Les ressources naturelles du Canada et - nsi-ins.ca · la Côte d’Ivoire et le Tchad....

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Les ressources naturelles du Canada et de l’Afrique : principales caractéristiques pour 2013 par Aniket Bhushan Chercheur principal, Institut Nord-Sud

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Les ressources naturelles du Canada et

de l’Afrique : principales

caractéristiques pour 2013

par

Aniket Bhushan

Chercheur principal, Institut Nord-Sud

2

Ce rapport présente un aperçu et une analyse des données disponibles sur la

Plateforme canadienne de développement international (PCDI) de l’INS. La PCDI est

une plateforme interactive d’analyse et de données sur l’engagement du Canada dans

les pays en développement. Il est possible de consulter cette plateforme sur le site Web

principal de l’Institut Nord-Sud ou au www.cidpnsi.ca.

Table des matières

Figures ............................................................................................................................ 2

Réserves pétrolières et gazières et commerce ............................................................... 3

Les actifs miniers canadiens à l’étranger ..................................................................... 6

Les marchés financiers canadiens comme source de financement du secteur des

ressources naturelle en croissance de l’Afrique ........................................................... 9

Ressources naturelles et gouvernance en Afrique ..................................................... 14

Références .................................................................................................................... 18

Figures

Figure 1. Les ressources mondiales : réserves pétrolières, comparaison entre l’Afrique

et les autres régions ........................................................................................................ 3

Figure 2. Top 20 des pays faisant du commerce pétrolier et gazier avec le Canada ...... 4

Figure 3. Top 20 des pays faisant du commerce minier avec le Canada ........................ 5

Figure 4. Actifs miniers canadiens à l’étranger ................................................................ 6

Figure 5. Propriétés minières canadiennes en exploitation en Afrique ............................ 8

Figure 6. Top 40 des compagnies minières, pétrolières et gazières cotées sur les

marchés boursiers canadiens qui exercent des activités en Afrique ............................... 9

Figure 7. L’Initiative pour la transparence dans les industries d’extraction et l’Afrique .. 14

Figure 8. Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine .............................................. 16

3

Le présent rapport porte sur le thème des ressources naturelles et de la gouvernance

dans une optique africaine. De plus, on y aborde le rôle des entreprises canadiennes et

du Canada dans le secteur des ressources naturelles de l’Afrique. Ce rapport porte

principalement sur les secteurs minier, pétrolier et gazier, mais on y aborde aussi les

questions de gouvernance générales et plus spécifiques liées au secteur des

ressources naturelles.

Réserves pétrolières et gazières et commerce

Figure 1. Les ressources mondiales : réserves pétrolières, comparaison entre

l’Afrique et les autres régions

Source : BP (2012)

L’Afrique est riche en ressources naturelles. En effet, l’augmentation des revenus du

secteur des ressources naturelles a été le principal facteur de la mobilisation des

revenus des pays africains au cours des dernières années (Bhushan, 2013). L’Afrique

4

détient 8 % des réserves pétrolières avérées du monde1. Le continent a aussi vu

l’émergence de deux nouveaux producteurs pétroliers : l’Ouganda et le Ghana. La

Libye et le Nigeria comptent pour la majorité des réserves pétrolières avérées de

l’Afrique.

Figure 2. Top 20 des pays faisant du commerce pétrolier et gazier avec le Canada

Source : Industrie Canada (2013), les données sont pour l’année 2012 (les États-Unis

sont exclus de la carte)

Comme mentionné précédemment, l’extraction pétrolière et gazière est une des

principales industries du commerce bilatéral canadien, totalisant près de 20 % du

commerce. Les États-Unis dominent le commerce bilatéral canadien dans ce secteur.

Toutefois, six pays africains font partie des 20 principaux pays qui font du commerce

pétrolier et gazier avec le Canada : l’Algérie, le Nigeria, l’Angola, la Guinée équatoriale

la Côte d’Ivoire et le Tchad. L’Algérie est le deuxième plus important partenaire

commercial du Canada dans le secteur pétrolier et gazier et il totalise un important

pourcentage des importations pétrolières et gazières du Canada.

