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LES PROVINCES DU SUD EN TANT QUE HUB ET PORTAIL
VERS L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE
M. MOHAMMED TAWFIK MOULINE
DIRECTEUR GENERAL DE L’INSTITUT ROYAL DES ETUDES
STRATEGIQUES
BRUXELLES
14-15 NOVEMBRE 2019
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3
UNE POLITIQUE AFRICAINE DU ROYAUME VISANT L'EMERGENCE DE
L'AFRIQUE ET DE SON LEADERSHIP A CONSTRUIRE
Le Maroc, qui accorde une importance particulière à la coopération sud-sud, est
tourné vers l'Afrique depuis toujours. Les rapports sociaux, les flux commerciaux, les
liens dogmatiques et spirituels sont autant de marqueurs civilisationnels de
l'ancestralité des relations du Royaume avec sa profondeur africaine.
Sa Majesté Le Roi Mohammed VI a toujours plaidé pour un développement "à
visage humain" de l'Afrique, axé sur la mobilisation collective des pays africains pour
réussir le pari de l’unité et pour asseoir le leadership de l'Afrique sur le plan
international. Ses Discours mettent l'accent sur un triple impératif :
Croire en l'Afrique.
Travailler ensemble et échanger équitablement, à travers un partenariat win-win.
Repenser l’Afrique et plaider en faveur du continent.
Penser l'Afrique est un véritable défi, du fait de son immensité, mais, surtout, de
l'extraordinaire diversité de ses peuples, de son histoire, de ses cultures, de ses reliefs
et de ses richesses.
Cela explique, en partie, pourquoi ce continent est mal connu. La difficulté de
produire des données homogènes et la conflictualité qui règne dans certaines parties
de l'Afrique y participent, notamment.
Conformément au Message Royal du 30 août 2013, adressé aux participants à
la 1ère conférence des Ambassadeurs de Sa Majesté Le Roi, la dimension "Relations
extérieures du Maroc" a occupé une place de choix dans le programme de travail de
l'IRES. Dans le cadre de ce programme, l'Institut réserve une attention privilégiée au
continent africain.
A ce titre, plusieurs études ont été menées concernant, notamment, les relations
du Maroc avec les pays, respectivement, d'Afrique de l'Ouest, d'Afrique de l'Est et
d'Afrique australe, le retour du Maroc à l'Union africaine, la perspective d'adhésion du
Maroc à la CEDEAO, le développement rural en Afrique subsaharienne, la transition
énergétique, à l'aune de la nouvelle politique africaine du Royaume, la migration intra-
africaine, la réforme de l'Union africaine et la gouvernance sécuritaire en Afrique.
En outre, l'IRES a dédié son rapport stratégique de l'année 2018 au
développement autonome de l'Afrique. L'autonomie ne signifie pas être indépendant.
Elle incarne la capacité pour l'Afrique à décider pour elle-même et à faire entendre sa
voix dans le concert des nations.
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Le rapport stratégique 2018, qui comprend une masse importante
d'informations, a mis en évidence l'exceptionnelle richesse de la diversité africaine et a
démontré tout ce que les pays africains ont à gagner, en considérant l'Afrique comme
un tout, une réalité spécifique cohérente à l'échelle du continent. Son élaboration est
partie du constat que l'Afrique est en marche et qu'elle a besoin, pour devenir
autonome, d'une nouvelle vision du monde qui soit panafricaine, en faveur d'un projet
africain planétaire et civilisationnel.
Continent profondément mosaïque, tant par sa nature que par sa culture,
l'Afrique exprime sa pluralité à travers les écosystèmes naturels (biomes) qui façonnent
ses paysages, ses peuples qui ont diversifié leur culture au long des âges et la
coexistence, aujourd'hui, d'institutions fortement différenciées, fonctionnant à la fois
selon le droit universel et le droit coutumier. Il existe bien plusieurs visages de l’Afrique,
mais un seul continent, un seul berceau et, en fin de compte, une seule réalité vécue.
Continent de l'espoir et des opportunités, l'Afrique sera confrontée, d'ici 2050,
à plusieurs enjeux. A côté du changement climatique et de ses impacts sur l'Afrique qui
ont été amplement évoqués dans le rapport stratégique 2017 de l'IRES, trois grands
nœuds du futur interpellent le continent :
La poussée urbaine : la rapidité de la croissance urbaine africaine (4% par an en
moyenne au cours de la dernière décennie) est sans précédent dans l'histoire de
l'humanité. Le taux d'urbanisation, au niveau du continent, est passé de 26,7% en
1980 à 42,5% en 2018 et pourrait atteindre 56% à l'horizon 20501.
Alimentée par une dynamique démographique forte qui contribue à hauteur des
deux tiers à l'urbanisation et conjuguée à un déficit de moyens, sinon de
gouvernance, la poussée urbaine représente un défi systémique majeur de la
croissance économique au développement humain, en passant par la qualité de
l'environnement dont l'enjeu est la stabilité sociale. Toutefois, cette poussée
urbaine peut devenir un formidable accélérateur de développement de l'Afrique si
des réponses adéquates sont identifiées et mises en œuvre.
La transformation rurale : le monde rural africain est à un tournant de son histoire.
