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LES RAPACES DE NOS REGIONS En ornithologie, un rapace est un oiseau prédateur au bec crochu et aux pattes munies de griffes appelées serres longues et recourbées servant à capturer et tuer les proies. Les extrêmes Le plus grand est l’aigle royal, c’est également le plus prestigieux des oiseaux car, depuis l’antiquité, il est symbole de victoire. Les Assyriens, les Perses et les Romains le plaçaient au-dessus des étendards. Représentant la course du soleil pour les Aztèques certains indiens d’Amérique utilisaient ses plumes pour leurs coiffures de guerre. Il était autrefois également présent en Alsace. Il est possible de le voir dans les Pyrénées, les Alpes et en Corse. Il mesure près de 80 cm de longueur, l’envergure de ses ailes est de l’ordre de 2 m et il pèse de 3 à 6 kg. La femelle est plus lourde et plus grande que le mâle. L’aigle royal est un rapace opportuniste et son régime alimentaire carné dépend principalement des proies qu’il rencontre dans son milieu. Il se nourrit également de charognes. Aigle royal Faucons émerillon Le plus petit des falconidés est le faucon émerillon. Sa taille est d’environ 30 cm, le mâle adulte pèse de l’ordre de 250 gr, la femelle 300gr. Comme il est présent dans notre région, il en sera question plus loin. Le plus puissant est la harpie. La femelle qui est d’un tiers plus grande que le mâle mesure près d’un mètre pour un poids de 9 kg. Son envergure est d’environ 2 m. C’est un rapace forestier d’Amérique du sud du Mexique au nord de l’Argentine. Ses pattes sont courtes et robustes et ses doigts puissants sont munis de serres recourbées et longues qui lui permettent de tuer ses proies. Elle chasse juste au-dessus du sommet des arbres, à la recherche de singes hurleurs, paresseux ou autres kinkajous. Il lui arrive de plonger entre les arbres pour s'attaquer à un serpent ou à un rongeur de la taille d'un lièvre. La harpie Le fauconnet Le fauconnet est un minuscule rapace qui a la taille et l'apparence d'une pie-grièche. Les couples et les groupes familiaux sont des sédentaires assez communs dans les zones semi-arides africaines pourvues de brousse ou dans les prairies sèches avec acacias, du niveau de la mer jusqu'à 1.800 m. Compte tenu de sa taille ses proies son constituées essentiellement par de gros insectes, parfois de petits reptiles rarement de petits mammifères ou oiseaux.

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LES RAPACES DE NOS REGIONS

En ornithologie, un rapace est un oiseau prédateur au bec crochu et aux pattes munies de griffes appelées serres longues et recourbées servant à capturer et tuer les proies. Les extrêmes Le plus grand est l’aigle royal, c’est également le plus prestigieux des oiseaux car, depuis l’antiquité, il est symbole de victoire. Les Assyriens, les Perses et les Romains le plaçaient au-dessus des étendards. Représentant la course du soleil pour les Aztèques certains indiens d’Amérique utilisaient ses plumes pour leurs coiffures de guerre. Il était autrefois également présent en Alsace. Il est possible de le voir dans les Pyrénées, les Alpes et en Corse. Il mesure près de 80 cm de longueur, l’envergure de ses ailes est de l’ordre de 2 m et il pèse de 3 à 6 kg. La femelle est plus lourde et plus grande que le mâle. L’aigle royal est un rapace opportuniste et son régime alimentaire carné dépend principalement des proies qu’il rencontre dans son milieu. Il se nourrit également de charognes.

Aigle royal Faucons émerillon Le plus petit des falconidés est le faucon émerillon. Sa taille est d’environ 30 cm, le mâle adulte pèse de l’ordre de 250 gr, la femelle 300gr. Comme il est présent dans notre région, il en sera question plus loin. Le plus puissant est la harpie. La femelle qui est d’un tiers plus grande que le mâle mesure près d’un mètre pour un poids de 9 kg. Son envergure est d’environ 2 m. C’est un rapace forestier d’Amérique du sud du Mexique au nord de l’Argentine. Ses pattes sont courtes et robustes et ses doigts puissants sont munis de serres recourbées et longues qui lui permettent de tuer ses proies. Elle chasse juste au-dessus du sommet des arbres, à la recherche de singes hurleurs, paresseux ou autres kinkajous. Il lui arrive de plonger entre les arbres pour s'attaquer à un serpent ou à un rongeur de la taille d'un lièvre.

La harpie

Le fauconnet

Le fauconnet est un minuscule rapace qui a la taille et l'apparence d'une pie-grièche. Les couples et les groupes familiaux sont des sédentaires assez communs dans les zones semi-arides africaines pourvues de brousse ou dans les prairies sèches avec acacias, du niveau de la mer jusqu'à 1.800 m. Compte tenu de sa taille ses proies son constituées essentiellement par de gros insectes, parfois de petits reptiles rarement de petits mammifères ou oiseaux.