1 En comparaison, le Canada détient près de 11 % des réserves pétrolières avérées mondiales.

5

Figure 3. Top 20 des pays faisant du commerce minier avec le Canada

Source : Industrie Canada (2013), les données sont pour l’année 2012 (les États-Unis

et le Royaume-Uni sont exclus de la carte)

L’exploitation minière est la plus importante industrie du commerce bilatéral canadien,

totalisant 23 % des importations canadiennes. À l’exception des États-Unis et du

Royaume-Uni, les deux plus importants partenaires commerciaux du Canada dans le

secteur minier, les pays d’Amérique latine et d’Asie dominent le commerce minier

canadien, alors que, en 2012, l’Égypte était le seul pays africain figurant sur la liste des

20 principaux partenaires du Canada selon la valeur des importations.

6

Les actifs miniers canadiens à l’étranger Figure 4. Actifs miniers canadiens à l’étranger

Source : RNCan (2013)

La valeur du commerce bilatéral dans le secteur minier est un des nombreux moyens

d’étudier la participation du Canada sur la scène mondiale et plus précisément en

Afrique. Les données ci-dessus montrent les actifs miniers canadiens à l’étranger2. Le

calcul des actifs miniers à l’étranger est effectué selon l’évaluation des actifs (par

opposition au commerce). L’évaluation des actifs miniers donne une bonne indication

2 Note sur les définitions des données fournies par Ressources naturelles Canada : les actifs miniers sont ceux qui

sont associés aux actifs à long terme relatifs aux minéraux d’une compagnie. Les actifs sont consignés géographiquement avec un maximum de précision selon la disponibilité des données dans les rapports financiers de la compagnie. Seuls les investissements dans les compagnies minières étrangères sont consignés afin d’éviter les doublons. Les montants sont convertis en dollars canadiens selon les taux indiqués à la date du rapport financier. Les estimations des actifs miniers canadiens à l’étranger calculés par Ressources naturelles Canada diffèrent des montants de l’investissement direct étranger canadien calculés par Statistique Canada.

7

de la présence minière canadienne sur la scène internationale, même s’il peut y avoir

des limites en ce qui a trait aux comparaisons avec d’autres données. L’évaluation des

actifs miniers diffère plus particulièrement des données sur l’investissement direct

étranger (IDE) sur plusieurs points essentiels : contrairement à l’évaluation des actifs,

l’IDE présume que le financement vient du Canada. L’IDE tient compte de l’actif et du

passif alors que l’évaluation ne tient compte que des actifs. Les données de l’IDE sont

basées sur la première destination alors que l’évaluation est basée sur la destination

finale3. Les actifs miniers canadiens totaux étaient estimés à 31,6 G$ CA en 2011. La

région qui compte le plus d’actifs miniers canadiens est de loin l’Amérique latine, avec

environ 156 G$ CA. Le montant total des actifs miniers canadiens à l’étranger est

estimé à 215,3 G$ CA, ce qui signifie que la part de l’Afrique est d’environ 14,6 %. Les

pays africains qui détiennent le plus d’actifs miniers canadiens sont la Zambie, la

Mauritanie, l’Afrique du Sud, le Madagascar, le Ghana, la Tanzanie, et le Burkina Faso.

3 L’investissement canadien à destination du Mexique qui passe par une filiale américaine est considéré comme un

IDE aux États-Unis. La même transaction est considérée comme un actif mexicain dans le cadre de l’évaluation des actifs.