Il est le plus vaste du monde. Cet ensemble hétérogène englobe la majeure partie
du continent (des zones désertiques aux montagnes tropicales) et des populations
: environ 741 millions d’habitants en 20181. Il y règne des conditions de vie souvent
difficiles : une misère endémique, la sous-alimentation de près d’un Africain sur 8
dans les zones rurales2…
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Trois grands changements structurent la transformation actuelle :
La mobilité voulue ou subie des personnes : parce que le cinquième du
continent africain n'est quasiment pas habitable (déserts) et qu’environ le tiers
est peu hospitalier3 (zones arides et forêts denses) ou, tout simplement, parce
que le nomadisme est développé, la mobilité millénaire des Africains est encore
souvent leur première condition de survie. A titre d'illustration, 75% des Africains
subsahariens et près de 54% de la totalité des Africains migrent à l'intérieur du
continent (2017)4. En outre, environ 4 millions d’Africains ont été déplacés de
force en 20165, soit parce qu'ils ont dû fuir des exactions de toutes sortes
(conflits, persécutions…) ; qu'ils ont été chassés de leurs terres que d'autres se
sont appropriées ou sanctuarisées, notamment, les populations autochtones
(Maasaï en Tanzanie, Pygmées au Cameroun...), soit parce qu'ils ont été déplacés
pour être relocalisés ailleurs (politiques d'aménagement du territoire).
La dangereuse altération des ressources naturelles. A titre d'illustration, 2/3 des
terres africaines seraient déjà dégradées, impactant 485 millions d'Africains6. La
désertification affecte principalement le Sahel, le Kalahari et la Corne de
l'Afrique. Avec la sécheresse, elle cause la disparition de 12 millions hectares de
terres arables chaque année7.
La trop faible modernisation de l'agriculture africaine, au regard des impératifs
alimentaires de l'Afrique. En dépit du remarquable potentiel agricole du
continent, 256 millions d'Africains en 2018 sont sous-alimentés, soit 19,9% de la
population africaine dont 239 millions de subsahariens8, soit 22,8% de la
population.
Le défi individuel et collectif de la sécurité et de la gouvernance : l'évolution
des formes de conflits et des violences qui y sont associées montre que si la
pacification de l'Afrique progresse, elle est loin d'être acquise car la sécurité des
biens et des personnes est, aussi, une question de gouvernance et d'éducation.
Depuis 2000, environ 48% des conflits civils dans le monde ont eu lieu en Afrique9.
En 2016, le continent africain a enregistré le plus grand nombre de conflits, s'élevant
à 19, suivi par l’Asie avec 15 conflits10. Ni singularité, ni exception, la gouvernance
africaine est un système hybride qui se cherche encore, entre gestion des urgences
et préparation du long terme.
Pour faire face à ces grands enjeux du présent et du futur, l'Afrique a besoin de
retrouver la confiance en elle-même. Ainsi, il devient urgent :
d'inventer un nouveau modèle africain de planification urbaine, adapté aux défis
du continent, notamment dans les pays subsahariens,
6
d'enclencher un fort processus de transformation rurale, tout en concevant un
modèle de développement agricole, capable de produire rapidement et en quantité
suffisante, pour nourrir la population africaine et contribuer à la sécurité alimentaire
mondiale,
de mettre en place un système sécuritaire, prenant en considération la
spécificité africaine et qui ne se contente pas juste de la doctrine universelle en la
matière.
L'Afrique devrait, également, s'emparer des leviers de changement, ouvrant
l'accès au monde de demain, à savoir :
la transition économique : il est temps pour l'Afrique d'embrasser l'économie x.0
qui consiste à créer de la valeur ajoutée, à travers la transformation de ses
ressources naturelles et à passer à l'économie de la demande, en recourant à
l'économie collaborative et à l'innovation hybride.,
la transition énergétique : il s'agit, d'une part, d'arrêter les dégradations générées
par les systèmes énergétiques actuels et, d'autre part, d'accélérer l'électrification de
l'Afrique. Sans énergie, le développement de l'Afrique ne peut pas avoir lieu,
la transition digitale : des opérateurs du continent, parfois plus vite que leurs
compétiteurs internationaux, se sont déjà lancés dans la bataille du digital qui ne
fait que commencer.
Quant aux ressorts de l'autonomie, ils pourraient se matérialiser à travers :
la prise en compte du capital humain africain dans son entièreté (migrants,
femmes, jeunes…),
le développement de l'ubuntu1 qui génère de nouveaux modèles de progrès
humain par le biais de l'éducation, de l'innovation ou de la mobilité,
la réconciliation de l'Africain avec lui-même par le biais d'un vaste mouvement
culturel et économique, s'appuyant sur la confiance, la mobilité et une gouvernance
nouvelle.
Outre un changement de regard sur soi et un renforcement de son potentiel
humain, l'Afrique, pour devenir autonome, devrait sauter les étapes, en termes de
développement "leapfrog" pour emprunter un autre chemin vers la croissance.
1 Concept de l'ubuntu : "A l'inverse de l'homme blanc, l'Africain voit l'univers comme un tout organique qui progresse vers l'harmonie, où les parties individuelles existent seulement comme des aspects de l'unité universelle" (selon Fernand Schwarz). Ainsi, l'ubuntu est à l'origine d'une vision humaniste "aveugle à la couleur" [de peau] dite colour-blindness, répandue par Nelson MANDELA et Desmond TUTU
7
Trois "grands projets", véritables game changers -à la fois facteurs de rupture et
accélérateurs- peuvent changer la donne :
L'Afrique, laboratoire vivant d'un futur écologique : à des problèmes nouveaux,
par leur nature ou leur ampleur, doivent correspondre des solutions nouvelles et
de nouveaux modes de conception, centrés sur les utilisateurs finaux plus que sur
la technique.
