Les revendications de l'UNEF sur la réforme de la formation des enseignants !

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Les revendications de l'UNEF sur la réforme de la formation des enseignants !

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Réforme de la formation des enseignants : les propositions de l’UNEF - mai 2009

Réforme de la Formation

des enseignants :

Les revendications de

l’UNEF

Réforme de la formation des enseignants : les propositions de l’UNEF - mai 2009

Sommaire

Pages 3, 4 et 5 : Introduction et Chronologie de la réforme

Pages 6 et 7, Chantier n°1 : Mettre en place un cadrage national des masters

préparant aux métiers de l’enseignement

Pages 7 et 8, Chantier n°2 : Articuler le concours sur l’ensemble de la

formation

Pages 8 et 9, Chantier n°3 : Garantir le rôle des IUFM en tant qu’opérateurs

de la formation des enseignants

Pages 9 et 10, Chantier n°4 : Mettre en place de nouveaux dispositifs sociaux

pour permettre la réussite de tous

Pages 10 et 11, Chantier n°5 : Mettre en place des dispositifs de transition

qui assurent l’égalité entre tous les étudiants

Page 12 et 13, Annexe 1 : La formation des enseignants en chiffres

Page 14, Annexe 2 : Schéma de la formation des enseignants

Page 15, Annexe 3 : Contenu maquette master « formation des enseignants »

Réforme de la formation des enseignants : les propositions de l’UNEF - mai 2009

Lancée en juin dernier la réforme de la formation des enseignants, a pour objectifs premiers

la réalisation d’économies budgétaires en supprimant la rémunération de la 5ème année de

formation et la remise en cause de la formation professionnelle et pédagogique par la

suppression des IUFM.

La mixité sociale des enseignants remise en cause

Sous couvert d’une revalorisation du métier d’enseignant et d’un allongement de la durée

d’étude des futurs enseignants, le gouvernement fait des économies sur le dos des

étudiants. La disparition des IUFM couplée au recrutement à bac + 5 des enseignants

conduit à la suppression de 24 000 postes de fonctionnaires stagiaires. La fin de la

rémunération des étudiants fonctionnaires stagiaires de deuxième année va à l’encontre de

la nécessaire démocratisation de l’accès au métier d’enseignant : avec l’exigence d’un master

et la fin de la rémunération liée au statut de fonctionnaire stagiaire, les étudiants issus des

catégories sociales les moins favorisées seront écartés du métier d’enseignant. Par ces

mesures la réforme semble davantage guidée par les soucis d’économies budgétaires à court

terme.

La suppression de toute formation pratique et pédagogique au métier

d’enseignant

En souhaitant allonger d’un an la durée d’étude des enseignants, Nicolas Sarkozy semble

avoir oublié que la deuxième année passée à l’IUFM constitue déjà une période de formation

pour les futurs enseignants. Ce qui est en cause, c’est l’absence de reconnaissance

diplômante des deux années de formation au sein des IUFM et non le contenu actuel de la

formation. En confiant aux universités le soin de construire les futurs masters ouvrant aux

concours de l’enseignement, le gouvernement fait le choix de liquider la formation

professionnelle dispensée au sein des IUFM, au profit d’une formation strictement

académique et disciplinaire : la force des IUFM repose sur une formation ancrée dans la

pratique du métier d’enseignant. La motivation de N. Sarkozy semble avant tout

idéologique : le président de la république semble plus préoccupé par la remise en cause des

IUFM que par la qualité de la formation des enseignants.

Ces orientations ont suscité de vives inquiétudes dans l’ensemble de la communauté

éducative et ont en partie constitués les éléments ayant déclenché la mobilisation

universitaire débutée en février dernier.

Si l’UNEF est favorable au principe de la reconnaissance diplômante des deux années de

formation dispensées à l’IUFM, les orientations actuelles de la réforme posent aujourd’hui

plusieurs problèmes :

- Le choix de laisser à chaque université la liberté de concevoir ces masters fait

craindre une mise en concurrence accrue des universités.

- La question de l’articulation entre le concours et le master porte le risque d’une

formation portée sur le bachotage.