8

Figure 5. Propriétés minières canadiennes en exploitation en Afrique

Sources : InfoMine (2013) et SEDAR (2013), mines en exploitation en 2011 et 2012

(géocodées)

Pour un portrait plus granulaire de l’industrie minière canadienne, nous avons analysé

et géocodé des données provenant de deux autres sources pour le présent rapport :

InfoMine, un portail de données de l’industrie minière, et le Système électronique de

données, d’analyse et de recherche (SEDAR). InfoMine fournit des données selon le

point de vue des propriétés ou des mines individuelles. Dans la figure ci-dessus, nous

avons limité les données aux mines en production en 2011 et 20124. La production

totale est évaluée par produit par site minier. Ces données sont ensuite recueillies dans

les rapports financiers des compagnies ou dans le SEDAR. Les données dans la carte

ci-dessus sont fournies pour les sites miniers à l’étape de la production (géocodés selon

4 Plusieurs étapes spécifiques composent l’activité minière, de l’exploration, à la construction de la mine et à la

production de minerais. La production est une des dernières étapes. Les propriétés minières à l’étape de l’exploration, de la prospection ou de la construction sont exclues de la figure ci-dessus.

9

leur emplacement réel dans chaque pays) pour les compagnies canadiennes à l’étape

de la production en Afrique en 2011 et 2012. Nous avons aussi calculé le rendement

fiscal total par site minier, compagnie, pays et produit. Ce calcul est effectué en

multipliant la production totale par le prix international d’un produit donné5. Il est

important de souligner qu’il s’agit d’une approche partielle et que nous en connaissons

les limites. Ce calcul n’inclut pas les coûts de fonctionnement, les capitaux et les autres

coûts connexes et le résultat n’est qu’un chiffre brut. Ce calcul a uniquement pour but

de donner une idée de la situation.

Nos résultats sont donc les suivants : le rendement fiscal total ou la valeur totale de

tous les produits des mines de propriété canadienne en Afrique en 2012 était d’environ

7,6 G$6. En 2011, ce montant était d’environ 4,1 G$. Les principales compagnies

canadiennes de production étaient First Quantum, Lundin Mining, New Dawn Mining,

Franco-Nevada, IAM Gold, Kinross, Galane, Barrick Gold, Nevsun Resources, et

Semafo. L’or et le cuivre sont de loin les plus importants produits des compagnies

canadiennes situées en Afrique. Les pays où se situe la majorité des compagnies

canadiennes à l’étape de la production sont la Zambie, la République démocratique du

Congo, le Ghana, le Zimbabwe, et le Burkina Faso. D’autres pays comme l’Érythrée,

riches en ressources aurifères, connaissent aussi une croissance rapide.

Les marchés financiers canadiens comme source de

financement du secteur des ressources naturelles en

croissance de l’Afrique

Figure 6. Top 40 des compagnies minières, pétrolières et gazières cotées sur les marchés boursiers canadiens qui exercent des activités en Afrique

Nom Région du siège social

Lieu du siège social

Secteur

Où sont-ils actifs en Afrique

Cotées sur les marchés boursiers

Barrick Gold Corporation

Canada Ontario Exploitation minière

Tanzanie, Zambie TSX

Canadian Natural Canada Alberta Pétrole Zone extracôtière TSX

5 Pour l’or et le cuivre, les prix annuels moyens pour l’année de production sont tirés du London Metal Exchange.

Pour les diamants, des sources de la compagnie ont été utilisées pour déterminer le prix. Les données sur les prix du Fonds monétaire international ont été utilisées pour les autres produits. 6 En comparaison, à l’aide de la même méthode et des mêmes sources, notre estimation du rendement fiscal total

pour l’Amérique latine en 2011 est de 18,7 G$.

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Resources Limited

et gaz de l'Afrique de l'Ouest

Nexen Inc. Canada Alberta Pétrole

et gaz

Nigeria TSX

Africa Oil Corp Canada Colombie-Britannique

Pétrole

et gaz

Somalie TSXV

Kinross Gold Corporation

Canada Ontario Exploitation minière

Mauritanie TSX

Talisman Energy Inc.

Canada Alberta Pétrole et gaz

Algérie TSX

First Quantum Minerals Ltd.