La mutualisation continentale : celle-ci devrait être perçue comme une solution
et non pas comme une négation de la transcendance historique des pays africains,
pris individuellement. Ces pays ont tout à gagner, en considérant l’Afrique comme
un tout et comme une réalité spécifique. A l'échelle de la planète et de l'histoire de
l'humanité, il s'agira, à terme, de la gouvernance opérée sur le plus grand territoire
du monde, un leapfrog visionnaire.
L'Afrique bleue : "exploitée à fond et correctement gérée, l’économie bleue peut
constituer une source de richesse capitale, et catapulter le continent sur la voie du
développement durable. Le continent africain doit à l’évidence adopter des
stratégies holistiques et cohérentes pour exploiter le plein potentiel de l’économie
bleue"11.
Les ingrédients de ces trois grands projets sont déjà là : il ne reste plus qu'à
passer à une nouvelle échelle, à la fois continentale et locale.
Terre africaine, le Maroc est déterminé à apporter sa pierre à la construction
d’un édifice continental stable et prospère.
De retour dans le concert des pays africains, le Royaume a la ferme volonté
d'accompagner le processus de convergence économique, sociale et institutionnelle
de ses partenaires africains. La politique africaine du Maroc est fondée sur le
renforcement de partenariats mutuellement profitables avec les pays africains ainsi que
sur l'implication assidue du Royaume en faveur des causes du continent.
Le Maroc a rapidement compris que sa contribution au développement
autonome de l'Afrique ne peut revêtir qu'un caractère multiforme. Cette contribution
se décline comme suit :
La gouvernance du continent en faveur d'une Union africaine plus active et
solidaire, en mesure de trouver des solutions aux principales préoccupations de
l'Afrique, ce qui requiert une véritable réforme de l'institution panafricaine.
8
L'Agenda africain pour la migration, proposé par le Royaume à l'Union africaine
qui se veut le préalable à un renouvellement de la réflexion sur la question
migratoire et un enjeu-clé pour assurer la libre-circulation des Africains sur leur
continent.
La montée en compétences et l'édification du capital humain africain : le Maroc
est bien engagé dans la formation des cadres africains dans divers domaines. En
effet, entre 1986 et début 2017, 5.000 cadres administratifs africains ont
perfectionné au Maroc leurs connaissances et leur expertise.
La lutte contre la radicalisation et la diffusion d'un Islam tolérant : le Maroc
met à la disposition des pays africains son expérience en matière de maîtrise du
champ religieux. En 2017, 1.000 imams ont été formés à l'Institut Mohammed VI de
formation des imams prédicateurs et prédicatrices, dont 78% issus du Nigéria, du
Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de Guinée, du Rwanda et de la Tanzanie.
Le maintien de la paix au niveau du continent : depuis sa participation, en 1960,
à la première opération de maintien de la paix au Congo, le Maroc n'a eu de cesse
de contribuer à la pacification du continent. Actuellement, 1.596 militaires
marocains participent à des opérations de maintien de la paix en Afrique, selon le
Ministère marocain des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des
Marocains résidant à l'étranger.
La transition économique de l'Afrique : le Maroc est partie prenante de cette
transition économique. Sa contribution, à ce titre, est manifeste sur trois plans :
l'intégration économique, les investissements et les secteurs d'excellence :
Plus de 1.000 accords ont été conclus depuis 2000 par le Royaume du Maroc
avec plus de 40 pays africains contre, seulement, 500 accords entre 1956 et 1999.
Près de 426 accords ont été signés depuis 2014 avec 15 pays africains,
impliquant 80 opérateurs économiques publics et privés et 300 partenaires
africains.
Les flux des investissements directs marocains à destination de l'Afrique ont
enregistré une forte augmentation entre 2007 et 2017, passant, respectivement,
de 114 millions de dollars à près de 1 milliard de dollars, selon l'Office des
Changes. Au total, sur la période sous revue, le Maroc a investi dans le continent
africain environ 3,7 milliards de dollars, soit 57% du total des investissements
directs marocains à l’étranger.
Plus de 1.000 opérateurs marocains sont présents en Afrique. Pour la période
2008-2015, ces opérateurs ont investi près de 2,2 milliards de dollars en Afrique.
9
L'éco-transition de l'Afrique : puissance active dans le débat international sur le
climat et l'environnement et en marge de la COP22, tenue en novembre 2016, à
Marrakech, le Maroc a initié le premier Sommet Africain de l'Action ayant permis,
notamment, à l'Afrique de s'exprimer d'une seule voix en faveur d’une justice
climatique et de fixer les axes d’une co-émergence durable.
Enfin, le Maroc a exprimé sa volonté de contribuer, en particulier, aux objectifs
de l’Agenda 2063, en ciblant les secteurs d'activité et les populations où son action
serait porteuse d’efficacité tant pour l’Union africaine que pour les pays, pris
individuellement.
LES PROVINCES DU SUD DU ROYAUME COMME HUB AFRICAIN
INCONTOURNABLE
Dans son Discours adressé à la Nation à l’occasion du 44ème anniversaire de la
Marche verte, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, tout en exprimant "Sa détermination à
ériger le Maroc en acteur clé de la construction de l’Afrique de demain", a souligné que
"le Sahara marocain constitue le portail du Maroc vers l’Afrique subsaharienne".