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- L’universitarisation totale de la formation pose la question de la place des IUFM et de

la formation professionnelle des futurs enseignants.

- L’allongement d’un an de la durée de formation et la suppression de la 5ème année de

formation rémunérée risquent d’écarter des métiers de l’enseignement les étudiants

issus des catégories sociales les moins favorisés.

- La transition lors de la session 2009 et le passage de bac+3 à bac+5 inquiètent

fortement les étudiants se destinant aux concours.

Inquiets quant à l’avenir de la formation des enseignants, l’UNEF fait part de ses

revendications afin que les orientations et les modalités de la réforme initialement envisagée

évoluent et garantissent une formation de qualité. Les étudiants n’accepteront pas que la

nouvelle réforme se fasse à la baisse pour les étudiants se destinant aux métiers de

l’enseignement. Ceci implique la mise en place de nouveaux dispositifs financiers permettant

d’accompagner le rallongement d’un an de la formation, la garantie de la place et du rôle des

IUFM dans le futur schéma de formation et la régulation nationale de la formation afin

d’éviter la mise en concurrence et la création d’inégalité entre les établissements préparant

aux concours.

Chronologie d’une réforme contestée

- Juin 2008

Le 2 juin 2008, le président de la république annonce son souhait de voir le recrutement des

enseignants s’effectuer au niveau bac+5 dès 2010. Cela conduit à allonger d’une année la

durée de formation. Le contenu de la formation subit également de profondes modifications

puisque les universités seront désormais en charge de la définition des masters préparant

aux métiers de l’enseignement. Suite aux premières orientations de la réforme, les annonces

affinant le contour du nouveau mode de formation et de recrutement ont accentué les

inquiétudes de la communauté éducative quant aux objectifs de la réforme. Dès les

annonces de Nicolas Sarkozy, l’UNEF dénonce un projet guidé avant tout par une logique

d’économies budgétaires, liquidant la formation professionnelle des futurs enseignants et

remettant en cause l’accès de tous les étudiants à cette formation.

- Janvier 2009

Face à la mobilisation de l’ensemble de la communauté éducative, Xavier Darcos et Valérie

Pécresse apportent des premiers éléments de réponses le 15 janvier. De premier dispositifs

d’accompagnement sociaux sont proposés à travers la mise en place de compléments de

bourses, la création de bourses académiques et de stages de 108 heures rémunérés 3000 €.

L’UNEF juge ces mesures comme un premier geste de prise en compte de la demande de

mixité sociale dans l’accès aux métiers de l’enseignement. Cependant ces dispositifs

demeurent insuffisants car ils concernent trop peu d’étudiants et qu’ils sont d’un faible

montant. Alors que la suppression de la rémunération liée au statut de fonctionnaire

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stagiaire en 2ème année d’IUFM permet au gouvernement d’économiser près de 480

millions, le total des mesures proposées ne représente qu’une enveloppe de 167 millions.

Cette réforme se fait toujours à la baisse pour les étudiants.

- Mars 2009

Le 12 mars puis le 20 mars, Valérie Pécresse et Xavier Darcos ont été contraints par la

mobilisation de reculer en annonçant le maintien en l'état des concours pour 2010, le report

des nouveaux concours à 2011 et la garantie pour les étudiants obtenant leur licence en

2009 de pouvoir se présenter à la session 2010 des concours dans les mêmes conditions

qu'aujourd’hui sous réserve d’une inscription parallèle en première année de master. Si des

réponses sont apportées sur certains points d’inquiétude soulevés par les étudiants, de

nombreuses questions comme le rôle et l’avenir des IUFM, l’élargissement du nombre et du

montant des aides financières aux étudiants, le cadrage national des masters, restent en

suspens.

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Formation des enseignants : 5 chantiers prioritaires

Chantier n°1 : Mettre en place un cadrage national des masters préparant

aux métiers de l’enseignement

Afin de garantir sur l’ensemble du territoire, l’accès de tous les étudiants à une formation de

qualité permettant à la fois la préparation des concours de l’enseignement et la transmission

de la dimension professionnelle, il est nécessaire de mettre en place un cadrage national des

masters. Pour cela la mise en place d’un arrêté master « formation des enseignants » doit

voir le jour. Il doit intégrer les principes suivants :

- Création d’un master « formation des enseignants »

La mise en place d’un master unique labélisé « formation des enseignants » doit permettre

la préparation aux concours et garantir la formation professionnelle des futurs enseignants.