Canada Colombie-Britannique

Exploitation minière

Mauritanie, Zambie

TSX

Mart Resources Inc.

Canada Alberta Pétrole et gaz

Nigeria TSXV

IAMGold Corporation

Canada Ontario Exploita

tion

minière

Burkina Faso, Mali

TSX

Uranium One Inc. Canada Ontario Exploita

tion

minière

Tanzanie TSX

Strategic Oil & Gas Ltd.

Canada Colombie-Britannique

Pétrole et gaz

Afrique de l'Ouest TSXV

Sherritt International Corporation

Canada Ontario Exploitation minière

Madagascar TSX

TransGlobe Energy Corporation

Canada Alberta Pétrole

et gaz

Égypte TSX

Madalena Ventures Inc.

Canada Alberta Pétrole

et gaz

Tunisie TSXV

Afferro Mining Inc R.-U./Europe

R.-U. Exploita

tion

minière

Cameroun TSXV

Semafo Inc. Canada Québec Exploita

tion

minière

Burkina Faso, Guinée, Niger

TSX

Great Western Minerals Group Ltd.

Canada Saskatoon Exploita

tion

Afrique du Sud TSXV

11

minière

Paladin Energy Ltd.

Australie/NZ/PNG

Australie Exploita

tion

minière

Malawi, Namibie, Niger

TSX

Reservoir Minerals Inc

Canada Colombie-

Britannique

Exploita

tion

minière

Cameroun TSXV

Canaco Resources Inc.

Canada Colombie-

Britannique

Exploita

tion

minière

Tanzanie TSXV

Banro Corporation

Canada Ontario Exploita

tion

minière

RDC (Congo) TSX

Roxgold Inc Canada Colombie-Britannique

Exploitation minière

Burkina Faso TSXV

Orca Exploration Group Inc

Afrique Tanzanie Pétrole et gaz

Tanzanie TSXV

True Gold Mining Inc.

Canada Colombie-Britannique

Exploita

tion

minière

Burkina Faso TSXV

Endeavour Mining Corporation

Autre Îles Caïmans Exploita

tion

minière

Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Libéria, Mali

TSX

HRT Participacoes em Petroleo S.A.

Mexique et Amérique centrale et du Sud

Brésil Pétrole et gaz

Namibie TSXV

Denison Mines Corp.

Canada Ontario Exploita

tion

minière

Zambie TSX

Gold Canyon Resources Inc.

Canada Colombie-Britannique

Exploita

tion

minière

Malawi TSXV

Longreach Oil and Gas Limited

Canada Ontario Pétrole

et gaz

Maroc TSXV

Emperor Oil Ltd Canada Colombie- Pétrole Soudan TSXV

12

Britannique et gaz

Perseus Mining Limited

Australie/NZ/PNG

Australie Exploita

tion

minière

Côte d'Ivoire, Ghana

TSX

Robex Resources Inc.

Canada Québec Exploita

tion

minière

Mali TSXV

Diamcor Mining Inc.

Canada Colombie-Britannique

Exploita

tion

minière

Afrique du Sud TSXV

Nevsun Resources Ltd.

Canada Colombie-Britannique

Exploita

tion

minière

Érythrée TSX

Loncor Resources Inc

Canada Ontario Exploita

tion

minière

DRC (Congo) TSXV

Platinum Group Metals Ltd.

Afrique Afrique du Sud

Exploita

tion

minière

Afrique du Sud TSX

Atlatsa Resources Corporation

Canada Colombie-

Britannique

Exploita

tion

minière

Afrique du Sud TSXV

Great Quest Metals Ltd.

Canada Colombie-

Britannique

Exploita

tion

minière

Mali TSXV

Sunridge Gold Corp.

