologie en codage en bricolage ou en artisanat divers en dehors de lrsquoeacutecole mais que des passions des tacirctonnements des engagements puissent fleurir sur tout le territoire

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5 PRATIQUES DrsquoENGAGEMENTS laquo Lrsquoengagement reacutepond agrave une logique de longue dureacutee qursquoil faut consideacuterer comme un tout dans lrsquoenfance et la jeunesse raquo Le collegravege des enfants du HCFEA estime que laquo les actions des jeunes neacutecessitent de la motivation de la patience et de la confiance en soi confiance en soi faciliteacutee par lrsquoengagement raquo138 Or force est de constater que la participation de lrsquoenfant aux deacutecisions qui le concernent reste trop rare dans les diffeacuterents lieux de vie qursquoil freacutequente alors que la CIDE leur reconnaicirct la capaciteacute agrave laquo devenir des ecirctres sociaux et solidaires et agrave devenir citoyen raquo139 Les enfants vers laquo lrsquoacircge de raison raquo sont susceptibles de porter un regard lucide sur leur environnement et les injustices ou laquo les choses qui ne vont pas raquo A cette peacuteriode beaucoup drsquoenfants ont envie de participer aider ecirctre utiles A part ceux qui vivent dans des familles engageacutees - dans lrsquohumanitaire le social hellip -la plupart des enfants ne trouvent pas des personnes ou des situations qui leur offrent la possibiliteacute drsquoactualiser cette motivation au service drsquoune cause de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral ou drsquoun projet Crsquoest dommage drsquoautant que ces engagements stimulent la confiance en eux lrsquoesprit drsquoentreprise des capaciteacutes agrave reacutealiser avec drsquoautres des projets et de vaincre des obstacles Bien plus que drsquoecirctre simplement eacutecouteacute ou de donner un avis il srsquoagit drsquoecirctre acteur de srsquoengager se responsabiliser et laquo tenir raquo face aux reacutealiteacutes srsquoapercevoir que crsquoest possible ou que ce nrsquoest pas possible (chacun sait que lrsquoon apprend autant de ses eacutechecs que de ses reacuteussites quand elles sont accompagneacutees ou partageacutees) Nous manquons de donneacutees drsquoensemble permettant drsquoappreacutehender les pratiques citoyennes et drsquoengagements des enfants et adolescents Crsquoest pourquoi ici nous preacutesentons une approche par les principaux dispositifs140

51 Progression des droits de lrsquoenfant Les enseignements de lrsquoenquecircte du Conseil Franccedilais des Associations pour les Droits de lrsquoEnfant (Cofrade)141 62 des enfants ne connaissaient pas lrsquoexistence de la Convention (44 des adultes) 71 des enfants ne connaissaient pas le contenu de la Convention (63 des adultes La connaissance de la Convention est meilleure dans les cateacutegories socio-professionnelles favoriseacutees et la geacuteneacuteration des parents des anneacutees 1990 Lrsquoeacutetude montre une connaissance des probleacutematiques sociales influenceacutee par le poids meacutediatique 78 des adultes sous-estiment le nombre drsquoenfants sans domicile fixe 50 sous-estiment le nombre drsquoenfants ne partant pas en vacances en revanche 71 des adultes surestiment le nombre drsquoenfants en surpoids en classe de troisiegraveme Selon 28 des enfants le droit agrave lrsquoeacuteducation nrsquoest pas acquis (conscience qui augmente au lyceacutee par rapport au collegravege) alors que ce droit est consideacutereacute comme le plus important pour 61 des enfants142

138 Rencontre du Collegravege des enfants le 10112017 139 Feacutedeacuteration nationale des Francas (2001) laquo Encourager et soutenir les Associations Temporaires drsquoEnfants Citoyens raquo mars 140 Il est agrave noter que les enfants et adolescents engageacutes apparaissent souvent lrsquoecirctre dans diffeacuterents espaces Il serait donc faux de penser que les chiffres preacutesenteacutes ci-dessous srsquoadditionnent pour nous indiquer un nombre drsquoenfants ayant des pratiques drsquoengagements 141 Voir annexe 4 laquo Enfant acteur social raquo Quelques compleacutements Enfants interrogeacutes 9-14 ans (50 9-10 an 50 11-14 ans) 142 Voir Cofrade (2015) laquo Droits de lrsquoenfant raquo octobre

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52 La participation encourageacutee mais limiteacutee entre 50 000 et 100 000 enfants impliqueacutes dans les Conseils Municipaux drsquoEnfants (CME) ou Conseils Municipaux de Jeunes (CMJ) et 42 000 lyceacuteens dans les Conseil de la Vie Lyceacuteenne (CVL) le Conseil des ministres de lrsquoUnion europeacuteenne a transmis une recommandation aux Eacutetats membres reacuteunis le 23 novembre 2015 pour laquo permettre et faciliter lrsquoeacutelaboration de processus de participation tels que les conseils de la jeunesse en eacutetroite collaboration avec les autoriteacutes publiques locales et reacutegionales en vue de donner aux jeunes la possibiliteacute de faire entendre leur voix dans les processus de prise de deacutecision aux niveaux local et reacutegional raquo

De plus la loi 2017-86 relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute du 27 janvier 2017 encourage le deacuteveloppement de la mise en place de conseils de jeunes dans les collectiviteacutes territoriales 143

Une participation au deacutebat public via les conseils municipaux drsquoenfants et de jeunes Selon nos estimations entre 50 000 et 100 000 jeunes participeraient au deacutebat public de leurs communes via les 2 500 CMJ ou CME144 Les enfants et les adolescents de certaines communes de France sont inviteacutes agrave srsquoengager et agrave participer au deacutebat public ou agrave des projets locaux par lrsquointermeacutediaire des CME ou CMJ La mission premiegravere de ces dispositifs est drsquoinitier les enfants agrave la citoyenneteacute par laquo lrsquoagir raquo Cependant il ne suffit pas drsquoinstaurer ce type de conseil encore faut-il la creacuteation drsquoun reacuteel espace de liberteacute une eacutecoute et un accompagnement des eacutelus vers la reacutealisation de projets concrets Or les CME et CMJ laquo apparaissent peu inteacutegreacutees aux appareils de deacutecision politico-administratifs et les jeunes y sont le plus souvent informeacutes et consulteacutes sans ecirctre consideacutereacutes comme des partenaires ou beacuteneacuteficier de deacuteleacutegation de pouvoirs raquo145 Notons que les Pays-Bas ont mis en place un concours pour reacutecompenser les municipaliteacutes attentives agrave lrsquoimplication effective des jeunes146 Dans lrsquointention drsquoeacutepauler les villes dans leur deacutemarche de creacuteation de deacuteveloppement et de vie drsquoun CME ou drsquoun CJM lrsquoAssociation Nationale des Conseils drsquoEnfants et de Jeunes (ANACEJ) anime un laquo reacuteseau de 400 villes deacutepartements reacutegions intercommunaliteacutes raquo147 ce qui repreacutesente environ 2 000 CME ou CJM Par ailleurs les enquecirctes meneacutees divergent concernant les laquo profils sociologiques raquo des enfants et adolescents composant ces instances Ainsi quand lrsquoune eacutevoque une relative homogeacuteneacuteiteacute des jeunes engageacutes148 une autre souligne leur diversiteacute sociale149 Le mode de deacutesignation ndash laisseacute au choix de la commune ndash pourrait expliquer cette diffeacuterence Ainsi

143 La jeunesse est entendue au sens de la classe drsquoacircge des jeunes de 15 agrave 29 ans Rapport conjoint 2015 du Conseil et de la Commission sur la mise en œuvre du cadre renouveleacute pour la coopeacuteration europeacuteenne dans le domaine de la jeunesse (2010-2018) - Adoption (23 novembre 2015) 144 laquo Estimation raquo agrave partir du nombre moyen de jeunes sieacutegeant dans ces conseils sur une liste non-exhaustive de conseils communaux ayant publieacutes leurs statistiques 145 P Loncle (2008) laquo Pourquoi faire participer les jeunes Expeacuteriences locales en Europe raquo Paris INJEP LrsquoHarmattan Coll Deacutebats Jeunesses 146 HCVA (2017) laquo Favoriser lrsquoengagement des jeunes agrave lrsquoeacutecole Pour une citoyenneteacute active raquo novembre 147 httpanacejassofrlanacej 148 P Loncle (2008) laquo Pourquoi faire participer les jeunes Expeacuteriences locales en Europe raquo op cit 149 N Rossini (2005) laquo Les jeunes engageacutes dans des conseils de jeunes des acteurs agrave part entiegravere raquo in V Becquet et C Linares (de) (dir) laquo Quand les jeunes srsquoengagent Entre expeacuterimentation et construction identitaire raquo Paris INJEP lrsquoHarmantan coll Deacutebats Jeunesses p 144

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lrsquoeacutelection dans les diffeacuterentes eacutecoles de la municipaliteacute favoriserait la preacutesence de jeunes de milieux sociaux heacuteteacuterogegravenes150 Composition des CEM et CJM

Dans les milieux plutocirct urbains il existe geacuteneacuteralement un conseil municipal de lrsquoenfance et un conseil municipal de la jeunesse pour repreacutesenter les classes drsquoacircge Dans la ville de Palaiseau laquo le CME reacuteunit 35 jeunes Palaisiens du CE2 ou CM2 raquo151 et le laquo conseil consultatif de la jeunesse reacuteunit des jeunes Palaisiens de 14 agrave 18 ans raquo152 Dans la ville de Schiltigheim qui fut la premiegravere agrave voir naicirctre un CME en 1979 celui-ci est composeacute de laquo 39 jeunes shilikois qui sont eacutelus par leurs pairs dans les classes de 6egraveme et de 5egraveme des collegraveges de la ville raquo153

Dans les milieux ruraux le nombre drsquoenfants faisant partie drsquoun CME semble moins important Ainsi agrave la Boupegravere commune de 3 089 habitants 18 enfants eacutelus par leurs camarades de CE1 et CE2 composent le CME154 A La Guyonniegravere commune drsquoenviron 2 750 habitants 12 enfants repreacutesentent les jeunes de Guyons

Une participation en demi-teinte agrave la vie de leur eacutetablissement scolaire les conseils de vie lyceacuteennes et colleacutegiennes Lrsquoeacutecole apparaicirct pour de nombreux enfants ou adolescents comme le lieu des premiers engagements Ainsi drsquoapregraves un eacutechantillon drsquoenfants faisant partie drsquoune junior association 40 ont eu une premiegravere expeacuterience dans cet espace155 Diffeacuterentes formes de participation agrave la vie de leur eacutetablissement sont offertes aux eacutecoliers (deacuteleacutegueacutes de classeshellip) Dans chaque lyceacutee un conseil de vie lyceacuteenne (CVL) doit ecirctre instaureacute Dix lyceacuteens par eacutetablissement eacutelus au suffrage universel par lrsquoensemble de leurs pairs repreacutesentent leurs camarades et participent agrave la vie scolaire pour deux ans Ce qui porte agrave 42 000 le nombre de repreacutesentants des lyceacuteens en France Notons que cette instance est preacutesideacutee par le chef drsquoeacutetablissement et que le CVL nrsquoa qursquoun rocircle consultatif Lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne156 preacutevoie un approfondissement de ces pratiques Inspireacutes par les CVL les Conseils de la vie colleacutegienne (CVC) ont eacuteteacute instaureacutes A lrsquoinverse de leurs aicircneacutes ceux-ci nrsquoont aucun caractegravere obligatoire et leur composition est fixeacutee par le Conseil drsquoadministration de lrsquoeacutetablissement Par ailleurs des pays voisins ont mis en place des dispositifs de laquo deacuteveloppement de la citoyenneteacute active des eacutelegraveves raquo Crsquoest le cas par exemple aux Pays-Bas ougrave a eacuteteacute instaureacutee lrsquoexpeacuterience drsquoune mission beacuteneacutevole de trois mois en faveur des eacutelegraveves dans le cursus secondaire

53 Projets autonomes mouvements de jeunesse espaces jeunes et engagements Espaces jeunes mouvements de jeunesse et attentes de nouveaux modes drsquoencadrement Les espaces jeunes sont des espaces propices agrave des types drsquoaccompagnements leacutegers voire drsquoun entre-soi propice agrave la prise drsquoautonomie (voir partie III propositions)

150 Cf Table ronde sur les focales territoriales organiseacutee par le HCFEA agrave Poitiers en octobre 2017 151 wwwville-palaiseaufrdemocratielocalele-conseil-municipal-des-enfantshtm 152 wwwville-palaiseaufrdemocratielocalele-conseil-consultatif-de-la-jeunesse-ccjhtm 153 wwwville-schiltigheimfrjeunesseconseil-municipal-des-enfants 154 wwwlebouperefrc-m-e-conseil-municipal-des-enfants 155 laquo Des effets durables sur les modes drsquoengagement raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 43-52 156 circulaire ndeg 2016-132 du 9-9-2016

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La freacutequentation drsquoun mouvement de jeunesse (scoutisme MRJChellip) constitue un support drsquoapprentissage de lrsquoautonomie de la sociabiliteacute des premiers engagements157 Dans lrsquoenquecircte de la Cnaf en 2009158 portant sur leurs attentes les adolescents manifestent un fort deacutesir drsquoaction par eux-mecircmes et souhaitent srsquoimpliquer dans la vie sociale et dans des projets qursquoils proposent en fonction de leurs inteacuterecircts Le non-recours aux eacutequipements constateacute parfois est moins un rejet de lrsquooffre qursquoune volonteacute drsquoaffirmer son choix et une action en dehors des normes eacutetablies par les figures tuteacutelaires Pour autant leur besoin drsquoautonomie nrsquoexclut pas la preacutesence drsquoadultes agrave leurs cocircteacutes mais sous forme de soutien laquo invisible raquo ou de reacutegulateur eacuteventuel Bilan Expeacuterimentations Ados ndash Cnaf

La Cnaf a mis en place (cadre geacuteneacuteral et fonds speacutecifiques) en 2010 et pour une dureacutee de trois ans un dispositif expeacuterimental laquo Expeacuterimentations adolescents raquo Les projets concernaient des adolescents acircgeacutes de 11 agrave 17 ans et devaient les associer agrave lrsquoeacutelaboration des projets avec un ou plusieurs adulte(s) reacutefeacuterent(s) raquo laquo prendre en compte les attentes des jeunes les faire participer et soutenir leurs initiatives raquo et srsquoinscrire dans quatre objectifs opeacuterationnels laquo favoriser leur autonomisation en les associant agrave lrsquoeacutelaboration des actions les concernant susciter leurs initiatives en favorisant leur prise de responsabiliteacute contribuer agrave leur eacutepanouissement et agrave leur inteacutegration dans la socieacuteteacute par des projets favorisant lrsquoapprentissage de la vie sociale et la responsabilisation permettre lrsquoeacutelaboration de nouvelles offres sur les temps peacuteriscolaires et extrascolaires en srsquoappuyant sur leur expression raquo Ce dispositif articulait niveaux national et local sur tout le territoire dans les mecircmes termes en srsquoadaptant aux diffeacuterences territoriales (ruralurbain autres dispositifs locaux etc) La Cnaf a observeacute dans cette expeacuterimentation159 que les jeunes disent srsquoecirctre eacutepanouis gracircce au travail en eacutequipe et agrave lrsquoapprentissage progressif de la construction drsquoun projet160 Ils ont alors pu partager leur satisfaction drsquoavoir eacuteteacute acteur et non consommateur Monter des projets permet aux jeunes de gagner en confiance et de deacutevelopper leur estime drsquoeux-mecircmes (facilite la prise de parole en public par exemple) Les adolescents semblent ensuite davantage srsquoinvestir dans leur environnement

Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange161 81 des adolescents seraient precircts agrave srsquoengager dans une cause Lagrave ougrave les jeunes sont associeacutes agrave lrsquoeacutelaboration drsquoun projet le nombre de participants est supeacuterieur Cela eacutelargit le reacuteseau de sociabiliteacute des adolescents et des enfants notamment entre des groupes de populations offrant plus de mixiteacute sociale de genre et drsquoacircge La responsabilisation des jeunes dans le pilotage de projet les amegravene agrave mieux connaicirctre leur environnement Par ailleurs de nombreux jeunes deacutecouvrent leur voie future lors de ces expeacuteriences La qualiteacute des relations tisseacutees et la possibiliteacute drsquoagir et de srsquoengager permet de se projeter162 Drsquoougrave lrsquointeacuterecirct de promouvoir la participation et lrsquoengagement degraves les plus jeunes anneacutees

Lrsquoengagement associatif Les jeunes pleacutebiscitent largement le champ associatif163 Des enquecirctes comme celle de la feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange soulignent que pregraves de la moitieacute des adolescents souhaiteraient srsquoengager dans le social la santeacute ou lrsquohumanitaire Mais malgreacute quelques initiatives comme laquo les copains du monde raquo du Secours Populaire la porte de lrsquoengagement actif dans une association nrsquoest qursquoentre-ouverte pour les enfants

157 Lrsquoengagement des jeunes comme beacuteneacutevoles perception des jeunes beacuteneacutevoles et de leurs parents UNEF dec 2013 158 laquo Evaluation de la politique de lrsquoenfance et de la jeunesse des Caf Attentes des familles et des jeunes Attentes des eacutelus Territoires raquo Dossier drsquoeacutetude ndeg 113 feacutevrier 2009 159 L Cioso et M Jarvin (2012) laquo Etude eacutevaluative de la politique familiale jeunesse Expeacuterimentations adolescents (2010-2012) raquo Dossier drsquoeacutetude ndeg 158 Cnaf deacutecembre 160 wwwCaffrsitesdefaultfilesCnafDocumentsDserdossier_etudesdossier_158-adolescentspdf 161 127 enfants de 10 agrave 15 ans 9 reacutegions questionnaires en ligne novembre-deacutecembre 2016 laquo leur vision du monde lrsquoavenir les reacuteseaux sociaux et lrsquoengagement raquo 162 Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange 78 des jeunes interrogeacutees deacuteclarent ecirctre heureuxses ou optimistes 163 laquo Lrsquoimplication des jeunes dans lrsquoespace public raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 11-150

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Pourtant lrsquoarticle 15 de la CIDE dispose que laquo les Eacutetats parties reconnaissent le droit de lrsquoenfant agrave la liberteacute drsquoassociation raquo Crsquoest un droit consacreacute pour les mineurs en France La loi eacutegaliteacute et citoyenneteacute de 2017 a modifieacute le droit drsquoassociation des mineurs les moins de 16 ans ont la possibiliteacute de srsquoassocier avec lrsquoaccord drsquoun des deux repreacutesentants leacutegaux et au-delagrave de 16 ans lrsquoaccord est reacuteputeacute tacite Disposition qui ne reacuteduit pas la lourdeur administrative de constitution drsquoune association et de sa gestion Degraves lors diffeacuterents dispositifs facilitateurs ont vu le jour depuis une vingtaine drsquoanneacutees

Focus sur les juniors associations En 2016 pregraves de 10 000 jeunes eacutetaient membres drsquoune Junior Association (JA) (18 dans les quartiers de politique de la ville) issus de milieux sociaux assez heacuteteacuterogegravenes malgreacute une preacutedominance laquo des classes moyennes raquo attacheacutees aux secteurs de la santeacute du social de lrsquoenseignement et du socio-eacuteducatif164 Penseacutees agrave lrsquoorigine comme une reacuteponse agrave la quasi-inexistence drsquoassociations de mineurs due aux difficulteacutes pratiques qursquoils rencontraient dans leur creacuteation et administration les JA proposent des formes originales agrave mi-chemin entre les regroupements peu formels de jeunes et les formes institueacutees souvent peu attractives Elles offrent la possibiliteacute de creacuteer des structures souples sans trop de formalisme Elles reposent sur lrsquoideacutee essentielle que la deacutecision de srsquoorganiser revient aux jeunes eux-mecircmes et la reconnaissance drsquoun droit de deacutecider Undes adulte(s) de confiance se positionne(nt) alors en accompagnateur et aide(nt) les jeunes agrave ouvrir les portes des possibles (15 des JA srsquoorganisent drsquoailleurs sans accompagnateurs165) Cette forme associative permet aux mineurs de se feacutedeacuterer dans un cadre accompagneacute leur laissant une grande autonomie dans la gestion y compris budgeacutetaire de leur projet Le modegravele favorise lrsquoautoeacutevaluation entre pairs et valorise la dimension collective le droit agrave lrsquoerreur et lrsquoapprentissage actif de la participation Ces valeurs sont partageacutees par bon nombre drsquoacteurs de terrain166 Avis du Collegravege des enfants sur le fonctionnement des JA

Les JA sont geacutereacutees par des jeunes acircgeacutes de 12 agrave 18 ans167 habiliteacutes pour un an renouvelable Des adolescents forment un collectif afin de reacutepondre agrave une envie commune laquo Etre constitueacute en JA permet drsquoecirctre reconnu par les acteurs du territoire raquo168 Le Reacuteseau National des Juniors Associations (RNJA) leur permet drsquoacceacuteder aux aspects formels neacutecessaires pour faire fonctionner une association (par exemple banque assurance) Neacuteanmoins concernant ces aspects le collegravege des enfants a pu mentionner169 que malgreacute lrsquoorganisation en JA certaines deacutemarches restent compliqueacutees168

Selon le rapport drsquoactiviteacute 2016 du RNJA 31 des projets concernent lrsquoanimation du territoire 21 des projets artistiques et culturels 11 des projets de solidariteacute 9 des seacutejours en autonomie 9 des activiteacutes sportives et dans une moindre mesure des actions de communication de protection de lrsquoenvironnement drsquoanimation de lrsquoeacutetablissement scolaire et des projets agrave caractegravere scientifique Diffeacuterentes deacutemarches de sensibilisation sont transversales aux projets et ce malgreacute le domaine dans lequel ces derniers srsquoinscrivent Crsquoest ainsi le cas de lrsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement ou de lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon par exemple

164 laquo Des effets durables sur les modes drsquoengagement raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 43-52 165 HCVA (2017) laquo Favoriser lrsquoengagement des jeunes agrave lrsquoeacutecole Pour une citoyenneteacute active raquo p 9 166 Tables rondes HCFEA eacutelus cnaf et eacutequipes collectiviteacutes locales Poitiers 167 E Maunauye et F Poisson (2017) laquo Lrsquoaction collective des adolescents premiers pas drsquoentrepreneurs Agora deacutebatsjeunesses 20171 ndeg 75 p 89-101 168 Entretien avec Carolle Khouider deacuteleacutegueacutee geacuteneacuterale du RNJA le 10112017 169 Rencontre avec le collegravege des enfants le 10112017

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Drsquoautres dispositifs existent afin de permettre aux enfants et adolescents de se constituer en association Crsquoest notamment le cas des groupes locaux chez les scouts ou des associations temporaires drsquoenfants citoyens (ATEC) Cette forme associative est destineacutee aux enfants et adolescents de 7 agrave 17 ans sous reacuteserve de lrsquoaccord parental et pour une dureacutee limiteacutee Le caractegravere temporaire srsquoexplique pour les FRANCAS par le deacutelitement de lrsquoengagement des enfants sur du long terme mais aussi de la qualiteacute de lrsquoaccompagnement offert par lrsquoadulte ainsi que par la neacutecessiteacute drsquoeacuteviter drsquoeacuteventuelles deacuterives

Lrsquoengagement des enfants et adolescents dans lrsquoeacutecologie Il est difficile de recenser le nombre drsquoenfants et adolescents engageacutes dans le domaine de lrsquoeacutecologie Neacuteanmoins il apparaicirctrait que les temps drsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement durant lesquels peuvent ecirctre proposeacutees des pratiques ayant trait agrave lrsquoeacutecologie se deacuteroulent principalement sur le temps scolaire Ainsi par exemple les associations membres de France Nature Environnement (FNE) proposent environ 91 000 demi-journeacutees drsquointervention au public ce qui eacutequivaut agrave la sensibilisation et lrsquointervention aupregraves de 2 millions de personnes Sur ces 2 millions de personnes 38 ont des pratiques dans le temps scolaire et seulement 5 sur le temps hors scolaire Actuellement les associations observent que les publics les plus sensibiliseacutes sont les moins de 11 ans publics plus accessibles gracircce aux temps peacuteriscolaires notamment agrave travers les TAP Nombre drsquoassociations proposent des actions de sensibilisation ou de pratiques dans lrsquoenvironnement aux enfants et aux adolescents Elles sont regroupeacutees en feacutedeacuteration drsquoassociation (FNE) Reacuteseau (Reacuteseau-Ecole et Nature) et en collectif (Collectif franccedilais eacuteducation agrave lrsquoenvironnement et au deacuteveloppement durable (CFEEDD) La deacuteclinaison sur le territoire national srsquoeffectue principalement via lrsquoeacutechelon reacutegional comme pilote et les communes comme eacutechelon de mise en œuvre Pour toucher les enfants et leur faire connaicirctre les lieux et espaces pour pratiquer lrsquoeacutecole est le principal vecteur avec les TLT Lrsquooffre peacutedagogique varie drsquoun territoire drsquoun encadrant ou drsquoun public agrave un autre Ce qui permet de srsquoajuster agrave des ressources ou des besoins drsquoun territoire Les formes de mise en œuvre se deacuteclinent agrave lrsquoinfini des jardins des ateliers de fabrication de recyclage des hocirctels agrave insectes des deacutemarches de sciences participatives etc

Les coins Natures focus sur les jardins partageacutes

laquo Les coins Natures sont agrave la fois des espaces et des projets Ils peuvent prendre diffeacuterentes formes Ils permettent aux enfants et adolescents de deacutecouvrir la nature et leur environnement notamment par son observation mais eacutegalement par laquo lrsquoagir raquo Ainsi ils peuvent srsquoinvestir dans des jardins partageacutes peacutedagogiques ou encore sauvages

Les jardins partageacutes ou les jardins peacutedagogiques sont des lieux permettant aux petits et grands de srsquoessayer agrave la culture de la terre et de deacutecouvrir lrsquoeacutecosystegraveme Ils peuvent tout aussi bien se deacutevelopper dans des territoires urbains ou ruraux Dans ces derniers crsquoest la notion de rencontre de partage qui va attirer les habitants autour de cette activiteacute Cette pratique peut inteacuteresser les enfants et les adolescents Neacuteanmoins pour les plus grands il est neacutecessaire qursquoils soient partie prenante au projet afin de srsquoinvestir par la suite dans le jardin

laquo Cœurs vaillants acircmes vaillantes raquo170

170 httpcoeursvaillants-amesvaillantesorglistejardins-p-dagogiquesgclid=EAIaIQobChMIvZvC1sPA1gIVSTobCh3W4wq1EAAYAiAAEgI1bPD_BwE

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Dans le quartier des Doucettes agrave Garges-legraves-Gonesse sept enfants du club laquo Fripounet raquo ont creacuteeacute leur propre jardin en bas de leur immeuble suite agrave leur participation agrave une journeacutee drsquoinitiation au jardinage Le projet lanceacute il y a deux ans srsquoest eacutetoffeacute drsquoune seconde parcelle et drsquoautres enfants ont rejoint les petits jardiniers Afin de disposer de lrsquoeacutequipement neacutecessaire agrave lrsquoentretien des jardins les enfants ont pris lrsquoinitiative de rencontrer le maire de la citeacute pour lui preacutesenter leur action

Les initiatives en lien avec la COP 21

laquo COP 21 juniors raquo171

Le 9 octobre 2015 la COP 21 Juniors a eacuteteacute ouverte par le recteur de lrsquoacadeacutemie de Bordeaux Cette journeacutee a permis de regrouper laquo les Juniors aquitains raquo groupe de 600 enfants et adolescents de tout acircge confondu afin drsquoeacutevoquer des sujets lieacutes agrave la preacuteservation de la planegravete Les jeunes ont alors pu participer agrave des deacutebats des confeacuterences mais eacutegalement preacutesenter les projets laquo Changement climatique raquo dans lesquels ils srsquoeacutetaient investis

laquo Opeacuteration ma planegravete 2050 raquo172

Toujours dans le cadre de la COP 21 agrave lrsquoinitiative de France Info 1 000 colleacutegiens ont travailleacute avec leur classe sur des thegravemes lieacutes au climat Ils ont ensuite eacuteteacute reacuteunis dans le grand auditorium de la Radio agrave Paris afin de preacutesenter leurs solutions Cela a contribueacute agrave lrsquoeacutecriture du laquo livre blanc de la jeunesse raquo

171 wwwac-bordeauxfrcid94186cop-21-les-juniors-aquitains-se-mobilisenthtml 172 wwwaefefrvie-du-reseauzoom-surplanete-aveniredition-2015les-collegiens-proposent-leurs-solutions-contre-le-rechauffement-climatique-retour-en-images-sur

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Les enfants et adolescents meacutediateurs Le programme de France meacutediation visant agrave former laquo des petits meacutediateurs raquo a eacuteteacute mis en place dans une trentaine de sites (regroupant un collegravege et deux ou trois eacutecoles) sur le territoire national Le nombre drsquoeacutelegraveves formeacutes reste assez confidentiel

Le service civique Instaureacute par la loi du 10 mars 2010 le service civique geacutereacute par lrsquoAgence du Service Civique (ASC) est fondeacute sur le volontariat et a pour objectif de renforcer la coheacutesion nationale et la mixiteacute sociale Il propose aux jeunes de 16 agrave 25 ans (jusqursquoagrave 30 ans pour les personnes en situation de handicap) de srsquoengager en faveur drsquoun projet collectif en effectuant une mission drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral de 6 agrave 12 mois aupregraves drsquoune personne morale agreacuteeacutee Le champ drsquoaction est varieacute lutte contre lrsquoeacutechec scolaire animations socioculturelles environnement lien social etc Selon une enquecircte de lrsquoInstitut Franccedilais drsquoOpinion Publique (IFOP) en novembre 2016 pour lrsquoAgence du service civique 94 des 16-25 ans et des plus de 26 ans deacuteclaraient avoir entendu parler du service civique Alors que selon lrsquoenquecircte laquo Lrsquohumeur des ados raquo de la Feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange173 80 des jeunes interrogeacutes de 11-15 ans ne le connaissent pas

Vers un parcours citoyen eacutetendu et un service national universel Le parcours citoyen instaureacute par la circulaire ndeg2016-092 relative au parcours citoyen de lrsquoeacutelegraveve vise agrave la construction par leacutelegraveve dun jugement moral et civique agrave lacquisition dun esprit critique et dune culture de lengagement Le parcours citoyen de leacutelegraveve est inscrit dans le projet global de formation de leacutelegraveve Il sadresse agrave des citoyens en devenir qui prennent progressivement conscience de leurs droits de leurs devoirs et de leurs responsabiliteacutes Le gouvernement va mettre en place un service national universel qui pourrait srsquoinscrire dans un parcours citoyen en trois eacutetapes ndash entre 11 et 16 ans un rite de passage agrave 16 ans et un volet pour les 16-25 ans ndash pour partie obligatoire Un groupe de preacutefiguration travaille actuellement sur le projet et un rapport drsquoinformation a eacuteteacute preacutesenteacute par mesdames les deacuteputeacutees Dubois et Guerel agrave lrsquoAssembleacutee nationale174

54 Publications jeunes pregraves drsquoun quart des lyceacutees doteacutes drsquoun meacutedia Nous nrsquoavons agrave ce jour pas de donneacutees chiffreacutees preacutecises et consolideacutees sur les journaux drsquoenfants et de jeunes que cela soit au sein des eacutetablissements scolaires ou en dehors LrsquoEducation Nationale175 srsquoest fixeacute en 2016 lrsquoobjectif drsquoau moins un meacutedia dans chaque lyceacutee A date on recense 800 meacutedias et 1 300 publications dans les lyceacutees176 A partir du deacutepocirct peacutedagogique le Centre de Liaison de lrsquoEnseignement et des Meacutedias drsquoInformation (CLEMI) deacutenombre quant agrave lui 150 titres de journaux drsquoeacutecole 339 de journaux colleacutegiens et 265 de journaux lyceacuteens Cela eacutequivaut respectivement agrave 295 numeacuteros de journaux drsquoeacutecole

173 Enquecircte laquo Lrsquohumeur des ados raquo Feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange (2016) 174 Assembleacutee nationale Rapport drsquoinformation en conclusion des travaux drsquoune mission drsquoinformation sur le service national universel M Dubois amp E Guerel rapport ndeg667 enregistre le 14 feacutevrier 2018 175 Circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 176 Observatoire des pratiques de presse lyceacuteenne enquecircte 2017 sur le droit de publication lyceacuteen analyse et conclusions (2018)

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534 pour les collegraveges et 458 pour les lyceacutees177 Lrsquoassociation Jets drsquoencre recense pour sa part 400 agrave 500 journaux jeunes Les eacutevolutions leacutegislatives reacutecentes ne cantonnent plus la publication lyceacuteenne aux eacutetablissements scolaires Par ailleurs il nrsquoexiste pas de chiffre permettant de recenser le nombre de meacutedias drsquoenfants et drsquoadolescents hors eacutecole La circulaire ndeg 2016-132 permet eacutegalement agrave un mineur de plus de 16 ans drsquoecirctre directeur ou co-directeur de publication Les lyceacuteens peuvent ecirctre responsables de publication pour les meacutedias internes agrave lrsquoeacutetablissement scolaire 178 Or lrsquoenquecircte de 2017 de lrsquoobservatoire de presse lyceacuteenne observe une connaissance des dispositions leacutegislatives mais une effectiviteacute tregraves partielle179 Ainsi 69 des reacutepondants deacuteclarent connaicirctre les textes de loi concernant la publication lyceacuteenne mais seulement 26 des jeunes sont responsables de publications 70 des reacutedacteurs lyceacuteens regrettent la relecture par une personne exteacuterieure agrave la reacutedaction Or lrsquoarticle 13 de la CIDE dispose que lrsquoenfant a laquo droit agrave la liberteacute drsquoexpression Ce droit comprend la liberteacute de rechercher de recevoir et de reacutepandre des informations et des ideacutees de toute espegravece sans consideacuteration de frontiegravere sous une forme orale eacutecrite imprimeacutee ou artistique ou par tout autre moyen du choix de lrsquoenfant raquo180 Cependant toute publication est soumise agrave une reacuteglementation qui doit ecirctre connue et respecteacutee par les jeunes reacutedacteurs

laquo Parlons jeune raquo (Reacuteseau European Network of Ombeduspersons for Children (ENOC) - Deacutefenseur des enfants)

En 2017 ce projet qui vise autant agrave sensibiliser le public sur les droits de lrsquoenfant que de participer drsquoune eacuteducation agravepar la citoyenneteacute donne la parole agrave une douzaine de jeunes de 14 agrave 18 ans de 11 pays europeacuteens sur une theacutematique commune Leurs propositions seront ensuite preacutesenteacutees aux Deacutefenseurs europeacuteens des enfants afin drsquoecirctre reprises dans leur deacuteclaration annuelle

Les jeunes sont ainsi inviteacutes agrave exprimer librement leurs opinions sur les questions drsquoidentiteacute individuelle de sentiments de relations interpersonnelles de sexualiteacute et de vie priveacutee Ils rencontrent des experts afin de srsquoinformer et drsquoeacutechanger et donner leur avis Par exemple le planning familial SOS homophobie Solidariteacute Sida

Crsquoest notamment cet objectif de participation que vise le deacuteveloppement du dispositif Jeunes Ambassadeurs des droits aupregraves des enfants du Deacutefenseur des droits dans les collegraveges les lyceacutees et les autres lieux de vie des enfants

Deacutebat drsquoenfants (COFRADE)

2017 laquo Srsquoengager pour quoi et pour quoi faire raquo

2016 laquo La fraterniteacute oui mais comment jusqursquoougrave raquo

2015 laquo Pouvons-nous apprendre agrave ecirctre libre raquo

2014 laquo Egaux et diffeacuterents comment vivre ensemble raquo

177 Il est agrave noter qursquoen raison drsquoune meacuteconnaissance du deacutepocirct peacutedagogique le CLEMI estime recevoir deux tiers des publications ce qui constitue un biais dans ces chiffres 178 Circulaire 1991-03-06 ndeg 37-051 179 Rapport du Conseil de lrsquoEnfance et de lrsquoAdolescence du HCFEA sur la mise en œuvre de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (2018) p41 httpwwwhcfeafrIMGpdfRapport_droits_de_l_enfant_HCFEA_2017-3pdf 180 Rapport du Conseil de lrsquoEnfance et de lrsquoAdolescence du HCFEA sur la mise en œuvre de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (2018) p29 httpwwwhcfeafrIMGpdfRapport_droits_de_l_enfant_HCFEA_2017-3pdf

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Ateliers de philosophie pour les enfants181

En 2016 lrsquoOrganisation des Nations unies pour lrsquoeacuteducation la science et la culture (UNESCO) a officialiseacute la creacuteation drsquoune Chaire UNESCO sur laquo La pratique de la philosophie avec les enfants une base pour le dialogue interculturel et la transformation sociale raquo

Des deacutebats animeacutes mais aussi des stages sont proposeacutes agrave des enfants acircgeacutes de 4 agrave 14 ans

wwwateliersdephilosophiepourenfantscom

Rencontre ndeg 3 du reacuteseau drsquoenfants et de jeunes drsquoAgir Ensemble pour les Droits de lrsquoEnfant (AEDE) laquo De quoi voulez-vous parler raquo

Voir aussi les Cafeacutes peacutedagogiques des Centre drsquoEntraicircnement aux Meacutethodes drsquoEducation Actives (CEMEA) ateliers Graines de philo des Francas

56 Enjeux drsquoeacutegaliteacute Qui sont les enfants et les adolescents qui srsquoimpliquent Les donneacutees concernant le milieu social des enfants et des adolescents impliqueacutes sont manquantes laissant dans lrsquoombre la mesure de lrsquoeacutegaliteacute entre les enfants dans ces pratiques participatives Lrsquoeacutetude INJEP-EHESP 2015182 montre une moindre preacutesence des filles (427 ) par rapport aux garccedilons au sein des JA avec un eacutecart qui se creuse agrave partir de 14 ans srsquoexpliquant par plus de creacuteations de JA non mixtes par des garccedilons apregraves cet acircge (26 de JA de garccedilons contre 10 de JA de filles) Plus les JA comptent de membres plus les responsabiliteacutes seront exerceacutees par des filles A lrsquoinverse plus la taille est petite plus les responsabiliteacutes sont exerceacutees par des garccedilons On retrouve une preacutesence masculine marqueacutee dans les JA sportives et une preacutesence feacuteminine forte dans les secteurs de lrsquoanimation du social ou de lrsquoenvironnement Les JA au sein drsquoeacutetablissements scolaires seraient plus mixtes Les groupes amicaux tourneacutes vers les activiteacutes de loisirs sont moins mixtes que les JA qui portent sur des actions locales tourneacutees vers lrsquoanimation ou la solidariteacute 85 des JA font le choix drsquoecirctre accompagneacutees Elles sont alors davantage mixtes

182 F Poisson et E Porte (2015) laquo Juniors associations la participation au prisme de la mixiteacute raquo Jeunesses Etudes et synthegraveses Observatoire de la jeunesse ndeg 30 novembre

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6 LrsquoAMENAGEMENT DES ESPACES OUVERTS

61 Se construire dans des espaces ouverts agrave distance des parents Par des expeacuterimentations drsquoespaces nouveaux les adolescents se construisent en testant en eacuteprouvant confrontant leurs habitudes agrave drsquoautres maniegraveres drsquoagir A deacutefaut de quatre murs agrave lrsquoabri des regards et des oreilles de leurs parents les enfants traicircnent dehors pour parler et se voir dans des lieux de consommations de loisirs de reacutecreacuteation de circulation qui ne sont pas les mecircmes en milieu urbain peacuteriurbain ou rural Dans lrsquoespace urbain la visibiliteacute des adolescents en groupes immobiles qui attirent lrsquoattention peut ecirctre veacutecue comme menaccedilante dans lrsquoespace public En outre se posent des problegravemes de seacutecuriteacute soit par rapport aux dangers physiques lieacutes agrave un environnement non encadreacute (promenades en nature eacutequipements sportifs urbains etc) soit du fait des mauvaises rencontres possibles Le degreacute drsquoautonomie conceacutedeacute par les parents peut varier au vu des neacutecessiteacutes physiques (deacuteplacements veacutehiculeacute etc) et de la mauvaise freacutequentation du lieu de proximiteacute Ce qui ne veut pas dire qursquoagrave plus de dangers reacutepondent plus drsquointerdictions Le controcircle social varie selon les milieux sociaux et spatiaux Pour eacutechapper agrave un œil adulte et le cas eacutecheacuteant faute de disposer drsquoespace agrave eux les enfants et les adolescents inventent des places et transforment des espaces dits laquo interstitiels raquo en lieux de rassemblement et de sociabiliteacute La question ne se pose pas de la mecircme maniegravere pour les enfants et pour les adolescents Une enquecircte de la Cnaf183 sur les attentes des eacutelus et des publics concernant les propositions de loisirs en milieu urbain montre que si les enfants en sont globalement satisfaits les plus acircgeacutes se deacutesinteacuteressent des structures de services encadreacutes avec une charniegravere agrave lrsquoacircge de 11-12 ans184 correspondant agrave lrsquoacircge drsquoentreacutee au collegravege Au-delagrave des ameacuteliorations possibles en termes drsquooffres drsquoactiviteacutes encadreacutees le rejet des adolescents des eacutequipements urbains deacutedieacutes 185 amegravene agrave reconnaicirctre lrsquointentionnaliteacute du non-recours La preacutesence urbaine des jeunes sans occupation apparente et sans cadre surgit et emporte des effets socialisants de la ville en elle-mecircme comme lieu drsquoexpeacuterimentation et de lrsquoadolescence comme laquo eacutepreuve de lrsquoautonomisation raquo dans laquelle laquo la maicirctrise progressive du monde par soi-mecircme lrsquoautonomie donc srsquoadosse aux regravegles tantocirct imposeacutees par autrui tantocirct reconstruites par soi-mecircme mais neacutegocieacutees agrave plusieurs raquo186 Lrsquoadolescent revisite les ancrages relationnels et la socialisation entre pairs qui eacutechappe aux figures tuteacutelaires adultes prend une place de premier plan et contribue agrave la constitution drsquoune culture alternative drsquoun laquo monde agrave nous raquo187 constitutif drsquoun laquo monde agrave soi raquo Dans cette quecircte les lieux exploreacutes et annexeacutes par les adolescents sont agrave la fois ceux qui eacutechappent au regard ndash la ruelle le coin derriegravere le chacircteau drsquoeau 188 le terrain vague ndash et ceux qui permettent au contraire drsquoecirctre vus ndash la rue commerccedilante la place de la mairie etc

183 laquo Evaluation de la politique de lrsquoenfance et de la jeunesse des Caf Attentes des familles et des jeunes Attentes des eacutelus Territoires raquo op cit 184 Voir aussi J Zaffran (2000) laquo Les colleacutegiens lrsquoeacutecole et le temps libre raquo Paris La Deacutecouverte 185 J Zaffran (2016) laquo Bouger pour grandir raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 p 69-77 186 J Zaffran (2016) op cit p70-71 187 E Ramos et F de Singly (2016) laquo La construction drsquoun espace ldquoagrave nousrdquo la mobiliteacute spatiale agrave lrsquoadolescence raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 feacutevrier 188 J Devaux (2013) laquo La dimension spatiale des sociabiliteacutes drsquoadolescents reacutesidant dans un village francilien raquo Geacuteographie et cultures ndeg 87

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Les deacuteambulations et points de fixation apparemment sans but ont en effet une porteacutee identitaire forte pour les adolescents Lrsquoenjeu politique est donc de prendre en compte ce besoin drsquoexpeacuterimentation identitaire La mobiliteacute en dehors du quartier joue eacutegalement un rocircle important dans la construction identitaire des adolescents notamment parce qursquoelle permet de sortir du familier et de se frotter agrave lrsquoinconnu dans lequel on est soi-mecircme un eacuteleacutement nouveau offrant les conditions drsquoune exploration souvent veacutecue entre pairs loin du regard des adultes connus (familles voisins enseignants)189 Lrsquoadolescent cherche aussi agrave ouvrir ses horizons et agrave trouver des laquo ailleurs raquo laquo Descendre en ville quand on monte en acircge apparaicirct comme le maicirctre mot des conduites adolescentes raquo190 Cependant une faible mobiliteacute en termes de deacuteplacement drsquoun adolescent peut aussi signifier qursquoil trouve dans son quartier les supports dont il a besoin pour son deacuteveloppement (activiteacutes relations)191 A lrsquoinverse il ne faudrait pas ideacutealiser la mixiteacute permise par les deacuteplacements de lrsquoadolescent au-delagrave du quartier Les maniegraveres drsquohabiter son territoire ne sont pas figeacutees Elles eacutevoluent avec

- la monteacutee en acircge et lrsquoaccegraves agrave une carte de transport - un eacuteleacutement contingent par exemple la neacutecessiteacute drsquoune deacutemarche administrative - lrsquoinfluence drsquoune relation amicale ou amoureuse

Lrsquoexpeacuterience veacutecue et eacuteprouveacutee sera deacuteterminante pour conforter ou infleacutechir les faccedilons drsquoagir dans et hors du quartier

62 Les rues les places les squares et terrains vagues Tout observateur peut constater combien les rues se sont videacutees de la preacutesence des enfants et des adolescents rabattue dans lrsquoespace priveacute du domicile192 Ce long processus coiumlncide avec agrave la fois lrsquoapparition et la deacutemocratisation de la voiture une preacuteoccupation grandissante des parents vis-agrave-vis des risques encourus par les enfants notamment autour de mauvaises rencontres avec une inquieacutetude grandissante vis-agrave-vis du danger que repreacutesentent les actes peacutedophiles et le deacuteveloppement de nouvelles pratiques ludiques lieacutees agrave la technologie (jeux videacuteo internet teacuteleacutephonie mobile) Les sociologues notent combien au fur et agrave mesure de cet eacutevidement de la ville de la preacutesence des enfants non plus source de protection mais de danger la preacutesence reacutesiduelle des jeunes dans la rue prend elle-mecircme une dimension dangereuse avec une pression normative qui pegravese sur les parents la preacutesence non surveilleacutee drsquoenfants dans lrsquoespace commun fait planer le soupccedilon sur la bonne parentaliteacute Aujourdrsquohui on constate une preacuteoccupation tant dans la recherche que dans lrsquoaction publique pour reacuteconcilier preacutesence des enfants et adolescents et rues des villes qui vont de pair avec un mouvement plus global de volonteacute de rendre la ville aux pieacutetons agrave des fins eacutecologiques mais aussi dans un souci de renforcement du lien social Cela pose

- drsquoune part la question des eacutequipements Mais ceux-ci sont agrave interroger sur le plan qualitatif leur accessibiliteacute leur utiliteacute A cet eacutegard dans son ouvrage Reconqueacuterir les rues lrsquoarchitecte Nicolas Soulier note combien certaines reacuteglementations absurdes

192 Ce repli dans lrsquoespace domestique nrsquoest pas sans peacutenaliser les enfants les plus vulneacuterables sans laquo chez soi raquo (Observatoire du Samusocial de Paris rapport drsquoenquecircte Enfant et famille sans logement personnel en Ile-de-France 2014) accueillis en eacutetablissement de protection de lrsquoenfance mal logeacutes etc

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rendent totalement vains les efforts drsquoameacutenagement Il relegraveve ainsi des messages deacuteconcertants sur certains eacutecriteaux laquo les enfants doivent jouer dans les endroits preacutevus agrave cet effet raquo laquo les enfants de moins de 10 ans ne doivent pas utiliser les jeux drsquoenfant raquo laquo certains veacutegeacutetaux sont agrave proscrire sur les aires collectives de jeux en raison des risques qursquoils preacutesentent pour les enfants raquo 193

- drsquoautre part la question de lrsquoappropriation des eacutequipements et espaces de passage par les riverains et les passants Les villes se penchent de plus en plus sur ce nouvel ameacutenagement de lrsquoespace Lrsquoeacuteclosion des labels et prix reacutecompensant les efforts dans ce sens en sont un signe Villes eacuteducatrices villes intelligentes villes amies des enfantshellip Elles font davantage de place agrave des expeacuteriences souvent porteacutees par des associations par exemple les initiatives laquo La rue aux enfants raquo

La rue aux enfants

laquo Rue aux Enfants Rue pour tous raquo194 est un eacutevegravenement au cours duquel la rue est interdite aux veacutehicules agrave moteur et reacuteserveacutee aux enfants et aux habitants Elle reprend alors vie autour de jeux de rencontres de discussions En plus drsquoecirctre hautement convivial ces rendez-vous permettent laquo drsquoattribuer aux enfants la place qui leur est due dans leur en ville en respect des principes de la CIDE raquo195 Cela favorise ainsi pour eux la deacutecouverte de leur environnement de la rue tout en eacutetant une occasion pour les enfants de srsquoeacutepanouir de grandir drsquoapprendre de deacutecouvrir et se confronter au reacuteel aidant agrave la constitution de leur personnaliteacute

FOCUS Ville de Paris

La Ville de Paris a deacutefini une Strateacutegie pour lrsquoenfance et les familles baseacutee sur une concertation des habitants y compris des enfants Lrsquoobjectif est de laquo permettre agrave tous les enfants de bien grandir et de srsquoeacutepanouir agrave Paris accompagner les parents dans lrsquoeacuteducation de leurs enfants et construire une ville bienveillante et inclusive pour mais eacutegalement avec les enfants et leurs parents raquo

Pour recueillir les attentes des enfants un eacutechantillon repreacutesentatif des jeunes Parisiens freacutequentant les centres de loisirs des 14e 17e 18e et 19e arrondissements a eacuteteacute constitueacute Ces jeunes Parisiens se sont exprimeacutes lors drsquoateliers Leurs aspirations visent laquo une ville verte solidaire coloreacutee et deacuteveloppant la place du jeu raquo (laquo le Paris des enfants et des familles raquo)

La strateacutegie parisienne vise tant agrave promouvoir la santeacute lrsquoeacuteducation et la citoyenneteacute des jeunes qursquoagrave accompagner les parents dans leur vie quotidienne et en les soutenant face aux difficulteacutes socioeacuteconomiques et dans lrsquoexercice de la parentaliteacute qursquoagrave construire une ville soucieuse des enjeux climatiques et du vivre ensemble laquo plus apaiseacutee raquo (pollution bruit seacutecuriteacute) plus laquo ludique raquo (place de la Reacutepublique rives Seine nouveaux ameacutenagements des aires de jeux rendre la rue aux enfants veacutelos) plus laquo veacutegeacutetale raquo

Les adolescents en revanche investissent davantage lrsquoespace public Aux sorties et entre les peacuteriodes de cours les parvis des collegraveges et lyceacutees font lrsquoobjet drsquoune intense sociabiliteacute entre les jeunes qui les freacutequentent mais aussi de visiteurs venus drsquoautres eacutetablissements on va chercher ses amis agrave la sortie de leur lyceacutee et on fait parfois la rencontre de semblables drsquoautres quartiers drsquoautres milieux Les attroupements devant les eacutetablissements posent des questions de seacutecuriteacute en matiegravere de circulation et de mauvaise rencontre Des bagarres peuvent eacuteclater aux sorties drsquoeacutetablissement Les reacuteseaux sociaux ont pour conseacutequence drsquoamplifier les sociabiliteacutes juveacuteniles inter-eacutetablissement pour le meilleur (invitation aux soireacutees drsquoamis drsquoautres lyceacutees par exemple) comme pour le pire (extension des reacuteputations et du harcegravelement agrave drsquoautres cercles) Au-delagrave de lrsquoimmeacutediat abord scolaire les adolescents

193 Editions Ulmer 2012 (p 24 et 25) 194 wwwruesauxenfantscom 195 httpsdrivegooglecomfiled0B4Rm9PIIrp4ibXpmOHZ5eHA4ckEview

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investissent des perrons (notamment pour la vie amoureuse) des halls drsquoimmeubles ou dans une recherche plus visibles (usages distincts) voire plus festive les places

Un exemple de socialisation en milieu rural196

Les espaces publics centraux sont majoritairement investis par deux profils drsquoadolescents les plus jeunes (11-14 ans) et les filles Ils concernent essentiellement lrsquoespace de la laquo rue raquo et les points centraux offerts par la configuration de la commune en laquo village-rue raquo (lrsquoabribus lrsquoancien lavoir le perron de lrsquoeacuteglise ou encore laquo lrsquoentreacutee raquo de lrsquoeacutecole ougrave sont disposeacutes des bancs etc) Les espaces excentreacutes et interstitiels du domaine public villageois sont quant agrave eux majoritairement approprieacutes par deux autres cateacutegories drsquoadolescents en lrsquooccurrence les plus acircgeacutes (15-19 ans) ainsi qursquoun groupe speacutecifique de garccedilons (bandes notamment) le parking situeacute devant le cimetiegravere ougrave sont disposeacutes des bancs un hangar agricole situeacute agrave la sortie du village rue des Preacuteaux devant lequel les adolescents viennent parfois se retrouver le terrain vague situeacute agrave lrsquoarriegravere de lrsquoancien chacircteau drsquoeau qui donne sur la rue principale et lrsquoarriegravere de la laquo salle des fecirctes raquo municipale qui jouxte le terrain de foot

63 Cafeacutes cineacutemas restaurants centres commerciauxhellip Les centres commerciaux sont en train de mourir et crsquoest en grande partie ducirc au fait que les moins de 25 ans se retrouvent deacutesormais ailleurs pour passer du temps ensemble et consommer Selon une eacutetude ameacutericaine sur la jeunesse meneacutee par Piper Jaffray aupregraves de 7 500 adolescents197 le trafic des jeunes dans les centres commerciaux a chuteacute de 30 ces dix derniegraveres anneacutees les jeunes srsquoy rendant en moyenne 29 fois par an contre 38 fois en 2007 Les jeunes consomment diffeacuteremment de par le passeacute agrave savoir moins de vecirctements (mecircme srsquoils restent la deacutepense principale) mais davantage dans la culture et lrsquoalimentation Selon cette eacutetude le restaurant est doucement en train de devenir le lieu principal ougrave traicircnent les adolescents ameacutericains entre pairs

64 Ameacutenagements dans la nature et jeux de plein air 39 des enfants de 3 agrave 10 ans ne jouaient jamais en plein air cette proportion eacutetant moindre chez les enfants en surpoids (33 ) par rapport agrave ceux regardant moins les eacutecrans (56 )198

196 laquo La dimension spatiale des sociabiliteacutes drsquoadolescents reacutesidant dans un village francilien raquo op cit 197 wwwpiperjaffraycom3colaspxid=4610 198 B Salenave C Verdot V Deschamps M Vernay S Hercberg et K Catsetbon (2015) laquo La pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 agrave 10 ans dans lrsquoeacutetude nationale nutrition santeacute raquo Bulletin eacutepideacutemiologique hebdomadaire ndeg 30-31 octobre p 561-570

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7 VACANCES Les vacances sont inscrites dans une temporaliteacute de lrsquoailleurs du diffeacuterent de la rupture du rythme usuel qui ouvre agrave des moments potentiellement plus calmes plus personnaliseacutes moins contraints par lrsquoeacutecole qui peuvent ecirctre propices agrave des temps pour soi formateurs Les vacances en famille sont souvent le support privileacutegieacute drsquoun temps de loisir partageacute intergeacuteneacuterationnel dans des vies de familles parfois sous contraintes de lrsquoarticulation entre vie familiale et vie professionnelle Les colonies de vacances sont des lieux de deacutemocratisation drsquoactiviteacutes traditionnellement reacuteserveacutees aux cateacutegories aiseacutees VTT tennis planche agrave voile ou agrave thegraveme musique astronomie archeacuteologie peinture pratique sportive activiteacutes scientifiques construction de cabanes etc Mais lrsquointeacuterecirct des parents tiendrait davantage agrave leur porteacutee laquo eacuteducative et socialisatrice raquo199 LrsquoObservatoire des Vacances et des Loisirs des Enfants et des Jeunes (Ovlej) explique que les activiteacutes ne constituent ni pour les jeunes ni pour leurs parents une fin en soi laquo Elles sont pour la majoriteacute des jeunes un support agrave la relation aux autres au cœur de leurs expeacuteriences des accueils collectifs raquo Enfin les enfants appreacutecient les activiteacutes agrave thegraveme encadreacutees par des animateurs ou des professionnels formeacutes mais peuvent se lasser des contraintes imposeacutees par lrsquoaccueil et lrsquoheacutebergement collectifs Ainsi mecircme le temps en groupe demande un certain effacement de lrsquoadulte avec des plages de temps pour soi ou sans adultes200 Nous distinguerons ici le deacutepart en vacances et le temps des vacances sur le temps des vacances scolaires drsquoautres pratiques de loisirs sont proposeacutees dont les centres de loisirs particuliegraverement freacutequenteacutes pendant ces peacuteriodes201

Partir en vacances

Selon lrsquoOrganisation Mondiale du Tourisme (OMT) on appelle vacances depuis 1995 lrsquoensemble des deacuteplacements drsquoagreacutement comportant au moins quatre nuits conseacutecutives hors du domicile Les statistiques publiques produites par lrsquoInsee sur le deacutepart des enfants et des jeunes se sont appuyeacutees sur cette deacutefinition jusqursquoen 2004 date de la derniegravere enquecircte Insee prenant en compte les moins de 18 ans Afin de pouvoir mesurer lrsquoeacutevolution du taux de deacutepart des enfants et des jeunes lrsquoOvlej a utiliseacute la mecircme deacutefinition pour son enquecircte reacutealiseacutee en 2011 Fin 2017 la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises (DGE en charge de la statistique publique sur le tourisme) a reacutealiseacute une enquecircte ponctuelle sur la mobiliteacute des enfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le cadre de lrsquoenquecircte permanente de Suivi de la Demande Touristique (SDT) qui interroge chaque anneacutee les deacuteplacements de la population acircgeacutee de 15 ans et plus Les donneacutees publieacutees en feacutevrier 2018202 portent non pas sur les vacances telles que deacutefinies par lrsquoInsee preacuteceacutedemment mais sur les voyages des enfants quels que soient leur dureacutee (agrave partir drsquoune nuit) ou leur objet (les voyages scolaires reacutealiseacutes pendant le temps scolaire avec les enseignants sont comptabiliseacutes)

199 Dossier de presse eacuteteacute 2013 jeunesgouvfrcolonies-vacances 200 Y Amsellem-Mainguy sociologue agrave lrsquoINJEP membre associeacutee du Centre de recherche sur les lieux sociaux (CERLIS) reacutedactrice en chef de la revue Agora deacutebatsjeunesses et A Mardon sociologue maicirctre de confeacuterences agrave lrsquouniversiteacute Lille-I membre du Centre lillois drsquoeacutetudes et de recherches sociologiques et eacuteconomiques (CLERSEacute) Bulletin drsquoeacutetudes et de synthegraveses de lrsquoObservatoire de la jeunesse numeacutero 10 - laquo Des vacances entre jeunes partir en lsquorsquocolorsquorsquo raquo septembre 2012 201 Lrsquoensemble de ce chapitre est tireacute de la contribution drsquoI Montforte des PEP pour le conseil Enfance et adolescence 202 A Khiati et Gitton FP (2018) laquo Les enfants reacutealisent un tiers de leurs voyages sans leurs parents raquo Les 4 pages de la DGE ndeg 80 feacutevrier wwwentreprisesgouvfretudes-et-statistiques4-pages-ndeg-80-enfants-realisent-tiers-de-leurs-voyages-sans-leurs-parents

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71 16 des 5-19 ans freacutequentent les accueils de loisirs pendant les vacances Les accueils sans heacutebergement centres de loisirs ou accueils de jeunes occupent une place importante dans les pratiques des enfants et des adolescents pendant les vacances celles-ci concernent essentiellement les enfants de moins de 11 ans Selon lrsquoenquecircte reacutealiseacutee par lrsquoOvlej en 2011 plus de 23 millions drsquoenfants et drsquoadolescents avaient freacutequenteacute le centre de loisirs pendant les congeacutes scolaires au cours de lrsquoanneacutee 2010-2011 dont plus de 17 million pendant les petites vacances et plus de 18 million pendant les vacances drsquoeacuteteacute Parmi les enfants et adolescents accueillis dans un centre de loisirs au cours de lrsquoanneacutee 90 le freacutequentent pendant les vacances scolaires et la moitieacute drsquoentre eux y vont uniquement lors de ces peacuteriodes Parmi celles-ci la peacuteriode estivale connaicirct la plus forte freacutequentation avec 16 des 5-19 ans accueillis au cours de lrsquoeacuteteacute (en 2011) Les donneacutees publieacutees par la Mission drsquoEtudes et drsquoObservation Statistique (MEOS) pour les anneacutees 2007-2008 agrave 2016-2017 montrent un deacuteveloppement des accueils de loisirs et des accueils de jeunes203 Quelle soit la peacuteriode de congeacutes les places ouvertes concernent pour un tiers drsquoentre elles les enfants acircgeacutes de moins de 6 ans et pour pregraves de 50 les 6-11 ans Le taux de freacutequentation tend agrave deacutecroicirctre degraves 8 ans

Taux freacutequentation des accueils de loisirs pendant les vacances selon lrsquoacircge et les peacuteriodes

Source Ovlej Bulletin ndeg 43 laquo Les centres de loisirs eacutetat des lieux de la freacutequentation en 2011 raquo

203 Donneacutees relatives aux accueils collectifs de mineurs (anneacutees 2007-2008 agrave 2016- 2017) wwwinjepfrarticledonnees-relatives-aux-accueils-collectifs-de-mineurs-annees-2007-2008-2016-2017-11846html

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72 25 des enfants ne partent pas en vacances et les ineacutegaliteacutes croissent avec lrsquoacircge et depuis 2004 Entre 1965 et 1989 le taux de deacutepart en vacances observeacute tous les cinq ans par lrsquoInsee a connu une progression constante que ce soit pour la population totale ou pour les enfants et les adolescents Il est passeacute respectivement de 45 agrave 60 pour lrsquoensemble de la population et de 50 agrave 70 pour les moins de 18 ans Depuis le deacutebut des anneacutees 1990 lrsquoaccegraves aux vacances a relativement peu eacutevolueacute Le taux de deacutepart srsquoeacutelegraveve ainsi de 70 agrave 75 en 2004 pour les 5 agrave 19 ans Selon les donneacutees recueillies par lrsquoOvlej il reste stable en 2011 mais masque des ineacutegaliteacutes croissantes Depuis 2004 les enquecirctes reacutealiseacutees par lrsquoInsee sur le deacutepart en vacances de lrsquoensemble de la population quel que soit lrsquoacircge nrsquoont pas eacuteteacute reconduites La stabiliteacute du taux de deacutepart pour lrsquoensemble des 5 agrave 19 ans masque un eacutecart croissant entre les enfants et les adolescents selon le niveau de revenu de leur famille Entre ceux dont la famille dispose drsquoun revenu mensuel infeacuterieur agrave 1 500 euros et ceux pour lesquels ce revenu est eacutegal ou supeacuterieur agrave 4 000 euros par mois cet eacutecart eacutetait de de 29 points en 1999 il atteint 42 points en 2004 et 44 points en 2011 Sur lrsquoensemble de la tranche drsquoacircge 25 des enfants et des adolescents nrsquoeacutetaient pas partis en vacances au moins une fois dans lrsquoanneacutee en 2011 cette proportion atteint 50 en dessous drsquoun revenu 1 500 euros mensuels Au-dessus de 3 000 euros le deacutepart concerne la quasi-totaliteacute de la mecircme tranche drsquoacircge Les donneacutees publieacutees en feacutevrier 2018 par la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises montrent un taux de deacutepart de pregraves de 83 mais sur un peacuterimegravetre diffeacuterent de celui des enquecirctes preacuteceacutedentes celui-ci integravegre les voyages scolaires tous les seacutejours de 1 agrave 3 nuits et concerne une tranche drsquoacircge plus jeune de 0 agrave 14 ans Il nrsquoest donc pas possible au vu des donneacutees disponibles agrave ce jour drsquoestimer lrsquoeacutevolution du taux de deacutepart en vacances depuis 2011 En revanche quel que soit le peacuterimegravetre drsquoobservation des pratiques (vacances pour une dureacutee de 4 nuits au moins ou mobiliteacute agrave partir drsquoune nuit) les ineacutegaliteacutes restent comparables 33 des enfants nrsquoont accegraves agrave aucune mobiliteacute quand le revenu mensuel de leur famille est infeacuterieur agrave 1 900 euros soit pregraves de deux fois plus qursquoen moyenne (17 ) on retrouve lrsquoeacutecart observeacute en 2011 concernant lrsquoaccegraves au deacutepart en vacances des 5 agrave 19 ans

Des ineacutegaliteacutes qui se renforcent avec lrsquoacircge Apregraves 17 ans le taux de deacutepart en vacances baisse fortement En 2011 selon lrsquoenquecircte de lrsquoOvlej 77 des 14-16 ans partaient en vacances et seulement 66 des 17-19 ans La baisse du taux de deacutepart agrave lrsquoadolescence concerne plus fortement les jeunes les plus deacutefavoriseacutes On peut faire lrsquohypothegravese que ces adolescents deacutelaissant les vacances avec leurs parents preacutefegraverent ne pas partir Interrogeacutes sur les raisons de ce non-deacutepart les parents reacutepondent le plus souvent que leur adolescent preacutefegravere rester chez lui voir ses amis qursquoil nrsquoa pas envie de partir avec eux ou qursquoil nrsquoest pas en acircge de partir seul

Handicap Plus encore que pour lrsquoensemble de la population du mecircme acircge les donneacutees concernant lrsquoaccegraves au deacutepart en vacances des enfants et adolescents en situation de handicap font particuliegraverement deacutefaut 204 En 2003 lrsquoInsee avait inteacutegreacute cette question dans le volet

204 Le Deacutefenseur des droits a formuleacute le 2 novembre 2017 des recommandations visant agrave ameacuteliorer la connaissance statistique de la situation et des besoins des personnes en situation de handicap Il preacuteconise notamment une harmonisation de la deacutefinition du handicap une systeacutematisation de la prise en compte du sexe dans lrsquoeacutelaboration des statistiques publiques et le deacuteveloppement drsquoeacutetudes reacuteguliegraveres sur lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation et lrsquoemploi des personnes en situation de handicap Il demande

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Education et famille de son Enquecircte sur les Conditions de Vie des Meacutenages (EPCV)205 Les donneacutees recueillies montrent que ces enfants et ces adolescents partaient moins que les autres avec leurs parents ou leur famille eacutelargie en raison notamment des caracteacuteristiques socioeacuteconomiques lieacutees agrave la situation de handicap et plus particuliegraverement du niveau de revenu de la famille lieacute agrave lrsquoinactiviteacute freacutequente des megraveres206

73 Des vacances resserreacutees autour des seacutejours en famille

Selon les diffeacuterents types de vacances

Type de vacances (au moins 4 nuits)

Part des mineurs acircgeacutes de 5 agrave 19 ans (en ) en 2011

Seacutejours collectifs 7

Mini-camps 2

Enfants cumulant seacutejours en famille et

collectifs

18

Exclusivement en famille

46

Uniquement sans les parents

11

Pas de vacances 25

Source contribution I Monforte pour HCFEA

- Vacances en famille ce type de vacances a connu une augmentation des anneacutees 1980 agrave 2011 et semble srsquoecirctre stabiliseacute depuis Selon lrsquoOvlej il concernerait plus de 60 des mineurs acircgeacutes de 5 agrave 19 ans en 2011 contre 53 en 2004 et 50 en 1981 En 2017 la DGE relegraveve un taux de deacutepart en famille de 64 mais pour des enfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans plus nombreux agrave partir avec leurs parents que leurs aicircneacutes et pour des seacutejours agrave partir drsquoune nuit

- Seacutejours collectifs comprenant les colonies de vacances et les seacutejours linguistiques repreacutesentent 7 des deacuteparts connaissent une diminution depuis leur pic atteint en 1995 Sur lrsquoanneacutee scolaire 20162017 2 millions drsquoenfants et drsquoadolescents sont partis dans ce

eacutegalement au Conseil National de lrsquoInformation Statistique de veiller agrave la prise en compte du handicap dans les enquecirctes statistiques lorsque cela paraicirct opportun et reacutealisable 205 Ces donneacutees ont fait lrsquoobjet drsquoune exploitation secondaire par lrsquoOvlej dans le cadre drsquoune convention de recherche avec lrsquoAPF et lrsquoIresp I Monforte (2009) Le temps libre des enfants et des adolescents en situation de handicap approche comparative de leur accegraves aux pratiques de loisirs et de vacances convention de recherches Associations des Paralyseacutes de France (APF) et Institut de Recherche en Santeacute Publique (IReSP) aoucirct 206 Indeacutependamment de ces facteurs ecirctre atteint de problegravemes de santeacute etou drsquoune deacuteficience motrice constitue en soi un obstacle au deacutepart en vacances avec les parents ou chez un membre de la famille Parmi la population geacuteneacuterale 65 des eacutelegraveves de la maternelle au lyceacutee eacutetaient partis en vacances avec leurs parents au cours de lrsquoeacuteteacute 2003 mais seulement 60 pour leurs pairs en situation de handicap (quelle que soit la forme drsquoalteacuteration agrave lrsquoexclusion de lrsquoallergie ou de lrsquoasthme) 58 quand il srsquoagit de deacuteficience motrice 54 agrave 53 de difficulteacute de langage ou de santeacute voire 37 pour ceux suivant une scolariteacute adapteacutee et 26 quand des problegravemes de santeacute srsquoajoutent au laquo handicap physique raquo

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cadre pour une moyenne de 92 jours en leacutegegravere diminution par rapport agrave 2012-2013 (94 jours)

- Mini-camps concernent 2 des enfants Le nombre de mineurs accueillis dans ces mini-camps est passeacute de pregraves de 300 000 en 2008 agrave 420 000 en 2011 une forte progression qui explique la hausse du total des seacutejours collectifs deacuteclareacutes mais en signale le changement de format pour les plus jeunes acircgeacutes de 0 agrave 14 ans et pour des seacutejours agrave partir drsquoune nuit la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises estime en 2016 le taux de deacutepart avec les grands-parents agrave 29 avec drsquoautres membres de la famille ou des amis agrave 10

- Autres seacutejours de vacances 207 chez les grands-parents 10 des deacuteparts (autres membres de la famille 8 chez des amis 6 seuls 4 )

Taux de deacutepart en seacutejour(s) collectif(s) drsquoau moins 4 nuits parmi la population de 5 agrave 19 ans selon le revenu mensuel du meacutenage

Source Ovlej Bulletin ndeg 42 laquo Les colos aujourdrsquohui un modegravele de vacances socialement partageacute qui perdure et se transforme raquo 2013

Les vacances avec les parents se sont geacuteneacuteraliseacutees mais les contraintes financiegraveres reacuteduisant le nombre de seacutejours dans lrsquoanneacutee elles constituent la seule forme de vacances pour une proportion croissante drsquoenfants et drsquoadolescents Le modegravele des vacances en famille avec les parents et pour certains les grands-parents preacutedomine particuliegraverement pour les plus jeunes Les ineacutegaliteacutes se creusent agrave lrsquoadolescence les adolescents des familles les plus aiseacutees beacuteneacuteficient drsquoune diversiteacute drsquoexpeacuteriences en famille chez des amis et en seacutejour collectif En revanche les jeunes de familles agrave faible revenu sont de plus en plus nombreux agrave rester chez eux208 Une segmentation en trois cateacutegories de vacances selon les profils drsquoenfants (selon Michel Meacutenard)209

207 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs rapport deacuteposeacute par la Commission des Affaires Culturelles et de lrsquoEducation Assembleacutee nationale juillet wwwassemblee-nationalefr14rap-infoi1236asp I Monforte estime ces autres seacutejours dans des mecircme proportions 13 des 5 agrave 19 ans sont partis en vacances avec ou chez leurs grands-parents 6 avec ou chez drsquoautres membres de la famille 4 avec ou chez des amis 3 de faccedilon autonome sans adultes (2011) 208 Dossier drsquoeacutetude Caf ndeg187 2016 209 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

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- Des centres de loisirs pour les 6-12 ans pour les enfants des classes populaire et moyenne des milieux urbains

- Des colonies de vacances drsquoeacuteteacute pour les plus pauvres de tous acircges qui ne partent pas en vacances familiales - Des courts seacutejours drsquoune agrave deux semaines pour les 13-16 ans issus de milieux favoriseacutes qui nrsquoont pas

restreint leurs deacutepenses de vacances ou issus de familles qui disposent encore drsquoaides au deacutepart de la part de leur employeur

74 Les seacutejours collectifs deacutesaffection ou mutations Une baisse de la freacutequentation et une eacutevolution des types de seacutejours Le taux de deacutepart des seacutejours collectifs englobant les colonies de vacances les camps et les seacutejours speacutecifiques (hors mini-camps organiseacutes par les centres de loisirs ou les accueils de jeunes) a connu une forte baisse depuis le milieu des anneacutees 1990 jusqursquoen 2004 Il srsquoest stabiliseacute entre 2004 et 2011 autour de 8 des 5 agrave 19 ans selon les enquecirctes conduites par lrsquoOvlej aupregraves des familles Les donneacutees enregistreacutees par la Mission des Etudes et de lrsquoObservation Statistique (MEOS) agrave partir des deacuteclarations de seacutejours des organisateurs montraient une baisse sensible du nombre de deacuteparts en seacutejours collectifs (hors mini-camps) agrave partir de 2010 On observait plusieurs tendances jusqursquoen 2013 210

- la stabiliteacute voire le deacuteveloppement de seacutejours dits laquo speacutecifiques raquo qui recouvrent les seacutejours linguistiques les rencontres europeacuteennes de jeunes les chantiers de jeunes beacuteneacutevoles les seacutejours dont lrsquoorganisateur est une personne morale dont lrsquoobjet est le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes particuliegraveres feacutedeacuterations sportives conservatoires ou associations culturelles ou artistiques Pregraves de la moitieacute des seacutejours laquo speacutecifiques raquo sont des laquo seacutejours sportifs raquo organiseacutes par des feacutedeacuterations sportives agreacuteeacutees leurs organes deacuteconcentreacutes ou les clubs qui leur sont affilieacutes et destineacutes agrave leurs licencieacutes Pour 43 drsquoentre eux il srsquoagit de laquo seacutejours linguistiques raquo qui repreacutesentent seulement un tiers des seacutejours organiseacutes agrave lrsquoeacutetranger La progression des seacutejours speacutecifiques sportifs et de maniegravere plus minoritaire artistiques ou culturels organiseacutes par les associations locales montre lrsquointeacuterecirct des familles et des enfants pour des deacuteparts organiseacutes depuis une structure freacutequenteacutee tout au long de lrsquoanneacutee avec des encadrants et des enfants qursquoils connaissent deacutejagrave Cet ancrage constitue un facteur de reacuteassurance particuliegraverement pour les premiers deacuteparts en collectifs Ce facteur de reacuteassurance a eacuteteacute identifieacute par diffeacuterentes eacutetudes pour ce qui concerne les mini-camps dans un parcours conduisant du centre de loisirs agrave la colo

- la forte progression des deacuteparts en mini-camps entre 2007 et 2013 (+ 43 de mineurs accueillis)211 ces derniers preacutesentent la particulariteacute drsquoecirctre organiseacutes par les centres de loisirs ou accueils de jeunes structures freacutequenteacutees tout au long de lrsquoanneacutee par les enfants et les adolescents et de proposer des seacutejours de courte dureacutee (3 jours en moyenne) qui entrent le plus souvent dans le financement de ces structures par les collectiviteacutes locales et les Caisse drsquoAllocations Familiales (Caf) notamment dans le cadre des Contrats Enfance Jeunesse

- la progression des seacutejours laquo courts raquo (deacutefinis par la regraveglementation par une dureacutee de moins de 4 jours)

210 Actes du colloque de lrsquoUNAT laquo Les colos un enjeu pour la jeunesse raquo novembre 2015 211 R Foirien (2015) laquo Les accueils collectifs de mineurs avec heacutebergement en 2013 raquo Stat-info ndeg15-02 mai

100

- la diversification des peacuteriodes de seacutejours lrsquoallongement des congeacutes scolaires de la Toussaint dont la dureacutee est passeacutee de dix jours en 2011 agrave deux semaines en 2012 srsquoest traduit par une augmentation de + 25 de seacutejours sur la peacuteriode consideacutereacutee

- la part croissante du public adolescent minoritaires jusqursquoen 2003 les adolescents sont de plus en plus nombreux au sein du public partant en seacutejour collectif (hors mini-camps) En 2012-2013 les 13 agrave 17 ans repreacutesentaient plus de 58 de ce public Les plus jeunes sont en revanche de moins en moins preacutesents 18 des effectifs des seacutejours non speacutecifiques de plus de cinq jours est acircgeacute de moins de 6 ans Cette proportion atteint 4 pour les seacutejours courts confirmant que ce type de dureacutee peut constituer un facteur de reacuteassurance et contribuer agrave lrsquoapprentissage du deacutepart sans les parents en collectif Il en est de mecircme pour les mini-camps eacutegalement de courte dureacutee agrave partir de structures freacutequenteacutees tout au long de lrsquoanneacutee crsquoest la seule cateacutegorie de seacutejours pour laquelle le public est majoritairement acircgeacute de 6 agrave 11 ans (pour 63 des effectifs) et les moins de 6 ans repreacutesentent 10 de celle-ci

- la stabiliteacute voire la progression selon les anneacutees des deacuteparts des 12-17 ans agrave lrsquoeacutetranger pour des seacutejours autres que linguistiques qui souligne le deacutesir de voyage des adolescents les plus nombreux agrave partir en seacutejour collectif et lrsquointeacuterecirct des familles pour la deacutecouverte drsquoautres pays

Selon les donneacutees 2017212 la MEOS enregistre une baisse de 19 du nombre drsquoenfants et drsquoadolescents partis en seacutejour collectif (hors mini-camps) depuis 2010 Cette tendance affecte de maniegravere diffeacuterente les cateacutegories de seacutejours identifieacutees par la reacuteglementation et la statistique publique

- les seacutejours de vacances laquo non speacutecifiques raquo drsquoau moins cinq jours connaissent une reacuteduction constante de leurs effectifs soit 22 depuis 2010 En 2016-2017 ils ont neacuteanmoins accueilli plus de 900 000 enfants et adolescents

- les seacutejours speacutecifiques malgreacute une tendance agrave la stabiliteacute leurs effectifs se sont globalement reacuteduits de 20 depuis 2010 pour atteindre 161 000 mineurs en 2016-2017

- les seacutejours laquo courts raquo non speacutecifiques de moins de cinq jours poursuivent leur progression au total on enregistre + 22 de mineurs accueillis depuis 2007 soit pregraves de 81 000 enfants et adolescents en 2017 Ils beacuteneacuteficient drsquoune tendance structurelle agrave la reacuteduction de la dureacutee des seacutejours (pour lrsquoensemble des cateacutegories de seacutejours collectifs la dureacutee moyenne de seacutejour srsquoest leacutegegraverement reacuteduite)

- les mini-camps voient leur freacutequentation se reacuteduire de 11 sur ces trois derniegraveres anneacutees La part du public adolescent dans les seacutejours collectifs (hors mini-camps) reste en progression En 2016-2017 les 12-17 ans repreacutesentent pregraves de 60 du public pour lrsquoensemble de ces seacutejours

- les deacuteparts des 12-17 ans agrave lrsquoeacutetranger pour des seacutejours autres que linguistiques reacutesistent voire progressent pour les seacutejours courts

Evolution du nombre drsquoenfants et drsquoadolescents partis en seacutejour collectif 2007-2008 agrave 2016-2017

212 wwwinjepfrarticledonnees-relatives-aux-accueils-collectifs-de-mineurs-annees-2007-2008-2016-2017-11846html

101

Donneacutees MEOS-INJEP novembre 2017 (reacutesultats estimeacutes pour 2016-2017)

75 Freins financiers obstacles majeurs au deacutepart en vacances y compris pour les classes moyennes qui beacuteneacuteficient de peu drsquoaides 88 des familles deacuteclarent qursquoelles nrsquoauraient pas pu faire partir leur enfant en seacutejour sans une aide ou une prise en charge partielle du coucirct du seacutejour (Ovlej 2011) Le coucirct financier du seacutejour collectif est un frein important pour 59 des familles Trois types drsquoaide sont agrave distinguer

- Les Contrats Enfance Jeunesse Entreacutes en vigueur le 1er juillet 2006 le Contrat Enfance Jeunesse (CEJ) comporte deux volets distincts un volet laquo enfance raquo et un volet laquo jeunesse raquo Ce contrat drsquoobjectifs et de cofinancement passeacute entre la Caf et une collectiviteacute territoriale permet notamment drsquoapporter des moyens suppleacutementaires pour financer les accueils de loisirs sans heacutebergement (ALSH) destineacutes aux 3 agrave 17 ans reacutevolus 213 Il concernerait 14 du public accueilli en seacutejours collectifs214

- Les comiteacutes drsquoentreprise 25 du public accueilli en seacutejour collectif aurait beacuteneacuteficieacute drsquoune aide de leur comiteacute drsquoentreprise215 LrsquoOVLEJ estime agrave partir de lrsquoenquecircte de lrsquoInsee de 2004 sur les conditions de

213 E Faucher (2014) laquo Focus Soutenir les loisirs des enfants et des adolescents raquo Informations sociales 20141 ndeg 181 Caisse nationale drsquoallocations familiales (Cnaf) p 30 agrave 33 214 I Monforte Le temps libre des enfants et des adolescents en situation de handicap op cit 215 Ibid

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

1 600 000

Seacutejours speacutecifiques (sportifslinguistiques artistiques ouculturels rencontreseuropeacuteennes de jeunes chantiersde jeunes beacuteneacutevoles)

Seacutejours courts (seacutejours nonspeacutecifiques de moins de cinqjours)

Seacutejours de vacances (seacutejours nonspeacutecifiques dau moins cinqjours)

Seacutejours activiteacute acessoire auxaccueils de loisirs ou aux accueilsde jeunes (mini-seacutejours)

102

vie que tous modes de vacances confondus les comiteacutes drsquoentreprise financent partiellement les vacances de 146 des 5-19 ans216

- Les Prestations de la Caf Elles permettraient le deacutepart de 48 des 5-19 ans (648 000 jeunes)217 En 2013 300 000 familles et 400 000 jeunes sont partis en vacances gracircce agrave leur Caf218 Les principales aides aux vacances de la Caf sont chapeauteacutees par le service VaCaf qui regroupe le financement de vacances familiales lrsquoaccompagnement des familles les plus fragiliseacutees et la promotion du tourisme social et deacutecline les aides en trois volets - lrsquoaide aux vacances familiales (AVF) est destineacutee agrave des familles autonomes qui reacutepondent

aux critegraveres fixeacutes par les conseils drsquoadministration des caisses - lrsquoaide aux vacances sociales (AVS) srsquoadresse aux familles qui ont besoin drsquoun

accompagnement socio-eacuteducatif

- lrsquoaide aux vacances des enfants (AVEN) permet drsquoenvoyer les enfants en colonie ou dans des camps drsquoeacuteteacute

Leurs fonds ne beacuteneacuteficient plus qursquoaux familles les plus modestes qui ont un quotient familial tregraves faible Interrogeacutes par lrsquoOvlej (2011) sur les raisons pour lesquelles ils nrsquoont pas pu faire partir leur enfant en seacutejour collectif alors qursquoils lrsquoauraient souhaiteacute 45 de ces parents invoquent le prix premiegravere raison invoqueacutee devant lrsquoavis de lrsquoenfant (31 drsquoentre eux soulignent que leur enfant ne souhaitait pas partir)

Le taux de deacutepart en seacutejour collectif des enfants des familles les plus pauvres (avec un revenu mensuel infeacuterieur agrave 1 000 euros mensuels) eacutetait comparable agrave la moyenne soit 8 il atteint 16 parmi ceux qui avaient pu partir en vacances quel que soit le type de seacutejour (familial ou non) soulignant lrsquoimportance des seacutejours collectifs pour permettre agrave ces enfants drsquoacceacuteder au deacutepart En revanche les enfants des familles agrave revenu moyen sont moins nombreux agrave pouvoir partir en seacutejour collectif cette situation tend agrave se deacutegrader pour ceux dont le revenu familial mensuel est compris entre 2 000 et 3 000 euros LrsquoOvlej relegraveve que cette cateacutegorie est celle qui beacuteneacuteficie moins freacutequemment des aides des Caf ou des comiteacutes drsquoentreprise

216 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit 217 Ibid 218 wwwcaffrvies-de-familleelever-ses-enfantsacces-aux-loisirspetits-budgets-la-caf-facilite-votre-depart-en-vacances

103

Aides au deacutepart acteurs et modaliteacutes drsquoenfants et de jeunes partis en seacutejour collectif en 2011 ayant beacuteneacuteficieacute drsquoune aide selon le revenu mensuel du meacutenage

Source Ovlej Bulletin ndeg 42 laquo Les colos aujourdrsquohui un modegravele de vacances socialement partageacute qui perdure et se transforme raquo 2013

De maniegravere geacuteneacuterale le deacutepart en seacutejour collectif deacutepend de plus en plus fortement des soutiens que peut recevoir la famille quand son revenu est faible ou moyen En 1982 selon la Sofres les meacutenages usagers interrogeacutes reacutepondaient pour 58 drsquoentre eux que ces seacutejours eacutetaient inabordables sans aide financiegravere En 2011 88 des familles interrogeacutees dans le cadre de notre enquecircte affirment qursquoelles nrsquoauraient pu faire partir leur enfant en colonie sans un soutien financier exteacuterieur219

Crsquoest lrsquoaccegraves des familles agrave tel ou tel type drsquoacteurs ou agrave des aides qui conditionne lrsquoaccegraves des enfants et des adolescents aux diffeacuterentes offres de seacutejour Selon que le revenu de leur famille leur permette de beacuteneacuteficier drsquoaides au deacutepart ou de payer un seacutejour coucircteux qursquoelles soient ayants droit drsquoun comiteacute drsquoentreprise ou drsquoune Caf ou qursquoelles reacutesident dans une commune proposant des colonies ou des mini-camps les enfants ne partiront pas dans les mecircmes types de seacutejours

76 A cocircteacute des freins financiers une question de confiance Selon les services de la Direction de la Jeunesse de lrsquoEducation Populaire et de la Vie Associative (DJEPVA) agrave cocircteacute des aspects financiers les principaux freins perccedilus au recours agrave une colonie de vacances seraient - le manque de confiance dans le personnel accompagnant (57 ) et dans une mesure

bien moindre la crainte de manquements dans lrsquoorganisation (22 )

Lrsquoun des principaux freins tiendrait agrave la crainte que lrsquoenfant soit mis en danger agrave un acircge ougrave il ne peut ni se deacutefendre ni deacutecider raisonnablement par lui-mecircme laquo les rapports entre

219 A titre de comparaison selon une enquecircte conduite par la Cnaf parmi les 8 de beacuteneacuteficiaires drsquoune aide au deacutepart en vacances des Caf la moitieacute deacuteclarait qursquoils ne seraient pas partis en vacances sans cette aide (Domingo 2011)

104

animateurs et enfants sont placeacutes sous la menace de la peacutedophilie raquo et les craintes drsquoaccident corporel et de mauvaises freacutequentations

- Un ressenti neacutegatif que peuvent avoir les parents agrave laisser leur enfant partir loin drsquoeux la peur que son enfant soit malheureux (27 ) le fait drsquoecirctre eacuteloigneacute de son enfant (25 )220

Les craintes diffuses relatives agrave la seacutecuriteacute se reacutevegravelent plus minoritaires quand on interroge plus speacutecifiquement des parents ne souhaitant pas faire partir leur enfant et seraient davantage lieacutees agrave lrsquoangoisse de la seacuteparation Elles sont en effet plus fortement exprimeacutees (par 23 de ces parents reacuteticents) quand lrsquoenfant est acircgeacute de moins de 10 ans La trop grande jeunesse de celui-ci est drsquoailleurs un frein important (pour 20 ) apregraves le souhait de lrsquoenfant (28 ) ou la preacutefeacuterence des vacances en famille (30 ) Soulignons que lrsquoacircge du premier deacutepart en colonie a reculeacute passant de 7 ans dans les anneacutees 1980 (enquecircte Sofres) agrave 9 ans aujourdrsquohui De mecircme les premiers deacuteparts en autonomie preacutesents degraves 15 ans en 2003 (pour 5 de ces jeunes selon lrsquoInsee) sont repousseacutes agrave 16 ans (pour 2 drsquoentre eux) voire agrave 18 ou 19 ans mais restent tregraves minoritaires Au cours de lrsquoeacuteteacute 2003 un tiers des jeunes de 18 ans eacutetaient partis sans adultes et seulement 14 pendant lrsquoeacuteteacute 2011 Cette angoisse de la seacuteparation peut conduire agrave privileacutegier lrsquoentre-soi les vacances en famille et agrave craindre pour son enfant la rencontre avec drsquoautres milieux

Une expeacuterience de la diversiteacute ou la recherche de lrsquoentre-soi Par ailleurs si certaines familles teacutemoignent drsquoune laquo adheacutesion revendiqueacutee raquo221 pour la mixiteacute et lrsquoouverture agrave drsquoautres horizons drsquoautres nrsquoheacutesitent pas exprimer leur crainte voire leur refus Si 83 des parents reacutepondent qursquoils ont inscrit leur enfant en colonie laquo pour qursquoil apprenne agrave vivre avec drsquoautres raquo seuls 49 adhegraverent agrave la proposition laquo pour qursquoil cocirctoie des enfants de milieux sociaux et culturels diffeacuterents raquo (Ovlej 2016) Les familles les plus diplocircmeacutees et les plus aiseacutees relegravevent plus souvent les aspects neacutegatifs de cette expeacuterience pour leur enfant qui lui a donneacute laquo de mauvaises habitudes eu une mauvaise influence raquo ou lrsquoa laquo confronteacute agrave des comportements difficiles raquo Elles sont plus nombreuses agrave estimer que la mixiteacute des publics peut ecirctre neacutefaste pour leur enfant Cette perception conduit plus drsquoun quart des parents usagers des centres de loisirs ou des colonies interrogeacutes par lrsquoOvlej agrave souhaiter que leur enfant fasse lrsquoexpeacuterience du collectif mais que celui-ci reste dans lrsquoentre-soi Cette attitude est preacutesente dans tous les milieux sociaux mais plus marqueacutee parmi les plus aiseacutes cadres ou exerccedilant une profession intellectuelle supeacuterieure On retrouve des logiques identiques agrave lrsquoœuvre dans les strateacutegies reacutesidentielles des mecircmes groupes sociaux Pour autant pour pregraves de la moitieacute des parents interrogeacutes ayant fait partir leur enfant en colonie lrsquoexpeacuterience de la diversiteacute constitue un enjeu eacuteducatif mecircme si elle peut prendre des formes diffeacuterentes selon leurs conceptions eacuteducatives Cette diversiteacute drsquoattentes srsquoappuie sur une image des colonies qui reste positive mecircme si elle est marqueacutee par lrsquohistoire de ces seacutejours

Une image positive des seacutejours collectifs surtout apregraves un mini-camp

220 Jeunesse au plein Air (2016) laquo Les Franccedilais et les colonies de vacances nos jours heureux raquo Confeacuterence de presse juin 221 Dossier drsquoeacutetude ndeg 187 de la Caf

105

Les colonies beacuteneacuteficient drsquoune image plutocirct positive 76 des personnes interrogeacutees par lrsquoIFOP pour la Jeunesse au Plein Air222 en 2016 reacutepondent qursquoelles ont une bonne opinion soit une tregraves bonne opinion pour 12 drsquoentre elles et une assez bonne opinion pour 64 Plus les personnes avancent en acircge plus leur perception est positive (80 de bonne opinion pour les 50-64 ans et 83 au-dessus de 65 ans) Les plus jeunes se montrent plus reacuteserveacutes (68 de bonne opinion pour les 15-24 ans) comme les personnes de 35 agrave 49 ans (73 ) susceptibles drsquoavoir des enfants en acircge de partir en colonie Si lrsquoimage des colonies est globalement positive elle nrsquoapparaicirct pas ou peu moderne et semble davantage significative pour les geacuteneacuterations qui ont veacutecu enfant la peacuteriode ougrave les colos eacutetaient fortement valoriseacutees Cette image est drsquoailleurs drsquoautant plus positive que lrsquoon est soi-mecircme parti en colonie (83 de bonne opinion) ou que son enfant en a fait lrsquoexpeacuterience (85 ) Ces seacutejours gagneraient donc agrave ecirctre mieux connus preacutesents dans la reacutealiteacute des familles Dans un contexte de repli sur le cocon familial les meacutelanges sociaux et culturels auxquels donnent lieu les colonies de vacances peuvent ecirctre un frein au deacutepart pour les familles Celles-ci sont devenues soucieuses drsquoeacutepargner agrave leurs enfants les risques affectifs lieacutes agrave la mixiteacute et la relativisation des valeurs familiales qui reacutesulte de la rencontre drsquoenfants du mecircme acircge mais de milieu social ou culturel diffeacuterent Cette reacuteticence pour la colonie de vacance conduirait les parents agrave opter plus facilement pour le mini-camp laquo Tirailleacutes entre les craintes pour la seacutecuriteacute ou les bonnes habitudes des enfants et la conscience du profit qursquoils tirent drsquoun seacutejour collectif avec des copains de leur acircge les parents choisissent la solution de compromis que repreacutesente pour les moins de 13 ans un mini-camp de 4 agrave 5 jours dans un centre de loisirs habituellement freacutequenteacute par lrsquoenfant et agrave proximiteacute du domicile donnant la possibiliteacute drsquoune visite inopineacutee sur place et drsquoun compte-rendu permanent du deacuteroulement du seacutejour raquo 223 Le mini-camp apparaicirct comme une passerelle vers la pratique des colonies de vacances

222 Lrsquoenquecircte a eacuteteacute meneacutee par lrsquoIFOP aupregraves drsquoun eacutechantillon de 1 509 personnes repreacutesentatif de la population franccedilaise acircgeacutee de 15 ans et plus interrogeacute en ligne en mars 2016 La repreacutesentativiteacute de lrsquoeacutechantillon a eacuteteacute assureacutee par la meacutethode des quotas (sexe acircge profession de la personne interrogeacutee) apregraves stratification par reacutegion et cateacutegorie drsquoagglomeacuterations 223 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

106

77 Les associations premiers organisateurs des seacutejours collectifs Statut des organisateurs des seacutejours collectifs

Donneacutees MEOS 2015

Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble des types de seacutejours sur les 12 000 organisateurs de seacutejours avec heacutebergement recenseacutes en 20122013 60 sont des associations et 30 des collectiviteacutes territoriales Toutefois ces donneacutees surestiment leur poids les mini-camps preacutesentent la speacutecificiteacute drsquoecirctre organiseacutes par un centre de loisirs soit majoritairement par les collectiviteacutes locales ou par les associations (respectivement pour 56 et 43 du public accueilli en mini-camps) Lrsquoactiviteacute de ces 12 000 organisateurs varie fortement plus drsquoun tiers drsquoentre eux a organiseacute un seul seacutejour au cours de lrsquoanneacutee et 10 drsquoentre eux sont en effet agrave lrsquoorigine de la moitieacute des seacutejours Si lrsquoon considegravere les seacutejours collectifs hors mini-camps les associations restent le premier acteur mais la proportion du nombre de seacutejours qursquoelles organisent srsquoest reacuteduite depuis le deacutebut des anneacutees 2000 Elles continuent agrave accueillir 68 des enfants et des adolescents La part des collectiviteacutes territoriales continue sa progression qui quoique faible teacutemoigne drsquoune tendance agrave un retour agrave un ancrage local des seacutejours et agrave un engagement des communes sur le deacutepart en seacutejours collectifs La progression des socieacuteteacutes commerciales du deacutebut des anneacutees 2000 agrave 2011 apparaicirct srsquoecirctre arrecircteacutee En revanche les comiteacutes drsquoentreprise sont de moins en moins nombreux agrave organiser eux-mecircmes des colonies de vacances une centaine eacutetaient recenseacutes en 2011 76 en 2013 Alors qursquoils eacutetaient un des acteurs majeurs du deacuteveloppement des colonies depuis leur creacuteation224 les comiteacutes drsquoentreprise se sont progressivement deacutesengageacutes de lrsquoorganisation des seacutejours et de la gestion drsquoun patrimoine qursquoils avaient eacuteteacute nombreux agrave acqueacuterir Mais ils restent un des premiers prescripteurs de seacutejours (pour 21 du public accueilli en 2011) avec les communes (pour 19 du public) Les seacutejours destineacutes agrave leurs ayants droit pour les premiers ou leurs habitants pour les seconds sont deacutesormais souvent organiseacutes soit par des associations soit par des socieacuteteacutes commerciales plus souvent pour les comiteacutes drsquoentreprise Les relations entre prescripteurs et organisateurs ont fortement eacutevolueacute passant drsquoune relation de partenariat et de co-construction de projets eacuteducatifs agrave destination des

224 P Brault et B Noulin (2010) laquo Evolution des pratiques sociales des comiteacutes drsquoentreprise en matiegravere de vacances raquo Conseil National du Tourisme

6030

7

3

Statut des organisateurs de seacutejours collectifs y compris les mini-camps

parmi lrsquoensemble des organisateurs

Associations

Collectiviteacutes locales

Socieacuteteacute commerciales

Comiteacute dentreprise

107

enfants dans le cadre de conventions agrave une relation commerciale structureacutee par les proceacutedures drsquoappels drsquooffres de marcheacute publics Dans ce cadre les collectiviteacutes locales et les comiteacutes drsquoentreprise de plus en plus en nombreux agrave recourir agrave ces proceacutedures tendent agrave reacuteduire le contenu de leurs appels drsquooffres agrave des seacutejours deacutefinis par leurs caracteacuteristiques (activiteacutes destination prix etc) au deacutetriment du contenu peacutedagogique Il srsquoagit souvent ainsi de lrsquoachat de seacutejours cleacutes en main pour leur public enfants de salarieacutes drsquoune mecircme entreprise reacutesidant dans le mecircme quartier ou la mecircme commune Pregraves de 60 des comiteacutes drsquoentreprise selon le rapport Meacutenard225 ne proposent plus de seacutejours collectifs agrave ses ayants droit mais leur distribuent des chegraveques vacances Le Directeur de lrsquoAgence Nationale pour les Chegraveques Vacances (ANCV) auditionneacute dans le cadre du rapport Meacutenard indiquait que seuls 4 de ces chegraveques vacances sont utiliseacutes par les familles pour le deacutepart de leurs enfants en colonie Ces multiples facteurs ont contribueacute agrave une forte tendance agrave la segmentation sociale des seacutejours Michel Meacutenard distingue ainsi trois cateacutegories qui regroupent pour partie les six profils deacutegageacutes par les analyses statistiques de lrsquoOvlej Dans ce contexte il srsquoavegravere aujourdrsquohui difficile pour les opeacuterateurs associatifs de faire vivre leurs projets eacuteducatifs drsquoapprentissage du vivre ensemble et de mixiteacute des publics Les enfants issus des classes moyennes eacutetant de moins en moins preacutesents les diffeacuterences entre ceux issus de familles en situation sociale ou eacuteconomique difficile et ceux de milieux sociaux aiseacutes apparaissent renforceacutees Cette situation contribue agrave accentuer les reacuteticences de certaines familles agrave faire partir leur enfant dans des seacutejours ougrave il pourrait avoir de laquo mauvaises freacutequentations raquo ou simplement rencontrer des enfants dont lrsquohistoire ou la situation leur semble trop douloureuse Une spirale freinant la mixiteacute srsquoenclenche

225 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

108

Source Mission des Etudes de lrsquoObservation et des Statistiques (MEOS) du ministegravere des Sports de la Jeunesse de lrsquoEacuteducation populaire et de la Vie associative ndash Stat-info 2012

74

15

2 7

68

1611

4

65

1711

40

1020304050607080

Associations Collectiviteacuteslocales

Socieacuteteacutescommerciales

Comiteacutesdentreprise

du public accueilli selon le statut des organisateurs de seacutejours collectifs

(hors mini-camps)

2000 2011 2013

109

II TEMPS ET LIEUX TIERS (TLT) UN laquo TROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS

1 DES TEMPS DrsquoACTIVITES COMPARABLES AUX TEMPS SCOLAIRES ET A CEUX DES REPAS ET LOISIRS AVEC LES PARENTS

1 1 en moyenne pour les 11-17 ans un temps disponible essentiellement reacuteparti entre les TLT (25 ) le temps scolaire (32 ) et le laquo faire raquo familial (30 ) Les enseignements de lrsquoenquecircte Emploi du temps de lrsquoInsee

Lrsquoenquecircte Emploi du temps permet de reconstituer ce que font les enfants aux diffeacuterents acircges et de faire apparaicirctre la place respective des temps et lieux tiers par rapport aux deux espaces reacutefeacuterents que sont la famille et lrsquoeacutecole agrave travers la mesure des dureacutees drsquoactiviteacute et des questions compleacutementaires sur les modaliteacutes de ces activiteacutes Lrsquoenquecircte permet ainsi de deacutecrire les occupations des enfants (11-17 ans) selon la taille drsquouniteacute urbaine le milieu socioeacuteconomique des parents (en trois cateacutegories) et le genre de lrsquoenfant et renseigne sur les modaliteacutes relationnelles activiteacutes reacutealiseacutees seul ou en preacutesence drsquoun parent drsquoun autre membre de la famille ou hors de la famille Les donneacutees sont issues de carnets remplis agrave la fois un jour de semaine et un jour de week-end Dans cette enquecircte lrsquoeacutechantillon est de 669 enfants de 11 agrave 18 ans en 2009-2010 La taille de cet eacutechantillon est toutefois faible ce qui limite les possibiliteacutes de comparaison intergroupes seules les diffeacuterences significatives sur le plan statistique seront donc commenteacutees

LrsquoInsee a reacutealiseacute pour le HCFEA ndash Conseil enfance et adolescence une exploitation speacutecifique de lrsquoenquecircte Emploi du temps permettant drsquoisoler les donneacutees relatives aux enfants et adolescents Selon ces donneacutees les journeacutees des enfants et adolescents se reacutepartissent tregraves diffeacuteremment en semaine et le week-end En moyenne en semaine (y compris peacuteriode de vacances scolaires) lrsquoeacutecole occupe 30 du temps hors temps physiologique226 40 si lrsquoon inclut les devoirs et trajets Le temps laquo libre raquo (dans la contribution Insee pour le HCFEA le temps libre est deacutefini comme le temps qui reste une fois retireacutes le sommeil lrsquohygiegravene les repas lrsquoeacutecole et les devoirs ou le travail) repreacutesente environ 40 du temps laquo disponible raquo et plus de 50 si on inclut les repas Le week-end il repreacutesente plus 70 du temps disponible

226 On deacutefinit ici le temps physiologique comme lrsquoaddition des temps de sommeil et hygiegravene mais sans les repas qui ressortent davantage de la sociabiliteacute

110

Le temps des 11-17 ans

Week-end Semaine Temps physiologique 11h28min 10h14min

Repas 02h06min 02h01min Ecole 16min 03h59min

Devoirs et travail 52min 1H04min Trajets 1min 32min

Temps laquo libre raquo hors repas 09h12min 06h05min Temps disponible 12h32min 13h46min

Total 24h 24h

Source EE exploitation Insee pour HCFEA227 Le temps physiologique regroupe ici le sommeil et lrsquohygiegravene Il srsquoagit ici drsquoun temps moyen mesureacute au moment de lrsquoenquecircte qui selon les zones a pu coiumlncider avec des vacances scolaires Il ne faut donc pas directement prendre ces temps-lagrave comme des laquo dimensionnements raquo mais plutocirct les examiner relativement les uns aux autres On deacutefinit le temps disponible (calcul HCFEA) comme 24 heures ndash temps laquo physiologique raquo (sommeil et hygiegravene) Comme on dort plus le week-end il y a moins de temps disponible agrave reacutepartir entre les diverses activiteacutes de la journeacutee

Le temps libre des semaines comprend ici des peacuteriodes drsquoeacutecole et vacances scolaires il se reacutepartit entre un temps libre de 10 heures et 24 minutes pour les peacuteriodes de congeacutes (83 du temps disponible) et de 4 heures et 7 minutes en temps scolaire (29 du temps disponible) Les trajets scolaires occupent eacutegalement une place significative en semaine agrave hauteur de 45 minutes en moyenne Les repas comprennent des moments en famille des moments agrave lrsquoeacutecole des moments seuls il conviendrait de les reacutepartir entre temps physiologique temps libre hors famille hors eacutecole et temps familiaux Dans ces tranches drsquoacircge les repas hors eacutecole sont tregraves majoritairement pris avec les parents Pour eacutevaluer le temps des TLT on peut partir de la cateacutegorie laquo temps libre raquo et retrancher le temps passeacute avec les parents ou drsquoautres personnes du meacutenage (mais cela comprendra alors du temps libre agrave la maison seul ou devant son eacutecran) ou retrancher le temps passeacute agrave la maison et ajouter le temps des eacutecrans hors parents

Source Insee calcul HCFEA Le meacutenage comprend notamment la fratrie On ajoute le temps libre hors maison hors famille rapporteacute au temps disponible avec le temps drsquoeacutecran sans famille rapporteacute au temps disponible

Le temps libre hors eacutecole et sans les parents ou la fratrie repreacutesente environ 42 du temps disponible le week-end et 27 en semaine Mais ce temps contient des grandes plages de

227 S Grobon pour HCFEA

Week-end Semaine

Temps libre hors repas agrave la maison hors de la maison agrave la maisonhors de la

maisonSeul 02h40min 15min 02h03min 22minAvec les parents 01h23min 01h12min 52min 33minAvec quelquun du meacutenage 32min 14min 25min 10minAvec une connaissance hors du meacutenage 21min 02h04min 6min 01h11min

Total temps libre 4h56 min 3h45min 3h26min 2h16minTotal temps libre hors famille en min 181 139 129 93en temps disponible 24 18 16 11temps deacutecran sans famille 15 10 pondeacutereacuteestimation TTL en tps disponible 34 21 25

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temps seul agrave la maison Si lrsquoon ne retient du temps seul agrave la maison que le temps sur eacutecran alors le temps des TLT repreacutesente en moyenne 25 du temps disponible (21 en semaine et 34 le week-end) Sachant que par ailleurs les enfants et adolescents passent un temps important agrave la maison seul ou avec leurs fregraveres et sœurs mais sans les parents agrave la maison

Ce temps est agrave comparer au temps scolaire qui repreacutesente 32 du temps disponible

Source Insee calcul HCFEA

On peut aussi comparer ce temps avec un temps du laquo faire ensemble familial raquo (30 du temps disponible) ou plus largement de temps de co-preacutesence familial ou agrave la maison Contrairement aux jeunes adultes les enfants et adolescents passent une part importante de leur temps libre hors de la maison avec les parents (autour drsquoun tiers le week-end et un quart en semaine) Les repas des 11-17 ans sont souvent pris avec les parents (plus de deux tiers le week-end et la moitieacute en semaine)

Temps parents et autre famille Week-end Semaine Pondeacutereacute Repas avec les parents 87 55 sans les parents mais autre famille 23 41 Temps libre avec les parents 155 85 sans les parents mais autre famille 46 35 311 216 243 en temps disponible 41 26 30

Source Insee calcul HCFEA

Notons que le temps du laquo faire familial raquo est ici sous-estimeacute on peut y ajouter le temps des trajets (75 des trajets en semaine et 90 des trajets le week-end) qui sont accompagneacutes par un membre de la famille ce qui changerait un peu le curseur entre temps familial et temps scolaire De mecircme une partie des devoirs sont faits avec les parents ou les fregraveres et sœurs (environ 20 du temps de devoirs en semaine et 16 le week-end)228 Enfin il va de soi que ce temps du laquo faire en famille raquo nrsquoest pas le tout du temps familial le temps du soin pour les petits et la preacutesence sans laquo faire avec raquo doit ecirctre pris en compte pour appreacutehender le total laquo temps familial ecirctre agrave la maison raquo Le temps seul est aussi un temps

228 Source Insee pour HCFEA

Week-end Semaine pondeacutereacute

Ecole

16

239 en temps disponible 2 29 21

Devoirs T

52

64

Trajets

1

32

Temps scolaire

69

335 en temps disponible 9 41 32

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susceptible drsquoecirctre encadreacutecadreacute agrave distance par les parents Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les enfants peuvent aussi avoir des temps agrave la maison seuls sans activiteacute partageacutee avec leur famille Enfin ce temps connaicirct des variations importantes selon le moment de la semaine et selon les congeacutes scolaires

11 agrave 17 ans

Week-end

Semaine

Congeacutes Peacuteriode scolaire ou de travail

Temps physiologique 1337 1323 1145 Dont sommeil 1036 1039 847 hygiegravene santeacute 052 053 051 repas 205 150 205 Temps scolaire et de travail 110 012 806 Dont eacutecole 015 000 546 Travail 003 000 031 Devoirs 048 012 054 Trajets domicile eacutecoletravail 000 000 045 en du temps disponible 9 2 56 Temps laquo libre raquo et repas (1) 1117 1214 612

en du temps disponible 90 98 43

Source Insee pour HCFEA calculs HCFEA (1) temps disponible ndash temps scolaire et assimileacute

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12 Autre approche les emplois du temps des enfants et adolescents scolariseacutes

En 2014 il y avait environ 13 millions drsquoenfants acircgeacutes de 3 agrave 18 ans 97 des enfants de 3 agrave 5 ans sont scolariseacutes sur des dureacutees variables

Puis les enfants de 6 agrave 10 ans sont majoritairement scolariseacutes (100 agrave 6 ans et 987 agrave 10 ans) 11 millions drsquoenfants et drsquoadolescents de plus de 6 ans dont 96 sont scolariseacutes Plus preacuteciseacutement 99 des enfants sont scolariseacutes jusqursquoagrave 14 ans le taux diminue avec la fin de la scolariteacute obligatoire et les pheacutenomegravenes de laquo deacutecrochage raquo scolaire229 Les journeacutees des enfants sont en partie deacutetermineacutees par les rythmes scolaires qui comportent agrave la fois une certaine uniteacute nationale (volume horaire de lrsquoenseignement de socle commun) et des dispariteacutes qui tiennent agrave lrsquoorganisation territoriale des eacutecoles aux scolariteacutes speacutecifiques lieacutees au handicap et aux problegravemes de santeacute puis aux diffeacuterenciations progressives au cours de la scolariteacute (options et orientations) Le temps hors eacutecole se deacuteduit donc agrave partir du temps scolaire Globalement le calendrier scolaire national obeacuteit agrave des principes deacutefinis dans la loi (article L 521-1 du code de lrsquoeacuteducation) il comporte trente-six semaines de classe au moins reacuteparties en cinq peacuteriodes de travail de dureacutee comparable seacutepareacutees par quatre peacuteriodes de vacances scolaires

Les journeacutees des enfants scolariseacutes en milieu ordinaire pendant lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire et preacuteeacuteleacutementaire (68 millions drsquoenfants scolariseacutes dans le premier degreacute 41 millions en eacutecole eacuteleacutementaire) srsquoorganisent selon les deacutecrets relatifs agrave lrsquoorganisation du temps scolaire dans les eacutecoles maternelles et eacuteleacutementaires Celui du 24 janvier 2013 avait fixeacute de nouveaux principes lrsquoeacutetalement des 24 heures drsquoenseignement hebdomadaire sur neuf demi-journeacutees incluant le mercredi matin A partir de la rentreacutee 2017 lrsquoeacutetalement pourra se faire sur quatre jours au choix des communes Par ailleurs des activiteacutes peacutedagogiques compleacutementaires aux heures drsquoenseignement sont organiseacutees en groupes restreints

Les journeacutees des enfants scolariseacutes en milieu ordinaire pendant le collegravege 230

229 Direction de lrsquoeacutevaluation de la prospective et de la performance - ministegravere de lrsquoEducation nationale (DEPP) derniegraveres donneacutees disponibles sur wwweducationgouvfrcid57096reperes-et-references-statistiqueshtmlDonnC3 A9es_publiques voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo

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Volumes horaires des enseignements obligatoires applicables aux eacutelegraveves du niveau sixiegraveme Enseignements Horaires hebdomadaires Eacuteducation physique et sportive 4 heures Enseignements artistiques 1 heure + 1 heure Franccedilais 45 heures Histoire-geacuteographie Enseignement moral et civique 3 heures Langue vivante 4 heures Matheacutematiques 45 heures SVT technologie physique-chimie 4 heures Total 23 + 3 heures Chacun de ces enseignements peut ecirctre organiseacute agrave raison de 2 heures hebdomadaires sur un semestre Srsquoy ajoutent au moins 10 heures annuelles de vie de classe Ces 3 heures hebdomadaires sont consacreacutees aux enseignements compleacutementaires sous la forme drsquoaccompagnement personnaliseacute Source Eduscol (portail national drsquoinformations et de ressources mis en place par le ministegravere de lrsquoEducation nationale pour les professionnels de lrsquoeacuteducation)

Entre la 5egraveme et la 6egraveme la dureacutee des enseignements est eacutegalement de 26 heures (22 heures + 4 heures drsquoaccompagnement) A titre indicatif ces dureacutees peuvent ecirctre compareacutees au temps eacuteveilleacute des enfants et adolescents soit environ 40 du temps eacuteveilleacute passeacute agrave lrsquoeacutecole 231 pendant la semaine sur 36 semaines On retrouve les ordres de grandeur de lrsquoenquecircte Emploi du temps pour les plus de 11 ans Cela correspondrait eacutegalement agrave 2830 du temps eacuteveilleacute des enfants sur toute lrsquoanneacutee

231 En rapportant le nombre drsquoheures drsquoenseignements hebdomadaires au volume horaire total de 9 demi-journeacutees de cours sur la base drsquoun temps de sommeil ou apparenteacute de 85 heures et en ajoutant un temps de trajet eacutecole aller-retour minimum de 30 minutes

115

13 Le poids des TLT chez les 3-10 ans moins de donneacutees preacutecises Nous ne disposons pas de donneacutees aussi preacutecises que la tranche drsquoacircge des 11-17 ans qui permettent de calculer les dureacutees des TLT et de les comparer aux autres temps de vie de lrsquoenfant Neacuteanmoins la freacutequentation des accueils peacuteriscolaires et des centres de loisirs tregraves deacuteveloppeacutee sur ces tranches drsquoacircge notamment avec les deacuteveloppements des TAP et NAP ces derniegraveres anneacutees montre que les TLT occupent une place importante dans la vie des enfants jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire Il est possible drsquoestimer le temps libre apregraves ou avant lrsquoeacutecole en semaine et de le comparer au temps eacuteveilleacute (voir ci-avant) mais plus compliqueacute drsquoen extraire le temps hors maison hors parents et famille

Parmi les enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans 76 des enfants utilisent lrsquoaccueil peacuteriscolaire pour des dureacutees qui peuvent aller jusqursquoagrave deux heures par jour232

- 85 des enfants dont les deux parents travaillent

- 61 des enfants quand lrsquoun des parents ne travaille pas

Parmi les enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans lrsquoaccueil peacuteriscolaire du soir est freacutequenteacute par 39 des enfants (22 tous les jours ou presque) et lrsquoaccueil du matin par 21 (12 tous les jours en moyenne)233 La dureacutee de preacutesence effective agrave lrsquoeacutecole varie donc sensiblement autour drsquoune moyenne agrave 8 heures et 25 minutes

- 57 des enfants y passent en moyenne 7 heures et 25 minutes

- 7 y passent 9 heures et 50 minutes (ceux qui ont freacutequenteacute agrave la fois les accueils du matin et du soir)

12 des enfants de 3 agrave 10 ans freacutequentent le centre de loisirs le soir en semaine etou le mercredi apregraves-midi 14 des enfants ne freacutequentent le centre de loisirs que pour les vacances

232 En incluant les activiteacutes peacuteriscolaires de la pause meacuteridienne (que nous ne traitons pas dans ce rapport) 233 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo op cit

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30 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 5 ans y sont accueillis au moins une fois par semaine234 Le mercredi les enfants de 3 agrave 5 ans ne sont que 8 agrave ecirctre confieacutes agrave titre principal agrave un centre de loisirs En revanche il y a des recoupements les enfants gardeacutes par leurs parents ou membres de la famille peuvent aussi avoir des activiteacutes extra-familiales (20 des enfants freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle au cours du mercredi)

Finalement les tiers temps constituent un troisiegraveme moment eacuteducatif drsquoimportance quantitative comparable aux temps scolaires et au faire ensemble avec les parents Ce temps est bien sucircr veacutecu agrave partir des mobilisations symboliques et affectives en partie construites par la famille le regard scolaire les normes sociales valorisant plus ou moins divers registres drsquoactiviteacutes Par ailleurs il sera diversement investi

- selon que les enfants et adolescents y vivent des moments laquo occupationnels raquo ou porteurs de reconnaissance (de leur identiteacute drsquoune valeur etc) ce qui suppose agrave la fois un investissement singulier de lrsquoenfant et des reacutealisations mais aussi un environnement social et institutionnel qui cautionne et valorise

- selon que les enfants y fassent de bonnes ou de mauvaises rencontres ou pas de rencontre

- selon que les enfants y soient actif ou pas - selon que les enfants y deacutecouvrent ou pas des goucircts apprennent des choses qui

ouvrent des horizons - selon que lrsquoactiviteacute soit effectueacutee avec une certaine continuiteacute permettant de se

construire mais aussi que lrsquoenfance puisse tacirctonnerhellip

234 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo op cit

117

2 ENTRE MOBILITES ET PROXIMITES DES LIEUX DrsquoACTIVITE ET DES ESPACES DE LIBERTE POUR SE DEVELOPPER Lrsquoenfant lrsquoadolescent se construisent dans lrsquoespace proche lieux de reacutesidence et bassin de vie quotidienne qui deacutelimitent ses opportuniteacutes de rencontres et de relations Cet espace est plus ou moins limitatif selon les potentiels de mobiliteacute des enfants en partie deacutependants des potentiels de mobiliteacute et disponibiliteacute de leurs familles notamment pour acceacuteder agrave des activiteacutes plus ou moins eacuteloigneacutees du domicile situeacutees sur un territoire plus ou moins bien doteacute et relieacute agrave drsquoautres territoires par des transports Parler de lrsquoespace des enfants et adolescents crsquoest aussi srsquointeacuteresser agrave la deacutelimitation drsquoun monde laquo agrave eux raquo235 constitueacute agrave lrsquoeacutecart des adultes hors des quartiers drsquohabitation ou au contraire exposeacute comme une contre-proposition

21 Grandir en milieu urbain peacuteriurbain rural entre valorisation de son territoire et releacutegation Lrsquoespace physique administratif et politique deacutetermine des lieux de vie diffeacuterencieacutes pour les enfants et adolescents non seulement les lieux de scolarisation de reacutesidence (pas toujours identiques) mais aussi les lieux de loisirs et les possibiliteacutes de socialisation

20 des enfants et adolescents vivent en dehors des grandes aires urbaines

Part drsquoenfants de 0 agrave 17 ans vivant en 2013 hellip (en )

dans un grand pocircle

urbain

dans une commune du

peacuteriurbain

en dehors des grandes

aires urbaines

en commune isoleacutee

573 267 161 40

Champ France meacutetropolitaine + DOM Source Insee recensement de la population 2013 (2012 pour Mayotte) traitement DEPP (geacuteographie de lrsquoeacutecole 2017)

235 E Ramos et F de Singly (2016) laquo La construction drsquoun espace ldquoagrave nousrdquo la mobiliteacute spatiale agrave lrsquoadolescence raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 feacutevrier

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LES DIFFEacuteRENTS TYPES DE TERRITOIRES DANS LA STATISTIQUE PUBLIQUE236 Le zonage en aires urbaines (ZAU) deacutefini sur la base du recensement de 1999 deacutecline le territoire en deux grandes cateacutegories ndash lrsquoespace agrave dominante urbaine composeacute des pocircles urbains et du peacuteriurbain (couronnes peacuteriurbaines et communes multipolariseacutees) ndash lrsquoespace agrave dominante rurale qui comprend des petites uniteacutes urbaines et des communes rurales Le peacuteriurbain est composeacute des communes sous influence urbaine du fait des deacuteplacements domicile-travail communes peacuteriurbaines et communes multipolariseacutees Un pocircle rural est composeacute des communes nrsquoappartenant pas agrave lrsquoespace agrave dominante urbaine et comptant 1 500 emplois ou plus Une aire urbaine est un ensemble de communes drsquoun seul tenant et sans enclave constitueacute drsquoun pocircle urbain (commune offrant au moins 5 000 emplois) et de communes rurales ou uniteacutes urbaines (couronne peacuteriurbaine) dont au moins 40 de la population reacutesidente ayant un emploi travaille dans le pocircle ou dans des communes attireacutees par celui-ci

Les communes multipolariseacutees sont situeacutees hors des aires urbaines 40 ou plus des actifs reacutesidant dans ces communes travaillent dans plusieurs aires urbaines sans atteindre ce seuil avec une seule drsquoentre elles Un espace urbain multipolaire est un ensemble drsquoun seul tenant de plusieurs aires urbaines et des communes multipolariseacutees qui srsquoy rattachent Uniteacute urbaine (UU) la notion drsquolaquo uniteacute urbaine raquo repose sur la continuiteacute de lrsquohabitat est consideacutereacute comme telle un ensemble drsquoune ou plusieurs communes preacutesentant une continuiteacute du tissu bacircti et comptant au moins 2 000 habitants La condition est que chaque commune de lrsquouniteacute urbaine possegravede plus de la moitieacute de sa population dans cette zone bacirctie Les uniteacutes urbaines englobantes des zones urbaines sensibles sont les uniteacutes urbaines comprenant chacune au moins une ZUS Zone drsquoemploi une zone drsquoemploi est un espace geacuteographique agrave lrsquointeacuterieur duquel la plupart des actifs reacutesident et travaillent et dans lequel les eacutetablissements peuvent trouver lrsquoessentiel de la main-drsquoœuvre neacutecessaire pour occuper les emplois offerts Zones urbaines sensibles les ZUS sont des territoires infra-urbains deacutefinis par les pouvoirs publics pour ecirctre la cible prioritaire de la politique de la ville en fonction des consideacuterations locales lieacutees aux difficulteacutes que connaissent les habitants de ces territoires

Zones de revitalisation rurale les zones de revitalisation rurale (ZRR) sont des zones rurales deacutefavoriseacutees caracteacuteriseacutees par un faible niveau de deacuteveloppement eacuteconomique

236 F Labadie (2014) laquo Les jeunes sur les territoires une jeunesse surtout urbaine raquo in Francine Labadie (dir) laquo Parcours de jeunes et territoires raquo Rapport de lrsquoObservatoire de la jeunesse INJEP La documentation franccedilaise p 29

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Part des moins de 20 ans par reacutegion en France en 2013

Source Insee 09112016 (wwwinseefrfrstatistiques2522482titre-bloc-11)

A cocircteacute des contraintes sociales et territoriales ces espaces de vie sont eacutegalement deacutetermineacutes par les modaliteacutes de mobiliteacute et drsquohabiter des jeunes (savoirpouvoir se deacuteplacer seul avec lrsquoaccord de ses parents ecirctre accompagneacute avoir des amis dans son quartier ou pas etc) Ces deux dimensions posent des questions au politique agrave travers les eacutequipements et lrsquoameacutenagement du territoire les transports et les mesures favorisant lrsquoeacutegaliteacute de lrsquoaccegraves agrave ces ressources notamment aux TLT

Le programme de recherche Ineduc237 interroge ainsi les ineacutegaliteacutes eacuteducatives et la construction des parcours des 11-15 ans dans leurs espaces de vie croise les conditions socio-spatiales des pratiques eacuteducatives avec les lieux les statuts sociaux les politiques eacuteducatives publiques le genre et les repreacutesentations des adolescents Ces enjeux eacuteducatifs sont exploreacutes au regard de la scolariteacute tout en prenant en compte les pratiques de temps libre et de lrsquoespace le contexte des loisirs sportifs et culturels et les environnements numeacuteriques

Les enfants des villes Les eacutelegraveves urbains des acadeacutemies de Bordeaux Caen et Rennes enquecircteacutes lors de la recherche Ineduc conservent agrave cocircteacute de leurs activiteacutes numeacuteriques personnelles (voir infra) une importante pratique culturelle possession de livres freacutequentation de bibliothegraveques ou de museacutees Ils pratiquent eacutegalement plus de sport Les adolescents et adolescentes urbains vont plus freacutequemment au concert ou au spectacle et sont ceux qui invitent le plus de copains agrave la maison Srsquoils partent moins en voyages scolaires ils partent davantage en vacances en famille

237 Programme ANR porteacute par le laboratoire Espaces et socieacuteteacutes de lrsquouniversiteacute Rennes 2 qui srsquoest deacuterouleacute de janvier 2012 agrave octobre 2015 aupregraves de colleacutegiens acircgeacute de 11 agrave 15 ans dans trois acadeacutemies scolaires Bordeaux Caen et Rennes

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La non-pratique drsquoactiviteacutes des jeunes reacutesidents drsquoIlle-et-Vilaine en 2006

Source Olivier David laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2 2010

La non-pratique drsquoactiviteacute est geacuteographiquement diffeacuterencieacutee mecircme si lrsquoacircge est la variable la plus influente

Les enfants des campagnes Grandir en espace de faible densiteacute et notamment rural est assez peu eacutetudieacute non seulement concernant les jeunes238 mais davantage encore concernant les enfants plus petits Concernant les jeunes une eacutetude239 montre qursquoils ont des repreacutesentations et des expeacuteriences variables drsquoun mecircme territoire entre valorisation neacutecessiteacute de penser une inteacutegration spatiale et releacutegation sociale - le territoire comme laquo piegravege raquo certains jeunes ressentent un vide laquo il nrsquoy a rien ici raquo

Isolement et monotonie sont fortement ressentis Les jeunes ont alors le sentiment drsquoecirctre pris au piegravege que la reacuteussite nrsquoest pas pour eux

- le territoire comme laquo rempart raquo lrsquoisolement est ressenti mais veacutecu sur un versant positif protecteur et offrant un cadre de vie de qualiteacute

- un laquo espace revendiqueacute raquo certains jeunes appreacutecient leur cadre de vie tout en le deacutepassant Ils tirent profit de plusieurs opportuniteacutes ici et ailleurs mais soulignent que cela neacutecessite une autonomie et un dynamisme renforceacutes (laquo il faut se bouger raquo)

Les socialisations des adolescents ruraux sont fortement diffeacuterencieacutees en fonction de lrsquoacircge240

238 Sur la jeunesse en milieu rural voir le travail de N Renahy (2005) Les Gars du coin Paris La Deacutecouverte 239 F Escaffre M Gambino et LRougeacute (2007) laquo Les jeunes dans les espaces de faible densiteacute drsquoune expeacuterience de lrsquoautonomie au risque de la ldquocaptiviteacuterdquo raquo Socieacuteteacutes et jeunesses en difficulteacute [En ligne] ndeg 4 | Automne porte sur 14 cantons du laquo Peacuterigord vert raquo (nord du deacutepartement de la Dordogne - densiteacute moyenne de 25 habkm2) observant et interrogeant des jeunes de moins de 25 ans (qui y repreacutesentent moins de 22 de la population) sur leurs mode de vie et leur ressenti vis-agrave-vis du territoire qursquoils occupent 240 J Davaux (2013) laquo Mobiliteacutes du quotidien maniegraveres drsquohabiter et socialisation drsquoadolescents drsquoun village rural francilien raquo thegravese de sociologie universiteacute Paris Est novembre

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Les enfants qui vivent dans les QPV (Quartiers politique de la ville) Certaines jeunes passent beaucoup de temps dans leur quartier sans pour autant se sentir laquo assigneacutes agrave reacutesidence raquo et trouvent agrave proximiteacute des activiteacutes qui les inteacuteressent (laquo faire du sport des activiteacutes culturelles passer du temps entre amis vivre une relation amoureuse etc raquo) Drsquoautres attacheacutes agrave leur quartier vont pour autant aller laquo flacircner en ville raquo Drsquoaucuns deacutenoncent le risque drsquoune socialisation par des laquo effets de pairs neacutefastes raquo241 et lrsquoinfluence des expeacuteriences neacutegatives des aicircneacutes Le manque de circulation au-delagrave du quartier serait en revanche agrave relativiser selon Nicolas Oppenchaim qui souligne lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute sociale des habitants et leurs mobiliteacutes reacuteelles drsquoun cocircteacute et la surestimation des effets positifs de la mixiteacute reacutesidentielle

Les maniegraveres drsquohabiter dans une ZUS en Ile-de-France

Quatre maniegraveres drsquohabiter des garccedilons de ZUS en IDF les laquo Adolescents du quartier raquo et les laquo Associatifs raquo ont un fort ancrage territorial Les laquo Flacircneurs raquo et les laquo Passionneacutes raquo ont une preacutesence intermittente dans le quartier mais font des expeacuteriences diffeacuterentes de la cohabitation avec les autres citadins (goucirct pour lrsquoanonymat versus sentiment de porter un stigmate)

Quatre maniegraveres drsquohabiter des filles de ZUS IDF les laquo Filles de bonne famille raquo les laquo Guerriegraveres raquo ont une forte identiteacute territoriale le quartier joue un rocircle central dans leur deacutefinition de soi Les laquo Flacircneuses exclusives raquo et les laquo Encadreacutees raquo rejettent leur quartier mais pour des raisons diffeacuterentes

La vie et lrsquointeacutegration sociale des jeunes dans les territoires drsquoaction des politiques de la ville est lrsquoobjet de divers travaux qui insistent sur des sentiments de seacutegreacutegation ou drsquoassignation agrave reacutesidence le deacuteplacement vers un ailleurs pouvant ecirctre eacuteprouvant Cependant drsquoautres travaux montrent des rapports plus complexes des jeunes agrave ces territoires Drsquoune part ils varient en fonction du genre les filles apparaissent souvent moins dans lrsquoespace public du territoire drsquohabitation par exemple sur les terrains de sport libre ougrave elles ne se sentent pas bienvenues242 mais sont susceptibles de se deacuteplacer plus facilement hors de ce territoirehellip Drsquoautre part il semble que si ces jeunes font face agrave une ineacutegaliteacute de deacuteplacement ce serait moins par un effet de laquo quartier raquo que par celui du milieu social drsquoorigine243 Par ailleurs le rapport au territoire relegraveverait de lrsquoeacuteducatif habitudes et repreacutesentations transmises au sein de la famille eacuteventuellement confirmeacutees par des expeacuteriences neacutegatives lors des excursions hors du quartier drsquohabitation renforcent une identiteacute refermeacutee sur le territoire voire un repli qui pour les filles eacutevoluerait aussi vers un repli domestique au sein de lrsquohabitation plutocirct que du quartier

241 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo op cit 242 J Deville (2007) laquo Investir de nouveaux territoires agrave lrsquoadolescence raquo Socieacuteteacutes et jeunesses en difficulteacute [Enligne] ndeg 4 Automne 243 N Oppenchaim (2017) laquo Les adolescents des citeacutes sont-ils enfermeacutes dans des ghettos raquo Observatoire des ineacutegaliteacutes (en ligne) 7 feacutevrier

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22 Dispariteacutes territoriales drsquoaccegraves aux activiteacutes encadreacutees et eacutequipements des TLT Les ressources territoriales varient entre espaces plus ou moins denseacutement peupleacutes richesses culturelles patrimoniales ou naturelles des territoires + politiques publiques drsquoaccegraves aux services et eacutequipements

Accueils de loisirs sans heacutebergement 3 millions de places en peacuteriscolaire (sous reacuteserve des limites meacutethodologiques pour les 3 agrave 17 ans On observe un ratio drsquoenviron 42 places pour 100 enfants entre 6 et 11 ans (45 pour 100 sur les 3-11 ans si on suppose que les enfants de moins de 3 ans ne freacutequentent que peu les centres de loisirs) mais de moins de 5 pour 100 pour les adolescents Cela dit certains enfants peuvent occuper plusieurs creacuteneaux Il faudrait rapprocher ce chiffre des 26 drsquoenfants dont les parents deacuteclarent qursquoils freacutequentent des centres de loisirs (baromegravetre des temps et activiteacute peacuteriscolaires)

Estimations nombre de places au 1er mars 2017

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015

2015-2016

ensemble des mineurs Le mercredi 686 167 720 976 753 282 783 730 808 323 845 184 887 935 260 651 Le samedi 92 957 97 707 99 979 105 648 105 282 103 436 96 610 83 703 En peacuteriscolaire 689 465 765 609 828 267 911 249 960 524 1 262 654 2 380 631 3 006 288 Autres jours 79 452 78 451 79 265 84 633 78 757 87 769 88 634 75 386 mineurs acircgeacutes de moins de 6 ans Le mercredi 245 751 256 192 269 677 283 102 293 267 311 861 335 736 81 556 Le samedi 6 181 5 926 6 042 5 877 5 658 5 288 4 987 4 206 En peacuteriscolaire 256 419 285 617 310 062 342 557 363 595 501 119 873 238 1 109 495 Autres jours 16 874 14 479 13 876 15 411 12 080 15 038 15 471 12 492 mineurs acircgeacutes de 6 agrave 11 ans Le mercredi 339 184 357 558 374 331 389 256 403 369 423 042 448 952 123 827 Le samedi 25 975 27 666 27 939 29 954 28 907 28 263 26 714 23 326 En peacuteriscolaire 379 402 422 230 458 461 507 491 535 615 700 779 1 450 798 1 823 994 Autres jours 28 092 27 238 26 353 29 068 25 715 30 718 32 311 25 474 mineurs acircgeacutes de 12 agrave 17 ans Le mercredi 101 232 107 226 109 274 111 372 111 687 110 281 103 247 55 268 Le samedi 60 801 64 115 65 998 69 817 70 717 69 885 64 909 56 171 En peacuteriscolaire 53 644 57 762 59 744 61 201 61 314 60 756 56 595 72 799 Autres jours 34 486 36 734 39 036 40 154 40 962 42 013 40 852 37 420

Source DJEPVA pour Conseil Enfance et Adolescence base de donneacutees du systegraveme drsquoinformation relatif aux accueils collectifs de mineurs (SIAM) traitement INJEP-MEOS

En 2013 la moyenne nationale (ALSH ou accueil de loisirs sans heacutebergement) pour 100 enfants et jeunes de 3 agrave 16 ans montrait des eacutecarts importants entre deacutepartements moins

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de 10 places pour 100 enfants en Guyane ou dans des petits deacutepartements ruraux (Lozegravere) plus de 56 places en Haute-Garonne plus de 40 places pour la Reacuteunion et pregraves de 35 places dans le Nord244 Accueil peacuteriscolaire et PEDT

Lrsquoeacutevaluation des PEDT montrait une eacutevolution contrasteacutee de lrsquooffre peacuteriscolaire Sinon on manque drsquoindicateurs cibleacutes sur les enfants et adolescents

244 Haut Conseil de la famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et drsquoaccueil des enfants et des adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo Note drsquoanalyse feacutevrier

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23 Un accegraves aux activiteacutes extrascolaires deacutependant des transports et de lrsquoaccompagnement (exemple de lrsquoIlle-et-Vilaine et de lrsquoIle-de-France) Les lieux de reacutesidence ainsi que les conditions de vie sont deacuteterminants dans le quotidien de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent notamment au regard des TLT Ainsi lrsquoaccegraves et le choix des activiteacutes de loisirs instaureacutes sont marqueacutes par des ineacutegaliteacutes en raison des ressources des parents qui restreignent certains agrave un accegraves aux seules activiteacutes gratuites et proches du domicile par exemple au sein des maisons de quartier Quant aux jeunes ruraux ce type drsquoactiviteacutes est souvent en nombre limiteacute agrave proximiteacute de chez eux Certains parents notamment en milieu peacuteriurbain vont consacrer une partie de leur mercredi etou samedi pour amener les enfants agrave leurs diffeacuterentes activiteacutes sur des distances parfois importantes Dans la recherche Ineduc en Ille-et-Vilaine il est observeacute des variabiliteacutes pour les colleacutegiens de temps passeacute chaque jour pour se rendre du domicile au collegravege Les eacutelegraveves en zone peacuteriurbaine disposent de moyens de transport moins flexibles que ceux des centres-villes (souvent un bus le matin et un le soir) ou deacutependent de leurs parents pour leurs trajets domicile-collegravege Lrsquoallongement en distance et en temps des deacuteplacements srsquoavegravere coucircteux pour les adolescents en termes de fatigue voire de reacuteussite scolaire et de temps libre La question des transports et des mobiliteacutes varie en fonction non seulement des lieux de reacutesidence mais aussi des appartenances sociales du genre et de lrsquoacircge Nous nrsquoavons pas drsquoeacuteleacutements nationaux agreacutegeacutes Les eacutetudes 245 confirment la place centrale des parents dans lrsquoaccompagnement de ces deacuteplacements pour acceacuteder agrave ces activiteacutes lrsquoacircge restant une variable importante dans ces configurations Modes de deacuteplacement des enfants reacutesidant en Ille-et-Vilaine lorsqursquoils se rendent agrave une activiteacute en 2006

Source Olivier David laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2 2010

Se rendre seul sur les lieux des activiteacutes augmente avec lrsquoacircge cela concerne 228 des enfants de lrsquoenquecircte entre 6 et 10 ans et 9 jeunes entre 18 et 24 ans sur 10 Concernant lrsquoinfluence du lieu de reacutesidence les enfants vivant en Ille-et-Vilaine en milieu peacuteriurbain

245 Travaux drsquoOlivier David

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sont beaucoup plus freacutequemment accompagneacutes par leurs parents ou par une autre personne alors qursquoon observe davantage drsquoautonomie de deacuteplacement des enfants en milieu urbain ougrave srsquoobserve surtout un plus grand recours aux transports combineacutes (plusieurs modes sont pratiqueacutes) Les transports collectifs (meacutetro bus urbain etc) sont souvent citeacutes Pour les enfants vivant agrave la campagne si les deacuteplacements seuls sont plus eacuteleveacutes qursquoen milieu peacuteriurbain dans le deacutepartement une majoriteacute drsquoenfants reste accompagneacutee par un parent Dans les ZUS drsquoIle-de-France observeacutees par Nicolas Oppenchaim le potentiel de mobiliteacute des jeunes est diffeacuterent de celui des autres jeunes du territoire francilien mais ne relegraveve pas drsquoun moins bon accegraves en transports en commun aux lieux de loisirs ou de commerce freacutequenteacutes par les jeunes de la reacutegion ces quartiers eacutetant situeacutes agrave proximiteacute de Paris ougrave les possibiliteacutes drsquoactiviteacute sont en plus grand nombre (alors que la moitieacute des adolescents franciliens reacuteside en banlieue lointaine) Certaines activiteacutes supposent lrsquoaccompagnement par les parents ou drsquoautres adultes En moyenne 401 des filles franciliennes (respectivement 36 des garccedilons) ont eacuteteacute accompagneacutees par leurs parents pour reacutealiser une activiteacute extrascolaire mais seulement 216 (resp 283 pour les garccedilons) lorsqursquoelles appartiennent aux cateacutegories populaires Une partie des jeunes ont du mal agrave se deacuteplacer en raison de peurs transmises par leur famille ou parce qursquoils se sentent stigmatiseacutes Srsquoils ont plus de difficulteacutes agrave se deacuteplacer crsquoest aussi parce que leurs parents appartenant souvent aux cateacutegories populaires sont moins nombreux agrave posseacuteder une voiture (plus drsquoun tiers des adolescents de cateacutegorie populaire vivent dans un meacutenage non motoriseacute contre un peu plus drsquoun quart il y a dix ans246 alors que le taux de motorisation est resteacute stable dans les autres cateacutegories sociales dans le mecircme temps) Ils disposent aussi de moins de temps pour accompagner leurs enfants dans leurs deacuteplacements notamment quand ils sont dans une configuration monoparentale ou travaillent en horaires atypiques247 Il en deacutecoule une moindre disponibiliteacute en temps voiture et ressources moneacutetaires des parents qui pegravese davantage sur les filles en raison drsquoun encadrement diffeacuterent de leurs mobiliteacutes agrave lrsquoadolescence Elles sont jugeacutees plus vulneacuterables dans lrsquoespace public notamment en soireacutee et dans les espaces tregraves freacutequenteacutes Les filles eacutevitent certains lieux etou de se deacuteplacer seules agrave la fois dans le quartier et au-delagrave du quartier Cet encadrement des filles ne diminue pas avec lrsquoacircge et se focalise sur une crainte des transports en commun Il nrsquoest pas speacutecifique aux ZUS et se retrouve en contexte rural248

Se deacuteplacer agrave pied est aussi nettement moins freacutequent pour les adolescentes des cateacutegories populaires que pour les adolescentes des cateacutegories moyennes et supeacuterieures alors que les eacutecarts entre garccedilons des diffeacuterentes cateacutegories sont nettement moins marqueacutes Sachant qursquoelles sont par ailleurs moins nombreuses agrave se deacuteplacer accompagneacutees en voiture pour reacutealiser des activiteacutes elles semblent constituer un public particuliegraverement eacuteloigneacute des activiteacutes hors du domicile Enfin il y a aussi un enjeu du laquo venir en ville raquo Les cartes drsquoabonnement de transport sont comme le montre notamment le travail de Nicolas Oppenchaim particuliegraverement utiles mais

246 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo op cit 247 Rapport HCFEA laquo Disposer de temps et de droits pour srsquooccuper de ses enfants de sa famille et de ses proches en perte drsquoautonomie raquo deacutecembre 2017 248 J Devaux (2014) laquo Les trois acircges de la socialisation drsquoadolescents ruraux une analyse agrave partir des mobiliteacutes quotidiennes raquo Agora deacutebatsjeunesses ndeg 68 p 25-40

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les mobiliteacutes vers les centres-villes seront davantage concentreacutees en particulier le week-end Car pour ceux qui en sont eacuteloigneacutes la ville est aussi lrsquoendroit anonyme celui ougrave ils ne sont pas attendus et revecirct un caractegravere drsquoautant plus aventureux qursquoil est freacutequenteacute plus souvent en groupe Dans la mobiliteacute autonome via les transports en commun lrsquoeacutequipement ne peut se penser indeacutependamment du coucirct qursquoil repreacutesente pour les foyers Lrsquoaccegraves gracircce agrave des meacutecanismes de subvention agrave la carte de transport pour les eacutelegraveves et eacutetudiants Imagine R en Icircle-de-France et par ricochet lrsquoaccegraves aux transports en commun semble porter ses fruits puisque pregraves des deux tiers des adolescents des cateacutegories populaires de plus de 14 ans possegravedent cette carte selon Nicolas Oppenchaim une proportion eacutequivalente agrave la moyenne francilienne (qui eacutetait de 3353 en 2014249) Lrsquoeacutevolution des ventes de cartes drsquoabonnement Imagine R scolaires montre que ce sont surtout chez les eacutelegraveves des zones les plus eacuteloigneacutees (4-5) que les abonnements augmentent favorisant ainsi des deacuteplacements banlieue-banlieue De fait dans son travail Nicolas Oppenchaim note que se deacuteplacer hors de son quartier quand on est un adolescent reacutesidant en ZUS ne signifie pas forceacutement laquo aller agrave Paris raquo mais aussi se deacuteplacer dans des communes voisines

249 STIF lsquo2014) laquo Evaluation du dispositif Imagine R raquo juillet

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3 DES MODALITES DrsquoELARGISSEMENT DES RELATIONS SURTOUT A PARTIR DE 10 ANS Les enfants et les adolescents se construisent une autonomie progressive qui passe notamment par la sphegravere extra-familiale du reacuteseau de relations avec les pairs mais aussi par les rencontres avec drsquoautres adultes de reacutefeacuterence bonnes ou mauvaises rencontres Cette extension de la sphegravere relationnelle signe une certaine prise de distance avec les parents qursquoil faut se garder de mal interpreacuteter Il ne srsquoagit pas drsquoune deacutesaffiliation preacutejudiciable mais drsquoune reacuteeacutelaboration par lrsquoenfant de ses liens de ses goucircts et ses ancrages identitaires faciliteacutee par des formes de validations parentales implicites250 De fait un certain eacutequilibre des relations aussi bien familiales qursquoavec les pairs contribue au bon deacuteveloppement cognitif social et eacutemotionnel251 comme en attestent de nombreux travaux en sociologie de lrsquoenfance252 et en psychologie

31 Avec qui Une part importante des activiteacutes partageacutees en famille

Avant 10 ans surtout en famille

3-6 ans Pour les plus jeunes les structures de loisirs et peacuteriscolaire sont le mode de garde le plus freacutequent apregraves les parents 30 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 5 ans y sont accueillis au moins une fois par semaine253 tandis que 64 des enfants scolariseacutes agrave temps complet sont pregraves drsquoau moins un parent apregraves 17 h

250 Voir notamment les interventions du colloque adolescence organiseacute par France Strateacutegie en 2013 M Corcos eacutevoquant son expeacuterience de chef de deacutepartement de psychiatrie de lrsquoadolescent et de lrsquoadulte jeune agrave lrsquoInstitut mutualiste Montsouris indique que le comportement humain srsquoeacutequilibre entre deux notions paradoxales le besoin de lien et de seacutecuriteacute drsquoune part et le deacutesir de liberteacute de lrsquoautre chacune de ces tendances comportant des risques si elles srsquoextreacutemisent plutocirct que de srsquoaccorder Il distingue trois possibiliteacute pathologiques chez lrsquoadolescent la suraffiliation alieacutenation agrave lrsquoenvironnement parental ougrave lrsquoenfant se construit par imitation la deacutesaffiliation qui est un moyen de se deacutetacher agrave lrsquoextrecircme du corps familial en recourant agrave des passages agrave lrsquoacte sur le corps issu de ses geacuteniteurs (suicide anorexie etc) lrsquoorganisation drsquoune filiation agrave partir drsquoune absence lrsquoadolescent cherchant agrave remplir le sentiment de vide qui est en attente de sens par des excitations (addictions)Voir ensuite discussions avec P Loncle F de Singly 251 laquo Les relations familiales et relations avec les pairs raquo in E Godeau (dir) (2014) La santeacute des colleacutegiens en France 252 Voir annexe Fiche 1 sur lrsquoenfant acteur social 253 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo Etudes et reacutesultats ndeg 959 DREES avril

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Le recours a un autre intervenant que les parents apregraves lrsquoeacutecole est drsquoautant plus freacutequent que les deux parents travaillent et que le revenu du meacutenage est plus eacuteleveacute Les enfants de familles monoparentales sont plus nombreux agrave ecirctre confieacutes agrave un grand-parent ou un autre membre de la famille et agrave un accueil peacuteriscolaire ou de loisirs Le mercredi les enfants de 3 agrave 5 ans sont nombreux agrave passer du temps avec leurs parents (73 ) ou leurs grands-parents (11 ) Ils ne sont que 8 agrave ecirctre confieacutes agrave titre principal agrave un centre de loisirs En revanche il y a des recoupements les enfants gardeacutes par leurs parents ou des membres de la famille peuvent aussi avoir des activiteacutes extra-familiales (20 des enfants freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle au cours du mercredi)

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Les 6-11 ans 59 des enfants sont avec leurs parents et 11 leurs grands-parents le mercredi apregraves-midi254 Mais en Ile-de-France 34 des enfants ne sont pas avec leurs parents contre 23 dans le reste de la France

11 agrave 17 ans Dans lrsquoensemble les enfants de 11 agrave 17 ans passent une part importante du temps libre hors de la maison avec leurs parents Temps parents et autre famille Week-end Semaine Pondeacutereacute Repas avec les parents 87 55 sans les parents mais autre famille 23 41 Temps libre avec les parents 155 85 sans les parents mais autre famille 46 35 311 216 243 en temps non physiologique 41 26 30

Source Insee pour HCFEA calculs HCFEA

Les repas sont eacutegalement tregraves souvent pris avec les parents Les colleacutegiens prennent en grande majoriteacute leurs repas en famille mais plutocirct moins en 3egraveme qursquoen 6egraveme Par ailleurs si 20 des enfants les plus favoriseacutes ne dicircnent pas avec leurs parents tous les soirs de la semaine cela concerne 30 chez les enfants les moins favoriseacutes255

Source enquecircte HBSC 2014

Il est difficile drsquointerpreacuteter agrave ce stade le poids des diffeacuterents facteurs contribuant agrave ces diffeacuterences conditions de travail des parents et modes de conciliation vie familialevie professionnelle avec lrsquoavanceacutee en acircge des enfants moindre entente familiale sorties plus nombreuses avec les amis Lrsquoenfant doit trouver dans les relations avec ceux qui lrsquoentourent des appuis pour se construire256 De fait les liens familiaux sont geacuteneacuteralement tregraves investis et consciemment

254 Haut Conseil de la Famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et accueil des enfants et adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo Note drsquoanalyse 255 Enquecircte HBSC 2014 256 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo op cit

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perccedilus comme des eacuteleacutements importants de soutien A lrsquoadolescence les rapports familiaux se modifient En particulier les colleacutegiens perccediloivent un soutien familial net mais qui deacutecline agrave partir de la 6egraveme Cela dit ils sont trois quarts agrave estimer avoir un bon dialogue avec au moins un parent mecircme si lagrave encore lrsquoavanceacutee en acircge se marque par une certaine deacuteteacuterioration pendant les anneacutees collegravege (acircges les plus laquo difficiles raquo sachant que les enquecirctes HBSC ndash cf enquecircte 2010 ndash observent en moyenne un mieux-ecirctre agrave partir du lyceacutee)257 Selon lrsquoeacutetude CredocScouts les 11-14 ans attendent essentiellement des adultes qursquoils leur apportent des reacuteponses du soutien et de lrsquoeacutechange et les fassent beacuteneacuteficier de leur expeacuterience notamment les plus jeunes (89 des 11-12 ans attendent qursquoils prennent le temps de discuter avec eux)258 Hors de la maison certaines activiteacutes sont plutocirct pratiqueacutees en famille drsquoautres sont plus individualiseacutees pratiques artistiques ou loisirs lieacutes aux multimeacutedias (surtout pour enfants)

Source Observatoire des familles ndash UNAF ndash enquecircte 2016

Mecircme pour les pratiques individualiseacutees les parents sont susceptibles drsquoecirctre prescripteurs

insuffleurs drsquoespaces drsquoexpeacuteriences hors de la maison et drsquoaccompagner notamment les activiteacutes encadreacutees des enfants Avec lrsquoacircge les deacutecouvertes les activiteacutes les conversations se deacuteploient davantage hors drsquoune sphegravere familiale seul ou avec des amis

257 Voir annexe 8 laquo Relations avec la famille et les adultes raquo 258 Voir annexe 8 laquo Relations avec la famille et les adultes raquo

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32 Une autonomisation progressive sur fond de relations avec les pairs drsquoactiviteacutes non familiales et de moments seuls La socialisation et la construction identitaire des adolescents passent par des formes drsquoeacuteloignement de la sphegravere familiale et de relations avec les pairs259 parfois pour laquo traicircner agrave ne rien faire raquo drsquoautres au travers de loisirs veacutecus en commun typiquement les sports collectifs pour les garccedilons ou non

Drsquoabord les parents laissent davantage leurs enfants seuls quand ils grandissent 20 des colleacutegiens sont seuls agrave leur domicile apregraves les cours 17 des colleacutegiens restent seuls le mercredi (et 26 quand ils vivent avec un parent seul) 28 en Ile-de-France contre 9 ailleurs260 ouvrant ainsi aussi un nouvel espace drsquoexpeacuterimentations Le temps passeacute seul agrave la maison est important particuliegraverement pendant les vacances scolaires ou le week-end

Temps disponible des enfants hors eacutecole passeacute seul en heures261

11 agrave 17 ans Week-end Semaine

Congeacutes Congeacutes Peacuteriode scolaire ou de travail

Passeacute seul 255 355 144

Qursquoelles aient lieu avec des copains ou en solitaire les activiteacutes se deacuteprennent de la sphegravere familiale Le temps passeacute par les enfants acircgeacutes de 11 agrave 17 ans avec des amis ou des connaissances nrsquoappartenant pas au meacutenage ndash repreacutesente un quart du temps libre en week-end

259 C Daha (2015) laquo Le moment adolescent la construction de soi agrave travers les loisirs raquo Modes de vie sociabiliteacutes valeurs INJEP janvier 260 Haut Conseil de la Famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et accueil des enfants et adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo op cit 261 Source Insee pour HCFEA

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et un cinquiegraveme en semaine ces proportions sont plus eacuteleveacutees que chez les 18-24 ans mais plus faible que chez les 25-34 ans262 Les adolescents de 16 ans passent plus de temps seuls agrave la maison ou avec des amis en comparaison des plus jeunes

Trois quarts des colleacutegiens freacutequentent leurs amis en dehors de lrsquoeacutecole et une minoriteacute le font tous les jours263

- 744 des colleacutegiens deacuteclarent rencontrer leurs amis en dehors de lrsquoeacutecole avant 20 h et 165 deacuteclarent le faire tous les jours (198 des garccedilons vs 130 des filles)

- 350 des colleacutegiens deacuteclarent passer du temps avec leurs amis apregraves 20 h (409 des garccedilons vs 289 des filles)

Le collegravege marque le tournant pubertaire avec son lot drsquoautonomisation de deacuteveloppement de la socialisation et parfois de crises Les sorties avec des amis en dehors de lrsquoeacutecole avant et apregraves 20 h augmentent entre la 6e et la 3e pour les garccedilons comme pour les filles En revanche la proportion de sorties quotidiennes reste stable avec lrsquoavanceacutee dans la scolariteacute que ce soit avant ou apregraves 20 h et quel que soit le sexe Il srsquoagit lagrave drsquoun temps et lieux tiers plus ou moins formel aussi bien des activiteacutes partageacutees que de la flacircnerie de la consommation en communhellip

262 Note Insee pour HCFEA 263 laquo Les relations familiales et relations avec les pairs raquo in E Godeau (dir) op cit

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Source enquecircte HBSC 2014

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La prise de distance avec les parents peut ecirctre par ailleurs faciliteacutee par des conditions mateacuterielles facilitant des temps pour soi ou pour une socialisation agrave lrsquoabri des regards des parents Ce peut ecirctre le cas drsquoune laquo chambre agrave soi raquo264 situation eacutevidemment marqueacutee par des ineacutegaliteacutes sociales ou des pratiques numeacuteriques

Source enquecirctes HBSC 2010 et 2014

Les preacuteadolescents investissent particuliegraverement lrsquoespace de la chambre seuls ou entre pairs et notamment autour de lrsquousage des technologies de la communication Les filles investissent plus fortement leur chambre en compagnie drsquoun reacuteseau de sociabiliteacutes restreint et autour du partage de confidences et de passions Les garccedilons entretiennent quant agrave eux des sociabiliteacutes plus eacutelargies et fluctuantes au sein de leur chambre et axeacutees fortement sur le jeu et notamment les jeux videacuteo 265 Ces sociabiliteacutes collectives entretenues dans lrsquoespace de la chambre ont tendance agrave deacutecroicirctre avec lrsquoacircge au profit des sorties voire des bandes pour les adolescents issus des classes moyennes chez qui elles restent fortement inciteacutees par les parents en lien avec une repreacutesentation peacutejorative de lrsquousage de la rue agrave la jeunesse

Cette preacutesence au sein de lrsquoespace de la chambre passe alors drsquoautant plus par lrsquousage des technologies de la communication et notamment de lrsquointernet communicationnel (autour notamment des reacuteseaux sociaux) 41 des jeunes de 9 agrave 16 ans se connectent depuis leur chambre ou une piegravece priveacutee drsquoapregraves le baromegravetre EU Kids online De mecircme 37 des 15-17 ans 42 des 13-15 ans et 27 des 11-13 ans utilisent leur teacuteleacutephone portable pour surfer sur Internet Le laquo nomadisme raquo agrave la connexion permet drsquoeacutechapper au controcircle des adultes les pratiques numeacuteriques opegraverent largement hors de la vue des adultes ce qui pose des questions de protection (Enfants et eacutecrans grandir dans le monde numeacuterique Rapport 2012 consacreacute aux Droits de lrsquoenfant Deacutefenseur des Droits)

264 En reacutefeacuterence agrave V Woolf Voir intervention de M Corcos colloque adolescence France Strateacutegie 2013 265 J Devaux laquo Mobiliteacutes du quotidien maniegraveres drsquohabiter et socialisation drsquoadolescents drsquoun village rural francilien raquo thegravese de sociologie soutenue en 2013

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Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange 80 des ados se rendent sur les reacuteseaux sociaux tous les jours Dans lrsquoensemble la prise de distance se joue aussi dans la possibiliteacute de laisser un eacutecart entre les aspirations des parents et des enfants266 Des sources drsquoinspiration aupregraves drsquoautres adultes

Source Observatoire des familles ndash UNAF ndash enquecircte 2016

Les adolescents vont progressivement occuper lrsquoespace public un espace compleacutementaire de lrsquoespace priveacute de la maison Crsquoest un espace drsquoexpeacuterimentations les pratiques culturelles et sportives eacutetant un eacuteleacutement de la prise drsquoautonomie et de la neacutecessiteacute de srsquoaffirmer crsquoest eacutevidemment un espace de rencontres bonnes ou mauvaises

33 De la solitude neacutecessaire aux risques de lrsquoisolement

Isolement et mal-ecirctre Les temps que les enfants et les adolescents passent seuls leur sont utiles pour recircver reacutefleacutechir eacutelaborer des projets ou se remettre de leurs eacutemotions ou de stress encore faut-il distinguer cette laquo bonne solitude raquo de pheacutenomegravenes drsquoisolement ou de retraits plus ou moins imposeacutes ou conseacutecutifs agrave des pheacutenomegravenes de harcegravelement de stigmatisation ou de retrait social lieacutes aux conditions de vie des familles Lrsquoisolement est un pheacutenomegravene mesurable mais le type de veacutecu associeacute (existence ou non drsquoun ressenti drsquoabandon drsquoennui de solitude drsquoinseacutecuriteacute de perte de confiancehellip) est subjectif Lrsquoeacutetude du ressenti et la participation des enfants agrave ces recherches est indispensable pour appreacutecier la porteacutee drsquoun certain isolement sur leur deacuteveloppement global Ainsi plusieurs cas de figures sont susceptibles de se preacutesenter267 certains isoleacutes nrsquoexpriment pas de sentiment de solitude (certains ont des relations solides avec leur entourage mais eacutepisodique drsquoautres affichent des prioriteacutes de vie ne laissant pas la

266 Voir notamment I Ciosi et M Jarvin laquo Etude eacutevaluative de la politique familiale jeunesseraquo Dossier drsquoeacutetudes ndeg158 2012 Cnaf et reacutesultats de lrsquoobservatoire des familles 267 Cateacutegories observeacutees lors drsquoune enquecircte Jeunes et sans amis quand la solitude frappe les 15-30 ans raquo eacutetude du Credoc pour le Fondation de France 2017

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place agrave beaucoup de relations) drsquoautres vivent un isolement choisi mais veacutecu douloureusement pour se proteacuteger drsquoautres enfin ressentent clairement de la solitude souvent en lien avec des sentiments de mal-ecirctre (deacutecalage par rapport aux autres vide eacutemotionnel sentiment de rejethellip) plus rarement sous un angle beacuteneacutefique et des veacutecus positifs (neacutecessaire pour ecirctre bien trouver lrsquoinspiration prendre du temps pour soihellip) Pour approcher ces divers pheacutenomegravenes on peut utiliser des donneacutees quantitatives mobilisables sur les taux de freacutequentations et les modaliteacutes relationnelles avec les amis les camarades la famille et croiser quand crsquoest possible avec des analyses plus singuliegraveres de portraits et de parcours de vie Dans lrsquoensemble une tregraves petite minoriteacute drsquoenfants acircgeacutes de plus de 11 ans deacuteclare nrsquoavoir aucun ami (moins de 2 de la population)268 Neacuteanmoins certains enfants ont une vie sociale et amicale assez limiteacutee dont il faut interroger le veacutecu (ce nrsquoest pas a priori forceacutement un laquo problegraveme raquo) environ 18 des enfants ne voyait jamais leurs amis hors de lrsquoeacutecole en 6egraveme et si le pheacutenomegravene reacutegresse avec la prise drsquoautonomie qui deacutemarre dans les anneacutees collegravege ils ont encore plus de 10 agrave ecirctre dans ce cas en 3egraveme Par ailleurs en 3egraveme 12 des garccedilons et 4 des filles ne discutent quasiment jamais avec leurs amis au teacuteleacutephone par textos ou internet sachant que dans tous les pays observeacutes dans lrsquoeacutetude HBSC on observe une augmentation des communications indirectes avec lrsquoavanceacutee en acircge

268 Source HBSC 2010

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Ces donneacutees peuvent ecirctre mises en relation avec celles portant sur la solitudes des 15-30 ans269 mecircme si elles couvre une tranche drsquoacircge tregraves eacutetendue la majoriteacute de ces jeunes (ados et adultes) ont une sociabiliteacute plus deacuteveloppeacutee que celles des plus acircgeacutes avec une vie amicale investie et deacuteveloppeacutee (77 des 15 -30 ans) et des contacts denses dans le cercle familial (65 des jeunes) Mais 700 000 jeunes nrsquoont aucun reacuteseau de sociabiliteacute dense (6 des jeunes) et 14 million un seul reacuteseau (12 ) geacuteneacuteralement plutocirct le cercle familial dans ce cas de figure Parmi ces 18 de jeunes isoleacutes 12 ont entre 15 et 18 ans ce qui repreacutesente environ 8 drsquoadolescents isoleacutes entre 15 et 18 ans Crsquoest assez convergent avec les 10 de colleacutegiens de 3egraveme qui ne voient jamais drsquoamis hors de lrsquoeacutecole Certaines timiditeacutes et inhibitions se legravevent avec lrsquoautonomisation progressive A contrario certains isolements se cristallisent peuvent geacuteneacuterer des pathologies favoriser de mauvaises rencontres peuvent accentuer ou creacuteer une rupture relationnelle douloureuse voire handicapante pour lrsquointeacutegration sociale et le deacuteveloppement de la personnaliteacute des jeunes

269 laquo Jeunes et sans amis quand la solitude frappe les 15-30 ans raquo eacutetude du Credoc pour la Fondation de France 2017 Lrsquoeacutetude portait sur 2000 jeunes dont 26 acircgeacutes de 15 agrave 18 ans Elle a eacutegalement inclus un volet qualitatif agrave partir drsquoentretiens semi-directifs Mais les plus jeunes nrsquoont pu ecirctre inclus dans lrsquoeacutechantillon qualitatif portant sur des situations de solitude repeacutereacutee Par ailleurs les donneacutees de maladie et de mal-ecirctre ne sont pas faciles agrave capter dans un entretien de ce type les jeunes isoleacutes ayant des difficulteacutes ou des reacuteticences agrave srsquoexprimer dans ce cadre

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helliphellip Dans lrsquoenquecircte de la Fondation de France 4 profils (ci-dessus) ont eacuteteacute deacutegageacutes pour la plupart drsquoentre eux (solitaires inhibeacutes solitaires blesseacutes ou frustreacutes solitaires reacutesigneacutes solitaires assumeacutes) Il semble qursquoun certain isolement est preacutesent depuis lrsquoenfance qursquoil srsquoagisse de profils ayant des veacutecus familiaux tregraves difficiles (parents violents alcooliques etc) ou laquo difficiles raquo (parents absents parents qui nrsquoont pu eacutepauler au moment drsquoune difficulteacute dans lrsquoenfance etc) souvent les liens extra-familiaux et agrave lrsquoeacutecole ont eacuteteacute absents ou eacutegalement douloureux Quelques facteurs apparaissent deacuteterminants270 les transports ont un fort impact sur les activiteacutes sociales des jeunes (eacutetude agrave paraicirctre DJEVPA) les jeunes isoleacutes sont souvent moins diplocircmeacutes et les plus acircgeacutes connaissent davantage le chocircmage et lrsquoinactiviteacute (mais la solitude nrsquoest pas lrsquoapanage de ces profils sauf quand il y a aussi maladie psychique ou physique ou handicap) selon lrsquoeacutetude reacutealiseacutee ils ne sont pas plus souvent victimes de discrimination que les autres En revanche les liens entre le deacuteveloppement drsquoune solitude et une maladie sont importants et la causaliteacute parfois difficile agrave deacutemecircler (qursquoest-ce qui cause conseacutequence ) avec des pheacutenomegravenes de cercle vicieux (tel enfant obegravese stigmatiseacute par ses camarades sera isoleacute deacutepressif ce qui accentuera son obeacutesiteacute et son retrait de la vie sociale et reacuteciproquement)

270 Jeunes sans amis op cit

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Les profils des jeunes isoleacutes comprend des jeunes souvent moins agrave lrsquoaise avec autrui qui ont de moins bonnes relations avec leurs parents et qui preacutesentent une image drsquoeux-mecircmes moins favorable que la moyenne moins de fierteacute et de confiance personnelle Ils ressentent freacutequemment un sentiment de solitude depuis lrsquoenfance y compris chez des jeunes tregraves diplocircmeacutes

Harcegravelement et rencontres avec la violence Les enfants et les adolescents font parfois lrsquoexpeacuterience du harcegravelement de la violence et de lrsquoinseacutecuriteacute dans diffeacuterents lieux reacuteels ou virtuels que les reacuteseaux sociaux dont Facebook en tecircte ont participeacute agrave deacutecloisonner (moins de limite entre les freacutequentations scolaires et la vie agrave cocircteacute de lrsquoeacutecole) et qui concernent notamment les lieux potentiels des TLT qursquoil srsquoagisse drsquoactiviteacutes encadreacutees ou plus geacuteneacuteralement des lieux de la socialisation enfantine et juveacutenile