Il doit être construit autour d’un tronc commun permettant la transmission d’éléments de

professionnalisation et par l’intégration d’UE optionnelles permettant aux étudiants de suivre

des enseignements répondant aux spécificités de chaque concours. Lors de la première

année de master, des dispositifs de réorientation doivent êtres mis en place à destination

des étudiants n’étant pas admissibles.

- Mise en place de co-habilitations au sein de chaque académie

Afin d’éviter une mise en concurrence accrue entre les universités et de garantir la cohérence

de l’offre de formation, celle-ci doit être définie au niveau académique. Les masters

« formation des enseignants » doivent êtres portés par les IUFM de chaque académie. Cela

doit se concrétiser par la mise en place de convention et de co-habilitations entre l’université

intégratrice de l’IUFM et les autres universités de l’académie.

- Mise en place d’une carte nationale des formations et d’une commission

pédagogique nationale

Tous les masters « formation des enseignants » doivent êtres répertoriés nationalement. La

mise en place d’une carte nationale des formations doit permettre de garantir l’égalité

d’accès et de donner la lisibilité nécessaire aux étudiants se destinant notamment aux

formations n’étant pas présentes sur l’ensemble du territoire. La mise en place d’une

commission pédagogique nationale chargée de la formation des enseignants est également

nécessaire, elle doit être en charge de la définition du contenu, du volume horaire et de

l’équilibre entre la formation disciplinaire et de la formation professionnelle.

- La formation disciplinaire

Dans tous les masters, des UE de formation disciplinaire doivent permettre de consolider les

connaissances disciplinaires acquises en licence afin de préparer aux concours. Ces UE ne

doivent pas dépasser 50 % du volume horaire en 1ere année soit 250 heures et 40 % en

deuxième année soit 200 heures.

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- La formation professionnelle

Dans tous les masters, des UE de formation professionnelle doivent permettre de bien

préparer les étudiants aux métiers de l’enseignement. Les UE de professionnalisation doivent

aborder les enseignements suivants : connaissance du système éducatif, didactique,

méthodologie, épistémologie, psychologie de l’enfant et de l’adolescent… Les stages doivent

également êtres intégrés dans la formation professionnelle. En première année de master, le

stage d’observation et de pratique accompagnée doit être intégré dans toutes les formations.

La référence de 108 heures doit être garantit pour l’ensemble des étudiants inscrits dans les

masters « formation des enseignants ». Le stage en responsabilité en deuxième année de

master intervient après l’admissibilité, il doit apporter des éléments de professionnalisation

permettant de compléter la formation par la pratique. Les deux stages doivent êtres filés afin

qu’ils soient répartit sur plusieurs demi-journées non consécutives. Les deux stages ne

peuvent pas se dérouler dans le même établissement scolaire. La validation des stages se

fait par la rédaction d’un rapport de stage. Les UE de professionnalisation doivent

correspondre à en première année à au moins 50 % du volume horaire soit 250 heures et 60

% en deuxième année soit 300 heures.

- L’enseignement des langues

Tous les masters doivent intégrer un enseignement obligatoire de langue vivante. A la fin de

leur master, tous les étudiants de master doivent être au niveau 3 du CLES (certificat de

compétences en langues de l’enseignement supérieur). Une deuxième langue vivante peut

être proposée en option.

- L’enseignement des TIC

Tous les masters doivent intégrer un enseignement obligatoire des TIC (technologie de

l’information et de la communication). A la fin de leur master, tous les étudiants doivent

acquérir le niveau C2I (certificat informatique et Internet) « niveau 2 enseignant ».