Canada Colombie-

Britannique

Exploita

tion

minière

Eythrée, Madagascar

TSXV

Ivanplats Limited Canada Colombie-Britannique

Exploita

tion

minière

RDC (Congo), Gabon, Afrique du Sud

TSX

Sources : Groupe TMX (2013a,b), les données correspondent à la valeur des titres détenus par le public en mars 2013

Le secteur des ressources naturelles de l’Afrique, qui connaît une croissance rapide, a

besoin d’avoir accès à des capitaux pour atteindre son énorme potentiel. Les marchés

13

financiers canadiens sont une des plus grandes sources de financement des secteurs

minier, pétrolier et gazier. 90 % de tout le financement mondial par actions du secteur

minier et 39 % des capitaux propres souscrits à l’échelle mondiale pour le secteur

minier en 2011 ont été levés à la Bourse de Toronto (TSX) et à la Bourse de croissance

(TSXV). Les bourses canadiennes sont la plus grande source de financement minier au

monde. La grande majorité des compagnies se procurent des capitaux sur les marchés

canadiens afin de financer les étapes de l’exploration et de l’exploration avancée. Grâce

à un climat des affaires très favorable à l’industrie minière, les marchés financiers

canadiens sont attrayants, surtout pour les petites et moyennes compagnies minières.

En 2011, 173 compagnies se sont procurées près d’un milliard de dollars canadiens sur

les marchés canadiens afin de financer des travaux d’exploitation minière en Afrique.

Ces compagnies exploitent notamment de l’or, de l’uranium, du cuivre, des diamants et

d’autres minerais dans des régions et des pays dont la Tanzanie, l’Afrique de l’Ouest, le

Ghana, la Zambie, la République démocratique du Congo, et la Namibie. La Zambie,

l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, le Gabon, le Ghana, et le

Burkina Faso sont les principaux pays où le capital obtenu au Canada est utilisé pour

financer des projets miniers. Le tableau ci-dessus montre les données pour les

40 principales compagnies exerçant des activités minières, pétrolières ou gazières en

Afrique inscrites sur le TSX ou le TSXV (par prix courant en mars 2013). Au total, en

date de mars 2013, on comptait 189 compagnies exerçant des activités minières,

pétrolières ou gazières en Afrique inscrites sur le TSX (83) ou le TSXV (106).

14

Ressources naturelles et gouvernance en Afrique Figure 7. L’Initiative pour la transparence dans les industries d’extraction et l’Afrique

15

Sources : ITIE (2013) et Banque mondiale (2013)

L’Initiative pour la transparence dans les industries d’extraction (ITIE) est une norme

mondiale qui encourage la transparence des revenus à l’échelle locale en regroupant

les données vérifiées sur les paiements effectués par les compagnies du secteur de

l’extraction aux gouvernements et les rapports des gouvernements sur les paiements

reçus. 18 pays d’Afrique se sont conformés à l’ITIE ou sont en voie de le faire. La

majorité des entreprises qui sont conformes à l’ITIE sont situées en Afrique. Toutefois,

cinq des huit pays suspendus de l’ITIE (en date d’avril 2013) sont aussi des pays

africains. Dans cette liste, on retrouve certains des pays africains les plus riches en

ressources naturelles, dont la République démocratique du Congo, la Mauritanie, le

Madagascar, la République centrafricaine et la Sierra Leone. Les compagnies minières

canadiennes sont notamment très actives dans la plupart de ces pays. Le Nigeria

déclare le revenu issu de l’industrie extractive le plus élevé de tous les pays à

68 G$ US, soit 28 % de son PIB. Les revenus issus de l’industrie extractive déclarés

16

par l’ITIE sont aussi considérables en République démocratique du Congo, au Ghana,

au Mali, en Zambie et en Tanzanie. Les revenus déclarés par l’ITIE pour les pays

africains vont de 38 % en République démocratique du Congo à moins d’un pour cent

au Mozambique, au Burkina Faso et en Sierra Leone.

