Les Premiers Chapitres de La Genese

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n GUSTAVE REGAMEY Pj. N ei r,II n LES M PREMIERS CHAPITRES DE LA GENÈSE SIX CONFÉRENCES 1. La Clef Hiéroglyphique des Eeritures. 2. La Parabole de la Création. 3. L'Allégorie du Jardin d'Eden. 4. Le Récit Biblique do la Chute_ 5. Le Déluge et l'Arche de Noé. 6. Le Symbole de la Tour de Babel. AGENCE DES PUBLICATIONS DE LA NOUVELLE ÉGLISE. LAusANNT. GENÈVE PA - 11121_1X ELLES

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n GUSTAVE REGAMEY Pj.N

ei r,IIn LES M

PREMIERS CHAPITRESDE LA

GENÈSE

SIX CONFÉRENCES

1. La Clef Hiéroglyphique des Eeritures.2. La Parabole de la Création.3. L'Allégorie du Jardin d'Eden.4. Le Récit Biblique do la Chute_5. Le Déluge et l'Arche de Noé.6. Le Symbole de la Tour de Babel.

AGENCE DES PUBLICATIONS DE LA NOUVELLE ÉGLISE.

LAusANNT. GENÈVE PA - 11121_1X ELLES

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La Clefhiéroglyphique des Ecritures

En entreprenant cette nouvelle série de conférences, j'obéis,Mesdames et Messieurs, au désir bien légitime d'opposer auxenseignements religieux de la Lettre qui tue, suivant l'affirma-tion catégoriqUe de l'apôtre Paul (II Cor. 3. 6.), ceux de la re-ligion de l'esprit qui vivifie.

Ce n'est certes pas sans raisons majeures que je désire at-tirer l'attention des chrétiens bien 'pensants sur une questiondont on ne saurait envisager avec trop de sérieux toute l'im-portance, puisque la vie de I'Eglise chrétienne s'alimente endéfinitive des enseignements spirituels de la Parole de Dieuqu'il s'agit pour cela d'interprêter d'une manière aussi intelli-gente et raticunelle que possible.

Nous nous trouvons de nos jours en 'présence de deux con-ceptions de l'interprétation des Saintes Ecritures. La première,la plus ancienne, est représentée par une catégorie de chré-tiens qui préconisent un littéralisme biblique des plus intran-si ge an Ls.

N'essayez pas de leur dire qu'il est impossible qu'à notreépoque, un homme' d'un jugement sain puisse reconnaîtreccrarne naturellement exactes toutes les affirmations du textebiblique de la création. Ils vous répondront que la sciences'harmonise de plus en plus avec les récits niosaïques et quela verdure, l'herbe portant semence, les arbres fruitiers cibn-nant du fruit selon leurs espèces, peuvent très bien avoir étécréés, comme le dit la Bible, avant le soleil et sans son in-fluence.

Efforcez-vous de leur faire entendre que, sans cesser d'êtrela Parole de Dieu, les onze premiers chapitres de la Genèse,comme d'ailleurs tous les livres qui constituent cette Parole devie, renferment, caché sous le voile de la lettre, un sens in-terne et spiritue! dont la révélation réconcilie les Saintes Ecri-tures avec la raison, ils prendront en pitié votre folle préten-tion de vouloir en savoir davantage que Dieu Lui-Même, et,prenant en mains le livre sacré, ils vous diront : « Dieu nousa dit dans sa Parole qu'Il a créé la femme d'une côte d'Adam,

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j'y crois. Je crois que le serpent était le plus rusé des animauxdes champs et qu'il a tenu conversation avec Eve dans sa pro-pre langue pour la séduire. Je crois -que nos premiers parentsont été perdus pour avoir mangé du fruit défendu d'un arbrevéritable appelé arbre de la connaissance du bien et du malqui se trouvait au milieu du jardin dans lequel ils avaient étéplacés, et que, par eux, le genre humain tout entier a été mau-dit. Je crois littéralement parlant à tous ces enseignementsparce que c'est la Bible qui les donne. Je crois, puisque laBible le dit aussi, que plus tard, l'humanité s'étant considéra-blement corrompue et détournée .des commandements de Dieu,ce Dieu qui est amour a sacrifié son amour à sa justice enfaisant périr, par les eaux d'un déluge qui s'est répandu surtoute la terre, cette humanité pécheresse. Je crois au délugedont la science a d'ailleurs découvert des vestiges jusque surles-plus hautes montagnes. Je crois que Noir, qui n'a pourtantpas passé par un polytechnicuni quelconque, n'en a pas moinsété le plus grand architecte que la terre ait jamais vu, puisqu'ila pu construire une arche, un vaisseau protecteur d'un tu.nnagesuffisamment grand, pour contenir deux spécimens de chacundes animaux de la création qu'il s'est agi de sauver de ladestruction.

Combien imprudents sont les chrétiens qui ne réfléchissentpas qu'en prêchant de la sorte ils exposent la Bible à la riséedes hommes, parce qu'ils les encouragent, inconsciemmentpeut-être mais pas moins réellement, à douter de sa sainteté,à nier son inspiration divine et à la considérer comme untissu de fables •et d'erreurs offertes à la crédulité publique.

Le littéralisme biblique a détaché de la religion chrétienne lagrosse majorité de l'élite intellectuelle et bien pensante del'humanité. Cc littéralisme outrancier cu•stitue à l'heure actuelleencore un des plus grands obstacles à l'acceptation de J'Evan-gile chi Christ et parconséquent à l'instauration du .Royaume deDieu parmi les hommes, Ce littéralisme irréfléchi fournit desarmes par trop faciles à manier contre la Parole de Dieu àtous les incrédules et les libres penseurs. Ce littéralismedonné naissance â la grosse majorité des sectes qui divisentla chrétienté, et j'accuse d'inconséquence tells ceux qui le prê-chent, car enfin il n'y a pas plus de raisons qui nous incitentà interpréter littéralement les onze premiers chapitres de laGenèse que beaucoup d'autres passages de la Parole.

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Pourquoi ces chrétiens littéralistes ne sont-ils pas tous ca-tholiques romains, puisque c'est en se fondant sur le sens lit-téral de cette parole du Seigneur à son apôtre : « Tu es Pierreet sur cette pierre je bdtirai mon Eglise (Math. 16. la) que leclergé catholique romain a établi l'autorité du pape dont il afait le vicaire de Jésus-Christ ? Pourquoi le bon sens les em-pêche-t-il de s'arracher les yeux et les mains qui les font to•-ber dans le péché, suivant l'invitation de Jésus Lui-Même(Math. 5_ 29, 30.), alors que ce .mêirne bans sens ne les ernpèchepas de croire qu'un serpent, au sens prcprc de ce mot, a pucauser avec Eve dans sa langue et la déterminer à désobéiraux ordres de son Créateur ? Pourquoi rie disent-ils pas du painet du vin de la Cène qu'ils sont vraiment le corps et le sangdu Seigneur ? Pourquoi ne haïssent-ils pas leur père, leur mère,leur femme, leurs enfants, leurs frères et leurs soeurs et mêmeleur propre vie, comme littéralement parlant le Seigneur le leurdemande (Luc 14. 26.) ?

Un grand nombre de passages pris dans le sens de la lettresont incompréhensibles. Je n'en citerai que quelques-uns :Dans la prophétie d'Israël (Gen. 49. 17.), il est dit : « Dan seraun .serpent sur le chemin, un serpent d élan sur le sentier, guimnrd les tarons (lu cheval et son cavalier tombera ri la ren-verse ». Personne ne peut comprendre cette prophétie en n'encherchant la signification que dans le sens littéral.

En ce Jour-M, dit Jéhovah, par la bouche du prophète Za-charie, je frapperai tout cheval de stupeur et son cavalier d'a-veuglement et j'ouvrirai mon oeil sur la maison de Juda, maisje frapperai d'égarement tout cheval des peuples ». J'avoue quesi je n'avais que le sens littéral pour m'expliquer l'expression« tout cheval des peuples », je ne comprendrais pas grandchose à ce passage. (Zac. 12. 4.).

Lorsqu'Elisée vit Eilie monter au ciel dans tin tourbillon, ils'écria : « Mon père, mon père, char d'Israël et sa cavalerie »(Il Rois 2. la). Plus tard le roi Joas dit aussi à Elisée : « Monpère, mon père, char d'Israël et ses cavaliers » (II Rois la 14.).Elie et Elisée sont donc appelés tous deux « Char d'Israël etses cavaliers », expression qui, littéralement, n'a pas de sens.

Si l'on veut tout expliquer littéralement, comment se tirerd'affaire avec le premier verset du chapitre cinq d'Esaïe oùnous lisons d'après le texte original hébreu : « Une vigne ap-partenait d mon bien-aimé en Ici corne du fils de l'huile »? Ce

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passage est tellement incompréhensible que la plupart des ver-sions bibliques le traduisent comme suit : « Mon bien-aiméavait une vigne sur un côteau fertile ». Cette traduction estplus explicite sans doute, mais, pour la justiftier, il faut re-marquer qu'il s'agit d'un hébra_ïcisme.

Voici encore un autre passage du prophète Esaïe qui n'estpas non plus facile à comprendre. Il s'agit de Jérusalem restau-rée à qui Jéhovah s'adresse en lui disant « Tu suceras lelait des nations et tu suceras les mamelles des rois, afin quetu saches que Moi, je suis Jéhovah, ton Sauveau et ton Ré-dempteur, le puissant de Jacob » (Es. 60. 16.). Que peut doncsignifier cette expression : « Sucer les mamelles des rois » ?

Citons enfin cette parole de l'auteur du psaume 137 qui metdans la bouche des captifs de Babylone ces cris de vengeance :« Fille de Babylone qui vas être détruite, heureux qui te rendrata pareille de ce que tu nous as lait ! Heureux qui saisira tespetits enfants et les écrasera contre le rocher ! » Il est difficilede s'édifier de paroles semblables. Elles se trouvent pourtantdans la Bible et je ne sache pas que nous puissions nous arro-ger le droit de les méconnaître ni de leur refuser a priori undegré quelconque d'inspiration pour la simple raison qu'ellesn'ont pas de sens ou que leur sens littéral nous répugne_

D'ailleurs, indépendamment d'un grand nombre de passagessemblables, la Bible renferme, comme nous le savons tous, desordres dont la cruauté nous choque, des erreurs scientirfiiquesqu'il serait absurde de méconnaître, des prophéties jamais réa-lisées et non réalisables littéralement parlant, des contradic-tions et des paradoxes nombreux. Les hoz -rimes de science ontmontré que le récit biblique de la création était contredit par lacréation elle-même. Les moralistes se sont révoltés en pré-sence des ordres cruels donnés par Jéhovah aux Israélitesconcernant le massacre .des populations cananéennes. Ils pro-testent contre l'ordre que reçut le prophète Osée d'aimer et d'é-pouser une femme adultère. Les pacifistes s'élèvent contrele titre de «Dieu. des batailles » attribué à Jéhovah, le chef desarmées d'Israël. La critique s'est heurtée au fait que dans cer-tains passages, Dieu est amour, tandis que dans d'autres ilnous est dit que nous avons à redouter sa colère et sa ven-geance. Tantôt sil nous est représenté comme la personnificationde la bonté et de la miséricorde, tantôt au contraire comme unDieu jaloux qui punit l'iniquité des pères sur les enfants.

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Le temps ine parait arrivé, Mesdames et Messieurs, de re-noncer à la conception enfantine que nous nous sornm.es faitejusqu'à maintenant de la Parole de Dieu. Renonçons à consi-dérer ce Livre sacré comme tout autre livre humain. Quandun homme écrit un livre, nous nous attendons à. trouver dansson ouvrage des marques certaines de sa sagesse, de son in-telligence et de ses connaissances acquises. Si donc nouscroyons que le Seigneur est vraiment l'auteur de sa Paroleécrite, s'il a vraiment pris corps en elle comme il s'est incarnéau sein de l'humanité dans la Parole vivante, ne devons-nouspas en inférer que tel Il est, tel doit être son Livre ? N'en con-clurons-nous pas que ce Livre doit être divin et infini, commeson auteur ? N'avons-nous pas le droit de nous attendre à voirtôt ou tard, suivant 'le degré de notre visualité spirituelle,briller les rayons de la sagesse éternelle sur chacune de sespages ? Si, comme nous le concevons sans peine et commed'ailleurs la Bible elle-même nous le déclare, Dieu est Esprit,la Révélation divine qu'Il nous a faite de sa personne et de sonamour, ne doit-elle vas aussi se faire remarquer par son ca-ractère spirituel ? Cela est tellement vrai que notre SeigneurJésus-Christ, Celui que nous croyons être le Dieu trois foissaint incarné dans un corps d'homme, Celui qui nous a dit qu'Ilétait venu du Père pour nous parler de sa part, nous a ditaussi Mes paroles sont esprit et vie » (Jean C. 63_). Quesignifie cette importante déclaration ? sinon que les paroles duSeigneur renferment, caché sous le voile de la lettre, un sensspirituel conforme à la nature de Celui qui les a prononcées.

A la conception de l'interprétation littérale des Ecritures,nous opposons donc, Mesdames et Messieurs, une conceptionnouvelle d'interprétation,- conception basée sur la nature deDieu Lui-Même. Un Etre dont la sagesse et l'intelligence sontinfinies ne peut pas être l'auteur d'un livre imparfait Ce livredoit être pariait comme Lui et sou contenu doit pouvoir s'ap-proprier à tous les besoins auxquels il est destiné. ll doit con-venir à la plus haute intelligence comme à la plus humble. I1 nepeut renfermer aucune expression qui n'ait une portée ou. unesignification spirituelle. Nous devons le considérer comme uncode de lois divines destinées à règler notre foi et notre con-duite et à servir de moyen de communication entre l'homme etDieu.

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— 6 1Or, tout ce qui procède immédiatement de Dieu en ce qui

concerne l'expression de sa volonté, doit être spirituel et divin.Le seul but de la Parole écrite doit donc être le perfectionne-ment de l'homme dans la sagesse qui mène au salut. Il s'ensuit que des circonstances purement historiques et des donnéesapparemment scientifiques ne sauraient avoir assez d'impor-tance aux yeux d'un Etre infini pour trouver place dans saParole, à moins qu'elles ne rappellent en même temps deschoses d'une haute valeur spirituelle. Ainsi quand nous trou-vons dans le Livre divin des passages qui semblent se rappor-ter uniquement à des affaires tem-porelles, nous devons êtreconvaincus que des choses d'une importance supérieure etéternelles sont cachées sous ces récits historiques et consé-quemment qu'il y a clans les Saintes Ecritures un sens interneet spirituel qui traite de choses spirituelles et non de chosestemporelles ou naturelles, de choses relatives à l'âme et à lavie éternelle et non à cette vie passagère seulement. Enfinles circonstances historiques détaillées dans la Bible etqui commencent avec le chapitre onzième de la Genèse,sont substantiellement vraies en général. Si l'une ou l'autre estcontradictoire sous certains rapports, ce ne peut être que lerécit ne soit pas divinement inspiré con cet endroit, ruais c'estque la lettre a été forcée de se plier aux exigences des matiè-res spirituelles importantes qu'elle renferme intérieurement.

Nous disons donc que ces contradictions ou ces erreurs, appa-rentes au point de vue littéral, sont nécessaires à l'interpréta-tion des vérités spirituelles qu'elles doivent exprimer. Il n'ya dans cette affirmation rien de déraisonnable, car toute con-position soit divine soit humaine doit être jugée suivant qu'elleest appropriée au but de son auteur. Or une révélation divinedoit moins avoir pour but de nous perfectionner dans lessciences historiques ou naturelles qUe dans la connaissancedes choses célestes et spirituelles ; et si telle est'la fin ou lebut de liceuvre dans son ensemble, tout dans le détail doitconcourir à cette fin. Nous considérons donc le sens littéralde la Parole comme n'étant destiné qu'à servir d'enveloppe ausens spirituel pour que celui-ci traite de la manière la plusparfaite du Seigneur et de son royaume, de l'âme et de sa ré-génération et de ses progrès dans la vie spirituelle. Jamais, sil'on avait constamment pensé de la sorte, il n'y aurait eu d'ob-jections contre l'inspiration de la Parole ou, s'il y en avait eu,

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elles seraient bientôt tombées devant des réponses complète-_ment satisfaisantes. Mais avant que d'aller plus loin, il me pa-raît nécessaire de prévenir une observation que d'aucuns pour-raient nous faire.

Le sens littéral de la Bible, dira-t-on peut-être, se prêtantlui-même à quantité d'interprétations, qu'en sera-t-il si, indé-pendamment de ce sens, H y en a un autre caché à l'égardduquel chacun se sentira libre de formuler ses conjectures per-sonnelles? Cette objection est facile à réfuter. Le sens spiri-tuel que nous préconisons n'est nullement arbitraire, car laParole de Dieu a été écrite d'après les relations de correspon-dances qui existent entre le monde céleste et spirituel d'unepart et le monde naturel de l'autre. La science de ces corres-pondances est la seule clef qui puisse .nous ouvrir l'écrin dusens spirituel des 1-lcritures. La grande diversité d'opinionsconcernant la lettre de la Parole provient en grande partie del'absence d'une telle clef. Plus nous connaîtrons cette science,plus nous serons d'accord pour juger et comprendre le textesacré.

11 est cependant une remarque que je dois faire avant devous l'exposer.

Si je me suis élevé contre l'in•terprétation purement littéraledu texte sacré, je tiens à dire que le sens de la lettre est né-cessaire puisqu'il est le moyen par lequel nous apprenons àconnaître les vérités de la religion. Il présente à lui seul d'im-portantes applications indépendamment de ce qu'il est le fon-dement et la base du sens interne. Si, comme nous venons dele voir, un grand nombre de passages de la Parole ne sont,dans leur sens littéral d'aucun usage pour la vie spirituelle, ce-pendant les vérités les plus importantes et les doctrines fon-damentales de la religion sont tirées du sens littéral des Ecri-tures. Ce sens contient toutes les vérités essentielles au salut.Il s'en suit que le lecteur le plus ignorant peut y puiser lesMérités nécessaires à sa régénération.

Mais, au fur et à mesure qu'il avance dans la vie chrétienne,l'enfant de Dieu éprouve le besoin de pénétrer les choses lesplus intimes et les plus élevées de la sagesse et de l'amour di-vins. Le sens spirituel répond à ce besoin.

Le sens spirituel et le sens littéral se prêtent d'ailleurs unsecours mutuel et se rehaussent l'un par l'autre. Car, quoiquela divine Vérité resplendisse d'un éclat particulier dans le sens

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spirituel, elle n'acquiert la plénitude de sa puissance qu'autantqu'elle est complètement revêtue de la lettre, comme l'esprithumain développe toutes ses facultés au moyen du corpscomme instrument d'action sans lequel elles resteraient cachéeset inertes.

11 a fallu, pour que le Seigneur pût nous révéler la sciencedes correspondances, science connue et appréciée des anciens,mais graduellement pervertie et tombée dans l'ignorance etdans l'oubli, que le Seigneur introduisit dans le monde spirituel,le monde des causes, un de ses serviteurs auquel il ouvrit lesyeux de l'esprit. Swedenborg put ainsi constater les relationsqui existent entre les causes spirituelles et les formes matériel-les dans lesquelles elles prennent corps. Chaque effet corres-pond à sa cause et est l'image extérieure de l'essence activequi le pousse à l'existence. Tout le monde naturel correspondau monde spirituel et cela non pas seulement dans son ensem-ble, mais dans chacune de ses parties. Et tout ce qui existe etsubsiste dans le naturel par le spirituel s'appelle correspon-dance.

Il existe ainsi une série ininterrompue de causes et d'effetspar lesquels tous les objets créés se trouvent en rapport entreeux et avec la cause première. Nous disons parconséquent quele corps naturel de l'homme correspond à l'âme dans toutesses parties et que le sens littéral de la Parole correspond à sonsens interne ou spirituel. Dans la nature, le soleil et les étoiléssont des foyers de chaleur et de lumière par le moyen des-quels la terre et l'homme sont réchauffés et éclairés également.Nous lisons dans le prophète Malachie (4. a) « Mais pourvous qui craignez mon nom se lèvera le Soleil de Justice quiporte la santé dans ses rayons». Jésus Christ est le Soleil deJustice. le divin Soleil de nos âmes qui déverse les chaudsrayons de son amour dans les régions intimes de notre être etqui nous met au bénéfice de sa lumière et de sa sagesse. Laterre qui est réchauffée et éclairée par les luminaires grandset petits est le type de l'homme qui est illuminé et réchauffépar le Seigneur. Dans la parabole du semeur (Math. 13. 4-23),Jésus dit à ses disciples que la semence, c'est la Parole. Laterre est donc le coeur de l'homme, c'est-à-dire l'homme lui-mente qui reçoit cette semence. Parfois c'est une bonne, par-fois c'est une mauvaise terre. Les rivières et les fleuves quisillonnent la terre, qui l'arrosent et la fertilisent, sont les types

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de ces fleuves d'eau vive qui désaltèrent et rafraîchissent no-tre intelligence et notre volonté et qui leur font porter desfleurs et des fruits, nos bonnes actions. Le monde naturel,dit Swedenborg, est ainsi uni au monde spirituel par des cor-respondances. Tout dans l'univers que nous habitons corres-pond nécessairement à l'univers spirituel où réside l'énergievitale qui donne à toute chose l'existence et la forme.. Lemonde moral subsiste par rarnour et la sagesse et lemonde physique par deux propriétés correspondantes, la cha-leur et la lumière. C'est ce qui nous fait dire dans le langagehabituel que l'amour réchauffe et que la sagesse éclaire, quel'amour est un feu qui nous consume et que la sagesse ou lavérité qui en procède est un flambeau qui nous guide.

La science des correspondances est immense dans ses appli-cations_ Par elle s'établit un lien direct entre le ciel et l'homme.L'univers ayant été créé pour l'homme, tout y sert à ses be-soins, et ce qui est nécessaire à la vie de son corps correspondà ce qui nourrit son esprit. L'eau qui sert à ses ablutions cor-respond à ce par quoi sa nature spirituelle se purifie, à savoirla vérité_ Les anciens philosophes enseignaient déjà quel'homme est un microcosme, un petit univers. De quelque côtéque l'homme fixe ses regards à l'extérieur, il saisit quelquechose qui se rapporte à son être intérieur, une manifestationconcrète d'une pensée ou d'un état intérieur. Lés agneaux bê-lants, les brebis laineuses, les tigres cruels, les renards rusés,les loups ravisseurs, les serpents venimeux, dépeignent les af-fections actuelles ou possibles de sa nature. Dans les jardinsremplis de mauvaises herbes oui de fleurs odoriférentes, defruits savoureux ou de baies nuisibles, il retrouve l'image deson état de vie, de sa nature négligente ou maladive, de sesespérances, de sa croissance et de sa maturité spirituelle.« Rien n'existant sans un antécédent, toutes les choses quifrappent nos regards ont donc une origine. Elles n'existent surla terré que parce qu'elles sont en principe dans l'immatériel.Si elles existaient sur la terre sans avoir existé auparavant dansle inonde des c:.i.uscs, elles auraient tiré leur origine de la na-ture brute, ce qui est opposé aux lois de l'ordre. Quelquesgrains de poussière détrempés par la pluie ou séchés par lesrayons du soleil ne produisent pas la pensée, l'intention ou lemouvement_ Il y a quelque chose de moral au-delà de l'organe,et il y a de même dans les corps qui nous entourent quelque

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chose de significatif au-delà de la forme_ Le peuple sent sibien cela qu'il découvre des emblèmes dans les couleurs et quepour lui le bleu marque la joie, le blanc l'innocence, et qu'ilprête un langage aux fleurs. La cause est cachée dans touteffet, car il n'y a rien qui ne procède du monde invisible. Iln'y a rien parconséquent qui, correspondant à celui-ci, n'aitune signification et c'est par là que ce qui est divin communi-que avec ce qui est purement physique » ( i ).

J'ai dit que les hommes n'ont pas toujours été ignorantscomme nous le sommes des relations de correspondances quiexistent entre le monde spirituel et le monde matériel. Presquetoutes les anciennes mythologies témoignent de ce fait en sug-gérant pleinement à chaque esprit qui réfléchit, l'existenced'une signification symbolique contenue dans la lettre de leursré-,:its. Beaucoup de coutumes qui nous sont parvenues depuisun temps immémorial nous renvoient à une période de l'huma-nité où la signification profonde des actions extérieures de'l'homme était connue. Personne ne peut plus expliquer parexemple à quelle utilité répond le fait que nous nous décou-vrons la tête en signe de respect, tandis que nous nous age-nouillons pour la prière. Pourquoi nous saluons-nous en nousembrassant ou en nous serrant la main ? Pourquoi contractons-nous la cérémonie du mariage en nous mettant un anneau audoigt ? Il faut faire remonter l'origine de toutes ces coutumesà' une époque où l'on avait la connaissance et la perception desrelations qui existent entre le inonde spirituel et le monde na-turel. La science des correspondances nous remet peu à peuen mesure de comprendre ces relations. Comme toute autrescience, elle doit être étudiée, car elle n'a rien d'arbitraire_ IIen reste des traces dont les hiéroglyphes que l'on retrouve surles monuments égyptiens ne sont pas un des moindres vestiges_Avant que cette science fût tombée dans l'oubli, avant que leshommes fussent accoutumés à regarder à tout ce qui les en-toure par le côté matériel seulement, les mystères des ancien-nes théologies étaient fort simples et compréhensibles. Ils setransformèrent en mythologies et en fables quand on com-mença à perdre leur signification,. Ce ne fut que lorsque lesGrecs l'eurent perdue qu'ils en vinrent à regarder Minervecomme une personnalité sortie un jour telle que du cerveau de

(') Fa% Richer_ Nouvelle j&rusalem, tome I, p. 365..

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Jupiter_ Nous comprenons sans peine leur erreur_ Minerve per-sonnkiliinant la sagesse .de Jupiter le Dieu créateur, rien n'étaitplus naturel que de se représenter la sagesse comme provenantdu cerveau du créateur.. Mais la religion ne se transforma enmythologie que lorsque l'homme •fut tombé dans un si profondmatérialisme qu'il ne put plus concevoir le spirituel et l'invi-sible par le moyen des représentations matérielles qu'il en avaitsous les yeux. Nous avons conservé dans notre langage ungrand nombre d'expressions symboliques qui ne sont pas autrechose qu'un vestige de la connaissance des correspondances.Nous disons volontiers de quelqu'un qu'il est un agneau ou bienau contraire un loup rapace, un renard habile et rusé. Cela tientau fait que les animaux symbolisent nos affections.. C'est pourcela d'ailleurs qu'on les voit jouer un râle si considérable dansla Fable. Quand nous parlons du bras de l'F_'ternel, nous vou-lons parler de sa force. Nous disons d'un ami qu'il nous a té-moigné une chaude affection et que nous avons un brillant désirde lui faire sentir notre reconnaissance_ Le mot coeur est sou-vent employé pour la volonté et les affeottions. Nous disons: debon coeur, de tout coeur_ Les mains désignent la puissance et,dans ce sens, nous disons d'un gouvernement qu'il est en debonnes mains_ Les propriétés physiques des objets elles-mêmesnous fournissent souvent aussi des analogies ; quoi de pluscommun que de prononcer des paroles piquantes, de sentir desdouleurs aigiies, de manifester des sentiments amers, d'émettredes pensées élevées.

Mais revenons à la Parole de Dieu. C'est un livre divin. Ladifférence qu'il y a entre les oeuvres de Dieu et celles des hom-rues consiste dans l'organisation intérieure que possèdent lesoeuvres du Seigneur. Quand nous regardons un tableau, unestatue, no-us avons tout vu dès que nous en avons examiné lasurface.Quand par contre nous contemplons les ouvrages duCréateur, nous sommes émerveillés des perfections intérieuresqu'elles renferment indépendamment .de 'la beauté de leur aspectextérieur. Supposer que le sens liittéral de la Parole soit tout cequ'elle contient est aussi déraisonnable que de prétendre quele corps humain ne se compose que d'épi-derme parce que lasimple vue ne découvre pas autre chose. Or nous savons quecet épiderme cache une foule de merveilles que la science adécouvertes. Nous devons pareillement regarder la lettre dela Parole comme son épiderme, laquelle renferme au-dedans

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d'elle d'innombrables vérités spirituelles adaptées jusqu'à uncertain point à l'intelligence des hommes éclairés, mais bienplus compréhensibles encore à celle des êtres purement spiri-tuels

Le sens profond de l'Ecriture n'a jamais trait aux événe-ments cosmiques, aux empires, aux états, niais comme je l'aidéjà dit, au Seigneur, au ciel, à la Rédemption et pareonsé-quent à l'Eglise considérée etErnme le corps de Christ. C'est enquelque sorte une suite de .paraboles. Adam n'est pas un homme,c'est une première humanité, l'humanité de l'âge d'or, la pre-mière ou une très ancienne Eglise. en est de même de Noëqui typifie l'Eglise de l'âge d'argent, qui commença avec lenoyau resté en conjonction avec le divin et le céleste de l'E-glise précédente, après l'événement que la Bible nous présentecomme un déluge d'eau, expression que nous devons prendreaussi dans son sens symbolique. Le déluge dans lequel pritfin la dispensa.tion de l'âge d'or fut en réalité une inondationde perversités et .de maléfices de tous genres. L'Eglise oul'économie juive fut représentative. Israël selon la chair est letype de l'Israël spirituel qu'il y a en chacun de nous. Sacaptivité en Egypte, sa délivrance, son voyage dans le désertavant son entrée dans le pays de Canaan sont l'image de lacaptivité, de l'asservissement au péché de l'homme spirituelque le Seigneur délivre pour le faire entrer graduellement aupays de la promesse, c'est-à-dire dans l'état de bonheur quirésulte de notre conjonction avec Lui. C'est l'histoire de touteâme que Dieu régénère. Envisagés à ce point de vue, les ré-cits bibliques sent autrement plus intéressants et plus Prffl-tables qu'ils ne le sont dans leur sens purement littéral et his-torique, Les applications que nous pouvons en faire sont innom-blables et toutes plus précieuses les -unes que les autres. Nousn'en épuiserons jamais la matière, car le Livre de Dieu est leLivre de l'infini. D'une manière générale l'étude du sens internede la Parole est une des plus passionnantes que je connaisse.Elle a pour précieux résultat celui d'aider puissamment le chré-tien à se régénérer, en lui permettant de se conjoindre plus in-timément avec le Divin par sa Parole. Le sens interne récon-cilie les passages apparemment contradictoires dans le senslittéral_ Il explique ceux qui sont obscurs, ceux dont le senspurement naturel pourrait avoir pour effet fâcheux .de troublerl'âme des fidèles.