Dans la Vision Royale, les provinces du Sud du Maroc deviennent
progressivement un hub africain incontournable. Ces provinces sont appelées à
innover en matière de conception et de mise en œuvre de projets de développement
locaux et ce, en consolidant les différents atouts dont elles bénéficient. Le
développement des activités agro-industrielles, le tourisme balnéaire et culturel, les
énergies renouvelables sont autant de créneaux qui pourraient constituer le socle de
l'attractivité économique de ces régions.
Les provinces du Sud pourraient représenter un laboratoire pour le
renforcement des solidarités et pour le développement économique, social et
environnemental du continent africain. L'expérience de ces provinces pourrait être
profitable à l'élaboration et à la mise en œuvre d'une politique de développement pour
l'ensemble de l'Afrique.
En se constituant en "laboratoire vivant", soit un espace de co-création et
d'innovation ouverte, permettant de favoriser des développements innovants et de
tester en conditions réelles des produits et des services novateurs, les provinces du
Sud pourraient contribuer à la réussite des différentes transitions en Afrique :
10
La transition économique : les provinces du Sud disposent, déjà, des conditions
nécessaires pour cette transition. Elles bénéficient d'un capital humain qualifié et
enregistrent une croissance économique forte et stable qui sera soutenue à l’avenir
grâce aux investissements en cours dans les infrastructures, notamment routières
(Voie express Tiznit-Dakhla : 1055 km) et portuaires (Port Dakhla Atlantique), dans
les secteurs de services résilients, dans le développement de la production agricole
ainsi que la valorisation des ressources naturelles.
La transition énergétique : les provinces du Sud bénéficient d’atouts leur
permettant de se positionner en hub régional de production d’énergies
renouvelables, notamment, l’éolien autour des sites de Dakhla, de Boujdour, de
Tarfaya et de Laâyoune et ce, en assurant l’interconnexion de Dakhla au réseau
national, en perspective d’une connexion au réseau mauritanien.
La transition écologique : certaines régions du Sud, notamment Guelmim-Oued-
Noun et Eddakhla-Oued-Eddahab, sont très avancées en matière de
développement de l'éco-tourisme durable. Elles ont adopté une approche "glocale"
du tourisme, via l'adaptation des pratiques au contexte écologique, géographique
et sociologique spécifique.
La transition digitale : au niveau des provinces du Sud, les pouvoirs publics ont
mis en place le fonds "Innov Invest", avec comme objectif principal de propulser
l’écosystème de financement des start-ups innovantes. Depuis son lancement fin
2017, ce fonds a financé près de 65 start-ups opérant dans des secteurs novateurs.
A titre illustratif, 30% des start-ups opèrent dans le secteur des nouvelles
technologies de l'information de la communication, 20% dans la "Greentech" et
26% dans l’agribusiness et l’industrie numérique12.
La régionalisation avancée au service du développement des provinces du Sud
La réforme constitutionnelle a conféré à la région une place de choix. Le
nouveau découpage territorial du Royaume en 12 régions, au lieu de 16, a jeté les bases
d’un modèle régional marocain, fondé sur des "régions économiquement et
géographiquement complémentaires et socialement et culturellement harmonieuses".
Ce modèle est axé, entre autres, sur :
l'élection des conseils régionaux au suffrage universel direct,
la refonte de la composition et des attributions de la deuxième chambre du
Parlement, dans le sens de la consécration de la représentativité territoriale des
régions,
la mise en place de mécanismes de financement, favorisant la solidarité entre
régions : fonds de cohésion régionale, système de péréquation…
11
Les provinces du Sud sont les premières à bénéficier de ce modèle de
régionalisation avancée dont les fondements convergent parfaitement avec le Plan
d’autonomie, proposé par le Maroc pour résoudre définitivement le conflit artificiel du
Sahara marocain. Ce plan, jugé crédible et réaliste par la communauté internationale
dont les membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU, constitue une forme
fiable de l’autodétermination au niveau du Sahara dont a été issue la plupart des
dynasties ayant régné sur le Maroc.
Un nouveau modèle spécifique pour le développement des provinces du Sud
"Le nouveau modèle de développement des provinces du Sud repose sur les
fondamentaux définis par la Constitution, par les conventions internationales ratifiées
par le Maroc ainsi que sur les objectifs de la Charte sociale élaborée par le Conseil
Economique Social et Environnemental. Quatre principes sont au cœur de ce modèle :
Le développement humain inclusif et durable.
La participation des acteurs représentatifs et de la population locale à toutes les
phases d’élaboration et de mise en œuvre des programmes de développement de
la région.
Le respect et l’effectivité des droits humains fondamentaux des citoyens.
La consolidation de la place de l’Etat dans son rôle de régulateur et de garant de
l’application de la loi"13.
Selon le Conseil Economique, Social et Environnemental, " le nouveau modèle
préconise une vision et des processus qui soient plus participatifs, plus inclusifs et
adossés à une gouvernance responsable. Ces inflexions sont indispensables au
déclenchement d’une vraie dynamique de croissance économique et à l’éclosion de
rapports sociaux coopératifs, et porteurs de cohésion et d’espérance. Il est conçu pour
être déployé en deux temps :
Une première phase à court et moyen terme (2015-2025) consistant en le
lancement et l’opérationnalisation de la nouvelle dynamique de développement et
pour la préparation des relais de croissance à plus long terme. L’objectif de cette
phase est d’optimiser l’exploitation du potentiel existant tout en structurant, de
façon volontariste, le cadre et les mécanismes en faveur de l’emploi, de la formation,
et de la protection sociale.