- en milieu scolaire271 le climat scolaire est dans lrsquoensemble consideacutereacute comme positif 93 des colleacutegiens se sentent bien dans leur eacutetablissement 7 des colleacutegiens subissent reacuteguliegraverement des moqueries humiliations et brimades qui srsquoapparentent agrave du harcegravelement Les actes graves concernent par ailleurs 14 des eacutelegraveves Souvent fondeacute sur le rejet de la diffeacuterence sur la stigmatisation de lrsquoapparence physique du sexe ou de lrsquoorientation sexuelle supposeacutee du handicap drsquoun trouble de la communication de lrsquoappartenance agrave un groupe social ou culturel il revecirct des aspects diffeacuterents engendrant le malaise et la souffrance Les moins de 12 ans sont plus souvent concerneacutes que les autres

- dans le quartier selon lrsquoenquecircte meneacutee par lrsquoUnicef en 2014272 29 des enfants acircgeacutes de 6 agrave 18 ans lors de lrsquoenquecircte deacuteclarent qursquoil y a de la violence dans leur quartier ou leur ville et 30 qursquoils sont entoureacutes drsquoautres enfants ou jeunes qui peuvent leur faire du mal 18 des enfants ne se sentent pas ou peu en seacutecuriteacute dans leur quartier Dans les recensements drsquoactes violents lieacutes agrave lrsquoeacutecole un quart des actes violents recenseacutes a lieu en dehors de lrsquoeacutetablissement (abords immeacutediats installation sportive parking transports scolaires sortie eacuteducative lieu de stage)271 Lrsquoenquecircte Climat scolaire de 2013271 dans les eacutetablissements du second degreacute reacutevegravele plus de violence aux abords des collegraveges les agressions physiques qui ont lieu en dehors du collegravege connaissent une augmentation significative 20 des agressions physiques deacuteclareacutees ont eu lieu sur le chemin du collegravege contre 10 en 2011 Les agressions physiques sur le chemin du collegravege vont de pair avec lrsquoinseacutecuriteacute eacuteventuelle autour du collegravege Elle est plus marqueacutee dans les territoires drsquoeacuteducation prioritaire sachant que les actes de violence sont plus concentreacutes dans certains quartiers

- sur les reacuteseaux sociaux 18 des colleacutegiens deacuteclarent avoir eacuteteacute victimes drsquoau moins une cyberviolence dans lrsquoanneacutee scolaire parmi ces colleacutegiens certains disent subir un cyberharcegravelement crsquoest-agrave-dire des agressions reacutepeacuteteacutees sur les reacuteseaux sociaux ou par SMS (45 des colleacutegiens)

271 T Hubert (2013) laquo la perception du climat scolaire par les colleacutegiens raquo note drsquoinformation DEPP 272 Eacutecoutons ce que les enfants ont agrave nous dire Adolescents en France le grand malaise Consultation nationale de lrsquoUNICEF des 6-18 ans 2014

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Consommation de substance pratiques addictives273 Lrsquoadolescence est une peacuteriode de la vie marqueacutee par la conflictualiteacute entre deacutependance et indeacutependance Certains adolescents tentent de contourner ces conflits en deacuteplaccedilant la relation de deacutependance agrave lrsquoexteacuterieur de la famille ils srsquoen remettent agrave lrsquoautoriteacute drsquoun adulte drsquoun aicircneacute drsquoun groupe de pairs drsquoun(e) amoureux (se) drsquoun gourouhellip Drsquoautres orientent leur besoin de deacutependance vers des activiteacutes ou des produits addictifs (alcool drogues nourriture ou jeux videacuteo par exemple) 33 des adolescents de lrsquoenquecircte Unicef deacuteclarent avoir eacuteteacute solliciteacutes pour consommer de la drogue

Entreacutee dans la deacutelinquance Les mineurs impliqueacutes dans une affaire peacutenale repreacutesentent une faible proportion des enfants et des adolescents ils eacutetaient 234 000 en 2013 soit 36 des 65 millions de mineurs acircgeacutes de 10 agrave 17 ans274 (mais agrave 16 ans plus de 10 des jeunes sont concerneacutes par une affaire peacutenale la jeunesse eacutetant la peacuteriode ougrave la deacutelinquance est la plus courante275) Pour chaque infraction le nombre drsquoauteurs preacutesumeacutes culmine agrave un acircge qui lui est propre les atteintes sexuelles sont plus nombreuses agrave 14 ans les vols et les violences agrave 16 ans276 (les stupeacutefiants agrave 18 ans)

Embrigadement radicalisation ndash rencontres avec la haine et la violence Selon la note du 10 feacutevrier 2017 relative agrave la prise en charge eacuteducative des mineurs radicaliseacutes ou en danger de radicalisation violente)277 Le nombre des mineurs poursuivis dans le cadre de proceacutedures peacutenales ouvertes au sein du pocircle antiterroriste au tribunal de grande instance de Paris et suivis par la PJJ pour des faits en lien avec le terrorisme (association de malfaiteurs en vue de la preacuteparation drsquoun acte de terrorisme provocation ou apologie du terrorismehellip) est en augmentation Que ce soit par sa recherche drsquoune place dans un groupe son goucirct de lrsquoexaltation sa soif de sens son besoin de justification de la violence (vers autrui etou contre soi-mecircme) le public pris en charge par la PJJ est particuliegraverement vulneacuterable

4 DES TEMPS DrsquoACTIVITES DES LIEUX ET DES RELATIONS STRUCTURANTS POUR LE DEVELOPPEMENT DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS

41 Des enjeux identitaires et de deacuteveloppement278 Dans nos deacutemocraties occidentales contemporaines ougrave lrsquoaspiration agrave lrsquoautonomie est une valeur princeps les enfants doivent pouvoir devenir des individus singuliers avant que drsquoecirctre des sujets (assujettis agrave des finaliteacutes speacutecifiques explicites deacutetermineacutees par la famillehellip) Il y a lagrave quelque chose de normatif une condition de lrsquohomme moderne qui suppose drsquoavoir eacutetabli en soi une assise suffisamment solide pour srsquoautoriser agrave cheminer et agrave laquo vouloir raquo malgreacute une

273 Voir notamment Inserm (2014) expertise collective Conduites addictives chez les adolescents usage preacutevention et accompagnement Principaux constats et recommandations 274 Statistiques ministegravere de la Justice wwwjusticegouvfrpublicationo45_chiffres_clespdf 275 wwwinseefrfrstatistiques2492181sommaire=2492313 Insee portrait social 2016 276 wwwinseefrfrstatistiques2492181sommaire=2492313 Insee portrait social 2016 277 wwwtextesjusticegouvfrart_pixJUSF1704925Npdf ministegravere de la Justice novembre 2017 278 Notamment agrave partir de lrsquoaudition de D Marcelli pour le Conseil enfance et adolescence ndash 12 mai 2017

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absence de finaliteacutes a priori Sans cette assise et face agrave cette injonction implicite de lrsquoautonomie les enfants et les adolescents en particulier sont susceptibles drsquoecirctre envahis par des pheacutenomegravenes de deacuteliaisons et de rage deacuteleacutetegraveres La creacuteativiteacute qui permet de deacuteployer son laquo geacutenie raquo singulier agrave condition drsquoecirctre reconnu drsquoune maniegravere ou drsquoune autre (regard des adultes reacutefeacuterents et des pairs reacutecompenses ou valorisations etc) est la seule voie de sortie drsquoun enkystement dans la rage Pour creacuteer encore faut-il precircter attention au monde avoir le plaisir de deacutecouvrir Ce sont des dispositions qui se cultivent aux diffeacuterents acircges Dans la petite enfance on observe des pheacutenomegravenes drsquoattention conjointe on preacutesente aux beacutebeacutes un objet et les parents ou adultes donneurs de soin commentent et soutiennent dans un plaisir partageacute lrsquointeacuterecirct de lrsquoenfant pour le monde autour de soi en dehors de lui Dans ces premiegraveres interactions le plaisir des parents agrave voir leurs enfants srsquoeacuteloigner drsquoeux (pour prendre un objet marcher jouer dans le bac agrave sable etc) sachant qursquoils reviendront deacutetermine la possibiliteacute pour lrsquoenfant de se saisir de ces opportuniteacutes drsquoaller au-devant drsquoautre chose de deacutevelopper un plaisir drsquoinvestissement dans le monde qui nous entoure Cela suppose que les conditions objectives de la seacutecuriteacute des enfants soient preacutesentes ce qui est compleacutementaire drsquoune possibiliteacute subjective des parents agrave pouvoir autoriser sans inquieacutetude De fait lrsquoeacuteloignement est toujours un eacuteloignement agrave travailler des deux cocircteacutes celui de lrsquoenfant et des parents Ces premiers eacuteloignements signent des activiteacutes reacutealiseacutees avec plaisir en preacutesence drsquoun adulte Elles sont les preacutemisses des temps et lieux tiers ces temps et ces lieux de deacutecouverte drsquoobjets hors de la culture familiale et de ses singulariteacutes qui soutiendront le plaisir de raconter ce que lrsquoenfant ou lrsquoadolescent a fait hors de la maison (lrsquoeacutecole mais pas seulement donc surtout srsquoil nrsquoy a pas de plaisir speacutecifique qui srsquoy deacuteveloppe) Puis les adolescents sont contraints de srsquoeacuteloigner de leurs premiers objets drsquoamour ndash les parents ndash pour se lier avec drsquoautres sur fond de pulsionnaliteacute pubertaire A cet acircge il est neacutecessaire de pouvoir rencontrer des passions celle drsquoune relation amoureuse ou amicale autant que la joie drsquoun inteacuterecirct speacutecifique pour une activiteacute ndash sportive artistique scientifique ou technique un engagement Quand cela nrsquoadvient pas ou nrsquoest pas possible la porte est ouverte pour des mauvaises rencontres destructrices ou des enfermements (dans sa chambre devant son eacutecran) Pour preacutevenir la rage destructrice il convient de proteacuteger et de meacutenager des espaces et des temps pour des passions adolescentes ougrave chacun trouve des terrains pour se reacutealiser Lrsquoaccent sur le laquo faire raquo nrsquoest pas suffisant ces expeacuteriences sont constructives pour lrsquoenfant et lrsquoadolescent quand ils y rencontrent attention agrave leurs projets consideacuteration et reconnaissance pour leurs engagements

Les temps et lieux tiers notamment au travers des activiteacutes porteuses drsquoun laquo faire raquo creacuteatif ou des rencontres qui inspirent et portent des regards de reconnaissance plus diversifieacutes que lrsquoeacutecole ou la famille portent donc un enjeu identitaire structurant pour les enfants et adolescents Cet enjeu identitaire nrsquoest pas autocentreacute ou agrave cocircteacute de la socieacuteteacute il srsquoagit chaque fois de devenir soi-mecircme comme un autre279 dans une deacutecouverte280 permettant un certain eacuteloignement un certain deacutetour par rapport agrave sa culture familiale un deacutetour qui permet in fine le retour sur soi via la reconnaissance (par des adultes reacutefeacuterents notamment) de sa singulariteacute et de sa creacuteativiteacute et la pratique de diverses activiteacutes sociales investies avec un certain plaisir

279 P Ricœur (1990) 280 Audition D Marcelli

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Les TLT participent pleinement agrave la satisfaction des besoins fondamentaux de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent281 Le deacuteveloppement de lrsquoenfant reacutepond agrave une logique de reacuteponses agrave des besoins fondamentaux Ainsi les pratiques et les rencontres avec drsquoautres enfants vont permettre de satisfaire au laquo besoin drsquoexpeacuterience et drsquoexploration du monde raquo282 de lrsquoenfant La liberteacute de choix des pratiques lui permettra de satisfaire agrave laquo son besoin drsquoidentiteacute raquo tandis que la reconnaissance de lrsquoadulte mais aussi de ses pairs dans la reacutealisation de ces pratiques lui permettra de reacutepondre agrave son laquo besoin drsquoestime et de valorisation raquo

281 Voir notamment Ministegravere des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes France DCS Dr M-P Martin-Blachais (2017) laquo Deacutemarche de consensus sur les besoins fondamentaux de lrsquoenfant en protection de lrsquoenfance raquo rapport agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes + rapport Sylviane Giampino (2016) op cit 282 Dr M-P Martin-Blachais (2017) laquo Deacutemarche de consensus sur les besoins fondamentaux de lrsquoenfant en protection de lrsquoenfance raquo rapport agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes opcit

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42 Ecrans pregraves de la moitieacute des TLT (temps drsquoeacutecran en solitaire) et 25 des enfants y passent plus de 5 heures par jours Quand on observe la place des TLT dans la vie des enfants sur la base des donneacutees issues de la derniegravere enquecircte Emploi du temps disponible on remarquait deacutejagrave en 2009 qursquoils comportaient un temps drsquoeacutecran tregraves important surtout chez 25 des enfants

Week-end

Semaine

Congeacutes vacances

Peacuteriode scolaire ou de travail

25 les moins consommateurs

drsquoeacutecrans 100 210 020

Meacutediane de consommation

drsquoeacutecrans 327 427 153

25 plus gros consommateurs

drsquoeacutecrans 500 550 300

Source Insee pour HCFEA

Il convient drsquointerroger cette place des eacutecrans drsquoautant que depuis les usages se sont fortement deacuteveloppeacutes 283 De fait des consensus commencent agrave apparaicirctre en matiegravere drsquoimpacts du temps drsquoeacutecran sur le deacuteveloppement des enfants mecircme si selon le point de vue adopteacute (impact cognitif affectif social et sur la santeacute etc) des eacutecarts peuvent se faire jour LrsquoAcadeacutemie des sciences a ainsi remis un avis en 2013 284 qui deacutetaille les impacts diffeacuterencieacutes des eacutecrans selon lrsquoacircge des enfants (36912)285 Dans lrsquoensemble il convient de cadrer le temps et le type drsquoutilisation drsquoeacutecran et cela agrave tout acircge

A lrsquoadolescence srsquoil faut reconnaicirctre les possibiliteacutes qursquooffrent les eacutecrans notamment dans certains usages (penseacutee spatiale par exemple) reste qursquoun usage excessif peut priver les enfants du jeu social et risquer de geacuteneacuterer une penseacutee laquo zapping raquo qui atteint la laquo conscience drsquointeacuterioriteacute raquo (selon lrsquoavis de lrsquoAcadeacutemie des sciences) Bien sucircr lrsquoaccompagnement par les parents ou drsquoadultes autres pour lrsquoeacuteducation agrave lrsquoimage est un principe consensuel (pour apprendre agrave distinguer le vrai du faux se proteacuteger contre drsquoeacuteventuels contenus choquants deacutecrypter les contenus latents etc) Il est neacutecessaire pour inteacutegrer aussi un retour sur ce que lrsquoon voit et deacutevelopper une intelligence narrative agrave cocircteacute de lrsquointelligence visuelle et spatiale le cas eacutecheacuteant stimuleacutee plus speacutecifiquement par les eacutecrans Il convient de favoriser lrsquoalternance de lrsquoeacutecran et de la culture du livre du jeu des pratiques manuelles et dans la nature

283 Voir par exemple les reacutesultats de lrsquoenquecircte Pelleas (Programme drsquoEtude sur les Liens et Lrsquoimpact des Ecrans sur lrsquoAdolescent Scolariseacute) meneacutee pendant lrsquoanneacutee scolaire 20132014 aupregraves drsquoun eacutechantillon de plus de 2 000 eacutelegraveves interrogeacutes dans 15 eacutetablissements de la reacutegion parisienne (de la 4egraveme agrave la 1egravere) La coexistence de plusieurs eacutecrans rend plus compliqueacute le calcul du temps eacutecran 284 E Postaire (2013) laquo Lrsquoenfant et les eacutecrans raquo Un avis de lrsquoAcadeacutemie des sciences 285 Voir annexe 9 laquo Avis de lrsquoacadeacutemie des sciences sur les eacutecrans raquo

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Des eacutetudes posteacuterieures agrave ce rapport de lrsquoAcadeacutemie des sciences suggegraverent eacutegalement certaines deacuterives une eacutetude ameacutericaine de 2014286 qui a analyseacute les habitudes de 46 000 familles a pointeacute une nette correacutelation entre reacuteussite scolaire et temps passeacute devant un eacutecran au-delagrave de 2 heures par jour devant un eacutecran des troubles de lrsquoattention apparaissent et reacuteduisent nettement les performances agrave lrsquoeacutecole Selon une eacutetude norveacutegienne publieacutee en 2014 reacutealiseacutee sur 10 000 jeunes Norveacutegiens acircgeacutes de 16 agrave 19 ans on observe que les adolescents qui restent trop sur les eacutecrans avaient un risque accru de mettre plus drsquoune heure agrave srsquoendormir Ce risque est augmenteacute de 49 chez ceux utilisant un eacutecran pendant plus de quatre heures par jour (en dehors des heures scolaires) par rapport agrave ceux lrsquoutilisant pendant moins drsquoune heure

Quelques discussions autour des seuils de temps drsquoeacutecran

De nombreux chercheurs se sont interrogeacutes sur lrsquoexistence drsquoun laquo seuil raquo agrave partir duquel la pratique des eacutecrans (en termes de dureacutee) serait susceptible drsquoengendrer des difficulteacutes notamment pour la santeacute Ainsi la Socieacuteteacute ameacutericaine de peacutediatrie a reacutepondu agrave cette preacuteoccupation en deacutefinissant un seuil de 2 heures par jour (AAP CPE 2001) au-delagrave duquel cette pratique peut ecirctre associeacutee agrave un risque drsquoobeacutesiteacute mais une reacutevision est peut-ecirctre neacutecessaire au vu des usages qui ont complegravetement transformeacute le rapport au numeacuterique et en srsquointeacuteressant agrave drsquoautres critegraveres que lrsquoobeacutesiteacute Dans lrsquoeacutetude HBSC sur les conditions de vie des colleacutegiens on observe que les adolescents qui estiment avoir de lrsquoaide et de lrsquoaffection de la part de leur famille sont plus nombreux agrave deacuteclarer des dureacutees plus restreintes devant chacun des eacutecrans eacutetudieacutes Cela nrsquoempecircche pas les activiteacutes meacutediatiques drsquoecirctre inteacutegreacutees aux relations sociales et familiales quotidiennes avec agrave la cleacute un risque inverse drsquohyper-connexion (impossibiliteacute pour les jeunes de se distancier des membres de leur famille 287 On observe aussi 288 que les eacutechanges numeacuteriques viennent prolonger et renforcer la sociabiliteacute des adolescents (reacuteseaux sociaux) il nrsquoy a donc pas neacutecessairement enfermement de lrsquoadolescent dans un monde virtuel ceux qui sortent laquo beaucoup raquo eacutetant eacutegalement susceptibles de deacuteclarer une pratique intense des supports numeacuteriques munis drsquoeacutecrans A partir du lyceacutee il semble plus difficile drsquoutiliser lrsquoapproche quantitative du temps drsquoeacutecran pour deacuteceler un facteur de risque tant les multi-usages parfois porteurs en termes de sociabiliteacute (utilisation de Skype de Facebook pour rester en lien avec une famille ou des amis le cas eacutecheacuteant geacuteographiquement eacuteloigneacutes rencontres sur internet etc) sont deacuteveloppeacutes et ressortent drsquoun fait de geacuteneacuteration Parmi les jeunes isoleacutes de plus de 15 ans ils sont toutefois un peu plus nombreux agrave passer plus de 4 heures par jour sur des eacutecrans pour des motifs autres que scolaires ou professionnels (22 contre 17 ) et beaucoup moins nombreux agrave exercer des pratiques collaboratives en ligne(30 contre 51 des jeunes)

Enfin les temps drsquoeacutecrans nrsquoont pas la mecircme valeur sur le deacuteveloppement de lrsquoenfant srsquoil srsquoagit drsquoun temps partageacute Le temps drsquoeacutecran seul repreacutesente en moyenne pregraves de la moitieacute du temps des laquo TLT raquo Si lrsquoon retient un seuil de 3 heures par jour au moins 25 des jeunes passent tous les jours beaucoup trop de temps devant les eacutecrans plusieurs heures par semaine qui pourraient donc ecirctre mobiliseacutees sur drsquoautres types de laquo temps et lieux tiers raquo notamment des pratiques extra et peacuteriscolaires qui se substitueraient partiellement tout en admettant aussi qursquoil est souhaitable de ne pas srsquoengager dans une suractivation des emplois du temps des enfants et au contraire drsquoouvrir des espaces de liberteacute de respiration et de temps agrave soi

286 wwwhuffingtonpostfr20141024temps-ecran-enfants-regles-a-mettre-en-place_n_6042032html Une eacutetude publieacutee dans lrsquoAmerican Journal of Family Therapy et dans un livre intituleacute The Learning Habit a analyseacute les habitudes de 46 000 familles ameacutericaines avec enfants (de la maternelle agrave la terminale) via un sondage en ligne Meneacutee par une eacutequipe de chercheurs de la Brown University School of Medicine de Brandeis University du Childrenrsquos National Medical Center et du New England Center for Pediatric Psychology cette eacutetude a dureacute trois ans en partenariat avec WebMD The Huffington PostAOL lrsquoAssociation ameacutericaine des parents drsquoeacutelegraveves et Parents Magazine 287 C Baileys (2017) laquo Socialisation adolescente et usages du numeacuterique raquo Revue de litteacuterature INJEP 288 Rob Gommans et ses collegravegues (2015)

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43 Certains impacts des TLT eacutevaluables notamment pour reacuteduire les ineacutegaliteacutes Les effets attendus des TLT sont de plusieurs ordres heacuteteacuterogegravenes cognitif affectif etc Ils peuvent deacutevelopper des capaciteacutes avec le cas eacutecheacuteant un impact sur la scolariteacute ou sur la vie professionnelle ils sont susceptibles drsquoameacuteliorer la confiance en soi drsquoeacutetoffer le tissu amical et de deacutevelopper des compeacutetences relationnelles toutes choses dont les retentissements sont plus eacutevidents agrave long terme Or dans ces champs tout nrsquoest pas facilement eacutevaluable pour plusieurs raisons289 en particulier il est difficile de construire des situations ougrave obtenir des reacutesultats selon une meacutethode drsquoessais randomiseacutes parallegravelement il est scientifiquement possible drsquoeacutetayer des meacutethodes incluant des reacutecits de vie290 mais dont la nature de preuve reste en lrsquoeacutetat des connaissances encore en voie de deacuteveloppement Autre point les donneacutees sur les pratiques extrascolaires des enfants manquent si bien que drsquoautres meacutethodes existent (reacutegressions analyses multivarieacutees ou analyse de la covariance sur des donneacutees longitudinales ou transversales) mais en nombre limiteacute Sous reacuteserve de ces limites certains effets sont eacutevalueacutes291 Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les meacuteta-analyses et les revues de litteacuterature ont conclu que la participation des enfants agrave des activiteacutes extrascolaires sportives artistiques drsquoengagements ou acadeacutemiques peuvent avoir une influence positive sur le deacuteveloppement socio-eacutemotionnel culturel physique ou scolaire (Taylor et al 2017 Durlak et al 2011 Winner et al 2013) Les activiteacutes extrascolaires de qualiteacute peuvent ameacuteliorer les prises de responsabiliteacute la perseacuteveacuterance la curiositeacute la possibiliteacute de travailler en eacutequipe la reacutesolution de conflit292 etc Par ailleurs des eacutetudes meneacutees agrave partir de la cohorte anglaise Millenium ont montreacute un effet inteacuteressant sur les enfants des familles pauvres tant en termes cognitifs qursquoau niveau des compeacutetences sociales 293 Cette eacutetude a eacuteteacute compleacuteteacutee par des eacutetudes plus qualitatives cherchant agrave comprendre les meacutecanismes impliqueacutes Plusieurs points ont eacuteteacute mis en lumiegravere la possibiliteacute de nouer des contacts satisfaisants et dans un autre contexte que la scolariteacute avec des professeurs et la possibiliteacute pour des enfants aux reacutealisations scolaires moyennes ou faibles de trouver un champ de reacutealisation positive renforccedilant leur confiance en soi puis leur capaciteacute agrave participer en classe De maniegravere plus speacutecifique on observe plus de donneacutees sur les activiteacutes sportives

Impact des activiteacutes physique et sportives certains impacts positifs et des nuances294 - PISA relation modeacutereacutee entre le sport hors de lrsquoeacutecole et la performance agrave lrsquoeacutecole en

science apregraves avoir controcircleacute les variables sociales et de sexe et en excluant les laquo top athlegravetes raquo dont lrsquoinvestissement est centreacute sur le sport au deacutetriment drsquoautres performances scolaires)

- un impact assez clair sur la confiance en soi et la perseacuteveacuterance notamment dans des eacutetudes ameacutericaines

o les enfants qui ont une activiteacute physique modeacutereacutee agrave importante en dehors de lrsquoeacutecole ont moins tendance agrave se consideacuterer comme des laquo outsiders raquo (-67

289 Intervention B Falissard pour le HCFEA 290 Champs neacuteanmoins en cours de deacuteveloppement 291 Eleacutements eacutetablis agrave partir de la contribution de L Panico et M Huerta pour le HCFEA voir annexe 10 laquo Contribution sur lrsquoeacutevaluation des impacts (Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills) 292 Voir notamment lrsquoeacutetude de reacutefeacuterence CASEL meneacutee aux Etats-Unis en matiegravere de compeacutetences socio-eacutemotionnelles 293 Chanfreau et al (2016) 294 Contribution INED Lidia Panico pour le HCFEA voir annexe 10

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par rapport aux autres enfants) sont moins absenteacuteistes agrave lrsquoeacutecole et se sentent moins anxieux face aux passations drsquoeacutepreuves (OCDE 2017)

o McHale et al (2005) les jeunes ayant une activiteacute sportive ont une meilleure estime drsquoeux et leurs professeurs les trouvent plus sociables

o Fauth et al (2007) cette eacutetude longitudinale trouvait que la participation sportive eacutetait correacuteleacutee agrave moins drsquoanxieacuteteacute ou de tendance agrave la deacutepression Fredricks et Eccles (2006) retrouvaient des reacutesultats similaires mais avec des effets non durables (eacutetude longitudinale)

o Stevenson (2010) a souligneacute des effets positifs sur la participation des jeunes filles

Impact des activiteacutes artistiques scientifiques et drsquoengagements

- moins drsquoeacutetudes drsquoimpact disponibles eacutechantillons plus petits les effets testeacutes ne sont pas les mecircmes

- pratiques de la musique cognitif ambition apprentissage des langues o impact cognitif notes agrave lrsquoeacutecole et plus drsquoouverture et drsquoambition Hille et

Schupp (2013) agrave partir de donneacutees allemandes suggegraverent que les adolescents ayant pratiqueacute la musique ont de meilleures capaciteacutes cognitives sont plus ambitieux et plus ouverts

o la revue de litteacuterature de Winner (2013) trouve un impact sur le QI les performances phoneacutetiques drsquoapprentissage des langues eacutetrangegraveres et acadeacutemiques

- participation agrave des clubs artistiques et culturels (theacuteacirctre etc) des impacts sur la socialisation et les relations amicales295 les engagements296 et plus drsquoeacutenergie agrave reacutealiser des projets

- une revue de lrsquoimpact des activiteacutes extrascolaires scientifiques matheacutematiques et techniques ameacutericaine tend agrave montrer un impact sur lrsquoapprentissage mais aussi sur des capaciteacutes drsquoanalyse logique et critique et sur la capaciteacute agrave travailler en groupe

Enfin sans parler drsquoeacutevaluations des eacutetudes montrent eacutegalement des correacutelations importantes Dans la consultation Unicef de 2016 on observe ainsi que les enfants qui connaissent un niveau de privation en termes drsquoactiviteacutes extrascolaires sont quatre fois plus toucheacutes par un sentiment drsquoangoisse scolaire et deux fois plus toucheacutes que la moyenne par des pheacutenomegravenes de harcegravelement agrave lrsquoeacutecole

295 Schaefer et al (2011) 296 Shernoff et Vandell (2007)

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PROPOSITIONS

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III PROPOSITIONS 1 ENJEUX DrsquoEGALITE

11 Des enjeux drsquoeacutegaliteacute combineacutes agrave une vision personnaliseacutee du deacuteveloppement dans une strateacutegie globale des laquo TLT troisiegraveme eacuteducateur raquo pour tous les enfants Lrsquoeacutetat des lieux de lrsquoexistant fait apparaicirctre deux registres croiseacutes drsquoineacutegaliteacutes des ineacutegaliteacutes agrave plusieurs niveaux dans lrsquooffre (attribution des moyens publics)

dans lrsquoaccegraves (accessibiliteacute proximiteacute) dans la reacuteception et appropriation par les enfants des pratiques extrascolaires et des opportuniteacutes de socialisation) du non-recours aux ressorts multiples non-connaissance non-demande la non-proposition

des ineacutegaliteacutes sur plusieurs fondements le territoire le groupe social et niveau de revenu (dont la pauvreteacute) le genre lrsquoeacutetat de santeacute dont le handicap la situation familiale

Les impacts des TLT pour le deacuteveloppement global des enfants (physique affectif cognitif et social) et le respect des droits de lrsquoenfant sont multidimensionnels Ils comportent agrave la fois des aspects transversaux

- nouer des relations rassurantes stimulantes et inspirantes avec des pairs et des adultes tiers autres que les membres de la famille et les acteurs de lrsquoeacutecole

- avoir lrsquoopportuniteacute de deacutecouvrir des domaines des connaissances drsquoy forger curiositeacute et confiance en soi drsquoy deacutevelopper des passions le plaisir du deacutepassement dans la chose bien faite partageacutee ou utile

- disposer drsquoespaces de liberteacute pour recircver creacuteer innover seul et avec drsquoautres eacutelargir la palette des possibles et des projets

Ils comportent aussi des enjeux theacutematiques propres agrave chacune des six entreacutees deacuteveloppeacutes dans les parties I et II Ainsi dans notre sujet le souhait drsquoeacutegaliteacute entre les enfants ne recouvre pas une vision normative qui a priori consideacutererait que les enfants doivent tous deacutevelopper et systeacutematiquement agrave la fois des pratiques sportives artistiques culturelles scientifiques de citoyenneteacute de vacances collectives etc Un deacuteveloppement complet humaniste (se deacutevelopper dans tous les domaines) peut ecirctre poursuivi en tant que tel dans tous les champs de politiques publiques sociales touchant les enfants qursquoil faut alors envisager de concert ce qui va au-delagrave du preacutesent rapport Nous preacuteconisons ici les conditions drsquoune ouverture des possibles dont chaque enfant pourra srsquoemparer en srsquointeacuteressant agrave ce qui se passe hors de la famille et hors de la classe qui ne procircne ni une vision occupationnelle des temps et lieux tiers ni la reconstitution drsquoun cursus scolaire hors eacutecole De plus nos travaux ont fait apparaicirctre les beacuteneacutefices drsquoun deacuteploiement progressif des liberteacutes des enfants et adolescents au rythme de leur maturation et de leurs inteacuterecircts et selon les contextes Il nrsquoy aurait donc pas de sens agrave se fixer des rattrapages de taux de freacutequentation systeacutematiques plus nrsquoest pas toujours mieux en matiegravere drsquoactiviteacutes encadreacutees ou semi-encadreacutees sur chacun des champs crsquoest ici une vision de strateacutegie drsquoensemble qui est instruite par le Conseil de lrsquoenfance

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Reste qursquoil est juste drsquoaller vers plus drsquoeacutegaliteacutes drsquoaccegraves agrave des situations et pratiques extrascolaires et peacuteriscolaires de qualiteacute dont sont priveacutes certains enfants et adolescents et qui constituent le standard de vie de leurs pairs297 Si certains deacutecouvrent jeunes des champs drsquointeacuterecirct et des relations qui les motivent les eacuteduquent et les portent agrave srsquoinscrire activement dans le monde il nrsquoy a pas de neacutecessiteacute agrave prescrire une diversification de leurs temps hors scolariteacute et hors famille sachant que lrsquoeacutecole confegravere le socle commun de connaissances neacutecessaire Plus souvent les jeunes cheminent tacirctonnent avant de pouvoir se construire prioritairement dans certaines directions avec des appuis utiles Ce cheminement susceptible de neacutecessiter un accompagnement ad hoc constitue une forme drsquoapprentissage de lrsquoexercice de son libre arbitre crsquoest lrsquoun des eacuteleacutements les plus formateurs pour un jeune et probablement une dimension speacutecifique de ces temps hors scolariteacute Une politique publique articuleacutee peut permettre aux enfants drsquoacceacuteder agrave des parcours singuliers de reconnaissance et drsquoexpeacuteriences suffisamment eacutemancipateurs eacuteducateurs compleacutementaires de la culture familiale et du regard poseacute lrsquoinstitution scolaire 298 Ces chemins ne sont pas uniformes ils deacutependent aussi des bonnes rencontres intellectuelles et affectives que pourront y faire les enfants et les adolescents Il est alors pertinent de srsquoassurer drsquoune ouverture suffisante des possibles Crsquoest un enjeu dont les leviers sont divers du fait de ce croisement entre objectifs de lutte contre les ineacutegaliteacutes et neacutecessiteacute de deacuteveloppement global personnaliseacute 299 pour lrsquoensemble drsquoune classe drsquoacircge ainsi que du respect des droits de lrsquoenfant tels que deacutefinis par la CIDE

12 Des prioriteacutes hieacuterarchiseacutees pour lrsquoaction publique selon les champs theacutematiques Dans chacun des six champs TLT eacutetudieacutes on retrouve agrave chaque fois les quatre leviers drsquoaction suivants

1 Deacuteveloppement ou structuration de lrsquooffre en quantiteacute et en qualiteacute pour ouvrir les possibles et permettre des rencontres intellectuelles et affectives structurantes

2 Deacuteveloppement agrave eacutequilibrer entre pratiques encadreacutees et formes plus laquo ouvertes raquo moins institutionnaliseacutees ou qui renouvellent les modes drsquoaccompagnement des jeunes

3 Modaliteacutes drsquoeacutelargissement des publics dans un contexte de transformation de la socieacuteteacute (numeacuterique reacuteseaux sociaux etc) qui modifie les formes de leacutegitimation notamment aupregraves des jeunes publics

4 Soutien financier aux familles pour lutter contre les privations identifieacutees pour les enfants des familles les moins favoriseacutees

Dans un univers contraint budgeacutetairement les prioriteacutes qui doivent guider lrsquoaction publique ne sont pas les mecircmes selon chacun des six champs drsquoaction eacutetudieacutes Les constats preacutesenteacutes

297 ONPES laquo Les budgets de reacutefeacuterence une meacutethode drsquoeacutevaluation des besoins pour une participation effective agrave la vie sociale raquo Rapport 2014-2015 298 B Lahire (2010) laquo Lrsquohomme pluriel La sociologie agrave lrsquoeacutepreuve de lrsquoindividu raquo 299 Cela recoupe notamment les axes poseacutes par la Commission enfance et adolescence Fde Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo France Strateacutegie premier axe former un individu relieacute agrave autrui et capable drsquoagir en coopeacuterant deuxiegraveme axe mieux cultiver les capaciteacutes et les talents pour favoriser la reacutealisation de soi et lrsquointeacutegration agrave la socieacuteteacute

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en parties 1 et 2 permettent de preacuteciser lrsquoimportance respective de chacun de ces quatre leviers drsquoaction pour chacun des six champs Crsquoest ce deacutegagement de prioriteacutes qui permet de proposer une strateacutegie coheacuterente de lrsquoaction publique structurante et efficace Trois champs relegravevent plus speacutecifiquement drsquoenjeux drsquoeacutegaliteacute Les vacances collectives dont les ineacutegaliteacutes drsquoaccegraves tiennent en premier lieu agrave un

obstacle financier (aides aux familles) et qui offrent des opportuniteacutes de mixiteacute sociale

Le deacuteveloppement des activiteacutes physiques de bien-ecirctre global traiteacutees ici sous lrsquoangle drsquoameacutenagements de lrsquoespace public sachant que lrsquooffre de clubs est bien deacuteveloppeacutee et structureacutee Il met lrsquoaccent sur lrsquoeacutegaliteacute entre filles et garccedilons

Les enfants dans les espaces publics qui relegravevent directement drsquoineacutegaliteacutes territoriales Trois champs theacutematiques requiegraverent une meilleure structuration de lrsquooffre Sciences et techniques et pratiques drsquoengagements citoyens environnementaux et

solidaires des offres insuffisamment deacuteveloppeacutees et structureacutees surtout pour les adolescents et sans preacutejuger agrave ce stade de la forme que les activiteacutes doivent y prendre

Pratiques artistiques et culturelles une offre au milieu du gueacute Sur certains segments lrsquooffre srsquoest structureacutee (conservatoires museacutees nombreuses associations etc) mais reste le problegraveme drsquoeacutelargissement des publics en mecircme temps les champs des pratiques en amateur et du numeacuterique confrontent le besoin drsquoadossement de pratiques individuelles ou limiteacutees agrave un petit groupe aux formes drsquoorganisation permettant de les reconnaicirctre de les soutenir et drsquoen faire des expeacuteriences formatrices valorisantes inseacutereacutees dans la Citeacute Ce qui est finalement une maniegravere de re questionner lrsquooffre

Nous traiterons de ces trois champs dans la deuxiegraveme partie (prioriteacutes theacutematiques de structuration de lrsquooffre) Srsquoajoutent enfin des mesures transversales de pilotage gouvernance et organisation nationale et territoriale que nous traitons dans la derniegravere partie de ce rapport

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Lecture du tableau la couleur de la ligne indique lrsquoenjeu prioritaire sur le champ les croix tous les enjeux principaux Par exemple il y a prioriteacute agrave aider les familles modestes pour le deacutepart en vacances (jaune) en matiegravere culturelle crsquoest lrsquoenjeu drsquoeacutelargissement des publics (bleu) mais aussi de structuration eacutequilibreacutee de lrsquooffre entre activiteacutes encadreacutees et ouvertes (vert)

Objectifs geacuteneacuteraux de politique des temps et lieux tiers favorisant une reacuteduction des ineacutegaliteacutes entre les enfants et adolescents Rendre possible la pratique pour 100 drsquoune classe drsquoacircge drsquoau moins deux activiteacutes

reacuteguliegraveres hors cursus scolaire ou semi-ouvertes au moins une anneacutee dans chacun des cycles ndash eacutecole eacuteleacutementaire et collegravege lyceacutee ndash notamment en reacuteorientant une partie du temps drsquoeacutecran seul et de laquo consommation raquo pour laquo faire raquo des choses qui font sens tisser des relations en laissant selon les enfants une place agrave la variabiliteacute des expeacuteriences agrave lrsquoalternance entre phase de tacirctonnements et de temps laquo pour imaginer raquo et phase drsquoapprofondissement et de progregraves dans un domaine eacutelectif

Rendre les TLT accessibles aux enfants en situation de handicap et atteints de maladies

Attribuer des aides financiegraveres aux familles notamment pour les 25 drsquoenfants qui ne partent pas en vacances combineacutees agrave des dispositifs de soutien universel aux vacances collectives ou en groupe pour en ameacuteliorer la mixiteacute sociale et lrsquoautonomisation

Creacuteer les conditions drsquoune preacutesence des filles dans les espaces publics et les activiteacutes sportives libres

Reacuteduire les ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et aux lieux de vie sur les ameacutenagements de lrsquoespace public incluant la preacutesence des enfants et leur mobiliteacute

Offre insuffisamment deacuteveloppeacutee

Equilibre entre P encadreacutees et ouvertes

Non recours et eacutelargissement des publics

Pauvreteacute aides financiegraveres et coucircts des activiteacutes

Sport corps x ( pratiques libres) x (G F) xArtistique x (aspirations agrave

lrsquoadolescence + Web preacutesentiel)

x

Culture X (Aller vers) xScientifiques et techniques

X (pas drsquooffre structrureacutee sur pratiques reacuteguliegraveres)

X (eacutequilibre Web Tutoriels preacutesentiel)

x

Acteur social X (Peu drsquoenfants concerneacutes agrave date)

X (Web -reacuteseaux sociaux preacutesentiel et modaliteacutes drsquoaccompagnement

Ameacutenagements ouverts

X ( agrave prendre davantage en compte par les CL)

X (espace jeunes et ameacutenagements espaces)

Vacances X (vacances collectives) X confiance vacances collectives

X Aides au deacutepart

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13 Un besoin non satisfait de TLT de qualiteacute consolidation des PEDT pour les 3 -11 ans et au moins 300 000 laquo places raquo en laquo clubs raquo pour les plus de 11 ans Si 41 des familles allocataires des Caf agrave bas revenus se situent dans les zones denses des meacutetropoles elles sont eacutegalement 22 dans les villes moyennes les petites villes et les zones rurales il y a donc des effets des dispersions agrave prendre en compte agrave cocircteacute des problegravemes de concentration dans certains territoires 300 Par ailleurs les ineacutegaliteacutes territoriales sont importantes dans lrsquoaccegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires (voir ci-apregraves) Ces deux eacuteleacutements plaident pour une structuration de lrsquooffre et des aides plus fortes dans un objectif de construction globale drsquoune strateacutegie de TLT Cela suppose de pouvoir dimensionner ces besoins et drsquointeacutegrer a minima des objectifs nationaux encadrant les deacuteclinaisons locales

A lrsquoeacutetat drsquohypothegravese compte tenu des donneacutees rassembleacutees nous posons ici un chiffrage potentiel de cet ensemble TLT jusqursquoici peu constitueacute comme objet de politique publique pour le dimensionner Des travaux ulteacuterieurs seront agrave mener pour affiner ces chiffrages

131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider

Malgreacute un travail speacutecifique solliciteacute aupregraves de lrsquoInsee en 2017 par le Conseil les donneacutees preacutecises manquent en termes drsquoemplois du temps pour les plus jeunes On manque eacutegalement de recul pour appreacutecier lrsquoimpact des TAP NAP sur les pratiques artistiques sportives et scientifiques des enfants Quand les eacutecoles abandonnent la semaine de 4 jours et demi on ignore agrave date lrsquoampleur de ce qui se poursuivra sous drsquoautres formes sur des temps extrascolaires et qui fera notamment lrsquoobjet du plan mercredi301 reacutecemment envisageacute par le gouvernement Ainsi une reacuteflexion conjointe entre les ministegraveres de lrsquoEducation Nationale de la Culture et des Sports est engageacutee afin de venir en appui aux collectiviteacutes dans lrsquointention que laquo tous les mercredis de France soient riches en activiteacutes culturelles et sportives de qualiteacute raquo Pour les moins de 6 ans la consolidation des TAP NAP ou le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes drsquoeacuteveil y compris en dehors de lrsquoeacutecole en particulier dans des lieux parents-enfants pourraient ecirctre poursuivis Nombre drsquoentre eux sont inclus dans les dispositifs de soutien agrave la parentaliteacute Nous nrsquoinstruisons pas ce dossier agrave la bordure des TLT puisque dans le peacuterimegravetre deacutefini par le Conseil302 le centrage porte sur les activiteacutes sans les parents mais pas sans leur implication et hors de la classe et sans inclure la cantine scolaire

Pendant les anneacutees de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire 25 des enfants 303 nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees en club 75 en ont au moins une et 19 ont deux activiteacutes encadreacutees304 A ces acircges les pratiques artistiques sportives ou scientifiques se doivent drsquoecirctre largement encadreacutees En revanche certaines pratiques physiques (jouer dans la cour dans un parc marcher etc) ou culturelles (lire) peuvent ecirctre simplement seacutecuriseacutees accompagneacutees ou meacutedieacutees

300 Commission enfance et adolescence op cit 301 Le ministre de lrsquoEacuteducation a annonceacute lrsquoeacutetude drsquoun plan Mercredi qui laquo vise agrave proposer des moyens concentreacutes et coheacuterents de lrsquoEacutetat et des collectiviteacutesraquo pour que les mercredis de France soient riches en activiteacutes laquo culturelles et sportives de qualiteacuteraquo pour les enfants avec des laquopropositions gratuites raquo Il est actuellement en cours drsquoeacutetude par le ministegravere de lrsquoEducation nationale en lien avec les ministres de la Culture et des Sports (voir notamment lrsquoannonce faite le 22 novembre 2017 au Congregraves des maires de France) 302 Voir deacutefinition des contours dans le tome 1 ndash eacutetat des lieux 303 Voir eacutetat des lieux (Cnaf Baromegravetre des temps et activiteacute peacuteri et extrascolaires (2016)) 304 25 de 75 baromegravetre Cnaf

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Lrsquoobjectif de pratiques extrascolaires nrsquoest pas loin drsquoecirctre reacutealiseacute pour 75 des enfants qui ont au moins une activiteacute en club agrave 910 ans On connaicirct mal cependant ce que font les enfants en plus de leur activiteacute sportive sur la dureacutee des acircges de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les donneacutees deacutetailleacutees manquent pour affiner la localisation et le profil de de ces enfants Cette appreacuteciation chiffreacutee de 14 drsquoenfants laquo priveacutes raquo de TLT est corroboreacutee par la consultation nationale 2016 de lrsquoUnicef De plus celle-ci preacutecise des niveaux de privation drsquoactiviteacutes extrascolaires beaucoup plus marqueacutes dans les territoires prioritaires et ruraux Srsquoagissant des territoires ruraux cette observation recoupe les difficulteacutes rencontreacutees par les collectiviteacutes locales lors de la mise en place de la reacuteforme des rythmes scolaires pour diverses causes insuffisance drsquooffres mobilisables de viviers potentiels drsquoanimateurs de transports de coordinationhellip Pour assurer lrsquoaccegraves des enfants des familles pauvres agrave ces activiteacutes un volet speacutecifique drsquoaides financiegraveres des familles pour une part des 25 drsquoenfants qui nrsquoont aucune activiteacute est agrave preacutevoir ainsi que les meacutediations pour limiter les non-recours des familles les plus deacutefavoriseacutees qui le souhaitent Et ce sachant que - 61 des enfants freacutequentent lrsquoaccueil peacuteriscolaire quand lrsquoun des parents ne travaille pas) - 78 des enfants freacutequentaient lrsquoaccueil peacuteriscolaire en 2016 (26 le soir) et que lrsquoeacutevaluation des PEDT montre par ailleurs que pregraves drsquoun tiers des enfants freacutequentant actuellement lrsquoaccueil peacuteriscolaire ne participaient pas agrave une activiteacute speacutecifique La freacutequentation des activiteacutes peacuteriscolaires preacutevues dans les PEDT est moindre quand elles ne sont pas gratuites 35 contre 80 quand il y a gratuiteacute305) Les collectiviteacutes signalent leur difficulteacute agrave garantir la gratuiteacute et la durabiliteacute des organisations mises en place

Graphique Les temps drsquoaccueil pris en compte par le PEDT306

305 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) Rapport final laquo Evaluation nationale des PEDT raquo Preacutesentation au Conseil enfance et adolescence HCFEA seacuteance pleacuteniegravere du 12 mai 2017 306 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) Rapport final laquo Evaluation nationale des PEDT 27 mars

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Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Quelle part des PEDT couvre deacutejagrave ce besoin de TLT Dans les eacutecoles ougrave des activiteacutes ont eacuteteacute mises en place et seront conserveacutees srsquoagit-il seulement de consoliderpeacuterenniser lrsquoexistant A la rentreacutee 2014 avait eacuteteacute instaureacutee la semaine de 4 jours et demi307 Depuis la rentreacutee 2017308 les communes qui le souhaitent (apregraves accord du DASEN) peuvent revenir agrave la semaine de 4 jours (lundi mardi jeudi et vendredi) Quel impact le retour agrave la semaine de 4 jours sur les collectiviteacutes309 Le projet de plan mercredi a preacuteciseacutement pour vocation de reacutepondre agrave ces enjeux extrascolaires Il ne faudra toutefois pas neacutegliger lrsquooffre sur les peacuteriodes du week-end notamment pour des raisons de temps familiaux Lrsquoobjectif nrsquoest eacutevidemment pas seulement quantitatif Les enjeux de qualiteacute et de pluri-dimensionnaliteacute de lrsquooffre sont agrave aborder sur les champs drsquoactiviteacute et supposent drsquoenvisager de concert activiteacutes encadreacutees et pratiques ouvertes ou semi-ouvertes Cela srsquoajouterait donc au deacuteveloppement du plan lecture deacutejagrave bien engageacute Doivent aussi ecirctre deacuteveloppeacutees des ouvertures drsquoeacutequipements sportifs ou cours de reacutecreacuteation permettant des activiteacutes physiques en pratique libre ou moins tourneacutees vers la performance (dans les eacutecoles le mercredi et le week-end dans les gymnases voir ci-apregraves) Rappelons les enjeux de santeacute 20 des enfants agrave lrsquoacircge de lrsquoeacutecole primaire sont en surpoids et ne pratiquent pas assez drsquoactiviteacutes physiques310 (les adolescents semblent avoir un taux de pratiques sportives et physiques plus important)311 Enfin pour les familles qui recourent moins agrave des activiteacutes hors cursus scolaires des pratiques hors eacutetablissement scolaire doivent aussi ecirctre envisageacutees si lrsquoon veut espeacuterer eacutelargir les publics drsquoenfants qui ont des activiteacutes extrascolaires (voir les enseignements de la deacutemocratisation culturelle dans les enjeux theacutematiques) Globalement le deacuteploiement drsquoun tel plan engage un pilotage coheacuterent et des mesures transversales pour permettre la structuration drsquoune offre de qualiteacute et un meilleur accegraves de tous les enfants dans un domaine aujourdrsquohui tregraves disperseacute en termes de politiques publiques (voir partie gouvernancefinancements) Sous reacuteserve drsquoune prise en compte de lrsquoapport des activiteacutes peacuteriscolaires deacutejagrave existantes au deacuteveloppement de pratiques encadreacutees reacuteguliegraveres pour ceux qui en sont deacutemunis 700 000 places312 seraient agrave creacuteer pour les enfants acircgeacutes de 6 agrave 11 ans

307 Deacutecret ndeg2013-77 du 24-1-2013 relatif aux Ecoles maternelles et eacuteleacutementaires 308 Deacutecret ndeg2017-1108 du 27 juin 2017 relatif aux deacuterogations agrave lrsquoorganisation de la semaine scolaire dans les eacutecoles maternelles et eacuteleacutementaires publiques 309 De ce fait les peacuteriodes du mercredi ou du samedi doivent de nouveau ecirctre deacuteclareacutees en extrascolaire lorsqursquoil nrsquoy a pas classe ces jours-lagrave Ainsi ce retour agrave la semaine de 4 jours conduit au reclassement de certains accueils du champ laquo peacuteriscolaire raquo vers le champ laquo extrascolaire raquo avec principalement des accueils actifs uniquement le mercredi Cela se traduit dans les premiegraveres remonteacutees drsquoinformations pas une forte tendance agrave la baisse de lrsquoactiviteacute peacuteriscolaire pour lrsquoanneacutee scolaire 2017-2018 mais qui est susceptible drsquoecirctre compenseacutee par une hausse de lrsquoextrascolaire 310 Voir eacutetat des lieux ndash pratiques sportives 311 Par exemple les taux agrave 15 ans paraissent tregraves supeacuterieurs agrave ce qui ressort de lrsquoenquecircte INJEP sur les pratiques sportives des 6-12 ans (taux de pratiques sportives drsquoenviron 50 ) 312 Les 700 000 places sont calculeacutees comme suit 25 x 25 (pour le prorata temporel puisqursquoon ne vise que deux anneacutees sur cinq en objectifs pour les structures encadreacutees en plus de lrsquoexistant Pour les 75 drsquoenfants qui ont deacutejagrave des activiteacutes

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Orientation deacutevelopper le plan mercredi en veillant agrave en deacutevelopper les quatre piliers (sportifs culturels scientifiques et drsquoengagements) en facilitant la participation des enfants des familles pauvres et en organisant des moyens structurants de lrsquoEtat et des collectiviteacutes locales Financer et deacutevelopper en prioriteacute des activiteacutes encadreacutees faciles drsquoaccegraves y compris hors des eacutetablissements scolaires pour les 25 drsquoenfants qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole notamment dans les territoires les plus deacutepourvus en TLT (territoires ruraux peacuteripheacuteriques et prioritaires)

La suite du rapport pose des pistes qui pourraient notamment permettre de deacuteployer un plan mercredi ou plus largement un plan drsquoespaces de temps et drsquoactiviteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires de qualiteacute pour les enfants et les adolescents

132 A partir de 11 ans deux approches pour dimensionner le potentiel A partir du collegravege les besoins de TLT non couverts sont importants mais supposent de deacuteployer des offres plus diversifieacutees dont les projets contenus et meacutethodes correspondent mieux aux attentes des adolescents et des jeunes

- Seuls 13 des PEDT couvrent une offre jeunesse - Les adolescents ne freacutequentent plus que marginalement les accueils de loisirs et se

deacutetournent drsquoune partie des activiteacutes encadreacutees (6 ont des cours artistiques apregraves 15 ans et 12 ont une activiteacute artistique reacuteguliegravere en clubs chez les 11-17 ans)

Pour eacutetablir un ciblage chiffreacute de creacuteation de propositions en clubs ou conservatoires lrsquoapproche doit croiser les objectifs par thegravemes tout en gardant une vision drsquoensemble afin drsquoarticuler et de hieacuterarchiser les prioriteacutes En effet il faut agrave la fois des pratiques moins encadreacutees (virtuel activiteacutes libres ou seulement guideacutees par un adulte tiers) agrave partir de lrsquoadolescence et en mecircme temps certains champs supposent un enseignement structureacute si lrsquoon souhaite deacutemocratiser lrsquoaccegraves agrave des pratiques ougrave les jeunes puissent approfondir se deacutepasser se passionner ou exceller etou deacutevelopper des capaciteacutes speacutecifiques Vu le taux de non-recours il convient donc drsquoinclure des objectifs de diversification de lrsquooffre En particulier agrave partir du lyceacutee il faut permettre aux jeunes de trouver du sens dans une palette drsquoactiviteacutes et de pratiques de socialisation support drsquoidentifications et drsquoaffiliations porteuses Il convient eacutegalement de valoriser des pratiques sur la dureacutee qui ont un impact formateur fort qui est diffeacuterent pour les enfants313 et ce sans preacutejuger du fait que ces enfants sont susceptibles ou non de preacuteserver ces activiteacutes agrave lrsquoacircge adulte Sur ces bases nous pouvons eacutetablir un premier chiffrage en croisant deux approches

- premiegravere approche agrave partir drsquoune analyse du temps des enfants et drsquoun redeacuteploiement drsquoune partie du temps drsquoeacutecran

- deuxiegraveme approche agrave partir des taux de pratiques diffeacuterencieacutes et de lrsquohypothegravese de rattrapage partiel pour ceux qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes extrascolaires et drsquoune diversification pour les autres sans augmenter le temps drsquoactiviteacutes

reacuteguliegraveres le fait de reacutealiser deux pratiques pour ouvrir les horizons serait pris en charge par la diversification de lrsquooffre accessible facilement aux 6-11 ans on a compteacute un semestre drsquoactiviteacutes de deacutecouvertes pour tout le monde en plus du ciblage sur les 25 On reviendra dans la troisiegraveme partie sur les modaliteacutes possibles de ce deacuteploiement et les chiffrages affeacuterents 313 Voir eacutevaluation INJEP preacutesentation (effet limiteacute des activiteacutes qui ne durent qursquoun trimestre)

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Si nous ne disposons pas de donneacutees consolideacutees sur les taux de pratiques extrascolaires par Cateacutegories Socioprofessionnelles (CSP) il est aveacutereacute que les enfants des familles modestes ou preacutecaires ont moins accegraves aux loisirs environ 20 nrsquoont pas de pratiques artistiques sportives ou culturelles identifieacutees comme telles chez les enfants drsquoemployeacutes drsquoouvriers ou drsquoinactifs314 contre 78 chez les enfants de cadres ou de professions intermeacutediaires agrave lrsquoeacutecole primaire (cf expeacuterimentation jeunesse - INJEP315)

Dans les deux approches nous ne laquo saturons raquo pas le temps libeacutereacute en activiteacutes encadreacutees mais au contraire nous inteacutegrons la neacutecessiteacute pour les enfants de temps de liberteacute (cf ameacutenagements ouverts etc) crsquoest ce qui nous conduit agrave poser des hypothegraveses qui peuvent apparaicirctre reacuteduites en termes de semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees accessibles Nous exposons le deacutetail du chiffrage en annexe On retombe sur les mecircmes ordres de grandeur de 300 000 agrave 500 000 places dans les deux approches Dans la suite du document et par prudence nous prendrons la base de 300 000 laquo places raquopropositions disponibles drsquoactiviteacutes encadreacutees ou semi-encadreacutees (plus informelles mais avec des adultes agrave disposition pour conseiller sur la base de propositions drsquoactiviteacutes existantes) mais sur un horizon de 45 ans On pourrait alors preacuteconiser de tirer le bilan de creacuteation au bout de 4 ans et le cas eacutecheacuteant de poursuivre le deacuteveloppement au regard des besoins eacutevalueacutes au bout de cette premiegravere peacuteriode Attention il ne srsquoagit pas de places stricto sensu mais drsquouniteacutes ateliers hebdomadaires (qui pourraient selon les besoins et les acircges durer 45 minutes agrave 2 heures) Notons que ces taux ne saturent pas le besoin en TLT des enfants par exemple si lrsquoon reprend les calculs de la premiegravere approche les TLT encadreacutes proposeacutes ne repreacutesentent qursquoun tiers des besoins exprimeacutes En outre pour tous les enfants qui ont deacutejagrave des pratiques encadreacutees le besoin en activiteacutes plus ouvertes ou semi-encadreacutees est plus large comme nous le verrons dans le chapitre theacutematique suivant

Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute

14 Accessibiliteacute inclusion et handicap

Proposition 2 inclure les enfants en situations de handicap ou de maladies chroniques dans les TLT

Si la loi du 11 feacutevrier 2005316 pour lrsquoeacutegaliteacute des chances la citoyenneteacute et la participation sociale des personnes handicapeacutees affirme le principe drsquoeacutegaliteacute drsquoaccegraves agrave lrsquoensemble des lieux de vie sociale si la tregraves grande majoriteacute des organisateurs drsquoaccueils de loisirs placent au cœur de leur projet eacuteducatif le principe drsquoaccueil de tous les enfants la reacutealiteacute et lrsquoeffectiviteacute de lrsquoaccegraves des enfants en situation de handicap aux accueils de loisirs reste une pratique relativement marginale et se heurte agrave de nombreux

314 Mais de mecircme chez les enfants drsquoartisans ou chefs drsquoentreprise il est difficile de savoir srsquoil agit dans ce cadre drsquoune norme culturelle distincte ou drsquoune deacutetermination sociale sachant lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des revenus au sein de la cateacutegorie artisans et chefs drsquoentreprise (cateacutegorie des actifs ougrave les taux de pauvreteacute sont les plus forts) 315 Opcit Novembre 2017 voir aussi les travaux de S Octobre et reacuteserves sur la construction du goucirct notamment chez les digital natives 316 Drsquoapregraves une contribution de la Mission Accueils de loisirs amp Handicap pour le HCFEA

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freins qursquoil srsquoagisse de lrsquoaccessibiliteacute des locaux des effectifs accueillis des taux drsquoencadrement de la qualification des personnels de la formation des eacutequipes de lrsquoappui technique Pour les organisateurs qui mettent en place des adaptations principalement en renfort drsquoencadrement les circuits de financement ne sont pas clairement identifieacutes Les familles elle-mecircme sollicitent peu ces accueils ou renoncent degraves qursquoelles sentent une heacutesitation ou une appreacutehension La question de la prise en charge meacutedicale de certains actes de la vie courante geacutenegravere de lrsquoappreacutehension tant au niveau des organisateurs que des eacutequipes

On renvoie aux travaux en cours pour des propositions plus deacutetailleacutees en 2018 Mission Nationale Accueils de Loisirs amp Handicap saisine HCFEA sur lrsquoaccueil des enfants de 0 agrave 6 ans et Commission bientraitance CNCPHL

15 Les aides financiegraveres aux familles pour les activiteacutes peacuteriscolaires appui au peacuteriscolaire laquo eacutelargi raquo homogeacuteneacuteisation nationale des tarifs Lrsquoeacutevaluation des PEDT a souligneacute lrsquoimportance des freins financiers pour la participation des familles modestes aux activiteacutes peacuteriscolaires Drsquoougrave une neacutecessiteacute drsquoaider financiegraverement les familles si on deacuteveloppe le laquo plan mercredi raquo et plus geacuteneacuteralement les activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires

Coucircts drsquoadheacutesion des enfants Le prix des cotisations eacutetait traditionnellement peu eacuteleveacute dans les associations sportives car celles-ci eacutetaient fortement subventionneacutees par les pouvoirs publics et encadreacutees par des beacuteneacutevoles Cette situation est aujourdrsquohui remise en cause par plusieurs facteurs diminution des subventions facturation de certains coucircts drsquoutilisation des eacutequipements hausse des frais (mateacuteriel arbitrage) et de la masse salariale (encadrement par des professionnels diplocircmeacutes)317 Des eacutetudes indiquent des tarifs annuels de 69 euros pour le sport contre 21 euros pour les autres types de loisirs Souvent srsquoajoute ensuite un coucirct agrave lrsquoactiviteacute dans les associations

151 Valorisation du peacuteriscolaire ndash budgets de reacutefeacuterence de lrsquoObservatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale (ONPES) - villes moyennes - 2013318

En 2013 les groupes de travail319 de villes moyennes qui ont participeacute agrave la deacutemarche laquo budget de reacutefeacuterence raquo ont deacutecideacute de la neacutecessiteacute drsquoune prise en charge en dehors des temps scolaires Ils ont opteacute pour un peacuteriscolaire du soir (16h3018h ou 18h30) pendant 140 jours Ils ont consideacutereacute que les parents nrsquoavaient pas besoin drsquoun eacuteventuel accueil peacuteriscolaire avant 8h30 (qui existe cependant agrave Dijon agrave partir de 7h et agrave Tours agrave partir de 7h30) Dans certains cas les villes ont opteacute eacutegalement pour le centre aeacutereacute les mercredis soit 36 mercredis (10 mois et demi) et durant les vacances scolaires soit 10 semaines par an (52 semaines ndash 36 semaines drsquoeacutecole ndash 6 semaines avec les parents) soit pour 50 jours

Peu drsquoaides degraves qursquoon deacutepasse un niveau de revenu assez faible Les tarifs sont deacutefinis au niveau municipal et sont diffeacuterents drsquoune commune agrave lrsquoautre Une analyse a eacuteteacute meneacutee sur deux villes Tours et Dijon Compte tenu de la difficulteacute agrave faire une laquo moyenne raquo entre les tarifs de Tours et de Dijon (puisque le tarif deacutepend agrave chaque fois du revenu) il a eacuteteacute deacutecideacute de retenir le tarif de Tours (un peu plus faible que celui de Dijon) Le

317 Comiteacute National Olympique et sportif franccedilais laquo Quels leviers de deacuteveloppement pour les associations sportives raquo httpcrdlasportfranceolympiquecomcnarleviersfilesLeviers_de_developpement_associations_sportives_defpdf 318 Contribution A Maths 319 Groupes de travail composeacutes drsquoexperts et de citoyens

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tarif applicable aux meacutenages disposant du revenu au niveau du budget de reacutefeacuterence est deacutejagrave dans la tranche de tarifs la plus eacuteleveacutee Ainsi la modulation ou les reacuteductions de tarifs ne concerne que des revenus ou quotients familiaux tregraves faibles)

La valorisation du poste laquo peacuteriscolaire du soir raquo A Tours pour un accueil de 16h30 agrave 18h30320 il existe deux tarifs pour les enfants du primaire selon que lrsquoenfant va ou non agrave lrsquoeacutetude surveilleacutee entre 16h30 et 17h30 Le tarif deacutepend du quotient familial Caf 321

320 Il existe aussi un accueil du matin (7h30-8h30) mais il est factureacute en suppleacutement 321 112egraveme des ressources annuelles + prestations familiales mensuelles nombre de parts ndash parts 2 parts pour les couples isoleacutes ou les couples 05 pour les 2 premiers enfants 1 pour le 3e enfant 05 agrave partir du 4e enfant)

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Figure 1 Baregraveme du quotient familial Caf 2012-2013

Quotient familial Caf Accueil soir uniquement (16h30-18h30)

Accueil soir + eacutetude surveilleacutee (16h30-17h30)

0 ndash 600 154 257

601-670 164 262

671-760 184 272

761 + 236 298

Source baregravemes de la commune de Tours (wwwtoursfr)

Les groupes de travail ont reacutefleacutechi et donneacute leur avis sur les deux hypothegraveses qui srsquooffraient agrave eux A savoir optaient-ils davantage pour un accueil du soir avec eacutetude ou un accueil sans eacutetude Ils ont privileacutegieacute la deuxiegraveme solution moins coucircteuse (ce qui signifie aussi que selon cette approche le besoin drsquoeacutetudes du soir nrsquoa pas eacuteteacute retenu comme essentiel)

La valorisation du poste laquo centre aeacutereacute les mercredis raquo A Tours le tarif est eacutegal au quotient familial Caf322 multiplieacute par un taux drsquoeffort deacutependant lui-mecircme du quotient familial

Quotient familial Caf Taux drsquoeffort

0 ndash 600 077

601-670 093

671-760 100

761 + 141

Minimum 290 euro

Maximum 1180 euro

Source baregravemes de la commune de Tours (wwwtoursfr)

La valorisation du poste laquo centre aeacutereacute durant les vacances scolaires raquo Les tarifs sont identiques agrave ceux pratiqueacutes le mercredi Pour le peacuteriscolaire du soir le tarif maximum srsquoapplique soit 236 euros par jour sur la base de 140 jours par an soit 33040 euros par an ou 2753 euros par mois sur 12 mois Peacuteriscolaire mercredi (36 mercredis) et vacances (50 jours) Le tarif est de 1180 euros par jour (eacutegalement le tarif maximum) Soit pour le peacuteriscolaire du mercredi 42480 euros par an ou 3540 par mois sur 12 mois et pour le peacuteriscolaire durant les vacances scolaires 590 euros par an ou 4917 par mois sur 12 mois Le total des frais de peacuteriscolaire (soir mercredi vacances) pour les villes moyennes est de 1 34520 euros par an ou 11210 euros par mois sur 12 mois par enfant

152 Homogeacuteneacuteisation nationale de la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires Les personnes publiques dont les collectiviteacutes sont autoriseacutees agrave creacuteer des services peacuteriscolaires mais nrsquoont aucune obligation de le faire (principe de libre administrationhellip) Ces

322 112e des ressources annuelles + prestations familiales mensuelles nombre de parts ndash parts 2 parts pour les couples isoleacutes ou les couples 05 pour les 2 premiers enfants 1 pour le 3e enfant 05 agrave partir du 4e enfant

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services peacuteriscolaires (lorsqursquoils existent) sont des services publics administratifs agrave caractegravere facultatif connexes du service public de lrsquoeacuteducation laquo des activiteacutes (etc) prolongeant le service public de lrsquoeacuteducation et en compleacutementariteacute avec lui raquo (L551-1 du code de lrsquoeacuteducation)

Article L551-1 du code de lrsquoeacuteducation

Des activiteacutes peacuteriscolaires prolongeant le service public de lrsquoeacuteducation et en compleacutementariteacute avec lui peuvent ecirctre organiseacutees dans le cadre drsquoun projet eacuteducatif territorial associant notamment aux services et eacutetablissements relevant du ministre chargeacute de lrsquoeacuteducation nationale drsquoautres administrations des collectiviteacutes territoriales des associations et des fondations sans toutefois se substituer aux activiteacutes drsquoenseignement et de formation fixeacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacutelaboration et la mise en application de ce projet sont suivies par un comiteacute de pilotage

Le projet eacuteducatif territorial vise notamment agrave favoriser pendant le temps libre des eacutelegraveves leur eacutegal accegraves aux pratiques et activiteacutes culturelles et sportives et aux nouvelles technologies de lrsquoinformation et de la communication Les eacutetablissements scolaires veillent dans lrsquoorganisation des activiteacutes peacuteriscolaires agrave caractegravere facultatif agrave ce que les ressources des familles ne constituent pas un facteur discriminant entre les eacutelegraveves

Les eacutetablissements scolaires en charge de lrsquoorganisation des activiteacutes peacuteriscolaires agrave caractegravere facultatif doivent laquo veiller agrave ce que les ressources des familles ne constituent pas un facteur discriminant entre les eacutelegraveves raquo et laquo favoriserhellip lrsquoeacutegal accegraves raquo des eacutelegraveves agrave ces activiteacutes (L551-1 du code de lrsquoeacuteducation) Lorsque ce sont les collectiviteacutes territoriales qui deacutecident de ces services et les organisent elles fixent librement leur tarif moyennant deux (faibles) limites - lrsquoabsence de discrimination en matiegravere de fixation du tarif - laquo les droits les plus eacuteleveacutes (hellip) ne peuvent ecirctre supeacuterieurs au coucirct par usager de la prestation concerneacutee raquo (article 147 de la loi ndeg 98-657 du 29 juillet 1998 drsquoorientation relative agrave la lutte contre les exclusions ndash principe fixeacute anteacuterieurement par la jurisprudence administrative)

Les communes (et plus geacuteneacuteralement les collectiviteacutes territoriales) nrsquoont aucune obligation de moduler les tarifs en fonction de la situation de la famille (revenu nombre drsquoenfants etc) Cependant lrsquoarticle 147 de la loi ndeg 98-657 du 29 juillet 1998 drsquoorientation relative agrave la lutte contre les exclusions les y invite laquo les tarifs des services publics administratifs agrave caractegravere facultatif peuvent ecirctre fixeacutes en fonction du niveau du revenu des usagers et du nombre de personnes vivant au foyer raquo En outre lrsquoarticle L1111-5 du code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales (tel que modifieacute par lrsquoarticle 13 de la loi ndeg 2008-1249 du 1er deacutecembre 2008 geacuteneacuteralisant le revenu de solidariteacute active et reacuteformant les politiques drsquoinsertion) encourage les communes agrave fixer les tarifs en fonction de ces deux critegraveres (revenus et composition du foyer) et non en fonction du laquo statut raquo de la famille (chocircmeur beacuteneacuteficiaire de la CMU-C etc) dans le but de ne pas creacuteer de diffeacuterences de traitement entre des meacutenages ayant un laquo statut raquo diffeacuterent mais dans une situation identique au regard du revenu et de la taille du meacutenage laquo Lorsqursquoils attribuent des aides sociales agrave caractegravere individuel en espegraveces ou en nature ou un avantage tarifaire dans lrsquoaccegraves agrave un service public les collectiviteacutes territoriales leurs eacutetablissements publics les groupements de collectiviteacutes et les organismes chargeacutes de la gestion drsquoun service public veillent agrave ce que les conditions drsquoattribution de ces aides et avantages nrsquoentraicircnent pas de discrimination agrave lrsquoeacutegard de personnes placeacutees dans la mecircme situation eu eacutegard agrave lrsquoobjet de lrsquoaide ou de lrsquoavantage et ayant les mecircmes ressources rapporteacutees agrave la composition du foyer raquo Compte tenu de la grande liberteacute laisseacutee aux collectiviteacutes dans la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires toutes les pratiques existent Lorsqursquoune modulation des tarifs est preacutevue elle

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srsquoappuie en geacuteneacuteral sur les mecircmes critegraveres (quotient familial revenu imposable etc) que ceux utiliseacutes pour la restauration scolaire A deacutefaut drsquoavoir un aperccedilu des pratiques effectives de tarification des activiteacutes peacuteriscolaires on peut se reporter aux pratiques possibles ouvertes aux communes A cet eacutegard il existe un guide agrave destination des communes qui veulent reacuteformer leur tarification reacutealiseacute par lrsquoAssociation des directeurs de lrsquoeacuteducation des villes (ANDEV) lrsquoassociation des directeurs de restauration territoriale (AGORES) et la Ligue de lrsquoEnseignement323 Ce guide a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir drsquoune enquecircte aupregraves de 150 communes (couvrant 64 deacutepartements) 44 villes de moins de 10 000 habitants 68 comprises entre 10 000 et 50 000 26 entre 50 000 et 100 000 et 12 au-dessus de 100 000 habitants Il permet de donner un existant en matiegravere de tarification de la cantine (mais en geacuteneacuteral le type de tarification appliqueacute est le mecircme pour les autres activiteacutes peacuteriscolaires) On manque agrave ce stade de donneacutees Crsquoest un chantier qui meacuteriterait une expertise compleacutementaire agrave mener dans des travaux ulteacuterieurs

Proposition 3 eacutetudier la possibiliteacute de mettre en place un baregraveme national et une modulation en fonction des revenus pour lrsquoensemble des pratiques peacuteriscolaires et extrascolaires sur le modegravele des ALSH en vue de structurer le secteur et de diffuser ces pratiques agrave tous les milieux sociaux en alleacutegeant les freins financiers de participation aux activiteacutes extrascolaires

16 Les vacances collectives un double enjeu drsquoaides aux familles et de mixiteacute sociale formatrice pour tous La dispersion des dispositifs drsquoaides aux vacances (voir partie gouvernance ci-apregraves) contribue agrave rendre ces aides peu lisibles pour la population Elles relegravevent soit de politiques de lutte contre la pauvreteacute soit drsquoavantages accordeacutes agrave certains salarieacutes (comiteacute drsquoentreprises) Elles entraicircnent par ailleurs une segmentation des seacutejours collectifs et de leurs publics en fonction de la variation de lrsquoaide apporteacutee agrave lrsquoaccegraves par chaque public agrave tel ou tel acteur proposant un type de seacutejours Cette dispersion contribue eacutegalement agrave brouiller lrsquoimage des seacutejours collectifs Ceux-ci peuvent ecirctre identifieacutes comme un mode de vacances destineacute aux enfants en situation eacuteconomique ou familiale difficile Certaines fractions de la population srsquoen deacutetournent par peur du deacuteclassement social alors qursquoelles pourraient faire partir leur enfant dans le cadre de seacutejours financeacutes par leur commune324 ou par leur Caf Drsquoautres parmi les plus aiseacutees mettent en œuvre des strateacutegies visant agrave preacuteserver un entre soi social Le choix de certains types drsquoorganisateurs de proposer des seacutejours agrave des prix eacuteleveacutes leur permet drsquoeacuteviter que leur enfant partage des temps de vacances avec des enfants drsquoautres milieux sociaux ou culturels Le ciblage des politiques drsquoaides nrsquoatteint que partiellement son objectif Certes si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de la population les enfants des familles les moins aiseacutees (dont le revenu est infeacuterieur agrave 1 000 euros mensuels) ont vu leur taux de deacutepart en colonie progresser (Ovlej 2011) attestant de lrsquoimpact des aides des Caf sur ces publics Mais lrsquoanalyse plus fine

323 La politique tarifaire de la pause meacuteridienne Guide pratique pour une mise en place ou une reacutevision 2012 47 pages [en ligne] 324 S Cousin Djament-Tran G Gravari-Barbas M et Jacquot S (2015) laquo Contre la meacutetropole creacuteative hellip tout contre Les politiques patrimoniales et touristiques de Plaine Commune Seine-Saint-Denis raquo Meacutetropoles deacutecembre [en ligne]

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des donneacutees de VaCaf (325) montre un moindre recours des familles les plus pauvres parmi les beacuteneacuteficiaires potentiels de ces aides Celles-ci sans doute trop eacuteloigneacutees de la culture de la mobiliteacute ou ne srsquoautorisant pas agrave acceacuteder aux vacances pour elles-mecircmes ou pour leurs enfants eacutevoquent des difficulteacutes drsquoorganisation ou une meacuteconnaissance des dispositifs Mais elles relegravevent en premier lieu le coucirct des seacutejours326 Il convient donc de srsquointerroger sur le montant de lrsquoaide qui peut ecirctre insuffisant par rapport agrave leur budget et aux deacutepenses suppleacutementaires induites par un deacutepart (trousseau notamment) Il convient drsquoautre part de souligner la neacutecessiteacute laquo drsquoaller vers raquo ces familles La diffusion de lrsquoinformation nrsquoapparaicirct pas suffisante Elle gagne agrave srsquoinscrire dans des rencontres reacuteunions ou un accompagnement speacutecifique De mecircme les jeunes les plus marginaliseacutes semblent peu preacutesents dans les dispositifs ougrave on leur propose de soutenir leurs projets de deacutepart327 En 2016 plus de 100 000 familles ont beacuteneacuteficieacute de lrsquoAVF ou lrsquoAVS pour les familles agrave tregraves bas revenus) et 65 000 enfants ont beacuteneacuteficieacute de lrsquoAide aux Vacances Locale ou Nationale pour partir en seacutejour collectif 328

Proposition 4 creacuteer un Pass Colo pour les 6-14 ans et deacutevelopper les meacutediations envers les familles pour diminuer le taux de non-recours aux aides des familles les plus pauvres

La creacuteation drsquoun laquo Pass Colo raquo agrave deacutepenser entre 6 et 14 ans permettrait de rendre visible lrsquointeacuterecirct porteacute par les politiques publiques au deacutepart en seacutejour collectif et drsquoinscrire cette expeacuterience dans le parcours eacuteducatif de chaque enfant sur lrsquoensemble du territoire national quels que soient sa situation sociale familiale ou ses besoins speacutecifiques

Ce soutien financier permettrait de favoriser lrsquoaccegraves agrave ces seacutejours des enfants des classes moyennes qui ne beacuteneacuteficient pas des aides des Caf Il pourrait ecirctre cumuleacute avec celles-ci pour les enfants des familles les moins aiseacutees pour lesquels le montant des aides Caf (via VACaf) serait insuffisant En revanche ce laquo Pass Colo raquo serait utilisable uniquement en paiement direct aux organisateurs de seacutejours afin drsquoeacuteviter le cumul avec la participation

325 Sinon reacutefeacuterence Olivier Jouen VaCaf au colloque de lrsquoUNAT 2015 laquo Malheureusement les foyers dont le quotient familial (QF) est bas partent de moins en moins souvent en colonies de vacances et nous constatons eacutegalement une baisse de participation pour les courts seacutejours La culture du deacutepart est donc en baisse pour certaines familles qui ne srsquoautorisent pas agrave partir en vacances elles-mecircmes ce qui ressurgit sur leurs enfants raquo Les colos un enjeu pour la jeunesse actes du colloque de lrsquoUNAT novembre 2015 326 Une enquecircte meneacutee en 2010 aupregraves des beacuteneacuteficiaires potentiels drsquoaction sociale des Caf permet de mieux cerner le non-recours aux aides individuelles Le coucirct des vacances (seacutejour ou transport) apparaicirct comme la raison majeure empecircchant le deacutepart en vacances (67 ) que les familles soient eacuteligibles agrave lrsquoAVF ou agrave lrsquoAVS Crsquoest plus particuliegraverement le cas des familles aux ressources les plus faibles (80 des reacuteponses pour celles dont les revenus sont infeacuterieurs agrave 1 000 euros par mois) et des familles monoparentales La meacuteconnaissance des aides intervient eacutegalement dans le non-recours agrave lrsquoAVF ou agrave lrsquoAVS Cette meacuteconnaissance est drsquoautant plus notable parmi les reacutepondants sans diplocircme (50 ) les familles monoparentales (45 ) et pour celles avec trois enfants et plus (60 ) Les difficulteacutes drsquoorganisation constituent un autre frein au deacutepart eacutevoqueacute par les personnes qui auraient pu beacuteneacuteficier drsquoune aide (20 pour les AVF) Chanu K et Beacutenazeth E (2010) Enquecircte quantitative sur les effets globaux des dispositifs drsquoaction sociale et de prestations leacutegales rapport Reacutesultats drsquoeacutetude Mica Research pour la Cnaf-DSER 327 Lrsquoassociation Vacances Ouvertes met en œuvre deux dispositifs visant agrave favoriser les projets de vacances en autonomie des jeunes de 16 agrave 25 ans en relation avec des professionnels du champ de la jeunesse Le premier Sac Ados srsquoadresse aux collectiviteacutes Caf associations organismes agrave vocation sociale et agrave lrsquoensemble des structures jeunesse souhaitant deacutevelopper localement un dispositif drsquoaide au deacutepart en vacances autonomes agrave destination de leurs publics jeunes Le second Parcours Vacances en partenariat avec lrsquoANCV vise plus speacutecifiquement les jeunes inscrits en parcours renforceacute drsquoinsertion socioprofessionnelle via les Missions Locales les Reacutesidences Habitat Jeunes et Ecoles de la Deuxiegraveme Chance Lrsquoanalyse conduite par Vacances Ouvertes montre que le premier est avant tout perccedilu et utiliseacute par des jeunes lyceacuteens ou eacutetudiants comme une opportuniteacute de viabiliser leur projet de deacutepart autonome Le second beacuteneacuteficie davantage agrave des jeunes plus en difficulteacute socialement et eacuteconomiquement Brisset E (2015) laquo Organiser ses vacances quels impacts chez les 16-25 ans Le deacutepart en vacances deacutefinitions enjeux et expeacuteriences raquo Revue Partances ndeg 1 p 51-54 328 Assembleacutee Geacuteneacuterale du service commun VACaf novembre 2016

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financiegravere des communes ou des comiteacutes drsquoentreprise qui proposent des seacutejours agrave leurs habitants ou leurs ayants droit et contribuent agrave leur financement Ce laquo Pass Coloraquo serait utilisable uniquement aupregraves drsquoorganisateurs drsquoutiliteacute sociale agrave but non lucratif agreacuteeacutes dans ce cadre par les services de la jeunesse de lrsquoeacuteducation populaire et de la vie associative Cet agreacutement porterait une attention particuliegravere au caractegravere inclusif des projets agrave leur volonteacute drsquoaccueillir au sein des mecircmes seacutejours une diversiteacute de publics drsquoorigines sociales culturelles ou territoriales diffeacuterentes Le prix moyen drsquoun seacutejour en France hors transport est eacutevalueacute autour de 550 euros pour 7 jours et autour de 750 euros pour la mecircme dureacutee agrave lrsquoeacutetranger329 Pour ecirctre incitatif et permettre le deacutepart des enfants des classes moyennes le montant du laquo Pass colo raquo pourrait ecirctre eacutequivalent agrave une aide de 200 euros soit 40 du prix drsquoun seacutejour en France hors transport A titre indicatif quelques exemples

- VACaf le montant moyen de lrsquoAide aux Vacances Enfants Locale (AVEL) est de 211 euros et repreacutesente 38 du coucirct du seacutejour celui de lrsquoAide aux Vacances Enfants Nationale est de 307 euros pour le mecircme pourcentage du prix du seacutejour

- dans le deacutepartement du Gard la participation de la Caf est soumise au quotient familial soit de 0 agrave 450 euros avec une participation de 80 du coucirct du seacutejour plafonneacute agrave 600 euros soit 480 euros maximum auxquels srsquoajoute 80 eurosseacutejour pour un enfant beacuteneacuteficiaire de lrsquoAllocation drsquoEducation de lrsquoEnfant Handicapeacute (AEEH) Pour un quotient familial compris entre 451 euros et 720 euros le soutien de la Caf correspond agrave 60 du coucirct du seacutejour plafonneacute agrave 600 euros soit 360 euros maximum et un suppleacutement de 80 eurosseacutejour pour un enfant beacuteneacuteficiaire de lrsquoAEEH

- en Ille-et-Vilaine la Caf prend en charge 70 du prix du seacutejour dans la limite de 560 euros maximum par enfant et par an pour un quotient familial compris entre 0 et 300 euros et 50 du coucirct avec un montant maximum de 400 euros par enfant et par an pour un quotient familial compris entre 300 et 600 euros Pour les enfants beacuteneacuteficiaires de lrsquoAEEH avec un Quotient Familial (QF) infeacuterieur ou eacutegal agrave 900 euros lrsquoaide srsquoeacutelegraveve agrave 70 du coucirct du seacutejour avec un maximum de 900 euros par enfant et par an

Ce laquo Pass-Colo raquo pourrait ecirctre relayeacute par un site plateforme drsquoinformation destineacute aux jeunes concernant les seacutejours les organisateurs et les lieux ressources proches de leur lieu de reacutesidence proposant une information voire un accompagnement si neacutecessaire (comment choisir un seacutejour lrsquoaccegraves agrave drsquoautres aides financiegraveres etc) Propositions alternatives

- Proposition de la Jeunesse au Plein Air compte eacutepargne loisirs-vacances Cette mesure en projet au Queacutebec devrait permettre aux enfants des familles agrave revenus moyens nrsquoacceacutedant pas aux meacutecanismes drsquoaide au deacutepart de partir en seacutejour tout en valorisant les activiteacutes eacuteducatives qui sont proposeacutees Elle serait financeacutee par une reacuteduction drsquoimpocirct reconnaissant ainsi lrsquoapport eacuteducatif des colonies de vacances et des centres de loisirs Cette mesure augmente le pouvoir drsquoachat des classes moyennes en permettant aux parents drsquoeacutepargner sur un compte speacutecifique un montant annuel maximal bonifieacute agrave 1 000 euros par enfant non soumis aux impocircts et dont le niveau de bonification de lrsquoeacutepargne peut ecirctre fixeacute de 10 agrave 20 pour une peacuteriode minimale drsquoeacutepargne de quatre mois

329 EHEC Junior eacutetudes Etude de marcheacute colos reacutealiseacutee pour la FG PEP septembre 2017

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Si nous retenions une telle ideacutee il faudrait lrsquoenvisager sous forme de creacutedit drsquoimpocirct et non de reacuteduction drsquoimpocirct comme au Queacutebec pour concerner toutes les familles y compris celles qui ne sont pas assujetties agrave lrsquoimpocirct A ce stade cela suppose neacuteanmoins que les familles ne perccediloivent drsquoaides qursquoen anneacutee n+1 Avec le futur preacutelegravevement agrave la source cela ne sera plus le cas - Proposition de Michel Meacutenard rapport parlementaire 2013 laquo Suggeacuterer agrave lrsquoANCV de creacuteer un

chegraveque ldquoseacutejours collectifs enfance-jeunesserdquo utilisable pour le deacutepart en classe de deacutecouvertes et en colonies de vacances raquo330 etc

La proposition de laquo Pass Colo raquo a pour avantage de rendre visible pour tous le soutien public au deacutepart en seacutejour collectif et de rendre le colleacutegien acteur de ce deacutepart srsquoil le souhaite

Coucirct de la mesure en millions drsquoeuros

Pass Colo taille drsquoune classe drsquoacircge en 000 800 valeur du Pass Colo en euros 200 total en millions drsquoeuros sans non-recours 160 Hypothegravese non-recours 30 Coucirct en millions drsquoeuros 112

17 Les jeux mouvements et deacuteplacements dans lrsquoespace public eacutequilibrer la preacutesence des filles et des garccedilons deacutevelopper lrsquoactiviteacute physique des enfants Les filles ont tendance agrave pratiquer davantage des activiteacutes artistiques et culturelles et les garccedilons des activiteacutes sportives et exteacuterieures Cela recoupe certains goucircts mais aussi certains steacutereacuteotypes comme le montrent des travaux sur lrsquoimpact des steacutereacuteotypes sur les choix des enfants et des jeunes Compleacutementairement il est important de noter que nos travaux font apparaicirctre une moindre place des filles dans lrsquoespace public et une moindre vie extrascolaire des filles toutes disciplines confondues Cela est particuliegraverement le cas des filles dans les milieux populaires331 Cela les inscrit dans des trajectoires ineacutegalitaires quant agrave leurs places futures dans la socieacuteteacute

330 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit 331 Cf travaux de MC Naves + HAP Culture et Nicolas Oppenchaim opcit

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Crsquoest dans le domaine de lrsquoactiviteacute sportive et physique en particulier des pratiques libres que lrsquoaccent en faveur drsquoun eacutequilibre fillegarccedilon devrait ecirctre mis Chez les adolescents et les jeunes une grande majoriteacute pratique agrave un degreacute ou un autre une activiteacute physique (810) et lrsquooffre de clubs sportifs est probablement suffisante mecircme si perdurent des enjeux de diversification des disciplines selon les territoires dans lesquels nous nrsquoentrons pas dans ce rapport (nous renvoyons agrave la mission JO) A ce jour les ameacutenagements ouverts de la ville (City stade par exemple) dessinent plus une utilisation par les garccedilons (ils sont agrave 90 utiliseacutes par des garccedilons) Il y a dans lrsquoespace public tregraves peu drsquooffres penseacutees pour les filles Cette probleacutematique autour des fillesfemmes dans lrsquoespace public rejoint eacutegalement des enjeux relatifs au sentiment de seacutecuriteacute indispensable pour qursquoelles en prennent possession (exemple parc de Blossac agrave Poitiers) au mecircme titre que leurs camarades garccedilons Favoriser un accegraves aux eacutequipements existants (eacutecole gymnases etc) serait facilitateur pour un deacuteveloppement de la pratique drsquoactiviteacutes physiques libres au sein de lrsquoespace public Chez les enfants le taux de pratique sportive ou physique semble moins deacuteveloppeacute (510332 ) que chez les adolescents avec des probleacutematiques de surpoids pour certains et des enjeux drsquoeacutegaliteacute Les enfants plus jeunes qui nrsquoaiment pas le sport organiseacute accessible dans leur quartier ont besoin de mouvement en preacutesence drsquoadultes parents ou tiers pour accompagner ou encadrer des jeux Les parcs peuvent ecirctre un bon support mais au-delagrave des ameacutenagements possibles de lrsquoespace public les eacutequipements des eacutecoles en particulier les cours de reacutecreacuteation sont susceptibles de fournir des lieux sucircrs et relativement libres

Proposition 5 renforcer lrsquoaccegraves aux cours de reacutecreacuteation en dehors des temps drsquoeacutecole et eacutetudier le deacuteveloppement des ameacutenagements de lrsquoespace public pour de lrsquoactiviteacute physique notamment ceux agrave destination des jeunes filles333

18 La reacuteduction des ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et lieux de vie passe notamment par les ameacutenagements de lrsquoespace public Dans le deacuteploiement des 300 000 places 334 pour les adolescents et des 700 000 places335 (moins une partie des TAPNAP couvrant le besoin des enfants sans activiteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole) que nous proposons (13) il faudra veiller agrave cibler en prioriteacute les territoires les plus deacutepourvus Cela renvoie agrave une question de gouvernance globale sachant que ces places correspondent agrave des eacutequipements deacutependant largement des collectiviteacutes locales Voir sur ce thegraveme les propositions de la partie III Mais outre ces aspects de ciblages territoriaux des enjeux drsquoameacutenagement de lrsquoespace public se posent

332 Renvoi aux donneacutees HAP Culture INJEP 48 de 6-12 ans ayant une activiteacute sportive moins chez les enfants drsquoouvriers 333 Dans la mesure ougrave le gouvernement a solliciteacute France Strateacutegie pour une mission speacutecifique sur le sport le Conseil de lrsquoenfance nrsquoapprofondit pas les deacuteveloppements speacutecifiques en matiegravere drsquoeacutequipements sportifs 334 Voir supra - Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute 335 Voir supra - 131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider

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La question de la mobiliteacute est un enjeu majeur pour tous les jeunes Elle renvoie agrave la confirmation de la confiance en soi laquo Est-ce que je mrsquoautorise agrave aller ailleurs Plus loin raquo En mecircme temps la mobiliteacute des adolescents pose la question du regard porteacute sur ces jeunes qui se deacuteplacent Par ailleurs pour les enfants il y a un problegraveme de seacutecuriteacute des espaces publics et drsquoameacutenagements speacutecifiques permettant de reacutealiser des trajets quotidiens seuls ou avec des amis en marchanthellipce dont ils sont demandeurs La question de lrsquoameacutenagement urbain en lien avec les modes de vie des enfants et leurs besoins nrsquoest pas nouvelle Mais les reacutealisations restent parcellaires pour lrsquoaccessibiliteacute (exemple piste cyclable agrave destination des arriveacutees sur les eacutetablissements scolaires les espaces de jeux libres ou de convivialiteacute bornes wifi en plein air)

Pour les ameacutenagements du territoire certaines speacutecificiteacutes du milieu rural doivent ecirctre mieux prises en compte Dans les territoires ruraux cette mobiliteacute des plus jeunes est particuliegraverement malaiseacutee beaucoup de parcours entre villages ou hameaux sont sans trottoir pas forceacutement eacuteclaireacutes donc limitant les possibiliteacutes des enfants et adolescents de se deacuteplacer agrave pied ou agrave veacutelo sans ecirctre accompagneacutes Avec le pheacutenomegravene des laquo neacuteo-ruraux raquo les demandes changent et la population souhaite beacuteneacuteficier des mecircmes services qursquoen ville

- la reacuteflexion sur la mobiliteacute en campagne doit ecirctre lanceacutee sans chercher agrave appliquer aux milieux ruraux le modegravele urbain

- sur le terrain les partenaires eacutevoquent une deacutelimitation pertinente de lrsquoespace de vie penseacutee agrave partir drsquoun temps de transport de moins de laquo 15 minutes raquo (pour que les parents accompagnent effectivement leurs enfants agrave certaines activiteacutes tout en articulant vie professionnelle et vie familiale)

- lrsquoenjeu de transports des enfants se pose aussi pour les animateurs avec agrave la cleacute la question de lrsquoautoriteacute parentale lorsque lrsquoon veacutehicule un enfant

- des modes de transport aux laquo temps et lieux tiers raquo sur le modegravele des transports scolaires ou en tenant compte du covoiturage ou des pedibus pourraient ecirctre organiseacutes

Globalement une reacuteflexion sur la laquo marchabiliteacute raquo notamment en zone rurale ou peacuteriurbaine et les circulations douces devrait ecirctre systeacutematiquement inteacutegreacutee aux projets drsquoameacutenagements

- faciliter des trajets seacutecuriseacutes permettant de se promener et se rendre dans les lieux du quotidien pour eacuteviter de confiner les enfants

- trottoirs le long des routes pour acceacuteder aux collegraveges en zone rurale - sur le modegravele du covoiturage favoriser les trajets en petits groupes - rues aux enfants

Au-delagrave certains ameacutenagements facilitent la socialisation informelle des jeunes et pourraient ecirctre davantage deacuteveloppeacutes par exemple bornes Wifi et ressources numeacuteriques en plein air pour favoriser des espaces de socialisation de transmissions et de faire ensemble non statiques Cela ne repreacutesente pas des deacutepenses importantes Les freins tiennent aux conflits drsquousage et plus particuliegraverement aux craintes des habitants face agrave des ameacutenagements de ce type de lrsquoespace public qui geacutenegraverent du monde de la musique du bruithellip Cette peur des jeunes dans lrsquoespace public est encore plus grande dans les quartier politiques de la ville (QPV) De mecircme il y a des interrogations autour de la lumiegravere dans lrsquoespace public le manque de lumiegravere nrsquoempecircche pas les jeunes de se reacuteunir mais la lumiegravere incite agrave lrsquousage des espaces la

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nuit alors que ces lieux ne sont pas neacutecessairement loin des habitants Cela peut entraicircner des conflits drsquousages entre les habitants et les jeunes

On preacuteconise donc une geacuteneacuteralisation drsquousages plus mixtes et la possibiliteacute drsquoeacutevegravenementiels festiviteacutes eacutepheacutemegraveres propices aux liens intergeacuteneacuterationnels et des temps et espaces de mixages sociaux A New-York entre le Bronx et Columbia existe un parc public Central Park dans lequel des barbecues sont agrave disposition Dans certains villages ou villes en France se deacuteveloppent des collectifs autour de barbecues des points livres etc

Proposition 6 systeacutematiser une deacutemarche de diagnostic enfance jeunesse lors de tout projet drsquoameacutenagement des espaces publics par les collectiviteacutes locales (notamment en eacutetudiant lrsquoinscription drsquoun volet obligatoire de diagnostic enfance-jeunesse pour toute Zone drsquoAmeacutenagement Concerteacute) afin de permettre la socialisation et la mobiliteacute des enfants consulter systeacutematiquement les enfants et adolescents pour les eacutequipements les concernant et former les agents des parcs et autres espaces publics aux besoins des enfants et adolescents en termes drsquointimiteacute de liberteacute et de protection

19 Les apprentis favoriser leur participation agrave des activiteacutes partageacutees avec drsquoautres jeunes Les apprentis beacuteneacuteficient moins encore que les autres jeunes drsquoespaces et temps extrascolaires partageacutes Si les lyceacuteens ont plus souvent accegraves agrave des pratiques informelles de socialisation et de vie extrascolaires plutocirct riches et faciliteacutees par la prise drsquoautonomie importante agrave ces acircges le parcours des jeunes apprentis ne leur permet pas de partager le mecircme type drsquoespaces de socialisation informelle Le taux de rupture des contrats drsquoapprentissage eacutetait de 28 en 2014 mais 38 chez les moins de 18 ans 60 des apprentis soulignent un manque drsquoaccompagnement La concertation sur lrsquoapprentissage fait apparaicirctre des enjeux relatifs agrave lrsquoorientation que nous ne couvrirons pas dans ce rapport Bien que le deacuteveloppement de clubs scientifiques et techniques voire agrave enjeux theacutematiques dans la peacuteriode du collegravege peuvent y contribuer pour une part Au-delagrave sont geacuteneacuteralement souligneacutees les conditions de vie difficiles notamment de logement pour les jeunes apprentis au regard des vies que megravenent les autres adolescents de leur acircge Il convient eacutegalement de relever le grand changement en termes de socialisation que connaissent les jeunes apprentis alors que la grande majoriteacute des jeunes de leur acircge continuent de beacuteneacuteficier du tissu de socialisation que procure la vie au lyceacutee en particulier en matiegravere de mixiteacute fillesgarccedilons les apprentis se retrouvent beaucoup plus isoleacutes et plongeacutes plus rapidement dans un monde drsquoadultes et dans des univers souvent peu mixtes (faible mixiteacute fillesgarccedilons des voies professionnelles) Cet isolement est susceptible de renforcer un sentiment de mise agrave lrsquoeacutecart quand lrsquoorientation nrsquoa pas non plus fait lrsquoobjet drsquoun choix deacutelibeacutereacute drsquoadheacutesion Il risque mecircme de saper les possibiliteacutes pour un jeune de deacutecouvrir un meacutetier de srsquoy plaire et de srsquoy construire Lrsquoenjeu de socialisation et de valorisation dans des activiteacutes de plaisirloisir utiles qui contribuent agrave donner confiance en soi concerne tous les adolescents Il est donc clair qursquoil y a prioriteacute parmi les 16-18 ans agrave soutenir chez les apprentis ces dimensions en dehors de lrsquoeacutecoledu travail Cela pourrait eacutegalement soulager le poids sur lrsquoentreprise dans le management des jeunes apprentis en introduisant drsquoautres tiers adultes Certes dans les internats ougrave loge une partie des apprentis on trouve geacuteneacuteralement des foyers socio-eacuteducatifs

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qui proposent des activiteacutes artistiques culturelles et sportives Mais cela ne suffit pas agrave creacuteer une jeunesse partageacutee entre lyceacuteens et apprentis Par ailleurs ces activiteacutes proposeacutees dans ces foyers souffrent probablement des mecircmes manques que nous analysons dans la partie theacutematique

Proposition 7 dans le cadre de la refonte en cours sur lrsquoapprentissage deacutevelopper la participation des apprentis agrave des espaces de socialisation partageacutes avec les lyceacuteens et de pratiques en amateur comme dimension de seacutecurisation et drsquoeacutemancipation de leurs parcours

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2 ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES

PARCOURS Deacuteployer un grand plan de deacuteveloppement des temps et lieux tiers pour offrir aux enfants des possibiliteacutes de faire des choses utiles pour eux suppose qursquoils puissent srsquoapproprier des codes sociaux des activiteacutes des pratiques Il srsquoagit donc de la valeur que peuvent prendre ces activiteacutes pour eux et qui in fine repose sur la relation singuliegravere entre un enfant un adolescent et le monde qui lrsquoentoure agrave partir du rapport au reacuteel qursquoengendre une expeacuterience donneacutee meacutedieacutee par un mentor un ami et quelques autres Cette saveur particuliegravere que prendra pour certains le match de foot le codage drsquoun bel algorithme la danse la reacutesolution drsquoun problegraveme de matheacutematiques la reacuteparation drsquoun veacutelo ou la confection drsquoun plat reacuteussi ne se deacutecregravete pas Parfois elle se deacutecouvre ex-post Le sentiment de liberteacute eacuteprouveacute par les enfants et les adolescents ne se trouve pas forceacutement dans la posture laquo consommatoire raquo de choisir dans une laquo offre raquo de type catalogue de possibles Elle se deacutecouvre aussi dans des choses faites qursquoon reacuteinvestit apregraves coup parce qursquoelles font sens selon le contexte ou lrsquohistoire de lrsquoenfant Crsquoest pourquoi il serait erroneacute de deacutecreacuteter a priori quels champs il convient drsquoinvestir pour permettre aux jeunes de mieux se deacutevelopper en compleacutement du socle commun obligatoire de connaissances que lrsquoeacutecole transmet et qui est le preacutealable neacutecessaire agrave la formation drsquoun citoyen instruit dans la Citeacute En revanche il faut que les grands champs de savoir-faire de savoir-ecirctre de vivre ensemble de notre socieacuteteacute puissent ecirctre rencontreacutes sous une forme ou une autre et surtout investis drsquoune maniegravere personnaliseacutee approfondie laquo prises raquo et laquo deacuteprises raquo comprises Lrsquoeacutecole au moins jusqursquoau niveau du collegravege unique ne peut structurellement pas offrir ces multipliciteacutes de formes varieacutees puisqursquoelle doit assurer un commun relativement uniforme336 Et ce alors que notre socieacuteteacute marqueacutee par une division du travail toujours plus pousseacutee conduit agrave une multiplication de domaines de savoir-faire distincts mouvants et parfois eacutetrangers les uns aux autres dans leurs modes de valorisation et dans les compeacutetences qursquoils exigent et geacutenegraverent Les jeunes qui sont deacutesormais informeacutes en flux continus via leurs eacutecrans ne sont pas eacutetrangers agrave ces multipliciteacutes ce qui peut geacuteneacuterer des frustrations mauvaises 337 En particulier agrave lrsquoadolescence il convient ainsi drsquoeacuteviter qursquoun eacutecart se creuse entre des fantasmes suralimenteacutes qui nourriraient un sentiment de toute-puissance ou au contraire drsquoimpuissance entre ce qursquoun adolescent croit possible et ce qursquoil faut de travail pour faire advenir les choses Chez tous les enfants et adolescents il convient au contraire de soutenir et drsquoencourager les appeacutetits drsquoaction qursquoouvrent les imaginations et ne demandent qursquoagrave srsquoeacuteprouver dans la reacutealiteacute Il faut donc diversifier lrsquooffre des temps et lieux tiers en lien avec les enjeux theacutematiques propres aux champs de pratiques moins deacuteveloppeacutees aujourdrsquohui nous traiterons ici agrave la fois des enjeux de deacuteveloppement de lrsquooffre (sciences techniques et engagements surtout mais

336 Nous nrsquoabordons pas ici le double enjeu drsquoindividualisation et drsquoeacutegaliteacute universel que traverse lrsquoeacutecole eacutegalement Voir notamment Commission Enfance et Adolescence pour des reacuteflexions sur le sujet 337 Chateaubriand le disait deacutejagrave laquo Plus les peuples avancent en civilisation plus cet eacutetat du vague des passions augmente car il arrive une chose fort triste le grand nombre drsquoexemples qursquoon a sous les yeux la multitude des livres qui traitent de lrsquohomme et des sentiments rendent habile sans expeacuterience [hellip] Lrsquoimagination est riche abondante et merveilleuse lrsquoexistence pauvre segraveche et deacutesenchanteacutee On habite avec un cœur plein un monde vide [hellip] raquo (Geacutenie du christianisme 1828 Chapitre IX ndash Du vague des Passions)

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aussi pratiques amateurs artistiques) et des modaliteacutes drsquoeacutelargissement des publics qui renvoient entre autres aux aspirations des jeunes dans un monde en mutation Nous commencerons par examiner le champ artistique et culturel Celui-ci se trouve au milieu du gueacute et dispose drsquoun recul inteacuteressant sur les neacutecessiteacutes de renouvellement des formes de pratiques de leurs lieux virtuels ou reacuteels et des meacutediations qui srsquoy rapportent

21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees Pour meacutemoire nous avons vu dans lrsquoeacutetat des lieux que 4 enfants sur 10 entre 11 et 17 ans ont des pratiques artistiques et culturelles reacuteguliegraveres et 27 des enfants ne pratiquaient aucune activiteacute artistique et culturelle en 2008 entre 11 et 17 ans Depuis les pratiques numeacuteriques en amateur srsquoeacutetant deacuteveloppeacutees ce taux de non-pratiquants a probablement ducirc diminuer Lrsquoimportance de la deacutemocratisation culturelle et le rocircle fondateur de la culture pour la deacutemocratie sont reconnus de longue date et ont donneacute lieu agrave des politiques publiques338 (Reacutevolution franccedilaise IIIe Reacutepublique front populaire creacuteation drsquoun ministegravere de la culture apregraves-guerre etc) Plus reacutecemment la vie culturelle des enfants a eacutegalement eacuteteacute encourageacutee agrave deux titres

- au nom du droit agrave participer agrave la vie culturelle l LrsquoEducation Artistique et Culturelle (EAC) est inscrite dans la Loi NOTRe portant Nouvelle Organisation Territoriale de la Reacutepublique du 16 juillet 2015 qui stipule que la responsabiliteacute culturelle est exerceacutee laquo dans le respect des droits culturels eacutenonceacutes par la convention sur la protection et la promotion de la diversiteacute des expressions culturelles du 20 octobre 2005 raquo Ce droit agrave participer agrave la vie culturelle parfois critiqueacute dans sa porteacutee pratique effective338 est souvent mis en relation avec deux champs de valeurs implicites et explicites

o une valeur de coheacutesion sociale et de deacuteveloppement deacutemocratique au travers la possibiliteacute donneacutee agrave chacun drsquoavoir accegraves au patrimoine et de participer agrave la vie de la citeacute notamment en eacutetant acteur de la culture338

o une valeur eacuteducatrice et civilisatrice des arts en eux-mecircmes poseacutee drsquoembleacutee dans les anneacutees 1950 au moment de la creacuteation du ministegravere de la Culture

- au nom drsquoun objectif plus exteacuterieur agrave lrsquoart de deacutevelopper des faculteacutes creacuteatives des futurs citoyens en lien avec des compeacutetences rechercheacutees a priori par les eacuteconomies contemporaines Cela rejoint lrsquoideacutee plus globale drsquoeacuteducation par la culture en se focalisant sur certains types de compeacutetences potentiellement induites par les pratiques culturelles

Du point de vue du deacuteveloppement de lrsquoenfant il convient drsquoy ajouter deux autres objectifs preacuteparation agrave la vie collective et eacutegaliteacute des chances de reacuteussite (abordeacute en parties 1 et 2 du rapport)

- la construction de soi lrsquoart eacutetant notamment un moyen drsquoexpression utile au deacuteveloppement complet des enfants

338 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo Rapport CESE novembre

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- une voie de deacuteveloppement de prise de confiance et drsquoinvestissement privileacutegieacute pour certains enfants et adolescents qursquoils y trouvent finalement une vocation professionnelle ou autre chose 339 Dans ce cas de figure agrave un moment de leur parcours ce champ de pratiques et drsquoexpression permet un accomplissement investi avec une certaine ardeur

Visant agrave la fois une eacuteducation agrave la culture et par la culture les objectifs de politique publique relatifs agrave la vie et aux pratiques culturelles des enfants hors eacutecole deacutejagrave en partie largement inscrits dans les politiques culturelles et eacuteducatives peuvent ecirctre doubles

- un objectif de geacuteneacuteralisation de la participation de tous les enfants adolescents agrave la vie culturelle Cet objectif est deacutejagrave acteacute via la mise en place drsquoun parcours drsquoEducation Artistique et Culturelle obligatoire jusque la fin du collegravege Celui-ci repose sur la rencontre avec les œuvres le deacuteveloppement des reacutefeacuterence culturelles et des pratiques ndash les trois piliers des parcours EAC ndash aussi bien dans des temps extrascolaires peacuteriscolaires et scolaires avec un objectif drsquoeacutegaliteacute des chances ad hoc Il participe plus globalement des politiques de transmission et de deacutemocratisation culturelles

- la possibiliteacute pour ceux qui srsquoy construisent de pouvoir acceacuteder plus facilement agrave des pratiques reacuteguliegraveres de qualiteacute Cet objectif est distinct du premier il faut agrave la fois systeacutematiser la deacutecouverte possible des pratiques et soutenir lrsquoinvestissement plus speacutecifique Ce dernier volet nrsquoeacutetant pas agrave systeacutematiser pour tous les enfants et adolescents ce qui ne serait pas coheacuterent avec la prioriteacute donneacutee agrave lrsquoeacutemancipation et lrsquoindividualisation des trajectoires qui suppose que des goucircts mais aussi des deacutesinteacuterecircts puissent srsquoexprimer

Sous reacuteserve drsquoeacutevaluations ulteacuterieures on peut estimer que le deacuteveloppement massif issu de la mise en place des parcours EAC devrait permettre de toucher tous les enfants et adolescents au moins sur le premier axe avec un accent tout particulier sur les quartiers de politiques de la ville

Exemple Le portail de Pantin pour lrsquoEAC340

Dans le cadre drsquoun partenariat construit avec lrsquoInspection de lrsquoEacuteducation nationale la direction reacutegionale des affaires culturelles drsquoIle-de-France et la circonscription de Pantin la Municipaliteacute a mis en place un dispositif agrave lrsquoattention des eacutecoles eacuteleacutementaires et maternelles le laquo portail de lrsquoaction eacuteducative agrave lrsquoeacutecole raquo faisant lrsquoobjet drsquoune convention-cadre avec la DA-SEN (Direction Acadeacutemique des Services de lrsquoEducation Nationale) conclue en 2013 pour cinq anneacutees et renouvelable en 2018 Neacute agrave la rentreacutee 2008 le portail propose une seacuterie de parcours dans les domaines les plus varieacutes arts visuels spectacle vivant musique cineacutema litteacuterature jeunesse mais aussi meacutetiers drsquoart patrimoine et sciences Tous ont pour objectif de deacutevelopper les connaissances des eacutelegraveves drsquoeacuteveiller leur sensibiliteacute et leur curiositeacute Le portail permet drsquoatteindre plus de 4 600 eacutelegraveves par an soit 80 des enfants scolariseacutes dans la ville pour un coucirct de 80 000 euros

Ces actions sont prises en charge par trois domaines diffeacuterents de lrsquointervention publique la culture lrsquoeacuteducation populaire et la pratique en amateur Certaines prioriteacutes meacuteritent drsquoecirctre plus speacutecifiquement soutenues pour poursuivre la dynamique deacutejagrave bien engageacutee

339 Une grande majoriteacute des enfants qui suivent le cycle des conservatoires ne deviendront pas professionnels 340 S Doucet (2017) laquo Les territoires de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle raquo Rapport au Premier ministre janvier

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211 Elargir les publics et geacuteneacuteraliser lrsquoaccegraves agrave la culture avec plusieurs leviers compleacutementaires

La politique de deacutemocratisation de la culture341 poursuivie depuis les anneacutees 1960 srsquoest heurteacutee agrave deux eacutecueils

- lrsquoindiffeacuterence des publics viseacutes malgreacute une facilitation drsquoaccegraves agrave lrsquooffre notamment en termes de coucirct (gratuiteacute des museacutees pour les enfants etc) Crsquoest pourquoi en France et en Europe les politiques sont progressivement passeacutees drsquoune orientation fondeacutee sur le renforcement de lrsquoaccegraves agrave tous drsquoune offre culturelle ex-ante (dont des outils destineacutes aux publics speacutecifiques et drsquoacircge scolaire) agrave des tactiques inteacutegrant diverses formes de co-construction de lrsquooffre et drsquoeacutelargissement des modaliteacutes de rencontre avec le public

- un risque de clivages sociaux en termes de contenu des pratiques et sorties culturelles et de freacutequentations des lieux de culture

Les approches drsquoeacutelargissement des publics nrsquoatteignent pas toujours lrsquoobjectif rechercheacute le ciblage socioeacuteconomique et la deacutefinition des publics dits laquo empecirccheacutes raquo ayant parfois moins favoriseacute leur goucirct pour la culture et les pratiques culturelles laquo leacutegitimes raquo qursquoils nrsquoont entretenu des clivages en termes de pratiques culturelles Drsquoougrave une action publique guideacutee par un double enjeu drsquoouverture et de maintien de lrsquoexigence de qualiteacute artistique qui impose un pilotage attentif non seulement aux taux de freacutequentation mais aussi agrave des eacuteleacutements drsquoeacutevaluation plus qualitative etc On observe des hausses de taux de freacutequentation depuis 2010 en particulier pour les publics drsquoacircge scolaire Le rapport drsquoeacutevaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle 342 souligne un bilan en demi-teinte ndash agrave la fois des reacutesultats limiteacutes et des innovations significatives ayant permis des eacutelargissements de publics 69 des structures culturelles ont des objectifs drsquoeacutelargissement des publics dans leurs statuts 90 des institutions deacuteveloppent des actions agrave destination des populations et des quartiers prioritaires et 40 ont speacutecifiquement deacuteveloppeacute des outils diversifieacutes Parmi les reacuteussites citons notamment le recours reacutepandu aux visites du patrimoine pendant les vacances mouvement appuyeacute par la convention entre lrsquoUnion Nationales des Associations de Tourisme et de plein air (UNAT) et le ministegravere de la Culture343 Compleacutementairement aux politiques de deacuteveloppement des eacutequipements de tarification et de fideacutelisation les principaux leviers identifieacutes comprennent344

- Avoir une approche territorialiseacutee des publics plutocirct que cibler des publics diffeacuterencieacutes Reacuteserver un jour ou un creacuteneau particulier agrave des types de publics preacutecis (scolaires des REP personnes en situation de handicap public sous main de justice etc) peut avoir un effet stigmatisant et cloisonnant pour le public en question Lrsquoapproche par type de territoires permet de srsquoadresser agrave tous les publics de proximiteacute en invitant les habitants qui constituent le laquo grand public raquo en inteacutegrant laquo scolaires raquo laquo exclus raquo laquo empecirccheacutes raquo Pour ce faire certains eacutetablissements comme le Theacuteacirctre national de Strasbourg ou les reacuteseaux de lecture publique en territoires urbains structurent leurs

341 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 41 49 342 Ibid p 147 343 wwwunatassofrunatactualiteslunat-signe-une-convention-avec-le-ministere-de-la-culture 344 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit

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eacutequipes sur des territoires le reacutefeacuterent territoire en partenariat avec les communes les maisons de quartier les centres sociaux et les eacutetablissements scolaires insegravere la culture dans une laquo conversation avec la population raquo Certaines offres drsquoactiviteacute croisent les champs de la culture du tourisme (arts et sites naturels ou patrimoine) du terroir de la meacutemoire et de lrsquohistoire du territoirehellip (pour exemple le reacuteseau Traces345 en Rhocircne-Alpes346 reacuteunit autour de questions meacutemorielles lieacutees aux migrations des acteurs du champ social artistique patrimonial culturel ou encore des chercheurs en sciences humaines et sociales Il organise deux fois lrsquoanneacutee des eacutevegravenements multiformes sur la reacutegion)

- Deacutevelopper des actions hors les murs (dont les bibliothegraveques 347 ) et des meacutediations348 au plus pregraves des habitants et de leurs rythmes de vie (horaires etc) Diverses actions visent agrave aller vers les publics actions hors les murs reacutesidences drsquoartistes dans les eacutecoles ou des lieux de vie actions en bas des immeubles spectacles de rue etc En 2008 25 des 15-19 ans assistaient agrave des festivals de rue Les actions hors les murs permettent aussi de viser les jeunes filles qui se tiennent maintenant parfois agrave distance des bibliothegraveques pour des raisons religieuses Les spectacles gratuits dans lrsquoespace public permettent de toucher de nouveaux publics Il srsquoagit aussi de deacutevelopper des offres drsquoactiviteacutes mieux adapteacutees en termes drsquohoraires de transports ou de services

- Co-construire et diversifier lrsquooffre en lien avec les nouveaux usages Les pratiques culturelles sont de plus en plus diversifieacutees et integravegrent de nouveaux champs drsquoexpressiviteacute street art hip-hop slam musiques du monde etc Une partie drsquoentre elles souhaitent toutefois une plus grande reconnaissance (jeunes creacuteateurs pratiques amateurs) et davantage de place pour se produire (salle de reacutepeacutetition lieu de diffusion etc) ce qui creacutee parfois des conflits drsquousage que les collectiviteacutes locales peuvent contribuer agrave arbitrer La diversiteacute concerne eacutegalement lrsquoaccegraves aux formations artistiques sachant que la demande du public est forte sur tout le territoire Plusieurs conservatoires ont ouvert des classes drsquoenseignement de musiques actuelles pour srsquoadapter agrave la demande entraicircnant une diversification de leur public Le clivage entre

345 wwwapprochesfrLe-reseau-TRACES-en-Rhone-Alpes (consulteacute le 08022018) 346 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 153 347 Afin de toucher les publics empecirccheacutes (sous-main de justice hospitaliseacutes en situation de deacutependance en situation de handicap) ou eacuteloigneacutes des institutions culturelles les bibliothegraveques ont consideacuterablement deacuteveloppeacute les actions hors les murs qursquoil srsquoagisse de la mise en place de bibliothegraveques itineacuterantes (bibliobus notamment) de bibliothegraveques de rue ou encore de rendez-vous reacuteguliers hors des murs des eacutetablissements Ces actions sont souvent construites en partenariat avec les associations du territoire ainsi que les grands reacuteseaux drsquoeacuteducation populaire et drsquoassociations de solidariteacute Le travail drsquoATD Quart-Monde sur les Bibliothegraveques de rue et agrave destination en particulier des jeunes publics a notamment inspireacute les bibliothegraveques de la ville de Paris La grande fecircte de la litteacuterature de jeunesse Partir en livre qui connaicirctra sa quatriegraveme eacutedition en juillet 2018 est lrsquooccasion pour les bibliothegraveques drsquoinvestir lieux publics parcs et piscines et de srsquoadresser aux enfants et aux jeunes qui nrsquoont pas la possibiliteacute de partir en vacances Lrsquoenjeu pour les bibliothegraveques est bien souvent aujourdrsquohui de construire des dispositifs qui permettent aux publics concerneacutes par les actions hors les murs de rentrer dans la bibliothegraveque facilitation des conditions drsquoinscription deacuteveloppement de fonds laquo Facile agrave lire raquo agrave destination des publics en situation drsquoillettrisme etc 348 Des meacutediations sont inseacutereacutees dans des reacuteseaux de proximiteacutes interactives et numeacuteriques visites confeacuterences binocircmes artiste- meacutediateur ou bibliotheacutecaire -meacutediateur pour faire deacutecouvrir des œuvres etc Des outils innovants notamment numeacuteriques rendent la meacutediation laquo interactive raquo et laquo co-construite raquo conversations skype avec des artistes en reacutesidence creacuteation de communauteacute drsquousagers (le Louvre anime 11 groupes drsquointernautes) Reste que les adolescents et les jeunes ne savent souvent pas que les museacutees sont gratuits (reacuteunions autour du Pass Culture) et si lrsquoentreacutee au museacutee est gratuite ce nrsquoest pas le cas du transport qui peut ecirctre conseacutequent pour un jeune

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laquo pros raquo et laquo amateurs raquo peut toutefois se creuser les lieux de la culture eacutetant parfois ressentis comme des laquo bastions raquo par les publics qui ne les freacutequentent pas tandis que les professionnels srsquoefforcent de moduler lrsquointervention des amateurs dans la vie culturelle susceptible drsquoaffecter leur emploi ou de nuire agrave lrsquoimage drsquoexigence artistique et professionnelle qursquoils revendiquent On observe une demande de co-construction

o les conseils de vie lyceacuteenne veulent ecirctre davantage pris en compte o lrsquoAssociation des Reacutegions de France (ARF) suggegravere drsquoinventer des

constructions deacutemocratiques des projets en srsquoappuyant sur les associations drsquoeacutelegraveves

- Deacutevelopper les projets deacutedieacutes agrave lrsquoenfance et lrsquoadolescence et aux activiteacutes parentsenfants Le volet laquo petite enfance raquo nrsquoest pas toujours bien valoriseacute dans les programmations Pourtant il est lrsquoun des moyens de srsquoadresser non seulement aux tout-petits pour les sensibiliser degraves le plus jeune acircge mais eacutegalement agrave leurs parents eacuteloigneacutes de la culture pour des raisons sociales et eacuteconomiques et parfois culturelles (non-maicirctrise de la langue par exemple) La parentaliteacute apparaicirct comme un point cleacute dans lrsquoadheacutesion des enfants agrave la culture

Exemples Opeacuteration Premiegraveres pages laquo Premiegraveres Pages est un dispositif de labellisation et de subvention de territoires dont les politiques favorisent lrsquoaccessibiliteacute et la familiarisation au livre pour les tout-petits et leurs familles En 2017 ce dispositif piloteacute par le ministegravere de la Culture labellise 33 collectiviteacutes (dont 24 deacutepartements) sur lrsquoensemble du territoire national Via des actions de formation croiseacutee des professionnels du livre et de la petite enfance des partenariats et des dispositifs de meacutediation en direction des enfants et des parents (dons de livres agrave la naissance des enfants lectures dans les lieux drsquoaccueil de la petite enfance organisation de salons du livre ou drsquoeacutevegravenements festifs reacutesidences drsquoauteurs et drsquoautrices actions speacutecifiques en direction des publics eacuteloigneacutes des bibliothegraveques) les territoires labelliseacutes contribuent agrave lrsquoeacuteveil artistique et culturel des tout-petits et agrave la construction de soi degraves le plus jeune acircge raquo

Fleacutechage de sites via bibliotheacutecaires des sites pour enfant ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par un comiteacute de navigation encadreacute par le Salon du Livre de Jeunesse (Montreuil) et les autres par les bibliotheacutecaires de Noisy-le-Sec Cette page drsquoaccueil constitue un point de deacutepart des navigations des enfants dans la salle multimeacutedia jeunesse ainsi que pour les animations scolaires Les rubriques y sont preacutesenteacutees sous forme de pastilles de couleur Nature Sciences et deacutecouvertes Le coin des tout-petits Droits de lrsquoenfant Casse-tecircte et remue-meacuteningehellip Avec une actualisation reacuteguliegravere des ressources

Ces diffeacuterents moyens ont permis drsquoaugmenter la freacutequentation des eacutetablissements publics culturels chez des publics cibles (20 de la freacutequentation des EP en 2014 contre 136 en 2010) En particulier la freacutequentation des publics enfants et adolescents a connu une augmentation de 24 sur cette peacuteriode notamment du fait des parcours drsquoEducation Artistique et Culturelle Dans lrsquoensemble la population se saisit de diffeacuterentes actions compleacutementaires qui srsquoavegraverent non substituables349

349 Exemple le festival de Poitiers qui a lieu en trois temps spectacle dans le cadre scolaire spectacles dans les appartements de personnes spectacles dans lrsquoespace public Ce festival est co-porteacute par un centre social et par le conservatoire Il occupe lrsquoespace public et il y a une reacuteelle appropriation du festival par les habitants Ce qui se deacuteroule dans lrsquoespace public a un tregraves grand succegraves Idem exemple des ludothegraveques mobiles de Paris

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212 Pour des activiteacutes ouvertes seacutecuriser et mieux financer les animations de rue Les familles sont parfois reacuteticentes agrave se saisir drsquoopportuniteacutes pour leurs enfants (distances codes culturels maintenant une distance etc) Lrsquoanimation de rue a un double rocircle de vecteur de pratiques culturelles et de meacutediateur amenant les enfants et leurs familles vers des formes plus institueacutees notamment en informant en deacuteveloppant des goucircts et en formant agrave certains codes (ritualisation des formes de deacutepart et drsquoarriveacutee des enfants350) Certaines conditions garantissent la qualiteacute des animations de rue et leur compleacutementariteacute avec les formes plus institueacutees drsquoaccueil de loisirs et drsquoateliers culturels

- eacuteviter de concurrencer les offres drsquoaccueils de loisirs ateliers du territoire Les centres sociaux observent que certaines familles alternent le recours au centre de loisirs et animation de rue notamment pour la faciliteacute que repreacutesente lrsquoanimation de rue Par exemple agrave Poitiers lrsquohoraire de lrsquoanimation de rue (14 h ndash 18 h) faisait de la concurrence aux accueils de loisirs La deacutecision a donc eacuteteacute prise de changer les plages horaires de lrsquoanimation de rue de 16 h agrave 21 h permettant de laquo faire descendre certains habitants raquo

- Repeacuterage de lrsquoespace public en milieu rural il est tregraves complexe car extrecircmement distendu La mobiliteacute et la disponibiliteacute de lrsquoanimateur de rue sont donc agrave repenser sur les territoires ruraux

- ne pas traiter indiffeacuteremment les diffeacuterentes tranches drsquoacircge Adapter lrsquoanimation et la meacutediation en fonction des acircges des enfants et adolescents

- concevoir certaines formes a minima drsquoinscription sans tomber dans les reacuteglemen-tations contraignantes des accueils de loisirs Par exemple des cartes drsquoadheacutesion agrave tarif attractif (exemple 1 euro pour deux mois) offrant une sortie de proximiteacute une fois par semaine pour faire deacutecouvrir les ressources sur le territoire peuvent ecirctre des leviers inteacuteressants

- formaliser lrsquoorganisation permettant de nouer un lien avec les familles et maintenir une continuiteacute des actions

- assurer un cadre rassurant permettant de fleacutecher des financements reacuteguliers plus stables des animations de rue et permettant de maintenir une plus grande continuiteacute entre les animateurs les publics et les institutions et de deacutefinir des missions des animateurs adapteacutees aux territoires Alors qursquoaujourdrsquohui les animations de rue ne peuvent ecirctre financeacutees au titre des Contrats Enfance Jeunesse351

Concernant lrsquoaccueil de loisirs le choix a eacuteteacute fait de ne pas imposer de cadre pas de neacutecessiteacute drsquoinscription pas drsquohoraires pas de fiche sanitaire de liaison La volatiliteacute des publics ne permet pas de respecter le taux drsquoencadrement Mais un cadre minimal permettrait de seacutecuriser les professionnels Le cadre laquo accueil de jeune raquo propose des contraintes drsquoencadrement assouplies inteacuteressantes cependant il ne srsquoapplique qursquoaux plus de 14 ans Un cadre juridique entre le terrain les acteurs associatifs de lrsquoeacuteducation populaire et lrsquoEtat pourrait ecirctre poseacute afin de faire eacutemerger un accord sur lrsquoanimation de rue Ce serait drsquoautant

350 Auditions Poitiers et Rennes du HCFEA 351 Le Contrat Enfance Jeunesse court sur une anneacutee courante et pas de financement pour lrsquoanimation de rue La mission de lrsquoanimateur ne peut donc pas forceacutement ecirctre organiseacutee selon les besoins du territoire Ces contrats paient la journeacutee par enfant en accueil de loisirs Faudrait-il aller vers un nouveau cadre un cadre assez fin encadreacute par un cadre juridique Un financement au poste et non agrave la preacutesence des jeunes serait peut-ecirctre plus adeacutequat

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plus pertinent que lrsquoanimation de rue est susceptible de consolider certains emplois culturels dans des territoires ruraux ou peu denses352

Proposition 8 mieux financer et assurer le cadre leacutegal des animations de rues

En rapprochant la Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale (DGCS) la Cnaf et lrsquoeacuteducation populaire lancer un chantier visant agrave deacutefinir un cadre leacutegal minimal ndash suffisamment leacuteger pour nrsquoecirctre pas source de complexiteacute administrative empecircchant toute initiative locale et toute reacuteactiviteacute ndash permettant de seacutecuriser ces pratiques et de les financer au titre du contrat enfance- jeunesse dans la prochaine COG et ainsi drsquoassurer une peacuterenniteacute des actions et des animateurs adapteacutes aux besoins locaux

213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels

Les lieux drsquoanimation culturelle et socioculturelle sont insuffisamment adapteacutes agrave lrsquoaspiration des jeunes Les bibliothegraveques et meacutediathegraveques qui sont deacuteveloppeacutees dans de nombreux territoires353 sont lrsquoun des vecteurs potentiels pour cette fonction agrave condition de faciliter le recours agrave ces institutions qui peuvent ne pas ecirctre identifieacutees comme des lieux drsquointeacuterecirct pour des populations eacuteloigneacutees culturellement de ces usages mecircme si la freacutequentation des bibliothegraveques atteste de leur actualiteacute Pour reacutepondre agrave une mutation du rocircle des bibliothegraveques notamment sous lrsquoeffet du numeacuterique qui transforme le rapport aux œuvres et aux sources drsquoinformation et dans le cadre des Assises des bibliothegraveques le deacuteveloppement drsquoespaces de travail de convivialiteacute culturelle et drsquooffres agrave destination speacutecifique des adolescents pourrait ecirctre renforceacute354 Il srsquoagirait de poursuivre un mouvement largement entameacute qui passe par la conception de projets drsquoeacutetablissement qui prennent en compte les speacutecificiteacutes des territoires ougrave se trouve la bibliothegraveque la mise en place drsquoespaces conviviaux et ouverts agrave tous et agrave toutes le deacuteveloppement de collections inclusives et plurielles de politiques drsquoaction culturelle srsquoadressant agrave lrsquoensemble des publics du territoire (qursquoils freacutequentent deacutejagrave ou non les eacutetablissements) de nouveaux usages dans les murs de la bibliothegraveque (recherche drsquoemploi autoformation aux langues ou agrave lrsquoinformatique bibliothegraveques vivantes projets participatifs impliquant les visiteurs et visiteuses de la bibliothegraveque)

Bibliothegraveque de Brossard au Queacutebec

Lrsquoensemble du mobilier de lrsquoespace ado est mobile et reacuteagenceacute tantocirct en espace de travail tantocirct en salle de projection ou de jeux tantocirct utiliseacute comme un espace de deacutetente etc La dimension participative de leur conception et de leur programmation est essentielle avec ce que cela implique en termes de projet drsquoeacutetablissement de meacutediation aupregraves des autres publics de la bibliothegraveque etc

Proposition Bibliothegraveques Dans le cadre des Etats Geacuteneacuteraux en cours eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement de 7 000 espaces de convivialiteacute et drsquoespaces de travail

352 Interrogation du centre social de Blaise Boucher sur lrsquoimpact eacuteconomique du centre social Il srsquoavegravere qursquoil y a un effet levier ducirc agrave la preacutesence de ce dispositif en termes drsquoactiviteacute Les pratiques artistiques permettent de consolider des emplois qui sont atypiques en milieu rural Il y a donc une plus grande proximiteacute de lrsquoemploi ce qui est attractif pour des populations qui de par leur meacutetier srsquoimplantent principalement en ville 353 16 500 lieux drsquoaccegraves au livre et agrave la lecture qui se divisent selon lrsquoimportance des eacutetablissements en 7 700 bibliothegraveques et 8 800 points drsquoaccegraves au livre 354 Jacquet A (2017) Bibliothegraveques troisiegraveme lieu Meacutediathegravemes de lrsquoABF voir aussi Construire et concevoir une bibliothegraveque 2e eacutedition Editions du Moniteur 2016 chapitre de Franccediloise Muller sur lrsquoameacutenagement des bibliothegraveques dont lrsquoameacutenagement des espaces adolescents

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adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel dans des lieux du quotidien freacutequenteacutes par les jeunes ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Nous deacuteveloppons cette proposition dans le 23 qui concerne plus largement de nouveaux usages dans les espaces adolescentsjeunes

214 Soutenir le deacuteveloppement des pratiques en amateur pour les enfants et adolescents

La possibiliteacute de deacutevelopper laquo un faire raquo via des pratiques en amateur est un eacuteleacutement de formation tregraves important pour les jeunes Rien ne dit que tous les jeunes doivent avoir une pratique artistique de longue dureacutee mais il importe que tous puissent deacutevelopper sur une certaine dureacutee au moins un type de pratiques sportives ou physiques et un type de pratiques artistiques scientifiques techniques ou culturelles Crsquoest important pour la formation de soi 39 millions drsquoenfants beacuteneacuteficiaient en 2014 drsquoactions au titre du parcours de lrsquoEAC (contre 22 millions en 2010) La mise en place des PEDT a eacutegalement deacuteveloppeacute les pratiques culturelles des enfants Mais on ne sait pas eacutevaluer avec preacutecision la part des enfants et adolescents beacuteneacuteficiant drsquoactiviteacutes suffisamment suivies pour leur permettre drsquoacceacuteder agrave des pratiques amateur Les places en conservatoire355 sont probablement insuffisantes Les donneacutees sur la pratique en amateur des enfants nrsquoexistent pas Le ministegravere de la Culture estime agrave 12 million le nombre drsquoenfants ayant une pratique de musique de danse ou de theacuteacirctre en inteacutegrant les eacutecoles associatives et priveacutees Pour les 11 agrave 17 ans les derniegraveres donneacutees publieacutees remontent aux anneacutees 20082009 Les taux de pratiques ont pu eacutevoluer plus favorablement mecircme sans compter les pratiques informelles sur les reacuteseaux sociaux Les constats sur le caractegravere inacheveacute de la deacutemocratisation culturelle persistent356 Les parcours drsquoEAC ne visent pas directement le deacuteveloppement drsquoune pratique en amateur deacutevelopper le pilier de rencontre avec les œuvres et de pratiques permet une initiation de tous Mais crsquoest autre chose que donner les moyens drsquooffrir plus largement la possibiliteacute pour ceux que cela enchante plus particuliegraverement de poursuivre dans une certaine continuiteacute des apprentissages et investissements extrascolaires en matiegravere artistique et culturelle357 Par ailleurs en termes de tranche drsquoacircge les PEDT visaient plus explicitement les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire que les adolescents Enfin lrsquoEAC srsquoarrecircte apregraves le collegravege Et finalement il convient aussi drsquoeacuteviter le seul tropisme scolaire conduisant notamment agrave eacutevaluer la pertinence des actions au regard de la reacuteussite scolaire Des investissements en direction des quartiers des politiques de la ville ont eacuteteacute soutenus pour le deacuteveloppement des pratiques artistiques358 Mais quid des territoires ruraux

355 155 000 enfants dans les conservatoires agrave rayonnement deacutepartemental ou reacutegional et 145 000 dans les conservatoires municipaux 356 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo avis du CESE novembre 357 INJEPFEJ une eacutevaluation a porteacute sur lrsquoimpact des activiteacutes extrascolaires culturelles sur la reacuteduction des ineacutegaliteacutes les compeacutetences attendues des enfants lrsquoimpact sur lrsquoimplication scolaire des enfants lrsquointeacuterecirct pour la discipline artistique et le rocircle des meacutediations en lien avec les origines sociales et le projet eacuteducatif et culturel des parents Elle a eacuteteacute meneacutee agrave partir de questionnaires et drsquoentretiens avec les porteurs de projets les intervenants et enseignants les parents (eacutechantillon de 300 parents 50 par projet) et les enfants (400 enfants ont reacutepondu au questionnaire) Une eacutevaluation srsquoest centreacutee sur des objectifs mixtes et souligne lrsquoimportance drsquoune pratique suffisamment inscrite dans la dureacutee 358 wwwcgetgouvfrsitescgetgouvfrfilesatomsfilesconvention_ville-culture_8022017pdf convention 2016-2020 Ministegravere de la Culture Ville jeunesse et sports

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Les pratiques en amateur ont eacuteteacute reconnues dans la loi relative agrave la liberteacute de creacuteation agrave lrsquoarchitecture et au patrimoine (LCAP) mais elles restent insuffisamment deacuteveloppeacutees

Pour les plus jeunes enfants lrsquoeacutecole reste un lieu adapteacute pour deacutevelopper lrsquooffre peacuteriscolaire crsquoest le bon maillon pour faciliter la vie des parents et des enfants sur lrsquoaccegraves agrave des activiteacutes encadreacutees Crsquoest moins vrai pour les adolescents et le cas eacutecheacuteant pour certains publics Les museacutees peuvent eacutegalement ecirctre reconnus comme un des lieux de proximiteacute On peut indiquer par exemple le travail reacutealiseacute par le Museacutee en Herbe avec la Ville de Paris dans le cadre de lrsquoaction laquo les reacutecreacutes du museacutee raquo mais eacutegalement tous les ateliers de pratiques artistiques meneacutes sur le long terme ou sous forme de stage dans un certain nombre de museacutees dans les eacutecoles de cirque etc A partir du collegravege et de lrsquoadolescence les jeunes expriment un inteacuterecirct pour des disciplines non ou peu repreacutesenteacutees dans les conservatoires (design dessin etc) pour trouver des figures drsquoidentification valoriseacutees y compris dans drsquoautres lieux que lrsquoeacutecole Il y a moins de propositions adapteacutees pour deacutevelopper des capaciteacutes sur ces centres drsquointeacuterecirct sauf dans lrsquooffre priveacutee de cours reacuteserveacutee agrave des familles riches ou via les classes agrave horaires ameacutenageacutes359 mais qui visent lagrave une petite frange de jeunes deacutejagrave tregraves deacutecideacutes Dans son reacutecent rapport le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) preacuteconise de faire des eacutetablissements publics culturels des territoires en particulier des conservatoires les pocircles ressources du territoire au service de la pratique en amateur et drsquointeacutegrer une pratique exteacuterieure au conservatoire dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoires De mecircme les eacutecoles drsquoart et les formations patrimoniales pourraient preacutesenter et encadrer des pratiques de chantiers de fouilles ou des chantiers restauration Plus de 800 chantiers sont reacutealiseacutes en France 80 en milieu rural et 20 en ville360 par les jeunes Ils sont facteur drsquoengagement citoyen des jeunes dans leur environnement de proximiteacute drsquoun partage de valeur humaniste pour une meilleure compreacutehension de lrsquohistoire et des autres En partant de notre chiffrage global de 300 000 places (fourchette basse pour les plus de 11 ans) dont 100 000 places pour les sciences et techniques dont les pratiques environnementales solidaires et de publication (50 000 100 000 places) restent 100 000 agrave 150 000 places pour les pratiques artistiques soit lrsquoeacutequivalent drsquoun doublement des places en conservatoires municipaux mais sous des formes drsquoateliers ou de clubs

Proposition 9 deacutevelopper le laquo plan mercredi raquo en privileacutegiant des pratiques artistiques encadreacutees reacuteguliegraveres pendant plusieurs semestres pour les 6-11 ans dans divers lieux

Proposition 10A au moins 100 000 places additionnelles agrave deacutevelopper dans des ateliers et clubs drsquoarts plastiques design theacuteacirctre musique danse avec lrsquoappui des eacutecoles territoriales drsquoart et des conservatoires classeacutes par lrsquoEtat Leur responsabiliteacute territoriale et le rocircle de lieux ressources pour les pratiques en amateur drsquoun territoire devraient ecirctre affirmeacutes dans les critegraveres de classement Ceux-ci doivent donc pouvoir ecirctre modifieacutes en ce sens

359 On nrsquoaborde pas ici la question du deacuteveloppement des offres de classes agrave horaires ameacutenageacutes (bon moyen gratuit pour les plus passionneacutes) 360 httpjeunesgouvfrinterministerielcitoyennetebenevolatarticlechantiers-de-jeunes-benevoles

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Proposition 10B creacuteer un site internet fortement inteacutegreacute aux reacuteseaux sociaux afin de soutenir les jeunes artistes amateurs et drsquoinciter les institutions culturelles et sociales des territoires agrave les accompagner srsquoils le souhaitent agrave travers un partenariat dans la dureacutee Cette plateforme permettrait de faire participer des publics peu engageacutes aupregraves des formes actuelles drsquoorganisations et de faire une place plus grande aux nouvelles pratiques et agrave celles en train drsquoadvenir Chiffrage La France beacuteneacuteficie drsquoun reacuteseau de structures drsquoenseignement artistique deacuteveloppeacute comprenant plus de 450 conservatoires classeacutes par lrsquoEacutetat dont la mission premiegravere est de former des praticiens amateurs Le budget de fonctionnement des conservatoires361 est de 428 millions drsquoeuros dont 75 est assureacute par les collectiviteacutes locales Le caractegravere coucircteux de lrsquoenseignement musical (2 000 agrave 3 000 euros lrsquoanneacutee par enfant dans les conservatoires agrave rayonnement reacutegional soit un coucirct similaire agrave celui du projet Demos) est lieacute agrave des caracteacuteristiques intrinsegraveques de la musique besoin drsquoun instrument de temps de cours individuel et pas uniquement collectif etc Ces eacuteleacutements sont eacutevidemment justifieacutes au regard des objectifs drsquoun enseignement de musique Drsquoautres disciplines comme le theacuteacirctre ou le dessin sont susceptibles drsquoecirctre moins coucircteuses car avec moins drsquoeacutequipements et des taux drsquoencadrement plus importants possibles (par exemple un petit groupe de 10 personnes) elles peuvent ecirctre rapprocheacutees des chiffrages sur la science Reste un problegraveme de vivier drsquoanimateurs (voir partie beacuteneacutevolats ci-apregraves) du fait des speacutecificiteacutes des meacutetiers artistiques potentiellement plus difficilement mobilisables sur le mode du beacuteneacutevolat Pour des ateliers utilisant les locaux des conservatoires ou drsquoeacutequipements culturels et avec un taux drsquoencadrement de 1 pour 10 les 100 000 places peuvent ecirctre laquo encadreacutees raquo par 10 000 uniteacutes (chacune de 2 heures drsquoatelier par exemple362) qui pourraient ecirctre assureacutees sur un tiers temps par 2 000 professeurs artistes ou animateurs Nous regroupons le chiffrage correspondant avec ceux sur les reacutefeacuterents TLT (partie III)

22 Un plan massif de deacuteveloppement de clubs scientifiques et de techniques pour les adolescents 50 000 agrave 100 000 places suppleacutementaires agrave horizon 5 ans

Dans un monde en mutation marqueacute par une eacutevolution rapide des technologies les jeunes de 3 agrave 20 ans ont tous vocation agrave ecirctre davantage sensibiliseacutes agrave la culture scientifique et technologique Crsquoest une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) La SNCSTI participe aussi bien drsquoobjectifs propres au deacuteveloppement scientifique et technologique du pays (alimenter des vocations scientifiques et techniques diffuser les savoir-faire numeacuteriques et informatiqueshellip) que drsquoune viseacutee de formation agrave lrsquoesprit du doute bien fondeacute de lrsquoargumentation et de la connaissance des reacutealiteacutes de notre monde consubstantielles agrave la formation citoyenne des enfants et des adolescents Cela recoupe la theacutematique de lrsquoenfant laquo acteur social raquo puisque la science et la technique faccedilonnent de plus en plus notre futur De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees une tendance socieacutetale eacutemerge cette dynamique meacuterite drsquoecirctre stimuleacutee

361 Donneacutees 2008 agrave partir de B Dietsch et M-F Sotto 2010) laquo Lrsquoenseignement speacutecialiseacute de la musique de la danse et de lrsquoart dramatique en 2008-2009 raquo DEPS 362 Soit 20 000 heures hebdomadaires

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Comment avoir demain des acteurs pertinents pour notre eacuteconomie et des citoyens eacuteclaireacutes pour notre deacutemocratie sans que les jeunes drsquoaujourdrsquohui soient activement mis en contact avec le laquo faire raquo de la science et de la technologie

Lrsquoaccegraves aux expositions aux ateliers ponctuels aux eacutevegravenements (fecirctes de la Science etc) se deacuteveloppe Mais la situation des pratiques reacuteguliegraveres scientifiques et techniques extrascolaires nrsquoa pas jusqursquoici eacuteteacute constitueacutee en prioriteacute de politique publique explicite Les reacuteponses au questionnaire HCFEAAMCSTI363 eacutelaboreacute dans le cadre de ces travaux avec le concours lrsquoAMCSTI montre bien lrsquoenjeu Celui-ci deacutepend des tranches drsquoacircges

Pour les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire les actions drsquoeacuteveil agrave la culture et aux questionnements scientifiques pour tous apparaissent comme une prioriteacute conformeacutement agrave la SNCSTI Elles se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees via des partenariats avec lrsquoeacutecole notamment pour diversifier les modaliteacutes drsquoapproche de la science en classe (voir notamment le actions de la fondation La main agrave la pacircte) (ce qui nrsquoentre pas dans notre sujet) et des activiteacutes diverses soutenues par le tissu associatif (Les petits deacutebrouillards etc) Ces actions beacuteneacuteficient de soutien notamment au titre des investissements drsquoavenir agrave hauteur de pregraves de 100 millions pour la peacuteriode 2013-2018364 A partir du collegravege (et surtout de 1213 ans365) lrsquoessor plus speacutecifique de pratiques reacuteguliegraveres en club pour ceux qui se deacutecouvrent un certain goucirct des sciences ou des techniques voir pour les laquo passionneacutes raquo est largement sous-deacuteveloppeacute Pourtant il est important pour les adolescents agrave plusieurs titres

- crsquoest une voie de deacuteveloppement des vocations possibles qui gagne agrave ecirctre soutenue alors qursquoun nombre insuffisant de jeunes souhaitent spontaneacutement se destiner agrave des carriegraveres porteuses en termes drsquoemplois et strateacutegiques pour notre eacuteconomie que ce soit dans le domaine scientifique ou dans les filiegraveres professionnelles techniques (notamment via lrsquoapprentissage)

- crsquoest un levier important pour nourrir un vivier de futurs innovateurs chercheurs et utilisateurs avertis des sciences et techniques dans des formes compleacutementaires de celles de lrsquoeacutecole Sachant que lrsquoinnovation est un enjeu majeur pour le deacuteveloppement eacuteconomique et social de la France366

- en se frottant agrave la matiegravere qui reacutesiste agrave la rigueur neacutecessaire (aussi bien en informatique en matheacutematiques que dans des sciences expeacuterimentales) ou agrave la creacuteativiteacute articulant imagination theacuteorie et expeacuterimentation crsquoest un domaine privileacutegieacute de confrontation au reacuteel A ce titre cela est particuliegraverement mobilisateur par rapport aux enjeux identitaires de lrsquoadolescence

- crsquoest un domaine qui rejoint les enjeux drsquoengagements puisque innovation scientifique et innovation sociale srsquohybrideront de plus en plus Les activiteacutes de ces clubs peuvent

363 Voir annexe laquo Sciences questionnaire AMCSTI raquo 364 67 millions engageacutes sur la peacuteriode agrave fin 2013 30 millions a priori encore investis dans la suite de PIA 3 sous reacuteserve de donneacutees compleacutementaires SGPI deacutepenses reacuteparties entre peacutedagogies des sciences actions pour les professeurs structuration du reacuteseau des acteurs de la CSTI numeacuterique et eacutegaliteacute des chances 365 Les reacutepondants du questionnaire AMCSTI soulignent tous lrsquoimportance de dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo plutocirct agrave partir de 12 ans certains preacuteconisent de se focaliser mecircme sur les 14-18 ans 366 Voir strateacutegie globale drsquoinnovation dont laquo French Tech Diversiteacute raquo Pour plus drsquoinformations voir wwwlafrenchtechcomen-actionfrench-tech-diversite (consulteacute le 08022018)

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notamment porter sur des questions environnementales drsquoapplications immeacutediates (agriculture urbaine reacuteparation drsquoobjets dans une logique drsquoeacuteconomie circulaire etc)

Plusieurs points sont agrave consideacuterer

221 Un besoin de pratiques scientifiques et techniques encadreacutees reacuteguliegraveres agrave partir de 1213 ans (hors temps scolaire)

Les entretiens meneacutes367 convergent pour insister sur le caractegravere indispensable drsquoune activiteacute structureacutee encadreacutee par des personnes de bon niveau scientifique (professeurs doctorants eacutetudiants en master le cas eacutecheacuteant animateurs bien formeacutes mais plutocirct pour des publics plus jeunes etc) si lrsquoon souhaite ouvrir aux adolescents la possibiliteacute de se deacutepasser en sciences et techniques Certaines pratiques culturelles (lectures photos etc) sont susceptibles drsquoecirctre deacuteveloppeacutees de maniegravere soutenue en totale autonomie par de nombreux enfants le cas eacutecheacuteant appuyeacutee sur des conseils drsquoadultes ou de pairs et des tutoriels Crsquoest moins le cas pour les activiteacutes matheacutematiques scientifiques ou informatiques qui neacutecessitent

- du mateacuteriel (pour les activiteacutes scientifiques et techniques) speacutecifique rarement disponible dans les familles

- une certaine rigueur qui ne srsquoinvente pas ex nihilo - un apprentissage ad hoc pour reacutesoudre des problegravemes compliqueacutes sachant que dans ce

domaine comme dans tous les autres domaines culturels et sportifs les jeunes devraient pouvoir deacutevelopper des capaciteacutes et avoir le plaisir de progresser jusqursquoagrave pouvoir faire de belles choses de plus en plus difficiles au mecircme titre qursquoun pianiste qui commence par les gammes avant de se reacutejouir de jouer des musiques du reacutepertoire

Theacuteoriquement une partie de la formation agrave la rigueur neacutecessaire et des apprentissages pourrait se faire via des ressources numeacuteriques et des tutoriels en particulier en informatique et en matheacutematiques Cela est plutocirct deacuteveloppeacute en informatique (code academy etc) moins en sciences (besoin de croiser theacuteorie et logiques expeacuterimentales fabrication pour deacutevelopper des projets scientifiques) ou technique (il faut laquo faire raquo) Tous les interlocuteurs des entretiens que nous avons meneacutes insistent neacuteanmoins sur la neacutecessaire compleacutementariteacute entre activiteacutes agrave distance (numeacuterique) et la preacutesence physique drsquoun ou plusieurs laquo professeurs raquo pour soutenir les adolescents sur la dureacutee

222 Une compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole Un parallegravele peut ecirctre fait avec le franccedilais matiegravere fondamentale Le deacutesir de certains jeunes pour les clubs de theacuteacirctre ou drsquoeacutecriture est compleacutementaire et non substituable agrave lrsquoenseignement agrave lrsquoeacutecole De mecircme le sport repreacutesente 4 heures drsquoenseignement hebdomadaire au collegravege Pourtant la majoriteacute des jeunes Franccedilais ont une pratique sportive extrascolaire Srsquoagissant des sciences et de la technologie

- relativement peu drsquohoraires pour sciences et technologie au collegravege (1 heure 30 en SVT 1 heure 30 en physique 1 h 30 en technologie pour 1 heure drsquoarts plastiques et 1 heure drsquoeacuteducation musicale)

367 Sciences agrave lrsquoEcole Animaths Srsquocubehellip

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- matheacutematiques 3 h 30 entre la 5egraveme et la 3egraveme mais faible possibiliteacute de se diffeacuterencier de se deacutepasser ou de srsquoamuser dans des jeux matheacutematiques plus pousseacutes

A partir du lyceacutee y compris en matheacutematiques se pose un enjeu de deacutemocratisation de la deacutetection et du deacuteveloppement preacutecoce des talents scientifiques important dans notre pays qui eacutetait jusqursquoici de haute culture matheacutematique et alors que le niveau au lyceacutee nrsquoest peut-ecirctre plus assez pousseacute368 Nous nrsquoabordons pas ici les questions peacutedagogiques qui sont susceptibles de relever de techniques diffeacuterentes plus ou moins horizontales de mises en situation de travail sur des projets ou drsquoentraicircnements agrave reacutesoudre des problegravemes difficiles Le deacuteveloppement drsquoune sphegravere extrascolaire de pratiques scientifiques et techniques ouvrirait agrave drsquoautres rencontres possibles drsquoautres modes drsquoenseignement le cas eacutecheacuteant plus diffracteacutes et sur projets Elle est susceptible de susciter lrsquointeacuterecirct de publics

- qui peuvent srsquoautocensurer - qui nrsquoont pas deacutecouvert de domaines qui les inteacuteressaient dans les champs

scientifiques via le collegravege - ou qui ont besoin de srsquoeacutemanciper des attendus scolaires (qui revecirctent forceacutement et

indeacutependamment de la qualiteacute des enseignements prodigueacutes un caractegravere utilitariste puisqursquoengageant un parcours scolaire) dans une discipline qui leur plaicirct pour la redeacutecouvrir sur un mode libre et plus investi

Cela rejoint les questions drsquoeacutelargissement des publics telles que poseacutees dans les champs artistiques et culturels En outre cela permet de lever une partie des contraintes pesant sur lrsquoeacutecole on ne peut pas rabattre les besoins peacutedagogiques de lrsquoenseignement scolaire sur les besoins plus larges de parcours personnaliseacutes qui peuvent srsquoexprimer librement dans les champs extrascolaires par deacutefinition moins standardiseacutes

Des exemples distincts drsquoinvestissements personnels extrascolaires

LrsquoAssociation Animaths veille au deacuteveloppement drsquoateliers et de clubs dans les eacutetablissements et agrave la participation du plus grand nombre filles et garccedilons agrave ce type drsquoactiviteacutes laquo Lrsquoinitiation agrave des probleacutematiques de recherche et agrave des questions matheacutematiques actuelles agrave partir de situations de matheacutematiques fondamentales ou appliqueacutees est un moyen puissant pour deacutevelopper la motivation et la creacuteativiteacute des eacutelegraveves De maniegravere diffeacuterente et compleacutementaire les activiteacutes de reacutesolution de problegravemes matheacutematiques et la participation agrave des compeacutetitions matheacutematiques de tous niveaux depuis celles ouvertes agrave tous jusqursquoaux compeacutetitions internationales encouragent la deacutemarche de recherche et suscitent par la deacutecouverte et la reacuteflexion le plaisir de faire des matheacutematiques raquo369 laquo La mise en perspective des apprentissages matheacutematiques que ce soit ceux qui sont faits dans le cadre de la classe ou dans des cadres peacuteriscolaires notamment par des eacuteclairages historiques et culturels en permet une meilleure appropriation par les eacutelegraveves et doit ecirctre encourageacutee raquo

Dans un autre registre lrsquoEcole 42 forme des deacuteveloppeurs sans cours acadeacutemique mais agrave partir de la mobilisation drsquoun savoir en reacuteseau via des productions concregravetes collaboratives aideacute par des eacutevaluations de pair agrave pair Ce dispositif srsquoadresse agrave des jeunes parfois recaleacutes du systegraveme scolaire Des dispositifs similaires pourraient se deacutevelopper pour les adolescents

368 Voir avis Acadeacutemie des Sciences voir V Wisnia-Weill (2014) laquo Augmenter aussi le nombre de bons eacutelegraveves raquo op cit 369 Statuts Animaths

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223 Ougrave mettre en œuvre lieux tiers maisons de quartier laboratoires eacutetablissements scolaires meacutediathegraveques fablabshellip

On ne peut pas preacutejuger des endroits les plus favorables pour ce deacuteveloppement Cela deacutepend des territoires et ne se deacutecregravete pas drsquoen haut surtout pour des activiteacutes qui deacutependront toujours drsquoune grande part drsquoengagements volontaires drsquoadultes precircts agrave donner de leur temps pour transmettre une passion accompagner guider (voir partie III enjeux de viviers et de gouvernance) Selon les territoires les ressources potentielles varient tant en termes drsquoencadrants potentiels de ces clubs du tissu associatif local de possibiliteacute de mobiliteacute des adolescents (voir questions du transport en zone rurale ou peacuteriurbaine) que des lieux de socialisation deacutejagrave approprieacutes par les jeunes Si lrsquoon veut srsquoassurer drsquoun deacuteveloppement de ces pratiques agrave large eacutechelle un pilotage srsquoimpose neacuteanmoins pour contribuer agrave structurer une offre dans plusieurs lieux identifieacutes comme de bons espaces potentiels370

- dans les espaces jeunes les maisons de quartier les centres sociaux les meacutediathegraveques dans des lieux deacutejagrave repeacutereacutes et freacutequenteacutes qui seraient deacuteveloppeacutes pour former des tiers lieux embleacutematiques de creacuteations culturelles et scientifiques et drsquoengagements dans la vie de la Citeacute (voir proposition 14 ci-apregraves)

- des clubs autour des centres de sciences ou des laboratoires drsquoentreprises locales ou des universiteacutes lrsquoideacutee est de deacutevelopper aussi des tiers lieux qui permettent aux jeunes de faire drsquoautres rencontres Les eacutetudiants en masters scientifiques pourraient apporter leur appui tout en se formant agrave lrsquooccasion (par exemple 2 ou 3 eacutetudiants encadrent un club sur 1 semestre chaque anneacutee dans une mecircme structure)

- des clubs dans les murs des collegraveges ou des lyceacutees sur des temps hors classe une possibiliteacute agrave exploiter pour optimiser lrsquoutilisation des laboratoires des eacutecoles (mises agrave disposition de laboratoires pour des activiteacutes peacuteriscolaires) agrave lrsquoinstar du programme Sciences agrave lrsquoEcole 371 et faciliter le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes scientifiques et techniques avec des beacuteneacutevoles de bons niveaux notamment des professeurs ndash avec ou sans dotations horaires ndash sur le modegravele des associations sportives scolaires par exemple Cette solution nrsquoattirera pas forceacutement suffisamment de jeunes qui passent deacutejagrave de longues heures dans leurs eacutecoles et peuvent avoir envie drsquoen sortir On peut objecter qursquoils ont aussi envie de faire drsquoautres rencontres (que leurs professeurs que les copains de classe) mais si les clubs quand ils existent deviennent ouverts agrave tous les adolescents drsquoun bassin de vie plus large ce pourrait au contraire constituer un eacuteleacutement de mixiteacute sociale inteacuteressant Il pourrait ecirctre davantage fait appel agrave du meacuteceacutenat de compeacutetences Des personnaliteacutes qualifieacutees interviennent deacutejagrave agrave lrsquoeacutecole pour des informations sur les carriegraveres la citoyenneteacute Dernier point le transport degraves qursquoon srsquoeacuteloigne des centres-villes le transport devient un eacuteleacutement de complexiteacute pour

370 Un questionnaire meneacute avec lrsquoAMCSTI insiste sur cette pluraliteacute eacutetablissements scolaires lieux culturels partenariat avec des laboratoires etc 371 Le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole eacutelabore des ressources peacutedagogiques des plans drsquoeacutequipements et des concours ndash Olympiades et concours colleacutegien et lyceacuteen CGeacutenial ndash pour deacutevelopper les projets scientifiques et techniques En particulier laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo donne une large place agrave lrsquoexpeacuterimentation et agrave la culture du projet dans le cadre des concours Les activiteacutes de Sciences agrave lrsquoEcole ont lieu sur des temps scolaires pour la majoriteacute mais aussi sur des temps peacuteriscolaires Par la suite nous prenons comme reacutefeacuterence les conditions mateacuterielles et de qualiteacute des dispositifs CGeacutenial ou des Olympiades mais en se donnant pour objectif de deacutevelopper des clubs scientifiques ou techniques extra ou peacuteriscolaires ce que ne font les projets Sciences agrave lrsquoEcole que de maniegravere plus limiteacutee Voir eacutetat des lieux

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les jeunes et leurs familles Lrsquoeacutetablissement scolaire preacutesente lrsquointeacuterecirct de ne pas ajouter de temps de transport pour se rendre apregraves lrsquoeacutecole agrave drsquoautres activiteacutes Crsquoest enfin un lieu qui permet facilement drsquoinformer les jeunes de ces propositions drsquoactiviteacutes

- des fablabs avec un volet laquo adolescents raquo (Pour meacutemoire lrsquoassociation Reacuteseau Franccedilais des FabLabs (RFFLabs) compte 50 FabLabs membres pour 200 agrave 250 lieux en France meacutetropolitaine et laquo srsquoadresse raquo plus aux adultes agrave ce jour)

Dans tous ces lieux lrsquoideacutee est de deacutevelopper des clubs offrant des pratiques reacuteguliegraveres aux jeunes tout au long de lrsquoanneacutee et le cas eacutecheacuteant des laquo stages projets raquo pendant les vacances scolaires

224 Ciblage agrave terme au moins 10 de jeunes (chez les 12-18 ans) en plus en activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques

Si lrsquoon eacutevalue agrave moins de 10 (voir eacutetat des lieux) le nombre de jeunes impliqueacutes reacuteguliegraverement dans les activiteacutes scientifiques ou technologiques on peut facilement viser agrave moyen terme (10 ans ) un objectif de doublement des pratiques scientifiques et techniques au collegravege (comparer aux 4 enfants sur 10 ayant des activiteacutes culturelles ou artistiques reacuteguliegraveres dont on peut espeacuterer par ailleurs augmenter le nombre) soit 300 000 places au total au niveau collegravege via des ateliers dans les eacutetablissements scolaires les meacutediathegraveques etc Auxquelles il convient drsquoajouter une part de lyceacuteens probablement moindre Dans lrsquoeacutetat des lieux nous avions estimeacute le nombre de places existantes selon plusieurs approches Le comptage des diffeacuterents dispositifs nous avait conduits agrave observer entre 300 000 et 500 000 places drsquoactiviteacutes reacuteguliegraveres diverses dont moins de 100 000 places en laquo clubs raquo structureacutes En lrsquoabsence de donneacutees plus preacutecises et drsquoeacutetudes sur les aspirations des jeunes ou drsquoune expeacuterimentation sur le deacuteveloppement de clubs de sciences agrave destination des adolescents il est difficile drsquoecirctre certain du potentiel drsquoaugmentation pour ces activiteacutes scientifiques et techniques On estime en fourchette basse un potentiel de 50 000 agrave 100 000 places agrave horizon 5 ans372 Pour 100 000 places on eacutevalue le coucirct agrave 23 millions sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles de professeurs et une partie drsquoheures indemniseacutees Crsquoest un modegravele eacuteconomique dix fois moins coucircteux que celui des conservatoires car une part importante de beacuteneacutevolat est possible mecircme si elle nrsquoest pas geacuteneacuteralisable agrave tous les domaines

Coucirct pour 100 000 places 23 millions drsquoeuros Ce chiffrage est reacutealiseacute sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles et une partie drsquoheures indemniseacutees (voir proposition 16 pour le soutien drsquoune implication volontaire de bon niveau scientifique notamment des professeurs et des eacutetudiants en master)373 Nrsquoest pas ici

372 Voir annexe laquo Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences raquo (estimation du potentiel et coucirct de la mesure) Le chiffrage du potentiel repose notamment sur une comparaison avec lrsquoAllemagne 373 Voir annexe laquo Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences raquo (le chiffrage des coucircts de fonctionnement a eacuteteacute reacutealiseacute en se calant sur des donneacutees fournies par Sciences agrave lrsquoEcole pour diverses activiteacutes scientifiques) Dans les faits on ne peut eacutevidemment pas preacutejuger du nombre de professeurs qui seraient volontaires ici par construction cela repreacutesenterait 10 000 professeurs soit pregraves de 8 des enseignants de matheacutematiques de sciences et de technologie tous eacutetablissements confondus Notons qursquoavec des encadrements par des eacutetudiants en masters on doit pouvoir rester dans ces ordres de grandeur En revanche si lrsquoon doit inteacutegrer des encadrements dans des lieux hybrides le coucirct est supeacuterieur voir propositions sur les engagements Il faut aussi agrave ajouter agrave ce coucirct des eacuteleacutements transversaux eacutetudieacutes dans la partie III plateformes numeacuteriques communication avec les youtubers eacutevegravenements laquo viraux raquo ou sur la preacutesence sur les territoires via les reacutefeacuterents TLT

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chiffreacute le coucirct de la communication et de la meacutediation neacutecessaire pour attirer de larges publics jeunes

Proposition 11 A creacuteer 50 000 agrave 100 000 laquo places raquo dans des clubs de sciences et techniques pour des pratiques reacuteguliegraveres extra et peacuteriscolaires drsquoici agrave 5 ans pour les adolescents avec un encadrement de bon niveau scientifique ou technique Pour ce faire investir des tiers lieux avec des modes drsquoencadrement innovants ou des clubs en eacutetablissements scolaires (ouverts agrave drsquoautres que les seuls eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement) et deacutevelopper une geacuteolocalisation et une preacutesence sur les reacuteseaux sociaux de ces possibiliteacutes

- Favoriser le deacuteveloppement de clubs reacuteguliers de sciences et techniques dans les bassins de vie des adolescents autour des lyceacutees des universiteacutes ou laboratoires (avec lrsquoappui ou le pilotage des scientifiques de ces laboratoires) et dans les centres de science

- Creacuteer au moins un fablab et atelier de reacuteparation bricolage pour les jeunes au niveau intercommunal

- Soutenir les deacuteveloppements de club de sciences informatiques ou technique dans les eacutetablissements scolaires du second degreacute mais ouverts agrave une population drsquoadolescents plus larges que les eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement mise agrave disposition des locaux geacuteneacuteraliseacutee et indemniteacutes forfaitaires attribueacutees ex-post pour un club qui fonctionne avec plusieurs enfants sur la base du volontariat

- Attribuer des financements sur une dureacutee plutocirct peacuterenne et sur la base drsquoun contenu de qualiteacute assurant la monteacutee en gamme pour des activiteacutes reacuteguliegraveres pour les adolescents mais sans tomber dans un cahier des charges trop prescriptif (disciplines modaliteacutes peacutedagogiques) pour eacuteviter de deacutecourager les bonnes volonteacutes des beacuteneacutevoles et des associations

- Deacutevelopper la reconnaissance drsquoun beacuteneacutevolat des masters (UV de projet de meacutediation scientifique en eacutequipe inclus dans la formation) pour renforcer le vivier des beacuteneacutevoles qualifieacutes (en plus des professeurs volontaires) favoriser lrsquoimplication des professeurs honoraires pour former des contenus et des eacutetudiants

- Deacutevelopper une base ressources de tutoriels pour faciliter la mise en place des clubs - Deacutevelopper un eacutevegravenementiel des clubs reacuteguliers inteacutegreacute aux reacuteseaux sociaux pour

favoriser la communication active agrave destination des jeunes et permettre que ces clubs de sciences fasse partie de la socialisation adolescente commune et une appli pour geacuteolocaliser les possibiliteacutes existantes (sur le modegravele de lrsquoappli handisport)

- Srsquoappuyer sur les youtubers374 pour signaler les possibiliteacutes existantes Selon les estimations de lrsquoeacutetat des lieux ces places additionnelles correspondent soit agrave