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Le récit de la. chute, par exemple, s'explique, comme nous le-verrons également dans une conférence subséquente, par lesens interne d'une manière bien plus compréhensible et édi-fiante que par le sens littéral_ La chute n'est plus celle d'uncouple d'individus, puisqu'Adam représente une première hu-manité. Le serpent n'est plus un animal, mais ce que cet animalreprésente, le principe inférieur -de notre nature, le principesensuel, le principe charnel, celui qui a des désirs contrairesà ceux de l'esprit, principe qu'il ne faut pas condamner ni dé-truire, mais soumettre et contenir dans les justes limites d'unétat dé dépendance à l'égard des désirs de l'esprit. Le jardind'Eden n'est •plus un lieu, mais il est l'état d'âme dans le-quel règnent l'harmonie, la paix et la joie spirituelles et cé-lestes, état dans lequel se trouvaient les hommes de la TrèsAncienne Eglise, à l'origine, c'est-à-dire au commencement .del'âge d'or. Cet état était celui chanté par les poètes. Le sou-venir de l'âge d'or est resté gravé dans les mythologies et dansles documents des plus anciennes religions_ Cette très anciennehumanité s'est graduellement privée de cet état de féliuité par-faite au fur et à mesure qu'elle a cédé aux sollicitations duprincipe inférieur de sa nature, du serpent qu'il y a en chacunde nous, et sur lequel nous devons pouvoir marcher avec lesecours de Celui dont il a été prédit (Gen_ 3_ 15.) qu'il luiécraserait là tête_

Que de passages qui se trouvent ainsi éclairés par la lumièredu sens interne I Ce mode d'interprétation a ceci de pratiqueet de remarquable qu'il s'applique à tous les textes de la Pa-role de Dieu, depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse, qu'il leslie tous et qu'il les coordonne de manière à les soumettre tousà la même théorie_

Le temps ne me permet pas de vous exposer aujourd'hui,comme je le voudrais, les raisons qui justifient jusque dans ledétail le système des .correspondances tel qu'Emmanuel Swe-denborg nous le présente dans ses ouvrages. J'espère pouvoir,dans une co-nference spéciale, vous donner à entendre parexemple pourquoi les minéraux, les pierres, les rochers, sontles emblèmes des choses de la vérité et de la foi ou bien aucontraire de la fausseté, du doute et ide l'incrédulité ; pourquoiles animaux symbolisent les bonnes et les mauvaises affectionsde notre nature ; pourquoi les montagnes et les collines nousparlent de l'amour et de la charité, pourquoi les noms de per-

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sonnes et ceux de pays dont il est fait mention dans la Paroleont eux aussi une signification spéciale. Encore une fois il estexcessivement utile de savoir toutes ces choses. Mais ce seraitun travail qui dépasserait le cadre de notre étude de ce jour.Je me iimiterai donc, pour terminer, à l'emplication ou à l'inter-prétation d'un ou deux des passages que nous avons déjà citéset qui, dans leur sens littéral, nous ont paru incompréhensibles.

Et puisque je viens de vous donner la signification ou la cor-respondance spirituelle de la pierre ou du rocher, voyons en-semble quelle lumière cette indication jettera sur ce passagedu Psaume 137 : Fille de Babylone qui vas être détruite, heu-reux qui te rendra la pareille de ce que tu nous as fait ! Heu-reux qui saisira tes petits enfants et les écrasera contre lerocher !

La Bible qui est un livre divin a été écrite de telle sortequ'elle a pu satisfaire aux besoins religieux des générationspassées, comme elle peut satisfaire à. ceux des générationsfutures. Cette pensée de vengeance contre Babylone était sansdoute douce au coeur des juifs captifs des Babyloniens et lanotion qu'ils avaient de Jéhovah leur faisait espérer qu'Il met-trait fin à leurs souffrances et que par un juste retour deschoses ils seraient un jour en possibilité_ de faire subir à leursoppresseurs des souffrances semblables à celles qu'ils avaientendurées de leur part. Mais pour nous, chrétiens du XX- siè-cle, qui sommes au bénéfice des enseignements du Christ,nous ne pouvons plus nous. édifier de paroles semblables.De pareils sentiments de vengeance ne peuvent plus trou-ver d'écho dans nos CœUTS. Comment dès lors pouvons-nous tirer un bénCyfice spirituel d'un passage semblable ? Enl'interprétant 'dans son sens spirituel. Babylone, c'est le moi.C'est l'orgueil, le besoin de domination. C'est un état quienfante tout un cortège de méchancetés, de perversités, defaussetés dont nous devons désirer la destruction avec toutautant de force que l'Israélite captif de Babylone désirait ladestruction des enfants de son ennemi. Fille de Babylone, heu-reux qui écrasera tes enfants contre le rocher. En nous parlantde Lui-Même, le Seigneur qui est la Divine Vérité nous ditqu'Il est la pierre de l'angle (1). Il est le Rocher des siècles.

(') Math. 21. 42.

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Très souvent dans la Parole, Jéhovah nous est présenté commele Rocher ( 1 ). H y a entre la pierre ou le rocher et la DivineVérité une relation de correspondance. C'est contre la Vérité-que doivent venir successivement se briser et se détruire toutesnos erreurs, toutes les inclinations au mal que la Babylonede l'égoïsme enfante dans notre coeur. C'est Christ qui nousdélivre de l'homme naturel et fait de chacun de nous un hommenouveau et spirituellement bon.

Le passage de Matth. 16 : 18 sur lequel l'Egl'ise catholique sefonde pour affirmer que le pape est le vicaire de Jésus Christpar voie de succession apostolique depuis l'apôtre Pierre,auquel le Seigneur aurait confié les clefs du Royaume descieux et sur lequel il aurait fondé son Eglise, s'ililuanine d'unjour tout nouveau à la lumière du même enseignement, Tu esPierre, dit Jésus Christ à sen apôtre, tu es le représentantde la vérité et de la foi qui en procède et dont Moi je suis lasource. C'est sur cette pierre, c'est-à-dire sur cette vérité de lafoi que je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévau-dront point centre elle. Nous comprenons, par la significationde cette correspondance, que ce n'est pas sur l'apôtre Pierre,mais sur ce dont Pierre était le représentant, la vérité de la foi,en définitive sur Lui-Méitne, parce qu'Il est la Divine Vérité,le Rocher des siècles, que le Seigneur a fondé son Eglise.Les noms propres ont eux aussi leurs significations dans laParole de Dieu, et Simon a été surnommé Pierre justementparce que le Seigneur en avait fait le représentant de la véritéde la foi dans le sein de son collège apostolique. Partout dans!es récits qui nous rappellent les principaux traits de la viede Pierre, cet apôtre se montre le représentant de la foi, tan-tôt d'une foi assurée et solide, tantôt au contraire d'une foi fai-ble et chancelante. Lorsque Jésus, après avoir interrogé sesdisciples sur ce qu'on disait de Lui, leur adresse cette ques-tion : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? », c'est immédiate-ment Pierre qui lui répond dans un élan de foi : « Tu es leChrist, le Fils du Dieu vivant ». C'est alors que s'est passél'entretien se rapportant aux clefs du Royaume des cieux :Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chairni le sang qui t'ont révélé celà, mais c'est mon Père qui est

( 1 ) Deuil. 32. 4, 32. 15 ; Il Sam. 23. 3 ; Ps. 18. 3, 18. 32,19. 15, 73. 26 ; Es_ 26. 4. etc., etc., cf. I Cor. 10. 4.

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dans les cieux. Et Moi je te dis que tu es Pierre et que sur cettepierre je bâtirai mon Eglise_ Tu es un homme de foi, tu es liereprésentant de 'la foi qui repose sur la Divine Vérité. Cettefoi est la foi salvitique. C'est elle qui introduit dans l'état cé-leste. C'est la clef qui ouvre la porte du ciel. Ce que cette foiLie sur la terre est lié dans le ciel et ce qu'elle délie, au con-traire, c'est-à-dire tout ce dont elle nous détache sur la terre,les mauvais principes de notre nature, ne nous suit plus del'autre côté du voile de la chair. La foi de Pierre n'a pastoujours été une foi forte. Elle fut quelquefois irréfléchie etprimesautière. Elle l'a mis une fois en péril d'être submergé(Math. 14. 30.), ce qui lui attira ce reproche du Seigneur« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? » Dans une au-tre circonstance dont l'apôtre avait gardé un souvenir doulou-reux sa foi ne l'a pas empêché de renier son Maître. La foipeut être orgueilleuse et naturelle. Ce fut le cas pour Pierrequand, peu de temps avant de renier le Seigneur, ifi s'écria :« Quand bien même tu serais pour tous les autres un sujet descandale, tri ne le seras pas pour moi ». Mais cette foi est inca-pabl e de quoi que ce soit et nous devons nous en inéffier.(Marc 14. 29.)

C'est sur cette pensée que je termine, Mesdames et Mes-sieurs_ Prenons garde à la qualité de notre foi ! Pour qu'ellesoit solide, pour qu'elle triomphe des doutes et des tentationsde tous genres auxquelles nous sommes exposés, il ne fautpas que notre foi repose seulement sur les élans du coeur et dela volonté ; il faut qu'elle soit le résultat d'une compréhensionaussi intelligente et parfaite que possible des enseignementsspirituels de la Parole de Dieu. Nous ne croyons vraiment quece que nous comprenons. C'est la raison pour laquelle j'ai prisla liberté de vous entretenir aujourd'hui d'une méthode d'in-terprétation .des textes sacrés dont le Seigneur a dit Lui-Mêmequ'elle était la clef de la science. C'est la clef hiéroglyphiquedes Ecritures, une clef que les docteurs de la loi avaient en-levée au peuple juif (Luc 11. 52..), une clef dont l'Eglise chré-tienne n'a pas su se servir jusqu'à nos jours, mais qui, si vousvoulez bien en faire usage, vous ouvrira l'écrin des trésorsspirituels .de la Parole de vie.

Gilbert
Zone de texte
GUSTAVE REGAMEY
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La Parabo. le de la Creation

Un jour qu'il s'adressait A ses disciples en un langage dontils ne pouvaient pa-S facilement comprendre la significationlitterale, Jesus-Christ leur dit : Mes paroles sotzt esprit etvie (Jean 6. 63).

L'Eglise chretienne lira pas attache suffisamment d'impor-tance a .cet. avertissernent, pas plus d'ailleurs qu'à l'enseigne-ment 17E peu pr6s analogue que le Seigneur fit entendre auxdeux disciples sur le chemin d'Emmaiis, le soir de sa resurrec-tion « Et cornmencant par Molse et les prophéles, II tear ex-Pliqua clans [orates les Ecritures ce qui le concernait (Luc 24.27)

Pour avoir ignore le sens spirituel de la Parc_yle, 1 pour .avoirmeconnu le fait capital clue cette Parole ne traite en realiteclue du Seigneur et de son ceuvre redemptrice et salvifique„beaucoup de -chretiens se sont hisses arr&ter par les diificultes que soulêve l'interprótation purernent littdrale d'un grandnorribre de passages des Ecritures, celui des premiers cha-pitres de la Genêse en pa•ticulier.

Si la Parole a on sens interne, it nous faut one clef pour l'ouvrir,c'es,t-f.t-dire tin systinne d'interpretation base stir urt principe tiniformeet determine. ne luissant pas Plus de place a. ]'imagination que ne leferait un probliMie de mathernatiques. Cette clef que lesus-Christ aappelee Clef de la Connaissance (Luc 11. 52) et qui pour nousest la Science des Correspondances, jut la principale science des an-ciennes Mais elle s'est perdue peu a pen a partir destemps historiques.

On des traits caracteristiques de la mission speciale dc Swedenborga ete de nous initier a nouveau dans 1:a connaissance de cette science.L'Univers visible correspond a on Univers invisible auquel nous an-partenons déjà par notre esprit. Non settlement les choses naturellescorrespondent aux spirituelles. mais •lles les reprCsentent par la rai-son memo: qu'elles cn sont le prodoit. Cette correspotirlance est parconsequent le rapport qui subsiste entre ressence d'une chose et saforme. ou entre cause et son effet. Tout ce riui existe est d'aborden esprit et en pcnsCe avant de prendre un corps et one forme. Lelangage des correspondances est le langage de Dieu Liii-metre. LaSagesse divine, pour descendre an niveau de notre intelligence finie

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A la lutniere de la lettre qui tue, Ie premier chapitre de laBible sernble traiter de la creation de •Univers materiel, maisa la luitniere de i'esprit qui vivifie (Jean 6, 63), II traite en ',ea-life de tout autre chose.

Chacun sail aujourd'hui que la terre n'est pas le centre derunivers, rnais qu'elle s'est au -contraire revere comme l'un desplus petits d'entre les noq-nbreux astres qui gravitent autour dusoleil. Personne n'ignore que Jupiter pourrait contenir quatorzecents terres comme la notre, que 1e soleil est plus d'un millionde ibis plus gros que notre planète, que les etoiles dont nousadmirons la douse et tranquille lurnifere sont des mondes in-candescents panmi lesquels it s'en trouve de bien plus grandsque notre soleil I.

Si les astronomes nous disent qu'un nombre infini d'etoilessont si eloignees de notre terre qu'il Taut des rnilliers d'an-flees pour que leurs rayons ,lurnineux nous parviennent, leurexistence doit etre considerablernent plus ancienne que letexte de la Genèse le donne a entendre.

a dfi etre ecrite dans u:n langage hurnain. Un exemple nous permettrade nous rendre micux compte de cette science. Dans le livre du pro-phete Osee, ch. 2, v. 18, nous lisons : En cc je traiterai poureux une alliance avec les bietes des champs, les oiseaux .du eiel et lesreptiles de la terre ». Comment le Seigneur peut-T1 traiter une allianceavec des creatures irresponsables ? Mais quand la Science des Cor-respond:ances nous enseigne que ces betes. ces oiseaux et ces rep-tiles representent les affections et les faculties intellectuelles de rborn-me, que tons les animaux, tous les vegetaux et les rninerauxrepresentent ses facultes mentales et spirituelles, toute obscurites'evanouit et la Parole de Dieu devient interessante et contribuemare plus grande edification.

line pareille methode crinterpretation, coherente. lurnineuse, ration-nelle et deterrninee, etant basee sur la nature de tous les objets et detous les phenomenes de la vie, la clef s'adapte merveilleusement a laserrure du coffret sacre oil sont tous les joyaux et tous les tresorsde la sagesse. soicnt clans la Genese ou dans Esaie, dans l'Evan-gile de Jean ou dans l'Apocalypse. Quand cette clef est appliquee ades passages obscurs. le sens en devient lumineux.

Sirius, la plus belle &toile de notre ciel, egale, d'apres les obser-vations les plus r6c-entes, 5000 soleils comrne le notre. Mais qu'est-elle en cornparaison du rouge Arcturius que rastronome Elwin ev:a.lueA 550,000 :fois notre soleil. Et celui-ci est encore biers depasse parCanope que des observations recentes portent a cinq millions de foisnotre astre central. (F. Setter, La Creation. p. 121)-

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line science sur de l'astrorkormie, la igeologie n'hesite pas aattribuer a 'la terre l'âge respectable de millions d'annees.

La question qui se pose -done a tout esprit impartial est lasuivante : Comment devons-nous interpreter 1e recit bibliquede la creation ? Son interpretation litterale est en contradic-tion avec les principales ,decouvertes de la science. Commentpouvons-nous echapper a ce desaccord ?

Nous repondrans que le premier chapitre de la Genese n'apas pour but de nous renseigner sur la creation du monde.Nous n'avons pas en itri an chapitre d'histoire naturolle. SiDieu await voulu nous parler sciences, it refit fait d'une ma-nlére parfaite.

Dans un style divin, le texte du Dremier chapitre cle laGene-se nous •arle d'itne creation spirituelle. II renferme undouble enseignernent parabolique.

II est destine tout •d'abord a nous faire comprendre figura-tivement la regeneration de l'huma.nite .primitive qui .s'est ale-vee du naturalisme ku .spiritualisine. La science nous apprendque les hommes — disons les prea•darnites — on -t peuple laterre des repoque quaternaire. 11 a done du surgir cetteepoque, an milieu de toute.s les varietes d.0 regne animal, uneforme p•rtieuliére de creatures, dotee de 4a faculte de s'elevera Dieu et de Lui etre conjointe spirituellement par l'appro-priation du Bien et du Vrai divins. Sous "'image figurative desdfferenite-s phases de la creation, le texte biblique nous resumeles differentes. etapes de raeheminement cette premierehurnanite jusqu'a la realisation de son etat de perfection spi-rituelle et celeste, retat .adamique„ l'atat de l'Age Tor. Adamn'est done pas, an hoq-nme, mais c'est le nom de l'hurnanitetelle clue Dieu l'a veritablement cre6e a son image et selcrn saressernblance.

Mais la Bible est un livre dont les enseignements divins re-pondent aux besoins spirituals de touter dies aPoques, aus-siMien le texte paraboillique de la creation ete compose detelle sorte gull est a meme de nous instruire des verites quisont indispensables notre vie spirituelle individuelle.

En style divin, runivers exteri•ur n'est que le symbole decet univers interieur qui s'aPpelle rho-I-rime spirituel. On asouvent appele un microcosme, c'est-a-dire un petitunivers.

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Les principaux etats qui aboutisserzt ra la perfection (Fanotine, sont exctclernent symbolises par les differentes etupesde Ia creation d'un monde_ Creation signifie spirituellement re-generation. « Si quelqu'un est en Chris-t, dit Paul, it est unenouvelle crjature x, (II Con 5_ 17).

Quand, an moyeri du langage prophetique et symbolique. leSeigneur veut parler de la restauration de l'homme an point devue spirituel, Ii en parle comme de la creation d'un nouvelunivers ; is re_stauration de l'intelligence, le retablissementde l'ordre, de la justice, de Ia sagesse, de la purete et de la

,paix sont symbolises par une nouvelle creation '_Nous pouvons done nous approcher de ce premier chapitre

avec la pleine assurance de sa divine inspiration, a Ia conditiontoutefois cle n'y pas cheroher autre chose que le processesde la regeneration de l'homnie clue Dieu, -des le commence-ment a ere6 de/ et terre, c'est-à-dire rendu participant de deuxnatures on de deux .etats superposes, si l'on pent ainsi s'ex-primer. Le premier de ces etats. le plus eIeve cornme aussi leplus interieur et le plus profoncl, l'etat spirituel dans lequeldoit vivre l'eternite et par lequel ii pent etre conjoint an Sei-gneur, est . decrit comme son ciel. L'autre &tat. celui par lequell'hemrme appartient au monde nature] et qui comprend sa me-

, moire externe, sa pensee, son imagination naturelle, ses de-sirs cnrporels, tout ce qui -le rattache au monde materiel par lemoyen des seas naturels, s'appeille dans le recit de la Genese,la terre de l'homrne.

Au commencement, c'est-a-dire avant Ia regeneration, 'nom-me nature], la terre, est vide et vague, parce qu',11 ne renferme

I Les propheties bibliques qui parlent de :at tin du monde doiventtoujours e ► tendues comme signifiant la fin dune Eglise et rave-netnent (rune ere nouvelle. Swedenborg nous donne a connaitrc cuterhumanite a ete raise an benefice de cinq dispensations successivesdes verite.s de Ia religion. Chacune de ces dispensations on de cesrevelations a donne naissance a une Eglise. La premiere revelationde Dieu a l'lionime int sans dontc immediate, parce nue Phomme awaiteta: done par creation de la faculte d.'aimer le biers et le vrai. facuitepar le rnoyen de laquelle ii pouvait communier avec le diVin et s'en-tretenir avec les habitants du monde spirituel. Ce iut repoque de

adaniique. rage d'or de l'hurnanite.'dont le souvenir est restegrave dans les legendes tie la mythologic et dans Ies chefs-d'oeuvrede la poesie antique. Adam West pas le nom d'un homme. mais celuid'unc premiere Eglise. L'Eglise Noetique qui succeda a I'Eglise Adami-

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rien de vrai ni de Wen.. Vest retat de l'obscurite, de la non-intelligence, de rignorance de tout ,ce qui concerne le Sei-gneur, la vie spirituelle et celeste. L'hornme dans cet &tat estcomme un abime dans lequel ll-ne reg-ne _aucunc lumiere. C'estl'etat de quiconque n'a pas encore passe par la reg,eneration,un etat de brouilllarcl et •'ignorance que nous realisons d'ail-lents clans tour dornaines. Pour en sortir H faut naitre denouveau et la pnouvelle naissance, dent le processes nous estdecrit par le re-cit paral3olique des six fours de la creation,ne s'effectue clue d'une •aniere progressive.

Cette nouvelle naissance est l'wuvre de l'Esprit .de Dieu ennous. Au debut cle •sa regeneration 17-1 -Krime ne s'apercoit pastoujours que c'est en definitive le Seigneur qui besognelei pour transformer sa nature, pour l'amener des tenebresla lumiëre, de la mort a la vie spirituelle. Ce n'est qu'au furet a mesure clue nous progressons 'dans la vie de re_sprit quenous realisons vraiment que cette nouvelle vie est le resultatde I .ceuvre misáricordieuse de l'Esprit de Dieu qui agit sur nosconnaissances et qui les viAfie. C'e•t ce que Ie recit bibliqueexprime par 1'express1on ,itmagee : (xEt ['Esprit de Dieu se mou-vait sur les eaux.

Dans le langage divin, les eaux typifient les connaissances, deIa memoire. Semblable a la fl-ter profonde qui est un ablatedans lectuel toutes les eaux se ,cleversent et dont e1Ies ne s'e-chappent que par l'evap-oration qui les transform en nuages,la mernoire .sert aussi de reservoir a toutes les. connaissances,

tortes les verites comme a toutes les erreurs que l'hommeacquiert et qu'il utilise en vue .des buts qu'il poursuit. 11 n'est

que et cut une grande extension, avec le pays de Canaan pour centre,Cette Eglise beneficia d'une ancienne Parole ecrite d'aprês les Cor-responclances, Parole qui disparut a son declin. C'est cette Eglisequi, vers in fin, transforma en magic in Science des Correspondences..Elle donna naissance a la mythologic et an paganisme. L'Eglisejuive commenca avec Abraham. Elle recut gradueilernent la Parole&rite de rAneien Testament. L'Eglise chretienne grit naissance avecl'inearnation do Verbe divin. Elle s'ediiia au moyen de I'Ancien Tes-tament. de l'Evnngile et de ('Apocalypse. La Nouvelle Eglise chre-tieuric -erafin, a commence tiers lc milieu do XVIIIe siècle, a l'époqu.edu second a.vênement du Seigneur, lequel West pas autre chose queVouverture du sens interne de in Parole 6crite et les revelations corn-pleamentaires an benefice desquelics a dte raise iliumanite par lemoyen des ouvrages theologiques d'Emmanuel Swedenborg.

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pas d'horrime, quelque .mauvais gull soft, ctui ne Possede, nefussent que de petites parce4les veri.te et d'amour, avec,hulas, 'beancoup •d'erreurs et de rnaux.. Ce sont les vestiges denotre etat crincnocence enfantine. les souvenirs manne incons-cients d'influences angeliques subies dans le jeume age. LeSeigneur veille stir .ces vestiges conirne tine poule veille surses poussins. Ge sont les eaux f sur lesquelIes se mew rEspritde Dieu, les connaissanees qui nous reviennent souvent a lamemoir-e dans les heures surribres de la vie et qui nous ar-retent parfois au .moment oil nous soxnmes stir le point de de-sesp&rer de nous-mémes. Pour les urns .Cest le souvenir d'uneprifere enfantine ou d'un paSSage de l'Fierit -ure qui fait naitredams leur •esP.rit .des reflexions salutaires, pour d'autPes c'est

' Que les eaux, dans la Parole de Dieu„ representent les commis-sances vraies ou fausses, les verites ou les erreurs dont se nourritnotre entenciernent, les raisonnernents justes on fallacieux par lemoyen desquels nous nous laissons influencer et par consequent con-duire sur un chernin de vie ou de mort, nous en avons des preuvesnornbreuses.

Dans cette parole de Jesus a Ia Samaritaine : Quicorzque boil de.cette eau one le Tut donnerai reaura plus :murals soil, mail recut oneto lui donnerai deviendra en lui une source d'eau (jai lusquedans la vie ecternelle 7, (Jean 4. 14), l'eau symbolise la divine Verit6qui rend l'homme sage a salut. Le Heave d'eau vine, dont it est faitmention dans 1'Apocalvpse 22, 1, a Ia mettle signification. Le paral-lelisme entre neat' et la connaissance de in verite est manifeste dansce passage d'EsaIe 11_ 9 : ‹.4 La terra sera renzplle de la cormais-sance de Jehovah comnze le fond de la rite,- par les eaux qui le eon-went >>. Donner, en rant que disciple du Seigneur. an verre d'eatzfrotde d um enfant, (plata:. 10. 42), c'est lui dormer une instruction quirairaichisse son arne et cela au nom du Seigneur. Nous pouvons titeraussi cette parole d'Esaie : a Vous avcz soil, venez aux coax., pa-role que Jesus a reprise pour en faire le theme de son invitation(Jean 1. 37) a venir se desalterer de la verite de ses enseignements..Le Psaurne premier nous dit de l'horntne qui prend son plaisir dansla loi de Jehovah et qui la medite Jour et nuit qu'il est comme andrbre plants pres d'un courant d'eau. qui donne son fruit en sa salson et dont le feulliage ne se flètrit pas_ Tout cc well fait lui reussit.

Mais d'apro;ts Swedenborg. les expressions de FEeriture ont ordi-nairernent tine double correspondance, qu'elles peuvents'appliquer — et c'est le contexte qui nous renseigne a ce sujet —soit au bien et an vrai, soft au Trial et an faux. Nous avons relevequelques passages — 11 y en aurait des centaines encore a eller —dans lesquels l'eau typifie la connaissance du vrai, autrernent dit laverite. En voici maintenant quelques-uns dans lesquels reau corres-pond A Yerreur, au faux raisonnernents, au doute. a l'inereclulite.

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la Tnemoire d'un (Rat anterieur de bonheur et de paix qui leurinspire le desir ardent {rune vie meilileure, plus sainte et pluspure et pour l'enrichissement de laquelle des connaissaneesnouvelles et superieures .sont •e-cessaires. C'est alors cluepour eux se realise Fiat lax ! », premiere manifestation

-de la veritable lumiere dans lame. Otte la Itimiére soft !dit ile Seigneur et eelui en faveur de qui cette parole se faitentendre, shaft avec ctuel sentiment de jade prrolonde i.1 com-mence a sortir des 'tenebres qui renveloppaient. Le premierrayon de .luirni6re ispirituelle qui le 1)&1e-cm est le point de de-part de liceuvre de sa regeneration. Sous l'influence de cettelumiere, it commence A discerner qu'iI existe un Bien et unVrai superieurs au 'hien et au vrai naturels_ Les rapports deeorre_spondance entre la lumiere spirituelle et la lumiêre na-

Si tar traverses les eaux, fe seral avec toi, et les fleuves ne to sub-ntergeront point (Esafe 43. 2). C'est la manic image qui: se retrouvesous la plume du psaltniste : 4( Sans Jehovah aid nous protege.a quandles homrnes s'eleverent contre nous... les •aux nous auraient submer-ges, les torrents auratent passe stir noire dine (Ps. 124_ 2-5). daisVanalogic est plus frappante encore dans le passage du sermon surlot rnontag.ne ob lie Seigneur invite ses auditeurs a bath leur .m.aisonstir le roe, c'est-a-dire sur les enseignements de Celui Qui s'appelleLui-Merne le Rocher des siecles. .cc Quiconque en tend les parolesOne ie dis et ne les met pas en pratique sera semblable a tin insensequi a bali sa .maison stir le sable. La phrie est tombee, les torrentssoft venus, les vents oat souffle" et out battu cette maison. Elie estlombee et sa route a ete granite. Les eaux du deluge ne sont pas mitrechose qu'une inundation de rnaux et de faux dans laquelle perit lapremiC-..re Eglise, l'Egli•e adarnique.

I 1...,-umi ,6re. et teni;bres sont dcux termcs que nous employons chaquejour cox les detournant do leur sens propre sans mere nous en flou-ter. Nous disons : jeter de la lurniere sur tine question obscure, nousparlous d'un siècle de lumreres, des tenebres du Moyen age, en de-signant par ces expressions un &tat mental. Il est evident gut la lu-miere symbolise la science, l'intelligcnce, la verite et que l'obscuriteou les tenebres representent rignorance, la superstition, la iaussete.Nous lisons darts In Bible : Le peuple qui marchait dans les tenehresvolt Driller tine grande lumiere et la tumiere resplendit stir cezzx quihabitaient le pays de l'orribre de la MOTi. Je charmerai les tetzebresen larniere. Si ton cell est sain. tout ton corps sera dans in lumiere,mais si ton reit est man vats, tout ton corps sera dans Ws tenebres.Gelid aid vows a appere des tenebres ci so mervellietise lurniere ; Jesusse donne . pour 'la lumiere du monde ; ses disciples sont des enfantsde lumiere , delivres de la puissance des tenebres et, dans la NouvelleJerusalem, it n'y aura plus de nuit. (Ch_ Byse„ Swedenborg. Tome IV,p 214).

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turelle sont transeendants. La Ifumiére du del est pour l'hommespirituel ou interne ce que In lurnire du monde est pour l'hom-me naturel ou externe_ Pour Moraine nature] Ia lurniere spi-rituelle n'est lle tênebres. II n'y est pas sensible. C'est unaveugle (Matti]. 15. 14. Luc 6. 39). Son plus. grand besoin estd'être rendu attentif aux enseig-nernents de Ce,"tut dont ill nousest dit quill est la Lurniêre et qu'en Lui it n'y a point de te-Rebres.

Nous avons dit que l'apparition du premier rayon de lu-miere divine marque chez l'homme le point de depart de sonceuvre de regeneration. Dieu se.pare alors ,dans son 'Arne lalurnre're qui] appelle Jour .d'avec les teriêbres !gull denom-me a Nuit 0. Le lecteur attentif du texte sacre ,ne manquerapas d'être frappe de trouver sons la plume de l'auteur durecit biblique de aa creation cette fort -mile consacree qui re-vient six fois de suite Ainsi it y eut in soir et it y eut tinMalin », ce iut le premier, le second__ de sixieme lour. Nousavons dans, cette expression .une preuve de Plus A l'aPPui denotre these. a savoir que la Parole de Dieu dit etre interpr--tee spirituellYlement. Chiac une de n os journees co:mime n ce parle matin et se fin it par le soir. Mais dans le domaine spirituell'etat du soir precède toujours celui du matin. Nous partonstoujours d'un &tat d'ignorance que symbolise rornbre du soir,pour •roitre .tans la eonreaissance que typifie la clarte dumatin. Quand les verites spirituelies eornmencent a eclairernotre drrne, alors vient matin etat nouveau pour ]'es-prit. Chaque lour ou chaQue etape de la regeneration co/1st -tileurl et•t .•uperieur par rapport an precedent et ichaque &tataritericar se termine 'par ce qui, pour le jour sui‘rant. Westencore que le soir et la_ nuit.