Une deuxième phase à moyen et long terme au cours de laquelle le développement
basé sur le potentiel existant aurait atteint sa vitesse de croisière et serait soutenu
par de nouveaux relais de croissance.
12
L’ambition chiffrée du modèle est de parvenir, dans un horizon de 10 ans, à
doubler le PIB de ces régions et d’y créer plus de 120 000 nouveaux emplois. A taux
d’activité constant et avec une croissance de la population en âge de travailler de 2%
par an, le chômage serait réduit au moins de moitié.
Par ailleurs, le nouveau modèle, en instituant un système social plus équitable,
fondé sur des filets sociaux ciblant les populations les plus vulnérables, sur la base de
critères transparents et connus de tous, devrait permettre, dans le même horizon, de
réduire de façon significative la pauvreté et d’élargir ainsi la base sociale des classes
moyennes dans les provinces du Sud14."
Ce modèle s’appuie sur des avancées concrètes :
Tenue régulière d’élections communales et législatives, avec un taux de
participation aux élections dépassant la moyenne nationale : cela reflète
l’attachement des populations de ces provinces à la souveraineté marocaine et leur
implication effective dans le projet d’édification d’une démocratie participative.
Mise en place de deux antennes du Conseil National des Droits de l’Homme à
Laâyoune et à Dakhla pour renforcer l’ancrage aux valeurs de droits de l’Homme
dans ces provinces.
Développement des infrastructures, particulièrement dans les secteurs sociaux
prioritaires. Cet effort dépasse de très loin les recettes tirées de l’exploitation des
ressources minières et halieutiques dont sont dotées ces provinces : pour 1 dirham
de recette provenant du Sahara, le Maroc y investit 7 dirhams.
Un brassage culturel important, reflété par la baisse marquée du taux d’endogamie
dans les provinces du Sud, comme il ressort de certaines études sociologiques
fiables.
Un programme d’investissement de près de 8 milliards d’euros, lancé par le
Souverain à l’occasion de la célébration du 40ème anniversaire de la marche verte,
en novembre 2015, ouvrant de grandes perspectives non seulement pour les
provinces du Sud, mais aussi pour le voisinage subsaharien. Dans le cadre de ce
programme, 87 projets ont été réalisés pour un montant d’investissement de près
de 0,7 milliard d'euros. Il est prévu, au niveau de la Loi de Finances de l'année 2020
de lancer de grands projets, à l'instar du port de "Dakhla Atlantique" qui va
nécessiter un investissement de près d'un milliard d'euros, du Centre hospitalier
universitaire (CHU) à Laâyoune (0,11 milliard d'euros) et des parcs éoliens à Tiskrad
et Boujdour (0,62 milliard d'euros). En outre, 308 autres projets sont en cours de
réalisation avec un investissement de 4,5 milliards d'euros (y compris la voie express
Tiznit-Dakhla)15.
13
ANNEXE 1 : CARACTERISTIQUES DES PROVINCES DU SUD
Sur le plan démographique
Les provinces du Sud, qui représentent 59% de la superficie du Royaume,
comptent 944.47016 habitants en septembre 2014, soit 2,8% de la population totale.
Le taux d’accroissement moyen annuel de la population au niveau des provinces
du Sud est supérieur au taux enregistré à l’échelle nationale. Ce taux est de 3,5%, en
moyenne par an entre 2004 et 2014, à Eddakhla-Oued Eddahab et de 1,51% à Laâyoune
Sakia-El Hamra, alors qu’il est de 1,25% sur le plan national. Au niveau de la région
Guelmim-Oued Noun, ce taux est de 0,61%.
Source : Traitement IRES des données du Haut-Commissariat au Plan, 2014
L’urbanisation est rapide et forte au niveau des provinces du Sud. Elle dépasse
largement celle observée sur le plan national. Le taux d’urbanisation est passé, entre
2004 et 2014, de 70% à 77,3% au niveau des 3 régions du Sud, alors qu’à l’échelle
nationale, ce taux a évolué, entre temps, de 55,1% à 60,3%. Cette forte urbanisation
dans les provinces du Sud a été favorisée par le rythme accéléré du développement
économique et par l’amélioration des conditions de bien-être de la population.
14
Ce phénomène d’urbanisation relativement récent ne dissimule pas les signes
culturels d’une démographie en phase de transition. Cette dernière pourrait être
illustrée par des niveaux de certains indicateurs démographiques relativement plus
élevés par rapport à la moyenne nationale. A titre d’exemple, le taux de fécondité ainsi
que l’âge moyen au premier mariage sont légèrement supérieurs au niveau des
provinces du Sud par rapport à la moyenne nationale.
Taux d’urbanisation selon les régions en 2014
Source : Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014, Haut-Commissariat au Plan
Indice synthétique de fécondité par région en 2014
Source : Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014, Haut-Commissariat au Plan
1,92,0 2,0 2,0 2,1 2,2 2,2
2,32,3 2,4 2,4 2,4
2,9
93,4
74,3 73,6 69,8 65,4 64,6 60,5 59,9 56,349,1
42,934,3
15
Sur le plan économique
Les 3 régions du Sud ont enregistré, depuis 2000, une forte croissance
économique. Au cours de la période 2001-2016, le taux de croissance moyen annuel
de ces régions a été de près de 10%, dépassant de loin la croissance nationale (5,6%).
