LES RISQUES D'EPIDEMISATION URBAINE , , DE LA FIEVRE JAUNE...

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Buli. Soco Path. Ex., 89, 1996, 107-114 Mots-clés: Fievre jaune, Risque épidémique, Vecteurs, Brésil. Key-words: Yellow rever, Epidemic risk, Vectors, Brazil. , , LES RISQUES D'EPIDEMISATION URBAINE , , DE LA FIEVRE JAUNE AU BRESIL PAR LES VECTEURS DE LA DENGUE Aedes aegypti et Aedes albopictus Par B. MONDET (1), A. P. A. TRAVASSOS DA ROSA (2) & P. F. C. VASCONCELOS (2) (3) Concerns in Brazil for future urban yellow rever outbreaks transmitted by vectors of dengue: Aedes aegypti and Aedes albopictus Summary: Urban yellow fever (YF) epidemics have disappearedfrom Brazil since about 50 years, but a selvatic cycle still existo /n many States,cases are more or less numerouseach year. Ae. aegypti was eradicated in /954, re-appeared temporarily in 1967, and then definitively in 1976-1977. Ae. aegypti is a vector ofyellow few (YF), but also of dengue,whosefirst caseswere reported in /982. Today, dengue is endemicin many regions. A second Flavivirus vector,Aedes albopictus is present since about ten years in some States, from which São Paulo. The analysis of lhe YF cases between 1972 and 1994 allowed us to determine lhe epidemiologic regions. /n lhe first region, lhe endemic area, lhe YF virus is circulating « silently » among monkeys, and lhe emergence of human cases is rare. /n lhe second region, lhe epidemic area, some epizootics occur in a more or less cyclic way, and human casescan be numerous. Neverthe- less, these outbreaks are considered « selvatic » epidemics,as long as Ae. aegypti is not concemed.From lhe Amazonian region, lhe virus moves forward along lhe forest galleries of lhe Amazone tributaries, from North to South. Actually, dengue epidemics appear in quite ali States,and reflect lhe geographical distribution of Ae. aegypti. Recently, Ae. aegypti wasfound in lhe southern parI of lhe Pará State,in lhe Carajás region considered to be lhe source of lhe main YF epi- demics. /n another hand,Ae. albopictus is now increasing its distribution area, specially in lhe suburban zones. The ecology ofthis poten- tial vector, which seemsto have a great adaptative capacity, give this vector an intermediate position between lhe forest gal- leries, where lhe YF virus circulares, and lhe agglomerations infested with Ae. aegypti. Since a few years, lhe possibility of urban YF is threatening Brazil, it is more and more predictable and we must survey very carefully lhe epidemiological situation in some regions oflhe country. Résumé: Les épidémies defievrejaune (Fi) urbaine ont disparu du Brésil depuisenviron50 ans, mais un cycle selvatique du vírus amaril persiste et des cas de Fi, plus ou moins nombreux selon les années, sane signalés dans de nombreux États. Aedes aegypti, apres avoir étééradiqué du pays en1956, est réapparu en 1967, temp(Jrairement, puis en 1976-1977, cettefois-ci défi- nitivement. /l est vecteur de la fievre jaune mais également de la dengue,danela premiere manifestation ~pidémiquea eu lieu en 1982. Depuis, la dengue est devenueendémique dans de nombreuse$ régions. Un second vecteur de Flaviyiru~, A~des albp- pictus, existe depuis un~ dizaine d'années, dans plusieurs États, danecelui de São Paulo. L 'analysedes cas de fiiyre jaune entre 1972 et 1994 a permis de déterminer les zonesépidémiologiques(J'endéniicitt et d'épi~ démicité. Dans la premiere, le vírus amar;l circule à « bas bruit », chez les sirzges et les cas d'émergence humaine sane asse~ rares. Dans la seconde zone, on assiste de maniere plus ou moins: cyclique à des épizooties et à l' apparition de cas humains qui, $'il$ sont nombreux,forment alor.\" fies 4pidi~ies! 4ites « selvQtlques » tant qu' Ae. aegypti n' entre pas en jeu. Partant de Ia r~gion ~mazonienne,le virus circule le loflg des gfJlerie~ forestieres des aftluents de l'Amazone, du nord!vfr~ le sud~ .., '" Actuellement,les épidémies de dengue apparaissentdanspràtiquement tout le pays et rejletent la répartition géogràphiqué'd'AJ... aegypti. Depuis peu, il estprésent dans la région de Carajás, située au sud del' État du Pará, r'égionconsi{Jirie comme à l' ori- gine desplus importantes épidémies defievrejaune.Ae. albopictus, quant à lui, est en train d'agrandir son aire,de Jépartition aux zonespéri-urbaines. L 'écologie de ce vecteur potentiel, qui semble possider un grand pouvoir d'adaptation, le place en position intermédiaire. /lpourrait erre en contact,d'une pare avec les galeries forestieres ou circule le virus amaril et, d'autre parI, avec les agglomirations infestées par Ae. aegypti.' .' " Les risquesd' épidémisation urbaine de la fievre jaune au Brésil par le$ vecteursde la dengue, daneon parte depuis quelque temps, apparaissent maintenant sérieux dans certaint!s zonesou la situation épidémi~logique serait à surveiller de preso~ (I) ORSTOM, CP 75, 66017-970 Belém, Pará, Brésil. Fax: (55) 91-226- 5262. (2) Institut Evandro Chagas, CP 1128, 66090-000 Be1ém, Pará,Brési1. (3) Ate1ier, Institut Pasteurde Guyane, 23-24 mai 1995 Session 2.