Mais venons en a I'ceuvre du second jour. Elle est consa-cree a la formation de l'etendue que nous appelons ciel onfirmament et qui dolt servir, nous dit le texte biblique, a se-parer les eaux qui sont au-des,sus de celles qui sont au -des-sous. Les eaux, le langage des correspondarices nous y rendattentiis, •typifient les connaissances vraies ou fausses, au-trernent dit les verites ou les erreurs dont se TI ourrit notreentendement et que, rec'ele notre rnemoire. Ces verites et ceserreurs sant de deux genres, les spirituelles et les naturelles.Elles apparti .ennent des tines au plan superleur et les autresau plan interieur de notre nature car l'homme, nous rayons

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etabli dans notre serie de conferences sur les problemesd'Outre-T-ombe. est une 'Arne spirituelle revetue temporaire-ment d'un corps materiel. Avant que se soft realisée pour luil'efficacite de la parole ereafrice : Que la lumiere soitl'homi -ne, qui .ne raisonne encore que d'apres le plan naturalde son existence presente, ne pent pas discerner ces -deuxcategories de connaissances. 111 ne se fie qu'au temoignagede ses sans naturels. I1 vit, quelque bon et moral] qu'il soit,dans ]'ignorance et rincomprehension de tout ce qui ccincernel'existence et les besoins .de Mais quand -une fois laiurni -Ore a commence a percer les tenêbres de son 'mental,quand le degre spirituel de sa nature s'est ouvert aux clor-tes de la sagesse divine, l'homme est alors susceptible derealiser qu'il y a en lui une region .celeste. un homme in-terne. Cette homme interne est appele êtendue » et les con-naissances ou les ye-rites spirituelles qu'•l s'approprie sont leseaux cjui sont au-dessus, tandis que les connaissances ou lesverites scientifiques et natttrelles sont 'les eaux qui sont arta-dessous de l'etendue. Le fait qu'il s'agit ici Id'une distinctiona etablir dans lc domain° ,de nos connaissances spirituelleset naturelles nous fait envisages cette seconde etape dans]'oeuvre de notre regeneration cc•mme devant se manifesterdans notre entendement. C'est a partir de ce moment querhomme a le privilege d'appreeler la superiorite des veritesspirituelles sur les verites naturelles. Dans le dornaine del'univers materiel, it est de toute necessite que les -imagess'616vent au-dessus de l'atTnosphi:`?..re et que, du haut de l'eten-due. ils redescendent en pluie rafralchissante. capable defructivfier In .terre et de la rendre habitable. ii en est demerne des -verites spirituelles. Revues dans d'interne nu le plansuperieur .de Ll'hornme, son dal, elles manifestent leer influenceregeneratrice sur le plan externe et inferieur de sa naturedans le terrain .de laquelle elles peuvent .des Mors fructifier.C'est rceuvre du troislème jour a l'occasion duquel it nousest dit que Dieu sep:ara la terre .d'a.vec les eaux pour que (aterre produise de l'fierbe tendre portant sernence et des ar-

-bres donnani du fruit, chacun get 011 son. espêce. L'oeuvre dutroisierne jour, la troisierne phase de la regeneration, se ma-nifeste .par les premieres ossibilitês de fructificati On de1'110m -11e qui commence a beneficier des ve riteset celestes. C'est sur le plan naturel de son existence qu'il

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peut le faire tout d'abord, ,rnais encore faut-il pour velarealise que oe plan naturel est une terre aride et seche inca-pable par elle-m6me de faire bien dans le sens vêrlitable dece terme. C'est :lã ce que ,cette parole du Seigneur :

Oue le sec pa•aisse ! L'homrne auqueil sa secheresse na-tureille n'apparalt pas reste sterile an point de vue spirituel.Un arbre sec est ,rnort. Un corps hurnain desseche est tine

. mornie. D langage -du sycnbolilsnrie biblique, l'h-ornmenature] est une terre s'eche in-capable de produire quoi quece sort de vraimen• bon. C'est une chose diffici;le a realiserd'em-blee, car .nous noun crayons au contraire des terrainsfertiles parce que nous sommes capables de faire valoir nosconnaissances naturelles. M.ais toutes les ruvres l'hommepurernent naturel sent encore des ceuvres mortes au pointde vue divin, parce qu'elles ne •euvent rev'eti• qu'un caracteretemporaire. Et, alors rn -e•rne qu'elles sont produites da_ns-rhomme nature-I par la fructification des verites spirituelles,lours resultats ne sont as encore vrairnent aDpreciables. LaParole les typifie sous I'image •de Vherbe tendre et sous °elledes arbres portant des fruits selon lent e•pece. Les animauxvivants ne sont pas encore a:pparus. Ces oeuvres sont encoreentachees 11 est cep•ndant utile que nous les pro-duisions car elles nous sont un acherninernent vers •utti etatsuperieur. Les pl•ntes et les animaux represntent deux gen-res de facilites et d'activites de nos rne-ntals I. Les animauxsont les emblemes -de nos affections et les p•antes ceux denos capacites •ntellectuelles.

Naas avons vu jusqu'A maintenant que la terre signifie

Le rc'gne mineral dans lequel tout est fixe, solide, lair, et quisent de base au regne vegetal et animal.. typifie les verites fonda-mentales et immtiables de l'esprit, les faits acquis, les lois de la vie.

regne vdgetal superieur au precedent en ce que la vie y estplus sensible du fait que les planter et les arbres eroissent er sedeveloppent, sans avoir toutefois la faculte de se mouvoir, symbo-lise les perceptions et les connaissances precedent l'intelIi-gence et In sagesse.

Le regne animal que caracterise in vie et la sensibilite dune ma-niere represente les affections de iliomme, les biensdependent du cceur et de la volonte. En general dans. les Ecrituresles animaux dornestiques figurent les bonnes et utiles affectionset les animaux sauvages les passions coupables et les mauvaisesaffections.

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d'hornme externe ou nature] et le firmament ou le ciel l'horn-me interne. Nous avons vu cute d'herbe et les arbres fruitiersque piroduit terre, correspondent a la fructification del'hornrne nature). Occupons-nous mainten-ant de l'hornme in-terne. II nous est dit qu'au quatrierne jour Dieu fit deuxgrands luminaires, :le soleil pour presider au our et la 'lunepour •ecdairer la nuit. II nous est dit aussi quill fit les etudeset qu'Ii placa ces astres dans l'etenclue du del. Les iitteralis-tes .qui s'efforcen't de trouver dans de recut des deux premierschapitres de la G-enese la description biblique du processusde Ia 'creation de •univers se trouve•t ici en presence (runeserieuse difficulty ; car ii n'est pas admissible que Die -u altcreê le soleil materied apres ]'apparition des plantes a 4'exis-tence desquelles lastre du jour est indispensable. Cette diffi-culte n'existe pas pour nous qui nous refusons de voir dansce recit autre chose qu'une udescrip-tion syrnbolique du proces-su.s de la regeneration spirituelle de l'hornme.

Que devons-nous entendre par le soden. la 'lune et les ietoi-les qui doivent embelilir le firmament, eclairer terre oul'hornme nature] et lui servir de siignes pour les saisons, leslours et des annees ? D'apres les lois du symbolisrne biblique,le nature] typifie le soleil de il'Arnour divin, tel qu'iise manifeste dans notre rime, dont il rechauffe 1.a volonte etdont id &claire l'entendernent. La lune qui recoit et reiletelurniere .du soleil symbolise la -foi qui recoit pendant le joursa iumiere .du soleil de I'Arnour divin et qui la fait brillerdans Ees heures sombres qui sont les nuits de Warne. L'arnouret la foi sont, pour l'interne de l'homme, ce que la chaleuret la 4umiere sont pour l'homme externe et naturel 1 _ Quantaux etoiles qui sont des soleils trap eloignes pour nous reve-

' Le soleil, dans Ia Parole, est toujours le symbole de ]'Amourdivin. =, Notre Dieu, lisons-nous au Psaurne 84, est un soleil II estle Soled de justice qui node la sante dans ses ailes n. Mai. 4. 2.Si Ie soleil nature] 'fait verdir is terre,. gerrner les semences. gonflerles bourgeons et croltre les fruits, le soleil du. monde spirituel faitfleurir et fruct:ifier notre ame. II l'anime de toutes sortes d'affec-tions. II d&veloppe et fortifie chacune de nos facult6s. S'il nousetait donna de p(metrer par les yeux de l'esprit .clans le monde del'Au-deli., nous le verrions illumine et rechaufle par le. soleil divinqui le gouverne. Swedenborg nous dit que le Seigneur apparait auxangel cornn-Te u.n divin .soleil. Voir a ce sujet notre brochure sur

Le soleil du monde spirituel »_ La lune symbolise aussi le Sei-gneur clans la Parole, en taut qu.'Il est ]'objet de noire fol.

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ter leur forme et ileur chalcur, elles ne represe-ntent done pasl'affection bralante du soleil ni la foi intelligente de la dune,Trials des rayons de connaissances des choses celestes. Graceau telescope le noirnbre des ,êtoiles visibles .depasse soixanteqUinze millions, et plus on ipen&tre par le regard dans lavolite azuree, plus on: en ,decouvre encore.. 11 en est de meinedes verites de la Parole de Dieu. Eller nous paraissaient au-trefois asset restreintes. Mais grace a la science des cor-respondances qui agit a eet egard corn.me un telescope spiri-tuel, le nombre de .oes verites va se multipliantLorsque notre Arne est eat harmonie avec Dieu, elle beneficie(rune multitude de petits foyers de lurniere et quard nouslisoins la Parole de vie elle nous devlent une glorieuse volelactee s-pirituelle ofa brillent des -etoiles de tows degres desplendeur et de verite .>›. L'homme ne prend vraionrient cons-cience de sa vie spirituelle que lorsqu'il a atteint cette qua-tri&me phase de l'ceuvre de sa regeneration_ La vie veritableest la vie ,de -l'esprit. Aru point de vue de la Parole, l'hornmenon regenere est ttn homme mart. L'hornme vivant est celuiqui ne vit plus pour Jul et le monde, mais pour le Seigneuret le prochain. IT parce gull est conjoint au Seigneur, leDieu vivant. C'est le soleil ciu divin Amour. et .de la divine -W-rite qui anime son Rine, qui rechauffe son cceur et qui eclaireson entendernent. Ce 'n'est plus 'par obeissance qu'il fait le hienet qu'll croit al UX verites spirituelles. C'est parce qu'il aimele Nen et .comprend les yerites. Sa foi est la forme de la charite

Aussi biers son activite .n'est-elle plus symbolisee parde La verdure, des plantes et des arbres ctui sont des .creationsinanimees en ce sears du moinis qu'elles ne peuvent pas- seniouvoir, c'est-a-dire se transporter .d'un endroit a un autre_Son etat superieur est caracterise par l'ceuvre cinqui6rne

Au fur et a rnesure qu'ils descendent dans reelleIle des titres,les animaux representent, dans le langage hicroglypItique de la Pa-role. des qualites moms parfaites, des principes moires. eleves de lanature liumaine. Le crape a toujours figure les faux principes del'hornme nature' ; la grcnouille a toujours et-6 l'embR.-me des raj-sonnements fallacieux. Ces reptiles et les poissons representent, enraison nuame de l'inf6riorite de leur gem- c de vie, les qualitC3s etles principes de l'homme externe, ses dispositions et ses capacitesnaturelles et scientifiques. Mais ces connaissances et ces aptitudes _

n'en sont Pas moms precieuses et cela d'autant plus que lthommerégenere les fait serviir a des fins spirituelies et celestes.

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jour au cours duquel apparaissent deS -animaux vivants, lespoissons, de !real]. et les oiseaux de Pair. Nous aeons dit deseaux qu'elles symbolisent: les connaissaflees. 11 s'agit ici deconnaissances spiTituelles„ .de verites rregeneratrices, de •ellesqui -nous enrichissent de la cormaiss-ance dm Seigneur et quinous instruisent sur is vie a venir. Ce sort les eaux dont leChrist a Celui qui croft en Mot, des lleuves d'eau vivecouleront de son jean 7. 38. One ces •eaux produisenten abondance le reptile, lime vivante 'nous. dit ale texte. Lereptile d'abord, ,cair, dans la -manifestation de la vie spiri-tuelle, icomme dans cells de la vie naturelle, rhomme s'elévegraduellernent start inferieur a un etat superieur. Ce n'estpas d'embh::e qu'il se tient debout pour marcher. Les reptilesou les poissons de. la :rner scant les dispositions. naturelles,intellectuelles et scientifiques rendent l'homme capablede travainer a l'muvre du Seigneur. 11 est interessant de cons-ta.ter cornbien facilement et avantageusement un homme re-genC.-re peat faire valoir pour la cause du Seigneur, des ca-pacities - et ,des corunaissances qu'avant sa regenerationn'aurait 'utilises que pour sa satisfaction personneille. 11 tra-vaille dans un esprit nouveau, car it agit desormais paramour avec sagcsse. Et plus 11 progresse dans cette nouvelledirection plus les eaux vivifiantes de la veritie l'enrichissentd'aptitudes nouvelles que typifient, dans le texte sacre, lesBrands poissons et puis aussi les oiseaux alies dont ii- nousest dit que Dieu les crea selon ieurs •especes. Les oiseaux quise distingue-nt par racuite' de leur vue et la •aipiclite de leur

symbolisent nos pensees. qui doivent e'lles aussi s'eieverau-d.essus du plan materiel de l'existence pour :11-enetrer clansles. spheres superieures du firmament spirituel_ Plus les oi-seaux s't3levent ,duns les airs, plus s'elargit litorizon de leurvisnalite.. Plus :nous •levons nos pensees au-dessus et au-delades preoccupations purernent terrestres de la Vie, autrementdit plus nous gravisson• les clines de la spiritualite, plusaussi nous jouissons du privilege ,de rnieux voir, c'est-a- -direde .mieux cornprendre le but grandiose de rexistence presenteet les glorieux: apanages (.1e la vie a venir. Spirituellementparlant„ notre acuite vistteile se cleveloppe., car, non settlementnous discernons les agissements .de la Divine Providence danstout cc qui nous concerne, ce que nous .etions iiincapables de

auparavant, rnais encore nous acquerons ime Intelligence

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toujours plus rationnelle des lois de l'orctre et de la sagessedu Seigneur et cela en raison merne du ;fait cute nosIpenseesse I-nett -vent avec plus craisance at -plus d'inclination dans ledomaine des verites spirituelles. C'est lit ce qui caracCerisele cinquHnne stage .de notre regeneration au tours duquella foil est encore relement primordial de notre vie religieuse.Nous sornmes encore davantage sur le plan de l'intealligenoespirituelle que sur celui de l'arnour. Mais .sixieme stageles choses changent encore. La foi intelligente n'est plus4'616rue:int rdirecteur de la vie pour [:le Seigneur, car les affec-tions spirituelles ont .pris naissance et ce sont elles QUi nousg ouA,-erne n t, au tremen t chit nous rn'aii'mons plus le Seigneurparce que nous aroyons, mals nous ,croyons parce que nousrairnons.

Nous avons di't que des animaux ,symbolisent ,dans 'kt Pa-role de Dieu 1,es affections (.1e l'homme u. D'une ,rna -niere assetgenerals animaux domestiques symbollisent roods tonnesaffections et les anirnaux sauvages .cellos que nous devonscornbattre. Les ours. les tigres, les renards sont souventsig-nes •dans rEcriture pour represemter Ia cruaute et la ruse.de notre cr-eur natured. Le serpent typifie ale plan sensoriel denotre etre. Le bceuf earacterise •amour des usages., iragneaurinnocence. Le Seigneur est nornm6 I'Agneau -de Dieu, parcegull est l'innocence mem.e. Dans le recut parabolique de 1acreation, rhornme qui est parvenu au sixieirne Jour, c'est-a-dire ft la sixierne phase de sa regeneration, se trou.ve dans unetat spirituel tel que ses affections pour le Seigneur et pourle prochain .dirigent sa vie dienfant de Dieu. Sa volonte s'har-

1 11 strait facile d'en Bonner de nombreuses preuves. A nlusieursreprises. le Seigneur appelle ceux qui le suiveat, Its brebis de son pa-turage. Rsus-Christ est le bon Berger qui ies mene paitre pros desconrants d'eau. Quand le psalniiste s'ecrie (Ps. 148. 10) : Lotzezle Seigneur. %was, freies des champs », nous sornmes hien obligt3sde reconnaitrc que cette invitation ate s'adresse pas a des animauxate sens litteral du tense, ma's aux affections de notre cceur queces animaux syrnbolisent. Tout le monde nous comprend quandnous disons de quclqu'un est un lion, int tigre ors tin renard.Jesus-Christ en parlant l'a surnornmiL, un renard (Luc 13.32), voulant faire allusion de cette maniere au caractLre perfide etrust do ce prince des Tuifs. Dans le: langage de In fable nous avonsconserv6 cette tnarlic�,-.re symboliquc de depeindre les affectionsbonncs on inauvaises du genre bun-lain. Le poL'te La Fontaine a ex-_cello dans cc domaine.

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rnonise avec celle de- son Pere celeste. II realise 1'a age et laressemblance de sun Createur. C'est en vue .de oe resultatglorieux (lull est d'ailleurs venu a l'existenoe. Alors, Imaisalors settlerment, il est vraiment lie roi .de la creation sur lo-

est appelé a .dominer. Tout ce qui nous arrive aucion.rs -de notre vie terrestre est .adTnirablement utilise par laDivine Proioridertice pour nous .amener a reialiser cet etat spi-rituel et celeste. L'homme n'est vrairnent hoimme ,que dans. lamesure ou fil parvi-ent a realiser l'image et Ia ressemblancedu Dieu HomTne. Dans ie sens le iplus eleve de ce mot on pentdire que "le Seigneur send est hornme paroe qu'en. Lui setrouvent incorporees les perfections humaines, d'une .maniereabsolue. 11 est la parfaite sagesse, le parfait amour, Ia par-faite verite et Ia :parfaite borate Nous sornmes a son image etselon sa ressemblance quan• notre entendement et notre vo-Ionte sprit devenus 'les receptacles de sa sagesse et de sonamour, c'est-a-dire des deux princiPes constitutifs de sanature divine.

Et mainten.ant qu'itl me soil ,perrnis ,d'ouvirir ici une petiteparenthese, necessaire, semble-t-id, a la parfaite compTehensionde notre recit. Le ter.rne hetertau employe ,dans le premierchapitre d.e fa Genese est a Adam )›, lequel designe aussi bierl'homme, c'est-à-dire rare rnasculin, que ,f•mme (Mensch,en allem.and). 14 ne ,s'agit clone pas dans ce premier chapitrede l'homm-e, abstraction faite de la femme, ,comme on ['a cruquelquefois, •arce qu'au cihapitre deuxieme, 11 est fait men-tion de Ia creation de la femme. Cette ,erre•r .d'interpretatiionprovient de ce que -nous ne possedons pas en francais determe special pour designer en un seul .mot l'homme et lafemme. L'expression biblique : . Faisorts thontrne a notreimage et d'apres notre ressemblance design done 1 1-etrehurnain sans distinction de sexe. Elle ne s'appilique pas. nonplus a la formation de la race humaine, rnais a sa nouvellecreation, c'est-a-dre a sa regeneration spirituelle. Nous nesommes pas .des hoimmes avant .d'avoir passe par cette rege-neration, car •nous sommes rem:phis de dispositions animales,qui .. si nous .ne les dominons pas, nous ravalent et nous main-tiennent au niveau de brute. C-e n'est que dans la mesureoft 71011S nous aPprochons de Dieu et que, interieurement, nousdevenons cornme Lui, a son image .et sed•cm sa ressemblanc.e,que nous pouvons refrener et domineer les instincts inferieurs

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de notre nature. ce que 'nous devons entendre par ces pa-roles : « Faisons l'homme a notre image et selon noire ressem-Nance et gait. domine sur les poissons de la mei-, sur (esobseau.x du del, sur le bet ril, stir Mute la terre et stir torts le.sreptiles ant rampent stir la terre ›).

En -maniere de resume nous disons done que Dieu nous adanne„ dans le premier chapitre de la Genese, tine charte quipent nous guider a travers ohacune des differentes etapesde •notre regeneration. Les six lours .de la creation sont desetats graduellernent superieurs de la vie spirituelle et celeste.Que dans sens interne de la Parole les lours soient des et•ts,test Bien ce que nous confirment d'ailleurs tin grand ncimbrede passages des Ecritures. Vous etes tons, Paul aux Thes-saloniciens (1 Thess. 5. 5) des enfants dit jour. Notts rte som-Ines point de la nuit. ot Le Jour de Ghriist le Jour du Sei-gneur a le Jour du Salut . sent des •ermes bibliques ,corn-mans pour designer les etats de l'Eglise et de rhornme

En six join's, ri_.'petons-nous., quand nous lisons les pa-roles du decalogue, feliova a ere les cleux et la terre et toutice qui est en eux et F. s'est reps le septiêtne lour *. Le reposdont ii est ici question est celui qui 'marque le but de notreregeneration, l'etat de paix qui resulte du fait que tout ennous ,est conforme A l'Esprit du Seigneur. C'est Ee sabbatde ramie.

Gilbert
Zone de texte
GUSTAVE REGAMEY
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L'allegorie du Jardin d'Eden

Darts un liangage symboolique dont nous pouvuns compren-dre la signification, pour p•u que nous soyons rendus attentifsa la science .des correspondances qui relient monde spirituelau monde nature% 'le texte biblique du premier chaoitre de laGenese renferme, •vons-nous dit dans notre conference pre-cedente, un .double enseignement parabolique. L'Ivilstoire de lacreation idu monde en six jours figure tout d'abord celle dela regeneration des Preadamites qui sont devenus Adamitesen s'elevant •'un etat inferieur de naturalisrne a un etat supe-rieur de volonte ct de sagesse. Mais, avons-nous ajoute, laBible est un Vivre dont les enseignements rópondent aux be-soins spirituels de toutes les epoques, et, comme en style di-vin l'univers exterieur est le symbole de ce petit univers inte-rieur qui s'aPpelile l'ame humaine, le Itch panabolique de lacreation a pour objet egalement de nous entretenir de la res-taupation sprituelle et celeste de rintelligence et de la volontede I'hounne, autrement .dit de sa regeneration personnelle,sa nouvelle naissance, de sa nouvelle creation. I,es hommessont faits a nil-nage et a la ressembliance de Dieu •orsqu'ils de-viennent par lettr volonte ct par Ileur entendernent les recep-tacles de .ramour et ,de la sagesse supremes. Its ne sont vrai-ment liommes qu'it cette condition indispensable. Alors, maisalors seulement, lour conjunction avec Ie Seigneur s'exprimepar un etat de .paix inferieure et .de repos de Fiume, que, ninemaniere imagee, le texte biblique appelle le sabbat du sep-tieme jour. C'est la surtout ce que nous nous sommes eff or-

1 Les nombres, dans le SeT1S interne de la Parole, n'expriment pasdes quantites, rnais des qualites on des :tats spirituels, et, A ce pointdo vue, leur signification est fort interessante A connaitre. Envisageequantitativernent ils paraissent quelquefois arbitraires. Pourquoi,pour ne citer que quelques exernples, l'u.:uvre de la creation nous est-elle presentee cornnie ayant ete effectuee en six jours ? Pourquoinous est-il recommande .de travailler six jours et de nous reposer lescptiemc ? Pourquoi Josue recut-il l'ordre de faire six fois le tourde ,Jericho avec son arrnde avant que les murailles de la ville s'ecrou-lent ? Pourquoi le nornbre sent est- il si freancitunent employe dans lesEcritures ? Pour ][:.• savoir it Sll.ffit de connaitre la signification spi-

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ce de dernontrer dans notre etude sur Ia Parabole de la Crea-tion. Cet enseignernent est de nature a nous faciliter graude-went la comprehension de l'allegorie du Jardzin d'Eden dontnous avons A nous entretenir ,ensemble maintencint.

Le second citapitre de la Genese est sans contredit l'un desPius importants de l'Ecriture salute, car, suivant la manieredont nous l'envisageons, nous sommes h meme de nous faireune 'Mee juste ou fausse de quelques-uns des principaux enlsei-gnement5 qui sont a la base de la doctrine chretienne, entre au-tres ceux de l'origine du mail, de la gravite du peche et de laredemption (ail necessite.

Bon nombre de chretiens, voire des theologiens de valeur,incapables de conctlier le tableau de Fetal priruitif de l'huma-!lite, tel cpl'il ressort de notre recit, avec les faits de l'ilistoireet les donnees de Ia science, !font vu dans la description bi-blique du Jardin d'Eden et dans les experiences douloureusesqu'y firem nos premiers parents. qu'un tentative toute Romained'expliquer 'Introduction du mal taut physique que moral dansle monde. Solon eux, le d6veloppement de l'humanite a suiviconsta'mment une trrtarche ascendante et ce que la Bible noespresente comrne tine chute me peut avoir erte CT1 definitivequ'un incontestable progfres.

Nous examinerons ensemble si les faits confirment cette Oleo-rie et si l'etat fetichiste et harhare des peoples sat:vages, quel'on identifie avec iflertat primitil de l'humanite n'est pas au con-traire, comme le fait comprendre l'Ec•iture sons le couvert d'unrecit symbolique. le =resultat crune decadence et de La perte d'un

rituelle cle ces chiffres. Le nombre six ex -prime le travail, l'effort, IaC'est la raison pour laquelle II earactdrise l'wuvre de In -rege-

neration, c'est-A-dire de is nouvelle creation. Le nombre sept, parcentre, marque un etat de sanctification. Le septieme jour signifiedone un -etat de saintete. 11 signifie aussi hi plenitude et hi perfec-tion snit dans le seas divin, spit dans le setts oppose. Les sept 1-iglisesd'Asie signifient l'Eglise c.hretictine toute entiere. II est facile de corn-prendre, a Ia lurniere de ce point de vue, la signification des septesprits do l'Apoealypse, des sept chandeliers Tor, des septdes sept lames, des sept seeaux, des sept couronnes, des sept tinges,des sept fleaux, des sept tonnerres„ des Sept. montagnes et des septrois. On comprend egadement pourquoi le Seigneur se choisit soixante-dix disciples qu'll envova deux a deux preelier rEvangile dans leslieux oft 11 devait passer (Luc 10. 1). On comprend aussi pourquoi lechretien est appele par le Seigneur a pardonner a son frere septantefois sept fois, Cest-a-dire (rune maniere absolument parfaite.

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etat prirnitif die paix et de felicite decoulant -tout naturellementpour rhornme de sa conjonction avec Dieu.

Les difficultes qu'a soulevees l'inte-npretation litterale de cesecond chapitre de .1a Genese sont considerabiles. La situationdu jardin d'Eden a fait robjet de beaucoup de reeherches. Laformation de la femme que Dieu tira d'une des cotes d'Adainpendant son sommeill, proceide si e,-onrtraire aux dois et aux me-thodes_divines de creation telles que la nature nous les a reve-lees, la description si iparticulie'rernent arange des arbres de cejardin et surtout lie recit des evenements extraordinaferes quis'y scent deroules, heurtent si fort le bon sens, lequel a pour-tant son imot a dire en matiere •d'interpretation idu texte sacire,que des lecteurs en grand norni-pre, et par aildeurs Bien dispo-ses. n'ont pas •eru pouvoir s'edifier d'enseignements en appa-rence drr -moms au.ssi fantaisistes. News n'avons pas lieu denous en Gtonner. Ce qui nous surprend, au contraire, c'est que,de nos jours encore, des chretiens s'efforcent de nous downerde ce recit, cornme d'aillcurs des onze premiers chapitres dela Genese, une interpretation litteraliste.

Notts clisons, pour ce qui nous cuncerne, que ce recit estsymbolique et que, sous le convert de l'allegoirie, ce jardin deDieu, fertilise par -des earux abondautes et produisant des fruitsde toute espece, est l'embleme de la vie de felicite inferieureque Dieu a 'accordee a l'huntanite dans son etat d'innocenceprimitive. Mais IIc West par ropinion par exempile des. auteursde la Bible annotee, lest- te-1s nous certifient que, dans ce cas,rauteur bibliique ri'aurait pas indique, coomme traversant oncontournant ce jardin, -deux fleuves -dont les norms etaient sansdoute connus de ses lecteurs, l'EttphErate et le Tigre. D'ailleurs,ajoutent ces commentaires, si nous admettons •unite de larace hiumaine comme un fait contate, taut bien que le pre-mier couple d'ofii l'Imtnanite est provenue att eu quelque partune habitation reelle, oil 61 a foul de la •protection divine et ouit a t rouve facilement les ntoyens de satisfaire tux necessitesde son iexistence ,›. 11 faut done, no-us dit-on, cliercher l'empla-cement .du Ja rdin d'Eden dans da region du Tigre et de !'Eu-phrate. Pliusieurs out era le trouver dans des envfiTons de lasource de ces deux fleuves, suer le plateau armenien, non loinde la ville actuelle d'Erzerourn. Les sources du Tigre et del'Euphirate y sont situees a deux pas l'une de l'autre, et-dans la Mame contree nraissent deux autres fleuves, le Kour et

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l'Arax, qui se reunissent avant de se jeter ,dans Ia Tneir Cas-pienne. Maiis bien des objections s'eleN.Tent contre cette hypo-these, car, maigre leur proxirmite, !.es sources de ces Heavessont separees par des montagnes asset elevees, tandis qued'aprês le texte biblique ilitteralement interpréte, les quatreflew es du Jardiri d'Eden deva1ent pirovenir (rune settle source,c'est-a-drze d'un seal fleuve divise en quatre bras.

Luther qui croyait que J.ardin d'Eden etait hien situe danscette contree, explique que le Mame en la change la configu-ration. Mats l'auteuir ,recit biblique ne parle d'un passequi n'existe ;plus ; a la pretentio• au contraire de (le-care cequi exisl ► encore.