Cette croissance économique s’est accompagnée par un accroissement de 13 à 22%
sur la période sous revue du poids du secteur secondaire dans la richesse régionale.
Le secteur secondaire (53,2% sur la période 2001-2016) constitue le premier moteur
de la croissance de la région de Laâyoune-Sakia-El Hamra, principalement, à travers
les activités d'extraction au niveau de la province de Boujdour et les industries
manufacturières au niveau de la province de Laâyoune.
Le secteur tertiaire représente 44,7% de la valeur ajoutée, en moyenne par an sur la
période 2001-2016. Les activités liées au tourisme et le secteur primaire (43,2%),
notamment celui de la pêche (39%) sont les principaux moteurs de la croissance au
niveau de la région d'Eddakhla-Oued-Eddahab.
Au niveau de la région de Guelmim-Oued-Noun, l'activité économique est tirée par
le secteur tertiaire, à hauteur de 70%17.
16
Contribution des régions au PIB national et dynamique économique
régionale, période 2001-2016
Source : Rapport économique et financier 2019, Ministère de l’Economie et des Finances
Sur la période 2001-2016, le PIB par habitant au niveau des provinces du Sud
(en moyenne 28.800 dirhams par an) excède de 26% la moyenne nationale. La région
Laâyoune-Saquia Al Hamra a le PIB par habitant le plus élevé à l’échelle nationale,
dépassant celui de la région de Casablanca-Settat.
PIB par habitant selon les régions, période 2001-2016
Source : Rapport économique et financier 2019, Ministère de l’Economie et des Finances
17
Malgré le niveau de leur PIB par habitant, les trois provinces du Sud n’ont créé,
en 2017, que près de 5,2% de la richesse nationale18.
Les provinces du Sud bénéficient de multiples avantages19 :
Un dispositif d’aides important avec un budget moyen annuel de près de 4,6
milliards de dirhams.
Une exonération "de fait" de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le revenu, de la
TVA et des taxes intérieures de consommation. A ce titre, les recettes fiscales
générées dans les provinces du Sud sont faibles et ne dépassent pas 1,3 milliard de
dirhams : 46% de ces recettes proviennent majoritairement de la fiscalité locale et
54% correspondent à la fiscalité relative aux ressources naturelles. Ces recettes ne
couvrent qu’une faible partie des 10 à 11 milliards de dirhams de dépenses
publiques annuelles au niveau des régions du Sud.
Pour ce qui est des ressources minières, les provinces du Sud ne représentent
que 1,6% des réserves prouvées de phosphates au Maroc, sachant que le Royaume
détient 75% des réserves mondiales connues. Les ressources de phosphates de la
région de Boucrâa sont estimées à 1,1 milliard de m3. Phosboucrâa extrait entre 2,5 et
3 millions de tonnes par an de ces ressources, ce qui constitue que 6% de la production
nationale19.
Le développement durable des ressources phosphatées du site de Boucrâa
nécessite des infrastructures extrêmement coûteuses. Vu les coûts très élevés
d’entretien des équipements miniers et de la durée de vie très courte des actifs au
niveau de Boucrâa, région caractérisée par des contraintes géographiques et
climatiques sévères, les coûts d’extraction du phosphate au niveau de cette zone
représentent 2 fois et demi ceux dans les mines situées dans le Nord du Maroc. En
outre, Phosboucrâa réinvestit l’intégralité de ses revenus dans l’entretien et le
développement de la mine de Boucrâa19.
Les investissements réalisés par l’OCP au niveau de Boucrâa, durant la période
allant de 1976 à 2010, sont de l’ordre de 2 milliards de dollars. L’OCP a enregistré des
pertes d’exploitation pendant 27 ans. Ce n’est qu’à partir de l’année 2008 que
Phosboucrâa a commencé à devenir bénéficiaire19.
Sur le plan de la concrétisation des Objectifs de Développement Durable (ODD)
Selon le Ministère de l’Economie et des Finances (voir encadré), les provinces du
Sud figurent parmi les cinq premières régions affichant les meilleures performances en
matière de concrétisation des objectifs de développement durable.
18
Classement des régions du Royaume selon l'indice synthétique des objectifs de
développement durable (ISODD) et selon 11 ODD, année 2014
Source : Rapport économique et financier 2019, Ministère de l’Economie et des Finances
Source : Rapport économique et financier 2019, Ministère de l’Economie et des Finances
Source : Rapport économique et financier 2019, Ministère de l’Economie et des Finances
En général, le développement humain au niveau des provinces du Sud, mesuré
à travers l’Indice de Développement Humain (IDH) du PNUD, a connu une amélioration
considérable au cours des 4 dernières décennies. En effet, cet indice est passé de 0,384
en 1980 à 0,576 en 2004 pour atteindre 0,643 en 2014, un score légèrement supérieur
au score moyen national (0,628).
ODD1 : "Pas de pauvreté" ; ODD2 : "Pas de faim" ; ODD3 : "Bonne santé et bien-être" ; ODD4 : "Education de qualité" ; ODD6 : "Eau
propre et assainissement" ; ODD7 : "Energie propre et d'un coût abordable" ; ODD8 : "Travail décent et croissance économique" ;
ODD9 : "Industrie, innovation et infrastructure" ; ODD10 : "Inégalités réduites" ; ODD11 : "Villes et communautés durables" ; ODD14
: "Vie aquatique".