- un doublement des places - ou a minima une augmentation de 20 de lrsquoexistant

Dans le premier cas de figure une creacuteation tregraves significative par rapport agrave lrsquoexistant srsquoimpose pour obtenir un veacuteritable changement drsquoeacutechelle Dans lrsquoautre cas il nrsquoest pas impossible de monter en puissance par un deacuteveloppement ambitieux de lrsquooffre existante en CSTI agrave 5 ans

374 Font partie des recommandations cleacutes du questionnaire AMCSTI

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Dans tous les cas lrsquoobjectif agrave 10 ans de 300 000 places plaide pour un changement drsquoeacutechelle qui engage un pilotage ad hoc partenarial entre les acteurs de la CSTI les territoires et lrsquoEacutetat

Proposition 11B se doter drsquoinstruments de pilotage partenarial ciblant les pratiques scientifiques et techniques extrascolaires reacuteguliegraveres objectifs deacutefinis dans la Strateacutegie Nationale de Culture Scientifique Technique et Industrielle (SNCSTI) suivi des clubs et de leur freacutequentation effectueacute aux niveaux reacutegionaux et acadeacutemiques

- Srsquoassurer drsquoun suivi acadeacutemique et reacutegional des creacuteations de clubs et de leurs freacutequentations dans les bassins de vie des adolescents notamment dans les eacutetablissements ou agrave proximiteacute des eacutetablissements scolaires le cas eacutecheacuteant sur le modegravele de la circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 relative agrave lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne fixer lrsquoobjectif de doter les eacutetablissements scolaires drsquoun club scientifique et technique srsquoil faut compleacuteter une offre insuffisante hors des murs de lrsquoeacutecole

- Au niveau des reacutegions en charge de la CSTI deacutevelopper un pilotage associant les reacutegions les partenaires (priveacutes et associatifs) locaux les universiteacutes et lrsquoacadeacutemie

- Inteacutegrer un volet laquo Pratiques scientifiques et techniques amateur raquo explicite au parcours EAC pour eacuteviter sa dilution dans les pratiques artistiques ou culturelles non scientifiques (ou deacutedoubler les parcours EAC en deacutetachant un parcours Educatif Scientifique et Technique copiloteacute par les ministegraveres de lrsquoeacuteducation de la culture et de lrsquoenseignement supeacuterieur)

o Parcours agrave lrsquoEducation Artistique et Culturelle agrave renommer laquo Education Artistique Scientifique et Culturelle raquo pour inteacutegrer plus clairement le volet scientifique et technique

o Inteacutegrer plus clairement ce volet scientifique et technique dans les conventions territoriales

o Ou ajouter un pilotage speacutecifique pour un parcours Educatif Scientifique et Technique entre les ministegraveres de la culture enseignement supeacuterieur recherche eacuteducation)

23 Enfant acteur social deacutevelopper des espaces de socialisation les publications et les pratiques drsquoengagement pour lrsquoenvironnement et dans la citeacute Nombreux sont les enfants et les jeunes qui ont le deacutesir de srsquoinvestir plus directement pour ameacuteliorer leur environnement leur quartier la vie de leurs proches ou de leurs concitoyens et de deacutecouvrir drsquoautres investissements que ceux deacuteveloppeacutes agrave lrsquoeacutecole A lrsquoadolescence les enfants peuvent faire des choses et ne vont plus dans les structures notamment par ce qursquoils aspirent agrave des activiteacutes plus autonomes375 De plus permettre agrave des jeunes de srsquoimpliquer activement dans le deacutebat public dans la conception et la reacutealisation drsquoinnovations sociales crsquoest favoriser le deacuteveloppement de citoyens actifs eacuteclaireacutes crsquoest solidifier le socle de la deacutemocratie Crsquoest eacutegalement mieux piloter enrichir stimuler la deacutefinition et la mise en place de politiques aptes reacutepondre aux enjeux contemporains la co-construction avec des jeunes peut favoriser la conception de solutions en laquo deacutecalage raquo innovantes et pertinentes

375 Bilan Cnaf Expeacuterimentation jeunesse

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Les pratiques scientifiques techniques artistiques culturelles ou sportives lorsqursquoelles sont lrsquoobjet drsquoun investissement personnel sont toutes des pratiques drsquoengagement des enfants et adolescents puisque srsquoy engagent alors leur deacutesir et une perseacuteveacuterance singuliegravere agrave condition de pouvoir deacuteployer lrsquoinsertion drsquoun projet autonome dans un certain collectif (par exemple deacutevelopper un groupe de musique une appli etc) mais elles nrsquoeacutepuisent pas le champ de lrsquoagir Plusieurs orientations existent

231 Le deacuteveloppement drsquoun projet propre sans contenu speacutecifique Le deacuteveloppement de projets ougrave lrsquoenfant srsquoimplique ne conduit pas meacutecaniquement agrave envisager a priori des activiteacutes sans contenu que les enfants et adolescents vont co-construire Mais les activiteacutes sans contenu a priori constituent un levier inteacuteressant sous reacuteserve drsquoun accompagnement adapteacute et deacutependant de lrsquoacircge Pour que lrsquoenfant soit mis en situation drsquoagir il nrsquoest pas besoin drsquoattendre lrsquoacircge de sa capaciteacute agrave monter des projets par lui-mecircme Lrsquoengagement se travaille dans une dynamique de longue dureacutee agrave consideacuterer degraves lrsquoenfance et la jeunesse376 Quelques freins obstacles agrave prendre en consideacuteration Le lien avec les familles Un exemple dans un accueil de loisirs pour les 3-12 ans377

Les familles sont tregraves demandeuses du planning drsquoactiviteacutes Crsquoest pourquoi les structures deacutecidant drsquoinstaurer la participation des enfants agrave la creacuteation drsquoun planning drsquoactiviteacutes doivent le communiquer aux familles

Par ailleurs comme dans toute expeacuterimentation il faut accepter qursquoil y ait un temps incertain durant lequel les enfants ne savent pas ce que lrsquoon va faire Il faut le temps lorsque lrsquoon fait participer lrsquoenfant qursquoil prenne de nouveaux repegraveres autour de ce droit nouveau qui lui est accordeacute

La formation des animateurs par rapport agrave la responsabiliteacute et lrsquoeacutecoute des jeunes La regraveglementation nrsquoest pas contraignante dans le domaine de lrsquoautonomie laisseacutee aux enfants et aux adolescents (par exemple les laisser bricoler et utiliser des outils) Pour autant il existe un certain laquo risque peacutedagogique raquo Crsquoest la mecircme crainte que celle concernant les animateurs de rue Les professionnels ont parfois des reacuteticences agrave ecirctre animateur de rue ou agrave mettre en œuvre des activiteacutes (bricolage par exemple) car mecircme si le cadre reacuteglementaire ne lrsquointerdit pas expresseacutement il y a une forme de responsabiliteacute trop importante qui pegravese sur les animateurs378

232 Pratiques environnementales et solidaires Lrsquoaspiration environnementale et solidaire des jeunes croicirct Pourtant en ce domaine peu de choses sont organiseacutees pour les mineurs Il convient de

- deacutevelopper des pratiques et des lieux drsquoexercice reacuteels drsquoaction pour les enfants en matiegravere de protection drsquoembellissement et drsquoinvestissement dans la preacuteservation de leur milieu de vie dans toutes les communes

376 Cf enseignements du scoutisme eacutevoqueacute lors de la table ronde Poitiers 377 Exemple de la DDCS lors de la table ronde HCFEA agrave Poitiers 378 Table ronde Poitiers

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- mieux informer les familles et les jeunes de ces possibiliteacutes drsquoengagements (par exemple les scouts sont bien connus de certaines familles il faut eacutelargir le recours agrave ces types drsquoinvestissements des enfants) On constate une faible connaissance des jeunes des possibiliteacutes drsquoinvestissement dans les associations familiales des possibiliteacutes drsquoactions solidaires Ces engagements peuvent aussi preacutefigurer des vocations ou des choix drsquoorientation on retrouve freacutequemment un lien avec les eacutetudes et le futur meacutetier dans le choix speacutecifique drsquoune association (droitGeacuteneacutepi meacutedecineassociation de preacutevention santeacute psychologieaccompagnement drsquoenfants)379

- sortir de lrsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement pour aller vers des pratiques en amateurs qui peuvent rejoindre des pratiques techniques agriculture urbaine recyclage eacutenergies vertes

Veni Verdi

Lrsquoassociation Veni Verdi impulse une dynamique drsquoagriculture urbaine et peacuteriurbaine afin drsquoagir sur laquo lrsquoenvironnement notre socieacuteteacute et lrsquoeacuteconomie raquo380 Pour cela elle creacutee etou accompagne la creacuteation de jardin partageacute de potager de micro-ferme la veacutegeacutetalisation de toit ou encore la creacuteation de forecirct comestible Ces espaces sont pour Veni Verdi des lieux drsquoeacutechanges de rencontres et drsquoapprentissage ougrave srsquoeacutechangent toutes sortes de savoirs

- organiser une meilleure compleacutementariteacute entre les reacuteseaux sociaux et les activiteacutes drsquoentraides locales (par exemple avec des reacuteseaux dans lrsquoeacuteconomie sociale et solidaire comme lrsquoAccorderie 381 la plateforme laquo les bacirctisseurs du possible raquo tourneacutee vers les enfants ou le Mouvement des Reacuteseaux drsquoEchanges Reacuteciproques de Savoirs ougrave les jeunes peuvent laquo eacutechanger leur savoir raquo avec drsquoautres personnes leur apportant drsquoautres savoirs ce qui les valorise et les ouvre agrave drsquoautres savoirspersonnes)

Ces pratiques qui font souvent une large place agrave une posture drsquoengagement et de deacuteveloppement drsquoun projet en propre gagneraient agrave srsquoappuyer sur les lieux feacutedeacuterateurs

233 Espaces jeunes et socialisation informelle Des espaces nombreux freacutequenteacutes et divers Les jeunes en milieu rural freacutequentent davantage les espaces jeunes (20 des 12-21 ans contre 10 en milieu urbain en Ille-et-Vilaine)382 En moyenne une structure type touche une vingtaine de jeunes reacuteguliers et 160 dans lrsquoanneacutee Ce peut ecirctre un accueil informel la meacutediation vers des pratiques artistiques culturelles ou sportives (accueil de loisirs pour les 11-14 ans) avec dans ce cas une articulation avec le laquo hors les murs raquo Lrsquoaide agrave lrsquoaccompagnement de projets propres (organisation de concert formation au BAFA creacuteation drsquoune junior association etc) concerne plutocirct les plus de 15 ans

379 Unaf (2013) laquo Lrsquoengagement des jeunes comme beacuteneacutevoles perception des jeunes beacuteneacutevoles et de leurs parents raquo deacutecembre 380 wwwveniverdifragir-avec-veni-verdi 381 wwwaccorderiefrquest-ce-quune-accorderie 382 Jeudevi en collaboration avec la Caf 35 et la DDCSPP 35 (2010) Guide laquo Espaces jeunes en Ille-et-Vilaine Pour un accueil eacuteducatif de qualiteacute des 11-25 ans raquo

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Source Etude Jeudevi sur Ille-et-Vilaine Ces espaces peuvent ecirctre inteacutegreacutes agrave des lieux polyvalents maisons de quartier centres sociaux383 On notera lrsquoimportance des bibliothegraveques et meacutediathegraveques en tant qursquoespace de travail partageacute384 pour les jeunes

Quelques chiffrages des lieux existants Nous ne disposons pas agrave ce jour drsquoun deacutecompte preacutecis et drsquoune cartographie de lrsquoexistant en matiegravere drsquoespaces adolescents Certaines donneacutees peuvent aider agrave se fixer un ordre de grandeur de lrsquoexistant

- 2 100 Centres socioculturels agreacuteeacutes par les caisses drsquoallocations familiales385 Dont plus de 600 centres sociaux sont implanteacutes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)

- Maisons de quartier Quelques exemples drsquoimplantation de Maisons de quartier

- 50 000 habitants

Entre 50 000 et 100 000 habitants

Entre 100 000 et 200 000 habitants

Entre 200 000 et 300 000 habitants

+ de 300 000 habitants

Nombre de Maisons de quartier

Peacuterigueux 3 Maisons de quartier

Laval 6 Maisons de quartier

Reims 15 Maisons de quartiers avec parfois deux implantations geacuteographiques pour une mecircme maison

Nantes 8 Maisons de quartier387

Paris 14 Maisons de quartier388

383 Pour les aspects juridiques voir annexe 14 laquo Accueils de loisirs adolescents raquo Les espaces jeunes ressortent de plusieurs statuts distincts accueils de loisirs adolescents accueils de jeunes conventionneacutes de 14 agrave 17 ans 384 Voir supra - 213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels - p 34 385 wwwcgetgouvfractualitesles-centres-sociaux-des-acteurs-ancres-dans-la-politique-de-la-ville

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de quartier (= 23 espaces)386

Si lrsquoon retient une hypothegravese de 10 Maisons de quartier pour 100 000 habitants cela ferait environ 6 000 lieux potentiels Mais nous ne connaissons pas lrsquoimplantation de ces lieux en particulier dans les zones rurales et peacuteriurbaines

- Maisons des jeunes et de la culture (MJC) environ 500 - Bibliothegraveques (7 700)

Ainsi de nombreux espaces existent deacutejagrave Il nrsquoest pas certain que manquent des espaces jeunes au plan quantitatif cela deacutepend probablement des territoires Mais il srsquoagirait plutocirct drsquoeacutetoffer et drsquoenrichir les possibiliteacutes qursquooffrent ces espaces aux adolescents notamment pour deacutevelopper des activiteacutes drsquoengagements et des espaces speacutecifiques ancreacutes dans la vie quotidienne de tous et suffisamment reconnus pour faciliter le deacuteveloppement des pratiques Lrsquoentre-soi adolescent un besoin une limite des appuis Les lieux drsquoanimation culturelle et socioculturelle ne sont pas toujours adapteacutes agrave lrsquoaspiration des adolescents laquo Ecirctre avec leurs pairs participer agrave des actions collectives ecirctre encadreacutes de faccedilon souple par un professionnel compeacutetent pour ecirctre proteacutegeacutes et conseilleacutes figurent parmi leurs attentes en matiegravere de loisirs raquo 389 Cela soulegraveve des besoins compleacutementaires qui neacutecessitent des moyens et parfois des compleacutements par rapport agrave lrsquoexistant

- une offre de lieux pour une vie culturelle informelle plus souple et compleacutementaire drsquoateliers et de pratiques plus encadreacutees susceptibles de nrsquointeacuteresser sur la dureacutee que des franges plus cibleacutees plus segmenteacutees de laquo passionneacutes de raquo

- le souhait de disposer drsquoun espace diffeacuterencieacute des espaces jeunesse et adulte Dans certains territoires lrsquoideacutee serait de disposer drsquoun lieu aux fonctions multiples (travail loisirs) et qui soit deacutedieacute aux adolescents La demande drsquoespace de co-working se multiplie Il convient drsquoappuyer cette demande qui va dans le sens drsquoune socialisation des jeunes

- le souhait des adolescents de pouvoir participer agrave la construction et agrave lrsquoanimation de ces espaces en y proposant drsquoeux-mecircmes des collections ou encore une programmation

- des formes adapteacutees de meacutediation et drsquoanimation

- tenir compte de ce que les adolescents nrsquoappreacutecient pas la mixiteacute drsquoacircge avec les plus jeunes Pour attirer les plus de 12 ans Les petits deacutebrouillards avaient mis en place un partenariat avec YouTube Cela nrsquoa pas fonctionneacute car le dispositif reste perccedilu comme un accueil laquo pour les petits raquo

Les diverses possibiliteacutes pour des tiers lieux feacutedeacuterateurs

387 wwwnantesfrmaisonsdequartier 388 httpmjcidforgcartographie 386 wwwmaisondequartier-reimsfrmdqarenes-du-sudespace-saint-remi 389 B Ceacuteroux et C Creacutepin (2012) laquo Focus Les expeacuterimentations sur les loisirs des adolescents une aide pour penser une future politique familiale de la jeunesse raquo Informations sociales vol 174 ndeg 6 p 78-82 p 79

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On a vu que les bibliothegraveques et meacutediathegraveques sont lrsquoun des vecteurs potentiels pour cette fonction (voir 21) De maniegravere compleacutementaire les lieux de passage quotidiens des jeunes et des familles dans chaque territoire pourraient abriter des laquo antennes raquo drsquoeacutequipements culturels locaux sur le mecircme modegravele (espace de convivialiteacute et de travail informel mais laquo brancheacute raquo sur des offres culturelles possibles et des conseils avec quelques ouvrages de la presse un espace numeacuterique etc) Ce serait drsquoautant plus utile dans des espaces ruraux ou deacutepourvus drsquoeacutequipements de proximiteacute sachant que les adolescents aiment se rendre seuls dans des espaces qursquoils sont susceptibles de freacutequenter Les MJC ont eacuteteacute partageacutees390 entre le culturel et le social Apregraves une forte vitaliteacute dans les anneacutees 1970 elles ont deacuteclineacute en partie dans les anneacutees 1980 du fait de la laquo concurrence raquo de nouveaux lieux culturels et des centres sociaux Aujourdrsquohui le renouveau de lrsquoeacuteducation populaire concerne une diversiteacute de laquo tiers lieux raquo qui se renouvellent notamment pour assurer une compleacutementariteacute vivante entre rencontres physiques et reacuteseaux sociaux391 Mais le lieu nrsquoest pas tout bien sucircr pour des enfants et des adolescents il prendra vie gracircce agrave des preacutesences de laquo tiers socialisateurs raquo392 et de laquo meacutediateurs raquo Dans les museacutees la meacutediation est deacutejagrave inteacutegreacutee au fonctionnement usuel LrsquoEAC participe eacutegalement au deacuteveloppement drsquoune diversiteacute drsquooutils de meacutediation Certaines actions de deacutemocratisation culturelle peuvent deacuteboucher sur une meacutediation co-construite avec les habitants393 (exemple drsquoun blog citoyen sur la danse contemporaine faisant suite agrave une action de la MJC du 93) Des actions culturelles participatives (associer les habitants agrave la deacutefinition des projets culturels sur un territoire) sont eacutegalement soutenues par des meacutediateurs relayeacutees le cas eacutecheacuteant par les outils numeacuteriques tels que les plateformes collaboratives Mais les actions drsquoanimation et de meacutediation socioculturelles sont confronteacutees agrave un triple deacutefi de reconnaissance institutionnelle de leacutegitimiteacute parfois contesteacutee et de fragiliteacute eacuteconomique en lien avec des financements plutocirct limiteacutes394 Alors que des offres drsquoactiviteacutes libres ou semi-ouvertes dans les eacutequipements culturels permettant de recruter des publics drsquoadolescents plus larges dans le cadre drsquoactiviteacute semi-ouvertes sont pleacutebisciteacutees leur deacuteveloppement se heurte agrave des probleacutematiques de conflits drsquousages et sous-capaciteacute drsquoaccueil qui pourraient ecirctre leveacutes par le recours agrave des meacutediations innovantes mieux inseacutereacutees dans le paysage culturel

Un exemple de difficulteacutes en meacutediathegraveque

Dans les meacutediathegraveques les enfants qui viennent utiliser les ressources peuvent mettre en difficulteacute les professionnels Des associations de quartier peuvent intervenir dans ces lieux afin drsquoapaiser les tensions Les professionnels eux aussi rencontrent un problegraveme dans lrsquoaccompagnement des jeunes (les professionnels sont formeacutes agrave la conservation la mise en valeur des livres mais pas agrave lrsquoaccompagnement drsquoun public qui nrsquoa pas neacutecessairement les codes drsquousage du lieu) Il en est de mecircme dans les lieux sportifs (piscine395 par exemple) La freacutequentation libre des enfants sans accompagnement des parents entraicircne de mauvaises conditions drsquoaccueil des enfants et un sentiment de deacutepassement des professionnels

390 L Besse (2015) laquo Lrsquoaction des maisons des Jeunes et de la Culture raquo Informations sociales vol 190 ndeg 4 p 26-35 391 E Desroziers (2014) laquo Focus Les actions des centres sociaux agrave destination des familles raquo Informations sociales vol 181 ndeg 1 p 72-74 Voir notamment des actions financeacutees par la Cnaf comme les promeneurs du net ou le deacuteveloppement drsquoun projet local de services solidaires 392 Voir infra - 34 Mettre en place des reacutefeacuterents TLT 393 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo Rapport CESE novembre p 112 394 Id p 160 395 Exemple agrave Poitiers des meacutediateurs dans les piscines sont preacutesents lrsquoeacuteteacute pour que la mixiteacute des usages fonctionne bien Certains en ont une expeacuterience plutocirct positive mais est-elle reproductive dans drsquoautres lieux Et lorsque les enfants sont en nombre important Le rocircle du meacutediateur nrsquoest pas de faire la police

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La reacuteponse ne se traduit pas neacutecessairement par un encadrement Une preacutesence ad hoc drsquoadultes tiers peut permettre de favoriser la connaissance de ces lieux par les enfants et adolescents Les eacutetudiants de lrsquoAssociation de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV) accompagnent par exemple les enfants dont les parents nrsquoont pas neacutecessairement les codes vers ce type de lieux La formation des conservateurs et autres professionnels et artistes nrsquoest donc pas la seule et unique solution

Deacutevelopper des actions de meacutediations hors les murs partant des eacutequipements culturels vers les publics pour poursuivre ou preacuteparer un eacutevegravenement ou une pratique culturelle est un premier mouvement inteacuteressant Dans le sens inverse les eacutequipements culturels pourraient recevoir de maniegravere plus systeacutematique lrsquoappui des partenaires de lrsquoeacuteducation populaire pour venir aider agrave organiser des espaces libres dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques les ateliers des centres de sciences etc Parallegravelement des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipements culturels pourraient se deacutevelopper dans des lieux du quotidien freacutequenteacutes par les jeunes396 et les familles (maisons de services au public etc) et beacuteneacuteficier de mutualisation drsquoespaces397 Pour reacutepondre agrave ces besoins polymorphes qui peuvent srsquoappuyer sur des pratiques informelles ou des engagements plus preacutecis avec un accompagnement approprieacute en srsquoappuyant sur les diagnostics jeunesse meneacutes sur tous les territoires nous proposons

- agrave partir de lrsquoexistant profiter des espaces deacutejagrave freacutequenteacutes deacutevelopper environ 1 000 lieux embleacutematiques sur tout le territoire (1 par intercommunaliteacute ) qui cumuleraient espace de socialisation jardins partageacutes etou ateliers de recyclage savoir-faire eacutenergeacutetique aide pour monter ou participer agrave des projets drsquoengagements etc

- deacutevelopper un reacuteseau des espaces jeunes permettant drsquoenrichir les propositions drsquoactiviteacutes laquo semi-ouvertes raquo et lrsquoaccompagnement autour des espaces jeunes sur tout le territoire pour deacutevelopper des meacutedias des pratiques environnementales monter des associations Le reacuteseau serait structureacute par les 1 000 lieux embleacutematiques

- creacuteer une strateacutegie nationale de laquo lrsquoenfant acteur social raquo permettant de structurer ces reacuteseaux drsquoespaces jeunes enrichis mieux informer (maisons de services au public points information jeunesse etc) et feacutedeacuterer les partenariats entre communes et acteurs associatifs le cas eacutecheacuteant agrave partir du parcours citoyen

Proposition 12 deacutevelopper au moins 1 000 lieux feacutedeacuterateurs hybrides ndash techniques culturels et laquo maisons des engagements raquo jeunes ndash avec un espace adolescent de travail partageacute et de convivialiteacute Pour ce faire enrichir les lieux existants (centres sociaux espaces jeunes maisons de quartier maisons de services au public bibliothegraveques meacutediathegraveques ou antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel etc) ou dans des zones rurales ou peacuteriurbaines peu fournies en eacutequipements creacuteer ces lieux Structurer le reacuteseau des espaces jeunes autour de ces lieux en assurant une bonne compleacutementariteacute entre reacuteseaux sociaux et lieux de mobilisation laquo physiques raquo accompagneacutes par des adultes susceptibles drsquoorienter vers des pratiques techniques culturelles et drsquoengagements plus organiseacutees

Ces lieux inteacutegreraient des espaces de socialisation de lrsquoagriculture urbaine et ateliers environnementaux des espaces de travail un pocircle meacutedias et des conditions propices au portage de projets agrave lrsquoinitiative des enfants et adolescents Ils seraient conccedilus agrave partir du reacuteameacutenagement de lrsquoexistant (maisons de quartier centres socioculturels etc) En particulier

396 Exemple Rennes laquo semi-bibliothegraveque raquo dans les centres commerciaux 397 E Orsenna et N Corbin (2018) laquo Voyage au pays des bibliothegraveques Lire aujourdrsquohui lire demainhellip raquo rapport remis agrave la ministre de la Culture feacutevrier

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dans le cadre des Assises en cours eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement drsquoespaces partageacutes de convivialiteacute et de travail adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Les points drsquoinformation jeunesse pourraient eacutegalement orienter les adolescents vers ces structures laquo peacutepiniegraveres raquo facilitant le portage de leurs projets

Nous nrsquoavons pas chiffreacute les besoins drsquoinvestissements sur des creacuteations de lieux En termes de fonctionnement si lrsquoon retient un scheacutema de monteacutee en gamme de certains lieux existants il faut comptabiliser un coucirct de fonctionnement additionnel par rapport agrave lrsquoexistant (on suppose pour simplifier que les fluides les eacutequipements informatiques les personnels drsquoune structure seront agrave compleacuteter de 23 postes temps plein pour assurer un accompagnement des jeunes sur des plages horaires adapteacutees

Coucirct de fonctionnement398 100 millions drsquoeuros

234 Pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication Elles correspondent agrave la mise en œuvre effective des droits eacutenumeacutereacutes aux articles 12 13 et 15 et de la CIDE399 Divers collectifs (AEDE etc) appellent un deacuteveloppement plus reacutepandu de ces pratiques formatrices des futurs citoyens La loi pour la refondation de lrsquoeacutecole du 9 juillet 2013 a confirmeacute le droit et les conditions drsquoexpression des colleacutegiens et lyceacuteens dans leur eacutetablissement scolaire tels que reconnus dans la loi du 10 juillet 1989 Lrsquoexercice de ces droits dont le mandat de deacuteleacutegueacute de classe est le plus courant se heurte encore au manque de formation et agrave sa faible reconnaissance institutionnelle Cela nrsquoencourage pas les eacutelegraveves agrave srsquoinvestir dans les instances repreacutesentatives La liberteacute drsquoexpression des eacutelegraveves peut eacutegalement srsquoexercer agrave travers la publication drsquoun journal dans le cadre de lrsquoenseignement public La circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 relative agrave lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne favorise le deacuteveloppement effectif de ce droit en fixant lrsquoobjectif de doter chaque eacutetablissement drsquoau moins un meacutedia lyceacuteen Par ailleurs le droit de publication vient drsquoecirctre consacreacute par la loi pour les plus de 16 ans (loi relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute ndeg 2017-86 du 27 janvier 2017) Ils peuvent doreacutenavant diriger une publication mecircme en dehors de leur eacutetablissement scolaire La diffusion des journaux lyceacuteens srsquoest eacutegalement ouverte ce qui est utile car la restriction de la diffusion des journaux lyceacuteens au seul lyceacutee et aux familles des lyceacuteens limitait consideacuterablement la porteacutee de ces journaux Il est un peu tocirct pour tirer les enseignements de ces eacutevolutions reacuteglementaires

En revanche si de nombreuses initiatives se deacuteveloppent et se structurent il existe encore un eacutecart entre le cadre juridique qui deacutefinit lrsquoexercice de ce droit et lrsquoapplication concregravete qui en est faite environ 800 meacutedias lyceacuteens et moins de 500 journaux lyceacuteens et moins de 500 journaux colleacutegiens (agrave comparer aux 3 000 lyceacutees 7 000 collegraveges) Par ailleurs une minoriteacute de lyceacuteens sont encore responsables de leurs publications Surtout dans de nombreux cas on impose agrave la reacutedaction de ne pas traiter certains sujets

Ces pratiques pourraient ecirctre encourageacutees dans le cadre drsquoactiviteacutes semi-ouvertes et pas seulement dans les eacutetablissements scolaires

Zone drsquoexpression prioritaire400

398 Sur la base de 23 temps plein et un peu drsquoeacutequipements pour un montant annuel de 100 000 euros 399 Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du HCFEA rapport sur laquo la mise en œuvre de la CIDE raquo adopteacute le 20022018

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La zone drsquoexpression prioritaire est un meacutedia qui avec lrsquoaide de journalistes professionnels soutient les jeunes de 15 agrave 25 ans en deacuteveloppant des ateliers drsquoeacutecriture pour accompagner les jeunes qui souhaitent teacutemoigner et se raconter des ateliers de creacuteation de meacutedias pour aider les jeunes sur les techniques et les contenus eacuteditoriaux des ateliers drsquoinsertion professionnelle par la pratique meacutedia deacutedieacutes aux jeunes en deacutecrochage scolaire

Reste qursquoelles peuvent gagner agrave ecirctre articuleacutees avec les eacutetablissements scolaires

Le cyberjournal de Mauriac (zone rurale)401

Ecrit par et pour les jeunes depuis 2013 Le numeacuterique facilite la transmission des informations et la communication entre les jeunes minoritaires sur ce territoire et les institutions Ce meacutedia alimenteacute articuleacute avec les eacutetablissements scolaires en partenariat avec la meacutediathegraveque de la commune associe une auteurejournaliste pour guider les jeunes dans la reacutedaction drsquoarticles de blogs et la conduite drsquoune eacutemission de radio

Ces activiteacutes seraient agrave la fois autonomes mais assorties drsquoun devoir de formation au cadre juridique des publications agrave mettre en place et drsquoune offre de conseils structureacutee qui serait fleacutecheacutee vers les jeunes susceptibles drsquoecirctre inteacuteresseacutes De telles pratiques ressortent autant drsquoune logique laquo acteur social raquo que culturelle puisque lrsquoon y manie langage et rheacutetorique Proposition 13 deacutevelopper les pratiques de publications des enfants et adolescents y compris hors des eacutetablissements scolaires

- Deacutevelopper des activiteacutes de publications journaux et cyberjournaux et autres meacutedias en compleacutement des actions meneacutees dans les eacutetablissements scolaires notamment dans les conseils municipaux de jeunes les bibliothegraveques et meacutediathegraveques les maisons de quartier les MJC les centres socioculturels les associations sportives et culturelles et les accueils de loisirs avec lrsquoappui drsquoun pocircle ressource meacutedias porteacute par le CLEMI et des acteurs tels que Jets drsquoencre fournissant des aides (journaliste agrave distance etc) aux initiatives possibles des enfants des professeurs et des animateurs qui peuvent les accompagner dans le cadre de la creacuteation drsquoun club ou atelier journalisme

- Favoriser le deacuteveloppement des clubs journalisme dans les eacutetablissements scolaires pour atteindre lrsquoobjectif drsquoun meacutedia par eacutetablissement

- Etendre la publication des journaux lyceacuteens hors des eacutetablissements scolaires avec lrsquoaide des publications locales par exemple dans le cadre drsquoun systegraveme de laquo juniors publication raquo assorti drsquoune formation au cadre juridique applicable aux publications (y compris sur le web)

Proposition 14 sous reacuteserve des reacutesultats de lrsquoeacutetude actuellement meneacutee par lrsquoINJEP eacutelargir le cadre des conseils municipaux de jeunes ou CVL pour associer les enfants sous des formes permettant de voir deacuteboucher des projets concrets sur des temps plus courts

Par exemple inclure drsquoembleacutee les enfants et les adolescents agrave lrsquoassociation de lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public dans lequel ils eacutevoluent Sans ecirctre exhaustif les budgets participatifs les actions de tutorat ou encore leur consultation aux projets drsquoameacutenagements sont agrave soutenir et agrave deacutevelopper

400 wwwla-zepfrqui-sommes-nous 401 S Doucet (2017) laquo Les territoires de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle raquo rapport remis au Premier ministre janvier Fait partie des projets soutenus dans le cadre du projet culturel et eacuteducatif local durant lrsquoanneacutee 2015-2016 12 projets ont eacuteteacute reacutealiseacutes et 1 000 jeunes y ont participeacute Le coucirct du PCEL srsquoeacutelegraveve agrave 35 000 euros par an deux tiers sont pris en charge par la DRAC et un tiers par la communauteacute de communes

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La participation des habitants aux projets drsquoinvestissement pour leur ville le budget participatif de la Ville de Paris

La Ville de Paris a lrsquoun des budgets participatifs les plus importants du monde Celui-ci srsquoeacutelegraveve agrave 500 millions drsquoeuros pour les six anneacutees de la mandature Ce dispositif a pour effet de permettre aux habitants de la ville de tout acircge et de toute nationaliteacute de proposer et de deacutecider drsquoun grand nombre de projets drsquoinvestissement pour la ville A date 612 projets ont eacuteteacute voteacutes depuis 2014

Les enfants et les adolescents sont fortement inviteacutes agrave prendre part agrave la vie de leur eacutetablissement scolaire ainsi sur les 30 millions drsquoeuros deacutedieacute aux quartiers prioritaires un tiers est consacreacute au budget participatif des eacutecoles Les enfants et les adolescents eacutevoluent principalement au sein de leur eacutetablissement scolaire crsquoest pourquoi il est neacutecessaire qursquoils puissent participer pleinement agrave lrsquoeacutevolution de cet environnement Ainsi les conseils de vie lyceacuteenne ou de colleacutegiens pourraient ecirctre dynamiseacutes en deacuteveloppant les TLT dans les murs de lrsquoeacutecole notamment en lien avec les reacuteseaux des reacutefeacuterents eacuteducatifs du territoire402

Proposition 15 engager une strateacutegie nationale des engagements et de la participation agrave la vie de la Citeacute des enfants et des adolescents le cas eacutecheacuteant en eacutelargissant le parcours citoyen

402 Voir infra - Proposition 17 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT ndash et proposition 22

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3 ORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENTS

31 Des projets porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels Les sports se pratiquent souvent dans le cadre drsquoassociations ou de clubs regroupeacutes au sein des feacutedeacuterations sportives403

Le poids des feacutedeacuterations sportives chez les enfants et adolescents On estime que plus de la moitieacute des licences ont eacuteteacute distribueacutees en 2013 agrave des individus de 20 ans et moins (ils ne repreacutesentent qursquoun quart de lrsquoensemble de la population) Crsquoest notamment ducirc agrave lrsquoimportance des feacutedeacuterations scolaires (lrsquoUnion Nationale des Sports Scolaires (UNSS) lrsquoUnion Sportive de lrsquoEnseignement du Premier degreacute (USEP) et la feacutedeacuteration sportive eacuteducative de lrsquoenseignement catholique (UGSEL) (17 de lrsquoensemble des licences distribueacutees) En dehors des feacutedeacuterations scolaires quelques feacutedeacuterations preacutesentent un taux tregraves eacuteleveacute de licences distribueacutees agrave des individus de moins de 20 ans Ainsi pour les feacutedeacuterations franccedilaises des sports de glace de gymnastique drsquoeacutequitation et drsquoescrime entre sept et huit licences sur dix sont distribueacutees agrave des moins de 20 ans LrsquoUnion Franccedilaise des Œuvre Laiumlque drsquoEducation Physique (UFOLEP) secteur sportif multisport de la Ligue de lrsquoenseignement est la premiegravere feacutedeacuteration sportive multisport affinitaire du pays et compte 20 drsquoenfants

Depuis les lois de deacutecentralisation de 1982-1983 les collectiviteacutes territoriales en particulier les communes et les structures intercommunales sont devenues les premiers financeurs publics du sport franccedilais loin devant lrsquoEtat Les associations sportives sont souvent deacutependantes de leurs diffeacuterents types de soutiens subventions commandes publiques mises agrave disposition drsquoeacutequipements Les deacutepenses des collectiviteacutes territoriales repreacutesentent au total 72 du financement public du sport en France404 Les associations sportives deacutependent souvent de subventions commandes publiques

ou mises agrave disposition drsquoeacutequipements 76 des associations ont moins de 20 de subventions publiques 125 des heures reacutemuneacutereacutees correspondent agrave des emplois aideacutes dans les associations

sportives (pays de la Loire) Les eacutequipements sportifs repreacutesentent une deacutepense annuelle estimeacutee agrave 4 milliards drsquoeuros assumeacutee pour lrsquoessentiel par les collectiviteacutes territoriales proprieacutetaires de 85 des eacutequipements en France405 Les pratiques artistiques et culturelles des enfants et adolescents sont porteacutees par une multitude drsquoopeacuterateurs issus du secteur associatif ou priveacute (centres sociaux-culturels accueils de loisirs associations de lrsquoeacuteducation populaire et clubs divers (eacutecoles de musique et drsquoarts etc) et aussi des eacutetablissements publics nationaux ou locaux (conservatoires eacutecole de danse de musique ateliers organiseacutes dans les meacutediathegraveques etc) Ces opeacuterateurs sont parfois

403 Ministegravere des Sports (2015) laquo LrsquoAtlas national des feacutedeacuterations sportives raquo 404 Source ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports 405 Id

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organiseacutes en feacutedeacuteration et ou au sein drsquoune coordination comme dans le Comiteacute pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et drsquoEducation Populaire (CNAJEP) Un exemple de la Ligue de lrsquoenseignement

Les pratiques scientifiques peuvent notamment se mener au sein drsquoacteurs priveacutes associatifs de dispositifs de concours porteacutes par lrsquoeacuteducation nationale ou dans des centres de sciences Les pratiques drsquoengagements prennent souvent place dans les espaces jeunes les maisons de quartier ou les centres socioculturels

32 Un problegraveme de vivier et un recours au beacuteneacutevolat agrave soutenir

321 Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes

Les principaux secteurs dans lesquels les beacuteneacutevoles srsquoinvestissent sont406 - Social caritatif 35 millions de beacuteneacutevoles - Sport 32 millions de beacuteneacutevoles - Loisirs 28 millions de beacuteneacutevoles - Jeunesse eacuteducation populaire 23 millions de beacuteneacutevoles - Culture 22 millions de beacuteneacutevoles

En 2011 une association sur cinq a une activiteacute culturelle Sur ces 267 000 associations culturelles 35 100 embauchent au moins un salarieacute lrsquoactiviteacute de toutes les autres reposant exclusivement sur la participation beacuteneacutevole Le recours au contrat aideacute est plus limiteacute mais deacutepend des territoires

406 wwwassociationsgouvfrIMGpdfguide_du_benevolatpdf

Participation des familles 133 87519 euro

CAF 88 17100 euro

Participation de la ville 561 44007 euro

Produits

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Prescriptions de CUI-CAE dans les associations par secteur drsquoactiviteacute

Source ASPSID-DGEFP

2016 2017

Volume Part dans le total Volume Part dans le

total

Arts spectacles et activiteacutes reacutecreacuteatives 14 625 130 8 185 112

dont Activiteacutes de clubs de sport 6 520 58 3 492 48

dont Arts du spectacle vivant 3 069 27 1 714 23

Chiffres disponibles avant impact de la suppression des contrats aideacutes

Centres sociaux

Il y a 6 900 contrats aideacutes dans le reacuteseau des centres sociaux repreacutesentant 12 de lrsquoemploi dans lrsquoensemble des centres sociaux agreacuteeacutes (2 237) Un sondage sur un eacutechantillon de 40 des centres sociaux (850 reacutepondants) montrait que - 47 se disent moyennement agrave fortement impacteacutes par le gel des contrats aideacutes - 56 des reacutepondants indiquent avoir une deacutestabilisation des activiteacutes petite enfance et enfance 14 pour la jeunesse

Associations sportives en Pays de la Loire407

131 809 beacuteneacutevoles sont mobiliseacutes dans des associations sportives

2 547 associations sont employeuses 2 818 eacutequivalents temps plein (ETP) sont comptabiliseacutes dont 1 700 ETP en CDI (37 millions drsquoheures drsquoanimation et drsquoentraicircnement sont reacutemuneacutereacutees)

125 des heures reacutemuneacutereacutees correspondent agrave des emplois aideacutes 14 des associations ont beacuteneacuteficieacute de contrats aideacutes dans les trois derniegraveres anneacutees Dans 72 des cas ils ont occupeacute un poste drsquoanimateurentraicircneur 505 de ces emplois ont eacuteteacute peacuterenniseacutes

14 des associations ont des besoins en personnel en 2016 83 de ces emplois concernent les meacutetiers de lrsquoanimationentraicircnement 74 des preacutesidents ont pour frein principal agrave lrsquoembauche des enjeux financiers alors que 12 ne parviennent pas agrave trouver du personnel qualifieacute

323 Des problegravemes de vivier Par ailleurs beacuteneacutevoles ou salarieacutes les conditions financiegraveres limiteacutees restreignent la possibiliteacute de recruter des intervenantsencadrants de qualiteacute en nombre suffisant comme le montre notamment lrsquoeacutevaluation des PEDT

407 wwwprofession-sportloisirsfrsitesnationalfilesassosdataspays_de_la_loire_profession_sport_loisirs_frautres_documentsenquete_pays_loire_webpdf

199

Graphique La nature des eacutecarts quantitatifs constateacutes entre les objectifs et les actions reacutealiseacutees408hellip

Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Graphique La Nature des eacutecarts qualitatifs constateacutes entre les objectifs et les actions reacutealiseacutees408

Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Drsquoougrave lrsquoimportance de pouvoir srsquoappuyer sur le beacuteneacutevolat ou des formes drsquoimplication volontaire des professeurs mais aussi plus largement des eacutetudiants drsquoactifs ou de retraiteacutes disposant drsquoune compeacutetence dans la pratique proposeacutee (Voir ci-dessous le deacuteveloppement speacutecifique que nous avons fait concernant le beacuteneacutevolat drsquoentreprise et le meacuteceacutenat de compeacutetences)

324 Le statut agrave part des associations sportives scolaires pour lrsquoimplication des professeurs

Les enseignants beacuteneacuteficient drsquoun statut particulier pour le sport qui explique probablement une partie du deacuteveloppement important des activiteacutes sportives des jeunes En effet la participation des personnels enseignants drsquoeacuteducation physique agrave lrsquoanimation de lrsquoassociation sportive obligatoirement creacuteeacutee dans chaque eacutetablissement public local drsquoenseignement est reacuteglementairement preacutevue dans le cadre drsquoheures incluses dans leurs obligations de services (forfait UNSS)

408 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) laquo Evaluation nationale des PEDT raquo

200

Le forfait UNSS laquo le service de chaque enseignant drsquoEPS qursquoil exerce agrave temps complet ou agrave temps partiel comprend un volume forfaitaire de trois heures consacreacutees agrave lrsquoorganisation agrave lrsquoanimation au deacuteveloppement et agrave lrsquoentraicircnement des membres de lrsquoassociation sportive (AS) de son eacutetablissement scolaire Ces heures sont inscrites dans lrsquoeacutetat des services drsquoenseignement de chaque enseignant raquo Ce dispositif serait coucircteux agrave geacuteneacuteraliser agrave tous les enseignants de toutes les disciplines

A date le coucirct du forfait UNSS est de 5 200 ETP soit pregraves de 300 millions drsquoeuros Par ailleurs les professeurs des eacutetablissements du second degreacute de toute discipline impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves sont susceptibles de percevoir une indemniteacute de missions particuliegraveres (Modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP))409 qui reconnaicirct et valorise lrsquoapport du professeur dans lrsquoeacutelaboration et la conception de tels projet au travers de deux modaliteacutes

- une reacutemuneacuteration suppleacutementaire sous forme indemnitaire (qui ne recouvre pas forceacutement toutes les heures donneacutees) avec une reacutefeacuterence agrave 5 taux forfaitaires 5 taux annuels forfaitaires de 31250 euros 625 euros 1 250 euros 2 500 euros et 3 750 euros Par ailleurs le reacutefeacuterent culture qui coordonne la mise en place du parcours EAC est susceptible de percevoir une indemniteacute410 pour laquo fonctions drsquointeacuterecirct collectif raquo

- un allegravegement du service drsquoenseignement de lrsquoenseignant inteacuteresseacute quand la mission est drsquoune importance particuliegravere

Le taux forfaitaire de 625 euros eacutequivaut environ agrave une reacutemuneacuteration de 30 des heures donneacutees par un professeur qui animerait un club pendant 35 semaines agrave raison drsquoune heure et demie dans la semaine En octroyant une indemniteacute forfaitaire de 625 euros (ou de 1 250 euros) on conserverait largement son caractegravere de beacuteneacutevolat agrave cette activiteacute volontaire des professeurs411 Si lrsquoon retient un niveau forfaitaire de 625 euros (respectivement 1 250 euros) pour la tenue annuelle drsquoun club agrave raison drsquoun professeur pour 10 eacutelegraveves un montant drsquoenviron 60 millions (respectivement 120 millions) drsquoeuros permettrait de financer 1 million de places (700 000 en primaire + 300 000 sur le second cycle) Nous ne preacuteconisons pas de creacuteer toutes les places neacutecessaires par ce biais puisque nous avons insisteacute sur lrsquoimportance des formes compleacutementaires drsquoinstauration des TLT dans divers lieux En outre une telle activiteacute doit reposer sur le volontariat Reste que cela fournit un moyen de solvabilisation par lrsquoEtat des activiteacutes peacuteriscolaires qui reste infeacuterieure au coucirct deacutepenseacute pour les associations sportives On peut se demander srsquoil ne serait pas utile drsquoen eacutetudier le deacuteploiement A ce stade on retient 200 000 places reacutealiseacutees par ce biais (ce qui repreacutesente 20 000 professeurs soit moins de 5 des effectifs drsquoenseignants des collegraveges et des lyceacutees)

409 Application du deacutecret ndeg 2015-475 du 27 avril 2015 NOR MENH1506032 circulaire ndeg 2015-058 du 29-4-2015 MENESR - DGRH B1 wwweducationgouvfrpid285bulletin_officielhtmlcid_bo=87297 410 Lrsquoindemniteacute du reacutefeacuterent culture est une indemniteacute pour laquo fonctions drsquointeacuterecirct collectif raquo (IFIC) elle est verseacutee dans les lyceacutees aux personnels enseignants volontaires exerccedilant la fonction de reacutefeacuterent culture Les attributions indemnitaires individuelles peuvent ecirctre moduleacutees agrave lrsquointeacuterieur drsquoune fourchette allant de 400 euros agrave 2 400 euros 411 Voir annexe laquo Chiffrage des heures professeurs et des 7 000 reacutefeacuterents raquo

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Les Etudiants Lrsquoarticle 29 de la loi du 27 janvier 2017 relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute geacuteneacuteralise les dispositifs de reconnaissance de lrsquoengagement eacutetudiant dans les eacutetablissements drsquoensei-gnement supeacuterieur Depuis la rentreacutee universitaire 20172018 tous les eacutetablissements drsquoenseignement supeacuterieur doivent mettre en place un dispositif de reconnaissance des compeacutetences et aptitudes acquises dans le cadre drsquoune activiteacute beacuteneacutevole au sein drsquoune association Ces dispositifs existent dans 70 des universiteacutes notamment agrave travers lrsquoattribution de creacutedits ECTS ou de points de bonification

Proposition 16 favoriser le beacuteneacutevolat aupregraves des enfants en rendant visible son apport pour la socieacuteteacute deacutevelopper les manifestations locales valorisant les projets reacutealiseacutes eacutetudier la geacuteneacuteralisation drsquoun octroi drsquoune indemniteacute pour mission particuliegravere ou drsquoune reacutemuneacuteration partielle des heures donneacutees sous forme drsquoheures suppleacutementaires pour les professeurs creacuteant et animant un club drsquoactiviteacutes extrascolaires soutenir le beacuteneacutevolat des eacutetudiants et des eacutelegraveves de conservatoire qui animeraient des ateliers sur une certaine dureacutee et faciliter lrsquoengagement des actifs et des retraiteacutes (mises en relation formation contenus)

- Deacutevelopper les activiteacutes de concours (sur le modegravele CGeacutenial et des compeacutetitions sportives) et les repreacutesentations 412 agrave une eacutechelle assez locale pour montrer les productions des jeunes en matiegravere artistique culturelle technique laquo acteur social raquo

- Mettre en place des dotations horaires pour les professeurs engageacutes dans des activiteacutes de clubs extrascolaires ou adopter le taux forfaitaire niveau 1 ou 2 pour indemniser plus systeacutematiquement une partie du travail reacutealiseacute dans ce cadre aussi bien dans les collegraveges les lyceacutees ou les eacutecoles

- Deacutevelopper la reconnaissance drsquoun beacuteneacutevolat des masters (UV de projet de meacutediation scientifique en eacutequipe inclus dans la formation) pour renforcer le vivier des beacuteneacutevoles qualifieacutes (en plus des professeurs volontaires) favoriser lrsquoimplication des professeurs honoraires pour former des contenus et des eacutetudiants

- Inteacutegrer dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoire un semestre durant lequel les plus grands auraient lrsquoopportuniteacute drsquoencadrer deux ou trois ateliers de pratiques artistiques pour les enfants et favoriser leur investissement volontaire ulteacuterieur en facilitant les mises en contact avec les associations et les pocircles ressources des pratiques en amateur

- Favoriser le travail des beacuteneacutevoles des TLT en financcedilant des pocircles ressources numeacuteriques plateformes ouvertes pour faciliter lrsquoorganisation donner des contenus (tutoriels etc)413

Au-delagrave du beacuteneacutevolat des dispositifs de projets tutoreacutes ou de stages longs existent dans les formations agrave destination des professionnels intervenant aupregraves drsquoun public drsquoenfants ou drsquoadolescents Cette modaliteacute drsquoenseignements a eacuteteacute creacuteeacutee par lrsquoarrecircteacute du 20 avril 1994 relatif aux diplocircmes universitaires de technologie et introduite au sein des formations deacutelivrant une licence professionnelle par lrsquoarrecircteacute du 24 novembre 2011 Par exemple des projets relatifs agrave

412 Les conclusions de lrsquoeacutevaluation HAP Culture montrent que le spectaclerestitution est le seul moment ougrave lrsquoensemble des acteurs peuvent ecirctre mis en preacutesence sa geacuteneacuteralisation en est drsquoautant plus pertinente 413 Voir infra - proposition 23 laquo Financer le deacuteveloppement drsquoun reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau du quartier

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laquo lrsquoinsertion culturelle raquo414 laquo hors les murs raquo aupregraves drsquoun jeune public ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes dans ce cadre Ce type de meacutecanisme tripartite ndash jeune ndash Universiteacute ndash structure drsquoaccueil - pourrait ecirctre deacuteveloppeacute dans les formations supeacuterieures scientifiques et artistiques les parcours drsquoingeacutenieur drsquoarchitecte ou mecircme prendre place au niveau Master 1 des Ecoles Supeacuterieures du Professorat et de lrsquoEducation (ESPE)hellip Au moment ougrave les contrats aideacutes sont supprimeacutes cela pourrait aider les associations agrave mobiliser drsquoautres types de soutien On pourrait imaginer de deacutevelopper des projets tripartites permettant de former les eacutetudiants sur une compeacutetence technique professionnelle via un projet drsquoanimation drsquoun club de pratiques en amateur Les fonds de la formation pourraient ecirctre utiliseacutes pour former des jeunes agrave ce type drsquoencadrement

33 Favoriser le meacuteceacutenat et lrsquoimplication des entreprises Lrsquoengagement beacuteneacutevole des actifs en situation drsquoemploi est drsquoores et deacutejagrave faciliteacute

Par certains dispositifs - Le beacuteneacutevolat de compeacutetences lrsquoemployeur facilite la rencontre entre ses

collaborateurs et une ou des associations Les collaborateurs volontaires srsquoengagent ensuite sur leur temps personnel

- Le meacuteceacutenat de compeacutetences lrsquoemployeur propose agrave ses salarieacutes de consacrer quelques heures sur leur temps de travail pour un projet collaboratif avec une association drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral Lrsquoentreprise peut beacuteneacuteficier drsquoune reacuteduction fiscale correspondant au coucirct du salaire du beacuteneacutevole pendant sa mission aupregraves de lrsquoassociation

Par diffeacuterents congeacutes Les actifs peuvent sous certaines conditions beacuteneacuteficier de congeacutes pour srsquoinvestir dans la vie associative Le laquo congeacute drsquoengagement associatif raquo 415 est destineacute agrave encourager la prise de responsabiliteacutes des beacuteneacutevoles par ailleurs salarieacutes du secteur priveacute ou agents de la fonction publique Il srsquoadresse aux beacuteneacutevoles eacutelus dans les organes de direction des associations ou responsables encadrant drsquoautres beacuteneacutevoles Ce dispositif permet de demander six journeacutees de congeacute par an fractionnables par demi-journeacutees pour faciliter la conduite drsquoactiviteacutes beacuteneacutevoles neacutecessitant de srsquoabsenter durant le temps de travail Drsquoautres congeacutes facilitent un engagement reacutegulier ou une expeacuterience ponctuelle - Selon les conventions et les accords collectifs ou drsquoentreprise des modaliteacutes de reacuteduction du temps de travail (RTT) peuvent ecirctre preacutevues pour les salarieacutes qui exercent des responsabiliteacutes agrave titre beacuteneacutevole - Le congeacute de solidariteacute internationale permet agrave un salarieacute de participer agrave une mission de plusieurs mois dans une association humanitaire Son contrat de travail est suspendu pendant la dureacutee du congeacute Il reacuteintegravegre son emploi ou un eacutequivalent agrave la fin de la mission - Le congeacute sabbatique permet agrave un salarieacute de reacutealiser pendant plusieurs mois un projet personnel tel qursquoune expeacuterience beacuteneacutevole Son contrat de travail est suspendu Il reacuteintegravegre son emploi ou un emploi eacutequivalent agrave la fin de la mission Pour les artistes il y a un problegraveme speacutecifique lieacute agrave lrsquointermittence les partenaires sociaux devraient pouvoir mieux prendre en consideacuteration la question de la transmission et de lrsquoeacuteducation meneacutees par les artistes aupregraves des enfants et des adolescents

414 Universiteacute Paris 8 415 Code du travail articles L3142-54-1 et suivants

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Proposition 17 eacutetudier lrsquoassouplissement des modaliteacutes de prise du congeacute sabbatique pour engagement associatif aupregraves des enfants et des jeunes en offrant la possibiliteacute de prise sous forme fractionneacutee (par exemple une demi-journeacutee par semaine pendant un an) soutenir le meacuteceacutenat de compeacutetences notamment en lrsquoencourageant chez les prestataires de la fonction publique et reacute-ouvrir les discussions entre partenaires sociaux pour mieux prendre en compte lrsquoimplication des artistes dans les missions drsquoeacuteducation artistique et culturelle

34 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo Mettre en place des activiteacutes ou des espaces nrsquoest pas tout Par exemple les espaces adolescents prendront vie gracircce agrave des preacutesences drsquoadultes tiers agrave bonne distance Srsquoagissant de lrsquoaccompagnement speacutecifique des adolescents comme le soulignent certains membres du HCFEA il convient notamment de deacutevelopper les savoir-faire de lrsquoaccompagnement plus que de lrsquoanimation qui peut ecirctre veacutecue par lrsquoadolescent comme un support de deacutependance et non une invitation agrave lrsquoindeacutependance Les professionnels sont alors des laquo tiers socialisateursraquo

Une illustration drsquoun accompagnement informel adapteacute agrave lrsquoadolescence les Maisons Des Adolescents (MDA)416

Les MDA ne sont pas des lieux drsquoanimation socioculturels mais sont bien des espaces-temps en dehors de la famille en dehors de lrsquoeacutecole Leur conception prend en compte les speacutecificiteacutes de la clinique adolescente et leur laquo succegraves raquo aupregraves des jeunes eux-mecircmes peut donner un eacuteclairage sur leurs attentes agrave lrsquoeacutegard des adulteseacuteducateurs

Lrsquoimportance de lrsquoaccessibiliteacute de la convivialiteacute et de lrsquohospitaliteacute

Lrsquoaccueil en MDA srsquoappuie sur une preacuteoccupation autour de lrsquoaccessibiliteacute bull lrsquoaccessibiliteacute psychique par une position bienveillante et non jugeante bull lrsquoaccessibiliteacute geacuteographique (un adolescent doit pouvoir se rendre agrave la MDA sans avoir recours agrave un parent pour lrsquoy emmener) bull lrsquoaccessibiliteacute des plages horaires (laquo lrsquoenjeu est ici drsquoecirctre coheacuterent Les plages horaires doivent ecirctre en adeacutequation avec lrsquoemploi du temps drsquoun adolescent [hellip] avec des ouvertures en soireacutee et week-end raquo) Ainsi laquo les adolescents sont sensibles agrave lrsquohospitaliteacute et agrave la convivialiteacute qui regravegnent au sein de lrsquoespace drsquoaccueil ecirctre ensemble partager une discussion autour drsquoun theacute dans un temps ougrave la confrontation entre geacuteneacuterations nrsquoest pas menaccedilante car deacutegageacutee srsquoagissant des adolescents des exigences des adultes qursquoils cocirctoient habituellement (parents enseignants etc) raquo

Il y a donc des maniegraveres drsquoaccueillir une parole de faire eacutemerger un projet dans le cadre de lrsquoanimation drsquoun espace Il y aussi besoin de rompre lrsquoisolement de certaines familles de certains enfants qui ne srsquoautorisent pas agrave se saisir des offres possibles417 bref de diversifier les voies possibles de meacutediations pour orienter les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de pratiques scientifiques artistiques ou culturelles diverses Depuis 2010 et la reacuteforme du lyceacutee circulaire ndeg 2010-012 du 29 janvier 2010 les reacutefeacuterents culturels existent dans tous les lyceacutees418 De mecircme quelques acadeacutemies proposent aussi des reacutefeacuterents au collegravege Pour ce faire on pourrait geacuteneacuteraliser le rocircle du reacutefeacuterent socioculturel pour densifier les liens entre eacuteducation populaire eacutetablissements et monde artistique et culturel Certains territoires de leur cocircteacute ont mis en place un reacutefeacuterent eacuteducatif local qui a un rocircle de coordination pour faciliter le montage des projets

416 Contribution P Cottin et C Amsellem pour MDA 417 Voir supra - 21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees 418 httpeduscoleducationfrcid59216les-referents-culturehtml

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Dans le mecircme ordre drsquoideacutees des programmes comme celui de la reacuteussite eacuteducative sont preacutesents pour accompagner les enfants Pour exemple les leviers possibles en matiegravere de coordination territoriale au niveau de lrsquoeacuteducation sont

- lrsquoinstauration de temps dans lrsquoanneacutee durant lesquels tous les acteurs eacuteducatifs drsquoun territoire se reacuteunissent Par exemple cela se fait sur le quartier des Couronneries preacutesence drsquoune trentaine drsquoacteurs (meacutediathegraveque cregraveche directeur drsquoeacutecole AFEV associations sportives administrateurs centre social etc) Durant ces temps les acteurs eacutechangent sur diffeacuterents sujets Lrsquoeacutechelle pertinente pour ce type de rencontre est le quartier

- les communauteacutes de communes peuvent eacutegalement recevoir les acteurs indeacutependamment

- lrsquoouverture des eacutecoles hors des temps scolaires Outre le deacuteveloppement des pratiques encadreacutees ou des tiers lieux renforccedilant une preacutesence adulte sous des formes varieacutees aupregraves des enfants

Proposition 18 instaurer 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT qui agiront agrave lrsquoeacutechelle drsquoun bassin de vie autour drsquoun collegravege avec une double mission de meacutediation entre les jeunes leur famille et les TLT sur le territoire ndash en lien avec les partenaires locaux ndash et de deacuteveloppementanimation drsquoateliers sur lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques et sur les activiteacutes du mercredi Le cas eacutecheacuteant affecter plus de reacutefeacuterents TLT en zone rurale et moins dans les zones agrave fort contenu eacuteducatif pour deacutevelopper le plan mercredi Pour densifier les liens entre eacuteducation populaire dont les associations lrsquoeacutecole et les eacutequipements culturels ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 23)

Pour reacutealiser cette double mission il convient de deacutevelopper les liens indispensables entre les diffeacuterentes parties prenantes sur un bassin de vie (eacuteducation populaire associations Ecole eacutetablissements culturels communes et intercommunaliteacutes sans oublier les enfants et leurs familles) permettant de mettre en œuvre un projet local TLT dans un souci drsquoeacutegaliteacute des enfants dans lrsquoaccegraves aux TLT Ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif TLT associant tous ces acteurs et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 22)

Ils pourraient ecirctre cofinanceacutes par lrsquoEtat et le deacutepartement

Leur rocircle sera de - conseiller et accompagner les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de

pratiques et drsquoengagements et de tiers lieux locaux - faciliter les liens entre eacutecole eacuteducation populaire et eacutequipements culturels - assurer le deacuteveloppement opeacuterationnel drsquoune offre manquante sur le territoire dans

lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques (pratiques artistiques en amateur pratiques scientifiques engagement) et deacuteveloppement des 1 000 espaces adolescents feacutedeacuterateurs)

- systeacutematiser lrsquoutilisation du reacutefeacuterentiel de lrsquoeacuteducation prioritaire dans lrsquoensemble des eacutetablissements scolaires sur le volet articulation avec les autres acteurs eacuteducatifs du territoire (mais sans les maicirctres en plus) y compris au niveau du second degreacute

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- faire rentrer dans le quotidien des familles la possibiliteacute de proposer aux enfants de participer agrave des dispositifs extrascolaires inteacuteressants et vice-versa et agrave des lieux facilitant la place des enfants dans lrsquoespace public ndash virtuel ou reacuteel

Coucirct environ 300 millions drsquoeuros 150 millions sur la meacutediation 150 millions pour deacutevelopper des ateliers

- 150 millions pour les fonctions de meacutediations et de montage

- 150 millions en deacuteveloppementencadrement drsquoateliers pour les enfants et adolescents A ce titre le financement des reacutefeacuterents TLT pourrait contribuer au financement des 700 000 places drsquoactiviteacutes pour les enfants entre 6 et 11 ans (couverture drsquoenviron 400 000 places par ce biais) et au deacuteveloppement des pratiques amateurs et drsquoengagements (pregraves de 150 000 places par ce biais)419

Le recours massif au beacuteneacutevolat peut inquieacuteter les parents On sait que ces inquieacutetudes freinent par exemple le recours aux vacances collectives Il est donc important de seacutecuriser les conditions drsquoaccueil des enfants aussi bien au regard des adultes qui les entourent qursquoen prenant en consideacuteration les dangers ou les solitudes inheacuterentes agrave la vie en groupe entre enfants et adolescents Rappel de lrsquoexistant parmi les mesures adopteacutees par le Comiteacute interministeacuteriel de preacutevention de la deacutelinquance et de la radicalisation (CIPDR) du 9 mai 2016 figure la mesure ndeg 45 Celle-ci vise agrave preacutevenir la radicalisation dans le champ des activiteacutes physiques et sportives et peut conduire agrave la remise en cause de lrsquoagreacutement sport des clubs en cas de deacuterive aveacutereacutee Par ailleurs le controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs (ACM) repose sur trois laquo filtres raquo agrave savoir le FIJAIS le B2 et les laquo cadres interdits raquo (inscrits sur une liste nationale apregraves une mesure de suspension ou drsquointerdiction prise par le preacutefet de deacutepartement) Le controcircle avec ces trois laquo filtres raquo se fait agrave chaque inscription de lrsquointervenant dans un ACM et non uniquement lors du recrutement ou une fois par an

Proposition 19 eacutetudier la geacuteneacuteralisation agrave toutes activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires des modes de controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs et mettre en place un reacutefeacuterent sur les TLT au niveau de la preacutefecture

419 Voir annexe laquo Chiffrage des heures professeurs et des 7 000 reacutefeacuterents raquo

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35 Des financements massifs peu structureacutes sur fond de cofinancements et drsquoune organisation diffuse agrave plusieurs niveaux

351 Les collectiviteacutes locales et les familles principaux financeurs avec des dispariteacutes territoriales

Les communes la branche Famille de la Seacutecuriteacute Sociale et les familles repreacutesentent plus de 80 des financements 420 totaux des accueils de loisirs qui srsquoeacutelegravevent agrave 47 milliards drsquoeuros pour 119 millions drsquoenfants de 3 agrave 17 ans qui sont les principaux beacuteneacuteficiaires de ces eacutequipements Les communes sont geacuteneacuteralement les plus gros financeurs (38 ) Mais le financement des intercommunaliteacutes pour les eacutequipements peacuteri et extrascolaires en 2016 est plus important dans les deacutepartements agrave faible densiteacute Il existe un faible eacutecart dans le montant du prix de revient moyen par eacutequipement peacuteriscolaire et extrascolaire entre les deacutepartements avec un fort et un faible taux de pauvreteacute des meacutenages421 On observe des dispariteacutes de financement par enfant entre territoires mais sans qursquoon puisse deacutegager des facteurs speacutecifiques qui expliquent ces dispariteacutes En Ile-de-France on observe un important financement par enfant (54892 euros par enfant contre 37418 euros en France) La Seine-Saint Denis a le financement des eacutequipements extrascolaires et peacuteriscolaires le plus important avec 76768 euros par enfant et la part de financement des familles est une des plus basses de la reacutegion (1285 ) mais cette part est aussi tregraves basse agrave Paris (1114 ) Il serait preacutefeacuterable de changer drsquoeacutechelle les deacutepartements eacutetant susceptibles de comporter des zones tregraves heacuteteacuterogegravenes en termes de situation eacuteconomique des populations Globalement lrsquoeacutetude meacuteriterait drsquoecirctre poursuivie agrave un niveau infra-deacutepartemental

Nous avons meneacute un chantier ineacutedit pour essayer de chiffrer plus largement la place des activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires dans le budget des communes avec lrsquoappui de Poitiers

en millions drsquoeuros subventions Fct et divers personnel total sports 02 13 32 47

total culture

44 44 dont conservatoire et

arts

29 29 dont meacutediathegraveque

15 15

maisons de quartier 62 62 Activiteacutes peacuteriscolaires 35

total 64 76 188

Source estimation Mairie de Poitiers (lrsquoaccueil de loisirs du mercredi et des vacances est inclus dans les subventions aux maisons de quartier)

Il y a environ 16 000 enfants de 3 agrave 17 ans agrave Poitiers Le ratio est donc tregraves important qursquoon le rapporte au nombre drsquoenfants (environ 1 000 euros par enfant) ou au budget global de la ville Sur cet exemple qursquoon ne peut geacuteneacuteraliser par rapport aux seuls financements drsquoaccueils de loisirs les deacutepenses sont 2 agrave 3 fois plus importantes pour lrsquoensemble des

420 Uniquement sur la base des eacutequipements financeacutes par la Cnaf reacutesultats issu drsquoune eacutetude reacutealiseacute par la Cnaf pour le HCFEA (Camille Dorion deacutecembre 2017) voir annexe laquo Equipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les Caf raquo 421 Les meacutenages vivant avec un revenu infeacuterieur agrave 60 du revenu meacutedian

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TLT Mais tous les territoires nrsquoinvestissent pas de la mecircme maniegravere dans les activiteacutes extrascolaires et peacuteriscolaires Lrsquoeacutevaluation des PEDT a bien montreacute par ailleurs la difficulteacute de certaines communes pour monter des activiteacutes peacuteriscolaires de qualiteacute notamment dans les zones rurales les freins sont agrave la fois financiers et tiennent aux manques drsquooffres drsquoactiviteacutes possibles sur lesqueslles srsquoappuyer de vivier ou de transport

352 Un rocircle speacutecifique de la branche famille sur les accueils de loisirs Pregraves de 38 milliards drsquoeuros ont eacuteteacute verseacutes entre 2013 et 2016 aux ALSH par la branche Famille

- Versement de la prestation de service laquo Accueil de loisirs sans heacutebergement raquo aux ALSH proposant aux enfants un accueil collectif agrave caractegravere eacuteducatif sur les temps peacuteriscolaires (729 millions drsquoeuros) et extrascolaires (892 millions drsquoeuros) pour la peacuteriode 2013-2016

- Financement de ces accueils par le biais du contrat Enfance et Jeunesse peacuteriscolaire et extrascolaire agrave hauteur de 18 milliard drsquoeuros pour la peacuteriode 2013-2016

- Accompagnement de la reacuteforme des rythmes eacuteducatifs par la mise en place de lrsquoAide Speacutecifique Rythmes Educatifs (Asre) pour accompagner la mise en œuvre drsquoactiviteacutes peacuteriscolaires de qualiteacute sur les trois nouvelles heures deacutegageacutees par la reacuteforme agrave hauteur de 276 millions drsquoeuros pour la peacuteriode 2013-2016

En euros 2013 2014 2015 2016 Total

Pso Peri 133 747 150 171 186 918 258 661 729 497

Pso extra 237 351 233 046 236 197 186 390 892 984

Asre 17 410 52 138 96 912 109 125 275 585

CEJ peacuteri 149 084 165 801 151 807 155 354 622 046

CEJ extra 294 325 294 658 316 055 319 923 1 224 961

fonds drsquoamorccedilage - 62 000 - - 62 000

Total 831 917 957 814 987 889 1 029 453 3 807 073

En matiegravere drsquoenfance (hors petite enfance) et drsquoadolescence la Cnaf finance essentiellement des prestations de service aux accueils de loisirs (financements verseacutes aux structures) Les sommes en jeu sont importantes mais cela ne permet pas de structurer une politique de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence en tant que telle En particulier la Cnaf nrsquoa pas pour mission agrave ce jour de financer les associations locales qui deacuteveloppent les pratiques artistiques culturelles scientifiques ou sportives des enfants mecircme si les Caf peuvent y contribuer plus localement et indirectement via les fonds locaux permettant aux collectiviteacutes locales drsquoaider les parents agrave financer de telles pratiques pour leurs enfants

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Au niveau des accueils de loisirs toutefois il est possible de soutenir des actions speacutecifiques (bonification des prestations de service pour des projets de qualiteacute 70 centimes de lrsquoheure venant abonder par exemple un tarif plafonneacute agrave 54 centimes de lrsquoheure) de qualiteacute Alors que certains ALSH deacuteveloppent de fait des activiteacutes en partenariat avec le conservatoire ou des associations sportives ou culturelles cet axe pourrait ecirctre renforceacute dans la prochaine COG notamment en incitant les ALSH agrave inteacutegrer plus systeacutematiquement des pratiques en amateur dans tous les domaines (y compris environnement et techniques) dans leur projet eacuteducatif via des conventionnements

353 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation Equipements sportifs Plusieurs phases preacutesident au deacuteveloppement des eacutequipements sportifs par lrsquoEtat ou les collectiviteacutes 422

- de lrsquoapregraves-guerre agrave la fin des anneacutees 1970 deacuteveloppement drsquoespaces publics ouverts pour le sport agrave lrsquoeacutecole ou les laquo plateaux EPS raquo Ces eacutequipements deacuteveloppeacutes notamment pour favoriser lrsquoessor de sport de compeacutetition demeurent utiliseacutes dans une optique autonome voire informelle en marge des clubs et du mouvement sportif

- de la fin des anneacutees 1970 aux anneacutees 1990 des espaces sportifs ouverts pour lrsquoanimation sociale En 1981 le ministegravere du Temps libre puis de la Jeunesse et des Sports est mobiliseacute dans la politique drsquoanimation des quartiers deacutefavoriseacutes ou sensibles et de canalisation de la violence dans les grands ensembles apregraves Vaux-en-Velin et Veacutenissieux Une politique volontariste est meneacutee visant la construction drsquoeacutequipements sportifs de proximiteacute

- Depuis les anneacutees 1990 les espaces speacutecialiseacutes pour une demande informelle de loisirs de proximiteacute

La demande de loisirs sportifs srsquoeacutetend notamment dans les zones touristiques (camping piscine etc) ou sportives (complexe polyvalent) Se deacuteveloppent des logiques partenariales publicpriveacute pour une pratique de loisirs de proximiteacute423

Culture et acteur social De nombreux deacuteveloppements sont largement porteacutes par les acteurs de terrain depuis les anneacutees 1960 Depuis les anneacutees 1980 des politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle ont eacuteteacute initieacutees par lrsquoEtat via lrsquoaction conjointe des ministegraveres de la Culture et de lrsquoEducation nationale (parmi les dispositifs cleacutes peuvent ecirctre citeacutes les programmes drsquoeacuteducation artistique et culturels en partenariat Education nationale MCC) 424 Objet drsquoune consolidation progressive elles ont eacuteteacute reacuteapproprieacutees diversement sur les territoires agrave la croiseacutee des impulsions des collectiviteacutes territoriales des Directions Reacutegionales des Affaires Culturelles (DRAC) et des rectorats Plus reacutecemment elles ont beacuteneacuteficieacute des politiques de deacutemocratisation culturelle qui reposent agrave la fois sur une logique interministeacuterielle un

422 Vigneau F-E (2015) laquo Les eacutequipements sportifs enjeux et impenseacutes drsquoune politique publique raquo Informations sociales 20151 ndeg 187 p 38-45 423 Vieille Marchiset G (2007) laquo La construction sociale des espaces sportifs ouverts dans la ville Enjeux politiques et liens sociaux en question raquo LrsquoHomme et la socieacuteteacute 20073 ndeg 165-166 p 141-159 424 Voir annexe laquo Une gouvernance agrave plusieurs niveaux raquo

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partenariat avec les collectiviteacutes locales et des financements significatifs des secteurs sociaux (Cnaf Agence Reacutegionale de Santeacute (ARS) etc) des centres sociaux et du meacuteceacutenat425 Par ailleurs lrsquoeacuteducation artistique et culturelle repose toujours sur une coopeacuteration entre lrsquoEtat et les collectiviteacutes territoriales

Les instances de coordination des parcours drsquoEAC comprennent le rectorat la DRAC et les collectiviteacutes sachant par ailleurs que les services de lrsquoEtat srsquoappuient sur les cartographies de lrsquoeacutechec scolaire pour prioriser les soutiens426 De nombreuses reacutegions ont conclu des projets territoriaux ou locaux drsquoeacuteducation artistique et culturelle Dans les territoires ruraux lrsquoeacutechelon deacutepartemental est souvent initiateur et co-financeur Les grandes villes srsquoimpliquent aussi notamment via des projets eacuteducatifs globaux

Il existe 17 pocircles reacutegionaux drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage qui touchent environ 2 millions de jeunes par an (partenariats DRAC reacutegions)

Les eacutetablissements culturels (museacutees bibliothegraveques centres dramatiques etc) se sont eacutegalement largement impliqueacutes427 On observe une forme de deacuteplacement ces derniegraveres anneacutees avec le passage drsquoune politique territorialiseacutee (deacuteclineacutee agrave partir du sommet de lrsquoEtat) agrave une politique territoriale (porteacutee par des acteurs locaux et enracineacutes dans des speacutecificiteacutes territoriales)428 reacutepondant agrave une logique drsquooptimisation des politiques publiques et des ressources et porteacutee par des aspirations et une laquo qualification raquoprofessionnalisation des acteurs locaux au niveau des communes ou des intercommunaliteacutes en matiegravere culturelle Il existe ainsi depuis 1999 une charte laquo Culture ndash Education populaire raquo signeacutee avec plusieurs feacutedeacuterations drsquoeacuteducation populaire Des DRAC ont engageacute des partenariats avec des maisons des jeunes et de la culture Cinq scheacutemas locaux drsquoorganisation de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle peuvent ecirctre distingueacutes428

- une politique inteacutegreacutee dans les territoires qui recherchent une coheacuterence de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle dans les politiques culturelles eacuteducatives jeunesse ou de la ville Elle vise geacuteneacuteralement agrave articuler les diffeacuterents temps de lrsquoenfant scolaires et non scolaires Elle a geacuteneacuteralement conduit agrave deacutevelopper des eacutequipements culturels de proximiteacute Elle est essentiellement porteacutee par des structures ou associations culturelles

- une politique cibleacutee moins globalisante que la preacuteceacutedente qui deacutefinit des prioriteacutes par exemple la deacutefinition de pocircles drsquointervention soit pour promouvoir des logiques drsquoexcellence ou de speacutecialisation (deacuteveloppement de disciplines speacutecifiques en eacutevitant le saupoudrage etc) consolidations progressives des actions et des ressources (deacuteveloppement de la lecture ou du spectacle vivant autour drsquoun festival jeunesse etc) au niveau intercommunal notamment mais parfois avec moins de synergies entre les acteurs drsquoautres dispositifs touchant aux domaines culturels (socioculturel etc)

425 Quelques sources (2016) Retour des DRAC les collectiviteacutes nouvelles faisant eacutemerger des projets innovants croisant les prioriteacutes ministeacuterielles territoire jeunesse creacuteation Haut Conseil de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle Prix de lrsquoaudace artistique et culturelle 2016 Suivi des parcours drsquoeacuteducation artistique et culturelle circulaire MEN DGESCO ndeg2013 ndash 073 Protocole Culture Famille mars 2017 426 Evaluation de la deacutemocratisation culturelle p121 427 Depuis 2008 une circulaire ministeacuterielle demande qursquoun volet eacuteducation artistique et culturelle soit inteacutegreacute aux structures subventionneacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle est inscrite au fondement des structures labelliseacutees et conventionneacutees par le ministegravere depuis la loi adopteacutee en juillet 2016 428 F Enel (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS

210

- une gouvernance multipolaire piloteacutee agrave la fois par des communes investies des structures culturelles et des eacutetablissements drsquoenseignement artistique Elle permet souvent lrsquoeacutemergence drsquoune offre de qualiteacute et diversifieacutee mais peut pacirctir drsquoune certaine complexiteacute

- une approche segmenteacutee des offres de qualiteacute peuvent eacutemerger mais dans un contexte drsquoignorance mutuelle entre opeacuterateurs (meacutediateurs communaux structures culturelles parc naturel reacutegional opeacuterateurs priveacutes)

Vacances Les dispositifs drsquoaide aux vacances relegravevent drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs aux compeacutetences diverses intervenant avec des critegraveres drsquoeacuteligibiliteacute et des modaliteacutes diffeacuterentes (aides aux projets aides agrave la personne aides aux partenaires aides agrave la pierre) selon les orientations de la politique sociale qursquoils conduisent429 Le Conseil Economique Social et Environnemental Reacutegional (CESER) Hauts de France liste ainsi laquo -Les acteurs institutionnels disposent drsquoun budget deacutedieacute (Caf organismes sociaux Caisse drsquoAssurance Retraite et de la Santeacute Au Travail (CARSAT) MSAhellip) - Les tecirctes de reacuteseaux ANCV relaient les aides aux projets vacances (Feacutedeacuterations des Centres Sociaux Restos du Cœur ) - Certaines communes ou Centre Communal drsquoAction Social (CCAS) attribuent des aides individuelles - Diverses structures (centres sociaux associations missions locales vacances ouverteshellip) accompagnent les beacuteneacuteficiaires - Certains comiteacutes drsquoentreprise attribuent des aides au seacutejourhellip raquo On peut y ajouter les programmes inscrits dans le volet jeunesse des contrats de ville ou dans le cadre de politiques reacutegionales

429 Les compeacutetences en matiegravere de tourisme sont partageacutees entre les diffeacuterents niveaux de collectiviteacutes territoriales

211

Multipliciteacute des dispositifs sur le peacuteriscolaire Graphique Les dispositifs dont les collectiviteacutes disposaient deacutejagrave

Sources donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

36 Impulser un caractegravere structurant aux financements et au pilotage des activiteacutes extrascolaires et ameacutenagements agrave destination des enfants et adolescents

361 Pour une politique enfance jeunesse structurante un coucirct drsquoenviron 700 millions drsquoeuros

On reacutesume ici les coucircts de nos principales propositions

212

Premiegraveres estimations de chiffrage des propositions

Coucircts de fonctionnement (en millions drsquoeuros) Financeurs

pilotes possibles Hypothegravese basse

Hypothegravese haute

Pass-colo Proposition ndeg 4

112 112 Cnaf Etat reacutegions

Sciences et technique 23 30 Etat reacutegion

Educ Nat 100 000 places en clubs pour les adolescents Proposition ndeg 11

Autres indemniteacutes des professeurs animant des clubs plan mercredi et pratiques amateurs adolescents (1) 100 000 places Proposition ndeg 16

8 15 Educ Nat

1 000 Tiers lieux feacutedeacuterateurs hybrides (engagements technique culture) Proposition ndeg 12

100 100 Cnaf Culture

7 000 reacutefeacuterents dont

Etat deacutepartement

- meacutediations montage 152 152 - deacuteveloppement de pratiques en amateur autour des conservatoires (80 000 places) (2) 21 21 - Plan mercredi et samedi (400 000 places) 100 100 - deacuteveloppements ateliers environnementaux et engagements (80 000) Proposition ndeg 18

20 44

220 000 places additionnelles sur plan mercredi dont

56 111 Associations Cnaf

- conventionnement accueil de loisirs Proposition ndeg 21 Cnaf

Formation 30 45

Total 622 730 On a ajouteacute aux coucircts de personnel un montant de 22 euros par enfant de mateacuteriel430 Dans la fourchette haute

on ajoute aux ateliers environnementaux des coucircts drsquoeacutequipements similaires aux sciences Ne sont pas chiffreacutes les coucircts speacutecifiques lieacutes agrave des achats eacuteventuels drsquoinstruments de musique Les coucircts de mise agrave disposition des locaux ne sont pas inclus investissements non chiffreacutes (200 millions pour un ajout de 100 m2 agrave 2 000 euros M2 si compleacutement drsquoune structure existante )

Sans preacuteconiser un scheacutema unique il convient drsquoimpulser une structuration plus lisible des financements et de lrsquoorganisation des TLT pour deacutevelopper des prioriteacutes pour les enfants et les adolescents quand ils ne sont ni en famille ni en classe

430 Cf coucirct des reacuteactifs et consommables pour le plan Geacutenocircme de Sciences agrave lrsquoEcole

213

362 Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute

1 Des objectifs nationaux deacuteclineacutes dans leurs versions territorialiseacutees

(Exemple CSTI et Vacances se deacutecline sur les contrats Etat-Reacutegion deacuteclinaison de certains objectifs globaux au niveau de la COG etc) pour aider agrave i) assurer des activiteacutes le mercredi en prioriteacute pour les enfants etou les territoires qui en

sont deacutepourvus431 ii) structurer le deacuteveloppement drsquoune offre de qualiteacute sur tout le territoire sur les trois

prioriteacutes theacutematiques (partie II des propositions) iii) apporter les appuis aux politiques transversales permettant aux acteurs de lrsquoeacuteducation

populaire de deacutevelopper des projets dans de bonnes conditions

Proposition 20 inteacutegrer des objectifs nationaux chiffreacutes pour les trois prioriteacutes theacutematiques et la creacuteation drsquoactiviteacutes le mercredi aux plans ministeacuteriels concerneacutes eacutetablir des co-financements Etat-collectiviteacutes locales (deacutepartement communes ou intercommunaliteacute et reacutegions selon les domaines) peacuterennes favoriser les financements dans la dureacutee pour les associations et le cas eacutecheacuteant mobiliser le grand plan drsquoinvestissement

Notamment en inteacutegrant les objectifs chiffreacutes de - deacuteveloppement des pratiques reacuteguliegraveres dans les sciences et techniques dans la mise en

œuvre opeacuterationnelle de la strateacutegie nationale de CSTI (100 000 places agrave 5 ans pour les adolescents 1 club de sciences et technique autour de chaque laquo quartier raquo autour drsquoun collegravege ou lyceacutee) et en mobilisant le cas eacutecheacuteant des financements au titre du GPI dans la suite des investissements reacutealiseacutes par le programme PIA432

- deacuteveloppement des pratiques en amateur artistiques et culturelles 100 000 places agrave 5 ans pour les adolescents + prioriteacutes aux pratiques reacuteguliegraveres dans le plan mercredi et le parcours EAC

- soutien et suivi du ministegravere de la Culture pour le deacuteveloppement des conservatoires srsquoeacutetoffant comme pocircle ressource pour des pratiques en amateur diversifieacutees

- suivi des clubs peacuteriscolaires en collegravege et lyceacutee par les acadeacutemies et les reacutegions suivi par le ministegravere de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche des clubs de science

- lieux feacutedeacuterateurs dans le parcours citoyenneteacute et les contrats de ville cofinanceacutes avec le GPI au titre des investissements en faveur de la coheacutesion et du deacuteveloppement durable

- deacuteveloppement des clubs journalisme dans les eacutetablissements scolaires pour atteindre lrsquoobjectif drsquoun meacutedia par eacutetablissement le cas eacutecheacuteant dans le cadre plus global drsquoune strateacutegie nationale des engagements

Par ailleurs toujours au niveau de lrsquoarticulation entre les plans nationaux et les collectiviteacutes locales il serait pertinent de deacutevelopper le partenariat entre institutions culturelles (de maniegravere geacuteneacuterale) et autres institutions travaillant avec les jeunes publics (notamment les centres de

431 Voir supra ndash Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques acteur social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute 432 En attente actualisation des montants engageacutes sur 2013 -2018

214

loisirs) En deacuteveloppant les liens entre ces structures les institutions culturelles sont plus agrave mecircme de deacutevelopper les actions hors les murs de toucher les publics eacuteloigneacutes des institutions culturelles et de preacutevoir des services et des collections coheacuterents par rapport aux territoires ougrave elles se trouvent Le deacuteveloppement de conventionnements entre les eacutetablissements la mise en place de formations croiseacutees et plus encore de rendez-vous reacuteguliers entre professionnels de la culture et du champ social afin de se construire un langage et des reacutefeacuterentiels communs sont autant drsquooutils pour favoriser ces liens433 Si la Cnaf se saisit drsquoun enjeu de politique enfance et jeunesse elle pourrait deacutevelopper des financements agrave vocation structurante pour les territoires en favorisant la creacuteation de reacuteseaux de clubs drsquoun certain niveau lrsquoessaimage et lrsquoamorccedilage de pratiques structurantes en particulier dans les domaines scientifiques 434 techniques et laquo engagements raquo qui sont insuffisamment deacuteveloppeacutes

Proposition 21 profiter de la prochaine COG pour favoriser le financement des accueils de loisirs deacuteveloppant des conventionnements avec des associations et clubs sportifs artistiques scientifiques et culturels et des eacutetablissements culturels et fleacutecher des financements sur la structuration des pratiques drsquoengagements et de sciences et techniques

Le cas eacutecheacuteant sur le modegravele des conservatoires deacutevelopper des labellisations en partenariat avec les ministegraveres de lrsquoEacuteducation nationale de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche et de la Culture dans les domaines artistiques culturels et scientifiques pour faciliter lrsquoattribution des financements structurants (tecircte de reacuteseau hellip) par les collectiviteacutes locales ou la Cnaf

2 Un eacutechelon de mise en relation des acteurs au niveau intercommunalcommune de co-construction locale des TLT par les parties prenantes Comment mettre en œuvre les objectifs globaux et en proposer la deacuteclinaisoninterpreacutetation au niveau local Ce pourrait ecirctre lrsquoobjet drsquoun Conseil participatif intercommunal (ou le cas eacutecheacuteant deacuteclineacute agrave plus petite eacutechelle au niveau des quartiers entourant un collegravege) reacuteunissant les associations des repreacutesentants des eacutetablissements culturels et scientifiques les eacutetablissements scolaires les repreacutesentants des enfants et des familles des entreprises locales et ce afin de permettre la co-construction drsquoideacutees

433 Voir par exemple le travail reacutealiseacute par le KERFAD sur la place du livre dans les centres de loisirs 434 Pour structurer lrsquooffre scientifique et technique et laquo enfant acteur social raquo dans un souci drsquoeacutequiteacute entre les territoires il faut une incitation plus globale que le seul financement des collectiviteacutes locales et il faut pouvoir soutenir les communes dans leur effort la question se pose drsquoeacutelaborer une labellisation assurant la qualiteacute et le fleacutechage de financements additionnels comme pour les conservatoires

215

Proposition 22 au niveau communal ou intercommunal mettre en place un conseil participatif des TLT associant les acteurs de lrsquoeacuteducation populaire et notamment les associations les collectiviteacutes locales du territoire les eacutetablissements scolaires les eacutetablissements culturels des entreprises et des repreacutesentants des familles et des enfants afin de co-construire avec lrsquoensemble de ces partenaires les politiques publiques en direction de lrsquoenfance et de la jeunesse Le Conseil veillera notamment agrave deacutevelopper les mises agrave disposition de locaux par les eacutetablissements scolaires et eacutequipements culturels par les collectiviteacutes locales pour le deacuteveloppement de TLT lagrave ougrave des besoins sont identifieacutes

Pour les activiteacutes autres qursquoencadreacutees le Conseil preacutevoira aussi les conditions drsquoorganisation propices pour que des temps et des lieux entre pairs respectent les droits de tous les enfants y compris agrave la seacutecuriteacute

3 Un eacutechelon de meacutediations aupregraves des enfants et de leurs familles et de deacuteveloppement de projets sur des prioriteacutes manquantes au niveau des quartiers

Dans une zone eacutequivalente agrave ce qui entoure un collegravegereacutefeacuterent eacuteducatif territorial permettant drsquointeacutegrer les diffeacuterents plans concerneacutes (PEDT Contrat de ville mises en relation des acteurs associatifs sportifs culturels scientifiques etc) ce serait la fonction des reacutefeacuterents TLT locaux qui pourraient du fait drsquoun deacutecoupage autour des collegraveges ecirctre rattacheacutes aux Conseil deacutepartementaux qui gegraverent les collegraveges

Proposition 23 dans les collegraveges et les lyceacutees faire eacutemerger les demandes des adolescents en matiegravere de clubs de pratiques en amateur et co-construire avec eux les moyens drsquoy reacutepondre en lien avec les professeurs et animateurs volontaires localement et en deacuteveloppant des reacuteseaux autour des conservatoires des eacutecoles drsquoarts des centres de sciences des laboratoires et des ressources numeacuteriques Le conseil participatif TLT sera aussi plus largement en charge drsquoorganiser des consultations de tous les enfants et familles reacutesidant sur le territoire de faccedilon agrave ce que le projet TLT deacuteveloppe une offre drsquoactiviteacutes qui seraient manquantes qui favoriseraient lrsquoouverture agrave drsquoautres types drsquoactiviteacutes et reacutepondent aux attentes des enfants

4 Plateformes numeacuteriques theacutematiques et reacutegionales ouvertes

Lrsquoexistence drsquoun espace public digital ougrave lrsquoon va se construire srsquoexposer expeacuterimenter eacutechanger partager collaborer se sociabiliser en dehors parfois de tout regard de lrsquoadulte ou des parents est cleacute pour les enfants et adolescents Il explique en partie le non-recours aux servicesstructures classiquement proposeacutes (centres de loisirs etc) Crsquoest donc un lieu de socialisation important et de liberteacute sur lequel la puissance publique peut intervenir pour

- en seacutecuriser lrsquousage sans empieacuteter sur la liberteacute

- le cas eacutecheacuteant enrichir en contenus ou fleacutecher sur des ressources inteacuteressantes des tutoriels des MOOCS permettant aux jeunes et aux familles de se repeacuterer (aspect justice sociale)

On renvoie agrave des propositions plus approfondies au programme du Conseil pour 2018 Cette feacuteconditeacute de lrsquooutil numeacuterique est eacutegalement susceptible drsquoopeacuterer pour faciliter le travail de partage de bonnes pratiques de contenus de formations et la mise en relation des acteurs qui participent des temps et lieux tiers Il y a une compleacutementariteacute entre reacuteseau physique et virtuel qui meacuterite drsquoecirctre soutenue drsquoautant qursquoelle peut mettre agrave disposition certaines ressources eacuteducatives agrave distance agrave moindre coucircts dans des territoires ruraux plus deacutemunis en intervenants formeacutes (par exemple le vivier drsquoencadrants scientifiques faits par des jeunes

216

doctorants est eacutevidemment distinct entre une meacutetropole universitaire et un territoire rural les associations de jeunes en territoires ruraux sont aussi plus deacuteveloppeacutees car il existe moins drsquooffres alternatives) Le moyen le plus eacutevident est celui de lrsquoeacutelaboration drsquoune plateforme ouverte (modegravele Edutech ou Eco-sciences) inteacutegrant contenus fleacutechage mise en reacuteseau drsquoacteurs locaux Mais elle nrsquoopegravere pas agrave nrsquoimporte quelle condition

Proposition 24 deacutevelopper drsquoun reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau drsquoun quartier

Faible coucirct 800 000 euros environ pour une plateforme

217

ANNEXES

ANNEXE 1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES

Week-end Semaine 11 agrave 17 ans 18 24 ans 11 agrave 17 ans 18 24 ans Total temps libre 09h12min 09h30min 06h05min 06h48min Ne rien faire 15min 18min 14min 11min Sociabiliteacute 01h09min 02h21min 34min 01h13min Devant un eacutecran 03h27min 02h55min 02h41min 02h21min Dont sur Internet pour srsquoinformer ou communiquer 14min 30min 16min 24min Dont teacuteleacutevision ou videacuteo 01h43min 01h53min 01h28min 01h32min Pratique du sport 59min 35min 38min 20min Sortie culturelle (cineacutema spectacle eacutevegravenement sportif bibliothegraveque) 11min 17min 5min 6min Culture informelle (Lecture radio musique pratique de la musique ou photo) 31min 16min 23min 13min Activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres achats bricolage animaux) 01h04min 01h33min 36min 01h23min Dont cuisine meacutenage rangement linge 34min 55min 22min 52min Autre 01h36min 01h15min 54min 01h01min Source Insee pour HCFEA

On peut isoler les dureacutees moyennes pour ceux qui pratiquent effectivement

Dureacutee moyenne pour les pratiquants

Week-end

Semaine

Congeacutes Peacuteriode

scolaire ou de travail

Sociabiliteacute 213 210 107 Devant un eacutecran 352 447 228 Dont sur Internet pour srsquoinformer ou communiquer 148 207 145 Teacuteleacutevision et videacuteo 214 248 152 Activiteacute sportive 237 255 144 Sortie culturelle 226 248 224

Pratiques culturelles (Lecture TV radio musique ou photo) 132 200 111

Autres activiteacutes exteacuterieures (plage chasse promenades etc) 224 114 318

Autres jeux et loisirs drsquointeacuterieur (jeux de hasard collections) 234 217 112

Total activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres animaux) 134 150 052 Dont cuisine meacutenage rangement linge 101 115 044 Semi-loisir (dont jardinage bricolage) 115 047 056 Achats et shopping 132 141 056 Source Insee pour HCFEA

218

CSP des parents pour les cinq trajectoires drsquoenfants dans Lrsquoenfance des loisirs

Trajectoires ( drsquoenfants)

Filles Niveau diplocircme parents

CSP chef de famille

deux parents qui travaillent

niveaux eacutelegraveves CP

T1 (16 )

76 47 (sup) 35 cadre ou prof intell

71 52 BE

T2 (27 )

60 28 (sup) 225 cadre ou prof intell

67 37 BE

T3 (27 ) 44 39 (pegraveres CAP)

Employeacutes (16 )

44 ME

T4 (21 ) 32 Sans diplocircme (32 megraveres)

42 (FE)

T5 (9 )

29 Sans diplocircme (43 megraveres)

Ouvriers (59 ) -

58 (FE)

219

ANNEXE 2 PRATIQUES CULTURELLES ET ARTISTIQUES

Taux de freacutequentation Les moins de 18 ans dans les museacutees nationaux

La freacutequentation de cette classe drsquoacircge est eacutetablie agrave plus de 47 millions drsquoentreacutees dans les museacutees nationaux en 2014 au lieu de 44 millions en 2013 En moyenne elle est en augmentation de 6 Lrsquoaugmentation concerne plus speacutecifiquement lrsquoIcircle-de-France hors de la capitale (+ 194 ) et les autres reacutegions (+147 ) Freacutequentation des moins de 18 ans dans les museacutees nationaux

Les moins de 18 ans dans les monuments nationaux

En 2014 la freacutequentation de cette classe drsquoacircge est eacutetablie agrave pregraves drsquo18 million dans les monuments nationaux soit une augmentation de 13 La progression concerne les sites de lrsquoIle-de-France hors Paris (+93 ) Tandis qursquoagrave Paris et dans les autres reacutegions on note plutocirct un repli La freacutequentation drsquoensemble des moins de 18 ans repreacutesente 17 de la freacutequentation globale des sites du CMN et 23 de celle du domaine national de Chambord Freacutequentation des moins de 18 ans dans les monuments nationaux

On remarque sur la peacuteriode 2012-2014 une progression du public scolaire en volume (6 110 518 au lieu de 5 582 033 en 2012) mais non en proportion (elle repreacutesente toujours 10 de lrsquoaudience)

220

ONT FREQUENTE UNE BIBLIOTHEQUE OU MEDIATHEQUE AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

sur 100 personnes de chaque groupe Au moins 1 fois par semaine

Environ 1 ou 2 fois par mois

Plus rarement

Jamais ou pratiquement

jamais

ENSEMBLE 7 11 10 72

AGE

15 agrave 19 ans 17 14 21 49

DEPS 2008

ONT PRIS DES COURS OU SUIVI DES CONFERENCES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

Cours confeacuterences (hors eacutetudes

travail)

Dont

cours de musique

danse theacuteacirctre peinture

cours de sport

cours drsquoinforma-

tique

cours de langue

confeacuterences et deacutebats dans une

universiteacute bibliothegraveque

Cafeacute

autre

18 3 2 2 2 8 5

26 6 8 1 4 14 4

221

Effectifs1 agrave 2 fois 3 fois ou

plusseul en couple en famille avec des amis en groupe

(scolaire 3e acircgehellip)

ENSEMBLE 1005 69 31 4 43 23 30 815 agrave 19 ans 102 74 26 1 6 30 27 37

sur 100 personnes de chaque groupe ayant assisteacute agrave un spectacle de rue

Effectifs Grand eacuteveacutenement national (14 Juillet Fecircte

de la musiquehellip)

Animation lieu

commercial (centre

commercial foire

brocante marcheacute)

Fecircte locale ou

animation dans les

rues dune ville

Musicien jongleur

statue vivante inclus)

Festival darts de la

rue

Autre festival (theacuteacirctre musique cineacutema)

ENSEMBLE 1779 54 15 56 23 21 1215 agrave 19 ans 130 65 14 41 33 25 23

GENRES DE SPECTACLES DE RUE FREQUENTES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

Y sont alleacutes La derniegravere fois y sont alleacutessur 100 personnes de chaque groupe qui sont alleacutes au theacuteacirctre au cours des 12

FREQUENTATION DES THEATRES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

222

Source Meacutediameacutetrie 2016435

Quelques eacuteleacutements sur les financements en matiegravere artistique et culturel 436 La deacutepense culturelle est estimeacutee agrave 76 milliards drsquoeuros en 2010 dont 49 milliards dans les communes part jeunesse

o Meacuteceacutenat culturel 575 millions drsquoeuros dont environ la moitieacute en deacutemocratisation culturelle

o lrsquoEAC srsquoeacutelegravevent agrave 64 millions drsquoeuros sur lrsquoaction 2 du programme 224 o Financement de lrsquoEtat sur deacutemocratisation culturelle pour la jeunesse 52 millions

drsquoeuros

Finalement 22 des enfants eacutetaient beacuteneacuteficiaires drsquoau moins une action financeacutee par lrsquoEtat en 2011 Une augmentation importante des creacutedits du ministegravere de la Culture a eu lieu depuis 2012 avec lrsquoobjectif drsquoatteindre 50 drsquoenfants beacuteneacuteficiaires en 2017 En 2014 3 9 millions drsquoenfants ont beacuteneacuteficieacute drsquoune action drsquoEAC contre 22 en 2010

435 B Danard (2016) Consommation videacuteo et internet des jeunes preacutesentation CNC 436 Voir quelques premiers eacuteleacutements en annexe httpwwwculturecommunicationgouvfrNous-connaitreDecouvrir-le-ministereBudgetProjet-de-loi-de-finances-20171

223

ANNEXE 3 SCIENCES QUESTIONNAIRE AMCSTI Conseil Enfance et adolescence ndash HCFEA Questionnaire sciences Le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du Haut conseil de la famille de lrsquoenfance et de lrsquoacircge instance placeacutee aupregraves du Premier Ministre a retenu agrave son programme de travail 2017 laquo Les tiers-tempstiers-lieux de vie des enfants et des adolescents raquo ces temps et ces lieux hors famille et hors eacutecole drsquoactiviteacutes eacutelectives et drsquoeacutelargissement des expeacuteriences et des relations qui contribuent agrave lrsquoeacutepanouissement lrsquoeacuteducation et la socialisation des enfants Les travaux du conseil srsquoorganisent autour des six champs de politiques publiques (pratiques artistiques et culturelles sportives et corporelles scientifiques et technologiques drsquoengagements et de citoyenneteacute ainsi que les vacances et lrsquoutilisation de temps et drsquoespaces ameacutenageacutes favorisant lrsquoouverture et lrsquoautonomie Sont eacutegalement abordeacutees deux theacutematiques traversant ces 6 champs agrave savoir le numeacuterique et les relations (bonnes et mauvaises rencontres) Le rapport sera finaliseacute fin 2017 pour une publication deacutebut 2018 La phase drsquoinstruction des propositions est en cours Lrsquoeacutetat des lieux a eacuteteacute reacutealiseacute Pour les pratiques scientifiques et technologiques les donneacutees manquent pour un repeacuterage preacutecis ce qui est un indice en soi Pour les enfants en eacutecole eacuteleacutementaire lrsquoeacutevaluation nationale des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) montre que des activiteacutes numeacuteriques techniques et scientifiques peacuteriscolaires (30 et 40 des activiteacutes peacuteriscolaires proposeacutees) se sont reacutecemment eacutetoffeacutees Par ailleurs on observe parmi les 11 ndash 17 ans que huit enfants sur dix pratiquent un sport et moins de quatre sur dix une activiteacute artistique reacuteguliegravere formelle ou informelle mais que relativement peu drsquoenfants ont une activiteacute scientifique reacuteguliegravere hors lrsquoeacutecole (que ce soit en peacuteriscolaire ou extrascolaire) les donneacutees disponibles laissent penser que mecircme sur les activiteacutes peacuteriscolaires apregraves lrsquoeacutecole les pratiques sont peu deacuteveloppeacutees en comparaison de certains pays comparables au moins agrave partir du collegravege A ce point du constat il est envisageacute drsquoinstruire les pistes de propositions suivante deacutevelopper fortement sur le territoire des pratiques et activiteacutes scientifiques et technologiques agrave la fois des activiteacutes instaureacutees (clubs scientifiques tournois ateliers clubs de bricolage etc) et plus informelles ndash ouvertes ou semi-ouvertes (en meacutediathegraveque fablab dans la nature au Museacutee sur des plateformes numeacuteriqueshellip) Du point de vue des enfants et des adolescents divers objectifs coexistent enjeux intellectuels formation drsquoun sujet citoyen autonome (savoir questionner expeacuterimenter avoir une culture scientifique) accegraves agrave des terrains de reacutealisations voire de deacutepassement de soi Pour deacutevelopper des preacuteconisations nous souhaiterions avec lrsquoappui des acteurs de la CSTI eacutetablir des prioriteacutes deacuteterminer des ciblages eacuteventuels (publics prioritaires pour tel ou tel laquo dispositif raquo) Nous aurons besoin de deacuteterminer les leviers efficaces dans diffeacuterentes dimensions

- Modaliteacutes drsquoactiviteacutes et de pratiques proposeacutees aux enfants et adolescents

224

- Objectifs quantitatifs et qualitatifs en termes de deacuteveloppement des publics enfants et adolescents susceptibles de pratiquer des activiteacutes scientifiques et technologiques agrave court et moyen-terme

- Deacuteveloppement du vivier de meacutediateurs animateurs scientifiques - Partenariats entre les acteurs - Gouvernance au niveau territorial et national (conditions pour faire eacutemerger des offres

monter et deacutevelopper des projets et les co-financer) - Moyens publics mobiliseacutes

Ainsi avec le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence ndash HCFEA lrsquoAMCSTI vous propose ce questionnaire en 8 rubriques) Certaines questions appellent des reacuteponses ouvertes en quelques lignes Pour chaque question une rubrique autre vous permettra de proposer des pistes compleacutementaires le cas eacutecheacuteant

VOTRE STRUCTURE Preacutesentation de votre structure et de vos actions CSTI

1 Votre action se situe t- elle

Centre urbain et peri-urbain QPV Monde rural

2 Combien drsquoenfants et drsquoadolescents (3-18 ans) recevez-vous dans votre institution

- Pour des pratiques reacuteguliegraveres chaque anneacutee en dehors de la classe - Plus globalement (eacutevegravenementiels etchellip sans distinguer entre lrsquoactiviteacute ponctuelle la visite et

la freacutequentation pratique plus continue) mais en dehors de la classe - Plus globalement sur des eacutevegravenements scolaires (organiseacutes par lrsquoeacutecole pour tous les eacutelegraveves

drsquoune classe et dans le cadre du temps scolaire)

Les donneacutees manquent pour eacutevaluer le taux de pratiques reacuteguliegraveres Au mieux on peut aujourdrsquohui sommer quelques effectifs (sans savoir ce que lrsquoon prend en compte entre pratiques reacuteguliegraveres et visites de museacutee) on dispose aussi de quelques eacuteleacutements limiteacutes de comparaison internationale A premiegravere vue il semblerait qursquoenviron 10 drsquoune classe drsquoacircge doit ecirctre laquo toucheacutee raquo aujourdrsquohui par des eacutevegravenements ponctuels ou des pratiques reacuteguliegraveres Vos reacuteponses nous aideront agrave mieux cerner la situation actuelle et les manques pour les enfants et adolescents

PERSPECTIVES

225

3 Dans chaque cateacutegorie drsquoacircge comment pourrions-nous ameacuteliorer lrsquoaccegraves aux

sciences et technologies pour les jeunes et les adolescents en dehors de lrsquoeacutecole (dont le peacuteriscolaire) Cocher ce qui parait pertinent

3-6 ans

6-10 ans

11-14 ans

15- 18 ans

Reacuteduire le coucirct drsquoaccegraves aux lieux et projets de CSTI

Deacutevelopper et favoriser la mobiliteacute des publics pour lrsquoaccegraves aux activiteacutes de CSTI (organisation des transports sur certains publics accegraves handicaphellip)

Deacutevelopper les collaborations entre les acteurs de la science et des acteurs du social plus divers (ATD Quart Monde eacuteducateurshellip)

Deacutevelopper des concours en eacutequipe dans des theacutematiques diversifieacutees

Deacutevelopper des clubs de science et technique dans tous les collegraveges

Deacutevelopper des ateliers (bricolage meacutecaniquehellip) drsquoactiviteacutes manuelles et artisanales

Deacutevelopper des activiteacutes CST dans les bibliothegravequesmeacutediathegraveques

Mobiliser des moyens afin que ce soit les jeunes qui portent leurs propres projets en appui des acteurs des CSTI

Deacutevelopper des seacutejours scientifiques et technologiques en lien avec les laboratoires et universiteacutes

Deacutevelopper les fabs labs les dispositifs laquo DIY raquo ougrave faire soi-mecircme

Deacutevelopper des projets drsquoopen science sur un mode participatif (Ex paillasse)

226

On recense ici des vecteurs de diversification des propositions drsquoactiviteacutes pour diminuer la non-participation des jeunes aux activiteacutes scientifiques et techniques qui serait lieacutee agrave une offre inadapteacutee insuffisamment deacuteveloppeacutee ou inaccessible Les questions 4 agrave 4rsquorsquorsquo approfondiront le lien entre les contenus des projets et les types de publicsaspirations On aborde dans les questions 5 agrave 8 les leviers opeacuterationnels (viviers drsquoanimateurs partenariatshellip) susceptible de permettre un deacuteploiement des activiteacutes scientifiques et techniques Indiquer les 5 mesures prioritaires par tranche drsquoacircge et au global Autres

4 Quels types de projet doit-on deacutevelopper Entre le deacuteveloppement drsquoun reacuteseau de clubs de sciences ou de matheacutematiques permettant agrave des jeunes de pratiquer reacuteguliegraverement des sciences et de la technologie (et le cas eacutecheacuteant de deacutevelopper une passion de cultiver des excellences) et le deacuteveloppement drsquoateliers ou drsquoeacutevegravenementiels plus ponctuels qui vont aller vers des publics le cas eacutecheacuteant eacuteloigneacutes des sciences le peacuterimegravetre des dispositifs envisageables est large (plusieurs reacuteponses possibles)

Doit-on envisager 3-6 ans

6-10 ans

11-15 ans

15- 18 ans

des dispositifs geacuteneacuteraux drsquoinitiation agrave lrsquoesprit scientifique et au questionnement scientifique

Des dispositifs plus cibleacutes pour les laquo passionneacutes raquo de

Des dispositifs cibleacutes sur les sciences humaines

Education aux meacutedias sur les sciences (ex videacuteo grand public cnrs) lutter contre les fausses informations scientifiques laquo fake news raquo

Dans les trois items qui suivent on deacutetaillera cette analyse Sachant que tous les enfants nrsquoaiment pas forceacutement les sciences et technologies mecircme ceux que lrsquoon aurait sensibiliseacutes qursquoils sont susceptibles de srsquoinvestir dans des pratiques artistiques ou citoyennes ou de socialisation par ailleurs et qursquoil importe qursquoils puissent preacuteserver du temps libre agrave soi sans activiteacutes speacutecifiques on peut se demander ce que serait un objectif souhaitable de deacuteveloppement des publics engageacutes dans des pratiques scientifiques et technologiques

4rsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper des dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo de science ou de technologie

227

Ex clubs de preacuteparations aux Olympiades clubs maths et sciences projets CGeacutenial reacutesidenceshellip A partir de quel acircge Que faicirctes-vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (1 5 plus ) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation (agrave proximiteacute de chaque mairie des meacutediathegraveques des eacutetablissements scolaires hellip) Quel type de projets De contenus Comment ces activiteacutes peuvent elles se deacutemarquer de lrsquoenseignement scientifique agrave lrsquoeacutecole Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

4rsquorsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper des dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo de technologie et activiteacutes manuelles et artisanales

Exemple fab lab clubs de bricolage de meacutecanique de couture etchellip A partir de quel acircge Que faicirctes vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (5 plus ) (si des moyens sont disponibles) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation Quels besoins en locaux outillages Quel type de projets De contenus Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes (classer par ordre drsquoimportance selon les obstacles principaux agrave vos yeux)

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

4rsquorsquorsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper les dispositifs sciences pour tous Ex studio lab exposition ateliers itineacuterants hackaton labs de lrsquoeacuteteacute fab labhellip

228

A partir de quel acircge Que faicirctes-vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (10 20 autre (si des moyens sont disponibles) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation Quel type de projets De contenus Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes (si oui classer par ordre drsquoimportance selon les obstacles principaux agrave vos yeux)

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

5 Dans une volonteacute drsquoun accegraves agrave tous et sur tout le territoire quels leviers serait pour vous les plus opeacuterant pour deacutevelopper massivement lrsquoaccegraves et le partage au CSTI Mobiliser les chercheurs et les eacutetudiants Favoriser la participation de jeunes chercheurs aux activiteacutes TLT Mobiliser les professeurs de lrsquoEducation nationale Favoriser lrsquoinvestissement des salarieacutes dans des activiteacutes beacuteneacutevoles agrave destination des enfants et des adolescents Faire appel agrave des retraiteacutes Deacutevelopper les partenariats entre acteurs de la CSTI et le tissu local et national drsquoentreprises Faire appel agrave des opeacuterateurs priveacutes Autres Indiquer sous les cateacutegories qui vous semblent prioritaires les leviers qui vous paraissent possibles pour atteindre cet objectif (par exemple si vous avez retenu laquo professeur raquo quelles en seraient les conditions mettre les locaux scolaires agrave disposition aller vers des dispositifs qui favorise le temps drsquoinvestissement des professeurs dans ces activiteacutes extra ou peacuteriscolaires )

229

6 Les outils numeacuteriques ont un pouvoir deacutemultiplicateur pour lrsquoaccegraves agrave la connaissance comment utiliser ce potentiel classer par ordre drsquoimportance Associer des prescripteurs comme les youtubers personnaliteacutes meacutediatiques et scientifiques notamment pour aller au-devant des publics et compleacuteter les seules prescriptions parentales Deacutevelopper compleacuteter des plateformes de ressources permettant de fleacutecher labelliser des contenus et des partenaires (type Edutech enrichis sur un mode laquo ouvert raquo de tutorielshellip) Inclure des lancements drsquoalertes Deacutevelopper la compleacutementariteacute entre des outils numeacuteriques et des clubs drsquoactiviteacutes et ateliers Deacutevelopper des projets drsquo open science sur un mode participatif (Ex paillasse) Autres

7 Quels partenariats selon vous devraient se deacutevelopper Quelle gouvernance Classer par prioriteacute Faut-il envisager la mise en place de parcours scientifiques et technologiques pour tous les enfants et adolescents distincts des parcours artistiques et culturels Deacutevelopper des partenariats avec des acteurs de proximiteacute (dont acteur du social) Deacutevelopper les partenariats entre acteurs de la CSTI et tissu local et national drsquoentreprises

Travailler en synergie avec les meacutedias (radioTV) CSA Deacutevelopper une webTV jeunes Favoriser lrsquoaccegraves agrave des espaces et des lieux de creacuteations

230

Creacuteer des eacutevegravenements culturels mixtes (musiquesportscience etc) Ameacuteliorer les passerelles entre lrsquoeacuteducation nationale et les acteurs de CSTI Ameacuteliorer les passerelles entre les chambres de meacutetiers les centres de formations et drsquoapprentissage et les acteurs de CSTI Deacutevelopper les liens entre les activiteacutes scientifiques et technologiques pour les enfants et adolescents avec les universiteacutes Les laboratoires publics et priveacutes Autres

8 Quels vous paraissent les principaux freins et obstacles au deacuteveloppement des pratiques scientifiques et technologiques Y a-t-il des exemples de fausses bonnes ideacutees qursquoil vous paraicirct important de mentionner Ou au contraire des exemples agrave imiter Merci pour votre participation

231

ANNEXE 4 ENFANT ACTEUR SOCIAL

Estimation par les enfants du respect des droits en France

232

ANNEXE 5 ESPACES ALSH problegravemes meacutethodologiques de comptage Problegravemes de double comptage notamment La reacuteforme des rythmes eacuteducatifs a rendu les estimations effectueacutees plus compliqueacutees qursquoauparavant essentiellement pour lrsquoeacutevaluation du nombre de places ouvertes au sein des accueils peacuteriscolaires Ainsi auparavant pour une deacuteclaration donneacutee (et une peacuteriode donneacutee) on ne conservait que les effectifs maximaux deacuteclareacutes par tranche drsquoacircge (lorsque lrsquoon eacutetait en preacutesence de plusieurs fiches compleacutementaires)et on effectuait ensuite la somme pour lrsquoensemble des deacuteclarations Doreacutenavant pour une adresse donneacutee (et une peacuteriode donneacutee) on ne conserve que les effectifs maximaux deacuteclareacutes par tranche drsquoacircge (lorsque lrsquoon est en preacutesence de plusieurs fiches compleacutementaires relieacutees agrave une ou plusieurs deacuteclarations) et on effectue ensuite la somme pour lrsquoensemble des adresses Ainsi cela permet de limiter les double-comptes que lrsquoon retrouvait notamment lorsque une association proposait un Temps drsquoActiviteacute Peacuteriscolaire en compleacutement de lrsquoaccueil peacuteriscolaire laquo traditionnel raquo qui existait avant la reacuteforme des rythmes eacuteducatifs Neacuteanmoins cette derniegravere estimation a ses limites puisqursquoil doit subsister encore des doubles comptes En effet lrsquoestimation du nombre de places ouvertes se base sur les adresses des accueils de loisirs ou des accueils de jeunes Hors le temps peacuteriscolaire integravegre doreacutenavant reacuteglementairement depuis 2015-2016 le mercredi apregraves-midi lorsque la classe a lieu le mercredi matin Pourtant la peacuteriode du mercredi apregraves-midi reste particuliegravere puisque la plage peacuteriscolaire y est bien plus eacutetendue que les autres jours De ce fait il nrsquoest pas rare de constater que des organisateurs drsquoaccueils collectifs de mineurs peacuteriscolaires proposent une organisation diffeacuterente le mercredi apregraves-midi dans une structure deacutedieacutee autre que celle utiliseacutee en peacuteriscolaire les autres jours de la semaine en regroupant des eacutelegraveves de plusieurs eacutecoles permettant ainsi de rationaliser les moyens humains Il apparaicirct donc que tous les accueils deacuteclareacutes en peacuteriscolaire aujourdrsquohui ne fonctionnent pas simultaneacutement ce qui montre les limites de la meacutethodologie adopteacutee dans les estimations proposeacutees actuellement

233

ANNEXE 6 VACANCES (LETTRE DE MISSION PEP ET COMPLEMENTS)

234

Eacutevolution des effectifs de deacuteparts de mineurs au sein des accueils collectifs avec

heacutebergement selon le type de seacutejours et la peacuteriode de congeacutes scolaires consideacutereacutee au cours des anneacutees 2007-2008 agrave 2015-2016

235

Source DJEPVA deacuteclarations issues des fichiers SIAM traitement INJEP-MEOS estimations au 23 janvier 2017

Champ tous types drsquoaccueils collectifs de mineurs avec heacutebergement ayant accueilli au moins 7 mineurs organiseacutes en dehors du cadre scolaire agrave lrsquoexception des seacutejours dans une famille et des accueils de scoutisme qui ne sont pas pris en compte ici

Eacutevolution du nombre de journeacutees enfants au sein des accueils collectifs de mineurs avec heacutebergement selon le type de seacutejours et la peacuteriode de congeacutes scolaires consideacutereacutee au cours des anneacutees 2007-2008 agrave 2015-2016

Source DJEPVA deacuteclarations issues des fichiers SIAM traitement INJEP-MEOS estimations au 23 janvier 2017

Champ tous types drsquoaccueils collectifs de mineurs avec heacutebergement ayant accueilli au moins 7 mineurs organiseacutes en dehors du cadre scolaire agrave lrsquoexception des seacutejours dans une famille et des accueils de scoutisme qui ne sont pas pris en compte ici

Une freacutequentation des seacutejours collectifs diffeacuterencieacutee selon

- Lrsquoacircge

Taux de deacutepart en seacutejours collectifs par tranche drsquoacircge en 2011 (Source OVLEJ)

En nombre de deacuteparts de mineurs 2007-2008

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015 2015-2016

Ensemble des effectifs de deacuteparts de mineurs 1775670 1810375 1820271 1 831402 1762860 1764412 1750617 1638296 1 582497

Toussaint 48 111 51 928 53 253 54 020 53 317 64 231 67 258 67 539 67 047

Noeumll 18 885 18 349 19 636 22 104 22 450 18 788 18 833 17 627 15 725

Hiver 209 894 207 870 211 947 211 924 207 468 202 569 202 608 181 487 170 194

Printemps 143 925 148 203 153 454 160 422 145 679 143 126 141 266 129 230 121 233

Eacuteteacute 1 331 676 1 358 222 1 355 711 1 361 722 1 307 783 1 314 017 1 299 158 1 219 297 1 181 849

Autres peacuteriodes 23 179 25 803 26 270 21 210 26 163 21 681 21 494 23 116 26 449

En nombre de journeacutees enfants 2007-2008

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015

2015-2016

Ensemble des journeacutees enfants 16 752 951

16 475 463

16 392 367

16 071 785

15 348 038

15 014 782

14 475 295

13 447 275

12 850 673

Toussaint 294 653 306 763 318 770 330 752 325 655 396 811 431 439 427 500 427 510

Noeumll 142 241 134 994 130 428 140 192 151 368 131 330 122 205 117 685 102 750

Hiver 1 545 939 1 509 489 1 510 805 1 504 773 1 474 262 1 421 860 1 397 290 1 269 686 1 169 845

Printemps 982 468 998 916 1 017 349 1 079 275 941 850 917 013 904 808 821 398 763 565

Eacuteteacute 13 677 530

13 414 873

13 298 225

12 932 762

12 357 695

12 072 026

11 544 354

10 720 671

10 280 009

Autres peacuteriodes 110 120 110 428 116 790 84 031 97 208 75 742 75 199 90 335 106 994

236

- Le revenu des parents

Taux de deacutepart en seacutejour collectif des 5-19 ans selon le revenu net mensuel familial

Sources enquecirctes Vacances Insee 2004 (OVLEJ 2006) enquecircte OVLEJ-Eacutetudes et recherches de la Jeunesse

au plein air 2011

laquo Les seacutejours sont devenus trop chers pour les classes moyennes Le prix drsquoune semaine de vacances en colonie coucircte entre 400 et 600 euros par enfant avec un coucirct moyen agrave la journeacutee de 63 euros contre 47 euros pour un seacutejour en village familial et 115 euros pour un seacutejour agrave lrsquoeacutetranger Il est ainsi plus eacuteconomique de partir en vacances familiales que drsquoenvoyer les enfants seuls dans une colonie de vacances Le coucirct du seacutejour expliquerait que les enfants des meacutenages qui disposent de 1 000 agrave 2 000 euros nets par mois nrsquoaient pas accegraves aux colonies de vacances Le prix des seacutejours est drsquoailleurs deacutesigneacute comme la premiegravere cause de deacutesaffection des seacutejours par la plupart des intervenants Une journeacutee drsquoaccueil en centre de loisirs sans heacutebergement revient agrave 35 euros par jour raquo437

437 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

237

ANNEXE 7 TAUX DE SCOLARISATION ET EMPLOI DU TEMPS

La scolarisation apregraves le collegravege

Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons TotalEnseignements adapteacutes 11 595 19 906 31 501 11 454 19 310 30 764 2 756 5 073 7 829 2 331 3 590 5 9216e et 5e 1 989 2 856 4 845 251 284 535 52 93 145 12 9 214e 54 143 75 000 129 143 3 061 4 363 7 424 164 212 376 31 37 683e (y compris preacuteapprentis) 324 049 312 638 636 687 69 919 96 314 166 233 6 696 8 811 15 507 1 001 1 232 2 2332de geacuteneacuterale et techno 12 282 12 762 25 044 236 483 198 472 434 955 37 991 39 764 77 755 3 836 4 151 7 9871re geacuteneacuterale et techno 274 394 668 11 652 11 498 23 150 205 275 163 858 369 133 39 111 42 009 81 120Terminale geacuteneacuterale et techno 26 15 41 283 399 682 11 397 10 468 21 865 186 383 144 796 331 179Pro court scolaire (1) 36 41 77 6 540 7 924 14 464 22 192 28 604 50 796 18 570 23 613 42 183Pro court apprentissage (1) 2 965 9 317 12 282 9 788 29 075 38 863 10 334 30 365 40 699Pro long scolaire (1) 236 339 575 45 241 58 274 103 515 78 341 97 412 175 753 82 229 97 388 179 617Pro long apprentissage (1) 358 1 927 2 285 1 074 4 938 6 012 3 203 10 360 13 563Post-bac 2 3 5 20 26 46 122 226 348 11 849 11 205 23 054Total scolariseacutes 404 632 423 954 828 586 388 227 408 108 796 335 375 848 388 534 764 382 358 890 368 755 727 645Non-scolariseacutes (2) 10 982 11 643 22 625 7 803 9 527 17 330 19 953 26 789 46 742 28 162 38 552 66 714Population 415 614 435 597 851 211 396 030 417 635 813 665 395 801 415 323 811 124 387 052 407 307 794 359

Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons TotalEnseignements adapteacutes 28 46 37 29 46 38 07 12 10 06 09 076e et 5e 05 07 06 01 01 01 ε ε ε ε ε ε4e 130 172 152 08 10 09 ε 01 ε ε ε ε3e (y compris preacuteapprentis) 780 718 748 177 231 204 17 21 19 03 03 032de geacuteneacuterale et techno 30 29 29 597 475 535 96 96 96 10 10 101re geacuteneacuterale et techno 01 01 01 29 28 28 519 395 455 101 103 102Terminale geacuteneacuterale et techno ε ε ε 01 01 01 29 25 27 482 355 417Pro court scolaire (1) ε ε ε 17 19 18 56 69 63 48 58 53Pro court apprentissage (1) 07 22 15 25 70 48 27 75 51Pro long scolaire (1) 01 01 01 114 140 127 198 235 217 212 239 226Pro long apprentissage (1) 01 05 03 03 12 07 08 25 17Post-bac ε ε ε ε ε ε ε 01 ε 31 28 29Total scolariseacutes 974 973 973 980 977 979 950 935 942 927 905 916Non-scolariseacutes (2) 26 27 27 20 23 21 50 65 58 73 95 84Population 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 Champ France meacutetropolitaine + DOM hors Mayotte Public + Priveacute1 Voir laquo Deacutefinitions raquo2 Le contenu de cette ligne doit ecirctre analyseacute avec prudence Les valeurs aff icheacutees sont le reacutesultat du rapprochement de deux sources diffeacuterentes les populations estimeacutees par lrsquoInsee et le total des deacutenombrements drsquoeacutelegraveves drsquoeacutetudiants et drsquoapprentis reacutealiseacutes dans les eacutetablissements

- Statistiques communiqueacutees par le ministegravere en charge de lrsquoagriculture (2014-2015) et par le ministegravere en charge de la santeacute (2013-2014)

16 ans 17 ans14 ans 15 ans

17 ans

- Insee-traitements DEPP pour la population par acircge

- Systegravemes drsquoinformation et enquecirctes statistiques du MENESR DEPP et MENESR-DGESIP-DGRI SIESMENESR-Depp et MENESR-DGESIP-DGRI SIES Pour la source du SIES Formation dingeacutenieurs en partenariat (FIP ex NFI) il sagit des donneacutees de 2013 - 2014

14 ans 15 ans

Sources

En 16 ans

238

ANNEXE 8 RELATIONS AVEC LA FAMILLE ET LES ADULTES

Source enquecircte HBSC 2014

Enquecircte CREDOC scouts En comparant agrave lrsquoenquecircte preacuteceacutedente (2002) en 10 ans les attentes des 11-14 ans cibleacutes par lrsquoenquecircte vis-agrave-vis des adultes ont eacutevolueacute En hausse

- laquo Qursquoils fassent profiter de leur expeacuterience raquo +17 points - laquo Qursquoils aient de lrsquoautoriteacute raquo +11 points

En baisse - laquo Qursquoils me laissent tranquille raquo - 9 points

239

- laquo Qursquoils soient des copains raquo -21 points

240

ANNEXE 9 AVIS DE LrsquoACADEMIE DES SCIENCES SUR LES ECRANS LrsquoAcadeacutemie des sciences a ainsi remis un avis en 2013 438 qui deacutetaille les impacts diffeacuterencieacutes des eacutecrans selon lrsquoacircge des enfants (36912)

Avant 3 ans De nombreux travaux montrent que lrsquoenfant de moins de trois ans ne gagne rien agrave la freacutequentation des eacutecrans Par ailleurs des travaux plus reacutecents srsquoinquiegravetent du deacuteveloppement de syndrome de type autistiques en lien avec les eacutecrans

Avant 6 ans Pas de console de jeu portable avant 6 ans Aussitocirct que les jeux numeacuteriques sont introduits dans la vie de lrsquoenfant ils accaparent toute son attention et cela se fait aux deacutepens de ses autres activiteacutes et risque de limiter sa creacuteativiteacute En outre avant que lrsquoenfant ne sache lire les seuls jeux possibles sont sensori-moteurs et baseacutes sur la steacutereacuteotypie motrice

Avant 9 ans Pas drsquoInternet avant 9 ans et Internet accompagneacute jusqursquoagrave lrsquoentreacutee en collegravege

A partir de 12 ans Internet seul avec prudence

Un accompagnement des parents reste neacutecessaire Il faut deacutefinir avec lrsquoenfant des regravegles drsquousage convenir drsquohoraires preacutedeacutefinis de navigation mettre en place un controcircle parental etc tenir compte de la maturation ceacutereacutebrale qui nrsquoest pas acheveacutee

438 Acadeacutemie des sciences

241

ANNEXE 10 CONTRIBUTION SUR LrsquoEVALUATION DES IMPACTS (EVALUATING THE EVIDENCE OF THE IMPORTANCE OF EXTRACURRICULAR ACTIVITIES IN PROMOTING SOCIO-EMOTIONAL SKILLS) Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills Report to the HCFEA Maria del Carmen Huerta Lidia Panico439 Final report submitted in November 2017

Introduction why looking at socio-emotional skills Social and emotional skills sometimes also referred to ldquonon-cognitive skillsrdquo ldquosoft skillsrdquo ldquotransversal skillsrdquo or ldquocharacter skillsrdquo refer to individual capacities that enable individuals to deal effectively with the demands and challenges of everyday life ndash such as achieving goals working with others managing and expressing emotions ndash and to contribute to societal progress (WHO 1997 OECD 2015) These skills include goal setting self-discipline perseverance responsibility self-awareness respect for others sociability empathy self-esteem emotional and stress control among others They are all critical for children and young people to become confident responsible resilient and engaged students and citizens In recent years these kinds of skills have gained increasing attention They are seen as a key component to respond to the social economic and technological challenges of the 21st century (National Academy of Sciences 2012 OCED 2015) It is clear that young people need skills that allow them to better navigate and thrive in a competitive global society where individuals are more interconnected and jobs are more complex and less stable These needs are often greatest for disadvantaged groups and children and young people from an immigrant background as they are less like to be exposed to stimulating learning environments Socio-emotional skills have been linked to positive outcomes both in childhood and adulthood for example several studies have shown that increased social and emotional competence is related with outcomes such as improved academic performance higher educational attainment labour market success reductions in depression obesity risk behaviours (eg drinking smoking substance abuse) and behavioural problems such as bullying (Taylor et al 2017 OECD 2015 Durlak et al 2011 National Research Council 2012) For example self-control in childhood (that is onersquos ability to manage their emotions and responses) is associated with better physical health and personal finances in adulthood (Moffit et al 2011) likewise self-esteem is associated with reduced risks of obesity and depression in adulthood (OECD 2015) and social skills are associated with reduced chances of truancy in secondary school (Carneiro Crawford and Goodman 2007)

439 Address for correspondence Institut National drsquoEtudes Deacutemographiques (INED) 133 Boulevard Davout 75980 Paris cedex 20 lidiapanicoinedfr

242

International evidence shows important gaps in socio-emotional skills by socio-economic background Studies from several countries have shown that children from more disadvantaged backgrounds tend to have lower levels of skills than their more advantaged peers across childhood (Brooks-Gunn and Duncan 2007 Doyle et al 2009 Bradbury et al 2011 Garcia 2015) This is probably because family resources such as family income parental education parental skills and expectations etc can mediate the effects of other mechanisms that foster skills acquisition such as parenting access to quality schooling and extra-curricular activities and the home learning environment (Garcia 2014 2015) Children from disadvantaged backgrounds tend to have fewer opportunities than their better-off peers to participate in out of school activities that provide the chance to socialise to foster self-esteem and confidence and to support academic performance (Chanfreau et al 2016) Hence interventions that promote social and emotional skills can be particularly beneficial for disadvantaged populations and hence can contribute to decreasing socio-economic inequalities The academic literaturersquos interest in understanding the development and nurturing of socio-emotional skills has particularly focused on the role of early childhood education and care on skills development Evidence shows that good quality investments when the child is under age 3 are very effective in promoting a range of both cognitive and socio-emotional skills (Carneiro and Heckman 2003) Good quality investments can come from a number of sources such as family school peers and communities Each learning context plays a critical role in childrenrsquos lives and its influence differs according to the age of the child While families are key for the development of young children schools and peers become more important as children age Children who lack stimulating learning environments and those who are exposed to stressful situations are more likely to lose out in their skill development in relation to their better-off peers Schools together with a number of other programs are increasingly attempting to enhance the development of socio-emotional skills in complement to more-often used cognitive and educational programs In this report we review the evidence of what programs and activities can foster the development of socio-emotional skills in school-aged children School-aged children in Western countries spend about half of their waking hours in leisure activities (Larson and Verma 1999) While most children in Europe are enrolled in a national formal school system subsidized by the state there is a lot of heterogeneity in terms of their participation in after-school activities as well as the type and quality of the activity they take part in the setting of these activities or the funding of these activities Yet there is relatively little academic research quantifying what extracurricular activities children pursue or whether different activities are more suitable to promote child development440 We do know that disparities in the monetary investment in ldquoeducation enhancing activitiesrdquo outside of formal schooling expenses has increased markedly in countries such as the United States while spending by the poorest families has remained stable over the last decades it has nearly tripled for families in the top quintile up to 8900 dollars per child per year (Duncan and Murnane 2011) Given these differential expenditures across population groups together with the increasing labour force participation of mothers extra-school activities can be considered a productive way to

440 The United Kingdom is conducting a research project to better understand the take-up and impact of out of school activities To find out about the study see Box 1 below for a summary and visit the following website wwwnatcenacukour-researchresearchout-of-school-activities

243

use the time between the end of the school day and the evening at home with the family They can however also expose children to less stringently controlled lower quality environments particularly for lower-income families Theoretical framework how could extracurricular activities impact socio-emotional skills Developmental systems theories of human development emphasize the relative plasticity or malleability of the human brain including learning new social and emotional skills or behaviours across childhood and adolescence suggesting a potential to promote positive development (Lerner 2002) What is more some evidence suggests that while the early years are a sensitive period for the development of both cognitive and socio-emotional skills adolescence is also sensitive to the development of social and emotional ones (Cunha Heckman and Schennach 2010) The developmentalndashecological model of Bronfenbrenner (1979) is useful in conceptualizing why looking at extracurricular activity participation when socio-emotional skills are considered The model tells us that individual development is influenced by a number of spheres in childrenrsquos lives and the interaction between these spheres So childrenrsquos and adolescentsrsquo development will be influenced by their own characteristics and how they interact with their families their friends the school their communities and their larger societal and historical setting One implication of this model is that formal schooling is not the only setting that can promote child development and that any other source of influence such as extracurricular activity participation will be successful depending on their characteristics and their interaction with the childrsquos own characteristics (Mahoney Larson amp Eccles 2005)

Extracurricular activities in school settings Extra-curricular activities offer a wide range of opportunities for skills development Meta-analyses and reviews of the literature have concluded that participation in sports music arts and after-school academic activities can have a positive influence on studentsrsquo socio-emotional cultural physical and academic development (Taylor et al 2017 Durlak et al 2011 Winner et al 2013) Extra-curricular or after-school activities and programs can be of different types mdashpublic private fee-paying freemdash and can be conducted within schools or formal settings such as schools community facilities sports clubs or cultural centres or outside formal structures The activities offered are generally voluntary but tend to be regularly scheduled involve several participants and offer supervision or guidance by adults These programs may focus on a number of goals keeping students safe developing cognitive skills providing mentoring and providing social and intellectual enrichment to instil a broader set of values High quality programs that are likely to positively affect social and emotional development include sports arts clubs student councils and voluntary work They can help foster responsibility perseverance discipline collaboration capacity to work in a team self-confidence emotion regulation and curiosity (Winner et al 2013 Farkas 2003) School-based organised activities appear to be particularly beneficial for more disadvantaged children high-quality data from the UK shows that for the most economically disadvantaged children attendance to their after-school club (see box number 1 for details) was linked to better cognitive skills and prosocial skills (Chanfreau et al 2016)

244

Many of these programs are based within schools The student background questionnaire of the OECD Programme for International Student Assessment (PISA) 2012441 reports that most 15-year-olds across OECD countries attended schools which organized at least one extra-curricular activity (OECD 2013) Of those who answered positively to this question 90 reported attending schools that supported extracurricular sports and 73 attended schools with volunteering or service activities Other popular activities offered by schools included arts clubs and musical activities and mathematics competitions Availability of these activities however varies greatly across countries (see Table 1 for a breakdown of proposed activities across countries) Table 1 Percentage of 15-year-olds students whose school director reported that the school offers the following activities to students

Country Band orchestra or choir

School play or musical

School yearbook newspaper or magazine

Volunteering or service activities

Maths club

Maths competitions

Chess club

Computer or ICT clubs

Art club or art activities

Sporting team or sporting activities

OECD

France 421 718 277 617 110 735 214 238 827 969

Belgium 313 523 429 778 15 705 161 92 402 890

Denmark 458 394 365 145 73 106 92 92 303 693

Finland 800 434 386 294 82 883 101 117 371 754

Germany 835 644 597 944 212 582 305 599 786 944

Italy 297 722 612 685 57 666 111 212 365 950

Japan 855 425 422 899 65 120 359 556 949 1000

Korea 734 434 891 997 764 759 928 854 927 946

Netherlands 583 630 662 954 27 465 97 50 653 911

Portugal 298 544 773 832 449 978 330 122 520 977

Spain 299 454 482 544 84 660 150 133 222 796

Sweden 681 465 234 463 95 582 59 26 297 810

Switzerland 712 600 325 545 53 277 100 175 682 891

441 Information on the school offer of extracurricular activities in the PISA surveys was not collected in the 2015 edition The 2012 data is therefore the most up-to-date information for this variable

245

United Kingdom

959 896 800 930 728 937 538 773 915 996

United States 922 858 876 934 561 677 429 551 884 996

OECD Average 629 585 558 726 272 668 301 378 617 902

Source OECD (2013) PISA 2012 Results What Makes Schools Successful (Volume IV) Resources Policies and Practices PISA OECD Publishing Paris In the countries ranking highest on the PISA test scores there is increasing variety in afterschool activities this wide offer of activities partly reflects their increasing focus on developing socio-emotional skills Countries such as Singapore Japan Malaysia and South Korea increasingly focus on developing childrenrsquos non-cognitive skills (Barker 2013) Schools in fact see extra-curricular activities as a way to promote socio-emotional skills which they increasingly recognize as important for overall child development In Japan extracurricular activities are organised as an integral part of the school system (see box number 2 for short case study of the Japanese setting) Similarly Korea has also guidelines in place specifying the minimum hours of extracurricular activities schools offer including student clubs voluntary activities and career education (OECD 2015) The Collaborative for Academic Social and Emotional Learning at the University of Illinois Chicago is at the forefront in efforts to promote socio-emotional skills in the United States Founded in 1993 by Daniel Goleman (author of the 1995 book Emotional Intelligence) and Eileen Rockefeller Growald CASELrsquos mission is to advance the science of socio-emotional learning and expand evidence-based practices as an essential part of school education Their review of secondary-school based programs to improve Socio-Emotional Learning has shown that well-designed high-quality evidence-based programs can foster studentsrsquo social-emotional development (CASEL 2015) Most of the successful programs reviewed demonstrated impacts on studentsrsquo behaviour with outcomes such as positive social behaviour and the reduction of conduct problems Similarly a large scale meta-analysis of this type of interventions in the United States showed social and emotional learning programmes have significant positive effects on developing skills such as goal setting conflict resolution and decision making (Durlak et al 2011)Several other studies also showed positive impacts on studentsrsquo academic performance and a few programs showed effects on emotional well-being CASEL argue that the development of socio-emotional skills is best done through the environments in which student learning takes place therefore mostly school-based (1) through classroom curriculum and instruction (2) a school climate policies and practices that promote student engagement in positive activities in and out of the classroom and (3) broad family and community involvement in program planning and implementation CASEL propose that socio-emotional learning can be laquo infused raquo in teaching practices school policies and the academic curriculum as well as being directly thought in targeted programs School based programs have the advantage to be able to target both individual and contextual factors that can promote positive socio-emotional skills and creates favourable spaces and opportunities for students to practice those skills While many of the CASEL successful in-school programs focus on improving teaching practices teacher-student interactions and other school-environment interventions or curriculum focused on explicatively teaching students socio-emotional skills some of the

246

programs approach the subject differently For example the Expeditionary Learning curriculum promotes childrenrsquos socio-emotional learning through an experiential approach in which students carry out interdisciplinary research projects in a group setting and led by school personnel such as teachers which are then presented to outside audiences (see box number 3) Looking beyond school-based extra-curricular programs what activities can foster socio-emotional skills While most of the literature focuses on analysing the impact of school-based extra-curricular activities extra-curricular activities can also take place outside the school and can be unstructured as well as be delivered through a structured program Taking part in some of these activities is also associated with positive benefits For example children who participate in pro-social activities (eg scouting volunteering and church activities) are more likely to have positive identities and higher self-esteem (Lewis 2004) Table 2 shows the proportion of 15 years-old who exercise outside school settings across OECD countries These figures from PISA show that the vast majority of adolescents engage in some form of physical activity outside of school premises However activities taking place outside settings such as schools are much more difficult to measure and to statistically assess and there is less robust evidence on the causality of the relationship between extracurricular activities and socio-emotional development Table 2 Percentage of 15-year-old students who exercised outside of school

Country

Proportion of students who reported that

they exercise before going to school

Proportion of students who

reported that they exercise after going to

school

France 379 590

Belgium 436 706

Finland 351 671

Germany 381 686

Italy 340 650

Japan 415 498

Korea 242 429

Netherlands 409 761

247

Norway 314 701

Portugal 508 650

Spain 438 703

Sweden 309 649

Switzerland 419 707

United Kingdom 346 607

United States 484 710

OECD average 430 662

Source OECD PISA 2015 Results Studentrsquos Well-being (Volume III) PISA OECD Publishing Paris Much of the evidence on extracurricular activities and child development focuses on sporting activities The literature shows mostly positive findings but with some nuances PISA results find a moderate relationship between exercising outside of school and average science performance after accounting for gender and socio-economic status (OECD 2017) However PISA data also shows that students that perform a physical activity on a daily basis perform significantly worse than other students This is probably a selective group of ldquotop athletesrdquo who invest more time in sports than in school achievement Physical exercise was more strongly associated with non-cognitive outcomes On average across OECD countries students who reported a moderate or vigorous physical activity outside of school are 67 percentage points less likely to feel like an outsider at school 3 percentage points less likely to skip school frequently and 29 percentage points less likely to feel very anxious about tests than students who do not engage in physical activities at all (OECD 2017) This positive finding is reflected by smaller studies focusing on the impact of sports participation on socio-emotional skills mostly coming from the USA In a sample of 7th graders McHale et al (2005) found that youth involved in sports reported higher self-esteem and were rated by teachers as more socially competent and less shy and withdrawn than non-involved youth Fauth et alrsquos (2007) longitudinal study found that sports participation was related to lower ratings of anxiety and depression Fredricks and Eccles (2006) found a similar result in their cross-sectional analysis of depression and self-esteem but the effects were not enduring in their longitudinal analysis Similarly a meta-analysis looking at sport activities founds positive but small associations between sport activities and self-esteem and self-efficacy (Lewis 2004) Stevenson (2010) exploiting a policy change aimed at boosting female athletic participation rates finds that increased girlsrsquo participation leads to higher female college attendance female labour force participation and female participation in high-skill occupations also suggesting a potential impact through increased self-esteem In a cross-sectional sample of middle school students Shernoff and Vandell (2007) found that sports participants reported high levels of concentrated effort importance and overall engagement They found that sports activities were however also linked to higher levels of stress as also found in a cross-sectional consideration of school- and non-school-

248

based activities of eleventh graders by Larson Hansen and Moneta (2006) This study also found that participation in sports was strongly linked to children reporting taking more initiative being able to sustain efforts and setting goals We found two studies using European data Meroni Piazzalunga Pronzato (2017) use a large nationally-representative cohort study to confirm that in the United Kingdom children participating in sporting activities after school are reported as having fewer peer problems and higher pro-social behaviour Also using the same data participating in organised sports or physical activity was found to be positively associated with academic performance at age 11 when controlling for prior attainment (Chanfreau et al 2016) Other popular afterschool activities include music and arts lessons and some smaller studies have attempted to evaluate the impact of participation in these activities and socio-emotional outcomes Starting with music lessons Hille and Schupp (2013) examine how long-term music training during childhood and youth affects the adolescentsrsquo development using data from Germany Their findings suggest that adolescents with music training have better cognitive skills and school grades and are more conscientious open and ambitious In Winner et al (2013)rsquos review of the literature they observe that music education appears to help strengthen IQ (intelligence quotient) academic performance and phonological skills They also suggest that there is preliminary evidence that music lessons might facilitate learning a foreign language Evidence that arts education improves socio-emotional skills is scarce with sparse studies finding positive effects but more research needed Participating in arts clubs has been found to promote friendships among adolescents particularly in high school and more so than activities such as sports clubs (Schaefer et al 2011) Shernoff and Vandell (2007) found that arts participants reported high levels of engagement while participating and was related to higher intrinsic motivation concentrated effort engagement and lower apathy Similarly a few studies show that performing art activities such as theatre and dance activities can enhance self-esteem perseverance empathy and emotion regulation (for a review of the studies see Winner Goldstein and Vincent-Lancrin 2013) A number of afterschool science clubs are offered through various formats and focusing on different aspects A review of science technology engineering and mathematics (STEM) afterschool programs in the United States suggests that these kind of programmes play a key role in supporting STEM learning and they also enhance skills such as self-confidence communication analytical thinking and ability to work in groups (Afterschool Alliance 2011) Finally other enriching activities could take place outside of structured programs such as clubs and lessons This area is where the available evidence is currently weakest A recent interest has been of whether the increased use of computers and other electronic equipment can be positive or negative for child development In a review of this literature Subrahmanyam et al (2000) report that using a computer is potentially linked to slightly better academic performance However access to computers decreases the amount of time children spend on other activities putting children at risk of doing less physical activities as well as a higher risk of obesity and sleeping disorders In addition the extensive use of computers to play games and the use of Internet seem to be linked to fewer friendships In more recent work using data from the UK Millennium Cohort Study screen time (TV and computers) was associated with an increase in negative consequences for childrenrsquos socio-emotional behaviour their parents reported more emotional problems and less pro-social behaviour (Meroni Piazzalunga Pronzato 2017)

249

Through what mechanisms can these organized activities foster healthy development There is relatively little research explaining how a quality after-school activity actually fosters childrenrsquos socio-emotional skills or healthy development more generally There are however several features shared by successful programs that have been highlighted as potential mechanisms For example a committee of scholars reporting to the National Research Council and Institute of Medicine in the United States derived a list of 8 key features that successful programs have which may explain their positive impact on child development (Eccles and Gootman 2002) 1) physical and psychological safety 2) appropriate structure that provides clear consistent rules and expectations 3) supportive relationships with peers and adults marked by closeness warmth caring and mutual respect 4) opportunities for belonging in an environment that recognizes appreciates and encourages individual differences 5) positive social norms encouraging socially appropriated behaviour values and morals 6) support for efficacy and mattering a context that supports autonomy values individual expression concentrates on growth rather than absolute performance and challenges participants to take on responsibilities 7) opportunities for building physical intellectual psychological or social skills 8) integration of families schools and communities In addition the meta-analysis conducted by Durlak and colleagues (2011) documented that the most effective social and emotional learning (SEL) programmes combined four important features in their teaching practices sequenced training active forms of learning focus time and attention to skill development tasks and explicit learning objectives (which they defined the ldquoSAFErdquo principles) Quality in the intervention is therefore needed for a positive impact of school-based interventions Finally in contrast with the focus on cognitive skills once children enter primary school early childhood settings have long been interested in the development of socio-emotional skills and can therefore also give some insights into the mechanisms that can nurture such skills These include the importance of playtime for the development of self-regulation and confidence and strong teacher-student relationships for promoting trust and curiosity (for a review see Galinsky 2006)

A focus on ldquoholisticrdquo child development This manuscript focuses on evaluating the evidence on whether extracurricular activities can promote childrenrsquos socio-emotional development We conclude on a note about the importance of considering childrenrsquos development in a holistic fashion A growing body of research has shown that ldquoskill begets skillrdquo those with more skills are likely to further accumulate not only social and emotional skills but also cognitive skills (Heckman 2008) Furthermore no sets of skill whether it is social emotional or cognitive can be cultivated in isolation of others In fact there appears to be a mutual relationship between socio-emotional skills and cognitive development (Cunha et al 2006 Lenvin 1970) As Garcia (2013) shows using data from the Early Childhood Longitudinal Study a US cohort study of a nationally-representative sample of over 20 000 children from entry into pre-school the interdependencies between sets of cognitive (such as reading and math test scores) and socio-emotional skills (such as parent and teacher-reported self-control social interaction skills attention persistence in completing tasks) are statistically significant in both directions that

250

is socio-emotional skills predict later cognitive achievements and vice versa This suggests that skills are interdependent and cannot be isolated from each other This implies that while nurturing socio-emotional skills is important in itself as it builds qualities we value in themselves such as self-confidence empathy respect for others helping forming identities and preferences engaging in societal activities etc socio-emotional skills should also be promoted because they indirectly impact other individual and societal outcomes which we put much emphasis on such as educational attainment future employability and productivity earnings and health Social and emotional competence has in fact been shown to be a critical element of academic achievement as it is linked to academic engagement and long-term academic achievement Several studies cite social and emotional skills as fundamental to studentsrsquo level of engagement in secondary school as well as access and completion of a tertiary degree (National Research Council 2012) In particular Durlak and colleaguesrsquo (2011) seminal meta-analysis of 213 school-based interventions442 aiming to improve socio-emotional skills in children aged 5 to 18 showed that these programs were beneficial to children particularly in terms of improved social skills and behaviour which in turn increased educational performance by about 10 percentage points This benefit was evident across all ages studied Furthermore a recent extension443 of this meta-analytic review found two important features (Taylor et al 2017) First it observed significant positive effects of SEL programmes on a range of outcomes after 6 months or more following programme participation Hence it seems that benefits can have long-lasting effects Second the meta-analytic review found that SEL programmes are beneficial to all students regardless of their socioeconomic background and their geographical location (Taylor et al 2017) Hence this kind of interventions can be an effective approach for reducing the skill gaps observed in the population

Conclusion Social and emotional skills are key ingredients for individual well-being as well as societal progress The direct importance of these skills which include for example self-confidence respect for others empathy a willingness to listen to alternative views should go without saying and are implicit (and sometimes explicit) to many educational systems However we are increasingly aware that socio-emotional skills have important indirect impacts they appear to predict academic performance educational attainment and later adult outcomes such as employability earnings and health This is probably because school performance and cognitive skills go hand-in-hand with socio-emotional skills to the extent that these two dimensions of child development are difficult to study in isolation from each other The current evidence suggests that it is important to invest early in skills development but these efforts should continue throughout childhood and adolescence as there are also sensitive

442 The meta-analysis involved over 200000 children and included studies with longitudinal post-intervention data on the outcomes The interventions included were school-based and universal that is they did not target specific groups of children but were offered to all pupils The independent variable was the format of the activity the dependent variables used in this meta-analysis were six different student outcomes (a) social and emotional skills (b) attitudes toward self and others (c) positive social behaviors (d) conduct problems (e) emotional distress and (f) academic performance 443 This follow-up meta-analytic review included 82 school-based universal interventions with 38 interventions outside the United States It included 97406 students from kindergarten to high school Similar inclusion criteria as above were applied to select the studies

251

periods for skills formation in later childhood The available evidence suggests that social and emotional skills can be raised through enriching learning environments inside and outside of schools Extra-curricular activities have a strong potential to enhance a variety of skills particularly for children from more disadvantaged backgrounds who tend to have less access to activities that foster this type of skills Sport activities theatre dance mathematics and science clubs seem to be related with higher levels of social and emotional skills However more evidence is needed as most of what we know about the impact of these activities is drawn from studies conducted in the United States Nevertheless the success in mobilizing social and emotional skills depends on the quality of programmes and interventions and on explicitly targeting the development of such skills Policy-makers schools teachers parents and the community ndash they all have an important role to play to ensure that all children develop this kind of skills to their full potential

252

Box number 1

Case study The afterschool clubs in the UK why are they beneficial for disadvantaged children

Most British schools provide afterschool care usually termed ldquoafterschool clubsrdquo As shown by quantitative analyses of the Millennium Cohort Study attending afterschool clubs was beneficial for the most disadvantaged children improving their cognitive and social skills (Chanfreau et al 2016) With the data available the authors however could not say why afterschool clubs could have these positive effects Therefore a qualitative study including case study interviews in 10 primary schools in England with school staff pupils and parents explored the factors that may explain these positive impacts (Callan et al 2016) Their findings showed that first parents and children spoke positively of how easy of access (both in financial and convenience terms) these programs were All stakeholders highlighted the importance of familiarity and trust in the program making students feel lsquocomfortablerdquo and ldquorelaxedrdquo Pupils particularly appreciated being able to build relationships with school staff in more informal settings Programs were seen as providing a variety of activities which the students viewed as fun and engaging Activities provided ranged from more structured sessions to ldquofreerdquo supervised play that was less directed In many schools children attend a mixture of both structured and less structured activities in the same afternoon

School staff in afterschool club activities enabled children who were not high achievers academically to find something that they were good at and that they could achieve in This was seen as giving children the chance to experience success become more positive about themselves and potentially enhance their confidence to participate in the classroom Staff also reported that afterschool activities gave disadvantaged children access to opportunities to see different places and encounter new situations This was seen as vital in enabling children to be able to participate in the classroom in terms of having experiences to talk and write about and being able to contextualise what they were studying

Box number 2 Case study Socio-emotional skills promotion in the Japanese setting The 2008 revised Japanese curriculum focuses on ldquozest for liferdquo based on three key aspects academic abilities rich human development to cultivate self-discipline while being considerate of others and health and physical strength to carry out an active and vigorous life (Ministry of Education Culture Sports Science and Technology 2008 ldquoThe Revision of the Courses of Study for Elementary and Secondary Schoolsrdquo) The Basic Act on Education revised in 2006 also highlights the importance of fostering socio-emotional skills through the educational system by instilling ldquoa spirit of autonomy and independencerdquo while ldquofostering an attitude to value justice responsibility equality between men and women mutual respect and cooperation and actively contribute in the public spirit to the building and development of societyrdquo (Basic Act of Education Ministry of Education Culture Sports Science and Technology) Arguably Japanrsquos educational system already put the nurturing of socio-emotional skills at the forefront the practices of Japanese teaching requires students to practice group collaboration debate etc There is less focus on structured content delivered by teachers to a passive audience of students and more on active teacher-student collaboration promoting problem-solving (Stigler and Hiebert 2009) Furthermore extracurricular activities are organized as an integral part of the school system in Japan in particular to deliver on socio-emotional learning In primary school the Japanese curriculum

253

standard defines the minimum number of hours school provide for four types of activities homeroom activities student government club activities and school events (including school trips through which students can experience intensive group interactions and learn to be respectful of others) Furthermore many schools organize student cleaning of the schools to provide an opportunity for students to collaborate while helping promote a clean learning environment Japanrsquos educational system has consistently scored high on international tests of academic performance (eg PISA 2012)

Box number 3

Case study The Expeditionary Learning program

Expeditionary Learning is a US-based program delivered to students aged 11 to 18 years and recognized by CASEL as a high quality program Over its 18-year history Expeditionary Learning has grown from a small group of ten schools into a large network of mostly urban-based schools The program promotes studentsrsquo socio-emotional learning through an extracurricular experiential project-based approach in which students do original research and create high-quality products for audiences beyond the classroom In these project-based ldquoexpeditionsrdquo students engage in interdisciplinary in-depth study of a topic in groups Students then prepare products public presentations and portfolios to then display as to a wide audience undertaking tasks requiring perseverance fitness craftsmanship imagination and self-discipline The program is academically rigorous but balanced out by a focus on teacher creativity developing studentsrsquo critical thinking and problem-solving skills and empowering them to collected data and materials from different sources

Beyond direct impacts on participating students the project aims to contribute to a wider school culture in which socio-emotional skills are valued and promoted It does so by focusing on developing leadership capacity to create a professional culture and building teacher effectiveness through on-site coaching and wider development opportunities and by promoting strong adult-student relationships with rigorous expectations for behaviour and achievement

254

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256

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257

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258 258

Methodological annex Methods for the studies on the impact of after school activities on childrenrsquos outcomes

Exposure Outcome Type of study and methods Sample

Paper Country

Age range

Exposure studied

How exposure is measured

Outcomes reported

How outcomes are measured

Type of study (RCT etc)

Type of data (longitudinal etc)

Statistical methods

Analytical sample size

Population sample is drawn from

McHale et al (2005)

Massachusetts USA

7th graders (about 12 to 13 years old)

Involvement in team sports

Child-reported participation in organized team sport

(defined as

involving coaches practices and season schedule) over last year

Self-esteem (youth report) social competence and shyness and introversion (teacher report)

Youth-reported DuBois

Self-Esteem Questionnaire (Dubois et al

1996) and teacher-reported Child Adaptive Behavior

Inventory (Cowan amp Cowan 1990)

Observational interview-based

Cross-sectional study

Multivariate Analysis of Variance (MANOVA)

423 children

Three middle schools in economically impoverished high-crime neighborhoods

in Worcester MA

Fauth Roth Brooks-Gunn (2007)

Chicago USA

9 to 12 years old

Sports participation

Youth-reported participation in after-school sports activities over the past month

Anxiety and depression ratings

Mother-reported

Child Behavior Checklist (CBCL)4 ndash18

(Achenbach 1991)

Observational interview-based

Multi-level longitudinal study over 6 years

Three-level (time child neighborhood) hierarchical regression models measuring change over time

1315 children

Drawn from from 80 Chicago neighborhoods

Fredricks and Eccles (2006)

Maryland USA

11th graders (about 16 to 17 years old)

Sports participation

Youth-reported participation in after-school sports activities over the past 12 months

Depression and self-esteem

Youth-reported Childrenrsquos Depression Inventory (Kovac 1992) and parent-reported Child Behavior

Observational interview-based

Community-based longitudinal study Exposure measured at about age 16 outcome measured

Analysis of covariance (ANCOVA)

1075 adolescents

Adolescents living in the state of Maryland Over-sampling of African-Americans and low-income

259

Checklist (Achenbach 1991)

concurrently and 1 year after high school graduation (about age 18)

counties

Larson Hansen and Moneta (2006)

Illinois USA

11th graders (about 16 to 17 years old)

Sports participation

Youth reported participation in organized activities

Social skills including initiative emotional regulation teamwork peer and adult relationships Stress Social Exclusion

Youth-reported YES Inventory of personal and interpersonal positive and negative experiences (Hansen et al 2003)

Observational interview-based

Cross-sectional study

Three-level (activity student and school) hierarchical linear models (HLM)

2280 adolescents

Drawn from 19 high schools representative of Illinoisrsquo population

Stevenson (2010)

United States

15-18 years old

Female athletic participation

State associations completed a survey that

records the number of athletes in each sport by gender

Female college attendance labour force participation participation in high-skill occupations and wages

Outcome measures are drawn from data on the 25-34 year-olds from the 5 Public Use Micro Sample (PUMS) of the 1980 and 2000

Census of Population

Quasi-experimental design based on a change in law aimed at increasing female sports participation

National High School Athletic Participation

Survey

Causal effects of athletic participation in high-school stemming from a large-scale policy change

1544870 young women

Nationally

representative National High School Athletic Participation

Survey

Shernoff and Vandell (2007)

United States

13-14 years old

Sports participation arts participation homework socialization

Self-reports on after-school activities participation

Student engagement including concentration motivation effort enjoyment and apathy

Self-recorded data on views regarding daily experiences with the support of logbooks and digital wristwatches

Observational self-recorded data

Correlational Experience sampling method

165 students in 8th grade

Eight programmes in 3 Midwestern States

Hille and Ger 17 Long term Youth- Cognitive skills Cognitive Observational German Propensity 3369 Nationally

260

Schupp (2013)

many

years old

music training

reported involvement in music training Main specification played an

instrument at least between age 8 and 17

and conscientiousness openness and ambitiousness

standardized tests in verbal analogies figures and maths Youth completed the Big Five personality traits (McCrae and Costa 1999)

interview-based

Socio-Economic

Panel (SOEP) Youth questionnaire

score matching

adolescents representative of private households in Germany

Schaefer et al (2011)

United States

15 years old

Participating in sports academic activities and arts clubs

Adolescents completed a questionnaire at school on activity participation

Friendships Adolescents identified their closest friends in the same school and only those ties who were reciprocated were used in the analysis

Observational interview-based

National Longitudinal Study of Adolescent to Adult Health

Exponential random graph models

67124 adolescents

Nationally representative of adolescents in 7-12 grade

Meroni Piazzalunga Pronzato (2017)

United Kingdom

7 to 11 years old

Participation in sports (organized activities and not) afterschool hours watching TV or on computers

Parent-report Child socio-emotional behavioural difficulties and prosocial behaviour

Parent-reported Strengths and Difficulties Questionnaire (Goodman 1997)

Observational interview-based

Millennium Cohort Study (MCS) longitudinal cohort study

Child fixed-effects Ordinary Least Square (OLS) regressions

9590 children

Nationally representative sample of children living in the UK

Chanfreau et al (2016)

England

5 to 11 years old

Participation in the after-school club

Parent-report Child socio-emotional behavioural difficulties and prosocial behaviour cognitive skills

Parent-reported Strengths and Difficulties Questionnaire (Goodman 1997) KS2 test attainment (administrative data)

Observational interview-based linked administrative data from the National Pupil Database

Millennium Cohort Study (MCS) a longitudinal study that is following the lives of children born in the UK in 200001

Multiple linear regression analysis for continuous outcomes and binary logistic regression analysis for binary outcomes

6430 children

English sample of the MCS Nationally representative sample of children living in England

261 261

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262

ANNEXES DES PROPOSITIONS ANNEXE 1 CHIFFRAGE DES 300 000 laquo PLACES raquo POUR LES 11-17 ANS Premiegravere approche agrave partir drsquoune analyse du temps des enfants En moyenne les enfants de 11 ans et plus une fois les devoirs faits et les repas pris disposent de 2 heures chaque jour de semaine seul agrave la maison et 2h40 les jours de week-end (mais crsquoest beaucoup plus pour une partie des enfants notamment ceux qui font moins de devoirs et peut ecirctre moins pour ceux qui ont de longs trajets en zone rurale) Par ailleurs 25 drsquoentre eux passent pregraves de deux heures par jours sur les eacutecrans en semaine et entre 5 et six heures pendant le week-end et les vacances avec un gros eacutecart par rapport aux 50 drsquoenfants les moins laquo consommateurs drsquoeacutecrans raquo seuls444 On peut faire lrsquohypothegravese qursquoune large part des 25 drsquoenfants tregraves grands consommateurs drsquoeacutecrans pendant les vacances (pregraves de 6 heures par jours) sont les 25 drsquoenfants qui ne partent pas en vacances agrave tout le moins il y a un enjeu speacutecifique sur les temps de vacances et de week-end Certes lrsquoexistence drsquoun espace public digital ougrave lrsquoon va se construire srsquoexposer expeacuterimenter eacutechanger partager est formateur Mais compte-tenu des enjeux dlsquoeacutequilibrage entre culture et pratiques numeacuteriques et pratiques dans le monde physique drsquoune part et au sein de la culture numeacuterique entre pratiques culturelles et consommations drsquoautre part on propose agrave long-terme que quelques heures par semaine soient mobiliseacutees diffeacuteremment pour a minima ces 25 des enfants (ce qui leur laissera encore beaucoup de temps libre seul laquo non occupeacute raquo et potentiellement sur eacutecrans et les reacuteseaux sociaux) et le cas eacutecheacuteant pour une part additionnelle des enfants Pour tenir compte du besoin drsquoactiviteacutes totalement libres nous nrsquoallons donc chiffrer que quelques semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees pendant les 4 ans du collegravege pour les 25 drsquoenfants les plus gros consommateurs drsquoeacutecrans Notons qursquoon retombe ainsi sur le chiffre de 25 drsquoenfants qui nrsquoavaient pas drsquoactiviteacutes en clubs agrave 910 ans mecircme si ce ne sont pas forceacutement les mecircmes enfants (on lrsquoignore en lrsquoeacutetat des donneacutees) On va donc chiffrer dans une hypothegravese basse (H1) un besoin de 2 5 semestres sur les quatre ans de collegravege pour 25 des enfants aux acircges du collegravege et une hypothegraveses (H2) de 3 semestres pour 25 des enfants auxquels on ajoute quelques compleacutements pour tenir compte du besoin de diversification pour lrsquoensemble drsquoune classe drsquoacircge

444 Cf partie II du rapport pour meacutemoire les chiffres disponibles sont agrave ce jour trop dateacutes et minorent les pratiques drsquoeacutecrans

263

Reacutepartition des besoins agrave partir des temps actuels de consommations drsquoeacutecrans445

Calculs HCFEA

Deuxiegraveme approche agrave partir des taux de pratiques diffeacuterencieacutes Si nous ne disposons pas de donneacutees consolideacutees sur les taux de pratiques extrascolaires par CSP il est aveacutereacute que les enfants des familles modestes ou preacutecaires ont moins accegraves aux loisirs environ 20 nrsquoont pas de pratiques artistiques sportives ou culturelles identifieacutees comme telles chez les enfants drsquoenfants drsquoemployeacutes drsquoouvriers ou drsquoinactifs446 contre 78 chez les enfants de cadres ou de professions intermeacutediaires agrave lrsquoeacutecole primaire de lrsquoexpeacuterimentation jeunesse de lrsquoINJEP447 Evaluation INJEP sur un eacutechantillon de 401 enfants

445 On distingue ici 4 groupes drsquoenfants en lien avec lrsquoeacutetat des lieux qui faisait apparaicirctre les dureacutees de consommations drsquoeacutecrans pour les enfants en reacutepartissant lrsquoeacutechantillon de lrsquoenquecircte emploi du temps en quartiles 446 Mais de mecircme chez les enfants drsquoartisans ou chefs drsquoentreprises il est difficile de savoir srsquoil agit dans ce cadre drsquoune norme culturelle distincte ou drsquoune deacutetermination sociale sachant lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des revenus au sein de la cateacutegorie artisans et chefs drsquoentreprise (cateacutegorie des actifs ougrave les taux de pauvreteacute sont les plus forts) 447 Novembre 2017 voir aussi les travaux de S Octobre et reacuteserves sur la construction du goucirct notamment chez les digital natives