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Buli. Soco Path. Ex.,89, 1996, 107-114

Mots-clés: Fievre jaune, Risque épidémique, Vecteurs,Brésil.

Key-words: Yellow rever, Epidemic risk, Vectors, Brazil.

, ,LES RISQUES D'EPIDEMISATION URBAINE

, ,DE LA FIEVRE JAUNE AU BRESIL

PAR LES VECTEURS DE LA DENGUEAedes aegypti et Aedes albopictus

Par B. MONDET (1), A. P. A. TRAVASSOS DA ROSA (2)& P. F. C. VASCONCELOS (2) (3)

Concerns in Brazil for future urban yellow rever outbreaks transmittedby vectors of dengue: Aedes aegypti and Aedes albopictus

Summary: Urban yellow fever (YF) epidemics have disappearedfrom Brazil since about 50 years, but a selvatic cycle still existo/n many States, cases are more or less numerous each year. Ae. aegypti was eradicated in /954, re-appeared temporarily in1967, and then definitively in 1976-1977. Ae. aegypti is a vector ofyellow few (YF), but also of dengue, whosefirst cases werereported in /982. Today, dengue is endemic in many regions. A second Flavivirus vector, Aedes albopictus is present since aboutten years in some States, from which São Paulo.The analysis of lhe YF cases between 1972 and 1994 allowed us to determine lhe epidemiologic regions. /n lhe first region, lheendemic area, lhe YF virus is circulating « silently » among monkeys, and lhe emergence of human cases is rare. /n lhe secondregion, lhe epidemic area, some epizootics occur in a more or less cyclic way, and human cases can be numerous. Neverthe-less, these outbreaks are considered « selvatic » epidemics, as long as Ae. aegypti is not concemed. From lhe Amazonian region,lhe virus moves forward along lhe forest galleries of lhe Amazone tributaries, from North to South.Actually, dengue epidemics appear in quite ali States, and reflect lhe geographical distribution of Ae. aegypti. Recently, Ae.aegypti was found in lhe southern parI of lhe Pará State, in lhe Carajás region considered to be lhe source of lhe main YF epi-demics./n another hand, Ae. albopictus is now increasing its distribution area, specially in lhe suburban zones. The ecology ofthis poten-tial vector, which seems to have a great adaptative capacity, give this vector an intermediate position between lhe forest gal-leries, where lhe YF virus circulares, and lhe agglomerations infested with Ae. aegypti.Since a few years, lhe possibility of urban YF is threatening Brazil, it is more and more predictable and we must survey verycarefully lhe epidemiological situation in some regions of lhe country.