19
Les provinces du Sud se distinguent par rapport aux autres régions du Royaume
par un large accès aux services sociaux de base :
La part des ménages urbains occupant un logement moderne (villa, appartement
ou maison marocaine moderne) est passé de 77,2% en 2004 à 92% en 2014. Cette
part représente à l’échelle nationale 87,4% en 2014 (Source : Haut-Commissariat au Plan).
Le parc de logements âgés de 50 ans et plus est occupé, en 2014, par 6,1% des
ménages urbains au niveau des régions du Sud contre 15,2% à l’échelle nationale (Source : Haut-Commissariat au Plan).
En 2014, plus de 9 ménages urbains sur 10 des régions du Sud sont raccordés à un
réseau public de distribution d’électricité (Source : Haut-Commissariat au Plan).
En 2014, 93,7% des ménages des régions du Sud ont accès à l’eau potable, contre
72,9% à l’échelle nationale (Source : Haut-Commissariat au Plan).
En 2014, un peu plus de 9 ménages urbains sur 10 (92,5%) ont évacué leurs déchets
ménagers par le biais des services communaux (Source : Haut-Commissariat au Plan).
Dans les régions du Sud, 73,3% des ménages urbains sont raccordés au réseau
public d’égouts pour l’évacuation des eaux usées et 15% utilisent, à cet effet, les
fosses septiques (Source : Haut-Commissariat au Plan).
Pour ce qui des indicateurs relatifs au capital humain, les provinces du Sud
sont mieux pourvues :
Le taux brut de scolarisation des personnes âgées de 6 à 22 ans, tous niveaux
confondus, est passé de 67,4% en 2004 à 81,8% en 2014. Ce taux a évolué, entre
temps, de 56,1% à 74,9% à l’échelle nationale (Source : Haut-Commissariat au Plan).
Le nombre moyen d’années d’études de la population âgée de 25 ans et plus est
passé de 3,4 années en 2004 à 4,6 années en 2014, dépassant ainsi la moyenne
nationale de 4,4 années (Source : Haut-Commissariat au Plan).
La proportion, dans cette même tranche d’âge, des personnes ayant au moins un
niveau scolaire équivalent ou supérieur à l’enseignement collégial a progressé de
23,8% en 2004 à 33,3% en 2014 contre, respectivement, 23% et 30,4% au niveau
national (Source : Haut-Commissariat au Plan).
L’espérance de vie scolaire, définie comme la moyenne d’années d’études qu’un
individu scolarisé espère passer dans le système d’enseignement-formation, a
évolué de 11,4 années en 2004 à 13,5 années en 2014. Cette dernière valeur dépasse
l’espérance moyenne de 12 années enregistrée à l’échelle nationale en 2014 (Source :
Haut-Commissariat au Plan).
20
Tous ces indicateurs illustratifs de l’accumulation du capital humain mettent en
évidence le fait que les provinces du Sud ont vocation à s’inscrire dans une dynamique
qui pourrait les positionner, à terme, à la tête des régions les plus avancées du
Royaume en matière de croissance économique et de développement humain.
Les populations des provinces du Sud ont un sentiment relativement fort de
bien être. L’enquête complémentaire sur le capital immatériel, réalisée par le Haut-
Commissariat au Plan au cours du RGPH 2014, a révélé ce qui suit :
Un peu plus de 8 personnes âgées de 20 à 59 ans sur 10 (83%) dans les provinces
du Sud jugent qu’ils ont un bon moral et affichent un sentiment d’optimisme en
général. Cette proportion est de 80% à l’échelle nationale.
Près de 72% des personnes âgées de 20 à 59 ans au niveau des régions du Sud
estiment que leurs conditions de vie se sont améliorées. Au niveau national, cette
part représente 68%.
21
ANNEXE 2 : FICHE SUR LA REGION EDDAKHLA-OUED-EDDAHAB
Située sur la côte atlantique, à l'extrême sud du Royaume, aux frontières de la
Mauritanie et à proximité des Îles Canaries, la région d'Eddakhla-Oued-Eddahab se
positionne en tant que hub entre l'Afrique et l'Europe.
Eddakhla-Oued-Eddahab s'étend sur une superficie de 142.865 Km2,
représentant près de 20% de la superficie totale du Royaume. Selon le recensement
général de la population et de l'habitat de 2014, elle compte 143.000 habitants, soit
0,4% de la population nationale.
La région dispose d'un capital naturel riche et diversifié, composé du désert, des
sites archéologiques et des oasis. En particulier, avec un littoral de près de 700 km sur
l'Atlantique, la région est dotée d'une ressource halieutique très importante.
L'activité économique de la région est, principalement, basée sur les secteurs
primaire et tertiaire.
Une forte progression de l’urbanisation et une faible densité de la population
La population de la région d'Eddakhla-Oued-Eddahab est passée de 99.000 en
2004 à 143.000 en 2014, enregistrant un taux de croissance moyen annuel de près de
4% contre 1,2% sur le plan national (Source : Haut-Commissariat au Plan).
Le taux d'urbanisation de la région est, en 2014, de 74,3%, soit un niveau
supérieur à la moyenne nationale (60,4%) (Source : Haut-Commissariat au Plan).