Figure 8. Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine

Source : Fondation Mo Ibrahim (2013)

La Fondation Mo Ibrahim a mis au point le seul système exhaustif de cotation annuelle

de la gouvernance en Afrique qui mesure la gouvernance partout sur le continent selon

quatre dimensions : le développement humain, la participation et les droits de la

personne, la sécurité et la primauté du droit, ainsi que des possibilités économiques

durables. Les mêmes pays occupent plus ou moins le haut du classement depuis

2006 : la Mauritanie, Cap-Vert, le Botswana, les Seychelles et l’Afrique du Sud.

17

Toutefois, le taux de progrès, mesuré comme le changement dans la valeur de l’indice

entre 2006 et 2012, est plus intéressant. Parmi les 52 pays pour lesquels des données

sont disponibles, la gouvernance s’est améliorée durant cette période dans la majorité

des pays et s’est détériorée dans seulement 16 pays. En faisant des recherches plus

approfondies, il est clair que le rendement global est influencé par le développement

humain, alors que seulement six pays ont montré une diminution du rendement dans

cette dimension. La sécurité et la primauté du droit ont des répercussions évidentes sur

le rendement global, alors que 35 pays ont montré une détérioration du rendement dans

cette dimension. Les pays affichant la plus grande détérioration de la gouvernance, telle

que mesurée par l’indice global, incluent le Madagascar, la Libye, l’Érythrée, le Sénégal

et la Mauritanie. Comme nous l’avons vu précédemment, ce sont notamment des pays

où les compagnies canadiennes ont une forte présence.

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Références

BP. 2012. BP Statistical Review of World Energy. Juin 2012. Londres : BP.

Bhushan, Aniket. 2013. Domestic Resource Mobilization and the Post-2015 Agenda.

GREAT Insights 2 (3): 22–23.

ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries d’extraction). 2013. Rapports

ITIE. Consulté le 9 mai 2013. http://eiti.org/fr/countries/reports.

Industrie Canada. 2013. Données sur le commerce en direct. Consulté le 9 mai 2013.

http://www.ic.gc.ca/eic/site/tdo-dcd.nsf/fra/accueil.

InfoMine. 2013. Charts & Data. Consulté le 9 mai 2013.

http://www.infomine.com/chartsanddata.

Fondation Mo Ibrahim. 2013. The Ibrahim Index of African Governance.

http://www.moibrahimfoundation.org/iiag.

RNCan (Ressources naturelles Canada). 2013. Bulletin d’information sur les actifs

miniers canadiens. Janvier.

SEDAR (Système électronique de données, d’analyse et de recherche). 2013. Base de

données du SEDAR. Consulté le 9 mai 2013.

http://www.sedar.com/search/search_fr.htm.

Groupe TMX. 2013a. The MiG Report: February 2013. Toronto : Groupe TMX.

———. 2013b. The MiG Report: March 2013. Toronto : Groupe TMX.

Banque mondiale. 2013. World Development Indicators. Consulté le 9 mai 2013.

http://data.worldbank.org/data-catalog/world-development-indicators.

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À propos de l’auteur

Aniket Bhushan est chercheur principal à l’Institut Nord-Sud (INS), une institution

canadienne de recherche en politiques. Ses recherches portent principalement sur les

données ouvertes et la mobilisation des ressources nationales en Afrique

subsaharienne. M. Bhushan dirige les travaux de l’INS sur la Plateforme canadienne de

développement international (PCDI), une plateforme de données et d’analyses portant

sur l’engagement du Canada dans les pays en développement. Ses recherches

actuelles portent sur l’impact des mégadonnées et des données ouvertes sur la

politique publique. M. Bhushan a poursuivi des études en commerce et en sciences

politiques et il détient une maîtrise en sciences politiques de l’Université Carleton

(Canada).

L’auteur souhaite remercier Nathan Bowers-Krishnan pour son aide à la recherche.

À propos de l’Institut Nord-Sud

L’Institut Nord-Sud est une organisation à but non lucratif qui offre des conseils stratégiques, de renforcement des capacités et de recherche sur le développement international aux gouvernements, aux organisations intergouvernementales, au secteur privé et à la société civile (www.nsi-ins.ca).