Les projets politiques des Lumières

Le projet prométhéen. L’État moderne. Le contrat social.

Le contexte historique• 1642-1659 La révolution en

Angleterre, Cromwell• 1648 Les traités de Westphalie, fin de

la Guerre des Trente ans• 1688 Le révolution splendide –

Guillaume d’Orange• 1751-1772 L’Encyclopédie éditée en

France (sous la rédaction de D’Alembert)

• 1776 Déclaration de l’indépendance des États-Unis

• 1788 Qu’est-ce que le tiers état de Sieyès

• 1784 : Emmanuel Kant, Répondre àla question ce que c’est le siècle des Lumières. (Aufklärung)La bataille de Saratoga 1777

de Morgan 1911

Oliver Cromwell

1700

Les Lumières• Le mot « Lumières » - un mouvement

intellectuel, culturel et philosophique qui a dominé, en Europe et particulièrement en France, le XVIIIe siècle auquel il a donné, par extension, son nom de siècle des Lumières

• Les limites du siècle des Lumières sont parfois repoussées jusqu’à couvrir tout le XVIIe siècle, bien que l’on parle plus souvent alors d’Âge de la raison. On dit que les Lumières s'écoulent de 1715, date de la chute de Louis XIV, à 1789, date de la Révolution française

La science• La prise de conscience que la Terre tourne

autour du soleil (héliocentrisme), et non l’inverse (géocentrisme), remettait en cause bon nombre d’idées reçues : non seulement, les universités et les écoles, alors sous l’autorité de l’Eglise, mais encore ces changements remettaient en cause certains passages de la Bible

• Les développements des sciences mathématiques, physique et de la médecine bousculaient ainsi l’organisation du savoir dans les universités

Emmanuel Kant: Qu'est-ce que les Lumières

• « Le mouvement des Lumières est la sortie de l’homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. »

Thomas Hobbes (1588 - 1679)

• L'un des premiers philosophes contractualistes qui tente de refonder la légitimité du pouvoir des dirigeants sur autre chose que la religion ou la tradition

• Voyage en Europe 1610-1615• « De Cive », 1642• « Léviathan », 1651• Exilé en France 1640-1651,

contacte Descartes

Léviathan (1651) de Hobbes• L’état de nature est un état de guerre: « état de

guerre de chacun contre chacun »; « l’homme est un loup pour l’homme »

• Droit naturel défini comme la « liberté qu’a chacun d’user comme il le veut de son pouvoir propre, pour la conservation de sa propre nature ».

• L’état de nature, remplacé par l’état civil (la société politique ou l’État), dans Léviathan (1651). L’État naît pour assurer la paix et la survie des gens.

John Locke (1632 – 1704)• « Essai sur la tolérance », 1667• Exilé aux Pays-Bas 1659-1668• « Traité du gouvernement civil », 1689-

1690• Le Traité du gouvernement civil (écrit en

1650):– Il y a deux types de contrats : social et politique. – Le contrat politique est une délégation du

pouvoir, qui peut être retiré, si le pouvoir abuse de la confiance des citoyens (droit à la révolte).

– Le pouvoir est divisé en législatif, exécutif et fédéral (judiciaire).

Les droits fondamentaux

• Locke énonce trois droits fondamentaux : droit à la vie ; droit à la liberté ; droit à la jouissance de ses biens.

« Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chaque homme est cependant propriétaire de sa propre personne. Aucun autre que lui-même ne possède un droit sur elle, le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains lui appartiennent en propre. Il mêle son travail àtout ce qu'il fait sortir de l'état dans lequel la nature la laissée, et y joint quelque chose qui est sien. Par là, il en fait sa propriété. Cette chose étant extraite par lui de l'étant commun où la nature l'avait mise, son travail lui ajoute quelque chose, qui exclut le droit commun des autres hommes. »

La résistance à la tyrannie

• Locke distingue trois cas où le droit de résistance s'applique :– trahison d'un magistrat (par exemple, exercice

de la force en dehors du droit : usurpation, tyrannie) ;

– quand un magistrat néglige sa fonction ; – sur preuves d'un projet de trahison.

Charles de Montesquieu (1689-1755)

• Juriste, magistrat, philosophe.• Voyage en Europe: Autriche, Hongrie,

Italie (1728), Allemagne (1729), Hollande et Angleterre (1730),

• « Lettres persanes », 1721• « De l’esprit des lois », 1748• La séparation des pouvoirs: législatif,

exécutif et judiciaire.• « Afin que l'influence de l'un des pouvoirs

ne prenne l'ascendant sur les deux autres ».

Jean-Jacques Rousseau (1712 - 1778)

• Autodidacte.• « Discours sur les sciences et les arts », 1750• « Discours sur l’origine et les fondement des • inégalités entre les hommes », 1750• « Du contrat social », 1762

• « Du contrat social »:– L’homme nait libre, mais partout est enchaîné. – Il est bon, mais la société le rend corrompu. – Un nouveau Contrat social est nécessaire :

volontaire; universel ; égal pour tout le monde ; obligatoire.

– Le but est d’empêcher la dépendance personnelle.

L’état de nature de Rousseau• Ce qui caractérise l'homme dans l’état de nature, c'est

un parfait équilibre entre ses désirs et les ressources dont il dispose. Car l'homme naturel est d’abord un être de sensations.

• « Plus on médite sur ce sujet, plus la distance des pures sensations aux plus simples connaissances s'agrandit ànos regards ; et il est impossible de concevoir comment un homme aurait pu, par ses seules forces, franchir un si grand intervalle ».

• Rousseau prend le contre pied de la théorie hobbesienne de l’état de nature. L'homme naturel de Rousseau n'est pas un « loup » pour ses semblables. Mais il n’est pas non plus porté à s'unir à eux par des liens durables et à former avec eux des sociétés.

• Selon Rousseau c'est la société, c'est-à-dire le désir de posséder, de dominer et de paraître, qui a corrompu l'homme.

La souveraineté du peuple• La théorie de la souveraineté : celle-ci appartient au

peuple et non à un monarque ou à un corps particulier• Rousseau s'oppose avec force au principe de la

démocratie représentative et lui préfère une forme participative de démocratie, calquée sur le modèle antique. Se borner à voter, c'est, selon lui, disposer d'une souveraineté qui n'est qu'intermittente ; quant à la représentation, elle suppose la constitution d'une classe de représentants, nécessairement voués à défendre leurs intérêts de corps avant ceux de la volontégénérale.

Les leçons des Lumières• L’idée du bonheur comme une valeur politique – la

Déclaration des droits de l’homme de 1793 inclut le droit au bonheur.

• L’ingénierie sociale ou la possibilité de réaliser un projet social.

• Le despotisme éclairé (Roi + Philosophe à coté). • La division des pouvoirs pour combattre le despotisme et

empêcher le pouvoir absolu. • La définition de la liberté moderne. • L’Esprit révolutionnaire: la Nation est le nouveau

souverain collectif politique.• La République comme valeur suprême: les vertus du

citoyen

Les images du XVIIIe siècle

J.-L. David, Lavoisier

Les édifices du XVIIIe siècle

Le Panthéon, Paris

Le mobilier du XVIIIe siècle

Château de Valencey, France