Avec 0,8 habitant par Km2 en 2014, Eddakhla-Oued-Eddahab est la région ayant
la plus faible densité de la population au Maroc (Source : Haut-Commissariat au Plan).
Une activité économique dynamique, axée sur les secteurs primaire et tertiaire
Sur la période 2008-2017, Eddakhla-Oued-Eddahab a enregistré un taux de
croissance économique moyen annuel de 12,9%. Elle a affiché la meilleure dynamique
économique régionale (Source : Ministère de l'économie, des finances et de la réforme de
l'administration).
22
Le secteur tertiaire (44,7% de la valeur ajoutée, en moyenne par an, sur la
période 2001-2016), notamment, les activités liées au tourisme ainsi que le secteur
primaire (43,2%), notamment, celui de la pêche (39%) sont les principaux moteurs de
la croissance au niveau de la région. Les activités secondaires, pour leur part,
contribuent à 12,1% de la valeur ajoutée. Par ailleurs, les ressources halieutiques dont
dispose la région pourraient impulser le secteur secondaire, en faisant de la pêche
maritime un pôle d'entraînement des industries de transformation (Source : Ministère de
l'économie, des finances et de la réforme de l'administration).
En termes de PIB par habitant (26.762 dirhams), la région se positionne, sur la
période 2001-2016, au troisième rang après les régions de Laâyoune-Sakia-El Hamra
et de Casablanca-Settat. Le PIB par habitant de la région représente 1,2 fois celui
enregistré au niveau national (Source : Haut-Commissariat au Plan).
Un potentiel d'emploi important
La région affiche, en 2018, le taux d'activité (69,4%) le plus élevé au Maroc
(46,3%). En outre, les jeunes âgés de 15 à 35 ans représentent, en 2014, près de 60%
de la population en âge d'activité au niveau de la région contre 48% sur le plan national (Source : Haut-Commissariat au Plan).
De bonnes performances en matière de développement humain
La région d'Eddakhla-Oued-Eddahab affiche, en 2014, la 2ème meilleure
performance en matière de concrétisation des objectifs de développement durable,
liés notamment à l'éradication de la pauvreté et de la faim, à la réduction des inégalités,
au bien-être et à l'éducation de qualité20 :
Avec un taux de pauvreté relative de 0,4% en 2014 contre une moyenne nationale
de 4,8%, Eddakhla-oued-Eddahab se situe en tête du classement des régions en
termes d'éradication de la pauvreté.
Pour ce qui est des moyennes d'années de scolarisation (6,25 années contre 5,6 au
niveau national), la région occupe la troisième position.
La région occupe la 2ème position en termes d'éradication de l'analphabétisme. Le
taux d'analphabétisme chez les personnes âgées de 10 ans et plus est, en 2014, de
23,9%, nettement inférieur à celui affiché au niveau national (32%).
La part de la population accédant à l'eau potable a atteint, en 2014, 84,5% au
niveau de la région, contre 73% sur le plan national. Celle ayant accès au réseau public
de l'électricité s'est établie à près de 85% contre 91,6% à l'échelle nationale (Source :
Haut-Commissariat au Plan).
23
En termes de mobilité, la distance moyenne à la route goudronnée est de l'ordre
de 2,3 Km au niveau de la région contre une moyenne nationale de 3 Km (Source :
Ministère de l'équipement, du transport, de la logistique et de l'eau).
24
Notes de références
1 World urbanization prospects: the 2014 Revision. Online database. United Nations, Department of Economic and
Social Affairs. < https://esa.un.org/unpd/wup/ >
2 Bases de données de la FAO et World Urbanization Prospects. Bases de données en ligne. Nations-Unies.:<
http://www.fao.org/statistics/databases/fr/ ; < https://esa.un.org/unpd/wup/ > Calculs IRES
3 FAOSTAT. Base de données en ligne. FAO. <http://www.fao.org/statistics/databases/fr/>
4 Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division de
la Population, Migration Internationale.
5 Base de données de l'Observatoire des situations de déplacement interne. Calculs IRES.
6 Economic Commission for Africa. Africa review report on drought and desertification. 2007
7 Site web officiel de la Convention des Nations-unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD)
8 Bases de données de la FAO. Bases de données en ligne : <http://www.fao.org/statistics/databases/fr/>
9 FAO et al. The state of food security and nutrition in the world: building resilience for peace and
food security. 2017
10 SIPRI. SIPRI Yearbook 2017: armaments, disarmament and international security. 2017
11 Commission économique pour l’Afrique. L’économie bleue en Afrique : Guide pratique. 2016
12 Caisse Centrale de Garantie, qui gère le fonds "Innov Invest".
13 Rapport sur le nouveau modèle de développement pour les Provinces du Sud, Conseil Economique, Social et
Environnemental, 2013
14 Idem
15 PLF-2020 : La mise en œuvre de la régionalisation, une priorité pour le gouvernement. Ministère de l'économie,
des finances et de la réforme de l'administration. 22 octobre 2019 ; Estimations IRES des montants d'investissements
en euro
16 Selon les résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2014, Haut-Commissariat
au Plan
17 Données du Ministère de l'économie, des finances et de la réforme de l'administration
18 Calculs IRES _ Données du Haut-Commissariat au Plan
19 Rapport sur le nouveau modèle de développement pour les Provinces du Sud, Conseil Economique, Social et
Environnemental, 2013
20 Rapport économique et financier 2019, Ministère de l’Economie et des Finances