D'aucuns ont essaye de sitter le Jardin d'Eden pros de Perri-bottelture des •deux fleuves trnesopotamie.ns, idans le golfe per-sique et non pas a leurs sources. Calvin et plusieurs antressavants acres ont vu .dans le fleuve unique I e Schat-el-Arab et dans les quatre bras en question, :l'Euphrate et le Tigre.,qui se reunlssent pow le former et deux embouchures par °les-quelles ii se deverse darns la iner.

line hypothese, beaucoup plus probable, toujours d'a-pres la Bible atinotee, a éte presentee par Delitsch. Ce ne se-rait pas a la source, pas Altus d'ailleurs qu'A l'ernbouchure duTigre et de l'Euplirate, .dans leur cours ;moyen qu'il fau-(trait fixer le jardin d'Eden. Vets le milieu de la grandeplains ces -deux fleuves se ra.pproohent a itel point ne resteplus guere entre eux qu'un,espace de septa huit ilieues. C'est

qu'est aujourd'hui la ville .de Bagdad. Un peu au-dessous setrcuvait Babylone. Les anciens nous ant lai ►sse de reette contreedes descriptions ravissantes. Un fait .digne de Ternarque,ajoute-t-on, c'est que le nom le ,pilus lane-len de Babykine, « Tin-tara signifie «.bosquet de la vie >. La fertilite du pays estdue a tout run sYsteme dIrrigation provenant de l'Euphrate. Lacontree aurairt autrefois poste le nom d' Edin qui, en assy-- izn signifie piaine. Les .hebreux l'auraient modifie « Edenmot qui, .darks leer langue, signifie dellees L'Euphrate se-rait done le fleuve sortant •du •ardin. Qua/it aux quatre bras, ilfaudrait les envis.ager commie quatre branches de l'Emphrate,entre autres 'deux eanaux dont on trouve des traces. Et quant -au Tigre, a certains points de vue,. ii est bien uii bras de l'Ett-plirate car it recoit par des canaux Time Partie des eaux de cefleuve. Ll se pounrait ,1716111e, suivaut l'opinion •'un savant de

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Prague, cute rEuiphrate et le Tigre anent ete remits autrefoispour ne former qu'un soul Bettye au-dessus de Bagdad et pourse se.parer a nouveau un peu plus loin.

A vrai dire ce ne sont la clue des hypotheses qui ne meritentpas metne qu'on les refute. Le simple fait qu'elles se contredi-serrt les tines les a.utres vient d'aineurs a l'appui de notre ma-niere de VOLT. Il ne fault pas ,thereher quelque pant en Mesopo-tamie ou ailleuirs Jardin d'Eden, pour la raison mien simpleque ce iardin ne dolt pas titre envisage comme .un endroit, matscomme urn etat d'ame de la premiere -humanite, l'etat d'arnourceleste et d'intelliigence spirituelle, l'etat d'innocence et de paixsereine des hommes -de l'epoqiie de rage d'or.

Oneis sont les arguments que nous. pouvons faire valvoir enfaveur de notre these ? Disons tout .d'abord qu'un grand nom-bre de documents prehistoriques nous parlent d'un jar din pa-radisiaque qui dolt avoir -etc le berceau d'une premibre hurna-nite. Les livres .sacres des Chinois pretendent (111'2u sommetdu moat Kouatilun, ;pros de la Porte -du ciel, se trouvait tin12-trdin avec une fontaine, la fontaine de l'immontalite, d'oft par-taient quatre fleuves. Les livres nacres des Perses tiennent un.Iangage sernblable. Ce jardin, d'ap.res eux, eta-it tin lieu de de-iices linfiniment plus beau que quoi que ce soit d'autre sur laterre. 11 renfermait rarbre .de la vie pres de la fontaine derimmortaIite, ma's it a ete dietruit par un serpent monstru:eux.La litterature- sect& des Hindons parile egalernent d'une mon-tagtie si &levee qu'elle touchait le ciel. Cette montagne, laSte Metro°, importante masse de gloire, etait inaccessible al'ho'mme impur. La mythologic grecque nous Merit rarbre attxp or-times o r d z j a rdin des He sp eride s

L'arbre de la vie, d-ont •l est parle ,dans la description bibli-que du Jardin d'Eden, sernble avoiT ete tres souvent representesur des cylifidres et des tablettes d'Assyrie et de Babylonie.Par contre, l'arbre de la connItissaince .du biers et du mal ne seretrouve nulle part dans les traditions des peuples a.nciens, saufpeitt-eitre sur tine figure babylonienne qui -le represente avectin llomme et une femme assis a ses pieds. Ces deux person-nages tendent 4a Main viers ses fruits et un serpent se tientdebout sum sa queue, derriere la femme.

-routes ces descriptions. puisees dans les documents sacresdes plus ancients peuples de la terre, sont allegoriQUOS. Fliesdatent d'une époque ancienne, au cours de laquelle on s'ex-

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primait d'une maniere iniagee et syrnbu4ique. Ce sont des re-miniscences d'un age plus ancien encore, age de bie-n-etre etde felicite resultant, pour l'humanite qui l'a vecu, de son etatde conjonction avec Dieu, le ciel et le monde spirituel. La plu-part des mythologies nous on.t conserve le souvenir de oetage heureux, rage d'or du genre humain. Emmanuel Sweden-borg l'appelle rage de la Tres Ancienne Eglise ou l'EgliseAdamique. Nous en reparlerons d'une maniere plus detaineedans irne conference subsequente. nous suffise, pour lepresent, en comparant toutes ces descriptions d'un jardin pa-radisiaque, berueau d'une premiere hurnanite, avec les ensei-gnements symbolliques du second chapitre de la Genese. deconclure a leur origine ou a leur source commune Nous com-prendrons alors que, sous le oouvert de l'allegorie, avec desdivergences qu'expiique le fait que ces reminiscences datentd'une epoque ou recriture n'etait pas encore connue et aucours de laquelle la decheance de l'humanite avant deja fausse]'intelligence et corrompu le .cceur des habitants de la terre, Pilesfont allusion non as a un jardin au sens littera] de ce terme,mais a un etat de felicite parfaite de Fame. N'est-il pas d'ail-leurs tout nature! de concevolT que Dieu a rnis l'hurnanite pri-mitive au benefice de toutes les writes spi•ituelles alors neces-saires a son bonheur ? Et qu'est-ce qui pourrait nous empecherde .croire qu'elle a realise ce honheur aussi longternps, qu'elleest restee affeoti<mnee aux lois de l'amour et de la sagesse duSeigneur ? Les maidens ont conserve par tra.clition et sansdo-utc aussi par revelation le souvenir de cet age heureux. Itsfont ensuite deer-it en un langage symbolique et image, le lan-gage ,des anciens peuples de .l'Orient, le langage des correspon-dances. II suffit, pour s'en oonvaincre, de comprendre que lacreation exteri•ure n'est que i'incorporation materielle, l'en-veloppe de lra creation linterieure et spirituelle et que, par con-sequent, claque objet de la nature concrete symbolise un sen-timent de l'arne on une pensée de l'esprit. Les hommes derage ,d'or pc.)ssedaient, en raison de leur etat primitif d'amourpour le Seigneur et pour le Tyrocitain, la perception intuitivedes relations qui existent entre les objets naturels et les affec-tions ou les idees spirituelles qu'ils symbolisent. Aussi Bien se

' Voir notre conference sur l'Ancienne Parole qui a precede laParole de l'Ancien Testament. En vente dans nos Agences de Publi-cations.

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servaient-ils de termes et d'objet concrets pour designer lesenseignementis divins. La Parole de Dieu, comme la plupart desdocuments sacres des plus anoiens peuoles de illOrient, a eteecnite .dans ce liangage symbollique. Die exprime de la sortedes vetrites profondes qui doivent servir a notre edificationspirituelle et .celeste. En Vinterpretant -d'apre.s ce oninciPe elles'illumdne d'ttne clarte merveilleuse et nous y decouvrons, ca-ches sous le voile de la lettre, des tresors de richesses spi-rituelles dont Ae lecteur superficiel ne peut se faire aucuneidee.

Cela .dit, voyons imaint 011 Elltlit ensemble qruelques-uns des en-seignements qu'a. 1.ttmiere de -la science des correspondancesnous Iprouvons retirer -de l'allegorie du Jardin d'Eden.

Notts nous son-Imes déjà pTor•once sur lo signification et lanature de ce jardin ,dans .lequel, aeons-sous dit, i1 ne faut pasvoir un site terrestre quelconque, mais iun &tat .d'am'e, etat debon:hear que nous pouvons, de nos lours encore, realiser dansune fliesure qui depend .de notre ,degre de conjonction avec leSeigneur, car, •'apre,s le syinbolisme biblique, !'Orient, c'est leSeigneur. Nous regardon.s vers ]'Onient quand nous -desirousvivre en .conjonction avec he Divin. L'aspiration des Adamiquesetait concentree -sur 4e Seigneur. Leur sagesse fat plantee enOrient', Cost-à-dire dans un ,retat .d'amour pour Dieu.

Cette sagesse deeoulait pour eux corrume Tun fleuve, 'imageque nous rotrouivons dans l'Apocalypse oil nous est parlédu fleuve d'eau-wive qui sort amt du trône de Dieu et del'Agneau (22. 1). Le fleuve du Jardin •'Eden est 1e merne quecelui de la Nouvelle Jerusalem. C'est le fleuve de la sagesse

' Les quatre points cardinaux out tine signification spirituelle. Lespeuples de Vantiquite en tenaient compte p.pur leurs ceremonies, et!'Orient etait a leur yeux le point le plus sacre. Its se tournaient decc ceité-IA pour leur culte... Nous aeons conserve la coutume debestir les Eglises de maniere a ce que les auditeurs soient tournes vers!'Orient. Chez les flebreux„ an contraire, la Porte du sanctuaire etaita !'Orient comme pour laisser entrer les rayons du soleil levant.Dans he ciel, dit Swedenborg, anges ont toujours devant eux leSeigneur revetu de •la gloire du Soleil spirituel... IA oil ils le voient setrouve pour eux I'Oricnt. Ii nous est dit du Seigneur tc Le Soleil levantnous a visites d'en-haut D. Des mages d'Orieiit N., inrent adorer !'enfantJesus. L'Apocalypse tnentionne un ange qui montait du cote dusoleil levant et qui tenait he sceau du Dieu vivant. Ch. Byse : Swe-denborg, tonic IV, p. 245. Dans tous ces passages it faut interpreterle mot o orient D dans son sens symbolique.

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Divine, de la Divine Write que irinflux du Seigneur generedans le cceur ou volonte de l'homnie, c'est-a-dire dansl'intime ;de .son titre pour vivifier ensuite son intelligence

Il nous est .dit de ce fleuve qu'il se partageait en quatre braspour arroser quatre ;pays Havila:h, l'Assyrie et lepays de l'Euphrate. Ces quatre pays symbolisent quatre re-gions spirituelles ou quatre la.cultes de Vesprit humain lavolonte ou l'arno.ur, l'entendement on le ratio-nalite et la irn&rrioire. S'il nous est dit idu premier bras de cefleuve arrosait la .contree d'Havilah ou .se trouve de l'orQui est bon, c'est qu'Havilah est le pays de d'amour celestedont l'or est le symbale dans la Parole de. Dieu. Les Adarnitesetaient affeetifs et celestes de mature. Le nom -de ice fleuve,Pischon„ signifie en langue .hebraique <.< qui collie en ahon-dance ,) expression qui earaoterise pre-cisernent richessede la .sagesse dont beneficiaient les hommes de l'itge d'or. Lebdelliurn on la perle, Vonyx ou le rubis x qui se rtrouvaient surle parcours de ce fleuve, fligurent les sautes et preeieusesverites .qui sont (le p.artage de l'homme qui vit dans urn katd'amour pour Dieu.

Poor comprendre le syrnbolisme des: regions arrosêes parles trois autrets .fleuves, it taut avoir et -6 Tendu attentif au .faitque les noms .de pays dont 14 nous est pane dans la Parole ont

Ces correspondances ne sont point arbitraires, nous l'avons main-tes lois fait rcmarquer. Partout, dans l'Ecriture, la pierre estl'embiCynie des faits solider et. par suite, des ve-rites sur lesquellesnous pouvons edifier notre foi. Les pierres preeieuses sont lessymboles des writes spirituelles. Elles oat tontes une significationparticuliêre, aussi bien celles du pectoral du souverain sacrificateur(Ex. 28 : 15-20) que celles qui dans l'Apocalypse ornent les fonde-nients de la Nouvelle Jerusalem (21 : 19-20).

11 en est de môme des noms de pays et de vines. Quand nous pen-sons de nos lours a certains pays, cc n'est pas lant leer configurationque nous avows dans l'esprit, mais bien plut5t le earaete're specialde ses habitants. Canaan, la Terre Sainte, typifie la vie celeste dela veritable snirittialite. L'Egypte Tepresente la science, le savoir del'hornme naturel. L'esclavagc des IsraOlites en Egypte symbolise ladomination de l'homme naturel dont on dolt s'affrancliirr en passantpar le desert des tentations et en traversant le Jourdain de la regéne-•ration qui nous met en possession du pays de is promesse, de laCanaan celeste. c'est-- d ire cie l'etat .d'amour et de sagesse spirituelle.

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taus, eux aussti, 1.1111e 'Signification spiritu011e. Cusch oiu l'Ethio-pie qu'arrose ile second fleuve nomme Guihon, ce qui signifie

valtee de grfice ›>, correspond a l'intelligence c'est-à-dire ála connaissance de rumour et de la foi. Aschur ott l'Assyriefigure les facilites rationnelles. Le pays qu'acroisait l'Eu-phrate repTesente Ia science de la .memoire (A. C. 120).

Le syrnbolisme des quatre fleuves nous .etant Tnaintenantconnu, etudions encore briëvement celusi des 'arbres de cejardin. Sri , comme nous le croyons, le Jardin d'Eden est uaetat dame. l'etat Warne des homilies de rage •d'or, con-uric

doit titre aussi celuli des chretiens I -eget-let-és par le Seigneur,les arbres en sont description ► crnagee. Remarquons toutdiabord a propos cle l'arbre de la Vie, que cette .appellationnest pas exacte, car le mot hebreux << hach•yem rendupar le mot vie es-t au duel, u-n cas qui n'existe pas en fra -n-gals et qui sert a -marquer la dualite. Ce serait done plusconforme au texte original de diire l'arbre des deux vies D.Que represents cet arbre dont it nous est ,dit que Dieu le fitpousser au milieu du jardin? Les arbres en general, nousl'a_vons vu a •ropos de l'ceuvre dtt troisi&me Jour de la crea-sion, syrnbollsent les perceptions et les ,connaissancesprocêde la sagesse. L'Arbre des deux Vies ( 1) nest done pasautre chose que le double influx .qui vient du Seigneur, sourceunique de 'la vie, et qui permet a •QUiCOrT1Q11C en be'neficie depercevolir (') le bien et le vrai. Cette .sainte influence, danssri double manifestation d'amour et de verite est la source detoutes les joies du •iel. C'est celle croft proviennent les doc-trines de Ala Nouvelle Eglise du Seigneur, appelee l'Eglise dela Nouvelle Jerusalem et c'est la raison pour .1!aCillellele livre de l'Apocalypse qui decnit cette Eglise sous l'irnagedune mille nous dit « Au milieu ,de la place de la vine, et

1 L'Arbre tie Vie plante au milieu du Jardin d'Eden, signiiiel'amour avec.: la foi qui en provient, et aussi la misericorde du Sei-gneur de qui proc&le tout amour et toute foi, par consequent toutevie Ch. Byse. Swedenborg, tome IV. p. 259.

On ignore aujourd'hui ce quest la perception. dit Swedenborg,et it expiique en quoi elle coinsiste. C'est one sensation interne, qui,venartt do Seigneur uniquement, indique si tcilc chose est conforrneau vrai et an bien ; elle etat habituelle dans Ia Tres Ancienne Eglise,chez les hotnmes celestes. Chez les an.ges elle se manifeste a on tres

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sur lies bords du fleuve etait l'Arbre de Vie qui porte douzesortes de .fruits, rendant son fruit chaque (AS, et les feuil'lesde cet arbre etaient pour la guerison des nations (-') Apoc.22. 2.

L'Arbre de la connaissance du Bien et du Mal ( 3) inthque

Haut degre ; car ils connaissent par elle ce qui est biers et ce qui estvrai, ce qui vient du Seigneur et ce qui vient d'eux-mernes, et. siquelqu'un s'approche d'eux, ils savent ce qu'il est a sa seule vue et aPinspection (rune seule de ses idees. L'homme spirituel n'a aucuneperception mais seulement la conscience ; l'homme naturel n'a pasmemo 1;1 conscience La perception ressemble done a cc qu'on appellea present l'intuition, mais elle me parait la clepasser en profondeuret en certitude. Ch. Byse. Idem. p. 261.

Douze signifie la plenitude. Voir sur les nornbres page 33,110h: 1 1.

2 Les graces celestes que l'Arbre de Vie nous communique uonr 'les(tats divers de notre regeneration sont <‹ les douze sortes de fruitsqu'il porte: Sur ses saintes branches croissent les marques de patiencedans les moments crafflietion„ de reconnaissance dans les saisons deprosperite. de confiance et de courage dans toms les orages de la vie,de charite, de justice, de bienveillance dans in vie journaliere, d'es-perance d'un monde meilleur, qui. tortes semblahles a des joyauxinestimables, scintillent dans chaque fruit d'or de cet arbre divin,dont les feuilles sent les verities pour is g.nerison des nations. Bailey :Doctrine de Swedenborg. Traci. par Mine Ellen Wolff, p. 36.

" L'Arbre de Ia connaissance du Bien et du Mal signifie la foi sen-sorielle„ In foi qui reste affaire de science on de memoire. Parc.onse-qu-ent l'intcrdiction de manger de son fruit, sous peine de mort. don-nait A entendre clue les hommes tie devaient as essayer de penetrerpar la raison riaturelle les choses spirituelles et celestes, et que, s'ils•ntraient dans cette vole, its perdraient Ia vie superieure dont ils

avaient joui jusqu'alors. Its n'ont malheureusernent pas term comptede cette defense et in menace divine s'est realisee. C'est cette devia-tion morale do l'humanite que nous appelons la chute. Le nom memedonne a cet arbre nous fait cornprendre ne s'agit pas d'•n arbremateriel. Un arbre de la connaissance dolt porter du fruit spirituel numental. Ce West ni tin pommier, ni tin °ranger. ni titt fignier, maisOvidernment tin arbre ideal, ce qu'un arbre reel no petit one sym-botiser.

Pourtant Diderot, considerant comma considerable l'interpretationlitteraliste du recit de la chute a tourne en ridicule cette belle page dela Genese, en disant : Pour tine pomme, le Dieu des chretiens a penitoute la race humaine et fait mourir son propre fils. Cela prouve quoDieu est tin pore qui s'occupe beaucoup de ses pommel et s'inquietefort peu de ses enfants.. Est-il possible d'être plus superficial ? Onattendrait une objection plus serieuse de la part d'un Encyclopediste ICh. Byse. Op. cit. p. 260.

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legalernent mr ótat spirituel. Ce West dome point un arbre na-turel. « La .connaissance du cote externe des chases, ditHamann, ;peut etre appelee connaissance du lien et du mat ;en ,effort, ramour de ce cote externe 'des chases, a rexclusiondes verites internes et superieures qui en constituentest Camour .du ,monde qui, avec l'amour .de soi-meme, est rod-gine du mai. L'esprit du bien n'exclut pas ramour de s'instruiredes vet-Res die fait, dites externes, naturelles ou scientifiques,Ili, a plus forte raison, l'amour plus eleve des verites internesqui (torment la vie a .des chases externes. II en resulte que laconnaissance du cote externe des chases est utile, Bien quepour elle-rneme, ,elle ne porte pas sur la veritó reelle. Cetteconnaissance peut titre figuree par un arbre qui ia ses usagesdans :le jardin 'de la sagesse, mois son fruit ne .doit pas servirde nourriture a notre carps spirituel parce que les veritesscientifiques et naturelies qu'il nous afire ne doivent servirqu'a confirmer les verites superieures 'et interieures, 'fligureespar l'Arbre des Vies, lesquelles sont les verges du sens internede la Parole. C'est pourquoi cet Arbre de la Science idoit res-ter place non pas au centre du jardin comme l'Arbre .des Vies,mais sur sa circartference .au sur ses cotes exterieurs)›.

iii nous reste a .êtudier encore avant de terminer, quelquesparticularites du, second chapitre de la Genese. Le lecteurattentif du texte bibli.que West pas :sans remarquer que cesecond chapitre 'semble nous Bonner une deuxienie et nouvelleversion de la creation. La crilbique sacree -s' en est oecupeeet, par la plume autorisee de plusieurs theologiens erudits,

affirme que ce second chapitre emane .d'une ..autre sourceque le premier. Le Plentateuque tout entier, dit-elle, -Westqu'une compilation de plusieurs anciens documents sacresde caractLires differents, facile:ment reconnaissables par lestyle et par quelques expressions particulieres. C'est ainsi quepour designer Dieu, le premier cliapritre de la C'enese emploiele mot « Elohim » tandis que le second se sert de rexpressionYahve Elohiim. Nous n'avons, pour ce qui nous concerne,aucune objection a reconnoitre que les livres du Pentateuquesont formes de deux att trois Imermoires sondes ensemble, cara nos ycux cette ,constatation ne diminue en riendivine de la Parole de Dieu. Nous crayons au contraire queeetrte .compilation de documents differents a .eté sagementdirigee par lo Divine Providence du Seigneur, afin que le texte

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sacre puisse repondre a des buts dont le lecteur superficielne saisira -poeut-titre que fres diffioilement la realite, trials dontle chretien, CPA trouve son plaisir a yonder les Ecrirtures, dis-cernera progressivement merveilleuse sagesse au fur etmesure qu'•l otrvriira les yeux de son entendement aux clartesspirituelle•s et celestes de Ia Parole. A .ce point de vue, peunoes importe que 'le Peintateuque soit l'cetivre d'un ou de plu-sieurs auteurs, le travail d'un ou de plusieurs compilateurs.Nous savons que tel qu'il est, bel i1 devaiit etre, et que c'estintentionnellernent que I'Etre .diivin est ,appe16 Jehovah Dieu(Yaltve Elohini) dans le second chapitre -de la GC taudis

est appele simplement Dieu (Elohim) dans lie premierrecut de lla Creation. Ces .deux norns ne sent jamais employesindifferemment Fun pour 1'autre. Le nom .de Yahve, Jehovah,que nos verslions francaLses de la Bible traduisent par le Sei-gneur et plus souvent encore l'Eternel, exprime le Prin-cipe le plus interieur .de "'Etre c'est-a-dire ('Amour. Lenom d'Elohifm, Dieu, exprirne son princiipe exterieur, celtri quise manifeste dans les lois et les couvres de so sagesse. Et cesdeux nouns juxtaposes designent ensemble les deux Prin.ciPesessentiels et coristi:tutifs de Ia Diviinite, ll'Amour et la Write,le Bien et le Vrai. Le premier ehapitre de IL., Genese nousparle .de la regeneration, c'est-a-dire de In creation spirituellede rame ,hurnaine. .de 'Fame qui a 1)esoin du Dieu de Write,d'Elohim pour Ia oanduire et la fortifier. ll va sans ,dire quele divtin Amour habite tofujou•s clans la divine Write qu'Il ins-pire, mains l'homme, dans le degre .spirituel de sa •egeneration,

- ;Ceti a pas ,conscience ; la divine Write Lui suffit. Par con tre,des parviient a •'etat celeste, un grand changement •'et-fectue en •1u4 ; c'est ka bonte maintenant qui Ifni inspire sespensees. Ce n'est pas ,que l'hornme .celeste apprecie mains Iaverite que .I'homjme spirituel, - mais it affeetionne davantage en-core La bont•, l'amour celeste. I1 ne discute plus autant lav(.., rite, car son grand soin est de Ia imettre en pratique. Leslois de -la justice eternelle ne sent Plus les sujets de son rai-sonnement, elles sant ecrites dans son •ceur ; 4 est main-tenant en paix et n'• plus qu'a utiliser les vertus et les graces

que l'amour infini et la sagesse supreme ont implantees dansson 'ame ; est entre dans le jar-din &Eden .qu'il n'a plusqu'a cultiver et a garden Darts tourtes les oeuvres de la Pro-VI-deuce iI voit •aintena.nt lie divin ,amour ,manifesto par la

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divine sagesse ('). apercoit non seulernent la logique de laDivinite en toutes chases, mais aussi sa :misericorde. Ce n'estplus Dieu seul, lElahhn, c'est Jehovah Dieu, Yahve Elohim, quile conduit, ,c'est Dieu ,comme sun Pere celeste qui lui parle ( 2).

Pour terminer, disons encore quelques mots de la forma-tion de la femme telle .qu'elle nous est decrite au secondchapitre die la Genese. Si lie Jardin .d'F.den symbolfise une Otast

si .l'Arbre des Vies •signifie la perception de l'influxvivifiant du Sehgneur, si •'Arbre de 'la connaissance du Bien etdu Mal represente la foi sensorielle dans la science des 'chosenexternes qui engendre l'amour -de soi et du monde, la femmedolt egalement revetir un sem symbOlique. Nous nous sou-venous qu'Adaim est un terme generique pour designer unepremiere hurnanite issue gar vole de regeneration progressived'une race anirnale anterieure que nous avons aPpelde

préaidaanique (3) 0 Et cette premiere !hum:mite nous est déjàpresentee comme ayant ete formee .d'hommes et de femmes

11 est excessivement interessant de comparer et d'etudier a lalumicrc de ce point de vue les diiferents passages de la Parole, ceuxdes Psanmes et des Prophetes en particulier, qui font appel a la deli-vrance de Dieu ou qui proclament son amour on sa misericorde. Lestermes que le textc original hebreu emploie sonft toujours intention-nellement choisis. 11 est des chapitresentiers ou l'on ne trouve qu'unseul de ces terines. Quand c'est Eloh.im qui est employe pour designer!a Divinite on pent titre stir que c'est parce que c'est le principespirituel, rceuvre de la divine Write, irinfluence de In divine Sagesse,qu'il s'agit de inettre en evidence. Quand l'Etre divin est appeldYalive, c'est s'agit au contraire de rceuva- e misericordieuse del'Amour divin. Et quand, comme c'est souvent le cas, ces deux termessont successivernent employes dans un nleme chapitre et pariois dansun me- me verses, ils le sent toujours en raison des rnenics conside-rations. Nous lisons par exemple au chap_ 3, vers. 18, d'Habakkuk :

Toutefois je me rejortirai en Jehovah et me ,rejouirai dans le Dieu dema delivrance ce qui signifie que les deux principes constihitifs dela Divinite, l'Amour et la Sagesse, le Dirin Bien et le Divin V-raisont les sources de toutt., joie veritable. 4.<En observant la juste con-venance de cos deux nonts et en nous rappelant leur signification,nous reconnaissons clans les Saintes Ecritures une beaute et 1L11C forceque• nous n'avions peut-titre pas soupconnees Sa.. Dr. Bailey. Op. cit.page 46_

Doctrine de Swedenborg, par Dr Bailey, page 47.

Voir notre conference stir la Parabole de la Creation, page 3.

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au sbeieme jour de la creation (t). Oue ,symbolise la femmetiree d'une cote d'Adam, pendant son sommeitl ?

Dans le seas interne de la Parole de Dieu, L.a femme re-presente toujours le coke aiffectii ou volontaire de la naturehumaine. C'est sons l'image d'u'ne femme que les mythologies,les anciennes traditions et .les antiques ,poemes incorporaientI'amour et les affections du ecear, les graces. de l'espriit et ,lessenthnents religietix. Celia tient sans doute au fait que d'unemaniere asses generale le cara-ctere féminin est plus senti-mental et plus affectueux que celui de l'homme. La femmeest plus devotionnell-e ; on le remarque .dans les Eglises, dansle sein desquelles ferninin predcrmine. C'est en vertude cette disposition naturelle -de la femme que cettefraction de l'hurnanite qui manifeste le plus son amour pourle Seigneur, est appelee dans les Eartitures : ll'epouse de l'a-gneau (2). Dans le passage qui nous occupe la .fem -me estdone une affection que 1 ' h um anite m tie !pa rvenue a l'etatceleste, syl-nbolise par Eden, •e poss&Iait ,pas encore. Mais,avant de caracteriser -cette affection, examinons ensemble leseas que nous devons attribuer a cette p-arole que le textebibl‘ique met dans la bouche de Jehovah Dieu : « El n'est pasbon ,que l'homme suit seal. >›I•lotts avons la_ le 'premier exemplebiblique ,d'une affirmation ou dune verite que les doctrines de

Nouvellle Eglise qualifient d'apparente. Tres souverrt dans laBible les hommes attrtibuent a Dieu lettr.s desirs et leurs pen-sees. II nous est souvent dirt tie Dieu quill se venge et gulls'irrite et pourtiant les sentiments de vengeance et -de colerelui demeurent strangers. Dans le recut -du sacrifice d'Isaac,

II y aurait Bien des arguments a faire valofr pour etablir l'exis-tencc d'autres habitants de la terre a l'epoque .adamique et pourmontrer que lc recit de la Genese West pas l'histoire particulieredune premiere famille humaine. Nous lisons par exemple que lorsqueCain eut tue son frere Abel et qu'il eut ete repousse par le Seigneur,it se plaignit en clisant : Quiconque me trouvera me tuera EtJehovah-Dieu mit tine marque sur Cain afin quiconque le trouve-rait ne le tuât ;point_ Or de qui pouvait-il avoir pear, s'il n'y avaitsur la terre que son p&re ou sa mere ? Au verset 17 it nous est dit queCain bfitit tine ville. La construction d'une villc implique l'existencede plus d'une

2 L'Eglise de la Nouvelle Jerusalem est egaletnent ,typifiee dansl'Apocalypse par une femme aureole° du soleil. ayant la lune sousses pieds et une couronne de douze etoiles sur in tete (Apoc. 12 : 1).