Colleacutegiens 25 tranche 2 25 agrave 50 tranche 3 50 agrave 100

p additionnel total

nb eacutelegraveves en 000 831 831 1 663 3 325

besoin potentiel TTTL autre par rapport existant Activiteacute hebodmadaire tt confondu ( encadreacute ouvert) 831 ns ns H1 (pratiques encadreacutees ou semi-ouvertes)

exprimeacute en nb semestres sur 4 ans 25 05 0activiteacute encadreacutee ou ouverte suppleacutementaire exprimeacutee en annuel 31 6 0 9exprimeacute en uniteacute dactiviteacute (places) par an en 000 260 52 312 H2 (pratiques encadreacutees ou semi-ouvertes)exprimeacute en nb semestres sur 4 ans 3 15 05activiteacute encadreacutee ou ouverte suppleacutementaire exprimeacutee en annuel 38 19 6 16exprimeacute en uniteacute dactiviteacute (places) par an en 000 312 156 104 571

264

Notons que cela peut ecirctre en partie rapprocheacute de la part drsquoenfants en situation de pauvreteacute moneacutetaire (un enfant sur cinq) mecircme si certains enfants ont peu de pratiques extrascolaires par goucirct ndash ou non motivation non soutien par lrsquoenvironnement proche - et qursquoa contrario des enfants de familles modestes ont eacutegalement des pratiques extrascolaires Par ailleurs lrsquoenjeu nrsquoest pas uniquement quantitatif rappelons que pour 25 drsquoentre eux les emplois du temps sont probablement deacutejagrave tregraves chargeacutes448 des enjeux de respiration encadreacutees de lieux de socialisations plus libres apparaissent Pour la grande majoriteacute drsquoenfants qui ont deacutejagrave des pratiques hors eacutecoles comme pour ceux qui nrsquoen ont guegravere les enjeux tiennent par ailleurs agrave la valeur que peuvent prendre ces activiteacutes pour eux Y reacutepondre suppose une diversification des pratiques pour permettre aux enfants de trouver des moyens drsquoexpression et drsquoengagements formateurs qui puissent ecirctre singuliers plutocirct que de reacutepondre agrave une simple laquo occupation raquo du temps seacutecuriseacutee (ou un temps de garde) drsquoautant que certains champs sont particuliegraverement peu deacuteveloppeacutes dans notre pays en particulier les pratiques scientifiques et techniques et les pratiques ougrave les enfants se sentent utiles comme les sphegraveres drsquoengagements (citoyens solidaires environnementaux) Nous choisissons pour la clarteacute de la deacutemarche de partir des taux de pratiques reacuteguliegraveres (encadreacutees ou pas) amateurs pour les 11 et 17 ans On tient compte des non laquo pratiquants raquo (les adolescents ont plus de pratiques notamment via les pratiques informelles culturelles qursquooffrent le numeacuterique) que nous fixons par hypothegravese agrave 10 sur cette tranche drsquoacircge (moins que les 15 sur les enfants de moins de 10 ans mais on peut tout agrave fait discuter de ce taux) En supposant que 100 des enfants se reacutepartissent entre pas de pratiques une pratique ou deux pratiques et en proposant drsquoajouter des semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees sans saturer le temps possible on obtient

448 Reacutefeacuterence

265

Deuxiegraveme approche Existant taux de pratique reacuteguliegravere sport 80 culture 40 135 autres 15 pas de pratiques (hypothegravese) 10 2 pratiques (sport culture science ou acteur social) ou plus 45 1 pratique 45 cible additionnelle sans pratique 10 10 nb semestres pratiques encadreacutees sur 4 ans 3 4 cible additionnelle pour expeacuterimenter 45 45 nb semestres pratiques encadreacutees sur 4 ans 1 2 eacutequivalent annuel 9 16 Total eacutequivalent en places en milliers 3117 5403

On retombe sur les mecircmes ordres de grandeurs que la premiegravere approche

266

ANNEXE 2 TARIFICATION Cette annexe preacutesente les diffeacuterentes possibiliteacutes de tarification tarif unique ou forfaitaire tarif moduleacute selon le revenu etou la taille de la famille tarif dans des situations speacutecifiques449

Le tarif laquo unique raquo pour tous les enfants preacutesents

Quand la collectiviteacute fait le choix du tarif unique elle a la possibiliteacute drsquointroduire certains tarifs adapteacutes en fonction

middot Du nombre drsquoenfants de la famille

middot Du nombre drsquoenfants de la mecircme famille freacutequentant la pause meacuteridienne

middot Des enfants scolariseacutes en maternelle et en eacuteleacutementaire

middot Des enfants preacutesents reacuteguliegraverement ou occasionnellement

middot Du lieu de reacutesidence (commune hors commune)

Avantages de ce principe

middot Pour les eacutelus Un tarif laquo identique raquo pour tous ne neacutecessitant pas beaucoup drsquoexplications Des recettes plus preacutevisibles

middot Pour les services municipaux une gestion simplifieacutee

middot Pour les parents Une communication simple

4 Limites de ce principe middot Politique sociale Une absence de prise en compte des situations familiales La seule politique sociale qui reste possible est celle de lrsquoaide aux familles qui peut ecirctre geacutereacutee par les services sociaux (CCAS)

middot Le tarif peut ecirctre perccedilu laquo bas pour tous raquo ou laquo haut pour tous raquo

La tarification avec laquo graduation raquo des prix

La tarification avec laquo graduation raquo est entendue comme une tarification diffeacuterencieacutee Ainsi diffeacuterents tarifs peuvent ecirctre appliqueacutes en fonction de la situation de la famille

Les eacuteleacutements agrave prendre en compte

449 Voir annexe

267

Dans un premier temps il est neacutecessaire de deacuteterminer les eacuteleacutements qui seront pris en compte pour diffeacuterencier ces tarifs Trois entreacutees sont ainsi possibles pour eacutetablir une grille tarifaire agrave savoir la prise en compte

middot Des revenus de la famille uniquement

middot De la composition de la famille uniquement

middot Du croisement entre les revenus et la composition de la famille (crsquoest-agrave-dire la deacutetermination drsquoun quotient familial appeleacute QF)

Cette troisiegraveme entreacutee (croisement des revenus et de la composition de la famille) recommandeacutee par la Caf est lrsquoapproche la plus reacutepandue et qui continue agrave se deacutevelopper (hellip)

[le guide prolonge et deacutetaille sur - les diffeacuterentes possibiliteacutes de revenus agrave prendre en compte - la faccedilon de prendre en compte la taille du foyer etou de deacuteterminer le nombre de parts - la faccedilon de combiner revenus et nombre de part (ou taille du meacutenage) par exemple par le

calcul drsquoun quotient familialQF]

Les deux principes de la tarification avec laquo graduation La tarification par tranches La tarification par tranche affecte un tarif agrave chaque tranche tranche qui se deacutetermine par un eacutecart entre deux QF Il est par conseacutequent neacutecessaire de fixer

middot Lrsquoeacutecart (ou la laquo largeur raquo) de chaque tranche crsquoest agrave dire agrave partir de quel QF on passe agrave la tranche supeacuterieure (crsquoest-agrave-dire le QF mini et le QF maxi de chaque tranche par exemple de 350 agrave 500)

middot Le nombre de tranches (pouvant aller de 3-4 agrave 16) qui permet de passer du tarif le plus bas au plus haut

(hellip)

Avantages de ce principe

bull Pour les eacutelus

o Politique sociale Une prise en compte des situations familiales par tranche

premiegravere approche vers lrsquoeacutequiteacute drsquoautant plus importante lorsque le nombre

de tranches est eacuteleveacute

bull Pour les parents

o Un service plus accessible pour les familles agrave faibles QF drsquoautant plus

important quand les premiers tarifs sont vraiment bas

Limites de ce principe

268

bull Pour les eacutelus

o La neacutecessiteacute drsquoexpliquer aux familles les principes ayant guideacute le choix des tranches et des seuils de passage drsquoune tranche agrave lrsquoautre

o Une reacutepartition de la population dans les tranches qui ne serait pas toujours adapteacutee agrave la reacutealiteacute sociale de la commune (une tranche regroupant 60 de la population)

o La neacutecessiteacute de bien reacutefleacutechir au tarif mini et tarif maxi (montant de ces tarifs eacutecart entre ces tarifs) voir exemple courbe bleue ci-dessus

bull Pour les services municipaux

o La neacutecessiteacute de calculer les QF pour deacuteterminer le tarif adapteacute agrave chaque famille puis de mettre agrave jour les QF

o Une charge administrative importante

o La gestion de la reacutevision du QF de la famille en cours drsquoanneacutee en fonction des eacutevegravenements sociaux (perte drsquoemploi seacuteparation naissance deacutecegraveshellip)

bull Pour les parents

o La probleacutematique des effets de seuil drsquoautant plus importante lorsque le nombre de tranches est faible ou lorsque lrsquoamplitude est forte (hellip)

o Les difficulteacutes de compreacutehension des principes de deacutetermination des tranches et des effets de seuil

La tarification au laquo taux drsquoeffort raquo La tarification au laquo taux drsquoeffort raquo correspond agrave un tarif individualiseacute pour chaque famille en fonction des caracteacuteristiques de sa situation

Le taux drsquoeffort lineacuteaire entre le tarif laquo plancher raquo et le tarif laquo plafond raquo

Dans le cadre drsquoun taux drsquoeffort lineacuteaire il y aura un seul coefficient qui permettra de passer laquo lineacuteairement raquo du tarif mini au tarif maxi

Il faut tout drsquoabord deacutecider du tarif plancher et du QF jusqursquoauquel il sera appliqueacute ainsi que le tarif maxi au-delagrave duquel ce dernier restera appliqueacute

(hellip)

Le taux drsquoeffort lineacuteaire dans les tranches

Dans le cadre drsquoun taux drsquoeffort par tranche il y aura un coefficient speacutecifique pour chaque tranche

Il faut tout drsquoabord deacutecider du tarif plancher et du QF jusqursquoauquel il sera appliqueacute ainsi que le tarif maxi agrave partir duquel ce dernier restera appliqueacute Puis il faut deacuteterminer les seuils (QF et tarif des seuils) comme cela se passe pour un construire une grille tarifaire en tranches

(hellip)

Avantages de ce principe

bull Pour les eacutelus

269

o La prise en compte individualiseacutee des situations familiales

o LrsquoEquiteacute chaque famille a un tarif adapteacute agrave sa propre situation avec suppression des effets de seuils existant dans la grille de tarifs avec tranches

bull Pour les services municipaux

o Une explication simplifieacutee aux familles en lien avec la suppression des effets de seuil

bull Pour les parents

o Un service plus accessible pour les familles agrave faibles QF drsquoautant plus important quand le tarif laquo plancher raquo est vraiment bas

o Une prise en compte individualiseacutee des situations familiales disparition des effets de seuil

Limites de ce principe

bull Pour les eacutelus

o La neacutecessiteacute drsquoexpliquer aux familles les principes ayant guideacute le choix des coefficients du choix du taux drsquoeffort lineacuteaire entre mini et maxi ou du choix du taux drsquoeffort par tranche

o La neacutecessiteacute de bien reacutefleacutechir au tarif mini et tarif maxi (montant de ces tarifs eacutecart entre ces tarifs)

bull Pour les services municipaux

o La neacutecessiteacute de calculer les QF pour deacuteterminer le tarif adapteacute agrave chaque famille et des mises agrave jour des QF

o Une charge administrative importante

o La neacutecessiteacute drsquoavoir un logiciel adapteacute

o La gestion de la reacutevision du QF de la famille en cours drsquoanneacutee en fonction des eacutevegravenements sociaux (perte drsquoemploi seacuteparation naissance deacutecegraveshellip)

bull Pour les parents

o Lrsquoobtention des preacutecisions sur principes de deacutetermination du coefficient

o Les difficulteacutes pour les familles de repeacuterer ou de connaicirctre drsquoembleacutee de comprendre le tarif qui leur sera appliqueacute

Les tarifs laquo speacuteciaux raquo

Tarif drsquoaccueil des enfants allergiques dans le cadre drsquoun Projet drsquoaccueil individualiseacute (PAI)

Tarif pour enfants issus drsquoautres communes

Tarif pour freacutequentation occasionnelle

270

ANNEXE 3 CHIFFRAGE DES BESOINS ET PLACES POUR LES 11-17 ANS EN SCIENCES Pour eacutevaluer une fourchette serreacutee du nombre drsquoenfants concerneacutes on peut partir du taux drsquoenfants ayant des pratiques artistiques soutenues avec cours450 alors qursquoil nrsquoy a pas de systegravemes de conservatoires en science ou comparer nos dispositifs de concours scientifiques avec preacuteparation drsquoun projet pendant lrsquoanneacutee en France (le dispositif le plus comparable est celui des concours CGeacutenial) agrave ceux des allemands

Niveau Collegravege Niveau Lyceacutee

Dispositif laquo Jugend Forscht raquo en Allemagne 451

10 000

CGeacutenial 7500 800

Potentiel en France 30 000 5 - 9000

Seulement 27 hors temps scolaire 38 hors temps scolaire

Fourchette basse agrave horizon 5 ans 50 000 places articuleacutes sur les systegravemes de concours et de valorisation locales des projets produits (voir ci-apregraves) dont 5 000 en lyceacutee Au Lyceacutee les enfants ont moins de temps seuls les plus passionneacutes srsquoinscriront agrave une activiteacute encadreacutee plutocirct que de deacutevelopper des activiteacutes de socialisation plus informelles Fourchette haute agrave dix ans Dans une vraie logique de deacutemocratisation et en deacuteveloppant suffisamment les clubs informatiques matheacutematiques scientifiques et techniques environ 200 000 300 000452 places y compris Lyceacutee et apprentissage On en prend 100 000 sur les 5 premiegraveres anneacutees sachant que pour monter en puissance il faudra faire le deacutecompte plus preacutecis de ce qui existe deacutejagrave et sur lequel nous avons peu de recul y compris prendre en compte les activiteacutes numeacuteriques plus informelles Cela nous fournit une fourchette haute agrave 5 ans de 100 000 places Quel coucirct pour que 50 000 agrave 100 000 adolescents puissent pratiquer dans des clubs de sciences et techniques Pour estimer un coucirct indicatif on va modeacuteliser un systegraveme de laquo clubs raquo de sciences en peri extrascolaire qui fonctionneraient sur des ratios drsquoencadrement et de budget de fonctionnement comparables agrave ceux des projets deacuteveloppeacutes par le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole

450 Le ministegravere de la Culture eacutevalue par ailleurs agrave 12 millions le nombre drsquoenfants de 5 agrave 17 ans impliqueacutes dans des cours reacuteguliers de musique theacuteacirctre et danse en tenant compte des conservatoires et des eacutecoles associatives et priveacutees de pratiques artistiques si lrsquoon considegravere que 80 de ces effectifs sont concentreacutes sur les 8 ndash 17 ans il faut comparer 1 millions drsquoenfants et adolescents engageacutes dans des pratiques structureacutees artistiques agrave entre 200 500 000 jeunes engageacutes dans des pratiques scientifiques et techniques encadreacutees (cf eacutetat des lieux) selon ce qursquoon retient 451 Cf Dispositif Allemand de concours scientifique pour les jeunes geacuteneacuteraliseacute dans tous les Laumlnder 452 En calculant 10 des 12 -15 ans et en neacutegligeant la part des lyceacuteens dans le calcul (si on eacutetend la tranche drsquoacircge jusqursquoagrave 18 ans en comptant 2 des lyceacuteens cela ajoute 50 000 places

271

Chiffrage de clubs scientifiques (Hors temps de classe)

Pour 1000 eacutelegraveves Nb heures professeurs devant les eacutelegraveves

Coucirct mateacuteriel

En Keuro

Locaux mis agrave disposition

Coucirct de pilotage et preacuteparation

En Keuro + temps

Atelier Geacutenome (1) 787 (2) 2400 120 (2)

A venir 34 + 13 temps plein de professeur

Preacuteparation Olympiades internationales de geacuteosciences

2640 23 A venir 80 heures formation + 13 temps plein de professeur

(1) lrsquoAtelier Geacutenocircme en moyenne 47 eacutelegraveves 3 professeurs par eacutetablissements et concerne 1500 eacutelegraveves (pour simplifier nous comptons des frais fixes de 13 temps plein de professeur pour le pilotage drsquoun plan drsquoeacutequipement couvrant 1000 enfants453)

(2) 787 = 371000 47 pour calculer le nb drsquoheures pour 1000 eacutelegraveves sachant qursquoen moyenne pour 47 eacutelegraveves il faut compter 37 heures face eacutelegraveves pour 3 professeurs le coucirct de mateacuteriel a eacuteteacute calculeacute en appliquant un ratio 100047 agrave partir des coucircts pour un eacutetablissement de lrsquoachat et lrsquoinstallation de mateacuteriel et de reacuteactifs

On va geacuteneacuteraliser sur les hypothegraveses suivantes pour 1000 enfants - 3000 heures professeurs face eacutelegraveves pour 1000 enfants et 100 enseignants (soit un

ratio drsquoencadrement de 1 pour 10) - Une hypothegravese de reconnaissance de lrsquoapport des professeurs ou des assistants

drsquoeacuteducation engageacutes dans ces pratiques via une indemniteacute agrave hauteur de 30 50 des heures donneacutees pour lrsquoanimation du club 454 (respectivement par une indemniteacute forfaitaire de 625 euros)

- 150 k euros (mateacuteriel formation) - 13 temps professeur pilotage central du dispositif - mise agrave disposition locaux on neacuteglige ce coucirct En Seine Saint-Denis une audition nous indique

que compte-tenu des astreintes de gardiennage dans les eacutecoles dans ces collectiviteacutes le coucirct drsquoouverture est neacutegligeable

453 Le dispositif Sciences agrave lrsquoEcole utilise un temps plein de professeur pour une olympiade internationale et deux plans qursquoeacutequipements qui suivent par exemple chacun selon les plans entre 1300 et 2000 eacutelegraveves pour les plans astro geacutenocircme meacuteteo cosmos 454 Les professeurs impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves peuvent avoir une reconnaissance via une indemniteacute de missions particuliegraveres (Modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP) Voir ci-apregraves partie III Application du deacutecret ndeg 2015-475 du 27 avril 2015 NOR MENH1506032C circulaire ndeg 2015-058 du 29-4-2015 MENESR - DGRH B1-3) Voir ci-apregraves pour le problegraveme plus geacuteneacuteral du vivier des personnes qui peuvent animer ces pratiques reacuteguliegraveres de qualiteacute dans tous les domaines

272

Simulation drsquoun coucirct pour des clubs de sciences techniques

en temps pour 1000 enfants

Coucirct pour 1000 enfants en Meuro

Coucirct 50 000 enfants en Meuro (1)

Coucirct 100 000 enfants en Meuro (2)

Coucirct 100 000 enfants en Meuro (3)

Heures professeurs 3000

007 34 67 63

Budget fonct (Meuro) 015 015 75 150 150

coucirct pilotage 13 temps 002 09 18 18

mise agrave disposition locaux

-

Total en Keuro 118 236 231

(1) et (2) sur la base drsquoune indemnisation de 50 des heures sur la base drsquoun coucirct net de 45 euros (voir ci-apregraves chiffrages heures professeurs)

(2) sur la base drsquoune indemniteacute forfaitaire de 625 euros Calculs HCFEA Remarque cela fait des dureacutees drsquoateliers encadreacutees assez courtes (1 heure pour 20 semaines par exemple le passage agrave un taux forfaitaire permet drsquoenvisager des clubs ouverts sur une anneacutee scolaire plus complegravete 35 ou 30 semaines pour tenir compte du temps de deacutemarrage en deacutebut drsquoanneacutee et ou drsquoune dureacutee drsquoencadrement sur place plus longue (par exemple 1 heure et demie) Par ailleurs on peut imaginer un fonctionnement de clubs avec une preacutesence adulte limiteacutee qui guide mais laisse aussi aux adolescents une large part drsquoautonomie entre deux encadrements On peut aussi imaginer un encadrement agrave plusieurs par exemple un professeur avec un niveau forfaitaire de 625 euros et un chercheur beacuteneacutevole ou un eacutetudiant en master

273

ANNEXE 4 ACCUEILS DE LOISIRS ADOLESCENTS

274

275

ANNEXE 5 CHIFFRAGES DES HEURES PROFESSEURS ET DES 7000 REFERENTS

Simulation drsquoune indemnisation agrave lrsquoheure pour des heures professeurs

Nb heures annuel

Dureacutee encadrement club en h

Nb semaines club

Part indemniseacutee

coucirct en euros

Part indemniseacutee

coucirct en euros

30

50

45 15 30 135 606 225 1010 20 1 20 6 269 10 449 70 2 35 21 943 35 1571 53 15 35 16 707 26 1179

Calcul HCFEA on prend comme taux horaire chargeacute 45 euros (coucirct professeur de 55 000 euros qursquoon ramegravene agrave un taux horaire sur 35 semaines de 35 heures)

Dans le chiffrage global on retiendra une indemniteacute forfaitaire de 625 euros (fourchette basse) ou 1250 euros (fourchette haute) pour eacutevaluer le coucirct drsquoun professeur mettant en œuvre laquo 10 places raquo annuelles de TLT

Pour 1 reacutefeacuterent TLT

nb ateliersclubs

Dureacutee atelier (rangement compris) en h 2

Mercredi 4

Total hebdomadaire en h

Samedi 3

Ateliers 16 1 soir 1

Meacutediations et organisation 19

nb enfants ateliers 10

salaire annuel en K euros 40

nb enfants total encadreacutes pour 80

Coucirct en millions drsquoeuros reacutefeacuterent TLT 7000 part affecteacutee ateliers (1) 128 part affecteacutee

meacutediationsorganisation 152 pour 560 000 places soit un coucirct annuel par enfants de 228 euros proche du coucirct des TAP NAP indiqueacute pour

lrsquoAMF

276

ANNEXE 6 EQUIPEMENTS PERISCOLAIRES ET EXTRASCOLAIRES FINANCES PAR LES CAF Il convient de souligner que le champ drsquoeacutetude est ici circonscrit aux eacutequipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les Caf au titre du fonctionnement Tous les eacutequipements TLT ne sont donc pas couverts En plus de connaicirctre la part de financement de chaque acteur on souhaite savoir srsquoil existe des facteurs qui influencent cette distribution qursquoils soient drsquoordre deacutemographique geacuteographique eacuteconomiques ou politique

Tableau Reacutepartition des financeurs des eacutequipements peacuteriscolaires et extrascolaires en France pendant lrsquoanneacutee 2016

Co-financeurs Extrascolaire Peacuteriscolaire Total

Familles 216 210 213

Etat 22 42 33

Reacutegion 02 02 02

Deacutepartement 07 03 04

Communes EPCI 421 470 448

Caf-Cnaf 225 227 226

Entreprises 00 00 00

Autres financements 56 38 46

Autres organismes publiques et nationaux 11 10 10

Total des deacutepenses 2 122 120 65933 2 533 934 73330 4 656 055 39263

277

ANNEXE 7 UNE GOUVERNANCE A PLUSIEURS NIVEAUX Depuis les anneacutees 80 les politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle ont drsquoabord eacuteteacute initieacutees par lrsquoEtat via lrsquoaction conjointe des ministegraveres de la Culture et de lrsquoEducation nationale objet drsquoune consolidation progressive elles ont eacuteteacute reacuteapproprieacutees diversement sur les territoires agrave la croiseacutee des impulsions des collectiviteacutes territoriales des DRAC et des rectorats Plus reacutecemment elles ont beacuteneacuteficieacute des politiques de deacutemocratisation culturelle qui reposent agrave la fois sur une logique interministeacuterielle un partenariat avec les collectiviteacutes locales et des financements significatifs des secteurs sociaux (Cnaf ARShellip) des centres sociaux et du meacuteceacutenat455 Le ministegravere de la culture a noueacute des conventions avec le ministegravere de lrsquoeacuteducation nationale de lrsquoenseignement supeacuterieur de la famille de la justice de la santeacute de la ville et de lrsquoagriculture Ces conventions sont deacuteclineacutees au niveau des territoires (voir annexe) Parmi les dispositifs cleacutes peuvent ecirctre citeacutes les programmes drsquoeacuteducation artistique et culturels en partenariat Education nationale MCC en compleacutement de lrsquoenseignement artistique en classe drsquoautres dispositifs ont eacuteteacute progressivement mis en place suite au protocole de 1983 entre les ministegraveres de lrsquoeacuteducation nationale et de la culture

Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle agrave lrsquoeacutecole en dehors de la classe

Donneacutees 2011 - 2012456 Dispositifs Nb heures Nb eacutelegraveves Conditions impact

Reacutesidences drsquoartistes agrave lrsquoeacutecole

559 eacutetablissements concerneacutes

61 151 eacutelegraveves Impact gt 0 dans les quartiers difficiles (pourquoi )

Pratiques orchestrales et chorales agrave lrsquoeacutecole (en lien avec les conservatoires et co-financeacutees par les communes)

env 500 000 enfants adolescents toucheacutes

92 des eacutetablissements sont doteacutes drsquoune chorale agrave la rentreacutee 2016457

Dont Orchestre agrave lrsquoeacutecole en ZEP (3 ans

Evaluation gt0 sur notes scolaires confiance envers les autres attitude envers lrsquoeacutecole

Dispositif drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage et au cineacutema

(donneacutees CNC)

12 des eacutelegraveves des eacutecoles 13 des colleacutegiens et 13 des lyceacuteens et apprentis

(env 15 millions)458

Sous-repreacutesentation de lrsquoEducation prioritaire

Sauf sur quelques acadeacutemies

455 Quelques sources (2016) Retour des DRAC les collectiviteacutes nouvelles faisant eacutemerger des projets innovants croisant les prioriteacutes ministeacuterielles territoire jeunesse creacuteation Haut Conseil de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle Prix de lrsquoaudace artistique et culturelle 2016 Suivi des parcours drsquoeacuteducation artistique et culturelle circulaire MEN DGESCO ndeg2013 ndash 073 Protocole Culture Famille mars 2017 456 JY Morin AM Le Guevel JM Lauret Etats des lieux des dispositifs drsquoeacuteducation artistique et culturelle oct 2012 Srsquoajoutent par ailleurs des dispositifs en classe ateliers artistiques PAC ndash projet artistique et culturel Classes agrave horaires ameacutenageacutees dont nous ne traitons pas dans le rapport TLT 457 Charte 458 Rapport preacutesenteacute Bouet Jetc (2013) Consultation sur lrsquoeacuteducation artistique et culturelle laquo pour un accegraves de tous les jeunes agrave lrsquoart et la culture raquo

278

Accompagnement eacuteducatif

2 heures j sur 4 jours apregraves lrsquoeacutecole

725 4343 colleacutegiens de lrsquoeacuteducation prioritaire dont env 20 sous formes de pratiques culturelles

Education prioritaire

Peu coucircteux en argent public (enseignant volontaire ou animateur peu reacutemuneacutereacute) pas de substitution observeacutee avec les ateliers en classe

Plus globalement divers dispositifs ont eacuteteacute porteacutes conjointement avec le ministegravere de lrsquoenseignement supeacuterieur et de la recherche459 Par ailleurs lrsquoeacuteducation artistique et culturelle repose toujours sur une coopeacuteration entre lrsquoEtat et les collectiviteacutes territoriales On observe une forme de deacuteplacement ces derniegraveres anneacutees avec le passage drsquoune politique territorialiseacutee (deacuteclineacutee agrave partir du sommet de lrsquoEtat) agrave une politique territoriale (porteacutee par des acteurs locaux et enracineacutes dans des speacutecificiteacutes territoriales) 460 reacutepondant agrave une logique drsquooptimisation des politiques publiques et des ressources et porteacutee par des aspirations et une laquo qualification raquo professionnalisation des acteurs locaux au niveau des communes ou des intercommunaliteacutes en matiegravere culturelle Les collectiviteacutes territoriales ont progressivement inclus des projets drsquoeacuteducation artistique et culturelle dans le cadre de conventions annuelles ou pluriannuelles et ont pris des initiatives speacutecifiques461

Les instances de coordination des parcours drsquoEAC comprennent le rectorat la DRAC et les collectiviteacutes sachant par ailleurs que les services de lrsquoEtat srsquoappuient sur les cartographies de lrsquoeacutechec scolaire pour prioriser les soutiens 462 De nombreuses reacutegions ont conclu des projets territoriaux ou locaux drsquoeacuteducation artistique et culturelle Dans les territoires ruraux lrsquoeacutechelon deacutepartemental est souvent initiateur et co-financeur Les grandes villes srsquoimpliquent aussi notamment via des projets eacuteducatifs globaux

459 Voir charte pour lrsquoeacuteducation artistique et culturelle 2016 Voir annexe 2 laquo Pratiques culturelles et artistiques raquo 460 Enel F (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS 461 Rapport preacutesenteacute par J Bouet et al laquo pour un accegraves de tous les jeunes agrave lrsquoart et la culture raquo Consultation sur lrsquoeacuteducation artistique et culturelle 2013 462 Evaluation de la deacutemocratisation culturelle P121

279

Les eacutetablissements culturels (museacutee bibliothegraveque centres dramatiqueshellip) se sont largement impliqueacutes463 Tout en gardant leur liberteacute artistique les artistes ont un rocircle essentiel (transmission reacutesidences drsquoartistes hellip) sachant que la question des reacutemuneacuterations de lrsquointervention artistique est un sujet important (commanditaire modaliteacute en lien avec le reacutegime drsquointermittence etc) Par ailleurs des deacutemarches de formation des artistes pour intervenir aupregraves des jeunes ont eacuteteacute entreprises Il existe depuis 1999 une charte laquo Culture ndash Education populaire raquo signeacutee avec plusieurs feacutedeacuterations drsquoeacuteducation populaire Des DRAC ont engageacute des partenariats avec des maisons des jeunes et de la culture Il existe 17 pocircles reacutegionaux drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage qui touchent environ 2 millions de jeunes par an 5 scheacutemas locaux drsquoorganisation de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle peuvent ecirctre distingueacutes464

- Une politique inteacutegreacutee dans les territoires qui recherchent une coheacuterence de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle dans les politiques culturelles eacuteducatives jeunesse ou de la ville Elles cherchent geacuteneacuteralement agrave articuler les diffeacuterents temps de lrsquoenfant et notamment les temps scolaires et hors scolaires Elles ont geacuteneacuteralement conduit agrave deacutevelopper des eacutequipements culturels de proximiteacute elles sont essentiellement porteacutees par des structures ou associations culturelles parfois au deacutetriment de lrsquointercommunaliteacute

- Une politique cibleacutee moins globalisante que la preacuteceacutedente qui deacutefinit des prioriteacutes par exemple la deacutefinition de pocircles drsquointervention soit pour promouvoir des logiques drsquoexcellence ou de speacutecialisation (deacuteveloppement de disciplines speacutecifiques en eacutevitant le saupoudragehellip) consolidations progressives des actions et des ressources (deacuteveloppement de la lecture ou du spectacle vivant autour drsquoun festival jeunessehellip) aux niveaux intercommunal notamment mais parfois avec moins de synergies entre les acteurs drsquoautres dispositifs touchant aux domaines culturels (socioculturelhellip)

- Une gouvernance multipolaire piloteacute agrave la fois par des communes investies des structures culturelles et des eacutetablissements drsquoenseignement artistique elle permet souvent lrsquoeacutemergence drsquoune offre de qualiteacute et diversifieacutee mais peut pacirctir drsquoune complexiteacute

- Une approche segmenteacutee des offres de qualiteacute peuvent eacutemerger mais dans un contexte drsquoignorance mutuelle entre opeacuterateurs (meacutediateurs communaux structures culturelles parc naturel reacutegional opeacuterateurs priveacuteshellip)

463 Depuis 2008 une circulaire ministeacuterielle demande qursquoun volet eacuteducation artistique et culturelle soit inteacutegreacute aux structures subventionneacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle est inscrite au fondement des structures labelliseacutees et conventionneacutees par le ministegravere depuis la loi adopteacutee en juillet 2016 464 Enel op cit

280

GLOSSAIRE

AEDE Agir ensemble pour les droits de lrsquoenfant

AEEH Allocation drsquoEducation drsquoEnfants Handicapeacutes

AFEV Association de la fondation eacutetudiante pour la ville

AGORES Association des directeurs de restauration territoriale

ALSH Accueil de Loisirs Sans Heacutebergement

ANACEJ Association Nationale des Conseils drsquoEnfants et de Jeunes

ANCV Agence nationale pour les chegraveques vacances

ANDEV Association des directeurs de lrsquoeacuteducation des villes

ARF Association des Reacutegions de France

ARS Agence reacutegionale de santeacute

ASC Agence du Service Civique

ATEC Association Temporaire drsquoEnfants Citoyens

AVEL Aide aux Vacances des Enfants Locales

AVEN Aide aux Vacances des ENfants

AVF Aide aux Vacances Familiales

AVS Aide aux Vacances Sociales

CAF Caisse drsquoallocations familiales

CARSAT Caisse drsquoAssurance Retraite et de la Santeacute au Travail

CCAS Centre Communal drsquoAction sociale

CEMEA Centre drsquoentraicircnement aux meacutethodes drsquoeacuteducation actives

CEJ Contrat enfance jeunesse

CESE Conseil eacuteconomique social et environnemental

CESER Conseil eacuteconomique social et environnemental reacutegional

CFEEDD Collectif Franccedilais drsquoEducation agrave lrsquoEnvironnement et au Deacuteveloppement Durable

CIDE Convention International des droits de lrsquoenfant

281

CIPDR Comiteacute interministeacuteriel de preacutevention de la deacutelinquance et de la radicalisation

CIRASTI Collectif franccedilais des expos science

CLEMI Centre de Liaison de lrsquoEnseignement et des meacutedias drsquoInformation

CME Conseil municipal drsquoenfants

CMJ Conseil municipal de jeunes

CNAF Caisse Nationale drsquoAllocations Familiales

CNAJEP Comiteacute pour les relations nationales et internationales des Associations de Jeunesse et drsquoEducation Populaire

CNES Centre National drsquoEtude Spatial

COFRADE Conseil Franccedilais des Associations pour les Droits de lrsquoEnfant

COG Convention drsquoObjectifs et de Gestion

CSTI Culture Scientifique Technique Industrielle

CVC Conseil de la Vie Colleacutegienne

CVL Conseil de la Vie Lyceacuteenne

DJEPVA La Direction de la Jeunesse de lrsquoEducation Populaire et de la Vie Associative

DRAC direction reacutegionale des affaires culturelles

DEPS Deacutepartement drsquoEtudes de la Prospective et des Statistiques

DGCS Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale

EAC Education artistique et culturelle

EHESP Ecole des hautes eacutetudes en santeacute publique

ENOC European Network of Ombeduspersons for Children

EMI Education aux Meacutedias et agrave lrsquoInformation

EP Etablissement Public

EPCV Enquecircte Permanente sur les Conditions de Vie

EPS Education physique et sportive

ETP Equivalent Temps plein

FNE France Nature Environnement

282

FFJM Feacutedeacuteration Franccedilaise des Jeux Matheacutematiques

IDF Ile de France

IFOP Institut Franccedilais drsquoOpinion Publique

INJEP Institut national de la jeunesse et de lrsquoeacuteducation populaire

IMP Indemniteacutes pour mission particuliegravere

INSEE Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques

ITYM International Toumament of Young Mathematicians

JA Junior Association

Loi LCAP Loi relative agrave la liberteacute de la creacuteation agrave lrsquoarchitecture et au patrimoine

QPV Quartier politique de la Ville

Loi NOTRe Nouvelle organisation territoriale de la Reacutepublique

MEOS Mission drsquoEtude et drsquoObservation Statistique

MILSET Mouvement International pour le loisir scientifique et technique

MCC Ministegravere de la Culture et de la Communication

NAP Nouvelles Activiteacutes Peacuteriscolaires

OMT Organisation Mondiale de Tourisme

ONPES Observatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale

OVlej Observatoire des Vacances et des Loisirs des Enfants et des Jeunes

PEDT Projet eacuteducatif territorial

QF Quotient Familial

REP Reacuteseau drsquoEducation Prioritaire

RFFLabs Reacuteseau Franccedilais des FabLabs

RNJA Reacuteseau National des Juniors Associations

SNCSTI Strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle

TAP Temps drsquoactiviteacute peacuteriscolaire

TFJM2 Tournoi Franccedilais des Jeunes Matheacutematiciennes et Matheacutematiciens

TLT Temps et Lieux Tiers

283

UFOLEP Union franccedilaise des Œuvres Laiumlques drsquoEducation Physique

UGSEL Feacutedeacuteration sportive eacuteducative de lrsquoenseignement catholique

UNAT Union Nationale des Associations de Tourisme et de Plein-air

UNESCO Organisation des Nations Unies pour lrsquoeacuteducation la science et la culture

USEP Union sportive de lrsquoenseignement de Premier degreacute

UNSS Union Nationale des Sports Scolaires

ZAC zone drsquoameacutenagement concerteacute

ZAU Zonage en Aire Urbaine

ZUS Zone urbaine sensible

  • SYNTHESE DU RAPPORT 5
  • RAPPORT 21
    • INTRODUCTION 21
    • Etat des lieux 30
    • Chiffres cleacutes de lrsquoeacutetat des lieux 31
    • I Pluralite des temps et lieux tiers 33
    • Eacutetat des lieux des pratiques 33
    • II Temps et lieux tiers (TLT) UN laquo tROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS 109
    • propositions 147
    • III propositions 148
    • Annexes 217
    • ANNEXES DES PROPOSITIONS 262
    • GLOSSAIRE 280
      • SYNTHESE DU RAPPORT
        • ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION ACTUELLE
        • SUR CE SOCLE LE CONSEIL DE LrsquoENFANCE FORMULE SES PROPOSITIONS
        • ENJEUX DrsquoEGALITE
        • ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS
        • ENJEUX DrsquoORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENT
        • ANNEXE PREMIERES ESTIMATIONS DE CHIFFRAGE DES PROPOSITIONS
          • RAPPORT
            • INTRODUCTION
              • 1 Les enjeux pour les enfants et les adolescents
                • 11 Les TLT des temps et lieux laquo autres raquo comme troisiegraveme eacuteducateur des enfants
                • 12 Ne pas confondre besoin drsquoactiviteacute et activisme
                  • 2 Deacutefinition des contours des temps et lieux tiers et typologie
                    • 21 Trois types de TLT instaureacutes semi-ouverts et ouverts
                    • 22 Deux laquo zones transitionnelles raquo eacutecole - non-eacutecole et maison - non-maison
                      • 3 Les champs du questionnement
                        • Etat des lieux
                        • Chiffres cleacutes de lrsquoeacutetat des lieux
                        • I Pluralite des temps et lieux tiers
                        • Eacutetat des lieux des pratiques
                          • 1 Vue drsquoensemble des pratiques drsquoactivites et de socialisation des enfants et adolescents
                            • 11 Enfants de 3 agrave 10 ans 26 freacutequentent les accueils de loisirs 56 pratiquent une activiteacute encadreacutee extrascolaire (surtout sportive et artistique)
                            • 12 De 3 agrave 10 ans pregraves de 50 des enfants ont participeacute agrave des activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees (avant tout pratiques artistiques et ludiques)
                            • 13 Entre 11 et 17 ans sport (8 enfants sur 10) arts et culture (13 des enfants) un peu de sciences (autour de 10 ) et beaucoup drsquoeacutecrans
                            • 14 Diffeacuterences sociales dans la pratique drsquoactiviteacutes extrascolaires 27 des enfants nrsquoauront jamais accegraves agrave des pratiques artistiques entre 11 et 17 ans
                            • 15 Les garccedilons font plus de sport les filles plus de pratiques artistiques Les filles des milieux populaires ont moins drsquoactiviteacutes
                              • 2 pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel
                                • 21 Trois quarts des enfants acircgeacutes de plus de 10 ans pratiquent une activiteacute sportive hors de lrsquoeacutecole dont plus de la moitieacute chaque semaine
                                • 22 Un temps drsquoactiviteacute physique insuffisant pour une partie des enfants notamment de familles agrave faibles revenus
                                • 23 Des pratiques hors eacutecole souvent encadreacutees (~30 agrave 50 des enfants selon les acircges)
                                • 24 Des pratiques laquo ouvertes raquo ou semi-ouvertes dans la laquo nature raquo et en milieu urbain importantes avec des dispariteacutes territoriales
                                • 25 Des choix de pratiques hors eacutecole marqueacutees par des diffeacuterences surtout entre garccedilons et filles
                                  • 3 Pratiques artistiques et culturelles
                                    • 31 Enfants de 3 agrave 10 ans pregraves de 15 ont une pratique artistique encadreacutee Peu de donneacutees chiffreacutees sur les pratiques plus informelles
                                    • 32 Adolescents de 11-17 ans 30 agrave 40 ont une forme de pratique artistique reacuteguliegravere qui eacutevolue dans ses contenus avec lrsquoacircge
                                    • 33 Des sorties culturelles en appui sur un eacutequipement culturel significatif et les sorties scolaires
                                    • 34 Le numeacuterique deacuteplace en partie les modaliteacutes drsquoinvestissement des jeunes vers des pratiques en amateur plus laquo ouvertes raquo
                                    • 35 Des pratiques culturelles diffeacuterencieacutees selon les milieux le sexe et les trajectoires singuliegraveres des enfants
                                      • 4 pratiques Scientifiques et techniques
                                        • 41 Un ensemble embryonnaire au regard des pratiques culturelles et sportives
                                        • 42 Premiegraveres estimations environ 10 drsquoune classe drsquoacircge
                                        • 43 Un grand manque de culture technologique drsquoateliers pour bricoler ou jardiner mais des dynamiques lieacutees aux fablabs
                                        • 44 Un essor speacutecifique des activiteacutes de codage entre pratiques virtuelles laquo ouvertes raquo et activiteacutes encadreacutees
                                        • 45 Une diversiteacute de dispositifs scientifiques et drsquoacteurs sur les territoires
                                        • 46 Quelques questions sur les ineacutegaliteacutes
                                          • 5 pratiques drsquoengagements
                                            • 51 Progression des droits de lrsquoenfant
                                            • 52 La participation encourageacutee mais limiteacutee entre 50 000 et 100 000 enfants impliqueacutes dans les Conseils Municipaux drsquoEnfants (CME) ou Conseils Municipaux de Jeunes (CMJ) et 42 000 lyceacuteens dans les Conseil de la Vie Lyceacuteenne (CVL)
                                            • 53 Projets autonomes mouvements de jeunesse espaces jeunes et engagements
                                            • 54 Publications jeunes pregraves drsquoun quart des lyceacutees doteacutes drsquoun meacutedia
                                            • 56 Enjeux drsquoeacutegaliteacute
                                              • 6 LrsquoAmeacutenagement des espaces ouverts
                                                • 61 Se construire dans des espaces ouverts agrave distance des parents
                                                • 62 Les rues les places les squares et terrains vagues
                                                • 63 Cafeacutes cineacutemas restaurants centres commerciauxhellip
                                                • 64 Ameacutenagements dans la nature et jeux de plein air
                                                  • 7 vacances
                                                    • 71 16 des 5-19 ans freacutequentent les accueils de loisirs pendant les vacances
                                                    • 72 25 des enfants ne partent pas en vacances et les ineacutegaliteacutes croissent avec lrsquoacircge et depuis 2004
                                                    • 73 Des vacances resserreacutees autour des seacutejours en famille
                                                    • 74 Les seacutejours collectifs deacutesaffection ou mutations
                                                    • 75 Freins financiers obstacles majeurs au deacutepart en vacances y compris pour les classes moyennes qui beacuteneacuteficient de peu drsquoaides
                                                    • 76 A cocircteacute des freins financiers une question de confiance
                                                    • 77 Les associations premiers organisateurs des seacutejours collectifs
                                                        • II Temps et lieux tiers (TLT) UN laquo tROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS
                                                          • 1 Des temps drsquoactivites comparables aux temps scolaires et a ceux des repas et loisirs avec les parents
                                                            • 1 1 en moyenne pour les 11-17 ans un temps disponible essentiellement reacuteparti entre les TLT (25 ) le temps scolaire (32 ) et le laquo faire raquo familial (30 )
                                                            • 12 Autre approche les emplois du temps des enfants et adolescents scolariseacutes
                                                            • 13 Le poids des TLT chez les 3-10 ans moins de donneacutees preacutecises
                                                              • 2 Entre mobiliteacutes et proximiteacutes des lieux drsquoactiviteacute et des espaces de liberteacute pour se deacutevelopper
                                                                • 21 Grandir en milieu urbain peacuteriurbain rural entre valorisation de son territoire et releacutegation
                                                                • 22 Dispariteacutes territoriales drsquoaccegraves aux activiteacutes encadreacutees et eacutequipements des TLT
                                                                • 23 Un accegraves aux activiteacutes extrascolaires deacutependant des transports et de lrsquoaccompagnement (exemple de lrsquoIlle-et-Vilaine et de lrsquoIle-de-France)
                                                                  • 3 des modaliteacutes drsquoeacutelargissement des relations surtout a partir de 10 ans
                                                                    • 31 Avec qui Une part importante des activiteacutes partageacutees en famille
                                                                    • 32 Une autonomisation progressive sur fond de relations avec les pairs drsquoactiviteacutes non familiales et de moments seuls
                                                                    • 33 De la solitude neacutecessaire aux risques de lrsquoisolement
                                                                      • 4 Des temps drsquoactiviteacutes des lieux et des relations structurants pour le deacuteveloppement des enfants et des adolescents
                                                                        • 41 Des enjeux identitaires et de deacuteveloppement277F
                                                                        • 42 Ecrans pregraves de la moitieacute des TLT (temps drsquoeacutecran en solitaire) et 25 des enfants y passent plus de 5 heures par jours
                                                                        • 43 Certains impacts des TLT eacutevaluables notamment pour reacuteduire les ineacutegaliteacutes
                                                                            • propositions
                                                                            • III propositions
                                                                              • 1 Enjeux drsquoeacutegaliteacute
                                                                                • 11 Des enjeux drsquoeacutegaliteacute combineacutes agrave une vision personnaliseacutee du deacuteveloppement dans une strateacutegie globale des laquo TLT troisiegraveme eacuteducateur raquo pour tous les enfants
                                                                                • 12 Des prioriteacutes hieacuterarchiseacutees pour lrsquoaction publique selon les champs theacutematiques
                                                                                • 13 Un besoin non satisfait de TLT de qualiteacute consolidation des PEDT pour les 3 -11 ans et au moins 300 000 laquo places raquo en laquo clubs raquo pour les plus de 11 ans
                                                                                  • 131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider
                                                                                  • 132 A partir de 11 ans deux approches pour dimensionner le potentiel
                                                                                    • 14 Accessibiliteacute inclusion et handicap
                                                                                    • 15 Les aides financiegraveres aux familles pour les activiteacutes peacuteriscolaires appui au peacuteriscolaire laquo eacutelargi raquo homogeacuteneacuteisation nationale des tarifs
                                                                                      • 151 Valorisation du peacuteriscolaire ndash budgets de reacutefeacuterence de lrsquoObservatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale (ONPES) - villes moyennes - 2013317F
                                                                                      • 152 Homogeacuteneacuteisation nationale de la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires
                                                                                        • 16 Les vacances collectives un double enjeu drsquoaides aux familles et de mixiteacute sociale formatrice pour tous
                                                                                        • 17 Les jeux mouvements et deacuteplacements dans lrsquoespace public eacutequilibrer la preacutesence des filles et des garccedilons deacutevelopper lrsquoactiviteacute physique des enfants
                                                                                        • 18 La reacuteduction des ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et lieux de vie passe notamment par les ameacutenagements de lrsquoespace public
                                                                                        • 19 Les apprentis favoriser leur participation agrave des activiteacutes partageacutees avec drsquoautres jeunes
                                                                                          • 2 Enjeux de structuration de lrsquooffre et de personnalisation des parcours
                                                                                            • 21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees
                                                                                              • 211 Elargir les publics et geacuteneacuteraliser lrsquoaccegraves agrave la culture avec plusieurs leviers compleacutementaires
                                                                                              • 212 Pour des activiteacutes ouvertes seacutecuriser et mieux financer les animations de rue
                                                                                              • 213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels
                                                                                              • 214 Soutenir le deacuteveloppement des pratiques en amateur pour les enfants et adolescents
                                                                                                • 22 Un plan massif de deacuteveloppement de clubs scientifiques et de techniques pour les adolescents 50 000 agrave 100 000 places suppleacutementaires agrave horizon 5 ans
                                                                                                  • 221 Un besoin de pratiques scientifiques et techniques encadreacutees reacuteguliegraveres agrave partir de 1213 ans (hors temps scolaire)
                                                                                                  • 222 Une compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole
                                                                                                  • 223 Ougrave mettre en œuvre lieux tiers maisons de quartier laboratoires eacutetablissements scolaires meacutediathegraveques fablabshellip
                                                                                                  • 224 Ciblage agrave terme au moins 10 de jeunes (chez les 12-18 ans) en plus en activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques
                                                                                                    • 23 Enfant acteur social deacutevelopper des espaces de socialisation les publications et les pratiques drsquoengagement pour lrsquoenvironnement et dans la citeacute
                                                                                                      • 231 Le deacuteveloppement drsquoun projet propre sans contenu speacutecifique
                                                                                                      • 233 Espaces jeunes et socialisation informelle
                                                                                                      • 234 Pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication
                                                                                                          • 3 organisation gouvernance et financements
                                                                                                            • 31 Des projets porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels
                                                                                                            • 32 Un problegraveme de vivier et un recours au beacuteneacutevolat agrave soutenir
                                                                                                              • 321 Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes
                                                                                                              • 323 Des problegravemes de vivier
                                                                                                              • 324 Le statut agrave part des associations sportives scolaires pour lrsquoimplication des professeurs
                                                                                                                • 33 Favoriser le meacuteceacutenat et lrsquoimplication des entreprises
                                                                                                                • 34 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo
                                                                                                                • 35 Des financements massifs peu structureacutes sur fond de cofinancements et drsquoune organisation diffuse agrave plusieurs niveaux
                                                                                                                  • 351 Les collectiviteacutes locales et les familles principaux financeurs avec des dispariteacutes territoriales
                                                                                                                  • 352 Un rocircle speacutecifique de la branche famille sur les accueils de loisirs
                                                                                                                  • 353 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation
                                                                                                                    • 36 Impulser un caractegravere structurant aux financements et au pilotage des activiteacutes extrascolaires et ameacutenagements agrave destination des enfants et adolescents
                                                                                                                      • 361 Pour une politique enfance jeunesse structurante un coucirct drsquoenviron 700 millions drsquoeuros
                                                                                                                      • 362 Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute
                                                                                                                        • Annexes
                                                                                                                          • Annexe 1 vue drsquoensemble des pratiques
                                                                                                                          • Annexe 2 Pratiques culturelles et artistiques
                                                                                                                          • Annexe 3 Sciences questionnaire AMCSTI
                                                                                                                          • Annexe 4 Enfant acteur social
                                                                                                                          • Annexe 5 Espaces
                                                                                                                          • Annexe 6 Vacances (lettre de mission pep et compleacutements)
                                                                                                                          • Annexe 7 Taux de scolarisation et emploi du temps
                                                                                                                          • Annexe 8 Relations avec la famille et les adultes
                                                                                                                          • Annexe 9 Avis de lrsquoAcadeacutemie des sciences sur les eacutecrans
                                                                                                                          • Annexe 10 contribution sur lrsquoevaluation des impacts (Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills)
                                                                                                                            • ANNEXES DES PROPOSITIONS
                                                                                                                              • Annexe 1 Chiffrage des 300 000 laquo places raquo pour les 11-17 ans
                                                                                                                              • Annexe 2 Tarification
                                                                                                                              • Annexe 3 Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences
                                                                                                                              • Annexe 4 Accueils de loisirs adolescents
                                                                                                                              • Annexe 5 Chiffrages des heures professeurs et des 7000 reacutefeacuterents
                                                                                                                              • Annexe 6 Equipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les CAF
                                                                                                                              • Annexe 7 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux
                                                                                                                                • GLOSSAIRE
Page 3: LES TEMPS ET LES LIEUX TIERS DES ENFANTS ET DES ...

2 ENTRE MOBILITES ET PROXIMITES DES LIEUX DrsquoACTIVITE ET DES ESPACES DE LIBERTE POUR SE DEVELOPPER 117

3 DES MODALITES DrsquoELARGISSEMENT DES RELATIONS SURTOUT A PARTIR DE 10 ANS 127

4 DES TEMPS DrsquoACTIVITES DES LIEUX ET DES RELATIONS STRUCTURANTS POUR LE DEVELOPPEMENT DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS 140

PROPOSITIONS 147

III PROPOSITIONS 148

1 ENJEUX DrsquoEGALITE 148

2 ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS 169

3 ORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENTS 196

ANNEXES 217

ANNEXE 1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES 217

ANNEXE 2 PRATIQUES CULTURELLES ET ARTISTIQUES 219

ANNEXE 3 SCIENCES QUESTIONNAIRE AMCSTI 223

ANNEXE 4 ENFANT ACTEUR SOCIAL 231

ANNEXE 5 ESPACES 232

ANNEXE 6 VACANCES (LETTRE DE MISSION PEP ET COMPLEMENTS) 233

ANNEXE 7 TAUX DE SCOLARISATION ET EMPLOI DU TEMPS 237

ANNEXE 8 RELATIONS AVEC LA FAMILLE ET LES ADULTES 238

ANNEXE 9 AVIS DE LrsquoACADEMIE DES SCIENCES SUR LES ECRANS 240

ANNEXE 10 CONTRIBUTION SUR LrsquoEVALUATION DES IMPACTS (EVALUATING THE EVIDENCE OF THE IMPORTANCE OF EXTRACURRICULAR ACTIVITIES IN PROMOTING SOCIO-EMOTIONAL SKILLS) 241

ANNEXES DES PROPOSITIONS 262

ANNEXE 1 CHIFFRAGE DES 300 000 laquo PLACES raquo POUR LES 11-17 ANS 262

ANNEXE 2 TARIFICATION 266

ANNEXE 3 CHIFFRAGE DES BESOINS ET PLACES POUR LES 11-17 ANS EN SCIENCES 270

ANNEXE 4 ACCUEILS DE LOISIRS ADOLESCENTS 273

ANNEXE 5 CHIFFRAGES DES HEURES PROFESSEURS ET DES 7000 REFERENTS 275

ANNEXE 6 EQUIPEMENTS PERISCOLAIRES ET EXTRASCOLAIRES FINANCES PAR LES CAF 276

ANNEXE 7 UNE GOUVERNANCE A PLUSIEURS NIVEAUX 277

GLOSSAIRE 280

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SYNTHESE DU RAPPORT Le Conseil de lrsquoenfance du Haut Conseil de la Famille de lrsquoEnfance et de lrsquoAge (HCFEA) installeacute en deacutecembre 2016 a notamment inscrit agrave son premier programme de travail de 2017 la question des laquo temps et lieux tiers des enfants et des adolescents raquo hors famille et hors scolariteacute pour de multiples raisons La famille et lrsquoeacutecole sont fondamentales pour le deacuteveloppement lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutepanouissement des enfants Mais ce que ceux-ci font vivent deacutecouvrent apprennent et creacuteent par ailleurs impacte eacutegalement toutes les sphegraveres de leur deacuteveloppement et de leur eacutevolution globale santeacute affectiviteacute apprentissage socialisation De mecircme que le respect de leurs besoins et de leurs droits Aujourdrsquohui des financements publics importants sont consacreacutes aux activiteacutes des enfants et des jeunes dans ces laquo temps et lieux tiers raquo (ci-apregraves laquo TLT raquo) Cependant leur impact sur les enfants et les jeunes et les prioriteacutes qui en deacutecoulent en termes de politiques publiques avec une vision drsquoensemble sont agrave ce jour peu eacutetudieacutes Ces financements sont disperseacutes avec un risque de moindre efficaciteacute agrave la cleacute Les travaux du Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du HCFEA ont permis de faire eacutemerger les TLT comme objet drsquoune politique publique structureacutee et coheacuterente dans lrsquointeacuterecirct des enfants tout en srsquoinscrivant dans un contexte drsquooptimisation des ressources publiques Dans un contexte de transformations de la socieacuteteacute une telle vision strateacutegique des TLT adapteacutes aux attentes des enfants et aux eacutevolutions sociales permettra de mieux eacutequiper les enfants face aux deacutefis qursquoils auront agrave relever Elle donnera eacutegalement aux familles aussi bien qursquoagrave lrsquoeacutecole un espace de relais et de laquo jeu raquo dans leur responsabiliteacute vis-agrave-vis des enfants Elle aura de plus des effets en retour sur le soutien agrave la parentaliteacute les ineacutegaliteacutes et les trajectoires scolaires des enfants En premiegravere approche le Secreacutetariat geacuteneacuteral a estimeacute le surcroicirct de financement neacutecessaire pour mettre en œuvre une politique structurante des TLT agrave un total de 600 agrave 750 millions drsquoeuros par an

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ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION ACTUELLE

Gracircce agrave la mobilisation des membres du Conseil de la Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale (DGCS) de lrsquoInstitut National de la Statistique et des Etudes Economiques (Insee) et drsquoautres acteurs nous avons pu agreacuteger des chiffres qui auparavant eacutetaient disperseacutes peu connus pour les analyser et eacutetablir un eacutetat des lieux extrecircmement deacutetailleacute Celui-ci porte sur

- 6 champs drsquoactiviteacute des enfants et adolescents les pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel les pratiques artistiques et culturelles les pratiques scientifiques et technologiques les pratiques drsquoengagements (citoyenneteacute environnement humanitaire) lrsquoameacutenagement drsquoespaces ouverts favorisant deacutecouverte autonomie vivre ensemble les vacances notamment en groupe

- 2 theacutematiques qui traversent chacun de ces 6 champs le numeacuterique ses promesses et ses risques les relations les bonnes et mauvaises rencontres (amis pairs adultes tuteacutelaires)

Parmi les enseignements qui en eacutemergent

1 Les TLT peuvent ecirctre consideacutereacutes comme le 3e eacuteducateur des enfants 25 du temps disponible des enfants relegravevent des TLT 32 du temps scolaire 30 du temps du faire en famille auquel srsquoajoute le temps agrave la maison sans activiteacute avec la famille Durant ces temps de TLT les enfants peuvent

- nouer des relations avec des pairs et des adultes tiers soutenants ou inspirants autres que les professeurs et les parents

- disposer de cadres drsquoautonomie de socialisation de reacutealisation voire de deacutepassement drsquointimiteacute et de liberteacute

- avoir des opportuniteacutes de deacuteveloppement speacutecifiques aux six champs eacutetudieacutes

2 Lrsquoaccegraves agrave des activiteacutes structureacutees structurantes est fortement ineacutegalitaire Cette ineacutegaliteacute des jeunes devant des possibiliteacutes de deacuteveloppement creuse des eacutecarts de trajectoires Les enfants et adolescents priveacutes de possibiliteacutes drsquoexpression de creacuteativiteacute de reacutealisation peuvent entrer dans des trajectoires de deacuterives Les ineacutegaliteacutes reacutesident entre territoires entre le niveau social des familles entre garccedilons et filles et pegravesent sur les enfants handicapeacutes et malades Cet enjeu drsquoeacutegaliteacute invite agrave lui seul agrave une mobilisation coordonneacutee de politique publique Lrsquoimportance des eacutecrans et la maniegravere dont ils sont utiliseacutes renforce les eacutecarts 25 des enfants passent plus de 3 heures par jour sur les eacutecrans en peacuteriode scolaire plus de 5 heures pendant les week-ends et les congeacutes

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3 Les situations sont tregraves diffeacuterentes selon les six champs drsquoactiviteacute des enfants et adolescents Sport Bien-ecirctre corporel parmi les 1117 ans 8 enfants sur 10 pratiquent un sport mais les activiteacutes de bien-ecirctre corporel sont moins deacuteveloppeacutees que les pratiques orienteacutees vers la compeacutetition alors que les besoins sont reacuteels Les filles ont un bien moindre accegraves que les garccedilons agrave ces activiteacutes Il peut y avoir lagrave un enjeu de santeacute publique Pratiques artistiques et culturelles parmi les 1117 ans pregraves de 4 enfants sur 10 accegravedent agrave une pratique artistique et culturelle reacuteguliegravere formelle ou informelle Notre pays a neacuteanmoins un bon taux de grands eacutequipements culturels compareacute agrave drsquoautres et le numeacuterique renouvelle en profondeur les pratiques Mais 25 des 1117 ans ne se sont jamais essayeacutes agrave une pratique artistique Activiteacutes scientifiques ou technologiques moins de 10 drsquoadolescents ont une telle pratique reacuteguliegravere Une dynamique de deacuteveloppement eacutemerge Le renforcement de ces activiteacutes est eacutevidemment neacutecessaire agrave lrsquoheure ougrave nos socieacuteteacutes et nos eacuteconomies sont de plus en plus faccedilonneacutees par la science et la technologie et ougrave accroicirctre les vocations dans ces meacutetiers importe Pratiques drsquoengagement encore tregraves faible une dynamique eacutemerge eacutegalement porteacutee par des secteurs innovants de la socieacuteteacute civile Lagrave encore agrave un moment ougrave nos socieacuteteacutes sont en mutation srsquoorganiser pour faire mieux participer les jeunes est une faccedilon de solidifier le socle de la deacutemocratie et de co-construire le futur Lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public tenant compte des enfants et adolescents encore balbutiant et variable selon les territoires et lieux de vie Ces enjeux de mouvement de vivre ensemble drsquoouverture sociale seacutecuriseacutee drsquoactiviteacutes physiques et de mobiliteacute pegravesent de surcroicirct sur lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon Vacances 25 des enfants ne partent pas en vacances Sur ce point les recommandations du Conseil porteront prioritairement sur les vacances en groupe et collectives

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SUR CE SOCLE LE CONSEIL DE LrsquoENFANCE FORMULE SES PROPOSITIONS

Rappel de lrsquoobjectif geacuteneacuteral il ne srsquoagit ni de normer ni de promouvoir une vision occupationnelle agrave plein dans les TLT ni de deacutecreacuteter quels champs drsquoactiviteacute les enfants devraient investir Il srsquoagit drsquoouvrir des possibles pour tous en reacuteduisant les ineacutegaliteacutes pour permettre aux enfants de se sentir bien de faire des rencontres structurantes de deacutevelopper leurs capaciteacutes diverses drsquoautoriser des tacirctonnements avant qursquoils puissent approfondir certaines preacutefeacuterences et se construire dans des directions choisies par eux Pour les moins de 11 ans 25 drsquoenfants nrsquoont aucune activiteacute encadreacutee 700 000 places seraient agrave creacuteer Orientation deacutevelopper le plan mercredi en veillant agrave en deacutevelopper les quatre piliers (sportifs culturels scientifiques et drsquoengagements) en facilitant la participation des enfants des familles pauvres et en organisant des moyens structurants de lrsquoEtat et des collectiviteacutes locales Financer et deacutevelopper en prioriteacute des activiteacutes encadreacutees faciles drsquoaccegraves y compris hors des eacutetablissements scolaires pour les 25 drsquoenfants qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole notamment dans les territoires les plus deacutepourvus en TLT (territoires ruraux peacuteripheacuteriques et prioritaires) Pour les plus de 11 ans deacuteployer des offres diversifieacutees dont les projets et meacutethodes correspondent mieux aux attentes des jeunes En croisant les approches 300 000 places a minima sont agrave creacuteer Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences et techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute

Trois types drsquoenjeux eacutemergent enjeux drsquoeacutegaliteacute enjeu de structuration de lrsquooffre et de personnalisation des parcours enjeu drsquoorganisation gouvernance et financement

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ENJEUX DrsquoEGALITE

1 Inclure les enfants en situation de handicap ou de maladies chroniques Proposition 2 inclure les enfants en situation de handicap ou de maladies chroniques dans les TLT On renvoie aux travaux en cours pour des propositions plus deacutetailleacutees en 2018 Mission Nationale Accueils de Loisirs amp Handicap saisine HCFEA sur lrsquoaccueil des enfants de 0 agrave 6 ans et Commission bientraitance (Conseil National Consultatif des Personnes Handicapeacutees et HCFEA)

2 Lever les freins financiers pour la participation des enfants des familles les plus modestes au plan mercredi et plus geacuteneacuteralement aux activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires A ce jour les collectiviteacutes nrsquoont pas lrsquoobligation de moduler les tarifs en fonction de la situation des familles Proposition 3 eacutetudier la possibiliteacute de mettre en place un baregraveme national et une modulation en fonction des revenus pour lrsquoensemble des pratiques peacuteriscolaires et extrascolaires sur le modegravele des ALSH en vue de structurer le secteur et de diffuser ces pratiques agrave tous les milieux sociaux

3 Vacances reacuteduire les ineacutegaliteacutes sociales et favoriser la mixiteacute sociale Les aides actuelles sont disperseacutees peu lisibles peuvent donner des seacutejours collectifs une image de mode de vacances destineacute aux enfants en situation difficile Les plus pauvres meacuteconnaissent les aides Certaines familles de classe moyenne se deacutetournent des seacutejours financeacutes par leur commune ou leur Caf par peur du deacuteclassement Les plus aiseacutes mettent en œuvre des strateacutegies preacuteservant un entre-soi social Proposition 4 creacuteer un Pass-Colo universel de 200 euros pour les 614 ans et deacutevelopper les meacutediations envers les familles pour diminuer le taux de non-recours aux aides des familles les plus pauvres Cela rendrait visible lrsquointeacuterecirct porteacute par les politiques publiques au deacutepart en seacutejour collectif inscrirait cette expeacuterience dans le parcours eacuteducatif de chaque enfant favoriserait lrsquoaccegraves agrave ces seacutejours des enfants des classes moyennes qui ne beacuteneacuteficient pas des aides des Caisses drsquoallocations familiales

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4 Reacuteduire les ineacutegaliteacutes territoriales Reacuteduire les ineacutegaliteacutes lieacutees aux territoires et lieux de vie en matiegravere drsquoameacutenagements en faveur des enfants notamment concernant les espaces semi-ouverts drsquoactiviteacutes physiques de socialisation sucircre et de modes de transport facilitant lrsquoaccompagnement Le manque drsquoespaces semi-ouverts pour les activiteacutes physiques pegravese particuliegraverement sur les filles et sur les enfants avant 11 ans Proposition 5 renforcer lrsquoaccegraves aux cours de reacutecreacuteation en dehors des temps drsquoeacutecole et eacutetudier le deacuteveloppement des ameacutenagements de lrsquoespace public pour de lrsquoactiviteacute physique notamment ceux agrave destination des jeunes filles Proposition 6 systeacutematiser une deacutemarche de diagnostic enfance jeunesse lors de tout projet drsquoameacutenagements des espaces publics par les collectiviteacutes locales (notamment en eacutetudiant lrsquoinscription drsquoun volet obligatoire de diagnostic enfance-jeunesse pour toute Zone drsquoAmeacutenagement Concerteacute ndash ZAC) afin de permettre la socialisation et la mobiliteacute des enfants consulter systeacutematiquement les enfants et adolescents pour les eacutequipements les concernant et former les agents des parcs et autres espaces publics aux besoins des enfants et adolescents en termes drsquointimiteacute de liberteacute et de protection

5 Reacuteduire la seacutegreacutegation subie par les apprentis Les apprentis qui souvent nrsquoont pas choisi leur orientation qui sont souvent seacutepareacutes de leurs familles sont de plus mis agrave lrsquoeacutecart des activiteacutes des lyceacuteens Cela peut expliquer le taux significatif drsquoabandon et alourdit la charge en matiegravere drsquoaccompagnement pesant sur les entreprises Proposition 7 dans le cadre de la refonte en cours sur lrsquoapprentissage deacutevelopper la participation des apprentis agrave des espaces de socialisation et de pratiques en amateur partageacutes avec les lyceacuteens comme moyen de seacutecurisation et drsquoeacutemancipation de leurs parcours

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ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS

Le monde donne de la valeur agrave lrsquoindividualisation des parcours Proposer une offre diversifieacutee drsquoactiviteacutes et de parcours importe Lrsquoeacutecole ne peut se disperser Une structuration adeacutequate des TLT est neacutecessaire pour que les jeunes puissent en srsquoappropriant leurs activiteacutes extrascolaires identifier leurs goucircts (socle neacutecessaire pour mieux srsquoorienter) deacutevelopper leurs capaciteacutes et leur socialisation Trois domaines rencontrent un double enjeu de personnalisation des parcours et de structuration drsquoune offre insuffisante

1 Les pratiques artistiques et culturelles Sur certains segments lrsquooffre est deacuteveloppeacutee mais se pose un problegraveme drsquoeacutelargissement des publics Les familles sont parfois reacuteticentes agrave se saisir drsquoopportuniteacutes pour leurs enfants (distances codes culturels qui maintiennent un eacutecart etc) Les politiques de deacutemocratisation culturelle ont montreacute en ce domaine lrsquointeacuterecirct de passer drsquoactions ciblant des populations agrave des actions centreacutees sur un territoire Lrsquoanimation de rue a un double effet de vecteurs de pratiques culturelles et de meacutediateur amenant les enfants et leurs familles vers des formes plus institueacutees Proposition 8 mieux financer et assurer le cadre leacutegal des animations de rues Il convient eacutegalement drsquooffrir davantage drsquoespaces drsquoactiviteacute semi-ouverts ou ouverts plutocirct que drsquoactiviteacutes directement encadreacutees Pour cela deacutevelopper des espaces mixtes de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels Le co-working lrsquohybridation est une tendance de fond de la jeunesse Relativement peu drsquoenfants accegravedent aux conservatoires et compleacutementairement les jeunes expriment un inteacuterecirct pour des disciplines non ou peu repreacutesenteacutees dans les conservatoires Seule lrsquooffre priveacutee reacuteserveacutee agrave des familles aiseacutees propose des activiteacutes axeacutees sur ces nouveaux centres drsquointeacuterecirct Pourtant les pratiques en amateur individuelles ou limiteacutees agrave un petit groupe ont besoin drsquoecirctre adosseacutees agrave des formes drsquoorganisation pour qursquoelles soient soutenues et deviennent des expeacuteriences formatrices valorisantes inseacutereacutees dans la Citeacute Le reacutecent rapport du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) preacuteconise de faire des eacutetablissements publics culturels des territoires les pocircles ressources du territoire au service de la pratique en amateur et drsquointeacutegrer une pratique exteacuterieure au conservatoire dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoires Proposition 9 deacutevelopper le laquo plan mercredi raquo en privileacutegiant des pratiques artistiques encadreacutees reacuteguliegraveres pendant plusieurs semestres pour les 6-11 ans dans divers lieux Proposition 10A au moins 100 000 places additionnelles agrave deacutevelopper dans des ateliers et clubs drsquoarts plastiques design theacuteacirctre musique danse avec lrsquoappui des eacutecoles territoriales drsquoart et des conservatoires classeacutes par lrsquoEtat Leur responsabiliteacute territoriale et leur rocircle de lieux ressources pour les pratiques en amateur drsquoun territoire devraient ecirctre affirmeacutes dans les critegraveres de classement Ceux-ci doivent donc pouvoir ecirctre modifieacutes en ce sens Proposition 10B creacuteer un site internet qui srsquoappuierait sur une forte inteacutegration avec les reacuteseaux sociaux afin de soutenir les jeunes artistes amateurs et drsquoinciter les institutions culturelles et sociales des territoires agrave les accompagner srsquoils le souhaitent agrave travers un partenariat dans la dureacutee Cette plateforme permettrait de faire participer des publics peu

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engageacutes aupregraves de toutes les formes drsquoorganisations laquo physiques raquo et ainsi faire une place plus grande aux nouvelles pratiques et agrave celles en train drsquoadvenir

2 Sciences et techniques Dans un monde en mutation marqueacute par une eacutevolution rapide des technologies les jeunes de 3 agrave 20 ans ont tous vocation agrave ecirctre davantage sensibiliseacutes agrave la culture scientifique et technologique Crsquoest une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) La SNCSTI participe aussi bien drsquoobjectifs propres au deacuteveloppement scientifique et technologique du pays (alimenter des vocations scientifiques et techniques diffuser les savoir-faire numeacuteriques et informatiques etc) que drsquoune viseacutee de formation agrave lrsquoesprit du doute bien fondeacute de lrsquoargumentation et de la connaissance des reacutealiteacutes de notre monde consubstantielles agrave la formation citoyenne des enfants et des adolescents Cela recoupe la theacutematique de lrsquoenfant laquo acteur social raquo abordeacutee plus loin puisque la science et la technique faccedilonnent de plus en plus notre futur De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees une tendance socieacutetale eacutemerge cette dynamique meacuterite drsquoecirctre stimuleacutee Comment avoir demain des acteurs pertinents pour notre eacuteconomie et des citoyens eacuteclaireacutes pour notre deacutemocratie sans que les jeunes drsquoaujourdrsquohui soient activement mis en contact avec le laquo faire raquo de la science et de la technologie Pour les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire les actions drsquoeacuteveil agrave la culture et aux questionnements scientifiques se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees pour diversifier les modaliteacutes drsquoapproche de la science en classe (voir notamment la fondation La main agrave la pacircte) et via des activiteacutes diverses soutenues par le tissu associatif (Les petits deacutebrouillards etc) Mais agrave partir de 1213 ans les pratiques reacuteguliegraveres (hors scolariteacute) pour ceux qui se deacutecouvrent un certain goucirct des sciences ou des techniques sont largement sous-deacuteveloppeacutees Pourtant elles sont

- une voie de deacuteveloppement des vocations notamment aupregraves des filles et enfants des familles plus eacuteloigneacutees drsquoun capital culturel scientifique

- un levier pour nourrir dans des formes compleacutementaires de celles de lrsquoeacutecole un vivier de futurs innovateurs chercheurs et utilisateurs avertis des sciences et techniques

- un domaine privileacutegieacute de confrontation au reacuteel mobilisateur par rapport aux enjeux identitaires de lrsquoadolescence

Et recoupent de multiples enjeux en compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole - deacutemocratisation de la deacutetection et du deacuteveloppement preacutecoce des talents scientifiques

dans un pays qui eacutetait jusqursquoici de haute culture matheacutematique - possibiliteacutes de laquo rencontres raquo avec la science et la technique pour des disciplines peu

enseigneacutees (astronomie meacutecanique informatique etc) et sous drsquoautres angles que celui de lrsquoeacutecole (eacutenigmes matheacutematiques probleacutematiques de recherche et questions matheacutematiques actuelles projets scientifiques expeacuterimentaux avant le lyceacutee etc)

- le cadre extra-scolaire deacutegageacute des attendus scolaires institue un autre rapport aux sciences

- drsquoautres lieux en plus des eacutetablissements scolaires offrent une diversiteacute drsquoexpeacute-riences tiers lieux maisons de quartier centres sociaux laboratoires meacutediathegraveques fablabs etc

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Ces activiteacutes doivent ecirctre structureacutees et encadreacutees par des personnes de bon niveau scientifique le cas eacutecheacuteant sous des formes innovantes (encadrement agrave plusieurs plus horizontal etc) Nous avons estimeacute un potentiel de 50 000 agrave 100 000 places minimum agrave horizon 5 ans (et probablement 300 000 places agrave horizon 10 ans sous reacuteserve drsquoeacutevaluations plus preacutecises) Pour 100 000 places on estime le coucirct agrave 23 millions sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles et une partie drsquoheures indemniseacutees (cf proposition 16 pour le soutien drsquoune implication volontaire de bon niveau scientifique notamment des professeurs et des eacutetudiants en master) Proposition 11 A creacuteer 50 000 agrave 100 000 laquo places raquo dans des clubs de sciences et techniques pour des pratiques reacuteguliegraveres extra et peacuteriscolaires drsquoici agrave 5 ans pour les adolescents avec un encadrement de bon niveau scientifique ou technique Pour ce faire investir des tiers lieux avec des modes drsquoencadrement innovants ou des clubs en eacutetablissements scolaires (ouverts agrave drsquoautres que les seuls eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement) et deacutevelopper une geacuteolocalisation et une preacutesence sur les reacuteseaux sociaux de ces possibiliteacutes Proposition 11B se doter drsquoinstruments de pilotage partenarial ciblant les pratiques scientifiques et techniques extrascolaires reacuteguliegraveres objectifs deacutefinis dans la SNCSTI suivi des clubs et de leur freacutequentation effectueacute aux niveaux reacutegionaux et acadeacutemiques Ce pilotage pourrait ecirctre effectueacute au sein de lrsquoactuel parcours Education Artistique et Culturel ou bien par la creacuteation sur le mecircme modegravele drsquoun parcours Educatif Scientifique et Technique

3 Lrsquoengagement Les pratiques scientifiques techniques artistiques culturelles ou sportives lorsqursquoelles sont lrsquoobjet drsquoun investissement personnel sont toutes des pratiques drsquoengagements potentiels des enfants et adolescents puisque srsquoy engagent alors leur deacutesir et une perseacuteveacuterance singuliegravere agrave condition de pouvoir deacuteployer lrsquoinsertion drsquoun projet autonome dans un certain collectif (par exemple deacutevelopper un groupe de musique une appli etc) Mais elles nrsquoeacutepuisent pas le champ de lrsquoagir En particulier pour tous les jeunes qui ont le deacutesir de srsquoinvestir plus directement pour ameacuteliorer leur environnement leur quartier la vie de leurs proches ou de leurs concitoyens et de deacutecouvrir drsquoautres investissements que dans des formes proches de celles deacuteveloppeacutees agrave lrsquoeacutecole A 1rsquoadolescence les enfants peuvent faire des choses et ne vont plus dans les structures drsquoaccueil notamment parce qursquoils aspirent agrave des activiteacutes plus autonomes De plus permettre agrave des jeunes de srsquoimpliquer activement dans le deacutebat public dans la conception et la reacutealisation drsquoinnovations sociales crsquoest favoriser le deacuteveloppement de citoyens actifs eacuteclaireacutes crsquoest solidifier le socle de la deacutemocratie Crsquoest eacutegalement mieux piloter enrichir stimuler la deacutefinition et la mise en place de politiques aptes agrave reacutepondre aux enjeux contemporains la co-construction avec des jeunes peut favoriser la conception de solutions en laquo deacutecalage raquo innovantes et pertinentes Premier axe Lrsquoaspiration environnementale et solidaire des jeunes croicirct Mais en ce domaine peu est proposeacute aux mineurs Plus globalement les pratiques qui font souvent une large place agrave une posture drsquoengagement et de deacuteveloppement drsquoun projet en propre gagneraient agrave srsquoappuyer sur des lieux feacutedeacuterateurs De nombreux espaces jeunes sont susceptibles de reacutepondre agrave ce besoin (maisons de quartier centres sociaux Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) bibliothegraveques qui abritent de plus en plus des espaces de travail partageacutes etc) Mais les lieux drsquoanimation culturelle et

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socioculturelle ne sont pas toujours adapteacutes agrave lrsquoaspiration des adolescents laquo ecirctre avec leurs pairs participer agrave des actions collectives ecirctre encadreacutes de faccedilon souple par un professionnel compeacutetent pour ecirctre proteacutegeacutes et conseilleacutes raquo figurent parmi leurs attentes en matiegravere de loisirs Des compleacutements sont donc neacutecessaires correspondant aux souhaits des adolescents

- offre de lieux pour une vie culturelle informelle - espaces aux fonctions multiples (travail loisirs) deacutedieacutes aux adolescents diffeacuterencieacutes

des espaces jeunesse et adulte possibiliteacute de participer agrave la construction et lrsquoanimation de ces espaces

- formes adapteacutees de meacutediation et drsquoanimation

Proposition 12 deacutevelopper au moins 1 000 lieux feacutedeacuterateurs hybrides ndash techniques culturels et laquo maisons des engagements raquo jeunes ndash avec un espace adolescent de travail partageacute et de convivialiteacute Pour ce faire enrichir les lieux existants (centres sociaux espaces jeunes maisons de quartier maisons de services au public bibliothegraveques meacutediathegraveques ou antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel etc) ou dans des zones rurales ou peacuteriurbaines peu fournies en eacutequipements creacuteer ces lieux Structurer le reacuteseau des espaces jeunes autour de ces lieux en assurant une bonne compleacutementariteacute entre reacuteseaux sociaux et lieux de mobilisation laquo physiques raquo accompagneacutes par des adultes susceptibles drsquoorienter les enfants et les adolescents vers des pratiques techniques culturelles et drsquoengagements plus organiseacutees et drsquoaider le deacuteveloppement de leurs propres projets

Ces lieux inteacutegreraient des espaces de socialisation des jardins partageacutes et ateliers environnementaux des espaces de travail un pocircle meacutedias et des conditions propices au portage de projets agrave lrsquoinitiative des enfants et adolescents agrave partir du reacuteameacutenagement de lrsquoexistant (maisons de quartier centres socioculturels etc) En particulier dans le cadre des assises en cours sur les bibliothegraveques eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement drsquoespaces de convivialiteacute de travail adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Les points drsquoinformation jeunesse (PIJ) et maisons de services aux publics pourraient eacutegalement orienter les adolescents vers ces structures laquo peacutepiniegraveres raquo facilitant le portage de leurs projets Nous nrsquoavons pas chiffreacute les coucircts drsquoinvestissement de creacuteation de nouveaux lieux puisque pour lrsquoessentiel ils viennent se greffer sur de lrsquoexistant agrave reacuteameacutenager Si lrsquoon retient un scheacutema de monteacutee en gamme de certains lieux existants le coucirct de fonctionnement additionnel par rapport agrave lrsquoexistant serait de 100 millions drsquoeuros Deuxiegraveme axe Favoriser les pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication Cela correspond par ailleurs agrave la mise en œuvre effective des droits eacutenumeacutereacutes aux articles 12 13 et 15 et de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (CIDE)1 Divers collectifs (Agir Ensemble pour les Droits de lrsquoEnfant (AEDE) etc) appellent un deacuteveloppement plus reacutepandu de ces pratiques formatrices des futurs citoyens

1 Voir rapport du Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence (HCFEA) adopteacute le 20022018 laquo Rapport relatif agrave la mise en œuvre de la CIDE raquo

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Proposition 13 deacutevelopper les pratiques de publications des enfants et adolescents y compris hors des eacutetablissements scolaires Proposition 14 sous reacuteserve des reacutesultats de lrsquoeacutetude actuellement meneacutee par lrsquoInstitut National de la Jeunesse et de lrsquoEducation Populaire (INJEP) eacutelargir le cadre des conseils municipaux de jeunes ou Conseil des deacuteleacutegueacutes pour la Vie Lyceacuteenne (CVL) pour associer les enfants sous des formes permettant de voir deacuteboucher des projets concrets sur des temps plus courts Proposition 15 engager une strateacutegie nationale des engagements et de la participation agrave la vie de la Citeacute des enfants et des adolescents le cas eacutecheacuteant en eacutelargissant le parcours citoyen

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ENJEUX DrsquoORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENT

1 Organisation et structuration des TLT 11 Vivier soutenir et valoriser le beacuteneacutevolat

Pas de TLT sans femmes et hommes pour les porter Cela pose la question du vivier Lrsquoeacutevaluation des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) montre la difficulteacute de recruter des intervenantsencadrants de qualiteacute en nombre suffisant

- Les pratiques sportives de jeunes beacuteneacuteficient du statut speacutecifique des associations sportives obligatoirement creacuteeacutees dans chaque eacutetablissement public local drsquoenseignement et reacuteglementairement preacutevues dans le cadre drsquoheures incluses dans les obligations de services des enseignants drsquoEducation Physique et Sportive (EPS) (forfait Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) A date le coucirct du forfait UNSS est de 5 200 Equivalents Temps Plein soit pregraves de 300 millions drsquoeuros

- Les professeurs des eacutetablissements du second degreacute de toute discipline impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves sont susceptibles de percevoir une indemniteacute de missions particuliegraveres (modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP) ou des heures suppleacutementaires)

- Les TLT sont porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels etc Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes

Il faut soutenir le beacuteneacutevolat de professeurs et celui des eacutetudiants et des actifs (le meacuteceacutenat de compeacutetences peut ecirctre doublement dynamisant pour les jeunes et pour les beacuteneacutevoles concerneacutes) Les eacutetudiants pourraient confronter leur savoir agrave des jeunes et agrave une mise en pratique Les entreprises qui souhaitent que leurs collaborateurs soient ouverts creacuteatifs et impliqueacutes y gagneraient Proposition 16 favoriser le beacuteneacutevolat aupregraves des enfants en rendant visible son apport pour la socieacuteteacute deacutevelopper les manifestations locales valorisant les projets reacutealiseacutes eacutetudier la geacuteneacuteralisation drsquoun octroi drsquoune indemniteacute pour mission particuliegravere ou drsquoune reacutemuneacuteration partielle des heures donneacutees sous forme drsquoheures suppleacutementaires pour les professeurs creacuteant et animant un club drsquoactiviteacutes extrascolaires soutenir le beacuteneacutevolat des eacutetudiants et des eacutelegraveves de conservatoire qui animeraient des ateliers sur un certaine dureacutee et faciliter lrsquoengagement des actifs et des retraiteacutes (mises en relation formation contenus) Proposition 17 eacutetudier lrsquoassouplissement des modaliteacutes de prise du congeacute sabbatique pour engagement associatif aupregraves des enfants et des jeunes en offrant la possibiliteacute de prise sous forme fractionneacutee (par exemple une demi-journeacutee par semaine pendant un an) soutenir le meacuteceacutenat de compeacutetences notamment en lrsquoencourageant chez les prestataires de la fonction publique et rouvrir les discussions entre partenaires sociaux pour mieux prendre en compte lrsquoimplication des artistes dans les missions drsquoeacuteducation artistique et culturelle

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12 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo Mettre en place des activiteacutes ou des espaces ne suffit pas Les espaces adolescents prendront vie gracircce agrave des preacutesences drsquoadultes tiers agrave bonne distance susceptibles de faire eacutemerger une demande chez les jeunes ou de faciliter la socialisation Il y a aussi besoin de rompre lrsquoisolement de certaines familles de certains enfants qui ne srsquoautorisent pas agrave se saisir des offres possibles bref de diversifier les voies possibles de meacutediations pour orienter les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de pratiques scientifiques artistiques ou culturelles diverses Il faut eacutegalement faciliter les liens entre eacutecole eacuteducation populaire et eacutequipements culturels assurer le deacuteveloppement opeacuterationnel drsquoune offre manquante sur le territoire dans lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques (pratiques artistiques en amateurs pratiques scientifiques engagement) et le deacuteveloppement des 1 000 espaces adolescents feacutedeacuterateurs) systeacutematiser lrsquoutilisation du reacutefeacuterentiel de lrsquoeacuteducation prioritaire dans lrsquoensemble des eacutetablissements scolaires sur le volet articulation avec les autres acteurs eacuteducatifs du territoire Proposition 18 instaurer 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT qui agiront agrave lrsquoeacutechelle drsquoun bassin de vie autour drsquoun collegravege avec une double mission de meacutediation entre les jeunes leur famille et les TLT sur le territoire ndash en lien avec les partenaires locaux ndash et de deacuteveloppementanimation drsquoateliers sur lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques et sur les activiteacutes du mercredi Le cas eacutecheacuteant affecter plus de reacutefeacuterents TLT en zone rurale et moins dans les zones agrave fort contenu eacuteducatif pour deacutevelopper le plan mercredi Pour densifier les liens entre eacuteducation populaire dont les associations lrsquoeacutecole et les eacutequipements culturels ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 22) Par ailleurs le controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs (ACM) repose sur trois laquo filtres raquo agrave savoir le Fichier Judiciaire Automatiseacute des auteurs drsquoInfractions Sexuelles (FIJAIS) le B2 et les laquo cadres interdits raquo (inscrits sur une liste nationale apregraves une mesure de suspension ou drsquointerdiction prise par le preacutefet de deacutepartement) Le controcircle avec ces trois laquo filtres raquo se fait agrave chaque inscription de lrsquointervenant dans un ACM et non uniquement lors du recrutement ou une fois par an Proposition 19 eacutetudier la geacuteneacuteralisation agrave toutes les activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires des modes de controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs et mettre en place un reacutefeacuterent sur les TLT au niveau de la preacutefecture

2 Gouvernance et financements Les communes la branche Famille de la Seacutecuriteacute Sociale et les familles repreacutesentent plus de 80 des financements totaux des accueils de loisirs Ceux-ci srsquoeacutelegravevent agrave 47 milliards drsquoeuros Mais le financement de lrsquoaccueil de loisirs ne suffit pas agrave structurer une politique jeunesse extrascolaire notamment parce que cela nrsquointervient pas dans le financement des clubs de sport de pratiques artistiques ou scientifiques Par ailleurs les TLT sont supporteacutes de maniegravere diffracteacutee par divers dispositifs ministeacuteriels et une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation Sans preacuteconiser un scheacutema unique il convient drsquoimpulser une structuration plus lisible des financements et de lrsquoorganisation des TLT pour deacutevelopper des prioriteacutes pour les enfants et les adolescents quand ils ne sont ni en famille ni en classe Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute

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21 Des objectifs nationaux deacuteclineacutes dans leurs versions territorialiseacutees Proposition 20 inteacutegrer des objectifs nationaux chiffreacutes pour les trois prioriteacutes theacutematiques et la creacuteation drsquoactiviteacutes le mercredi aux plans ministeacuteriels concerneacutes eacutetablir des co-financements peacuterennes Etat-collectiviteacutes locales (deacutepartement communes ou intercommunaliteacute et reacutegions selon les domaines) favoriser les financements dans la dureacutee pour les associations et le cas eacutecheacuteant mobiliser le grand plan drsquoinvestissement Toujours au niveau de lrsquoarticulation entre les plans nationaux et les collectiviteacutes locales il serait pertinent de deacutevelopper le partenariat entre institutions culturelles et autres institutions travaillant avec les jeunes publics (notamment les centres de loisirs) Le deacuteveloppement de conventionnements entre les eacutetablissements la mise en place de rendez-vous reacuteguliers entre professionnels de la culture et du champ social afin de se construire un langage et des reacutefeacuterentiels communs sont autant drsquooutils pour favoriser ces liens Proposition 21 profiter de la prochaine Convention drsquoObjectifs et de Gestion (COG) pour favoriser le financement des accueils de loisirs deacuteveloppant des conventionnements avec des associations et clubs sportifs artistiques scientifiques et culturels et des eacutetablissements culturels et fleacutecher quelques financements sur la structuration des pratiques drsquoengagements et de sciences et techniques Sur le modegravele des conservatoires deacutevelopper des labellisations en partenariat avec les ministegraveres de lrsquoEducation nationale de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche et de la Culture dans les domaines artistiques culturels et scientifiques pour faciliter lrsquoattribution des financements structurants (tecircte de reacuteseau etc) par les collectiviteacutes locales ou la Caisse nationale drsquoallocations familiales (Cnaf)

22 Un eacutechelon de mise en relation des acteurs au niveau intercommunal commune de co-construction locale des TLT par les parties prenantes

Comment mettre en œuvre les objectifs globaux et en proposer la deacuteclinaisoninterpreacutetation au niveau local Ce pourrait ecirctre lrsquoobjet drsquoun Conseil participatif intercommunal reacuteunissant les associations des repreacutesentants des eacutetablissements culturels et scientifiques les eacutetablissements scolaires les repreacutesentants des enfants et des familles des entreprises locales et ce afin de permettre la co-construction drsquoideacutees Proposition 22 au niveau communal ou intercommunal mettre en place un conseil participatif des TLT associant les acteurs de lrsquoeacuteducation populaire et notamment les associations les collectiviteacutes locales du territoire les eacutetablissements scolaires les eacutetablissements culturels des entreprises et des repreacutesentants des familles et des enfants afin de co-construire avec lrsquoensemble de ces partenaires les politiques publiques en direction de lrsquoenfance et de la jeunesse Le Conseil veillera notamment agrave deacutevelopper les mises agrave disposition de locaux des eacutetablissements scolaires et eacutequipements culturels par les collectiviteacutes locales pour le deacuteveloppement de TLT lagrave ougrave des besoins sont identifieacutes Pour les activiteacutes autres qursquoencadreacutees le Conseil preacutevoira aussi les conditions drsquoorganisation propices pour que des temps et des lieux entre pairs respectent les droits de tous les enfants y compris agrave la seacutecuriteacute

23 Un eacutechelon de meacutediations aupregraves des enfants et de leurs familles et de deacuteveloppement de projets sur des prioriteacutes manquantes au niveau des quartiers

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Ce serait la fonction des reacutefeacuterents TLT locaux qui pourraient du fait drsquoun deacutecoupage autour des collegraveges ecirctre rattacheacutes aux Conseils deacutepartementaux qui gegraverent les collegraveges Proposition 23 dans les collegraveges et les lyceacutees faire eacutemerger les demandes des adolescents en matiegravere de clubs de pratiques en amateur et co-construire avec eux les moyens drsquoy reacutepondre en lien avec les professeurs et animateurs volontaires Ce localement et en deacuteveloppant des reacuteseaux autour des conservatoires des eacutecoles drsquoart des centres de sciences des laboratoires et des ressources numeacuteriques Le conseil participatif TLT sera aussi en charge drsquoorganiser des consultations de tous les enfants et familles reacutesidant sur le territoire de faccedilon agrave ce que le projet TLT deacuteveloppe et eacutelargisse la palette drsquooffre favorisant lrsquoouverture et reacutepondant aux besoins et attentes des enfants Proposition 24 deacutevelopper un reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres Structurer ce reacuteseau selon une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau drsquoun quartier

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ANNEXE PREMIERES ESTIMATIONS DE CHIFFRAGE DES PROPOSITIONS

Coucircts de fonctionnement (en millions drsquoeuros) Financeurs

pilotes possibles Hypothegravese basse Hypothegravese haute

Pass-colo Proposition ndeg4

112 112 Cnaf Etat reacutegions

Sciences et technique 23 30 Etat reacutegion

Educ Nat 100 000 places en clubs pour les adolescents Proposition ndeg 11

Autres indemniteacutes des professeurs animant des clubs plan mercredi et pratiques amateurs adolescents (1) 100 000 places Proposition ndeg 16

8 15 Educ Nat

1000 Tiers lieux feacutedeacuterateurs hybrides (engagements technique culture) Proposition ndeg12

100 100 Cnaf Culture

7000 reacutefeacuterents dont

Etat deacutepartement

- meacutediations montage 152 152

- deacuteveloppement de pratiques en amateur autour des conservatoires (80 000 places) (2) 21 21

- Plan mercredi et samedi (400 000 places) 100 100

- deacuteveloppements ateliers environnementaux et engagements (80 000)

Proposition ndeg18 20 44

220 000 places additionnelles sur plan mercredi dont

56 111 Associations Cnaf

- conventionnement accueil de loisirs

Proposition ndeg21 Cnaf

Formation 30 45

Total 622 730

Pour (1) et (2) on a ajouteacute aux coucircts de personnel un montant de 22 euros par enfant de mateacuteriel (le coucirct de mateacuteriel est comptabiliseacute aussi pour les clubs de sciences mais selon une autre meacutethode tireacutee des dispositifs Sciences agrave lrsquoeacutecole inteacutegrant aussi des coucircts de pilotage) Dans la fourchette haute on ajoute aux ateliers environnementaux des coucircts drsquoeacutequipements similaires aux sciences Ne sont pas chiffreacutes les coucircts speacutecifiques lieacutes agrave des achats eacuteventuels drsquoinstruments de musique Les coucircts de mise agrave disposition des locaux ne sont pas inclus investissements non chiffreacutes (200 millions sur la base drsquoun ajout de 100 m2 - agrave 2000 euros m2 - si compleacutement drsquoune structure existante)

21 21

RAPPORT INTRODUCTION

1 LES ENJEUX POUR LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS La famille est primordiale pour assurer aux enfants un bien-ecirctre affectif un cadre propice agrave leur deacuteveloppement leur protection leur eacuteducation leur socialisation et leur eacutemancipation Lrsquoeacutecole joue aussi un rocircle majeur drsquoinstruction et drsquoeacuteducation Mais drsquoautres temps drsquoautres lieux drsquoautres liens contribuent agrave lrsquoeacuteducation et agrave la socialisation des enfants Nous nommerons laquo temps et lieux tiers raquo (ci-apregraves TLT) les temps et les lieux des activiteacutes eacutelectives ou imposeacutees et drsquoeacutelargissement des relations amicales et sociales2 qui se situent hors famille et hors scolariteacute 3 Les activiteacutes conduites sur des temps encadreacutes peacuteriscolaires et extrascolaires dans lrsquoenceinte des eacutetablissements scolaires sont consideacutereacutees comme participant des TLT4 Ce cadrage integravegre eacutegalement des temps agrave soi pour recircver jouer penser qui ont aussi des vertus formatrices

11 Les TLT des temps et lieux laquo autres raquo comme troisiegraveme eacuteducateur des enfants La question poseacutee par le Conseil de lrsquoenfance est la suivante ougrave sont les enfants et les adolescents avec qui que font-ils hors des moments du laquo faire raquo en famille et des temps consacreacutes agrave leur scolariteacute Les temps et lieux sont supporteacutes par six champs de politiques publiques theacutematiques

- les pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel - les pratiques artistiques et culturelles - les pratiques scientifiques et technologiques - les pratiques drsquoengagement (citoyenneteacute environnement humanitaire) - lrsquoameacutenagement drsquoespaces ouverts favorisant la socialisation lrsquoautonomie le vivre

ensemble - les vacances familiales ou en groupe

Chacun de ces champs inclut deux dimensions traversantes - le numeacuterique ses plaisirs promesses et risques - les relations sources de bonnes et mauvaises rencontres (aussi bien les amis les pairs

que les adultes tuteacutelaires) Notre hypothegravese de travail hors famille et hors scolariteacute les temps et lieux tiers ont des reacutepercussions sur le deacuteveloppement lrsquoeacutepanouissement et le respect des droits et de lrsquoeacutegaliteacute

2 Sont prises en compte les relations avec des pairs et celles avec des adultes en dehors de la famille 3 Le travail des eacutelegraveves en dehors de la classe nrsquoest pas consideacutereacute comme relevant des TLT 4 Le deacutecret ndeg 2014-1320 du 3 novembre 2014 modifiant les articles R 227-1 et R 227-16 du code de lrsquoaction sociale et des familles conduit agrave deacutefinir le temps peacuteriscolaire comme le temps encadreacute qui preacutecegravede et suit la classe le matin avant la classe temps meacuteridien le soir apregraves la classe eacutegalement le mercredi ou le samedi apregraves la classe lorsqursquoil y a eacutecole le matin le temps extrascolaire comme le temps encadreacute les jours ougrave il nrsquoy a pas eacutecole le mercredi et le samedi srsquoil nrsquoy a pas drsquoeacutecole le dimanche les jours feacuterieacutes les vacances scolaires

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entre les enfants et les adolescents que la puissance publique doit prendre en consideacuteration Il convient en effet de deacutepasser un deacutebat reacutecurrent entre laquo eacuteduquer pour socialiser raquo et laquo socialiser pour eacuteduquer raquo La construction drsquoun enfant srsquoaccomplit dans un espace temporel geacuteographique et social donneacute Plusieurs registres drsquoeacuteducation et de socialisation interagissent sur la maniegravere dont un enfant va se construire un registre intentionnel (preacuteceptes meacutethodes valeurs etc) un registre drsquoeacuteducation informelle par impreacutegnation identification par apprentissage diffus etc La fonction eacuteducatrice parentale scolaire ou par des tiers est ainsi compleacuteteacutee par les relations entre enfants transmissions mixages initiations (les modegraveles les bandes les bonnes et les mauvais rencontres etc) Ces relations entre enfants se nouent tantocirct dans des cadres drsquoeacuteducation intentionnelle drsquoactiviteacutes structureacutees tantocirct dans des cadres semi-ouverts avec une reacutegulation drsquoadultes tuteacutelaires ou de proximiteacute et tantocirct dans des espaces ouverts publics hors de la preacutesence drsquoadultes Cet ensemble de relations drsquoexpeacuteriences drsquoapprentissages noueacutes dans les temps et lieux tiers des enfants et des adolescents constitue un tissu preacutecieux de co-eacuteducation et de co-socialisation Dans nos deacutemocraties contemporaines lrsquoautonomie est une valeur centrale agrave viseacutee drsquoeacutemancipation Elle renvoie agrave la possibiliteacute de deacutevelopper des faculteacutes des potentialiteacutes5 de participer agrave la vie sociale drsquoecirctre attentif aux autres Dans ce contexte lrsquoenfant est progressivement reconnu comme sujet agissant acteur agrave part entiegravere ce que lrsquoadoption de la Convention internationale des Droits de lrsquoEnfant (CIDE) en 1989

6 enteacuterine De plus pour nos eacuteconomies modernes et internationaliseacutees les capaciteacutes drsquoautonomie les dynamiques drsquoouverture personnelles de travail collaboratif sont des qualiteacutes essentielles Pour deacutevelopper leurs faculteacutes fonder leurs identiteacutes leur confiance en soi et en les autres reacutealiser leurs besoins drsquoexpeacuteriences et drsquoexploration du monde7 les enfants et les adolescents srsquoappuient sur des activiteacutes et des pratiques Celles-ci se deacuteroulent sur trois laquo espaces raquo famille scolariteacute mais aussi les temps et lieux tiers Elles contribuent selon divers registres agrave ce que laquo chaque enfant puisse ldquofairerdquo penser se deacuteployer et apprendre raquo8 Elles deacutebutent degraves la naissance le jeune enfant deacutecouvre les joies de lrsquoimagination qui permettent de deacutepasser les frustrations Elles se poursuivent avec le deacuteveloppement des intelligences des enfants et prennent une acuiteacute particuliegravere agrave lrsquoadolescence un adolescent a besoin drsquoinventer ou de se mettre agrave lrsquoeacutepreuve et laquo si malheureusement cette creacuteativiteacute lui fait deacutefaut srsquoil se sent un adolescent ldquosans qualiteacuterdquo [hellip] alors il lui reste le geacutenie de la destruction du sabotage de soi ou des autres raquo9 Ces pratiques sont diverses et singuliegraveres alors que les conditions dans lesquelles naissent et grandissent les enfants se sont profondeacutement modifieacutees transformant drsquoautant lrsquoexpeacuterience de lrsquoenfant fragmenteacutee par la multipliciteacute des configurations de vie possibles (transformations de la famille mutations du marcheacute du travail enjeux environnementaux nouvelles technologies) Comme tout un chacun lrsquoenfant est ameneacute agrave composer avec un puzzle de normes et de reacutefeacuterences dans la construction de son rapport au monde10 Les travaux du Conseil ont porteacute une attention particuliegravere aux enjeux que cela pose pour les enfants preacutesentant des besoins speacutecifiques (enfants en situation de handicap enfants proteacutegeacutes) et les enfants vivant dans des contextes de vie vulneacuterabilisants

5 A Honneth (2015) laquo Le droit de la liberteacute raquo Paris Gallimard 6 A Renaut (2002) laquo La libeacuteration des enfants Contribution philosophique agrave une histoire de lrsquoenfance raquo Paris Calmann-Levy et D Youf (2002) laquo Penser les droits de lrsquoenfant raquo Paris Puf

8 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo rapport remis agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des Femmes mai 9 D Marcelli (2016) laquo Avoir la rage du besoin de creacuteer agrave lrsquoenvie de deacutetruire raquo Paris Albin Michel p 48 10 R Sirota (dir) (2006) laquo Eleacutements pour une sociologie de lrsquoenfance raquo Rennes Pur

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12 Ne pas confondre besoin drsquoactiviteacute et activisme Les temps et lieux tiers reacutepondent ainsi agrave plusieurs fonctions droit des enfants de tous les enfants11 agrave participer agrave la vie sociale au jeu agrave la culture agrave lrsquointimiteacute et agrave la liberteacute sachant que la possibiliteacute de pratiquer des activiteacutes culturelles et sportives est un besoin de base12 reconnu comme un droit de lrsquoenfant13 Il est drsquoembleacutee en quecircte de relations rassurantes affectives de reacutealisations collectives de constructions estheacutetiques en quecircte drsquoexpeacuteriences et drsquoacquisitions de savoirs drsquoun espace de reacutealisations positives dans lequel vivre une performance voire un deacutepassement14 Les temps et lieux tiers semblent avant tout deacutedieacutes aux loisirs et aux apprentissages laquo non acadeacutemiques raquo (fabriquer culture maker15 codage informatique sport pratiques artisanales artistiques etc) mais concernent aussi des activiteacutes hors eacutecole lieacutees agrave des savoirs acadeacutemiques (clubs de sciences de matheacutematiques drsquoeacutecriture etc) et des engagements solidaires citoyens et pour lrsquoenvironnement16 Nous avons eacuteteacute attentifs agrave ne pas confondre recherche drsquoactiviteacutes et activisme Il ne suffit pas de laquo faire raquo pour se deacutevelopper encore faut-il disposer de conditions et drsquoun temps neacutecessaire agrave lrsquoappropriation de ce laquo faire raquo notamment les besoins de temps de solitude formatrice et la possibiliteacute offerte aux enfants de co-construire leur emploi du temps drsquoy ameacutenager des temps pour ne rien faire ougrave rien nrsquoest programmeacute Un point est central aupregraves des enfants il faut des laquo autruis raquo qui assurent en premier lieu le besoin de fiabiliteacute et drsquointeacutegriteacute sans lequel nul deacuteveloppement de lrsquoenfant nrsquoest envisageable des laquo autres raquo pour le rassurer lrsquoaffilier pour lui proposer un cadre le soutenir et le reconnaicirctre De fait en grandissant le besoin drsquoautonomie recegravele un paradoxe agrave la recherche de leur indeacutependance les enfants et les adolescents ne cessent de buter sur le constat de cette deacutependance pour le meilleur et pour le pire Les enfants et adolescents se construisent essentiellement dans des liens17 qui se tissent dans lrsquoexpeacuterience et lrsquoexemplariteacute Crsquoest tout lrsquoenjeu des bonnes et mauvaises rencontres laquo des freacutequentations raquo Elles amegravenent agrave cultiver le souci de lrsquoautre le sens de lrsquoamitieacute forger son libre arbitre savoir traverser un conflit faire en commun ou bien agrave transgresser deacutetruire se deacutetruire srsquoalieacutener srsquoembrigader

11 Le Deacutefenseur des droits pointe dans son rapport annuel 2016 portant sur les droits de lrsquoenfant que lrsquoaccegraves aux temps peacuteriscolaires est encore ineacutegalitaire alors mecircme qursquoil fait partie de la vie agrave lrsquoeacutecole Deacutefenseur des droits (2016) laquo Droit fondamental agrave lrsquoeacuteducation une eacutecole pour tous un droit pour chacun raquo Rapport droits de lrsquoenfant 2016 p 20 12 ONPES (2015) laquo Les budgets de reacutefeacuterence une meacutethode drsquoeacutevaluation des besoins pour une participation effective agrave la vie sociale raquo rapport 2014-2015 13 Articles 15 et 31 de la Convention internationale des droits de lrsquoenfant adopteacutee par lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations unies le 20 novembre 1989 14 Sur la notion drsquoengagement des jeunes et recherche de causes enthousiasmantes M R Moro et J L Brison (2017) Mission Bien ecirctre et santeacute des jeunes Voir aussi F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo Commission enfance et adolescence France Strateacutegie (chapitre laquo Mieux cultiver les capaciteacutes et les talents raquo) 15 La culture maker constitue une branche de la culture laquo Do it yourself (DIY) raquo (qursquoon peut traduire en franccedilais par laquo Faites-le vous-mecircme raquo) tourneacutee vers la technologie La communauteacute des makers cultive des compeacutetences pratiques et prend part agrave des projets en particulier dans les domaines de lrsquoeacutelectronique la robotique lrsquoimpression 3D et lrsquousage des machines-outils agrave commandes numeacuteriques mais eacutegalement des activiteacutes plus traditionnelles telles que la meacutetallurgie la menuiserie les arts traditionnels et lrsquoartisanat 16 laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo op cit voir chapitre laquo Former un individu relieacute agrave autrui et capable drsquoagir en coopeacuterantraquo 17 P Mallet (2015) laquo Lrsquoamitieacute entre enfants ou adolescents une force pour grandir raquo Paris Armand Colin et Delalande J (dir) (2009) laquo Des enfants entre eux Des jeux des regravegles des secrets raquo Paris Autrement collection Mutations 160 p

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Les liens sont aussi agrave proteacuteger face aux ruptures de la vie au manque de temps ou drsquoadultes tuteacutelaires en possibiliteacute drsquoexercer leurs fonctions selon la nature ou le cadre des liens peuvent eacutemerger des situations de deacutependances pathologiques drsquoinhibitions et drsquoaddictions de maltraitance De fait lrsquoenfant doit trouver dans les relations avec ceux qui lrsquoentourent des appuis pour se construire 18 Si la sphegravere familiale berceau des attachements seacutecurisants premiers relegraveve drsquoabord du domaine priveacute (sous reacuteserve des atteintes speacutecifiques et sans neacutegliger le rocircle des institutions dans la creacuteation drsquoun cadre propice aux fonctions parentales) agrave cocircteacute de lrsquoeacutecole les temps et lieux tiers pourraient se saisir de cet enjeu de relations rassurantes structurantes instructives et eacutemancipatrices

2 DEFINITION DES CONTOURS DES TEMPS ET LIEUX TIERS ET TYPOLOGIE Le Conseil Enfance et adolescence a adopteacute une deacutefinition des contours lors de la seacuteance pleacuteniegravere du 12 mai 2017 Les TLT portent agrave la fois sur des activiteacutes et des pratiques des enfants et des adolescents formelles et informelles Crsquoest donc un ensemble heacuteteacuterogegravene dont il nous faut deacutefinir ce qursquoil prend en compte et ce qursquoil exclut La deacutefinition retenue et la typologie associeacutee sont proposeacutees pour se donner une grille drsquoanalyse qui doit permettre de deacuteboucher sur des recommandations concregravetes de politiques publiques Ces temps et ces lieux des enfants sont constitueacutes de

- temps drsquoactiviteacutes et de socialisation temps agrave soi (temps de lrsquoennui temps de la recircverie etc)

- lieux mateacuterialiseacutes symboliques ou virtuels - rencontres plus ou moins meacutedieacutees qui permettent agrave lrsquoenfant de croiser drsquoautres

regards que ceux de lrsquoeacutecole ou de ses parents Dans lrsquoanalyse selon les sujets nous serons ameneacutes agrave privileacutegier une entreacutee par le temps les espaces les pratiques drsquoactiviteacutes (deacuteclinaisons sur les six champs theacutematiques deacutefinis ci-dessous) et les modaliteacutes relationnelles sachant que ces diffeacuterentes dimensions sont toujours tresseacutees En particulier il apparaicirct que

- agrave un niveau laquo micro raquo des pratiques concregravetes des enfants lrsquoentreacutee par les laquo espaces raquo est incontournable et renvoie aux acteurs qui les construisent les financent et les font vivre

- agrave un niveau drsquoapproche globale centreacutee sur la vie des enfants lrsquoentreacutee par les temps est un outil preacutecieux pour donner des repegraveres et dimensionner la place occupeacutee par temps et lieux tiers

- la question des liens des rencontres et des regards qui portent les enfants et adolescents dans ces TLT est transversale

18 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo op cit

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Le peacuterimegravetre de notre rapport est deacutefini comme suit

Sigles du graphique Nouvelles activiteacutes peacuteriscolaires (NAP) Maison des jeunes et de la culture (MJC)

La famille et lrsquoeacutecole sont les lieux de socialisation et drsquoeacuteducation par excellence qui ont fait lrsquoobjet drsquoune abondante litteacuterature Le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence srsquoest proposeacute de regarder lrsquoenfant au-delagrave de ces instances en interrogeant les autres lieux et temps qui structurent lrsquoexpeacuterience de lrsquoenfant et constituent drsquoautres instances de socialisation En particulier certains travaux soulignent combien le temps libre des enfants srsquoest consideacuterablement institutionnaliseacute agrave travers les activiteacutes extrascolaires qui ponctuent lrsquoemploi du temps de lrsquoenfant19

21 Trois types de TLT instaureacutes semi-ouverts et ouverts Les espaces et temps laquo instaureacutes raquo hors scolariteacute hors maison (propositions drsquoactiviteacutes)

Les TLT laquo instaureacutes raquo regroupent des activiteacutes proposeacutees aux enfants et adolescents avec une finaliteacute explicite ndash eacuteducative reacutecreacuteative occupationnelle religieuse ndash hors la scolariteacute et la maison

- des pratiques sportives culturelles creacuteatives scientifiques et manuelles (laquo makers raquo ateliers cuisine etc) reacuteguliegraveres pendant lrsquoanneacutee ou dans le cadre drsquoateliers ponctuels ou de vacances agrave thegraveme (clubs ateliers MJC etc)

- des activiteacutes de deacutecouverte sans laquo faire raquo activiteacutes culturelles vacances organiseacutees pour deacutecouvrir des lieux des cultures des modes de vie etc

- des pratiques de socialisation drsquoinitiation citoyenne humanitaire service civique juniors associations conseil municipaux de jeunes camps de vacances (scoutisme etc)

19 C Montandon (2006) laquo De lrsquoeacutetude de la socialisation des enfants agrave la sociologie de lrsquoenfance neacutecessiteacute ou illusion eacutepisteacutemologique raquo in R Sirota (dir) op cit

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Le terme laquo instaureacute raquo est ici preacutefeacutereacute aux termes laquo encadreacute raquo ou laquo institutionnaliseacute raquo car il laisse libre permet de prendre en consideacuteration une eacuteventuelle co-construction des activiteacutes avec les jeunes eux-mecircmes Il y a une compleacutementariteacute entre des propositions cleacutes en main et des propositions agrave construire Cela recoupe en partie la question de lrsquoencadrement et de lrsquoaccompagnement par les adultes les activiteacutes pouvant ecirctre dirigeacutees ou plutocirct encadreacutees et co-construites (on tangente alors la troisiegraveme cateacutegorie des espaces semi-ouverts) Ces activiteacutes sont penseacutees et mises en œuvre par des acteurs tels que le secteur public (communes et Education nationale) le secteur associatif le secteur marchand le web en co-construction eacuteventuelle avec les jeunes

Les espaces semi-ouverts

Il srsquoagit de ces espaces qui permettent des deacutetournements de lieux des inscriptions singuliegraveres ougrave un enfant un adolescent se saisit drsquoun endroit drsquoune ressource (un savoir des objets du mateacuteriel etc) drsquoune rencontre possible pour en faire quelque chose Cet espace nrsquoest ni instaureacute (pas de finaliteacutes explicites) ni totalement ouvert (il y a par exemple un espace organiseacute et seacutecuriseacute agrave destination des enfants et adolescents dont on peut choisir de se saisir partiellement) Crsquoest lrsquoespace et la dynamique drsquoattention la forme de preacutesence des adultes ou drsquoautres jeunes qui encadrent On peut y rattacher par exemple

- les meacutediathegraveques bibliothegraveques ludothegraveques les aires de jeux surveilleacutees ou animeacutees les Cafeacutes des enfants les installations sportives drsquoaccegraves libre avec regravegles etc

- dans les eacutetablissements scolaires les activiteacutes non organiseacutees par lrsquoeacutecole (Charte des eacutecoles ouvertes) au profit des enfants du quartier de la ville pour mieux tirer parti des ameacutenagements existants (cour installations sportives etc) et des locaux municipaux mis agrave disposition

- les reacutesidences drsquoartistes dans les eacutecoles les hocircpitaux pour enfants etc

- les structures comme les MJC maisons de quartier etc

- les prestations laquo enfance et jeunesse raquo des centres sociaux

- les plateformes numeacuteriques structureacutees par des acteurs institutionnels (par exemple ressources eacuteducatives mises en ligne forum drsquoeacutechanges etc)

- les lieux mis agrave disposition des jeunes par les municipaliteacutes

- les activiteacutes hors maison hors eacutecole mais avec les parents

Les espaces ouverts relations milieux de vie circulation

Les espaces drsquoexpeacuteriences dont peuvent se saisir les enfants et adolescents comprennent agrave la fois lrsquoaxe des relations et des milieux de vie de lrsquoenfant tels que la rue le bas de lrsquoimmeuble le square et les pratiques numeacuteriques Lrsquoattention des politiques publiques agrave lrsquoaccompagnement de la parentaliteacute20 et des relations parents-enfants ne doit pas faire oublier que lrsquoenfant partage une grande partie de son temps

20 laquo La place de lrsquoenfant dans la famille est deacutesormais centrale et suppose de srsquoatteler agrave srsquoacquitter au mieux de son ldquomeacutetier de parentrdquo aupregraves de lui in C Martin (dir) (2014) laquo Etre un bon parent Une injonction contemporaine raquo Presses de lrsquoEHESP

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avec ses pairs Lrsquoimportance de lrsquoamitieacute dans la vie de lrsquoenfant 21 constitue un support agrave la construction individuelle et collective de lrsquoenfant dans une culture commune au temps des expeacuterimentations 22 Cette laquo deacutecouverte raquo du monde de lrsquoenfant nrsquoexclut pas pour autant lrsquoadulte mais permet de reconsideacuterer la part active produite par lrsquoenfant dans les processus de socialisation et de deacuteveloppement Nous consideacutererons donc les socialisations entre pairs les relations avec les copains dans leurs diverses modaliteacutes (jouer se promener discuter manger ensemble etc23) La question de lrsquoespace renvoie agrave la notion plus large de milieu de vie de lrsquoenfant Celui-ci est tout autant constitueacute de composantes sociales qui marquent la famille dans laquelle il grandit que des aspects environnementaux et territoriaux Le contexte de vie des enfants est ainsi un point nodal dans lrsquoorganisation du temps de lrsquoenfant Vivre en milieu rural urbain ou peacuteriurbain suppose des expeacuteriences diffeacuterencieacutees non seulement au regard des propositions (offre organisation spatiale eacutequipements) mais aussi au regard des besoins de seacutecuriteacute et de protection tout comme au regard de la proximiteacute et des enjeux de mobiliteacute Ces espaces et temps ouverts sont libres drsquoaccegraves non directement proteacutegeacutes et non finaliseacutes le cas eacutecheacuteant hors du regard des adultes Ils peuvent ecirctre porteurs drsquoun espace de liberteacute et drsquoexpeacuterimentation (quand jouer au ballon est interdit que fait-on etc) mais sont aussi sources de dangers (physiques ou mauvaises rencontres) En termes de politiques publiques ces espaces ouverts posent la question du reacuteameacutenagement des espaces exteacuterieurs par les collectiviteacutes locales en vue drsquoun projet pour les enfants et les adolescents tels que lrsquoameacutenagement des espaces publics les rues sans voiture lrsquoameacutenagement des espaces pregraves de lrsquoeacutecole des places le ramassage scolaire les transports les skateparks les parcours drsquoaventures les parcours verts

22 Deux laquo zones transitionnelles raquo eacutecole - non-eacutecole et maison - non-maison

Ecole - non-eacutecole avant et apregraves la classe excepteacute la restauration scolaire et les heures drsquoeacutetude

Chacun sait que les journeacutees de cours comportent des moments qui ont drsquoautres objectifs que les enseignements et qui sont geacutereacutes par drsquoautres acteurs (cantine et collectiviteacutes locales etc) Comme cela a eacuteteacute poseacute drsquoembleacutee ce qui reste sous la responsabiliteacute (juridique ou symbolique) de lrsquoEducation nationale nrsquoentre pas dans le TLT Nous nrsquoincluons pas dans lrsquoeacutetude des TLT les devoirs et leccedilons qui sont un enjeu majeur hors eacutecole mais lieacutes agrave la scolariteacute sauf pour prendre en consideacuteration le temps qui leur est deacutedieacute et qui deacutelimite donc le temps restant aux enfants et adolescents pour des activiteacutes des socialisations des temps libres extrascolaires Nous ne consideacuterons pas non plus la restauration scolaire elle est un deacuteterminant de la qualiteacute de la vie scolaire un lieu drsquoexpeacuterimentation mais elle emporte des enjeux de santeacute publique notamment de seacutecuriteacute sanitaire ainsi que de gestion pour les collectiviteacutes territoriales qui sont trop speacutecifiques pour ecirctre traiteacutes dans le cadre du preacutesent rapport

21 D Brun (2005) laquo La passion dans lrsquoamitieacute raquo Paris Odile Jacob 22 Y compris dans la prise de risque in D Le Breton (2005) laquo Les conduites agrave risque des jeunes comme reacutesistance raquo Empan ndeg 57 p 87-93 23 Cf INCA-2 rapport complet disponible sur le site de lrsquoAnses wwwansesfrfrsystemfilesPASER-Ra-INCA2pdf

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En revanche nous prendrons en compte les eacuteleacutements disponibles pour inteacutegrer dans les TLT les temps qui entourent les temps de classe des enfants organiseacutes en articulation avec lrsquoeacutecole parfois par drsquoautres acteurs et proposons drsquointeacutegrer agrave nos travaux lrsquoaccueil du matin et les activiteacutes peacuteriscolaires (NAP etc)24

Maison - Non-maison

On exclut la maison du peacuterimegravetre des TLT car elle reste globalement sous la responsabiliteacute premiegravere des parents et symbolise lrsquoespace de la vie priveacutee Mais on inclura le virtuel et les pratiques numeacuteriques qui preacuteciseacutement entrent dans la maison et en font un espace familial aux frontiegraveres fluctuantes

- espaces de liberteacute de connaissances et de deacutecouverte de pratiques (les savoir-faire amateurs sur YouTube etc) utiliseacutes diffeacuteremment pour les enfants qui ont moins de possibiliteacutes drsquoaccegraves (ineacutegaliteacutes socioeacuteconomiques geacuteographie mais aussi eacuteducation plus seacutecuriseacutee que dans les geacuteneacuterations preacuteceacutedentes )

- espace dangereux la maison nrsquoest plus cet espace qui peut proteacuteger du harcegravelement de la pornographie de lrsquoembrigadement de la deacutemoralisation des rapports sociaux etc

Cela nous conduit agrave preacuteciser des intersections des TLT avec la famille et lrsquoeacutecole

- des pratiques numeacuteriques hors de la vue des parents qui laquo ouvrent la maison raquo

- des pratiques hors de la maison qui ouvrent lrsquohorizon des enfants par rapport aux cultures familiales le cas eacutecheacuteant en lien avec les parents

- des pratiques peacuteriscolaires et des espaces semi-ouverts dans lrsquoeacutecole

3 LES CHAMPS DU QUESTIONNEMENT Pour analyser les temps et lieux tiers des enfants et adolescents nous nous sommes poseacute la question ainsi lorsque les enfants sont hors famille et hors la classe que font-ils Avec qui Quand Ce sur la journeacutee la semaine lrsquoanneacutee A un premier niveau il srsquoagit de preacutesenter un eacutetat des lieux des pratiques effectives des enfants et des adolescents agrave partir de la typologie retenue que nous deacuteclinons selon les six theacutematiques traverseacutees comme dit plus haut par lrsquousage du numeacuterique et le tissage de relations laquo autres raquo

- Pratiques drsquoactiviteacutes corporelles et sportives - Pratiques et rencontres avec les arts et la culture - Pratiques et rencontres avec les sciences et la technique - Pratiques drsquoengagements enfant acteur social - Lrsquoameacutenagement des espaces ouverts

24 Preacutesentation de lrsquoeacutevaluation des PEDT le 12 mai (ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA laquo Evaluation nationale des PEDT raquo mars 2017) Ces diffeacuterents TLT vont deacutependre entre autres du projet peacutedagogique de la ville des PEDT de la structuration des NAP avec des diffeacuterences territoriales On pourra srsquointeacuteresser agrave la continuiteacute des acteurs des activiteacutes

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- Les vacances

Puis nous mettrons en eacutevidence la diversiteacute des pratiques qui srsquoy deacuteploient les dynamiques et parcours diffeacuterencieacutes des enfants et adolescents et les acteurs qui les animent sur les territoires A partir de cela nous avons chercheacute agrave reconstituer ce que font les enfants aux diffeacuterents acircges ce si possible sur la journeacutee la semaine lrsquoanneacutee afin drsquoeacutevaluer la place de ces TLT par rapport aux autres temps de deacuteveloppement des enfants en famille et agrave lrsquoeacutecole Nous avons porteacute une attention particuliegravere aux espaces et aux modaliteacutes relationnelles de ces temps (amitieacutes et sociabiliteacutes) Cela nous a permis de faire apparaicirctre leur temps laquo libre raquo ougrave il leur est accordeacute un peu de solitude ou encore les moments simplement partageacutes avec leurs pairs les espaces de deacutecouvertes ou drsquoassignation Enfin nous les avons mis en relation avec la valeur de ces laquo tiers raquo pour le deacuteveloppement de lrsquoenfant en inteacutegrant diverses dimensions (retentissement potentiel dans la vie des enfants possibiliteacutes de bifurcation du parcours de reacuteduction des ineacutegaliteacutes etc) Au terme de cette analyse de la situation actuelle srsquoamorcent des pistes et des prioriteacutes theacutematiques

Le tome 2 instruit les pistes envisageables de politique publique des TLT Afin drsquoeacutelaborer des pistes de recommandations nous approfondirons les questions drsquoineacutegaliteacutes pour preacuteciser les actions speacutecifiques agrave envisager soit par champs theacutematiques soit en globaliteacute Nous aborderons les conditions de reacuteussite au niveau local tant en termes drsquoarticulations entre les acteurs de gouvernance de possibiliteacutes opeacuterationnelles drsquoaccegraves agrave des viviers drsquoanimateursencadrants pour deacutevelopper des offres drsquoactiviteacutes qursquoen termes de financements

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ETAT DES LIEUX

31

CHIFFRES CLES DE LrsquoETAT DES LIEUX Drsquoapregraves nos eacutevaluations pregraves de 25 25 du temps disponible des enfants relegraveve des TLT 25 du temps disponible26 relegraveve des TLT 32 du temps scolaire (devoirs compris) et 30 drsquoun temps du laquo faire raquo en famille (repas et loisirs partageacutes en famille activiteacutes agrave la maison) auxquels peuvent srsquoajouter des temps agrave la maison sans activiteacute partageacutee avec sa famille Globalement

- 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans (74 agrave 10 ans) pratiquent chaque semaine au moins une activiteacute encadreacutee dans un club une association une maison de quartier

- un quart des enfants passent plus de 3 heures par jour sur les eacutecrans en peacuteriode scolaire et plus de 5 heures par jour pendant les week-ends et les congeacutes27

- une infime minoriteacute des jeunes (11 ans et plus) deacuteclarent nrsquoavoir aucun ami Pour certains la vie sociale et amicale est limiteacutee pregraves de 20 ne freacutequentent pas drsquoamis en dehors de lrsquoeacutecole en classe de sixiegraveme 10 en troisiegraveme28 et 8 entre 15 et 18 ans sont isoleacutes

Selon les champs drsquoactiviteacutes - chez les 11-17 ans huit enfants sur dix pratiquent un sport mais les pratiques de bien-

ecirctre corporel (deacutetente relaxation concentration besoin drsquoactiviteacute physique pour la santeacute etc) sont moins deacuteveloppeacutees que les pratiques orienteacutees vers la performance et la compeacutetition alors que les besoins sont reacuteels et identifieacutes

- chez les 11-17 ans pregraves de quatre enfants sur dix accegravedent agrave une pratique artistique et culturelle reacuteguliegravere formelle ou informelle mais un quart ne se sont jamais essayeacutes agrave une pratique artistique Ce alors mecircme que la France a un bon taux de grands eacutequipements culturels comparativement agrave drsquoautres pays et que le numeacuterique renouvelle par ailleurs en profondeur les pratiques

- selon notre eacutevaluation moins drsquoun adolescent sur 10 a une activiteacute reacuteguliegravere scientifique ou technologique extrascolaire ou peacuteriscolaire Significativement moins que dans drsquoautres pays Cela eacutetant une dynamique de deacuteveloppement eacutemerge qui gagnerait agrave ecirctre structureacutee et accompagneacutee Des activiteacutes numeacuteriques et scientifiques se deacuteveloppent chez les plus jeunes ndash elles sont proposeacutees dans 30 agrave 40 des offres de NAP ndash et profitent des actions plus geacuteneacuterales de sensibilisation des jeunes publics agrave la science

- les pratiques drsquoengagement sont insuffisantes Nous manquons de donneacutees objectives afin de les quantifier neacuteanmoins nous estimons que moins de 10 des enfants et adolescents ont lrsquoopportuniteacute de srsquoeacutepanouir par laquo un agir raquo sur lrsquoenvironnement et la vie qui les entoure Ces pratiques quand elles existent sont depuis de longue date impulseacutees

25 Calcul Conseil enfance ndash HCFEA sur la base de donneacutees Insee eacutelaboreacutee pour le Conseil (enquecirctes Emplois du temps relatifs aux 11-17 ans) Temps disponible calculeacute sur 24 heures auxquelles on retire les temps de sommeil et drsquohygiegravene Pas de donneacutees preacutecises sur les 3-10 ans

27 Sur la base des enquecirctes Emplois du temps de 2009 sachant que les temps drsquoeacutecran se sont probablement beaucoup renforceacutes depuis compte tenu des transformations numeacuteriques de la socieacuteteacute

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par les mouvements drsquoeacuteducation populaire rejoint aujourdrsquohui par les secteurs de lrsquoinnovation sociale et solidaire et par des initiatives porteacutees par lrsquoEducation nationale A un moment ougrave nos socieacuteteacutes sont en mutation srsquoorganiser pour faire mieux participer les jeunes est une faccedilon de solidifier le socle de la deacutemocratie et de co-construire le futur

- 25 des enfants ne partent pas en vacances malgreacute les mesures existantes des services sociaux et des entreprises

- lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public tenant compte des enfants et adolescents est encore balbutiant et variable selon les territoires et lieux de vie Ces enjeux de mouvement de vivre ensemble drsquoouverture sociale seacutecuriseacutee drsquoactiviteacutes physiques et de mobiliteacute pegravesent de surcroicirct sur lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon

33

I PLURALITE DES TEMPS ET LIEUX TIERS EacuteTAT DES LIEUX DES PRATIQUES

1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES DrsquoACTIVITES ET DE SOCIALISATION DES ENFANTS ET ADOLESCENTS

Pratiques culturelles et artistiques scientifiques techniques activiteacutes sportives et physiques pratiques de socialisation et de citoyenneteacute vacances la sphegravere des loisirs des passions et des engagements des enfants et adolescents est diverse Elle est diverse dans ses finaliteacutes ses modaliteacutes ses contenus et ses publics Tous les enfants et les adolescents partagent une culture geacuteneacuterationnelle qui agrave certains eacutegards les rapprochent dans leurs usages de ces TLT et en particulier au regard des transformations geacuteneacutereacutees par le numeacuterique Pour autant les ressources familiales les environnements territoriaux les steacutereacuteotypes (fillesgarccedilons etc) et les goucircts dessinent des freacutequentations des emplois du temps et des lieux diffeacuterencieacutes dans cette peacuteriode de formation qui court de la petite enfance agrave lrsquoadolescence

11 Enfants de 3 agrave 10 ans 26 freacutequentent les accueils de loisirs 56 pratiquent une activiteacute encadreacutee extrascolaire (surtout sportive et artistique) La vie extrascolaire reste doublement marqueacutee par le laquo meacutetier drsquoeacutelegraveve raquo et les transitions et accompagnements familiaux 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans pratiquent chaque semaine une activiteacute encadreacutee dans un club une association une maison de quartier (chiffres stables par rapport agrave 2014)29 pregraves de la moitieacute le font le soir en semaine ou le mercredi apregraves-midi et 38 le samedi 77 drsquoentre eux ne pratiquent qursquoune seule activiteacute parfois plus drsquoune fois par semaine (38 ) En la matiegravere il faut distinguer selon lrsquoacircge

- le taux de pratiques est limiteacute en petite section drsquoeacutecole chez les 3-5 ans (27 drsquoactiviteacutes) puis augmente significativement vers 5-6 ans29 20 des enfants de 3 agrave 5 ans freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle le mercredi30

- agrave partir de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire le niveau de pratique se rapproche de son maximum et eacutevolue peu Pour les 9-10 ans le taux de pratique est de 74

Jusqursquoagrave 10 ans on observe une domination des pocircles ludiques et sportifs lrsquoattachement aux consommations culturelles tregraves preacutesentes notamment prescrites par lrsquoeacutecole et les parents est moindre chez les enfants31 91 des enfants pratiquant au moins une activiteacute encadreacutee font du sport 14 des enfants pratiquent une activiteacute artistique (les filles davantage) et 8 une activiteacute culturelle Cela dit les donneacutees manquent pour eacutevaluer la part de pratiques effectives avec une certaine dispariteacute selon les sources

29 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo lrsquoe-ssentiel ndeg 170 mesure un mois apregraves la rentreacutee en 2016 30 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo Etudes et reacutesultats ndeg 959 DREES 31 S Octobre et N Berthomier (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo Culture Eacutetudes ndeg 2011-6

34

Dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoexpeacuterimentation laquo HAP Culture accegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et aux initiatives drsquoaccegraves preacutecoce agrave la culture raquo portant sur des enfants de 6 agrave 12 ans le taux de non-pratique (185 ) reste proche du taux de non-pratique observeacute dans le baromegravetre Caisse nationale drsquoallocations familiales pour les 910 ans (25 ) mais lrsquoeacutecart entre sport et culture est beaucoup plus resserreacute le sport restant preacutedominant (environ 15 fois le taux de pratiques artistiques) Les autres activiteacutes sur lesquelles nous ne disposons pas de deacutetails peuvent comprendre des activiteacutes scientifiques ce qui montre bien une fois encore que cet item reste peu deacuteveloppeacute aussi bien au regard du sport que des pratiques artistiques et culturelles Lrsquoexpeacuterimentation HAP Culture accegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et aux initiatives drsquoaccegraves preacutecoce agrave la culture

Activiteacutes en dehors de lrsquoeacutecole Effectifs Freacutequence

Sport (clubexteacuterieur) 187 466

Pratique artistique et culturelle 114 284

Autres reacuteponses 47 117

Pas de loisirs 74 185

Sur la base des 401 enfants acircgeacutes de 6 agrave 12 ans de lrsquoeacutetude32 Source LERFAS 2016

26 des enfants de 3 agrave 10 ans se rendent en centre de loisir Pour trois quarts des familles dont les enfants freacutequentent lrsquoaccueil de loisirs celui-ci est preacutesenteacute drsquoabord comme une solution de laquo garde raquo Tandis que cette motivation nrsquoest mise en avant que par 10 des familles ayant inscrit leurs enfants pour une activiteacute encadreacutee speacutecifique Nous nrsquoavons pas drsquoanalyses preacutecises sur la reacutepartition des activiteacutes theacutematiques que font les enfants en accueils de loisirs

12 De 3 agrave 10 ans pregraves de 50 des enfants ont participeacute agrave des activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees (avant tout pratiques artistiques et ludiques) Dans le cadre des activiteacutes peacuteriscolaires se pratiquent des activiteacutes encadreacutees Si 76 des enfants ont freacutequenteacute lrsquoaccueil peacuteriscolaire33 tous nrsquoy pratiquent pas des activiteacutes speacutecifiques Globalement une moitieacute des enfants ont ce type drsquoactiviteacutes dans ce cadre Ils y pratiquent drsquoabord des activiteacutes artistiques ou ludiques (38 des reacutepondants pour chaque cateacutegorie) ou physiques et sportives (32 ) Ces activiteacutes se sont en partie deacuteveloppeacutees suite agrave la reacuteforme des rythmes scolaires et la mise en place des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) 34 On y retrouve en dominante des activiteacutes sportives et physiques manuelles et de motriciteacute artistiques et culturelles ou ludiques (plus de 90 des communes) Mais lrsquoon remarque le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes

32 wwwexperimentationjeunesgouvfrIMGpdfrapport_final_hap_culture_eval_lerfas_annexes_pdf 33 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo op cit mesure un mois apregraves la rentreacutee en 2016 Dans lrsquoenquecircte ce sont les parents qui indiquent ce que font leurs enfants En 2016 62 des enfants freacutequentant lrsquoaccueil peacuteriscolaire du soir ont participeacute agrave une activiteacute (33 pour lrsquoaccueil du matin) 34 DJEPVA (2017) laquo Evaluation nationale des PEDT raquo ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports mars Pour 70 des communes le PEDT a permis drsquoeacutelargir lrsquooffre des activiteacutes peacuteriscolaires

35

drsquoengagements (entre 50 et 65 des communes ont deacuteveloppeacute des activiteacutes environne-mentales citoyennes etc) scientifiques et techniques (40 des communes) et numeacuteriques (30 des communes) Graphique Le type de familles drsquoactiviteacutes proposeacutees par les collectiviteacutes sur le temps peacuteriscolaire

Sources donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Nous manquons de donneacutees pour pouvoir deacutecrire la reacutepartition des activiteacutes extrascolaires plus informelles

13 Entre 11 et 17 ans sport (8 enfants sur 10) arts et culture (13 des enfants) un peu de sciences (autour de 10 ) et beaucoup drsquoeacutecrans A lrsquoentreacutee au collegravege avec le changement de niveau drsquoexigence scolaire avec les modifications affeacuterentes en matiegravere de socialisation scolaire lieacutees agrave lrsquoentreacutee dans la preacuteadolescence le reacuteseau amical se renforce et les modaliteacutes de cadrage parental se modifient une certaine autonomie relationnelle et culturelle srsquoinstalle bien que non adosseacutee agrave une indeacutependance financiegravere Lors de lrsquoadolescence et agrave partir de la seconde moitieacute du collegravege le deacutesencadrement progressif des sorties et la freacutequentation numeacuterique modifient la vie hors eacutecole et hors famille les activiteacutes srsquoinsegraverent de maniegravere croissante dans un reacuteseau de pairs et contribuent largement au forgement des identiteacutes

Entre 11 et 17 ans35 - une dominante sur les eacutecrans les enfants et adolescents passent en moyenne un

tiers de leur temps hors eacutecole devant les eacutecrans pour un jour de week-end (44 en

35 Note Insee pour HCFEA et approches theacutematiques I234567 ci-apregraves et partie II pour lrsquoanalyse des temps passeacutes Voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo pour un deacutetail des temps moyens Attention ces donneacutees reposent sur la derniegravere enquecircte Emploi du temps depuis le poids des eacutecrans srsquoest renforceacute et les donneacutees de 2009 minorent donc a priori le poids des eacutecrans dans les vies des enfants et adolescents

36

semaine voir partie II pour plus de deacutetails) Les enfants de 15 ans y passent moins de temps qursquoagrave 1617 ans Le temps passeacute sur internet pour srsquoinformer communiquer est minoritaire36

- une sociabiliteacute investie la sociabiliteacute qui comporte des moments de conversation de visite agrave des amis mais aussi de participation agrave des eacutevegravenements familiaux ou des ceacutereacutemonies civiles ou religieuses repreacutesente 70 minutes dans une journeacutee de week-end (agrave comparer par exemple agrave la pratique sportive de 59 minutes) et 30 minutes en semaine (comme les trajets)

- des pratiques sportives courantes huit enfants sur dix ont pratiqueacute un sport au cours des quatre derniers mois (en dehors des activiteacutes sportives scolaires) et trois sur dix font partie drsquoune association sportive Cela repreacutesente en moyenne 59 minutes par jour de week-end Les adolescents (16-17 ans) consacrent un peu moins de temps au sport que les plus jeunes en semaine

- des pratiques artistiques et culturelles reacuteguliegraveres pour un tiers des enfants les activiteacutes laquo informelles raquo ou laquo non institutionnaliseacutees raquo telles que la lecture lrsquoeacutecoute de musique ou de la radio la pratique de la musique ou de la photo sont plus freacutequentes parmi les 11-17 ans que dans les autres tranches drsquoacircge Neacuteanmoins elles ne repreacutesentent que 30 minutes en moyenne dans une journeacutee de semaine ou de week-end par rapport au temps consacreacute aux devoirs (en moyenne sur week-end et semaine 43 minutes) et au sport (en moyenne 44 minutes) Toutefois 31 des 11-17 ans pratiquent reacuteguliegraverement une activiteacute artistique ndash telle la musique le chant le dessin la peinture lrsquoeacutecriture ndash sans qursquoelle soit neacutecessairement institutionnaliseacutee Parmi ces derniers la dureacutee moyenne qui y est consacreacutee par semaine est de 8 heures 12 font partie drsquoune association artistique ou culturelle (musique theacuteacirctre jardinage photo arts plastiques etc)

- Sorties spectacles lrsquoenquecircte laquo Enfance des loisirs raquo montre qursquoenviron 50 des enfants visitent au moins une fois dans lrsquoanneacutee un museacutee ou un monument entre 11 et 17 ans et que 40 des enfants de 11 ans vont agrave un spectacle de danse de theacuteacirctre ou drsquoopeacutera Cette freacutequentation des lieux culturels srsquoabaisse avec lrsquoacircge puisqursquoils ne sont plus que 30 pour la tranche drsquoacircge 13-15 ans

- Assez peu de pratiques scientifiques techniques (10 des enfants 37 ) ou citoyennes

Le temps libre des 11-17 ans en France en 2009 selon lrsquoenquecircte Emploi du temps

36 Note Insee pour le HCFEA 37 Voir fiche sciences probablement pas plus de 10 hors codage

37

Source Insee pour HCFEA

En entrant plus speacutecifiquement dans chacun des modes drsquoexpression et de deacuteveloppement des enfants (pratiques sportives et corporelles artistiques et culturelles scientifiques et techniques etc) on peut eacutetablir la synthegravese suivante (voir ci-apregraves pour des analyses plus deacutetailleacutees ici reacutesumeacutees)

0

1

2

3

4

5

Vacances congeacutes Peacuteriode scolaire ou detravail

Week-end Semaine

Tem

ps e

n he

ures

Le temps libre des 11-17 ans

Ne rien faire

Sociabiliteacute

Devant un eacutecran

Pratique du sport et preacuteparation

Sortie culturelle (cineacutema spectacle eacuteveacutenement sportif bibliothegraveque)

Culture informelle (Lecture teacuteleacute radio musique pratiques de la musique ou photo)

Autres activiteacutes exteacuterieures (plage pecircche chasse cueillette promenades dans son jardin)

Autres jeux et loisirs drsquointeacuterieur (jeux de hasard collections)Total activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres achats bricolage animaux)

Autres trajets

Autre

38

Synthegravese des activiteacutes hors eacutecole hors famille38

Pratiques et activiteacutes 3-5 ans 6-10 ans

Ecole eacuteleacutementaire

10-14 ans

Collegravege

15-18 ans

Lyceacutee

Accueil peacuteriscolaire soir (1) 39

(76 tout temps peacuteriscolaire confondu au moins une fois)

ns ns

Activiteacutes instaureacutees extrascolaires reacuteguliegraveres (1)

25 56 agrave 6 ans

74 agrave 9-0 ans

nd nd

Pratiques sportives hebdomadaires (2) 60 agrave 80 ~ 70

Dont instaureacutees ~ 50 (chez les 15-18 ans)

Pratiques artistiques et culturelles (lecture eacutecoute de la musique) reacuteguliegraveres (3)

nd 30

Dont instaureacutees reacuteguliegraveres ~15 20 12 6 (cours)

Lecteurs de livres au moins hebdomadaires sur la dureacutee (3)

nd ~ 10 selon peacuterimegravetre

Freacutequentation de spectacles ou patrimoine au moins une fois dans lrsquoanneacutee (4)

nd 40 agrave 50 selon peacuterimegravetre

Vacances

(5-19 ans)

75

(1) Dont 22 tous les jours ou presque 21 des enfants freacutequentent par ailleurs lrsquoaccueil peacuteriscolaire du matin Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires

(2) Sports Sur les 11-17 ans source EE (8 enfants sur dix ont une activiteacute les 4 derniers mois cela repreacutesente en moyenne 59 minutes par jour Dans Lrsquoenfance des loisirs 55 des enfants de 11 ans pratiquent une agrave trois fois par semaine Sur les 15-18 ans source enquecircte Pratique physique et sportive 2010 CNDS Direction des sports ndash Insep ndash Meacuteo

(3) Pratiques artistiques et culturelles (jouer drsquoun instrument dessiner eacutecrire lire eacutecouter de la musique etc) pour les 11-17 ans source enquecircte Emploi du temps pour HCFEA Dans Lrsquoenfance des loisirs (publication 2010) les donneacutees drsquoenquecircte montrent qursquoagrave 13 ans 51 (42 agrave 15 ans et 39 agrave 17 ans) des jeunes deacuteclarent faire une pratique artistique en amateur (toutes formes et tout encadrement confondus) Pour les activiteacutes instaureacutees des 6-10 ans estimation agrave partir de baromegravetre Cnaf sachant que 22 des enfants qui pratiquent une activiteacute extrascolaire encadreacutee ont une activiteacute artistique ou culturelle Pour les 15-19 ans donneacutees ministegravere de la Culture 2008 Selon lrsquoEcole des loisirs (tab 6 p 264) 15 des enfants avaient des pratiques artistiques au moins hebdomadaires agrave 11 ans en 2002 et les ont conserveacutees

(4) 45 des 10-14 ans freacutequentent un lieu de patrimoine de spectacle dans lrsquoanneacutee 70 pour les 15-19 ans ns non significatif nd non disponible Les activiteacutes sportives et les eacutecrans occupent plus de temps que les pratiques culturelles ou le semi-loisir (jardinage bricolage etc) mecircme chez ceux que lrsquoInsee nomme les laquo pratiquants raquo39

38 On regroupe ici les diffeacuterents reacutesultats du document certaines donneacutees datent de 2009 drsquoautres sont plus reacutecentes comme celles issues du baromegravetre Cnaf 39 Voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo

39

14 Diffeacuterences sociales dans la pratique drsquoactiviteacutes extrascolaires 27 des enfants nrsquoauront jamais accegraves agrave des pratiques artistiques entre 11 et 17 ans

Diffeacuterences sociales dans les pratiques quotidiennes Les diffeacuterences sociales sont marqueacutees 84 des enfants de moins de dix ans de familles disposant drsquoun revenu supeacuterieur agrave 2 250 euros nets par mois ont une activiteacute contre 32 dans les familles agrave bas revenus (moins de 750 euros)40 Dans la consultation nationale de 2016 de lrsquoUnicef 76 des enfants affirmaient participer agrave des activiteacutes avec drsquoautres enfants hors de lrsquoeacutecole 41 des enfants vivant dans des quartiers prioritaires apparaissent priveacutes drsquoactiviteacutes (contre 25 pour les enfants vivant en centre-ville)

Les enfants de 11 ans et plus qui nrsquoont jamais eu de pratiques pendant six ans41 Chaque anneacutee les enfants peuvent diminuer augmenter ou conserver leurs pratiques dans divers domaines Des baisses ou des hausses du taux de pratiques dessinent in fine selon lrsquointerpreacutetation affecteacutee agrave ces variations un parcours de deacutecouvertes de tacirctonnements de continuiteacutes et drsquoattachements ou drsquoabandon voire un parcours avec peu de rencontres avec la culture les arts ou le sport hors des champs scolaires En pratique dans lrsquoeacuteventail des possibles dans les rares eacutetudes disponibles on observe une relative faiblesse de la diversiteacute des trajectoires notamment pour certains items (lecture freacutequentation des bibliothegraveques) qui teacutemoigne du poids de la position sociale initiale elle-mecircme potentiellement tributaire des transmissions et des normes implicites qui environnent un enfant ou un adolescent Reste que des bifurcations srsquoobservent aussi Absence de pratiques maintenues entre 11 et 17 ans selon les trajectoires en France (enquecircte Enfance des loisirs 2008)

en des enfants

Lecture de livres

Sport Jeux videacuteo Pratiques artistiques Bibliothegraveque Journal

intime Concert Theacuteacirctre danse opeacutera

T1(15 ) ns ns 9 ns 12 17 ns ns T2(26 ) ns ns 9 13 24 32 10 ns T3 (27 ) 4 ns 6 29 37 46 24 11 T4 (22 ) 8 5 5 45 46 58 36 22 T5 (9 ) 19 7 ns 55 53 66 53 39

Ensemble 5 3 7 27 33 42 22 12

Source MC SG SCPCI Deacutepartement drsquoEtudes de la Prospective et des Statistiques (DEPS) ns = non significatif (effectifs lt 30) Note de lecture 12 des enfants faisant partie des types de trajectoires T1 ndash voire ci-dessous ndash ne sont jamais alleacutes agrave la bibliothegraveque entre 11 et 17 ans alors qursquoils sont 53 des enfants du T5 Il srsquoagit ici des trajectoires laquo reacuteelles raquo crsquoest-agrave-dire des jeunes qui ont deacuteclareacute pour la pratique indiqueacutee laquo jamais ou pratiquement jamais raquo agrave la question sur la freacutequence ou bien pour la sortie indiqueacutee des jeunes qui ont deacuteclareacute nrsquoy ecirctre jamais alleacute au cours de leur vie agrave chacune des vagues de lrsquoenquecircte en 2002 et en 2004 et en 2006 et en 2008

40 LERFAS op cit Une eacutetude plus limiteacutee meneacutee dans le cadre drsquoune expeacuterimentation du FEJ (Fonds drsquoexpeacuterimentation pour la jeunesse) en 2016 41 A chacune des vagues enquecircte Enfance des loisirs

40

Cinq types de trajectoires entre 11 et 17 ans42 Plutocirct que de regarder chaque dimension seacutepareacutement il est important drsquoanalyser les interactions entre pheacutenomegravenes de retrait ou de hausses de pratiques ou de sorties on observe essentiellement que le retrait dans une discipline entraicircne le retrait dans drsquoautres champs A partir des donneacutees recueillies de 2002 agrave 200843 le ministegravere de la Culture a pu observer des trajectoires individuelles drsquoenfants et drsquoadolescents acircgeacutes de 11 agrave 17 ans et fait apparaicirctre cinq trajectoires types en partie lieacutees agrave des deacuteterminants sociaux des parents

Les trajectoires individuelles des enfants de 11 agrave 17 ans entre 2002 et 2008 en France

Trajectoires

( drsquoenfants)

Caracteacuteristiques

T1

(16 )

Investissements preacutecoces et durables dans toutes les dimensions

Se diffeacuterencient par des pratiques peu reacutepandues dont lecture

Regardent moins la TV que les autres Usage diversifieacute drsquointernet

T2

(27 )

Investissement polymorphe et durable dans les pratiques et eacutequipements culturels

Sauf baisse lecture (et correacutelativement bibliothegraveque)

T3

(27 )

Rapport modeacutereacute aux loisirs culturels

Musicalisation de la vie quotidienne

T4

(21 )

Retrait ou absence

Forte place de la TV et moindre des autres meacutedias

T5

(9 )

Non-freacutequentation durable concerts et spectacles

Non-lecteurs ou abandon lecture

A part TV distance agrave la radio musique rattrapage pratiques numeacuteriques mais qui restent peu diversifieacutees

Quelques liens entre diffeacuterences de Professions et Cateacutegories Socioprofessionnelles des parents et trajectoires culturelles des enfants

Dans la trajectoire T1 les filles sont majoritaires Plus de la moitieacute des enfants faisaient partie des meilleurs eacutelegraveves agrave lrsquoentreacutee en CP (52 contre 30 en moyenne) Ces enfants ont plus souvent des parents diplocircmeacutes du supeacuterieur et des parents cadres Dans 71 des cas les deux parents travaillent (contre 60 en moyenne) Ces jeunes revendiquent des valeurs de liberteacute et aussi drsquoavoir de vrais amis Outre un investissement durable dans plusieurs dimensions crsquoest la seule cateacutegorie ougrave sans eacutechapper agrave la baisse tendancielle la lecture de livres reste durable et articuleacutee agrave lrsquoensemble des pratiques A la grande adolescence ils sont deacutesireux drsquoecirctre utiles aux autres

La trajectoire T2 ressemble agrave certains eacutegards agrave la trajectoire tregraves favorable avec des investissements polymorphes plutocirct soutenus bien que les freacutequences soient dans lrsquoensemble moindres Seule exception la lecture qui deacutecroche apregraves 11 ans agrave lrsquoinstar de la population geacuteneacuterale Par rapport agrave la moyenne on observe un maintien de la non-pratique de jeux videacuteo voire une baisse qui touche une part significative des adolescents de ce groupe

42 Voir annexe pour un deacutetail des CSP des parents 43 A partir des trajectoires travailleacutees dans S Octobre C Detrez P Merckleacute et N Berthomier (2010) laquo Lrsquoenfance des loisirs raquo DEPS ministegravere de la Culture Compleacutements agrave partir drsquoautres donneacutees indiqueacutees dans le corps du texte

41

Les valeurs de ces enfants varient avec lrsquoacircge deacutesir drsquoautonomie puis recherche drsquoauthenticiteacute dans les relations agrave 17 ans ils valorisent eacutegalement la liberteacute

Pour les enfants de la trajectoire T3 on observe des trajectoires de deacuteprises (baisse de freacutequentation des lieux de spectacles et des eacutequipements culturels deacutesaffection marqueacutee de la lecture) sauf en matiegravere de teacuteleacutevision et avec une musicalisation de la vie quotidienne Si 20 des membres de ce groupe profitent des anneacutees collegravege pour deacutevelopper une pratique artistique le reste des adolescents est relativement peu impliqueacute dans ce domaine au moment ougrave ils revendiquent par ailleurs des attachements et des eacutemotions ils sont les plus nombreux agrave vouloir ecirctre heureux en amour

Les enfants de la trajectoire T4 sont en retrait par rapport aux pratiques et consommations culturelles soit parce qursquoils nrsquoy sont jamais entreacutes soit que lrsquoon observe des trajectoires en baisse Sept enfants sur dix nrsquoont jamais pratiqueacute drsquoactiviteacutes artistiques 12 nrsquoont jamais fait de sport A lrsquoexception du cineacutema qursquoils deacutecouvrent agrave lrsquoadolescence ils sont eacuteloigneacutes des eacutequipements culturels bien que certains profitent encore de la socialisation scolaire (freacutequentation des museacutees) Ces enfants plus largement issus des milieux populaires valorisent surtout le fait drsquoavoir beaucoup drsquoargent Les enfants des trajectoires tregraves deacutefavorables preacutesentent les mecircmes pheacutenomegravenes drsquoabsence ou de retrait mais plus marqueacutes et avec des speacutecificiteacutes On observe notamment des trajectoires avec des effets de retard et de rattrapage (deacutecouverte des parcs drsquoattraction des zoos du cineacutema des museacutees eacutecoute de la radio) Outre le confort mateacuteriel ils aspirent agrave de la reconnaissance sociale

Les facteurs de bifurcation des enfants dans leur rapport aux TLT Dans lrsquoensemble les pratiques agrave 11 ans restent assez preacutedictives de celles agrave 17 ans sauf pour la lecture et les pratiques numeacuteriques (sur lesquelles on manquait de recul en 2008) Toutefois rien nrsquoest figeacute certaines trajectoires montrent que des pratiques se mettent en place y compris chez des enfants deacutefavoriseacutes Drsquoun autre cocircteacute on observe aussi des pheacutenomegravenes de deacutesaffection chez des enfants qui avaient des pratiques tregraves deacuteveloppeacutees agrave 11 ans De fait ces bifurcations doivent ecirctre lues au carrefour de plusieurs facteurs44

44 O David (2010) laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2

42

Les facteurs influenccedilant la structure des pratiques drsquoactiviteacutes

15 Les garccedilons font plus de sport les filles plus de pratiques artistiques Les filles des milieux populaires ont moins drsquoactiviteacutes Lrsquoabsence drsquoactiviteacute nrsquoest pas correacuteleacutee agrave la classe sociale pour les garccedilons alors qursquoelle lrsquoest pour les filles Les filles des Zones Urbaines Sensibles (ZUS) font moins drsquoactiviteacutes que les adolescentes drsquoautres quartiers Les filles de cateacutegorie populaire ont moins drsquoactiviteacutes sportives culturelles ou associatives que les autres adolescentes et que les garccedilons des cateacutegories populaires Les adolescentes parisiennes ont beaucoup plus drsquoactiviteacutes que les filles drsquoIle-de-France (IDF)45

45 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo Tours Presses universitaires Francois Rabelais p 49

43

Adolescents ayant reacutealiseacute une activiteacute extrascolaire dans sa commune le week-end en 2010

Cateacutegories populaires

Cateacutegories moyennes

Cateacutegories supeacuterieures

Total

Garccedilons - en IDF - en ZUS

395 489

332 453

397

NS

376 485

Filles - en IDF - en ZUS

231 274

282 334

424

NS

318 322

Source Nicolas Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo p 53

Note de lecture En 2010 395 adolescents des cateacutegories populaires vivant en Ile-de-France ont reacutealiseacute une activiteacute extrascolaire contre 231 des adolescentes de cateacutegorie populaire vivant en Ile-de-France

44

2 PRATIQUES SPORTIVES ET DE BIEN-ETRE CORPOREL

Le corps est central pour se deacutevelopper agrave tous les niveaux (psychique affectif cognitif et physique) La penseacutee la conscience de soi et de lrsquoautre passent par des actions corporelles Les activiteacutes physiques sont essentielles pour la santeacute Il convient donc de permettre un niveau suffisant drsquoactiviteacutes physiques pour tous drsquoautant que les socieacuteteacutes deacuteveloppeacutees contemporaines mobilisent moins les capaciteacutes physiques La pratique du sport est une forme drsquoactiviteacute physique Elle est par ailleurs susceptible de repreacutesenter une sphegravere personnelle drsquoaccomplissement (goucirct pour une pratique valoriseacutee compeacutetitions etc) de contribuer au deacuteveloppement des compeacutetences de coopeacuteration (sports en eacutequipe) de perseacuteveacuterance et de confiance en soi

21 Trois quarts des enfants acircgeacutes de plus de 10 ans pratiquent une activiteacute sportive hors de lrsquoeacutecole dont plus de la moitieacute chaque semaine Parmi les 11-17 ans huit enfants sur dix ont pratiqueacute un sport au cours des quatre derniers mois (en dehors des activiteacutes sportives scolaires et hors activiteacute professionnelle) et trois sur dix font partie drsquoune association sportive (donneacutees enquecirctes Emplois du temps 2009-2010)46 Cela recoupe les donneacutees obtenues dans le suivi de panel drsquoenfants de lrsquoenquecircte Enfance des loisirs portant sur la mecircme tranche drsquoacircge qui montrait que 60 des enfants avaient une pratique sportive hebdomadaire et 14 au moins une fois par mois Trois quarts des 15-18 ans ont une activiteacute physique ou sportive hebdomadaire hors de lrsquoeacutecole Seuls 4 nrsquoont jamais drsquoactiviteacutes sportives

La freacutequence de pratique sportive des 15-18 ans selon le sexe en France en 2010

Freacutequence de pratique parmi les 15-18 ans Garccedilon Fille Total

Au moins hebdomadaire 760 724 743

Moins drsquoune fois par semaine 175 152 164

Exclusivement en vacances 31 70 49

Aucune pratique 34 54 43

Source enquecircte Pratique physique et sportive 2010 CNDS Direction des sports ndash Insep ndash Meacuteos

Note de lecture 76 des garccedilons de 15 agrave 18 ans ont une pratique sportive au moins hebdomadaire contre 724 des filles

22 Un temps drsquoactiviteacute physique insuffisant pour une partie des enfants notamment de familles agrave faibles revenus Pour lrsquoacquisition et le maintien drsquoune bonne santeacute les experts recommandent un minimum de 60 minutes par jour drsquoactiviteacutes physiques drsquointensiteacute modeacutereacutee ou plus eacuteleveacutee chez les jeunes47 Selon certaines eacutetudes la grande majoriteacute des enfants de 11 ans sont en deccedilagrave de

46 Note Insee pour HCFEA 47 Pocircle ressource nationale sport santeacute bien-ecirctre ministegravere du sport wwwsportsgouvfrIMGpdfsport-_santeactivitephysique-sedentaritepdf

45

ce seuil drsquoactiviteacutes physiques sachant que les jeunes ont tendance agrave pratiquer plus de sports que les geacuteneacuterations preacuteceacutedentes mais que nos modes de vie srsquoaccompagnent drsquoun abandon progressif de la deacutepense physique dans les activiteacutes courantes48 Chez les enfants de 9 ans la freacutequence des jeux en plein air est correacuteleacutee au niveau global drsquoactiviteacute physique alors que chez les adolescents de 15 ans cette correacutelation est atteacutenueacutee au profit des activiteacutes en club Or il a eacuteteacute montreacute que 39 des enfants de 3 agrave 10 ans ne jouaient jamais en plein air cette proportion eacutetant moindre chez les enfants en surpoids (33 ) et meilleure chez ceux regardant moins les eacutecrans (56 )49 En moyenne les 11-17 ans pratiquent un sport 32 minutes par jour50 Parmi les colleacutegiens 33 des enfants dont les parents ont de faibles revenus ont une activiteacute physique drsquoau moins deux heures par semaine en dehors de lrsquoeacutecole contre 60 chez les plus favoriseacutes Les enfants nrsquoayant aucune activiteacute physique sont plus nombreux (75 ) parmi les familles agrave faibles revenus que les familles plus favoriseacutees (24 )51

Figure Alimentation activiteacute physique et sportive selon les niveaux de richesse mateacuterielle en trois cateacutegories (en pourcentage)

Source enquecircte HBSC 2014 (reacutepartition des enfants selon trois niveaux de revenus des parents)

23 Des pratiques hors eacutecole souvent encadreacutees (~30 agrave 50 des enfants selon les acircges) Selon le baromegravetre Cnaf 56 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans pratiquent chaque semaine une activiteacute encadreacutee et 91 des enfants pratiquant au moins une activiteacute encadreacutee font du sport Ainsi pregraves de 50 des enfants de 3 agrave 10 ans pratiquent une activiteacute sportive encadreacutee hors eacutecole

48 laquo Activiteacute physique raquo Expertise collective Inserm 2008 49 B Salanave C Verdot V Deschamps M Vernay S Hercberg et K Castetbon (2015) laquo La pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 agrave 10 ans dans lrsquoeacutetude nationale nutrition santeacute raquo Bulletin eacutepideacutemiologique hebdomadaire ndeg 30-31 6 octobre p 561-570 50 E Cleacuteron et A Caruso (2017) laquo Le sport drsquoabord lrsquoaffaire des jeunes raquo Analyses et synthegraveses Injep 51 laquo Ineacutegaliteacutes sociales de santeacute raquo in Godeau E (dir) (2016) laquo La santeacute des colleacutegiens en France 2014 raquo

46

On peut estimer qursquoune majoriteacute des 6-18 ans dispose drsquoune licence sportive teacutemoignant drsquoune certaine pratique en club5052

Taux de licences selon lrsquoacircge

Source Institut National de la Jeunesse et de lrsquoEducation Populaire (INJEP)- Mission drsquoEtude drsquoObservation Statistique ndash Recensement des licences aupregraves des feacutedeacuterations agreacuteeacutees par le ministegraveres des Sports (licences deacutelivreacutees en 2015) Note de lecture Chez les individus acircgeacutes de 16 ans le taux de licencieacutes srsquoeacutelegraveve agrave 40

Le recensement ne deacutenombre que des licences et non des licencieacutes (certains individus pouvant posseacuteder plusieurs licences) Ainsi le nombre de licences agrave 15 ans (50 ) vaut 12 fois le nombre de jeunes de 15 agrave 18 ans deacutetenant effectivement une licence Si lrsquoon applique le mecircme ratio aux autres tranches drsquoacircges on obtiendrait un taux de licencieacutes drsquoenviron 30 chez les 7-17 ans et pregraves de 50 chez les 10-12 ans ce qui est assez proche des donneacutees des enquecirctes Emplois du temps 2009-2010 qui indiquent qursquoentre 11 et 17 ans trois enfants sur dix font partie drsquoune association sportive

Parmi les plus acircgeacutes presqursquoun jeune sur deux srsquoinscrit dans une structure encadreacutee mais ils sont un peu plus agrave pratiquer en eacutetant encadreacute (par un entraicircneur moniteur professeur animateur ou eacuteducateur sportif) (60 ) et moins agrave deacutetenir une licence sportive (41 )

52 Donneacutees sur les plus jeunes dans lrsquoenquecircte Pratiques des activiteacutes physiques et sportives en France DEJVPA

47

Pratiques sportives en club chez les 15-18 ans selon le sexe en France en 2010

Pratique en club parmi les 15-18 ans Garccedilon Fille Total

Pratique dans un club sportif public une association sportive ou une structure priveacutee agrave caractegravere commercial

508 447 480

Pratique par un entraicircneur moniteur professeur eacuteducateur ou animateur

619 580 601

Deacutetention drsquoune licence 466 340 407

Par ailleurs 36 des 15-18 ans participent agrave des compeacutetititions

24 Des pratiques laquo ouvertes raquo ou semi-ouvertes dans la laquo nature raquo et en milieu urbain importantes avec des dispariteacutes territoriales Les eacutequipements en accegraves libres (parc square aire de jeux terrain de sport etc) permettent une pratique sportive informelle et auto-organiseacutee pour des enfants mais plus souvent des adolescents non inscrits en club Si lrsquoon compare les 60 de pratiques sportives avec un entraicircneur un moniteur ou un animateur chez les 15-18 ans aux 95 de jeunes pratiquant au moins de temps en temps une activiteacute sportive on en deacuteduit que 30 des adolescents ont une pratique sportive uniquement en milieu ouvert ou semi-ouvert Si lrsquoon voulait connaicirctre la part de la pratique sportive en milieu ouvert il faudrait eacutevaluer la part des enfants et adolescents pratiquant agrave la fois en club association etc et en milieu ouvert Donneacutees agrave ce jour non renseigneacutees

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre par reacutegion53 en 2013

Reacutegion Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre pour 10 000 habitants

Alsace 1 629 89 Aquitaine 3 490 110 Auvergne 1 741 130 Basse-Normandie 1 675 114 Bourgogne 1 860 113 Bretagne 4 507 143 Centre 3 525 139 Champagne-Ardenne 1 786 133 Corse 165 54 Franche-Comteacute 1 525 131

53 Ministegravere des Sports (2013) laquo Atlas des eacutequipements sportifs franccedilais par grandes cateacutegories raquo

48

Reacutegion Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre

Nombre drsquoeacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre pour 10 000 habitants