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Les plus communs La buse variable C’est le rapace le plus commun d'Europe centrale. Elle a une stature compacte, avec une tête rondelette et une queue assez courte. Comme son nom l'indique, son plumage a des couleurs très variables. Généralement, les sujets plus âgés sont beaucoup plus foncés. Les parties inférieures sont plus claires, presque blanches, avec des rayures brunes, rousses sur l'abdomen. Les deux sexes sont semblables bien que la femelle (700 à 1200 g) soit un peu plus grande que le mâle (550 à 850 g).Son envergure est de 110 à 130 cm pour une taille de 50 à 60 cm. C’est un oiseau qui est étroitement lié à la forêt. Elle vit dans toutes les forêts que ce soit à la campagne ou à la montagne, mais toujours près d'une zone découverte. On la trouve aussi dans des lieux où les arbres sont clairsemés, dans les zones agricoles et les zones rocheuses en montagne.

Juvénile en haut adulte en

basLa buse variable apparaît souvent comme un oiseau paresseux. Bien qu'elle soit très active, souvent en vol à découvert, planant sur les champs et les forêts, elle passe aussi de longs moments posée en hauteur. La buse est carnivore, elle se nourrit des proies qu'elle guette du haut de son affût. Elle se poste sur un poteau, une haie ou un arbre (pas très haut) et scrute le sol, attentive au moindre déplacement. Campagnols et autres petits mammifères des champs représentent l'essentiel de son régime, mais parfois, elle peut ajouter à son menu, des lapereaux, des jeunes oiseaux, des batraciens et même des reptiles (surtout en période chaude, pour nourrir ses jeunes). En hiver lorsque la nourriture est plus rare, elle ne dédaigne pas les charognes. Ainsi, comme la plupart des rapaces, elle joue un rôle primordial en éliminant les petits rongeurs et en nettoyant les charognes, elle limite les risques de propagation des maladies. Une fois la proie repérée, elle la capture et la tue avec ses serres puis la déchiquette avec son bec, sur place ou bien dans son aire. On considère que la buse variable a la vue la plus perçante de tous les oiseaux de proie. Mais l'ouïe est aussi importante, elle peut déceler les mouvements d'une souris dans l'herbe.

Elle est reconnaissable au vol quand elle plane en cercle pendant des heures par ses larges ailes tendues, légèrement relevées, sa large queue arrondie et son cou très court. Son début de vol est assez lent et laborieux, mais une fois arrivée à une certaine hauteur, elle plane lentement et s'élève facilement en spirale. Arrivée à un niveau déterminé, la buse bat des ailes et s'éloigne en vol direct jusqu'à la forêt, ou bien continue en planant à grande hauteur. Si les courants sont très forts, elle plie les ailes et se lance en descente à grande vitesse, avec les ailes presque closes et la queue resserrée, jusqu'à un perchoir. Le faucon crécerelle

C’est un petit rapace de la taille d’un pigeon dont le mâle peut peser jusqu’à 240 g et la femelle 300 g. C’est lui qui apparaît le plus souvent dans les zones habitées. C’est le seul qui niche jusque dans le centre des très grandes villes dans une grande variété de sites, y compris les toits de bâtiments et les cavités des arbres. Il est facile à reconnaître grâce à son vol. Il bat des ailes rapidement, en intercalant des planés, des virages et des descentes subites. Il pratique aussi le vol sur place dit « du saint esprit », presque immobile et suspendu dans les airs face au vent, les ailes et la queue calmes et la tête abaissée vers le Le faucon crécerelle

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sol afin de chercher ses proies. Quand il effectue des vols sur longue distance, son vol est glissé et rapide, très élégant grâce à ses ailes longues et pointues en forme de faux et une longue queue.

Il se sent autant chez lui à la campagne que dans un environnement urbain, mais il préfère cependant chasser à découvert. Il mange surtout des rongeurs (campagnols), de gros insectes, des lézards, des grenouilles et des lombrics, mais capture aussi des petits passereaux par surprise. Le faucon crécerelle est un oiseau très agressif qui défend son territoire avec une grande fermeté, expulsant même des rapaces plus grands que lui. Des observations réalisées parlent d'attaques répétées sur la tête d'un aigle royal qui, harcelé, n'insista pas davantage. Il attaquera de la même façon les buses variables. Le milan noir Ce n’est qu’à contre-jour qu’il paraît noir. En fait il est il est d'un brun assez uniforme. La tête est blanc brunâtre strié de brun. Avec une longueur de près de 60 cm, une envergure de 135 à 155 cm et un poids de 650 à 950 g, il est de la taille d’une buse. Il n’est visible dans nos régions qu’en été car c’est un migrateur, son site hivernal se trouve au sud du Sahara. Il ne reste en France guère plus que le temps de se reproduire, soit environ 4 mois. Dès son arrivée, il entame avec sa partenaire le vol nuptial : vrilles, piqués vertigineux sur son conjoint qu'il évite au dernier moment, remontées en chandelle, chutes en feuille morte, les serres accrochées à celles de sa partenaire, sont autant d'évolutions qu'il accomplit pour séduire. Le milan noir C’est un oiseau qui aime vivre en groupes. Certains sont forts d’une cinquantaine d’individus. L'espèce peut être observée dans nombreux types d'habitat. Néanmoins, sa préférence va aux vallées de montagnes et aux terrains bas. Le site choisi doit tenir compte de deux impératifs : premièrement, la présence de grands arbres ou d'escarpements rocheux favorables à la nidification ; deuxièmement la proximité de cours d'eau, de lacs ou d'étangs qui sont nécessaires à son approvisionnement et à son alimentation.