Résumé: Les épidémies defievrejaune (Fi) urbaine ont disparu du Brésil depuisenviron50 ans, mais un cycle selvatique duvírus amaril persiste et des cas de Fi, plus ou moins nombreux selon les années, sane signalés dans de nombreux États. Aedesaegypti, apres avoir étééradiqué du pays en1956, est réapparu en 1967, temp(Jrairement, puis en 1976-1977, cettefois-ci défi-nitivement. /l est vecteur de la fievre jaune mais également de la dengue, dane la premiere manifestation ~pidémique a eu lieuen 1982. Depuis, la dengue est devenue endémique dans de nombreuse$ régions. Un second vecteur de Flaviyiru~, A~des albp-pictus, existe depuis un~ dizaine d'années, dans plusieurs États, dane celui de São Paulo.L 'analyse des cas de fiiyre jaune entre 1972 et 1994 a permis de déterminer les zones épidémiologiques (J'endéniicitt et d'épi~démicité. Dans la premiere, le vírus amar;l circule à « bas bruit », chez les sirzges et les cas d'émergence humaine sane asse~rares. Dans la seconde zone, on assiste de maniere plus ou moins: cyclique à des épizooties et à l' apparition de cas humainsqui, $ 'il$ sont nombreux, forment alor.\" fies 4pidi~ies! 4ites « selvQtlques » tant qu' Ae. aegypti n' entre pas en jeu. Partant deIa r~gion ~mazonienne, le virus circule le loflg des gfJlerie~ forestieres des aftluents de l'Amazone, du nord! vfr~ le sud~ .., '"Actuellement, les épidémies de dengue apparaissent dans pràtiquement tout le pays et rejletent la répartition géogràphiqué'd'AJ...aegypti. Depuis peu, il est présent dans la région de Carajás, située au sud de l' État du Pará, r'égion consi{Jirie comme à l' ori-gine des plus importantes épidémies defievrejaune.Ae. albopictus, quant à lui, est en train d'agrandir son aire,de Jépartitionaux zones péri-urbaines. L 'écologie de ce vecteur potentiel, qui semble possider un grand pouvoir d'adaptation, le place enposition intermédiaire. /lpourrait erre en contact, d'une pare avec les galeries forestieres ou circule le virus amaril et, d'autreparI, avec les agglomirations infestées par Ae. aegypti.' .' "

Les risques d' épidémisation urbaine de la fievre jaune au Brésil par le$ vecteurs de la dengue, dane on parte depuis quelquetemps, apparaissent maintenant sérieux dans certaint!s zones ou la situation épidémi~logique serait à surveiller de preso~

(I) ORSTOM, CP 75, 66017-970 Belém, Pará, Brésil. Fax: (55) 91-226-5262.

(2) Institut Evandro Chagas, CP 1128, 66090-000 Be1ém, Pará, Brési1.(3) Ate1ier, Institut Pasteur de Guyane, 23-24 mai 1995 Session 2.

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108 BULLETIN DE IA SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE EXOTIQUE

INTRODUCTION L 'aire d'endémicité est Ia zone ou circule, en'perma-nence, le vírus amaril de singe à singe (circulation pri-maire), Le vírus est présent toute l'année, il circule à« bas bruit » chez les singes sous forme d'enzootie.L 'homme peut se contaminer, mais les cas sont rareset isolés. Ce sont des cas d'émergence humaine duvirus. Des conditi~ns propices (présence du vírus,population de singes non-immuns, abondance de vec-teurs) peuvent donner lieu à des épizooties. La proba-ibilité

d'apparition de cas humains plus nombreux, maisr~sta.nt localisés, augmente alors.

L 'aired'épidémicité est Ia zone ou le virus ne circuleplus d'une maniere permanente. 11 peut être introduitpar l'intermédiaire des singes mais aussi par l'homme(circulation secondaire). Le virus circule en générald'une maniere épizootique chez les singes et apparaítsouvent sous forme épidémique chez l'homme, selonl'abondance des vecteurs et l'état d'immunité de Iapopulation humaine; les cas peuvent être nombreux ettoucher une vaste région.

On définit trais types d'épidémies :

-Ia selvatique, quand le virus qui provient du singen'est transmis à l'homme que par des vecteurs sau-vages. Ce genre d'épidémie correspond à une accu-mulation de cas d'émergence et il n'y a pas de trans-mission inter-humaine;

-l'intermédiaire, quand le virus est transmisd'abord du singe à l'homme par des vecteurs sauvages,puis d'homme à homme par Ae. aegypti, vecteurdomestique, passant ainsi à un mode de transmissioninter-humaine;

-l'urbaine, quand le virus provient d'un maladepuis est transmis uniquement par Ae. aegypti selon unmode inter-humain.

Au Brésil, Ia fievre jaune urbaine a disparu il y a plusde 50 ans grâce à Ia lutte contre le vecteur Aedesaegypti, dont l'éradication a été effective à compter del'année 1956.