Chantier n°2 : Articuler le concours sur l’ensemble de la formation

En cumulant l’ensemble des épreuves du concours, la réalisation du stage en responsabilité

de 108 heures et la validation du master sur le dernier semestre de l’année de master 2, la

deuxième année de formation sera complètement surchargée. Les risques que le

« bachotage disciplinaire » prenne le pas sur la formation pratique et professionnelle est

grand. Pour éviter cela il est nécessaire de reposer l’articulation du concours, en positionnant

les épreuves d’admissibilité à la fin de la première année de formation on permet d’éviter

l’encombrement de la deuxième année qui pourra ainsi être consacré à la consolidation de la

formation professionnelle et à la préparation des épreuves d’admission. En plaçant

l’admissibilité à la fin du M1, les risques de constitution d’une armée de réserve composée

par les diplômés de masters n’ayant pas eu le concours sont réduits. Cela doit également

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permettre aux étudiants n’ayant pas été admissible à la fin du M1 de se réorienter vers

d’autres parcours de M2, il est donc nécessaire que dans le cadre de la première année soit

mis en place des UE permettant la réorientation.

Pour cela il est nécessaire que dans les arrêtés fixant les conditions d’organisation et de

déroulement des concours soient revus en prenant en compte les éléments suivants :

- L’admissibilité :

Les épreuves d’admissibilité doivent intervenir à la fin de l’année de M1, lors du mois de juin.

Elles doivent permettre la vérification de la maitrise par le candidat des éléments

disciplinaires et professionnels. Pour cela :

o Les arrêtés fixant les modalités d’organisation des épreuves d’admissibilité des

concours CAPES/CRPE/CAPET/CAPEPS/CAPLP doivent stipuler : « Les épreuves

d’admissibilité interviennent à la fin de l’année de M1. Elles ont vocation à vérifier à la

fois les connaissances du candidat sur les questions relatives à la formation des

jeunes et les connaissances disciplinaires du candidat. »

o Les arrêtés fixant les modalités d’organisation des épreuves d’admissibilité du

concours de CPE doivent stipuler : « Les épreuves d’admissibilité interviennent à la fin

de l’année de M1. Elles ont vocation à vérifier les connaissances du candidat sur les

questions relatives à la formation des jeunes. »

- L’admission :

Les épreuves d’admission doivent intervenir à la fin de l’année de M2, lors du mois de juin.

Elles doivent permettre principalement la vérification de la maitrise par le candidat des

éléments de professionnalisation. Pour cela :

o Les arrêtés fixant les modalités d’organisation des épreuves d’admission des concours

CAPES/CRPE/CAPET/CAPEPS/CAPLP doivent stipuler : « Les épreuves d’admission

interviennent à la fin de l’année de M2. Elles ont vocation à vérifier à la fois les

connaissances du candidat sur les questions relatives à la connaissance du système

éducatif, à la formation des jeunes et les connaissances disciplinaires du candidat. »

o Les arrêtés fixant les modalités d’organisation des épreuves d’admission du concours

de CPE doivent stipuler : « Les épreuves d’admission interviennent à la fin de l’année

de M2. Elles ont vocation à vérifier les connaissances du candidat sur les questions

relatives à la connaissance du système éducatif et à la formation des jeunes. »

Chantier n°3 : Garantir le rôle des IUFM en tant qu’opérateurs de la

formation des enseignants

Réforme de la formation des enseignants : les propositions de l’UNEF - mai 2009

Aujourd’hui dans chaque académie, les IUFM assurent deux missions : la préparation aux

concours de l’enseignement (1ère année) et la formation professionnelle des fonctionnaires

stagiaires. Par les compétences et l’expérience de ses personnels, l’IUFM représente un

potentiel de formation qui doit bénéficier à l’ensemble des universités d’une même académie.

Pour assurer une formation professionnelle de qualité à tous les étudiants, l’IUFM doit rester

l’opérateur de la formation professionnelle des futurs enseignants et des enseignants.