En plein vol Extraits de leur parade nuptiale Dans son mode d'alimentation, le milan noir joue un rôle pratiquement analogue à celui des vautours charognards car il ne consomme en grande majorité que des proies mortes. 75 à 90 % des proies capturées proviennent du milieu aquatique. Il s'agit de poissons malades ou crevés flottant à la surface. Ces poissons mesurent en moyenne entre 10 et 20 cm. La proximité des agglomérations lui est pleinement profitable puisqu'il fréquente assidûment les décharges et les dépôts d'ordures. Il se nourrit également à terre, particulièrement dans les champs fraîchement labourés. Il y recherche les animaux de toutes espèces que la charrue a mis à découvert.

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Le milan royal Il est légèrement plus grand que son cousin le milan noir puisqu’il a une envergure de 145 à 165 cm et un poids de 900 g pour le mâle et 1 kg pour la femelle. Comme lui c’est un migrateur sauf que sa migration est bien plus courte et s’arrête au plus loin de l’autre côté du détroit de Gibraltar. C’est également un oiseau grégaire sauf en période de reproduction. Le milan royal est typiquement une espèce des zones agricoles ouvertes associant l'élevage extensif et la polyculture. Le milan royal

Les surfaces en herbage (pâtures, prairies) sont généralement ses lieux de prédilection. Il n'habite pas les paysages très boisés dont les massifs forestiers trop proches les uns des autres ne correspondent pas du tout à son mode de chasse et d'alimentation. Il recherche ses proies en cerclant assez haut dans le ciel ou en pratiquant le vol à faible hauteur. Mammifères, micromammifères, poissons, oiseaux, invertébrés, qu'ils soient vivants ou morts… On peut également le voir passer des heures entières posé dans les prairies et pâturages par temps humide à la recherche de vers de terre. Ajoutons à cela qu’il a également des mœurs charognardes très développées. Le milan royal est un rapace très facile à identifier, entre autres grâce à sa longue queue rousse triangulaire, profondément échancrée et des tâches blanches au niveau des poignets.

Le milan royal Le milan noir Le busard cendré

Couple de busards cendrés

Le busard cendré est le plus petit et le plus gracile des quatre busards européens. Il a une silhouette plus svelte et plus affinée que celle du busard saint martin ou du busard des roseaux. Le mâle et la femelle sont totalement dissemblables. Comme son nom l'indique, le mâle est d'un gris cendré, vu du dessous, on peut distinguer une bande noire sur les ailes. La femelle ou l'immature possèdent un dessous roux vif et un dessus brun-roussâtre strié de noir. Sa taille varie entre 43 à 50 cm, son envergure de 98 à 110 cm et son poids est situé entre 225 et 300 g pour le mâle et de 300 à 450g pour la femelle. Il n'a pas d'habitat-type. on peut le retrouver dans les zones humides : marais, polders, tourbières mais on l'observe surtout dans les paysages découverts tels que les steppes, les landes, les prairies, les champs de céréales et de graminées où il trouve des conditions plus favorables à la nidification et à la chasse.

Il chasse à l'affût ou en volant à très basse altitude. A 2 ou 3 mètres de hauteur, il survole les champs et les fossés en longues glissades silencieuses. Le succès de sa traque dépend essentiellement de son aptitude à surprendre sa proie. Compte tenu de sa taille modeste, le busard cendré se nourrit principalement de micromammifères (campagnols, mulots) mais aussi de passereaux qui ont l'habitude de stationner à terre

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tels que les alouettes, les bruants et les pipits. Le busard ne poursuit pas ses proies et celles qui ont le bon réflexe de s'envoler, ont en général la vie sauve. Reptiles (lézards, orvets et jeunes couleuvres) et insectes de grande taille (sauterelles, criquets, hannetons) fournissent également une partie non négligeable de son alimentation.