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nous est ,dit de Dieu .qu'll comrnanda a Abraham de lui immolerson enfant, .mais en realite ce patriarche n'a fait que plendreles injonetions de sa conscience 'mal .64:Jlairee eat ,partiellementidoLatre pour un commandement du Tres Haut. Dans tin corn-mentaire qu'i't a fait du passage qui nous occupe, M. Humartn,autrefois pasteur de la Nouvelle Eglise de Paris, s'exprimecomnie suit Le imal •que l'hornme desire, s'imagineque c'es.t un bien, ne lui est pas refuse, et rnerne Dieu laissequel'quefois supposer a l'homme sensoriel que toile est bienlea vulonte divine. Mais 'Fe Seigneur s'efforce toujours, avant del'abandonner a sa rnauvaise pensee, .d'eclairer l'hornme et del'eloigner du mai, autant que cella est compatible avec sonfibre arbitre. C'est ainsi qu'avant de satisfaire a scri clesird'avoir tine aide semblable a lui, Jehovah via lui faire passeren !revue une a une, s.ous l.a figure de betes et d'oiseaux, toutesles bonnes affections .auxquelles it sutii ,rait de s'attacher pourne pas 'perdre son etat d'integrite d'homme celeste. II nousest par consequent dit : Jehovah Dieu Forma de l'humus routebete du champ et tout ois-eau des cieux et 11 les anzena versl'homme pour volt- comment it ter nommerait, et cheque nomque l'homme donnait d une ame 1 ,ivente dtait son nom. (Gen.2 : 19). Nous apprencns par •ce passage que Dieu fit germerclans l'homme toutes les affections spirittrePles de l'entende-merit ( 1 ), pour les Iut faire apPrecier. Et cependant 'mallgre l.apossession de toutes ,ces richesses celestes et spirituelles,dans toutes ces affections du: bien et du vrai,l'homme ne trourvapas tine aide semblaible a lilt Son desir ,de ne plus se sentirseul en face ,de Dieu (c'est-a-dire de ne plus se conjoindre a Luipar le seul cote interne de sa nature) le 'poussa a s'abandon-ner de plus en plus a l'amour .de sot et du monde, a I'amourdes chores externes, disposition tres tidelement figuree parun assoupissenient de In vie interieure et elevee d'homme ce-leste D . Le sommelil que Dieu fit tomber s -ur Adam et pendantlequel II prit une de ses cotes pour en former une femme mar-que done un premier etat de deehea -nce, d'assoupissement dela vie celeste de l'humanite adarnique, un acheminemen't versun etat spirituel inferieur occasionne par le .desir de ne plusvivre uniquement dans l'amour .de Dieu, 'mais de satisfaire

' Nous avons &là dit que les animaux typilient les honnes et lesmauvaises affections de l'homme. suivant qu'ils sont utiles ou nuisi-Nes.

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egalernent a ]'amour de soi. C'est 'la cette nouvelle affectionque l'humani ►e adamique -ne connaissait as dans gybes premierssiecles de -Page d'or. La femme figure done ici Faffeetion del'homme pour son propre. La cote dont elle a ete tiree, rept -6-senite le propre de l'homrne que le Sdigneur vivifie. Les os ducorps symbolisent la mort. La vision des osseinents d'Ezeehiel(27 : 6) nous •'enseigne. La chair par contre symbolise la viespirituelle. Prendre la cote d'Adain, l'entourer de chair et enformer une femme semblable a lui c'est, dans le sens interne,vivifier ie propre rhorntne, c'est-à-drire son desir d'agircomme par lui-merne, saris le priver pour cela des joies duJardin .de la Sagesse ou du Paradis terrestre. Ge fut nean-moins pour l'homme une -decheanee, car, -de celeste quit availete a l'origine Oars qu'il ne vivait que d'aprês les affectionsde son interne, it devint celeste-spirituel et se laissa guiderdavantage par les -affections de son externe. Nous verronsdans notre p•ochaine conference que ce fat pour l'humaniteadamique un acheminement viers la chute dont it nous estparle au chapitre truisieme .de la Genése et par consequent ledeclin de la periode foncierement la plus .heureuse .qu'ait vecuele genre humain sur notre globe.

Spiritueillement interprets, le resit du Jardin d'Eden n'offreTien en sori d'incomprehensible, ,de deraisonnable ou d'enfan-tin. Dans le langage de la sagesse antique 111 nous presenteau contraire des enseignements d'une grande portee morale etrelligieuse, des lecons d'une profonde et hienfaisante philoso-phie. 11 nous ,donne a comprendre que l'hurnme a commencepar vivre dans un &at d'innoc•nce et d'armour qui lui procu-rait sur terre ,des jouissances celestes et spirituelles d'unPrix inestimable. Ces jouissances resuItaient en particalier dela perception qu'il possedlait par intuition des enseignementsdivins, car il vivait en conjonctiion avec le Seigneur.

II nous est precieux de savoir ces chose's, car ce qui fut tintemps, peat etre a nouveau et nous croyons, que le retovrrage d'or pour l'hurnarvite constitue -certainernent un des butsde l'ceuvre grandiose de la redemption .du monde. Nous devonsrenrtrer en possession du jardin d'Eden.

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GUSTAVE REGAMEY
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Le resit biblique de la chute

Pour Antedligence du resit biblique de la chute. iil est bon denous rappeler tres brievement ce clue nous avons appris dansnos deux precedentes etudes sur da Pa rabole de la Creation etsur l'Allegorie du Jardin & 3den

1. Adam West pas un 'etre l'aneetre de la racehum:tine. C'est un nom colleetif, celui dune premiere humanitedou•e de la faculte Wain-ter et de compTendre le Bien et le vraidig nos. C'est Ihornme et la .fernme (der Mensch) de cette pre-miere humanite.

2. Le resit biblique .de la creation n'a pas pour but celui denous •enseig-ner sur les urigines et la iormation de I'universmateriel. Le premier temps dont il nous parle est celui del'Opoque de renfance et de l'etat d'innocence celeste de cettepremiere humanite dont le souvenir est reste grave dans -lestextes sac res les plus anciens sous la denomination de

3. L'humanite primitive s'est elevee du naturalisme a laspiritualite. ("es' lh re que signifie. dans 'le sens interne de laParole, :la creation du del et de la terre. Creer, c'est 1 -egerierer.Le ciel est l'interne de l'hornme, sa volonte, son entendement ;is terre est sa nature externe. Les six jours de la creation et leseptierne consacre au repos de Dieu typifient les differentesetapes de la regeneration de rhumanite primitive, jusqu'a larealisation de son état adamique de ielicite celeste, resultaatde l'harmonie de sa volonte et de son entendement avec!'amour et la sagesse de Dieu.

4. Le jardi•n •cl'Eden est un etat d'ame, l'etat de incite ce-leste dont beneficia la premiere humanite adamique, aussi long-tetrips qu'elle Testa affectionnee aux lois de l'amour et de lasagesse tin Createur. Cet kat est typifiesurtout par des arbrcs

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du jandin parmi lesquels en est 'deux qui doivent retenirnot re attention l'arbre de vie (cu plutOt des vies) etl'arbre .de la .connaissane du Ibien et du rnal.

Nous sommes maintenant en mesure d'aborder Petude durecit .biblique de la chute et de comprendre I,a veritabletune de ce que Von a convent' d'appeler lie •êche or'i'ginel.

One .devons-notts entendTe par le phenomene de la -chute?Nous rayons dit que l'homme await et:6 done par creation dedeux facultes constitutives : .la volonte et l'enten•ement. Savolonte, d'-oft viennent ses affections, est le receptacle de lachaleur pirituelqe.ou de l'•mour divin et son errtendement croftresultent ses pensees est le receptacle -de la (lumiere on de lasagesse Ainsi, -comme son Greateur., l'homme estamour et intelligence, avec Bette difference cependant queDieu est en soi l'a'm'our ,meirne et 'intelligence .meme, Landisque l'homme n'es• glean simple recipient -de l'amou• et de lasagesse qtti procedent de Dieu. Mais, tel que nous le •onnais-sons, l'homme presente un aspect bien pen •con-forme a sondivin modele aussi bien 'chacun s'accorde-t-il a reconn-aitrequ'il est •c1.6chu. Bernardin -de St-Pierre s'esi .derria•de pour-quoi ,l'homme etait seul de tous les anirmaux qui souffraitd'autre ,maux que ceux de isa nature. Et 14 -repond a cette Ques-tion en -disant : La nature de nos maul en decele l'origine.Si l'homme se rend 111i- -name malhe•ireux, c'est .qu'il a voulnlui-meme etre arbiltre -de ison sort. L'homrne est un Dieu exile.Le Tegne .de Saturne, le siècle l'age d'or. ila botte de Pan-dare &oft sortirent toes -les maux -et dans laquelle i.I ne Testaque l'esperance„ :mule allegories sernblables rep andues dansles mythologies de toutes les nations attestent .1a felicite et ladecadence des premiers •ornmes D. Marc Aure•e ava:!it déjàexprirne cette pensee, car 14 appelait l'Ame un Dieu exile, ex-pression que nous trouvons aussi .dans ce vers demeure fa-meux .du poéte Lamartine L'h-ornme est un Dieu decthu, quise souvienit des eleux .

Comment s'exp•iquer cette dechea_nce ? Par 4e mauvaisusage que l'homme fit de son libre arbibre. A 1.'origine, lesdeux faculties constitutives de sa mature, la volonte et l'enten-dement etaient Ses affections etaient .apipTouvees par sonintelligence et ses pens6es .etaient agreees par sa volonte.Pour connaitte et airner les verites divines ill n'avait pus be-S Oirl de revelation dorite. Il •ecevalit toutes connaissan.ces

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qui .lui etaient mecessaires 'par un influx gzlivin. i1 en resultaitclue les verites divines etaient en quelque sorte gravees dansson cceur. 1.1 avait le pouvoir de se conjoindre a on Gre'ateuret d.e le reconnaitre ,corrume .1a source unique de la vie. ?daisit avait aussi, en raison mettle de son fibre arblitre, la facultede .s'en detourner et de s'en detacher pour s'aimer lui-tnemeexciusivement. C'est imatheureusernent ce qu'il fit et, simplerecipient de la vie qui lui venait .de Dieu, l'homme finit pars'illusionner au tpoint -de °noire qu'il la possedait en soi. En celaisant it perdit is /*ante de la vie .divilne pour Jaqueltle •valt.ete cree. La chute a done ete is substitution de i'arnour de soia l'amour de Dieu et du lien general. Tout cela est deoritboliquement dans da Genese. Fissayons de •ous en rendrecumpte, Trials pour proceder avec .ordre, •ommencons par re-futer riinterpretation litterale de ce recit, .car °fire desdifficultes insurmontables.

Les p-artisans du sens littera! des Ecri'tures se represententnos .premiers ,parents •ornme ,aYant ete places par le Createurdans un jardin au sein ductile] ils furent seduits par un serpentqui leur persuada de manger dFu frtAt .d'un .arbre extraordi-naire dont ile Seigneur •1-eur avait ,dit : ,‹ Vous n'en mangerezpas Et, pour avoir •obei aux ,sollicitations de ce serpent, ilsout ete I'objet crime malediction terrible, malediction qui pLseet ,.psera toujours 'stir dears d.esicendants ; Ms ant ete -chasses duparadis, .condamnes a trainer ;une vie de misere, de souffranceet de labeur p6nible, pour .devoir ensuitie mourir d'une mort quileer rOpugne et dont la seule ponsee er•poisonne tout ce qu'ilpourralit y avoir encore de Wen etre 'dans leur triste existence.Car, dans la pensee de ceux , qui interpretent a la 'lettre Ile recitde la chute, rhornme n'est pas destine a passer par le pheno-mene de la [aloft. A supposer ,n'etzt pas elk dans la pens&du Seigneur .de le faire jouir de l'irnmortalite sur -cette terreoft est venu a l'exiistence, devait y tout d'abordune vie exempte de travail et de difficultes. pour en etre en-suite enleve a .la !maniere d'He•oc et d'Filie et trans-plante dans rte ciel sans passer par la -vallee que psalmiste4PPell.le vallee de fornbre de la -mort D Mats, ajou-to-t-on,la .deisobeissance ode l'homme a determinE,'- un changement dedispositions de la part du Pere celeste a son ,dgard et le Dieutrois lois saint et tout amour. dont on nous di-t gull est lenta in colere et abondant en gr2ices. hti a enleve "'assurance de

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son immortalite pour -le pionger dans l'incertsitude -de la vie avenir et dans 'les perpetuels conflits de •'existence presente.Et, p-our qu'il suit ,contraint de travailler ici-bas a la sueur deson front, la terre elle-merne a ete 'maudite et frappee de ste-rilite ; le 'paradis terrestre a ete change en un desert aridedans lequel Dieu a plante des epines et cies ronces.

Quelque incroyable. 'que puisse nous paraitre une pareilleconception, el le est partage-e de nos fours encore par un tresgrand normlyre .decroyants qui ne se rendent malhenreusernentpas compte de tout 'le ridicule dont dls entaohent la Parole deDieu. Car 'enfin n'est-il pas &range de se representeT Ic Crea-teur CO aline ayant plaice .dan ►s +le paradis un arbre dont le fruitetait defendu et qui n'avait pas d'autre raison d'OtTe que celled'exciter la tentation .de nos .premiers parents Est-ce ainsiCale -le Seigneur agit h-albirtue•lement ? Ne nous est-il pas ditdans les Ecritures -que Dieu ne tente perstorme ? Pourquoi doneaurait-Il deroge a ce principe en exposant Adam et Eve au.danger d'une tentation a laquelle II savait .d'-avance que sescreatures ne resisteraient pas? En outre, comment compren-dre que nos premiers parents alent ete sednits- par un animal,eux qui etaient sorts parfaits des mains de ieur Createur.Comment se representer qu'un.e bete des 'champs, fist-elle laplus rus6e,. ait pa !, s Cloigner de Dieu? Ce-tte 'conception er-ronee n'a pas resiste aux ass,auts de rineredulite des ennemisde l'Evangile. Aussi hien toms ceux qu omit voulu ,prendredefense du recit biblique de la chute tout en admettant ]'inter-pretation litteirat!e du -text° .sacre„ senti 1e besoin de faireintervenir le 'diable dans cette histoire, lequel, -disent-ils, &estruanifest..'• sous la IGrme Tun serpent a nos premders parents.Le texte biblique n'en panic pourtant pas. II dit simplement :-« Or le serpent etait gins fin que touts les anirnaux des champsque rEternel Dieu a.vait crees D. Dans tine etude qu'il a con-sacree a ce .sujet, M. .Ie Dr. Bailey, qui a fait cette rernarque,ajoute « Et si le diable etait le vrai coupab)le, -comment sefait-il echappa sans un mot de blame, tandis que son ins-trument passif, le rruallieureux serpent est inaudit. D'aprescette maniere de comprendre le recit, it nest point question duveritable coupable, trials le serpent est condamne fr marchersur le - ventre tens les Tours vie et a manger 1-asiere. Et, pour completer le . rnerveilleux de l'histoire, non seu-lement le dimple echappa a toute punition, mats le 'serpert 4th-

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.1118/Tie ne fait aucune attention a -la 5nourriture qui 1u est pres-crite r oar, pas plus qu'u-n autre animal -carnivore, le serpentne mange .de la poussiere Seals, en definitive, l'homme et lafemme semMent avOilT ete punis dans leur p-osterite.

Telles scent quelques-tines des -difficaltes insurrnantables quesonleve l'interpretation 'litterale de ,cc recit. La chute .de

ne saurait s'ex-piliquer de cette -ma-niere„ Ce n'estpar le recut de cette simple desobeissance qu'on peut interpre-ter Ile fait que l'amour -de Dieu, qui devait pr6domin -er clans

-ocuar de I'hoiiinie, iui est devena an sentiment a peu prêsetranger, tandis qu'au contraire l'amo-ur de sot, ceitti qui de-vrait avoir le -mains de prise dans son time. est -.eel-1_1i qui 11-14 ,inspire jusqu'aux .plus petits details de sa conduite de chaquejour. vient cette predominance ,des plaisirs impurs et .mal-satins a-uxquels -s'adonne •11 -mmanite, alors que toutes des con-siderations -de sante, de Bien-titre, de veritables jcruissancessociales •evraient .nott.s engager a ne re-chercher que des dis-tractions sables, pares et pacifiques ? Le desordre qui refinedans la s-ociete correspond a cequi qui caraeterise le mentaldes - individus et 1.'unique .desolk":issance du Jardin d'Eden nesaurait en etre la cause.

'Maio ii y a (plus encore. Interpret6e litterallernent, la sentencede malediction qui sort de la lbouche du Createur est en con-tradiction absoiue avec tout .ce ique no:us savons de l'arnourinfinimcnt misericordieux 'de notre Pere Celeste, de Cequi dont

est dit que se-s -compassiions sort par dessus toutes ses ceu-vres. Le Seigneur ne -clAtie pas. II est dit de Lai dans le. Byredu propliete Malac.-,Itie (3.0 : a Parce que je suis Jehova et queje ne change point, vows, -enfants de Jacob, votes n'ave.z pasete consurnes ,›. Uepitre -de Jacques nous le presente -comme<Pere .des Iturnieres en qui it li'y a point de variation ni aucuneombre de ohangement. Dieu est - amour ! » - Et tout enseigmementqui nous le presenterait sons un jour different serait contrai•ea sa nature. II irnporte que noes nous elevions 'avec energlecontre q'interpretation (rune theologie enfant -hie dans son rai-sonnernent niais dangereuse pour la foi, QUi .nous representeDieu ccuume Van -de nous, c'est-à-dire ,partage dans son atti-tude a notre Cgard et -QC-dant tanttit a des sentiments de justiceet -de rar4rbution, tantOrt a des sentiments Tarnow et de pardon.

On nous dit, pour expliquer !punition terrible — le .mot-11 est pas trop fort — a iniFigee a toute il'humanite .en

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personne ,d'Adam et d'Eve, qu'll leur await formellement pres-crit do ne pas manger du fruit -de l'arbre de la ,connaissan.ce-du hien et du mal et qu'll les avant avertis qu'a-u jour rn illsen mangeraient ils mourraient. Le Seigneur, ajoute-t-on, e'taithe par cette declaration. I4. .devait, par consequent, a la saintetede sa justice d'executer sa menace. Mats ,cette interpretationlitterale du texte ne fait qu'ajouter une -difficulte nouvelletoutes celles que no-us aeons -a -6;a mentionnees, car la Biblenous renseigne positivement sur duree de la vie d'Adamqui fut de 930 ans. Ce me 'tut ,donc pas au jour oii Hs rniangerentsol-disant du 'fruit defendu que nos premiers par-ents rno -u-rurent. La sentence de i'Eternei-Dieu ne s'est -done pas exêcu-tee a la lettre. D'ailleurs, Ala mart dont it est question dans cepassage n'est p-as Ia mart ,du corps, iaquelle a tottjours faitpantie du plan divin. La mort dont s'agit est la .rnort spiri-tuelle et c'est sipirituellement que nous devons interpreter toutce recit ,cornme la Parole de Dieu toute entire. <‹ Dan: le sensspirituel L-- mans ernpr-untons encore cette reflexion a d'ouvrageidu Dr. Bailey — ,ces paroles : KE au jour on tu en mangeras,tu rnourras », sont .un avertissement misericordieux, .preve-nant rhoirrane •que s'il rejette 4econs de le sagesse divinefigurees par les autres arbre-s du Jardin d'Eden pour se guideruniquement par les apparences trornpeuses de son propre sa-vour (fligurees par l'arbre de la ,c,onnaissance du Bien et dumal), it viendrait a dechoir dans un etat externe, bas et seri-suel ; et l'apc5tre Paul nous .que l'affection de Ia chair donnela mort, imams que i'affeetion de iresprit produit la vie et Iapaix. Comprises ainsi, dans leur significatti,on veritable, cesparoles, au lieu d'une menace, ne sont qu'u-n conseil paternelinstruisant l'homme des consequences de sa desobeissance auxlois de cla. sagesse divine , mqui ne sont que bonte et verite. Cesconsequences sont inevitables, car l'homme ne peut se detour-ner de Ia lumfere de Ira verite sans se trouver dans Iles tené'-bres ; iI ne peut se -derober a la chaIeur vivifiante de l'arnocurdivin sans etre envahi par le froid mortel de regoisme ; II nepeut persister a rester dans le •degre inf6rieur de son etre etrefuser -de s'elever dans les degres superiettrs sans devenir uninsense, egoiste et sensuel. Or l'ignorance, 4'egoisine et tla sen-sualkite constituent la mort spirituelle e-t, au jour, a I'lleuremerne oil nous adopto-ns ces principes, nous niourronstuelllement

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Le recit bib!ique de It chute (Gen. 2. 18 a 3. 24) nous decritbrievernent et sous une forme •altlegorique toute tine periodededecheance des temps tries anciens. Cette decheanice, insigni-fiante a ses origines s'est igraiduellement accrue dans le cursdes ages. La pente du mal est insensible a ses debuts. LI n'ypas de mal, c'est du moins l'opinion quasi generale, a MoireLill Te rre de yin. Et cependant, pour combien ide pauvres bu-veurs_ deur premier verre de yin n'a-t-il pas ete le premiercoup de pioche dont s'est creusee leur tombe d'ivrogne ? Lapremiere queirelle, sans importa.noe, - semble-t-il. Tun enfantavec ses camarades, n'a-t-elle pas ete la premiere pierre donts'est i'nurêe ila prison dans ilaquelle on a plus tard Penier-trier comime un criminel II nous est clifficile, cela va sansdire. de concevoir exactement la nature de la premiere etapefrancl-ne par la fres ancienne huirnanite dans Ia vole de la de-

; trials nous pouvons afliriiner que, de bon gull etaitsorti des mains du Createur, l'humme West pas idevenu subite-ment 'mauvais. Ce n'est pas d'un instant a l'autre que !Inno-cence a fait place a regoisme et a la •cupidite_ Tout s'accom-plit progressivement dans vie, le bien comme le mad. Lesroyaumes et les empires des temps an-ciens, l'Ass-y-rie, l'Egypte,Rome, la Grece et beaucoup d'a.utres dont Phistoire nous re-trace l'ap•ogee et Ia decheance, n'ont pas decline d'un loura l'autre.

La premiere alteration du bonheur dont jouissait la tiesancienne humainite on, comme Swedenborg l'appelle, la TresAncienne Eglise, l'Eglise de l'Age l'Econornie Adarnique,-nous est idecrite sons !Image du sommeil qui -bombe sur Adarn,sommeil au tours -duquel, d'une de ses cotes, Dieu forma unefemme, afire qu'ii ait une aide semblable a lui. Le sommeil esttoujours idans les Ecritures, le symbode de la predominencedu nature! sur le spirituel chez l'homme. L'alternance des etatsde veille et ide soimmeil, c'esit-a-dire de poursuite des veritiesspirituelles et des verities scientifiques et naturelles est utile,dans leis limites de leer importance iC'est dans ce seas quenous devons entendre cet encouragement du Ps. 127. 20 :

Dieu donne le repos a celui gull! .airne D Mais, nous devonsprendre garde de ne pas nous laissez ;davantage influencerpar la recherche ides joulissances naturelles que par celle desverites spirituelles. Notre priere •oit etile celle du psaImiste(13. 4) ,<Eclaire mes yeu de pent que je donne du som-

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mei] •de la mart >) Quand I'homme se laisse influencer par latrompeuse apparence des sens nature's qui I'inciinent a croirequ'il 2-,enere lud-merne ses pensc"..:es et ses sentiments, quandcommence a se persuader qu'il posse-de en ipropre la vie def'entendement et de la volonte, it se detonate alors graduelle-ment de Dieu pour se considérer Ilui-rnèrne. II se detache deramour ,de Dieu et du prochain pour s'aimer Ini-meme, pouraimer son prop re.

C'est la ce que typi•ie l'appari•ion de la femme qui repre-sente l'affection, le volontaire et le propre de l'hornme. Car iiine s'agit pas lei •'une explication •naturelle de la creationde la femme puisque, dàs les -origines de l'hurnanite, les deuxsexes a'va'ient ete crees (Geri. 1. 27) ( 1 ).

Notts avons ici une image de ce que Dent devenir la naturehumaine quart(' Dieu la reveille de son s.onirneil spirituel.L'Eglise Ad•mique avait •cleia :perdu conscience ide vraie vie.Elle etait tombee du niveau celeste de son existence A un ni-vean .de vie inf•rieure et naturelle. C'est alors que le Seigneur,dans tin sentiment de prolonde affection pour cette humaretequ'il avait creee a son image et qui deja se separait de Lui,vivifia sa volontó La 'femme dune des cotes de l'homme,est le symhole de ce que peut devenir sa volortte regeneree.

L'homme de cette epoque, bien que vivant une vie natn-etait encore innocent. n'avait pas encore goate du fruit

de 1'arbre .de la connaissance du bien et du mal. 11 ne s'êtaitpas encore confirme dans l'erreur. Ses plus hautes facilites.spirituelles etaient settlement endo•mies, mais •et ei*tat iuifaisait courir le danger de s'eloigner de l'Arbre de Vie, pours'approcher de celui la connaissaace du bien et du mal.

fl Ito fut donne une aide semblable a Ii.ii. Mais le tort del'home fut de ne pas save it reconnaitre que cette faculte queDieu lui aceord-ait de vouloir .agir ccxnime par lui-trkl-'me, luivenait en re'aIite du Seigneur. Dans l'aide qui lui fut donnee,it ne \rit qu'une auxiliaire qui etait os :de ses os et •hair de sachair et it l'appela femme ou epouse, parce ,que. nous dit lete.xte, elle avait ête prise .de l'homme. Constatons en passant,qu'A ce point de vue. l'humanite n'a gu'ere change depuis Destemps prehistoriques, car, de nos jours encore, 1-10 LIS ne SOM-

Voir notre brochure sur le jardin d'Edera p. 14.

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mes maIheureusement que trop portes a dire que tout ce quenous recevons 'clu Seigneur Ti'est en realite que le produit denotre intelligence et .de nos facilites naturelles.

Cela tdit, etudions ensemble, dans 'leur sens. interne, les prin-cipaux passages du recit de Ia. chute, Le chapitre trois de laGenese commence ,par compte-renclu (1'. -un dialogue echangeenure la femme ou la volonte de l'homime, et le serpent quele texte nous dit etre :le plus ruse des artimaux des champs.I I va san.s dire que le serpent roue ice un role figuratif_ Cetanimal vit et se :rneut pres de :la terre. III :se glissc et rarnpepar des -ondulations qui ltd communiquent la :configuration duterrain. 1:1 y a des serpents inoffensifs et d'autres qui tsont mor-tellement venimeux. De ces faits, nous tirons facilement rana-logie •du serpent avec ces affections de notre nature qui nousenc.,•ouragent a placer tout notre boniheur dans .les satisfactionssensorieilles. Le serpent c'est done dans la Parole de Dieul'attraction et le pouvoir des sens, le :plaisir et la jouissancedes yeux, :du goilt, de l'oule et :de l'odorat_ Les affections sen-sorielles ont sans doute leur utilite bien qu'elles appartiennentau degre inferieur de notre. nature. Car -ne nous &tail pasagreable c1 contem.plec les beautes de la nature dans laquelle'nous vivons, d'en ecouter avec plaisir les harmonies. d'en res-pirer avec -del-ices les parfums odoriferants et .d'en savoureravec reconnalissance la nourriture, que la Providence nous ac-corde poIir -nous soutenir, nos corps ine pourraient ?gas nousservir d'instruments pour deveilopper :les facilites de Leserpent a :done sa :place 'dans le Tnicrocostne qu'est :notre na-ture haniaine. Les tr&s anciens le consirderaient done cornmel'ernb;ërne de l'h3mme sensoriel, dans le bon et dans le ma-u-v:iis seas ; clans .1c bon sens quand la :satisfaction sensoriellee. extericure Ctait -dominee par - celle des verites inter-lent-es deI'esprit et du :cceur, et dans :le mauvais sens quand, au con-traire, etait domine par ses appetits inferieurs, sesdesirs :charneqs :qui l'incitaient a regarkler en bas pluteit qu'enhaut, an 'clehors, plutOt :qu'att dedans. Nous lisons dans le livredes Psaurnes que les Hammes 'meeha.nts et vialents ont aigniselours langues comme :des serpents :et qu'ils ont du venire danstear •ouche (Ps. 140. 4). L'homme sensoriel que domine le ser-pent e&t celui qui tie croit qu.'a ce qui tornbe sous le coup del'exp-erience des sens natureis, ce qui •1'arnene a vier l'exis-tenc..,e de Dieu qu'il ne :peut ni voir, ni toucher. ni entendre.

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Quand le sensoriel Cali, nous le repetons, est une •faculte indis-pensable a notre nature, puisque sans Ia sensibilite les ave-nues de la ,pensee nous seraient fel -m.6es, essaie de .dormineret de mepriser nos aspirations superieures, it sort des .11.mites

ta 111i sont assiznees et lone de role -du serpent fascinateur.C'est une disposition .du principe sensoriel .que de 'dormer unegrande importanpe, souvent meme la plus grande importanceau savoir hurnain. Nous devons reconnaitre toute I'importancede la science des °hoses naturell.es, cela va sans dire, maisce n'est qu'en subordonnant l'affection que cette science .nousinspire a celle que nous devons eprouver pour les vertites dela revelation de Dieu que, suivant le conscil .de la sagesse duSeigneur, nous devenons P ruden ts comme des serpents' et sim-ples cornme des colombes.- Matth. 10. 16. La faute que cornmi-rent tout .d'abord nos premiers parents fat de commencer pardesirer le fruit ide Parbre de la science, de 'preference a iceluide l'arbre de la vie. Le texte parabolique de la G'en'ese ex-prime cette preference en situant, .darns la reponse que la fem-me fit au serpent, l'arbre de la science au milieu du jarclin,alors .que cette place etait cone attriibtiee par le Seigneurl'arbre de la Vie. II est fres interessant de comparer a .ce pointde vue les versets 9, 16 et 17 du chapitre second avec le ver-set 3 .du chapitre suivant. Nous avails dit dtr Jardinqu'il etait un &tat ;Petal d'innocence celeste realiis4 parles tres anciens et qui consistait pour eux a se laisser .diTigerpar l'influx de la sagesse du Seigneur. Dams cet •tat, ilsvoyaient I'Arbre de la Vie au milieu du Jardin. Mais leursdescendants perdirent cet etat d'innocence au fur et a me-sure qu'ils voulurent se laisser guider .dams la recherche dela verite par la science. resultant .du temoignage des setts al'exclusion de la sagesse divine. Cela revient a dire que poureux cc fut rarbre de la science du bien et du: mail qui deurparut s'elever au milieu du Jardin. Dans son etude sur oeM. le paste-lir 'Hamann, clue nous avons déjà cite, s'expriniecomme suit : )> Its (nos premiers parents) auraient .df0 se hor-ner a se servir de cette methade d'investigation, encore peu

midéveloppee chez eux, our carrfirmer les verites spirituellesquills amprenaient par une revelation interieure emanee direc-tement de 'Dieu. Celle-ci etait une lunidere interieure de la pen-see qui etait reconnue par eux eomme provenant de Pinflu.xgeneral .du solei• spirituel ; elle :lour faisait voir les verites

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spiritue,Iles einterieurernent, a•nsi les causes ,dans leurs effetsexterns, tandis que la lurniere du soleil nature' nous fait voirces vérites extenries et scientiflques exteriettrement, airisi parl'interrnediaire de nos sens 'physiques. L'esiprit du l)iem unitdonc la science a la sagesse, c'est-a-dire le ceite externe deschoses aux verites interieures qui en forment lame et la vie,mais I'esprit du mail cherche la science a l'exclusion de la sa-gesse, ou ii subordonne -cello-ci a celle-ila ».

Nous possedons maintenant taus. les .elernents necessairesa la .parfaite •compr6henion du symbolis.nie du recit .de la chute.