En 1967, ce moustique a été découvert à Belém(Pará) et à São Luis (Maranhão) mais rapidement éli-miné. II allait refaire son apparition à Salvador (Bahia) -

en 1976 et à Rio de Janeiro en 1977, ou il s'est alorsdéfinitivement implanté. A partir de cette époque, Ae.aegypti a envahi progressivement de nombreux États. '

La période d'éradication était terminée (1).Au Brésil, les premiers cas de dengue ont surgi en

1982 dans le Roraima, État proche de Ia Guyane hot-tandaise et du Venezuela. Le vírus de Ia dengue(DEN-l et DEN-4) a été isolé de malades mais égale-ment de fetnelles d' Ae. aegypi, capturées dans te centrede Ia ville de Boa Vista (11). Quatre années d'accalmieont suivi, mais Ia dengue est réapparue ensuite sur IacÔte est, puis à l'intérieur du pays. On peut dire qu'elleest actuellement endémique dans de nombreux États,dont le nombre augmente sans cesse, en relation avecIa propagation du moustique vecteur. De 1982 à 1994(mois d'aoOt), le ministere de Ia santé du Brésit a enre-gistré 335 399 caso

En 1986, on a découvert Aede,v albopictu,v, un autrevecteur potentiel de dengue (8), mais également denombreuses arboviroses dont Ia fievre jaune. C'étaitdans l'État de São Paulo (2) et, depuis, lui aussi colo-nise progressivement le pays.

Ainsi coexistent actuellement au Brésilles trais vec-teurs d'arbovirus suivants: Haemagogu,vjanthinomi.v*,Ae. aegypti et Ae. albopictus, alors que Ia fievre jauneet ta dengue sont endémiques.

Nous allons tout d'abord proposer un schéma deszones épidémiologiques de ta fievre jaune au Brésilbasé sur t'étude des grandes épidémies**. Ensuite nousverrons, grâce à une carte de répartition des « nou-veaux » Aedes, quelles sont tes zones ou le contactentre le vírus amaril et les vecteurs est te ptus intense.Nous tâcherons enfin d'estimer tes risques d'épidémi-sation urbaine de ta fievre jaune.

Quand Ae. aegypti est absent du cycle de transmis-sion, comme c'est le cas au Brésil depuis 1942, les épi-démies sont donc toutes de type selvatique et il n'y apas de transmission inter-humaine.

La fievre jaone ao Brésil : les régions (fig. I)

PRÉSENTATIONDES ZONES ÉPIDÉMIOLOGIQUESDE LA FmVRE JAUNE .

Définitions

Travaillant en Afrique de l'Ouest, GERMAIN (6) etCORDELLIER (3) ont donné lés définitions suivantes deszones épidémiologiques concernant Ia fiêvre jaune.

Depuis 1972, on constate que tous 1es États du Brési1n'ont pasété touchés par le virus amaril, en particu1ierceux qui sont situés sur Ia façade Est atlantique. LesÉtats qui I'ont été sont : '

-dans Ia région Nord : Ror~ima (RR), Amazonas(AM), Acre (AC), Rondônia (RO), Pará (PA), Amapá(AP), Tocantins (TO);

-dans Ia région Nord-Est : Maranhão (MA) ;-dans Ia région Centre-Ouest : Mato Grosso (MT),

Mato Grosso do sul (MS), Goiás (GO);-dans Ia région Sud-Est : Minas Gerais (MG)

(partie ouest).(*) Et aussi les vecteurs secondaires sauvages, potentiels ou probables, qui

appartiennent au genres Haemagogus. Sabethes ou Aedes (4).(**) Notre analyse a porté sur les 317 cas confirrnés de fievre jaune au

Brésil apparaissant dano les statistiques officielles de Ia FNS (Ministério deSaúde) de 1973 à 1992. Cette période a été choisie parce que, pour Ia Iresgrande majorité des cas, on connait le jour et le mais de I'hospitalisation.

PINHEIRO et ai. (9), étudiant l'épidémie du Goiás de1972-1973, ont remarqué que les cas de fievre iaune,

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o Elal ou apparailla Fiêvre jaune Région Sug-Es\ Région Nord-EstES : Espírito Santo AL: AlagoasMG : Mina.'i Gcrais BA : BahiaRJ : Rio de Jal1ciro CE: Ccal"áSP São Pau!() MA : Maranhão

PB : ParaloaRéj!ion S\Í(J,c PE: PernambucoPR:Par,iná Pl:Piauí "RS : Rio Grande do Sul RN: Rio Grandc di) NorteSC: Santa Calarina SE: Sergipc

Région Nord :AC: AcreAM: AmazonasAP: AmapáPA : Par-JRO : RondôniaRR : RoraimaTO: T<x:antins

Région Ccntrc-OucstDF: Distrito FcdcrulGO : GoiásMS : Mato Grosso do SulMT : Mato Grosso

Fig. 1. -Le Brési/ politique. les types de végétation naturelltet les États touchés par Ia fievre jaune depuis 1972.