Le mâle La femelle C'est un oiseau migrateur. Il arrive en avril et repart en août-septembre. Il prend ses quartiers d'hiver en Afrique au sud du Sahara ou en Asie méridionale. Sociable, le busard niche parfois en colonie lâche et forme des dortoirs pouvant atteindre plusieurs dizaines d'oiseaux. Le busard des roseaux Le busard des roseaux, est le plus grand des quatre espèces qui vivent en Europe. Haut de 48 à 56 cm, son envergure est comprise entre 120 et 135 cm pour un poids de 400 à 650 g pour le mâle et 500 à 800g pour la femelle. Comme son nom l’indique c’est le rapace typique des marais, il niche essentiellement dans les roselières. Il est extraordinairement paresseux et apathique et ne se fatigue pas trop à chasser. Il choisit des proies faciles comme de jeunes oiseaux aquatiques, ou des oiseaux blessés ou malades. Pendant le vol de chasse, lorsqu'il découvre une proie, il se retient en l'air et tourne, se jetant parfois plusieurs fois à l'eau pour capturer une grenouille ou une poule d'eau ou des foulques macroules. Dès qu’il a attrapé une proie il la transporte, en vol direct, invariablement avec sa patte gauche, vers son aire. Arrivé à proximité, il émet un sifflement pour prévenir la femelle occupée à couver ses oeufs ou ses jeunes. Celle-ci s'envole alors et va à sa

La femelle est au sol, le mâle

perché

rencontre et, après s'être positionnée en-dessous de lui, se retourne d'un seul coup, effectuant une pirouette dans les airs, au moment même où le mâle lâche sa proie que la femelle récupère d'un coup de patte précis. Ce spectacle se déroule toujours de la même façon et la synchronisation avec laquelle le couple opère, est à chaque fois un sujet d'émerveillement.

Instantanés de la chasse

Lorsque l'on voit le busard des roseaux voler de profil, on constate que ses ailes forment un V ouvert. Il vole en battant 4 ou 5 fois des ailes, puis il plane à basse altitude (entre 3 et 5 mètres), au-dessus de la végétation aquatique des marais ou des rivages. Il vole à environ 50 km/heure, c’est le plus rapide des busards malgré sa plus grande taille. Les furtifs L’épervier d’Europe C'est en hiver que l'on a le plus de chance de voir ce rapace discret et farouche. Mais il faut avoir l'oeil, car il est rapide comme l'éclair en se faufilant entre les branches des arbres et les buissons pour surprendre et happer de ses griffes un oiseau inattentif. La

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femelle atteint tout juste la taille d'un pigeon et le mâle est d'un tiers plus petit qu'elle. Ce qui frappe d'emblée, c'est l'oeil perçant et les grandes pattes jaunes habillées d'un «bermuda» de plumes. Le mâle a le dessus du corps gris ardoisé, le dessous blanc rayé

La femelle, le mâle et l’immature

transversalement de barres d'un brun roussâtre. La gorge est blanchâtre et munie de fines stries descendantes et brunes. Outre par la taille, la femelle se distingue du mâle par le dessus brunâtre et la nuque mêlée de blanc. Il possède des ailes courtes et arrondies et une longue queue, ce qui lui confère une silhouette typique. Il a une extraordinaire capacité de manoeuvre en vol. Sa façon de changer brusquement d'altitude, de louvoyer autour de buissons, de faire du rase-mottes dans les prairies, de traverser un épais taillis ou de zigzaguer entre les troncs d'arbres à grande vitesse au plus près des obstacles est admirable. Pour pouvoir exploiter au mieux ses aptitudes acrobatiques, l'épervier privilégie les paysages où alternent bois, prairies, boqueteaux, champs et chemins bordés de buissons, voire les jardins de banlieues, qui se prêtent à l’approche dérobée et à l’attaque surprise.

Alors qu'il n'y chasse guère, c'est dans la forêt qu'il niche. Son régime alimentaire est essentiellement composé de passereaux jusqu'aux merles et grives. Les campagnols mulots et autres petits mammifères, attrapés occasionnellement, représentent moins de 5% dans son alimentation. Il se perche pour dépecer sa proie, qu'il déplume avant de la manger. L’autour des palombes Redoutable chasseur d'oiseaux, l'autour des palombes est un rapace diurne des régions boisées. Il mesure entre 50 à 60 cm, son envergure est de 100 à 120 cm pour un poids de 800 à 1.350 g pour la femelle et de 500 à 1 100 g pour le mâle. Il habite des milieux variés, des plaines jusqu'aux régions montagneuses (il séjourne en altitude jusqu'à 1.600 mètres). Les vastes forêts sont le surtout son domaine. Si les proies sont abondantes on le trouve également dans les espaces cultivés et près des agglomérations et des habitats urbains. Le couple règne sans partage sur un vaste territoire de chasse pouvant couvrir de 2 000 à 5 000 hectares. Comme la plupart des rapaces, il est très discret en dehors de la période de reproduction. Ses proies de prédilection sont les oiseaux de toutes sortes y compris les rapaces de petite taille. Les pigeons sauvages et domestiques, les tourterelles constituent un menu privilégié. Etourneaux, grives, merles noirs, corneilles, geais sont également des proies appréciées. Plus rarement il chasse des perdrix grises mais il ne dédaigne pas non plus levrauts et lapins de garenne. Il est capable de chasser des proies de grande taille en raison de son

impressionnante puissance, de sa rapidité et son agilité en vol. L'autour chasse à l'affût et capture ses proies par surprise plutôt que de les provoquer en combat ouvert. Il se perche dans l'ombre, prêt à s'élancer ou plane en silence au-dessus des arbres et plonge rapidement pour fondre sur sa proie. A l'aide de ses puissantes serres, l'autour saisit ses victimes et les tue. Il les consomme sur place ou les emporte sur une branche proche pour les plumer et les dépecer. Si la capture est constituée par un animal de forte taille comme un lapin de garenne, il le transporte dans un endroit tranquille, le dévore partiellement et s'envole avec ce qui reste. Autour des palombes immature en vol