Guadeloupe 371 92 Guyane 174 79 Haute-Normandie 2 341 127 Icircle-de-France 5 542 48 La Reacuteunion 898 111 Languedoc-Roussillon 3 317 130 Limousin 963 130 Lorraine 4 017 171 Martinique 380 96 Midi-Pyreacuteneacutees 3 130 110 Nord-Pas-de-Calais 3 151 78

Pays-de-la-Loire 4 763 136

Source Atlas du ministegravere les ineacutegaliteacutesnb drsquoeacutequipementpopulation 2013 Le ministegravere de la Jeunesse et des Sports rassemble dans la cateacutegorie laquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo par ordre deacutecroissant du nombre drsquoeacutequipements preacutesents sur le territoire les plateaux Education Physique et Sportive (EPS)Multisportscity-stades les terrains de peacutetanque de basket-ball de boules de handball les laquo skate-parks raquo les terrains de volley-ball et de beach-volley ndash en ne citant que ceux de plus de 800 uniteacutes Note de lecture dans la reacutegion Rhocircne-Alpes en 2013 5 950 eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libres existaient

Le libre accegraves permet une pratique sportive non encadreacutee des enfants et des adolescents (laquo skate-parks raquo laquo city stades raquo) ― ou de personnes plus acircgeacutees (terrains de peacutetanque ou de boules) Les agglomeacuterations de Paris Lyon Lille Strasbourg Rouen Caen Rennes Nantes Bordeaux Toulouse Montpellier Marseille Clermont-Ferrand Limoges Poitiers Toulon Besanccedilon Dijon Orleacuteans ont relativement peu drsquolaquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo rapporteacutes agrave leur population Les reacutegions suivantes ont un nombre drsquolaquo eacutequipements exteacuterieurs et petits terrains en accegraves libre raquo pour 10 000 habitants supeacuterieur drsquoau moins 30 agrave la moyenne nationale Picardie Lorraine Bretagne Pays-de-la-Loire Poitou-Charentes Centre et Franche-Comteacute54

Les ressources naturelles des territoires ouvrent aussi des terrains drsquoexpeacuteriences potentielles distinctes plages montagnes forecircts campagnes sont les supports de promenades et drsquoactiviteacutes diverses (veacutelo escalade etc) en site naturel qui eacutevidemment diffeacuterent selon lrsquoendroit ougrave lrsquoon vit Dans les zones rurales qui peuvent par ailleurs manquer

54 Ibidem

Picardie 3 688 195 Poitou-Charentes 2 367 135 Provence-Alpes-Cocircte drsquoAzur 3 687 75 Rhocircne-Alpes 5 950 97 Total 66 642 103 Meacutediane 113

49

drsquoameacutenagements favorables aux TLT facilement accessibles agrave tous les richesses territoriales sont-elles mises en valeur et rendues accessibles aux enfants

25 Des choix de pratiques hors eacutecole marqueacutees par des diffeacuterences surtout entre garccedilons et filles

Des disciplines sportives souvent distinctes entre filles et garccedilons La natation le football le veacutelo le roller la danse la gymnastique et lrsquoathleacutetisme sont les plus pratiqueacutes chez les enfants La hieacuterarchie des sports les plus pratiqueacutes se modifie si lrsquoon observe les pratiques hors eacutecole Hors cadre scolaire on retrouve la natation le veacutelo et le roller parmi les sports pratiqueacutes par une forte proportion de filles et de garccedilons On observe une diversification des pratiques reacuteguliegraveres entre les filles et les garccedilons investissant diffeacuteremment les disciplines sportives pratiques du football des arts martiaux du ping-pong et du tennis chez les garccedilons et pratiques de la danse de lrsquoeacutequitation du ski ou de la randonneacutee chez les filles Les pratiques sportives selon le cadre dans lequel elles sont pratiqueacutees

Source Etude Ipsos Observatoire du sport (2012)

Filles et garccedilons font drsquoabord du sport pour se faire plaisir et rencontrer des amis Reste que le sport veacutehicule des steacutereacuteotypes assez marqueacutes 55 Par exemple les garccedilons sont davantage engageacutes dans la compeacutetition sportive et font davantage du sport pour laquo gagner raquo quand les filles peuvent en faire laquo pour maigrir raquo 56

55 Voir M-C Naves et S Octobre (2014) laquo Ineacutegaliteacutes et diffeacuterences filles-garccedilons dans les pratiques sportives et culturelles des enfants et des adolescents raquo in Naves M-C et Wisnia-Weill V (dir) (2014) Lutter contre les steacutereacuteotypes Filles-garccedilons France Strateacutegie 56 Et ce y compris dans les fratries mixtes Voir C Mennesson (2011) laquo Socialisation familiale et investissement des filles et des garccedilons dans les pratiques culturelles et sportives associatives raquo Reacuteseaux ndeg 168-169 p 87-110

50

Tableau Motivations des garccedilons et des filles agrave faire du sport ()

Source M Choquet H Bourdessol et al (2001) Jeunes et pratiques sportives lrsquoactiviteacute sportive agrave lrsquoadolescence les troubles et les conduites associeacutees INSERM

Les garccedilons font plus de sport que les filles surtout agrave partir de lrsquoadolescence (ce qui est le pendant drsquoun surinvestissement des pratiques culturelles par les filles par rapport aux garccedilons)57 en 2002 77 des garccedilons et 60 des filles de 12 agrave 17 ans pratiquaient un sport ou une activiteacute sportive en dehors de lrsquoeacutecole Cet eacutecart a augmenteacute et atteint 30 points dans les foyers les plus deacutefavoriseacutes La mixiteacute est limiteacutee dans la pratique sportive des enfants et des adolescents notamment en club58 et les entraicircnements concernant des enfants jeunes (8-10 ans) sont souvent organiseacutes seacutepareacutement Lrsquoencadrement des activiteacutes sportives des filles et des garccedilons est laquo genreacute raquo que ce soit dans la reacutepartition des entraicircneurs et animateurs ou dans leurs comportements vis-agrave-vis des jeunes59 La pratique sportive des jeunes a souvent comme reacutefeacuterence le haut niveau et le sport au masculin consideacutereacute comme plus prestigieux Dans les sports dits masculins qui sont les plus nombreux les feacutedeacuterations et les clubs ne facilitent pas la pratique feacuteminine Dans une grande partie du territoire franccedilais et notamment dans les zones agrave forte densiteacute de population lrsquoaccegraves des clubs aux eacutequipements sportifs (gymnases stades terrains de sport agrave exteacuterieur) geacutereacutes par les collectiviteacutes locales est concurrentiel Les creacuteneaux horaires sont partageacutes entre les diffeacuterentes disciplines lieacutees aux feacutedeacuterations et les classes drsquoacircge des pratiquants Or les garccedilons tendent agrave ecirctre privileacutegieacutes60 Les ineacutegaliteacutes sont aussi tregraves grandes dans le domaine de la pratique libre (installations outdoor et indoor maisons des jeunes etc) Le ciblage des filles commence agrave peine par exemple dans certains territoires pour rattraper le retard agrave lrsquoinstar des projets laquo Allez les filles raquo de la Fondation de France61 ou de lrsquoinitiative agrave Mulhouse de lrsquoassociation laquo Eacutelan sportif ou comment conjuguer la boxe au feacuteminin raquo A

57 Source M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 58 LrsquoEacuteducation physique et sportive (EPS) agrave lrsquoeacutecole qui est souvent la premiegravere (voire la seule) expeacuterience sportive des enfants et des adolescents comme le sport scolaire (dans le cadre des feacutedeacuterations multisports agrave lrsquoinstar de lrsquoUnion nationale du sport scolaire (UNSS)) reproduisent aussi les steacutereacuteotypes de genre Voir G Combaz et O Hoibian (2011) laquo La pratique des activiteacutes physiques et sportives les ineacutegaliteacutes entre les filles et les garccedilons sont-elles plus reacuteduites dans le cadre scolaire raquo Carrefours de lrsquoeacuteducation ndeg 32 p 167-185 59 J-C Gillet et Y Raibaud (2006) laquo Mixiteacute pariteacute genre dans les meacutetiers de lrsquoanimation raquo Paris LrsquoHarmattan 60 M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 61 wwwfondationdefranceorgNos-AidesVous-etes-un-organismeSolidarite-avec-les-personnes-vulnerablesEn-FranceMaladieSante-des-jeunes

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lrsquoeacutetranger on peut citer des dispositifs comme laquo go go girl raquo aux Etats-Unis ou les laquo MaumldchenStaumlrken raquo en Allemagne

Des diffeacuterences sociales agrave relire sous le prisme du genre et des diffeacuterences territoriales La pratique sportive des jeunes semble aussi largement correacuteleacutee au niveau de diplocircme des parents et dans une moindre mesure au niveau de revenu du foyer 62 Or ces eacuteleacutements doivent ecirctre lus agrave travers le prisme du genre si le taux de pratique sportive des garccedilons dans les familles populaires est quasiment le mecircme que dans la population geacuteneacuterale il est pour les filles infeacuterieur de 15 points agrave la moyenne63

Des combinaisons multiples de pratiques culturelles et sportives64

Les pratiques sportives et culturelles des enfants et des adolescents font lrsquoobjet de combinaisons multiples qui varient selon le sexe et lrsquoorigine sociale Il y a en effet des combinaisons drsquoactiviteacutes reacuteputeacutees speacutecifiquement masculines et drsquoautres speacutecifiquement feacuteminines65

Dans les classes populaires la pratique sportive est exclusive Le sport est pris tregraves au seacuterieux en particulier comme un eacuteleacutement de construction de lrsquoidentiteacute masculine Pratiques de loisirs et eacutecole sont seacutepareacutees les activiteacutes extrascolaires ne sont pas envisageacutees comme un capital culturel susceptible drsquoecirctre mis au service de la reacuteussite scolaire

laquo Des activiteacutes au statut diffeacuterent peuvent coexister dans les familles intellectuelles raquo66 Le sport y est envisageacute comme une activiteacute compleacutementaire (un moyen drsquoexpression de soi de deacuteveloppement personnel) non essentielle Le sport est vu positivement comme le veacutehicule des valeurs de compeacutetition et de deacutepassement de soi et comme le moyen de deacutevelopper une hexis corporelle distinctive

Les activiteacutes entre filles et garccedilons sont moins sexueacutees

Chez les cadres CSP+ il srsquoagit drsquooccuper les enfants (lutter contre lrsquooisiveteacute) voire de favoriser un laquo entre-soi raquo social peu importe lrsquoactiviteacute67

Une grande majoriteacute des enfants et adolescents ont accegraves aux sports ce qui en fait un secteur moins marqueacute par les ineacutegaliteacutes sociales que la culture ou les sciences Il nrsquoen reste pas moins que lrsquoon observe des ineacutegaliteacutes entre enfants en lien avec les reacutealiteacutes territoriales Par exemple les reacutesidents des ZUS sont sous-repreacutesenteacutes parmi les licencieacutes sportifs (en 2013 34 licencieacutes) La proportion des licencieacutes sportifs reacutesidant dans les QP est de 38 mais est de 7 dans le reste de la population franccedilaise Les types drsquoeacutequipements sportifs les plus reacutepandus selon le lieu drsquoimplantation en 2013

62 P Mignon et G Truchot (dir) (2002) laquo Les pratiques sportives en France raquo INSEP 63 Donneacutees 2002 taille drsquoeacutechantillons insuffisante sur les 15-18 ans pour croiser sexe et origine sociale dans lrsquoenquecircte 2015 64 M-C Naves et S Octobre (2014) op cit 65 S Octobre C Detrez P Merckleacute et N Berthomier (2010) op cit 66 C Mennesson et S Julhe (2012) laquo Lrsquoart (tout) contre le sport La socialisation culturelle des enfants des milieux favoriseacutes raquo Politix ndeg 99 p 122 67 Ibid

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Source Recensement des eacutequipements sportifs ministegravere chargeacute des sports 2013 traitements CREDOC Note de lecture 15 des eacutequipements sportifs en ZUS sont des plateaux EPS Multisports

Les ressources du territoire faccedilonnent eacutevidemment les pratiques sportives ouvertes ou semi-ouvertes qui constituent des scegravenes drsquoexpressions et de repreacutesentation des lieux drsquoapprentissage de la parole et du compromis mais aussi des aregravenes de concurrence et de compeacutetition Drsquoun inteacuterecirct certain pour lrsquoeacutemancipation et les sociabiliteacutes locales ces espaces non encadreacutes peuvent aussi devenir des catalyseurs drsquoineacutegaliteacutes Des strateacutegies drsquoexclusion et drsquoinclusion sont mises en place par les groupes de preacuteadolescents laquo Les espaces sportifs en accegraves libre sont des lieux drsquoapprentissage du conflit de lrsquoinjure et de lrsquoaffrontement susceptibles de reproduire toutes les formes drsquointoleacuterance raquo68 Par un processus drsquoutilisation reacuteguliegravere et drsquoimpreacutegnation identitaire ces eacutequipements font lrsquoobjet drsquoune appropriation par certains groupes qui entrave la liberteacute drsquoaccegraves pour drsquoautres Les espaces sportifs ouverts de la ville sont susceptibles drsquoecirctre marqueacutes par des logiques de discrimination de marginalisation et drsquoisolement qui repoussent certains hors du cadre normatif preacutesenteacute pourtant comme propice agrave la construction drsquoidentiteacutes et de liens sociaux Ensuite la pratique des activiteacutes ludosportives auto-organiseacutees srsquoavegravere socialement diffeacuterencieacutee La freacutequentation des enfants et des adolescents ainsi que le degreacute drsquoautonomie qui leur est conceacutedeacute varient selon diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques geacuteographiques culturels Enfin des diffeacuterences entre filles et garccedilons sont freacutequentes pour de multiples raisons Par exemple deux sports sont principalement pratiqueacutes dans les eacutequipements en libre accegraves le football et le basket-ball La pratique du badminton ou du volley se heurte aux difficulteacutes drsquoinstaller et de stocker les poteaux et filets Il srsquoavegravere que ces terrains sont essentiellement occupeacutes par des garccedilons

68 D Morin et H Durler (2005) laquo Modes de sociabiliteacute enfantine dans lrsquoespace public urbain et forme scolaire une mise en perspective raquo universiteacute de Genegraveve et universiteacute de Lausanne

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3 PRATIQUES ARTISTIQUES ET CULTURELLES Les rencontres avec lrsquoart et la culture ont plusieurs vertus essentielles drsquointensiteacute variable selon les acircges certaines chez les jeunes enfants drsquoautres plus preacutegnantes agrave lrsquoadolescence Tout drsquoabord aux jeunes acircges ougrave le corps est le meacutedia principal du rapport sensoriel et sensible au monde se tissent les premiers liens entre sensations et repreacutesentations Ensuite les pratiques culturelles invitent agrave laquo mettre des mots sur des ressentis cela est important car le rapport aux choses varieacutees vues toucheacutees eacutecouteacutees est un support de deacuteveloppement de lrsquointelligence narrative capaciteacute neacutecessaire pour ecirctre acteur de sa vie Enfin la pratique creacuteative engage lrsquoenfant dans une modaliteacute drsquoaction structurante comme tout travail de sublimation69 lrsquoenfant se deacutecouvre capable de faire des choses dans la perseacuteveacuterance Il deacutecouvre ses limites mais aussi la possibiliteacute de se deacutepasser au contact du reacuteel il srsquoy transforme dans lrsquoappropriation de ses laquo expeacuteriences personnelles du monde raquo Il deacutecouvre par la mecircme occasion les capaciteacutes des autres et les diffeacuterences

La culture et lrsquoart font alors doublement lien social Ils y contribuent en donnant lrsquoaccegraves agrave un patrimoine commun et plus largement aux objets et aux gestes inscrits dans laquo la trame drsquoun tissu symbolique commun agrave lrsquoensemble drsquoune collectiviteacute raquo70 Surtout au-delagrave drsquoune culture dont une part restera probablement assez minoritaire il srsquoagit de renouveler son regard en choisissant laquo la mise en valeur drsquoune partie du reacuteel raquo dans lequel se joue un laquo entre-deux symbolique raquo entre soi et lrsquoauteur Lrsquoœuvre drsquoart donne forme au chaos71 dans une adresse agrave lrsquoautre en la creacuteant ou en la recevant chacun apprend agrave se recueillir avant de reacuteagir A mille lieux drsquoun geste utilitaire cette expeacuterience de lrsquoimaginaire permet qursquoun regard neuf srsquoinitie pouvant ensuite feacuteconder drsquoautres actes drsquoautres relations entre les humains et entre lrsquoindividu et le monde Pour ce faire il faut apprendre agrave srsquoextraire drsquoun langage limiteacute laquo pour investir un espace drsquoexpression symbolique non strictement deacutetermineacute raquo72

Finalement ces pratiques permettent de nourrir chez tous les enfants et adolescents tout agrave la fois le lien social lrsquoexpressiviteacute et la subjectivation des capaciteacutes et des terrains de reacutealisation Pour eacutetayer ces processus trois axes peuvent ecirctre distingueacutes73 le rapport direct aux œuvres et aux creacuteateurs lrsquoapproche analytique et cognitive des œuvres et les pratiques artistiques (ateliers de theacuteacirctre dessin pratique drsquoun instrument eacutecritures etc)

69 Approches de C Dejours sur le travail creacuteatif Sde Mijolla Mellor traiteacute de la sublimation choix de la sublimation 70 N Romeas (2017) laquo Lrsquoart comme eacutecole raquo 24 juin Le Monde diplomatique 71 Voir Castoriadis 72 laquo Lrsquoart comme eacutecole raquo op cit 73 F Enel (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS

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31 Enfants de 3 agrave 10 ans pregraves de 15 ont une pratique artistique encadreacutee Peu de donneacutees chiffreacutees sur les pratiques plus informelles Il nrsquoy a pas de donneacutees agreacutegeacutees disponibles sur cette tranche drsquoacircge On sait en revanche que 56 des 3-10 ans ont une pratique reacuteguliegravere en club ou maison de quartier dont 22 des activiteacutes artistiques et culturelles A 9-10 ans ils sont 74 agrave pratiquer une activiteacute encadreacutee Drsquoougrave une estimation de 15 ayant une pratique artistique encadreacutee Les Temps drsquoactiviteacute peacuteriscolaires (TAP) et nouvelles activiteacutes peacuteriscolaires(NAP) organiseacutees pendant les activiteacutes peacuteriscolaires agrave lrsquoeacutecole primaire ont eacutegalement deacuteveloppeacute des possibiliteacutes de pratiques artistiques et culturelles parmi les activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees dans le cadre de la reacuteforme des rythmes 94 des communes ont mis en place des activiteacutes artistiques et culturelles74 Par ailleurs les accueils de loisirs deacuteveloppent une large gamme drsquoactiviteacutes notamment artistiques et culturelles en phase avec leurs projets eacuteducatifs et peacutedagogiques Toutefois les pratiques sont heacuteteacuterogegravenes et nous ne disposons pas drsquoune vue drsquoensemble permettant de deacutecrire la part que prennent ces activiteacutes dans lrsquoorganisation du temps des enfants en accueil de loisirs ni leur nature (activiteacutes drsquoeacuteveil ateliers ponctuels activiteacutes reacuteguliegraveres dans le cadre de lrsquointervention drsquoun musicien drsquoune association ou encore accompagnement des enfants vers des partenaires de lrsquoeacuteducation populaire ou dans un conservatoirehellip) Si lrsquoon srsquointeacuteresse maintenant aux pratiques reacuteguliegraveres celles poursuivies au moins pendant un semestre dans lrsquoanneacutee et le cas eacutecheacuteant susceptibles de se poursuivre drsquoune anneacutee agrave lrsquoautre il est encore plus difficile de savoir combien drsquoenfants sont concerneacutes

Conservatoires et eacutecoles priveacutees ou associatives 155 000 enfants pratiquent une activiteacute artistique (surtout musique et danse) dans les conservatoires agrave rayonnements deacutepartementaux ou reacutegionaux et 145 000 dans les conservatoires municipaux Le ministegravere de la Culture estime agrave 12 million le nombre drsquoenfants ayant une pratique de musique de danse ou de theacuteacirctre en inteacutegrant les eacutecoles associatives et priveacutees Mais nous ne disposons pas de la reacutepartition par acircge

32 Adolescents de 11-17 ans 30 agrave 40 ont une forme de pratique artistique reacuteguliegravere qui eacutevolue dans ses contenus avec lrsquoacircge Selon les enquecirctes Emplois du temps de 2009-2010 31 des 11-17 ans pratiquaient reacuteguliegraverement une activiteacute artistique telle que instrument de musique chant dessin peinture eacutecriture sans qursquoelle soit neacutecessairement institutionnaliseacutee75 Ces ordres de grandeur sont proches de ceux drsquoun autre questionnaire de la recherche lrsquoEnfance des loisirs (2002 agrave 2008)

74 laquo Evaluation nationale des PEDT raquo op cit 75 Note Insee pour HCFEA

55

Part des enfants de 11 agrave 17 ans pratiquant une activiteacute artistique en dehors des heures de cours agrave lrsquoeacutecole 2002 2008 Jamais ou presque jamais 57 61 1 agrave 3 fois par mois 7 10 Au moins hebdomadaire 35 29

Source Enfance des loisirs agreacutegation de reacutesultats de la DEPS pour HCFEA

Les eacutevolutions observeacutees combinent des effets des avanceacutees en acircge des enfants de la cohorte et des changements de comportements qui ne peuvent ecirctre interpreacuteteacutes directement comme une augmentation ou diminution des pratiques Les pratiques artistiques se deacuteveloppent durant la premiegravere partie du collegravege ce qui correspond agrave la fois agrave une ouverture du champ des possibles (activiteacutes peacuteriscolaires rencontres etc) mais aussi agrave une demande de nouveaux supports drsquoexpeacuterimentations identitaires et drsquoactiviteacutes expressives engageant le corps et la creacuteativiteacute Lrsquoeacuterosion de la pratique traditionnelle correspond en partie agrave un transfert vers les pratiques numeacuteriques et non agrave une deacutesaffection (voir ci-apregraves) Les pratiques culturelles et artistiques des enfants se modifient avec lrsquoavanceacutee en acircge76 Les donneacutees issues de lrsquoenquecircte 2008 datent un peu pour deacutecrire les transformations des usages lieacutes au deacuteveloppement numeacuterique Par exemple en 2008 pour les 11-17 ans la lecture des livres BD et magazines baisse avec lrsquoacircge avec agrave la fois une diminution de la part des forts lecteurs et une forte progression des non-lecteurs (155 agrave 11 ans et 465 agrave 17 ans) La lecture de magazine srsquoeffrite eacutegalement On constatait alors un inteacuterecirct plus marqueacute pour la presse drsquoinformation et un eacuteparpillement des autres theacutematiques en lien avec les centres drsquointeacuterecirct (titres sportifs presse scientifique dont la part drsquoabonnement se maintient etc) On a en revanche du mal agrave eacutevaluer le poids des pratiques de lecture sur internet

76 Octobre S et Berthomier N (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo op cit Analyse les reacutesultats du suivi drsquoun panel de 4 000 enfants suivis sur quatre vagues drsquoenquecircte entre 2002 et 2008

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33 Des sorties culturelles en appui sur un eacutequipement culturel significatif et les sorties scolaires La France est lrsquoun des pays drsquoEurope les mieux pourvus en eacutequipements culturels majeurs lieux drsquoexposition theacuteacirctres cineacutemas lieux de lecture publique eacutequipements de musique et de danse avec une moyenne nationale de 312 eacutequipements pour 10 000 habitants avec toutefois des dispariteacutes territoriales importantes77

- les eacutetablissements publics (EP) sont en majoriteacute franciliens mais certains sont implanteacutes en reacutegion et drsquoautres deacuteclinent des sites en milieu rural (ex centre des monuments nationaux)

- une majoriteacute drsquoinstitutions culturelles deacuteveloppe des actions dans les QPV (quartiers des politiques de la ville) hors contrat de ville dont elles sont signataires pour certaines (29 )

- dans les quartiers de politique de la ville (QPV) les difficulteacutes drsquoaccegraves concernent moins ceux qui sont en zone urbaine que les quartiers des petites agglomeacuterations en peacuteripheacuterie des villes ou lrsquoOutre-mer Sur 1294 QPV 720 sont agrave moins de 1 km de distance de lrsquoun de ces eacutequipements Ainsi plus de la moitieacute des structures labelliseacutees et des conservatoires se trouvent agrave moins drsquoun kilomegravetre des QPV Les structures implanteacutees dans ces territoires soulignent la freacutequentation soutenue de leurs eacutequipements par un public de proximiteacute bien supeacuterieur en nombre et pourcentage agrave celui des cateacutegories favoriseacutees qursquoelles peinent parfois agrave faire venir

- lrsquoOutre-mer a un taux drsquoeacutequipement deux agrave trois fois infeacuterieur agrave celui de la moyenne franccedilaise meacutetropolitaine

- les zones rurales sont plutocirct bien loties en termes de taux drsquoeacutequipements physiques par habitant que lrsquoon compte ou non les lieux de lecture publique Mais elles sont moins bien doteacutees face agrave lrsquooffre numeacuterique potentielle du fait de la faible couverture en haut deacutebit

- le reacuteseau de lecture publique (meacutediathegraveques bibliothegraveques et points de lecture) comprend 16 300 lieux crsquoest le premier reacuteseau culturel de proximiteacute Toutefois 55 des communes nrsquoont pas de lieu de lecture agrave proximiteacute et lrsquoIle-de-France et lrsquoAlsace paraissent sous-eacutequipeacutees78

- sans les lieux de lecture publique les zones peacuteriurbaines seraient quatre fois moins eacutequipeacutees que la moyenne nationale Drsquoougrave lrsquoimportance des bibliothegraveques et meacutediathegraveques qui augmentent significativement lrsquoaccegraves agrave la culture dans une aire urbaine donneacutee

Les bibliothegraveques theacuteacirctres museacutees et lieux de spectacle sont tregraves freacutequenteacutes en fin de primaire Mais ces sorties diminuent (bibliothegraveques museacutees zoos) avec lrsquoavanceacutee en acircge et eacutevoluent en lien avec les inteacuterecircts adolescents (cineacutema matchs concerts etc)

77 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo rapport au Premier ministre ministegravere de la Culture et de la Communication Inspection geacuteneacuterale des affaires culturelles mars en appui sur travaux du CGET et du ministegravere de la Culture 78 Rapport ndeg 2015-033 laquo Lrsquoeacutequipement des communes lacunes et ineacutegaliteacutes territoriales raquo Inspection geacuteneacuterale des bibliothegraveques deacutecembre 2015

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La sortie scolaire reste le principal mobile de freacutequentation des eacutequipements culturels79 A 11 ans 505 des enfants ayant visiteacute un museacutee eacutetaient accompagneacutes par un professeur crsquoest encore le cas agrave 17 ans un tiers des enfants et 40 des adolescents qui sont alleacutes au theacuteacirctre ou au museacutee lrsquoont fait dans le cadre drsquoune sortie scolaire Crsquoest surtout le cas pour les enfants drsquoouvriers lrsquoeacutecole jouant bien son rocircle de deacutemocratisation des savoirs dans ce cas Globalement80 les jeunes geacuteneacuterations freacutequentent davantage les eacutequipements culturels notamment theacuteacirctres museacutees que leurs aicircneacutes gracircce aux efforts conjugueacutes des familles premier lieu de sensibilisation et des institutions (collaboration entre eacutecole et culture) Plus de 75 81 des 15-24 ans vont au moins une fois au cineacutema par an sur la peacuteriode 1993-2015 les 15-19 ans vont en moyenne six fois par an au cineacutema Au-delagrave du cineacutema certaines pratiques concernent beaucoup drsquoenfants ou drsquoadolescents (seuls 23 des lyceacuteens nrsquoont jamais visiteacute un museacutee de leur vie) drsquoautres restent plus confidentielles (92 des lyceacuteens nrsquoont jamais assisteacute agrave un concert de musique classique)

79 laquo Evaluation de la politique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit 80 S Octobre (2009) laquo Pratiques culturelles chez les jeunes et institution de transmission un choc des cultures raquo Culture et prospective DEPS 81 laquo Le public du cineacutema 1993-2015 raquo Les eacutetudes du CNC septembre 2016 En 2015 le nombre de moins de 14 ans allant au cineacutema progresse et atteint son plus haut niveau depuis 1993 (847 des moins de 14 ans)

sur 100 personnes de chaque groupe

Parc (Futuroscope Citeacute des sciences et

de lindustrie

(La Villette)hellip

Exposition temporaire de peinture

ou de scultpture

Exposition de photo-graphie

Centre darchives

Galerie dart Spectacle son et

lumiegravere

Site archeacuteologique ou chantier de

fouilles

Museacutee Monument historique

NE SONT JAMAIS ALLES DE LEUR VIEENSEMBLE 54 48 64 88 61 46 67 23 2715 agrave 19 ans 45 47 73 90 65 52 75 23 32

ENSEMBLE 8 24 15 3 15 17 9 30 2915 agrave 19 ans 15 21 13 3 15 27 8 37 36Lyceacuteens 19 20 14 4 16 25 7 42 37

SONT ALLES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

58

Source ministegravere de la Culture donneacutees 2008 wwwpratiquesculturellesculturegouvfr

La part drsquoenfants et de jeunes drsquoacircge scolaire ayant beacuteneacuteficieacute drsquoune action eacuteducative drsquoune structure subventionneacutee par le ministegravere de la Culture (MCC) srsquoest eacuteleveacutee agrave 34 en 2014 contre 197 en 2010 Lrsquoenjeu de lrsquoaccegraves mateacuteriel de tous agrave la culture nrsquoest pas qursquoune question drsquoeacutequipements physiques Il deacutepend de la capaciteacute drsquoacceacuteder au numeacuterique aux propositions audiovisuelles et de faire eacutevoluer les propositions en lien avec les besoins des publics de proximiteacute et dans une temporaliteacute adapteacutee Par ailleurs les rencontres avec le public sont autant le fait des acteurs associatifs des manifestations et opeacuterations sur des territoires (fecirctes de quartier rencontres entre villages spectacles de rue et expositions locales) autant que des manifestations nationales (fecircte de la musique journeacutees du patrimoine) et des industries culturelles (eacutevegravenements dans des librairies salles de cineacutemas de musique etc) Il srsquoavegravere que les freacutequences annuelles de sorties ou les taux de freacutequentation qui sont les indicateurs les plus disponibles82 ne permettent pas de caracteacuteriser le rapport des enfants agrave la culture Il faudrait ideacutealement srsquointeacuteresser aux continuiteacutes de parcours aux modaliteacutes drsquoinvestissement de la sortie et des eacutevegravenements parfois plutocirct ponctuels mais porteurs drsquoune telle intensiteacute ou drsquoune rencontre eacutedifiante qursquoils peuvent faire bifurquer une trajectoire

34 Le numeacuterique deacuteplace en partie les modaliteacutes drsquoinvestissement des jeunes vers des pratiques en amateur plus laquo ouvertes raquo Redeacutefinition des instances de labellisation dans un univers ougrave lrsquoauto-production est aiseacutee

Globalement la reacutevolution numeacuterique modifie - le rapport au temps (accegraves aux contenus sans limite horaire et polyactiviteacute) - le rapport agrave soi (smartphone moyen de communication avec soi-mecircme support

drsquoexploration identitaire83) et aux autres (continuiteacutes et discontinuiteacutes des interactions visibilisation et mise en scegravene des relations amoureuses et drsquoamitieacutes)

- le rapport aux lieux (lrsquoimpression drsquoecirctre partout) - le rapport aux objets culturels (hybridation)

82 Voir annexe 2 laquo Pratiques culturelles et artistiques raquo 83 L Allard citeacute in C Balleys (dir ) (2017) laquo Socialisation adolescente et usages du numeacuterique raquo rapport drsquoeacutetude 2017 INJEP avril

NE SONT JAMAIS ALLES DE LEUR VIEsur 100 personnes de chaque groupe

Spectacle de danses

folkloriques

Spectacle de danse classique moderne

contemporaine

Cirque Spectacle de rue

Spectacle damateurs

Music-hall varieacuteteacutes

Opeacutera ou opeacuterette

Concert de rock

Concert de jazz

Concert de musique classique

Concert de musique dun autre

genre

Piegravece de theacuteacirctre

joueacutee par des profes-

sionnels

ENSEMBLE 58 68 22 38 54 61 77 71 81 76 66 4215 agrave 19 ans 85 67 29 50 67 84 92 75 90 91 66 39Lyceacuteens 87 70 28 55 68 85 94 77 92 92 66 37

15 agrave 19 ans 5 15 12 35 20 8 2 17 5 5 18 32Lyceacuteens 5 13 12 32 23 9 2 16 4 3 18 39

SONT ALLES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

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Ordinateurs tablettes teacuteleacutephones mobiles et smartphones marquent le processus drsquoautonomisationindividualisation des jeunes sachant que la grande majoriteacute des 12-17 ans est concerneacutee avec une fracture numeacuterique en voie de reacutesorption en termes drsquoeacutequipements 84 Ils sont les supports de pratiques varieacutees ils servent agrave eacutecouter de la musique regarder un film composer eacutecrire faire des recherches se former sur Youtube discuter sur les reacuteseaux sociaux blogger etc

Source CNC 2016 sur donneacutees CREDOC enquecircte sur les laquo Conditions de vie et les Aspirationsraquo juin 2014

Les 8-14 ans deacuteveloppent des pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees diversifieacutees85 Youtube servant de porte drsquoentreacutee majeure agrave de nombreux contenus (videacuteos tutoriels œuvres etc) et opeacuterant donc de maniegravere compleacutementaire aux deux autres pocircles majeurs de prescription initiation que sont la famille proche et les pairs

84 Selon HBSC seuls 1 des colleacutegiens nrsquoont accegraves ni agrave un ordinateur ni agrave une tablette agrave la maison et plus de 95 ont accegraves agrave au moins deux ordinateurstablettes agrave la maison 85 des 12-17 ans sont eacutequipeacutes en teacuteleacutephone mobile et le taux de progression drsquoeacutequipements en smartphones est tregraves net selon le Baromegravetre du numeacuterique 2016 CGE-Arcep-Agence du numeacuterique 85 Hadopi (2017) laquo Etude sur les pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees des 8-14 ans raquo mai

60

Source Hadopi Etude sur les pratiques culturelles deacutemateacuterialiseacutees des 8-14 ans mai 2017

Au deacutebut du collegravege lrsquousage dominant est celui du jeu videacuteo Dans la seconde moitieacute du collegravege les usages communicationnels se deacutemultiplient la consommation culturelle se deacuteveloppe et srsquoaccompagne drsquoun deacuteveloppement de productions personnelles alors que la pratique traditionnelle des mecircmes activiteacutes deacutecline86 Les demandes scolaires induisent un accroissement des recherches sur internet Les pratiques musicales sont marqueacutees par un double mouvement drsquoindividualisation et de sociabiliteacute amicale (musique etc) avec expeacuterimentation et structuration progressive de goucircts personnels A 17 ans lrsquoordinateur est la premiegravere pratique quotidienne des jeunes (69 des adolescents lrsquoutilisent pour communiquer pour teacuteleacutecharger des contenus culturels pour des pratiques creacuteatives et des recherches87) avec un fort niveau drsquoattachement agrave ces pratiques (comme pour le teacuteleacutephone portable qui reacutepond aux mecircmes types drsquousages) Avec les comptes Facebook blogs forums internet les meacutedias numeacuteriques instaurent un continuum de pratiques ougrave consommation de contenus communication information et prise de position interagissent88 De leur cocircteacute les eacutediteurs de contenus en ligne (tels que les jeux videacuteo) mettent en œuvre une interactiviteacute avec lrsquointernaute On observe une double hybridation drsquoune part entre les positions de consommateurs et drsquoacteurs 89 et drsquoautre part entre les cateacutegories de culture divertissement et communication

Pratiques drsquoeacutecrans pour au moins un usage hebdomadaire (en )

86 Les chiffres de lrsquoenquecircte Enfance des loisirs seraient agrave reacuteactualiser compte tenu des dynamiques de changements rapides lieacutees agrave la transformation numeacuterique 87 Donneacutees 2008 de lrsquoenquecircte du ministegravere de la Culture 88 P-Y Badillo et N Peacutelissier (dir) (2014) laquo Usages et usagers de lrsquoinformation agrave lrsquoegravere numeacuterique raquo Revue Franccedilaise des sciences de lrsquoinformation et de la communication voir aussi les travaux de D Cardon sur lrsquoactivisme via internet D Cardon et F Granjon (2013) Nouvelle eacutedition revue et compleacuteteacutee de Meacutediactivistes Paris Presses de Science Po 89 wwwlesiteducontenucomwwwaction-et-interaction-du-consommateur-au-consomacteur

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Source enquecircte PELLEAS OFDT ndash CJC Pierre-Nicole Croix-Rouge franccedilaise 2014

Les pratiques encadreacutees entre peacutenurie de places deacutesaffection et recomposition autour de nouvelles demandes Qursquoil srsquoagisse drsquoacceacuteder agrave des œuvres drsquoeacutecrire ou de dessiner drsquoutiliser internet agrave drsquoautres fins que la consommation de contenus le numeacuterique est lrsquoun des supports preacutefeacutereacutes pour acceacuteder agrave des pratiques culturelles et de sociabilisation 45 des enfants agrave la fin du collegravege utilisent reacuteguliegraverement lrsquoordinateur pour la creacuteation 90 De fait on observe une massification des pratiques amateurs avec le deacuteveloppement de nouvelles pratiques lieacutees au numeacuterique (photocomposition etc)

Pratiques numeacuteriques de la photographie et de la videacuteo au cours des 12 derniers mois

Source DEPS enquecircte 2008 sur les pratiques culturelles wwwpratiquesculturellesculturegouvfr

90 Classement des loisirs preacutefeacutereacutes des eacutelegraveves de 3e Enquecircte DEPP 2011

Effectifs Ont fait album sur

leur ordinateur

Ont retoucheacute

leurs photo-graphies

Ont envoyeacute leurs

photos par internet

Ont imprimeacute

leurs photos sur

papier

Ont fait un album photo papier

Effectifs Ont conserveacute

leurs videacuteos sur ordinateur

ou DVD

Ont retoucheacute

monteacute leurs

videacuteos

Ont envoyeacute leurs

videacuteos par internet

ENSEMBLE 3135 62 28 45 42 25 1318 44 15 1315 agrave 19 ans 309 64 39 56 50 16 218 42 15 24

sur 100 personnes de chaque groupe ayant utiliseacute au cours des 12

Photographie VideacuteoPRATIQUES NUMERIQUES DE LA PHOTOGRAPHIE ET DE LA VIDEO AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

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Parallegravelement une minoriteacute drsquoenfants font partie drsquoune association artistique ou culturelle et la freacutequentation tend agrave diminuer avec lrsquoavanceacutee en acircge

- 12 des 11-17 ans font partie drsquoune association artistique ou culturelle (musique theacuteacirctre jardinage photo arts plastiques etc)91

- entre 15 et 18 ans (6 )92 tregraves peu drsquoadolescents prennent des cours artistiques Nous manquons toutefois de donneacutees preacutecises pour eacutetayer le diagnostic sur la peacutenurie eacuteventuelle de places en clubs ou conservatoires93 On constate une forme de deacutesinstitutionnalisation du temps libre des jeunes et nombre de loisirs culturels ne font pas appel aux eacutequipements ou aux institutions culturelles94 qui ne deacutetiennent plus le monopole drsquoaccegraves aux œuvres Dans le mecircme temps les valeurs structurantes de la pratique encadreacutee et des liens positifs eacutetablis avec des adultes tuteacutelaires autres que les parents restent aveacutereacutes Cette observation signale plutocirct un besoin de mutation des modes drsquoencadrement que leur disparition Par exemple les meacutediathegraveques connaissent aujourdrsquohui un succegraves reacuteel gracircce agrave une mutation de lrsquoapproche proposeacutee (produits numeacuteriques et outils technologiques) la liberteacute drsquoaccegraves et la gratuiteacute la mise en place de meacutediations renouveleacutees La plupart des meacutediathegraveques ont fait eacutevoluer leurs propositions ateliers numeacuteriques do it yourself et reacuteparation ou creacuteation drsquoobjets valorisation des compeacutetences (couture cuisine etc) jeux videacuteo films et musique liens avec des associations autour de passions communes (jardin solidariteacute lecture etc) Lagrave ougrave la freacutequentation preacutesentielle fleacutechit un peu on observe une hausse de la freacutequentation numeacuterique95 Les hausses de freacutequentation des sites numeacuteriques concernent les grands museacutees le spectacle vivant la lecture publique et les lieux de ressources (Ina BNF) En conclusion les institutions sont appeleacutees agrave eacutevoluer pour remplir un rocircle de transmission toujours important mais selon des logiques modifieacutees

laquo Partir en livre raquo

La troisiegraveme eacutedition de la grande fecircte du livre pour la jeunesse srsquoest tenue sur une dizaine de jours en 2017 Avec 4000 eacutevegravenements elle a reacuteuni plus de 500 000 participants Cette manifestation gratuite festive et populaire fait sortir le livre laquo de ses lieux pour aller agrave la rencontre des enfants et des jeunes raquo96 En 2017 le public a pu se rendre dans une des 612 bibliothegraveques hors les murs dans un des 260 ateliers drsquoeacutecriture dans un des 413 espaces de jeux et deacutefis ou encore eacutecouter une des 708 lectures97

91 Source Note Insee pour le HCFEA sur la base de lrsquoEE 2009-2010 92 Source DEPS enquecircte 2008 sur les pratiques culturelles wwwpratiquesculturellesculturegouvfr 93 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit Deux mille conservatoires et eacutecoles de musiques tous statuts confondus mais quid de lrsquoeacutecart entre places et demandes il y a aussi pour les moins jeunes la question de la non-poursuite sous cette forme Selon les derniegraveres donneacutees disponibles de 2008 155 000 enfants freacutequentaient les conservatoires 94 S Octobre (2009) laquo Pratiques culturelles chez les jeunes et institution de transmission un choc des cultures op cit 95 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 26 96 wwwpartir-en-livrefra-propos 97 wwwpartir-en-livrefrwp-contentuploads201707PEL2017_PROGRAMME_NATIONAL_webpdf

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35 Des pratiques culturelles diffeacuterencieacutees selon les milieux le sexe et les trajectoires singuliegraveres des enfants

Des diffeacuterences culturelles et sociales qui faccedilonnent des goucircts et des pratiques A chaque acircge les adolescents les plus investis dans les loisirs culturels sont ceux dont les parents sont eux-mecircmes investis (deux tiers des enfants dont les parents ont une activiteacute artistique ont en une eacutegalement contre 37 parmi les autres enfants) et qui affectent une importance agrave ces activiteacutes en vue de lrsquoeacutepanouissement de lrsquoenfant

Un exemple de rapport diffeacuterencieacute agrave la lecture abandon et poursuite de la pratique entre deacutecouvertes possibles et deacutesinteacuterecirct

9 des enfants et adolescents ne lisent jamais aucun livre et 10 jamais aucun magazine entre 11 et 17 ans Il y a de grandes diffeacuterences entre les enfants agrave lrsquoopposeacute 22 des enfants et adolescents maintiennent une pratique tregraves reacuteguliegravere (quotidienne ou hebdomadaire) 39 parmi les 15 des enfants dont les trajectoires de loisirs varieacutes sont tregraves favorables et 23 des enfants deacutecouvrent progressivement des pratiques de lecture entre 11 et 17 ans (29 des enfants dans les parcours dits tregraves deacutefavorables et 35 dans les trajectoires favorables) Entre les deux certains enfants qui ont des pratiques soutenues agrave 11 ans vont les voir diminuer ensuite et drsquoautres ont des pratiques plutocirct reacuteguliegraveres mecircme si elles ne sont pas hebdomadaires

Divers environnements familiaux98 dessinent un certain rapport agrave la culture plus ou moins soutenu ou partageacute entre parents et enfants lrsquoheacuteritage incertain la filiation lrsquoespace marginal la conquecircte lrsquoespace probleacutematique Globalement les cadres ont tendance agrave autoriser leurs enfants agrave prendre une plus grande distance drsquoavec leurs propres pratiques en phase avec un style individualiste qui valorise la deacutecouverte de soi-mecircme99 Les clivages sociaux dans le numeacuterique se sont deacuteplaceacutes des problegravemes drsquoeacutequipements (quoique lrsquoeacutequipement en tablettes et smartphones reste encore discrimineacute socialement et que certains publics speacutecifiques restent sous-connecteacutes100) agrave la question des usages

Quelques exemples de diffeacuterences

Globalement la recherche montre une varieacuteteacute des usages numeacuteriques en fonction du genre de lrsquoappartenance sociale (PCS des parents) de la place dans la fratrie mais aussi en fonction du territoire Selon les chercheurs lrsquoenvironnement socio-spatial conditionne les pratiques des adolescents tandis que lrsquoenvironnement social conditionne lrsquoeacutequipement des adolescents drsquoune part mais aussi lrsquoencadrement des pratiques agrave domicile drsquoautre part

Ainsi les adolescents de milieux moins favoriseacutes ont plus accegraves agrave lrsquousage drsquoun ordinateur portable seul dans leur chambre traduisant un investissement ineacutegal des familles concernant le rapport aux objets numeacuteriques Les enfants de cadres diversifient davantage leurs usages du numeacuterique (environ 64 des filles et fils de cadres auront au moins quatre usages diffeacuterents de leur ordinateur contre environ 55 des enfants drsquoouvriers)101 qui sont le signe drsquoune utilisation pour des pratiques en amateur des recherches et des productions agrave cocircteacute de consommations de contenus En 2008 les enfants drsquoouvriers faisaient un usage moins varieacute faute de trouver chez eux un interlocuteur compeacutetent en matiegravere de transmission des savoirs Cela dit il faudrait disposer drsquoobservations plus reacutecentes sachant que tendanciellement les eacutecarts diminuent par rapport aux enfants de cadres sur fond de culture commune intra-geacuteneacuterationnelle I

98 B Creacuteoux et C Creacutepin (2013) laquo Rapports aux loisirs et pratiques des adolescents raquo Cnaf Politiques sociales et familiales synthegraveses et statistiques ndeg 111 99 F de Singly (2000) Libres ensemble Lrsquoindividualisme dans la vie commune Paris Nathan universiteacute 100 Observatoire des jeunes et des familles (2015) Les technologies de lrsquoinformation et de la communication Usages et appropriation par les jeunes Dans cet eacutechantillon 59 des jeunes AA ont moins de 18 ans et seuls 6 ont plus de 21 ans ainsi les jeunes apprentis drsquoAuteuil (FAA) sont assez bien eacutequipeacutes le week-end mais beaucoup moins la semaine du fait des accegraves possibles dans les lieux drsquoheacutebergement (37 sont heacutebergeacutes en internat ou en foyer) 101 Octobre S et Berthomier N (2011) laquo Lrsquoenfance des loisirs Eleacutements de synthegravese raquo op cit

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Les eacutelegraveves urbains de la recherche Ineduc disposent plus souvent que les adolescents scolariseacutes en collegravege peacuteriurbain et rural drsquoeacutequipements technologiques portables (tablette teacuteleacutephone)102 Leur utilisation de Facebook est diffeacuterente des autres eacutelegraveves car ils y communiquent moins avec des membres de leur famille Ils pratiquent le videacuteo streaming et des jeux en ligne plus souvent que les autres

Il se peut que certains clivages lieacutes au capital scolaire soient renforceacutes103 du fait des aptitudes que sont susceptibles de mobiliser ces nouveaux outils numeacuteriques En fonction des territoires des conditions sociales et familiales les enfants ne se saisissent pas de la mecircme maniegravere des possibiliteacutes de pratiques culturelles ouvertes par le numeacuterique

Diffeacuterences fillesgarccedilons Globalement les filles investissent plus que les garccedilons les loisirs culturels (mais moins le sport) Mais selon lrsquoorigine sociale le rapport diffegravere 10 des filles drsquoouvriers contre 55 des fils drsquoouvriers pratiquent une activiteacute artistique quotidienne agrave 17 ans alors que la pratique est quasiment paritaire chez les enfants de cadres (respectivement 14 et 155 ) On observe par ailleurs chez les filles agrave lrsquoadolescence un recul de la pratique sportive au beacuteneacutefice des activiteacutes culturelles

Les filles sont mieux repreacutesenteacutees dans les pratiques culturelles en amateur traditionnelles et la freacutequentation des bibliothegraveques Elles sont plus preacutesentes dans les eacutetablissements drsquoenseignement de ces pratiques Selon une enquecircte du ministegravere de la Culture et de la Communication reacutealiseacutee en 2009 sur les eacutelegraveves des eacutecoles de musique des conservatoires et eacutequivalents on trouvait en cursus musique 55 de filles en cursus danse 92 de filles et en cursus art dramatique 66 de filles104 Le digital ouvre aux garccedilons le mode conversationnel drsquohabitude plus deacutevolu aux filles Les jeux videacuteo se banalisent mais restent une pratique de garccedilons (jeunes) La construction des identiteacutes passe par des pratiques laquo genreacutees raquo 105 avec des eacutecarts perceptibles entre les attentes des parents et les pratiques des enfants

- les parents souhaitent en prioriteacute que leurs fils pratiquent des technologies le football les arts et leurs filles des arts plastiques la natation et lrsquoeacutequitation

- les filles se sont neacuteanmoins investies en micro-informatique ou dans des sports collectifs mais les garccedilons peuvent plus difficilement srsquoorienter vers des activiteacutes dites feacuteminines (poids asymeacutetrique des steacutereacuteotypes)

- les filles sont en laquo avance raquo de deux ans vers des pratiques plus adolescentes Les taux de pratiques ne disent pas de quelle maniegravere les enfants investissent les activiteacutes avec un engagement plus ou moins significatif ni pourquoi ils ne le font pas Crsquoest pourquoi avant de porter un diagnostic sur des manques eacuteventuels pour les enfants il est pertinent drsquoobserver des trajectoires plutocirct que de simples analyses statiques des diffeacuterences cela permet drsquoobserver la continuiteacute des pratiques (une pratique qui dure agrave plus de chances drsquoecirctre activement rechercheacutee par un jeune) A contrario lrsquoabsence de pratiques artistiques et culturelles pendant toute la dureacutee de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence peut teacutemoigner de lrsquoabsence

102 Au moment du recueil de donneacutees en janvier-feacutevrier 2013 103 S Octobre laquo Les enfants du numeacuterique mutations culturelles et mutations sociales raquo Informations sociales 2014 1 ndeg 181 p 50-60 104 Enquecircte 2008-2009 portant sur les eacutetablissements drsquoenseignement public de la musique de la danse et de lrsquoart dramatique soit 36 conservatoires agrave rayonnement reacutegional (CRR) et 101 conservatoires agrave rayonnement deacutepartemental (CRD) 105 C Deacutetrez laquo Les loisirs agrave lrsquoadolescence une affaire seacuterieuse raquo Informations sociales 20141 (ndeg 181) p 8-18

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de possibiliteacutes qui a empecirccheacute lrsquoenfant drsquoexpeacuterimenter et le cas eacutecheacuteant de deacutecouvrir quelque chose drsquoimportant pour lui ou au contraire de pouvoir abandonner ce qui ne lui a pas forceacutement laquo parleacute raquo sans pour autant avoir radicalement manqueacute

Diffeacuterences de continuiteacute des trajectoires des enfants jusqursquoagrave 17 ans A la demande du Conseil de lrsquoenfance du HCFEA le deacutepartement drsquoeacutetudes de la prospective et des statistiques du ministegravere de la Culture (DEPS) a reacuteagreacutegeacute les donneacutees recueillies lors de diffeacuterents vagues drsquoenquecirctes sur un mecircme panel drsquoenfants pour faire apparaicirctre les niveaux de freacutequence de pratiques sur diffeacuterents types de trajectoires106 Niveaux de freacutequence de pratique artistique des enfants du panel entre 2002 et 2008

Les effectifs infeacuterieurs agrave 30 ne sont pas significatifs

On constate qursquoen 2002 42 des enfants de la vague de 2002 avaient des pratiques reacuteguliegraveres artistiques (au moins une fois par mois) et 39 en 2008 avec des grandes dispariteacutes selon les types de trajectoires cela repreacutesente 71 des enfants dans les trajectoires dites tregraves favorables (15 des parcours) mais 9 des enfants aux trajectoires tregraves deacutefavorables (9 des parcours) ces variations comprennent des variations lieacutees agrave la composition des cohortes Par ailleurs 27 des enfants nrsquoauront jamais de pratiques artistiques entre 11 et 17 ans Les diffeacuterences et lrsquoabsence de pratiques relegravevent de plusieurs facteurs notamment

- environnement social et familial - freins mateacuteriels drsquoaccegraves (accessibiliteacute transport tarification manque de places et de

services) - non-recours par deacutesinteacuterecirct ou inadeacutequation entre les pratiques possibles et les deacutesirs

des jeunes qui se recomposent agrave chaque acircge

106 Cinq types de trajectoires T1 agrave T5 tregraves deacutefavorable agrave tregraves favorable

Sur lensemble des jeunesH horizontal

V Vertical Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H V Effectifs H VENSEMBLE 3900 100 100 717 15 100 1123 26 100 1058 27 100 738 22 100 264 9 100Tu fais une activiteacute artistique dessin musique danse etc (en dehors des heures de cours agrave leacutecole) 2002Jamais ou presque jamais 2107 100 57 127 5 19 469 19 42 684 31 64 596 31 80 231 14 8712 ou 3 fois par mois 306 100 7 68 19 10 94 30 8 90 29 8 43 16 5 11 5 4Au moins une fois par semaine 1487 100 35 522 30 71 560 37 49 284 22 28 99 9 14 22 2 9Quand tu as du temps libre tu fais du dessin de la musique de la danse ou une autre activiteacute artistique 2008Jamais ou presque jamais 2278 100 61 190 7 27 567 22 51 690 30 66 605 29 81 226 13 8312 ou 3 fois par mois 391 100 10 93 20 13 121 29 11 112 28 10 48 16 7 17 7 7Au moins une fois par semaine 1231 100 29 434 31 61 435 34 38 256 23 24 85 9 12 21 3 10

Source MCSGSCPCIDEPS

Exemple de lecture Dans l eacutechantillon 717 enfants sont classeacutes au sein de la trajectoire culturelle tregraves favorable et 522 ont deacuteclareacute regarder avoir une pratique artistique au moins une fois par semaine en 2002 Ils repreacutesentent 30 des enfants qui pratiquent un sport au moins une fois par semaine en 2002 et 71 des enfants appartenant agrave la trajectoire culturelle tregraves favorable

TOTAL Trajectoire culturelleTregraves favorable Favorable Intermeacutediaire Deacutefavorable Tegraves deacutefavorable

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4 PRATIQUES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES

41 Un ensemble embryonnaire au regard des pratiques culturelles et sportives En termes de politiques publiques les temps et lieux tiers ndash scientifiques et techniques ndash se rattachent largement au domaine de la laquo Culture scientifique technique industrielle raquo (CSTI) dont il est admis qursquoelle nrsquoest pas suffisamment deacuteveloppeacutee en France 107 Elle est relativement peu structureacutee par les pouvoirs publics pour 100 euros investis par lrsquoEtat 98 le sont dans la culture litteacuteraire et artistique et 2 dans les sciences108 Ce sous-dimensionnement drsquoune offre scientifique et technologique extrascolaire est agrave interroger alors que tous les pays occidentaux affrontent un problegraveme de crise de vocations scientifiques paradoxale dans une eacuteconomie dite de la connaissance Il doit eacutegalement ecirctre mis en relation avec des variations de type culturel En particulier les pays anglo-saxons semblent valoriser davantage des activiteacutes extrascolaires diversifieacutees en lien avec une tradition de deacuteveloppement de lrsquoindividu109 LrsquoOffice parlementaire drsquoeacutevaluation des choix scientifiques et technologiques avait recommandeacute en 2014 une reacuteflexion en matiegravere de CSTI prenant pleinement en compte un pluriel (ne pas araser les speacutecificiteacutes de chacune des dimensions ni faire lrsquoimpasse sur les rapprochements entre arts sciences et techniques) Il exhortait eacutegalement agrave une diffusion faisant la part belle agrave une mise en action aux pratiques concregravetes scientifiques et technologiques par les publics Dans notre champ drsquoeacutetude nous porterons preacutefeacuterentiellement lrsquoaccent sur des pratiques (deacutevelopper un projet scientifique laquo faire raquo des maths des machines des applis bricoler etc) (plus qursquoun accent sur la culture geacuteneacuterale en sciences et les technologies) notamment en raison des beacuteneacutefices pour les enfants de lrsquoexpeacuterience et du pouvoir de laquo faire raquo A titre de comparaison on a eacutetudieacute dans les parties preacuteceacutedentes agrave la fois lrsquoaccegraves agrave la culture et agrave des pratiques artistiques En effet il est agrave la fois pertinent formateur et utile au deacuteveloppement des jeunes de favoriser lrsquoaccegraves aux œuvres (lecture theacuteacirctre concerts visites de museacutee sorties culturelles diverses etc) tout comme favoriser lrsquoengagement dans un laquo faire raquo voire une passion (participer agrave un club de theacuteacirctre jouer drsquoun instrument tenir un blog etc) Or cet objectif nrsquoest pas aussi explicite pour les activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques du moins au niveau des politiques publiques actuelles de CSTI Lrsquoaccent sur ce deuxiegraveme volet du laquo faire raquo reste limiteacute sauf sous lrsquoangle drsquoun deacuteveloppement drsquoenseignements alternatifs aux modegraveles dits verticaux de lrsquoeacuteducation scientifique en classe (cf La main agrave la pacircte110 etc) Ni les questionnements peacutedagogiques ni les objectifs drsquoune eacuteducation scientifique de qualiteacute agrave lrsquoeacutecole ne sont lrsquoobjet de ce rapport sur les temps et lieux tiers des enfants Nous nous centrerons donc sur lrsquoanalyse drsquoun volet drsquoaccomplissements extrascolaires dans le domaine scientifique ou technique Ces activiteacutes extrascolaires sont susceptibles drsquoecirctre

107 laquo Faire connaicirctre et partager les cultures scientifique technique et industrielle raquo rapport au nom de lrsquoOffice parlementaire drsquoeacutevaluation des choix scientifiques et technologiques 2014 108 Audition pour OPECST Cap Science Bordeaux p 222 CSTI Ressources propres 105 millions drsquoeuros Subventions 290 millions drsquoeuros 100 millions drsquoeuros dans le programme drsquoinvestissements drsquoavenir 109 Voir F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo rapport de la Commission enfance et adolescence France Strateacutegie septembre 110 Les Maisons pour la science de La main agrave la pacircte proposent aux professeurs du premier et second degreacute une offre de deacuteveloppement professionnel ayant pour intention de favoriser lrsquoeacutevolution de leurs pratiques dans lrsquoenseignement des sciences et de la technologie

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compleacutementaires drsquoune eacuteducation scientifique dispenseacutee par le systegraveme scolaire par exemple pour permettre agrave des jeunes drsquoinvestir des disciplines speacutecifiques (codage robotique raisonnements matheacutematiques diversifieacuteshellip) de deacutecouvrir le plaisir de la recherche ou de lrsquoexpeacuterimentation hors drsquoun cadre scolaire ou de celui drsquoaccomplir et drsquoexpeacuterimenter de ses mains (bricolage artisanat technologies drsquoapplication jardinage)

42 Premiegraveres estimations environ 10 drsquoune classe drsquoacircge Les pratiques scientifiques et techniques sont peu eacutetudieacutees et probablement peu deacuteveloppeacutees chez les adolescents Il y a peu de donneacutees capitalisables pour deacutecrire la part des enfants et adolescents ayant une pratique scientifique et technique en laquo amateurraquo hors eacutecole Par exemple rien dans les enquecirctes Enfance des loisirs dans les enquecirctes Emploi du temps on soupccedilonne une cateacutegorie existante dans la rubrique laquo autre raquo en matiegravere de bricolage de reacuteparation drsquoobjets mais lagrave encore rien de tregraves preacutecis Quelques donneacutees internationales enfin permettent de voir que les propositions drsquoactiviteacutes scientifiques sont moins deacuteveloppeacutees en France que dans drsquoautres pays particuliegraverement au regard des activiteacutes sportives et artistiques Partout les activiteacutes peacuteriscolaires sont tregraves deacuteveloppeacutees en sport (la quasi-totaliteacute des enfants y ont accegraves) assez deacuteveloppeacutees en arts souvent moins en matiegravere scientifique Mais les eacutecarts entre les activiteacutes sportarts drsquoune part et matiegraveres scientifiques drsquoautre part sont plus fortes en France On note ainsi un eacutecart drsquoenviron 60 points entre les taux drsquoactiviteacutes artistiques et les clubs informatiques et de 70 points avec les clubs de maths peacuteriscolaires quand cet eacutecart nrsquoest respectivement que de 20 points et 50 points pour lrsquoAllemagne et de 20 points pour ces deux cateacutegories en Angleterre Pourcentage drsquoadolescents de 15 ans dont le directeur drsquoeacutecole deacuteclare que lrsquoeacutecole offre des activiteacutes peacuteriscolaires dans les domaines suivants

Pays Clubs de maths

Clubs avec informatique

Clubs drsquoeacutechecs Activiteacutes artistiques

Activiteacutes sportives

France 110 238 214 827 969

Allemagne 212 599 305 786 944

Italie 57 212 111 365 95

Royaume-Uni 728 773 538 915 996

Finlande 73 92 92 402 89

Etats-Unis 561 551 429 884 996

Coreacutee 764 854 928 927 946

Source OCDE (2013) PISA 2012 Volume IV 111 Le tableau indique juste une probabiliteacute de preacutesence agrave proximiteacute mais ne veut pas dire que 23 des jeunes freacutequentent des clubs drsquoinformatique et 82 des clubs artistiques On ne peut sommer ces taux (il peut y avoir concordance entre les lieux ougrave il y a des clubs drsquoeacutechecs et de maths par exemple) On observe des taux entre 17 ou 14 pour des activiteacutes de sciences par rapport aux activiteacutes artistiques

Pour les enfants de moins de 10 ans

111 Voir contribution L Panico et M Huerta pour HCFEA annexe ndeg 10 contribution sur lrsquoeacutevaluation des impacts (evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills)

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En sciences et techniques les TAP avaient fait progresser la participation des enfants (30 de TAP scientifiques)

Une estimation pour les enfants de plus de 11 ans Nous avons tenteacute drsquoeacutevaluer les taux de pratique avec deux approches qui pointent vers 10 agrave 15 drsquoune classe drsquoacircge ayant des pratiques plus ou moins reacuteguliegraveres Cela signifie-t-il qursquoil y a un manque de places En lrsquoabsence drsquoeacutetudes sur les aspirations des jeunes ou drsquoune expeacuterimentation sur le deacuteveloppement de clubs de sciences agrave destination des adolescents il est difficile drsquoen ecirctre certain Reste que ces donneacutees montrent que les pratiques reacuteguliegraveres en sciences et techniques des adolescents sont bien deux fois moins reacutepandues que celles des jeunes effectivement engageacutes dans des pratiques artistiques et culturelles Cela laisse penser qursquoil y a une marge de progression pour les sciences et techniques

Deux approches possibles pour un chiffrage agrave discuter

A partir du tableau preacuteceacutedent (OCDE)

Sur la base drsquoune hypothegravese optimiste vu ce qui preacutecegravede on retient un ratio drsquoimplantation de 1 club de science pour 3 clubs artistiques (probablement surestimeacute) on suppose que cela reflegravete le ratio de pratiques scientifiques compareacutees aux pratiques artistiques on obtiendrait environ 10 des 11-17 ans

A partir drsquoestimations drsquoeffectifs drsquoenfants participant aux ateliers des principaux acteurs de science112

Planegravete sciences 100 000 jeunes de moins de 25 ans participent aux activiteacutes drsquoastronomie espace environnement et robotique

Petits deacutebrouillards 700 000 enfants et jeunes (mais comprend aussi bien des sorties scientifiques que des pratiques scientifiques et technologiques en clubateliers) Quelle part prendre sur la tranche 11-17 ans 350 000 (Dans la Vienne ce sont presque majoritairement des enfants agrave lrsquoeacutecole primaire donc hors du champ de ce que lrsquoon essaie de calculer ici) et quelle part sur des activiteacutes reacuteguliegraveres 100 000

Autres ateliers autour des centres de sciences ou meacutediathegraveques

Un questionnaire a eacuteteacute meneacute avec lrsquoAMCSTI 113 demandant aux acteurs de la CSTI le nombre drsquoenfants accueillis sur des pratiques reacuteguliegraveres on obtient entre 40 000 et 60 000 enfants de tout acircge (Petits deacutebrouillards Planet Sciences qui compte tenu de la taille ont eacuteteacute compteacutes en plus) Les principaux acteurs ont rempli le questionnaire mais pas tous On pourrait multiplier ce chiffre par deux pour estimer lrsquoensemble de la contribution des acteurs de la CSTI mais comme lrsquoon srsquointeacuteresse dans ce comptage uniquement agrave la tranche adolescente on retiendra le chiffre de 50 000 (en supposant que lrsquoabsence de reacuteponses compense le sur-comptage de toutes les tranches drsquoacircge) Par ailleurs tous les acteurs ne font pas forceacutement partie de lrsquoAMCSTI On va donc compter agrave part les clubs (voir ci-dessous) lieacutes aux eacutetablissements scolaires

Il faudrait probablement aussi ajouter les ateliers en bibliothegraveques Pour dimensionner ces laquo ajouts raquo notons qursquoune grosse fondation comme La main agrave la pacircte concerne 6 000 classes de primaire (120 000 enfants ) Il y a par ailleurs 16 000 lieux de lecture publique (dont la moitieacute uniquement des points de lecture) Tous nrsquoont pas un atelier sciences On va comptabiliser en fourchette haute 150 000 enfants agrave ce titre

Nous retiendrons entre 50 000 et 200 000 enfants pour ce sous-ensemble

Clubs de matheacutematiques sciences codage Animaths recense 5 clubs de matheacutematiques en France sur des effectifs assez confidentiels114 Il faudrait encore ajouter les jeunes participant au Tournoi Franccedilais des Jeunes

112 Voir ci-apregraves pour les descriptifs de dispositifs (Des taux de freacutequentation drsquoenfants sont parfois donneacutes mais sans grande preacutecision sur la tranche drsquoacircge la distinction avec le scolaire ou la reacutegulariteacute des pratiques) 113 Voir annexe ndeg 3 sciences questionnaire AMCSTI 114 Le club de Paris compte 500 eacutelegraveves depuis 2007 Le club de matheacutematiques discregravetes cite moins de 200 enfants depuis plusieurs anneacutees

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Matheacutematiciens et Matheacutematiciennes (TFJM2)115 soit un total drsquoenviron 1 000 Sur les sciences on peut tenir compte des jeunes participant au concours CGeacutenial et aux plans drsquoeacutequipements Sciences agrave lrsquoEcole116 (environ 10 000 agrave 12 000 adolescents sur toute la France mobiliseacutes) Les clubs de technologie sont encore moins deacuteveloppeacutes117 Soit donc un total de 13 000 jeunes Pour faire bonne mesure on peut retenir une fourchette de 2 agrave 5 fois cet effectif pour tenir compte de clubs eacuteventuels moins structureacutes mais diffuseacutes sur une meilleure granulomeacutetrie et diversiteacute disciplinaire sur le territoire (par exemple le Centre National drsquoEtude Spatial (CNES) organise aussi des clubs qui touchent 1 500 adolescents reacuteguliers dans lrsquoanneacutee) 30 000 agrave 60 000

Pour le codage initiation aux codes (eacuteventuellement en ligne) on peut citer des reacuteseaux tels que Voyageurs du code118 et quelques autres dispositifs similaires encore 50 000 (quelle part sur les 11-17 ans )

On obtient donc probablement moins de 100 000 jeunes dans des activiteacutes de clubs tregraves structureacutes (soit environ 16 des 11-17 ans) ce qui est beaucoup moins que les 12 agrave 16 pour des pratiques artistiques en club diverses ou les 6 de plus de 15 ans qui suivent encore des cours de musique danse etc

En ajoutant toutes les cateacutegories (ateliers centres de sciences et meacutediathegraveques Petit deacutebrouillards et Planegravete Sciences) on a environ 500 000 jeunes de 11 agrave 17 ans (environ 8 ) en fourchette haute et 300 000 sans les marges drsquoerreur ajouteacutees pour eacuteviter de sous-estimer le nombre drsquoadolescents concerneacutes

Si lrsquoon applique en plus un ratio de 1 pour 2 entre pratiques en club et total des pratiques reacuteguliegraveres plus informelles 119 ) on obtient 16 drsquoune classe drsquoacircge agrave comparer au 3040 des pratiques artistiques et culturelles Pour les jeunes impliqueacutes dans le codage cela est plus difficile drsquoeacutevaluer car on manque de donneacutees sur les pratiques en ligne120

43 Un grand manque de culture technologique drsquoateliers pour bricoler ou jardiner mais des dynamiques lieacutees aux fablabs

Lrsquoalerte de lrsquoAcadeacutemie des technologies Dans son avis du 1er feacutevrier 2013 sur lrsquointroduction de la technologie au lyceacutee dans les filiegraveres de lrsquoenseignement geacuteneacuteral lrsquoAcadeacutemie des technologies rapporte que lrsquoenseignement exploratoire des technologies nrsquoest diffuseacute que dans 20 des lyceacutees LrsquoAcadeacutemie fait observer qursquoune telle situation pegravese lourdement sur les vocations aux meacutetiers techniques En outre beaucoup de responsables de fonctions essentielles agrave lrsquoentreprise (direction finance marketing communication vente) nrsquoont jamais reccedilu un veacuteritable enseignement de technologie

Les fablabs et la reacuteappropriation de capaciteacutes techniques et numeacuteriques de laquo faire raquo agrave encourager et reconnaicirctre degraves lrsquoadolescence121

115 wwwens-rennesfractualitestfjm-2016-tournoi-francais-des-jeunes-mathematiciennes-et-mathematiciens-278467kjsp sur le Grand Ouest 40 lyceacuteens 116 222 projets laquo collegravege raquo et 64 projets laquo lyceacutee raquo se sont inscrits au 1er tour du laquo concours CGeacutenial raquo 2017 wwwsciencesalecoleorgwp-contentuploads201611CGENIAL_livret_finale_2016pdf voir ci-apregraves On retient ici lrsquoensemble des participants y compris quand cela est reacutealiseacute sur des temps de classe on ajoute la part des eacutelegraveves impliqueacutes dans des plans drsquoeacutequipements hors classe 117 Sciences agrave lrsquoEcole teste actuellement un dispositif expeacuterimental laquo technos agrave lrsquoeacutecole raquo alors que des reacuteseaux sont bien constitueacutes en sciences physiques et naturelles 118 httpvoyageursducodefrressourceshtml 555 ateliers et 84 clubs dans toutes la France 10 000 enfants 119 Drsquoapregraves M Andler audition pour le Conseil enfance chez les adolescents il est plus rare de pouvoir mener une activiteacute en sciences mecircme amateure sans lien avec une activiteacute encadreacutee On donc retient la fourchette la plus basse du rapport entre activiteacutes artistiques en club ou informelle (2 agrave 3) 120 350 000 colleacutegiens et lyceacuteens participent au concours Castor informatique ce qui ne veut pas dire que tous ces jeunes suivent reacuteguliegraverement une pratique informatique Crsquoest probablement encore 5 de jeunes suppleacutementaires qui seraient concerneacutes (mais ces jeunes sont peut-ecirctre compteacutes deux fois dans les calculs preacuteceacutedents sur les sciences et au titre du codage) 121 F de Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo op cit

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Les opportuniteacutes de srsquoessayer au bricolage au jardinage dans des structures encadreacutees ou semi-ouvertes au laquo faire raquo sont limiteacutees Neacuteanmoins lrsquoessor des fablabs peut changer la donne sauf que jusqursquoici le mouvement encore assez eacutemergent srsquoadresse encore peu aux enfants et adolescents

Les laquo fablabs raquo srsquoinscrivent dans le mouvement du laquo makerfaire raquo qui deacutemocratise la possibiliteacute de faire des reacutealisations concregravetes avec ses mains en plein essor Depuis une dizaine drsquoanneacutees des lieux publics des citoyens des animateurs des meacutediateurs etc srsquoengagent dans la mise en place drsquoespaces propices agrave la manipulation drsquooutils en lien avec du numeacuterique fablabs tiers-lieux ateliers partageacutes etc Il y a une centaine de fablabs en France On se situe agrave la jointure entre des activiteacutes manuelles concregravetes (bricolage etc) et une dimension numeacuterique (modeacutelisation des objets agrave reacutealiser avant de les reacutealiser etc) qui met lrsquoaccent sur lrsquointelligence de la fabrication Du fait de la dimension numeacuterique ouverte et partageacutee ces pratiques deacuteveloppent des talents drsquoinnovation collaborative et de recherche par essaierreur stimulent la creacuteativiteacute de jeunes techniciensingeacutenieurs en herbe Des initiatives commencent agrave diffuser lrsquoaccegraves des adolescents agrave ce type drsquoexpeacuteriences (exemple le Petitfablab de Paris atelier de ceux qui nrsquoen ont pas)

En 2013 Google a ainsi mis en place pour la troisiegraveme fois conseacutecutive des camps drsquoeacuteteacute virtuels (Maker Camps) pour les enfants acircgeacutes drsquoau moins 13 ans Plusieurs programmes virtuels proposent gratuitement des exercices en ligne sur le bricolage la construction et lrsquoexploration avec des sorties eacuteducatives organiseacutees par lrsquointermeacutediaire de la plateforme de messagerie Google Hangouts

Agrave Stanford le reacuteseau fablabschool cherche agrave diffuser les pratiques du meacutedia lab du MIT aux jeunes drsquoacircge scolaire en leur donnant accegraves agrave la technologie de pointe pour la conception et la fabrication (imprimantes 3D et deacutecoupe laser) Des chercheurs ont deacuteveloppeacute des outils agrave faible coucirct et un programme de formation des enseignants De telles installations existent aujourdrsquohui sur le campus de lrsquouniversiteacute Stanford agrave Moscou et agrave Bangkok drsquoautres sont preacutevues agrave East Palo Alto (Californie) en Australie au Danemark en Indoneacutesie et au Breacutesil

En France le mouvement du laquo makerfaire raquo srsquoest fait connaicirctre en 2013 avec la premiegravere eacutedition drsquoun salon agrave Saint-Malo Des partenaires locaux contribuent agrave deacutevelopper une offre de laquo maker education raquo Par exemple lrsquoExploradocircme agrave Vitry-sur-Seine (94) est un museacutee qui propose des ateliers interactifs en sciences et multimeacutedia aux enfants du preacuteeacuteleacutementaire au lyceacutee Lrsquoexposition FABRIQexpo122 entre le do it yourself et le laboratoire industriel est ainsi organiseacutee autour de huit pocircles theacutematiques et de manipulations bricolage et mise en place drsquoun raisonnement drsquoinvestigation reacuteactions en chaicircne structures et formes mateacuteriaux mouvements et meacutecaniques assemblage prototypage et reacuteparation programmation design ressources humaines

Au-delagrave du bricolage des activiteacutes technologiques manuelles (ateliers de meacutecanique etc) lrsquoapproche par les fablabs rejoint des probleacutematiques citoyennes participer partager eacuteconomie collaborative qui recoupe la cateacutegorie laquo activiteacutes de lrsquoenfant acteur social raquo

122 httpexploradomefrcomponentcontentarticle8-expositions311-fabriqexpohtml

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Lrsquoassociation Reacuteseau Franccedilais des FabLabs (RFFLabs) compte 50 FabLabs membres pour 200 agrave 250 lieux en France meacutetropolitaine

44 Un essor speacutecifique des activiteacutes de codage entre pratiques virtuelles laquo ouvertes raquo et activiteacutes encadreacutees

Informatique et numeacuterique

Les activiteacutes de codage se sont beaucoup deacuteveloppeacutees123 ces derniegraveres anneacutees en direction de divers publics et tranches drsquoacircge Parmi les grands dispositifs on peut citer les voyageurs du code des ressources en ligne (code academy etc) Les demandes drsquoactiviteacutes de codage sont agrave replacer dans un contexte speacutecifique de transformation numeacuterique agrave la fois pratiques drsquoun certain public qui aime lrsquoinformatique en tant que science et technique speacutecifique mais aussi un inteacuterecirct plus transversal pour un nouveau langage commun encore peu enseigneacute lrsquoeacutecole Lrsquoarticulation entre activiteacutes scolaires peacuteriscolaires et extrascolaires est susceptible drsquoeacutevoluer en lien avec un certain repositionnement des langages informatiques agrave lrsquoeacutecole Par ailleurs les activiteacutes drsquoeacuteducation aux meacutedias apprennent aussi agrave manipuler le numeacuterique mais sous un angle citoyen nous les aborderons donc dans la partie sur lrsquoenfant acteur social

laquo Geek Junior le Web mag des ados connecteacutes raquo Quelques ateliers pour srsquoinitier au code Sur internet

Scratch est un langage qui sert de base agrave de nombreuses solutions pour apprendre agrave programmer

Code Studio heacuteberge les cours en ligne creacuteeacutes par codeorg

Kidscodin une meacutethode pour apprendre agrave coder pour les enfants

Campus Junior apprend agrave coder avec Scratch langage de programmation et communauteacute en ligne ougrave creacuteer des histoires interactives des jeux et animations

Code academy124 maicirctriser les concepts et syntaxes de base pour les langages de programmation les plus populaires

Silent Teacher un petit jeu pour apprendre les bases de la programmation

Tangara propose en ligne une interface simplifieacutee qui permet drsquoeacutecrire des commandes exeacutecutables en temps reacuteel pour des objets graphiques (fenecirctres textes boutons etc) et reacutealiser de veacuteritables programmes logiciel de trsquochat jeu simulateur etc

CodinGame plateforme pour apprendre plus de 20 langages diffeacuterents en srsquoamusant Plutocirct destineacute agrave ceux qui ont deacutejagrave quelques notions de programmation

Initiations dans les villes Plusieurs associations se sont lanceacutees dans lrsquoinitiation au code dans plusieurs villes franccedilaises En Ile-de-France on peut citer Teen-Code qui initie les 13-17 ans agrave la programmation et agrave la creacuteation de projets numeacuteriques Les Voyageurs du Code proposent des ateliers agrave Paris mais aussi en province Magic Makers sur la reacutegion parisienne propose des ateliers hebdomadaires ou des stages les enfants apprennent agrave programmer des jeux videacuteo des histoires interactives et des petits robots Tech Kids Academy des ateliers pour apprendre le codage

123 wwwgeekjuniorfrapprendre-a-coder-programmer-50-ressources-enfant-ados-4376 124 wwwcodecademycomfr Code Academy le site phare drsquoapprentissage en ligne du codage informatique a eacuteteacute lanceacute en 2011 par deux jeunes dirigeants drsquoune start-up ameacutericaine Gratuit il revendique deacutejagrave 24 millions drsquoutilisateurs agrave travers le monde dont 70 en dehors des Etats-Unis Des investisseurs et des gouvernements ont soutenu lrsquoinitiative pour deacutevelopper notamment lrsquoenseignement de lrsquoinformatique aux jeunes en difficulteacute La version franccedilaise a eacuteteacute lanceacutee en juin 2013 en France

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lrsquoeacutelectronique ou lrsquoimpression 3D agrave Paris et Saint-Germain-en-Laye Evolukid propose aussi des ateliers de deacutecouverte de la programmation mais eacutegalement de robotique et de deacutecouvertes scientifiques En province on peut par exemple citer Coding Club pour les ados de 10 agrave 18 ans et le Code4Kid un stage de deux jours drsquoinitiation au codage pour les 10-14 ans Chrsquoti code recense dans la reacutegion Nord-Pas-de-Calais les principales initiatives de meacutediation scientifique autour de lrsquoinformatique et plus speacutecifiquement de lrsquoinitiation agrave la programmation Cod Cod Coding est une activiteacute hebdomadaire ougrave les enfants (agrave partir de 8 ans) jouent avec des outils de programmation des jeux et puzzles algorithmiques des environnements de deacuteveloppement et une varieacuteteacute de langages Situeacute agrave Vandœuvre-legraves-Nancy Coding amp Bricks organise des Coding Goucircters et des ateliers eacutecole au FRAC Nord-Pas-de-Calais La Compagnie du code agrave Toulouse propose des ateliers drsquoinitiation au code Les Petits Hackers organisent agrave Brest des ateliers agrave destination des enfantsados entre 9 ans et 17 ans environ qui viennent deacutecouvrir les diffeacuterentes facettes de lrsquoeacutelectronique et de lrsquoinformatique

45 Une diversiteacute de dispositifs scientifiques et drsquoacteurs sur les territoires Une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) est la sensibilisation des jeunes de 3 agrave 20 ans agrave la culture scientifique et technologique De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees au mecircme titre que le deacuteveloppement de la culture non scientifique par une multitude drsquoacteurs dont certains deacuteveloppent plutocirct des expositions des ateliers ponctuels des eacutevegravenements (fecirctes de la Science etc) des ateliers pour les plus jeunes drsquoautres des pratiques reacuteguliegraveres scientifiques et techniques

Les museacutees drsquohistoire naturelle et de sciences Depuis plusieurs anneacutees les museacutees drsquohistoire naturelle et de sciences enregistrent une hausse de leur freacutequentation agrave lrsquoinstar de ce qui se passe dans drsquoautres pays europeacuteens Ces hausses de freacutequentation tout public sont tireacutees par des grandes expositions lrsquoutilisation de

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techniques numeacuteriques et favorisant lrsquointeractiviteacute ou encore la mise en lien entre patrimoine scientifique et questions de socieacuteteacute (deacuteveloppement durable etc) Les meacutedias Lrsquoensemble des chaicircnes diffusent des eacutemissions scientifiques telles que Crsquoest pas sorcier ou On nrsquoest pas que des cobayes Mais globalement les chaicircnes TV offrent une faible place agrave la science (moins de 3 dans les journaux teacuteleacuteviseacutes par exemple125) Selon une enquecircte de la Commission europeacuteenne les Franccedilais estiment que les meacutedias ne laissent pas une place suffisante aux sciences dans leurs programmes

Les centres de sciences On compte une trentaine de centres de sciences sur le territoire (CCSTI) et une entiteacute nationale Universcience premier centre de sciences europeacuteen

Les Exposciences

Les Exposciences reacuteunissent pendant trois agrave cinq jours des jeunes de 5 agrave 25 ans ayant reacutealiseacute dans le cadre scolaire ou associatif des projets scientifiques etou techniques qursquoils preacutesentent au public Elles sont organiseacutees aux quatre niveaux deacutepartemental reacutegional national (agrave travers le CIRASTI mouvement national des Exposciences) et international (agrave travers le Mouvement International pour le Loisir Scientifique et Technique MILSET)

Inmeacutediats126

Le programme Inmeacutediats est porteacute par un partenariat de six centres de sciences reacutegionaux Cap Sciences (Bordeaux Aquitaine) lrsquoEspace des Sciences (Rennes Bretagne) La Casemate (Grenoble Agglomeacuteration) Relais drsquosciences (Caen Basse-Normandie) Science Animation (Toulouse Midi-Pyreacuteneacutees) et Universcience (Paris Ile-de-France) Ce programme a pour objectif de renforcer lrsquoeacutegaliteacute des chances dans lrsquoaccegraves aux sciences et techniques notamment pour les 15-25 ans Il propose pour cela de deacutevelopper et drsquoexpeacuterimenter de nouveaux outils de meacutediation culturelle exploitant le potentiel des nouvelles technologies numeacuteriques

Un programme structureacute autour de trois axes i) la mise en place drsquoeacutequipements structurants ii) creacuteation de nouveaux lieux de rencontre (fixes ou itineacuterants) avec les publics baseacutes sur lrsquoeacutelaboration de nouveaux types de ressources numeacuteriques et de nouvelles interfaces numeacuteriques (reacutealiteacute virtuelle et augmenteacutee holographie 3D motion capture immersion etc) iii) creacuteation de contenus et services numeacuteriques innovants services numeacuteriques collaboratifs offrant des ressources et des retours drsquoexpeacuteriences professionnelles creacuteation de contenus ou process de meacutediation numeacuteriques pour toucher de nouveaux publics et pour permettre une offre adapteacutee aux niveaux et centres drsquointeacuterecirct des utilisateurs

Inmeacutediats srsquoest donneacute pour objectif de toucher les 15-25 ans et les publics empecirccheacutes Il a reacutealiseacute une eacutetude qualitative afin drsquoexplorer les pratiques des jeunes et tester les diffeacuterents projets du programme (Fab Lab Living Lab Mondes virtuels etc) Par ailleurs chacun des deacuteveloppements deacutecline une deacutemarche speacutecifique en phase avec les publics et les objectifs drsquoeacutegaliteacute des chances sociale culturelle de genre ou territoriale

Les associations et fondations Des activiteacutes scientifiques sont proposeacutees selon des dispositifs tregraves variables par le secteur associatif ou marchand et pour reacutepondre agrave des objectifs divers

125 INA 2000-2009 rapport parlementaire p 180 126 wwwinmediatsfr

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Certains reacuteseaux feacutedegraverent plus speacutecifiquement une nouvelle maniegravere drsquoenseigner les sciences agrave lrsquoeacutecole dans le sillage de la fondation pour La main agrave la pacircte soutenue par lrsquoAcadeacutemie des sciences Ce nrsquoest pas directement notre objet Toutefois ces reacuteseaux assez structureacutes pourraient srsquoeacutetendre vers une offre extrascolaire Certaines associations cherchent globalement agrave promouvoir lrsquointeacuterecirct pour les sciences et les activiteacutes scientifiques dans leur diversiteacute

Planegravete Science127

Planegravete Sciences est une association sans but lucratif creacuteeacutee en 1962 Elle est organiseacutee en un reacuteseau comportant 11 deacuteleacutegations reacutegionales et srsquoappuie sur 1 000 beacuteneacutevoles et 80 permanents Planegravete Sciences a pour objectifs de favoriser aupregraves des jeunes de 8 agrave 25 ans lrsquointeacuterecirct la deacutecouverte la pratique des sciences et des techniques et drsquoaider les enseignants les animateurs les eacuteducateurs les chercheurs et les parents dans leurs activiteacutes vers les jeunes Chaque anneacutee environ 100 000 jeunes participent aux activiteacutes drsquoastronomie espace environnement et robotique

Planegravete Sciences a des liens eacutetroits avec les chercheurs et les ingeacutenieurs Elle offre diffeacuterents types de formation (BAFA ou stages techniques) Elle intervient dans des eacutecoles primaires secondaires et dans lrsquoenseignement supeacuterieur mais aussi dans des clubs des centres de loisirs et de vacances et dans des eacutevegravenements auxquels elle participe (la Fecircte de la Science) qursquoelle organise seule ou en partenariat (les Tropheacutees de robotique la nuit des eacutetoiles ou le CrsquoSpace)

Les Scienti-Bricolos au sein de lrsquoArbre des Connaissances

LrsquoArbre des Connaissances coordonne des ateliers mecirclant arts et sciences agrave lrsquoeacutecole sur les temps peacuteriscolaires En partenariat avec les concepteurs du Diabolo Circus et Delphine Grinberg un parcours de deacutecouverte des sciences baseacute sur deux cycles drsquoexpeacuteriences scientifiques a eacuteteacute eacutelaboreacute Encadreacute par des animateursmeacutediateurs scientifiques les ateliers permettent de se familiariser avec des notions scientifiques par lrsquoexpeacuterimentation Au cours des seacuteances hebdomadaires les enfants deacuteveloppent le questionnement la mise en expeacuterience lrsquoobservation lrsquointerpreacutetation le travail drsquoeacutecriture collective la mise en scegravene et lrsquointerpreacutetation de contes et saynegravetes agrave caractegravere scientifique

Petits deacutebrouillards128

Cette association creacuteeacutee en 1986 srsquoinscrit dans un reacuteseau composeacute de 58 antennes et relais territoriaux animeacute par 2 500 animateurs et beacuteneacutevoles 80 volontaires et 200 salarieacutes permanents avec pour partenaires plus de 4 000 collectiviteacutes associations structures socio-eacuteducatives maisons de quartier et de nombreuses universiteacutes et organismes de recherche Formation animation de deacutebats sciences et socieacuteteacute encadrement drsquoactiviteacutes de pratique de culture scientifique et technique pour les enfants les jeunes et le grand public accompagnement de projets culturels coordination drsquoeacutevegravenements et de manifestations mise en place drsquoeacutechanges internationaux et interculturels reacutealisation drsquoexpositions livres multimeacutedias malles et dispositifs peacutedagogiques itineacuterants Elle beacuteneacuteficie agrave 700 000 enfants et jeunes 40 000 jeunes pratiquant des activiteacutes scientifiques dans les quartiers pendant lrsquoeacuteteacute 250 000 visiteurs et utilisateurs des expositions et malles peacutedagogiques

Drsquoautres associations visent le deacuteveloppement de capaciteacutes de recherche voire de laquo talents raquo parfois en lien avec des compeacutetitions avec toutefois un deacuteveloppement qui peut ecirctre jugeacute insuffisant

Le dispositif des Apprentis Chercheurs au sein de lrsquoArbre des Connaissances

Dans 25 centres de recherche en France un chercheur encadre un binocircme composeacute drsquoun colleacutegien et drsquoun lyceacuteen Les jeunes megravenent un projet de recherche en laboratoire et srsquoinitient agrave la deacutemarche scientifique agrave raison

127 wwwplanete-sciencesorgnational 128 wwwlespetitsdebrouillardsorg

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drsquoune dizaine de seacuteances dans lrsquoanneacutee Une restitution des travaux est effectueacutee en fin drsquoanneacutee scolaire au sein de chaque centre de recherche en preacutesence des familles des enseignants des condisciples et des chercheurs

Clubs et activiteacutes lieacutes agrave des compeacutetitions et dispositif Sciences agrave lrsquoEcole

Dans de nombreux pays les enfants de toutes les origines qui ont des dispositions en matheacutematiques ou en sciences trouvent souvent pregraves de chez eux dans des clubs en lien avec les eacutetablissements scolaires par exemple des occasions drsquoecirctre pousseacutes assez tocirct sur des raisonnements pas forceacutement laquo scolaires raquo

En France il y a des associations qui proposent des activiteacutes de ce type (par exemple Animaths les Olympiades de matheacutematiques ou les Tournois franccedilais des jeunes matheacutematiciennes et matheacutematiciens ou encore le reacuteseau CGeacutenial des sciences agrave lrsquoeacutecole129) mais cela reste assez confidentiel et nrsquoest pas reacutepandu sur tout le territoire ni mecircme suffisamment articuleacute aux eacutetablissements scolaires130

Clubs de matheacutematiques

Animaths recense ainsi cinq clubs de matheacutematiques en France de haut niveau (club des matheacutematiques discregravetes de Lyon ndash qui srsquoadresse aux enfants et adolescents sur lrsquoAuvergnendashRhocircne-Alpes agrave partir du milieu du collegravege Club Paris maths cercle de matheacutematiques de Toulouse Cercle Sofia Kocalevskaiumla de Toulouse et Club de matheacutematiques de Toulouse) Ces clubs sont assez laquo confidentiels raquo agrave Paris plus de 500 eacutelegraveves ont participeacute agrave ce club depuis sa creacuteation en 2007

Cela intervient eacutegalement assez tard dans la scolariteacute Crsquoest drsquoautant plus agrave souligner que lrsquoon peut se demander si actuellement les jeunes qui aiment les sciences se trouvent suffisamment nourris tocirct dans leur scolariteacute (opportuniteacutes de deacutecouvrir le raisonnement de recherche etc)131

Le Tournoi franccedilais des jeunes matheacutematiciennes et matheacutematiciens (TFJM2)132

Ce tournoi existe depuis 2011 Organiseacute par le deacutepartement de matheacutematiques de lrsquouniversiteacute Paris-Sud et lrsquoassociation Animaths il est lrsquoeacutetape franccedilaise de lrsquolaquo International Tournament of Young Mathematicians raquo (ITYM) creacuteeacute en 2009 Destineacute aux eacutelegraveves de lyceacutee il se distingue de compeacutetitions comme les Olympiades de matheacutematiques en proposant des problegravemes ouverts dont les eacutenonceacutes sont connus agrave lrsquoavance et en eacutetant organiseacute par eacutequipes Guideacutees par des encadrants les eacutequipes composeacutees de quatre agrave six lyceacuteens ont environ trois mois pour reacutefleacutechir aux problegravemes poseacutes Le TFJM2 se compose de tournois reacutegionaux (Rennes Lille Lyon Paris Strasbourg et Toulouse) et drsquoune finale nationale

130 Voir la consultation publique de la commission Enfance et adolescence et la discussion avec Johann Yebbou et Olivier Goisque (enseignants en lyceacutee en province encadrant des eacutequipes au TFJM2) 131 Contrairement aux ideacutees reccedilues parmi les jeunes Franccedilais qui nrsquoont pas de difficulteacute en sciences ou en matheacutematiques le niveau agrave 15 ans nrsquoest pas tregraves eacuteleveacute en France Voir V Wisnia-Weill (2014) laquo Augmenter aussi le nombre de bons eacutelegraveves raquo La Note drsquoanalyse ndeg 12 France Strateacutegie et les derniers reacutesultats de lrsquoenquecircte TIMSS (Trends in international mathematics and science study) en 2016 132 httpstfjmorg

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On peut dresser une typologie des diffeacuterents clubs organiseacutes apregraves les cours133 - clubs de projets scientifiques Il srsquoagit de proposer agrave des groupes drsquoeacutelegraveves

lrsquoeacutelaboration drsquoun projet scientifique en vue de la participation agrave un concours reacutegional ou national Ressources tregraves souvent ces clubs ont un partenaire scientifique (chercheur) et les thegravemes de travail sont deacutetermineacutes avec lrsquoaide du chercheur

- clubs de preacuteparation agrave des concours en temps limiteacute Ces clubs preacuteparent aux concours officiels (olympiades acadeacutemiques de matheacutematiques concours geacuteneacuteral) et associatifs (Kangourou Feacutedeacuteration Franccedilaise des Jeux Matheacutematiques (FFJM) Rallyes etc) Les ressources ne manquent pas annales de ces concours nombreux ouvrages drsquoexercices de lrsquoOlympiade internationale

- clubs de culture scientifique Ils proposent aux eacutelegraveves un travail collectif de lecture de textes des exposeacutes etc sur diffeacuterents aspects des matheacutematiques

- clubs universitaires Ce sont des clubs destineacutes agrave des eacutelegraveves tregraves motiveacutes animeacutes par des chercheurs qui meacutelangent en geacuteneacuteral culture scientifique et travail sur des exercices de type Olympiade internationale

Olympiades nationales et internationales Les Olympiades sont des concours scientifiques de haut niveau Selon des modaliteacutes varieacutees elles favorisent tour agrave tour lrsquoesprit drsquoinitiative le goucirct pour la recherche la deacutemarche expeacuterimentale et lrsquointeacuterecirct pour le travail en eacutequipe Elles se deacuteclinent au plan national etou international dans diffeacuterentes disciplines

En 2015 les jeunes Franccedilais ont obtenu la 14e place lors des Olympiades internationales de matheacutematiques leur meilleur reacutesultat depuis 1992 Apregraves des anneacutees de baisses deacutecevantes pour un pays de tradition matheacutematique deacuteveloppeacutee les reacutesultats semblent en hausse gracircce agrave une preacuteparation plus en amont avec des clubs ouverts aux eacutelegraveves degraves la classe de troisiegraveme animeacutes par des chercheurs-encadrants beacuteneacutevoles dans plusieurs grandes villes Gracircce aussi agrave un deacutebut de diffusion de leur action au sein des eacutetablissements scolaires Mais cela reste insuffisamment relayeacute dans les collegraveges et lyceacutees regrette Jean-Louis Tu enseignant-chercheur agrave lrsquouniversiteacute de Lorraine et responsable de la preacuteparation pour les Olympiades laquo Les laquo maths olympiques raquo ne sont pas des maths scolaires Ce sont pourtant des occasions de deacutecouvrir le plaisir de la recherche et de la deacutecouverte en dehors des contraintes scolaires

Le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole occupe un rocircle speacutecifique et structurant dans ce paysage Creacuteeacute en 2004 il a pour objectif de promouvoir des projets de culture scientifique et technique interdisciplinaires dans lrsquoenseignement du second degreacute Il deacuteveloppe trois types drsquoactions sur temps de classe ou en peacuteriscolaire qui ont lieu

- dans des eacutetablissements scolaires (utilisation de mateacuteriel peacutedagogique pour illustrer les programmes scolaires ou pour travailler au sein de clubs et drsquoateliers scientifiques)

- sur divers sites drsquoaccueil pour les diffeacuterents concours piloteacutes par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo Exemples Palais de la deacutecouverte Citeacute des sciences et de lrsquoindustrie Eacutecole des Mines de Nantes Vaisseau de Strasbourg Citeacute de lrsquoespace de Toulouse

Premiegraverement un soutien pour le deacuteveloppement de ressources peacutedagogiques Deuxiegravemement du precirct de mateacuteriel scientifique et un accompagnement pour les eacutequipes peacutedagogiques qui souhaitent mener des projets dans les domaines de lrsquoastronomie la cosmologie la meacuteteacuteorologie la sismologie la geacutenomique lrsquoinvestigation scientifique en

133 M Andler laquo Les activiteacutes peacuteriscolaires matheacutematiques raquo in Dossier Matheacutematiques hors classe ndeg 482 APMEP

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criminologie ou dans le cadre drsquoun partenariat avec une entreprise mettant la formation scientifique au service de la construction de compeacutetences professionnelles Les eacutelegraveves travaillent gracircce au mateacuteriel scientifique de pointe precircteacute par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo dans le cadre de cours de travaux pratiques et drsquoateliers scientifiques tout au long de lrsquoanneacutee Chaque anneacutee ce sont plus de 13 500 adolescents qui beacuteneacuteficient de ces plans drsquoeacutequipement dont la reacutepartition est la suivante Plan drsquoeacutequipement du dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole

Plan drsquoeacutequipement Nombre drsquoeacutelegraveves concerneacutes chaque anneacutee

Pourcentage hors temps scolaire (ateliers scientifiques)

laquo ASTRO agrave lrsquoEcole raquo 1 400 agrave 2 000 40

laquo COSMOS agrave lrsquoEcole raquo 1 700 agrave 1 900 7

laquo EXPERTS agrave lrsquoEcole raquo 1 300 7

laquo GENOME agrave lrsquoEcole raquo 1 500 11

laquo METEO agrave lrsquoEcole raquo 2 000 agrave 2 500 8

laquo SISMOS agrave lrsquoEcole raquo 5 300 agrave 6 200 6

Enfin troisiegravemement des concours (Olympiades nationales et internationales de chimie de geacuteosciences et de physique compeacutetitions internationales annuelles de haut niveau) ainsi que les concours laquo CGeacutenial-collegravege raquo et laquo CGeacutenial-lyceacutee raquo qui permettent aux lyceacuteens et colleacutegiens de preacutesenter un projet en eacutequipe dans les domaines scientifiques et techniques Concerne lrsquoeacutecole et plus minoritairement des actions en temps peacuteriscolaires Le dispositif beacuteneacuteficie drsquoun soutien financier de lrsquoEducation nationale drsquoun comiteacute scientifique et de ressources pour piloter lrsquoensemble des actions Chaque anneacutee laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo organise et pilote des concours scientifiques

Concours preacutepareacute Type de preacuteparation

Nombre drsquoeacutelegraveves

concerneacutes chaque anneacutee

Hors temps scolaire

(ateliers ou clubs

scientifiques)

CGeacutenial Collegravege Projets scientifiques travailleacutes par les eacutelegraveves dans le cadre drsquoenseignements pratiques interdisciplinaires drsquoateliers scientifiques

7 500 27

CGeacutenial Lyceacutee 800 38

Olympiades internationales de chimie

Seacuteances de 2 heures hebdomadaires encadreacutees par des professeurs en suppleacutement de temps scolaire

300 Stage organiseacute pour 24 eacutelegraveves seacutelectionneacutes

Olympiades internationales de geacuteosciences

Preacuteparation numeacuterique mise agrave disposi-tion par laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo utiliseacutee lors de seacuteances drsquoaccompagnement personnaliseacute

1 100

Olympiades internationales de physique

Seacuteances de 2 heures hebdomadaires encadreacutees par des professeurs en suppleacutement de temps scolaire

400 Stage organiseacute pour 24 eacutelegraveves seacutelectionneacutes

Des grands eacutevegravenements

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La Fecircte de la science134 Eveacutenements national creacuteeacute en 1991 la Fecircte de la science attire chaque anneacutee 1 million de visiteurs dont 300 000 scolaires Un public largement diversifieacute va agrave la rencontre des acteurs scientifiques qui se mobilisent beacuteneacutevolement dans plus de 2 500 lieux Ils peuvent ainsi deacutecouvrir ou redeacutecouvrir la biodiversiteacute et les sciences de lrsquounivers en passant par les matheacutematiques ou encore les sciences humaines et sociales A travers les 150 villages des sciences et les 6 000 animations proposeacutees les plus jeunes pourront srsquoinformer poser des questions manipuler visiter des laboratoires ou encore deacutecouvrir le patrimoine culturel et scientifique

La nuit europeacuteenne des chercheur es135 Douze villes franccedilaises ont accueilli en 2017 la nuit europeacuteenne des chercheures 26 500 visiteurs acircgeacutes principalement de 16 agrave 30 ans sont venus agrave la rencontre des 1 100 chercheurs preacutesents Les enfants de plus de 10 ans se sont eacutegalement retrouveacutes en nombre autour drsquoactiviteacutes conviviales Lrsquoanneacutee 2017 a mis lrsquoaccent sur la science dans la sphegravere culturelle Petits et grands ont ainsi pu deacutecouvrir la deacutemarche scientifique utiliseacutee dans les domaines de lrsquoarcheacuteologie des arts ou encore du patrimoine

46 Quelques questions sur les ineacutegaliteacutes Fautes de donneacutees dans une offre qui reste peu structureacutee il est difficile de deacutecrire les facteurs diffeacuterenciant les pratiques entre enfants Les acteurs associatifs srsquoassignent parfois un objectif de reacuteduction des ineacutegaliteacutes soit par un ciblage sur les jeunes des milieux populaires ou sur les filles deux populations dont les vocations scientifiques sont peu deacuteveloppeacutees par rapport agrave la moyenne

Rappel des biais de genre Les filles sont moins nombreuses que les garccedilons agrave choisir les laquo enseignements drsquoexploration raquo scientifiques en seconde (52 contre 715 ) agrave srsquoorienter vers une classe de premiegravere S (276 contre 381 ) et restent moins nombreuses agrave choisir une classe preacuteparatoire scientifique pour la poursuite de leurs eacutetudes postbaccalaureacuteat (15 contre 20 ) 136 Dans les filiegraveres professionnelles et techniques les diffeacuterences fillesgarccedilons sont encore plus marqueacutees

Par is-Montagne137

Paris-Montagne propose de nouveaux modes de meacutediation entre les jeunes et la science notamment via le programme Science acadeacutemie Ce programme srsquoadresse agrave des lyceacuteens qui ont un goucirct prononceacute pour les sciences mais sont eacuteloigneacutes du monde de la recherche de par leur environnement socioeacuteconomique Il srsquoagit notamment de lutter contre lrsquoautocensure pour favoriser de nouvelles vocations scientifiques Afin drsquoouvrir des opportuniteacutes les jeunes sont seacutelectionneacutes en fonction de leur motivation et sur critegraveres sociaux non pas sur leurs reacutesultats scolaires avec une prioriteacute donneacutee aux jeunes issus de milieux dits sensibles (ZEP ZUS quartiers prioritaires etc) Paris-Montagne met en relation chercheurs et lyceacuteens pour les initier agrave la pratique de la recherche notamment lors de stages en laboratoire ou drsquoatelier scientifiques Depuis 2006 le programme a toucheacute plus de 2 000 lyceacuteens et organiseacute 850 stages en laboratoires Les participants sont principalement des filles agrave 64 et 80 srsquoengagent dans des eacutetudes supeacuterieures scientifiques Paris-Montagne srsquoadresse eacutegalement aux plus jeunes via par exemple son festival ayant reacuteuni 700 jeunes participants afin de les initier agrave la deacutemarche de recherche gracircce agrave des expeacuterimentations ludiques

134 wwwfecirctedelasciencefr 135 httpsnuitdeschercheurs-franceeuwakkaphpwiki=PagePrincipale 136 Ministegravere de lrsquoeacuteducation nationale Filles et garccedilons sur le chemin de lrsquoeacutegaliteacute de lrsquoeacutecole agrave lrsquoenseignement supeacuterieur 2014 137 wwwparis-montagneorgassociationpresentationdownloadFileattachedFile_f0Plaquette_institutionnelle_PM_2014pdfnocache=141744171759

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Certaines associations visent plus speacutecifiquement des publics empecirccheacutes par exemple Astronomie vers tous agrave destination du milieu hospitalier des jeunes handicapeacutes ou en foyer drsquoaccueil et des territoires moins desservis (cinq camions des sciences se deacuteplacent avec des modules robotique communications numeacuteriques optique et aeacuteronautique) Dans lrsquoensemble il serait pertinent de deacutevelopper une offre au niveau des territoires en assumant une heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute et une diversiteacute de parcours tout en en permettant de susciter des envies et des vocations pour deacutepasser les inhibitions eacuteventuelles (steacutereacuteotypes fillesgarccedilons par exemple) et lrsquoeacutecart aux cultures familiales De fait il ne srsquoagit pas que tous les jeunes deacuteveloppent de maniegravere additionnelle et cumulative des compeacutetences en science en technologie en codage en bricolage ou en artisanat divers en dehors de lrsquoeacutecole mais que des passions des tacirctonnements des engagements puissent fleurir sur tout le territoire

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5 PRATIQUES DrsquoENGAGEMENTS laquo Lrsquoengagement reacutepond agrave une logique de longue dureacutee qursquoil faut consideacuterer comme un tout dans lrsquoenfance et la jeunesse raquo Le collegravege des enfants du HCFEA estime que laquo les actions des jeunes neacutecessitent de la motivation de la patience et de la confiance en soi confiance en soi faciliteacutee par lrsquoengagement raquo138 Or force est de constater que la participation de lrsquoenfant aux deacutecisions qui le concernent reste trop rare dans les diffeacuterents lieux de vie qursquoil freacutequente alors que la CIDE leur reconnaicirct la capaciteacute agrave laquo devenir des ecirctres sociaux et solidaires et agrave devenir citoyen raquo139 Les enfants vers laquo lrsquoacircge de raison raquo sont susceptibles de porter un regard lucide sur leur environnement et les injustices ou laquo les choses qui ne vont pas raquo A cette peacuteriode beaucoup drsquoenfants ont envie de participer aider ecirctre utiles A part ceux qui vivent dans des familles engageacutees - dans lrsquohumanitaire le social hellip -la plupart des enfants ne trouvent pas des personnes ou des situations qui leur offrent la possibiliteacute drsquoactualiser cette motivation au service drsquoune cause de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral ou drsquoun projet Crsquoest dommage drsquoautant que ces engagements stimulent la confiance en eux lrsquoesprit drsquoentreprise des capaciteacutes agrave reacutealiser avec drsquoautres des projets et de vaincre des obstacles Bien plus que drsquoecirctre simplement eacutecouteacute ou de donner un avis il srsquoagit drsquoecirctre acteur de srsquoengager se responsabiliser et laquo tenir raquo face aux reacutealiteacutes srsquoapercevoir que crsquoest possible ou que ce nrsquoest pas possible (chacun sait que lrsquoon apprend autant de ses eacutechecs que de ses reacuteussites quand elles sont accompagneacutees ou partageacutees) Nous manquons de donneacutees drsquoensemble permettant drsquoappreacutehender les pratiques citoyennes et drsquoengagements des enfants et adolescents Crsquoest pourquoi ici nous preacutesentons une approche par les principaux dispositifs140

51 Progression des droits de lrsquoenfant Les enseignements de lrsquoenquecircte du Conseil Franccedilais des Associations pour les Droits de lrsquoEnfant (Cofrade)141 62 des enfants ne connaissaient pas lrsquoexistence de la Convention (44 des adultes) 71 des enfants ne connaissaient pas le contenu de la Convention (63 des adultes La connaissance de la Convention est meilleure dans les cateacutegories socio-professionnelles favoriseacutees et la geacuteneacuteration des parents des anneacutees 1990 Lrsquoeacutetude montre une connaissance des probleacutematiques sociales influenceacutee par le poids meacutediatique 78 des adultes sous-estiment le nombre drsquoenfants sans domicile fixe 50 sous-estiment le nombre drsquoenfants ne partant pas en vacances en revanche 71 des adultes surestiment le nombre drsquoenfants en surpoids en classe de troisiegraveme Selon 28 des enfants le droit agrave lrsquoeacuteducation nrsquoest pas acquis (conscience qui augmente au lyceacutee par rapport au collegravege) alors que ce droit est consideacutereacute comme le plus important pour 61 des enfants142

138 Rencontre du Collegravege des enfants le 10112017 139 Feacutedeacuteration nationale des Francas (2001) laquo Encourager et soutenir les Associations Temporaires drsquoEnfants Citoyens raquo mars 140 Il est agrave noter que les enfants et adolescents engageacutes apparaissent souvent lrsquoecirctre dans diffeacuterents espaces Il serait donc faux de penser que les chiffres preacutesenteacutes ci-dessous srsquoadditionnent pour nous indiquer un nombre drsquoenfants ayant des pratiques drsquoengagements 141 Voir annexe 4 laquo Enfant acteur social raquo Quelques compleacutements Enfants interrogeacutes 9-14 ans (50 9-10 an 50 11-14 ans) 142 Voir Cofrade (2015) laquo Droits de lrsquoenfant raquo octobre

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52 La participation encourageacutee mais limiteacutee entre 50 000 et 100 000 enfants impliqueacutes dans les Conseils Municipaux drsquoEnfants (CME) ou Conseils Municipaux de Jeunes (CMJ) et 42 000 lyceacuteens dans les Conseil de la Vie Lyceacuteenne (CVL) le Conseil des ministres de lrsquoUnion europeacuteenne a transmis une recommandation aux Eacutetats membres reacuteunis le 23 novembre 2015 pour laquo permettre et faciliter lrsquoeacutelaboration de processus de participation tels que les conseils de la jeunesse en eacutetroite collaboration avec les autoriteacutes publiques locales et reacutegionales en vue de donner aux jeunes la possibiliteacute de faire entendre leur voix dans les processus de prise de deacutecision aux niveaux local et reacutegional raquo

De plus la loi 2017-86 relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute du 27 janvier 2017 encourage le deacuteveloppement de la mise en place de conseils de jeunes dans les collectiviteacutes territoriales 143

Une participation au deacutebat public via les conseils municipaux drsquoenfants et de jeunes Selon nos estimations entre 50 000 et 100 000 jeunes participeraient au deacutebat public de leurs communes via les 2 500 CMJ ou CME144 Les enfants et les adolescents de certaines communes de France sont inviteacutes agrave srsquoengager et agrave participer au deacutebat public ou agrave des projets locaux par lrsquointermeacutediaire des CME ou CMJ La mission premiegravere de ces dispositifs est drsquoinitier les enfants agrave la citoyenneteacute par laquo lrsquoagir raquo Cependant il ne suffit pas drsquoinstaurer ce type de conseil encore faut-il la creacuteation drsquoun reacuteel espace de liberteacute une eacutecoute et un accompagnement des eacutelus vers la reacutealisation de projets concrets Or les CME et CMJ laquo apparaissent peu inteacutegreacutees aux appareils de deacutecision politico-administratifs et les jeunes y sont le plus souvent informeacutes et consulteacutes sans ecirctre consideacutereacutes comme des partenaires ou beacuteneacuteficier de deacuteleacutegation de pouvoirs raquo145 Notons que les Pays-Bas ont mis en place un concours pour reacutecompenser les municipaliteacutes attentives agrave lrsquoimplication effective des jeunes146 Dans lrsquointention drsquoeacutepauler les villes dans leur deacutemarche de creacuteation de deacuteveloppement et de vie drsquoun CME ou drsquoun CJM lrsquoAssociation Nationale des Conseils drsquoEnfants et de Jeunes (ANACEJ) anime un laquo reacuteseau de 400 villes deacutepartements reacutegions intercommunaliteacutes raquo147 ce qui repreacutesente environ 2 000 CME ou CJM Par ailleurs les enquecirctes meneacutees divergent concernant les laquo profils sociologiques raquo des enfants et adolescents composant ces instances Ainsi quand lrsquoune eacutevoque une relative homogeacuteneacuteiteacute des jeunes engageacutes148 une autre souligne leur diversiteacute sociale149 Le mode de deacutesignation ndash laisseacute au choix de la commune ndash pourrait expliquer cette diffeacuterence Ainsi

143 La jeunesse est entendue au sens de la classe drsquoacircge des jeunes de 15 agrave 29 ans Rapport conjoint 2015 du Conseil et de la Commission sur la mise en œuvre du cadre renouveleacute pour la coopeacuteration europeacuteenne dans le domaine de la jeunesse (2010-2018) - Adoption (23 novembre 2015) 144 laquo Estimation raquo agrave partir du nombre moyen de jeunes sieacutegeant dans ces conseils sur une liste non-exhaustive de conseils communaux ayant publieacutes leurs statistiques 145 P Loncle (2008) laquo Pourquoi faire participer les jeunes Expeacuteriences locales en Europe raquo Paris INJEP LrsquoHarmattan Coll Deacutebats Jeunesses 146 HCVA (2017) laquo Favoriser lrsquoengagement des jeunes agrave lrsquoeacutecole Pour une citoyenneteacute active raquo novembre 147 httpanacejassofrlanacej 148 P Loncle (2008) laquo Pourquoi faire participer les jeunes Expeacuteriences locales en Europe raquo op cit 149 N Rossini (2005) laquo Les jeunes engageacutes dans des conseils de jeunes des acteurs agrave part entiegravere raquo in V Becquet et C Linares (de) (dir) laquo Quand les jeunes srsquoengagent Entre expeacuterimentation et construction identitaire raquo Paris INJEP lrsquoHarmantan coll Deacutebats Jeunesses p 144

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lrsquoeacutelection dans les diffeacuterentes eacutecoles de la municipaliteacute favoriserait la preacutesence de jeunes de milieux sociaux heacuteteacuterogegravenes150 Composition des CEM et CJM

Dans les milieux plutocirct urbains il existe geacuteneacuteralement un conseil municipal de lrsquoenfance et un conseil municipal de la jeunesse pour repreacutesenter les classes drsquoacircge Dans la ville de Palaiseau laquo le CME reacuteunit 35 jeunes Palaisiens du CE2 ou CM2 raquo151 et le laquo conseil consultatif de la jeunesse reacuteunit des jeunes Palaisiens de 14 agrave 18 ans raquo152 Dans la ville de Schiltigheim qui fut la premiegravere agrave voir naicirctre un CME en 1979 celui-ci est composeacute de laquo 39 jeunes shilikois qui sont eacutelus par leurs pairs dans les classes de 6egraveme et de 5egraveme des collegraveges de la ville raquo153

Dans les milieux ruraux le nombre drsquoenfants faisant partie drsquoun CME semble moins important Ainsi agrave la Boupegravere commune de 3 089 habitants 18 enfants eacutelus par leurs camarades de CE1 et CE2 composent le CME154 A La Guyonniegravere commune drsquoenviron 2 750 habitants 12 enfants repreacutesentent les jeunes de Guyons

Une participation en demi-teinte agrave la vie de leur eacutetablissement scolaire les conseils de vie lyceacuteennes et colleacutegiennes Lrsquoeacutecole apparaicirct pour de nombreux enfants ou adolescents comme le lieu des premiers engagements Ainsi drsquoapregraves un eacutechantillon drsquoenfants faisant partie drsquoune junior association 40 ont eu une premiegravere expeacuterience dans cet espace155 Diffeacuterentes formes de participation agrave la vie de leur eacutetablissement sont offertes aux eacutecoliers (deacuteleacutegueacutes de classeshellip) Dans chaque lyceacutee un conseil de vie lyceacuteenne (CVL) doit ecirctre instaureacute Dix lyceacuteens par eacutetablissement eacutelus au suffrage universel par lrsquoensemble de leurs pairs repreacutesentent leurs camarades et participent agrave la vie scolaire pour deux ans Ce qui porte agrave 42 000 le nombre de repreacutesentants des lyceacuteens en France Notons que cette instance est preacutesideacutee par le chef drsquoeacutetablissement et que le CVL nrsquoa qursquoun rocircle consultatif Lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne156 preacutevoie un approfondissement de ces pratiques Inspireacutes par les CVL les Conseils de la vie colleacutegienne (CVC) ont eacuteteacute instaureacutes A lrsquoinverse de leurs aicircneacutes ceux-ci nrsquoont aucun caractegravere obligatoire et leur composition est fixeacutee par le Conseil drsquoadministration de lrsquoeacutetablissement Par ailleurs des pays voisins ont mis en place des dispositifs de laquo deacuteveloppement de la citoyenneteacute active des eacutelegraveves raquo Crsquoest le cas par exemple aux Pays-Bas ougrave a eacuteteacute instaureacutee lrsquoexpeacuterience drsquoune mission beacuteneacutevole de trois mois en faveur des eacutelegraveves dans le cursus secondaire

53 Projets autonomes mouvements de jeunesse espaces jeunes et engagements Espaces jeunes mouvements de jeunesse et attentes de nouveaux modes drsquoencadrement Les espaces jeunes sont des espaces propices agrave des types drsquoaccompagnements leacutegers voire drsquoun entre-soi propice agrave la prise drsquoautonomie (voir partie III propositions)

150 Cf Table ronde sur les focales territoriales organiseacutee par le HCFEA agrave Poitiers en octobre 2017 151 wwwville-palaiseaufrdemocratielocalele-conseil-municipal-des-enfantshtm 152 wwwville-palaiseaufrdemocratielocalele-conseil-consultatif-de-la-jeunesse-ccjhtm 153 wwwville-schiltigheimfrjeunesseconseil-municipal-des-enfants 154 wwwlebouperefrc-m-e-conseil-municipal-des-enfants 155 laquo Des effets durables sur les modes drsquoengagement raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 43-52 156 circulaire ndeg 2016-132 du 9-9-2016

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La freacutequentation drsquoun mouvement de jeunesse (scoutisme MRJChellip) constitue un support drsquoapprentissage de lrsquoautonomie de la sociabiliteacute des premiers engagements157 Dans lrsquoenquecircte de la Cnaf en 2009158 portant sur leurs attentes les adolescents manifestent un fort deacutesir drsquoaction par eux-mecircmes et souhaitent srsquoimpliquer dans la vie sociale et dans des projets qursquoils proposent en fonction de leurs inteacuterecircts Le non-recours aux eacutequipements constateacute parfois est moins un rejet de lrsquooffre qursquoune volonteacute drsquoaffirmer son choix et une action en dehors des normes eacutetablies par les figures tuteacutelaires Pour autant leur besoin drsquoautonomie nrsquoexclut pas la preacutesence drsquoadultes agrave leurs cocircteacutes mais sous forme de soutien laquo invisible raquo ou de reacutegulateur eacuteventuel Bilan Expeacuterimentations Ados ndash Cnaf

La Cnaf a mis en place (cadre geacuteneacuteral et fonds speacutecifiques) en 2010 et pour une dureacutee de trois ans un dispositif expeacuterimental laquo Expeacuterimentations adolescents raquo Les projets concernaient des adolescents acircgeacutes de 11 agrave 17 ans et devaient les associer agrave lrsquoeacutelaboration des projets avec un ou plusieurs adulte(s) reacutefeacuterent(s) raquo laquo prendre en compte les attentes des jeunes les faire participer et soutenir leurs initiatives raquo et srsquoinscrire dans quatre objectifs opeacuterationnels laquo favoriser leur autonomisation en les associant agrave lrsquoeacutelaboration des actions les concernant susciter leurs initiatives en favorisant leur prise de responsabiliteacute contribuer agrave leur eacutepanouissement et agrave leur inteacutegration dans la socieacuteteacute par des projets favorisant lrsquoapprentissage de la vie sociale et la responsabilisation permettre lrsquoeacutelaboration de nouvelles offres sur les temps peacuteriscolaires et extrascolaires en srsquoappuyant sur leur expression raquo Ce dispositif articulait niveaux national et local sur tout le territoire dans les mecircmes termes en srsquoadaptant aux diffeacuterences territoriales (ruralurbain autres dispositifs locaux etc) La Cnaf a observeacute dans cette expeacuterimentation159 que les jeunes disent srsquoecirctre eacutepanouis gracircce au travail en eacutequipe et agrave lrsquoapprentissage progressif de la construction drsquoun projet160 Ils ont alors pu partager leur satisfaction drsquoavoir eacuteteacute acteur et non consommateur Monter des projets permet aux jeunes de gagner en confiance et de deacutevelopper leur estime drsquoeux-mecircmes (facilite la prise de parole en public par exemple) Les adolescents semblent ensuite davantage srsquoinvestir dans leur environnement

Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange161 81 des adolescents seraient precircts agrave srsquoengager dans une cause Lagrave ougrave les jeunes sont associeacutes agrave lrsquoeacutelaboration drsquoun projet le nombre de participants est supeacuterieur Cela eacutelargit le reacuteseau de sociabiliteacute des adolescents et des enfants notamment entre des groupes de populations offrant plus de mixiteacute sociale de genre et drsquoacircge La responsabilisation des jeunes dans le pilotage de projet les amegravene agrave mieux connaicirctre leur environnement Par ailleurs de nombreux jeunes deacutecouvrent leur voie future lors de ces expeacuteriences La qualiteacute des relations tisseacutees et la possibiliteacute drsquoagir et de srsquoengager permet de se projeter162 Drsquoougrave lrsquointeacuterecirct de promouvoir la participation et lrsquoengagement degraves les plus jeunes anneacutees

Lrsquoengagement associatif Les jeunes pleacutebiscitent largement le champ associatif163 Des enquecirctes comme celle de la feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange soulignent que pregraves de la moitieacute des adolescents souhaiteraient srsquoengager dans le social la santeacute ou lrsquohumanitaire Mais malgreacute quelques initiatives comme laquo les copains du monde raquo du Secours Populaire la porte de lrsquoengagement actif dans une association nrsquoest qursquoentre-ouverte pour les enfants

157 Lrsquoengagement des jeunes comme beacuteneacutevoles perception des jeunes beacuteneacutevoles et de leurs parents UNEF dec 2013 158 laquo Evaluation de la politique de lrsquoenfance et de la jeunesse des Caf Attentes des familles et des jeunes Attentes des eacutelus Territoires raquo Dossier drsquoeacutetude ndeg 113 feacutevrier 2009 159 L Cioso et M Jarvin (2012) laquo Etude eacutevaluative de la politique familiale jeunesse Expeacuterimentations adolescents (2010-2012) raquo Dossier drsquoeacutetude ndeg 158 Cnaf deacutecembre 160 wwwCaffrsitesdefaultfilesCnafDocumentsDserdossier_etudesdossier_158-adolescentspdf 161 127 enfants de 10 agrave 15 ans 9 reacutegions questionnaires en ligne novembre-deacutecembre 2016 laquo leur vision du monde lrsquoavenir les reacuteseaux sociaux et lrsquoengagement raquo 162 Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange 78 des jeunes interrogeacutees deacuteclarent ecirctre heureuxses ou optimistes 163 laquo Lrsquoimplication des jeunes dans lrsquoespace public raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 11-150

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Pourtant lrsquoarticle 15 de la CIDE dispose que laquo les Eacutetats parties reconnaissent le droit de lrsquoenfant agrave la liberteacute drsquoassociation raquo Crsquoest un droit consacreacute pour les mineurs en France La loi eacutegaliteacute et citoyenneteacute de 2017 a modifieacute le droit drsquoassociation des mineurs les moins de 16 ans ont la possibiliteacute de srsquoassocier avec lrsquoaccord drsquoun des deux repreacutesentants leacutegaux et au-delagrave de 16 ans lrsquoaccord est reacuteputeacute tacite Disposition qui ne reacuteduit pas la lourdeur administrative de constitution drsquoune association et de sa gestion Degraves lors diffeacuterents dispositifs facilitateurs ont vu le jour depuis une vingtaine drsquoanneacutees

Focus sur les juniors associations En 2016 pregraves de 10 000 jeunes eacutetaient membres drsquoune Junior Association (JA) (18 dans les quartiers de politique de la ville) issus de milieux sociaux assez heacuteteacuterogegravenes malgreacute une preacutedominance laquo des classes moyennes raquo attacheacutees aux secteurs de la santeacute du social de lrsquoenseignement et du socio-eacuteducatif164 Penseacutees agrave lrsquoorigine comme une reacuteponse agrave la quasi-inexistence drsquoassociations de mineurs due aux difficulteacutes pratiques qursquoils rencontraient dans leur creacuteation et administration les JA proposent des formes originales agrave mi-chemin entre les regroupements peu formels de jeunes et les formes institueacutees souvent peu attractives Elles offrent la possibiliteacute de creacuteer des structures souples sans trop de formalisme Elles reposent sur lrsquoideacutee essentielle que la deacutecision de srsquoorganiser revient aux jeunes eux-mecircmes et la reconnaissance drsquoun droit de deacutecider Undes adulte(s) de confiance se positionne(nt) alors en accompagnateur et aide(nt) les jeunes agrave ouvrir les portes des possibles (15 des JA srsquoorganisent drsquoailleurs sans accompagnateurs165) Cette forme associative permet aux mineurs de se feacutedeacuterer dans un cadre accompagneacute leur laissant une grande autonomie dans la gestion y compris budgeacutetaire de leur projet Le modegravele favorise lrsquoautoeacutevaluation entre pairs et valorise la dimension collective le droit agrave lrsquoerreur et lrsquoapprentissage actif de la participation Ces valeurs sont partageacutees par bon nombre drsquoacteurs de terrain166 Avis du Collegravege des enfants sur le fonctionnement des JA

Les JA sont geacutereacutees par des jeunes acircgeacutes de 12 agrave 18 ans167 habiliteacutes pour un an renouvelable Des adolescents forment un collectif afin de reacutepondre agrave une envie commune laquo Etre constitueacute en JA permet drsquoecirctre reconnu par les acteurs du territoire raquo168 Le Reacuteseau National des Juniors Associations (RNJA) leur permet drsquoacceacuteder aux aspects formels neacutecessaires pour faire fonctionner une association (par exemple banque assurance) Neacuteanmoins concernant ces aspects le collegravege des enfants a pu mentionner169 que malgreacute lrsquoorganisation en JA certaines deacutemarches restent compliqueacutees168

Selon le rapport drsquoactiviteacute 2016 du RNJA 31 des projets concernent lrsquoanimation du territoire 21 des projets artistiques et culturels 11 des projets de solidariteacute 9 des seacutejours en autonomie 9 des activiteacutes sportives et dans une moindre mesure des actions de communication de protection de lrsquoenvironnement drsquoanimation de lrsquoeacutetablissement scolaire et des projets agrave caractegravere scientifique Diffeacuterentes deacutemarches de sensibilisation sont transversales aux projets et ce malgreacute le domaine dans lequel ces derniers srsquoinscrivent Crsquoest ainsi le cas de lrsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement ou de lrsquoeacutegaliteacute fillegarccedilon par exemple

164 laquo Des effets durables sur les modes drsquoengagement raquo Cahiers de lrsquoaction 20102 ndeg 28 p 43-52 165 HCVA (2017) laquo Favoriser lrsquoengagement des jeunes agrave lrsquoeacutecole Pour une citoyenneteacute active raquo p 9 166 Tables rondes HCFEA eacutelus cnaf et eacutequipes collectiviteacutes locales Poitiers 167 E Maunauye et F Poisson (2017) laquo Lrsquoaction collective des adolescents premiers pas drsquoentrepreneurs Agora deacutebatsjeunesses 20171 ndeg 75 p 89-101 168 Entretien avec Carolle Khouider deacuteleacutegueacutee geacuteneacuterale du RNJA le 10112017 169 Rencontre avec le collegravege des enfants le 10112017

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Drsquoautres dispositifs existent afin de permettre aux enfants et adolescents de se constituer en association Crsquoest notamment le cas des groupes locaux chez les scouts ou des associations temporaires drsquoenfants citoyens (ATEC) Cette forme associative est destineacutee aux enfants et adolescents de 7 agrave 17 ans sous reacuteserve de lrsquoaccord parental et pour une dureacutee limiteacutee Le caractegravere temporaire srsquoexplique pour les FRANCAS par le deacutelitement de lrsquoengagement des enfants sur du long terme mais aussi de la qualiteacute de lrsquoaccompagnement offert par lrsquoadulte ainsi que par la neacutecessiteacute drsquoeacuteviter drsquoeacuteventuelles deacuterives

Lrsquoengagement des enfants et adolescents dans lrsquoeacutecologie Il est difficile de recenser le nombre drsquoenfants et adolescents engageacutes dans le domaine de lrsquoeacutecologie Neacuteanmoins il apparaicirctrait que les temps drsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement durant lesquels peuvent ecirctre proposeacutees des pratiques ayant trait agrave lrsquoeacutecologie se deacuteroulent principalement sur le temps scolaire Ainsi par exemple les associations membres de France Nature Environnement (FNE) proposent environ 91 000 demi-journeacutees drsquointervention au public ce qui eacutequivaut agrave la sensibilisation et lrsquointervention aupregraves de 2 millions de personnes Sur ces 2 millions de personnes 38 ont des pratiques dans le temps scolaire et seulement 5 sur le temps hors scolaire Actuellement les associations observent que les publics les plus sensibiliseacutes sont les moins de 11 ans publics plus accessibles gracircce aux temps peacuteriscolaires notamment agrave travers les TAP Nombre drsquoassociations proposent des actions de sensibilisation ou de pratiques dans lrsquoenvironnement aux enfants et aux adolescents Elles sont regroupeacutees en feacutedeacuteration drsquoassociation (FNE) Reacuteseau (Reacuteseau-Ecole et Nature) et en collectif (Collectif franccedilais eacuteducation agrave lrsquoenvironnement et au deacuteveloppement durable (CFEEDD) La deacuteclinaison sur le territoire national srsquoeffectue principalement via lrsquoeacutechelon reacutegional comme pilote et les communes comme eacutechelon de mise en œuvre Pour toucher les enfants et leur faire connaicirctre les lieux et espaces pour pratiquer lrsquoeacutecole est le principal vecteur avec les TLT Lrsquooffre peacutedagogique varie drsquoun territoire drsquoun encadrant ou drsquoun public agrave un autre Ce qui permet de srsquoajuster agrave des ressources ou des besoins drsquoun territoire Les formes de mise en œuvre se deacuteclinent agrave lrsquoinfini des jardins des ateliers de fabrication de recyclage des hocirctels agrave insectes des deacutemarches de sciences participatives etc

Les coins Natures focus sur les jardins partageacutes

laquo Les coins Natures sont agrave la fois des espaces et des projets Ils peuvent prendre diffeacuterentes formes Ils permettent aux enfants et adolescents de deacutecouvrir la nature et leur environnement notamment par son observation mais eacutegalement par laquo lrsquoagir raquo Ainsi ils peuvent srsquoinvestir dans des jardins partageacutes peacutedagogiques ou encore sauvages

Les jardins partageacutes ou les jardins peacutedagogiques sont des lieux permettant aux petits et grands de srsquoessayer agrave la culture de la terre et de deacutecouvrir lrsquoeacutecosystegraveme Ils peuvent tout aussi bien se deacutevelopper dans des territoires urbains ou ruraux Dans ces derniers crsquoest la notion de rencontre de partage qui va attirer les habitants autour de cette activiteacute Cette pratique peut inteacuteresser les enfants et les adolescents Neacuteanmoins pour les plus grands il est neacutecessaire qursquoils soient partie prenante au projet afin de srsquoinvestir par la suite dans le jardin

laquo Cœurs vaillants acircmes vaillantes raquo170

170 httpcoeursvaillants-amesvaillantesorglistejardins-p-dagogiquesgclid=EAIaIQobChMIvZvC1sPA1gIVSTobCh3W4wq1EAAYAiAAEgI1bPD_BwE

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Dans le quartier des Doucettes agrave Garges-legraves-Gonesse sept enfants du club laquo Fripounet raquo ont creacuteeacute leur propre jardin en bas de leur immeuble suite agrave leur participation agrave une journeacutee drsquoinitiation au jardinage Le projet lanceacute il y a deux ans srsquoest eacutetoffeacute drsquoune seconde parcelle et drsquoautres enfants ont rejoint les petits jardiniers Afin de disposer de lrsquoeacutequipement neacutecessaire agrave lrsquoentretien des jardins les enfants ont pris lrsquoinitiative de rencontrer le maire de la citeacute pour lui preacutesenter leur action

Les initiatives en lien avec la COP 21

laquo COP 21 juniors raquo171

Le 9 octobre 2015 la COP 21 Juniors a eacuteteacute ouverte par le recteur de lrsquoacadeacutemie de Bordeaux Cette journeacutee a permis de regrouper laquo les Juniors aquitains raquo groupe de 600 enfants et adolescents de tout acircge confondu afin drsquoeacutevoquer des sujets lieacutes agrave la preacuteservation de la planegravete Les jeunes ont alors pu participer agrave des deacutebats des confeacuterences mais eacutegalement preacutesenter les projets laquo Changement climatique raquo dans lesquels ils srsquoeacutetaient investis

laquo Opeacuteration ma planegravete 2050 raquo172

Toujours dans le cadre de la COP 21 agrave lrsquoinitiative de France Info 1 000 colleacutegiens ont travailleacute avec leur classe sur des thegravemes lieacutes au climat Ils ont ensuite eacuteteacute reacuteunis dans le grand auditorium de la Radio agrave Paris afin de preacutesenter leurs solutions Cela a contribueacute agrave lrsquoeacutecriture du laquo livre blanc de la jeunesse raquo

171 wwwac-bordeauxfrcid94186cop-21-les-juniors-aquitains-se-mobilisenthtml 172 wwwaefefrvie-du-reseauzoom-surplanete-aveniredition-2015les-collegiens-proposent-leurs-solutions-contre-le-rechauffement-climatique-retour-en-images-sur

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Les enfants et adolescents meacutediateurs Le programme de France meacutediation visant agrave former laquo des petits meacutediateurs raquo a eacuteteacute mis en place dans une trentaine de sites (regroupant un collegravege et deux ou trois eacutecoles) sur le territoire national Le nombre drsquoeacutelegraveves formeacutes reste assez confidentiel

Le service civique Instaureacute par la loi du 10 mars 2010 le service civique geacutereacute par lrsquoAgence du Service Civique (ASC) est fondeacute sur le volontariat et a pour objectif de renforcer la coheacutesion nationale et la mixiteacute sociale Il propose aux jeunes de 16 agrave 25 ans (jusqursquoagrave 30 ans pour les personnes en situation de handicap) de srsquoengager en faveur drsquoun projet collectif en effectuant une mission drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral de 6 agrave 12 mois aupregraves drsquoune personne morale agreacuteeacutee Le champ drsquoaction est varieacute lutte contre lrsquoeacutechec scolaire animations socioculturelles environnement lien social etc Selon une enquecircte de lrsquoInstitut Franccedilais drsquoOpinion Publique (IFOP) en novembre 2016 pour lrsquoAgence du service civique 94 des 16-25 ans et des plus de 26 ans deacuteclaraient avoir entendu parler du service civique Alors que selon lrsquoenquecircte laquo Lrsquohumeur des ados raquo de la Feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange173 80 des jeunes interrogeacutes de 11-15 ans ne le connaissent pas

Vers un parcours citoyen eacutetendu et un service national universel Le parcours citoyen instaureacute par la circulaire ndeg2016-092 relative au parcours citoyen de lrsquoeacutelegraveve vise agrave la construction par leacutelegraveve dun jugement moral et civique agrave lacquisition dun esprit critique et dune culture de lengagement Le parcours citoyen de leacutelegraveve est inscrit dans le projet global de formation de leacutelegraveve Il sadresse agrave des citoyens en devenir qui prennent progressivement conscience de leurs droits de leurs devoirs et de leurs responsabiliteacutes Le gouvernement va mettre en place un service national universel qui pourrait srsquoinscrire dans un parcours citoyen en trois eacutetapes ndash entre 11 et 16 ans un rite de passage agrave 16 ans et un volet pour les 16-25 ans ndash pour partie obligatoire Un groupe de preacutefiguration travaille actuellement sur le projet et un rapport drsquoinformation a eacuteteacute preacutesenteacute par mesdames les deacuteputeacutees Dubois et Guerel agrave lrsquoAssembleacutee nationale174

54 Publications jeunes pregraves drsquoun quart des lyceacutees doteacutes drsquoun meacutedia Nous nrsquoavons agrave ce jour pas de donneacutees chiffreacutees preacutecises et consolideacutees sur les journaux drsquoenfants et de jeunes que cela soit au sein des eacutetablissements scolaires ou en dehors LrsquoEducation Nationale175 srsquoest fixeacute en 2016 lrsquoobjectif drsquoau moins un meacutedia dans chaque lyceacutee A date on recense 800 meacutedias et 1 300 publications dans les lyceacutees176 A partir du deacutepocirct peacutedagogique le Centre de Liaison de lrsquoEnseignement et des Meacutedias drsquoInformation (CLEMI) deacutenombre quant agrave lui 150 titres de journaux drsquoeacutecole 339 de journaux colleacutegiens et 265 de journaux lyceacuteens Cela eacutequivaut respectivement agrave 295 numeacuteros de journaux drsquoeacutecole

173 Enquecircte laquo Lrsquohumeur des ados raquo Feacutedeacuteration Leacuteo Lagrange (2016) 174 Assembleacutee nationale Rapport drsquoinformation en conclusion des travaux drsquoune mission drsquoinformation sur le service national universel M Dubois amp E Guerel rapport ndeg667 enregistre le 14 feacutevrier 2018 175 Circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 176 Observatoire des pratiques de presse lyceacuteenne enquecircte 2017 sur le droit de publication lyceacuteen analyse et conclusions (2018)

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534 pour les collegraveges et 458 pour les lyceacutees177 Lrsquoassociation Jets drsquoencre recense pour sa part 400 agrave 500 journaux jeunes Les eacutevolutions leacutegislatives reacutecentes ne cantonnent plus la publication lyceacuteenne aux eacutetablissements scolaires Par ailleurs il nrsquoexiste pas de chiffre permettant de recenser le nombre de meacutedias drsquoenfants et drsquoadolescents hors eacutecole La circulaire ndeg 2016-132 permet eacutegalement agrave un mineur de plus de 16 ans drsquoecirctre directeur ou co-directeur de publication Les lyceacuteens peuvent ecirctre responsables de publication pour les meacutedias internes agrave lrsquoeacutetablissement scolaire 178 Or lrsquoenquecircte de 2017 de lrsquoobservatoire de presse lyceacuteenne observe une connaissance des dispositions leacutegislatives mais une effectiviteacute tregraves partielle179 Ainsi 69 des reacutepondants deacuteclarent connaicirctre les textes de loi concernant la publication lyceacuteenne mais seulement 26 des jeunes sont responsables de publications 70 des reacutedacteurs lyceacuteens regrettent la relecture par une personne exteacuterieure agrave la reacutedaction Or lrsquoarticle 13 de la CIDE dispose que lrsquoenfant a laquo droit agrave la liberteacute drsquoexpression Ce droit comprend la liberteacute de rechercher de recevoir et de reacutepandre des informations et des ideacutees de toute espegravece sans consideacuteration de frontiegravere sous une forme orale eacutecrite imprimeacutee ou artistique ou par tout autre moyen du choix de lrsquoenfant raquo180 Cependant toute publication est soumise agrave une reacuteglementation qui doit ecirctre connue et respecteacutee par les jeunes reacutedacteurs

laquo Parlons jeune raquo (Reacuteseau European Network of Ombeduspersons for Children (ENOC) - Deacutefenseur des enfants)

En 2017 ce projet qui vise autant agrave sensibiliser le public sur les droits de lrsquoenfant que de participer drsquoune eacuteducation agravepar la citoyenneteacute donne la parole agrave une douzaine de jeunes de 14 agrave 18 ans de 11 pays europeacuteens sur une theacutematique commune Leurs propositions seront ensuite preacutesenteacutees aux Deacutefenseurs europeacuteens des enfants afin drsquoecirctre reprises dans leur deacuteclaration annuelle

Les jeunes sont ainsi inviteacutes agrave exprimer librement leurs opinions sur les questions drsquoidentiteacute individuelle de sentiments de relations interpersonnelles de sexualiteacute et de vie priveacutee Ils rencontrent des experts afin de srsquoinformer et drsquoeacutechanger et donner leur avis Par exemple le planning familial SOS homophobie Solidariteacute Sida

Crsquoest notamment cet objectif de participation que vise le deacuteveloppement du dispositif Jeunes Ambassadeurs des droits aupregraves des enfants du Deacutefenseur des droits dans les collegraveges les lyceacutees et les autres lieux de vie des enfants

Deacutebat drsquoenfants (COFRADE)

2017 laquo Srsquoengager pour quoi et pour quoi faire raquo

2016 laquo La fraterniteacute oui mais comment jusqursquoougrave raquo

2015 laquo Pouvons-nous apprendre agrave ecirctre libre raquo

2014 laquo Egaux et diffeacuterents comment vivre ensemble raquo

177 Il est agrave noter qursquoen raison drsquoune meacuteconnaissance du deacutepocirct peacutedagogique le CLEMI estime recevoir deux tiers des publications ce qui constitue un biais dans ces chiffres 178 Circulaire 1991-03-06 ndeg 37-051 179 Rapport du Conseil de lrsquoEnfance et de lrsquoAdolescence du HCFEA sur la mise en œuvre de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (2018) p41 httpwwwhcfeafrIMGpdfRapport_droits_de_l_enfant_HCFEA_2017-3pdf 180 Rapport du Conseil de lrsquoEnfance et de lrsquoAdolescence du HCFEA sur la mise en œuvre de la Convention Internationale des Droits de lrsquoEnfant (2018) p29 httpwwwhcfeafrIMGpdfRapport_droits_de_l_enfant_HCFEA_2017-3pdf

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Ateliers de philosophie pour les enfants181

En 2016 lrsquoOrganisation des Nations unies pour lrsquoeacuteducation la science et la culture (UNESCO) a officialiseacute la creacuteation drsquoune Chaire UNESCO sur laquo La pratique de la philosophie avec les enfants une base pour le dialogue interculturel et la transformation sociale raquo

Des deacutebats animeacutes mais aussi des stages sont proposeacutes agrave des enfants acircgeacutes de 4 agrave 14 ans

wwwateliersdephilosophiepourenfantscom

Rencontre ndeg 3 du reacuteseau drsquoenfants et de jeunes drsquoAgir Ensemble pour les Droits de lrsquoEnfant (AEDE) laquo De quoi voulez-vous parler raquo

Voir aussi les Cafeacutes peacutedagogiques des Centre drsquoEntraicircnement aux Meacutethodes drsquoEducation Actives (CEMEA) ateliers Graines de philo des Francas

56 Enjeux drsquoeacutegaliteacute Qui sont les enfants et les adolescents qui srsquoimpliquent Les donneacutees concernant le milieu social des enfants et des adolescents impliqueacutes sont manquantes laissant dans lrsquoombre la mesure de lrsquoeacutegaliteacute entre les enfants dans ces pratiques participatives Lrsquoeacutetude INJEP-EHESP 2015182 montre une moindre preacutesence des filles (427 ) par rapport aux garccedilons au sein des JA avec un eacutecart qui se creuse agrave partir de 14 ans srsquoexpliquant par plus de creacuteations de JA non mixtes par des garccedilons apregraves cet acircge (26 de JA de garccedilons contre 10 de JA de filles) Plus les JA comptent de membres plus les responsabiliteacutes seront exerceacutees par des filles A lrsquoinverse plus la taille est petite plus les responsabiliteacutes sont exerceacutees par des garccedilons On retrouve une preacutesence masculine marqueacutee dans les JA sportives et une preacutesence feacuteminine forte dans les secteurs de lrsquoanimation du social ou de lrsquoenvironnement Les JA au sein drsquoeacutetablissements scolaires seraient plus mixtes Les groupes amicaux tourneacutes vers les activiteacutes de loisirs sont moins mixtes que les JA qui portent sur des actions locales tourneacutees vers lrsquoanimation ou la solidariteacute 85 des JA font le choix drsquoecirctre accompagneacutees Elles sont alors davantage mixtes

182 F Poisson et E Porte (2015) laquo Juniors associations la participation au prisme de la mixiteacute raquo Jeunesses Etudes et synthegraveses Observatoire de la jeunesse ndeg 30 novembre

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6 LrsquoAMENAGEMENT DES ESPACES OUVERTS

61 Se construire dans des espaces ouverts agrave distance des parents Par des expeacuterimentations drsquoespaces nouveaux les adolescents se construisent en testant en eacuteprouvant confrontant leurs habitudes agrave drsquoautres maniegraveres drsquoagir A deacutefaut de quatre murs agrave lrsquoabri des regards et des oreilles de leurs parents les enfants traicircnent dehors pour parler et se voir dans des lieux de consommations de loisirs de reacutecreacuteation de circulation qui ne sont pas les mecircmes en milieu urbain peacuteriurbain ou rural Dans lrsquoespace urbain la visibiliteacute des adolescents en groupes immobiles qui attirent lrsquoattention peut ecirctre veacutecue comme menaccedilante dans lrsquoespace public En outre se posent des problegravemes de seacutecuriteacute soit par rapport aux dangers physiques lieacutes agrave un environnement non encadreacute (promenades en nature eacutequipements sportifs urbains etc) soit du fait des mauvaises rencontres possibles Le degreacute drsquoautonomie conceacutedeacute par les parents peut varier au vu des neacutecessiteacutes physiques (deacuteplacements veacutehiculeacute etc) et de la mauvaise freacutequentation du lieu de proximiteacute Ce qui ne veut pas dire qursquoagrave plus de dangers reacutepondent plus drsquointerdictions Le controcircle social varie selon les milieux sociaux et spatiaux Pour eacutechapper agrave un œil adulte et le cas eacutecheacuteant faute de disposer drsquoespace agrave eux les enfants et les adolescents inventent des places et transforment des espaces dits laquo interstitiels raquo en lieux de rassemblement et de sociabiliteacute La question ne se pose pas de la mecircme maniegravere pour les enfants et pour les adolescents Une enquecircte de la Cnaf183 sur les attentes des eacutelus et des publics concernant les propositions de loisirs en milieu urbain montre que si les enfants en sont globalement satisfaits les plus acircgeacutes se deacutesinteacuteressent des structures de services encadreacutes avec une charniegravere agrave lrsquoacircge de 11-12 ans184 correspondant agrave lrsquoacircge drsquoentreacutee au collegravege Au-delagrave des ameacuteliorations possibles en termes drsquooffres drsquoactiviteacutes encadreacutees le rejet des adolescents des eacutequipements urbains deacutedieacutes 185 amegravene agrave reconnaicirctre lrsquointentionnaliteacute du non-recours La preacutesence urbaine des jeunes sans occupation apparente et sans cadre surgit et emporte des effets socialisants de la ville en elle-mecircme comme lieu drsquoexpeacuterimentation et de lrsquoadolescence comme laquo eacutepreuve de lrsquoautonomisation raquo dans laquelle laquo la maicirctrise progressive du monde par soi-mecircme lrsquoautonomie donc srsquoadosse aux regravegles tantocirct imposeacutees par autrui tantocirct reconstruites par soi-mecircme mais neacutegocieacutees agrave plusieurs raquo186 Lrsquoadolescent revisite les ancrages relationnels et la socialisation entre pairs qui eacutechappe aux figures tuteacutelaires adultes prend une place de premier plan et contribue agrave la constitution drsquoune culture alternative drsquoun laquo monde agrave nous raquo187 constitutif drsquoun laquo monde agrave soi raquo Dans cette quecircte les lieux exploreacutes et annexeacutes par les adolescents sont agrave la fois ceux qui eacutechappent au regard ndash la ruelle le coin derriegravere le chacircteau drsquoeau 188 le terrain vague ndash et ceux qui permettent au contraire drsquoecirctre vus ndash la rue commerccedilante la place de la mairie etc

183 laquo Evaluation de la politique de lrsquoenfance et de la jeunesse des Caf Attentes des familles et des jeunes Attentes des eacutelus Territoires raquo op cit 184 Voir aussi J Zaffran (2000) laquo Les colleacutegiens lrsquoeacutecole et le temps libre raquo Paris La Deacutecouverte 185 J Zaffran (2016) laquo Bouger pour grandir raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 p 69-77 186 J Zaffran (2016) op cit p70-71 187 E Ramos et F de Singly (2016) laquo La construction drsquoun espace ldquoagrave nousrdquo la mobiliteacute spatiale agrave lrsquoadolescence raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 feacutevrier 188 J Devaux (2013) laquo La dimension spatiale des sociabiliteacutes drsquoadolescents reacutesidant dans un village francilien raquo Geacuteographie et cultures ndeg 87

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Les deacuteambulations et points de fixation apparemment sans but ont en effet une porteacutee identitaire forte pour les adolescents Lrsquoenjeu politique est donc de prendre en compte ce besoin drsquoexpeacuterimentation identitaire La mobiliteacute en dehors du quartier joue eacutegalement un rocircle important dans la construction identitaire des adolescents notamment parce qursquoelle permet de sortir du familier et de se frotter agrave lrsquoinconnu dans lequel on est soi-mecircme un eacuteleacutement nouveau offrant les conditions drsquoune exploration souvent veacutecue entre pairs loin du regard des adultes connus (familles voisins enseignants)189 Lrsquoadolescent cherche aussi agrave ouvrir ses horizons et agrave trouver des laquo ailleurs raquo laquo Descendre en ville quand on monte en acircge apparaicirct comme le maicirctre mot des conduites adolescentes raquo190 Cependant une faible mobiliteacute en termes de deacuteplacement drsquoun adolescent peut aussi signifier qursquoil trouve dans son quartier les supports dont il a besoin pour son deacuteveloppement (activiteacutes relations)191 A lrsquoinverse il ne faudrait pas ideacutealiser la mixiteacute permise par les deacuteplacements de lrsquoadolescent au-delagrave du quartier Les maniegraveres drsquohabiter son territoire ne sont pas figeacutees Elles eacutevoluent avec

- la monteacutee en acircge et lrsquoaccegraves agrave une carte de transport - un eacuteleacutement contingent par exemple la neacutecessiteacute drsquoune deacutemarche administrative - lrsquoinfluence drsquoune relation amicale ou amoureuse

Lrsquoexpeacuterience veacutecue et eacuteprouveacutee sera deacuteterminante pour conforter ou infleacutechir les faccedilons drsquoagir dans et hors du quartier

62 Les rues les places les squares et terrains vagues Tout observateur peut constater combien les rues se sont videacutees de la preacutesence des enfants et des adolescents rabattue dans lrsquoespace priveacute du domicile192 Ce long processus coiumlncide avec agrave la fois lrsquoapparition et la deacutemocratisation de la voiture une preacuteoccupation grandissante des parents vis-agrave-vis des risques encourus par les enfants notamment autour de mauvaises rencontres avec une inquieacutetude grandissante vis-agrave-vis du danger que repreacutesentent les actes peacutedophiles et le deacuteveloppement de nouvelles pratiques ludiques lieacutees agrave la technologie (jeux videacuteo internet teacuteleacutephonie mobile) Les sociologues notent combien au fur et agrave mesure de cet eacutevidement de la ville de la preacutesence des enfants non plus source de protection mais de danger la preacutesence reacutesiduelle des jeunes dans la rue prend elle-mecircme une dimension dangereuse avec une pression normative qui pegravese sur les parents la preacutesence non surveilleacutee drsquoenfants dans lrsquoespace commun fait planer le soupccedilon sur la bonne parentaliteacute Aujourdrsquohui on constate une preacuteoccupation tant dans la recherche que dans lrsquoaction publique pour reacuteconcilier preacutesence des enfants et adolescents et rues des villes qui vont de pair avec un mouvement plus global de volonteacute de rendre la ville aux pieacutetons agrave des fins eacutecologiques mais aussi dans un souci de renforcement du lien social Cela pose

- drsquoune part la question des eacutequipements Mais ceux-ci sont agrave interroger sur le plan qualitatif leur accessibiliteacute leur utiliteacute A cet eacutegard dans son ouvrage Reconqueacuterir les rues lrsquoarchitecte Nicolas Soulier note combien certaines reacuteglementations absurdes

192 Ce repli dans lrsquoespace domestique nrsquoest pas sans peacutenaliser les enfants les plus vulneacuterables sans laquo chez soi raquo (Observatoire du Samusocial de Paris rapport drsquoenquecircte Enfant et famille sans logement personnel en Ile-de-France 2014) accueillis en eacutetablissement de protection de lrsquoenfance mal logeacutes etc

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rendent totalement vains les efforts drsquoameacutenagement Il relegraveve ainsi des messages deacuteconcertants sur certains eacutecriteaux laquo les enfants doivent jouer dans les endroits preacutevus agrave cet effet raquo laquo les enfants de moins de 10 ans ne doivent pas utiliser les jeux drsquoenfant raquo laquo certains veacutegeacutetaux sont agrave proscrire sur les aires collectives de jeux en raison des risques qursquoils preacutesentent pour les enfants raquo 193

- drsquoautre part la question de lrsquoappropriation des eacutequipements et espaces de passage par les riverains et les passants Les villes se penchent de plus en plus sur ce nouvel ameacutenagement de lrsquoespace Lrsquoeacuteclosion des labels et prix reacutecompensant les efforts dans ce sens en sont un signe Villes eacuteducatrices villes intelligentes villes amies des enfantshellip Elles font davantage de place agrave des expeacuteriences souvent porteacutees par des associations par exemple les initiatives laquo La rue aux enfants raquo

La rue aux enfants

laquo Rue aux Enfants Rue pour tous raquo194 est un eacutevegravenement au cours duquel la rue est interdite aux veacutehicules agrave moteur et reacuteserveacutee aux enfants et aux habitants Elle reprend alors vie autour de jeux de rencontres de discussions En plus drsquoecirctre hautement convivial ces rendez-vous permettent laquo drsquoattribuer aux enfants la place qui leur est due dans leur en ville en respect des principes de la CIDE raquo195 Cela favorise ainsi pour eux la deacutecouverte de leur environnement de la rue tout en eacutetant une occasion pour les enfants de srsquoeacutepanouir de grandir drsquoapprendre de deacutecouvrir et se confronter au reacuteel aidant agrave la constitution de leur personnaliteacute

FOCUS Ville de Paris

La Ville de Paris a deacutefini une Strateacutegie pour lrsquoenfance et les familles baseacutee sur une concertation des habitants y compris des enfants Lrsquoobjectif est de laquo permettre agrave tous les enfants de bien grandir et de srsquoeacutepanouir agrave Paris accompagner les parents dans lrsquoeacuteducation de leurs enfants et construire une ville bienveillante et inclusive pour mais eacutegalement avec les enfants et leurs parents raquo

Pour recueillir les attentes des enfants un eacutechantillon repreacutesentatif des jeunes Parisiens freacutequentant les centres de loisirs des 14e 17e 18e et 19e arrondissements a eacuteteacute constitueacute Ces jeunes Parisiens se sont exprimeacutes lors drsquoateliers Leurs aspirations visent laquo une ville verte solidaire coloreacutee et deacuteveloppant la place du jeu raquo (laquo le Paris des enfants et des familles raquo)

La strateacutegie parisienne vise tant agrave promouvoir la santeacute lrsquoeacuteducation et la citoyenneteacute des jeunes qursquoagrave accompagner les parents dans leur vie quotidienne et en les soutenant face aux difficulteacutes socioeacuteconomiques et dans lrsquoexercice de la parentaliteacute qursquoagrave construire une ville soucieuse des enjeux climatiques et du vivre ensemble laquo plus apaiseacutee raquo (pollution bruit seacutecuriteacute) plus laquo ludique raquo (place de la Reacutepublique rives Seine nouveaux ameacutenagements des aires de jeux rendre la rue aux enfants veacutelos) plus laquo veacutegeacutetale raquo

Les adolescents en revanche investissent davantage lrsquoespace public Aux sorties et entre les peacuteriodes de cours les parvis des collegraveges et lyceacutees font lrsquoobjet drsquoune intense sociabiliteacute entre les jeunes qui les freacutequentent mais aussi de visiteurs venus drsquoautres eacutetablissements on va chercher ses amis agrave la sortie de leur lyceacutee et on fait parfois la rencontre de semblables drsquoautres quartiers drsquoautres milieux Les attroupements devant les eacutetablissements posent des questions de seacutecuriteacute en matiegravere de circulation et de mauvaise rencontre Des bagarres peuvent eacuteclater aux sorties drsquoeacutetablissement Les reacuteseaux sociaux ont pour conseacutequence drsquoamplifier les sociabiliteacutes juveacuteniles inter-eacutetablissement pour le meilleur (invitation aux soireacutees drsquoamis drsquoautres lyceacutees par exemple) comme pour le pire (extension des reacuteputations et du harcegravelement agrave drsquoautres cercles) Au-delagrave de lrsquoimmeacutediat abord scolaire les adolescents

193 Editions Ulmer 2012 (p 24 et 25) 194 wwwruesauxenfantscom 195 httpsdrivegooglecomfiled0B4Rm9PIIrp4ibXpmOHZ5eHA4ckEview

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investissent des perrons (notamment pour la vie amoureuse) des halls drsquoimmeubles ou dans une recherche plus visibles (usages distincts) voire plus festive les places

Un exemple de socialisation en milieu rural196

Les espaces publics centraux sont majoritairement investis par deux profils drsquoadolescents les plus jeunes (11-14 ans) et les filles Ils concernent essentiellement lrsquoespace de la laquo rue raquo et les points centraux offerts par la configuration de la commune en laquo village-rue raquo (lrsquoabribus lrsquoancien lavoir le perron de lrsquoeacuteglise ou encore laquo lrsquoentreacutee raquo de lrsquoeacutecole ougrave sont disposeacutes des bancs etc) Les espaces excentreacutes et interstitiels du domaine public villageois sont quant agrave eux majoritairement approprieacutes par deux autres cateacutegories drsquoadolescents en lrsquooccurrence les plus acircgeacutes (15-19 ans) ainsi qursquoun groupe speacutecifique de garccedilons (bandes notamment) le parking situeacute devant le cimetiegravere ougrave sont disposeacutes des bancs un hangar agricole situeacute agrave la sortie du village rue des Preacuteaux devant lequel les adolescents viennent parfois se retrouver le terrain vague situeacute agrave lrsquoarriegravere de lrsquoancien chacircteau drsquoeau qui donne sur la rue principale et lrsquoarriegravere de la laquo salle des fecirctes raquo municipale qui jouxte le terrain de foot

63 Cafeacutes cineacutemas restaurants centres commerciauxhellip Les centres commerciaux sont en train de mourir et crsquoest en grande partie ducirc au fait que les moins de 25 ans se retrouvent deacutesormais ailleurs pour passer du temps ensemble et consommer Selon une eacutetude ameacutericaine sur la jeunesse meneacutee par Piper Jaffray aupregraves de 7 500 adolescents197 le trafic des jeunes dans les centres commerciaux a chuteacute de 30 ces dix derniegraveres anneacutees les jeunes srsquoy rendant en moyenne 29 fois par an contre 38 fois en 2007 Les jeunes consomment diffeacuteremment de par le passeacute agrave savoir moins de vecirctements (mecircme srsquoils restent la deacutepense principale) mais davantage dans la culture et lrsquoalimentation Selon cette eacutetude le restaurant est doucement en train de devenir le lieu principal ougrave traicircnent les adolescents ameacutericains entre pairs

64 Ameacutenagements dans la nature et jeux de plein air 39 des enfants de 3 agrave 10 ans ne jouaient jamais en plein air cette proportion eacutetant moindre chez les enfants en surpoids (33 ) par rapport agrave ceux regardant moins les eacutecrans (56 )198

196 laquo La dimension spatiale des sociabiliteacutes drsquoadolescents reacutesidant dans un village francilien raquo op cit 197 wwwpiperjaffraycom3colaspxid=4610 198 B Salenave C Verdot V Deschamps M Vernay S Hercberg et K Catsetbon (2015) laquo La pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 agrave 10 ans dans lrsquoeacutetude nationale nutrition santeacute raquo Bulletin eacutepideacutemiologique hebdomadaire ndeg 30-31 octobre p 561-570

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7 VACANCES Les vacances sont inscrites dans une temporaliteacute de lrsquoailleurs du diffeacuterent de la rupture du rythme usuel qui ouvre agrave des moments potentiellement plus calmes plus personnaliseacutes moins contraints par lrsquoeacutecole qui peuvent ecirctre propices agrave des temps pour soi formateurs Les vacances en famille sont souvent le support privileacutegieacute drsquoun temps de loisir partageacute intergeacuteneacuterationnel dans des vies de familles parfois sous contraintes de lrsquoarticulation entre vie familiale et vie professionnelle Les colonies de vacances sont des lieux de deacutemocratisation drsquoactiviteacutes traditionnellement reacuteserveacutees aux cateacutegories aiseacutees VTT tennis planche agrave voile ou agrave thegraveme musique astronomie archeacuteologie peinture pratique sportive activiteacutes scientifiques construction de cabanes etc Mais lrsquointeacuterecirct des parents tiendrait davantage agrave leur porteacutee laquo eacuteducative et socialisatrice raquo199 LrsquoObservatoire des Vacances et des Loisirs des Enfants et des Jeunes (Ovlej) explique que les activiteacutes ne constituent ni pour les jeunes ni pour leurs parents une fin en soi laquo Elles sont pour la majoriteacute des jeunes un support agrave la relation aux autres au cœur de leurs expeacuteriences des accueils collectifs raquo Enfin les enfants appreacutecient les activiteacutes agrave thegraveme encadreacutees par des animateurs ou des professionnels formeacutes mais peuvent se lasser des contraintes imposeacutees par lrsquoaccueil et lrsquoheacutebergement collectifs Ainsi mecircme le temps en groupe demande un certain effacement de lrsquoadulte avec des plages de temps pour soi ou sans adultes200 Nous distinguerons ici le deacutepart en vacances et le temps des vacances sur le temps des vacances scolaires drsquoautres pratiques de loisirs sont proposeacutees dont les centres de loisirs particuliegraverement freacutequenteacutes pendant ces peacuteriodes201

Partir en vacances

Selon lrsquoOrganisation Mondiale du Tourisme (OMT) on appelle vacances depuis 1995 lrsquoensemble des deacuteplacements drsquoagreacutement comportant au moins quatre nuits conseacutecutives hors du domicile Les statistiques publiques produites par lrsquoInsee sur le deacutepart des enfants et des jeunes se sont appuyeacutees sur cette deacutefinition jusqursquoen 2004 date de la derniegravere enquecircte Insee prenant en compte les moins de 18 ans Afin de pouvoir mesurer lrsquoeacutevolution du taux de deacutepart des enfants et des jeunes lrsquoOvlej a utiliseacute la mecircme deacutefinition pour son enquecircte reacutealiseacutee en 2011 Fin 2017 la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises (DGE en charge de la statistique publique sur le tourisme) a reacutealiseacute une enquecircte ponctuelle sur la mobiliteacute des enfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le cadre de lrsquoenquecircte permanente de Suivi de la Demande Touristique (SDT) qui interroge chaque anneacutee les deacuteplacements de la population acircgeacutee de 15 ans et plus Les donneacutees publieacutees en feacutevrier 2018202 portent non pas sur les vacances telles que deacutefinies par lrsquoInsee preacuteceacutedemment mais sur les voyages des enfants quels que soient leur dureacutee (agrave partir drsquoune nuit) ou leur objet (les voyages scolaires reacutealiseacutes pendant le temps scolaire avec les enseignants sont comptabiliseacutes)

199 Dossier de presse eacuteteacute 2013 jeunesgouvfrcolonies-vacances 200 Y Amsellem-Mainguy sociologue agrave lrsquoINJEP membre associeacutee du Centre de recherche sur les lieux sociaux (CERLIS) reacutedactrice en chef de la revue Agora deacutebatsjeunesses et A Mardon sociologue maicirctre de confeacuterences agrave lrsquouniversiteacute Lille-I membre du Centre lillois drsquoeacutetudes et de recherches sociologiques et eacuteconomiques (CLERSEacute) Bulletin drsquoeacutetudes et de synthegraveses de lrsquoObservatoire de la jeunesse numeacutero 10 - laquo Des vacances entre jeunes partir en lsquorsquocolorsquorsquo raquo septembre 2012 201 Lrsquoensemble de ce chapitre est tireacute de la contribution drsquoI Montforte des PEP pour le conseil Enfance et adolescence 202 A Khiati et Gitton FP (2018) laquo Les enfants reacutealisent un tiers de leurs voyages sans leurs parents raquo Les 4 pages de la DGE ndeg 80 feacutevrier wwwentreprisesgouvfretudes-et-statistiques4-pages-ndeg-80-enfants-realisent-tiers-de-leurs-voyages-sans-leurs-parents