,0 Savane ("Ccrrado") .Forêt Ombrophile dense

~ "Caatinga" :~:~:~:~::: Forêt Ombrophile ouvertc

~ Steppe ("Campos") .:~~:.:;::::: Forêt Ombrophile mixtc

~ Forêl Déciduem Forêl Semi-déciduc

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE EXOTIQUE

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depuis 1935, apparaissaient à intervalles de temps assezréguliers dans I'État du Goiás (5 à 9 ans). Ils estimentque cela reflete Ies incursions du virus à partir de l' aireenzootique de Ia région de l' Amazone. Ils notent I'ap-parition de cas au Paraguay en 1974, suite à I'épidémiedu Goiás pois du Mato Grosso, démontrant Ia progres-sion du virus vers I'ouest et Ie sud. Cependant, Ia routeempruntée par Ie virus ayant l' épidémie ne pouvait pasêtre déterminée.

se situer dans Ia région de Carajás. De lã, il se déplacele long des fleuves, essentiellement le Tocantins etI' Araguaia. L' épidémie se développe ensuite, une foisque le virus amarila atteint une certaine zone, situéeen amont de ces fleuves, au nord de Brasilia. Les autresépidémies, de 1972 et de 1986, montrent un dévelop-pement identique. L' épidémie se développe ensuite,dans les mêmes directions, essentiellement vers le sud-ouest, mais aussi vers I' est. Le virus a même puatteindre, en 1988 eten 1989, le fleuve São Francisco,dans l'État du Minas Gerais.

Schéma de chemínement do vírus (fig. 2)Délimitation des zones épidémiologiquesde Ia fievre jaune {figo 2 et 3)Trois grandes épidémies ont eu 1ieu dans Ia même

région, comprenant 1es États du Goiás, du Mato Grossoet du Mato Grosso do Sul, en 1972-1974, en 1979-1982 et en 1987-1992. On arrive actue11ement à dresserun schéma du cheminement du virus amari1 en loca1i-sant se1on l'époque 1es cas ayant précédé l'épidémie de1980. La zone forestiere d'ou est issu 1e virus semb1e

Reprenant alors à notre compte les définitions deszones épidémiologiques données plus haut, naus pou-vons maintenant estimer :

-que Ia zone d'épidémicité englobe au sud : leGoiás, le Mato Grosso do sul, le Mato Grosso et une

/}r)~

Figo 20 -Les régions des grandes épidémieset les fleuves incriminés dans le déplacement du virus amarilo

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A ; Zone d'endémicité (foyer primaire permanent)

B : Zone de transition

Zone d'épidémicit,t (foyer secondaire temporaire]

~ Origine de nombreux~ cas d'émergence

Origine des plus importantesépidémies de fiêvre jaune.

.Localisation des cas de Dengue

~ direction prise par le vírus dans scs déplacementsaboutissant aux épidémies :

0 de Ia région de Tomé-Açu (Pará) G) d~ Goiás

0 du Maranhão 0 du Mato Grosso do Sul

Fig.3.

Zones épidémiologiques (A, B, C) delafievrejauneet répartition des cas de dengue au Brésil.

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Répartition d'Ae. aegypti et d'Ae. albopictusdans les zones épidémiologiquesde Ia fievre jaune

Polir estimer l'importance que peutjouerAe. aegyptidans I' épidémio.logie de Ia fievre jaune, nous allonsétudier sa répariition par zone épidémiologique.