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C’est également un cannibale car il lui arrive de piller les nids des couples voisins. Les jeunes sont saisis dans leur aire, si celle-ci n’est pas protégée, pour être donnés aux jeunes des parents pilleurs. Les chasseurs de plein ciel Le faucon pèlerin Le faucon pèlerin est un oiseau robuste de la taille d’une corneille. Comme chez les autres rapaces, la femelle (que les fauconniers appellent « forme ») est plus grande que le mâle (appelé « tiercelet »). Les mâles adultes atteignent une taille de 38 à 46 cm et un poids d’environ 570 g. Quant aux femelles, elles atteignent 46 à 54 cm et environ 910 g.

Femelle au sol, mâle perché

Il niche essentiellement sur des falaises et, de façon plus rare, sur des bâtiments élevés. Ce n’est pas un animal grégaire, même dans les zones avec des populations relativement importantes, les nids restent généralement à 1 km au moins les uns des autres et souvent beaucoup plus. Il s'agit pour chaque couple d'avoir un territoire nourricier suffisant, la taille des territoires varie donc avec la disponibilité en nourriture. Ses proies sont surtout composées d'oiseaux, mais certaines populations peuvent également s'attaquer à de petits animaux terrestres. La chasse a souvent lieu en début ou en fin de journée. Après avoir repéré sa proie grâce à son regard extrêmement perçant, il la surprend généralement en effectuant une attaque en piqué. Celle-ci n'est jamais totalement verticale, mais conserve généralement un angle de 20 à 40°.

La fin de trajectoire devient rectiligne et proche de l'horizontale, mais bien souvent plus ou moins montante. L'attaque se fait par l'arrière de la proie, afin de réduire le risque pour le faucon d'être repéré. La proie est directement saisie avec les serres, ou «buffetée», c'est-à-dire percutée avec les serres tendues en avant. Dans ce cas le faucon « ressource » dans une «chandelle» verticale, à partir de laquelle il pique de nouveau vers l'oiseau, en train de tomber, pour s'en saisir définitivement. Il est réputé pour être l’oiseau le plus rapide du monde. Les mesures de la vitesse lors de la phase plongeante de l'attaque varient généralement entre 130 et 184 km/h. La vitesse maximale mesurée serait de 252 km/h. Les narines de cet oiseau sont dotées de déflecteurs qui lui permettent de respirer dans ses descentes en piqué.

Faucon pèlerin femelle

Le faucon hobereau Il ressemble à un faucon pèlerin miniature puisque sa taille atteint les 35 cm pour un poids de 230 g pour le mâle et 340 g pour la femelle.

C'est dans les zones de forêts tropicales et sur les bords des grands fleuves de la moitié sud de l'Afrique qu'il faut rechercher le faucon hobereau en hiver. Le retour vers l'Europe a lieu après celui des hirondelles, ses proies favorites. Si les petits bois en bordure d'étangs et de rivières sont les

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sites les plus fréquentés, ce faucon est également présent loin de l'eau, pourvu qu'il y trouve suffisamment de nourriture et d'anciens nids de corneilles pour se les approprier. On le retrouve sur les arbres en bord de routes en pleine zone de bocage, dans des zones de cultures où il s'installera sur un pylône électrique, dans des landes ou des régénérations forestières et même en moyenne montagne si le paysage est suffisamment ouvert pour qu'il y chasse et si les hirondelles sont nombreuses. Il évite cependant la montagne au-dessus de 1.000 mètres. Il se nourrit également d'insectes volants en été, et sa façon de les capturer est un spectacle étonnant. Les insectes ont des vols erratiques que le rapace est obligé de suivre, ce qui l'oblige à réaliser de gracieuses pirouettes, surtout quand il poursuit des libellules. Les coléoptères et autres grands

insectes sont saisis avec les serres, et dévorés en vol ou sur un perchoir. Le faucon émerillon C’est le plus petit des faucons européens. Sa silhouette en vol ne différant guère de celle du faucon pèlerin la confusion est tout à fait possible au premier abord, si la taille ne peut être appréciée. Son habitat est constitué par les zones ouvertes où abondent les petits oiseaux, ses proies préférées. Ce peut donc être la toundra ou les vastes landes de bruyère, les vastes plaines cultivées, les labours ou les bords de mer, tous ces sites dégagés favorables à sa rencontre. C'est un rapace très rapide et très agile qui vole souvent au ras du sol pour chasser de petits oiseaux qu'il capture par surprise. Pour tromper les proies, il vole parfois comme une grive (vol légèrement onduleux ; séries de coups d'ailes alternant avec des planés) ou bien se livre à un vol rapide de poursuite aérienne.