La tragedie du Jardin s'est deroulee sur le terrain dehurnaine an tours des siecles anciens. Le role de chacun

des personnages emble-matiq-ues, en scene dans cette tragedie,est parfaitement comprehensible. Les hommes des generationsqui succ&lerent a celles des origines. inspires par cet amour desoi que Swedenborg appelle (‹ le -propre >, et que le recit de laGen e se rep resen te syrnboliqueftnent par a femme, c cymnien ce-rent par ne plus vouloir se laisser guider que spar le tempi-gnage des ,sens. La voix des SeiTS est typifiee par le serpent,et la faculte rationnelle .que la volonte, seduite par Ie sensoriel,seduisit a son tour, &est le - .mari..

Nous ne p-ouvons rpas mediter long-uernent, ceila va sans dire,sur les propos que le texte hiblique met dans la bouche de cha-cun des personages en scene, car nous avons des reflexionsplus importantes encore a faiire pour c-onclure. Remarquonscependant combien cette disposition idu principe sensoriel den crtre nature, d'attacher unc grande importance aux connais-sances d'ordre scientifique et de douter des revelations divines,est expritmee Aavec justesse par ces paroles .muses la bou-che du serpent : Quoi, Dieu reellerment dit : Vous nemang-erez pas de taus les arbres du Jardin ? ).> C'est toujoursde la meme maniere, c'est-a-dire par le do-ute, que coalmen-cent les tentations. Et, nous ne sornmes pas en ,mesure deresister fermement aux insinuations perf•des dir iprincipe sen-soriel ,de 'noire nature, le serpent qui ne tarde pas a devenirplus hardi, nous persuade que manger du fruit de l'arbre dela science du hien et du Trial est le moyen le plus recoamnan-dable pour acquerir la veritable sagesse. Et quellq -ues raffinesque puissent etre nos sens a l'origine, it n'y .a Tien eri eux quandi!s dominent dans notre nature, qui tpuisse nous garantir contrela tyrannie des plus bas instincts. Tolle fut Nen Ia triste ex-

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perience que firent nos premiers parents pour avoir acquiescevolontairement et rationnellernent aux sallifeitations. dubi•ativesdes sens exterieurs. Leurs yeux s'oavrirent, c'est vrai, ,mailce fut. -pour constater in perte de leurs privileges spiri-tue.ls.reconnuret qu'ils &tale•t nus, c'est-r -dire qu'interieurement-We-talent plus dans .1e -ur &tat -d'innocence native. Tout est .ssrm-bolique ,dans in description de cette douloureuse experience.La honte de leur n.udite, ,c'est-a-dcire le sentiment ,de ne Plusetre proteges et preserves par le Seigneur, les cointraignitse p-roteger eux-meftnes, et c'est que signiPie la inecessitepour eux de se couvrir de vet-eine -at&

L'homme est ce alme. II nous est dit de Dieu qu'Il estAmour et s'envel•ppe de lu•iêre, -c'est-a-dire dv .sagesse,

d'un vetement (Ps.. 104. 2) L'homme envelonpe êgale-merit son amour d'un veteiment, et les nensees clue -get-terentses affections, l'intelligence qu'i1 emploie a les manifester exit&ri-eurement ou bien au contraire a les cacher COITIMe aussi ales proteger .contre ce qui est contraire. jouent .ce role.Ses Veternents so-nt les différents aspects sous lesquels i,l ap-parait l'exterieur. Sill nous est dit d'Adam et d'Eve qu'ilscousirent des feuilles ,de figuier pour s'en ,faire des eeintu.-res, c'est que le figuer represente le bien sur le plan natureltandis lane la vigne le represente sur le plan spirituel ( 1). Cetteexpression signifie done que •eur innocence primitive, c'est-a-dire !ear disposition a se laisser guider par la sagesse duSeigneur, avait etc remplacee par une honte naturelle souslacjuelle le rriai etait cache et que, COMITIC nous 1e •isons dans,les Apeanes celestes &Emmanuel Swedenborg (216), illseprouverent un sentiment de p-udeu•, parse iqu'As u'ietatentplus que .dans bien naturel.

.Mais nous avons hate d'en arriver a rinterpretatiogn de lafin du chapitre trail qui traite .des funestes conseQuenoes de lachute. L'Eternel Dieu .slit au serpent : Parce que to as faitcela, tI seras ,mattdit entre tout le bêtail et entre tous les ani-maux •-des champs. Tu marcheras sur ton ventre -et to mange-ras ,de 1a poussiere tous les jouns de -ta vie ››. Ces paroles, raisesclans la Douche de Dieu, ne signiifient pas gull ait vraimentmandit 4e senpent, le prir•eipe sensuel ou sensorkiet

1) Voir pour s'assurer de l'exactitude de ces s•rnboles les ouvragesde hi, Nouvelle Eglise qui traitent de in science des correspondances.

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de no-tre nature. Tu ser.as maudit, ne veut pas dire d'ailleursje to maudis. La punition est la consequence naturelle de lad-esoheissance dans le domaine spirituel, comrne dans le do-rnaine..materiel. Le Seigneur ne maudit jamais personne. C'estun sentimen.t contraire a sa n-ature qui est amour. Son cceurdeborde d'infinie misericorde enviers tout le genre humain.Maudire l'hontme parce s'est egare et qu'il lui a desobeinest point en harmonie avec ses attrihuts divin-s. Ma-is. ravertirq-u'il subira les c-onsequences de sa desobeissanee se de-partit du chernin de la sagesse, est tin acte .de .eharite- divine.One de conjectures n'a-t-on pas faites sur la nature de cettemalediction ? D'auctins ont suppose true le serpent etait ;.,-Lutre-fois un d'entre les plus beaux anismau.x et qu'il a perduna-ge de sa beaute et de .son elegance, p_arue gull a ete priviede ses pieds, co-ruclairrine a romper sur son venture et contraintde manger 'de la pousisiere. Cette supposition ne repon-d pas ala real:kite. Si, eomme 'nous rayons vu, H taut entendre par leserpent .le principe sensciriel de la nature humaine, n -ou..s cher-cliero.ns chez l'homrne Ini-mere .le changement prejudicial -y.1equi s'est produit de par de fait qu'il s'est 1laisse seduire parce principe. tree pour clominer su.r la nature et pour s'en ser-vir afire de eroitrre et de se dêvelopper dans le 'sells bier etdu vrai td ins, l'homme, clor nine de plus en plus pair ses ins-tincts - inferieurs, en vint a s'aimer lui-nierne a tel point qu'iln'apprecia plus les biens clue 4a vie lui. procura, •sauf dans latnesure pouvaient servir a s.atisfaire ses appetits natu-•als, sa -vanite, Soil amour de domination et de gloire. 11 pe-edit

conscience du fait qu'il etait tine creature spirituelle. II limitases horizons, ses aspiration's, ses esperences. a 'la vie de cetteterre. Serpent qui •arche sur son vier tree et qui .n.tanipe a lasurface du soil Tu mangeras de la .poussiC:re 'taus des foursde to vie, a dit jehova. Le senpent -ne mange pas de 11a pous-siere. Cette affirmation se retrairve pourtant dans EsaIe 65,25, GO it est 'flit: ,‹ La p-oussiere sera 1ainou•riture du serpentet clans Miche-e, 7, 17, oil ncus lisous : a Les nations mange-rout de la poussi&re comme le sement ›). Le Seigneur a re-corrunandê a ses disciples de secouer la poussiere de leurspieds sur les villes qui ne voulaient pas le reccvoir. On •seprosternait clans la poussi6re en signe de grande afflic-tion. 1,a poussiere typifie donc un et•t spirituel Elle repre-sente„ en taut que nourriture du serpent„ les pensees et les

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ylaisirs dont. se nourrit l'hornme sernsuel rhomme externe etdegre sensariefl de resprit -quand l'homme s'est

detourne de Dieu pour s'attacher a la 4terre sum ilaquelle nefait que raper. La poussiere, sae sant ales. particules inorgani-ques et separees les Imes des mares ide p&erre, de la torre,des veg-etaux et des animaux iqui Ila torment. Ellie est nuisiblepartout oft etle se trouve. Elbe empioisonne l'air Mile nous ide-vons respirer, elle a.ifecite les pouffrions, eille 'vole sum les aiilesdu vent et pene.tre dams nos m,aisons, s'•end sizr notre

sa.lit nos vétements et, ide toutes mani6res, '011 pent dire&elle qu'eille ,es• .une malediction. •ELle est trapfpant symbolicde roe qui fait les idetioes de l'homme externe et sensoriel,mais ansi de ice qui souille

II nous est facile de ,cornpre-ndre imaintenant ,Pourquoi letexte biblique aioute pour definir cl'une :maniere plus completeencore la malediction du serpent, clue J-ehovah rriettrait inni-mitie entre la femme et lui, entre sa posterite et la sienne carsi, comme nous rayons dit, la i''‘emirne designe la volonte onle propre de l'homrne, .cette volonte, quarici elle est regenereeet qu'elle est devenue 1Incorporation du ibie.n, c'est-a-dire deI'amour pour Dieu et le procitain, c'est •1 1 Eglise du Seigneur.Un tres 'grand nioirnbre ,de passages ihibliques militent en faveurde cette interpretation. Mails rien in'est aussi hostile a la crois-sance et a la vie .de l'Eglise que 1.a preponderance dans sonsein de l'elernent sensuel. La -chair a des idesirs contrairesceux de resprit. La sernence du serpent, -ou ce qui chezrho-mule est ne de la piredorninence .de l'affect•on des sens na-turels, &est en derniiere analyse le ,doute, fath.disme et l'incre-dulit6. La semence de la femme on de l'Eglise, c'est la .foiagissante ,dams et par .le Seigneur. Entre ces •eux posteritesr•egne et regnera torujours la Da us grande iniitnitie jusqu'a ccque, coil-rime Ie proplietise le texte bibilique, la -posterite de lafemme qui est le Seigneur incarne, blesse an talon, -c'est-a-direcrucifie quart a sa nature him-laine corporelae. detruise lapuissance p re. d oirri in a n te .du serpent par Pam v re in f inimentglorieu-se de la redemption .du monde.

Qu.ant a la Ernalediiction prononfeee sur l.a fernume : <( Tu en-fanteras ,aver idouleur )›, it s'ag,it de l'interpreter egalement nonpa-s scion la lettre, trials scion l'esprit. Nous connalssons, deschretiens qui ne voudraient pour rien au .r•onde faire appelaux decouvertes de la science ,medicale pour attenner les souf-

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franoes de lenfanternent, pour la raison qu'lls contrevien-draient a la volonte de Dietz qui a dit : oTu enfanteras avecdouleur Sur ice point, camate sur beaucoup ,d'autres. les doc-trikies -de la Nouvelle Eglise nous apparaissent beaucoup plusrationnell•s et ,conformes a Ia -nature que .nous pouvons nousfaire du Dieu Amour que nous adorons. Par creationme avait etó forme de te1Qe .sorte q-u'il ipouvait acquerirtoutes 'connaissances ,nócessadres a ses besoins toutcomme les •abeilles qui savant ontrnent bestir leurs ceI-lules et extraire le miel des fleurs. ,Ce que nous. appelonsinstinct, chez les animaux, West qu'une .contrefacon grossierede la 'perception .que l'homme -possedait par nature. Le Sei-gneur .a donne a :plante la capaeite de choisir dans la terreles .sues nom- riders qui con -viiennent a 'sa icroissance, a sa forceet a sots parfum. ii a enseigne au •oisson a traverser les eauxde l'•cean et a rernonter tours .de la riviere qui I'a vunattre. Pourquoi done traite plus ,defavorablementl'homme, s-on enfant, retre gull a -cree a son image et scion saressemblance ? Car it 'est a rernarquer beaucoup de pointsde vue 'nous .sornmes mains privilegies , semble-t-il, que biendes animaux, et nous inclinons a penser (Jenne pat-eine ano-mane a ipour .cause un dósordre quelconque ,survenn dans lanature spirituelle de 1'hornme, .desordre qui n'est .que le resul-tat d'ulne contravention de sa part aux lois hanmonie-uses ∎de lacreation.

En matiere .de resume nous disons done :Avant Ia chute rhtimme ne ipensait que le Bien et le vrai

d'apres un influx du Seigneur. Ses affections se traduisaienten , des yensees .de sagesse et .de verite tout aussi naturellementque nos veux nous font voir la lumiere et nos oreilles enten-dre les sons qui .les frap7pent, quand nos organes sort enbonne sante. Ii Wen est plus ainsi imaintenant. Nous devonsfaire .de continuels efforts pour acquerir des idees vraies etjustes sur tout ce qui se rapporte aux chases du monde -mate-riel et reffort que nous clevons ifaire est encore plus grandpour ob•enir une comprehension veritable .des lois de la vie

L'intelligence a beaucoup de peine a concevoir leschases 'de fesprit„

Avant 'la .chute. les affection's de rhornme affittaient son en-tendernent a tel point qu'il acquerait sans .diffieulte la °annals-sance des lois du monde supersensible_ L'homrue se regardait

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vrainient cotrnme un etre spirituel, un citoyen du ciel., aussibien ne se s.ou.ciait-ilguere que de cc qui se rapportait a sonNen-etre spirituel. Il ignorait 'Fart d'ecrrre., .mais la. nature toutentfere Jul pa•lait com-ine l'ecriture de nos Jours. Les arbres,le.s plantes, les ileurs lui etaient ides, livre.s ouverts qui p•rlaient

ses facultes spirituel•les ; les oiseaux et les a•ifmaux incor-poraient ses ipensees et ses affections. 14 Wavait pas plus dedifficultes A •cquerir les connakssances les plus &levees qu'il yen a a respirer le iparfurn d'une fleur, on A cornpre•dre labeaute d'un ,paysage. Chaque objet materiel lui &fait comrne ladescription dune .parcelle queloonque de .l'arnour et de la. sa-gesse du Seigneur. Partout it voyait dans la nature le sourirede Dieu, rceuvre de la Providence. La luirnière lui apparaissaitcurnnie la gloire de la ve"rite et de Ia sagesse divines illumi-n•nt son entendcment. La vie lui etait belle, paisible, joyeuse,chaude d'affections et riche d'eneouragernents.. Le voile de lachair etait si: transparent pour .etait en communion ou-verte a(vec :le ciel, les angers et rle Seigneur Tsui-rneme. Quelterrible changernent la .decheance de nos lactates affectives etintelleetuel•es n".a-r-elle pas oocasionne? Nous le realisonsquand nous ;:onstatons ("WU nous iaut faire pour nousassimiler les enseignernents de la Parole de Dien.

En consommant le fruit defendu cie l'arbte de la corinais-sauce du bien et du =mai, pour employer le Bang age paraboli-true de la Gonese, les affections de l'homme se sont vicides.depravees et perverties„ dc tette s•rte qu'elles sent devenueshostiles aux enseignernents de la religion. Cest la cc fan:.entendre par le banissernent dti Jardin d'Eden. Nos desirs na-turels son• -contraires a ceax de ]'esprit et ce n'est qu'att 'prix-de luttes pe-rsonnelles parfois tres .d-o-ull•urcuses que nous nousreg:enèrons. La Bible ne fait -du com:mencement a la fin quede nous parlor conflit terrible qui se livre dans le cceur dorhorr•me entre le bien et le mai, entre le vrai et le faux. C'esthien avec •doulcur que nous enfantons les honnes CelIVTCS quoles verites spirituelles de la Parole dc Dieu nous suggerent etnotre vie • 'est certes pas, comrne elle devrait rare, riche enfruits utiles a •'avancement du .reg.nc de Dieu.

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GUSTAVE REGAMEY
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Le [306Iuge et l'Arche de Noe

L'interpretation spirituelle du reedit du deluge .nous tznp res-sionne Plus ou 'moires fortemenit, .surivant diegre d'importanceque n oUs attachons a la suprematie l'esprit sur :la tnatiêre,de l'Ame sur le corps.

Les rpersonnes QUi .n'ont pas reflechi aux ,difficultes inextri-cables que ,presente ('interpretation ilitterale de ce recit, cellesqui •'ont pas etc: rendrues attentives au fait que ila Parole netradte en reallte dans toutes ses parties clue du Seigneur etde son ceuivre sadkrifiq -ue, ides relations de il'atne avec sonDieu, son Pere et son Sauveur. et nuallement de questions cos-miques et Inaturelles, s'erfra-y- en•t et reculent pgairfois a Pottlede cette :affirmation ide la Nouvelle Eollirse, a savoir que ledeluge ,n'a pas ete un deluge d'eau, mats un ,diSborde-ment deperversites et de cupidites dans ilesquelles a firm l'EconomieAdamique (I).

La tin d'une Economie ou d'une .d'une Ere religieuse,est souvent decrite dans ilia Bible sous l'image dOlugeou .d'une orxdarticm.

Dares le setts interne de la Parole, • wins!' .que nous rayonsdéjà vu dans une precedente etude, verite que vient de Dieuscud est oonsideTee comme :u ne source cream vive, autrernentdit, typifie de vrai lion le Seigneur. Mais nous avonsappris •iegallernent Q ue 4es correspondances du sens internesont generaJlement .doubles et qu'elles Tveuvent tout aussii bleusignifier 'Ic .mail que lie hien, le faux que Ile vrai C'est lecontexte q•ui nous renseigne et qui nous fait cn'rnprendre quelle

( 1 ) Adam Wiest pas un homme, rnais une premiere humanite., tinepremiere Eglise, celle de l'Age d'Or. Voir notre brochure stir laClef hieroglyphique des Eeritures.

(') Voir notre coniC_trence s-ua- la Parabole de la Creation, page 22.

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signfication bonne oulmauvaise, vraie ou fausse, nous devonsdormer aux expressions bibliques. Aussi l'eau, qui d'une ma-niere generale .represente vrai selon le Seigneur, peut aussirepresenter dans certains passages le faux qui lui est oppose.Les eaux d'un torrent, d'un fleuve, d'un deluge sant donedes expressions bililiques qui, scion le contexte, signifent lesfausses doctrines .clui prevalent et submergent tout le bien ettout be vrai peut y avoir dans noire arne. C'est une ex-perience qua .chacun de nous s'est trouve a meme de realiser.Ce fur ideja ('experience din psalimiste qun s'est eerie : (c Deli-vre-moi, mon Dieu, car les ,eaux sent entrees jitzsgue dansmon Arne, je suis ,au plus protonic' ides eaux, et les eaux debor-dees tm'entrainent » (Ps. 69. 2). Ce cr1 eat bien celui d'urteArne angoiss-ee parse .cpu'elle se sent pres de suecornber a une,red outabtle tentation. Nous trouvons la court de ceremit ,dans Esaie (43 : oft ,notts ilistxus (c'est Jehovah quiparte par la bouche de son prophete, en s'adressant a Israel) :

Si .to traverses les eaux, je serai avec toi ›), ce qui signitie :Si to passes par !des ,coryfilits srpirituels qui scant de nature ate submerger, je te protegerai.

.En comparant ties textes bibliques, on constate .que des ,pro-phetes EstaIe (28. 2) et Daniel (9. 26) ont predit la fin del'Eglise juive en Ila .decrivent aussi SOUS iliirnag,e d'un delugeou .d'urne inomdation d'eau accompagnee de eirconstances ef-frayantes. Or, l'histoire ne 'nous donne pas a connaitre ,qu'undeluge d'eatt naturelle ai t marque la fin de ll'Economie juive.Elle nous apPrend, par contre, dans cruel &art de ,degradationet de dévergondage moral et redigieux Vhnmanite etait plon-gee a l'epoque du : premier avenement du Seigneur et .noussavors que d'Eglise judaique elle-meirne se .trouvait alors dans.les tenebres 'spirituelles 11,es plus ccxrnpiletes.

C'est .done .bien roet • .mat cregaremenit, de p -e rversite et deprofanation: des verities spirituelles -clue les textes bibliquescorn-parent a un deluge destructeur, a .l'inondation d'un fleuveou d'un torrent ,devasteur (').

(9 C'est de cette .rnanie're Taut interpreter ce passage del'A -pocalypse de—jean -(12:15)':4c Et le`- serpent jeta de sa gueule del'eau comme un fleuve apres la femme, afin qu'eile fut entrainde parle fleuve. Un fleuve sortant de la gueule d'un serpent ne peut certesetre co ► pris que comma" a fleuve de faussetes, de calumnies, des-

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Nous ne pouvons dome accepter Ihistekre du ,deluge de Noeque dans son sans symlbolique at .notre .etude nous fourniraen •faveur .ce (point 'de vue des arguments .nornhreux etirrefutables.

y ait eu, vers la fin de }a Tres Ancienne Eglise, desinorrdatilons , d'eau sur un •territoire ihabite a .eette epuque, nousle croyons sans .peine ; mats ilia ,geologie nous enseigne qu'iln'y a -aucune trace ,d'un deluge .universel sur iia terre (`).fact •done nous rertdre a revidence •que le deluge ,ne nous estdeerit 'comma _ayanit ate unilversel et ,con me avant .couvertles plus hautes ,rnontagnes que, paxce que ,eeitait d'usage deshornmes primitils de se servir , d'un Ilangage , figure. Nous avonsdela eu l'occasion cl'affirrner que des 'furze premiers .ehapitresde ila Crenese out ate .composes d'aores ae ilangage image quietaU cellrui des correspondiances ides temps ire's ,ancie-ns. Aux,preuves clue nous en avons domes, nous •ourrions ajouterles , considerations suivantes. Pas. pilus qu'Adarn,. les patriiar-cies dont il nous est parole a.0 ehapitre cinq .de sla Genese nedoivent etre ,envisages;,con-une des individus. Lours 110111S de-signent les differentes 'phrases reliwieuses, les differents. etatset qualiitt'..s pa.r lesqueliles •a passé il'Eglise Tres Ancienne ins-qu'a l'Opoque de .sa firn. syrnbolisee par un deluge 4d'eau.

La Tres Ancienne Eglise, cornme cedes qui lui ont succede.Annie-nne, Juive et l'Eglise Chretienne, a eu

ses modifications, ses ,denominations varees qui, les runes apresles autres, ont joue deur role. Chacune de cuesrepresentee par le, nom d'-un 'pariarche qui, pour cette raison,

tine a subtnerger la Nouvelle Eglise du Seigneur„ represent& ici parune glorieuse femme revétue du soleil, qui await la lune sous sespieds. et sur la tete une couronne de douze etoiles. 11 est done indubi-tahlement du style des Ecritures saintes de symboliser sous la fi-gure d'un deluge ces torrents d'iniquite et de iunestes erreurs quisurgissent a la fin (rune Eglise corrompue„coturne ils surgissent a une,p6riode deterrninee dans 1a carrlere de chacun, pour eprouver la sin-c4ite de riotre ioi.7). J. Bayley. The Divine Word Opened. Page 621.

Lin deluge asset grand pour couvrir les plus hautes monta-gnes supposerait time hien plus grande quantite d'eaux que toutescelles qui existent sur notre globe ; H y a done une impossibiliteadniettre le texte dans son seas littoral?). Ch. Humanasocial. Page 327.

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est dit avoir vecu p•usieurs 'ceintaines d'•nnees. Les His etles fillies ,de .cesi patriarches personnifient les modifications'que principtalle a snocessivement subies, dans le eoursdes ;ages, jusciu'a sa fin. La. longuteur. de la vie de ces pa-triarclics a forcemeat • rendu perplexes ceux qui considerentcomme hitsorique-s ces. reeits 'dans un style •mythique (l).

C'etait la coutume, dans :les temps anciens, de groupersous un merne nom taus .ceux qui, en m•tiere de religion,etaient d'un merne sentiment et :de les envitsager eomme unseul Cette •coutume est d'ailtleurs restee longterrips enusage dans les milieux religieux, subsiste dans unecertain mesure de nos mars encore.

L'Eglise ,de Noe, •on't Ile nom en hebreu signifie consola-tion, ce qui indique bieri son caractere representatif, est doneune meiiileure que ceble qui preceded iltran&liatementet d.or•t Fa fin a ete. signifiCe par le deluge. C'est une EreNouvelle, tine Nouvelole Dispensation des verites de lla reli-gion a l'illananit4 Ce n'est, par consequent, pas Noe.en taut que personnage historique, que nous , devous attribuerce qui nous: est dit de dans la Paro!e, mais Dien a l'Egtisequi 'poste .ce norm. Quand rclone nous lisons que Noe avait einqcents a.ns engendra Sem, Cram e,t Japhet (Gen. 5: 3?),cela ne nous se•ble pas etrange, puisqtell ne Das enrealite •'e....nfants au seas proore •de ce terme, tnais, commenous le oroyons, de .denorninations rel•gieuses subsequentes,d'et•ts stpiriltuels suocessirfs Noetique., Nouts. nesoimmes ipats 'non 'plus .etonnes de !la long.ue duree de vie deNoe , dent ill nous est chit qu'il triourfrt age de neuf cent ein-quan•te .ans, c'est-a-dire trois cent einquante ans aprës le de-

(9 On trouve la memo sirnilarite quant aux annees de vie des an-cetres de l'hurnanite dans les recits mythologiques de l'Egypte, dela Chine et de l'lude. Les premiers rois d'Egypte, d'apres la tradi-tion, ont r6gria chacun plus de douze cents an& Les livres Chinoisattrihuent aux premiers hommes une daree de vie de dix-huitcents annees. Quoin aux livres sacres des Hindoux, ils affirrnentqu'A repoque de 1 .- ge d'or la vie huntaine Etait de quatre vingt a centmille ans. Un rot Hindou doit memo avoir vécu deux millions d'an-nees avant de monter •ur le treme, avoir ensuite regn 3 pendant unautre million d'attne'es, apres quoi ii abdiqua et vecut encore plus decent mille ans. J. Bayley : The Divine Word Upend, p. 600.

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luge, si nous savons que Noe est le nom g&nerique de 1'EgliseAncie-nne. Nous le • serions grandernent, contraire, si, ParNoe. nous devious entendre seal qui.; avec sa

aurait Ore satsv.6 du deluge, car d'apres 'les indicaitionsdu chapitre onze de la Genese, Noe aurait encore vecti cent

ans apres la naissance de Terach, le pere d'Abra-ham. Nous concevrions t que Tërach cut ête tinidolatre, comine +les 'textes bibliques le dormant a entendre.Alyraliam, rancetre du peuple ne semble pas avoir euconnaissanoe du 'deluge et •ouptant, toujour.s d'apres clia-pitre can 7de de la Genese, Sem, le fills de Noe, aurait ete con-temporain d'Abraham lui-m&me pendant cent einquante ansau ,moths.

isrous disc:pus .done que +chaeun des pe•rsonnages des onzepremiers chapitres ode la Genese, personnages que nous appe-lons communement les p•at ria respreseutent des modi-fications •su•ccessives •de la Tres Ancienne E.glise. il'EgliseAdarnique et de '.'Eglise Ancienne qui iltzi su.cceda, ll'Eglise Noe-tique, et cela au cours slams 'doute de siecles 7• -es nornbreuxpendant lesquels $1'humaniite avail eu 'le ternps +de se multipliersur la terrel.

D'autre part, comrne ,nous rayons deja vu •dans ,noire etudesur l'Ablegorie du J•andin d'Eden, les nombres de 1+a Paroleont, eux 0.116191, une signfication (`').1+Is !font rienvoir dans nos idees .d'esp.a.ice et de temps ; ce n e sont pas desadjectifs .quantitaFtills, in-tais 'hien qualificatifs, et ieurs multiples

(I) Nous aeons dit qu'en hebreu •le nom de Noe signifiait consola-tion. Void ce que M. J. Bayley a &Irk dans son ouvrage 4, The DivineWord Opened au sujet des mains des patriarches, p. 602 : Le nomde Noe, consolation, indique le caractere .representatif de ce patriar-elle et vela surtout lorsqu'on le met en parallele avec ceux de la pos-terite d'Adam (Gen. 5). Seth signifie mettre, placer ; ii indique sansdoute tine •estauration de la Tres Ancienne Eglise, apres la chute.Errosh, malade (mortel), s'applique a une Eglise dont le deelin s'ac-centue ; Kenau, lamentation maniteste un triste resultat. Viennent en-suite Maltalaleel, illumination de Dieu, jered, ceiui qui a de l'autorittS,et Hertoc, consacre. Ces trois IlOTTIS indiquent un reveii dans rEglise,tin arret dans sa p6riode de d6cheance, par l'efficacc de la verite.

( 2 ) Voir nacre conference sur l'Allegorie dr, jurdirt d'Ederi, p.

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ne font que souligner ,d'une maniere plus intensive letur signifi-cation. Six ,cents a la nierne signi-fication que six, nombre quinous rappelle des• six phases de travail regenerateur par les-quells dolt 'passer humairne avant de pouvoir realiser lesabbat ou repos caeste du septierne jour (0. Les premierssix cents anis de la vie ,de Noe, avant le deluge, signifient doneune periode complete de regeneration dans ale sein d'une so-ciete humaine ce qui lui permit non sedlement d'echap-per au terrible desastre moral et slpirituel 'qui mit fin a :l'EgliseAdarrnique, mais encore et surtout ide devenir le noyau d'uneNouvelle Eglise. il'organe de transmission de la part du Sei-gneur d'une nouvelle ,dispensation des v.Orites de la religion.

Mais, •evenons au recit du deluge ( 2) et, tout en rerfutant soninterpretation littC.-raile, qui ne .nous est (l'ailleurs d'aucunelite spirituelle, essayons de decouvrir queliques-turs .des pre-cieux enseignements que rinterpretation du sens interne ;de cerecut nous revede. Car, si nous .ne croyons pas a un , deluged'eau au sens inaturel de ce terme nous croyons que ce textesacre, comme eelui de toute la Parole, renfefrme,caohees sousle voile de l'allegorie, des verites qui soot de ,narture a fournirmatiere a .notre edification. Preuve en soft la descrivticin destrois sources ,du deluge imentionnees par notre texte. Qu'avons-nous a retirer comme enseignements idat fait de savoir que tiesfontaines zdu grand abime jaillirent, que (les bouches du vie]s'ouvirirent et .que 1Fa pluie tomba spendant quarante jourrs ? Cescent la :des expressions poetiques sans idoute, mais clui, au pointde vue de leur sens nature], n'ont rien a faire avec les expe-riences .de ,notre âme immortelle. Interpiretons ,ces expressionsdans deur sens initerne et nous ne tafrderons pas a consarerqu'elles revetent tine haute portee spirituetle. Le chiffre qua-rante, ,dans la Parolle .de Dieu, est celud .des tentations. desepreuves iperribles. Les multiples, ide ce nornbre ne changentrien a sa signification ; ills Tie font que ('intensifier. Le .people

(') Voir notre conference stir la Parabole de la Creation, p. 19.