La zone d'endémicité

Dans Ia forêt amazonienne, il existe quelques foyersd' Ae. aegypti. II est impossible de prévoir ou et quandva se manifester le virus, cette absence de cycle estd' ailleurs caractéristique de Ia zone. Le virus peutapparaitre n'importe ou, à n'importe quel moment del'année. Mais à l'intérieur de cette zone, naus avonsdéfini trais foyers, dont celui du Haut-Carajás ou levirus amaril se manifeste três souvent. La présenced' Ae. aegypti dans cette région a été récemmentconfirmée par l'apparition de cas de dengue. La luttecontre Ae. aegypti devrait y être entreprise, réguliêre-ment et méthodiquement, même en l'absence de cas dedengue, polir éviter les risques d'épidémisation de Iafiêvre jaune, qui sont, dans cette région, sans doute lesplus élevés du Brésil.

partie du Minas Gerais; au nord : le Maranhão et unepartie du Pará;

-que le Tocantins est situé dans une région de casd'émergence, zone intermédiaire entre Ia région épi-démique et Ia région endémique, et que le fleuveTocantins a été une voie de circulation du virus dunord vers le sud;

-que le sud du Pará (région de Carajás) apparaítcomme Ia région d'ou est originaire le virus, régionreprésentant un foyer permanent à l'intérieur de l'aired'endérnicité;

-que le virus peut se déplacer d'environ 500 kmpar an pendant plusieurs années.

La zone intermédiaire

La situation se rapproche de ce qu'elle est dans lesfoyers, à cette différence pIeS que le vírus ne circulepas en p.erm~nence et qu'il y a donc des « années » aucours desquelles les risques sont plus importants qued'autres. La présence d' Ae. aegypti se manifeste beau-coup plus dans les villages situés le long de Ia routeprincipale qu'en contact direct avec les couloirs de cir-culation du vírus. Là, c'est l'homme qui, malade, pour-rait entrainer l'apparition du vírus dans Ia populationdu vecteur urbain. Là aussi, si l'on admet l'apparitioncyclique du vírus, correspondant à sa remontée le longdes fleuves Tocantins et Araguaia, on peut s'attendreà une circulation imminente du vírus amaril, qui s'estpeut-être déjà amorcée en 1994.

Les épidémies de 1972 et de 1986 montrent certainessimilitudes avec celle de 1980; en particulier, le modede déplacement du virus dans Ia zone d'épidémicité estle même. Toutefois, en 1986, il semble que le virus aiteu également une autre origine, via le Mato Grosso. Onpourrait ainsi dire qu'il y a eu en réalité à cette époquedeux épidémies et non pas une seule. On peut en effettrouver des cas humains le long des grands fleuvesaffluents de I' Amazone, comme le Xingu, le Tapajós,ou le Madeira, qui pourraient être autant de voies decheminement du virus de Ia zone d'endémicité vers Iazone d'épidémicité. La population humaine étant beau-coup plus clairsemée dans ces régions du sud del' Amazone que dans les États du Pará et du Tocantins,le cheminement du virus y est moins perceptible. C'estune possibilité qui avait été envisagée par PIN-HEIRO (10) pour l'épidémie de 1972.

Si I' on étudie les autres épidémies essentiellementsituées dans les États du Pará et du Maranhão, onconstate également qu'il existe des cas précédant lesépidémies d'une ou deu x années dans cette mêmerégion du Haut Carajás, au sud de l'État du Pará. Celaconfirmerait l'existence d'un foyer primaire, suffisam-ment étendu, ou le virus de Ia fievre jaune trouverait lesconditions nécessaires et suffisantes à sou maintien.

RÉPARTITION DES VECTEURSDE LA DENGUE (fig. 3) .La zone d' épidémicité

On note une superposition des cas de fiêvre jaune etde dengue, en particulier dans le Mato Grosso do Sul,mais naus venons de démontrer qu'il est fort peu pro-bable que le virus amaril émerge subitement dans cetÉtat sans s' être manifesté les années précédentes dansceux du Tocantins et du Goiás ou encare du MatoGrosso. C'est donc dans ces derniers États qu'ilconvient d'être attentif, plus qu'ailleurs.

Évolution dans le temps

Jusqu'à présent, il n'a jamais été prouvé Ia partici-pation d' Ae. albopictus dans aucune épidémie dedengue au Brésil, alors qu'il est un excellent vecteurdans d'autres pays. On sait qu'il est un vecteur poten-tiel du virus amaril (5). II a pour l'instant une aire derépartition plus limitée qu' Ae. aegypti, mais il pourraitjouer un rôle important dans le processus d'épidémi-

Ae. aegypti a colonisé l'État de São Paulo, à partir de1983-1984, de l'ouest vers l'est, alors que Ae. albo-pictus est apparu en1986 et se déplace en sens inverse,de l'est vers l'ouest. Les conditions climatiques jouentun rôle dans Ia répartition géographique des especes etles températures basses « 170 C) limitent l' extensiond' Ae. aegypti vers l'est, Ia région Ia plus froide del' État.