Le mâle est perché, la femelle près du nid Il est fréquemment perché sur une pierre ou un pieu de clôture d’où il s'élance en rase-mottes dans un vol irrégulier et nerveux pour chasser. Il lui arrive occasionnellement de chasser des insectes et des petits mammifères.

mâle femelle

C'est un migrateur partiel. Début octobre, les oiseaux de Scandinavie et de l'ouest de la Russie se déplacent vers l'Europe Occidentale et jusqu'au nord du Sahara, les espèces des îles britanniques et d'Islande sont sédentaires.

Les techniques de chasse en vol des faucons

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La technique de chasse au sol des aigles

Une spécialiste La bondrée apivore Elle est souvent confondue avec la buse variable en raison de ses dimensions et de sa coloration, la bondrée apivore est cependant un rapace légèrement plus grand.

Mâle femelle & immature

Elle fréquente les zones boisées de feuillus et de pins, les vieilles futaies entrecoupées de clairières. Son domaine s'étend également aux campagnes et aux friches peu occupées par l'homme. La bondrée apivore se nourrit principalement d'insectes, plutôt de guêpes ou frelons et de leurs larves. Elle surveille les nids en volant à une quinzaine de mètres du sol, ou depuis un perchoir. Elle peut trouver le nid en regardant les va-et-vient des insectes, ou en les suivant, même sur de longues distances. La bondrée apivore attrape les guêpes aussi bien dans les essaims à l'air libre que dans le sol. Elle peut creuser la terre avec le bec et les serres jusqu'à 40 cm de profondeur. Quand le nid est trouvé, elle déchire les rayons pour en extraire les larves et les nymphes, mais elle consomme aussi les insectes adultes.

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La bondrée apivore peut chasser tout en marchant ou courant sur environ 500 mètres, elle ne les attrape jamais en vol. Au printemps, lorsque les couvains sont peu développés, elle consomme alors des petits rongeurs, des oeufs, des jeunes oiseaux, des grenouilles et des petits reptiles. Occasionnellement, elle se nourrit de petits fruits. La peau autour de la base du bec et près des yeux est protégée par de courtes plumes raides ressemblant à des écailles. Les narines sont étroites, comme des fentes, afin d'éviter la pénétration des insectes, mais aussi de la terre et de la cire.

Compte tenu de son régime alimentaire elle est obligée de migrer. Elle arrive en Europe à partir de la mi-mai et repart dès la mi-août et jusqu'au début d'octobre. En troupe, elle regagne alors le Sahel ou l’Afrique du Sud-Ouest via le détroit de Gibraltar, la Sicile ou le Bosphore en profitant des courants d'air chaud ascendants pour planer longuement. Près des lacs et de la mer Le balbuzard

C’est l’un des oiseaux les plus répandus dans le monde. Ce puissant rapace, également appelé aigle pêcheur, a une taille de 50 à 58 cm, une envergure 145 à 175 cm, le poids du mâle est de l’ordre de 1,4 kg, celui de la femelle 1,7 kg. Aucun autre oiseau de proie ne montre un contraste si fort entre le dos brun foncé et la poitrine blanche nette. Balbuzard pêcheur dans son aire

Le balbuzard se nourrit uniquement de poissons capturés à la surface de l'eau : ils pèsent généralement entre 150 et 350 grammes mais ils peuvent atteindre exceptionnellement jusqu'à 1 kg et mesurer de 20 à 35 cm. Il possède une technique de pêche inégalée. Il repère sa cible en la survolant d'une hauteur de 10 à 20 mètres ou en pratiquant le vol stationnaire. Il plonge alors, tête la première, ailes repliées et serres en avant, immerge uniquement les pattes et ressort avec sa proie qu'il transporte jusqu'à son nid ou sur un perchoir où il la dévore. Contrairement aux autres rapaces, le balbuzard pêcheur a les quatre doigts égaux. Le doigt externe est réversible, ce qui lui permet de saisir ses proies avec deux doigts dirigés en avant et deux en arrière. Chaque doigt se termine par un ongle long, acéré et recourbé, et la sole plantaire des pattes est couverte de courts spicules rigides, ce qui lui assure une bonne prise sur les proies glissantes.

Balbuzard pêcheur perché Technique de pêche du balbuzard Compte-tenu de son alimentation très spécialisée pour ne pas dire exclusive, le balbuzard séjourne à proximité de milieux aquatiques : bord des lacs, fleuves, grands étangs, rivières mais aussi parfois côtes maritimes. Les oiseaux qui nichent en Europe passent l’hiver en Afrique sauf ceux du bassin méditerranéen qui ne migrent pas.