D'aprës la chronologie biblique, le deluge doit s'etre produitvers l'an deux mille trois cent cinquante avant J.-C. ; it y auraitdone approximativement quatre mine trois cents ans. Or, les reeher-\cites archeologiques ont permis de constater que eertains monumentsd'Egyptc datent de plus de six-mille ans.

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d'Israel veicut quatre cents ans dans la servitude, en Egypte.Moise a.vatht quarante ans 'quand ill recut vocation. II se cachapendant quarante 'arts .au pays .de IMardian. fI passa quarantejours sur la montagne avec Dieu. Le peuple d'Israel erra qua-rante ans dans le desert. Jonas recut a'ordre de precher quedans quarante jours Ninive serait detruite. Jesus jeuna qua-rante jours dans de 'desert out 'tut tente par le liable. Les qua-rante yours pendant lesquels la rpluie du deluge tomba, jusqu'ãce que tout ce qui ,mouvraiit sur 'la terre, .oliseaux, ,betail, ani-tmaux, 'reptiles et homilies eut peri, s'appliquent d-onc p ,e-riode indeterrnmee de tentations terribles, et .d'inrulue.nces infer-nales, 'que traverserent nle-s 'dernieres generations de la plus an-cienne Eglise.

Voici ce que nous en dirt Emmanuel Swedenborg dans sesArcanes Celestes : m'est 'permis, avant d'aller 'plus loin,de rapporter ce Call se passa 'dans anterieure au de-luge. En general, !id en :a ete .de cette Egilse comme de ceIlesqui s'êtablirent .dans ila suite... les connaissances de la vraiefoi lurent talsifiees et corrornpues... illiomme de il'Eglise ante-diluvienne concut, par la suite des temps, ,d'horribles persua-sions et plongea les biens et les verites .de 'la foi ,dansInes cupidites. Ills avaient 'de tels penchants qu'ils s'etaientbus de persuasions horribles eat aborndnables au sujet 'de toutce qui tombait dans leers pensees, en sorte qu'ils ne volt-laient en then s'en •epartir, croyant meme,. tant &twit pousseloin chez eux l'amour de soi, qu'ils etaient !presque des dieuxat que tout , ce pensaient etait divin... Les caracteres,d'une .semblable persuasion n'ont jamais existé avant at de-puis cette epoque chez aucune nation ; car Os portent en euxla suffocation et la mod_ Lorsquliils iurent parvenus. au COM-ble , d'une 'telle 'persuasion, ils se detruisirent eux-rnernes et fu-ren• suffoque.s comme par une inondation qui ressemblait a undeluge. C'est pour cela que leur destruction east comparee a undeluge et decrite par de 'deluge scion la maniere de s'expri-mer des Tres Amiens >, (A. C. 560-563).

Quand une Eglise itouche a sa 'fin, elle 'perverti't yla veritepour enseigner .des traditions humaines ; ainsi des superstionspueriles et qui revolitent la raison y abondent, tandis, que despretres indignes de Fleur nom et de leur ministere, invententdes systeines qu'ils appeililent religion. mais qui ne serventqu'ä obsicurcir lurniere divine de la verite. C'est alors que

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des torrents d'iniquite se repandent, que des .1.ivres pernicieuxabondent, que le clerge est, sans oroyanee.. Et ic'est au momentoh tine Eglise corrompue touclie a la ruine, que la fausse phi-Llosophie essaie de prouver que l'univers West qu'une machineagissant 11 en a elk ai•si vers miilieu du dix-huitieme siècle. L'•niquite abondait alors ; la charite et la foiavaient presque disparu ; les plaisirs etaient vioieux. Les phi-losoplies niaient l'immortalite de !Fame. grande revolutionfraricaise vint alors comme un deluge fondre su'r la societecorrompue, engloutissant tout l'ancien ordre de •hoses, etpreparant un ordre nouveau et meilleur

Le deluge de Noe a ere un deluge d'iniqtriLtes semblables. 11nous est avantageux de le savoir oar nous iprofiterons des en-seignements spirituals. de eette allegoric pour nous alder a tra-verser victoriettsement les neures .sornbres des tentations, dequefque nature qu'elles soient.

On a beaueouip discute pour savoir quedis ipouva•ent lien titre(es Nephilim, dont it nous est pante au chapitre 6, v. 4. de mitrerecut, oh nous Ilisons : « H y avail en ce temps la des Nephilim(des geants), et surtout apres que les fill's de Dieu furenint en-fres vers lilies des homilies et eurent en,gendire avec eliles ».La science .des correspondances nous enseigne que les fitsde Dieu personiiifient lies verites .oeilestes, les 'doctrines de lafoi, et les Jiffies des homers les affections oupides de l'amourde soi. Vers la fin de l'Egitise Adamique, les antediluviens dege-nererent an ipoint ale conjoindre leers oonnaissances des veritiesdivines a LIeurs cupidites mailsaines, autrament (lit, sous le cou-vert de la religion, ills s'abandontierent a la satisfaction de NeeregoIsme natural. ()nand l'horriine se per'met de justifier ses ou-pidites par des enseignemeuts religieux, it en resulte des pra-tiques orgueilileuses, insensees, infernalles et oeux qui agissentde ila sorte sont appeles darts la Parole de Dieu des Nelphilirri,des geants Cette figure biblique se retrouve dansle - recut mythologique des geants, dont qualques-uns avaientcinquante fetes et cent bras et d'autres d'anorrnes serpents aulieu de jambes ( u ). Ces homilies tenterent ,paralt-iii d'escalader

( 1 ) Dr. 1. Bailey. Ouvrage cite.Rien West plus interessant que d'andier la mythologic a l'aide

de hi science des corresponclanc-es, car elle fournit matiëre a des en-seignements (rune grande valeur spirituelle. Nous puhlierons pro-chainement tine brochure stir ce sujet.

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de ciel en entassant montagnes sur inontagnes. Mais ils - furentvaincus par Jupiter a l'aide cl'Hercule. Letirs cinquante teteset leurs cent bras syrnbodisent l'orgueid de la prop re intelligenceet +la puissance. Le serpent, nous rayons ,vu dans notre etudesur l'Allegorie Jardin d'Bden, represente le principe senso-riel et par consequent infeirie UT de ,notre nature. Les serpentsqui servent jambes a ces geants clenotent gulls s'ap-.puyaient s-ur 4e temoignage des sens dont is affectionnaient lesjouissances.

Nous avons dirt que la geologic affiTme n'existe- asde trace d'un +deluge -universal sur +la terre. I1 s'en suit qu'uncertain nornbre de theologiens, dans l'inca.pacite o u ils sore tde renoncer a leer idee .preconcue d'un deluge d'eau, ad met-tent l'hypothese .d'un deluge partiell, lequel aurai't suffi plei-nement au but Clue Dieu se proposait par ce chatiment. Itsflimitent aussi plc thelitre -de la catastrophe aux territoiires dela Mesopotamie et -ses spays avoisinants, c'est-a-dire a la portionde la terre alors 00cup -6e, croient-ils, par l'humanite. Qu'ily ait eu, nous le repetons, des inondations partieItes vers lafin de +la Tres Ancienne Eglise, c'est uric hypothese fort plau-

+ce n'est pas de cette maniere que de re-cit du delugedolt etre interprets. Le texte +biblitque s'y oppose. Car enfin,s'il ne s'eltatit agi que ,d'ulti deluge Ipartiel, ..pourquoi Noe au-rait-41 employe cent ans a c-onstruire une creche pour s'enpreserver ? Pourquoi pias pfluteit quitte la region me-nacee ? Pourquoi assembler les anirmaux et suirtout les oiseauxpour les p reserver dans l'arrche ? Un deluge pantiel ne pourvaitpas neoessairement les cletruire. vls eussent p-tt se sauverailleurs >>. ( 1 ) En outre, et c'est la ice qui nous inspire lapluis grande repugnance a l'endroit de d'interpretation litteralede ce recit, quel profit spiritueil retirerions-nous du fait quenous aitri-ons •poris que Dieu, se repentant d'avor creel'homme, Presdlut de le detruire ? La BibIle ne 11.011S

pas que Dieu 'West pas -fills des hommes pour se repentir ?11 est la Sagesse .mere. Fl ne se met point en cote-re. 11 estAmour. Dieu n'extermine pas de mechant. C'est toujours lemechant qui se punit ilui-mënie en enfreignant ;les lois del'Ordre Mais le mechalit qui transgresse les cotrunan-dements du Seigneur et quui sot fire de sa transgression atrtri-

- (')- J. Bailey. Ouvrag-e cite_

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bue a Dieu kle chatiment que Jul attire sa desobeissance. C'estl'homme peolieur qui s'eloigne de Dieu et qui c-roit que Dieul'abandonne. Le moment est venu de renomcer a precher auxImes un Dieu qui pinta et se venge. Ce n'est ,phis par lacrainte que nous gagnerons l'hurnante aux verites de la reli-gion. Nous ne sornmes plus a l'epoque de MoIse. Les verites.doivent etre presentees de facon a satisfaire aux exigencesde noire developpement rationale] et spirituel. Nous. sommesa Inerne de cornprendre que la Bible renferme des veritesapparentes ou relatives et des verites reelles ou absolues.Elle nous ,presente une verrite apparente wand elle met dansla bouche de Jehovah cette parole contraire a la nature di-vine : « Je detrUivai, j'exterrniine)rai fl'horrnme de dessius laterre ; je me repens d'avair cree il'hornme ». Elbe nous pkresenteune verite reelle quand elile nous slit de Dieu (Auld est Amour,

ne change pas, quill est le ,mane bier, aujourd'hui etaernethlernent et gull n'est pas Ifils des hornmes pour serepentir.

Pour nous, un deluge d'iiiniquites, un dabordement de me-chancetes, une than-dation de farussetes resultant de la tr:Ins-gressions des 'lois divines all benefice desquellesAdamique avait etc pilacee, fut (-pour cette Eglise tut chatiment

s'est elile-rneme attire, MaiS un Chard:Merit plus terriblequ'un deluge ;parce QU'iil atteignait

On a beaucoup arg-umente sur Ia reallite du deluge, du faitque .le tradition d'u'ne calamité sembilable se retrouve cIiezun assez grand nombre de nations de l'antiquite : des Chad-deens, les Pheniciens, les Assyriens, les Babyloniens, lesEgyptiens, lies Mythologies greeques, romaines et scandina-ves, les Perses, des Druides, les Hindous. les Chinois, lesMexicai'ns et les Irldiens ,d'Arnerique nous en pargent. Maisles recits du deluge. tells que nous 'les retrouvons dans :estextes nacres et dans les mythologies de rantiiquite, p-rovien-Bent tous d'uiie source commune, 'I'Aricienne Parole, Ocrited'apres les Corrondances et clue po.ssedait a ses debutsI'Egflise Noetique. L'AinciellTIC Parole, ,oanrime d'aidleurs laScience des Correspondences, s'est tpe-rdne ; . mais il en esitrest& des traces .profondes dans pie domaiine des traditionsreiligieuses de toms les anciens peuples de l'Orient. Cette Pa-role s'est ,perdue pnarce que la Science des Correspondancesa degenere en mythologic et en paganisme cormme nous l'avons

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dit dans +la brochure que nous aeons publiee sur ce suiet (t)-Mais LI est temps que nous abordions d'aut'res considera-

Exarninons, si Vous le voulez hien, ce que la Bible nousslit de ll'Arche que No recut l'ordre de construire. C'est rendrejustice a Dieu Que de pr6tendre gull a du ifarNre construirecertte arche en tenant compete •de toutes .les exigences del'hygiene et de toutes les. conditions necessaires au bon entre-tien de la vie dies etres nombreux qu'etle .devait contenir.que constatons-nous ? D'abord, - Bien clue divisee en trois eta-ges, cette anohe •'a qu'une settle lenetre placee sur le toit.L',Otage supLerieur sett' pouvait donc titre eolaire, tandis queles 'deux auitres etaient prives de lurniere. C'est dire que, sinous acceptcms l'interp•etation litterale die ce recut, des mil-hers de creatures, y compris Noe et sa familde, auraient (lay vivre sans air et dans l'obscurite pendant toute une armee.En outre, les dimensions de ce navire ne depassaient pas .150 in.de longueur su-r 25 in..de largeur et 15 mi. de hauteur. En tenantcompete du fait pouir 1'arri-mage des aliments unvolum.e au minimum egad a celtii di' volume des anirna'ux,.la Place qui restart a la disposition de tputes ces, creatures•etait inierieure a celle Icrun ma sirede ,dirnension moyennetaisant le parcours ,d'Europe en Arnerique. Iii suffit ide signalerees difficaltes pour reconnoitre que Ile seas littoral n< itretexte est Unacceptable. On 'nous objectera petit-etre que Dieuetait assez -puissant pour :faire entrer dans rarche un nombred'anirmaux plus griarnid que ri!e Ile comportait oelui de son ton-nage, et ,ceila avec quonlite de nourriture qui leur etaitneoessalire. Mats ifl devient Mors impossible de dernontrer laneicessite de irarche, ioar les animaux auraient tout aussi binpu entre conserves sains et saufs (par la puissance ,de Dieu. aufond de la mor (rue ,dans rune allelic qui .ne pouvait des contenir.D'auouns pensent ,qu'on peut se Trioquer de 'la pauvre et trniise-rable .raison bruirnainie, quand on intenprete la. Parole de Dieu.Mau s, ,a:gir ainsi, c'est Maine ides incredviles. La religion n'estpas settlement la tineilllettre chose du monde, elle est ortoorela chose Ia pllus riaisonnable. •ne saurait etre contraire

ra4Son sins are en mérne temps contraire a la sagessede Dieu. Relevons encore, taradis que nous en,sonnanes a pallierdes anirnaux dans ran:the, ilia grosse ithfolicuirte que s-ouleve la

e) L'Ancienne Parole. Agence des Publications de la Nouvelle Eglise.

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questiOn ,de l'entretion des oannassiers qui doivent avoir \Teen,e.ux ausS•, pendent toute une am-tee. texte ,nous dit pasque1 genre de nourriture Noe a pli ileur .donner.

Essayons de nous imaginer enfin la multitude de miraclesin•ttles .qu'id a faidu accomplir pour qu'en Sept jou5rs les ani-tnaux toutes les regilons de la terre aient 1) Ll etre rassem-bles dans i'arohe (Gen. 7 : 2 et 4). Car enfin,.c,ornme le ditsi bien M. le Dr. J_ Bayley, dans son ouvrage sur ce sujet,«Iles ours arctiques, les ren•nds ides zones glaoees deva-lentcorrime•cer tear voyage en traversant la mer au detroit deRefiring, continuer leur chemin par des steppes de la. hauteAsiie. tout ceci en copotsition di..irecite avec toutes les lois deJew nature, et franchir ainsi des mildiers de kiflometre-s dansune semaine. Le lama du Peirou, le tigre noir dc Java. Ft3le-phant de 1' Inde. le singe des Iles ,de la mcr indienne, lekango•rou •de l'Austradie, le grand ours fbrun de la Russiede'vaient egallement trouver deur ,efiemin et quelques-u.is permieux franchir des rners immenses ; taus devaie•t voyager avecune rapidite beaucoup plus grande que °elle de nos trainsexpress, afi-n ,d'arriver a temps pour se refugier dans Calichedu salut. Et le nigault, comment a-t-il pu faire, lui qui nepeat avancer que de quelques metres pair jour ? Puis les alli-gators de l'Afrique et les tortues : ii deur aur•it bien falluchanger ]ears allures. On ,conviondra que le sens littered donne

•eflechir, .car ill y a non seudement (la distance a parcourir,les obstadles a v-aincre, mail encore 1e pen de temps accordepour effectuer de voyage et les diffictdtesi eli•ateriques pourun grand nombre de ices animaux quit aTrivaient de leu•s froi-des et duiintaines derneures pour et re tour ensemble en fermesdans un vaisseau sans air et sans lumiere, place, dans uneregion tres ,thatide de la terre, dans un district situe entrele Tigre et l'Euphrate

ale oas tenir cornate de ,ces dilfificultes et aompter le sonslitteral ,du •ecit du deluge seralit laire violence a notre raisonspirituelle. No-us t•refererions douter de NTISpiration de cepassage des Ecritures. Car la grande qui predomine danstattles les oeuvres. de Dieu. •c'est ceille de la grande simpliciteavec ilaquelle elle s'accomplissent. Dieu .agit toujours de lam•ni6re la plus simple avec -la moindre dépense de moyens.Or, -clans 'le reoit ;litter-al ,du ,deilttge, r'es't de .contraire qui seprocluit. Pourq•oi Dieu •ttrait-i9 employe ,de si grands moyens

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pour accornplir ce eut pu realiser beaucoup sim-plement an rn.oyen de quelque gaz deletere : la de-structiondu genre 1n main ? En outre, iles anintaux .n'avagi•nt point faitde mail. Des Tors, ipourquoi !les detruire ? A ctu.o1 •r6pond enfinla -mecesisite de rnaintenir tine si grande trialskse d'eau stir laterre. ,pendant plus' nine anne'e, alors ciu'en moins (Flute heu .recrirnmersion, toute vie aurait eite detruite ? Qu'aurait ete lacondition du monde .vegetal, s'il etait reste douze mois sous!" e a u

NOUS' a vans d 'ern of i, reconsitruis-ons.Noe symbolise l'Eglise Ancienne, colle cru'on designee c(.4tne

l'Economie siprifritttelile tie !'Age d'Argent, celtle C1111 SLICCedal'Eglise Tres Ancienne, VEglis-e Adarrnique. l'Economie ce-

leste de I'Age cl'Or. 1 IIe rep.resente - tine deuxieme. *civilisationde la Societe humaine qui cut, a l'origine tout an moires. pourlien social, l'amour du vrai pour le wai.

Les chapitres six a dix de la Ge7.-tese deorivent les diffe-rentes phases pair lesquelles, les horrnmes de cette Elise du-rent rpo sseT pour se r-egen.erer, c'est-à-dire pour s'&lever, al'airde nine nouvehle. dispensation, de l'etat de naturalisTnedans lequel l'humanite átait tombee, a retat spirituel ›5 ( 1)..

L1 nous est clit de cette Eglise (Gen. 6. 9) qu'elle êtait inte-gre et juste tans. son temps, c'est-a-dire an lniilieu de la-corruption ge•erale id'ialors qu'elle marohait avec Dieu.V'oyoms ensemble 'comment !le Seigneur en facilita le moyeri.

11 est plusieurs fois fait niention dune arche dans la Parole.Nous savoris quo Wise fut place par sa mere deans une archetie jonc sur 1;es eaux du Nit Les enfants d'Is-raöl recurentl'ardre .de iconstruire une arche cnor et de la placer dans. leurtabernacle.,.L'apiTitre Jean vi t, , dans sa vision sublime a Pat-mos, -tine &robe dans le temple de Dieu, dans .le ciel (Apo c.11 19). L'a.rehe est 1171 type symbuliique de r.Egitise en tartque cette _derniere nous est run refuge contre ee Q.LiCaeons c•onventt d'aPpeler nos deluges NIAritUelS. Nou.s sumlueS,chacun de nous en pariticulier, appe/es a nous construire no-tre arche. Les hornrmes ,de Noetique recurent l'ordrede se construire .une .arche en boils ide gopher. Ce be is estune espeee de• . sa0inc res%ineuk. - bituarkineux et de pas grande

( 11 ) Ch. Humana. L'Evangile Social. p. 338.

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valeur. typifie de idekre inferieur die refigion dle c-eux quisonxt maintenus dans l'ord-re, pair la crainte at resperaince,mais non pas necessaire:ment •Iparr - .narnour du Dien, famourpour Dieu. C'est tia religion de leenx qui craignent les punitianset esperent 1.es recompenses, de •ceux qui ne fuient lie pecheque Dame gulls ne veulent ;pas en subir des consegences--. C'esttine anch.e qui a. surtout pour .objet de saftwer de !a destruction(ici clu .deluge) ceux qui la construisent. Beau:coup die gunsse •construisent de nos lours .1Alle arche sernbilable. Leur reli-gion s'inspare encore et surtout des .desiirs egolstes. Ids sontreligie-ux parce gulls redo.uterrt les tourments de l'enfer atparce gulls esperent jouir de la felicite du c'lea. Aussi biersleer arctic Wet-A-elle .pas edifiee avec for celeste cornme ceide&Aaron. L'anche do Bois de ,gopher symbolise done nine phaseencore externe et kilerieure de la regeneration die l'EgliiiseNoetique. Noe recut Vorldre de. la faire par acmes at de lui-cionne-r trois cents kcenude es ide forigneur, .trente de hauteur etei quante , de la . rgeur. Ces tnesures sent symboliques.

La bonte, la verite et la saintete ,que •ossedai't eotte .Egaiseses origines sont sign-it:lees par In longueur, la. largeur et

la hauteur de l'arche c ui deNlait avoir traits* &ages, trolls degresdie .hauteur, cormne pflus tard le temple de Jerusalem, Ces troisdegres c)orrespon.diont aux trois degres die l'esprit de l'hotrnuequi sent lie 'celeste, de spirituel et le .nature], Its correspondentaussi aux trois deux dans diesquels da religion. dolt pouvoirnous introduire„ ainsi qu'aux trois degres de veiritels cmi setrouvent rEglise, les verites superieures de la foil, quistimulenft, et affermissent not Peifiance, letS• vérit ines rato-miles qui- his-fallout neat re de-4r de vivre seI.on les cornman-de.inents Ae Dieu et • leis verite's scientiliques CFI14 &raimentsatisfaction a notre besoin de cornpre-n-dre -que le plan naturaltie .1a creation est en harrnouie avec ara Teligion.

La 'fel-fare die il'arethe, rdunt l'insuitisanee - inous est incom-prehensible si 1'611 envisage l'arche coimme untie construction

devient a .contraire adrniratiflement impressivequand ort irenvisage ,comme representa.nit' la facuiltetuedle de d'esprit ouverte • a la clarte 'celeste qui vient d'enh aut..

La parte sur le cote represente in vole -d'acces dans l'Eglise.Elle - syrnbodise la volionte idtecouter, l'obeissance eclairee quinuns guide .dans tout Foe. ,cpwe nous accepitons ou refnsc-ns de

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faire„ c'est-h-dire dans '1a pratique des enseiig•ernents de lavraie oharlite.

Tout est symboliique dans ce r•oit dont le seas interne his-torique s'applique aux experiences relitgieuses de .l'EgliseNoetique a ses debuts, Trtais dont .le sens spirituel nous fournitcle precieux enseignernents ',pour la conduite de not re vie d'en-faints de Dieu.

One ireprese- ntent anianaux que No Noe recut d?ordre de fakeentrer avec ilui clans farche ? Nous avons de.ia Int 'dans mitreetude sur Ia Parabole de la Creation (i) (fulls re.preserrtentnos affections. C-T.es affections, nous pcnivoins gross° modes lesclass-er en ideux grandes it .te•aries : les bonnes qui sontrepresentees par 11-es anirmaux ,purrs et lets - inauvaises qui le sontpar Iles '.anirriaux iimpurs. Ne nous êtonnons pas d'armrendreque Noe -re out Vordre de faire entrer dans Anariche egailementdes anianaux impurs. La conversion nest pas la regeneration.N OUS ontrons 'dans du Seigneur — VAncthe — avec,err ure, bi•.n des -pasSiions mauvaikes .Que•ceuvre de inoire/regeneration doit -voir •dispairaitm g-raduelllernent. Mais l'Archenous net a 'Val:1H dIu dechaitiernent de Ia puissance du :mail.susceptible -de troubler et de violenter -notre vie spirituelle.C'est fla ce clue .signidie Via-nage de :la „subme•sion des plus hau-tes montagnes par 'les ear ux delluge.

-Quaint au Mont Ararat sur lequel le _ reek biblique 'nous „ditque l'Arche s'arreta, son nom -helbreu. si•nidie ,typidiecette lurniere iT.Iteriettre, Ia. Write -divine, -qui inonde de ciliarteI'ame vivifiee par Cantoru-r dries n. L'fiume qui realise cet etatpeut faire cornme - Noe, ourvrir 'I-a fenetre die VArche sur lemonde extérieur, ,c'est-a-dire iehereller a se rendre cornptedes possibilities qu'e]lle pent avoir, des apres sa conversion,d'arifronter vie 'de Vaction exterieure dans -le monde. L'en-voi du corbeau et ,cetud ide Ira iociliambe •igurent deux etatssuccessifs de iregeneration. Les okeaux correspoildent auxpen sees de l'hornine. Le iconbeau cr-cassanit et voraloe typifieles sornbres pensees, les .faiolleux raisonnements, ',Ies fa-us-setes idiornt VEgilise Noetique d..ut •oornirnencer par se dêbarrasserpour eviter de S UCIC OITAIC r, e Ise aussi, aux terribles tenta.tionsdont l'e paroxisnre av,a t mis ifin a VEiglise Adamique.

prenons garde de ne pas laisser corbeau croas-

( 1 ) En .vente a notre Agence des Publications.

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ser et •Irktne idevorer :le-s'elern;ents 'de . notre paix interieure.Toutes ,pensees , de doute, 'de rnt"..4iance, de crainte, d'erreursou de decouragernent sont cornrne des coups de bee de cetuiseau ,de Renvoyons le corbeau coimrne Noe. des quenous le ipou.vorns,, La .00lombe,. reprOsente kpensees depaix et - de .douceur, pensees de l'esprit qui regne dans le

L'envoil de cet oiseau sign le l'effort .que rAtme .fait pourrealiser son start de pcaix interieure clans le 'dornaine de la vieactive exterieure. Le retour dta colombe, •qui .n'• pas putrouver oft poser ;Ira plante de son pied, nous ensei-gne rin-capacite dans la.quelile nous sogrnirnes tout Fd'abord .de trnduire -d'enni)lee au deltors• les sentiments dent nortre &tile en voiede regeneration se clederote dans• son that die oornrmuniorn avecle Seigneur. Force nous est d'-attend re ,pour sept jou•s en-core, C'est-A-dfitre -d'atteindtre un etrat de sanctification . plusavarice. C'est Ia ce que signiffient lets seprt joiirs apres alesquelsla colcirthe„ lãchee de nouveau, revint vers tie sour avec mefeullile d'dtivier. Si nous ne reusslissons r.nasN dans nos 'premiersefforts a vivre an dehors ila vie du ciel tease que nous la rea-lisons .dtan.s nacre !for interiettr, nous reus•s•irons da.ns Ila suite. aufur et a imesupe .que •noes -re-AT-Sen.-Am ruin etat plltus saint et p4usparfait. 1L'image de la coilornbe quri ne revinrt pas asp-17es avoirOte 'Lichee une troisieine fois iious Ile donne a (..-ornryrentire.

11 vlaudrait rla peine dietudier dans ale detailll tout .le isyntbo-lisnie de ce resit. Notts en retirerions des enseignetnertts sPi-rituels (rune riches-se iprecieuse et 171 ,01-11S regresttons de ne paspouvnir le .faitre mainten,ant. Les experiences die Noe sont Bienoelles 'humaine yuR findt par 1-ealiser A:tat de libertéchretien.ne resultant de da (xmnaissan.ee de la verite qui affrati-chit. Gette Arne ofrire alors an Seigneur .un sacrifice p rujoing-ode reconnaissance et, sur Ll'autel de son cceur, elle consacre

son Litreratetvr- toutes les bowies ,affections de sa volonteet toutes les saines .pensees. -de sou eintendernent.

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GUSTAVE REGAMEY
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Le Syrnbole de la Tour

de Babel

L'histoire de la Tour de Babel est une de celles qui ont leplus captive notre imagination enfantine. Avec quel interetn•avons-nous pas hi ou entendu raconter ce recit. Des horn-ines, a une époque oft tous les habitants de la terre par-laient tin meme langage, partirent de l'Orient et vinrents'ëtablir clans la vallee de Schinear. La, ils fabriquerent desbriques qu'ils firent cuire au four et dont ils resolurent dese servir pour bestir une Tour dont le somniet devait toucherau ciel. Leur intention &tall, par cc moyen, de se faire unnom et de ne pas étre disperses sur les faces de la terre.Mais leur orgueil et leur arrogance determinerent le Sei-gneur descendre du ciel an milieu d'eux et ft confondreleur langage de telle sorte que ne pouvant plus se compren-dre, ils finirent par se separer les uns des autres et parabandonner leur edifice en construction. En raison memede cette circonstance. cette Tour inachevee porta des lorsle nom de Babel, cc qui signifie confusion, parce que, nous(lit le texte biblique, le Seigneur confonclit le langagede ceux qui l•avaient commencee, et II les disperses surtonics les faces de la terre.

Inadmissible dans son sens litteral, cette histoire est dunegrancle richesse d'enseignements spirituels. C'est une para-bole comme le sont les recits des otize premiers chapitresde la Genese. Pendant de tres nombreux siecles, l'Eglisechretienne a cru a l'historicite de ce recit, et les commen-tatcurs bibliques se sont preoccupes de chercher l'emplace-ment de la Tour de Babel quelque part dans la region del'Euphrate, comrne ils ont cherche d'ailleurs celui du Jardind'Eden.

D"apres la Bible annotee. on voit fort souvent repre-sentees sur les 13s-reliefs babvloniens, des tours a trois,cinq ou sept etages superposes de telle sorte que chaque

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etage est plus êtroit que l'etage inferieur. On a retrouvedit-elle, les ruines (rune tour de ce genre construite aumoyen ,de briques et de bitume sur la rive occidentale del'Euphrate, a l'endroit nomme par les inscriptions Borsippa,au sud de Babylone. Cette ruine qui Porte le nom de BirsNernroud doit etre identique avec un temple de Bel. quedecrit Herodote, et avec un temple dedie a Bel-Nebo, dontparle une inscription de Nebucadnetsar. Dans cette inscrip-tion, ce roi raconte qu'il fit restaurer le temple des Septluminaires du ciel et de la terre, la tour de Borsippa, qu'unroi ancien await fait clever sans l'achever et qui, des long-temps, etait tombee en ruines. La 16gende arabe et le Tal-mud identifient cet edifice avec in Tour de Babel. Maiscomme it etait en dehors de Babylone, d'autres preferentrattacher la tradition biblique a )'edifice dont les ruinesimmenses, sur la rive orientale de l'Euphrate, portent au-jourd'hui le nom de Babel, car cet edifice etait situe dansla ville meme. Il est cependant plus nature] d'en rester kla premiere maniere de voir

Monsieur Jean Bost, dans son dictionnaire de la Bible,adopte dgalement l'historicite de noire recit. Sous le titreBabel (Confusion). Gen. 11., voici ce qu'il Cent : <4 Quel-ques siecles apres le deluge, au temps de Peleg, les horn-mes qui cornposaient la famille humaine ( 1 ) s'etant insen-siblement eloignes du Mont Ararat ( 2) arriverent dans lesplaines de Sinhar. Plusieurs des descendants de Cam you-lant, ce parait, echapper aux menaces divines ( 3 )

(1) Nous ne croyons pas a cette unique famine humaine. Commenous l'avons demontre dans notre conference sur le Deluge, Noeest le nom d'une Eg]ise, d'une seconde dispensation des verites dela religion dans le sein de d'humanite.