Ae. aegypti est un moustique domestique, surtouturbain. Ae. albopictus est essentiellement domestique,mais plutôt péri-urbain. Entre les zones urbaines et leszones péri-urbaines, il y a recouvrement d'une partiedes rores de distribution des deux especes d' Aedes.

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sation urbaine de Ia fiêvre jaune. 11 a été effectivementtrouvé occupant des trous d'arbres dans l'État de SãoPaulo (7). On aurait alors Ia possibilité de I' existencedu cycle suivant, typique d'une épidémie intermédiaire,avec successivement : le vecteur sauvage, puis le vec-teur rural péri-urbain, et enfin le vecteur domestiqueurbain : singe -Haemagogus -Homme -Ae. albo-pictus -Homme -Ae. aegypti -Homme.

11 ne serait donc plus nécessaire qu' Ae. aegypti soiten contact étroit avec les vecteurs sauvages, dans Iamême zone, pour que le processus de transrnission duvírus amaril aboutisse à une épidérnie de type inter-médiaire.

vírus par Ae. aegypti, d'ou l'extrême importance d'em-pêcher le moustique de piquer les malades dans leshôpitaux. L 'utilisation de toiles moustiquaires devraitêtre systématiquement recommandée dans les villagescomme dans les grandes villes. Dans les quartiers péri-phériques des grandes cités, en général surpeuplés,l'absence totale d'adduction d'eau entraine son stoc-kage et Ae. aegypti est maintenant présent aussi bien àRio que dans le grand São Paulo.

La mise en évidence de zones de contact entre lesvírus et les vecteurs et de périodes à risques devraitpermettre de concentrer les actions anti-amariles pourune meilleure efficacité, là ou il faut et quand ille faut.

BIBLIOGRAPHIECONCLUSION

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6. GERMAIN (M.) et ai. -Épidémiologie de Ia fiêvre jauneen Afrique. Méd. Mal. lnfect., 1978, 2, 69-77.

7. GOMES (A. de C.) & MARQUES (G. R. A. M.). -Encontro de criadouro natural de Aedes (Stegomyia)albopictus (Skuse), Estado de São Paulo, Brasil. Rev.Saúde pública, 1988,22,245.

8. MITCHELL (C.) & MILLER (B.). -Vertical transmissionof dengue viroses by strains of Aedes albopictus recent1yintroduced into Brazi1. J. Am. Mosq. Control Assoc.,1990,6,251-253.

9. PINHEIRO (F. P.) et ai. -An epidemic of yellow reverin Central Brazi1, 1972-1973. I. -Epidemio1ogica1 stu-dies. Amer. J. Trop. Med Hyg., 1978a,27, 125-132.10. PINHEIRO (F. P.) et ai. -An epidemic of yellow reverin Central Brazi1, 1972-1973. 11. -Ecologica1 studies.Amer. J. Trop. Med. Hyg., 1978b, 30, 204-211.11. TRAVASSOS DA ROSA (A. P. A.) et ai. -Surto de Dengueem Boa Vista, Território de Roraima, Brasil. Boi. Epid.(FSESP), 1982,14,94-100.

Nos analyses des épidémies de fievre jaune ontpermis de déterminer des zones épidérnioIogiques, enparticulier un foyer primaire important, un couIoir decherninement du virus priviIégié, et de mettre en évi-dence Ies zones épidérniques au centre-sud du pays. EnIes juxtaposant aux aires de répartition d' Ae. aegypti etd' Ae. albopictus, on se rend compte qu' iI existe beI etbien des zones ou I' épidérnisation urbaine pourraitprendre son origine. Pour éviter cela, iI conviendrait defaire des campagnes de vaccinations dans ces régions,sans attendre que I' épidémie se soit réeIlementdéclarée.

En effet, pour bloquer une épidémie urbaine avec unvecteur domestique d'homme à homme, Ia vaccinationest fondamentale, tout comme Ia Iutte chimique contreIe vecteur. Mais, quand iI s'agit d'épidémies selva-tiques, se propageant Ie Iong des rivieres par Ies singes,Ies vaccinations ne peuvent, bien entendu, suffire àarrêter Ia propagation du virus, qui est transrnis d'abordde singe à singe. Les grandes épidémies qui s'étendentdu Goiás au fond du Mato Grosso atteignent même Iespays voisins, car Ies campagnes de vaccinations nes'effectuentjamais assez tôt dans tous Ies États concer-nés.