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Le pygargue à queue blanche Avec une taille de 80 à 90 cm, une envergure de 2 à 2,45 m et un poids de 5,5 et 7 kg respectivement pour le mâle et la femelle, le pygargue à queue blanche est le plus grand rapace lié au milieu aquatique visible en Europe occidentale. Nicheur en Europe du Nord et de l'Est, il n’est visible dans nos régions qu’entre octobre et mars période pendant laquelle certains jeunes migrent. Le pygargue à queue blanche fréquente les falaises maritimes, les grands lacs et les fleuves, la toundra et les forêts bordées d'eau. Il se nourrit à 90% de poissons (pesant jusqu'à 8 kg). Il consomme aussi des oiseaux (canards ou cygnes), et des mammifères (du campagnol au renard). Il est aussi charognard. Il chasse à l'affût ou bien cherche sa proie en volant à basse altitude et en décrivant des cercles. Il peut également patauger dans une eau peu profonde et capturer des poissons. Le pygargue attaque les oiseaux aquatiques jusqu'à leur épuisement, la chasse peut alors durer près de 45 minutes.

Pygargue qui pêche Femelle et mâle Comme la plupart des grands rapaces partisans du moindre effort, le pygargue ne part en chasse qu'une ou deux fois dans la journée puis passe le reste de son temps à se reposer. S'il n'est pas dérangé, il peut rester bien en vue, perché sur un arbre ou carrément à même le sol ou la glace. Mais s'il souhaite davantage de tranquillité, il préférera alors se percher sur un arbre en pleine forêt où il restera plusieurs heures d'affilée. Les nocturnes La chouette effraie ou effraie des clochers

L'effraie a à peu près la taille d'une corneille avec ses 34 cm de longueur. Elle mérite bien son surnom de Dame Blanche : c'est un oiseau assez clair, et quant on l'aperçoit en vol, on ne peut que remarquer sa silhouette claire dans la nuit. On la reconnaît aisément à sa face blanchâtre dont les 2 disques faciaux forment un cœur piqué de 2 yeux noirs et d'un bec jaune. On la trouve principalement dans les zones habitées, plus rarement dans les forêts. Elle niche dans les

greniers, les granges, les hangars ou les clochers d’où d’ailleurs son nom. Essentiellement crépusculaire, la chasse de cet oiseau, à l'affût et surtout en vol, est rarement observable. Dans sa quête de nourriture, il se déplace pourtant sur plusieurs km à faible hauteur au-dessus de champs, prairies, haies et vergers suivant des itinéraires souvent réguliers, parcourus lentement et entrecoupés de pirouettes ainsi que de brefs battements sur place lorsqu'une proie est perçue. Afin de pouvoir chasser dans l'obscurité, cette chouette, comme tous les rapaces nocturnes, possède des atouts particuliers :

Photo prise de nuit

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• la vue nocturne : La position frontale des yeux et la vision binoculaire qui en

découle permettent une très bonne appréciation du relief et des distances. Leur anatomie (forme, taille et richesse de la rétine en bâtonnets) entraîne une sensibilité à la lumière des dizaines de fois supérieure à la nôtre. Cette acuité est de plus concentrée dans un champ visuel restreint qui est compensé par une mobilité totale de la tête pouvant tourner de 270 ° sans bouger le corps.

• L'ouïe rend la chouette effraie capable de localiser dans la nuit profonde une proie, rien qu'à ses émissions sonores ou aux bruits, les plus faibles, de ses déplacements. La victime est perçue sans entendre elle-même son prédateur. dont les battements d'ailes sont silencieux. Cette parfaite discrétion du vol est imputable à des structures particulières des plumes.

Son régime alimentaire est constitué de musaraignes et de petits rongeurs tels les campagnols, les mulots, et autres souris. Plus rarement des belettes ou des lapins, ainsi que des petits oiseaux, des batraciens ou des chauve-souris.

La chouette hulotte ou chat huant C’est la chouette la plus répandue en Europe. Elle mesure 40 cm de haut, a une envergure de 92 à 95 cm et pèse entre 400 et 550 grammes. La femelle est plus grande que le mâle. Comme sa cousine l’effraie elle peut tourner la tête sur 270°, ses yeux, également placés de face, sont adaptés à la vision nocturne et son ouïe est particulièrement déve-loppée. Elle se fie essentiellement à son ouïe pour détecter ses proies. Son régime alimentaire se compose de petits mammifères et d’oiseaux, cependant elle ne dé-daigne pas les coléoptères, les papillons de nuit, les vers, les reptiles, les amphibiens et même des poissons. Elle chasse à l’affût, quand elle a jeté son dévolu sur un ron-geur bien dodu, elle déploie ses grandes ailes, lui fonce dessus et le saisit en plein vol avec ses serres puissantes et acérées. Une fois capturée, sa proie n’a aucune chance de lui échapper. Son domaine est la forêt bien que certai-nes se soient transformées en citadines et nichent dans de gros arbres. Femelle au premier plan, mâle au second

Chouette hulotte mâle

Bien que la lumière du jour l’éblouisse, on peut la trouver sur une branche à se chauffer au soleil. La chouette Chevêche

C'est presque la plus petite et la plus diurne des chouettes, seule la chevêchette est plus minuscule. On peut l'observer en plein jour perchée sur des poteaux ou sur des toits, très attentive et faisant des « révérences » en s’agitant de haut en bas sur ses pattes. Elle est un peu plus petite qu’un pigeon et se rencontre dans les milieux ouverts voire cultivés. Elle niche dans les cavités des vieux arbres, les bâtiments inoccupés, ou encore dans des terriers. Chouette chevêche immature Chouette chevêche adulte