L’IUFM doit être l’opérateur de la formation professionnelle des futurs enseignants dans

l’ensemble de l’académie. Il doit être responsable de toute la formation professionnelle

(didactique, suivi des stages, psychologie de l’enfant et de l’adolescent…) de tous les

masters habilités pour préparer aux concours de l’enseignement dans toutes les universités

de l’académie. Pour mettre leur potentiel à disposition des universités de l’académie n’ayant

pas intégré l’IUFM, la validation de l’habilitation d’un master par le ministère doit être

soumise à la signature d’une convention entre l’université et l’IUFM. L’IUFM doit également

être responsable de la formation des fonctionnaires stagiaires et de la formation continue

des titulaires de l’académie.

La gestion des stages doit être également confiée à l’IUFM. Il doit à la fois garantir les stages

à tous les étudiants inscrits dans les masters « formation des enseignants » et effectuer en

lien avec les établissements l’accompagnement et le suivi pédagogique des stages.

Chantier n°4 : Mettre en place de nouveaux dispositifs sociaux pour permettre la

réussite de tous

L’allongement de la formation des futurs enseignants d’un an avec le décalage du concours

de bac+3 à bac+5 et la fin de la rémunération de la deuxième année de formation va à

l’encontre de la nécessaire démocratisation de l’accès aux métiers de l’enseignement. Avec

l’exigence d’un master et la fin de la rémunération liée au statut de fonctionnaire stagiaire,

les étudiants issus des catégories sociales les moins favorisées risquent de se trouver écartés

de ces métiers.

L’IUFM joue un rôle important dans la démocratisation de l’accès à la formation des

enseignants. Il permet aujourd’hui à l’ensemble des étudiants de licence d’accéder à une

formation préparant aux concours de l’enseignement. A la rentrée 2007, les chiffres sur

l’origine sociale des étudiants en licence et en IUFM montrent que l’accès de la licence à

l’IUFM n’accroît pas la sélection sociale. Alors qu’il y a 12% d’étudiants de licence qui sont fils

d’ouvriers et 29% qui sont fils de cadres, à l’IUFM, 11,1% d’étudiants sont enfants d’ouvrier

et 25,4% sont enfants de cadres. Par contre en master, la sélection sociale s’accroît.

Seulement 6,7% des étudiants sont enfants d’ouvriers et 36,9% sont enfants de cadres1. En

exigeant un master pour passer les concours de l’enseignement et en supprimant la

1 Références et statistiques 2008, répartition des étudiants par CSP et formation

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cinquième année de formation rémunérée, la sélection sociale existant aujourd’hui en master

risque de se reporter sur les étudiants préparant les concours de l’enseignement.

Si des premiers dispositifs d’aides complémentaires sont déjà prévus, ils sont largement

insuffisants. Alors que la suppression de la rémunération liée au statut de 24 000

fonctionnaires stagiaires en 2ème année d’IUFM permet au gouvernement d’économiser 480

millions, le total des mesures proposées ne représente qu’une enveloppe de 167 millions

d’euro ce qui constitue un recul par rapport à la situation précédente.

Ainsi, malgré les dispositifs proposés, entre 18 000 et 35 000 étudiants sur les 80 000

préparant les concours n’auront droit à aucun soutien financier. Pour 15 000 à 25 000

étudiants, le seul soutien financier sera le stage gratifié, soit 3000 € par an, ce qui est

insuffisant pour vivre et très en deçà de ce dont bénéficient les fonctionnaires stagiaires

(1310 € net pendant 12 mois). Cette réforme se fait donc à la baisse pour les étudiants.

Afin de permettre à l’ensemble des étudiants d’accéder à une formation permettant de

préparer les concours de l’enseignement les aides spécifiques aux masters « formation des

enseignants » doivent être augmenté en nombre et en montant. De nouvelles réponses

doivent également être apportées par la mise en place des dispositifs sociaux suivants :

- Création d’allocations « formation des enseignants » de préparation au

concours

Le décret n° 91-586 du 24 juin 1991 prévoyait la création d’allocations d’année préparatoire

à l’IUFM et d’allocation d’IUFM. Le décret n’a pas été abrogé mais, depuis la loi de finances

1998, ces allocations ont été supprimées faute de crédits. La création d’une allocation de ce

type doit permettre à tous les étudiants préparant les concours de percevoir un revenu. Pour

cela cette allocation doit être universelle et concerner l’ensemble des étudiants des M2

« formation des enseignants » ayant été admissibles au concours. Son montant doit

permettre de maintenir un niveau de rémunération équivalent à celui que connaissent les

étudiants stagiaires actuellement, pour cela elle doit être de 1272 euros par mois sur 10

mois.