C'est I'homme qui peut ensuite jouer Ie rôIe de pro-pagateur et Ies risques de dissérnination du virus sontalors imprévisibIes. II iaut éviter Ia récupération du

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lJ;Jll. Soco Path. Ex., n° 2, 1996

Page 8: LES RISQUES D'EPIDEMISATION URBAINE , , DE LA FIEVRE JAUNE ...iah.iec.pa.gov.br/iah/fulltext/pc/artigos/1996/... · Summary: Urban yellow fever (YF) epidemics have disappearedfrom

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE EXOTIQUE114

DISCUSSION

de fievre jaune queIque part ; on décide alors une campagne.Les vaccinations systématiques sont difficiIes à évaluer, Iestaux de couverture varient de 90 à 40 %.

Bemard MONDET. -II y a beaucoup de probIemes à causedes grands dépIacements de popuIation d'un État à l'autre dufait des gens qui cherchent du travaiI.

Nicolas DÉGALLIER. -II y a aussi des probIemes deconservation du vaccin et d'efficacité des vaccinations. Uneétude;il y a un an óu deux, avait montré que beaucoup depersonries vaccinées, possédant un « certificat tamponné »,n' étaient pas protégées; dans ce cas, on ne sait pas si c' estle vacçin qui n'a pas été efficace ou si c'est Ia conservationdu vaccin qui était défectueuse.

PauIREITER. -Lorsque Ae. albopictus est arrivé auxÉtats~Unis, iI ne s'instalIait pas en Floride et on pensait quec'était parce qu'iI n'était pas adapté au miIieu tropical, maismaintenant on Ie trouve à Miami et Ia situation change trêsvite. J)'autre part, en octobre 1993, j'étais à Lago Agrio dansIe bassin de I' Amazone en Équateur, on m'a dit qu'il n'y apas de passage de popuIation entre cette région et la côtepacifique des Andes,; par contre, iI y a beaucoup de traficentre GuyaquiI en Equateur et Iquitos sur l' Amazone auPérou. II y a de la dengue dans cette région et je crois qu' onpeut penser que Ia dengue peut rentrer au BrésiI par ce côté-là aussi.

Bernard MONDET. -Je voulais ajouter qu' Ae. albopictusn'ajamais été considéré comme vecteur de dengue au BrésiI.Chaque fois qu'il y a eu des épidérnies, iI y avait Ae. aegypti,parfois seul, parfois avec Ae. albopictus, mais ce derniern ' était pas considéré comme le vecteur de la maIadie.

Question ..Pour éviter ces risques épidémiques met-on enreuvre des campagnes de vaccination contre Ia fievre jaune ?

Bernard MONDET. -Qui, les campagnes de vaccinationfont partie des grandes priorités des autorités de santépublique. Mais le probleme est que Ia fievre jaune se transmetd'abord de manieTe selvatique, et que ce sont les singes quipermettent le déplacement du virus.

Question ..Sait-on exactement ou au Brésil est arrivé Ae.albopictus ?

Bernard MONDET. -Dansl'État de São Paulo, mais on nesait pas exactement ou.

Paul REITER. -Au Brésil, Ae. albopictus est actuellementprésent dans cinq États.

Nicolas DÉGALLIER. -II peut y avoir introduction du virusde Ia fievre jaune aussi dans des zones qui ne sont pas encontact avec les zones à fievre jaune selvatique. Par exemple,nous avons reçu un prélevement d'un camionneur qui esttombé malade de Ia fievre jaune et est mort à São Paulo.L 'lnstitut Adolfo Lutz à São Paulo a eu le prélevement etnous l'a fait parvenir à Belém. Donc, si ce camionneur vadans une ville ou il y a beaucoup d'Ae. aegypti. même s'il n'ya pas de fievre jaune selvatique dans Ia région, il y a unrisque évident d'épidémie.

Bernard MONDET. -Ces zones à risque sont les grandespériphéries urbaines parfois tres pauvres, sans adductiond'eau, ou les gens stockent de l'eau.

Question ..Quelle est Ia couverture vaccinale contre Iafievre jaune au Brésil?

Nicolas DÉGALLIER. -C' est tres variable ; en général, ona l'impression qu'il y a des vaccinations quand il y a un cas