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71 16 des 5-19 ans freacutequentent les accueils de loisirs pendant les vacances Les accueils sans heacutebergement centres de loisirs ou accueils de jeunes occupent une place importante dans les pratiques des enfants et des adolescents pendant les vacances celles-ci concernent essentiellement les enfants de moins de 11 ans Selon lrsquoenquecircte reacutealiseacutee par lrsquoOvlej en 2011 plus de 23 millions drsquoenfants et drsquoadolescents avaient freacutequenteacute le centre de loisirs pendant les congeacutes scolaires au cours de lrsquoanneacutee 2010-2011 dont plus de 17 million pendant les petites vacances et plus de 18 million pendant les vacances drsquoeacuteteacute Parmi les enfants et adolescents accueillis dans un centre de loisirs au cours de lrsquoanneacutee 90 le freacutequentent pendant les vacances scolaires et la moitieacute drsquoentre eux y vont uniquement lors de ces peacuteriodes Parmi celles-ci la peacuteriode estivale connaicirct la plus forte freacutequentation avec 16 des 5-19 ans accueillis au cours de lrsquoeacuteteacute (en 2011) Les donneacutees publieacutees par la Mission drsquoEtudes et drsquoObservation Statistique (MEOS) pour les anneacutees 2007-2008 agrave 2016-2017 montrent un deacuteveloppement des accueils de loisirs et des accueils de jeunes203 Quelle soit la peacuteriode de congeacutes les places ouvertes concernent pour un tiers drsquoentre elles les enfants acircgeacutes de moins de 6 ans et pour pregraves de 50 les 6-11 ans Le taux de freacutequentation tend agrave deacutecroicirctre degraves 8 ans

Taux freacutequentation des accueils de loisirs pendant les vacances selon lrsquoacircge et les peacuteriodes

Source Ovlej Bulletin ndeg 43 laquo Les centres de loisirs eacutetat des lieux de la freacutequentation en 2011 raquo

203 Donneacutees relatives aux accueils collectifs de mineurs (anneacutees 2007-2008 agrave 2016- 2017) wwwinjepfrarticledonnees-relatives-aux-accueils-collectifs-de-mineurs-annees-2007-2008-2016-2017-11846html

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72 25 des enfants ne partent pas en vacances et les ineacutegaliteacutes croissent avec lrsquoacircge et depuis 2004 Entre 1965 et 1989 le taux de deacutepart en vacances observeacute tous les cinq ans par lrsquoInsee a connu une progression constante que ce soit pour la population totale ou pour les enfants et les adolescents Il est passeacute respectivement de 45 agrave 60 pour lrsquoensemble de la population et de 50 agrave 70 pour les moins de 18 ans Depuis le deacutebut des anneacutees 1990 lrsquoaccegraves aux vacances a relativement peu eacutevolueacute Le taux de deacutepart srsquoeacutelegraveve ainsi de 70 agrave 75 en 2004 pour les 5 agrave 19 ans Selon les donneacutees recueillies par lrsquoOvlej il reste stable en 2011 mais masque des ineacutegaliteacutes croissantes Depuis 2004 les enquecirctes reacutealiseacutees par lrsquoInsee sur le deacutepart en vacances de lrsquoensemble de la population quel que soit lrsquoacircge nrsquoont pas eacuteteacute reconduites La stabiliteacute du taux de deacutepart pour lrsquoensemble des 5 agrave 19 ans masque un eacutecart croissant entre les enfants et les adolescents selon le niveau de revenu de leur famille Entre ceux dont la famille dispose drsquoun revenu mensuel infeacuterieur agrave 1 500 euros et ceux pour lesquels ce revenu est eacutegal ou supeacuterieur agrave 4 000 euros par mois cet eacutecart eacutetait de de 29 points en 1999 il atteint 42 points en 2004 et 44 points en 2011 Sur lrsquoensemble de la tranche drsquoacircge 25 des enfants et des adolescents nrsquoeacutetaient pas partis en vacances au moins une fois dans lrsquoanneacutee en 2011 cette proportion atteint 50 en dessous drsquoun revenu 1 500 euros mensuels Au-dessus de 3 000 euros le deacutepart concerne la quasi-totaliteacute de la mecircme tranche drsquoacircge Les donneacutees publieacutees en feacutevrier 2018 par la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises montrent un taux de deacutepart de pregraves de 83 mais sur un peacuterimegravetre diffeacuterent de celui des enquecirctes preacuteceacutedentes celui-ci integravegre les voyages scolaires tous les seacutejours de 1 agrave 3 nuits et concerne une tranche drsquoacircge plus jeune de 0 agrave 14 ans Il nrsquoest donc pas possible au vu des donneacutees disponibles agrave ce jour drsquoestimer lrsquoeacutevolution du taux de deacutepart en vacances depuis 2011 En revanche quel que soit le peacuterimegravetre drsquoobservation des pratiques (vacances pour une dureacutee de 4 nuits au moins ou mobiliteacute agrave partir drsquoune nuit) les ineacutegaliteacutes restent comparables 33 des enfants nrsquoont accegraves agrave aucune mobiliteacute quand le revenu mensuel de leur famille est infeacuterieur agrave 1 900 euros soit pregraves de deux fois plus qursquoen moyenne (17 ) on retrouve lrsquoeacutecart observeacute en 2011 concernant lrsquoaccegraves au deacutepart en vacances des 5 agrave 19 ans

Des ineacutegaliteacutes qui se renforcent avec lrsquoacircge Apregraves 17 ans le taux de deacutepart en vacances baisse fortement En 2011 selon lrsquoenquecircte de lrsquoOvlej 77 des 14-16 ans partaient en vacances et seulement 66 des 17-19 ans La baisse du taux de deacutepart agrave lrsquoadolescence concerne plus fortement les jeunes les plus deacutefavoriseacutes On peut faire lrsquohypothegravese que ces adolescents deacutelaissant les vacances avec leurs parents preacutefegraverent ne pas partir Interrogeacutes sur les raisons de ce non-deacutepart les parents reacutepondent le plus souvent que leur adolescent preacutefegravere rester chez lui voir ses amis qursquoil nrsquoa pas envie de partir avec eux ou qursquoil nrsquoest pas en acircge de partir seul

Handicap Plus encore que pour lrsquoensemble de la population du mecircme acircge les donneacutees concernant lrsquoaccegraves au deacutepart en vacances des enfants et adolescents en situation de handicap font particuliegraverement deacutefaut 204 En 2003 lrsquoInsee avait inteacutegreacute cette question dans le volet

204 Le Deacutefenseur des droits a formuleacute le 2 novembre 2017 des recommandations visant agrave ameacuteliorer la connaissance statistique de la situation et des besoins des personnes en situation de handicap Il preacuteconise notamment une harmonisation de la deacutefinition du handicap une systeacutematisation de la prise en compte du sexe dans lrsquoeacutelaboration des statistiques publiques et le deacuteveloppement drsquoeacutetudes reacuteguliegraveres sur lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation et lrsquoemploi des personnes en situation de handicap Il demande

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Education et famille de son Enquecircte sur les Conditions de Vie des Meacutenages (EPCV)205 Les donneacutees recueillies montrent que ces enfants et ces adolescents partaient moins que les autres avec leurs parents ou leur famille eacutelargie en raison notamment des caracteacuteristiques socioeacuteconomiques lieacutees agrave la situation de handicap et plus particuliegraverement du niveau de revenu de la famille lieacute agrave lrsquoinactiviteacute freacutequente des megraveres206

73 Des vacances resserreacutees autour des seacutejours en famille

Selon les diffeacuterents types de vacances

Type de vacances (au moins 4 nuits)

Part des mineurs acircgeacutes de 5 agrave 19 ans (en ) en 2011

Seacutejours collectifs 7

Mini-camps 2

Enfants cumulant seacutejours en famille et

collectifs

18

Exclusivement en famille

46

Uniquement sans les parents

11

Pas de vacances 25

Source contribution I Monforte pour HCFEA

- Vacances en famille ce type de vacances a connu une augmentation des anneacutees 1980 agrave 2011 et semble srsquoecirctre stabiliseacute depuis Selon lrsquoOvlej il concernerait plus de 60 des mineurs acircgeacutes de 5 agrave 19 ans en 2011 contre 53 en 2004 et 50 en 1981 En 2017 la DGE relegraveve un taux de deacutepart en famille de 64 mais pour des enfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans plus nombreux agrave partir avec leurs parents que leurs aicircneacutes et pour des seacutejours agrave partir drsquoune nuit

- Seacutejours collectifs comprenant les colonies de vacances et les seacutejours linguistiques repreacutesentent 7 des deacuteparts connaissent une diminution depuis leur pic atteint en 1995 Sur lrsquoanneacutee scolaire 20162017 2 millions drsquoenfants et drsquoadolescents sont partis dans ce

eacutegalement au Conseil National de lrsquoInformation Statistique de veiller agrave la prise en compte du handicap dans les enquecirctes statistiques lorsque cela paraicirct opportun et reacutealisable 205 Ces donneacutees ont fait lrsquoobjet drsquoune exploitation secondaire par lrsquoOvlej dans le cadre drsquoune convention de recherche avec lrsquoAPF et lrsquoIresp I Monforte (2009) Le temps libre des enfants et des adolescents en situation de handicap approche comparative de leur accegraves aux pratiques de loisirs et de vacances convention de recherches Associations des Paralyseacutes de France (APF) et Institut de Recherche en Santeacute Publique (IReSP) aoucirct 206 Indeacutependamment de ces facteurs ecirctre atteint de problegravemes de santeacute etou drsquoune deacuteficience motrice constitue en soi un obstacle au deacutepart en vacances avec les parents ou chez un membre de la famille Parmi la population geacuteneacuterale 65 des eacutelegraveves de la maternelle au lyceacutee eacutetaient partis en vacances avec leurs parents au cours de lrsquoeacuteteacute 2003 mais seulement 60 pour leurs pairs en situation de handicap (quelle que soit la forme drsquoalteacuteration agrave lrsquoexclusion de lrsquoallergie ou de lrsquoasthme) 58 quand il srsquoagit de deacuteficience motrice 54 agrave 53 de difficulteacute de langage ou de santeacute voire 37 pour ceux suivant une scolariteacute adapteacutee et 26 quand des problegravemes de santeacute srsquoajoutent au laquo handicap physique raquo

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cadre pour une moyenne de 92 jours en leacutegegravere diminution par rapport agrave 2012-2013 (94 jours)

- Mini-camps concernent 2 des enfants Le nombre de mineurs accueillis dans ces mini-camps est passeacute de pregraves de 300 000 en 2008 agrave 420 000 en 2011 une forte progression qui explique la hausse du total des seacutejours collectifs deacuteclareacutes mais en signale le changement de format pour les plus jeunes acircgeacutes de 0 agrave 14 ans et pour des seacutejours agrave partir drsquoune nuit la Direction Geacuteneacuterale des Entreprises estime en 2016 le taux de deacutepart avec les grands-parents agrave 29 avec drsquoautres membres de la famille ou des amis agrave 10

- Autres seacutejours de vacances 207 chez les grands-parents 10 des deacuteparts (autres membres de la famille 8 chez des amis 6 seuls 4 )

Taux de deacutepart en seacutejour(s) collectif(s) drsquoau moins 4 nuits parmi la population de 5 agrave 19 ans selon le revenu mensuel du meacutenage

Source Ovlej Bulletin ndeg 42 laquo Les colos aujourdrsquohui un modegravele de vacances socialement partageacute qui perdure et se transforme raquo 2013

Les vacances avec les parents se sont geacuteneacuteraliseacutees mais les contraintes financiegraveres reacuteduisant le nombre de seacutejours dans lrsquoanneacutee elles constituent la seule forme de vacances pour une proportion croissante drsquoenfants et drsquoadolescents Le modegravele des vacances en famille avec les parents et pour certains les grands-parents preacutedomine particuliegraverement pour les plus jeunes Les ineacutegaliteacutes se creusent agrave lrsquoadolescence les adolescents des familles les plus aiseacutees beacuteneacuteficient drsquoune diversiteacute drsquoexpeacuteriences en famille chez des amis et en seacutejour collectif En revanche les jeunes de familles agrave faible revenu sont de plus en plus nombreux agrave rester chez eux208 Une segmentation en trois cateacutegories de vacances selon les profils drsquoenfants (selon Michel Meacutenard)209

207 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs rapport deacuteposeacute par la Commission des Affaires Culturelles et de lrsquoEducation Assembleacutee nationale juillet wwwassemblee-nationalefr14rap-infoi1236asp I Monforte estime ces autres seacutejours dans des mecircme proportions 13 des 5 agrave 19 ans sont partis en vacances avec ou chez leurs grands-parents 6 avec ou chez drsquoautres membres de la famille 4 avec ou chez des amis 3 de faccedilon autonome sans adultes (2011) 208 Dossier drsquoeacutetude Caf ndeg187 2016 209 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

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- Des centres de loisirs pour les 6-12 ans pour les enfants des classes populaire et moyenne des milieux urbains

- Des colonies de vacances drsquoeacuteteacute pour les plus pauvres de tous acircges qui ne partent pas en vacances familiales - Des courts seacutejours drsquoune agrave deux semaines pour les 13-16 ans issus de milieux favoriseacutes qui nrsquoont pas

restreint leurs deacutepenses de vacances ou issus de familles qui disposent encore drsquoaides au deacutepart de la part de leur employeur

74 Les seacutejours collectifs deacutesaffection ou mutations Une baisse de la freacutequentation et une eacutevolution des types de seacutejours Le taux de deacutepart des seacutejours collectifs englobant les colonies de vacances les camps et les seacutejours speacutecifiques (hors mini-camps organiseacutes par les centres de loisirs ou les accueils de jeunes) a connu une forte baisse depuis le milieu des anneacutees 1990 jusqursquoen 2004 Il srsquoest stabiliseacute entre 2004 et 2011 autour de 8 des 5 agrave 19 ans selon les enquecirctes conduites par lrsquoOvlej aupregraves des familles Les donneacutees enregistreacutees par la Mission des Etudes et de lrsquoObservation Statistique (MEOS) agrave partir des deacuteclarations de seacutejours des organisateurs montraient une baisse sensible du nombre de deacuteparts en seacutejours collectifs (hors mini-camps) agrave partir de 2010 On observait plusieurs tendances jusqursquoen 2013 210

- la stabiliteacute voire le deacuteveloppement de seacutejours dits laquo speacutecifiques raquo qui recouvrent les seacutejours linguistiques les rencontres europeacuteennes de jeunes les chantiers de jeunes beacuteneacutevoles les seacutejours dont lrsquoorganisateur est une personne morale dont lrsquoobjet est le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes particuliegraveres feacutedeacuterations sportives conservatoires ou associations culturelles ou artistiques Pregraves de la moitieacute des seacutejours laquo speacutecifiques raquo sont des laquo seacutejours sportifs raquo organiseacutes par des feacutedeacuterations sportives agreacuteeacutees leurs organes deacuteconcentreacutes ou les clubs qui leur sont affilieacutes et destineacutes agrave leurs licencieacutes Pour 43 drsquoentre eux il srsquoagit de laquo seacutejours linguistiques raquo qui repreacutesentent seulement un tiers des seacutejours organiseacutes agrave lrsquoeacutetranger La progression des seacutejours speacutecifiques sportifs et de maniegravere plus minoritaire artistiques ou culturels organiseacutes par les associations locales montre lrsquointeacuterecirct des familles et des enfants pour des deacuteparts organiseacutes depuis une structure freacutequenteacutee tout au long de lrsquoanneacutee avec des encadrants et des enfants qursquoils connaissent deacutejagrave Cet ancrage constitue un facteur de reacuteassurance particuliegraverement pour les premiers deacuteparts en collectifs Ce facteur de reacuteassurance a eacuteteacute identifieacute par diffeacuterentes eacutetudes pour ce qui concerne les mini-camps dans un parcours conduisant du centre de loisirs agrave la colo

- la forte progression des deacuteparts en mini-camps entre 2007 et 2013 (+ 43 de mineurs accueillis)211 ces derniers preacutesentent la particulariteacute drsquoecirctre organiseacutes par les centres de loisirs ou accueils de jeunes structures freacutequenteacutees tout au long de lrsquoanneacutee par les enfants et les adolescents et de proposer des seacutejours de courte dureacutee (3 jours en moyenne) qui entrent le plus souvent dans le financement de ces structures par les collectiviteacutes locales et les Caisse drsquoAllocations Familiales (Caf) notamment dans le cadre des Contrats Enfance Jeunesse

- la progression des seacutejours laquo courts raquo (deacutefinis par la regraveglementation par une dureacutee de moins de 4 jours)

210 Actes du colloque de lrsquoUNAT laquo Les colos un enjeu pour la jeunesse raquo novembre 2015 211 R Foirien (2015) laquo Les accueils collectifs de mineurs avec heacutebergement en 2013 raquo Stat-info ndeg15-02 mai

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- la diversification des peacuteriodes de seacutejours lrsquoallongement des congeacutes scolaires de la Toussaint dont la dureacutee est passeacutee de dix jours en 2011 agrave deux semaines en 2012 srsquoest traduit par une augmentation de + 25 de seacutejours sur la peacuteriode consideacutereacutee

- la part croissante du public adolescent minoritaires jusqursquoen 2003 les adolescents sont de plus en plus nombreux au sein du public partant en seacutejour collectif (hors mini-camps) En 2012-2013 les 13 agrave 17 ans repreacutesentaient plus de 58 de ce public Les plus jeunes sont en revanche de moins en moins preacutesents 18 des effectifs des seacutejours non speacutecifiques de plus de cinq jours est acircgeacute de moins de 6 ans Cette proportion atteint 4 pour les seacutejours courts confirmant que ce type de dureacutee peut constituer un facteur de reacuteassurance et contribuer agrave lrsquoapprentissage du deacutepart sans les parents en collectif Il en est de mecircme pour les mini-camps eacutegalement de courte dureacutee agrave partir de structures freacutequenteacutees tout au long de lrsquoanneacutee crsquoest la seule cateacutegorie de seacutejours pour laquelle le public est majoritairement acircgeacute de 6 agrave 11 ans (pour 63 des effectifs) et les moins de 6 ans repreacutesentent 10 de celle-ci

- la stabiliteacute voire la progression selon les anneacutees des deacuteparts des 12-17 ans agrave lrsquoeacutetranger pour des seacutejours autres que linguistiques qui souligne le deacutesir de voyage des adolescents les plus nombreux agrave partir en seacutejour collectif et lrsquointeacuterecirct des familles pour la deacutecouverte drsquoautres pays

Selon les donneacutees 2017212 la MEOS enregistre une baisse de 19 du nombre drsquoenfants et drsquoadolescents partis en seacutejour collectif (hors mini-camps) depuis 2010 Cette tendance affecte de maniegravere diffeacuterente les cateacutegories de seacutejours identifieacutees par la reacuteglementation et la statistique publique

- les seacutejours de vacances laquo non speacutecifiques raquo drsquoau moins cinq jours connaissent une reacuteduction constante de leurs effectifs soit 22 depuis 2010 En 2016-2017 ils ont neacuteanmoins accueilli plus de 900 000 enfants et adolescents

- les seacutejours speacutecifiques malgreacute une tendance agrave la stabiliteacute leurs effectifs se sont globalement reacuteduits de 20 depuis 2010 pour atteindre 161 000 mineurs en 2016-2017

- les seacutejours laquo courts raquo non speacutecifiques de moins de cinq jours poursuivent leur progression au total on enregistre + 22 de mineurs accueillis depuis 2007 soit pregraves de 81 000 enfants et adolescents en 2017 Ils beacuteneacuteficient drsquoune tendance structurelle agrave la reacuteduction de la dureacutee des seacutejours (pour lrsquoensemble des cateacutegories de seacutejours collectifs la dureacutee moyenne de seacutejour srsquoest leacutegegraverement reacuteduite)

- les mini-camps voient leur freacutequentation se reacuteduire de 11 sur ces trois derniegraveres anneacutees La part du public adolescent dans les seacutejours collectifs (hors mini-camps) reste en progression En 2016-2017 les 12-17 ans repreacutesentent pregraves de 60 du public pour lrsquoensemble de ces seacutejours

- les deacuteparts des 12-17 ans agrave lrsquoeacutetranger pour des seacutejours autres que linguistiques reacutesistent voire progressent pour les seacutejours courts

Evolution du nombre drsquoenfants et drsquoadolescents partis en seacutejour collectif 2007-2008 agrave 2016-2017

212 wwwinjepfrarticledonnees-relatives-aux-accueils-collectifs-de-mineurs-annees-2007-2008-2016-2017-11846html

101

Donneacutees MEOS-INJEP novembre 2017 (reacutesultats estimeacutes pour 2016-2017)

75 Freins financiers obstacles majeurs au deacutepart en vacances y compris pour les classes moyennes qui beacuteneacuteficient de peu drsquoaides 88 des familles deacuteclarent qursquoelles nrsquoauraient pas pu faire partir leur enfant en seacutejour sans une aide ou une prise en charge partielle du coucirct du seacutejour (Ovlej 2011) Le coucirct financier du seacutejour collectif est un frein important pour 59 des familles Trois types drsquoaide sont agrave distinguer

- Les Contrats Enfance Jeunesse Entreacutes en vigueur le 1er juillet 2006 le Contrat Enfance Jeunesse (CEJ) comporte deux volets distincts un volet laquo enfance raquo et un volet laquo jeunesse raquo Ce contrat drsquoobjectifs et de cofinancement passeacute entre la Caf et une collectiviteacute territoriale permet notamment drsquoapporter des moyens suppleacutementaires pour financer les accueils de loisirs sans heacutebergement (ALSH) destineacutes aux 3 agrave 17 ans reacutevolus 213 Il concernerait 14 du public accueilli en seacutejours collectifs214

- Les comiteacutes drsquoentreprise 25 du public accueilli en seacutejour collectif aurait beacuteneacuteficieacute drsquoune aide de leur comiteacute drsquoentreprise215 LrsquoOVLEJ estime agrave partir de lrsquoenquecircte de lrsquoInsee de 2004 sur les conditions de

213 E Faucher (2014) laquo Focus Soutenir les loisirs des enfants et des adolescents raquo Informations sociales 20141 ndeg 181 Caisse nationale drsquoallocations familiales (Cnaf) p 30 agrave 33 214 I Monforte Le temps libre des enfants et des adolescents en situation de handicap op cit 215 Ibid

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

1 600 000

Seacutejours speacutecifiques (sportifslinguistiques artistiques ouculturels rencontreseuropeacuteennes de jeunes chantiersde jeunes beacuteneacutevoles)

Seacutejours courts (seacutejours nonspeacutecifiques de moins de cinqjours)

Seacutejours de vacances (seacutejours nonspeacutecifiques dau moins cinqjours)

Seacutejours activiteacute acessoire auxaccueils de loisirs ou aux accueilsde jeunes (mini-seacutejours)

102

vie que tous modes de vacances confondus les comiteacutes drsquoentreprise financent partiellement les vacances de 146 des 5-19 ans216

- Les Prestations de la Caf Elles permettraient le deacutepart de 48 des 5-19 ans (648 000 jeunes)217 En 2013 300 000 familles et 400 000 jeunes sont partis en vacances gracircce agrave leur Caf218 Les principales aides aux vacances de la Caf sont chapeauteacutees par le service VaCaf qui regroupe le financement de vacances familiales lrsquoaccompagnement des familles les plus fragiliseacutees et la promotion du tourisme social et deacutecline les aides en trois volets - lrsquoaide aux vacances familiales (AVF) est destineacutee agrave des familles autonomes qui reacutepondent

aux critegraveres fixeacutes par les conseils drsquoadministration des caisses - lrsquoaide aux vacances sociales (AVS) srsquoadresse aux familles qui ont besoin drsquoun

accompagnement socio-eacuteducatif

- lrsquoaide aux vacances des enfants (AVEN) permet drsquoenvoyer les enfants en colonie ou dans des camps drsquoeacuteteacute

Leurs fonds ne beacuteneacuteficient plus qursquoaux familles les plus modestes qui ont un quotient familial tregraves faible Interrogeacutes par lrsquoOvlej (2011) sur les raisons pour lesquelles ils nrsquoont pas pu faire partir leur enfant en seacutejour collectif alors qursquoils lrsquoauraient souhaiteacute 45 de ces parents invoquent le prix premiegravere raison invoqueacutee devant lrsquoavis de lrsquoenfant (31 drsquoentre eux soulignent que leur enfant ne souhaitait pas partir)

Le taux de deacutepart en seacutejour collectif des enfants des familles les plus pauvres (avec un revenu mensuel infeacuterieur agrave 1 000 euros mensuels) eacutetait comparable agrave la moyenne soit 8 il atteint 16 parmi ceux qui avaient pu partir en vacances quel que soit le type de seacutejour (familial ou non) soulignant lrsquoimportance des seacutejours collectifs pour permettre agrave ces enfants drsquoacceacuteder au deacutepart En revanche les enfants des familles agrave revenu moyen sont moins nombreux agrave pouvoir partir en seacutejour collectif cette situation tend agrave se deacutegrader pour ceux dont le revenu familial mensuel est compris entre 2 000 et 3 000 euros LrsquoOvlej relegraveve que cette cateacutegorie est celle qui beacuteneacuteficie moins freacutequemment des aides des Caf ou des comiteacutes drsquoentreprise

216 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit 217 Ibid 218 wwwcaffrvies-de-familleelever-ses-enfantsacces-aux-loisirspetits-budgets-la-caf-facilite-votre-depart-en-vacances

103

Aides au deacutepart acteurs et modaliteacutes drsquoenfants et de jeunes partis en seacutejour collectif en 2011 ayant beacuteneacuteficieacute drsquoune aide selon le revenu mensuel du meacutenage

Source Ovlej Bulletin ndeg 42 laquo Les colos aujourdrsquohui un modegravele de vacances socialement partageacute qui perdure et se transforme raquo 2013

De maniegravere geacuteneacuterale le deacutepart en seacutejour collectif deacutepend de plus en plus fortement des soutiens que peut recevoir la famille quand son revenu est faible ou moyen En 1982 selon la Sofres les meacutenages usagers interrogeacutes reacutepondaient pour 58 drsquoentre eux que ces seacutejours eacutetaient inabordables sans aide financiegravere En 2011 88 des familles interrogeacutees dans le cadre de notre enquecircte affirment qursquoelles nrsquoauraient pu faire partir leur enfant en colonie sans un soutien financier exteacuterieur219

Crsquoest lrsquoaccegraves des familles agrave tel ou tel type drsquoacteurs ou agrave des aides qui conditionne lrsquoaccegraves des enfants et des adolescents aux diffeacuterentes offres de seacutejour Selon que le revenu de leur famille leur permette de beacuteneacuteficier drsquoaides au deacutepart ou de payer un seacutejour coucircteux qursquoelles soient ayants droit drsquoun comiteacute drsquoentreprise ou drsquoune Caf ou qursquoelles reacutesident dans une commune proposant des colonies ou des mini-camps les enfants ne partiront pas dans les mecircmes types de seacutejours

76 A cocircteacute des freins financiers une question de confiance Selon les services de la Direction de la Jeunesse de lrsquoEducation Populaire et de la Vie Associative (DJEPVA) agrave cocircteacute des aspects financiers les principaux freins perccedilus au recours agrave une colonie de vacances seraient - le manque de confiance dans le personnel accompagnant (57 ) et dans une mesure

bien moindre la crainte de manquements dans lrsquoorganisation (22 )

Lrsquoun des principaux freins tiendrait agrave la crainte que lrsquoenfant soit mis en danger agrave un acircge ougrave il ne peut ni se deacutefendre ni deacutecider raisonnablement par lui-mecircme laquo les rapports entre

219 A titre de comparaison selon une enquecircte conduite par la Cnaf parmi les 8 de beacuteneacuteficiaires drsquoune aide au deacutepart en vacances des Caf la moitieacute deacuteclarait qursquoils ne seraient pas partis en vacances sans cette aide (Domingo 2011)

104

animateurs et enfants sont placeacutes sous la menace de la peacutedophilie raquo et les craintes drsquoaccident corporel et de mauvaises freacutequentations

- Un ressenti neacutegatif que peuvent avoir les parents agrave laisser leur enfant partir loin drsquoeux la peur que son enfant soit malheureux (27 ) le fait drsquoecirctre eacuteloigneacute de son enfant (25 )220

Les craintes diffuses relatives agrave la seacutecuriteacute se reacutevegravelent plus minoritaires quand on interroge plus speacutecifiquement des parents ne souhaitant pas faire partir leur enfant et seraient davantage lieacutees agrave lrsquoangoisse de la seacuteparation Elles sont en effet plus fortement exprimeacutees (par 23 de ces parents reacuteticents) quand lrsquoenfant est acircgeacute de moins de 10 ans La trop grande jeunesse de celui-ci est drsquoailleurs un frein important (pour 20 ) apregraves le souhait de lrsquoenfant (28 ) ou la preacutefeacuterence des vacances en famille (30 ) Soulignons que lrsquoacircge du premier deacutepart en colonie a reculeacute passant de 7 ans dans les anneacutees 1980 (enquecircte Sofres) agrave 9 ans aujourdrsquohui De mecircme les premiers deacuteparts en autonomie preacutesents degraves 15 ans en 2003 (pour 5 de ces jeunes selon lrsquoInsee) sont repousseacutes agrave 16 ans (pour 2 drsquoentre eux) voire agrave 18 ou 19 ans mais restent tregraves minoritaires Au cours de lrsquoeacuteteacute 2003 un tiers des jeunes de 18 ans eacutetaient partis sans adultes et seulement 14 pendant lrsquoeacuteteacute 2011 Cette angoisse de la seacuteparation peut conduire agrave privileacutegier lrsquoentre-soi les vacances en famille et agrave craindre pour son enfant la rencontre avec drsquoautres milieux

Une expeacuterience de la diversiteacute ou la recherche de lrsquoentre-soi Par ailleurs si certaines familles teacutemoignent drsquoune laquo adheacutesion revendiqueacutee raquo221 pour la mixiteacute et lrsquoouverture agrave drsquoautres horizons drsquoautres nrsquoheacutesitent pas exprimer leur crainte voire leur refus Si 83 des parents reacutepondent qursquoils ont inscrit leur enfant en colonie laquo pour qursquoil apprenne agrave vivre avec drsquoautres raquo seuls 49 adhegraverent agrave la proposition laquo pour qursquoil cocirctoie des enfants de milieux sociaux et culturels diffeacuterents raquo (Ovlej 2016) Les familles les plus diplocircmeacutees et les plus aiseacutees relegravevent plus souvent les aspects neacutegatifs de cette expeacuterience pour leur enfant qui lui a donneacute laquo de mauvaises habitudes eu une mauvaise influence raquo ou lrsquoa laquo confronteacute agrave des comportements difficiles raquo Elles sont plus nombreuses agrave estimer que la mixiteacute des publics peut ecirctre neacutefaste pour leur enfant Cette perception conduit plus drsquoun quart des parents usagers des centres de loisirs ou des colonies interrogeacutes par lrsquoOvlej agrave souhaiter que leur enfant fasse lrsquoexpeacuterience du collectif mais que celui-ci reste dans lrsquoentre-soi Cette attitude est preacutesente dans tous les milieux sociaux mais plus marqueacutee parmi les plus aiseacutes cadres ou exerccedilant une profession intellectuelle supeacuterieure On retrouve des logiques identiques agrave lrsquoœuvre dans les strateacutegies reacutesidentielles des mecircmes groupes sociaux Pour autant pour pregraves de la moitieacute des parents interrogeacutes ayant fait partir leur enfant en colonie lrsquoexpeacuterience de la diversiteacute constitue un enjeu eacuteducatif mecircme si elle peut prendre des formes diffeacuterentes selon leurs conceptions eacuteducatives Cette diversiteacute drsquoattentes srsquoappuie sur une image des colonies qui reste positive mecircme si elle est marqueacutee par lrsquohistoire de ces seacutejours

Une image positive des seacutejours collectifs surtout apregraves un mini-camp

220 Jeunesse au plein Air (2016) laquo Les Franccedilais et les colonies de vacances nos jours heureux raquo Confeacuterence de presse juin 221 Dossier drsquoeacutetude ndeg 187 de la Caf

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Les colonies beacuteneacuteficient drsquoune image plutocirct positive 76 des personnes interrogeacutees par lrsquoIFOP pour la Jeunesse au Plein Air222 en 2016 reacutepondent qursquoelles ont une bonne opinion soit une tregraves bonne opinion pour 12 drsquoentre elles et une assez bonne opinion pour 64 Plus les personnes avancent en acircge plus leur perception est positive (80 de bonne opinion pour les 50-64 ans et 83 au-dessus de 65 ans) Les plus jeunes se montrent plus reacuteserveacutes (68 de bonne opinion pour les 15-24 ans) comme les personnes de 35 agrave 49 ans (73 ) susceptibles drsquoavoir des enfants en acircge de partir en colonie Si lrsquoimage des colonies est globalement positive elle nrsquoapparaicirct pas ou peu moderne et semble davantage significative pour les geacuteneacuterations qui ont veacutecu enfant la peacuteriode ougrave les colos eacutetaient fortement valoriseacutees Cette image est drsquoailleurs drsquoautant plus positive que lrsquoon est soi-mecircme parti en colonie (83 de bonne opinion) ou que son enfant en a fait lrsquoexpeacuterience (85 ) Ces seacutejours gagneraient donc agrave ecirctre mieux connus preacutesents dans la reacutealiteacute des familles Dans un contexte de repli sur le cocon familial les meacutelanges sociaux et culturels auxquels donnent lieu les colonies de vacances peuvent ecirctre un frein au deacutepart pour les familles Celles-ci sont devenues soucieuses drsquoeacutepargner agrave leurs enfants les risques affectifs lieacutes agrave la mixiteacute et la relativisation des valeurs familiales qui reacutesulte de la rencontre drsquoenfants du mecircme acircge mais de milieu social ou culturel diffeacuterent Cette reacuteticence pour la colonie de vacance conduirait les parents agrave opter plus facilement pour le mini-camp laquo Tirailleacutes entre les craintes pour la seacutecuriteacute ou les bonnes habitudes des enfants et la conscience du profit qursquoils tirent drsquoun seacutejour collectif avec des copains de leur acircge les parents choisissent la solution de compromis que repreacutesente pour les moins de 13 ans un mini-camp de 4 agrave 5 jours dans un centre de loisirs habituellement freacutequenteacute par lrsquoenfant et agrave proximiteacute du domicile donnant la possibiliteacute drsquoune visite inopineacutee sur place et drsquoun compte-rendu permanent du deacuteroulement du seacutejour raquo 223 Le mini-camp apparaicirct comme une passerelle vers la pratique des colonies de vacances

222 Lrsquoenquecircte a eacuteteacute meneacutee par lrsquoIFOP aupregraves drsquoun eacutechantillon de 1 509 personnes repreacutesentatif de la population franccedilaise acircgeacutee de 15 ans et plus interrogeacute en ligne en mars 2016 La repreacutesentativiteacute de lrsquoeacutechantillon a eacuteteacute assureacutee par la meacutethode des quotas (sexe acircge profession de la personne interrogeacutee) apregraves stratification par reacutegion et cateacutegorie drsquoagglomeacuterations 223 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

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77 Les associations premiers organisateurs des seacutejours collectifs Statut des organisateurs des seacutejours collectifs

Donneacutees MEOS 2015

Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble des types de seacutejours sur les 12 000 organisateurs de seacutejours avec heacutebergement recenseacutes en 20122013 60 sont des associations et 30 des collectiviteacutes territoriales Toutefois ces donneacutees surestiment leur poids les mini-camps preacutesentent la speacutecificiteacute drsquoecirctre organiseacutes par un centre de loisirs soit majoritairement par les collectiviteacutes locales ou par les associations (respectivement pour 56 et 43 du public accueilli en mini-camps) Lrsquoactiviteacute de ces 12 000 organisateurs varie fortement plus drsquoun tiers drsquoentre eux a organiseacute un seul seacutejour au cours de lrsquoanneacutee et 10 drsquoentre eux sont en effet agrave lrsquoorigine de la moitieacute des seacutejours Si lrsquoon considegravere les seacutejours collectifs hors mini-camps les associations restent le premier acteur mais la proportion du nombre de seacutejours qursquoelles organisent srsquoest reacuteduite depuis le deacutebut des anneacutees 2000 Elles continuent agrave accueillir 68 des enfants et des adolescents La part des collectiviteacutes territoriales continue sa progression qui quoique faible teacutemoigne drsquoune tendance agrave un retour agrave un ancrage local des seacutejours et agrave un engagement des communes sur le deacutepart en seacutejours collectifs La progression des socieacuteteacutes commerciales du deacutebut des anneacutees 2000 agrave 2011 apparaicirct srsquoecirctre arrecircteacutee En revanche les comiteacutes drsquoentreprise sont de moins en moins nombreux agrave organiser eux-mecircmes des colonies de vacances une centaine eacutetaient recenseacutes en 2011 76 en 2013 Alors qursquoils eacutetaient un des acteurs majeurs du deacuteveloppement des colonies depuis leur creacuteation224 les comiteacutes drsquoentreprise se sont progressivement deacutesengageacutes de lrsquoorganisation des seacutejours et de la gestion drsquoun patrimoine qursquoils avaient eacuteteacute nombreux agrave acqueacuterir Mais ils restent un des premiers prescripteurs de seacutejours (pour 21 du public accueilli en 2011) avec les communes (pour 19 du public) Les seacutejours destineacutes agrave leurs ayants droit pour les premiers ou leurs habitants pour les seconds sont deacutesormais souvent organiseacutes soit par des associations soit par des socieacuteteacutes commerciales plus souvent pour les comiteacutes drsquoentreprise Les relations entre prescripteurs et organisateurs ont fortement eacutevolueacute passant drsquoune relation de partenariat et de co-construction de projets eacuteducatifs agrave destination des

224 P Brault et B Noulin (2010) laquo Evolution des pratiques sociales des comiteacutes drsquoentreprise en matiegravere de vacances raquo Conseil National du Tourisme

6030

7

3

Statut des organisateurs de seacutejours collectifs y compris les mini-camps

parmi lrsquoensemble des organisateurs

Associations

Collectiviteacutes locales

Socieacuteteacute commerciales

Comiteacute dentreprise

107

enfants dans le cadre de conventions agrave une relation commerciale structureacutee par les proceacutedures drsquoappels drsquooffres de marcheacute publics Dans ce cadre les collectiviteacutes locales et les comiteacutes drsquoentreprise de plus en plus en nombreux agrave recourir agrave ces proceacutedures tendent agrave reacuteduire le contenu de leurs appels drsquooffres agrave des seacutejours deacutefinis par leurs caracteacuteristiques (activiteacutes destination prix etc) au deacutetriment du contenu peacutedagogique Il srsquoagit souvent ainsi de lrsquoachat de seacutejours cleacutes en main pour leur public enfants de salarieacutes drsquoune mecircme entreprise reacutesidant dans le mecircme quartier ou la mecircme commune Pregraves de 60 des comiteacutes drsquoentreprise selon le rapport Meacutenard225 ne proposent plus de seacutejours collectifs agrave ses ayants droit mais leur distribuent des chegraveques vacances Le Directeur de lrsquoAgence Nationale pour les Chegraveques Vacances (ANCV) auditionneacute dans le cadre du rapport Meacutenard indiquait que seuls 4 de ces chegraveques vacances sont utiliseacutes par les familles pour le deacutepart de leurs enfants en colonie Ces multiples facteurs ont contribueacute agrave une forte tendance agrave la segmentation sociale des seacutejours Michel Meacutenard distingue ainsi trois cateacutegories qui regroupent pour partie les six profils deacutegageacutes par les analyses statistiques de lrsquoOvlej Dans ce contexte il srsquoavegravere aujourdrsquohui difficile pour les opeacuterateurs associatifs de faire vivre leurs projets eacuteducatifs drsquoapprentissage du vivre ensemble et de mixiteacute des publics Les enfants issus des classes moyennes eacutetant de moins en moins preacutesents les diffeacuterences entre ceux issus de familles en situation sociale ou eacuteconomique difficile et ceux de milieux sociaux aiseacutes apparaissent renforceacutees Cette situation contribue agrave accentuer les reacuteticences de certaines familles agrave faire partir leur enfant dans des seacutejours ougrave il pourrait avoir de laquo mauvaises freacutequentations raquo ou simplement rencontrer des enfants dont lrsquohistoire ou la situation leur semble trop douloureuse Une spirale freinant la mixiteacute srsquoenclenche

225 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

108

Source Mission des Etudes de lrsquoObservation et des Statistiques (MEOS) du ministegravere des Sports de la Jeunesse de lrsquoEacuteducation populaire et de la Vie associative ndash Stat-info 2012

74

15

2 7

68

1611

4

65

1711

40

1020304050607080

Associations Collectiviteacuteslocales

Socieacuteteacutescommerciales

Comiteacutesdentreprise

du public accueilli selon le statut des organisateurs de seacutejours collectifs

(hors mini-camps)

2000 2011 2013

109

II TEMPS ET LIEUX TIERS (TLT) UN laquo TROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS

1 DES TEMPS DrsquoACTIVITES COMPARABLES AUX TEMPS SCOLAIRES ET A CEUX DES REPAS ET LOISIRS AVEC LES PARENTS

1 1 en moyenne pour les 11-17 ans un temps disponible essentiellement reacuteparti entre les TLT (25 ) le temps scolaire (32 ) et le laquo faire raquo familial (30 ) Les enseignements de lrsquoenquecircte Emploi du temps de lrsquoInsee

Lrsquoenquecircte Emploi du temps permet de reconstituer ce que font les enfants aux diffeacuterents acircges et de faire apparaicirctre la place respective des temps et lieux tiers par rapport aux deux espaces reacutefeacuterents que sont la famille et lrsquoeacutecole agrave travers la mesure des dureacutees drsquoactiviteacute et des questions compleacutementaires sur les modaliteacutes de ces activiteacutes Lrsquoenquecircte permet ainsi de deacutecrire les occupations des enfants (11-17 ans) selon la taille drsquouniteacute urbaine le milieu socioeacuteconomique des parents (en trois cateacutegories) et le genre de lrsquoenfant et renseigne sur les modaliteacutes relationnelles activiteacutes reacutealiseacutees seul ou en preacutesence drsquoun parent drsquoun autre membre de la famille ou hors de la famille Les donneacutees sont issues de carnets remplis agrave la fois un jour de semaine et un jour de week-end Dans cette enquecircte lrsquoeacutechantillon est de 669 enfants de 11 agrave 18 ans en 2009-2010 La taille de cet eacutechantillon est toutefois faible ce qui limite les possibiliteacutes de comparaison intergroupes seules les diffeacuterences significatives sur le plan statistique seront donc commenteacutees

LrsquoInsee a reacutealiseacute pour le HCFEA ndash Conseil enfance et adolescence une exploitation speacutecifique de lrsquoenquecircte Emploi du temps permettant drsquoisoler les donneacutees relatives aux enfants et adolescents Selon ces donneacutees les journeacutees des enfants et adolescents se reacutepartissent tregraves diffeacuteremment en semaine et le week-end En moyenne en semaine (y compris peacuteriode de vacances scolaires) lrsquoeacutecole occupe 30 du temps hors temps physiologique226 40 si lrsquoon inclut les devoirs et trajets Le temps laquo libre raquo (dans la contribution Insee pour le HCFEA le temps libre est deacutefini comme le temps qui reste une fois retireacutes le sommeil lrsquohygiegravene les repas lrsquoeacutecole et les devoirs ou le travail) repreacutesente environ 40 du temps laquo disponible raquo et plus de 50 si on inclut les repas Le week-end il repreacutesente plus 70 du temps disponible

226 On deacutefinit ici le temps physiologique comme lrsquoaddition des temps de sommeil et hygiegravene mais sans les repas qui ressortent davantage de la sociabiliteacute

110

Le temps des 11-17 ans

Week-end Semaine Temps physiologique 11h28min 10h14min

Repas 02h06min 02h01min Ecole 16min 03h59min

Devoirs et travail 52min 1H04min Trajets 1min 32min

Temps laquo libre raquo hors repas 09h12min 06h05min Temps disponible 12h32min 13h46min

Total 24h 24h

Source EE exploitation Insee pour HCFEA227 Le temps physiologique regroupe ici le sommeil et lrsquohygiegravene Il srsquoagit ici drsquoun temps moyen mesureacute au moment de lrsquoenquecircte qui selon les zones a pu coiumlncider avec des vacances scolaires Il ne faut donc pas directement prendre ces temps-lagrave comme des laquo dimensionnements raquo mais plutocirct les examiner relativement les uns aux autres On deacutefinit le temps disponible (calcul HCFEA) comme 24 heures ndash temps laquo physiologique raquo (sommeil et hygiegravene) Comme on dort plus le week-end il y a moins de temps disponible agrave reacutepartir entre les diverses activiteacutes de la journeacutee

Le temps libre des semaines comprend ici des peacuteriodes drsquoeacutecole et vacances scolaires il se reacutepartit entre un temps libre de 10 heures et 24 minutes pour les peacuteriodes de congeacutes (83 du temps disponible) et de 4 heures et 7 minutes en temps scolaire (29 du temps disponible) Les trajets scolaires occupent eacutegalement une place significative en semaine agrave hauteur de 45 minutes en moyenne Les repas comprennent des moments en famille des moments agrave lrsquoeacutecole des moments seuls il conviendrait de les reacutepartir entre temps physiologique temps libre hors famille hors eacutecole et temps familiaux Dans ces tranches drsquoacircge les repas hors eacutecole sont tregraves majoritairement pris avec les parents Pour eacutevaluer le temps des TLT on peut partir de la cateacutegorie laquo temps libre raquo et retrancher le temps passeacute avec les parents ou drsquoautres personnes du meacutenage (mais cela comprendra alors du temps libre agrave la maison seul ou devant son eacutecran) ou retrancher le temps passeacute agrave la maison et ajouter le temps des eacutecrans hors parents

Source Insee calcul HCFEA Le meacutenage comprend notamment la fratrie On ajoute le temps libre hors maison hors famille rapporteacute au temps disponible avec le temps drsquoeacutecran sans famille rapporteacute au temps disponible

Le temps libre hors eacutecole et sans les parents ou la fratrie repreacutesente environ 42 du temps disponible le week-end et 27 en semaine Mais ce temps contient des grandes plages de

227 S Grobon pour HCFEA

Week-end Semaine

Temps libre hors repas agrave la maison hors de la maison agrave la maisonhors de la

maisonSeul 02h40min 15min 02h03min 22minAvec les parents 01h23min 01h12min 52min 33minAvec quelquun du meacutenage 32min 14min 25min 10minAvec une connaissance hors du meacutenage 21min 02h04min 6min 01h11min

Total temps libre 4h56 min 3h45min 3h26min 2h16minTotal temps libre hors famille en min 181 139 129 93en temps disponible 24 18 16 11temps deacutecran sans famille 15 10 pondeacutereacuteestimation TTL en tps disponible 34 21 25

111

temps seul agrave la maison Si lrsquoon ne retient du temps seul agrave la maison que le temps sur eacutecran alors le temps des TLT repreacutesente en moyenne 25 du temps disponible (21 en semaine et 34 le week-end) Sachant que par ailleurs les enfants et adolescents passent un temps important agrave la maison seul ou avec leurs fregraveres et sœurs mais sans les parents agrave la maison

Ce temps est agrave comparer au temps scolaire qui repreacutesente 32 du temps disponible

Source Insee calcul HCFEA

On peut aussi comparer ce temps avec un temps du laquo faire ensemble familial raquo (30 du temps disponible) ou plus largement de temps de co-preacutesence familial ou agrave la maison Contrairement aux jeunes adultes les enfants et adolescents passent une part importante de leur temps libre hors de la maison avec les parents (autour drsquoun tiers le week-end et un quart en semaine) Les repas des 11-17 ans sont souvent pris avec les parents (plus de deux tiers le week-end et la moitieacute en semaine)

Temps parents et autre famille Week-end Semaine Pondeacutereacute Repas avec les parents 87 55 sans les parents mais autre famille 23 41 Temps libre avec les parents 155 85 sans les parents mais autre famille 46 35 311 216 243 en temps disponible 41 26 30

Source Insee calcul HCFEA

Notons que le temps du laquo faire familial raquo est ici sous-estimeacute on peut y ajouter le temps des trajets (75 des trajets en semaine et 90 des trajets le week-end) qui sont accompagneacutes par un membre de la famille ce qui changerait un peu le curseur entre temps familial et temps scolaire De mecircme une partie des devoirs sont faits avec les parents ou les fregraveres et sœurs (environ 20 du temps de devoirs en semaine et 16 le week-end)228 Enfin il va de soi que ce temps du laquo faire en famille raquo nrsquoest pas le tout du temps familial le temps du soin pour les petits et la preacutesence sans laquo faire avec raquo doit ecirctre pris en compte pour appreacutehender le total laquo temps familial ecirctre agrave la maison raquo Le temps seul est aussi un temps

228 Source Insee pour HCFEA

Week-end Semaine pondeacutereacute

Ecole

16

239 en temps disponible 2 29 21

Devoirs T

52

64

Trajets

1

32

Temps scolaire

69

335 en temps disponible 9 41 32

112

susceptible drsquoecirctre encadreacutecadreacute agrave distance par les parents Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les enfants peuvent aussi avoir des temps agrave la maison seuls sans activiteacute partageacutee avec leur famille Enfin ce temps connaicirct des variations importantes selon le moment de la semaine et selon les congeacutes scolaires

11 agrave 17 ans

Week-end

Semaine

Congeacutes Peacuteriode scolaire ou de travail

Temps physiologique 1337 1323 1145 Dont sommeil 1036 1039 847 hygiegravene santeacute 052 053 051 repas 205 150 205 Temps scolaire et de travail 110 012 806 Dont eacutecole 015 000 546 Travail 003 000 031 Devoirs 048 012 054 Trajets domicile eacutecoletravail 000 000 045 en du temps disponible 9 2 56 Temps laquo libre raquo et repas (1) 1117 1214 612

en du temps disponible 90 98 43

Source Insee pour HCFEA calculs HCFEA (1) temps disponible ndash temps scolaire et assimileacute

113

12 Autre approche les emplois du temps des enfants et adolescents scolariseacutes

En 2014 il y avait environ 13 millions drsquoenfants acircgeacutes de 3 agrave 18 ans 97 des enfants de 3 agrave 5 ans sont scolariseacutes sur des dureacutees variables

Puis les enfants de 6 agrave 10 ans sont majoritairement scolariseacutes (100 agrave 6 ans et 987 agrave 10 ans) 11 millions drsquoenfants et drsquoadolescents de plus de 6 ans dont 96 sont scolariseacutes Plus preacuteciseacutement 99 des enfants sont scolariseacutes jusqursquoagrave 14 ans le taux diminue avec la fin de la scolariteacute obligatoire et les pheacutenomegravenes de laquo deacutecrochage raquo scolaire229 Les journeacutees des enfants sont en partie deacutetermineacutees par les rythmes scolaires qui comportent agrave la fois une certaine uniteacute nationale (volume horaire de lrsquoenseignement de socle commun) et des dispariteacutes qui tiennent agrave lrsquoorganisation territoriale des eacutecoles aux scolariteacutes speacutecifiques lieacutees au handicap et aux problegravemes de santeacute puis aux diffeacuterenciations progressives au cours de la scolariteacute (options et orientations) Le temps hors eacutecole se deacuteduit donc agrave partir du temps scolaire Globalement le calendrier scolaire national obeacuteit agrave des principes deacutefinis dans la loi (article L 521-1 du code de lrsquoeacuteducation) il comporte trente-six semaines de classe au moins reacuteparties en cinq peacuteriodes de travail de dureacutee comparable seacutepareacutees par quatre peacuteriodes de vacances scolaires

Les journeacutees des enfants scolariseacutes en milieu ordinaire pendant lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire et preacuteeacuteleacutementaire (68 millions drsquoenfants scolariseacutes dans le premier degreacute 41 millions en eacutecole eacuteleacutementaire) srsquoorganisent selon les deacutecrets relatifs agrave lrsquoorganisation du temps scolaire dans les eacutecoles maternelles et eacuteleacutementaires Celui du 24 janvier 2013 avait fixeacute de nouveaux principes lrsquoeacutetalement des 24 heures drsquoenseignement hebdomadaire sur neuf demi-journeacutees incluant le mercredi matin A partir de la rentreacutee 2017 lrsquoeacutetalement pourra se faire sur quatre jours au choix des communes Par ailleurs des activiteacutes peacutedagogiques compleacutementaires aux heures drsquoenseignement sont organiseacutees en groupes restreints

Les journeacutees des enfants scolariseacutes en milieu ordinaire pendant le collegravege 230

229 Direction de lrsquoeacutevaluation de la prospective et de la performance - ministegravere de lrsquoEducation nationale (DEPP) derniegraveres donneacutees disponibles sur wwweducationgouvfrcid57096reperes-et-references-statistiqueshtmlDonnC3 A9es_publiques voir annexe 7 laquo Taux de scolarisation et emploi du temps raquo

114

Volumes horaires des enseignements obligatoires applicables aux eacutelegraveves du niveau sixiegraveme Enseignements Horaires hebdomadaires Eacuteducation physique et sportive 4 heures Enseignements artistiques 1 heure + 1 heure Franccedilais 45 heures Histoire-geacuteographie Enseignement moral et civique 3 heures Langue vivante 4 heures Matheacutematiques 45 heures SVT technologie physique-chimie 4 heures Total 23 + 3 heures Chacun de ces enseignements peut ecirctre organiseacute agrave raison de 2 heures hebdomadaires sur un semestre Srsquoy ajoutent au moins 10 heures annuelles de vie de classe Ces 3 heures hebdomadaires sont consacreacutees aux enseignements compleacutementaires sous la forme drsquoaccompagnement personnaliseacute Source Eduscol (portail national drsquoinformations et de ressources mis en place par le ministegravere de lrsquoEducation nationale pour les professionnels de lrsquoeacuteducation)

Entre la 5egraveme et la 6egraveme la dureacutee des enseignements est eacutegalement de 26 heures (22 heures + 4 heures drsquoaccompagnement) A titre indicatif ces dureacutees peuvent ecirctre compareacutees au temps eacuteveilleacute des enfants et adolescents soit environ 40 du temps eacuteveilleacute passeacute agrave lrsquoeacutecole 231 pendant la semaine sur 36 semaines On retrouve les ordres de grandeur de lrsquoenquecircte Emploi du temps pour les plus de 11 ans Cela correspondrait eacutegalement agrave 2830 du temps eacuteveilleacute des enfants sur toute lrsquoanneacutee

231 En rapportant le nombre drsquoheures drsquoenseignements hebdomadaires au volume horaire total de 9 demi-journeacutees de cours sur la base drsquoun temps de sommeil ou apparenteacute de 85 heures et en ajoutant un temps de trajet eacutecole aller-retour minimum de 30 minutes

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13 Le poids des TLT chez les 3-10 ans moins de donneacutees preacutecises Nous ne disposons pas de donneacutees aussi preacutecises que la tranche drsquoacircge des 11-17 ans qui permettent de calculer les dureacutees des TLT et de les comparer aux autres temps de vie de lrsquoenfant Neacuteanmoins la freacutequentation des accueils peacuteriscolaires et des centres de loisirs tregraves deacuteveloppeacutee sur ces tranches drsquoacircge notamment avec les deacuteveloppements des TAP et NAP ces derniegraveres anneacutees montre que les TLT occupent une place importante dans la vie des enfants jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire Il est possible drsquoestimer le temps libre apregraves ou avant lrsquoeacutecole en semaine et de le comparer au temps eacuteveilleacute (voir ci-avant) mais plus compliqueacute drsquoen extraire le temps hors maison hors parents et famille

Parmi les enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans 76 des enfants utilisent lrsquoaccueil peacuteriscolaire pour des dureacutees qui peuvent aller jusqursquoagrave deux heures par jour232

- 85 des enfants dont les deux parents travaillent

- 61 des enfants quand lrsquoun des parents ne travaille pas

Parmi les enfants acircgeacutes de 3 agrave 10 ans lrsquoaccueil peacuteriscolaire du soir est freacutequenteacute par 39 des enfants (22 tous les jours ou presque) et lrsquoaccueil du matin par 21 (12 tous les jours en moyenne)233 La dureacutee de preacutesence effective agrave lrsquoeacutecole varie donc sensiblement autour drsquoune moyenne agrave 8 heures et 25 minutes

- 57 des enfants y passent en moyenne 7 heures et 25 minutes

- 7 y passent 9 heures et 50 minutes (ceux qui ont freacutequenteacute agrave la fois les accueils du matin et du soir)

12 des enfants de 3 agrave 10 ans freacutequentent le centre de loisirs le soir en semaine etou le mercredi apregraves-midi 14 des enfants ne freacutequentent le centre de loisirs que pour les vacances

232 En incluant les activiteacutes peacuteriscolaires de la pause meacuteridienne (que nous ne traitons pas dans ce rapport) 233 Cnaf (2017) laquo Baromegravetre des temps et activiteacutes peacuteri et extrascolaires 2016 raquo op cit

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30 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 5 ans y sont accueillis au moins une fois par semaine234 Le mercredi les enfants de 3 agrave 5 ans ne sont que 8 agrave ecirctre confieacutes agrave titre principal agrave un centre de loisirs En revanche il y a des recoupements les enfants gardeacutes par leurs parents ou membres de la famille peuvent aussi avoir des activiteacutes extra-familiales (20 des enfants freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle au cours du mercredi)

Finalement les tiers temps constituent un troisiegraveme moment eacuteducatif drsquoimportance quantitative comparable aux temps scolaires et au faire ensemble avec les parents Ce temps est bien sucircr veacutecu agrave partir des mobilisations symboliques et affectives en partie construites par la famille le regard scolaire les normes sociales valorisant plus ou moins divers registres drsquoactiviteacutes Par ailleurs il sera diversement investi

- selon que les enfants et adolescents y vivent des moments laquo occupationnels raquo ou porteurs de reconnaissance (de leur identiteacute drsquoune valeur etc) ce qui suppose agrave la fois un investissement singulier de lrsquoenfant et des reacutealisations mais aussi un environnement social et institutionnel qui cautionne et valorise

- selon que les enfants y fassent de bonnes ou de mauvaises rencontres ou pas de rencontre

- selon que les enfants y soient actif ou pas - selon que les enfants y deacutecouvrent ou pas des goucircts apprennent des choses qui

ouvrent des horizons - selon que lrsquoactiviteacute soit effectueacutee avec une certaine continuiteacute permettant de se

construire mais aussi que lrsquoenfance puisse tacirctonnerhellip

234 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo op cit

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2 ENTRE MOBILITES ET PROXIMITES DES LIEUX DrsquoACTIVITE ET DES ESPACES DE LIBERTE POUR SE DEVELOPPER Lrsquoenfant lrsquoadolescent se construisent dans lrsquoespace proche lieux de reacutesidence et bassin de vie quotidienne qui deacutelimitent ses opportuniteacutes de rencontres et de relations Cet espace est plus ou moins limitatif selon les potentiels de mobiliteacute des enfants en partie deacutependants des potentiels de mobiliteacute et disponibiliteacute de leurs familles notamment pour acceacuteder agrave des activiteacutes plus ou moins eacuteloigneacutees du domicile situeacutees sur un territoire plus ou moins bien doteacute et relieacute agrave drsquoautres territoires par des transports Parler de lrsquoespace des enfants et adolescents crsquoest aussi srsquointeacuteresser agrave la deacutelimitation drsquoun monde laquo agrave eux raquo235 constitueacute agrave lrsquoeacutecart des adultes hors des quartiers drsquohabitation ou au contraire exposeacute comme une contre-proposition

21 Grandir en milieu urbain peacuteriurbain rural entre valorisation de son territoire et releacutegation Lrsquoespace physique administratif et politique deacutetermine des lieux de vie diffeacuterencieacutes pour les enfants et adolescents non seulement les lieux de scolarisation de reacutesidence (pas toujours identiques) mais aussi les lieux de loisirs et les possibiliteacutes de socialisation

20 des enfants et adolescents vivent en dehors des grandes aires urbaines

Part drsquoenfants de 0 agrave 17 ans vivant en 2013 hellip (en )

dans un grand pocircle

urbain

dans une commune du

peacuteriurbain

en dehors des grandes

aires urbaines

en commune isoleacutee

573 267 161 40

Champ France meacutetropolitaine + DOM Source Insee recensement de la population 2013 (2012 pour Mayotte) traitement DEPP (geacuteographie de lrsquoeacutecole 2017)

235 E Ramos et F de Singly (2016) laquo La construction drsquoun espace ldquoagrave nousrdquo la mobiliteacute spatiale agrave lrsquoadolescence raquo Annales de la recherche urbaine ndeg 111 feacutevrier

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LES DIFFEacuteRENTS TYPES DE TERRITOIRES DANS LA STATISTIQUE PUBLIQUE236 Le zonage en aires urbaines (ZAU) deacutefini sur la base du recensement de 1999 deacutecline le territoire en deux grandes cateacutegories ndash lrsquoespace agrave dominante urbaine composeacute des pocircles urbains et du peacuteriurbain (couronnes peacuteriurbaines et communes multipolariseacutees) ndash lrsquoespace agrave dominante rurale qui comprend des petites uniteacutes urbaines et des communes rurales Le peacuteriurbain est composeacute des communes sous influence urbaine du fait des deacuteplacements domicile-travail communes peacuteriurbaines et communes multipolariseacutees Un pocircle rural est composeacute des communes nrsquoappartenant pas agrave lrsquoespace agrave dominante urbaine et comptant 1 500 emplois ou plus Une aire urbaine est un ensemble de communes drsquoun seul tenant et sans enclave constitueacute drsquoun pocircle urbain (commune offrant au moins 5 000 emplois) et de communes rurales ou uniteacutes urbaines (couronne peacuteriurbaine) dont au moins 40 de la population reacutesidente ayant un emploi travaille dans le pocircle ou dans des communes attireacutees par celui-ci

Les communes multipolariseacutees sont situeacutees hors des aires urbaines 40 ou plus des actifs reacutesidant dans ces communes travaillent dans plusieurs aires urbaines sans atteindre ce seuil avec une seule drsquoentre elles Un espace urbain multipolaire est un ensemble drsquoun seul tenant de plusieurs aires urbaines et des communes multipolariseacutees qui srsquoy rattachent Uniteacute urbaine (UU) la notion drsquolaquo uniteacute urbaine raquo repose sur la continuiteacute de lrsquohabitat est consideacutereacute comme telle un ensemble drsquoune ou plusieurs communes preacutesentant une continuiteacute du tissu bacircti et comptant au moins 2 000 habitants La condition est que chaque commune de lrsquouniteacute urbaine possegravede plus de la moitieacute de sa population dans cette zone bacirctie Les uniteacutes urbaines englobantes des zones urbaines sensibles sont les uniteacutes urbaines comprenant chacune au moins une ZUS Zone drsquoemploi une zone drsquoemploi est un espace geacuteographique agrave lrsquointeacuterieur duquel la plupart des actifs reacutesident et travaillent et dans lequel les eacutetablissements peuvent trouver lrsquoessentiel de la main-drsquoœuvre neacutecessaire pour occuper les emplois offerts Zones urbaines sensibles les ZUS sont des territoires infra-urbains deacutefinis par les pouvoirs publics pour ecirctre la cible prioritaire de la politique de la ville en fonction des consideacuterations locales lieacutees aux difficulteacutes que connaissent les habitants de ces territoires

Zones de revitalisation rurale les zones de revitalisation rurale (ZRR) sont des zones rurales deacutefavoriseacutees caracteacuteriseacutees par un faible niveau de deacuteveloppement eacuteconomique

236 F Labadie (2014) laquo Les jeunes sur les territoires une jeunesse surtout urbaine raquo in Francine Labadie (dir) laquo Parcours de jeunes et territoires raquo Rapport de lrsquoObservatoire de la jeunesse INJEP La documentation franccedilaise p 29

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Part des moins de 20 ans par reacutegion en France en 2013

Source Insee 09112016 (wwwinseefrfrstatistiques2522482titre-bloc-11)

A cocircteacute des contraintes sociales et territoriales ces espaces de vie sont eacutegalement deacutetermineacutes par les modaliteacutes de mobiliteacute et drsquohabiter des jeunes (savoirpouvoir se deacuteplacer seul avec lrsquoaccord de ses parents ecirctre accompagneacute avoir des amis dans son quartier ou pas etc) Ces deux dimensions posent des questions au politique agrave travers les eacutequipements et lrsquoameacutenagement du territoire les transports et les mesures favorisant lrsquoeacutegaliteacute de lrsquoaccegraves agrave ces ressources notamment aux TLT

Le programme de recherche Ineduc237 interroge ainsi les ineacutegaliteacutes eacuteducatives et la construction des parcours des 11-15 ans dans leurs espaces de vie croise les conditions socio-spatiales des pratiques eacuteducatives avec les lieux les statuts sociaux les politiques eacuteducatives publiques le genre et les repreacutesentations des adolescents Ces enjeux eacuteducatifs sont exploreacutes au regard de la scolariteacute tout en prenant en compte les pratiques de temps libre et de lrsquoespace le contexte des loisirs sportifs et culturels et les environnements numeacuteriques

Les enfants des villes Les eacutelegraveves urbains des acadeacutemies de Bordeaux Caen et Rennes enquecircteacutes lors de la recherche Ineduc conservent agrave cocircteacute de leurs activiteacutes numeacuteriques personnelles (voir infra) une importante pratique culturelle possession de livres freacutequentation de bibliothegraveques ou de museacutees Ils pratiquent eacutegalement plus de sport Les adolescents et adolescentes urbains vont plus freacutequemment au concert ou au spectacle et sont ceux qui invitent le plus de copains agrave la maison Srsquoils partent moins en voyages scolaires ils partent davantage en vacances en famille

237 Programme ANR porteacute par le laboratoire Espaces et socieacuteteacutes de lrsquouniversiteacute Rennes 2 qui srsquoest deacuterouleacute de janvier 2012 agrave octobre 2015 aupregraves de colleacutegiens acircgeacute de 11 agrave 15 ans dans trois acadeacutemies scolaires Bordeaux Caen et Rennes

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La non-pratique drsquoactiviteacutes des jeunes reacutesidents drsquoIlle-et-Vilaine en 2006

Source Olivier David laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2 2010

La non-pratique drsquoactiviteacute est geacuteographiquement diffeacuterencieacutee mecircme si lrsquoacircge est la variable la plus influente

Les enfants des campagnes Grandir en espace de faible densiteacute et notamment rural est assez peu eacutetudieacute non seulement concernant les jeunes238 mais davantage encore concernant les enfants plus petits Concernant les jeunes une eacutetude239 montre qursquoils ont des repreacutesentations et des expeacuteriences variables drsquoun mecircme territoire entre valorisation neacutecessiteacute de penser une inteacutegration spatiale et releacutegation sociale - le territoire comme laquo piegravege raquo certains jeunes ressentent un vide laquo il nrsquoy a rien ici raquo

Isolement et monotonie sont fortement ressentis Les jeunes ont alors le sentiment drsquoecirctre pris au piegravege que la reacuteussite nrsquoest pas pour eux

- le territoire comme laquo rempart raquo lrsquoisolement est ressenti mais veacutecu sur un versant positif protecteur et offrant un cadre de vie de qualiteacute

- un laquo espace revendiqueacute raquo certains jeunes appreacutecient leur cadre de vie tout en le deacutepassant Ils tirent profit de plusieurs opportuniteacutes ici et ailleurs mais soulignent que cela neacutecessite une autonomie et un dynamisme renforceacutes (laquo il faut se bouger raquo)

Les socialisations des adolescents ruraux sont fortement diffeacuterencieacutees en fonction de lrsquoacircge240

238 Sur la jeunesse en milieu rural voir le travail de N Renahy (2005) Les Gars du coin Paris La Deacutecouverte 239 F Escaffre M Gambino et LRougeacute (2007) laquo Les jeunes dans les espaces de faible densiteacute drsquoune expeacuterience de lrsquoautonomie au risque de la ldquocaptiviteacuterdquo raquo Socieacuteteacutes et jeunesses en difficulteacute [En ligne] ndeg 4 | Automne porte sur 14 cantons du laquo Peacuterigord vert raquo (nord du deacutepartement de la Dordogne - densiteacute moyenne de 25 habkm2) observant et interrogeant des jeunes de moins de 25 ans (qui y repreacutesentent moins de 22 de la population) sur leurs mode de vie et leur ressenti vis-agrave-vis du territoire qursquoils occupent 240 J Davaux (2013) laquo Mobiliteacutes du quotidien maniegraveres drsquohabiter et socialisation drsquoadolescents drsquoun village rural francilien raquo thegravese de sociologie universiteacute Paris Est novembre

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Les enfants qui vivent dans les QPV (Quartiers politique de la ville) Certaines jeunes passent beaucoup de temps dans leur quartier sans pour autant se sentir laquo assigneacutes agrave reacutesidence raquo et trouvent agrave proximiteacute des activiteacutes qui les inteacuteressent (laquo faire du sport des activiteacutes culturelles passer du temps entre amis vivre une relation amoureuse etc raquo) Drsquoautres attacheacutes agrave leur quartier vont pour autant aller laquo flacircner en ville raquo Drsquoaucuns deacutenoncent le risque drsquoune socialisation par des laquo effets de pairs neacutefastes raquo241 et lrsquoinfluence des expeacuteriences neacutegatives des aicircneacutes Le manque de circulation au-delagrave du quartier serait en revanche agrave relativiser selon Nicolas Oppenchaim qui souligne lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute sociale des habitants et leurs mobiliteacutes reacuteelles drsquoun cocircteacute et la surestimation des effets positifs de la mixiteacute reacutesidentielle

Les maniegraveres drsquohabiter dans une ZUS en Ile-de-France

Quatre maniegraveres drsquohabiter des garccedilons de ZUS en IDF les laquo Adolescents du quartier raquo et les laquo Associatifs raquo ont un fort ancrage territorial Les laquo Flacircneurs raquo et les laquo Passionneacutes raquo ont une preacutesence intermittente dans le quartier mais font des expeacuteriences diffeacuterentes de la cohabitation avec les autres citadins (goucirct pour lrsquoanonymat versus sentiment de porter un stigmate)

Quatre maniegraveres drsquohabiter des filles de ZUS IDF les laquo Filles de bonne famille raquo les laquo Guerriegraveres raquo ont une forte identiteacute territoriale le quartier joue un rocircle central dans leur deacutefinition de soi Les laquo Flacircneuses exclusives raquo et les laquo Encadreacutees raquo rejettent leur quartier mais pour des raisons diffeacuterentes

La vie et lrsquointeacutegration sociale des jeunes dans les territoires drsquoaction des politiques de la ville est lrsquoobjet de divers travaux qui insistent sur des sentiments de seacutegreacutegation ou drsquoassignation agrave reacutesidence le deacuteplacement vers un ailleurs pouvant ecirctre eacuteprouvant Cependant drsquoautres travaux montrent des rapports plus complexes des jeunes agrave ces territoires Drsquoune part ils varient en fonction du genre les filles apparaissent souvent moins dans lrsquoespace public du territoire drsquohabitation par exemple sur les terrains de sport libre ougrave elles ne se sentent pas bienvenues242 mais sont susceptibles de se deacuteplacer plus facilement hors de ce territoirehellip Drsquoautre part il semble que si ces jeunes font face agrave une ineacutegaliteacute de deacuteplacement ce serait moins par un effet de laquo quartier raquo que par celui du milieu social drsquoorigine243 Par ailleurs le rapport au territoire relegraveverait de lrsquoeacuteducatif habitudes et repreacutesentations transmises au sein de la famille eacuteventuellement confirmeacutees par des expeacuteriences neacutegatives lors des excursions hors du quartier drsquohabitation renforcent une identiteacute refermeacutee sur le territoire voire un repli qui pour les filles eacutevoluerait aussi vers un repli domestique au sein de lrsquohabitation plutocirct que du quartier

241 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo op cit 242 J Deville (2007) laquo Investir de nouveaux territoires agrave lrsquoadolescence raquo Socieacuteteacutes et jeunesses en difficulteacute [Enligne] ndeg 4 Automne 243 N Oppenchaim (2017) laquo Les adolescents des citeacutes sont-ils enfermeacutes dans des ghettos raquo Observatoire des ineacutegaliteacutes (en ligne) 7 feacutevrier

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22 Dispariteacutes territoriales drsquoaccegraves aux activiteacutes encadreacutees et eacutequipements des TLT Les ressources territoriales varient entre espaces plus ou moins denseacutement peupleacutes richesses culturelles patrimoniales ou naturelles des territoires + politiques publiques drsquoaccegraves aux services et eacutequipements

Accueils de loisirs sans heacutebergement 3 millions de places en peacuteriscolaire (sous reacuteserve des limites meacutethodologiques pour les 3 agrave 17 ans On observe un ratio drsquoenviron 42 places pour 100 enfants entre 6 et 11 ans (45 pour 100 sur les 3-11 ans si on suppose que les enfants de moins de 3 ans ne freacutequentent que peu les centres de loisirs) mais de moins de 5 pour 100 pour les adolescents Cela dit certains enfants peuvent occuper plusieurs creacuteneaux Il faudrait rapprocher ce chiffre des 26 drsquoenfants dont les parents deacuteclarent qursquoils freacutequentent des centres de loisirs (baromegravetre des temps et activiteacute peacuteriscolaires)

Estimations nombre de places au 1er mars 2017

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015

2015-2016

ensemble des mineurs Le mercredi 686 167 720 976 753 282 783 730 808 323 845 184 887 935 260 651 Le samedi 92 957 97 707 99 979 105 648 105 282 103 436 96 610 83 703 En peacuteriscolaire 689 465 765 609 828 267 911 249 960 524 1 262 654 2 380 631 3 006 288 Autres jours 79 452 78 451 79 265 84 633 78 757 87 769 88 634 75 386 mineurs acircgeacutes de moins de 6 ans Le mercredi 245 751 256 192 269 677 283 102 293 267 311 861 335 736 81 556 Le samedi 6 181 5 926 6 042 5 877 5 658 5 288 4 987 4 206 En peacuteriscolaire 256 419 285 617 310 062 342 557 363 595 501 119 873 238 1 109 495 Autres jours 16 874 14 479 13 876 15 411 12 080 15 038 15 471 12 492 mineurs acircgeacutes de 6 agrave 11 ans Le mercredi 339 184 357 558 374 331 389 256 403 369 423 042 448 952 123 827 Le samedi 25 975 27 666 27 939 29 954 28 907 28 263 26 714 23 326 En peacuteriscolaire 379 402 422 230 458 461 507 491 535 615 700 779 1 450 798 1 823 994 Autres jours 28 092 27 238 26 353 29 068 25 715 30 718 32 311 25 474 mineurs acircgeacutes de 12 agrave 17 ans Le mercredi 101 232 107 226 109 274 111 372 111 687 110 281 103 247 55 268 Le samedi 60 801 64 115 65 998 69 817 70 717 69 885 64 909 56 171 En peacuteriscolaire 53 644 57 762 59 744 61 201 61 314 60 756 56 595 72 799 Autres jours 34 486 36 734 39 036 40 154 40 962 42 013 40 852 37 420

Source DJEPVA pour Conseil Enfance et Adolescence base de donneacutees du systegraveme drsquoinformation relatif aux accueils collectifs de mineurs (SIAM) traitement INJEP-MEOS

En 2013 la moyenne nationale (ALSH ou accueil de loisirs sans heacutebergement) pour 100 enfants et jeunes de 3 agrave 16 ans montrait des eacutecarts importants entre deacutepartements moins

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de 10 places pour 100 enfants en Guyane ou dans des petits deacutepartements ruraux (Lozegravere) plus de 56 places en Haute-Garonne plus de 40 places pour la Reacuteunion et pregraves de 35 places dans le Nord244 Accueil peacuteriscolaire et PEDT

Lrsquoeacutevaluation des PEDT montrait une eacutevolution contrasteacutee de lrsquooffre peacuteriscolaire Sinon on manque drsquoindicateurs cibleacutes sur les enfants et adolescents

244 Haut Conseil de la famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et drsquoaccueil des enfants et des adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo Note drsquoanalyse feacutevrier

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23 Un accegraves aux activiteacutes extrascolaires deacutependant des transports et de lrsquoaccompagnement (exemple de lrsquoIlle-et-Vilaine et de lrsquoIle-de-France) Les lieux de reacutesidence ainsi que les conditions de vie sont deacuteterminants dans le quotidien de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent notamment au regard des TLT Ainsi lrsquoaccegraves et le choix des activiteacutes de loisirs instaureacutes sont marqueacutes par des ineacutegaliteacutes en raison des ressources des parents qui restreignent certains agrave un accegraves aux seules activiteacutes gratuites et proches du domicile par exemple au sein des maisons de quartier Quant aux jeunes ruraux ce type drsquoactiviteacutes est souvent en nombre limiteacute agrave proximiteacute de chez eux Certains parents notamment en milieu peacuteriurbain vont consacrer une partie de leur mercredi etou samedi pour amener les enfants agrave leurs diffeacuterentes activiteacutes sur des distances parfois importantes Dans la recherche Ineduc en Ille-et-Vilaine il est observeacute des variabiliteacutes pour les colleacutegiens de temps passeacute chaque jour pour se rendre du domicile au collegravege Les eacutelegraveves en zone peacuteriurbaine disposent de moyens de transport moins flexibles que ceux des centres-villes (souvent un bus le matin et un le soir) ou deacutependent de leurs parents pour leurs trajets domicile-collegravege Lrsquoallongement en distance et en temps des deacuteplacements srsquoavegravere coucircteux pour les adolescents en termes de fatigue voire de reacuteussite scolaire et de temps libre La question des transports et des mobiliteacutes varie en fonction non seulement des lieux de reacutesidence mais aussi des appartenances sociales du genre et de lrsquoacircge Nous nrsquoavons pas drsquoeacuteleacutements nationaux agreacutegeacutes Les eacutetudes 245 confirment la place centrale des parents dans lrsquoaccompagnement de ces deacuteplacements pour acceacuteder agrave ces activiteacutes lrsquoacircge restant une variable importante dans ces configurations Modes de deacuteplacement des enfants reacutesidant en Ille-et-Vilaine lorsqursquoils se rendent agrave une activiteacute en 2006

Source Olivier David laquo Le temps libre des enfants et des jeunes agrave lrsquoeacutepreuve des contextes territoriaux Les pratiques sociales lrsquooffre de services les politiques locales raquo HDR geacuteographie Volume 2 universiteacute Rennes 2 2010

Se rendre seul sur les lieux des activiteacutes augmente avec lrsquoacircge cela concerne 228 des enfants de lrsquoenquecircte entre 6 et 10 ans et 9 jeunes entre 18 et 24 ans sur 10 Concernant lrsquoinfluence du lieu de reacutesidence les enfants vivant en Ille-et-Vilaine en milieu peacuteriurbain

245 Travaux drsquoOlivier David

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sont beaucoup plus freacutequemment accompagneacutes par leurs parents ou par une autre personne alors qursquoon observe davantage drsquoautonomie de deacuteplacement des enfants en milieu urbain ougrave srsquoobserve surtout un plus grand recours aux transports combineacutes (plusieurs modes sont pratiqueacutes) Les transports collectifs (meacutetro bus urbain etc) sont souvent citeacutes Pour les enfants vivant agrave la campagne si les deacuteplacements seuls sont plus eacuteleveacutes qursquoen milieu peacuteriurbain dans le deacutepartement une majoriteacute drsquoenfants reste accompagneacutee par un parent Dans les ZUS drsquoIle-de-France observeacutees par Nicolas Oppenchaim le potentiel de mobiliteacute des jeunes est diffeacuterent de celui des autres jeunes du territoire francilien mais ne relegraveve pas drsquoun moins bon accegraves en transports en commun aux lieux de loisirs ou de commerce freacutequenteacutes par les jeunes de la reacutegion ces quartiers eacutetant situeacutes agrave proximiteacute de Paris ougrave les possibiliteacutes drsquoactiviteacute sont en plus grand nombre (alors que la moitieacute des adolescents franciliens reacuteside en banlieue lointaine) Certaines activiteacutes supposent lrsquoaccompagnement par les parents ou drsquoautres adultes En moyenne 401 des filles franciliennes (respectivement 36 des garccedilons) ont eacuteteacute accompagneacutees par leurs parents pour reacutealiser une activiteacute extrascolaire mais seulement 216 (resp 283 pour les garccedilons) lorsqursquoelles appartiennent aux cateacutegories populaires Une partie des jeunes ont du mal agrave se deacuteplacer en raison de peurs transmises par leur famille ou parce qursquoils se sentent stigmatiseacutes Srsquoils ont plus de difficulteacutes agrave se deacuteplacer crsquoest aussi parce que leurs parents appartenant souvent aux cateacutegories populaires sont moins nombreux agrave posseacuteder une voiture (plus drsquoun tiers des adolescents de cateacutegorie populaire vivent dans un meacutenage non motoriseacute contre un peu plus drsquoun quart il y a dix ans246 alors que le taux de motorisation est resteacute stable dans les autres cateacutegories sociales dans le mecircme temps) Ils disposent aussi de moins de temps pour accompagner leurs enfants dans leurs deacuteplacements notamment quand ils sont dans une configuration monoparentale ou travaillent en horaires atypiques247 Il en deacutecoule une moindre disponibiliteacute en temps voiture et ressources moneacutetaires des parents qui pegravese davantage sur les filles en raison drsquoun encadrement diffeacuterent de leurs mobiliteacutes agrave lrsquoadolescence Elles sont jugeacutees plus vulneacuterables dans lrsquoespace public notamment en soireacutee et dans les espaces tregraves freacutequenteacutes Les filles eacutevitent certains lieux etou de se deacuteplacer seules agrave la fois dans le quartier et au-delagrave du quartier Cet encadrement des filles ne diminue pas avec lrsquoacircge et se focalise sur une crainte des transports en commun Il nrsquoest pas speacutecifique aux ZUS et se retrouve en contexte rural248

Se deacuteplacer agrave pied est aussi nettement moins freacutequent pour les adolescentes des cateacutegories populaires que pour les adolescentes des cateacutegories moyennes et supeacuterieures alors que les eacutecarts entre garccedilons des diffeacuterentes cateacutegories sont nettement moins marqueacutes Sachant qursquoelles sont par ailleurs moins nombreuses agrave se deacuteplacer accompagneacutees en voiture pour reacutealiser des activiteacutes elles semblent constituer un public particuliegraverement eacuteloigneacute des activiteacutes hors du domicile Enfin il y a aussi un enjeu du laquo venir en ville raquo Les cartes drsquoabonnement de transport sont comme le montre notamment le travail de Nicolas Oppenchaim particuliegraverement utiles mais

246 N Oppenchaim (2017) laquo Adolescents de citeacute Lrsquoeacutepreuve de la mobiliteacute raquo op cit 247 Rapport HCFEA laquo Disposer de temps et de droits pour srsquooccuper de ses enfants de sa famille et de ses proches en perte drsquoautonomie raquo deacutecembre 2017 248 J Devaux (2014) laquo Les trois acircges de la socialisation drsquoadolescents ruraux une analyse agrave partir des mobiliteacutes quotidiennes raquo Agora deacutebatsjeunesses ndeg 68 p 25-40

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les mobiliteacutes vers les centres-villes seront davantage concentreacutees en particulier le week-end Car pour ceux qui en sont eacuteloigneacutes la ville est aussi lrsquoendroit anonyme celui ougrave ils ne sont pas attendus et revecirct un caractegravere drsquoautant plus aventureux qursquoil est freacutequenteacute plus souvent en groupe Dans la mobiliteacute autonome via les transports en commun lrsquoeacutequipement ne peut se penser indeacutependamment du coucirct qursquoil repreacutesente pour les foyers Lrsquoaccegraves gracircce agrave des meacutecanismes de subvention agrave la carte de transport pour les eacutelegraveves et eacutetudiants Imagine R en Icircle-de-France et par ricochet lrsquoaccegraves aux transports en commun semble porter ses fruits puisque pregraves des deux tiers des adolescents des cateacutegories populaires de plus de 14 ans possegravedent cette carte selon Nicolas Oppenchaim une proportion eacutequivalente agrave la moyenne francilienne (qui eacutetait de 3353 en 2014249) Lrsquoeacutevolution des ventes de cartes drsquoabonnement Imagine R scolaires montre que ce sont surtout chez les eacutelegraveves des zones les plus eacuteloigneacutees (4-5) que les abonnements augmentent favorisant ainsi des deacuteplacements banlieue-banlieue De fait dans son travail Nicolas Oppenchaim note que se deacuteplacer hors de son quartier quand on est un adolescent reacutesidant en ZUS ne signifie pas forceacutement laquo aller agrave Paris raquo mais aussi se deacuteplacer dans des communes voisines

249 STIF lsquo2014) laquo Evaluation du dispositif Imagine R raquo juillet

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3 DES MODALITES DrsquoELARGISSEMENT DES RELATIONS SURTOUT A PARTIR DE 10 ANS Les enfants et les adolescents se construisent une autonomie progressive qui passe notamment par la sphegravere extra-familiale du reacuteseau de relations avec les pairs mais aussi par les rencontres avec drsquoautres adultes de reacutefeacuterence bonnes ou mauvaises rencontres Cette extension de la sphegravere relationnelle signe une certaine prise de distance avec les parents qursquoil faut se garder de mal interpreacuteter Il ne srsquoagit pas drsquoune deacutesaffiliation preacutejudiciable mais drsquoune reacuteeacutelaboration par lrsquoenfant de ses liens de ses goucircts et ses ancrages identitaires faciliteacutee par des formes de validations parentales implicites250 De fait un certain eacutequilibre des relations aussi bien familiales qursquoavec les pairs contribue au bon deacuteveloppement cognitif social et eacutemotionnel251 comme en attestent de nombreux travaux en sociologie de lrsquoenfance252 et en psychologie

31 Avec qui Une part importante des activiteacutes partageacutees en famille

Avant 10 ans surtout en famille

3-6 ans Pour les plus jeunes les structures de loisirs et peacuteriscolaire sont le mode de garde le plus freacutequent apregraves les parents 30 des enfants acircgeacutes de 3 agrave 5 ans y sont accueillis au moins une fois par semaine253 tandis que 64 des enfants scolariseacutes agrave temps complet sont pregraves drsquoau moins un parent apregraves 17 h

250 Voir notamment les interventions du colloque adolescence organiseacute par France Strateacutegie en 2013 M Corcos eacutevoquant son expeacuterience de chef de deacutepartement de psychiatrie de lrsquoadolescent et de lrsquoadulte jeune agrave lrsquoInstitut mutualiste Montsouris indique que le comportement humain srsquoeacutequilibre entre deux notions paradoxales le besoin de lien et de seacutecuriteacute drsquoune part et le deacutesir de liberteacute de lrsquoautre chacune de ces tendances comportant des risques si elles srsquoextreacutemisent plutocirct que de srsquoaccorder Il distingue trois possibiliteacute pathologiques chez lrsquoadolescent la suraffiliation alieacutenation agrave lrsquoenvironnement parental ougrave lrsquoenfant se construit par imitation la deacutesaffiliation qui est un moyen de se deacutetacher agrave lrsquoextrecircme du corps familial en recourant agrave des passages agrave lrsquoacte sur le corps issu de ses geacuteniteurs (suicide anorexie etc) lrsquoorganisation drsquoune filiation agrave partir drsquoune absence lrsquoadolescent cherchant agrave remplir le sentiment de vide qui est en attente de sens par des excitations (addictions)Voir ensuite discussions avec P Loncle F de Singly 251 laquo Les relations familiales et relations avec les pairs raquo in E Godeau (dir) (2014) La santeacute des colleacutegiens en France 252 Voir annexe Fiche 1 sur lrsquoenfant acteur social 253 C Charavel (2016) laquo Avant et apregraves lrsquoeacutecole qui prend en charge les jeunes enfants scolariseacutes raquo Etudes et reacutesultats ndeg 959 DREES avril

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Le recours a un autre intervenant que les parents apregraves lrsquoeacutecole est drsquoautant plus freacutequent que les deux parents travaillent et que le revenu du meacutenage est plus eacuteleveacute Les enfants de familles monoparentales sont plus nombreux agrave ecirctre confieacutes agrave un grand-parent ou un autre membre de la famille et agrave un accueil peacuteriscolaire ou de loisirs Le mercredi les enfants de 3 agrave 5 ans sont nombreux agrave passer du temps avec leurs parents (73 ) ou leurs grands-parents (11 ) Ils ne sont que 8 agrave ecirctre confieacutes agrave titre principal agrave un centre de loisirs En revanche il y a des recoupements les enfants gardeacutes par leurs parents ou des membres de la famille peuvent aussi avoir des activiteacutes extra-familiales (20 des enfants freacutequentent le centre de loisirs ou pratiquent une activiteacute sportive ou culturelle au cours du mercredi)

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Les 6-11 ans 59 des enfants sont avec leurs parents et 11 leurs grands-parents le mercredi apregraves-midi254 Mais en Ile-de-France 34 des enfants ne sont pas avec leurs parents contre 23 dans le reste de la France

11 agrave 17 ans Dans lrsquoensemble les enfants de 11 agrave 17 ans passent une part importante du temps libre hors de la maison avec leurs parents Temps parents et autre famille Week-end Semaine Pondeacutereacute Repas avec les parents 87 55 sans les parents mais autre famille 23 41 Temps libre avec les parents 155 85 sans les parents mais autre famille 46 35 311 216 243 en temps non physiologique 41 26 30

Source Insee pour HCFEA calculs HCFEA

Les repas sont eacutegalement tregraves souvent pris avec les parents Les colleacutegiens prennent en grande majoriteacute leurs repas en famille mais plutocirct moins en 3egraveme qursquoen 6egraveme Par ailleurs si 20 des enfants les plus favoriseacutes ne dicircnent pas avec leurs parents tous les soirs de la semaine cela concerne 30 chez les enfants les moins favoriseacutes255

Source enquecircte HBSC 2014

Il est difficile drsquointerpreacuteter agrave ce stade le poids des diffeacuterents facteurs contribuant agrave ces diffeacuterences conditions de travail des parents et modes de conciliation vie familialevie professionnelle avec lrsquoavanceacutee en acircge des enfants moindre entente familiale sorties plus nombreuses avec les amis Lrsquoenfant doit trouver dans les relations avec ceux qui lrsquoentourent des appuis pour se construire256 De fait les liens familiaux sont geacuteneacuteralement tregraves investis et consciemment

254 Haut Conseil de la Famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et accueil des enfants et adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo Note drsquoanalyse 255 Enquecircte HBSC 2014 256 S Giampino (2016) laquo Deacuteveloppement du jeune enfant modes drsquoaccueil formation des professionnels raquo op cit

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perccedilus comme des eacuteleacutements importants de soutien A lrsquoadolescence les rapports familiaux se modifient En particulier les colleacutegiens perccediloivent un soutien familial net mais qui deacutecline agrave partir de la 6egraveme Cela dit ils sont trois quarts agrave estimer avoir un bon dialogue avec au moins un parent mecircme si lagrave encore lrsquoavanceacutee en acircge se marque par une certaine deacuteteacuterioration pendant les anneacutees collegravege (acircges les plus laquo difficiles raquo sachant que les enquecirctes HBSC ndash cf enquecircte 2010 ndash observent en moyenne un mieux-ecirctre agrave partir du lyceacutee)257 Selon lrsquoeacutetude CredocScouts les 11-14 ans attendent essentiellement des adultes qursquoils leur apportent des reacuteponses du soutien et de lrsquoeacutechange et les fassent beacuteneacuteficier de leur expeacuterience notamment les plus jeunes (89 des 11-12 ans attendent qursquoils prennent le temps de discuter avec eux)258 Hors de la maison certaines activiteacutes sont plutocirct pratiqueacutees en famille drsquoautres sont plus individualiseacutees pratiques artistiques ou loisirs lieacutes aux multimeacutedias (surtout pour enfants)

Source Observatoire des familles ndash UNAF ndash enquecircte 2016

Mecircme pour les pratiques individualiseacutees les parents sont susceptibles drsquoecirctre prescripteurs

insuffleurs drsquoespaces drsquoexpeacuteriences hors de la maison et drsquoaccompagner notamment les activiteacutes encadreacutees des enfants Avec lrsquoacircge les deacutecouvertes les activiteacutes les conversations se deacuteploient davantage hors drsquoune sphegravere familiale seul ou avec des amis

257 Voir annexe 8 laquo Relations avec la famille et les adultes raquo 258 Voir annexe 8 laquo Relations avec la famille et les adultes raquo

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32 Une autonomisation progressive sur fond de relations avec les pairs drsquoactiviteacutes non familiales et de moments seuls La socialisation et la construction identitaire des adolescents passent par des formes drsquoeacuteloignement de la sphegravere familiale et de relations avec les pairs259 parfois pour laquo traicircner agrave ne rien faire raquo drsquoautres au travers de loisirs veacutecus en commun typiquement les sports collectifs pour les garccedilons ou non

Drsquoabord les parents laissent davantage leurs enfants seuls quand ils grandissent 20 des colleacutegiens sont seuls agrave leur domicile apregraves les cours 17 des colleacutegiens restent seuls le mercredi (et 26 quand ils vivent avec un parent seul) 28 en Ile-de-France contre 9 ailleurs260 ouvrant ainsi aussi un nouvel espace drsquoexpeacuterimentations Le temps passeacute seul agrave la maison est important particuliegraverement pendant les vacances scolaires ou le week-end

Temps disponible des enfants hors eacutecole passeacute seul en heures261

11 agrave 17 ans Week-end Semaine

Congeacutes Congeacutes Peacuteriode scolaire ou de travail

Passeacute seul 255 355 144

Qursquoelles aient lieu avec des copains ou en solitaire les activiteacutes se deacuteprennent de la sphegravere familiale Le temps passeacute par les enfants acircgeacutes de 11 agrave 17 ans avec des amis ou des connaissances nrsquoappartenant pas au meacutenage ndash repreacutesente un quart du temps libre en week-end

259 C Daha (2015) laquo Le moment adolescent la construction de soi agrave travers les loisirs raquo Modes de vie sociabiliteacutes valeurs INJEP janvier 260 Haut Conseil de la Famille (2013) laquo Accueil des jeunes enfants et offre de loisirs et accueil des enfants et adolescents autour du temps scolaire la diversiteacute de lrsquooffre et les dispariteacutes drsquoaccegraves selon les territoires raquo op cit 261 Source Insee pour HCFEA

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et un cinquiegraveme en semaine ces proportions sont plus eacuteleveacutees que chez les 18-24 ans mais plus faible que chez les 25-34 ans262 Les adolescents de 16 ans passent plus de temps seuls agrave la maison ou avec des amis en comparaison des plus jeunes

Trois quarts des colleacutegiens freacutequentent leurs amis en dehors de lrsquoeacutecole et une minoriteacute le font tous les jours263

- 744 des colleacutegiens deacuteclarent rencontrer leurs amis en dehors de lrsquoeacutecole avant 20 h et 165 deacuteclarent le faire tous les jours (198 des garccedilons vs 130 des filles)

- 350 des colleacutegiens deacuteclarent passer du temps avec leurs amis apregraves 20 h (409 des garccedilons vs 289 des filles)

Le collegravege marque le tournant pubertaire avec son lot drsquoautonomisation de deacuteveloppement de la socialisation et parfois de crises Les sorties avec des amis en dehors de lrsquoeacutecole avant et apregraves 20 h augmentent entre la 6e et la 3e pour les garccedilons comme pour les filles En revanche la proportion de sorties quotidiennes reste stable avec lrsquoavanceacutee dans la scolariteacute que ce soit avant ou apregraves 20 h et quel que soit le sexe Il srsquoagit lagrave drsquoun temps et lieux tiers plus ou moins formel aussi bien des activiteacutes partageacutees que de la flacircnerie de la consommation en communhellip

262 Note Insee pour HCFEA 263 laquo Les relations familiales et relations avec les pairs raquo in E Godeau (dir) op cit

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Source enquecircte HBSC 2014

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La prise de distance avec les parents peut ecirctre par ailleurs faciliteacutee par des conditions mateacuterielles facilitant des temps pour soi ou pour une socialisation agrave lrsquoabri des regards des parents Ce peut ecirctre le cas drsquoune laquo chambre agrave soi raquo264 situation eacutevidemment marqueacutee par des ineacutegaliteacutes sociales ou des pratiques numeacuteriques

Source enquecirctes HBSC 2010 et 2014

Les preacuteadolescents investissent particuliegraverement lrsquoespace de la chambre seuls ou entre pairs et notamment autour de lrsquousage des technologies de la communication Les filles investissent plus fortement leur chambre en compagnie drsquoun reacuteseau de sociabiliteacutes restreint et autour du partage de confidences et de passions Les garccedilons entretiennent quant agrave eux des sociabiliteacutes plus eacutelargies et fluctuantes au sein de leur chambre et axeacutees fortement sur le jeu et notamment les jeux videacuteo 265 Ces sociabiliteacutes collectives entretenues dans lrsquoespace de la chambre ont tendance agrave deacutecroicirctre avec lrsquoacircge au profit des sorties voire des bandes pour les adolescents issus des classes moyennes chez qui elles restent fortement inciteacutees par les parents en lien avec une repreacutesentation peacutejorative de lrsquousage de la rue agrave la jeunesse

Cette preacutesence au sein de lrsquoespace de la chambre passe alors drsquoautant plus par lrsquousage des technologies de la communication et notamment de lrsquointernet communicationnel (autour notamment des reacuteseaux sociaux) 41 des jeunes de 9 agrave 16 ans se connectent depuis leur chambre ou une piegravece priveacutee drsquoapregraves le baromegravetre EU Kids online De mecircme 37 des 15-17 ans 42 des 13-15 ans et 27 des 11-13 ans utilisent leur teacuteleacutephone portable pour surfer sur Internet Le laquo nomadisme raquo agrave la connexion permet drsquoeacutechapper au controcircle des adultes les pratiques numeacuteriques opegraverent largement hors de la vue des adultes ce qui pose des questions de protection (Enfants et eacutecrans grandir dans le monde numeacuterique Rapport 2012 consacreacute aux Droits de lrsquoenfant Deacutefenseur des Droits)

264 En reacutefeacuterence agrave V Woolf Voir intervention de M Corcos colloque adolescence France Strateacutegie 2013 265 J Devaux laquo Mobiliteacutes du quotidien maniegraveres drsquohabiter et socialisation drsquoadolescents drsquoun village rural francilien raquo thegravese de sociologie soutenue en 2013

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Selon lrsquoenquecircte Leo Lagrange 80 des ados se rendent sur les reacuteseaux sociaux tous les jours Dans lrsquoensemble la prise de distance se joue aussi dans la possibiliteacute de laisser un eacutecart entre les aspirations des parents et des enfants266 Des sources drsquoinspiration aupregraves drsquoautres adultes

Source Observatoire des familles ndash UNAF ndash enquecircte 2016

Les adolescents vont progressivement occuper lrsquoespace public un espace compleacutementaire de lrsquoespace priveacute de la maison Crsquoest un espace drsquoexpeacuterimentations les pratiques culturelles et sportives eacutetant un eacuteleacutement de la prise drsquoautonomie et de la neacutecessiteacute de srsquoaffirmer crsquoest eacutevidemment un espace de rencontres bonnes ou mauvaises

33 De la solitude neacutecessaire aux risques de lrsquoisolement

Isolement et mal-ecirctre Les temps que les enfants et les adolescents passent seuls leur sont utiles pour recircver reacutefleacutechir eacutelaborer des projets ou se remettre de leurs eacutemotions ou de stress encore faut-il distinguer cette laquo bonne solitude raquo de pheacutenomegravenes drsquoisolement ou de retraits plus ou moins imposeacutes ou conseacutecutifs agrave des pheacutenomegravenes de harcegravelement de stigmatisation ou de retrait social lieacutes aux conditions de vie des familles Lrsquoisolement est un pheacutenomegravene mesurable mais le type de veacutecu associeacute (existence ou non drsquoun ressenti drsquoabandon drsquoennui de solitude drsquoinseacutecuriteacute de perte de confiancehellip) est subjectif Lrsquoeacutetude du ressenti et la participation des enfants agrave ces recherches est indispensable pour appreacutecier la porteacutee drsquoun certain isolement sur leur deacuteveloppement global Ainsi plusieurs cas de figures sont susceptibles de se preacutesenter267 certains isoleacutes nrsquoexpriment pas de sentiment de solitude (certains ont des relations solides avec leur entourage mais eacutepisodique drsquoautres affichent des prioriteacutes de vie ne laissant pas la

266 Voir notamment I Ciosi et M Jarvin laquo Etude eacutevaluative de la politique familiale jeunesseraquo Dossier drsquoeacutetudes ndeg158 2012 Cnaf et reacutesultats de lrsquoobservatoire des familles 267 Cateacutegories observeacutees lors drsquoune enquecircte Jeunes et sans amis quand la solitude frappe les 15-30 ans raquo eacutetude du Credoc pour le Fondation de France 2017

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place agrave beaucoup de relations) drsquoautres vivent un isolement choisi mais veacutecu douloureusement pour se proteacuteger drsquoautres enfin ressentent clairement de la solitude souvent en lien avec des sentiments de mal-ecirctre (deacutecalage par rapport aux autres vide eacutemotionnel sentiment de rejethellip) plus rarement sous un angle beacuteneacutefique et des veacutecus positifs (neacutecessaire pour ecirctre bien trouver lrsquoinspiration prendre du temps pour soihellip) Pour approcher ces divers pheacutenomegravenes on peut utiliser des donneacutees quantitatives mobilisables sur les taux de freacutequentations et les modaliteacutes relationnelles avec les amis les camarades la famille et croiser quand crsquoest possible avec des analyses plus singuliegraveres de portraits et de parcours de vie Dans lrsquoensemble une tregraves petite minoriteacute drsquoenfants acircgeacutes de plus de 11 ans deacuteclare nrsquoavoir aucun ami (moins de 2 de la population)268 Neacuteanmoins certains enfants ont une vie sociale et amicale assez limiteacutee dont il faut interroger le veacutecu (ce nrsquoest pas a priori forceacutement un laquo problegraveme raquo) environ 18 des enfants ne voyait jamais leurs amis hors de lrsquoeacutecole en 6egraveme et si le pheacutenomegravene reacutegresse avec la prise drsquoautonomie qui deacutemarre dans les anneacutees collegravege ils ont encore plus de 10 agrave ecirctre dans ce cas en 3egraveme Par ailleurs en 3egraveme 12 des garccedilons et 4 des filles ne discutent quasiment jamais avec leurs amis au teacuteleacutephone par textos ou internet sachant que dans tous les pays observeacutes dans lrsquoeacutetude HBSC on observe une augmentation des communications indirectes avec lrsquoavanceacutee en acircge

268 Source HBSC 2010

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Ces donneacutees peuvent ecirctre mises en relation avec celles portant sur la solitudes des 15-30 ans269 mecircme si elles couvre une tranche drsquoacircge tregraves eacutetendue la majoriteacute de ces jeunes (ados et adultes) ont une sociabiliteacute plus deacuteveloppeacutee que celles des plus acircgeacutes avec une vie amicale investie et deacuteveloppeacutee (77 des 15 -30 ans) et des contacts denses dans le cercle familial (65 des jeunes) Mais 700 000 jeunes nrsquoont aucun reacuteseau de sociabiliteacute dense (6 des jeunes) et 14 million un seul reacuteseau (12 ) geacuteneacuteralement plutocirct le cercle familial dans ce cas de figure Parmi ces 18 de jeunes isoleacutes 12 ont entre 15 et 18 ans ce qui repreacutesente environ 8 drsquoadolescents isoleacutes entre 15 et 18 ans Crsquoest assez convergent avec les 10 de colleacutegiens de 3egraveme qui ne voient jamais drsquoamis hors de lrsquoeacutecole Certaines timiditeacutes et inhibitions se legravevent avec lrsquoautonomisation progressive A contrario certains isolements se cristallisent peuvent geacuteneacuterer des pathologies favoriser de mauvaises rencontres peuvent accentuer ou creacuteer une rupture relationnelle douloureuse voire handicapante pour lrsquointeacutegration sociale et le deacuteveloppement de la personnaliteacute des jeunes

269 laquo Jeunes et sans amis quand la solitude frappe les 15-30 ans raquo eacutetude du Credoc pour la Fondation de France 2017 Lrsquoeacutetude portait sur 2000 jeunes dont 26 acircgeacutes de 15 agrave 18 ans Elle a eacutegalement inclus un volet qualitatif agrave partir drsquoentretiens semi-directifs Mais les plus jeunes nrsquoont pu ecirctre inclus dans lrsquoeacutechantillon qualitatif portant sur des situations de solitude repeacutereacutee Par ailleurs les donneacutees de maladie et de mal-ecirctre ne sont pas faciles agrave capter dans un entretien de ce type les jeunes isoleacutes ayant des difficulteacutes ou des reacuteticences agrave srsquoexprimer dans ce cadre

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helliphellip Dans lrsquoenquecircte de la Fondation de France 4 profils (ci-dessus) ont eacuteteacute deacutegageacutes pour la plupart drsquoentre eux (solitaires inhibeacutes solitaires blesseacutes ou frustreacutes solitaires reacutesigneacutes solitaires assumeacutes) Il semble qursquoun certain isolement est preacutesent depuis lrsquoenfance qursquoil srsquoagisse de profils ayant des veacutecus familiaux tregraves difficiles (parents violents alcooliques etc) ou laquo difficiles raquo (parents absents parents qui nrsquoont pu eacutepauler au moment drsquoune difficulteacute dans lrsquoenfance etc) souvent les liens extra-familiaux et agrave lrsquoeacutecole ont eacuteteacute absents ou eacutegalement douloureux Quelques facteurs apparaissent deacuteterminants270 les transports ont un fort impact sur les activiteacutes sociales des jeunes (eacutetude agrave paraicirctre DJEVPA) les jeunes isoleacutes sont souvent moins diplocircmeacutes et les plus acircgeacutes connaissent davantage le chocircmage et lrsquoinactiviteacute (mais la solitude nrsquoest pas lrsquoapanage de ces profils sauf quand il y a aussi maladie psychique ou physique ou handicap) selon lrsquoeacutetude reacutealiseacutee ils ne sont pas plus souvent victimes de discrimination que les autres En revanche les liens entre le deacuteveloppement drsquoune solitude et une maladie sont importants et la causaliteacute parfois difficile agrave deacutemecircler (qursquoest-ce qui cause conseacutequence ) avec des pheacutenomegravenes de cercle vicieux (tel enfant obegravese stigmatiseacute par ses camarades sera isoleacute deacutepressif ce qui accentuera son obeacutesiteacute et son retrait de la vie sociale et reacuteciproquement)

270 Jeunes sans amis op cit

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Les profils des jeunes isoleacutes comprend des jeunes souvent moins agrave lrsquoaise avec autrui qui ont de moins bonnes relations avec leurs parents et qui preacutesentent une image drsquoeux-mecircmes moins favorable que la moyenne moins de fierteacute et de confiance personnelle Ils ressentent freacutequemment un sentiment de solitude depuis lrsquoenfance y compris chez des jeunes tregraves diplocircmeacutes

Harcegravelement et rencontres avec la violence Les enfants et les adolescents font parfois lrsquoexpeacuterience du harcegravelement de la violence et de lrsquoinseacutecuriteacute dans diffeacuterents lieux reacuteels ou virtuels que les reacuteseaux sociaux dont Facebook en tecircte ont participeacute agrave deacutecloisonner (moins de limite entre les freacutequentations scolaires et la vie agrave cocircteacute de lrsquoeacutecole) et qui concernent notamment les lieux potentiels des TLT qursquoil srsquoagisse drsquoactiviteacutes encadreacutees ou plus geacuteneacuteralement des lieux de la socialisation enfantine et juveacutenile

- en milieu scolaire271 le climat scolaire est dans lrsquoensemble consideacutereacute comme positif 93 des colleacutegiens se sentent bien dans leur eacutetablissement 7 des colleacutegiens subissent reacuteguliegraverement des moqueries humiliations et brimades qui srsquoapparentent agrave du harcegravelement Les actes graves concernent par ailleurs 14 des eacutelegraveves Souvent fondeacute sur le rejet de la diffeacuterence sur la stigmatisation de lrsquoapparence physique du sexe ou de lrsquoorientation sexuelle supposeacutee du handicap drsquoun trouble de la communication de lrsquoappartenance agrave un groupe social ou culturel il revecirct des aspects diffeacuterents engendrant le malaise et la souffrance Les moins de 12 ans sont plus souvent concerneacutes que les autres

- dans le quartier selon lrsquoenquecircte meneacutee par lrsquoUnicef en 2014272 29 des enfants acircgeacutes de 6 agrave 18 ans lors de lrsquoenquecircte deacuteclarent qursquoil y a de la violence dans leur quartier ou leur ville et 30 qursquoils sont entoureacutes drsquoautres enfants ou jeunes qui peuvent leur faire du mal 18 des enfants ne se sentent pas ou peu en seacutecuriteacute dans leur quartier Dans les recensements drsquoactes violents lieacutes agrave lrsquoeacutecole un quart des actes violents recenseacutes a lieu en dehors de lrsquoeacutetablissement (abords immeacutediats installation sportive parking transports scolaires sortie eacuteducative lieu de stage)271 Lrsquoenquecircte Climat scolaire de 2013271 dans les eacutetablissements du second degreacute reacutevegravele plus de violence aux abords des collegraveges les agressions physiques qui ont lieu en dehors du collegravege connaissent une augmentation significative 20 des agressions physiques deacuteclareacutees ont eu lieu sur le chemin du collegravege contre 10 en 2011 Les agressions physiques sur le chemin du collegravege vont de pair avec lrsquoinseacutecuriteacute eacuteventuelle autour du collegravege Elle est plus marqueacutee dans les territoires drsquoeacuteducation prioritaire sachant que les actes de violence sont plus concentreacutes dans certains quartiers

- sur les reacuteseaux sociaux 18 des colleacutegiens deacuteclarent avoir eacuteteacute victimes drsquoau moins une cyberviolence dans lrsquoanneacutee scolaire parmi ces colleacutegiens certains disent subir un cyberharcegravelement crsquoest-agrave-dire des agressions reacutepeacuteteacutees sur les reacuteseaux sociaux ou par SMS (45 des colleacutegiens)

271 T Hubert (2013) laquo la perception du climat scolaire par les colleacutegiens raquo note drsquoinformation DEPP 272 Eacutecoutons ce que les enfants ont agrave nous dire Adolescents en France le grand malaise Consultation nationale de lrsquoUNICEF des 6-18 ans 2014

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Consommation de substance pratiques addictives273 Lrsquoadolescence est une peacuteriode de la vie marqueacutee par la conflictualiteacute entre deacutependance et indeacutependance Certains adolescents tentent de contourner ces conflits en deacuteplaccedilant la relation de deacutependance agrave lrsquoexteacuterieur de la famille ils srsquoen remettent agrave lrsquoautoriteacute drsquoun adulte drsquoun aicircneacute drsquoun groupe de pairs drsquoun(e) amoureux (se) drsquoun gourouhellip Drsquoautres orientent leur besoin de deacutependance vers des activiteacutes ou des produits addictifs (alcool drogues nourriture ou jeux videacuteo par exemple) 33 des adolescents de lrsquoenquecircte Unicef deacuteclarent avoir eacuteteacute solliciteacutes pour consommer de la drogue

Entreacutee dans la deacutelinquance Les mineurs impliqueacutes dans une affaire peacutenale repreacutesentent une faible proportion des enfants et des adolescents ils eacutetaient 234 000 en 2013 soit 36 des 65 millions de mineurs acircgeacutes de 10 agrave 17 ans274 (mais agrave 16 ans plus de 10 des jeunes sont concerneacutes par une affaire peacutenale la jeunesse eacutetant la peacuteriode ougrave la deacutelinquance est la plus courante275) Pour chaque infraction le nombre drsquoauteurs preacutesumeacutes culmine agrave un acircge qui lui est propre les atteintes sexuelles sont plus nombreuses agrave 14 ans les vols et les violences agrave 16 ans276 (les stupeacutefiants agrave 18 ans)

Embrigadement radicalisation ndash rencontres avec la haine et la violence Selon la note du 10 feacutevrier 2017 relative agrave la prise en charge eacuteducative des mineurs radicaliseacutes ou en danger de radicalisation violente)277 Le nombre des mineurs poursuivis dans le cadre de proceacutedures peacutenales ouvertes au sein du pocircle antiterroriste au tribunal de grande instance de Paris et suivis par la PJJ pour des faits en lien avec le terrorisme (association de malfaiteurs en vue de la preacuteparation drsquoun acte de terrorisme provocation ou apologie du terrorismehellip) est en augmentation Que ce soit par sa recherche drsquoune place dans un groupe son goucirct de lrsquoexaltation sa soif de sens son besoin de justification de la violence (vers autrui etou contre soi-mecircme) le public pris en charge par la PJJ est particuliegraverement vulneacuterable

4 DES TEMPS DrsquoACTIVITES DES LIEUX ET DES RELATIONS STRUCTURANTS POUR LE DEVELOPPEMENT DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS

41 Des enjeux identitaires et de deacuteveloppement278 Dans nos deacutemocraties occidentales contemporaines ougrave lrsquoaspiration agrave lrsquoautonomie est une valeur princeps les enfants doivent pouvoir devenir des individus singuliers avant que drsquoecirctre des sujets (assujettis agrave des finaliteacutes speacutecifiques explicites deacutetermineacutees par la famillehellip) Il y a lagrave quelque chose de normatif une condition de lrsquohomme moderne qui suppose drsquoavoir eacutetabli en soi une assise suffisamment solide pour srsquoautoriser agrave cheminer et agrave laquo vouloir raquo malgreacute une

273 Voir notamment Inserm (2014) expertise collective Conduites addictives chez les adolescents usage preacutevention et accompagnement Principaux constats et recommandations 274 Statistiques ministegravere de la Justice wwwjusticegouvfrpublicationo45_chiffres_clespdf 275 wwwinseefrfrstatistiques2492181sommaire=2492313 Insee portrait social 2016 276 wwwinseefrfrstatistiques2492181sommaire=2492313 Insee portrait social 2016 277 wwwtextesjusticegouvfrart_pixJUSF1704925Npdf ministegravere de la Justice novembre 2017 278 Notamment agrave partir de lrsquoaudition de D Marcelli pour le Conseil enfance et adolescence ndash 12 mai 2017

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absence de finaliteacutes a priori Sans cette assise et face agrave cette injonction implicite de lrsquoautonomie les enfants et les adolescents en particulier sont susceptibles drsquoecirctre envahis par des pheacutenomegravenes de deacuteliaisons et de rage deacuteleacutetegraveres La creacuteativiteacute qui permet de deacuteployer son laquo geacutenie raquo singulier agrave condition drsquoecirctre reconnu drsquoune maniegravere ou drsquoune autre (regard des adultes reacutefeacuterents et des pairs reacutecompenses ou valorisations etc) est la seule voie de sortie drsquoun enkystement dans la rage Pour creacuteer encore faut-il precircter attention au monde avoir le plaisir de deacutecouvrir Ce sont des dispositions qui se cultivent aux diffeacuterents acircges Dans la petite enfance on observe des pheacutenomegravenes drsquoattention conjointe on preacutesente aux beacutebeacutes un objet et les parents ou adultes donneurs de soin commentent et soutiennent dans un plaisir partageacute lrsquointeacuterecirct de lrsquoenfant pour le monde autour de soi en dehors de lui Dans ces premiegraveres interactions le plaisir des parents agrave voir leurs enfants srsquoeacuteloigner drsquoeux (pour prendre un objet marcher jouer dans le bac agrave sable etc) sachant qursquoils reviendront deacutetermine la possibiliteacute pour lrsquoenfant de se saisir de ces opportuniteacutes drsquoaller au-devant drsquoautre chose de deacutevelopper un plaisir drsquoinvestissement dans le monde qui nous entoure Cela suppose que les conditions objectives de la seacutecuriteacute des enfants soient preacutesentes ce qui est compleacutementaire drsquoune possibiliteacute subjective des parents agrave pouvoir autoriser sans inquieacutetude De fait lrsquoeacuteloignement est toujours un eacuteloignement agrave travailler des deux cocircteacutes celui de lrsquoenfant et des parents Ces premiers eacuteloignements signent des activiteacutes reacutealiseacutees avec plaisir en preacutesence drsquoun adulte Elles sont les preacutemisses des temps et lieux tiers ces temps et ces lieux de deacutecouverte drsquoobjets hors de la culture familiale et de ses singulariteacutes qui soutiendront le plaisir de raconter ce que lrsquoenfant ou lrsquoadolescent a fait hors de la maison (lrsquoeacutecole mais pas seulement donc surtout srsquoil nrsquoy a pas de plaisir speacutecifique qui srsquoy deacuteveloppe) Puis les adolescents sont contraints de srsquoeacuteloigner de leurs premiers objets drsquoamour ndash les parents ndash pour se lier avec drsquoautres sur fond de pulsionnaliteacute pubertaire A cet acircge il est neacutecessaire de pouvoir rencontrer des passions celle drsquoune relation amoureuse ou amicale autant que la joie drsquoun inteacuterecirct speacutecifique pour une activiteacute ndash sportive artistique scientifique ou technique un engagement Quand cela nrsquoadvient pas ou nrsquoest pas possible la porte est ouverte pour des mauvaises rencontres destructrices ou des enfermements (dans sa chambre devant son eacutecran) Pour preacutevenir la rage destructrice il convient de proteacuteger et de meacutenager des espaces et des temps pour des passions adolescentes ougrave chacun trouve des terrains pour se reacutealiser Lrsquoaccent sur le laquo faire raquo nrsquoest pas suffisant ces expeacuteriences sont constructives pour lrsquoenfant et lrsquoadolescent quand ils y rencontrent attention agrave leurs projets consideacuteration et reconnaissance pour leurs engagements

Les temps et lieux tiers notamment au travers des activiteacutes porteuses drsquoun laquo faire raquo creacuteatif ou des rencontres qui inspirent et portent des regards de reconnaissance plus diversifieacutes que lrsquoeacutecole ou la famille portent donc un enjeu identitaire structurant pour les enfants et adolescents Cet enjeu identitaire nrsquoest pas autocentreacute ou agrave cocircteacute de la socieacuteteacute il srsquoagit chaque fois de devenir soi-mecircme comme un autre279 dans une deacutecouverte280 permettant un certain eacuteloignement un certain deacutetour par rapport agrave sa culture familiale un deacutetour qui permet in fine le retour sur soi via la reconnaissance (par des adultes reacutefeacuterents notamment) de sa singulariteacute et de sa creacuteativiteacute et la pratique de diverses activiteacutes sociales investies avec un certain plaisir

279 P Ricœur (1990) 280 Audition D Marcelli

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Les TLT participent pleinement agrave la satisfaction des besoins fondamentaux de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent281 Le deacuteveloppement de lrsquoenfant reacutepond agrave une logique de reacuteponses agrave des besoins fondamentaux Ainsi les pratiques et les rencontres avec drsquoautres enfants vont permettre de satisfaire au laquo besoin drsquoexpeacuterience et drsquoexploration du monde raquo282 de lrsquoenfant La liberteacute de choix des pratiques lui permettra de satisfaire agrave laquo son besoin drsquoidentiteacute raquo tandis que la reconnaissance de lrsquoadulte mais aussi de ses pairs dans la reacutealisation de ces pratiques lui permettra de reacutepondre agrave son laquo besoin drsquoestime et de valorisation raquo

281 Voir notamment Ministegravere des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes France DCS Dr M-P Martin-Blachais (2017) laquo Deacutemarche de consensus sur les besoins fondamentaux de lrsquoenfant en protection de lrsquoenfance raquo rapport agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes + rapport Sylviane Giampino (2016) op cit 282 Dr M-P Martin-Blachais (2017) laquo Deacutemarche de consensus sur les besoins fondamentaux de lrsquoenfant en protection de lrsquoenfance raquo rapport agrave la ministre des Familles de lrsquoEnfance et des Droits des femmes opcit

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42 Ecrans pregraves de la moitieacute des TLT (temps drsquoeacutecran en solitaire) et 25 des enfants y passent plus de 5 heures par jours Quand on observe la place des TLT dans la vie des enfants sur la base des donneacutees issues de la derniegravere enquecircte Emploi du temps disponible on remarquait deacutejagrave en 2009 qursquoils comportaient un temps drsquoeacutecran tregraves important surtout chez 25 des enfants

Week-end

Semaine

Congeacutes vacances

Peacuteriode scolaire ou de travail

25 les moins consommateurs

drsquoeacutecrans 100 210 020

Meacutediane de consommation

drsquoeacutecrans 327 427 153

25 plus gros consommateurs

drsquoeacutecrans 500 550 300

Source Insee pour HCFEA

Il convient drsquointerroger cette place des eacutecrans drsquoautant que depuis les usages se sont fortement deacuteveloppeacutes 283 De fait des consensus commencent agrave apparaicirctre en matiegravere drsquoimpacts du temps drsquoeacutecran sur le deacuteveloppement des enfants mecircme si selon le point de vue adopteacute (impact cognitif affectif social et sur la santeacute etc) des eacutecarts peuvent se faire jour LrsquoAcadeacutemie des sciences a ainsi remis un avis en 2013 284 qui deacutetaille les impacts diffeacuterencieacutes des eacutecrans selon lrsquoacircge des enfants (36912)285 Dans lrsquoensemble il convient de cadrer le temps et le type drsquoutilisation drsquoeacutecran et cela agrave tout acircge

A lrsquoadolescence srsquoil faut reconnaicirctre les possibiliteacutes qursquooffrent les eacutecrans notamment dans certains usages (penseacutee spatiale par exemple) reste qursquoun usage excessif peut priver les enfants du jeu social et risquer de geacuteneacuterer une penseacutee laquo zapping raquo qui atteint la laquo conscience drsquointeacuterioriteacute raquo (selon lrsquoavis de lrsquoAcadeacutemie des sciences) Bien sucircr lrsquoaccompagnement par les parents ou drsquoadultes autres pour lrsquoeacuteducation agrave lrsquoimage est un principe consensuel (pour apprendre agrave distinguer le vrai du faux se proteacuteger contre drsquoeacuteventuels contenus choquants deacutecrypter les contenus latents etc) Il est neacutecessaire pour inteacutegrer aussi un retour sur ce que lrsquoon voit et deacutevelopper une intelligence narrative agrave cocircteacute de lrsquointelligence visuelle et spatiale le cas eacutecheacuteant stimuleacutee plus speacutecifiquement par les eacutecrans Il convient de favoriser lrsquoalternance de lrsquoeacutecran et de la culture du livre du jeu des pratiques manuelles et dans la nature

283 Voir par exemple les reacutesultats de lrsquoenquecircte Pelleas (Programme drsquoEtude sur les Liens et Lrsquoimpact des Ecrans sur lrsquoAdolescent Scolariseacute) meneacutee pendant lrsquoanneacutee scolaire 20132014 aupregraves drsquoun eacutechantillon de plus de 2 000 eacutelegraveves interrogeacutes dans 15 eacutetablissements de la reacutegion parisienne (de la 4egraveme agrave la 1egravere) La coexistence de plusieurs eacutecrans rend plus compliqueacute le calcul du temps eacutecran 284 E Postaire (2013) laquo Lrsquoenfant et les eacutecrans raquo Un avis de lrsquoAcadeacutemie des sciences 285 Voir annexe 9 laquo Avis de lrsquoacadeacutemie des sciences sur les eacutecrans raquo

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Des eacutetudes posteacuterieures agrave ce rapport de lrsquoAcadeacutemie des sciences suggegraverent eacutegalement certaines deacuterives une eacutetude ameacutericaine de 2014286 qui a analyseacute les habitudes de 46 000 familles a pointeacute une nette correacutelation entre reacuteussite scolaire et temps passeacute devant un eacutecran au-delagrave de 2 heures par jour devant un eacutecran des troubles de lrsquoattention apparaissent et reacuteduisent nettement les performances agrave lrsquoeacutecole Selon une eacutetude norveacutegienne publieacutee en 2014 reacutealiseacutee sur 10 000 jeunes Norveacutegiens acircgeacutes de 16 agrave 19 ans on observe que les adolescents qui restent trop sur les eacutecrans avaient un risque accru de mettre plus drsquoune heure agrave srsquoendormir Ce risque est augmenteacute de 49 chez ceux utilisant un eacutecran pendant plus de quatre heures par jour (en dehors des heures scolaires) par rapport agrave ceux lrsquoutilisant pendant moins drsquoune heure

Quelques discussions autour des seuils de temps drsquoeacutecran

De nombreux chercheurs se sont interrogeacutes sur lrsquoexistence drsquoun laquo seuil raquo agrave partir duquel la pratique des eacutecrans (en termes de dureacutee) serait susceptible drsquoengendrer des difficulteacutes notamment pour la santeacute Ainsi la Socieacuteteacute ameacutericaine de peacutediatrie a reacutepondu agrave cette preacuteoccupation en deacutefinissant un seuil de 2 heures par jour (AAP CPE 2001) au-delagrave duquel cette pratique peut ecirctre associeacutee agrave un risque drsquoobeacutesiteacute mais une reacutevision est peut-ecirctre neacutecessaire au vu des usages qui ont complegravetement transformeacute le rapport au numeacuterique et en srsquointeacuteressant agrave drsquoautres critegraveres que lrsquoobeacutesiteacute Dans lrsquoeacutetude HBSC sur les conditions de vie des colleacutegiens on observe que les adolescents qui estiment avoir de lrsquoaide et de lrsquoaffection de la part de leur famille sont plus nombreux agrave deacuteclarer des dureacutees plus restreintes devant chacun des eacutecrans eacutetudieacutes Cela nrsquoempecircche pas les activiteacutes meacutediatiques drsquoecirctre inteacutegreacutees aux relations sociales et familiales quotidiennes avec agrave la cleacute un risque inverse drsquohyper-connexion (impossibiliteacute pour les jeunes de se distancier des membres de leur famille 287 On observe aussi 288 que les eacutechanges numeacuteriques viennent prolonger et renforcer la sociabiliteacute des adolescents (reacuteseaux sociaux) il nrsquoy a donc pas neacutecessairement enfermement de lrsquoadolescent dans un monde virtuel ceux qui sortent laquo beaucoup raquo eacutetant eacutegalement susceptibles de deacuteclarer une pratique intense des supports numeacuteriques munis drsquoeacutecrans A partir du lyceacutee il semble plus difficile drsquoutiliser lrsquoapproche quantitative du temps drsquoeacutecran pour deacuteceler un facteur de risque tant les multi-usages parfois porteurs en termes de sociabiliteacute (utilisation de Skype de Facebook pour rester en lien avec une famille ou des amis le cas eacutecheacuteant geacuteographiquement eacuteloigneacutes rencontres sur internet etc) sont deacuteveloppeacutes et ressortent drsquoun fait de geacuteneacuteration Parmi les jeunes isoleacutes de plus de 15 ans ils sont toutefois un peu plus nombreux agrave passer plus de 4 heures par jour sur des eacutecrans pour des motifs autres que scolaires ou professionnels (22 contre 17 ) et beaucoup moins nombreux agrave exercer des pratiques collaboratives en ligne(30 contre 51 des jeunes)

Enfin les temps drsquoeacutecrans nrsquoont pas la mecircme valeur sur le deacuteveloppement de lrsquoenfant srsquoil srsquoagit drsquoun temps partageacute Le temps drsquoeacutecran seul repreacutesente en moyenne pregraves de la moitieacute du temps des laquo TLT raquo Si lrsquoon retient un seuil de 3 heures par jour au moins 25 des jeunes passent tous les jours beaucoup trop de temps devant les eacutecrans plusieurs heures par semaine qui pourraient donc ecirctre mobiliseacutees sur drsquoautres types de laquo temps et lieux tiers raquo notamment des pratiques extra et peacuteriscolaires qui se substitueraient partiellement tout en admettant aussi qursquoil est souhaitable de ne pas srsquoengager dans une suractivation des emplois du temps des enfants et au contraire drsquoouvrir des espaces de liberteacute de respiration et de temps agrave soi

286 wwwhuffingtonpostfr20141024temps-ecran-enfants-regles-a-mettre-en-place_n_6042032html Une eacutetude publieacutee dans lrsquoAmerican Journal of Family Therapy et dans un livre intituleacute The Learning Habit a analyseacute les habitudes de 46 000 familles ameacutericaines avec enfants (de la maternelle agrave la terminale) via un sondage en ligne Meneacutee par une eacutequipe de chercheurs de la Brown University School of Medicine de Brandeis University du Childrenrsquos National Medical Center et du New England Center for Pediatric Psychology cette eacutetude a dureacute trois ans en partenariat avec WebMD The Huffington PostAOL lrsquoAssociation ameacutericaine des parents drsquoeacutelegraveves et Parents Magazine 287 C Baileys (2017) laquo Socialisation adolescente et usages du numeacuterique raquo Revue de litteacuterature INJEP 288 Rob Gommans et ses collegravegues (2015)

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43 Certains impacts des TLT eacutevaluables notamment pour reacuteduire les ineacutegaliteacutes Les effets attendus des TLT sont de plusieurs ordres heacuteteacuterogegravenes cognitif affectif etc Ils peuvent deacutevelopper des capaciteacutes avec le cas eacutecheacuteant un impact sur la scolariteacute ou sur la vie professionnelle ils sont susceptibles drsquoameacuteliorer la confiance en soi drsquoeacutetoffer le tissu amical et de deacutevelopper des compeacutetences relationnelles toutes choses dont les retentissements sont plus eacutevidents agrave long terme Or dans ces champs tout nrsquoest pas facilement eacutevaluable pour plusieurs raisons289 en particulier il est difficile de construire des situations ougrave obtenir des reacutesultats selon une meacutethode drsquoessais randomiseacutes parallegravelement il est scientifiquement possible drsquoeacutetayer des meacutethodes incluant des reacutecits de vie290 mais dont la nature de preuve reste en lrsquoeacutetat des connaissances encore en voie de deacuteveloppement Autre point les donneacutees sur les pratiques extrascolaires des enfants manquent si bien que drsquoautres meacutethodes existent (reacutegressions analyses multivarieacutees ou analyse de la covariance sur des donneacutees longitudinales ou transversales) mais en nombre limiteacute Sous reacuteserve de ces limites certains effets sont eacutevalueacutes291 Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les meacuteta-analyses et les revues de litteacuterature ont conclu que la participation des enfants agrave des activiteacutes extrascolaires sportives artistiques drsquoengagements ou acadeacutemiques peuvent avoir une influence positive sur le deacuteveloppement socio-eacutemotionnel culturel physique ou scolaire (Taylor et al 2017 Durlak et al 2011 Winner et al 2013) Les activiteacutes extrascolaires de qualiteacute peuvent ameacuteliorer les prises de responsabiliteacute la perseacuteveacuterance la curiositeacute la possibiliteacute de travailler en eacutequipe la reacutesolution de conflit292 etc Par ailleurs des eacutetudes meneacutees agrave partir de la cohorte anglaise Millenium ont montreacute un effet inteacuteressant sur les enfants des familles pauvres tant en termes cognitifs qursquoau niveau des compeacutetences sociales 293 Cette eacutetude a eacuteteacute compleacuteteacutee par des eacutetudes plus qualitatives cherchant agrave comprendre les meacutecanismes impliqueacutes Plusieurs points ont eacuteteacute mis en lumiegravere la possibiliteacute de nouer des contacts satisfaisants et dans un autre contexte que la scolariteacute avec des professeurs et la possibiliteacute pour des enfants aux reacutealisations scolaires moyennes ou faibles de trouver un champ de reacutealisation positive renforccedilant leur confiance en soi puis leur capaciteacute agrave participer en classe De maniegravere plus speacutecifique on observe plus de donneacutees sur les activiteacutes sportives

Impact des activiteacutes physique et sportives certains impacts positifs et des nuances294 - PISA relation modeacutereacutee entre le sport hors de lrsquoeacutecole et la performance agrave lrsquoeacutecole en

science apregraves avoir controcircleacute les variables sociales et de sexe et en excluant les laquo top athlegravetes raquo dont lrsquoinvestissement est centreacute sur le sport au deacutetriment drsquoautres performances scolaires)

- un impact assez clair sur la confiance en soi et la perseacuteveacuterance notamment dans des eacutetudes ameacutericaines

o les enfants qui ont une activiteacute physique modeacutereacutee agrave importante en dehors de lrsquoeacutecole ont moins tendance agrave se consideacuterer comme des laquo outsiders raquo (-67

289 Intervention B Falissard pour le HCFEA 290 Champs neacuteanmoins en cours de deacuteveloppement 291 Eleacutements eacutetablis agrave partir de la contribution de L Panico et M Huerta pour le HCFEA voir annexe 10 laquo Contribution sur lrsquoeacutevaluation des impacts (Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills) 292 Voir notamment lrsquoeacutetude de reacutefeacuterence CASEL meneacutee aux Etats-Unis en matiegravere de compeacutetences socio-eacutemotionnelles 293 Chanfreau et al (2016) 294 Contribution INED Lidia Panico pour le HCFEA voir annexe 10

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par rapport aux autres enfants) sont moins absenteacuteistes agrave lrsquoeacutecole et se sentent moins anxieux face aux passations drsquoeacutepreuves (OCDE 2017)

o McHale et al (2005) les jeunes ayant une activiteacute sportive ont une meilleure estime drsquoeux et leurs professeurs les trouvent plus sociables

o Fauth et al (2007) cette eacutetude longitudinale trouvait que la participation sportive eacutetait correacuteleacutee agrave moins drsquoanxieacuteteacute ou de tendance agrave la deacutepression Fredricks et Eccles (2006) retrouvaient des reacutesultats similaires mais avec des effets non durables (eacutetude longitudinale)

o Stevenson (2010) a souligneacute des effets positifs sur la participation des jeunes filles

Impact des activiteacutes artistiques scientifiques et drsquoengagements

- moins drsquoeacutetudes drsquoimpact disponibles eacutechantillons plus petits les effets testeacutes ne sont pas les mecircmes

- pratiques de la musique cognitif ambition apprentissage des langues o impact cognitif notes agrave lrsquoeacutecole et plus drsquoouverture et drsquoambition Hille et

Schupp (2013) agrave partir de donneacutees allemandes suggegraverent que les adolescents ayant pratiqueacute la musique ont de meilleures capaciteacutes cognitives sont plus ambitieux et plus ouverts

o la revue de litteacuterature de Winner (2013) trouve un impact sur le QI les performances phoneacutetiques drsquoapprentissage des langues eacutetrangegraveres et acadeacutemiques

- participation agrave des clubs artistiques et culturels (theacuteacirctre etc) des impacts sur la socialisation et les relations amicales295 les engagements296 et plus drsquoeacutenergie agrave reacutealiser des projets

- une revue de lrsquoimpact des activiteacutes extrascolaires scientifiques matheacutematiques et techniques ameacutericaine tend agrave montrer un impact sur lrsquoapprentissage mais aussi sur des capaciteacutes drsquoanalyse logique et critique et sur la capaciteacute agrave travailler en groupe

Enfin sans parler drsquoeacutevaluations des eacutetudes montrent eacutegalement des correacutelations importantes Dans la consultation Unicef de 2016 on observe ainsi que les enfants qui connaissent un niveau de privation en termes drsquoactiviteacutes extrascolaires sont quatre fois plus toucheacutes par un sentiment drsquoangoisse scolaire et deux fois plus toucheacutes que la moyenne par des pheacutenomegravenes de harcegravelement agrave lrsquoeacutecole

295 Schaefer et al (2011) 296 Shernoff et Vandell (2007)

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PROPOSITIONS

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III PROPOSITIONS 1 ENJEUX DrsquoEGALITE

11 Des enjeux drsquoeacutegaliteacute combineacutes agrave une vision personnaliseacutee du deacuteveloppement dans une strateacutegie globale des laquo TLT troisiegraveme eacuteducateur raquo pour tous les enfants Lrsquoeacutetat des lieux de lrsquoexistant fait apparaicirctre deux registres croiseacutes drsquoineacutegaliteacutes des ineacutegaliteacutes agrave plusieurs niveaux dans lrsquooffre (attribution des moyens publics)

dans lrsquoaccegraves (accessibiliteacute proximiteacute) dans la reacuteception et appropriation par les enfants des pratiques extrascolaires et des opportuniteacutes de socialisation) du non-recours aux ressorts multiples non-connaissance non-demande la non-proposition

des ineacutegaliteacutes sur plusieurs fondements le territoire le groupe social et niveau de revenu (dont la pauvreteacute) le genre lrsquoeacutetat de santeacute dont le handicap la situation familiale

Les impacts des TLT pour le deacuteveloppement global des enfants (physique affectif cognitif et social) et le respect des droits de lrsquoenfant sont multidimensionnels Ils comportent agrave la fois des aspects transversaux

- nouer des relations rassurantes stimulantes et inspirantes avec des pairs et des adultes tiers autres que les membres de la famille et les acteurs de lrsquoeacutecole

- avoir lrsquoopportuniteacute de deacutecouvrir des domaines des connaissances drsquoy forger curiositeacute et confiance en soi drsquoy deacutevelopper des passions le plaisir du deacutepassement dans la chose bien faite partageacutee ou utile

- disposer drsquoespaces de liberteacute pour recircver creacuteer innover seul et avec drsquoautres eacutelargir la palette des possibles et des projets

Ils comportent aussi des enjeux theacutematiques propres agrave chacune des six entreacutees deacuteveloppeacutes dans les parties I et II Ainsi dans notre sujet le souhait drsquoeacutegaliteacute entre les enfants ne recouvre pas une vision normative qui a priori consideacutererait que les enfants doivent tous deacutevelopper et systeacutematiquement agrave la fois des pratiques sportives artistiques culturelles scientifiques de citoyenneteacute de vacances collectives etc Un deacuteveloppement complet humaniste (se deacutevelopper dans tous les domaines) peut ecirctre poursuivi en tant que tel dans tous les champs de politiques publiques sociales touchant les enfants qursquoil faut alors envisager de concert ce qui va au-delagrave du preacutesent rapport Nous preacuteconisons ici les conditions drsquoune ouverture des possibles dont chaque enfant pourra srsquoemparer en srsquointeacuteressant agrave ce qui se passe hors de la famille et hors de la classe qui ne procircne ni une vision occupationnelle des temps et lieux tiers ni la reconstitution drsquoun cursus scolaire hors eacutecole De plus nos travaux ont fait apparaicirctre les beacuteneacutefices drsquoun deacuteploiement progressif des liberteacutes des enfants et adolescents au rythme de leur maturation et de leurs inteacuterecircts et selon les contextes Il nrsquoy aurait donc pas de sens agrave se fixer des rattrapages de taux de freacutequentation systeacutematiques plus nrsquoest pas toujours mieux en matiegravere drsquoactiviteacutes encadreacutees ou semi-encadreacutees sur chacun des champs crsquoest ici une vision de strateacutegie drsquoensemble qui est instruite par le Conseil de lrsquoenfance

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Reste qursquoil est juste drsquoaller vers plus drsquoeacutegaliteacutes drsquoaccegraves agrave des situations et pratiques extrascolaires et peacuteriscolaires de qualiteacute dont sont priveacutes certains enfants et adolescents et qui constituent le standard de vie de leurs pairs297 Si certains deacutecouvrent jeunes des champs drsquointeacuterecirct et des relations qui les motivent les eacuteduquent et les portent agrave srsquoinscrire activement dans le monde il nrsquoy a pas de neacutecessiteacute agrave prescrire une diversification de leurs temps hors scolariteacute et hors famille sachant que lrsquoeacutecole confegravere le socle commun de connaissances neacutecessaire Plus souvent les jeunes cheminent tacirctonnent avant de pouvoir se construire prioritairement dans certaines directions avec des appuis utiles Ce cheminement susceptible de neacutecessiter un accompagnement ad hoc constitue une forme drsquoapprentissage de lrsquoexercice de son libre arbitre crsquoest lrsquoun des eacuteleacutements les plus formateurs pour un jeune et probablement une dimension speacutecifique de ces temps hors scolariteacute Une politique publique articuleacutee peut permettre aux enfants drsquoacceacuteder agrave des parcours singuliers de reconnaissance et drsquoexpeacuteriences suffisamment eacutemancipateurs eacuteducateurs compleacutementaires de la culture familiale et du regard poseacute lrsquoinstitution scolaire 298 Ces chemins ne sont pas uniformes ils deacutependent aussi des bonnes rencontres intellectuelles et affectives que pourront y faire les enfants et les adolescents Il est alors pertinent de srsquoassurer drsquoune ouverture suffisante des possibles Crsquoest un enjeu dont les leviers sont divers du fait de ce croisement entre objectifs de lutte contre les ineacutegaliteacutes et neacutecessiteacute de deacuteveloppement global personnaliseacute 299 pour lrsquoensemble drsquoune classe drsquoacircge ainsi que du respect des droits de lrsquoenfant tels que deacutefinis par la CIDE

12 Des prioriteacutes hieacuterarchiseacutees pour lrsquoaction publique selon les champs theacutematiques Dans chacun des six champs TLT eacutetudieacutes on retrouve agrave chaque fois les quatre leviers drsquoaction suivants

1 Deacuteveloppement ou structuration de lrsquooffre en quantiteacute et en qualiteacute pour ouvrir les possibles et permettre des rencontres intellectuelles et affectives structurantes

2 Deacuteveloppement agrave eacutequilibrer entre pratiques encadreacutees et formes plus laquo ouvertes raquo moins institutionnaliseacutees ou qui renouvellent les modes drsquoaccompagnement des jeunes

3 Modaliteacutes drsquoeacutelargissement des publics dans un contexte de transformation de la socieacuteteacute (numeacuterique reacuteseaux sociaux etc) qui modifie les formes de leacutegitimation notamment aupregraves des jeunes publics

4 Soutien financier aux familles pour lutter contre les privations identifieacutees pour les enfants des familles les moins favoriseacutees

Dans un univers contraint budgeacutetairement les prioriteacutes qui doivent guider lrsquoaction publique ne sont pas les mecircmes selon chacun des six champs drsquoaction eacutetudieacutes Les constats preacutesenteacutes

297 ONPES laquo Les budgets de reacutefeacuterence une meacutethode drsquoeacutevaluation des besoins pour une participation effective agrave la vie sociale raquo Rapport 2014-2015 298 B Lahire (2010) laquo Lrsquohomme pluriel La sociologie agrave lrsquoeacutepreuve de lrsquoindividu raquo 299 Cela recoupe notamment les axes poseacutes par la Commission enfance et adolescence Fde Singly et V Wisnia-Weill (2015) laquo Pour un deacuteveloppement complet de lrsquoenfant et de lrsquoadolescent raquo France Strateacutegie premier axe former un individu relieacute agrave autrui et capable drsquoagir en coopeacuterant deuxiegraveme axe mieux cultiver les capaciteacutes et les talents pour favoriser la reacutealisation de soi et lrsquointeacutegration agrave la socieacuteteacute

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en parties 1 et 2 permettent de preacuteciser lrsquoimportance respective de chacun de ces quatre leviers drsquoaction pour chacun des six champs Crsquoest ce deacutegagement de prioriteacutes qui permet de proposer une strateacutegie coheacuterente de lrsquoaction publique structurante et efficace Trois champs relegravevent plus speacutecifiquement drsquoenjeux drsquoeacutegaliteacute Les vacances collectives dont les ineacutegaliteacutes drsquoaccegraves tiennent en premier lieu agrave un

obstacle financier (aides aux familles) et qui offrent des opportuniteacutes de mixiteacute sociale

Le deacuteveloppement des activiteacutes physiques de bien-ecirctre global traiteacutees ici sous lrsquoangle drsquoameacutenagements de lrsquoespace public sachant que lrsquooffre de clubs est bien deacuteveloppeacutee et structureacutee Il met lrsquoaccent sur lrsquoeacutegaliteacute entre filles et garccedilons

Les enfants dans les espaces publics qui relegravevent directement drsquoineacutegaliteacutes territoriales Trois champs theacutematiques requiegraverent une meilleure structuration de lrsquooffre Sciences et techniques et pratiques drsquoengagements citoyens environnementaux et

solidaires des offres insuffisamment deacuteveloppeacutees et structureacutees surtout pour les adolescents et sans preacutejuger agrave ce stade de la forme que les activiteacutes doivent y prendre

Pratiques artistiques et culturelles une offre au milieu du gueacute Sur certains segments lrsquooffre srsquoest structureacutee (conservatoires museacutees nombreuses associations etc) mais reste le problegraveme drsquoeacutelargissement des publics en mecircme temps les champs des pratiques en amateur et du numeacuterique confrontent le besoin drsquoadossement de pratiques individuelles ou limiteacutees agrave un petit groupe aux formes drsquoorganisation permettant de les reconnaicirctre de les soutenir et drsquoen faire des expeacuteriences formatrices valorisantes inseacutereacutees dans la Citeacute Ce qui est finalement une maniegravere de re questionner lrsquooffre

Nous traiterons de ces trois champs dans la deuxiegraveme partie (prioriteacutes theacutematiques de structuration de lrsquooffre) Srsquoajoutent enfin des mesures transversales de pilotage gouvernance et organisation nationale et territoriale que nous traitons dans la derniegravere partie de ce rapport

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Lecture du tableau la couleur de la ligne indique lrsquoenjeu prioritaire sur le champ les croix tous les enjeux principaux Par exemple il y a prioriteacute agrave aider les familles modestes pour le deacutepart en vacances (jaune) en matiegravere culturelle crsquoest lrsquoenjeu drsquoeacutelargissement des publics (bleu) mais aussi de structuration eacutequilibreacutee de lrsquooffre entre activiteacutes encadreacutees et ouvertes (vert)

Objectifs geacuteneacuteraux de politique des temps et lieux tiers favorisant une reacuteduction des ineacutegaliteacutes entre les enfants et adolescents Rendre possible la pratique pour 100 drsquoune classe drsquoacircge drsquoau moins deux activiteacutes

reacuteguliegraveres hors cursus scolaire ou semi-ouvertes au moins une anneacutee dans chacun des cycles ndash eacutecole eacuteleacutementaire et collegravege lyceacutee ndash notamment en reacuteorientant une partie du temps drsquoeacutecran seul et de laquo consommation raquo pour laquo faire raquo des choses qui font sens tisser des relations en laissant selon les enfants une place agrave la variabiliteacute des expeacuteriences agrave lrsquoalternance entre phase de tacirctonnements et de temps laquo pour imaginer raquo et phase drsquoapprofondissement et de progregraves dans un domaine eacutelectif

Rendre les TLT accessibles aux enfants en situation de handicap et atteints de maladies

Attribuer des aides financiegraveres aux familles notamment pour les 25 drsquoenfants qui ne partent pas en vacances combineacutees agrave des dispositifs de soutien universel aux vacances collectives ou en groupe pour en ameacuteliorer la mixiteacute sociale et lrsquoautonomisation

Creacuteer les conditions drsquoune preacutesence des filles dans les espaces publics et les activiteacutes sportives libres

Reacuteduire les ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et aux lieux de vie sur les ameacutenagements de lrsquoespace public incluant la preacutesence des enfants et leur mobiliteacute

Offre insuffisamment deacuteveloppeacutee

Equilibre entre P encadreacutees et ouvertes

Non recours et eacutelargissement des publics

Pauvreteacute aides financiegraveres et coucircts des activiteacutes

Sport corps x ( pratiques libres) x (G F) xArtistique x (aspirations agrave

lrsquoadolescence + Web preacutesentiel)

x

Culture X (Aller vers) xScientifiques et techniques

X (pas drsquooffre structrureacutee sur pratiques reacuteguliegraveres)

X (eacutequilibre Web Tutoriels preacutesentiel)

x

Acteur social X (Peu drsquoenfants concerneacutes agrave date)

X (Web -reacuteseaux sociaux preacutesentiel et modaliteacutes drsquoaccompagnement

Ameacutenagements ouverts

X ( agrave prendre davantage en compte par les CL)

X (espace jeunes et ameacutenagements espaces)

Vacances X (vacances collectives) X confiance vacances collectives

X Aides au deacutepart

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13 Un besoin non satisfait de TLT de qualiteacute consolidation des PEDT pour les 3 -11 ans et au moins 300 000 laquo places raquo en laquo clubs raquo pour les plus de 11 ans Si 41 des familles allocataires des Caf agrave bas revenus se situent dans les zones denses des meacutetropoles elles sont eacutegalement 22 dans les villes moyennes les petites villes et les zones rurales il y a donc des effets des dispersions agrave prendre en compte agrave cocircteacute des problegravemes de concentration dans certains territoires 300 Par ailleurs les ineacutegaliteacutes territoriales sont importantes dans lrsquoaccegraves aux activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires (voir ci-apregraves) Ces deux eacuteleacutements plaident pour une structuration de lrsquooffre et des aides plus fortes dans un objectif de construction globale drsquoune strateacutegie de TLT Cela suppose de pouvoir dimensionner ces besoins et drsquointeacutegrer a minima des objectifs nationaux encadrant les deacuteclinaisons locales

A lrsquoeacutetat drsquohypothegravese compte tenu des donneacutees rassembleacutees nous posons ici un chiffrage potentiel de cet ensemble TLT jusqursquoici peu constitueacute comme objet de politique publique pour le dimensionner Des travaux ulteacuterieurs seront agrave mener pour affiner ces chiffrages

131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider

Malgreacute un travail speacutecifique solliciteacute aupregraves de lrsquoInsee en 2017 par le Conseil les donneacutees preacutecises manquent en termes drsquoemplois du temps pour les plus jeunes On manque eacutegalement de recul pour appreacutecier lrsquoimpact des TAP NAP sur les pratiques artistiques sportives et scientifiques des enfants Quand les eacutecoles abandonnent la semaine de 4 jours et demi on ignore agrave date lrsquoampleur de ce qui se poursuivra sous drsquoautres formes sur des temps extrascolaires et qui fera notamment lrsquoobjet du plan mercredi301 reacutecemment envisageacute par le gouvernement Ainsi une reacuteflexion conjointe entre les ministegraveres de lrsquoEducation Nationale de la Culture et des Sports est engageacutee afin de venir en appui aux collectiviteacutes dans lrsquointention que laquo tous les mercredis de France soient riches en activiteacutes culturelles et sportives de qualiteacute raquo Pour les moins de 6 ans la consolidation des TAP NAP ou le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes drsquoeacuteveil y compris en dehors de lrsquoeacutecole en particulier dans des lieux parents-enfants pourraient ecirctre poursuivis Nombre drsquoentre eux sont inclus dans les dispositifs de soutien agrave la parentaliteacute Nous nrsquoinstruisons pas ce dossier agrave la bordure des TLT puisque dans le peacuterimegravetre deacutefini par le Conseil302 le centrage porte sur les activiteacutes sans les parents mais pas sans leur implication et hors de la classe et sans inclure la cantine scolaire

Pendant les anneacutees de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire 25 des enfants 303 nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees en club 75 en ont au moins une et 19 ont deux activiteacutes encadreacutees304 A ces acircges les pratiques artistiques sportives ou scientifiques se doivent drsquoecirctre largement encadreacutees En revanche certaines pratiques physiques (jouer dans la cour dans un parc marcher etc) ou culturelles (lire) peuvent ecirctre simplement seacutecuriseacutees accompagneacutees ou meacutedieacutees

300 Commission enfance et adolescence op cit 301 Le ministre de lrsquoEacuteducation a annonceacute lrsquoeacutetude drsquoun plan Mercredi qui laquo vise agrave proposer des moyens concentreacutes et coheacuterents de lrsquoEacutetat et des collectiviteacutesraquo pour que les mercredis de France soient riches en activiteacutes laquo culturelles et sportives de qualiteacuteraquo pour les enfants avec des laquopropositions gratuites raquo Il est actuellement en cours drsquoeacutetude par le ministegravere de lrsquoEducation nationale en lien avec les ministres de la Culture et des Sports (voir notamment lrsquoannonce faite le 22 novembre 2017 au Congregraves des maires de France) 302 Voir deacutefinition des contours dans le tome 1 ndash eacutetat des lieux 303 Voir eacutetat des lieux (Cnaf Baromegravetre des temps et activiteacute peacuteri et extrascolaires (2016)) 304 25 de 75 baromegravetre Cnaf

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Lrsquoobjectif de pratiques extrascolaires nrsquoest pas loin drsquoecirctre reacutealiseacute pour 75 des enfants qui ont au moins une activiteacute en club agrave 910 ans On connaicirct mal cependant ce que font les enfants en plus de leur activiteacute sportive sur la dureacutee des acircges de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les donneacutees deacutetailleacutees manquent pour affiner la localisation et le profil de de ces enfants Cette appreacuteciation chiffreacutee de 14 drsquoenfants laquo priveacutes raquo de TLT est corroboreacutee par la consultation nationale 2016 de lrsquoUnicef De plus celle-ci preacutecise des niveaux de privation drsquoactiviteacutes extrascolaires beaucoup plus marqueacutes dans les territoires prioritaires et ruraux Srsquoagissant des territoires ruraux cette observation recoupe les difficulteacutes rencontreacutees par les collectiviteacutes locales lors de la mise en place de la reacuteforme des rythmes scolaires pour diverses causes insuffisance drsquooffres mobilisables de viviers potentiels drsquoanimateurs de transports de coordinationhellip Pour assurer lrsquoaccegraves des enfants des familles pauvres agrave ces activiteacutes un volet speacutecifique drsquoaides financiegraveres des familles pour une part des 25 drsquoenfants qui nrsquoont aucune activiteacute est agrave preacutevoir ainsi que les meacutediations pour limiter les non-recours des familles les plus deacutefavoriseacutees qui le souhaitent Et ce sachant que - 61 des enfants freacutequentent lrsquoaccueil peacuteriscolaire quand lrsquoun des parents ne travaille pas) - 78 des enfants freacutequentaient lrsquoaccueil peacuteriscolaire en 2016 (26 le soir) et que lrsquoeacutevaluation des PEDT montre par ailleurs que pregraves drsquoun tiers des enfants freacutequentant actuellement lrsquoaccueil peacuteriscolaire ne participaient pas agrave une activiteacute speacutecifique La freacutequentation des activiteacutes peacuteriscolaires preacutevues dans les PEDT est moindre quand elles ne sont pas gratuites 35 contre 80 quand il y a gratuiteacute305) Les collectiviteacutes signalent leur difficulteacute agrave garantir la gratuiteacute et la durabiliteacute des organisations mises en place

Graphique Les temps drsquoaccueil pris en compte par le PEDT306

305 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) Rapport final laquo Evaluation nationale des PEDT raquo Preacutesentation au Conseil enfance et adolescence HCFEA seacuteance pleacuteniegravere du 12 mai 2017 306 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) Rapport final laquo Evaluation nationale des PEDT 27 mars

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Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Quelle part des PEDT couvre deacutejagrave ce besoin de TLT Dans les eacutecoles ougrave des activiteacutes ont eacuteteacute mises en place et seront conserveacutees srsquoagit-il seulement de consoliderpeacuterenniser lrsquoexistant A la rentreacutee 2014 avait eacuteteacute instaureacutee la semaine de 4 jours et demi307 Depuis la rentreacutee 2017308 les communes qui le souhaitent (apregraves accord du DASEN) peuvent revenir agrave la semaine de 4 jours (lundi mardi jeudi et vendredi) Quel impact le retour agrave la semaine de 4 jours sur les collectiviteacutes309 Le projet de plan mercredi a preacuteciseacutement pour vocation de reacutepondre agrave ces enjeux extrascolaires Il ne faudra toutefois pas neacutegliger lrsquooffre sur les peacuteriodes du week-end notamment pour des raisons de temps familiaux Lrsquoobjectif nrsquoest eacutevidemment pas seulement quantitatif Les enjeux de qualiteacute et de pluri-dimensionnaliteacute de lrsquooffre sont agrave aborder sur les champs drsquoactiviteacute et supposent drsquoenvisager de concert activiteacutes encadreacutees et pratiques ouvertes ou semi-ouvertes Cela srsquoajouterait donc au deacuteveloppement du plan lecture deacutejagrave bien engageacute Doivent aussi ecirctre deacuteveloppeacutees des ouvertures drsquoeacutequipements sportifs ou cours de reacutecreacuteation permettant des activiteacutes physiques en pratique libre ou moins tourneacutees vers la performance (dans les eacutecoles le mercredi et le week-end dans les gymnases voir ci-apregraves) Rappelons les enjeux de santeacute 20 des enfants agrave lrsquoacircge de lrsquoeacutecole primaire sont en surpoids et ne pratiquent pas assez drsquoactiviteacutes physiques310 (les adolescents semblent avoir un taux de pratiques sportives et physiques plus important)311 Enfin pour les familles qui recourent moins agrave des activiteacutes hors cursus scolaires des pratiques hors eacutetablissement scolaire doivent aussi ecirctre envisageacutees si lrsquoon veut espeacuterer eacutelargir les publics drsquoenfants qui ont des activiteacutes extrascolaires (voir les enseignements de la deacutemocratisation culturelle dans les enjeux theacutematiques) Globalement le deacuteploiement drsquoun tel plan engage un pilotage coheacuterent et des mesures transversales pour permettre la structuration drsquoune offre de qualiteacute et un meilleur accegraves de tous les enfants dans un domaine aujourdrsquohui tregraves disperseacute en termes de politiques publiques (voir partie gouvernancefinancements) Sous reacuteserve drsquoune prise en compte de lrsquoapport des activiteacutes peacuteriscolaires deacutejagrave existantes au deacuteveloppement de pratiques encadreacutees reacuteguliegraveres pour ceux qui en sont deacutemunis 700 000 places312 seraient agrave creacuteer pour les enfants acircgeacutes de 6 agrave 11 ans

307 Deacutecret ndeg2013-77 du 24-1-2013 relatif aux Ecoles maternelles et eacuteleacutementaires 308 Deacutecret ndeg2017-1108 du 27 juin 2017 relatif aux deacuterogations agrave lrsquoorganisation de la semaine scolaire dans les eacutecoles maternelles et eacuteleacutementaires publiques 309 De ce fait les peacuteriodes du mercredi ou du samedi doivent de nouveau ecirctre deacuteclareacutees en extrascolaire lorsqursquoil nrsquoy a pas classe ces jours-lagrave Ainsi ce retour agrave la semaine de 4 jours conduit au reclassement de certains accueils du champ laquo peacuteriscolaire raquo vers le champ laquo extrascolaire raquo avec principalement des accueils actifs uniquement le mercredi Cela se traduit dans les premiegraveres remonteacutees drsquoinformations pas une forte tendance agrave la baisse de lrsquoactiviteacute peacuteriscolaire pour lrsquoanneacutee scolaire 2017-2018 mais qui est susceptible drsquoecirctre compenseacutee par une hausse de lrsquoextrascolaire 310 Voir eacutetat des lieux ndash pratiques sportives 311 Par exemple les taux agrave 15 ans paraissent tregraves supeacuterieurs agrave ce qui ressort de lrsquoenquecircte INJEP sur les pratiques sportives des 6-12 ans (taux de pratiques sportives drsquoenviron 50 ) 312 Les 700 000 places sont calculeacutees comme suit 25 x 25 (pour le prorata temporel puisqursquoon ne vise que deux anneacutees sur cinq en objectifs pour les structures encadreacutees en plus de lrsquoexistant Pour les 75 drsquoenfants qui ont deacutejagrave des activiteacutes

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Orientation deacutevelopper le plan mercredi en veillant agrave en deacutevelopper les quatre piliers (sportifs culturels scientifiques et drsquoengagements) en facilitant la participation des enfants des familles pauvres et en organisant des moyens structurants de lrsquoEtat et des collectiviteacutes locales Financer et deacutevelopper en prioriteacute des activiteacutes encadreacutees faciles drsquoaccegraves y compris hors des eacutetablissements scolaires pour les 25 drsquoenfants qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole notamment dans les territoires les plus deacutepourvus en TLT (territoires ruraux peacuteripheacuteriques et prioritaires)

La suite du rapport pose des pistes qui pourraient notamment permettre de deacuteployer un plan mercredi ou plus largement un plan drsquoespaces de temps et drsquoactiviteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires de qualiteacute pour les enfants et les adolescents

132 A partir de 11 ans deux approches pour dimensionner le potentiel A partir du collegravege les besoins de TLT non couverts sont importants mais supposent de deacuteployer des offres plus diversifieacutees dont les projets contenus et meacutethodes correspondent mieux aux attentes des adolescents et des jeunes

- Seuls 13 des PEDT couvrent une offre jeunesse - Les adolescents ne freacutequentent plus que marginalement les accueils de loisirs et se

deacutetournent drsquoune partie des activiteacutes encadreacutees (6 ont des cours artistiques apregraves 15 ans et 12 ont une activiteacute artistique reacuteguliegravere en clubs chez les 11-17 ans)

Pour eacutetablir un ciblage chiffreacute de creacuteation de propositions en clubs ou conservatoires lrsquoapproche doit croiser les objectifs par thegravemes tout en gardant une vision drsquoensemble afin drsquoarticuler et de hieacuterarchiser les prioriteacutes En effet il faut agrave la fois des pratiques moins encadreacutees (virtuel activiteacutes libres ou seulement guideacutees par un adulte tiers) agrave partir de lrsquoadolescence et en mecircme temps certains champs supposent un enseignement structureacute si lrsquoon souhaite deacutemocratiser lrsquoaccegraves agrave des pratiques ougrave les jeunes puissent approfondir se deacutepasser se passionner ou exceller etou deacutevelopper des capaciteacutes speacutecifiques Vu le taux de non-recours il convient donc drsquoinclure des objectifs de diversification de lrsquooffre En particulier agrave partir du lyceacutee il faut permettre aux jeunes de trouver du sens dans une palette drsquoactiviteacutes et de pratiques de socialisation support drsquoidentifications et drsquoaffiliations porteuses Il convient eacutegalement de valoriser des pratiques sur la dureacutee qui ont un impact formateur fort qui est diffeacuterent pour les enfants313 et ce sans preacutejuger du fait que ces enfants sont susceptibles ou non de preacuteserver ces activiteacutes agrave lrsquoacircge adulte Sur ces bases nous pouvons eacutetablir un premier chiffrage en croisant deux approches

- premiegravere approche agrave partir drsquoune analyse du temps des enfants et drsquoun redeacuteploiement drsquoune partie du temps drsquoeacutecran

- deuxiegraveme approche agrave partir des taux de pratiques diffeacuterencieacutes et de lrsquohypothegravese de rattrapage partiel pour ceux qui nrsquoont pas drsquoactiviteacutes extrascolaires et drsquoune diversification pour les autres sans augmenter le temps drsquoactiviteacutes

reacuteguliegraveres le fait de reacutealiser deux pratiques pour ouvrir les horizons serait pris en charge par la diversification de lrsquooffre accessible facilement aux 6-11 ans on a compteacute un semestre drsquoactiviteacutes de deacutecouvertes pour tout le monde en plus du ciblage sur les 25 On reviendra dans la troisiegraveme partie sur les modaliteacutes possibles de ce deacuteploiement et les chiffrages affeacuterents 313 Voir eacutevaluation INJEP preacutesentation (effet limiteacute des activiteacutes qui ne durent qursquoun trimestre)

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Si nous ne disposons pas de donneacutees consolideacutees sur les taux de pratiques extrascolaires par Cateacutegories Socioprofessionnelles (CSP) il est aveacutereacute que les enfants des familles modestes ou preacutecaires ont moins accegraves aux loisirs environ 20 nrsquoont pas de pratiques artistiques sportives ou culturelles identifieacutees comme telles chez les enfants drsquoemployeacutes drsquoouvriers ou drsquoinactifs314 contre 78 chez les enfants de cadres ou de professions intermeacutediaires agrave lrsquoeacutecole primaire (cf expeacuterimentation jeunesse - INJEP315)

Dans les deux approches nous ne laquo saturons raquo pas le temps libeacutereacute en activiteacutes encadreacutees mais au contraire nous inteacutegrons la neacutecessiteacute pour les enfants de temps de liberteacute (cf ameacutenagements ouverts etc) crsquoest ce qui nous conduit agrave poser des hypothegraveses qui peuvent apparaicirctre reacuteduites en termes de semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees accessibles Nous exposons le deacutetail du chiffrage en annexe On retombe sur les mecircmes ordres de grandeur de 300 000 agrave 500 000 places dans les deux approches Dans la suite du document et par prudence nous prendrons la base de 300 000 laquo places raquopropositions disponibles drsquoactiviteacutes encadreacutees ou semi-encadreacutees (plus informelles mais avec des adultes agrave disposition pour conseiller sur la base de propositions drsquoactiviteacutes existantes) mais sur un horizon de 45 ans On pourrait alors preacuteconiser de tirer le bilan de creacuteation au bout de 4 ans et le cas eacutecheacuteant de poursuivre le deacuteveloppement au regard des besoins eacutevalueacutes au bout de cette premiegravere peacuteriode Attention il ne srsquoagit pas de places stricto sensu mais drsquouniteacutes ateliers hebdomadaires (qui pourraient selon les besoins et les acircges durer 45 minutes agrave 2 heures) Notons que ces taux ne saturent pas le besoin en TLT des enfants par exemple si lrsquoon reprend les calculs de la premiegravere approche les TLT encadreacutes proposeacutes ne repreacutesentent qursquoun tiers des besoins exprimeacutes En outre pour tous les enfants qui ont deacutejagrave des pratiques encadreacutees le besoin en activiteacutes plus ouvertes ou semi-encadreacutees est plus large comme nous le verrons dans le chapitre theacutematique suivant

Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute

14 Accessibiliteacute inclusion et handicap

Proposition 2 inclure les enfants en situations de handicap ou de maladies chroniques dans les TLT

Si la loi du 11 feacutevrier 2005316 pour lrsquoeacutegaliteacute des chances la citoyenneteacute et la participation sociale des personnes handicapeacutees affirme le principe drsquoeacutegaliteacute drsquoaccegraves agrave lrsquoensemble des lieux de vie sociale si la tregraves grande majoriteacute des organisateurs drsquoaccueils de loisirs placent au cœur de leur projet eacuteducatif le principe drsquoaccueil de tous les enfants la reacutealiteacute et lrsquoeffectiviteacute de lrsquoaccegraves des enfants en situation de handicap aux accueils de loisirs reste une pratique relativement marginale et se heurte agrave de nombreux

314 Mais de mecircme chez les enfants drsquoartisans ou chefs drsquoentreprise il est difficile de savoir srsquoil agit dans ce cadre drsquoune norme culturelle distincte ou drsquoune deacutetermination sociale sachant lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des revenus au sein de la cateacutegorie artisans et chefs drsquoentreprise (cateacutegorie des actifs ougrave les taux de pauvreteacute sont les plus forts) 315 Opcit Novembre 2017 voir aussi les travaux de S Octobre et reacuteserves sur la construction du goucirct notamment chez les digital natives 316 Drsquoapregraves une contribution de la Mission Accueils de loisirs amp Handicap pour le HCFEA