(2) Voir notre brochure sur le Deluge et I'Arche de Noe.(') Le recit de l'ivressc de No et de la malediction de Cam est

syrnbotique. Cette ivresse decrit simplement retat de decadence del'Eglisc de Noe chez ceux qui sort representes par Cam. La male-diction dont it est ici question est contraire au caractere mist:-'ricor-dieux de l'Etre divin. I1 s'agit ia, comme dans un grand nombre depassages bibliques on Dieu est represente commie ayaiit des senti-ments et des pensees de colbre, de vengeance et de malediction,d'une verite apparente.

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dirigees surtout contre Canaan, chercherent a se procurerun ascendant sur les autres membres de la famille. Aban-dormant, en consequence. la droite vole, et refusant de seconformer aux pieux conseils de leur aieul ( 1) qui leuravail recommande un attachement sincere au vrai Dieu,ils entreprirent de construire un vile avec une tour enorme.Leur vrai motif Mall ForgueiI, l'ambition, le desir de regn.er;le inoyen par lequel ils esperaient parvenir a ce resultat&all la concentration de l'humanite en un merne systemepolitique et hierarchique, moyen infaillible pour eteindrea jamais . la lumiere divine et pour etouffer tout developpe--ment de l'Eglise du Seigneur. En general, on pent dire quec'est clans la famille de Cam que le gouvernement patriar-chal a, le premier et le plus anciennement, ete remplacepar line organisation politique sociale et monarchique ;voyez les Egyptiens, les Hindous, les Chinois.

On suppose que c'est Nemrod (') qui concut le premierde cette entreprise. Comme ils ne connaissaient pas

de carriere dans le sol fertile oU ils etaient etablis, ils cui-sirent des briques ( 3) et se servirent de bitume en guisede mortier.

La tradition porte que, pendant trois ans, ils ne firentque preparer leurs materiaux ; et déjà depuis vingt-deuxans, ils s'occupaient de l'wuvre de leur construction lorsqueI'Eternel, qui ne voulait pas cette agglomeration du genrehuinain sur un scul point de terre (') et qui voyait les sen-timents d'orgueil, d'impiete, de stupidite qui presidaientl'erection de cette tour gigantesque (') interrompit brus-

(')Genese 10. 10.Ce n'est pas l'unique raison. Au point de vue du syrnbo-

lisune, Ia Tour ne pouvait etre construite eii pierres, car la pierce estle sytnhole de la ; la brique est celui cle l'erreur.

Nous nous expliquerons sur cette question quand nous niterprete-rons notre recit d'april.-s son sens spirituel.

(I) Tres Bien renseignê, M. Bost.( 5) On a calcule que Ia hauteur maximum d'une tour de calcaire

ne supportant que son propre poids ne pourrait pas dêpasser 125nietres ; tine hauteur supCrieure, le calcaire se trouvant a la baseserait _ere-rase et la tour s'effondrerait.

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quement les travaux et, par sa toute puissance, fit echouerle premier essai d'une monarchic universelle (') qui ne re-ussira jamais que sous reconomie spirituelle du Sauveurdu monde. La dispersion des peuples et la confusion deslangues fut le moyen dont. Dieu se servit pour dissiper leeonseil des mechants. On petit se demander si cette confu-sion des langues fut in consequence naturelle de la disper-persion des chefs, ou si, miraculeuse et subite, ce fat ellequi obligea les travailletirs a se separer. La plupart dessavants (?) et des theologiens, rime orthodoxes, •ont admisla premiere hypothese, bien que le texte biblique semblefavoriser davantage la seconde

Cette interpretation litteraliste d'un texte exprirnant, dansle Iaiigage image des anciens peuples de I'Orient, des veritesd'ordre spirituel est, pour le moins, hien enfantine. Elle sou-leve, comme ('interpretation litterale du recit du Deluge,des difficultes insurmontables. Elle prete le flanc aux plai-santeries acerhes des incredules. Comme le dit fort bien M.le pasteur Dr. Bayley dans une etude sur cc sujet c'est uneidee extravagante de supposer qu'a cause de cette cons-truction, Dieu descendit du ciel pour voir ce que faisaientles hommes et gull arreta rachevement de leur tour parun miracle. Qui pourrait expliquer pourquoi cet edificecausait taut d'alarines, tandis que les pyramides hien au-trement immenses, (puisque cette tour n'avait que trente-sept pieds crelevation) devaient s'achever sans empeche-ment. Si les Ecritures ne nous avaient presente cet ancienpeuple que comme voulant construire une tour pour at-teindre le ciel, déjà le recit eut etC d'une croyance fortdifficile pour notre raison ; mais lorsqu'elles continuenta nous dire que Dieu descendit voir et qu'Il jugea necessaired'arreter rachevement de cette tour en confondant le lan-gage de ceux qui in construisaient, assurement, tout hommereffechi doit se dire : ceci ne peat etre litteralement vrai ;consequemment, il.doit y avoir une attire signification. Com-ment, l'Eternel descend voir, parce que les hommes d'alorselevaient une tour qui avait a peine la moitia de la hauteur

( 1 ) 11. ne s'agissait pas d'une hierarchic universelle, car la famillede Cam n'avait pas pu s'asservir celle de Sern et de .16pliet.

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de nos cherninees modernes, et II fait un miracle pour lesempecher d'atteindre ainsi le ciel

De plus, ajoute M. Bailey, si cette histoire etait litterale-ment vraie, qu'aurait-elle a nous enseigner ? Queue seraitsa morale ? Serait-ce que les homMes ne devaient pas &le-ver cle grands edifices ? Mais des niilliers d'edifices Bienplus grands que la Tour de Babel ont etc construits depuis,sans que jamais la Providence soit intervenue pour empe-cher leur achevement. Serait-ce que les horurnes ne de-vaient pas bAtir pour se faire un nom ? Il est sans doutemal de chercher en quoi que ce soit, une vaine gloire ;toutefois, nous ne voyons aucune opposition de la. part deDieu A cette folic vanite. Serait-ce que les hommes ne de-vaient pas chercher a escalader le ciel au moyen de cons-tructions materielles ? Dans ce cas, inieux valait les laissercontinuer leur tour, leur folic insensee se serait guerie

; aussi, par rapport au recit de la Tour de Babel(comme A ceux des premiers chapitres de la Genese), nousdirons toujours au lecteur serieux de Ia Parole de Dieu :Anii, monte plus haut

Monter plus haut, c'est apprecier dans ce recit un en-seignernent Bien plus precieux que celui de son sens littoral,l'enseignement qui nous revele son sens interne on spirituel.

Nous avons deja dit au cours de nos conferences prece-dentes que les personnages mentionnes dans les onze pre-miers chapitres de la Bible typifient - des etats spirituelsdivers des Tries Anciens et des Anciens, des homilies derage d'or et de rage d'argent de l'humanite prehistorique.Le chapitre onze de la Genese nous offre tout d'abord unedescription de l'unite originelle de I'Ancienne Eglise, del'Eglise Noetique, en ma tii-'!re de doctrine et de foi.

Toute la terre, nous est-il dit, avait une seule languc etles memes mots, cc que nous traduisons par n'avait qu'uneseule foi et une seule doctrine (`). Ce chapitre nous decritensuite, symboliquement, la decadence de cette Eglise par!'allegoric de la Tour de Babel.

(`) J. Bailey : The Divine Word Opened, p. 52.

( 2) La terre est le sol dans lequel Ia Parole de Dieu est sem6e.Cf. Math. 13. 19. C'est le cceur de l'homme. La langue• et les mots,Cest la Parole quant a sa doctrine.

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A l'origine de cette seconde dispensation divine des veritesspirituelles, les hommes etaient unis entre eux par les liensd'un amour mutuel et (rune bonte reciproque. Bien qu'il yeux deja a cette époque cliverses formes de culte, la doctrineetait la m'erne. On differait sans doute déja quant au lan-gage, quant aux mamrs et coutumes, mais les nations vi-vaient dans des relations fraternelles. On vivait dans. lapaix, sous l'egide du Seigneur.

L'image des debuts de l'Ancienne Eglise dans le sein delaquelle regnait l'unite de is doctrine dans la diversite descultes se retrouve, nous dit Emmanuel Swedenborg, dansle ciel ou sont assemblees des societes innombra.bles clif-ferant toutes entre elles, mais ne faisant qu'un, car toutes ysont conduites par le Seigneur. Swedenborg compare encorel'etat de cette Eglise a son debut, a celui du corps del'homme dans lequel on constate taut de visceres et tantde parties viscerales dans ces visceres, taut d'organes etde. membres dont Fun agit de maniere differente de l'autre,alors qu'ils forment un tout, une unite dans leur ensemblepar une seule ame. Car les forces et les activites du corps.quoique differentes entre elles, sont neanmoins dirigees parle seul mouvement du ccpur et des p-oumons. Si dans le cielces societes peuvent agir ainsi en unite, cela vient de cey a un influx unique, que chacun recoit scion son genie.C'est un influx d'affeetion qui procede die Seigneur.

11 en a done eta ainsi. de l'Eglise Noetique a ses origines,y cut sans doute déjà antant de cuttes qu'il y

avait de genres de nations, qu'il y avait de families compo-sant ces nations et qu'ils y avait d'hommes de l'Eglise.Neanmoins ils avaient tous une meme doctrine, une inemeParole, its vivaient tous dans l'amour -nature! et la charite.Ce leur etait un lien suffisant d'union. Lorsque la charitedomine la variete loin de desunir fait ressortir et appreeierl'unite. On s'efforce de le comprendre a notre epoque. Il estde fait que dans le sein rneme dune Eglise les ideas peuventv arier l'infini, mais l'esprit doit rester le rename, et donsce cas malgre la variête des formes it n'y a qu'un seul lan-gage, celui de I'amour celeste. L'amour celeste est la cein-ture d'or autour de laquelle toutes les pensees pures etsraies, comme autant de perles precieuses, viennent :s'en-chasser cet amour est le feu qui degage tout alliage, qui

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eloigne tout ce qui est impur, et qui fond en un seul towsles metaux differents qui autrement se repousseraient. C'estcet amour qui harmonise tout. C'est cet amour qui accom-plit la loi ( 1 ).

. Mais, lisons-hous dans le reeit biblique de la Tour deBabel, it arriva que quand ceux-ci partirent de I'Orient,nls trouverent une vallee dans la terre de Schinear et ils yhabiterent.

Orient (?) dans le sens profond. des Ecritures, c'est leSeigneur et par derivation l'etat d'amour celeste procedaritdu Seigneur, de Celui que la Parole (Mal. 4 : 2) nous ditetre le divin Soleil qui porte la sante dans ses rayons d'a-mour et de sagesse, de chaleur et de lumiere spirituelles.Partir de I'Orient est tine figure de langage destinee a nousfaire comprendre que les hommes de l'Ancienne Eglises'eloignerent peu a peu de la charite inspiree par le Sei-gneu, qu'ils relacherent gradualement les liens de frater-nite qui les unissaient. Le divin Soleil de Justice ne brillaplus longtemps dans leer time. Leurs relations d'amitie etde bon voisinage ne subsisterent que pour autant qu'ellesetaient inspirees par des interets egoistes, generaux ou par-ticuliers.

La van& de la terre de Schinear, dont it est ici question,symbolise un &at de vie d'un degre inferieur. Connne, d'a-pres les correspondances bibliques telles que nous les en-seigne Emmanuel Swedenborg, les montagnes signifientl'amour et les collines la charite, pared qu'elles represententles•choses les plus e'levees ou, ce qui revient au mere, leschases les plus intitnes du culte, les vallees qui sont a.uxpied's des montagnes signifient des etats inferieurs, des af-fections naturelles et plus grossieres. Partir de I'Orient pouraboutir dans la vallee de Schinear, c'est done abandonn-erTetat d'amour celeste et descendre dans les regions infe-rieures de la nature humaine. Les verites des enseignementsspirituels et religieux n'êtant plus fecondees par Famourpour le Seigneur et la charite envers le prochain, degene-rerent en faussetes. Le fait qu'il nous est dit des hommes

( 1) .1. Bayley. Ouvrage cite.() VoLr, pour le sens symbotique de cc textile, metre etude sttr

l'Allegorie du jardin d'Eden, p. 39.

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de cette (Toque qu'ils habiterent clans la terre de Schinear-nous donne a entendre qu'ils demeurerent dans cet-etatjusqu'A ce que le Seigneur vint les visiter. Its s'y forgerentdes doctrines erronees, ce qui nous est signifie par les bri-ques qu'ils fabriquerent en lieu et place de pierres pour.construire leur cite.

Alions, se dirent-ils les tins aux autres, faisons (les bri-CM es el ctrisons-les cru feu. Et to briq Ile leur servit de

-pierre (t) Dans la Parole, la pierre signifie le vrai. Enraison mere de sa solidite, de sa duree et de toutes ses qua-hies naturelles, c'est une matiere qui convient tout particu-lierement aux fondernents et aux rnurailles des edifices.Mais la brique qui est une pierre fabriquee artificiellernent,signifie le faux, les opinions qui proviennent de l'imagina-tion fantaisiste des homines dechus.

Ils prirent de meme du ['Hume an lieu d'argile, &est-A--dire gulls se laisserent diriger par leur cupidite au lieu d'etreunis par l'amour du Dien. Le bitume, cause de sa natureinflammable, figure le mal de la cupidite.

C'est avec de pareils materiaux qu'ils se bAtirvut u.ne

(I) Le roe est d"abord rembleme du fait solide, inehrantlable, surlequel on pout s'aopuyer, pills de la verite revelee sur laquelle nousdevons Clever l'edifice de notre saint. Dans lAnc•en Testament,Jehovah est frequemment nommé le rocher, mon rocher. le rocherde mon refuge, le rocher d'Isra&l. .11 n'y a point d'autre rocher cluenotre Dieu». Nous chantons encore: «Du rocher de Jacob, route 1 70.3a-vre est parfaite Dans leur long voyage &Egypte en Canaan, lesIsraelites, dit Paul, « huvaient du rocher spirituel qui les stiivait,et cc rocher etait Christ ». Le disciple qui he premier contessa Jesuscomme le Christ, -le Fils citt Dieu vivant v, fut en recompense appeleCephas on Pierre, et son Maitre ∎lui dit : Tit es Pierre (ou plutOtde pierre), et, sur cette pienre, je bfitirai mon Eglise

Ce roc est la doctrine fondamentale de l'Evangtle, la Divine hu-manite du Sauveur. Sans doute, le bouillant aptitze ne se croyait paslui-mérne la principale pierre de Tangle », la « pierre vivante re-jetee par les hommes. mais choisie et precieuse (levant Dieu la

pierre angulaire » stir !aquae tout hommc sage biitit -sa maisonpour qu'elle ne soit pas demolie par les eaux en furie et renverseepar les ouragans mais 11 personnifiait tnieux tu.ftin antre la toievangelinue, capable de braver tomes les attaques, et it representacette vertu. Aussi jotia-t-il cc role capital a rorigine de l'Eglisetienne. Ch. Byse : Swedenborg. Tome IV. Avantages du sens spiri-tuel. page 250.

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ville avec une tour, c'est-Adire qu'ils se formerent une doe:-trine dont le Principe directeur etait ]'amour de soi.

La vraie Eglise du Seigneur est la cite qui descend duciel : cite du Dieu vivant, la cite de verite, la cite de re-fuge pour la Jerusalem celeste (Apoc. 21), et hien-heureux ceux qui marchent A sa sainte lumiere et se prepa-rent ainsi a pouvoir hahiter un jour les derneures paradi-siaques de cette cite d'or et de peries. Mais lorsque les hom-ilies se disent : Beitissons-nous une vine (font le sommetsoit jusqu'aux cieux ( 1 ), c'est l'indice de leur decision d'a-voir un systeme a eux ; ils ne se contentent plus de la gran-deur simple et vraie de la loi divine qui leur dit cl'agirjusternent, d'aimer la misericorde et de marcher dans l'hu-inilite avec leur Dieu... Le pauvre savoir humain, si or-gueilleux et si vain, s'agite et cherche a inventer des doc-trines qui 1)ermettent aux liointues de garder le peche, touten leur garantissant le saint. L'Eglise est telle. que quandla charite envers le prochain se retire et que l'amour de soiprencl sa place, la. doctrine de fa foi nest rien qu'autantqu'elle pent etre echangee en un culte de soi-men-te. Touthom.rne, lisons-notts dans les Arcanes Celestes de Sweden-borg, qui s'anime par dessus les autres, non seulement envient a hair tous ceux qui ne le servent pas et a ne leuretre favorable que quand ils sont devenus ses serviteurs,mail encore it s'elance autant que les liens qui le retiennentse reltichent, et it va memo jusqu'a s'elever au-dessus deDieu

Les villes ou Ies cites representent des doctrines ou dessystemes religieux. Ii s'agit ici de fausses doctrines, car,pour la construction de la ville dont it est question, la bri-que tient lieu de pierre.

Taus les enseignements qui, sous le couvert de la reli-gion, tendent a exalter l'orgueil de l'hornme et a encouragerpar exemple l'ambition doininatrice du clerge dans l'Eglise,sont des briques d'invention humaine. L'edifice spirituel

l'erection duquel on les fait servir n'est pas la veritable -Eglise du Seigneur, la cite protectrice des Ames que vien-nent assaillir les tentations. C'est une Eglise dont Ia doc-trine est .pervertie et Ia tour qui la cloinine represente la

( 1 ) Dr J. Bailey : Otay. cite., p. 109.

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pretention arrogante de l'amour de soi. a La vraie Egliseest representee dans l'Evangile par le Seigneur (Mania. 21.33) qui planta une vigne, l'entoura a'une hale et y bathune tour 1. Dans ce passage, la tour signifie la pensee ,ele-vee des hommes spirituels qui representent cette Eglise.Lorsquc les hommes prostituent la religion pour satisfaire

un orgueil insense, rien ne leur colite pour arriver a leurbut. Its s'arrogent la puissance de Dieu, et ils se mettenten son lieu et place. Les offenser, c'est offenser Dieu ; lescontredire dans leurs dognaes, c'est s'attirer la plus forteexcommunication. Its pretendent que lcur pouvoir toucheau ciel, et ils en refusent l'entree a ceux qui ne veulent passe dire leurs tres humbles serviteurs. Telle a ete la pre-tention merveilleuse de Rome, la Babylone de l'Apocalypse,et telle a etc la Babel de in plaine de Schinear. Leur Ian-gage est toujours Faisons-nous tine Eglise (une vile) apart, clans laquelle nous n'admettrons que les amis de notreautorite personnelle.

islais les ministres de la vraie religion imitent Celui quietait le serviteur de tous et qui disait e Apprenez de Maique je suis doux et humble de couur et vous trouverez durepos pour vos antes (Matth. 11 : 29).

Ce bel enseignement n'empeche pas, cependant, les sec-taires du pouvoir sacerdotal et les autoritaires de s'ecriertoujours : Faisons-nous un nom, de pcur que nous soyonsdisperses stir les faces de la terre ». (')

S'il nous, est dit du Seigneur qu'il descendit pour voircette ville et cette tour et qu'il grit et accomplit la decisionde confondre le langage des fils des hommes d'alors, celane signifie pas qu'il faille interpreter ces paroles dans leurseas litteral. Le Seigneur n'a as besoin de descendre surla terre pour savoir ce que les hommes y font. Il nbabitepas quelque part daps l'espace, plus ou moms loin de cha-cun de nous. II est partout et II volt tout. K Ou irai-je, ditle Psaliniste, loin de ton Esprit ? fuirai-je, loin de taface ? Si je monte aux cieux, to y es. Si je me cache ausepulcre, t'y voila. Si je prenais les Giles de l'aube du jouret si j'allais demeurer a l'extremite de la mer, la-meme, tamain me conduirait et ta droite me saisirait (Ps. 139).

( 1 ) C. Humann : L'Exangile Social, page 381.

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Mais quand Men môme le Seigneur est partout present,quand hien nacre it connalt ce qui se passe dans le secretdes cceurs, c'est une loi de sa divine Providence que leshommes ne realisent pas constamment, ni pleinement cettepresence et cette connaissance. S'ils les sentaient et les rea-tisaient, its souffriraient dans leur libre arbitre. C'est laraison pour laquelle nous ne connaissons les attributs di-vins que par la Revelation qui nous en est donnee clans laParole. La Providence ne nous rend manifestes les inten-tions et Ies influences du Seigneur qu'apres qu'elles se sontproduites. II nous est done permis de penser, de parler etd'agir en toute liherte, de faire le mal par consequent, mailnon pas cependant au dela de certaines limites. Quand nousnous laissons alter a mesurer l'etendue du mat qui se com-met stir la terre, nous sommes parfois enclins a croire qu'iln'y a pas de limite a la mechancete des hommes. II v ena une cependant et, quand elle est atteinte, le mal retombesur celui qui le commet. I1 semble alors que Dieu descendpour juger et pour punir.

C'est la cc qui se passa pour les dernieres - generationsd'hommes de l'Eglise Ancienne, de reconomie Noetiquequand.ils eurent entrepris de reporter a soi le culte qu'ilsdevaient au Seigneur. Leur culte fut appelê Babel. II de-genera en idolfttrie et it s'egara jusqu'it clever au rang dedivinities que Pon adorait des hommes mortels et pecheurscomme tons les autres.

Nous avons vu qu'a l'origine de l'Economie Noetique oude l'Ancienne Eglise, Men qu'il y cut déjà diverses formesde cultes, les hornmes, spirituels de nature, etaient unisentre eux par les liens d'un amour rnutuel et d'une bontóreciproque. Its differaient cependant des homm.es de l'EgliseAdarnique qui etaient celestes de nature et qui percevaicntnaturellement les correspondances qui existent entre lemonde materiel et le monde spirituel. Chez les, Noetiques,la perception fut bien remplacee par la conscience du vraiet la connaissance des correspondances fut erigere en scienceparce qu?elle devint une preoccupation de l'esprit. Y Dansces nouvelles conditions du genie humain, dit M. Ch. -. Hu-mann, que nous avons déjà cite, la pensee devait faire uneffort pour voir la verite spirituelle a travers le . voile de laverite naturelle. C'est pourquoi les postdiiuviens eurent la.

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foi, chose nouvelle et inconnue jusqu'alors ; elle envelop-pait l'amour ou la charite qui, anterieurement, suffisaitscale.

Cette connaissance des correspondances ainsi transform&en science, fut non seulement connue, nous dit Swedenborg,mais cultivee dans un grand nonibre de royaurnes ; elleCttait la principale science, la science de la sagesse antique;mais elle se perdit depuis le commencement des temps his-toriques. Elle etait bien CO/IFIlle en Asie, dans la terre deCanaan, clans l'Egypte, l'Assyrie, la Chaldee, la Syrie, l'Ara-bie, a Tyr, a Sidon ; des cotes maritimes, elle fut transpor-t& en Grece ; mais I&\ elle fut changee en recits fabuleuxlets qu'en renferme in rnythologie que l'on doit auxanciens ecrivains de cette contrCe

Comme nous rayons dit dans noire conference sur l'An-cienne Parole ( 1 ), les hommes de l'Economie Noetiquerent iris au benefice d'une premiere Bible Ccrite d'apresles Correspondances. Mais . cette Ancienne Parole se perditcan meme temps que la science des correspondances, le senslittoral de son texte avant 6E6 torture parce qu'on voulaity trouver des arguments pour edifier la caste sacerclotaledestinee a dominer les cmurs et sur les consciences.

Le culte interne de l'Eglise Noetique se perdit par conse-quent aussi. Seul le culte externe subsista. On perdit in Con-naissance du seul vrai Dieu au sein de Presque toutes lespopulations de l'histoire ancienne. Le peuple juif la con-serva sans que pour cela son culte fut interne. Dieu se ser-vit de l'Eglise juive afin que, par elle, In connaissance deson nom fut niaintenue sur la terre, mais le peuple juifn'adora le Seigneur que des levres seulement. Cette Eglisefut uniquement representative et ne peul pas meme s'CleverA in comprehension des representatils de son culte. Le restede l'humanite tomba gracluellernent dans l'idoliltrie et Iasuperstition. II 3- cut pour elle, suivant le langage biblique,une veritable confusion des langues. Elk ne comprit plusin religion dans son sens eleve et ne s'attaclre plus guerequ'au merveilleux et au miracle.

La confusion des levres representent les differentes doc-

( 1 ) Voir 1'6tude que nous avons publiev sous cc titre.

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trines qui surgirent dans le scot de l'hurnanite, phenomenequi s'est produit et accentue graduellernent et qui s'est,mL.,.intes reprises, repete dans le tours de l'histoire religieusede l'humanite. Car la Babel de l'Ancienne Eglise ressembleetrangement a la Babel de l'Eglise chretienne. Et si sonhistoire parait enfantine dans le sens de la lettre, elle estdune grandc richesse d'enseignements quar k] on ]'envisageclans son sens interne et spirituel. Voici ce qu'a ecrit a cesujet M.le D' J. Bailey, que nous awns dejft cite : ,‹ Nottsne pouvons avoir une image plus fidele de la Tour de Babelque celle qui nous est offerte par l'histoire de la Papaute.Depuis le concile de Nicee, alors que les hommes rejete-rent la vraie pierre de fondation de I'Eglise qui est .2( quetoute la plenitude de la divinite habite corporellement ennotre Seigneur Jesus-Christ ., les chefs de 1'Eglise com-mencerent a bestir avec des briques de leer fabrication l'e-difice de 1 - Eglise chretienne ; its inventerent trois personnesdivines distinctes. puis une semi-divine personae commereine du ciel ; toutes sorter d'irnpostures furent produiteset activernent proper gees. La propagation de toutes ces pieu-ses fraudes et de toutes ces abominables profanations de laverite augmeiiterent de siecle en siècle, car toute oppositionMalt qualifiee de sacrilege et souvent etouffee dans le sang.

La convoitise de la domination, du lucre, et de la sen-sualite fut le bitume qui fia ees briques d'imposture et latour d'orgueil s'êleva de plus en plus haut. Les papes s'ar-rogeaient tout pouvoir spirituel et ternporel... et un systemeen opposition clirecte avec la simplicite, la purete et la sain-tete du vrai christianisme se repandait sur la face de laterre. Les hommes ignoraient si cornpletement la nature in-ternale du pêche qu'ils se persuadaient pouvoir obtenir leciel sans la pratique de la vertu et an rnoyen dune dona-tion faite a 1'Eglise. Mais l'heure du jttgement arriva et,lorsqu'on s'y attenclait le moins, la verite divine resplendit.La lumiere se fit dans les intelligences preparees pour sareception. La Parole de Dieu est retrouvee et retiree de lacachette oil elle gisait clans l'oubli. La Sagesse divine avaitctit : Descendons voir la Ville et la tour que bfitissent lesfits des honunes et la foudre de la verite êclate, tout ]edi-fice s'ecroule en ruines, et ruines i1 reste. On le croit capa-ble d'offrir encore quelque secours au despotisme, et c'est

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pour ce triste service gull trouve appui aupres des puissan-ces seculieres

La tyrannie sacerdotale a ete bris6e, mais des sectes in-nombrables se sont formees, saisissant des clogmes diverset fondant des Eglises sepal-6es qui, pendant de tri.'s longssieeles, se sont excomrnuniees les ones les autres. Tout celaest contraire a l'esprit de la vraie religion chretienne et itest fort heureux qu'on y ait ete plus particulierement renduatentifs au cours de ces dernieres annees.

La journee de Pentecate n'a-t-elle pas ete voulue du Sei-gneur pour marquer la fin du regne de la confusion et leprelude du grand jour de la fraternite des peoples reunisclans l'unite de la doctrine Bien que dans la cliversite descultcs pour ne former plus qu'un seul troupeau sous la hou-lette d'un seul Berger. N'a-t-elle pas egalernent marque lesdebuts de l'entreprise Nictorieuse du detremement de la sa-gesse humaine et de rintriThisation du seul Dieu Sauveurdans le ewur des hommes par ('operation du Saint Esprit ?Que signifie le passage du livre cies Actes (2: 1-12), qui notesfournit le recit de l'effusion du Saint-Esprit en cette re-marquablo journee, sinon que la vieille histoire du feu despassions malsaines dans lequel, pendant de si longs siecles,les briques des fausses croyances. des traditions funestes,des superstitions idolatres, de l'orgueil de clominer les Ames,du zele de l'amour de soi, ont ete chauffees et durcies pouredifier' cesse a nouveau la vieille cite de la Confusion,cette vieille histoire. disons-nous, a trouve son autithesebenie clans celle du bapteme du feu du Saint-Esprit dontles disciples du seul Seigneur et Sauveur Jesus-Christ ontete l'objet.

Le Saint-Esprit est descendu sur eux sous la forme delangues de feu, symboles du zele ardent avec lequel ils al-laient se mettre a rouvrage pour travailler a l'edificaticmde la cite de l'Amour qui rapproche et rapprochera toujoursdavantage en un seul peuple de freres. les hommes de toutenation, de toute tribe, de tout peuple et de toute langue,clans des sentiments d'adoration pour le Seigneur.

Cette histoire nous enseigne q-u'a•l'esprit impur et infer-nal de Babel allait succeder l'influence paisible et celestedu Seigneur Jesus-Christ, le seul Dieu des cieux et de later re.

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Le Saint-Esprit, &est in respiration de Dieu, l'emanationde sa vie et de ses pensees d'amour et de sagesse. 11 doitfaire disparaltre la suit paienne de l'idolAtrie jusque dansle sein de nos populations dites chretiennes. II fera venirle jour radieux de in connaissance du. Seigneur, laquelleremplira la terre comrne les eaux recouvrent Ic fond de lamer. 11 edifiera parmi 1es hommes la ville sainte, in Nou-velle Jersualem (Apoc. 21) dont les materiaux celestes se-ront fournis directement par le Seigneur : les pierres de lavC..rite et le ciment de l'amour fraternel. Tous les bourgeoisde la sainte cite on qu'ils se trouvent pourront l'habiter etjouir de la sphere bienfaisante qui s'en degagera, sans 'etrecontraints, pour cela, de renoncer A leur individualite, A informe de leur culte, a la distinction de race et nationalite.Its formeront ensemble sur toute in terre un seul corps, lecorps de Christ, un seul grand homme mu par lane seuleforce, l'amour pour Dieu et pour le prochain, un seul or-ganisme dont l'ensemble harmonieux de toutes les facultesse manifestera dans in realisation du Royaurne de la paixet' de la bonne volonte parrni les hommes.

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GUSTAVE REGAMEY
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