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Ses proies les plus fréquentes sont les insectes et les araignées, les souris et les campagnols. Quand elle chasse, elle effectue un vol rapide et direct, et se laisse tomber sur sa proie pour la capturer. Elle l'emporte ensuite dans une cavité d'arbre pour la dévorer. Elle a des serres puissantes, et est capable d'empoigner des petits mammifères et oiseaux de sa propre taille. Elle peut aussi voltiger sur place pour attraper des insectes. Plus terrestre que les autres chouettes et hiboux, elle chasse souvent sur le sol. Elle est également appelée chevêche d'Athena car elle était la compagne de la déesse grecque Athena. Elle représentait la sagesse et son effigie était gravée sur certaines monnaies grecques dont également des pièces d’Euros.

Le hibou moyen duc

Le moyen-duc est caractérisé par ses grandes aigrettes. Il est de taille moyenne (35/37 cm) pour une en-vergure de 84/95 cm et un poids de 210 à 330 grammes. Les femelles sont légèrement plus grandes et lourdes que les mâles et aussi généralement plus sombre de plumage. Son plumage est couleur d'écorce, lui conférant un camouflage très efficace la journée lorsqu'il se tient posé sur une branche généralement près du tronc de l'arbre. Dessin du hibou moyen duc

Moyen duc qui se cache

Si un danger le menace, il prend alors une posture caractéristique : il se raidit, resserre ses ailes le long de son corps et dresse ses aigrettes tout en refermant son masque facial. Ceci lui donne l'aspect d'une branche morte et il est alors très difficile à repérer. Le hibou moyen-duc vit dans les zones boisées, les taillis, les bosquets et les bouquets d'arbres, les petites plantations dans les campagnes ouvertes. Dès la tombée de la nuit, rarement plus tôt mais cela arrive si la nuit précédente n'a pas été bonne ou si il y a de nombreux jeunes à nourrir, il prend son envol vers les champs pour aller chasser. Ses proies favorites sont les petits rongeurs et en particulier les Campagnols des champs qui peuvent représenter jusqu'à 80% de son régime alimentaire. Il ne dédaigne pas non plus les passereaux, surtout quand les rongeurs commencent à manquer. Comme chez la plupart des rapaces nocturnes, les proies sont avalées généralement entières (pour les petites bien sûr !). Une fois digérées, les parties non consommées (os, poils, ...) sont recrachées

Pelotes de réjection

la forme d'une pelote dite "de réjection". Ces pelotes sont de petites boules de poils contenant des os et qu'il est ensuite possible d'analyser pour identifier les proies consommées. Lors des hivers rigoureux, ces rapaces solitaires, se regroupent en dortoirs pouvant atteindre une vingtaine d'oiseaux. Le grand duc Le hibou grand duc d’Europe est le plus grand des rapaces nocturnes. Il mesure de 60 à 75 cm de longueur, son envergure est de 160 à 190 cm et la femelle pèse 3 kg, le mâle 2 kg. Il habite généralement aux abords de falaises et escarpements rocheux, dans des zones de montagne, mais parfois aussi dans des boisements moins élevées avec versants abrupts. En hiver il fréquente des terrains plus plats. Le grand-duc d'Europe se nourrit de tout ce qui bouge, depuis les scarabées jusqu'aux faons des cervidés. La majeure partie de son

Hibou grand duc

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régime consiste en mammifères (campagnols, rats, souris, renardeaux, lièvres), mais les oiseaux de toutes sortes font aussi partie de ses mets favoris. Il peut aussi consommer des serpents, lézards, batraciens, poissons et crabes. Il a plusieurs techniques de chasse, et peut saisir une proie sur le sol ou en plein vol. Il chasse principalement au début de la nuit et à l'aube parfois en forêt mais il préfère les espaces découverts. Il parcourt parfois de longues distances d’où l’expression « faire la tournée des grands ducs ». Il avale également les petites proies en entier, les déchets de proies non digérés sont compressés en « pelotes » d'environ 75 x 32 mm. Ils sont territoriaux, mais les territoires appartenant aux couples voisins peuvent se chevaucher partiellement. Très souvent les couples sont unis pour la vie.

Les jeunes se déplacent pour trouver leur territoire. La division "Biologie de la Conservation" de l'Institut de Zoologie de l'Université de Berne a lancé au printemps 2002 un projet de recherche appliquée à la protection du hibou grand-duc. L'étude cherche à préciser les risques et facteurs de mortalité auxquels ces oiseaux sont confrontés dans le paysage moderne. Pour ce faire et pour trouver les endroits où les jeunes individus vont s'installer, 47 jeunes grands-ducs ont été munis d'émetteurs radio ou de balises satellitaires entre 2002 et 2006. Voici le parcours de deux d’entre eux.

Il a longtemps été pourchassé comme oiseau de malheur avant qu'on ne s'aperçoive de sa grande utilité écologique et agronomique et qu'il soit protégé par la loi.