- Rémunération des stages d’observation et de pratique accompagnée en M1

Des stages d’observation et de pratique accompagnée sont prévus au cours de l’année de

M1. A l’heure actuelle la rémunération de ces stages n’est pas prévue, il est nécessaire qu’ils

soient rémunérés à hauteur du SMIC horaire. Cela constituerait un dispositif social qui

toucherait dès le M1 l’ensemble des étudiants.

Chantier n°5 : Mettre en place des dispositifs de transition qui assurent l’égalité

entre tous les étudiants

Réforme de la formation des enseignants : les propositions de l’UNEF - mai 2009

Il est nécessaire que la session 2010 des concours repose sur des dispositifs simples, cela

doit permettre de donner une lisibilité nécessaire aux étudiants souhaitant s’engager dans les

concours 2010. Il est nécessaire que les dispositifs de transition soient cadrés nationalement

par le biais d’une circulaire qui intègre les éléments suivants :

- Inscription en IUFM pour tous les titulaires d’une licence

Tous les étudiants titulaires d’une licence peuvent s’inscrire aux concours 2010. L’inscription

à l’IUFM vaut pour inscription en M1.

- Conditions de validation d’un M1

L’obtention de 60 ECTS permettant la validation d’un M1 est automatique pour tous les

étudiants admissibles. Pour tous les étudiants n’étant pas admissibles à l’issue de la session

2010, ils doivent se voir proposer au second semestre des examens visant à valider les

acquis de leur préparation pour intégrer une deuxième année de master préparant au

concours de l’enseignement à la rentrée 2010.

- Maintien de l’année de stage pour tous les lauréats

En cas de réussite au concours en 2010, les lauréats sont recrutés comme enseignant-

stagiaire dès la rentrée 2010. La validation d’un M2 doit être rendue possible durant l’année

de stage. L’année de stage doit également être maintenue dans sa forme actuelle.

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Annexe 1 : La formation des enseignants en chiffres

Statistiques des étudiants inscrits aux concours de l’enseignement 20082

Concours externes

Concours Postes Inscrits Présents Admissibles Admis Admis/

présents

Agrégation 1 245 21 959 11 556 2 879 1 244 10,76%

CAPES 5 062 40 028 28 558 11 468 5 061 17,72%

CAPEPS 400 4 426 3 533 983 400 11,32%

C.P.E. 200 9 949 4 890 497 200 4,09%

COP 50 1 354 524 121 50 9,54%

CAPET 242 4 591 2 104 539 242 11,50%

C.A.P.L.P. 1 288 15 868 8 700 2 862 1 256 14,44%

Troisièmes concours

Concours Postes Inscrits Présents Admissibles Admis Admis/

présents

CAPES 83 1 279 584 167 72 12,33%

C.A.P.L.P. 30 851 376 74 28 7,45%

Concours externes et troisième concours

Postes Inscrits Présents Admissibles Admis

8600 100305 60825 19590 8553

2 Données statistiques de la session 2008 des différents concours du second degré, source Ministère Education Nationale, http://www.education.gouv.fr/cid22074/session-2008.html

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Répartition des effectifs en IUFM 2007/20083

Première année (préparatoire)

1er degré 2e degré Effectifs 1ere année

Province 14 387 19 476 33 863

Ile-de-France 3 569 5 186 8 755

DOM 832 880 1 172

18 788 25 542 43 790

Deuxième année (de formation)

1er degré 2e degré Effectifs 2eme année

Province 10 320 8 193 18 513

Ile-de-France 4 385 1 995 6 380

DOM 693 184 877

15 398 10 372 25 770

Effectifs Totaux

Province 52376

Ile-de-France 15 135

DOM 2589

Total 70 100

3 Repères et références statistiques – édition 2008

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Annexe 2 : Schéma de la formation des enseignants

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Annexe 3 : Contenu maquette master « formation des enseignants »