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freins qursquoil srsquoagisse de lrsquoaccessibiliteacute des locaux des effectifs accueillis des taux drsquoencadrement de la qualification des personnels de la formation des eacutequipes de lrsquoappui technique Pour les organisateurs qui mettent en place des adaptations principalement en renfort drsquoencadrement les circuits de financement ne sont pas clairement identifieacutes Les familles elle-mecircme sollicitent peu ces accueils ou renoncent degraves qursquoelles sentent une heacutesitation ou une appreacutehension La question de la prise en charge meacutedicale de certains actes de la vie courante geacutenegravere de lrsquoappreacutehension tant au niveau des organisateurs que des eacutequipes

On renvoie aux travaux en cours pour des propositions plus deacutetailleacutees en 2018 Mission Nationale Accueils de Loisirs amp Handicap saisine HCFEA sur lrsquoaccueil des enfants de 0 agrave 6 ans et Commission bientraitance CNCPHL

15 Les aides financiegraveres aux familles pour les activiteacutes peacuteriscolaires appui au peacuteriscolaire laquo eacutelargi raquo homogeacuteneacuteisation nationale des tarifs Lrsquoeacutevaluation des PEDT a souligneacute lrsquoimportance des freins financiers pour la participation des familles modestes aux activiteacutes peacuteriscolaires Drsquoougrave une neacutecessiteacute drsquoaider financiegraverement les familles si on deacuteveloppe le laquo plan mercredi raquo et plus geacuteneacuteralement les activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires

Coucircts drsquoadheacutesion des enfants Le prix des cotisations eacutetait traditionnellement peu eacuteleveacute dans les associations sportives car celles-ci eacutetaient fortement subventionneacutees par les pouvoirs publics et encadreacutees par des beacuteneacutevoles Cette situation est aujourdrsquohui remise en cause par plusieurs facteurs diminution des subventions facturation de certains coucircts drsquoutilisation des eacutequipements hausse des frais (mateacuteriel arbitrage) et de la masse salariale (encadrement par des professionnels diplocircmeacutes)317 Des eacutetudes indiquent des tarifs annuels de 69 euros pour le sport contre 21 euros pour les autres types de loisirs Souvent srsquoajoute ensuite un coucirct agrave lrsquoactiviteacute dans les associations

151 Valorisation du peacuteriscolaire ndash budgets de reacutefeacuterence de lrsquoObservatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale (ONPES) - villes moyennes - 2013318

En 2013 les groupes de travail319 de villes moyennes qui ont participeacute agrave la deacutemarche laquo budget de reacutefeacuterence raquo ont deacutecideacute de la neacutecessiteacute drsquoune prise en charge en dehors des temps scolaires Ils ont opteacute pour un peacuteriscolaire du soir (16h3018h ou 18h30) pendant 140 jours Ils ont consideacutereacute que les parents nrsquoavaient pas besoin drsquoun eacuteventuel accueil peacuteriscolaire avant 8h30 (qui existe cependant agrave Dijon agrave partir de 7h et agrave Tours agrave partir de 7h30) Dans certains cas les villes ont opteacute eacutegalement pour le centre aeacutereacute les mercredis soit 36 mercredis (10 mois et demi) et durant les vacances scolaires soit 10 semaines par an (52 semaines ndash 36 semaines drsquoeacutecole ndash 6 semaines avec les parents) soit pour 50 jours

Peu drsquoaides degraves qursquoon deacutepasse un niveau de revenu assez faible Les tarifs sont deacutefinis au niveau municipal et sont diffeacuterents drsquoune commune agrave lrsquoautre Une analyse a eacuteteacute meneacutee sur deux villes Tours et Dijon Compte tenu de la difficulteacute agrave faire une laquo moyenne raquo entre les tarifs de Tours et de Dijon (puisque le tarif deacutepend agrave chaque fois du revenu) il a eacuteteacute deacutecideacute de retenir le tarif de Tours (un peu plus faible que celui de Dijon) Le

317 Comiteacute National Olympique et sportif franccedilais laquo Quels leviers de deacuteveloppement pour les associations sportives raquo httpcrdlasportfranceolympiquecomcnarleviersfilesLeviers_de_developpement_associations_sportives_defpdf 318 Contribution A Maths 319 Groupes de travail composeacutes drsquoexperts et de citoyens

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tarif applicable aux meacutenages disposant du revenu au niveau du budget de reacutefeacuterence est deacutejagrave dans la tranche de tarifs la plus eacuteleveacutee Ainsi la modulation ou les reacuteductions de tarifs ne concerne que des revenus ou quotients familiaux tregraves faibles)

La valorisation du poste laquo peacuteriscolaire du soir raquo A Tours pour un accueil de 16h30 agrave 18h30320 il existe deux tarifs pour les enfants du primaire selon que lrsquoenfant va ou non agrave lrsquoeacutetude surveilleacutee entre 16h30 et 17h30 Le tarif deacutepend du quotient familial Caf 321

320 Il existe aussi un accueil du matin (7h30-8h30) mais il est factureacute en suppleacutement 321 112egraveme des ressources annuelles + prestations familiales mensuelles nombre de parts ndash parts 2 parts pour les couples isoleacutes ou les couples 05 pour les 2 premiers enfants 1 pour le 3e enfant 05 agrave partir du 4e enfant)

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Figure 1 Baregraveme du quotient familial Caf 2012-2013

Quotient familial Caf Accueil soir uniquement (16h30-18h30)

Accueil soir + eacutetude surveilleacutee (16h30-17h30)

0 ndash 600 154 257

601-670 164 262

671-760 184 272

761 + 236 298

Source baregravemes de la commune de Tours (wwwtoursfr)

Les groupes de travail ont reacutefleacutechi et donneacute leur avis sur les deux hypothegraveses qui srsquooffraient agrave eux A savoir optaient-ils davantage pour un accueil du soir avec eacutetude ou un accueil sans eacutetude Ils ont privileacutegieacute la deuxiegraveme solution moins coucircteuse (ce qui signifie aussi que selon cette approche le besoin drsquoeacutetudes du soir nrsquoa pas eacuteteacute retenu comme essentiel)

La valorisation du poste laquo centre aeacutereacute les mercredis raquo A Tours le tarif est eacutegal au quotient familial Caf322 multiplieacute par un taux drsquoeffort deacutependant lui-mecircme du quotient familial

Quotient familial Caf Taux drsquoeffort

0 ndash 600 077

601-670 093

671-760 100

761 + 141

Minimum 290 euro

Maximum 1180 euro

Source baregravemes de la commune de Tours (wwwtoursfr)

La valorisation du poste laquo centre aeacutereacute durant les vacances scolaires raquo Les tarifs sont identiques agrave ceux pratiqueacutes le mercredi Pour le peacuteriscolaire du soir le tarif maximum srsquoapplique soit 236 euros par jour sur la base de 140 jours par an soit 33040 euros par an ou 2753 euros par mois sur 12 mois Peacuteriscolaire mercredi (36 mercredis) et vacances (50 jours) Le tarif est de 1180 euros par jour (eacutegalement le tarif maximum) Soit pour le peacuteriscolaire du mercredi 42480 euros par an ou 3540 par mois sur 12 mois et pour le peacuteriscolaire durant les vacances scolaires 590 euros par an ou 4917 par mois sur 12 mois Le total des frais de peacuteriscolaire (soir mercredi vacances) pour les villes moyennes est de 1 34520 euros par an ou 11210 euros par mois sur 12 mois par enfant

152 Homogeacuteneacuteisation nationale de la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires Les personnes publiques dont les collectiviteacutes sont autoriseacutees agrave creacuteer des services peacuteriscolaires mais nrsquoont aucune obligation de le faire (principe de libre administrationhellip) Ces

322 112e des ressources annuelles + prestations familiales mensuelles nombre de parts ndash parts 2 parts pour les couples isoleacutes ou les couples 05 pour les 2 premiers enfants 1 pour le 3e enfant 05 agrave partir du 4e enfant

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services peacuteriscolaires (lorsqursquoils existent) sont des services publics administratifs agrave caractegravere facultatif connexes du service public de lrsquoeacuteducation laquo des activiteacutes (etc) prolongeant le service public de lrsquoeacuteducation et en compleacutementariteacute avec lui raquo (L551-1 du code de lrsquoeacuteducation)

Article L551-1 du code de lrsquoeacuteducation

Des activiteacutes peacuteriscolaires prolongeant le service public de lrsquoeacuteducation et en compleacutementariteacute avec lui peuvent ecirctre organiseacutees dans le cadre drsquoun projet eacuteducatif territorial associant notamment aux services et eacutetablissements relevant du ministre chargeacute de lrsquoeacuteducation nationale drsquoautres administrations des collectiviteacutes territoriales des associations et des fondations sans toutefois se substituer aux activiteacutes drsquoenseignement et de formation fixeacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacutelaboration et la mise en application de ce projet sont suivies par un comiteacute de pilotage

Le projet eacuteducatif territorial vise notamment agrave favoriser pendant le temps libre des eacutelegraveves leur eacutegal accegraves aux pratiques et activiteacutes culturelles et sportives et aux nouvelles technologies de lrsquoinformation et de la communication Les eacutetablissements scolaires veillent dans lrsquoorganisation des activiteacutes peacuteriscolaires agrave caractegravere facultatif agrave ce que les ressources des familles ne constituent pas un facteur discriminant entre les eacutelegraveves

Les eacutetablissements scolaires en charge de lrsquoorganisation des activiteacutes peacuteriscolaires agrave caractegravere facultatif doivent laquo veiller agrave ce que les ressources des familles ne constituent pas un facteur discriminant entre les eacutelegraveves raquo et laquo favoriserhellip lrsquoeacutegal accegraves raquo des eacutelegraveves agrave ces activiteacutes (L551-1 du code de lrsquoeacuteducation) Lorsque ce sont les collectiviteacutes territoriales qui deacutecident de ces services et les organisent elles fixent librement leur tarif moyennant deux (faibles) limites - lrsquoabsence de discrimination en matiegravere de fixation du tarif - laquo les droits les plus eacuteleveacutes (hellip) ne peuvent ecirctre supeacuterieurs au coucirct par usager de la prestation concerneacutee raquo (article 147 de la loi ndeg 98-657 du 29 juillet 1998 drsquoorientation relative agrave la lutte contre les exclusions ndash principe fixeacute anteacuterieurement par la jurisprudence administrative)

Les communes (et plus geacuteneacuteralement les collectiviteacutes territoriales) nrsquoont aucune obligation de moduler les tarifs en fonction de la situation de la famille (revenu nombre drsquoenfants etc) Cependant lrsquoarticle 147 de la loi ndeg 98-657 du 29 juillet 1998 drsquoorientation relative agrave la lutte contre les exclusions les y invite laquo les tarifs des services publics administratifs agrave caractegravere facultatif peuvent ecirctre fixeacutes en fonction du niveau du revenu des usagers et du nombre de personnes vivant au foyer raquo En outre lrsquoarticle L1111-5 du code geacuteneacuteral des collectiviteacutes territoriales (tel que modifieacute par lrsquoarticle 13 de la loi ndeg 2008-1249 du 1er deacutecembre 2008 geacuteneacuteralisant le revenu de solidariteacute active et reacuteformant les politiques drsquoinsertion) encourage les communes agrave fixer les tarifs en fonction de ces deux critegraveres (revenus et composition du foyer) et non en fonction du laquo statut raquo de la famille (chocircmeur beacuteneacuteficiaire de la CMU-C etc) dans le but de ne pas creacuteer de diffeacuterences de traitement entre des meacutenages ayant un laquo statut raquo diffeacuterent mais dans une situation identique au regard du revenu et de la taille du meacutenage laquo Lorsqursquoils attribuent des aides sociales agrave caractegravere individuel en espegraveces ou en nature ou un avantage tarifaire dans lrsquoaccegraves agrave un service public les collectiviteacutes territoriales leurs eacutetablissements publics les groupements de collectiviteacutes et les organismes chargeacutes de la gestion drsquoun service public veillent agrave ce que les conditions drsquoattribution de ces aides et avantages nrsquoentraicircnent pas de discrimination agrave lrsquoeacutegard de personnes placeacutees dans la mecircme situation eu eacutegard agrave lrsquoobjet de lrsquoaide ou de lrsquoavantage et ayant les mecircmes ressources rapporteacutees agrave la composition du foyer raquo Compte tenu de la grande liberteacute laisseacutee aux collectiviteacutes dans la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires toutes les pratiques existent Lorsqursquoune modulation des tarifs est preacutevue elle

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srsquoappuie en geacuteneacuteral sur les mecircmes critegraveres (quotient familial revenu imposable etc) que ceux utiliseacutes pour la restauration scolaire A deacutefaut drsquoavoir un aperccedilu des pratiques effectives de tarification des activiteacutes peacuteriscolaires on peut se reporter aux pratiques possibles ouvertes aux communes A cet eacutegard il existe un guide agrave destination des communes qui veulent reacuteformer leur tarification reacutealiseacute par lrsquoAssociation des directeurs de lrsquoeacuteducation des villes (ANDEV) lrsquoassociation des directeurs de restauration territoriale (AGORES) et la Ligue de lrsquoEnseignement323 Ce guide a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir drsquoune enquecircte aupregraves de 150 communes (couvrant 64 deacutepartements) 44 villes de moins de 10 000 habitants 68 comprises entre 10 000 et 50 000 26 entre 50 000 et 100 000 et 12 au-dessus de 100 000 habitants Il permet de donner un existant en matiegravere de tarification de la cantine (mais en geacuteneacuteral le type de tarification appliqueacute est le mecircme pour les autres activiteacutes peacuteriscolaires) On manque agrave ce stade de donneacutees Crsquoest un chantier qui meacuteriterait une expertise compleacutementaire agrave mener dans des travaux ulteacuterieurs

Proposition 3 eacutetudier la possibiliteacute de mettre en place un baregraveme national et une modulation en fonction des revenus pour lrsquoensemble des pratiques peacuteriscolaires et extrascolaires sur le modegravele des ALSH en vue de structurer le secteur et de diffuser ces pratiques agrave tous les milieux sociaux en alleacutegeant les freins financiers de participation aux activiteacutes extrascolaires

16 Les vacances collectives un double enjeu drsquoaides aux familles et de mixiteacute sociale formatrice pour tous La dispersion des dispositifs drsquoaides aux vacances (voir partie gouvernance ci-apregraves) contribue agrave rendre ces aides peu lisibles pour la population Elles relegravevent soit de politiques de lutte contre la pauvreteacute soit drsquoavantages accordeacutes agrave certains salarieacutes (comiteacute drsquoentreprises) Elles entraicircnent par ailleurs une segmentation des seacutejours collectifs et de leurs publics en fonction de la variation de lrsquoaide apporteacutee agrave lrsquoaccegraves par chaque public agrave tel ou tel acteur proposant un type de seacutejours Cette dispersion contribue eacutegalement agrave brouiller lrsquoimage des seacutejours collectifs Ceux-ci peuvent ecirctre identifieacutes comme un mode de vacances destineacute aux enfants en situation eacuteconomique ou familiale difficile Certaines fractions de la population srsquoen deacutetournent par peur du deacuteclassement social alors qursquoelles pourraient faire partir leur enfant dans le cadre de seacutejours financeacutes par leur commune324 ou par leur Caf Drsquoautres parmi les plus aiseacutees mettent en œuvre des strateacutegies visant agrave preacuteserver un entre soi social Le choix de certains types drsquoorganisateurs de proposer des seacutejours agrave des prix eacuteleveacutes leur permet drsquoeacuteviter que leur enfant partage des temps de vacances avec des enfants drsquoautres milieux sociaux ou culturels Le ciblage des politiques drsquoaides nrsquoatteint que partiellement son objectif Certes si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de la population les enfants des familles les moins aiseacutees (dont le revenu est infeacuterieur agrave 1 000 euros mensuels) ont vu leur taux de deacutepart en colonie progresser (Ovlej 2011) attestant de lrsquoimpact des aides des Caf sur ces publics Mais lrsquoanalyse plus fine

323 La politique tarifaire de la pause meacuteridienne Guide pratique pour une mise en place ou une reacutevision 2012 47 pages [en ligne] 324 S Cousin Djament-Tran G Gravari-Barbas M et Jacquot S (2015) laquo Contre la meacutetropole creacuteative hellip tout contre Les politiques patrimoniales et touristiques de Plaine Commune Seine-Saint-Denis raquo Meacutetropoles deacutecembre [en ligne]

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des donneacutees de VaCaf (325) montre un moindre recours des familles les plus pauvres parmi les beacuteneacuteficiaires potentiels de ces aides Celles-ci sans doute trop eacuteloigneacutees de la culture de la mobiliteacute ou ne srsquoautorisant pas agrave acceacuteder aux vacances pour elles-mecircmes ou pour leurs enfants eacutevoquent des difficulteacutes drsquoorganisation ou une meacuteconnaissance des dispositifs Mais elles relegravevent en premier lieu le coucirct des seacutejours326 Il convient donc de srsquointerroger sur le montant de lrsquoaide qui peut ecirctre insuffisant par rapport agrave leur budget et aux deacutepenses suppleacutementaires induites par un deacutepart (trousseau notamment) Il convient drsquoautre part de souligner la neacutecessiteacute laquo drsquoaller vers raquo ces familles La diffusion de lrsquoinformation nrsquoapparaicirct pas suffisante Elle gagne agrave srsquoinscrire dans des rencontres reacuteunions ou un accompagnement speacutecifique De mecircme les jeunes les plus marginaliseacutes semblent peu preacutesents dans les dispositifs ougrave on leur propose de soutenir leurs projets de deacutepart327 En 2016 plus de 100 000 familles ont beacuteneacuteficieacute de lrsquoAVF ou lrsquoAVS pour les familles agrave tregraves bas revenus) et 65 000 enfants ont beacuteneacuteficieacute de lrsquoAide aux Vacances Locale ou Nationale pour partir en seacutejour collectif 328

Proposition 4 creacuteer un Pass Colo pour les 6-14 ans et deacutevelopper les meacutediations envers les familles pour diminuer le taux de non-recours aux aides des familles les plus pauvres

La creacuteation drsquoun laquo Pass Colo raquo agrave deacutepenser entre 6 et 14 ans permettrait de rendre visible lrsquointeacuterecirct porteacute par les politiques publiques au deacutepart en seacutejour collectif et drsquoinscrire cette expeacuterience dans le parcours eacuteducatif de chaque enfant sur lrsquoensemble du territoire national quels que soient sa situation sociale familiale ou ses besoins speacutecifiques

Ce soutien financier permettrait de favoriser lrsquoaccegraves agrave ces seacutejours des enfants des classes moyennes qui ne beacuteneacuteficient pas des aides des Caf Il pourrait ecirctre cumuleacute avec celles-ci pour les enfants des familles les moins aiseacutees pour lesquels le montant des aides Caf (via VACaf) serait insuffisant En revanche ce laquo Pass Colo raquo serait utilisable uniquement en paiement direct aux organisateurs de seacutejours afin drsquoeacuteviter le cumul avec la participation

325 Sinon reacutefeacuterence Olivier Jouen VaCaf au colloque de lrsquoUNAT 2015 laquo Malheureusement les foyers dont le quotient familial (QF) est bas partent de moins en moins souvent en colonies de vacances et nous constatons eacutegalement une baisse de participation pour les courts seacutejours La culture du deacutepart est donc en baisse pour certaines familles qui ne srsquoautorisent pas agrave partir en vacances elles-mecircmes ce qui ressurgit sur leurs enfants raquo Les colos un enjeu pour la jeunesse actes du colloque de lrsquoUNAT novembre 2015 326 Une enquecircte meneacutee en 2010 aupregraves des beacuteneacuteficiaires potentiels drsquoaction sociale des Caf permet de mieux cerner le non-recours aux aides individuelles Le coucirct des vacances (seacutejour ou transport) apparaicirct comme la raison majeure empecircchant le deacutepart en vacances (67 ) que les familles soient eacuteligibles agrave lrsquoAVF ou agrave lrsquoAVS Crsquoest plus particuliegraverement le cas des familles aux ressources les plus faibles (80 des reacuteponses pour celles dont les revenus sont infeacuterieurs agrave 1 000 euros par mois) et des familles monoparentales La meacuteconnaissance des aides intervient eacutegalement dans le non-recours agrave lrsquoAVF ou agrave lrsquoAVS Cette meacuteconnaissance est drsquoautant plus notable parmi les reacutepondants sans diplocircme (50 ) les familles monoparentales (45 ) et pour celles avec trois enfants et plus (60 ) Les difficulteacutes drsquoorganisation constituent un autre frein au deacutepart eacutevoqueacute par les personnes qui auraient pu beacuteneacuteficier drsquoune aide (20 pour les AVF) Chanu K et Beacutenazeth E (2010) Enquecircte quantitative sur les effets globaux des dispositifs drsquoaction sociale et de prestations leacutegales rapport Reacutesultats drsquoeacutetude Mica Research pour la Cnaf-DSER 327 Lrsquoassociation Vacances Ouvertes met en œuvre deux dispositifs visant agrave favoriser les projets de vacances en autonomie des jeunes de 16 agrave 25 ans en relation avec des professionnels du champ de la jeunesse Le premier Sac Ados srsquoadresse aux collectiviteacutes Caf associations organismes agrave vocation sociale et agrave lrsquoensemble des structures jeunesse souhaitant deacutevelopper localement un dispositif drsquoaide au deacutepart en vacances autonomes agrave destination de leurs publics jeunes Le second Parcours Vacances en partenariat avec lrsquoANCV vise plus speacutecifiquement les jeunes inscrits en parcours renforceacute drsquoinsertion socioprofessionnelle via les Missions Locales les Reacutesidences Habitat Jeunes et Ecoles de la Deuxiegraveme Chance Lrsquoanalyse conduite par Vacances Ouvertes montre que le premier est avant tout perccedilu et utiliseacute par des jeunes lyceacuteens ou eacutetudiants comme une opportuniteacute de viabiliser leur projet de deacutepart autonome Le second beacuteneacuteficie davantage agrave des jeunes plus en difficulteacute socialement et eacuteconomiquement Brisset E (2015) laquo Organiser ses vacances quels impacts chez les 16-25 ans Le deacutepart en vacances deacutefinitions enjeux et expeacuteriences raquo Revue Partances ndeg 1 p 51-54 328 Assembleacutee Geacuteneacuterale du service commun VACaf novembre 2016

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financiegravere des communes ou des comiteacutes drsquoentreprise qui proposent des seacutejours agrave leurs habitants ou leurs ayants droit et contribuent agrave leur financement Ce laquo Pass Coloraquo serait utilisable uniquement aupregraves drsquoorganisateurs drsquoutiliteacute sociale agrave but non lucratif agreacuteeacutes dans ce cadre par les services de la jeunesse de lrsquoeacuteducation populaire et de la vie associative Cet agreacutement porterait une attention particuliegravere au caractegravere inclusif des projets agrave leur volonteacute drsquoaccueillir au sein des mecircmes seacutejours une diversiteacute de publics drsquoorigines sociales culturelles ou territoriales diffeacuterentes Le prix moyen drsquoun seacutejour en France hors transport est eacutevalueacute autour de 550 euros pour 7 jours et autour de 750 euros pour la mecircme dureacutee agrave lrsquoeacutetranger329 Pour ecirctre incitatif et permettre le deacutepart des enfants des classes moyennes le montant du laquo Pass colo raquo pourrait ecirctre eacutequivalent agrave une aide de 200 euros soit 40 du prix drsquoun seacutejour en France hors transport A titre indicatif quelques exemples

- VACaf le montant moyen de lrsquoAide aux Vacances Enfants Locale (AVEL) est de 211 euros et repreacutesente 38 du coucirct du seacutejour celui de lrsquoAide aux Vacances Enfants Nationale est de 307 euros pour le mecircme pourcentage du prix du seacutejour

- dans le deacutepartement du Gard la participation de la Caf est soumise au quotient familial soit de 0 agrave 450 euros avec une participation de 80 du coucirct du seacutejour plafonneacute agrave 600 euros soit 480 euros maximum auxquels srsquoajoute 80 eurosseacutejour pour un enfant beacuteneacuteficiaire de lrsquoAllocation drsquoEducation de lrsquoEnfant Handicapeacute (AEEH) Pour un quotient familial compris entre 451 euros et 720 euros le soutien de la Caf correspond agrave 60 du coucirct du seacutejour plafonneacute agrave 600 euros soit 360 euros maximum et un suppleacutement de 80 eurosseacutejour pour un enfant beacuteneacuteficiaire de lrsquoAEEH

- en Ille-et-Vilaine la Caf prend en charge 70 du prix du seacutejour dans la limite de 560 euros maximum par enfant et par an pour un quotient familial compris entre 0 et 300 euros et 50 du coucirct avec un montant maximum de 400 euros par enfant et par an pour un quotient familial compris entre 300 et 600 euros Pour les enfants beacuteneacuteficiaires de lrsquoAEEH avec un Quotient Familial (QF) infeacuterieur ou eacutegal agrave 900 euros lrsquoaide srsquoeacutelegraveve agrave 70 du coucirct du seacutejour avec un maximum de 900 euros par enfant et par an

Ce laquo Pass-Colo raquo pourrait ecirctre relayeacute par un site plateforme drsquoinformation destineacute aux jeunes concernant les seacutejours les organisateurs et les lieux ressources proches de leur lieu de reacutesidence proposant une information voire un accompagnement si neacutecessaire (comment choisir un seacutejour lrsquoaccegraves agrave drsquoautres aides financiegraveres etc) Propositions alternatives

- Proposition de la Jeunesse au Plein Air compte eacutepargne loisirs-vacances Cette mesure en projet au Queacutebec devrait permettre aux enfants des familles agrave revenus moyens nrsquoacceacutedant pas aux meacutecanismes drsquoaide au deacutepart de partir en seacutejour tout en valorisant les activiteacutes eacuteducatives qui sont proposeacutees Elle serait financeacutee par une reacuteduction drsquoimpocirct reconnaissant ainsi lrsquoapport eacuteducatif des colonies de vacances et des centres de loisirs Cette mesure augmente le pouvoir drsquoachat des classes moyennes en permettant aux parents drsquoeacutepargner sur un compte speacutecifique un montant annuel maximal bonifieacute agrave 1 000 euros par enfant non soumis aux impocircts et dont le niveau de bonification de lrsquoeacutepargne peut ecirctre fixeacute de 10 agrave 20 pour une peacuteriode minimale drsquoeacutepargne de quatre mois

329 EHEC Junior eacutetudes Etude de marcheacute colos reacutealiseacutee pour la FG PEP septembre 2017

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Si nous retenions une telle ideacutee il faudrait lrsquoenvisager sous forme de creacutedit drsquoimpocirct et non de reacuteduction drsquoimpocirct comme au Queacutebec pour concerner toutes les familles y compris celles qui ne sont pas assujetties agrave lrsquoimpocirct A ce stade cela suppose neacuteanmoins que les familles ne perccediloivent drsquoaides qursquoen anneacutee n+1 Avec le futur preacutelegravevement agrave la source cela ne sera plus le cas - Proposition de Michel Meacutenard rapport parlementaire 2013 laquo Suggeacuterer agrave lrsquoANCV de creacuteer un

chegraveque ldquoseacutejours collectifs enfance-jeunesserdquo utilisable pour le deacutepart en classe de deacutecouvertes et en colonies de vacances raquo330 etc

La proposition de laquo Pass Colo raquo a pour avantage de rendre visible pour tous le soutien public au deacutepart en seacutejour collectif et de rendre le colleacutegien acteur de ce deacutepart srsquoil le souhaite

Coucirct de la mesure en millions drsquoeuros

Pass Colo taille drsquoune classe drsquoacircge en 000 800 valeur du Pass Colo en euros 200 total en millions drsquoeuros sans non-recours 160 Hypothegravese non-recours 30 Coucirct en millions drsquoeuros 112

17 Les jeux mouvements et deacuteplacements dans lrsquoespace public eacutequilibrer la preacutesence des filles et des garccedilons deacutevelopper lrsquoactiviteacute physique des enfants Les filles ont tendance agrave pratiquer davantage des activiteacutes artistiques et culturelles et les garccedilons des activiteacutes sportives et exteacuterieures Cela recoupe certains goucircts mais aussi certains steacutereacuteotypes comme le montrent des travaux sur lrsquoimpact des steacutereacuteotypes sur les choix des enfants et des jeunes Compleacutementairement il est important de noter que nos travaux font apparaicirctre une moindre place des filles dans lrsquoespace public et une moindre vie extrascolaire des filles toutes disciplines confondues Cela est particuliegraverement le cas des filles dans les milieux populaires331 Cela les inscrit dans des trajectoires ineacutegalitaires quant agrave leurs places futures dans la socieacuteteacute

330 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit 331 Cf travaux de MC Naves + HAP Culture et Nicolas Oppenchaim opcit

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Crsquoest dans le domaine de lrsquoactiviteacute sportive et physique en particulier des pratiques libres que lrsquoaccent en faveur drsquoun eacutequilibre fillegarccedilon devrait ecirctre mis Chez les adolescents et les jeunes une grande majoriteacute pratique agrave un degreacute ou un autre une activiteacute physique (810) et lrsquooffre de clubs sportifs est probablement suffisante mecircme si perdurent des enjeux de diversification des disciplines selon les territoires dans lesquels nous nrsquoentrons pas dans ce rapport (nous renvoyons agrave la mission JO) A ce jour les ameacutenagements ouverts de la ville (City stade par exemple) dessinent plus une utilisation par les garccedilons (ils sont agrave 90 utiliseacutes par des garccedilons) Il y a dans lrsquoespace public tregraves peu drsquooffres penseacutees pour les filles Cette probleacutematique autour des fillesfemmes dans lrsquoespace public rejoint eacutegalement des enjeux relatifs au sentiment de seacutecuriteacute indispensable pour qursquoelles en prennent possession (exemple parc de Blossac agrave Poitiers) au mecircme titre que leurs camarades garccedilons Favoriser un accegraves aux eacutequipements existants (eacutecole gymnases etc) serait facilitateur pour un deacuteveloppement de la pratique drsquoactiviteacutes physiques libres au sein de lrsquoespace public Chez les enfants le taux de pratique sportive ou physique semble moins deacuteveloppeacute (510332 ) que chez les adolescents avec des probleacutematiques de surpoids pour certains et des enjeux drsquoeacutegaliteacute Les enfants plus jeunes qui nrsquoaiment pas le sport organiseacute accessible dans leur quartier ont besoin de mouvement en preacutesence drsquoadultes parents ou tiers pour accompagner ou encadrer des jeux Les parcs peuvent ecirctre un bon support mais au-delagrave des ameacutenagements possibles de lrsquoespace public les eacutequipements des eacutecoles en particulier les cours de reacutecreacuteation sont susceptibles de fournir des lieux sucircrs et relativement libres

Proposition 5 renforcer lrsquoaccegraves aux cours de reacutecreacuteation en dehors des temps drsquoeacutecole et eacutetudier le deacuteveloppement des ameacutenagements de lrsquoespace public pour de lrsquoactiviteacute physique notamment ceux agrave destination des jeunes filles333

18 La reacuteduction des ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et lieux de vie passe notamment par les ameacutenagements de lrsquoespace public Dans le deacuteploiement des 300 000 places 334 pour les adolescents et des 700 000 places335 (moins une partie des TAPNAP couvrant le besoin des enfants sans activiteacutes encadreacutees apregraves lrsquoeacutecole) que nous proposons (13) il faudra veiller agrave cibler en prioriteacute les territoires les plus deacutepourvus Cela renvoie agrave une question de gouvernance globale sachant que ces places correspondent agrave des eacutequipements deacutependant largement des collectiviteacutes locales Voir sur ce thegraveme les propositions de la partie III Mais outre ces aspects de ciblages territoriaux des enjeux drsquoameacutenagement de lrsquoespace public se posent

332 Renvoi aux donneacutees HAP Culture INJEP 48 de 6-12 ans ayant une activiteacute sportive moins chez les enfants drsquoouvriers 333 Dans la mesure ougrave le gouvernement a solliciteacute France Strateacutegie pour une mission speacutecifique sur le sport le Conseil de lrsquoenfance nrsquoapprofondit pas les deacuteveloppements speacutecifiques en matiegravere drsquoeacutequipements sportifs 334 Voir supra - Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques engagement social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute 335 Voir supra - 131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider

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La question de la mobiliteacute est un enjeu majeur pour tous les jeunes Elle renvoie agrave la confirmation de la confiance en soi laquo Est-ce que je mrsquoautorise agrave aller ailleurs Plus loin raquo En mecircme temps la mobiliteacute des adolescents pose la question du regard porteacute sur ces jeunes qui se deacuteplacent Par ailleurs pour les enfants il y a un problegraveme de seacutecuriteacute des espaces publics et drsquoameacutenagements speacutecifiques permettant de reacutealiser des trajets quotidiens seuls ou avec des amis en marchanthellipce dont ils sont demandeurs La question de lrsquoameacutenagement urbain en lien avec les modes de vie des enfants et leurs besoins nrsquoest pas nouvelle Mais les reacutealisations restent parcellaires pour lrsquoaccessibiliteacute (exemple piste cyclable agrave destination des arriveacutees sur les eacutetablissements scolaires les espaces de jeux libres ou de convivialiteacute bornes wifi en plein air)

Pour les ameacutenagements du territoire certaines speacutecificiteacutes du milieu rural doivent ecirctre mieux prises en compte Dans les territoires ruraux cette mobiliteacute des plus jeunes est particuliegraverement malaiseacutee beaucoup de parcours entre villages ou hameaux sont sans trottoir pas forceacutement eacuteclaireacutes donc limitant les possibiliteacutes des enfants et adolescents de se deacuteplacer agrave pied ou agrave veacutelo sans ecirctre accompagneacutes Avec le pheacutenomegravene des laquo neacuteo-ruraux raquo les demandes changent et la population souhaite beacuteneacuteficier des mecircmes services qursquoen ville

- la reacuteflexion sur la mobiliteacute en campagne doit ecirctre lanceacutee sans chercher agrave appliquer aux milieux ruraux le modegravele urbain

- sur le terrain les partenaires eacutevoquent une deacutelimitation pertinente de lrsquoespace de vie penseacutee agrave partir drsquoun temps de transport de moins de laquo 15 minutes raquo (pour que les parents accompagnent effectivement leurs enfants agrave certaines activiteacutes tout en articulant vie professionnelle et vie familiale)

- lrsquoenjeu de transports des enfants se pose aussi pour les animateurs avec agrave la cleacute la question de lrsquoautoriteacute parentale lorsque lrsquoon veacutehicule un enfant

- des modes de transport aux laquo temps et lieux tiers raquo sur le modegravele des transports scolaires ou en tenant compte du covoiturage ou des pedibus pourraient ecirctre organiseacutes

Globalement une reacuteflexion sur la laquo marchabiliteacute raquo notamment en zone rurale ou peacuteriurbaine et les circulations douces devrait ecirctre systeacutematiquement inteacutegreacutee aux projets drsquoameacutenagements

- faciliter des trajets seacutecuriseacutes permettant de se promener et se rendre dans les lieux du quotidien pour eacuteviter de confiner les enfants

- trottoirs le long des routes pour acceacuteder aux collegraveges en zone rurale - sur le modegravele du covoiturage favoriser les trajets en petits groupes - rues aux enfants

Au-delagrave certains ameacutenagements facilitent la socialisation informelle des jeunes et pourraient ecirctre davantage deacuteveloppeacutes par exemple bornes Wifi et ressources numeacuteriques en plein air pour favoriser des espaces de socialisation de transmissions et de faire ensemble non statiques Cela ne repreacutesente pas des deacutepenses importantes Les freins tiennent aux conflits drsquousage et plus particuliegraverement aux craintes des habitants face agrave des ameacutenagements de ce type de lrsquoespace public qui geacutenegraverent du monde de la musique du bruithellip Cette peur des jeunes dans lrsquoespace public est encore plus grande dans les quartier politiques de la ville (QPV) De mecircme il y a des interrogations autour de la lumiegravere dans lrsquoespace public le manque de lumiegravere nrsquoempecircche pas les jeunes de se reacuteunir mais la lumiegravere incite agrave lrsquousage des espaces la

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nuit alors que ces lieux ne sont pas neacutecessairement loin des habitants Cela peut entraicircner des conflits drsquousages entre les habitants et les jeunes

On preacuteconise donc une geacuteneacuteralisation drsquousages plus mixtes et la possibiliteacute drsquoeacutevegravenementiels festiviteacutes eacutepheacutemegraveres propices aux liens intergeacuteneacuterationnels et des temps et espaces de mixages sociaux A New-York entre le Bronx et Columbia existe un parc public Central Park dans lequel des barbecues sont agrave disposition Dans certains villages ou villes en France se deacuteveloppent des collectifs autour de barbecues des points livres etc

Proposition 6 systeacutematiser une deacutemarche de diagnostic enfance jeunesse lors de tout projet drsquoameacutenagement des espaces publics par les collectiviteacutes locales (notamment en eacutetudiant lrsquoinscription drsquoun volet obligatoire de diagnostic enfance-jeunesse pour toute Zone drsquoAmeacutenagement Concerteacute) afin de permettre la socialisation et la mobiliteacute des enfants consulter systeacutematiquement les enfants et adolescents pour les eacutequipements les concernant et former les agents des parcs et autres espaces publics aux besoins des enfants et adolescents en termes drsquointimiteacute de liberteacute et de protection

19 Les apprentis favoriser leur participation agrave des activiteacutes partageacutees avec drsquoautres jeunes Les apprentis beacuteneacuteficient moins encore que les autres jeunes drsquoespaces et temps extrascolaires partageacutes Si les lyceacuteens ont plus souvent accegraves agrave des pratiques informelles de socialisation et de vie extrascolaires plutocirct riches et faciliteacutees par la prise drsquoautonomie importante agrave ces acircges le parcours des jeunes apprentis ne leur permet pas de partager le mecircme type drsquoespaces de socialisation informelle Le taux de rupture des contrats drsquoapprentissage eacutetait de 28 en 2014 mais 38 chez les moins de 18 ans 60 des apprentis soulignent un manque drsquoaccompagnement La concertation sur lrsquoapprentissage fait apparaicirctre des enjeux relatifs agrave lrsquoorientation que nous ne couvrirons pas dans ce rapport Bien que le deacuteveloppement de clubs scientifiques et techniques voire agrave enjeux theacutematiques dans la peacuteriode du collegravege peuvent y contribuer pour une part Au-delagrave sont geacuteneacuteralement souligneacutees les conditions de vie difficiles notamment de logement pour les jeunes apprentis au regard des vies que megravenent les autres adolescents de leur acircge Il convient eacutegalement de relever le grand changement en termes de socialisation que connaissent les jeunes apprentis alors que la grande majoriteacute des jeunes de leur acircge continuent de beacuteneacuteficier du tissu de socialisation que procure la vie au lyceacutee en particulier en matiegravere de mixiteacute fillesgarccedilons les apprentis se retrouvent beaucoup plus isoleacutes et plongeacutes plus rapidement dans un monde drsquoadultes et dans des univers souvent peu mixtes (faible mixiteacute fillesgarccedilons des voies professionnelles) Cet isolement est susceptible de renforcer un sentiment de mise agrave lrsquoeacutecart quand lrsquoorientation nrsquoa pas non plus fait lrsquoobjet drsquoun choix deacutelibeacutereacute drsquoadheacutesion Il risque mecircme de saper les possibiliteacutes pour un jeune de deacutecouvrir un meacutetier de srsquoy plaire et de srsquoy construire Lrsquoenjeu de socialisation et de valorisation dans des activiteacutes de plaisirloisir utiles qui contribuent agrave donner confiance en soi concerne tous les adolescents Il est donc clair qursquoil y a prioriteacute parmi les 16-18 ans agrave soutenir chez les apprentis ces dimensions en dehors de lrsquoeacutecoledu travail Cela pourrait eacutegalement soulager le poids sur lrsquoentreprise dans le management des jeunes apprentis en introduisant drsquoautres tiers adultes Certes dans les internats ougrave loge une partie des apprentis on trouve geacuteneacuteralement des foyers socio-eacuteducatifs

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qui proposent des activiteacutes artistiques culturelles et sportives Mais cela ne suffit pas agrave creacuteer une jeunesse partageacutee entre lyceacuteens et apprentis Par ailleurs ces activiteacutes proposeacutees dans ces foyers souffrent probablement des mecircmes manques que nous analysons dans la partie theacutematique

Proposition 7 dans le cadre de la refonte en cours sur lrsquoapprentissage deacutevelopper la participation des apprentis agrave des espaces de socialisation partageacutes avec les lyceacuteens et de pratiques en amateur comme dimension de seacutecurisation et drsquoeacutemancipation de leurs parcours

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2 ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES

PARCOURS Deacuteployer un grand plan de deacuteveloppement des temps et lieux tiers pour offrir aux enfants des possibiliteacutes de faire des choses utiles pour eux suppose qursquoils puissent srsquoapproprier des codes sociaux des activiteacutes des pratiques Il srsquoagit donc de la valeur que peuvent prendre ces activiteacutes pour eux et qui in fine repose sur la relation singuliegravere entre un enfant un adolescent et le monde qui lrsquoentoure agrave partir du rapport au reacuteel qursquoengendre une expeacuterience donneacutee meacutedieacutee par un mentor un ami et quelques autres Cette saveur particuliegravere que prendra pour certains le match de foot le codage drsquoun bel algorithme la danse la reacutesolution drsquoun problegraveme de matheacutematiques la reacuteparation drsquoun veacutelo ou la confection drsquoun plat reacuteussi ne se deacutecregravete pas Parfois elle se deacutecouvre ex-post Le sentiment de liberteacute eacuteprouveacute par les enfants et les adolescents ne se trouve pas forceacutement dans la posture laquo consommatoire raquo de choisir dans une laquo offre raquo de type catalogue de possibles Elle se deacutecouvre aussi dans des choses faites qursquoon reacuteinvestit apregraves coup parce qursquoelles font sens selon le contexte ou lrsquohistoire de lrsquoenfant Crsquoest pourquoi il serait erroneacute de deacutecreacuteter a priori quels champs il convient drsquoinvestir pour permettre aux jeunes de mieux se deacutevelopper en compleacutement du socle commun obligatoire de connaissances que lrsquoeacutecole transmet et qui est le preacutealable neacutecessaire agrave la formation drsquoun citoyen instruit dans la Citeacute En revanche il faut que les grands champs de savoir-faire de savoir-ecirctre de vivre ensemble de notre socieacuteteacute puissent ecirctre rencontreacutes sous une forme ou une autre et surtout investis drsquoune maniegravere personnaliseacutee approfondie laquo prises raquo et laquo deacuteprises raquo comprises Lrsquoeacutecole au moins jusqursquoau niveau du collegravege unique ne peut structurellement pas offrir ces multipliciteacutes de formes varieacutees puisqursquoelle doit assurer un commun relativement uniforme336 Et ce alors que notre socieacuteteacute marqueacutee par une division du travail toujours plus pousseacutee conduit agrave une multiplication de domaines de savoir-faire distincts mouvants et parfois eacutetrangers les uns aux autres dans leurs modes de valorisation et dans les compeacutetences qursquoils exigent et geacutenegraverent Les jeunes qui sont deacutesormais informeacutes en flux continus via leurs eacutecrans ne sont pas eacutetrangers agrave ces multipliciteacutes ce qui peut geacuteneacuterer des frustrations mauvaises 337 En particulier agrave lrsquoadolescence il convient ainsi drsquoeacuteviter qursquoun eacutecart se creuse entre des fantasmes suralimenteacutes qui nourriraient un sentiment de toute-puissance ou au contraire drsquoimpuissance entre ce qursquoun adolescent croit possible et ce qursquoil faut de travail pour faire advenir les choses Chez tous les enfants et adolescents il convient au contraire de soutenir et drsquoencourager les appeacutetits drsquoaction qursquoouvrent les imaginations et ne demandent qursquoagrave srsquoeacuteprouver dans la reacutealiteacute Il faut donc diversifier lrsquooffre des temps et lieux tiers en lien avec les enjeux theacutematiques propres aux champs de pratiques moins deacuteveloppeacutees aujourdrsquohui nous traiterons ici agrave la fois des enjeux de deacuteveloppement de lrsquooffre (sciences techniques et engagements surtout mais

336 Nous nrsquoabordons pas ici le double enjeu drsquoindividualisation et drsquoeacutegaliteacute universel que traverse lrsquoeacutecole eacutegalement Voir notamment Commission Enfance et Adolescence pour des reacuteflexions sur le sujet 337 Chateaubriand le disait deacutejagrave laquo Plus les peuples avancent en civilisation plus cet eacutetat du vague des passions augmente car il arrive une chose fort triste le grand nombre drsquoexemples qursquoon a sous les yeux la multitude des livres qui traitent de lrsquohomme et des sentiments rendent habile sans expeacuterience [hellip] Lrsquoimagination est riche abondante et merveilleuse lrsquoexistence pauvre segraveche et deacutesenchanteacutee On habite avec un cœur plein un monde vide [hellip] raquo (Geacutenie du christianisme 1828 Chapitre IX ndash Du vague des Passions)

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aussi pratiques amateurs artistiques) et des modaliteacutes drsquoeacutelargissement des publics qui renvoient entre autres aux aspirations des jeunes dans un monde en mutation Nous commencerons par examiner le champ artistique et culturel Celui-ci se trouve au milieu du gueacute et dispose drsquoun recul inteacuteressant sur les neacutecessiteacutes de renouvellement des formes de pratiques de leurs lieux virtuels ou reacuteels et des meacutediations qui srsquoy rapportent

21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees Pour meacutemoire nous avons vu dans lrsquoeacutetat des lieux que 4 enfants sur 10 entre 11 et 17 ans ont des pratiques artistiques et culturelles reacuteguliegraveres et 27 des enfants ne pratiquaient aucune activiteacute artistique et culturelle en 2008 entre 11 et 17 ans Depuis les pratiques numeacuteriques en amateur srsquoeacutetant deacuteveloppeacutees ce taux de non-pratiquants a probablement ducirc diminuer Lrsquoimportance de la deacutemocratisation culturelle et le rocircle fondateur de la culture pour la deacutemocratie sont reconnus de longue date et ont donneacute lieu agrave des politiques publiques338 (Reacutevolution franccedilaise IIIe Reacutepublique front populaire creacuteation drsquoun ministegravere de la culture apregraves-guerre etc) Plus reacutecemment la vie culturelle des enfants a eacutegalement eacuteteacute encourageacutee agrave deux titres

- au nom du droit agrave participer agrave la vie culturelle l LrsquoEducation Artistique et Culturelle (EAC) est inscrite dans la Loi NOTRe portant Nouvelle Organisation Territoriale de la Reacutepublique du 16 juillet 2015 qui stipule que la responsabiliteacute culturelle est exerceacutee laquo dans le respect des droits culturels eacutenonceacutes par la convention sur la protection et la promotion de la diversiteacute des expressions culturelles du 20 octobre 2005 raquo Ce droit agrave participer agrave la vie culturelle parfois critiqueacute dans sa porteacutee pratique effective338 est souvent mis en relation avec deux champs de valeurs implicites et explicites

o une valeur de coheacutesion sociale et de deacuteveloppement deacutemocratique au travers la possibiliteacute donneacutee agrave chacun drsquoavoir accegraves au patrimoine et de participer agrave la vie de la citeacute notamment en eacutetant acteur de la culture338

o une valeur eacuteducatrice et civilisatrice des arts en eux-mecircmes poseacutee drsquoembleacutee dans les anneacutees 1950 au moment de la creacuteation du ministegravere de la Culture

- au nom drsquoun objectif plus exteacuterieur agrave lrsquoart de deacutevelopper des faculteacutes creacuteatives des futurs citoyens en lien avec des compeacutetences rechercheacutees a priori par les eacuteconomies contemporaines Cela rejoint lrsquoideacutee plus globale drsquoeacuteducation par la culture en se focalisant sur certains types de compeacutetences potentiellement induites par les pratiques culturelles

Du point de vue du deacuteveloppement de lrsquoenfant il convient drsquoy ajouter deux autres objectifs preacuteparation agrave la vie collective et eacutegaliteacute des chances de reacuteussite (abordeacute en parties 1 et 2 du rapport)

- la construction de soi lrsquoart eacutetant notamment un moyen drsquoexpression utile au deacuteveloppement complet des enfants

338 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo Rapport CESE novembre

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- une voie de deacuteveloppement de prise de confiance et drsquoinvestissement privileacutegieacute pour certains enfants et adolescents qursquoils y trouvent finalement une vocation professionnelle ou autre chose 339 Dans ce cas de figure agrave un moment de leur parcours ce champ de pratiques et drsquoexpression permet un accomplissement investi avec une certaine ardeur

Visant agrave la fois une eacuteducation agrave la culture et par la culture les objectifs de politique publique relatifs agrave la vie et aux pratiques culturelles des enfants hors eacutecole deacutejagrave en partie largement inscrits dans les politiques culturelles et eacuteducatives peuvent ecirctre doubles

- un objectif de geacuteneacuteralisation de la participation de tous les enfants adolescents agrave la vie culturelle Cet objectif est deacutejagrave acteacute via la mise en place drsquoun parcours drsquoEducation Artistique et Culturelle obligatoire jusque la fin du collegravege Celui-ci repose sur la rencontre avec les œuvres le deacuteveloppement des reacutefeacuterence culturelles et des pratiques ndash les trois piliers des parcours EAC ndash aussi bien dans des temps extrascolaires peacuteriscolaires et scolaires avec un objectif drsquoeacutegaliteacute des chances ad hoc Il participe plus globalement des politiques de transmission et de deacutemocratisation culturelles

- la possibiliteacute pour ceux qui srsquoy construisent de pouvoir acceacuteder plus facilement agrave des pratiques reacuteguliegraveres de qualiteacute Cet objectif est distinct du premier il faut agrave la fois systeacutematiser la deacutecouverte possible des pratiques et soutenir lrsquoinvestissement plus speacutecifique Ce dernier volet nrsquoeacutetant pas agrave systeacutematiser pour tous les enfants et adolescents ce qui ne serait pas coheacuterent avec la prioriteacute donneacutee agrave lrsquoeacutemancipation et lrsquoindividualisation des trajectoires qui suppose que des goucircts mais aussi des deacutesinteacuterecircts puissent srsquoexprimer

Sous reacuteserve drsquoeacutevaluations ulteacuterieures on peut estimer que le deacuteveloppement massif issu de la mise en place des parcours EAC devrait permettre de toucher tous les enfants et adolescents au moins sur le premier axe avec un accent tout particulier sur les quartiers de politiques de la ville

Exemple Le portail de Pantin pour lrsquoEAC340

Dans le cadre drsquoun partenariat construit avec lrsquoInspection de lrsquoEacuteducation nationale la direction reacutegionale des affaires culturelles drsquoIle-de-France et la circonscription de Pantin la Municipaliteacute a mis en place un dispositif agrave lrsquoattention des eacutecoles eacuteleacutementaires et maternelles le laquo portail de lrsquoaction eacuteducative agrave lrsquoeacutecole raquo faisant lrsquoobjet drsquoune convention-cadre avec la DA-SEN (Direction Acadeacutemique des Services de lrsquoEducation Nationale) conclue en 2013 pour cinq anneacutees et renouvelable en 2018 Neacute agrave la rentreacutee 2008 le portail propose une seacuterie de parcours dans les domaines les plus varieacutes arts visuels spectacle vivant musique cineacutema litteacuterature jeunesse mais aussi meacutetiers drsquoart patrimoine et sciences Tous ont pour objectif de deacutevelopper les connaissances des eacutelegraveves drsquoeacuteveiller leur sensibiliteacute et leur curiositeacute Le portail permet drsquoatteindre plus de 4 600 eacutelegraveves par an soit 80 des enfants scolariseacutes dans la ville pour un coucirct de 80 000 euros

Ces actions sont prises en charge par trois domaines diffeacuterents de lrsquointervention publique la culture lrsquoeacuteducation populaire et la pratique en amateur Certaines prioriteacutes meacuteritent drsquoecirctre plus speacutecifiquement soutenues pour poursuivre la dynamique deacutejagrave bien engageacutee

339 Une grande majoriteacute des enfants qui suivent le cycle des conservatoires ne deviendront pas professionnels 340 S Doucet (2017) laquo Les territoires de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle raquo Rapport au Premier ministre janvier

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211 Elargir les publics et geacuteneacuteraliser lrsquoaccegraves agrave la culture avec plusieurs leviers compleacutementaires

La politique de deacutemocratisation de la culture341 poursuivie depuis les anneacutees 1960 srsquoest heurteacutee agrave deux eacutecueils

- lrsquoindiffeacuterence des publics viseacutes malgreacute une facilitation drsquoaccegraves agrave lrsquooffre notamment en termes de coucirct (gratuiteacute des museacutees pour les enfants etc) Crsquoest pourquoi en France et en Europe les politiques sont progressivement passeacutees drsquoune orientation fondeacutee sur le renforcement de lrsquoaccegraves agrave tous drsquoune offre culturelle ex-ante (dont des outils destineacutes aux publics speacutecifiques et drsquoacircge scolaire) agrave des tactiques inteacutegrant diverses formes de co-construction de lrsquooffre et drsquoeacutelargissement des modaliteacutes de rencontre avec le public

- un risque de clivages sociaux en termes de contenu des pratiques et sorties culturelles et de freacutequentations des lieux de culture

Les approches drsquoeacutelargissement des publics nrsquoatteignent pas toujours lrsquoobjectif rechercheacute le ciblage socioeacuteconomique et la deacutefinition des publics dits laquo empecirccheacutes raquo ayant parfois moins favoriseacute leur goucirct pour la culture et les pratiques culturelles laquo leacutegitimes raquo qursquoils nrsquoont entretenu des clivages en termes de pratiques culturelles Drsquoougrave une action publique guideacutee par un double enjeu drsquoouverture et de maintien de lrsquoexigence de qualiteacute artistique qui impose un pilotage attentif non seulement aux taux de freacutequentation mais aussi agrave des eacuteleacutements drsquoeacutevaluation plus qualitative etc On observe des hausses de taux de freacutequentation depuis 2010 en particulier pour les publics drsquoacircge scolaire Le rapport drsquoeacutevaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle 342 souligne un bilan en demi-teinte ndash agrave la fois des reacutesultats limiteacutes et des innovations significatives ayant permis des eacutelargissements de publics 69 des structures culturelles ont des objectifs drsquoeacutelargissement des publics dans leurs statuts 90 des institutions deacuteveloppent des actions agrave destination des populations et des quartiers prioritaires et 40 ont speacutecifiquement deacuteveloppeacute des outils diversifieacutes Parmi les reacuteussites citons notamment le recours reacutepandu aux visites du patrimoine pendant les vacances mouvement appuyeacute par la convention entre lrsquoUnion Nationales des Associations de Tourisme et de plein air (UNAT) et le ministegravere de la Culture343 Compleacutementairement aux politiques de deacuteveloppement des eacutequipements de tarification et de fideacutelisation les principaux leviers identifieacutes comprennent344

- Avoir une approche territorialiseacutee des publics plutocirct que cibler des publics diffeacuterencieacutes Reacuteserver un jour ou un creacuteneau particulier agrave des types de publics preacutecis (scolaires des REP personnes en situation de handicap public sous main de justice etc) peut avoir un effet stigmatisant et cloisonnant pour le public en question Lrsquoapproche par type de territoires permet de srsquoadresser agrave tous les publics de proximiteacute en invitant les habitants qui constituent le laquo grand public raquo en inteacutegrant laquo scolaires raquo laquo exclus raquo laquo empecirccheacutes raquo Pour ce faire certains eacutetablissements comme le Theacuteacirctre national de Strasbourg ou les reacuteseaux de lecture publique en territoires urbains structurent leurs

341 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 41 49 342 Ibid p 147 343 wwwunatassofrunatactualiteslunat-signe-une-convention-avec-le-ministere-de-la-culture 344 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit

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eacutequipes sur des territoires le reacutefeacuterent territoire en partenariat avec les communes les maisons de quartier les centres sociaux et les eacutetablissements scolaires insegravere la culture dans une laquo conversation avec la population raquo Certaines offres drsquoactiviteacute croisent les champs de la culture du tourisme (arts et sites naturels ou patrimoine) du terroir de la meacutemoire et de lrsquohistoire du territoirehellip (pour exemple le reacuteseau Traces345 en Rhocircne-Alpes346 reacuteunit autour de questions meacutemorielles lieacutees aux migrations des acteurs du champ social artistique patrimonial culturel ou encore des chercheurs en sciences humaines et sociales Il organise deux fois lrsquoanneacutee des eacutevegravenements multiformes sur la reacutegion)

- Deacutevelopper des actions hors les murs (dont les bibliothegraveques 347 ) et des meacutediations348 au plus pregraves des habitants et de leurs rythmes de vie (horaires etc) Diverses actions visent agrave aller vers les publics actions hors les murs reacutesidences drsquoartistes dans les eacutecoles ou des lieux de vie actions en bas des immeubles spectacles de rue etc En 2008 25 des 15-19 ans assistaient agrave des festivals de rue Les actions hors les murs permettent aussi de viser les jeunes filles qui se tiennent maintenant parfois agrave distance des bibliothegraveques pour des raisons religieuses Les spectacles gratuits dans lrsquoespace public permettent de toucher de nouveaux publics Il srsquoagit aussi de deacutevelopper des offres drsquoactiviteacutes mieux adapteacutees en termes drsquohoraires de transports ou de services

- Co-construire et diversifier lrsquooffre en lien avec les nouveaux usages Les pratiques culturelles sont de plus en plus diversifieacutees et integravegrent de nouveaux champs drsquoexpressiviteacute street art hip-hop slam musiques du monde etc Une partie drsquoentre elles souhaitent toutefois une plus grande reconnaissance (jeunes creacuteateurs pratiques amateurs) et davantage de place pour se produire (salle de reacutepeacutetition lieu de diffusion etc) ce qui creacutee parfois des conflits drsquousage que les collectiviteacutes locales peuvent contribuer agrave arbitrer La diversiteacute concerne eacutegalement lrsquoaccegraves aux formations artistiques sachant que la demande du public est forte sur tout le territoire Plusieurs conservatoires ont ouvert des classes drsquoenseignement de musiques actuelles pour srsquoadapter agrave la demande entraicircnant une diversification de leur public Le clivage entre

345 wwwapprochesfrLe-reseau-TRACES-en-Rhone-Alpes (consulteacute le 08022018) 346 A-M Le Gueacutevel (2017) laquo Evaluation de la politique publique de deacutemocratisation culturelle raquo op cit p 153 347 Afin de toucher les publics empecirccheacutes (sous-main de justice hospitaliseacutes en situation de deacutependance en situation de handicap) ou eacuteloigneacutes des institutions culturelles les bibliothegraveques ont consideacuterablement deacuteveloppeacute les actions hors les murs qursquoil srsquoagisse de la mise en place de bibliothegraveques itineacuterantes (bibliobus notamment) de bibliothegraveques de rue ou encore de rendez-vous reacuteguliers hors des murs des eacutetablissements Ces actions sont souvent construites en partenariat avec les associations du territoire ainsi que les grands reacuteseaux drsquoeacuteducation populaire et drsquoassociations de solidariteacute Le travail drsquoATD Quart-Monde sur les Bibliothegraveques de rue et agrave destination en particulier des jeunes publics a notamment inspireacute les bibliothegraveques de la ville de Paris La grande fecircte de la litteacuterature de jeunesse Partir en livre qui connaicirctra sa quatriegraveme eacutedition en juillet 2018 est lrsquooccasion pour les bibliothegraveques drsquoinvestir lieux publics parcs et piscines et de srsquoadresser aux enfants et aux jeunes qui nrsquoont pas la possibiliteacute de partir en vacances Lrsquoenjeu pour les bibliothegraveques est bien souvent aujourdrsquohui de construire des dispositifs qui permettent aux publics concerneacutes par les actions hors les murs de rentrer dans la bibliothegraveque facilitation des conditions drsquoinscription deacuteveloppement de fonds laquo Facile agrave lire raquo agrave destination des publics en situation drsquoillettrisme etc 348 Des meacutediations sont inseacutereacutees dans des reacuteseaux de proximiteacutes interactives et numeacuteriques visites confeacuterences binocircmes artiste- meacutediateur ou bibliotheacutecaire -meacutediateur pour faire deacutecouvrir des œuvres etc Des outils innovants notamment numeacuteriques rendent la meacutediation laquo interactive raquo et laquo co-construite raquo conversations skype avec des artistes en reacutesidence creacuteation de communauteacute drsquousagers (le Louvre anime 11 groupes drsquointernautes) Reste que les adolescents et les jeunes ne savent souvent pas que les museacutees sont gratuits (reacuteunions autour du Pass Culture) et si lrsquoentreacutee au museacutee est gratuite ce nrsquoest pas le cas du transport qui peut ecirctre conseacutequent pour un jeune

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laquo pros raquo et laquo amateurs raquo peut toutefois se creuser les lieux de la culture eacutetant parfois ressentis comme des laquo bastions raquo par les publics qui ne les freacutequentent pas tandis que les professionnels srsquoefforcent de moduler lrsquointervention des amateurs dans la vie culturelle susceptible drsquoaffecter leur emploi ou de nuire agrave lrsquoimage drsquoexigence artistique et professionnelle qursquoils revendiquent On observe une demande de co-construction

o les conseils de vie lyceacuteenne veulent ecirctre davantage pris en compte o lrsquoAssociation des Reacutegions de France (ARF) suggegravere drsquoinventer des

constructions deacutemocratiques des projets en srsquoappuyant sur les associations drsquoeacutelegraveves

- Deacutevelopper les projets deacutedieacutes agrave lrsquoenfance et lrsquoadolescence et aux activiteacutes parentsenfants Le volet laquo petite enfance raquo nrsquoest pas toujours bien valoriseacute dans les programmations Pourtant il est lrsquoun des moyens de srsquoadresser non seulement aux tout-petits pour les sensibiliser degraves le plus jeune acircge mais eacutegalement agrave leurs parents eacuteloigneacutes de la culture pour des raisons sociales et eacuteconomiques et parfois culturelles (non-maicirctrise de la langue par exemple) La parentaliteacute apparaicirct comme un point cleacute dans lrsquoadheacutesion des enfants agrave la culture

Exemples Opeacuteration Premiegraveres pages laquo Premiegraveres Pages est un dispositif de labellisation et de subvention de territoires dont les politiques favorisent lrsquoaccessibiliteacute et la familiarisation au livre pour les tout-petits et leurs familles En 2017 ce dispositif piloteacute par le ministegravere de la Culture labellise 33 collectiviteacutes (dont 24 deacutepartements) sur lrsquoensemble du territoire national Via des actions de formation croiseacutee des professionnels du livre et de la petite enfance des partenariats et des dispositifs de meacutediation en direction des enfants et des parents (dons de livres agrave la naissance des enfants lectures dans les lieux drsquoaccueil de la petite enfance organisation de salons du livre ou drsquoeacutevegravenements festifs reacutesidences drsquoauteurs et drsquoautrices actions speacutecifiques en direction des publics eacuteloigneacutes des bibliothegraveques) les territoires labelliseacutes contribuent agrave lrsquoeacuteveil artistique et culturel des tout-petits et agrave la construction de soi degraves le plus jeune acircge raquo

Fleacutechage de sites via bibliotheacutecaires des sites pour enfant ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par un comiteacute de navigation encadreacute par le Salon du Livre de Jeunesse (Montreuil) et les autres par les bibliotheacutecaires de Noisy-le-Sec Cette page drsquoaccueil constitue un point de deacutepart des navigations des enfants dans la salle multimeacutedia jeunesse ainsi que pour les animations scolaires Les rubriques y sont preacutesenteacutees sous forme de pastilles de couleur Nature Sciences et deacutecouvertes Le coin des tout-petits Droits de lrsquoenfant Casse-tecircte et remue-meacuteningehellip Avec une actualisation reacuteguliegravere des ressources

Ces diffeacuterents moyens ont permis drsquoaugmenter la freacutequentation des eacutetablissements publics culturels chez des publics cibles (20 de la freacutequentation des EP en 2014 contre 136 en 2010) En particulier la freacutequentation des publics enfants et adolescents a connu une augmentation de 24 sur cette peacuteriode notamment du fait des parcours drsquoEducation Artistique et Culturelle Dans lrsquoensemble la population se saisit de diffeacuterentes actions compleacutementaires qui srsquoavegraverent non substituables349

349 Exemple le festival de Poitiers qui a lieu en trois temps spectacle dans le cadre scolaire spectacles dans les appartements de personnes spectacles dans lrsquoespace public Ce festival est co-porteacute par un centre social et par le conservatoire Il occupe lrsquoespace public et il y a une reacuteelle appropriation du festival par les habitants Ce qui se deacuteroule dans lrsquoespace public a un tregraves grand succegraves Idem exemple des ludothegraveques mobiles de Paris

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212 Pour des activiteacutes ouvertes seacutecuriser et mieux financer les animations de rue Les familles sont parfois reacuteticentes agrave se saisir drsquoopportuniteacutes pour leurs enfants (distances codes culturels maintenant une distance etc) Lrsquoanimation de rue a un double rocircle de vecteur de pratiques culturelles et de meacutediateur amenant les enfants et leurs familles vers des formes plus institueacutees notamment en informant en deacuteveloppant des goucircts et en formant agrave certains codes (ritualisation des formes de deacutepart et drsquoarriveacutee des enfants350) Certaines conditions garantissent la qualiteacute des animations de rue et leur compleacutementariteacute avec les formes plus institueacutees drsquoaccueil de loisirs et drsquoateliers culturels

- eacuteviter de concurrencer les offres drsquoaccueils de loisirs ateliers du territoire Les centres sociaux observent que certaines familles alternent le recours au centre de loisirs et animation de rue notamment pour la faciliteacute que repreacutesente lrsquoanimation de rue Par exemple agrave Poitiers lrsquohoraire de lrsquoanimation de rue (14 h ndash 18 h) faisait de la concurrence aux accueils de loisirs La deacutecision a donc eacuteteacute prise de changer les plages horaires de lrsquoanimation de rue de 16 h agrave 21 h permettant de laquo faire descendre certains habitants raquo

- Repeacuterage de lrsquoespace public en milieu rural il est tregraves complexe car extrecircmement distendu La mobiliteacute et la disponibiliteacute de lrsquoanimateur de rue sont donc agrave repenser sur les territoires ruraux

- ne pas traiter indiffeacuteremment les diffeacuterentes tranches drsquoacircge Adapter lrsquoanimation et la meacutediation en fonction des acircges des enfants et adolescents

- concevoir certaines formes a minima drsquoinscription sans tomber dans les reacuteglemen-tations contraignantes des accueils de loisirs Par exemple des cartes drsquoadheacutesion agrave tarif attractif (exemple 1 euro pour deux mois) offrant une sortie de proximiteacute une fois par semaine pour faire deacutecouvrir les ressources sur le territoire peuvent ecirctre des leviers inteacuteressants

- formaliser lrsquoorganisation permettant de nouer un lien avec les familles et maintenir une continuiteacute des actions

- assurer un cadre rassurant permettant de fleacutecher des financements reacuteguliers plus stables des animations de rue et permettant de maintenir une plus grande continuiteacute entre les animateurs les publics et les institutions et de deacutefinir des missions des animateurs adapteacutees aux territoires Alors qursquoaujourdrsquohui les animations de rue ne peuvent ecirctre financeacutees au titre des Contrats Enfance Jeunesse351

Concernant lrsquoaccueil de loisirs le choix a eacuteteacute fait de ne pas imposer de cadre pas de neacutecessiteacute drsquoinscription pas drsquohoraires pas de fiche sanitaire de liaison La volatiliteacute des publics ne permet pas de respecter le taux drsquoencadrement Mais un cadre minimal permettrait de seacutecuriser les professionnels Le cadre laquo accueil de jeune raquo propose des contraintes drsquoencadrement assouplies inteacuteressantes cependant il ne srsquoapplique qursquoaux plus de 14 ans Un cadre juridique entre le terrain les acteurs associatifs de lrsquoeacuteducation populaire et lrsquoEtat pourrait ecirctre poseacute afin de faire eacutemerger un accord sur lrsquoanimation de rue Ce serait drsquoautant

350 Auditions Poitiers et Rennes du HCFEA 351 Le Contrat Enfance Jeunesse court sur une anneacutee courante et pas de financement pour lrsquoanimation de rue La mission de lrsquoanimateur ne peut donc pas forceacutement ecirctre organiseacutee selon les besoins du territoire Ces contrats paient la journeacutee par enfant en accueil de loisirs Faudrait-il aller vers un nouveau cadre un cadre assez fin encadreacute par un cadre juridique Un financement au poste et non agrave la preacutesence des jeunes serait peut-ecirctre plus adeacutequat

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plus pertinent que lrsquoanimation de rue est susceptible de consolider certains emplois culturels dans des territoires ruraux ou peu denses352

Proposition 8 mieux financer et assurer le cadre leacutegal des animations de rues

En rapprochant la Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale (DGCS) la Cnaf et lrsquoeacuteducation populaire lancer un chantier visant agrave deacutefinir un cadre leacutegal minimal ndash suffisamment leacuteger pour nrsquoecirctre pas source de complexiteacute administrative empecircchant toute initiative locale et toute reacuteactiviteacute ndash permettant de seacutecuriser ces pratiques et de les financer au titre du contrat enfance- jeunesse dans la prochaine COG et ainsi drsquoassurer une peacuterenniteacute des actions et des animateurs adapteacutes aux besoins locaux

213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels

Les lieux drsquoanimation culturelle et socioculturelle sont insuffisamment adapteacutes agrave lrsquoaspiration des jeunes Les bibliothegraveques et meacutediathegraveques qui sont deacuteveloppeacutees dans de nombreux territoires353 sont lrsquoun des vecteurs potentiels pour cette fonction agrave condition de faciliter le recours agrave ces institutions qui peuvent ne pas ecirctre identifieacutees comme des lieux drsquointeacuterecirct pour des populations eacuteloigneacutees culturellement de ces usages mecircme si la freacutequentation des bibliothegraveques atteste de leur actualiteacute Pour reacutepondre agrave une mutation du rocircle des bibliothegraveques notamment sous lrsquoeffet du numeacuterique qui transforme le rapport aux œuvres et aux sources drsquoinformation et dans le cadre des Assises des bibliothegraveques le deacuteveloppement drsquoespaces de travail de convivialiteacute culturelle et drsquooffres agrave destination speacutecifique des adolescents pourrait ecirctre renforceacute354 Il srsquoagirait de poursuivre un mouvement largement entameacute qui passe par la conception de projets drsquoeacutetablissement qui prennent en compte les speacutecificiteacutes des territoires ougrave se trouve la bibliothegraveque la mise en place drsquoespaces conviviaux et ouverts agrave tous et agrave toutes le deacuteveloppement de collections inclusives et plurielles de politiques drsquoaction culturelle srsquoadressant agrave lrsquoensemble des publics du territoire (qursquoils freacutequentent deacutejagrave ou non les eacutetablissements) de nouveaux usages dans les murs de la bibliothegraveque (recherche drsquoemploi autoformation aux langues ou agrave lrsquoinformatique bibliothegraveques vivantes projets participatifs impliquant les visiteurs et visiteuses de la bibliothegraveque)

Bibliothegraveque de Brossard au Queacutebec

Lrsquoensemble du mobilier de lrsquoespace ado est mobile et reacuteagenceacute tantocirct en espace de travail tantocirct en salle de projection ou de jeux tantocirct utiliseacute comme un espace de deacutetente etc La dimension participative de leur conception et de leur programmation est essentielle avec ce que cela implique en termes de projet drsquoeacutetablissement de meacutediation aupregraves des autres publics de la bibliothegraveque etc

Proposition Bibliothegraveques Dans le cadre des Etats Geacuteneacuteraux en cours eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement de 7 000 espaces de convivialiteacute et drsquoespaces de travail

352 Interrogation du centre social de Blaise Boucher sur lrsquoimpact eacuteconomique du centre social Il srsquoavegravere qursquoil y a un effet levier ducirc agrave la preacutesence de ce dispositif en termes drsquoactiviteacute Les pratiques artistiques permettent de consolider des emplois qui sont atypiques en milieu rural Il y a donc une plus grande proximiteacute de lrsquoemploi ce qui est attractif pour des populations qui de par leur meacutetier srsquoimplantent principalement en ville 353 16 500 lieux drsquoaccegraves au livre et agrave la lecture qui se divisent selon lrsquoimportance des eacutetablissements en 7 700 bibliothegraveques et 8 800 points drsquoaccegraves au livre 354 Jacquet A (2017) Bibliothegraveques troisiegraveme lieu Meacutediathegravemes de lrsquoABF voir aussi Construire et concevoir une bibliothegraveque 2e eacutedition Editions du Moniteur 2016 chapitre de Franccediloise Muller sur lrsquoameacutenagement des bibliothegraveques dont lrsquoameacutenagement des espaces adolescents

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adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel dans des lieux du quotidien freacutequenteacutes par les jeunes ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Nous deacuteveloppons cette proposition dans le 23 qui concerne plus largement de nouveaux usages dans les espaces adolescentsjeunes

214 Soutenir le deacuteveloppement des pratiques en amateur pour les enfants et adolescents

La possibiliteacute de deacutevelopper laquo un faire raquo via des pratiques en amateur est un eacuteleacutement de formation tregraves important pour les jeunes Rien ne dit que tous les jeunes doivent avoir une pratique artistique de longue dureacutee mais il importe que tous puissent deacutevelopper sur une certaine dureacutee au moins un type de pratiques sportives ou physiques et un type de pratiques artistiques scientifiques techniques ou culturelles Crsquoest important pour la formation de soi 39 millions drsquoenfants beacuteneacuteficiaient en 2014 drsquoactions au titre du parcours de lrsquoEAC (contre 22 millions en 2010) La mise en place des PEDT a eacutegalement deacuteveloppeacute les pratiques culturelles des enfants Mais on ne sait pas eacutevaluer avec preacutecision la part des enfants et adolescents beacuteneacuteficiant drsquoactiviteacutes suffisamment suivies pour leur permettre drsquoacceacuteder agrave des pratiques amateur Les places en conservatoire355 sont probablement insuffisantes Les donneacutees sur la pratique en amateur des enfants nrsquoexistent pas Le ministegravere de la Culture estime agrave 12 million le nombre drsquoenfants ayant une pratique de musique de danse ou de theacuteacirctre en inteacutegrant les eacutecoles associatives et priveacutees Pour les 11 agrave 17 ans les derniegraveres donneacutees publieacutees remontent aux anneacutees 20082009 Les taux de pratiques ont pu eacutevoluer plus favorablement mecircme sans compter les pratiques informelles sur les reacuteseaux sociaux Les constats sur le caractegravere inacheveacute de la deacutemocratisation culturelle persistent356 Les parcours drsquoEAC ne visent pas directement le deacuteveloppement drsquoune pratique en amateur deacutevelopper le pilier de rencontre avec les œuvres et de pratiques permet une initiation de tous Mais crsquoest autre chose que donner les moyens drsquooffrir plus largement la possibiliteacute pour ceux que cela enchante plus particuliegraverement de poursuivre dans une certaine continuiteacute des apprentissages et investissements extrascolaires en matiegravere artistique et culturelle357 Par ailleurs en termes de tranche drsquoacircge les PEDT visaient plus explicitement les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire que les adolescents Enfin lrsquoEAC srsquoarrecircte apregraves le collegravege Et finalement il convient aussi drsquoeacuteviter le seul tropisme scolaire conduisant notamment agrave eacutevaluer la pertinence des actions au regard de la reacuteussite scolaire Des investissements en direction des quartiers des politiques de la ville ont eacuteteacute soutenus pour le deacuteveloppement des pratiques artistiques358 Mais quid des territoires ruraux

355 155 000 enfants dans les conservatoires agrave rayonnement deacutepartemental ou reacutegional et 145 000 dans les conservatoires municipaux 356 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo avis du CESE novembre 357 INJEPFEJ une eacutevaluation a porteacute sur lrsquoimpact des activiteacutes extrascolaires culturelles sur la reacuteduction des ineacutegaliteacutes les compeacutetences attendues des enfants lrsquoimpact sur lrsquoimplication scolaire des enfants lrsquointeacuterecirct pour la discipline artistique et le rocircle des meacutediations en lien avec les origines sociales et le projet eacuteducatif et culturel des parents Elle a eacuteteacute meneacutee agrave partir de questionnaires et drsquoentretiens avec les porteurs de projets les intervenants et enseignants les parents (eacutechantillon de 300 parents 50 par projet) et les enfants (400 enfants ont reacutepondu au questionnaire) Une eacutevaluation srsquoest centreacutee sur des objectifs mixtes et souligne lrsquoimportance drsquoune pratique suffisamment inscrite dans la dureacutee 358 wwwcgetgouvfrsitescgetgouvfrfilesatomsfilesconvention_ville-culture_8022017pdf convention 2016-2020 Ministegravere de la Culture Ville jeunesse et sports

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Les pratiques en amateur ont eacuteteacute reconnues dans la loi relative agrave la liberteacute de creacuteation agrave lrsquoarchitecture et au patrimoine (LCAP) mais elles restent insuffisamment deacuteveloppeacutees

Pour les plus jeunes enfants lrsquoeacutecole reste un lieu adapteacute pour deacutevelopper lrsquooffre peacuteriscolaire crsquoest le bon maillon pour faciliter la vie des parents et des enfants sur lrsquoaccegraves agrave des activiteacutes encadreacutees Crsquoest moins vrai pour les adolescents et le cas eacutecheacuteant pour certains publics Les museacutees peuvent eacutegalement ecirctre reconnus comme un des lieux de proximiteacute On peut indiquer par exemple le travail reacutealiseacute par le Museacutee en Herbe avec la Ville de Paris dans le cadre de lrsquoaction laquo les reacutecreacutes du museacutee raquo mais eacutegalement tous les ateliers de pratiques artistiques meneacutes sur le long terme ou sous forme de stage dans un certain nombre de museacutees dans les eacutecoles de cirque etc A partir du collegravege et de lrsquoadolescence les jeunes expriment un inteacuterecirct pour des disciplines non ou peu repreacutesenteacutees dans les conservatoires (design dessin etc) pour trouver des figures drsquoidentification valoriseacutees y compris dans drsquoautres lieux que lrsquoeacutecole Il y a moins de propositions adapteacutees pour deacutevelopper des capaciteacutes sur ces centres drsquointeacuterecirct sauf dans lrsquooffre priveacutee de cours reacuteserveacutee agrave des familles riches ou via les classes agrave horaires ameacutenageacutes359 mais qui visent lagrave une petite frange de jeunes deacutejagrave tregraves deacutecideacutes Dans son reacutecent rapport le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) preacuteconise de faire des eacutetablissements publics culturels des territoires en particulier des conservatoires les pocircles ressources du territoire au service de la pratique en amateur et drsquointeacutegrer une pratique exteacuterieure au conservatoire dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoires De mecircme les eacutecoles drsquoart et les formations patrimoniales pourraient preacutesenter et encadrer des pratiques de chantiers de fouilles ou des chantiers restauration Plus de 800 chantiers sont reacutealiseacutes en France 80 en milieu rural et 20 en ville360 par les jeunes Ils sont facteur drsquoengagement citoyen des jeunes dans leur environnement de proximiteacute drsquoun partage de valeur humaniste pour une meilleure compreacutehension de lrsquohistoire et des autres En partant de notre chiffrage global de 300 000 places (fourchette basse pour les plus de 11 ans) dont 100 000 places pour les sciences et techniques dont les pratiques environnementales solidaires et de publication (50 000 100 000 places) restent 100 000 agrave 150 000 places pour les pratiques artistiques soit lrsquoeacutequivalent drsquoun doublement des places en conservatoires municipaux mais sous des formes drsquoateliers ou de clubs

Proposition 9 deacutevelopper le laquo plan mercredi raquo en privileacutegiant des pratiques artistiques encadreacutees reacuteguliegraveres pendant plusieurs semestres pour les 6-11 ans dans divers lieux

Proposition 10A au moins 100 000 places additionnelles agrave deacutevelopper dans des ateliers et clubs drsquoarts plastiques design theacuteacirctre musique danse avec lrsquoappui des eacutecoles territoriales drsquoart et des conservatoires classeacutes par lrsquoEtat Leur responsabiliteacute territoriale et le rocircle de lieux ressources pour les pratiques en amateur drsquoun territoire devraient ecirctre affirmeacutes dans les critegraveres de classement Ceux-ci doivent donc pouvoir ecirctre modifieacutes en ce sens

359 On nrsquoaborde pas ici la question du deacuteveloppement des offres de classes agrave horaires ameacutenageacutes (bon moyen gratuit pour les plus passionneacutes) 360 httpjeunesgouvfrinterministerielcitoyennetebenevolatarticlechantiers-de-jeunes-benevoles

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Proposition 10B creacuteer un site internet fortement inteacutegreacute aux reacuteseaux sociaux afin de soutenir les jeunes artistes amateurs et drsquoinciter les institutions culturelles et sociales des territoires agrave les accompagner srsquoils le souhaitent agrave travers un partenariat dans la dureacutee Cette plateforme permettrait de faire participer des publics peu engageacutes aupregraves des formes actuelles drsquoorganisations et de faire une place plus grande aux nouvelles pratiques et agrave celles en train drsquoadvenir Chiffrage La France beacuteneacuteficie drsquoun reacuteseau de structures drsquoenseignement artistique deacuteveloppeacute comprenant plus de 450 conservatoires classeacutes par lrsquoEacutetat dont la mission premiegravere est de former des praticiens amateurs Le budget de fonctionnement des conservatoires361 est de 428 millions drsquoeuros dont 75 est assureacute par les collectiviteacutes locales Le caractegravere coucircteux de lrsquoenseignement musical (2 000 agrave 3 000 euros lrsquoanneacutee par enfant dans les conservatoires agrave rayonnement reacutegional soit un coucirct similaire agrave celui du projet Demos) est lieacute agrave des caracteacuteristiques intrinsegraveques de la musique besoin drsquoun instrument de temps de cours individuel et pas uniquement collectif etc Ces eacuteleacutements sont eacutevidemment justifieacutes au regard des objectifs drsquoun enseignement de musique Drsquoautres disciplines comme le theacuteacirctre ou le dessin sont susceptibles drsquoecirctre moins coucircteuses car avec moins drsquoeacutequipements et des taux drsquoencadrement plus importants possibles (par exemple un petit groupe de 10 personnes) elles peuvent ecirctre rapprocheacutees des chiffrages sur la science Reste un problegraveme de vivier drsquoanimateurs (voir partie beacuteneacutevolats ci-apregraves) du fait des speacutecificiteacutes des meacutetiers artistiques potentiellement plus difficilement mobilisables sur le mode du beacuteneacutevolat Pour des ateliers utilisant les locaux des conservatoires ou drsquoeacutequipements culturels et avec un taux drsquoencadrement de 1 pour 10 les 100 000 places peuvent ecirctre laquo encadreacutees raquo par 10 000 uniteacutes (chacune de 2 heures drsquoatelier par exemple362) qui pourraient ecirctre assureacutees sur un tiers temps par 2 000 professeurs artistes ou animateurs Nous regroupons le chiffrage correspondant avec ceux sur les reacutefeacuterents TLT (partie III)

22 Un plan massif de deacuteveloppement de clubs scientifiques et de techniques pour les adolescents 50 000 agrave 100 000 places suppleacutementaires agrave horizon 5 ans

Dans un monde en mutation marqueacute par une eacutevolution rapide des technologies les jeunes de 3 agrave 20 ans ont tous vocation agrave ecirctre davantage sensibiliseacutes agrave la culture scientifique et technologique Crsquoest une prioriteacute de la strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle (SNCSTI) La SNCSTI participe aussi bien drsquoobjectifs propres au deacuteveloppement scientifique et technologique du pays (alimenter des vocations scientifiques et techniques diffuser les savoir-faire numeacuteriques et informatiqueshellip) que drsquoune viseacutee de formation agrave lrsquoesprit du doute bien fondeacute de lrsquoargumentation et de la connaissance des reacutealiteacutes de notre monde consubstantielles agrave la formation citoyenne des enfants et des adolescents Cela recoupe la theacutematique de lrsquoenfant laquo acteur social raquo puisque la science et la technique faccedilonnent de plus en plus notre futur De nombreuses actions ont eacuteteacute meneacutees ces derniegraveres anneacutees une tendance socieacutetale eacutemerge cette dynamique meacuterite drsquoecirctre stimuleacutee

361 Donneacutees 2008 agrave partir de B Dietsch et M-F Sotto 2010) laquo Lrsquoenseignement speacutecialiseacute de la musique de la danse et de lrsquoart dramatique en 2008-2009 raquo DEPS 362 Soit 20 000 heures hebdomadaires

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Comment avoir demain des acteurs pertinents pour notre eacuteconomie et des citoyens eacuteclaireacutes pour notre deacutemocratie sans que les jeunes drsquoaujourdrsquohui soient activement mis en contact avec le laquo faire raquo de la science et de la technologie

Lrsquoaccegraves aux expositions aux ateliers ponctuels aux eacutevegravenements (fecirctes de la Science etc) se deacuteveloppe Mais la situation des pratiques reacuteguliegraveres scientifiques et techniques extrascolaires nrsquoa pas jusqursquoici eacuteteacute constitueacutee en prioriteacute de politique publique explicite Les reacuteponses au questionnaire HCFEAAMCSTI363 eacutelaboreacute dans le cadre de ces travaux avec le concours lrsquoAMCSTI montre bien lrsquoenjeu Celui-ci deacutepend des tranches drsquoacircges

Pour les enfants agrave lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire les actions drsquoeacuteveil agrave la culture et aux questionnements scientifiques pour tous apparaissent comme une prioriteacute conformeacutement agrave la SNCSTI Elles se sont deacuteveloppeacutees ces derniegraveres anneacutees via des partenariats avec lrsquoeacutecole notamment pour diversifier les modaliteacutes drsquoapproche de la science en classe (voir notamment le actions de la fondation La main agrave la pacircte) (ce qui nrsquoentre pas dans notre sujet) et des activiteacutes diverses soutenues par le tissu associatif (Les petits deacutebrouillards etc) Ces actions beacuteneacuteficient de soutien notamment au titre des investissements drsquoavenir agrave hauteur de pregraves de 100 millions pour la peacuteriode 2013-2018364 A partir du collegravege (et surtout de 1213 ans365) lrsquoessor plus speacutecifique de pratiques reacuteguliegraveres en club pour ceux qui se deacutecouvrent un certain goucirct des sciences ou des techniques voir pour les laquo passionneacutes raquo est largement sous-deacuteveloppeacute Pourtant il est important pour les adolescents agrave plusieurs titres

- crsquoest une voie de deacuteveloppement des vocations possibles qui gagne agrave ecirctre soutenue alors qursquoun nombre insuffisant de jeunes souhaitent spontaneacutement se destiner agrave des carriegraveres porteuses en termes drsquoemplois et strateacutegiques pour notre eacuteconomie que ce soit dans le domaine scientifique ou dans les filiegraveres professionnelles techniques (notamment via lrsquoapprentissage)

- crsquoest un levier important pour nourrir un vivier de futurs innovateurs chercheurs et utilisateurs avertis des sciences et techniques dans des formes compleacutementaires de celles de lrsquoeacutecole Sachant que lrsquoinnovation est un enjeu majeur pour le deacuteveloppement eacuteconomique et social de la France366

- en se frottant agrave la matiegravere qui reacutesiste agrave la rigueur neacutecessaire (aussi bien en informatique en matheacutematiques que dans des sciences expeacuterimentales) ou agrave la creacuteativiteacute articulant imagination theacuteorie et expeacuterimentation crsquoest un domaine privileacutegieacute de confrontation au reacuteel A ce titre cela est particuliegraverement mobilisateur par rapport aux enjeux identitaires de lrsquoadolescence

- crsquoest un domaine qui rejoint les enjeux drsquoengagements puisque innovation scientifique et innovation sociale srsquohybrideront de plus en plus Les activiteacutes de ces clubs peuvent

363 Voir annexe laquo Sciences questionnaire AMCSTI raquo 364 67 millions engageacutes sur la peacuteriode agrave fin 2013 30 millions a priori encore investis dans la suite de PIA 3 sous reacuteserve de donneacutees compleacutementaires SGPI deacutepenses reacuteparties entre peacutedagogies des sciences actions pour les professeurs structuration du reacuteseau des acteurs de la CSTI numeacuterique et eacutegaliteacute des chances 365 Les reacutepondants du questionnaire AMCSTI soulignent tous lrsquoimportance de dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo plutocirct agrave partir de 12 ans certains preacuteconisent de se focaliser mecircme sur les 14-18 ans 366 Voir strateacutegie globale drsquoinnovation dont laquo French Tech Diversiteacute raquo Pour plus drsquoinformations voir wwwlafrenchtechcomen-actionfrench-tech-diversite (consulteacute le 08022018)

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notamment porter sur des questions environnementales drsquoapplications immeacutediates (agriculture urbaine reacuteparation drsquoobjets dans une logique drsquoeacuteconomie circulaire etc)

Plusieurs points sont agrave consideacuterer

221 Un besoin de pratiques scientifiques et techniques encadreacutees reacuteguliegraveres agrave partir de 1213 ans (hors temps scolaire)

Les entretiens meneacutes367 convergent pour insister sur le caractegravere indispensable drsquoune activiteacute structureacutee encadreacutee par des personnes de bon niveau scientifique (professeurs doctorants eacutetudiants en master le cas eacutecheacuteant animateurs bien formeacutes mais plutocirct pour des publics plus jeunes etc) si lrsquoon souhaite ouvrir aux adolescents la possibiliteacute de se deacutepasser en sciences et techniques Certaines pratiques culturelles (lectures photos etc) sont susceptibles drsquoecirctre deacuteveloppeacutees de maniegravere soutenue en totale autonomie par de nombreux enfants le cas eacutecheacuteant appuyeacutee sur des conseils drsquoadultes ou de pairs et des tutoriels Crsquoest moins le cas pour les activiteacutes matheacutematiques scientifiques ou informatiques qui neacutecessitent

- du mateacuteriel (pour les activiteacutes scientifiques et techniques) speacutecifique rarement disponible dans les familles

- une certaine rigueur qui ne srsquoinvente pas ex nihilo - un apprentissage ad hoc pour reacutesoudre des problegravemes compliqueacutes sachant que dans ce

domaine comme dans tous les autres domaines culturels et sportifs les jeunes devraient pouvoir deacutevelopper des capaciteacutes et avoir le plaisir de progresser jusqursquoagrave pouvoir faire de belles choses de plus en plus difficiles au mecircme titre qursquoun pianiste qui commence par les gammes avant de se reacutejouir de jouer des musiques du reacutepertoire

Theacuteoriquement une partie de la formation agrave la rigueur neacutecessaire et des apprentissages pourrait se faire via des ressources numeacuteriques et des tutoriels en particulier en informatique et en matheacutematiques Cela est plutocirct deacuteveloppeacute en informatique (code academy etc) moins en sciences (besoin de croiser theacuteorie et logiques expeacuterimentales fabrication pour deacutevelopper des projets scientifiques) ou technique (il faut laquo faire raquo) Tous les interlocuteurs des entretiens que nous avons meneacutes insistent neacuteanmoins sur la neacutecessaire compleacutementariteacute entre activiteacutes agrave distance (numeacuterique) et la preacutesence physique drsquoun ou plusieurs laquo professeurs raquo pour soutenir les adolescents sur la dureacutee

222 Une compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole Un parallegravele peut ecirctre fait avec le franccedilais matiegravere fondamentale Le deacutesir de certains jeunes pour les clubs de theacuteacirctre ou drsquoeacutecriture est compleacutementaire et non substituable agrave lrsquoenseignement agrave lrsquoeacutecole De mecircme le sport repreacutesente 4 heures drsquoenseignement hebdomadaire au collegravege Pourtant la majoriteacute des jeunes Franccedilais ont une pratique sportive extrascolaire Srsquoagissant des sciences et de la technologie

- relativement peu drsquohoraires pour sciences et technologie au collegravege (1 heure 30 en SVT 1 heure 30 en physique 1 h 30 en technologie pour 1 heure drsquoarts plastiques et 1 heure drsquoeacuteducation musicale)

367 Sciences agrave lrsquoEcole Animaths Srsquocubehellip

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- matheacutematiques 3 h 30 entre la 5egraveme et la 3egraveme mais faible possibiliteacute de se diffeacuterencier de se deacutepasser ou de srsquoamuser dans des jeux matheacutematiques plus pousseacutes

A partir du lyceacutee y compris en matheacutematiques se pose un enjeu de deacutemocratisation de la deacutetection et du deacuteveloppement preacutecoce des talents scientifiques important dans notre pays qui eacutetait jusqursquoici de haute culture matheacutematique et alors que le niveau au lyceacutee nrsquoest peut-ecirctre plus assez pousseacute368 Nous nrsquoabordons pas ici les questions peacutedagogiques qui sont susceptibles de relever de techniques diffeacuterentes plus ou moins horizontales de mises en situation de travail sur des projets ou drsquoentraicircnements agrave reacutesoudre des problegravemes difficiles Le deacuteveloppement drsquoune sphegravere extrascolaire de pratiques scientifiques et techniques ouvrirait agrave drsquoautres rencontres possibles drsquoautres modes drsquoenseignement le cas eacutecheacuteant plus diffracteacutes et sur projets Elle est susceptible de susciter lrsquointeacuterecirct de publics

- qui peuvent srsquoautocensurer - qui nrsquoont pas deacutecouvert de domaines qui les inteacuteressaient dans les champs

scientifiques via le collegravege - ou qui ont besoin de srsquoeacutemanciper des attendus scolaires (qui revecirctent forceacutement et

indeacutependamment de la qualiteacute des enseignements prodigueacutes un caractegravere utilitariste puisqursquoengageant un parcours scolaire) dans une discipline qui leur plaicirct pour la redeacutecouvrir sur un mode libre et plus investi

Cela rejoint les questions drsquoeacutelargissement des publics telles que poseacutees dans les champs artistiques et culturels En outre cela permet de lever une partie des contraintes pesant sur lrsquoeacutecole on ne peut pas rabattre les besoins peacutedagogiques de lrsquoenseignement scolaire sur les besoins plus larges de parcours personnaliseacutes qui peuvent srsquoexprimer librement dans les champs extrascolaires par deacutefinition moins standardiseacutes

Des exemples distincts drsquoinvestissements personnels extrascolaires

LrsquoAssociation Animaths veille au deacuteveloppement drsquoateliers et de clubs dans les eacutetablissements et agrave la participation du plus grand nombre filles et garccedilons agrave ce type drsquoactiviteacutes laquo Lrsquoinitiation agrave des probleacutematiques de recherche et agrave des questions matheacutematiques actuelles agrave partir de situations de matheacutematiques fondamentales ou appliqueacutees est un moyen puissant pour deacutevelopper la motivation et la creacuteativiteacute des eacutelegraveves De maniegravere diffeacuterente et compleacutementaire les activiteacutes de reacutesolution de problegravemes matheacutematiques et la participation agrave des compeacutetitions matheacutematiques de tous niveaux depuis celles ouvertes agrave tous jusqursquoaux compeacutetitions internationales encouragent la deacutemarche de recherche et suscitent par la deacutecouverte et la reacuteflexion le plaisir de faire des matheacutematiques raquo369 laquo La mise en perspective des apprentissages matheacutematiques que ce soit ceux qui sont faits dans le cadre de la classe ou dans des cadres peacuteriscolaires notamment par des eacuteclairages historiques et culturels en permet une meilleure appropriation par les eacutelegraveves et doit ecirctre encourageacutee raquo

Dans un autre registre lrsquoEcole 42 forme des deacuteveloppeurs sans cours acadeacutemique mais agrave partir de la mobilisation drsquoun savoir en reacuteseau via des productions concregravetes collaboratives aideacute par des eacutevaluations de pair agrave pair Ce dispositif srsquoadresse agrave des jeunes parfois recaleacutes du systegraveme scolaire Des dispositifs similaires pourraient se deacutevelopper pour les adolescents

368 Voir avis Acadeacutemie des Sciences voir V Wisnia-Weill (2014) laquo Augmenter aussi le nombre de bons eacutelegraveves raquo op cit 369 Statuts Animaths

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223 Ougrave mettre en œuvre lieux tiers maisons de quartier laboratoires eacutetablissements scolaires meacutediathegraveques fablabshellip

On ne peut pas preacutejuger des endroits les plus favorables pour ce deacuteveloppement Cela deacutepend des territoires et ne se deacutecregravete pas drsquoen haut surtout pour des activiteacutes qui deacutependront toujours drsquoune grande part drsquoengagements volontaires drsquoadultes precircts agrave donner de leur temps pour transmettre une passion accompagner guider (voir partie III enjeux de viviers et de gouvernance) Selon les territoires les ressources potentielles varient tant en termes drsquoencadrants potentiels de ces clubs du tissu associatif local de possibiliteacute de mobiliteacute des adolescents (voir questions du transport en zone rurale ou peacuteriurbaine) que des lieux de socialisation deacutejagrave approprieacutes par les jeunes Si lrsquoon veut srsquoassurer drsquoun deacuteveloppement de ces pratiques agrave large eacutechelle un pilotage srsquoimpose neacuteanmoins pour contribuer agrave structurer une offre dans plusieurs lieux identifieacutes comme de bons espaces potentiels370

- dans les espaces jeunes les maisons de quartier les centres sociaux les meacutediathegraveques dans des lieux deacutejagrave repeacutereacutes et freacutequenteacutes qui seraient deacuteveloppeacutes pour former des tiers lieux embleacutematiques de creacuteations culturelles et scientifiques et drsquoengagements dans la vie de la Citeacute (voir proposition 14 ci-apregraves)

- des clubs autour des centres de sciences ou des laboratoires drsquoentreprises locales ou des universiteacutes lrsquoideacutee est de deacutevelopper aussi des tiers lieux qui permettent aux jeunes de faire drsquoautres rencontres Les eacutetudiants en masters scientifiques pourraient apporter leur appui tout en se formant agrave lrsquooccasion (par exemple 2 ou 3 eacutetudiants encadrent un club sur 1 semestre chaque anneacutee dans une mecircme structure)

- des clubs dans les murs des collegraveges ou des lyceacutees sur des temps hors classe une possibiliteacute agrave exploiter pour optimiser lrsquoutilisation des laboratoires des eacutecoles (mises agrave disposition de laboratoires pour des activiteacutes peacuteriscolaires) agrave lrsquoinstar du programme Sciences agrave lrsquoEcole 371 et faciliter le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes scientifiques et techniques avec des beacuteneacutevoles de bons niveaux notamment des professeurs ndash avec ou sans dotations horaires ndash sur le modegravele des associations sportives scolaires par exemple Cette solution nrsquoattirera pas forceacutement suffisamment de jeunes qui passent deacutejagrave de longues heures dans leurs eacutecoles et peuvent avoir envie drsquoen sortir On peut objecter qursquoils ont aussi envie de faire drsquoautres rencontres (que leurs professeurs que les copains de classe) mais si les clubs quand ils existent deviennent ouverts agrave tous les adolescents drsquoun bassin de vie plus large ce pourrait au contraire constituer un eacuteleacutement de mixiteacute sociale inteacuteressant Il pourrait ecirctre davantage fait appel agrave du meacuteceacutenat de compeacutetences Des personnaliteacutes qualifieacutees interviennent deacutejagrave agrave lrsquoeacutecole pour des informations sur les carriegraveres la citoyenneteacute Dernier point le transport degraves qursquoon srsquoeacuteloigne des centres-villes le transport devient un eacuteleacutement de complexiteacute pour

370 Un questionnaire meneacute avec lrsquoAMCSTI insiste sur cette pluraliteacute eacutetablissements scolaires lieux culturels partenariat avec des laboratoires etc 371 Le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole eacutelabore des ressources peacutedagogiques des plans drsquoeacutequipements et des concours ndash Olympiades et concours colleacutegien et lyceacuteen CGeacutenial ndash pour deacutevelopper les projets scientifiques et techniques En particulier laquo Sciences agrave lrsquoEcole raquo donne une large place agrave lrsquoexpeacuterimentation et agrave la culture du projet dans le cadre des concours Les activiteacutes de Sciences agrave lrsquoEcole ont lieu sur des temps scolaires pour la majoriteacute mais aussi sur des temps peacuteriscolaires Par la suite nous prenons comme reacutefeacuterence les conditions mateacuterielles et de qualiteacute des dispositifs CGeacutenial ou des Olympiades mais en se donnant pour objectif de deacutevelopper des clubs scientifiques ou techniques extra ou peacuteriscolaires ce que ne font les projets Sciences agrave lrsquoEcole que de maniegravere plus limiteacutee Voir eacutetat des lieux

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les jeunes et leurs familles Lrsquoeacutetablissement scolaire preacutesente lrsquointeacuterecirct de ne pas ajouter de temps de transport pour se rendre apregraves lrsquoeacutecole agrave drsquoautres activiteacutes Crsquoest enfin un lieu qui permet facilement drsquoinformer les jeunes de ces propositions drsquoactiviteacutes

- des fablabs avec un volet laquo adolescents raquo (Pour meacutemoire lrsquoassociation Reacuteseau Franccedilais des FabLabs (RFFLabs) compte 50 FabLabs membres pour 200 agrave 250 lieux en France meacutetropolitaine et laquo srsquoadresse raquo plus aux adultes agrave ce jour)

Dans tous ces lieux lrsquoideacutee est de deacutevelopper des clubs offrant des pratiques reacuteguliegraveres aux jeunes tout au long de lrsquoanneacutee et le cas eacutecheacuteant des laquo stages projets raquo pendant les vacances scolaires

224 Ciblage agrave terme au moins 10 de jeunes (chez les 12-18 ans) en plus en activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques

Si lrsquoon eacutevalue agrave moins de 10 (voir eacutetat des lieux) le nombre de jeunes impliqueacutes reacuteguliegraverement dans les activiteacutes scientifiques ou technologiques on peut facilement viser agrave moyen terme (10 ans ) un objectif de doublement des pratiques scientifiques et techniques au collegravege (comparer aux 4 enfants sur 10 ayant des activiteacutes culturelles ou artistiques reacuteguliegraveres dont on peut espeacuterer par ailleurs augmenter le nombre) soit 300 000 places au total au niveau collegravege via des ateliers dans les eacutetablissements scolaires les meacutediathegraveques etc Auxquelles il convient drsquoajouter une part de lyceacuteens probablement moindre Dans lrsquoeacutetat des lieux nous avions estimeacute le nombre de places existantes selon plusieurs approches Le comptage des diffeacuterents dispositifs nous avait conduits agrave observer entre 300 000 et 500 000 places drsquoactiviteacutes reacuteguliegraveres diverses dont moins de 100 000 places en laquo clubs raquo structureacutes En lrsquoabsence de donneacutees plus preacutecises et drsquoeacutetudes sur les aspirations des jeunes ou drsquoune expeacuterimentation sur le deacuteveloppement de clubs de sciences agrave destination des adolescents il est difficile drsquoecirctre certain du potentiel drsquoaugmentation pour ces activiteacutes scientifiques et techniques On estime en fourchette basse un potentiel de 50 000 agrave 100 000 places agrave horizon 5 ans372 Pour 100 000 places on eacutevalue le coucirct agrave 23 millions sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles de professeurs et une partie drsquoheures indemniseacutees Crsquoest un modegravele eacuteconomique dix fois moins coucircteux que celui des conservatoires car une part importante de beacuteneacutevolat est possible mecircme si elle nrsquoest pas geacuteneacuteralisable agrave tous les domaines

Coucirct pour 100 000 places 23 millions drsquoeuros Ce chiffrage est reacutealiseacute sur la base drsquoun modegravele inteacutegrant des heures beacuteneacutevoles et une partie drsquoheures indemniseacutees (voir proposition 16 pour le soutien drsquoune implication volontaire de bon niveau scientifique notamment des professeurs et des eacutetudiants en master)373 Nrsquoest pas ici

372 Voir annexe laquo Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences raquo (estimation du potentiel et coucirct de la mesure) Le chiffrage du potentiel repose notamment sur une comparaison avec lrsquoAllemagne 373 Voir annexe laquo Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences raquo (le chiffrage des coucircts de fonctionnement a eacuteteacute reacutealiseacute en se calant sur des donneacutees fournies par Sciences agrave lrsquoEcole pour diverses activiteacutes scientifiques) Dans les faits on ne peut eacutevidemment pas preacutejuger du nombre de professeurs qui seraient volontaires ici par construction cela repreacutesenterait 10 000 professeurs soit pregraves de 8 des enseignants de matheacutematiques de sciences et de technologie tous eacutetablissements confondus Notons qursquoavec des encadrements par des eacutetudiants en masters on doit pouvoir rester dans ces ordres de grandeur En revanche si lrsquoon doit inteacutegrer des encadrements dans des lieux hybrides le coucirct est supeacuterieur voir propositions sur les engagements Il faut aussi agrave ajouter agrave ce coucirct des eacuteleacutements transversaux eacutetudieacutes dans la partie III plateformes numeacuteriques communication avec les youtubers eacutevegravenements laquo viraux raquo ou sur la preacutesence sur les territoires via les reacutefeacuterents TLT

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chiffreacute le coucirct de la communication et de la meacutediation neacutecessaire pour attirer de larges publics jeunes

Proposition 11 A creacuteer 50 000 agrave 100 000 laquo places raquo dans des clubs de sciences et techniques pour des pratiques reacuteguliegraveres extra et peacuteriscolaires drsquoici agrave 5 ans pour les adolescents avec un encadrement de bon niveau scientifique ou technique Pour ce faire investir des tiers lieux avec des modes drsquoencadrement innovants ou des clubs en eacutetablissements scolaires (ouverts agrave drsquoautres que les seuls eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement) et deacutevelopper une geacuteolocalisation et une preacutesence sur les reacuteseaux sociaux de ces possibiliteacutes

- Favoriser le deacuteveloppement de clubs reacuteguliers de sciences et techniques dans les bassins de vie des adolescents autour des lyceacutees des universiteacutes ou laboratoires (avec lrsquoappui ou le pilotage des scientifiques de ces laboratoires) et dans les centres de science

- Creacuteer au moins un fablab et atelier de reacuteparation bricolage pour les jeunes au niveau intercommunal

- Soutenir les deacuteveloppements de club de sciences informatiques ou technique dans les eacutetablissements scolaires du second degreacute mais ouverts agrave une population drsquoadolescents plus larges que les eacutelegraveves de lrsquoeacutetablissement mise agrave disposition des locaux geacuteneacuteraliseacutee et indemniteacutes forfaitaires attribueacutees ex-post pour un club qui fonctionne avec plusieurs enfants sur la base du volontariat

- Attribuer des financements sur une dureacutee plutocirct peacuterenne et sur la base drsquoun contenu de qualiteacute assurant la monteacutee en gamme pour des activiteacutes reacuteguliegraveres pour les adolescents mais sans tomber dans un cahier des charges trop prescriptif (disciplines modaliteacutes peacutedagogiques) pour eacuteviter de deacutecourager les bonnes volonteacutes des beacuteneacutevoles et des associations

- Deacutevelopper la reconnaissance drsquoun beacuteneacutevolat des masters (UV de projet de meacutediation scientifique en eacutequipe inclus dans la formation) pour renforcer le vivier des beacuteneacutevoles qualifieacutes (en plus des professeurs volontaires) favoriser lrsquoimplication des professeurs honoraires pour former des contenus et des eacutetudiants

- Deacutevelopper une base ressources de tutoriels pour faciliter la mise en place des clubs - Deacutevelopper un eacutevegravenementiel des clubs reacuteguliers inteacutegreacute aux reacuteseaux sociaux pour

favoriser la communication active agrave destination des jeunes et permettre que ces clubs de sciences fasse partie de la socialisation adolescente commune et une appli pour geacuteolocaliser les possibiliteacutes existantes (sur le modegravele de lrsquoappli handisport)

- Srsquoappuyer sur les youtubers374 pour signaler les possibiliteacutes existantes Selon les estimations de lrsquoeacutetat des lieux ces places additionnelles correspondent soit agrave

- un doublement des places - ou a minima une augmentation de 20 de lrsquoexistant

Dans le premier cas de figure une creacuteation tregraves significative par rapport agrave lrsquoexistant srsquoimpose pour obtenir un veacuteritable changement drsquoeacutechelle Dans lrsquoautre cas il nrsquoest pas impossible de monter en puissance par un deacuteveloppement ambitieux de lrsquooffre existante en CSTI agrave 5 ans

374 Font partie des recommandations cleacutes du questionnaire AMCSTI

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Dans tous les cas lrsquoobjectif agrave 10 ans de 300 000 places plaide pour un changement drsquoeacutechelle qui engage un pilotage ad hoc partenarial entre les acteurs de la CSTI les territoires et lrsquoEacutetat

Proposition 11B se doter drsquoinstruments de pilotage partenarial ciblant les pratiques scientifiques et techniques extrascolaires reacuteguliegraveres objectifs deacutefinis dans la Strateacutegie Nationale de Culture Scientifique Technique et Industrielle (SNCSTI) suivi des clubs et de leur freacutequentation effectueacute aux niveaux reacutegionaux et acadeacutemiques

- Srsquoassurer drsquoun suivi acadeacutemique et reacutegional des creacuteations de clubs et de leurs freacutequentations dans les bassins de vie des adolescents notamment dans les eacutetablissements ou agrave proximiteacute des eacutetablissements scolaires le cas eacutecheacuteant sur le modegravele de la circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 relative agrave lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne fixer lrsquoobjectif de doter les eacutetablissements scolaires drsquoun club scientifique et technique srsquoil faut compleacuteter une offre insuffisante hors des murs de lrsquoeacutecole

- Au niveau des reacutegions en charge de la CSTI deacutevelopper un pilotage associant les reacutegions les partenaires (priveacutes et associatifs) locaux les universiteacutes et lrsquoacadeacutemie

- Inteacutegrer un volet laquo Pratiques scientifiques et techniques amateur raquo explicite au parcours EAC pour eacuteviter sa dilution dans les pratiques artistiques ou culturelles non scientifiques (ou deacutedoubler les parcours EAC en deacutetachant un parcours Educatif Scientifique et Technique copiloteacute par les ministegraveres de lrsquoeacuteducation de la culture et de lrsquoenseignement supeacuterieur)

o Parcours agrave lrsquoEducation Artistique et Culturelle agrave renommer laquo Education Artistique Scientifique et Culturelle raquo pour inteacutegrer plus clairement le volet scientifique et technique

o Inteacutegrer plus clairement ce volet scientifique et technique dans les conventions territoriales

o Ou ajouter un pilotage speacutecifique pour un parcours Educatif Scientifique et Technique entre les ministegraveres de la culture enseignement supeacuterieur recherche eacuteducation)

23 Enfant acteur social deacutevelopper des espaces de socialisation les publications et les pratiques drsquoengagement pour lrsquoenvironnement et dans la citeacute Nombreux sont les enfants et les jeunes qui ont le deacutesir de srsquoinvestir plus directement pour ameacuteliorer leur environnement leur quartier la vie de leurs proches ou de leurs concitoyens et de deacutecouvrir drsquoautres investissements que ceux deacuteveloppeacutes agrave lrsquoeacutecole A lrsquoadolescence les enfants peuvent faire des choses et ne vont plus dans les structures notamment par ce qursquoils aspirent agrave des activiteacutes plus autonomes375 De plus permettre agrave des jeunes de srsquoimpliquer activement dans le deacutebat public dans la conception et la reacutealisation drsquoinnovations sociales crsquoest favoriser le deacuteveloppement de citoyens actifs eacuteclaireacutes crsquoest solidifier le socle de la deacutemocratie Crsquoest eacutegalement mieux piloter enrichir stimuler la deacutefinition et la mise en place de politiques aptes reacutepondre aux enjeux contemporains la co-construction avec des jeunes peut favoriser la conception de solutions en laquo deacutecalage raquo innovantes et pertinentes

375 Bilan Cnaf Expeacuterimentation jeunesse

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Les pratiques scientifiques techniques artistiques culturelles ou sportives lorsqursquoelles sont lrsquoobjet drsquoun investissement personnel sont toutes des pratiques drsquoengagement des enfants et adolescents puisque srsquoy engagent alors leur deacutesir et une perseacuteveacuterance singuliegravere agrave condition de pouvoir deacuteployer lrsquoinsertion drsquoun projet autonome dans un certain collectif (par exemple deacutevelopper un groupe de musique une appli etc) mais elles nrsquoeacutepuisent pas le champ de lrsquoagir Plusieurs orientations existent

231 Le deacuteveloppement drsquoun projet propre sans contenu speacutecifique Le deacuteveloppement de projets ougrave lrsquoenfant srsquoimplique ne conduit pas meacutecaniquement agrave envisager a priori des activiteacutes sans contenu que les enfants et adolescents vont co-construire Mais les activiteacutes sans contenu a priori constituent un levier inteacuteressant sous reacuteserve drsquoun accompagnement adapteacute et deacutependant de lrsquoacircge Pour que lrsquoenfant soit mis en situation drsquoagir il nrsquoest pas besoin drsquoattendre lrsquoacircge de sa capaciteacute agrave monter des projets par lui-mecircme Lrsquoengagement se travaille dans une dynamique de longue dureacutee agrave consideacuterer degraves lrsquoenfance et la jeunesse376 Quelques freins obstacles agrave prendre en consideacuteration Le lien avec les familles Un exemple dans un accueil de loisirs pour les 3-12 ans377

Les familles sont tregraves demandeuses du planning drsquoactiviteacutes Crsquoest pourquoi les structures deacutecidant drsquoinstaurer la participation des enfants agrave la creacuteation drsquoun planning drsquoactiviteacutes doivent le communiquer aux familles

Par ailleurs comme dans toute expeacuterimentation il faut accepter qursquoil y ait un temps incertain durant lequel les enfants ne savent pas ce que lrsquoon va faire Il faut le temps lorsque lrsquoon fait participer lrsquoenfant qursquoil prenne de nouveaux repegraveres autour de ce droit nouveau qui lui est accordeacute

La formation des animateurs par rapport agrave la responsabiliteacute et lrsquoeacutecoute des jeunes La regraveglementation nrsquoest pas contraignante dans le domaine de lrsquoautonomie laisseacutee aux enfants et aux adolescents (par exemple les laisser bricoler et utiliser des outils) Pour autant il existe un certain laquo risque peacutedagogique raquo Crsquoest la mecircme crainte que celle concernant les animateurs de rue Les professionnels ont parfois des reacuteticences agrave ecirctre animateur de rue ou agrave mettre en œuvre des activiteacutes (bricolage par exemple) car mecircme si le cadre reacuteglementaire ne lrsquointerdit pas expresseacutement il y a une forme de responsabiliteacute trop importante qui pegravese sur les animateurs378

232 Pratiques environnementales et solidaires Lrsquoaspiration environnementale et solidaire des jeunes croicirct Pourtant en ce domaine peu de choses sont organiseacutees pour les mineurs Il convient de

- deacutevelopper des pratiques et des lieux drsquoexercice reacuteels drsquoaction pour les enfants en matiegravere de protection drsquoembellissement et drsquoinvestissement dans la preacuteservation de leur milieu de vie dans toutes les communes

376 Cf enseignements du scoutisme eacutevoqueacute lors de la table ronde Poitiers 377 Exemple de la DDCS lors de la table ronde HCFEA agrave Poitiers 378 Table ronde Poitiers

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- mieux informer les familles et les jeunes de ces possibiliteacutes drsquoengagements (par exemple les scouts sont bien connus de certaines familles il faut eacutelargir le recours agrave ces types drsquoinvestissements des enfants) On constate une faible connaissance des jeunes des possibiliteacutes drsquoinvestissement dans les associations familiales des possibiliteacutes drsquoactions solidaires Ces engagements peuvent aussi preacutefigurer des vocations ou des choix drsquoorientation on retrouve freacutequemment un lien avec les eacutetudes et le futur meacutetier dans le choix speacutecifique drsquoune association (droitGeacuteneacutepi meacutedecineassociation de preacutevention santeacute psychologieaccompagnement drsquoenfants)379

- sortir de lrsquoeacuteducation agrave lrsquoenvironnement pour aller vers des pratiques en amateurs qui peuvent rejoindre des pratiques techniques agriculture urbaine recyclage eacutenergies vertes

Veni Verdi

Lrsquoassociation Veni Verdi impulse une dynamique drsquoagriculture urbaine et peacuteriurbaine afin drsquoagir sur laquo lrsquoenvironnement notre socieacuteteacute et lrsquoeacuteconomie raquo380 Pour cela elle creacutee etou accompagne la creacuteation de jardin partageacute de potager de micro-ferme la veacutegeacutetalisation de toit ou encore la creacuteation de forecirct comestible Ces espaces sont pour Veni Verdi des lieux drsquoeacutechanges de rencontres et drsquoapprentissage ougrave srsquoeacutechangent toutes sortes de savoirs

- organiser une meilleure compleacutementariteacute entre les reacuteseaux sociaux et les activiteacutes drsquoentraides locales (par exemple avec des reacuteseaux dans lrsquoeacuteconomie sociale et solidaire comme lrsquoAccorderie 381 la plateforme laquo les bacirctisseurs du possible raquo tourneacutee vers les enfants ou le Mouvement des Reacuteseaux drsquoEchanges Reacuteciproques de Savoirs ougrave les jeunes peuvent laquo eacutechanger leur savoir raquo avec drsquoautres personnes leur apportant drsquoautres savoirs ce qui les valorise et les ouvre agrave drsquoautres savoirspersonnes)

Ces pratiques qui font souvent une large place agrave une posture drsquoengagement et de deacuteveloppement drsquoun projet en propre gagneraient agrave srsquoappuyer sur les lieux feacutedeacuterateurs

233 Espaces jeunes et socialisation informelle Des espaces nombreux freacutequenteacutes et divers Les jeunes en milieu rural freacutequentent davantage les espaces jeunes (20 des 12-21 ans contre 10 en milieu urbain en Ille-et-Vilaine)382 En moyenne une structure type touche une vingtaine de jeunes reacuteguliers et 160 dans lrsquoanneacutee Ce peut ecirctre un accueil informel la meacutediation vers des pratiques artistiques culturelles ou sportives (accueil de loisirs pour les 11-14 ans) avec dans ce cas une articulation avec le laquo hors les murs raquo Lrsquoaide agrave lrsquoaccompagnement de projets propres (organisation de concert formation au BAFA creacuteation drsquoune junior association etc) concerne plutocirct les plus de 15 ans

379 Unaf (2013) laquo Lrsquoengagement des jeunes comme beacuteneacutevoles perception des jeunes beacuteneacutevoles et de leurs parents raquo deacutecembre 380 wwwveniverdifragir-avec-veni-verdi 381 wwwaccorderiefrquest-ce-quune-accorderie 382 Jeudevi en collaboration avec la Caf 35 et la DDCSPP 35 (2010) Guide laquo Espaces jeunes en Ille-et-Vilaine Pour un accueil eacuteducatif de qualiteacute des 11-25 ans raquo

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Source Etude Jeudevi sur Ille-et-Vilaine Ces espaces peuvent ecirctre inteacutegreacutes agrave des lieux polyvalents maisons de quartier centres sociaux383 On notera lrsquoimportance des bibliothegraveques et meacutediathegraveques en tant qursquoespace de travail partageacute384 pour les jeunes

Quelques chiffrages des lieux existants Nous ne disposons pas agrave ce jour drsquoun deacutecompte preacutecis et drsquoune cartographie de lrsquoexistant en matiegravere drsquoespaces adolescents Certaines donneacutees peuvent aider agrave se fixer un ordre de grandeur de lrsquoexistant

- 2 100 Centres socioculturels agreacuteeacutes par les caisses drsquoallocations familiales385 Dont plus de 600 centres sociaux sont implanteacutes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)

- Maisons de quartier Quelques exemples drsquoimplantation de Maisons de quartier

- 50 000 habitants

Entre 50 000 et 100 000 habitants

Entre 100 000 et 200 000 habitants

Entre 200 000 et 300 000 habitants

+ de 300 000 habitants

Nombre de Maisons de quartier

Peacuterigueux 3 Maisons de quartier

Laval 6 Maisons de quartier

Reims 15 Maisons de quartiers avec parfois deux implantations geacuteographiques pour une mecircme maison

Nantes 8 Maisons de quartier387

Paris 14 Maisons de quartier388

383 Pour les aspects juridiques voir annexe 14 laquo Accueils de loisirs adolescents raquo Les espaces jeunes ressortent de plusieurs statuts distincts accueils de loisirs adolescents accueils de jeunes conventionneacutes de 14 agrave 17 ans 384 Voir supra - 213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels - p 34 385 wwwcgetgouvfractualitesles-centres-sociaux-des-acteurs-ancres-dans-la-politique-de-la-ville

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de quartier (= 23 espaces)386

Si lrsquoon retient une hypothegravese de 10 Maisons de quartier pour 100 000 habitants cela ferait environ 6 000 lieux potentiels Mais nous ne connaissons pas lrsquoimplantation de ces lieux en particulier dans les zones rurales et peacuteriurbaines

- Maisons des jeunes et de la culture (MJC) environ 500 - Bibliothegraveques (7 700)

Ainsi de nombreux espaces existent deacutejagrave Il nrsquoest pas certain que manquent des espaces jeunes au plan quantitatif cela deacutepend probablement des territoires Mais il srsquoagirait plutocirct drsquoeacutetoffer et drsquoenrichir les possibiliteacutes qursquooffrent ces espaces aux adolescents notamment pour deacutevelopper des activiteacutes drsquoengagements et des espaces speacutecifiques ancreacutes dans la vie quotidienne de tous et suffisamment reconnus pour faciliter le deacuteveloppement des pratiques Lrsquoentre-soi adolescent un besoin une limite des appuis Les lieux drsquoanimation culturelle et socioculturelle ne sont pas toujours adapteacutes agrave lrsquoaspiration des adolescents laquo Ecirctre avec leurs pairs participer agrave des actions collectives ecirctre encadreacutes de faccedilon souple par un professionnel compeacutetent pour ecirctre proteacutegeacutes et conseilleacutes figurent parmi leurs attentes en matiegravere de loisirs raquo 389 Cela soulegraveve des besoins compleacutementaires qui neacutecessitent des moyens et parfois des compleacutements par rapport agrave lrsquoexistant

- une offre de lieux pour une vie culturelle informelle plus souple et compleacutementaire drsquoateliers et de pratiques plus encadreacutees susceptibles de nrsquointeacuteresser sur la dureacutee que des franges plus cibleacutees plus segmenteacutees de laquo passionneacutes de raquo

- le souhait de disposer drsquoun espace diffeacuterencieacute des espaces jeunesse et adulte Dans certains territoires lrsquoideacutee serait de disposer drsquoun lieu aux fonctions multiples (travail loisirs) et qui soit deacutedieacute aux adolescents La demande drsquoespace de co-working se multiplie Il convient drsquoappuyer cette demande qui va dans le sens drsquoune socialisation des jeunes

- le souhait des adolescents de pouvoir participer agrave la construction et agrave lrsquoanimation de ces espaces en y proposant drsquoeux-mecircmes des collections ou encore une programmation

- des formes adapteacutees de meacutediation et drsquoanimation

- tenir compte de ce que les adolescents nrsquoappreacutecient pas la mixiteacute drsquoacircge avec les plus jeunes Pour attirer les plus de 12 ans Les petits deacutebrouillards avaient mis en place un partenariat avec YouTube Cela nrsquoa pas fonctionneacute car le dispositif reste perccedilu comme un accueil laquo pour les petits raquo

Les diverses possibiliteacutes pour des tiers lieux feacutedeacuterateurs

387 wwwnantesfrmaisonsdequartier 388 httpmjcidforgcartographie 386 wwwmaisondequartier-reimsfrmdqarenes-du-sudespace-saint-remi 389 B Ceacuteroux et C Creacutepin (2012) laquo Focus Les expeacuterimentations sur les loisirs des adolescents une aide pour penser une future politique familiale de la jeunesse raquo Informations sociales vol 174 ndeg 6 p 78-82 p 79

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On a vu que les bibliothegraveques et meacutediathegraveques sont lrsquoun des vecteurs potentiels pour cette fonction (voir 21) De maniegravere compleacutementaire les lieux de passage quotidiens des jeunes et des familles dans chaque territoire pourraient abriter des laquo antennes raquo drsquoeacutequipements culturels locaux sur le mecircme modegravele (espace de convivialiteacute et de travail informel mais laquo brancheacute raquo sur des offres culturelles possibles et des conseils avec quelques ouvrages de la presse un espace numeacuterique etc) Ce serait drsquoautant plus utile dans des espaces ruraux ou deacutepourvus drsquoeacutequipements de proximiteacute sachant que les adolescents aiment se rendre seuls dans des espaces qursquoils sont susceptibles de freacutequenter Les MJC ont eacuteteacute partageacutees390 entre le culturel et le social Apregraves une forte vitaliteacute dans les anneacutees 1970 elles ont deacuteclineacute en partie dans les anneacutees 1980 du fait de la laquo concurrence raquo de nouveaux lieux culturels et des centres sociaux Aujourdrsquohui le renouveau de lrsquoeacuteducation populaire concerne une diversiteacute de laquo tiers lieux raquo qui se renouvellent notamment pour assurer une compleacutementariteacute vivante entre rencontres physiques et reacuteseaux sociaux391 Mais le lieu nrsquoest pas tout bien sucircr pour des enfants et des adolescents il prendra vie gracircce agrave des preacutesences de laquo tiers socialisateurs raquo392 et de laquo meacutediateurs raquo Dans les museacutees la meacutediation est deacutejagrave inteacutegreacutee au fonctionnement usuel LrsquoEAC participe eacutegalement au deacuteveloppement drsquoune diversiteacute drsquooutils de meacutediation Certaines actions de deacutemocratisation culturelle peuvent deacuteboucher sur une meacutediation co-construite avec les habitants393 (exemple drsquoun blog citoyen sur la danse contemporaine faisant suite agrave une action de la MJC du 93) Des actions culturelles participatives (associer les habitants agrave la deacutefinition des projets culturels sur un territoire) sont eacutegalement soutenues par des meacutediateurs relayeacutees le cas eacutecheacuteant par les outils numeacuteriques tels que les plateformes collaboratives Mais les actions drsquoanimation et de meacutediation socioculturelles sont confronteacutees agrave un triple deacutefi de reconnaissance institutionnelle de leacutegitimiteacute parfois contesteacutee et de fragiliteacute eacuteconomique en lien avec des financements plutocirct limiteacutes394 Alors que des offres drsquoactiviteacutes libres ou semi-ouvertes dans les eacutequipements culturels permettant de recruter des publics drsquoadolescents plus larges dans le cadre drsquoactiviteacute semi-ouvertes sont pleacutebisciteacutees leur deacuteveloppement se heurte agrave des probleacutematiques de conflits drsquousages et sous-capaciteacute drsquoaccueil qui pourraient ecirctre leveacutes par le recours agrave des meacutediations innovantes mieux inseacutereacutees dans le paysage culturel

Un exemple de difficulteacutes en meacutediathegraveque

Dans les meacutediathegraveques les enfants qui viennent utiliser les ressources peuvent mettre en difficulteacute les professionnels Des associations de quartier peuvent intervenir dans ces lieux afin drsquoapaiser les tensions Les professionnels eux aussi rencontrent un problegraveme dans lrsquoaccompagnement des jeunes (les professionnels sont formeacutes agrave la conservation la mise en valeur des livres mais pas agrave lrsquoaccompagnement drsquoun public qui nrsquoa pas neacutecessairement les codes drsquousage du lieu) Il en est de mecircme dans les lieux sportifs (piscine395 par exemple) La freacutequentation libre des enfants sans accompagnement des parents entraicircne de mauvaises conditions drsquoaccueil des enfants et un sentiment de deacutepassement des professionnels

390 L Besse (2015) laquo Lrsquoaction des maisons des Jeunes et de la Culture raquo Informations sociales vol 190 ndeg 4 p 26-35 391 E Desroziers (2014) laquo Focus Les actions des centres sociaux agrave destination des familles raquo Informations sociales vol 181 ndeg 1 p 72-74 Voir notamment des actions financeacutees par la Cnaf comme les promeneurs du net ou le deacuteveloppement drsquoun projet local de services solidaires 392 Voir infra - 34 Mettre en place des reacutefeacuterents TLT 393 M-C Martel (2017) laquo Vers la deacutemocratie culturelle raquo Rapport CESE novembre p 112 394 Id p 160 395 Exemple agrave Poitiers des meacutediateurs dans les piscines sont preacutesents lrsquoeacuteteacute pour que la mixiteacute des usages fonctionne bien Certains en ont une expeacuterience plutocirct positive mais est-elle reproductive dans drsquoautres lieux Et lorsque les enfants sont en nombre important Le rocircle du meacutediateur nrsquoest pas de faire la police

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La reacuteponse ne se traduit pas neacutecessairement par un encadrement Une preacutesence ad hoc drsquoadultes tiers peut permettre de favoriser la connaissance de ces lieux par les enfants et adolescents Les eacutetudiants de lrsquoAssociation de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV) accompagnent par exemple les enfants dont les parents nrsquoont pas neacutecessairement les codes vers ce type de lieux La formation des conservateurs et autres professionnels et artistes nrsquoest donc pas la seule et unique solution

Deacutevelopper des actions de meacutediations hors les murs partant des eacutequipements culturels vers les publics pour poursuivre ou preacuteparer un eacutevegravenement ou une pratique culturelle est un premier mouvement inteacuteressant Dans le sens inverse les eacutequipements culturels pourraient recevoir de maniegravere plus systeacutematique lrsquoappui des partenaires de lrsquoeacuteducation populaire pour venir aider agrave organiser des espaces libres dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques les ateliers des centres de sciences etc Parallegravelement des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipements culturels pourraient se deacutevelopper dans des lieux du quotidien freacutequenteacutes par les jeunes396 et les familles (maisons de services au public etc) et beacuteneacuteficier de mutualisation drsquoespaces397 Pour reacutepondre agrave ces besoins polymorphes qui peuvent srsquoappuyer sur des pratiques informelles ou des engagements plus preacutecis avec un accompagnement approprieacute en srsquoappuyant sur les diagnostics jeunesse meneacutes sur tous les territoires nous proposons

- agrave partir de lrsquoexistant profiter des espaces deacutejagrave freacutequenteacutes deacutevelopper environ 1 000 lieux embleacutematiques sur tout le territoire (1 par intercommunaliteacute ) qui cumuleraient espace de socialisation jardins partageacutes etou ateliers de recyclage savoir-faire eacutenergeacutetique aide pour monter ou participer agrave des projets drsquoengagements etc

- deacutevelopper un reacuteseau des espaces jeunes permettant drsquoenrichir les propositions drsquoactiviteacutes laquo semi-ouvertes raquo et lrsquoaccompagnement autour des espaces jeunes sur tout le territoire pour deacutevelopper des meacutedias des pratiques environnementales monter des associations Le reacuteseau serait structureacute par les 1 000 lieux embleacutematiques

- creacuteer une strateacutegie nationale de laquo lrsquoenfant acteur social raquo permettant de structurer ces reacuteseaux drsquoespaces jeunes enrichis mieux informer (maisons de services au public points information jeunesse etc) et feacutedeacuterer les partenariats entre communes et acteurs associatifs le cas eacutecheacuteant agrave partir du parcours citoyen

Proposition 12 deacutevelopper au moins 1 000 lieux feacutedeacuterateurs hybrides ndash techniques culturels et laquo maisons des engagements raquo jeunes ndash avec un espace adolescent de travail partageacute et de convivialiteacute Pour ce faire enrichir les lieux existants (centres sociaux espaces jeunes maisons de quartier maisons de services au public bibliothegraveques meacutediathegraveques ou antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel etc) ou dans des zones rurales ou peacuteriurbaines peu fournies en eacutequipements creacuteer ces lieux Structurer le reacuteseau des espaces jeunes autour de ces lieux en assurant une bonne compleacutementariteacute entre reacuteseaux sociaux et lieux de mobilisation laquo physiques raquo accompagneacutes par des adultes susceptibles drsquoorienter vers des pratiques techniques culturelles et drsquoengagements plus organiseacutees

Ces lieux inteacutegreraient des espaces de socialisation de lrsquoagriculture urbaine et ateliers environnementaux des espaces de travail un pocircle meacutedias et des conditions propices au portage de projets agrave lrsquoinitiative des enfants et adolescents Ils seraient conccedilus agrave partir du reacuteameacutenagement de lrsquoexistant (maisons de quartier centres socioculturels etc) En particulier

396 Exemple Rennes laquo semi-bibliothegraveque raquo dans les centres commerciaux 397 E Orsenna et N Corbin (2018) laquo Voyage au pays des bibliothegraveques Lire aujourdrsquohui lire demainhellip raquo rapport remis agrave la ministre de la Culture feacutevrier

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dans le cadre des Assises en cours eacutetudier le deacuteveloppementreacuteameacutenagement drsquoespaces partageacutes de convivialiteacute et de travail adolescents dans les bibliothegraveques meacutediathegraveques ou dans des antennes deacutelocaliseacutees drsquoeacutequipement culturel ouverts sur des horaires suffisants et en les accompagnant drsquoune preacutesence drsquoadultes susceptibles de fleacutecher vers des pratiques culturelles plus organiseacutees (type laquo animateur de rue raquo dans la bibliothegraveque pour aider les conservateurs) Les points drsquoinformation jeunesse pourraient eacutegalement orienter les adolescents vers ces structures laquo peacutepiniegraveres raquo facilitant le portage de leurs projets

Nous nrsquoavons pas chiffreacute les besoins drsquoinvestissements sur des creacuteations de lieux En termes de fonctionnement si lrsquoon retient un scheacutema de monteacutee en gamme de certains lieux existants il faut comptabiliser un coucirct de fonctionnement additionnel par rapport agrave lrsquoexistant (on suppose pour simplifier que les fluides les eacutequipements informatiques les personnels drsquoune structure seront agrave compleacuteter de 23 postes temps plein pour assurer un accompagnement des jeunes sur des plages horaires adapteacutees

Coucirct de fonctionnement398 100 millions drsquoeuros

234 Pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication Elles correspondent agrave la mise en œuvre effective des droits eacutenumeacutereacutes aux articles 12 13 et 15 et de la CIDE399 Divers collectifs (AEDE etc) appellent un deacuteveloppement plus reacutepandu de ces pratiques formatrices des futurs citoyens La loi pour la refondation de lrsquoeacutecole du 9 juillet 2013 a confirmeacute le droit et les conditions drsquoexpression des colleacutegiens et lyceacuteens dans leur eacutetablissement scolaire tels que reconnus dans la loi du 10 juillet 1989 Lrsquoexercice de ces droits dont le mandat de deacuteleacutegueacute de classe est le plus courant se heurte encore au manque de formation et agrave sa faible reconnaissance institutionnelle Cela nrsquoencourage pas les eacutelegraveves agrave srsquoinvestir dans les instances repreacutesentatives La liberteacute drsquoexpression des eacutelegraveves peut eacutegalement srsquoexercer agrave travers la publication drsquoun journal dans le cadre de lrsquoenseignement public La circulaire ndeg 2016-132 du 9 septembre 2016 relative agrave lrsquoacte II de la vie lyceacuteenne favorise le deacuteveloppement effectif de ce droit en fixant lrsquoobjectif de doter chaque eacutetablissement drsquoau moins un meacutedia lyceacuteen Par ailleurs le droit de publication vient drsquoecirctre consacreacute par la loi pour les plus de 16 ans (loi relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute ndeg 2017-86 du 27 janvier 2017) Ils peuvent doreacutenavant diriger une publication mecircme en dehors de leur eacutetablissement scolaire La diffusion des journaux lyceacuteens srsquoest eacutegalement ouverte ce qui est utile car la restriction de la diffusion des journaux lyceacuteens au seul lyceacutee et aux familles des lyceacuteens limitait consideacuterablement la porteacutee de ces journaux Il est un peu tocirct pour tirer les enseignements de ces eacutevolutions reacuteglementaires

En revanche si de nombreuses initiatives se deacuteveloppent et se structurent il existe encore un eacutecart entre le cadre juridique qui deacutefinit lrsquoexercice de ce droit et lrsquoapplication concregravete qui en est faite environ 800 meacutedias lyceacuteens et moins de 500 journaux lyceacuteens et moins de 500 journaux colleacutegiens (agrave comparer aux 3 000 lyceacutees 7 000 collegraveges) Par ailleurs une minoriteacute de lyceacuteens sont encore responsables de leurs publications Surtout dans de nombreux cas on impose agrave la reacutedaction de ne pas traiter certains sujets

Ces pratiques pourraient ecirctre encourageacutees dans le cadre drsquoactiviteacutes semi-ouvertes et pas seulement dans les eacutetablissements scolaires

Zone drsquoexpression prioritaire400

398 Sur la base de 23 temps plein et un peu drsquoeacutequipements pour un montant annuel de 100 000 euros 399 Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du HCFEA rapport sur laquo la mise en œuvre de la CIDE raquo adopteacute le 20022018

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La zone drsquoexpression prioritaire est un meacutedia qui avec lrsquoaide de journalistes professionnels soutient les jeunes de 15 agrave 25 ans en deacuteveloppant des ateliers drsquoeacutecriture pour accompagner les jeunes qui souhaitent teacutemoigner et se raconter des ateliers de creacuteation de meacutedias pour aider les jeunes sur les techniques et les contenus eacuteditoriaux des ateliers drsquoinsertion professionnelle par la pratique meacutedia deacutedieacutes aux jeunes en deacutecrochage scolaire

Reste qursquoelles peuvent gagner agrave ecirctre articuleacutees avec les eacutetablissements scolaires

Le cyberjournal de Mauriac (zone rurale)401

Ecrit par et pour les jeunes depuis 2013 Le numeacuterique facilite la transmission des informations et la communication entre les jeunes minoritaires sur ce territoire et les institutions Ce meacutedia alimenteacute articuleacute avec les eacutetablissements scolaires en partenariat avec la meacutediathegraveque de la commune associe une auteurejournaliste pour guider les jeunes dans la reacutedaction drsquoarticles de blogs et la conduite drsquoune eacutemission de radio

Ces activiteacutes seraient agrave la fois autonomes mais assorties drsquoun devoir de formation au cadre juridique des publications agrave mettre en place et drsquoune offre de conseils structureacutee qui serait fleacutecheacutee vers les jeunes susceptibles drsquoecirctre inteacuteresseacutes De telles pratiques ressortent autant drsquoune logique laquo acteur social raquo que culturelle puisque lrsquoon y manie langage et rheacutetorique Proposition 13 deacutevelopper les pratiques de publications des enfants et adolescents y compris hors des eacutetablissements scolaires

- Deacutevelopper des activiteacutes de publications journaux et cyberjournaux et autres meacutedias en compleacutement des actions meneacutees dans les eacutetablissements scolaires notamment dans les conseils municipaux de jeunes les bibliothegraveques et meacutediathegraveques les maisons de quartier les MJC les centres socioculturels les associations sportives et culturelles et les accueils de loisirs avec lrsquoappui drsquoun pocircle ressource meacutedias porteacute par le CLEMI et des acteurs tels que Jets drsquoencre fournissant des aides (journaliste agrave distance etc) aux initiatives possibles des enfants des professeurs et des animateurs qui peuvent les accompagner dans le cadre de la creacuteation drsquoun club ou atelier journalisme

- Favoriser le deacuteveloppement des clubs journalisme dans les eacutetablissements scolaires pour atteindre lrsquoobjectif drsquoun meacutedia par eacutetablissement

- Etendre la publication des journaux lyceacuteens hors des eacutetablissements scolaires avec lrsquoaide des publications locales par exemple dans le cadre drsquoun systegraveme de laquo juniors publication raquo assorti drsquoune formation au cadre juridique applicable aux publications (y compris sur le web)

Proposition 14 sous reacuteserve des reacutesultats de lrsquoeacutetude actuellement meneacutee par lrsquoINJEP eacutelargir le cadre des conseils municipaux de jeunes ou CVL pour associer les enfants sous des formes permettant de voir deacuteboucher des projets concrets sur des temps plus courts

Par exemple inclure drsquoembleacutee les enfants et les adolescents agrave lrsquoassociation de lrsquoameacutenagement de lrsquoespace public dans lequel ils eacutevoluent Sans ecirctre exhaustif les budgets participatifs les actions de tutorat ou encore leur consultation aux projets drsquoameacutenagements sont agrave soutenir et agrave deacutevelopper

400 wwwla-zepfrqui-sommes-nous 401 S Doucet (2017) laquo Les territoires de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle raquo rapport remis au Premier ministre janvier Fait partie des projets soutenus dans le cadre du projet culturel et eacuteducatif local durant lrsquoanneacutee 2015-2016 12 projets ont eacuteteacute reacutealiseacutes et 1 000 jeunes y ont participeacute Le coucirct du PCEL srsquoeacutelegraveve agrave 35 000 euros par an deux tiers sont pris en charge par la DRAC et un tiers par la communauteacute de communes

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La participation des habitants aux projets drsquoinvestissement pour leur ville le budget participatif de la Ville de Paris

La Ville de Paris a lrsquoun des budgets participatifs les plus importants du monde Celui-ci srsquoeacutelegraveve agrave 500 millions drsquoeuros pour les six anneacutees de la mandature Ce dispositif a pour effet de permettre aux habitants de la ville de tout acircge et de toute nationaliteacute de proposer et de deacutecider drsquoun grand nombre de projets drsquoinvestissement pour la ville A date 612 projets ont eacuteteacute voteacutes depuis 2014

Les enfants et les adolescents sont fortement inviteacutes agrave prendre part agrave la vie de leur eacutetablissement scolaire ainsi sur les 30 millions drsquoeuros deacutedieacute aux quartiers prioritaires un tiers est consacreacute au budget participatif des eacutecoles Les enfants et les adolescents eacutevoluent principalement au sein de leur eacutetablissement scolaire crsquoest pourquoi il est neacutecessaire qursquoils puissent participer pleinement agrave lrsquoeacutevolution de cet environnement Ainsi les conseils de vie lyceacuteenne ou de colleacutegiens pourraient ecirctre dynamiseacutes en deacuteveloppant les TLT dans les murs de lrsquoeacutecole notamment en lien avec les reacuteseaux des reacutefeacuterents eacuteducatifs du territoire402

Proposition 15 engager une strateacutegie nationale des engagements et de la participation agrave la vie de la Citeacute des enfants et des adolescents le cas eacutecheacuteant en eacutelargissant le parcours citoyen

402 Voir infra - Proposition 17 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT ndash et proposition 22

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3 ORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENTS

31 Des projets porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels Les sports se pratiquent souvent dans le cadre drsquoassociations ou de clubs regroupeacutes au sein des feacutedeacuterations sportives403

Le poids des feacutedeacuterations sportives chez les enfants et adolescents On estime que plus de la moitieacute des licences ont eacuteteacute distribueacutees en 2013 agrave des individus de 20 ans et moins (ils ne repreacutesentent qursquoun quart de lrsquoensemble de la population) Crsquoest notamment ducirc agrave lrsquoimportance des feacutedeacuterations scolaires (lrsquoUnion Nationale des Sports Scolaires (UNSS) lrsquoUnion Sportive de lrsquoEnseignement du Premier degreacute (USEP) et la feacutedeacuteration sportive eacuteducative de lrsquoenseignement catholique (UGSEL) (17 de lrsquoensemble des licences distribueacutees) En dehors des feacutedeacuterations scolaires quelques feacutedeacuterations preacutesentent un taux tregraves eacuteleveacute de licences distribueacutees agrave des individus de moins de 20 ans Ainsi pour les feacutedeacuterations franccedilaises des sports de glace de gymnastique drsquoeacutequitation et drsquoescrime entre sept et huit licences sur dix sont distribueacutees agrave des moins de 20 ans LrsquoUnion Franccedilaise des Œuvre Laiumlque drsquoEducation Physique (UFOLEP) secteur sportif multisport de la Ligue de lrsquoenseignement est la premiegravere feacutedeacuteration sportive multisport affinitaire du pays et compte 20 drsquoenfants

Depuis les lois de deacutecentralisation de 1982-1983 les collectiviteacutes territoriales en particulier les communes et les structures intercommunales sont devenues les premiers financeurs publics du sport franccedilais loin devant lrsquoEtat Les associations sportives sont souvent deacutependantes de leurs diffeacuterents types de soutiens subventions commandes publiques mises agrave disposition drsquoeacutequipements Les deacutepenses des collectiviteacutes territoriales repreacutesentent au total 72 du financement public du sport en France404 Les associations sportives deacutependent souvent de subventions commandes publiques

ou mises agrave disposition drsquoeacutequipements 76 des associations ont moins de 20 de subventions publiques 125 des heures reacutemuneacutereacutees correspondent agrave des emplois aideacutes dans les associations

sportives (pays de la Loire) Les eacutequipements sportifs repreacutesentent une deacutepense annuelle estimeacutee agrave 4 milliards drsquoeuros assumeacutee pour lrsquoessentiel par les collectiviteacutes territoriales proprieacutetaires de 85 des eacutequipements en France405 Les pratiques artistiques et culturelles des enfants et adolescents sont porteacutees par une multitude drsquoopeacuterateurs issus du secteur associatif ou priveacute (centres sociaux-culturels accueils de loisirs associations de lrsquoeacuteducation populaire et clubs divers (eacutecoles de musique et drsquoarts etc) et aussi des eacutetablissements publics nationaux ou locaux (conservatoires eacutecole de danse de musique ateliers organiseacutes dans les meacutediathegraveques etc) Ces opeacuterateurs sont parfois

403 Ministegravere des Sports (2015) laquo LrsquoAtlas national des feacutedeacuterations sportives raquo 404 Source ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports 405 Id

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organiseacutes en feacutedeacuteration et ou au sein drsquoune coordination comme dans le Comiteacute pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et drsquoEducation Populaire (CNAJEP) Un exemple de la Ligue de lrsquoenseignement

Les pratiques scientifiques peuvent notamment se mener au sein drsquoacteurs priveacutes associatifs de dispositifs de concours porteacutes par lrsquoeacuteducation nationale ou dans des centres de sciences Les pratiques drsquoengagements prennent souvent place dans les espaces jeunes les maisons de quartier ou les centres socioculturels

32 Un problegraveme de vivier et un recours au beacuteneacutevolat agrave soutenir

321 Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes

Les principaux secteurs dans lesquels les beacuteneacutevoles srsquoinvestissent sont406 - Social caritatif 35 millions de beacuteneacutevoles - Sport 32 millions de beacuteneacutevoles - Loisirs 28 millions de beacuteneacutevoles - Jeunesse eacuteducation populaire 23 millions de beacuteneacutevoles - Culture 22 millions de beacuteneacutevoles

En 2011 une association sur cinq a une activiteacute culturelle Sur ces 267 000 associations culturelles 35 100 embauchent au moins un salarieacute lrsquoactiviteacute de toutes les autres reposant exclusivement sur la participation beacuteneacutevole Le recours au contrat aideacute est plus limiteacute mais deacutepend des territoires

406 wwwassociationsgouvfrIMGpdfguide_du_benevolatpdf

Participation des familles 133 87519 euro

CAF 88 17100 euro

Participation de la ville 561 44007 euro

Produits

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Prescriptions de CUI-CAE dans les associations par secteur drsquoactiviteacute

Source ASPSID-DGEFP

2016 2017

Volume Part dans le total Volume Part dans le

total

Arts spectacles et activiteacutes reacutecreacuteatives 14 625 130 8 185 112

dont Activiteacutes de clubs de sport 6 520 58 3 492 48

dont Arts du spectacle vivant 3 069 27 1 714 23

Chiffres disponibles avant impact de la suppression des contrats aideacutes

Centres sociaux

Il y a 6 900 contrats aideacutes dans le reacuteseau des centres sociaux repreacutesentant 12 de lrsquoemploi dans lrsquoensemble des centres sociaux agreacuteeacutes (2 237) Un sondage sur un eacutechantillon de 40 des centres sociaux (850 reacutepondants) montrait que - 47 se disent moyennement agrave fortement impacteacutes par le gel des contrats aideacutes - 56 des reacutepondants indiquent avoir une deacutestabilisation des activiteacutes petite enfance et enfance 14 pour la jeunesse

Associations sportives en Pays de la Loire407

131 809 beacuteneacutevoles sont mobiliseacutes dans des associations sportives

2 547 associations sont employeuses 2 818 eacutequivalents temps plein (ETP) sont comptabiliseacutes dont 1 700 ETP en CDI (37 millions drsquoheures drsquoanimation et drsquoentraicircnement sont reacutemuneacutereacutees)

125 des heures reacutemuneacutereacutees correspondent agrave des emplois aideacutes 14 des associations ont beacuteneacuteficieacute de contrats aideacutes dans les trois derniegraveres anneacutees Dans 72 des cas ils ont occupeacute un poste drsquoanimateurentraicircneur 505 de ces emplois ont eacuteteacute peacuterenniseacutes

14 des associations ont des besoins en personnel en 2016 83 de ces emplois concernent les meacutetiers de lrsquoanimationentraicircnement 74 des preacutesidents ont pour frein principal agrave lrsquoembauche des enjeux financiers alors que 12 ne parviennent pas agrave trouver du personnel qualifieacute

323 Des problegravemes de vivier Par ailleurs beacuteneacutevoles ou salarieacutes les conditions financiegraveres limiteacutees restreignent la possibiliteacute de recruter des intervenantsencadrants de qualiteacute en nombre suffisant comme le montre notamment lrsquoeacutevaluation des PEDT

407 wwwprofession-sportloisirsfrsitesnationalfilesassosdataspays_de_la_loire_profession_sport_loisirs_frautres_documentsenquete_pays_loire_webpdf

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Graphique La nature des eacutecarts quantitatifs constateacutes entre les objectifs et les actions reacutealiseacutees408hellip

Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Graphique La Nature des eacutecarts qualitatifs constateacutes entre les objectifs et les actions reacutealiseacutees408

Source donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

Drsquoougrave lrsquoimportance de pouvoir srsquoappuyer sur le beacuteneacutevolat ou des formes drsquoimplication volontaire des professeurs mais aussi plus largement des eacutetudiants drsquoactifs ou de retraiteacutes disposant drsquoune compeacutetence dans la pratique proposeacutee (Voir ci-dessous le deacuteveloppement speacutecifique que nous avons fait concernant le beacuteneacutevolat drsquoentreprise et le meacuteceacutenat de compeacutetences)

324 Le statut agrave part des associations sportives scolaires pour lrsquoimplication des professeurs

Les enseignants beacuteneacuteficient drsquoun statut particulier pour le sport qui explique probablement une partie du deacuteveloppement important des activiteacutes sportives des jeunes En effet la participation des personnels enseignants drsquoeacuteducation physique agrave lrsquoanimation de lrsquoassociation sportive obligatoirement creacuteeacutee dans chaque eacutetablissement public local drsquoenseignement est reacuteglementairement preacutevue dans le cadre drsquoheures incluses dans leurs obligations de services (forfait UNSS)

408 Ministegravere de la Ville de la Jeunesse et des Sports DJEPVA (2017) laquo Evaluation nationale des PEDT raquo

200

Le forfait UNSS laquo le service de chaque enseignant drsquoEPS qursquoil exerce agrave temps complet ou agrave temps partiel comprend un volume forfaitaire de trois heures consacreacutees agrave lrsquoorganisation agrave lrsquoanimation au deacuteveloppement et agrave lrsquoentraicircnement des membres de lrsquoassociation sportive (AS) de son eacutetablissement scolaire Ces heures sont inscrites dans lrsquoeacutetat des services drsquoenseignement de chaque enseignant raquo Ce dispositif serait coucircteux agrave geacuteneacuteraliser agrave tous les enseignants de toutes les disciplines

A date le coucirct du forfait UNSS est de 5 200 ETP soit pregraves de 300 millions drsquoeuros Par ailleurs les professeurs des eacutetablissements du second degreacute de toute discipline impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves sont susceptibles de percevoir une indemniteacute de missions particuliegraveres (Modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP))409 qui reconnaicirct et valorise lrsquoapport du professeur dans lrsquoeacutelaboration et la conception de tels projet au travers de deux modaliteacutes

- une reacutemuneacuteration suppleacutementaire sous forme indemnitaire (qui ne recouvre pas forceacutement toutes les heures donneacutees) avec une reacutefeacuterence agrave 5 taux forfaitaires 5 taux annuels forfaitaires de 31250 euros 625 euros 1 250 euros 2 500 euros et 3 750 euros Par ailleurs le reacutefeacuterent culture qui coordonne la mise en place du parcours EAC est susceptible de percevoir une indemniteacute410 pour laquo fonctions drsquointeacuterecirct collectif raquo

- un allegravegement du service drsquoenseignement de lrsquoenseignant inteacuteresseacute quand la mission est drsquoune importance particuliegravere

Le taux forfaitaire de 625 euros eacutequivaut environ agrave une reacutemuneacuteration de 30 des heures donneacutees par un professeur qui animerait un club pendant 35 semaines agrave raison drsquoune heure et demie dans la semaine En octroyant une indemniteacute forfaitaire de 625 euros (ou de 1 250 euros) on conserverait largement son caractegravere de beacuteneacutevolat agrave cette activiteacute volontaire des professeurs411 Si lrsquoon retient un niveau forfaitaire de 625 euros (respectivement 1 250 euros) pour la tenue annuelle drsquoun club agrave raison drsquoun professeur pour 10 eacutelegraveves un montant drsquoenviron 60 millions (respectivement 120 millions) drsquoeuros permettrait de financer 1 million de places (700 000 en primaire + 300 000 sur le second cycle) Nous ne preacuteconisons pas de creacuteer toutes les places neacutecessaires par ce biais puisque nous avons insisteacute sur lrsquoimportance des formes compleacutementaires drsquoinstauration des TLT dans divers lieux En outre une telle activiteacute doit reposer sur le volontariat Reste que cela fournit un moyen de solvabilisation par lrsquoEtat des activiteacutes peacuteriscolaires qui reste infeacuterieure au coucirct deacutepenseacute pour les associations sportives On peut se demander srsquoil ne serait pas utile drsquoen eacutetudier le deacuteploiement A ce stade on retient 200 000 places reacutealiseacutees par ce biais (ce qui repreacutesente 20 000 professeurs soit moins de 5 des effectifs drsquoenseignants des collegraveges et des lyceacutees)

409 Application du deacutecret ndeg 2015-475 du 27 avril 2015 NOR MENH1506032 circulaire ndeg 2015-058 du 29-4-2015 MENESR - DGRH B1 wwweducationgouvfrpid285bulletin_officielhtmlcid_bo=87297 410 Lrsquoindemniteacute du reacutefeacuterent culture est une indemniteacute pour laquo fonctions drsquointeacuterecirct collectif raquo (IFIC) elle est verseacutee dans les lyceacutees aux personnels enseignants volontaires exerccedilant la fonction de reacutefeacuterent culture Les attributions indemnitaires individuelles peuvent ecirctre moduleacutees agrave lrsquointeacuterieur drsquoune fourchette allant de 400 euros agrave 2 400 euros 411 Voir annexe laquo Chiffrage des heures professeurs et des 7 000 reacutefeacuterents raquo

201

Les Etudiants Lrsquoarticle 29 de la loi du 27 janvier 2017 relative agrave lrsquoeacutegaliteacute et agrave la citoyenneteacute geacuteneacuteralise les dispositifs de reconnaissance de lrsquoengagement eacutetudiant dans les eacutetablissements drsquoensei-gnement supeacuterieur Depuis la rentreacutee universitaire 20172018 tous les eacutetablissements drsquoenseignement supeacuterieur doivent mettre en place un dispositif de reconnaissance des compeacutetences et aptitudes acquises dans le cadre drsquoune activiteacute beacuteneacutevole au sein drsquoune association Ces dispositifs existent dans 70 des universiteacutes notamment agrave travers lrsquoattribution de creacutedits ECTS ou de points de bonification

Proposition 16 favoriser le beacuteneacutevolat aupregraves des enfants en rendant visible son apport pour la socieacuteteacute deacutevelopper les manifestations locales valorisant les projets reacutealiseacutes eacutetudier la geacuteneacuteralisation drsquoun octroi drsquoune indemniteacute pour mission particuliegravere ou drsquoune reacutemuneacuteration partielle des heures donneacutees sous forme drsquoheures suppleacutementaires pour les professeurs creacuteant et animant un club drsquoactiviteacutes extrascolaires soutenir le beacuteneacutevolat des eacutetudiants et des eacutelegraveves de conservatoire qui animeraient des ateliers sur une certaine dureacutee et faciliter lrsquoengagement des actifs et des retraiteacutes (mises en relation formation contenus)

- Deacutevelopper les activiteacutes de concours (sur le modegravele CGeacutenial et des compeacutetitions sportives) et les repreacutesentations 412 agrave une eacutechelle assez locale pour montrer les productions des jeunes en matiegravere artistique culturelle technique laquo acteur social raquo

- Mettre en place des dotations horaires pour les professeurs engageacutes dans des activiteacutes de clubs extrascolaires ou adopter le taux forfaitaire niveau 1 ou 2 pour indemniser plus systeacutematiquement une partie du travail reacutealiseacute dans ce cadre aussi bien dans les collegraveges les lyceacutees ou les eacutecoles

- Deacutevelopper la reconnaissance drsquoun beacuteneacutevolat des masters (UV de projet de meacutediation scientifique en eacutequipe inclus dans la formation) pour renforcer le vivier des beacuteneacutevoles qualifieacutes (en plus des professeurs volontaires) favoriser lrsquoimplication des professeurs honoraires pour former des contenus et des eacutetudiants

- Inteacutegrer dans le cursus des eacutelegraveves de conservatoire un semestre durant lequel les plus grands auraient lrsquoopportuniteacute drsquoencadrer deux ou trois ateliers de pratiques artistiques pour les enfants et favoriser leur investissement volontaire ulteacuterieur en facilitant les mises en contact avec les associations et les pocircles ressources des pratiques en amateur

- Favoriser le travail des beacuteneacutevoles des TLT en financcedilant des pocircles ressources numeacuteriques plateformes ouvertes pour faciliter lrsquoorganisation donner des contenus (tutoriels etc)413

Au-delagrave du beacuteneacutevolat des dispositifs de projets tutoreacutes ou de stages longs existent dans les formations agrave destination des professionnels intervenant aupregraves drsquoun public drsquoenfants ou drsquoadolescents Cette modaliteacute drsquoenseignements a eacuteteacute creacuteeacutee par lrsquoarrecircteacute du 20 avril 1994 relatif aux diplocircmes universitaires de technologie et introduite au sein des formations deacutelivrant une licence professionnelle par lrsquoarrecircteacute du 24 novembre 2011 Par exemple des projets relatifs agrave

412 Les conclusions de lrsquoeacutevaluation HAP Culture montrent que le spectaclerestitution est le seul moment ougrave lrsquoensemble des acteurs peuvent ecirctre mis en preacutesence sa geacuteneacuteralisation en est drsquoautant plus pertinente 413 Voir infra - proposition 23 laquo Financer le deacuteveloppement drsquoun reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau du quartier

202

laquo lrsquoinsertion culturelle raquo414 laquo hors les murs raquo aupregraves drsquoun jeune public ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes dans ce cadre Ce type de meacutecanisme tripartite ndash jeune ndash Universiteacute ndash structure drsquoaccueil - pourrait ecirctre deacuteveloppeacute dans les formations supeacuterieures scientifiques et artistiques les parcours drsquoingeacutenieur drsquoarchitecte ou mecircme prendre place au niveau Master 1 des Ecoles Supeacuterieures du Professorat et de lrsquoEducation (ESPE)hellip Au moment ougrave les contrats aideacutes sont supprimeacutes cela pourrait aider les associations agrave mobiliser drsquoautres types de soutien On pourrait imaginer de deacutevelopper des projets tripartites permettant de former les eacutetudiants sur une compeacutetence technique professionnelle via un projet drsquoanimation drsquoun club de pratiques en amateur Les fonds de la formation pourraient ecirctre utiliseacutes pour former des jeunes agrave ce type drsquoencadrement

33 Favoriser le meacuteceacutenat et lrsquoimplication des entreprises Lrsquoengagement beacuteneacutevole des actifs en situation drsquoemploi est drsquoores et deacutejagrave faciliteacute

Par certains dispositifs - Le beacuteneacutevolat de compeacutetences lrsquoemployeur facilite la rencontre entre ses

collaborateurs et une ou des associations Les collaborateurs volontaires srsquoengagent ensuite sur leur temps personnel

- Le meacuteceacutenat de compeacutetences lrsquoemployeur propose agrave ses salarieacutes de consacrer quelques heures sur leur temps de travail pour un projet collaboratif avec une association drsquointeacuterecirct geacuteneacuteral Lrsquoentreprise peut beacuteneacuteficier drsquoune reacuteduction fiscale correspondant au coucirct du salaire du beacuteneacutevole pendant sa mission aupregraves de lrsquoassociation

Par diffeacuterents congeacutes Les actifs peuvent sous certaines conditions beacuteneacuteficier de congeacutes pour srsquoinvestir dans la vie associative Le laquo congeacute drsquoengagement associatif raquo 415 est destineacute agrave encourager la prise de responsabiliteacutes des beacuteneacutevoles par ailleurs salarieacutes du secteur priveacute ou agents de la fonction publique Il srsquoadresse aux beacuteneacutevoles eacutelus dans les organes de direction des associations ou responsables encadrant drsquoautres beacuteneacutevoles Ce dispositif permet de demander six journeacutees de congeacute par an fractionnables par demi-journeacutees pour faciliter la conduite drsquoactiviteacutes beacuteneacutevoles neacutecessitant de srsquoabsenter durant le temps de travail Drsquoautres congeacutes facilitent un engagement reacutegulier ou une expeacuterience ponctuelle - Selon les conventions et les accords collectifs ou drsquoentreprise des modaliteacutes de reacuteduction du temps de travail (RTT) peuvent ecirctre preacutevues pour les salarieacutes qui exercent des responsabiliteacutes agrave titre beacuteneacutevole - Le congeacute de solidariteacute internationale permet agrave un salarieacute de participer agrave une mission de plusieurs mois dans une association humanitaire Son contrat de travail est suspendu pendant la dureacutee du congeacute Il reacuteintegravegre son emploi ou un eacutequivalent agrave la fin de la mission - Le congeacute sabbatique permet agrave un salarieacute de reacutealiser pendant plusieurs mois un projet personnel tel qursquoune expeacuterience beacuteneacutevole Son contrat de travail est suspendu Il reacuteintegravegre son emploi ou un emploi eacutequivalent agrave la fin de la mission Pour les artistes il y a un problegraveme speacutecifique lieacute agrave lrsquointermittence les partenaires sociaux devraient pouvoir mieux prendre en consideacuteration la question de la transmission et de lrsquoeacuteducation meneacutees par les artistes aupregraves des enfants et des adolescents

414 Universiteacute Paris 8 415 Code du travail articles L3142-54-1 et suivants

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Proposition 17 eacutetudier lrsquoassouplissement des modaliteacutes de prise du congeacute sabbatique pour engagement associatif aupregraves des enfants et des jeunes en offrant la possibiliteacute de prise sous forme fractionneacutee (par exemple une demi-journeacutee par semaine pendant un an) soutenir le meacuteceacutenat de compeacutetences notamment en lrsquoencourageant chez les prestataires de la fonction publique et reacute-ouvrir les discussions entre partenaires sociaux pour mieux prendre en compte lrsquoimplication des artistes dans les missions drsquoeacuteducation artistique et culturelle

34 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo Mettre en place des activiteacutes ou des espaces nrsquoest pas tout Par exemple les espaces adolescents prendront vie gracircce agrave des preacutesences drsquoadultes tiers agrave bonne distance Srsquoagissant de lrsquoaccompagnement speacutecifique des adolescents comme le soulignent certains membres du HCFEA il convient notamment de deacutevelopper les savoir-faire de lrsquoaccompagnement plus que de lrsquoanimation qui peut ecirctre veacutecue par lrsquoadolescent comme un support de deacutependance et non une invitation agrave lrsquoindeacutependance Les professionnels sont alors des laquo tiers socialisateursraquo

Une illustration drsquoun accompagnement informel adapteacute agrave lrsquoadolescence les Maisons Des Adolescents (MDA)416

Les MDA ne sont pas des lieux drsquoanimation socioculturels mais sont bien des espaces-temps en dehors de la famille en dehors de lrsquoeacutecole Leur conception prend en compte les speacutecificiteacutes de la clinique adolescente et leur laquo succegraves raquo aupregraves des jeunes eux-mecircmes peut donner un eacuteclairage sur leurs attentes agrave lrsquoeacutegard des adulteseacuteducateurs

Lrsquoimportance de lrsquoaccessibiliteacute de la convivialiteacute et de lrsquohospitaliteacute

Lrsquoaccueil en MDA srsquoappuie sur une preacuteoccupation autour de lrsquoaccessibiliteacute bull lrsquoaccessibiliteacute psychique par une position bienveillante et non jugeante bull lrsquoaccessibiliteacute geacuteographique (un adolescent doit pouvoir se rendre agrave la MDA sans avoir recours agrave un parent pour lrsquoy emmener) bull lrsquoaccessibiliteacute des plages horaires (laquo lrsquoenjeu est ici drsquoecirctre coheacuterent Les plages horaires doivent ecirctre en adeacutequation avec lrsquoemploi du temps drsquoun adolescent [hellip] avec des ouvertures en soireacutee et week-end raquo) Ainsi laquo les adolescents sont sensibles agrave lrsquohospitaliteacute et agrave la convivialiteacute qui regravegnent au sein de lrsquoespace drsquoaccueil ecirctre ensemble partager une discussion autour drsquoun theacute dans un temps ougrave la confrontation entre geacuteneacuterations nrsquoest pas menaccedilante car deacutegageacutee srsquoagissant des adolescents des exigences des adultes qursquoils cocirctoient habituellement (parents enseignants etc) raquo

Il y a donc des maniegraveres drsquoaccueillir une parole de faire eacutemerger un projet dans le cadre de lrsquoanimation drsquoun espace Il y aussi besoin de rompre lrsquoisolement de certaines familles de certains enfants qui ne srsquoautorisent pas agrave se saisir des offres possibles417 bref de diversifier les voies possibles de meacutediations pour orienter les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de pratiques scientifiques artistiques ou culturelles diverses Depuis 2010 et la reacuteforme du lyceacutee circulaire ndeg 2010-012 du 29 janvier 2010 les reacutefeacuterents culturels existent dans tous les lyceacutees418 De mecircme quelques acadeacutemies proposent aussi des reacutefeacuterents au collegravege Pour ce faire on pourrait geacuteneacuteraliser le rocircle du reacutefeacuterent socioculturel pour densifier les liens entre eacuteducation populaire eacutetablissements et monde artistique et culturel Certains territoires de leur cocircteacute ont mis en place un reacutefeacuterent eacuteducatif local qui a un rocircle de coordination pour faciliter le montage des projets

416 Contribution P Cottin et C Amsellem pour MDA 417 Voir supra - 21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees 418 httpeduscoleducationfrcid59216les-referents-culturehtml

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Dans le mecircme ordre drsquoideacutees des programmes comme celui de la reacuteussite eacuteducative sont preacutesents pour accompagner les enfants Pour exemple les leviers possibles en matiegravere de coordination territoriale au niveau de lrsquoeacuteducation sont

- lrsquoinstauration de temps dans lrsquoanneacutee durant lesquels tous les acteurs eacuteducatifs drsquoun territoire se reacuteunissent Par exemple cela se fait sur le quartier des Couronneries preacutesence drsquoune trentaine drsquoacteurs (meacutediathegraveque cregraveche directeur drsquoeacutecole AFEV associations sportives administrateurs centre social etc) Durant ces temps les acteurs eacutechangent sur diffeacuterents sujets Lrsquoeacutechelle pertinente pour ce type de rencontre est le quartier

- les communauteacutes de communes peuvent eacutegalement recevoir les acteurs indeacutependamment

- lrsquoouverture des eacutecoles hors des temps scolaires Outre le deacuteveloppement des pratiques encadreacutees ou des tiers lieux renforccedilant une preacutesence adulte sous des formes varieacutees aupregraves des enfants

Proposition 18 instaurer 7 000 reacutefeacuterents animateurs TLT qui agiront agrave lrsquoeacutechelle drsquoun bassin de vie autour drsquoun collegravege avec une double mission de meacutediation entre les jeunes leur famille et les TLT sur le territoire ndash en lien avec les partenaires locaux ndash et de deacuteveloppementanimation drsquoateliers sur lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques et sur les activiteacutes du mercredi Le cas eacutecheacuteant affecter plus de reacutefeacuterents TLT en zone rurale et moins dans les zones agrave fort contenu eacuteducatif pour deacutevelopper le plan mercredi Pour densifier les liens entre eacuteducation populaire dont les associations lrsquoeacutecole et les eacutequipements culturels ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 23)

Pour reacutealiser cette double mission il convient de deacutevelopper les liens indispensables entre les diffeacuterentes parties prenantes sur un bassin de vie (eacuteducation populaire associations Ecole eacutetablissements culturels communes et intercommunaliteacutes sans oublier les enfants et leurs familles) permettant de mettre en œuvre un projet local TLT dans un souci drsquoeacutegaliteacute des enfants dans lrsquoaccegraves aux TLT Ces reacutefeacuterents srsquoappuieront sur un conseil participatif TLT associant tous ces acteurs et contribueront agrave lrsquoanimer (voir proposition 22)

Ils pourraient ecirctre cofinanceacutes par lrsquoEtat et le deacutepartement

Leur rocircle sera de - conseiller et accompagner les jeunes et leurs familles vers des possibiliteacutes de

pratiques et drsquoengagements et de tiers lieux locaux - faciliter les liens entre eacutecole eacuteducation populaire et eacutequipements culturels - assurer le deacuteveloppement opeacuterationnel drsquoune offre manquante sur le territoire dans

lrsquoune des trois prioriteacutes theacutematiques (pratiques artistiques en amateur pratiques scientifiques engagement) et deacuteveloppement des 1 000 espaces adolescents feacutedeacuterateurs)

- systeacutematiser lrsquoutilisation du reacutefeacuterentiel de lrsquoeacuteducation prioritaire dans lrsquoensemble des eacutetablissements scolaires sur le volet articulation avec les autres acteurs eacuteducatifs du territoire (mais sans les maicirctres en plus) y compris au niveau du second degreacute

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- faire rentrer dans le quotidien des familles la possibiliteacute de proposer aux enfants de participer agrave des dispositifs extrascolaires inteacuteressants et vice-versa et agrave des lieux facilitant la place des enfants dans lrsquoespace public ndash virtuel ou reacuteel

Coucirct environ 300 millions drsquoeuros 150 millions sur la meacutediation 150 millions pour deacutevelopper des ateliers

- 150 millions pour les fonctions de meacutediations et de montage

- 150 millions en deacuteveloppementencadrement drsquoateliers pour les enfants et adolescents A ce titre le financement des reacutefeacuterents TLT pourrait contribuer au financement des 700 000 places drsquoactiviteacutes pour les enfants entre 6 et 11 ans (couverture drsquoenviron 400 000 places par ce biais) et au deacuteveloppement des pratiques amateurs et drsquoengagements (pregraves de 150 000 places par ce biais)419

Le recours massif au beacuteneacutevolat peut inquieacuteter les parents On sait que ces inquieacutetudes freinent par exemple le recours aux vacances collectives Il est donc important de seacutecuriser les conditions drsquoaccueil des enfants aussi bien au regard des adultes qui les entourent qursquoen prenant en consideacuteration les dangers ou les solitudes inheacuterentes agrave la vie en groupe entre enfants et adolescents Rappel de lrsquoexistant parmi les mesures adopteacutees par le Comiteacute interministeacuteriel de preacutevention de la deacutelinquance et de la radicalisation (CIPDR) du 9 mai 2016 figure la mesure ndeg 45 Celle-ci vise agrave preacutevenir la radicalisation dans le champ des activiteacutes physiques et sportives et peut conduire agrave la remise en cause de lrsquoagreacutement sport des clubs en cas de deacuterive aveacutereacutee Par ailleurs le controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs (ACM) repose sur trois laquo filtres raquo agrave savoir le FIJAIS le B2 et les laquo cadres interdits raquo (inscrits sur une liste nationale apregraves une mesure de suspension ou drsquointerdiction prise par le preacutefet de deacutepartement) Le controcircle avec ces trois laquo filtres raquo se fait agrave chaque inscription de lrsquointervenant dans un ACM et non uniquement lors du recrutement ou une fois par an

Proposition 19 eacutetudier la geacuteneacuteralisation agrave toutes activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires des modes de controcircle de lrsquohonorabiliteacute des intervenants en accueils collectifs de mineurs et mettre en place un reacutefeacuterent sur les TLT au niveau de la preacutefecture

419 Voir annexe laquo Chiffrage des heures professeurs et des 7 000 reacutefeacuterents raquo

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35 Des financements massifs peu structureacutes sur fond de cofinancements et drsquoune organisation diffuse agrave plusieurs niveaux

351 Les collectiviteacutes locales et les familles principaux financeurs avec des dispariteacutes territoriales

Les communes la branche Famille de la Seacutecuriteacute Sociale et les familles repreacutesentent plus de 80 des financements 420 totaux des accueils de loisirs qui srsquoeacutelegravevent agrave 47 milliards drsquoeuros pour 119 millions drsquoenfants de 3 agrave 17 ans qui sont les principaux beacuteneacuteficiaires de ces eacutequipements Les communes sont geacuteneacuteralement les plus gros financeurs (38 ) Mais le financement des intercommunaliteacutes pour les eacutequipements peacuteri et extrascolaires en 2016 est plus important dans les deacutepartements agrave faible densiteacute Il existe un faible eacutecart dans le montant du prix de revient moyen par eacutequipement peacuteriscolaire et extrascolaire entre les deacutepartements avec un fort et un faible taux de pauvreteacute des meacutenages421 On observe des dispariteacutes de financement par enfant entre territoires mais sans qursquoon puisse deacutegager des facteurs speacutecifiques qui expliquent ces dispariteacutes En Ile-de-France on observe un important financement par enfant (54892 euros par enfant contre 37418 euros en France) La Seine-Saint Denis a le financement des eacutequipements extrascolaires et peacuteriscolaires le plus important avec 76768 euros par enfant et la part de financement des familles est une des plus basses de la reacutegion (1285 ) mais cette part est aussi tregraves basse agrave Paris (1114 ) Il serait preacutefeacuterable de changer drsquoeacutechelle les deacutepartements eacutetant susceptibles de comporter des zones tregraves heacuteteacuterogegravenes en termes de situation eacuteconomique des populations Globalement lrsquoeacutetude meacuteriterait drsquoecirctre poursuivie agrave un niveau infra-deacutepartemental

Nous avons meneacute un chantier ineacutedit pour essayer de chiffrer plus largement la place des activiteacutes peacuteriscolaires et extrascolaires dans le budget des communes avec lrsquoappui de Poitiers

en millions drsquoeuros subventions Fct et divers personnel total sports 02 13 32 47

total culture

44 44 dont conservatoire et

arts

29 29 dont meacutediathegraveque

15 15

maisons de quartier 62 62 Activiteacutes peacuteriscolaires 35

total 64 76 188

Source estimation Mairie de Poitiers (lrsquoaccueil de loisirs du mercredi et des vacances est inclus dans les subventions aux maisons de quartier)

Il y a environ 16 000 enfants de 3 agrave 17 ans agrave Poitiers Le ratio est donc tregraves important qursquoon le rapporte au nombre drsquoenfants (environ 1 000 euros par enfant) ou au budget global de la ville Sur cet exemple qursquoon ne peut geacuteneacuteraliser par rapport aux seuls financements drsquoaccueils de loisirs les deacutepenses sont 2 agrave 3 fois plus importantes pour lrsquoensemble des

420 Uniquement sur la base des eacutequipements financeacutes par la Cnaf reacutesultats issu drsquoune eacutetude reacutealiseacute par la Cnaf pour le HCFEA (Camille Dorion deacutecembre 2017) voir annexe laquo Equipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les Caf raquo 421 Les meacutenages vivant avec un revenu infeacuterieur agrave 60 du revenu meacutedian

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TLT Mais tous les territoires nrsquoinvestissent pas de la mecircme maniegravere dans les activiteacutes extrascolaires et peacuteriscolaires Lrsquoeacutevaluation des PEDT a bien montreacute par ailleurs la difficulteacute de certaines communes pour monter des activiteacutes peacuteriscolaires de qualiteacute notamment dans les zones rurales les freins sont agrave la fois financiers et tiennent aux manques drsquooffres drsquoactiviteacutes possibles sur lesqueslles srsquoappuyer de vivier ou de transport

352 Un rocircle speacutecifique de la branche famille sur les accueils de loisirs Pregraves de 38 milliards drsquoeuros ont eacuteteacute verseacutes entre 2013 et 2016 aux ALSH par la branche Famille

- Versement de la prestation de service laquo Accueil de loisirs sans heacutebergement raquo aux ALSH proposant aux enfants un accueil collectif agrave caractegravere eacuteducatif sur les temps peacuteriscolaires (729 millions drsquoeuros) et extrascolaires (892 millions drsquoeuros) pour la peacuteriode 2013-2016

- Financement de ces accueils par le biais du contrat Enfance et Jeunesse peacuteriscolaire et extrascolaire agrave hauteur de 18 milliard drsquoeuros pour la peacuteriode 2013-2016

- Accompagnement de la reacuteforme des rythmes eacuteducatifs par la mise en place de lrsquoAide Speacutecifique Rythmes Educatifs (Asre) pour accompagner la mise en œuvre drsquoactiviteacutes peacuteriscolaires de qualiteacute sur les trois nouvelles heures deacutegageacutees par la reacuteforme agrave hauteur de 276 millions drsquoeuros pour la peacuteriode 2013-2016

En euros 2013 2014 2015 2016 Total

Pso Peri 133 747 150 171 186 918 258 661 729 497

Pso extra 237 351 233 046 236 197 186 390 892 984

Asre 17 410 52 138 96 912 109 125 275 585

CEJ peacuteri 149 084 165 801 151 807 155 354 622 046

CEJ extra 294 325 294 658 316 055 319 923 1 224 961

fonds drsquoamorccedilage - 62 000 - - 62 000

Total 831 917 957 814 987 889 1 029 453 3 807 073

En matiegravere drsquoenfance (hors petite enfance) et drsquoadolescence la Cnaf finance essentiellement des prestations de service aux accueils de loisirs (financements verseacutes aux structures) Les sommes en jeu sont importantes mais cela ne permet pas de structurer une politique de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence en tant que telle En particulier la Cnaf nrsquoa pas pour mission agrave ce jour de financer les associations locales qui deacuteveloppent les pratiques artistiques culturelles scientifiques ou sportives des enfants mecircme si les Caf peuvent y contribuer plus localement et indirectement via les fonds locaux permettant aux collectiviteacutes locales drsquoaider les parents agrave financer de telles pratiques pour leurs enfants

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Au niveau des accueils de loisirs toutefois il est possible de soutenir des actions speacutecifiques (bonification des prestations de service pour des projets de qualiteacute 70 centimes de lrsquoheure venant abonder par exemple un tarif plafonneacute agrave 54 centimes de lrsquoheure) de qualiteacute Alors que certains ALSH deacuteveloppent de fait des activiteacutes en partenariat avec le conservatoire ou des associations sportives ou culturelles cet axe pourrait ecirctre renforceacute dans la prochaine COG notamment en incitant les ALSH agrave inteacutegrer plus systeacutematiquement des pratiques en amateur dans tous les domaines (y compris environnement et techniques) dans leur projet eacuteducatif via des conventionnements

353 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation Equipements sportifs Plusieurs phases preacutesident au deacuteveloppement des eacutequipements sportifs par lrsquoEtat ou les collectiviteacutes 422

- de lrsquoapregraves-guerre agrave la fin des anneacutees 1970 deacuteveloppement drsquoespaces publics ouverts pour le sport agrave lrsquoeacutecole ou les laquo plateaux EPS raquo Ces eacutequipements deacuteveloppeacutes notamment pour favoriser lrsquoessor de sport de compeacutetition demeurent utiliseacutes dans une optique autonome voire informelle en marge des clubs et du mouvement sportif

- de la fin des anneacutees 1970 aux anneacutees 1990 des espaces sportifs ouverts pour lrsquoanimation sociale En 1981 le ministegravere du Temps libre puis de la Jeunesse et des Sports est mobiliseacute dans la politique drsquoanimation des quartiers deacutefavoriseacutes ou sensibles et de canalisation de la violence dans les grands ensembles apregraves Vaux-en-Velin et Veacutenissieux Une politique volontariste est meneacutee visant la construction drsquoeacutequipements sportifs de proximiteacute

- Depuis les anneacutees 1990 les espaces speacutecialiseacutes pour une demande informelle de loisirs de proximiteacute

La demande de loisirs sportifs srsquoeacutetend notamment dans les zones touristiques (camping piscine etc) ou sportives (complexe polyvalent) Se deacuteveloppent des logiques partenariales publicpriveacute pour une pratique de loisirs de proximiteacute423

Culture et acteur social De nombreux deacuteveloppements sont largement porteacutes par les acteurs de terrain depuis les anneacutees 1960 Depuis les anneacutees 1980 des politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle ont eacuteteacute initieacutees par lrsquoEtat via lrsquoaction conjointe des ministegraveres de la Culture et de lrsquoEducation nationale (parmi les dispositifs cleacutes peuvent ecirctre citeacutes les programmes drsquoeacuteducation artistique et culturels en partenariat Education nationale MCC) 424 Objet drsquoune consolidation progressive elles ont eacuteteacute reacuteapproprieacutees diversement sur les territoires agrave la croiseacutee des impulsions des collectiviteacutes territoriales des Directions Reacutegionales des Affaires Culturelles (DRAC) et des rectorats Plus reacutecemment elles ont beacuteneacuteficieacute des politiques de deacutemocratisation culturelle qui reposent agrave la fois sur une logique interministeacuterielle un

422 Vigneau F-E (2015) laquo Les eacutequipements sportifs enjeux et impenseacutes drsquoune politique publique raquo Informations sociales 20151 ndeg 187 p 38-45 423 Vieille Marchiset G (2007) laquo La construction sociale des espaces sportifs ouverts dans la ville Enjeux politiques et liens sociaux en question raquo LrsquoHomme et la socieacuteteacute 20073 ndeg 165-166 p 141-159 424 Voir annexe laquo Une gouvernance agrave plusieurs niveaux raquo

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partenariat avec les collectiviteacutes locales et des financements significatifs des secteurs sociaux (Cnaf Agence Reacutegionale de Santeacute (ARS) etc) des centres sociaux et du meacuteceacutenat425 Par ailleurs lrsquoeacuteducation artistique et culturelle repose toujours sur une coopeacuteration entre lrsquoEtat et les collectiviteacutes territoriales

Les instances de coordination des parcours drsquoEAC comprennent le rectorat la DRAC et les collectiviteacutes sachant par ailleurs que les services de lrsquoEtat srsquoappuient sur les cartographies de lrsquoeacutechec scolaire pour prioriser les soutiens426 De nombreuses reacutegions ont conclu des projets territoriaux ou locaux drsquoeacuteducation artistique et culturelle Dans les territoires ruraux lrsquoeacutechelon deacutepartemental est souvent initiateur et co-financeur Les grandes villes srsquoimpliquent aussi notamment via des projets eacuteducatifs globaux

Il existe 17 pocircles reacutegionaux drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage qui touchent environ 2 millions de jeunes par an (partenariats DRAC reacutegions)

Les eacutetablissements culturels (museacutees bibliothegraveques centres dramatiques etc) se sont eacutegalement largement impliqueacutes427 On observe une forme de deacuteplacement ces derniegraveres anneacutees avec le passage drsquoune politique territorialiseacutee (deacuteclineacutee agrave partir du sommet de lrsquoEtat) agrave une politique territoriale (porteacutee par des acteurs locaux et enracineacutes dans des speacutecificiteacutes territoriales)428 reacutepondant agrave une logique drsquooptimisation des politiques publiques et des ressources et porteacutee par des aspirations et une laquo qualification raquoprofessionnalisation des acteurs locaux au niveau des communes ou des intercommunaliteacutes en matiegravere culturelle Il existe ainsi depuis 1999 une charte laquo Culture ndash Education populaire raquo signeacutee avec plusieurs feacutedeacuterations drsquoeacuteducation populaire Des DRAC ont engageacute des partenariats avec des maisons des jeunes et de la culture Cinq scheacutemas locaux drsquoorganisation de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle peuvent ecirctre distingueacutes428

- une politique inteacutegreacutee dans les territoires qui recherchent une coheacuterence de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle dans les politiques culturelles eacuteducatives jeunesse ou de la ville Elle vise geacuteneacuteralement agrave articuler les diffeacuterents temps de lrsquoenfant scolaires et non scolaires Elle a geacuteneacuteralement conduit agrave deacutevelopper des eacutequipements culturels de proximiteacute Elle est essentiellement porteacutee par des structures ou associations culturelles

- une politique cibleacutee moins globalisante que la preacuteceacutedente qui deacutefinit des prioriteacutes par exemple la deacutefinition de pocircles drsquointervention soit pour promouvoir des logiques drsquoexcellence ou de speacutecialisation (deacuteveloppement de disciplines speacutecifiques en eacutevitant le saupoudrage etc) consolidations progressives des actions et des ressources (deacuteveloppement de la lecture ou du spectacle vivant autour drsquoun festival jeunesse etc) au niveau intercommunal notamment mais parfois avec moins de synergies entre les acteurs drsquoautres dispositifs touchant aux domaines culturels (socioculturel etc)

425 Quelques sources (2016) Retour des DRAC les collectiviteacutes nouvelles faisant eacutemerger des projets innovants croisant les prioriteacutes ministeacuterielles territoire jeunesse creacuteation Haut Conseil de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle Prix de lrsquoaudace artistique et culturelle 2016 Suivi des parcours drsquoeacuteducation artistique et culturelle circulaire MEN DGESCO ndeg2013 ndash 073 Protocole Culture Famille mars 2017 426 Evaluation de la deacutemocratisation culturelle p121 427 Depuis 2008 une circulaire ministeacuterielle demande qursquoun volet eacuteducation artistique et culturelle soit inteacutegreacute aux structures subventionneacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle est inscrite au fondement des structures labelliseacutees et conventionneacutees par le ministegravere depuis la loi adopteacutee en juillet 2016 428 F Enel (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS

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- une gouvernance multipolaire piloteacutee agrave la fois par des communes investies des structures culturelles et des eacutetablissements drsquoenseignement artistique Elle permet souvent lrsquoeacutemergence drsquoune offre de qualiteacute et diversifieacutee mais peut pacirctir drsquoune certaine complexiteacute

- une approche segmenteacutee des offres de qualiteacute peuvent eacutemerger mais dans un contexte drsquoignorance mutuelle entre opeacuterateurs (meacutediateurs communaux structures culturelles parc naturel reacutegional opeacuterateurs priveacutes)

Vacances Les dispositifs drsquoaide aux vacances relegravevent drsquoune multipliciteacute drsquoacteurs aux compeacutetences diverses intervenant avec des critegraveres drsquoeacuteligibiliteacute et des modaliteacutes diffeacuterentes (aides aux projets aides agrave la personne aides aux partenaires aides agrave la pierre) selon les orientations de la politique sociale qursquoils conduisent429 Le Conseil Economique Social et Environnemental Reacutegional (CESER) Hauts de France liste ainsi laquo -Les acteurs institutionnels disposent drsquoun budget deacutedieacute (Caf organismes sociaux Caisse drsquoAssurance Retraite et de la Santeacute Au Travail (CARSAT) MSAhellip) - Les tecirctes de reacuteseaux ANCV relaient les aides aux projets vacances (Feacutedeacuterations des Centres Sociaux Restos du Cœur ) - Certaines communes ou Centre Communal drsquoAction Social (CCAS) attribuent des aides individuelles - Diverses structures (centres sociaux associations missions locales vacances ouverteshellip) accompagnent les beacuteneacuteficiaires - Certains comiteacutes drsquoentreprise attribuent des aides au seacutejourhellip raquo On peut y ajouter les programmes inscrits dans le volet jeunesse des contrats de ville ou dans le cadre de politiques reacutegionales

429 Les compeacutetences en matiegravere de tourisme sont partageacutees entre les diffeacuterents niveaux de collectiviteacutes territoriales

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Multipliciteacute des dispositifs sur le peacuteriscolaire Graphique Les dispositifs dont les collectiviteacutes disposaient deacutejagrave

Sources donneacutees issues de lrsquoenquecircte transmise par questionnaire le 19 octobre 2016 agrave lrsquoensemble des collectiviteacutes ayant signeacute un PEDT

36 Impulser un caractegravere structurant aux financements et au pilotage des activiteacutes extrascolaires et ameacutenagements agrave destination des enfants et adolescents

361 Pour une politique enfance jeunesse structurante un coucirct drsquoenviron 700 millions drsquoeuros

On reacutesume ici les coucircts de nos principales propositions

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Premiegraveres estimations de chiffrage des propositions

Coucircts de fonctionnement (en millions drsquoeuros) Financeurs

pilotes possibles Hypothegravese basse

Hypothegravese haute

Pass-colo Proposition ndeg 4

112 112 Cnaf Etat reacutegions

Sciences et technique 23 30 Etat reacutegion

Educ Nat 100 000 places en clubs pour les adolescents Proposition ndeg 11

Autres indemniteacutes des professeurs animant des clubs plan mercredi et pratiques amateurs adolescents (1) 100 000 places Proposition ndeg 16

8 15 Educ Nat

1 000 Tiers lieux feacutedeacuterateurs hybrides (engagements technique culture) Proposition ndeg 12

100 100 Cnaf Culture

7 000 reacutefeacuterents dont

Etat deacutepartement

- meacutediations montage 152 152 - deacuteveloppement de pratiques en amateur autour des conservatoires (80 000 places) (2) 21 21 - Plan mercredi et samedi (400 000 places) 100 100 - deacuteveloppements ateliers environnementaux et engagements (80 000) Proposition ndeg 18

20 44

220 000 places additionnelles sur plan mercredi dont

56 111 Associations Cnaf

- conventionnement accueil de loisirs Proposition ndeg 21 Cnaf

Formation 30 45

Total 622 730 On a ajouteacute aux coucircts de personnel un montant de 22 euros par enfant de mateacuteriel430 Dans la fourchette haute

on ajoute aux ateliers environnementaux des coucircts drsquoeacutequipements similaires aux sciences Ne sont pas chiffreacutes les coucircts speacutecifiques lieacutes agrave des achats eacuteventuels drsquoinstruments de musique Les coucircts de mise agrave disposition des locaux ne sont pas inclus investissements non chiffreacutes (200 millions pour un ajout de 100 m2 agrave 2 000 euros M2 si compleacutement drsquoune structure existante )

Sans preacuteconiser un scheacutema unique il convient drsquoimpulser une structuration plus lisible des financements et de lrsquoorganisation des TLT pour deacutevelopper des prioriteacutes pour les enfants et les adolescents quand ils ne sont ni en famille ni en classe

430 Cf coucirct des reacuteactifs et consommables pour le plan Geacutenocircme de Sciences agrave lrsquoEcole

213

362 Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute

1 Des objectifs nationaux deacuteclineacutes dans leurs versions territorialiseacutees

(Exemple CSTI et Vacances se deacutecline sur les contrats Etat-Reacutegion deacuteclinaison de certains objectifs globaux au niveau de la COG etc) pour aider agrave i) assurer des activiteacutes le mercredi en prioriteacute pour les enfants etou les territoires qui en

sont deacutepourvus431 ii) structurer le deacuteveloppement drsquoune offre de qualiteacute sur tout le territoire sur les trois

prioriteacutes theacutematiques (partie II des propositions) iii) apporter les appuis aux politiques transversales permettant aux acteurs de lrsquoeacuteducation

populaire de deacutevelopper des projets dans de bonnes conditions

Proposition 20 inteacutegrer des objectifs nationaux chiffreacutes pour les trois prioriteacutes theacutematiques et la creacuteation drsquoactiviteacutes le mercredi aux plans ministeacuteriels concerneacutes eacutetablir des co-financements Etat-collectiviteacutes locales (deacutepartement communes ou intercommunaliteacute et reacutegions selon les domaines) peacuterennes favoriser les financements dans la dureacutee pour les associations et le cas eacutecheacuteant mobiliser le grand plan drsquoinvestissement

Notamment en inteacutegrant les objectifs chiffreacutes de - deacuteveloppement des pratiques reacuteguliegraveres dans les sciences et techniques dans la mise en

œuvre opeacuterationnelle de la strateacutegie nationale de CSTI (100 000 places agrave 5 ans pour les adolescents 1 club de sciences et technique autour de chaque laquo quartier raquo autour drsquoun collegravege ou lyceacutee) et en mobilisant le cas eacutecheacuteant des financements au titre du GPI dans la suite des investissements reacutealiseacutes par le programme PIA432

- deacuteveloppement des pratiques en amateur artistiques et culturelles 100 000 places agrave 5 ans pour les adolescents + prioriteacutes aux pratiques reacuteguliegraveres dans le plan mercredi et le parcours EAC

- soutien et suivi du ministegravere de la Culture pour le deacuteveloppement des conservatoires srsquoeacutetoffant comme pocircle ressource pour des pratiques en amateur diversifieacutees

- suivi des clubs peacuteriscolaires en collegravege et lyceacutee par les acadeacutemies et les reacutegions suivi par le ministegravere de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche des clubs de science

- lieux feacutedeacuterateurs dans le parcours citoyenneteacute et les contrats de ville cofinanceacutes avec le GPI au titre des investissements en faveur de la coheacutesion et du deacuteveloppement durable

- deacuteveloppement des clubs journalisme dans les eacutetablissements scolaires pour atteindre lrsquoobjectif drsquoun meacutedia par eacutetablissement le cas eacutecheacuteant dans le cadre plus global drsquoune strateacutegie nationale des engagements

Par ailleurs toujours au niveau de lrsquoarticulation entre les plans nationaux et les collectiviteacutes locales il serait pertinent de deacutevelopper le partenariat entre institutions culturelles (de maniegravere geacuteneacuterale) et autres institutions travaillant avec les jeunes publics (notamment les centres de

431 Voir supra ndash Proposition 1 inscrire un objectif national de deacuteveloppement de 300 000 laquo places raquo additionnelles pour le deacuteveloppement de pratiques reacuteguliegraveres en arts sciences techniques acteur social pour les adolescents et en preacutevoir lrsquoaccessibiliteacute 432 En attente actualisation des montants engageacutes sur 2013 -2018

214

loisirs) En deacuteveloppant les liens entre ces structures les institutions culturelles sont plus agrave mecircme de deacutevelopper les actions hors les murs de toucher les publics eacuteloigneacutes des institutions culturelles et de preacutevoir des services et des collections coheacuterents par rapport aux territoires ougrave elles se trouvent Le deacuteveloppement de conventionnements entre les eacutetablissements la mise en place de formations croiseacutees et plus encore de rendez-vous reacuteguliers entre professionnels de la culture et du champ social afin de se construire un langage et des reacutefeacuterentiels communs sont autant drsquooutils pour favoriser ces liens433 Si la Cnaf se saisit drsquoun enjeu de politique enfance et jeunesse elle pourrait deacutevelopper des financements agrave vocation structurante pour les territoires en favorisant la creacuteation de reacuteseaux de clubs drsquoun certain niveau lrsquoessaimage et lrsquoamorccedilage de pratiques structurantes en particulier dans les domaines scientifiques 434 techniques et laquo engagements raquo qui sont insuffisamment deacuteveloppeacutes

Proposition 21 profiter de la prochaine COG pour favoriser le financement des accueils de loisirs deacuteveloppant des conventionnements avec des associations et clubs sportifs artistiques scientifiques et culturels et des eacutetablissements culturels et fleacutecher des financements sur la structuration des pratiques drsquoengagements et de sciences et techniques

Le cas eacutecheacuteant sur le modegravele des conservatoires deacutevelopper des labellisations en partenariat avec les ministegraveres de lrsquoEacuteducation nationale de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche et de la Culture dans les domaines artistiques culturels et scientifiques pour faciliter lrsquoattribution des financements structurants (tecircte de reacuteseau hellip) par les collectiviteacutes locales ou la Cnaf

2 Un eacutechelon de mise en relation des acteurs au niveau intercommunalcommune de co-construction locale des TLT par les parties prenantes Comment mettre en œuvre les objectifs globaux et en proposer la deacuteclinaisoninterpreacutetation au niveau local Ce pourrait ecirctre lrsquoobjet drsquoun Conseil participatif intercommunal (ou le cas eacutecheacuteant deacuteclineacute agrave plus petite eacutechelle au niveau des quartiers entourant un collegravege) reacuteunissant les associations des repreacutesentants des eacutetablissements culturels et scientifiques les eacutetablissements scolaires les repreacutesentants des enfants et des familles des entreprises locales et ce afin de permettre la co-construction drsquoideacutees

433 Voir par exemple le travail reacutealiseacute par le KERFAD sur la place du livre dans les centres de loisirs 434 Pour structurer lrsquooffre scientifique et technique et laquo enfant acteur social raquo dans un souci drsquoeacutequiteacute entre les territoires il faut une incitation plus globale que le seul financement des collectiviteacutes locales et il faut pouvoir soutenir les communes dans leur effort la question se pose drsquoeacutelaborer une labellisation assurant la qualiteacute et le fleacutechage de financements additionnels comme pour les conservatoires

215

Proposition 22 au niveau communal ou intercommunal mettre en place un conseil participatif des TLT associant les acteurs de lrsquoeacuteducation populaire et notamment les associations les collectiviteacutes locales du territoire les eacutetablissements scolaires les eacutetablissements culturels des entreprises et des repreacutesentants des familles et des enfants afin de co-construire avec lrsquoensemble de ces partenaires les politiques publiques en direction de lrsquoenfance et de la jeunesse Le Conseil veillera notamment agrave deacutevelopper les mises agrave disposition de locaux par les eacutetablissements scolaires et eacutequipements culturels par les collectiviteacutes locales pour le deacuteveloppement de TLT lagrave ougrave des besoins sont identifieacutes

Pour les activiteacutes autres qursquoencadreacutees le Conseil preacutevoira aussi les conditions drsquoorganisation propices pour que des temps et des lieux entre pairs respectent les droits de tous les enfants y compris agrave la seacutecuriteacute

3 Un eacutechelon de meacutediations aupregraves des enfants et de leurs familles et de deacuteveloppement de projets sur des prioriteacutes manquantes au niveau des quartiers

Dans une zone eacutequivalente agrave ce qui entoure un collegravegereacutefeacuterent eacuteducatif territorial permettant drsquointeacutegrer les diffeacuterents plans concerneacutes (PEDT Contrat de ville mises en relation des acteurs associatifs sportifs culturels scientifiques etc) ce serait la fonction des reacutefeacuterents TLT locaux qui pourraient du fait drsquoun deacutecoupage autour des collegraveges ecirctre rattacheacutes aux Conseil deacutepartementaux qui gegraverent les collegraveges

Proposition 23 dans les collegraveges et les lyceacutees faire eacutemerger les demandes des adolescents en matiegravere de clubs de pratiques en amateur et co-construire avec eux les moyens drsquoy reacutepondre en lien avec les professeurs et animateurs volontaires localement et en deacuteveloppant des reacuteseaux autour des conservatoires des eacutecoles drsquoarts des centres de sciences des laboratoires et des ressources numeacuteriques Le conseil participatif TLT sera aussi plus largement en charge drsquoorganiser des consultations de tous les enfants et familles reacutesidant sur le territoire de faccedilon agrave ce que le projet TLT deacuteveloppe une offre drsquoactiviteacutes qui seraient manquantes qui favoriseraient lrsquoouverture agrave drsquoautres types drsquoactiviteacutes et reacutepondent aux attentes des enfants

4 Plateformes numeacuteriques theacutematiques et reacutegionales ouvertes

Lrsquoexistence drsquoun espace public digital ougrave lrsquoon va se construire srsquoexposer expeacuterimenter eacutechanger partager collaborer se sociabiliser en dehors parfois de tout regard de lrsquoadulte ou des parents est cleacute pour les enfants et adolescents Il explique en partie le non-recours aux servicesstructures classiquement proposeacutes (centres de loisirs etc) Crsquoest donc un lieu de socialisation important et de liberteacute sur lequel la puissance publique peut intervenir pour

- en seacutecuriser lrsquousage sans empieacuteter sur la liberteacute

- le cas eacutecheacuteant enrichir en contenus ou fleacutecher sur des ressources inteacuteressantes des tutoriels des MOOCS permettant aux jeunes et aux familles de se repeacuterer (aspect justice sociale)

On renvoie agrave des propositions plus approfondies au programme du Conseil pour 2018 Cette feacuteconditeacute de lrsquooutil numeacuterique est eacutegalement susceptible drsquoopeacuterer pour faciliter le travail de partage de bonnes pratiques de contenus de formations et la mise en relation des acteurs qui participent des temps et lieux tiers Il y a une compleacutementariteacute entre reacuteseau physique et virtuel qui meacuterite drsquoecirctre soutenue drsquoautant qursquoelle peut mettre agrave disposition certaines ressources eacuteducatives agrave distance agrave moindre coucircts dans des territoires ruraux plus deacutemunis en intervenants formeacutes (par exemple le vivier drsquoencadrants scientifiques faits par des jeunes

216

doctorants est eacutevidemment distinct entre une meacutetropole universitaire et un territoire rural les associations de jeunes en territoires ruraux sont aussi plus deacuteveloppeacutees car il existe moins drsquooffres alternatives) Le moyen le plus eacutevident est celui de lrsquoeacutelaboration drsquoune plateforme ouverte (modegravele Edutech ou Eco-sciences) inteacutegrant contenus fleacutechage mise en reacuteseau drsquoacteurs locaux Mais elle nrsquoopegravere pas agrave nrsquoimporte quelle condition

Proposition 24 deacutevelopper drsquoun reacuteseau de plateformes collaboratives scientifiques et culturelles proposant des tutoriels diverses ressources peacutedagogiques de contenu et de formation pour mettre en place des ateliers de pratiques extrascolaires reacuteguliegraveres une architecture ouverte pour des modules locaux inteacutegrant notamment une cartographie des partenaires locaux au niveau drsquoun quartier

Faible coucirct 800 000 euros environ pour une plateforme

217

ANNEXES

ANNEXE 1 VUE DrsquoENSEMBLE DES PRATIQUES

Week-end Semaine 11 agrave 17 ans 18 24 ans 11 agrave 17 ans 18 24 ans Total temps libre 09h12min 09h30min 06h05min 06h48min Ne rien faire 15min 18min 14min 11min Sociabiliteacute 01h09min 02h21min 34min 01h13min Devant un eacutecran 03h27min 02h55min 02h41min 02h21min Dont sur Internet pour srsquoinformer ou communiquer 14min 30min 16min 24min Dont teacuteleacutevision ou videacuteo 01h43min 01h53min 01h28min 01h32min Pratique du sport 59min 35min 38min 20min Sortie culturelle (cineacutema spectacle eacutevegravenement sportif bibliothegraveque) 11min 17min 5min 6min Culture informelle (Lecture radio musique pratique de la musique ou photo) 31min 16min 23min 13min Activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres achats bricolage animaux) 01h04min 01h33min 36min 01h23min Dont cuisine meacutenage rangement linge 34min 55min 22min 52min Autre 01h36min 01h15min 54min 01h01min Source Insee pour HCFEA

On peut isoler les dureacutees moyennes pour ceux qui pratiquent effectivement

Dureacutee moyenne pour les pratiquants

Week-end

Semaine

Congeacutes Peacuteriode

scolaire ou de travail

Sociabiliteacute 213 210 107 Devant un eacutecran 352 447 228 Dont sur Internet pour srsquoinformer ou communiquer 148 207 145 Teacuteleacutevision et videacuteo 214 248 152 Activiteacute sportive 237 255 144 Sortie culturelle 226 248 224

Pratiques culturelles (Lecture TV radio musique ou photo) 132 200 111

Autres activiteacutes exteacuterieures (plage chasse promenades etc) 224 114 318

Autres jeux et loisirs drsquointeacuterieur (jeux de hasard collections) 234 217 112

Total activiteacutes domestiques (tacircches meacutenagegraveres animaux) 134 150 052 Dont cuisine meacutenage rangement linge 101 115 044 Semi-loisir (dont jardinage bricolage) 115 047 056 Achats et shopping 132 141 056 Source Insee pour HCFEA

218

CSP des parents pour les cinq trajectoires drsquoenfants dans Lrsquoenfance des loisirs

Trajectoires ( drsquoenfants)

Filles Niveau diplocircme parents

CSP chef de famille

deux parents qui travaillent

niveaux eacutelegraveves CP

T1 (16 )

76 47 (sup) 35 cadre ou prof intell

71 52 BE

T2 (27 )

60 28 (sup) 225 cadre ou prof intell

67 37 BE

T3 (27 ) 44 39 (pegraveres CAP)

Employeacutes (16 )

44 ME

T4 (21 ) 32 Sans diplocircme (32 megraveres)

42 (FE)

T5 (9 )

29 Sans diplocircme (43 megraveres)

Ouvriers (59 ) -

58 (FE)

219

ANNEXE 2 PRATIQUES CULTURELLES ET ARTISTIQUES

Taux de freacutequentation Les moins de 18 ans dans les museacutees nationaux

La freacutequentation de cette classe drsquoacircge est eacutetablie agrave plus de 47 millions drsquoentreacutees dans les museacutees nationaux en 2014 au lieu de 44 millions en 2013 En moyenne elle est en augmentation de 6 Lrsquoaugmentation concerne plus speacutecifiquement lrsquoIcircle-de-France hors de la capitale (+ 194 ) et les autres reacutegions (+147 ) Freacutequentation des moins de 18 ans dans les museacutees nationaux

Les moins de 18 ans dans les monuments nationaux

En 2014 la freacutequentation de cette classe drsquoacircge est eacutetablie agrave pregraves drsquo18 million dans les monuments nationaux soit une augmentation de 13 La progression concerne les sites de lrsquoIle-de-France hors Paris (+93 ) Tandis qursquoagrave Paris et dans les autres reacutegions on note plutocirct un repli La freacutequentation drsquoensemble des moins de 18 ans repreacutesente 17 de la freacutequentation globale des sites du CMN et 23 de celle du domaine national de Chambord Freacutequentation des moins de 18 ans dans les monuments nationaux

On remarque sur la peacuteriode 2012-2014 une progression du public scolaire en volume (6 110 518 au lieu de 5 582 033 en 2012) mais non en proportion (elle repreacutesente toujours 10 de lrsquoaudience)

220

ONT FREQUENTE UNE BIBLIOTHEQUE OU MEDIATHEQUE AU COURS DES 12 DERNIERS MOIShellip

sur 100 personnes de chaque groupe Au moins 1 fois par semaine

Environ 1 ou 2 fois par mois

Plus rarement

Jamais ou pratiquement

jamais

ENSEMBLE 7 11 10 72

AGE

15 agrave 19 ans 17 14 21 49

DEPS 2008

ONT PRIS DES COURS OU SUIVI DES CONFERENCES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

Cours confeacuterences (hors eacutetudes

travail)

Dont

cours de musique

danse theacuteacirctre peinture

cours de sport

cours drsquoinforma-

tique

cours de langue

confeacuterences et deacutebats dans une

universiteacute bibliothegraveque

Cafeacute

autre

18 3 2 2 2 8 5

26 6 8 1 4 14 4

221

Effectifs1 agrave 2 fois 3 fois ou

plusseul en couple en famille avec des amis en groupe

(scolaire 3e acircgehellip)

ENSEMBLE 1005 69 31 4 43 23 30 815 agrave 19 ans 102 74 26 1 6 30 27 37

sur 100 personnes de chaque groupe ayant assisteacute agrave un spectacle de rue

Effectifs Grand eacuteveacutenement national (14 Juillet Fecircte

de la musiquehellip)

Animation lieu

commercial (centre

commercial foire

brocante marcheacute)

Fecircte locale ou

animation dans les

rues dune ville

Musicien jongleur

statue vivante inclus)

Festival darts de la

rue

Autre festival (theacuteacirctre musique cineacutema)

ENSEMBLE 1779 54 15 56 23 21 1215 agrave 19 ans 130 65 14 41 33 25 23

GENRES DE SPECTACLES DE RUE FREQUENTES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

Y sont alleacutes La derniegravere fois y sont alleacutessur 100 personnes de chaque groupe qui sont alleacutes au theacuteacirctre au cours des 12

FREQUENTATION DES THEATRES AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

222

Source Meacutediameacutetrie 2016435

Quelques eacuteleacutements sur les financements en matiegravere artistique et culturel 436 La deacutepense culturelle est estimeacutee agrave 76 milliards drsquoeuros en 2010 dont 49 milliards dans les communes part jeunesse

o Meacuteceacutenat culturel 575 millions drsquoeuros dont environ la moitieacute en deacutemocratisation culturelle

o lrsquoEAC srsquoeacutelegravevent agrave 64 millions drsquoeuros sur lrsquoaction 2 du programme 224 o Financement de lrsquoEtat sur deacutemocratisation culturelle pour la jeunesse 52 millions

drsquoeuros

Finalement 22 des enfants eacutetaient beacuteneacuteficiaires drsquoau moins une action financeacutee par lrsquoEtat en 2011 Une augmentation importante des creacutedits du ministegravere de la Culture a eu lieu depuis 2012 avec lrsquoobjectif drsquoatteindre 50 drsquoenfants beacuteneacuteficiaires en 2017 En 2014 3 9 millions drsquoenfants ont beacuteneacuteficieacute drsquoune action drsquoEAC contre 22 en 2010

435 B Danard (2016) Consommation videacuteo et internet des jeunes preacutesentation CNC 436 Voir quelques premiers eacuteleacutements en annexe httpwwwculturecommunicationgouvfrNous-connaitreDecouvrir-le-ministereBudgetProjet-de-loi-de-finances-20171

223

ANNEXE 3 SCIENCES QUESTIONNAIRE AMCSTI Conseil Enfance et adolescence ndash HCFEA Questionnaire sciences Le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence du Haut conseil de la famille de lrsquoenfance et de lrsquoacircge instance placeacutee aupregraves du Premier Ministre a retenu agrave son programme de travail 2017 laquo Les tiers-tempstiers-lieux de vie des enfants et des adolescents raquo ces temps et ces lieux hors famille et hors eacutecole drsquoactiviteacutes eacutelectives et drsquoeacutelargissement des expeacuteriences et des relations qui contribuent agrave lrsquoeacutepanouissement lrsquoeacuteducation et la socialisation des enfants Les travaux du conseil srsquoorganisent autour des six champs de politiques publiques (pratiques artistiques et culturelles sportives et corporelles scientifiques et technologiques drsquoengagements et de citoyenneteacute ainsi que les vacances et lrsquoutilisation de temps et drsquoespaces ameacutenageacutes favorisant lrsquoouverture et lrsquoautonomie Sont eacutegalement abordeacutees deux theacutematiques traversant ces 6 champs agrave savoir le numeacuterique et les relations (bonnes et mauvaises rencontres) Le rapport sera finaliseacute fin 2017 pour une publication deacutebut 2018 La phase drsquoinstruction des propositions est en cours Lrsquoeacutetat des lieux a eacuteteacute reacutealiseacute Pour les pratiques scientifiques et technologiques les donneacutees manquent pour un repeacuterage preacutecis ce qui est un indice en soi Pour les enfants en eacutecole eacuteleacutementaire lrsquoeacutevaluation nationale des Projets Educatifs Territoriaux (PEDT) montre que des activiteacutes numeacuteriques techniques et scientifiques peacuteriscolaires (30 et 40 des activiteacutes peacuteriscolaires proposeacutees) se sont reacutecemment eacutetoffeacutees Par ailleurs on observe parmi les 11 ndash 17 ans que huit enfants sur dix pratiquent un sport et moins de quatre sur dix une activiteacute artistique reacuteguliegravere formelle ou informelle mais que relativement peu drsquoenfants ont une activiteacute scientifique reacuteguliegravere hors lrsquoeacutecole (que ce soit en peacuteriscolaire ou extrascolaire) les donneacutees disponibles laissent penser que mecircme sur les activiteacutes peacuteriscolaires apregraves lrsquoeacutecole les pratiques sont peu deacuteveloppeacutees en comparaison de certains pays comparables au moins agrave partir du collegravege A ce point du constat il est envisageacute drsquoinstruire les pistes de propositions suivante deacutevelopper fortement sur le territoire des pratiques et activiteacutes scientifiques et technologiques agrave la fois des activiteacutes instaureacutees (clubs scientifiques tournois ateliers clubs de bricolage etc) et plus informelles ndash ouvertes ou semi-ouvertes (en meacutediathegraveque fablab dans la nature au Museacutee sur des plateformes numeacuteriqueshellip) Du point de vue des enfants et des adolescents divers objectifs coexistent enjeux intellectuels formation drsquoun sujet citoyen autonome (savoir questionner expeacuterimenter avoir une culture scientifique) accegraves agrave des terrains de reacutealisations voire de deacutepassement de soi Pour deacutevelopper des preacuteconisations nous souhaiterions avec lrsquoappui des acteurs de la CSTI eacutetablir des prioriteacutes deacuteterminer des ciblages eacuteventuels (publics prioritaires pour tel ou tel laquo dispositif raquo) Nous aurons besoin de deacuteterminer les leviers efficaces dans diffeacuterentes dimensions

- Modaliteacutes drsquoactiviteacutes et de pratiques proposeacutees aux enfants et adolescents

224

- Objectifs quantitatifs et qualitatifs en termes de deacuteveloppement des publics enfants et adolescents susceptibles de pratiquer des activiteacutes scientifiques et technologiques agrave court et moyen-terme

- Deacuteveloppement du vivier de meacutediateurs animateurs scientifiques - Partenariats entre les acteurs - Gouvernance au niveau territorial et national (conditions pour faire eacutemerger des offres

monter et deacutevelopper des projets et les co-financer) - Moyens publics mobiliseacutes

Ainsi avec le Conseil de lrsquoenfance et de lrsquoadolescence ndash HCFEA lrsquoAMCSTI vous propose ce questionnaire en 8 rubriques) Certaines questions appellent des reacuteponses ouvertes en quelques lignes Pour chaque question une rubrique autre vous permettra de proposer des pistes compleacutementaires le cas eacutecheacuteant

VOTRE STRUCTURE Preacutesentation de votre structure et de vos actions CSTI

1 Votre action se situe t- elle

Centre urbain et peri-urbain QPV Monde rural

2 Combien drsquoenfants et drsquoadolescents (3-18 ans) recevez-vous dans votre institution

- Pour des pratiques reacuteguliegraveres chaque anneacutee en dehors de la classe - Plus globalement (eacutevegravenementiels etchellip sans distinguer entre lrsquoactiviteacute ponctuelle la visite et

la freacutequentation pratique plus continue) mais en dehors de la classe - Plus globalement sur des eacutevegravenements scolaires (organiseacutes par lrsquoeacutecole pour tous les eacutelegraveves

drsquoune classe et dans le cadre du temps scolaire)

Les donneacutees manquent pour eacutevaluer le taux de pratiques reacuteguliegraveres Au mieux on peut aujourdrsquohui sommer quelques effectifs (sans savoir ce que lrsquoon prend en compte entre pratiques reacuteguliegraveres et visites de museacutee) on dispose aussi de quelques eacuteleacutements limiteacutes de comparaison internationale A premiegravere vue il semblerait qursquoenviron 10 drsquoune classe drsquoacircge doit ecirctre laquo toucheacutee raquo aujourdrsquohui par des eacutevegravenements ponctuels ou des pratiques reacuteguliegraveres Vos reacuteponses nous aideront agrave mieux cerner la situation actuelle et les manques pour les enfants et adolescents

PERSPECTIVES

225

3 Dans chaque cateacutegorie drsquoacircge comment pourrions-nous ameacuteliorer lrsquoaccegraves aux

sciences et technologies pour les jeunes et les adolescents en dehors de lrsquoeacutecole (dont le peacuteriscolaire) Cocher ce qui parait pertinent

3-6 ans

6-10 ans

11-14 ans

15- 18 ans

Reacuteduire le coucirct drsquoaccegraves aux lieux et projets de CSTI

Deacutevelopper et favoriser la mobiliteacute des publics pour lrsquoaccegraves aux activiteacutes de CSTI (organisation des transports sur certains publics accegraves handicaphellip)

Deacutevelopper les collaborations entre les acteurs de la science et des acteurs du social plus divers (ATD Quart Monde eacuteducateurshellip)

Deacutevelopper des concours en eacutequipe dans des theacutematiques diversifieacutees

Deacutevelopper des clubs de science et technique dans tous les collegraveges

Deacutevelopper des ateliers (bricolage meacutecaniquehellip) drsquoactiviteacutes manuelles et artisanales

Deacutevelopper des activiteacutes CST dans les bibliothegravequesmeacutediathegraveques

Mobiliser des moyens afin que ce soit les jeunes qui portent leurs propres projets en appui des acteurs des CSTI

Deacutevelopper des seacutejours scientifiques et technologiques en lien avec les laboratoires et universiteacutes

Deacutevelopper les fabs labs les dispositifs laquo DIY raquo ougrave faire soi-mecircme

Deacutevelopper des projets drsquoopen science sur un mode participatif (Ex paillasse)

226

On recense ici des vecteurs de diversification des propositions drsquoactiviteacutes pour diminuer la non-participation des jeunes aux activiteacutes scientifiques et techniques qui serait lieacutee agrave une offre inadapteacutee insuffisamment deacuteveloppeacutee ou inaccessible Les questions 4 agrave 4rsquorsquorsquo approfondiront le lien entre les contenus des projets et les types de publicsaspirations On aborde dans les questions 5 agrave 8 les leviers opeacuterationnels (viviers drsquoanimateurs partenariatshellip) susceptible de permettre un deacuteploiement des activiteacutes scientifiques et techniques Indiquer les 5 mesures prioritaires par tranche drsquoacircge et au global Autres

4 Quels types de projet doit-on deacutevelopper Entre le deacuteveloppement drsquoun reacuteseau de clubs de sciences ou de matheacutematiques permettant agrave des jeunes de pratiquer reacuteguliegraverement des sciences et de la technologie (et le cas eacutecheacuteant de deacutevelopper une passion de cultiver des excellences) et le deacuteveloppement drsquoateliers ou drsquoeacutevegravenementiels plus ponctuels qui vont aller vers des publics le cas eacutecheacuteant eacuteloigneacutes des sciences le peacuterimegravetre des dispositifs envisageables est large (plusieurs reacuteponses possibles)

Doit-on envisager 3-6 ans

6-10 ans

11-15 ans

15- 18 ans

des dispositifs geacuteneacuteraux drsquoinitiation agrave lrsquoesprit scientifique et au questionnement scientifique

Des dispositifs plus cibleacutes pour les laquo passionneacutes raquo de

Des dispositifs cibleacutes sur les sciences humaines

Education aux meacutedias sur les sciences (ex videacuteo grand public cnrs) lutter contre les fausses informations scientifiques laquo fake news raquo

Dans les trois items qui suivent on deacutetaillera cette analyse Sachant que tous les enfants nrsquoaiment pas forceacutement les sciences et technologies mecircme ceux que lrsquoon aurait sensibiliseacutes qursquoils sont susceptibles de srsquoinvestir dans des pratiques artistiques ou citoyennes ou de socialisation par ailleurs et qursquoil importe qursquoils puissent preacuteserver du temps libre agrave soi sans activiteacutes speacutecifiques on peut se demander ce que serait un objectif souhaitable de deacuteveloppement des publics engageacutes dans des pratiques scientifiques et technologiques

4rsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper des dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo de science ou de technologie

227

Ex clubs de preacuteparations aux Olympiades clubs maths et sciences projets CGeacutenial reacutesidenceshellip A partir de quel acircge Que faicirctes-vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (1 5 plus ) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation (agrave proximiteacute de chaque mairie des meacutediathegraveques des eacutetablissements scolaires hellip) Quel type de projets De contenus Comment ces activiteacutes peuvent elles se deacutemarquer de lrsquoenseignement scientifique agrave lrsquoeacutecole Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

4rsquorsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper des dispositifs pour les laquo passionneacutes raquo de technologie et activiteacutes manuelles et artisanales

Exemple fab lab clubs de bricolage de meacutecanique de couture etchellip A partir de quel acircge Que faicirctes vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (5 plus ) (si des moyens sont disponibles) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation Quels besoins en locaux outillages Quel type de projets De contenus Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes (classer par ordre drsquoimportance selon les obstacles principaux agrave vos yeux)

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

4rsquorsquorsquo Si lrsquoon souhaite deacutevelopper les dispositifs sciences pour tous Ex studio lab exposition ateliers itineacuterants hackaton labs de lrsquoeacuteteacute fab labhellip

228

A partir de quel acircge Que faicirctes-vous sur ce creacuteneau Est-ce assez deacuteveloppeacute A votre avis quelle portion drsquoune classe drsquoacircge cela devrait-il concerner agrave moyen-terme (10 20 autre (si des moyens sont disponibles) Quelle serait la bonne eacutechelle locale drsquoimplantation Quel type de projets De contenus Faut-il deacutevelopper des projets speacutecifiques pour des publics eacuteloigneacutes (si oui classer par ordre drsquoimportance selon les obstacles principaux agrave vos yeux)

- Geacuteographiquement - Socialement - Garccedilon Filles - Non dispositif universel

5 Dans une volonteacute drsquoun accegraves agrave tous et sur tout le territoire quels leviers serait pour vous les plus opeacuterant pour deacutevelopper massivement lrsquoaccegraves et le partage au CSTI Mobiliser les chercheurs et les eacutetudiants Favoriser la participation de jeunes chercheurs aux activiteacutes TLT Mobiliser les professeurs de lrsquoEducation nationale Favoriser lrsquoinvestissement des salarieacutes dans des activiteacutes beacuteneacutevoles agrave destination des enfants et des adolescents Faire appel agrave des retraiteacutes Deacutevelopper les partenariats entre acteurs de la CSTI et le tissu local et national drsquoentreprises Faire appel agrave des opeacuterateurs priveacutes Autres Indiquer sous les cateacutegories qui vous semblent prioritaires les leviers qui vous paraissent possibles pour atteindre cet objectif (par exemple si vous avez retenu laquo professeur raquo quelles en seraient les conditions mettre les locaux scolaires agrave disposition aller vers des dispositifs qui favorise le temps drsquoinvestissement des professeurs dans ces activiteacutes extra ou peacuteriscolaires )

229

6 Les outils numeacuteriques ont un pouvoir deacutemultiplicateur pour lrsquoaccegraves agrave la connaissance comment utiliser ce potentiel classer par ordre drsquoimportance Associer des prescripteurs comme les youtubers personnaliteacutes meacutediatiques et scientifiques notamment pour aller au-devant des publics et compleacuteter les seules prescriptions parentales Deacutevelopper compleacuteter des plateformes de ressources permettant de fleacutecher labelliser des contenus et des partenaires (type Edutech enrichis sur un mode laquo ouvert raquo de tutorielshellip) Inclure des lancements drsquoalertes Deacutevelopper la compleacutementariteacute entre des outils numeacuteriques et des clubs drsquoactiviteacutes et ateliers Deacutevelopper des projets drsquo open science sur un mode participatif (Ex paillasse) Autres

7 Quels partenariats selon vous devraient se deacutevelopper Quelle gouvernance Classer par prioriteacute Faut-il envisager la mise en place de parcours scientifiques et technologiques pour tous les enfants et adolescents distincts des parcours artistiques et culturels Deacutevelopper des partenariats avec des acteurs de proximiteacute (dont acteur du social) Deacutevelopper les partenariats entre acteurs de la CSTI et tissu local et national drsquoentreprises

Travailler en synergie avec les meacutedias (radioTV) CSA Deacutevelopper une webTV jeunes Favoriser lrsquoaccegraves agrave des espaces et des lieux de creacuteations

230

Creacuteer des eacutevegravenements culturels mixtes (musiquesportscience etc) Ameacuteliorer les passerelles entre lrsquoeacuteducation nationale et les acteurs de CSTI Ameacuteliorer les passerelles entre les chambres de meacutetiers les centres de formations et drsquoapprentissage et les acteurs de CSTI Deacutevelopper les liens entre les activiteacutes scientifiques et technologiques pour les enfants et adolescents avec les universiteacutes Les laboratoires publics et priveacutes Autres

8 Quels vous paraissent les principaux freins et obstacles au deacuteveloppement des pratiques scientifiques et technologiques Y a-t-il des exemples de fausses bonnes ideacutees qursquoil vous paraicirct important de mentionner Ou au contraire des exemples agrave imiter Merci pour votre participation

231

ANNEXE 4 ENFANT ACTEUR SOCIAL

Estimation par les enfants du respect des droits en France

232

ANNEXE 5 ESPACES ALSH problegravemes meacutethodologiques de comptage Problegravemes de double comptage notamment La reacuteforme des rythmes eacuteducatifs a rendu les estimations effectueacutees plus compliqueacutees qursquoauparavant essentiellement pour lrsquoeacutevaluation du nombre de places ouvertes au sein des accueils peacuteriscolaires Ainsi auparavant pour une deacuteclaration donneacutee (et une peacuteriode donneacutee) on ne conservait que les effectifs maximaux deacuteclareacutes par tranche drsquoacircge (lorsque lrsquoon eacutetait en preacutesence de plusieurs fiches compleacutementaires)et on effectuait ensuite la somme pour lrsquoensemble des deacuteclarations Doreacutenavant pour une adresse donneacutee (et une peacuteriode donneacutee) on ne conserve que les effectifs maximaux deacuteclareacutes par tranche drsquoacircge (lorsque lrsquoon est en preacutesence de plusieurs fiches compleacutementaires relieacutees agrave une ou plusieurs deacuteclarations) et on effectue ensuite la somme pour lrsquoensemble des adresses Ainsi cela permet de limiter les double-comptes que lrsquoon retrouvait notamment lorsque une association proposait un Temps drsquoActiviteacute Peacuteriscolaire en compleacutement de lrsquoaccueil peacuteriscolaire laquo traditionnel raquo qui existait avant la reacuteforme des rythmes eacuteducatifs Neacuteanmoins cette derniegravere estimation a ses limites puisqursquoil doit subsister encore des doubles comptes En effet lrsquoestimation du nombre de places ouvertes se base sur les adresses des accueils de loisirs ou des accueils de jeunes Hors le temps peacuteriscolaire integravegre doreacutenavant reacuteglementairement depuis 2015-2016 le mercredi apregraves-midi lorsque la classe a lieu le mercredi matin Pourtant la peacuteriode du mercredi apregraves-midi reste particuliegravere puisque la plage peacuteriscolaire y est bien plus eacutetendue que les autres jours De ce fait il nrsquoest pas rare de constater que des organisateurs drsquoaccueils collectifs de mineurs peacuteriscolaires proposent une organisation diffeacuterente le mercredi apregraves-midi dans une structure deacutedieacutee autre que celle utiliseacutee en peacuteriscolaire les autres jours de la semaine en regroupant des eacutelegraveves de plusieurs eacutecoles permettant ainsi de rationaliser les moyens humains Il apparaicirct donc que tous les accueils deacuteclareacutes en peacuteriscolaire aujourdrsquohui ne fonctionnent pas simultaneacutement ce qui montre les limites de la meacutethodologie adopteacutee dans les estimations proposeacutees actuellement

233

ANNEXE 6 VACANCES (LETTRE DE MISSION PEP ET COMPLEMENTS)

234

Eacutevolution des effectifs de deacuteparts de mineurs au sein des accueils collectifs avec

heacutebergement selon le type de seacutejours et la peacuteriode de congeacutes scolaires consideacutereacutee au cours des anneacutees 2007-2008 agrave 2015-2016

235

Source DJEPVA deacuteclarations issues des fichiers SIAM traitement INJEP-MEOS estimations au 23 janvier 2017

Champ tous types drsquoaccueils collectifs de mineurs avec heacutebergement ayant accueilli au moins 7 mineurs organiseacutes en dehors du cadre scolaire agrave lrsquoexception des seacutejours dans une famille et des accueils de scoutisme qui ne sont pas pris en compte ici

Eacutevolution du nombre de journeacutees enfants au sein des accueils collectifs de mineurs avec heacutebergement selon le type de seacutejours et la peacuteriode de congeacutes scolaires consideacutereacutee au cours des anneacutees 2007-2008 agrave 2015-2016

Source DJEPVA deacuteclarations issues des fichiers SIAM traitement INJEP-MEOS estimations au 23 janvier 2017

Champ tous types drsquoaccueils collectifs de mineurs avec heacutebergement ayant accueilli au moins 7 mineurs organiseacutes en dehors du cadre scolaire agrave lrsquoexception des seacutejours dans une famille et des accueils de scoutisme qui ne sont pas pris en compte ici

Une freacutequentation des seacutejours collectifs diffeacuterencieacutee selon

- Lrsquoacircge

Taux de deacutepart en seacutejours collectifs par tranche drsquoacircge en 2011 (Source OVLEJ)

En nombre de deacuteparts de mineurs 2007-2008

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015 2015-2016

Ensemble des effectifs de deacuteparts de mineurs 1775670 1810375 1820271 1 831402 1762860 1764412 1750617 1638296 1 582497

Toussaint 48 111 51 928 53 253 54 020 53 317 64 231 67 258 67 539 67 047

Noeumll 18 885 18 349 19 636 22 104 22 450 18 788 18 833 17 627 15 725

Hiver 209 894 207 870 211 947 211 924 207 468 202 569 202 608 181 487 170 194

Printemps 143 925 148 203 153 454 160 422 145 679 143 126 141 266 129 230 121 233

Eacuteteacute 1 331 676 1 358 222 1 355 711 1 361 722 1 307 783 1 314 017 1 299 158 1 219 297 1 181 849

Autres peacuteriodes 23 179 25 803 26 270 21 210 26 163 21 681 21 494 23 116 26 449

En nombre de journeacutees enfants 2007-2008

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015

2015-2016

Ensemble des journeacutees enfants 16 752 951

16 475 463

16 392 367

16 071 785

15 348 038

15 014 782

14 475 295

13 447 275

12 850 673

Toussaint 294 653 306 763 318 770 330 752 325 655 396 811 431 439 427 500 427 510

Noeumll 142 241 134 994 130 428 140 192 151 368 131 330 122 205 117 685 102 750

Hiver 1 545 939 1 509 489 1 510 805 1 504 773 1 474 262 1 421 860 1 397 290 1 269 686 1 169 845

Printemps 982 468 998 916 1 017 349 1 079 275 941 850 917 013 904 808 821 398 763 565

Eacuteteacute 13 677 530

13 414 873

13 298 225

12 932 762

12 357 695

12 072 026

11 544 354

10 720 671

10 280 009

Autres peacuteriodes 110 120 110 428 116 790 84 031 97 208 75 742 75 199 90 335 106 994

236

- Le revenu des parents

Taux de deacutepart en seacutejour collectif des 5-19 ans selon le revenu net mensuel familial

Sources enquecirctes Vacances Insee 2004 (OVLEJ 2006) enquecircte OVLEJ-Eacutetudes et recherches de la Jeunesse

au plein air 2011

laquo Les seacutejours sont devenus trop chers pour les classes moyennes Le prix drsquoune semaine de vacances en colonie coucircte entre 400 et 600 euros par enfant avec un coucirct moyen agrave la journeacutee de 63 euros contre 47 euros pour un seacutejour en village familial et 115 euros pour un seacutejour agrave lrsquoeacutetranger Il est ainsi plus eacuteconomique de partir en vacances familiales que drsquoenvoyer les enfants seuls dans une colonie de vacances Le coucirct du seacutejour expliquerait que les enfants des meacutenages qui disposent de 1 000 agrave 2 000 euros nets par mois nrsquoaient pas accegraves aux colonies de vacances Le prix des seacutejours est drsquoailleurs deacutesigneacute comme la premiegravere cause de deacutesaffection des seacutejours par la plupart des intervenants Une journeacutee drsquoaccueil en centre de loisirs sans heacutebergement revient agrave 35 euros par jour raquo437

437 M Meacutenard (2013) Rapport drsquoinformation sur lrsquoaccessibiliteacute des jeunes aux seacutejours collectifs et de loisirs op cit

237

ANNEXE 7 TAUX DE SCOLARISATION ET EMPLOI DU TEMPS

La scolarisation apregraves le collegravege

Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons TotalEnseignements adapteacutes 11 595 19 906 31 501 11 454 19 310 30 764 2 756 5 073 7 829 2 331 3 590 5 9216e et 5e 1 989 2 856 4 845 251 284 535 52 93 145 12 9 214e 54 143 75 000 129 143 3 061 4 363 7 424 164 212 376 31 37 683e (y compris preacuteapprentis) 324 049 312 638 636 687 69 919 96 314 166 233 6 696 8 811 15 507 1 001 1 232 2 2332de geacuteneacuterale et techno 12 282 12 762 25 044 236 483 198 472 434 955 37 991 39 764 77 755 3 836 4 151 7 9871re geacuteneacuterale et techno 274 394 668 11 652 11 498 23 150 205 275 163 858 369 133 39 111 42 009 81 120Terminale geacuteneacuterale et techno 26 15 41 283 399 682 11 397 10 468 21 865 186 383 144 796 331 179Pro court scolaire (1) 36 41 77 6 540 7 924 14 464 22 192 28 604 50 796 18 570 23 613 42 183Pro court apprentissage (1) 2 965 9 317 12 282 9 788 29 075 38 863 10 334 30 365 40 699Pro long scolaire (1) 236 339 575 45 241 58 274 103 515 78 341 97 412 175 753 82 229 97 388 179 617Pro long apprentissage (1) 358 1 927 2 285 1 074 4 938 6 012 3 203 10 360 13 563Post-bac 2 3 5 20 26 46 122 226 348 11 849 11 205 23 054Total scolariseacutes 404 632 423 954 828 586 388 227 408 108 796 335 375 848 388 534 764 382 358 890 368 755 727 645Non-scolariseacutes (2) 10 982 11 643 22 625 7 803 9 527 17 330 19 953 26 789 46 742 28 162 38 552 66 714Population 415 614 435 597 851 211 396 030 417 635 813 665 395 801 415 323 811 124 387 052 407 307 794 359

Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons Total Filles Garccedilons TotalEnseignements adapteacutes 28 46 37 29 46 38 07 12 10 06 09 076e et 5e 05 07 06 01 01 01 ε ε ε ε ε ε4e 130 172 152 08 10 09 ε 01 ε ε ε ε3e (y compris preacuteapprentis) 780 718 748 177 231 204 17 21 19 03 03 032de geacuteneacuterale et techno 30 29 29 597 475 535 96 96 96 10 10 101re geacuteneacuterale et techno 01 01 01 29 28 28 519 395 455 101 103 102Terminale geacuteneacuterale et techno ε ε ε 01 01 01 29 25 27 482 355 417Pro court scolaire (1) ε ε ε 17 19 18 56 69 63 48 58 53Pro court apprentissage (1) 07 22 15 25 70 48 27 75 51Pro long scolaire (1) 01 01 01 114 140 127 198 235 217 212 239 226Pro long apprentissage (1) 01 05 03 03 12 07 08 25 17Post-bac ε ε ε ε ε ε ε 01 ε 31 28 29Total scolariseacutes 974 973 973 980 977 979 950 935 942 927 905 916Non-scolariseacutes (2) 26 27 27 20 23 21 50 65 58 73 95 84Population 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 Champ France meacutetropolitaine + DOM hors Mayotte Public + Priveacute1 Voir laquo Deacutefinitions raquo2 Le contenu de cette ligne doit ecirctre analyseacute avec prudence Les valeurs aff icheacutees sont le reacutesultat du rapprochement de deux sources diffeacuterentes les populations estimeacutees par lrsquoInsee et le total des deacutenombrements drsquoeacutelegraveves drsquoeacutetudiants et drsquoapprentis reacutealiseacutes dans les eacutetablissements

- Statistiques communiqueacutees par le ministegravere en charge de lrsquoagriculture (2014-2015) et par le ministegravere en charge de la santeacute (2013-2014)

16 ans 17 ans14 ans 15 ans

17 ans

- Insee-traitements DEPP pour la population par acircge

- Systegravemes drsquoinformation et enquecirctes statistiques du MENESR DEPP et MENESR-DGESIP-DGRI SIESMENESR-Depp et MENESR-DGESIP-DGRI SIES Pour la source du SIES Formation dingeacutenieurs en partenariat (FIP ex NFI) il sagit des donneacutees de 2013 - 2014

14 ans 15 ans

Sources

En 16 ans

238

ANNEXE 8 RELATIONS AVEC LA FAMILLE ET LES ADULTES

Source enquecircte HBSC 2014

Enquecircte CREDOC scouts En comparant agrave lrsquoenquecircte preacuteceacutedente (2002) en 10 ans les attentes des 11-14 ans cibleacutes par lrsquoenquecircte vis-agrave-vis des adultes ont eacutevolueacute En hausse

- laquo Qursquoils fassent profiter de leur expeacuterience raquo +17 points - laquo Qursquoils aient de lrsquoautoriteacute raquo +11 points

En baisse - laquo Qursquoils me laissent tranquille raquo - 9 points

239

- laquo Qursquoils soient des copains raquo -21 points

240

ANNEXE 9 AVIS DE LrsquoACADEMIE DES SCIENCES SUR LES ECRANS LrsquoAcadeacutemie des sciences a ainsi remis un avis en 2013 438 qui deacutetaille les impacts diffeacuterencieacutes des eacutecrans selon lrsquoacircge des enfants (36912)

Avant 3 ans De nombreux travaux montrent que lrsquoenfant de moins de trois ans ne gagne rien agrave la freacutequentation des eacutecrans Par ailleurs des travaux plus reacutecents srsquoinquiegravetent du deacuteveloppement de syndrome de type autistiques en lien avec les eacutecrans

Avant 6 ans Pas de console de jeu portable avant 6 ans Aussitocirct que les jeux numeacuteriques sont introduits dans la vie de lrsquoenfant ils accaparent toute son attention et cela se fait aux deacutepens de ses autres activiteacutes et risque de limiter sa creacuteativiteacute En outre avant que lrsquoenfant ne sache lire les seuls jeux possibles sont sensori-moteurs et baseacutes sur la steacutereacuteotypie motrice

Avant 9 ans Pas drsquoInternet avant 9 ans et Internet accompagneacute jusqursquoagrave lrsquoentreacutee en collegravege

A partir de 12 ans Internet seul avec prudence

Un accompagnement des parents reste neacutecessaire Il faut deacutefinir avec lrsquoenfant des regravegles drsquousage convenir drsquohoraires preacutedeacutefinis de navigation mettre en place un controcircle parental etc tenir compte de la maturation ceacutereacutebrale qui nrsquoest pas acheveacutee

438 Acadeacutemie des sciences

241

ANNEXE 10 CONTRIBUTION SUR LrsquoEVALUATION DES IMPACTS (EVALUATING THE EVIDENCE OF THE IMPORTANCE OF EXTRACURRICULAR ACTIVITIES IN PROMOTING SOCIO-EMOTIONAL SKILLS) Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills Report to the HCFEA Maria del Carmen Huerta Lidia Panico439 Final report submitted in November 2017

Introduction why looking at socio-emotional skills Social and emotional skills sometimes also referred to ldquonon-cognitive skillsrdquo ldquosoft skillsrdquo ldquotransversal skillsrdquo or ldquocharacter skillsrdquo refer to individual capacities that enable individuals to deal effectively with the demands and challenges of everyday life ndash such as achieving goals working with others managing and expressing emotions ndash and to contribute to societal progress (WHO 1997 OECD 2015) These skills include goal setting self-discipline perseverance responsibility self-awareness respect for others sociability empathy self-esteem emotional and stress control among others They are all critical for children and young people to become confident responsible resilient and engaged students and citizens In recent years these kinds of skills have gained increasing attention They are seen as a key component to respond to the social economic and technological challenges of the 21st century (National Academy of Sciences 2012 OCED 2015) It is clear that young people need skills that allow them to better navigate and thrive in a competitive global society where individuals are more interconnected and jobs are more complex and less stable These needs are often greatest for disadvantaged groups and children and young people from an immigrant background as they are less like to be exposed to stimulating learning environments Socio-emotional skills have been linked to positive outcomes both in childhood and adulthood for example several studies have shown that increased social and emotional competence is related with outcomes such as improved academic performance higher educational attainment labour market success reductions in depression obesity risk behaviours (eg drinking smoking substance abuse) and behavioural problems such as bullying (Taylor et al 2017 OECD 2015 Durlak et al 2011 National Research Council 2012) For example self-control in childhood (that is onersquos ability to manage their emotions and responses) is associated with better physical health and personal finances in adulthood (Moffit et al 2011) likewise self-esteem is associated with reduced risks of obesity and depression in adulthood (OECD 2015) and social skills are associated with reduced chances of truancy in secondary school (Carneiro Crawford and Goodman 2007)

439 Address for correspondence Institut National drsquoEtudes Deacutemographiques (INED) 133 Boulevard Davout 75980 Paris cedex 20 lidiapanicoinedfr

242

International evidence shows important gaps in socio-emotional skills by socio-economic background Studies from several countries have shown that children from more disadvantaged backgrounds tend to have lower levels of skills than their more advantaged peers across childhood (Brooks-Gunn and Duncan 2007 Doyle et al 2009 Bradbury et al 2011 Garcia 2015) This is probably because family resources such as family income parental education parental skills and expectations etc can mediate the effects of other mechanisms that foster skills acquisition such as parenting access to quality schooling and extra-curricular activities and the home learning environment (Garcia 2014 2015) Children from disadvantaged backgrounds tend to have fewer opportunities than their better-off peers to participate in out of school activities that provide the chance to socialise to foster self-esteem and confidence and to support academic performance (Chanfreau et al 2016) Hence interventions that promote social and emotional skills can be particularly beneficial for disadvantaged populations and hence can contribute to decreasing socio-economic inequalities The academic literaturersquos interest in understanding the development and nurturing of socio-emotional skills has particularly focused on the role of early childhood education and care on skills development Evidence shows that good quality investments when the child is under age 3 are very effective in promoting a range of both cognitive and socio-emotional skills (Carneiro and Heckman 2003) Good quality investments can come from a number of sources such as family school peers and communities Each learning context plays a critical role in childrenrsquos lives and its influence differs according to the age of the child While families are key for the development of young children schools and peers become more important as children age Children who lack stimulating learning environments and those who are exposed to stressful situations are more likely to lose out in their skill development in relation to their better-off peers Schools together with a number of other programs are increasingly attempting to enhance the development of socio-emotional skills in complement to more-often used cognitive and educational programs In this report we review the evidence of what programs and activities can foster the development of socio-emotional skills in school-aged children School-aged children in Western countries spend about half of their waking hours in leisure activities (Larson and Verma 1999) While most children in Europe are enrolled in a national formal school system subsidized by the state there is a lot of heterogeneity in terms of their participation in after-school activities as well as the type and quality of the activity they take part in the setting of these activities or the funding of these activities Yet there is relatively little academic research quantifying what extracurricular activities children pursue or whether different activities are more suitable to promote child development440 We do know that disparities in the monetary investment in ldquoeducation enhancing activitiesrdquo outside of formal schooling expenses has increased markedly in countries such as the United States while spending by the poorest families has remained stable over the last decades it has nearly tripled for families in the top quintile up to 8900 dollars per child per year (Duncan and Murnane 2011) Given these differential expenditures across population groups together with the increasing labour force participation of mothers extra-school activities can be considered a productive way to

440 The United Kingdom is conducting a research project to better understand the take-up and impact of out of school activities To find out about the study see Box 1 below for a summary and visit the following website wwwnatcenacukour-researchresearchout-of-school-activities

243

use the time between the end of the school day and the evening at home with the family They can however also expose children to less stringently controlled lower quality environments particularly for lower-income families Theoretical framework how could extracurricular activities impact socio-emotional skills Developmental systems theories of human development emphasize the relative plasticity or malleability of the human brain including learning new social and emotional skills or behaviours across childhood and adolescence suggesting a potential to promote positive development (Lerner 2002) What is more some evidence suggests that while the early years are a sensitive period for the development of both cognitive and socio-emotional skills adolescence is also sensitive to the development of social and emotional ones (Cunha Heckman and Schennach 2010) The developmentalndashecological model of Bronfenbrenner (1979) is useful in conceptualizing why looking at extracurricular activity participation when socio-emotional skills are considered The model tells us that individual development is influenced by a number of spheres in childrenrsquos lives and the interaction between these spheres So childrenrsquos and adolescentsrsquo development will be influenced by their own characteristics and how they interact with their families their friends the school their communities and their larger societal and historical setting One implication of this model is that formal schooling is not the only setting that can promote child development and that any other source of influence such as extracurricular activity participation will be successful depending on their characteristics and their interaction with the childrsquos own characteristics (Mahoney Larson amp Eccles 2005)

Extracurricular activities in school settings Extra-curricular activities offer a wide range of opportunities for skills development Meta-analyses and reviews of the literature have concluded that participation in sports music arts and after-school academic activities can have a positive influence on studentsrsquo socio-emotional cultural physical and academic development (Taylor et al 2017 Durlak et al 2011 Winner et al 2013) Extra-curricular or after-school activities and programs can be of different types mdashpublic private fee-paying freemdash and can be conducted within schools or formal settings such as schools community facilities sports clubs or cultural centres or outside formal structures The activities offered are generally voluntary but tend to be regularly scheduled involve several participants and offer supervision or guidance by adults These programs may focus on a number of goals keeping students safe developing cognitive skills providing mentoring and providing social and intellectual enrichment to instil a broader set of values High quality programs that are likely to positively affect social and emotional development include sports arts clubs student councils and voluntary work They can help foster responsibility perseverance discipline collaboration capacity to work in a team self-confidence emotion regulation and curiosity (Winner et al 2013 Farkas 2003) School-based organised activities appear to be particularly beneficial for more disadvantaged children high-quality data from the UK shows that for the most economically disadvantaged children attendance to their after-school club (see box number 1 for details) was linked to better cognitive skills and prosocial skills (Chanfreau et al 2016)

244

Many of these programs are based within schools The student background questionnaire of the OECD Programme for International Student Assessment (PISA) 2012441 reports that most 15-year-olds across OECD countries attended schools which organized at least one extra-curricular activity (OECD 2013) Of those who answered positively to this question 90 reported attending schools that supported extracurricular sports and 73 attended schools with volunteering or service activities Other popular activities offered by schools included arts clubs and musical activities and mathematics competitions Availability of these activities however varies greatly across countries (see Table 1 for a breakdown of proposed activities across countries) Table 1 Percentage of 15-year-olds students whose school director reported that the school offers the following activities to students

Country Band orchestra or choir

School play or musical

School yearbook newspaper or magazine

Volunteering or service activities

Maths club

Maths competitions

Chess club

Computer or ICT clubs

Art club or art activities

Sporting team or sporting activities

OECD

France 421 718 277 617 110 735 214 238 827 969

Belgium 313 523 429 778 15 705 161 92 402 890

Denmark 458 394 365 145 73 106 92 92 303 693

Finland 800 434 386 294 82 883 101 117 371 754

Germany 835 644 597 944 212 582 305 599 786 944

Italy 297 722 612 685 57 666 111 212 365 950

Japan 855 425 422 899 65 120 359 556 949 1000

Korea 734 434 891 997 764 759 928 854 927 946

Netherlands 583 630 662 954 27 465 97 50 653 911

Portugal 298 544 773 832 449 978 330 122 520 977

Spain 299 454 482 544 84 660 150 133 222 796

Sweden 681 465 234 463 95 582 59 26 297 810

Switzerland 712 600 325 545 53 277 100 175 682 891

441 Information on the school offer of extracurricular activities in the PISA surveys was not collected in the 2015 edition The 2012 data is therefore the most up-to-date information for this variable

245

United Kingdom

959 896 800 930 728 937 538 773 915 996

United States 922 858 876 934 561 677 429 551 884 996

OECD Average 629 585 558 726 272 668 301 378 617 902

Source OECD (2013) PISA 2012 Results What Makes Schools Successful (Volume IV) Resources Policies and Practices PISA OECD Publishing Paris In the countries ranking highest on the PISA test scores there is increasing variety in afterschool activities this wide offer of activities partly reflects their increasing focus on developing socio-emotional skills Countries such as Singapore Japan Malaysia and South Korea increasingly focus on developing childrenrsquos non-cognitive skills (Barker 2013) Schools in fact see extra-curricular activities as a way to promote socio-emotional skills which they increasingly recognize as important for overall child development In Japan extracurricular activities are organised as an integral part of the school system (see box number 2 for short case study of the Japanese setting) Similarly Korea has also guidelines in place specifying the minimum hours of extracurricular activities schools offer including student clubs voluntary activities and career education (OECD 2015) The Collaborative for Academic Social and Emotional Learning at the University of Illinois Chicago is at the forefront in efforts to promote socio-emotional skills in the United States Founded in 1993 by Daniel Goleman (author of the 1995 book Emotional Intelligence) and Eileen Rockefeller Growald CASELrsquos mission is to advance the science of socio-emotional learning and expand evidence-based practices as an essential part of school education Their review of secondary-school based programs to improve Socio-Emotional Learning has shown that well-designed high-quality evidence-based programs can foster studentsrsquo social-emotional development (CASEL 2015) Most of the successful programs reviewed demonstrated impacts on studentsrsquo behaviour with outcomes such as positive social behaviour and the reduction of conduct problems Similarly a large scale meta-analysis of this type of interventions in the United States showed social and emotional learning programmes have significant positive effects on developing skills such as goal setting conflict resolution and decision making (Durlak et al 2011)Several other studies also showed positive impacts on studentsrsquo academic performance and a few programs showed effects on emotional well-being CASEL argue that the development of socio-emotional skills is best done through the environments in which student learning takes place therefore mostly school-based (1) through classroom curriculum and instruction (2) a school climate policies and practices that promote student engagement in positive activities in and out of the classroom and (3) broad family and community involvement in program planning and implementation CASEL propose that socio-emotional learning can be laquo infused raquo in teaching practices school policies and the academic curriculum as well as being directly thought in targeted programs School based programs have the advantage to be able to target both individual and contextual factors that can promote positive socio-emotional skills and creates favourable spaces and opportunities for students to practice those skills While many of the CASEL successful in-school programs focus on improving teaching practices teacher-student interactions and other school-environment interventions or curriculum focused on explicatively teaching students socio-emotional skills some of the

246

programs approach the subject differently For example the Expeditionary Learning curriculum promotes childrenrsquos socio-emotional learning through an experiential approach in which students carry out interdisciplinary research projects in a group setting and led by school personnel such as teachers which are then presented to outside audiences (see box number 3) Looking beyond school-based extra-curricular programs what activities can foster socio-emotional skills While most of the literature focuses on analysing the impact of school-based extra-curricular activities extra-curricular activities can also take place outside the school and can be unstructured as well as be delivered through a structured program Taking part in some of these activities is also associated with positive benefits For example children who participate in pro-social activities (eg scouting volunteering and church activities) are more likely to have positive identities and higher self-esteem (Lewis 2004) Table 2 shows the proportion of 15 years-old who exercise outside school settings across OECD countries These figures from PISA show that the vast majority of adolescents engage in some form of physical activity outside of school premises However activities taking place outside settings such as schools are much more difficult to measure and to statistically assess and there is less robust evidence on the causality of the relationship between extracurricular activities and socio-emotional development Table 2 Percentage of 15-year-old students who exercised outside of school

Country

Proportion of students who reported that

they exercise before going to school

Proportion of students who

reported that they exercise after going to

school

France 379 590

Belgium 436 706

Finland 351 671

Germany 381 686

Italy 340 650

Japan 415 498

Korea 242 429

Netherlands 409 761

247

Norway 314 701

Portugal 508 650

Spain 438 703

Sweden 309 649

Switzerland 419 707

United Kingdom 346 607

United States 484 710

OECD average 430 662

Source OECD PISA 2015 Results Studentrsquos Well-being (Volume III) PISA OECD Publishing Paris Much of the evidence on extracurricular activities and child development focuses on sporting activities The literature shows mostly positive findings but with some nuances PISA results find a moderate relationship between exercising outside of school and average science performance after accounting for gender and socio-economic status (OECD 2017) However PISA data also shows that students that perform a physical activity on a daily basis perform significantly worse than other students This is probably a selective group of ldquotop athletesrdquo who invest more time in sports than in school achievement Physical exercise was more strongly associated with non-cognitive outcomes On average across OECD countries students who reported a moderate or vigorous physical activity outside of school are 67 percentage points less likely to feel like an outsider at school 3 percentage points less likely to skip school frequently and 29 percentage points less likely to feel very anxious about tests than students who do not engage in physical activities at all (OECD 2017) This positive finding is reflected by smaller studies focusing on the impact of sports participation on socio-emotional skills mostly coming from the USA In a sample of 7th graders McHale et al (2005) found that youth involved in sports reported higher self-esteem and were rated by teachers as more socially competent and less shy and withdrawn than non-involved youth Fauth et alrsquos (2007) longitudinal study found that sports participation was related to lower ratings of anxiety and depression Fredricks and Eccles (2006) found a similar result in their cross-sectional analysis of depression and self-esteem but the effects were not enduring in their longitudinal analysis Similarly a meta-analysis looking at sport activities founds positive but small associations between sport activities and self-esteem and self-efficacy (Lewis 2004) Stevenson (2010) exploiting a policy change aimed at boosting female athletic participation rates finds that increased girlsrsquo participation leads to higher female college attendance female labour force participation and female participation in high-skill occupations also suggesting a potential impact through increased self-esteem In a cross-sectional sample of middle school students Shernoff and Vandell (2007) found that sports participants reported high levels of concentrated effort importance and overall engagement They found that sports activities were however also linked to higher levels of stress as also found in a cross-sectional consideration of school- and non-school-

248

based activities of eleventh graders by Larson Hansen and Moneta (2006) This study also found that participation in sports was strongly linked to children reporting taking more initiative being able to sustain efforts and setting goals We found two studies using European data Meroni Piazzalunga Pronzato (2017) use a large nationally-representative cohort study to confirm that in the United Kingdom children participating in sporting activities after school are reported as having fewer peer problems and higher pro-social behaviour Also using the same data participating in organised sports or physical activity was found to be positively associated with academic performance at age 11 when controlling for prior attainment (Chanfreau et al 2016) Other popular afterschool activities include music and arts lessons and some smaller studies have attempted to evaluate the impact of participation in these activities and socio-emotional outcomes Starting with music lessons Hille and Schupp (2013) examine how long-term music training during childhood and youth affects the adolescentsrsquo development using data from Germany Their findings suggest that adolescents with music training have better cognitive skills and school grades and are more conscientious open and ambitious In Winner et al (2013)rsquos review of the literature they observe that music education appears to help strengthen IQ (intelligence quotient) academic performance and phonological skills They also suggest that there is preliminary evidence that music lessons might facilitate learning a foreign language Evidence that arts education improves socio-emotional skills is scarce with sparse studies finding positive effects but more research needed Participating in arts clubs has been found to promote friendships among adolescents particularly in high school and more so than activities such as sports clubs (Schaefer et al 2011) Shernoff and Vandell (2007) found that arts participants reported high levels of engagement while participating and was related to higher intrinsic motivation concentrated effort engagement and lower apathy Similarly a few studies show that performing art activities such as theatre and dance activities can enhance self-esteem perseverance empathy and emotion regulation (for a review of the studies see Winner Goldstein and Vincent-Lancrin 2013) A number of afterschool science clubs are offered through various formats and focusing on different aspects A review of science technology engineering and mathematics (STEM) afterschool programs in the United States suggests that these kind of programmes play a key role in supporting STEM learning and they also enhance skills such as self-confidence communication analytical thinking and ability to work in groups (Afterschool Alliance 2011) Finally other enriching activities could take place outside of structured programs such as clubs and lessons This area is where the available evidence is currently weakest A recent interest has been of whether the increased use of computers and other electronic equipment can be positive or negative for child development In a review of this literature Subrahmanyam et al (2000) report that using a computer is potentially linked to slightly better academic performance However access to computers decreases the amount of time children spend on other activities putting children at risk of doing less physical activities as well as a higher risk of obesity and sleeping disorders In addition the extensive use of computers to play games and the use of Internet seem to be linked to fewer friendships In more recent work using data from the UK Millennium Cohort Study screen time (TV and computers) was associated with an increase in negative consequences for childrenrsquos socio-emotional behaviour their parents reported more emotional problems and less pro-social behaviour (Meroni Piazzalunga Pronzato 2017)

249

Through what mechanisms can these organized activities foster healthy development There is relatively little research explaining how a quality after-school activity actually fosters childrenrsquos socio-emotional skills or healthy development more generally There are however several features shared by successful programs that have been highlighted as potential mechanisms For example a committee of scholars reporting to the National Research Council and Institute of Medicine in the United States derived a list of 8 key features that successful programs have which may explain their positive impact on child development (Eccles and Gootman 2002) 1) physical and psychological safety 2) appropriate structure that provides clear consistent rules and expectations 3) supportive relationships with peers and adults marked by closeness warmth caring and mutual respect 4) opportunities for belonging in an environment that recognizes appreciates and encourages individual differences 5) positive social norms encouraging socially appropriated behaviour values and morals 6) support for efficacy and mattering a context that supports autonomy values individual expression concentrates on growth rather than absolute performance and challenges participants to take on responsibilities 7) opportunities for building physical intellectual psychological or social skills 8) integration of families schools and communities In addition the meta-analysis conducted by Durlak and colleagues (2011) documented that the most effective social and emotional learning (SEL) programmes combined four important features in their teaching practices sequenced training active forms of learning focus time and attention to skill development tasks and explicit learning objectives (which they defined the ldquoSAFErdquo principles) Quality in the intervention is therefore needed for a positive impact of school-based interventions Finally in contrast with the focus on cognitive skills once children enter primary school early childhood settings have long been interested in the development of socio-emotional skills and can therefore also give some insights into the mechanisms that can nurture such skills These include the importance of playtime for the development of self-regulation and confidence and strong teacher-student relationships for promoting trust and curiosity (for a review see Galinsky 2006)

A focus on ldquoholisticrdquo child development This manuscript focuses on evaluating the evidence on whether extracurricular activities can promote childrenrsquos socio-emotional development We conclude on a note about the importance of considering childrenrsquos development in a holistic fashion A growing body of research has shown that ldquoskill begets skillrdquo those with more skills are likely to further accumulate not only social and emotional skills but also cognitive skills (Heckman 2008) Furthermore no sets of skill whether it is social emotional or cognitive can be cultivated in isolation of others In fact there appears to be a mutual relationship between socio-emotional skills and cognitive development (Cunha et al 2006 Lenvin 1970) As Garcia (2013) shows using data from the Early Childhood Longitudinal Study a US cohort study of a nationally-representative sample of over 20 000 children from entry into pre-school the interdependencies between sets of cognitive (such as reading and math test scores) and socio-emotional skills (such as parent and teacher-reported self-control social interaction skills attention persistence in completing tasks) are statistically significant in both directions that

250

is socio-emotional skills predict later cognitive achievements and vice versa This suggests that skills are interdependent and cannot be isolated from each other This implies that while nurturing socio-emotional skills is important in itself as it builds qualities we value in themselves such as self-confidence empathy respect for others helping forming identities and preferences engaging in societal activities etc socio-emotional skills should also be promoted because they indirectly impact other individual and societal outcomes which we put much emphasis on such as educational attainment future employability and productivity earnings and health Social and emotional competence has in fact been shown to be a critical element of academic achievement as it is linked to academic engagement and long-term academic achievement Several studies cite social and emotional skills as fundamental to studentsrsquo level of engagement in secondary school as well as access and completion of a tertiary degree (National Research Council 2012) In particular Durlak and colleaguesrsquo (2011) seminal meta-analysis of 213 school-based interventions442 aiming to improve socio-emotional skills in children aged 5 to 18 showed that these programs were beneficial to children particularly in terms of improved social skills and behaviour which in turn increased educational performance by about 10 percentage points This benefit was evident across all ages studied Furthermore a recent extension443 of this meta-analytic review found two important features (Taylor et al 2017) First it observed significant positive effects of SEL programmes on a range of outcomes after 6 months or more following programme participation Hence it seems that benefits can have long-lasting effects Second the meta-analytic review found that SEL programmes are beneficial to all students regardless of their socioeconomic background and their geographical location (Taylor et al 2017) Hence this kind of interventions can be an effective approach for reducing the skill gaps observed in the population

Conclusion Social and emotional skills are key ingredients for individual well-being as well as societal progress The direct importance of these skills which include for example self-confidence respect for others empathy a willingness to listen to alternative views should go without saying and are implicit (and sometimes explicit) to many educational systems However we are increasingly aware that socio-emotional skills have important indirect impacts they appear to predict academic performance educational attainment and later adult outcomes such as employability earnings and health This is probably because school performance and cognitive skills go hand-in-hand with socio-emotional skills to the extent that these two dimensions of child development are difficult to study in isolation from each other The current evidence suggests that it is important to invest early in skills development but these efforts should continue throughout childhood and adolescence as there are also sensitive

442 The meta-analysis involved over 200000 children and included studies with longitudinal post-intervention data on the outcomes The interventions included were school-based and universal that is they did not target specific groups of children but were offered to all pupils The independent variable was the format of the activity the dependent variables used in this meta-analysis were six different student outcomes (a) social and emotional skills (b) attitudes toward self and others (c) positive social behaviors (d) conduct problems (e) emotional distress and (f) academic performance 443 This follow-up meta-analytic review included 82 school-based universal interventions with 38 interventions outside the United States It included 97406 students from kindergarten to high school Similar inclusion criteria as above were applied to select the studies

251

periods for skills formation in later childhood The available evidence suggests that social and emotional skills can be raised through enriching learning environments inside and outside of schools Extra-curricular activities have a strong potential to enhance a variety of skills particularly for children from more disadvantaged backgrounds who tend to have less access to activities that foster this type of skills Sport activities theatre dance mathematics and science clubs seem to be related with higher levels of social and emotional skills However more evidence is needed as most of what we know about the impact of these activities is drawn from studies conducted in the United States Nevertheless the success in mobilizing social and emotional skills depends on the quality of programmes and interventions and on explicitly targeting the development of such skills Policy-makers schools teachers parents and the community ndash they all have an important role to play to ensure that all children develop this kind of skills to their full potential

252

Box number 1

Case study The afterschool clubs in the UK why are they beneficial for disadvantaged children

Most British schools provide afterschool care usually termed ldquoafterschool clubsrdquo As shown by quantitative analyses of the Millennium Cohort Study attending afterschool clubs was beneficial for the most disadvantaged children improving their cognitive and social skills (Chanfreau et al 2016) With the data available the authors however could not say why afterschool clubs could have these positive effects Therefore a qualitative study including case study interviews in 10 primary schools in England with school staff pupils and parents explored the factors that may explain these positive impacts (Callan et al 2016) Their findings showed that first parents and children spoke positively of how easy of access (both in financial and convenience terms) these programs were All stakeholders highlighted the importance of familiarity and trust in the program making students feel lsquocomfortablerdquo and ldquorelaxedrdquo Pupils particularly appreciated being able to build relationships with school staff in more informal settings Programs were seen as providing a variety of activities which the students viewed as fun and engaging Activities provided ranged from more structured sessions to ldquofreerdquo supervised play that was less directed In many schools children attend a mixture of both structured and less structured activities in the same afternoon

School staff in afterschool club activities enabled children who were not high achievers academically to find something that they were good at and that they could achieve in This was seen as giving children the chance to experience success become more positive about themselves and potentially enhance their confidence to participate in the classroom Staff also reported that afterschool activities gave disadvantaged children access to opportunities to see different places and encounter new situations This was seen as vital in enabling children to be able to participate in the classroom in terms of having experiences to talk and write about and being able to contextualise what they were studying

Box number 2 Case study Socio-emotional skills promotion in the Japanese setting The 2008 revised Japanese curriculum focuses on ldquozest for liferdquo based on three key aspects academic abilities rich human development to cultivate self-discipline while being considerate of others and health and physical strength to carry out an active and vigorous life (Ministry of Education Culture Sports Science and Technology 2008 ldquoThe Revision of the Courses of Study for Elementary and Secondary Schoolsrdquo) The Basic Act on Education revised in 2006 also highlights the importance of fostering socio-emotional skills through the educational system by instilling ldquoa spirit of autonomy and independencerdquo while ldquofostering an attitude to value justice responsibility equality between men and women mutual respect and cooperation and actively contribute in the public spirit to the building and development of societyrdquo (Basic Act of Education Ministry of Education Culture Sports Science and Technology) Arguably Japanrsquos educational system already put the nurturing of socio-emotional skills at the forefront the practices of Japanese teaching requires students to practice group collaboration debate etc There is less focus on structured content delivered by teachers to a passive audience of students and more on active teacher-student collaboration promoting problem-solving (Stigler and Hiebert 2009) Furthermore extracurricular activities are organized as an integral part of the school system in Japan in particular to deliver on socio-emotional learning In primary school the Japanese curriculum

253

standard defines the minimum number of hours school provide for four types of activities homeroom activities student government club activities and school events (including school trips through which students can experience intensive group interactions and learn to be respectful of others) Furthermore many schools organize student cleaning of the schools to provide an opportunity for students to collaborate while helping promote a clean learning environment Japanrsquos educational system has consistently scored high on international tests of academic performance (eg PISA 2012)

Box number 3

Case study The Expeditionary Learning program

Expeditionary Learning is a US-based program delivered to students aged 11 to 18 years and recognized by CASEL as a high quality program Over its 18-year history Expeditionary Learning has grown from a small group of ten schools into a large network of mostly urban-based schools The program promotes studentsrsquo socio-emotional learning through an extracurricular experiential project-based approach in which students do original research and create high-quality products for audiences beyond the classroom In these project-based ldquoexpeditionsrdquo students engage in interdisciplinary in-depth study of a topic in groups Students then prepare products public presentations and portfolios to then display as to a wide audience undertaking tasks requiring perseverance fitness craftsmanship imagination and self-discipline The program is academically rigorous but balanced out by a focus on teacher creativity developing studentsrsquo critical thinking and problem-solving skills and empowering them to collected data and materials from different sources

Beyond direct impacts on participating students the project aims to contribute to a wider school culture in which socio-emotional skills are valued and promoted It does so by focusing on developing leadership capacity to create a professional culture and building teacher effectiveness through on-site coaching and wider development opportunities and by promoting strong adult-student relationships with rigorous expectations for behaviour and achievement

254

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256

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257

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258 258

Methodological annex Methods for the studies on the impact of after school activities on childrenrsquos outcomes

Exposure Outcome Type of study and methods Sample

Paper Country

Age range

Exposure studied

How exposure is measured

Outcomes reported

How outcomes are measured

Type of study (RCT etc)

Type of data (longitudinal etc)

Statistical methods

Analytical sample size

Population sample is drawn from

McHale et al (2005)

Massachusetts USA

7th graders (about 12 to 13 years old)

Involvement in team sports

Child-reported participation in organized team sport

(defined as

involving coaches practices and season schedule) over last year

Self-esteem (youth report) social competence and shyness and introversion (teacher report)

Youth-reported DuBois

Self-Esteem Questionnaire (Dubois et al

1996) and teacher-reported Child Adaptive Behavior

Inventory (Cowan amp Cowan 1990)

Observational interview-based

Cross-sectional study

Multivariate Analysis of Variance (MANOVA)

423 children

Three middle schools in economically impoverished high-crime neighborhoods

in Worcester MA

Fauth Roth Brooks-Gunn (2007)

Chicago USA

9 to 12 years old

Sports participation

Youth-reported participation in after-school sports activities over the past month

Anxiety and depression ratings

Mother-reported

Child Behavior Checklist (CBCL)4 ndash18

(Achenbach 1991)

Observational interview-based

Multi-level longitudinal study over 6 years

Three-level (time child neighborhood) hierarchical regression models measuring change over time

1315 children

Drawn from from 80 Chicago neighborhoods

Fredricks and Eccles (2006)

Maryland USA

11th graders (about 16 to 17 years old)

Sports participation

Youth-reported participation in after-school sports activities over the past 12 months

Depression and self-esteem

Youth-reported Childrenrsquos Depression Inventory (Kovac 1992) and parent-reported Child Behavior

Observational interview-based

Community-based longitudinal study Exposure measured at about age 16 outcome measured

Analysis of covariance (ANCOVA)

1075 adolescents

Adolescents living in the state of Maryland Over-sampling of African-Americans and low-income

259

Checklist (Achenbach 1991)

concurrently and 1 year after high school graduation (about age 18)

counties

Larson Hansen and Moneta (2006)

Illinois USA

11th graders (about 16 to 17 years old)

Sports participation

Youth reported participation in organized activities

Social skills including initiative emotional regulation teamwork peer and adult relationships Stress Social Exclusion

Youth-reported YES Inventory of personal and interpersonal positive and negative experiences (Hansen et al 2003)

Observational interview-based

Cross-sectional study

Three-level (activity student and school) hierarchical linear models (HLM)

2280 adolescents

Drawn from 19 high schools representative of Illinoisrsquo population

Stevenson (2010)

United States

15-18 years old

Female athletic participation

State associations completed a survey that

records the number of athletes in each sport by gender

Female college attendance labour force participation participation in high-skill occupations and wages

Outcome measures are drawn from data on the 25-34 year-olds from the 5 Public Use Micro Sample (PUMS) of the 1980 and 2000

Census of Population

Quasi-experimental design based on a change in law aimed at increasing female sports participation

National High School Athletic Participation

Survey

Causal effects of athletic participation in high-school stemming from a large-scale policy change

1544870 young women

Nationally

representative National High School Athletic Participation

Survey

Shernoff and Vandell (2007)

United States

13-14 years old

Sports participation arts participation homework socialization

Self-reports on after-school activities participation

Student engagement including concentration motivation effort enjoyment and apathy

Self-recorded data on views regarding daily experiences with the support of logbooks and digital wristwatches

Observational self-recorded data

Correlational Experience sampling method

165 students in 8th grade

Eight programmes in 3 Midwestern States

Hille and Ger 17 Long term Youth- Cognitive skills Cognitive Observational German Propensity 3369 Nationally

260

Schupp (2013)

many

years old

music training

reported involvement in music training Main specification played an

instrument at least between age 8 and 17

and conscientiousness openness and ambitiousness

standardized tests in verbal analogies figures and maths Youth completed the Big Five personality traits (McCrae and Costa 1999)

interview-based

Socio-Economic

Panel (SOEP) Youth questionnaire

score matching

adolescents representative of private households in Germany

Schaefer et al (2011)

United States

15 years old

Participating in sports academic activities and arts clubs

Adolescents completed a questionnaire at school on activity participation

Friendships Adolescents identified their closest friends in the same school and only those ties who were reciprocated were used in the analysis

Observational interview-based

National Longitudinal Study of Adolescent to Adult Health

Exponential random graph models

67124 adolescents

Nationally representative of adolescents in 7-12 grade

Meroni Piazzalunga Pronzato (2017)

United Kingdom

7 to 11 years old

Participation in sports (organized activities and not) afterschool hours watching TV or on computers

Parent-report Child socio-emotional behavioural difficulties and prosocial behaviour

Parent-reported Strengths and Difficulties Questionnaire (Goodman 1997)

Observational interview-based

Millennium Cohort Study (MCS) longitudinal cohort study

Child fixed-effects Ordinary Least Square (OLS) regressions

9590 children

Nationally representative sample of children living in the UK

Chanfreau et al (2016)

England

5 to 11 years old

Participation in the after-school club

Parent-report Child socio-emotional behavioural difficulties and prosocial behaviour cognitive skills

Parent-reported Strengths and Difficulties Questionnaire (Goodman 1997) KS2 test attainment (administrative data)

Observational interview-based linked administrative data from the National Pupil Database

Millennium Cohort Study (MCS) a longitudinal study that is following the lives of children born in the UK in 200001

Multiple linear regression analysis for continuous outcomes and binary logistic regression analysis for binary outcomes

6430 children

English sample of the MCS Nationally representative sample of children living in England

261 261

Additional references Achenbach T M (1991) Manual for the Child Behavior Checklist4 ndash18 Burlington University of Vermont Department of Psychiatry

Cowan P A amp Cowan C P (1990) Becoming a family Research and intervention In I E Sigel amp G H Brody (Eds) Methods of family research Biographies of research projects Vol 1 Normal families (pp 1-51) Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum Associates Inc

DuBois D Felner R Brand S amp Phillips R (1996) Early adolescent self-esteem A developmental-ecological framework and assessment strategy Journal of Research on Adolescence 6 543-579

Goodman R (1997) The Strengths and Difficulties Questionnaire A research note Journal of Child Psychology and Psychiatry 38(5) 581-586

Hansen D M Larson R amp Dworkin J (2003) What adolescents learn in organized youth activities A survey of self-reported developmental experiences Journal of Research on Adolescence 13 25ndash56

Kovac M (1992) Childrenrsquos Depression Inventory manual North Tonawanda NY Multi-Health System

McCrae R R Costa P T 1999 The five factor theory of personality In John O P Robins R W Pervin L A(Eds) Handbook of personality Theory and research 2 Guilford New York pp 139ndash153

262

ANNEXES DES PROPOSITIONS ANNEXE 1 CHIFFRAGE DES 300 000 laquo PLACES raquo POUR LES 11-17 ANS Premiegravere approche agrave partir drsquoune analyse du temps des enfants En moyenne les enfants de 11 ans et plus une fois les devoirs faits et les repas pris disposent de 2 heures chaque jour de semaine seul agrave la maison et 2h40 les jours de week-end (mais crsquoest beaucoup plus pour une partie des enfants notamment ceux qui font moins de devoirs et peut ecirctre moins pour ceux qui ont de longs trajets en zone rurale) Par ailleurs 25 drsquoentre eux passent pregraves de deux heures par jours sur les eacutecrans en semaine et entre 5 et six heures pendant le week-end et les vacances avec un gros eacutecart par rapport aux 50 drsquoenfants les moins laquo consommateurs drsquoeacutecrans raquo seuls444 On peut faire lrsquohypothegravese qursquoune large part des 25 drsquoenfants tregraves grands consommateurs drsquoeacutecrans pendant les vacances (pregraves de 6 heures par jours) sont les 25 drsquoenfants qui ne partent pas en vacances agrave tout le moins il y a un enjeu speacutecifique sur les temps de vacances et de week-end Certes lrsquoexistence drsquoun espace public digital ougrave lrsquoon va se construire srsquoexposer expeacuterimenter eacutechanger partager est formateur Mais compte-tenu des enjeux dlsquoeacutequilibrage entre culture et pratiques numeacuteriques et pratiques dans le monde physique drsquoune part et au sein de la culture numeacuterique entre pratiques culturelles et consommations drsquoautre part on propose agrave long-terme que quelques heures par semaine soient mobiliseacutees diffeacuteremment pour a minima ces 25 des enfants (ce qui leur laissera encore beaucoup de temps libre seul laquo non occupeacute raquo et potentiellement sur eacutecrans et les reacuteseaux sociaux) et le cas eacutecheacuteant pour une part additionnelle des enfants Pour tenir compte du besoin drsquoactiviteacutes totalement libres nous nrsquoallons donc chiffrer que quelques semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees pendant les 4 ans du collegravege pour les 25 drsquoenfants les plus gros consommateurs drsquoeacutecrans Notons qursquoon retombe ainsi sur le chiffre de 25 drsquoenfants qui nrsquoavaient pas drsquoactiviteacutes en clubs agrave 910 ans mecircme si ce ne sont pas forceacutement les mecircmes enfants (on lrsquoignore en lrsquoeacutetat des donneacutees) On va donc chiffrer dans une hypothegravese basse (H1) un besoin de 2 5 semestres sur les quatre ans de collegravege pour 25 des enfants aux acircges du collegravege et une hypothegraveses (H2) de 3 semestres pour 25 des enfants auxquels on ajoute quelques compleacutements pour tenir compte du besoin de diversification pour lrsquoensemble drsquoune classe drsquoacircge

444 Cf partie II du rapport pour meacutemoire les chiffres disponibles sont agrave ce jour trop dateacutes et minorent les pratiques drsquoeacutecrans

263

Reacutepartition des besoins agrave partir des temps actuels de consommations drsquoeacutecrans445

Calculs HCFEA

Deuxiegraveme approche agrave partir des taux de pratiques diffeacuterencieacutes Si nous ne disposons pas de donneacutees consolideacutees sur les taux de pratiques extrascolaires par CSP il est aveacutereacute que les enfants des familles modestes ou preacutecaires ont moins accegraves aux loisirs environ 20 nrsquoont pas de pratiques artistiques sportives ou culturelles identifieacutees comme telles chez les enfants drsquoenfants drsquoemployeacutes drsquoouvriers ou drsquoinactifs446 contre 78 chez les enfants de cadres ou de professions intermeacutediaires agrave lrsquoeacutecole primaire de lrsquoexpeacuterimentation jeunesse de lrsquoINJEP447 Evaluation INJEP sur un eacutechantillon de 401 enfants

445 On distingue ici 4 groupes drsquoenfants en lien avec lrsquoeacutetat des lieux qui faisait apparaicirctre les dureacutees de consommations drsquoeacutecrans pour les enfants en reacutepartissant lrsquoeacutechantillon de lrsquoenquecircte emploi du temps en quartiles 446 Mais de mecircme chez les enfants drsquoartisans ou chefs drsquoentreprises il est difficile de savoir srsquoil agit dans ce cadre drsquoune norme culturelle distincte ou drsquoune deacutetermination sociale sachant lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des revenus au sein de la cateacutegorie artisans et chefs drsquoentreprise (cateacutegorie des actifs ougrave les taux de pauvreteacute sont les plus forts) 447 Novembre 2017 voir aussi les travaux de S Octobre et reacuteserves sur la construction du goucirct notamment chez les digital natives

Colleacutegiens 25 tranche 2 25 agrave 50 tranche 3 50 agrave 100

p additionnel total

nb eacutelegraveves en 000 831 831 1 663 3 325

besoin potentiel TTTL autre par rapport existant Activiteacute hebodmadaire tt confondu ( encadreacute ouvert) 831 ns ns H1 (pratiques encadreacutees ou semi-ouvertes)

exprimeacute en nb semestres sur 4 ans 25 05 0activiteacute encadreacutee ou ouverte suppleacutementaire exprimeacutee en annuel 31 6 0 9exprimeacute en uniteacute dactiviteacute (places) par an en 000 260 52 312 H2 (pratiques encadreacutees ou semi-ouvertes)exprimeacute en nb semestres sur 4 ans 3 15 05activiteacute encadreacutee ou ouverte suppleacutementaire exprimeacutee en annuel 38 19 6 16exprimeacute en uniteacute dactiviteacute (places) par an en 000 312 156 104 571

264

Notons que cela peut ecirctre en partie rapprocheacute de la part drsquoenfants en situation de pauvreteacute moneacutetaire (un enfant sur cinq) mecircme si certains enfants ont peu de pratiques extrascolaires par goucirct ndash ou non motivation non soutien par lrsquoenvironnement proche - et qursquoa contrario des enfants de familles modestes ont eacutegalement des pratiques extrascolaires Par ailleurs lrsquoenjeu nrsquoest pas uniquement quantitatif rappelons que pour 25 drsquoentre eux les emplois du temps sont probablement deacutejagrave tregraves chargeacutes448 des enjeux de respiration encadreacutees de lieux de socialisations plus libres apparaissent Pour la grande majoriteacute drsquoenfants qui ont deacutejagrave des pratiques hors eacutecoles comme pour ceux qui nrsquoen ont guegravere les enjeux tiennent par ailleurs agrave la valeur que peuvent prendre ces activiteacutes pour eux Y reacutepondre suppose une diversification des pratiques pour permettre aux enfants de trouver des moyens drsquoexpression et drsquoengagements formateurs qui puissent ecirctre singuliers plutocirct que de reacutepondre agrave une simple laquo occupation raquo du temps seacutecuriseacutee (ou un temps de garde) drsquoautant que certains champs sont particuliegraverement peu deacuteveloppeacutes dans notre pays en particulier les pratiques scientifiques et techniques et les pratiques ougrave les enfants se sentent utiles comme les sphegraveres drsquoengagements (citoyens solidaires environnementaux) Nous choisissons pour la clarteacute de la deacutemarche de partir des taux de pratiques reacuteguliegraveres (encadreacutees ou pas) amateurs pour les 11 et 17 ans On tient compte des non laquo pratiquants raquo (les adolescents ont plus de pratiques notamment via les pratiques informelles culturelles qursquooffrent le numeacuterique) que nous fixons par hypothegravese agrave 10 sur cette tranche drsquoacircge (moins que les 15 sur les enfants de moins de 10 ans mais on peut tout agrave fait discuter de ce taux) En supposant que 100 des enfants se reacutepartissent entre pas de pratiques une pratique ou deux pratiques et en proposant drsquoajouter des semestres drsquoactiviteacutes encadreacutees sans saturer le temps possible on obtient

448 Reacutefeacuterence

265

Deuxiegraveme approche Existant taux de pratique reacuteguliegravere sport 80 culture 40 135 autres 15 pas de pratiques (hypothegravese) 10 2 pratiques (sport culture science ou acteur social) ou plus 45 1 pratique 45 cible additionnelle sans pratique 10 10 nb semestres pratiques encadreacutees sur 4 ans 3 4 cible additionnelle pour expeacuterimenter 45 45 nb semestres pratiques encadreacutees sur 4 ans 1 2 eacutequivalent annuel 9 16 Total eacutequivalent en places en milliers 3117 5403

On retombe sur les mecircmes ordres de grandeurs que la premiegravere approche

266

ANNEXE 2 TARIFICATION Cette annexe preacutesente les diffeacuterentes possibiliteacutes de tarification tarif unique ou forfaitaire tarif moduleacute selon le revenu etou la taille de la famille tarif dans des situations speacutecifiques449

Le tarif laquo unique raquo pour tous les enfants preacutesents

Quand la collectiviteacute fait le choix du tarif unique elle a la possibiliteacute drsquointroduire certains tarifs adapteacutes en fonction

middot Du nombre drsquoenfants de la famille

middot Du nombre drsquoenfants de la mecircme famille freacutequentant la pause meacuteridienne

middot Des enfants scolariseacutes en maternelle et en eacuteleacutementaire

middot Des enfants preacutesents reacuteguliegraverement ou occasionnellement

middot Du lieu de reacutesidence (commune hors commune)

Avantages de ce principe

middot Pour les eacutelus Un tarif laquo identique raquo pour tous ne neacutecessitant pas beaucoup drsquoexplications Des recettes plus preacutevisibles

middot Pour les services municipaux une gestion simplifieacutee

middot Pour les parents Une communication simple

4 Limites de ce principe middot Politique sociale Une absence de prise en compte des situations familiales La seule politique sociale qui reste possible est celle de lrsquoaide aux familles qui peut ecirctre geacutereacutee par les services sociaux (CCAS)

middot Le tarif peut ecirctre perccedilu laquo bas pour tous raquo ou laquo haut pour tous raquo

La tarification avec laquo graduation raquo des prix

La tarification avec laquo graduation raquo est entendue comme une tarification diffeacuterencieacutee Ainsi diffeacuterents tarifs peuvent ecirctre appliqueacutes en fonction de la situation de la famille

Les eacuteleacutements agrave prendre en compte

449 Voir annexe

267

Dans un premier temps il est neacutecessaire de deacuteterminer les eacuteleacutements qui seront pris en compte pour diffeacuterencier ces tarifs Trois entreacutees sont ainsi possibles pour eacutetablir une grille tarifaire agrave savoir la prise en compte

middot Des revenus de la famille uniquement

middot De la composition de la famille uniquement

middot Du croisement entre les revenus et la composition de la famille (crsquoest-agrave-dire la deacutetermination drsquoun quotient familial appeleacute QF)

Cette troisiegraveme entreacutee (croisement des revenus et de la composition de la famille) recommandeacutee par la Caf est lrsquoapproche la plus reacutepandue et qui continue agrave se deacutevelopper (hellip)

[le guide prolonge et deacutetaille sur - les diffeacuterentes possibiliteacutes de revenus agrave prendre en compte - la faccedilon de prendre en compte la taille du foyer etou de deacuteterminer le nombre de parts - la faccedilon de combiner revenus et nombre de part (ou taille du meacutenage) par exemple par le

calcul drsquoun quotient familialQF]

Les deux principes de la tarification avec laquo graduation La tarification par tranches La tarification par tranche affecte un tarif agrave chaque tranche tranche qui se deacutetermine par un eacutecart entre deux QF Il est par conseacutequent neacutecessaire de fixer

middot Lrsquoeacutecart (ou la laquo largeur raquo) de chaque tranche crsquoest agrave dire agrave partir de quel QF on passe agrave la tranche supeacuterieure (crsquoest-agrave-dire le QF mini et le QF maxi de chaque tranche par exemple de 350 agrave 500)

middot Le nombre de tranches (pouvant aller de 3-4 agrave 16) qui permet de passer du tarif le plus bas au plus haut

(hellip)

Avantages de ce principe

bull Pour les eacutelus

o Politique sociale Une prise en compte des situations familiales par tranche

premiegravere approche vers lrsquoeacutequiteacute drsquoautant plus importante lorsque le nombre

de tranches est eacuteleveacute

bull Pour les parents

o Un service plus accessible pour les familles agrave faibles QF drsquoautant plus

important quand les premiers tarifs sont vraiment bas

Limites de ce principe

268

bull Pour les eacutelus

o La neacutecessiteacute drsquoexpliquer aux familles les principes ayant guideacute le choix des tranches et des seuils de passage drsquoune tranche agrave lrsquoautre

o Une reacutepartition de la population dans les tranches qui ne serait pas toujours adapteacutee agrave la reacutealiteacute sociale de la commune (une tranche regroupant 60 de la population)

o La neacutecessiteacute de bien reacutefleacutechir au tarif mini et tarif maxi (montant de ces tarifs eacutecart entre ces tarifs) voir exemple courbe bleue ci-dessus

bull Pour les services municipaux

o La neacutecessiteacute de calculer les QF pour deacuteterminer le tarif adapteacute agrave chaque famille puis de mettre agrave jour les QF

o Une charge administrative importante

o La gestion de la reacutevision du QF de la famille en cours drsquoanneacutee en fonction des eacutevegravenements sociaux (perte drsquoemploi seacuteparation naissance deacutecegraveshellip)

bull Pour les parents

o La probleacutematique des effets de seuil drsquoautant plus importante lorsque le nombre de tranches est faible ou lorsque lrsquoamplitude est forte (hellip)

o Les difficulteacutes de compreacutehension des principes de deacutetermination des tranches et des effets de seuil

La tarification au laquo taux drsquoeffort raquo La tarification au laquo taux drsquoeffort raquo correspond agrave un tarif individualiseacute pour chaque famille en fonction des caracteacuteristiques de sa situation

Le taux drsquoeffort lineacuteaire entre le tarif laquo plancher raquo et le tarif laquo plafond raquo

Dans le cadre drsquoun taux drsquoeffort lineacuteaire il y aura un seul coefficient qui permettra de passer laquo lineacuteairement raquo du tarif mini au tarif maxi

Il faut tout drsquoabord deacutecider du tarif plancher et du QF jusqursquoauquel il sera appliqueacute ainsi que le tarif maxi au-delagrave duquel ce dernier restera appliqueacute

(hellip)

Le taux drsquoeffort lineacuteaire dans les tranches

Dans le cadre drsquoun taux drsquoeffort par tranche il y aura un coefficient speacutecifique pour chaque tranche

Il faut tout drsquoabord deacutecider du tarif plancher et du QF jusqursquoauquel il sera appliqueacute ainsi que le tarif maxi agrave partir duquel ce dernier restera appliqueacute Puis il faut deacuteterminer les seuils (QF et tarif des seuils) comme cela se passe pour un construire une grille tarifaire en tranches

(hellip)

Avantages de ce principe

bull Pour les eacutelus

269

o La prise en compte individualiseacutee des situations familiales

o LrsquoEquiteacute chaque famille a un tarif adapteacute agrave sa propre situation avec suppression des effets de seuils existant dans la grille de tarifs avec tranches

bull Pour les services municipaux

o Une explication simplifieacutee aux familles en lien avec la suppression des effets de seuil

bull Pour les parents

o Un service plus accessible pour les familles agrave faibles QF drsquoautant plus important quand le tarif laquo plancher raquo est vraiment bas

o Une prise en compte individualiseacutee des situations familiales disparition des effets de seuil

Limites de ce principe

bull Pour les eacutelus

o La neacutecessiteacute drsquoexpliquer aux familles les principes ayant guideacute le choix des coefficients du choix du taux drsquoeffort lineacuteaire entre mini et maxi ou du choix du taux drsquoeffort par tranche

o La neacutecessiteacute de bien reacutefleacutechir au tarif mini et tarif maxi (montant de ces tarifs eacutecart entre ces tarifs)

bull Pour les services municipaux

o La neacutecessiteacute de calculer les QF pour deacuteterminer le tarif adapteacute agrave chaque famille et des mises agrave jour des QF

o Une charge administrative importante

o La neacutecessiteacute drsquoavoir un logiciel adapteacute

o La gestion de la reacutevision du QF de la famille en cours drsquoanneacutee en fonction des eacutevegravenements sociaux (perte drsquoemploi seacuteparation naissance deacutecegraveshellip)

bull Pour les parents

o Lrsquoobtention des preacutecisions sur principes de deacutetermination du coefficient

o Les difficulteacutes pour les familles de repeacuterer ou de connaicirctre drsquoembleacutee de comprendre le tarif qui leur sera appliqueacute

Les tarifs laquo speacuteciaux raquo

Tarif drsquoaccueil des enfants allergiques dans le cadre drsquoun Projet drsquoaccueil individualiseacute (PAI)

Tarif pour enfants issus drsquoautres communes

Tarif pour freacutequentation occasionnelle

270

ANNEXE 3 CHIFFRAGE DES BESOINS ET PLACES POUR LES 11-17 ANS EN SCIENCES Pour eacutevaluer une fourchette serreacutee du nombre drsquoenfants concerneacutes on peut partir du taux drsquoenfants ayant des pratiques artistiques soutenues avec cours450 alors qursquoil nrsquoy a pas de systegravemes de conservatoires en science ou comparer nos dispositifs de concours scientifiques avec preacuteparation drsquoun projet pendant lrsquoanneacutee en France (le dispositif le plus comparable est celui des concours CGeacutenial) agrave ceux des allemands

Niveau Collegravege Niveau Lyceacutee

Dispositif laquo Jugend Forscht raquo en Allemagne 451

10 000

CGeacutenial 7500 800

Potentiel en France 30 000 5 - 9000

Seulement 27 hors temps scolaire 38 hors temps scolaire

Fourchette basse agrave horizon 5 ans 50 000 places articuleacutes sur les systegravemes de concours et de valorisation locales des projets produits (voir ci-apregraves) dont 5 000 en lyceacutee Au Lyceacutee les enfants ont moins de temps seuls les plus passionneacutes srsquoinscriront agrave une activiteacute encadreacutee plutocirct que de deacutevelopper des activiteacutes de socialisation plus informelles Fourchette haute agrave dix ans Dans une vraie logique de deacutemocratisation et en deacuteveloppant suffisamment les clubs informatiques matheacutematiques scientifiques et techniques environ 200 000 300 000452 places y compris Lyceacutee et apprentissage On en prend 100 000 sur les 5 premiegraveres anneacutees sachant que pour monter en puissance il faudra faire le deacutecompte plus preacutecis de ce qui existe deacutejagrave et sur lequel nous avons peu de recul y compris prendre en compte les activiteacutes numeacuteriques plus informelles Cela nous fournit une fourchette haute agrave 5 ans de 100 000 places Quel coucirct pour que 50 000 agrave 100 000 adolescents puissent pratiquer dans des clubs de sciences et techniques Pour estimer un coucirct indicatif on va modeacuteliser un systegraveme de laquo clubs raquo de sciences en peri extrascolaire qui fonctionneraient sur des ratios drsquoencadrement et de budget de fonctionnement comparables agrave ceux des projets deacuteveloppeacutes par le dispositif ministeacuteriel Sciences agrave lrsquoEcole

450 Le ministegravere de la Culture eacutevalue par ailleurs agrave 12 millions le nombre drsquoenfants de 5 agrave 17 ans impliqueacutes dans des cours reacuteguliers de musique theacuteacirctre et danse en tenant compte des conservatoires et des eacutecoles associatives et priveacutees de pratiques artistiques si lrsquoon considegravere que 80 de ces effectifs sont concentreacutes sur les 8 ndash 17 ans il faut comparer 1 millions drsquoenfants et adolescents engageacutes dans des pratiques structureacutees artistiques agrave entre 200 500 000 jeunes engageacutes dans des pratiques scientifiques et techniques encadreacutees (cf eacutetat des lieux) selon ce qursquoon retient 451 Cf Dispositif Allemand de concours scientifique pour les jeunes geacuteneacuteraliseacute dans tous les Laumlnder 452 En calculant 10 des 12 -15 ans et en neacutegligeant la part des lyceacuteens dans le calcul (si on eacutetend la tranche drsquoacircge jusqursquoagrave 18 ans en comptant 2 des lyceacuteens cela ajoute 50 000 places

271

Chiffrage de clubs scientifiques (Hors temps de classe)

Pour 1000 eacutelegraveves Nb heures professeurs devant les eacutelegraveves

Coucirct mateacuteriel

En Keuro

Locaux mis agrave disposition

Coucirct de pilotage et preacuteparation

En Keuro + temps

Atelier Geacutenome (1) 787 (2) 2400 120 (2)

A venir 34 + 13 temps plein de professeur

Preacuteparation Olympiades internationales de geacuteosciences

2640 23 A venir 80 heures formation + 13 temps plein de professeur

(1) lrsquoAtelier Geacutenocircme en moyenne 47 eacutelegraveves 3 professeurs par eacutetablissements et concerne 1500 eacutelegraveves (pour simplifier nous comptons des frais fixes de 13 temps plein de professeur pour le pilotage drsquoun plan drsquoeacutequipement couvrant 1000 enfants453)

(2) 787 = 371000 47 pour calculer le nb drsquoheures pour 1000 eacutelegraveves sachant qursquoen moyenne pour 47 eacutelegraveves il faut compter 37 heures face eacutelegraveves pour 3 professeurs le coucirct de mateacuteriel a eacuteteacute calculeacute en appliquant un ratio 100047 agrave partir des coucircts pour un eacutetablissement de lrsquoachat et lrsquoinstallation de mateacuteriel et de reacuteactifs

On va geacuteneacuteraliser sur les hypothegraveses suivantes pour 1000 enfants - 3000 heures professeurs face eacutelegraveves pour 1000 enfants et 100 enseignants (soit un

ratio drsquoencadrement de 1 pour 10) - Une hypothegravese de reconnaissance de lrsquoapport des professeurs ou des assistants

drsquoeacuteducation engageacutes dans ces pratiques via une indemniteacute agrave hauteur de 30 50 des heures donneacutees pour lrsquoanimation du club 454 (respectivement par une indemniteacute forfaitaire de 625 euros)

- 150 k euros (mateacuteriel formation) - 13 temps professeur pilotage central du dispositif - mise agrave disposition locaux on neacuteglige ce coucirct En Seine Saint-Denis une audition nous indique

que compte-tenu des astreintes de gardiennage dans les eacutecoles dans ces collectiviteacutes le coucirct drsquoouverture est neacutegligeable

453 Le dispositif Sciences agrave lrsquoEcole utilise un temps plein de professeur pour une olympiade internationale et deux plans qursquoeacutequipements qui suivent par exemple chacun selon les plans entre 1300 et 2000 eacutelegraveves pour les plans astro geacutenocircme meacuteteo cosmos 454 Les professeurs impliqueacutes dans des clubs non obligatoires pour les eacutelegraveves peuvent avoir une reconnaissance via une indemniteacute de missions particuliegraveres (Modaliteacutes drsquoattribution de lrsquoindemniteacute pour mission particuliegravere (IMP) Voir ci-apregraves partie III Application du deacutecret ndeg 2015-475 du 27 avril 2015 NOR MENH1506032C circulaire ndeg 2015-058 du 29-4-2015 MENESR - DGRH B1-3) Voir ci-apregraves pour le problegraveme plus geacuteneacuteral du vivier des personnes qui peuvent animer ces pratiques reacuteguliegraveres de qualiteacute dans tous les domaines

272

Simulation drsquoun coucirct pour des clubs de sciences techniques

en temps pour 1000 enfants

Coucirct pour 1000 enfants en Meuro

Coucirct 50 000 enfants en Meuro (1)

Coucirct 100 000 enfants en Meuro (2)

Coucirct 100 000 enfants en Meuro (3)

Heures professeurs 3000

007 34 67 63

Budget fonct (Meuro) 015 015 75 150 150

coucirct pilotage 13 temps 002 09 18 18

mise agrave disposition locaux

-

Total en Keuro 118 236 231

(1) et (2) sur la base drsquoune indemnisation de 50 des heures sur la base drsquoun coucirct net de 45 euros (voir ci-apregraves chiffrages heures professeurs)

(2) sur la base drsquoune indemniteacute forfaitaire de 625 euros Calculs HCFEA Remarque cela fait des dureacutees drsquoateliers encadreacutees assez courtes (1 heure pour 20 semaines par exemple le passage agrave un taux forfaitaire permet drsquoenvisager des clubs ouverts sur une anneacutee scolaire plus complegravete 35 ou 30 semaines pour tenir compte du temps de deacutemarrage en deacutebut drsquoanneacutee et ou drsquoune dureacutee drsquoencadrement sur place plus longue (par exemple 1 heure et demie) Par ailleurs on peut imaginer un fonctionnement de clubs avec une preacutesence adulte limiteacutee qui guide mais laisse aussi aux adolescents une large part drsquoautonomie entre deux encadrements On peut aussi imaginer un encadrement agrave plusieurs par exemple un professeur avec un niveau forfaitaire de 625 euros et un chercheur beacuteneacutevole ou un eacutetudiant en master

273

ANNEXE 4 ACCUEILS DE LOISIRS ADOLESCENTS

274

275

ANNEXE 5 CHIFFRAGES DES HEURES PROFESSEURS ET DES 7000 REFERENTS

Simulation drsquoune indemnisation agrave lrsquoheure pour des heures professeurs

Nb heures annuel

Dureacutee encadrement club en h

Nb semaines club

Part indemniseacutee

coucirct en euros

Part indemniseacutee

coucirct en euros

30

50

45 15 30 135 606 225 1010 20 1 20 6 269 10 449 70 2 35 21 943 35 1571 53 15 35 16 707 26 1179

Calcul HCFEA on prend comme taux horaire chargeacute 45 euros (coucirct professeur de 55 000 euros qursquoon ramegravene agrave un taux horaire sur 35 semaines de 35 heures)

Dans le chiffrage global on retiendra une indemniteacute forfaitaire de 625 euros (fourchette basse) ou 1250 euros (fourchette haute) pour eacutevaluer le coucirct drsquoun professeur mettant en œuvre laquo 10 places raquo annuelles de TLT

Pour 1 reacutefeacuterent TLT

nb ateliersclubs

Dureacutee atelier (rangement compris) en h 2

Mercredi 4

Total hebdomadaire en h

Samedi 3

Ateliers 16 1 soir 1

Meacutediations et organisation 19

nb enfants ateliers 10

salaire annuel en K euros 40

nb enfants total encadreacutes pour 80

Coucirct en millions drsquoeuros reacutefeacuterent TLT 7000 part affecteacutee ateliers (1) 128 part affecteacutee

meacutediationsorganisation 152 pour 560 000 places soit un coucirct annuel par enfants de 228 euros proche du coucirct des TAP NAP indiqueacute pour

lrsquoAMF

276

ANNEXE 6 EQUIPEMENTS PERISCOLAIRES ET EXTRASCOLAIRES FINANCES PAR LES CAF Il convient de souligner que le champ drsquoeacutetude est ici circonscrit aux eacutequipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les Caf au titre du fonctionnement Tous les eacutequipements TLT ne sont donc pas couverts En plus de connaicirctre la part de financement de chaque acteur on souhaite savoir srsquoil existe des facteurs qui influencent cette distribution qursquoils soient drsquoordre deacutemographique geacuteographique eacuteconomiques ou politique

Tableau Reacutepartition des financeurs des eacutequipements peacuteriscolaires et extrascolaires en France pendant lrsquoanneacutee 2016

Co-financeurs Extrascolaire Peacuteriscolaire Total

Familles 216 210 213

Etat 22 42 33

Reacutegion 02 02 02

Deacutepartement 07 03 04

Communes EPCI 421 470 448

Caf-Cnaf 225 227 226

Entreprises 00 00 00

Autres financements 56 38 46

Autres organismes publiques et nationaux 11 10 10

Total des deacutepenses 2 122 120 65933 2 533 934 73330 4 656 055 39263

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ANNEXE 7 UNE GOUVERNANCE A PLUSIEURS NIVEAUX Depuis les anneacutees 80 les politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle ont drsquoabord eacuteteacute initieacutees par lrsquoEtat via lrsquoaction conjointe des ministegraveres de la Culture et de lrsquoEducation nationale objet drsquoune consolidation progressive elles ont eacuteteacute reacuteapproprieacutees diversement sur les territoires agrave la croiseacutee des impulsions des collectiviteacutes territoriales des DRAC et des rectorats Plus reacutecemment elles ont beacuteneacuteficieacute des politiques de deacutemocratisation culturelle qui reposent agrave la fois sur une logique interministeacuterielle un partenariat avec les collectiviteacutes locales et des financements significatifs des secteurs sociaux (Cnaf ARShellip) des centres sociaux et du meacuteceacutenat455 Le ministegravere de la culture a noueacute des conventions avec le ministegravere de lrsquoeacuteducation nationale de lrsquoenseignement supeacuterieur de la famille de la justice de la santeacute de la ville et de lrsquoagriculture Ces conventions sont deacuteclineacutees au niveau des territoires (voir annexe) Parmi les dispositifs cleacutes peuvent ecirctre citeacutes les programmes drsquoeacuteducation artistique et culturels en partenariat Education nationale MCC en compleacutement de lrsquoenseignement artistique en classe drsquoautres dispositifs ont eacuteteacute progressivement mis en place suite au protocole de 1983 entre les ministegraveres de lrsquoeacuteducation nationale et de la culture

Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle agrave lrsquoeacutecole en dehors de la classe

Donneacutees 2011 - 2012456 Dispositifs Nb heures Nb eacutelegraveves Conditions impact

Reacutesidences drsquoartistes agrave lrsquoeacutecole

559 eacutetablissements concerneacutes

61 151 eacutelegraveves Impact gt 0 dans les quartiers difficiles (pourquoi )

Pratiques orchestrales et chorales agrave lrsquoeacutecole (en lien avec les conservatoires et co-financeacutees par les communes)

env 500 000 enfants adolescents toucheacutes

92 des eacutetablissements sont doteacutes drsquoune chorale agrave la rentreacutee 2016457

Dont Orchestre agrave lrsquoeacutecole en ZEP (3 ans

Evaluation gt0 sur notes scolaires confiance envers les autres attitude envers lrsquoeacutecole

Dispositif drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage et au cineacutema

(donneacutees CNC)

12 des eacutelegraveves des eacutecoles 13 des colleacutegiens et 13 des lyceacuteens et apprentis

(env 15 millions)458

Sous-repreacutesentation de lrsquoEducation prioritaire

Sauf sur quelques acadeacutemies

455 Quelques sources (2016) Retour des DRAC les collectiviteacutes nouvelles faisant eacutemerger des projets innovants croisant les prioriteacutes ministeacuterielles territoire jeunesse creacuteation Haut Conseil de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle Prix de lrsquoaudace artistique et culturelle 2016 Suivi des parcours drsquoeacuteducation artistique et culturelle circulaire MEN DGESCO ndeg2013 ndash 073 Protocole Culture Famille mars 2017 456 JY Morin AM Le Guevel JM Lauret Etats des lieux des dispositifs drsquoeacuteducation artistique et culturelle oct 2012 Srsquoajoutent par ailleurs des dispositifs en classe ateliers artistiques PAC ndash projet artistique et culturel Classes agrave horaires ameacutenageacutees dont nous ne traitons pas dans le rapport TLT 457 Charte 458 Rapport preacutesenteacute Bouet Jetc (2013) Consultation sur lrsquoeacuteducation artistique et culturelle laquo pour un accegraves de tous les jeunes agrave lrsquoart et la culture raquo

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Accompagnement eacuteducatif

2 heures j sur 4 jours apregraves lrsquoeacutecole

725 4343 colleacutegiens de lrsquoeacuteducation prioritaire dont env 20 sous formes de pratiques culturelles

Education prioritaire

Peu coucircteux en argent public (enseignant volontaire ou animateur peu reacutemuneacutereacute) pas de substitution observeacutee avec les ateliers en classe

Plus globalement divers dispositifs ont eacuteteacute porteacutes conjointement avec le ministegravere de lrsquoenseignement supeacuterieur et de la recherche459 Par ailleurs lrsquoeacuteducation artistique et culturelle repose toujours sur une coopeacuteration entre lrsquoEtat et les collectiviteacutes territoriales On observe une forme de deacuteplacement ces derniegraveres anneacutees avec le passage drsquoune politique territorialiseacutee (deacuteclineacutee agrave partir du sommet de lrsquoEtat) agrave une politique territoriale (porteacutee par des acteurs locaux et enracineacutes dans des speacutecificiteacutes territoriales) 460 reacutepondant agrave une logique drsquooptimisation des politiques publiques et des ressources et porteacutee par des aspirations et une laquo qualification raquo professionnalisation des acteurs locaux au niveau des communes ou des intercommunaliteacutes en matiegravere culturelle Les collectiviteacutes territoriales ont progressivement inclus des projets drsquoeacuteducation artistique et culturelle dans le cadre de conventions annuelles ou pluriannuelles et ont pris des initiatives speacutecifiques461

Les instances de coordination des parcours drsquoEAC comprennent le rectorat la DRAC et les collectiviteacutes sachant par ailleurs que les services de lrsquoEtat srsquoappuient sur les cartographies de lrsquoeacutechec scolaire pour prioriser les soutiens 462 De nombreuses reacutegions ont conclu des projets territoriaux ou locaux drsquoeacuteducation artistique et culturelle Dans les territoires ruraux lrsquoeacutechelon deacutepartemental est souvent initiateur et co-financeur Les grandes villes srsquoimpliquent aussi notamment via des projets eacuteducatifs globaux

459 Voir charte pour lrsquoeacuteducation artistique et culturelle 2016 Voir annexe 2 laquo Pratiques culturelles et artistiques raquo 460 Enel F (2011) laquo Politiques drsquoeacuteducation artistique et culturelle rocircle et action des collectiviteacutes locales raquo Etudes DEPS 461 Rapport preacutesenteacute par J Bouet et al laquo pour un accegraves de tous les jeunes agrave lrsquoart et la culture raquo Consultation sur lrsquoeacuteducation artistique et culturelle 2013 462 Evaluation de la deacutemocratisation culturelle P121

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Les eacutetablissements culturels (museacutee bibliothegraveque centres dramatiqueshellip) se sont largement impliqueacutes463 Tout en gardant leur liberteacute artistique les artistes ont un rocircle essentiel (transmission reacutesidences drsquoartistes hellip) sachant que la question des reacutemuneacuterations de lrsquointervention artistique est un sujet important (commanditaire modaliteacute en lien avec le reacutegime drsquointermittence etc) Par ailleurs des deacutemarches de formation des artistes pour intervenir aupregraves des jeunes ont eacuteteacute entreprises Il existe depuis 1999 une charte laquo Culture ndash Education populaire raquo signeacutee avec plusieurs feacutedeacuterations drsquoeacuteducation populaire Des DRAC ont engageacute des partenariats avec des maisons des jeunes et de la culture Il existe 17 pocircles reacutegionaux drsquoeacuteducation agrave lrsquoimage qui touchent environ 2 millions de jeunes par an 5 scheacutemas locaux drsquoorganisation de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle peuvent ecirctre distingueacutes464

- Une politique inteacutegreacutee dans les territoires qui recherchent une coheacuterence de lrsquoeacuteducation artistique et culturelle dans les politiques culturelles eacuteducatives jeunesse ou de la ville Elles cherchent geacuteneacuteralement agrave articuler les diffeacuterents temps de lrsquoenfant et notamment les temps scolaires et hors scolaires Elles ont geacuteneacuteralement conduit agrave deacutevelopper des eacutequipements culturels de proximiteacute elles sont essentiellement porteacutees par des structures ou associations culturelles parfois au deacutetriment de lrsquointercommunaliteacute

- Une politique cibleacutee moins globalisante que la preacuteceacutedente qui deacutefinit des prioriteacutes par exemple la deacutefinition de pocircles drsquointervention soit pour promouvoir des logiques drsquoexcellence ou de speacutecialisation (deacuteveloppement de disciplines speacutecifiques en eacutevitant le saupoudragehellip) consolidations progressives des actions et des ressources (deacuteveloppement de la lecture ou du spectacle vivant autour drsquoun festival jeunessehellip) aux niveaux intercommunal notamment mais parfois avec moins de synergies entre les acteurs drsquoautres dispositifs touchant aux domaines culturels (socioculturelhellip)

- Une gouvernance multipolaire piloteacute agrave la fois par des communes investies des structures culturelles et des eacutetablissements drsquoenseignement artistique elle permet souvent lrsquoeacutemergence drsquoune offre de qualiteacute et diversifieacutee mais peut pacirctir drsquoune complexiteacute

- Une approche segmenteacutee des offres de qualiteacute peuvent eacutemerger mais dans un contexte drsquoignorance mutuelle entre opeacuterateurs (meacutediateurs communaux structures culturelles parc naturel reacutegional opeacuterateurs priveacuteshellip)

463 Depuis 2008 une circulaire ministeacuterielle demande qursquoun volet eacuteducation artistique et culturelle soit inteacutegreacute aux structures subventionneacutees par lrsquoEtat Lrsquoeacuteducation artistique et culturelle est inscrite au fondement des structures labelliseacutees et conventionneacutees par le ministegravere depuis la loi adopteacutee en juillet 2016 464 Enel op cit

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GLOSSAIRE

AEDE Agir ensemble pour les droits de lrsquoenfant

AEEH Allocation drsquoEducation drsquoEnfants Handicapeacutes

AFEV Association de la fondation eacutetudiante pour la ville

AGORES Association des directeurs de restauration territoriale

ALSH Accueil de Loisirs Sans Heacutebergement

ANACEJ Association Nationale des Conseils drsquoEnfants et de Jeunes

ANCV Agence nationale pour les chegraveques vacances

ANDEV Association des directeurs de lrsquoeacuteducation des villes

ARF Association des Reacutegions de France

ARS Agence reacutegionale de santeacute

ASC Agence du Service Civique

ATEC Association Temporaire drsquoEnfants Citoyens

AVEL Aide aux Vacances des Enfants Locales

AVEN Aide aux Vacances des ENfants

AVF Aide aux Vacances Familiales

AVS Aide aux Vacances Sociales

CAF Caisse drsquoallocations familiales

CARSAT Caisse drsquoAssurance Retraite et de la Santeacute au Travail

CCAS Centre Communal drsquoAction sociale

CEMEA Centre drsquoentraicircnement aux meacutethodes drsquoeacuteducation actives

CEJ Contrat enfance jeunesse

CESE Conseil eacuteconomique social et environnemental

CESER Conseil eacuteconomique social et environnemental reacutegional

CFEEDD Collectif Franccedilais drsquoEducation agrave lrsquoEnvironnement et au Deacuteveloppement Durable

CIDE Convention International des droits de lrsquoenfant

281

CIPDR Comiteacute interministeacuteriel de preacutevention de la deacutelinquance et de la radicalisation

CIRASTI Collectif franccedilais des expos science

CLEMI Centre de Liaison de lrsquoEnseignement et des meacutedias drsquoInformation

CME Conseil municipal drsquoenfants

CMJ Conseil municipal de jeunes

CNAF Caisse Nationale drsquoAllocations Familiales

CNAJEP Comiteacute pour les relations nationales et internationales des Associations de Jeunesse et drsquoEducation Populaire

CNES Centre National drsquoEtude Spatial

COFRADE Conseil Franccedilais des Associations pour les Droits de lrsquoEnfant

COG Convention drsquoObjectifs et de Gestion

CSTI Culture Scientifique Technique Industrielle

CVC Conseil de la Vie Colleacutegienne

CVL Conseil de la Vie Lyceacuteenne

DJEPVA La Direction de la Jeunesse de lrsquoEducation Populaire et de la Vie Associative

DRAC direction reacutegionale des affaires culturelles

DEPS Deacutepartement drsquoEtudes de la Prospective et des Statistiques

DGCS Direction Geacuteneacuterale de la Coheacutesion Sociale

EAC Education artistique et culturelle

EHESP Ecole des hautes eacutetudes en santeacute publique

ENOC European Network of Ombeduspersons for Children

EMI Education aux Meacutedias et agrave lrsquoInformation

EP Etablissement Public

EPCV Enquecircte Permanente sur les Conditions de Vie

EPS Education physique et sportive

ETP Equivalent Temps plein

FNE France Nature Environnement

282

FFJM Feacutedeacuteration Franccedilaise des Jeux Matheacutematiques

IDF Ile de France

IFOP Institut Franccedilais drsquoOpinion Publique

INJEP Institut national de la jeunesse et de lrsquoeacuteducation populaire

IMP Indemniteacutes pour mission particuliegravere

INSEE Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques

ITYM International Toumament of Young Mathematicians

JA Junior Association

Loi LCAP Loi relative agrave la liberteacute de la creacuteation agrave lrsquoarchitecture et au patrimoine

QPV Quartier politique de la Ville

Loi NOTRe Nouvelle organisation territoriale de la Reacutepublique

MEOS Mission drsquoEtude et drsquoObservation Statistique

MILSET Mouvement International pour le loisir scientifique et technique

MCC Ministegravere de la Culture et de la Communication

NAP Nouvelles Activiteacutes Peacuteriscolaires

OMT Organisation Mondiale de Tourisme

ONPES Observatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale

OVlej Observatoire des Vacances et des Loisirs des Enfants et des Jeunes

PEDT Projet eacuteducatif territorial

QF Quotient Familial

REP Reacuteseau drsquoEducation Prioritaire

RFFLabs Reacuteseau Franccedilais des FabLabs

RNJA Reacuteseau National des Juniors Associations

SNCSTI Strateacutegie nationale de culture scientifique technique et industrielle

TAP Temps drsquoactiviteacute peacuteriscolaire

TFJM2 Tournoi Franccedilais des Jeunes Matheacutematiciennes et Matheacutematiciens

TLT Temps et Lieux Tiers

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UFOLEP Union franccedilaise des Œuvres Laiumlques drsquoEducation Physique

UGSEL Feacutedeacuteration sportive eacuteducative de lrsquoenseignement catholique

UNAT Union Nationale des Associations de Tourisme et de Plein-air

UNESCO Organisation des Nations Unies pour lrsquoeacuteducation la science et la culture

USEP Union sportive de lrsquoenseignement de Premier degreacute

UNSS Union Nationale des Sports Scolaires

ZAC zone drsquoameacutenagement concerteacute

ZAU Zonage en Aire Urbaine

ZUS Zone urbaine sensible

  • SYNTHESE DU RAPPORT 5
  • RAPPORT 21
    • INTRODUCTION 21
    • Etat des lieux 30
    • Chiffres cleacutes de lrsquoeacutetat des lieux 31
    • I Pluralite des temps et lieux tiers 33
    • Eacutetat des lieux des pratiques 33
    • II Temps et lieux tiers (TLT) UN laquo tROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS 109
    • propositions 147
    • III propositions 148
    • Annexes 217
    • ANNEXES DES PROPOSITIONS 262
    • GLOSSAIRE 280
      • SYNTHESE DU RAPPORT
        • ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION ACTUELLE
        • SUR CE SOCLE LE CONSEIL DE LrsquoENFANCE FORMULE SES PROPOSITIONS
        • ENJEUX DrsquoEGALITE
        • ENJEUX DE STRUCTURATION DE LrsquoOFFRE ET DE PERSONNALISATION DES PARCOURS
        • ENJEUX DrsquoORGANISATION GOUVERNANCE ET FINANCEMENT
        • ANNEXE PREMIERES ESTIMATIONS DE CHIFFRAGE DES PROPOSITIONS
          • RAPPORT
            • INTRODUCTION
              • 1 Les enjeux pour les enfants et les adolescents
                • 11 Les TLT des temps et lieux laquo autres raquo comme troisiegraveme eacuteducateur des enfants
                • 12 Ne pas confondre besoin drsquoactiviteacute et activisme
                  • 2 Deacutefinition des contours des temps et lieux tiers et typologie
                    • 21 Trois types de TLT instaureacutes semi-ouverts et ouverts
                    • 22 Deux laquo zones transitionnelles raquo eacutecole - non-eacutecole et maison - non-maison
                      • 3 Les champs du questionnement
                        • Etat des lieux
                        • Chiffres cleacutes de lrsquoeacutetat des lieux
                        • I Pluralite des temps et lieux tiers
                        • Eacutetat des lieux des pratiques
                          • 1 Vue drsquoensemble des pratiques drsquoactivites et de socialisation des enfants et adolescents
                            • 11 Enfants de 3 agrave 10 ans 26 freacutequentent les accueils de loisirs 56 pratiquent une activiteacute encadreacutee extrascolaire (surtout sportive et artistique)
                            • 12 De 3 agrave 10 ans pregraves de 50 des enfants ont participeacute agrave des activiteacutes peacuteriscolaires organiseacutees (avant tout pratiques artistiques et ludiques)
                            • 13 Entre 11 et 17 ans sport (8 enfants sur 10) arts et culture (13 des enfants) un peu de sciences (autour de 10 ) et beaucoup drsquoeacutecrans
                            • 14 Diffeacuterences sociales dans la pratique drsquoactiviteacutes extrascolaires 27 des enfants nrsquoauront jamais accegraves agrave des pratiques artistiques entre 11 et 17 ans
                            • 15 Les garccedilons font plus de sport les filles plus de pratiques artistiques Les filles des milieux populaires ont moins drsquoactiviteacutes
                              • 2 pratiques sportives et de bien-ecirctre corporel
                                • 21 Trois quarts des enfants acircgeacutes de plus de 10 ans pratiquent une activiteacute sportive hors de lrsquoeacutecole dont plus de la moitieacute chaque semaine
                                • 22 Un temps drsquoactiviteacute physique insuffisant pour une partie des enfants notamment de familles agrave faibles revenus
                                • 23 Des pratiques hors eacutecole souvent encadreacutees (~30 agrave 50 des enfants selon les acircges)
                                • 24 Des pratiques laquo ouvertes raquo ou semi-ouvertes dans la laquo nature raquo et en milieu urbain importantes avec des dispariteacutes territoriales
                                • 25 Des choix de pratiques hors eacutecole marqueacutees par des diffeacuterences surtout entre garccedilons et filles
                                  • 3 Pratiques artistiques et culturelles
                                    • 31 Enfants de 3 agrave 10 ans pregraves de 15 ont une pratique artistique encadreacutee Peu de donneacutees chiffreacutees sur les pratiques plus informelles
                                    • 32 Adolescents de 11-17 ans 30 agrave 40 ont une forme de pratique artistique reacuteguliegravere qui eacutevolue dans ses contenus avec lrsquoacircge
                                    • 33 Des sorties culturelles en appui sur un eacutequipement culturel significatif et les sorties scolaires
                                    • 34 Le numeacuterique deacuteplace en partie les modaliteacutes drsquoinvestissement des jeunes vers des pratiques en amateur plus laquo ouvertes raquo
                                    • 35 Des pratiques culturelles diffeacuterencieacutees selon les milieux le sexe et les trajectoires singuliegraveres des enfants
                                      • 4 pratiques Scientifiques et techniques
                                        • 41 Un ensemble embryonnaire au regard des pratiques culturelles et sportives
                                        • 42 Premiegraveres estimations environ 10 drsquoune classe drsquoacircge
                                        • 43 Un grand manque de culture technologique drsquoateliers pour bricoler ou jardiner mais des dynamiques lieacutees aux fablabs
                                        • 44 Un essor speacutecifique des activiteacutes de codage entre pratiques virtuelles laquo ouvertes raquo et activiteacutes encadreacutees
                                        • 45 Une diversiteacute de dispositifs scientifiques et drsquoacteurs sur les territoires
                                        • 46 Quelques questions sur les ineacutegaliteacutes
                                          • 5 pratiques drsquoengagements
                                            • 51 Progression des droits de lrsquoenfant
                                            • 52 La participation encourageacutee mais limiteacutee entre 50 000 et 100 000 enfants impliqueacutes dans les Conseils Municipaux drsquoEnfants (CME) ou Conseils Municipaux de Jeunes (CMJ) et 42 000 lyceacuteens dans les Conseil de la Vie Lyceacuteenne (CVL)
                                            • 53 Projets autonomes mouvements de jeunesse espaces jeunes et engagements
                                            • 54 Publications jeunes pregraves drsquoun quart des lyceacutees doteacutes drsquoun meacutedia
                                            • 56 Enjeux drsquoeacutegaliteacute
                                              • 6 LrsquoAmeacutenagement des espaces ouverts
                                                • 61 Se construire dans des espaces ouverts agrave distance des parents
                                                • 62 Les rues les places les squares et terrains vagues
                                                • 63 Cafeacutes cineacutemas restaurants centres commerciauxhellip
                                                • 64 Ameacutenagements dans la nature et jeux de plein air
                                                  • 7 vacances
                                                    • 71 16 des 5-19 ans freacutequentent les accueils de loisirs pendant les vacances
                                                    • 72 25 des enfants ne partent pas en vacances et les ineacutegaliteacutes croissent avec lrsquoacircge et depuis 2004
                                                    • 73 Des vacances resserreacutees autour des seacutejours en famille
                                                    • 74 Les seacutejours collectifs deacutesaffection ou mutations
                                                    • 75 Freins financiers obstacles majeurs au deacutepart en vacances y compris pour les classes moyennes qui beacuteneacuteficient de peu drsquoaides
                                                    • 76 A cocircteacute des freins financiers une question de confiance
                                                    • 77 Les associations premiers organisateurs des seacutejours collectifs
                                                        • II Temps et lieux tiers (TLT) UN laquo tROISIEME EDUCATEUR raquo DES ENFANTS
                                                          • 1 Des temps drsquoactivites comparables aux temps scolaires et a ceux des repas et loisirs avec les parents
                                                            • 1 1 en moyenne pour les 11-17 ans un temps disponible essentiellement reacuteparti entre les TLT (25 ) le temps scolaire (32 ) et le laquo faire raquo familial (30 )
                                                            • 12 Autre approche les emplois du temps des enfants et adolescents scolariseacutes
                                                            • 13 Le poids des TLT chez les 3-10 ans moins de donneacutees preacutecises
                                                              • 2 Entre mobiliteacutes et proximiteacutes des lieux drsquoactiviteacute et des espaces de liberteacute pour se deacutevelopper
                                                                • 21 Grandir en milieu urbain peacuteriurbain rural entre valorisation de son territoire et releacutegation
                                                                • 22 Dispariteacutes territoriales drsquoaccegraves aux activiteacutes encadreacutees et eacutequipements des TLT
                                                                • 23 Un accegraves aux activiteacutes extrascolaires deacutependant des transports et de lrsquoaccompagnement (exemple de lrsquoIlle-et-Vilaine et de lrsquoIle-de-France)
                                                                  • 3 des modaliteacutes drsquoeacutelargissement des relations surtout a partir de 10 ans
                                                                    • 31 Avec qui Une part importante des activiteacutes partageacutees en famille
                                                                    • 32 Une autonomisation progressive sur fond de relations avec les pairs drsquoactiviteacutes non familiales et de moments seuls
                                                                    • 33 De la solitude neacutecessaire aux risques de lrsquoisolement
                                                                      • 4 Des temps drsquoactiviteacutes des lieux et des relations structurants pour le deacuteveloppement des enfants et des adolescents
                                                                        • 41 Des enjeux identitaires et de deacuteveloppement277F
                                                                        • 42 Ecrans pregraves de la moitieacute des TLT (temps drsquoeacutecran en solitaire) et 25 des enfants y passent plus de 5 heures par jours
                                                                        • 43 Certains impacts des TLT eacutevaluables notamment pour reacuteduire les ineacutegaliteacutes
                                                                            • propositions
                                                                            • III propositions
                                                                              • 1 Enjeux drsquoeacutegaliteacute
                                                                                • 11 Des enjeux drsquoeacutegaliteacute combineacutes agrave une vision personnaliseacutee du deacuteveloppement dans une strateacutegie globale des laquo TLT troisiegraveme eacuteducateur raquo pour tous les enfants
                                                                                • 12 Des prioriteacutes hieacuterarchiseacutees pour lrsquoaction publique selon les champs theacutematiques
                                                                                • 13 Un besoin non satisfait de TLT de qualiteacute consolidation des PEDT pour les 3 -11 ans et au moins 300 000 laquo places raquo en laquo clubs raquo pour les plus de 11 ans
                                                                                  • 131 Pour les moins de 11 ans jusqursquoagrave la fin de lrsquoeacutecole eacuteleacutementaire des besoins massifs dont une part reste agrave consolider
                                                                                  • 132 A partir de 11 ans deux approches pour dimensionner le potentiel
                                                                                    • 14 Accessibiliteacute inclusion et handicap
                                                                                    • 15 Les aides financiegraveres aux familles pour les activiteacutes peacuteriscolaires appui au peacuteriscolaire laquo eacutelargi raquo homogeacuteneacuteisation nationale des tarifs
                                                                                      • 151 Valorisation du peacuteriscolaire ndash budgets de reacutefeacuterence de lrsquoObservatoire National de la Pauvreteacute et de lrsquoExclusion Sociale (ONPES) - villes moyennes - 2013317F
                                                                                      • 152 Homogeacuteneacuteisation nationale de la tarification des activiteacutes peacuteriscolaires
                                                                                        • 16 Les vacances collectives un double enjeu drsquoaides aux familles et de mixiteacute sociale formatrice pour tous
                                                                                        • 17 Les jeux mouvements et deacuteplacements dans lrsquoespace public eacutequilibrer la preacutesence des filles et des garccedilons deacutevelopper lrsquoactiviteacute physique des enfants
                                                                                        • 18 La reacuteduction des ineacutegaliteacutes affeacuterentes aux territoires et lieux de vie passe notamment par les ameacutenagements de lrsquoespace public
                                                                                        • 19 Les apprentis favoriser leur participation agrave des activiteacutes partageacutees avec drsquoautres jeunes
                                                                                          • 2 Enjeux de structuration de lrsquooffre et de personnalisation des parcours
                                                                                            • 21 Poursuivre la deacutemocratisation des pratiques culturelles et artistiques par un eacutequilibre entre activiteacutes encadreacutees approfondies et activiteacutes plus ouvertes et diversifieacutees
                                                                                              • 211 Elargir les publics et geacuteneacuteraliser lrsquoaccegraves agrave la culture avec plusieurs leviers compleacutementaires
                                                                                              • 212 Pour des activiteacutes ouvertes seacutecuriser et mieux financer les animations de rue
                                                                                              • 213 Deacutevelopper des espaces de travail et de sociabiliteacute agrave destination des adolescents dans les meacutediathegraveques les bibliothegraveques et des antennes hors les murs drsquoeacutequipements culturels
                                                                                              • 214 Soutenir le deacuteveloppement des pratiques en amateur pour les enfants et adolescents
                                                                                                • 22 Un plan massif de deacuteveloppement de clubs scientifiques et de techniques pour les adolescents 50 000 agrave 100 000 places suppleacutementaires agrave horizon 5 ans
                                                                                                  • 221 Un besoin de pratiques scientifiques et techniques encadreacutees reacuteguliegraveres agrave partir de 1213 ans (hors temps scolaire)
                                                                                                  • 222 Une compleacutementariteacute avec lrsquoeacutecole
                                                                                                  • 223 Ougrave mettre en œuvre lieux tiers maisons de quartier laboratoires eacutetablissements scolaires meacutediathegraveques fablabshellip
                                                                                                  • 224 Ciblage agrave terme au moins 10 de jeunes (chez les 12-18 ans) en plus en activiteacutes extrascolaires scientifiques et techniques
                                                                                                    • 23 Enfant acteur social deacutevelopper des espaces de socialisation les publications et les pratiques drsquoengagement pour lrsquoenvironnement et dans la citeacute
                                                                                                      • 231 Le deacuteveloppement drsquoun projet propre sans contenu speacutecifique
                                                                                                      • 233 Espaces jeunes et socialisation informelle
                                                                                                      • 234 Pratiques effectives drsquoexpression drsquoassociation et de publication
                                                                                                          • 3 organisation gouvernance et financements
                                                                                                            • 31 Des projets porteacutes par des acteurs aux modegraveles eacuteconomiques et financements divers associations eacuteducation populaire eacutetablissements culturels
                                                                                                            • 32 Un problegraveme de vivier et un recours au beacuteneacutevolat agrave soutenir
                                                                                                              • 321 Les associations culturelles et sportives reposent sur une part importante de beacuteneacutevolat et plus marginalement sur des contrats aideacutes
                                                                                                              • 323 Des problegravemes de vivier
                                                                                                              • 324 Le statut agrave part des associations sportives scolaires pour lrsquoimplication des professeurs
                                                                                                                • 33 Favoriser le meacuteceacutenat et lrsquoimplication des entreprises
                                                                                                                • 34 Mettre en place des laquo reacutefeacuterents TLT raquo
                                                                                                                • 35 Des financements massifs peu structureacutes sur fond de cofinancements et drsquoune organisation diffuse agrave plusieurs niveaux
                                                                                                                  • 351 Les collectiviteacutes locales et les familles principaux financeurs avec des dispariteacutes territoriales
                                                                                                                  • 352 Un rocircle speacutecifique de la branche famille sur les accueils de loisirs
                                                                                                                  • 353 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux et selon divers scheacutemas drsquoarticulation
                                                                                                                    • 36 Impulser un caractegravere structurant aux financements et au pilotage des activiteacutes extrascolaires et ameacutenagements agrave destination des enfants et adolescents
                                                                                                                      • 361 Pour une politique enfance jeunesse structurante un coucirct drsquoenviron 700 millions drsquoeuros
                                                                                                                      • 362 Un modegravele agrave plusieurs eacutetages peut ecirctre deacutegageacute
                                                                                                                        • Annexes
                                                                                                                          • Annexe 1 vue drsquoensemble des pratiques
                                                                                                                          • Annexe 2 Pratiques culturelles et artistiques
                                                                                                                          • Annexe 3 Sciences questionnaire AMCSTI
                                                                                                                          • Annexe 4 Enfant acteur social
                                                                                                                          • Annexe 5 Espaces
                                                                                                                          • Annexe 6 Vacances (lettre de mission pep et compleacutements)
                                                                                                                          • Annexe 7 Taux de scolarisation et emploi du temps
                                                                                                                          • Annexe 8 Relations avec la famille et les adultes
                                                                                                                          • Annexe 9 Avis de lrsquoAcadeacutemie des sciences sur les eacutecrans
                                                                                                                          • Annexe 10 contribution sur lrsquoevaluation des impacts (Evaluating the evidence of the importance of extracurricular activities in promoting socio-emotional skills)
                                                                                                                            • ANNEXES DES PROPOSITIONS
                                                                                                                              • Annexe 1 Chiffrage des 300 000 laquo places raquo pour les 11-17 ans
                                                                                                                              • Annexe 2 Tarification
                                                                                                                              • Annexe 3 Chiffrage des besoins et places pour les 11-17 ans en sciences
                                                                                                                              • Annexe 4 Accueils de loisirs adolescents
                                                                                                                              • Annexe 5 Chiffrages des heures professeurs et des 7000 reacutefeacuterents
                                                                                                                              • Annexe 6 Equipements peacuteriscolaires et extrascolaires financeacutes par les CAF
                                                                                                                              • Annexe 7 Une gouvernance agrave plusieurs niveaux
                                                                                                                                • GLOSSAIRE
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